Expériences pour un modèle de Développement Rural Durable dans les espaces protégés à partir des entités locales : de Bouhachem à Andalousie

Programme d’appui au renforcement institutionnel pour le développement humain local des communes rurales des régions du nord du Maroc et coopération triangulaire avec Mauritanie et Sénéral

Livret de Développement Rural

Introduction

L a Fédération ANMAR des Collectivités Locales du Nord du Maroc et de l’Andalousie est née en septembre 2014 en qualité d’entité légale constituée en conformité de droit au Maroc, et avec l’appui de plus de 60 collectivités locales du Nord du Maroc et de l’Andalousie. La Fédération est la concrétisation d’un programme de coopération décentralisée, le Pro- gramme ANMAR, qui avait été lancé en 2006 et qui a évolué jusqu’à la création de la Fédération. Le programme ANMAR a été coordonné par le Fond Andalous des Municipalités pour la Solidarité Internationale -FAMSI- et compte avec l›appui des institutions telles que l›Agence Andalouse de Coopération Internationale pour le Développement -AACID-, l›Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement -AECID- la Direction Générale des Collectivités Locales du Ministère de l›Intérieur du Royaume du Maroc -DGCL- et le Programme des Nations Unies pour le Développement -PNUD-. Le Programme ANMAR a développé pendant ces premiers années un travail focalisé dans l›activation des collaborations, des projets, des programmes, des espaces de rencontre et de concertation, d›échanges des expériences et de savoir-faire, en créant un réseau actif des entités locales entre l›Andalousie et le Maroc. La Fédération ANMAR a pris ce héritage en le transformant en institutionnel et en offrant à ses partenaires locaux la possibilité de maintenir et de

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promouvoir ces relations institutionnelles entre les gouvernements locaux, en impliquant aux élus et techniciens des entités locales ainsi qu’à la société civile des populations les représentants. La Fédération ANMAR est née avec l’objectif de promouvoir l’amélioration de la qualité de vie des territoires et des populations que les collectivités locales partenaires gèrent. Elle est aussi une initiative qui vise à donner voix aux entités locales dans les agendas de développement internationaux et dans les politiques de coopération des deux pays qui conforment le territoire de la Fédération. La Fédération ANMAR est aussi une agence de coo- pération pour ses partenaires à travers le conseil tech- nique, la création des espaces de rencontre et la géné- ration des opportunités de coopération entre le Maroc et l’Andalousie ainsi qu›entre l’Andalousie et le Maroc. La coopération du FAMSI au Maroc a commencée en début des années 2000. Dans ce contexte, et avec la Fédération ANMAR, a fait du développement rural une axe prioritaire de ses actions, notamment dans la Région de Tanger-Tétouan-, et plus notamment dans le Parc Naturel de Bouhachem, en contribuant à l’obtention des résultats suivants: • la dénomination de Parc Naturel, • la constitution du Groupement des Communes du Parc en 2011, en qualité d’entité légale pour sa ges- tion, et l’élaboration de son Plan d’Action, • la création du Groupe de Travail de Développement Rural ( GTDR) en 2017. En plus, en 2017 le FAMSI et la Fédération ANMAR ont lancé le «Programme d’appui au renforcement des capacités institutionnelles pour le dévelop- pement humain local des communes rurales des régions du Nord du Maroc et coopération trian-

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gulaire avec la Mauritanie et le Sénégal » avec le financement de l’Agence Andalouse de Coopération Internationale au Développement- AACID- et la Pro- vince de Jaén avec la collaboration du Groupement des Communes de Bouhachem, le Conseil de la Ré- gion de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, et la Fédération ANMAR des Collectivités Locales du Nord du Maroc et de l’Andalousie. Le projet, qui a comme objectif général d›augmenter le développement humain dans les communes rurales du Nord du Maroc et notamment dans celles qui appartient actuellement à la Fédération ANMAR, a focalisé ses actions dans les axes suivantes: 1. Le renforcement des outils de la totalité des com- munes rurales appartenant à la Fédération ANMAR. 2. L’appui à l’implémentation du Plan d’Action du Groupement des Communes du Parc Naturel de Bouhachem. Dans ce contexte, le présent document a comme ob- jectif de présenter les acquis et de partager les appren- tissages obtenus par FAMS et la Fédération ANMAR dans le domaine du développement rural, et plus no- tamment, les résultats du « Programme d›appui des capacités institutionnelles pour le développement humain local des communes rurales des régions du Nord du Maroc et coopération triangulaire avec la Mauritanie et le Sénégal». Les résultats répondent à la promotion du développement des communes à travers la mise en œuvre des politiques de développe- ment rural, focalisées notamment dans la promotion du tourisme rural, le développement humain, la valori- sation des produits du terroir, la promotion des valeurs de protection de l’environnement et de préservation des écosystèmes, ainsi que des actions de mise en valeur du rôle de la femme dans la vie du Parc Naturel de Bouhachem.

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1. L’initiative LEADER et les Groupes de Développement Rural en Andalousie

L’initiative communautaire LEADER Les initiatives spécifiques que l’UE a utilisées dans la recherche de nouvelles solutions aux problèmes sur l’ensemble du territoire européen sont appelées Initiatives Communautaires. En ce qui concerne le développement rural, la Commission européenne a décidé en 1991 de créer une nouvelle forme expérimentale de faire face au changement dans l’environnement rural européen, qui a reçu le nom de LEADER, acronyme de: Liaisons entre activités du Développement de l’Economie Rurale. Jusqu’au début des années 1990, l’environnement rural était exclusivement conçu comme un espace pour mener une activité agraire. Les politiques de développement rural étaient principa- lement axées sur les secteurs agraire et forestier, de sorte que l’investissement était principalement orienté vers les infrastruc- tures et services pour les activités agricoles, d’élevage ou fores- tières. L’initiative communautaire LEADER était spécifiquement orientée vers le développement et la revitalisation des zones rurales, à travers des activités non agricoles avec l’objectif priori- taire de revitaliser et valoriser l’environnement rural à partir de ses propres ressources et de ses habitants. LEADER est un élément important de la politique de dévelop- pement rural de l’Union européenne qui a marqué une façon de travailler dans les territoires guidée par une méthodologie qui, à ses débuts et plus de 30 ans plus tard, continue d’être innovante. LEADER répond à une série de spécificités qui le caractérisent et en font une méthode de travail innovante. Ces aspects de la méthode LEADER peuvent être synthétisés dans les points suivants:

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1. L’approche territoriale qui a initié le processus en fonction des ressources et des besoins particuliers de chaque territoire, afin de mieux répondre aux besoins locaux lors de la définition de la politique de développement; 2. L’approche ascendante, ce qui signifie qu’à toutes les phases du programme, les solutions et les décisions partent de la base, impliquant des agents locaux pou encourager la participation de la population; 3. Le Groupe d’action locale, en tant que forme de coopéra- tion horizontale où les agents et les institutions représen- tatives de l’État et du territoire sont regroupés en parte- naires, pour identifier une stratégie, des actions innovantes et gérer le soutien des fonds publics avec une autonomie locale; 4. L’innovation, qui est la contribution de la valeur ajoutée par rapport aux autres interventions sur le territoire appli- cables à d’autres régions; 5. L’approche intégrale et multisectorielle qui inclut le potentiel des différents secteurs de l’économie, de la société et des ressources locales, avec une influence sur les actions menées, les résultats attendus et l’impact dans la mesure où elle favorise l’agglutination; 6. La gestion de proximité et financement, entendue comme l’application de soutiens à la décision des bénéficiaires eux- mêmes; 7. L’organisation en réseau et la coopération, qui essaient de communiquer à des autres groupes des expériences et des résultats, d’échanger des connaissances et de s’associer dans des projets communs avec des groupes d’autres terri- toires, états ou pays. Lors de la mise en œuvre de ce modèle de développement, diffé- rentes étapes de programmation sont distinguées: LEADER I de 1991 à 1993, LEADER II de 1994 à 1999 et LEADER + de 2000 à 2006. Jusqu’en 2006, les États européens disposaient de programmes LEADER autonomes dont le financement était fixé au niveau de l’UE. Depuis 2007, et grâce au succès et à la consolidation de l’initiative 7 Livret de Développement Rural

communautaire, l’approche LEADER est intégrée dans la politique générale de développement rural de l’UE. Ainsi, l’initiative commu- nautaire a été incluse dans les programmes généraux de dévelop- pement rural de portée nationale et régionale financés par l’UE (de 2007 à 2013 et de 2008 à 2020), ainsi que les autres axes de déve- loppement rural. Cela a donné aux gouvernements la possibilité de compléter le financement et d’étendre les territoires dans lesquels appliquer l’approche LEADER. A partir de 2014, qui marque le début de la dernière période de programmation, LEADER a changé son nom en Développement Local Participatif -DLP-, en appliquant dans les territoires non seulement les fonds traditionnellement destinés au développe- ment rural, comme le FEOGA ou le FEADER, mais aussi en app- liquant Fonds structurels et d’investissement -FEDER, FSE et FEMP-.

