MCA LE Pr CHEMS-EDDINE CHITOUR À “LIBERTÉ” Le Doyen a fêté hier “Le système éducatif sert ses 95 années P.19 à parquer les élèves” P.6
LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER APRÈS SA RECONNAISSANCE DAECH REVENDIQUE L’ATTAQUE ET SA LABELLISATION À LA MACHETTE CONTRE DES POLICIERS À CHARLEROI La figue de L’auteur, un Béni Maouche Algérien vivant désormais illégalementnt eenn exportable P.7 Belgique P.2 LIBERTE
QUOTIDIEN NATIONALAL D’INFORMATION.D’I’INNFFORMATION 3737, RURUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7303 LUNDI 8 AOÛT 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290
UNE FOULE NOMBREUSE L’A ACCOMPAGNÉE CONFÉRENCE DU PROFESSEUR HAND SADI À SA DERNIÈRE DEMEURE AU CIMETIÈRE D’AÏN EL-BEÏDA À ORAN À TIZI RACHED “Ali Laïmèche a été le premier à Émouvantes vouloir inscrire le berbérisme dans la obsèques de Nihal définition de la personnalité Si Mohand algérienne” P.4 P.2/3 LE PARTI TIENT À L’OPPOSITION ET VEUT ÊTRE DANS UN GOUVERNEMENT “D’UNITÉ NATIONALE” Le MSP tangue entre deux rives P.4
SAISON ESTIVALE À COLLO Tamanart : l'engouement malgré Les bâtonniers s’invitent au débat Dangereuses dérives sur la Toile l'interdiction P.12 APS
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F.782 Lundi 8 août 2016 LIBERTE 2 L’actualité en question
UNE FOULE NOMBREUSE L’A ACCOMPAGNÉE À SA DERNIÈRE DEMEURE AU CIMETIÈRE D’AÏN EL-BEÏDA À ORAN Émouvantes obsèques de Nihal Si Mohand Comme attendu, une foule immense a accompagné, hier, la petite Nihal Si Mohand à sa dernière demeure, le cimetière d’Aïn El-Beïda, à Oran. es milliers de per- nous n’en pouvons plus”, explique-t-il sonnes venues de plu- gentiment aux femmes venues pré- sieurs wilayas du pays senter leurs condoléances. “Essayez de ont rejoint le cortège revenir plus tard, mais pour l’instant, mortuaire qui a pris le de grâce, un peu de répit.” Au plus fort départ du domicile fa- des cris des partisans de la peine de Dmilial, avenue d’Oujda, à Eckmühl, en mort, il s’agace franchement : “Ça y est, milieu de matinée, pour arriver au ci- la petite est enterrée, pourquoi restent- metière, à la sortie ouest d’Oran, vers elles encore là ?” Si beaucoup sont 12h. Le cercueil, recouvert de l’em- venus par compassion pour la famil- blème national, était disposé dans un le Si Mohand, certains sont là aussi véhicule de la Protection civile qui ou- pour parler de leurs propres mal- vrait la marche funèbre que de très heurs aux caméras présentes. “Mon fils nombreux citoyens ont rejointe à pied de 15 ans a été tué en janvier de trois depuis des quartiers, comme Cité Pe- coups de couteau, et jusqu’à mainte- tit ou les Amandiers qui se trouvent nant, nous ne savons pas où en est l’af- sur le chemin menant au cimetière. À faire”, pleure une femme, ravagée par l’arrivée, la mosquée du cimetière, la douleur. “Que fait l’État ? se de- où s’est déroulée la prière des funé- mande un père de famille. Les kid- railles, ne pouvait contenir le nombre nappings se multiplient, que fait-on impressionnant de citoyens venus pour y mettre un terme ?” rendre un dernier hommage à Nihal. Derrière l’agitation indignée se profi- Du reste, de nombreux retardataires, le la peur des kidnappings. “Les parents arrivés en voiture, ont été interceptés n’ont désormais plus confiance : ils at- à quelques kilomètres du cimetière par tendent eux-mêmes leurs enfants à la des agents de l’ordre qui les ont priés APS sortie de l’école ou de la salle de sport. L’enterrement de Nihal a été un moment de forte émotion pour tout le pays. de continuer à pied. C’est la psychose”, regrette un qua- Une fois la dépouille inhumée, l’imam, le domicile familial, avenue d’Oujda, Ali-Mendjeli, en 2013. Très remonté ner la sécurité dans les rues.” L’hom- dragénaire, lui-même père de trois en- qui a prononcé l’oraison funèbre, a pour manifester leur