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LES MUTATIONS LES INITIATIVES www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17684 – 7,90 F - 1,20 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE -- MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Gigantesque Israël-Palestine, une logique de guerre faillite b Les attentats en Israël, les plus sanglants de l’Intifada, ont fait 30 morts et plus de 200 blessés a Enron, le géant b Ariel Sharon tient Yasser Arafat pour directement responsable de ces massacres revendiqués américain de l’énergie, par le Hamas b Le gouvernement israélien promet une riposte « proportionnelle » à l’agression

en redressement ÉCOURTANT une visite officiel- fois contre un autobus dans la gran- le aux Etats-Unis, le premier minis- de ville côtière du nord du pays, judiciaire tre israélien, Ariel Sharon, a rega- Haïfa. Le véhicule a été pulvérisé, gné Jérusalem lundi 3 décembre tuant quinze passagers et en muti- a pour décider de la riposte aux lant de nombreux autres. Le attentats terroristes qui ont fait Hamas a déclaré qu’il avait ainsi Cette faillite AP trente morts et plus de deux cents voulu venger le meurtre par Israël, est la plus importante blessés, samedi et dimanche, en le 23 novembre dernier, d’un de ses LA GUERRE CONTRE AL-QAIDA Israël. M. Sharon a convoqué un chefs, Mohammed Abou Hanoud. de l’histoire du pays conseil des ministres extraordi- Le gouvernement israélien a fait naire qui devait arrêter une straté- porter à Yasser Arafat la responsa- Le siège de a gie de riposte que les autorités veu- bilité des attentats. Le président Le risque pour les lent « proportionnelle » à la gravité George W. Bush a mis M. Arafat en des attaques perpétrées – et reven- demeure de déclarer la guerre au Kandahar banques américaines diquées – par le mouvement isla- Hamas. L’Autorité palestinienne a miste Hamas. déclaré l’état d’urgence dans les ter- Les forces d’opposition rencontrent et britanniques évalué La branche militaire du Hamas a ritoires et fait arrêter, dès diman- une forte résistance dans la région de d’abord frappé samedi à Jérusa- che, quelque 75 militants de grou- Kandahar, dernier refuge des talibans. à 20 milliards de dollars lem. Un « kamikaze » palestinien a pes intégristes. Nos correspon- Les marines (photo) pourraient prendre commis un attentat-suicide vers dants retracent la montée en puis- part directement à l’assaut contre la vil- a 23 heures dans la rue Ben-Yehou- sance du mouvement islamiste La déréglementation da, une des artères les plus fréquen- dans les territoires et le défi qu’elle le, qui s’annonce sans merci. A Bonn, la tées par les jeunes le samedi soir. constitue pour M. Arafat. conférence interafghane paraît au bord de l’électricité a fait Cafés et terrasses étaient bondés. d’un accord politique sur l’avenir de Une quinzaine de personnes ont Lire pages 2 à 4, l’Afghanistan. Une administration inté- la fortune et provoqué été tuées – dont un Français – et un point de vue page 18, des dizaines d’autres blessées par notre éditorial p. 20 et la rimaire pourrait diriger le pays pendant la chute du groupe la volée de clous et de boulons que chronique de Pierre Georges p. 38 les six mois à venir. p. 5 et 6 contenait la bombe. Le lendemain, Lire page 21 la même opération avait lieu, cette f www.lemonde.fr/israel-palestiniens f www.lemonde.fr/dossier-special « Tolérance zéro » Ginger, la trottinette musclée à air chaud qui grimpe les escaliers sans peine DEAN KAMEN a réussi son pari. Il a conser- trois paires, comme pour certains chariots qui ble en centre-ville. Il lui suffit d’une source de contre délinquance vé le secret sur son invention, Ginger, annon- montent sans peine les escaliers des centres chaleur pour actionner ses pistons. Dean cée fin 2000. Lundi 3 décembre, il devait enfin commerciaux. Une aptitude que Dean Kamen Kamen a déposé en 1998 une demande de bre- IMPORTÉE des Etats-Unis, la lever le voile à l’occasion de l’émission « Good avait déjà utilisée sur une précédente inven- vet pour une « machine Stirling à deux pis- a notion de « tolérance zéro » Morning America » sur la chaîne de télévision tion, Fred Upstairs, un fauteuil roulant pour tons ». Il a obtenu sa publication le 16 mai inspire la plupart des discours politi- américaine ABC. Le même jour, le magazine handicapés. 2000, quelques mois avant de lancer l’opéra- AFP ques français sur la sécurité qui se Time raconte en détail l’histoire de cette inven- Pour aider le conducteur à conserver son tion médiatique dont il semble aujourd’hui multiplient à la veille des échéances tion qui, selon de rares témoins, pourrait révo- équilibre, un ensemble de cinq gyroscopes prêt à récolter les fruits. COUPE DAVIS électorales nationales. Elle consiste lutionner les transports en ville. agissent, selon l’inventeur, « comme une oreille Déjà, début 2001, l’éditeur de la Harvard à prôner une répression sévère des Steve Jobs, le patron d’Apple, a assuré que, interne ». Il semble néanmoins que le Segway Business School avait avancé 250 000 dollars à petits délits pour éviter l’escalade de « lorsque les gens verront Ginger, il ne sera pas nécessite un apprentissage, un peu comme le un auteur, Steve Kemper, pour qu’il écrive un Victoire la violence. Tandis que la droite difficile de les convaincre de construire des villes vélo… Pour faciliter les choses et donner un livre sur le Segway. La trottinette du XXIe siècle retient l’expression tout en se démar- autour de son concept ». Jeff Bezos, le fonda- caractère anthropomorphique à l’engin, «un doit être commercialisée dans un an pour un à Melbourne quant de la référence américaine, la teur d’Amazon.com, fait également partie de ordinateur agit comme un cerveau, des moteurs prix d’environ 3 000 dollars. Un modèle plus L’équipe de France de tennis s’est adju- gauche préfère parler de « mieux ceux qui témoignent du sérieux de l’invention. font office de muscles et les roues servent de puissant serait vendu 8 000 dollars aux entre- gé la Coupe Davis, dimanche 2 décem- punir » et retient l’idée, assez pro- Son auteur, qui a finalement baptisé sa créa- pieds », précise aussi Dean Kamen. prises. La société de Dean Kamen, Deka bre à Melbourne, en battant l’Australie che, d’opposer une réponse pénale à tion Segway, a confié au Time qu’elle « sera à L’énergie motrice utilisée par l’engin est Research and Development Corporation, ins- toute infraction. A New York, les suc- la voiture ce que la voiture a été au cheval et à la fournie par une batterie rechargeable qui tallée dans le New Hampshire, dispose d’une trois victoires à deux. Nicolas Escudé cès de la lutte contre la délinquance carriole à quatre roues ». serait associée à un moteur Stirling. Inventée unité de production qui pourrait fabriquer (photo) a apporté le point victorieux au menée par Rudolph Giuliani lui ont De fait, l’engin pourrait remplacer l’automo- par Robert Stirling, un pasteur écossais, en… 40 000 Segway par mois d’ici à la fin 2002. cours de l’ultime partie en battant Way- assuré une énorme popularité, mais bile pour les transports dans le centre des vil- 1816, cette technique, en dépit de ses qualités, Après un an de suspense autour de son inven- ne Arthurs. C’est la neuvième fois que ils sont entachés par de multiples les. Il s’apparente fortement aux trottinettes n’a pas encore trouvé d’applications de masse tion, Dean Kamen fait encore patienter ses la France remporte le « saladier d’ar- bavures. qui ont refait leur apparition dans les rues malgré une poursuite continue des recher- futurs clients. depuis deux ans. Segway semble disposer d’un ches. Ce moteur à air chaud peut fonctionner gent », la troisième au cours des dix Lire page 13 essieu à deux roues indépendantes, voire de sans combustion polluante, un avantage nota- Michel Alberganti dernières années. p. 28 et 29 Les peurs des juifs Offre spéciale jusqu’au 31 Décembre 2001 Sondages électoraux : de France REPRISE 3800 F* (24 926,37 F*) la loi ou la jungle ? pour l’achat d’une Citroën récente DIMANCHE 5 mai 2002, 20 heu- altérer la sincérité du scrutin. Le res. Le visage du nouveau chef de Conseil constitutionnel fera connaî- l’Etat vient de s’afficher sur les tre le 7 mai à 12 heures les XM, EVASION ou XANTIA écrans de télévision. Chacun pour- conséquences qu’il tire de cette tant retient ses commentaires, situation. » tant l’écart avec son opposant Fiction ? Certes. Mais que la réa- malheureux est faible : quelques lité pourrait bien rejoindre tant F SIMA dizaines de milliers de voix, selon est désormais confuse la régle- REPRISE 2280 * les estimations. Pis, toute la jour- mentation sur les sondages électo- ANNIVERSAIRE (14 955,82 F*) née, des sondages erratiques ont raux. Il suffit, pour s’en convain- ROGER CUKIERMAN entretenu le suspense. À midi, cre, de lire la recommandation pour l’achat d’une Citroën récente c’est le candidat de la gauche qui sur l’élection présidentielle adop- Quoi de neuf, Les juifs de France se sentent est donné vainqueur par trois ins- tée par le Conseil supérieur de menacés, ils craignent pour leur XSARA** ou SAXO tituts de sondages, immédiate- l’audiovisuel le 23 octobre. père Hugo ? sécurité. C’est ce qu’a affirmé le ment relayés par télévisions, Le CSA rappelle, en effet, que la Reprise minimum de votre véhicule, quels que soient La modernité de Victor Hugo (ci-des- président du CRIF, Roger Cukier- l’état, la marque et beaucoup plus si son état le justifie. radios et sites Internet. loi du 19 juillet 1977 interdit la man, samedi 1er décembre, en pré- Quatre heures plus tard, renver- publication, la diffusion et le sus, détail du billet de 500 francs, sence du premier ministre. ● FAIBLE KILOMÉTRAGE ● GARANTIE 1 AN PIÈCES ET MAIN- sement de tendance : pour deux commentaire de tout sondage 1953), républicain exemplaire, sera sou- D’ŒUVRE ● FINANCEMENT À LA CARTE ● PRIX ATTRACTIF instituts, la victoire du candidat ayant un rapport avec une élec- lignée par les nombreuses manifesta- Lire page 10 de droite paraît acquise, chacun tion pendant la semaine qui précè- tions organisées pour célébrer le bicen- , moi j’aime glosant sur le sursaut de ses parti- de le scrutin et pendant le déroule- tenaire du poète, polémiste, homme f www.lemonde.fr/securite CITROËN FÉLIX FAURE sans, alertés par les sondages de ment de celui-ci. Mais, ajoute-t-il politique et dramaturge (1802-1885), Fournisseur officiel en bonnes affaires midi. A 18 heures, encore, une aussitôt, la Cour de cassation a Afrique CFA 1 000 F CFA, Algérie, 35 DA, Allemagne, 3 DM (1,53 ¤); Paris 15e 10, Place Etienne Pernet 01 53 68 15 15 ultime enquête auprès des élec- jugé (Le Monde du 9 septembre) dont la Comédie-Française programme Antilles-Guyane, 10 F (1,52 ¤); Autriche, 25 ATS (1,82 ¤); ...... e teurs parisiens, jusque-là peu que cette interdiction est incom- déjà Ruy Blas. p. 33 Belgique, 49 FB (1,21 ¤); Canada, 2,50 $ CAN ; Danemark, ...... Paris 14 50, boulevard Jourdan 01 45 89 47 47 15 KRD ; Espagne, 250 PTA (1,50 ¤); Grande-Bretagne, 1 £ ; mobilisés, contredit les deux patible avec la Convention euro- Grèce, 500 DR (1,47 ¤); Irlande, 1,40 £ (1,78 ¤); Italie, Coignières (78) 74, RN 10 01 30 66 37 27 ...... enquêtes de l’après-midi. péenne des droits de l’homme. Et 3000 L (1,55 ¤); Luxembourg, 46 FL (1,14 ¤); Maroc, 10 DH ; Bezons (95) 30, rue E. Zola 01 39 61 05 42 International...... 8 Aujourd’hui ...... 28 Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3,30 FL (1,50 ¤); Portugal cont., ...... A 20 h 12, un communiqué laco- il précise que les condamnations 300 ESC (1,50 ¤); Réunion, 10 F (1,52 ¤); Suède, 16 KRS ; Suisse, Thiais (94) 273, av. de Fontainebleau - RN7 01 46 86 41 23 France...... 10 Emploi ...... 28 ...... nique du Conseil constitutionnel pénales prononcées en applica- 2,40 FS ; Tunisie, 1,5 DT ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Limay (78) 266, rte de la Noué-Port Autonome 01 34 78 73 48 Société...... 13 Météorologie-Jeux...... 31 ...... – seul juge de l’élection présiden- tion de la loi « semblent donc Régions ...... 15 Carnet...... 32 ...... Nantes (44) 7, bd des Martyrs Nantais - Ile Beaulieu 02 40 89 21 21 tielle – provoque la stupeur : «La dépourvues de fondement ». M 0147 - 1204 - 7,90 F - 1,20 E Horizons ...... 16 Culture ...... 33 ...... Corbas (69) ZI Corbas Mont-Martin, rue M. Mérieux 04 78 20 67 77 diffusion d’enquêtes d’opinion le Entreprises...... 21 Guide culturel ...... 35 Vitrolles (13) Av. Joseph Cugnot - Zac des Cadesteaux 04 42 78 77 37 jour du scrutin, en contradiction Gérard Courtois Communication...... 23 Kiosque-Abonnements 36 *Offre non cumulable avec d’autres promotions, réservée aux particuliers, dans la limite des stocks disponibles. avec la loi du 19 juillet 1977, peut Tableau de bord ...... 24 Radio-Télévision ...... 37 3:HJKLOH=UU\^U\:?b@m@a@o@a; Carte grise au nom du propriétaire depuis 1 an. **Sauf Xsara Picasso. En échange de cette publicité. être considérée comme de nature à Lire la suite page 20 2 LA TENSION AU PROCHE-ORIENT LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

PALESTINE La police israélienne nées précédentes, qui ont fait une prêtait à s’adresser à la nation dans l’issue de la rencontre de celui-ci avec nombreux chefs d’Etat et de gouver- était en état d’alerte maximale, lundi trentaine de morts et plus de deux une allocution télévisée en fin de jour- M. Sharon, de faire « tout ce qui est nement, a qualifié « d’odieux et inac- 3 décembre, dans la crainte de nou- cents blessés à Jérusalem et à Haïfa. née. b YASSER ARAFAT, président de en son pouvoir » pour retrouver les ceptables » ces attentats, mais appe- veaux attentats après les attaques de Le premier ministre, Ariel Sharon, ren- l’Autorité palestinienne, a été sommé responsables et les livrer à la justice. lé tous les responsables au dialogue. kamikazes palestiniens des deux jour- tré de Washington lundi matin, s’ap- par le président George W. Bush, à b JACQUES CHIRAC, à l’unisson de (Lire aussi notre éditorial page 20.) Israël prépare sa riposte à la vague d’attentats de Jérusalem et de Haïfa Le premier ministre, Ariel Sharon, a écourté sa visite à Washington et s’adressait, lundi soir, à la nation dans une allocution télévisée. La police est en état d’alerte maximale face au risque de nouvelles attaques de kamikazes palestiniens, tandis que les violences en Cisjordanie se poursuivent

JÉRUSALEM portent sur eux. La double déflagra- tait en cause une « trêve » implici- l’impossibilité de nuire, comme si Powell dans un discours prononcé assure qu’elle ne peut pas agir tant de notre correspondant tion ravage cette rue passante et te conclue avec l’Autorité palesti- le « vivier » des candidats au suici- le 19 novembre. Comble pour que les bouclages et les incursions « L’heure de vérité » annoncée la populaire, aux nombreuses terras- nienne, selon certains observateurs de était sans cesse alimenté par les M. Arafat, les deux dernières opéra- de Tsahal perdurent et se multi- veille par le représentant des ses de café et de restaurant encore palestiniens. De nombreux com- conditions de vie faites aux Palesti- tions surviennent moins de quaran- plient. Du côté israélien, plusieurs Nations unies, Terje Roed-Larsen, occupées en dépit de la fraîcheur mentateurs israéliens avaient émis niens depuis plus d’un an. Cette vio- te-huit heures après que le chef de voix se sont élevées, à droite de la n’avait pas encore sonné pour le de la nuit, semant la mort et l’ef- des craintes de représailles au len- lence place le chef de l’Autorité l’Autorité palestinienne a indiqué à droite, mais aussi au sein du Parti chef de l’Autorité palestinienne, froi. Une vingtaine de minutes plus demain de l’annonce de l’opéra- palestinienne dans la pire des situa- M. Zinni qu’il produisait « cent travailliste, pour réclamer ou pour Yasser Arafat, lundi matin 3 décem- tard, une voiture piégée explose à tion « préventive » israélienne. Cer- tions. M. Arafat ne pouvait en effet pour cent d’efforts » pour imposer évoquer l’expulsion de M. Arafat, bre. Au ministère des affaires étran- quelques rues de là, sans faire de tains rappelaient même l’assassinat imaginer plus mauvaise posture. un véritable cessez-le-feu aux fac- suscitant les protestations du gères de Shimon Pérès, promu pre- blessés. par les Israéliens de « l’ingénieur » Les premiers attentats avaient tions et aux mouvements palesti- Meretz, à gauche. Des militants de mier ministre par intérim, on indi- Yéhia Ayache, jugé responsable de « salué » – comme les autorités niens les plus radicaux. droite avaient prévu de prendre quait, dimanche soir, qu’aucune MAUVAISE POSTURE nombreux attentats à Gaza, en jan- israéliennes ne s’étaient pas pri- place tout au long du trajet de décision importante ne serait prise Israël est encore sous le choc, vier 1996. Sa mort avait entraîné vées de le faire remarquer – l’arri- ÉTAT D’URGENCE retour de M. Sharon, entre l’aéro- avant le retour des Etats-Unis dimanche matin, devant les dix vic- une terrible vague de violences en vée du nouvel émissaire américain Pendant que les responsables port Ben Gourion et Jérusalem, d’Ariel Sharon, prévu dans la jour- times, très jeunes, et les dizaines de février et en mars, qui avait été en dépêché par les Etats-Unis, Antho- israéliens observaient une retenue pour l’inciter à se montrer décisif née de lundi. Une longue veillée blessés de Jérusalem, paralysée en partie à l’origine de la défaite de la ny Zinni. M. Arafat s’accrochait commandée par l’absence de dans sa réplique. d’armes venait de débuter. Après partie par les barrages installés par gauche aux élections suivantes. pourtant, comme à une bouée, à M. Sharon, tout en annonçant des Au fil des derniers mois, Israël a les images d’une violence inouïe précaution par la police, lorsqu’un La nouvelle déferlante de violen- l’initiative annoncée à grands frais représailles « proportionnées » aux expérimenté une palette très large enregistrées après le triple attentat nouvel attentat-suicide survient ces montre une nouvelle fois les par Washington et que devait incar- attentats de Jérusalem et de Haïfa, de moyens de riposte, souvent de Jérusalem, samedi soir, l’explo- dans la grande ville de Haïfa, dans limites de la politique des assassi- ner l’ancien général des Marines, l’Autorité palestinienne a prompte- sans grand succès. Le pire résultat sion d’un bus à Haïfa, le lende- le nord du pays, jusqu’ici préservée nats extrajudiciaires supposés met- en dépit de la prudence observée ment condamné la première opéra- a sans doute été obtenu en mai main, en fin de matinée, a une nou- du déchaînement de la haine, peut- tre les factions extrémistes dans par le secrétaire d’Etat Colin tion. Alors qu’une réunion des ins- lorsque l’engagement d’avions de velle fois plongé Israël dans la dou- être du fait de son importante com- tances palestiniennes était organi- combat F-16, au lendemain d’un leur, le désarroi et la colère. munauté arabe. Une nouvelle fois, sée à Ramallah, l’explosion du bus attentat-suicide, a suscité une La vague d’attentats avait en fait la cible choisie est un autobus, qui Des Français parmi les victimes a poussé l’Autorité palestinienne à vague d’indignation internationale commencé quelques jours aupara- explose alors qu’il passait sous un annoncer la proclamation de l’état et renversé le rapport de forces au vant par une fusillade à Afoula, sui- pont, peu avant midi. Outre Trois Français auraient été tués dans l’attentat de samedi, à Jérusa- d’urgence et à procéder à des inter- profit des Palestiniens. Que faire vie d’un attentat à la bombe dans l’auteur de l’attentat, quatorze lem, selon l’agence Reuters. Le Quai d’Orsay s’en tenait encore, lundi pellations particulièrement média- aujourd’hui ? Samedi 1er décem- un bus. Mais, samedi 1er décembre, corps affreusement mutilés et des matin, au bilan provisoire qu’il avait annoncé, dans la soirée de tisées parmi les principaux respon- bre, l’armée israélienne a repris la fin du shabbat qui avait, comme dizaines de blessés sont relevés sur dimanche 2 décembre, d’un mort et de deux blessés français. « Le pré- sables politiques du Hamas, notam- position, dans l’indifférence géné- de coutume, poussé de nombreux les lieux par les services de sécurité. sident de la République a appris avec beaucoup de tristesse que trois de ment à Gaza. rale, dans les zones autonomes de Israéliens dans les rues de Jérusa- La revendication des attentats nos compatriotes ont été victimes de l’attentat criminel perpétré à Jérusa- Rien ne permettait d’assurer, lun- Jénine et de Tulkarem pour – offi- lem, a basculé dans l’horreur. A par le Mouvement de la résistance lem et que l’un d’entre eux est décédé », a déclaré Jacques Chirac dans di matin, que les dispositions mani- ciellement – contrecarrer des tenta- 23 h 30, dans le bas de l’artère pié- islamique (Hamas) confirme les un communiqué adressant ses condoléances aux familles des victi- festées par les Palestiniens étaient tives d’attentats. Deux jeunes tonne Ben Yehouda, deux Palesti- prédictions de certains de ses res- mes. L’une des victimes françaises serait un touriste et les deux de nature à convaincre les Israé- Palestiniens ont été tués au cours niens originaires, selon les premiè- ponsables politiques, qui avaient autres seraient des personnes habitant en Israël et bénéficiant de la liens. Ces derniers déplorent de ces opérations. Cinq Palesti- res constatations, d’une aggloméra- annoncé que l’assassinat par Israël double nationalité, a précisé une source diplomatique à Jérusalem. depuis plusieurs mois le manque niens ont encore été tués, diman- tion située dans la banlieue orienta- de l’un des principaux membres de Selon le conseil des communautés juives de Seine Saint-Denis, trois de sérieux, et partant le manque de che, et un Israélien, dans la bande le de la ville, Abou Dis, déclenchent son aile militaire, Mahmoud Abou jeunes Français originaires de Paris ou de sa banlieue – dont notam- volonté, de l’Autorité palestinien- de Gaza. les deux bombes puissantes char- Hanoud, le 23 novembre, ne reste- ment Moshe Dahan, inhumé dimanche à Jérusalem – figurent sur la ne dans sa lutte contre les factions gées de clous et de boulons qu’ils rait pas « impuni » et qu’il remet- liste des tués et plusieurs autres sur celle des blessés. – (AFP, Reuters.) les plus radicales, alors que celle-ci Gilles Paris Les attentats les plus meurtriers depuis 1994 L’Autorité palestinienne poussée à mener une opération frontale contre les extrémistes b 1994 (installation de l’Autorité d’un autobus à Jérusalem. palestinienne) - 4 mars : un kamikaze du Hamas JÉRUSALEM extrémistes palestiniens. Elle témoignerait d’un et M. Arafat comme un autre Antoine Lahad, - 6 avril : un Palestinien lance une fait exploser une bombe dans un de notre correspondant engagement irrémédiable, sans retour en arrière chef de la milice mise sur pied par Israël dans la voiture piégée contre un autobus à autobus à Jérusalem : 19 morts. A plusieurs reprises, au cours des dernières possible. Un tel choix ne s’inscrit pas naturelle- zone occupée du Liban sud. Afoula (nord). Huit Israéliens sont Attentat-suicide d’un militant du semaines, les commentateurs politiques israéliens ment dans les pratiques politiques du chef de Depuis les attentats perpétrés aux Etats-Unis tués et 44 blessés. Attentat Djihad islamique à Tel-Aviv : 13 morts. se sont interrogés sur la capacité du chef de l’Auto- l’Autorité palestinienne, qui a toujours rechigné le 11 septembre, l’Autorité palestinienne a décla- revendiqué par le Hamas b 1997 rité palestinienne à « passer le test de l’Altalena ». à la lutte frontale tant que son autorité n’était ré, à de nombreuses reprises, que la poursuite pour venger le massacre - 30 juillet : 18 morts (16 Israéliens Ils faisaient référence à la décision prise le 22 juin pas directement remise en cause, préférant user, des opérations violentes en Israël était contre- de 29 Palestiniens par 1 colon juif et 2 kamikazes) dans 1948 par le « père » de l’Etat d’Israël, David Ben acheter ou contourner ses adversaires. productive et nuisait aux intérêts palestiniens. La en février à Hébron. un double attentat sur le grand Gourion, de bombarder au large de Tel-Aviv un radicalisation de la société palestinienne, après - 19 octobre : bombe du Hamas marché juif de Jérusalem-Ouest. navire, l’Altalena, chargé d’une cargaison d’armes. SURVIE POLITIQUE quatorze mois d’Intifada, n’a manifestement pas dans un autobus à Tel-Aviv : b 2001 Ce bateau avait été affrété par le Hérout, le parti M. Arafat a pourtant su trancher par le passé, permis que ce message soit entendu. 21 morts et 47 blessés. -1er juin : un kamikaze palestinien nationaliste créé par les anciens dirigeants de la for- après la vague d’attentats de 1996 et sous la pres- A soixante-douze ans, parqué dans les miet- b 1995 fait 21 tués et 75 blessés avec mation extrémiste Irgoun et rassemblant les des- sion internationale. Il a ainsi permis une coopéra- tes territoriales de l’Autonomie, M. Arafat peut- - 22 janvier : deux kamikazes une charge explosive à l’entrée cendants du mouvement révisionniste de Wladi- tion sécuritaire avec les Israéliens qui a pendant il aujourd’hui se lancer dans le défi de l’Altale- du Djihad islamique déclenchent d’une discothèque à Tel-Aviv. mir Jabotinski. David Ben Gourion montrait ainsi longtemps fait ses preuves. Cette coopération, na ? Les conditions sont sans doute actuelle- des explosifs à un arrêt de bus - 9 août : un kamikaze du Hamas se qu’il était prêt à tout pour s’opposer à ceux qui prô- en plein processus de paix, s’est d’ailleurs avérée ment les pires qu’il puisse imaginer. Mais sa sur- à Beit Lid : 22 morts et 64 blessés. fait exploser dans une pizzeria, naient une guerre à outrance contre les popula- être la seule réponse efficace aux défis lancés par vie politique est également en jeu, à l’heure où b 1996 15 morts et plus de 80 blessés. tions et les régimes arabes de la région pour établir les organisateurs des attentats-suicides. En l’ab- Israël évoque de plus en plus ouvertement le lan- - 25 février : un kamikaze -1er et 2 décembre : trois attentats Israël sur les deux rives du Jourdain. sence de toute avancée politique parallèle, elle cement d’une campagne massive contre son du Hamas tue 22 Israéliens, font un total de 27 morts, dont Le « test de l’Altalena », pour M. Arafat, présentait toutefois un risque, celui de faire appa- image. Il n’a sans doute guère de choix. dont 8 soldats, et 2 Américains les trois kamikazes palestiniens, consisterait, aux yeux de ces observateurs, en raître les services de sécurité palestiniens à l’aide d’explosifs à bord à Jérusalem-Ouest et Haïfa. une opération sans précédent contre les groupes comme de simples supplétifs pour les Israéliens, G. P. « Le gouvernement doit respecter ses promesses : la paix et la sécurité » JÉRUSALEM pes de gadgets et de fringues bon Mais je suis propriétaire, alors je n’ai d’entre eux, présents sur les lieux correspondance marché, est le rendez-vous tradi- pas le choix. J’attends juste qu’on me de l’attentat samedi soir, ont été A chacun sa manière d’honorer tionnel pour les ados. Tous les bus mette une nouvelle porte en verre, légèrement blessés. Ahmed était les victimes ; dimanche soir, à l’en- ou presque y convergent. L’anima- pour pouvoir rentrer chez moi. C’est passé voir son frère, qui travaille droit même de l’attentat qui a eu tion y est garantie chaque soir, au tout. » Du gouvernement, elle n’es- dans une boutique de sandwichs. moins jusqu’à 1 heure du matin. père rien. « Qu’est-ce que je peux en « J’ai l’impression d’être un miracu- REPORTAGE Dimanche soir 2 décembre, le quar- attendre ? », s’interroge-t-elle en lé. J’étais à l’intérieur. A 2 mètres tier est vide. A 21 heures, les cafés souriant. « Ou plutôt si, ajou- près, j’aurai pu mourir. » Dans la Une cinquantaine et restaurants, désertés, ferment. te-t-elle, je lui demande juste de res- tôle d’aluminium qui recouvre la de manifestants Dans la journée, la population a évi- pecter ses promesses : la paix et la façade, il y a plusieurs trous de 1 s’égosillent : « Mort té de se rendre au centre-ville. Les sécurité. » centimètre de diamètre creusés par aux Arabes » gens ont préféré se donner rendez- Catherine et Itzhak vivent tantôt les clous et vis contenus dans la vous ailleurs, dans un endroit plus en Israël et tantôt en France. Ils ne bombe. « C’est le premier attentat calme, plus sûr, ou sont simple- savent plus en quoi espérer. «Un dont je suis témoin. Ça change la lieu la veille à Jérusalem, les uns ment restés chez eux ou à leur tra- Etat palestinien, ce serait bien. Mais vision du monde. On est attentif à prient, les autres manifestent, quel- vail. Dès l’aube, les services munici- Arafat a refusé la proposition de tout comportement suspect. Je ne ques-uns murmurent des chants paux se sont efforcés de faire dispa- Barak alors qu’est-ce qu’on peut comprends pas ceux qui font cela. Je mélancoliques accompagnés d’une raître les traces de la tragédie. Des faire. Il faut tout donner ? » Quel- suis musulman et je ne comprends guitare. Tous sont venus observer, morceaux de chair humaine étaient ques mètres plus bas, sur la place pas. L’islam interdit le suicide. Ça ne se recueillir ou allumer une bougie restés collés aux façades des de Sion, une petite cinquantaine de sert à rien, pas plus que les liquida- à la mémoire des dix jeunes dont la immeubles. Vers 22 heures, des manifestants s’égosillent en criant : tions de terroristes par Tsahal. Il faut vie a été fauchée samedi soir par hommes s’affairent encore ici et là, « Pas d’Arabes, pas d’attentats », retourner à la table des négociations. deux bombes, déclenchées en plein achevant de remplir une benne « Nous voulons la guerre », « La Les pouvoirs israélien et palestinien cœur de Jérusalem par deux kami- déjà saturée de débris empilés guerre à Arafat », « Mort aux Ara- doivent se serrer les coudes pour kazes. Les deux points précis des depuis le matin. bes ». Un groupe de jeunes filles de mater les extrémistes. » Son copain, explosions, à une quinzaine de quinze-dix-huit ans, habitant dans Nagib, druzze et soldat dans l’ar- mètres l’un de l’autre, sont jonchés BOUTIQUE ÉVENTRÉE les colonies, est venu dire sa colère. mée israélienne, voit les choses de petites lumières entremêlées de Au mur de l’une des boutiques, « Israël vaincra », explique Ayelet, autrement. Il attend avec impatien- fleurs. De petits mots d’adieu – complètement éventrée par l’explo- porte-parole autoproclamée de la ce le retour de Benyamin « On pense à toi », « On ne t’oublie- sion, une seule chose est restée : la bande. « Les Arabes doivent partir. Nétanyahou. « Bibi est passé à la ra pas », signé « tes amis » – ont été photo d’Itzhak Rabin, symbole Ils ont plein de pays où aller, nous les télé ce soir. Il a dit que s’il était au déposés tout au long de la journée d’un autre temps, celui de la paix. juifs on n’a qu’un petit pays miséra- gouvernement il rentrerait dans les par les camarades de classe de ceux En face, Yaffa, propriétaire d’une ble », dit-elle avec une assurance territoires et ferait le ménage une fois qui sont morts ; dix garçons âgés boutique de jeans, a le regard fixe : de tribun. pour toutes. Lui, au moins il a des de quatorze à vingt ans qui étaient « Ce n’est pas le premier attentat ici, Non loin de là, quatre hommes couilles. On n’était pas dans une telle venus s’amuser à la fin de shabbat. mais je ne partirai pas. Si j’étais loca- parlent arabe. Discrètement, atten- merde, quand il était au pouvoir. » Comme les Halles à Paris, la rue taire, je m’en irais peut-être car les tifs à ceux qui passent près d’eux, Ben Yehuda, ses cafés, ses échop- affaires sont difficiles en ce moment. craignant d’être pris à partie. Trois Catherine Dupeyron LA TENSION AU PROCHE-ORIENT LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 3

Une vague d'attentats sans précédent Bat Galim LIBAN Cap Carmel Derekh George Bush somme Yasser Arafat d’agir Allendy Haziyyonut HAÏFA Port Hativat Dimanche 2 déc. 12 heures (h.l.) SYRIE Arlosorov 15 morts GOLAN Vieille Hagolani 40 blessés contre les responsables des attentats Ville HAÏFA

Hahagana

Herzl WASHINGTON Washington pour s’entretenir d’avoir commis « une énorme de notre correspondant avec M. Bush. Les attentats ont faute » en refusant, à Camp Bd. Théatre municipal CISJORDANIE La charge des attentats de obligé M. Sharon à demander David, il y a un an, un « très bon Bar-YehudaZ.I. e Derekh Samedi 1 déc. TEL-AVIV Jérusalem et de Haïfa a été mise au président américain d’avan- accord pour les Palestiniens ». Attentat suicide 23 h 30 et 23 h 50 (h.l.) dans un autobus par les Etats-Unis, dimanche cer leur rendez-vous, afin qu’il Soucieux de préserver la possi- 12 morts 180 blessés 2 décembre, sur les épaules de puisse rentrer au plus vite en bilité d’un dialogue avec le prési- 1km JÉRUSALEM Mer Yasser Arafat. Le président de Israël. La rencontre a eu lieu dent de l’Autorité palestinienne, GAZA Hébron Morte l’Autorité palestinienne a été sans contact avec la presse, ni M. Powell a assuré, au contrai- JÉRUSALEM Rue de JaffaVoiture piégée sommé par George Bush de fai- au début, ni à la fin ; seule une re, que ce dernier « a un niveau r. Rav. Kook re « tout ce qui est en son pouvoir photographie de la poignée de de contrôle qui lui permet de fai- Rue Un colon juif tué Agrippas EST pour trouver ceux qui ont assassi- main entre les deux dirigeants a re plus qu’il ne fait actuelle- né des Israéliens innocents et été autorisée, dans une ambian- ment » pour empêcher de tels Bezalel Ben Zvi ISRAËL pour les livrer à la justice ».La ce sombre. attentats. Rappelant son Cour George V Vieille position américaine, exprimée Selon un officiel israélien ano- discours du 19 novembre, qui suprême ville auprès de plusieurs médias par nyme, cité par l’agence Reuters, traçait les grandes lignes d’une Ben YehudaYehouda OUEST Colin Powell, le secrétaire le chef du gouvernement israé- nouvelle tentative américaine R. King

Place JORDANIE d’Etat, consiste à faire de l’attitu- lien a dit à M. Bush qu’il avait de médiation (Le Monde du

Bd. Hanazi Attentats de Sion de du dirigeant palestinien face l’intention d’« agir contre ceux 21 novembre), le ministre des dans une rue

vers la Vieille Ville 0 50 km à ces attentats le gage à la fois qui entretiennent la terreur et affaires étrangères a insisté sur Knesset 200 m EGYPTEÉGYPTE piétonne de sa volonté de reprendre des contre ceux qui leur assignent la nécessité d’en terminer avec Sources : AFP/Le Monde discussions avec Israël et de son leurs missions ». Le même offi- « l’incitation » aux agressions aptitude à les mener. ciel a ajouté : « Nous avons cessé contre Israël, pratiquée Le secrétaire d’Etat a parlé par d’attendre d’Arafat qu’il fasse notamment par « des dirigeants téléphone avec M. Arafat same- quelque chose. Nous le ferons de l’Autorité palestinienne ». Les attaques de Tsahal ont mis le Hamas en première ligne di soir. « Je lui ai dit que c’est un nous-mêmes. » M. Powell a précisé qu’il n’y a moment de vérité », a expliqué pas de délai fixé pour la fin de la JÉRUSALEM D’une part, il s’est efforcé d’incar- da a fragilisé encore plus la position M. Powell sur CBS, car ces atten- MISE EN CAUSE SÉVÈRE violence et que celle-ci doit ces- de notre correspondant ner la « résistance » que ne pou- du chef de l’Autorité palestinienne, tats-suicides sont aussi « des Du côté américain, le porte- ser « tout de suite ». Le Mouvement de la résistance vaient plus personnifier le Fatah et surtout après le remplacement attaques directes » contre son parole du Conseil national de Vis-à-vis du gouvernement islamique (Hamas) est redevenu, en M. Arafat, engagés dans le pari ris- d’Ehoud Barak par Ariel Sharon. Le autorité. Aussi ne peut-il se con- sécurité, Sean McCormack, a israélien, le secrétaire d’Etat moins de vingt-quatre heures, le qué du processus de paix. D’autre refus du chef du Likoud de s’enga- tenter « d’arrêter quelques sus- expliqué la position de s’est gardé d’appeler une nouvel- cauchemar d’Israël et de l’Autorité part, il a essayé d’éviter de défier ger dans des négociations politi- pects ». « Il doit aller plus loin, a M. Bush : « Il demande au prési- le fois à la retenue, mais il a refu- palestinienne réunis. Cible privilé- trop directement le chef de l’Autori- ques avant une manière de reddi- dit M. Powell, et s’en prendre aux dent Arafat et à l’Autorité palesti- sé aussi d’y renoncer. D’un côté, giée des Israéliens – et depuis peu té palestinienne, « icône » nationa- tion palestinienne, son choix de pri- organisations qui dirigent ces nienne l’arrestation immédiate il n’est pas question, du moins de l’administration américaine qui le indiscutée, sachant qu’une guerre vilégier la force pour tenter de met- actes de terreur et qui en revendi- des responsables de ces actes igno- officiellement, de dire «à l’a inscrit sur sa liste d’organisations civile dont il apparaîtrait comme le tre un terme au soulèvement palesti- quent le bénéfice. » bles et une action décisive contre M. Sharon, dirigeant librement considérées comme terroristes – il responsable ne serait pas acceptée nien, ont en revanche parfaitement Un peu plus tard, après le com- les organisations comme le élu par un pays démocratique, ce pose à nouveau un redoutable pro- par l’opinion palestinienne. servi les intérêts du Hamas. muniqué de l’Autorité palesti- Hamas et le Djihad islamique qu’il devrait faire » ; d’un autre blème d’autorité à Yasser Arafat. La prudence et l’attentisme d’une Au fil des mois, la multiplication nienne déclarant ces organisa- palestinien, qui les appuient. » Et côté, les Etats-Unis demandent Né au milieu des années 1980, direction politique qui avait ainsi des attaques israéliennes contre les tions hors la loi dans des termes d’ajouter : « Si le président aux deux parties : « Vos actes sous le regard bienveillant des choisi, en janvier 1996, de ne pas se militants ou cadres présumés de proches de ceux qu’il avait Arafat doit devenir un dirigeant, vont-ils améliorer les choses ou Israéliens, lorsque leur politique mesurer à M. Arafat, lors des pre- l’aile militaire du mouvement en a employés lui-même, le secrétai- il est temps qu’il prenne de la les rendre pires ? » « Nous était d’affaiblir par tous les mières élections palestiniennes, en fait, aux yeux des Palestiniens, la for- re d’Etat a jugé, sur CNN : hauteur. » sommes décidés à essayer d’ame- moyens l’Organisation de libéra- se réfugiant dans le boycottage, va ce placée en première ligne, en « C’est une bonne déclaration. La mise en cause de M. Arafat ner les deux parties à discuter tion de la Palestine (OLP), le dépit des efforts déployés par certai- Maintenant, nous voulons voir de a été particulièrement sévère de d’un cessez-le-feu », a assuré Hamas a prospéré tout au long de nes factions du Fatah pour tenter l’action. Les déclarations ne suffi- la part de Donald Rumsfeld, le M. Powell, ajoutant que le géné- la première Intifada, dont le déclen- A la fois organisation de regagner un crédit usé par huit sent plus. » secrétaire à la défense, invité de ral Anthony Zinni, envoyé spé- chement a coïncidé avec son acte ans de processus de paix infruc- Le président Bush est rentré la chaîne NBC. « Ce n’est pas un cial du gouvernement améri- officiel de naissance, jusqu’à deve- caritative, politique tueux. De même, la dureté des con- plus tôt que prévu de sa rési- dirigeant particulièrement fort, et cain, « est prêt à s’asseoir autour nir le seul autre vrai mouvement ditions de vie, ou plutôt de survie, dence de Camp David pour rece- je ne sache pas qu’il ait un bon d’une table avec les responsables de masse palestinien avec le Fatah et « militaire », imposées par les Israéliens à la voir, à la Maison Blanche, le pre- contrôle de la situation palesti- de la sécurité des deux côtés ». de M. Arafat. Parti « attrape- population palestinienne, a renfor- mier ministre israélien, Ariel Sha- nienne, a déclaré M. Rumsfeld. Il Pour que cela soit possible, il tout » comme lui, capable de ras- le Mouvement de cé l’importance – et la popularité – ron. Arrivé le 30 novembre à n’a rien apporté au peuple palesti- faut donc, d’abord, que M. Ara- sembler les « musulmans » com- du filet social tendu par le Hamas. New York, où il avait visité le nien au long de l’histoire. Ce sont fat passe à l’action contre les me le Fatah peut rassembler les la résistance islamique Ce dernier ne s’est pas pour site du World Trade Center, Sadate et Begin qui ont apporté organisateurs des attentats de « nationalistes », il partage avec ce autant départi de son ambivalence M. Sharon devait passer le week- aux Palestiniens le peu qu’ils ont samedi et dimanche. dernier une grande plasticité. est profondément politique. Il a ainsi participé aux end dans cette ville ou ses envi- obtenu jusqu’à maintenant. » Le Au-delà de la distinction classique comités unitaires mis en place dans rons avant de venir, lundi, à ministre a reproché à M. Arafat Patrick Jarreau et commode entre les appareils ancré dans la société les principales agglomérations militaire et politique, certains poli- palestiniennes, en zone autonome, tologues palestiniens distinguent palestinienne tout en prenant ses distances avec même le Hamas de Cisjordanie, la politique de M. Arafat, que ce soit « Le moment est venu de combattre la terreur » influencé par les Frères musul- en s’opposant à des contacts politi- mans jordaniens, de celui de Gaza, de pair avec l’activisme de l’aile mili- ques avec les Israéliens, comme à LA MAISON BLANCHE a publié, dans la soirée du « Je vais avoir l’honneur, dans quelques minutes, de marqué par l’héritage politique taire. Cette dernière s’est en effet Taba en décembre 2000, ou encore samedi 1er décembre, la déclaration suivante du prési- recevoir le premier ministre d’Israël. (…) Je lui dirai que des Frères musulmans égyptiens. aussitôt engagée dans la politique en refusant officiellement d’appli- dent George Bush : je condamne avec force les actes meurtriers qui ont Le Hamas n’est pas un mouve- du pire en lançant de meurtrières quer le cessez-le-feu proclamé par « Je suis horrifié et attristé d’apprendre les attentats tué des innocents en Israël. Je lui dirai que notre ment idéologique mais plutôt prag- attaques-suicides qui ont mis à mal M. Arafat en septembre 2001. En un à la bombe qui ont eu lieu à Jérusalem. Je les condam- nation compatit avec ceux dont la vie a été affectée matique. Les trésors d’ambiguïtés l’Autorité palestinienne. En octo- an, le Hamas a ainsi engrangé les ne avec force comme des meur- par les assassins. dont savent faire preuve ses diri- bre 1994, cependant, les forces de résultats. Sa popularité accrue s’est tres qu’aucune personne douée » C’est un moment où les avocats de la paix au Pro- geants pour éluder toute question sécurité palestiniennes avaient vérifiée dans les urnes étudiantes de conscience ne peut tolérer et che-Orient doivent se dresser et combattre la terreur. portant sur les contours d’une paix réprimé sans coup férir et dans le de Naplouse, il y a trois semaines, qu’aucune cause ne pourra Le président Arafat doit faire tout ce qui est en son qu’ils pourraient considérer comme sang une manifestation organisée où il a devancé le Fatah. Enfin, la jamais justifier. Au nom du peu- pouvoir pour trouver ceux qui ont tué des Israéliens « juste » avec les Israéliens en témoi- par le Hamas devant son bastion de police de l’Autorité palestinienne ple américain, j’exprime ma pro- innocents et les livrer à la justice. gnent, même si ces derniers y la mosquée Palestine, à Gaza. éprouve de plus en plus de difficul- fonde sympathie et mes condo- » Clairement, il y a dans le monde des gens qui ne voient au contraire une volonté évi- Les ratés du processus de paix, les tés à s’en prendre à ses cadres. léances aux familles des victimes, veulent pas nous voir parvenir à la paix au Proche- dente de destruction de leur pays. incessantes renégociations impo- Après l’assassinat par Israël de VERBATIM à mon ami le premier ministre Orient. Clairement, il y a des gens qui saisiront toute En témoigne aussi le réseau comple- sées par les Israéliens des accords Mahmoud Abou Hanoud, l’un des Ariel Sharon et au peuple d’Israël tout entier. occasion qui leur sera donnée d’user de la violence et xe des institutions caritatives qu’il de 1995 ont privé de dynamique cadres les plus recherchés de son » Le président Arafat et l’Autorité palestinienne doi- de la terreur pour briser les progrès qui peuvent être gère directement ou indirectement, M. Arafat. Dans le même temps, aile militaire, le 23 novembre, le vent immédiatement trouver et arrêter les responsa- accomplis. via une multitude de fondations aus- l’inefficacité des institutions qu’il a Hamas devait choisir. Venger sa bles de ces meurtres hideux. Ils doivent aussi agir sur- » Nous ne devons pas leur permettre de réussir. si bien saoudiennes que britanni- mises en place et la corruption – mort, au risque de provoquer une le-champ et de façon décisive contre les organisations Nous ne devons pas permettre que la terreur détruise ques ou même américaines, et qui dénoncée jusqu’au sein du Conseil nouvelle crise avec M. Arafat. Ou qui les soutiennent. Maintenant plus que jamais, le pré- la possibilité de la paix au Proche-Orient. Le moment l’enracine dans la société palesti- législatif palestinien – ont miné sa laisser une chance à la mission de sident Arafat et l’Autorité palestinienne doivent est venu pour les dirigeants qui, dans le monde, récla- nienne. crédibilité. Au contraire, le Hamas a l’Américain Anthony Zinni. Il n’a démontrer par leurs actes, et non pas seulement par ment la paix [dans cette région] d’agir contre la terreur, Depuis les accords d’Oslo, le pu profiter de la probité et de l’effi- pas médité longtemps sa réponse. leurs mots, leur résolution à combattre la terreur. » qui est la première responsable de l’absence de paix. Hamas s’est fixé deux objectifs cacité reconnues de ses associa- Arrivant à la Maison Blanche, dimanche, le président Que Dieu bénisse les citoyens israéliens qui ont perdu apparemment contradictoires. tions caritatives. La seconde Intifa- G. P. des Etats-Unis avait déclaré devant les journalistes : la vie et bénisse leurs familles ! » 4 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 LA TENSION AU PROCHE-ORIENT

Les attentats de la seconde Intifada ont suscité L’Egypte et la Jordanie une palette variée de ripostes israéliennes sont embarrassées Une panoplie sans effet de représailles militaires et politiques, « meurtres ciblés », incursions et bouclages Les deux chefs d’Etat se rencontrent, lundi, au Caire