L’initiative communautaire LEADER en Andalousie. L’application de l’approche LEADER en Espagne est réglementée dans le programme de développement rural de chaque commu- nauté autonome et elle doit respecter le cadre législatif européen et national. Les territoires ruraux andalous ont une vaste expérience dans la mobilisation de leurs ressources pour l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies de développement avec la méthodologie LEADER. L’approche LEADER est une méthodologie de travail étendue avec des expériences et des résultats importants qui, de plus en plus, est partagée avec des autres territoires sur la scène internationale. Actuellement, pour la période de programmation 2014-2020, l’Andalousie compte au total 52 zones rurales LEADER, qui cou- vrent le 94,78% du territoire et le 52,57% de sa population. L’extension de LEADER sur l’ensemble du territoire andalou a été progressive et accompagnée des périodes successives de pro- grammation européenne. On distingue les périodes suivantes:

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› Leader I (1991 - 1993). De nature expérimentale, l’exécution de LEADER en Andalousie a été abordée à travers neuf groupes répartis dans toute la Communauté Autonome qui ont été configurés avec différentes figures juridiques. Plus précisément, cinq d’entre eux correspondaient à des terri- toires dans lesquels se trouvent des parcs naturels. › Leader II et Proder (1994 - 1999). Ils ont supposé la continuité et l’extension de l’expérience, puisque 22 groupes ont été sélectionnés pour son application. Les bons résultats obtenus par Leader I ont conduit à l’articu- lation d’un programme opérationnel spécifique connu sous le nom de PRODER et appelé «Développement et diversification économique des zones rurales» qui aété mis en œuvre dans 27 territoires, ce qui a permis de couvrir la plupart des territoires ruraux andalous. Il s’agis- sait de consolider le mode d’intervention sur le territoire. › Proder et Leader plus (2000-2006). Ils ont favorisé des nouvelles opportunités de développement par la modernisation du tissu économique et l’incorporation des innovations dans les processus de production et de gestion d’entreprises, ainsi que la création et l’amélio- ration de services adaptés aux besoins de la population et l’amélioration de la qualité de vie dans les zones rurales. Ils ont contribué à la création des nouveaux emplois liés à ces services et, à terme, au maintien de la population du territoire. › LiderA (2007-2013). LiderA était un instrument de sou- tien aux entrepreneurs dans les zones rurales, où tous les types d’aide financés par le nouveau fonds communau- taire FEADER ont été collectés. Il compatit aussi avec une ligne directrice fondamentale du programme de dévelop- pement rural pour la conception et l’exécution de straté gies de développement local impliquant la population des territoires ruraux à travers les 52 groupes de développe- ment rural (RDA) établis en Andalousie.

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La période de programmation actuelle 2014-2020 de l’initiative LEADER compte 49 GDR qui interviennent dans 52 territoires ruraux, avec les objectifs suivants: - Améliorer la compétitivité de l›agriculture; - Garantir la gestion durable des ressources naturelles; - Réaliser un développement territorial équilibré des écono- mies et des communautés locales, en envisageant la créa- tion et la conservation d’emplois. L’initiative et l’approche LEADER, ainsi que des autres politiques sectorielles appliquées dans les zones rurales de l’Andalousie au cours des 27 dernières années, ont contribué de manière significa- tive à leur développement social et économique, en favorisant les compétences pour la création et le maintien d’emplois, en fournis- sant les infrastructures et les services nécessaires, en diversifiant leurs économies et en améliorant leur gouvernance, en définitive les GDR ont contribué à améliorer la qualité de vie dans ces territoires. Tout cela a contribué au renforcement de la cohésion territoriale de l’Andalousie. Plus précisément, LEADER en Andalousie a contribué à: • Moderniser les économies rurales; • Créer des nouvelles opportunités d’emploi; • Améliorer la qualité de vie et la conservation de l’environ- nement; • Accroître l’identité territoriale et rurale par le dynamisme de sa population dans la prise de décision sur son territoire et la promotion et la valorisation de ses ressources naturelles, culturelles et paysagères, etc; • Augmenter les liens entre les agents ruraux; • Éviter le dépeuplement et le maintien de la population dans les municipalités rurales.

Les Groupes de Développement Rural La mise en œuvre de l’initiative LEADER a été un processus graduel d’apprentissage social. L’approche territoriale, la création de struc- tures de collectivités locales participatives et la nouvelle gestion

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décentralisée ont signifié une nouvelle conception des politiques de développement en milieu rural, progressivement internalisée et adaptée dans chaque territoires. En Andalousie, les groupes d’action locale étaient appelés groupes de développement rural. Les GAL ou GDR sont nés du consensus, de l’effort et de la ténacité des acteurs pionniers sur leurs territoires, qui ont commencé à participer à la prise de décision dans laquelle non seulement les acteurs politiques étaient impliqués, comme c’est typique des structures centralisées et avec une approche descendante, mais également des acteurs du monde des affaires, associatif, culturel, environnemental, etc. Ils étaient, et sont actuel- lement, impliqués sur un pied d’égalité dans les politiques de déve- loppement du territoire. Au début des années 90, ces structures ont été créées dans les zones rurales, qui ont actuellement près de 30 ans d’expérience dans la construction de défis locaux et régionaux, et qui sont des repères de développement sur leur territoire. En Andalousie, les Groupes de développement rural sont des asso- ciations privées au niveau inter communal composées d’agents publics (municipalités, associations communautaires, etc.) et privées (entreprises, organismes agraires, syndicales, civiques, culturelles, etc.) dans le but de mettre en œuvre des politiques de développement rural, en collaboration avec le Gouvernement Régional de l’Andalousie. Malgré la défiguration que le modèle a subie ces dernières années, en raison de sa bureaucratisation excessive, les GDR continuent d’être une référence incontournable pour la construction d’une gouvernance moderne, pouvant permettre de promouvoir l’interna- tionalisation du territoire. Les Groupes de Développement Rural ont été, et sont, des éléments essentiels qui ont permis d’atteindre les objectifs fixés dans les diffé- rentes périodes de programmation et dans les stratégies de dévelop- pement. En appliquant l’approche LEADER, ils ont accru les capaci- tés des habitants des zones rurales et favorisé l’égalité des chances entre hommes et femmes.

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Ressources: Réseau Européen de Développement Rural -- https://enrd.ec.europa.eu/ Réseau Rural National -- http://www.redruralnacional.es/leader1 Gouvernement Régional de l’Andalousie -- https://www.juntadeandalucia.es/organismos/agriculturaganade- riapescaydesarrollosostenible/areas/desarrollo-rural/veinte-anos.html Équilibre et défis de la gestion de LEADER en Andalousie. Centre des études andalouses https://www.centrodeestudiosandaluces.es/datos/factoriaideas/ FI003-18_OGLAleader_v2_21122018.pdf LEADER à ANDALUCÍA 2014-2020. Analyse et compilation des stratégies de développement local des groupes de développement rural andalous: niveau régional et provincial https://www.juntadeandalucia.es/export/ drupaljdaAn%C3%A1lisis_Compilaci%C3%B3n%20EDLL%20 2014_2020.pdf

Le Groupe de Développement Rural d’ADERCON ( Association pour le Développement du Condat d’Huelva).

Mª Teresa Jiménez Díaz Gérante d’ADERCON Dans le monde rural, il est souvent difficile de donner l’impulsion nécessaire pour stimuler, planifier et consolider les accords néces- saires à la mise en œuvre des politiques de développement, en raison des nombreuses difficultés rencontrées par les collectivités locales, encore jugées en partie «mineures» par les administrations supérieures.

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D’où le rôle important joué au cours des vingt-cinq dernières an- nées par des entités telles que les Groupes de Développement Rural (ci-après appelés GDR) qui ont contribué à favoriser une action concertée, à promouvoir des alliances à plusieurs niveaux, ainsi qu’à concevoir et à parvenir à un consensus sur des actions stratégiques pour obtenir la levée des fonds nécessaires pour promouvoir la modernisation dans certains territoires de l’Union Européenne. En fait, à partir de l’approche ascendante qui carac- térise la méthode Leader, avec laquelle ils travaillent, ils se sont souvent positionnés comme précurseurs des principes que la stratégie 2020 établit désormais, visant à réaliser un développe- ment intelligent, durable et inclusif. À titre d’exemple de ce rôle moteur que certains GDR ont joué dans le monde rural, nous pourrions citer ADERCON, qui a son champ d’action dans le Condat d’Huelva, un territoire de dix-neuf municipalités et environ 150.000 habitants, situé dans le sud- ouest de l’Andalousie. ADERCON, fidèle reflet de la caractérisation précédemment expo- sée, a tenté d’améliorer la qualité de vie des habitants du Condat, en promouvant, dans les cadres communautaires successifs, une planification stratégique basée sur l’équilibre territorial, la durabi- lité environnementale, l’égalité des sexes et la qualité de l’emploi, en particulier celui des femmes et des jeunes. Pour y parvenir, il s’est clairement engagé dans des projets portés par des groupes, des secteurs économiques ou des communes qui garantissent le mieux la diversification et la répartition des richesses du territoire. De cette façon, le financement de ces actions a généré plus de travail qui a été positivement discriminée, notamment pour les personnes les plus vulnérables, celles qui sont les plus impli- quées dans l’environnement, celles qui influencent plus le déve- loppement technologique ou les économies d’énergie, ou ceux qui visent à prendre soin des gens, à transformer les produits primaires et à promouvoir un tourisme respectueux de l’environnement. Il serait difficile d’exposer dans un espace aussi court les réalisa- tions de l’effort déployé depuis si longtemps, mais au moins, ce bref résumé servira à rendre visible le travail des entités qui ont promu

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le développement des peuples avec des principes fondés sur le consensus, la solidarité, l’écologie, la coopération et le bien des autres. Ils revendiquent aujourd’hui les nouvelles économies et ont rendu au monde rural quelque chose de très important: l’illusion..