soutien à la fa- contre le phénomène des kidnap- me dit avoir fait le trajet depuis la ca- fants. Au retour du cimetière, vers 13h, transmis les condoléances du chef de mille endeuillée mais aussi et surtout pings et l’incapacité des autorités à le pitale juste pour assister aux obsèques. le père de la petite Nihal est hagard. Il l’État. “Ce qui vient d’arriver est étran- pour exiger que les tueurs d’enfants contenir, un groupe de femmes, bran- “Malheureusement, je suis arrivé un reçoit mécaniquement les condo- ger à notre religion et à nos traditions”, soient passibles de la peine de mort : dissant des photos de Nihal, improvise peu en retard et je n’ai pu me rendre au léances qui affluent encore et tou- a-t-il notamment relevé en priant “Rappelez-vous les tueurs de Constan- une marche en direction de la place du cimetière. Mais j’ai quand même pré- jours de citoyens venus de partout : Dieu d'aider les parents de la petite à tine ! Que leur est-il arrivé ? Ils sont en 1er-Novembre en appelant à l’applica- senté mes condoléances au grand-père “Les jours qui viennent seront très surmonter cette terrible épreuve. prison mais ils sont vivants : ils man- tion de la peine capitale contre les as- de la petite.” difficiles pour la famille. Il faudra gent, boivent, font du sport et peuvent sassins d’enfants. “Il est normal que les beaucoup de courage et de temps pour La peine de mort pour les tueurs même acquérir un diplôme. Pendant ce gens réagissent de cette manière, esti- La psychose s’empare des parents surmonter une épreuve pareille”, pré- d’enfants temps, les parents de Haroun et Ibra- me un trentenaire à l’accent algérois. Debout devant la porte d’entrée, ce voit un proche des Si Mohand. Reste Dans le même temps — et alors que les him vivent dans la douleur et le dé- Les gens ont peur maintenant pour grand-père (en fait arrière-grand- à savoir si une telle épreuve peut être funérailles avaient lieu —, des di- chirement”, s’indigne un jeune hom- leurs enfants, ils n’osent pas les laisser père, selon un proche de la famille) surmontée. zaines de personnes, notamment des me en référence à l’enlèvement et au jouer dehors… C’est à l’État de trouver monte la garde et empêche les gens S. OULD ALI femmes, s’étaient rassemblées devant meurtre des deux petits garçons à les moyens de les rassurer et de rame- d’entrer. “Nous sommes très fatigués, EMBALLEMENT DES RÉSEAUX SOCIAUX SUITE À LA MORT DE LA PETITE NIHAL Dangereuses dérives sur la Toile es réseaux sociaux, notamment facebook, les jours que Dieu fait, c’est une avalanche de mais surtout sur la famille de la victime qui ne de Khenchela qui a glissé sur facebook le se sont, une nouvelle fois, emballés de “statuts” qui sont postés par les internautes, qui était mobilisée aux côtés des services de sé- portrait d’un de ses amis, histoire de plaisan- Lmanière impressionnante avec l’affaire pour exprimer sa solidarité avec la famille éplo- curité et de volontaires dans le travail de re- ter, le présentant comme l’auteur présumé du de la petite Nihal dont le corps a été découvert rée, qui pour dénoncer l’insécurité, qui pour cherche. Se basant sur des sources, pour le meurtre de Nihal. Et comme le contenu du sta- sans vie et déchiqueté une dizaine de jours vilipender les autorités. Mais dans ce déluge moins que l’on puisse dire douteuses, certains tut a été repris par des pseudo-journaux élec- après sa disparition du domicile de ses grands- d’informations, de rumeurs et d’opinions les internautes se sont même permis de livrer des troniques qui fleurissent sur la Toile, la rumeur, parents au village Aït Abdelouahab, dans la plus contradictoires, les débordements et détails, et de manière grossière, de la dispari- ainsi amplifiée, a vite créé le buzz. commune d’Aït Toudert, relevant de la daïra autres abus sont légion. tion et de la mort de