Institut Royal Colonial Belge Koninklijk Belgisch Koloniaal Instituut

SECTION DES SCIENCES NATURELLES AEDEELINÖ DER NATUDR- ET MÉDICALES m GENEESKUNDKE WETENSCHAPPEN Mémoires. — Collection in-S». Verhandelingen. — Verzameling Tome II, fascicule 4. in-8». — T. II, aflevering 4.

DOCUMENTS

pour l'Étude de l'Alimentation Végétale de rindigène du Congo Belge

E. DE WILDEMAN

DIRECTEUR HONORAIRE DU JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT, MEMBRE TITULAIRE DE L'INSTITUT ROYAL COLONIAL BELGE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES COLONIALES (PARIS).

BRUXELLES Librairie Falk fils, GEORGES VAN CAMPENHOUT, Successeur, 22, Rue des Paroissiens, 22.

1934

DOCUMENTS

pour l'Etude de l'Ali mentation Végétale

de l'Indigène du Congo Belge

PAR

E. DE WILDEMAN

DIRECTEUR HONORAIRE DU JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT, MEMBRE TITULAIRE DE L'INSTITUT HOYAL COLONIAL BELGE, MEMBRE DE L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, LETTRES ET BEAUX-ARTS DE BELGIQUE, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES COLONIALES (PARIS),

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. Mémoire présenté à la séance du 17 février 1934. DOCUMENTS pour rÉtude de l'Alimentation Végétale de l'Indigène du Congo Belge

T

Considérations générales. — Sous-alimentation. Nécessité d'études approfondies sur les éléments de la nutrition habituelle des Congolais.

L'alimentation de l'indigène afiicain a fait l'objet de nombreuses discussions dans les périodiques coloniaux et dans les journaux quotidiens, comme au sein des Congrès coloniaux étrangers et belges. Cette question est d'ailleurs, sans conteste, une des plus importantes de celles qui ont été soulevées à l'occasion de noire désir de coloniser des pays neufs. Elle est, d'ailleurs, non seulement d'une importance primordiale pour l'indigène des régions tropicales, mais pour l'humanité. Dans une conférence qu'il fit en 1890 au (I Cours public » de la ville de Bruxelles, le Prof. Errera, ayant été amené à présenter des considérations sur la respiration des plantes, arriva à cette conclusion très géné• rale : (( Il faut donc pour l'être vivant, comme pour la machine, que l'on charge le foyer; la nutrition lui est ALIMEM\TION VEGETALE

indispensable, non senlement pour qu'il s'accroisse, mais déjà pour qu'il se conserve » ('). On doit donc accepter, vu leur très o-rande (^('uéralité, les conclusions de l'inijjorlant travail pid)lié par le D' A. I. Richards sur la iaini el le travail clic/ une peu• plade du Snd-Africain, qui admettent que la faim et la sexualité sont les deux finalités biologiques qui régissent la vie sociale de l'homme ['). Lors du Congrès colonial national de 1920, après que le D' Broden, dans un remarquable discours, avait fait ressortir la situation, au point de vue indigène, de notre Colonie, avoir montré qu'il y avait lieu d'envisager la conservation et le développement de ces populations indi• gènes et par suite de lutter contre les maladies qui les déciment, le R. I'. Legraïul put dire, à propos de la vita• lité de la race congolaise : « La vitalité des races congo• laises, comparée à celle de notre pays, est en général faible. La cause la plus apparente me paraît être le manque de nourriture. Le noir se nourrit trop peu. Dans la région du Moyen-Congo et du Kwango, que je connais spécialement, il ne mange à sa faim que tous les quatre jours, le jour du marché: dans l'entretemps, il se contente de calmer son appétit par quelques morceaux de pain de manioc, par quelques bananes ou par un peu de maïs, quand il en a. La saison sèche aggrave la situation. Le sol étant devenu improductif et les vi\res étant é[)uisés. la famine se déclare. Je puis affirmer en pleine connais• sance de cause qu'elle est annuelle dans ces deux districts et quasi générale pendant deux ou trois mois » (''). On est souvent revenu sur les famines en Afrique cen-

(M L. ERRERA, in Revue de Belgique, 15 août 1890, et Recueil d'œiivres de Léo Errera. Botanique générale, t. II, p. 26. (2) A. I. RICHARDS, Hunger and work in a savage Tribe. A functional studg of nutrition among the Southern Rantu. London, 1932. (••') C. Congres Colonial national Bruxelles, décembre 192(1, Bruxel• les, 1921, p. 105. DE L'INDIGÈINE DU CONGO BELGE t> liale; citons, par exemple, la triste description publiée en 1926, dans l'Essor maritime et colonial C), d'après une lettre du R. P. Vender Wee; puis celles de M. P. Ryck- mans, de M. Scaëtta, en 1932 (^) ; toutes, elles terminent en réclamant en particulier l'amélioration des cultures vivrières, et M. H. Scaëtta demandait que fût réadaptée aux conditions du milieu cette agriculture, ce qui pour lui exigeait « de procéder à l'étude systématique de l'agri• culture indigène, au double point de vue technique et du rendement ».

Il semble que les couleurs sombres de ces tableaux se sont actuellement fort atténuées, grâce aux efforts conju• gués des services médicaux, de ceux de l'agricxdture et de l'Administration, soit des provinces congolaises, soit de celle du Ruanda-Urundi. Mais pour remédier à de telles situations, qui, si elles sont, dans certains cas, moins graves actuellement qu'elles ne le furent, se représentent encore dans certaines régions de notre Congo, on a cru devoir réglementer la nourri• ture, soit par des décrets C) ou par l'instauration de rations obligatoires. N'oublions pas cependant, à ce propos, la phrase si juste qu'a fait ressortir M. P. Ryckmans dans une étude

(1) Essor maritime et colonial, 15 mai 1926; Notre Colonie. REVUE COLO• NIALE, mai 1926, n» 106, p. IM. (2) H. SCAËTTA, Les Famines périodiques dans le Buanda. BULL. INST. ROYAL COL. BELGE, Section des sciences naturelles et médicales. MÉM. in-40, t. I, fasc. 4, Bruxelles, 1932. Cf. DE "WILDEMAN, Rapport sur : H. SCAËTTA, Les Famines périodiques dans le Ruanda, BULL. INST. ROYAL COL. BELGE, t. n, no 3, 1931. (3) Mesures préventives en vue des disettes du Ruanda-Urundi, qui pourraient être appliquées ailleurs : Art. 1. — Indépendamment des approvisionnements de graines néces• saires aux semailles, qui ne seront pas inférieures à 10 kilogrammes par habitant, tout indigène autochtone adulte de sexe masculin, résidant dans sa chefferie, est tenu de constituer à l'époque de la récolte des céréales et des légumineuses et aux dates fixées par le Résident compé• tent, des réserves de vivres destinées à la consommation de sa famille. Ces réserves seront calculées à raison de 60 kilogrammes de vivres par 6 ALIMENTATION VEGETALE

sur la Famine dans rUrundl et dans laquelle il démontre à son tovir l'iniporlauce de la culture : a Dans l'impossi- l)ilité où l'on est de nourrir et de sauver tout le monde, on sauvera plus de .i^ens en distribuant des semences qu'eu distribuant des vivres, en faisant travailler les indigènes qu'en les soutenant sans espoir pendant quelques jouis. i> On n'entame le ravitaillement avec quelque chance de succès que lorsqu'on est certain d'en voir un jour finir la nécessité par la récolte de vivres frais » ('). Xous avons vu aux prises, dans des discussions, parfois très acerbes, tant à l'étranper qu'en Belgique, les parti• sans du ravitaillement régulier, de la ration alimentaire imposée par la loi à tous les employeurs et ceux désirant voir l'indigène employé se préoccuper lui-même de cher• cher sa nourriture, de faire usage autant que possible de celle à laquelle il a été accoutumé dans sa tribu. Une réglementation par ration ne peut atteindre d'une façon effective qu'employeurs et employés d'entreprises étatistes ou capitalistes et, bien que dans certains cas très xitile, elle ne peut donc arriver à résoudre la question générale, bien plus complexe, de l'alimentation de l'indi• gène vivant on travaillant en dehors de l'influence du blanc. Les arguments présentés en 1927 par M. Lalanne contre la généralisation de la ration par la formule : « l'exploi- tète d'habitant. Leur e-oiiservation sera assurée dans les conditions pres• crites par le fonctionnaire compétent et elles ne jiourront être entamées qu'aux dates et dans les mesures qu'il déterminera. -A.rt. 2. — En vue d'y prévenir la disette, les Résidents pourront, sous réserve de ratification par le Gouverneur, subordonner temporairement à une autorisation préalable l'exportation de céréales ou de légumineuses de tout ou partie de leur ressort. .\rt. 3. — Dans le but prévu à l'article précédent, les Résidents pour• ront décider temporairement, pour tout ou partie de leur ressort, que les caravanes de commerce ou autres devront comprendre dans leurs bagages les vivres nécessaires à leur subsistance en cours de route. {Bull, officiel du Conrjo belge, îl" année, n° 1, janvier 1928, p. 28.) (M P. HYCKMANS, Famine. L'Essotî COLON, ET MARIT., Bruxelles 20 juin 1929, no 394. p. 7. DE L'INDIGKNE DU CONGO BELGE I tant sera tenu de fournir en nature l'alimentation de ses manœuvres indigènes » nous paraissent de valeur; avec lui nous admettrons que dans bien des cas « la nourriture délivrée en nature sera un gaspillage; faute de moyens de transport, la nourriture arrivera au chantier en état de décomposition et à moitié perdue », et il conclut, entre autres : » Ne hâtez pas cette mesure, laissez la liberté actuelle. La nourriture du travailleur sera plus mauvaise de ce fait. La production sera diminuée, le coût de la vie augmenté » C).

Nous reconnaissons cependant que la ration peut être utile, et pour satisfaire à cette opinion, de nombreux types de rations ont été préconisés, mais leur application n'a généralement pas donné tous les bons résultats que l'on en attendait, sauf dans quelques grandes entreprises, où des médecins ont pu suivre avec soin l'action de la ration. On devra en outre reconnaître qu'un nombre relative• ment réduit de rations avaient été vraiment étudiées scien• tifiquement et pratiquement C). Récemment encore le rapport sur la gestion du Ruanda- IJrundi durant l'année 1932 faisait remarquer les efforts faits par le Gouvernement pour mettre les noirs à l'abri des disettes et des famines. La ration qui a pu être distribuée aux indigènes, qui a été abondante, doit être considérée comme défectueuse, parce que déficitaire en matières grasses et trop forte en albuminoïdes et hydrates de carbone. On considère qu'il faudra remplacer une partie des fécidents par : arachides, tournesol, soja (''). Au point de vue de l'alimentation de l'indigène, un

(I) Cf. L'exploitation des bois au Cameroun, in LES CAHIERS COLONUUX DE L'INSTITUT coLONi.u. DE MARSEILLE, 7-14 Septembre 1927, pp. 451-152 et 362. {-) Cf. Ill' Congrès colonial national. Bru.xelles, 1930, I, Rapports, pp. 13 et ss. (3) Il faudrait renvoyer, pour la question de la ration, outre aux tra• vaux rappelés plus haut, à celui de M. TH. HEYSE, Le régime du travail au Congo belge, Bruxelles, 1924, et, entre autres, à : Ordonnance de r.-Vdriiinistration générale du 18-6-30, modifiée par ordonnance du 12-2-32, 8 ALIMENTATION VEGETALE

livre publié récemment par MM. G. Hardy, ancien direc• teur de l'École coloniale de Paris, et Ch. Richet, fils est loin d'être sans utilité, car il réattire vivement l'atten• tion sur un problème non seulement complexe, mais d'une importance capitale pour cet avenir économique dont il est si souvent question au point de vue colonial. Ce n'est naturellement pas la première fois que l'on étu• die, même d'une façon étendue, cette question; fréquem• ment elle a été remise en discussion dans les Congrès; mais trop souvent, ceux qui se sont préoccupés d'elle n'ont pas songé à retourner sur leurs pas, à examiner ce qui par les travaux de leurs devanciers avait déjà été acquis dans ce vaste domaine. Cela aurait cependant été fort utile, en particulier pour notre Congo, où la question a été plus d'une fois envisagée et aurait en tous cas fourni un meilleur rende• ment, car, comme l'a redit avec raison récemment encore M. Coppens, en examinant les dossiers du rapport impor• tant de M. Leyniers sur le Budget de la Colonie, au Sénat belge : (( Beaucoup de déboires résultent au Congo du trop grand particularisme des divers administrateurs qui se succèdent à la direction dos circonscriptions territoriales. Chacun prétend n'agir qu'à sa guise, sans se soucier du travail de ses devanciers et avec le désir même, dirait-on parfois, de défaire systématiquement tout ce qui a été fait avant lui. Tl n'y a pas assez d'esprit de suite, ni de méthode dans l'administration et l'activité par à-coups, volte-faces, revirements continuels ne peut qu'être inuti• lement onéreuse et dilapidatrice de force » ("). Ces considérations s'appliquent non seulement aux et aux ordonnances des provinces : Congo-Kasaï 30-4-32; Katanga 30-8-32; Equateur 9-11-32; Province Orientale 1-4-32; Ruanda-Urundl 14-10-32, sur lesquelles nous ne pouvons insister. (1) G. HARDY et CH. RICHET flls, L'Alimentation indigène dans les colo• nies françaises. Paris, Vigot frères, 1933, 1 vol. in-8", 388 pp. et pl. (2) P. COPPENS, Etude sur le Rapport de la Commission des Colonies chargée d'examiner le projet de loi contenant le budget ordinaire du DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE U administrateurs on Afrique, mais peut-être aussi à ceux de la Métropole, qui, dans une question comme celle de l'alimentation de l'indigène, n'ont pas su conserver, dans le travail, la suite lu'cessaiie.

Il nous paraît donc des plus intéressant, voire néces• saire, de tenter de jeter les bases d'une synthèse de ce qui a été proposé déjà en Belgique et au Congo pour remédier à cette pénurie d'aliments, à cette déficience dans l'ali• mentation que l'on rencontre chez tous les groupements d'indigènes encore primitifs. Nous ne pouvons songer à faire une vraie synthèse; nous désirons seulement apporter pour l'étude du pro• blème de l'alimentation du noir, prise dans un sens assez étendu, des données qui démontrent d'abord l'importance du problème et pourront peut-être guider de nouveaux chercheurs, inciter des jeunes à entreprendre des enquêtes nécessaires pour résoudre l'une ou l'autre des parties de cette importante question, qui doit nous amener à lutter, comme l'a défini si justement un jour M. le ministre P. Orts, contre la « dilapidation de la race ». En 1907, le Gouvernement de l'État Indépendant du Congo avait fait éditer par son Département des Finances (comprenant les services de l'Agriculture) un manuel sur la culture des plantes vivrières, potagères et fruitières, en tête duquel il inscrivait : <( Il importe que des plantations vivrières soient établies partout dans le but de pourvoir d'une façon complète au ravitaillement du personnel », et ce principe a toujours été inscrit à l'ordre du jour des travaux des agents des services africains, tant sous l'État Indépendant que depuis l'annexion. Déjà à cette époque, de nombreux travaux avaient paru sur cette matière; mais on peut leur reprocher, comme le faisait la même année M. Arcin, qu'ils avaient été « écrits

Congo belge et du Vice-Gouvernement général du Ruanda-Urundi pour l'exercice 19SS. BULL. CONGR, PERMAN. COLON, BELGE, 1933, p. 18. 10 ALIMENTATION VEGETALE

à im point de vue presque exclusivement européen; on liaitant des questions économiques en vue de résultats pratiques, de ne pas s'inquiéter assez de la mentalité du noir » En 1911, dans une cotule étude écrite en collaboration av ec l'eu le IV l)ry('[)()udt, nous a^ious. de\ant le (iroupe colonial de l'Iustilut Sohay, à Bruxelles, insisté sur la déficience de l'alimentation des noirs congolais en disant : <( Tous les effcM'Is doivent tendre à ce que les noirs augmentent leurs cultures vivrières, car la difficulté de nourrir le personnel peut être vme cause, et sera une cause, d'échec des entreprises de grande culture, du commerce et des travaux publics » (-).

Tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de la Colonie ont intérêt à voir se constituer au Congo une race forte, et cela ne pourra être obtenu que par la poursuite régidière d'une politique dans laquelle l'agriculture, l'agriculture des indigènes, jouera un rôle principal. Cette politique du ventre plein, comme l'ont dénommée de grands coloniaux français et rappelé MM. Hardy et Richel, doit être donc largement prise eu considération. En préfaçant le livre de MM. Hardy et Richel, le Méde• cin général-Inspecteur Lasnet a dit avec raison que ce travail u servira de guide dans cette question difficile ovi tant de recherches sont encore à faire ». .Nous pouirons donc nous servir de ce conseil et nous lappelleron.s que le livre comporte deux parties, la pre• mière s'occiq^ant de généralités, les auteiu'S y étudiant successivement :

Exposé de la doctrine et des principes de l'alimeidation: Le problème de l'eau aux Colonies:

(1) .\. AHCIN, La Guinée française. Paris, 1907, p. IX. (•-; D"- ORVEPONDT et E. DE WILDEMAN, l/améliuralion et le tléi eloppernent (les enUiires vieières el indastrielles an Conr/o. HULL. SOC. HELOE D'ÉTUDES COLON., n°s 7-8, juillet-août 1911. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE il

Valeur alimentaire et composition des produits colo• niaux ; Aperçu de l'alimentalion des Européens aux Colonies.

INous ne pourrions nous appesantir ici sur ces données générales, qui sortent d'ailleurs de noire compétence directe, dans lesquelles entrent les examens d(! valeur alimentaire de produits indigènes d'origine végétale ser• vant couranmient à l alimenfation dans les colonies fran• çaises, comme d'ailleurs dans notre Congo, tels : riz, sorgho, fonio, soja, aiachide, \oandz(JU, liaricols, manioc, bananes, dattes, ananas, huile de paline, coco, beurre de Karité, café, thé, cacao, données dont il devrait èire tenu compte dans l'établissement de toutes les formules des rations alimentaires et qui demanderaient en outre à être vérifiées par des analyses faites sur des matériaux d'ori• gine congolaise. Il serait bien intéressant pour notre Congo de pouvoir insister sur la question (( eau ». Cette question, qui, <;lle aussi, sort de notre domaine plus restreint, comporte des ramifications nombreuses. Les eaux congolaises sont variées; il en est de nombreuses thermales : chaudes et minérales, dont les vertus sont vantées par les noirs; mais, dans certains cas, moins connus sont les caraclèies qui font de bien des eaux des liquides néfastes pour l'alimen• tation (le riioinine ci des animaux, même pour les planics qui ne peuvent vivre sans eau. Au Congo l'eau a été trop peu étudiée, et cela à toirs les points de vue. Nous voudrions à ce propos au moins rappeler une phrase de MM. Tanon et Cli. Hichet, qui devrait être pré• sente à l'esprit de nos coloniaux et leur être rappelée sou• vent par les médecins de la Colonie : « Dans les pays chauds les maladies d'origine hydrique ont une impor• tance plus considérable encore que dans les pays tempérés. Elles commandent souvent, a\ec le paludisme, le succès 12 ALIMENTATION VEGETALE

d'une expédition, car les germes morbides et les parasites qui vivent dans l'eau trouvent dans ces climats des condi• tions de température favorables à leur développement et souvent un milieu assez riche en matières organiques pour qu'ils s'y multiplient abondamment. De plus ces eaux conviennent à des hôtes intermédiaires : Cyclopes, Pla- norbes, Bullimes, etc., ce qui en augmente encore le danger ». Dans un travail assez récent, qu'il a consacré à l'hygiène des travailleurs dans les camps industriels du llaut- Katanga C), le D' Van Nitsen, s'est, lui aussi, et avec laison, préoccupé de l'eau, envisageant son origine, ses caractéristiques, sa purification et insistant sur cette eau, tant au point de vue alimentaire qu'à celui de l'hygiène. Dans son rapport sur l'exercice 1931 du Fonds Reine Elisabeth (Foréami) on a, avec raison, insisté sur la nécessité de protéger le point d'eau, qui « sert à la fois pour la prise d'eau de boisson, de lieu de pêche et de baignade, oîi les femmes et les enfants séjournent des journées entières; ce centre de vie indigène, comme l'ap• pelle Blanchart, est pollué par toutes les déjections; insuf• fisamment débroussaillé, il est, le plus souvent le lieu d'élection d'infections multiples : trypanosomiase, anky- lostomiase, dysenterie, filariose ». Nous désirons revenir sur certaines des parties de la question de l'alimentation des indigènes, car dans notre Congo, comme d'ailleurs dans la plupart des Colonies africaines, malgré tous les efforts déjà faits par les Gouvernements et les Associations particulières, on doit admettre que beaucoup de noirs sont encore sous-ali- mentés.

(1) Dr R. V.AX NiTSEN, L'hygiène des travailleurs noirs dans les camps industriels du Haut-Katanga. MÉM. IN-8" INST. COL BELGE t I fasc 8 1933. . • . (2) Rapport annuel sur l'exercice 1931 du Fonds Reine Elisabeth pour l'Assistance Médicale aux Indigènes du Congo belge (Foréami) Bruxel• les. 1932. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 13

M. le D'' Van .\itsen, à qui nous renvoyions ci-dessus à propos de l'eau, n'a d'ailleurs pas hésité à écrire : d Le noir qui vient offrir ses services est en général im homme mal noiuri. Dans son village il s'est contenté d'une alimentation largement végétarienne. Les disettes et les famines qu'il connaît périodiquement lui ont appris à manger irrégulièrement et aussi à jeiïner. Physiquement c'est un hypo-alimenté qui vit sur la limite qui sépare la bonne santé de la maladie » C). Et il ajoute encore, et cela très judicieusement, qu' « il faut lui apprendre à s'alimenter, mettre à sa disposition une ration minutieusement calculée au point de vue quan• tité et variété dans la composition ». Pour M. Richet les résultats de la sous-alimentation, déjà mis en relief par de nombreux travaux antérieurs, peuvent être résumés comme suit : Diminution de la vitalité génitale qui engendre la pauci-natalité; Mortalité infantile considérable; Fréquence plus grande des épidémies; Gravité plus considérable de toutes les infections.

Il nous faut donc, dans la généralité, admettre la for• mule de MM. Hardy et Richet, cadrant d'ailleurs avec les données du D"' Van Nitsen et celles déjà exposées par d'au• tres coloniaux : u L'alimentation est trop peu abondante, irrégulière, peu variée, trop peu carnée » et donc « insuf• fisante et mal équilibrée ». Certes, ce n'est pas la première fois que de telles conclusions sont émises et, sans reprendre ici tous les textes parus sur ce sujet, nous tenons à rappeler ce que disait déjà en 1909 M. Giicbhard, à propos du dévelop• pement agricole du Fouta-Djalon : « C'est de l'impuis• sance causée par la misère physiologique et morale que vient l'incapacité des Foulalis à tout travail. Il faudrait,

(1) D"- VAN NITSEN, loc. cit., p. 42, 14 ALIMENTATION VEGETALE

pour y porter remède, pendant plusieurs années les restaurer par une nourriture abondante, sans qu'il lem• en coûtât une fatigue trop grande » ('). Il y a donc lieu, à notre avis, à propos de l'alimentation de l'indigène, de tenir sérieusement et d'une manière urgente, compte des vœux exprimés par l'Académie des Sciences coloniales de Paris, à laquelle ils fiueni présentés par le D' Roubaiid. Ils portent sur cette lutte à engager contre les famines et leurs effets désastreux sur l'homme et sa descendance, par l'extension des cultures vivrièrcs, de la pêche cl de l'élevage.

Vœux présentés à l'Académie des Sciences coloniales (Paris), par le D<' Roubaud.

Parmi les causes générales de la dépopulation, le problème (le l'alimentation des indigènes se pose dans toutes les colonies de façon pressante. La sous-alimentation, qui est des plus fréquente, doit être envisagée comme un facteur essentiel de la mortalité et de l'in• suffisance de natalité déterminées par les grandes affections régnantes, les mauvaises conditions de vie et d'hygiène des indi• gènes, la syphilis, l'alcoolisme, etc. Pour remédier sans délai à la déficience alimentaire trop générale, l'Académie fait appel à la nécessité de développer au maximum, dans toutes les colonies, les cultures vivrières et les ressources de la pêche et de l'élevage et de poursuivre une poli• tique rationnelle d'éducation et de reconstitution de nos races indigènes : 1° Cultures vivrières. — Les cultures vivrières seront rendues obligatoires, spécialement celles des plantes à rendement en azote élevé (arachides, soja). L'Administration multipliera les essais d'introduction de plantes alimentaires et s'efforcera de les répandre par des distri• butions gratuites de semences. Dans tous les postes, des jardins- écoles, centres de formation de moniteurs de cultures indigènes, seront institués.

In Uevue coloniale, Paris, 1909, 71 et 72. DE L'L\DIGÈNE DU CONGO BELGE 15

Dans les corps de troupes indigènes les jardins vivriers seront rendus obligatoires. 2° Pêche. — L'Académie appelle l'attention sur l'intérêt capi• tal qui s'attache au développement des pêcheries coloniales à forme européenne et à la préparation, dans des centres indus• triels, de produits pouvant servir à l'alimentation des indigènes (poissons séchés, salés ou fumés, viande de cétacés, etc.). Les procédés de pêche et de préparations indigènes doivent être améliorés en vue d'une diffusion plus étendue et plus intense des produits de la pêche. Des moniteurs de pêche indigènes, seront chargés, dans toutes les colonies, de perfectionner, d'après les méthodes européennes, les procédés de préparation et de conservation des poissons. 3° Elevage. — L'élevage indigène sera développé et encouragé au maximum à l'aide de primes, de concoiu's et de récompenses. L'Administration fera procéder, dans les fermes d'essais, à l'acclimatement des races domestiques animales pouvant être ultérieurement répandues parmi les indigènes. Ces fermes d'essais serviront de centres de formation d'éle• veurs indigènes. 4° Diffusion des moyens alimentaires. — Dans les régions où l'élevage est naturellement abondant, des centres de préparation de viandes conservées, pouvant servir au ravitaillement des régions pauvi'es en viande, seront institués. L'Administration s'efforcera de développer les courants com• merciaux, la vente et la diffusion des poissons et viandes séchés ou conservés, parmi les indigènes. Le passage des indigènes dans les corps de troupes sera utilisé pour provoquer leur accoutumance à une alimentation ration• nelle, en particulier à la consommation de poissons et de viandes et à leur préparation culinaire réelle usuelle. Dans les postes administratifs, des écoles de cuisine indigène seront instituées en vue d'une amélioration progressive des con• ditions d'alimentation générale. 5° Services techniques de Valimentation. — Toutes les ques• tions relatives au développement des cultures et à l'élevage, à la surveillance et à l'amélioration de l'alimentation seront con• fiées aux soins des services techniques de ralimentation indi• gène, qui compteront les techniciens indispensables à la bonne 16 ALIMENTATION VEGETALE exécution des mesures utiles fasronomes, médecins, vétéri• naires). 6° Action sanitaire et médicale. — On luttera contre la dépo• pulation par une augmentation opportune du personnel médical et par les encouragements apportés aux œuvres privées d'assis• tance et de puériculture. Dans les écoles, les notions indispensables d'hygiène et d'ali• mentation seront données à la fois par l'enseignement et par l'exemple. La lutte contre l'alcoolisme sera rendue plus effective par une entente internationale rigoureuse et l'observation stricte des mesures pi*ohibitives prescrites. Le débit de l'alcool au verre, la distribution de l'alcool en paiement ou en ration seront rigou• reusement interdits. La lutte contre les grandes affections, en particulier en Afrique Equatoriale, contre la maladie du sommeil, sera intensifiée et favorisée par une politique rationnelle de reconstitution et d'éducation. La maladie du sommeil et la faim ajoutant leurs effets pour déterminer, en Afrique Equatoriale française une situation par• ticulièrement grave, l'Académie des Sciences coloniales déclare cette colonie en danger et invite le Parlement à consentir sans délai, pour la sauver, tous les sacrifices budgétaires indispen• sables (').

(ïes textes ont été repris depuis par différentes publi• cations et partiellement dans une instruction du Ministre des Colonies de France, M. Daladier, relative à l'étude hygiénique de la ration alimentaire des populations indi- o'ènes. A titre documentaire nous croyons utile de reproduire ici le texte de cette circulaire :

J'ai l'honneur de vous adresser un mémoire sur la question de l'insuffisance alimentaire des indigènes dans nos Colonies, pré• senté à l'Académie des Sciences coloniales par MM. Calmette et Roubaud et adopté par cette Assemblée. Les indications ainsi

(!) ROUBAUD, Rapport sur la question de Vinsuffisance alimentaire des indigenes dans les possessions françaises. C. R. SÉANCES ACAD. SCIENCES cor.ON., t. IV, année 1925 (192G), pp. 357-376. DK L INDIGENE DU CONGO BELGE 17 données complètent celles de mon instruction annexe du 30 décembre et vous devez vous en inspirer pour développer chez les indigènes toutes les ressources susceptibles de leur don• ner les aliments nécessaires à leur entretien et leur permettre de constituer des réserves. Ce sont les cultures vivrières, la pêche et l'élevage qui doivent fournir les éléments les plus importants. Dans les pays où ils sont facilement à la portée de toute la population, la ration ali• mentaire est, d'une façon générale, assez complète et le dévelop• pement des races est assuré. Mais dans les régions où les pro• duits du sol, le plus souvent ni variés, ni améliorés, représentent à peu près les seules ressources, il est possible que leur valeur nutritive soit insuffisante et qu'ils ne renferment pas tous les principes alimentaires qui sont nécessaires. C'est ainsi qu'en certains pays peuvent faire défaut divers principes minéraux tels que chaux, sodium, phosphore, fer, etc.; ailleurs ce sont les graines, les hydrates de carbure, les vita• mines qui peuvent manquer. D'autre part, l'importance des éléments azotés est considérable, peut-être plus encore par leur qualité que par leur quantité; à côté des matières protéiques qui permettent la croissance, d'autres assurent l'entretien des tissus, et si, en général, les caractères les mieux trempés ainsi que les bras les plus vigoureux sont fournis par les mangeurs de viande, il n'en est pas moins certain que le poisson peut, avec avantage, entrer pour une part très importante dans la composition de la ration. Quant aux éléments azotés d'origine purement végétale, il semble bien, surtout aux Colonies, qu'ils n'offrent pas tou• jours les garanties de qualité nécessaires et qu'ils ont besoin d'être complétés par des appoints appropriés. Cette question ne peut être traitée au hasard et a besoin de l'appui constant des laboratoires. En conséquence, il conviendra que dans chaque colonie les laboratoires de chimie du service général soient chargés de l'étude de la ration indigène, prati• quent l'analyse de ces divers éléments, établissent leur équiva• lence élémentaire et étudient le moyen de remédier aux insuf• fisances relevées, soit en faisant varier la composition de la ration, soit en y ajoutant des facteurs complémentaires appropriés. Avec les renseignements fournis par les laboratoires, l'Admi• nistration pourra prendre toutes mesures nécessaires pour gui• der les populations indigènes dans leurs cultures, faire varier

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. 2 18 ALIMENTATION VEGETALE

celles-ci selon les besoins alimentaires et faciliter l'importation des produits utiles tels que poisson, viande desséchée, etc., ils permettront également d'étudier le moyen d'introduire peu à peu et d'une manière pour ainsi dire automatique, dans l'ali• mentation courante, les éléments reconnus déficients (fer, chaux, vitamines, etc.), soit sous forme de condiments analogues au Nuoc-Mam des Annamites ('), soit en les ajoutant obligatoire• ment au sel et au sucre du commerce local, comme cela est déjà pratiqué avec le sel de cuisine dans certains pays à endémie goitreuse. La tâche ainsi demandée au Service de santé colonial est déli• cate, mais elle n'est pas au-dessus de ses moyens. La valeur pro• fessionnelle de nos pharmaciens coloniaux leur permet d'abor• der avec ces difficiles problèmes d'hygiène alimentaire et le concours qu'ils apporteront pourra exercer l'influence la plus heureuse sur l'amélioration des races et sur la mise en valeur des Colonies. Tout l'outillage technique dont les laboratoires pourraient avoir besoin devra être commandé dans le plus bref délai par les services locaux; d'autre part, j'ai l'intention de donner les plus grandes facilités aux pharmaciens coloniaux, pendant leurs séjours en France, pour qu'ils puissent accomplir des stages d'instruction dans les laboratoires de chimie alimentaire nette• ment spécialisés.

Paris, le 4 avril 1925. Signé : DALADIKH.

Ce programme, très vaste, mériterait d'être appliqué partout; il pourrait être même, dans certaines de ses par• ties et suivant les circonstances, amplifié. Des vœux ayant une portée assez analogue à ceux que nous avons rappelés ci-dessus furent émis bien avant déjà. En 1911, entre autres, le Prof Aug. Chevalier porta au programme de la Session de Dijon de l'Association fran• çaise pour l'Avancement des Sciences la question : « Dis-

(1) Ce produit renferme du sel, du phospliore minéral et organique, des acide.s aminés, dont l'organisme humain ne peut faire la synthèse^ il contient aussi des vitamines. Il est l'homologue du « Shoyu » du Japon,' préparé au Soja, et de produits utilisés aux Indes Néerlandaises, par exemple, pour aider à l'alimentation. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 19 tribution géographique et conditions climatériques des principales grandes cultures » C) et me pria de venir discuter avec lui et des collègues français sur la nécessité d'un programme de recherches sur ces matières, à élaborer en commun par les géographes et les naturalistes.

Nous désirions, dans cette discussion, attirer l'attention sur l'ensemble du problème et en particidier sur l'alimen• tation de l'indigène. L'Assemblée de Dijon ratifia pleinement nos vues et les Sections de Géographie, de Botanique et d'Agronomie réunies accueillirent les vœux : 1° (lue les Gouvernements coloniaux organisent des enquêtes scientifiques sur la géographie botanique et spé• cialement sur toutes les plantes cultivées par les indigènes; 2° Que ces plantes soient soumises à des essais ration• nels dans les stations spéciales, au même litre que les plantes de grande culture industrielle; 3° Que dans chaque colonie il soit créé un établissement central, organisme scientifique en vue du développement de l'agricrdture coloniale, imique source de richesses per• manentes dans tous les pays. Ces vœux finent repris par le Congrès de l'Afrique orientale qui tint ses assises peu après à Paris, où notre confrère le Prof H. Jumelle, de la Faculté des Sciences de Marseille, avait, dans les conclusions d'un de ses rapports, émis des idées analogues (").

(1) AUG. CHEV4LIER, DistribllUoii géographique et conditions climaté• riques des principales grandes cultures, in C. lî. DE LA 40° SESSION DE L'ASSOC. KRAN'Ç. POUR L'AVANC. DES SCIENCES, A DUON. PaiiS, 1911, p. 213. E. DE WILDEMAN, Plantes cultivées par les indigènes de l'Afrique tro• picale pour l'aUnientatlon. C. H. DE L'ASSOC. KRANÇ. PÜT;R L'AVANC, DES SCIENCES, loc. cit., p. 109. {-) Cf. Résumé des rapports et texte des vœux présentés au Congrès de l'Afrique orientale. Paris, 1911, rue d'.Vnjou, 17. H. JUMELLE, Agriculture, son état actuel: moyens à, employer et mesures à prendre pour assurer son avenir, pp. 37 et ss. 20 ALI.MEATATIO VEGETALE

Cette publication fut suivie par celles d'Aug. Cheva• lier (') et de uous-mème ("). Ces vœux .•^eud)leut en liétu'ral être lestés lettre nnjrle. Rappelons que les vœu\ présentés par M. Rouhaiid, à 1' ^ciuléinie >le> Sciences coloniales comportaient la créa• tion de (( services techniques de l'alimentation » dans lesquels, pour MM. Hardy et Richet, ou devrait voir coUa- l)orer aproiujmes, médecins et vétérinaires. C'est là une politique de collaboration sur laquelle nous avons été amené plus d'une fois à revenir. Certes nous voudrions voir appuyer très fortement sur la création de tels services, à rattacher au Déparlement de rAgricullnre et qui, luen établis, donneraient sans conteste des résultats pratiques si leur action était poursuivie régulièrement et avec suite. M faudrait même, à notre avis, aux spécialistes des trois catégories citées plus haut, ajouter des repi'éseutants de disciplines scientifiques différentes en p;uticulier : bota• nistes et zoologistes, pour la définition des éléments cultu- raux, de l'élevage et de ralimentaticjii ; cbiniistes, dont le travail est destiné à établir la valeur alimentaire des pro• duits dérivés des végétaux et des animaux. Des considérations de ce genre avaient amené feu le Gouverneur général C. .lanssens. Secrétaire général de l'Institut colonial international, à faire inscrire à l'ordre du jour des discussions de l'Institut: (( Extension intensive et rationnelle des cultures indigènes dans les Colonies tro• picales », question reprise plusieurs fois à Rru\elles, La Haye, Rome et dont l'étude me permit de conclure comme suit : Vu l'importance de l'agriculture, tant capitaliste qu'indigène, pour l'avenir économique des Colonies et la nécessité de pro-

(1) AUG. CHEVALIKR, EiiuméraUon des iiUmles cnJtirêes par (es //((//'- gènes en Afrique tropicale et des espèces natiiralisces dans le mètne pays. BULL. Soc. D'ACC.LIM.«., Paris, 191i. (2) É. DE WILDEM.AN, Les Plantes alimentaires des irtdiijènes du Congej belge. Soc. SCIENT, DE BRUXIXLES, Louvain, 1912. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 21 mouvoir en particulier les efforts de l'indigène appelé à devenir le véritable producteur, il faut organiser une politique agraire. Pour mener celle-ci à bien, les mesures suivantes nous parais• sent nécessaires : Création dans les Administrations coloniales centrales euro• péennes d'un Service sjiécialisé des cultures itidù/ènes, qui sera chargé de rassembler la documentation internationale relative à cette question, d une importance capitale pour l'avenir des Colonies tropicales. Création dans les Colonies, sin- le modèle de ce qui a été installé dans les Indes Néerlandaises, d'un Service agricole très étendu, comprenant une Section Ëcoitomie agricole, en con• nexion très étroite avec les Services agricoles métropolitains, et des rapports constants avec un Service des affaires indigènes. Ces organismes auront pour mission de préparer la régle• mentation agricole basée sur la documentation régionale et internationale, qui sera soumise aux Collèges législatifs métro• politains. Des Services scientifiques généraux, laboratoii'es de recher• ches botaniques, de zoologie, de géologie et de minéralogie, de chimie et de physique appliquées aux productions végétales et animales, au sol et à l'eau devront dépendre de ces insti• tutions. Nous ne pensons pas nécessaire de faire ressortir que dans la vaste organisation gouvernementale agricole il faut trouver les services pratiques vétérinaires, forestiers, dans lesquels entrent ceux, des plus importants, de la phytopathologie et de la patho• logie animale, de la sélection des productions, de la distribution des graines et des produits sélectionnés. Ces Services, par leurs agents : agronomes, conseillers agri• coles, etc., devront étudier la création et la réglementation des marchés, l'organisation des concours, l'octroi de récompenses variées; en un mot, toute la série de moyens dont dispose l'État pour favoriser le développement de l'agriculture, prise dans son sens le plus large, parmi les populations arriérées.

Et nous ajoutions qu'à ces services devraient être ratta• chés : Service des terres indigènes; Crédit et Coopération; Service de l'industrialisation; Service de la standardisation. Ce.'^ propositions, qui découlaient directement des thèses que nous avions soumises en 1923 à l'Institut colonial 2-2 ALIMENTATION VEGETALE international cl qui cadrent dans leurs grandes lignes, entrant même, pour certains cas, dans des détails plus nombreux que celles des vœux de M. le D' Roubaud, dont nous n'avions pas connaissance lors de la rédaction de nos thèses, sont également très en accord avec celles qui découlent des délibérations de la Commission de la pro• tection des indigènes au Congo ; elles aussi visent à con• server la race, à l'accroître et h l'améliorer, à élever le niveau de la vie par une instruction prudemment distri• buée à l'indigène, par l'organisation sociale permettant l'éclosion et le développement de la propriété privée (')• Il est très certain qu'une création de tels services spé• cialisés, en Belgique et an Congo, trouvera des opposants dans certains milieux; on craindra de voir se constituer une Administration supplémentaire, paperassière; mais il nous paraît peu discutable, comme nous l'avons toujours soutenu et le répétions en 1929 à l'Institut colonial inter• national : (( La Science est ici, comme en toutes choses, la base de l'édifice à construire — avec courage et persé• vérance — pour le bien-être moral du colonisé et des colonisateurs ». S. A. R. le Prince Léopold a pu, lui aussi, revenir sur la question, démontrant que c'est par la collaboration de biologistes et l'utilisation des données de la recherche scientifique que des résultats certains et durables pourront être obtenus C). Un commencement d'enquête sur l'alimentation chez les noirs du Congo avait été effectué par M. C. Van Over- bergh, quand il composa le questionnaire qui devait servir de base à la rédaction de ses monographies ethnographi• ques des peuplades congolaises, dont la publication fui malheureusement abandonnée. Parmi les considérations relatives aux conditions de

(1) Cf. Bulletin officiel du Congo belge, 1929, p. 119. (2) Cf. Agriculture et Elevage au Congo belge, juillet 1933, in-8», p. 93. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 23 l'alimentation indigène, il faudra donc admettre que l'opinion émise par M. L. Laboinet dans le chapitre, du livre de MM. Hardy et Richel, consacré à l'Afrique occi• dentale française est pour notre Congo aussi de grande importance et qu'il devrait en être très largement tenu compte : a A chacune des zones de l'Afrique occidentale correspond une alimentation de base, parfois même une alimentation unique, et de ce fait l'organisme du noir devient vulnérable : la flore intestinale de l'indigène se nourrissant de substances toujours les mêmes semble en effet se sélectionner en vue de la digestion plus particu• lière de ces seules substances ». C'est d'ailleurs ce qui a amené en bien des cas, en partie au moins, le <( dépaysement » signalé en Afrique tropicale lors du transport de travailleurs et a provoqué parfois, même au Congo, une hécatombe parmi les indigènes déplacés. C'est pourquoi nous devons admettre avec le D' Van Nitsen : <( Bien nourrir ne veut pas dire suralimenter. Une bonne ration doit corriger l'alimentation défectueuse de l'indigène par apports de vivres riches en teneur d'azote et de vitamines ». On conçoit par ces données, non seulement l'intérêt, mais aussi la complexité de l'étude approfondie de la nature de l'alimentation de l'indigène dans son milieu normal. Il faudrait d'abord connaître cet aliment de base, et aussi les aliments accessoires, avant de travailler à modi• fier l'alimentation dans un sens qui devra être indiqué à l'agronome par le médecin et l'hygiéniste, en tenant natu• rellement grandement compte de ce qu'écrit fort juste• ment M. L. Labouret : (( L'indigène n'aura pas ou n'aura que peu à pâlir de changer son alimentation sous réserve que l'adaptation à une nouvelle alimentation soit progres• sive et méthodique et qu'au début de sa transplantation son labeur journalier reste mesuré pour laisser l'orga- 24 ALIMENTATION VEGETALE

nisme faire les frais de la réadaptation de son tube digestif à un travail nouveau )>. Comme nous l'avons signalé plus haut, rappelant cer• taines phrases de MM. Hardy et Richel, on peut admettre dans une certaine mesiu'e que l'alimentation du noir est en général peu variée. Déjà dans un des chapitres de son mémorable ouvrage : Geovije GrenfeU and the Congo, Sir Harry Johnston, étudiant l'alimentation du noir, avait cru devoir faire remarquer le petit nombre de végétaux alimentaires existant à l'état cultivé chez les peuplades de l' Afrique tropicale centrale. Cependant il faut noter, avec M. C. Seyffert, que dans la nature les hommes primitifs mangent des produits de tout genre, sans pouvoir faire de choix, ou sans pouvoir l'expliquer; c'est un résultat expérimental. La thèse de cet auteur est exacte : (( Der primitive Mensch isst nicht alles was essbar ist, sondern, was er für essenswert halt », à laquelle il ajoute : « Zu diesen uralten Erfahrungen und Beobachtungen gehort ganz gewiss auch die Erkenntniss dass gewisse Nahrungsmittel ganz besondere Werte enthal- ten, die anderen dagegen fehlen, Werte zu denen wir lieute z. B. die sog. Ergànzungstoffe (\ itamine) rechnen, von denen wir vor noch gar nicht langer Zeit überhaupt nocli gar keine Ahnung hatten n C) ? Nous reviendrons sur la question « vitamines », à laquelle nous croyons également qu'il faut actuellement accorder une importance notable. Mais nous avons cru nécessaire d'insister sur cette opinion de M. L. Seyffert, qui est la nôtre, que l'indigène « mange » un grand nom• bre de végétaux dont certains sont pour son alimentation rationnelle des plus intéressants. Le petit nombre de plantes cultivées, qui serait la cause de cette faible variation dans le régime alimentaire,

(1) c. SEÏFFERT, Einlge Beobachtungen und Bemerkungen ilher die Ernàhrung der Naturvölker. ZEITSCHRIFT FÜR ETHNOLOGIE, LXIII, 1931-1-4 (Berlin, 1932), pp. 53-84. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 25 n'est peut-être pas seul à faire valoir; il faudrait peut-être ajouter la difficulté de se procurer dans certains cas les aliments accessoires, et aussi la paresse de l'indigène. On a cru pouvoir affirmer que cette situation est, comme le fait ressortir M. Labouret, le résultat de ce que K l'Afrique a été de tout temps et encore de nos jours une terre mal pourvue d'aliments végétaux et de matières azotées )>. Cela est-il tout à fait exact ? A propos de cette soi-disant trop faible variation alimen• taire, on devra certes reconnaître que l'Afrique a attendu pendant des siècles l'arrivée de certains de nos légumes : pois, fèves, haricots, oignons, melons, courges, qui pour M. Labouret sont venus de la Berbérie pour se propager doucement jusque dans la forêt tropicale. Mais on poiu^rait peut-être discuter l'origine de certaines de ces plantes, plus anciennement connues sans doute par des peuplades centro-africaines que beaucoup le sup• posent; comme d'ailleurs sur celles des cocotiers, bana• niers, manguiers, cannes à sucre, venues, pour M. Labou• ret, de l'Asie. Il n'est pas tout à fait indiscutable que certaines de ces plantes ne soient pas d'origine locale. Ce pourrait être le cas pour certaines souches de bananiers à comestibles, dont le berceau se trouverait dans notre Congo. Si des bananiers originairement à graines ont donné en Asie des fruits sans graines et sont devenus par cette transformation comestibles, le même phénomène a pu se produire naturellement ou par l'action de l'homme dans les cultures en Afrique, où il existe un très grand nombre de variétés de bananiers séminifères. en même temps que de nombreux Musa à fruits comestibles. Néanmoins nous admettrons, en partie, la conclusion de M. Labouret, reprise récemment par M. Bonacelli Ç),

(1) p. BONACELLI, La diffusione del hanano. AGRICOLTIIRA COLON., XXVII, 1933, pp. 170-180. 26 ALIMENTATION VEGETALE

que les bananiers liu i\|)e Musa Sapictitnin oui pour ber• ceau l'Asie sud-orienlale et qu'ils ont été introduits dans l'Yémen et dans la Somalie bien avant la fondation de l'Islam. Il y aurait lieu de revenir sur cette question, par des enquêtes sur les bananiers des indigènes du Congo belge, dont l'étude, nous aurons à le répéter, est loin d'être achevée. Notons encore, en passant, l'cjpinion de l'origine du iNouveau Moiule des fromagers, tamariniers, néré, palmier à huile, manioc, patate douce, arachide, Imperata cyUn- di'ica, dont plusieurs sont encore par beaucoup considérés comme indigènes et cela à tort, pensons-nous C). Nous sommes donc totalement d'accord avec notre collègue le Prof Aug-. Chevalier pour dire que l'origine américaine de l'arachide doit êire reconnue, que cette plante si utile aux indigènes de l'Afrique tropicale y a été introduite postérieurement à la découverte de r.\mé- rique ('). Sa culture s'est développée parallèlement dans les deux continents et a fait naître des variétés différentes suivant les conditions du milieu, et cela comme bien d'autres

(1) Nous ne pouvon.s discuter ici plus à fond cette question de l'origine des plantes principales des cultures indigènes. Nous devrions envisager les données des travaux spéciaux de FR. STUHI.MANN, Beltrage zar Kul- turgeschichle von Ostafrika, Berlin, 1909, avec les conclusions desqtiels nous ne serions peut-être pas totijours d'accord et celles de nombreux autres travaux, tels ceux de LÉONTINE PIETTE, Vrrbrcitungsgebiele wiclt- iiger Niitzpflanzen

(1) Cf. Dr VAX IÎEGEMOKTER, AU sujet des Vit((niines (traduction). IÎULL. AGRic. CONGO BELGE, XVI, 2, 1925, p. 330. 28 ALIMENTATION VEGETALE

ques; depuis ce temps, le calcul de la valeur nutritive basée sur la seule valeur en calories des aliments a subi de rudes assauts, ne serait-ce qu'à la suite de l'invasion vitaminique » (')• Le R. P. Pagès, dans son étude sur la Flore domestique dn Rnanda, a, en 1928, attiré l'attention sur ces vitamines dans l'alimentation des indigènes de la région qu'il étudia particulièrement; il écrivait : « La cuisine des Banyar- AAanda est moins variée et moins artificielle que la nôtre et, partant, plus simple, plus naturelle, plus appropriée aux besoins du corps, parce qu'elle se compose d'aliments « vitaminés » {'). Nous pouvons accepter cette conclusion, bien qu'au• cune recherche scientifique ne nous garantisse dans les aliments du noir, plus variés nous l'avons déjà dit, qu'on le suppose souvent, la présence de vitamines de catégories diverses. Le R. P. Pagès ajoute encore, mais sans prouver cer• taines assertions, ne pouvant même définir les plantes auxquelles il attribue de grandes vertus, les phrases sui• vantes, des plus intéressantes et dont il conviendrait de déterminer la valeur : « Les indigènes font, en effet, cuire les haricots et les petits pois en entier, « cortiqués ». Les pommes de terre et les patates sont toujours cuites en « robe de chambre », à l'eau ou sous la cendre. Les céréales telles que le sorgho et l'éleusine, écrasées et moulues sans être décortiquées, servent à faire une bouillie ou une sorte de pain sans levain. Le sorgho en germination est employé pour la fabrication de la bière dite ainanra. Le lait caillé, les fruits acidulés de deux arbres intagashya et ibitagara- songo, pour ne parler que de ceux-là, les plantes légumi• neuses, dont les noirs font une grande consommation,

(1) H. PiERBET, Les fondements physiques et biologiques du métabo- Hsjne de base. BIOLOGIE MÉDICALE, VOL XIII, n° 8, 1933, p. ,380. (-) R. P. PAGÈS, S. J., Flore domestique du Buanda. BULLET, .AGRICOLE CONGO BELGE, XIX, 1, 1928, p. 131. DE L'|!\I)IGÈNE nu CONGO BELfiE 29 abondent en vitamines. Le Mungarvvanda, sans s'en douter, mais profilant eu cela d'une longue expérience latente, n'a pas eu besoin de faire son éducation au point de vue des « vitamines ». Le régime alimentaire qu'il suit depuis des siècles n'est pas aussi méprisable qu'on pour• rait le croire de prime abord » C). Nous sommes le premier à souscrire en partie à celte dernière conclusion, et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous demandons que soit étudiée cette alimenta- lion indigène; mais on ne peut considérer petits pois et pommes de terre cités eu exemple comme des matières entrées dans le régime alimentaire du noir depuis dos siècles; la patate douce n'est peut-être pas non plus entrée depuis bien longtemps dans la ration journalière des indi• gènes du Ruanda. Si des légumes Irais, des fruits, des graines de céréales au début de leur phase de g<>rmination, des viandes sont considérés comme capables de lutter contre l'avitaminose, dont certaines formes déterminent même l'abolition des fonctions de la reproduction dans les deux sexes, ce ne sera pas sans utililé que l'on attirera une fois de plus l'attention sur celles de ces plantes de culture indigène qui poiuTaient lenfermer des vitamines et que nous demanderons la multiplication des recherches sur les élé• ments de l'alimentation des indigènes du Congo. Il a été démontré par des enquêtes faites dans les Colonies françaises, sur les instances de l'Académie des Sciences coloniales, que les populations pastorales ou

(1) C'est peut-être roccasion de revenir une fois encore sur la faible valeur de ces indications, basées uniquement sur des noms indigènes. Dans un intéressant ouvrage (CLÉMENT M. DOKE, The Lambas of Northern Bhodesia, Londres), l'auteur a fait une étude (p. 99) de l'alimentation indigène qu'il aurait été utile de comparer avec ce qui se fait au Katanga; il n'y a malheureusement que des noms indigènes comme référence. Il en est dp même pour une étude de M. P. M. LARKEN, Impres• sions of the Azaiide. Siian noies and records, X, 1927, ch. VIII et IX, pp. 108 et ss. 30 ALIMENTATION VEGETALE

celles qui s'adonnent à la culture consomment des graines de céréales entières et de la viande sont vigoureuses et prolifiques.

Comme le disent très justement M™ L. Randoin et et M. H. Simonnet, dans leur livre sur les Vitamines, il faut donc chercher à connaître les produits renfermant les diverses vitamines; il faudrait donc résoudre pour chaque produit alimentaire les questions suivantes : La substance renferme-t-elle ou ne renferme-t-elle pas de vitamines? Dans l'affirmative, quelles vitamines? Et, poiu' chacune de ces vitamines, en quelle propoi- lioii e\ist('-t-elle dans la substance considérée? D'ini tableau des aliments renfermant les différentes \ilainines, puhlié par M"" Randoin et M. L. Simonnet, nous extrayons les renseignemenls suivants relatifs aux seuls végétaux; il s'agirait donc de rechercher si les plantes de même groupe que celles rappelées ci-dessous et utilisées au Congo renferment les mêmes vitamines dans des proportions identiques, comparables ou suffi• santes pour qu'elles aient une action utile sur l'organisme humain :

I. — Aliments végétaux renfermant la vitamine de croissance A. Tomate. Champignon. Épinard. Chou-fleur. Carotte. Laitue. Chou. Citron. Orange. Pain complet. Germe de céréales. Pois frais. Betterave. Artichaut. Lentille. Haricot. Amande. Noix. Banane. Potiron.

(1) L. RANDOIN et H. SIMONNET, Les Vitamines. Paris -\rm Colin no 145, 1932, p. 83. ' ' DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 31

Aliments végétaux renfermant les vitamines B (antinévritique, d'utilisation nutritive, d'utilisation cellulaire). Levure de bière (sèche ou Oignon. fraîche). Pomme de terre. Germe de céréales. Pain complet. Lentille. Citron. Chou. Orange. Carotte. Tomate. Épinard. Amande. Chou-fleur. Noix. Châtaigne. Asperge. Champignon. Céleri. Haricot vert. Betterave. Pois frais et sec. Artichaut. Pomme. Prune. Poire. Baisin. Banane. Laitue Navet. Radis.

1. — Aliments végétaux renfermant la vitamine C ou a Citron. Raisin. Orange. Banane. Chou. Betterave. Tomate. Carotte nouvelle Oignon. Haricot vert. Laitue. Rhubarbe. Pissenlit. Pomme de terre Rutabaga. Navet. Pois frais. Pomme. Épinard. Pnme. Chou-fleur.

IV. — Aliments végétaux renfermant la vitamine D antirachitique. Beurre de noix de coco.

. — Aliments végétaux renfermant la vitamine E de la reproduction. Germe de blé. Huile d'arachide. Germe de maïs. Huile d'olive. Feuille de laitue. Huile de noix. Graine de laitue. Pain complet (avec germe). 32 ALIMENTATION VÉGÉTALE

VI. — Aliments végétaux renfermant la vitamine P, antipellagreuse

Levure de bière (sèche ou Oignon? fraîche). Navet? Germe de blé. Amande? Pain complet. Citron? Lentille. Orange? Haricot. Pomme? Carotte. Raisin ? Pomme de terre. Vin? Chou. Banane? Épinard? Tomate?

Certes, nous devons chercher à constituer des types de rations alimentaires, ou plutôt, puisque nous désirons envisager la question dans sa généralité, des types d'ali• mentation, car ainsi que l'a détint le D"' Van Mtsen, cette ration sera : <( la quantité de substances alimentaires qui doit être ingérée chaque jour pour équilibrer les dépenses et les recettes de l'organisme ». Parmi les substances nécessaires à cette alimentation rationnelle, il faut considérer : Matières albuminoïdes ou protéines; Hydrates de caibone; Corps gras; Sels minéraux; Vitamines; Condiments et l'eau qui véhicule les matières solubles ou solubilisées.

