Randonnée des sans-culottes

1° partie : Rive Gauche joyeux de sa personne a contribué à faire de la jeune femme un personnage attachant.

6/ rue de Condé n° 5 –Maison de Hébert - 1/ 72 rue de Vaugirard – Le Couvent des carmes – Massacres de Septembre 1792 Jacques-René Hébert, né à Alençon le 15 novembre 1757 et guillotiné à Paris le 24 mars 1794, est un homme La prison des Carmes était installée pendant la Révolution politique et journaliste français. Pamphlétaire très populaire, dans l’ancien monastère des Carmes à Paris. membre du club des Cordeliers, il a été un des grands 191 ecclésiastiques dont trois évêques y furent massacrés animateurs de la Révolution française par son journal, Le dans des conditions particulièrement violentes, sous la Père Duchesne, fondé à l’été 1790, où les événements conduite du commissaire Maillard, exécuteur des ordres du politiques sont présentés dans un langage populaire, souvent Comité de surveillance. La porte s’ouvrait et dès que les jugé grossier, entremêlé de jurons. Ses articles ont contribué à religieux qui avaient refusé de prêter serment à créer dans les milieux sans-culottes le climat propice à de la Constitution civile du clergé en franchissaient le seuil, ils nombreux événements révolutionnaires. tombaient sous les piques ou les baïonnettes. Ce massacre dura toute la nuit. 7/ rue de Tournon n° 8 – Maison de Théroigne de Méricourt (1762-1817) 2/ Palais du Luxembourg - Fille de Pierre Theroigne, laboureur liégeois, elle rejoint la Le palais du Luxembourg était sous l'ancien régime la France le 11 mai 1789. Afin de ne pas manquer les résidence du futur Louis XVIII (frère de Louis XVI). Sous la événements de la Révolution française, elle s'installe « Terreur », à partir de Septembre 1793, le palais devient à Versailles et fréquente assidûment les tribunes de « maison de sûreté nationale », une prison V.I .P. la moins l'Assemblée. Elle est alors la seule femme dans les tribunes. inconfortable de Paris. Elle décide de se vêtir en amazone, mode lancée en 1767 par le portrait de . 3/ Le Théâtre de l'Odéon Le 26 janvier 1792, elle fait une entrée triomphale « Théâtre Français » jusqu'en 1790, il devient « théâtre de la aux . Le 13 mai 1793, à l'Assemblée nationale, nation » entre 1790 et 1793. Les comédiens furent jetés en accusée de soutenir Brissot, chef de file des , elle prison. Il rouvrira ses portes à la fin de la Terreur en 1794 est prise à partie par des femmes jacobines qui la traitent de sous le non de "Théâtre de l’Égalité". brissotine, de girondine, la dénudent et la fessent publiquement. L'intervention de Marat met fin à cette 4/ Place de l'Odéon n°2 - Maison de Camille agression des Tricoteuses. L'humiliation de cette agression Desmoulins (1760-1794) serait à l'origine de sa folie. Au printemps 1794, son frère réclame sa mise sous tutelle et la fait interner. Cet habita cette maison de 1782 jusqu'à son internement lui évite une accusation politique et la guillotine. arrestation le 30 Mars 1794 sous la Terreur. Député ''montagnard'' sous la Convention Nationale il fonde le 8/ rue Servandoni n° 15 – Maison de Condorcet journal, Le Vieux cordelier, (première parution, le 5 décembre (1743-1794) 1793). Considéré comme dantoniste (qui pose la question de l'utilité de la Terreur), Camille Desmoulins est arrêté en Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de même temps que lui le 31 mars 1794. Interrogé sur son Condorcet, est un philosophe, économiste, mathématicien et identité devant le Tribunal révolutionnaire, Desmoulins homme politique français, représentant des Lumières. Il est répond : « J’ai trente-trois ans, âge du sans-culotte Jésus, âge célèbre pour ses travaux mathématiques sur les probabilités, critique pour les patriotes ». Exclu des débats à la demande son analyse des différents modes de scrutin possibles, ainsi de Saint-Just, il est condamné à mort. Il est guillotiné que par son action politique, tant avant la Révolution que le 5 avril 1794 place de la Révolution en même temps sous celle-ci. Siégeant parmi les Girondins, il propose ainsi que Danton et leurs amis. Sur l'échafaud, Camille des réformes du système éducatif ainsi que du droit pénal. Desmoulins aurait dit : « Voilà comment devait finir le premier apôtre de la liberté ! », avant de demander au Dénoncé à cause de son vote hostile à la mort de Louis XVI bourreau Sanson de remettre à sa belle-mère une mèche de et de ses critiques de la réforme constitutionnelle, cheveux pour Lucile, son épouse, qui sera guillotinée 8 jours la Convention nationale ordonne son arrestation. Il se cache à plus tard. cette adresse du 10 Juillet 1793 au 24 Mars 1794 date à laquelle il est emprisonné. On le trouve mort dans sa cellule 5/ rue de Condé n° 22 – maison de Lucile deux jours après son incarcération. Desmoulins.