la fillette. Les réseaux sociaux sont, ainsi, devenus, faut- des Ouacifs, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les principes les plus élémentaires de l’éthique Un autre fait est venu démontrer que tous les il le dire, avec l’usage qui en est fait, ces der- Si l’on ne peut nier les avantages qu’un tel ou- et de la déontologie sont foulés aux pieds sans excès sont possibles sur les réseaux sociaux. Il niers temps par les internautes, un fourre-tout til technologique offre à tout un chacun, que qu’aucun contrôle ne soit exercé sur les pu- s’agit, en effet, de la publication de la photo de où se mêlent toutes sortes d’infos et de rumeurs ce soit pour s’informer ou pour échanger in- blications. Et cela ouvre la voie à tous les ex- celui qui est présenté comme l’auteur de l’en- dans un fatras indescriptible où il est diffici- formations, documents, souvenirs ou tout sim- cès possibles et imaginables. On l’a d’ailleurs lèvement et de l’assassinat de Nihal et appe- le de discerner le vrai du faux et où tous les plement pour se divertir, il est des dérives qui vu avec la diffusion du statut évoquant la mort lant à son exécution. coups sont permis. Et c’est toute la crédibili- finissent par jeter un voile de doutes sur cet es- de la petite Nihal bien avant que son corps ne La photo a été partagée et a fait l’effet d’une té de cet outil d’interaction sociale qui se trou- pace, du reste très utile. Tout au long du dé- soit retrouvé. Les auteurs de telles publications traînée de poudre sur la Toile. Il s’est finale- ve, désormais, mise en cause. roulement de ce drame, c’est une fièvre sans ne mesurent peut-être pas l’impact de ces ment avéré qu’il s’agit d’une plaisanterie de HAMID SAÏDANI pareille qui s’est emparée da la Toile où, tous fausses informations sur l’opinion publique, mauvais goût. C’est, en fin de compte, un jeu-
DAECH REVENDIQUE L’ATTAQUE À LA MACHETTE CONTRE DES POLICIERS À CHARLEROI L’auteur, un Algérien vivant illégalement en Belgique es autorités belges ont annon- après-midi, le cabinet du secrétaire a ajouté la télévision locale VTM. Le annoncé hier le Premier ministre qui mène des raids contre les posi- cé hier que l’auteur de l’attaque d’État à l’Asile et à la Migration, cabinet de Theo Francken a confir- Charles Michel, l’organisation au- tions de l'EI en Syrie et en Irak, a in- Là la machette contre des poli- Theo Francken, dans un communi- mé ces informations, expliquant toproclamée État islamique (EI/Dae- diqué l’organisation dirigée par Abu ciers devant l’hôtel de police à Char- qué relayé par l’agence de presse bel- que “les retours forcés vers l’Algérie ch) a revendiqué sa responsabilité Bakr al-Baghdadi via son agence leroi était un Algérien, en séjour illé- ge Belga. restent problématiques, malgré des dans cette attaque qui a eu lieu sa- de propagande Amaq. gal en Belgique, connu “pour des in- Des sources haut placées au sein du années de négociations européennes medi, lors de laquelle deux policières Pour le moment, les autorités belges fractions de droit commun mais pas gouvernement belge ont affirmé et bilatérales. Après notre accord ont été grièvement blessées avant n’ont fourni aucun indice liant l’au- pour des faits de terrorisme”. aux médias locaux que l’auteur des conclu avec le Maroc, un autre doit d’abattre leur agresseur. “L'assaillant teur de l’attaque à Daech, l’enquête Âgé de 33 ans, K. B. vivait en Bel- faits n’avait pas été placé dans un suivre avec l’Algérie, de préférence de Charleroi est un soldat de l'EI qui suivant toujours son cours. gique depuis 2012. Il avait reçu centre de détention en raison du sous mandat européen”. Alors qu’une a mené cette opération en réponse LYÈS MENACER deux ordres de quitter le territoire manque de places. Et son extradition enquête est ouverte pour “tentative aux appels pour attaquer la popula- qu’il n’a pas respectés, a révélé, hier vers l’Algérie a été refusée par Alger, d’assassinat terroriste”, comme l’a tion des pays de la coalition croisée” LIBERTE Lundi 8 août 2016 L’actualité en question 3
