La Folie, Le Mal De L'afrique Postcoloniale
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
View metadata, citation and similar papers at core.ac.uk brought to you by CORE provided by University of Missouri: MOspace LA FOLIE, LE MAL DE L’AFRIQUE POSTCOLONIALE DANS LE BAOBAB FOU ET LA FOLIE ET LA MORT DE KEN BUGUL ____________________________________________________________ A Dissertation Presented to The Faculty of Graduate School University of Missouri-Columbia _____________________________________________________________ In Partial Fulfillment Of the Requirements for the Degree Doctor of Philosophy ____________________________________________________________ by MICHEL MAN Dr. Gallimore Béa Rangira, Dissertation Supervisor May 2007 The undersigned, appointed by the Dean of the Graduate School, have examined the dissertation entitled LA FOLIE, LE MAL DE L’AFRIQUE POSTCOLONIALE DANS LE BAOBAB FOU ET LA FOLIE ET LA MORT DE KEN BUGUL Presented by Michel Man A candidate for the degree of Doctor of Philosophy of Francophone studies And hereby certify that in their opinion it is worthy of acceptance. ________________________________________ Professor Gallimore Bea Rangira ________________________________________ Professor Mary-Jo Muratore _________________________________________ Professor Carol Lazzaro Weis _________________________________________ Professor Cardones _________________________________________ Professor KC Morrison I dedicate this work To Jesus-Christ my Lord and my Savior . To my mom, To my dad, To my lovely wife, To my son, To Africa, ACKNOWLEDGMENTS I would like to thank professor Gallimore, professor Muratore, Professor Weis, professor K c Morrison and professor Cardones whose advices made this work possible. I would like to thank my teachers whose classes developed in me the art of literary analysis. I would like to thank the head of the romance language department who allowed teachers to invite writers and organized seminars which were very helpful for my research. My meeting and my interview with Ken Bugul in fall 2006 helped me understand her writing and her style. ii TABLE OF CONTENTS Acknowledgements--------------------------------------------------------------------------ii Abstract----------------------------------------------------------------------------------------v Introduction-------------------- -- -----------------------------------------------------------1 1. Délimitation des parties--------------------------------------------------- ----14 2. Le choix des textes et de l’auteure-------------------------------------------16 3. Méthode d’analyse : Approche postcoloniale------------------------------19 4. La folie et le postcolonialisme------------------------------------------------29 Chapitre I Folie et Identité dans le Baobab fou--------------------------------- -----------------41 1. La Folie et les attributs du fou---------------------------------------------- -45 2. Folie et Aliénation-------------------------------------------------------------50 L’école : agent aliénant----------------------------------------------------- ----57 4. Le décentrement----------------------------------------------------------------67 5. La prostitution, expression de la liberté-------------------------------------83 6. Retour aux sources---------------------------------------------------------- --89 7. Dédoublement, détachement et guérison-------------------------------- ---91 Chapitre II Folie et Société dans La Folie et la Mort----------------------------------------------97 1. Folie et crise sociale----------------------------------------------------------101 2. Affrontements des altérités--------------------------------------------------114 3. La folie, l’échappatoire------------------------------------------------------122 4. La folie, la morale et la violence--------------------------------------------127 5. La Folie des grandeurs ou le culte de la personnalité--------------------133 Chapitre III L’écriture de la folie---------------------------------------------------------------------143 1. Structure et Folie--------------------------------------------------------------145 2. Le changement de la graphie------------------------------------------------151 3. La folie à travers le discours-------------------------------------------------154 Conclusion---------------------------------------------------------------------------------168 Annexe Entretien avec Ken Bugul--------------------------------------------------------187 iii Bibliographie -----------------------------------------------------------------------------199 Vita----------------------------------------------------------------------------------------- 207 iv LA FOLIE, LE MAL DE L’AFRIQUE POSTCOLONIALE DANS LE BAOBAB FOU ET LA FOLIE ET LA MORT DE KEN BUGUL Michel Man Dr. Gallimore