(1) La littérature sur les vitamines est actuellement déjà très éten• due; nous pourrions citer, en dehors des publications rappelées par rtandoin et Siinonnet : MAURTZIO, Histoire de Valimentation végétale, Paris, 1932; PLINNER, Food, Health, Vitamines, Londres, 1928; NOBÉCOURT et BABOXNEIX, Traité de Médecine des Enfants, Paris, 1934; Les Vitamines, par LESNE et CLÉMENT; .1. C. DRUMMOND and K. H. ComRD in ALLEN'S Com- mercial Organic Analysis, vol. X, London, 1933; et Annales d'E. MERCK, 1933, III" partie, p. 318, où un article sur la vitamine C (Acide ascorbique) est suivi d'une bibliofj'rapliie cliimique importante. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 33 ainsi que des boissons variées excitant le goût ou la digestion. Récemment on a encore insiste sur la valeur du végé• tarisme par le fait que celte alimentation apporte certains sels, tels les nitrates, qui agissent comme désinfectant de l'intestin, par l'acide nitreux qui en dérive. C'est là encore une bonne raison pour étudier de près, en particulier dans les régions tropicales, la constitution chimique des légumes utilisés par les indigènes C). Tout récemment le D"^ Gillet, médecin à la Forminière, examinant la situation à Kilo-Moto, faisait ressortir la valeur de la ralion distribuée aux ouvriers, caractérisée par une forte proportion de légumes et fruits frais, qui sont presque toujours rares ou absents dans les rations. La formule de cette ration hebdomadaire type serait : 15 kg. de bananes ou patates douces; 500 gr. de viande ou poisson sec; 400 gr. d'huile; 100 gr. de sel; 5 kg. de vivres secs (maïs, manioc, haricots, bana• nes séchées). Nous n'insisterons pas plus fortement sur les matières alimentaires rappelées ci-dessus, ni sur leur origine; nous pouvons renvoyer au travail de MM. Hardy et Richet et à celui du D'' Van Nitsen, qui s'y est, lui aussi, arrêté et a d'ailleurs insisté, entre autres, sur la présence des vita• mines, dont nous avons tenu à parler pour mémoire et surtout afin de pousser à des études siu' la présence des vitamines dans ce que l'on a appelé l'alimentation habituelle du noir, en dehors donc des centres où il peut être plus ou moins asujetti à une ration alimentaire normalisée. M. le D"' Van Nitsen a fait d'ailleurs d'une façon suffi-

(1) P. MAZE et P.-J. MAZÉ, Les nitrates dans les régimes alimentaires de l'homme, in C. R. Soc. DE BIOL., t. CXV, n» 1, Paris, 1934, p. 16.

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. 3 34 ALIMENTATION VEGETALE

samment étendue riiisloire de la ration alimentaire au Congo pour que nous devions y revenir ici (^). Nous tenons simplement encore à faire remarquer que si l'on recherche l'oriirine de la plupart des matières entrant dans la ration de l'indigène, on reconnaît qu'elles proviennent surtout des végétaux; ce fait fortifie notre demande de l'extension de la culture et de celle de l'étude approfondie des végétaux en culture. Il y aurait, sans conteste, divers avantages à ce que le noir puisse trouver certains albuminoïdes, certains hydrates de carbone, des corps gras dans des produits animaux : viande, lait, beurre, mais outre que ceux-ci seront dans certains cas, pendant longtemps encore, dif• ficiles à obtenir, il faudra peut-être une période assez longue avant d'avoir habitué le noir à de tels aliments s'ils se trouvent en quantité suffisante à sa disposition. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que la production de substances animales est le résultat de la transformation des sub• stances végétales, ces animaux étant tous parasites des végétaux! ("). La <( stabilisation », comme l'a définie M. le D"' Van Nitsen, est une œuvre de longue haleine, comme toutes les entreprises coloniales ayant une portée sociale; ce sera sur les descendants des indigènes actuels que nous pour• rons juger des résultats do nos efforts. L'imporiance de cette question de l'alimentation des indigènes se marque encore par le souci que la plupart des gouvernements coloniaux ont eu de faire établir des enquêtes à ce sujet, considérant d'ailleurs non seulement cette importance au point de vue pratique : l'amélioration de la vie matérielle du noir, mais encore au point de vue de l'ethnologie.

(1) Cf. Etiam, IIP Congr. col. nat. Bruxelles 1930. Rapports n»» 14.20 et l'indication de la littérature. (2) Une usine de boucanage a été créée à Costermansville; elle est capa• ble de produire 30,000 kilos de viande fumée par mois. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 35

Le Bulletin de la Société des Recherches congolaises a, en 1925, s'inspirant du « Questionnaire préliminaire d'Eth• nologie africaine » de G. Foucart C), publié un question• naire sur l'alimentation des indigènes, que M. A. Poupon a, dans la même Revue, en 1932, complété légèrement f).

Il nous a paru intéressant de fusionner ces deux projets, très étendus, bien que dans beaucoup de leurs parties ils n'entament pas le sujet beaucoup plus réduit, plus spé• cialisé, dont nous nous sommes proposé d'amorcer l'étude ici, mais nous avons tenu en particulier à revenir sur ces questionnaires, pour appuyer les dires de M. l'Administra• teur en chef A. Poupon, qu'il ne faut pas « croire que les phénomènes recherchés soient simples »; il faut leur prêter une très grande attention, car dans des indications fournies par l'indigène, il y a fréquemment une inconnue, un secret qu'il faut chercher à élucider.

QUESTIONNAIRE SUR L'ALIMENTATION DES INDIGÈNES

a) Tribu visée. 1. Habitat (étendue et caractéristique géographique du pays occupé). — Question complexe : description physique minu• tieuse et détaillée, sans omettre rien de ce qui peut éclairer sur la flore ou la minéralogie, le milieu physique ayant une influence de première importance sur les formes tech• niques et sociales. Nom que la tribu se donne à elle-même. — Faire attention à ne pas confondre le nom original de la tribu avec un nom de rivière, etc. Noms que lui donnent les tribus voisines (traduction de ces noms, signification, origine). Langue parlée. — Importance de la population. — (Néces• saire d'insister sur le fait que les vocabulaires rapportés n'ont pas toujours la valeur qu'on leur attril)ue.)

(1) Société sultanieli de (iéograplile du Caire, 1919. (2) Enquête sur l'Alimentation (les Indigènes. BULL. SOC. RECH. CONGOL., Brazzaville, 1927, n" 7, p. 178, et POUPON, loc. cit., 1932, p. 99. 36 ALIMENTATION VEGETALE

b) Espèces de nourriture. 2. Sa base principale, végétale ou animale. — Donner la liste des aliments avec les noms indigènes. — Proportion habi• tuelle des aliments végétaux et animaux. 3. Végétaux et fruits sauvages et cultivés, huiles et graisses végétales. (C'est sur cette partie de l'enquête que nous insistons spé• cialement dans cette étude, ainsi que sur les n°' 5, 6, 8, 9, 18, 20, 21, 23/ et g.) 4. Animaux domestiques, élevage. — Animaux sauvages, ceux que l'on mange, ceux que l'on ne mange pas. — Partie des animaux que l'on ne mange pas (sans raison d'interdic• tions rituelles; pour celles-ci, voir ci-après). — Emploi de la graisse.

c) Préparation. 5. Nature de la préparation (cuisson directe ou après certaines manipulations, ou après fermentations, etc.). 6. Modes matériels. — Description. — Endroits où se fait la préparation. 7. Mise à mort des animaux (abatage, saignée, dépeçage, etc.). — Le sang est-il recueilli, utilisé ou jeté? 8. Type de la consommation ordinaire des aliments : crus ou cuits, frais ou en état avarié. 9. Cuisine. — Cuisson (au four, étuvés, grillés, rôtis, frits). 10. Qui prépare les aliments? — Qui prépare le repas?

d) Repas. 11. Nombre et heure des repas. — Ont-ils des noms spéciaux suivant le moment ou leur rang dans la journée? 12. Repas type. — Ustensiles, vaisselle. — Les convives (hom• mes, femmes, enfants, serviteurs) mangent-ils ensemble ou séparément? Y a-t-il un ordre de distribution des ali• ments entre les convives? 13. Façon de manger. — Posture des convives. — Préhension et manducation. 14. Rites, formules, gestes coutumiers. — Interdictions diverses (de certaines paroles, du regard, etc.). — Suivre l'ordre (avant, pendant et après le repas). DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 37

15 Repas cérémoniels. — Rites, usages, coutumes, formules. — Epoques ou circonstances. — Différences avec le repas type. 16. Repas collectif. — Mêmes observations. 17. Repas des chefs et des personnages. — Son caractère sacré ou mystérieux s'il y a lieu. — Rites et interdictions parti• culières. 18. Aliments préparés à titre de friandises.

e) Interdictions. — Obligations. 19. Aliments ou parties d'aliments exclusivement réservés à certains (chefs, féticheurs, vieillards, guerriers, chasseurs, femmes, enfants, etc.). 20. Animaux et végétaux, ou leurs parties, interdits en tout temps et pour quiconque. 21. Animaux et végétaux, ou leurs parties, interdits en tout temps à certaines personnes (en raison de l'âge, du sexe, de la condition, etc.). 22. Interdictions temporaires. — Spécifier le temps (époques, anniversaires, etc.), la durée, les circonstances prévues ou imprévues. Par exemple, pendant la grossesse, pendant la pêche, la chasse, la guerre (tant pour les pêcheurs, chas• seurs ou guerriers que pour leurs femmes et parents, restés au village), pendant les semailles et les récoltes, à l'occa• sion d'une naissance, d'un mariage, d'un deuil, d'une éclipse, d'un accident, etc. 23. Animaux et végétaux dont la consommation est imposée à certaines personnes en tout temps ou en certaines occasions. (N. B. — Pour toutes ces questions, indiquer les raisons que donnent les indigènes de ces interdictions et obligations.)

ƒ) Condiments. 24. Le sel. — Origine (salines, cendres, etc. ou importation). 25. Condiments divers, piments, etc. (liste avec les noms indi• gènes). 26. Excitants sous forme solide (noix de kola, , terre de termitières, etc.).

g) Boissons. 27. Boissons habituellement ou exceptionnellement consommées 38 ALIMENTATION VEGETALE

(d'origine indigène). — Vin de palme, bières de mil ou de céréales, jus de fruits, alcools fabriqués par les indigènes. 28. Substances employées dans les mélanges, les compositions, les manipidations. 29. Modalités de la préparation. — Ses phases, leur durée. — Instruments. 30. Mode de conservation. — Récipients. 3t. Mode de consommation. — Aux repas ou entre les repas. — Y a-t-il un ordre fixé dans lequel boivent les personnes présentes. — Rites divers. — Habitudes de civilité. 32. Partie magico-religieuse : propitiation (rites et formules) aux diverses phases de la préparation. — interdictions (alimentaires, sexuelles, etc.) à telle ou telle de ces phases.

h) Conservation des aliments. 33. Viande (boucanée, séchée, fumée). Poissons. 34. Conserve des fruits et des denrées végétales. 35. Substances diverses.

i) Alimentation anormale. 36. Géographie. — Cas où elle est pratiquée. — De quelle terre fait-on usage? Effets constatés de cette alimentation. — Effets selon les indigènes. — Croyances et légendes s'y rap• portant. 37. Le cannibalisme est-il pratiqué (l'anthropophagie faisant l'objet d'un questionnaire spécial; quelques indications sommaires suffisent).

j) Stupéfiants. 38. Tabac, chanvres, plantes opiacées, sul)stances diverses. — Modes de consommation (fumés, mâchés, en décoction, etc.). — Instruments employés. 39. Effets selon les indigènes et raisons de leur faveur.

k) Légendes. — Proverbes. Ce paragraphe est certes de grand intérêt, mais il n'entre pas directement dans le sujet, bien qu'il puisse être, dans cer• tains cas, plus ou moins important de connaître l'origine d'une utilisation alimentaire. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 39

Déjà bien avant celle publication, nous avions, dans une note préliminaire sur les plantes cultivées par les indi• gènes de l'Afrique C), fait paraître, à propos de demandes d'enquêtes sur ces cultures, un questionnaire formulé comme suit :

No77is indigènes de la jjlanle. Origine (indigène ou introduite. Y a-t-il plusieurs variétés en culture? L'indigène les reconnaît-il? A quels caractères les reconnaît-il ? Portent-elles des noms spéciaux, ou leur accorde-t-on un sim• ple nom générique ? Quels sont les caractères scientifiques de chacune des variétés (forme de la plante, couleur des tiges, feuilles, fleurs, fruits, etc.). Présentent-elles des différences quant à la résistance aux maladies, aux conditions climatériques, au rendement, à la qua• lité du produit? Quelles propriétés attribue-t-on à chacune des variétés de cul• ture ? Les considère-t-on comme équivalentes? Comment se préparent les aliments obtenus de la plante? Observe-t-on des malaises ou même la mort après ingestion du produit?

Culture. Comment se fait le défrichement du sol en vue de la culture? En brousse? En forêt? Le feu intervient-il au début ou régulièrement ? Quels sont les instruments aratoires ? Comment l'indigène prépare-t-il le sol au moment de la cul• ture (engrais ou amendements) ? Conditions du sol et son action sur la récolte.

(1) É. DE WILDEMAN, iVoies sur des plantes largement cultivées par les indigènes en Afrique tropicale. .\NN. MUSÉE COLON., Marseille, 2« série, vol. VII, 1909. 40 ALIMENTATION VEGETALE

Soins pendant la croissance. Récolte et séparation des graines. Conservation des graines, tubercules, etc., pour la multipli• cation. Au bout de combien de temps le sol épuisé par telle ou telle culture peut-il être remis en culture? La même plante peut-elle revenir sur le terrain, ou est-il fait une rotation? Dans ce cas quelles sont les raisons données par l'indigène? Le sol laissé en jachère, pris sur la forêt ou sur la brousse, se couvre-t-il des éléments de la forêt ou de la brousse? Cette forêt ou cette brousse nouvelle possède-t-elle les carac• tères de la forêt ou de la brousse vierge voisine ? Dans le cas négatif, comment distinguer les nouvelles for• mations ?

Ce questionnaire va, on le voit, assez loin; il comporte des questions analogues à celles reprises dans celui des coloniaux français, entre, pour d'autres, dans des détails, envisageant des questions en dehors de celles de l'alimen• tation et de l'hygiène, mais qui ont pour l'avenir des cultures certaine importance. En 1911, le Département de l'Agriculture de notre Ministère des Colonies publia un « Plan de documentation pour l'étude de l'agrologie, des cultures indigènes et de l'élevage au Congo belge » (^), dans lequel se trouve un questionnaire également assez étendu; celui-ci, à son tour, revient sur la plupart des questions soulevées dans les enquêtes rappelées plus haut, il demande aux agents de l'agriculture, aux missionnaires, aux colons, etc., de faire une étude approfondie des conditions des cultures et des eL 'ievages indigènes; il montrait ainsi l'intérêt qu'il portait à la connaissance de cette agriculture, dont l'importance a pu être niée parfois.

(1) Bull, agric. Congo belge, II, 4, 1911, p. 618. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 41

Ce questionnaire comportait les cliapitres suivants :

I. Agrologie et carte agronomique. II. Agriculture indigène. A. — Espèces cultivées. R. — Méthodes de culture. C. — Choix du terrain. D. — Récolte, utilisation, commerce.

III. Élevages indigènes. A. — Espèces animales. R. — Soins, maladies. C. — Développement et perfectionnement des élevages indigènes.

Nous ne pouvons entrer dans le détail de l'exposé de ce questionnaire; il va, comme on peut le concevoir, très loin. Il est des plus regrettable que si peu de personnes aient répondu à l'appel du Directeur général de l'Agri• culture, M. Lcplae, elles auraient procuré à l'Administra• tion centrale une documentation des plus importante sur l'alimentation du noir, qui se trouvait particulièrement visée. On devrait arriver à fusionner ces divers questionnaires, en un plan international, qui devrait d'ailleurs, comme nous le disions déjà en 1909, être plus ou moins modifié suivant les plantes, car il pourra être, dans certains cas et pour certaines cultures, lors des enquêtes, nécessaire d'en• trer dans des détails qui, à première vue sans valeur, seront d'importance pour l'avenir, pour la continuité de la culture comme pour son amélioration. Si nous désirons insister surtout sur les aliments solides, nous devons cependant noter qu'à côté de l'eau, il y a des liquides dont il faut chercher l'origine dans les végétaux. Pour notre Congo il serait naturellement intéressant de 42 ALIMENTATION VEGETALE pousser un peu plus loin que cela a été fait, l'étude des boissons du noir; nous reviendrons sur la matière, mais nous pouvons dès ici insister sur la nécessité d'établir la constitution de ces boissons après une enquête approfon• die. Les essais d'enquête antérieurs ont bien fait voir que les boissons varient suivant les régions et que plusieurs d'entre elles, fabriquées soit par fermentation : vin de palme, bière d'éleusine, etc., ou par putréfaction, peuvent être le point de départ d'indispositions contre lesquelles il faudra lutter (')• On ne pourrait assez le répéter, le voyageur et le rési• dent en Afrique centrale croient trop souvent que ce qu'ils observent à chaque pas, et paraît si simple pour eux, sont des choses connues de tous et parfaitement étudiées. Il faut, pour arriver à des résultats pratiques dans l'étude de ce problème de l'alimentation, des observations nombreuses et nettes; un grand nombre sont malheureu• sement perdues car elles se rapportent à des choses non spécifiées. Notre étude de 1909, à laquelle nous avons déjà fait allusion, portait sur : Bananiers, Elaeis, Manihot, Sorgho, Riz, Panicum, etc., Eleusine, Maïs, Canne à sucre, Diosco- rées. Patate douce, Arachides, Voandzou, Ananas, Cucur- bitacées. Café. Déjà à cette époque nous insistions sur le fait que pour obtenir des résultats durables dans les cultures des indi• gènes, dont dépendent l'alimentation du noir et fréquem• ment celle du blanc, il fallait admettre le principe établi par le Prof Cii. Flahault, démontrant la nécessité inéluc• table de la poursuite des recherches scientifiques: « Recon• naître dans le monde végétal la place de chaque chose, l'ordre de la nature, afin d'enseigner aux intéressés à mettre chaque chose à sa place ».

(1) M. L. TiHON vient de publier: A itropos de (jiieltjues buissons fer- vientées indigènes. BULL, AGRIC. CONGO BELGE, XXV, n. 1, 1934, p. 128, trai• tant des vins de palme, maïs et banane. Nous y reviendrons à propos de ces plantes. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 43

Dans son travail de 1912, notre confièrc et ami le Piof Aug. Chevalier faisait voir non seulement l'importance de cette question de l'alimentation, mais aussi sa com• plexité, par suite de la présence dans la ration des indi• gènes d'une variété plus grande qu'on le siqjpose dans certains milieux, montrant ainsi d'auties pr()l)lènies nom• breux, qui étaient alors en suspens et restent encore pour la plupart à élucider. Nous avons toujours été d'accord avec Chevalier, poui' dire que le nombre de plantes cultivées en grand par les indigènes est relativement réduit; mais à côté de plantes largement cultivées par les noirs suivant les régions, telles : sorgho, riz, éleusine, manioc, bananiers, il y en a un grand nombre d'autres qui entrent, ne fiît-ce que comme source de vitamines, dans l'alimentation journa• lière du noir, dans son village. Cette opinion, le Prof O. Warburg la formulait déjà en 1907; en insistant sur le petit nombre relatif de légumes cultivés par les indigènes de l'Afrique tropicale, il était porté à considérer, par evemplc, le nombre de plantes à tubercules consommées et même cultivées comme rela• tivement considérable (')• Dans ces dernières il faut ran- gei' : Coleus, Dioscorées, dont nous reparlerons. Nous vei'i-ons aussi que l'indigène récolte beaucoup de légumes parmi les plantes spontanées entourant sa case. L'éniuiiération de 293 espèces que nous a présentée en 1912, M. Aug. Chevalier ne comporte cependant pas, il faut le reconnaître, luiiqucment des plantes alimentaires; plusieurs d'entre elles servent dans des industries locales ou devront être considérées, de même peut-être plusieurs des 450 piaules icievées ci-apiès, comme médicamen• teuses. L'étude de l'alimentation de l'indigène se rattache ainsi à la médecine et à la toxicologie : mais la toxicité des

(1) o. WARiiUKG, Uebei die troinsrhe Landicirischaft. .TAHRESBKR. D. VEREINIGUNG F. ANGEWANDTE BOTANIK. 19ÜÜ, Berlin, 1907, pp. 20-39. 44 ALIMENTATION VEGETALE

plantes semble lortemenl varier suivant les conditions et il y aura à ce sujet, dans l'alimenlalion. des observations a noter et des réactions à suivre. Et à ce propos les plantes riches en saponines, en substances cyanogénétiqiies doi• vent faire l'objet de recherches particulières. Déjà dans notre Colonie le Gouvernement et des orga• nismes particuliers : Comités spéciaux. Syndicats, Asso• ciations, ont créé des laboratoires pour s'occuper de ces questions; nous en avons vu plusieurs à l'œuvre et, lout en ayant à toute occasion fait ressortir l'intérêt de leurs études, il a fallu reconnaître qu'ils ne pouvaient suffire à la besogne immense qui leur est dévolue. 11 faïubait pouvoir faire plus' Car la situation est critique. \ous l'avons suggéré fréquemment; des collègues fran• çais oui insisté fortement chez eux : il faut établir une entente entre le (iouvernemeiit de la Colonie, les orga• nismes spéciaux qui en dépendent dans une certaine mesure et les divers établissements scientifiques de la mère patrie plus ou moins spécialisés dans l'étude des produits naturels du sol. Pour entrer dans cette voie le Ministère des Colonies avail créé le Laboratoire de Chimie de Tervueren, dont notre regretté collègue Piéraerts fut le premier Directeur; avec l'aide de collaborateurs, devenus ses successeurs, il avail déjà dégrossi certains problèmes relatifs à la valeur alimentaire ou industrielle de produits végétaux envoyés du Congo. Il nous faut aussi très spécialement réclamer l'assistance des ethnographes, des sociologues, qui dans leurs recher• ches peuvent se préoccuper de ce vaste problème, comme l'a fait, entre autres, M. ,1. Macs, chargé de mission au Congo belge et chef de la Section ethnographique du Musée de Tervueren, un des rares qui a pu résumer cer• taines des habitudes alimentaires des habitants des régions du Kasai, de la Lukenie et du lac Leopold II, sans cepen- DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 43 dant avoir pu encore arriver à préciser les détails de cette alimentation, plus compliquée qu'elle apparaît à première vue(^). L'étude de l'alimentation de l'indigène demande donc la midtiplication des recherches; elles sont, comme on le conçoit, d'ordies très divers et ne pourront être toutes effectuées par des observateurs ou par les laboratoires travaillant dans la Colonie; il faut appeler à l'aide les colla• borateurs des instituts scientifiques d'autres centres et en particulier ceux des quatre Universités belges. Nous voudrions voir les chefs de ces centres de recher• ches diriger les études, au moins de quelques-uns de leiu's élèves, vers l'examen de certains problèmes relatifs aux produits coloniaux. Cette collaboration entre scientistes coh)niaux et métro• politains exige un travail délicat dans la Colonie, en partie celui de la récolte de la documentation. Le Médecin général Lasiiet avait, il y a quelques années, proposé de confier aux pharmaciens coloniaux, dans chaque colonie, l'étude systématique de tous les pro• duits alimentaires susceptibles d'être utilisés par l'homme et, dans ce but, de faire équiper en conséquence leurs laboratoires. Nous l'avons vu par le tevte de la circulaire de M. le Ministre des Colonies françaises, rappelée plus haid, les suggestions du D' Lasnet semblent admises. Nous ne pouvons naturellement que souscrire à leur exé• cution. Mais cela sera-t-il suffisant.!* Pour notre Congo, les pharmaciens sont en nombre trop réduit poiu' arriver à résoudre dans ini temps raisonnable ces questions, cerit-s de leur ressort, à faire l'analyse de tous les produits entrant dans l'alimentation, voire dans celle des animaiLx; produits bons, indifférents ou mauvais, produits qu'il

(i) .T. MAES, Notes sur les populations des bassins du Ka.saî, de la

iMkenie et du lac Léo/iold. ANN. MUS. CONG. Sér. « Miscellanées », vol. I, 1, 1924, pp. 55-151. 40 ALIMENTATION VEGETALE

faudra conserver ou écarter, et dans le premier cas cher- clier largement à améliorer. Le travail d'analyse ne pourra donc être fait dans sa totalité en Afrique et celui de la documentation ne pourra être poussé par les pharmaciens-chimistes, ni par les médecins, trop peu nombreux et trop occupés. Certes ils ponrront, dans bien des cas, participer à la préparation de cette documentation et auraient même, chacvm dans sa spécialité, ton joins intérêt à la diriger; mais la réimion du matériel, la confection des notes qui doivent y être jointes, leur expédition ne pourront, dans la plupart des cas, être mieux confiées qu'aux administrateurs territo• riaux, toujours sur place, ou aux agronomes à poste fixe, car ils se trouvent en rapport direct et constant avec la population.

Ce serait donc aux hommes chargés de former ces agents qu'il faut recommander de ne pas négliger, dans les cours théoriques el pratiques, d'attirer l'attention des futurs coloniaux sur l'iniporlance de cette étude appro• fondie de la question : a alimentation des indigènes ». Par ses aspects multiples cette question se rattache aux domaines de bien des professeurs: elle serait à envisager en médecine, liygiène, ethuograpliie, biologie générale, zoologie, botanique et agricidtvu'e (culture, foresterie, élevage). Si dans la préparation des futurs agents coloniaux il faut être grand partisan d'une forte culture générale, il ne faut pas négliger la préparation fortement spécialisée. N'oublions pas que d'ici à bien longtemps, quoi que nous fassions, des agents tels que les administrateurs coloniaux, par exemple, seront, comme l'ont répété avec raison cer• tains de nos gouverneurs, des (( bonnes à tout faire ». Si l'agent colonial ne peut réunir en lui toutes les connaissances, être médecin, hygiéniste, juge, agronome, administrateiu-, et trancher toutes les questions, il faut qu'il soit en possession de données suffisantes pour appré- DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 47 cier la situation des questionsi Cela ne lui sera possible que si son attention a été attirée sur elles lors de son pas• sage siu" les Vjancs de l'école, où l'on aura dû lui apprendre à s'intéresser à ce qui se passe autour de lui, à observer et à réfléchir.

C'est pourquoi, depuis longtemps, nous défendons des idées telles que celles qui furent émises sur le problème social aux Colonies, en 1930, à Marseille (28 juillet au 30 août 1930), à l'occasion de la Semaine sociale catho• lique, dont la conclusion ci-après nous paraît de haute portée : « Le progrès, dans les pays de colonisation dépend de la préparation sociale des jeunes gens, fonctionnaires et colons de la Métropole, qui se destinent à la colonisa• tion. La Semaine sociale regai'de comme indispensable de travailler méthodiquement à consolider la personnalité de ces jeunes gens, à l'orienter vers les préoccupations sociales, comme aussi de n'attirer vers les carrières colo• niales que les individus sûrs de leui' vocation, capables, en constituant réellement une élite, de former à leur tour une élite indigène. En un mot, poiu' résumer, c'est par la collaboration d'une élite véritable venue de la Métropole et d élites suscitées en terie coloniale, que se réalisera cette symbiose pacifique dont l'éclosion serait la sobition du problème social dans les pays de colonisation » (').

11 doit être bien question ici de synd^iose; mais celle-ci doit être sinveillée, car la symbiose passe facilement au parasitisme. Les idées rappelées ci-dessus sont d'ailleurs de même genre que celles développées plus récemment encore, en 1931, par M. Blondel, devant l'Association Colonies et Sciences, à Paris, et que nous répéterons avec lui : (( Ne pas envoyer des jeunes gens aux colonies avant de leur faire suivre en France des stages prccoloniaux destinés à

Revue Congo. 1930, II, 4, p. 534. 48 ALIMENTATION VEGETALE les rendre immédiatement utilisables, tout au moins dans la plus large mesure possible » ('). Nous ne voulons insister ici sur cette préparation si nécessaire; nous l'avons fait fréquemment ailleius ("), et nous ferons également nôtres les conclusions du Médecin- colonel Muraz relatives à une colonie française, car elles s'appliquent fort bien à notre Colonie : » L'Afrique équa- toriale française a besoin d'être délicatement surveillée, je veux dire que la cadence des réalisations de ses grands travaux publics doit être (( ajustée >> à la densité de popu• lation et au déséquilibre, trop certain encore, de ses res• sources alimentaires. C'est un devoir de répéter ici le vœu qui fut humainement prononcé il y a sept ans : l'Afrique équatoriale française est en danger.

» Ce sont, comme le dit judicieusement M. Muraz, des actes qu'on doit solliciter des pouvoirs publics pour l'Afrique équatoriale française, des mesures précises qui feront tomber, bien plus vite qu'on ne le voit maintenant, les courbes de morbidité et de mortalité, des mesures qui, par une politique « du ventre plein » et pour une meilleure natalité, relèveront l'état de populations sous- alimentées » (^).

L'exécution de tels actes devra toujours se faire par les agents territoriaux, qui, pour appliquer avec soin les textes promulgués, devront s'être rendu compte de leur importance. Certes, nous avons pu le faire remarquer déjà, beau• coup a été fait dans notre Colonie poiu' améliorer la situation physique et morale de l'indigène et nous épin- glerons avec satisfaction l'opinion émise à ce sujet par !c

(M F. BLONDEL, Sur la carrière coloniale, in ACTES ET C. R. DE L'Assoc. CoLON.-SciENCES, 7<Î année, n" 70, avril 1931, p. 92. (2) Ë. DE WILDEMA.N, L'Enseignement universitaire et la Colonie. ANN. Soc. SCIENT., Bruxelles, t. XLII, I, Documents et C. fi., p. 286, janvier 1923. (3) In HARDY et RICHET, L'Alimentation indigène dans les Colonies françaises, p. 211. DE L'I>'DIGÈNE DU (;0NG0 BELGE 49

D"' Muraz : (( Lorsqu'il quittera le Moyeu-Congo afin de poursuivre son étude dans l'Oubangui-Chari, le voyageur qui enquêtera sur la carence alimentaire que subit en bien des villages le noir de l'Afrique equatoriale française n'aura qu'à regarder à droite et à gauche, qu'à comparer les deux rives du Congo, puis celles de l'Oubangui, pen• dant la quinzaine que mettra son bateau à franchir la distance de Bi-azzaville à Bangui, 1,200 kilomètres. Qu'il le veuille ou non, d'ailleurs, les aspects si différents des deux rives française et belge imposent cette comparaison.

!) La berge française est une forêt presque continue; le côté belge s'éclaire d'une alternance de zones boisées et de cultures. C'est particulièrement au niveau de Loukolela que le contraste est saisissant » Q). Si le Département de l'Agriculture des Colonies a, depuis la création de l'État Indépendant du Congo, puis à la reprise de cet État par la Belgique, essayé de créer une politique agricole, les efforts n'ont pu produire les mêmes effets partout, et ils doivent être opiniâtrement continués et fortement encouragés par le Gouvernement. 11 nous faut suivre sans hésiter une politique de l'ali• mentation de l'indigène, car MM. Hardy et Richet ont eu grandement raison en proclamant : « Qu'on ne s'y trompe pas, la meilleure des politiques coloniales est encore la politique alimentaire. Un peuple qui souffre de la faim est un peuple prêt à se révolter. Les maladies sociales, comme les maladies infectieuses, ne poussent que sur un terrain préparé par l'inanition ». La (< Foréami », dans un de ses rapports, a justement, elle aussi, attiré l'attention sur ce problème si important de l'alimentation de l'indigène : <( La politique du « ventre plein », sur laquelle nous avons insisté précédemment, est la condition sine qua non de notre oeuvre d'assistance

(1) D"- MURAZ in HABDY et RICHET, (OC. Cit., p. 181).

MÊM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. ÖO ALIMENTATION VEGETALE

médicale; elle seule permet de placer l'indigène en état de meilleure résistance contre les endémies qui le guettent, de lui faire supporter avec le maximum de chances utiles les traitements imposés par l'affection dont il est éven• tuellement atteint ». Et ce rapport ajoide cette phrase, spécialement pour le Mayumbe, mais pouvant, d'après nous, être appliquée à bien d'autres régions congolaises : « Dans le Mayumbe, où l'indigène doit suppléer à certaines carences alimen• taires du fait du peu tl'extension possible de ses cultures, étant donnée la grande forêl, l'absence de viande, gibier ou poisson, la mise au chômage ou au ralenti de certaines sociétés locales, la baisse des palmistes, principale res- scjurce de l'indigène, vont devoir fatalement entraîner l'appauvrissement des collectivités du Mayumbe; la sous- alimentation est à craindre n (^). Mais toute politique aliinenlaire se range en définitive dans une politique plus générale, celle de l'agriculture. Politique agricole dont il a été fréquemment parlé, mais que l'on n'a pas toujours, dans certains milieux, voulu considérer à sa juste valeur et dont l'importance a été heureusement remise récemment en honneur, grâce aux discours prononcés à l'ouverture des Journées d'Agricul• ture tropicale et au Sénat par S.A.R. le Prince Léopold (").

(1) Happort annuel sur l'exercice 1931 du Fonds Heine Élisabetli pour l'Assistance Médicale aux Indigènes du Congo belge (I-'oréaml), Bruxel• les, 1932, p. 54. (2) Cf. Budget du Congo belge et du Ruanda-Urundi (1932-1933). Dis• cours prononcés par M«' le I5uc de Brabant, M. Tschoffen, Ministre des Colonies, "SI. Leyniers, sénateur-rapporteur. Bruxelles Moniteur Belge, n" 243G, 1933. Dans un livre récent, M. S. MERLE DAVIS, Modem Industry an tlie African, Londres, 1933, a fait ressortir l'importance de l'agriculture indi• gène dans ce conflit (cf. pp. Wl, 18(1, 334, 380). Parmi les recommanda• tions, les no-' 21-22, p. 380, sont particulièrement intéressants; ce n<> 22 porte : Il 23. So long as Government is not in a position to adequately under• take a compreliensive sclieme for improving Native agriculture, mrssions are urged : a tu undertake agricultural experimentation and deinonstra- DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 5i

Celte agriculture doit, a-t-on dit avec raison, résoudre plusieurs problèmes, parmi lesquels il faid placer en tête, comme l'avait fait en 1930 encore M. Leplae : H 1° assurer le ravitaillement d'une popidatiou de 10 millions d'indi• gènes dont l'indolence entraîne la sous-alimentation; 2° assurer le ravitaillement des centres populeux, dont les habitants ne cidlivent guère; ils comprennent 400.000 ouvriers des mines, des villes, des industries et du com• merce ». On pourra ajouter d'autres prol)ièmes, tel: » pro• duire des récoltes exj)ortables qui enriciiiront l'indigène et la Colonie » {')•

Ce sera la <( cultin-e par cl pour l'indigène », comme nous l'avons soutenu dans de nombreuses réunions colo• niales (-), comme l'a l'ail voir S. A. ï\. le Prince Leopold et déclaré au Sénat M. Leyniers : « une politique agricole favorisant spécialement les cultures indigènes, i'tal>liea par les indigènes eux-n^êuies, jaiies sur terres indigènes, pour leur compte et à leur profit », qui nous fera obtenir surtout des résultats C). tien untler liieir own trainetl leadersliip, but with a close as possible Government co-operation; b to encourage and demonstrate diversified fanning; r to assist tlie growtli of market centres the sale of cash crops; d to teach and exemplify the importance of improved means of transport through good roads and wheeled véhicules; e to assist the organising of agricultuial and industrial fairs, for the exhibition of produce, live stock and handicrafts and the spread of new ideas and methods; / to demonstrate where needed Ihc values of iriigation to an all-year cultivation. » Considérations qui cadrent avec celles que des collègues et nous-mème avons, en France et en ISelgique, essayé de faire valoir. (1) ED. LEPLAE, Mélhodc suivie pour le Développement de l'.igriculivrc an, Congo belge. Quelques possihililés agriroJvs du Congo. Soc. SCIKNT. DE BRUXELLES, 30 .ianvier 1930, Trouvai n, 193(1. (-) f.. DE WILDEMAN, Sciences biologiques et Colonisation, Bruxelles, 1909. G. I^ouwERS et I':. DE Wii.nEM.w, Knijuetc sur Vexlcnsinn des cultures indigènes dans les régions troiiicalcs. Notice Introduclive. yotc sur la portée de l'enquête. Questionnaire pour servir à l'en(iuête sur les cultures indigi-nes. LNST. COLON, INTERN., Bruxelles. (•') M. El). LEPLAE vient de faire paraître : Les avantages et les moda• lités d'introduction du l'agsannat intégral au Congo belge, in revue CONGO, avril 1934, t. I, n. 4, p. 504. 52 ALIMENTATION VEGETALE

Car les améliorations que la Science nous indiquera ne pourront être obtenues en grand qu'avec l'intervention du noir.

Déjà en 1911, avec le D' Dryepondt, nous avions, à l'Institut Solvay, devant le Groupe d'Études coloniales, fait ressortir l'importance de cette propriété indigène, qui malgré tout trouve encore des opposants; nous disions à cette époque ; « La création de la propriété indigène pri• vée et individuelle serait le levier le plus efficace pour amener l'extension des cultures et de l'élevage chez les indigènes et en même temps povu' travailler au progrès cl à l'évolution des noirs, ainsi qu'à l'amélioration de leurs conditions d'existence, car le confort des habitations et de l'alimentation se perfectionnera surtout dans les propriétés privées, tandis que, dans les chefferies qui sont sous le régime collectif, l'intérêt particulier de chaque indigène n'est pas sollicité. C'est pourquoi il faut faciliter la créa• tion de la propriété indigène privée, dans les environs des stations européennes, par la cession de lopins de terre situés à peu de dislance les uns des autres, de manière à pouvoir former assez rapidement des agglomérations » C). Les arguments que nous avions émis ensuite n iiiter- viennent pas directement dans la question qui nous occupe ici, mais tous nous amènent à faire ressortir qu'il est donc de notre intérêt de créer et de suivre une telle politique, car, nous l'avons soutenu depuis des années, elle doit en définitive amener dans la Colonie un plus grand nombre de représentants d'une race de plus en plus forte; elle poursuit donc non seulement un but humanitaire, mais peut également, par l'obtention d'un surcroît de main- d'œuvre, satisfaire notre désir plus égoïste d'expansion et de mise en valeur de nos capitaux. Cette thèse nous l'avions soumise à l'Institut colonial

(1) D'' DRYEPONDT et É. DE WILDEMAN, L'amélioration et le développe• ment des cultures vivrières et industrielles. GROUPE D'ÉT. COLON.. INSTITUT SOLVAY, 1911. Soc. BELGE D'ETUDES COLON., Bru.xelles, 1911, DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 53 international, session de Bruxelles, 1923, à celle de La Haye, 1927, puis à celle de Bruxelles, 1929, sous la forme :

« Le tiévcloppemenl des cultiues faites par et poiu' l'in• digène a une action très nette sur la formation d'une main-d'œuvre à meilleur rendement, sui' la slabilisaticjii de la famille indigène, sur la santé de l'indigène et par suite sur l'augmentation de la popvilation. » Ce développement est donc nécessaire, non seulement au point de vue indigène, mais même à celui, plus étroit et plus personnel, de certains groupements d'exploitations coloniales » (').

M. le Ministre Benkin put avec raison avancer, en mars 1929, à la Chambre des Beprésentants, lors de la discussion du budget des Colonies : (( L'augmentation de la population est d'intérêt vital pour la Colonie. Or, elle est impossible si les progrès de l'agriculture ne créent pas des ressources alimentaires plus abondantes ». Ce sont donc les études sur ces ressources qu'il faut envisager, et c'est pourquoi nous sommes revenu sur cette question, que nous avons également présenté ces opinions à l'Académie des Sciences coloniales de Paris en 1923, où elles furent largement discutées C). Des considérations analogues furent émises en 1929 par la Sous-Commission du Katanga pour la Protection des Indigènes, qui, dans son Rapport au Roi, proclama « la

(1) C. R. de la Session de Vlnstltul colonial international tenue à La Haye, 1927. E. DE WILDEMAN, Extension intensive et rationnelle des. cul• tures des indigènes et leur rapport avec le développement des Colonies tropicales, pp. 245 et ss, où l'on trouvera une littérature sur le sujet. (-) Ë. DE WILDEMAX, Extension des cultures parmi les indigènes en Afrique tropicale. C. R. DES SÉANCES DE L'ACAD. DES SCIENCES COLON., t. II (1923-1924), Paris, 1925, pp. 24-25 et 207-217. E. DE WILDEMAN, « Par et pour VIridigène »; considérations sur l'exten• sion intensive et rationnelle des cultures indigènes. C. R. ET COMMUNIC. ACAD. SCIENCES COLON., t. X (1927-1928), Paris, 1929, pp. 259-322. Cf. Etiam : O. LOUWERS, Notre Politique coloniale, in LA REV. CATH. DES IDÉES ET DES FAITS, Bruxelles, 5 et 12 janv. 1934. 54 ALIMENTATION VEGETALE

nécessité de maintenir et faire prospérer une classe pay• sanne noire et d'éviter la généralisation du prolétariat, en soutenant et développant l'agriculture indigène, mais sans négliger les intérêts des entreprises minières et industrielles, bases de la prospérité actuelle de notre pro• vince, ni les intérêts des entreprises européennes agricoles, pour autant qu'elles .se consacrent à l'élevage ou à des cultures qui dépassent les capacités de fermiers indigènes. C'est avec raison que le (iouvernement entend développer parallèlement et simultanément ces diverses branches de l'activité économique de la Colonie. Lorsque les entre• prises européennes font double emploi avec l'agriculture indigène, — pour les cultures vivrières par exemple, — elles ne doivent pas être encouragées » C). Le Comité Spécial du Katanga est entré résolument dans cette voie; il a confié dans bien des régions les cultures vivrières aux indigènes, a constitué un lotissement agri• cole qui a donné les meilleurs résultats, comme le font ressortir les Rapports officiels du Comité auxquels nous nous plaisons de renvoyer tous ceux qui veident se tenir au courant de l'action exercée sur le milieu par l'exten• sion des cultures des indigènes. Nous n'avons pas à discuter dans leurs détails les assertions, relevées ci-dessus dans leur ensemble; nous en .sommes naturellement très partisan et nous devons appuyer la dernière partie, car elle touche directement la question de l'alimentation. Rappelons encore l'avis de M. le Colonel-Médecin Damas-Mora : (( Quant au développement agricole par la famille indigène, il ne constitue pas une forme de surme• nage, mais une l'orme de repos, comme il a été démontré dans les réserves indigènes de l'Afrique du Sud, dans la Nigérie, dans la Côte de l'Or, dont la prospérité provient

(1) Bull, officiel du Congo belge. 2e partie, 22" année, n" 6, 15 juin 1929, p. 329. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 55 de l'agriculture indigène, sous la direction technique de l'État » C). ^ous avons récemmenl, avec lui vif plaisir, dans une conférence publique, entendu M. le Prof Coppcns, Secré- tain- du Congrès permanent colonial belge, déclarer non seulement qu'il est néc(!ssaire d'organiser le paysannat indigène, mais aussi l'artistuiat indigène. C'est un point de vue que nous avons défendu, dès 1926, au IP Congrès colonial belge de Bruxelles; il esl, d'après nous, directe- menl en rapptjrt avec l evtension de certaines cultures ei par suite a\ec raliineutation et le bicu-èlie de l'indigène. Nous avons tenu, en effet, à conclure à cette épfxpie: 1" les industries indigènes favoriseni la formation d'une main- d'œuvre de mieux en mieux préparée pour les travaux industriels modernes; 2° elles aident à la stabilisation de la famille indigène; par suite, elles favorisent son déve• loppement et, comme corollaire, aident à l'augmentation de la population, donnant une main-d'œuvre plus abon• dante; 3° elles relèvent, quel que soit le genre d'industrie, la mentalité du noir, dont nous pourrons ainsi faire un auxiliaire des plus adéquat pour la mise en valeur ration• nelle des richesses coloniales ("). Les derniers rapports sur l'administration de la Colonie ont d'ailleurs fait ressortir à suffisance l'action bienfai• sante de ces industries, souvent nées de la coopération, sur l'accroissement du bien-être de l'indigène, en particulier sur toute son alimentation. Nous ne croyons pas que l'extension des cultures néces• saires pour le développement de la race, prescrites d'ail• leurs par des décrets et, entre autres, par l'article 30 du

(1) Colonel-médecin DAM.AS-MOR.V, i'ne Conférence belgo-pnrtugaise. L'ESSOR MARII. ET COLON., Bruxelles, 19 décembre 1929, p. 21. (2] É. DE WILDEMAN, Agriciitture et Industrie indigènes dans le déve• loppement éconmnique du Congo. W CONGR. COLON, BELGE, Bruxelles, 6-7 février 1926, pp. 271-324. 56 ALIMENTATION VEGETALE

décret sur les Circonscriptions indigènes, qui porte : (( De faire et d'entretenir dans la circonscription des cultures, soit de vivres, soit de produits d'exportation, qui leur seraient imposées à titre éducatif. La vente des récoltes s'effectuera sans contrainte et au bénéfice individuel et exclusif des cultivateurs », soit bien difficile à réaliser. Notre confrère et ami Aug. Chevalier a pu, comme les Hollandais aux Indes, faire ressortir que l'indigène tra• vaille a\ec plus de plaisir chez lui, et M. Hédin a pu dire en 1928: <( De plus en plus, l'indigène aime mieux cultiver la terre que de rechercher sa nourriture ou sa richesse dans la forêt; c'est ce qui explique que malgré l'abondance de lianes à caoutchouc dans les forêts de Nlohé ou de Nyombe, l'indigène qui s'adonne à la culture du Cacaoyer se soit désintéressé de cette source de richesse. De même les Goumbas et même les Mabéas, qui allaient autrefois, sous la pression du commerce allemand, exploiter les lianes à caoutchouc dans la région de Nkolmakak, sont aujourd'hui fixés à leurs villages par la plantation et l'en• tretien des Palmiers et Cacaoyers » C)-

En 1927, M. Poiret, Gouverneur de la Guinée française, avait pu même dire, à propos du café, que cette culture avait été adoptée par les indigènes d'eux-mêmes, car ils y trouvaient leur intérêt. L'indigène est sensible à l'appât du gain; l'intérêt est son mobile le plus puissant, comme pour le reste de l'espèce humaine f).

Dans les régions congolaises où ce principe du paysan-

(1) L. HÉDi.N, Le Baillonella toxisperma Pierre au Cameroun, in A. CHE• VALIER, Revue Bot. appl. et .igric. colon., 8« année, 1928, n" 88, pp. 853-855. Voyez aussi EM. PERROT, La culture indigène et les productions agri• coles de la Guinée française, in A. CHEVALIER, Revue Bot. appl. et Agric. colon., VIII, 1928, n"' 81-83. .A consulter, sur l'action de l'agriculture : H. .ANET, Economie development and welfare of natives. INT. REVIEW OF MISSIONS, vol. XVII, 68, octobre 1928, p. 619. (2) Cf. Les Cahiers coloniaux de l'Institut colonial de Marseille, 26 oc• tobre 1927, n" 458. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 57 nat a été appliqué, par exemple dans le Haut-lturi, il a donné les meilleurs résultats, et l'on doit reconnaître en toute justice que les efforts conjugués de M. le Gouver• neur Moeller et des administrateurs des Mines de Kilo- Moto ont fait faire de grands progrès à l'agriculture indi• gène, d'où a décotdé un bien-être marqué pour le noir ('). En 1931, M. le Gouverneiu- Engels, parlant de la crise au Congo, n'a pas hésité à déclarer : « Su[)sidier des missions pour évangéliser et instruire, payer des fonction• naires pour maintenir l'ordre et la paix sociale, des méde• cins pour soigner les gens, des ingénieurs pour ouvrir le pays et l'assainir, (oui cela n'est possible qu'avec de larges ressources. Ces ressources, c'est le Congo qui doit les fournir; il serait vain de les chercher ailleiu's. C'est le travail indigène appliqué à l'exploitation des richesses naturelles, soutenu par nos capitaux, dirigé et encadré par l'expérience européenne, qui doit les créer. Lorsqu'elles menacent de s'évanouir et que le Capital et l'Européen ont tout donné, c'est le travail indigène qu'il faut stimuler. Travail forcé.»> Nullement. Quoi qu'on dise, il est possible d'obtenir des populations un travail soutenu, à la condi• tion d'éveiller, d'entretenir continuellement leurs désirs, leur.s besoins do consommation, d'orienter leurs goûts vers les choses utiles et salutaires à la vie du corps et de l'esprit » (•). Revenant sur le développement économique et social de l'indigène, sur la nécessité de mieux connaître la situa•

tion des cultures des indigènes, le Prof .\uo-. Chevalier déclare à Anvers en 1930 : (( Qu'il soit fait, dans tous les pays tropicaux, des enquêtes méthodiques sur l'état social, les méthodes et

(!) Cf. MATETE, Pour un redressement de notre politique coloniale. L'ESSOR MARiT. ET COLON., Bruxelles, 7 juin 1928. (2) ENGELS, Considérations sur la crise congolaise. LA TRIBUNE CONGO• LAISE, mardi 15 décembre 1931. 58 ALIMENTATION VEGETALE

les traditions locales des cultivateurs indigènes et sur les variétés de plantes qu'ils cultivent » C). Ce qui d'ailleurs avait amené l'émission d'un vœu ayant poiu' but d'assiu'cr le développement de l'agriculturi' des populations peu avancées en civilisation : (( 1" (,)u(> l'Association internalioiiale d'Agriculture des Pays chauds institue dans son sein une Commissit)u i)ei- manente d'agriculture indigène;

» 2° Que les Congrès futurs portent au premier rang de leurs objets les pi-ohièmes qui se rapportent à l'agriculture indigène, ainsi (]n"à l'étaljlissement de liens de collabora• tion entre elle et l'agriculture européenne » (").

-Ne sont-ce d'ailleurs pas de telles considérations qui ont amené M. Van Overberg-h, à résumer comme suit les discussions qui furent soulevées en 1931 au Sénat de Belgique : En réservant la question de la culture imposée, on peut for• muler ainsi les directives principales de notre nouvelle politique agricole, en vue d'augmenter la production indigène : 1° élé• vation de la poHtiqiie agricole à la hauteur de la poUtique indus• trielle et commerciale; 2" un grand effort sera entrepris par r.Adininistration auprès des chefs indigènes en vue d'augmenter les cultures vivrières, l'élevage et les cultures commerciales. Pour les cultures vivrières et le petit élevage, partout où la sous- alimentation des natifs l'exige, on pourra recourir à la culture imposée, si les moyens de persuasion sont impuissants. Pour les cultures actuellement imposées, on s'occupera de la transi• tion pour arriver à la cidture liijre; 3° pourvoir la Colonie du nombre nécessaire d'agronomes et de vétérinaires blancs et d'au• tant d'assistants noirs qu'il faudra; 4° multiplier les stations scientifiques, les champs d'expériences, les institutions scolaires et d'autres points d'appui indispensables à ime campagne agri• cole de longue haleine; 5" organiser peu à peu la mutualité et le crédit agricole indigènes; 6° éviter de compromettre l'avenir

(1) .4UG. CHEVALIER, La crise de la production en agriculture coloniale. Ses causes, ses remèdes. REV. DE BOTAN. APPL. ET n'.\GRic. TROP., XI, 1931, n" 117, et V" CONGR. INTERN. D'.V.RIC. TROP., 3« année. 1930, p. 1074. (2) y<- Congrès intern, d'.igric. tropic, .-Vnvers, 1930, p. 1074. DE L INDIGKNE DU CONGO BELGE 59 de l'extension des cultures indigènes par des concessions trop importantes ou trop rapprochées données aux entreprises euro• péennes; 7° éviter de compromettre le présent par des recrute• ments ou des réquisitions inopportunes, qui enlèveraient des producteurs agricoles év^olnés à leurs cultures prospères; 8" main• tenir dans le même territoire et dans le même district le j)erson- nel territorial et technique, de manière à augmenter son auto• rité, sa responsabilité et son rendement. L'avancement serait basé sur les services réellement rendus; !)" adapter de plus en plus la politique de transports à la nécessité d'amener à la mer les produits agricoles industrialisés, dans des conditions telles que le prix de vente sur le marché international ne dépasse guère celui de la concurrence des autres colonies tropicales d'Afrique; 10" adapter de plus en plus notre politique douanière coloniale aux exigences de l'extension de l'agriculture et de l'élevage, que le Gouvernement regardera désormais comme une de ses missions les plus importantes. Sur un tel programme, je crois que l'accord peut se faire unanime. Ce programme se con• jugue avec le programme de la production coloniale des blancs. Il répond aux désirs du commerce et de l'industrie. Il marquera une étape du développement économique des noirs.

Nous n'avons pas à di.'jcuter l'ensemble de ce pro• gramme; nous avons tenu à le signaler, car il insiste sur les cultures vivrières et la sous-alimcntalion. Nf)us sommes très sceptique sin- les résultats des tiavanx de Commissions permanentes d'Associations internatio• nales, tout en étant partisan d'installer des recherches à l'aide de méthodes admises par des Commissions interuii- lionales; mais, cepeui-lani, si nous acce[)l<)ns bi(>u volon• tiers avec le l^' ^luraz la valeur des |)aroles de Franklin : « L'activité n'a jias à former des vœux. Celui qui vit d'espérance mourra de faim », nous pensons que l'émis• sion de vœux, en Congrès internationaux et nationaux, terriblement t'i la mode de nos jours, peut avoir certaines influences, ne fût-ce que celle d'attirer l'attention sur des problèmes que l'on cherche malheureusement fort sou• vent à éluder. Nous conclurons ici par des vceux, paraphrases (U> ceux, 60 ALIMENT.\TION VEGETALE

rappelés plus haut, qui furent présentés en 1925 à l'Aca• démie des Sciences coloniales de Paris, y intercalant certaines décisions récentes et les accompagnant de consi• dérations destinées à faire mieux voir leur portée. Nous les répartirons sous les rubriques suivantes, insis• tant naturellement plus spécialement sur celles relatives à l'utilisation des végétaux :

Services techniques de l'alimentation. Cultures vivrières. Élevage. Pêche. Diffusion des moyens alimentaires. Action sanitaire et médicale. Étude scientifique des aliments.

Création d'un SERVICE TECHNIQUE DE L'ALIMENTATION dépendant du Département de VAgriculture de la Colonie, dans lequel collaboreraient : médecins, vété- linaires, hygiénistes, agronomes, botanistes, zoolo• gistes, géologues, chimistes, avec l'aide des adminis• trateurs territoriaux et des agents de VAdministration.

CULTURES VIVRIÈRES. — Encouragement donné, dans la plus grande mesure possible, par les Administrations coloniales locales, à la culture des plantes vivrières, parmi lesquelles nous tenons à citer : arachides, soja. Création dans les postes, sous la direction d'agro• nomes itinérants, de jardins-écoles, centres de forma• tion de moniteurs noirs pour la conduite des cultures indigènes. Étude des transformations des produits de la culture : manioc, farine de banane, etc.

A ce propos, il faut faire remarquer que dans cette organisation, qui vise naturellement l'amélioration des cultures, il ne faut pas, comme l'a fait justement remar• quer Togo-Cameroun, en juillet 1933, que la surveillance DE L'iNDIGiiNE DU CONGO BELGE 61 des stations agricoles absorbe toute l'activité des agents agricoles, mais bien que « lem rôle essentiel est de rester des agents de vidgarisation et d'être constamment en contact avec des populations indigènes : augmentation des surfaces cultivées, intensification de la production, amé• lioration des méthodes culturales, création de plantations modèles, lutte contre les maladies cryptogamiques, sur• veillance de la qualité des produits en brousse et sur les marchés ».

Ces deuv vœux sont somme toute un développement de celui, très général, présenté aux Journées d'Agriculture coloniale de 1933, où il ne fut pas question du vœu foi'- mulé en France, il y a plusieurs années; ce vœu portait :

« Pénétrés de l'importance capitale que possède l'orga• nisation de l'amélioration des plantes tropicales dans l'économie agricole de la Colonie (tout en félicitant le Gouvernement et la Piégic des Plantations pour le magni• fique effort déjà fourni), émettons le vœu de les voir encore accentuer cet effort, malgré la crise, en dévelop• pant et en perfectionnant les centres existants et en créant de nouveaux centres d'amélioration et de nouveaux laboratoires supérieurement outillés, à la tête desquels seraient placés des spécialistes responsables et largement rétribués ».

ÉLEVAGE.— Encouragement et développement de l'élevage cfiez Vindigène : porc, chèvre, mouton, basse-cour, par la création de stations dan.t lesquelles, comme pour les cultures, se formeront des moniteurs indi• gènes.

PÊCHE ET CiLvssE. — Développement des pêcheries : Pêche et préparation, conservation des produits. Constitu• tion sous la direction d'Européens et de moniteurs indigènes de pêcheries ratiormelles. liéglementation de la chasse, de la pèche, de la cap- 62 ALIMENTATION VEGETALE

tare du gibier, de façon à leur faire donner pour l'indigène, et aussi pour le blanc le rendement le meilleur.

