Histoire Des Colonie S Françaises
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MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre MANIOC.org Réseau des bibliothèques Ville de Pointe-à-Pitre 2e ÉDITION MAURICE BESSON HISTOIRE DES COLONIE S FRANÇAISES Ouvrage illustré de gravures hors texte. PARIS ANCIENNE LIBRAIRI E FURN E BOIVIN & Cie , ÉDITEUR S 3 & 5, RUE PALATIN E (VIE ) HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES OUVRAGES DU MÊME AUTEUR La Guerr e économiqu e dan s le s colonies . — In-8 . Alcan, éditeur, 1916 , Paris . L'Afrique d u Nor d e t l a Guerre . — In-8 . Alcan , éditeur , 1918 , Paris. L'Effort Colonia l de s Alliés . — In-4° . Berger-Levrault , éditeur , 1919, Paris . Les Colonie s allemande s e t leu r valeur . — Challamel , édi - teur, Paris , 1919 . Vieux papier s d u temp s de s Isles . — In-4 ° illustré . Sociét é d'Éditions Maritime s e t Coloniales , éditeur , 1924 , Paris . Les Sidi s (Collectio n de s clocher s d e France) , Peyronnet , éditeur , 1927, Paris . Les Frères d e l a Coste . In-4 ° illustré . Duchartr e e t Va n Bug - genhoudt, 1928 , Paris . Le Totémisme . — In-4 ° illustré . Rieder , éditeur , 1929 , Paris . Le Généra l Comt e d e Boigne . — In-4 ° illustré . Dardel , éditeur , 1930, Chambéry . En préparation : L'Amiral d'Estaing (Librairie Coloniale) . Larose , éditeur, Paris . Les Aventurier s français au x Indes . Illustré . Duchartre , édi - teur, Paris . MAURICE BESSO N HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES Ouvrage illustré de gravures hors texte. Préface d e M . Gasto n Joseph , Directeur au Ministère des Colonies. PARIS ANCIENNE LIBRAIRI E FURN E BOIVIN & C ie, ÉDITEUR S 3 & 5, RU E PALATIN E (VI E) Tous droits réservés. Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays. Imprimé e n France . PREFACE Il faut savoir gré à mon excellent collabo rateur, M. Maurice Besson, à qui nous devons déjà tant de travaux intéressants, de publier, à l'intention du “ grand public ”, ce précis de l'histoire coloniale de la France fort intelligem ment présenté, de lecture attrayante et facile. Chaque chapitre est une synthèse de l'œuvre coloniale d'une époque, en sorte que l'on peut suivre depuis l'origine, c'est-à-dire depuis plus de six siècles, l'effort réalisé sous les régimes politiques successifs que la France a connus, pour aboutir à la constitution de notre domaine extérieur actuel. L'auteur a mis très heureusement en évidence la remarquable continuité de la tradition colo niale du pays. C'est parce que cette tradition a été maintenue intacte que la France a pu, après les périodes les plus troublées et les plus dou loureuses de son histoire, reprendre toujours avec confiance une œuvre qui lui assure un domaine colonial d'une étendue supérieure à celle de l'Europe. M. Maurice Besson a su dégager également les autres causes de succès de notre colonisation qu'il trouve dans les qualités de caractère de notre race, dans la force exceptionnelle de rayon nement de notre pays, dans son ascendant sur les peuples attardés, dans le sens humanitaire d'une action exempte de tout préjugé de race. Maintenant que sont précisées les limites ter ritoriales de la France extérieure, de grandes tâches se proposent à nous : celle de guider et de suivre l'évolution délicate de nos populations coloniales, celle d'assurer la mise en valeur d'immenses régions, celle enfin de multiplier les relations commerciales entre la Métropole et ses Colonies avec une marine marchande assez forte pour soutenir des concurrences qui se font de plus en plus lourdes et nombreuses. Et, ce n'est pas l'un des moindres enseigne ments à tirer de l'excellent livre de M. Maurice Besson que cette nécessité d'activité de l'arme- ment maritime, et, aussi maintenant aérien comme condition essentielle du succès de notre colonisation dans l'avenir. Gaston J OSEPH, Directeur de s Affaire s Politique s au Ministèr e de s Colonies . PREMIERE PARTIE L'ANCIEN RÉGIME, LA RÉVOLUTION ET L'EMPIRE HISTOIRE DE S COLONIE S FRANÇAISES . 