PEINE DE MORT Les bâtonniers s’invitent au débat La problématique s’est invitée chez les bâtonniers qui, réunis avant-hier en conseil extraordinaire à Alger, aux fins de débattre de la révision du code pénal, se sont vu contraints, actualité oblige, d’élargir l’ordre du jour à la question de la peine capitale. a disparition, puis la fin enfants, du moment que l’Algé- tragique de la petite Ni- rie est signataire de la conven- hal Si Mohand, a remis tion internationale contre la peine sur le tapis le débat au- de mort depuis 1993. “Maintenant, tour de la peine capita- si vous voulez l’avis d’une femme et le, et plus particulière- de la mère de famille que je suis, Lment, s’agissant de l’Algérie, autour quoiqu’il reste strictement person- du moratoire sur la suspension des nel, oui, je suis pour l’ordonnance exécutions que les tribunaux conti- de la peine de mort contre des nuent de prononcer. monstres qui tuent nos enfants de La problématique s’est invitée chez manière inqualifiable. Oui, il y a des les bâtonniers qui, réunis avant- cas qui peuvent faire exception, et hier, en conseil extraordinaire à cela est arrivé par le passé”, a fini par Alger, aux fins de débattre de la ré- admettre la bâtonnière Ouafia Sid- vision du code pénal, se sont vu houm. contraints, actualité oblige, d’élargir Par ailleurs, l’avocate ne voit l’ordre du jour à la question de la pas comment notre pays peut re- peine capitale. tarder provisoirement l’application C’est ce que nous a révélé, hier, la de la convention signée contre
présidente du bâtonnat de la wilaya Liberté la peine de mort, le temps de l’ap- de Bouira, Me Ouafia Sidhoum.“Je pliquer à ce genre de criminels d’un viens d’assister à une réunion na- autre âge. tionale extraordinaire des bâton- Le kidnapping s’est invité chez les bâtonniers et plus précisément la question de la peine capitale. En somme, le thème de la peine de niers dont l’ordre du jour concernait criminelles, afin de soumettre notre avons abordé le crime innommable sont partagés. Bien qu’une partie de mort suscite un grand débat au l’étude du projet de modification travail aux instances concernées. Il de la victime, Nihal Si Mohand en l’opinion publique penche pour sein de la société, car il y a les mili- du code pénal concernant les affaires est incontestable qu’entre temps nous particulier, et les assassinats abjects l’application de la peine de mort tants des droits de l’Homme qui ont commis sur nos enfants. Nous avons concernant les crimes abjects com- une autre vision dans le traitement SON BUREAU DE WILAYA DE TIZI OUZOU L’A EXPRIMÉ décidé de saisir le ministre de la Jus- mis sur des enfants, il reste que notre du sujet qui fait dire que l’empri- tice, garde des Sceaux au sujet de pays, signataire de la convention in- sonnement à vie est une mort len- notre résolution qui porte sur ternationale contre la peine de mort, te plus cruelle que l’exécution en RND : appel l’organisation d’une journée d’étude se retrouve confronté à un obstacle elle-même. Il y a, par contre, ceux nationale sur le thème de la peine de taille. qui pointent du doigt la culture de de mort.” La présidente du Conseil de l’Ordre la violence qui s’est installée dans au rétablissement Voilà un débat qui s’annonce fort in- des avocats de la wilaya de Bouira a notre pays depuis plus de deux dé- téressant, puisqu’il impliquera des qui la question a été posée avouera cennies, ancrant ainsi sa pra- de la peine capitale hommes et des femmes de droit. Un qu’il y a un empêchement sérieux tique d’une agressivité inouïe, et to- débat attendu serein, qui ne sera pas quant à l’application de la peine de