11 devient donc do loide nécessité, pour obtenir un bon rendement d'une politique lationnelle des cultures, éle• vages et pèclic, d'en venir au « paysannat indigène » el de pousser à la réalisation du vœu émis déjà à diverses reprises et rel'ormulé aux Journées d'Agriculture coloniale de 1933; ce vœu déct)nle somme toute d'une des thèses que nous avions, dès 1923, formulée comme suit : <( Il est nécessaire pour les chefs administratifs et les chefs des services agricoles de rechercher en commun : les moyens d'ol)tenir un cantonnement des indigènes, afin de parer aux suites funestes du nomadisme — se traduisant par la desli uction tie réser\es forestières et une perte de valeiu" du sol — et de passer graduellement, et le plus rapidement possible, de la propriélé collecti^e mal définie, à une pro• priété indiviiluclle protégée par l'État » C). D'ailleurs, il semble bien que la question sera portée prochainement de\ant notre Conseil colonial national, le Gouvernement ayant cherché à établir un projet de déve• loppement de la ])ropriété indigène, permettant de passer, comme nous le disions, graduellement de la propriélé collective à celle personnelle de l'individu. On considèie trois stades différents : celui des indigènes détribalisés, pouxant obtenir une propriété dans l'endroit ofi ils rési• dent, sous la tutelle de l'Administratiou ; celui des ruraux, qui seraient soumis à des épreuves de mise en valeur de la

(1) Cf., entre iiutres : l\. I)K WILDEMAN, Extension intensive et ratiimneUe des ruUures indi• gènes et leur rapport avec le développe ment des eolrmies tropicales. C. R. SESSION HE L.A H.VYE. 1927, DE I.'IN.STIT. coi.ON. iNiERN., Bni.xelles, 1927, p. 259, où Ton trouvera une bibliographie du sujet. \ous ne pouvons nous empê• cher (le rappeler une partie du discoui's que prononça, en novembre 1932, M, Antonetti, Ciouverneur général de l'Afrique équatoriale française, à la séance d'ouverture du Conseil du Cionvernemem. relativement à celte jiptite propriété :

« Ali moment oii nous iioiissons les indigènes vers les c\iHiires riches. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 63 parcelle qui leur serait aftribuée et pourrait, au bout d'un laps de temps à déterminer, leur être octroyée sur demande; enfin, celui des associations d'indigènes, com• munautés qui pourraient, dans des conditions analogues, acquérii- une piopriété au bénéfice de la société indigène. Il ne serait pas bien difficile de démontrer la valeur des propositions présentées en 1930 par M. Leplae : (( Que lu

nous (levons tendre, avec la prudence et le doigté nécessaires, à dévelop• per cliez eux l'instinct de. propriété dont la notion, l)ien qu'un peu confuse, est innée dans l'esprit des populations congolaises, tout au moins celle de la propriété collective. » C'est une loi de nature que l'hoiume attaclie plus de prix à ce qu'il a Kag-iié avec effort qu'aux dons que lui octroie le liasard. Il importe, par suite, que l'indigène arrive à comprendre que son ti-avail peut le rendre maître du sol qti'll aura mis en valeur. » Dans ce sens, l'article -iS de l'arrêté du i:i septembre VMG JiaJjilite les cliefs de circonscription à octroyer gratuitement des permis d'occuj)er, de 10 liectares au maximum, à titre individuel ou collectif, sans frais, sans formalités, aux indigènes méritants. Une fois la mise en valeur par cultures riclies, réalisée et constituée, la propriété définitive est accordée. » Et le Gouverneur général ajoute que le nombre de concessionnaires va en augmentant; au moment de sou discours, au Moyen-Congo, sur 1.5 permis indigènes, 4 avaient déjà été transformés en propriétés déTini- tives. (Cf. Annuaire île Documentation Coloniale, vol. II, année 1932. Bruxelles, 1933, p. 303.) Un tlième de même genre fut développé par M. L. Cayla, Gouverneur général de , lors de la Session, du 15 octobre 19,32, des Délé• gations économiques et financières : « ...Mais sauvegarder la race et l'éduquer ne suffisent pas, il faut aussi améliorer ses moyens d'exis• tence... J'ai dit, il y a deux ans, dans cette .Assemblée, l'intérêt qu'il y avait à ce que la propriété européenne et la propriété indigène pussent se développer parallèlement, car ,loin de s'opposer l'une à l'autre, elles se complètent ». Ue Gouverneur cite ensuite des cliiffres constatant les progrès réalisés dans la consécration des droits des propriétaires fonciers indigènes. (Cf. Journal officiel de Madagascar, 15 octolire 1932, p. 11-49, et Annuaire, toc. cit., p. 484.) Il faudrait naturellement tenir compte des considérations publiées par M. le Vice-Gouverneur général Heenen; il considère, lui aussi, la pro• priété individuelle comme l'un des buts civilisateurs à atteindre; il faut, nous l'avons dit, rechercher les moyens pour arriver (/radueUement à cette fin. (G. HKENEN, Considérations an sujet de notre pulilique indigène, lîULI,. Soc. BEI.C,E n'IÎTUDE.S ET n'Exp.wsiON. Llégp, 1928, n» 68, p. 544.) Voyez aussi déjà en 1929 ; Attrihntion de terres avx indigènes de Nou• velle-Calédonie. .\XN.4LES IN'ST. COLONIAL. Bordeaux, 1929, p. 113. 64 ALIMENTATION VEGETALE culture ou l'élevage est d'inlérèt important et immédiat pour les individus appelés à l'exécuter et même dans le cas d'obligation (( il ne résultera pas de l'exécution de ces cultures ou élevages un fardeau trop lourd pour la popu• lation » ('). Le vœu présenté, en 1933, aux Journées d'Agriculture coloniale de Bruxelles, comportait :

(< En raison du développement de l'agriculture indigène et de son évolution vers im système moins extensif, il est souhaitable que l'occupation du sol aralde cesse de repo• ser, comme l'entend la coutume, sur les droits collectifs, mais s'appuie sur des droits strictement personnels. » Toutefois, ce vœu ne peut encore s'appliquer à toute la Colonie, mais il est désirable que ces nouveaux prin• cipes de propriété terrienne soient introduits et appliqués là où les noirs ont adopté des habitudes européennes de vie et de ciütuie et où il convient de stabiliser la richesse par la création de patrimoines transmissibles aux enfants et à l'épouse ». On sera, je pense, actuellement, dans presque tous les milieux, favorable à l'admission de principes de ce genre; mais il convient de noter la conclusion présentée récem• ment par M. H. Perrier de la Bàthie, chaud partisan de l'extension des cultures indigènes, car elle montre que dans cette très grosse question de la constitution d'un patrimoine individuel de l'indigène il faut examiner avec grand soin les situations. M. Perrier de la Bàthie, qui connaît à fond la situation des indigènes à Madagascar, a pu écrire : (( La constitu• tion, dans les régions à cultures extensives, de réserves indigènes, dont le but évident était d'assurer l'alimenta• tion des autochtones a, dans les conditions où ces réserves

(i) ED. LEPLAE, les cultures obligatoires dans les pays d'agriculture arriérée. CONGR. D'AGRIC. TROP., Anvers, 1930, p. 67. DE L'IMJIGÈNE DU CONGO BELGE 65 sont actuellemeiif (''lablics, des conséquences désastienses, diamétralement opposées au but que l'on se proposait. On met ainsi, le plus souvent, à la disposition de ces indigènes des terres de -vocation forestière ou des sols dont personne n'a voulu, que leurs procédés ont d'ailleurs vile fait de ruiner; leur alimentation devient par suite rapidement déficitaire et ils vont ailleurs porter leurs dévastations improductives et leur misère. Poiu- sauver ces races, que leurs procédés de culture mèneni actuellement à l'extinc• tion, il n'y a qu'un moyen : donner à chaque famille des terres réellemeni cullivahles et amener ces gens à les cultiver réoulièrement. Cela seul peul empêcher ces races de disparaître » ('). Ce paysinmal indigène, (|iie S. A. 1\. le Duc tie Brabant n'a pas hésité à largeuieni ])iéconise7' dans son discours au Sénat belge, en déclarant la nécessilé, a\ant toute autre chose, de (( l'élablissemcnt du paysannat sous sa forme la plus intégiale, permcllaul à l'indigène d'accéder à la propriété et de Jouir de la liberté économique qui lui est garantie par notre Cliarle coloniale », n'a pas été toujours bien accepté par les coloniaux; belges. Aussi, après avoir été battus en Helgique el à l'étranger, certains des oppo• sants au paysannat noij', acce])tant ce dei'nier pour les cultures vivrièi'cs, se sont relournés vers les cultures iiulustrielles telles l'Elaeis ou [)almier à huile, qu'ils ont pris pour exemple, déclaiant qu'une lelle culture ne pour• rait jamais être mise entre les mains de rindigcnc. Il n'est pas difficile de démontrer le p(!u de valeur des argtmients que nos o])p()sants pounaieul enqiloycr; en 1931, nofie cotifièic cl ami le Prof \ug. Chevalier, exa• minant la situation du ])almiei' à buile à la Côte d'Ivoire, a pu dire : <( L'Afrique tropicale u'a qu'un seul moyen

(1) U. PKRRtKR DE LA HÀÏHIE, ]'éf/(Ual.io>i, ,so/s et cultures de trois îles de la côte Nnrd-Ouesl de Madagascar, in A. CHEVALIER, Bev. de Bot. a/ipl. et d'Agric. tropic, IS» année, n" Ifc', juin 1933, p. 414.

MÊM. INST. ROYAL COLONI.iL BELGE. 5 66 ALLMEXTATION VEGETALE

pour garder sa prépondérance : il faut que les indigènes plantent dès maintenant des variétés d'élite, entretiennent mieux leiu's palmeraies et utilisent des usines pour le trai• tement des fruits, usines qui leur permeliront de doubler dès maintenant leur j)roduction » (')• Nous verrons, en traitant de cet Elaeis dans le relevé des plantes alimentaires, ({ue c'est l)ien dans celle direction que l'on doit s'engager au Congo, si l'on veut suivie les conseils de certains agronomes ralliés totalement à cette idée.

Nous sommes donc coniplèleinent d'accord a^ec le Prof Chevaliei-; nous acceptons avec plaisir ses sugges• tions, qui cadrent si bien a\ec nos opinions, et nous demanderons ici l'aide du capital européen et celle du chef blanc; car c'est grâce à eii\ qu'il sera possible d'équi• per d'une façon scientifique moderne et de conduire les usines qu'il y a lieu de construire; c'est d'ailleurs bien comme cela aussi que l'entend M. Ciievalier, car il dit explicitement, et en cela aussi nous sei'ons d'accord avec lui : (< L'autochtone est parfaitement capable, à mon avis, de mettre les terrains de ces palmeraies économiquement en valeur... si on le guide et si l'on ciée les usines pour le traitement des fruits après s'être mis d'accord avec lui: celles-ci seraient dirigées par des Européens, qu'elles soient instituées sous le régime C(Joj)ératif ou qu'elles soient des entreprises privées. Tout cela sera sans doute difficile à mettre au point, mais on finira par trouver des solutions ».

Par les études que nous préconisons, on se rapprochera de cette solution et l'on arrivera à la conclusion formulée comme suit par M. Chevalier et qui vient largement appuyer les arguments rappelés plus luud et développés par nous ailleurs : « Et je conclus moi-même, écrit Cheva-

(ij .\UG. CHEVAUER, Lc Pulhiicr à huile à la Côte d'Ivoire, m REV. DE I30T. APPL. ET D'.VGRU:. TROP., Paiis, 11« aimée, n» IIC, avril 1931, p. 213. DE L INDIG1;NE DU CONGO BELGE 67 lier, qu'en Afrique tout au moins, le progrès est dans l'évolution du paysannat vers la culture intensive, les méthodes de celle-ci étant préalablement établies par des services techniques très avertis, stables et forts C). Un dernier argument pour terminer : le paysan, du fait qu'il se suffit en grande partie à lui-même, du moins pour les produits alimentaires qu'il récolte, fait beaucoup mieux que les entreprises financières, face aux crises éco• nomiques ». Argument, d'après nous, de très grande valeur; nous l'avons pu rejirendre a\ec plaisir, car nous aussi nous avons, au sujet de toutes les cultures tropicales, maintes fois fait ressortir, non sans trouver des opposants, que l'indigène cultivera la terre dans des conditions bien plus économiques que ne peut le faire la société capitaliste. D'ailleurs, à ces divers arguments, M. Chevalier en ajoute un autre, d'ordre sentimental; nous le joignons avec plaisir aux précédents, car il est, pour nous, loin d'être sans importance : « Et puis, si j'étais indigène, malgré tout le tableau enchanteur que M. Van Pelt nous a fait du bien-être d'im coolie de plantation à Sumatra, j'aimerais mieux quand même être im simple paysan Adioukrou de la région de Dabou, à la C(Mc d'Ivoire, culti• vant mes quelques hectares d'Elaeis, de Cacaoyers, de plantes vivrières, mes arbres fruitiers autour de ma case, vivant au milieu des miens et travaillant toute la journée en famille, trouvant encore, par-dessus le marché, la pos• sibilité de vendre à la collectivité des produits d'exporta• tion en quantité appréciable, ce qui me permettrait de payer mes impôts, mes taxes et de vivre suffisamment bien... même en temps de crise » (").

(1) Consulter, à ce propos, l'éttide dt' MM. G. CARI.Ü et .1. G.vmïOSSÉ, qui ont, dans TERRE, AIR ET MER, La Géographie : De la production agri• cole mondiale dans ses rapports avec le sol, t. LX, 1933, p. 140, donné un aperçu des méthodes actuelles des mdigène,s dans les diverses parties du monde. (2) A. CHEVAt.iER, Rev. de Bot. apjil., loc. cit., W année, pp. 214-229. 68 ALIMENTATION VEGETALE

Ce sentiment, exprimé par M. Chevalier, nous l'avons signalé nettement pour les indigènes des Indes Néerlan• daises, ils travaillent pour la plupart avec plus de plaisir sur leur bien que dans les plantations des Européens C), il est aussi cité par M. Hedin, pour l'Afrique occidentale tropicale, auquel nous avons fait allusion plus haut. Peut-être pourrait-on clôturer l'examen de cette partie de la question, liée indirectement peut-être à la question qui nous occupe, en signalant la conclusion si judicieuse tirée de discussions sur la crise dans les Colonies, se mon• trant surtout par son action sur la production des denrées coloniales, par le R. P. Charles, au Congrès de Lisbonne de 1933 de l'Institut international colonial. Ces conclu• sions, qui semblent bien avoir été adoptées par la majorité

(1) Uni^ revue hollandaise, ayant paru en mai 1931, sous le titre : L'Essentiel des périodiques mondiaux, n" 1, p. 58, Amsterdam, résumant un travail paru dans NATUUR EN .MENSCH, avait déjà bien résumé la situa• tion par ces mots : « Une pareille opinion dédaigneuse sur les expérien• ces pratiques de l'agriculture indigène est basée sur une mentalité qui considère l'indigène comme le coolie, travaillant au service du capital, dans les plantations européennes. C'est l'ancienne mentalité du système d'exploitation coloniale qui apparaît ici. Et pourtant il est hors de doute que ce système de travail, vestige des siècles passés, est appelé cà dis• paraître rapidement.

» Vers le commencement du XX» siècle, nous constatons aux Indes Néerlandaises que la culture des végétaux commei-ciaux se dégage de plus en plus de la direction européenne; le centi'e de gravité se déplace petit à petit vers une agriculture indigène libre, commencée de propre initiative.

» l'ne transformation graduelle mais irrésistible est en train de se produire à l'heure actuelle, dont rimporiance dépasse les fiontières de l'.Asie troi)icale, le procès de l'émancipation économique rte la Société indigène. Si les rappoits entre l'agriculteur indigèm» et l'industrie agro• nomique continuent à se modifier dans le même sens que les trente dernières années, dans vingt ans l'importance pour le commerce mon• dial de l'agriculture libre indigène dépassera de loin celle de la grande industrie. On peut parler ici de plein droit de la faillite des conceptions de ceux qui voudraient placer la petite culture indigène traditionnelle sur un niveau par trop bas. »

Nous avons tenu à rappeler ce texte, car, jjarti d'un pays oii la culture capitaliste a acquis une importance si considérable, il doit être considéré comme de grande portée. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 69 des membres présents à Lisbonne, concordent avec nos thèses antérieures; elles nous disent : « Une des leçons de la crise, c'est que les ressources les plus stables de la plu• part des pays coloniaux résident dans l'agriculture indi• gène, même quand celle-ci ne trouve à écouler ses pro• duits que sur les marchés intérieurs. Il convient donc de protéger, par des mesures administratives générales, le peuple des agriculteurs indigènes et de fixer ceux-ci le plus possible au sol de leur région, en dehors de toute contrainte, mais eti développant et en améliorant techni• quement les modes de culture, sans recourir autant que possible au système des exploitations agricoles à capital européen » C).

DIFFUSION DES MOYENS .ALIMENTAIRES. — Dcveloppement de.'i courants coinnierclaux; vente et diffusion des pfoduits animaux ou végétaux alintentaires parmi les indigènes. Le passage des i,ndigènes dans les corps de troupes sera utilisé pour les accoutumer à une ali- mentation jtUis ralionnelle. Dans ce but, il y aurait intérêt à installer des écoles de cuisine daris de nom• breux postes.

ACTION SAMTAIHI: ET MÉDICALE. — Augmentation du per• sonnel et encouragements aux œuvres d'assistance et de puériculture. Enseignement de notioiis dltygiène, latte contre l'alcoolisme, la maladie du soinmeil, la lèpre, la tuberculose, etc.

RECHEKCHES sciENTiiTQi Ks. — Misc ù l'étude dans les institutions scientifi

(1) C. R. de la A'A7" Session, tenue à Lisbonne les 18, 19 et 20 avril 193S, de l'Institut colonial international, Bruxelle.s, 1933, p. 203. Il y aurait lieu d'envisager, pour les questions passées ici en revue, d'autres études publiées dans ce Compte rendu. 70 ALIMENTATION VEGETALE

ments, boissons, matières oiganiques et inorganiques, sels et vitamines; de la matière médicale dans leurs rapports avec le développement démographique de la population.

Ce vœu, siu' l'importance duquel il nous paraît inidile d'insister, a des rapports directs avec notre sujet principal; c'est ])our aider à sa réalisation que nous avons réuni ci- après les documents sur la inatièic végétale entrant dans l'alimentation du noir. 11 doit englober les vœux émis récemment et se rappor• tant à la matière médicale, qui a, comme nous l'avons dit, de midtiples rapports avec l'alimentation et qui poi taient : « Voir organiser par le Ministère des Colonies l'étude approfondie des plantes médicinales du Congo au point de vue botanique, comme aux points de vue chimique et pharmacodynamique ». Un vœu de même caractère a été formé pour les plantes tinctoriales et pour celles à parfums (')• Il y a plusieurs années déjà, le Prof" Lonay, de l'Uni• versité de Liège, avait fait émettre un vœu de même genre, dont le texte semble a\oir été bien oublié par les travail• leurs lécents. Nous tenons à le rappeler ici, car il cadre bien avec ce que nous avons demandé et avec les argu• ments présentés plus haut à propos de la répartition des recherches à effectuei' sur les i)roduils d'oi igine végétale coloniale : n 11 est souhaitable qu(> les Instituts tie Phar• macie adoptent des moyens propres à initier leurs élèves aux carrières coloniales et à orienter, autant que faire se peut, dans ce sens les éludes de ceux qui montreraient des dispositions pour ces carrières » (-).

(1) Cf. : STERNON, Quelques considérations sur la culture des -plantes médicinales an Congo belge. JOURN. U'.\GRIC. COLON., juin 1933, B. 11; et P. QuARRÉ, Us Plantes vénénevses au Katanqa. Y» CONGRÈS D'AGRICULTURE TROPIC, 1930, Anvers, p. 293.

(2) Cf. H. L0N.4Y, Pharmaciens coloniaux. JOURN. DE PHARM. DE BELGIQUE, no 40, 16 novembre 1930, et Les Pharmaciens coloniau.x et l'étude des remèdes indigènes. IDEM, n" 46, 16 novembre 1930. DE L'I.XDIGÈNE DU CONGO BELGE 71

Ces vœux sont d'ailleurs contetuis dans ceux: présentés à la Faculté de Médecine de Paris en 1932 et sur lesquels nous avons insisté ailleurs {').

11 nous paraît donc de la plus grande importance et de toute urgence de const il uci- ces services, d'oCi pai tiront toutes les in'itiatives pour développer les cultures et les élevages des indigènes, dont doit dériver une amélioration de la santé publique. 11 ne s'agit point là de véritables créations, car les rudi• ments de tels services existent, et ce n'est pas la première fois que leur développement a été préconisé. M. le Direc- t(!iir général Leplae avait déjà, eu 1910, essayé de démon• trer l'importance de plusieurs de ces services dans le travail qu'il a fait insérer dans le premier volume du Bulletin agricole du Congo belge, sous le titre : « Le Kole de l'Agriculture au Congo belge )) (") et Rai3])orl présenté aux Chambres [lar le Ministre des Colonies, comme aussi dans le Rapport sur les années 1911-1912, présenté à M. le Ministre des Colonies (')• Alallieureusement, bien d(;s critiques adressées aux pre• miers ser\ices organisés sont restées de valeur pour ceux qui ont suivi; malgré les avertissements, on n'a pas tou• jours voulu coinprendi'e dans les sphères directrices l'im• portance économique de la production agricole, en parti-

(1) Cf. DE WILDEMAN et STANER, Conlrilnitiuii. à la Flore dii Katanga, Suppl. V, Bruxelles, 1933, \k XVIII, et que nous résumons ; 1° Que soit développé renseignement de la Phytothérapie et encou• ragées les reclierches; 2" Que soit favorisée la création de Commissions de coordination des études; 3" Que soient stimulées les études sur l'amélioration de la culture des plantes médicinales;

i" Que soit encouragée la rédaction d'un guide international d'Her•

boristerie. (2) Cf. Rult. agric. Congo belge, I, 2, 191U, pp. 145-167; Ibidem, I, 1,

1910, pp. 1-19. (3) Ibidem, IV, 1913. 72 ALIMENTATION VEGETALE

culier celle de l'indigène, pour l'avenir du Congo belge, et l'on n'a pas osé accordei' au développement de l'agri• culture des indigènes les crédits si souvent demandés par la Direction générale de l'Agricultiue et cependant néces• saires pour former les conducteius et régler la production.

11 s'agirait donc actuellement, et la chose est urgente, de coordonner les services existants, d'y adjoindre proba• blement quelques unités spécialisées et qualifiées, qui poiu'iaient, petit à petit, élargir leur cadre d'action. A plusieurs re])rises déjà depuis 1920, le Département de l'Agriculture ties Colonies essaya de diriger ses efforts vers une réorganisation de l'agricidturc, dans un tel sens; les services locaux avaient envisagé uive série de rcclierclies à effectuer : faire étudier de mieux en mieux les facteurs climat ('), sol ("), main-d'œuvre, sur lesquels nous ne pouvons insister ici. 11 a élé rappelé, ce qui nous paraît utile à noter, que pour faire utile besogne il est nécessaire avant tout de ccjustitucr une documentation 1 ^ous M)iidrions la voir laigejueiit iusliliiéc cl tenue à joui', car cette documentation, sur laquelle il y a lieu de se baser pour ne pas faire du trav ail inutile, perdre temps el ai'gent, n'existe guère en Afrique et à ])cine dans la Métropole C). A propos des colonies anglais(>s, M. Ormsby-(jore tivait proclam(' eu 1928 l'inqxjrlance de cette fonction de documeniation pour les départements ministériels colo- niauN;, à la formation de laquelle n'ont pas voulu s'atta• cher suffisammeni cerlains d'entre eux : <( Les territoires

(1) Cf. 1'. GASTHUVS, i-tndc du climat congolais. V'- CONGRI'S INTERNAT. D'.^GHic. TROP., .4nvers, 193(1, p. 337; BEIUT;, Périodicité des pluies dans le Bas-Congo et à Klisabelhvitlc, roc. en., p. 343; divei's travaux de H. SCAËTTA, etc.

{-] Cf. l-\ CLAUS, G. BATZ, KINDS, etc., loc. cit., et divers travaux anté• rieurs du Bull, de VÀgric. au Congo belge, sur lesquels nous ne pou• vons insister et qui montrent tous la nécessité de poursuivre les études dans cette voie.

(3) Cf. Ü71 Programme agricole pour le Congo. .VGRIC. ET ÉLEV., 7e ann., n" 13, décembre 1933, p. 176. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 73 si vai iés de l'Empire colonial anglais, disait-il, ne peuvent être bien administrés qu'avec le maximum de décentrali• sation e( de délégation des pouvoirs. Le Ministère des Colonies n'administre; pas des pays situés à des milliers de kilomètres de Downing Street; il coutnMe, conseille et coordonne. Mais dans l'application des connaissances techniques, le Colonial Office a un rôle de plus en plus imptjrtanl à jouer comme oigane ceulialisateiir de toutes les données uliles aux Colonies tropicales pour la méde• cine, poiu' l'agricidture et pour l'instruction des indi•

genes » Pendant que nous recopions ces noies, nous avons appris qu(! le Gouverneur général du Congo venait d'en• trer davantage dans la voie de la réorganisation et, par une ordonnance, avait fixé la com])élence nouvelle du (( Service de l'Agriculture et des Forets », s'étendant sur l'agricidlurc indigène, la colonisation agricole, les cultures coloniales, les reclierclies scientifiques se rapportant aux cultures, à la météorologie, à l'hvdraulique agricole, la phytopalhologie, la zootechnie, le contrôle des stations expérimentales de sélection, d'éducation agricole, de recherches forestièi'cs, les réserves générales et celles de citasse et pèciie. Cela constitue à peu près le programme dont nous avons exposé les grandes lignes; nous soidiaitons le voir remplir avec persévérance par les agents de notre Colonie, pour le plus grand bien de la santé de l'indigène et de l'avenir économique du Congo. Pour cel avcnii-, nous devons considérer la prédiction de MM. Hardy et Richet : <( Le plus grand Ministre des Colonies françaises sera, croyons-nous, celui qui permet• tra à chaque indigène de manger à sa faim ».

Dans les pages suivantes nous nous sommes proposé d'établir une liste des plantes utilisées par les noirs dans leur alimentation; ce sera une base sur laquelle pourraient 74 ALIMENTATION VEGETALE

venir se placer les résidtats ties nouvelles recherches qu'il est désirable de voir effectuer.

Ces données pourront s'intercaler dans les enquêtes que poursuit M. le Prof .\. Kemine, du Collège d'Agricidture de l'Université de Hokkaido (Sapporo, .lapon), pour établir le relevé des plantes cidtivées dans le |\Ioiule Ç). Peut-être l'Institut royal colonial belge poui'iait-il, lui aussi, accepter le vœu déposé en mai 1932 à l'Académie de Médecine de Paris, où il avait été présenté par M. le Prof \chard; il portait : « One l'Académie de Médecine mette à l'étude la question de l'alimentation hal)ituelle des indigènes dans ses rapports avec le dévelopjiement démo• graphique des populations de nos colonies et qu'elle favo• rise l'étude des constituants en matières organiques, sels et vitamines des principaux d'entre eux et notamment de certains aliments particuliers à quelques-unes de nos co]oni(>s » (").

Par les enquêtes que nous réclamons sur les plantes alimenlaires du noir, qui font partie du vaste domaine des recherches scientifiques coloniales (^), nous satisferons aux conseils qui furent donnés naguère par M. le Prof Ch. Flahault : « Ou'il s'agisse de giandes cultures, de prairies, de forêts, de montagnes pastorales ou des plus modestes vergers, chaque région, chaque zone, chaque point du pays a ses possibilités qu'il faut étudier avec soin,

(1) M. A. KEMINE, Kinds of Cropplants under eultiration in the World. AGRic. AND HORTic. (Japanese), vol. VIII, n"" 8-10, ia'i3.

(=) Bull. Acad. de Médecine de Paris, 31 mai 1932, p. 714. Ce vcvu avait été accepté par la Société de Géographie commerciale de Paris.

(••î) Il nous semble être de quelque intérêt de rappeler ici les principes généraux qui doivent se trouver à la base de tonte l'organisation du travail au.\ Colonies, tels qu'ils ont été acceptés au Congrès des Recher• ches scientifiques coloniales de Paris, octobre 1931 : l. ~ Constituer en France un organisme d'ensemble susceptible d'éclai• rer les pouvoirs publics, afin de permettre à ceu.x-ci : 1° De donner l'impulsion nécessaire au.x services scientifiques de la France d'outre-mer; DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 75 si l'on ne veut pas courir au-devant d'insuccès ou de coû• teuses écoles C). De telles opinions furent également émises par d'autres coloniaux; nous ne poiu'rons les rappeler toutes ici ("); elles nous amènent une fois de plus à demander que les Ëtats coloniaux se rendent de mieux en mieux compte de l'im- porlance de la question : Alimeidalion des indigènes! Elle se résoudra par l'extension des cultures indigènes, qui dans bien des régions déjà ont acquis luie valeur bien plus forte que celles des Enropéens et rénoveront la popu• lation autochtone. Par la voie des empiètes sur l'alimentation des indi• gènes, dépendant de leurs cultures, dans lesquelles on alliera broussards et savants, science et pratique, nous obtiendrons des progrès vraiment diu'ables, permettant

2" D'exercer nu conti'oli» efficace, notamment en ce qui concerne la pérennité des pT'ogi'ammes; 3" D'assurei- la publication des travaux effectués. II. — Ne i-ieii dimirnier de ce qui est déjà orgnuisé au i)oint de vue scientifique dans nos territoires d'ou1re-mer. III. — .\ssiu-er la pérennité des travaux scientifiques d'outre-mer. — f,aisser aux pouvoirs publics l'antor'ilé, la responsabilité, la décision et le contrôle. V. — Organiser sui' des bases solides les services scientifiques colo• niaux; assurer à ces services une autonomie financière et admi• nistrative, en tenant compte du but poursuivi par chacun d'eux. VI. — .Assurei-, en pei'manence, la liaison entre les services scientifi• ques d'outre-mer et l'ensemble des usagers de ces services. VII. — .\ssurer, avec régularité, le recrutetnent d'un personnel offrant toutes les garanties scientifiques et techniques. VIII. — Foiu'nir aux établissements scienlifiques d'outre-mer et au per- soiuud de ces établissements la plus grande somme de moyens pour entri>prendre leuis travaux et diffuser les résultats obtenus. IX. — Constituer en l'rance un buT'eau de documentation scientifique, de liaison et de diffusion des renseignements. X. — Faire adhérei' les colonies au Conseil international des Unions scientifiques et aux L'nions internationales.

(1) CH. FLAHAULT, in EM. GADECEAU, Le Lac de Grand-Lieu, Nantes, 1909. (2) Cf. K. DE WILDEMAX, .Sciences liiologir/ncs et colonisation, Bruxelles, 1909, et les Bapi)orts aux réunions de l'Institut colonial international de Bruxelles, Rome, I.a Haye. Bruxelles. 76 ALIMENTATION VEGETALE

d'atteindre le but le plus élevé auquel nous puissions pré• tendre : reconnaître dans le monde végétal la place de chaque chose, l'ordre de la Nature, afin d'enseigner aux intéressés à mettre chaque chose à sa place ('). Nous avancerons ainsi résolument dans la pcjlitique conseillée en 1929 par la « Commission pour la Protection des Indigènes », qui envisageait celle (piestion tdimen- taire et visait, en se basant sur les paroles prononcées par le Roi à Anvers, » à conserver la race, à l'accroître, à l'améliorer; à dégager l'individu de l'emprise des super• stitions comme de son assnjcitissement à une discipline sociale et familiale outrée que seule la redoutable insécu• rité des temps passés justifiait; à élever le niveau de la vie de l'indigène par rinstruction piudcmment distribuée, l)ar la mise au point d'une organisation sociale qui per- melte l'éclosion et favorise le développement de la pro• priété privée, j)ar l'amélioration progressive cl continue de ralimcntation, du logement, de l'habillement, crétmt ainsi à ceux qui en bénéficient des besoins qui éveillent l'activilé et incitent ceux qui les éprouvent à se soumettre, pour les satisfaire, à la grande loi du travail » (-).

(') CH. I'T.AHAULT, Le Progrès de lu Géographie botanique in PROGRES- •st S HEI BOT.ANICAE, vol. I, pp. 243 et ss.

(2) Bull, offic. Congo belge, 22» année, 3, 15 mars 1929. p. 119. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 77

II

ENUMERATION DES VÉGÉTAUX ENTRANT DANS L'ALIMENTATION DES INDIGÈNES DU CONGO BELGE, EN PARTICULIER DANS LEUR MILIEU TRIBAL

Cette liste des plantes, qui en totalité ou par certains de leurs organes entrent dans l'alimentation des indigènes de l'jXfrique centrale, est indiscutablement incomplète. Nous avons relevé uniquement les noms de plantes ayant été signalées dans notre Congo comme comestibles, pro• priété qui devra être vérifiée par de nouvelles recherches, de plus en plus détaillées. Nous ne pouvons dans bien des cas garantir scien• tifiquement la détermination spécifique, des plantes citées, car plusieurs l'ont été uniquement sur des indica• tions de voyageurs ou résidents, sans qu'il nous ait été donné de voir des documents. Il est indiscutable que des indications telles que Haricots ou Hai icots grands. Pois, Fèves, Féveroles peuvent, pour des plantes rencontrées au Congo, devoir être rapportées à des plantes n'ayant avec celles que nous connaissons en Europe aucun rapport. Il est vraiment regrettable que des renseignements aussi intéressants que ceux publiés, par exemple, par le R. P. Pagès, sur la flore domestique du Ruanda C), ne puissent être utilisés dans une étude spécialisée de la ques• tion si importante de l'alimentation du noir. Revenant sur la nourriture des Hamites des bords du lac Kivu, le R. P. Pagès a constaté, lui aussi, qu'elle est variée; citant les plantes principales, il attire l'attention sur les végé-

(1) R. P. PAGV.S, Flore domestique du Ruanda. BULL. .«RIC. CONGO BELGE, XIX, 1 (1929, pp. 116 et suiv. 78 ALIMEINTATIOIN VKGETALE

taux amers, acides ou aigrelels, le sel qu'ils ajoutent à leurs aliments, qui sont du groupe des condiments et, comme nous l'avons dit plus haut, sans doute de très grande importance pour la santé en général (')•

Si quelques échantillons botaniques a\aient accompa- g-né ces données ethnographiques nous aurions été en possession d'une documentation vraiment remarquable sur les substances d'origine végétale entrant dans l'ali• mentation des indigènes de cette région. C'est l'occasion de revenir siu- la nécessité d'une colla• boration plus étroite entre ceux qui travaillent en Afrique et ceux qui dans la Métropole désirent voir donner plus de valeur à ce travail forcément incomplet. Que de fois n'avons-nous pas déjà insisté sur cette utile mise en com• mun des données acquises, remise en vedette par une note du H. P. G. Van Bulck, S. ,1. f), dans laquelle il dit fort justement : » La collaboration du savant spécialiste et de l'enquêteur, qui jouit de la confiance de l'indigène, qui possède à fond le dialecte de ses interlocuteurs, qui a scruté les finesses de leur mentalité et les recoins de leur psychologie, serait de la plus grande utilité. En effet, laissés à eux-mêmes, aucun des deux, ni le broussai'd ni le savant, ne viendra à bout de son entreprise. Le domaine est trop vaste, les faits à examiner sont trop nombreux, le nombre de savants est trop limité » ! Cela est vrai non seulement pt)ur les sciences etlmogra- phiques, mais poin- toutes les sciences naturelles, qui d'ailleurs ont avec l'homme de très nombreux rapports. Nous ne pouvons dans ces notes insister sur les plantes oléagineuses; nous renverrons pour elles au travail que nous avons publié en 1931 ('), qui devrait être mis au

(1) H. H. PAGES, Ihi riiijanme Hamitr au centre de l'Afrique. MÉMOIRES IN-S" INSTITUT ROYAL coi.ON. BELGE, Sect, des Sc. morales et politiques, t. I, 1933, p. 32. (2) n. p. G. VAN BULCK, Collaborailon de broussarda et de savantu. APOSTOLOS, H, 1 (1932), p. 70. (3) E. DR WILDEMAN, Les matières grasses et le Congo belge. LE .MATÉRIEL. COLONIAL, îl» année, n» 05 (1931), p. 76. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 79 point et dans lequel on trouvera une assez ample littéra• ture congolaise ou africaine sur les matières grasses. iNous aurions peut-être dû cependant nous appesantir sur ces matières grasses et même en particulier sur le cotonnier, car il seml)le bien que dans des régions du Congo, comme dans d'autres zones de l'Afrique tropicale, ralimentalion est à ce point de vue déficiente. Etudiant la situation de l'agricultin-e indigène dans l'Ubangi, M. C. Leontovitch a proposé, avec assez de raison : « Eten• dre la culture cotonnière dans tout le district : celle-ci préparc les champs où les indigènes sèment quasi spcm- tanément l'arachide, le sésame, les courges et d'autres plantes oléagineuses; poursuivre la plantation de palmiers Elaeis avec ténacité et de façon rationneile », sans insister, comme on le voit, sur la valeur oléagineuse de la graine du cotonnier. Cette question des oléagineux a pour l'alimentation de l'indigène, comme pour l'avenir économique de notre Colonie, une importance capitale et nous appuierons l'avis de M. Bataille : « La politique du pétrole aura un temps; la politique des huiles végétales, aux ressoiuxes inépuisables, lui succédera; la Belgique peut dans cette politique prendre une des premières places » C). La documentation de notre exposé antérieur sur les plantes oléagineuses devra donc être largement complétée par celle, plus récente, fournie par plusieurs confrères, entre antres par le Piof' H. Jumelle, de Marseille, et feu A. Baudon, administrateur au Congo français, récemment décédé C).

(1) ÉD. BATAILLE, L'<'xlraction des huiles par dissolvants; son nppli- cation a quelques oléagineux coloniaux. CONGO, 1928, II, :2. Assoc. mat. Colon., p. 305. (2) BAUUON, ConlribuUon à l'étude des plantes oléar/ineiises de l'Afrique equatoriale. Am. Mus. COL. DE MARSEILLE, 1929, fasc. 1. H. JUMELLE, Cataloçjtie descriptif des collections du Musée botanique de Marseille. Afrique equatoriale française. Oléagineux. .\NN. MUS. COL. DE. MARSEILLE, série, vol. 2 (1933), p. 1954. 80 ALIMENTATION VEGETALE

Dans le relevé on trouvera un certain nombre de cham• pignons entrant dans l'alimentation et pouvant être con• sommés par le blanc comme par rindigène C). L'étude des Champignons poussée actuellement au Congo par M""' V. Goossens, en Belgique par M. Beeli, devrait être intensifiée. Fréquemment des agronomes, dans leurs monographies agricoles de certaines régions, ont insisté sur la comestibilité de ces cryptogames qu'il conviendrait de faire mieux connaître au point do wic de leur valeur alimentaire, ou de leur nocivité.

Il ne nous a pas été possible d'envisager ici l'alimen• tation du bétail, ni des animaux de la basse-cour; si elle n'est pas semldable à celle de l'homme, elle peut avoir avec elle des rapports. -Nous ne nous sommes pas occupé s])écialement des céréales, légumes, plantes fruitières, ou condimentaires, soit européens, soit américains ou indiens, qui ont à diverses reprises été essayés au Congo et dont certains ont pris pied dans la Colonie. Nous n'avons donc pas relevé : radis, pourpier, salade, épinard, oseille, navet, haricot veit, carotte, concombre, pomme de terre, sarrasin, oignon, i)etterave, poireau, céleri, ail, etc., ni des fruits, tels que ^epheliiim lappacenni L.; Persica yramttum (Gre• nadier): Myiistica fra

(1) Cf., pour l'étude des Champignons de la flore congolaise ; BKEI.I, Coiitribiitiim II lu flore rinjcologUjuc ihi Congo, et Fungl Goosaensinac. Bi-i.L. JARDIN BOTAN. DE BRUXELLES et BULL. SOC. «OT. DE BELGIQUE, 19-'7 à ce jour. M. Beeli a, dans les .ACTES DU V CONGRÈS INTERN. D'.AGRICULTURE D'ANVERS, 1930, p. 18i, résumé l'histoire de la Mycologie au Congo : Évolution de le Mycologie au Congo bcUjc. (2) Cf., à ce sujet : V. GOOSSENS, Contribution à Vélude des plantes économiques introduites au Congo belge, P. STANER, Les fruits au Congo, in .\GRIC. ET ÉLEVAGE, 1933, n" 1, p. i. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 81 plantes, que le hlanc aura naturellement toujours intérêt à suivie de près, a peut-être moins d'importance que l'étude de l'alimentation lé>>umière et fruitière par des plantes indigènes adaptées au milieu.

Une étude l ationnelle de ces dernières pourra, nous en sommes persuadé, arriver à constituer des variétés de cul• ture mieux appropriées aux conditions locales et par suite, souvent de meilleiu- rendement quantitatif ou qualitatif. Il faut à ce propos rappeler les remarques très Judi• cieuses formulées en 1913 par M. Edm. Leplac, dans un Rapport sur l'Agriculture au Congo belge, pour 1911-1912, et dont il n'a pas toujours été tenu suffisamment compte. Si, comme l'a dit M. Leplae, il est possible « d'intro• duire un nombre énorme de plantes diverses », au Katanga, par exemple, le clioix devra être limité par les conditions économiques comme aussi par celles du milieu. M. Leplae, avait aussi, en ce moment, alliré l'atlention sur le problème de la dégénérescence des graines des plantes d'origine étrangère, dégénérescence obsei'vable non seulement au Congo, mais dans toutes les régions tro• picales. Aussi il dit avec raison, à propos du Katanga, que les semences obtenues, dans cette partie de la Colonie, « de plantes eiu'opéennes ne paraissent pas reproduire toutes les qualités de la plante mère; il se manifeste une dégénérescence plus forte que celle que l'on constate en Bel<,>-iqiie pour la plupart des plantes importées. Le fait n'est pas surprenant, vu la diversité des climats. Nous .aurons donc, pendant plusieurs années encore, à intro• duire par graines, par boutures et par plantes les multi• ples espèces dont l'expérimentation présente de l'intérêt )>. Nous n'oserions garantir qu'il sera possible, même par ces introductions répétées, de maintenir dans la Colonie des plantes que l'on serait désireux d'y voir se multiplier; pour d'autres, par des sélections soignées, il pourra peut- être se constituer des variétés nouvelles, à propriétés par-

MEM. INST. EOYAI, COLONIAL BELGE 6 82 ALIMENTATION VEGETALE

fois légèrement différentes, mais adaptées à leur nouveau milieu. C'est aussi le moment de rappeler les mots qu'adressait im jour un Couverneur de Madagascar aux fonctionnaires de la Grande île, leur faisant remarquer que des voya• geurs, des agronomes coloniaux avaient sillonné les autres colonies françaises, les colonies étrangères, en avaient rapporté des plantes nombreuses dignes d'être cultivées dans l'île et trop fréquemment avaient oublié de regarder autour d'eux s'il n'y avait pas sur place de la matière ali• mentaire à amélifjrer. Bien que nous n'ayons pu que très sommairement tou- clier à la question des boissons, dont plusieurs sont d'ori• gine végétale : vins de palmiers, bières de Graminacées, \ ins de fruits, sur lesquels il a déjà été l)eaucoup écrit C), nous ne pouvons nous empêclier de rappeler cet avertis• sement de la « Foréami » au sujet de l'alcoolisme dans notre Colonie : « L'alcoolisme cause de grands ravages parmi ces populations Bal^ongo, qui, en deliors du vin de palme, n'utilisent pas moins de sept boissons alcooliques différentes provenant de palmiers d'eau, d'arbres et de lianes, en debors des alcools de banane et de grain. La limitation de la mise en saignée des palmiers élaïs devrait pouvoir être réglementée ('). Les cirrboses atropbiques avec ascite ne sont pas rares. L'alcoolisme, plus encore que la syptiilis, joue un rôle prépondérant dans l'étiolo^ie des affections mentales, de plus en plus fréquentes dans le Bas-Congo » ('').

(1) Une réglementation a été proposée pour le Congo lielge, mais n'a pas trouvé grâce devant le Conseil colonial: nous envisagerons cette question au paragraphe Elaeis. [') A. SEEKIRCHNER, Dcr alkoïwl in Afrika. ATLA.S AFRICAMJS (L. Frobe- niers und Ritter v. Wilm), Berlin, Leipzig, 1931, heft 8, bl. 44-47. La docu• mentation réunie à Bi-uxelles permettrait de compléter les cartes publiées par M, Seekirchner. {') napport sur l'exercice IBSI. Fonds lïeine F.lisabeth pour l'Assis• tance médicale aux Indigènes du Congo belge (F.O.H.E.A.M.L), Bruxelles, 19;îi, p. 92. Cf. TiHON. .4 firopof. de (inelquc.^ boissons Jerrnentées indigè• nes. BULL. .wnic. Coxoo DELCE, vol. .XX\', 1, mars 1934, p. 128. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 88

Il devient de toute nécessité de faire une étude spéciale pour notre Congo de cette question boisson : fabrication, distribution géographique, etc.; nous ne pouvions l'en• treprendre dans ces notes.

i\ous avons sommairement attiré l'attention des voya• geurs et résidents siu- des plantes capables de donner de l'eau, eau considérée comme potable, et sur lesquelles le Prof^ H. Lecomte, de l'Institut de France et notre ami regretté le Prof Ém. Laurent avaient été des premiers à insister L'eau aurait certes pu attirer notre attention, car elle a au Congo, comme dans toutes les Colonies tropicales, une importance notable. Nous y avons fait d'ailleurs allu• sion plus haut; l'eau des rivières et des lacs, souvent uti• lisée, tient en suspens des matériaux divers, et de nom• breuses sources connues des indigènes sont minérales ou thermales et entrent par suite plus dans le domaine des études médicales que dans celles relatives à l'alimentation. Mais cela nous aurait mené trop loin. Nous avons également tenu compte, dans une certaine mesure, des plantes entrant dans la fabrication du sel indigène. Cette question de grande importance, elle aussi, demanderait à être approfondie, tant du côté ethnogra• phique que du côté de l'origine végétale et de celui de l'analyse chimique du produit consommé. Nous ne nous sommes pas occupé des plantes fournis- nissant des stupéfiants, des narcotiques, de plantes, telles le tabac, le coton, etc., dont certains emplois touchent plus ou moins à l'alimentation; elles nous semblent, par plusieurs de leurs propriétés, rentrer plus dans le domaine médico-pharmaceutique que dans le domaine alimentaire. Il n'a pas été question non plus de cette alimentation, plus ou moins anormale, telle la géophagie, dont certains élé• ments : terres végétales, aiuaient peut-être pu être traités

(1) Ë. DE WILDEMAN, mantes pour la soif. BULL. INST. ROY. COL. BELGE, t. V, 1934, I, p. 131. Ö4 .\LIMENTATION VEGETALE dans cette étude. Mais ces matières demandent une élude très spéciale, que nous n'avons pas voulu entreprendre, nous consacrant à l'examen des aliments fournis par les végétaiLX vivants.

Nous ne nous sommes pas non plus, dans cette énumé- ralion, ])réoccupé de si.üualer des plantes existant sans conteste dans n.oire C^)ii_t!'

C) É. DE WILI)EM\N, Sotes sur les cultures des indigènes de l'Êtnt Indé• pendant du Congo. VIF COXGR. INTERN. D'AGRICULTURE, Rome, 19n3, vol. I, 2" partie, pp. 219-223. (-) E. DE WILDEMAN, Notes sur les plantes largement cultivées par les indigi-nes en Afrique tropicale. ANX. MUS. COL. DE MARSEILLE, 2« série, t. 7, 1909.

(••') I-;T.\T INDF.I'ENUANI DU CONC.O. DÉPARTEMENT DES FINANCES. Culture dCS plantes vivrières, potagères et fruitières. Bni.xelles, 1907. DE L'LNDIGKXE DÛ CO.NGO BELGE 85

Sorgho. Arachide. Riz. Voandzou et autres légumi- Panicum. neuses. Pennisetum. Ananas. Eleusine. Cucurbitacées. Maïs. Café.

Nous ne pouvons reproduire ici ces notes, auxquelles nous devons donc renvoyer le lecteur. La liste suivante est bien plus importante que les précé• dentes; mais elles sont encore hien plus noinlireuses les espèces qui, dans notre Congo, peuvent être ou sont con• sommées par l'indigène; on pourra d'ailleurs se convaincre de ce fait en consultant les dictionnaires pid)liés par les Gouveinements des Indes anglaises, des Indes néerlan• daises, de la Nigéi'ic, les publications de cei'tains coloniaux étrangers, en parlicidier celles de nos collègues français : Bois, Chevalier, Perrot (Paris) et Jumelle (Marseille), du Prof Warburg, dans le compte rendu du voyage de Baum en Angola, comme aussi le travail antérieur, niais encoie toujours important, de feu le Prof^ .l.-L. De Lanessaii, auxquels nous devrions renvoyer pour mi grand nombre de plantes. Plusieiu's des végétaux cités ci-après n'auront sans doule pour l'alimentation des noiis aucune importance, étant ou condimentaires ou médicinaux, souvent aussi utilisés seidement en cas de disette. Ils seront de ceux qui, après des études : agronomiques, chimiques et physiologiques, devront être abandonnés. Ce cas sera en particulier celui de bien des plantes dont les fruits ont été désignés comme comestibles et qui seront sans doute, après étude, de simples rafraîchissants sans importance au point de vue de l'alimentation. On ne pourra cependant écarter de telles plantes sans un examen approfondi, car si plusieurs sont probablement de fort peu de valeur alimentaire ou condimentaire, elles pourraient avoir, par suite de la présence de certaines 86 ALIMENTATION VEGETALE

sid)stances, (elles des vitamines, quelque valeur, au moins dans des stades intermédiaires du développement de la popidation indigène. Nous ne potivons, dans cette longue énuméralion, ren• voyer, i)our chaque plante, aux sources, ni à toute une littérature botanique : systématique, géographique et éco• nomique. Cette littérature est Ivop vaste. Dans cette liste de végétaux utilisés dans l'alimentation, rangés par ordre alphabétique, nous avons intercalé un assez grand nombre de noms indigènes, de préférence ceux qui aux dires de divers collecteurs, s'appliquent aux plantes usagées. Nous n'aurions pu citer ici tous les noms indigènes actuellement établis, en citant leur dialecte; cela nous aurait mené fort loin. Un dictionnaire des noms indigènes des plantes culti• vées et sauvages, avec indication des dialectes et renvoi au binôme scientifique, devrait être rédigé; mais il demanderait, pour être de première utilité, une étude linguistique qu'il ne nous est pas possible de tenter. Nous reconnaissons très naturellement qu'il faut être très prudent dans l'utilisation des noms indigènes pour certifier une définition spécifique. Les dénominations peuvent être employées à tort par des noirs connaissant mal les plantes et leurs usages; la prononciation variant, l'orthographe variera également. En consultant cette liste on remarquera que le même nom s'applique à des plantes très différentes; ce sont des preuves de la difficulté de l'em• ploi des noms indigènes; elles montrent qu'il y aiuait lieu de rechercher les origines de ces dénominations, car elles résident peut-être dans des analogies d'emploi. Quoi qu'il en soit, ces indications peuvent être utiles et peuvent, dans une large mesure, guider les chercheurs. Il serait certes intéressant de re])rendre les données parues ailleurs, dans d'autres pays, sur ces mêmes plantes, mais cela aussi nous aurait mené fort loin. La même raison DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 87 nous a fait écarter les plantes médicinales, si souvent en rapport chez l'indigène avec l'alimentation 11 n'a Pu être question dans ce travail préliminaire d'en• visager l'alimentation de l'indigène suivant son milieu naturel; nt>us savons fort bien que dans la brousse, dans la forêt, dans la plaine ou dans la montagne, dans les régions chaudes et dans les régions froides l'alimentation est et doit être différente. Nous acceptons les couclusions générales produites en 1932 par M. Caii Seyffert; elles sont valables pour notre Congo. Mais nous ne sommes pas encore assez avancé dans l'étude de la distribution géographique des modes d'alimentation, pour classer nos peuplades congo• laises dans des groupements naturels. Nous souscrivons donc sans arrière-pensée aux principes généraux que nous résumons ci-après : 1. L'homme est, à l'origine, omnivore. 2. L'alimentation des hommes se règle sur les condi• tions naturelles de son habitat, donc sur celles de la vie des animaux et des plantes. 3. Par suite, les aliments, devant très généralement provenir du pays, il faudra considérer : a) Peuples principalement végétariens; b) Peuples se nourrissant principalement de viande. Mais il n'existe pas dans la nature, des hommes vivant exclusivement de végétaux ou de viande. 4. Les peuples des régions chaudes se nourrissent sur• tout de végétaux, ceux des pays froids surtout de viandes. 5. Dans les régions chaudes les peuplades de la forêt vieige vivent siutout de tubercules ou de fruits; ceux de la zone de brousse surtout de céréales. 6. A l'origine l'homme vécut d'une alimentation mélan• gée : végétarienne et carnée; l'alimentation végétarienne au premier plan. Mais l'homme s'adapte facilement à une alimentation nouvelle et c'est ce qui lui a permis de se dévelop[)er dans des situations très différentes sur le globe terrestre. 88 ALIMENTATION VEGET.\LE

Les données de la liste ci-après, déjà très longue, doivent être considérées comme tout à fait préliminaires; elles devront, comme nous l'avons déjà dit et comme on ne pourrait assez le répéter, être revérifiées et complétées par un travail ethnographique. Ici se marque donc une fois encore cette collaboration, non seulement entre broussards et savants, mais entre chercheurs de disciplines qui, à première vue, pourraient paraître sans rapports. Notre but en accumulant ici ces indications a donc été d'attirer spécialement l'attention des ethnologues et des hygiénistes s'occupant de l'alimentation rationnelle, sur un domaine dans lequel les inconnues sont nombreuses. N'oublions pas que l'étude de l'alimentation des indi• gènes, qui ira se modifiant rapidement sous l'action de notre présence, a une importance considérable pour la connaissance du développement de l'Humanité; elle peut avoir une action notable sur la science moderne de l'ali• mentation, par conséquent sur la vie à la surface du globe. Il serait donc grandement désirable, pour chacune des plantes des cultures des indigènes, soit : plantes indi• gènes : Dioscorée, haricots, bananiers, sésame, sorgho, cucin-bitacées diverses, etc., si nombreuses en variétés reconnues par les noirs; plantes introduites mais déjà for• tement cultivées par le noir : manioc, maïs, riz, arachides, élaeis, colacase, etc., de pouvoir établir une large enquête d'après les questionnaires auxquels nous avons antérieu• rement fait allusion. La liste ci-après pourra servir de base au.x enquêtes, que tous les administrateurs territo• riaux auraient intérêt à poursuivre au Congo sur l'alimen• tation de l'indigène, sur la distribution dans notre Colonie des usages alimentaires, sur la transformation de ces derniers sous l'influence de la présence du blanc ; usages que biologistes et ethnographes devront chercher à étudier en commun, pour le bien et l'avenir de la population indigène. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 89

ABA= Entada stidanica Schw. AB.\BALABA= Cissus producta (Afz.) Pl. ABALAK:A = Hibiscus physaloides Guill. et Perr. ABAIIUMANDURA = .4rach!s hypogaea L. ABioBio = Landolphia Laiirentii De Wild. ABODI = Cissus petiolata Hook. f. ;\BOMBI = .4R0/iirfi(jm, Mannii (Oîiv.), l'ngl. et Diels. AhVTi-LA = Sericostachys scandeus Gilg et Lopr.

Ahutiloii Cabrae De Wild, et Dur. (Mahacées). Feuilles comcstildes. Noms indigènes : Bolonda, .^laliombo, Livunga na Pembe. Acalypha paniculata Miq. (Euphorbiacées). Feuilles comestibles. Noms indigènes : Bo, Bengu, N'Dekoma-Monkwakagne, Mokwakagna. Acanthus montanus ï. Anders. (Acanthacées). Les extrémités, jeunes et tendres, les feuilles sont man• gées en légume. Sert aussi à fabriquer du sel. Noms indigènes : Kameba, Tu tende. Manda, Bondo, Mobondo, Mamba-Mambi, Mamba-Mamba, Rosole, Dolo.

AcHO = Dioscorea dumetorum (Kunth) Pax. Achyranthes asperaL. (Amarantacées). Plante servant à fabriquer du sel. Nom indigène : Mohorura.

Adansonia digitata L. (Malvacées).

Cet arbre, appelé <( Monkey Bread » par les Anglais, est très caractéristique, il possède des feuilles mangées comme légume; la pulpe des fruits du Baobab sert égale• ment à préparer une boisson rafraîchissante; parfois les graines sont transformées en farine utilisée en bouillie, ou pour faire une sorte de gâteau. Nom indigène : Nkondo. 90 ALLMENTATION VEGETALE

\DELOPO = Irvin(jia Smithii Hook. f.

Adenostemma viscosiim Forst. (Composées). Sert à faire du sel. Noms indigènes : Moieke, Mokwa.

ADIK\VO-BAXGOMBO = Cof/n/ttua,';'a tribolata Cogn. ADOLUMBI =//'tîinf/ia Smithii Ilook. f. Aenia lanata (L.) ,Tiiss. (Amarautacées).

Feuilles consommées comme légume.

\Fmx = Avachis hypogaea L. Aframomum albo-violaceiini (Ridl.) K. Sctuim. (Zingi- béracées).

Une plante ayant des analogies avec cette espèce et ven• due sur les marchés du Bas-Congo sous les noms de ïundulu, Tundibila, Ntundibila, est plutôt condimentaire qu'alimentaire. Elle demande à être étudiée.

Afromendoncia Gilgiana Lind. (Acanthacées). Feuilles comestibles.