Jusqu'à leur arrestation le 31 Mars 1794, Camille et Lucile 9/ rue Servandoni n° 18 – Maison de Olympe de Desmoulins vécurent ici, avec leur bébé. Il demeure quelques Gouges (1748-1793) pages du journal de Lucile concernant ces années à priori heureuses, qui s’achevèrent avec l’emprisonnement de Née à Montauban le 7 mai 1748, , femme Camille en mars 1794. L'aspect insouciant et éternellement de lettres française, est devenue femme politique sous la 1 Randonnée des sans-culottes

Révolution. Elle est considérée comme une des pionnières de Paris, fondé en 1680. Le Procope, devient rapidement l’un du féminisme français. Auteur de la Déclaration des droits de des cafés littéraires les plus courus. Le café attire des auteurs la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits comme ou Rousseau, qui y ont leurs habitudes. La en faveur des droits civils et politiques des femmes et de « légende » du café dit que Diderot y écrivit des articles de l’abolition de l’esclavage des Noirs. Elle est souvent prise l’Encyclopédie, que y prépara « le projet pour emblème par les mouvements pour la libération des d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République », selon femmes. une plaque commémorative, et qu’il y aurait conçu des éléments de la future Constitution des États-Unis. Dans ses écrits du printemps 1793, elle dénonça la montée en puissance de la dictature qui se profilait, avec la mise en Sous la Révolution, le club des Cordeliers se réunit au Café place le 6 avril 1793 d’un Comité de salut public qui Procope, avec Danton et Marat comme figures principales. Il s’arrogeait le pouvoir d’envoyer les députés girondins en en fait alors rapidement un foyer révolutionnaire. prison. En montant sur l'échafaud le 3 Novembre 1793, elle Robespierre, dont un portrait figure en vitrine, et s'écriera, avant que la lame ne tombe : « Enfants de la Patrie les Jacobins y ont également leurs habitudes. Sur un des vous vengerez ma mort. » Elle avait alors 45 ans. murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins : 10/ Église St-Sulpice Le bonnet phrygien (coiffure des affranchis durant l’Antiquité) y est exhibé pour la première fois, et le mot L'église St-Sulpice est une des plus grande de Paris. Ici, d’ordre pour l’attaque du palais des Tuileries, le 10 août Camille Desmoulins (1760-1794) épousa Lucile (1770-1794) 1792, partit de là. La table que Voltaire utilisait servit d’autel en présence de Robespierre (1758-1794), selon le rite votif lors du passage de ses cendres, en en route pour catholique. À partir de 1793, l'église fur successivement le Panthéon. Temple de la raison, puis de la Victoire sous le signe de la ''théophilanthropie'' une tentative d’inspiration maçonnique 15/ rue de l'ancienne Comédie n ° 5 – de trouver un succédané au catholicisme Maison de Cambacéres (1753-1824)

11/ Bd St-Germain n° 135-137 – Prison de Dès 1789, Jean-Jacques Régis de Cambacérès, participe l'Abbaye activement à la Révolution française, au conseil municipal de Montpellier, puis comme procureur syndic du district et Entre le n° 135 et 137 se trouvait la prison de l'Abbaye. Ce président du tribunal criminel de l'Hérault. En 1792, il est élu fut un des tristes hauts-lieux des massacres de Septembre député de l'Hérault à la Convention nationale. Entré 1792, selon un même rituel qu'à la prison des Carmes. au Comité de sûreté générale sous la Terreur, il vote L'histoire raconte que Mlle de Sombreuil vînt en larme l'arrestation des Girondins en juin 1793. Il est chargé à cette réclamer la grâce de son père, ce qui lui fut accordée. époque de la classification des lois et fut chargé de Soulagée, elle réclama un verre d'eau. On lui en fit passer un, coordonner la rédaction du Code civil des Français. La tout rouge d'avoir été manipulé par des mains sanglantes. Une version définitive n'aboutit qu'en 1804. Il restera un haut légende devait affirmer que Mlle de Sombreuil avait été dignitaire du Directoire, du Consulat et du 1er Empire. contrainte d'avaler un verre de sang humain afin de sauver son père. On le disait homosexuel. Ainsi, on rapporte qu'alors que Cambacérès arrivait en retard, disant à l’empereur qu'il avait 12/ rue de l'ancienne Comédie n ° 21 – Maison été retenu par des dames, Napoléon aurait eu ce bon mot : du Dr Guillotin (1738-1814) « Quand on a rendez-vous avec l'Empereur, on dit à ces dames de prendre leurs cannes et leurs chapeaux et de foutre le camp ». Il avait reçu le sobriquet de Tante Turlurette. Pour Joseph Ignace Guillotin est un médecin et homme politique des biographes, cette réputation serait due à ses nombreux français. Il est connu pour avoir fait adopter, sous ennemis politiques qui avaient trouvé ce moyen pour la Révolution française, la guillotine comme mode unique l'atteindre à partir de sa situation de célibataire. d’exécution capitale. 16/ Le carrefour de Bucci 13/ rue de l'ancienne Comédie n ° 16 – Maison de Jean-Paul Marat (1743-1793) La guerre est déclarée à l'Autriche le 20 avril 1792. Devant le péril, la législative décrète la réquisition de tous les citoyens Médecin, physicien, journaliste et homme politique français, en état de porter les armes. C'est au carrefour de Bucci que il fut député montagnard à la Convention. Le 12 septembre les patriotes s'engageaient dans l'armées aux cris de « La 1789 Marat installa à cette adresse une imprimerie et publia Patrie est en danger » le premier numéro du quotidien connu sous le titre L’Ami du peuple. De septembre 1789 à septembre 1792, Marat fera Le 2 Septembre 1792, le carrefour de Bucci fut le théâtre de ainsi paraître près de mille numéros. scènes sanglantes. L'ambiance est survoltée à cause de l’offensive austro-prussienne. Vers 17 h, six fiacres 14/ rue de l'ancienne Comédie n ° 13 transportent des suspects vers la prison de l'Abbaye. Le Café Le Procope. public les insulte. Un des prisonnier passe son bras par la portière et frappe de sa canne un fédéré (soldat de la garde Le Café Procope est l’un des plus anciens cafés-restaurants nationale). Ce dernier tire son sabre et tue l'agresseur. Exaspérée, la foule écharpe les autres occupants de la voiture. 2 Randonnée des sans-culottes