talement étrangère à nos us et cou- travers son bureau de la wilaya maintes fois affichée par la direction du dicté par l’émotion. Car, à présent, mort exigée par la vox populi contre tumes. de Tizi Ouzou, le Rassemble- Rassemblement, plus particulière- c’est plutôt sur le Net que les avis les auteurs de crimes commis sur des FARID HADDOUCHE Àment national démocratique ment par son actuel secrétaire général, (RND) a condamné “avec rigueur et Ahmed Ouyahia. En novembre 2012, fermeté” le “lâche et odieux” assassinat dans un meeting à Tizi Ouzou, Ahmed de la petite Nihal Si Mohand, dans une Ouyahia avait déjà appelé pour la le- PAR OUTOUDERT ABROUS déclaration rendue publique samedi. vée du gel de l’application de la peine [email protected] Signée par le député et néanmoins se- de mort, dans un contexte où les kid- L’ÉDITO crétaire du bureau de wilaya, Tayeb nappings faisaient rage dans la région Mokadem, la déclaration se veut de Kabylie. d’abord un appel pressant envers les Le SG du RND avait précisément de- Peine de mort, ne pas céder à l’émotion autorités compétentes pour sévir “sé- mandé à exclure du moratoire les vèrement” contre les coupables. “Nous personnes impliquées dans les kid- ’assassinat de la petite Nihal Si Mohand a remis sur le tapis conjurons avec insistance et détermi- nappings, les détournements de de- le débat sur le maintien ou l’abolition de la peine de mort. Un nation l’autorité supérieure de bien vou- niers publics et le trafic de drogue. En Ldébat qui a jailli déjà auparavant, lorsque des enfants, aussi loir faire toute la lumière sur ce crime clair, le rétablissement pur et simple de innocents que le petit ange d’Aït Abdelouahab et d’autres, ont été crapuleux et l’exhortons de traduire en la peine de mort, puisqu’il suffit d’une enlevés, certains abusés sexuellement et tués, sans, toutefois, al- justice le ou les criminel(s) ayant com- exécution pour que le moratoire soit Il y a, peut-être, ler au-delà des émotions du moment, au demeurant fort com- mis cet acte sauvage, en les punissant nul et non avenu. Le RND est ainsi le préhensibles. Ce qu’il faut justement, à présent que le tragique de très sévèrement, de manière à ce que de premier parti politique “non islamis- intérêt à ce que la situation le repose, c’est d’éviter de céder trop facilement aux tels faits ne se reproduisent plus dans te” à revendiquer publiquement la le débat sorte emportements émotionnels et réfléchir sereinement à la maniè- notre société.” réinstauration de la peine de mort au des réseaux sociaux Car pour le RND de Tizi Ouzou, “les lendemain de l’assassinat de la petite re de lutter efficacement contre le phénomène d’enlèvement et d’as- kidnappeurs assassins d’enfants ne Nihal, un drame qui relance décidé- où“ il se trouve quasi sassinats d’enfants. Car il n’est pas dit que l’application de la pei- doivent mériter aucune pitié de la part ment le débat sur la question. Les par- exclusivement confiné ne capitale soit, en elle-même, la solution la plus indiquée. de nos dirigeants, qui sont implorés à tis démocrates, qui avaient pendant pour être pris en charge La mesure est appliquée dans nombre d’États sans que la crimi- leur tour, d’agir avec célérité pour éra- longtemps bataillé pour l’abolition et encadré par des nalité ne disparaisse. Mais, puisque la vox populi s’est emparée du diquer ce phénomène qui déroge aux de cette peine, observent le silence et drame de la famille Si Mohand pour en faire un leitmotiv reven- lois humaines et qui transgresse l’es- évitent pour le moment de prendre spécialistes. D’autant dicatif, il y a, peut-être, intérêt à ce que le débat sorte des réseaux sence même de notre religion”. Et par part au débat qui est surtout mené sur que, sensible, la “punir sévèrement” et agir “sans aucune les réseaux sociaux. problématique n’est sociaux où il se