JÉRUSALEM la bande, à Beit Hanoun. Cette pre- Aussi, lorsqu’une quinzaine de Enfin, le 17 octobre, l’assassinat LE CAIRE presse égyptienne a accusé, same- de notre correspondante mière violation des accords israélo- jours plus tard, un nouvel attentat- du ministre israélien du tourisme de notre correspondant di 1er décembre, Israël de tenter Quel type de riposte le premier palestiniens allait durer moins de suicide commis à Tel-Aviv endeuilla démissionnaire, Rehavam Zeevi, Embarras et préoccupation pré- de faire obstacle au contrat qui ministre israélien, Ariel Sharon, vingt-quatre heures, le secrétaire le pays, de sévères représailles fait sans précédent dans l’histoire valaient, dimanche soir 2 décem- s’inscrit dans le cadre de l’aide peut-il mettre en œuvre après les d’Etat américain, Colin Powell, étaient attendues. Pourtant, les du conflit israélo-palestinien, a bre, en Egypte et en Jordanie, militaire américaine à l’Egypte attentats du week-end à Jérusalem ayant frappé du poing sur la table et vingt et un morts du Dolphinarium, conduit l’armée à renouveler ses après les attentats sanglants de (1,3 milliard de dollars, soit et à Haïfa ? Dans les moments de obtenu le retrait de l’armée israé- la discothèque prise pour cible par incursions en territoire autonome Jérusalem-Ouest et de Haïfa. Les 1,45 milliard d’euros). forte tension qui ont émaillé cette lienne de la bande de Gaza. L’ar- le kamikaze, n’entraînèrent aucune palestinien. A la différence de ce deux seuls pays arabes signataires Le président Moubarak, comme seconde Intifada, les deux gouverne- mée avait toutefois lancé un avertis- riposte immédiate. Dans le courant qui s’était produit en avril, les con- de traités de paix avec Israël, le roi Abdallah II, doit tenir compte ments qui se sont succédé ont eu sement sérieux à Yasser Arafat en de l’été, le gouvernement israélien damnations américaines et la l’Egypte (1979) et la Jordanie d’une opinion publique violem- recours à une gamme de mesures bombardant les installations de sa poursuivit néanmoins une politique demande d’une évacuation (1994), sont les seuls à avoir réagi ment anti-israélienne et dont une variées, et pour certaines inédites, à garde, la Force 17. d’élimination de membres d’organi- « immédiate » n’ont pas incité les aux attentats avec la Ligue arabe. bonne partie considère les atten- l’encontre des Palestiniens. Dès sations radicales initiée quelques Israéliens à un retrait rapide. Le secrétaire général de la tats anti-israéliens comme des octobre 2000, en réponse au lyncha- UNE DÉCISION SYMBOLIQUE mois auparavant par M. Barak à Entrés dans six villes dès le lende- Ligue arabe, l’Egyptien Amr actes d’héroïsme. A un sondage de ge de deux soldats israéliens égarés Mais l’événement qui, à ce jour, Bethléem contre un chef du Fatah. main de l’assassinat, ils n’en sont Moussa, a qualifié les attentats de la chaîne de télévision qatariote dans la ville de Ramallah, l’armée, a entraîné la mesure de rétorsion Il ordonnait l’assassinat de cinq totalement ressortis qu’au bout « regrettables » et appelé Israé- Al Jazira demandant aux internau- sur les ordres du premier ministre la plus forte de la part d’Israël membres du Hamas, fin juillet à d’un mois et demi ; en outre, des liens et Palestiniens à ne pas s’en tes si « les attaques militaires palesti- travailliste Ehoud Barak, avait lancé demeure l’attentat de Netanya. Le Naplouse, dont deux personnes bouclages serrés sont maintenus à prendre aux civils. Il a toutefois niennes doivent être planifiées en des représailles aériennes sur cinq 18 mai, un kamikaze palestinien appartenant au groupe présumé res- la périphérie immédiate des zones estimé que les attentats consti- fonction de l’activité politique et villes palestiniennes. A Gaza, le siè- avait déclenché sa bombe à l’en- ponsable de la tuerie de Tel-Aviv. autonomes palestiniennes. tuaient « une réponse à la mort diplomatique ? », 60 % des ge de la police maritime et des trée d’un centre commercial, pro- En revanche, l’attentat perpétré La mort du ministre a également d’un responsable palestinien tué 1 286 votants ont répondu « non ». bureaux du Fatah de Yasser Arafat voquant la mort de cinq person- le 9 août dans une pizzeria du cen- renforcé la politique d’assassinats par les Israéliens ». « Il est clair Cette soif de revanche d’une avaient subi les premiers bombarde- nes. Le gouvernement d’Ariel Sha- tre de Jérusalem-Ouest, qui a coû- « préventifs » privilégiée par Ariel qu’il y aura des représailles aussi rue arabe qui a le sentiment d’être ments de l’histoire de l’Autorité ron décidait alors, pour la premiè- té la vie à quinze personnes, a Sharon. Une soixantaine de res- longtemps que le gouvernement palestinienne, tandis que les boucla- re fois depuis 1967, d’employer déclenché une décision hautement ponsables du Hamas, du Djihad israélien poursuivra ses actions con- ges s’imposaient dans l’ensemble l’aviation en territoire palestinien, symbolique de la part du gouverne- islamique et du Fatah ont été élimi- tre les activistes palestiniens »,a Des kamikazes des villes de Cisjordanie. en l’occurrence des chasseurs bom- ment israélien. Dans la nuit qui a nés depuis le début de l’Intifada. conclu le secrétaire de la Ligue, En avril, après une multiplication bardiers F 16. Leurs missiles suivi l’attaque-suicide, l’armée a Le Hamas a répondu au dernier qui regroupe vingt et un Etats ara- « pour encore vingt ans » des tirs d’obus de mortiers de la ban- étaient largués sur les villes palesti- occupé la Maison d’Orient, consi- assassinat en date, celui de Mah- bes et l’Autorité palestinienne. de de Gaza sur le territoire israélien, niennes de Naplouse, Ramallah, dérée comme le siège officieux de moud Abou Hanoud, le 23 novem- Dans un communiqué diffusé Le Hamas a « les moyens de résis- qui n’avaient provoqué ni victime ni Tulkarem et Gaza. Onze policiers l’Autorité palestinienne à Jérusa- bre, ce week-end dans les rues de par la télévision égyptienne, le prési- ter et d’offrir des martyrs pour enco- dégâts sérieux, le gouvernement palestiniens avaient péri dans l’at- lem-Est. Quatre mois plus tard, le Jérusalem et de Haïfa. dent Hosni Moubarak a « déploré » re vingt ans », a déclaré le chef de ordonnait une incursion en territoi- taque du quartier général de la bâtiment et ses archives sont tou- les attentats et présenté « ses condo- son bureau politique, Khaled re autonome palestinien au nord de police à Naplouse. jours sous contrôle israélien. Stéphanie Le Bars léances aux parents des victimes ».Il Mechaal, lors d’un repas de ruptu- a « condamné tous les actes de vio- re du jeûne musulman offert par lence réciproque qui visent les inno- son mouvement dans le camp de cents ». Le raïs, qui a souvent joué réfugiés palestiniens de Yarmouk, M. Chirac et M. Jospin plaident pour la reprise du dialogue les médiateurs entre Palestiniens et dans la banlieue sud de Damas. Israéliens, a estimé nécessaire de « En fin de compte, nous vaincrons « s’opposer aux tentatives visant à parce que l’ennemi ne supporte pas Le président du CRIF souhaite que la France reconnaisse Jérusalem comme « capitale d’Israël » saboter les efforts de paix » et de les pertes [humaines], a-t-il affir- retourner « aux négociations et au mé. Notre objectif est de rendre le A CHACUNE de ses étapes lors reprise d’un « dialogue authenti- France dans la région, le président Dans sa réponse, Lionel Jospin dialogue » qui, selon lui, sont «la coût de l’occupation [des territoires de la tournée au Maghreb, same- que » entre Palestiniens et Israé- du CRIF a souhaité qu’elle soit s’est défendu d’avoir une politique seule solution (…) pour parvenir à la palestiniens] trop cher pour l’occu- di 1er et dimanche 2 décembre, Jac- liens. davantage « équilibrée » et que son déséquilibrée au Proche-Orient. sécurité et la stabilité pour les peu- pant. » Khaled Mechaal a critiqué ques Chirac a exprimé son inquiétu- Alors même que se produisait le pays contribue à désamorcer le Malgré les attentats, il a plaidé pour ples palestinien et israélien ». le président de l’Autorité palesti- de et celle de ses interlocuteurs con- nouvel attentat-suicide de Jérusa- « fanatisme », en particulier par des « une reprise, trop longtemps diffé- M. Moubarak a enfin appelé la com- nienne, Yasser Arafat, pour son cernant la situation au Proche- lem, Roger Cukierman, président actions d’enseignement (manuels rée, d’un authentique dialogue politi- munauté internationale à redou- hostilité aux attentats anti-israé- Orient. Le ton du chef de l’Etat est du CRIF, avait dénoncé avec ferme- scolaires à expurger, etc.). Forte- que » et il a renouvelé, pour ce fai- bler d’efforts pour amener les deux liens. « La résistance n’est pas proté- encore monté d’un cran dimanche té, devant le premier ministre, l’atti- ment applaudi par l’assistance, il a re, les offres de service de la France. parties à la table des négociations. gée. Ce qu’elle fait, d’autres le détrui- matin, à Rabat, quand a été connu Un dialogue politique, mais sur sent à travers leur coopération l’attentat de Haïfa, qui venait s’ajou- quelles bases ? « Aux Palestiniens, « TUEUR EN SÉRIE » [avec Israël]. Mais nous ne céderons ter à ceux de Jérusalem-Ouest la Incidents après une manifestation à Paris souligne le premier ministre, nous De son côté, le ministre jorda- pas et nous poursuivrons la résistan- veille au soir et qu’il a qualifiés disons que le terrorisme est inaccepta- nien des affaires étrangères a ce », a-t-il dit. d’« odieux et inacceptables. Cela fait Quinze personnes ont été interpellées, dimanche 2 décembre au ble, que non seulement il ruine les dénoncé « les attentats contre les Le responsable du Hamas a, en vraiment trop de sang et trop de soir dans le métro parisien, après des incidents qui ont suivi une espoirs de paix, mais dessert leur cau- civils ». Renvoyant implicitement outre, affirmé que les attaques morts », s’est exclamé le président manifestation de soutien à Israël. Une douzaine de manifestants se se ». Mais, devant le millier d’invités Israéliens et Palestiniens dos à anti-israéliennes étaient plani- de la République, se disant « cons- sont lancés à la poursuite de deux jeunes d’origine maghrébine dans du CRIF, il a tenu aussi à ajouter dos, Abdel Illah Khatib a indiqué fiées de l’intérieur des territoires terné » avant de faire part de son la station de métro Franklin-Roosevelt. Ils ont d’abord coupé le cou- que « seule la reconnaissance du que la Jordanie était « affligée par palestiniens. émotion. « La violence appelle tou- rant des voies pendant que les deux fugitifs entraient dans le tunnel, droit des Palestiniens à un Etat pleine- l’importance des pertes humaines jours la violence et il est temps que avant de s’engager sur le quai. Ces deux personnes ont été arrêtées à ment souverain peut leur apporter la ainsi que par toutes les pertes qui cesse ce cycle infernal, a-t-il ajouté, la station suivante, George-V, par des agents de la RATP. Dans le sécurité et la paix ; que la politique ont eu lieu depuis quatorze mois oppressée en permanence est avant de souhaiter que « la raison même temps, le groupe de jeunes issus de la manifestation était inter- des colonies de peuplement constitue [début de la seconde Intifada] ».Il répercutée par la presse. L’édito- l’emporte ». pellé par la police. Les incidents ont généré une interruption de trafic un obstacle à la paix ; que toute a ajouté que « le cercle vicieux de rialiste du quotidien d’opposition Pour le chef de l’Etat, il n’y a aucu- de 38 minutes sur la ligne 1. La police urbaine de proximité a été sai- action visant à affaiblir l’Autorité la violence entre Palestiniens et Al-Wafd décrit, lundi, les attentats ne issue en dehors du dialogue. sie de l’affaire. palestinienne risque à terme de se Israéliens n’aboutira en aucun cas comme « un acte licite d’auto- C’est pourquoi il a appelé les res- Auparavant, la manifestation avait réuni des centaines de person- retourner contre Israël en suscitant à des résultats positifs pour l’une ou défense ». « A quoi s’attend Israël ponsables à se retrouver autour nes, 700 selon la police et plus de 3 000 selon les organisateurs, non des ennemis implacables ». l’autre partie ». Le chef de la diplo- alors que des Palestiniens sont tués d’une table pour la paix, tout en sou- loin de là, près de l’ambassade israélienne. Lionel Jospin s’est présenté com- matie jordanienne a, lui aussi, tous les jours par les forces d’occu- lignant qu’on partageait cette posi- me un « ami d’Israël », à qui précisé- exhorté la communauté interna- pation ? A quoi s’attend le tueur en tion à Tunis, Alger et Rabat, où le ment, il peut se permettre de déli- tionale à déployer plus d’efforts et série Sharon après la mort de cinq roi Mohammed VI, a-t-il souligné, a tude de M. Arafat « qui doit faire tai- déclaré à Lionel Jospin : « Nous pou- vrer un conseil : « Je ne crois pas, « soutenir ceux déployés par l’admi- écoliers ? », se demande le jour- un rôle particulier à jouer en tant re ses terroristes en les arrêtant », vons comprendre la nécessité d’initia- a-t-il affirmé, que la violence comme nistration américaine » pour reve- nal. « La suite du scénario est prévi- que président du comité Al-Qods. avant de comparer le laxisme du tives de paix et les efforts déployés par seul horizon, que la force comme nir à « des négociations sérieuses sible : Sharon cherchera à se ven- Invité samedi soir du Conseil dirigeant palestinien avec «la la France en vue de la création d’un réponse ultime puissent jamais entre Palestiniens et Israéliens ». ger violemment en envoyant les représentatif des institutions juives manière forte, voire très forte » dont Etat palestinien. En contrepartie, ne déboucher, en quoi que ce soit, sur Le président Moubarak et le roi tanks en territoire palestinien et en de France (CRIF), le premier minis- les autres dirigeants arabes, « sans pourrait-on pas espérer que la Fran- une sécurité réelle et conduire à la Abdallah II de Jordanie ont déci- assassinant des responsables pales- tre, Lionel Jospin, qu’accompa- aucune exception », savent user ce soit la première puissance mondia- paix à laquelle le peuple israélien dé de se rencontrer d’urgence, tiniens à l’aide des hélicoptères gnaient le chef de la diplomatie et avec leurs opposants : « Il n’y aura le à prendre l’initiative de reconnaî- aspire et à laquelle il a droit. » lundi 3 décembre au Caire, pour Apache et la violence ne fera que un grand nombre de membres du la paix que lorsque M. Arafat fera de tre formellement un fait simple réel, à chercher les moyens de contenir croître », conclut le journal. gouvernement, a également eu l’oc- même », a souligné M. Cukierman. savoir que Jérusalem est la capitale Florence Beaugé l’escalade de la violence et repren- Même la presse officieuse s’en casion de plaider en faveur de la A propos de la politique de la d’Israël ? » et Henri Tincq dre les négociations de paix. prend au premier ministre israé- L’Egypte comme la Jordanie crai- lien. Le rédacteur en chef d’Al- gnent que la poursuite de la vio- Akhbar écrit qu’Ariel Sharon «ne lence ne finisse par embraser tou- comprend que le langage de la vio- te la région. Depuis l’arrivée au lence » et doit donc être tenu pouvoir d’Ariel Sharon, la tension pour « seul responsable de la n’a fait que croître entre Tel-Aviv majeure partie des actions de et Le Caire. Les échanges de fedayin contre les Israéliens ».Le mises en garde se sont multipliés journal conclut par un appel aux entre le raïs et les faucons du gou- Etats-Unis qui « devraient, ne vernement israélien. La plus serait-ce qu’une fois, se ranger du récente polémique concerne la côté de la paix et de la justice ». vente à l’Egypte de 53 missiles Harpoon par les Etats-Unis. La Alexandre Buccianti 5 LE CONFLIT EN AFGHANISTAN LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

GUERRE La conférence interafgha- Kaboul. b UNE ADMINISTRATION le nom d’un proche de l’ancien roi LE PAYS, « il n’y aura pas de déploie- Fawzi. b SUR LE FRONT, les combats ne réunie à Bonn depuis mardi intérimaire d’une vingtaine de mem- d’Afghanistan, Abdul Sattar Sirat, ment de force multinationale, avant se poursuivent ; Kandahar est tou- 27 novembre semble avoir avancé bres pourrait diriger le pays pendant semblait favori – avec l’appui du que l’administration intérimaire soit jours aux mains des talibans. Les pre- sur une première ébauche d’accord les six mois à venir. Pour le gouverne- Front uni – , dimanche soir, pour en en activité », a précisé le porte-parole miers soldats français sont arrivés à pour une transition politique à ment provisoire, rien n’est joué, mais prendre la tête. b POUR SÉCURISER de l’ONU pour l’Afghanistan, Ahmad Mazar-e-Charif. Les bases fragiles d’un accord politique pour l’avenir de l’Afghanistan Une administration intérimaire d’une vingtaine de membres devrait diriger le pays pendant six mois. C’est un proche du roi Zaher Chah qui serait favori pour prendre la tête du gouvernement dont la composition reste à établir. Le porte-parole de l’ONU pour l’Afghanistan, optimiste, espérait clore la conférence lundi

KÖNIGSWINTER (Bonn) la synthèse « en passant leurs posi- de l’« administration intérimaire » l’ancien roi d’Afghanistan, Abdul afghan et qui n’a cessé d’entraver gence », a simplement évoqué de notre envoyé spécial tions au mixeur ». Les quatre grou- de Kaboul. Sattar Sirat, semblait favori, diman- la marche de la conférence. Puis, M. Fawzi. Complétant le dispositif, Entre compromis, nouveaux pes afghans présents à Bonn ont Les rivalités de personnes n’en che soir, au poste de chef du gou- dans la matinée, Younès Kanouni, cette Loya Jirga devrait être réunie délais et ambitions révisées à la « fait des concessions », a ajouté seront que plus aiguisées. Devant vernement intérimaire : cet ancien le « ministre de l’intérieur » du après les six mois de pouvoir intéri- baisse par l’ONU, la conférence de M. Fawzi. Pour succéder au pou- être annexée au projet d’accord, la ministre de la justice de Zaher Front uni, s’était dit prêt à conclure maire pour préparer une constitu- Bonn pour l’Afghanistan est entrée voir exercé de facto par le Front uni liste des membres de gouverne- Chah, avant le renversement du un accord à Bonn sans l’aval de son tion. ce premier week-end de décembre dans la capitale, trois types d’autori- ment intérimaire demeure «un monarque en 1973, pourrait rece- dirigeant demeuré à Kaboul. Autre Un dernier compromis semble dans le vif du sujet. La première tés sont retenus par le projet. Une important chaînon manquant » voir l’appui de la délégation du membre de la « jeune garde », le concerner la sécurité en Afghanis- ébauche d’un accord sur la transi- « administration intérimaire » com- dans les négociations, a admis Front uni ; celui de la délégation de Dr Abdullah, « ministre des affai- tan. Le projet d’accord se réfère au tion politique et la sécurisation posée d’une vingtaine de membres M. Fawzi, dimanche après-midi. Rome, qu’il conduit à la conféren- res étrangères » de l’Alliance, a « besoin de déployer une force multi- dans le pays a été remise aux qua- dirigerait le pays pendant six mois, « On peut avoir un bel accord, mais ce, est acquis à cet Afghan d’ethnie déclaré samedi que M. Rabbani nationale le plus vite possible ». Au tre délégations afghanes par le à la manière d’un gouvernement. quand on arrive aux noms, cela ouzbèke réfugié en Allemagne. pourrait jouer un rôle dans les insti- début de la conférence, M. Brahimi représentant spécial des Nations Une « commission indépendante spé- tutions, « mais que cela ne signifie- avait dit sa préférence pour une for- unies pour l’Afghanistan, Lakhdar ciale pour la convocation d’une Loya rait pas forcément qu’il assurera le ce multinationale sous mandat du Brahimi. Dans la nuit de samedi à Jirga [assemblée traditionnelle] en Avec l’appui du Front uni rôle de président de l’Etat islamique Conseil de sécurité. « Il n’y aura pas dimanche, celui-ci leur a expliqué urgence » réunirait vingt et un mem- d’Afghanistan ». de déploiement de force multinatio- point par point ce document de bres ; la Loya Jirga serait chargée de Le Front uni (nom officiel de l’Alliance du Nord), au pouvoir à nale, quelle que soit sa composition sept pages rédigé en anglais. Dans désigner un « gouvernement de tran- Kaboul, a accepté que le chef du gouvernement intérimaire afghan, LA QUESTION DE LA SÉCURITÉ et quel que soit son mandat, avant la matinée, le texte a été traduit en sition », qui serait aux affaires pen- en cours de négociation à Bonn, soit issu de l’entourage de l’ex-roi Le différend s’est apparemment que l’administration intérimaire soit dari et en pachtou, les deux lan- dant deux ans, et de préparer une d’Afghanistan, a annoncé, lundi 3 décembre, son « ministre des affai- aplani, au moins momentanément, en activité », a nuancé dimanche gues officielles d’Afghanistan. constitution. Enfin, un Conseil res étrangères », Dr Abdullah. après que M. Brahimi eut contacté M. Fawzi. « En attendant que les « C’est une étape décisive », a com- suprême de l’Afghanistan devrait « La tête de l’administration intérimaire est à eux et nous garderons le le président Rabbani. Ce dernier a Afghans soient en mesure de mettre menté le représentant spécial de restaurer le système judiciaire (il ministère de la défense », a déclaré Dr Abdullah, interrogé par télépho- notamment prôné la mise en place en place leur propre armée et leur Washington pour l’Afghanistan, n’est pas dit si la justice relèvera de ne à Kaboul depuis Bonn, où se tiennent depuis mardi 27 novembre- d’un « conseil de direction » intéri- propre police, la communauté inter- James Dobbins, dimanche à Bonn. la charia – la loi coranique) et nom- des pourparlers pour une transition politique en Afghanistan. « Nous maire d’une vingtaine de noms, nationale pourra les assister à la Mais les délégués du Front uni et mer des magistrats. garderons le ministère de la défense, parce que nous voulons éviter tout pour une durée de quatre mois, en demande de l’autorité intérimaire, à ceux des trois autres groupes vont Le projet est en retrait par rap- désordre », a indiqué M. Abdullah, ajoutant qu’il s’agissait de toute demandant au responsable onu- Kaboul et dans ses environs immé- désormais annoter le projet, cha- port à la proposition initialement façon d’une période de transition. L’entourage de l’ex-roi Zaher Chah sien d’en faire état aux délégations diats, ainsi que dans d’autres cun de leur côté. Puis M. Brahimi défendue par l’ONU, en début de a proposé de son côté, dimanche, que le chef de sa délégation à la con- présentes à Bonn. « M. Rabbani endroits si nécessaire. » devra concilier les points de vue et, conférence, de créer un « conseil férence de Bonn, Abdul Sattar Sirat, devienne chef de ce gouverne- joue un rôle important dans le succès Toujours optimiste, M. Fawzi a ce sera sans doute beaucoup plus suprême intérimaire » devant faire ment provisoire, a-t-on appris de sources concordantes. – (AFP.) de la conférence de Bonn », a com- indiqué ne pas savoir quand un ardu, obtenir un consensus sur les office de Parlement (non élu) pen- menté dimanche M. Fawzi, sans accord serait atteint, mais avoué noms du futur gouvernement intéri- dant six mois. Les raisons de sa dis- vouloir préciser la place qui revien- un espoir pour lundi. Il avait aupa- maire à Kaboul. parition – éviter les retards consécu- devient très difficile. » Or, la commu- Dans la nuit de vendredi à same- drait au vieux chef dans le gouver- ravant fixé la date de samedi « Des choix très durs ont été tifs au choix de sa centaine de mem- nauté internationale insiste pour di, la question de la liste des noms nement intérimaire. « Nous avons minuit pour la fin des travaux. «La faits », a commenté le porte-parole bres, réduire l’expression de cou- que cette composition soit réglée avait provoqué de fortes tensions besoin de lui pour conclure l’ac- question qui se pose est de plus en de M. Brahimi, Ahmad Fawzi, rants non représentés à Bonn, ou avant la clôture de la conférence. entre la délégation du Front dirigée cord. » Au plan politique, il est aus- plus de savoir quand on va aboutir, dimanche, en esquissant devant la tenir compte des turbulences inter- Chaque délégation doit présenter par Younès Kanouni, représentant si suggéré que l’ancien roi Zaher et non plus si l’on va aboutir »,a presse les grandes lignes du projet nes au Front uni qui ont secoué la sa propre liste de quinze noms, la « jeune garde » au pouvoir à Chah, âgé de quatre-vingt-sept commenté dimanche M. Dobbins, d’accord. Le texte a été concocté conférence ces derniers jours – ne avant que les discussions s’enga- Kaboul, et Burhanuddin Rabbani, ans, jouerait « un rôle symbolique ». pour la Maison Blanche, sur une sur la base des débats à huis clos sont pas claires. Mais l’abandon de gent pour obtenir le nombre de le président de cette coalition de Mais sa partition paraît minorée : note également optimiste. entre les délégations et le représen- ce corps législatif revient à concen- gouvernants désiré. Rien n’est minorités, qui est toujours reconnu le souverain déchu pourrait « prési- tant spécial de l’ONU, qui en a tiré trer davantage le pouvoir au sein joué, mais le nom d’un proche de par l’ONU comme le chef de l’Etat der l’ouverture de la Loya Jirga d’ur- Erich Inciyan 6 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 LE CONFLIT EN AFGHANISTAN

Les forces d’opposition aux talibans rencontrent Convergence de vues entre la France une forte résistance dans la région de Kandahar et le Maghreb contre le terrorisme Selon les Américains, les marines pourraient prendre part à la chute du dernier bastion taliban M. Chirac a achevé sa tournée éclair dans la région

KABOUL res arabes repliés en grand nombre ricains ont commencé à patrouiller d’Herat jusqu’à Gereshk, 120 km à RABAT peu probable, même si quelques de notre envoyée spéciale sur Kandahar. dans le désert près de Kandahar et l’ouest de Kandahar. Compte tenu de notre envoyée spéciale centaines de personnes avaient Les forces antitalibanes ont subi Outre Gul Agha, un autre chef pour la première fois un responsa- de l’intensité des bombardements En quittant Rabat dimanche été réquisitionnées, semble-t-il, et un revers, dimanche 2 décembre, pachtoune, dont le nom est avancé ble américain a laissé entendre que américains qui ont lieu nuit et jour, 2 décembre après-midi sous un acheminées tout spécialement en avec l’attentat perpétré par six com- à Bonn pour diriger le conseil exécu- les Marines pourraient prendre selon des habitants arrivés de Kan- chaud soleil, le président Jacques bus. L’enthousiasme des quelque battants arabes contre l’ancien gou- tif provisoire, Hamid Karzaï, fait part à la chute de Kandahar, le der- dahar, la résistance opposée à la Chirac avait de quoi être rassuré. 3 000 autres ne pouvait être feint. verneur de Kandahar, Gul Agha, à pression sur Kandahar à partir du nier bastion des talibans. Cité par fois par le dernier noyau dur des Au cours de cette tournée éclair Le soleil et la sécheresse s’étant Takhta Pul, à 50 km au sud-est de Nord et ses forces qui sont descen- l’agence américaine, Associated combattants talibans et leurs alliés axée sur la crise afghane et ses réinstallés sur Alger, d’impression- Kandahar, sur la route de Chaman dues de Tirin-Kot, la capitale de la Press, dont un correspondant est étrangers, principalement arabes et répercussions sur la scène mondia- nants vents de poussière terreuse, et la frontière pakistanaise. Gul province d’Uruzgan, se trouvent à avec les forces américaines en pakistanais, a surpris beaucoup le, le chef de l’Etat a pu constater de couleur ocre, balayaient les Agha qui a été blessé, sérieusement 30 km de Kandahar. Selon M. Kar- Afghanistan, le Major James d’observateurs. une « parfaite convergence de rues de Bab el-Oued au point selon certaines sources plus légère- vues » avec ses interlocuteurs d’obscurcir la vue quand les prési- ment selon d’autres, mène l’offensi- REFUGE DES ÉTRANGERS marocains, algériens et tunisiens dents Jacques Chirac et Abdelaziz ve contre les talibans, toujours maî- Un Américain pro-talibans est tombé à Qala-e-Jhangi Outre les ordres du mollah Omar, sur la nécessité « d’éradiquer le ter- Bouteflika sont arrivés sur les tres de Kandahar, à partir du Sud. cette résistance pourrait s’expliquer rorisme international ainsi qu’Al- lieux de la tragédie. « Six Arabes sont venus dans un bus Après le siège sanglant de la prison-forteresse de Qala-e-Jhangi, par le fait que Kandahar est le der- Qaida et son chef Oussama Ben Pendant un peu plus d’une demi- civil et ont pénétré dans la mosquée dans la province de Mazar-e-Charif, les forces du Front uni (nom offi- nier refuge des volontaires étran- Laden », sans tomber dans le piè- heure, les deux chefs d’Etat ont où se trouvait Gul Agha, sur la route ciel de l’Alliance du Nord) et les commandos spéciaux américains, qui gers et après le massacre des prison- ge du « choc des civilisations ». parcouru les quartiers anéantis du principale, et ont tiré sur lui, le bles- les appuyaient, ont découvert la présence, parmi les combattants tali- niers pour la plupart étrangers du Une thèse que le président fran- marché Triolet et des Trois-Horlo- sant », nous a affirmé à Kaboul, l’an- bans, d’un jeune Américain, âgé de vingt ans qui faisait partie des fort Qala-e-Jhangi, près de çais réfute et qualifie « d’absurde, ges, en compagnie de nombreux cien vice-ministre de l’intérieur tali- blessés recueillis. Mazar-e-Charif, ceux-ci savent dangereuse et infondée », comme officiels algériens, notamment le ban, mollah Mohammad Khaksar, Selon le Journal du Dimanche qui révèle l’existence de ce prison- qu’ils n’ont que le choix de se battre. l’est à ses yeux tout amalgame directeur du cabinet présidentiel, qui, kandahari lui-même, a aujour- nier, le jeune homme, qui a refusé de donner son identité, serait origi- « Si la reddition de Kunduz s’était entre islam et terrorisme. A l’issue le général Larbi Belkheir, et le pre- d’hui des contacts à la fois avec les naire de Washington. A l’âge de seize ans, il se serait converti à l’is- bien passée, cela aurait aidé celle de de ses entretiens avec le roi du mier ministre Ali Benflis. Non loin chefs pachtounes qui luttent contre lam et aurait suivi une formation dans une école coranique au Pakis- Kandahar », affirme un expert, Maroc Mohammed VI, auquel le des visiteurs, une nuée de camions- les talibans et certains de ses tan. Il a été transporté à Cheberghan, à 150 kilomètres à l’ouest de « mais avec ce carnage, les volontai- lie une affection qualifiée de quasi grues continuaient de creuser la anciens compagnons d’armes. Les Mazar-e-Charif où ont été acheminés cinq soldats américains blessés res arabes se savent condamnés. » familiale, M. Chirac s’est dit frap- boue séchée et d’évacuer les six combattants arabes auraient durant les bombardements de l’aviation américaine. Une dizaine Les talibans et leurs alliés tou- pé d’avoir trouvé à Rabat, ainsi décombres de la catastrophe. ensuite été tués. d’autres de commandos spéciaux ont été soignés sur place. – (AFP.) jours présents dans la ville de Kanda- qu’à Alger et Tunis la veille, une Gul Agha dispose d’environ har sont, à en croire le témoignage réelle volonté de favoriser le dialo- 2 000 combattants aidés et con- d’habitants juste arrivés à Kaboul, gue des cultures, ce qui est, a-t-il Bab el-Oued, seillés par au minimum trois offi- zaï, interrogé lundi par téléphone « Beau » Higgins a affirmé que les « en perpétuel mouvement. Quand ils dit, « plus nécessaire que jamais ». ciers des forces spéciales américai- satellitaire, cette avance s’est faite forces anti-talibanes venant du entendent les avions, ils sautent dans Reconnaissant, pour le déplo- considéré comme nes. Ses hommes se sont emparés il sans combats et après négocia- nord et du sud-est se rapprochaient leurs voitures et se mêlent à la popula- rer, qu’il y avait eu en Europe «de y a dix jours de la ville de Takhta tions, district par district, avec les de Kandahar « et potentiellement tion civile », raconte Gul Moham- grandes faiblesses » à l’égard des un fief islamiste, Pul, coupant la route directe entre autorités locales qui se sont ren- nous pouvons venir d’où nous som- mad, un commerçant. « Tous les terroristes, le chef de l’Etat fran- le Pakistan et la ville de Kandahar. dues sans combattre. mes. » bureaux des responsables talibans çais a souhaité que les sanctuaires a réservé samedi Depuis elles ont avancé vers l’aéro- Les forces américaines qui ont Pour l’instant toutefois, les tali- sont fermés et les gens ont peur de pas- utilisés par ces « criminels, qui sont port de Kandahar, à environ 25 km reçu le renfort d’officiers de liaisons bans contrôlent toujours Kandahar ser devant à cause des bombes », affir- souvent des malades mentaux », après-midi un accueil de la ville et, selon un voyageur arri- britanniques, australiens et alle- et, obéissant aux ordres de leur me-t-il. Selon lui, aucun responsa- deviennent de plus en plus rares vé lundi matin à Kaboul en prove- mands, sont déployées pour leur chef suprême, Mollah Mohammad ble taliban n’est visible dans la ville et de plus en plus précaires. inespéré au président nance du fief taliban, les combats part sur un terrain d’aviation à Omar, semblent vouloir défendre la depuis plusieurs jours. Pour l’instant Mais Jacques Chirac n’aura-t-il se déroulaient dimanche à 1 km du 110 km au sud-ouest de Kandahar, ville jusqu’au bout. Les talibans toutefois nul ne se hasarde à avan- pas éclipsé sans le vouloir cette français, dont c’était terminal de l’aéroport déjà en dans la province d’Helmand. Cette essaieraient d’acheminer des ren- cer une date pour la chute de Kanda- étape de Rabat, tout comme celle piteux état. L’aviation américaine a piste avait été aménagée il y a plu- forts à partir de Laskar-Ghar, la har et interrogé samedi sur ce point, de Tunis, par le succès de sa visite la première visite continué à pilonner l’aéroport de sieurs années et avant l’arrivée des capitale de la province d’Helmand à le « ministre des affaires étrangè- à Bab el-Oued, au point de faire Kandahar et ses abords pour aider talibans en 1994, par les riches saou- 136 km à l’ouest. Selon Ahmad Gul, res » de Kaboul, le Dr Abdullah s’est presque oublier son message ini- en Algérie depuis les forces de Gul Agha qui rencon- diens et émiratis qui venaient à la un chauffeur arrivé lundi matin à contenté de dire « bientôt ». tial ? Dans l’entourage du chef de trent une très forte résistance, chasse aux faucons dans cette Kaboul venant d’Herat et Kanda- l’Etat, on s’en défend. Au contrai- son entrée à l’Elysée notamment de la part des volontai- région désertique. Les soldats amé- har, les talibans contrôlent la route Françoise Chipaux re, fait-on valoir, ce moment fort aura été l’illustration du dialogue des cultures, en faveur duquel le Contenue par des barrières président Chirac ne cesse précisé- métalliques et des cordons de Les marsouins français sont arrivés à Mazar-e-Charif ment de plaider. sécurité qui avaient le plus grand Quoi qu’il en soit, Bab el-Oued, mal à ne pas se laisser déborder, UN DÉTACHEMENT de quarante soldats rif, qui seront remis en état par les sapeurs Des officiers de liaison britanniques, alle- considéré comme un fief islamis- la foule ovationnait le président français de l’infanterie de marine est, depuis la américains, aidés d’Afghan, et où des soldats mands et australiens – d’autres les rejoindront, te, aura réservé samedi 1er décem- français et brandissait des bande- soirée du samedi 1er décembre, en poste sur jordaniens devraient installer un hôpital de mais leur nationalité n’a pas été divulguée – bre après-midi un accueil inespéré roles clamant « Jacques Chirac, l’aéroport de Mazar-e-Charif, aux côtés de campagne. ont rejoint la Task Force 58 américaine qui au président français, dont c’était bienvenu chez toi » ou encore quelques sapeurs du génie des Etats-Unis. Il y a regroupe les unités des 15e et 26e corps de Mari- la première visite en Algérie « Chirac oui, Aussaresses, non. » été acheminé depuis l’Ouzbékistan, où il était RENFORT DE TROUPES AMÉRICAINES nes près de Kandahar. La présence de ces offi- depuis son entrée à l’Elysée en Et quand le chef de l’Etat a fran- bloqué à Karchi-Khanabad depuis le 19 novem- Le même jour, depuis Toulon (Var), le porte- ciers de liaison laisse supposer que des troupes 1995. Dans ce quartier d’Alger chi le périmètre de sécurité pour bre suite à des difficultés avec l’administration avions nucléaire français Charles-de-Gaulle a de ces trois pays y seront bientôt déployées. ravagé le 10 novembre par des prendre un bain de foule, serrant locale, par des hélicoptères américains. appareillé pour l’océan Indien où il est attendu Du reste, le gouvernement de Canberra a pluies diluviennes et des flots des mains, embrassant des Une vingtaine d’autres « marsouins » fran- à la mi-décembre, avec son escorte formée de annoncé qu’une unité d’élite australienne est boueux qui ont fait, en l’espace de enfants, l’enthousiasme a tourné çais sont restés en Ouzbékistan pour y créer un trois frégates et d’un sous-marin nucléaire d’at- attendue au début de la semaine. quelques heures, plus de au délire, mais aux cris de « Bab état-major qui accueillera prochainement un taque. Sur cette base, à 110 kilomètres du fief tali- 700 morts et une centaine de dis- el-Oued martyr » se sont ajoutés renfort de cent soixante autres soldats en tran- C’est la première mission opérationnelle du ban, qui continue de résister, les Etats-Unis parus (sur les quelque 1 000 victi- de nombreux « Donnez-nous des sit à Miramas (Bouches-du-Rhône), avant de bateau : il s’agit de participer, aux côtés de bâti- ont renforcé leurs troupes depuis le premier mes recensées à travers le pays), visas ! », lancés sur un ton un peu partir. ments américains, britanniques et italiens dans débarquement des Marines, le lundi 26 novem- des milliers d’hommes, de femmes goguenard, comme si leurs Selon un accord tripartite, la mission de ces un premier temps, à la surveillance générale de bre. Ils ont notamment envoyé des hélicoptè- et d’enfants s’étaient rassemblés, auteurs eux-mêmes n’y croyaient « marsouins » est de sécuriser la piste et les la zone et à d’éventuelles opérations d’appui- res et des véhicules blindés supplémentaires. – mus par la curiosité, la sympathie pas. équipements aéronautiques de Mazar-e-Cha- feu de troupes engagées au sol. (AFP, AP.) ou la joie. Mise en scène ? C’est Penchés à leur balcon entre le linge et les antennes paraboli- ques, d’innombrables femmes et enfants participaient à la fête Un réseau milanais lié à l’organisation Al-Qaida a été démantelé générale en poussant des you- yous. « Je ressens une très grande ROME té et d’incitation à l’immigration ment permis d’arrêter Essid Sami nant deux sociétés : Al-Taqwa, diri- pratiquer la méthode traditionnel- émotion », a ensuite confié M. Chi- de notre correspondante clandestine. Pour les autorités ita- Ben Khemais, tunisien considéré gée par Youssef Nada que les le de transfert manuel de fonds rac avant de rendre hommage à Sami Kishk, un Egyptien âgé de liennes, son interpellation porte comme le chef de la cellule. experts américains considèrent dite « hawala ». Une vingtaine de « ce peuple formidable », rappe- quarante-six ans domicilié à Paris, « un coup dur à la structure terroris- Selon le chef national de la poli- comme l’un des principaux finan- « comptes bancaires suspects » ont lant que si Bab el-Oued est un a été arrêté, vendredi 30 novem- te complexe qui, depuis des bases ce antiterroriste, « Ben Khemais ciers européens d’Al-Qaida et été gelés a annoncé récemment quartier cher aux Algérois, il l’est bre, à l’aéroport de Rome en prove- situées dans le nord de l’Italie, a des était le responsable du réseau en Ita- Al-Barakaat, un réseau de centres Giulio Tremonti, ministre de l’éco- aussi « au cœur de beaucoup de nance du Caire. Connu sous le ramifications dans de nombreux lie. Remadna (responsable du téléphoniques à bas prix pour nomie et des finances. Français ». pseudonyme de Hammada, il était pays européens et a des rapports recrutement) prenait ses ordres immigrés (dont l’un à Florence est sous le coup d’un mandat d’arrêt directs avec l’organisation d’Oussa- auprès de lui, mais avait également suivi par le parquet) permettant de Danielle Rouard Florence Beaugé italien depuis le 5 octobre, dans le ma Ben Laden ». des rapports avec Abou Jaffa », cadre de l’enquête menée par le alias Omar Chaabani, Algérien et parquet de Milan sur la cellule lom- DIX-SEPT MANDATS D’ARRÊT responsable des camps d’entraîne- barde du réseau d’Oussama Ben Le chef de la police antiterroriste, ment d’Al-Qaida en Afghanistan. Laden appartenant au « Groupe Carlo De Stefano, avait dévoilé le En l’état actuel de l’enquête, une salafite pour la prédication et le com- 29 novembre, dans un entretien au éventuelle participation du réseau bat » (le Monde du 12 octobre). quotidien La Stampa, que trois italien dans la préparation des Considéré comme le « faussai- autres personnes soupçonnées d’ap- attentats du 11 septembre a été re » de cette cellule, il était l’un des partenir à la même cellule venaient exclue. « Nous sommes parvenus à hommes les plus recherchés par le d’être arrêtées les jours précédents. comprendre la structure de l’organi- substitut milanais, Stefano Dam- Il s’agit d’Abdel Halim Hafed Remad- sation. Celle-ci ne se contentait pas bruoso en charge de l’enquête sur na, Algérien, secrétaire de l’Institut seulement de fournir un soutien la piste italienne d’Al-Qaida. Sami d’études islamiques à Milan, de Yassi- logistique, (donner des faux papiers Kishk est accusé d’association de ne Chekkouri, marocain et bibliothé- ou un hébergement temporaire aux malfaiteurs, de trafic d’armes, de caire du même Institut et de Nabil militants), mais avait aussi un rôle falsification de documents d’identi- Benattia, tunisien, expert en faux important dans le réseau d’Al-Qai- papiers. Un autre suspect, Abdelka- da lui-même », estime ce policier. der Es Sayed alias Abu Saleh, de A la mosquée de Milan, située nationalité égyptienne, bénéficiant viale Jenner, l’imam rejette toute du statut de réfugié politique en Ita- complicité. Es Sayed, ancien imam lie, est en fuite. Il serait actuellement de la seconde mosquée de Milan, en Afghanistan. Il est considéré com- établie via Quaranta, est en fuite me l’un des hommes-clé de l’organi- depuis le 11 septembre. Les enquê- sation dans la péninsule. teurs milanais auraient trouvé une Au total, dix-sept mandats d’arrêt lettre selon laquelle des instruc- ont été lancés par le parquet de tions pour se rendre en Afghanis- Milan. Quinze militants ont été mis tan via l’Iran lui étaient données. sous les verrous lors de trois opéra- Ce groupe milanais aurait eu des tions de police. La première a eu relations avec d’autres terroristes lieu dans la banlieue milanaise à Gal- présumés de la mouvance Ben larate le 4 avril et les deux autres, le Laden, à Naples, en France et en 5 octobre et le 29 novembre dans la Espagne. Les enquêteurs poursui- capitale lombarde. Elles ont notam- vent leurs investigations concer- 8 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 INTERNATIONAL Naufrage Victoire historique du DPP, indépendantiste, à Taïwan du « Koursk » : Le succès remporté par le Parti démocrate progressiste, qui devient la première force au Parlement, montre l’attachement de plus en plus fort de l’électorat à l’identité politique de l’île et plonge Pékin dans l’embarras. Le déclin du Kouomintang se poursuit Vladimir Poutine Le Parti démocrate progressiste (DPP), de sen- législatif, le Parlement taïwanais. Cette victoi- pas d’une majorité à l’Assemblée, semblait leur désir de défendre une identité taïwanai- sibilité indépendantiste, a remporté les élec- re intervient dans un contexte qui semblait en difficulté et la montée du chômage tran- se. Pékin, qui s’était gardé d’intervenir dans sanctionne tions législatives qui ont eu lieu samedi pourtant favorable aux partisans de la réuni- chait avec la santé éclatante de l’économie la campagne électorale, ne cache pas son 1er décembre, à Taïwan. Avec 87 sièges (+ 22), fication avec la Chine populaire. Le président de l’autre côté du détroit de Formose. Les embarras. Le Kouomintang, historiquement il devient la première force politique du Yuan Chen Shui-bian, issu du DPP, qui ne disposait électeurs en ont décidé autrement, affirmant tourné vers le continent, perd 42 députés. des amiraux PÉKIN male, ses interventions préélectora- de plus en plus marquées à l’égard tion. Une économie en récession, en meilleure position pour sortir MOSCOU. Vladimir Poutine a esti- de notre correspondant les – en général des menaces – de Pékin. Depuis le départ de l’an- un chômage en hausse, une Bourse de l’impasse – l’absence d’une mé, samedi 1er décembre, qu’il n’y Une fois encore, le régime chi- ayant toujours eu coutume de jeter cien président Lee Teng-hui, apô- chagrine, une situation politique majorité parlementaire – dans avait pas de preuves formelles nois est dérouté par les ressorts les électeurs insulaires dans les tre de la « taïwanisation » de l’ad- bloquée : les motifs de mécontente- laquelle il se trouve depuis son élec- d’une collision du sous-marin intimes de la démocratie taïwa- bras des indépendantistes. Mais à ministration de l’île, le KMT est ments ne manquaient pas contre le tion. Techniquement, le KMT peut nucléaire Koursk, le 12 août 2000, naise. Signe de cette difficulté, son grand dépit, ce silence de cir- retombé sous la coupe de diri- président Chen et son parti, le toujours s’allier avec le People en mer de Barents, avec un autre Pékin n’avait toujours pas publié constance n’a nullement empêché geants sensibles aux sirènes conti- DPP. Les avocats de la réunifica- First Party (PFP) de James Soong – sous-marin. L’état-major de la de commentaire officiel, lundi le DPP, le parti du président Chen nentales, principalement pour des tion avaient beau jeu d’opposer à issu d’une dissidence du parti natio- marine russe avait mis en cause, 3 décembre, près de trente-six heu- Shui-bian, d’enlever 87 des 225 siè- raisons affectives puisque nombre cette morosité ambiante l’éclatan- naliste –, qui a remporté un joli suc- aussitôt après le naufrage qui fît res après l’annonce de la victoire ges (un gain de 22 sièges) que d’entre eux sont le produit du déra- te santé de l’économie chinoise et, cès en enlevant 46 sièges. Mais, 118 morts, la présence d’un sous- du Parti démocrate progressiste compte le Yuan législatif (Parle- cinement des familles nationalistes surtout, l’irrésistible attraction dans l’autre camp, l’alliance entre marin étranger dans le secteur. (DPP, sensibilité indépendantiste) ment), ce qui le place dans la postu- ayant suivi Tchang Kai-shek dans qu’elle exerçait sur des milieux d’af- le DPP et le Taïwan Solidarity Dénonçant un « laxisme » dans la aux élections législatives tenues re historique de première force son exil à Taïwan en 1949. faires insulaires succombant à la Union (TSU), animé par le populai- préparation de l’exercice auquel dans l’île samedi 1er décembre. Seul politique à Taïwan. Tout aussi péni- « fièvre de Shanghaï ». Dans ce re Lee Teng-hui, peut aussi créer participait le Koursk, le président le China Daily, quotidien anglopho- ble pour Pékin est la poursuite de 85 % D’INSULAIRES DE SOUCHE contexte, M. Chen n’avait aucun une dynamique ayant pour effet de de la Russie a limogé trois amiraux ne destiné au public étranger, évo- la débâcle du Kouomintang (KMT) La nostalgie continentale qui les avenir aux yeux de Pékin, et il suffi- multiplier les défections dans les et sanctionné sept autres. Parmi quait le résultat en donnant la paro- qui, après avoir perdu le pouvoir habite inspire une profonde suspi- sait dès lors de le laisser sans mot rangs du KMT. les officiers généraux écartés de le à un « expert » en affaires taïwa- exécutif au printemps 2000, perd cion à un électorat taïwanais com- dire glisser vers l’impopularité. Or Les grandes manœuvres pour leurs fonctions, le commandant en naises. A en croire ce dernier, les désormais son statut de première posé à près de 85 % d’insulaires de ce calcul s’est révélé faux. L’électo- donner une majorité au président chef de la flotte du Nord, l’amiral relations entre les deux rives du force à l’Assemblée : il n’y dispose- souche. rat taïwanais a clairement fait la dif- ont commencé. Et Pékin n’en finit Popov, et son chef d’état-major, détroit de Formose pourraient s’en ra que de 68 élus, soit 42 de moins Cette victoire des indépendantis- férence entre la « fièvre de Shan- pas d’observer ce théâtre insulaire l’amiral Motsak. – (AP.) trouver « assombries provisoire- que sous la précédente législature. tes du DPP prend d’autant plus ghaï » et son affirmation d’une avec grand embarras. ment » mais sans aller jusqu’à alté- Aux yeux d’un électorat qui reste Pékin à contre-pied que rarement identité à respecter. DÉPÊCHES rer le présent statu quo. sourcilleux sur la question de l’iden- la conjoncture n’avait semblé aussi La partie n’est pas pour autant Frédéric Bobin a OUZBÉKISTAN : le dissident A la veille du scrutin, Pékin avait tité politique de l’île, le KMT paie favorable à un retour en force du complètement gagnée pour le pré- ouzbek en exil Mohammed aussi affiché une discrétion maxi- de toute évidence ses accointances camp des partisans de la réunifica- sident Chen. Mais au moins est-il f www.lemonde.fr/chine Salikh, arrêté le 28 novembre par la police tchèque à Prague, où il venait d’arriver, attend une déci- sion sur son extradition vers La « fièvre de Shanghaï » fait tourner la tête à 300 000 Taïwanais l’Ouzbékistan. Fondateur du parti Erk (Liberté, opposition modérée, SHANGHAÏ province du Guangdong, plus 30 % par an. Il y a, surtout, des plutôt en circuit fermé dans les appointé très jeune au comité cen- interdit en 1993), M. Salikh, cin- de notre envoyé spécial récemment Shanghaï et dans le coûts de main-d’œuvre encore quartiers de Gubei ou Hongqiao, tral du parti, il fait la navette quante-deux ans, jouit en Norvège « J’ai décidé de faire ma vie ici. delta du Yangtseu. Cette popula- très avantageux : huit à dix fois où ils ont fondé un mini « Taipeh depuis une dizaine d’années entre du statut de réfugié politique. Les J’y mourrai, c’est sûr. » Il est tion est drainée par l’impression- moins chers qu’à Taïwan. « Si vous City » autour de leurs villages rési- les deux cités. Il dirige aujourd’hui, organisations Human Rights sérieux Michael Chang. La voiture nante vague d’investissements avez là-bas une petite entreprise dentiels, restaurants et bars kara- à Shanghaï, une petite entreprise Watch et Amnesty International taïwanais en Chine continentale. familiale, résume Michael Chang, oké. Dans le parc industriel de d’électromécanique. Affichant demandent à la République tchè- REPORTAGE Les sources varient sur le montant pour le même capital, vous vous Kunshan, où est concentré un mil- haut et fort sa haine des indépen- que de ne pas procéder à son extra- de ces capitaux car leur origine est retrouvez ici à la tête d’une très gros- lier d’entreprises d’origine insu- dantistes taïwanais et de son pro- dition. – (AP., AFP.) « L’avenir est ici, souvent maquillée. La vérité se se entreprise. » laire – à une heure de voiture de pre président Chen Shui-bian, il se a ARGENTINE : le gouverne- en Chine. situe probablement entre 60 et Shanghaï –, une école taïwanaise prévaut de guanxi (relations per- ment argentin a pris ce week- Le XXIe siècle 100 milliards de dollars. Le plus « FILLES DE MAUVAIS GOÛT » vient même d’ouvrir : il s’agit de la sonnelles) très haut placées dans end des mesures de limitation des sera chinois » impressionnant est sans nul doute Les Taïwanais raffolent de Shan- deuxième en Chine. l’appareil du Parti communiste chi- transactions financières pour évi- l’accélération des délocalisations ghaï mais qu’en pensent les Shan- Si Pékin attise sciemment chez nois à Shanghaï. ter une fuite massive des capitaux. du secteur high-tech aujourd’hui ghaïens eux-mêmes ? Pas forcé- les Taïwanais cette « fièvre de « La première fois que je suis arri- La douane contrôlera notamment zigzague le long des voies sur- en crise de l’autre côté du détroit ment du bon. « Ils ne traitent pas Shanghaï », ce n’est bien sûr pas vé ici, dit-il, le Parti communiste chi- que chaque personne ne puisse élevées qui surplombent la ville en de Formose. très bien leurs employés, grommelle par grandeur d’âme. Le calcul est nois ne comprenait rien à Taïwan, quitter le pays avec plus de bordure du fleuve Huangpu. A la Dans ce contexte, Shanghaï fait une autochtone. Et, en plus, ils s’af- de développer une force d’attrac- ou très peu. Ils ont essayé de com- 1 000 dollars. Cette mesure inter- vue de ces gerbes de gratte-ciel, tourner la tête à bien des Taïwa- fichent avec des filles de mauvais tion – économique, psychologique prendre. Je leur ai expliqué com- vient alors que le gouvernement ces centres commerciaux et ces nais. Au point que l’on dit l’île sai- goût. » Si les autorités au plus haut et politique – susceptible de neu- ment ça marchait, en particulier tente de convertir sa dette publi- usines que l’on aperçoit au loin, sie par la « fièvre de Shanghaï ». niveau encouragent ces investisse- traliser les velléités séparatistes de que leur menace militaire était con- que de 132 milliards de dollars. Michael laisse tomber, catégori- « Il y a ici un incomparable parfum ments pour des raisons stratégi- l’île. Pour Pékin, Shanghaï est deve- tre-productive. Ils en ont interrogé Quelque 400 millions de dollars que : « Taïwan a perdu toute d’histoire et d’héritage », s’extasie ques, le « peuple » de Shanghaï, nue comme la porte d’accès à Taï- d’autres. Maintenant, je peux vous avaient été retirés des dépôts dans compétitivité. L’avenir est ici en Chi- Mme Xie, qui dirige l’un des trois lui, ne prise guère ces nouveaux peh. On y recrute les partisans de dire qu’ils connaissent beaucoup la seule journée de vendredi ne. Le XXIe siècle sera chinois. » salons de beauté taïwanais que venus fuyant la crise économique la cause de la réunification, qui mieux. » Tyson Bair est catégori- 1er décembre. – (AFP.) Fils d’un soldat de Tchang Kaï- compte la cité. « Shanghaï est qui sévit en leur île. « C’est vrai, je iront ensuite prêcher la bonne que : « Leur meilleure arme, c’est a SUISSE : les Suisses ont refusé chek exilé à Taïwan après 1949, aujourd’hui dotée d’infrastructures n’ai quasiment pas d’ami shan- parole de l’autre côté. On y glane l’économie, c’est la crise à Taïwan dimanche 2 décembre, par 78 % Michael Chang est revenu aux modernes souvent supérieures à ghaïens », confesse Lin Wen-tzu, aussi de précieuses informations et la “fièvre de Shanghaï”. Il leur suf- de « non », une initiative populai- sources il y a une bonne dizaine Taïpeh », commente Cai Shi-ming, un fabriquant de câble électrique sur la vie politique insulaire. fit simplement de laisser filer dans re des milieux pacifistes réclamant d’années. Les racines de la famille patron d’un cabinet de conseil en qui est pourtant marié avec une Tyson Bair est un bon exemple ce sens. Et sans rien dire… » la suppression de l’armée. Une sont dans le Shandong, plus au investissements dont la clientèle Chinoise du continent. de ce petit jeu. Fils d’un hiérarque autre proposition demandant la nord, mais c’est Shanghaï qu’il a taïwanaise s’accroît au rythme de Du coup, les Taïwanais vivent du Kouomintang, lui-même F. B. mise en place d’un service civil choisi. « Qu’est-ce que j’ai rêvé de pour la paix n’a guère eu plus de Shanghaï quand j’étais gamin ! Il y succès. Autre signe des temps, avait ce mythe véhiculé par le ciné- 66 % des électeurs ont refusé un ma. » L’avenir est donc ici et Chef de file de l’opposition, Alassane Ouattara est rentré en Côte d’Ivoire projet syndical de prélèvement Michael s’y taille une petite niche d’un impôt de 20 % sur les gains en en s’adonnant à des activités ABIDJAN pour témoigner à la tribune du exigé la révision de la Loi fonda- mis d’apaiser quelque peu les cam- capital, tandis que 77 % se sont d’import-export. Il collecte à tra- de notre correspondant Forum pour la réconciliation natio- mentale, dont le président Gbagbo pagnes. Dans ce contexte, nombre opposés à l’introduction d’une vers le pays des caisses d’usten- Rentré en Côte d’Ivoire après nale, grand-messe du « dialogue à a avoué, lors de son passage au d’observateurs se demandent si taxe sur l’énergie, proposée par les siles de cuisine et autre mobilier plus d’une année d’exil en France, l’ivoirienne » qui doit tourner la Forum, qu’elle avait été rédigée Alassane Ouattara, que ses adver- écologistes. – (Corresp.) domestique, fabriqués à des coûts le chef de file de l’opposition, page de plus de deux ans de ten- pour écarter son adversaire. «Jene saires disent plus à l’aise dans les a SLOVAQUIE : le Mouvement défiant toute concurrence, qu’il Alassane Ouattara, a préconisé, sions politiques, dans un pays tradi- la soumettrai pas à révision », a-t-il milieux de la finance qu’au cœur pour une Slovaquie démocrati- vend ensuite à des grosses centra- samedi 1er décembre, de nouvelles tionnellement paisible. prévenu. Les partisans du chef de des intrigues politiques, saura se que (HZDS), de l’ex-premier minis- les d’achat occidentales. Les affai- élections. L’an dernier, sa mise à Ultime intervenant, M. Ouattara l’Etat proposent plutôt qu’une battre sur le terrain pour une tre national-populiste Vladimir res tournent bien. l’écart du scrutin présidentiel avait a parlé à la suite des trois autres commission d’enquête internatio- « réhabilitation » qui s’annonce dif- Meciar, et le parti Smer, du néo- Michael Chang est l’un des trois conduit à de sanglants accrocha- grands leaders de la scène politi- nale statue sur le « cas Ouattara ». ficile. « Le pouvoir politique n’est populiste Robert Fico (nationa- cent mille Taïwanais résidant à ges politico-ethniques. que : le président actuel, Laurent pas un cadeau. On va le chercher listes postcommuniste), sont, avec Shanghaï. Au total, environ un mil- Ancien premier ministre et prési- Gbagbo, l’ancien chef d’Etat Henri POUVOIR CONSOLIDÉ sous la pluie, sous le soleil, dans la quelque 40 % des sièges à pourvoir, lion d’insulaires (soit près de 5 % dent du Rassemblement des répu- Konan Bédié, et le chef de la junte Quel sera l’avenir politique brousse, dans la forêt, dans la sava- les vainqueurs des élections régio- de la population de Taïwan) se blicains (RDR), le principal parti militaire qui l’avait renversé, le d’Alassane Ouattara ? « Le plus dur ne, avec sa sueur et avec son sang », nales qui se sont déroulées samedi sont installés sur le continent d’opposition en Côte d’Ivoire, général Robert Gueï. Commencées commence », titrait Le Front, un ironisait, lors de son passage 1er décembre. Ce résultat constitue autour de pôles comme Xiamen, la M. Ouattara est rentré à Abidjan il y a près de deux mois, les audi- quotidien favorable à l’ancien pre- devant le Forum, le président Lau- un avertissement pour la coalition tions ont également permis aux mier ministre au lendemain de son rent Gbagbo, ancien syndicaliste et de centre droit au pouvoir. C’est partis politiques, aux organisations retour en Côte d’Ivoire. Le RDR a opposant historique lorsque la aussi une mauvaise nouvelle pour non gouvernementales ainsi démontré sa force lors des élec- Côte d’Ivoire vivait sous un régime l’OTAN et l’Union européenne. qu’aux victimes de la violence de tions municipales de mars 2000, en de parti unique. Alassane Ouattara Lorsque M. Meciar gouvernait le s’exprimer en toute liberté. remportant le tiers des communes est prévenu des difficultés qui l’at- pays (1994-1998), Bruxelles consi- Les polémiques autour de la et un peu plus du quart des suffra- tendent… dérait que la Slovaquie ne remplis- nationalité de M. Ouattara, devenu ges. Il a également mobilisé le sait pas les critères démocratiques le symbole identitaire des ressortis- 30 novembre plusieurs dizaines de Théophile Kouamouo pour entrer dans l’UE. – (Corresp.) sants du nord du pays, musulman, milliers de partisans pour le retour sont la cause principale de la crise de son leader. Mais le parti « alas- politique ivoirienne. Ses adversai- saniste » a boycotté les élections res soutiennent que M. Ouattara législatives de décembre 2000 et ne est ressortissant du Burkina Faso peut, pour le moment, imposer voisin, où il est allé vivre enfant une réforme constitutionnelle sup- avec son père ; d’autres admettent primant les clauses qui lui sont qu’il est ivoirien, mais inéligible car défavorables. il s’est prévalu de la nationalité bur- Par ailleurs, le pouvoir du prési- kinabée pour aller travailler au dent Laurent Gbagbo, fragile lors Fonds monétaire international de ses premiers mois, s’est consoli- (FMI), où il a occupé le poste de dé. Bien que laborieux, le dialogue directeur général adjoint. politique en cours a permis le « Je suis ivoirien de père et de retour de la coopération de mère et à titre exclusif », a martelé l’Union européenne (UE), suspen- Alassane Ouattara à la tribune, due pour cause de « déficit démo- brandissant ses documents d’iden- cratique ». La Banque mondiale et tité et ceux de ses ascendants. le FMI, qui avaient interrompu Mais, en Côte d’Ivoire, le sujet leurs financements en 1998 en rai- prend une allure de guerre de reli- son de la « mauvaise gouvernan- gions : les convaincus sont confor- ce », sont de retour. tés dans leurs convictions, les La stabilisation – à des niveaux autres campent sur leurs positions. très bas, il est vrai – des cours du D’autant plus que, après avoir cla- cacao, dont la Côte d’Ivoire est le mé son éligibilité, M. Ouattara a premier producteur mondial, a per- 10 FRANCE LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

