Valavoire Au Fil Du Temps
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VALAVOIRE AU FIL DU TEMPS Bulletin n° 2 - Octobre 2012 Le mot de la présidente : Merci ! Merci aux 13 adhérents qui ont parcipé aux votes du rapport moral et financier de Vala3 voire au 4l du temps Merci à toutes les personnes qui nous ont rejoints pour le pot de l’amié, malgré la tempête qui nous a contraint à annuler le eu prévu au programme. Enfin, merci pour les nouvelles adhésions et les renouvellements, au nombre de 35. Si notre compte bancaire est encore symbo- lique, nous sommes riches de projets, de mo- vaons et de compétences, qui se croisent pour aller à la rencontre des anciens et de l’histoire qu’ils nous ont laissée. Les projets sont sur la planche et chacun peut y apporter ce qu’il )elle) veut ou peut+ ,icole Delaporte Les sujets de ce numéro : Page 2 - Une histoire très Claire Page 5 - Le recensement communal de 1836 à 1906 Associaon loi 1901 Valavoire au Fil du Temps . La Lauzee, le Village 0 250 VALAVOIRE Pr(sidente : Nicole ,elaporte. T(l : 04.92.68.41.84 Secr(taire : .arne ,hal. T(l : 06.75.02.87.04 Tr(sorier : ,aniel ,hal T(l : 00.15.22. 9.90 1 Claire Ailhaud est née à Valavoire en 1924. Elle a bien voulu nous racon- Une histoire ter son enfance au village. C’est un récit intéressant qui nous dévoile un peu la vie d’un enfant à ce4e époque, comme celà devait être le cas dans de nombreux villages de 5aute Provence. Elle a qui4é le village en 1238... Mais entre8 et écoute8 son histoire. très ,ous sommes revenus au temps des conteurs, des veillées qu’on passait en hiver pr9s de la cheminée avec les voisins. Les derni9res nouvelles remontées par l’épicier qui passait à la :ourrasse étaient commentées Claire pendant que les paniers d’osier prenaient orme et que le rempaillage des chaises allait bon train à la lueur de la lampe à pétrole. Lorsque la veillée était finie chacun rentrait che8 soi en emmenant quel- ques braises pour chau;er le lit. La neige avait recouvert le village et malgré le soleil, aller chercher l’eau D’après le récit à la ontaine de la Lau8e4e n’était pas une pete corvée. Il allait aire la trace dans la neige et au retour, en arrivant devant l’église, le vent se de Claire Ailhaud chargeait de déverser une pare de l’eau des seaux sur nos jambes déjà glacées. Les colporteurs ne montaient plus au village : le chemin qui m9ne de Clamensane à 1alavoire en passant par la ontaine était impracable. Malgré tout, mon p9re devait descendre jusqu’à notre maison à la :>e pour nourrir les bêtes. On vivait en autarcie mais on ne manquait de rien. Les moutons, ch9vres, volailles et cochon ournissaient su@sam- ment de viande et de lait pour la saison. Les conserves de légumes étaient bien rangées, à cAté des pots de confitures. Les pommes et poires étaient conservées à la :>e. On aisait du B beurre blanc C avec le lait des ch9vres. On trayait les ch9vres puis on aisait chau;er le lait. Dn cr9me épaisse se ormait alors en sur ace. On la recueillait précieuse- ment pour la déposer dans un pot. On y ajoutait un peu de sel et on remuait le tout. On recommenEait l’opéraon les jours sui- vants jusqu’à ce que le pot soit plein. 0pr9s quelques semaines on pouvait le déguster : Dn trou dans le pain, garni de beurre et c’était un délice. Pendant la belle saison, nous habions à la :>e. 0vant d’aller à l’école du village, mon r9re et moi, nous devions emmener les bêtes dans les p>turages à la « Aller chercher l’eau à la fon- :resse, et apr9s l’école il allait y retourner pour les rentrer à la bergerie. taine de la Lauzee n5(tait pas ,ous n’avions pas besoin de aire du sport à l’école, l’acvité physique, une pete corv(e la marche, était notre B sport avori C, bon gré, mal gré. 0 la :>e, nous avions un jardin qu’il allait irriguer par des canaux creusés à la pelle depuis le vallon. ,ous pouvions ainsi récolter légumes et ruits. Depuis le village, ma grand-m9re Clémence, pour aller vendre ses Fu s au marché de Sisteron, descendait jusqu’au pont noir prendre le car : 8 km qu’il allait remonter le soir, avec les achats qu’elle avait e;ectués. Les hommes partaient à pied avec les agneaux, jusqu’à Sisteron, pour les vendre à la oire. Du bout du village nous gueHons leur retour. ,ous les