Babelao 8, 2019
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BABELAO Electronic Journal for Ancient and Oriental Studies 8 (2019) C. LECOMPTE et A. VAN DE SANDE, Une petite tablette néo-sumérienne d'Umma de la collection Van de Sande (p. 1-4) Cl. OBSOMER, La troisième statue de Sésostris III au musée de Khartoum (p. 5-6) Cl. OBSOMER, Mersa Gaouasis sur la mer Rouge et les expéditions vers Pount au Moyen Empire (p. 7-66) E. VAN QUICKELBERGE, La mention de la ville de Ura dans les sceaux de Nerikkaili ? (p. 67-76) L. PINCHARD, The Pericope Adulterae and the Golden Calf: A Case for Intertextuality between Codex Bezae and the Jewish Scriptures (p. 77-96) C. BAY, Pseudo-Hegesippus at Antioch ? Testing a Hypothesis for the Provenance of the De Excidio Hierosolymitano (p. 97-128) N. ATAS, D. PHILLIPS, Fl. RUANI, Ḥ nanisho‘ de Beth Qoqa, Lettre : édition du texte et traduction (p. 129-139) J.-Cl. HAELEWYCK, The Old Syriac Versions of the Gospels. A Status Quaestionis (From 1842 to the Present Day) (p. 141-179) ACADÉMIE BELGE POUR L’ÉTUDE DES LANGUES ANCIENNES ET ORIENTALES (ABELAO) UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN BABELAO Electronic Journal for Ancient and Oriental Studies General Editors / Directeurs Prof. Jean-Claude Haelewyck (Louvain-la-Neuve), Prof. Claude Obsomer (Louvain-la-Neuve) Assistant Editors / Secrétaires Marianne Michel (Louvain-la-Neuve), David Phillips (Louvain-la-Neuve) Editorial Committee / Comité de rédaction Alessandro Bausi (Hamburg), Anne Boud’hors (Paris), Antoine Cavigneaux (Genève), Sabino Chialà (Bose), Bernard Coulie (Louvain-la-Neuve), Alain Delattre (Bruxelles), Johannes Den Heijer (Louvain-la-Neuve), Didier Devauchelle (Lille), Jean-Charles Ducène (Bruxelles), James Keith Elliott (Leeds), Jean-Daniel Macchi (Genève), Michael Marx (Berlin), Claude Obsomer (Louvain-la-Neuve), Agnès Ouzounian (Paris), Tamara Pataridzé (Louvain-la-Neuve), Paul-Hubert Poirier (Laval, Québec), Véronique Somers (Paris, Louvain- la-Neuve), David Taylor (Oxford), Anton Vojtenko (Moscou). ISSN: 2034-9491 BABELAO 8 (2019), p. 1-4 © ABELAO (Belgium) Une petite tablette néo-sumérienne d’Umma de la collection Van de Sande Par Camille Lecompte et Axel Van de Sande CNRS – UMR 7041, ArScAn – Nanterre ; Louvain-la-Neuve et article propose l’édition d'une tablette appartenant à la collection d’Axel Van de Sande (Louvain-la-Neuve), datant de l’époque de la Troisième Dynastie d’Ur (21e siècle av. J.-C.) et provenant d’Umma. Authentifiée en 1914 par A. Clay, elle fit C 1 partie d’une collection américaine, non identifiée . 1. Édition de la tablette Van de Sande 1 Origine : Umma Date : Šulgi 34/12/-- (vers 2058 av. J.-C. selon la chronologie moyenne) Contenu : reçu par Lu-girizal de 18 000 litres d’orge venant de Iddin-Iškur, champ Kamsalla. 1 Les abréviations se conforment à celles du site CDLI, http://cdli.ox.ac.uk/wiki/abbreviations_for_ assyriology. 2 C. LECOMPTE et A. VAN DE SANDE Face Translittération Traduction 1. 