The Conception of Space in the Berber Cultural Tradition
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Algerian Journal of Engineering Architecture and Urbani sm Vol. 4 Nr. 1 2020 The conception of space in the Berber cultural tradition Manel SOUIDI, Rahma SARAOUI, Hamza ZEGHLACHE, Siham BESTANDJI Received: 03 December 2019• Revised: 12 February 2020 • Accepted: 28 February 2020 THE CONCEPTION OF SPACE IN THE BERBER CULTURAL TRADITION Manel SOUIDI PhD student, Arch, Mediterranean Architecture Laboratory, Institute of Architecture and Earth Sciences, Ferhat ABBAS University of Setif, [email protected] Rahma SARAOUI PhD student, Arch, Mediterranean Architecture Laboratory, Institute of Architecture and Earth Sciences, Ferhat ABBAS University of Setif, [email protected] Hamza ZEGHLACHE Prof, Dr, Arch, Mediterranean Architecture Laboratory, Institute of Architecture and Earth Sciences, Ferhat ABBAS University of Setif, [email protected] Siham BESTANDJI Lecturer, Dr, Arch, Cities and Health Laboratory, Department of Architecture, Faculty of Architecture and Urban Planning, Salah BOUBNIDER University of Constantine 3, [email protected] Abstract: Amazigh architecture in the rural environment has always been marked by the Berber way of life in general and their cultural tradition, there has been an interdependence between the family structure and the conception of space among the Kabyle on the architectural level and urban. In Algeria, the traditional rural space of Kabylia constitutes a unique wealth characterized by its adaptation to the natural and social environment. The village of Djebla located at the peaks of the mountains in the daïra of Adekar, wilaya of Béjaia in Algeria is the example on which our work will be based, namely: a hundred houses and a set of districts, a prayer hall and a meeting place commonly called Tajmaat. In this study, we are interested in the significant aspect of the spaces designed in the house, the district and the village, and in the transposition of the collective cultural values of the Kabyle on the architectural and urban plan.The purpose of this article is to provide knowledge of the symbolic meaning of spatial design in reference to Berber culture through an analytical approach to a body of study, thus demonstrating the reflection of centrality and a social hierarchy in spatial organization. Keywords: Traditional architecture, urban heritage, Kabyle village, symbolic meaning, cultural values. Introduction: Le territoire algérien est riche en traces humaines matérielles et immatérielles qui illustrent l’image de la vie quotidienne de l’être humain depuis les temps anciens. Un patrimoine diversifié situé en milieu urbain ou en milieu rural, ces traces reproduisent non seulement la relation homme – nature mais aussi la relation homme – religion et homme – société. Dans les villages kabyles à titre d’exemple, l’architecture traditionnelle vernaculaire est étroitement liée à l’aspect naturel, social et spirituel de l’homme, elle est une expression matérielle et Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 3 Algerian Journal of Engineering Architecture and Urbani sm Vol. 4 Nr. 1 2020 The conception of space in the Berber cultural tradition Manel SOUIDI, Rahma SARAOUI, Hamza ZEGHLACHE, Siham BESTANDJI Received: 03 December 2019• Revised: 12 February 2020 • Accepted: 28 February 2020 sensible d’une communauté villageoise, qui joint entre l’utilitarisme et le symbolique. Qualifiée ainsi par un milieu vivant qui reflète les besoins pour lesquels il a été construit. Elle est une composante de l’esprit du lieu car elle reste fondamentalement liée aux rapports d’une société avec son espace physique naturel. Tout d’abord par la fourniture de matériaux en référence à la zone géographique et par l’expression d’une connaissance rendue par des générations : « Il s’agit d’une architecture qui a été réalisée avec des ressources locales, aussi bien en ce qui concerne les matériaux, les techniques que les compétences de ses constructeurs. Elle est ainsi l’expression fondamentale de la culture des différentes communautés et de leur rapport avec la nature et le paysage ». (Rehabimed, 2007) Problématique : Les études antérieures sur la maison kabyle ont largement étudié sa conception et ses composantes, d’autres aussi ont traité des traditions, des structures familiales et de la hiérarchie sociale dans les villages de la Kabylie qui se perpétuent à nos jours, le présent article traitera alors de la combinaison entre les deux parties précédentes à savoir le lien qui existe entre la hiérarchie sociale et la conception spatiale dans le milieu rural de la Kabylie. « … Chaque village est un monde. Un sol bourré de valeurs, de traditions, de saints lieux, d’honneur ombrageux, de folles légendes et de dures réalités ». (Memmri, 1996) L’architecture traditionnelle amazighe constitue l’un des témoignages essentiels de notre histoire collective dans la mesure où elle incarne l’un des derniers legs de la société traditionnelle à la société industrielle. Malgré les transformations et autres