Noms indigènes: Bengclila, Etoko, Mazia, Lokala, Mandjea.

Afzelia Bella Harms (^AfzeUa af ricana p. p. Congo) (Léguminosacées). Graines comestibles après cuisson. Noms indigènes : Boteko, Bulawu, Kudu, Bodjemho, Mol)ongo, Bweko, Ekindi, Goliulo, Lekonde, Liwanda, Nanga, Bolengu, Bossio?, Sivu-Sivu, Nimiimzellc, Eongo, Nokila.

Agelaea fftKjrans (iilg (Coniuuacées). Donne de l'eau potable. Noms indigènes : Bungo, Ekutologaml>i, Ekotomo, Eko- telambenge, Ekotoambenge, Dinini. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 91

A

Aijelaea hirsuta var. Malchairi De Wild. Liane donnant de l'eau. Nom indigène : Mobadibadi.

Agelaea phaseolifolia Gilg (Connaracées). Liane donnant de l'eau. Noms indigènes : Mobabadi, Mobabidi.

AGELI = M/crodesmis pubevula Hook. f. Ageratum conyzoides L. (Compositacées). Plante servant à faire du sel. Noms indigènes : Mokaudji, Sulapani, Masimba, Mopu- tutu, Dimsa-Masa, Bagundu, Dudanama, Tufe-Tuama- kondo, Nombutu, Elaka.

AGuoGiio = P/jysa/is angiilata L. AGIRI = Crassocep/ia/um crepidioides (Benth.) Moorc. AGOTA = F/e»rv« podocarpa Wedd. AJADINGA= yigna ofnata Wehv. AKBAB.o — Maesobottya hirtella Pax. \KKLïi = liicinodendfon africanum Muell. Arg. AKI:AKEH\ = Riibus pinnattis Willd.

Alajia lucida Slapf (Apocynacées). Les feuilles sont mangées en légume; elles auraient, cuites, la pi'opriété d'augmenter la sécrétion lactée. Noms indigènes : Giligomba, Mondele, Mabcke, Male- mamba, Ekange.

ALANDA = So?anu/rt Welwitschil C. H. Wright.

Alchot'nea floribunda Muell. Arg. (Euphorbiacécs). Les racines, râpées et traitées par l'eau chaude, don• nent une boisson excitante; plutôt médicamenteuses qu'alimentaires. Noms indigènes : Bolongo, Kumbe-Kume-Pemba, Ilan- 92 ALIMENTATION VEGETALE du, Borjange, Likoko, Bongo-Bongo, Kolobo, Me, Korobu.

Alchornea hirtella Benth. (Euphorbiacées). Racines consommées comme excitant. Nom indigène : Ilandu.

Allanblackia floribunda Oliv. (Gultit'éracées). Graines comestibles. Nom indigène : Bondjo.

Allium angolense Baker (Liliacées). Cultivé pour les oignons dans certains villages du Bas- Congo. Nom indigène : Bola.

Allophylus africanus Pal. Beauv. (Sapindacées). Arbre à fruits comestibles. Noms indigènes : Waisesu, Baleiba, N'Sansie, Moba- bie. Bange, Ebei, Mofange-Fange, Kombele, Ekuluba, Bag-nangu, Bojombo, Bondjobo, Bobieli.

ALE = Coinochia/nys angolana Moore. Alternanthera sessilis (L.) R. Br. (/Vmarantacées). (=Alt. achyranthoides Forsk.). Récolté et parfois cultivé comme légume. Noms indigènes : Racaba, Dumbwa.

Ai^vNuv ~Polyspatha paniculata Br.

Amaralia calycina (G. Don) K. Sch. (Rubiacées). Fruits comestibles; feuilles mangées en légume. Noms indigènes : Manu mamboye, Lisabu, Sasua, Androngue, Sigonga, Ilomba, Esingbogbo.

Amarantus caudatus L. (Amarantacées). Récolté ou cultivé et utilisé en guise d'épinards, sou• vent en mélange avec les noix de palme; est considéré DE L'IXDIGÈNE DU CONGO BELGE 93 comme excellent, même par les blancs. Également médicinal.

Noms indigènes : Kwede-Kwede, Boa, Lipanda, M'Bowa, Kalengme, Bwembo, Foto, Poto, Ligneto, Die, Mom- ponda, Beunda, Mabeba, Boanue-Kongo, Monzonda, Bwenzondo, Lifolia, Baundu, Boiunda, De, Kitekoleko, Libebea-Poto, Pore.

Amarantus graecizans L. (Amarantacées). Herbe comestible, légume. Noms indigènes : Kal)oya, Tsetsein.

Amarantus spinosus L. (Amarantacées). Comestible sous forme de légume cuit.

Amarantus viridisL. (Amarantacées). Cultivé et mangé comme légume. Noms indigènes : Bambo, Munana, Matangu, Musifo, Isolongo, Poria, Itela, Monpouda, Bogeri, Elolia, Bwembo, Kuka-ba-Gula, Mofoto, Poto.

AMBOKEr=Dioscorea acarophyta De Wild.

A\iP.oKE=: Diosco/ea semperflorens Uline.

AMBOLA=:7^oiyyonum lanigenim var. afiicanum Mcisn.

AMBUBULi = Diaiium yambataense Verm.

Amomum citratum Pers. (Zingibéracées). Introduit. Feuilles utilisées en légume. Fruits dits comestibles; probablement condimentaires.

Ampelocissus Chantini (Léc.) Pl. (Ampélidacées).

Fruits mangés par les indigènes, mais de faible valeur nutritive, car peu riches en sucre. Néanmoins, certains auteurs ont considéré cette vigne comme l'espèce la plus intéressante pour les pays chauds (cf. D. Bois, Les Plantes alimentaires chez tous les peuples, II, p. 132). 94 ALIMENTATION VEGETALE

Ainphibletnma Wildemanianmn Co<.ni. (Mélastoma- cées).

Plante consommée en légume; elle aurait le goût de l'oseille d'Europe. Aom indigène : >sa Masa.

Ànacardiutn occidentale L. (Anacardiacées). Plante produisant la (( noix de singe », parfois cultivé«î. Le pédoncule charnu du fruit est comestible. L'amande est man^>-ce parfois comme J'aracliidc. Cette amande, de saveur délicate, posséderait des propriétés nutritives élevées. Elle mériterait d'être réétudiée.

Vi. le Prof BOIS {Plantes alimentaires clic: tons les peuples, If, pp. 155-159) rappelle comme suit la compo- siliou (le la noix :

Matières grasses 47.13 % Matières azotées 9.7 % Amidon 5.9 % Noms indigènes : Kisiasi, Nkasn.

Atianas sativus Schott (Broméliacées), Itdioduite depuis des armées dans le centre africain, al)on(lante dans certaines régions; le fruit de cette plante est utilisé par les noirs comme par les blancs et l'on a même songé parfois à son expoi'lation C). Les feuilles peuvent donner des fibres intéressantes.

AxANAsi AIPLTU = Ca/'ica Papaya L. \^D\\ = Cogniauxia trilobata Cogn. . AM),in),n //o.v/(md(a oppositijolia Vabl.

ANDJIOXGLE = .-i/jîô/'oiia calycina (Don) K. Sclium.

Andropogon Sorghum Brot. (Graminacées). Le Soigho est représenté en Afrique par de fort nom- bi'cuses vaiiétés; au Congo, plusieurs formes ont été

(I) Cf. /;(///. uijric. Coivjii belge, II, 3 (IDIl), p. :î.-)i; IV, 4 (1M:Î), p. OGO. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 9S signalées, mais il manque sur elles, comme nous le disions en 1909 dans les notes publiées à Marseille, dans les Annales du Musée colonial, un travail d'ensemble, qui ne peut être fait encore, car nous ne possédons pas sur ces plantes et leurs usages congolais des documents suffisants.

Pour faire voir la complexité de la question du Sorgho en Afrique, nous avions, en 1909, d'après les études de Kocrnicke, Schumann, Busse et Pilger, donné un relevé des variétés et formes renseignées en Afrique. Dans bien des régions du Congo l'indigène accorde une grande importance à cette culture, qu'il soigne particu• lièrement. 11 utilise la farine des graines, farine non fer• mentante, employée en mélange avec d'autres matières alimentaires ou sous forme de bouillie. Les graines du Sorgho servent également à faire de la bière, souvent assez aigre, épaisse et très capiteuse. Bien que nous ne puissions reprendre dans cette énu- mération toutes les données publiées par nous antérieure• ment, nous croyons nécessaire d'insister sur certaines d'entre elles. Le général Descamps, parcourant la région du Katanga, remarqua que l'indigène mâchonne souvent les tiges du Sorgho, riches, comme on le sait, en substances sucrées et fit observer que ce n'est pas, comme on pourrait le croire, par gourmandise que l'indigène mange la pulpe ou le suc des tiges, mais surtout pour calmer, par la matière sucrée, la faim qui le tourmentait. Et nous avions fait remarquer, en rappelant cette pratique, qu'elle pour• rait ne pas être sans danger, car le Sorgho renferme de l'acide cyanhydrique et l'activité nocive de la plante serait en raison inverse de sa vigueur de croissance. Il semble résulter de certaines expériences que cet acide prussique se rencontre en plus grande quantité dans les plantes qui végètent lentement pendant la saison sèche, que dans celles qui se sont développées rapidement en terrains humides, dans lesquelles il peut ne pas exister. En outre, 96 ALIMENTATION VEGETALE les repousses, en général inférieures au point de vue du rendement et de la qualité, sont plus dangereuses que les premières pousses; l'augmentation de la teneur en acide cyanliydrique serait ici, comme pour le Manioc, en rap• port direct avec celui d'engrais azotés C). Les avis ont été partagés sur cette intoxication de l'orga• nisme humain ou animal par l'acide cyanhydrique ou ses dérivés; mais s'il semble acquis actuellement, contrai• rement à ce que l'on croyait dans le temps, que l'orga• nisme est capable de se désintoxiquer avec vme vitesse relativement grande, il n'en reste pas moins indiscutable qu'à de faibles doses ces pi^oduits sont des poisons vio• lents, que leur action dépend de l'espèce animale et même de l'individu : poids, âge, etc. .M. Ilug a cru pouvoir déduire d'expériences que le fac- lenr iondamental qui conditionne la toxicité de l'acide cyanhydrique ou de ses dérivés est la vitesse d'absorption de ces corps; l'intoxication se produirait lorsque la rela• tion entre la vitesse d'absorption et la capacité de désin• toxication dépasse une certaine valeur. Nous n'avons pour l'homme et pour les animaux africains aucune indication sur ces vitesse et capacité ! On a donc avec raison attiré l'attention sur l'emploi de cette plante dans l'alimentation du bétail; il ne faut la lui donner qu'en faibles quantités, en ayant soin de faire sécher le foin au soleil, ce qui facilite, semble-t-il, la dis• parition de la substance toxique ("). Nous renverrons aussi, à propos de cette plante, à l'im• portante étude de M. Piédallu, dans laquelle il conclut, au point de vue de la toxicité : (( Tous ces z'ésultats nous montrent que le glucoside cyanogénétique apparaît dès la

(1) É. DE WILDEMAN, Notes sur des plantes largement cultivées par les indigènes en Afrique tropicale. ANN. MUS. COL. DE MARSEILLE, série, 7 (1909); tiré à part, p. 63. — E. DE WILDEMAN, Mission permanente d'études scientifiques de la Compagnie du Kasaï. Bruxelles, 1910. (-) HUG, Facteurs gui conditionnent la toxicité de l'acide cyanhydri• que. C. R. Soc. DE BIOLOGIE, t. XCV. Paris, 1934, n» 4, p. 459. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 97 germination; la teneur augmente très rapidement dans la jeune plante et décroît ensuite progressivement jusqu'à la formation des réserves des grains dans lesquelles il est probablement employé. A ce moment, dans une terre moyenne, on peut dire que généralement le glucoside cyanogénétique a disparu de l'appareil végétatif. La plante n'est plus toxique ». Mais M. Piédallu C) ajoute très judicieusement : « Il faudrait vérifier : 1° si toutes les variétés de Sorgho don• nent les mêmes résultats; 2° l'influence de l'iiumidité, de la sécheresse, du climat, des engrais; 3° quelles sont les variétés les plus avantageuses ». M. Lantonnois, Vice-Gouverneur général du Congo belge, fit distribuer, le 27 mars 1909, une circulaire ordon• nant d'exclure le fourrage constitué de tiges et de feuilles de Sorgho de l'alimentation du bétail et des chevaux et prescrivant d'envoyer, aux fins d'analyse, des échantillons de haricots indigènes. J'ai l'honneur de faire savoir au personnel de la Colonie, qu'à diverses reprises l'attention du Gouvernement a été attirée sur certaines légumineuses exotiques qui contiennent de l'acide cyanhydrique (acide prussique) en de telles proportions qu'elles sont dangereuses pour l'alimentation des bestiaux. De nombreuses pertes de gros bétail et de chevaux ont été signalées comme résultant de l'alimentation par des plantes de la famille des Sorghurn à l'état vert. Il a été démontré, par des analyses chimiques, que les tiges et les feuilles de Sorgho contiennent des glucosides générateurs d'acide cyanhydrique. La quantité des principes toxiques varie suivant l'âge de la plante et sa vigueur végétative. Certaines analyses ont donné jusqu'à 2 grammes d'acide cyanhydrique par kilogramme de jeunes plantes de Sorgho séchées à l'air. Ces constatations expliquent les cas de mortalité soudaine des bêtes ayant brouté cette graminée.

(1) A. PIÉDALLU, Le Sorgho. Son histoire; ses applications. Paris, 1923, p. 199. On trouvera dans ce livre une ample documentation sur la ques• tion. Cf. L, PYNAERT, Le Sorgho. BULL, AGRIC. CONGO BELGE, XXII, 3 (1931), p. 416.

MEM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. 7 98 ALIMENTATION VEGETALE

Etant donné le danger que présente le fourrage constitué de tiges et de feuilles de Sorgho, je prescris au personnel intéressé de l'exclure, d'une manière absolue, de l'alimentation du bétail et des chevaux. Cette mesure doit s'étendre à l'égard de toutes les plantes de la famille des Sorghmn. Toutefois, elle ne doit pas être appliquée à la consommation des graines du Sorgho, car celles-ci ne contiennent aucune substance nocive. D'autre part, il paraît possible que parmi les haricots indi• gènes au Congo il s'en trouve qui pourraient occasionner une intoxication funeste à l'homme qui en fait la consommation. Afin de permettre au Gouvernement de se fixer définitivement sur cette question, je prie le personnel du Service de l'Agri• culture de me faire envoyer, pour être analysés, tout au moins qualitativement, des échantillons d'un kilogramme environ des différentes espèces de haricots que les indigènes consomment. Chacun de ces envois devra être accompagné d'un herbier comportant les éléments botaniques complets du végétal dont les fèves auront été récoltées, ainsi que d'une note mentionnant le nom vernaculaire de la plante, la date de sa floraison et celle de sa fructification. Le Vice-Gouverneur général, [S.) LANTONNOIS.

Il est regrettable que cette circulaire ait donné lieu à bien peu de réponses; des échantillons de haricots, en matériaux très incomplets, ont été soumis au Service bota• nique, peut-être à la suite des demandes de la circulaire; mais le Service de l'Agriculture n'a pas eu l'occasion de faire effectuer des recherches sur la teneur en acide cyanhydrique, ni de Sorghos, ni de légumineuses. Il y a lieu de faire remarquer également que cette pré• sence d'acide cyanhydrique a été signalée chez d'autres plantes cultivées au Congo, où elle a parfois, dans les colonies, occasionné des ennuis. Les recherches classiques du Prof L. Guignard ont fait faire un pas notable à l'étude de cette question ('). En 1906,

(1) L. GUIGNARD, Le Haricot à acide cyanhydrique. BULL. SC. PHARMACO- LOGIQUES, Paris, 1906, pp. 130 et suiv. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 99 feu le Prof Gresshoff, du Musée colonial de Harlem, avait publié une liste des plantes à acide cyanhydrique {Bull. Se. pharmacologiques, nov. 1906 et Association britanni• que pour l'Avancement des Sciences, Congrès York, 1906). Cette liste, que nous résumerons ci-après, au point de vue documentaire, renferme, on pourra s'en rendre compte en la comparant aux listes de la Flore congolaise, plusieurs espèces indigènes ou déjà introduites dans les cultures, comme aussi des genres possédant des représentants en Afrique. Cette liste, dont les éléments seront à réétudier en Afrique, montre bien, comme le disait à York le Prof Gresshoff, que ce produit, considéré d'abord comme carac• téristique poiu' un très petit nombre de plantes, est beau• coup plus répandu qu'on le croyait ('). C'est donc avec raison aussi que le Prof Czapek a pu écrire : (( La question tout entière de l'acide cyardrydrique réclame une étude d'ensemble approfondie, car il s'agit incontestablement de phénomènes qui ont leur importance pour la physiologie et la formation de substances du type cyanhydrine ou nitrile joue peut-être un rôle considérable dans la chimie cellulaire ».

Plantes à acide cyanhydrique.

RE.NONCUL.'VCÉES : Aquilegia sp. Ranunculus sp. Thalictrum aquilegifolium L.

BERBÉRIDACÉES : Naudina domestica Thunb.

CRLCIFÉRACÉES : Lepidium sativum L.

(1) M. GRESSHOFF, The distribution of Prussic Acid in the vegetable Kingdom. BRITISH ASSOC. OF SC., Session of York, 1906, sect. B. 100 ALISIEiXTATION VEGETALE

Bix.\cÉES : Gynocardia odorala R. Br. Hydnocarpus sp. Kiggelaria africana L. Pangiimi ediile Reinw. Ry par O sa sp. Taraktogenos sp. Tricliadenia zeylanica Thw.

STERCULI.\CÉES : Sterculia sp. (Indes Néerlandaises).

TlLL\CÉES : Echinocarjms Signu BI.

LiNACÉES : Limim sp.

RUTACÉES : ? Citrus medica L.

DiCHAPÉTALACÉES : Chaületia cymosa Hook.

OLACACÉES : Ximenia americana L.

CÉLASTRACÉES : Kurrimia ceylanica Xvn.

RHAMNACÉES : ? Rharamis Frangula L.

SAPLNDACÉES : Cupania sp. Schleicher a trijitga Willd.

ANACARDL-^CÉES : Corynocarpus laevigata Forst.

LÉGIMI\O.SACÉES : Dolichos Lablab L. Lotus sp. Indigofera galegoides DG. DE L'INDIGIÎNE DU CONGO BELGE 101

Phaseolus hmalus L., P. Mungo L. Cicer arietinum L. Vicia sp.

ROSACÉES : Amelanchier sp. Chamaemeles coriacea Lindl. Cotoneaster sp. Crataegus sp. Eriobotrya japonica Lindl. Osteomeles sp. Photinia sp. Pyrus sp. Strauvaesia glaucescens Lindl. 'Nuttalia cerasiformis Torr. Prunus sp. Pygeum africanum Hook. et Sp. Spiraea sp. Exochorda Alberti Regel. Neviusa alahamensis A. Gray. Kerria japonica DC. Rhodolypus terrioides Sieb. et Zucc.

SAXIFRAGACÉES : Ribes sp.

COMBRÉT.\CÉES : ? Combretum constrictum Laws.

MYRTACÉES : ? Psidium montanum Sw,

MÉLASTOM.\CÉES : Memecylon sp.

SAMYDACÉES : Homalium sp.

PASSIFLORACÉES : Passiflora quadrangularis L. et Sp. Tacsonia sp. Modecca Wightiana Wall. Ophiocaulon gummifer Harv. 102 ALIMENTATION VEGETALE

CAPRIFOLIACÉES : Sambucus nigra L.

RUBIACÉES : Pleclronia dicocca Burck.

COMPOSIT.ACÉES : Chardinia xeranthemoides Desf. Xeranthemum sp.

SAPOTACÉES : ? Bassia sp. Lucuma sp. ? Payena sp.

ASCLÉPIADACÉES : Gymnema latifolium Wall.

CONVOLVULACÉES : Ifomoea sp.

BIGNONIACÉES : ? Osmohydrophora sp.

EUPHORBIACÉES : Bridelia ovata Decne. Elaterios-permum- sp. Hevea sp. Jatropha angustidens Muell. Arg. Manihot sp. Ricinus communis L.

URTICACÉES : S-ponia virgata Pl.

SALICACÉES : ? Salix sp.

ARACÉES : Arum maculatum L. Colocasia gigantea Hook. Cyrtosperirmm sp. L(a!sia aculeata (Zoll.) Lour. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 103

GRAMINACÉES : Glyceria sp. Gynerium argenieum Nées. Melica sp. Panicum maximum Jacq., muticum Forsk., etc. Sorghum. Stipa sp. Zea mays L.

CHAMPIGNONS : ? Hygrophorus sp. ? Marasmius sp. ? Pholiota sp. ? Russula sp.

Aneilema aequinoctiale (P. Beauv.) Kunth (Comméli- nacées). Sert à faire du sel. Noms indigènes : Kwele-Kwele, Gwe-Gwe, Mokwekwe, Kolekole, Dada, Mignoko-Gnoko, Mokwika. ' Aneilema beniniense (P. Beauv.) Kunth (Comméli- nacées). Sert à faire du sel. Noms indigènes : Malindja, N'Dekona-Gegego, Engen- genina, Kolekole, Bamokoko. Aneilema ovato-oblongum Pal. Beauv. (Commélina- cées). Plante servant à faire du sel. Nom indigène : Shossungu. Aneilema sinicum (R. et S.) Lindl. (Gommélinacées). Plante herbacée à tubercules comestibles suivant les uns, fétiches pour d'autres. Noms indigènes : Masu, Pingalema, Elanga, Ofe-Ofe, Melanga. ANGHI = Fagara Lemairei De Wild. ANGi = Fagara Lemairei De Wild. 104 ALIMENTATION VEGETALE

ANGiA-jNGiA = /mpai(ens dichroa Hook. f. ANGUBUGBu^Diaiium yambataense Verm. ANiNA = Sfep/iaftta laetificata (Miers) B. et H.

Anona maricata L. (Anonacées). Un corosolier, cultivé pour ses fruits, à manger avant maturité et à maturité, a été introduit au Congo et est parfois rencontré déjà à l'état subspontané. Anona reticulata L. (Anonacées).

Le cœur de bœuf, introduit au Congo, est cultivé pour ses fruits dans presque toutes les stations de l'État; il se rencontre parfois déjà cliez l'indigène. .4nona senegalensis Pers. (Anonacées). Arbre indigène à fruits comestibles, mais assez peu apprécié par beaucoup d'indigènes, bien qu'agréable au goût. Noms indigènes : Malolo, Shilolo, Elolo, Nebolo, Lolo. Anona squamosa L. (Anonacées). La pomme-cannelle, introduite au Congo pour ses fruits, est déjà passée dans les cultures de tour de case. (Oliv.) Englcr et Diels (Anonacées). Le fruit de cet arbre est mangé par les indigènes. Il peut atteindre la grosseur de la tête et par sa pulpe abondante, à saveur aigrelette et douce, il serait, par certains voya• geurs, considéré comme supérieur à celui d'autres Ano• nacées cultivées par les blancs. Aoms indigènes : Mondonge, Abombi, Bopombi. AoMOLO = Fietirya aestuans Gaudich.

ARACHIDE = /l7'ac/i!s hypogaea L. Aracliis tiypogaea L. (Léguminosacées). Plante herbacée cultivée sous diverses formes, dressées ou couchées, dans la plupart des régions de notre Colonie. Nous possédons sur les formes en culture au Congo bien peu de renseignements. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 105

La culture de cette plaide, peut-être en régression, du moins au point de vue de l'exportation, est de grande valeur pour l'alimentation de l'indigène; elle devrait être reprise et intensifiée.

C'est par erreur que le Bulletin du Cercle botanique con• golais imprimait comme signalé par nous (vol. I, p. 76) : « qu'il ne faut pas trop vite croire que la culture de l'oli• vier devra être délaissée au profit de celle de l'arachide » ; c'est l'inverse qu'il faut lire : K arachide » doit prendre la place d'« olivier » et vice versa. D'ailleurs, le Comité économique du Katanga a émis aussi le vœu de voir intensifier cette culture, en même temps que celle des haricots, déclarant qu'il serait heu• reux de voir la production de ces deux plantes, encore strictement limitée aux besoins des indigènes indépen• dants, être augmentée pour permettre d'approvisionner, partiellement au moins, la main-d'œuvre de l'Administra• tion, celle des organismes industriels et de réserver un surplus pour l'exportation ('). L'arachide, .source de matière grasse, peut, par l'exten• sion de sa culture, arriver à résoudre la Irès grosse question des carburants, sur laquelle nous n'avons pas à insister ici, mais dont il y a lieu de largement tenir compte, comme nous l'avons fait voir antérieurement dans nos recherches sur les matières grasses congolaises et dans des études forestières; aussi appuierons-nous fortement une des conclusions de M. de Laveleyc, étudiant, lui aussi, récemment la production du carburant végétal comme source d'activité pour l'agriculture et l'industrie de la Colonie : « En conjuguant cette production d'arachides, au Kasaï- Lomami, avec celles de maïs et de coton, nous favorisons en même temps ces dernières, en leur assurant des trans• ports moins coîiteux.

(1) Cf. Agriculture et Élevage au Congo belge, 1933, n" 11, p. 151. 106 ALIMENTATION VEGETALE

» Ce serait, de toute façon, une belle œuvre écono• mique et sociale, puisqu'elle ouvrirait un nouveau débou• ché à nos matières grasses coloniales, qu'elle fournirait un appoint en combustible à nos usines et à nos compa• gnies de chemins de fer et de navigation, qu'elle appor• terait un regain d'activité et une nouvelle source de revenus à nos populations indigènes comme à nos entre• prises C). » (Cf. pour Arachides au Congo belge entre autres : E. LEPLAE, Note sur la culture de l'Arachide. BULL, AGRIC. CONGO BELGE, IV, 3 [1913], p. 610; DE WILD., Plantes utiles ou intéressantes de la Flore du Congo.) iSoms indigènes : Abarumandura (dressé), Afira (cou• ché), Kalanga, Niemo, Ngula (").

ARAMBu = Enfada sudanica Schw. Artanema sesamoides Benth. (Scrophulariacées). Sert à faire du sel. Noms indigènes : Mobundu, Limbo, Bakide, Tisa, Itundjo, Isendja.

As,A = Impatiens Irvingii Hook. f. \ssEBET = Citrullus vulgaris Schrad. ATEKFU = Dtoscorea sativa L. ATEKU = Dioscorea sativa L. Athroandra atrovirens (Pax) Pax et Hoffm. — — var. flaccida (Pax) Pax et Hoffm. { = Claoxylum oleraceum D. Prain; Ci. africanum p. p.) (Euphorbiacées). Cultivé par les indigènes comme légume, souvent très apprécié. Considéré par certains plutôt comme condiment que comme aliment. Noms indigènes : Masoha, Ntenteke, Bindi, Dikili, Bosindja, Nzenze, Londjendje, Gurindu, Gwindi, Dindi,

(1) Cf. DE LAVELEYE, in BuU. agric. Congo belge, XXIV, 3 (1933), p. 351. (2) Cf., pour les noms indigènes dans le monde, l'étude de M. AUG. CHEVALIER, in Bev. de Bot. appliquée, 1933, n°' 146-147, pp. 740-747. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 107

Bindi, Ejendje, Numbu-Nsitu, Mabili, Egwindi, GAvindi, Guindi, Mumbu-Nsitu, Libiti, Nadjoko.

Artocarpus incisa L. f. (Artocarpacées). L'arbre à pain, sous ses deux variétés séminifères ou non, a été introduit au Congo; vu la facilité de sa culture, celle de l'emploi de ses fruits, il semble devoir se répandre. Artocarpus integrifolia L. (Artocarpacées). Le Jaquier est, lui aussi, en cultuic; bien que peut-être de moindre valeur à certains points de vue, il s'étendra par la culture dans les jardins des indigènes. (Cf. sur la constitution chimique : PIÉRAERTS, .1 propos de VArbre à pain, in BULL, AGRIC. CONGO BELGE, XIV, 2-3 [1923], p. 452; voyez aussi, sur les Artocarpus, les articles de M. Goossens, rappelés dans la bibliographie.) Asparagus africanus Lour. (Liliacées). Le fruit de cette asperge est considéré comme comesti• ble par les indigènes de certaines régions du Kasaï et dans le Bas-Congo les racines seraient mangées. Il serait inté• ressant de savoir s'il s'agit des racines ou des jets encore souterrains ? Noms indigènes : Nsielele-Nseke. Asystasia coromandelina Nées (Acanthacées;. Les feuilles cuites se mangent en légume, soit seules, soit en mélange avec des graines de diverses cucurbitacées. Nom indigène : Kinzonzi. Asystasia gangetica (L.) T. Anders. (Acanthacées). La plante serait mangée par les indigènes, en légume. Nom indigène : Ndamimina. Auricularia polytrichae (Mont.) Sacc. (Champignon). Comestible; très recherché. Nom indigène : Bilebila. BA. = Dewevrea bilabiata Mich. JiA = Elaeis guineensis L. 108 ALIMENTATION VEGETAL^;

BA = Pycnobo;rya nitida Benth. B-\BANGA =/mpaif'ens Irvingii Hook. f.

Baccaurea Staudtii Pax (Euphorbiacées). Arbuste à fruits comestibles, acides et rafraîchissants, d'un goût agréable, recherchés par les indigènes.

BADI MASA = Cyai/iea Dregei Kunze. BAFULu-KuKu = Cetosia Bonnivairi Schinz. BAFUNGA = 5o/anum Wildemani Dammer. BAFLXGA = So/an«m Sereti De Wild. BAGNANGU = .4/top/îyius africanus P. Beauv. BAGLNDu = /l(7era

Balanites aegyptiaca Delile (Simarubacées). Les fruits de cet arbuste sont mangés ou plutôt sucés par les noirs, mais pas très estimés; par contre, l'huile extraite des graines est assez prisée. Nom indigène : Lalo, Zachun (huile).

B.vLATADi = Dtosco/'ea armata De Wild. BM.FAnA = Allophylus africanus P. Beauv. B\Li = IIoslundia oppositifolia Vahl. B\hVMB\ = Solanum Wildemani Dammer. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 109

BAMBAFORO = F/eurya aestuans Gaud. B.\MBALi = F/eu;'ya podocarpa Wedd. B.\MBULi = Gae7'fnera paniciilata Benth. BAMBo = .4maraMius viridis L. BAMBU = G^irysop/iyHum africanum DC. BAMOKOKO = /lneiiema beniniense (P. B.) Kunth. BAMU = Zea mays L. B.\NANIER = MuSa. B.\NDABOLA = Comme?ma Claessensi De Wild. BANGAKA —Capsicum frutescens L. BANGASA= Glycine Laurenti De Wild. BANGE = /l//op/îy/us africanus P. Beauv. BANGi^C/îiorop/iora excelsa Benth. BANG0M = Myria7i

Basella alba L. (Basellacées). Cultivée dans plusieurs régions congolaises comme plante légiimicre. Nom indigène : Bompongo.

BATAMA = Piper guineense Sch. et Th. BATA-MALILMY.\NA = A/anotes pruinosa Gilg. BATiA = Co/a nalaensis De Wild. BATUPRUTUKOI = Cissus producta (Afz.) Pl.

Bauhinia reticulata DC. (Léguminosacées). Arbre des savanes servant à faire du sel.

BAUNDu = /lmaran.ius caudatus L. BAVILA = Cuctirbiia Pepo DC. no ALIMENTATION VEGETALE

BAVA>ji = Pfper guineense Sch. et Th. BDONDOLE = Ce/osm trigyna L. BEBULLK\KA = Ce/osta laxa Sch. et Th. BEFUHJGU-KOKA= Ce/osia trigyna L. 'REGB = Impatiens Ivvingii Hook, f. BEGGE F/oscopa glonierata Hassk.

Begonia Poggei Warb. (Bégoniacccs), Feuilles comestibles. Nom indigène : Bokolobiloko.

BEKXIE = Hil)iscus Abelmoschus L. BEKAIE = Hibiscus camiabinus L. BEKAii: = //i6tsctzs Eetvcldeanus var. asperata De Wild. BEKO = Irwingia Smi.tliii Hook. f. BENDE = j1/«sa paradisiaca var. Bende d. Br. BENDE = Po;"ifziacca oleracea L. BENUE-BENDE = iVonodo7'a angolensis Welw. BENDE TSELUKA = A/»SO paradisiaca var. Bende d. Br. BENGELITA= 4/707nendoncia Gilgiana Lind. BENGu = -4ca?vp/ia panicnlata Miq. BEisKo^i = Myrianthus arhorea Pal. Beauv. BESiMi = Cercope

BiDi = Mano

BiKA-SuDiA = Cucu7?ie/'opsis edulis (Hook.) Cogn. BiKAiE = Hibiscus surattensis L. BiLAzi =/pomoea Batatas Laiir. BiLEBiLA = Au/tcuZaria polytiichae (Mont.) Sacc. BiLENGE =/pomoea Batatas Laur. BiLiKiTA= Vitex cuneata Scli. et Th. BiLOBiA = CY''iospe/'ma senegalensis (Sch.) Engl. BiLU = A/usa pavadisiaca var. Bilu d. Br. BiLUBu = -SoZanufn nigrum L. BiMBENLA = Capsicum baccatum L. }iiMKVKVMBA = Physoslignia mesoponticum Taiib. BiT\m = Athroandra atrovirens var. jlaccida Pax. Bi^GANANGANAxM = Cana/'ium Schweinfurthii Engl. BiNGANANGANAN = G/'et/;ia batangensis C. H. Wright. BiNKiLiBi= Vemonia senegalensis (Pcrs.) Loes. BiNzuLu = -So/anum Wildemani Dammer. BiP0NDjA =//ymenocardia ulmoides Oliv. BisA = Microciesmis puberula Hook. f. BisADT=:Dioscorea Liebrechtsiana De Wild. BisiiiMBo = P/irtseoius vulgaris L. BiTA = /mpaiiens dichroa Hook. f. BiTA= Vitex cuneata Sch. et Th. BiTi = 5oZan,um nigrum, L. BiTi = »S'o/an,um subsessile De Wild. BiTONDO = LenfiMus Tuber-Regium Fries. Bo = /lcaiyp/ia paniculata Miq. Bo = Fieurya podocarpa Wedd. BoA = y4maran

BoBoiE = Tur7'aea Vogelii Hook. f. BoBoyD\ = Abut'don Cahrae Dc Wild. et Dur. Boiiov = Co/a iialaensis De Wild. Bon\ = Cuciivbita moschata Diich. BoBE = Cucurbita maxima Duch. BoDjEMBo =-4/re/(a Bella Harms. i^o\)^ouJOE=Whitfieldia longifoliaT. And. Boi)UMBE = G/osso/epts Giorgii De Wild. Bov\j7\GUE = Müssaendn stenocavpa Hiern.

Boehmeria platyphylla Don (Urticacées). Feuilles comestibles; légume. ^'om indigène : Mogomvi.

BoKLE = Canariam Schweinfurthii Engl. BoFAKA = Pedic(3;;aria pentaphylla (L.) Sch. BoFxymv-Chrysophyllum Lacourtiannm De Wild. BovEKO = Ricinodendron afvicaniim Muell. Arg. BoFETELE = /;'tun;/ta Smithii Kook. f. BoFiDi = Sco7'odop/jtoeus Zenkeri Harms. BovjLi — Scorodophloe.us Zenkeri Harms. BoFOEE = Pachylobus edulis var. Mubafo Engl. BoFONGHE = Bosqaeia Welwitschii Engl. BoFu-MBo = Cana/'üj/n Schweinfurthii Engl. BoFu-MBo =: Greiüia batangensis C. H. Wright. BoGERi=/lmaran

BoKAh\yiB\ = Ledermannia chrysochlamys Mildb. et Burr. BoKAMBA = Lef/en}ia7in(a chiysochlamys Mildbr. et Burr. BoKAMV = Myrianthns arborea P. Beauv. BoKANA = Panda oleosa Pierre. BoKASA = P/ü/venefia conophora Muell. Arg. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 113

BoKENGE = Hibiscus lancibracteatus De Wild, et Dur. BoKiTE = Sesa/7ium indicnm L. BoKOKO = Saccham?n officinanim L. BoKOKOLo = Bufforestia glabrisepala De Wild. BoKOLOKODji = S'mi/aj; Krausiana Meisn. BoKOLOKU = Pachysieia longistyla (Baker) Engl. BoKORo = Pso/ospen7ium tenuifolium DC. BoKOTi = Panda oleosa Pierre. BoKUKULi = DtaZium yambataense Vei™. BoKUMA=:CZeome ciliata Sch. et Th. BoKUMu = My''ianihüs arborea Pal. Beauv. BoKuo = 5miiax Krausiana Meisn. BoKüTu = Mussaenda stenocarpa Hiern. BoLA=/4?iii{;?i angolense Baker.

BoLAFA MPUTU = Curcuma longa L. BoLEKO = Onf/o/i'ca Klaineana Pierre. BoLENGu = .4/2eiia Bella Harms. BoLiNDA = Hibiscus Abelmoschus L. BoLio = Peniacieihra macrophylla Beuth. BoLO=: Crotonogyne Poggei Pax. BoLOKO = Piper giiineense Sch. et Th. BoLOLo = Pseudospondias microcarpus Engl. BoLOLOKO=:Bu//ores

MÊM. INST. EOYAL COLONIAL BELGE. H4 ALIMENTATION VÉGÉTALE

BoLUNGO = Fagara Lemairei De Wild. BoLUNGU = ^/zeiia Bella Harms. BoMAXA-MAXA = Poiyporiis Dickinsii Berk. BoMBiLi = Penfaciefhra macrophylla Benth BoMBo= Whii/ieidia longifoliaT. And. BoMBULOKATA = Ceiosia laxa Sch. et Th. BoMo = Musa protractorachis De Wild. BoMONGA = Synsepa?üni stipulatiini (Badek.) Engl. BoMPANDPANDJi = f7y/7ieïiocardia iilmoides Oliv. BoMPONGo = Basei/a alba L. BoMPOTRA = Jasficia insularis T. Anders. BoMPunjKAKA = Geiosia leptostachya Bentli. BoMPULUKAKA = CeJosia trigyna L. BoMPUTü = jl/o/(?ana latifolia Miq. BoNANA = Enhydra fluctuans Lour. BoNANA = Hyg/'ophiia Thonneri De W'ild. var. angustifo- lia De Wild. Bo^T)3o = Allanblackia floribunda Oliv. BoNDJOBo = .4??ophyZus africanus P. Beauv. BoNDo = .4canihus montanus T. Anders. BoNGA= T/'isie/n/na grandifloruni var. congolanum De Wild. BoNGABo = Cissus SniitMana (Baker) Pl. BoNGE = Synsepaium subcordatum De Wild. BoNGMOKo = Macaranga angolensis Muell. Arg. BoNGMOKO = Macaran,(jfa Schweinfurthii Pax. BoNGo-BoNGo = .4/c/îomea floribunda Muell. Arg. BoNGOFu = Wicrodes77?!S puberula Hook. f. BoNGOLUMA= Cani/iareHus aarantiacus var. congolensis Beeli. BoNG\vE=: Greujia batangensis G. H. W'right. BoNiEDE = Pseudospo7îdias microcarpus Engl. BoNKASA = PZu^ene/ia conopliora Muell. Arg. BoNKENGO = Cissus petiolatü Hook. f. Bo\KONGOLo = //'i'i?T(/ia Barteri Hook. BoNRu^i = My;'iani/7us arhorea Pal. Beauv. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 115

BoNsoNsoLE-NioKA=:Ocimum canum Sims. BoNsosoBE-MoNENE = Poiyöronum lanigerum var. africa- num Meisn. BoNzo = PeniacZesma butyracea Sab. BoPOMBi = ^nonidium Mannii (Oliv.) Engl. et Diels. Borassus flabellifer L. (Palmacées). Les Borassus congolais, encore peu étudiés au point de vue de leurs variations, ont été, dans certaines régions congolaises, soignés pour l'obtention d'un vin de palme; ce qui, dans bien des cas, a amené leur disparition.

BoRRO = Ëieusinfi coracana L. BosANGA = Carapa procera DC. BosANGE = f/y/nenocö/'dia ulmoides Oliv. BosAw = Pachyto?)u.s edulis var. Mubafo Engl. Boscia salicifolia Oliv. (Capparidacées). On mange les jeunes fleurs cuites à l'eau. Nom indigène : Musaissa.

BosEBULE = Carapa procera DC. BosEKE = Carpoto5io alba Don. BosEKi^/ruingfia Barteri Hook. Bosisi = Hibiscus cannabinus L. BosiMi = Cercopefaium dasyanthum Gilg. BOSINDJA = .4ihroandra atrovirens var. flaccida Pax. BosoLiNDu = Carpodinus verticillata De Wild. BosoNGo = Hicin,odendron africanum Muell. Arg. Bosow = Pseiidospondia5 microcarpus Engl.

Bosqueia angolensis Ficalho (Moracées). Les graines seraient mangées, en cas de famine, après cuisson sous la cendre; dans certaines régions on estime le fruit comme très recherché par les indigènes. Noms indigènes : Nsekenia, Saccagna, Sekegna.

Bosqueia Welwitsctiii Engl. (Moracées). Fruits comestibles. Nom indigène : Bofonghe. ALIMENTATION VEGETALE

BosuMBo = Peneaimia congolense De Wild, et Dur. BossEKE = CarpoZobia aiba Don. Bossio = /4/reiia Bella Harms. BossoLE = Oci;>iu7n gratissimum var. mascarenarum Briq.

BOTE = Hibiscus Eetveldeanus De Wild, et Dur. BoTEKo = /l/zeita Bella Harms. BOTEKO = Panda oleosa Pierre.

BOTENDE = /^ancot!ia Laarenti (De Wild.) Gilg. BoTo = Dioscorea dametoruni (Kunth) Pax. BoTOLA = Cyriospe/'nia senegalensis (Sch.) Engl.

BoTOKo NGULA = Ce/osta Bonnivairi Schinz. BoTUMA= C7iiaridro ;o5usf(or K. Sch. BoTUTL = Cucur5i?a Pepo DC. BouLi = Ëieusine Coracana L.

BoYANGE = .4/c/)oruea floribunda Muell. Arg.

BOY-BOY = Gouauia longipetala Ilemsl. BoYO = Ramex abyssiniens .Tacq. BozEGE = P/uA-eneiia conopliora Muell. Arg.

Brassica sp. (Cruciféracées). Diverses variétés de choux ont été introduites au Congo. Certaines d'entre elles paraissent déjà très recherchées par les indigènes. Brassica juncea Coss. (Cruciféracées). Très estimé par le noir. Nom indigène ; Salata. Brassica oleracea L. (Cruciféracées). Estimé par les indigènes. Nom indigène : Nkofi.

Bridelia scleroneura Muell. Arg. (Euphorbiacées). Feuilles réputées comestibles. Nom indigène : Kimwindu.

Brillantaisia alata Anders. (Acanthacées). Les feuilles de cette plante seraient dans certaines DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE H7 régions utilisées soit en légume, soit au moins comme assaisonnement pour le poulet. Nom indigène : Lembe-Lembe.

BuANGi = Sc/iirop/iv//(i/n commune Fr. BLBUTCHENGL =//yp/iotoma wambensis Beeli. Bi:EyEm = Lankesteria Barteri Hook. f. Bufforestia glabrisepala De Wild. ( = JB. imperforata sp. congol.) (Commélinacées). Entre dans la préparation d'un sel indigène. Noms indigènes: Pokopoko, Bokokolo, Bololoko, Mondi, Kwelekwele, Melebeugo, Malebengo, Itete, Mokola, Moko- lekolc, Hela, Neknekue.

Bi:GLVKv = Gabunia glandulosa Stapf. BuGBULi = DiaZiüm yambataense Verm. B\iKV = Crassocep}talam crepidioides (Benth.) Moore. BuLA = Cucumis sativus L. BuLAMo = Co/'cho/'us olitorius L. BuLANo = Corcho/-u,s olitorius L. BvLAwv = Afzelia Bella Harms.

BLLEG\VI = D(osco/'ea sativa L. BuLOMü = Co/'c/)or(Ks olitorius L.

BULUKUTL = Lippia adoensis Hochst. BuNANiA = Sesam(im indicum L. BuNDJA-BuNDjA = Mi/tonia scandens Willd. BuNDjA-BuNDjA = Solünum Welwitschii var. strictum. Wright.

BL!NDI = Elaeis guineensis L. BuNGA = Piper guineense Sch. et Th. BuNGA = Synsepa7um stipulatum (Badlk.) Engl. BuNGo = /l(/e?flea fragrans Gilg. BuNGO = Hibiscus surattensis L. BuNGOM = Afyrianihus arborea Pal. Beauv. BuNGu-BuNGTj = Landoiphia humilis K. Sch. BuPOMA = Massöenda stenocarpa Hiern. BuRADA = Zea Mays L. H8 ALIMENTATION VEGETALE

BusAKANKBA = Diceiiandra Barteri Hook. f. BuTOLA = Grewia kapiriense De Wild. BLTOLo = Limnophyton obtusifolium (L.) Miq.

BI;TU = Crassocep/iaium crepidioides (Benth.) Moore. BuTu-NA-Gu = Emiha sagittata DC. Butyrospermum Parkii (G. Don) Kotschy. Arbre à beurre; les graines renferment une matière grasse utilisée par les indigènes du Nord-Est de la Colonie.

(Cf. P. LEDOUX, C. R. SOC. Biologie, 1930,1.104, p. 1063, et Bull. Inst. roy. col. belge, 1930, t. T, p. 7.)

BwEKo = Afzelia Bella Harms.

BVVEMBO = .4maran

CAFÉIER = Coffea. Cajanus indicus Spreng. (Légumineuses). Cajanus Cajan L. Le pois cajan est cultivé dans certaines régions de l'Afrique tropicale sous l'influence des Européens, pour l'obtention de ses graines alimentaires. Nous en avons vu des documents de plusieurs localités du Congo. Noms indigènes : Livando, Kashongo, Woandu, Vwanzu. Canarium Schweinfurthn. Engl. (Burséracées). Arbre à fruits comestibles; consommés en général après cuisson sous la cendre ou à l'eau. Noms indigènes : Mobele, Bingananganam, Bofumbo, Wele, Nsafu-Mfinda, Boeli.

CANNE A SUCRE = iSacc/mrum officinale L. Cantharellus aurantiacus Wulf. (Champignon). — — var. congolensis Beeli. Comestible. Nom indigène : Bonguluma. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 119

Cantharellus congolensis Beeli (Champignon). Comestible. Noms indigènes : Kuwakoka, Finda-Molinia. Capparis Duchesnei De Wild. (Capparidacées). Fruits réputés comestibles. Capsicum annuum L. (Solanacées). Les fruits constituent un piment très employé par les indigènes. Noms indigènes : Dungu, Ndungu, Ndungu-zi-Nkombo, Capsicum baccatum L. (Solanacées). Cultivé par les noirs pour ses fruits; piment globuleux, baies rouges. Noms indigènes : Galandja, Digaenta, Inteke, Bim- benla, Matululu, Dungu-Zinkoba, Dindumu, Pilipili, M'Poeno. Capsicum frutescens L. (Solanacées). Fruits condimentaires, dont il est fait grand usage, tant parmi les blancs que parmi les noirs. Souvent cultivé. Noms indigènes : Pono, Manbinga, Imbinga, Mani- benge, Pilipili, Bangaka, Etunduli, Gwange, Dungu. Plusieurs de ces noms s'appliquent sans doute à d'autres espèces du même genre. Capsicum velutinum De Wild. (Solanacées). Pilipili indigène. Noms indigènes : Samba, Iteke. Carapa procera DC. (Méliacées). La graine grillée est comestible et très recherchée par certains indigènes. On lui accorde aussi des qualités médi• cinales. Noms indigènes : Bosanga, Gosa, Bosebule, Ogonso, N'Kassu, N'Singu, N'Kai. Carica Papaya L. (Caricacées). Cultivé dans tout le Congo sous diverses formes, pour 120 ALIMENTATION VEGETALE

ses fruits, considérés surtout pour le dessert. La consom• mation des fruits, la définition des variétés en culture et, par suite, la culture elle-même devraient être intensifiées; le noir semble, dans certaines régions, se défier de ce l'ruit, dont la consommation pourrait occasionner, dit-il, la mort. Noms indigènes : Papaie, Ananasi-Pputu. Carissa edulis Vabl (Apocynacées). Fruits comestibles. Carpodinus Gentili De Wild. (Apocynacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Ma Nzinga ('). Carpodinus lanceolatus K. Sciuim. (Apocynacées). Plante à rhizome dont les fruits, à pulpe comestible, sont très recherchés par les noirs. Noms indigènes : Diata, Kibiata, Dimbulu. Carpodinus verticillata De Wild. (Apocynacées). Fruit comestible par la pulpe entourant les graines. Noms indigènes : Depa, Basolinde, Kwoku. Carpolobia alba Don (Polygalacées). Feuilles consommées en légumes; fruits comestibles de goût agréable. Noms indig-ènes : Umbimga, Embungi, Mangouli- Mawumi, Manoni, Mombonga-Sope, Lokwe, Lembe, Boseke, Kate, Etende, Biembe, Bosseke, Mongosesete. Cassio Petersiana Bolle (Léguminosacées). Le fruit servirait à fabriquer une boisson utilisée par les indigènes.

(1) On trouvera dans É, DE WILDEMAN et L. GENTIL, Lianes caoutchou- tifères de l'Etat Indépendant du Congo, Bruxelles, 1904; dans E. DE WILDEMAN, Plantes utiles ou intéressantes pour la flore du Congo, II, p. 258, et dans Mission Ém. Laurent, des énumérations étendues de noms indigènes de plantes laticifères. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 121

Cassia miniosoides L. (sensu lato) (LégumiiKJsacécs). Les feuilles sont considérées, dans certaines régions congolaises, comme comestibles. Noms indigènes : Ovala, Kakanga.

Cassia Tora L. (Léguminosacées). Les graines torréfiées forment un succédané de la chi• corée. Nom indigène : iNsa Nsambi. Celosia argentea L. (Amarantacées). Les indigènes cultiveiil celle plante herbacée; ils con• somment, comme beaucoup de blancs, les feuilles en guise d'épinard. Assez fréqueinmenl la plante cuire dans la pré• paration du poisson. Noms indigènes : Mahombi, Boangrenvo, Moliwe-Na- Niumo, Kananga, Nsa Kongo, Momengelo, ^laliml^oi, Lignele, Dunda-Na-Toml)a-Tomba, Moleugala, Mulimboi.

Celosia argentea var. cristatu L. Feuilles en légume. Nom indigène : Lingongolenge. Celosia Bunnivairl Scbinz (Amarantacées). Feuilles en légumes. Employé aussi pour la pêche. Noms indigènes : Boloko-Agula, Bufulu-Kuku.

Celosia laxa Sch. et Tli. (Amarantacées). Légume indigène. Noms indigènes : Bombulokaka, Niakanioko, Motchu- mono, Bebulukaka, Nimpulaku, Pulukaka, Motshomono, Mikongo, Mokoko, Tulungu, Malebe, Daliboko, loma, Mamanga, Lube, Daleboko, Tchikeba, Etumbuli, Liboa, Timga-Tungi, Tekc. Celosia leptostachya Benth. (Amarantacées). Feuilles en légume; plante également considérée comme médicamenteuse. Des indigènes prétendent que la con- 122 ALIMENTATION VEGETALE

sommation des feuilles de cette plante provoque le délire et des vertiges. Noms indigènes : Fungu, Munyegeri, Bompulukaka, Kananana, Tungu-Tungu, Moka-Moka, Sengene, Sufu, Selo, Mutshungvve, Mossosolo, Mumboraboto, Bdondolo, Mongo-Bimpukaka, Kongo-Kosso, Munpulukaka, Mukoko, Monkonko, M'Boa, Sekese, Monpuruku, Maquanga, Mananga, Magwanga, Tindebema Bongo, Kelebeke, Impu- luka, Ifuka Abaiki, Befalugu-Koka, Ifruka-Bepi, Mosengi, Tudidi, Lifula, Lipokapuka, Teta, Mampuletka, Kolo- kossa.

Cercopetalum dasyanthum Gilg (Capparidacées). Dans certaines régions du Congo, cette plante médici• nale est considérée comme produisant des fruits comes• tibles. La sève, très abondante, est considérée comme très désaltérante. Les racines tubéreuses, retirées de terre, coupées en morceaux, exposées au soleil, puis macérées dans l'eau pendant dix jours, sont mangées rôties.

Céréales. Nous tenons à attirer l'attention sur les plantes qui peu• vent être considérées en Afrique comme faisant partie de ce groupe; nous les avons signalées séparément sous les noms : Eleusinc, maïs, Panicum, Pennisetum, riz. Bien des auteurs, en particulier les Allemands, ont étu• dié ces plantes dans leur ensemble sous le nom de Hirsen et ont publié sur elles des données qui devraient être sou• mises à revision à plusieurs points de vue. Nous signalerons en particulier à l'attention des obser• vateurs en Afrique le travail de M"" GERTRUDE BENDER,

Géographie der Hirsen (KOLONIALE RUNDSCHAU, 1931, n. 3-4, pp. 79-83, 5-6, pp. 117-130, 7-8, pp. 156-180), sans aucun doute très documenté et accompagné d'une liste bibliographique intéressante, mais dont les cartes devraient être complétées. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 123

Chlorocodon Whitei Hook. (Asclépiadacées). Feuilles mangées comme légume. Nom indigène : Tubungu.

Chlorophora excelsa Benth. (Moracées). Les jeunes feuilles de ce graïul arbre seraient comesti• bles, après cuisson. Noms indigènes : Bangi, Sanga, Lebia, Nagwanda, Sese, Kambala.

CHOQUE = Pedice;/aria pentaphylla (L.) Sch. CHOU = Brassica. Chrysobalanus Icaco L. (Bosacées). Fruit astringent, comestible, mais peu recherché. On pourrait faire, à l'aide de ces fruits, une bonne compote. Nom indigène : Mafulu. Chrysophyllum africanum DC. (Sapotacées). Fruits à pulpe comestible. Noms indigènes : Donse, Bolonge, Ebambo, Bambu. Clirysophyllum Lacourtiannin De W'ild. (Sapotacées). Fruit comestible. Nom indigène : Bofambu. Cissampelos PareiraL. (Ménispermacées). — — var owariensis (Pal. Beauv.) Oliv. Liane à tubercules souterrains comestibles. Noms indigènes : Katitubu, Wokana, Bapela, Malibato, Mogonafondo, Kange Lofoya. Cissus Barteri (Baker) Pl. (Ampélidacées). ( = C. Laurcnti De Wild.). Feuilles comestibles, en légimie. Nom indigène : Djongo. Cissus cornifolia (Baker) Pl. (Ampélidacées). Baies comestibles. Nom indigène : Moganza, Naganza. 124 ALIMENTATION VEGETALE

Cissus petiolata Hook. f. (Ampélidacées). Les feuilles sont mangées en mélange avec des feuilles de manioc. Noms indigènes : Abodi, Isolo, Bankengo.

Cissus polyantha Gilg et Brandt (Ampélidacées). La sève est désaltérante. Noms indigènes : Idjongo, Minpongu-N'Pongu, Maka- via na Kamba, N'Kota M'Bari.

Cissus producta (Afz.) Pl. (Ampélidacées). Liane donnant de l'eau potable. Noms indigènes : Ababalaba, Moshosolo, Ekemdu- Kundu, Djendjembe, Batuputukoi, N'Dingi.

Cissus Smithiana (Baker) Pl. (Ampélidacées). Fournissant, par coupe de tiges, une eau potable rafraî• chissante. Noms indigènes : Sasambwa, Bongalo, Idjidjongo, Gbwingi, Titangulanda, Tumo, Djimbe, Mabe, Gwakele, Mosembe, Singa, Maja, Mokito, Djudjame.

Citrullus vulgaris Schrad. (Cucurbitacécs). Les indigènes cultivent de nombreuses foimes de cette plante; ils consomment parfois l'huile extraite des graines retirées du fruit, de 10 à 12 cm. de diamètre. Hs utilisent également les feuilles comme légumes. H y a, au sujet de l'utilisation des diverses parties de cette plante, des diver• gences de vue, qu'il s'agirait d'examiner de plus près.

(Cf. PiÉRAERTs, Le Cocorico. BULL, AGKIC. DU CONGO

BELGE, VIII, p. 320). Noms indigènes : Utoelo, Lele, Sele, Shoe, Se, Ewe, Ihoe, Sol, Sassi, Detiro, Assebet, Utelo, Cocorico.

