La Croix Et La Bannière L'écrivain Catholique En Francophonie
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EDITE PAR ALAIN DIERKENS, FREDERIC G U G E LOT, FABRICE PREYAT ET CECILE VANDERPELEN-DIAGRE La croix et la bannière L’écrivain catholique en francophonie (xvne-xxie siècles) Illustration de couverture Saint Augustin d'Hippone (détail), auteur inconnu. Saint-Ghislain, Couvent des Sœurs de la Charité de jésus et de Marie, XVIIe siècle. © IRPA-KIK, Bruxelles. Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité (CIERL) Directeur : Jean-Philippe Schreiber Directeurs-adjoints : Anne Morelli et Baudouin Decharneux La croix et la bannière L’écrivain catholique en francophonie (xvne-xxie siècles) Dans la même série 1. Religion et tabou sexuel, éd. Jacques Marx, 1990 2. Apparitions et miracles, éd. Alain Dierkens, 1991 3. Le libéralisme religieux, éd. Alain Dierkens, 1992 4. Les courants antimaçonniques hier et aujourd’hui, éd. Alain Dierkens, 1993 5. Pluralisme religieux et laïcités dans l'Union européenne, éd. Alain Dierkens, 1994 6. Eugène Goblet d’Alviella, historien et franc-maçon, éd. Alain Dierkens, 1995 7. Le penseur, la violence, la religion, éd. Alain Dierkens, 1996 8. L'antimachiavélisme, de la Renaissance aux Lumières, éd. Alain Dierkens, 1997 9. L’intelligentsia européenne en mutation 1850-1875. Darwin, le Syllabuset leurs conséquences, éd. Alain Dierkens, 1998 10. Dimensions du sacré dans les littératures profanes, éd. Alain Dierkens, 1999 11. Le marquis de Gages (1739-1787). La franc-maçonnerie dans les Pays-Bas autrichiens, éd. Alain Dierkens, 2000 12. « Sectes » et « hérésies », de l’Antiquité à nos jours, éd. Alain Dierkens et Anne Morelli, 2002 (épuisé) 13. La sacralisation du pouvoir. Images et mises en scène, éd. Alain Dierkens et Jacques Marx, 2003 14. Maître Eckhart et Jan van Ruusbroec. Etudes sur la mystique « rhéno-flamande » (Xllle-XIVe siècle), éd. Alain Dierkens et Benoît Beyer de Ryke, 2004 15. Mystique : la passion de l’Un, de l’Antiquité à nos jours, éd. Alain Dierkens et Benoît Beyer de Ryke, 2005 16. Laïcité et sécularisation dans l'Union européenne, éd. Alain Dierkens et Jean-Philippe Schreiber, 2006 La croix et la bannière L’écrivain catholique en francophonie (xvne-xxie siècles) EDITE PAR ALAIN DIERKENS, FREDERIC GUGELOT, FABRICE PREYAT ET CECILE VANDERPELEN-DIAGRE \ \ - XVII 2007 TOME EDITIONS L'UNIVERSITE DE RELIGIONS DES BRUXELLES DE D'HISTOIRE PROBLEMES Publié avec l’aide financière du Fonds de la recherche scientifique - FNRS ISBN 978-2-8004-1403-4 D/2007/0171/18 © 2007 by Editions de l’Université de Bruxelles Avenue Paul Héger 26 -1000 Bruxelles (Belgique) [email protected] www.editions-universite-bruxelles.be Imprimé en Belgique Note de l’éditeur de la collection Alain DIERKENS Le statut et les spécificités de « l’écrivain catholique » aux Temps modernes et durant l’époque contemporaine occupent depuis longtemps Frédéric Gugelot, Fabrice Preyat et Cécile Vanderpelen. Tous trois ont organisé, sur ce thème, deux tables- rondes. La première s’est tenue au Centre interdisciplinaire d’études des religions et de la laïcité (CIERL) de l’Université Libre de Bruxelles le 17 septembre 2005 et s’intitulait « La croix et la bannière. Pour une définition de l’écrivain catholique en francophonie (XVIIe-XXe siècles) ». La deuxième était organisée à Paris au Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux (le CEIFR, dépendant de l’École des hautes études en sciences sociales), le 13 mai 2006 ; elle s’intitulait, de façon plus générale, « L’écrivain catholique en francophonie ». Bénéficiant du succès de cette double expérience, Frédéric Gugelot, Fabrice Preyat et Cécile Vanderpelen ont alors conçu, avec l’appui du CIERL, le colloque international « La croix et la bannière. L’écrivain catholique en francophonie (XVIIe- XXe siècles) », qui s’est tenu les 12, 13 et 14 octobre 2006, dans la salle Jean Baugniet de l’Université de Bruxelles. Ce sont les communications présentées à ce colloque qui forment l’armature du présent volume. Pour d’évidentes raisons matérielles, toutes n’ont pas pu être publiées ici. Il en est également ainsi de la table-ronde organisée le dernier jour du colloque sous la présidence éclairée de Jean-Pol Hecq, autour du thème « Écrire aujourd’hui sous quelle inspiration ? ». Le panel était composé de Xavier Hanotte, Colette Nys-Mazure, Bérengère Deprez et Luc Norin, tous écrivains belges. Par ailleurs, dans le cadre de la préparation du colloque, Jean-Pol Hecq avait consacré une de ses émissions Et dieu dans tout ça ? Le magazine des philosophies et des religions (celle du dimanche 8 octobre 2006, diffusée par la RTBF radio La Première) à la question de savoir « Comment peut-on être écrivain et croyant aujourd’hui ? ». LA CROIX ET LA BANNIÈRE Il avait réuni autour de lui Cécile Vanderpelen, Frédéric