L’expérience en développement rural de l’Institut de l’Emploi et du Développement Socioéconomique (IEDT). Joaquín María González Álvarez Directeur Gérent de l’Instituto de l’Emploi et du Développement Technologique du Conseil provincial de Cadix Les Objectifs de Développement Durable (ODD), sont définis comme un appel universel à l’action pour mettre fin à la pauvreté, proté- ger la planète et améliorer la vie et les pers- pectives des populations du monde entier.. A la fin, et presque comme corollaire, l’ob- jectif 17 «Partenariats pour la réalisation des objectifs» explique que tout programme de développement du- rable, pour garantir son succès, nécessite des partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Les groupes d’action locale, au cours des 25 dernières années, ont positionné cela comme la clé du succès de leur méthodologie, en forgeant, dans les territoires ruraux d’Andalousie, des alliances inclusives construites sur des principes et des valeurs, une vision conjointe et des objectifs partagés. A travers la méthodologie Leader, nous avons appris à travailler avec la diversité, en donnant la parole et la décision à la commu- nauté locale, et non pas en tant que simples bénéficiaires, mais en tant qu’acteurs de leur propre développement. Travailler dans une alliance multi-acteurs, représentée par un groupe de développe- ment rural, est un outil qui garantit une meilleure approche pour

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faire face aux défis territoriaux, avec plus de coordination, ainsi qu’un accès à des ressources plus nombreuses et meilleures, et avec la possibilité de développer les capacités et l’autonomisation des groupes locaux. Cette coopération, déconnectée de l’énorme charge bureaucratique, a la capacité de fournir des solutions vrai- ment innovantes qui offrent de nouvelles et meilleures façons de faire, faisant de Leader un laboratoire pour la découverte et l’ex- périmentation de nouvelles approches de développement. Enfin, j›aimerais reconnaître le travail des équipes techniques des Groupes de Développement Rural de l›Andalousie, en tant que facilitateurs, qui ont su travailler dans des environnements incertains avec les acteurs les plus divers, comprendre les différences et apprendre à parvenir à un consensus.

2. Le développement rural au Maroc Le Maroc est un pays principalement rural. Néanmoins, le niveau de développement humain est relativement peu élevé. Selon une étude sur le développement rural réalisé par le Conseil Econo- mique, Social et Environnemental (CESE) en 2017, le 42,5% de la population qui habite dans des zones rurales est analphabète et le taux de pauvreté (8.76%) est supérieur au taux national (3.5%). En plus, la population qui habite dans des zones montagneuses dispose de deux fois moins de revenus que la moyenne nationale1. Dans ce sens, le développement rural est une priorité pour le Royaume du Maroc, qui se traduit à travers plusieurs actions telles que le Fond de Développement Rural créé par la loi de Finances de 1994, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et quelques straté- gies sectorielles, telles que le PERG2, le PAGER3, ou le Plan Maroc Vert.

2 Etude, « Le développement rural: espace de zones montagneuses», CESE, 2017. 3 PERG, Programme d’Electrification Rurale Global. 4 PAGER. Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable des populations rurales

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La Stratégie Nationale de Développement Durable, a été adoptée en juin 2018, en suivant les recommandations de la Charte Natio- nale de l’Environnement, adoptée celle-ci en 2011, et en consacrant les grands principes constitutionnels du développement durable. En effet, la Constitution de 2011 reconnait le développement durable comme un droit pour tous les citoyens et citoyennes, en instaurant des nouveaux instruments de gouvernance démocratique.

La Constitution et le Développement Durable Art.31. L’Etat, les établissements publics et les collectivités ter- ritoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposi- tion pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits: (.....) au développe- ment durable Art.35. L’Etat ouvre à la réalisation d’un développement humain et durable, à même de permettre la consolidation de la justice sociale et la préservation des ressources naturelles nationales et des droits des générations futures. Art.136. L’organisation territoriale du Royaume repose sur les principes de libre administration, de coopération et de solidarité. Elle assure la participation des populations concernées à la ges- tion de leurs affaires et favorise leurs contribution au développe- ment humain intégré et durable. Art.152. Le Conseil économique, social et environnemental peut être consulté par le gouvernement, par la Chambre des Représentants et par la Chambre des Conseillers sur toutes les questions à caractère économique, social ou environnemental. Il donne son avis sur les orientations générales de l’économie nationale et du développement durable..

La Stratégie Nationale de Développement Durable a comme vision d’assurer une transition vers une économie vert et inclusive jusqu’au 2030 et elle est construite sur les 7 enjeux suivants: 1. Consolider la gouvernance du développement durable; 2. Réussir la transition vers une économie verte;

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3. Améliorer la gestion et la valorisation des ressources naturelles et renforcer la conservation de la biodiversité; 4. Accélérer la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre le changement climatique; 5. Accorder une vigilance particulière aux territoires sensibles; 6. Promouvoir le développement humain et réduire les inéga- lités sociales et territoriales; 7. Promouvoir une culture du développement durable.

3. Le Parc Naturel de Bouhachem: Un outil de Développement Durable au profit d’un territoire rural

La Région de Tanger Tétouan-Al Hoceima a initié, depuis 2001, une démarche pour la création d’un Parc Naturel. Ce projet a pour am- bition d’assurer un développement et une protection du territoire rural autour du ‘’ Jbel Bouhachem ’’. Ce territoire, sélectionné pour la richesse et la fragilité de ses patrimoines naturels et culturels remarquables, comporte un Site d’intérêt Ecologique et Biologique (S.I.B.E.) de catégorie terrestre et de priorité 1 et il considéré comme l’un des dix plus importants au Maroc, parmi 168 recensés.

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A cet effet, un groupement de collectivités territoriales a été créée à l’initiative du Conseil Régional et a pris une démarche globale, transdisciplinaire et ascendante de gestion territoriale, inspirée des parcs naturels régionaux français qui a pour rôle de contribuer au développement durable par la mise en œuvre de bonnes pratiques de gouvernance et de la démocratie de proximité, en favorisant le changement des comportements et des pratiques des personnes vivant ,travaillant, s’implantant ou passant sur le territoire. C’est un projet unique par son caractère interprovincial (Tetouan, , ) et intercommunal (Dardara, Tanakoub, , Beni Leit, Al Ouad, Tazrout) qui vise à développer le Parc Naturel en renforçant les infrastructures de base et en structurant les activités économiques à vocation touristique, ainsi par la mise en place de projets visant l’amélioration des conditions de vie des habitants locaux.

Le projet du PNB a pour vocation d’assurer les 5 missions suivantes : • Protéger : connaître, protéger et restaurer le patrimoine naturel et culturel, promouvoir une gestion des milieux et des ressources naturelles adaptées à un développement durable, et lutter contre les pollutions. • Aménager : contribuer à l’aménagement du territoire au côté des partenaires intéressés. • Développer : contribuer au développement économique, social, culturel et l’amélioration de la qualité de vie sur le territoire. • Informer : assurer l’accueil, l’information et l’éducation du public et promouvoir les démarches participatives des habitants. • Expérimenter : encourager les actions expérimentales, inno vations et reproductibles dans les domaines cités ci- dessus.

Ses vocations s’articulent autour de 4 grands objectifs stratégiques : • La gestion durable du patrimoine naturel en bonne concer- tation avec les propriétaires et les populations riveraines;

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• L’amélioration des infrastructures indispensables au bien être des habitants: voies de communication pour l’accès aux services de santé et d’éducation, aménage- ments des points d’eau et d’adduction, équipements pour les déchets et l’assainissement, et électrification des douars, et plus généralement la maîtrise de la dispersion de l’habitat; • La revalorisation du patrimoine bâti et architectural, et des métiers locaux liés au bâtiment; • La promotion d’une agriculture rentable et viable pour l’environnement : élevage caprin, oléiculture, apiculture, et la valorisation de la production locale.