Le coup d'envoi des massacres de Septembre est donné. l’homme et du citoyen est une société politique fondée le 27 avril 1790 dans l’ancien réfectoire du couvent des 17/ Cour du Commerce St-André Cordeliers de Paris.

Dans les années 1730, un passage en équerre est ouvert entre Plus proches des classes populaires que le club des Jacobins, la rue des Fossés-Saint-Germain (actuelle rue de l'Ancienne- ses membres prirent une part très active aux mouvements Comédie) et la rue Saint-André-des-Arts. insurrectionnels qui se produisirent sous l’Assemblée constituante, l’Assemblée législative et la Convention 18/ Cour du Commerce St-André n° 8 nationale. Il exprime les aspirations de la population ouvrière. Rédaction du journal l'Ami du Peuple. Ce sont les Cordeliers qui, dès le 21 juin 1791, demandèrent la déchéance de Louis XVI après sa fuite et son arrestation à Marat installe la rédaction et l'imprimerie du journal l'Ami du Varennes. C’est le club des Cordeliers qui organisa Peuple et elle y demeure jusqu'au 13 Juillet 1793, jour de son la manifestation du Champ-de-Mars, le 17 juillet 1791. Le assassinat. soir du massacre, il est fermé autoritairement par la municipalité de Paris, qui place deux canons devant son 19/ Cour du Commerce St-André n° 9 entrée. Il rejeta la Constitution de 1791. C’est de nouveau le club des Cordeliers qui Ici se trouvait l'atelier de Tobias Schmidt, un allemand le 22 mai 1793 fomente une insurrection qui amène la chute charpentier de son état et facteur de clavecin. Il fut le des Girondins à la Convention nationale. constructeur de la guillotine et l'expérimenta en premier lieu sur des bottes de foin et des moutons vivants. Après la chute des Girondins, le club se divisa en Indulgents (les Dantonistes) et Exagérés (les Hébertistes) 20/ Bd St-Germain, à la hauteur du n° 130 – partisans d’une dictature de la Commune. Les Hébertistes statue de Danton (1759-1794) joueront un rôle prépondérant et deviendront de ce fait les porte-parole des revendications sociales les plus avancées. À cette époque, cette fraction du boulevard St-Germain Devant les exigences toujours plus grandes du Club et son faisait partie de la Cour du Commerce St-André. Ici y vécu attitude menaçante, le Comité de salut public prend les Danton, ministre de la Justice (août-Septembre 1792), puis devants en faisant arrêter ses principaux dirigeants dans la député de la Convention et membre du comité de salut Public nuit du 13 au 14 mars 1794. Traduits devant le Tribunal (avril 1793 au 5 avril 1794) révolutionnaire, ils sont guillotinés les 24 mars et 5 avril 1794. À cette adresse, quatre mois après le décès de sa première femme, Danton se remarie le 1er juillet 1793, devant un 23/ rue de la Harpe n° 51 – maison de Mme prêtre réfractaire, avec Louise Sébastienne Gély, âgée de seize ans et qui s'occupait de ses enfants. Dix mois plus tard, Roland (1754-1793) Danton était guillotiné et celle-ci était veuve. Certains lui ont reproché d'avoir détourné de la politique, Mme Roland fut une des figures de la Révolution française et d'avoir causé indirectement sa perte en lui faisant préférer les joua un rôle majeur au sein du parti girondin. Elle poussa son charmes agrestes et familiaux d'Arcis-sur-Aube, leur mari, Jean-Marie Roland de La Platière, au premier plan de la résidence secondaire, au chaudron infernal de la Convention. vie politique de 1791 à 1793.

