G.

Alimentation en eau potable du Syndicat des eaux de -ïïIÏThMNG () Les forages de I & II Enquête hydrogéologique réglementaire

16 Juillet 1951 BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES GEOPHYSIQ0ES feTMINIERE S B.R.G.G.M» 69, rue de la Victoire PARIS (9o) PARIS, le 16 Juillet 1954

ALIMENTATION EN EAU POTABLE Dû SYNDICAT DES EAUX DE SARRALBE-WITTRING (Moselle)

LES FORAGES DE WITTRING

Etude géologique - Résultats obtenus Conditions d'utilisation

G. MINOUX

ENQUETE HYDROGEOLOGIQUE REGLEMENTAIRE effectuée en exécution des Instructions Ministérielles du 12 Juillet 1924 AVANT-PROPOS

Le Syndicat Intercommunal SARRALBE-WITTRING doit comprendre les communes et annexes suivantes (cf. carte annexe I au 1/50.000) :

Département de la Moselle

Communes ou annexes sinistrées

SARRALBE avec annexes : EICH, RECH Annexes de : DIDERFING, HINSING REMERFING-les-PUTTELANGE PUTTELANGE-LES-FARSCHWILLER avec annexe DIFFEMBACH SAINT-JEAN-ROHRBACH HILSPR1CH avec annexes GASTWILLER, MORSBRONN Annexe de GUEBLANGE-les-SARRALBE i AUDWILLER GRUNDWILLER avec annexe : HECKENRANSBACH

Communes ou annexes non sinistrées WITTRING - SALTZBRONN, annexe de SARRALBE HOLVING avec annexes î BALLERING, BETTRING, HIRBACH GUEBLANGE-les-SARRALBE avec annexes SCHWEIX, STEINBACH, VENTZVILLER avec annexe UBERKINGER HAMBACH avec annexe ROTH

Département du Bas-Rhin

Communes ou annexes sinistrées

OERMINGEN - - HERBITZHEIM

Commune ou annexe non sinistrée

ZILTZHEIM - 2 -

Le nombre des usagers s'éiève à environ 19.700 fct' après le

recensement de 1936) dont les besoins journaliers sont estimés,

au maximum, à 3.760 mètres cubes.

Pour faire face à cette demande on se propose d'utiliser les

eaux de deux forages profonds créés avant et pendant la dernière

guerre à proximité immédiate de WITTRING. Les débits artésiens de

ces deux ouvrages permettent d'envisager une exploitation par pompes

de surface.

Le Service du Génie Rural de la Moselle m'a demandé (l) d'éta-

blir un rapport géologique sur ce double point d'eau en vue de la

présentation de l'avant projet a.u Conseil Supérieur d'Hygiène

Publique de .

Il ne m'a été possible de visiter les lieux que le 26-5-54, à

l'occasion d'une mission dans un secteur voisin, en compagnie de

M. Oswald, Ingénieur Subdivisionnaire du Génie Rural à ,

Un examen géologique complémentaire de surface a été effectué le

27-5-54 pour acquérir notamment des bases d'interprétation pour

plusieurs forages exécutés dans cette région, postérieurement au

forage I de WITTRING.

Les données stratigraphiques et hydrogéologiques qui ont servi

de base à la création des forages de WITTRING ont été exposés en

détail dans un rapport de M. Guillaume en date du 21 Mars 1931

auquel on voudra bien se reporter (2).

(1) Lettre de Monsieur l'Ingénieur en Chef n° 134O-F/631 du 23-9-1953. (2) L. GUILLAUME - Recherche d'eau potable pour la ville de Sarralbe. Service de la Carte Géologique d'Alsace et de Lorraine. Strasbourg. - 3 -

J'en rappelle ci-après les éléments essentiels j Situation géologique de la région

Le sous-sol de la région de WITTRING est constitué par les assises moyennes et inférieures du Trias dont la succession de haut en bas, est la suivante :

Marnes bariolées lambeaux isolés en LETTENKOHLE couronnement des Dolomie inférieure hauteurs j Couches à Cératites {alternances de cal- supérieur-< caire et de marnes) [»Calcaire à entroques (calcaire massif)

"Couches grises" (passages de dolomie dans un complexe marno-dolomi- MUSCHELKALK < moyen tique;gypse et résidus de sel gemme) Argiles bariolées (marnes argileuses rouge« et gris verdâtrej