60 še gur lugal 18 000 litres d’orge au gur royal, d 2. ki I-di3- /Iškur-ta de Iddin-Iškur 3. Lu2-giri17-zal Lu-girizal 4. šu ba-ti a reçu Revers 1. a-ša3 Kam-sal4- la champ (de) Kamsalla 2. iti dDumu-zi mois 12 ki 3. mu An-ša-an/ ba-ḫul année : Anšan fut détruit Face, photographie Face, autographie Revers, photographie Revers, autographie Une petite tablette néo-sumérienne d’Umma 3 2. Commentaires Face. d 2-3. Sur la graphie I-di3- Iškur pour Iddin-Iškur, voir, entre autres, HILGERT 2002, p. 57 et 299. Sur le nom sumérien Lu2-giri17-zal, fort commun sous Ur III, voir LIMET 1968, p. 235- 236 et 478. Ces deux anthroponymes apparaissent certes fréquemment dans les textes d’époque Ur III provenant d’Umma, mais jamais, ou presque, sur un même document, situation qui ne favorise pas l’identification, sur la base d’arguments prosopographiques, 2 d’Iddin-Iškur . Quant à Lu2-giri17-zal, il peut être identifié avec un scribe, connu par son sceau apposé sur de nombreuses tablettes d’Umma, qui gérait des équipes de travailleurs et des productions agraires3. Revers. 1. Le champ a-ša3 Kam-sal4-la, se rapportant à la localité Kamsalla, située dans l’arrière- pays d’Umma4, ne semble attesté que dans trois autres documents, MVN 21, 298, face. 3, SAT 2, 42, face 5, où il est également associé à des quantités de céréales5, ainsi que dans RA 62, p. 14 no 21 (= DAS 362), qui le mentionne avec des travailleurs. Les sources d’Umma, qui donnent davantage d’informations sur l’implantation de Kamsalla elle-même, témoignent de son activité dans le domaine du transport fluvial6, ainsi que de son importance dans la 7 maillage rural, notamment par la présence d’un entrepôt guru7 ou d’une aire de battage . 2 d I-di3- Iškur ne saurait en effet être identifié avec l’un des individus de même nom apparaissant à Umma : seul l’un d’eux, mentionné notamment sous Šulgi, reçoit des quantités de céréales, toutefois nettement infé- rieures à notre texte : voir SAT 2, 198, face 3 et revers 1 ; AAICAB 1/2, Ashm. 1971-377, revers 2-3 (les deux textes étant datés de Šulgi 38). 3 L’un des administrateurs mentionnés à Umma et portant le nom de Lu2-giri17-zal est en effet le bénéficiaire, notamment sous Šulgi, de quantités élevées de céréales chargées depuis la localité Kamsalla : ASJ 16, 107 - 10, revers 10 ; BPOA 2, 2007, revers 4 ; SANTAG 7, 158, revers 2 ; voir également USC 6770, revers 15 (tra- vailleurs agricoles chargeant de l’orge sur des bateaux depuis Kamsalla). Nous savons par plusieurs tablettes et empreintes de sceaux que Lu2-giri17-zal, d’ailleurs mentionné à de nombreuses reprises, occupait la fonction de dub-sar, scribe, et était le fils de Da-DU-mu. Voir, à propos du rôle de Lu2-giri17-zal dans la gestion de la main- d’œuvre agricole, STUDEVENT-HICKMAN 2006, volume 2, p. 388-390. 4 Voir RGTC 2, p. 90-91 ; SAUREN 1966, p. 217 et STEINKELLER 2007, p. 193. 5 Ces quantités s’y avèrent inférieures à celle de notre texte. 6 Cf. STEINKELLER 2001, p. 38 note 57, p. 38 note 64, p. 51 note 116 et p. 79. 7 Voir SAUREN 1966, p. 92, 123, 124, 155 et 168, qui mentionne également un « palais » e2-gal de cette localité. 