mutations socioculturelles et économiques, la région n’a jamais rompu avec ses racines. L’architecture du village de Djebla est le produit d’une culture et de valeurs morales ancestrales inhérentes à la société kabyle dont l’acte de bâtir constitue une empreinte culturel d’un acte riche en messages symboliques et sociaux. Ce travail se pose donc la question suivante : Comment se reflète la tradition kabyle dans l’espace ? Quels sont les éléments où se matérialisent les croyances et coutumes des kabyles à l’échelle de la maison et à l’échelle du village ? Matériels et méthodes : Ce travail est bien entendu, un approfondissement des connaissances à travers une initiation à la recherche scientifique. Pour mener à bien cette initiation, nous avons choisi une approche qui servirait d’avantage notre problématique et nous permettrait de détecter la signification symbolique de la conception spatiale : de la maison kabyle au village de Djebla. Ceci nous a conduits à choisir une approche analytique, à travers laquelle on peut expliquer les phénomènes liés au vécu. La symbolique dans la tradition berbère : Bourdieu considère que la maison s’organise selon un ensemble d’oppositions homologues : feu-eau, cuit- cru, haut- bas, lumière- ombre, jour- nuit, masculin- féminin, nif- hurma, fécondant- fécondable, culture- nature, les mêmes oppositions s’établissent entre la maison dans son ensemble et le reste de l’univers. Ces relations d’opposition s’expriment à travers un ensemble d’indices qui les fondent en même temps qu’ils reçoivent d’elle un sens (la maison ou le monde renversé). Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND) 4 Algerian Journal of Engineering Architecture and Urbani sm Vol. 4 Nr. 1 2020 The conception of space in the Berber cultural tradition Manel SOUIDI, Rahma SARAOUI, Hamza ZEGHLACHE, Siham BESTANDJI Received: 03 December 2019• Revised: 12 February 2020 • Accepted: 28 February 2020 Cette architecture renvoie à une centralité prononcée : Axxam est conçu essentiellement d’une partie haute et importante où se déroule la majorité des activités quotidiennes, le groupement de maisons s’organise autour d’une cour intérieure commune entre les membres de la grande famille qui habitent le même quartier. Tajemaat en tant que place publique d’une grande envergure rassemble autour d’elle les entités des maisons avoisinantes. La maison constitue, pour l'homme, le «ventre protecteur» et la «sécurité primordiale» (Kaufmann, 1989). Elle représente son berceau, sa citadelle et son cosmos. Elle est l'une des grandes puissances d'intégration pour les pensées et les souvenirs (Bâchelard, 1970) alimentant, par conséquent, les rêves de l'homme et ses rêveries (Noschis, 1983). Le foyer condense en lui une multitude de symboles personnels, sociaux et physiques (Sixsmith, 1986), il devient, de ce fait, une «entité multidimensionnelle définissant et définie par des facteurs culturels, sociodémographiques, psychologiques, politiques et économiques.» (Lawrence, 1987, p. 155). La maison devient un lieu chargé affectivement et susceptible de véhiculer des significations, des images et des symboles. Ceux-ci se rattachent au contexte socio-familial, à la structure architecturale, à l'identité et au soi. L’espace existentiel selon C.N.Schultz est en effet l’endroit où naissent les relations homme-espace : « …dénoter des aspects spatiaux objectivement descriptibles, d’une forme de vie intersubjective, et ainsi l’image que se fait chaque individu des relations spatiales qui font partie de son existence ». (Schulz, 1894), Il s’agit donc de dénoter les valeurs purement fonctionnelles et utilitaires des objets construits, en leur attribuant des valeurs symboliques tout en les considérant comme objets signifiants. Le village de Djebla en Kabylie : Le corpus d’étude choisi pour ce travail est le village de Djebla, à Béjaia, qui recèle de nombreux villages habités par des populations de culture berbère. Le village Djebla se situe au sud-est à 20 Km de la commune de Beni Ksila, sur la crête la plus haute de la commune (appelée Mezalla auparavant), et au nord-ouest à 50 Km de la ville de Bejaia avec une vue sur la mer méditerranéenne au Nord et la montagne de Ibarissen de Toudja, les monts de Taourirt Ighil et Adekar vers l’Est. (Kaci et Iftissen, 2017). Sur une altitude de 670 m. Il a été fondé vers les débuts des années 1500et occupé jusqu’à 1989, il est d’une superficie de 12.82 hectares. Des projets d’utilité publique se sont implantés dans les années 80 le long du chemin de wilaya N° 14 vers le littoral, ce mouvement a contribué à créer l’actuel chef-lieu de la commune de Beni Ksila. En 2006 , les habitants ont créé une association Tadjmaath N'Djebla pour prendre en charge cet héritage pour sa sauvegarde notamment les bâtisses anciennes, la première compagne de restauration a été faite pour une vingtaine de maisons avec la collaboration de la commission européenne, plus d'autres acteurs : C’est une restauration typique, en utilisant des matériaux anciens avec la participation des gens de Béni Ksila et ceux d’autres villages.