Dossier De Presse
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LE GRAND RETOUR DE KIYOSHI KUROSAWA AU FILM NOIR présente Distribution Presse EUROZOOM RACHEL BOUILLON 7, rue du 4 septembre - 75002 Paris 10, rue Mayet - 75006 Paris Tél. : 01 42 93 73 55 Tel : 06 74 14 11 84 [email protected] [email protected] UN FILM DE KIYOSHI KUROSAWA AVEC HIDETOSHI NISHIJIMA, YUKO TAKEUCHI ET TERUYUKI KAGAWA Japon - Durée : 130 min /CreepyLeFilm/ SORTIE LE 14 JUIN #creepyLefilm Matériel téléchargeable sur fttp://ftp.eurozoom.fr/CREEPY Matériel téléchargeable sur fttp://ftp.eurozoom.fr/AQND ENTRETIEN AVEC KIYOSHI KUROSAWA CREEPY est tiré d’un roman à mystères de Yutaka Maekawa. Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette œuvre ? Je trouvais que l’idée d’un criminel sur lequel le héros enquête et qui se révèle habiter juste à côté était brillante. Je trouvais ça très cinématographique. Cela permettait de créer du suspense dans un espace compact, ce qui était pratique dans le cadre d’une production à petit budget. Néanmoins si l’on travaille sur un décor réduit, cela signifie qu’il faut un scénario SYNOPSIS fort et original. J’avais le pressentiment que cela avait déjà été traité au cinéma, mais en réalité ce n’était pas le cas. C’est ce qui m’a motivé à tourner ce film. Un ex-détective devenu professeur en criminologie Comment avez-vous conçu cette adaptation ? Le roman était trop long pour en faire un film. Il y avait beaucoup de personnages et d’éléments du passé. Je me suis donc concentré sur la première partie et trois personnages : Takakura le s’installe avec son épouse dans un nouveau quartier, professeur de criminologie, son épouse Yasuko et leur voisin Nishino. J’ai choisi de raconter l’histoire au présent. Même si le passé ressurgit, je n’aime pas faire de flash-back, je trouve toujours ça ennuyeux au cinéma. Mais c’est aussi le genre qui dicte ce qu’on montre et ce qui est mis de côté. J’ai conçu le film en deux parties. La première fonctionne comme un film à suspense, c’est à la recherche d’une vie tranquille. pourquoi j’ai volontairement dissimulé l’identité du criminel. Mais une fois que son secret est révélé, le film bascule peu à peu dans le thriller horrifique. Alors qu'on lui demande de participer à une enquête à L’idée de cette incroyable machine à emballer sous vide pour se débarrasser des cadavres était-elle présente dans le roman original ? propos de disparitions, sa femme fait la connaissance Pas du tout, c’était mon idée. Je cherchais un moyen de disposer des cadavres sans traces de sang. Je n’aime pas montrer du sang dans mes films. Je ne suis pas doué pour ce genre de scènes. Alors j’ai pensé à ces sacs d’emballage qu’on utilise avec une pompe sous vide. J’ai fait un test avec mon assistant et il m’a dit que ça allait, il pouvait respirer. J’étais tout excité et j’ai proposé de leurs étranges voisins... qu’on filme tout de suite avec les acteurs. Tout s’est bien passé, mais on a quand même convenu d’un signe au cas où ils auraient du mal à respirer. Le personnage de Nishino est fascinant. Je crois qu’il y a longtemps qu’on n’avait pas vu un être aussi sournois et machiavélique dans le cinéma japonais. On songe parfois à L'ETRANGLEUR DE RILLINGTON PLACE de Richard Fleischer. Mon intention était de créer un personnage que je n'avais jamais filmé auparavant. Même si j’admire profondément Fleischer pour son incroyable versatilité, je n’ai songé à son film, ni lors de l’écriture, ni au moment du tournage. Néanmoins en le voyant achevé, je me suis souvenu du personnage interprété par Richard Attenborough et lui ai trouvé des ressemblances. C'est ce que j'apprécie dans l’acte de création. Il existe des influences inconscientes qui sont digérées et finissent par émerger malgré moi, créant ainsi des filiations avec l'histoire du cinéma. Comment avez-vous fait avec l’acteur Teruyuki Kagawa pour créer un méchant si mémorable ? Bien que le personnage de Nishino soit de toute évidence mauvais dès le début du film, j’ai demandé à Teruyuki Kagawa de ne pas trop en dévoiler d’entrée de jeu. Puis je lui ai expliqué que Nishino était dénué de toutes valeurs morales et sociales et menait sa vie selon ses propres désirs. J’ai laissé son grand talent d’acteur faire le reste. On remarque aussi des similitudes entre CREEPY et CURE, aussi bien dans le genre du thriller psychologique qu’ils empruntent, que dans le parcours du héros, incapable