Amenagement Regional Et Developpement Territoria : Quelle Strategie Pour La Region De Tadla-Azilal
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AMENAGEMENT REGIONAL ET DEVELOPPEMENT TERRITORIA : QUELLE STRATEGIE POUR LA REGION DE TADLA-AZILAL El-Houssine NEJMI1 Enseignant chercheur INAU, Rabat Abstract: Regional planning and territorial development: What strategy for the region Tadla/Azilal The region occupies a choise place in the organization of the Moroccan territory. Thus the law of 1997, relating to the organization of the area, entrusts to the region the responsibility for the development of a Regional Diagram of Regional Planning. This document must fix the orientations of regional planning in the long run and this, in accordance with the orientations and objectives retained at the national level. It is also a document which constitutes the framework of reference for the organization and fitting- out and the development and the valorization of the regional territory. Keywords: Tadla-Azilal, Territory planning regional plan, regional development, regional geography Résumé La région occupe une place de choix dans l’organisation du territoire marocain. C’est ainsi que la loi de 1997, relative à l'Organisation de la Région, confie aux régions la responsabilité de l’élaboration d’un Schéma Régional d'Aménagement du Territoire (SRAT). Ce schéma doit fixer les orientations d’aménagement du territoire régional à long terme et ce, conformément aux orientations et objectifs retenus au niveau national. C’est aussi un document qui constitue le cadre de référence pour l’organisation et l’aménagement de l’espace et pour le développement et la valorisation du territoire régional. Mots Clés : Tadla-Azilal, Aménagement du territoire, Schéma Régional, Développement régional, géographie régionale. 1 El-Houssine NEJMI ; Docteur en Géographie et Aménagement, Université de Paris 1. Panthéon Sorbonne. Administrateur au Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace ; Inspection Régionale de Tadla Azilal. مهخص انتهُئت انجهىَت و انتنمُت انتزابُت: اَت استزاتُجُت نجهت تبدﻻ/اسَﻻل؟ تحتم انجهت مكبنب ببرسا فٍ تنظُم انتزاة ببنمغزة . وهكذا فئن قبنىن 7991 بشأن تنظُم انجهت َمنحهب انمسؤونُت نىضع انمخطظ انجهىي ﻹعذاد انتزاة . َنبغٍ نهمخطظ وضع مببدا تىجُهُت ﻹعذاد انتزاة عهً انمذي انطىَم و فقب نهمببدا انتىجُهُت واﻷهذاف انمعتمذة عهً انمستىي انىطنٍ. بم وَعتبز أَضب وثُقت تىفز إطبرا نتنظُم وتنمُت انمجبل انجهىي . انكهمبث انمفبتُح: تبدﻻ/اسَﻻل، انتهُئت انتزابُت، انتصمُم انجهىٌ، انتنمُت انجهىَت، انجغزافُت انجهىَت Introduction Cet article met en exergue les disfonctionnements et les problématiques que connait la région de Tadla Azilal, tout en essayant de dégager quelques pistes d’orientation et de développement régional avant l’achèvement du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire prévu en 2010. La région de Tadla-Azilal a élaboré une politique territoriale qui découle d’un choix stratégique se caractérisant par la volonté de rééquilibrer le développement du territoire régional. C’est dans cette perspective qu’en 2005, la région a vue le lancement de son premier schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT). Le SRAT est un document qui se situe dans la continuité de la logique du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT). C’est un document qui se veut pré-opérationnel et se situe immédiatement en amont de l’action proprement dite. Son objectif principal est de construire un consensus entre les acteurs territoriaux sur le diagnostic régional et sur les orientations d’aménagement et de développement du territoire. Cette forme d’adhésion est donc indispensable à la cohérence des actions publiques, surtout dans un contexte de décentralisation. La finalisation du SRAT devra, à terme, déboucher sur la définition d’un Programme d’Action Régional Intégré (P.A.R.I) dans le cadre d’un Contrat Etat-Région2. 2 Les Cartes sont issues du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de Tadla Azilal : Rapport de diagnostic. Année 2007. La région de Tadla-Azilal en chiffres Province Provinces. Entités Province Béni- Fquih Ben Région Administratives Azilal Mellal Saleh Communes 2 4 3 9 urbaines Communes 42 18 13 73 rurales Total 44 22 16 82 17 125 Superficie Km2 10 050 7 075 73% Montagne Population et Taux d’Accroissement Annuel Moyen (RGPH 2004) Provinces Maroc Province Milieu Béni-Mellal et Région (en millions Azilal Fquih ben Saleh hab.) Pop. 447 330 1,5 % 81 699 2,8% 529 029 1,7% 16,5 2,1% Urb 422 Pop. rur 498 688 0,3 % 0,7% 921 490 0,5% 13,4 0,6% 802 Pop. 504 1 450 946 018 0,8 % 1,0% 0,9% 29,9 1,4% totale 501 519 Tx. Urb 47,3 16,2 36,5 55,1 % Densité 134 50 85 42 ha/km2 I. Problématiques territoriales majeures : les tendances lourdes Des contrastes violents entre la plaine de Tadla et la montagne d’Azilal 1. La Démographie régionale : un fonctionnement non articulé (plaine / montagne) La démographie régionale connait une évolution que l’on qualifie de paradoxale : entassement dans la montagne et stagnation de la plaine. Entre les deux recensements de la population et de l’habitat de 1994 et de 2004, la population de la région de Tadla- Azilal est passée de 1.324.662 à 1.450.519 habitants, enregistrant un taux d’accroissement de 0,9%. Ce taux est légèrement faible dans la province de Béni-Mellal avec 0,8% au lieu de 2,1% dans la période intercensitaire 1982-1994, par rapport à la province d’Azilal, qui a enregistré un taux d’accroissement de 0,1% au lieu de 2,7% entre 1994-2004. Dans les deux provinces, la croissance démographique est devenue moins soutenue. Des évolutions démographiques contrastées entre la plaine et la montagne La carte de l’évolution de la population présente une situation surprenante sinon paradoxale. La croissance démographique est inversement proportionnelle à la richesse économique. La densité rurale rapportée à la superficie agricole utile (SAU) atteint les mêmes niveaux en montagne que dans le périmètre irrigué. La montagne se caractérise par un surpeuplement qui correspond aux espaces où l’on enregistre les densités de population à l’hectare cultivable les plus fortes (de 60% à plus de 80%). C’est dans ses espaces, où les densités sont fortes, qu’il faudrait qu’il y ait une baisse de la population. La plaine enregistre une faible croissance et une forte réduction du taux de croissance de la population urbaine. C’est un territoire que l’on qualifie de bassin migratoire, c'est-à- dire une zone d’émigration. Autrement dit, la plaine de Tadla, où l’État, a investit dans l’agriculture et dans l’irrigation, correspond à une zone d’émigration et surtout l’émigration des jeunes vers l’étranger. Taux d’accroissement de la population rurale (RGPH 1982-1994-2004) Population rurale 1982/1994 1994/2004 Plaine 1,7 0,2 Dont périmètre 1,8 0,1 irrigué Montagne 1,4 1,0 Dont haute montagne 1,9 1,4 Total région 1,4 0,6 2. La scolarisation et le rôle crucial de l’école A partir des données du recensement de la population et de l’habitat de 2004, il est permis de faire quelques remarques relatives à la scolarisation. Sur le plan social, l’alphabétisation des jeunes est une donnée importante, et on s’est très bien qu’il existe une corrélation forte entre l’analphabétisme féminin et la mortalité infantile. C’est chez les jeunes analphabètes que l’on enregistre les taux de mortalité infantiles les plus élevés. Et c’est par l’enseignement et l’enseignement des filles qu’on peut réduire la mortalité infantile. Sur le plan économique, une main d’œuvre efficience devrait savoir lire et écrire. Donc, la question de l’analphabétisme, ou plutôt de l’alphabétisme est en rapport étroit avec la question économique. La carte qui indique le «taux d’analphabétisme » permet d’avoir une idée claire sur la scolarisation. Elle montre un taux d’analphabétisme qui dépasse 80% dans la montagne. Et si le territoire qui entoure la capitale régionale (ville de Béni Mellal) est dans une situation plus favorable, il n’en reste pas moins que toute la zone, et en particulier la zone du Bour autour du périmètre irrigué, se présente dans une situation qui n’est guère meilleure que celle que nous observons dans la montagne. 3. L’enclavement au cœur des problèmes L’équipement de base en eau et électricité Les deux cartes qui représentent l’évolution des taux de branchement en électricité et en eau potable entre 1994 et 2004 sont très significatives. On voit, dans ces cartes, la visualisation d’un fait majeur. C’est l’effort de l’État pour rattraper le retard d’équipement du monde rural. Mais ce dernier a cumulé un retard qui a duré plusieurs décennies, mais depuis au moins dix ans, l’État a réalisé un effort considérable en matière d’équipement, le PAGER (Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations Rurales) avec un taux d’accès des ménages qui est passé de 33% à 47%, et le PERG (Programme d’Electrification Rurale Globale) avec un taux d’accès de 42% à 66%. Mais, les inégalités restent criantes entre la population de la montagne et la population de la plaine, où les niveaux de satisfaction varient de 29% à 56% pour l’eau et de 46% à 75% pour l’électricité. Les résultats sont donc loin d’être satisfaisante. Les infrastructures routières : le déterminisme géographique Faiblisse de connexion interrégionale En matière de routes, on observe une opposition très nette entre la plaine du Tadla à la montagne d’Azilal. Dans la plaine et dans la montagne, la densité du réseau, son organisation et sa fonction ne sont pas de même nature et ne relèvent pas de la même problématique. Si dans la plaine, la fonction est avant tout économique, dans la montagne, la fonction de la route est avant tout sociale.