Dolomies et calcaires inférieur < Argiles Grès argileux (grès coquillier) r f Grès à Voltzia Grès bigarrée Grès du TRIAS 1 "Couches intermédiaires" INFERIEUR Grand conglomérat

Grès vosgien

SOCLE DE TERRAINS ANCIENS (non reconnu)

Au point de vue structural, tout l'ensemble de la série sédi- iaentaire appartient au flanc SE du synclinal de SARREGUEMINES, fond de bateau très élargi, dont l'axe, dirigé NE-SW, passe à 7-8 km, au NW de WITTRING. Toutes les assises s'enfoncent ainsi progressive- - 4 -

ment dans cette région en direction de l'WNW ; elles Tiennent par contre successivement affleurer Jusqu'au niveau du Trias inférieur, vers le Massif des Vosges qui constitue la ligne de partage des eaux.

La série puissante, essentiellement gréseuse, du Trias inférieur recouvre un substratum ancien très profondément situé ; elle s'ennoie elle—même vers le NW, sous une couverture de Muschelkalk de plus en plus épaisse.

Au point de vue aquiffere quatre nappes s'échelonnent de la surface jusqu'au socle ancien ;

1) ËaEs—1J£ Mu.5.c]le.mä.lJ!L £U£^X^£U£ £a2.cü.i.£e : *es profondes cou- pures de la vallée de la Sarre et de ses affluents (Ruisseau d'Achen, le Schwarzbach) ne permettent pas ici la constitution d'une réserve suffisante : les rares sources» dont l'utilisation avait d'ailleurs été jadis envisagée pour l'alimentation de WITTRING, se sont révélées saisonnièrement très variables, très pauvres en période de sécheresse prolongée et facilement troublées lors de pluies prolongées.

2) j)an.s__l£s_"£ouch,e.s, fl.rJLs.Ê.siL¿u^Mjus^hje^Jfea^^mo^re n : la présence de gypse confère aux eaux qui y circulent une minéralisation et une dureté prohibitives (2 gr. ou plus de sel minéraux par litre). - 5 -

3) £an_s__l£ M.u5.c.!le.lXíL-lJL l.nL^L^—uL e*- *a presque totalité du b¿gjirjré : les eaux ont une qualité notablement améliorée par rapport à celles des nappes supérieures (500 à 600 mg/l, dureté

35 à 40°). La présence de fer y a toutefois été constatée assez généralement. La'fréquence des passages argileux dans ces niveaux limite, au surplus, les possibilités de débit et la stabilité d'un forage de recherche et d'exploitation.

4) JDaixs^le^ ILG£ajid_C£n£lj[jmé_rçit^ SL^-J-H Q.rh.s—v2.sSl.i£Ln* circulent des eaux de bonne qualité chimique (250 à 350 mg/l, dureté totale

^ 30°), pratiquement exemptes de fer ; grâce à la texture grossière des sédiments et a leur excellente porosité, les possibilités de débit offertes par cette nappe sont largement les meilleures de toute la série ; elles peuvent être notablement développées par approfondissement supplémentaire dans une série épaisse, d'une bonne tenue mécanique. La sélection des eaux de cette nappe est rendue possible par une élimination appropriée des niveaux aquifères supérieurs.

Le bassin alimentaire comprend la partie supérieure du bassin de l'Eichel selon une bande d'une dizaine de kilomètres de largeur jalonnée par les localités d', LEMBERG, ST-LOUIS-LES-

BITCHE, FROHMUHL, soit une superficie comprise entre 100 et 150 km2

(cf. annexe II, carte au 1/200.000). La zone d'alimentation se troirve

à une distance de WITTRING qui n'est pas inférieure à 10-12 km. Il en résulte, pour les eaux du Grès vosgien captées ici en profondeur, une sécurité bactériologique pratiquement absolue. houc/e c/e U Sarre - 6 -

CONDITIONS GEOLOGIQUES D'IMPLANTATION DES FORAGES DE WITTRING

Les deux forages examinés ont été implantés en rive droite de la Sarre, au voisinage du fond de la vallée et de la limite infé- rieure du Muschelkalk supérieur, aux abords immédiats N et NW de la localité (annexe III, oarte au 1/20.000) (cliché n° l).

