Paix Pour Nihal ! Par Les Gendarmes En Dispositif De La Petite Nihal a La Mort Tragique D’Un Enfant Est Barrage Fixe Dressé Sur L’Autoroute Est- Été Enterrée
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
MCA LE Pr CHEMS-EDDINE CHITOUR À “LIBERTÉ” Le Doyen a fêté hier “Le système éducatif sert ses 95 années P.19 à parquer les élèves” P.6 LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER APRÈS SA RECONNAISSANCE DAECH REVENDIQUE L’ATTAQUE ET SA LABELLISATION À LA MACHETTE CONTRE DES POLICIERS À CHARLEROI La figue de L’auteur, un Béni Maouche Algérien vivant désormais illégalementnt eenn exportable P.7 Belgique P.2 LIBERTE QUOTIDIEN NATIONALAL D’INFORMATION.D’I’INNFFORMATION 37, 37 RUE RU LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7303 LUNDI 8 AOÛT 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 UNE FOULE NOMBREUSE L’A ACCOMPAGNÉE CONFÉRENCE DU PROFESSEUR HAND SADI À SA DERNIÈRE DEMEURE AU CIMETIÈRE D’AÏN EL-BEÏDA À ORAN À TIZI RACHED “Ali Laïmèche a été le premier à Émouvantes vouloir inscrire le berbérisme dans la obsèques de Nihal définition de la personnalité Si Mohand algérienne” P.4 P.2/3 LE PARTI TIENT À L’OPPOSITION ET VEUT ÊTRE DANS UN GOUVERNEMENT “D’UNITÉ NATIONALE” Le MSP tangue entre deux rives P.4 SAISON ESTIVALE À COLLO Tamanart : l'engouement malgré l Les bâtonniers s’invitent au débat l Dangereuses dérives sur la Toile l'interdiction P.12 APS Publicité F.782 Lundi 8 août 2016 LIBERTE 2 L’actualité en question UNE FOULE NOMBREUSE L’A ACCOMPAGNÉE À SA DERNIÈRE DEMEURE AU CIMETIÈRE D’AÏN EL-BEÏDA À ORAN Émouvantes obsèques de Nihal Si Mohand Comme attendu, une foule immense a accompagné, hier, la petite Nihal Si Mohand à sa dernière demeure, le cimetière d’Aïn El-Beïda, à Oran. es milliers de per- nous n’en pouvons plus”, explique-t-il sonnes venues de plu- gentiment aux femmes venues pré- sieurs wilayas du pays senter leurs condoléances. “Essayez de ont rejoint le cortège revenir plus tard, mais pour l’instant, mortuaire qui a pris le de grâce, un peu de répit.” Au plus fort départ du domicile fa- des cris des partisans de la peine de Dmilial, avenue d’Oujda, à Eckmühl, en mort, il s’agace franchement : “Ça y est, milieu de matinée, pour arriver au ci- la petite est enterrée, pourquoi restent- metière, à la sortie ouest d’Oran, vers elles encore là ?” Si beaucoup sont 12h. Le cercueil, recouvert de l’em- venus par compassion pour la famil- blème national, était disposé dans un le Si Mohand, certains sont là aussi véhicule de la Protection civile qui ou- pour parler de leurs propres mal- vrait la marche funèbre que de très heurs aux caméras présentes. “Mon fils nombreux citoyens ont rejointe à pied de 15 ans a été tué en janvier de trois depuis des quartiers, comme Cité Pe- coups de couteau, et jusqu’à mainte- tit ou les Amandiers qui se trouvent nant, nous ne savons pas où en est l’af- sur le chemin menant au cimetière. À faire”, pleure une femme, ravagée par l’arrivée, la mosquée du cimetière, la douleur. “Que fait l’État ? se de- où s’est déroulée la prière des funé- mande un père de famille. Les kid- railles, ne pouvait contenir le nombre nappings se multiplient, que fait-on impressionnant de citoyens venus pour y mettre un terme ?” rendre un dernier hommage à Nihal. Derrière l’agitation indignée se profi- Du reste, de nombreux retardataires, le la peur des kidnappings. “Les parents arrivés en voiture, ont été interceptés n’ont désormais plus confiance : ils at- à quelques kilomètres du cimetière par tendent eux-mêmes leurs enfants à la des agents de l’ordre qui les ont priés APS sortie de l’école ou de la salle de sport. L’enterrement de Nihal a été un moment de forte émotion pour tout le pays. de continuer à pied. C’est la psychose”, regrette un qua- Une fois la dépouille inhumée, l’imam, le domicile familial, avenue d’Oujda, Ali-Mendjeli, en 2013. Très remonté ner la sécurité dans les rues.” L’hom- dragénaire, lui-même père de trois en- qui a prononcé l’oraison funèbre, a pour manifester leur soutien à la fa- contre le phénomène des kidnap- me dit avoir fait le trajet depuis la ca- fants. Au retour du cimetière, vers 13h, transmis les condoléances du chef de mille endeuillée mais aussi et surtout pings et l’incapacité des autorités à le pitale juste pour assister aux obsèques. le père de la petite Nihal est hagard. Il l’État. “Ce qui vient d’arriver est étran- pour exiger que les tueurs d’enfants contenir, un groupe de femmes, bran- “Malheureusement, je suis arrivé un reçoit mécaniquement les condo- ger à notre religion et à nos traditions”, soient passibles de la peine de mort : dissant des photos de