trouve quasi exclusivement confiné pour être pris pitié”, Tayeb Mokadem entend carré- Contrairement à eux, les partis isla- pas à l’abri des en charge et encadré par des spécialistes. D’autant que, sensible, ment le rétablissement de la peine de mistes sont plutôt connus pour être fa- la problématique n’est pas à l’abri des surenchères de tous bords. mort, une condamnation qui continue vorables à son application, donc sa ré- surenchères de tous Les tentatives existent, les prédispositions dogmatiques aussi. On d’être prononcée par les tribunaux al- instauration, puisqu’il s’agit d’un châ- bords. Les tentatives en enregistre déjà quelques prémices. gériens, mais qui n’est pas appliquée timent prévu par la “charia”, la loi is- existent, les Il est heureux de noter que des juristes, des bâtonniers, plus pré- depuis que l’Algérie a ratifié le mora- lamique. prédispositions cisément, ont à cœur aujourd’hui de débattre du pour ou contre toire de 1993. “Devant les ignominies Pour rappel, le président Abdelaziz dogmatiques aussi.” l’application de la peine capitale. D’ailleurs, il serait judicieux de et la sauvagerie atteinte des dernières Bouteflika avait soutenu dans son dis- décennies en matière de criminalité, no- cours en 2003, à Bruxelles, devant le pousser le débat jusqu’au fondement de la disposition de la pei- tamment à l’encontre des enfants, nos Parlement européen, qu’il était “per- ne de mort dans le code pénal et de trancher la question, à l’occasion institutions sont conjurées de décréter sonnellement favorable à l’abolition de de la révision annoncée de ce code. Le moratoire signé en 1993 met la peine de mort”, est-il revendiqué la peine de mort”, et qu’il attendait que l’Algérie dans une position pour le moins délicate. Les tribunaux dans la déclaration du RND. “le contexte du terrorisme se termine poursuivent de prononcer la peine capitale, notamment dans des En fait, le bureau de wilaya de Tizi Ou- pour l’appliquer” en Algérie. affaires liées au terrorisme, tout en sachant que la sentence ne sera zou ne fait qu’exprimer une position MEHDI MEHENNI pas exécutée. Lundi 8 août 2016 LIBERTE 4 L’actualité en question
LE PARTI TIENT À L’OPPOSITION ET VEUT ÊTRE DANS UN GOUVERNEMENT “D’UNITÉ NATIONALE” Le MSP tangue entre deux rives Ce gouvernement “d’unité nationale”, M. Makri voudrait le voir formé principalement par les partis majoritaires au Parlement, même s’il ne ferme pas la porte à ceux qui auront échoué aux élections, voire ceux qui opteront pour le boycott. e Mouvement de la tion de prendre part aux prochaines société pour la paix, législatives, le chef du MSP juge, en (MSP) est face à un revanche, que le boycott massif de choix cornélien : le cette échéance constituerait parti est ballotté entre également une bonne option, voire rester dans l’opposi- un “acte historique”, pour jeter tionL ou intégrer éventuellement un davantage le discrédit sur le pouvoir gouvernement “d’unité nationale” en place. qu’il a d’ailleurs lui-même réclamé. “Si tous les partis politiques (de l’op- De même qu’il aura à faire le choix position) décident d’un boycott gé- déterminant de participer ou pas aux néral, c’est-à-dire un boycott qui prochaines échéances électorales, empêchera ainsi le pouvoir d’user une les législatives, notamment. fois de plus de ses manigances pour Son président, Abderrezak Makri, dessiner une nouvelle carte politique, s’est exprimé sur ces questions, hier ce sera vraiment un acte historique en marge de la cérémonie de clôtu- Billel Zehani/Archives Liberté que nous devons considérer”, s’est-il re de l’université d’été de son parti. défendu, réaffirmant au passage son Makri a, une fois de plus, répondu soutien à ses alliés au sein de la diplomatiquement, en affirmant CLTD et de l’Icso, notamment les qu’aucune décision n’est encore pri- chefs du RCD et de Talaie