La Révolution Prolétarienne

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La Révolution Prolétarienne 128 année — N° 219 — 25 Mars 1936 Prix : 2 francs la Révolution prolétarienne REVUE BIMENSUELLE SYNDICALISTE REVOLUECKISAIRE ——————————————— DANS CE NUMÉRO : — QUAND L'UNION SACRÉE S'APPELLE UNION DE LA NATiON FRANÇAISE. , - IMPOSSIBLE I UNANIMITÉ par M. CHAMBELLAND SI -- UNE BELLE FIGURE UNE ÉPOQUE LETTRES DE MARIE GUILLOT (Suivies du discours de J. FONTAINE sur la tombe de Marie Guillot) Il RÉALISATIONS SOCIALISTES LES ASSURANCES SOCIALES EN U. R. S. S. (Suite et fin) par M. YVON ADMINISTRATION ET RÉDACTION, 54, rue- du Cbâteau^Œau - PARIS (la) LA RÉVOLUTION SOMMAIRE DU IV° 219 mars PROLÉTARIENNE (25 1936) 1 Revuebimensuelle révolutionnaire syndicaliste Quand l'Union sacrée s'appelle Union de la (Paraissant le 10 et le 25) nation française. — UNANIMITÉ IMPOS- SIBLE! M. CHAMBELLAND. CONDITIONS D'ABONNEMENT Parmi nos lettres FRANCE, ALGERIE, COLONIES » Trois mois 10 fr. A bas la guerre! A bas l'union sacrée! - Six mois 20» A propos de Kipling. — « On ne peut lire Un an 40» un numéro de la R. P. sans y apprendre EXTERIEUR quelque chose. » Trois mois 13 fr. I» 0 Six mois 26 » 50 » Une belle figure. Une époque. —LETTRES Un an DE MARIE GUILLOT. Discours sur la tombe de Marie Guillot. J. FONTAINE. ADRESSER LA CORRESPONDANCE concernant la Rédaction et l'Adminis- En marge. par Romagne tration à la Révolution Prolétarienne k 54, rue du Château-d'Eau, Paris-10* Réactions sur Kipling. — Cinémas: Temps Modernes (Charlie Chaplin); Fantôme à vendre. PERMANENCE: Ffa o 18 à 19 heures Tous les soirs, de « Réalisations socialistes » : LES ASSU- RANCES SOCIALES EN U.R.S.S. M. YVON. Téléph.: BOTzarl.21-02 Faits et Documents 1 UTILISER POUR LES ENVOIS Les déclarations contre la guerre et l'Union DE FONDS sacrée: Le Syndicat des Correcteurs pari- siens. — Le « ». — « Travail- notre compte chèques postaux: Barrage Révolution Prolétarienne 734-99 Paris leurs, vous êtes trahis! » Collectiondela « Révolution Prolétarienne » La Ligue Syndicaliste PRECIS DE La Ligue Syndicaliste se propose : De faire prédominer dans les syn- GÉOGRAPHIE ÉCONOMIQUE dicats de classe sur l'esprit l'esprit par J. F. HORRABIN ou de de tendance, de secte parti, traduit de l'anglais par J. PÉRA maximum d'ac- afin de réaliser le (45 CARTES) tion contre le patronat et contre Prix: MILLE l'Etat ; 9 francs QUATRIÈME De participer à l'œuvre d'éduca- DEUX ANS D'INDOCHINE tion syndicale en procédant à l'exa- men des problèmes pratiques et théoriques posés devant le mouve- UN FLEUVE DE SANG ment ouvrier, et en préconisant la formation de Cercles d'études syn- UNE BROCHURE dicales ; UN franc De maintenir vivant le précepte Prix : de la Première Internationale, Expédiés franco contre un mandat en- : des voyé à notre compte de chèques postaux d'après lequel l'émancipation Révolution Prolétarienne, 54, rue du Châ- travailleurs ne sera I'oeuvre que des teau-d'Eau, Paris-10* (Compte n* 734-99 travailleurs eux-mêmes. Paris). QUAND L'UNION SACRÉE S'APPELLE UNION DE LA NATION FRANÇAISE. Unanimité impossible a Enfin, l'unité est faite. On a maintenant le droit l'accord s'est réalisé à Toulouse sur la base de la de se disputer: qui commencera? » C'est par ces politique suivie naguère par la direction de la C.G.T. 1 mots un peu énigmatiques que Vivès termine son On peut maintenant examinerà loisir le texte de deuxième article sur le Congrès de Toulouse, dans la résolution d'unanimité. Il renferme des phrases, l'Ecole libératrice du 14 mars. des paragraphes même qui impliquent, plus ou Je l'avoue, en revenant de Toulouse, -l'idée de moins clairement il est vrai, la répudiation du passé « commencer» était bien loin de mon esprit. et l'annonce d'une politique nouvelle. C'est cette de Toulouse Mais les événements s'imposent à nous avec une politique nouvelle que les délégués à il est impossible de se soustraire. ont saluée d'enthousiasme. logique laquelle La résolution votée à propos des événementsin- On avait, à Toulouse, en enterrant la motion des ternationaux a beau être une résolution d'unanimité correcteurs parisiens, écarté la guerre des préoccu- n'amorce cette immédiates du mouvement len- de la C.A. de la C.G.T., elle pas pations syndicalisme politique nouvelle attendue. Bien au contraire! Au demain même,le geste du gouvernement allemand sortir du Comité de l'Union des révéla une situation internationale telle que tout le général syndicats de la région parisienne, le mardi 17-mars, le cama- monde se mit à croire la guerre prochaine, voire secrétaire avait immédiate. ! rade Bothereau, confédéral, qui Quelle leçon entendu nos critiques, me disait