CMBV-2006-Extraits D'ariane & Bacchus Et Alcyone.Pdf
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Samedi 14 octobre 2006 — 20h30 Opéra royal Airs et suites d’Ariane & Bacchus et Alcyone Frontispice du livret d’Ariane & Bacchus, extrait du Recueil General des opera representez par l’Academie Royale de Musique depuis son etablissement, Tome cinquième, Paris, Christophe Ballard, 1703 RICERCAR CONSORT - SAMEDI 14 OCTOBRE 189 Airs et suites d’Ariane & Bacchus et d’Alcyone Ariane & Bacchus Ouverture Air pour la suite de la Nymphe « Quel plaisir prenez-vous » (Ariane) Air des Matelots « Hélas! Ce n’est point la tendresse » (Ariane) Symphonie du Sommeil «Dois-je m’abandonner à cette ardeur nouvelle? » (Ariane) Chaconne Alcyone Prologue Ouverture Air des Faunes et des Dryades « Fuyez, Mortels » (Pan) « Aimable Paix » (Apollon) Marche Menuets 1 et 2 Passepieds 1 et 2 Acte premier Air « Ecoutez nos serment » (Alcyone, Céix) « Quel bruit! Quels terribles éclats! » (Alcyone, Céix, le Grand Prêtre) Acte deuxième Prélude « Dieux cruels, punissez ma rage » (Ceix) « Vous, dont les mystères affreux » (Phorbas, Ismène) Premier Air des Magiciens « Sévère Fille de Cérès » (Phorbas) Deuxième Air des Magiciens Acte troisième « O Mer, dont le calme infidèle » (Pélée) Airs des Matelots 1, 2 et 3: « Amants malheureux » « Quoi, les soupirs & les pleurs d’Alcyone » (Alcyone, Céix) « Il fuit… il craint mes pleurs » (Alcyone) Pause Acte quatrième Prélude « Amour, cruel Amour » (Alcyone) 190 MARAIS, VIOLISTE À L’OPÉRA « O Toi, qui de l’Hymen défends les sacrez nœuds » (La Prêtresse) Symphonie « Le sommeil semble ici verser tous ses pavots » (Alcyone) Le Sommeil, accompagné des Songes « Volez, Songes, volez » (Le Sommeil) Tempête « Où suis-je & qu’ay-je vu! » (Alcyone) Acte Cinquième Ritournelle « Ciel! que vois-je? c’est lui! » (Alcyone) « Je viens vous affranchir » (Neptune) « Chantez, chantez Divinités de l’Onde » (Neptune, Alcyone, Céix) Chaconne Céline Scheen, dessus Guillemette Laurens, bas-dessus Cyril Auvity, haute-contre Stephan MacLeod, basse Ricercar Consort Direction : Philippe Pierlot Luis Otavio Santos (1er violon), Sophie Gent, Dmitri Badiarov, Sandrine Dupé, Blai Justo, Mika Akiha, Stephen Freeman, Stéphanie de Failly, Gabriel Grosbard, Odile Podpovitny, Pierre-Eric Mimilowitch, Anne Pekala, dessus de violon Masanobu Tokura, Michiyo Kondo, hautes-contre de violon Rainer Arndt, Marketa Langova, tailles de violon Cristobàl Urrutia del Rio, Bénédicte Verbeek, quintes de violons Kaori Uemura, Sofia Diniz, basses de viole Rainer Zipperling, Julie Borsodi, Bernard Woltèche, Steinuun Stefansdottir, basses de violon Frank Coppieters, contrebasse Georges Barthel, Manuel Grantiero, flûtes Martin Stadler, Luise Baumgartl, hautbois Josep Borras i Roca, basson Eduardo Egüez, Wim Maeseele, théorbes François Guerrier, clavecin Michèle Claude, percussions RICERCAR CONSORT - SAMEDI 14 OCTOBRE 191 Partition éditée par le Centre de Musique Baroque de Versailles Concert enregistré par France Musique Le Ricercar Consort bénéficie du soutien de la Communauté française de Belgique, Direction Générale de la Culture Sommeilt d’Ariane & Bacchus, partition manuscrite, BnF, Rés F 1715 Livret d’Ariane & Bacchus, extrait du Recueil General des opera representez par l’Academie Royale de Musique depuis son etablissement, Tome cinquième, Paris, Christophe Ballard, 1703 RICERCAR CONSORT - SAMEDI 14 OCTOBRE 193 ARIANE & BACCHUS Prologue La ville de Paris. La Nymphe de la Seine se félicite que les fureurs de la guerre ne peuvent l’atteindre et qu’ici seuls règnent les ris et les jeux. On prépare des fêtes nouvelles « pour le plus juste et le plus grand des Rois ». Terpsichore clai- ronne que l’on va retracer l’histoire de Bacchus et d’Ariane. Mais la Gloire descend au son des trompettes et des timbales. La nymphe demande alors si seule la gloire intéresse un si grand roi et si les plaisirs que les humains lui préparent l’indiffèrent? Évidemment Louis a pour premier souci la quiétude et le bonheur de ses sujets qui se réjouissent et lui rendent hommage. Acte I Une grotte donnant sur la mer, dans l’île de Naxos. Ariane attend désespérément Thésée; s’il ne revient pas, qu’il périsse! Mais ses réflexions ne la satisfont pas; finalement elle aimerait n’être jamais vengée. En fait, elle regrette de l’avoir aidé dans l’épreuve du laby- rinthe, il n’aurait pas survécu, elle ne l’aurait pas aimé, il ne l’aurait point trahie. La rivale d’Ariane n’est autre que sa propre sœur, Phèdre, avec qui Thésée s’est enfui. Adraste, prince d’Ithaque promis à Dircée (sœur du roi Ænarus), apprend la fuite amoureuse de Thésée. Ce départ sert ses vues car il est amoureux, en vain, d’Ariane et il se réjouit de voir qu’elle souffrira maintenant les maux qu’elle lui a fait endurer. Devant Dircée, Adraste cache mal son embarras. Bacchus qui revient victorieux des Indes va