Robespierre fera arrêter Danton. Il monta à l'échafaud le 7 Le couple vient à Paris en décembre 1791. Enthousiasmée floréal an II (26 avril 1794). par le mouvement qui se développe, elle se jette avec passion dans l’arène politique. Mme Roland décide alors d'accueillir 21/ rue de l’École de Médecine n° 20 – maison dans son salon de nombreux hommes politiques influents, de Marat et lieu de sa mort. dont Robespierre. Grâce à ses relations au sein du parti girondin, son mari devient ministre de l’Intérieur. Après les massacres de Septembre 1792, l’égérie des Girondins Le 13 Juillet 1793, (1768-1793) se présente attaque Danton de plus en plus violemment. Sachant d’où au domicile de Marat. Après 3 tentatives, on la laisse entrer. viennent ces attaques, Danton s’écrie : « Nous avons besoin S'en suit un entretien qui dure environ un quart d’heure. Puis, de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur Charlotte Corday sort un couteau et frappe Marat à la femme ». Mme Roland, dès lors, devient furieuse. Cependant, poitrine, alors dans sa baignoire, et l'entraîne sa mort. les Montagnards multiplient les attaques contre les Girondins Charlotte Corday ne quitte pas les lieux et attend son en particulier contre son mari surnommé « Coco Roland », arrestation. Elle sera brutalisée avant d'être emmenée à la Manon Roland devenant « Madame Coco » ou « la reine Prison de l'Abbaye. Jugée par le Tribunal révolutionnaire, est Coco ». exécutée le 17 juillet 1793. Le tableau du peintre David, immortalise cette scène. Le 31 mai 1793, lors de l'arrestation des Girondins, elle ne fuit pas, comme elle aurait pu le faire et comme le fera son 22/ rue de l’École de Médecine n° 15-/21 – Club mari qui s’échappe vers Rouen Manon Roland se laisse des Cordeliers arrêter le 1er juin 1793 à son domicile situé au second étage du no 51 rue de Harpe (anciennement rue de la Vieille Le club des Cordeliers ou Société des Amis des droits de Bouclerie), elle est incarcérée dans la prison de l’Abbaye 3 Randonnée des sans-culottes

Elle est jugée le 8 novembre 1793. Toute vêtue de blanc, elle se présente devant le Tribunal révolutionnaire. Le procès se 2° partie : Rive Droite déroule entre 9 h et 14 h 30, et la sentence est mise à exécution le soir même. 24/ Notre Dame

Le 10 novembre 1793, Notre-Dame est transformée en Temple de la Raison par la Commune de Paris, afin d'y pratiquer le culte de la Raison et de l'Être suprême. Napoléon Bonaparte s’y sacre empereur des Français, en présence du pape Pie VII le 2 décembre 1804 Baptême du Roi de Rome en juin 1811.

25/ Le Palais de Justice

En 1789, le palais de la Cité abritait les principales institutions du royaume de France dont la Chambre des Comptes, la Cour des Monnaies, la Cour des Aides et surtout le de Paris.

Le Tribunal révolutionnaire a été créé en ces lieux le 17 août 1792, rapidement supprimé par la Convention, il fut rétabli en mars 1793. Le 6 avril 1793, le Tribunal révolutionnaire s’installa au premier étage, dans l’ancienne grande-chambre du parlement de Paris rebaptisée salle de la Liberté et une seconde salle, dite de l'Égalité, fut établie dans l'ancienne salle Saint-Louis. L’accusateur public (procureur) du tribunal, Fouquier-Tinville (1746-1795), avait aménagé ses bureaux au même étage, entre les tours de César et d’Argent. De 1793 à 1794, plus de 2700 personnes comparaissent devant lui, dont Marie-Antoinette et Robespierre. J'y ajoute Louis-Simon Colivet, commis épicier et frère de mon aïeul, comparut devant ce tribunal. Il fut guillotiné, lui aussi, le 1er Avril 1794.

26/ La Conciergerie - « L’antichambre de la guillotine »

Les détenus qui avaient comparu devant le Tribunal révolutionnaire attenant, et qui avaient été condamnés à mort, n’étaient pas ramenés dans leur cachot. Ils étaient immédiatement séparés des autres prisonniers et conduits, pour les hommes dans l’arrière-greffe, pour les femmes dans de petites cellules situées dans le couloir central. Dès que le bourreau et ses aides arrivaient, tous étaient regroupés dans le vestibule baptisé salle de la toilette pour y être dépouillés de leurs effets personnels, tondus et attachés. Encadrés par des gendarmes, les condamnés — parfois plusieurs dizaines — traversaient la salle du guichet et gagnaient la cour du Mai, donnant sur la rue de la Barillerie (qui se trouvait à l’emplacement de l’actuel boulevard du Palais). C’est là que les détenus attendaient les charrettes qui devaient les conduire à la guillotine. En tout, 2780 détenus ont été guillotinés à Paris.

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27/ rue St Honoré n° 82 – Maison de François Les sans-culottes obligèrent Louis XVI à se coiffer du bonnet Chabot (1756-1794) phrygien. Puis, le 10 août 1792, à 7 heures du matin, la famille royale Demeure de François Chabot, ex-capucin, auteur fut contrainte de quitter le palais, assiégé par les émeutiers, du Catéchisme des sans-culottes, député à la Convention, pour aller se réfugier dans la salle du Manège, qui abritait membre du Comité de sûreté générale, impliqué pour trafic alors l'Assemblée législative et qui se trouvait le long du d'influences dans le scandale de la Compagnie des Indes, jugé jardin (à l'emplacement de l'actuel carrefour entre les rues avec Danton et guillotiné le 5 avril 1794. de Rivoli et de Castiglione). C'est la fin de la monarchie.