JUDAÏSME Participant, samedi nation des pouvoirs publics à lutter té » à l’égard des juifs. b LE PRÉSI- vie civile sont immenses ». CRIF, déclare au Monde, qu’on ne 1er décembre, au dîner annuel du contre toute forme d’antisémitis- DENT du CRIF, Roger Cukierman, a b DES PERSONNALITÉS politiques peut « reprocher aux jeunes Arabes Conseil représentatif des institu- me ». b LES CRAINTES de la commu- affirmé, dans son discours, que «la de tous bords, invitées par le CRIF, d’éprouver envers les Palestiniens la tions juives de France, (CRIF), le pre- nauté juive s’étaient exprimées face haines des juifs est réapparue », et ont dénoncé l’antisémitisme. même solidarité que les jeunes juifs mier ministre a affirmé « la détermi- au grand nombre d’« actes d’hostili- que « les dangers de rupture de la b THÉO KLEIN, ancien président du éprouvent envers Israël ». M. Jospin se dit « déterminé à lutter contre l’antisémitisme » Répondant aux inquiétudes exprimées par la communauté juive, le premier ministre a affirmé, samedi 1er décembre devant le CRIF, que « face aux risques », le gouvernement ne « relâcherait en rien son effort ». Le président du CRIF a lancé : « Nous craignons pour la sécurité des juifs en France »

LE PREMIER ministre, Lionel Jos- cés. La haine des juifs est réapparue. son discours, d’une demi-menace : « risque de dérive vers le fanatisme plis dans l’indemnisation des victi- mier ministre. Je vous dis au revoir, du pin, a affirmé, samedi 1er décembre, à Et, pour la première fois depuis plus « Les dangers de rupture de la paix serait grave ». « Ce risque existe », mes de spoliations sous l’Occupa- moins dans cette fonction. » Avant Paris, devant le Conseil représentatif d’un demi-siècle, des cris de “Mort civile sont immenses. Nous n’avons a-t-il assuré. tion, depuis les travaux de la commis- que les murmures de la salle le con- des institutions juives de France aux juifs” résonnent sur le pavé pari- jamais souhaité développer des mili- Comme ses prédécesseurs, sion Mattéoli. Il a, certes, fermement duisent à préciser : « On peut avoir (CRIF), « la détermination des pou- sien, des synagogues sont brûlées, des ces parallèles pour défendre nos M. Cukierman a plaidé pour un condamné le terrorisme, « qui déna- plus d’une fonction… » voirs publics à lutter contre toute for- écoles sont brûlées. » droits. Nous ne voulons surtout pas « équilibre » de la politique de la ture l’islam en prétendant s’en récla- De fait, la campagne électorale me d’antisémitisme ». « Face aux ris- M. Cukierman assurait ainsi que la que nos jeunes, qui découvrent ces France dans le conflit israélo-palesti- mer », recueillant de nombreux n’avait pas eu besoin du premier ques, nous ne relâcherons en rien nien. La nouvelle des attentats de applaudissements. Il s’est en outre ministre pour s’inviter à la réception notre effort », a-t-il poursuivi, préci- Jérusalem n’était pas connue alors présenté en « ami d’Israël », mais du CRIF. Plus nombreux que jamais, sant : « Pas plus que nous ne tolére- Un colloque international sur la Shoah qu’il s’exprimait, mais il s’en est pris s’est limité à répéter la position tradi- ministres et politiques côtoyaient les rons des actes de racisme, nous ne tolé- au terrorisme : « Nous ne parvenons tionnelle du Quai d’Orsay sur le con- religieux de toutes confessions, les rerons des actes d’antisémitisme. » Lionel Jospin a annoncé que la France organiserait, en octobre 2002, un pas à faire la distinction entre le bon flit israélo-palestinien. ambassadeurs, les personnalités du Invité du dîner annuel du CRIF, le grand colloque international sur la Shoah, avec le Conseil de l’Europe et la terrorisme et le mauvais, celui qui show-business et des médias. Le Père premier ministre, accompagné de Fondation pour la mémoire de la Shoah. A cette occasion devrait être con- serait justifié et celui qui ne le serait LA CAMPAGNE ÉLECTORALE S’INVITE Stanislas Lalanne, secrétaire général onze membres de son gouverne- crétisée une décision du ministre de l’éducation, Jack Lang, de consacrer pas, a-t-il dit. Les terroristes sont des Le premier ministre a ensuite abor- de l’épiscopat, était assis entre le com- ment, s’exprimait dans un contexte dans les écoles une journée à la mémoire de la Shoah et à la prévention assassins, quelle que soit leur nationali- dé la lutte contre « l’insécurité au quo- muniste Robert Hue et l’académicien d’inquiétude de la communauté jui- des crimes contre l’humanité. Le premier ministre a aussi affirmé que l’in- té. Et la couleur du sang des victimes tidien », qu’il a qualifiée de « priori- Bertrand Poirot-Delpech, sous la sur- ve, illustré par la diffusion, le même demnisation des orphelins de déportés juifs, prévue par le décret du n’est pas différente selon qu’il s’agit té ». « En nous gardant de toute exploi- veillance attentive de Philippe Douste- jour, d’un document émanant de son 13 juillet 2000, ne serait pas étendue aux orphelins des autres catégories d’Américains, d’Israéliens ou de passa- tation du thème de l’insécurité, nous Blazy (UDF). Seul musulman présent, service de protection : une liste recen- de déportés. « Je reste convaincu, a-t-il dit, que la situation exceptionnelle gers du métro parisien. » Il a souligné, agissons, a-t-il affirmé. Nous veille- le recteur de la Mosquée de Paris, sant 330 « actes d’hostilité » commis créée par la politique d’extermination de la communauté juive résidant en à cet égard, que M. Jospin avait été rons à rappeler à chacun qu’il n’existe Dalil Boubakeur, était l’objet de tou- contre des juifs entre le 9 septembre France appelle, soixante ans plus tard, une réponse exceptionnelle de l’Etat. » « parmi les premiers à appeler les mou- pas de société sans règle, que tout droit tes les sollicitudes. A la table d’hon- 2000 et le 20 novembre 2001 (Le Mon- Le bénéfice de cette « mesure de réparation », a-t-il ajouté, doit être réser- vements terroristes par leur nom » implique un devoir, et que les droits et neur, le maire (PS) de Paris, Bertrand de daté 2-3 décembre). vé à toute personne qui, du fait d’actes commis dans le cadre de la politi- – allusion aux propos tenus par le les devoirs doivent être rappelés par la Delanoë, devisait avec Sylviane Aga- Face au chef du gouvernement et que d’extermination « menée en France durant l’Occupation à l’égard des premier ministre le 24 février 2000 pédagogie auprès des jeunes et par la cinski-Jospin. Enrico Macias serrait aux nombreux politiques présents, le juifs, a été définitivement privée d’un de ses parents ou des deux ». sur le Hezbollah au cours d’un voya- fermeté de la loi. » Concluant son dis- avec effusion les mains des évêques et nouveau président du CRIF, Roger ge au Proche-Orient. cours, M. Jospin a enfin évoqué les des rabbins, un cigare aux lèvres. Rare- Cukierman, élu au mois de mai, a Dans sa réponse, M. Jospin s’est élections à venir : « Quelle que soit l’is- ment la communauté juive avait été si exprimé cette crainte dans un dis- communauté juive a été « traumati- phénomènes de haine des juifs, soient surtout concentré sur le bilan de son sue des choix que feront les Français, bien entourée. cours au ton moins policé que ceux sée par les attaques de l’automne tentés de répondre aux agressions. » action depuis cinq ans, s’étendant a-t-il dit, il est assez probable que vous de ses prédécesseurs. « Nous sommes 2000 contre [les] synagogues ».Etde Le président du CRIF a toutefois notamment sur les progrès accom- accueillerez l’an prochain un autre pre- X. T. confrontés à la haine antijuive », a-t-il préciser : « Depuis un an, la tension souhaité clairement que s’établisse notamment déclaré, lançant cet aver- s’aggrave. Chaque jour apporte son « un dialogue confiant avec les musul- tissement : « Nous craignons pour la lot d’insultes et d’agressions. Il est mans de France » et s’est réjoui de la sécurité des juifs en France. » périlleux pour un religieux juif de se consultation sur l’islam de France lan- Les politiques condamnent et suggèrent des remèdes « Sur cette terre où nos sangs don- promener seul dans certains quar- cée par le ministère de l’intérieur nés à la patrie se sont mélangés avec tiers. » Aussi a-t-il demandé une pour organiser le culte musulman. Il RENDEZ-VOUS où se croisent dont certaines voix juives estiment qu’il y ait plus de sérénité dans nos ceux de nos compatriotes, a poursui- « rigueur » de la police et de la jus- a néanmoins prévenu que si le futur les personnalités politiques de tous qu’elle a été minimisée par le mon- villes, déclarait de son côté Robert vi, solennel, le président du CRIF, tice « beaucoup plus grande que par conseil français du culte musulman horizons – extrême droite exceptée de politique et par les médias. Hue, président du PCF – et candi- où tant des nôtres ont contribué à la le passé », à la fois « dans la recher- « ne donnait pas une place suffisante –, le dîner annuel du Conseil repré- « Cela montre bien que l’antisio- dat à l’élection présidentielle —, grandeur de la France dans les che des responsables [et] dans les aux musulmans modérés et aux laï- sentatif des institutions juives de nisme est un avatar de l’antisémitis- qui propose « des conférences sur domaines des sciences, des arts et de sanctions qui doivent les frapper ». ques » et que s’il « ne se sentait pas France (CRIF), qui a eu lieu samedi me », commentait Patrick Deved- les religions dans les banlieues ».Le la culture, nous nous sentons mena- Cette demande s’est assortie, dans soumis aux principes républicains », le 1er décembre, à Paris, est une sorte jian, député (RPR) des Hauts-de- candidat des Verts, Noël Mamère, de baromètre des relations entre Seine, membre du groupe d’ami- se rendait, lui, pour la première fois les politiques et les diplomates en tiés France-Israël. « Chez les musul- au CRIF. Un peu surpris par l’hosti- poste à Paris et la version institu- mans, les extrémistes prennent l’as- lité suscitée par les écologistes, tionnalisée du judaïsme en France. cendant, ajoutait-il. Les pouvoirs réputés pour leurs positions très Après les accords d’Oslo, en 1993, publics ne savent pas comment gérer favorables aux Palestiniens (Le on y voyait des ambassadeurs des ce phénomène. Ce n’est pas facile : Monde du 5 octobre), M. Mamère a pays arabes ainsi que la déléguée ni la droite ni la gauche ne savent jugé la recrudescence d’actes vio- générale de la Palestine en France, quoi faire. » lents comme « des relents extrême- Leïla Chahid ; désormais, ces hôtes- ment focalisés, des scories d’une là ont déserté les tables. « RÉPONDRE PAR L’ÉDUCATION » situation fort compliquée [au Proche- Onze membres du gouverne- Presse écrite et télévisions porte- Orient], de “dégâts collatéraux” sur ment avaient répondu à l’invitation raient-elles, par les mots et les ima- la communauté juive. » « Après du CRIF. Daniel Vaillant, ministre ges qu’elles véhiculent sur le con- tout, a-t-il dit, on ne s’en tire pas mal de l’intérieur, Elisabeth Guigou, flit du Proche-Orient, la responsa- après le 11 septembre. » ministre de l’emploi et de la solida- bilité d’une telle dégradation ? Dénonçant le « populisme » qui, rité, Hubert Védrine, ministre des Michèle Alliot-Marie, présidente selon lui, mène à l’« antisémitis- affaires étrangères, Roger-Gérard du RPR, estime que la responsabi- me » et s’affirmant à la fois « pro- Schwartzenberg, ministre de la lité des médias est lourde : « Les palestinien et pro-israélien », recherche, et Marie-George Buffet, discours des politiques ne sont pas M. Mamère a dit vouloir bientôt se ministre de la jeunesse et des entendus », a-t-elle regretté, ajou- rendre dans cette région troublée sports, entouraient, avec d’autres, tant qu’« à court terme il faut con- du monde « où tout va se passer ». Lionel Jospin et sa femme, Sylviane damner vivement et, à long terme, Un voyage conçu sur le modèle de Agacinski. Le maire (PS) de Paris, face à ce phénomène d’intégration ceux du ministre Verts allemand, Bertrand Delanoë, était présent, mal réussie, il faut répondre par Joschka Fischer, plutôt que sur le comme Christian Poncelet, prési- l’éducation, des jeunes comme des tumultueux voyage de José Bové, dent (RPR) du Sénat. adultes. » Philippe Douste-Blazy porte-parole de la Confédération L’inquiétude des représentants maire (UDF) de Toulouse, ville paysanne. Jean-Pierre Chevène- des organisations juives portait sur jumelée avec Tel-Aviv, estimait, ment, autre candidat déclaré à la l’aggravation des actes antisémites lui, que ces « atteintes à la dignité présidentielle, comptait, selon un depuis le déclenchement de la humaine » montrent qu’« il man- responsable du CRIF, parmi les « deuxième Intifada » en octo- que un souffle d’autorité sur la « absents excusés ». bre 2000, principalement dans les République ». banlieues. Une vague de violence « Nous avons un rôle à jouer pour Nicolas Weill Dans un lycée : « On a bien le droit d’être antisémite ! » ELLE SE DÉCRIT comme « assez typée » et imagi- j’étais juive. » Au lendemain des attentats du 11 sep- nait bien qu’un jour on lui ferait remarquer qu’elle est tembre, dit-elle, « Ben Laden était devenu le héros. Il y a juive. Jamais, cependant, Mme V., jeune professeur de eu beaucoup de provocations, pour voir comment j’allais lettres-histoire dans un lycée professionnel de Seine- réagir ». Puis, en octobre, « un jour où je m’étais éner- et-Marne, n’aurait imaginé cela. « Ce jeudi 29 novem- vée contre un élève, un garçon m’a dit une première fois bre, j’ai découvert, en prenant ma classe de BEP compta- “sale juive !”. J’ai quitté la classe en pleurant. » La provi- bilité, que le cahier d’appel était couvert d’énormes tags : seur-adjoint viendra dans la classe rappeler que la loi des croix gammées, des messages en grosses lettres capi- punit les injures racistes. Mais aucune sanction ne tales qui disaient : “Ta mère sale juive”, “Vive Hitler”, sera prise. Après le nouveau pas franchi le 29 novem- “A mort Mme V.”, “Casse-toi”, “Nazis en force”. » bre, les enseignants du lycée se sont mis en grève. Malgré le choc, l’enseignante fait cours. « C’était très Dans ses classes « melting pot » de lycée profession- dur ; ils étaient un peu impressionnés de me voir réagir nel, le fond du problème ne relève pas de l’antisémitis- ainsi. Puis j’ai entendu une voix masculine qui disait me, analyse Mme V., qui range parmi les « provoca- “sale juive”. Des élèves m’ont dit qu’ils se faisaient trai- tions » les soutiens affichés à Ben Laden, ou les imman- ter de “sale noir” tout le temps, et qu’ils ne voyaient pas quables réactions suscitées par le programme d’histoi- pourquoi je m’énervais ; un autre m’a dit : “On est en re quand il aborde la Shoah, qualifiée de « plus grand démocratie, on a bien le droit d’être antisémite.” » Le barbecue du siècle » par certains. Non, le problème, lendemain, quelques élèves sont venus trouver Mme V. : explique-t-elle, « c’est la guerre des élèves contre les « Ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas racistes, que c’était profs. Tout est prétexte pour mettre la zizanie. S’ils une blague. » apprennent quelque chose sur un prof, ils s’en servent. L’an passé, débutant comme enseignante titulaire, Cela aurait été pareil si j’avais été homosexuelle. » La cette jeune femme venue du sud de la France avait collègue d’anglais s’est fait traiter de « sale pute » ; déjà vécu un épisode douloureux avec une autre celle du secrétariat a reçu des œufs dans la figure, rela- classe. « A la rentrée, les élèves se posaient des ques- te Mme V. Orientation et relégation scolaires, « laxisme tions sur moi. Je me suis dit qu’il fallait les laisser parler. dans la pédagogie et la discipline », discrimination J’ai alors entendu dans la classe : “C’est une feuj, c’est sociale, expliquent, selon elle, les réactions « de plus en une feujette”, jusqu’au moment où quelqu’un a crié plus agressives » des élèves. « Ils ont la haine, dit-elle ; “Heil Hitler !”. » Mme V. rédige un rapport. Il restera la haine des Français. » sans suite. « Cette année, ils ont commencé en me demandant si Nathalie Guibert FRANCE LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 11 L’UDF a accordé à François Bayrou son investiture pour l’élection présidentielle Le député européen a invité les membres de son parti, en congrès à Amiens, à « bannir la désertion » Les militants centristes qui étaient réunis en con- tien à la candidature présidentielle de François rival chiraquien, Philippe Douste-Blazy, le prési- grès à Amiens, samedi 1er et dimanche 2 décem- Bayrou. Répliquant aux critiques formulées à dent de l’UDF a invité les congressistes à « ban- bre, ont décidé à l’unanimité d’apporter leur sou- l’encontre de sa stratégie, notamment par son nir la désertion ».

AMIENS Blazy, lui, était alors déjà reparti adoptée –, M. Bayrou a répliqué en compter sur nous », lui a lancé de notre envoyé spécial vers Paris, soulagé d’en avoir termi- invitant les congressistes à « bannir M. Borloo. Ce dernier risque fort Cornes de brume, canotiers trico- né avec une mission quelque peu la désertion.»« Pour l’UDF et pour d’être déçu. « Je ne vais pas me met- lores et pluie de confettis. Entouré périlleuse. Venu à Amiens pour fai- la France, il n’y aurait qu’un risque, tre à exclure des parlementairesfl! », de sa femme, Babeth, et du plus re part de ses fortes réserves c’est que nous renoncions », a-t-il s’est exclamé M. Bayrou devant la jeune de ses six enfants, André (trei- vis-à-vis de la stratégie de M. Bay- insisté. Le député européen, qui a presse, en précisant que si des dépu- ze ans), au milieu d’une nuée de rou (Le Monde daté 2-3 décembre), justifié sa candidature par le refus tés décidaient de soutenir Jacques photographes, François Bayrou le président du groupe UDF de l’As- de « l’Etat RPR » comme de « l’Etat Chirac dès le premier tour, la direc- s’est offert, dimanche 2 décembre à semblée nationale n’aura flanché PS », ne veut pas davantage « regar- tion de l’UDF se bornerait à « haus- Amiens, une fin de congrès à l’amé- que sur un point, en renonçant à der passer les deux trains : celui de ser les épaules ». Théo Klein, avocat, ancien président du CRIF ricaine. Ovationné par les quelque mentionner, dans son intervention, Jospin, qui va dans le mur, et celui de Dans l’immédiat, le président de 2 000 participants, le président de l’Union en mouvement, association Jacques Chirac, dans lequel on nous l’UDF a d’autres chats à fouetter. l’UDF a longuement savouré cette chiraquienne dont il est un membre réserverait des strapontins. » Plu- Dans le souci d’apaiser autant que « La violence dans les banlieues communion avec une salle acquise actif. Pas peu fier d’avoir osé ainsi sieurs intervenants, parmi lesquels possible le congrès d’Amiens, à sa cause. M. Bayrou savait le prix affronter quelques sifflets, le maire le président du groupe centriste du M. Bayrou avait en effet reporté de ces minutes arrachées aux mau- de Toulouse minimisait auprès des Sénat, Jean Arthuis, lui ont apporté plusieurs décisions susceptibles de ne concerne pas seulement les juifs » vais sondages et aux « petits journalistes la portée de cet leur soutien. faire des mécontents. D’ici à Noël, assauts » qui composent son ordi- accueil : « Plus une salle est étroite, le président de l’UDF doit désor- « Comment interprétez-vous s’embrasseraient et se serreraient naire. « Dans tout ce sale temps que plus on peut dire “Nous sommes UNE ÉQUIPE À DÉSIGNER mais désigner son équipe de campa- les violences commises en Fran- la main. nous venons de traverser, si vous bien ensemblefl!”. Mais il s’agit Le porte-parole de l’UDF, Jean- gne ; répartir les responsabilités au ce contre des membres de la com- – Beaucoup de responsables saviez comme je vous attendais », alors d’une chapelle.»« Il faut à tout Louis Borloo, a également critiqué sein de la vaste commission d’inves- munauté juive ? juifs rapprochent l’hostilité à avait-il reconnu sans ambages à la prix éviter la tentation du repli sur la stratégie de M. Douste-Blazy qui, titure qu’il a mise en place pour pré- – Tout d’abord, je constate qu’il Israël et l’antisémitisme. Quelle tribune, la veille, avant d’ajouter, nous », a renchéri à la tribune l’an- selon lui, signerait « l’acte de parer les législativesfl; et, enfin, y a eu moins d’événements vio- est la frontière qui les sépare ? comme pour s’en persuader lui- cien ministre Jacques Barrot, égale- décès » de sa formation politique. régler le sort de Christine Boutin, lents en 2001 qu’en 2000, au début – Il faut distinguer deux élé- même : « L’UDF, dont on disait qu’el- ment proche du chef de l’Etat, en Ayant réclamé une clarification députée des Yvelines et, elle aussi, de la « nouvelle Intifada ». Cette ments. D’une part le conflit politi- le avait des réserves et des réticences, ajoutant : « Il faut savoir combattre interne – « le groupe parlementaire candidate à l’élection présidentielle diminution n’a peut-être pas été que entre Israéliens et Palestiniens. c’est vousfl! » Cette UDF-là a accor- pour se faire connaître. Mais il faut doit être en harmonie avec ce qui de 2002. assez soulignée. De tels actes res- D’autre part, le refus de certains dé à l’unanimité, samedi, son inves- aussi savoir dialoguer pour pouvoir sera voté » au congrès —, le maire tent cependant inadmissibles. Le Palestiniens d’admettre une partie titure au candidat déjà déclaré à rayonner. » Tout en réclamant en de Valenciennes a semblé s’adres- Jean-Baptiste de Montvalon premier ministre a raison de dire fondamentale de l’histoire juive, à l’élection présidentielle. vain le dépôt d’une motion – qui ser surtout à M. Bayrou : « Si toutes que le conflit israélo-palestinien ne savoir l’existence du Temple à Jéru- Le chiraquien Philippe Douste- n’aurait eu aucune chance d’être les ambiguïtés sont levées, tu pourras f www.lemonde.fr/presidentielle2002 doit pas se répercuter en France. salem. Sur ce point, qui n’est plus Car ces violences sont motivées une question politique, on peut par un sentiment de solidarité avec dire qu’il existe un parallèle entre les Palestiniens – que je peux com- antisionisme et antisémitisme. En prendre. Je ne vais tout de même ce qui concerne le conflit politique, pas reprocher aux jeunes Arabes ce n’est pas parce que quelqu’un d’éprouver envers les Palestiniens critique les positions du gouverne- la même solidarité que les jeunes ment israélien que son attitude juifs éprouvent envers Israël ! doit être assimilée à de l’antisémi- » Roger Cukierman [le président tisme. Je crois qu’avant d’employer du CRIF] a raison d’insister sur la le mot antisémitisme, il faut y réflé- nécessité d’un rapprochement chir à deux fois. avec les responsables musulmans. – Le discours de Roger Cukier- Encore faudrait-il que les diri- man, samedi, était-il trop vigou- geants de la communauté juive reux ? acceptent que leur solidarité avec – Tout dépend comment l’on Israël ait pour corollaire la solidari- conçoit le rôle de président du té des musulmans avec les Palesti- CRIF. Roger Cukierman a fait le niens. A cette condition, le dialo- choix d’exprimer directement les gue pourra peut-être commencer. sentiments qui agitent les mili- Si nous parvenons, ici en France, à tants communautaires. On peut substituer la parole à la violence et à créer une ouverture, nous n’aurons pas réglé le conflit du Pro- che-Orient ; mais nous aurons montré qu’un dialogue, une cohabi- tation est possible. – Certains vous reprocheront d’en parler à votre aise parce que vous ne vivez pas au jour le jour la cohabitation entre juifs et musulmans… – J’habite Saint-Cloud, et j’ad- mets que ce n’est pas le lieu où la THÉO KLEIN population maghrébine est la plus nombreuse ! Mais tout de même, il juger aussi que le président du me semble que le phénomène de la CRIF, tout en relayant l’état d’es- violence dans les banlieues n’est prit de la communauté, doit y ajou- pas nouveau, et qu’il ne concerne ter quelques nuances qui permet- pas seulement les juifs. Toutes les tent de le resituer dans la réalité. Il frustrations se traduisent par des n’est pas seulement un porte-paro- violences, comme si elles ne pou- le, il doit inscrire utilement la com- vaient pas avoir accès à d’autres munauté juive dans la vie publique moyens d’expression. Nous vivons de ce pays. une période où les problèmes de – Votre tribune dans Le Monde sécurité agitent l’ensemble de la du 6 septembre, dans laquelle population et de la classe politi- vous appeliez Ariel Sharon à fai- que. L’insécurité n’est pas un pro- re la paix, a-t-elle suscité des blème spécifique aux juifs. réactions violentes ? – Peut-on parler d’antisémitis- – J’ai reçu plus d’une centaine de me pour désigner les violences lettres, certaines très hostiles et commises contre les juifs ? même injurieuses. Mais j’ai reçu – J’appartiens à une génération énormément de courriers très posi- qui a connu l’antisémitisme. Et je tifs. Quelqu’un m’a écrit : "Vous crains que les jeunes générations m’avez rendu ma fierté d’être juif ". ne confondent un peu trop facile- Il y a toute une partie des juifs de ment les événements récents avec France qui ne réagit pas comme les le véritable antisémitisme. A l’épo- militants de base de la communau- que de ma jeunesse, c’est-à-dire té. La plupart des gens ont interpré- avant la guerre de 1939-1945, on té ma lettre ouverte à Ariel Sharon ne pouvait imaginer une présence comme une attaque contre lui. juive dans la société française aussi Pourtant, je m’adressais à lui préci- visible qu’elle l’est aujourd’hui. sément parce que je pensais qu’il Jamais on n’aurait imaginé les lou- était le seul à pouvoir changer le bavitch allumant des bougies pour cours des événements. hannouka sur les places publiques, – Comment a évolué la commu- des restaurants cachers en si grand nauté depuis que vous avez quit- nombre et les jeunes juifs se prome- té la présidence du CRIF ? nant avec la kippa comme un signe – La communauté s’est renfor- ostensible ! Tous ces signes prou- cée. Parce qu’elle est plus forte, vent que la communauté juive est elle doit être plus ouverte. Les évé- intégrée à la communauté nationa- nements du Proche-Orient ont pro- le d’une manière extraordinaire. voqué un sentiment d’angoisse et » L’antisémitisme, c’est le refus le désir de manifester une solidari- de considérer le juif comme un té sans faille avec Israël. Je crains être normal et égal. C’est une for- un “complexe du ghetto”, comme me aggravée de la xénophobie. je l’explique dans mon dernier livre C’est aussi une forme d’action poli- (Libérez la Torah, Calmann-Lévy) : tique organisée, dont le but est de cette idée que le monde extérieur mettre les juifs à l’écart, si possible nous est hostile. Dès l’instant où de les éloigner. Ce n’est pas ce qui l’on voit de l’hostilité partout, on se passe aujourd’hui dans les ban- crée cette hostilité. » lieues. Si, demain, la paix était signée en Israël, je suis sûr que les Propos recueillis par mêmes qui se battent aujourd’hui Xavier Ternisien 12 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 FRANCE Une élection sénatoriale partielle Le PRG désigne Christiane Taubira CORSE-DU-SUD (premier tour). I., 354 ; V., 350 ; A., 1,13 % ; E., 342. Nicolas Alfonsi, PRG, c. t., 190 (55,56 %)… ÉLU Philippe Ceccaldi, div. d., c. t., 135 (39,47 %) ; Paul Borelli, PCF, 17 (4,97 %). pour le représenter à l’élection présidentielle [Nicolas Alfonsi (PRG) succède à Louis-Ferdinand de Rocca Serra (DL), déchu de ses mandats politi- ques par le Conseil constitutionnel. Le nouveau sénateur, opposant déclaré au processus de Matignon, en recueillant, au-delà de la gauche non communiste, plusieurs dizaines de voix de délégués de droite Le choix de la députée de Guyane ne fait pas l’unanimité chez les radicaux de gauche et divers, a été élu dès le premier tour. 27 septembre 1998 : I, 364 ; V., 358 ; A., 1,65 % ; E., 348 ; Louis-Ferdinand de Rocca Serra, DL, c. g., Les 620 délégués du Parti radical de gauche ont Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la dé, en vain, pour une campagne commune avec m., 167 (47,99 %) ; Philippe Ceccaldi, div. d., 119 (34,20 %) ; François Piéri, PRG, c. m., 62 (17,82 %) ; er me désigné, samedi 1 décembre, Christiane Taubira recherche, craint que cette candidature n’entraî- le PS. M Taubira défendra les thèmes de la laïci- François Casanova, FN, 0.] comme candidate à l’élection présidentielle. ne un éparpillement des voix de gauche. Il a plai- té, de l’universalisme et de l’humanisme. VIVATS, applaudissements, ou le PS. Ce n’est pas parce que PS. Sa proposition, consistant à fai- tion de Mme Taubira. « C’est une Une élection municipale partielle ovation debout, sur fond de musi- celle-ci est une femme de couleur re voter les 10 000 militants sur un méthode peu convenable, tous les que techno : les 620 délégués du qu’elle recueillera davantage les appel d’offres plus ouvert, n’a pas autres partis de la majorité ont fait SAINT-EGRÈVE Parti radical de gauche (PRG) voix des banlieues, ni celles des été retenue. désigner leur candidat par la (ISÈRE, premier tour). n’ont pas ménagé leur enthousias- DOM-TOM, a aussi fait valoir le M. Zuccarelli, favorable, lui, à la base », a protesté l’ancien ministre I., 10 662 ; V., 5 493 ; A., 48,48 % ; E., 5 355. me, samedi 1er décembre, pour ministre. candidature « authentiquement de la fonction publique, dont l’atta- Ball. : liste Un. d. de Robert Fiat, s., (div. d.), 1 816 (33,91 %) ; l iste MDC + de Fré- accueillir leur candidate à l’élec- M. Schwartzenberg a craint éga- radicale » de M. Baylet, dont il ché de presse a dû batailler ferme déric Vergez (MDC), 1 470 (27,45 %) ; liste PS + de Pierre Ribeaud (PS), 1 086 tion présidentielle, Christiane lement que l’éparpillement des savait pertinemment qu’il ne sou- pour qu’il puisse s’exprimer (20,28 %) ; liste div. d. d’Eric Grall, 983 (18,36 %). Taubira. Ils ont désigné la députée voix de gauche au premier tour ne haitait pas se présenter, n’a devant les médias. « Jean-Pierre [Cette élection faisait suite à l’annulation des résultats de mars par le tribunal administratif de Guyane, récemment passée du fasse perdre son camp. Comme recueilli que 6 % des voix en appe- Chevènement porte incontestable- de Grenoble. Le maire sortant, Robert Fiat (div. d.), arrive en tête de ce premier tour, marqué groupe PS au groupe RCV (Radi- Bernard Charles, président du lant à voter blanc. Les jeux étaient ment les combats que nous aurions par la division aussi bien à droite, où l’ancien premier adjoint présentait sa propre liste, qu’à cal, citoyen, vert) de l’Assemblée, groupe RCV, et François Fortas- faits, dès lors que les délégués dû mener ces derniers mois »,a gauche. Frédéric Vergez (MDC), soutenu par le PCF et le PRG, devance le conseiller général avec 76 % de oui, 18 % de non et sin, sénateur des Hautes-Pyré- devaient répondre à une question ajouté M. Zuccarelli, qui se dit Pierre Ribeaud (PS), pourtant soutenu par les Verts. 6 % de bulletins blancs et nuls (Le nées, il a plaidé, sans succès, pour fermée incluant à la fois le princi- « très ami » avec le candidat, prê- 11 mars 2001 : I, 10 147 ; V., 6 352 ; A., 37,40 % ; E., 6 106 ; MDC + (Vergez), 2 207 (36,14 %) ; Monde daté 2-3 décembre). De une campagne commune avec le pe d’une candidature et la désigna- tant ainsi foi aux rumeurs de rallie- Un. d. (Fiat, div. d.), 2 032 (33,28 %) ; Verts (Legal-Robinet), 1 199 (19,64 %) ; div. d. (Ramella- quoi se remettre du cœur au ven- ment, qu’il dément. Pairin), 668 (10,94 %).] tre, racontaient les délégués, M. Baylet s’est dit « fier de prési- après une législature de Gauche M. Scarbonchi se rallie à M. Chevènement der un parti qui parvient toujours à plurielle où le PRG est apparu étonner ». Pour la première fois, Cinq élections cantonales partielles plus souvent qu’à son tour com- Le fax est parti de la mairie de Bastia, dimanche 2 décembre, men- a-t-il souligné, « une femme de cou- me le supplétif docile du PS. Et tionnant pour origine « cabinet du maire », c’est-à-dire Emile Zucca- leur, venant de l’outre-mer, qui EURE-ET-LOIR une belle opération pour le prési- relli. Le communiqué est cependant bien signé par Michel Scarbon- n’est pas issue d’un appareil, va s’en- Bonneval (second tour). dent du PRG, Jean-Michel Baylet, chi, député européen. Au lendemain de l’investiture de Christiane gager dans la course à la présiden- I., 7 912 ; V., 2 152 ; A., 72,80 % ; E., 1 615. qui a soutenu cette candidature Taubira, le conseiller régional d’Ile-de-France « ne se retrouve pas tielle ». Elle sera « la voix des sans- Michel Boisard, div. d., adj. m. de Bonneval, 1 615 (100 %)… ÉLU contre l’avis des cadres et des par- dans cette hypothétique candidature ». « Je ne crois pas au communauta- voix », a lancé M. Baylet, pour qui [Michel Boisard (div. d.), seul candidat en présence au second tour après que Denis Sapien- lementaires du parti. risme et au régionalisme que Mme Taubira a faits siens », poursuit-il. « il ne saurait être question de bri- ce (div. d.) se fut retiré, était certain d’être élu. Le matin, tout en marquant d’os- Constatant que « Jean-Pierre Chevènement est le seul à identifier le der un tel tempérament ». 25 novembre 2001 : I, 7 912 ; V., 3 986 ; A., 49,62 % ; E., 3 900 ; Michel Boisard, div. d., adj. tensibles signes d’amitié à M. Bay- combat pour la République », M. Scarbonchi a « décidé, comme plu- Mme Taubira ne l’a pas démenti. m. de Bonneval, 1 516 (38,87 %) ; Denis Sapience, div. d., m. de Sancheville, 905 (23,21 %) ; let, Roger-Gérard Schwartzen- sieurs parlementaires et plusieurs dizaines de maires et de conseillers « D’habitude, les mots sont mes André Lebat, PRG, c. r., 650 (16,67 %) ; Gilles Rousselet, div., m. de Montharville, 444 berg, ministre de la recherche, a généraux PRG, de le soutenir et de lui apporter [sa] signature ». Au Parti amis », a commencé, avec une (11,38 %) ; Agnès Biondi, FN, 186 (4,77 %) ; Gérard Brulé, PCF, 160 (4,10 %) ; Daniel Colmard, demandé s’il fallait soutenir le par- radical de gauche, le député européen Michel Dary, les députés Jean émotion non feinte mais maîtri- MNR, 39 (1 %).] ti Walwari, dont Mme Taubira est la Rigal et Roger Franzoni sont, pour l’instant, les seuls soutiens connus sée, la députée de Guyane. «Jene Châteauneuf-en-Thymerais (second tour). présidente fondatrice en Guyane, au maire de Belfort. trouve pas ceux qui transmettraient I., 6 425 ; V., 3 426 ; A., 46,68 % ; E., 3 335. avec l’intensité que je ressens cette Jean-Pierre Gaboriau, div. g., m. de Châteauneuf-en-Thymerais, 1 826 magnifique offrande », a-t-elle (54,75 %)… ÉLU PROFIL Sa véritable entrée en politique, après un « butina- poursuivi, avant de se lancer, sans Louis Pottier, div. d., m. de Tremblay-les-Villages, 1 509 (45,25 %). ge », passant notamment par le Mouvement guyanais notes, dans un vibrant plaidoyer [Jean-Pierre Gaboriau (div. g.) redonne à la gauche un siège qu’elle avait perdu en 1979. Ce succès, UNE BRILLANTE ORATRICE de décolonisation (Moguyde), elle la fera en 1993. pour « faire gagner la gauche ». toutefois, ne remet pas en question la majorité départementale de droite (17 sièges sur 29). L’élection Christiane Taubira fonde avec son mari, Roland Delan- Celle qui vient « de l’outre-mer du président est prévue le 7 décembre. Elle a tout lu, cette dévoreuse de livres, qui n’hésite non, le parti Walwari (« éventail », en amérindien) et éblouissant d’Edouard Glissant », 25 novembre 2001 : I, 6 425 ; V., 3 171 ; A., 50,65 % ; E., 3 101 ; Jean-Pierre Gaboriau, div. g., m. de pas à en jeter quelques-uns dans le panier de son remporte auprès des femmes et des jeunes des quar- citant aussi Félix Eboué, Aimé Châteauneuf-en-Thymerais, 1 449 (46,73 %) ; Louis Pottier, div. d., m. de Tremblay-les-Villages, 954 vélo, avant d’aller à la plage, derrière sa permanence tiers populaires un incontestable succès. « Je vous Césaire, Gaston Monnerville, Jean- (30,76 %) ; Alain Favril, div. d., m. de Maillebois, 392 (12,64 %) ; Jacques Dautrême, FN, 165 (5,32 %) ; électorale, à Cayenne. Proudhon, Trotski, Marx, Léni- aime », lance-t-elle avec lyrisme à ses électeurs. Deve- Marie Tjibaou ou Léon Damas, Maurice Raiffé, PCF, 84 (2,71 %) ; Luc Poitevin, MN R, 57 (1,84 %). me ne, Mao, Christiane Taubira a tout avalé, même si elle nue députée, M Taubira vote la confiance à s’est dite prête à relever le défi, 22 mars 1998 : I, 6 401 ; V., 4 193 ; A., 34,49 % ; E., 4 118 ; Martial Taugourdeau, RPR, sén., pr. c. g., ne se reconnaît « dans aucun “isme” : trotskisme, léni- Edouard Balladur en mars 1993. L’année suivante, avec « témérité, hardiesse, et même m., 1 793 (43,54 %) ; Jean-Pierre Gaboriau, div. g., m., 1 781 (43,25 %) ; Jacques Dautrême, FN, 544 nisme, maoïsme ». La députée de Guyane, qui aura après avoir repoussé l’invitation de Jean-Pierre Chevè- orgueil ». « On dit que je suis (13,21 %).] cinquante ans l’année de la présidentielle, avoue nement à le rejoindre, elle est élue députée européen- jolie », a ironisé la candidate. « Cer- INDRE-ET-LOIRE même avoir participé à des ateliers anarchistes, sans ne sur la liste Energie radicale de Bernard Tapie. «Ila tains trouveront que j’ai le nez trop Saint-Pierre-des-Corps (second tour). s’être jamais retrouvée dans leurs principes. ses tripes sur la langue, il ne fait pas semblant », dit- épaté (…), mais c’est ensemble que I., 10 201 ; V., 3 658 ; A., 64,14 % ; E., 3 491. Passionnée, séduisante, souvent violente dans ses elle de lui, presque en compliment, malgré de multi- nous en rirons », a-t-elle ajouté. Martine Belnoue, PCF, adj. m. de Saint-Pierre-des-Corps, 2 109 (60,41 %)…ÉLUE expressions, comme certains journalistes ont eu l’occa- ples accrochages. Humanisme, universalisme, Guillaume Deroubaix, DL, c. m. de Saint-Pierre-des-Corps, 1 382 (39,59 %). me sion de le vérifier quand ils la critiquaient, la nouvelle Très impliquée dans la défense de la Guyane, cette République laïque, M Taubira [Martine Belnoue (PCF), première adjointe de Saint-Pierre-des-Corps, fief communiste, succède au candidate du PRG à la présidentielle s’est formée en brillante oratrice, réélue députée en 1997, a aussi fait n’a ensuite négligé aucun des thè- maire de cette ville, Marie-France Beaufils, qui avait laissé son poste de conseiller général après avoir métropole dans les années 1970. Pour la fac : « une les belles heures du Parlement, s’attirant les compli- mes chers aux radicaux. Reste à été élue sénatrice. caserne », Assas, où sévissent le GUD (extrême droite) ments de Pierre Mazeaud. C’est à son initiative qu’a savoir si sa candidature recueillera 25 novembre 2001 : I, 10 201 ; V., 3 623 ; A., 64,48 % ; E., 3 542 ; Martine Belnoue, PCF, adj. m. de et ses slogans racistes. Pour le logis : la même ensei- été votée, en 1999, la loi reconnaissant l’esclavage les 500 parrainages nécessaires Saint-Pierre-des-Corps, 1 399 (39,50 %) ; Guillaume Deroubaix, DL, c. m. de Saint-Pierre-des-Corps, gne que… Lionel Jospin, la résidence universitaire comme un crime contre l’humanité. En Guyane, cepen- pour la compétition présidentielle. 991 (27,98 %) ; Meriem Baba-Roncière, PS, 609 (17,19 %) ; Patrick Marion, FN, 260 (7,34 %) ; Yvon Bri- d’Antony, bien qu’ils ne s’y soient pas croisés en rai- dant, son parti ne pèse guère sans elle. Restée sur un En 1995, les opposants à la candi- donneau, Verts, 151 (4,26 %) ; Michel Deguet, LO, 132 (3,73 %).] son de leur différence d’âge. Pour la militance :«un échec aux élections municipales de mars 2001, elle est dature de Jean-François Hory PAS-DE-CALAIS petit local sordide, rue Rambuteau », celui de l’Union désormais perçue comme une personnalité ayant un avaient si bien organisé l’assèche- Desvres (second tour). des étudiants guyanais (gauche). Au bout du compte, avenir national en métropole. ment des signatures que celui–ci I., 10 716 ; V., 6 606 ; A., 38,35 % ; E., 6 190. un doctorat de sciences économiques et en agroali- avait dû renoncer. Brigitte de Prémont, RPR, 3 238 (52,31 %)…ÉLUE mentaire, une licence de sociologie et un certificat Béatrice Gurrey Claude Prudhomme, div. g., m. de Crémarest, 2 952 (47,69 %). d’études supérieures d’ethnologie. (avec Laurent Marot à Cayenne) B. G. [La gauche, majoritaire au conseil général, perd le canton de Desvres au profit du RPR. Brigitte de Prémont retrouve ainsi le siège qu’elle avait dû céder à Michel Sergent (PS) au second tour du scrutin de 1998. Elle s’était alors inclinée de 92 voix seulement. M. Sergent, maire de Desvres, avait démission- né du conseil général à la suite de son élection au sénat. La CFDT met en garde contre tout retour en arrière sur les 35 heures 25 novembre 2001 : I, 10 716 ; V., 5 954 ; A., 44,44 % ; E., 5 704 ; Brigitte de Prémont, RPR, 2 122 (37,20 %) ; Claude Prudhomme, div. g., m. de Crémarest, 1 904 (33,38 %) ; Alain Libert, PCF, 979 « LA REPRÉSENTATION des sala- entreprises de cent professions dif- me ailleurs, que le dialogue social secrétaire national de la CFDT (17,16 %) ; Catherine Salagnac, FN, 259 (4,54 %) ; Jean-François Marquis, Verts, 239 (4,19 %) ; René riés dans les PME et la protection de férentes, réunis à l’initiative de la peut être positif pour les salariés com- chargé des PME, qui l’invitait à sui- Lachère, RPF, 201 (3,52 %). leurs droits constituent un des chan- CFDT à la Grande Arche de la me pour l’employeur, a-t-elle affir- vre l’exemple de l’UPA. Cette der- 22 mars 1998 : I, 10 303 ; V., 7 886 ; A., 23,46 % ; E., 7 404 ; Michel Sergent, PS, sén., m., 3 748 tiers de la prochaine législature », Défense (Hauts-de-Seine). mé. La balle est vraiment dans le nière, qui a ouvert une négocia- (50,62 %) ; Brigitte de Prémont, RPR, m., 3 656 (49,38 %).] assurait Elisabeth Guigou, ministre La secrétaire générale de la camp des syndicats et des patrons. » tion sur le développement du dialo- Rouvroy (second tour). de l’emploi et de la solidarité, dans CFDT, Nicole Notat, s’est félicitée Une conviction relayée par une gue social, est en train de conclure I., 14 353 ; V., 4 875 ; A., 66,03 % ; E., 4 638. un entretien au Figaro,le de ce « pari gagné » par son syndi- partie du « petit patronat » : «Il avec les cinq confédérations syndi- Dominique Watrin, PCF, adj. m. de Rouvroy, 3 427 (73,89 %)…ÉLU 29 novembre. « Ce n’est pas parce cat d’avoir rassemblé ces hommes faut que [nos] salariés aient les cales (CGT, CFDT, FO, CFTC, Eric Iorio, FN, 1 211 (26,11 %). qu’un salarié travaille dans une peti- et ces femmes, délégués du person- mêmes conditions de travail et les CGC) un accord visant à créer un [Dominique Watrin conserve logiquement au PCF ce canton. Bien qu’ayant obtenu 63 % des suffra- te entreprise qu’il doit avoir de petits nel, délégués syndicaux, salariés mêmes droits que ceux des grandes fonds mutualisé en prélevant ges au premier tour, il avait dû recourir à un second tour faute d’une participation suffisante.. droits sociaux », lui ont répondu en mandatés, venus d’« un monde où entreprises, sinon, ils nous quitte- 0,15 % de la masse salariale des 25 novembre 2001 : I, 14 353 ; V., 4 942 ; A., 65,57 % ; E., 4 734 ; Dominique Watrin, PCF, adj. m. de er écho, samedi 1 décembre, quelque l’implantation syndicale n’est pas évi- ront ou ne viendront pas chez entreprises artisanales afin de Rouvroy, 2 985 (63,05 %) ; Eric Iorio, FN, 681 (14,39 %) ; Daniel Sau ty, UDF, 300 (6,34 %) ; François Len- 2 000 salariés de petites et moyen- dente ». « La CFDT veut faire la nous », a affirmé Robert Buguet, prendre en charge la formation et dzion, Verts, 272 (5,75 %) ; Jean-Claude Lefebvre, PS, 270 (5,70 %) ; Roland Malfait, MNR, 226 (4,77 %).] nes (PME) et très petites (TPE) démonstration, dans les PME com- président de l’Union professionnel- le remplacement de salariés appe- le artisanale (UPA), au cours d’un lés à participer à des négociations débat sur « de nouveaux droits à locales ou nationales. conquérir ». Il réagissait à un son- « Développer des garanties et des dage IFOP rendu public par la droits pour nos salariés relève du CFDT montrant que la PME reste bon sens, si nous voulons que nos un lieu privilégié pour les relations entreprises se développent », a ren- de travail, mais qu’elle l’est beau- chéri M. Buguet, appelant lui- coup moins au regard de la sécuri- même son homologue de la CGP- té de l’emploi et de la protection ME à « passer du camp de la répro- sociale. En effet, si les salariés de bation au camp de l’approbation, PME plébiscitent l’ambiance ce qui serait un bon renfort ». (87 %) et les conditions de travail Ce rassemblement a permis à la (78 %) dans leur entreprise, ils se CFDT de réaffirmer sa volonté de plaignent de leurs salaires (51 %) renforcer sa présence dans les et du non-respect de leurs droits PME, un univers qui reste encore (43 %), et font de la défense de « un désert syndical », selon les pro- l’emploi (78 %), de l’accès à la for- pres termes de Mme Notat. Se félici- mation professionnelle (74 %) et tant que les 35 heures « aient accé- de l’amélioration de leurs salaires léré la rencontre des deux mon- (68 %) des objectifs prioritaires des », ceux du syndicalisme et des pour l’avenir. PME, la secrétaire générale de la Ce constat n’a pas, en revanche, CFDT a estimé que la réduction du retenu l’attention du président de temps de travail était « une des la commission sociale de la CGP- plus belles victoires du syndicalis- ME, Jean-François Veysset. Dénon- me », et surtout de la CFDT, « qui çant l’« asphyxie des entreprises par a porté seule pendant longtemps cet- l’Etat », qui, selon lui, bride le dia- te revendication ». Le lendemain, logue social, celui-ci suscita de dans Le Journal du dimanche, elle a vives huées dans la salle. « Négo- prédit « des lendemains qui déchan- cier, négocier, oui », mais faut-il tent à tout candidat qui voudrait encore « que l’Etat cesse de nous revenir en arrière ». étrangler », insista-t-il, restant sourd aux appels de Rémi Juan, Laetitia Van Eeckhout LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 13 SOCIÉTÉ

POLICE A l’approche des élections ses à la délinquance et au sentiment re de plus en plus de discours, même si rité, mais ils sont entachés par de multi- temps réel » des actes de délinquance. présidentielle et législatives, le débat d’insécurité. b LA « TOLÉRANCE le Parti socialiste préfère prôner le ples bavures. b L’INFLUENCE AMÉRI- b PLUSIEURS VOIX, à droite mais aussi sur la sécurité prend de l’ampleur. Les ZÉRO », qui consiste à réprimer le « Mieux prévenir, mieux punir ». CAINE en France est aujourd’hui percep- à gauche, s’élèvent en faveur de la partis politiques rivalisent de proposi- moindre délit, popularisée par le mai- b LES SUCCÈS de la politique de M. Giu- tible dans certaines politiques pénales, réforme de l’ordonnance de 1945 sur la tions pour tenter d’apporter des répon- re de New York, Rudolph Giuliani, inspi- liani lui ont assuré une énorme popula- qui privilégient le « traitement en délinquance des mineurs. La « tolérance zéro », nouvelle référence des discours sur la sécurité Expérimentée à New York sous les mandats de Rudolph Giuliani, cette politique de répression systématique de la petite délinquance est désormais citée en exemple par de nombreux élus. Elle influence la réflexion sur le traitement de la violence des mineurs