Nisrine Alami. Responsable Technique du Développement Durable du Conseil Régional de Tanger Tétouan Al Hoceima

Pour plus des informations: http://www.pnbouhachem.info/ pages/332

4. Le Groupement des Communes pour le Développement Durable du Parc Naturel Régional de Bouhachem

Le Groupement des Communes pour le Développement Durable du Parc Naturel de Bouhachem (GCDDPNB) a été crée en 2006 avec le but de promouvoir les objectifs de développement durable du Parc Naturel de Bouhachem.

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Le Groupement est composé par des élus des communes ru- rales du Parc, ainsi que par des élus provinciaux et régionaux et il dispose d’une équipe technique dans la Maison du Parc, dont sa fonction principale et d’identifier, et de mettre en place la poli- tique du Parc.

Collectivités Territoriales qui font partie du Groupe- ment des Communes pour le Développement Durable du Parc Naturel de Bouhachem (GCDDPNB)

- La Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima; - Les provinces de Chefchaouen, Tétouan et Larache; - Les communes rurales de Beni Leït, El Oued, Dardara, Laghdir, Tanakoub et Tazrout.

Le Groupement est composé par: • un comité de pilotage, qui a contribué à l’élaboration de la Charte du Parc Naturel. Les membres du Comité sont as sociés à son fonctionnement et à son programmes d’ac- tion et ils sont représentés à titre consultatif dans les com- missions de travail ainsi que dans les instances du Parc, et ils sont chargés d’assurer le travail identifié dans les différentes conventions • un comité syndical, qui regroupe à toutes les personnes ayant signées la charte, représenté par des délégués; • un bureau, qui assure la gestion courante; • une équipe technique, géré par le Directeur, qui prépare et implémente les plans d’action.

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Après un processus de participation et de négociation avec la totalité des acteurs du territoire, le GCDDPNB a réalisé en 2010 une Charte, qui se traduit dans le Plan Stratégique du territoire pour le développement socio-économique de la population et la protection du patrimoine naturel et culturel.

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Orientations générales de la Charte du GCDDPNB La Charte définie les orientations générales et les politiques à implémenter en fonction des 4 objectifs stratégiques suivants: • La gestion durable du patrimoine forestier en concertation avec les propriétaires et les populations locales; • L’amélioration des infrastructures nécessaires pour le bien- être des habitants: voies de communication pour l’accès aux services de santé, éducation, mise en place des points d’eau et adduction, équipement pour les déchets et assainissement et électrification des douars; • La revalorisation du patrimoine architectural et des métiers locaux liés à la construction; • La promotion de l’agriculture rentable et environnemental durable.

En signant la Charte du Parc, les communes se sont fixées les règles du jeu et se sont engagées à les accomplir. La Charte de Valeurs de 2010 a un Plan d’Action a long terme. Avec le but de limiter les actions du GCDDPNB, il a été décidé d’élaborer un Plan Stratégique (SP) avec le but de donner une approche plus réaliste et facile aux actions pour les prochaines trois années. Ce plan stratégique, a été réalisé en 2018 de façon participative et avec l’appui d’une assistance technique. Les trois grandes lignes d’action définies dans ce Plan Stratégique se sont basées dans les missions définies dans la Charte, qui sont: • Le développement de l’économie sociale et solidaire; • La formation, la conscientisation et la communication; • Le plaidoyer et l’association. Chaque ligne stratégique est divisée dans un objectif stratégique et dans des objectifs opérationnels, ce qui permet, en général, d’atteindre l’objectif stratégique. Pour chaque objectif opération- nel, le Plan propose plusieurs résultats ou lignes d’action, avec leurs indicateurs, ainsi qu’avec la priorité pour l’action.

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Parmi les notables activités mises en place par la Fédération ANMAR au cours des deux dernières années, figure la création d’un groupe de travail spécifique dédié au monde rural. Il est composé de communes rurales appartenant à la Fédération ANMAR qui ont participé à la préparation d’un plan d’action pour les communes rurales. Ce groupe de travail a constitué un cadre important qui réunit les idées et expériences des élu.e.s et des technicien.ne.s ainsi que des organisations de la société civile présentes dans des zones rurales.

Abdelhamid Mesbah Président du GCDDPNB Groupement de Communes pour le Développement durable du Parc Naturel de Bouhachem

Connu par ses richesses et sa diversité bio- logique, le Maroc jouit d’une notoriété impor- tante sur le plan international. A son tour, la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, do- tée d’une situation exceptionnelle au Nord du Royaume, au coeur de la Méditerranée, porte d’entrée d’Afrique, englobe un patrimoine culturel et naturel hors du commun et extrêmement diversifié Fruit d’années de coopération et de partenariat international, le parc Naturel de Bouhachem s’étend sur la dorsale du grès numi- dien avec à la base des flysch marno-grèseux dans le Rif au Maroc septentrional. Territoire original, se singularisent par la beauté ex- ceptionnelle de ses paysages, par la biodiversité remarquable qu’il recèle ainsi que par son insaisissable beauté d’art culinaire, ce qui a fait de lui une première expérience au niveau national. Ce parc compte parmi les formations forestières les plus belles du Maroc qui s’étendent sur près de 33.000 ha de forêt. Il abrite également, entre autres, un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), zone à intérêt bioécologique de priorité 1. C’est la zone du parc la plus importante d’un point de vue des richesses naturelles. Elle couvre une superficie d’environ 8.000 ha et traverse les trois

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provinces, à savoir: Chefchaouen, Tétouan et Larache, dont «La Perle bleue» en grande partie. D’autant plus le territoire du Parc Naturel de Bouhachem, se trouve au cœur de la Réserve de Bios- phère intercontinentale unique de son genre, qui lie deux conti- nents, le sud de l’Espagne au nord du Maroc. Toutefois, Le Parc Naturel de Bouhachem reste une terre fertile pour l’adoption de nouveaux projets visant au développement et la préservation des richesses de la Région. Et toujours, dans ce souci d’assurer un développement écono- mique de ses habitants, tout en gardant la richesse et les potenti- alités du territoire, le tourisme vert s’affiche comme une des solu- tions les plus adaptées. De ce fait, notre politique de faire du PNB une destination touristique de renommée nationale, et pourquoi pas internationale, semble plus logique et raisonnable. Alors, n’hésitez surtout pas à venir séjourner dans nos montagnes et de vous émerveiller par notre géo et bio diversité ! Si vous les écou- tez attentivement, les roches vous dévoileront bien des secrets.

5. Le Groupement de Travail sur le Développement Rural (GTDR) de la Fédération ANMAR

Le Groupement de Travail de Développement Rural (GTDR) a été constitué officiellement en mai de 2017 dans une rencontre organisée dans la Maison du Parc Naturel de Bouhachem, dans la commune de Dardara ( Province de Chefchaouen), qui a compté avec des représentants des communes membres de la Fédération ANMAR. En este encuentro, fueron elegidos los portavoces del grupo en la Dans cette rencontre, M. Ben Hmij, maire de Malalien et Youssef Jarmoun, technicien de la mairie de Bab Barred, ont été élus porte-parole du groupe dans la direction de la Fédération ANMAR.

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La création du GTDR a été caractérisée par les phases suivantes: • l’organisation des ateliers pour la création du plan de travail du groupe; • l’organisation d’un atelier pour la création d’une banque des projets; • l’appui technique andalous pour la création du plan de travail du groupe. Le GTDR est formé par 20 communes rurales de la Fédération ANMAR et il a comme objectif d’offrir un espace d’expression aux petites communes, qui par des raisons diverses, sont souvent exclues des espaces de débat à niveau régional et national, dans lesquels le développement rural est passé à un deuxième plan, face à la priorisation du développement dans les villes. Le GTDR a un plan stratégique organisé autour des trois axes de travail suivantes: • Environnement et infrastructures de base; • Citoyenneté et gouvernance; • Développement économique local.

Mohammed Ben Hmij Président du Groupement des Communes

En tant que porte-parole officiel de ce groupe, je suis heureux d’exprimer ma fierté pour ce travail sérieux et de qualité ouvert à différentes expériences des deux côtés de la Méditerranée et capable de produire un document de référence pour solliciter des projets bénéficiant à la population rurale. Ce travail a permis de réconcilier les idées de personnes qui diffèrent dans leur approche, mais qui partagent l’objectif de «développer le monde rural» en établissant des projets d’infrastructure et en générant des revenus de développement, en harmonie avec les Objectifs de Développement Durable de Nations Unies et de ma- nière participative.