28/ rue St Honoré n° 115 – Pharmacie / Comte Le 10 mai 1793, la Convention s'installa aux Tuileries, dans Alex de Fersen (1755-1810) la galerie des Machines aménagée par l'architecte Gisors. On pava la cour du Carrousel et nettoya les abords immédiats du En 1774, achevant son Grand Tour d'Europe destiné à Palais. parfaire son éducation, Alex de Fersen, un suédois, arrive à la cour de France où il fait vive impression par son physique Le palais reçut alors le nom de palais national. Le Comité de avantageux. En juin 1789, inquiet pour la reine, il prend un salut public occupa la Petite-Galerie tandis que Comité de logement à Versailles. Les proches de la famille royale sûreté générale s'installait dans un hôtel particulier situé au prennent mal l'installation de Fersen près de la reine, nord de la cour du Carrousel, à proximité du pavillon de redoutant que cela n'attise la haine des courtisans envers elle. Marsan. De nombreux événements s'y déroulèrent, Fersen devient un favori du couple royal. En 1791, Fersen notamment la proscription des Girondins et plus tard la chute devenu l'amant d'Eleonore Sullivan lui emprunte les 300 000 de Robespierre. livres nécessaires pour la préparation de la fuite de la famille Sous le Directoire, les Tuileries abritèrent le Conseil des royale. Fersen escorte lui-même la famille royale, la nuit Anciens (1795-1799) jusqu'à sa suppression le 10 novembre du 20 juin 1791, jusqu'à Bondy, mais Louis XVI refuse qu'il 1799. Plus aucune assemblée parlementaire ne siégera au les accompagne plus avant. Fersen doit rejoindre la place- Palais des Tuileries par la suite. forte de Montmédy, où se dirige la famille royale, mais lui en passant par la Belgique. Mal préparée, la fuite échoue à Le 19 février 1800, Napoléon Bonaparte, Premier Consul, Varennes et les fugitifs reviennent à Paris encadrés par une s'installa au palais qui fût réaménagé. centaine de gardes nationaux. Sous l'Empire, le palais des Tuileries devient la résidence Pour en revenir à la pharmacie, on rapporte que c’est ici officielle de l'Empereur. Le palais des Tuileries fut détruit par qu'Alex de Fersen s'approvisionnait en encre sympathique un incendie durant la Commune de Paris en 1871. qu'il utilisait dans sa correspondance secrète avec Marie- Antoinette, et cela dès 1774. Toutefois, si certaines de ces 30/ La Palais royal missives étaient écrites à l’encre sympathique, la plupart étaient scrupuleusement codées afin qu’aucun regard L’année 1780 marque un tournant dans l’histoire du Palais- indiscret ne puisse jamais en prendre connaissance ! Plusieurs Royal qui va prendre l’aspect qu’il a conservé jusqu’à nos lettres révèlent l’indéniable nature de l’affection - pour ne pas jours. L'arrière-petit-fils du Régent, Louis Philippe Joseph dire plus – qu’entretenaient la reine et le jeune comte. d’Orléans (1747-1793), connu sous le nom de Philippe Égalité après 1792, reçoit en héritage en 1785 l’entière 29/ Place du Carrousel – Emplacement du propriété du Palais-Royal. Très endetté, il s’engage sur la Château des Tuileries voie de la spéculation immobilière. Son idée est de lotir sur le pourtour du jardin, de louer les rez-de-chaussée à des commerçants et de faire du Palais-Royal le pôle d’attraction Le palais des Tuileries est un ancien palais parisien, incendié du tout Paris. Les nouveaux bâtiments ouvriront sur plusieurs en 1871, dont la construction commença en 1564 sous nouvelles rues dédiées aux fils du duc d'Orléans, la rue de l'impulsion de Catherine de Médicis, à l'emplacement occupé Montpensier à l'ouest du jardin, la rue de Beaujolais au nord auparavant par l'une des trois fabriques de tuiles établies en et la rue de Valois à l'est. Ce duc de Valois deviendra en 1830 1372 à côté de l'hospice des Quinze-Vingts (15x20= 300 lits), Louis-Philippe, Roi des Français. non loin du vieux Louvre. Il a été la résidence royale à Paris de nombreux souverains en empereurs. Sous la révolution, il Après la chute de la royauté (journée du 10 août 1792), le duc a aussi été le siège de la Première République et du Consulat. d’Orléans prend le nom d’Égalité et le Palais-Royal devient le Palais-Égalité. Le 2 avril 1793, le duc est arrêté dans ses Au cours des journées révolutionnaires d'octobre 1789, Louis appartements avec son plus jeune fils. Le 6 novembre, le jour XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants furent installés aux de son exécution, le palais est réuni au domaine de l’État. Tuileries le 6 octobre 1789 après avoir été ramenés du château de Versailles par les émeutiers.

La famille royale y résida pendant trois ans. Le 21 juin 1791, elle tenta de s'enfuir, mais, arrêtée à Varennes, elle fut contrainte de regagner les Tuileries.

Le 20 Juin 1792, la foule pénétra dans le palais de Tuilerie.