La Sarre a entaillé ici profondément toute la série du

Muschelkalk supérieur qui est couronnée par la Lettenkohle (Dolomie inférieure et marnes bariolées) sur les sommets environnants (cote

311 à l'E du Weissberg - Hoberst - Haut Poirier, en rive droite ; bois de Wittring, en rive gauche). Les flancs de la vallée sont

établis de haut en bas dans les "Couches à Cerátitas" puis dans le

"Calcaire à entroques" fossilifères (cliché n° 2). L'épaisseur de ces terrains est de 60 m. environ et leur pendage de l'ordre de

2 à 3° vers le NW.

En raison de ce plongement, le fond du thalweg de la Sarre, dans la boucle de Wittring, au N, à l'E et au SE de la localité met

à jour en "fenêtre", sous les éboulis et alluvions, la partie supé- rieure des "Couches grises". Il en résulte que les orifices des deux forages, distants de 600 m., sont géologiquement situés à quelques mètres au-dessus (For* II) et au-dessous (For. I) du

"Calcaire à entroques". Leur décalage stratigraphique est d'une vingtaine de mètres au total. à Cér^t/tes-

Ö

Cont act Couches è Gér&ttte& Cal. 3 esitrocft/e& - 7 -

Pour préciser ce fait, j'ai étudié les abords des carrières

souterraines qui ont été ouvertes en rive droite, face à la

partie E de WITTRING. Les fronts de taille visibles de part et

d'autre des diverses entrées montrent le contact des alternances

marno-calcaires, très ébouleuses (avec Ceratites nodosus, Hoernesia

Boc.ialis, Coenothyris vulgaris, Pectén discites) sur les bancs

massifs d'un calcaire pétri de nombreuses entroques. Au point

situé à 500 m. environ au SE de l'église (cliché n° 3) la cote

de tête de ce calcaire est voisine de + 230 j sa base se tiendrait

donc ici vers + 222/224.

Aucune faille importante ne semble donc venir rompre la con-

tinuité du pendage constaté du forage I vers le forage II.

TERRAINS TRAVERSES PAR LES DEUX FORAGES DE WITTRING

Selon les renseignements laissés par L, Guillaume (For. I) ou consignés dans les archives du Génie Rural (For. Il) (l) la coupe des deux ouvrages s'établit comme suit (2) :

Forage II (1942) Forage I (1931)

0,00 - 3,25 Formations superficielles 0,00 - 2,00 MUSCHELKALK SUPERIEUR 3,25 - "Couches à Ceratites" 15,50 "Calcaire à entroques" MUSCHELKALK MOYEN 15,50 - 88,00 "Couches grises" avec gypse 2,00 - 65,00 et anhydrite 88,00 - 106,00 Marnes bariolées gypseuses 65,00 - 83/85 (1) Coupes relevées d'après les échantillons les 22-6 et 16-10-1942 par le Prof. Dr. Burre. (2) Profondeurs, en mètres par rapport à l'orifice, du toit et du mur de chaque formation). - 6 -

MUSCHELKALK INFERIEUR 106,00 -(120,00) Dolomies gréseuses 83/85 - 96,50 (120,00)- 142,00 Marnes grises gréseuses a 96,50 -(116,00) Myacites 142,00 - 153,00 "Grès coquillier" (116,00)- 128,00

GRES BIGARRE 153,00 -(173,00) "Grès à Voltzia" 128,00 - 151,00 (173,00 - 211,00 "Couches intermédiaires" 151,00 - 190,00 avec passages conglomératiques

GRES VOSGIEN 211,00 - 250 + Grès conglomératiques ou gros- 190,00 - 226 + siers rose pâle ou rouges avec galets de quartz. (Approfondissements limités à ces dernières valeurs).

L'annexe IV donne, pour chacun de ces ouvrages, des indications sur la nature des terrains restés à découvert au dessous du pied des tubages.

LE FORAGE DE WITTRING n° 1 (1931)

II a été exécuté sous la direction du Génie Rural et avec surveillance géologique de L. Guillaume, du 5—8 au 26-10—1931 par la Société "Bonne Espérance".