Citrus. — Les orangers et citronniers sont actuellement cultivés dans bien des stations de la Colonie, mais ils sont, DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 125 comme l'a justement signalé M. L. Pynaerl, fort mal connus ('). Il serait intéressant de faire une enquête au sujet de ces ])iautes, afin de délermiuei- leurs origines et les résultats de leur iuiroduclion. On sait que des Aurantiacées, indigènes dans notre Colonie, ont été iulroduiles en Amérique, où l'on a cher- clié à établir leur valeur c(mime porte-greffes de races de grande culture. Des essais de même genre, non sans inté• rêt pour l'alimentation des indigènes et des blancs et peut- èlre pour une cullure iiileiisivc, mériteraient d'êire tentées au Congo. Nous signalerons les types suivants : Citrus Aurantium L. (Aurantiacées). Introduit. Encore peu répandu, mais à fruit déjà estimé. Nom indigène : Malalausa ma Mputu. Citrus Bigaradia Duli. (Aurantiacées). Introduit et peut-être déjà passé à l'étal subspontané; frinl mangé à maturité avec du sel. Nom indigène : ^lalalausa. Citrus Limoiium L. (Aurantiacées). Citron utilisé comme en Europe. Nom indigène : Malala. Clausena anisaia Hook. f. (Butacées). Arbre ou arbuste à fi uits comestibles. Nom indigène : Mokolokale. Clematis grandijlora DC. (Renonculacées). Le tubercule serait mangé par les indigènes. Nom indigène : Kanga.

(1) L. PY.NAERi, Les Orangers et Citronniers, in BULL, ACRIC. CONGO BELGE, III, ,3 (1912), p. 563, 126 ALIMENTATION VEGETALE

Cleome ciliata Sch. et Thonn. (Gappaiidacées). Feuilles utilisées comme légume, ayant, aux dires des voyageurs, un goût assez poivré; très apprécié par cer• tains indigènes. Noms indigènes : Bokuma, letete, Mondjoi, Tingala- Gala, Uala, Kapala-Pala, Osapi, Matundo. Cleome monophylla L. (Capparidacées). Légumes indigènes. Nom indigène : Kazirandimu. CUfandra Arnoldiana De Wild. (Apocynacées). Le fruit, très estimé par les noirs, est plutôt un dessert qu'un véritable aliment. Nom indigène : Nundele. CJitandra robustior iv. Schum. (Apocynacées). Fruits comestibles. Noms indigènes : Botuma, Gwadudu, Dindanga, Mon- dongu, Mondongu-Dongu, Kaembe, Dongobungu, Yongo, Lukanga-Kakese, Olama-Wema. CJitocybe castanea Beeli (Champignon). Comestible. Nom indigène : Nsense. Cnestis Sapini De Wild. (Connaracées). Fruits comestibles. Nom indigène : Matchinde. CocoRico = C(7/'»//us vulgaris Schrad. Cocos nacijera L. (Palmacées). Le Cocotier a été introduit dans diverses régions du Congo belge, en particulier dans le Bas-Congo, à Eala et au Katanga. Les résultats de ces essais d'acclimatement n'ont pas toujours été encourageants. Cependant, les fruits ont été utilisés par le blanc comme par le noir et il n'est pas impossible que la plante se propage. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 127

Coffea sp. (Rubiacées). Les caféiers sauvages sont abondants au Congo; leur étude est loin d'être achevée; le Congo est la patrie du Coffea robusta, qui a rénové les grandes cultures de café des Indes Néerlandaises. Dans son dernier journal, Livingstone aurait déjà signalé la culture et l'usage du café chez les Baku des rives du Loinami : Le café ordinaire est commun chez eux, dit-il, ils en font usage et le parfument largement avec de la vanille, qui doit être fertilisée par des insectes. A la fin du repas, ils font circuler des coupes remplies de cette infusion ». 11 serait intéressant de rechercher l'origine de cette utilisation. Les fruits de certains caféiers sauvages, ou les graines, sont mélangés à diverses autres graines ou feuilles et uti• lisées par certains indigènes pour préparer une boisson, de goût particulier et d'odeur spéciale, peu faite, semble-t-il, pour satisfaire les goûts des Européens.

(Cf., entre autres : SOORS, in Agriculture et Elevage, 1933, p. 56.) Cogniauxia cordijolia Cogn. (Cucurbitacées). Les graines, très huileuses, de cette plante lianiforme sont, dans certaines régions du Congo, très recherchées par l'indigène. Cogniauxia podolaena Baill. (Cucurbitacées). Graines oléagineuses; feuilles comestibles. Noms indigènes : Kisakamba, Beyaanyenga, Sakamba.

Cogniauxia trilobata Cogn. (Cucurbitacées). Le fruit se mange cuit; les graines sont mélangées à d'autres légumes. Noms indigènes : Andia, Endia, Adikwo-Bangombo, Dekwobombo, Mobubu, Lipopabonga, Lakakii, Molobo- Osonsonge, Dolo. 128 ALIMENTATION VEGETALE

Coinochlamys angolana Moore (Loganiacees). Feuilles comestibles. Noms indigènes : Momfai, Elonda, Mongungele, Li- komba, Etenge, Toma, KAvilisi, LeikAVotscho, Dombombo, Ale, Mondingimi, Bibitoli, Iwandji, Suali. Cola acuminata (Pal. Beauv.) Schott et Endl. (Stercu- liacées) Plutôt médicale qu'alimentaire. Cola liallayi Cornu (Sterculiacées). N'a pas été renseigné comme entrant vraiment dans l'alimentation. Cola cordifolia (Cav.) R. Br. (Sterculiacées). Fruits, dits comestibles, mangés avec plaisir par l'indi• gène dans certaines régions. Nom indigène : Mutabu. Cola (Viversifolia De Wild, et Dur. (Sterculiacées). Feuilles dites comestibles. La pulpe qui entoure les graines dans le fruit est sucrée et acididée; elle est mangée surtout comme friandise par les enfants. Noms indigènes : Ikaie, Makondo-ma-Nsimbu. Cola Gilleti De Wild. (Slorcidiacécs). Les fruits, comme les feuilles, seraient comestibles. Noms indigènes : Skaie. CoZa lieterophylla Sch. et Endl. (Sterculiacées). Les graines seraient, aux dires de certains collecteurs, comestibles. Peut-être sont elles surtout consommées comme la noix de kola, et non comme aliment. Nom indigène : Ikaie.

(1) L'étude des Kolatiers du Congo serait à faire au point de vue tliérapeutique; une enquête sur les nombreuses espèces congolaises du genre Cola devrait être installée. Cf. CHE\ ALIER et PERUOT, Les Kolatiers et les noix de Kola. Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale française, VI, Paris; L. PYNAERT, in Bull, agric. Congo belge, II, 4, p. 707. DE L'ilVniGÈNE DU CONGO BELGE 129

Cola nalaensis De Wild. (Sterculiacccs). Arbrisseau dont les feuilles sont mangées comme légume. Noms indigènes : Wanga, Bobi, Dendi, Batia, Boboy. Coleus flonbundas {S. E. Br.) Bol*, et Lebr. (Labiata- cées). — — longipes ÇS. E. Br.) Rob. et Lebr. { = Plectran- thus floribundus De Wild.). Cultivé; plante à tubercules comestitîles. Noms indigènes : Pie-Pie, Bigondie, M'Tamba. Colocasia antiquorum Schotl ( = C. esculenta Sch.) (Aracées). Cette plante introduite existe déjà en plusieurs variétés au Congo; elle est consommée coniine légume. Mais lous les emplois indiqués se rapportent-ils bien à cette espèce A. Sapin a signale que le bulbe de cette plante demande au Kasaï une cuisson assez forte, car peu cuit son ingestion provoque l'irritation de la gorge. Nom indigène : Locotu. CoMBENjoi = Soianiim Sereti De Wild. Commelina Claessensi De Wild. (Commélinacées). Jeunes feuilles comestibles. Nom indigène : Bandabola. Conyza aegyptiaca Dryand. (Compositacées). Les feuilles de celle plante lierbacée sont considérées comme comestibles et présentées sur certains marchés indigènes. Elles communiqueraient aux mets l'arôme spécial de la viaiule de bouc, très recherché par les indigènes. Corchorus olitoriiis L. (Tiliacées). Cette plante, un des producteurs de la fibre de jute, est souvent cultivée par le noir comme légume; feuilles el fruits sont utilisés.

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. 9 130 ALIMENTATION VEGETALE

Noms indigènes : Bolomu, Bulamo, Bangu, Molenda, Bulano. Corchorus tridens L. (Tiliacées). Feuilles consommées comme légume.

Cordia abyssinica R. Br. (Borraginacées). Arbrisseau à fruits comestibles. Nom indigène : Muvunangana.

Coreopsis Grantii Gilg (Compositacées). Sert à fabriquer du sel. Noms indigènes : Tsungume, Sungubiri. Coula ediilis Baill. (Olacées). Les graines oléagineuses, du goût de la noix, sont comestibles; vendues sur certains marchés du Bas-Congo. Nom indigène : Kumunu. Coula cabrae De Wild, et Dur. (Olacées). Fruits très recherchés par les noirs. Nom indigène : Kumunu.

CouLEssE = E?e«sine coracana L. Costus phyllocephalus K. Schum. (Zingibéracées). Les feuilles acidulées sont mangées avec le manioc' Nom indigène : Minkeni.

Costus spectabiUs K. Schum. (Zingibéracées). Racines longues et tubéreuses, se mangeant cuites à l'eau. Nom indigène : Tubata-Bata.

Crassocephalnm crepidioides (Benth.) S. Moore. ( = Gy- nura crepidioides Benth.) (Compositacées). Feuilles man.irées en légume par les indigènes. Noms indigènes : Filimbi, Ifufule, Difufule, Butu, Buku, Mufe, Fidi, Iridi, M'Butu, Duliduli, Agiri, Mohum- bwa, Pupuru, Mombutu, Fili, Malevidi, Mombidi. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 131

Crassocephalum vitellinum (Benth.) S. Moore ( = Gy- ntim vitellina Benth.) (Compositacées).

Feuilles comestibles. Nom indigène : Kayunguwira. Crotalaria intermedia (Léguminosacées). Les fleurs sont mangées avec les graines de VAmarantus viridis.

Crotalaria retusa (L.) DC. (Léguminosacées). Plante herbacée cultivée comme légume dans certaines régions. Noms indigènes : Sclebcte, Liko.

Croton Mubango Muell. Arg. (Euphorbiacées). Les feuilles et l'écorce des tiges sont recherchées pour assaisonner des mets. Nom indigène : Mbangu-Mbangu.

Crotonogyne Poggei Pax (Euphorbiacées). Feuilles comestibles; fruits comestibles à l'état frais. Les feuilles servent pour envelopper les poissons dyrant l'enfumage. Noms indigènes : Dodendo, Ilondolo, Boindzalie, Mo- dondo, Kilisa, Ilandu, Liwen, Bolo. Observation. — Le nom d'Ilandu est appliqué également à d'autres plantes.

Cryptolepsis Hensii N. E. Br. (Âsclépiadacées). Dans certaines régions de savanes, les indigènes recher• chent les tubercules, non laticifères, pour la consomma• tion en légume. Noms indigènes : Manubamboy, Tchitaby.

Cucumeropsis ediiUs (Hook, f.) Cogn. (Cucurbitacées). Cultivé comme légume et pour ses g-raines oléagineuses. 132 ALIMENTATION VEGETALE

Cucumis MeJo L. (Cucurbitacées). Cucumis Melo var. agrestls Naud. Concombre paraissant indigène et cidtivé par les noirs. Nom indigène : Kida. Cucumis sativus L. (Cucurbitacées). Parfois cultivé dans les villages; les fruits sont consom• més à l'état cuit; les graines reui'crmcnt une huile usagée par les noirs et sont considérées comme alimentaires. Cucumis Wildemanianus Cogn. (Cucurbitacées). Plante à fruits comestibles. Nom indigène : Mas-ba-Sanda. Cucurbita nuwlma Duch. (Cucurbitacées). Cultivé par l'indigène. Le fruit de celle plante est très recherché pour ses graines, par les noirs de certaines régions; il peid atteindre la grosseur du melon. Ce fruit est souvent mangé cuit. Les feuilles sont utilisées comme légume. Noms indigènes : KatonAve, Limoke, Ilenge, Imoke, Modibo, Bode. Cucarhita moschata Duch. (Cucurbitacées). Noms indigènes : lioda, Lilxje, Libae, Vonvo, Maijoe (fruits), Mokokwea. Cucurbita Pepo DC. (Cucurbitacées). La courge produite par cette espèce, coupée en tranclics cuites à l'eau l)Ouillanie, est fréquemment mangée par les indigènes, qui consomment égaltsment feuilles et graines huileuses. Noms indigènes : Bavila, Kivala, Botutu. Curcuma longa L. (Zingibéracées). Plante introduite. Les rhizomes scr\ent d'assaisonne• ment dans diverses préparations alimentaires, rarement comme légume. Nom indigène : Bola Mputu. DE L'I-NDIGÈNE DU CONGO BELGE 133

Cuviera angolensis Welw. (Rubiacées). Les feuilles sont consommées comme légume. Nom indigène : Mofangula. Cyathea Dregei Kunze (Filicacécs). .leunes feuilles el bouigeou terminal comeslibles. Nom indigène : Ba di Masa. Cyathula prostrata (L.) Bl. (Amarantacées). Les feuilles et même la piaule enlière sont mangées en guise d'épinards; sert à faire du sel. Noms indigènes : Ccnge, Kolokoso, Gongolokosso. Cyperus esculentus L. (Cypéracées). Racines l>ul!)euses comestibles; paraît peu estimé. Nom indigène : Nkamu. Cyperus f^apyrits L. (Cyp('rac('es). Une (les plantes eulrant dans la fabricalion du sel. Nom indigène : Malioyo. Cyrtosperma senegalensis (Sch.) Engl. (Aracées). Seri à faii'e du sel. Noms indigènes : Botola, Lokolo, Letole, Mobolo, Biiobia. DA\)\=: AncÀlemu aequinoctiale (P. B.) Kunth. Daemia exicnsa B. Br. (Asclépiadaeécs). Les indigènes de ceiiaines régions mangei'aient les iruhs. Nom indigène : Kibanleri. DAi,i^i!()Ko = G(;to.s/« /a,ra Sch. et Th. D\iABOKO="Cclosla luxa Scb. et Th. Dv^rDELE= ^/(/.ssaent/ff steiiocarpa llieru. Dxvo—Dissüiis decuinhens (V. B.) Tr. Davallia denticiilata var. Yogelii. f. latisora Roi. Bon. (Eilicacées). Les i'eoilles jeunes seraient comestibles. Nom indigène : Mpiiloendzendze. 134 ALIMENTATION VEGETALE

DE=:/4maranius caudatus L. DE = Talinum cuneifolium Willd. DEBELE = So?an,um nigrum L. DEKONA-BITI = 50^07111771 nigrum L.

DEKO NA Kïso = Pseuderanthenium Ladovicianam Lind. DEKWOBOMBO = Cogniaua;ia trilobata Cogn. DELEBOKo = A/iA-an,ia scandens Wild. T)EL.Ï = Synsepalum stipulatum (Radlk.) Engl. DEMBULABANDI =//o.sZundia oppositifolia Vahl. DENGENDENGE =

Deivevrea bilabiata yi. ^licheli (Léguminosacées). Feuilles jeunes comestibles en légume. Liane dont la tige donnerait l)eaucoup d'eau potaiile. Noms indigènes : Kube-Kube, Esakasaka, Engoke, Mo- lombo, Ba, Mosakasaka, Gwaiige, Gwale, Bankenkele, Tungu, Mokube-Kubu. DEZDZE^Ftoscopa glomerata Hassk. Dialium yambataense Vcrm. { — Dialium guineense pl. congol.) (Léguminosacées). La pulpe du fruit est sucrée et comestible, mais ne constitue pas vraiment un aliment; elle serait plutôt une friandise. Noms indigènes : Djungu, Ntoko-Zibu, Okoka, Penza, Ambubuli, Bugbuli, Angubugbu, Ntzungu, Musung, Keli- N'Keli, Bokukuli, Kwakisi, Mokukulu, Memboki, ^len- zomu, Mbodia. Dialium Corbisieri Staner (Léguminosacées). Pulpe des fruits acidulée, rappelant la saveur des fruits du Tamarinier. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 135

DiATA^Carpodinus lanceolata li. Sch. DiBEMBi = Musa decrescens var. Pembuki d. Br. DiBEMBE = Musa decrescens var. rubro-maculata De Wild.

Dicellandra Barteri Hook. f. (Mélastomacées). Feuilles comestibles, mangées de préférence avec le poisson. Noms indigènes : Ikaie, Nobadi, Busakankba. Dicliptera umbellata Juss. (Acanthacées). Feuilles formant un légume indigène. Noms indigènes : Sumbe, Motisosito.

DiDi = Pedice//ana pentaphylla (L.) Sch. Dm = Amarantiis caiidatus L. I)iEMBiE = Illigera pentaphylla Wclw. DiFrFULE = C;'as.socep/iah;77ic?'ep(d;o!des (Benth.) S. Moore.

DIGAENTA = Capsicum baccatum L. DiG\vANSE = Ocimam canescens Sims. DiKA = Synsepai»m dulcificiim (Sch. et Th.) Dan. DiKAMBA = Diosco/'ea dumetorum (Kunth) Pax. DiKiLi='l/'i/i/'oaMdra atrovirens var. flucclda Pax. DiKOKo-DiAvoNGo = Musa emasculata var. Kiala d. Br. DiKOKO = Musa emasculata var. Lomba d. Br. DiKONDi = 0cimum basilicum L. DiLi-ïiNGU = 7"oren.(a parviflora Benth. T)iM\ix\NBi = Phaseolus vulgaris L. DiMBULu = Carpodmus lanceolata K. Sch. Bï:\iPOTO = Landolphia florida Benth. DiMPUMU = Treculia Engleriana De Wild, et Dur. DiNACHi = //osZundia oppositifolia Vahl. DiNBANiwoLo = /-"sophocarpus longipedunculatus Hassk. DiiM)Ai\GA = CZf'iflMdra robustior K. Sch. Bimn^Athroandra atrovirens var. flaccida Pax. DiNDLMu = Capsicum baccatum L. DiNGi-DiNGi = Mammea africana G. Don. DiNGi-DiNGi = ,1/ammea Gilleti De Wild. DiNiMi=:Agfeiaea fragrans Gilg (Connaracées). 130 ALIMENTATION VÉGÉTALE

Dinophora spenneroides Benth. (Mélastomacées). Arbrisseau ou arbuste, dont la cendre des feuilles et des liges donnerait un bon goût au sel. Noms indigènes : Notantan, Fundoka, Efunduka, Ma- bambile, ïangoleke. Dio = il/oh/ana latifolia Miq.

DioscoRÉES = Dioscorea. Les Dioscorées sont nombreuses dans les divers domai• nes floristiques du Congo; beaucoup de représentants de ce genre sont déjà cultivés par les indigènes du Congo belge. La plupart des espèces de ce vaste genre produisent des tubercules souterrains comestibles; plusieurs donnent des bulbilles aériens mangés par les indigènes; les deux genres d'organes consommés généralement après cuisson dans l'eau. Mais tubercules souterrains et bulbilles aériens peuvent tous deux renfermer une substance toxique ; ils deman• dent donc, au point de vue alimentaire, une étude chi• mique préalable. Un empoisonnement de trente-deux soldats des troupes congolaises de l'Enclave de Lado, par l'utilisation de tidjer- cules de Dioscorea, fut constaté en avril et mai 1900; les autorités de la région envoyèrent à Bruxelles des docu• ments de cette plante, en les accompagnant d'un rapport, dont nous tenons à rappelei' quelques phrases ; « Je vous expédie un Imvard contenant trois feuilles de Kurufutala. Tel est le nom Madhi de la plante qui a causé la mort par empoisonnement de trente-deux soldats. La racine de cette plante se présente sous la forme d'un tubercule dont les dimensions, à complet développement, sont celles de la tète humaine; elle a l'aspecl de légume sauvage; sa pulpe est d'un blanc jaunâtre, mais devient violacée en séchant; elle paraît granuleuse ou striée. Des centaines de radicelles partent du tubercule... Les indigènes emploient la racine DE L'LNDIGÈNE DU CONGO BELGE 137 pour tuer ou étourdir le poisson dans les mares ou mari• gots. Les Bari, riAcrains du Nil, mangent celle racine en l'assaisonnant de cendres de bois, après l'avoii' fail bouil• lir pendant vingt-quatre heures » C). Les documents incomplets, nous avaient fail rapporter ce « Kurufutala » à une forme de Dioscorea sativa L. Au point de vue d'une extension de la cidlure, les dioscorées ou ignames onl le défaut, peut-être important, de demander une assez longue période de culture et de dcAoir être consommées fraîches. En outre, toutes les formes cultivées et sauvages deman• dent, pour notre Colonie, une revision systématique. Le comte J. de Briey, durant .sa mission au Mayumbe, avait commencé une enquête sur les représentants de ce genre; en 1916, dans le Bulletin agricole du Congo belge (VU, p. 192), M. Tharin a attiré l'attention sur ces plardes, qui, disait-il, — et nous l'apjjuierons, même malgré cer• tains de leurs défauts, — de\raieid être cultivés sur une plus grande échelle dans noire Colonie; mais nous ajou• terons : après une étude consciencieuse de leur valeur nutritive, sans aucun doute différente suivant les types. M. P. Janssens, dans des études sur les cultures des indi• gènes de la région du Kasaï, insisia, lin aussi, sur la néces• sité d'une étude scientifique de ce groupe de plantes, signalant une vingtaine d'espèces, dont une dizaine en culture régulière. Nous avons, dans divers mémoires : Études Fl. Bas- et Moyen-Congo; Bulletin du Jardin botanique de l'État à Bruxelles; Mission du comte J. de Briey, insiste sur la variabilité des espèces de ce genre. Il devient donc nécessaire de faire reprendre des enquêtes étendues, sur un plan bien établi; il conviendrait non seulement de définir' les cai-actères des espèces cidti- ^ées ou sauvages, de recherctier les caractères différentiels

(1) É. DE WILDEMAN, A prnjjnti d'un empoisonnement par les tubercules d'une sorte d'Igname. LA BELGIQUE COLONIALE, VII, n» 42 (1901), p. 494. 138 ALIMENTATION VEGETALE

des formes, leur stabilité, la nature chimique et la valeur économique des tubercules et des bulbilles, mais aussi de chercher H déterminer la variation des caractères, dits spé• cifiques, suivant le milieu : genre de culture et terrain C).

Dioscorea acarophyta De Wild. (Dioscoréacées). Liane cultivée pour ses fruits comestibles. (Dans cette appréciation, il s'agit, sans nul doute, des bulbilles aériens: les fruits secs des dioscorées ne sont pas man• geables.) Noms indigènes : Amboke, Gwakwe, Bakwe.

Dioscorea alata Willd. (Dioscoréacées). (Cf. DE WIEDE•

MANN, Mission du comte J. de Briey, p. 272.) Plante fréquemment cultivée; les noirs estiment le tubercule pour son goût fin. Les pousses jeunes se man• gent en légume. Noms indigènes : Kitseke-Buaki, Bala-Denga, Bala- Bungu, Kitseke-Pamba, Masunga.

Dioscorea angustiflora Rendle (Dioscoréacées). Igname comestible. Nom indigène : Ebuluka.

Dioscorea armata De Wild. (Dioscoréacées). Tubercule comestible. Noms indigènes : Balatadi, Kokuta-Kokuta. Diseke, T'Selebete, Kitadi, Matari, Bala-Bunzu. Dioscorea Baya De Wild. (Dioscoréacées). — — var. Kimpundi De Wild. Tubercule comestible. Nom indigène : Kimpundi.

(1) E. DE WILDEMAN, Mission forestière et agricole du comte J. de Briey au Mayumbe, Bruxelles, 1920, pp. 267 et suiv. IDEM, Notes sur des espèces, africaines du. genre Dioscorea. BULL. JARDIN BOT. DE BRUXELLES, IV, 2, 1914. IDEM, Etudes Fl. Bas- et Moyen-Congo, III, 3, pp. 352 et suiv. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 139

Dioscorea Claessensi De Wild. (Dioscoréacécs). Tubercules comestibles. Nom indigène : Ukakfu.

Dioscorea colocasiaefolia Pax (Dioscoréacécs). (Cf. DE

WILDEMAN, Mission du comte .1. de Briey, p. 274.) Rhizome utilisé par les indigènes. Noms indigènes : Kiala, Yala, Lubuzi-Lupata.

Dioscorea dumetorum (Kunth) Pax (Dioscoréacécs). Plante cultivée; ses tubercules sont comestibles suivant les uns, toxiques suivant les autres, ayant occasionné la mort d'animaux. Des tubercules de plantes rapportées à cette espèce sont couramment et sans inconvénient, consommés par les noirs. Une cuisson bien réglée fait peut-être disparaître le principe nocif. Noms indigènes : Kolongo, To, Soko-Kamba, Dikamba, Mutombo, Boto, Isongo-Sanga, Moma, Montombo, Kam- poto, Kondju, Baka, N'Gamba, Acho. Dioscorea Eholo De Wild. (Dioscoréacécs). Igname à tubercules souterrains comestibles. Nom indigène : Kolo.

Dioscorea Engbo De Wild. (Dioscoréacécs). Cultivé par les indigènes pour les tubercules souter• rains, consommés, semble-t-il, assez volontiers par les Européens. Nom indigène : Engbo.

Discorea sativa L. (Dioscoréacécs). Espèce très variable, à examiner; elle est très cultivée par les noirs; la chair des tubercides souterrains serait jaunâtre et mucilagineusc. Les bulbilles sont mangés. Les collecteurs parlent souvent de fruits comestibles; il s'agit, sans doute, des bulbilles qui, aux dires de certains, 140 ALIMENTATION VEGETALE

seraient toxiques; pour d'autres, la toxicité disparaîtrait par un séjour d'une dizaine de jours dans de l'eau. Noms indigènes : Massoko, Mayukuta, Gui, N'Soka Na N'Gamba, Balcgwi, Etoko, Itoko, Etogo, Iloko-Etoko, Emboke, Kundju, Ateku, Matjitji, Soko, Tombe, Atekfu. Dioscorea semperflorens Uline ( = D. Schlechteri Harms) (Dioscoréacées). Tubercules comestibles. -Noms indiüènes : Momeatu, Bako-Poko, Amboke, Ebansa, Ikolonga, Moma, Longombe. Observations. — Beaucoup d'autres Dioscorées ont été signalées, par le Comte .1. de Briey et d'aidres agronomes du Congo, par leurs noms indigènes, mais l'altsence totale de documents, ou des échantillons incomplets ou insuffi• sants, ont rendu toute détermination spécifique impos• sible.

Dioscoreophyllum strigosum Engl. (^lénispermacécs). Plante à racines comeslil)les. Nom indigène : Lumbabikwa.

Dyospyros mespiliformis Hoclist. (Ébénacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Kassagalo,

DisEKE = Dioscorea armata De Wild. Dissotis capitata Hook. f. (Mélastomacées). Plante subherbacée, à fruits comestibles. Noms indigènes : Lukui, Teigne. Dissotis decumbens (P. Beauv.) Triana (Mélastomacées). Plante utilisée en légume; également médicamenteuse. Seit à faire du sel. Noms indigènes : Yangasudi, Gengaie, Dendji, Likoie, Longe, Endjoie, Lil^aie, Iriembe, Bolondo, Megengegne, Mosongo-Songa, Damo, Gungulu. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 141

Dissotis llensii Cogn. (Mélastomacées). Feuilles el fruits comestibles; épinard indigène. Noms indigènes : Bolundu, ^'\ougeli, Gweta, Dumu, Teigne, Molcjngo. Dissotis nmltijlora (Sm.) Triaiui (Mélastomacées). Feuilles comestibles en légume. Noms indigènes : Mondokoloko, Losere, Libande, Liranga, Mokende. Dissotis prostrata Triana (Mélaslomacées). Feuilles comestibles. Nom indigène : Nuanu. Disu-NA-PüLu = LanAesiena Barteri Hook. f. DiuMBA DI BENDE = Mui'a dccrcsccns var. rubromacalata De Wild. DiuMBA DI NANA = Musa decrescens var. rubromaciilata De Wild. DiuMBA DI PEMBUKi = Mustt dccrcscens var. Pembuki d. Br. Dj.\Ko = Hygrophila Thonneri De Wild. var. angustijulia De Wild. DjAMBi = P/(;?eus Goossenslae Beeli. DJA\GO = Hibiscus esculentus L. DJENI)JEMBE = C(SS»S producta (Afz.) Pl. DjEKELE = Faf/ara Lemairei De \A ild. DJEKELE = Gymnema sylvestre B. Br. DjELE = Micrococca Mercnrialis (L.) Benth. DJELEGE =//os/îtndia oppositifolia Vahl. DJELEKA = Slo/anum nigrum L. DjEMBELE = Man.oies pruinosa Gilg. DjEMBo = Poh'r/o/ium serrulatum Lag. DjESA = Giese/via pharnaceoides L. DJIGILI = Föf/ora Lemairei De Wild. DjrKtPEMBE = Pergukritt africana N. E. Br. TL>3\Mm = Cissus Smithiana (Baker) Pl. Djo\NGAL=Vitex Welwitschii var. Laurentl (De Wild.) Pieper. 142 ALIMENTATION VEGETALE

\)joBio = Platosioma ajricanuin P. Bcaviv. DjoMBo=:Mo?7^o/'dica foetida Sch. et Th. DjoMBOLo = P/îaeone(i/'on dicellandroides Gilj(. DJONGO = Ctssus Barteri (Baker) PI. ])joNGO =/'7eu/'ya aestuans Gaud. DjLDjAME = Cissus Sinithiana (Baker) PI. DjLGu = M»ssaendo stenocarpa Hiern. DJUKU.-MAWE= I'oandceia subterranea Thou. DjuMBA = Ocimum canescens Sims. DjuNGE = A/icrococca Me/'cu/'ia/(s (L.) Benth. DivTiGv = Dialium yambataense Verm. l^OTiE'sno — Ci'otonogyne Poggei Pax.

Dolichos escjilentus De Wild. (Légiiminosacées). Les tubercules sont mangés par les indigènes du Katanga. Nom indigène : Muku.

DoUchos Lablab L. (Léguminosacées). Les graines sont signalées dans certaines régions comme entrant dans l'alimentation du noir. Nom indigène : ^lubal)a.

DolicJios multiflorus (Léguminosacées). Introduit au Congo, par Eala. povu' engrais verts; a mon• tré qu'il y produisait des graines à forte teneur en prin• cipes nutritifs et qu'on pourrait sans doute en tirer grand parti dans l'alimentation des indigènes et même des blancs; ces graines pourraient également entrer dans les rations alimentaires du bétail et de la volaille. (Cf. Bull, agric. Congo belge, IV, 3, 1913, p. 79.)

DoMBA = f/(5îSCûs cannabinus L. DOMBA, DoMBo = Momordica foetida Sch. et Th. DoMBO-MBo = Comoc/î/dmys angolana Moore. DoNGiLA = Mtisa paradisiaca var. viridis f. Dongila de Briey. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 143

Doj^GO —Hibiscus esculentus L. DoNGOBVNGv = Clitandra robustior K. Sch. Do^sE^Chrysophyllum afiicanum DC. DoiT = Gouania longipetala Hemsl. I>oLB = Tnchoscypha congensis Engl. DoLO = /lcanihus montanus T. Anders. Doi^o — Cogniauxia trilobata Cogn.

Dracaena reflexa Lam. (Liliacées), Les feuilles sont mangées en légume. Noms indigènes : Wakanga, Wewe, Kalakakaboi, Wan- gaga, Musebesabe.

Dracaena thalioides Ch. Morren (Liliacées). Les feuilles, coupées en lanières séchées au soleil, puis cuites à l'eau, sont utilisées comme légume. Nom indigène : Ba-Kaziete.

DsoNDjA = £niada sudanica Schw. DvBAisAMA — Ageratum conyzoides L. DüMA = iSa/te/'sia Laurentii Cogn. DuMBALUMBA^^Ocimum canum Sims. DuMBE = 3/o/i?ana latij'olia Miq. ]^iu}iiB\\A — Alternanthera sessilis (L.) R. Br. l^ü^iu = Dissotis Hensii Cogn. D\jMV = Phaeoneuron dicellandroides Gilg. DUNDE = Hibiscus sabdariffa L. Dvsnv = Phytolacca dodecandra L'Hérit. DLINDA-NA-TOMBA-TO3IBA = Ce?osia argentea L. DUNGI-Z[-NKOMBO = Capsicum annuum L. DuNGu = Capsicum annuum L. DuNGu = Capsicum, frutescens L. DuNGu-ZiNKOLA = Capsicum baccatum L. DwALUNGu = ÊmiZia sagittata DC. EAISID = Landolphia Dubreucqiana De Wild. EBAMBo = Chrysop^yiium africanum DC. EBANSA = Dioscorea semperflorens Uline. 144 ALIMENTATION VEGETALE

EnKBE = 7'a/;/uini ctineifoUiim Willd. EHKI = Allophylas africanus P. Beaiiv. EiiKKi = liiissula nigricans (Bull.) Fr.

EiîKLA = Oci/nu/d (jratissimuin var. mascarenarum Briq. JLKIA.E = Ocinuun ainesccns Sims. EHELi = Ocf/f(/Nrt (Jratissimum var. mascarenarum Briq. EBi:Tu = yus/('c(a rosteUaria (Noes) Lind. EBOLo = SoZan(;/n Ciorgii De Wild. EHOLO >A D'S VMHA =/\se»f/c'r(u)?/!emu;)? Ludovicianum Lind. EBI Li= Uonio/dfca cissoidcs PI. EBULUKA = Dtosco/'ea angustiflora Rendlc. EDKNDELE = L/'rtcyor/a peduncularis K. Sch. Ei)ETAMME = i^of;ro/ria guineensis Benth. Ei)jL.NGo = _1/aci'o{)o/rva hirteUa Pax. EDC)Mu = A/iDOKA = P/iaeone«ron dicellandroides Gilg. Ei-u.NDLKA = D(nop/iora spenneroides Beiilh. Ei'rNDUKA = /J/îoeonetaon diceUandroides Gilg. E(.BODi = fJmi/i'a sagittata DC. ELULOH-MOKELI = P.seude/Ym//iemHni Ljidoviciaiiiim Lind. EGNVALEG\vAM)o = /-'.se»dc'/'anf/ic';>ujm Lndocivianum Lind. EG\MM)I-G\VLM)I = .U/ïroflnda atrovirens var. flaccida Pax. EjE\DjE = .lf/!;oanda atrovirens var. flaccida Pax. EKAKOBOKO = Möe,so5oirvö Bertramiana Benth. EK\MA = A/y/'f'ani/îus arborea PaL Beauv. EKVMu = Mv/'(anf/j«.s arborea Pal. Beanv. EKANGE= 4/ö/ïa lucida Slapf. EKixni = ifre/;a Be?/a Harms. EKOTELAMBEX0E = -lf/e/aea fragrans Gilg. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 145

EKOTo = P/iaeoneuron dicellandroides Gilg. EK0T0AMBENGE = i4geiaea fragrans Gilg. EKOTOLOGAMBi = .4grelaea fragrans Gilg. EKOTOMO = /lgfeiaea fragrans Gilg. EKULAKVVALE= Vitex Welwitschii var. Laurenti (De Wild.) Pieper. EKVI.VBA = Allophylus africanas P. Beauv. EKUMBE=::Trisiemma grandifloram var. congolanuni De Wild. EKUNDU-KUNDU = C!SSUS prodiicta (Afz.) Pl. EKUNGULA = Turraea Vogelii Hook. f. EKVVALALA = A/t/canta scandens Willd. Elaeis guineensis L. (Palmacées). Nous ne pouvons nous appesantir ici longuement sur cette plante, d'une importance capitale pour l'indigène, et sur laquelle on a beaucoup écrit. Elle donne de l'huile du péricarpe et de l'huile d'amande, toutes deux d'ailleurs comestibles. Les fruits cuits sous la cendre sont une friandise recherchée. Le liquide que l'on extrait par incision dans le tronc ou par coupe du bourgeon terminal, laiteux et sucré à l'état frais, très estimé par le noir, donne par fermentation le « Ma- lafu », liqueur alcoolique devenant acide, dont l'usage est très répandu parmi les indigènes. M. Tihon vient de publier quelques analyses de vins de palme C), sur lesquelles nous ne pouvons insister ici, et auxquelles il faut renvoyer le lecteur. Nous avons dit dans les pages d'introduction à ces notes que certains médecins coloniaux désiraient voir édicter des mesures contre l'utilisation de cet alcool nécessitant l'abatage ou le saignage des Elaeis. Au Congo on pourrait admettre que VElaeis est à ce point de vue protégé par l'ordonnance du 25 mars 191.5

(1) L. TIHON, A propos de quelques boissons fcrinentérs indigènes. BUIL. AGRIC. CONGO BELGE, XXV, maiR 1934, p.

MÊM. INST. EOT AL COLONIAL BEMU. dO 146 ALIMENTATION VEGETALE

(Code Louwers, p. 1257), qui interdit la coupe des essences à graines grasses, et celle du 25 octobre 1925 (Code Lou- Avers, p. 1252), mais toutes deux ne s'appliquent pas tota• lement à VElaeis et ne prévoient pas directement la pro• duction d'alcool. Aussi, en 1926, M. le Ministre Carton soumit-il, sur la demande de Commissions africaines, un projet de décret dont la partie principale comportait :

ARTICT.E PREMIKR. — Il est intei'dit d'al)attre ou de détruire volontairement des palmiers du genre Elaeis, à moins que l'aba• tage ou la destruction ne soient justifiées par l'aménagement de palmeraies ou de cultures, par l'érection de constructions ou par l'exécution de travaux d'utilité publique, tels qu'installation de postes ou de villages ou étalilissement de routes, ou à moins qu'ils n'aient été préalablement autorisés par l'Administrateur territorial ou son délégué.

Toute personne qui aura abattu ou détruit un palmier du frenre Elaeis sera présumée avoir pi-océdé illicitement à l'aba• tage ou à la destruction.

ART. 2. — L'extraction de la sève de palmiers de n'importe quel genre, la détention, le transport, la cession ou l'acquisition à titre onéreux ou à titre gratuit de cette sève ou du produit de sa transformation pourront, pendant un délai qui ne dépas• sera pas un an et dans un rayon à déterminer, être interdit par le Commissaire du district ou par l'Administrateur territorial spécialement délégué. L'Administrateur territorial pourra néanmoins lever cette interdiction pour telle quantité et sous les conditions qu'il déter• minera. L'interdiction visée à l'alinéa 1 du présent article pourra être renouvelée, mais par le Commissaire de district seulement.

Cette réglementation ne fut pas admise; l'article 2 fut supprimé; il ne resta que l'article 1, qui, d'après nous, est fort insuffisant. 11 y aurait d'ailleurs eu à envisager autre chose que la sève; le bourgeon Iciminal donne le « chou palmiste ». dont la récolte est également néfaste au palmier. DE L'INDIGÈNE DU CONGO RELGE 147

Il nous paraît regrettable que les arguments présentés lors de la discussion de ce décret au Conseil colonial, par M. Leplae, n'aient pas été pris mieux en considération; M. Leplae avait signalé que dans le Sud du Kwaugo, par (exemple, <( des po[)ulations sont affaiblies ou abruties par l'abus journalier (bi vin de palme » C).

Des mesiu'cs bien plus sévères ont été édictées dans il'autres régions d'Afi ique, et peut-être d'une façon plus rationnelle. C'est ainsi, par exemple, que le 5 déccu)- bre 1906, le Lieutenant-Cou\criu-ur de la (iuinée française décréta :

ARTICLE PREMIER. — Kst considéré comme une infraction spé• ciale aux indigènes non-citoyens français et comme tombant sous le coup du décret du 30 septembre 1887, le fait : d'abattre, sans autorisation des administrateurs, les palmiers à huile, d'en extraire la sève ou d'en couper la partie dite chou palmiste.

El eu 1907, en dale du 23 août, le Lieuteuanl-Gouver- neur du Dahomey publie la réglementalion ci-dessous, qui mérite d'être examinée.

ARTICLE I-REMIER. — Aucun palmier à huile âgé de plus de deux ans ne pourra être soumis à la production du vin de palme, ni abattu dans la colonie du Dahomey, sans l'autorisation expresse du chef du territoire sur lequel l'arbre est situé. Les arbres de cette même essence, âgés de deux ans et au- dessous, ne pourront être abattus qu'avec l'autorisation du chef (lu village. Ces autorisations ne seront données qu'en cas de vétusté ou lorsque l'abatage de l'arbre sera nécessaire au développement des arbres voisins. ART. 2. — Toute infraction à ces dispositions sera punie des peines de simple police. ART. 3. — Les chefs de village qui auront permis les infrac• tions aux dispositions du présent arrêté ou qui n'en auront pas avisé les chefs de poste pourront être l'objet d'une pimition disciplinaire.

(1) Cf. ctiam Ë. DK WILDEMAN; Comjiafinii' du Kiisnï. Mission pernut- iicntc d'Élitdcs scicntifiijiics^ p. L'07. 148 ALIMENTATION VEGETALE

Nous avons relevé, dans la Bibliographie qui suit ces notes, la plupart des articles spéciaux parus sur le palmier à huile dans des publications belges; il faudrait naturel• lement, même pour la connaissance de nos palmiers à huile congolais, recourir à des travaux d'ensemble sur la flore de la Colonie, telles l'étude de GILLET et PAQUE, sur les Végétaux utiles du Bas-Congo; la Mission Ëm. Laurent; la Mission du comte J. de Briey.

Les noms indigènes sont très nombreux; nous ne pou• vons les relever tous ici. M. Tihon, dans le Bulletin agri• cole du Congo belge, (XV, pp. 228-229 et 544) en a cité une longue série; nous pourrions en ajouter d'autres utilisés dans diverses régions du Congo oii les indigènes cul• tivent ou reconnaissent les variétés subspontanées qu'ils exploitent. Citons comme noms : Bundi, Ba, Mohei. Nous tenons cependant, à propos de cet Elaeis, à faire remarquer que si dans ces dernières années on considé• rait la culture de l'Elaeis comme de celles ne convenant pas à l'indigène, qu'il fallait absolument l'introduction du capital européen, le noir du Congo n'étant pas encore apte à poursuivre de telles cultures, peu disposé à attendre les années nécessaires pour permettre l'exploitation, il y a actuellement dans la plupart des colonies africaines revire• ment complet. On admet que cette culture peut intéresser le noir et qu'il y a même tout avantage à la faire faire par lui. Dans le dernier décret, promulgué en mai 1933, sur les mesures de protection pour les huileries mécaniques, il est déjà prévu une véritable coopération entre usiniers et indigènes. M. G. De Groof a fait ressortir, lui aussi, récemment et avec grande raison, les avantages indiscutables de la plan• tation de palmiers par les indigènes, en leur imposant cette cidture dans des conditions spéciales et en leur DE L'INDIGÈÎSE DU CONGO BELGE 149

garantissant, par une inscription, la pleine propriété des palmiers plantés ('). Nous rappellerons ici les avantages du système préco• nisé par M. De Groof; plusieurs sont peut-être sans grande importance; d'autres pourraient être discutés, mais, sans insister sur le détail, nous estimons que l'ensemble doit être pris en considération : 1° Le palmier sera placé en bonne situation au point de vue éclairage, humidité et sol. 2° Il bénéficiera des soins d'entretien donnés aux cultures. 3° On pourra ainsi propager les variétés les plus inté• ressantes. 4° Le palmier sera à l'abri des incendies de brousse. 5° L'indigène, ayant planté lai-même ses palmiers, sera mieux convaincu qu'il en gardera la pleine propriété : on favorisera ainsi la propriété individuelle chez le noir. 6° On installera la population des villages. 7° Ces palmeraies joueront un rôle important dans la lutte contre les déboisements intensifs. 8° Le palmier étant la seule et unique ressource pour de nombreuses populations, on augmentera leur richesse. 9° Les conséquences heureuses sur la production des oléagineux au Mayumbe seront énormes, au prix d'un effort individuel relativement petit : 35,000 indigènes, à raison de 40 palmiers chacun, planteront par an 1,400,000 Elaeis. 10° Ce sera une aide aux exploitations européennes pour lesquelles, nous l'avons vu, l'extension des palme• raies artificielles est si onéreuse.

(1) G. DE GROOF, La Question du Palmier à huile au Mayumbe. Bui.L. AGRic. CONGO BELGE, XXIV, 2 (1933), p. 147. Voyez aussi DEI.ATTE, Notes sur la culture de l'Elaeis au Congo belge. AGRIC. ET ÉLEVAGE AU CONGO BELGE, Vllo année, 9 (1933), p. 109. 150 ALIMENTATION VEGETALE

11° Ce sera aussi une base de toute première impor• tance pour amener les exploitants européens à organiser la politique d'exploitations par petites usines. La Direction générale de l'Agriculture de notre Colonie semble désireuse de proposer la création de plantations indigènes de palmiers, à l'intérieur des zones des luiile- ries. Cette création permettrait de diminuer dans l'ave• nir, enirc antres, les frais de portage. On envisagerait l'établissement de pépinières établies avec le concours des agronomes de l'État et celui des béné• ficiaires des zones des huileries. Cette politique, que nous considérons comme des plus rationnelles, serait appliquée, d'après le Bulletin du Bureau du Comité permanent du Congrès colonial natio• nal (novembre 1933), en premier lieu dans l'Equateur.

ELA.KX = Ageratiim conyzoides L. ELA\GA =/Inei/ema sinicum (R. et S.) Lindl. Ei.AXGo = Sci7ia dschurensis Eugl. ELELEMBE = A/aras/Jiius piperatus Beeli. ELEho = Solanum siibsessile De Wild. E\.E]sv = Maesobotrya hirtella Fax. ELEXGI = Psorospermu;n teniiifolium DC.

Eleusine coracana L. (Graminacées). Plante assez répandue; elle est souvent cultivée pour la fabrication, avec ses graines, d'une bière largement con• sommée. Est-elle vraiment indigène.»* Noms indigènes : Bovro, Bouli, Coulesse. Eleusine indica (Jaerin. (Graminacées). Entre par ses graines dans la fabrication de bières. Nom indigène : Kibansie. ELOB\vA = ///i.pa

ELOLo = SoZanum Wildemani Dammer. ELOLO MUNENE= IF/iif/ieidia longifolia T. And. ELOLONGo = Pseu(/e/'an//?emu/}} Ludovicianum Lind. ELONDE = Conioc/)/amys angolana Mooi-c. Fj\.i:smA —Manotes pruinosa Gilg. ELUMBALUMBA = Ocimum canescens Sims. E.MBE = (/a5unia eglandulosa Stapf. EMBOKE = Dioscorca saiiî;a L. E.MBUNGi = Ca/-poio6ia aZba Don. Emilia sagittata (Vahl) DG. (Composilacées). Feuilles consommées en légumes, souvent mélangées au sel. Elles entrent souvent dans la fabrication du sel. Noms indigènes : Petombotu, Matsua, Loiima, Momb- wambuta, Kenge-Kidi, Lango, Mokumu, Dwalungu, Egbodi, Kelese, Malegwegc, Efidi, Etanna-Sombo, Molay, Butu na N'Gu, Fidi-na-Liba.

Eminia Harmsiana De Wild. (Léguminosacées). Les racines de cet arbre serviraient à faire une sorte de bière. Nom indigène : Munkayo.

EMOÎ^GE —Schulzcria Goossensiae Beeli. EMPEMPE = 5acc/ia/'um officinarum L. ENDIA = Cogniauxia trilobata Cogn. ENDiDEKUMu = Mussaendo stenocarpa Iliern. ENDjAKONDjA = Hy(/rop/7orus subpratensis Beeli. ENDjoiE = Dissoiis decumbens (P. B.) Tr. ENKOY = Ricinus communis L. ENGBO = Dioscorea Engbo De Wild. ENGEGEGNE = 7'orcnia parviflora Benth. ENGENA = Gaerin,era paniculata Bcnth. ENGENDu = Phaeoneu/'on dicellandroides Gilg. ENGENGE = Hosiundia oppositifolia Vahl. ENGENGENINE=: Aneiiema beniniense (P. B.) Kunth. ENGENGENiu = 7'o;'euia parviflora Benth. 152 ALIMENTATION VEGETALE

ENGOKE = De(retu'ea bilabiata Micheli. ExGOMBE=rMussaenda stenocarpa Iliern.

Enhydra fluctuans Lour. (Compositacées). Sert à faire du sel. Nom indigène : Bonana. Entada scandens Benth. (Léguminosacées). Feuilles dites comestibles. Noms indigènes : Mompundja, KAvangAva, N'Balli.

Entada sudanica Schweinf. (Léguminosacées).

Les feuilles de cet arbre plongées dans l'eau pendant trois jours, puis séchées, sont ensuite pilées et mélangées comme condiment à des légumes. Noms indigènes : Dsondja, Aba, Arambu.

Eo?iGo = Af2elia Bella Harms. EPAMBOLo = Maesobofrya hirtella Pax. EPESIA = Gomphocarpus lineolatus Dec. EPEMPE = Saccharum officinarum L. EPHEPHX = Fagara Lemairei De Wild. EpiNGü = rurraea Vogelii Hook. f. EpohE = HygrophUa spiiwsa T. .\nders. EsAKASAKA = Deweu/'ea bilabiata Micheli. EsoNGABE = P/iyioiacca dodecandra L'Hérit. EsAONSAW = Pseudospondias niicrocarpus Engl. EsEBELETTE = Taiinum cuneifolium De Wild. EsENSAii = Pseudospondîas microcarpus Engl. EsHWALE = Phy

EsuMBA = Mohiana latifolia Miq. EsuNGALE = P/iytotocca dodecandra L'Hérit. EsuTU = Phaeoneuron dicellandroides Gilg. ETALE = A/ussaenda stenocarpa Hiern.

ETAMBALA = /pomoea Batatas Lam. ETAN-NA-SoMBo = Emü(a sagittata DC. ETAW NA SoMBo = Pycnocoma Thonneri Pax ETELE = Mano

Euphorbia cyparissioides Pax var minor N. E. Br. (Euphorbiacées). Tubercules dits comestibles. EwA = Microdesmis puberala Hook. f. EwA-MoNGOMBE = Micro(iesmis piiberiila Hook. f. E'WE = Citrullus vulgaris Schrad. Fagara Lemairei De Wild. (Rutacées). L'huile odorante extraite de la partie externe des graines est consommée par les indigènes dans des régions qui ne possèdent pas de palmiers à huile. Cette plante est aussi médicinale. Noms indigènes: Djigili, Djekele, Angi, Anghi, Hungu- Sele, Ephepha, Bolongo, Bolungo. Ficus Homblei De Wild. (Moracées). Arbre à petites figues comestibles. Nom indigène : Mukuju.

FiEL0T0-FiELA = Musa sapientum var. Fieloto d. Br. 154 ALIMENTATION VEGETALE

FiDi = Crassocephalum crepidioides (Benth.) Moore. FiDi-NA-LiBA = E??i!iia sagittata DC. FiLi —Crassocephalum crepidioides (Benth.) Moore. FiLiA=Yitex camporani Biittn. FiL\K = Vitex madiensis var. typica Pieper. FiLiMBi = C'/'assocep/!ahj/)i crepidioides (Bentli.) Moore. Finj = Syzy(7ium owariense (P. B.) Benth. ViLv = Vitex madiensis var. typica Pieper. FiLUNGU= T'iiex madiensis var. typica Pieper. FiNDiA MoLiyi\ = Cantharelhis congolensis Bceli. Fleurya aestuans Gaudich. (Urticacées). Feuilles employées comme légume, considéré même comme reconstituant des forces perdues. Noms indigènes : Kiaki, Likoko, Aomolo, Imoto, M'Baza-Fumbu, Isasa, Djongo, Bambaforo, Tukodolo, Kisi, Kwakandala, Kinia-Matakena.

Fleurya podocarpa Wedd. (Crticacées). Légume. Noms indigènes : Agota, Bo, Bambali, Kinsumba.

Floscopa africana C. B. Cl. (Commélinacées). Plante à faire du sel. Noms indigènes : Kolekole, Mosongo-Songo. Floscopa glomerata Hassk. (Commélinacées). Sert à faire du sel. Noms indigènes : Begge, Dezdze. Floscopa Schweinfurthii C. B. Cl. (Commélinacées). Feuilles comestibles. Nom indigène : Kikosana.

FoyiBE = Platostoma africanum Pal. Beauv. Forrestia Lescrauwaeti De Wild. (Commélinacées). Plante aquatique servant à faire du sel. Nom indigène : Gagago.

FoTO = Amarantus caudatus L. DE u'iNDIGliNE DU CONGO BELGE 155

FuBA = A7usa purpureo-tomentosa De Wild. FüNDOKA = Dinop/)o/'a spenneroides Bcnth. FuNDu = .Soiarîum Weluùtschii C. H. W'right. FuNu-N'NuA= l/usa paradisiaca var. viridis î : Funu-Nua d. Br. FuNGU = Ceiosia trigyna L. FuRONGo= Vitex cuneata Sch. et Th. Gaertnera paniculata Bcnth. (Rubiacées). Arbre ou arbuste dont les racines, jeunes et tendres, sont comestibles. Noms indigènes : Moinga, Guobaneanu, Engena, Ilombo, Yongombe, Yondolietuku, Mombila, Motungu, Gendu, Gwagwa, Mokonda, Monginga, Loambe, Bam- buli, Mokulc, Maja, Likubangu, Lufedjoie.

GAGAGO =/''o/vesiia Lescrauwaeti De Wild. GAKvvE = 5miiaa; Kraussiana Meisn. GAKvvo = *S'o?anum Wildenwni Dammer. GALANDJA = Capsicum baccatum L. GALANDjE = Soianum Lescrauujaeti De Wild. G\i.AiszA = Solanum Sereti De Wild. GALANZA = Soianum Wiidemaui Dammer. GANDi = Hoslundia oppositifolia Vahl.

Garcinia Giadidi De Wild. La pnlpc du fruit est mangée par les noirs. Les graines seraient vermifuges. Nom indigène : Ngadidi.

GASi = Solanum Wildemani Dammer. GASv = Plukenetia conophora Muell. Arg. GBALE = »Soianu)m nigrum L. GBWINGI = C issus Smithiana (Baker) Pl. GEKE = Plukenetia conophora Muell. /\rg. GENDU = Gaerinera paniculata Benth. GENGAiE=:Dissoiis decumbens (P. B.) Triana. GENGE = Cya

GENGENE = Pungia grandis T. And. GESGENE = Whitfieldia longifolia T. And.

Giesekia pharnaceoides L. (Phytolaccacees). La plante entière, assez répandue, est souvent utilisée comme légume. Noms indigènes : Mungiduka-Useka, Djesa, Kida-Kula, Kikansu, Bibila.

GiLiGOMBA = Alafia lucida Stapf. GTLioME = TufTaea Vogelii Hook. f. GiNGAMBALi = Hosiundia oppositifolia Vahl. GiOLo = Musa paradisiaca var. viridis ƒ. Tuba d. Br. GivTA = Pseuderanthemum Ludovicianum Lind. Glossolepis Giorgii De Wild. (Sapindacées). Arbuste à graines comestibles. Nom indigène : Bodumbe.

Gloriosa superba L. (Liliacées). Employé dans la préparation de sel indigène. Nom indigène : laenda. Gloriosa virescens Lindl. (Liliacées). Les feuilles cuites forment un légume indigène. Nom indigène : Monigambwa.

Glycine javanica L. (Léguminosacées). On mange les tubercules souterrains, préparés à la façon des pommes de terre. Nom indigène : Mpempo.

Glycine Laurenti De Wild. (Léguminosacées). Les feuilles sont consommées comme légume. Nom indigène : Bangasa.

GoBWANDA=:Microdesmis puberula Hook f. GoHULo = ^/zeZia Bella Harms. GoKONio = Pancot)ia Laurenti (De Wild.) Gilg. GoMBo = Musanga Smithii R. Br. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 157

Gomphocarpus lineolatus Decne (Asclépiadacées). Tubercules comestibles. Noms indigènes : Katshitshombe, Tamba, Epena, Kutu.

GoNDo = Lagenaria vulgaris Ser. GoNGAiE = P/iaeoneitron, dicellandroides Gilg. GoNGO — Ricinodendron ajricanuin Muell. Arg. GoNGOLOKOssü = Cyaihuia prostrata (L.) Bl. Goso= Campa procera DC. Gouania longipetala Hemsl. (Rhamnacées). Liane donnant de l'eau potable. Noms indigènes : Doit, Lushisisma, Gwalausa, Boy-Boy, Ovva, M'Baya, Kupnoingodo. Grewia batangensis G. H. Wright (Tiliacées). Arbre à fruits comestibles. Noms indigènes : Injuba, Bongwe, Bufombo, Binga- nanganan. Grewia kapiriense De Wild. (Tiliacées). Arbre à fruits comestibles. Nom indigène : Butola. Grewiopsis Dewevrei De Wild, et Dur. (Tiliacées). Les graines sont mangées par les noirs. Nom indigène : Mowanda-Mowanda.

Grumilea Laurenti De Wild. { = Psychotria Laurenti De Wild.) (Rubiacées). Plante entrant parfois dans la fabrication du sel. Grumilea venosa Hiern (Rubiacées). Arbre assez répandu, utilisé pour faire du sel. Nom indigène : Ileko.