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30-1/ Galerie Montpensier n° 11-12 33/ rue St-Honoré n° 209 - maison du Dr – Le café Corazza Guillotin

Avant même que le club des Jacobins ne s'établisse dans le Autre demeure du Dr Guillotin : voir § 12 couvent des Jacobins, les anciens députés du club breton, ouvert ensuite aux députés de toutes les provinces, se 34/ place du marché St-Honoré – Le club des réunirent au café Corazza. Jacobins

30-2/ Galerie Montpensier n° 57 à 60 La Société des amis de la Constitution, plus connue ensuite – Le café de Foy sous le nom de club des Jacobins, est le plus célèbre des clubs de la Révolution française. C’est ici que s’est Lorsque les galeries de pierre furent achevées, le café de Foy préparée la Révolution, dit en 1793, c’est ouvrit en 1784 dans les appartements aux n°57 à 60 de ici qu’elle s’est faite, c’est ici que se sont préparés tous les la galerie de Montpensier. Le café fut d'ailleurs le premier grands événements ». établissement de ce genre à s’ouvrir au Palais-Royal. Appelé d'abord club breton, le club tient son nom du couvent C’est, juché sur une table du café de Foy que, le 12 juillet des Jacobins de la rue Saint-Honoré (collège des Jacobins) où 1789, Camille Desmoulins, une épée dans une main, un il s’est installé en 1789. pistolet dans l’autre, harangua une foule immense en appelant les bourgeois de Paris aux armes. Il donna le signal de Le Club des Jacobins sous la Constituante l’insurrection qui partit de ce café pour s’achever avec (automne 1789 – automne 1791) la prise de la Bastille. À l'origine, le club prépare de fait les séances à l’Assemblée, en discutant d’avance les textes qui doivent y être débattus et 30-3/ Galerie de Beaujolais – Le Grand Véfour de travailler à l’établissement et à l’affermissement de la Constitution. Le succès est rapide : 200 adhérents à sa Le Grand Véfour : D'abord café de Chartres, ouvert en 1784, création, déjà plus d’un millier en décembre 1789. On y devient après la révolution un restaurant. Jean Vefour, dit le trouve toutes les têtes du parti patriote, « Grand Vefour » le racheta à partir des années 1820 et en fit de Mirabeau à Robespierre. Après de la fuite du Roi à un restaurant à la mode, fréquenté par les personnalités du Varennes (20 Juin 1791), une scission va avoir lieu au sein du Tout-Paris au cours du XIXe siècle club. La plupart des députés inscrits va quitter le club. Il n'en restera qu'une vingtaine, dont Robespierre. 30-4/ Galerie de Valois n° 108– Le club de 1789 Le club des Jacobins sous la Législative (automne 1791 – Siège du "Club de 1789" ; club révolutionnaire créé au début automne 1792) de la Révolution Désormais, le club n’est plus essentiellement destiné à 30-5/ Galerie de Valois n° 113– Le café traiteur préparer les débats à l’Assemblée. Il prend une autonomie Février réelle. C’est une autre Assemblée. Les grands débats politiques ont lieu maintenant aussi bien au club des Jacobins qu’à l’Assemblée législative, cette dernière se trouvant sans C’est au café Février que Robespierre fêta, le soir du 21 cesse contestée par ces gardiens de l’esprit révolutionnaire septembre 1792, la proclamation de la République avec ses que deviennent les jacobins. amis, dont Saint-Just (1767-1794). Le club des Jacobins sous la Convention (automne 1792 – Le 20 Janvier 1793, dans la salle du sous-sol, le député Le automne 1794) pelletier de St-Fargeau (1760-1793), qui vient de voter la mort de Louis XVI trois heures plutôt, est assassiné par un Le club devient plus un club de militants qu’un club de certain Pâris, un membre de la garde constitutionnelle du Roi. députés. Les effectifs parisiens sont alors de l’ordre d’un millier, dont 205 députés à la Convention en octobre 1792, se répartissant entre 38 girondins (droite), 129 montagnards 31/ rue St-Honoré n° 270 – maison d'Olympe de (gauche) et 38 députés de la Plaine (centre). Les termes Gouges droite-gauche-centre sont une image. Dès septembre-octobre 1792, le club est sous la domination de Robespierre Autre demeure d'Olympe de Gouges : voir § 9 Après l'élimination des Girondins, les jacobins constituent la 32/ rue St-Honoré n° 286 –Église St-Roch base du pouvoir de Robespierre en l’an II. C’est là qu’il aime à se rendre, qu’il essaye ses idées, qu’il est régulièrement Le parvis de l’église fut le théâtre de combats durant acclamé. Il y est « comme un poisson dans l’eau » dit un l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre historien. 1795). Pillée à la Révolution, l’église a récupéré une partie de son patrimoine ainsi que de nombreuses œuvres d’art La chute de Robespierre le 9 Thermidor an II (27 Juillet provenant d'autres églises parisiennes. 1794) n’entraîne pas immédiatement la fin des jacobins. Le club est fermé, puis épuré des éléments supposés robespierristes, il rouvre ses portes peu après. Mais la 6 Randonnée des sans-culottes pression de l’opinion contre la Terreur et ses responsables A partir du 9 octobre 1795, le Conseil des Cinq-Cents siégea déterminent la Convention à fermer la salle de réunion le 12 au Manège, jusqu'à son installation au Palais Bourbon le 21 novembre 1794. Elle sera détruite six mois plus tard, un janvier 1798. décret de 1795 ordonnant de transformer l’immeuble des jacobins en marché public sous le nom de « marché du 9 La salle fut démolie en 1802 lors du percement de la rue de thermidor ». Rivoli. Il ne reste plus que la terrasse qui orne le jardin des tuileries. 35/ Place Vendôme – ministère de la justice 38/ rue St-Honoré n° 398 – maison de L'existence d'un ministère de la Justice heurte le principe de Robespierre (1758-1794) séparation des pouvoirs selon les principes révolutionnaires de 1789. Et pourtant, dès 1791, un tel ministère est créé, à est un avocat et homme politique l'instar des autres ministères régaliens. français né le 6 mai 1758 à Arras et mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, place de la Révolution. Il est l'une Après la chute de la royauté (coup d'Etat du 10 août 1792), des principales figures de la Révolution française et demeure Danton, nouveau ministre de la Justice, domine le conseil aussi l'un des personnages les plus controversés de cette pé- exécutif provisoire. Danton démissionne de la Chancellerie riode. en septembre 1792. Alors qu'il n'aura occupé la fonction de ministre de la Justice que trois mois, il impose l'hôtel de la Menacé après la fusillade du Champ-de-Mars du 14 Juillet place Vendôme comme le centre du pouvoir révolutionnaire. 1791, il accepta l'offre de Duplay, un entrepreneur de menuiserie, qui lui proposait de loger chez lui, rue Saint- 36/ rue St-Honoré – le Couvent des Feuillants Honoré. Il vécut dans cette maison jusqu'à sa mort.

