Philippe Henriot (1924-1939) De L'éveil Politique Contre Le Cartel Des Gauches À La Quatrième Circonscription De La Gironde
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Clément Royer Mémoire de Quatrième Année Philippe Henriot (1924-1939) De l’éveil politique contre le Cartel des gauches à la quatrième circonscription de la Gironde Du militantisme catholique à la tentation fasciste Itinéraire d’un député nationaliste, parlementaire antiparlementaire Directeur : Gilles Vergnon, Maître de Conférences en histoire contemporaine à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon Mémoire soutenu le 6 Septembre 2011 Jury : Bruno Benoît, Professeur des Universités en histoire contemporaine à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon Table des matières Remerciements . 4 Chapitre I : de l’éveil politique contre le Cartel des gauches au siège de député Fédération Républicaine de la quatrième circonscription de la Gironde . 11 Chapitre II : Le premier mandat parlementaire, le glissement progressif vers l’antiparlementarisme et l’attraction fasciste . 34 Chapitre III : Face au Front populaire et à la montée des périls extérieurs ; un opposant d’extrême droite sans perspectives, gouverné par ses haines et par la fuite en avant dans la violence politique . 65 Conclusion générale . 92 Annexes . 95 Table des annexes . 95 Bibliographie . 96 Ouvrages généraux . 96 Ouvrages portant sur la période et/ou la question étudiées . 96 Revues . 97 Sources . 98 Archives . 98 Archives de l’Assemblée nationale . 98 Archives départementales de la Gironde . 98 Presse . 98 Archives municipales de Bordeaux . 98 Bibliothèque municipale de Bordeaux . 99 Bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France . 99 Sites Internet . 99 Iconographie . 99 Ouvrages à caractère de source . 100 Philippe Henriot (1924-1939) De l’éveil politique contre le Cartel des gauches à la quatrième circonscription de la Gironde Du militantisme catholique à la tentation fasciste Itinéraire d’un député nationaliste, parlementaire antiparlementaire Remerciements À Sciences Po Lyon, mes plus vifs remerciements vont d’abord à M. Gilles Vergnon, Maître de Conférences en histoire contemporaine. Ses conseils avisés, sa disponibilité et sa capacité d’écoute ont constitué un véritable atout, non seulement en ce qui concerne le choix du sujet de ce mémoire, mais également tout au long du travail de recherche qui y fut associé. Mes remerciements vont ensuite à M. Bruno Benoit, Professeur des Universités en histoire contemporaine. C’est par son intermédiaire que j’ai eu l’opportunité de prendre contact avec un certain nombre d’acteurs du monde universitaire qui, eux-aussi, m’ont prodigué aide et conseils précieux durant tous ces mois de travail. Parmi ces derniers, je remercie tout spécialement Mme. Françoise Taliano-des Garets, Professeur des Universités en histoire contemporaine à Sciences Po Bordeaux. Mes remerciements vont également à Mme. Agnès Vatican, Directrice des Archives municipales de Bordeaux ; ainsi qu’à M. Jean-Cyril Lopez, Assistant de conservation. Leur aide et leur amabilité m’ont été d’un grand secours. Je souhaite aussi remercier M. Louis Bergès, Directeur des Archives départementales de la Gironde, dont la parfaite connaissance des fonds disponibles a représenté pour moi un gain de temps infiniment précieux. À la Bibliothèque municipale de Bordeaux, mes remerciements vont à M. Franck Eguisier, dont la patience a grandement facilité mes recherches sur microfilms. J’ai également une pensée pour M. Dominique Anglès d’Auriac, Administrateur-adjoint, pour son aide lors de ma visite aux archives de l’Assemblée nationale. Enfin, ma gratitude va à ceux de mes proches qui m’ont aidé et soutenu tout au long de la rédaction de ce mémoire d’histoire, que ce soit par leurs conseils ou encore par leurs multiples efforts de relecture. Je songe ici tout particulièrement à M. Jean-Michel Royer, à Mme. Christine Royer, de même qu’à Mlle. Ombeline Roturier. 16 décembre 1933. François Le Grix signe un article de La Revue hebdomadaire où on peut lire ces mots : J’ai entendu Mussolini parler à trente mille jeunes hommes dans le Colisée, sous un ciel incandescent, sillonné d’avions. J’ai vu Hitler soulever, comme à bras tendus, l’enthousiasme de trente mille fanatiques au Palais des sports à Berlin. J’affirme que le dynamisme oratoire de Philippe Henriot dépasse le leur. Dieu me garde de lui prédire, ni de lui vouloir, pas même de lui souhaiter le destin de ces deux hommes ou de l’en croire ambitieux : sans doute vise-t-il ailleurs.1 Paris, 28 juin 1944, 5h30 du matin. Deux rafales de mitraillette claquent au ministère de l’Information, rue de Solférino. Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à l’information et à la propagande dans le gouvernement de Pierre Laval vient d’être exécuté par un commando du Comité militaire d’action (COMAC). C’est la fin brutale d’une carrière politique nationale entamée douze ans plus tôt, dans la quatrième circonscription de la Gironde, lors des élections législatives du 1 François Le Grix, « Variations sur le ministère Chautemps : Manquons-nous d’hommes ? », In La Revue hebdomadaire, 16.12.33, bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, < http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5732222d/ f116.image >, consulté le 09.07.2011. 