Nihal, improvise peu en retard et je n’ai pu me rendre au léances qui affluent encore et tou- a-t-il notamment relevé en priant “Rappelez-vous les tueurs de Constan- une marche en direction de la place du cimetière. Mais j’ai quand même pré- jours de citoyens venus de partout : Dieu d'aider les parents de la petite à tine ! Que leur est-il arrivé ? Ils sont en 1er-Novembre en appelant à l’applica- senté mes condoléances au grand-père “Les jours qui viennent seront très surmonter cette terrible épreuve. prison mais ils sont vivants : ils man- tion de la peine capitale contre les as- de la petite.” difficiles pour la famille. Il faudra gent, boivent, font du sport et peuvent sassins d’enfants. “Il est normal que les beaucoup de courage et de temps pour La peine de mort pour les tueurs même acquérir un diplôme. Pendant ce gens réagissent de cette manière, esti- La psychose s’empare des parents surmonter une épreuve pareille”, pré- d’enfants temps, les parents de Haroun et Ibra- me un trentenaire à l’accent algérois. Debout devant la porte d’entrée, ce voit un proche des Si Mohand. Reste Dans le même temps — et alors que les him vivent dans la douleur et le dé- Les gens ont peur maintenant pour grand-père (en fait arrière-grand- à savoir si une telle épreuve peut être funérailles avaient lieu —, des di- chirement”, s’indigne un jeune hom- leurs enfants, ils n’osent pas les laisser père, selon un proche de la famille) surmontée. zaines de personnes, notamment des me en référence à l’enlèvement et au jouer dehors… C’est à l’État de trouver monte la garde et empêche les gens S. OULD ALI femmes, s’étaient rassemblées devant meurtre des deux petits garçons à les moyens de les rassurer et de rame- d’entrer. “Nous sommes très fatigués, EMBALLEMENT DES RÉSEAUX SOCIAUX SUITE À LA MORT DE LA PETITE NIHAL Dangereuses dérives sur la Toile es réseaux sociaux, notamment facebook, les jours que Dieu fait, c’est une avalanche de mais surtout sur la famille de la victime qui ne de Khenchela qui a glissé sur facebook le se sont, une nouvelle fois, emballés de “statuts” qui sont postés par les internautes, qui était mobilisée aux côtés des services de sé- portrait d’un de ses amis, histoire de plaisan- Lmanière impressionnante avec l’affaire pour exprimer sa solidarité avec la famille éplo- curité et de volontaires dans le travail de re- ter, le présentant comme l’auteur présumé du de la petite Nihal dont le corps a été découvert rée, qui pour dénoncer l’insécurité, qui pour cherche. Se basant sur des sources, pour le meurtre de Nihal. Et comme le contenu du sta- sans vie et déchiqueté une dizaine de jours vilipender les autorités. Mais dans ce déluge moins que l’on puisse dire douteuses, certains tut a été repris par des pseudo-journaux élec- après sa disparition du domicile de ses grands- d’informations, de rumeurs et d’opinions les internautes se sont même permis de livrer des troniques qui fleurissent sur la Toile, la rumeur, parents au village Aït Abdelouahab, dans la plus contradictoires, les débordements et détails, et de manière grossière, de la dispari- ainsi amplifiée, a vite créé le buzz. commune d’Aït Toudert, relevant de la daïra autres abus sont légion. tion et de la mort de la fillette. Les réseaux sociaux sont, ainsi, devenus, faut- des Ouacifs, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les principes les plus élémentaires de l’éthique Un autre fait est venu démontrer que tous les il le dire, avec l’usage qui en est fait, ces der- Si l’on ne peut nier les avantages qu’un tel ou- et de la déontologie sont foulés aux pieds sans excès sont possibles sur les réseaux sociaux. Il niers temps par les internautes, un fourre-tout til technologique offre à tout un chacun, que qu’aucun contrôle ne soit exercé sur les pu- s’agit, en effet, de la publication de la photo de où se mêlent toutes sortes d’infos et de rumeurs ce soit pour s’informer ou pour échanger in- blications. Et cela ouvre la voie à tous les ex- celui qui est présenté comme l’auteur de l’en- dans un fatras indescriptible où il est diffici- formations, documents, souvenirs ou tout sim- cès possibles et imaginables. On l’a d’ailleurs lèvement et de l’assassinat de Nihal et appe- le de discerner le vrai du faux et où tous les plement pour se divertir, il est des dérives qui vu avec la diffusion du statut évoquant la mort lant à son exécution. coups sont permis. Et c’est toute la crédibili- finissent par jeter un voile de doutes sur cet es- de la petite Nihal bien avant que son corps ne La photo a été partagée et a fait l’effet d’une té de cet outil d’interaction sociale qui se trou- pace, du reste très utile.