Nationalisé par les décrets des 13 et 16 mai 1790, le couvent Robespierre a joué un rôle certain au sein du Comité de salut a servi notamment de lieu de réunion à un éphémère public, mais son influence réelle sur le gouvernement rassemblement politique, le club des Feuillants. révolutionnaire fait toujours débat. En tout cas, après sa chute, il fut présenté par les Thermidoriens comme l’âme de Il est né d'une scission du club des jacobins, en réaction à la « dictature jacobine », imposant un régime de terreur. l'agitation républicaine qui a suivi la fuite du roi à Varennes en juin 1791 et la fusillade du Champ-de-Mars le 39/ rue St-Honoré n°273 – maison de l'abbé 17 juillet 1791. Il a eu une influence déterminante sur le Sieyès (1748-1836) début de l'Assemblée nationale législative (1792) pour se trouver progressivement marginalisé par les jacobins. Emmanuel-Joseph Sieyès ou l'abbé Sieyès est un homme Le 21 septembre 1792 l'abolition de la monarchie est d'Église, un homme politique et un essayiste français, surtout prononcée par la Convention nationale. Les Feuillants sont connu pour ses écrits et son action pendant la Révolution alors définitivement balayés du jeu politique. française. En 1789, élu député du tiers état aux États Le 29 novembre 1793, leur chef Barnave monte à l’échafaud. généraux, il joue un rôle de premier plan dans les rangs du Durant la Terreur, l'appartenance passée à ce mouvement est parti patriote, du printemps à l'automne 1789, et propose, le un motif de poursuite (accusation de « feuillantisme »). 17 juin, la transformation de la Chambre du Tiers état en Assemblée nationale. Il rédigea le serment du Jeu de 37/ Terrasse des Feuillants – Salle du manège : paume et travaille à la rédaction de la Constitution. Directeur siège de l'Assemblée Nationale sous le Directoire, il est nommé au début du Consulat ''Consul provisoire'', puis Président du Sénat conservateur. Lors de l’enfance de Louis XV, on avait construit un Enfin Napoléon le fait comte de l'Empire. vaste manège aux abords du jardin des Tuileries. Devenu propriété de l’État, c’est à ce titre que le manège fut récupéré Pendant la seconde Restauration, de 1815 à 1830, il s'exile par l’Assemblée nationale lorsqu’elle chercha à s’établir dans durant quinze ans pour régicide (ayant voté la mort de Louis le Paris de 1789 après avoir quitté Versailles. Ce fut le centre XVI) à Bruxelles. Il ne rentra en France qu'en 1830. du pouvoir de l’État français de 1789 à 1793. Trois assemblées siégèrent successivement au Manège : 40/ rue St-Honoré n°275 – Café du St-Esprit l'Assemblée constituante d'octobre 1789 à octobre 1791 ; l'Assemblée législative d'octobre 1791 à septembre 1792 ; À cette adresse se trouvait le café du St-Esprit. Il servit de la Convention de septembre 1792 à mai 1793. loges aux nécrophiles qui aimaient regarder le passage des C'est ici que se tint le Procès de Louis XVI et que fut voté sa condamnés à mort emmenés à la guillotine. Le député de la mort (17 Janvier 1793). Convention et délateur au comité de sûreté générale, Héron, habita au 3° étage et y cacha Marat, recherché un temps par L’Assemblée nationale resta au Manège jusqu’au 9 mai 1793. la police. À cette date, la Convention décida de siéger aux Tuileries : cette décision fut prise tant pour des raisons pratiques que 41/ Place Louis XV devenue place de la pour mieux marquer, par son installation dans l’ancien palais Concorde royal, qu’elle possédait désormais la plénitude du pouvoir anciennement détenu par le roi. Au temps de la Révolution française, la place est le lieu de passage obligé pour des convois qui entraient ou sortaient à 7 Randonnée des sans-culottes l'Ouest de la capitale. Dès le 12 juillet 1789, le prince de Sous la Révolution, le jardin est le témoin des grands Lambesc et ses dragons chargent les manifestants qui événements dont le palais est lui-même le théâtre, notamment contestent le renvoi du 1er Ministre Necker. Le lendemain, la la prise des Tuileries le 10 août 1792. Le bassin rond est foule pille les armes du Garde-meuble (situé dans le bâtiment utilisé pour la cérémonie de l'Être suprême le 8 juin 1794. On nord-est) pour « aller à la Bastille ». y place des effigies représentant l'Athéisme entouré de l'Ambition, de l'Égoïsme, de la Discorde et de la Fausse- Le 6 octobre 1789, Louis XVI, Marie-Antoinette et le Simplicité. Maximilien de