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Nous avons essayé dans ce groupe de travail de fusionner les différentes visions des participants, ainsi que de concilier les diffé- rents besoins des communes concernées, en tenant compte de la différence de portée entre elles, y compris celles qui sont proches de la ville, celles qui sont proches du Parc Naturel et celles qui se trouvent dans un environnement montagneux avec un terrain accidenté. Cependant, il y a des gens qui se soucient du dévelop- pement rural et qui ont permis de relever les défis, sans oublier le soutien technique et logistique fourni par la Fédération ANMAR, qui a permis l’échange d’expériences, nous rapprochant ainsi de l’expérience espagnole à travers l’organisation de différentes ren- contres, qui ont permis de découvrir les différences entre les com- munes du nord du Maroc, ainsi qu’entre celles-ci et les communes rurales d’Espagne. Je tiens à exprimer ma satisfaction pour ce travail sérieux ainsi que ma fierté d’appartenir à cette équipe. J’exprime également mes sincères remerciements à la Fédération ANMAR et je sou- haite de continuer dans ce projet, qui nous unit, dans l’espoir de réaliser le développement et le bien-être de la population rurale.

6. Résultats obtenus pendant l’implémentation du «Programme d’appui au renforcement institutionnel pour le développement humain local des communes rurales des régions du Nord du Maroc et coopération triangulaire avec la Mauritanie et le Sénégal»

Appui à la visibilité et accessibilité au Parc Naturel de Bouhachem

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Création et mise en ligne d›un site web FAMSI a contribué à la visibilité et promotion du parc à travers la création d’un site web pour le Parc Naturel de Bouhachem en octobre 2018, qui est géré par le Groupement des Communes du Parc Naturel de Bouhachem avec l’appui du Conseil de la Région de Tanger Tétouan Al Hoceima.

La web www.pnbouhachem.info a un caractère notamment informatif et de promotion du territoire et propose des informa- tions sur l’économie sociale et solidaire avec la localisation des coopératives existantes, le contact des guides pour connaitre la richesse et la biodiversité du parc, des directions utiles, des cir- cuits géo localisés pour faire des randonnés, des études du parc et des photos de son paysage, faune et flore, de son architecture la plus emblématique, et des traditions locales.

Signalisation et géo localisation des 4 circuits de randonnée. En octobre 2018 a été conclue l’installation de la signalisation infor- mative et directionnelle dans le Parc Naturel de Bouhachem, qui a permit la création de 4 circuits de randonnée pour l’impulsion d’un tourisme durable et respectueux avec l’environnement et la biodiver- sité, identifiés en début d’année avec l’appui des partenaires locaux

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La signalisation a permis aussi d’améliorer l’information d’accès au parc dans les routes le croissant, ainsi comme de mettre à dis- position un point d’information dans la Maison du Parc en Dardara ainsi que des éléments informatifs de la faune, flore et des routes des communes. Les circuits ont été établis avec le but d’inclure la totalité des com- munes du parc (Dardara, Laghdir, Tanakoub, Beni Leit, Tazraout y AlOued) et en essayant d’établir des propositions attractives et diversifiées aux visiteurs du parc. Ainsi, les circuits établis ont été les suivants: • Circuit naturel de Talyamine, qui inclut des contenus reli- gieux et de la nature; • Un circuit culturel lié à la vie rurale, coutumes et artisanat à Laghdir;. • Deux circuits naturels en Mtahen y Tanakoub, dans les- quels se démarquent la nature, la forêt, la flore et la faune.

Les circuits ont été en plus géo localisés e inclus dans une appli- cation qui permet au visiteur de se situer dans le territoire et de connaitre les points d’intérêt et les services existants avant et après la visite. L’application a la possibilité d’être alimentée et actualisée en fonction des besoins.

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Elaboration des guides et un ATLAS sur le Parc Pour favoriser la visibilité du Parc Naturel de Bouhachem, FAMSI et la Fédération ANMAR ont assurés la réalisation de ces trois documents clés: Atlas de coopératives du Parc Naturel de Bouha- chem http://www.pnbouhachem. info/parquebouhachem/ uploads/writer_file/docu- ment/110/35_pdf_atlas_ economia_social_y_soli- daria.pdf

Ce Atlas a permis de quantifier le numéro des coopératives tra- vaillant en Bouhachem, leur composition, leur activité et leur géo localisation, dans lesquelles il faut distinguer les coopératives de la commune de Tazraout, caractérisées par la présence de Moulay Abdeslam et l’attraction de celui dans le tourisme religieux. L’At- las compte avec la géo localisation de 55 coopératives, dont 34 sont situées dans la commune de Tazroute (Province de Larache),

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28 dans les communes du parc appartenant à la province de Chefchaouen (15 à Dardara, 8 à Laghdir et 5 à Tanakoub) et 3 à Al Oued, commune de la Province de Tétouan. L’Atlas inclut aussi des activités qui sont localisées dans le terri- toire de Bouhachem, focalisées dans la production d’huile d’olive, miel, figues secs, lait, trituré des olives, fromage de chèvre, cham- pignons, produits cosmétiques, ... L’ATLAS aura une place dans l’ECO MUSEO de Laghdir avec le but d’être une référence de diffusion et de sensibilisation sur la protection du parc et la mise en valeur de son territoire, ses coutumes et de sa population.

Atlas botanique du parc naturel de Bouhachem http://www.pnbouhachem.info/parquebouhachem/uploads/wri- ter_file/document/112/33_pdf_atlas_botanico.pdf

L’Atlas es une réédition et révision des textes du travail scientifique réalisé par le professeur Mathieu Chambouleyron. Il récupère et met en valeur la biodiversité botanique du Parc Naturel de Bouha- chem. La révision du document a été dirigée par le Conseil de la Région de Tanger Tétouan Al Hoceima ainsi que par FAMSI, et il est un élément scientifique fondamental pour la promotion et préservation du territoire. Par sa présentation et facile utilisation, il est aussi un outil de diffusion et de divulgation pour le grand public intéressé à connaitre un des aspects les plus intéressants du Parc Naturel de Bouhachem

Guide Touristique de Bouhachem http://www.pnbouhachem.info/pages/16.

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Le guide est un effort pour collecter, promou- voir et diffuser les va- leurs d’un parc naturel comme celui de Bouha- chem, qui compte avec une grande superficie des arbres de chênes- lièges, arbousiers, cè- dres entre autres, une faune caractéristique de la Méditerranée et du Nord de l’Afrique du Nord avec le singe bar- bare comme animal le plus emblématique. Le guide prend aussi de aspects culturels et sociaux des traditions et fêtes de la population, de son architecture traditionnelle et de son économie liée à la terre. Le guide permet aussi de connaitre quelques routes signalisées et géo localisées, ainsi comme des services disponibles dans le territoire du parc. Il est à signaler que ce travail a été réalisé conjointement avec le Conseil de la Région de Tanger Tétouan Al Hoceima, le Groupe- ment des Communes et FAMSI. Par ailleurs, FAMSI et la Fédéra- tion ANMAR ont aussi coordonné l’élaboration d’un panel avec les 4 circuits touristiques signalisés dans le parc..

Appui et renforcement de l’Eco Musée de Laghdir Le mussée écologique du Parc Naturel de Bouhachem est localisé dans le douar de Trifaouen (commune de Laghdir) et il est un centre de référence pour les visiteurs du parc, puisqu’il apporte des informations sur l’ethnographie et l’artisanat de la zone, les styles de vie et culture, les particularités linguistiques et les pratiques agricoles. L’ECOMUSEE aborde aussi la biodiversité du territoire et sensibilise sur la préservation des écosystèmes.

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Elaboration de 11 panneaux thématiques sur la vie au parc: Mémoire culturelle et de biodiversité. L’ECOMUSÉE de Bouhachem L’ECOMUSEE de Bouhachem est né avec un objectif éducatif. Destiné notamment à la population de Bouhachem, mais aussi à des touristes, l’ECOMUSEE vise à préservoir la mémoire culturelle et la biodiversité du Parc Naturel de Bouhachem. Dans ce cadre, FAMSI et la Fédération ANMAR, en collaboration avec le Groupe- ment des Communes de Bouhachem et le Conseil de la Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ont contribué à l’élaboration de plus de 11 panneaux comprenant des contenus sur la vie dans le parc. En plus, ils ont appuyé aussi la réalisation d’une étude sur l’illumi- nation des panneaux dans le musée et leur installation. Les panneaux abordent des thématiques différentes représen- tatives du Parc Naturel de Bouhachem et du territoire, comme la flore et faune, les traditions, l’importance de la vie économique des femmes, la gastronomie, le patrimoine architecturel, l’archi-

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tecture rurale, l’artisanat, et l’agriculture. Ces panneaux sont installés dans des supports en bois attachés aux murs avec un espace pour l’exposition des objets significatifs dans la vie et la culture dans le Bouhachem.

Accompagnement à l’élaboration d’un Plan d’Action pour la gestion de l’ECOMUSEE FAMSI et la Fédération ANMAR ont accompagné l’élaboration d’un Plan d’Action pour la gestion du mussée, comprenant une axe spé- cifique sur la sensibilisation et l’éducation des centres scolaires et des associations des jeunes dans les 6 communes du parc.