À CHACUN sa formule. Pour le Depuis quelques années, plusieurs naux de proximité, qui ordonnent des également pour la création d’un zéro », l’opposition entend placer exige aussi « le doublement du nom- Parti socialiste, ce sera « Mieux préve- responsables politiques se sont ren- comparutions immédiates dans les « grand ministère de la sécurité publi- sous condition le versement des allo- bre de policiers affectés à certaines nir, mieux punir ». Pour la droite, ce dus à New York pour évaluer les quartiers, et la police scientifique, com- que, qui regroupera tous les services cations familiales « afin de responsa- zones sensibles », sans chiffrer le sera « Tolérance zéro ». A l’orée de effets de cette politique. Mandatés posée de chercheurs de haut niveau ». ayant une responsabilité en matière biliser les parents ». Mais, là encore, coût de ces mesures. « C’est affaire l’élection présidentielle, la sécurité par l’Association des maires de Fran- Ce schéma est-il transposable en d’ordre public ». Alain Madelin, éga- à chacun sa formule. Entre « la car- de volonté politique », estime-t-il, en est devenue une priorité. Mais que ce, les députés Gilles de Robien France ? « Non », répondent les dépu- lement candidat à la présidentielle te à points », « les sanctions financiè- reprenant l’antienne des élus de se cache-t-il derrière la formule de la (UDF, Somme) et Jean-Marie Bockel tés, qui mettent en avant la spécificité et partisan de longue date d’une res infligées aux parents », « l’affecta- l’opposition. « tolérance zéro » popularisée par le (PS, Haut-Rhin) ont assisté, pendant française, notamment en termes de ligne de fermeté, réclame la « tolé- tion des ressources à un tuteur » pro- maire républicain de New York, l’été 1998, à une réunion de l’état- commandement centralisé de la poli- rance double zéro pour la délinquan- posées au gré des débats parlemen- « JUSTE SANCTION » Rudolph Giuliani ? « Il s’agit d’une major qui passe quotidiennement en ce et de la gendarmerie. Que reste-t-il ce en cocarde », en évoquant un cer- taires, il est difficile de s’y retrouver. Au Parti socialiste, tout est dans théorie partant du principe qu’il faut revue les actions de deux commissa- alors de la formule new-yorkaise ? tain nombre d’affaires (Urba, Elf, Certaines de ces propositions sont l’art et la manière de présenter les répondre à chaque acte, même les riats tirés au sort la veille. « Les résul- Un patchwork de mesures avec com- Destrade, Méry) impliquant ou reprises par le Mouvement des choses. Le 28 août, sur TF1, Lionel plus bénins, sous peine de voir un tats font l’objet d’une analyse détaillée me dénominateur commun la réfor- ayant impliqué des hommes politi- citoyens : son président, Georges Jospin avait estimé que « chaque engrenage fatal s’enclencher, répond et s’ils ne sont pas jugés satisfaisants, me de l’ordonnance du 2 février 1945 ques. Le président de Démocratie Sarre, appuie la demande de révi- acte non respectueux de la règle le sociologue Laurent Mucchielli, les responsables se font sévèrement sur la délinquance des mineurs. Le [devait trouver] sa sanction et sa juste dans son ouvrage Violences et insécu- réprimander », raconte M. de RPR préconise ainsi d’abaisser de sei- sanction ». Dans Le Monde du 6 sep- rité (La Découverte). Ce n’est au fond Robien. Christian Estrosi (RPR) a, lui ze à treize ans l’âge à partir duquel un La doctrine de la « vitre brisée » tembre, la ministre de la justice, rien d’autre qu’une mise en forme aussi, accompli, en septembre 1999, mineur peut être placé en détention Marylise Lebranchu, indiquait que le moderne du très vieil adage : qui vole un voyage initiatique afin de s’impré- provisoire en matière correctionnelle. La « tolérance zéro » n’est pas un concept scientifique mais la mise gouvernement ne voulait « pas repro- un œuf vole un bœuf. » gner du « modèle new-yorkais ». Le mouvement gaulliste milite égale- en pratique, sur le terrain, de la doctrine dite de la « vitre brisée ». duire le modèle américain de la En France, c’est l’extrême droite ment pour une sanction pénale, à l’ex- Développée en 1982 par deux universitaires américains conserva- “tolérance zéro” », tout en plaidant qui, la première, a brandi le slogan LE TRIPTYQUE DE LA RÉUSSITE clusion de la détention, pour les jeu- teurs, George Kelling et James Wilson, cette doctrine pose comme pour « une réponse pénale à toute de la « tolérance zéro », à la fin des Sur le terrain, M. Estrosi avait nes délinquants dès l’âge de dix ans. principe qu’il faut réprimer avec sévérité le moindre délit, car les infraction à la loi. Ce qui veut dire années 1990. Bruno Gollnisch, secré- observé le redéploiement des forces « La première infraction doit être sanc- délinquants risquent de progresser dans la violence et le niveau de qu’aucun délit ne doit rester impuni ». taire général du Front national, puis de police : « New York compte 25 000 tionnée avec sévérité afin de découra- criminalité. Sous le chapitre « Mieux punir » de Bruno Mégret, après son divorce policiers. Avant l’application de ger le prédélinquant de s’engager sur La mansuétude pour les « comportements antisociaux » n’est donc son projet sur la sécurité, Julien d’avec Jean-Marie Le Pen, militaient “tolérance zéro”, 14 000 d’entre eux un chemin qui ne peut le conduire que plus de mise : dès qu’une vitre est brisée, il convient non seulement Dray, député de l’Essonne, propose, pour une « autre politique, celle de la étaient affectés à des tâches adminis- vers des infractions de plus en plus gra- de la remplacer mais de sanctionner le contrevenant. C’est sur cette lui, un « traitement systématique du répression », avec sanction immédia- tratives. Aujourd’hui, ils sont 16 000 à ves », écrit Nicolas Sarkozy dans son base qu’a été réorganisée, en 1994, la police de New York, dont les premier délit par une mesure éducati- te. Dix ans plus tard, le slogan a être sur le terrain. S’y ajoutent des livre Libre (Robert Laffont). effectifs ont été renforcés. Sous le mot d’ordre de « zero tolerance », ve ou de rappel à la loi » et « un recru- dépassé le périmètre de l’extrême retraités chargés de la surveillance des Sans citer la « tolérance zéro », ils ont été invités à poursuivre avec la même vigueur infractions tement substantiel d’officiers de police droite : lors de son intervention télé- lieux publics, la sortie des écoles par l’UDF propose la mise en place mineures et crimes de sang. judiciaire ». « Un programme estro- visée du 14 juillet, Jacques Chirac exemple. » Spécialisation, disponibili- d’une police territoriale, comme il sien !, s’exclame M. Estrosi. Cela prou- s’est emparé du concept. « Toute té, efficacité : voilà le triptyque de la en existe dans de nombreux Etats ve que la gauche fait peu de cas de ses agression, tout délit doit être sanction- « réussite méthodologique », selon le américains. Le maire se verrait « con- libérale se prononce par ailleurs en sion de l’ordonnance de 1945 et la convictions. Mais je prépare d’autres né. C’est ce que l’on appelle la toléran- secrétaire national à l’animation du fier la responsabilité de la police de faveur d’un programme de construc- création d’une centaine de centres pistes qui nous permettront de garder ce zéro », a déclaré le président de la RPR. Exemples à l’appui, M. Estrosi proximité », précise François Bay- tion de centres pénitentiaires pour de retenue fermés, « où les mineurs une longueur d’avance… » République, tout en se démarquant cite « les brigades spéciales, qui repè- rou, candidat UDF à l’élection prési- les mineurs récidivistes. seraient pris en charge dans un cadre de l’exemple new-yorkais. rent les enfants désœuvrés ; les tribu- dentielle. Le parti centriste milite Toujours au nom de la « tolérance contraignant ». Le député de Paris Elie Barth La gauche ne privilégie plus Les succès et les bavures du modèle new-yorkais NEW YORK naissait Mark Green, candidat nalité a baissé dans les quartiers où ne des témoignages de citoyens les explications sociales de la délinquance de notre correspondant démocrate malheureux à sa succes- « zero tolerance » n’était pas appli- humiliés ou brutalisés sans raison Rudolph Giuliani, maire de New sion. La méthode a fonctionné qué. En outre, le système fonctionne par la police. Il y a quatre mois, à ÉLABORÉE et appliquée à New 8 juin 1998, le gouvernement a ainsi York depuis 1993, cédera son poste, au-delà même des espérances initia- dans les zones de grande densité de Manhattan, un policier en civil de la York au cours des deux mandats de présenté une palette de mesures des- en janvier, à son collègue républi- les. Depuis 1993, la criminalité a population où la petite délinquance brigade des stupéfiants, se sentant son ancien maire, Rudolph Guliani, tinées à apporter une réponse « systé- cain, Michael Bloomberg, élu le baissé de 39 % à New York, les est forte et à condition de mobiliser menacé, a tué un garde non armé. la « tolérance zéro » s’est rapidement matique, rapide et lisible à chaque 6 novembre. Ce nouveau succès meurtres de 60 %, les vols de 48 %, d’importants moyens. Quand la popu- Le 4 février 2000, un jeune Guinéen exportée outre-Atlantique. En 1998, acte de délinquance ». Cette politique républicain, dans cette ville réputée les cambriolages de 46 % et les viols lation est dispersée et la petite délin- sans passé criminel a été interpellé elle a été reprise en Grande-Breta- a notamment conduit à la généralisa- démocrate, M. Giuliani le doit cer- de 12 %. quance faible, le dispositif n’a pas dans le Bronx par quatre policiers gne par le premier ministre, Tony tion du « traitement en temps réel » tes aux attentats du 11 septembre, d’impact sur le niveau de criminalité. qui recherchaient le suspect d’un Blair, qui estimait qu’il fallait rompre des procédures dans tous les tribu- qui lui ont donné une stature de DÉLIT DE FACIÈS Mais le plus grave est la multiplica- viol. Pensant, à tort, qu’il était armé, avec la « culture de l’excuse » et naux, notamment pour les mineurs : héros. Mais les New-Yorkais lui sont Pourtant, un certain nombre de cri- tion des bavures et les accusations ils l’ont criblé de… 41 balles. « humilier les délinquants ». Puis le saisi par la police, le parquet fournit aussi reconnaissants d’avoir réussi minologues restent sceptiques. La for- de discrimination raciale portées Après la mort, par arrêt cardiaque, slogan « tolérance zéro » a traversé la désormais une réponse immédiate à là ou tous les autres ont échoué : fai- te baisse de la délinquance s’explique contre la police. Les communautés d’un homme de vingt-neuf ans, inter- Manche et s’est diffusé en France. Le chaque acte de délinquance. re de New York une ville sûre – la aussi, selon eux, par d’autres élé- noires et les « latinos » se plaignent pellé parce qu’il jouait au football amé- 9 septembre 1998, Régis Debray et moins dangereuse des métropoles ments. A commencer par le retour de de harcèlement permanent. Le délit ricain dans la rue, le policier responsa- huit autres intellectuels expliquaient RESPONSABILISER LES MINEURS américaines, selon le FBI. Son la prospérité économique depuis le de faciès est une réalité dans les ble a expliqué au tribunal : « Je ne fai- ainsi, dans une tribune au Monde inti- Si la « tolérance zéro » n’est pas secret : « zero tolerance ». Cette tech- milieu des années 1990 et une situa- rues du Bronx, du Queens et de cer- sais que suivre les ordres et m’attaquer tulée « Républicains, n’ayons plus appliquée stricto sensu en France, la nique policière a été utilisée pour la tion de quasi-plein-emploi. Le déclin tains quartiers de Brooklyn. Les en priorité à la délinquance quotidien- peur », que c’est en appliquant «la politique du gouvernement en matiè- première fois dans les rues de New du crack, à l’origine de nombreux bavures se succèdent dans la rue et ne et à ceux qui traînent dans la rue. » tolérance zéro face à la petite incivilité re de sécurité a été influencée, ces der- York il y a huit ans, sous l’impulsion meurtres et agressions, a rendu les les commissariats. Les journaux qu’on pourra demain remédier à l’inci- nières années, par la tonalité plus de M. Giuliani et de son chef de la rues plus sûres. Pour preuve, la crimi- new-yorkais publient chaque semai- Eric Leser visme en grand ». La même année, répressive que préventive des dis- police, William Bratton. l’expérience américaine était valori- cours politiques. L’autre grand axe de « Zero tolerance » est une mise en sée dans plusieurs publications, com- la politique du gouvernement en pratique de la théorie dite de la « vitre me le rapport de la mission sur les matière de délinquance des mineurs a brisée » (« broken window »), déve- violences urbaines, conduite par consisté à éloigner les jeunes perturba- loppée en 1982 par les universitaires Sophie Body-Gendrot et Nicole Le teurs de leurs quartiers. A la demande George Kelling et James Wilson. Fai- Guennec, pour le compte de l’ancien de M. Chevènement, qui qualifiait les sant sien le slogan de campagne de ministre de l’intérieur, Jean-Pierre mineurs récidivistes de « sauva- Rudolph Giuliani « Reclaiming the Chevènement, ou le livre Violences et geons » et militait pour la réouverture streets » (« reprendre les rues »), le insécurité urbaine, d’Alain Bauer et des maisons de correction, le ministè- NYPD (New York police department, Xavier Raufer, dans la collection re de la justice a multiplié les Centres la police new-yorkaise) s’est donné « Que-sais-je ? ». éducatifs renforcés (CER), puis a créé les moyens d’analyser, en temps réel, Peu à peu, ce concept a inspiré les les Centres de placement immédiat à l’aide d’un système informatique, politiques publiques françaises. En (CPI). Ces nouvelles structures, lan- l’évolution de la criminalité quartier octobre 1997, l’exemple de New cées avec un habillage répressif, se par quartier, rue par rue. Aujour- York était présent dans l’esprit des sont pourtant révélées purement édu- d’hui, il adapte et répartit en perma- théoriciens du tournant de la gauche catives. En dépit du durcissement de nence ses moyens en fonction du sur la sécurité, effectué sous la houlet- la gauche sur la sécurité, les acteurs niveau de délinquance. « Zero toleran- te de Jean-Pierre Chevènement, lors sociaux, qu’ils soient juges des enfants ce » consiste à saturer de forces de du colloque de Villepinte. « La sécuri- ou éducateurs, tentent en effet de res- l’ordre les zones à risques. té est un concept de gauche puisque la ter fidèles à l’esprit de l’ordonnance Les effectifs du NYPD sont passés sûreté est mise par la Déclaration des de 1945 sur la délinquance des de 30 000 policiers en 1990 à 41 000 droits de l’homme et du citoyen au mineurs, en continuant à privilégier aujourd’hui. Chaque année, 80 mil- même niveau que la liberté », affir- l’éducatif sur le répressif. lions de dollars sont dépensés pour mait alors le ministre de l’intérieur. S’il n’a pas choisi de réformer l’or- payer des heures supplémentaires Après l’emploi, la sécurité est donc donnance de 1945 dans un sens et faire travailler six jours sur sept érigée par Lionel Jospin au rang de plus répressif, le gouvernement a les meilleurs « cops ». Les commis- seconde priorité du gouvernement. privilégié un discours de « responsa- saires sont soumis à une pression Afin de bien marquer le changement bilisation » des mineurs pour se permanente de leur hiérarchie pour et la rupture symbolique avec la tradi- détourner des explications sociales afficher de meilleures statistiques. tionnelle vision de la gauche sur la de la délinquance. « On peut dire Des patrouilles agressives sillon- délinquance, le gouvernement se que c’est le chômage, le cadre urbain nent les quartiers à risques et inter- dotait d’un nouvel instrument inter- ou un défaut d’intégration, mais cela pellent systématiquement les pas- ministériel, le Conseil de sécurité inté- ne supprime pas la responsabilité sants « suspects » pour dénicher rieure (CSI). individuelle de ses actes pour cha- armes ou drogue. La présence poli- Cette influence américaine est cun, ni le refus de l’impunité », affir- cière est encore renforcée aux aujourd’hui perceptible dans certai- mait ainsi Lionel Jospin le 28 août. abords des écoles. Pendant les pre- nes politiques pénales, notamment à Et de marteler : « La volonté du gou- mières années de la mise en place l’égard des mineurs. S’inspirant offi- vernement est que chaque acte non de « zero tolerance », les arresta- cieusement de la théorie de la « vitre respectueux de la règle trouve sa sanc- tions ont augmenté de près de 25 %. brisée », le gouvernement socialiste tion et sa juste sanction. » On n’est « Faire disparaître les signes les s’est employé à combattre l’idée com- guère loin de l’affirmation d’une plus visibles de désordre dans les rues mune de laxisme de la justice, en « tolérance zéro » à la française. a été un moyen extraordinaire pour appliquant le leitmotiv : « A chaque Giuliani de se donner une image de infraction, une réponse pénale. » Le Cécile Prieur maire efficace et compétent », recon- 14 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 SOCIÉTÉ

La remise en liberté Douze personnes ont été mises en examen d’un trafiquant de drogue dans l’enquête sur la catastrophe du pic de Bure Une série de négligences serait à l’origine de l’accident dans lequel vingt personnes sont mortes, en juillet 1999

provoque un tollé er La juge d’instruction de Gap chargée de l’enquê- 1 juillet 1999, a procédé, ces trois dernières d’organismes chargés de la gestion, de la mainte- me te sur la catastrophe du téléphérique du pic de semaines, à douze mises en examen pour homici- nance ou du contrôle du téléphérique. Le cons- M Lebranchu a ordonné l’ouverture d’une enquête Bure (Hautes-Alpes), qui avait fait vingt morts le des involontaires, à l’encontre de personnes ou tructeur a été mis hors de cause.

LA MINISTRE de la justice, Maryli- re. Entre-temps, son avocat parisien PRESQUE deux ans et demi intervenant sur le téléphérique. Par- tracteur. Il incriminait aussi la sup- de cause la conception ou la fabrica- se Lebranchu, a diligenté, samedi a été prévenu et une enquête sociale après la catastrophe du téléphéri- mi les premiers mis en examen figu- pression, des années auparavant, tion de l’installation dans l’acci- 1er décembre, une enquête adminis- a été ouverte. que du pic de Bure (Hautes-Alpes), raient l’ancien responsable de la d’un frein de sécurité, dont la pré- dent. « Pour moi, il y a deux points trative sur les conditions dans les- L’homme a été présenté à la justice commence seulement à maintenance, Aldo Oberti, ainsi sence aurait peut-être évité à la d’interrogation dans ce dossier : la quelles un magistrat du tribunal de M. David à 19 heures, qui a immédia- faire la part des responsabilités que l’IRAM et le Centre national de cabine de glisser le long du câble responsabilité du constructeur et le Versailles (Yvelines) a remis en liber- tement décidé de le remettre en liber- dans la série de dysfonctionne- la recherche scientifique (CNRS), avant de s’écraser au sol, causant la rôle réel de l’absence du frein dans té une personne impliquée dans un té. Concernant une personne impli- ments et de négligences à l’origine propriétaire du site. mort de tous ses occupants. l’accident », estime Christian Lam- trafic de stupéfiants. Philippe David, quée dans un important trafic de stu- de l’accident dans lequel vingt per- Ces mises en examen s’appuient D’après les experts, l’absence de ce bard, avocat de M. de Jonge. juge des libertés et de la détention, a péfiants, cette décision a provoqué sonnes avaient trouvé la mort, le sur les conclusions du rapport d’ex- frein avait « conduit à la chute iné- Dans un communiqué, l’associa- en effet refusé, jeudi 29 novembre, un tollé au tribunal de Versailles. 1er juillet 1999. La juge d’instruction pertise remis à la juge d’instruction luctable du véhicule ». tion des familles des victimes rap- de placer en détention provisoire un Dans son ordonnance, le magistrat de Gap, Christine Piccinin, a procé- le 6 juillet 2000 (Le Monde du Les avocats de certaines parties pelle que « vingt personnes ont trou- Congolais qui venait d’être mis en fait explicitement référence à l’heure dé, ces trois dernières semaines, à 21 juillet 2000) et complété par l’en- mises en examen sur la base de leur vé la mort parce que d’autres ont examen par une juge d’instruction. de présentation du mis en examen, douze mises en examen pour homi- quête de la gendarmerie de Greno- rôle respectif dans cette série d’ano- accumulé les négligences ou les « Cette décision aurait été prise dans qu’il a jugée trop tardive. Il a égale- cides involontaires à l’encontre de ble. Le document soulignait que malies et de défaillances contestent imprudences, la plupart ayant causé des conditions qui révéleraient un gra- ment signé un procès-verbal indi- personnes ou d’organismes chargés l’installation, réservée au transport la chaîne des responsabilités éta- directement l’accident par des actes ve dysfonctionnement », a indiqué la quant que le débat contradictoire de la gestion, de la maintenance ou du personnel et du matériel, avait blie par la juge d’instruction. «Ilya ou des abstentions inexcusables chancellerie, qui a saisi l’Inspection opposant le parquet et la défense a du contrôle du téléphérique. été « utilisée en surcharge de maniè- une telle émotion dans cette affaire s’agissant de professionnels ou de spé- générale des services judiciaires eu lieu, ce que conteste le parquet. Il Mme Piccinin a conclu cette série de re répétée » et avait fonctionné «en qu’il faut absolument trouver des res- cialistes ». Michel Prayer, dont le avant de décider d’éventuelles pour- a, enfin, placé le mis en examen sous mises en examen, vendredi marge des dispositions réglementai- ponsables. Mais on ne peut repro- frère est décédé dans l’accident, suites disciplinaires. contrôle judiciaire mais à l’unique – 30 novembre, par celle de Marinus res sur de nombreux points ». Selon cher aucune négligence au CNRS », dénonce la « partie de ping-pong Mercredi 28 novembre, la police et inhabituelle – condition qu’il se de Jonge, ancien directeur hollan- les experts, la maintenance avait soutient Me Paul-Albert Iweins, con- qui s’annonce » et la stratégie de judiciaire interpellait à Bondy (Seine- présente le lendemain devant le juge dais de l’Institut de radioastrono- été confiée à « des personnels dému- seil de l’organisme scientifique. défense des parties mises en exa- Saint-Denis) un couple originaire de d’instruction, ce que l’intéressé n’a mie millimétrique (IRAM), qui nis du niveau de compétence L’avocat conteste les conclusions men, qui consiste à se rejeter les res- la République démocratique du Con- pas fait, disparaissant dans la nature. exploitait l’engin de remontée requis », qui « ont entretenu le télé- du rapport d’expertise, jugeant ponsabilités les unes sur les autres. go (RDC, ex-Zaïre) et en provenance Qualifiant l’affaire de « grave dys- mécanique menant à l’observatoire phérique un peu comme ils auraient leurs auteurs proches du construc- « La mise en examen d’organismes de la Hollande. L’homme, qui était fonctionnement », la chancellerie astronomique européen. entretenu une chenillette ou un teur du téléphérique, la société ou de représentants de l’Etat montre en possession de 1 kg d’héroïne et de devrait décider, après l’enquête de Quelques jours auparavant, la camion ». Pomagalski. « Je souhaite une con- que les lampistes ne seront pas les plusieurs sachets de cocaïne, aurait l’inspection, si elle saisit le Conseil juge d’instruction avait engagé des tre-expertise plus objective », souli- seuls à rendre des comptes », estime reconnu son implication dans un supérieur de la magistrature d’éven- poursuites similaires à l’encontre ABSENCE DE FREIN DE SÉCURITÉ gne Me Iweins. néanmoins Me Christian Salord, réseau de trafic de stupéfiants. Jeudi tuelles poursuites disciplinaires. Vice- du directeur départemental du tra- Le rapport indiquait que l’acci- Comme d’autres avocats des par- l’avocat de trois familles de victi- 29 novembre, il était présenté à la président du tribunal de Versailles, vail des Hautes-Alpes, André Barto- dent était survenu « au cours d’une ties mises en examen, le défenseur mes. Les demandes probables de juge d’instruction Nathalie Poux, qui M. David, qui est un ancien con- lo, et de ses deux prédécesseurs, période d’intense activité du téléphé- du CNRS s’interroge sur la respon- contre-expertise et des questions l’a mis en examen. En début d’après- seiller référendaire de la Cour de cas- soupçonnés d’avoir failli dans leur rique », à cause d’importants tra- sabilité du constructeur et de la juridiques comme la responsabilité midi, la magistrate a prévenu Philip- sation, est en conflit récurrent avec mission de contrôle des normes de vaux sur le site. Il a eu lieu le lende- direction départementale de l’équi- pénale des personnes morales pe David, le juge des libertés de per- sa juridiction et n’apprécierait guère sécurité. Egalement mis en cause, main d’une opération d’entretien pement (DDE), maître d’œuvre lors depuis la loi de 1994 devraient pro- manence que le ressortissant congo- ses nouvelles fonctions de juge des en tant que personne morale, la réalisée avec un « produit dénatu- de la fabrication du téléphérique. longer l’instruction de plusieurs lais lui sera présenté en début de soi- libertés. Caisse régionale d’assurance-mala- ré ». Le document identifiait com- Ces deux protagonistes sont épar- mois avant un éventuel procès. rée, aux fins de statuer sur son éven- die (CRAM) du Sud-Est ainsi que me cause directe la rupture de l’atta- gnés par les mises en examen, le tuel placement en détention provisoi- Cécile Prieur l’Apave, organisme de contrôle che reliant le téléphérique au câble rapport d’expertise ayant mis hors Frédéric Chambon

DÉPÊCHES a ENVIRONNEMENT : plus de 3 500 personnes, selon la police, Le Syndicat de la magistrature refuse d’appliquer certaines dispositions antiterroristes er ont défilé, samedi 1 décembre, dans les rues de Toulouse (Haute- MONTPELLIER ments ». Selon la présidente du Syndicat de la sion des syndicats de policiers à se soulever con- Garonne), à l’appel du collectif Plus jamais ça, ni ici, ni ailleurs, pour de notre correspondant magistrature, Evelyne Sire-Marin, certains élé- tre les décisions de justice qui ne leur plaisent pas réclamer la fermeture du pôle chimique où l’usine AZF avait explosé, Réuni en congrès les 1er et 2 décembre à Mont- ments de cette loi, comme l’octroi d’un droit de et contre les magistrats qu’ils jugent laxistes et le 21 septembre, causant la mort de trente personnes. Cette manifes- pellier, le Syndicat de la magistrature (SM, gau- fouille aux vigiles, « sont sans doute contraires à la responsables de l’insécurité. « Les policiers ont tation a eu lieu au lendemain du débat public sur les risques indus- che) a adopté une motion visant à contrarier la Constitution ». « Le problème, c’est qu’à partir du peu à peu perdu le fond du travail judiciaire, pour- triels qui s’est tenu à Toulouse (Le Monde du 30 novembre). mise en œuvre de la « loi sur la sécurité quoti- moment où les parlementaires de gauche et de droi- suit Ulrich Schalchli. Ils travaillent sur la proximi- a FAITS DIVERS : un adolescent de quinze ans a été placé en gar- dienne ». Concrètement, il appelle l’ensemble te s’entendent, il n’y a aucune possibilité de saisir le té, sur les petits délits. » de à vue, dimanche 2 décembre, à la brigade de gendarmerie de Man- des magistrats français à « soulever d’office, lors Conseil constitutionnel », observe-t-elle. A propos de la garde des sceaux, le secrétaire tes-la-Jolie (Yvelines) après le saccage, dans la nuit de samedi à diman- de décisions particulières, les moyens tirés de l’in- générale du SM affirme qu’il ne lui accorde « plus che, de l’école communale de Dammartin-en-Serve. L’adolescent est constitutionnalité de ces dispositions législatives ou « NOUS SOMMES TOMBÉS SI BAS » aucune confiance ». Marylise Lebranchu « a con- soupçonné d’être entré par effraction dans l’établissement scolaire de leur non-conformité aux conventions internatio- « En annulant des procédures liées à l’applica- sacré cette année les bienfaits du traitement en avant d’y commettre d’importants dégâts, vidant les extincteurs, bri- nales et à en écarter, au besoin, l’application ». tion de cette loi, l’idée est de forcer la création temps réel qui, en réalité, correspond à la tyrannie sant les carreaux et arrachant les papiers peints. Le dispositif antiterroriste de cette loi autorise d’une jurisprudence », précise le secrétaire géné- d’une urgence policière, estime M. Schalchli. En a La caserne de gendarmerie de Péri, à l’est d’Ajaccio (Corse-du- notamment, jusqu’en décembre 2003 et sous cer- ral, Ulrich Schalchli, pour qui « les juges doivent se attendant, les dossiers d’instruction restent dans les Sud), a été mitraillée, dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 décem- taines conditions, la fouille des véhicules et des responsabiliser et assumer leur mission de garant placards. Cette chaîne pénale, derrière laquelle on bre. Une douzaine d’impacts de balles ont été relevés sur la façade du domiciles, les palpations de personnes par les des libertés individuelles ». Ce rôle, les membres sent poindre l’idéologie de la tolérance zéro, cer- bâtiment et sur un véhicule de service, ainsi que deux sur le mur d’un agents de sécurité privés, ou encore l’accès aux du SM entendent également l’affirmer avec force tains syndicats de policiers la voudraient sans ruptu- appartement. Il n’y a pas eu de blessés. L’attentat n’avait pas été reven- communications téléphoniques et aux courriers face aux syndicats de policiers qui remettent en re en faisant fi de l’opportunité des poursuites par diqué lundi matin. électroniques. Derrière ces mesures, votées au cause la loi sur la présomption d’innocence et exemple. » a SÉCURITÉ : des policiers, des pompiers et des femmes de gen- lendemain des attentats du 11 septembre par les « ont une attitude factieuse en contestant l’ex- « Seule la sécurité compte aujourd’hui, ajoute darmes ont manifesté, samedi 1er décembre, à Chartres (Eure-et- députés du PS, du MDC et de la droite, le SM istence même de l’autorité judiciaire ». Gilles Sainati, secrétaire général adjoint du SM. Loir), pour souligner la convergence des problèmes auxquels ces trois voit une « suspension des libertés publiques », « Nous représentons 30 % de la magistrature, Mais de toute manière, que ce soit la police ou la professions sont confrontées et pour réclamer plus de moyens. Plu- « l’installation d’un état d’exception qui n’a rien à s’irrite un adhérent. Devons-nous garder le silence justice, nous sommes tombés si bas aujourd’hui que sieurs centaines de personnes, selon les organisateurs, ont répondu à voir avec la lutte antiterroriste et qui servira surtout face à ces organisations qui se placent hors la loi en nous ne pouvons que nous relever tôt ou tard. » l’appel du syndicat de police Alliance, auquel s’étaient joints le Syndi- à des poursuites contre la petite délinquance en voulant sans cesse dicter l’action que doivent tenir cat des sapeurs-pompiers et le mouvement des « femmes de gendar- contribuant à renforcer les tensions et les affronte- les parquets ? » Un autre stigmatise la propen- Richard Benguigui mes en colère ». 15 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 Les producteurs de maïs devront se passer de l’atrazine Ce puissant désherbant, qui pollue les eaux, sera interdit en 2003. Les agriculteurs, qui l’utilisaient comme un rituel, ont, avec cette décision du gouvernement, l’opportunité de se réconcilier avec la population. Mais certaines molécules de substitution pourraient aussi présenter des risques pour la santé

JEAN GLAVANY ne manque pas Dans les zones de culture intensive application relève toujours du bretons, le Gers, la Mayenne, la Sei- lués », met-elle en garde. Les molé- une occasion de le rappeler : il veut « rituel », selon M. Blanchet. Une ne-et-Marne) n’y encourage pas. cules alachlore, métolachlore, et faire le bonheur des agriculteurs, RÉPARTITION SPATIALE DE L'ATRAZINE ou deux pulvérisations au prin- En Bretagne, des tests ont montré bentazone inquiètent. Leurs effets « même contre leur gré ». En déci- DANS LES EAUX DE SURFACE temps, et les champs de maïs que 34 % des agriculteurs concer- sur la santé sont inconnus. dant, fin septembre, de supprimer DE 1998 À 1999 seront bien gardés. nés ont fraudé en 2000. Et le taux Les maïsiculteurs avancent un les triazines, une famille de désher- L’atrazine est-elle dangereuse d’atrazine dans l’eau ne baisse que argument économique : le coût du bants utilisés dans les champs de pour la santé ? Selon la commission très lentement. Même après la sup- désherbage augmenterait de 100 à maïs, le ministre de l’agriculture d’étude de la toxicité des produits pression totale, la pollution ne dis- 250 francs à l’hectare. « Le marché leur donne une chance de faire antiparasitaires, saisie par le minis- paraîtra pas. Tout dépendra de la des nouveautés est plus cher », remonter leur cote de popularité. tère de l’agriculture, « les concentra- nature des sols et de leur capacité à confirme Jacques My, de l’Union Le maïs a mauvaise réputation. Il a tions de triazines dans les eaux, fixer la molécule. des industries de la protection des accompagné le développement de même celles les plus élevées, transitoi- plantes (UIPP). « Nous espérons l’élevage intensif en permettant res et localisées, constatées sur le ter- qu’il y aura suffisamment de compéti- l’engraissement rapide des ani- rain ne présentent pas de risque pour « Autrefois, tion pour faire baisser les coûts et ne maux ; sa culture réclame une TAUX DE la santé humaine ». La commission pas risquer un monopole », explique grande quantité d’eau en plein été ; QUANTIFICATION parle d’« un risque acceptable » on achetait son bidon Serge David, directeur général de son patrimoine génétique en fait en % pour l’environnement « avec des l’AGPM-technique. L’administra- Moins de 5 un terrain d’expérimentation privi- recherches mesures de gestion appropriées ». d’atrazine en même tion compte sur ce surcoût : plus les légié pour les OGM… Mais la bête dans le bassin Pourtant, un avis de l’Agence produits seront chers, plus ils seront noire de l’opinion, c’est l’atrazine, française de sécurité des aliments utilisés avec parcimonie. « Les nou- De0à20 temps que ses premiers la molécule la plus utilisée de la (Afssa) du 30 novembre 2000 relatif velles molécules sont plus performan- famille des triazines. à la présence de la molécule dans plants de maïs » tes, les doses à l’hectare cinq à dix fois Son nom est bien connu des habi- De 20 à 40 les eaux de captage de Seine-et- moins élevées, affirme M. Blanchet. tants de la Bretagne, de l’Ile-de- Marne recommande de ne pas Le désherbage devra être plus précis. France, de la Champagne, du cen- De 40 à 60 consommer d’eau contenant Les remplaçantes des triazines Il faut accompagner les agriculteurs. tre et du sud-ouest de la France. 2 microgrammes par litre de matiè- afflueront-elles alors, à leur tour, Certains penseront qu’en augmen- Chaque année, des villages sont pri- De 60 à 80 re active pour les adultes, 0,66 pour dans les eaux ? Ce risque est pris tant les doses on obtiendra de vés d’eau potable à cause d’elle. Les les enfants et 0,44 pour les nourris- très au sérieux. « On ne connaît pas meilleurs résultats. » Des exploitants rivières et les nappes phréatiques De 80 à 100 sons. Ces débats sont désormais le comportement des molécules qui ont en effet déjà fait leur calcul. de ces régions sont contaminées tranchés. « Ce sont des produits chi- vont être utilisées en remplacement. Christophe Terrain, président de par la molécule et ses dérivés, com- Source : "Les Pesticides dans les eaux", Etudes et travaux n° 34, IFEN miques, ce n’est pas anodin, affirme On ne s’y est pas particulièrement l’AGPM, s’en inquiète : « Le premier me le relèvent les publications de Catherine Geslain-Lanéelle, directri- intéressé et les performances analyti- conseil, c’est de ne pas se jeter sur une l’Institut français de l’environne- lement des stocks. L’atrazine, c’est premiers plants de maïs », raconte ce générale de l’alimentation. Il ques sur ces molécules ne sont pas seule molécule pour ne pas retomber ment (IFEN). L’étude publiée cette facile, pas cher, et très efficace, Patrice Blanchet, directeur régional n’est pas normal de trouver des taux pharamineuses », note Michel Schia- dans les mêmes écueils. » Les produc- année montre la présence d’atrazi- disent-ils. Un « désherbant quasi de la protection des végétaux en aussi élevés dans des nappes souter- von, professeur à l’école d’agro- teurs travaillent déjà sur la substitu- ne dans 58 % des prélèvements réa- total, presque miracle », affir- Bretagne. Le produit a été utilisé raines qu’on ne sait pas dépolluer. » nomie de Nancy et chercheur à tion. « On va essayer d’en profiter lisés dans les eaux de surface et me-t-on à l’Association générale « à la lance », reconnaît un exploi- Les agriculteurs ont bien tenté de l’INRA. « Les laboratoires vont met- pour rétablir la vérité sur le maïs », 52 % des eaux souterraines. des producteurs de maïs (AGPM), tant. La molécule est aujourd’hui transiger en proposant une limita- tre quelque temps à être opération- affirme M. Terrain. Nombreux sont Jusqu’au bout, les maïsiculteurs malgré l’apparition de résistances à employée dans des quantités plus tion des quantités. Mais l’exemple nels », confirme Sylvie Detoc à ceux qui en ont « marre d’être mon- ont essayé d’échapper au couperet l’herbicide. « Autrefois, quand on raisonnables (750 grammes à l’hec- des départements où les triazines l’IFEN. « On a l’habitude de réson- trés du doigt ». de l’interdiction, qui ne sera effecti- s’installait, on achetait son bidon tare en moyenne), en association sont déjà interdites, au moins par- ner molécule par molécule, mais les ve que le 30 juin 2003, après l’écou- d’atrazine en même temps que ses avec d’autres substances, mais son tiellement (les quatre départements effets synergiques sont très mal éva- G. D.

TROIS QUESTIONS À… ne prenions pas cette question à beaucoup plus acceptables et ne 2 700 tonnes utilisées chaque année de matière active coûte 50 francs. bras le corps, les citoyens pour- présentent pas les mêmes risques. Les usages non agricoles JEAN GLAVANY raient finir par prendre en grippe b Les pesticides. « Tueurs en 2003. La France est le premier de l’atrazine et de la simazine les agriculteurs. En prenant cette La suppression d’un désherbant de fléaux » étymologiquement, pays de l’Union à interdire sont interdits depuis 1997. Les maïsiculteurs, principaux décision, je crois donc aussi leur 3efficace et peu coûteux ne ris- les pesticides ont de multiples toutes les triazines. Des molécules b Les normes. Pour tous les 1utilisateurs des triazines, consi- avoir rendu service. La plupart que-t-elle pas de pénaliser financiè- usages : herbicides (contre de substitution existent, pesticides, la norme européenne dèrent la suppression de ces molé- d’entre eux ont d’ailleurs compris rement de nombreux exploitants ? les mauvaises herbes), insecticides sauf pour une plante allergène, maximale est de 0,1 microgramme cules comme une décision « poli- notre décision. On nous fait des simulations à (contre les insectes), fongicides l’ambroisie, présente de matière active par litre tique ». Que leur répond le minis- l’emporte-pièce. Les chiffres avan- (contre les champignons dans la région Rhône-Alpes. d’eau. Elle correspond au seuil tre de l’agriculture ? Ne pouvait-on envisager une cés sont très exagérés. De plus, les parasites)… Selon l’Union b Les triazines. L’atrazine, de détection de la molécule. Je connais bien les maïsiculteurs. 2limitation des doses utilisées ? agriculteurs vont être obligés de des industries de la protection la simazine, la terbuthylazine L’Organisation mondiale Je vis au milieu de champs de maïs, Les fabricants de ces produits et réfléchir à l’usage raisonné de ces des plantes (UIPP), 320 substances ou la cyanazine sont des triazines. de la santé (OMS) fixe une norme dans l’un des bassins de produc- les agriculteurs m’ont fait des pro- produits, ce qui les amènera à faire actives (pour 5 000 spécialités Autorisées en 1962, elles sont maximale beaucoup plus élevée : tion les plus importants de France, positions dans ce sens. Mais outre des économies. Le coût à l’hectare commerciales) sont utilisées principalement utilisées pour 2 microgrammes par litre la vallée de l’Adour. Dans les com- le fait que l’efficacité de telles ne sera pas aussi élevé que certains en France. 95 000 tonnes désherber les champs de maïs pour chaque molécule. Un avis munes où la consommation d’eau mesures n’est pas avérée, il aurait le font craindre. Enfin, j’aimerais de substances actives entrant (3,3 millions d’hectares du Conseil supérieur d’hygiène du robinet a été déconseillée à cau- fallu embaucher plusieurs centai- qu’on ait une analyse du coût de la dans la composition des produits en France), mais aussi la vigne, publique du 7 juillet 1998 autorise se de la présence d’atrazine en pro- nes de fonctionnaires pour contrô- pollution pour la société. L’agricul- phytosanitaires ont été les arbres fruitiers, les cultures la distribution d’eau avec une portion trop importante, la popu- ler l’usage des molécules concer- ture doit tenir compte des attentes commercialisées en France légumières. 2 700 tonnes teneur pouvant aller jusqu’à 20 % lation était en attente de vraies nées. C’était inutile. Si une molécu- de la société dans laquelle elle vit. en 2000 (contre 120 000 tonnes d’atrazine sont utilisées chaque de la valeur de l’OMS, c’est-à-dire solutions. Dans certaines zones, les le est dangereuse, on doit l’interdi- en 1999). La révision du catalogue année. La quantité de matière 0,4 microgramme de matière problèmes de qualité de l’eau ont re. Les produits qui sont sur le mar- Propos recueillis par des produits autorisés par active autorisée est limitée active par litre, pendant une durée pris une telle ampleur que si nous ché ont des analyses toxicologiques Gaëlle Dupont l’Union européenne doit s’achever à 1 kilo par hectare. Le kilo n’excédant pas trente jours. Forte mobilisation dans la Somme contre le troisième aéroport parisien CHAULNES conseil municipal a voté un vœu de notre correspondant régional contre cet aéroport parisien. Il Ils furent 6 000 à 8 000, samedi reconnaît volontiers avoir été, en 1er décembre, à manifester à Chaul- 1996, favorable à une telle implan- nes (Somme, 1 900 habitants) leur tation « au sud de la Somme ou au refus de l’implantation du troisiè- nord de l’Oise ». Mais, précise-t-il, me aéroport parisien, « ni ici ni « je me suis rangé à l’opinion des ailleurs ». Dans cette foule se élus des zones concernés qui étaient côtoient anarchistes – drapeau rou- contre ». Jacques Quillet, président ge et noir, poing levé –, anciens de la communauté de communes combattants, élus ceints de leur de Haute-Picardie, fustige Lionel écharpe tricolore – de droite (très Jospin qui a récemment « affirmé majoritaires) et de gauche –, chas- qu’aucune infrastructure nationale seurs, agriculteurs, personnel des ne se ferait sans consultation des conserveries Bonduelle – PDG et élus concernés. Nous sommes allés à syndicalistes… Matignon, personne ne nous a Pancartes et calicots illustrent reçus ». « Une formidable claque à cette diversité. Au « non au diktat la décentralisation », juge Alain de la gauche plurielle » des chas- Gest, président (UDF) du conseil seurs répond le « nos petits pois ne général. polluent pas » des agriculteurs. En référence aux nécropoles de RÉFÉRENDUM 1914-1918 menacées de déplace- Les maires des communes con- ment (Le Monde du 1er décembre), cernées ont choisi comme avocate certains accusent : « Gayssot veut Corinne Lepage, ministre de l’envi- déterrer les morts et enterrer les ronnement d’Alain Juppé, et candi- vivants », quand d’autres en appel- date à l’élection présidentielle. Ils lent aux alliés d’hier : « Help, Tom- veulent organiser un référendum my, the third war has begun. » d’initiative populaire, dimanche Entouré des militants Verts, Noël 9 décembre. Dimanche 2, les mai- Mamère n’est pas gêné de défiler res de 24 communes de l’Essonne, avec des chasseurs et des élus de ont organisé le leur : 98,75 % des l’opposition : « Les Verts se sont tou- votants (38,7 % de participation) se jours battus contre un troisième sont opposés à l’ouverture de nou- aéroport parisien, où qu’il soit. Ici, veaux couloirs aériens program- les habitants se sentent piégés, le més pour desservir l’aéroport d’Or- débat a été totalement détourné », ly. Le même jour, les habitants des plaide le candidat à l’élection prési- sept communes concernées par dentielle. La foule saluera par des l’extension de l’aéroport Marseille- huées sa prise de parole. Provence ont dit non à 91 % à ce Gilles de Robien, maire (UDF) projet (24,20 % de participation). d’Amiens, rappelle que c’est sur proposition des élus Verts que son Jean-Paul Dufour 16 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 HORIZONS ENQUÊTE

PRÈS son maria- ge, Omero a loué une maison à côté de celle de ses parents. Il est retourné vivre à Raismes, près de Valenciennes (Nord), dans le coron de son enfance. La mine de Acharbon a fermé ses portes à la fin des années 1980. Les mineurs et leur famille sont restés. Des Polonais, des Espagnols, des Italiens, des Ber- bères du Sud marocain. Un creuset de peuples et de cultures, qui s’est formé de part et d’autre de la rue droite, dans les maisons en briques rouges, sous le ciel gris du Nord. L’habitation d’Omero est sembla- ble à toutes les autres. L’intérieur est meublé sobrement en pin. «Je n’ai pas voulu d’un cadre de vie trop exotique », justifie le maître des lieux. Il y a bien ces encyclopédies en arabe, qui envahissent les rayon- nages de la bibliothèque. Ces traités de droit islamique, dont les reliures s’ornent de calligraphies dorées. Ici, on parle couramment l’arabe littérai- re et le dialecte marocain. « J’ai fait un gros effort du point de vue cultu- rel… » Une phrase qui résume sobre- ment des années d’apprentissage de ces deux langues. Fils d’immigrés ita- liens, Omero s’est converti à l’islam à dix-neuf ans, juste après son bac. Il en a trente-deux aujourd’hui, une femme d’origine marocaine et qua- tre enfants. Avec sa barbe noire comme le jais, il pourrait passer aisément pour arabe. Sa famille est originaire de Sardaigne. Dernier d’une famille de sept, il se souvient encore des mes- ses de son enfance. Il y faisait même les lectures. « J’avais de bons rap- ports avec le curé. A l’adolescence, je me suis détaché de la religion. Les spi- ritualités orientales m’intéressaient. J’étais assez proche du bouddhis- me. » A Raismes, Omero fréquentait des jeunes d’origine maghrébine. Une salle de prière avait été aménagée dans un ancien atelier de mineurs. « Je trouvais que les musulmans étaient plus assidus à la prière que les catholiques. Petit à petit, je me suis rap- proché de la mosquée. J’allais boire le thé, je discutais beaucoup avec les copains… » Fin 1987, le jeune hom- me franchit le pas et se convertit. Ils sont quatre, dans la petite cité miniè- Ils ont choisi l’islam re, à avoir fait ce choix. « Longtemps, je me suis posé la question “Qui suis- jeune femme musulmane sur un épreuve pour le converti, la barrière pour toucher un milieu jeune et dans un milieu familial et dans une je ?” A ma majorité, j’ai très mal sup- En embrassant salon d’informatique et l’a épousée. devant laquelle il rencontre les plus populaire. « C’est l’effet de ce que j’ap- communauté plus large. » Pour porté de devoir choisir la nationalité Frédéric-Hamid est heureux. «Je grandes difficultés. Pour assumer ses pelle une socialisation mixte, insiste Mme Ajbli, l’autre raison qui explique française. Heureusement, j’ai pu con- l’islam, suis zen, je suis dans le din, comme on choix, il souhaite invariablement se Mme Ajbli. Dans un département com- le faible nombre de conversions vers server mon passeport italien. Après ma dit en arabe, dans la religion… » marier avec une musulmane. Sur ce me le Nord, l’islam fait partie du quoti- le catholicisme doit être cherchée conversion, j’éprouvais le besoin d’en le converti Gaétan aussi a trouvé sa voie dans point, Gaétan est catégorique : dien des jeunes. Musulmans et non- dans la lenteur de la démarche. «A rajouter. Je portais le keffieh, je parlais l’islam. « Avant, j’étais une peste », « Pour moi, épouser une non-musul- musulmans usent leurs fonds de culot- Lille, l’évêché demande au minimum arabe tout le temps… » entre dans avoue ce jeune homme brun, aux mane ce serait faire machine arriè- te sur les mêmes bancs d’école. » une formation de deux ans avant le Aujourd’hui, Omero assume sans yeux verts et au regard buté. «Jeme re. » Mais la plupart des familles Combien sont-ils à avoir fait le baptême. Il est beaucoup plus simple complexe son identité de franco-ita- une nouvelle suis nettement amélioré. J’ai trouvé la maghrébines respectent encore une choix de l’islam ? Un total de d’entrer dans l’islam. C’est quelque lien de religion musulmane. S’il parle paix de l’esprit. » Pour lui, les discus- stricte endogamie. « Les choses évo- 50 000 en France, selon certaines esti- chose qui se joue entre soi et Dieu. Il l’arabe à la maison, avec sa femme et famille : la sions avec un copain de fac, Djamel, luent lentement, constate Omero. mations. « Il est difficile de donner un n’y a, pour ainsi dire, pas d’intermé- ses enfants, il écoute de la musique ont été décisives. « L’islam, je con- Avant, on se mariait entre Berbères ou chiffre, souligne prudemment Fatiha diaire… Dans la région, ceux qui recru- sarde. « Il n’y a pas de culture islami- communauté naissais déjà. Je baigne dedans depuis entre familles d’une même région. Ajbli. Les registres de conversion des tent le plus en milieu musulman sont que. Il faut distinguer l’appartenance l’enfance. Dans mon école, à Tour- Désormais, les parents acceptent que mosquées et des ambassades de pays les protestants évangéliques et les confessionnelle et les racines culturel- musulmane. coing, la moitié des élèves étaient leur fille épouse un Arabe, d’où qu’il musulmans ne sont pas exhaustifs. Je Témoins de Jéhovah. Leurs méthodes les », insiste-t-il. musulmans. Mais j’ai eu la chance de vienne. Un converti, c’est beaucoup pense, en particulier, que les jeunes de prosélytisme sont bien rodées, et il Omero a conservé son prénom ita- Ils sont rencontrer quelqu’un qui a su m’expli- plus difficile. Ce sera l’étape filles sont moins nombreuses que les est très simple de se convertir chez lien. Frédéric, lui, devrait bientôt quer la religion. J’ai trouvé ce que je suivante. » garçons à se déclarer. Parce que le cer- eux. » devenir Hamid pour l’état civil. Il a environ cherchais : des valeurs qui soient vrai- Fatiha Ajbli a consacré un mémoi- tificat de conversion n’est pas obligatoi- déjà versé 5 000 francs à un avocat ment définies et qui tiennent. Par rap- re de DEA en sociologie au phéno- re pour l’épouse, dans les mariages A conclusion de Fatiha Ajbli est pour engager des démarches auprès 500 000 port à la boisson et à l’adultère, sur- mène de la conversion dans le Nord. mixtes. Les femmes sont aussi moins que les convertis préfigurent ce de l’administration. « Hamid, cela tout. Ce que je ne trouvais pas chez les Pour elle, le nombre de convertis est nombreuses à faire le pèlerinage à Lque sera un islam français, veut dire “Louange à Dieu”, c’est un en France catholiques. » « étonnant ». Et cela en dépit d’une La Mecque. Pour toutes ces raisons, il dans quelques dizaines d’années. prénom qui me convient bien », expli- image de l’islam encore très négative me semble que la proportion de jeunes Déjà, beaucoup de points communs que-t-il avec l’accent ch’timi. Cet à avoir sauté OUR Gaétan comme pour Fré- dans la société française. « Il suffit filles converties est sous-estimée. » les rapprochent des jeunes musul- informaticien de vingt-six ans tra- déric, la conversion n’a pas été que vous alliez dans une mosquée à Fatiha Ajbli a interrogé une trentai- mans de la troisième génération vaille dans un cybercafé du centre-vil- le pas, Pqu’un chemin jonché de roses. Lille ou à Roubaix. Vous verrez qu’il ne de convertis dans le Nord. A par- issue de l’immigration. Comme eux, le de Roubaix. « Ici, la nourriture est « Je me suis converti en 1995, raconte ils ne maîtrisent pas la langue arabe. halal, la majorité de notre clientèle est préfigurant le premier. Au moment des attentats Comme eux, ils n’ont aucun lien musulmane. Roubaix est une ville hors et de l’affaire du gang de Roubaix. On « A Lille, l’évêché demande au minimum avec les pays musulmans. Ils expéri- norme, pluriculturelle. » ce que me disait : “Tu veux être musulman, mentent avec plus ou moins de bon- Frédéric a rencontré l’islam dans c’est la honte ! Tu vas devenir terroris- une formation de deux ans avant heur un équilibre entre leur citoyen- son voisinage : un copain maghré- pourrait être te…” Plus tard, j’ai su que la DST avait neté française et leur appartenance bin, la famille de celui-ci qui l’ac- mené une enquête sur mon compte. A le baptême. Il est beaucoup plus simple confessionnelle. cueille, une ambiance dans laquelle il l’islam français cette époque, je commençais à tra- A cheval entre deux cultures, les se sent bien, une culture qui l’attire. vailler comme animateur socioculturel d’entrer dans l’islam. C’est quelque chose convertis jouent aussi un rôle de trait A vingt ans, il achète et dévore des de demain, à Tourcoing. Mon patron a tout fait d’union. Dans le contexte des atten- tas de livres sur la religion musulma- pour me faire revenir de l’autre côté. qui se joue entre soi et Dieu » tats du 11 septembre, ils font œuvre ne. « J’étais un mécréant. Je ne croyais à cheval Jusqu’à ce qu’il voie que l’islam était de pédagogie. Comme Manuel, com- pas en Dieu. Je venais d’une famille bon pour moi. » Il y a aussi les explica- Fatiha Ajbli, sociologue merçant de Tourcoing qui est deve- croyante, mais pas pratiquante. J’ai sur deux tions avec la famille, les incompré- nu Miloud. Il y a vingt ans, il a lu le découvert Dieu dans l’islam. » Le hensions, les non-dits. « Je n’en ai Coran et il a senti « une lumière qui a jeune homme commence par ne cultures. jamais parlé avec mes parents, mais je n’y a plus un faciès caractéristique du tir de ces entretiens, elle a essayé de jailli ». Malgré « des pressions énor- plus manger de porc. Il apprend tout pense qu’ils ont deviné », murmure musulman. Vous distinguerez une pro- dégager des parcours typiques. Pour mes » de son entourage, il a tenu seul à faire la prière, la salat, en regar- Enquête Frédéric. « Quand je vais déjeuner portion importante de convertis. » Fré- elle, le choix de la conversion s’opère bon. Aujourd’hui encore, cet hom- dant les illustrations dans les livres. chez eux, ma mère achète un poulet déric confirme : « Je connais un vigile le plus souvent entre dix-huit et me large de carrure et volubile Puis un jour, il se jette à l’eau. Il se sur une chez le boucher halal du coin. » d’une grande surface de vêtements, vingt-quatre ans. « C’est une époque s’émerveille du « silence » qui règne rend à la mosquée pour la prière du En embrassant l’islam, le converti dans le centre-ville. Un gars blond, de rébellion par rapport à ce qu’on a dans les mosquées. Il affirme tran- vendredi. « Je m’en souviens très bien. démarche entre dans une nouvelle famille, celle bien baraqué. Eh bien, il va à la mos- pu apprendre au cours de l’enfance. quillement qu’il faut « faire le tri J’étais arrivé en retard. Tout le monde de la communauté musulmane. Gaé- quée tous les vendredis ! » C’est aussi pendant cette période que entre ce qui appartient à la tradition était déjà en rangs, sur les tapis. J’ai eu de moins tan affirme qu’il a été bien accueilli : Dans une ville comme Roubaix, la les mécanismes identitaires se mettent arabe et l’islam ». Dans sa papeterie l’impression que tous les regards se bra- « Les convertis sont toujours bien population des convertis compose en place. Les conversions après du centre de Tourcoing, ou bien au quaient sur moi. » en moins vus. » Frédéric est plus nuancé : un échantillon assez représentatif de quarante ans sont beaucoup plus café du coin, il se démène, il expli- Frédéric est retourné à la mos- « 95 % de mes amis sont maghrébins. la diversité musulmane. On y trouve atypiques. » que, il rassure. « Les gens s’inquiètent, quée. Il a suivi l’itinéraire complet du élitiste Je joue dans une équipe de foot où je aussi bien des jeunes en survête- Les changements de religion dans ils posent des questions. Il faut leur converti. Il a récité devant deux suis le seul Français d’origine. J’ai un ment et chaussures de sport, que des l’autre sens – de l’islam vers le chris- répondre. Je crois que la religion témoins la profession de foi musul- pied dans les deux cultures. Je peux salafistes, avec une barbe longue et tianisme – existent aussi, mais ils musulmane entre petit à petit dans les mane, la chahada, signe de sa conver- dire qu’il y a du racisme des deux une djellaba, ou des mystiques sou- seraient moins nombreux, selon la mœurs. » Ce que Miloud résume en sion. Il garde un souvenir doulou- côtés. Pour beaucoup d’Arabes, les fis qui ne mettent jamais les pieds à jeune chercheuse. « On constate que une phrase : « L’islam se démo- reux de sa circoncision (« Un mois et convertis restent des “gouals”, comme la mosquée. La grande nouveauté l’islam est quelque chose qui “retient cratise… » demi de cicatrisation… »). Il a créé un ils disent, des Français dont il faut se est que les premiers sont de plus en bien”. Ce n’est pas seulement une reli- site Internet pour faire partager son méfier. » plus nombreux : la conversion a quit- gion, c’est un environnement qui déter- Xavier Ternisien savoir sur l’islam. Il a rencontré une Le mariage constitue la grande té la sphère raffinée des orientalistes mine tout un quotidien, qui insère Dessin Stanislas Bouvier HORIZONS-ENTRETIENS LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 17