Situation du forage : à 300 m. environ au N de l'église, entre la Sarre et la route de DIEDING, à quelques mètres en contre-bas de celle-ci (cf. carte au 1/20.000, annexe III). Coordonnées Lambert de l'orifice : x = 456,95 ) zone Nord 951,20 ) Zone y = 251,01 ) de Guerre 161,95 ) Nord I

Cote de l'orifice s sol : + 205,60 (M G F ) écoulement : + 206,70 v • • •/ - 9 -

Lors de ma visite, en compagnie de Monsieur Oswald (26-5-54) j'ai constaté que la tête de captage était située dans une chambre maçonnée fermée par une trappe métallique étanche. A l'intérieur de cette chambre, deux vannes permettent de'régler l'écoulement vers le bassin collecteur situé près de la station électrique ainsi que l'écoulement artésien libre des deux forages. La canalisation d'amenée des eaux du forage II est, en effet, branchée provisoire-

ment sur la conduite reliant le forage I au bassin collecteur.

La température des eaux artésiennes mesurée à l'écoulement commun, accessible à l'extérieur de la chambre, était, le même jour, de 16°6.

Disposition technique du forage

L'annexe IV indique à l'échelle, d'après l'étude des rapports

journaliers, les dimensions et les cotes des tubages mis en place

lors de l'exécution de l'ouvrage, ainsi que la position des ferme-

tures effectuées par cimentation. Le détail de ce dispositif est

le suivant :

Io ( 0,00 - 20,00 Forage, au trépan, à l'injection au 0 de 630 mm. Colonne Tubage rivé, 0 intérieur 500 mm., acier ordinaire. Gaine de ciment fondu, complète jusqu'au jour (fer- meture des eaux superficielles et stabilité de la tête de forage) .

2° 20,00 - 50,00 Forage au trépan droit, à l'injection, 0 495 mm. /| Alésage au trépan excentrique, injection, 0 500 mm. Colonne (17,50 - 37,50 Tubage rivé, 0 intérieur 450 mm., acier ordinaire.

3° (50,00 -110,00 Forage au trépan 430/435 nui:. 0, à l'injection Colonne (35,50 -110,00 Tubage rivé, 0 intérieur 350 rara., acier ordinaire. (l) L'impossibilité où l'on s'est trouvé, malgré plusieurs passes de rcalcsage, de poser ce tubage au fond de l'avancement a été mise à l'époque sur le compte d'un "serrage" des terrains gypseux. - 10 -

110,00 - 190,00 Forage au trépan, à l'injection, au 0 de 340 mm. '

186,60 - 190,00 Io bouchon de ciment pour aveugler la venue d'eau artésienne de 188 à 190 m. (l).

(+1,10)- 186,60 Tubage mixte, vissér étanche, 16"^ x 12". Position du raccord à -19,70. 179,50 - 186,60 2° bouchon de ciment pour étanchéité de la colonne de captage. 23 sacs de ciment fondu. 190,00 - 226,00 Forage au trépan, à l'injection, au 0 de 276 mm. Cette partie du forage n'a pas été tubée. Forage terminé.

Observations sur les opérations de fermeture des eaux supérieures

(cimentation de la colonne de captage)

Un écoulement artésien s'est manifesté dans le forage à partir de la profondeur de -93m,6O, tête du Muschelkalk inférieur j son débit s'est accru au fur et à mesure de l'approfondissement pour atteindre à -166,90 la valeur de 200 l/minute qui s'est maintenue jusqu'à -188,50. Le carottage 5" effectué à partir de cette profon- deur, sur 2 m. (188,50 - 190,50) et le reforage consécutif (188,50 - 190,00) au trépan 340 mm. ont fait apparaître une nouvelle augmenta- tion de la venue d'eau artésienne : 600 l/minute à -190 m., cote choisie pour le pied de la colonne de captage. Le niveau piezométri- que de la nappe a pu être estimé , par approximations successives, au voisinage de la cote + 223, soit à + 18 m. environ par rapport au sol.

La pose d'un bouchon de ciment était pratiquement impossible dans ces conditions. Toutes dispositions ont dû être prises pour étouffer 1'artésianisme afin de cimenter en eau calme.

Les 16 croquis portés en annexe V donnent le détail des multiples opérations effectuées dans ce but, du 11-9 au 9-10-1931, sous la Direction de MM. Heitz, Ingénieur en Chef du Génie Rural et Guillaume, Géologue-Conseil. Elles ont permis de fixer le niveau de stabilisation à + 5,35 environ, 1'artésianisme extérieur étant ramené h 23 l/minute seulement .