Sensibilisation de la population et des acteurs du parc en dé- veloppement rural FAMSI et la Fédération ANMAR ont accompagné depuis 2018 les travaux du musée en matière de sensibilisation, à travers des diffé- rentes actions qui ont contribuées aux résultats suivants:

› Sensibilisation de plus de 120 représentants de la population locale et des autres acteurs du territoire pen- dant une journée des portes ouvertes organisée le 27 de juillet de 2018 dans la Maison du Parc. Cette journée a eu comme objectif de promouvoir le parc et de sensibiliser la population autour de ce concept dans lequel se mélangent des aspects de la protection de la faune et flore, ainsi comme de la préservation de la culture locale, la promotion des produits locaux, et le déve- loppement des espaces et des activités pour le tou- risme. Cette journée a comptée avec trois ateliers théma- tiques centrés dans la lutte contre la déforestation, la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel et la promotion de l’économie sociale et solidaire, grâce à la participation des administrations régionales, ainsi comme des militantes associatives de l’environnement et de l’éco- nomie sociale et solidaire.

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Une foire des produits locaux a été organisée en paral- lèle, qui a permis aux coopératives d’exposer leur produits du territoire tels quels la miel, le nougat, les tissus locaux, les plantes aromatiques et médicinales. La journée a été clôturée par un concours à la meilleurs gîte rurale, ainsi qu’avec des concerts de musique tradi tionnel des artistes comme Chama Zaz, Serifi, Mohammed Al Messari et des groupes folkloriques de la zone.

› Sensibilisation de plus de 180 représentant.e.s de la population et de la société civile des communes du parc pendant les 12 sessions réalisées lors de la première campagne de sensibilisation organisée le mois d’octobre de 2018. Cette campagne a été organisée grâce à l’équipe des animateurs de l’Association Chamal Rural, qui a parcourue les six communes du parc avec le but de sensi- biliser sur des sujets divers tel quels la Charte du Parc Naturel de Bouhachem, le patrimoine naturel (flore, faune et paysage), la protection de l’environnement, le patri- moine culturel (artisanat, folklore, architecture tradition nelle, gastronomie, etc...) la création du mussée de Bouha- chem, le développement durable, l’économie sociale et solidaire et les randonnés dans le parc.

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La campagne a été clôturée le 30 octobre avec une jour- née d’information dans la Maison du Parc (Dardara) qui a permis de partager l’avancement des activités dévelop- pées dans le cadre de la Convention entre le FAMSI et le Groupement des Communes du Parc Naturel de Bou- hachem.

› Sensibilisation de plus de 200 personnes, fonction- naires et techniciens des communes du parc, ainsi comme des représentant.e.s de la société civile, pendant 8 sessions réalisées lors de la deuxième campagne de sensibilisation développée entre juin et novembre de 2019.

Cette deuxième campagne a été lancée avec une journée des portes ouvertes fêté á l’occasion de l’anniversaire du parc, en juin 2019. Elle a permis de montrer: a) le changement de dynamique du Grou- pement des Com- munes dans ce der- nier période; b) la participation des dif- férents acteurs et

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actrices du territoire dans la vie du parc et de la propre ad- ministration du groupement; c) le besoin de continuer à tra- vailler dans la ligne d’un développement durable tenant aux personnes au centre des actions.

La campagne a été implémentée par des acteurs de la société civile: Saleheddine El Azzouzi et Mohamed Karmoun et elle a contribué à sensibiliser sur les sujets suivants: • La Charte du Parc Naturel de Bouhachem; • Le patrimoine naturel de Bouhachem (flore, faune et passages); • Le patrimoine culturel de Bouhachem (artisanat, bâtiments historiques, gastronomie, folklore…); • Le concept de développement durable à Bouhachem; • La protection de l›environnement et du patrimoine naturel et culturel; • L’économie sociale et solidaire dans le Parc Naturel de Bouhachem; • L’Ecomusée de Bouhachem et les circuits de randonnée dans le parc.

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Cette deuxième campagne de sensibilisation a compté avec une exposition itinérante photographique sur les habitants, traditions et formes de vie dans le parc, le rôle de la femme, l’artisanat local, l’architecture traditionnel et naturel, l’agriculture et le tourisme.

Renforcement des capacités des techniciens des com- munes rurales de la Fédération ANMAR dans l’utilisation des nouvelles technologies Des representant.e.s des équipes techniques des communes rurales de la Fédération ANMAR (Dardara, Bab Taza, Laghdir, , AlOued, Bni Leit, Zaitoun, Belyounech,...) ont suivi une formation en TIC de 52 heures pendant les mois de septembre et octobre de 2018.

L’objectif de la formation a été de renforcer les compétences des participant.e.s dans l’utilisation des nouvelles technologies dans les respectifs postes de travail, ainsi qu’à diminuer la brèche digi- tale dans les populations rurales et à améliorer, par conséquence, la communication externe et interne..

9 personnes élu.e.s et fonctionnaires des communes des zones d’influence du Parc Naturel de Bouhachem ont par- ticipé dans un échange des expériences à Cazorla, autour du développement dans des espaces naturels protégés.

9 personnes (2 femmes et 7 hommes, dont on compte 3 élus, 5 fonctionnaires et 1 représentant de la société civile) ont participé dans un échange des expériences organisé à la ville de Cazorla, Jaén, du 1 au 4 octobre 2019 afin de connaitre l’expérience de gestion et de développement mise en place dans le cadre du Parc Naturel de «la Sierra de Cazorla, Segura y las Villas». Cet échange des expériences a permis de renforcer les capaci- tés du Groupe de Travail de Développement Rural -GTDR- de la Fédération ANMAR, d’établir des contacts avec des entités liées

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au développement rural ainsi qu’à la gestion des espaces proté- gés en Andalousie et de développer des propositions conjointes de travail à travers d’un programme qui a inclut l’organisation des expositions théoriques avec des visites de terrain.

Les sessions techniques ont eu lieu dans un premier atelier réali- sé le matin du 2 octobre. Ainsi, Teresa Benítez, gérante du Groupe de Développement Rural (GDR) de la Serranía Suroeste Sevillana et Toni Marín, gérant du GDR de la Sierra de Cazorla, ont par- tagés leurs expériences à travers le programme LEADER de la Union Européenne en matière de développement rural territorial en Andalousie, en focalisant sur l’importance de faire des projets en commun entre plusieurs territoires à travers d’une même vision et en incorporant, dans les processus, à des acteurs des différents secteurs. .

Par ailleurs, les expositions ont été focalisées dans l’application du programme LEADER par les Groupes de Développement en Andalousie, en mettant l’accent dans l’importance de la diversifi- cation des activités autour d’un produit cible, partant des exemples

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locaux comme l’huile d’olive et comme celui-ci peut dériver vers de activités de tourisme durable.

Par ailleurs, Teresa Moro, directrice-conservatrice du Parc Na- turel de Cazorla et las Villas, a focalisé sa présentation dans les alliances publiques-privés et dans la cohabitation du dévelop- pement des activités économiques avec la préservation de l’en- tourage. Finalement, Mohamed Ben Hmij, maire de Malalien, a apporté l’expérience du Parc Naturel de Bouhachem à travers de la présentation du plan stratégique du Groupe de Travail de Déve- loppement.

Ces premiers expositions ont permis d’ouvrir une réflexion conjointe autour des inquiétudes et particularités partagées entre les municipalités du groupement du Parc Naturel de Bouhachem et les territoires andalous, qui a été approfondie l’après-midi avec le but d’identifier des lignes de travail conjointes, qui pourraient s’implémenter, dans le futur, avec l’appui de FAMSI et de ses par- tenaires andalous.

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Les lignes générales de cette discussion ont été focalisées dans: 1) le renforcement institutionnel et la gestion du territoire du Parc Naturel de Bouhachem, 2)l’implication des entreprises privées pour le développement des activités complémentaires, notam- ment touristiques, 3)l’inclusion du parc de Bouhachem dans les agendas internationales et la réalisation des alliances, et 4) la création et diversification des activités autour du Parc en partant des modèles qui n’ont pas besoin de beaucoup des dépenses (ac- tivités sportives, visites scolaires) en valorisant les ressources et traditions locales.

La partie théorique a été complété avec un série des visites qui ont permis de faire connaitre des différentes propositions pour la mise en valeur de tout le potentiel d’un Parc Naturel. Un premier parcours par la ville l’après-midi de la première journée a per- mis de faire connaitre des endroits emblématiques de la ville de Cazorla tels quel le Centre thématique des espèces en risque de disparition, l’Eglise de Santa Maria, la voûte et le mussée de la fa- rine, et mettre en relief la valorisation du patrimoine local comme ressources complémentaires aux activités générées à l’intérieur du Parc. Le parcours a continué le 2 octobre avec la visite à la Coopérative de l’Huile d’Olive et du Conseil Régulateur Dénomi- nation d’Origine Huile d’Olive de la Sierra de Cazorla, qui a permis de montrer le système local de production et de valorisation de l’huile d’olive, le produit «étoile» de la zone. La délégation a aussi visité l’Hôtel **** Spa Coto del Valle, qui représente un exemple d’une activité économique qui utilise les énergies renouvelables à travers de la biomasse produit par le os des olives, pour le fonc- tionnement de ses installations.