Christian Delorme, prêtre chargé des relations avec les musulmans au diocèse de Lyon « Il faut reconnaître la surdélinquance des jeunes issus de l’immigration » L’ethnicisation des rapports sociaux est inquiétante. Les prisons ethniques deviennent, comme aux Etats-Unis, les lieux de l’élaboration d’une culture de la résistance au modèle social dominant. La société française ne voit pas qu’elle reste marquée par ses complexes coloniaux

« Au début des années 1980, gnant tout ce qui permet à des apporteraient à ces jeunes des vous avez aidé avec enthousias- gens de faire leur place dans la repères moraux. En ce sens, j’ai été me le “mouvement beur” qui société, en précisant que cela sup- un “compagnon de route”. Aujour- militait pour l’égalité des droits pose à la fois une attitude d’ac- d’hui, je suis déçu. J’avoue ne pas des jeunes issus de l’immigra- cueil de la société et une volonté avoir été suffisamment clair- tion et pour leur intégration. Les de la part des intéressés. Ce qui me voyant. Il y a des groupes qui évolutions de la société françai- gêne, c’est la suspicion permanen- aident les personnes à grandir en se et le contexte international te sur la volonté de s’intégrer. développant leur sens critique, et ont-ils modifié votre état d’es- Même les célébrités du sport, de la d’autres qui détruisent tout sens prit en ce début des années littérature ou de la musique d’origi- critique. 2000 ? ne maghrébine disent qu’ils sont – Pouvez-vous être plus précis – La question des discrimina- sans cesse sommés de témoigner sur cet islam qui vous a déçu ? tions a largement motivé mes de leur allégeance aux valeurs de Il existe un islam des familles, engagements depuis l’émergence la République. Le mouvement dont je sais qu’il est majoritaire- des jeunes issus de l’immigration beur des années 1980 croyait que ment un islam de l’hospitalité et maghrébine, dans les années 1970. la société française allait finir par de la piété. A cet égard, nous Le drame, c’est qu’aujourd’hui ce s’ouvrir. Aujourd’hui, la suspicion vivons un mois de ramadan extrê- problème de fond reste entier, est telle que le concept d’intégra- mement paisible, malgré le contex- qu’il touche même de plus en plus tion lui-même est remis en cause. te international. J’y vois une preu- de gens. La lutte contre les inégali- – Quelle place reste-t-il pour ve que l’islam de France est majo- tés a été menée beaucoup trop fai- des parcours d’intégration indivi- ritairement ouvert, ni replié sur blement. Pourquoi ? Sans doute la duels, dans la société en cours lui-même ni dominateur. Ce que modification du peuplement qu’a d’ethnicisation que vous décri- je critique, c’est le travail de dur- connue notre pays avec l’installa- vez ? cissement des identités religieuses tion de populations du Maghreb et – Le “modèle français” d’intégra- opéré par certaines organisations d’Afrique noire était-elle inimagi- tion, ignorant des origines, tel qui ont tout intérêt à discréditer nable dans les années 1970. Mais qu’on nous le présente en perma- cet islam populaire. Je pense en

on a surtout oublié qu’il s’agissait nence, a-t-il jamais fonctionné ? DANIEL MAJA particulier au courant des Frères de populations post-coloniales. En Après tout, les Italiens, les Polo- musulmans. Il est très difficile à fait, l’immigration des populations nais, qui ont réussi leur intégra- nes issus de l’immigration, qui a mentaires, puis on a constaté population, un peu comme la saisir parce qu’il est pluriel. En du Maghreb en France a été un tion, se sont appuyés, dans l’entre- longtemps été niée, sous prétexte qu’ils étaient “mieux entre eux”, nomination de Colin Powell à la France, il est représenté notam- retour de boomerang à notre pro- deux-guerres, sur un solide réseau de ne pas stigmatiser. On a atten- puis on les a réunis par crainte de tête de la diplomatie américaine. ment par l’Union des organisa- pre installation là-bas. Plus j’obser- communautaire, sur des syndicats du que la réalité des quartiers, des tensions. Aujourd’hui, on en est Dans les années 1980, on a cru atté- tions islamiques de France ve la réalité, plus je suis convaincu à part, des Eglises ethniques. Pour commissariats, des tribunaux, des au point où il est difficile de met- nuer les malaises en recrutant des (UOIF), par Larbi Kechat, recteur que nous n’avançons pas, parce autant, il faut défendre le principe prisons impose l’évidence de cette tre un Européen au milieu de animateurs beurs, des vigiles afri- de la mosquée de la rue de Tanger que notre rapport avec ces popula- français selon lequel personne ne surreprésentation pour la recon- Maghrébins, et nos prisons ont cains, des conducteurs de bus ou à Paris, et par le réseau de Tariq tions reste de nature coloniale. doit être prisonnier de ses origines. naître publiquement. Et encore, des politiques ségrégationnistes, des policiers maghrébins. Or ils Ramadan, qui est lui-même le – De quelle façon reliez-vous Quand on est pakistanais en Gran- les politiques ne savent pas com- certaines abritant jusqu’à 80 % de ont été perçus au choix comme petit-fils de Hassan al-Banna, le l’histoire coloniale et les discri- de-Bretagne, ou italien aux Etats- ment en parler. détenus maghrébins. des amuseurs, des “gratteurs”, voi- fondateur du mouvement. minations actuelles ? unis, on est constamment renvoyé – Précisément, comment en – Souhaiteriez-vous que les re des supplétifs. Heureusement » Tous ces gens s’enracinent – La société française ne voit pas à sa communauté. En France, c’est parler ? politiques s’emparent de ces réa- qu’il y a aujourd’hui des Zidane, dans une même conception d’un qu’elle reste marquée par ses com- plus facile d’en sortir. Mais l’ethni- – Il faut dénoncer le drame des lités ? des Bouras, des Benazzi pour mon- islam qui englobe tout, la vie spiri- plexes coloniaux. Elle a bonne cisation des rapports sociaux est prisons ethniques, qui deviennent, – A condition qu’ils expliquent trer que, malgré la discrimination, tuelle, la vie sociale et la vie politi- conscience et ne se vit pas comme inquiétante. De plus en plus, les comme aux Etats-unis, les lieux de pourquoi nous en sommes là, en il y a moyen de trouver une place que. Ils prêchent un islam transna- ségrégationniste. Les Français ont gens raisonnent à partir de leur l’élaboration d’une culture de la rappelant notamment notre hérita- honorable. Ces vedettes peuvent tional, qui veut débarrasser les vécu leur rejet de l’Algérie comme appartenance ethnique. C’est assez résistance au modèle social domi- ge colonial. Je ne leur demande avoir un rôle d’entraînement, ce musulmans de leurs attaches cultu- une injustice et non comme un logique : lorsqu’on ne parvient pas nant. Mais le problème français pas de refaire l’histoire, mais d’en sont des porteurs d’espérance. En relles. C’est ce que je reproche le juste retour de l’histoire. Ils ont à trouver sa place, on cherche des vient de loin : on hérite aujour- tenir compte pour l’avenir, par outre, comme ils portent haut les plus à Tariq Ramadan, puisqu’il perçu la présence des immigrés lieux de repli, où l’on sera reconnu d’hui des prisons réservées aux exemple en nommant des hauts couleurs de la France, tous les est le prédicateur le plus influent presque comme un acte de chari- au lieu d’être stigmatisé. Nord-Africains qui ont fonctionné fonctionnaires maghrébins ou Français en sont fiers et leur réussi- auprès des jeunes musulmans fran- té, oubliant qu’ils en avaient – L’actuel débat sur l’insécuri- pendant la guerre d’Algérie, et antillais. Je me dis qu’il faudrait te casse des réflexes racistes. çais : il contribue à déraciner les besoin. Ils raisonnent de même té ne revient-il pas, d’une maniè- même après. On a continué à faire que le prochain ministre de l’inté- – Cette promotion d’une élite jeunes de la culture populaire de avec les jeunes issus de l’immigra- re détournée, à stigmatiser les de même au moment où les pri- rieur soit un Maghrébin. ultra-intégrée ne sert-elle pas leur famille. Historiquement, le tion, comme si nous étions bons mêmes populations ? sons se sont remplies de jeunes – C’est un rêve ou une revendi- d’alibi au silence des politiques ? courant des Frères musulmans a de les avoir acceptés, comme si ces – En France, nous ne parvenons oisifs de banlieues souvent cation concrète ? – La situation est extrêmement des dimensions tiers-mondistes et jeunes devaient nous en être recon- pas à dire certaines choses, parfois maghrébins : on les a mis ensem- – Il faudrait un geste très fort difficile à gérer, mais la partie n’est révolutionnaires : Hassan al-Ban- naissants et que nous pouvions en pour des raisons louables. Il en est ble pour des raisons de commodi- pour casser le clivage entre la pas perdue. Les banlieues ne sont na a été anticolonialiste. Mais il permanence exiger qu’ils produi- ainsi de la surdélinquance des jeu- té d’abord liées aux interdits ali- nation des cités et le reste de la pas des territoires indépendants et n’a pas été que cela. Il a aussi été sent leur passeport pour l’intégra- la majorité des habitants des cités porteur d’une idéologie totalitaire, tion. Ainsi, les familles maghrébi- vivent encore à l’intérieur de la qui est rarement rappelée par ceux nes ont toujours vécu dans un sta- société. Mais il existe des poches qui se réclament de son héritage, à tut d’infériorité : elles sont passées Un militant de l’intégration où la population tend à s’auto- commencer par ses petits-fils. du statut colonial d’indigènes à organiser, des lieux où les jeunes – Comment expliquez-vous celui d’immigrés. Les pères « ZÈBRE HILARE » quand il était Pourtant, les évolutions sociales, en ne reconnaissent plus les institu- l’audience de Tariq Ramadan n’avaient des droits qu’en tant que scout, « curé des Minguettes » lorsqu’il particulier celle des rapports entre l’is- tions de l’Etat, perçu comme injus- dans certains milieux laïques et travailleurs ; leurs enfants ont héri- jeûnait avec les jeunes des cités pour lam et la société française, ont aiguisé te, où ceux qui osent perturber certains milieux chrétiens ? té de ce sentiment d’infériorité. protester contre les expulsions en son regard, modifié son approche des l’économie parallèle sont sanction- – J’en parle d’autant plus volon- Leur vraie chance d’intégration avril 1981, porte-parole des beurs au relations avec les musulmans, domai- nés. Pour casser ces phénomènes, tiers que j’ai été l’un de ceux qui passait par le travail, or ils ont été moment de la « marche pour l’éga- ne dont il est officiellement chargé au on a longtemps tout misé sur la l’ont porté sur les fonts baptis- les premiers à faire les frais de lité » de 1983, le Père Christian De- diocèse de Lyon. réhabilitation du bâti au lieu de maux, si j’ose dire ! L’islam en vingt ans de déstructuration du lorme agit depuis plus de vingt ans en Après avoir favorisé activement valoriser les gens, en particulier les France souffre d’une absence de marché de l’emploi. Si bien qu’ils non-violent sur la scène agitée des l’émergence des associations de jeu- parents. personnalités religieuses ou intel- ont développé une culture autono- banlieues en difficulté et de l’intégra- nes musulmans, après avoir protes- – Vous avez été de ceux pour lectuelles qui acceptent d’avoir me et se sentent membres d’une tion. Membre du Haut-Conseil à l’inté- té en 1995 contre l’interdiction de qui l’introduction du religieux une parole publique. C’est pour- autre nation, celle des cités. gration depuis 1995, auteur de plu- résider sur le territoire qui frappait dans les banlieues allait permet- quoi la tendance est de se saisir de – Dans ces conditions, le modè- sieurs analyses éclairées (Quartiers sen- Tariq Ramadan, militant musulman tre de favoriser le processus d’in- toute personne qui émerge. Il y a le français d’intégration, égalitai- sibles, avec Azouz Begag, Point Seuil, suisse particulièrement populaire tégration, en permettant aux jeu- eu des engouements successifs re et individuel, a-t-il encore un 1994 ; Les Banlieues de Dieu, Bayard, auprès des jeunes de France, Chris- nes de retrouver leurs racines. dans les milieux non musulmans, NECO/SIPA sens ? Faut-il le défendre com- 1998), sa haute silhouette et son CHRISTIAN DELORME tian Delorme exprime désormais ses Avez-vous évolué sur ce point ? sans beaucoup de discernement. » me un idéal de référence ? regard rieur, son engagement doutes à propos d’un islam qui tend – C’est vrai qu’à la fin des – Je continue à penser que le constant auprès des populations d’origine maghré- à isoler les jeunes de leur famille et de la société. années 1980 j’ai encouragé l’émer- Propos recueillis par mot d’intégration n’est pas mau- bine, demeurent une référence aussi bien pour les gence des associations de jeunes Philippe Bernard vais, si on le perçoit comme dési- politiques que pour les sociologues ou les journalistes. Ph. B. musulmans, avec l’espoir qu’elles et Xavier Ternisien Carlos Ghosn, directeur général de Nissan au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » « Je ne vois aucune raison d’un décrochage prononcé du marché automobile européen et américain » « Un peu plus de deux ans à – Avez-vous le sentiment que – La rapidité du redressement » Autre exemple, la Chine où l’alliance Renault-Nissan m’enga- » Quant au marché américain, il peine après l’alliance entre votre expérience peut servir de de Nissan va permettre au cons- l’un et l’autre sont présents de ge complètement et si je devais est plutôt en très forte croissance Renault et Nissan et votre arri- modèle ? tructeur japonais de participer façon très marginale. Eh bien, servir cette alliance dans le cadre depuis septembre. C’est vrai que vée à la tête du deuxième cons- – Ce n’est pas un modèle. Je ne au capital de Renault, à hauteur construire un projet chinois ne de la succession dont vous par- c’est stimulé par les rabais consentis tructeur automobile japonais, suis pas un donneur de leçons. de 15 %. Ce nouveau rapport des peut pas se faire par Nissan tout lez, j’en serais ravi. par les constructeurs américains. Il vous êtes devenu une énorme Mais c’est une expérience intéres- forces ne risque-t-il pas de susci- seul ou par Renault tout seul. Il – La réussite des deux groupes n’empêche que les showrooms sont vedette au Japon. Près d’une sante à partager avec la société ter des inquiétudes chez faut qu’on construise un projet chi- dépend évidemment de la con- pleins aujourd’hui. Notre hypothè- dizaine de livres ont été consa- japonaise à un moment où le Renault ? nois ensemble, avec un certain joncture mondiale. Quel est se centrale, pour le marché améri- crés à votre expérience et vous Japon se pose des questions sur – L’esprit dans lequel s’opère cet- nombre d’échanges. aujourd’hui votre diagnostic sur cain, est celle d’une légère décrois- venez de publier une autobiogra- son avenir. te alliance fait de nous un cas très – Vous n’avez pas répondu sur ce point ? sance en 2002 et d’une reprise, au phie. Le vedettariat est-il un – Vos performances ont été particulier. Si vous l’analysez en la fusion… – Cela dépend des grandes plus tard, en 2003. outil de management ? saluées par tous les observa- termes de rapports de forces, vous – Dans un mariage, vous gardez régions. Le Japon va connaître un – Le Japon va-t-il, et comment, – La communication est un outil teurs. Après avoir réduit drasti- ne comprendrez pas. Cette allian- votre identité. Heureusement décrochage du marché. Depuis les sortir de la crise économique fondamental de management, en quement les coûts de Nissan, il ce est basée sur le renforcement d’ailleurs. Tant qu’on sera dans cet malheureux événements du 11 sep- qu’il connaît depuis des interne comme en externe. Comp- reste à conquérir le marché ? de la performance de chacune des état d’esprit de développer des tembre, il a baissé de l’ordre de années ? te tenu de la situation très dégra- – Vous avez tout à fait raison. deux entreprises. synergies et en même temps de res- 8 %. Cela devrait se prolonger en – Quand vous avez un dysfonc- dée de Nissan, il me paraissait très Grosso modo, la restructuration – A terme, le renforcement des pecter nos identités, nous serons 2002. Nous allons subir le décro- tionnement et que vous adminis- important, dès le départ, de pren- de l’entreprise est en train de se synergies entre Renault et Nis- sur le droit chemin. chage comme les autres, sauf que trez un traitement, si le dysfonc- dre un engagement de transparen- terminer, en avance sur ce qu’on san conduit-il à une fusion pure – Le patron de Renault, Louis cela arrive à un moment où nous tionnement continue, il faut chan- ce, de dire exactement ce qu’on avait prévu au départ. La fermetu- et simple ? Schweitzer, achève son mandat sommes beaucoup mieux armés ger de traitement. Actuellement, il allait faire et de faire exactement re de cinq usines, la réduction – Oui, on veut davantage de en 2005. Il vous a présenté com- qu’il y a deux ans pour faire face. est évident qu’il faut, au Japon, un ce qu’on avait dit. Nissan man- annoncée de 21 000 emplois – de synergies, de cohérence stratégi- me son successeur naturel. Vous – Et les marchés européens et traitement différent. Le premier quait de crédibilité et la crédibilité manière très souple —, les ventes que des deux entreprises. Par acceptez cette perspective ? américain ? ministre actuel a clairement dit sa est basée sur deux choses : la per- d’actifs à hauteur de 500 milliards exemple, Renault et Nissan sont – Louis Schweitzer ne m’a pas – Le marché européen est sta- volonté. Nous espérons tous qu’il formance et la transparence. A de yens, tout cela est pratique- présents dans le Mercosur, au Bré- désigné comme son succes- ble. Il est politiquement correct, passera à l’action. » défaut de performance, nous ment terminé. La deuxième étape, sil et en Argentine ; aucune des seur. Il a dit que j’étais un candi- aujourd’hui, d’être un peu pessi- n’avions que le choix de la transpa- c’est la croissance qui va s’ap- deux entreprises ne peut réfléchir dat naturel à sa succession, ce miste. Moi, je ne vois aucune rai- Propos recueillis par rence et nous l’avons appliqué de puyer, en 2002, sur un renouvelle- sur la gamme de produits à venir qui est légèrement différent… Il son d’un décrochage prononcé Patrick Cohen, façon massive. On parle vedetta- ment très important de notre gam- indépendamment de l’autre, donc est évident que c’est une perspec- du marché européen. C’est mon Gérard Courtois riat parce que ça a réussi… me de produits. nous allons réfléchir ensemble. tive qui me réjouit. La réussite de sentiment. et Jean-Marc Sylvestre 18 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 HORIZONS-DÉBATS Palestiniens-Israéliens : distance et horreur par Vincent Romani

N soulèvement palesti- dien des Palestiniens dépendait des Au-delà des promesses diplomati- La distance symbolique mise en d’observation et de tir, réellement sance israélien se double d’une nien placé sous le signe Israéliens ; les rythmes sociaux, la ques non tenues, la réelle évolution place contre les Palestiniens renvoie incapables de relier leur présence à amorce analogue du côté palesti- de la stricte répétition ? gestion de l’espace et des flux s’observe dans les territoires à pro- à la distanciation technique de leur de l’oppression. La négation organi- nien. Eux non plus ne voient plus UNon. L’actuel est, dans humains et économiques, l’eau du pos de la technologie israélienne de répression. L’ennemi n’a ni visage, sée, technologique, de l’autre (pales- physiquement leurs oppresseurs, sa configuration, largement diffé- robinet comme des cultures, les domination sur l’espace et les hom- ni famille, ni âge à ces distances tinien) atteint aujourd’hui une inten- alors que l’autonomie médiatique rent du précédent (1987-1993). La mariages et les enterrements, mes : là est le réel « progrès » d’Os- pour un soldat. Une caméra peut fil- sité et une échelle rarement égalées caractérise maintenant l’espace poli- première Intifada était structurée étaient déterminés par l’occupant. lo : le désengagement physique des mer et retransmettre un passage à dans les territoires occupés. tique palestinien. La tendance qui par la présence israélienne totale, En Israël, on vivait à l’heure israé- soldats israéliens du cœur des villes tabac, mais ne peut prévoir ni suivre Contrairement à la première Inti- se dessine est donc celle d’une radi- datant de l’invasion de 1967 et des lienne, sans se soucier des Palesti- palestiniennes accompagna leur un missile, une balle, un obus ou un fada, cette déréalisation de l’hu- calisation quand la démographie débuts de la colonisation de la Cis- niens ; dans les territoires occupés, désengagement d’un corps-à-corps objet piégé ; les images sont donc main n’est plus contredite par un galopante verra les aînés expérimen- jordanie et de la bande de Gaza. on vivait toujours à l’heure de l’ad- traumatisant. Les casernes reculè- rares et lointaines, les victimes pales- face-à-face physique qu’en des lieux tés du premier soulèvement débor- Une situation de coexistence drama- tiniennes, lorsqu’elles sont évo- et moments résiduels qui légitiment dés par leurs cadets laissés dans tique opposait colons et militaires quées, ne sont jamais personnifiées désormais la déshumanisation de l’ignorance de ce que peut être un israéliens aux civils palestiniens, Dans une déclaration passée inaperçue, dans les médias israéliens. l’autre bien plus qu’ils ne la contredi- Israélien en tant que personne dans les campagnes et les villes. Une Les dizaines de barrages qui blo- sent. L’ignorance organisée de ce humaine. administration coloniale se frottait le président de l’Etat d’Israël, Moshe Katsav, quent les flux vitaux de biens maté- que peut être un Palestinien des ter- Dirigeants israéliens et palesti- chaque jour au quotidien palesti- riels et d’êtres humains – le plus ritoires forme maintenant un systè- niens n’ont aucun intérêt à reconnaî- nien, dans une relation de domina- le 11 mai dernier, affirmait des Palestiniens souvent dans le consentement cal- me bien huilé, où école (avec la tre l’entière réalité de la colonisa- tion impliquant une certaine me de chauffeurs qui font demi- volonté de la ministre Limor Livnat tion : les premiers pour échapper à connaissance de l’autre. La violence « qu’ils appartiennent à un autre monde, tour – ne sont ni médiatiques, ni de se distancier des travaux des l’image de l’oppresseur, les seconds de l’occupation, la dépossession médiatisés, ni immédiatement vio- « nouveaux » historiens), armée, pour fuir l’accusation d’avoir pu bra- matérielle et symbolique des Palesti- (…) une autre galaxie » lents. Ils font partie d’un dispositif médias, responsables politiques ne der les intérêts de leur peuple et ne niens, mettaient le dominé et le de répartition adouci de la violence cessent de produire à la fois maté- pas saper leur légitimité. dominant dans une relation de de l’occupation qui n’en produit riellement et symboliquement une face-à-face physique. ministration coloniale israélienne. rent de quelques centaines de pas moins une régression multi- méconnaissance phobique de Pour s’imposer, l’administration Ce déséquilibre est resté prégnant mètres, à la lisière de chaque dimensionnelle de la société palesti- l’autre imaginé. Vincent Romani est cher- coloniale exploita ses propres arabi- pendant la « période d’Oslo » (1993 concentration urbaine. nienne des territoires. Moins que jamais, la technologie cheur à l’Institut d’études politiques sants et orientalistes, afin de canali- à 2000) et permet de mieux en com- L’informatique, l’électronique, Alors que la majorité des appelés sécuritaire israélienne ne permettra et à l’Institut de recherches et d’étu- ser et d’instrumentaliser à son profit prendre la suite tragique. Certes, un l’optronique, les drones, les hélicop- de Tsahal vivent la réalité cisjorda- de remises en cause internes. Cette des sur le monde arabe et musul- les structures claniques et clientélai- afflux massif de fonds internatio- tères sont, depuis, sans cesse mobili- nienne ou gazaouite derrières leurs tendance lourde, structurelle, à la man (Iremam, CNRS, Aix-en-Pro- res palestiniennes ainsi revivifiées. naux est venu améliorer la situation sés et améliorés à fins de télécontrô- épiscopes, du haut de leurs postes fermeture du système de connais- vence). Inversement, des milliers de Palesti- économique dans les territoires, le. Les interactions de face-à-face niens des territoires occupés s’im- une normalisation des relations sont quasiment remplacées par une prégnèrent de culture israélienne, à entre élites s’est amorcée, des insti- technologie de contrainte à distan- AU COURRIER DU « MONDE » ral Massu pour le malheur de beau- en effet, scandaleux de lire dans ce travers les médias israéliens impo- tutions proto-étatiques ont vu le ce, dépersonnalisée. Des centaines coup de monde, y compris le sien ? rapport que l’épilepsie est inscrite à sés, la mobilité professionnelle, l’im- jour. Mais l’hiatus entre des espéran- de check-points et barrages fixes ou TÉMOIGNAGE COURAGEUX Ce sont les questions importan- l’OMS dans la liste des maladies mobilisation carcérale ou la liberté ces sociales et l’expérience progressi- volants, tranchées ou buttes de ter- Les faits répréhensibles auxquels tes qu’on doit se poser, pour l’ave- mentales (p. 34 et 70). Et ce à une de circulation de part et d’autre de ve des limites d’Oslo a progressive- re, incarnent l’occupation désor- le général Aussaresses a participé nir plus que pour le passé. époque ou les neurologues, les épi- la Ligne verte séparant Israël des ter- ment exaspéré les frustrations des mais ; ils saturent le réseau routier. sont aujourd’hui amnistiés, pour lui Paul Vincent leptologues et les associations de ritoires occupés. Palestiniens. La dimension aseptisée et déper- comme pour les autres qui se tai- Paris malades se battent depuis des Dans cette occupation aux frontiè- Car Oslo laissait totalement intact sonnalisée de l’occupation s’obser- sent ou qui démentent. Il serait para- années pour faire mieux connaître res poreuses, les situations de le projet de domination coloniale ve aujourd’hui dans le remplace- doxal qu’il fût le seul sanctionné, et L’ÉPILEPSIE cette maladie, la sortir de l’obscu- face-à-face conflictuel donnaient israélienne et ses représentations. ment des fantassins par des chars ce pour avoir eu le courage de les VUE PAR L’OMS rantisme et la libérer des tabous qui néanmoins corps à l’ennemi. Au pro- L’aliénation économique demeura d’assaut pour tenir les bouclages et reconnaître et d’en témoigner. (…) Je lis dans Le Monde du l’entouraient depuis des siècles. (…) cessus de négation ordinaire de tout en changeant de dimension ; la occuper des quartiers. De nombreu- Comment cette « gangrène » 15 novembre tout l’intérêt que N’est-il pas, par ailleurs, pour le l’autre (palestinien), que les travaux politique de démembrement des ter- ses déclarations des plus hauts res- a-t-elle pu gagner un gouverne- notre ministre de tutelle semble moins paradoxal de prendre du professeur Daniel Bartal (univer- ritoires palestiniens, y compris sous ponsables israéliens tendent à cet- ment de gauche élu sur la promes- porter au récent rapport de l’Orga- connaissance de ce rapport, alors sité de Tel-Aviv) et d’Eli Podeh (uni- le gouvernement travailliste d’Ehud te déshumanisation des Palesti- se électorale d’arrêter la guerre ? nisation mondiale de la santé sur la qu’en 1997 a été lancée en grande versité hébraïque de Jérusalem) Barak (qui détient le record histori- niens ; dans une déclaration passée Comment un garçon de bonne santé mentale. pompe, par les instances de la montrent encore massivement à que du nombre de logements colo- inaperçue des médias européens, famille destiné à la carrière univer- Ce rapport, qui veut amener Ligue internationale contre l’épilep- l’œuvre dans le système scolaire niaux construits), fut soutenue. Ni le président de l’Etat d’Israël, sitaire a-t-il pu contracter de mau- « une nouvelle conception, de nou- sie et par l’OMS, une « campagne israélien, répondait l’expérience de la politique générale de colonisation Moshe Katsav, le 11 mai dernier, vaises manières au sein d’une veaux espoirs » pour les malades, a globale de lutte contre l’épilepsie » nombreux appelés au contact des ni la stratégie de grignotage ethno- affirmait des Palestiniens « qu’ils Résistance jugée respectable, cependant choqué – à juste titre – intitulée « Out of the shadows » ? Palestiniens dans les territoires. spatiale israéliennes n’ont changé appartiennent à un autre monde, admirer celles du général de Bollar- les malades dont je m’occupe : les Pierre Jallon Les plus infimes parties du quoti- depuis. (…) une autre galaxie ». dière, puis adopter celles du géné- patients avec épilepsie. N’est-il pas, Genève (Suisse) HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 19 Que vivent les stars ! Financer le développement par Daniel Toscan du Plantier par Charles Josselin

ES résultats remarquables Simon, Raimu, Anna Magnani, l’écho inconscient dans son nom NCORE un effort, Mes- tive se heurte cependant à la capaci- au-delà. La prise de conscience des du cinéma français tant en Ingrid Bergman… d’une autre Audrey. Si les applaudis- sieurs les Français ! » Telle té d’absorption et de mise en œuvre enjeux liés à ces biens publics mon- France que dans le monde Même si dans les années 1970 on sements de la critique pour le film est l’interpellation de celles de l’aide par les pays bénéficiaires. diaux appelle une réponse volontaris- Lpermettent à ses différents a vu réapparaître un star-system Sous le sable sont bien évidemment Eet de ceux qui savent que la Elle ne peut suffire parce que l’effica- te et novatrice. Les attentats du acteurs de se réjouir de son succès. commercial – né du cinéma destinés à François Ozon, ils vont violence du monde se nourrit de ses cité de l’aide est une condition de sa 11 septembre n’ont pas rendu les cri- Les réalisateurs y voient légitime- d’auteur –, la décennie qui suit pro- aussi ouvertement à Charlotte Ram- inégalités croissantes. C’est aussi ma légitimité. tiques de la mondialisation moins ment la récompense de leur lutte clame le divorce entre cinéma pling, disant le plaisir des retrou- conviction. Je salue donc l’engage- Il nous faut répondre dans le légitimes. Ils ont au contraire renfor- pour imposer leurs droits et la d’auteur et cinéma commercial. La vailles du public avec cette immense ment de ceux qui veulent « mettre la même temps aux défis actuels posés cé notre devoir d’y répondre. reconnaissance culturelle qui s’y résistance du cinéma s’exprime actrice. Si le succès inattendu d’Une pression ». Pour autant, je ne puis par la globalisation et l’émergence C’est pourquoi le temps est venu attache ; les producteurs constatent alors par l’éclatante domination de hirondelle a fait le printemps peut laisser accroire, comme l’a suggéré d’enjeux qui concernent le Sud com- de poser le principe d’une taxe inter- que beaucoup des succès majeurs Gérard Depardieu. Par son génie s’expliquer par cette empathie pour Le Monde le 21 novembre, que l’ef- nationale, liée à la capacité contribu- sont nés de leur imagination et de unique, il va ouvrir au très grand une histoire forte et sans artifice, fort français d’aide au développe- tive des Etats – et permettant donc leur audace. Quant aux pouvoirs public des talents aussi divers qu’op- c’est le couple Michel Serrault- ment a baissé d’un tiers sous le gou- Le temps est venu un vrai partage des contributions –, publics, ils y trouvent la preuve du posés : Maurice Pialat, François Mathilde Seigner, précisément lui, vernement Jospin. destinée à limiter les abus de la mon- bien-fondé d’une démarche politi- Truffaut, Francis Veber, qui vont précisément elle, pour lequel le spec- C’est entre 1994 et 1998 que l’aide de poser le principe dialisation et à financer les biens que, commencée il y a plus de cin- permettre à la France de surmonter tateur a de la sympathie. française au développement a con- publics mondiaux. Les réflexions sur quante ans, qui a su anticiper les cri- cette époque fatale à la plupart des Dans les succès très estimables nu une chute brutale, passant de d’une taxe l’assiette sont ouvertes : mouve- ses, encadrer les sursauts, organiser cinématographies européennes. De des auteurs « classiques », on note 0,56 % du PIB (hors TOM) à 0,34 %. ments financiers spéculatifs, émis- un équilibre exceptionnel et tou- lui, avec lui, est née une nouvelle la grâce de Jeanne Balibar chez Jac- Le gouvernement Jospin a enrayé internationale sions de carbone (comme le propo- jours fragile entre les forces mon- génération de comédiens, d’Isabelle ques Rivette, le triomphe plurian- cette tendance, commune à la plu- sent M. Zedillo et M. Delors) ou tantes de l’audiovisuel et du multi- Adjani à Daniel Auteuil, de Jean nuel d’Isabelle Huppert, qui porte part des pays développés. Avec destinée à limiter encore exportations d’armes. Nous média et la fragilité de l’artisanat Reno à Vincent Cassel et de tous l’œuvre de Claude Chabrol depuis 0,32 % en 2000 et 0,33 % prévus pour devons progresser dans cette voie, créateur qui, seul, invente et fécon- vingt ans et fait accepter à un large 2001, la France est le premier contri- les abus de avec un double but : assurer une de le septième art. public l’âpreté de La Pianiste. Tout buteur en pourcentage du PIB parmi plus grande stabilité et équité du Dans toute conversation qui tente Le succès nous rappelle, jusqu’au triomphe les sept grands pays industrialisés la mondialisation et monde. d’expliquer les envolées de 2001, voi- des réalisatrices Tonie Marshall, (G7). Elle se situe ainsi nettement Un effort supplémentaire d’aide là donc les raisons qui sont mises en des nouvelles stars Nicole Garcia, Agnès Jaoui, Anne au-dessus de la moyenne de l’OCDE à financer les biens publique est néanmoins nécessaire. avant. Mais n’oublie-t-on pas quel- Fontaine, qui furent d’abord des (0,22 %), tandis que les Etats-Unis Dans un premier temps, en se fon- que chose ? Ou quelqu’un ? Met-on du cinéma français comédiennes, que la présence, la sont à 0,10 %. publics mondiaux dant sur les analyses convergentes suffisamment en lumière l’apport grâce, l’émotion font d’elles et d’eux Faut-il pour autant en rester là ? Je de la Banque mondiale ou du rap- prodigieux des comédiens ? n’augure pas pour plus que des « interprètes » – quel ne le crois pas. Le conseil européen port Zedillo, les pays de l’OCDE Il fut pourtant une époque où les mot réducteur ! – dont la glorifica- des ministres du développement a me le Nord, liés aux biens publics devraient au minimum doubler leur films appartenaient à leurs vedettes. autant un retour tion est laissée aux rubriques people donné mandat à la Commission mondiaux : la santé, le savoir, l’envi- effort global d’aide publique, et pas- Fernandel, Bourvil, Louis de Funès des magazines. Les unes et les d’examiner avec chaque Etat mem- ronnement, la stabilité financière, la ser de 0,22 % en moyenne à 0,4 4 % rimaient avec le succès, tant la à un vieux cinéma autres pourraient tout autant que bre un calendrier pour atteindre l’ob- sécurité. du PIB, première étape vers l’objectif confiance du public leur semblait les réalisateurs affirmer leur droit à jectif de 0,7 % du PIB. J’ai également Le gouvernement a contribué à la de 0,7 % qui nous engage tous. acquise automatiquement. La nou- obsédé par ses seuls la création partagée, à la reconnais- souligné la nécessité d’accompagner création de mécanismes financiers En vue de la conférence de Mon- velle vague a fait basculer une partie sance pleine et entière de leur souve- cet objectif par des avancées tant sur de type nouveau pour y répondre : terrey, je pense que les pays de de leur pouvoir vers les auteurs-réali- castings raineté d’artistes, passeurs essen- l’efficacité de l’aide que dans la Fonds mondial de lutte contre le l’OCDE devraient donc se fixer un sateurs, dont beaucoup venaient du tiels du désir de quelques-uns vers la recherche de mécanismes nouveaux sida, la tuberculose et le paludisme, double objectif : développer des for- journalisme et assuraient énergique- multitude des spectateurs. liés aux enjeux des biens publics pour lequel le premier ministre a mes nouvelles de financement adap- ment leur promotion mutuelle. Ils ceux qui participent en première Le succès des nouvelles stars du mondiaux. Ma conviction est dou- annoncé 150 millions d’euros sur tées aux enjeux de la globalisation, ont pourtant assis la production et ligne à l’élan nouveau et à sa recon- cinéma français n’augure pas pour ble : de nouvelles voies doivent être trois ans ; accroissement substantiel, et doubler leur effort d’aide publi- le succès de leurs films sur d’immen- naissance internationale. autant un retour à un vieux cinéma activement recherchées en même d’ici à 2005, de notre contribution au que, ce qui implique, pour certains, ses interprètes dont la révélation fut Beaucoup s’engagent personnelle- obsédé par ses seuls castings en temps qu’un effort financier supplé- Fonds mondial pour l’environne- un effort considérable, et pour la peut-être génitrice de la leur : Jean- ment sur le terrain de la promotion résistance à un autre trop confiant mentaire est nécessaire. ment ; effort sans précédent d’annu- France un effort supplémentaire de Paul Belmondo, Jeanne Moreau, mondiale et, à l’égal de leurs collè- dans ses seuls auteurs : mais il sem- Comme l’ont noté la Banque mon- lation de la dette des pays les plus l’ordre d’un dixième de point de PIB. Jean-Pierre Léaud, Anouk Aimée, gues américains, sont présents par- ble raisonnable de constater que la diale ou les enceintes préparant la pauvres (initiative PPTE), dont la Un effort que la France doit pouvoir Alain Delon, Brigitte Bardot, Cathe- tout pour défendre leurs œuvres et rencontre des uns et des autres fon- conférence de Monterrey sur le charge s’ajoutera à l’aide déjà ver- consentir pour être fidèle à ses rine Deneuve, Michel Piccoli sont à travers elles le cinéma national et de les conditions du succès, comme financement du développement sée, comme l’a décidé le gouverne- valeurs et à sa vision d’un monde nés avec eux ou ont vite rejoint cette européen dont ils sont le porte-dra- l’ont d’ailleurs compris depuis long- (mars 2002), un doublement de ment en 2000. La France va ainsi plus solidaire, plus stable et plus équi- famille des auteurs issue de Jean peau aux yeux des médias étrangers. temps les plus grands d’entre eux. l’aide mondiale serait nécessaire apporter la plus forte contribution table, bref, plus vivable pour tous. Renoir, Marcel Pagnol, Sacha Guitry Si le triomphe d’Amélie Poulain pour que l’humanité atteigne en (10 milliards d’euros de créances et Roberto Rossellini, qui avaient est évidemment celui de Jean-Pierre 2015 les objectifs de réduction de la annulables) au profit de la lutte con- eux-mêmes enfanté et partagé leurs Jeunet, le choix d’Audrey Tautou et Daniel Toscan du Plan- pauvreté adoptés à l’ONU lors de tre la pauvreté, bien au-delà de l’ef- Charles Josselin est ministre œuvres avec certains des plus son aura personnelle contribuent à tier est producteur de cinéma et pré- l’Assemblée du Millénaire. fort requis au plan multilatéral. délégué à la coopération et à la fran- grands acteurs du monde, Michel porter le film de pays en pays avec sident d’Unifrance Film International. Une approche purement quantita- Mais il nous faut encore aller cophonie. 20 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 HORIZONS-ANALYSES 0 123 La Caisse des dépôts regarde son passé vichyste 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F « UN FAIT INÉDIT » : c’est en ces termes que les recherches que la CDC mène depuis 1997. il, est essentiel » pour Philippe Verheyde, histo- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Pierre Saragoussi, conseiller du directeur géné- Ces travaux sont réalisés en liaison avec la mis- rien. « On aimerait en dire autant d’autres institu- Changement d’adresse et suspension : 0-825-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr ral de la Caisse des dépôts et consignations sion d’étude sur la spoliation des juifs de France, tions publiques et privées », renchérit Roger Erre- (CDC), et directeur de la Fondation pour la que dirige Jean Mattéoli, mise en place en ra. ÉDITORIAL mémoire de la Shoah, qualifie le colloque qui mars 1997 par Alain Juppé, alors premier minis- Pourquoi la caisse a-t-elle choisi aujourd’hui s’est tenu du mercredi 28 au vendredi 30 novem- tre, et qui a rendu son rapport final en avril 2000 de ne pas taire son passé, en dépit de nombreu- bre, intitulé « La Caisse des dépôts et consigna- à Lionel Jospin. ses réticences ? La pression, des demandes de tions, la seconde guerre mondiale et le XXe siè- Serge Klarsfeld et de Jean Kahn, la suspicion sur M. Arafat et le Hamas cle ». La CDC a rendu public un rapport final sur « VOLONTÉ POLITIQUE » l’institution, puis « la volonté politique » des « la spoliation antisémite sous l’Occupation : consi- La caisse a été la première à s’intéresser à son directeurs généraux de la caisse y ont contribué. L faut dire les choses simple- torial, la création d’un Etat pales- gnations et restitutions ». Ce rapport, après deux passé. Cette « relative précocité » est soulignée Reste à savoir si la caisse aurait fait ce travail ment. Le bain de sang per- tinien au côté d’Israël. autres documents d’étape, et ce colloque par René Rémond, car « il est trop vrai que l’opi- sans la déclaration de Jacques Chirac le 16 juillet pétré samedi 1er et diman- Les autorités israéliennes ont avaient pour objet de permettre à la CDC, bras nion publique et les pouvoirs publics ont tardé à 1995, reconnaissant la responsabilité de l’Etat Iche 2 décembre par des ter- rejeté la responsabilité des atten- financier de l’Etat, de « faire la lumière sur cette prêter attention à ce passé : ils ne se sont avisés de français dans ce crime d’Etat que fut la spolia- roristes du mouvement palesti- tats sur l’Autorité palestinienne période sombre de son histoire, sur ses zones d’om- sa gravité et n’ont vraiment pris conscience de son tion des juifs de France, sans la mise en cause nien Hamas en Israël relève de de Yasser Arafat ; elles l’accu- bre », comme l’a exprimé Daniel Lebègue, direc- caractère odieux qu’après un demi-siècle ».Il des banques suisses par le Congrès juif mondial la barbarie. Mélange de folie sent de vouloir saboter la nouvel- teur général de la CDC. n’empêche : la CDC a été l’une des premières à et sans les pressions aux Etats-Unis, qui ont sans meurtrière et de sauvagerie abso- le médiation que tentent les Il s’agit de regarder pourquoi et comment, à admettre ses responsabilités. « Aucune banque, doute levé les réticences des banques françaises, lue. Ses auteurs l’ont revendi- Etats-Unis au Proche-Orient. l’été 1940, « la Caisse des dépôts, institution essen- administration, compagnie d’assurances, impli- frileuses sur le sujet ? qué. Ils n’ont évoqué ni « contex- C’est une accusation contestable. tielle et originale au sein de l’appareil financier quée dans les spoliations, n’a pris une telle initiati- En tout cas, lumière fut faite sur cette ques- te » ni « circonstances ». Ils Le bain de sang du week-end public français, se met tout logiquement au service ve », regrette M. Saragoussi. A quelques excep- tion, celle d’une « collaboration ordinaire », qui disent avoir voulu « venger » l’un affaiblit encore le chef du Fatah. de l’Etat français », écrit le Comité historique. tions près, comme la SNCF et la Banque de Fran- refléterait celle de la société française de l’épo- des leurs. Leurs cibles n’étaient Les attentats achèvent d’ébran- Présidé par René Rémond, et composé de Jean- ce. « La politique économique pendant la période que. La Caisse des dépôts a été au cœur du dis- ni politiques ni militaires. Pour ler son autorité qui chancelle Pierre Azéma, Marc Olivier Baruch, Pierre Cor- de la guerre est souvent occultée », a observé Jean- positif des spoliations, elle a été le réceptacle reprendre le discours que déve- depuis dix-huit mois : depuis tesse, Roger Errera et Michel Margairaz, il pilote Pierre Azéma. « Assumer ce passé, aussi gris soit- des sommes confisquées aux juifs de France pen- loppe leur propagande, jour qu’il a refusé de donner suite aux dant la seconde guerre mondiale. Elle a été, com- après jour, ils ont voulu tuer «le propositions de paix du travaillis- me les autres institutions françaises, impliquée plus de juifs possible » – ils ne te Ehoud Barak ; depuis qu’il a dans la loi du 22 juillet 1941. Cette loi qui a con- disent jamais « Israéliens ». Ils déclenché une intifada qu’il est Magie noire par Sergueï sisté à « éliminer l’influence juive de l’économie ont frappé samedi soir la rue la incapable d’arrêter ; depuis que nationale », en pratiquant ce qu’on appelle « les plus fréquentée de Jérusalem, le territoire sous sa tutelle est consignations juives ». Au nom de cette législa- projetant une volée de clous et morcelé par Israël ; depuis que tion, 300 000 juifs de France furent dépouillés de de boulons aux terrasses de son administration, minée par la leurs biens. La CDC a centralisé les fonds desti- cafés bondés. Ils ont, le lende- corruption et les divisions, essuie nés au paiement de « l’amende du milliard » main, pulvérisé un bus plein de les coups de boutoir répétés de imposée par le commandement allemand aux paisibles voyageurs dans la ville l’armée israélienne. juifs en décembre 1941. En tout, pas moins de de Haïfa. Trente personnes ont Le Hamas prospère sur la situa- 28 000 « consignations juives » ont été décla- été tuées ; plus de deux cents tion qui est faite aux Palestiniens rées. Ces sommes ont ensuite été restituées, autres blessées, souvent griève- des territoires. Et sans doute mais pas en totalité. ment. Nombre d’entre elles reste- n’est-il pas totalement légitime La question est de savoir si la caisse fut «un ront mutilées à vie. Elles ont eu d’exiger de Yasser Arafat de rouage neutre de la spoliation », s’est interrogée le tort d’aller prendre un café à tenir en échec un radicalisme Alya Aglan. Créée par la loi du 28 avril 1816, la la fin du shabbat ou de monter qu’entretient le cycle infernal caisse a derrière elle, « lorsque s’installe le régime dans un bus pour aller au tra- des attentats et des représailles. de Vichy, une longue tradition d’adaptabilité », vail… Les responsables de Mais M. Arafat a cultivé l’ambi- explique Marc Olivier Baruch. « La CDC a bel et pareilles monstruosités sont guïté, de stratégie et de dessein, bien intégré dans son fonctionnement interne et ceux qui portent la bombe à cependant qu’Ariel Sharon s’ef- fait siens les présupposés de la législation antisémi- clous et leurs commanditaires. forçait de l’éliminer politique- te française, dérogeant par là à sa vocation de pro- Pas les « circonstances » ou la ment. Pour M. Arafat, le moment téger les deniers privés », répond Mme Aglan. « situation ». de la vérité est venu. Il ne peut « Trois fautes majeures – mais convient-il de par- Les méthodes du Hamas prétendre longtemps encore diri- ler de faute ou de manquement, de fourvoiement disent sa nature, totalitaire, et sa ger le mouvement national pales- ou d’irrégularité ? – éclaboussent un légalisme charte ne cache pas son dessein : tinien s’il n’agit pas contre le requis comme fonction protectrice », a relevé non pas libérer les territoires Hamas. Mais il n’aura de chance M. Verheyde. Pire, une note interne, rédigée par occupés mais rayer Israël de la de succès que s’il est capable le Bureau central, qui fait office de cabinet, pour carte. Ses dirigeants se sont oppo- d’apporter quelque chose aux la direction générale de la caisse, au printemps sés au processus d’Oslo. Ils refu- Palestiniens. Ce qui dépend aus- 1945 (!), est foncièrement antisémite. Dans ce sent la solution du partage terri- si d’Israël. document de dix-huit pages, on peut lire vingt- six fois l’expression « le juif », et quinze fois sur les deux seules premières pages. 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani « Au-delà de l’aspect financier, c’est la prise en Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; compte de la faute commise qui est essentielle », Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel fait valoir M. Verheyde. Tout en saluant ces tra- Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain vaux, qui vont se poursuivre, René Rémond

Directeur de la rédaction : Edwy Plenel note qu’il subsiste des interrogations : « Si les Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau faits sont généralement bien établis et ne souffrent Directeur artistique : Dominique Roynette ; adjoint : François Lolichon Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin pas discussion, il n’en va pas de même de l’identifi- Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer cation des acteurs, et surtout de leurs intentions : Rédaction en chef centrale : qui, par exemple, a pris l’initiative, dans les années Alain Frachon, Eric Fottorino, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre 1970, de cette incroyable réduction des sommes Rédaction en chef : conservées au centième de leur valeur initiale et Alain Debove (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; pour quels motifs s’il y en eut ? (…) quel était l’état Josyane Savigneau (Culture) ; Serge Marti (Le Monde Economie) d’esprit du personnel de la caisse en ces années tra- Médiateur : Robert Solé giques en appliquant les dispositions qui tendaient Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg à dépouiller les juifs ? Autant de questions qui ont Directeur des relations internationales : Daniel Vernet chance (…) de rester sans réponse. » Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Pascale Santi André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