(l) 20 sacs de 230 mm. 0 et 340 mm. de hauteur mis en place à la soupape et comprimés au fond à l'aide d'une masse-tige. Oct. 1931 Nov. 1951 - 11 -

Les essais cPétanchéité (17 et 19-10-1931) ainsi que les ana- lyses chimiques des divers prélèvements d'eau ont démontré la réus site de la ciraentation et l'existence d'une sélection effective des eaux de part et d'autre du bouchon définitif au pied de la colonne de captage. Le tableau suivant montre la décroissance de certains éléments caractéristiques.

* • 1 Date du ) Conditions du Rés.1100 Cl S0 * prélèvementl prélèvement 3 : Observations :

* 4 • • : 12-9-31 :Ecoulement art. ! 476 .> 1L 71 t 71 96 : avant : : 190,50 :600 l/min. • : cimentation : t :au jour t : :

: 21-10-31 :Ec. extérieur i 432 : 17,7 98,6 :) : : 192 m. :94 l/min. : ) 12 jours : i : i : ) après la : :Ee. intérieur : 386 ; 7,8 : 68,0 : ) ciraentation : : 115 1/mi n. 0 * é • : 26-10-31 : 300,2 : 5,8 : 26,9 :fin de forage : :Ec. intérieur : 226 m. :1714 l/min. r t • • *

Pendant l'approfondissement final l'écoulement des eaux exté- rieures s'est progressivement éteint tandis que l'écoulement central du captage reprenait sa croissance jusqu'à l'arrêt définitif à 226 m»

Le diagramme ci—contre donne les variations respectives des deux débits et de la température des eaux au fur et à mesure de l'avancement du forage.

Résultats hydrogéologiques du forage n° I

Eaux supérieures fermées à -186,60

Le débit artésien obtenu à -226 m. ayant été jugé suffisant :

1.714 l/min. = 102,8 mVheure = 2.467 m3/j our (T/re : 16°5 - 16°6) ,

aucun pompage de contrôle n'a été effectué à l'issue du forage. - 12 -

Un essai de débit, dont on ne possède "malheureusement pas le

détail, a eu lieu par contre, en 1941, avant la création du

forage II ; cet essai a permis de définir une caractéristique de

l'ouvrage dont l'annexe VI donne la transcription. A titre indicatif,

la caractéristique de 1931, tirée des indications du cahier de

sondage, lui a été adjointe.

Leur comparaison fait apparaître une chute très sensible de la

capacité aquifère du forage, de l'ordre d'un tiers du débit d'ori-

gine, à dix ans d'intervalle (l) j à la cote + 206,70 le débit noté

en 1941 est en effet : 1.110 l/roin. = 66,6 m3/heure = 1.598 m^/jqur.

La vérification de la caractéristique actuelle par un essai

limité à quelques heures, compte tenu de la présence du forage II,

serait d'un grand intérêt pour déterminer les conditions d'exploi-

tation réellement possibles à l'heure actuelle. Ce point de vue

sera repris dans mes conclusions générales.

(l) II est nécessaire de noter, à l'appui de cette constatation, qu'un groupe de trois nouveaux forages profonds a été créé, entre 1931 et 1933, 4 km. plus au N, près de , pour alimenter en eau potable la ville de SARREGUEMINES. Le premier forage avait été établi en 1930. Les profondeurs de ces ouvrages, qui font appel aux réserves de la même nappe, s'échelonnent entre 250 et 280 ra. Les débits artésiens, au voisinage du sol, sont compris entre 16 et 55 m3/h. Un cinquième forage (profondeur : 200,50) a été à nouveau foncé pendant la dernière guerre. Enfin, le forage de la commune de SARREINSMING (Profondeur : 265 in.) a mis à jour, en 1951, une nouvelle venue artésienne de l'ordre de 35 m^/heure. - 13 -

