Etude Animation Rurale : Rapport Majunga
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
s. RAMAMDNJISnA ETUDE ANIMATIDN RURALE RAPPORT MAJUNGA __________________-.3 OffiCE DE lA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER . 1 1 1969 -'-' Cl.TIE n~ TANANARIVE - ~DAIiJ~,{A~ REEDITiON - l - ~ ....... CENTRE O.R.S.T.O.M. DE TANANARIVE Section SOCIOLOGIE ETUDE ANIMATION RURALE }<lAJUNGA S .RAi.ALO·TJISO!. FsychosOCiologue - l - Cette réédition d'un travail rédigé en I969 comporte de nombreux éléments que l'actuali té rend ~aducs. La possibilité d'un dialogue entre la légitimité détenue par les communautés rurales malgaches et la valeu~ du savoir détenu par les agents extérieurs du changement social à l'égard de cette légitimité reste une question permanente. Septp-mbre-Octobre I~72. l N T R 0 DUC T ION - 3 - "Il faudra CAsser de nous r0garder con:me on regarde des boeufs pour que nous trava~ll~o~s avec les 1·:J<ilL"Y 'l'lülATASY(I) -"lp.s d.::;tent~urs clu savoir écrtt"." (1) Littéralement: "ceux qui connaissent le papier". Désignent ceux qui par leur instruction et leurs diplômes détiennent un pouvoir sur les autres. - 4 - :1 - CADRE DE L'ENQUETE Dans le cadre d'études entreprises par quelques cher cheurs de l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer sur l'action dite "Animation Rurale" proposée aux com munautés villageoises malgaches par le Commissariat à l'Anima tion Rurale (1), j'ai effectué après une courte pré-enquête en avril une série de tournées pendant la saison sèche de 1968 pour évaluer "l'impact" (2) de cette action dans deux zones bien distinctes du Nord-Ouest de l'île : la sous-préfecture de MAJUN- GA et celle de BEFANDRIANA-Nord. ·• Sous-préfectures Zones d'influence Communes · MAJUNGA SAKALAVA ·• MAJUNGA : . BOANAMARY · . : AMBALAKIDA · MARIARANO • · ... ·: · · BEFANDRIANA-NORD TSINIHETY · AMBARARATA · .0 Dans la sous-préfecture de MAJUNGA, j'ai cherché à éva luer le travail de l'Animation Rurale dans des villages disper- sés sur quatre communes; la dernière commune de MARIARANO située entre la rivière MAHAMAVO au Nord de MAJUNGA et la baie de la ~~AMBA (3) a l'intérêt de comporter une population à majorité (1) Action menée depuis la remaniement ministériel de 1970 di rectement par la Présidence de la République. (2) Terme utilisé par des responsables nationaux de l'Animation Rurale. (3) Rive gauche du fleuve. ~L.,·"L·,V.~ ~aloTs C.i~:'8 les deL'.x autres const.; t'}8'.lt Ulle zone d~.Li c,I'ation pour des VAHIiTY,1l2trangers ll ,:llalgaches d'aL1.tres rig':ons et non ~î12.J.gpches venus s' enrj ch:i.r J 'J.X a lentours ct u port O'J. S:.1.1" des terres a 11o.v:i.Ql1::,.::'_rGs relat:ivement riches. Dans 18 SO'.1s-pr 2fecture de :Eb~'ANDlnùNf\. -?TORD ~nc J :.1.S0 dans"l' Opé- -ra t Jon, B'""!=i'~.L .:!.J-,.l'","T"'7\•. ~Lë,-n.~!'!!.J.L\.':'c):~.tLi'-r,""rn'-r nC""'Il(I) "J., aI. concentr8;"on / \:)'t.:lL1u.e s}r q'.e-l ne :i10nt8gne T3ILIHETY(2) ,2':1. Nord de [,~rX~'WBI.\n),G t:iC}Jj ére,je n'en ~)arler.sj que peu,pour "l1.':strsr fies tr:::>its co:a,j'tlDS al'X dOl.~':: i.1ct·;ons.J'anal~serai 0Ss8iltiellr::."o;:ü l'8ffet de l'2cti on cL: Cen"._ C> SO!J.s-prèféctoI'al d8 t ..,\JÜHGn .'~ di S)OS2 de;Jo/ens -c<;cl1n:iq'18s pl~s cl',ssiqL1.C;S i.:C.'.t c:: l:os. >ct 0.'3 pTocl;>~,-es speci.fiCjues. est ·'.ne ro:':.,., on. dure.Dep~is des si~cles,la presence du port a hab:itué l~s hab:i.tants du Ij-ctoral aŒ langag8 ~e la tra~te~esc12ves,prod~its e~ot:iques•.. contre alcoclsjverroteries,fusils •.. _.-._._._---.---. -_ .......------ -~---.-._-~.~--- -~_.~.--_.--.---- _.........- ~_.-.._._.-....-..,:---..._-,- --..-_~-- -.._~_ .•.----._~._._-- (1) Action Il:5ntègrèe''de cl.êveloppement'1des cO.ll';·;I.lna'.1.tes r'_1.rales par le B:J.realJ. ;:Jo"r le Dciveloppement et la Pro~lloti on .!\[r:lcole ,B.D.P.i\~, respons2ble dA s etude s et de l' encadreme.n.t techniques et p2 r l'AnjiTI2 t:i on lil_'.rale chéHgse ds " susctter" d"-"s desi rs cle trerJsforr!F'ti ons vprs le d0velo:Jpement tech.r:dque pris e l1 chEnge ~)8r la B.D.P.