Le Monde est édité par la SA LE MONDE Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. sur Internet pour tous ceux qui en son vote. La situation menace ment, l’encombrement du calen- Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Sondages ont la possibilité (soit, aujourd’hui, d’être d’autant plus incontrôlable drier parlementaire jusqu’à la fin de Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. 15 % des foyers français) sans por- que, dans l’esprit des sondeurs et la législature ne facilite pas les cho- ter atteinte à l’égalité des droits des médias, l’arrêt de la Cour de cas- ses. Mais l’obstacle ne paraît pas électoraux : démocratiques ? Dès les législatives sation lève l’interdit sur la publica- insurmontable : les propositions de ILYA50 ANS, DANS 0123 de mai-juin 1997, plusieurs jour- tion de sondages durant la dernière loi ne manquent pas pour autoriser naux ont ainsi enfreint la loi. Enfin, semaine. la publication des sondages jus- la loi ou la jungle ? sondeurs et médias invoquent l’arti- La seule question qui demeure, à qu’au vendredi minuit avant le scru- Qu’est-ce que la guerre ? cle 10 de la convention européenne leurs yeux, est de savoir si la pro- tin, dont une de Laurent Fabius, Suite de la première page des droits de l’homme, selon lequel duction et la publication d’enquê- alors président de l’Assemblée natio- « C’EST PAR LA GUERRE que importance traitant de la guerre. « toute personne a droit à la liberté tes devraient s’arrêter en même nale, déposée le 23 juin 1999 ; en périssent les civilisations. » Cette Depuis, un grand silence s’est fait. Enfin le CSA met en garde les d’expression », et, notamment, à la temps que la campagne, outre, le Sénat a adopté, le 17 mai, petite phrase annonce le monumen- Les sciences sociales, qui se sont médias audiovisuels auxquels il liberté de recevoir ou de communi- c’est-à-dire le vendredi à minuit une proposition d’initiative sénato- tal ouvrage (Les Guerres. Eléments montrées si actives durant le demi- s’adresse : « Une telle diffusion pour- quer des informations. C’est précédant le scrutin, ou se prolon- riale qui va dans le même sens. Un de polémologie) que Gaston siècle écoulé, ont laissé quasi désert rait toutefois être considérée par le d’ailleurs ce motif qui fonde l’arrêt ger jusqu’au jour même du vote, le consensus assez large est donc envi- Bouthoul, sociologue éminent, con- ce vaste et effrayant domaine. Conseil constitutionnel comme de récent de la Cour de cassation. dimanche. Dans son livre récent, sageable pour limiter la « loi de la sacre à ce phénomène chronique, N’est-il pas vraiment paradoxal, nature à altérer la sincérité du scru- Pour autant, la loi de 1977 reste Sondages privés (Stock), Jean-Marc jungle ». Sans désarmer, cepen- on pourrait dire éternel, dans l’his- remarque Gaston Bouthoul, que tin, avec les conséquences électorales en vigueur puisque le législateur ne Lech, le patron d’Ipsos, revendique dant, les avocats de la liberté totale. toire de l’humanité. toutes les nations modernes possè- que cela pourrait comporter. » Autre- l’a pas abrogée. Si l’arrêt de la Cour sans hésitation cette liberté de A mesure qu’il poursuivait ses tra- dent des instituts voués à l’étude de ment dit, le CSA, qui a consulté sur de cassation l’a contestée sur le « travailler à découvert, y compris Gérard Courtois vaux de sociologie générale, la fièvre jaune, du cancer, de la ce point le juge constitutionnel, évo- fond et rendue inopérante au plan jusqu’au dimanche », comme c’est l’auteur était, nous dit-il lui-même, tuberculose, etc., mais qu’aucun que de façon à peine voilée l’hypo- pénal, elle continue néanmoins à le cas aux Etats-Unis, en Allemagne frappé par l’importance du « phé- n’ait été fondé pour étudier cette thèse que l’élection puisse être con- s’appliquer au regard du droit admi- ou en Grande-Bretagne. PRÉCISION nomène guerre » dans la vie des étrange épidémie psychologique, la testée, voire annulée, si des sonda- nistratif, électoral et civil. Sur la Lors d’une rencontre récente peuples. Un paradoxe intellectuel guerre, qui à elle seule fait bien ges intempestifs venaient perturber base de l’article 1382 du code civil, entre sondeurs, journalistes et cher- UNAPEI le frappait en même temps : tandis plus de victimes que toutes ces les derniers jours de campagne. par exemple, un candidat pourrait cheurs, organisée par Dominique L’Union nationale des associa- que la guerre prend une place tou- maladies réunies ? Peut-être – ainsi On ne saurait mieux décrire l’im- parfaitement plaider que la publica- Reynié, professeur à Sciences-Po, tions de parents et amis de person- jours plus grande dans l’existence raisonne notre sociologue – cette broglio actuel. Cela fait des années tion de sondages dans la dernière les responsables des instituts de son- nes handicapées mentales (Una- des nations modernes, il semble carence révèle-t-elle une répugnan- que les sondeurs et bon nombre de semaine est un délit et exiger répara- dages ont témoigné un réel embar- pei) estime que la jurisprudence que la recherche scientifique s’en ce inconsciente chez l’homme à médias ou de responsables politi- tion, au civil, du dommage subi. ras. Ils n’écartent pas l’idée de se Perruche (Le Monde du 30 novem- éloigne sans cesse davantage. consentir à la disparition de la ques déplorent la législation de mettre d’accord sur un code de bon- bre) « développe un processus lourd C’est aux environs de 1900, pério- guerre. 1977. Selon eux, ses effets pervers « TRAVAILLER À DÉCOUVERT » ne conduite et, pour la plupart, de conséquence car privilégiant la de qui peut à nos yeux passer pour ne sont plus à démontrer : si la publi- Quant au droit électoral, il vise à jugent très périlleux les sondages le notion de réparation à celle de soli- idyllique, qu’ont paru en France les Edmond Delage cation est interdite – dans l’inten- garantir la sincérité du scrutin, en jour du vote. Mais ils admettent darité », tient-elle à préciser. « Cet derniers ouvrages de quelque (4 décembre 1951.) tion initiale de donner aux électeurs particulier quand l’écart des voix qu’ils pourraient difficilement résis- arrêt risque d’aboutir à l’émergence le temps de la réflexion avant de entre deux candidats est faible ; le ter à l’éventuelle pression de de l’idée d’un droit à naître ou à ne voter –, la production de sondages, Conseil d’Etat a ainsi annulé, le médias commanditaires. « Dès lors pas naître », ajoute-t-elle. 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS en revanche, ne l’est pas, et de nom- 23 janvier 1984, l’élection municipa- que l’interdit est levé, ce sera la jun- breuses enquêtes circulent entre ini- le d’Etampes parce qu’un candidat gle, surtout avec Internet », estime RECTIFICATIF Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr tiés dans la dernière semaine, au ris- avait exploité les résultats d’un son- l’un d’entre eux. que d’alimenter des rumeurs invéri- dage dans un tract diffusé tardive- Reste l’hypothèse que le Parle- LÉGISLATIVES Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) fiables par le commun des citoyens. ment. Dans le cas d’une élection pré- ment fixe de nouvelles règles du La première réunion tripartite ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) Les détracteurs de la loi souli- sidentielle, le Conseil constitution- jeu. Evoquée épisodiquement par RPR-UDF-DL consacrée aux investi- gnent également à quel point les nel pourrait être saisi soit par l’un Gérard Le Gall, conseiller auprès du tures pour les élections législatives Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 nouvelles technologies la rendent des candidats (dans un délai de premier ministre, cette adaptation doit avoir lieu mercredi 5 décem- Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 inapplicable. De fait, comment vingt-quatre heures), soit par n’im- de la législation n’a pas été jugée bre, et non mercredi 12 décembre, Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 empêcher les médias de publier des porte quel électeur qui déposerait prioritaire par Lionel Jospin et est comme nous l’avons indiqué par résultats de sondages accessibles un recours sur procès verbal lors de restée dans les cartons. Evidem- erreur (Le Monde du 1er décembre). 21 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

ÉNERGIE Septième plus grand redressement judiciaire, devant un américains et britanniques approche- mais concernait 500 établissements. Bush. La Maison Blanche est prise groupe des Etats-Unis, Enron s’est tribunal de New York. b CETTE raient les 20 milliards de dollars b KENNETH LAY, patron du conglo- dans les turbulences. b LA DÉRÉGLE- placé, dimanche 2 décembre, sous la FAILLITE est la plus importante de (22,5 milliards d’euros). b LA DÉBÂ- mérat, longtemps baptisé le « messie MENTATION du marché de l’électrici- protection du chapter eleven, équi- l’histoire américaine, puisque les ris- CLE des caisses d’épargne, en 1990, de l’énergie », est, depuis plus de té aux Etats-Unis a été à l’origine de valent de la procédure française du ques des établissements financiers portait sur des sommes supérieures vingt ans, un proche de la famille la fortune puis des déboires d’Enron. Enron provoque la plus grande faillite de l’histoire américaine Le géant de l’énergie s’est placé, dimanche, sous la protection du « chapter eleven », ce qui équivaut à la procédure française du redressement judiciaire. Les établissements bancaires et financiers américains et britanniques sont exposés à hauteur de la somme record de 22,5 milliards d’euros

NEW YORK activité de négoce d’énergie. La naux comme le New York Times,à nir criminelle. « Nous vérifions si les de notre correspondant partie s’annonce difficile. Ces det- qui Enron garantissait une stabili- principes comptables ont été respec- En février 1990, la faillite reten- tes totales dépasseraient 31 mil- té des coûts du papier. tés dans cette affaire », a déclaré Har- tissante de la banque Drexel Burn- liards de dollars (35 milliards Les compagnies d’assurance vey Pitt, le président de la SEC. Cel- ham Lambert avait marqué la fin d’euros) et la liste des créanciers apparaissent aussi comme des vic- le-ci a ouvert plusieurs enquêtes sur d’une époque, celle des junk bonds déposée devant le juge s’étale sur times désignées de l’effondrement les opérations menées par plusieurs (littéralement obligations pour- 54 pages. « Avec 62,8 milliards de du groupe texan. Non seulement dirigeants afin de dissimuler des per- ries) et des empilages de dettes dollars d’actifs au 30 septembre, il leurs réserves vont être affectées tes et des dettes hors du périmètre des génies de la finance de Wall s’agit de la plus importante faillite par les lourdes pertes sur les obli- de la société. Il apparaît aussi que Street. Dimanche 2 décembre, la de l’histoire américaine », affirme gations émises par Enron, mais des cadres et leurs proches obte- faillite d’Enron, le septième plus l’agence de notation Fitch. En elles vont devoir faire face à des naient des rémunérations de consul- grand groupe des Etats-Unis, pour- 1989, le plan de sauvetage des cais- remboursements considérables tants pour des firmes liées au grou- rait bien symboliser la fin des ses d’épargne américaines avait sur les polices garantissant les con- pe et se voyaient offrir des biens et rêves de toute-puissance des entre- mobilisé des sommes autrement trats signés par Enron. « Les assu- des services par ces mêmes sociétés. prises américaines nées au cours plus importantes (159 milliards de reurs devraient au moins perdre Les analystes ont été incapables des dernières années du XXe siècle. dollars), mais la faillite concernait 2 milliards de dollars », estime de s’interroger sur le manque de Enron s’est construit sur le mélan- près de 500 saving and loans et non Fitch. Les banquiers sans doute transparence d’une société ou sur ge révolutionnaire du gaz, de l’élec- pas une seule entreprise. beaucoup plus. Citigroup et les risques de sa stratégie. Richard tricité, des marchés financiers et JP Morgan Chase ont encore prêté Gross, analyste de Lehman Bro- d’Internet. Le groupe texan a créé LICENCIEMENTS MASSIFS 1 milliard de dollars à Enron début thers, recommandait « à l’achat » son propre métier : le courtage, Des licenciements massifs auront novembre. Au total, les établisse- l’action Enron jusqu’au début de comme à la Bourse, de l’énergie. lieu dans les prochains jours, ments financiers américains et bri- novembre. « Il faut changer de Mais le succès a été trop rapide. A notamment au siège d’Enron à tanniques auraient un risque supé- culture, et vite, à Wall Street », affir- vouloir jouer tous les rôles, celui Houston, qui emploie 7 500 person- rieur à 20 milliards de dollars et me Lynn Turner, ancien chef comp- du producteur et du vendeur, par- nes sur un total de 21 000. Depuis récupéreront entre 20 % et 40 % de table de la SEC, dans le New York tout dans le monde, Enron a pris jeudi 29 novembre, les activités en leurs créances non sécurisées. Times, de plus en plus de risques et a vou- Europe (5 000 salariés) sont placées ce de six semaines. Il a suffi de l’an- papier et de bois et un assureur. Moins exposées, les banques fran- Enfin, il pourrait y avoir des lu les dissimuler jusqu’à sa chute. sous administration judiciaire. nonce le 16 octobre d’un déficit de En 2000, son chiffre d’affaires çaises seront, elles aussi, touchées dégâts collatéraux à la Maison Enron n’a eu d’autre choix, Enron a aussi annoncé dimanche 638 millions de dollars et d’une dépassait les 100 milliards de dol- (Le Monde du 1er décembre). Blanche. Kenneth Lay, président dimanche, que se mettre sous la une action en justice contre son réduction d’un peu plus de 1 mil- lars. Enron avait signé des contrats d’Enron, est un proche de la protection de la loi sur les faillites concurrent Dynegy, lui réclamant liard de son capital à la suite d’opé- avec plus de 28 500 clients. Il leur PRATIQUES ILLÉGALES famille Bush et un financier géné- devant un tribunal de New York. « pas moins de 10 milliards de dol- rations financières douteuses pour assurait l’approvisionnement en Mais c’est la crédibilité de la place reux des campagnes du président Cette démarche, le recours au lars » pour rupture de contrat. La que le système s’écroule. Cette énergie, en bois, en papier, en eau, financière américaine qui est en cau- George Bush. Washington a tenu à chapter eleven (chapitre onze), cor- société, filiale du pétrolier Chevron- faillite aura des répercussions con- et prenait à sa charge le risque de se. Les comptes d’une des vedettes faire savoir que le vice-président respond en France à un redresse- Texaco, avait décidé le 9 novembre sidérables sur de nombreuses variation des prix. Les clients d’En- de Wall Street étaient mal contrôlés Dick Cheney, le secrétaire aux ment judiciaire. L’entreprise peut de reprendre Enron pour 8,4 mil- entreprises. ron craignent aujourd’hui de et dissimulaient des pratiques illéga- armées Thomas White, ancien diri- continuer ses activités mais doit liards de dollars, mais a renoncé la Lors des dernières années, devoir en catastrophe se les. Arthur Andersen, qui a approu- geant d’Enron, et le stratège politi- trouver un accord avec ses créan- semaine dernière à ce projet. Enron n’était pas seulement deve- débrouiller seuls. Cela concerne vé les bilans d’Enron depuis des que Karl Rove ont vendu leurs ciers. Le groupe a déclaré être L’action d’Enron a fini, vendredi nu le numéro un mondial du négo- aussi bien des usines sidérurgi- années, fait l’objet d’une enquête actions Enron en début d’année engagé dans des « discussions acti- à Wall Street, à 26 cents ; elle ce de l’énergie, mais aussi un grou- ques, des producteurs de verre, de la Securities Exchange Commis- pour éviter les conflits d’intérêt. ves » avec des institutions financiè- s’échangeait à 85 dollars il y a un pe de télécommunications, un des centres commerciaux que des sion (SEC), le gendarme des mar- res afin de renflouer et sauver son an. Enron s’est effondré en l’espa- investisseur, un producteur de collectivités locales ou des jour- chés américains, qui pourrait deve- Eric Leser

PROFIL Ce docteur en économie, fils de fermiers du Missouri, a commencé Le luxueux siège européen licencie 1 100 personnes et ébranle la City LE « MESSIE sa carrière dans l’administration à Washington où il s’occupait d’éner- LONDRES clays Bank, la Royal Bank of Scotland, HSBC et l’autorisation d’opérer sur l’ensemble du terri- DE L’ÉNERGIE » gie. Il s’y est fait un carnet d’adres- de notre correspondant à la City Abbey National. Des filiales étrangères d’insti- toire germanique, premier contrat de ce type ses avant de devenir un partisan Les déboires du distributeur et courtier en tutions européennes sont aussi très exposées, à accordé à un groupe étranger. Ensuite l’Italie, En 2000, l’hebdomadaire The Eco- acharné de la déréglementation et énergie américain Enron sont durement ressen- l’instar des néerlandais ING et ABN Amro. La où un accord de coopération avait été conclu, nomist avait surnommé Kenneth de convaincre les pouvoirs publics tis en Europe, particulièrement par les institu- bataille pour le rachat des dépouilles, en Gran- et l’Espagne où le courtier avait reçu l’autorisa- (Ken) Lay, PDG et fondateur d’En- de ses bienfaits. Enron a saisi cette tions financières britanniques. Les experts de-Bretagne, du conglomérat de Houston a tion de s’affronter aux distributeurs nationaux. ron, « le messie de l’énergie ». Pour opportunité pour devenir un cour- dénoncent aujourd’hui la course au gigantisme commencé. La centrale à gaz du Teeside intéres- Sorte de banque d’affaires énergétique, Enron avoir le premier compris et anticipé tier en contrats d’énergie. Devenu du pôle européen basé à Londres, aujourd’hui se des groupes comme Centrica et Innogy. La Europe offrait toute la gamme de services : la dérégulation, il a transformé un le numéro un américain du négoce placé sous administration judiciaire. banque allemande WestLB et plusieurs compa- achat en gros pour le compte des producteurs, petit groupe gazier texan en numé- de gaz, le groupe a élargi son « John Sheriff, le patron des activités européen- gnies de capital-risque lorgnent sur la participa- vente au détail à de gros consommateurs dési- ro un mondial du négoce de l’éner- modèle à l’électricité, le bois, le nes, avait bâti à Londres une baronnie qui déci- tion de 50 % dans le capital de la compagnie de reux d’obtenir le meilleur prix, courtage de pro- gie. Le chiffre d’affaires de cette papier et les télécommunications. dait de tout. Houston était mis constamment distribution d’eau Wessex Water. EDF et Power- duits financiers à terme, protection contre les société, née de la fusion en 1985 de Ken Lay, partisan du désengage- devant le fait accompli. Complètement mégaloma- gen sont cités comme candidats possibles au risques liés aux contrats énergétiques. Mais ces Houston Natural Gas et InterNorth, ment de l’Etat dans l’économie, a nes, les Texans de Londres étaient d’une incroya- rachat d’Enron Direct, qui vend de l’électricité derniers mois, l’image de la compagnie sur le est passé de moins de 5 milliards à toujours su se faire des alliés politi- ble arrogance et dépensaient comme des fous. She- à plus de 150 000 PME britanniques. Vieux Continent avait beaucoup souffert de ses plus de 100 milliards de dollars ques précieux. Il est depuis près de riff prenait de gros risques mais aussi de grosses liens avec l’administration Bush et du rejet par (112 milliards d’euros). vingt ans un proche de la famille ardoises », explique un fournisseur. Blotti à deux UNE BELLE FOIRE D’EMPOIGNE Washington du protocole de Kyoto, de l’hostili- Enron est devenu le modèle à Bush. Il aurait apporté à titre per- pas de Buckingham Palace, le luxueux siège euro- L’aventure européenne d’Enron avait com- té de plusieurs organismes de régulation et de suivre. De 1996 à 2001, la firme de sonnel 1 million de dollars à Geor- péen était éclairé jour et nuit. Cette véritable mencé en 1990 avec la construction d’une cen- ses déboires écologiques en Inde. Houston a reçu le prix de la société ge W. Bush pour financer sa carriè- folie architecturale, inaugurée il y a deux ans, trale électrique en Grande-Bretagne dans le Des experts de la City tempèrent toutefois américaine la plus innovante attri- re politique. M. Lay était un de ses abritait la plus grosse salle de trading énergéti- cadre de la privatisation du secteur de l’électrici- cette description d’un pôle européen, sorte de bué par le magazine Fortune.En experts économiques lorsque celui- que au monde, qui fonctionnait sept jours sur té lancée par Mme Thatcher. L’étape suivante jungle torride traversée par les traders-préda- 2000, le Financial Times la nomme ci était gouverneur du Texas et a sept. Vendredi 30 novembre, les 1 100 employés avait été la Scandinavie, qui avait déjà un mar- teurs d’un conglomérat en quête d’économie « groupe énergétique de l’an- été l’un de ses conseillers les plus londoniens du négociant en énergie ont été licen- ché de l’électricité totalement libéralisé, avec d’échelle, de marché global, de synergies : « Les née ». Après avoir multiplié par écoutés de la campagne présiden- ciés. En Europe, 4 000 autres salariés attendent l’installation d’une tête de pont en Norvège, dirigeants d’Enron ont perdu le contrôle de leur dix la valeur d’Enron en Bourse tielle. Aujourd’hui, à la Maison que leur sort soit fixé. gros producteur d’énergie. Enron avait attaqué organisation. Mais ce qui s’est passé à Londres dans les années 1990, Ken Lay pro- Blanche, on feint presque de ne Selon la presse, l’exposition des établisse- l’Europe continentale par l’Allemagne, le mar- était moins gogo que ce qui a été fait à Houston et met d’en faire autant lors de la pas connaître son existence. ments financiers britanniques pourrait dépas- ché le plus avancé dans le processus de dérégu- a précipité la chute du groupe.» décennie suivante. Il croule sous ser les 8 milliards de livres (12,72 milliards lation. Après une belle foire d’empoigne avec les honneurs et se laisse griser. E. L. (à New York) d’euros). Les plus concernés seraient la Bar- les producteurs locaux, Enron avait obtenu Marc Roche La dérégulation du marché de l’électricité a accéléré l’ascension puis la chute du conglomérat LA FAILLITE spectaculaire d’En- s’échanger, au même titre que le aidé par les milieux pétroliers septième rang des entreprises amé- vrit l’ampleur des engagements pour l’instant, de chiffrer avec pré- ron risque de marquer longtemps le charbon, le pétrole et le papier. Pro- texans, décide d’investir dans ces ricaines, avec plus de 100 milliards pris par un des ses courtiers sur le cision l’ampleur du désastre. Seule marché de l’énergie. Le courtier fitant de ses appuis dans le monde nouveaux métiers, d’abord en négo- de dollars de chiffre d’affaires marché monétaire de Singapour. certitude : la faillite d’Enron va américain était le groupe de référen- politique et financier, il s’est fait l’ar- ciant des contrats gaziers, puis (112 milliards d’euros). La chance Ayant perdu la confiance, elle n’a coûter très cher au monde finan- ce, celui qui incarnait le futur, en dent défenseur d’une dérégulation d’électricité. Pour Enron, il s’agit commence à tourner, au prin- plus aucun crédit, ce qui risque cier. Elle ne manquera pas de repo- ayant réussi à marier la finance, totale des marchés de l’énergie. Ce d’acheter de l’électricité en gros à temps. Enron se trouve confronté encore d’accroître ses pertes, plus ser la question des marchés déré- Internet et l’énergie dans une même rôle lui a permis d’afficher sa préé- des producteurs pour la revendre à à la fois au ralentissement sur le personne ne voulant lui prêter de gulés, nourris par les seules spécu- organisation. Plus que tout autre, il minence sur ces nouveaux marchés. des clients importants en profitant marché américain et à une crise de l’argent pour dénouer au moins lations des produits dérivés et sans a été celui qui défendu l’idée que Selon les estimations, Enron réalise des variations de prix des contrats à l’énergie en Californie. Le groupe certaines positions prises sur les autorités pour contrôler leur fonc- l’électricité était une « commodité », à lui seul 20 % des courtage d’éner- terme. Le métier est dangereux, n’a pas vu venir l’asphyxie du mar- marchés. Les engagements sont si tionnement. une simple matière première qui gie aux Etats-Unis et en Europe. plus dangereux encore que celui de ché californien de l’électricité. nombreux, la comptabilité si opa- pouvait se vendre, s’acheter, Tout a commencé dans les courtier en matières premières. Les Alors que le prix du kilowatt explo- que que personne n’est en mesure, Martine Orange années 1980, lorsque Kenneth Lay a intervenants comme Enron n’ont se, il doit honorer ses contrats. Il pris la tête d’un petit groupe gazier aucune base de production pour est obligé d’acheter à prix d’or sur texan, Enron. La société, alors, n’est garantir la bonne fin de leurs le marché les kilowatts qui lui man- qu’une utility, une société dont l’acti- contrats. Ils ne peuvent avoir aucun quent. Selon les indiscrétions du vité, totalement régulée, est d’ex- stock puisque l’électricité est non secteur, la crise californienne lui a ploiter un réseau de pipelines stockable. Ils se retrouvent donc coûté 560 millions de dollars. L’ar- gaziers dans le sud des Etats-Unis. dépendants des producteurs pour la doise vient s’ajouter à celles nées Ces sociétés de services collectifs, fourniture de l’énergie, dans un mar- d’expansions démesurées dans la très assoupies, sont à l’époque criti- ché considéré comme l’un des plus gestion de l’eau en Europe, de la quées pour leur mauvaise gestion et volatils du monde. financiarisation de nouveaux leurs prix élevés. Beaucoup pous- métiers comme la négociation de sent à une dérégulation des mar- CRISE CALIFORNIENNE bande passante, ou de positions chés de l’énergie pour permettre Soutenu par le monde financier, risquées sur certains marchés de l’arrivée de nouveaux intervenants qui goûte beaucoup cet univers matières premières. www.gap.fr et l’émergence d’une concurrence. dérégulé, aux marges très conforta- Enron se retrouve aujourd’hui Prenant conscience de ce change- bles, Enron fait merveille. En quel- dans la même situation que la ban- ment, l’entreprenant Kenneth Lay, ques années, le groupe se hisse au que Barring’s, lorsqu’elle décou- 22 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 ENTREPRISES La Grande-Bretagne se dote du régulateur Pierre Bonelli, ancien PDG de Sema, financier le plus puissant de la planète accepte la présidence de Bull Le Financial Services Authority (FSA), en chantier depuis quatre ans, Soulagé par cette nomination, l’Etat redonne un sursis au groupe er est devenu opérationnel le 1 décembre. Il couvre L’ancien président de Sema a accepté d’assurer la suc- lifie sa mission de « républicaine » et gèle tout projet cession de Guy de Panafieu à la tête d’un groupe en de cession d’actifs. Le nouveau PDG se donne jusqu’au tous les champs d’activité des différents métiers de l’argent proie à des difficultés chroniques. Agé de 62 ans, il qua- printemps avant de statuer sur l’avenir de Bull.

LONDRES lité d’un problème. Les règles admi- ment de Marconi et de Railtrack. BULL a un nouveau président. ments sur ses résultats, les action- même. Confronté à l’héritage histo- de notre correspondant à la City nistratives tatillonnes suivies jusqu’à La traque des avoirs des réseaux Deux semaines après l’annonce du naires de Sema avaient demandé le rique de l’entreprise et à la déci- Carole Sergeant est une vedette. présent ont montré leurs limites. » terroristes après le 11 septembre a départ de Guy de Panafieu, Pierre départ de Pierre Bonelli, puis accep- sion des actionnaires, c’est-à-dire Grâce à cette femme discrète, on La mise en place du FSA est une aussi mis en exergue les dysfonc- Bonelli reprend les rênes du grou- té les conditions de l’OPA lancée l’Etat aux côtés de France Télé- regarde le Financial Services révolution. Révolution juridique, tionnements de la tutelle et le laxis- pe d’informatique français. La par Schlumberger en février 2001. com, de l’américain Motorola et du Authority (FSA), l’organisme de d’abord, avec l’accent mis sur les me des procédures internes de con- nomination de l’ex-PDG de Sema, Depuis l’annonce de cette fusion, japonais NEC, de ne plus investir, réglementation financière le plus poursuites civiles plutôt que péna- trôle des établissements du « squa- société de services informatiques, qui ne se passe pas sans douleur Guy de Panafieu a accéléré son puissant au monde, devenu opéra- les. « Si les autorités ne sont pas par- re mile ». Preuve de l’énorme inté- a été officialisée, dimanche pour les salariés de Sema, Pierre démantèlement ces quatre derniè- tionnel le 1er décembre, avec venues à accrocher des auteurs de rêt suscité à l’étranger par la créa- 2 décembre, à 18 heures, à l’issue Bonelli avait pris ses distances avec res années. Dernière cession en d’autres yeux. La directrice du délits d’initiés à leur tableau de chas- tion de ce régulateur unique, les d’un conseil d’administration de l’entreprise. date : celle de l’activité européen- « Regulatory Processes and Risk », se, c’est essentiellement en raison du Etats-Unis étudient le modèle bri- l’entreprise. Figure emblématique de l’infor- ne de services vendue à Steria. le département chargé de l’applica- poids des preuves en matière péna- tannique, eux qui disposent d’au L’acceptation de Pierre Bonelli matique française, le nouveau Menacé chroniquement d’as- tion des lois, dispose de pouvoirs le. Le civil est basé sur la démonstra- moins cinq agences chargées de la est un véritable soulagement pour patron de Bull ne débarque donc phyxie financière, Bull a mis à l’en- considérables. Sa mission consiste tion de la probabilité de la culpabili- traque financière. le gouvernement. Le 19 novembre, pas en terra incognita. A deux repri- can l’essentiel de ses bijoux de à contrôler les marchés financiers, té, pas sur la certitude », indique au Face à cette puissance du FSA, au ministère de l’économie et des ses au moins, il s’est déjà penché famille. L’Etat, qui détient encore à protéger l’épargnant, mais aussi Monde Barry Rider, professeur de bon nombre de professionnels finances, on avait souligné que le sur le dossier. A la demande de 16,3 % du capital, a finalement à combattre le blanchiment d’ar- droit à l’université de Londres. prennent des précautions : cer- successeur de Guy de Panafieu accordé une aide providentielle de gent sale et traquer les tentatives tains dirigeants ont déjà contracté serait connu sous une dizaine de 100 millions d’euros le 19 novem- de manipulation des marchés UN MOMENT-CLÉ une assurance couvrant les frais de jours, et le portrait-robot tracé à Le nouveau patron bre. Grâce à cette perfusion finan- financiers et le délit d’initiés. Révolution structurelle ensuite. justice en cas d’ennui ! En privé, grands traits évoquait une person- cière, le gouvernement éloigne le La nouvelle patronne des incor- Cette autorité reprend les préroga- les critiques soulignent pourtant nalité externe, véritable profession- est une figure spectre d’un dépôt de bilan, qui ruptibles de la City disposera d’un tives des neuf organismes de con- l’insuffisance du budget annuel nel du secteur. Un profil qui s’ajus- tomberait fort mal en cette pério- arsenal de sanctions : elle pourra trôle chargés jusque-là de sur- (165 millions de livres, soit te parfaitement à celui de Pierre emblématique de préélectorale. nommer les contrevenants, impo- veiller les différents métiers du sec- 264,5 millions d’euros) et des effec- Bonelli. « Je n’ai pas fait acte de Pierre Bonelli veut d’abord pren- ser de lourdes amendes à titre per- teur financier. De la banque à l’as- tifs (175 « gendarmes ») pour trai- candidature », souligne, amusé, de l’informatique dre le temps d’analyser la situation sonnel aux dirigeants, retirer surance-vie, des Bourses de ter des milliers de dossiers. La défi- l’ex-PDG de Sema. Contacté, il a de l’entreprise. « Je me suis donné l’autorisation de la pratique du valeurs à la gestion de fonds, des nition légale de la notion d’abus pris le temps de la réflexion avant française jusqu’au printemps pour évaluer la métier de courtier, etc. L’un des prêts hypothécaires aux sociétés de marchés est jugée trop vague. d’accepter ce qu’il qualifie situation de Bull et faire des recom- changements les plus spectaculai- cotées n’appartenant pas à la Les commissaires aux comptes et d’« action républicaine ». « A ce sta- mandations sur son avenir », préci- res concerne les professionnels de finance : tous les champs d’activité les cabinets juridiques, de surcroît, de de ma vie professionnelle, je n’ai Roger Fauroux, alors patron de se-t-il. Dans l’immédiat « j’ai pris la communication financière – ana- des métiers de l’argent sont désor- échappent pour instant à la tutelle plus grand-chose à gagner ou à per- Saint-Gobain, entreprise qui fut un des mesures conservatoires à court lystes, cabinets de relations publi- mais couverts par le FSA. de Mme Sergeant, qui, comme la dre », ajoute-t-il. temps actionnaire de Bull, il a étu- terme, en particulier toutes les opéra- ques et journalistes —, désormais Ce bouleversement aura pris majorité de ses collaborateurs, est Agé de 62 ans, ce polytechnicien dié un éventuel rapprochement tions de vente sont gelées. Cette déci- placés sous la coupe de cette nou- plus de quatre ans. La naissance de issue de la section supervision ban- d’origine marseillaise a mené l’es- avec l’italien Olivetti avant de sion a été approuvée par le conseil velle organisation chargée de la cet organisme de 2 000 employés caire de la Banque d’Angleterre. Si sentiel de sa carrière au sein de la devoir renoncer à ce projet en d’administration ». Cela concerne, supervision de quelque 10 000 éta- concrétise la refonte du système le ministre des finances a pris soin société Sema. Nommé président 1981. Puis, en tant que patron de au premier chef, l’activité de servi- blissements et 180 000 profession- de supervision du secteur financier de conférer à la nouvelle structure en 1985, il a conduit l’entreprise jus- Sema, il a initié une fusion avec ces Integris France, en cours de nels. « C’est vrai que nous sommes annoncée en juin 1997 par le chan- un maximum d’indépendance, le qu’à sa fusion avec le groupe pétro- Bull, projet également avorté. Quel- filialisation. Mais il faut également, exigeants envers nos institutions celier de l’Echiquier, Gordon PDG, sir Howard Davies, est révo- lier américain Schlumberger. En le sera cette fois sa marge de selon le nouveau PDG, « redonner financières, affirme Carole Ser- Brown. cable à tout moment par l’Etat. effet, plombée par l’acquisition, au manœuvre ? le moral et la fierté aux salariés de geant. Elles doivent faire preuve de Le FSA prend toute son ampleur Pour apaiser les inquiétudes, le plus haut de la bulle spéculative, Pierre Bonelli débarque à la tête Bull ». Une tâche difficile alors que jugement et comprendre l’étendue à un moment-clé. L’efficacité de la FSA a été contraint d’ériger des de l’éditeur de logiciels de télécom- d’une entreprise donnée clinique- les dix mille salariés de Bull ne sont de leurs responsabilités. La préven- surveillance de la City avait été garde-fous, notamment un tribu- munications LHS, la société Sema ment morte à plusieurs reprises. Le sûrs que d’une chose : ils bénéfi- tion vaut mieux que les poursuites. » mise en doute, après les scandales nal d’appel, dirigé par un juge tota- avait vu sa valorisation boursière groupe, porte-drapeau de toutes cient d’un sursis jusqu’à l’élection Et d’ajouter : « Notre action se fera retentissants d’Equitable Life et lement autonome. fondre de moitié en novem- les ambitions informatiques natio- présidentielle. en fonction du risque que représen- Independent Insurance, l’escroque- bre 2000. Elle devenait une proie nales des trente dernières années, te un établissement et de la probabi- rie des fonds Abacha ou l’effondre- Marc Roche tentante. Après deux avertisse- n’est plus que l’ombre de lui- Laurence Girard Mouvement de grève à la SNCF en Aquitaine et dans l’Est LE TRAFIC DES TRAINS grandes lignes et des trains express régio- naux (TER) était perturbé, lundi, en Aquitaine, en raison d’un arrêt de travail des agents de conduite de Tarbes et de Toulouse. Ce mouve- ment de grève n’affecte pas la circulation des TGV. Des trains grandes lignes seront supprimés au départ de Pau, Bayonne, Hendaye, et Dax. Pour les TER, la SNCF prévoyait des suppressions de trains au départ de Pau, Bayonne, Bordeaux et Agen. Cet arrêt de travail, reconducti- ble, est motivé notamment par la modification de l’organisation du travail liée au passage aux horaires d’hiver, qui permet, deux fois l’an, de modifier de façon coordonnée les horaires des trains de voyageurs et des trains de fret. Par ailleurs, la circulation ferroviaire était bloquée, lundi matin, par un mouvement social en gare de Culmont-Chalindrey (Haute-Marne), entraînant des retards de deux à trois heures sur les liaisons Metz- Nancy-Dijon-Lyon, Reims-Dijon et Paris-Bâle. Bruxelles exhorte les pays membres à réformer leurs services financiers LES PAYS MEMBRES de l’Union européenne ne pourront pas mener à bien les réformes financières dont ils sont convenus d’ici 2005, s’ils n’adoptent, avant fin 2002, dix mesures essentielles, souligne un rap- port de la Commission européenne cité par l’agence Reuters, à paraî- tre lundi 3 décembre. Parmi ces priorités, figurent de nouvelles règles pour la vente à distance des services financiers, les prospectus d’intro- duction en Bourse, les délits d’initiés, les fonds de pension, les conglo- mérats financiers et la fiscalité de l’épargne. A titre d’exemple, faute d’accord sur les prospectus et les délits d’initiés, la réforme du contrô- le des marchés financiers ne pourrait être effective d’ici 2003. Le groupe Bayer se restructure en quatre divisions LE GROUPE ALLEMAND Bayer va se restructurer en quatre divisions juridiquement autonomes, coiffées par une holding chargée de super- viser la stratégie globale de l’entreprise, rapporte lundi 3 décembre le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cette réorganisation devrait être approuvée jeudi lors d’une réunion du conseil de surveillance du grou- pe. Le groupe avait déjà fait état de son intention de créer une entité autonome pour ses activités san- té. Dorénavant, Bayer veut procé- der de même pour ses trois autres piliers, la chimie, les poly- mères (composants plastiques) et l’agrochimie – récemment renfor- cée par l’achat de CropScience au groupe franco-allemand Aventis. Par ailleurs, le Financial Times indique, lundi, que la Commis- sion européenne va lancer une enquête sur cette dernière opéra- tion, pour savoir si Bayer occupe une position dominante dans le secteur agrochimique. www.gap.fr 23 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 Le Syndicat du livre et le groupe Amaury continuent de s’opposer La distribution du « Parisien » dans la capitale et en Ile-de-France en dehors des NMPP ainsi que la construction de cinq nouvelles imprimeries permettant au groupe de quitter un système coopératif tendent les relations, déjà difficiles, de l’éditeur avec la CGT

« LA PLUS GRANDE difficulté, place sa propre structure de distri- confient déjà aux NMPP et aux « Les NMPP ont traîné des pieds », d’hui » et donc permettre de nou- domaines. Le site leparisien.com quand on discute avec le Syndicat bution du Parisien à Paris et en ban- Messageries lyonnaises de presse affirme M. Guérin, qui concède velles recettes publicitaires – Le vient de licencier la quasi-totalité du livre, c’est la multiplicité des inter- lieue. Le groupe entend augmenter –, sauf si la SDVP les assure contre que cette période « intermédiaire » Parisien restant imprimé à Saint- de son équipe. Malgré le fort défi- locuteurs. Les engagements des uns la diffusion du Parisien, en multi- le vol. D’autres refusent de s’occu- n’est pas facile à Paris. « C’est un Ouen. Mais aussi de « faire face cit du parc du Futuroscope, rache- ne sont pas forcément tenus par les pliant les points de vente (quitte à per des invendus, jugeant le supplé- simple retour à la case départ », esti- aux conséquences de la réduction té par le groupe en mars 2000 et autres. Le Livre n’est pas un parte- vendre, comme les journaux régio- ment de rémunération trop modes- me Patrick Phan, responsable pari- du nombre de dépôts, qui passeront qui lui a coûté une centaine de mil- naire social qui comprenne notre naux, le titre dans des boulange- te, et certains redoutent le foison- sien de l’Union nationale des diffu- de 350 à 200 avec la réforme des lions de francs en deux ans, Jean- stratégie, au contraire, il agit com- ries, des stations-service, des nement de vendeurs à la criée seurs de presse. Comme lui, beau- NMPP, souligne M. Guérin. Avec ce Pierre Courcol n’envisage pas de me un frein. » Jacques Guérin, bureaux de tabac…), et bénéficier coup pensent que le groupe Amau- nouveau système, et sans avancer les s’en désengager. directeur général de la société édi- d’un système souple qui facilite ry a perdu beaucoup de temps et horaires de bouclage de nos quoti- « Le parc pourrait être à l’équili- trice du quotidien Le Parisien, dres- localement les réassortiments. « Nous n’avons pas d’argent dans cette bataille pari- diens, nous aurions mathématique- bre l’an prochain » si les négocia- se ce constat amer, dans un entre- Finalement opérationnelle en octo- sienne, même si M. Guérin affirme ment perdu 15 000 exemplaires de tions engagées avec le conseil géné- tien au Monde, après plusieurs bre, la nouvelle messagerie, la vocation à devenir que l’interlocuteur des diffuseurs L’Equipe, en raison de l’insuffisante ral de la Vienne aboutissent, a-t-il mois de conflits qui l’ont opposé, Société de distribution et de ventes sera toujours la SDVP et non plus capacité des rotatives de province.» précisé. Si les titres du groupe cet été, au syndicat et aux Nouvel- du Parisien (SDVP), a permis d’aug- imprimeur. Mais les NMPP. Le statut juridique de la Il a proposé à d’autres éditeurs n’ont aucunement vocation, selon les messageries de la presse pari- menter les ventes du Parisien sur SDVP n’est pas totalement arrêté. de s’associer dans ce projet. En lui, à renflouer ce parc, L’Equipe et sienne (NMPP). Depuis janvier, dix- Paris et sa région de 4,8 % par rap- nous ne pouvons plus Cette épineuse question d’un vain. « Nous n’avons pas vocation à Le Parisien ne percevront rien, sept jours de conflits avec les port à octobre 2000, selon M. Gué- accord avec PDP – une structure devenir imprimeur. Mais nous ne selon M. Courcol, des 80 millions ouvriers du Livre ont empêché la rin. Cette hausse est due, selon lui, attendre » très déficitaire – n’est pas le seul pouvons plus attendre. Notre souci de francs d’aides financières accor- parution d’un ou plusieurs titres à l’effet cumulé du supplément TV point de friction avec le Livre. Le n’est pas de déséquilibrer l’actuel sys- dées par l’Etat à la presse puisque du groupe Amaury (Le Parisien, Hebdo le vendredi, de l’actualité en « prépresse », autrement dit tout tème Faximpress auquel adhèrent seuls les quotidiens nationaux d’in- Aujourd’hui ou L’Equipe). Ce qui Afghanistan et pour « 1 % à 1,5 % devant leur magasin… Le Parisien le processus d’élaboration des quo- nos confrères », affirme M. Guérin. formation générale et politique y s’est traduit, selon M. Guérin, par à la SDVP ». doit aussi tenir compte d’un parti- tidiens, reste un sujet de mésenten- Les terrains des nouveaux sites auront droit. « L’aide aux NMPP un manque à gagner estimé à En banlieue, la quasi-totalité des cularisme évident : le titre n’est te. La récente décision du groupe sont achetés, les permis de cons- s’est transformée en une aide directe « une dizaine de millions de diffuseurs ont signé un accord bien vendu que dans certains Amaury de quitter Faximpress, un truire déposés. S’il laisse une porte aux éditeurs. Nous sommes les plus francs » et risque de faire plonger avec le groupe Amaury, et le nou- arrondissements. système d’impression en province ouverte aux autres éditeurs, il tend importants clients des NMPP et nous Le Parisien dans le rouge en 2001, veau système semble peu ou prou Dans l’accord entre le Livre et le adopté par plusieurs éditeurs, pour aussi la main au Livre, en laissant n’aurions droit à rien. Nous avons comme l’indiquait récemment au fonctionner. Mais il n’en est pas de groupe Amaury signé le 27 septem- construire ses cinq imprimeries – à entendre que le groupe « négocie- souligné cette distorsion de concur- quotidien Les Echos Jean-Pierre même à Paris. Seuls 420 diffuseurs bre, il était expressément prévu Mitry-Mory (près de Roissy), Lyon, ra sans doute des reprises de person- rence auprès de Catherine Tasca et Courcol, président du directoire du de presse, sur les 1 200 que compte que Paris diffusion presse (PDP), la Toulouse, Nantes et Marseille –, ris- nel ». du Conseil supérieur des message- groupe Amaury. la capitale, auraient accepté les filiale des NMPP chargée de la dif- que également de générer de nou- Si le groupe Amaury investit ries. Si nous n’avons aucune nouvel- Le différend entre le groupe conditions de l’éditeur du Parisien. fusion sur Paris, reprendrait, le veaux conflits sociaux. Cet investis- dans les sites d’impression et s’étof- le, nous saisirons le Conseil de la con- Amaury, le Syndicat du livre et les Beaucoup de problèmes concrets 1er décembre, l’aspect logistique de sement de 700 millions de francs fe aussi dans la presse de province currence et la Commission de Bruxel- NMPP est né de la volonté de l’édi- ne sont pas résolus. De nombreux la distribution du Parisien dans la devrait permettre dès 2003 d’« aug- – il a pris en novembre 35 % de La les », menace M. Guérin. teur de quitter partiellement le sys- kiosquiers n’ont pas envie de don- capitale. La date est passée, mais menter les capacités d’impression en République du Centre –, il baisse a tème des NMPP pour mettre en ner les clés de leur magasin – ils les aucun accord n’a pu être signé. couleur pour L’Equipe et Aujour- contrario la voilure dans certains Nicole Vulser La presse et le sport Un syndicat écartelé entre ses deux tendances b Capital : le groupe Amaury est détenu à 75 % par Philippe LE DÉPART du Parisien des NMPP a mis Sabouret, directeur général des NMPP, a dû reprendre un certain pouvoir face à son adver- tié », souligne Serge Lesieur, de la CFE-CGC. Amaury et 25 % par Hachette. une nouvelle fois les ouvriers du Syndicat du à de multiples reprises discuter séparément saire », renchérit Gérard Lancry, président L’absence de compétitivité des NMPP est b Chiffre d’affaires 2000 : Livre-CGT sur le devant de la scène. Une cen- avec les deux tendances pour parvenir à un de la Fédération de la communication et de fréquemment soulignée. Même leur direc- 4,1 milliards de francs taine de manutentionnaires des NMPP ont statu quo. Comme s’ils étaient devant les tri- la culture CFE-CGC. tion a constaté dans un communiqué du (625,04 millions d’euros), dont empêché à plusieurs reprises la sortie du quo- bunaux, direction et syndicats signent des Au sein des NMPP, la CGT, longtemps tou- 10 octobre que la productivité des salariés de 3 milliards dans la presse tidien à Saint-Ouen. Des scènes de violence « minutes de discussion ». te-puissante, est effectivement grignotée par PDP est « inférieure de 40 % par rapport à la quotidienne. Le reste des ventes ont incité le groupe Amaury à porter plainte Annonce stratégique ou rupture consom- certains syndicats minoritaires. A plusieurs concurrence ». L’application simple de la loi est réalisé grâce à l’organisation devant les tribunaux et à demander à la pré- mée ? Roland Bingler a dévoilé, le 16 novem- reprises, sur une de leurs plaintes, la direc- amènerait, toujours selon la direction des d’événements sportifs comme le fecture une sécurité renforcée du site. Le bre, la constitution d’une Association natio- tion a d’ailleurs été condamnée pour discrimi- NMPP, à accorder « 3 500 heures de déléga- Tour de France (600 millions de Livre est aujourd’hui divisé entre deux ten- nale des travailleurs des métiers de la presse, nation syndicale. Sont ainsi présentes la CFE- tion syndicale », la réalité étant de 25 000. francs) et, depuis 2000, grâce au dances – elles-mêmes subdivisées – qui rivali- qui regroupera « 2 600 personnes, des mili- CGC (majoritaire dans l’encadrement), la Pour M. Lancry, « les manutentionnaires des parc du Futuroscope (512 millions sent dans des luttes de pouvoir, notamment tants CGT des quotidiens comme Sud-Ouest, CFDT, ou encore FO, qui compte quatre élus NMPP sont horriblement bien payés pour le de francs), l’actif le plus déficitaire, au sein des NMPP, et ont divisé le Comité Le Midi libre, L’Indépendant dans les sociétés dans l’imprimerie de Saint-Ouen (contre travail qu’ils font ». Le salaire moyen est de qui a coûté une centaine de intersyndical du livre parisien (CILP), la struc- d’agence et de diffusion de Bordeaux et de deux à la CGT). Ce n’est pas simple. 15 000 à 16 000 francs par mois pour 30 heu- millions de francs en deux ans. ture qui les réunit. On trouve d’un côté Lau- Nice ainsi que le Syndicat des correcteurs, les res par semaine, hors primes et avantages. b Principaux titres : trois rent Jourdas, délégué central CGT des rotativistes et PDP ». Il a précisé au Monde « HORRIBLEMENT BIEN PAYÉS » Historiquement, ce haut niveau de rému- quotidiens détenus à 100 % – NMPP, suivi par Michel Muller, qui dirige la que « cette association, qui devrait voir le jour « Sur le site de Combs-la-Ville, un de nos nération s’explique par la pénibilité de la L’Equipe, Le Parisien, Aujourd’hui, « Fédération de Montreuil », par Marc Nor- le 12 décembre, se donne pour but de mener délégués FO, qui est paralysé d’un bras, a été manutention des stocks de papier (aujour- deux en participation : L’Echo guez, secrétaire général du CILP, et par les une réflexion sur l’évolution de tous les métiers violemment molesté par un ouvrier du Livre. d’hui mécanisée) et, surtout, par « le fait que républicain typographes, les cadres, et le prépresse ; de de la presse dans les dix années à venir et La direction a engagé une procédure de licen- les éditeurs et les NMPP, de par leur caractère à Chartres (34 %), La République l’autre, Roland Bingler qui fédère les rotativis- devrait permettre un meilleur dialogue entre ciement contre ce dernier, mais, depuis le hybride (elles sont codétenues par le groupe du Centre (Loiret et Eure-et-Loir) tes, les correcteurs et les ouvriers de Paris Dif- les quotidiens nationaux et régionaux. L’idée 5 octobre, les trois autres délégués FO ne Hachette et des éditeurs de presse), ont tou- (35 %). Un bi-hebdomadaire fusion Presse (PDP). étant d’ouvrir cette structure à tous les quoti- peuvent pas retourner travailler, leur sécurité jours préféré payer, même cher, pour éviter France Football, et un mensuel, Laurent Jourdas est souvent considéré diens régionaux ». M. Bingler précise : n’étant pas garantie », affirme Thierry une grève », selon le syndicaliste. La CGT Vélo Magazine. comme le plus intransigeant et le plus arc- « Notre sensibilité reste et demeure la CGT. » Noleval. « Dans toutes les grandes réformes peut en tout cas s’enorgueillir d’avoir signé b Multimédia : les sites bouté sur la sauvegarde des emplois, au Pour Thierry Noleval, délégué syndical cen- de la presse, les NMPP ont été sollicitées pour avec Yves Sabouret un accord qui permet leparisien.com, lequipe.fr moment où la réforme des NMPP prévoit la tral FO des NMPP, une telle initiative a été récupérer du personnel dont plus personne ne aux salariés de partir en préretraite à 55 ans b Imprimerie : Saint-Ouen suppression de 793 emplois sur près de engagée pour « permettre à la tendance Bin- voulait ; ce n’était pas toujours le haut du pa- et, grâce à un plancher de 180 000 francs, de b Audiovisuel : L’Equipe TV, 2 500. Roland Bingler privilégie davantage la gler d’avoir la haute main sur les nouvelles nier. Ensuite, pour endiguer le sureffectif, des toucher 90 % de leur salaire net. chaîne d’information sportive négociation. Tous deux souhaitent conserver imprimeries et contrer la tendance Muller exis- plans sociaux se succèdent aux NMPP : on détenue à 100 % par L’Equipe le statut coopératif des NMPP, mais Yves tant en province ». « C’est une manœuvre pour passera au total de 5 200 à moins de la moi- N. V. « La Voix du Nord » devra revoir son plan de restructuration L histoire au jour le jour LILLE de 100 000 francs par infraction syndicat, le tribunal a rejeté cette de notre correspondant régional constatée, la poursuite de la res- interprétation et doublé le mon- Le tribunal de grande instance tructuration « tant qu’elle n’aura tant de l’astreinte. Me Patrick Dous- de Lille a interdit à La Voix du Nord, pas présenté au comité d’entreprise sot, l’avocat de La Voix du Nord, vendredi 30 novembre, de poursui- un projet de plan social conforme annonce qu’il fera appel de cette Tous les faits vre la restructuration de ses servi- aux exigences légales ». ordonnance qu’il qualifie de ces commerciaux, sous astreinte de « curieuse ». Il déplore que « l’on marquants 200 000 francs (30 490 euros) par GRÈVE D’AVERTISSEMENT n’écoute que ceux qui contestent l’of- infraction constatée. Il ordonne l’af- Six jours plus tard, la direction fre » de la direction, alors que, fichage de la décision aux portes de du journal diffusait néanmoins un selon lui, « 80 % des salariés » y de 1939 au l’entreprise et accorde au plai- communiqué dans lequel elle esti- sont favorables. La CGT a lancé un gnant, le Syndicat national des mait que le plan social contesté mot d’ordre de grève d’avertisse- cadres et techniciens du livre « ne concerne que ceux refusant l’ap- ment de deux heures vendredi 11 septembre 2001 (SNCTL-CGT), une indemnité de plication » de la restructuration et 30 novembre pour les employés et er 5 000 francs. que le jugement « n’empêche pas cadres et samedi 1 décembre pour UN CD-ROM D’UNE RICHESSE EXCEPTIONNELLE ! Le litige porte sur des négocia- les commerciaux qui le souhaitent » les ouvriers. tions amorcées par le quotidien de signer l’avenant qu’on leur pro- ■ Plus de 1 400 articles du Monde nordiste en mars et qui visent, dans pose. Saisi à nouveau par le même Jean-Paul Dufour ■ Plus de 400 «Unes» du Monde le cadre de son rapprochement avec Nord-Eclair, à regrouper les ■ 49 vidéos plein écran DÉPÊCHES services commerciaux des deux ■ Plus de 280 photos titres tout en proposant aux sala- a PRESSE : le journaliste canadien Ken Hechtman a été libéré riés concernés une modification de samedi 1er décembre par les talibans. M. Hechtman, 32 ans, collabo- ■ Près de 80 cartes et 70 discours leurs conditions de travail et de rateur du Mirror, avait été arrêté à Spin Boldak, dans le sud-est de ■ Plus de 20 000 dates et événements leur mode de rémunération. Un l’Afghanistan, pour être entré dans ce pays sans visa et alors que le pos- projet de plan social – obligatoire te-frontière était fermé (Le Monde du 29 novembre). Il aurait été pris ■ Impression et copier/coller des en cas de « modification substantiel- pour un espion chargé d’identifier des cibles pour les bombardements. textes et des photographies a le du contrat de travail » – avait été AGENCES : la ministre de la culture et de la communication, ■ Fonction de recherche élaborée accepté par le comité d’entreprise, Catherine Tasca, a indiqué, samedi, lors de l’examen du budget 2002 par quatre voix (celles du syndicat de la communication au Sénat, que le gouvernement soutenait «le (par thème, par année, par type autonome Métropole et de la CGC) développement à l’international » de l’AFP. L’Agence France Presse, de média, par zone géographique) contre trois (SNJ, CFDT, CGT). Le dont le budget (253 millions d’euros) est en augmentation de 2,5 % par SNCTL-CGT avait assigné une pre- rapport à 2001, voit pour la première fois, la part des clients étrangers mière fois le quotidien en référé dans le chiffre d’affaires devenir prépondérante (37,1 %). Disponible dans tous les magasins habituels. pour « insuffisance de plan social », a PUBLICITÉ : le groupe britannique Cordiant Communications, Pour plus d’informations, appelez au 01 53 04 60 00 ou allez sur le site : www.emme.com son avocat, Me Mario Califano, esti- qui vient de rapprocher ses activités d’achat d’espace publicitaire de mant qu’il ne s’agissait que « d’une celles du français Publicis au travers d’une société commune, a annon- coquille vide ». Le tribunal de gran- cé, lundi 3 décembre, plus de 1 100 suppressions d’emplois. Le groupe, de instance lui avait donné raison qui prévoit des recettes en baisse de 9 % sur 2001, souhaite ainsi répon- CD-ROM PC et, le 25 octobre, La Voix du Nord dre « à la détérioration du marché » publicitaire. s’était vu interdire, sous astreinte 24 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