qu'il avait tout L'unanimité venait de se faire sur l'action confé- naturellement la résolution de la C.A. correcteurs approuvé dérale. Le renvoi de la résolution des puisqu'elle était dans la ligne de la politique cons- jeta sur elle une grande tache d'ombre. Renvoi inso- tante de la C.G.T. lite. Les augures savaient, ils ne pouvaient pas ne Voilà la vérité! Peu importe l'attitude des diri- pas savoir que le geste de Hitler allait se'produire. geants ex-unitaires qui se sont ralliés au texte de Il n'était personne à peu près au fait de la situation la C.A. et l'ont avec ou moins de de qui défendu, plus internationale qui ignorât que la remilitarisation bonheur, devant les délégués des syndicats pari- la zone rhénane serait la réponse de l'Allemagne à siens. Ils n'en sont à un reniement Ce la Environ pas près. qui ratification du pacte franco-soviétique. compte, c'est qu'en face des événements graves de un mois avant le Congrès, j'avais pu lire l'annonce — ces jours derniers, l'organisation ouvrière désormais de cet événement dans une dépêche d'agence et la plus puissante de ce pays, la C.G.T. unifiée, s'est je ne suis pas un augure. bornée à reprendre la position de la C.G.T. d'avant Les dirigeants de notre mouvement syndical unifié l'unité, c'est-à-dire la position inaugurée en 1914. sont bien coupables de n'avoir pas préparé les Sur la question de la guerre, à qui ferait-on congressistes de Toulouse aux événements qui l'injure de croire que l'unanimité pourrait un jour allaient surgir. Un débat rapide aurait permis à se réaliser sur une telle base? Encore une fois, tous de percevoir le danger et d'y faire face. les dirigeants ex-unitaires sont parfaitement libres La seule excuse qu'on puisse invoquer, c'est que d'aller aussi loin qu'ils le veulent dans une telle l'on craignait pour l'unanimité qui venait de se réa- voie. Ils peuvent continuer à donner à la classe liser : si le problème de la guerre avait été mis en ouvrière française le spectacle le plus cyniquement discussion, cette unanimité toute fraîche se serait démoralisant qui soit. Mais les dirigeants ex-confé- trouvée rompue à peine une heure après sa consé- dérés n'ont pas le droit d'en- tirer les arguments cration. Certes! Mais ajourner le débat, ce fut qu'ils en tirent, -lorsqu'ils s'en vont, répétant à tous reculer pour plus mal sauter. Aujourd'hui, quinze les échos: « C'est nous qui avons eu raison depuis jours après le Congrès, maintenant que la question vingt ans! » Ils n'ont pas le droit de dire cela cW la guerre est au premier plan de nos soucis, parce que ce n'est pas vrai. Même lorsqu'ils font nous sommes contraints de nous demander ce qui voter par la C.A. une résolution dite d'unanimité reste de la belle unanimité du Congrès de Toulouse. confirmant leur politique de toujours, il n'est pas Ce sont, camarade Vivès, les événements qui ont vrai qu'ils prennent, sur la redoutable question de « commencé». la guerre, une position qui réponde à l'intérêt de <>0 la classe ouvrière et aux nécessités du maintien J'entends bien les camarades qui vont m'objecter de la paix. Ce n'est pas plus vrai en 1936 qu'en que la Commission administrative de la C.G.T. s'est 1914. réunie sans retard pour discuter de l'attitude à pren- L'expérience de 1914 ne peut être oubliée. Il ne dre en face des événements et que, dans l'après- suffit pas que, pour des raisons étrangères à l'in- midi du 11 mars, ses membres se sont mis d'accord térêt de la classe ouvrière, les dirigeants ex-uni- sur une résolution. Donc, me dira-t-on, l'unanimité taires ratifient aujourd'hui la politique du syndica- continue. lisme d'union sacrée pour que cette politique se trouve Mieux, le camarade Bouyer, le nouveau directeur soudainement parée de toutes les vertus. Au du Peuple, écrit, le 17 mars, les lignes suivantes: contraire! « cette unanimité se trouve Il suffit qu'on veuille imposer, sans discussion, Aujourd'hui, confirmée cette et renforcée par les récentes décisions que la Com- politique à l'ensemble du mouvement syndical mission administrative vient de unifié pour que l'unanimité de Toulouse, loin d'être prendre en présence « du danger de guerre résultant de la répudiation du confirmée » et encore moins « renforcée », soit pacte de Locarno par le dictateur de Berlin. » tout bonnement détruite. La C.A. de la C.G.T. n'a fait autre chose dans sa Je ne sais pas quelle idée au juste le camarade pas réunion du Il mars. Bouyer se fait de l'unanimité. Il me semble que, <>0 réaliser pour celle-ci, chacun doit y mettre du sien. Dans sa résolution, on trouve cette phrase: C'est ainsi.que cela se fit à Toulouse.
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