GvEzi = Plukenetia conophora Muell. Arg. Gui = Dioscorea sativa L. Gvmm = Athroandra atrovirens var. flaccida Pax. GuLu-KiTEBBE = Musa paradisiaca var. Kitebbe d, Br. 158 ALIMENTATION VEGETALE

GUNDE = Vigna triloba Walp. GvisGVLv = Dissoüs decumbens (P. B.) Tr. GvoBAM\T\u = Gaertnera paniculata Benth. CivsvF. = PlükeneUa conophora Muell. Arg. GwAT)3A = Solanum Welwitschn var. strictum Wrig-hl. G\vADLDE = C/iSolöni{/n Sei'eti De Wild. G\vAKELE = Ci.ssiis Smithiaua (Baker) PI. GwAK\vE = Dio.<;co;'eö acarophyta De Wild. G\\AK\\E = Smilax Kraussiana Mcisn. GwALAMWE = /\Ycnocoma Thonneri Pax. GwALAusA= Gouania lomjipctata Hemsl. GwALE = Deioei)7-ea bilabiata Micli. G\vALE = i'/!VSöiis angulata L. GwANGA = Cap.s!cum frutescens L. GwA^c.E —Deivevrea bilabiata Mich. G\vAzi = Zea Mays L. Gw'E = Hibiscus sabdarijja L. GwE = Pycnocoma Thonneri Pax. GwEBOLAXGO =/\so/ospe;mum temiifoliuni DG. GwE-GwE —Aneilema ae(piinoctiale (P. B.) Kiinth. GwEGWE —Hibiscus sabdariffa L. GwEEE —Hygrophila spinosa T. Anders. G\vELEGE = Pse»deranfhe;)i(;;7i Lndi>vicianum Lind. G\\E^T)i = Impatiens Irvingii Hook. f. G\vETSGVEE=zPseuderanthenium Ludovicianuni Lind. G\wEisGVEi = Pseuderanthemum Ludovicianum Lind. G\yETA = Dissotis Hensii Cogn. G\vETA = /mpaü"ens dichroa Hook. f. GWETAXA-DJAMBA =/mpaiiens dichroa Hook. f. Gwism^ Athroandra atrovirens var. flaccida Pax. Gw'iyov = Athroandra atrovirens var. flaccida Pax. GWIXGELI= W/ii

Gymneina sylvestre R. Br. (Asclépiadacées). Fruit comestible, légume. Noms indigènes : Djekele, Kele, Tckwc, Kwekwe Nsange-Mounzii. Gynura cernua var. coerulea (O. Ilot'fm.) Iliern (Com- positacées). Feuilles consommées en légume.

HAi\GONGo = P/îflseoh).s lunatus L. Ileisteria parvifolia Sm. (Olacacées). Fin il s et graines sont signalés comme coiiicsiibles. Noms indigènes : Kimbu, Lokwante, Longwala, Kak- Avanlaii. — — var. angustifoUa De Wild. (naines comeslii)les. Nom ituligéne : Lokwante.

Hibiscus AbelDiosclïiis L. (Malvacées). Les indigènes de certaines régions mangent les fruits de cet tlihiscus, les cuisant à l'eau et les assaisonnant par du pili-pili. IVcmis indigènes : Bekaie, Bokaie, Bolinda, Momfimi, liitsimi, Ndzimi, Ikilikaie, Siku, Mobenda.

Hibiscus cannabinus L. (Malvacées). Oseille indigène. Les feuilles hachées sont parfois aussi mélangées à des graines de cucurbitacées. Noms indigènes : Bosisi, Bokae, Bekaie, N'Sa Sende, Massikura, Domba. Hibiscus Ectveldeanus De Wild, et Dur. (^lalvacées). Plante à feuilles comestibles, paraissant cultivée comme plante légumière dans certains villages indigènes. Les fruits sont aussi mangés en légume. Noms indigènes : Nsa Magonki, Bekaie, Bote, Manono, Mombokaboka. 160 ALIMENTATION VEGETALE

Hibiscus Eetveldeanus var. asperata De Wild. Oseille indigène. Nom indigène : Bekaie.

Hibiscus esculentus L. (Malvacées). Les fruits verts sont consommés comme légume dans certaines régions; la plante est parfois cultivée par le noir C). Noms indigènes : Kinkimi, Molenda, Tshinpangula, Dongo, Django. Hibiscus Gilleti De Wild. (Malvacées). Feuilles comestibles. Nom indigène : Kaidai. Hibiscus lancibracteatus De Wild, et Dur. (Malvacées). Cultivé. Légume. Noms indigènes : Bokenge, Yali. Hibiscus physaloides Guill. et Perr. (Malvacées). Feuilles utilisées comme légume. Noms indigènes : Samika, Makwata N'Sala( Abalaka, Bakaie, Ilolu.

Hibiscus rostellatus L. (Malvacées). Les feuilles sont consommées en guise d'épinards. Nom indigène : Makaie.

Hibiscus surattensis L. (Malvacées). Les feuilles consommées comme légume, ayant un goiàt d'oseille, souvent avec le poisson. Noms indigènes : Lokio, N'Danana, Ndanan, N'Kaikai, Mikankoi, Samika, Petele, Bikaie, Mongai, Mongwendi, Lototo, Toake, Bungo, Mogaonga, Mongwe, Mawowo, Molindo, Nsa Bwaka.

(1) Cf., sur la culture, les usages, la constitution chimique et morpho• logique de cette plante : R. OLIEMU, Etude monographique sur HIBISCUS ESCULENTUS. THÈSE UNIV. DE GENÈVE, Fac. dcs Scienccs, Institut de Botan., professeur R. CHOD.U, Laupen-Berne (Suisse), 1933, dans lequel on trou• vera une littérature assez étendue, sans être complète. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BETX.E 161

Hosliindia oppositifolia Vahl Cultivé comme Ic'niime. Noms indigènes : Tongiile, Madjele. Gingambali, Andjidji, Engcnge, Dcmbnlabandi, Djelege, Bali. Gandi, Dinachi. Ilagonia ohtusifolia C. H. Wright (Linacées). Fruits mangés en légume. Noms indigènes : Lihambwa, Ifumbolo. Hygrophila Thunneri De Wild. (Acanthacées). — •— var. angustifolia De Wild. Feuilles comestibles. Plante à sel. Noms indigènes : Singa, Djako, Bonana. Observation. — Ce dernier nom semble s'appliquer à plusieurs des plantes fournissant du sel. Hygrophila spinosa T. Anders. (Acanthacées). Plante cultivée pour faire du sel. Noms indigènes : Kwe, Kisa, Epole, Mokua, Lnao, Owele, Kivc na Soe. Hygrophoras siibpratensis Beeli (Champignons). Comestible. Nom indigène : Endjakondja.

Ilymenocardia acAda Tul. (Euphorbiacées). L'emploi des feuilles comme légume a été signalé par certains voyageurs. Noms indigènes : Kigoli, Lnpe, Lid^e, Kape, Lul)o, Mufita, Kigeli. Hynwnorardla uluinides Oliv. (Euphorbiacées). On iililise dans certaines régions les jeunes jjoiisses à feuilles rongeàtres et les feuilles comme légume. Égale• ment médicinal. Aoms indigènes : Bapandja, Tchcne, Kaya, Ikengeleke, Bosangc, Ikengerckc, Wandji, Bipondja.

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. H 162 ALIMENTATION VEGETALE

Hypholoma wambensis Beeli (Champignons). Comestible. Norn indigène : Bubutchengu.

Hyptis spicigera Lam. (Labiatacées). Cultivé dans certaines régions pour ses graines comes• tibles.

IAENDA = G/oriosa superba L. lBAKAN'KETE = M(7xania scandens Willd. Icacina Guessfeldtii Aschers. (Icacinacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Lobalumusite. IDJIJÜNGO = Cissds Smithiana (Baker) Pl. TDjoNGAE=:Pseudospondias microcarpus Eiigl. 1DJONGO = Ctssüs polyantha Gilg et Brandt. lELE(;E = Pcrgu/a;'ia africana N. E. Br. lETErE = C/eo/nc ciliata Scli. et Th. lFijFiji.E = Crassocephalum crepididoides (Benth.) Mooi-e. iFUMBOLo^Hugonifl obtusifolia C. H. Wright. IFRUKA ABAiKA = Ce/osîa trigyna L. IFRUKA BEPi = Ce/osia trigyna L. IGNAME = Dfoscorea. lKAiE = Co/a diversifolia De Wild, et Dur. lKAiE = Coia heteropbylla Sch. et Endl. \K\iE-- Dicellandra Bartcri Hook. f. lKENGEKEKE = f/ymenocard(a ulmoides Oliv. lKENGELEKE = //ymenoc«rdia ulmoides Oliv. lKENGEREKE = Hymenocardia ulmoides Oliv. lKENKENKE = Maprounea africana Muell. Arg. IKILIKAIE = Hibiscus Abelmoschus L. lKOLONGA = Diosco/'ea semperflorens Ulirie. lKONONGO = PsoTOS/)e7m!m7 fenuifolium DC. IKO^O^ Plukenetia conophora Muell. Arg. IKUFI = Dioscorea Liebrechtsiana De Wild. lLANDOLo = Crotonogyne Poggei Pax. lLAM>u = .4/c/7ornea floribunda Muell. Arg. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 163 lLANDu = /lZc/iomea hirtella Benth. lLANDu = C/'o

llligera pentaphylla W'elw. (Hernandiacées). Liane donnant de l'eau potable. Noms indigènes : Diembie, Mombimbia, Mombembia.

1LOKO-ETOKO = Dioscorea saliva L. 1LOLU =/7i5i.sc(7s physaloides Guill. et Perr. ILOMDA= 4ma;'aiia calycina (Don) K. Scli. lLOMBo = ^;ae/'/ne/a panicalala Benth.

IL\:LV = Solamim nigrum L. lLULu = 5'o?an»m yangambiense De Wild. lLUMRA = 0c(/7)üm canescens Sims. lLUNGu-SELE = Faf/a;a Lemairei De Wild. 1MBINGE = Caps/cu/n frutescens L. lMBO>iBo = Parmarium curatellifolium Pl.

]MOKE = Cucurbita maxima Duch. IMOTO = F/efi7'va aestuans Gandich. Impatiens dichroa Hook. f. (Balsaminacées). Légume. Sert à faire du sel. Noms indigènes : Bile, Bakede, Kaikai, Mokwa, Mod- jsedje, Mandole, Gweta, Bita, Gwetana djaraba, Baka, Angia-Ngia. Impatiens Irvingii Hook. f. (Balsaminacées). Sert <à faire du sel. Noms indigènes : Masusulu, Mbeli, Luoka, Babanga, Bege, Kilongabata, Gwendi, Asa, Medjoidjoi, Mondjongo, Kc\e, Elobwa. hrPULUKA = Ce/o.s'ia trigyna L. iNAAiERKURi vr- l^olygomuu pedunculare W'all. Isc.x'sxGo^x — Mussaenda stenocarpa Hiern. TNGo = Me/or/H'« corchorifoUa L. ls]in\ = Greivia hatangensis G. H. Wright. 164 ALIMENTATION VEGETALE lyKEri — Piper guineense Sch. ct Th. lNOLo-KEDE-KEDE = iSo/an[n7i ]\'eliritschii var. strictuin Wright. INTEKA= Caps(c»m baccatum L. INTSIMI = f/i5isc!!s abelmoschus L. loLi = I'seudospondias microcarpus Engl. IoMA = Ge/osia laxa Sch. et ïh. IPESU = W(C7'ococca Mercurialis (L.) Benlh. IPIIOI'HAI = Turraea Vogelii Hook f. IpiioiMit = 7'ii/Taea Vogelii Hook. f.

Ipomoea Batatas Lam. (Convolvulacées). La patate douce est cultivée dans presque toutes les régions du Congo, où elle a été introduite de proche en proche. Plusieurs variétés sont déjà très recherchées par les indigènes. Nous n'insisterons pas sur cette plante; elle demande une enquête approfondie; nous avons, en 1912, dans nos notes sur les plantes alimentaires des indigènes du Congo belge, fait ressortir l'importance de l'étude de cette plante et, renvoyé à des travaux de prédécesseurs ('Cf. É. DE WIL• DEMAN, in C. FRUWIRTH. Die Ziichtung dcr landioirt- scliaftlichen Kulturpflanzen, Bd. V, 1912, p. 155. Noms indigènes : Velazi, Bilazi, Banyari, Kandelongo, Mabenge, Itambala, Etambala, Bilenga, Mvunge-Bwake, ^Ivunguia. lRiDi = Crassocep/iö7u;n crepidioides (Benth.) Moore. li\\K\\RK = Dissotis decumbens (P. B.) Triana. Irvingia Barteri Hook. (Simarul)acées) ('). Fruils comestibles, mais relativement peu consommés, semble-l-il, par les indigènes. Irvingia gabonensis Baill. (Simarui)acées). Fruil à chair de goût agréable, mangé par l'indigène.

(1) L'étude des Irvingia consolais est à reprendre, tant au point de vue économique qu'à celui de la systématique. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 163

.Noms indigènes : Boseki, Lolo, Bolumbo, Mankangolo, Bonkongolo. Dans certaines régions congolaises, après avoir fait fer• menter le fruit pour en séparer la chair, les noirs fendent le noyau pour en retirer les cotylédons huileux. Ceux-ci sont ensuile piles en pâte consistante, qui est réunie en houles; elles sont, le lendemain, péli ies en pains de 20 cen- tinièlres de longueur; ces paiiis, découpés en tranches, soul mangés après avoir été suspendus pendant trois à quatre jours au-dessus du feu dans la case. (Cf. BiciiE, in Bull, agric. Congo belge, VI, 1-2 [1915], p. 139, Analyses des tourteaux, huile et larine; PIÉRAERTS, n/td., XIII, i [1922J, pp. 68 et suiv.)

Irvingia Smitliii Hook. f. (Simarubacées). Arhre à fruits comestibles, mais assez rarement con• sommés en certaine quantité. Noms indigènes : Adelopo, Adoluinbi, Motzembo, Kun- Ktima, Bobako, Mese, Bcko, Bol'elele.

UA^\ = Fleurya aestuans Gaud. IsEXDjA = .l/'/«ne/na sesamoidcs Benih. lsn.LXGA =/-"/(v^o/acca dodecandra L'Hérit. IsiNGi = Phytolacca dodecandra L'iléril. IsoKA = Cc'rcope<ö/»;j! dasyuiitlunn Gilg. IsoLA = Ocimiim canum Sims. hou = Ocimum canuni Sims. [s()i,o = C/,s.s(/.s pctiolata Ihiok I'. ls(>i,()\Go = .4maranius viridis L. \so!sr.o = Sericostachys scandens Gilg et Lopr. jsory(:o-SANGA = D!'osco?ca dunietoruin (Kiuith) Pax. lTAMHALA = /pomoea Batatas Lam.

]II:LA = Amarantus viridis L. \-n:LA = Bufforestia globriscpaht De, Wild. 1TEKE = Cflp.s/C[;m velutlnum De Wild. lTELE = .1/rtCflran(/a SchweinfurtJiii Pax. lrENi)E = .Sc/cc/iarum officinarum L. 166 ALIMENTATION VEGETALE

ITETE = Bufforestia glabrisepala Dc Wild. lTJA = PariMarium curatellifolium PI. lTOKo = Diosco;'ea sativa L. lTONG\vo = Pycnocoma Thonneri Vax. lTV?iDJo = Artanema sesamoides Bentli. IwAM)ji = Coinoc/iiamj's angolana Moore. I\voLo = Myrianihus arborea Pal. Beauv.

Ixora longipedunculata De Wild. (Rubiacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Bolombo. JoLo = 5oianum Wiidemani Dammer.

Justicia insularis T. Anders. (Acanthacées). (J. Kars- chiana Buettn.) Cultivé parfois par les indigènes pour ses feuilles assez grasses et mucilagineuses constituant un légume estimé par certains noirs. Noms indigènes : Tandet, Tatandet, Bampotra, Mo- bembe-Bembe, Bolongo. Justicia Rostellaria (Nées) Lindau (Acanthacées). Feuilles consommées en légume. Nom indigène : Ebetu.

KABOVA = .-Imaranfus graecizans L. KAEMBE=:Cii

KALANGA = /17'ÖC/I!S hypogaea L. KALENGME = /lmoran.

KANGANZA=;Pso;ospemmm tenuijolium DG. KANGE LOFOYA = Cissampetos Pareira var. oioariensis (P.B.) Oliv. KANK0NA = Zi2yphas Jujuba var. obliquifolia Engl. KANKu = Diosco/'ea Liebrechtsiana De Wild. KAPALA-PALA = CZeome ciliata Sch. et Th. KAPE = f/ymenocardia acida Tul. KAPILI = Pf'per guineense var. GUleti C. DC. KARANGE NA POLI = Panda oleosa Pierre. KASA-BiKi = 5oianum subsessile De Wild. KASA\SA = Maeraa angolensis DG. KAsnoNGO= Ca/anus indicus Spr. KASSAGALo = Diospyros mespiliformis Hoclist. KASSA-N'PALu = Psophocarpus longepedunculatus Hassk. KAssEMBE-SEMBE = Maprounea africnna Muell. Arg. KAssissi = Poh'(70?xum serrulatum Lag. KASSONDA = OidenZandia lancifolia Schweinf. KAssoNTo = Po/y(7onf/m serrulatum Lag. K\sv = Plukenetia conophora Miiell. Arg, KASUNGANA =/?^oic(ssHS edulis De Wild. 168 ALIMENTATION VÉGÉTALE

KAS\vAs\vA = P/iysaUs angulata L. KATE = Ca/poZo5ia alba Don. KATEMBo = Maproun,ea ajricana Muell. Arg. KATITULU = Cissampeios Paieira var. owariensis (P. B ) Oliv.

KATONVVE = Ciicurbifa maxima Duch. KATSHiTSHOMBE = Gonip/ioca/'pus lineolatus Decne. KAy\ = Hymenocardia ulmoides Oliv. KAYUNGUvviRA = Grassocephaiuni vitellinuni (Benth.) Moore. KAZIRANDIMU = CZeo;?ie monophylla L. KEDE-KEDE = 5o/anu;)i Welwitschii var. strictum Wright. KEDEKisABi^Mi/iflnia scandens Willd. KEFu = P;per capense L. f. KEiR-KAPATA = Pia

KELESE=Z Emilia sagittata DC. KELi-N'KELi = Diaii»m yambataense Yerm. KELLLE = .Uicrodesmis puberula Hook. f. KENGE-KIDI = £mi/ia sagittata DC. KENI = Türraea Foyeiii Hook. f. KiALA = Dioscorea colocasiaefolia Pax. KiALA = Musa emasculata var. Kiala d. Br. KiALA-KiMBENDE = iliusa emasciilata var. Kimbende d. Br. KiANGA-MASA = Sarcocep/ia/!Js Cilleti De Wild. Ki\K\ = Fleurya aestuans Gaudich. KiBANSiE:=Elefj.sine indica Gaertn. KiBANTERi = Dflcmia extensa R. Br. KiBENTERi = Pe7'(jffi/ar!a africana E. Br. KIBETO-BETO = Trtca/ysia longestipulata De Wild, et Dur. KiBi vTi = Ga/'podmus lanceolataK. Sch. KIBOI•uLA = Psvc/îo^/•^a l-;isantuensis De Wild. DE L INDIGENE DL CONGO BELGE 169

IMBONGOBvpA = Po/y<70?)ti/}i senegalense Meisn. Kivoi — Vigna esculenta De Wild.

Kigelia africana Benth. (Bignoniacées). Graines considérées comme comestibles. A'om indigène : Nsasa, Mpwatu.

KiGE ri = y/y/nenoca/'dia acida Tut. KiGO = Lepiota congolensis var. uelensis Beeli. KiGnLi = //y/?ienoca/'diia acida Tul. KiKAXDE —Po/ygonum peduncuJare Wall. IviKwsL = Giei'e/iia phurnnceoides L. KiKOLA = .l/o/î/ana latifolia Miq. KiKONKi = .Si/'yc/inos suberosa De Wild. KiKosEMA = F/oscopa Schweinfarthii C. B. Cl. K[LEGELE = Lepio/fl congolensis var. uelensis Beeli. kiLEMBi Kl JMFINDA=/'ipe;- subpeltatani Willd. Kii^i^A —Crotonogyne Poggei Pax. KiLOLA = Musa paradisiaca var. virids ƒ. Kilola de Br. KiLONGARATA —/mpalfens Irvingii Hook. f. KiLiJLiA = 5o/anf/;)i subsessile De W ild. KiiA \.v = Solanum nigrum L. KiMANABUKA=:jl/fleso5ofry« Bertraniiana Buettn. KiMAM Hi KA = .'\/aesobo//'ya Bertrainiana Buettn. KiMBv = Heisteria parvifolia Sm.

KiMDi NDi = D/oscoreo Baya MU. hiinpuiidi De Wild. \\fM\\\^\n = Bridelia scleroneura MucU. \rg. KrxDDLO —'/'/'(.s^e/jima grandifloruni \ar. congolanum Di Wild. Kiyui =Sniilax Kraussiana Meisn. Ktyoor—Thanbergia bogoriensls De Wild. Kiycoixi — Solanuin W'elnùtscliii C. II. Wiiglit. KiNGiinAPODDO = So?on,um Sereti De Wild. KiNrA-MATAKEMA = fieurya aestuans Gaud. KTxiKT = On'ra sativa L. KiNKiMi =////M'SCUS esculentus L. KiNKOMBo-Ki-NsEKE = Conyra aegyptiaca DC. 170 ALIMENTATION VEGETALE

KiNsuMBA = Fieu7*ya podocarpa Wedd. KiNsuNGWA = Oxyanfhus speciosus DC. KiNZONzi = .4sysi. = Ptychopetalum alliaceum De Wild. 'K.\\\E = Scorodophloeus Zenkeri Harms. lioFo — Mitragyne macrophylla (P. et L.) Hiern. KoKiSA = 5ericosfac/iys scandens Gilg et Lopr. KoKO = 5accharam officinarum L. KoKO-DiAVüNGo = Müsa emasculata var. Lom ba d. Br. KoKOLOKo = P/irynium confertum (Benth.) K. Sch. KoKUTA-KoKOTo = Diosco/'ea armata De Wild. KoLEKOLE = .4nei/ema aequinoctiale (P. B.) Kunth. KoLEKOLE = /lneiiema beniniense (P. B.) Kunth. KoLEKOLE = F/oscopa afrlcaua C. B. CI. KoL() = Dio.scorea Ekolo De Wild. KoLOBo = .4/c/io/'nea floribunda Muell. Arg. DE L'INDIGÈNE DL CONGO BELGE 171

KoLOKoso = Gvöfhu/a prostrata (L.) Bl. KoLOKOss\ = Celosia trigyna L. KoLOKOsso= Virecfa procumhens Sni. KoLOMBOLOKO = .l/at;so5o

K\VA = 5O/Ö;)U;)Ï cuUum De W'ild. K\\\ = Sotanum Wildemani Dammer. k\vAKANDALE = /<7e«/'ya aestuans Gaud. K\vAKisj = D/a/(«;7j yambataense Verm. K\vALA = CüCürbüa Pepo DC. K^vANG^vA = E^^ada scandens Benth. K\vAsuLv = .yetoc/î/!a corchorifoUa L. K\\i:—-tlygrophila spinosaT. Anders. K\\E = Impatiens Irvingii Hook. f. K\vEnE-K\vEDE = .4/Jiaraniüs caudatus L. K\\ELE-KwELE = _4nei/ema aequinoctiale (P. B.) Kurdii. K\vELE-K\vELE = BH/fores/ia glabrisepala De Wild. KWEKWE = (7ymnemo sylvestre R. Br. KwiLisi = G(»(noc/7/c!/7îys angolana Moore. KwoKu = CarpodtniiS verticillata De Wild.

I.actarius congolensis Beeli. (Champignons). Comestible. Nom indigène : Nsutu na Mmitu. Lactuca Cabrae De Wild, et Dur. (Compositacées). On mange les fleurs cuites à l'eau. Nom indigène : Tiontonia.

Lactuca saliva L. (Compositacées). Déjà cultivé par certains indigènes. Nom indigène : Salata.

Lagenaria vulgaris Ser. (Cucurbitacées). Cultivé par les indigènes. Graines et feuilles comestibles. Noms indigènes : Limboso, Mamboso, Lomboso, Mag- A\eta, Momboso, Mambosa, Gondo, Nkalu, Mi)ika(graines).

Laggera alaia (DC.) Sch. Bip. (Compositacées). Feuilles employées comme légume. Nom indigène : Mossalala. \.\K\Ki = Cogniauxia tritobata Gogn. L\Lo = Balanites aegyptiaca Del. DE L'INDIGI^NE DU CONGO BELGE 173

Landolpitia Droogmansiana De W'ild. (Apocynacécs). Fruits à ])ulpe comeslihle. Nom indigène : Nal)u (').

Landolphia Dubreucqiana De Wild. (Apocynacécs). Fruits à pulpe comestible. Noms indigènes : Eanid, Ncndi, !Mamesi-Masu. Landolphia florida Betilh. (Apocynacécs). Les indigènes mangent très volontiers la pulpe des fruits, rejetant pour tous les Landolplna les graines dures. Nom indigène : Dimpoto. Landolpitia Gei^tili De Wild. (Apocynacécs). Fruits à pulpe comestible. Noms indigènes : Lisuki, Lusuki, Pebepebe.

Landolpitia humilis K. Sch. (Apocynacécs). Fruits à pulpe comeslihle. Nom indigène : Bungii-Bungu. Landolphia owariensis Pal. Beauv. (Apocynacécs). Fruits à pulpe comestible. Noms indigènes : Lokara, Nandele. Landolpitia robustior (Pierre) Stapf (Apocynacées). La pulpe du fruit est estimée par les noirs; dans cer• taines régions on trouverait les fruits sur les marchés. Landolphia Thollonii A. Dewèvre (Apocynacées). Les fruits du « caoutchoutier des lierbos » possèdetil une pulpe sucrée et acidulée, estimée dt; l)eaucoup d'indigènes. Nom indigène : Lcjudi-Londi.

LANGI= Mtissaenda stenocarpa Hiern. LANGO== Entilia sagittata DC.

(1) Pour les lianes à caoutchouc. leurs noms indigènes et leurs usages, consultez l'étude sur les Liancx cnoutchontifvrun de Vfltai Indépeitdant du Congo, de !':. DE WILDEMAN et L. GENTIL. d74 ALIMENTATION VEGETALE

Lankesteria Barteri Hook. f. (Acanthacées). Les feuilles sont consommées comme légume par les indigènes.

Lantana salvifolia Jacq. (Verbénacécs). Feuilles comestibles, souvent mélangées à de l'huile de palme. Noms indigènes : Tuvitomekoke, Mesomansindi, Nom- bo, Mufumbegeti.

LAWANDA= Figrna scabra De Wild. LEBABA = P/jy/o/acca dodecandra L'Hérit. LEBÏ,\ = Chlorophora excelsa Benth.

Ledennannia chrysochlnmys Mildbr. et Bur. (Tiliacées). Arbre dont le fruit est mangé par les Pygmées. Noms indigènes : Titandala, Ligara, Okamba, Okomba, Bokamba, Bokalamba.

LEDJE — Pliiteus Goossensiae Beeli. LEIK\VOTSCHO = Coinoc/î/amy.s amjolana Moore. LEIOSO = 7';ema guineensis Sch. et Th. LEKOM>E = .4f2e/ia Bella Harms.

LELE = Citrullus vulgaris Schrad. LEMBA-LEMBA = Bnnfln/oîsia alata Anders. LF.MBE = Carpo?o5ia alba Don. LENr.A-LENGA = Po/vf/ontmi senegalense Meisn.

Lentinus Goossensiae Beeli (Champignons). Comestible.

Lenlinus Hindus Beeli (Champignons). Comestible. Nom indigène : Kakitila.

Lentinus piperatus Beeli (Champignons). Comestible, à saveur piquante. Nom indigène : Bokola. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 175

Lentinus rufopunctatus Beeli (Champignons). Comestible. Nom indigène : Kuele-Kuele. Lentinus Tanghinae Lév. (Champignons). Comestible. Lentinus Tuber-Regiuni Fries (Champignons). Le carpophore de ce cliampignon, à sclérote plus ou moins développé, est, hien que coriace, recherché par l'indigène. Nom indigène : Bitondo.

LEPINGA = 7'ur;aea Voyelii llook. f. Lepiota congolensis Beeli (Champignons). Comestihle. Nom indigène : Etoma. — — var. uelensis Beeli. Comestible. Noms indigènes : Mamabongo, Kigo, Kilegele. Lepiota Henningsii Sacc. et Syd. (Champignons). Comestible. Lepiota naucina Fries (Champignons). Comestible. Lepiota procem var. gracilis Bres. (Champignons). Comestible.

LETOTE = Cyrtosperma senegalensis (Sch.) Engl. Leucoporus niegaloporus (Mont.) Pat. (Champignons). — — var. incarnatus Beeli. Comestible.

LiB\^ni\\\ —Ilugonia obtusifolia C. H. Wright. LIBANDE = Df.ssoiis multijlora (Sm.) Triana. LiBANGOLA = /-'seuderani/ie/n(/m. Ludovicianum Lind. LiLANGU = Mirrodesmis puberula Hook. f. LiBATA=: 7'y/op/iora sytvaiica Decne. 176 ALTMEN TAÏIO-X VÉGÉTALE

LiBEnE\-l\yi:o = ÀDiarantus caudatus L. LïBEyc.\ = Cercopetaluin clasyanthum Gilg. LiBEPKMiiK=:7'/'ksfe;)inia yrandiflorum var. congolaiiuin De Wild.

LiBiTi = U/)/oand/a atrovirens var. jlaccida Pax. LiBOA = Ce?osta laxa Sch. et Th. h\B\v. = Cucnrbita moschata Duch. LiBOE = Cuciirbita moscliata Duch. LiBOLo = .So/an»m subsessUe De \^ iki. LinoyGO = Mussaenda stenocarpa Hiern. hiT)j\K\ = Phytolacca dodecandra L'liérit. LiEBREcuTsiA = Viyna esc(^^en^a De Wild. et Yigna scabra De W ild. LiFüLiA = .4//jaran

Uninanthemiim Baiitancni X. E. Br. ( = L. indicuni De \Mld. et Dur.). Pla]](e à sei. Xoni iudiaèue : Malehu. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 177

Limnophyton obtasifolium (L.) Miq. (Alismacces). Entre dans la fabrication de sel indigène. Nom indigène : Butolo.

LïMOKF. = Ciicarbita maxima Diich. Limonia Lacourtiana De Wild. (Rutacées). Fruits comestibles à saveur de mandarine. Les Limonia africains passent dans des genres nou• veaux, tel Citropsis Swingle, et ont été, en Amérique, utilisés comme porte-greffes pour des variétés d'orangers et de citronniers à multiplier en zones tropicales.

LiNGAu\v = Sacc/iarum officinaram L, LiNGETE = Cetosta argentea L. LiNGONGOLENGE = Ceiosia argentea var. cristata L LmGVENGVE = Vitex Welwitschii var. Laurenti (De Wild."» Pieper. LmKAN = Lycopersicum esculentum Mill. Li^oBOLi = Macro/obium Dewevrei De Wild. LiPANDu = ^maran,tus caudatus L. L,ipoPAi.oNGs\ = Cogniauxia trilobata Cogn. LiPOKAPUKA= Ce/osia trigyna L.

Lippia adoensis Hochst. (Vcrbénacées). Cidtivc parfois en tour de case, les feuilles étaut con• sommées en assaisonnement. L'infusion des feuilles est bue chaude comme rafraîchissante. Noms indigènes : Likangamon, Bulukutu.

LmA^GAr= Dissotis miiltijlora (Sm.) Triana. LisABu = Amara/ia calycina (Don) K. Sch. LisiNGO = Phytolacca dodecandra L'Ilérit. LisiNGo = Serico.siac/îy.s scandens Gilg et Lopr. LisiRiNGo = Phytolacca dodecandra L'Hérit. LisüNGu = Phytolacca dodecandra L'Hérit. LjfiVKi = Landolphia Gentili De Wild. Lisusi: = Sericosfachys scandens Gilg et Lopr.

MÊM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. 12 178 ALIMENTATION VEGETALE

LiTA = Platostoma africanum Pal. Beauv. LiTOTo = Smilax Kraussiana Meisn. LiTVBA^Solanum Lescrauwaeti De Wild. LiNDiu = SoZanum Welwitschii var. stricium Wright. LivANDo= Ca/anus indiens Spr.

LivuNGA NA FEMBE = Abutilon Cabrae De Wild, et Dur. Li\vANDA = ^4/2eiia Bella Harms. LiwEN = Crotonogfyne Poggei Pax. LoAMBE = GaerJnera paniculata Benth. LoBALUMusiTE = /cacma Guessfeldtii Asch. LoBELETTE = Ce/'cope<ölum dasyanthum Gilg. LoBviAi = Solanum Welwitschii C. H. Wriglit. LoBWE = Polygonum senegalensis Meisn. Lochnera rosea L. f. (Apocynacées). Cultivé pour ses feuilles comestibles. Nom indigène : Mongaingai. LoROTu = Cotocasia antiquorum Schott. LoEG^i — Platostoma africanum Pal. Beauv. LoKALA = .4/romen(ioncia Gilgiana Lind. LoKA-R\ = Landolphia owariensis Pal. Beauv. hoKio = Hibiscus surattensis L. LoKOKOLi = Panda oleosa Pierre. LoK\vANTE = f/e!s/e;-!a parvi]olia Sm. et var. angustifolia De Wild. LoKWE = Ca?-po/o5ia alba Don. LoLi_MA = Emîiia sagittata DC. LoLo = .4nona senegalensis Pers. LoLo = Irvingia Barteri Hook. LoLUGOLA=:Marasmiu.s dulcis Beeli. LoMBA = Mwsffl emasculata TSiT. Lomba d. Br. LoyiBE = Stephania laetificata (Miers) B. et H. LoMBoso = La.f/enan'a vulgaris Ser. Loy\ = Psorospermum tenuifolium DC. LoNBANGE = Pedicenaria pentaphylla (L.) Sch. LoNDi-LoNDj = Z.(mdo/phia Thollonii A. DeAv. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 179

LuM)PE.\nGK= l//(;'oanf//a atruvivens var. flaccida Pax.

LONGE = Dissotis decumbens (P. B.) Tr. LoNGOMBE = Disco/'eö semperflorens Uline. LoNGWATA = //e(sfe/'ia parvifolia Sm. LoNKvvATA = SoZanu/n nigrum L. LoNLouLou= Vernonia senegalensis (Pers.) Loes. Lop\fii = PauUinia pinnata L. Lophira alata Banks (Diptérocarpacées). L'huile extraite des graines paraît être assez estimée.

LosELE =r P/iaeone»/"on dicellandroides Cilg. LosEKE = Dtssot.scus surattensis L. Li,AKA = /m/)a<;<2n.s' Irvingii llook. f. Li" VNG\ = Ped(ce//ar(a pentnpJiylla (L.) Sch. L\:\o = Hygrophila spinosa T. Anders. LrBANGA = Ped(ce//a7'/a pentaphylla (L.) Sch. LuBE = Ceîosia taxa Sch. et Th. LvBE = Hymenocnrdia ncida Tul. LuJio = Hymenocardia acida Tul. LuBuzi-Ltji>ATA = Diosco/'ea colocasiaefolia Pax. Lv¥Ej)30ïE = Gaertnera paniculata Benth. I^ufja cyUndrica (L.) Boem. et Sch. (Cucurbitacées) ( = L. aegyptiaca). Cidtivé dans certaines régions pour la production d'une éponge végétale et parfois mangé en légume. LvFi]K\=Vitex mombassae Vatke. Lt:K\NGA-KAKESR = C/t^andra robustior K. Sch. Li MBv = .1/o/(iflna Intifolia Miq. Li Miî VBTR\v \ = Df'o.';coreop/7y/Zum strigosuni Eugl. Lv^^iBE — Mohlana Intifolia Miq. LvyEVTSGX — ZizypJuis Jujuha var. obliquij'olia Engl. LivE = TIymenocaidia acida Tul. hisxMBo — l'auUinia pinnata L. •180 ALIMENTATION VEGETALE

Li;siiisisMA = Goua/iia longipetala Hemsl. Li;siLi = .SaA-e/-s!a Laurentii Cogn. Li Kvi = Dissoiis capitata Hook. f. LusuKi = Lanc?o/p/ua Gentili De Wild. LvTELE — Solanuni Wildemani Dammer. LLTERI = Phytolacca dodecandra L'Hérit. LuT0NGO-ToNGo= 7'/'istonima graridiflorum var. congola- num De Wild.

Lycopersicam esculentum Mill. (Solanacées). Introduit et cultivé déjà dans plusieurs régions du Congo, les fruits étant recherchés par les indigènes. Noms indigènes : Linkan, Tomato.

MAAGENGA = fiicmif.s communis L. MABAMBILE = Dinophora spenneroides Benth. MABE = Ci.ssûs Smithiana (Baker) Pl. }^IABEBA= Amarantus caudatus L. IMABEKE = .4 la/ta lucida Stapf. MABELE= Whif/ieldia longifolia T. And. ^lABENGE = /pomoea Batatas Lam. MABiLi = /1fl7?'oaridra atrovirens var. flaccida Pa\. MABITI = Polygon(//jj senegalense Meisn. MABOE = C»c(i7'5(fa moschata Duch. MABOY = Cucinr!erop.sis edulis (Hook.) Cogn. MABI MBULL = .l/o?7io?"c?lca Ckorantia var. abbreviata Ser. MAB\vAMBiLi = .l/».ssaenc?a stenocarpa Hiern. Macaranga angolensis Muell. Ârg. (Euphorbiacées). Les cendres du bois servent à faire du sel. Nom indigène : Bongmoko. Macaranga Schweinfurthii Pax (Euphorbiacées). Les cendres du bois entrent dans la préparation du sel, chez certains indigènes. Noms indigènes : Nifumpe, Bongmoko, Itele. Macrolohium Dewevrei De Wild. (Léf'-iiminosacées). Certains indigènes mangbctu feraient de la graine de cel arbre une farine comestible. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 181

Noms indigènes : Limbali, M'Bao, Nabu, M'Baru. Lim- boli), Linoboli, Bolafa.

"SIADAPI: = Mihania scandens Willd. MADELEMBu = A'ymp/iaea Lotus L.

MADESV = Phaseolus lanatus L. MADEzo = P/iaseo/u,s vulgaris L. 'MA\nATHA = Pennisetum Bcnthami St. MADJELE =//o,s/»nd/a oppositifolia Vahl. MADONGAMBEMBE = Rungia grandis T. Anders.

Maenia angolensis DC. (Capparidacées). Les racines seraient mangées, particulièrement en cas de famine. Noms indig-ènes : Kasansa, Kabimu-Kulu. Maesobotrya Bertramiana Biitln. ( = M. Sapini De W'ild.) (Eiiphorbiacées). Les feuilles pilées sont comestibles. Xoms indigenes : Kimanabuka, Ekakoloko, Kimanu- buku. Maesobotrya hirtella Pax (Euphorbiacées). Feuilles, de préférence à l'état jeune, utilisées comme légume; fruits comestibles. Noms indigènes : Kolomboloko, Epambolo, Elemu, Kiode-Kiode, Lignengeli, Moboma, Bolongo, Majongo, Edjungo, Motombe, Mangai, Monkoto na N'tumba, Akbaro, Nebiembali.

MAis = Zea .l/ay,s- L.

MAFVLSVIA = Psidiiun Guajava L.

^^IAVTSLV = Chrysobalanus Icaco L. MAFUMBOBO-GOMBO = 7'e;7inoca?yj;/uchsioides (Welw.) Rob. MAGANZA = Ci.ssus cornijolia (Baker) PL MAGENGA = 7^icin(z.s coniniiniis L. MAGOKI-MPUTC =y^a.s'S(//o/'a edulis Sims. MAGWAMBiM = il/i/t'ania scandens Willd. MAGWANDA = C/]to/op/ïora excelsa Benth. MAGWANGA = Ceiosia trigyna L. 182 ALIMENTATION VEGETALE

MAGWAWA = Pseudei-anthemum Ludovicianum Lind. MAG\VETA=: La(/ena7'(o vulgaris Ser. MAHARATi = P/)(iseo?îis vulgaris L. MAHOYO = Cype/'!hs Papyrus L. MAJA = C(SSI/S Sinithiana (Baker) PI. MAJA = Gaer

MAKME = Hibiscus rostellatus L. MAKAVIA-KAMBA = Cissux polyantha Gilg et Br. MABEKE = fiap/i!a Mortehani De W ild. MAKAGONGO = Torenia parviflora Benth. MAKOMBo = /l/)ufilon Cabrae De Wild, et Dur. MAKONDO MA NsiMBu = Co/a diversifolia De Wild, et Dur. M/VKunA = Ay/np/iaea stellata Willd. MAK.\vArA-N'SALv = f/ibi.scus physaloides Guill. et Peir. MALVL\ = C/irfis Limonum. MALALAMvASAr = P/i7'yni(//)i confertum (Bentli.) K. Sch. M\r,A>rBusi = iUo/7Xord(Crt CAxarantia var. abbreviata Ser. MAI.VNC.v= Vanf/iosomtt sagittifolium Liehm. MALALENKO =/iandia octomera (Hook.) B. el H. MALEBE = Ce/o.sia laxa Sch. et Th. MALEBE = Gah(miV; eglandulnsa Stapf. MALEBENGo = ÜLi//o/t's/iu gUwrisepala De Wild. ^lAi.ETii: = Lim.nantliem!nn rinutaiieni N. E. Br. MALEGWEGA —/?;»?7/a sagittata DC. MvLEMAMBA— l/a/iV; lucida Stapf.

MALENDI = Gr«.*!Nocep/(fd(;m crepidioides (Benth.) Moore. MALENG\vA = Sfep//«.n(a laetificata (Miers) B. ct II. i\lALiBATA = Cissampelos Pareira var. owariensis (P. B.) OHv. MALiBUMGAME = i¥anofes sanguineo-arillata Gilg. MALIMBOI = Ce/osia argentea L. ^lALiNnjA = .4ne/c;ma beniniense (P. B.) Kunth. MALOLO =-Inon-a senegalensis Pers. MALOLo = Oc/)n,a katangensis Dc Wild. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 183

MALUMBA = Soian,um Wildemani Dammer. MALUMBA-LUMBA = Ocimu/n canum Sims. MAMABONGO = Lepiofa congolensis var. uelcnsis Beeli. MAMALiMOMi = Mi/i'ania scandens Willd. MAMANGA —Cetosia taxa Sch. et Th. MAMBA-MAMBA = .4cani/iüs montanus T. Anders. MAMBA-MAMBI=-lcanf/)(is montanus T. Anders. 'Sl\MBEBEEE = Pseuderant))emum Ludoviciannm Lind. MAMBELE = r/'isfe/nma grandiflorum var. congolanum

De Wild. MAMBENGE = Capsicum frutescens L. MAMBOSA = Lagenaria vulgaris Ser. MAMBoso = La(/ena/"ia vulgaris Ser. MAMBUMvuMi = Ocimfjm gratissimum var. mascarenarum Briq.

MAMESI-MASJ = Londoip/îic l^ubreucqiana De Wild. Mammea africana G. Don (Guttiféracées). La pulpe du fruit est comestible. Nom indigène : Dingi-Dingi. Mammea Gilleti De Wild. (Guttiféracées). Arbre à fruits comestibles. Nom indigène : Dingi-Dingi.

MAMPULETKA = Ceiosia trigyna L. M\y:\viA== Polygonum senegalense Meisn. MANANGA = Ceiosia trigyna L. MANBINGA = Capsicum- frutescens L. MANDA = Acanf/ius montanus T. Anders. MANDiMBALiBA = Ocimum canum Sims. MANDJANI=: Oryza sativa L. MANDJEA = A/romendoncia Gilgiana Lind. MANDOLA=:/mpaiieMs dichroa Hook. f. MANGA = Man,(;i/em indica L. MANGAI = Maesobotrya hirtella Pax. MANGAiE = Pedice?ia/'ia pentaphylla (L.) Sch. i84 ALIMENTATION VEGETALE

MANGASO-LOLELO = Prema guineensis Scli. et Th. MANGEio = Pedicella/'ia pentaphylla (L.) Sch. MANGENGA= Rf'cÏMu.s communis L. Mangifera indica L. Cultivé dans diverses stations de l'État pour les fruits; cet arbre se rencontre déjà à l'état sul)spontané et dans les cultures des indigènes. Nom indigène : Manga.

MANGANGO = Pcc/(cc/la/ta pentaphylla (L.) Sch. MANGOULI-MAWI Mi = Carpolo/:)ia al5a Don. MAi\GONMANDiA = /-'avcfla csculcnta De Wild. MANGUIER = M angije ra. MANG^vATE^-E^vA= '/(c/'of/e.s'/ui.s' puberula Hook. f. MANiANi = Phascol(;.s vulgaris L.

Manihot utiUssima Pohl (Euphorbiacées). Cette plante, bien qu'ayant été déjà soumise à certaines études dans diverses régions du Congo, esl loin d'èlre suf• fisamment connue. Certes, les indigènes de notre Colonie reconnaissent dans bien des cas les « maniocs doux » et les (( maniocs amers » et savent les utiliser; ces variétés ne sont pas tou• jours très trancliées et ne le restent malheureusement pas, le manioc doux pouvant, dans des conditions particulières de culture, redevenir amer. En 1910, dans le volume que nous avons consacré à la 0 Mission permanente d'études scientifiques de la Com• pagnie du Kasaï », nous nous sommes étendu sur le manioc, et, sans revenir sur les indications que nous avons données dans ces notes, nous voudrions nous arrêter encore sur ce produit important, au sujet duquel nous avons donné souvent un avis défavorable, citant à l'appui de notre opinion des avis de collègues français et allemands. Le D'' ]\Iuraz s'est, lui aussi, arrêté un peu longuement, pour l'Afrique éqiiatorialc française, sur ce manioc, « cul- DE L'iNDlGliNE Dl CONGO BELGE 185 ture épuisant rapidement le sol qui la produit. Il faut le déplacer souvent; d'oi^i déboisements préliminaires labo• rieux, travail d'iiomme et non de femme; travail d'homme qui s'absenfe fréquemment du village...; travail rel)ulant aussi. Imagiiu'-t-on un paysan français obligé, tous les deiLx ans, ûv détruire une forêt pour ensemeiu-er du blé » {').

On devra insister sur l'épuisement du sol par la culture du ManiJwt: ce fait a déjà été mis en lumière sou\enl. mais on s'en est souvent peu préoccupé; cependant, déjà lors des premières expéditions au (longo, des voyageurs ont pu écrire : « Pour planter le manioc, on brùlc ou l'on défriche des parties de forêt, cette plante stérilisante ayant besoin tic teri'cs vierges et noires, riches en humus ». Et à propos de la maniliotoxine, donnant de l'acide prnssique, expulsé par le rouissaoe des tubercules dans les trous-à-manioc et par le pressurage, il faut insister, comme l'avait fait déjà le Département des Fiiumces de l'État Indépendatd du Congo el comme nous l'avons repris noiis-méme, sin- une des causes, par leur présence, de bien des maux ("), et en particulier pour le D'' Muia/, de la péreimité du \irus de la maladie du sommeil en Afrique équatoi'iale française. Anus l'appellei'ons aussi les cas de mort et de maladie dus à l'ingestion de manioc cru en \ugola par les lionmu's acconipa<>riaiit la Mission au Kvmeue-Sambèse de 1\I. Baum (••'). Le D' Marquard a, en 1928, dans le Bulletin de la Société de Pathologie erotique (\A1, j). 879). signalé deux cas de moiM pai' ingestion de manioc mal préparé.

(1) G. UAUDY cl CH. liir.HET, Vdlinirnliilinii indigriic rfa/Js les cohmles françaises, l'rolfctorats et territoiirs smis mandai. Paris, 1033, ]). 189. Voir plus haut, Andropogmi. (-) CiiUiirf des idinitcs vivrièrvs, pdlai/rrcs et friiilièrcs. l-lcraiic Dépar• lement des Finances de l'État du Coinjo, 1907, p. 58. H. BAUM et WARBURG, Klinane-Sainitesi Expedition. ]0(i3. KOLONIAL WiHTSCHAFTr.icurn KOMiTEE. Berlin, 19o3. pp. 88, 91 et 490; voyez aussi Cor..çON et CHATEI., Ciillaïc et industrie du Manioc. Paris, p. 5. 186 ALIMENTATION VEGETALE

Il y aurait peut-être aussi lieu de tenir compte, dans les recherches à faire sur l'extension de la culture du manioc dans les colonies de l'Afrique tropicale, d'une assertion de M. Rollot, pendant des années chef de service de l'Agricul• ture à Madagascar, qui n'a pas hésité à écrire, à propos du manioc, les lignes suivantes, passées peut-être trop inaperçues, et dont nous partageons totalement la teneur : <( En général, ce n'est pas une culture avantageuse; sou• vent les rendements oscillent entre 4,000 et 600 kilos, procurant une recette de 700 à 1,000 francs, qu'il faut attendre près de trois ans. Malgré cela, le cultivateur con• tinue à planter le manioc, parce qu'il n'a pas la possibilité de faire d'autres cultures étendues adaptées à ses méthodes primitives et qu'il préfère de beaucoup travailler ses terres plutôt que de se salarier, même s'il gagne davantage » C). Nous soulignerons ces dernières lignes, sans insister plus avant, ajoutant que c'est aux services d'agriculture coloniaux à rechercher, parmi les plantes cultivables existantes, celles qui sont le mieux appropriées aux condi• tions locales actuelles. On se rappellera qu'il y a des années, le B. P. Merlon, un des premiers explorateiu's-missionnaires de nolr,^ Congo, avait cru devoir rapporter la maladie du sommeil à un empoisonnement par le manioc. Il y avait certes là une légère erreur; mais il est certain que l'usage de manihot toxique affaiblit l'organisme et peut occasionner des accidents graves et même mortels. Dans une étude récente sur la trypanosomiase du bétail, MM. L. Van Hoof et C. Henrard ont reconnu que <( les endroits de rouissage du manioc le long des rives boisées et marécageuses oii la populatoin s'occupe constituent des foyers éminemment dangereux d'infection » ("). Et dans

(1) CH. ROLLOT, Le Manioc à Madagascar, in CHEVALIER, Revue de Bota• nique appliquée, VI, n" 54 (1920), p. SS. (2) L. VAN HOOF et c. HENRARD, Recherches sur les trijpanosomes patho• gènes du bétail à Léopoldville {Congo belge). ANN. SOC. BELGE DE MÉDEC. TROP., t. XIII, no 4, déc. 1933. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 187 le rapport annuel 1932 du « Fonds Reine Élisabcth » (Foréami), le D' Dupuy revient sur le fait que les (( points d'eau, de baignade, mares de rouissage du manioc » ayant été soumis à une surveillance constante il en est résulté une diminution notable de l'indice d'endémicité de cer• taines maladies C)-

Le D"' Muraz est d'avis que l'emploi du manioc doux sous forme de crudité n'est pas à considérer comme de valeur dans l'alimentation, et il déclare : (( Si les idées nouvelles sur l'absorption des crudités permettent d'originaux espoirs thérapeutiques, il sied de remarquer que la pro• longation de tels régimes, aboutissant à une désliydrata- tion, puis à un nouvel équilibre pondéral, serait dange• reuse chez des individus normaux », d'autant plus qu'il faudrait noter la possibilité de l'intoxication lente. Nous avons pu écrire antérieurement, en passant le manioc en revue dans nos « Notes sur les plantes larjïe- ment cultivées par les indigènes » : <( La préparation du manioc en chikwanguc ou en farine séchée (Motcke des Bangalas) au soleil après rouissage et boucanage (Botala des Banoalas) varie d'une région à l'autre, mais dans tous les procédés on sent la préoccupation de l'indigène de séparer la partie externe et l'acide cyanhydrique soluble » C). Cela ne veut pas dire que nous considérions la culture du manioc comme privée de toute importance; bien au contraire, nous acceptons l'extension do cette cidture par l'indigène, à la condition que les tubercules soient soumis à une préparation industrielle transformant la chikwangue du noir en farine alimentaire sans nocivité.

(1) Dr DUPUY In Fonds Reine Elisabeth (Foréami), Rapport ainiuel, 1932. Rruxelles, 1934, p. 21 {Prophylaxie agronomique). (2) Cf. La toxicité du Manioc. LA RELGIQUE COLONIALE, VH, 1901. p. 438; Ë. DE WILDEMAN, Notes sur des plantes largement cultivées par les indi• gènes en .Afrique tropicale. ANN. MUS. COL. DE MARSEILLE, 2e série, vol. VII (1909), p. 43; CYR. VAN OVERBERGH, Bangala, p. 103; BAUM, Kunene-Sambe.ù Exped., pp. 91-491. 188 ALIMENTATION VÉGÉTALE

M. le D' Van Nitsen est, lui encore, revenu récemment sur cet aliment et le cite en second parmi les vivres que l'on trouve dans le commerce, les minoteries du Katanga préparant déjà une bonne farine de manioc C)-

C'est là, pour le manioc, le but qu'il faut atteindre : faire cultiver le Manihot — sous sa forme la mieux adaptée aux conditions du milieu, de meilleur rendement — par l'indigène et faire extraire la farine par des procédés modernes dans des usines surveillées par des Eiuopéens. C'est dans cette voie que sont entrées les Colonies hol• landaises et, plus récemment, Madagascar, où des résul• tats magnifiques ont été obtenus. On espère, dans un court délai, être en mesure, dans la Grande Ile, de fournir à la Métropole les 12,000 tonnes dc manioc qui lui sont nécessaires ('). Nous ne pouvons relever les noms indigènes; ils sont trop nombreux; il conviendrait de les reprendre dans une monographie spéciale pour notre Congo.

MANKANGOLO =//"uinf/in Barteri Hook.

MANKASA = M!A-ania scandens Willd.

MANKASA = Ocimum canum Sims.

MANKASAKASA = Phryni(i;7i confertum (Benth.) K. Sch. MANOM = Corpoto6/a alba Don. }iL\.yoso = Hibiscus Eetveldeanus De Wild, ei Dur.

Manotes pruinosa Gilg. (Connaracées). La tige coupée laisse exsuder une eau bue par les indi• gènes. Plante également médicamenteuse. Noms indigènes : Elnmba, Mol)alil)adi, Konakela-^NIeli- ba, Bala-Malilmyana, Djcmbele.

(1) VAN NITSEN, Uhyijiène des travailleurs noirs dans les camps indus• triels du Haiit-Kanlanga, p. 63; Mém. in-8", vol. I (1933) Inst. roy. col. belge, Bruxelles.

(2) G. MODRIN, Le Manioc. L.\ REVUE DE M.W.\G.4SC.AR, n» 4, octobre, 1933, pp. 9-31. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 189

Manotes sanguineo-arillata Gilg (Connaracées). Liane donnant de l'eau potable. Noms indigènes : Etele, Pungali, Moluka, Malibun- gamc, Bidi, Komakila.

MA NSUSU = Ocimtz/ïi gratissimum var. rnascarenarum. Briq. :MA NSUSU KoKo = Oct/n»ni arborescens Boj. ]MANUMAMBOY = C;'ypfo?epis Hensii N. E. Br. jMANüMAMBOYE = /l7na/'a/ta calycina (Don) K. Sch. MANziEziE = Baccau7'ea Staudtii Pax. MA NZINGA= Carpodmu.s' dentili De Wild. MAP0K0 = fiaphia Laurenti De Wild. Maprounea africana Muell. Arg. (Euphorbiacées). Les feuilles sont considérées comme comestibles. Noms indigènes : Sicle-Siele, M'Bossu, Kisalcsale, Kafu- lamima, Katembo, Ikenkenke, Kassembe-Sembe, Kisiele- Siele. Maprounea membranacea Pax et Hoffm. (Euphorbia• cées) . Feuilles jeunes comestibles. Noms indigènes : Tangalange, Kaka.

MAPuuuDu — Patieito esculenta De W'ild. MAQUANGA= Ce/os('a trigyna L. Maranta arundinacea (Zingibéracées). Introduit dans certains postes congolais; a peut-être, dans certains cas, été confondu avec des plantes indigènes (cf. Bull, agric. Congo belge, II, 2, 1911, p. 357; L'Agro• nomie coloniale, 1932, n. 180, p. 226). Marasmius piperatus Beeli (Champignons). Comestible. Noms indigènes : Ebelembe, Bontolu. Marasmius dulcis Bccii (Cliampignons). Comestible. Nom indigène : Lolugola. m ALIMENTATION VEGETALE

MxsA.NGi: = Andropogon Sorghum L. MASASi = Zea Mays L. MASILI = i¥omordica cissoides Pl. MASOHA = /iihroandra atrovirens var. flaccida Pax. MASSIKLRA = Hibiscus cannabinus L. MASSOKO =/Jioscorea sativa L. Mxsi: = Aneilema sinicmn (R. et S.) Lindl. MASLMBA = .4(/e7'aiu/7i conyzoides L. MASUNGA = D(osco;'ea alata Willd. MASUSLLL = /mpaiiens Irvingii Hook. f. jMATANEA-N'GoMME = Sycy(yi(i;n owariense (P. B.) Benth. MArANGu-MüsiFo = /l;namn.ius viridis L. 'MATARI = Diuscorea arniata De Wild. MATCHINDE = Cnest(s Sapini De Wild. MATELE = 5a/'cop/irynium Arnoldianum De Wild. MATETE = Ocima(n gratissimum var. mascarenarum Briq. MATjiTji = D/osco/'ea sativa L. MATONDOLO =/^iin(/ia grandis T. Anders. ^ÎATOTOLiA = SoZ«nuni Lescrauwaeti De Wild. M\Tii:x = Einilia sagittata DC. MvTUBULu = Capsicum baccatum L. jMATULi = .So?anum VVeh/u'ischii var. strictum Wright. MATr\Do = C/eome ciliata Sch. et Th. MATLTL--^ 117)(//ic/d(« longifolia T. And. MA\VOWO = Hibiscus surattensis L. ^1AV-BA-SAM)A=:Cucu/ïîis Wi/demanianus Cogn. MAVUKUTA = Diosco/'ea sativa L. MAziA=3.4fromendoncia Gilgiana Lind. ^lBANGu-MBANGu = Crofon Mubango Muell. Arg. M'BAo = .l/acroio6iuni Deiuevrei De Wild. M'BARXJ= l/ocroio5ium Deivevrei De Wild. ^rB\YA = Gouöniö longipetala Hemsl. M'BAZA-FUMBL =F/eu7-ya aestuans Gaud. MBELi = /mpafiens Irvir}gii Hook. f. MBODIA = Diaiium yainbataense Verm. MBiKA = La(7enaria vulgaris Ser. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 191

M'BiLiGO]\i = Ce/osia leptostachya Benth. M'BiLU = Ce?osia trigyna L. M'BoMo = A/usa protraciorachis De Wild. M'Bossü=:Map/'ounea af ricana Mviell. Arg. M'BowA =/Ima/'ttnius caudatus L.