4 ROYER Clément 2011 Remerciements printemps 1932. Le bout de la route en somme pour un homme dont le dynamisme oratoire digne de celui d’un tribun, les convictions politiques, les aversions et les haines l’ont progressivement poussé dans les rangs des ultras de la collaboration avec l’Allemagne nazie, alors même qu’il s’affirmait comme l’une des plus grandes voix de Vichy. C’est au lendemain de la campagne de France, au cours de laquelle il perd un fils, que Philippe Henriot se rallie sans la moindre restriction au maréchal Pétain. Le député de la Gironde fait partie des 569 parlementaires qui, le 10 juillet 1940 à Vichy, votent les pleins pouvoirs au vainqueur de Verdun. Nous sommes là face à la traduction la plus immédiate de cette posture intellectuelle partagée par de nombreux parlementaires de droite et d’extrême droite, parfaitement résumée par le témoignage d’Henri Becquart, député Fédération Républicaine du Nord : Le régime dont, pour ma part, je n’avais cessé de dénoncer l’usure, n’offrait plus de résistance. Il ne trouvait aucun appui dans l’opinion publique. Il croulait sous le poids de ses fautes, et il entraînait dans sa ruine le régime représentatif lui- même. Celui-ci n’aurait pas dû subir les conséquences des tares qui n’étaient pas les siennes, et d’abus propres au parlementarisme abâtardi que M. André Tardieu avait dénoncé comme inaméliorable.2 Philippe Henriot apporte un soutien plein et entier à la Révolution nationale, occasion tant attendue de prendre une revanche définitive sur cette Troisième République honnie dont il considère qu’elle a mené la France à la défaite. Très vite, son anticommunisme l’amène à préférer Hitler à Staline. Le vichysme d’Henriot se teinte alors de collaborationnisme. À partir de 1941, ses positions ouvertement pro-allemandes scandalisent nombre de ses anciens amis politiques. À l’été de la même année, l’entrée de la Wehrmacht en URSS emporte finalement les dernières réticences d’un homme qui s’était pourtant signalé par sa germanophobie durant l’entre-deux-guerres. Contributeur régulier à Gringoire et Je suis partout, les talents de polémiste de Philippe Henriot le conduisent à entamer une série de causeries hebdomadaires à la radiodiffusion nationale dès janvier 1942. Entré à la Milice au cours de l’année 1943, Philippe Henriot est nommé secrétaire d’Etat à l’information et à la propagande sous la pression allemande, en décembre 1943. C’est à la même époque que les chroniques de l’ancien député de la Gironde deviennent biquotidiennes sur Radio-Paris. Des anglo-américains responsables des bombardements, aux juifs « qui reniflent leur vengeance »3, en passant par les communistes qui peuplent les maquis ; Philippe Henriot s’enferme alors jusqu’au bout avec talent et éloquence dans une dénonciation violente, inlassable et tous azimuts, qui va de pair avec l’exaltation d’une Allemagne disciplinée et invincible. Voici brièvement résumées les quatre années les mieux connues de la carrière politique de Philippe Henriot, entre le 10 juillet 1940 et son exécution, le 28 juin 1944. Quatre années au cours desquelles sa popularité et son influence lui permettent progressivement de rivaliser avec Pierre Laval, ou encore avec le maréchal Pétain lui-même. Bien évidemment, et dans la foulée d’un cheminement intellectuel qui serait basé sur le prisme déformant de la mémoire, la tentation serait immense de ne vouloir voir en Philippe Henriot que l’homme de Vichy et de la collaboration politique avec le Troisième Reich. Exposons-le clairement, l’homme de Vichy ne nous intéresse pas ici. Il s’agit en effet de ne pas oublier que les 2 Mathias Bernard, La guerre des droites. De l’affaire Dreyfus à nos jours, Paris, Odile Jacob, 2007, p.93. 3 Cité par Jean Vavasseur-Desperriers, In Jean-François Sirinelli (dir), Dictionnaire historique de la vie politique française au XXème siècle, Presses Universitaires de France, 2004, p.593. ROYER Clément 2011 5 Philippe Henriot (1924-1939) De l’éveil politique contre le Cartel des gauches à la quatrième circonscription de la Gironde Du militantisme catholique à la tentation fasciste Itinéraire d’un député nationaliste, parlementaire antiparlementaire quatre années succinctement évoquées précédemment s’inscrivent avant toute chose au sein d’une carrière politique nationale longue d’un peu plus d’une décennie. Celle-ci, nous semble-t-il, n’a été que trop peu étudiée. Dans cette perspective, c’est délibérément que nous avons fait le choix de consacrer ce mémoire d’histoire au Philippe Henriot de l’entre-deux-guerres, entre 1924 et 1939. Pourquoi un tel bornage du sujet ? Simplement parce que l’année 1924 marque le point de départ du parcours politique de Philippe Henriot. Enfin, le déclenchement de la seconde guerre mondiale marque la fin symbolique de la carrière de parlementaire de Philippe Henriot.