4924,07 5170 4426,12 nières prévisions de l’Organisation 2 % des effectifs totaux du groupe. 5192 5379 4673 La reprise mondiale pour la coopération et le dévelop- AGENDA 4903 5190 4469 pement économiques (OCDE), qui b BAYER : la Commission 4614 5001 4265 est pour 2002, table sur 1 %. MARDI 4 DÉCEMBRE européenne devrait ouvrir, lundi, 4325 4812 4061 une enquête complète sur a SUISSE : les électeurs suisses 4036 4622 3857 selon l’institut a UNION EUROPÉENNE : publica- l’acquisition d’Aventis CropScience ont rejeté dimanche à 65,87 % 3748 4433 3652 tion des chiffres du chômage en par Bayer (pour un montant de [[[ [[[ [[[allemand Ifo une proposition de taxation de octobre. 7,2 milliards d’euros), rapporte le 3S. 17O. 3D. 3S. 17O. 3D. 3S. 17O. 3D. 20 % des gains en capital, soumise a Réunions à Bruxelles des minis- Financial Times de lundi. Bruxelles L’INSTITUT allemand de conjonc- à votation (référendum) par Indices cours Var. % Var. % tres de l’économie et des finances, craint que le groupe Europe 9h57 f se´lection 03/12 30/11 31/12 ture Ifo estime que la situation éco- l’Union syndicale suisse, qui y d’une part ; de l’industrie et de pharmaceutique et chimique Bayer EUROPE EURO STOXX 50 3610,40 – 1,31 – 24,35 nomique mondiale commencera à voyait un rééquilibrage fiscal. l’énergie, d’autre part. soit placé dans une position EUROPE STOXX 50 3531,17 – 1,12 – 22,51 s’améliorer dans le courant de l’an- a dominante dans la fabrication EUROPE EURO STOXX 324 301,05 – 1,07 – 23,16 née 2002, selon son dernier sonda- ARGENTINE : le gouverne- MERCREDI 5 DÉCEMBRE de produits de protection EUROPE STOXX 653 286,17 – 0,96 – 20,46 ge trimestriel sur la conjoncture ment argentin a multiplié les des produits agricoles. PARIS CAC 40 4426,12 – 1,12 – 25,32 internationale publié dimanche mesures d’urgence après un mou- a FRANCE : enquête de l’Insee sur PARIS MIDCAC ...... 2 décembre. La baisse du prix du vement brutal de fuite des capi- la création d’entreprises. SERVICES PARIS SBF 120 3047,24 – 0,98 – 24,25 pétrole et celle des taux d’intérêt à taux, estimé entre 400 et 700 mil- a ALLEMAGNE : publication des PARIS SBF 250 ...... court terme laissent espérer ce lions de dollars, vendredi er chiffres du chômage en novembre. b MCDONALD’S : trois PARIS SECOND MARCHE´ ...... début de reprise en 2002, et 1 décembre. Il a restreint à établissements de la chaîne ont AMSTERDAM AEX 487,28 – 1,09 – 23,58 d’abord aux Etats-Unis, selon Ifo. 250 pesos (autant de dollars) par er JEUDI 6 DÉCEMBRE été bloqués, samedi 1 décembre, BRUXELLES BEL 20 2614,73 – 0,72 .... Mené sur la base d’informations semaine les retraits en liquide des à Paris, à la suite d’une FRANCFORT DAX 30 4924,07 – 1,32 .... recueillies auprès d’experts écono- comptes bancaires et mis des limi- a UNION EUROPÉENNE : réu- manifestation organisée à LONDRES FTSE 100 5170 – 0,65 – 16,91 miques et instituts du monde tes étroites à l’exportation de capi- nion du conseil des gouverneurs l’initiative du collectif CGT de la MADRID STOCK EXCHANGE 8211,60 – 1,83 – 9,86 entier, ce sondage trimestriel fait taux en dehors des opérations de la Banque centrale européenne restauration rapide, en soutien MILAN MIBTEL 30 31423 – 0,99 – 28,13 état de premiers signaux positifs commerciales et financières nor- avec décision sur les taux. à la grève suivie depuis ZURICH SPI 6208,80 – 0,45 .... aux Etats-Unis, en Norvège, en males. Des mesures qui provo- a FRANCE : publication de la le 23 octobre par les salariés Allemagne, et en Russie ainsi que quent de facto la dollarisation des situation du budget de l’Etat à fin du McDonald’s du faubourg ´ dans la plupart des pays d’Europe dépôts dans les banques. octobre. Saint-Denis. AMERIQUES centrale et orientale. a GRANDE-BRETAGNE : publica- L’institut souligne que la faiblesse a CHINE : la croissance de l’éco- tion des chiffres de la production b BFM : L’assemblée générale de NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR de la demande constitue actuelle- nomie chinoise devrait s’établir à industrielle en octobre. la Serf, société éditrice de la 9851,56 1930,58 0,895 ment le principal problème de 7,4 % cette année, selon M. Zeng a JAPON : publication de l’indica- radio BFM, a voté sa 10033 1941 0,931 l’économie mondiale. L’Ifo ajoute Peiyan, le directeur de la commis- teur avancé de la conjoncture. recapitalisation, vendredi, à 9673 1837 0,920 que les conjoncturistes s’attendent sion nationale de la planification l’unanimité, à hauteur de 6 millions dans les prochains mois à une nou- du développement, cité par l’agen- 9314 1734 0,909 VENDREDI 7 DÉCEMBRE d’euros, affirme velle diminution de l’inflation et à ce officielle Chine nouvelle. la Correspondance de la Presse 8954 1630 0,898 d’autres baisses des taux d’intérêt M. Zeng a également prédit que a ALLEMAGNE : publication des de lundi. Cette injection d’argent 8595 1526 0,888 à court terme. l’inflation s’établirait à environ 1 % chiffres de la production industriel- frais permet de « combler un 8235 1423 0,877 cette année, contre 0,4 % en 2000. [[[ [[[ [[[a le en octobre et des chiffres défini- déficit de 30 millions de francs ». 3S. 19O. 30N. 3S. 18O. 30N. 3S. 17O. 3D. ÉTATS-UNIS : l’économie amé- tifs de l’inflation en novembre. ricaine devrait commencer à a KIRGHIZISTAN : le Fonds a ÉTATS-UNIS : publication des Indices cours Var. % Var. % enregistrer une reprise vers la monétaire international a donné FINANCES Ame´rique 9h57 f se´lection 30/11 29/11 31/12 taux de chômage et créations d’em- mi-2002, a affirmé, vendredi, le pré- son accord de principe à un pro- E´TATS-UNIS DOW JONES 9851,56 0,23 .... plois (novembre) et chiffres préli- b BANQUES : le secrétaire général sident de la Réserve fédérale de gramme de 93 millions de dollars E´TATS-UNIS S&P 500 1139,45 – 0,20 – 13,70 minaires de l’indice de confiance de Force ouvrière (FO) Marc Philadelphie, Anthony Santomero. au titre de la facilité pour la réduc- E´TATS-UNIS NASDAQ COMPOSITE 1930,58 – 0,14 – 21,86 sur la consommation (décembre). Blondel a estimé « justifié », L’économie américaine « résiste tion de la pauvreté et la croissance TORONTO TSE INDEX 7425,65 0,34 – 16,88 dimanche, l’appel à la grève à SAO PAULO BOVESPA 12931,71 .... – 15,25 raisonnablement bien, étant don- (FRPC), appuyant le programme compter du 2 janvier lancé par les nées les circonstances » créées par économique gouvernemental AFFAIRES MEXICO BOLSA 329,06 – 0,07 4,13 fédérations CFDT, FO, CGT, BUENOS AIRES MERVAL 202,45 0,79 – 51,42 les attentats du 11 septembre, pour la période 2001-2004. CFE-CGC et CFTC des banques SANTIAGO IPSA GENERAL 109,93 0,35 14,51 a-t-il ajouté. a INDUSTRIES commerciales du réseau Association CARACAS CAPITAL GENERAL 6379,01 0,88 – 6,54 INDE : le ministre des privati- française a FRANCE : la croissance écono- sations, Arun Shourie, a déclaré b FORD : le deuxième groupe des banques. mique s’élèverait à 0,1 % au qua- dimanche que son pays comptait automobile américain s’apprête ASIE - PACIFIQUE trième trimestre 2001, puis à 0,2 % poursuivre son plan de privatisa- à avertir les investisseurs que ses b BANKGESELLSCHAFT BERLIN : au premier trimestre 2002, selon tions de treize grandes sociétés pertes seront supérieures aux le conseil de surveillance de la TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN l’indicateur avancé de novembre publiques, « notamment dans les attentes au quatrième trimestre banque allemande semi-publique 10370,62 11155,15 110,53 diffusé, lundi, par la Caisse des secteurs du pétrole, des télécommu- 2001, a affirmé, dimanche en difficultés a adopté, vendredi, un dépôts et consignations (CDC), nications et du ciment », en dépit 11064 11391 110,6 2 décembre, le quotidien plan prévoyant la suppression de qui confirme ses projections du des aléas nés de l’incertitude éco- Detroit News dans son édition quatre mille emplois sur un total de 10752 10902 109,7 début novembre. Cette projection nomique mondiale. Le premier électronique. Après avoir espéré seize mille et a accepté 10440 10412 108,7 « confirme le ralentissement net de constructeur automobile du pays, redresser la barre, Ford anticipe simultanément la démission de son 10128 9922 107,8 la croissance », dont l’évolution Maruti Udyog, la compagnie de désormais une perte patron Wolfgang Rupf. 9816 9432 106,8 devrait cependant rester positive, téléphone Videsh Sanchar Nigam de 630 millions de dollars 9504 8942 105,9 selon la CDC. (VSNL), la société de distribution (716 millions d’euros) b MUTUELLES : l’assemblée [[[ [[[ [[[ pétrolière IBP et Cement Corpora- au quatrième trimestre. générale de la Fédération des 3S. 17O. 3D. 3S. 17O. 3D. 3S. 17O. 3D. a ALLEMAGNE : le gouverne- tion of India figurent sur la liste. mutuelles de France (FMF) Indices cours Var. % Var. % ment allemand va de nouveau b KIMBERLY-CLARK : le groupe a confirmé, samedi, la fusion Zone Asie 9h57 f se´lection 03/12 30/11 31/12 revoir à la baisse ses prévisions de a GAFI : le Groupement d’action américain, fabricant de produits avec la Fédération nationale de la TOKYO NIKKEI 225 10370,62 – 3,06 – 24,77 croissance pour 2002, à 1 % au lieu financière sur le blanchiment de papier à usage sanitaire et mutualité française (FNMF). HONGKONG HANG SENG 11155,15 – 1,10 – 26,10 de 1,25 % actuellement, affirme, capitaux (GAFI) devrait, pour la domestique, a annoncé, vendredi, Parallèlement, la Fédération française SINGAPOUR STRAITS TIMES 1494,28 1,06 – 22,45 lundi, le quotidien Financial Times première fois depuis sa création en la fermeture prochaine de cinq des sociétés d’assurances (FFSA) SE´OUL COMPOSITE INDEX 80,83 1 27,59 Deutschland. Cette correction sera 1989, sanctionner un Etat, l’île de usines en Amérique du Nord et en et la Fédération nationale SYDNEY ALL ORDINARIES 3268,60 – 0,25 3,61 formellement effectuée à la fin de Nauru (Pacifique), accusée de blan- Amérique latine. Ces fermetures interprofessionnelle des mutuelles BANGKOK SET 19,94 0,15 7,03 janvier, ajoute le journal, en citant chir l’argent sale de la mafia russe, conduiront à la suppression (Fnim) ont signé un protocole BOMBAY SENSITIVE INDEX 3295,02 0,23 – 17,05 des sources gouvernementales. a annoncé vendredi 30 novembre de mille quatre cents emplois, soit en vue d’un rapprochement. WELLINGTON NZSE-40 2041,16 – 1,51 7,34 Berlin s’alignerait ainsi sur les der- l’organisme international.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 30/11 FRANC ...... 6,55957 EURO ...... 0,15245 COURONNE DANOISE. 7,4425 Action Rhodia PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... 1,95583 DEUTSCHEMARK ...... 3,35385 COUR. NORVE´GIENNE 7,9510 Rhodia n’intéresserait LIRE ITALIENNE (1000) . 1,93627 LIRE ITAL. (1000) ...... 3,38774 COUR. SUE´DOISE ...... 9,4910 en euros àParis LE CAC 40 affichait une baisse de LES MARCHÉS américains ont ter- PESETA ESPAG. (100) .... 1,66386 PESETA ESPAG. (100) .... 3,94238 COURONNE TCHE`QUE 33,0970 ESCUDO PORT. (100).... 2,00482 ESCUDO PORT. (100) .... 3,27190 DOLLAR AUSTRALIEN . 1,7073 0,82 %, lundi matin 3 décembre, à miné la séance du vendredi plus DSM 14 10,68 SCHILLING AUTR. (10) . 1,37603 SCHILLING AUTR. (10).. 4,76703 DOLLAR CANADIEN .... 1,4057 le 30 nov. 4 439,55 points. L’indice de référen- 30 novembre sur une note hésitan- PUNT IRLANDAISE...... 0,78756 PUNT IRLANDAISE...... 8,32894 DOLLAR HONGKONG . 6,9395 FLORIN NE´ERLANDAIS 2,20371 FLORIN NE´ERLANDAIS 2,97660 DOLLAR NE´O-ZE´LAND 2,1338 LE CHIMISTE français Rhodia, 13 ce de la Bourse de Paris avait fini te. Principal indicateur de Wall FRANC BELGE (10) ...... 4,03399 FRANC BELGE (10) ...... 1,62607 FORINT HONGROIS ....251,7800 issu de l’ancien groupe Rhône-Pou- en hausse de 0,68 %, vendredi, à Street, l’indice Dow Jones s’est MARKKA FINLAND...... 5,94573 MARKKA FINLAND...... 1,10324 LEU ROUMAIN...... 28050 lenc, tarde à trouver un prétendant 12 4 476,06 points. apprécié de 0,23 %, à DRACHME GREC. (100). 3,40750 DRACHME CREC. (100). 1,92503 ZLOTY POLONAIS ...... 3,6255 au mariage. Après le chimiste 9 851,56 points. Servant de référen- 11 suisse Clariant, le néerlandais FRANCFORT ce à de nombreux professionnels Coursdechangecroise´s DSM aurait renoncé la semaine de la gestion, l’indice Standard 10 dernière, à son tour, à entrer dans L’INDICE DAX des trente premiè- & Poor’s 500 a cédé 0,07 %, à Cours Cours Cours Cours Cours Cours 03/12 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. le capital de Rhodia. Ses 9 res capitalisations boursières a 1 139,45 points. Riche en valeurs DOLLAR ...... 0,80995 0,89570 0,13656 1,42415 0,60750 discussions avec le groupe pharma- ouvert en légère baisse de 0,07 %, de technologie, l’indice du marché YEN ...... 123,46500 ..... 110,53000 16,85500 175,78000 74,99500 ceutique Aventis, actionnaire à 8 lundi, à 4 986,58 points. Vendredi, Nasdaq a perdu 0,14 %, à EURO...... 1,11645 0,90473 ..... 0,15245 1,59015 0,67850 25 % du groupe chimique, auraient il avait terminé sur une hausse de 1 930,58 points. Les investisseurs FRANC...... 7,32295 5,93445 6,55957 ..... 10,43145 4,45025 7 LIVRE ...... 0,70217 0,56890 0,62890 0,09590 ..... 0,42660 achoppé, selon Le Figaro du 1,09 %, à 4 989,91 points. continuent d’anticiper une reprise FRANC SUISSE ...... 1,64610 1,33335 1,47380 0,22470 2,34410 ..... 1er décembre, tant sur le prix que de l’économie américaine au sur les craintes d’un manque de 6 milieu de l’année 2002, ce qui expli- LONDRES ´ ˆ synergies réelles entre les deux chi- JJA S ON que le niveau actuellement élevé Taux d’interet(%) Matif mistes. 2001 L’INDICE FOOTSIE des cent pre- des indices boursiers. « La tendan- Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 30/11 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 03/12 prix prix Rhodia, leader européen de la chi- Source : Bloomberg mières valeurs britanniques s’ins- ce générale est à la hausse », a ainsi FRANCE ...... 3,30 3,21 4,68 5,21 Notionnel 5,5 mie de spécialités, a connu une crivait, lundi matin, en hausse de observé Arthur Hogan, vendeur ALLEMAGNE .. 3,36 3,34 4,55 5,12 DE´CEMBRE 2001 NC NC NC année très difficile. Tout le secteur temps, été présenté comme candi- 0,4 %, à 5 182,6 points. L’indice chez le courtier Jefferies. « Les liqui- GDE-BRETAG. 3,69 3,89 4,66 4,42 Euribor 3 mois est d’ailleurs en crise avec une dat possible à une alliance. avait enregistré une très légère dités continuent à arriver sur le mar- ITALIE...... 3,36 3,32 4,89 5,44 JANVIER 2001 .... NC NC NC JAPON ...... 0,01 0,03 1,36 2,41 croissance de la chimie européen- Le 24 novembre, Jean-Pierre Tirou- baisse de 0,09 %, vendredi, à ché », a-t-il ajouté. E´TATS-UNIS... 2,16 1,79 4,77 .... ne de seulement 1,1 % en 2001, soit flet, le président de Rhodia, se 5 203,60 points. SUISSE ...... 1,88 1,91 3,14 3,82 Pe´trole 3,5 points de moins qu’en 2000, disait « tout à fait prêt à envisager PAYS-BAS...... 3,32 3,32 4,71 5,20 TAUX Cours Var. % selon le Conseil européen des une opération amicale », pour des TOKYO En dollars f 30/11 29/11 industries chimiques (Cefic). Mais raisons financières, mais sous LE RENDEMENT des emprunts Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... 18,80 – 1,78 Rhodia a atteint un endettement réserve qu’il existe « un projet LES VALEURS japonaises ont clô- d’Etat se détendait de quelques WTI (NEW YORK) ...... 19,34 – 0,51 Cours Var. % LIGHT SWEET CRUDE.... 19,46 + 4,91 de 2,8 milliards d’euros, depuis ses industriel qui tienne la route ». Son turé en nette baisse de 3,11 %, lun- fractions, lundi 3 décembre dans En dollars f 30/11 29/11 récentes acquisitions aux Etats- actionnaire franco-allemand Aven- di, l’indice Nikkei s’affichant à les premiers échanges, sur les mar- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE Unis (ChiRex) et au Royaume-Uni tis a pour sa part indiqué qu’il ne 10 370,62 points. Les investisseurs chés obligataires européens. Le CUIVRE 3 MOIS...... 1566 – 0,38 Or (Albright & Wilson). Et l’entreprise céderait sa participation qu’en cas se sont montrés inquiets des réper- taux de l’obligation assimilable du ALUMINIUM 3 MOIS...... 1457,50 – 0,99 PLOMB 3 MOIS ...... 486,50 – 0,92 a perdu beaucoup de sa valeur en d’offre amicale, « en accord avec cussions possibles de la faillite du Trésor (OAT) français à dix ans Cours Var % ETAIN 3 MOIS...... 4200 – 0,47 En euros f 30/11 29/11 un an : le titre a atteint son plus Rhodia ». Le titre Rhodia, qui flam- géant américain Enron sur le sec- s’établissait à 4,66 %. Celui du ZINC 3 MOIS...... 802,50 – 0,68 NICKEL 3 MOIS...... 5245 – 0,29 OR FIN KILO BARRE ...... 9900 – 0,50 bas niveau, à 5,01 euros, le 4 octo- bait à la Bourse de Paris depuis teur financier japonais. Le titre UFJ Bund, son homologue allemand, OR FIN LINGOT...... 10010 + 0,30 ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE bre, quand Rhodia a reconnu qu’il trois semaines en raison de Holdings, dont la filiale de gestion s’inscrivait à 4,54 %. ONCE D’OR (LO) $ ...... 275,50 – 10,26 ARGENT A TERME ...... 4,17 + 1,46 ` accuserait, en 2001, une perte de rumeurs de vente imminente (il a d’actifs détient des obligations émi- PIECE FRANCE 20 F ...... 57,10 + 0,18 PLATINE A TERME ...... 57350,50 .... PIE`CE SUISSE 20 F ...... 57 .... plus de 12,5 millions d’euros du atteint 10,68 euros vendredi ses par Enron, a fortement chuté MONNAIES GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... 57,50 .... fait d’une accélération de la baisse 30 novembre), a chuté de plus de de 9,83 %, à 367 000 yens BLE´ (CHICAGO)...... 283 + 0,53 PIE`CE 10 DOLLARS US ... 229 – 2,14 MAIS (CHICAGO) ...... 212,50 .... PIE`CE 20 DOLLARS US ... 400 .... de la demande, après les attentats 7 %, lundi 3 décembre, à (3 317 euros), tandis que l’action L’EURO restait stable face au billet SOJA TOURTEAU (CHG.) 158 + 0,57 PIE`CE 50 PESOS MEX. .... 370,50 .... antiaméricains du 11 septembre. 9,90 euros, dans les premiers Mizuho Holdings, le premier grou- vert, lundi matin, cotant 0,8949 dol- SOFTS $/TONNE La faiblesse du cours a, depuis, échanges. pe bancaire mondial en termes lar. Le yen évoluait dans des mar- CACAO (NEW YORK) ...... 1355 + 0,37 Cotations, graphiques et indices en temps nourri de nombreuses rumeurs de d’actifs, abandonnait 6,13 %, à ges étroites face à la devise améri- CAFE´ (LONDRES) ...... SUCRE BL. (LONDRES)...... re´elsurlesiteWebdu«Monde». rachat : l’allemand BASF a, un Véronique Lorelle 291 000 yens. caine, à 123,67 yens pour un dollar. www.lemonde.fr/bourse 26 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours VALEURS EUROPE´ENNES 286,17 3610,40 377 4971

349 293 4551 VALEURS EUROPÉENNES 289,13 3670,88 288,99 b A Zurich, l’action UBS a reculé une provision de 110 millions 321 4132 3636,65 3631,15 de 2,21 %, vendredi 30 novembre, d’euros en cas de faillite d’Enron. 292 3712 3658,66 à 81,75 francs suisses. Un courtier b A Londres, l’action Abbey

264 286,17 3292 289,69 de la banque aurait réalisé une National a reculé de 5,50 %, à 3610,40 bévue : « En raison d’une erreur de 978 pence. La banque a inscrit 235 2873 [[[[[[[[ [[[[[[[[ passation d’un ordre au Japon dans ses comptes une charge 4DE´ C. 7 JUIN 3 DE´ C. MM J V L 4DE´ C. 7 JUIN 3 DE´ C. MM J V L [concernant l’introduction en exceptionnelle de 95 millions de

Bourse de Dentsu], UBS pourrait livres, au titre de son exposition à NH HOTELES ES e 10,91 .... TECAN GRP N CH 67,24 .... SCHNEIDER ELECT FR e 50,05 – 2,05 WANADOO FR e 5,65 .... perdre plusieurs millions » de Enron, qui s’élèverait à 115 mil- NXT GB 2,73 .... UNIBAIL FR e 55,25 – 3,41 SEAT PAGINE GIA IT e 0,94 .... WELLA AG VZ DE e 52,80 .... francs suisses, a précisé Gilbert lions de livres. P & O PRINCESS GB 5,87 + 0,27 VALLEHERMOSO ES e 7,33 .... SEAT PAGINE GIA IT e 0,94 .... f DJ E STOXX N CY G P 386,54 – 0,11 b PERSIMMON PLC GB 4,91 – 0,33 WCM BETEILIGUNG DE e 12,85 .... SECURICOR GB 1,67 .... Rod, vendeur de la Banque canto- A Milan, le titre de la société hol- PREUSSAG AG DE e 28,75 .... f DJ E STOXX FINS P 236,71 .... SECURITAS -B- SE 20,07 .... nale vaudoise. ding HDP a gagné 2,34 %, vendre- RANK GROUP GB 3,69 + 0,44 SERCO GROUP GB 6,12 .... COMMERCE DISTRIBUTION RICHEMONT UNITS CH 21,19 .... SGL CARBON DE e 27,70 .... b A Amsterdam, les valeurs finan- di, à 3,32 euros. Selon l’Agence ALLIANCE UNICHE GB 8,67 .... RYANAIR HLDGS IR e 12,70 – 0,39 SHANKS GROUP GB 2,71 .... ALIMENTATION ET BOISSON AVA ALLG HAND.G DE e 42,25 .... cières ont bien résisté, vendredi, à France Presse, « les grands action- SAIRGROUP N CH 2,95 .... SIDEL FR e 50,10 .... BOOTS CO PLC GB 9,62 + 1,69 SAS DANMARK A/S DK 9,81 .... ALLIED DOMECQ GB 6,09 .... SINGULUS TECHNO DE e 29,30 + 3,10 la chute de l’américain Enron, le naires de HDP réfléchissent à une BUHRMANN NV NL e 11,38 .... SEB FR e 60,75 .... ASSOCIAT BRIT F GB 8,22 .... SKF -B- SE 20,07 .... premier courtier mondial en éner- scission qui séparerait les activités e CARREFOUR FR e 57,20 – 1,12 SIX CONTINENTS GB 11,41 + 0,28 BBAG OE BRAU-BE AT 37,55 .... SMITHS GROUP GB 10,58 .... e CASTO.DUBOIS FR e 53,55 .... gie. L’action ABN Amro a gagné de médias [Rizzoli-Corriere della SODEXHO ALLIANC FR e 45,03 – 1,49 BRAU UNION AT 39 .... SOPHUS BEREND - DK 22,44 .... CC CARREFOUR ES e 14,05 .... THE SWATCH GRP CH 101,03 .... CADBURY SCHWEPP GB 7,25 + 1,57 SPIRENT GB 2,65 .... 2,60 %, à 18,15 euros. Le groupe sera] et les participations dans la CHARLES VOEGELE CH 46,93 .... THE SWATCH GRP CH 21,39 .... CARLSBERG -B- DK 45,68 .... STOLT NIELSEN LU e 122 .... bancaire a indiqué qu’il passerait mode ». D’IETEREN SA BE e 156 – 1,14 TELE PIZZA ES e 1,82 .... CARLSBERG AS -A DK 40,31 .... TELE2 -B- SE 36,19 .... DEBENHAMS GB 6,09 .... THOMSON MULTIME PA 30,95 + 0,32 COCA COLA HBC GR 16,36 .... THALES FR e 40,25 + 0,63 DIXONS GROUP GB 3,98 + 1,64 WILSON BOWDEN GB 12,09 .... DANISCO DK 39,91 .... TOMRA SYSTEMS NO 11,95 .... e – GAL LAFAYETTE FR e 147 .... e WM-DATA -B- SE 2,81 .... DANONE FR 128,10 0,77 TPI ES e 4,48 .... KEMIRA FI 7,70 – 7,78 DE e 42,60 e DELTA HOLDINGS GR 8,62 .... GEHE AG .... Code Cours % Var. KON. VOPAK NV NL e 17,58 .... WOLFORD AG AT 10,62 .... TRAFFICMASTER GB 0,91 .... e 03/12 9h56 f DIAGEO GB 11,91 – 0,93 GUCCI GROUP NL 99,50 + 0,51 pays en euros 30/11 LONZA GRP N CH 699,54 .... WW/WW UK UNITS IR e 0,81 – 3,57 UNAXIS HLDG N CH 113,08 .... ELAIS OLEAGINOU GR 18,90 .... GUS GB 10,12 + 0,96 NORSK HYDRO NO 43,52 .... f DJ E STOXX CYC GO P 118,43 .... VA TECHNOLOGIE AT e 22,50 .... e – HENNES & MAURIT SE 22,44 .... e HEINEKEN HOLDIN NL 30,70 0,97 VEDIOR NV NL e 12,27 .... AUTOMOBILE RHODIA FR 10,01 – 6,27 KARSTADT QUELLE DE e 40,50 .... e HELLENIC SUGAR GR 9,84 .... DK 35,47 – 4,69 SE 20,86 SOLVAY BE 63 – 1,41 VESTAS WIND SYS GB 5,88 .... AUTOLIV SDR .... KAMPS DE e 8,90 .... e KINGFISHER e SYNGENTA N CH 56,71 .... PHARMACIE VINCI FR 62,70 .... BASF AG BE 42,95 .... KERRY GRP-A- GB 22,76 .... MARKS & SPENCER GB 5,61 + 0,29 e + VIVENDI ENVIRON FR e 41,20 + 0,49 BMW DE e 36,20 – 2,16 TESSENDERLO CHE BE 26,40 1,93 ACTELION N CH 42,38 .... + MATALAN GB 5,61 .... f KINGFISHER GB 6,43 0,25 VOLVO -A- SE 16,86 .... CONTINENTAL AG DE e 13,80 .... DJ E STOXX CHEM P 339,63 .... ALTANA AG DE e 56 .... e METRO DE e 38,20 + 0,53 KONINKLIJKE NUM NL 26,60 + 0,68 VOLVO -B- SE 17,75 .... DAIMLERCHRYSLER DE e 46,40 – 1,07 AMERSHAM GB 10,58 .... e MFI FURNITURE G GB 2,28 .... MONTEDISON IT 2,74 .... WARTSILA CORP A FI e 20 .... FIAT IT e 18,55 .... ASTRAZENECA GB 49,58 – 1,34 NEXT PLC GB 14,36 – 0,22 ´ NESTLE N CH 230,58 .... XANSA GB 5,26 .... FIAT PRIV. IT e 13,40 .... CONGLOMERATS AVENTIS FR e 78 .... PINAULT PRINT. FR e 145,30 – 1,09 NORTHERN FOODS GB 2,58 .... ZARDOYA OTIS ES e 10,50 .... FR e 36,53 .... e BB BIOTECH CH 80,14 .... SIGNET GROUP GB 1,43 .... MICHELIN D’IETEREN SA BE 156 – 1,14 PARMALAT IT e 3,02 .... – e f DJ E STOXX IND GO P 336,68 0,11 PEUGEOT FR 46,53 – 1,59 GBL BE e 300,10 .... CELLTECH GROUP GB 14,38 – 0,11 PERNOD RICARD FR e 82,50 .... VALORA HLDG N CH 179,30 .... e e PIRELLI SPA IT 1,88 .... GEVAERT BE e 25,41 .... DISETRONIC HLDG CH 791,23 .... RAISIO GRP -V- FI e 0,97 + 2,11 VENDEX KBB NV NL 10,66 .... e e DR ING PORSCHE DE 400 .... INCHCAPE GB 8,87 .... ELAN CORP IR 50 .... SCOTT & NEWCAST GB 8,18 + 0,99 W.H SMITH GB 7,82 .... e e ASSURANCES RENAULT FR 38,41 .... KVAERNER -A- NO 1,61 .... ESSILOR INTL FR 32,70 .... SOUTH AFRICAN B GB 7,69 .... WOLSELEY PLC GB 8,10 + 0,20 e e VALEO FR 42,25 .... MYTILINEOS GR 5,80 .... FRESENIUS MED C DE 73 .... TATE & LYLE GB 5,43 + 0,30 AEGIS GROUP GB 1,43 .... f DJ E STOXX RETL P 296,97 .... e VOLKSWAGEN VZ DE 33,10 .... UNAXIS HLDG N CH 113,08 .... H. LUNDBECK DK 30,10 + 0,45 TOMKINS GB 3,13 .... AEGON NV NL e 29,35 – 1,34 f DJ E STOXX AUTO P 204,52 .... ORKLA NO 18,49 .... GALEN HOLDINGS GB 11,94 – 0,40 UNILEVER NL e 65,90 .... AGF FR e 55 .... SONAE SGPS PT e 0,77 .... GAMBRO -A- SE 7,22 .... WHITBREAD PLC GB 8,59 – 0,37 ALLEANZA ASS IT e 11,73 .... HAUTE TECHNOLOGIE f GLAXOSMITHKLINE GB 28,25 + 0,11 ALLIANZ N DE e 264 + 0,38 DJ E STOXX RETL P 296,97 .... f DJ E STOXX F & BV P 223,76 – 0,10 AIXTRON DE e 26,70 – 0,37 BANQUES H. LUNDBECK DK 30,10 + 0,45 ASR VERZEKERING NL e 81,10 .... ALCATEL-A- FR e 20,38 .... NOVARTIS N CH 39,26 .... AXA FR e 24,40 .... ABBEY NATIONAL GB 15,68 .... ALTEC GR 3,02 .... TE´LE´COMMUNICATIONS NOVO-NORDISK -B DK 43,40 .... BALOISE HLDG N CH 99,84 .... ABN AMRO HOLDIN NL e 18,15 .... BIENS D’E´QUIPEMENT ARC INTERNATION GB 0,95 .... NOVOZYMES -B- DK 21,90 .... BRITANNIC GB 12,89 .... ALL & LEICS GB 12,23 .... EQUANT NV NL e 13,73 + 0,07 ARM HOLDINGS GB 6,04 – 2,33 ORION B FI e 19,40 .... ABB N CH 11,68 .... CATTOLICA ASS IT e 23,80 .... ALLIED IRISH BA GB 18,61 – 0,68 ATLANTIC TELECO GB 0,08 .... ASML HOLDING NL e 19,25 – 2,28 OXFORD GLYCOSCI GB 8,98 .... ADECCO N CH 57,73 .... CGNU GB 13,59 + 1,44 ALMANIJ BE e 35,70 + 4,54 BRITISH TELECOM GB 5,71 .... BAAN COMPANY NL e 2,61 .... PHONAK HLDG N CH 25,91 .... AGGREKO GB 5,71 .... CNP ASSURANCES FR e 36 .... ALPHA BANK GR 20,80 .... CABLE & WIRELES GB 5,26 – 0,61 BAE SYSTEMS GB 5,05 – 1,25 QIAGEN NV NL e 22 – 0,90 ALSTOM FR e 13,10 .... CODAN DK 16,53 .... B.P.C.INDUSTRIA IT e 9,93 .... COLT TELECOM NE GB 2,23 .... BALTIMORE TECH GB 0,32 .... ROCHE HLDG G CH 79,97 .... ALTRAN TECHNO FR e 49,90 + 0,02 CORP MAPFRE R ES e 18,50 .... B.P.EMILIA ROMA IT e 30,60 .... DEUTSCHE TELEKO DE e 18,77 .... BROKAT TECHNOLO DE e 0,35 – 2,78 SANOFI SYNTHELA FR e 77,40 .... ALUSUISSE GRP N CH 855,75 .... ERGO VERSICHERU DE e 164,50 .... B.P.LODI IT e 8,91 .... E.BISCOM IT e 55,75 .... BULL FR e 1,16 .... SCHERING AG DE e 60,65 .... ARRIVA GB 4,97 .... ETHNIKI GEN INS GR 11,08 .... B.P.NOVARA IT e 6,14 .... EIRCOM IR e 1,30 .... BUSINESS OBJECT FR e 38 .... SERONO -B- CH 923,66 .... ASSA ABLOY-B- SE 15,70 .... EULER FR e 44,50 .... B.P.SONDRIO IT e 10,40 .... ELISA COMMUNICA FI e 13,50 – 0,37 CAP GEMINI FR e 70,60 – 1,40 SHIRE PHARMA GR GB 13,39 .... ASSOC BR PORTS GB 6,33 – 0,25 FONDIARIA ASS IT e 5,89 .... B.P.VERONA E S. IT e 10,30 .... ENERGIS GB 1,15 .... COMPTEL FI e 3,75 .... SMITH & NEPHEW GB 6,03 + 0,27 ATLAS COPCO -A- SE 23,60 .... FORTIS (B) BE e 26,05 – 0,80 BANCA ROMA IT e 2,49 .... EUROPOLITAN HLD SE 7,16 .... DASSAULT SYST. FR e 53 .... SSL INTL GB 9,07 .... ATLAS COPCO -B- SE 22,13 .... FRIENDS PROVIDE GB 3,13 .... BANCO SABADELL ES e 15,25 .... FRANCE TELECOM FR e 44,10 .... ERICSSON -B- SE 6,22 .... SULZER AG 100N CH 165,04 .... ATTICA ENTR SA GR 5,28 .... GENERALI ASS IT e 30,65 .... BANK OF IRELAND GB 16,06 + 0,20 HELLENIC TELE ( GR 18,90 .... F-SECURE FI e 1,32 .... SYNTHES-STRATEC CH 764,06 .... BAA GB 9,46 – 0,17 GENERALI HLD VI AT e 146 .... BANK OF PIRAEUS GR 10,10 .... KINGSTON COM GB 1,89 .... FILTRONIC GB 6,57 + 14,85 INDEPENDENT INS GB 0,10 .... BANKINTER R ES e 32,85 .... KONINKLIJKE KPN NL e 5,03 – 1,37 (Publicite´) FINMATICA IT e 20,04 .... INTERAM HELLEN GR 4,98 .... BARCLAYS PLC GB 33,99 – 1,40 KPNQWEST NV -C- NL e 9,19 – 0,86 GETRONICS NL e 4,10 – 0,73 IRISH LIFE & PE GB 12,20 .... BAYR.HYPO-U.VER DE e 36,10 .... LIBERTEL NV NL e 9,85 .... GN GREAT NORDIC DK 6,65 + 1,02 LEGAL & GENERAL GB 2,52 + 1,29 BBVA R ES e 13,43 – 2,26 VODAFONE N DE e 211 + 0,22 INFINEON TECHNO DE e 22,25 + 2,53 MEDIOLANUM IT e 10,03 .... BCA AG.MANTOVAN IT e 9,35 .... MOBILCOM DE e 25,03 – 0,56 INFOGRAMES ENTE FR e 15,75 .... MUENCH RUECKVER DE e 301,50 .... BCA FIDEURAM IT e 8,25 .... OLD MUTUAL GB 1,70 .... INTRACOM R GR 15,66 .... POHJOLA GRP.B FI e 19,80 .... BCA LOMBARDA IT e 9,38 .... OLIVETTI IT e 1,34 .... KEWILL SYSTEMS GB 0,99 .... PRUDENTIAL GB 12,26 .... BCA P.BERG.-C.V IT e 18,11 .... PANAFON HELLENI GR 5,72 .... LEICA GEOSYSTEM CH 126,32 .... RAS IT e 13,59 .... BCA P.MILANO IT e 3,92 .... PT TELECOM SGPS PT e 8,51 .... LOGICA GB 12,34 – 0,52 ROYAL SUN ALLIA GB 6,40 – 0,50 BCO POPULAR ESP ES e 36,65 .... SONERA FI e 5,88 + 1,55 LOGITECH INTL N CH 39,05 .... SAI IT e 15,30 .... BCP R PT e 4,59 .... SONG NETWORKS SE 1,16 .... MARCONI GB 0,56 .... SAMPO-LEONIA -A FI e 8,70 – 1,02 BIPOP CARIRE IT e 1,91 .... SWISSCOM N CH 304,27 .... Tous les week-ends MB SOFTWARE DE e 0,20 .... SCHW NATL VERS CH 570,50 .... BK OF SCOTLAND GB 13,26 .... T.I.M. IT e 6,31 .... NOKIA FI e 25,69 – 1,57 SCOR FR e 39,97 .... BNL IT e 2,51 .... TDC DK 38,97 .... OCE NL e 10,20 .... e faites un bon SKANDIA INSURAN SE 8,38 .... BNP PARIBAS FR 97,50 – 0,51 TELE2 -B- SE 36,19 .... ROY.PHILIPS ELE NL e 30,10 – 1,31 ST JAMES’S PLAC GB 5,50 .... BSCH R ES e 9,52 .... VODAFONE PT e 8,71 .... PSION GB 1,51 .... STOREBRAND NO 6,21 .... COMM.BANK OF GR GR 38,10 .... TELECOM ITALIA IT e 9,51 .... SAGE GRP GB 3,83 .... placement SWISS LIFE REG CH 520,24 .... COMMERZBANK DE e 19,40 .... TELECOM ITALIA IT e 5,65 .... SAGEM FR e 61,45 .... SWISS RE N CH 112,74 .... CREDIT LYONNAIS FR e 37,51 .... TELEFONICA ES e 15,09 .... SAP AG DE e 138,45 .... TOPDANMARK DK 26,20 .... CS GROUP N CH 43,13 .... TELEF.MOVILES ES e 8,28 .... SAP VZ DE e 153,99 .... ZURICH FINL SVC CH 284,91 .... DANSKE BANK DK 17,67 .... TELENOR NO 4,65 .... SEZ HLDG N CH 47,41 .... f 333,89 .... DEUTSCHE BANK N DE e 71,50 – 1,11 TELIA SE 4,90 .... Le Monde Argent, un supplément DJ E STOXX INSU P SIEMENS AG N DE e 65,30 – 0,91 DEXIA BE e 15,85 + 2,26 TISCALI IT e 10,99 .... SPIRENT GB 2,65 .... DNB HOLDING NO 4,69 .... VERSATEL TELECO NL e 1,33 .... du 123 STMICROELECTRON FR e 37,70 – 0,53 DRESDNER BANK N DE e 40,20 .... VODAFONE GROUP GB 2,85 – 1,11 MEDIAS THINK TOOLS CH 19,73 .... EFG EUROBK ERGA GR 16,20 .... f DJ E STOXX TCOM P 473,74 + 0,02 BSKYBGROUP GB 13,51 – 1,40 THUS GB 0,88 .... e en vente chaque samedi ERSTE BANK AT 58,50 .... CANAL PLUS FR e 3,57 .... TIETOENATOR FI e 28,73 – 0,07 e ESPIRITO SANTO PT 13,90 .... CAPITAL RADIO GB 12,74 + 1,92 f DJ E STOXX TECH P 470,09 – 0,83 FOERENINGSSB A SE 12,70 .... CONSTRUCTION avec l’édition datée dimanche-lundi CARLTON COMMUNI GB 3,48 + 0,46 HALIFAX GROUP GB 13,34 .... ACCIONA ES e 39,65 .... DLY MAIL & GEN GB 10,26 .... HSBC HLDG GB 13,40 – 1,07 e ACESA R ES e 10,96 .... ELSEVIER NL 12,91 – 0,08 SERVICES COLLECTIFS DE e 13,65 IKB .... e EMAP PLC GB 11,96 .... e ACS ES 26,45 .... e ACEA IT 7,92 .... INTESABCI IT e 2,72 .... UCB BE 42,50 – 2,30 BBA GROUP PLC GB 4,23 .... e AGGREGATE IND GB 1,31 .... FOX KIDS EUROPE NL 12,05 .... AEM IT e 2,24 .... JULIUS BAER HLD CH 369,46 .... WILLIAM DEMANT DK 30,50 .... BODYCOTE INTL GB 3,51 .... AKTOR SA GR 8,78 .... FUTURE NETWORK GB 0,77 .... e + BRITISH ENERGY GB 3,90 .... KBC BANCASSURAN BE 34,40 + 0,17 WS ATKINS GB 9,46 .... BRAMBLES INDUST GB 5,47 0,29 GRANADA GB 2,28 + 1,43 AMEY GB 6,16 .... e e CENTRICA GB 3,43 + 0,47 LLOYDS TSB GB 11,57 .... ZELTIA ES 9,10 .... BUDERUS AG DE 27,60 .... e AUREA R ES e 23 .... GRUPPO L’ESPRES IT 3,48 .... EDISON IT e 8,63 .... MONTE PASCHI SI IT e 2,93 .... f DJ E STOXX HEAL 526,24 – 0,01 CAPITA GRP GB 7,53 + 0,21 BOUYGUES FR e 38,50 .... GWR GROUP GB 4,14 .... ELECTRABEL BE e 231 – 1,70 NAT BANK GREECE GR 27,40 .... CDB WEB TECH IN IT e 3,81 .... e BPB GB 4,60 – 0,35 HAVAS ADVERTISI FR 8,45 .... ELECTRIC PORTUG PT e 2,56 .... NATEXIS BQ POP. FR e 96,95 .... CGIP FR e 35,49 .... e BRISA AUTO-ESTR PT e 9,50 .... INDP NEWS AND M IR 1,84 .... ENDESA ES e 17,81 – 0,34 NORDEA SE 5,58 .... E´NERGIE CHUBB GB 2,44 .... BUZZI UNICEM IT e 7,73 .... INFORMA GROUP GB 3,48 .... ENEL IT e 6,39 .... ROLO BANCA 1473 IT e 16,52 .... CIR IT e 1 .... e CIMPOR R PT e 18,77 .... BG GROUP GB 4,30 + 1,52 LAGARDERE SCA N FR 45,69 – 1,21 EVN AT e 44,05 .... ROYAL BK SCOTL GB 25,97 – 0,31 COBHAM GB 17,68 .... COLAS FR e 63 – 1,10 BP GB 8,30 – 0,19 LAMBRAKIS PRESS GR 5,24 .... FORTUM FI e 5,18 + 1,57 S-E-BANKEN -A- SE 9,90 .... COOKSON GROUP P GB 1,27 .... e CRH PLC GB 29,66 .... CEPSA ES e 12,59 .... M6 METROPOLE TV FR 27,40 .... GAS NATURAL SDG ES e 19,58 .... SAN PAOLO IMI IT e 12,31 .... COPENHAGEN AIRP DK 62,21 .... e FCC ES e 23,92 .... COFLEXIP FR e 149 .... MEDIASET IT 8,36 .... HIDRO CANTABRIC ES e 26,30 .... STANDARD CHARTE GB 12,90 .... DAMPSKIBS -A- DK 6718,17 .... GRUPO DRAGADOS ES e 13,85 .... DORDTSCHE PETRO NL e 2,69 + 6,32 MODERN TIMES GR SE 24,23 .... IBERDROLA ES e 14,34 .... STE GENERAL-A- FR e 60,70 – 0,16 DAMPSKIBS -B- DK 7551,23 .... e GRUPO FERROVIAL ES e 20,36 .... GBL BE e 57,50 – 0,69 MONDADORI IT 7,17 .... INNOGY HOLDINGS GB 3,19 .... SVENSKA HANDELS SE 15,07 .... DAMSKIBS SVEND DK 10077,26 .... e HANSON PLC GB 7,55 – 0,21 ENI IT e 13,13 .... NRJ GROUP FR 20,10 .... ITALGAS IT e 10 .... SWEDISH MATCH SE 5,64 .... DE LA RUE GB 7,73 – 1,03 + HEIDELBERGER ZE DE e 52,61 .... ENTERPRISE OIL GB 6,83 .... PEARSON GB 13,45 1,45 KELDA GB 5,48 – 0,29 UBS N CH 55,52 .... E.ON AG DE e 56 – 0,36 e HELL.TECHNODO.R GR 6,70 .... HELLENIC PETROL GR 7,90 .... PRISA ES 10,91 .... NATIONAL GRID G GB 7,05 – 0,68 UNICREDITO ITAL IT e 4,21 .... ELECTROCOMPONEN GB 8,21 + 1,59 e HERACLES GENL R GR 14,66 .... LATTICE GROUP GB 2,45 + 0,66 PROSIEBEN SAT.1 DE 7,30 .... INTERNATIONAL P GB 3,33 + 0,48 f DJ E STOXX BANK P 265,83 – 0,08 e ENIRO SE 8,32 .... e HOCHTIEF ESSEN DE e 15,80 .... OMV AG AT 92,99 .... PT MULTIMEDIA R PT 7,55 .... OESTERR ELEKTR AT e 79,01 .... EPCOS DE e 52 .... e HOLCIM CH 230,24 .... PETROLEUM GEO-S NO 7,17 .... PUBLICIS GROUPE FR 27,91 .... PENNON GROUP GB 9,62 .... e EUR AERO DEFENC FR e 13,34 .... IMERYS FR e 106,20 – 2,12 REPSOL YPF ES 15,86 + 1,02 PUBLIGROUPE N CH 243,14 .... POWERGEN GB 11,88 – 0,13 PRODUITS DE BASE e EUROTUNNEL FR e 0,98 .... + ITALCEMENTI IT e 8,57 .... ROYAL DUTCH CO NL 53,90 – 0,19 REED INTERNATIO GB 9,47 0,17 SCOTTISH POWER GB 6,33 + 0,51 e e GB 12,86 + ACERALIA ES 17,12 .... LAFARGE FR e 102,50 .... SAIPEM IT 5,02 .... EXEL 0,25 REUTERS GROUP GB 10,79 – 1,17 SEVERN TRENT GB 10,98 – 0,29 e e + ACERINOX R ES e 35 .... MICHANIKI REG. GR 2,55 .... SHELL TRANSP GB 7,71 – 0,62 FINMECCANICA IT 0,98 .... RTL GROUP LU 43 8,86 SUEZ FR e 33,75 .... e ALUMINIUM GREEC GR 36,44 .... NOVAR GB 1,96 .... STATOIL NO 7,29 .... FINNLINES FI 21,50 .... SMG GB 2,45 – 0,65 UNION FENOSA ES e 17,47 .... e ANGLO AMERICAN GB 16,77 .... PILKINGTON PLC GB 1,75 .... TOTAL FINA ELF FR e 142,20 – 0,21 FKI GB 3,08 .... SOGECABLE R ES 27,60 .... UNITED UTILITIE GB 10,12 – 0,32 ASSIDOMAEN AB SE 27,08 .... RMC GROUP PLC GB 10,02 .... IHC CALAND NL e 50,10 .... FLS IND.B DK 8,06 .... TAYLOR NELSON S GB 3,24 .... VIRIDIAN GROUP GB 8,48 .... e BEKAERT BE e 35,51 – 3,71 SAINT GOBAIN FR e 161,70 – 0,74 f DJ E STOXX ENGY P 303,44 – 0,02 FLUGHAFEN WIEN AT 30 .... TELEWEST COMM. GB 1,04 .... f DJ E STOXX PO SUP P 293,10 – 0,09 BHP BILLITON GB 5,39 – 0,30 SKANSKA -B- SE 7,27 .... GAMESA ES e 17,80 .... TF1 FR e 26,62 – 1,84 BOEHLER-UDDEHOL AT e 44,50 .... TAYLOR WOODROW GB 2,53 – 0,63 GKN GB 4,49 .... TRINITY MIRROR GB 6,85 – 0,47 BUNZL PLC GB 6,80 .... TECHNIP-COFLEXI FR e 131,50 .... SERVICES FINANCIERS GROUP 4 FALCK DK 135,71 .... UNITED PAN-EURO NL e 0,50 .... GB 1,09 + GROUP 4 FALCK DK 135,71 .... UTD BUSINESS ME GB 11,43 .... CORUS GROUP 1,49 TITAN CEMENT RE GR 39,06 .... 3I GROUP GB 14,03 + 0,23 GR 3,82 e GUARDIAN IT GB 7,18 .... VIVENDI UNIVERS FR e 57,15 .... ELVAL .... UPONOR -A- FI 18,30 .... ALPHA FINANCE GR 44,90 .... SE 25,13 e HAGEMEYER NV NL e 18,92 – 0,84 VNU NL e 36 .... EURO HOLMEN -B- .... CIMENTS VICAT / FR 60,50 .... AMVESCAP GB 15,71 – 2 e e e ______NL 1,50 HALKOR GR 4,48 .... WOLTERS KLUWER NL 24,20 .... ISPAT INTERNATI .... VINCI FR 62,70 .... BHW HOLDING AG DE e 33 .... GB 15,57 + e HAYS GB 3,27 + 0,49 WPP GROUP GB 11,01 + 0,29 JOHNSON MATTHEY 0,21 WIENERBERGER AG AT 15,79 .... BPI R PT e 2,42 .... FI e 7 f HEIDELBERGER DR DE e 44,40 .... f DJ E STOXX MEDIA P 304,36 + 0,12 NOUVEAU M-REAL -B- .... DJ E STOXX CNST P 224,11 .... BRITISH LAND CO GB 7,53 + 0,21 AT e 53 .... HUHTAMAKI FI e 33,50 + 1,85 MAYR-MELNHOF KA CALEDONIA INV.S GB 12,94 .... ´ FI e 11,05 – IFIL IT e 5,66 .... MARCHE OUTOKUMPU 0,90 CANARY WHARF GR GB 7,29 + 0,22 FR e 54,50 IMI PLC GB 3,93 .... PECHINEY-A- .... CONSOMMATION CYCLIQUE CATTLES ORD. GB 4,62 .... BIENS DE CONSOMMATION FI e 4,22 .... IND.VAERDEN -A- SE 17,07 .... Cours % Var. RAUTARUUKKI K ACCOR FR e 37 .... CLOSE BROS GRP GB 13,58 + 10 AHOLD NL e 32,90 – 0,30 03/12 9h56 f GB 21,08 ES e 9,60 en euros 30/11 RIO TINTO .... ADIDAS-SALOMON DE e 71,50 .... COBEPA BE e 60,30 .... INDRA SISTEMAS .... ALTADIS ES e 17,80 .... GR 4,12 + SIDENOR .... AGFA-GEVAERT BE e 12,25 – 0,41 CONSORS DISC-BR DE e 10,19 + 0,59 INVENSYS GB 1,60 1,01 AMADEUS GLOBAL ES e 6 .... GR 8,58 AMSTERDAM SILVER & BARYTE .... AIR FRANCE FR e 14,48 .... CORIO NV NL e 25,30 + 0,20 INVESTOR -A- SE 11,80 .... ATHENS MEDICAL GR 4,24 .... GB 2,45 SMURFIT JEFFERS .... AIRTOURS PLC GB 3,96 + 2,92 CORP FIN ALBA ES e 23,79 .... INVESTOR -B- SE 11,64 .... AUSTRIA TABAK A AT e 82,40 .... AIRSPRAY NV 17,70 .... FI e 14,20 STORA ENSO -A- .... ALITALIA IT e 1,06 .... DAB BANK AG DE e 14,11 – 0,98 ISS DK 61,81 .... AVIS EUROPE GB 2,34 .... ANTONOV 0,60 .... FI e 14,11 – e STORA ENSO -R- 0,98 AUSTRIAN AIRLIN AT e 6,70 .... DEPFA-BANK DE e 63,80 .... JOT AUTOMATION FI 0,60 – 1,64 BEIERSDORF AG DE e 123,50 .... C/TAC 2,56 + 0,39 SE 28,24 SVENSKA CELLULO .... AUTOGRILL IT e 10,12 .... DROTT -B- SE 11,27 .... KINNEVIK -B- SE 16,65 .... BIC FR e 36,04 – 2,59 CARDIO CONTROL 3,30 .... DE e 15,90 e THYSSENKRUPP .... BANG & OLUFSEN DK 23,51 .... EURAZEO FR e 63,50 .... KONE B FI 75,64 .... BRIT AMER TOBAC GB 9,12 + 0,71 CSS 23,90 .... BE e 43,30 – e UMICORE 0,05 BENETTON IT e 12 .... EURONEXT NL e 22 .... LEGRAND FR 152 .... CASINO GP FR e 87,15 – 0,68 HITT NV 6,55 .... FI e 37,50 – e UPM-KYMMENE COR 0,66 BERKELEY GROUP GB 10,12 – 0,47 FINAXA FR e 93,90 .... LINDE AG DE 47,85 – 0,31 CLARINS FR e 63,25 .... AMERICA SUL PREF-B ...... FR e 14,02 e USINOR .... BRITISH AIRWAYS GB 3,27 .... FORTIS (B) BE e 26,05 – 0,80 MAN AG DE 22 .... COLRUYT BE e 48 – 1,23 NEDGRAPHICS HOLD 4 .... GR 10,20 VIOHALCO .... BULGARI IT e 9,47 .... FORTIS (NL) NL e 26,06 .... MEGGITT GB 2,85 .... DELHAIZE BE e 60 + 0,84 SOPHEON 0,51 .... AT e 31,10 e VOEST-ALPINE AG .... CHRISTIAN DIOR FR e 34,27 .... GECINA FR e 90 – 0,06 METSO FI 10,70 – 0,47 FIRSTGROUP GB 4,23 – 0,38 PROLION HOLDING 94 .... FR e 18,98 e WORMS N .... CLUB MED. FR e 45,02 .... GIMV BE e 29 .... MG TECHNOLOGIES DE 9,35 .... GALLAHER GRP GB 7,15 .... RING ROSA 0,03 .... f 192,40 .... DJ E STOXX BASI P COMPASS GROUP GB 8,18 + 1,39 GREAT PORTLAND GB 3,85 .... MORGAN CRUCIBLE GB 3,06 .... GIB BE e 50 + 0,81 UCC GROEP NV 7 .... DT.LUFTHANSA N DE e 14,65 .... HAMMERSON GB 7,28 .... EXEL GB 12,86 + 0,25 GIVAUDAN N CH 342,98 .... ELECTROLUX -B- SE 16,28 .... ING GROEP NL e 28,85 – 1,20 PACE MICRO TECH GB 6,56 + 0,25 HENKEL KGAA VZ DE e 64,30 .... CHIMIE e EM.TV & MERCHAN DE e 1,98 – 2,94 LAND SECURITIES GB 13,02 + 1,50 PARTEK FI 8,95 + 1,70 ICELAND GROUP GB 2,82 .... BRUXELLES e + PENINS.ORIENT.S GB 4,04 + 1,20 AIR LIQUIDE FR 158,50 .... EMI GROUP GB 5,07 0,32 LIBERTY INTL GB 7,86 .... IMPERIAL TOBACC GB 13,27 – 0,24 ARTHUR 2,50 .... AKZO NOBEL NV NL e 50,35 .... EURO DISNEY FR e 0,96 .... LONDON STOCK EX GB 5,90 .... PERLOS FI e 11,90 .... JERONIMO MARTIN PT e 8,13 .... BASF AG DE e 42,95 .... HDP IT e 3,32 .... MARSCHOLLEK LAU DE e 58,60 .... PREMIER FARNELL GB 4,38 .... KESKO -B- FI e 9,20 + 0,22 BAYER AG DE e 36,20 + 0,28 HERMES INTL FR e 168 .... MEDIOBANCA IT e 12,02 .... RAILTRACK GB 4,49 .... L’OREAL FR e 75,85 – 1,30 e CODES PAYS ZONE EURO + e NL e 13,35 .... e BOC GROUP PLC GB 17,02 .... HILTON GROUP GB 3,38 0,48 METROVACESA ES 14,95 .... RANDSTAD HOLDIN LAURUS NV NL 5,09 .... FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne DE e 19,95 DE e 23,40 IT e 2,74 RENTOKIL INITIA GB 4,15 + 1,57 GB 3,19 CELANESE N .... HUGO BOSS AG VZ .... MONTEDISON .... MORRISON SUPERM .... IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande CH 69,27 .... NL e 26,40 .... GB 10,50 .... REXAM GB 5,98 .... GB 14,76 – 0,22 CIBA SPEC CHIMI HUNTER DOUGLAS PROVIDENT FIN RECKITT BENCKIS LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche CLARIANT N CH 20,85 .... INDITEX R ES e 21,54 .... RODAMCO EUROPE NL e 39,20 – 0,33 REXEL FR e 60,25 + 0,33 SAFEWAY GB 4,91 – 0,33 FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce. COLOPLAST -B- DK 73,90 .... J D WETHERSPOON GB 6,04 .... RODAMCO NORTH A NL e 46 + 0,04 RHI AG AT e 7,40 .... SAINSBURY J. PL GB 5,72 – 0,83 DEGUSSA (NEU) DE e 27,50 – 1,43 KLM NL e 13 – 3,92 ROLINCO NV NL e 25 .... RIETER HLDG N CH 244,50 .... STAGECOACH GROU GB 1,01 .... CODES PAYS HORS ZONE EURO DSM NL e 39,99 + 0,48 LVMH FR e 45 – 0,73 SCHRODERS GB 14,08 + 0,23 ROLLS ROYCE GB 2,60 – 0,61 TERRA NETWORKS ES e 9,33 .... CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de e e EMS-CHEM HOLD A CH 4268,54 .... MEDION DE 45,47 + 1,61 SIMCO N FR 76 .... SANDVIK SE 23,81 .... TESCO PLC GB 3,86 .... GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark. ICI GB 6,46 + 0,25 MOULINEX FR e 0,01 .... SLOUGH ESTATES GB 5,21 .... SAURER N CH 19,87 .... TPG NL e 22,60 – 0,88 FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 27