El-Hou- se. Il déclare, néanmoins, que le riat, Mohcine Belabbas et Ali Benflis, MSP est “prêt à s’adapter à tous les pour avoir déjà lancé un appel dans scénarios possibles”. ce sens. Le parti d’Abderrezak Makri a-t-il eu Le président du MSP Abderrezak Makri. En attendant, M. Makri, qui ne à négocier quelque chose avec le plateforme de Mazafran. Cette pla- tion d’un gouvernement “d’unité une transition démocratique ; c’est s’emballe pas outre mesure, préfère pouvoir en prévision des futures teforme, rappelons-le, a été mise nationale”. une logique d’intérêt général”, a-t-il à présent se concentrer sur les acti- législatives, notamment une éven- en place à l’issue du sommet des par- Ce gouvernement, M. Makri vou- souligné. “Vous n’allez pas me dire vités de son parti, d’autant plus que tuelle intégration d’un gouverne- tis et personnalités politiques tenu le drait le voir formé principalement qu’un parti politique, même quand il la décision de la participation ou non ment “d’unité nationale”, s’il venait 10 juin 2014 à l’hôtel Mazafran de par les partis majoritaires au Parle- gagne aux élections, ne prétendrait aux prochaines législatives, relève des à être constitué ? “Jamais !”, ré- Zéralda, à l’est d’Alger. Pour lui, il ne ment, même s’il ne ferme pas la por- pas à prendre le pouvoir”, a-t-il rap- prérogatives du majliss echoura, pond M. Makri à cette question de peut y avoir de transition démocra- te à ceux qui auront échoué aux élec- pelé, à juste titre, non sans condi- instance suprême du MSP entre Liberté, en expliquant que l’option tique sans un consensus national tions, voire ceux qui opteront pour tionner, toutefois, la constitution deux congrès. Le suspense sera d’un gouvernement “d’unité natio- entre les partis politiques de l’op- le boycott. “Aujourd’hui, nous ne de ce gouvernement “d’unité natio- maintenu jusqu’à décembre pro- nale” ne saurait être la revendication position et le pouvoir. Lequel sommes pas dans la logique de prise nale” souhaité par l’organisation chain, échéancier fixé pour trancher de toute l’opposition et qu’elle consensus, a-t-il ajouté, doit iné- de pouvoir, mais plutôt dans celle de d’élections transparentes et libres. S’il définitivement cette question. constituerait l’esprit même de la luctablement aboutir à la forma- trouver un consensus pour permettre ne peut ainsi dissimuler son ambi- FARID ABDELADIM
CONFÉRENCE DU PROFESSEUR HAND SADI À TIZI RACHED “Ali Laïmèche a été le premier à vouloir inscrire le berbérisme dans la définition de la personnalité algérienne” ien qu’il n’avait que 22 ans lorsqu’il dé- dont le nom est associé à d’autres, tel que ce- Du point de vue de ce professeur connu et re- céda, le 6 août 1946, des suites de la tu- lui de Benaï Ouali, a été, selon les propos du connu, même si la crise de 1949, dont l’ori- B berculose, Laïmèche Ali, que tous les té- conférencier, “de vouloir inscrire tamazight non gine remonte au travail d’Ali Laïmèche, moignages des acteurs de l’époque s’accor- pas dans le cadre d’une culture reconnue dans continue encore aujourd’hui à susciter un daient à décrire comme un “surdoué”, était, se- un État sous l’égide de la France mais dans le grand débat, tant que certains estiment tou- lon le professeur Hand Sadi, d’une maturité cadre d’un nationalisme radical et d’un mou- jours qu’elle n’avait pas une dimension cul- politique tellement élevée qu’il œuvrait déjà à vement de décolonisation. Ce qui n’était pas rien turelle et qu’il s’agissait juste d’une crise de lea- son âge à définir la personnalité algérienne tout à l’époque”. Pour voir tamazight émerger dership qui visait à écarter les cadres qui gê- en ouvrant une voie pour l’amazighité qui était parmi les fondements de la personnalité al- naient la direction du PPA en les taxant de alors un véritable tabou. gérienne, a poursuivi Hand Sadi, Ouali