de rationaliser le mal auquel il se confronte. En effet, mais à la différence de CREEPY, CURE était un scénario original. Là encore je ne me suis pas rendu compte des similitudes, même si je m’en aperçois aujourd’hui. Ce qui m’intéressait dans le parcours du héros, c’est qu’à mesure que l’enquête progresse et qu’il s’éloigne du quotidien, il bascule dans l’horreur et la folie. C'est un aspect qui m'intéresse au cinéma. J'aime les personnages qui s'écartent de leur chemin habituel pour s’enfoncer vers l’inconnu. Au point de basculer de l’autre côté. Tout comme dans CURE l’enquêteur Takakura finit par devenir aussi insensible que le criminel qu’il poursuit. J'ai l’impression que grâce à elle vous osez davantage dévoiler la beauté et la sensualité de vos actrices. Je pense notamment au fantôme de RÉTRIBUTION. Je pense que cela provient de l’héritage du cinéma policier américain des années 1970 que j’ai vu quand j’étais lycéen et qui m’a beaucoup influencé. Jusque-là,les codes classiques opposaient Dans CREEPY vous faites un gros plan inhabituel sur le jeu de séduction entre Nishino et Yasuko dans le parc. de manière manichéenne un policier à un tueur qui incarnait le mal. A la fin, le policier triomphe en tuant le méchant. J’ai d’ailleurs tenu à respecter cette convention. Mais à partir des années Il est vrai que je ne faisais jamais de gros plan de mes actrices. Je crois que j'avais des réticences. J’avais peur de m’approcher trop près. Mais je pense que le fait qu’Ashizawa soit une femme 1970, le cinéma américain commence à plonger ses héros dans le mal qui les contamine peu à peu. Les héros basculent du côté obscur. A la fin, on ne distingue plus le bon du méchant. L’un des n’est pas étranger à cela. Dans le métier de chef opérateur c’est quelque chose de rare au Japon. Sa présence bienveillante apporte de l’harmonie au tournage. Les jeunes actrices en particulier canons du genre est L’INSPECTEUR HARRY de Don Siegel qui est un antisocial et un marginal. Ce n'est pas un héros traditionnel. Il finit par se confondre avec le tueur. C'était aussi l'idée de CREEPY. se détendent plus facilement devant la caméra que si elles étaient filmées par un type robuste. Elles se sentent en confiance comme moi, ce qui favorise sans doute cela. Ce qui est aussi intéressant, c'est que le policier se prive de tout affect. L’enquête le cannibalise au point qu’il met son couple en danger. Vous parlez de son sens de la couleur. Ce qui est paradoxal dans CREEPY, c’est que les couleurs soient aussi vives et chaudes alors que le film est d’une cruauté En réalité, cet aspect n'était pas présent dans le roman original. C'est quelque chose que j'ai ajouté lors de l’écriture. Je voulais que le personnage féminin soit un pivot de l’histoire, et que froide. Ce n’est pas nécessairement l’esthétique à laquelle on s’attend dans un thriller de ce genre. les trois personnages aient la même valeur. C’est une question délicate. La première fois que j’ai lu le roman, j’ai pensé que cette histoire devait se dérouler en hiver, à cause du contenu très dur. Je pensais donc que le rendu serait meilleur dans une tonalité plus monochrome et froide. Mais diverses circonstances m’ont amené à tourner en août. Au Japon c’est la période la plus chaude de l’année. Cet été-là était caniculaire. C’était En revanche vous ne dévoilez jamais la raison pour laquelle Yasuko est attirée par Nishino. sans doute l’une des premières fois que je tournais en plein été. D’autre part, le film est tourné en décors naturels dans une zone résidentielle de la banlieue de Tokyo comportant beaucoup Quand j'écrivais le scénario, je ne voulais pas développer les raisons de cette attirance. Il y a aussi des scènes qui ont été coupées au montage, mais aucune n’était explicative dans ce sens. d’espaces verts. Je me suis vite rendu compte qu’on ne pouvait éviter toute cette végétation alentour et cette lumière chaude d’été. J’entendais le chant des cigales. Je me demandais comment A un moment du film, Yasuko avoue à son mari qu'il y avait des problèmes dans leur couple. Elle voulait en parler, mais a finalement renoncé. C’est donc quelqu’un qui est habité par un vide, faire pour reproduire les images que j’avais en tête avec tout ce vert. C’était un vrai défi. J’étais même prêt à changer de palette, quand nous avons fini par commencer à tourner dans la chaleur et c’est ce vide que comble le personnage de Nishino.