\.Projet r8di C;é par le Linist,re cle l'l'.griclJ.lture ,,;t q'j.devra:it rel:ier deux :insti.t;.' -ti ons S,'}X obj0Cti fs apP8rpQ1o nt c'J'(lp12:'coè'!taJ res. (2)C;roupe Pt'. )le:ine extension situé à l'iDtér~8lu' clos t'"'rres ;;;\':'c Porri de l'~le. - 6 - Jusqu'à nos jours, c'est une ville cosmopolite où les multiples groupes de pression étrangers domtnent la vie économi que; zone de pénétration des influences extérieures 1 commerçants d'Asie, du Continent proche, compagnies et pirates européens, colonisateurs, maisons d'importation - exportation etc••• - Les divers régimes politiques - ANTALAOTRA, SAKALAVA, MERINA, français, etc ••• - se sont succédés en tenant compte des inté rêts de ces divers groupes; l'appareil techno-bureaucratique mis en place par l'indépendance hérite d'une situation difficile et l'Animation Rurale dans cette zone commerciale est une option qui demanderait des moyens techniques et politiques solides. II - OBJECTIFS Aux communautés villageoises l'Animation Rurale propo se explicitement une action technique doublée d'une action po- litique. ACTION TECHNIQUE Diffuser par l'intermédiaire des animateurs élus par les communautés villageoises et formés par les centres d'Anima tion Rurale les informations sur les possibilités pour elles de procéder aux changements économiques proposés par les différents services techniques (1); permettre la liaison effective des (1) Agriculture, Elevage, Eaux et Forêts, Domnines, Santé etc •• a - 7 - communautés villageoises avpc ces serv:i.ces. ACTION POLITIQUE L'aspect technique présup~ose déjà un préalable politi que qui est l'adhésion des villageois aux objectifs de développe- ment proposés par les services techniques. De plus, le message de l'Animation Rurale voudrait être tel qu'il aboutisse : A- Dans les villages, à une contestation des rapports politiques traditionnels entretenus entre les villag~ois, basés sur la soumission de la majorité aux mots d'ordre de l'appareil techno-bureaucratique diffusés par les notables qui aboutisse à une participation volontaire de tous (1). fI) L'élection des animateurs issus du milieu rural devrait être libre. Ces animateurs sont chargés après un stage au Centre sous~préfectoral d'Animation Rurale de diffuser dans leur milieu d'origine, et à l'écoute de ce milieu, les informations concer nant leur "développement". L'animateur (un animateur pour cent personnes) serait en plus un instrument pédagogique susceptible par sa connaissance du milieu rural et par son insertion dans ce milieu de faire prendre des initiatives aux communautés vil lageoises qui coincident avec les plans de développement conçus pour elles par les services techniques et administratifs. - 8 - B- Dans la programmation économique, à l'expression de cette participation villageoise dans l'élaboration des program mes de développement (1). Par opposition aux habitudes du TENY MIDINA, "le verbe U qui descend, l'ordre reçu des autorités , il Y aurait la possi bilité d'élaborer un TENY HIAKATRA, "le verbe qui monte, l'ex pression de la volonté du peuple", reflètent de nouvelles formes de dialogue entre l'Etat et le monde paysan; ce dialogue permet trait une structuration nouvelle de la paysannerie malgache en groupes socio-économiques capables de prendre en charge les transformations nécessaires à leur développement. (2) L'action politique de l'Animation Rurale est un pari que nous testerons dans ce travail : il se base essentiellement sur la crédibilité d'une contestation du système par lui-même, le choix ~tant résolument .~tormiste. (1) Participation aux ~nse11s Ruraux de Développement (C.R.D.), à l'échelon communal chargés d'élaborer la liste des "travaux au ras du soIf! dont la réalisation est issue d'une répartition des tâches entre deux parties : a) l§s communes se chargeant de réaliser le gros oeuvre des travaux tels que le creusement de puits pour pompes, de canaux d'irrigation••• b) l'appareil technigue fournissant les techniques et le matériel non susceptibles d'être pris en charge par le budget communal. Le~ dossiers des C.R.D. sont classés par les responsable~ sous prefectoraux qui doivent les envoyer a l'examen du Comite Techni que Régional du Plan et du Développement, C.T.R.P.D. qui sé lectionne les travaux à faire financer par le Plan national. Ce la suppose que les délégués communaux aient des informations exactes sur ce que l'appareil technique et administratif a comme possibilités de répondre aux demandes des communes; qu'ils soient porteurs de la volonté populaire en ce qui concerne ces demandes. Par ailleurs les techniques et les administrateurs chargés de l'examen des dossj.ers sont supposés en connaître "les données humaines u • (2) Le scb~JI}~"TEr- MIDINA"-" TENY MIAKATRA" ,fort à la mode depuis f~~ïig~~ei~ht ~gntê~üs~â~~eI9~8~ol~gr~I~~IcÜl~~i~~~~~*~~.J~ respecte le texte ~e·~969. - 9 - Le plan que nous suivons dans l'exposé des résultats de l'enquête sur l'impact de cette action dépendra étroitement des aspects de ce pari : · · - pari technique · · - pari politique qui doit aboutir à une structuration nouvelle : • des rapports villageois • des rapports avec l'appareil techno- : .o bureaucratique observables dans la programmation économique. .o •· III - MOYENS · . Je voudrais rappeler brièvement les moyens dont dispo se cette action, sans entrer dans le détail de son organigram- me (1).