Benaï berbéro-matérialistes, on ne peut nier l’exis- Pour situer tout le poids du combat d’Ali Laï- comptait d’ailleurs énormément sur Ali Laï- tence de cette dimension culturelle de la cri- mèche qui a débouché sur la crise berbériste mèche qui a été malheureusement vite emporté se de 1949, comme le prouve la brochure Idir de 1949, Hand Sadi, qui animait, avant-hier, par sa maladie. El-Watani dans laquelle la question amazighe une conférence-débat dans le cadre de la cé- Mais ce qu’il y a lieu aussi de retenir, a-t-il en- a été ainsi véritablement posée en 1948 qui lébration du 70e anniversaire de ce premier ma- chaîné, “à 20 ans, Ali Laïmèche n’a pas été com- pose le problème de la définition de la per- quisard mort au maquis du mouvement na- plexé par Messali Hadj qui était déjà un demi- sonnalité algérienne et donnait des réponses tional, ne s’est pas contenté d’une simple dieu. Il n’acceptait pas l’idéologie de Messali et qui n’avaient rien à avoir avec celles de Mes- évocation de l’homme et de ses qualités puis- réfléchissait en petit groupe comment définir la sali et de Chakib Arslan qui, aux côtés de Ben qu’il s’est aussi longuement étalé sur la façon personnalité algérienne”. “Laïmèche savait te- Badis et Bachir El-Ibrahimi, sont allés faire avec laquelle Ali Laïmèche a tracé, dit-il, une nir le langage qu’il fallait au peuple, et donc, non leur shopping chez Ennahda, au Moyen- voie contre le discours dominant, non D. R. seulement un discours idéologique en direction Orient, et qui faisaient donc tout pour effacer seulement colonialiste, mais aussi dans son des intellectuels”, a encore noté Hand Sadi, in- la dimension amazighe de la personnalité al- parti au sein duquel il était frontalement victimes de tracasseries”, a expliqué Hand sistant sur le mérite de l’homme qui a, dit-il, gérienne. confronté à Messali dans un contexte, de Sadi, soulignant que “tamazight était alors de- “trouvé la voie étroite pour insérer tamazight SAMIR LESLOUS surcroît, fait de prépondérance des forces venue un tabou”. Mais le mérite d’Ali Laïmèche là où il faut”. hostiles à sa vision, et qui jouait négativement contre tamazight contrairement à l’arabisme DÉCÈS et à l’islamisme. L'ancien journaliste de l'APS, Abderahmane Tabakhi, n’est plus “Bien que l’idée de l’indépendance eût été combattue par les oulémas, comme ce fut le cas L'ancien journaliste de l'agence Algérie presse service (APS), retraite en 2012. Journaliste très proche des sources d'information, par Cheikh Tayeb El-Okbi lors du discours de Abderahmane Tabakhi, est décédé hier à l'âge de 65 ans à l’hôpital apprécié de tous ses collègues autant pour ses qualités Messali au Ruisseau en 1936, malgré ça, Mes- Bouzidi-Lakhdar de Bordj Bou-Arréridj des suites d'une longue professionnelles que pour son sens du devoir, sa probité et son maladie, a-t-on appris auprès de ses proches. Le défunt a intégré affabilité, Abderahmane Tabakhi sera inhumé aujourd’hui à Bordj sali, autant il accusait de servir le colonialisme l'agence nationale de presse en juin 1978 et y a exercé dans ses Bou-Arréridj après la prière du Dohr, au cimetière Sidi-Betka. tous ceux qui osaient évoquer tamazight, au- différents services à Alger et comme correspondant dans les wilayas Abderahmane Tabakhi laisse une veuve et quatre enfants. tant il soutenait ces oulémas quand ils étaient de Souk-Ahras et Bordj Bou-Arréridj, avant de faire valoir ses droits à la LIBERTE Lundi 8 août 2016 5 DE LIBERTÉ LE RADAR PAGE ANIMÉE PAR SOUHILA HAMMADI [email protected]
MINISTÈRE DU COMMERCE Enfin un secrétaire général pour Belaïb ! INSTAURATION L’ANCIEN MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS DU PRIX DE MUSIQUE AVAIT FIXÉ LA DATE DU 15 JUILLET CHAÂBIE KAMEL- MESSAOUDI À quand le bout du tunnel re La 1 édition de Djebel Ouahch ? aura lieu le 11 décembre en France