Robespierre y met le feu, dans une dauphin (futur Louis XVII), ramenés de Versailles à Paris par apothéose de cris et d'applaudissements. Le cortège se dirige le peuple, font leur entrée au palais des Tuileries en traversant ensuite vers le Champ-de-Mars. Le 10 octobre, ce même la place Louis-XV. bassin accueille le cercueil de Jean-Jacques Rousseau, drapé d'un drap parsemé d'étoiles (exhumé d'Ermenonville pour être Le 11 août 1792, lendemain de l'abolition de la monarchie, la porté au Panthéon). statue équestre de Louis XV est renversée de son piédestal puis envoyée à la fonte. À cette occasion, la place Louis XV Aux angles occidentaux du jardin, Napoléon III fait est rebaptisée place de la Révolution. Le 10 août 1793, sur le construire deux bâtiments identiques : piédestal, resté vide pendant un an, à la place de l'ancienne statue de Louis XV est érigée une statue de la Liberté, une une orangerie en 1852, au sud-ouest, accueillant aujourd'hui effigie de plâtre représentant la Liberté coiffée d'un bonnet un musée d’Art moderne, le musée de l'Orangerie ; rouge et tenant une pique dans la main droite. La statue sera un jeu de paume en 1861, au nord-ouest, hébergeant de nos retirée en juin 1800. jours un musée d'art contemporain, la galerie nationale du Jeu de Paume. La guillotine y est installée provisoirement en Octobre 1792 pour l'exécution des voleurs des bijoux de la Couronne, sur 42/ Le Champ de Mars les lieux de leur forfait, devant le Garde-meuble (hôtel de la Marine). La guillotine réapparaît ponctuellement le 21 janvier Sur le Champ de Mars, eut lieu le 14 Juillet 1790 la fête de la 1793 pour l'exécution de Louis XVI, unique cas où elle est fédération. Devant la foule des fédérés de toutes les dressée à l'ouest de la place, à mi-distance du piédestal provinces, Louis XVI prête serment à la Constitution. Celle- central et de l'entrée des Champs-Élysées. C'est enfin le 11 ci ne sera adoptée que le 3 Septembre 1791. mai 1793 qu'elle s'y fixe à demeure, pour y rester jusqu'au 9 juin 1794, et cette fois à l'est de la place, entre le centre et Après la fuite de la famille royale à Varennes le 21 Juin 1791, l'entrée du jardin des Tuileries. Sur les 2 498personnes les pouvoirs du Roi furent suspendus, puis rétablis un mois guillotinées à Paris pendant la Révolution, 1 119 le sont place après. Une pétition partit alors le 17 Juillet 1791 du club des de la Révolution. Parmi elles, outre Louis XVI (1754-1793), Cordeliers pour s'opposer au rétablissement des pouvoirs du on retiendra les noms de Marie-Antoinette (1755-1793), Roi, en invitant les parisiens à s'assembler sur le Champ de Charlotte Corday, , les Girondins, Philippe Mars. Au cours de la manifestation, l'Assemblée Nationale d'Orléans, Mme Dubary, Danton, Malesherbes et Lavoisier, et donne l'ordre de disperser la foule et Bailli, maire de Paris, encore Louis-Simon Colivet, garçon épicier et frère de mon donne l'ordre de tirer sur elle. Il y eut 50 morts et une aïeul. … centaine de blessés. Bailli fût guillotiné le 11 Novembre 1793. Le 25 octobre 1795, dernier jour de la Convention et veille de l'instauration du Directoire, le gouvernement décide de rebaptiser la place de la Révolution place de la Concorde.

42/ Le jardin des Tuileries

Le jardin des Tuileries est le plus important et le plus ancien jardin à la française de la capitale et qui, autrefois, était celui du palais des Tuileries, ancienne résidence royale et impériale, aujourd'hui disparu.

Catherine de Médicis rachète ces terrains situés entre l'enceinte de Charles VII et l'enceinte des Fossés Jaunes. À partir de 1564, elle y fait commencer la construction du palais des Tuileries, tout en débutant l'aménagement d'un jardin à l'italienne à l'ouest jusqu'au glacis de l'enceinte (actuelle place de la Concorde). Il est constitué de six allées dans le sens de la longueur et huit dans le sens de la largeur, qui délimitent des compartiments rectangulaires comprenant des plantations différentes (massifs d'arbres, quinconces, pelouses, parterres de fleurs, etc.). Une fontaine, une ______ménagerie et une grotte décorée par le célèbre céramiste Bernard de Palissy décorent le jardin. Dans les années 1605- Circuit préparé par Catherine Vallois et Evelyne Pibernat, 1625 sont ajoutées une orangerie et une magnanerie. commentaires Jean-Paul Colivet

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