4 C. LECOMPTE et A. VAN DE SANDE BIBLIOGRAPHIE HILGERT 2002 : M. HILGERT, Akkadisch in der Ur III-Zeit (IMGULA 5), Münster. e LIMET 1968 : H. LIMET, L’anthroponymie sumérienne dans les documents de la 3 dynastie d’Ur, Liège. SAUREN 1966 : H. SAUREN, Topographie der Provinz Umma nach den Urkunden der Zeit der III. Dynastie von Ur. Teil I : Kanäle und Bewässerungsanlagen, thèse de doctorat, Heidelberg. STEINKELLER 2001 : P. STEINKELLER, « New Light on the Hydrology and Topography of Southern Babylonia in the Third Millennium », Zeitschrift für Assyriologie, 91, p. 22-84. STEINKELLER 2007 : P. STEINKELLER, « City and Countryside in Third Millennium Southern Babylonia », dans E. C. STONE (éd.), Settlement and Society, Essays Dedicated to Robert McCormick Adams, Los Angeles - Chicago, p. 185-211. STUDEVENT-HICKMAN 2006 : B. STUDEVENT-HICKMAN, The Organization of Manual Labor in Ur III Babylonia, thèse de doctorat, Harvard. BABELAO 8 (2019), p. 5-6 © ABELAO (Belgium) La troisième statue de Sésostris III au musée de Khartoum Par Claude Obsomer Université de Namur, Université catholique de Louvain ans l'article que j'ai consacré aux stèles nubiennes de l'an 16 de Sésostris III, dans un précédent numéro du BABELAO, il fut question brièvement de trois statues de ce Droi conservées au musée de Khartoum1. Deux d'entre elles étaient bien identifiées, bien que leurs inscriptions fussent encore inédites. Mais ce qui fut écrit de la troisième est erroné, comme m'ont permis de le constater une visite personnelle du musée effectuée en février 2019 et la lecture de l'article récent que Vivian Davies a consacré à ces statues2. Son article propose pour la première fois une étude des inscriptions de celles-ci, accompagnée de photographies. La première statue (Khartoum n° 447) est visible dans le jardin du musée, dans le hangar qui abrite le temple de Touthmosis III à Semna-Ouest, dans lequel elle avait été découverte3. La deuxième (Khartoum n° 452) vient de la forteresse d'Ouronarti4 : elle est exposée dans le 1 Cl. OBSOMER, « Sésostris III et la frontière de Semna : une analyse des stèles nubiennes de l'an 16 », BABELAO, 6, 2017, p. 21-22. 2 W.V. DAVIES, « Statues of Senwosret III in the Sudan National Museum, Khartoum », dans Nathalie FAVRY et alii, Du Sinaï au Soudan, itinéraires d'une égyptologue. Mélanges offerts au professeur Dominique Valbelle, Paris, 2017, p. 75-85. 3 DAVIES, p. 77-78, fig. 6-12. « Sandstone. Height: about 123 cm; width, about 45 cm; depth, about 76 cm ». 4 DAVIES, p. 75-77, fig. 1-5. « Hard sandstone (?). Dimensions: Ht: 1.09 m; W: 43 cm; Depth: 85 cm ». 6 Cl. OBSOMER musée lui-même, au rez-de-chaussée, à droite de la stèle d'Ouronarti (Khartoum n° 451) dont j'ai proposé une nouvelle copie autographe en 20175. Ces deux statues semblent postérieures au règne de Sésostris III et ont pu être placées au Nouvel Empire dans deux forteresses où le roi était vénéré comme une divinité. Quant à la troisième statue, ce n'est pas celle qui est exposée au musée quelques mètres à droite de la précédente, car les inscriptions de celles-ci mentionnent Aménophis Ier de la XVIIIe dynastie6. La troisième statue de Sésostris III est, en réalité, un fragment de statue royale en granite rose découvert à Semna et conservé dans les réserves du musée (Khartoum n° 448) : Davies en publie des photographies qui permettent d'en découvrir les inscriptions au nom de Sésostris III7.