bientôt gagner le port. On prépare alors un pompeux sacrifice au dieu des flots. Que Neptune conduise à Naxos le plus grand des héros en toute quiétude. Mais Junon, hostile au fruit des amours de Jupiter et de Sémélé, met un terme aux festivités. Acte II Le port. Ariane n’entrevoit qu’un seul remède à son tourment: la mort. Amour la sauve du suicide et lui conseille de consacrer sa tendresse à Bacchus qui, par ses soins, soupirera bientôt pour elle! Adraste vient alors offrir à Ariane son cœur et sa couronne; elle repousse ses propositions. C’est dans l’allé- gresse générale que débarque Bacchus qui est convaincu de n’être amou- reux que de la gloire. Arrive Ariane. Bacchus s’en éprend immédiatement. Les sentiments de la princesse sont alors confus; elle fuit. 194 MARAIS, VIOLISTE À L’OPÉRA Acte III Un jardin agrémenté de statues et de fontaines. Adraste implore Junon d’empêcher Bacchus de séduire Ariane. Junon apparaît sous les traits de Dircée qu’elle exile dans une île. Elle veut se ven- ger de Bacchus et pour cela s’adjoint le pouvoir du dieu du sommeil. Toujours sous les traits de Dircée, Junon fait croire à Ariane que Bacchus est amoureux de cette princesse. Un doux sommeil surprend les sens d’Ariane. Les songes, dans leur travestissement, jouent une scène d’amour entre Dircée et Bacchus. Ariane s’éveille prête à invectiver le fils de Jupiter mais aucun être ne s’offre à son regard. Amour lui révèle la machination de Junon, ce n’était qu’un songe trompeur; Bacchus est toujours épris d’elle; elle s’apprête à céder à sa tendresse. Acte IV Le palais d’Ænarus. Rassérénée, Ariane en arrive à partager les sentiments de Bacchus. Adraste, à qui rien n’a échappé, devenu furieux, demande à Géralde d’user de ses pouvoirs magiques pour seconder sa vengeance. Mais les démons des Enfers refusent de répondre à la requête du magicien. Dans une seconde tentative, Géralde obtient que la furie Alecton, embrase le cœur d’Ariane d’une jalousie funeste. Acte V Un grand salon décoré. De retour d’exil, Dircée déplore de ne point être animée de haine envers Adraste qui l’a délaissée. Elle apprend que, la croyant aimée de Bacchus, Ariane rôde hors d’elle à la recherche des prétendus amants qu’elle veut tuer. Mais une fois devant Bacchus le bras d’Ariane s’immobilise… Elle veut alors retourner les coups contre elle. Bacchus la désarme tandis que surgit Adraste qui, voyant Bacchus armé, pense que ce dernier veut attenter à la vie de celle qu’il aime. S’ensuit un combat dans lequel Adraste périt. Descend alors Jupiter. Après que Mercure a de son caducée rendu la raison à Ariane, Jupiter promet à Ariane et Bacchus une gloire céleste alors que Junon déclare être devenue favorable aux amants; la couronne d’Ariane est portée aux cieux et se transforme en une couronne d’étoiles. On peut main- tenant célébrer l’hymen dans le somptueux divertissement final. RICERCAR CONSORT - SAMEDI 14 OCTOBRE 195 NOTES Le nom du librettiste nous laisse dubitatif. Voici un auteur qui collabora avec l’un des compositeurs les plus extraordinaires de son temps et qui ne laisse aucune trace dans l’histoire, pas même son prénom, seul le patronyme nous est parvenu: Saint-Jean! Est-ce la conduite des vers ou la morosité ambiante du moment, qui trans- formait a priori une tragédie en musique en échec ? Qui porte la plus lour- de responsabilité dans la déconvenue des auteurs? Le succès d’Ariane & Bacchus en 1696 fut bien mince et l’on ne crut pas judicieux de reprendre l’ouvrage ultérieurement. Néanmoins, certaines pages purent prolonger le souvenir de cet opéra. Le succès obtenu par Les Fragmens de M. de Lully (1702) concoctés par Campra incita ce dernier à renouveler l’expérience deux ans plus tard. Un spectacle-fragments se constitue d’extraits d’œuvres différentes assemblés et reliés par des vers de liaison pour former un spec- tacle continu. En 1704, cette seconde expérience fort originale eut pour titre: Télémaque, Fragmens des Modernes. On y trouve, entre autres, des morceaux d’œuvres de Pascal Colasse, de Henry Desmarest, de Marc- Antoine Charpentier, de Jean Féry Rebel, de Campra lui-même mais aussi deux récitatifs d’Ariane & Bacchus qui se placent à l’acte IV des Fragmens. Le sort de ce spectacle fut égal à celui de la plupart des œuvres auxquelles il empruntait: un échec total. Le prologue d’Ariane & Bacchus se distingue par le lieu qu’il représente: la ville de Paris. C’est là une chose non conventionnelle que l’on trouvait dans le premier ouvrage donné à l’Académie de Paris, Pomone; en général il nous fait voir un lieu mythologique. À la fin de ce volet introductif, l’ou- verture, n’est pas reprise comme en veut l’usage. Marais en compose une nouvelle, c’est là un fait rarissime et seul, avant lui, Henry Desmarest dans Didon (1693) avait fait de même afin d’associer le caractère de cette page instrumentale au ton de la tragédie qui suivait.