1 CHAPITRE I LES PREMIÈRE S ÉTAPE S D E L A COLONISATION FRANÇAIS E Les légendes et le s traditions qui circulaient dans les milieux maritimes des cités côtières de la France durant les dures années de la guerr e de Cent ans, représentent le s origines lointaines des premiers essais de colonisation française de l'Ancien Régime. Chez les Normands, on aimait à évoquer dans les auberges sombres de Dieppe, de Rouen ou de Honfleur les navigations des temps passés où appa raissaient les exploit s fabuleux des Vickings du Xe siècle, dont quelques-uns, suivant les Sagas populaires, parvinrent a la suite d'Eirik le Rouge ou de Leif à ces terres étranges que le folklore Scandinave appelle : Helluland, Markland, Vuiland et que la science moderne a identifiées au Labrador, à Terre-Neuve et au Canada, pays découverts ainsi bien avant Christophe Colomb. On s'entretenait aussi parmi, les marins normands, de la découverte des îles Canaries par des Génois secondés par des matelots de Cherbourg, des aventures de l'amiral Louis de La Cerda, «prince des Iles Fortunées», partant vers les Canaries et ne les retrouvant point. On apprenait aux jeunes qu'à la Noël 1364 deux nefs dieppoises avaient dépassé le cap Vert et que, 3 4 HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES. depuis et pendant dix ans, des vaisseaux français ayant fréquenté les côtes de l'ouest africain abordè rent à des comptoirs surnommés le « Petit Paris », la « Mine », le « Petit Dieppe ». En 1422, on lisait volontiers le récit de la conquête et de la colonisation des Canaries par Jean de Béthencourt, gentilhomme cauchois, et par Gadifier de La Salle, natif du Poitou. C'est un véritable établissement que fondèrent ces deux Français en 1402 et dont le premier convoi comprenait quatre- vingts volontaires et quelques femmes, soit poitevins soit normands. Jean de Béthencourt, appuyé par le roi de Castille, compléta, en 1405, la première expédition par un nouvel envoi, parti d'Honfleur, de cent soixante-dix hommes, gens de métier, et plusieurs femmes. Gadifier de La Salle explora la côte africaine qui fait face aux Canaries ; dans l'archipel on éleva des forts et des demeures, une église et on décida la mise en application de la « Coustume de Normandie ». Des naufrages ayant ruiné Jean de Béthencourt, celui-ci vendit sa possession au roi de Castille, vente confirmée par ses héritiers en vertu d'un acte du 31 juin 1454. Il ne reste de ce premier essai d'exploitation d'une terre lointaine par des Français que les ogives de l'église Santa Maria de Betancu- ria, à Fortaventure. La corporation des marchands de La Rochelle avait équipé plusieurs expéditions lointaines et les corsaires rochellois naviguaient fort avant sur l'océan à l'époque de Charles VIII. De leur côté, les baleiniers de Bayonne étaient souvent allés jus qu'à Terre-Neuve et sur les côtes africaines à la poursuite des cétacés monstrueux. Sur la Méditerrannée, les cités maritimes, qui avaient été si actives durant les Croisades, avaient ORIGINES B E L A COLONISATIO N FRANÇAISE . 5 conservé de fréquentes relations avec le Levant et même la Berberie. Jacques Cœur, en présence de la déchéance de notre marine commerciale ruinée par la longue lutte contre les flottes anglaises, s'était efforcé de maintenir et de développer ces contacts, reconstituant des unités navales, fondant des comptoirs à Beyrouth, Damas, Alexandrie, réor ganisant le port d'Aiguemortes. Cette politique d'expansion navale, si voisine d'ailleurs d'un véri table effort colonisateur, fut poursuivie par le neveu de l'Argentier de Bourges, Jean de Villages, qui inspira fort probablement à Louis XI le désir non réalisé de fonder une « Compagnie franco-génoise qui accaparât les épices du Levant pour en fournir tout le Ponant », c'est-à-dire les pays extraméditer ranéens. Enfin, dès 1481, Marseille, devenue ville de la Couronne, apportait à cette œuvre l'appoint de ses navires et l'expérience de ses équipages. Les matelots bretons, les gas de Paimpol, de Saint-Malo, pochaient au loin vers l'Irlande et con naissaient l'existence de « Terres-Neufves », rame nant parfois des billes de bois précieux apportées par les courants. Ces bois rares, dits « de Brézil » lambrissaient la bibliothèque de Charles V au Louvre. Par ailleurs, armateurs et capitaines français étaient sous Louis XI en étroits contacts avec leurs confrères castillans, portugais et génois et ne dou taient point, faisant état des résultats obtenus par les étrangers, « qu'une nef tirant tout droit devant le couchant, oultre le pays d'Irlande, se trouverait en la Terre du Prebstre Jehan ». On est amené à penser que le récit fort commenté à Dieppe, à Rouen et même à Paris, du voyage qu'aurait effectué en 1488 le capitaine Jean Cousin à la côte du Brésil n'est que la cristallisation si 6 HISTOIRE DE S COLONIE S FRANÇAISES . l'on veut, des diverses tentatives faites par nos marins normands pour atteindre l'Amérique du Sud. Jean Cousin, nous dit la tradition, partit de Dieppe pour atteindre les Indes occidentales; au large des Açores des courants l'entraînèrent toujours plus à l'Ouest jusqu'à une terre inconnue. Reprenant la mer, Jean Cousin parvenait en naviguant vers le sud à un promontoire qu'il appela le cap des Ai- guilles; de là, remontant vers le nord, il s'arrêta le long de la côte africaine à divers points de relâche connus des Dieppois, chargeant de la poudre d'or et de l'ivoire.