Le programme a été complété par une visite au Parc Naturel de Cazorla, qui a commencé par un arrêt dans le Mirador Mercedes Fernández, qui constitue un innovateur et attractif touristique, étant une structure suspendue dans un des latéraux d’une montagne du Parc. Cette visite a continué avec la réalisation d’une route de ran- donnée par la » Cerrada Utrero» à Vadillo Castril, pendant laquelle le groupe a pu échanger avec le représentant et participant.e.s de

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l’école atelier « Cazorla Nature». Celle-ci forme 15 jeunes, d’entre 16 et 25 ans, dans le secteur du tourisme d’aventure et nature, et plus notamment, pour qu’ils/elles deviennent guides de moyenne et baise montagne, en montrant ainsi un exemple qui combine la création d’emploi avec la valorisation des ressources naturelles et le tourisme. Par la suite, il a été visité le Centre d’Interprétation de la Culture du Bois, avec le but de mettre en relief un exemple de collaboration publique-privée, puisque la ancienne fabrique de bois, actuelle- ment gérée par une enterprise privée, est un centre de référence dans la promotion des activités de rapprochement avec la nature

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Les visites sur le terrain dans le parc ont été clôturées par la visite du Centre d’interprétation de Torre del Vinagre, qui explique les écosystèmes du parc, la complexité de ses composantes phy- siques et la diversité biologique. José Antonio Rodríguez, maire de Cazorla « J’encadre cette rencontre dans les Objectifs de Développement Durable. On trouve un ODD lié aux alliances, avec l’effort et le dialogue entre diverses communautés, qui permet d’appliquer des questions à par- tir de la connaissance partagée, qui sont en train de s’appliquer avec du succès dans des autres territoires, en faisant une économie des ressources. Je suis très content d’avoir partagé avec Bouhachem des activités que nous sommes en train d’oublier et j’espère avoir pu contribuer à que ce territoire ne réa- lise pas les mêmes erreurs que nous avons commis. J’espère pou- voir réaliser un échange( au Maroc) parce que les entrepreneurs veulent connaitre ce qui se fait là. Ces actions ne sont pas très couteuses mais leur impact est grand».

30 personnes, élues et techniciens des communes rurales de la Fédération ANMAR ont renforcés leurs capacités en développement rural à travers deux cycles de formation FAMSI et la Fédération ANMAR ont organisé deux cycles de for- mation en développement rural à la commune d’Al Hoceima et pendant les mois d’octobre et novembre de 2019. Les deux modules, indépendants, mais complémentaires, ont permis de renforcer les capacités techniques des 30 particicpant.e.s, dont personnel élu et technique des communes ainsi que des représentant.e.s de la société civile.

1er Cycle de Formation réalisé à Al Hoceima du 28 octobre au 1 Novembre 2019 Ce cycle de formation a compté avec la participation des représentant.e.s des communes qui font partie du Groupe de

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Travail de Développement Rural (GTDR) de la Fédération ANMAR, notamment des communes de Al-Hoceima, Malalien, Benileit, Laghdir, Ain Baida, Dardara, Bnidir, Ait Qamra, Snada, Bab Taza et Oued Laou, ainsi comme du groupementde Bouhachem et de Lakhmas, et de l’association Badria et ADL de Chaouen.

Le programme d’étude, animé par le bureau d’études Regimis, a combiné des expositions théoriques avec des travaux en groupe ainsi comme une sortie au Parc Nacional d’Alhucemas. Pendant cette semaine d’études, les participant.e.s ont renforc.é.e.s leurs connaissances dans les questions suivantes: › Le développement rural entre la globalisation et la durabilité des ressources. Ce premier module a contri- bué a montrer les grands défis du développement rural liés notamment au empowerment des femmes rurales, le renforcement des moyens de communication, l’élevage et l’agriculture comme des activités économiques de base, la vente des produits locaux, l’importance de l’eau et des ressources hydriques et les jeunes comme la force du futur. Ce premier module a permis aussi de connaitre les principes du développement durable, les OMD et les ODD et la stratégie Nationale de Développement Durable. › Les politiques et les programmes de développement rural. Dans ce deuxième module les participant.e.s ont

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pu réaliser un parcours par les différentes politiques et programmes de développement rural au Maroc, liés notamment à l’agriculture, à la protection des ressources naturels et au développement économique et social. Dans ce sens, les thèmes ont approfondi dans les stratégies de développement rural comme par exemple la Stratégie de Développement Rural 2020, le projet MEDA, la stratégie Maroc Vert, les programmes PAGER et PERG et des programmes de caractère social comme le BAJ et l’INDH. Le deuxième module a permis aussi de connaitre les acteurs impliqués dans le développement rural au Maroc (gouvernement central, collectivités territoriales, organi- sations professionnelles, associations, coopération interna- tionale et secteur privé) et les opportunités de financement › Innovations en développement rural. Ce troisième module a permis aux participant.e.s de connaitre les transformations du Maroc au niveau écologique, social et économique autour de trois grandes étapes: une première (depuis l’indépendance et jusqu’aux années 90) focalisée exclusivement dans l’agriculture comme force écono- mique. Une deuxième étape ( depuis les années 90 et jusqu’au 2005) centrée dans les programmes de déve- loppement rural (électrification, infrastructures, …) et une troisième étape (à partir de 2005) focalisée dans le développement humain. La présentation de ces trois étapes a permis aussi d’analyser le rôle de la femme et le problème de l’exode rural. › Economie circulaire et acteurs du développement rural. Ce dernier module a été focalisé dans la définition des principes basiques de l’économie circulaire, en focali- sant sur la gestion et l’utilisation des déchets et la protec- tion des ressources naturelles. Cette présentation théorique a été accompagnée par des expériences des pays comme l’Allemagne, la Suisse et l’Hollande, ainsi comme par les avances du Maroc dans le sujet, en focalisant dans la Stratégie Nationale de Développement Durable, l’écono-

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mie verte et la loi 00.28 liée à la gestions des déchets. Ce dernier module a permis aussi de connaitre des expériences locales, notamment celle de la Région de Souss Massaa.

Les expositions théoriques ont été accompagnées par une pré- sentation et une visite au Parc National d’Al Hoceima, qui a eu lieu le 3 octobre. La présentation a été réalisée par le Directeur du Parc, M. Othmane Bensouda, qui a expliqué son histoire et origine, ses particularités biologiques, sa flore et faune, ainsi comme les principales activités économiques basée sur l’agricul- ture et la valorisation du patrimoine local et le développement de l’écotourisme pour améliorer les conditions de la population. Un possible échange d’expériences dans le futur, entre le Parc National d’Al Hoceima et le Parc Naturel de Bouhachem, a été évoqué par les participant.e.s. Après la présentation du Parc National d’Al Hoceima, une visite du terrain a été organisée avec le but de connaitre l’expérience locale en matière de gestion des espaces naturelles et le développement des activités complémentaires pour l’amélioration de la qualité de vie des populations. Un premier arrêt a eu lieu dans le Centre de l’Artisanat de Rouadi, géré par une association des femmes, qui a montré les travaux d’artisanat local et les efforts de contribuer, à l’économie locale à travers l’autonomisation économique des femmes.

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La visite a continué vers le site de Bades, avec le but de faire connaitre le potentiel touristique de la côte ainsi comme les acti- vités de développement économique mises en place par l’associa- tion des femmes de la commune. Cette visite a compris un arrêt dans le centre d’information et de formation environnemental du Parc National d’Al Hoceima, appartenant à la commune de Taou- nil, actuellement en phase de finalisation et qui a permis d’obser- ver les efforts par améliorer l’accessibilité au parc. La journée de travail dans le terrain a finalisée avec une visite à Qalaat Torres, une ancienne forteresse Portugaise qui vient d’être renouvelée, et à Cala Iris, une station balnéaire, en phase de développement, représentant les deux sites des exemples pour promouvoir le tourisme dans la zone.

Deuxième cycle de formation en Développement Rural réali- sée à Oued Laou, du 25 au 29 novembre 2019 Le deuxième cycle de formation a eu lieu dans le commune de Oued Laou et il a compté avec la participation des représentant.e.s des communes rurales de Malalien, Amsa, Benileit, Seddina, Laghdir, en plus des techniciens et des élus d’Oued Laou, et de la Chambre de Commerce de Tétouan. Ce deuxième cycle de formation a aussi combiné des expositions théoriques avec une visite au Parc de Talassamtane, et il a permis de renforcer les capacités des participant.e.s dans les domaines suivants: › Les innovations dans le développement rural: le capital social et les projets de tourisme rural solidaire. Ce module a permis de montrer les principaux problèmes et défis liés au développement rural autour des 6 axes suivantes: 1. Définitions de capital social et du patrimoine culturel, 2. Formes et types de capital culturel intangible 3. Capital social comme palanque pour le développement du tourisme solidaire 4. Définitions de l’écotourisme et du tourisme solidaire, 5. Le lieu du tourisme solidaire dans la stratégie nationale de tourisme, 6. Présentations des

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expériences pilotes de tourisme solidaire rural (région de Chefchaouen et Khemisset) .