Béa Rangira, Dissertation Supervisor ABSTRACT Cette thèse vise trois objectifs. Le premier consiste à démontrer que les conflits, les guerres et les crises comportementales en Afrique aujourd’hui sont liés à la crise identitaire, conséquence directe des six siècles de domination occidentale. Le second montre que les effets de cette crise identitaire sont assimilables à la folie. Le troisième consiste à établir le fait que cette folie est non seulement un mal qui gangrène l’Afrique mais elle est une démarche postcoloniale. C’est-à- dire une démarche de révolte et de lutte contre toute hégémonie. Défini autrement, le but poursuivi par ce travail est d’analyser la relation entre la folie, la colonisation, la domination occidentale et la crise identitaire des peuples de l’Afrique postcoloniale. J’ai choisi à cet effet Le Baobab fou et La Folie et la Mort de l’écrivaine sénégalaise Mariètou Mbaye Biléoma Ken Bugul. Dans ces deux œuvres reviennent de façon récurrente les thèmes de l’aliénation, du rejet de soi, de la fragmentation intérieure, de la négation de l’intellectuel par son peuple et par l’ancien colonisateur. J’ai considéré ces thèmes comme des métaphores de la fragmentation psychologique de l’Africain et de la division de l’Afrique causées par six siècles de domination occidentale. J’ai démontré que du fait de son passé, l’Africain a désormais plusieurs identités : celle que Christian Delacampagne dans L’Antipsychiatrie ou les Voies du Sacré a appelé le moi profond et celle acquise au contact de l’occident que l’on peut appeler le moi social. L’aliénation survient lorsque le moi social domine le moi v profond. Le conflit éclate quand le moi social et le moi profond n’arrivent pas à se réconcilier au sein d’une personne. Les guerres et les conflits en Afrique sont le résultat de la confrontation de ces identités (le moi social et le moi profond) et de l’impossibilité à les réconcilier. Les guerres commencent de ce fait à l’intérieur de l’individu. Ce dernier les propage aux autres qui eux-mêmes souffrent de crise identitaire. J’ai suggéré trois voies pour la restauration de l’Afrique. La première consiste pour l’Africain à reconnaitre son moi profond, sa véritable identité en retournant vers sa véritable culture et en embrassant celle-ci. La deuxième consiste à reconnaitre que l’identité imposée par l’occident à travers l’école n’est pas la sienne mais à l’accepter comme faisant désormais partie intégrante de son nouvel être. La troisième passe par la réconciliation de ces identités. Cette thèse est un pas qui peut permettre aux chercheurs et aux psychologues d’aborder le problème de l’Afrique sous un angle psychologique. Et cela en vue d’élucider en partie le mystère de la misère et des conflits en Afrique. vi INTRODUCTION 1 Pendant longtemps la littérature africaine a été présentée comme le domaine réservé des hommes. De la période coloniale aux années 1970, les hommes dominent le milieu littéraire. Toutefois quelques écrivaines réussissent à y forcer leur présence. Parmi celles-ci, la camerounaise Marie-Claire Matip qui publie en 1958 Ngonda. Ngonda est le premier roman africain écrit par une africaine. Onze ans plus tard, Marie-Claire Matip est suivie par sa consœur Thérèse K. Makoury. Bessie Head, écrivaine sud africaine et auteur de When Rain Clouds Gather (1968), Maru (1971) et A Question of Power (1973) et de l’écrivaine nigériane Flora Nwapa font partie de ces premières écrivaines. Le petit nombre de ces écrivaines atteste de la présence effective des femmes dans le milieu littéraire africain. Les femmes n’étaient pas invisibles seulement dans les romans, elles l’étaient aussi dans les critiques littéraires. Ce point de vue est soutenu par Florence Stratton qui affirme dans son ouvrage Contemporary African Literature and The Politics of Gender que « Les écrivaines africaines et leurs œuvres ont été rendues invisibles dans la critique littéraire. »1 (Stratton, 1994 : 1-2) Citant nommément Abdul R. JanMohamed ou encore Eustache Palmer, Florence Stratton déclare que ceux-ci n’ont rien fait pour donner à la femme une place de choix dans leur critique. Prenant comme exemple le cas d’Eustache Palmer, Florence Stratton note que dans son premier ouvrage An Introduction to The African Novel, ce critique qualifie Flora Nwapa de romancière mineure. Dans son deuxième ouvrage The Growth of African Novel, Eustache Palmer s’abstient de parler des femmes. Plus grave encore, selon Florence Stratton: « Les écrivaines sont loin d’être en meilleure posture dans les journaux de critique littéraire. Même la revue African Literature Today qui a osé parler des femmes a attendu son septième volume avant de publier un article entier d’une écrivaine. Il a publié un deuxième article dans son huitième volume puis il a attendu le douzième volume avant d’y inclure une autre…