M'BuTu-DuLi-DuLi = Crassocep/ia?um crepidioides (Benth.) Moore. ME = Alchornea floribunda Muell. Arg. MEDJViDJoi = /mpa<(ens Irvingii Hook. f. MEGENGEGNE = Dissofis decumbens (P. B.) Triana. MEKEMLE= Voandzeia subterranea Thou. MELANGA = /lne/7ema sinicum (R. et S.) Lindl.

Melochia corchorifolia L. (Sterculiacées). Feuilles comestibles, légume. ^om indigène : Ingo, Kwasula.

MEMBOKi = D/aZtum yambataense Verm. ME^ZOMU = Dialium yatnbataense Verm. MEOüssi = Zea Mays L. MESE = //'t)in;//a Smithii Hook. f. MESOMANSiNDi = La?xian.a salvifoUa Jacq. METO = Piper guineense Sch. et Th. "SïFiLi —Vitex madiensis var. typica Pieper. M'FcBA^Müsa purpureo-tomentosa De Wild. MY 11 MPB = Macaron g a Schweinfurihii Pax. Micrococca Mercurialis (L.) Benth. (Euphorbiacécs). Feuilles et fruits consommés fréquemment en légume. Noms indigènes : Djunga, Mombe, Kelenge, Mondjoi, Djele, Ipesu. Microdesmis piiberula Hook. f. (Euphorbiacécs). Feuilles consommées en légume. Fruits comestibles. Noms indigènes : Kelule, Mokwe, Tamba, Agili, Maiigwaten Ewa, Bongofu, Ewala-Wala, Gol)wanda, Kisala-Kiakandi, Ewa, Bisa, Odjobo, Ewa-Mongombe, Libangu, Tamoko. d92 ALIMENTATION VEGETALE

MiGyoKO-QyoKo —Aneiletna aequinoctiale (P. B.) Kunlh.

Mikania scaiidens Willd. (Compositacées). Feuilles comestibles, comme légume; égalemeul médi• cinales. Noms indigènes : Kedekisali, Ekwalala, Bundja-Bundja, Mankasa, Madapu, Magwambili, Mamalimomi, Deleboko, Ihaka-N'Kete.

MiKANKAi = //i5tsc»s sarattensis L. MiKONGo = Ce/o.s'ia laxa Sch. et Th.

M'unasops anyolensis Engl. (Sapotacées). Fi iiils inaiii>és par- les noirs; ils seraient insipides et con• tiennent uu produit rappelant la gutta. >'om indigène : Mmu.

Mi>KEM = Cosiu.s phyUocephalus K. Sch. MiM'ONGu-N'PoNGU = Cfssus polyautha Gilg et Br. MiNPLLAKE = Cetosta laxa Sch. et Th. MiNSENGo = SaccJiarum officinanun L. MiNzo = 1/yrta7i//îus arborea Pal. Beauv.

Mitra(iyne macrophyUa (Perr. et Lepr.) Hiern (Rubia- eées). Fruit comestible recherché par les indigènes. Noms indigènes : Vuku, Kofo, Edomu.

MiusuLü = iSo/anüm Wildemani Dammer. i\[NALL0NGü= T/'e/na giiineensis Sch. et Th. Mo\L\ = PcdiceUaria pentaphylla (L.) Sch. Mo\?\Gij = Mussaenda stenocarpa Hiern. 'S\oii.\\i\u\ = Agelaea phaseolifolia Gilg. ^I<)BAi)!iîAi)i = /1f/eZaea Jiirsnta De Wild. var. Malvltalri De Wild. Moiî\L,\ui = .lf/c/aeo pliaseolifolia Gilg. ^loBALnivDi = A/rtno/es pruinosa Gilg. MoBXMhv — Mynanthus arborea Pal. Beanv. MoBA.\GA =/'c(/(cc//«r(o pentaphylla (L.) Sch. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 193

MoBELE = Canarium Schweinfiirthii Engl. MoBELELA= Fangueria tomentosa Hochst. MOBEMBE-BEMBE = Jiîs^icia insulaiis T. Anders. MoBENDA = Hibiscus Abelmoschus L. MoBiEBiE = AHop/iy^us africanas P. Beauv. MoBim = Scorodolphloeus Zenkeri Harms. MoBOLo = Cy/'tospenna senegalensis (Sch.) Engl. MoBOMA = Maeso6oi7'ya hirtella Pax. MoBONDO = ^canihus montaniis T. Anders. MoBONGO = /l/zeiia Bella Harms. MoBOTi = Panda oleosa Pierre. MoBUBu = Cogfniaua;ia trilobata Cogn. MoBUKA = Mano

MoGOMu = Boe/imeria platyphylla Don. MoHEi = Eiaeis guineensis L.

Mohlana latifolia Miq. (Phytolaccacées). Feuilles comestibles; légume paraissant souvent très apprécié par les indigènes. Noms indigènes : Dumbe, Sombe, Sumbe, Sombi, Lumba, Lumbe, Esumba, Sume, Bomputu, Sakamgoml)o, Mondjudju, Sumla, Kikola, Dio.

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL BELGE. i3 194 ALIMENTATION VEGETALE

MoHOMBi = CeZosia argentea L. MoiioB.VB.A = Achyranthes aspera L. MoHUMB\vA = Crassocephaium crepidioides (Benth.) Moore. MoiEKE = y4den.osiem77ia viscosum Forst. MoiNDi = Zea Mays L. MoiNGA = Gaerinem paniculata Benth. MoKANDji = /4<7era

Mollugo nudicaulis Lam. (Ficoidacées). Légume. Noms indigènes : Kisulu, Niinu

MoLOBo = Cogniauxia trilobata Cogn. M01.OMB0 = Dewevrea bilabiata Mich. MoLONGo = Dissoiis Hensii Cogn. MoMA = Diosco/'ea dumetorum (Kunth) Pax. MoyiA = Smilax Kraussiana Meisn. MüMA=:Diosco/'ea semperflorens Uline. MoMBE = Micrococca Mercurialis (L.) Benth. MoMBEMBiA = 7i?ir/e?"a pentaphylla Welw. MoMBiDi = C/'a,ssocep/ia/um crepidioides (Benih.) Moorc. MoMBiLA = Gaertnera panicidata Benth. },loMBniBi.\z=IUigera pentapJtylla Welw. MoMBiNDju = A/»ssaenda sienocarpa Hiern. MoMBOKABOKA =//ibiscus Kctveldeanus De Wild, et Dur. Mo-MBONGA-SoPE = Carpoiobia alba Don. MoMBONGOME = Pac/iys

Momordica Charantia L. (Cucurbitacées).

— — var. abbreviata Ser. Feuilles en légume. Noms indigènes : Mabumbulu, Malambosi, Sakagwo. 196 ALIMENTATION VEGETALE

Momordica cissoides Pl. (Cucurbitacées). Feuilles comestibles. Noms indigènes ; Kangadombo, Masili, Ebuli.

Momordica foetida Sch. et Th. (Cucurbitacées). Légume indigène. Noms indigènes : N'Dombo, Djombo, Domba, Dombo.

MoMPALABAMBu = .UussöeAida stenocarpa Hiern. MoMPiE = Ciicume/'opsis cduUs (Hook.) Cogn. MoMvoM)X = Amarantus cundatus L. MoMPoso = Vitex WelwitscliU var. Laurentl (De Wild.) Pieper. MoMPLNDjA = £;ï;öda scandens Benth. MoMPURUKu = Ce/osia tricjyna L. MoM)ANGURA = Ocf'mum (jratissiuium var. marcarenaruni Briq. MONDE = Poiyspai/i« paniculata Br. MoNDELE = .4?a/ia lucida Stapf. 'S[oym = Biif{orestia (jlabrisepala De Wild. MoNüiNGiAu = Coinoc/Wa/nys angolana Moore. ^loMjjoi = C/eome ciliaia Sch. et Th. MoM)joi = M(crococca Mercurialis (L.) Benth. MoND,K)NDo = A/ussaenda stenocarpa Hiern. Moyii}0"\Go —Impatiens Irvingii Hook. f. MoNDji D,iu = ^/o/itena latifolia Miq. .MoMJOKOLOKO = Disso/(s multiflora Triana. MoNDONGE = _4non(diu7?i Mannii (Oliv.) Engl. et Diels. MoNnoNGu = C7(

MoNGENSE = Psophocarpus longepedunculatus Ilassk. MoNGESA = Psophocarpus longepedunculatus Ilassk. MoNGESu= Pseudospondias rnicrocarpus Engl. MoNGiNGA = Gaerfnera paniculata Benth. MoNGO-BuNPi KAKA = Cciosia trigyna L. MoNGosESETE = Carpoio5ia alba Don. ]\ÎONGUNGE = 5iep/iania laetificata (Miers) B. et H. MoNGUNGELE = Coinocb?oniys angolana Moore. MoNGWE = Hibiscus surattensis L. MoNGWENDE = Hibiscus surattensis L. MoNiGAMBA = Gioriosa virescens Lindl. MoNKOMBWA= yigna congoensis Baker f. MoNKONKO = Ceiosia trigyna L. MoNKOTo NA N'TUMBA = Mflesobo

Monodora angolensis Welw. (Anonacées). Les graines sont mangées, mais considérées plutôt comme toniques, stimulantes et stomachiques. Noms indigènes : Bende-Bende, Sefulo. MoNPONDA = /lmamnfus viridis L. MoNSosoLE-NioKA = Ocimum canum Sims. MoNTOMBo = Diosco/'ca dumetorum (Kunth) Pax. MoNzoNDA = Amaranius caudatus L. MoPAi = Mussaenda stenocarpa Hiern. MoPALA = Pediceiia/"ia pentaphylla (L.) Sch. MoPALA M'PAMo = Mussaenda stenocarpa Hiern. MoPE = Zea Mays L. MoPAMPi]NGA = Mussaenda stenocarpa Hiern. MopuMBA = Ocimum gratissimum var. mascarenarum Briq. MoPUTUTu = /l(7emium conyzoides L.

Moringa oleifera Lam. (Moringacées). Plante introduite; la feuille et le fruit seraient déjà con• sommés en légume.

MosAiN = Musanga Smithii R. Br. 198 ALIMENTATION VEGETALE

MosAKASAKA = Deujeü/'ea bilabiata Micli. MosATA=:/-"edicei/a/'ia j)entaphylla (L.) Sch. MosATivA = Pedice/?a/'ia pentaphylla (L.) Scli. MosEMBE = Cissus Smithiana (Baker) PI. MosENGi = C(?/osia trigyna L. MosiiosiioLo = Cissus producta (Afz.) IM. MosoNGo-SoNGA=:Dissoiis decumbens (P. b.) Tr, Moso\Go-SoNGo = F/oscopa ajricana C B. CI. Mososi = 5o/anuni H'e/u,'i/sr/iii C. H. U iighl. MososoLE = Ocimun) gratissimum \nr. mascarenaiiim Briq. MossAEATA = Logç/e/'a a/«f(i (DC.) Sch. Bip. MossosoLo = Ceiosia trigyna L. _M()SsosuMBA = Reneö/mia congolensis Dc Wild, et Dur. MoTANGULA = Curie/'a angolensis Welw. MoTANTAN=::Dinop/!om spenneroides Benlh. MoTiM^Pancovia Laurenti (De Wild.) Gilg. MoTisosiTo = Diciipte/a umbellata Juss. MoTOKo = Poiygonuni lanigerum var. africanum Meisn. MoTOMBE = Maesoboi/'ya hirtella Pax. MoTS(:iiiMONO = Cc/osia /aa;ö Sch. ct Th. MoTUNGL = Cae/'/ne/'a paniculata Benlh. MoTZEMBo = /7'vin(/ia Smithii Hook. f. MoTzuMu = Piaiosio/na africanum Pal. Beaiiv. MoLsiN = A/usanga Smithii R. Br. MowANDjA = Pseudospoudias microcarpus Engl. ^IP VPL Nc.A = t'rop/i v//ufu Deirevrei De W ikl. et Dur. M'PAS\ = f '/-agoga peduncularis K. Sch. M'PATU-PATU = Piper guineense Sch. el Th. MpEMPo = C/ycine javanica L. MPE_MPO-DIADI=: l igna ornata Welw. MPEMPO-DIABI= l igna sinensis Endl. M'POENO = Capsicum baccatum L. MPÜLO EN nzENDzE = Daüai/(a denticalata var. Vogelii Ï. latisora Rol. Bon. MPULUKA = Phaseo/us lunatus L, DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 199

MPWATU =/<^ige/ia africana Benth. M'TAMBA = Coieus floribundas var. longipes (N. E. Br.) Rob. et Lebr. M'TEssi = Pflnda oleosa Pierre. MuBABA = Doiic/ios Lablab L. MucHiNGA = Poianisia hirta (Kl.) Pax. MuFE = C/ussocep/iaZu/n crepidioides (Benth.) Moore. MuFiNSA = 5y2ygium owariense (P. B.) Benth. MuFiTA = Hy77xeuocardia acida Tul. MuFüMBEGETi = Lan

MuMBu-NsiTL =/li/i/'oand/'a atrovirens var. flaccida Pax. MuMPULu = Ceiosia trigyna L. MuMvi = Torenia parviflora Benth. MuNANA = Amamnius viridis L. MuNDEBE = Pvcnoboi/'va nitida Benth. 200 ALIMENTATION VÉGÉTALE

MuNGENGE = 5'pondias lutea L. MüNGiDUKA-UsEKA = GieseA-ia pharnaceoides L. MvKGu—Vitex Welwitschii var. Laurenti (De Wild.) Pieper.

MuNKAYO = Eminia Harmsiana De Wild. MuNYEGERi = Celosia trigyna L. MuPUNDu = Parinarium curatellifolium Pl. MupuNDü = Parina7-iüm mobola Oliv.

Muso (Musacées). Les bananiers sont nombreux au Congo belge; bana• niers à graines et à fruits non comestibles, comme bana• niers à fruits comestibles, se rencontrent à l'état spontané et à l'étal de culture. Parmi les Musa cultivés dans les villages existent des variétés hâtives ou tardives, des types à fruits à manger crus ou cuits, transformables dans des conditions spéciales en farine alimentaire, ou utilisables directement dans la cuisine. Les bananiers existent dans toutes les régions de la Colonie, mais sont peut-être moins abondants dans les régions du Sud-Est, dans le Katanga, oii le climat et le sol semblent leur convenir moins bien. La banane indigène entre aussi, dans plusieurs régions congolaises, dans la fabrication d'vme bière, assez capi• teuse, obtenue par fermentation C). Des enquêtes demanderaient à être poursuivies sur ces plantes, dont certaines ont une très grande valeur alimen• taire et devraient entrer plus largement peut-être dans l'alimentation du noir. La culture de la banane, comme celle des arachides, doit être intensifiée après ime étude des caractères et du rendement des variétés indigènes ou subspontanées.

(1) M. L. Tihoii a, dans le Bull, agric. du Congo belge {XXV, n" 1, 1934, p. 131), publié quelques renseignements sur la composition de vins de bananes qu'il a pu trouver sur le marché de Léopoldville. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 201

Nous avons, depuis des années, été partisan de cell e amplification de la culture des Musa et bien qu'il ne puisse être ici l'ortemenl insisté sur la valeur de la banane et des variétés indigènes congolaises, tant au point de vue alimentaire qu'industriel, sur lesquelles il existe de nom• breux travaux C). nous avons cru intéressant de rappeler un des derniers en date, produisant les conclusions des recherches effectuées de 1925 à 1933 au Laboratoire de Chimie physiologique de l'Université de Colombia, par M, W. H. Eddy : (( 1' La banane est une bonne source de calories; elle contient proportionnellement moins d'eau que les autres fruits; 2° elle est une bonne source d'énergie active, à cause d'un haut pourcentage de sucre facilement assimi• lable, capable dès lors de combattre la fatigue; 3° la faible teneur en protéine de la pulpe fraîche permet de relever la valeur en calories d'un régime, sans augmenter le chif• fre des protéines (dans le régime des néphrétiques); 4" les hydrates de carbone sont facilement absorbés et semblent bien tolérés par les diabétiques et par les enfants atteints de troubles du gros intestin; 5° elle semble stimuler le développement dans l'intestin des bactéries du type Grain- positif et combattre celui du Colibacille, ce qui lui donne• rait une valeur de régularisation des fonctions gastro• intestinales; 6° elle contribue dans le régime à l'apport des aliments minéraux : calcium, magnésium, phos• phore, produits sulfureux, fer, cuivre; 7° le fruit est de réaction alcaline et est capable de corriger l'acidose due aux régimes acides; 8° il a un effet régénératif sur l'hémo• globine et les globules rouges; 9" il est une excellente source de vitamines A, B et C; 10° il est antiscorbutiqu(!, grâce à sa teneur élevée en vitamines C et à ce titre, le seul antiscorbutique recommandable pour les enfants;

(1) Cf. É. DE WILDEMAN, Plantes tropicales de grande culture^ éd. 2, t. I, Bruxelles, 1908, pp. 309-387; Valeur almentaire de la Banane. L'AGRO• NOMIE TROPICALE, Paris, 1919, n» 25, p. 23. 20-2 ALIMENTATION VEGETALE

11' par combinaison au lait il constitue une ration presque parfaite; l'action antiscorbutique et la richesse en vita• mines modifient l'action du lait pur; 12° jeune, il est tota• lement digestible, s'il est bien mâché; mûr, il est facile à digérer et bien toléré, même avec une mastication défec• tueuse C) ». On cherche en ce moment à créer entre notre Congo et la Métropole un commerce intense de fruits frais que l'on doit chercher à régulariser, mais il y aurait lieu aussi, pour l'alimentation du noir comme pour celle du blanc, dans la Colonie et dans la mère-patrie, d'étudier la préparation de farine de banane ou de bananes séchées; produits sur lesquels les Hollandais ont, dans ces dernières années, fortement attiré l'attention; en France aussi cette question est suivie de près (^). Déjà, en 1920, nous avons publié, à propos des Bana• niers, un questionnaire qui pouvait servir de base à leur étude morphologique et économique. Ce questionnaire pourrait être complété; mais si nous possédions sur toutes les variétés en culture dans notre Congo une partie seule• ment de cette d(JCumentation, nous pourrions en tirer des conclusions utiles. Nous nous permettons de reproduire ci-après le questionnaire en question.

Enquête sur les bananiers.

LocaHté : Conditions cUmatériques, géographiques et origine géographique de la plante. Aspect de la plante : Présence ou absence d'une sorte de bulbe. Hauteur, épaisseur et couleur du stipe. Longueur, largeur et terminaison des feuilles. Couleur des feuilles : face supérieure, face inférieure.

(') Cf. La valeur inilrilivc de la Bauaiie, in BRUX.-MÉDICAL, XIII^ an., no 45, p. 1319. (2) Voyez entre autres : G. J. A. TE\A, Pisang meel en andere pisang• producten. EcoNOM. WEEKBL. VOOR NEDERUNDSCH I.NDIË, Batavia, Ier déc. 1933, n° 23, p. 914; B. E. L. T. VAN EERSEI., Pisang meel. ALGEM. LANDBOUW WEEKBL. VOOR XEDERLANDSCH INDIË, Bandoeng, 1933; De Bergcultures, n» 4G, nov. 1933, p. 1266. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 203

Couleur du suc cellulaire des feuilles. Résistance aux vents, persistance des feuilles ou disparition totale à l'hivernage. Forme de l'inflorescence. Bractées de l'inflorescence : grandeur, couleur. Nombre de mains par inflorescence. Nombre de fleurs ou de fruits par main. (Ce nombre est-il con• stant dans toute l'inflorescence?)

Il serait très utile de joindre aux données de cette enquête des échantillons de fleurs et de fruits, les premières à l'état sec ou conservées dans l'alcool ou le formol; les fruits con• servés en formol. En cas de fruits à graines, des échantillons de ces graines seraient intéressants pour l'étude. Il serait également avantageux d'ajouter à ces matériaux des dessins et des photographies se rapportant à toutes les ques• tions de l'enquête.

Pour ceux qui pourraient pousser plus loin une telle enquête, nous conseillerions, dans le but d'aider à la con• naissance scientifique complète des Musa, de noter les caractères botaniques ci-après, pris sur de nombreux échantillons : Fleurs : couleur, dimension. Périgone : nombre de lobes, forme. Ètamines : nombre; anthères : couleur, longueur. Style : longueur, couleur. Fruit mûr : forme, couleur, dimensions. Fruit : sans graines ou avec graines. Couleur de la pulpe et saveur. Graines : couleur, forme, grandeur, état de l'épisperme, ger• mination. Usages : fruit avant maturité, à maturité, en conserve; fit)res; moelle ou partie centrale; usage des rachis. Noms indigènes; culture et maladies, l^xploitation locale des diverses parties. Commerce et statistique (').

(1) É. DE WILDEMAN, Les Bananiers. CuUurc^ Exploitation, Commerce. ANN. INSI. COL. DE MARSEILLE, 1913, pp. 33-34. 204 ALIMENTATION VÉGÉTALE

Des essais d'éludé systématique ont été tentés par le Fr. J. Gillet, à Kisantu, par le comte J. de Briey C) (Mayumbe), puis par M. Van Moesieke, pour le district de la Lulonga (Equateur) C). Ces études ont donné des résultais; mais on ne peut encore, sur le vu de ces données trop peu nombreuses, établir l'origine des variations que l'on observe dans noire Colonie et certes beaucoup plus nombreuses que celles reprises dans l'énumération ci-après. Nous n'avons pu, par exemple, étudier, au point de vue botanique, les variétés signalées par le R. P. Paque et le Fr. J. Gillet, dont plusieurs sont conservées en culture à Kisantu; nous n'avons pas non plus eu entre les mains des documents des 53 variétés signalées par M. Van Moesieke, qui a donné sur elles des renseignements intéressants sur la couleur, la dimension des fruits, le nombre de mains par régime et celui de doigts par main. A signaler, en passant, que M. Van Moesieke a publié un vocabulaire Mongo des différentes parties du bananier et des fruits C).

Musa bidigitalis (de Briey) De Wild. (Musacées). Fruits comestibles. Noms indigènes : Kubika. Kubikila. Musa Brieyi De Wild. (Musacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Tiba.

(1) É. DE WILDEMAN, Mission du comte T. dc Brieij au Mayumbe. Bruxel• les, 192U, pp. 289 et suiv. (2) D. VAN MOESIEKE, Monographie agricole du district de la Lulonga {Equateur). BULL, AGRIC. CONGO BELGE, XX, V (1929), pp. 531-534. (3) Pour l'étude générale des Bananiers, pour le commerce d'exporta• tion qui peut résulter de la culture, à consulter : RAY C. P. BOON'E, Le Bananier. Culture, Industrie. Commerce. Paris, 1926, où une ample litté• rature du sujet a été annexée; les périodiques belges relatant les essais faits au Congo et à Anvers, et une note de M. ROGER, La production de la Banane dans les Colonies françaises. BULL, .\SSOC. FR. AVANC. SCIENCES, n» 117, décembre 1933, où l'on cherche également à faire Intensifier la culture pour satisfaire, au moins en partie, la consommation de la mère- patrie. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE :205

Musa decrescens de Bricy (Musacées).

— — var. Pembuki de Briey. Comestible. Noms indigènes : Diumba di Pembuki, Dilimbi. — — var. viridis De Wild. Comestible.

— — var. rabro-maculata De Wild. Comestible. Nom indigène : Diumba di Benda, Dibembe, Dium- baka di Nana. Musa emascalata de Briey (Musacées).

— — var. l^omba de Briey. Noms indigènes : Lomba, Dikoko, Koko-Diavongo. — — var. Kiala de Briey. Noms indigènes ; Kiala, Dikoko-Diavongo.

— — var. Kimbende de Briey. Nom indigène : Kiala-Kimbendc. Müsa emasculata var. Zengani de Briey. Nom indigène : N'Zengani.

Ai usa paradisiaca L. (Musacées). Cultivé sous les formes : — — var. Bende de Briey. Noms indigènes : Bende, Bende Tseluka.

— — var. Kitebbe de Briey. Noms indigènes : N'Gulu-Kitebbe, N'Gulu-N'Tebbe. — — var. Bilu de Briey. Noms indigènes : M'Bilu. — — var. viridis De Wild. f. Seluka de Briey. Noms indigènes : Tseluka, Tcheleka, Sela. 206 ALIMENTATION VEGETALE

Musa paradisiaca var. viridis De Wild. f. Funu-Nua de BricY.

Nom indifiène : Funu-Nua.

— — var. viridis De Wild. f. Kilola de Briey. Noms indio-ènes : Kilola, Elola.

— — var. viridis De Wild. 1'. Donyila de Briey. Nom iiidiijène : Doiioila.

— — var. viridis De Wild. f. Tuba de Briey. Noms iiulif>ènes : N'Tuba Muntuba, N'Giolo.

1/(/s« j)ioiractorac}iis De Wild. (^lusacécs). Cidtivc. Nom imliijènc : M'Bomo.

Musa purpureo-toinentosa De Wild. (Musacées). Noms indigènes : Muisi-ïia, Muisi-ïuia, Muisi-M'Basu, .M Tuba.

Musa sapientum L. (Musacées). Cultivé sous les formes :

— — var. Satama de Briey. Noms indif^•ènes : Satama, Santidi, Santama, Palata.

— — var. Satama-rubra De Wild. Serait d'introduction récente au Congo. Nom indigène : Satama na Ganga sombi (Satama des Missions américaines).

— — var. Fieloto de Briey. Nom indigène : Fieloto-Fiela.

MusAFoi = Ochna Schweinfarthiana F. Hotfm. MusAissA = öoscta salicifolia Oliv. MLSAKA= Lapaca Kirkiana Muell. Arg. MusANGA= Uasanga Smithii R. Br. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 207

Musanga Smithii R. Br. (Moracécs).

L'écorce enlrerait, dans la l'égion du Kasai, dans la pré• paration d une boisson alcoolique. Les fruits sont comes• tibles. Les racines aériennes sectionnées donnent de l'eau potable.

Mi:sEBESEKE = D/acaena reflexa Lam. }slLr^ELo~SoJaniun nigrum L. AIL'SKNGE =/'/(vto/acca dodecandra L'ilérit. Musi.LNiE = Ce/copeta?u/n dasyanthum Gilg. Mi;soKOBE= L'öpaca nitida Miiell. Arg. ML soKOLowE ^ Lvjpöca nitida Maell. Arg. ML.sc>AG\vELA = /*o/y(/on(;;/i senegalense Meisn.

Mussaenda stenocarpa liiern (Rubiacées). Arbre ou arbuste à feuilles comestibles, \oms indigènes: Ligiliki, Bokiilii, Monbindju, Moan- gii, Engombe, Biipoina, Bulongale, Djiigu, Mopai, Mond- jotulo. Etale, Daindele, Mabwambili, Soumkbaca, Langi, Mopaingimga. AIonpalal)ainbii, Inganagona, Libonga, Mopala M'Pamo, Endidekumu, Kondomangwel)a. Bodun- gue.

MUSING = D(a/t(f/)i yawbafaense Verm. TABu = Co/ö cordifolia (Cav.) R. Br. MuTENnvNKWALi = Vangueiia tonientosa Hocbst. MvTEtsDV = Pancovia Laurenti (De Wild.) Gilg. MLTETE = So/an(jm subsessUe De Wild. MuTONBo = D(oscorea dameAonwi (Kiinth) Pax. MuTSHUNGWE = Ceiosia trigyna L. MuvuNANGANA = Cordia ahyssinica R. Br. MvuNGA-BwAKA =/pomoea Batatas Lam. MvuNGUTA = /po?7ioea Batatas Lam. MvvvANDA-MvwANDA = Gveœlopsis Dewevrei De Wild, et Dur.

Myrianthus arborea Pal. Beauv. (Moracées). Le fruit, comestible, de cet arbre est assez recherché par les indigènes de certaines régions et serait même présenté 208 ALIMENTATION VEGETALE

sur les marchés. Les blancs le considèrent comme agréable et désaltérant.

Les racines laissent écouler de l'eau potable. Noms indigènes : Bokamu, Bokumu, Ekamu, Ekama, Gwolu, Iwolo, Minzo, Balandu, Benkom, Bungom, Bon- kiim, Bamgom, Mobambu.

'SA.B\j = Landolphia Droogmansiana De Wild. NABu = Macroto5ium Dewevrei De Wild. NADE = Solanum Wildemani Dammer. 'S\Di=:Solanum Wildemani Dammer. 'S\-D30K0 = Athroandra atrovirens var. jlaccida Pax. NANDELA = Lando/phia owariensis Pal. Beauv. ^ANGA. = Afzelia Bella Harms. NANSusu = Ocimijm caniim Sims. >y'BALLi = Eniada scandens Bentli. N'DANANA =//ibiscus surattensis L. NDAMiMiNA = .4sys

Nelsonia brunelloides 0. K. (Acanthacées). Feuilles mangées en légume. Nom indigène : Kinzonzi. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 209

NEMBULET= Vüea- camporum Büttn. ^^EKBï = Landolphia Dubreucqiana De Wild. NEPONiE = PZufeene

N'GAiE-N'GAiE=:7'ris

MÊM. INST. EOTAL COLONIAL BELGE. 14 210 ALIMENTATION VEGETALE

N'KoNKo = .Sa/cop/fn'nii;m Arnoldianum De Wild. N'KOTA = N'BAHI —Cissiis polyantha Gilg et Br. NoBADi=:D!'cc//andra Barteri Hook. f. NoEMHF— Pseudospondias microcarpus Kngl. y\0-Kii.A = Afzelia Bella Harms. \oMHo — Lantana salvifolia Jacq. NoNDELE = C/iia7i(fra Arnoldiana De Wild. NPONDJO = 5000/1 arum officinarum L. NsA B\\\K\ = Hibiscus surattensis L. NSAFU-MFINDA = Canariü/)! Schweinfuriiiii Engl. NsA I\VASA = Oj;a/!S corniculata L. NsA KvNGo = Ce/osia argentea L. NsA MAGONGI =/?[i?7iex abyssinicus Jacq. N'SA MAGONKI = H(5!SCU.S Eetveldeanus De Wild, et Dur. NsA yÏASA = AmpJnblemwa Wildemaniauum Cogn. NsA-MASA = Phoeoneuron dicellandroides Gilg. NsANGE-MouNzu = Gymnema sylvestre \\. Br. NsA NsAMBi = Cassia Tora L. N'SANsio = ^/tophy?us africanus P. Beauv. NsASA = Ki(7eiia africana Benth. N'SA-SENDE =//fbisciis cannabinus L. NsEKEMA = Bosgueia angolerisis Fic. N'SENGA = Musango Smithii R. Br. NsENGE = Musan(7a Smithii R. Br. NsENSE = C/üocybc castanea Beeli. NsiELELE-NsEKE = .4spam(yus africanus Laur. N'SINGU-N'KAI = Carapa procera DC. N'SoKA NA N'GAMBA = D(oscorea sativa L. NsoLOKOTo = Bidens pilosa L. NsoMBo = X}'iopia Gilleti De Wild. IS'^ow = Pachylobus eduUs var. Mabufo Engl. NsuTU NA ^luNTu = Lac/a/'(us congolensis Beeli. NTENDE = Trfsfemma grandiflorum var. congolanum De W^ild.

NTENTEKE = .-If/i/'oanrfra atrovirens var. jlaccida Pax. NTnii = P/îy/o/acco dodecandra L'Hérit. DE L'INDIGÈNE nu CONGO BELGE 2L1

NTOKo-ZiBu = Dia?ium yambataense Vcrm. N'TOKOHOKO= [//'ophyi/um Dewevrei De Wild, el Dur. N'ÏUBA-MLNTÜBA^ Tu5a. N'Tui = 7'/ecuiia Engleriana De Wild, et Dur. NTUNDiBiLA=/1/famomum albo-violaceum (Ridl.) K. Sch. NT/UNGU = Diaiium yambataense Verm. NuANu = Disso

Nymptiaea Lotus L. (Nymi^héacées). Sert à faire du sel. Noms indigènes : Madelembu, Koto.

Mympitaea steUata Willd. (Nymphéacéesl. Les racines de cette plante aquatique seraient parfois consommées. Nom indigène : Makuba.

N'ZENGANi = Musa emasculata var. Zengani d. Br. NzENZE = 4

Ochna katangensis De Wild. (Ochnacées) ( = Ochna Wildemaniana Gilg). Fruit comestible. Nom indigène : Malolo.

Ochna Scfiweinfurthiana F. Hoffm. (Ochnacées). Le fruit de cette plaute ligueuse est consommé. Nom indigène : Musafoi-Kitete.

Ocimum ai'borescens Boj. (Labiatacées). Plante sans doute iulroduitc dans des Jardins du Bas- Gongo par les KB. PP. .fésuites de la région de Kisautu et 212 ALIMENTATION VEGETALE dont les feuilles seraient utilisées par les noirs du pays pour assaisonner leurs mets. Nom indigène : Ma Nsusu Koko.

Ocimum Basilicum L. (Labiatacées). Sans doute introduit et utilisé en assaisonnement. Nom indigène : Dikondi. Ocimum canum Sims (Labiatacées). Cultivé autour des cases et utilisé comme légume, fré• quemment comme condiment avec la poule. Plante égale• ment utilisée dans la médecine indigène. Noms indigènes : Monsosole-Nioka, Bonsosole-Nioka, Isole, Kafigo, Malumba-Lumba, Yele-Sole, Tetakoko, Tete, Mankasa, Mandimbaliba, Nausum, Niumbu, Tshumba, Susu na Kiuto, Dumbalumba, Ebele, Elumbalumba, Djumba, Ilumba, Isoli, Digwanse.

Ocimum gratissimum L. var. mascarenarum Briquet (Labiatacées). Les feuilles sont employées comme légume, surtout pour assaisonner les viandes. Noms indigènes : Bossole, Mososole, Tete, Ebeba, Ebeli, Ebele, Esosobi, Mondangiira, Mombumiriimi, Tele, Mo- pumba, Susu na Bakala, Ma Nsusu. ODJOBo = Microdesmis puberula Hook. f. ODOMBA = Pancovia Mortehani De Wild. OFE-OFE = /lneiie77ia sinicum (R. et S.) Lindl. OGEGE = Plukenetia conophora Muell. Arg. OGONSO= Carapa procera DC. ÖHAhx — Pedicellaria pentaphylla (L.) Sch. OKAMBA —Ledermannia chrysochlamys Mildbr. et Bur. OKOKA = Dia/ium yambataense Verm. 0KOMBA = Leder7nannia chrysochlamys Mildbr. et Bur. 0KOMBo = Musan,(/a Smithii R. Br. OKOTo = Peniadesmo butyracea Sab. OLANA-WEMA = Cii^andra robustior K. Sch. DE L'INDIGI^NE DU CONGO BELGE 213

Oldenlandla lancifolia (Sch. et Thonn.) Schweinf. (Rubiacées). C(jnsommé en légume par les indigènes. Nom indigène : Kassonda.

OLONDO = Panda oleosa Pierre. OLosoMBA = 7^ancot)ia Laurenti (De Wild.) Gilg. OMvvANGA = Pachys/e?a Bequaerti De Wild.

Ongokea Klaineana Pierre. Arbre à graines comestibles par leur huile. Nom indigène : Boleko.

Oryza sativa L. (Graminacées). Le riz est actuellement cultivé dans la plupart des zones de notre Congo; on en connaît fort mal les variétés en cul- turc, dont l'introduction et la pénétration dans le pays n'a pas été suivie. Nous ne connaissons en rien l'action exercée par le milieu sur les plantes originelles, ce qui aurait été des plus utile pour favoriser d'une façon rationnelle l'extension de la culture de variétés sélectionnées. Une enquête approfondie sur les riz de notre Congo s'impose; cette question est malheureusement très compli• quée, car la définition des espèces, variétés, formes et races est très difficile. Déjà, en 1910, le « Reporter on eco• nomic products to the Government of India » avait fait paraître un volume de 594 pages, donnant Ie catalogue des races de riz cultivées sur une échelle plus ou moins éten• due, dans les Indes anglaises. Depuis, la littérature s'est largement étendue sur cet excellente plante alimentaire, qui entre de plus en plus, comme l'a montré le D' Van Nitsen, dans la ration alimen• taire des travailleurs noirs. Dans beaucoup de régions congolaises les riz ont acquis des noms dans la langue indigène. M. Mestdagh a, par exemple, noté, dans les environs de Katako-Kombe, 214 ALIMENTATION VEGETALE les variétés : Yelela, Mongala, Loso, Kiniki, Kiiundu, Mandjani, rappelant peut-èire les origines et auxquelles les noirs accordent des valeurs différentes C)- Nous ne voulons pas nous appesantir davantage sur cette plante; elle demande, comme nous l'avons dit, une monographie spéciale.

OivAv — Cucumis sativus L. OsAPr = C/t;ome ciliata Sch. el Th. OsoNSONGE = Go;/niauj;(a trilobata Cogn. Osvm = Pcntadesma butyracen Sab. OuGONDo = Psop/*ocarptis longepedunculatus Hassk.

Oaratea Arnoldiana De Wild, et Dur. (Ochnacées). Les feuilles de cette plante seraient comestibles et même présentées sur les marchés de la région de Kisantu.

OvALA = Cassia mimosoides L. 0\\\ = Gouania longipetala Hemsl.

Oxalis corniculata L. (Oxalidacées). Les feuilles se mangent à la façon de l'oseille. Nom indigène : Nsa Iwasa.

Oxyantlius speciosus DC. (Rubiacées). Les feuilles sont mises dans le vin de palme pour aro• matiser la boisson. Nom indigène : Kinsungeva.

Pachylobus eduUs var. Mabufo Eugl. { = (lanariuni SapJiu Engl.). Fruits comestibles; les indigènes en sont très friands; ils peuvent également être employés comme entremets et sont souvent mangés en dessert par les blancs.

(1) Cf. MESTDAGH, La culture du riz au Kasai. BULL, AGRIC. CONGO BELGE, m, 3 (1912), p. 533; consultez aussi, entre autres, P. WEST et O. CRUZ, Le.s produits, etc. du Riz aux Philippines, m A. CHEVALIER, Uev. de Botau. appliquée, n° 152, avril 1934, pp. 279 et suiv., en particulier : constituants minéraux et valeur nutritive du son. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BKF.GE 215

Arbre déjà très répandu par la culture dans les villages. Noms indigènes : Sapho, Sawo, N'Sow, Bosaw, Bofole.

Pachyrhizus angulatus Rich. (Léguminosacées). Plante à tubercules comestibles, rencontrée dans diver• ses régions. Il sera nécessaire de véiilicr certaines asser• tions d'usage, car on a signalé dans les cultures un Dolichos bulbosus, que certains auteurs on rapporté comme synonyme à cette espèce. Il pourrait y avoir confusion.

Pachystela cinerea Pierre var. cuneata Engler (Sapo- tacées). Fruits comestibles, mangés par certains indigènes. Nom indigène : Sari-Konko.

Pachystela Bequaerti De Wild. (Sapotacées). Fruits comestibles. Noms indigènes : Mombongome, Omwanga.

Pachystela longistyla (Baker) Engler (Sapotacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Bokoloku. PALATA = Musa sapientum var. Satama d. Br. PAMBALLA = Pergiu?aria africana N. E. Br. PANAGANGE = Psorospermum tenuifolium DC. Pancovia Laurenti (De Wild.) Gilg (Sapindacées) (Chy- tranthus Laurenti De Wild.). Arbre à l'iTiits de la grosseur d'une pomme, comestibles. Noms indigènes : Motini, Mutendu, Tendelende, Goko- nio, Etendemele, Botende, Olosomba, Mulugbi.

Pancovia Mortehani De Wild. (Sapindacées). Arbre de la forêt à fruit comestible. Nom indigène : Odomba.

Panda oleosa Pierre (Pandacées). Fruits comestibles, graines oléagineuses. Noms indigènes : Lokokoli, M'Tessi, Olondo, Mukumu- 216 ALIMENTATION VÉGÉTALE

Owa, Karange ne Poli (Arachide de la forêt), Bokoti, Moboti, Bokana, Boteko.

Panicum scabrum Lam. (Graminacées). Sert à faire du sel.

Panus piperatus Beeli (Champignons). Comestible à l'état jeune. Nom indigène : Tukunu.

PAPAiE = Carica Papaya L.

Parinarium congolanum Th. et H. Dur. ( = P. excelsuni ex De Wild, et Dur.) (Rosacées). Fruits comestibles.

Parinarium curatellifolium Pl. (Rosacées). Fruits comestibles à l'état cru; pilés et macérés dans de l'eau pendant plusieurs mois, ils donneraient une boisson rafraîchissante. Noms indigènes : Mupundu, Kakumkumu, Itja, Im- bombo.

Parinarium Mobola Oliv. (Rosacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Mupundu.

Passiflora edulis Sims (Passifloracées). Plante introduite; ses fruits sont déjà recherchés par les indigènes de beaucoup de régions. Nom indigène : Magoki-Mputu.

PATAKE = Zea Mays L. PATATE DOUCE = /ponToea Batatas Lam.

PauUinia pinnata L. ( = P. africana Don) (Sapindacées). Les feuilles, pilées avec du sel, sont consommées par l'indigène. Noms indigènes : Tchinkolokosso, Lusambo, Lopasi. DE LINDIGIiNE DU CONGO BELGE 217

Pavetta esculenta De Wild. (Rubiacées). Arbuste à feuilles comestibles. Noms indigènes : Mangonmandia, Mapurudu.

PEBEPEBE = Lando/p/)ia (jcntili De Wild.

Pedicellaria pentaphylla (L.) Sch. (Capparidacées) { = Gynandropsis pentaphylla DG.). La plante paraît être cultivée; elle est consommée en entier, comme légume, par les indigènes. Elle entre aussi dans la matière médicale congolaise. Noms indigènes : Mongaga, Bofaka, Pclepcle, Nyanga- Mikoli, Moghaghala, Ghoque, Lonbanga, Lubanga, Luan- ga, Mobanga, Pehva, Mosata, Mosativa, Mangongo, Liki- ligua, Mangaie, Kalcokadji, Ohala, Wala, Moala, Mopala, Mangeio, Didi.

PELEPELE = Pediceüa7ia pentaphylla (L.) Sch.

Pennisetiim Benthami St. (Graminacées). Les jeunes pousses, tendres et blanchâtres, sont man• gées en légume. Nom iiuligène : ^Nladiadia. (Gf. O. STAPF, lUephant Grass. A /ÎCU' Fodder . KEW BULL. n. 7, 1912).

Pennisetam spicatuni (L.) Koern. et Wern. (P. typhoi- deum Rich.) (Graminacées). Le millet à cliandcllcs, fréquemment cultivé dans plu• sieurs régions du Congo, entre sous diverses formes dans l'alimentation, souveut comme pâte remplaçant le manioc. Dans plusieurs régions la totalité de la récolte indigène entre dans la fabrication de la bière (cf. Iv DE WILDEMAN, Mission permanente d'Études de la Compagnie du Kasaï, pp. 162, 200, où l'on trouvera une littérature sur le sujet; voyez également D. Bois, Les Plantes alimentaires chez tous les peuples et à tous les âges; L. PYNAERT, in Bull. Agric. Congo belge, 111, 3 (1912), p. 666). 218 ALIMENTATION VEGETALE

Pentaclethra macrophylla Benth. (Léguminosacées). Les fruits sont utilisés par les noirs. Après une semaine de fermentation dans de l'eau, les indigènes écrasent la graine, placent la pâte entre des feuilles de bananier mises sur le feu; après cette sorte d'étuvagc ils mangent cette masse avec la chikwangue. Noms indigènes : Bombili, Baolo, Bolio, NuUa-Panza.

Pentaclethra Eetveldeana De Wild, et Diu-. (Légumino• sacées). Serait utilisé pour ses graines oléagineuses. (Cf. Bull. Herbier Boissier, t. F, 2= sér., 1901; Ann. Mus. Col. Marseille, 1929, 4^ sér., vol. 7, p. 48; DENIS, in Bull. Cercle bot. congolais, I, 2, p. 55.

Pentadesma butyracea Sab. (Guttiféracées). On extrait dans certaines régions de notre Colonie, après torréfaction légère et cuisson dans l'eau, le beurre con• tenu dans la graine. Celte matière grasse constitue le beurre de Lamy, bien connu en Guinée française, oii le palais des Européens s'en accommode fort bien. Noms indigènes : Kalonga-Loiiga, Bonzo, Okoto, Osudi, Usudi.

Pergularia af ricana N. E. Br. (Asclépiadacées). Liane subherbacée à feuilles mangées en légume. Noms indigènes : Kela, Kil)enteri, Pamballa, Djiki- pembe, Iclege.

PI;NZ\= Dia/i(;/n yan^bataeiise \rim. PETEL.E = Hibiscus surattensis L. PETONBOTU = 7:/)îi/ia sagittata DC. PEL\vA = Pediceiia;'ia pentaphylla (L.) Sch.

Phaeoneuron dicellandroides (iilg (Mélastomacées). Feuilles en guise d'épinard ou en salade. Les fruits seraient aussi comestibles. Entre également dans la prépaiation du sel. DE L'INDIGÈNE DU CONGO RELGE 219

Noms indigènes : Efundiika, l^fundoka, Nsa Masa, Dumu, Monbotro, Barakanbua, Engendii, (àongaie, Ekoto, Ësulu, Djoml)olo, Moketeku, Losele, Wanga.

Pliaseolus lunatus L. (Léguminosacées). Parfois cultivé par les iiuligèiies pcjur les yraincs. Celles- ci rcufermcnt de la phaséolunatine, glucoside cyanogé- nétique, détruit par la cuisson. Noms indigènes : Madcsu, Hangongo, Mpuhika. l'Iiaseolus vulgaris L. (Léguminosacées). (Cultivé; introduit sans doute au Cîongo tlepuis fort long• temps. Noms indigènes : Maharaki, Bishimbo, Maniani, Dim- bandi, Madezo, Wandu. PmLO= Vitex madiensis var. typica Pieper. Pholiota Goosscnsiae Beeli (Champignons). Comestible, succulent. Nom indigène : Efufulu.

Plirynium confertum (Benth.) K. Schum. (Marantacées). Les jeunes pousses sont mangées en guise d'asperges. Noms indigènes : Kokoloko, Malalankasa, Mankasakasa.

Physalis angulata L. (Solanacées). Le fruit est mangé; souvent mélangé à d'autres légumes. Noms indigènes : Gwale, Kaswaswa, Agliogho.

l^hysaUs minima L. (Solanacées). Feuilles et fruits utilisés comme légume.

Physostigma mesoponticum Taub. (Léguminosacées). Fleurs comestibles. ^om indigène : Bimkukumba. Phytolacca dodecandra L'Héi'it. ( = P. abyssinica Hoff.) (Phytolaccacées). Plante entière et feuilles comestibles après cuisson. Noms indigènes : Leljala, Esuiigalc, Luteri, Tidi, Lisi- ringo, Ntiri, Musenge, Tonga, N'Eidi, Lisungu, Lidjaka, 220 ALIMENTATION VEGETALE

Lijow, Singo, Esumali, Esongabe, Eshwale, Isilingo, Lisingo, Isingu, Singu, Dimdu, Esingili-Lingu, Esinguli, Tumbi-Aboiko.

PiE-PiE=: CoZeiis floribundus var. longipes ^N. E. Br.) Bob. et Leb. PiLiPiLi = Capstcu/7i baccatuin L. PLILIPILI = Capsicum frutescens L. PiLipiLi NA DEKO = Soianii/n Sereti De Wild. PIN(;A = 7'(fr7-öea Vogelii Ilook. f. PiN(;ALEMA = .lneiiema sinicuin (R. et S.) Lindl.

Piper capense L. f. (Pipéracées). Fruits condimentaires poiu' les Européens. Nom indigène : Kefiu

Piper guineense Sch. et Th. (Pipéracées). Condiment connu; souvent employé dans la médecine indigène. Noms indigènes : Bunga, Boloko, Inkefu, Bayanji, Melo, Batama, N'Kefo, M'Patu-Patu.

— — var. Gilleti C. DC. Condiment. Nom indigène : Kapili. Piper siibpeltatum Willd. (Pipéracées). Les feuilles, à goût aromatique et poivré, sont utilisées en légumes par les noirs de certaines régions. Noms indigènes : Kame-Nene, Kilembi-Ki-Mfinda.

Platostoma africanum Pal. Beauv. (Labiatacées). Plante herbacée à feuilles comestibles. Noms indigènes : Djobio, Loegni, Fombe, Keir-Kapata, Motzumu, Mondope, Lita.

Plnkenetia conop/îora Muell. Arg. (Euphorbiacées). Fruits comestibles; certains voyageurs déclarent ce fruit comestible seulement après avoir été grillé dans la cendre. Noms indigènes : Cieke, Gasu, Ogege, Bokasa, Bozegc, DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 221

Ikoso, Kasu, Bonkasa, (hiczi, N'Gazi, Tubi, Gusue, Nepo- nic, N'Kassu.

Pluteus Goossensiae Beeli (Champignons). Comestible à saveur agréable. Noms indigènes : Djarabi, Bovere, Ledje, N'Volo.

Pois GAJAN = Ca/onus indicus Spr. 'PoKu = Solanum Welwitschii G. H. W'right. PoKoPOKo = Bu//oresf(a glabrisepala De W'41d.

Polanisia hirta (Kl.) Pax (Capparidacées). Légume estimé par les noirs comme par les blancs. Nom indigène : Muchinga.

PoLOPOPo = S

l\üygonuni lanigerum R. Br. (Polygonacées). — — var. africanum Mcissn. Plante à sel indigène. Noms indigènes : .Moloko, Bousosobe Monene, Anibola.

Polygonum peduncalare Wall. ( ^ P. strigosum De Wild.) (Polygonacées). Les cendres forment un sel indigène. Noms indigènes : Kikaiidc, Inamerkurua.

Polygonuni senegalense Mcisn. (Polygonacées). La plante entière forme un légume. Noms indigènes : Lobwe, Musongwela, Lenga-Lenga, Manana, ICibongobapa, Mabili.

Polygonum serrulatum Lag. (Polygonacées). Feuilles comestibles. Sert à faire du sel. Noms indigènes : Kassissi, Kassonta, Djembo.

Polyporus Dictcinsii Bcrk. (Champignons). Comestible. Nom indigène : Bomaxa-Maxa. 222 ALIMENTATION VEGETALE

Polyspatha panicninta Beiith. (Commélinacóes). Sert à fabriquer du sel. i\oms indigènes : Alundu, Monde, >[okwe, Mongaiigele, Sosango, Nipetsi, Muindu.

Voiso = Capsicum fnitescens L. Vomi = Amarantus caadatus L. Pom\ = Ainarantus viridus L.

Portiilacca oleracea L. (Portulacacées). Feuilles en légume. Nom indigène : Bende. ]''oT{)-. Amarantus caiidatus L. VoTo = Amarantus viridis L.

Pouchetia Gilletii De Wild. (Rubiacées). Le fruit est réputé comesliblc.

Pouzolzia guineensis Bentli. (Urticacées). Feuilles en légume. Noms indigènes : Tungwa^ve, Tuboiki, Edctamme, Betame, Detanwe.

Pseuderanthemum Ludovicianum Lind. (Aeanlhacées). Plante buissonnante, dont on mangerait les fleurs. Noms indigènes : Gwenguli, Libangola, Egwalegwanda, Kiso, Dekona Kiso, Mambebela, Magwawa, Gwengule, Elolongo, Giuta, Gwelege, Eloloh-Mokeli, Ebolo-na- d'Samba, Wiwi.

Pseudospondias microcarpum Engl. (Anacardiacées). Arbre dont les jeunes feuilles sont consommées comme légume; les chenilles <( saiigwa » qui vivent sur cet arbre sont consommées également. Noms indigènes : Bololo, Boniede, Kuladaw, Mongesn, Viwa, Esensan, Mowandja, Es(jsanga, Nocmbe, Bosow, Idjongae, loli, Esaonsaw. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 223

Psidiinn Cnajava L. (Myrtacées). Introduit; déjà cultivé autoiir des villages; les fruits, comeslihlcs, sont très recherchés par le? noirs. .Nom indigène : Mafulata.

PsopJwcarpus JoîKjepediinculatus Hassk. (Léguminosa- cées). Feuilles ou Jeunes ponsses consommées en légume, ou comme assaisonnement. Noms indigènes ; Mongassa, Kassa-N'Pahi, Ougondo, Topiri, Dinhaniwolo, Mongense. Psorospermum tenuifolium DC. (Hypéricacées). Feuilles comestibles; également médicinales. Noms indigènes : Sendu, Panagange, Gwebolango, Bokoro, Elengi, Kanganga, Lona, Ikonongo, Sendo. Psychotria kisantaensis De Wild. (Rubiacées). Feuilles en légume. Nom indigène : Kibafula. PtychopetaUim alliaceum De Wild. (Olacacées). Feuilles et fruits à goût alliacé, servant à assaisonner les mets dans la région de Kisantn. Nom indigène : Kiwaya.

Pi LUKAKA = CeZosia laxa Sch. et Th. PüNGALi = Monoies sanguineo-arillata Gilg. PipURu = Cra.«socep/ia/um crepidioides (Benth.) Moore. Pycnobotiya nitida Benth. (Apocynacées). Feuilles idilisées comme légume. iNoms indigènes : Ba, Mundebe. Pycnocoma Thonnen Fax (Euphorbiacées). Arbuste à écorce comestible. Plante également médici• nale. Noms indigènes : Tangoa-Gwalangwa, Gwe, Etaw na Sombo, Itongwo, (üwalamwe. K\c\h\ = Altemanthera sessUis (L.) R. Br. 224 ALIMENTATION VÉGÉTALE

Itandia octomera (Hook.) Benth. et Hook. Rubiacées). Feuilles comestibles. ^om indigène : Malalenko.

Raphia (Palmacées). Les Raphia sont nombreux dans le domaine de la Colo• nie du Congo, mais encore peu connus, tout en fournis• sant aux indigènes des produits variés. Dans les fruits de plusieurs espèces existe en plus ou moins grande quantité une huile semi-liquide, plus fluide peut-être que celle de l'Elaeis, mais de couleur rougeàtre, très estimée par les indigènes. Mais si cette matière grasse peut être intéressante pour l'alimentation du noir, elle ne paraît posséder que peu d'intérêt pour l'industrie, en par• ticulier pour celle de la savonnerie (cf. Bull, agric. Congo belge, U, 4 (1911), p. 762). Les Raphia peuvent donner du vin, dit de bambou, en particulier par enlèvement du bourgeon terminal, qui provoque au niveau de la blessure un afflux considérable de sève liquide et fermentescible. Il conviendrait d'appliquer aux Raphia, dans le but de protéger les populations contre l'alcoolisme, les mêmes réglementations qu'aux Elaeis. Raphia Laurenti De Wild. (Palmacées). On en extrait un vin de palme très capiteux, que les indigènes dénomment « Malafu na iN'Gasi ». Noms indigènes : Mapoko, Makadi. Raphia Mortehani De Wild. (Palmacées~ Palmiers de marais, à fruits comestibles. Nom indigène : Makeke. Renealmia congolanum De Wild, et Dur. (Marantacées) Fruits mangés par les noirs. Noms indigènes : Mossosumba, Bosumbo. Rhoicissus edalis (De Wild.) (Ampélidacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Kasunsrana. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 225

Ricinodendron africanum Muell. Arg. (Euphorbiacées). Les amandes sont considérées comme comestibles dans certaines régions. Noms indigènes : Akele, Betse, Songo, Bosongo, Gongo, Bofeko. Ricinus communis L. (Eupliorbiacées). Cultivé pour l'huile de ses graines. Les feuilles sont comestibles. Noms indigènes : Tondotondo, Soponga, Lotondo, Magenga, Tolonge, Enkoy, Mangenga, Maagenga. J\iz = Oryza sativa L. 'RosoLE = Acanthus montanus T. Anders. RovERE = P/uieus Goossensiae Beeli. Rubus pinnatus Willd. (Rosacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Akuakera. Rumex abyssinicus Jacq. (Polygonacées). Plante souvent cultivée, à feuilles comestibles; oseille indigène. Noms indigènes : Wimele, Boyo, Kolongo, Vimeli, Nsa Magongi. Rungia grandis T. Anders. (Acanthacées). Feuilles comestibles. Plante médicinale. Noms indigènes : Gengene, Matondolo, Madongam- bembe, Tiva. Russula atrovirens Beeli (Champignons). Comestibles. Nom indigène : Kulango. Russula nigricans (Bull.) Fries (Champignons). Comestible. Nom indigène : Ebeki. Russula Sese Beeli (Champignons). Comestible. Nom indigène : Sese.