voyions arriver depuis la :ourrasse. La route s’arrêtait là. Elle n’a été prolongée jusqu’au village qu’en 1238. En été, j’allais garder les moutons à la Gourre ou sur Traînon. Je partais pour la journée. Depuis les pentes de Traînon je voyais bêtes et gens al- ler et venir sur le chemin qui mène au village et j’étais bien triste d’être toute seule. J’aurai tant voulu que ma mère m’amène du chocolat. Non loin de la Gourre, sous Palabiouse, se trouvait le rocher du loup. Des loups, il n’y en avait plus pourtant mais on raconte qu’un jour un homme, poursuivi par un loup, n’avait dû son salut qu’en grimpant sur ce rocher. La vie était acve, nous n’avions pas le temps de nous ennuyer. D’ail- leurs, rester désFuvré était interdit, il y avait toujours de la couture ou de la broderie à aire, au coin de la enêtre, tant qu’il y avait du soleil. Les distracons étaient plutAt rares. Toute ois, en mai, pour la ête de la Saint Pan- crace, on dansait sur la route, au presbyt9re ou à l’école. Les jeunes venaient à pied de 1aler- nes, de ,ibles, de Clamensane ou même de Saint Ienie8 par TraKnon. Chaque semaine chacun venait cuire son pain dans le our communal. C’était joyeux, On y aisait aussi cuire des tartes. Nuand le our a été abandonné on y entreposait la O mastre: pour ébouillanter le cochon que chacun élevait et tuait pour sa amille. L’été, c’était aussi la période de la cueille4e du lleul. Il allait a4endre que les Peurs soient toutes épanouies. On commenEait à la fin du “,epuis les pentes de Tra=non mois de juin par les arbres du bas, à la Poraison je voyais bêtes et gens aller plus précoce, puis on remontait les pentes de l’ubac au ur et à mesure et venir sur le chemin qui de la Poraison, jusqu’à mi-juillet. On revenait avec les sacs sur le dos, mène au village.” remplis de Peurs odorantes, qu’on étalait dans le grenier pour les aire sécher avant de les vendre. Nuand nous avions fini la récolte de lleul c’était le tour de la lavande. On commenEait par la ramasser sur nos terres, puis autour du village. On commenEait à ramasser la lavande d9s l’>ge de cinq ou six ans, avec des petes aucilles, des tranchets, adaptées à nos petes mains. L’ap- prenssage du travail commenEait tAt. Mon p9re a été B placé C d9s l’>ge de sept ans, dans une erme, pr9s de Sisteron. On finissait la récolte sur les pentes, sous la Croix Saint Lean, dans les ter- rains communaux. Les adultes se me4aient en marche d9s deux heures du man, accompagnés des mulets. Les premiers arrivés avaient les meilleures places. On ramassait la lavande jusqu’au soir, sous un soleil de plomb. On me4ait les brins coupés, au ur et à mesure, dans de grands sacs de jute, sur notre dos. Nuand ils étaient pleins, on en aisait, à l’aide de grands draps noués aux quatre coins, des O bourras Q qu’on chargeait sur les mules et >nes. On pouvait récolter jusqu’à cent kilos par personne et par jour. On amenait la lavande sur le pré des aires. Ce pré OcommunalQ était aus- si ulisé par chacun pour y ouler le blé avec ses bêtes. Monsieur Moulet se chargeait de la pesée. La lavande était vendue à monsieur Rostand de Laragne qui venait la chercher pour la trans ormer en essence desnée à la par umerie. 3 En septembre, on pouvait Orespirer un peuQ. Je parcipais aux vendanges des vignes de la amille Larjayes avant de reprendre l’école, le premier octobre. L’aimais bien me rendre che8 eux, au Claux. Les Larjayes étaient un peu plus aisés que ma amille et Lulie4e avait sa propre chambre. Elle sentait bon l’eau de Cologne et la poudre de ri8. Moi qui dormais dans la même cham- bre que mes parents, cela m’émerveillait. L’allais souvent voir mon amie Leanne4e, leur cousine, au relais de ,ibles. Le me souviens encore de cAtes de ble4es en béchamel qu’un jour, sa m9re avait cuisinées. Dn vrai régal, c’était la premi9re ois que j’en mangeais. Le La fontaine de la Lauzee en 2005 m’y rendais à pied, par Entraix, empruntant l’ancien chemin qui descend à Ch>teau ort. Les gens qui habitaient Entraix montaient à dos d’>ne, par ce chemin, lorsqu’ils venaient à l’église, à 1alavoire, pour aire bapser leurs en ants. Les religieuses de Ch>teau ort l’empruntent encore de nos jours pour monter en p9lerinage à la Croix Saint Lean, au sommet de la montagne de Lou9re.