Qualité des eaux captées au forage n° I

Les résultats des analyses chimiques des prélèvements effec-

tués à l'écoulement artésien sur le forage terminé sont les

suivantes : < t *•* Vv ¿^ ** n ^ ^v "4 %* r\ i Schaeffer Lab. départ.\ Lauoratoire .Sarreguemines LabStrasbour. munieg. \ Strasbourg \ Date et n° de l'analyse : 27-10-31 5-11-31 ; 30-11-51 ; < •

t 4 ( Résidu sec 110°C 308,2 348,0 s 322,0 : " " 180°C 333,0 ; *

" calciné 4 210,0 : 209,0 : Fer total en FeO 0,012 0,12 (Fe) O : Calcium en CaO 83,0 80,0 80,9 : Magnésium en MgO 73,7 75,0 : 66,4 : Bicarbonates en CO2 255,0 ! (HCOo) 335,5 : S Sulfates en SO3 ,(S02)26,9 s 43,0 (S04)25,6 : c Chlorures en Cl í 5,8 ! 1,0 ! traces : Dureté totale : 32°9 34 °4 ! 31°0 : pH : 7,3 :

r

Les eaux ainsi recueillies sont de bonne qualité chimique

toutefois assez chargées en bicarbonates de chaux et de magnésie,

avec une proportion relativement faible de sulfates et très peu

de fer. Il serait souhaitable toutefois de préciser ce dernier

point,qui a donné lieu à deux résultats notablement divergents

en 1931>par un essai de faïences échelonné sur une semaine par exemple. - 14 -

LE FORAGE DE WITTRING n° II (1942)

II a été construit de février à septembre 1942 par l'Entreprise

Johannes Brechtel de LUDWIGSHAFEN. Maitre de l'oeuvre : Service des

Domaines.

Situation du forage : à 750 m. environ au NW de l'église de WITTRING, à 600 m. WNW du forage I, en rive droite et à 50 m. environ de la Sarre (cf. carte annexe III au 1/20.000). Coordonnées Lambert de l'orifice : x = 456,38 ) zone Nord 950,20 ) Zone y => 251,01 ) de guerre 161,95 ) Nord I Cote de l'orifice : sol : + 207,31 , , écoulement : + 207,09 \ri*Kl't''> Comme pour l'ouvrage I, la tête de captage est protégée par

une chambre maçonnée eemi-enterrée y l'écoulement des eaux arté—

siennes s'effectue peu en contrebas du niveau du sol j une canali-

sation dirige les eaux vers la station provisoire I ainsi qu'il a

été indiqué précédemment.

Disposition technique de l'ouvrage

Le croquis n° 2 de l'annexe IV rassemble les éléments de la structure du forage II d'après les pièces du dossier qui m'ont été communiquées par le Service du Génie Rural (l). Certains de ces éléments ne sont que très incomplètement connus, notamment en ce qui concerne le dispositif d'ctanchéité du captage.

(l) Croquis-proiet du 19-6-41. Procès-verbal des visites du 22-6 et du 16-10-42. Décompte final de l'entreprise du 30-11-42. - 15 -

La disposition générale de l'ouvrage est la suivante : 0,00 - 3,35 Avant-puits, 0 3m,20. (0,00)- (5,00) Tubage-guide 730 mm., soudé. 3,25 -(193,00) Forage au trépan, 0 730 à 500 mm.

(O,OO)-(193,OO) Tubage rivé soudé 460 mm. 0 (col. de captage) Gaine de béton coulée entre 460 et 730 mm. Quantité employée : 3 m3 (Cotes et modalités de pose non précisées). (193,00)- 250,00 Forage au trépan 0 430/435 mm. Cette partie du forage n'a pas été tubée. Nota - Le projet initial prévoyait la pose d'un bouchon d'ar- gile entre le terrain et la partie básale de la colonne de captage 460 mm., 8 m3 d'argile paraissent avoir été effectivement utilisés dans ce but (article 10 a du décompte définitif). Il n'est malheu- reusement pas possible de savoir dans quelle mesure et par quelles voies cette garniture d'étanchéité a été mise en place. Cette indé- termination serait, le cas échéant, extrêmement importante à lever, notamment par l'étude éventuelle de documents plus complets.

' Constatations et résultats hydrogéologiques

Lors de l'exécution de l'ouvrage 1'artésianisme ne s'est

manifesté qu'à partir de 203 m. de profondeur (l). Il s'est accru

successivement entre 208 et 220, 235 et 240 m. de profondeur.

Le débit artésien final s'élevait à 22/24 l/sec. = 79/86 m3/h.

en octobre 1942, probablement à la cote d'écoulement + 207,09.