Gugelot, Roger Bichelberger (écrivain et président de l’Association des écrivains croyants d’expression française) et Gabriel Ringlet (prêtre, écrivain, journaliste et prorecteur de l’Université catholique de Louvain). « La croix et la bannière » a bénéficié de l’aide financière de nombreuses institutions, à commencer par le CIERL et le CEIFR, déjà cités, mais aussi du Fonds de la recherche scientifique – FNRS, de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, du Collectif interuniversitaire d’études du littéraire (CIEL) (ARC Communauté française Wallonie-Bruxelles, Université libre de Bruxelles et Université de Liège), mais aussi du recteur, du président et du doyen de la faculté de Philosophie et Lettres de l’ULB. L’organisation matérielle du colloque de Bruxelles a profité du travail impeccable de Carmen Louis et de Giuseppe Balzano. Nous les remercions très chaleureusement ainsi que les Éditions de l’Université de Bruxelles, Betty Prévost et, surtout, Michèle Mat. Enfin, et à titre personnel, je voudrais dire le plaisir que j’ai eu à travailler avec Cécile Vanderpelen, Fabrice Preyat et Frédéric Gugelot. Il est rare de voir alliées à ce point compétence, efficacité, générosité et bonne humeur. INTRODUCTION Modes de vie, représentations et constructions de l’écrivain catholique en francophonie (XVIIe-XXIe siècles) Frédéric GUGELOT, Fabrice PREYAT et Cécile VANDERPELEN-DIAGRE Les textes ici rassemblés ont pour objet d’explorer l’identité de l’écrivain catholique selon une perspective diachronique et comparative. Afin de sortir d’une approche envisageant la problématique sous l’angle d’un engagement individuel unissant foi et littérature – qui privilégie une analyse des modes d’expression textuels de la transcendance sans considérer le contexte de leur énonciation –, ils tentent d’envisager l’articulation des concepts « écrivain » et « catholique » en prenant en compte leur dimension historique, sociologique et géo-politique. Pour évaluer ces déterminants, nous avons choisi de retenir pour nos études une inscription temporelle très large (XVIIe-XXIe siècles) et de circonscrire un espace géographique recouvrant partiellement les frontières de la francophonie (Belgique, France, Québec, Suisse). L’étude révèle certes des temporalités différentes mais attestent de nombreuses similitudes dans la nature des tensions générées par l’association des deux notions qui nous intéressent. Rien d’étonnant à cela : l’Église se compose d’une communauté unie qui fonctionne par delà les frontières. Cependant, force est de constater que, nulle part, ni « l’écrivain » ni « le catholicisme » n’existent. Sans cesse, les hommes et les femmes qui s’en revendiquent s’opposent pour imposer une définition de ces idéaux-types. Loin de constituer une revendication identitaire univoque, le qualificatif « catholique » accolé au substantif d’« écrivain » a suscité, depuis l’époque moderne, de nombreux débats consacrés tant aux représentations des littérateurs – à la construction par l’auteur d’une « image de soi » –, qu’à leurs pratiques littéraires. Étudier les conditions d’émergence, les caractéristiques et les modes d’existence ou de transmission de la littérature catholique nécessite l’articulation de deux logiques : celle du « sous-champ » religieux – catholique –, d’une part ; et celle du champ littéraire, d’autre part. Phénomène spirituel, le catholicisme représente également un phénomène politique découlant d’un cadre institutionnel qui peut être relativement 10 LA CROIX ET LA BANNIÈRE indépendant de la croyance de l’individu. Un récit de conversion, par exemple, s’ancre simultanément dans les champs idéologique et esthétique ; il éprouve souvent des valeurs temporelles, patriotiques, et spirituelles et réclame une différenciation entre littérature d’engagement et littérature engagée. La revendication d’une identité catholique par un acteur du champ littéraire constitue-t-elle dès lors l’expression d’un habitus ou d’une stratégie ? A contrario, comment convient-il d’analyser une position catholique non explicitement revendiquée ? Sous quel angle considérer les situations régionales à l’exemple du Québec et le souci pédagogique et missionnaire d’auteurs prolixes, tel Adolphe Basile Routhier ? Ce courant s’est en effet développé au sein d’un État confessionnel où la notion d’« écrivain catholique » n’était présente qu’« en creux », et ce jusqu’à la « Révolution tranquille » des années 1960. Dans quelle mesure, enfin, une confession catholique suscite-t-elle une ou des écritures, une ou plusieurs formes de militantisme qui lui seraient spécifiques ? Quelles seraient leurs caractéristiques propres s’il faut distinguer l’« écrivain catholique », l’« écrivain spiritualiste ou croyant », en passant par la position médiane d’un « écrivain chrétien » ? Qu’il s’érige en « convertisseur » d’un monde