MÉM. INST. ROYAL COLONIAL RKLGE. -If) 2-26 ALIMENTATION VEGETALE

Russula Sesenagula Beeli (Champignons). Comestible. Nom indigène : Sese na Quia.

Russula Sesemoindu Beeli (Champignons). Comestible. Nom indigène : Sese Moindu. Russula Sesemotani Beeli (Champignons). Comestible. Noms indigènes : Sese Motani.

SACCAGNA = Bosgueia angolensis (Welw.) Fic. Saccharum officinarum L. (Graminacées). La canne à sucre est cultivée par les indigènes de la plupart des régions congolaises, où elle se rencontre sous des formes variées : tiges pâles, minces ou épaisses, blan• ches, jaunes, vertes, rouges, striées de rouge, ou même noires, que l'indigène apprécie à des degrés différents (')• Les tiges de canne à sucre, en général mâchées crues, sont entrées même dans l'usage courant et se vendent sur les marchés indigènes. La canne à sucre a été introduite au Congo depuis long• temps et une enquête sur les variétés actuellement en culture, leur origine, leurs usages et leurs caractères mor• phologiques, mériterait d'être reprise et poursuivie systé• matiquement. Si la canne à sucre est, dans la plupart des cas peut-être, consommée crue, elle est aussi, dans certaines régions, dans l'Équateur et dans le Kasaï, par exemple, utilisée dans la préparation d'une boisson alcoolique, bière ou vin, qui est parfois désignée : (( Baana ». Noms indigènes : Koko, Miusengo, Bokoko, Nkoko, Itende, Lingauw, Npondjo, Soolo, Epempe, Empempe.

SAKAGWO = Momordica Charantia var. abbreviata Ser.

(1) Cf., entre autres, pour le Congo : VAN MOESIEKE, Bull, agric. Congo belge, XX, 4 (1929), p. 542. DK L'INDIGÜNE nu CONGO BELGE 227

SAKAMBA = Co(/niaua;ia podolaena Baill. SAKAMGoMBo = Mo/ikna latifolia Miq.

Sakersia Laurenti Cogn. (Mélastomacécs). Feuilles en légume; accompagnant souvent le poisson. Noms indigènes : Lusili, Duma.

SALATA = 6/'asstca juncea Coss. SALATA = Laciuca saliva L.

SAMBA = Caps(cu;/i veliitinani De W'ild.

SAMBA=T (7ea; mombassae Vatke. SAMIK\ = Hibiscus pJiysaloidcs (Juill. cl l'eir. ^A^nKA = Hibiscus surattensis L. S\'SG\ = Chlorophora excelsa BeiUh.

SAXTAMA = iUusa sapientum var. Satama d. Br.

SANTAMANA GAXGA ZAMB(= l/u.va sapientum var. Satama- rubra De Wild. SANTiDi = Musa sapientum var. Satama d. Br. S\piio = Pachylobus edulis var. Mabufo Engl. Sarcocephalus Gilleti De Wild. (Rubiacées). Fruit comestible, paraissant peu apprécié. Nom indigène : Kianga Masa. Sarcophrynium Amoldianum De Wild. (Marantacées). Les jeunes pousses sont mangées comme asperges, ou en légume; légume recherché, même dans certaines régions, par les Européens. Noms indigènes : N'Konko, Matelc, Mukongo, Kongo.

'SAB.IKOT^OO = Pachystela cinerea Pierre var. cuneata Engl.

SASAMBWA = Cissus Smithiana (Baker) Pl. SASsi = Citrullus vulgaris Schrad. SASUA = .4maro?ia calycina (Don) K. Sch. SATAMA = Mu.sa sapientum var. Satama d. Br. Sauvagesia erecta L. (Violacées). Feuilles et jeunes pousses entrant dans la composition des potages; cet emploi est peut-être le résultat de l'arri• vée des Européens. Nom indigène : Kaka Kizionzi. 228 ALIMENTATION VÉGÉTALE

S\\\o = Pachylobus edulis var. Miibafo Engl. Schizophyllum commune Fries (Champignons). Consommé par l'indigène. Noms indigènes : Tukunu, Buangi. Schulzeria Goossensiae Beeli (Champignons). Champignon comestible. Nom indigène : Emongi. Schulzeria nivea Beeli (Champignons). Comestible; doux. Nom indigène : Totenipembe. Schulzeria robusta Beeli (Champignons). Comestible; chair succulente. Scilla dschurensis Engl. (Liliacées). Plante parfois cultivée et mangée par les femmes, pour préserver les enfants de la mort. Nom indigène : Elango. Scleroderma Bovonei Matt. (Champignons). Comestible. Scorodophloeas Zenkeri Harms (Léguminosacées). Le bois et l'écorce de cet arbre, à odeur prononcée d'ail, sert de condiment. Les feuilles seraient comestibles. Noms indigènes ; Bofidi, Mobini, Bofili, Kiwe. SE = Citrullus vulgaris Schrad. SEBo = Ceiosia trigyna L.

SEFULO = Monodom angolensis Welw. SEKEGNA = Bosqueia angolensis Fie. SEKESE = Ce/osia trigyna L. Sel indigène. On a fréquemment insisté sur l'importance du sel dans l'alimentation du noir et depuis toujours le sel a été un des éléments que l'Européen a fait entrer dans les DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 229

échanges commerciaux avec les indigènes, ceux-ci en étant particiilièreincnt friands. Nous ne pouvons nous empêcher d'appuyer les intéres• santes considérations émises à ce propos par M. G. Seyf- ierl, car elles cadrent bien avec notre sentiment sur la nécessité de poursuivre, comme nous le répéterons ci-après, une série d'expériences sur le sel indigène : « Wenn wir aber dièse Aschen, dit M. Seyffert, die als Salzsurrogale Vcrwendung finden, imtersuchen, so stellt sich iieraiis, dass gcrade sie das Kaliumkarbonat mir in verschwindend kleinen Mengen, noch unter 1 %, enthal• len. Wir stellen hier wieder einmal vor einer jener merkwiirdigen und doch ungeheuer eiiulrncksvollen Erscheinungen der Volkerkunde die uns cin kaum zu lösendes Riitsel aufgeben. Wie soli man es nicht erkliiren dass der primitive Mensch überhaupt auf den Gedanken gekommen ist, sich ans Pflanzenaschen ein Ersatzmiltel fiir Salz herzustellen ? 1st dieser Gedanke einen instinkti- ven Bedürfnis entsprungen nach einen lebenswichligen Stoffc? Oder kannte er das Salz schon und hat er, nach- dem es ihm irgendwie verlorengegangen war, versucht, irgendwie einem Ausgleich, den sein Körper brauchte zu schaffen, einen Ersatz zu finden Welche Unsumme von Beobachtungen, Erfahrungen und Versuchen waren nötigi, welciier ungeiieure Aufwand an geistiger Arbeit gehorte dazu, unter den unzahligen Pflanzen seines Wohngebietes gerade diejenigen auswahlen zu lernen, deren Aschen diesen einen Stoff, der sie fiir den Genuss durchliaus unbrauchliar macht, nur in verschwindend kleinen Mengen enfhalten ! Wir können dièse Fragen nicht beantworten, und es hiitte wahrlich keinen Sinn, Theorien aufslcllen zu wollen, auch wenn sie noch so geistreich erdacht waren. Eines aber ist gewiss : nnter allen Umstiinden zeigt uns auch dieser Fall wieder, wie bewundernswcrt der primitive Mensch es versteht, seine Ernain-unrj- immer ails dem Lande sclbsl zu nehmen und 230 ALIMENTATION VEGETALE

sie den gegehenen Verhaltnissen in jeder Beziehung anzu- passcn » ('). Dans la plupart des régions de notre Congo, il n'est pas possible à l'indigène de se procurer du sel de cuisine, chlo• rure de sodium et c'est par un sel d'origine végétale, formé par des cendres, que l'indigène cherche à le rem• placer. Des analyses anciennes ont signalé dans les sels de cette origine du chlorine de sodium, atteignant une proportion, a-t-on dit, de plus de 80 %; dans la plupart des cas : du chlorure de potassium, des sulfates, des phosphates et de la silice; toutes ces allégations devraient être vérifiées. En 1924, dans l'étude que M. Macs a consacrée aux populations du Kasaï, de la Lukenie et du Lac Léopold II, il a pu publier les analyses d'un certain nombre de sels riches surtout, semble-t-il, en chlorure de potasse, chlo• rure de soude, sulfate de potasse et sulfate de soude. Mallieiiieusement, les différences de nature cliimique signalées ne peuvent être rapportées à celle des plantes qui ont servi à préparer ce sel et que nous ne connaissons pas. Dans bien des régions de notre Congo, les riverains ont pour occupation presque unique de fabriquer du sel par calcination des tissus de diverses plantes, en prenant des précautions variées, sur plusieurs desquelles M. Macs a insisté C). Les monographies ethnographiques de M. C. Van Over- bergh avaient déjà signalé plusieurs modes de préparation de tels sels et nous-même avons insisté ailleurs sur certains d'entre eux (^).

(1) c. SEYFFERI, Einige Beobachliingen und lientcrhungen übcr die Ernahrung der Naturvölkern. ZEITSCHRIFT FÜR ETHNOLOGIE, LXII, 1931, 1-4 (Berlin, 1932), p. 84. (-) J. MAES, Notes sur les populations des bassins du Kasaï. de la Lukenia et du Lac Léopold II. ANN. MUS. CONGO, Miscellanées, vol. I, 1, (1924), pp. 115 et suiv. (3) Cf. Ê. DE WiLDEM.w, Mission permanente de la Compagnie du Kasaï, Bruxelles, 1910, p. 145. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE

En 1933, M. le D' R. Dumont a insisté dans des considé• rations au sujet d'une épidémie de dysenterie dans le Kwango Q) sur l'importance de la chaux, qui avait déjà été signalée avi point de vue alimentaire par Baudoin et Simonnet.

Étudiant en effet dans (( Les données et les inconnues du problème alimentaire » l'action du calciiun et devant admettre que dans les organismes entiers le calcium est l'élément minéral le plus abondant, ces auteurs arrivent à conclure qu'un homme adulte doit absorber par jour sui• vant des physiologistes de 0.85 à 10 gr. 05 de calcium ("). Ce calcium rare dans les terrains d'Afrique devrait pour le D'' Dumont être ajouté aux rations et pourrait fréquem• ment être utilisé comme remède pour lutter contre diverses maladies. Les aliments ont une teneur très différente en sels de calcium, il conviendrait de la définir pour l'Afrique; eu Europe on cite pour la chaux, en p. c. de la substance sèche : Viande de bœuf . . . 0.029 Pois 0.137 Froment 0.065 Lait de femme. . . . 0.243 Pommes de terre . . . 0.100 Jaune d'œuf .... 0.380 Blanc d'œuf .... 0.130 Lait de vache .... 1.510

Dans le courant de cette énumération de végétaux entrant dans l'alimentation du noir, nous avons tenu à signaler un certain nombre de plantes dont on extrait des sels, bien qu'on ne puisse considérer ces plantes comme franchement alimentaires. Nous avons désiré attirer ainsi l'attention sur des végétaux dont l'étude chimique mérite• rait d'être faite, afin de définir la valeur des considérations émises à propos de leurs cendres par des indigènes. Il serait également intéressant de poursuivre une

(1) R. DUMONT, Considérations au sujet de l'épidémie de dysenterie bacillaire (1931-193S) dans le Kwango et modalités de traitement. ANN. Soc. BELGE DE MÉD. TROPICALE, t. XIII, n" 3, 1933. (2) L. RANDOIN et H. SiMONNEi, Le Problème de VAlimentation. Paris, 1927, pp. 119-121. 282 ALIXMENTATION VEGETALE enquête sur les conditions dans lesquelles se font les pré• parations de sels bruts, afin de rechercher les raisons de l'emploi de certains matériaux pour la fabrication des ustensiles nécessités par cette industrie indigène. Il existe également au Congo quelques gisements de sel, nous n'avons pas à nous arrêter sur eux.

SEKEGNA = 6osgueia angolensis (Welw.) Fie. SEL,v, = Citrullus vulgaris Schrad.

SELE = Cucume/'opsis edulis (Hook.) Cogn.

SELEBETE = C/'ofaiaria retusa (L.) DC.

SELLKA = Musa paradisiaca var. viridis f. Seluka d. Br. SEisDO = Psorospermam tenuifolium DC. SEtiDij = Psorospermum tenuifolium DC.

Senecio congolensis De Wild. (Compositacées). Feuilles comestibles.

SENGELELE = 7'acca pinnatifida L. f.

SENGENE = Ceiosia trigyna L.

Sericostachys scandens Gilg et Lopr. (Amarantacées). Feuilles comestibles. Noms indigènes : Mokoko.so, Abuta, Lisusu, Isongo, Lisingo, Sisingo, Kokisa.

SÉSAME = .Sesafmi?7i indicum L.

Sesamum indicum L. (Pédaliacées). Plante cultivée dans beaucoup de régions de notre Congo, pour l'huile extraite des graines et pour la graine elle-même. Elle se cultive actuellement sur une assez grande échelle dans certains districts, sous l'influence européenne et pour l'exportation. Dans un rapport publié au Bulletin de VAgriculture du Congo belge, XIX, 1 (1928), l'auteur, M. Tihon, a émis des conclusions sur lesquelles nous serons en général d'accord avec lui; nous les signalerons en particulier comme dignes d'être envisagées sérieusement : (( L'ara- DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 233 chide est d'un rendement plus élevé, d'une culture et d'une conservation pins aisées que le sésame. On peut donc prévoir que l'arachide prendra la place du sésame dans les cultures indigènes. La culture du sésame semble sur• tout à encourager dans les régions élevées OIL l'arachide vient moins bien. Tout en maintenant le sésame dans l'as-solement des cultures indigènes, ce serait une erreur de chercher à lui donner un grand développement. Le coton est plus intéressant ».

Ces indications cadrent avec le principe si souvent émis, qu'il faut à chaque région une plante qui lui convienne. Noms indigènes : Bokite, Bunania, Wangila, Uwangela, Sumbois. Il est probable que d'autres espèces indigènes du même genre sont utilisées par les noirs.

SESE — Chlorophora excelsa Benth. SBSE = Russula Sese Beeli. SESE MoiisBV = liussula Sesemoindu Beeli.

SESE MoTAm = Russula Sesemotani Beeli.

SESE NA GvLA = Russula Sesenagula Beeli. SHiBOLo = ^nono senegalensis Perr. SiioE = Citrullus vulgaris Schrad. SHOssuNGu = /lA)e('?ema ovato-oblongum P. B. SiELE-SiELE = Moprounea africana Muell. Arg. SiGONGA = /lmaraiio calycina (Don) K. Sch. SiKv = Hibiscus Abelmoschus L. SiMosiTAvuTA = T/'ichoscyp/ia Redingi De Wild. SiMSA-MASA = y4(7era

SiNGA = Cissus Sniithiana (Baker) Pl. SmGA — Hygrophila Thonneri De Wild. var. angustifolia De Wild. 234 ALIMENTATION VEGETALE

Si^GO — Phytolacca dodecandia L'Héril. SiNGu = P/iy

STSMA = Coinochlamys angolana Moore. Soja hispida Max. (Léguminosacées) {^Glycine Soja Moenclî). Introduit an Congo; cultivé dans certains centres et déjà subspontané dans diverses régions.

(Cf. MESTDAGH, in Bull, agric. Congo belge, VI, 1-2

[1915], p. 272; L. TIHON, .1 propos d'une variété nouvelle de Soja 0-Too-Ton. BILL, AGHIC. CONGO BELGE, XXII, 1 [1931]', p. 120.)

SoKo = Dioscorea sativa L.

SOKO-KA.MBA= Dîoscorea dumetorum (Kunth) Pax. SoL = CiiruJlus vulgaris Schrad. Solanum (Solanacées). L'étude des espèces de ce genre est, nous avons eu l'occa• sion de le rappeler fréquemment, des plus eml)roui]lée

(cf. DE WILDEMAN, /•"/. Bequaertianae, 1, pp. 415 et suiv.); les plantes que nous signalons ci-après demandent toutes une revision. L'étude chimique des diverses parties, dites comestibles, de ces plantes mériterait d'être faite avec soin. DE L'iNDIGfîNE DU CONGO BELGE 235

Solanum Brieyi De Wild. (Solanacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Solo. Solanum cultum De Wild. (Solanacées). Arbuste cultivé à fruits comestibles. Noms indigènes : Kwa, Tutuna Galandja.

Solanum Demevrei Dammer (Solanacées). Feuilles en légume, souvent mangées avec de l'huile de palme ou du poisson.

Solanum distichum Thonn. (Solanacées). Les feuilles mangées en épinards. Solanum Elskensi De Wild. (Solanacées). Plante cultivée autour des cases par l'indigène; le fruit est consommé en légume avant sa maturité. Noms indigènes : Yanga, Sulu, Siro, Solo.

Solanum Giorgii De Wild. (Solanacées). Feuilles comestibles. Nom indigène : Elolo.

Solanum Lescraumaeti De Wild. (Solanacées), (jultivé et spontané; feuilles comestibles. Noms indigènes : Galandje, Matotolia, Lituba.

Solanum màcrocarpon var. hirsuta Dammer (Sola• nacées). Les feuilles bouillies avec du pilipili forment un légume.

Solanum Melongena L. (Solanacées). Introduit et déjà recherché pour ses fruits par l'indi• gène. Nom indigène : Bolongwa. 236 ALIiMENTATION VEGETALE

Solanum nigrum L. (Solanacées). Souvent cultivé. Feuilles et jeiuies pcnisses utilisées en légume. Noms indigènes : Muselo, Sisa, Debele, Wanguli, Mulcnda, Dekona-Biti, Biti, Gbale, Djeleka, llulu, Lon- kwala, Sissa, Kilulu, Bilubu. Solanum Sereti De Wild. (Solanacées). Fruit légèrement acide, utilisé dans certaines prépara• tions culinaires du manioc. Noms indigènes : Bafunga, Galauza, Gwakalana, Com- benjoi, Kingudapoddo, Pilipili na Deka. Solanum subsessile De Wild. (Solanacées). Cultivé autour des cases; feuilles et fruits rouges comestibles. Noms indigènes : Tubulu, Elelo, Mutete, Elolo, Kilulia, Solo, Libolo, Kasa-Biti, Biti. Solanum Welwitschii C. H. Wright (Solanacées). Feuilles comestibles. Noms indigènes : Lobelu, Mososi, Maka, Mokwatika, Fundu, Dengendenge, Alanda, Kingolo, Poko. — — var. strictum Wright. Les feuilles sont employées comme légume. Noms indigènes : Negdugulu, Matubi, Liudiu, Gwadja, Kede-Kede, Bundja-Bundja, Inolo-Kede-Kede. Solanum Wildemani Dammer (Solanacées). Souvent cultivé. Feuilles consommées en légume. Fruits rouges comestibles. Les fruits cuits à l'eau ou en infusion avec le manioc donnent une boisson : Lisongoli. Noms indigènes : Nade, Elolo, Tululii, Wugwako, Nadi, Kwa, Gasi, Bafunga, Balumba, Miusulu, Biuzulu, Maliimba, Solo, Lutele, Tutume, Gakwo, Galanza. Solanum yangambiense De Wild. (Solanacées). Cidtivé par certains indigènes; le fruit employé comme légume. Nom indigène : llulu. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 287

SOLO = Solanum Brieyi De Wild. SoLo = iSolanu//i Elskensi De Wild. SoLO = So/anu?ïi subsessile De Wild. SoLo=Vemonia senegalensis (Pers.) Loes. SoLOKOTo = Biden.*{ pilosa L. SoMBA = A/o/iiana latifolia Miq. SoMBE = A/o/jtono latifolia Miq. SoMBE = Stephania laetificata (Miers) B. et H. SoMBi = A/o/i/ana latifolia Miq. SoNGo = Ricinodendron africanum Muell. Arg. SooLo = .Sacch,arum officinarum L. SoPONGA^/iiciMiis communis L.

SORGHO = .4nd?'opo(7on Sorghum Brot. SosANGO = Poiyspai/ia paniculata Br. SouMKBACA=;M(issacnda stenocarpa Hiern.

Spondias lutea L. (Anacardiacées). Probablement introduit. Fruit comestible; plus estimé à l'état cuit qu'à l'état cru. Nom indig'ène : Mnngenge.

Stephania laetificata (Miers) Benth. et Hook. f. (Ménis- permacées). Liane à petits tubercules comestibles. Noms indigènes : Lombe, Sombe, Malengwa, Anina, Mongunge.

Strychnos congolana Gilg. (Loganiacées). Les fruits, en particulier leurs graines, sont mangées dans certaines régions en cas de disette.

Strychnos spinosa Lour. (Loganiacées). Arbre peu élevé, à fruits comestibles. Nom indigène : Mukidwa.

Strychnos suberosa De Wild. (Loganiacées). Les fruits, de la grosseur d'une orange, sont recherchés 238 ALIMENTATION VEGETALE

et estimés pour leur pulpe par les indigènes des régions de brousse. Noms indigènes : Polopopo, Kikonki.

SuFL = Ce/os/a trigyua L. SULAP A NI — / igeratam conyzoides L. Svi.v = Solanum Elskensi De Wild. SuMBois = .Sesam.um indicum L. SüMBE = Dicliptera lunbellata Jiiss. SuME = :Uo/iiana latifolia Miq. SuMLA = Mo/(iana latifolia Miq. SuMo—Voa;/(/ce(« suhterranea l lion. SvTSGvmm = Coreopsis Grantii (!ilg. Susu NA BAKALA = Ocimum grafissimum var. mascarena- vum Briq. Susu NA KiuTo = Ocimum canum Sims.

Synsepalum dulcificum (Scli. et Th.) Dan. (Sapo- tacées). Fruits comestibles, mangés par les indigènes. Nom indigène : Dika.

Synsepalum stipulatum (Radlk.) Engler (Sapotacées). Fruits comestibles, de goût très sucré. Noms indigènes : Womonga, Dele, Bunga, Mobunga, Bomonga.

Synsepalum snhcordatum De Wild. (Sapotacées). Arbre à fruits comestibles. Nom indigène : Bonge.

Syzygium owariense (Pal. Bcauv.) Benth. (= S. gui- neense Cuill. et Perr.) (Myrtacées). Fruits comestibles. Noms indigènes : Filu, Mufiiisa, Biabilondo, Matanea- N'Gomme. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 239

Tacca pinnatifida L. f. (Taccacées). Les tubercules séchés, réduits en poudre, sont mangés par les indigènes, surtout en cas de disette. Noms indigènes : Kameme, Sengalela.

Tagetes patula L. (Compositacées). Les feuilles serviraient d'assaisonnement. Introduit et s'étendant dans les petites cultures des indigènes. Nom indigène : Kisielele. Talinum cuneifolium Willd. (Portulacacées). Cultivé comme légume. Noms indigènes : Ebebe, Esebelete, De.

TAMBA = Gomp/ioca/'pus lineolatas DC. ÏAMBA = Microdesmis puberula Hook. f. TAMOKo = Microdesmis puberula Ilook. f. TANDET = Jusiicia insularis T. Anders. TANDI = 7'uf'raea Vogelii Hook. f. TAKT)o=Vitex madiensis var. typica Pieper. TANGALANGE = Maprounea membranana P. et H. TANGOA-GwALANGWA = Pycnocoma Thonneri Pax. TANGOLEKE = Dmophora spenneroides Benth. TADANDET = Jiisiicia insularis T. Anders. TcHAMO = Dioscorea Liebrechtsiana De Wild. TcHELUKA = Musa paradisiaca var. viridis f. Seluka d. Br. TcHENE = Hymenocardia ulmoides Oliv. TcmKEBA = Cetosia laxa Sch. et Th. TcmNKOLOKosso = Pauiimia pinnata L. TcHiTABOY = Crypfoiepis Hensii N. E. Br. TEIGNE = Dissofis capitata Hook. f. TEIGNE = Dissoiis Hensii Cogn. TEKE = Ce/osia laxa Sch. et Th. TEKWE = Gymnema sylvestre R. Br. TELE = Ocimum gratissimum var. mascarenarum Briq.

Telfairia occidentalis Hook. f. (cf. pedata [Sm.] Hook.) (Cucurbitacées). 240 ALIMENTATION VEGETALE

Le fruit de ces ciicurbitacées donne des graines utili• sées par les indigènes. Ces plantes seraient à réétudier (').

Temnocalyx fuchsioides (Welw.) Robyns i=Fadogia fuchsioides Welw.) (Rubiacées). Fruit parfois consommé par les noirs; peut-être plus comme dessert que comme aliment.

TE^DELE^DE = Pancot)ia Laurenti (De Wild.) Gilg. TENDI DI M\S\ = Tristemma grandiflorum var. congola- num De Wild. TETA = Ceiosia trigyna L. TETAKOKO = Ocimam canum Sims. TETE = Ocimum canum Sims. TETE = Ocimum gratissimum var. mascarenarum Briq. Thespesia Hockii De Wild. (Malvacées). Petit arbre dont le fruit serait comestible. Nom indigène : Mukoli. Thunbergia bogoriensis De Wild. (Acanthacées). Les feuilles cuites à l'eau sont consommées en légume par l'indigène. Nom indigène : Kingo.

TrBA = M(isa Brieyi De Wild. Tii)i = P/iyio/occa dodecandra L'Hérit. TiNDEBEMA-BoNGo = Ce/osia trigyna L. TisA = /lrianema sesamoides Benth. TiTANDALA = Ledermannia chrysochlamys Mildbr. et Bur. TINGALA-GALA = CZeome ciliata Sch. et Th. TiTANGULANnA = Cissus Smithiüna (Baker) Pl. TioNTONiA = Laciuca Cabrae De Wild, et Dur. 'îi\A = Rungia grandis T. Anders. To = Diosco/'ea dumetorum (Kunth) Pax.

(1) Cf. E. DE WILDEMAN, Plantes utiles ou intéressantes de la flore du Congo belge, II, p. 153, fig. 9; Etudes Fl. Bas- et Moyen-Congo, II, p. 81, t. 35; Mission permanente d'études de la Compagnie du Kasaï, p. 429, pl. XLV. DE L'[NDIGÈNE DU CONGO BELGE 241

To\K¥. = Hibiscus surattensis L. ToBONGo = Ricinus communis L. ToMA= Coin-oc/iZaniys angolana Moore. TOMATO = Lycopersicum esculentum Mill. TOMBE = Dioscorea sativa L. ToNDOTOiNDo = Ricinus communis L. TONGA = Phyiime; se mange souvent avec le poisson. Noms indigènes : Mumvi, Engcnganiii, Engcgegue, Makogongo, Dili-Tingu, Wolo.

ToTENiPEiMBE = »Sc/}i

MÉM. INST. EOYAL COLONIAL BELGE. 16 242 ALIMENTATION VEGETALE

Tvichoscypha Redingi De Wild. (Anacardiacées). Fruit très estimé par les indigènes. Nom indigène : Simositavuta.

Tristemma grandijlornm var. congolanum De Wild. (Mélastomacées).

Feuilles, fruits et graines comestibles. Probablemeul la plante entière utilisée en légume. Noms indigènes : Bonga, Mokaya, Libepambc, Kangaka, N'Gaie-N'Gaie, Tendi di Masa, Ekumba, Edzo, Ntendc, Lutongo-Tongo, Mambele, Kindolo.

T'SELHBETE = D(oscorert armata De Wild. TsELUKA = Ai»sa paradisiaca var. viridis ƒ. Seluka de Bi'. JsErsEm = Aniarantus graechans L. TsHiK\viNNATA= Vitex' madieiisis var. typica Pieper. TsHiNPANGULA = Hibiscus esculcntus L. TsiiuMBA=: Coreopsis Grantii Gilg. ïui5A-xVIu>TUBA = Musa paradisiaca var. viridis f. Tuba de Br. TUBATA-BATA = Cosius spectahilis K. Scli. TvBi = Plukenetia conophoru Muell. Arg. TuBoiKi = Po{izoi2ia gaineensis Benth. TvBVLv — Solanum sabsessile De W'ild. TuBULu = iSoianum Wildemani Dammer. TuBUNGu = C/iiorocodon Whitei Hook. TuDiDi = CeZosia trigyna L. TuFE-TuAMAKONno =/k/erafu;n conyzoides L. TuKüDOLo = FZeurya astuans Gaud. ïuKUMö = iSchi2op/iyi!/um comnmne Fr. TuKUNu = Paf)üs piperatus Beeli. TuMBi-ABoiKo = Ph.Yioiacca dodecandra L'IIérit. TuMo = Cissus Smithiana (Baker) PI. Tu-\DiBiLA = /l/rö(ïion}ü/j}, albo-violaceum (Ridl.) K. Sch. TuNDULu = /l//'rtmom»/n albo-violaceum (Ridl.) K. Sch. ÏUNGA-TuNGi = Ce/osift laxa Sch. et Th. TuN(;i = Deirevrea bilahiata M. Mich. TuNGU-TuNGu = Ceiosia trigyna L. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE 243

TüNG\vAvvE = Pou20lzia guineensis Benth. TuorroMEKOKE = Lantana salvifolia Jacq.

Turraea Vogelii Hook. f. (Mciiacées). Arl)risscau à feuilles comestibles. Noms indigènes : Manibc, Ewa, Tandi, Wapinga, Giliome, Ekungula, Iphophai, Iphophu, Keni, Boboie, Epingu, Lepinga, Bobe. T\ "n.'\{w, = Acanthus monianus T. Anders. Tt TUME == Soiflfium Wildenmni Dammer. TuTTNA. GALANDJ\ = .So/an(i?n cultum De Wild. TuTiiNGU = Ceto,sia laxa Sch. et Th. ÜALA = C/eome ciliata Sch. et Th. Uapaca dubia De Wild. (Eiiphorbiacces). Fruits comestibles. Nom indigène : Malobe. Uapaca Kir/ftana Muell. Arg. (Euphorbiacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Musaka. Uapaca nitida Muell. Arg. (Euphorbiacées). Fruits comestibles. Noms indigènes : Musokolowe, Musokobe. Uapaca pilosa Hutch. (Euphorbiacées). Fruits comestibles. Uapaca Van Houttei De Wild. (Euphorbiacées). Fruits parfois mangés par les indigènes. Nom indigène : N'Kala-NKala-Kimasa. UKAKFu = Discorea Claessensi De Wild. UMBUNGA = Carpoiobia alba Don. UNDUNDI-DUDI= ye/'nonia senegalensis (Pers.) Loes. Uragoga peduncularis K. Schum. (.sensu lato). (Rubia- cées). Les feuilles seraient comestibles; peut-être surtout médi• cinales. Noms indigènes : M'Pasa, Ngognoale, Boa-Edembale, Edendele. 244 ALIMENTATION VEGETALE

UrophyUam Dewevrei De Wild, et Dur. (Rubiacées). Fruits comestibles. Noms indigènes : Mpapunga, N'tokolioko.

UsuDi = Penffldesma butyracea Sab. \]TELo = Citriillus vulgaris Schrad. l]TO¥.Lo = Citrullus vulgaris Schrad. Uvaria Cabrae De Wild. (Anonacées). Fruits oranges à l'état mûr, comestibles et mangés par les noirs.

UvvANGELA = .Sesa/n(im indicum L. Vangueria edalis Vatke (Rubiacées). Fruits comestibles. Nom indigène : Mukolongo.

Vangueria tomentosa Hochst. (=V". injausta Ruchn.) (Rubiacées). Les fruits rouges sont comestibles. Noms indigènes : Mukolongo, Mukendankvvali, Mobc- Icla. Vernonia amygdalina DC. (Compositacées). Arbrisseau à feuilles paifois utilisées comme légume. Vernonia Biafrae Oliv. et Hiern (Compositacées). Feuilles comestibles. Nom indigène : Bolomboti. Vernonia senegalensis (Pers.) Loes. (Compositacées). Feuilles utilisées comme les épinards; ce légume est considéré par certains comme très amer et demanderait une longue cuisson. Sert également à préparer du sel. Noms indigènes : Binkibili, Solo, Lonloulou, Undudi- Dudi.

Vigna congensis Baker f. (Léguminosacées). Racines comestibles. Nom indigène : Monkombwa. DE L'INDIGÈNE DU CONGO BELGE !24ü

ligna esculenta De Wild. { = Liebrechisia esculenta De Wild.) (Léguminosacées). Graines comestibles, utilisées au Katanga. Nom indigène : Kifoi. ligna ornata Welw. (Léguminosacées). (haines comestibles. Nom indigène : Mpempo-Diadi, Âjadinga. l i(/na scabra De Wild. (Léguminosacées) { = Liebrechtsia scabra De Wild.). Graines comcstil)les, utilisées au Katanga. Nom indigène : Lawanda. Vigna sinensis Endl. (Léguminosacées). Les racines tubéreuses sont consommées en légume. Noms indigènes : Mpempo-Diari. Vigna i/t/oba Walp. (Léguminosacées). Les gousses et leurs graines sont parfois consommées; la plante est parfois cultivée par les indigènes. Noms indigènes : Gonde, Kunde. Vi(/na venulosa Baker f. (Léguminosacées). Posséderait un tubercule comestible.

ViLAzi = /pomoca Batatas Lam. \}MEL\ = Ramex abyssiniens Jacq. Virecta prociimbens Sm. (Léguminosacées). Lég-unie indigène. Nom indigène : Kolokosso. Vitex camporam Biittn. (Verbénacées). Fruits mangés par les indigènes. Noms indigènes : Kakamango, N'Diveri, Nembulet, Filia. Vitex cuneata Sch. et Th. (Verbénacées) (= ? V. Dewe- vrei De Wild, et Dur.; V. Homblei De Wild.). Fruits comestibles. Noms indigènes : Bita, Furongo, Mufutu, Bilikita. 246 ALIMENTATION VEGETALE

Vitex kapiriensis De Wild. (Verbénacées). Arbre à fruits comestibles. Nom indigène : Mufuta.

\'itex madiensis Oliv. var. typica Pieper (=1. eampo- rum Büttn. et var. longepediceJJata De Wild.) (Ver• bénacées). Fruits comestibles; plante médicinale. Noms indigènes : Filia, Filu, Filungu, Philo, Tando, Tschikwinnata, N'Filu, M'Filu, Nimbuli. Vitex mombassae Vatke (=V\ Mufutu De Wild.) (Ver• bénacées). Noms indigènes : Lufuka, Mufutu, Samba.

Vitex Welwitschii Guerke var. Laurenti (De Wild.) Pieper (=V. Laurenti De Wild.) (Verbénacées). Fruits comestibles; plante médicinale. Noms indigènes : Djsanga, Nungu, Ekidakwale, Mom- poso, Linguengue, Ngunge. Vi\vA = Psetidospondias microcarpus Engl. Voandzeia subterranea Thcni. (Léguminosacées). Cultivé fréquemment dans certaines régions de l)rousses pour les graines des gousses se développant sous terre. Noms indigènes : Djukumawe, Mekembe, Yemu, Jumo, Nguba-Nsamba.

VoANDzou= Voandzeia subterranea Thou. VoNvo = CucLi/'i>iia moschata Duch. VovovuMBA = Ocimun^ gj-atissitnum var. mascareitai um Briq. \vKi — Mitragyne macrophylla (P. et L.) Hiern. VwAuzu = Ca/anus indiens Spr. WAiSEsu = /l?iop/?y/üs africanus P. Beauv. WAKANGA = Dracaena reflexa Lam. WALA = Pedice/iaria pentaphylla (L.) Sch. WANDJA = Hymenocardia ulmoides Oliv. WANDJI = Hvmenocardia ulmoides Oliv. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE -247

WANDV = PJiaseolas vulgaris L. WANGA = Co?a t}alaensis De Wild. W\Kr.\ = l'haeoneuron dicellandroides Gilg. WANG.\GA= D/'acaena rejlexa Lam. WANGiLA = Nesa7yium indicum L. WAÏSC.X iA = Solanum nigrum L. VVAPL\GA = 7'fi/7'aea Vogelii Hook. f. WEHA=:/TOin(7io gabonensis Baill. WELE = Cana/'ium Schweinfurthii Engl. WEME = Dracaen(( reflexa Lam. Whitfieldia longifolia T. Anders. (Acanthacées). Les feuilles constitueraient un aliment lactogône ; seraient également médicinales. Noms indigènes : Bodjodjoe, Mototu, Bombo, Kiso, Gengene, Gengegange, Gwingeli, Mabele, Elolo-Munene.

WiMELE = /iumex- abyssiniens Jacq. Wi\\i=:Pseuderanthemum Ludovicianum Lind. WoANi)u = Ca/anus indiens Spr. WoKANA = Ctssompetos Pareira var. owariensis (P. B.) Oliv. WoLo = rorenia parvijlora Benth. WoMBOLicE ='fenmocaiya; fuehsioides (Welw.) Rob. WoNGi:Li==DLs.soiis Hensii Cogn. WoMONGA = 5}'nsepahzm stipulatum (Radlk.) Engl. WuGvvAKo = .So/annm Wildemani Dammer.

Xanthosoma sagittifolium Liebm. (Aroidacées). Cultivé pour ses tubercules et aussi pour les feuilles se mangeant en épinards. Nom indigène : Malanga. Xylopia Gilleti De Wild. (Anonacées). Fruits condimentaires. Nom indigène : Nsombo.

YALA = Dioscorea eolocasiaefolia Pax. YAi.i = Hibiscus lancibracteatus De Wild, et Dur. YAmiA = Solanum Elskensi De Wild. YANGAsuDi = Disso

YELELA = 0/yca sativa L. YELE-SoLE = Ocimum canum Sims. YEMU= Voandzeia subterranea Thou. YoNnoLiETUKE = Gfle/'inera paniculata Benth. \o^c.o = Clitandra robustior K. Sch. YoNGOMBE = Gae/'inem paniculata Benth. ZA(:HUN = Huile de Balanites.

Zea Mays L. (Graminacées). Le maïs, introduit au Congo, est déjà cultivé, même par des noirs, dans beaucoup de centres, en des variétés dif• férentes, connues des indigènes sous des dénominations variées ('). Cette plante mérite, à bien des points de vue, d'être plus largement cultivée qu'elle l'est actuellement. En Angola, le Service de l'Agriculture et du Commerce a instauré récemment un plan de propagande pour le développement de cette culture, englobant celui de la culture des haricots C). Les indigènes fabriquent avec le maïs une sorte de bière, parfois déjà vendue sur les marchés et qui posséderait une certaine valeur nutritive. Sa constitution chimique a été étudiée récemment par M. L. Tihon C). Noms indigènes : Bani, Bamu, Patake, Gwazi, Masasi, Bolongondzo, Burada, Moindi, Mukimdu, Meoussi, Mope.

ZENGANI = il/usa emasculata var. Zengani d. Br. Zizyphus Jujuba Lour. Fruits comestibles.

Zizyphus Jujuba var. obliquifolia Engler. Fruits comestibles. Noms indigènes : Mukona-Kona, Lunfunga, Kankona.

(1) Cf. La culture intensive du Maïs, in BULL, AGRIC CONGO BELGE I 1 (1910), p. 52. ' ' (2) Cf. Agric. et Élevage au Congo belge, 8» ann., n" 1, janv. 1934, p 12. (3) L. TiHON, A propos de quelques boissons fermées indigènes' BUIL AGRIC. CO.NGO BELGE, XXV, l (1934), p. 133. DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 2i9

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APERÇU BIBLIOGRAPHIQUE RELATIF A : ALIMENTATION VÉGÉTALE DE L'INDIGÈNE CONGOLAIS

Dans ce relevé bibliograpliique, nous nous sommes efforcé de réunir les titres des publications belges ou étrangères se rapportant à des cultures des indigènes de notre Congo et ayant trait à la production de substances destinées à leur alimentation (produits végétaux ou déri• vés). Nous serons probablement très incomplet; des tra• vaux peut-être importants nous auront échappé. Nous avons dans ces fiches intercalé des publications relatives à des plantes introduites, cultivées soit dans les Missions, soit dans les Stations expérimentales de l'État, des Comités spéciaux ou des grandes Sociétés industrielles, commerciales ou de culture. Ces introductions de plantes vivrières ne pouvaient être passées sous silence; il sera, dans un avenir, proche peut-être, grandement nécessaire de connaître les origines de plantes qui pourraient être retournées à un état sid^spontané ou seront entrées dans le domaine régulier de la culture indigène. Si nous avons, par exemple, fait mention dans cette bibliographie des données relatives au palmier à huile, que nous envisageons surtout comme plante alimentaire pour l'indigène, nous n'avons pas repris la littérature rela• tive au cacao, au café, au coton, bien que l'on pourra peut-êtie un jour considérer les dérivés de la culture de ce dernier comme alimentaire (farine et tuiile) et que les deux premiers pourront entrer dans l'alimentation régulière de l'indigène. Mais dans les conditions actuelles, ces produits sortent du cadre que nous nous étions tracé, celui de faci• liter des recherches à instaurer siu' l'alimentation des indi• gènes, en grande partie en dehors des grands centres créés par le blanc. 250 ALIMENTATION VEGETALE

Nous n'avons pu relever toutes les courtes notes, très éparses et c'est pourquoi nous devons, poui' Tétude approfondie de cette question de l'alimentation de l'indi• gène, renvoyer en bloc aux données parues dans di\ers péiiodiques coloniaux paraissant, ou ayant paru, eu Bel• gique; nous citerons en particulier : Agriculture et Élevage au Congo belge; Bulletin des Planteurs de Caoutchouc (Anvers), ce dernier ayant cessé de paraître.

Ces deux publications renferment, dans presque tous leurs numéros, des indications utiles pour l'étude de cette importante question de l'alimentation des indigènes. Il faudra aussi compulser les rapports officiels sur la situation de la Colonie et ceux du Comité spécial du Katanga, du (iouvernemenl du Ruanda-Urundi ; nous avons fait allusion à ces divers rapports, sans les citer spécialement dans ce relevé bibliographique. 11 eu sera de même des comptes rentius des séances du Conseil colonial où des questions relatives à l'alimentation des indigènes, ont été fréquemment discutées par MM. Bertrand, Drye- pondt. Godding, Louwers, etc. Nous n'avons pas repris ici les travaux de systématique végétale, ni ceux de pure phytogéographie relatifs à la Flore du Congo, soil phanérogamique, soit cryptoga- mique, dans lesquels il faudra naturellement rechercher l'origine de bien des indications résumées plus haut. Il nous aurait aussi été matériellement impossible de lenvoyer particidièrement à tous les comptes lendus de voyages, à tous les travaux ethnographiques rédigés par des Belges ou des étrangers, se rapportant à notre Colonie. La plupart cependant renferment des renseignements inté• ressants sur l'alimentation des noirs; on y trouvera des noms indigènes de substances végétales comestibles, des indications sur la préparation des mets, mais, dans la plu• part des cas, trop peu de données scientifiques pour pré- DE L INDIGENE DU CONGO BELGE 251 ciscr une déterminalion spécifique. 11 faudra cependant pouvoir recourir fréquemment à de tels travaux ('). Si nous n'avons pu citer directement tous les travaux, beaucouj) de ceux que nous a\ons signalés renvoient à de la bibliographie qui de\ra être utilisée pour l'élude plus approfondie du sujet. L'examen de certains points de la quesliori « alimenta• tion » nous a amené à la culture cl, jiar suile, à la main- d'œuvre; nous avons doiic été lorré de signaler dans cette bihliograpiiie des IravaiLx qui à luemière vue n'ont aucun rapport avec l'alimentation. Mais, comme on l'a dit fréquemment, le développement des cultures indigènes, qui doivent avoir pour premier résidlat de relever la situation physique et morale du noir, constitue un problème relevant non seulement des bota• nistes, des médecins-hygiénistes, des agronomes, mais aussi des économistes et des sociologues C). Il sera en outre nécessaire de renvoyer, pour renseigne• ments complémentaires, tous ceux qui voudraient pousser plus loin l'étude de l'alimentation, aux travaux de M. le Prof D. Bois, qui a entre autres, dans les Plantes alimen• taires chez tous les peuples, résumé bien des connais• sances SUI' celte question de l'alimentation pai- les végétaux (•'). Nous voudi'ions voir établir une synthèse de cette biblio• graphie déjà notable et malheureusement très éparse, afin que puisse être fait, au moins pour les éléments principaux de l'alimentation du noir, un état de la situation des con• naissances acquises, une base sur laquelle poiuraient être échafaudées de nouvelles recherches, de nouvelles études, précisant de mieux en mieux les progrès qui doiv^ent être réalisés.

Cf., en particulier, pour le Congo belge, la revue Congo, Bruxelle-s. (2) Cf. J. DE RYCKMAN DE BETZ, in Actcs du F" congrès intern. d'Agric. trop., Anvers, 1930, p. 30. (3) D. BOIS, Les Plantes alimentaires chez tous les peuples et à tra• vers tous les âges. Paris, vol. I, 1927, et vol. II, 1928. 252 ALIMENTATION VEGETALE

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KD. LEPLAE, L'agricultur(! du Congo Belge en 1930. (Hull, agric. Congo Belge, XXI, 4, 1930, p. 1005.) — Méthode suivie pour le dévelo(i|)erneiii de l'agricultui'e au Congo Belge. (Soc. Scieiitif. de Itru.rellcs, ,30 janvier 11)30, Louvain, 1930.) — Comment les Bantous du Congo Belge s'achominetit, vers le paysan• nat. (Huit, agric. Congo Belge, XXII, 4, 1931, p. 574.) — Notes sur le relèvement de l'agilculture du Congo Belge. (Idem, XXII, 193], p. 559; XXIII, 1, 1932, p. 127.) — Le développement de l'agricullure au Congo Belge depuis 1908 jus• qu'en 1932. (Agric. (ft £lcv. nu Congo Belge, 7" année, n" 9, 1933, p. 115.) — Les avantages et les modalités d'introduclion du paysannat intégral au Congo lielge. (lievue Congo, avril 1934, t. I, n" 4, p. 504.) L. I/HEUREux et FL. DUCHESNE, LU poivre. (Congo, décembre 1931, t. II, 5, p. 643.) L. L'HEUREUX et S. VI.ASSOV, Contribution à l'étude de la fécule de Cyperus esculenlus. (Idon, mars 1932, t. 1, 3, p. 329.) L. L'HEUREUX, Le Cyperus esculenlus L. LIK! plante à carburant natio• nal ». (Idem, août 19.32, t. II, 1, p. 23.) — Le soja. (Idem, féviler 1933, t. I, 1, p. 185; 2, p. 3(15.) O. LOUWERS, Notre pollti(iue coloniale. A propos du discours du l'riuce Léopold au Sénat. (La Bev. cathûl. des idées el des faits, n"s 40-42, janvier 1934.) .7 MAES, Notes sur les populations des bassins du Kasar, rte la T,ukenie et du Lac Léopold II. (.Ann. Mus. Congo., Miscellanées, vol. I, fa.sc. 1, 1924.) TH. MASUI, Guide de la section de l'Etat Indépendant du Congo à l'Exposition de Biuxelles-Tervueren (Bruxelles, 1897). MESTD.\GH, La culture du maïs par les Indigènes de l'Ubangi (Congo Belge). (Bull, agric. Congo Belge, IV, 4, 1913, p. 884.) — Note fiur la culture du Soja hispida à Liisainbo. (Idem, VI, 1-2, 1915, p. 272.) — Exploitation des i)ahnera)es Elucis à la station de Gazi (Stanley• ville). (Idem, XII, 2, 1921, p. 327.) ME.siD.iGH, .UNSSENS et l'iÉRAERT.s, Contribution à l'étude du palmier à huile au Congo lielge. (Idem, IX, 1918, p. 218.) V. MiCHOTTE, La culture indigène au Congo. (Agric. et FAev. au Congo Belge, 4» année, n" 19, 1930, p. 289.) P. MiNY, Contribution à l'étude de la faune et de la flore du Congo Belge. Note sur les noix de palme sélectionnées. (Bull, agric. Congo Belge, VI, 3-4, 1915, p. 282.) — Observation sur les palmiers Elaeis de (iazi. (Idem, VIII, 3-4, 1917, p. 324.) — Rapport d'un voyage au Mayumbe. (Idem, XVI, 3-4, 1925, p. 593. -200 ALIMENTATION VEGETALE

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H. VANDERYST, La récolte des régimes de VElaeis. {Idem, XII, 2, 1921, p. 305.) — Notices botanico-agronomiques concei'nant les racines de VElaeis. {Idem, XII, 3, 1921, p. 506.) — Les plantes nuisibles à VElaeis. {Idem, XII, 4, 1921, p. 66.) — Étude botanico-agronomique sur les feuilles de VElaeis. {Idem, XV, 2, 1924, p. 202.) — La question des palmeraies au Congo Belge. {L'Essor Maritime et Colonial, Bruxelles, 14 avi'il 1927.) — La culture des plantes vivrières dans le Vicariat .Apostolique du Kwango. {Agric. et Èlev. au Congo Belge, 3<= année, 17, 1929, p. 261.) D. VAN MOESIEKE, Monograpliie agricole du district de la Lulonga. {Bull, agric. Congo Belge, XX, 3, 1929, p. 394; XX, 4, 1929, p. 531; XXII, 2, 1931, p. 208. R. VAN NITSEN, L'hygiène des travailleurs noirs dans les camps industriels du Haut-Katanga. {Mém. in-8" Insi. rog. Colon. Belge, t. I, fasc. 8, 1933.) CYR. VAN OVERBERGII, Collection de Monographies ethnographiques. (Bruxelles, 1907). Dans ces monographies, certains chapitres sont consacrés aux aliments végétaux. Ont paru : I. Les Bangala. (C. Van Overbergh et Ed. De Jonghe.) II. r,es Mayumbe. (C. Van Overbergii et Ed. de Jonghe.) ni. Les Basonge. (C. Van Overbergh.) IV. Les Mangbetu. (C. Van Overbergh et Ed. De Jonghe.) V. Les Warega. (C Delhaise et C. Van Overbergh.) VI. Les Kuku. (J. Van den Plas et C. Van Overbergh.) VII. Les Ababua. (J. Halkin et E. Viane.) Un supplément a été publié dans le « Mouvement sociologique international ». VIII. Les Mandia (Congo Français). (F. Gand et C. Van Over• bergh.) IX. Les Baholoholo. (R. Schmitz et C. Van Overbergh.) VERMEKnscH, Monograpliie agricole du district du Lomami (Katanga). {Bull, agric. Congo Belge.) TABLE DES M.\TIÈRES

Pages. I. Considérations générales. — Sous-alimentation. Néces• sité d'études approfondies sur les éléments de la nutrition habituelle des Congolais 3

II. Énumération des végétaux entrant dans l'alimentation des indigènes du Congo belge, en particulier dans leur milieu tribal 77

III. Aperçu bibliographique relatif à : Alimentation végé• tale de l'indigène congolais 249

BiBLiOGHAPiiii-: 252

TABLE DES .M.VITÈHES 264 LISTE DES MÉMOIRES PUBLIÉS

COLLECTION IN-40 SECTION DES SCIENCES NATURELLES ET MÉDICALES Tome I. 1. RoBYNS, 'W., Les espèces congolaises du genre Dlgitaria Haii (52 p., 6 pl., 1931). Ir. 20 a 2. VANDERYSI, R. P. HYAC, Les roches oolithiques du système schisto-calcareux dans le Congo occidental (70 pages, 10 figures, 1932) 20 » 3. VANDERYST, R. P. HYAC, Introduction à la phytogéographie agrostologique de la province Congo-Kasai. (Les formations et associations) (154 pages, 1932) . . 32 a 4. ScAËTiA, H., les famines périodiques dans le Ruanda. — Contribution à l'étude des aspects biologiques du phénomène (42 pages, 1 carte, 12 diagrammes, 10 planchas, 1932) 26 » 5. F0NIAINAS, P. et ANSOTTE, M.. Perspectives minières de la région comprise entre le Nil, le lac Victoria et la frontière orientale du Congo belge (27 p., 2 cartes, 1932). 10 » 6. RoBYNS, 'W., Les espèces congolaises du genre Panicum L. (80 pages, 5 plan• ches, 1932) 25 » 7. VANDERYST, R. P. HYAC, Introduction générale à Vétude agronomique du Haut- Kasaî. Les domaines, districts, régions et sous-régions géo-agronomiques du Vicariat apostolique du Haut-Kasai (82 pages, 12 figures, 1933) 25 »

Tome il. 1. THOREAU, J. et DU TRIEU DE TEHDONCK, R., Le gîte d'uranium de Shinkolobwe- Kasolo (Katanga) (70 pages, 17 planches, 1933) fr. 60 » 2. SCAËTTA, H., Les précipitations dans le bassin du Kivu et dans les zones limi• trophes du fossé tectonique {Afrique centrale équatoriale). — Communica• tion préliminaire (108 pages, 28 figures, cartes, plans et croquis, 16 dia• grammes, 10 planches, 1933) 60 » 3. VANDERYST, R. P. HYAC, L'élevage extensif du gros bétail par les Bampombos et Baholos du Congo portugais (50 pages, 5 figures, 1933) 14 » 4. P0LINARD, E., Le socle ancien inférieur à la série schisto-calcaire du Bas-Congo. Son étude le long du chemin de fer de Matadi à Léopoldville (116 pages, 7 figures, 8 planches, 1 carte, 1934) 40 »

SECTION DES SCIENCES TECHNIQUES Tome I. 1. MAÜRY, J.. Triangulation du Katanga (140 pages, fig., 1930) fr. 26 » 2. ANTHOINE, R., Traitement des minerais aurifères d'origine filonienne aux mines d'or de Kilo-Moto (163 pages, 63 croquis, 12 planches, 1933) 60 »

COLLECTION IN-S» SECTION DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES Tome I. PAGÊS, R. P. Au Ruanda, sur les bords du lac Kivu (Congo belge). Un royaume hamite au centre de l'Afrique (703 pages, 29 planches, 1 carte, 1933) . . fr. 125 »

Tome III. 1. PLANCQUAERT, R. P. M.. Les Jaga et les Bayaka du Kwango (184 pages, 18 planches, 1 carte, 1932) fr. 46 » î. LOÜWERS, O.. Le problème financier et le problème économique au Congo Belge en mi (69 pages. 1933) «2 » SECTION DES SCIENCES NATURELLES ET MEDICALES

Tome I.

1. ROBYNS, W., La colonisation végétale des laves récentes du volcan Rumoka {laves de Kateruzi) (33 pages, 10 planches, 1 carte, 1932) fr. 16 2. DUBOIS, A., le D^, La lèpre dans la région de Wamba-Pawa (Uele-Nepoko) (87 pages, 1932) 13 3. LEPLAE, E., La crise agricole coloniale et les phases du développement de l'agri• culture dans le Congo central (31 pages, 1932) 6 4. DE 'WILDEMAN, Ë., Le port suffrutescent de certains végétaux tropicaux dépend de facteurs de l'ambiance.' (51 pages, 2 planches, 1933) 10 5. ADRIAENS, L., CASTAGNE, E. et VLASSOV, S.. Contribution à l'étude histologique et chimique du Sterculia Bequaerti De Wild. (112 pages, 2 planches, 28 figures, 1933) 24 6. VAN NITSEN, R., L'hygiène des travailleurs noirs dans les camps industriels du Haut-Katanga (248 pages, 4 planches, carte et diagrammes, 1933) .... 45 7. STEYAERT, R. et VRYDAGH, J., Étude sur une maladie grave du cotonnier provo• quée par les piqûres d'Helopeltis (55 pages, 32 figures, 1933) 20 8. DELEVOY, G., Contribution à l'étude de la végétation forestière de la vallée de la Lukuga {Katanga septentrional) (124 pages, 5 planches, 2 diagr., 1 carte, 1933). 40

Tome II. 1. HAUMAN, L., Les Lobelia géants des montagnes du Congo belge (52 pages, 6 figu• res, 7 planches, 1934) 15 2. DE 'WILDEMAN, É., Bemarques à propos de la forêt equatoriale congolaise (120 p., S cartes hors texte, 1934) 26 3. HENRY, G., Etude géologique et recherches minières dans la contrée située entre Ponthierville et le lac Kivu (51 pages, 6 ligures, 3 planches, 1934) 16 4. DE WILDEMAN, E., Documents pour l'étude de l'alimentation végétale de l'indigène du Congo belge (264 pages, 1934) " 35

Sous presse.

LAMAN, K.-E., Dictionnaire kikongo-français (in-8°). MAURY, J., Triangulation du Congo oriental (in-4o). PoLiNARD, E., Constitution géologique de l'Entre-Lulua-Bushimaie, du 7» au 8" paral• lèle (ln-8°). LEBRUN, J., Les espèces congolaises du genre Ficus L. (in-8"). SCHWETZ, J., Contribution à l'étude endémiologique de la malar dans la savane du Congo oriental (in-8°). SCAËiTA, H., Le climat écologique de la dorsale Congo-Nil (in-4°)

M. HA.YEZ, imprimeur de l'Académie royale de Belgique, rue de Louvain, 112, Bruxelles.