Aucun essai de débit ne parait avoir eu lieu postérieurement

à la création du forage. Aucune mesure de la pression hydrostatique

n'a été consignée dans les divers documents qui m'ont été soumis.

(l) Les premiers indices artésiens avaient été enregistrés au forage I dès -93m,60. Il est vraisemblable que l'ouvrage II a été foré sous injection d'eau lourde, tout au moins dans sa première phase. - 16 -

II n'est donc pas possible, dans l'état actuel de nos informa-

tions, de tracer la caractéristique réelle de ce deuxième captage.

Pour fixer les Idées , en adoptant provisoirement une valeur du niveau piézométrique voisine de celle qui a été reconnue en 1941 i pour le premier forage, on constate que le résultat obtenu en II

est sensiblement supérieur à celui fourni par I, existant seul en

1941 (cf. annexe VI). Al'appui de ce fait, qui demanderait à être

soigneusement précisé par des mesures suffisamment prolongées, il

faut noter en effet l'augmentation des diajnètres et du découvert

du forage II dans une zone très aquifère j

Forages II

0 intérieur colonne de captage 285,5 nun < 460 mm. 0 du forage en découvert 276 ram. 430 mm. Hauteur du découvert 40 m. 57 m.

Qualité des eaux du forage II

On dispose de deux analyses faites sur prélèvements à l'écou-

lement artésien le 16-10-1943 et en février 1953. Les principaux

éléments dosés sont indiqués dans le tableau suivant :

Inst.Hyg. & Bact Prof.Richard Laboratoire Sarrebruck St Max Da^e de l'anaj^se 19-10-42 20-2-53

Résidu sec 105° 325 mg/l " " 180° 315 " calciné 215 Calcium en CaO 06,8 " - 17 -

Magnésium en MgO 12 mg/1 ? : Carbonates ou bicarb, en CO2 : (carb. )250,8mg/4 (bic.)l 30 : Sulfates en SO3 : 7,96 " Chlorures en Cl : 3,3 mg/1 : 8,87 " :

Dureté totale : 33°2 37 0 . " permanente 4°6 : 140 . pH : 7,4 : 6,3 ':

SITUATION COMPAREE DES DEUX FORAGES DE WITTRING

Au point de vue géologique, lesdeux forages ont recoupé des

horizons identiques allant de la base du Muschelkalk supérieur à

40 m. environ au-dessous de la tête du Grès vosgien. Il ne semble

pas que des couches de sel gemme de quelque importance, prolonga-

tion vers l'E du gîte de SARRALBE, aient été rencontrées par les

travaux : les teneurs en chlore ont toujours été minimes dans les

eaux recueillies, même avant fermeture.

Le captaqe des eaux, réalisé pour l'ouvrage récent à un dia-

mètre supérieur de plus d'un ti ers par rapport à celui de l'ouvrage

ancien, a été effectué à une cote absolue très voisine de celle qui

avait été choisie pour ce dernier : il en résulte, compte tenu de

l'abaissement des couches géologiques entre I et II (20 m. environ),

que la fermeture des eaux supérieures se situe, pour le forage II,

notablement plus haut dans la série géologique, soit pratiquement,

dans la partie médiane des "Couches intermédiaires". Celles-ci

étant susceptibles de donner des eaux ferrugineuses à ce niveau,

il serait utile de s'en assurer par des observations sur faïence

effectuées simultanément sur les deux forages. - 18 -

Au point de vue de la structure même du captage et de la sécurité de la fermeture, le dispositif I apparaît beaucoup mieux Conditionné que le dispositif II. Il y aurait probablement intérêt à opérer une surveillance périodique du dépôt (nature et volume) pouvant éventuellement se trouver dans l'eau exploitée, ainsi que de l'ensablement du fond : la mise en exploitation définitive pour- rait avantageusement être précédée d'une telle vérification et, le cas échéant, d'un curage.

En ce qui concerne les conditions de débit, les caractéristi- ques réelles, conj uquées, du groupe I —II n'ont pas été étudiées jusqu'à présent. Afin d'appuyer l'exploitation sur des bases cer- taines, il me paraît nécessaire de les fixer par un double essai de débi t avec mise en oeuvre de deux pompes de surface d'une capacité de 60 à 80 nrVheure pourvues de vannes de réglage.