› La planification territoriale stratégique. Dans ce deu- xième module, les participant.e.s ont pu se familiariser avec les différents outils et approches de la planification straté- gique territoriale. Ce module s’est centré notamment dans l’importance de la planification stratégique au niveau com- munal, le rôle des acteurs concernés, et les étapes princi- pales pour la préparation des plans et des programmes de développement. Pour l’implémentation pratique de ce module, deux exercices ont été réalisés, le premier focalisé dans l’identification des problèmes et des besoins des muni- cipalités à caractère rural et urbain. Le deuxième a mis en relief les résultats obtenus dans le premier exercice, dont l’objectif était de transformer les limites et le potentiels en objectifs et axes stratégiques. › La transition démographique, la politique, et l’innova- tion dans le développement rural. Ce module a permis de renforcer les connaissances des participant.e.s dans les trois axes suivantes: 1. Transition démographique avec un focus particulier dans la définition du concept de transition démographique, la présentation d’un groupe des indicateurs démographiques et de leurs méthodes de calcul. 2. La transition politique et démocratique: Concept de transition politique et démocratique, étapes de tran-

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sition démocratique, le mouvement du 20 février, une étape particulier dans la transition politique et démocra- tique 3. Innovations dans le développement rural, qui a été réservée au débat autour des modèles d’innovation au niveau de la santé, l’éducation, l’agriculture et des projets de développement rural, comme réponse immédiate à ces transitions. › L’économie sociale et solidaire. Dans ce dernier point, la formation a été focalisée dans les axes suivantes: défi- nitions et caractéristiques de l’économie sociale et solidaire, les objectifs de l’économie sociale et solidaire (ESS), les acteurs de l’ESS, la différence entre les statuts des coopératives et des associations comme acteurs de l’ESS, la présentation des chiffres et des indicateurs liés à l’ESS au niveau national, la stratégie nationale 2019- 2020 pour la promotion de l’ESS, l’approche dans l’ESS au niveau de la région de Tanger Tétouan Al Hoceima, et la présentation de la maison régional et de l’observatoire de l’ESS au niveau de la région. Ce dernier cycle de formation a été complété avec une visite des expériences de développement durable dans le Nord en termes de tourisme rural et durable. La visite a commencé avec une arrêt à l’écomusée situé dans l’administration du Parc National Tala- semtane. Dans ce cadre, la directrice du parc, Mme. Kaoutar Aounane, a fait une riche présentation sur l’écomusée et le parc en focalisant sur ses points forts et faibles, ses limites et stratégies de développement. Les participant.e.s ont eu aussi l’opportunité de visiter le siège de l’association ATED, une association active en projets d’écotourisme et tourisme solidaire. Pendant cette visite, Abdilah Tazi, a présenté l’expérience de l’association et la straté- gie provinciale pour promouvoir le tourisme solidaire. Finalement, les bénéficières de ce deuxième cycle de formation ont eu l’opportunité de visiter une des entrées les plus connues du Parc Talassamtane, celle d’Akchour, et une de ses gites rurales administré par Mohamed Habti.

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Organisation d’un atelier sur «Territoires rurales: stratégies pour la génération d’emploi et la diversification économique» dans le cadre du Forum ANMAR 2020. Dans le cadre du Forum ANMAR, organisé à Séville du 28 au 29 janvier de 2020, un atelier sur les territoires rurales a été orga- nisé pendant l’après-midi du mardi 28, qui a compté avec la par- ticipation de 9 expert.e.s et leaders des territoires d’Andalousie, du Maroc et de la Mauritanie. Ces expert.e.s ont partagés leurs expériences sur le sujet à travers deux panels, qui ont compté avec la participation des representant.e.s des différentes déléga- tions participantes dans le forum. La première partie de l’atelier a été focalisée sur le sujet « défis de l’espace rural face à une agenda global: une vision depuis les municipalités». La table a été modérée par Antonio Rodríguez, maire de Cazorla, qui a ouvert l’espace en insistant sur l’impor- tance de créer des alliances entre des municipalités pour lutter contre des questions conjointes comme le dépeuplement, ainsi que l’implémentation des ODD au niveau local La table a été initié par El Aliya Menkouss, première vice-présidente de l’Asso- ciation des Municipalités de la Mauritanie et maire de Legrane, qui a focalisé sur l’importance de la loca- lisation des ODD, le renfor- cement de la coopération triangulaire pour faire face aux difficultés des munici- palités rurales de son pays, notamment dans l’accès aux services de base. Elle a été suivie par Mustapha Hajji, Secrétaire Général du Grou- pement du Parc Naturel de Bouhachem au Maroc, qui a présenté le processus de création du groupement, son programme de tra- vail et quelques résultats comme la réalisation de 4 circuits touris-

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tiques, l’équipent du musée de Laghdir et l’identification et implé- mentation des partenariats. Cette première table a été clôturée par Juan Antonio García, maire de Bonares, qui a insisté sur comment le Groupe de Travail de Développement Rural de Doñana, dont fait partie sa municipa- lité, a réuni des forces pour implémenter l’agenda 2030 au niveau local et promouvoir le développement économique et social, en profitant de la valorisation des produits locaux pour la création de richesse. La deuxième partie de l’atelier a été centrée sur la «Présentation des outils pour la diversification économique dans des zones rurales» et elle a été modérée par Pedro Caldente, de l’Université Loyola. La table a été ouverte par Maria Teresa Jiménez, gérante du Groupement des commu- nes et du Groupe de Déve- loppement Rural du Condat d’Huelva. Elle a insisté sur l’importance de la coordina- tion des territoires pour faci- liter des canaux de concer- tation et des méthodologies, et a lancé une proposition pour la construction des projets conjoints avec les Maroc. Nisrine Alami, responsable technique de Développement Du- rable du Conseil de la Région de Tanger Tétouan Al Hoceima, a continué les présentation en partageant les particularités et com- pétences de la régions, et en focalisant sur la priorité de celle-ci en matière de développement rural à travers la promotion du tou- risme, l’accès aux services de base et la promotion de l’emploi. Joaquín M. González a parlé, à son tour, du développement local participatif, en mettant l’accent sur le leadership des territoires. Il a cité l’initiative LEADER et a focalisé sur l’importance de développer des

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projets avec une approche entrepreneuriale, de créer un model d’innovation sociale et de favoriser les politiques de développe- ment adaptés aux particularités de chaque territoire.. Nassar Fakih Lanjri, directeur de la Chambre de Commerce de Tétouan, a clôturé cette première table en focalisant sur l’impor- tance des municipalités rurales dans la promotion des projets de développement économique, le rôle de l’émigration au Maroc dans ce processus, la valorisation, la production et la commercia- lisation des produits locaux et l’importance d’échanger avec des autres expériences. Les conclusions ressorties de ces deux espaces de débat sont résumées comme suit: • L’importance de la coopération dans les réseaux munici- paux; • La nécessité de repenser sur les options entre des autres niveaux de gouvernement affectent, et dans quelle mesure, dans la réalisation des ODD; • La création d›une section / cluster / association de petites villes dans les zones rurales, où se produit le dépeuplement; • La nécessité de créer des infrastructures, des services et des financements liés au tourisme durable afin de parler du développement rural; • La nécessité de redistribuer la richesse dans le dévelop- pement économique local: o Économique o Environnement o Humain • L’inclusion, le financement du développement et l’autono- mie locale afin de respecter ces 17 ODD. • La distance parfois reflétée entre les ODD et les réalités du monde rural (par exemple, dans le cas du Maroc, le transport d’ânes pendant une demi-journée pour voir un médecin ou lorsque certaines installations telles que le réseau téléphonique ne sont pas disponibles );

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• Le développement de l›économie sociale collaborative comme outil pour les municipalités; • Craindre que les zones rurales soient exclues de la dynamique de croissance; • L’entrepreneuriat social, l’économie sociale et certaines initiatives qui devraient contribuer à repenser certains secteurs des économies; • L’agriculture comme moteur de croissance et d’inclusion; • L’importance des groupes de développement, capables de générer une sorte d’ingénierie de l’action concertée des acteurs, du renforcement des institutions, afin qu’ils remplissent cette capacité de médiation ou de mobilisation; • Le changement climatique dans la région Tanger-Tétouan- Al Hoceima est un problème majeur, car c’est la région la plus pluvieuse du pays, mais aussi celle qui souffre le plus de la sécheresse, en raison du tourisme et des caractéris- tiques du sol.

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