Cet essai pourrait comprendre, par exemple, 3 phases de 48 h. chacune sans interruption, selon le plan ci-dessous :

Forage I Forage II

Io phase 1, puis 2 pompes Observ. du débit artésien 2° phase Observ. du débit artésien 1, puis deux pompes 3° phase 1 pompe 1 pompe

II permettrait de définir les interactions entre les deux

centres d'exploitation ainsi que le débit maximum réellement

disponible. - 19 -

Qualité des eaux : l'observation du fer par témoinsde faïence ainsi que la qualité chimique actuelle des eaux pourraient être suivies au cours de cet essai de débit. Notamment, la confirmation des résultats les plus complets dont on dispose pour WITTRING II, oîi apparaissent des valeurs aberrantes (MgO - SO3 - pH), (l), serait importante à obtenir.

Le tableau annexe VII établit un parallèle entre la composition chimique des eaux de WITTRING I et II et celle des eaux de quatre forages analogues de la région. En dehors des anomalies précédem- ment signalées à WITTRING II, toutes ces eaux montrent une identité presque parfaite dans un type de minéralisation propre à la nappe de Trias inférieur sous couverture, sédimentaire épaisse.

Les bulletins d'analyse bactériologique du Laboratoire Départe- mental de sur prélèvements effectués les 14-12-51 (For. I) et 23-10-52 (For, II) ont constaté que le nombre de colibacilles restait inférieur à 50 par litre. Ils concluent à la potabilité des

eaux examinées. x

(l) Analyse Richard du 20-2-53. - 20 -

CONCLUSIONS D'ENSEMBLE

Sous réserve d'une surveillance attentive de la tenue du

captage n° II par examen physico-chimique de ses eaux et vérifica-

tion de l'ensablement du fond au moins une fois par an au cours de

l'exploitation, il est permis d'attendre des forages de WITTRING,

groupés en un centre d'exploitation par pompes à axe horizontal,

un débit suffisant pour répondre à la demande du Syndicat Intercom-

munal de SARRALBE-WITTRING dans les limites prévues au projet. Il

est cependant souhaitable d'obtenir dès que possible, par un essai

combiné, toute certitude a cet égard, de définir ainsi la marge

de sécurité disponible et, accessoirement, de préciser les teneurs

en fer et de vérifier la non agressivité de l'eau de chacun des

deux ouvrages.

Il semble également que la qualité chimique et bactériologique

de leurs eaux, prises dans une nappe déjà exploitée en toute sécurité

dans cette région, doive, normalement, se maintenir dans les limites

d'une parfaite potabilité. Mais il serait judicieux de relever, si

possible deux fois par an, les éléments bactériologiques du forage II

après lui avoir affecté un périmètre de protection de cinquante

mètres de rayon.

G. MINOUX Ingénieur-Géologue au B.K.G.G.M. Collaborateur au Service de la Carte Géologique de la France

7 annexes Çrês htgarré- Çrès vosj/en

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Extrait du L.R. 1/20.000 X3QOn-l3 SARREGUEMINES 3-4 456 . 456 457 458 I 3B" FORAGES PE WÍTTRÍNG (Moselle) NTH N°I 33 W 1942 •H 1931 •g CO Die.ra •net cteji ae ux +ora^ !S U- "metres CO e ka.se ci«_ Cale ¿ >** Cote sol¿ Ionice: -0- Sol ¿ lon'|ice : tr&pcL-n mm Tu-ba.ae 0 500 mm rive 9 i Gai-né ciTnent" fondu Forage. fcn&ban tí55 0 I i trepan ?&>y •Tubcwe, ? : 57,50 xivé -50- -50- 50 i •65- Forage trepan ß 4-35

Taba.ge 0 350 Mm J : 110,0 - -(?!$ TI ve Rnraqe. tr¿(3an J# !JH= L6* •SfiS 12. + -- xje-i^ -KpD- ^^ -«0- Tu.p 4-60 ft .ge- L-10loe—-;6 ft*ft* . Tif« i •o i ^^ 110 i •°1 -es

•1¿8- -3 36 <^' Forage trepan fi 540

-•1*2. ' 1 Tabo-ge fnixte^ viss*. a i -lèû- AJO /O I 2 -155 .ts* -151- -1^0- « Oí I M ^ T: i ^o^ Bouchon ciment Í CO >,6â 4 1 rtf*e ^ 4 I >^ J -2ÇD- i trepan 0

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