AIR LIQUIDE...... w 155,80 1021,98 – 1,70 – 1,95 EURAZEO...... w 63,10 413,91 – 0,63 – 18,47 PLASTIC OMN...... 64,05 420,14 +0,08 – 40,96 w w w % Var. ALCATEL A...... 19,77 129,68 – 2,99 – 67,32 EURO DISNEY ...... 0,94 6,17 – 2,08 +74,07 PROVIMI ...... 17,53 114,99 – 2,18 ... Cours Cours % Var. 31/12 ALCATEL O ...... 9,22 60,48 ... – 80,38 EUROTUNNEL ...... w 0,97 6,36 – 1,02 – 8,49 PSB INDUSTRI...... 78,30 513,61 ... +9,05 International f en euros en francs veille Une se´ lection (1) VALEURS FRANCE ALSTOM ...... w 13 85,27 – 0,76 – 52,72 FAURECIA...... w 55,95 367,01 – 3,87 +33,21 PUBLICIS GR...... w 27,60 181,04 – 1,11 – 23,31 ALTRAN TECHN .... w 50,05 328,31 +0,32 – 37,69 F.F.P. (NY)...... w 96,50 633 +0,63 +28,83 REMY COINTRE..... w 26 170,55 – 0,04 – 42,22 ADECCO ...... 57,75 378,82 – 0,86 – 13,28 ARBEL...... 2,80 18,37 +3,70 – 72,00 FIMALAC...... w 38,80 254,51 +0,67 +8,13 RENAULT ...... w 38,16 250,31 – 0,65 – 31,24 AMERICAN EXP...... 36,30 238,11 – 1,89 – 36,81 VALEURS FRANCE AREVA CIP ...... 150 983,94 – 0,20 – 18,47 FINAXA ...... – 27,76 REXEL...... w 60,25 395,21 +0,33 – 33,05 AMVESCAP EXP...... – 18,75 b Le cours de Bourse de Legris Industries ATOS ORIGIN...... w 75,40 494,59 +0,13 +0,53 FONC.LYON.#...... 26,60 174,48 – 0,37 – 7,70 RHODIA ...... w 9,73 63,82 – 8,90 – 41,03 ANGLOGOLD LT .... 38 249,26 +3,83 +19,87 s’inscrivait en repli de 0,74 %, à 20 euros, AVENTIS ...... w 77,10 505,74 – 1,15 – 17,54 FRANCE TELEC ..... w 43,54 285,60 – 1,27 – 52,64 ROCHETTE (LA ...... 6,13 40,21 – 3,46 – 0,32 A.T.T. #...... 19,33 126,80 – 0,51 +9,45 AXA ...... w 24,14 158,35 – 1,07 – 37,29 FROMAGERIES...... +25,58 ROUGIER #...... 58 380,46 ... – 4,91 BARRICK GOLD...... 16,99 111,45 +0,89 – 1,27 lundi matin 3 décembre. Le financier franco- BACOU DALLOZ .... 82 537,88 +0,99 +6,08 GALERIES LAF ...... w 146,90 963,60 – 0,07 – 27,99 ROYAL CANIN...... w 133,50 875,70 – 0,30 +17,10 COLGATE PAL...... 65,90 432,28 +2,01 – 5,85 américain Guy Wyser-Pratte a franchi en BAIL INVESTI...... 121 793,71 – 0,08 +2,62 GAUMONT # ...... 38 249,26 +1,01 – 9,09 RUE IMPERIAL...... – 13,26 CROWN CORK O.... 1,26 8,27 – 3,08 – 83,84 hausse le seuil de 20 % du capital de la socié- BAZAR HOT. V...... – 1,02 GECINA...... w 91,80 602,17 +1,94 – 10,00 SADE (NY) ...... +4,48 DIAGO PLC...... 11,60 76,09 +1,75 – 0,93 BEGHIN SAY ...... w 40,05 262,71 – 0,12 ... GENERALE DE...... 16 104,95 +1,27 ... SAGEM ADP...... 47,55 311,91 ... – 44,70 DOW CHEMICAL...... +1,48 té de fluides industriels et de logistique, et BIC...... w 36,89 241,98 – 0,30 – 11,93 GEOPHYSIQUE...... w 35,21 230,96 – 0,54 – 50,82 SAGEM S.A...... w 60,95 399,81 – 0,81 – 57,19 DU PONT NEMO ... 49,30 323,39 +0,59 – 7,33 détient 20,01 % du capital et 14,68 % des BNP PARIBAS...... w 97,90 642,18 – 0,10 +4,70 GFI INFORMAT ..... w 12,10 79,37 +0,25 – 51,92 SAINT-GOBAIN...... w 162,80 1067,90 – 0,06 – 2,68 ECHO BAY MIN ...... 0,64 4,20 – 3,03 +68,42 droits de vote. La société Wyser-Pratte a BOLLORE...... w 239 1567,74 +0,21 +13,91 GRANDVISION...... w 17,01 111,58 +0,06 – 11,54 SALVEPAR (NY ...... 49,50 324,70 – 2,75 – 20,54 ELECTROLUX ...... +27,00 BOLLORE INV...... +24,13 GROUPE GASCO ... 68 446,05 – 1,59 – 19,23 SANOFI SYNTH...... w 76,50 501,81 – 1,16 +7,74 ELF GABON...... 150 983,94 +1,97 +24,17 indiqué qu’elle agissait seule, mais qu’elle BONGRAIN ...... 42,12 276,29 – 4,27 +20,34 GROUPE PARTO.... 56,10 367,99 +0,18 – 2,43 SCHNEIDER EL...... w 50,30 329,95 – 1,57 – 35,26 ERICSSON #...... w 5,93 38,90 – 4,51 – 50,62 n’avait pas l’intention d’acquérir le contrôle BOUYGUES ...... w 37,80 247,95 – 1,82 – 21,65 GR.ZANNIER ( ...... 80,35 527,06 – 1,11 +30,65 SCOR SVN ...... w 40,20 263,69 +0,58 – 27,30 FORD MOTOR #..... 20,80 136,44 +1,46 – 18,75 BOUYGUES OFF..... w 36,50 239,42 +1,36 – 24,74 GUYENNE GASC ... w 87,40 573,31 +1,27 +5,30 S.E.B...... w 60,90 399,48 +0,25 +5,09 GENERAL ELEC ...... w 43,01 282,13 – 1,69 – 17,28 de Legris, a précisé le Conseil des marchés B T P (LA CI...... HAVAS ADVERT ..... w 8,21 53,85 – 2,84 – 46,68 SEITA...... 45,27 296,95 +0,13 +4,50 GENERAL MOTO.... 55,50 364,06 +1,28 +3,73 financiers dans un communiqué. BULL# ...... w 1,17 7,67 +0,86 – 76,02 IMERYS ...... w 107,80 707,12 – 0,65 – 10,90 SELECTIBAIL(...... 16,20 106,27 +0,31 +9,45 GOLD FIELDS...... 5,25 34,44 +2,94 +45,83 b L’action BNP Paribas perdait 0,1 %, à BURELLE (LY) ...... 50,50 331,26 +0,90 – 35,25 IMMEUBLES DE .... 21,70 142,34 – 3,56 +13,02 SIDEL...... 50,05 328,31 – 0,10 ... HARMONY GOLD .. 6,01 39,42 – 1,96 +30,08 BUSINESS OBJ ...... w 37,26 244,41 – 1,95 – 10,98 IMMOBANQUE ...... – 1,12 SILIC...... 155 1016,73 ... – 5,14 HITACHI # ...... 8,17 53,59 – 0,85 – 12,24 97,9 euros, lundi matin. Paribas Affaires CANAL + ...... w 3,55 23,29 – 0,56 – 7,06 IM.MARSEILLA ...... 3097 20314,99 +3,23 – 1,68 SIMCO...... w 76 498,53 ... +3,26 HSBC HOLDING .... w 13,38 87,77 +0,30 – 13,17 industrielles (PAI), filiale de la banque, a for- CAP GEMINI...... w 70 459,17 – 2,23 – 59,25 INFOGRAMES E .... w 15,61 102,39 – 0,89 – 18,69 SKIS ROSSIGN ...... 14,55 95,44 – 1,02 – 14,41 I.B.M...... w 128,30 841,59 ... +39,91 mulé une offre sur le distributeur britanni- CARBONE-LORR.... w 33,53 219,94 – 1,35 – 36,73 INGENICO ...... w 25,80 169,24 – 1,53 – 8,44 SOCIETE GENE ...... w 60,70 398,17 – 0,16 – 8,30 I.C.I...... – 26,52 CARREFOUR ...... w 57,25 375,54 – 1,04 – 14,42 ISIS...... 135,60 889,48 – 4,51 ... SODEXHO ALLI ...... w 45,17 296,30 – 1,18 – 6,48 ITO YOKADO # ...... 48,10 315,52 – 2,81 – 6,78 que Body Shop International, selon des CASINO GUICH...... 62,40 409,32 +0,65 – 7,77 JC DECAUX ...... w 10,75 70,52 +0,66 ... SOGEPARC (FI ...... +10,84 I.T.T. INDUS ...... a 54,40 356,84 +0,55 +34,92 informations publiées dans le Sunday Tele- CASINO GUICH...... w 87,30 572,65 – 0,51 – 17,24 KAUFMAN ET B..... 15,75 103,31 +0,96 – 17,10 SOPHIA ...... w 30,45 199,74 +0,16 +1,50 MATSUSHITA...... 14,11 92,56 – 6,93 – 44,66 w w w graph. D’après le quotidien dominical lon- CASTORAMA DU ... 54,30 356,18 +1,40 – 21,30 KLEPIERRE ...... 107 701,87 ... +6,89 SOPRA GROUP ...... 38,11 249,99 – 1,14 – 39,02 MC DONALD’S...... 29,97 196,59 – 1,25 – 11,90 CEGID (LY) ...... 86 564,12 – 0,81 +21,72 L’OREAL...... w 75,40 494,59 – 1,89 – 17,41 SPIR COMMUNI .... w 71,30 467,70 +1,49 – 0,90 MERK AND CO...... w 75,50 495,25 +0,53 – 23,03 donien, l’offre pourrait valoriser la société à CEREOL ...... w 30 196,79 +0,67 ... LAFARGE ...... w 101,10 663,17 – 1,37 +15,67 SR TELEPERFO ...... w 22,23 145,82 +1,05 – 46,88 MITSUBISHI C...... 7,65 50,18 – 1,92 – 5,08 250 millions de livres environ, soit 398 mil- CERESTAR...... w 31,05 203,67 – 0,42 ... LAGARDERE ...... w 45,40 297,80 – 1,84 – 26,53 STERIA GROUP...... 33 216,47 +3,06 – 5,98 NESTLE SA #...... w 230 1508,70 – 0,90 – 5,19 CFF.RECYCLIN ...... 37,10 243,36 – 7,02 – 6,31 LAPEYRE ...... w 46,50 305,02 – 1,32 – 28,46 SUCR.PITHIVI ...... 368,40 2416,55 – 0,70 +26,38 NORSK HYDRO...... – 0,72 lions d’euros. Body Shop avait annoncé en CGIP ...... w 34,90 228,93 – 1,66 – 30,89 LEBON (CIE) ...... – 7,77 SUEZ...... w 33,40 219,09 – 1,04 – 14,13 PFIZER INC...... 48 314,86 – 1,23 – 2,08 octobre sa propre mise en vente après avoir CHARGEURS...... 63,10 413,91 – 2,62 ... LEGRAND ORD. .... 145,50 954,42 – 4,28 ... TAITTINGER ...... 130,10 853,40 – 0,69 – 19,69 PHILIP MORRI ...... w 52,55 344,71 +0,10 +11,71 fait état d’une forte baisse de son bénéfice. CHRISTIAN DI...... w 34,02 223,16 – 0,73 – 33,35 LEGRAND ADP...... 126,80 831,75 – 0,08 ... TECHNIP-COFL ..... w 133,40 875,05 +1,44 – 13,71 PROCTER GAMB .... 86,05 564,45 ... +8,85 b CIC -ACTIONS ...... 119,90 786,49 – 0,17 +2,04 LEGRIS INDUS ...... w 20,30 133,16 +0,74 – 57,70 TF1...... w 26,71 175,21 – 1,51 – 53,54 RIO TINTO PL...... 20,70 135,78 +1,52 +15,44 Le titre Rhodia chutait de 8,24 %, à CIMENTS FRAN ..... w 46,75 306,66 – 1,06 – 15,00 LIBERTY SURF...... 3,62 23,75 – 10,84 ... THALES ...... w 39,80 261,07 – 0,50 – 22,03 SCHLUMBERGER... w 53,90 353,56 +1,70 – 36,55 9,8 euros, lundi matin. Selon Le Figaro,le CLARINS...... w 63,60 417,19 +0,55 – 17,75 LOCINDUS...... 125 819,95 – 0,79 +10,42 THOMSON MULT . w 30,49 200 – 1,17 – 38,82 SEGA ENTERPR...... 21,51 141,10 – 4,87 +121,52 groupe chimique néerlandais DSM a mis fin CLUB MEDITER ..... w 45,50 298,46 +1,07 – 49,94 LOUVRE #...... 62,15 407,68 +0,24 – 3,26 TOTAL FINA E ...... w 142,40 934,08 – 0,07 – 10,10 SHELL TRANSP ...... 7,63 50,05 +3,39 – 12,09 CNP ASSURANC .... w 36,18 237,33 +0,50 – 15,24 LVMH MOET HE.... w 44,45 291,57 – 1,94 – 36,95 TRANSICIEL # ...... w 36,43 238,97 +2,33 – 4,38 SONY CORP. # ...... w 51,30 336,51 – 2,29 – 30,01 aux discussions avec Aventis sur l’éventuali- COFACE...... w 55,70 365,37 – 0,18 – 48,89 MARINE WENDE... w 64,85 425,39 +0,39 – 27,94 UBI SOFT ENT ...... w 38,75 254,18 – 0,39 – 6,62 T.D.K. # ...... 55 360,78 – 0,63 – 46,07 té d’un rachat des 25,2 % que détient ce der- COFLEXIP ...... 148 970,82 – 0,67 ... MARIONNAUD P .. w 49,34 323,65 +1,13 – 26,51 UNIBAIL (POR...... w 57 373,90 – 0,35 +0,77 TOSHIBA #...... 4,58 30,04 – 1,72 – 34,28 COLAS...... 63 413,25 – 1,10 +15,49 MATUSSIERE F...... 7,74 50,77 ... +19,07 UNILOG ...... w 68,80 451,30 – 0,29 – 19,05 UNITED TECHO..... 67,70 444,08 – 0,37 – 20,77 nier dans le groupe de chimie de spécialités CONTIN.ENTRE..... 47,48 311,45 – 0,02 +13,04 MAUREL ET PR...... 15,24 99,97 +0,40 +52,55 USINOR...... w 13,81 90,59 – 1,50 – 1,77 ZAMBIA COPPE...... 0,32 2,10 – 5,88 – 28,88 Rhodia. CRED.FON.FRA...... 15,01 98,46 – 0,53 +18,75 METALEUROP ...... 3,21 21,06 +0,31 – 36,93 VALEO ...... w 42,37 277,93 +0,28 – 10,91 ...... CREDIT LYONN ..... w 37,15 243,69 – 0,96 – 0,13 MICHELIN ...... w 36,30 238,11 – 0,63 – 5,83 VALLOUREC ...... w 51 334,54 +0,29 – 10,36 ...... CS COM.ET SY...... 8,50 55,76 – 0,47 ... MONTUPET SA...... 10,70 70,19 +1,81 – 45,18 VICAT...... +7,65 DAMART ...... 82 537,88 +1,99 +1,23 NATEXIS BQ P ...... w 96,45 632,67 – 0,52 +2,11 VINCI...... w 63 413,25 +0,48 – 3,81 ABRE´VIATIONS DANONE...... w 128,50 842,90 – 0,46 – 19,98 NEOPOST ...... w 34,31 225,06 +0,76 +37,24 VIVARTE ...... 122,10 800,92 – 5,71 – 12,47 ´ B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes. PREMIER MARCHE DASSAULT-AVI...... 313 2053,15 – 2,07 +42,27 NEXANS...... w 16,50 108,23 – 4,62 ... VIVENDI ENVI...... w 40,83 267,83 – 0,41 – 12,19 ______w – – – + w – – DASSAULT SYS...... 52,30 343,07 1,32 28,35 NORBERT DENT ... 21,70 142,34 0,46 20,55 VIVENDI UNIV ...... 56,30 369,30 1,49 19,68 SYMBOLES w ´ DEV.R.N-P.CA...... 14,26 93,54 ... +1,85 NORD-EST...... 26,50 173,83 – 0,93 +1,33 WANADOO...... 5,75 37,72 +1,77 – 33,90 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; LUNDI 3 DECEMBRE Cours a` 9h57 DEVEAUX(LY)# ...... 67,40 442,12 – 1,46 – 19,76 NRJ GROUP...... w 20,30 133,16 +1 – 33,31 WORMS (EX.SO...... 19 124,63 +0,11 +8,26 a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; w w DMC (DOLLFUS..... 7,65 50,18 +1,32 – 28,10 OBERTHUR CAR.... 8,59 56,35 – 2,61 – 49,76 ZODIAC...... 203,70 1336,18 +1,85 – 30,71 o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ; Dernier jour de ne´ gociation des OSRD : 20 de´ cembre + + + DYNACTION ...... 24,55 161,04 0,16 – 17,61 OLIPAR...... 6,90 45,26 1,32 0,29 ...... d cours pre´ce´dent ; w_Valeur pouvant be´ne´ficier du service w + w EIFFAGE ...... 68,30 448,02 – 0,80 7,18 ORANGE ...... 9,66 63,37 – 0,31 ...... ` ´ ´ % Var. de reglement differe. Cours Cours % Var. ELECT.MADAGA .... 22,50 147,59 – 3,02 +3,35 OXYG.EXT-ORI...... 367 2407,36 +4,83 +0,82 ...... 31/12 France f en euros en francs veille ELIOR ...... w 8,35 54,77 +0,12 – 38,42 PECHINEY ACT...... w 54 354,22 – 0,92 +10,90 ...... DERNIE`RE COLONNE PREMIER MARCHE´ (1) : (1) ENTENIAL(EX...... 25,37 166,42 – 2,05 – 14,83 PECHINEY B P ...... 50 327,98 – 3,75 +4,16 ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : ACCOR ...... w 36,75 241,06 – 0,68 – 18,33 ERAMET ...... 33,01 216,53 – 6,35 – 24,20 PENAUILLE PO...... w 35,70 234,18 +1,85 – 46,79 ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement AFFINE...... 36,90 242,05 ... +2,50 ESSILOR INTL ...... w 33,50 219,75 +2,45 – 3,59 PERNOD-RICAR .... w 82,40 540,51 – 0,12 +12,10 ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ; AGF ...... w 54,25 355,86 – 1,36 – 26,68 ESSO ...... 79,25 519,85 – 0,31 +22,86 PEUGEOT ...... w 47,20 309,61 – 0,17 +16,88 ...... Vendredi date´ samedi : nominal. AIR FRANCE G ...... w 14,83 97,28 +2,42 – 40,68 EULER...... w 43,60 286 – 2,02 – 20,07 PINAULT-PRIN...... w 146,50 960,98 – 0,27 – 35,99 ......

CMT MEDICAL ..... 12,25 80,35 – 1,92 GUYANOR ACTI .... d 0,16 1,05 ... NET2S # ...... 5,37 35,22 +1,32 GEODIS...... 24,50 160,71 ... COALA # ...... 19 124,63 ... GENESYS BS00...... 0,79 5,18 – 11,24 NETGEM...... 2,86 18,76 – 2,39 GFI INDUSTRI...... 19,35 126,93 +0,26 NOUVEAU COHERIS ATIX...... 11 72,16 +2,80 HF COMPANY ...... 25,55 167,60 – 1,01 NETVALUE # ...... 1,33 8,72 – 1,48 SECOND GRAND MARNIE .. d 7500 49196,78 ... COIL...... 13,26 86,98 +1,22 HIGH BON DE ...... 3,31 21,71 – 6,76 NEURONES #...... 3,80 24,93 +0,80 ______GROUPE BOURB... d 56 367,34 ... ´ CION ET SYS...... 1,48 9,71 ... HIGH CO.#...... 98,90 648,74 – 1,10 NICOX #...... 50,45 330,93 – 0,98 GROUPE CRIT ...... 20 131,19 +7,24 MARCHE CONSODATA ...... 15,06 98,79 – 10,52 HIGHWAVE OPT ... w 3,82 25,06 – 9,69 OLITEC...... 11 72,16 – 4,35 ´ GROUPE J.C.D...... 153,10 1004,27 – 0,13 CONSODATA NV.. d 19,50 127,91 ... HIMALAYA ...... 1,99 13,05 +2,05 OPTIMS # ...... 1,59 10,43 – 0,63 MARCHE HERMES INTL...... w 166,70 1093,48 – 0,77 VENDREDI 30 NOVEMBRE CONSORS FRAN .. 2,24 14,69 – 5,88 HI MEDIA ...... 0,68 4,46 – 4,23 OXIS INTL RG ...... d 0,28 1,84 ... HYPARLO #(LY ...... 32 209,91 ... CROSS SYSTEM.... 1,08 7,08 +6,93 HOLOGRAM IND.. 3,91 25,65 – 2,25 PERF.TECHNO...... b 0,01 0,07 ... LUNDI 3 DE´ CEMBRE IMS(INT.META ...... 7,45 48,87 +0,68 Une se´ lection. Cours releve´sa` 18 h 26 CRYO # ...... 4,64 30,44 +5,69 HUBWOO.COM ..... 1,98 12,99 +6,45 PERFECT TECH .... b 2 13,12 ... INTER PARFUM .... 57,55 377,50 – 1,62 CRYONETWORKS. 2,92 19,15 – 3,95 IB GROUP.COM .... 2,60 17,05 +6,12 PHARMAGEST I.... 13,40 87,90 – 0,74 Une se´ lection. Cours releve´ sa` 9h57 JET MULTIMED .... 16,20 106,27 – 4,71 CYBERDECK # ...... 0,63 4,13 – 1,56 IDP ...... 0,90 5,90 ... PHONE SYS.NE..... 2,50 16,40 – 0,40 LAURENT-PERR .... 23,50 154,15 – 0,84 Cours Cours % Var. CYBER PRES.P ...... 10,95 71,83 ... IDP BON 98 (...... d 1,07 7,02 ... PICOGIGA...... 4,43 29,06 +1,14 Cours Cours % Var. LDC ...... 116,70 765,50 – 0,26 Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille CYBERSEARCH ..... 1,80 11,81 – 3,23 IGE +XAO ...... 8,75 57,40 +2,94 PROLOGUE SOF ... 5,90 38,70 +3,51 LECTRA (B) #...... 4,44 29,12 +4,47 A NOVO # ...... w 18,68 122,53 +2,47 CYRANO #...... d ...... ILOG #...... 10,99 72,09 ... PROSODIE #...... 32,92 215,94 +4,21 AB GROUPE ...... 28 183,67 +0,04 LOUIS DREYFU ..... 14,60 95,77 +0,69 AB SOFT ...... d 6 39,36 ... D INTERACTIV ..... 1,23 8,07 +0,82 IMECOM GROUP.. 1,59 10,43 – 0,63 PROSODIE BS ...... d 8,46 55,49 ... ACTIELEC TEC ...... 4,69 30,76 ... LVL MEDICAL...... 24,71 162,09 +0,86 ABEL GUILLEM..... 6,59 43,23 +2,97 DIREKT ANLAG .... 13,57 89,01 +1,42 INFOSOURCES...... 0,70 4,59 ... JEAN CLAUDE...... 1,39 9,12 – 0,71 ALGECO #...... 86,20 565,43 +0,23 M6-METR.TV A...... w 27,60 181,04 +0,73 ACCESS COMME .. 4,58 30,04 +1,78 DIREKT ANLAG .... 11,20 73,47 – 2,18 INFOTEL # ...... 27,40 179,73 +1,07 QUALIFLOW ...... 5,43 35,62 – 4,74 ALTEDIA...... 29,55 193,84 +1,90 MANITOU #...... 65 426,37 ... ACTEOS ...... 1,71 11,22 +3,64 DALET # ...... 1,20 7,87 +3,45 INFO VISTA ...... 3,95 25,91 +1,28 QUANTEL ...... 4,15 27,22 – 2,35 ALTEN (SVN) ...... w 16 104,95 – 4,93 MANUTAN INTE... 41,84 274,45 ... ADL PARTNER ...... 7,86 51,56 – 1,75 DATASQUARE #.... 0,82 5,38 +5,13 INTEGRA...... 1,45 9,51 – 0,68 R2I SANTE...... 3,80 24,93 – 7,32 APRIL S.A.#( ...... 17,50 114,79 +0,29 PARC DES EXP ...... d 117,10 768,13 ... ALDETA ...... 1,96 12,86 +4,26 DESK #...... d 0,89 5,84 ... INTEGRA ACT...... R2I SANTE BO ...... d 0,02 0,13 ... ARKOPHARMA # .. 43,93 288,16 – 0,05 PCAS #...... 20,20 132,50 +0,50 ALGORIEL #...... 4,85 31,81 – 2,81 DEVOTEAM #...... 18,40 120,70 – 0,27 INTERACTIF B...... d 0,15 0,98 ... RECIF # ...... 14,70 96,43 – 4,55 ASSYSTEM # ...... 34 223,03 – 2,41 PETIT FOREST...... 46 301,74 +2,22 ALPHA MOS #...... 4,15 27,22 +9,50 DMS #...... 11,85 77,73 +0,34 INTERACTIF B...... d 0,30 1,97 ... REGINA RUBEN ... 0,31 2,03 ... AUBAY ...... 4,01 26,30 ... PIERRE VACAN...... 65 426,37 ... ALPHA MOS BO.... 0,21 1,38 – 8,70 DURAN DUBOI .... 11,25 73,80 – 1,23 INTERCALL RE ...... 12,25 80,35 ... REPONSE # ...... 12,50 81,99 – 2,34 BENETEAU #...... 85 557,56 +1,37 PINGUELY HAU .... w 10,70 70,19 – 1,20 ALTAMIR & CI ...... 69,20 453,92 – 1 DURAND ALLIZ.... 0,26 1,71 ... IPSOS # ...... w 60,70 398,17 +2,27 RIBER #...... 4,60 30,17 +2,68 BOIRON (LY)#...... 69,80 457,86 – 0,99 POCHET...... d 110 721,55 ... ALTI #...... 11,59 76,03 +9,44 DURAN BS 00 ...... d 0,10 0,66 ... IPSOS BS00...... 1,07 7,02 – 10,83 RIGIFLEX INT...... 31 203,35 +3,30 BONDUELLE...... 45,73 299,97 – 0,59 RADIALL # ...... 68 446,05 +0,67 ARTPRICE COM.... 5,43 35,62 +0,93 EFFIK # ...... 22,90 150,21 – 0,43 IT LINK...... 2,95 19,35 +1,72 RISC TECHNOL .... 8,30 54,44 +0,12 BQUE TARNEAU... d 79,10 518,86 ... RALLYE (LY)...... w 50,50 331,26 ... ASTRA ...... 0,54 3,54 ... EGIDE #...... 74 485,41 – 3,01 ITESOFT...... 1,60 10,50 +1,91 SAVEURS DE F...... 12,40 81,34 – 0,80 BRICORAMA # ...... 56,40 369,96 +1,62 RODRIGUEZ GR ... w 55,50 364,06 +0,27 AUFEMININ.CO.... 1,25 8,20 +3,31 EMME NV ...... 13,95 91,51 +1,45 IXO...... 0,58 3,80 – 1,69 SELF TRADE...... 2,72 17,84 – 2,86 BRIOCHE PASQ .... 69 452,61 – 0,29 SABATE-DIOSO ..... 17,50 114,79 – 2,78 AUTOMA TECH .... 2,55 16,73 – 4,85 ESI GROUP ...... 12 78,71 – 0,83 INFOSOURCE B .... d 0,01 0,07 ... SITICOM GROU.... 5,52 36,21 +4,15 BUFFALO GRIL..... 8,62 56,54 – 0,23 SECHE ENVIRO ..... 76,90 504,43 +3,22 AVENIR TELEC...... 0,17 1,12 ... ESKER...... 5,14 33,72 – 0,19 KALISTO ENTE...... 1,86 12,20 +9,41 SODITECH ING .... 3,90 25,58 +4 C.A. OISE CC ...... d 88 577,24 ... SINOP.ASSET...... d 27,50 180,39 ... AVENIR TELEC...... w 2,15 14,10 +0,94 EUROFINS SCI...... 19,70 129,22 +8,84 ORCHESTRA KA .... 0,75 4,92 – 7,41 SOFT COMPUTI.... 3,85 25,25 +2,67 C.A. PARIS I...... 63,05 413,58 +0,08 SIPAREX CROI ...... 26,50 173,83 – 1,85 BAC MAJESTIC...... 2,31 15,15 – 3,75 EURO.CARGO S.... 13,10 85,93 – 1,50 KEYRUS PROGI ..... 1,06 6,95 – 3,64 SOI TEC SILI...... w 24,10 158,09 +2,77 C.A.PAS CAL...... 131,40 861,93 +0,31 SOLERI ...... d 143 938,02 ... BARBARA BUI ...... 12,28 80,55 – 0,97 FI SYSTEM # ...... 2,14 14,04 – 2,28 LA COMPAGNIE.... 7,30 47,88 – 3,95 SOLUCOM ...... 31,75 208,27 +2,45 CDA-CIE DES...... 55,50 364,06 +0,63 SOLVING #...... 48,10 315,52 – 1,84 BCI NAVIGATI...... 5 32,80 – 7,06 FIMATEX # ...... 3,37 22,11 +3,37 TETE DS LES ...... d 1,16 7,61 ... SQLI ...... 1,48 9,71 +2,07 CEGEDIM #...... 47,77 313,35 – 0,83 STEF-TFE # ...... 58 380,46 – 1,69 BELVEDERE...... 20,80 136,44 ... FLOREANE MED .. 7,30 47,88 +4,29 LEXIBOOK # S...... 16,50 108,23 – 1,79 STACI # ...... 1,39 9,12 – 5,44 CIE FIN.ST-H ...... d 135 885,54 ... SYLEA ...... d 40 262,38 ... BOURSE DIREC .... 2,45 16,07 +1,66 FI SYSTEM BS...... 0,08 0,52 – 11,11 LINEDATA SER...... 18,95 124,30 +4,70 STELAX...... 0,62 4,07 – 7,46 CNIM #...... 48,20 316,17 – 1,43 SYLIS # ...... 20,99 137,69 ... BRIME TECHN...... d 0,29 1,90 ... GAMELOFT COM . 0,88 5,77 +6,02 LYCOS EUROPE..... 0,95 6,23 +10,47 SYNELEC # ...... 10,45 68,55 – 3,24 COFITEM-COFI..... d 62,05 407,02 ... SYNERGIE (EX ...... 28,10 184,32 +3,69 BRIME TECHNO... 31,90 209,25 +2,90 GAUDRIOT #...... 33,90 222,37 +0,92 LYCOS FRANCE..... 1,81 11,87 +0,56 SYSTAR # ...... 3,80 24,93 – 3,55 DANE-ELEC ME.... 2,70 17,71 – 5,26 TEAM PARTNER ... 3,95 25,91 – 1,25 BUSINESS ET ...... 7,85 51,49 – 0,63 GENERIX # ...... 15,10 99,05 – 0,07 MEDCOST #...... 1,58 10,36 +1,94 SYSTRAN ...... 1,85 12,14 +3,35 ETAM DEVELOP ... 8,84 57,99 – 0,11 TRIGANO...... w 28,06 184,06 – 0,50 BUSINESS INT ...... 1,85 12,14 +2,78 GENESYS #...... w 13,37 87,70 – 3,12 MEDIDEP #...... 17,80 116,76 ... SOI TEC BS 0...... 12,20 80,03 +8,93 EUROPEENNE C... 41,40 271,57 +1,97 UNION FIN.FR...... 34,50 226,31 ... BVRP ACT.DIV...... 8,23 53,99 +5,38 GENSET...... w 8,43 55,30 – 0,94 MEMSCAP ...... 2,80 18,37 +8,53 TELECOM CITY..... 2,48 16,27 – 0,40 EXPAND S.A...... 55 360,78 ... VILMOR.CLAUS ..... 71,45 468,68 ... CAC SYSTEMES..... 5 32,80 – 1,96 GENUITY INC...... 1,63 10,69 +5,16 METROLOGIC G ... 56,70 371,93 – 1,05 TEL.RES.SERV...... 1,95 12,79 ... FINATIS(EX.L ...... d 124,90 819,29 ... VIRBAC...... 90,45 593,31 – 0,06 CALL CENTER...... 9,13 59,89 +0,33 GL TRADE #...... 39,30 257,79 +2,08 MICROPOLE UN ... 4,38 28,73 +2,10 THERMATECH I.... 9,91 65,01 +0,10 FININFO...... 34 223,03 +6,58 ...... CARRERE GROU... 17,25 113,15 – 1,60 GPE ENVERG.C..... 0,85 5,58 – 2,30 MILLIMAGES...... 7,45 48,87 – 2,49 TISCALI SPA ...... 10,81 70,91 – 0,83 FLEURY MICHO ... 22,95 150,54 +1,77 ...... CAST ...... 3,38 22,17 – 5,85 SILICOMP # ...... 23,80 156,12 +1,93 MONDIAL PECH ... d 5,01 32,86 ... TITUS INTERA ...... 5,26 34,50 ... FOCAL GROUPE ... 47 308,30 ...... CEREP...... 16,62 109,02 +0,12 GUILLEMOT BS.... 8,65 56,74 +5,62 NATUREX...... 14,31 93,87 – 8,62 TITUS INTER...... 1,54 10,10 – 3,75 GECI INTL...... 7,05 46,24 ...... CHEMUNEX ...... 0,30 1,97 – 6,25 GUILLEMOT # ...... 19,56 128,31 +0,31 NATUREX DS 0 ..... 0,55 3,61 – 64,29 TRACING SERV..... 18,80 123,32 +0,53 GENERALE LOC.... 10,80 70,84 +8 ......

E´CUR. MONE´TAIRE C ...... 224,20 1470,66 02/12 CIC ECOCIC ...... 370,12 2427,83 30/11 CM FRANCE ACTIONS...... 33,91 222,44 30/11 OBLITYS C ...... 114,96 754,09 02/12 E´CUR. MONE´TAIRE D...... 186,75 1225 02/12 CIC ELITE EUROPE...... 129,63 850,32 30/11 CM MID. ACT. FRANCE ...... 30,44 199,67 30/11 OBLITYS D...... 113,16 742,28 02/12 SICAV et FCP E´CUR. OBLIG. INTERNAT. D. 180,04 1180,98 02/12 CIC E´PARGNE DYNAM. C..... 2072,70 13596,02 30/11 CM MONDE ACTIONS...... 314,10 2060,36 30/11 PLE´NITUDE D PEA ...... 42,23 277,01 02/12 E´CUR. TECHNOLOGIES C ..... 39,11 256,54 02/12 CIC E´PARGNE DYNAM. D .... 1634,84 10723,85 30/11 CM OBLIG. LONG TERME .... 109,80 720,24 30/11 POSTE GESTION C...... 2623,13 17206,60 02/12 E´CUR. TRIMESTRIEL D ...... 276,04 1810,70 02/12 CIC EUROLEADERS ...... 383,54 2515,86 30/11 CM OPTION DYNAM...... 30,60 200,72 30/11 POSTE GESTION D ...... 2325,36 15253,36 02/12 Une se´ lection. Cours de cloˆ ture le 30 novembre E´PARCOURT-SICAV D ...... 28,57 187,41 02/12 CIC FRANCE C ...... 34,73 227,81 30/11 CM OPTION E´QUIL...... 54,03 354,41 30/11 POSTE PREMIE`RE...... 7124,84 46735,89 02/12 GE´OPTIM C ...... 2343,56 15372,75 02/12 CIC FRANCE D...... 34,73 227,81 30/11 CM OBLIG. COURT TERME .. 165,71 1086,99 30/11 POSTE PREMIE`RE 1 AN ...... 42609,28 279498,55 02/12 Fonds communs de placements CIC HORIZON C...... 68,51 449,40 30/11 CM OBLIG. MOYEN TERME.. 344,38 2258,98 30/11 POSTE PREMIE`RE 2-3 ...... 9263,32 60763,40 02/12 e CIC HORIZON D ...... 66,07 433,39 30/11 CM OBLIG. QUATRE...... 166,75 1093,81 30/11 E´metteurs f Valeurs unitaires Date E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... 37,79 247,89 02/12 PRIMIEL EURO C ...... 53,74 352,51 02/12 Euros francs ee cours E´CUREUIL PRUDENCE C ...... 34,65 227,29 02/12 CIC MENSUEL...... 1435,42 9415,74 30/11 Fonds communs de placements REVENUS TRIMESTRIELS ..... 791,14 5189,54 02/12 E´CUREUIL VITALITE´ C ...... 40,64 266,58 02/12 CIC MONDE PEA...... 28,05 184 30/11 CM OPTION MODE´RATION . 19,44 127,52 30/11 SOLSTICE D...... 365,81 2399,56 02/12 AGIPI CIC OBLI COURT TERME C .. 24,72 162,15 30/11 THE´SORA C ...... 190,47 1249,40 02/12 19,63 128,76 30/11 08 36 68 56 55 CIC OBLI COURT TEME D.... ASSET MANAGEMENT THE´SORA D...... 159 1042,97 02/12 AGIPI AMBITION (AXA) ...... 25,35 166,29 30/11 (2,21 F/mn) CIC OBLI LONG TERME C .... 15,63 102,53 30/11 TRE´SORYS C...... 47573,60 312062,36 02/12 AGIPI ACTIONS (AXA)...... 25,92 170,02 30/11 CIC OBLI LONG TERME D.... 15,44 101,28 30/11 ATOUT CROISSANCE D...... 337,50 2213,85 30/11 AME´RIQUE 2000 ...... 128,07 840,08 30/11 CIC OBLI MONDE ...... 404,62 2654,13 30/11 Fonds communs de placements ATOUT EUROPE C ...... 502,38 3295,40 30/11 ASIE 2000...... 74,76 490,39 30/11 ´ 3615 BNP CIC OR ET MAT...... 98,43 645,66 30/11 DEDIALYS FINANCE ...... 81,91 537,29 02/12 ATOUT FRANCE C...... 191,62 1256,94 30/11 NOUVELLE EUROPE ...... 213,85 1402,76 30/11 08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) 152,75 1001,97 DE´DIALYS MULTI-SECTEURS 63,12 414,04 02/12 ATOUT FRANCE D ...... 173,64 1139 30/11 CIC ORIENT ...... 30/11 SAINT-HONORE´ CAPITAL C . 3673,26 24095,01 30/11 33,74 DE´DIALYS SANTE´ ...... 92,74 608,33 02/12 ATOUT FRANCE ASIE D ...... 75,81 497,28 30/11 CIC PIERRE ...... 221,32 30/11 SAINT-HONORE´ CAPITAL D . 3328,43 21833,07 30/11 ANTIN OBLI. MT C ...... 155,47 1019,82 02/12 DE´DIALYS TECHNOLOGIES .. 37,36 245,07 02/12 ATOUTFRANCEEUROPED.. 173,33 1136,97 30/11 Fonds communs de placements ST-HONORE´ CONVERTIBLES 336,70 2208,61 30/11 ANTIN OBLI. MT D...... 142,69 935,99 02/12 DE´DIALYS TELECOM ...... 47,25 309,94 02/12 ´ ´ ´ ST-HONORE´ FRANCE...... 56,15 368,32 30/11 ANTIN OBLI. SPREADS C...... 188,95 1239,43 02/12 ATOUT FRANCE MONDE D .. 43,83 287,51 30/11 CIC PEA SERENITE...... 170,24 1116,70 23/11 ST-HONORE´ PACIFIQUE...... 83,69 548,97 30/11 OBLITYS INSTITUTION. C...... BNP MONE´ COURT TERME.. 2502,37 16414,47 02/12 ATOUT MONDE C...... 52,48 344,25 30/11 CIC EUROPEA C ...... 10,35 67,89 30/11 ´ ST-HONORE´ TECH. MEDIA .. 112,90 740,58 30/11 POSTE EUROPE C ...... 93,79 615,22 02/12 BNP MONE´ PLACEMENT C .. 13720,46 90000,32 02/12 ATOUT SELECTION D ...... 104,32 684,29 30/11 CIC EUROPEA D...... 10,08 66,12 30/11 ST-HONORE´ VIE SANTE´ ...... 373,21 2448,10 30/11 POSTE EUROPE D...... 89,46 586,82 02/12 BNP MONE´ PLACEMENT D.. 11979,28 78578,93 02/12 CAPITOP EUROBLIG C...... 102,06 669,47 30/11 CIC EURO OPPORTUNITE´ .... 30,56 200,46 30/11 ´ POSTE PREMIE`RE 8 ANS C ... 202,82 1330,41 02/12 ´ ´ CAPITOP EUROBLIG D...... 84,20 552,32 30/11 CIC GLOBAL C...... 244,71 1605,19 30/11 ST-HONORE WORLD LEAD. . 94,97 622,96 30/11 BNP MONE TRESORERIE ..... 78204,04 512984,87 02/12 POSTE PREMIE`RE 8 ANS D... 186,18 1221,26 02/12 167,34 CAPITOP MONDOBLIG C...... 45,44 298,07 30/11 CIC GLOBAL D ...... 244,71 1605,19 30/11 WEB INTERNATIONAL ...... 26,29 172,45 30/11 BNP OBLI. CT...... 1097,68 02/12 REMUNYS PLUS ...... 103,22 677,08 02/12 BNP OBLI. LT ...... 34,80 228,27 02/12 CAPITOP REVENUS D ...... 174,42 1144,12 30/11 CIC HIGH YIELD ...... 102,76 674,06 10/07 ` KLEBER EURO SOUVERAIN C 1979,53 12984,87 02/12 DIEZE C...... 438,61 2877,09 30/11 CIC JAPON ...... 8,33 54,64 30/11 LEGAL & GENERAL BANK SG ASSET MANAGEMENT INDICIA EUROLAND D ...... 109,77 720,04 29/11 ´ ´ Fonds communs de placements CIC MARCHESEMERGENTS 104,62 686,26 30/11 Serveur vocal : INDICIA FRANCE D ...... 362,33 2376,73 29/11 CIC NOUVEAU MARCHE´ ...... 5,58 36,60 30/11 ´ 1832,92 12023,17 29/11 STRATE´GIE IND. EUROPE .... 194,96 1278,85 29/11 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) BNP MONE ASSOCIATIONS.. INDOCAM AME´RIQUE C...... 40,29 264,29 30/11 23,06 151,26 29/11 CIC PROFIL DYNAMIQUE..... Fonds communs de placements INDOCAM ASIE C ...... 17,85 117,09 30/11 CIC PROFIL E´QUILIBRE...... 18,55 121,68 28/11 CADENCE 1 D...... 157,43 1032,67 30/11 BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT ´ INDOCAM FRANCE C ...... 329,89 2163,94 30/11 CIC PROFIL TEMPE´RE´...... 135 885,54 29/11 STRATEGIE CAC ...... 5733 37606,01 29/11 CADENCE 2 D...... 155,29 1018,64 30/11 ´ www.bpam.fr 01 58 19 40 00 INDOCAM FRANCE D...... 271,16 1778,69 30/11 CIC TAUX VARIABLES...... 197,25 1293,88 30/11 STRATEGIE INDICE USA...... 9357,93 61384,00 29/11 CADENCE 3 D...... 155,37 1019,16 30/11 BP OBLI HAUT REND...... 108,18 709,61 28/11 INDOCAM MULTI OBLIG. C.. 187,84 1232,15 30/11 CIC TECHNO. COM...... 81,72 536,05 30/11 www.lapostefinance.fr CONVERTIS C ...... 228,45 1498,53 30/11 BP MEDITERRANE´EDE´V...... 56,26 369,04 28/11 Fonds communs de placements CIC USA ...... 18,47 121,16 30/11 Sicav Info Poste : INTEROBLIG C ...... 59,94 393,18 29/11 ´ ´ 73,30 BP NOUVELLE ECONOMIE ... 94,94 622,77 29/11 ATOUT VALEUR D...... 77,60 509,02 29/11 CIC VAL. NOUVELLES...... 279,43 1832,94 30/11 08 92 68 50 10 (2,21 F/mn) INTERSELECTION FR. D...... 480,82 30/11 ´ ´ BP OBLIG. EUROPE ...... 52,67 345,49 30/11 CAPITOP MONE´TAIRE C...... 192,48 1262,59 04/12 SELECT DEFENSIF C...... 192,92 1265,47 30/11 ´ ´ ADDILYS C ...... 107,30 703,84 02/12 ´ BP SECURITE...... 103380,19 678129,59 30/11 CAPITOP MONE´TAIRE D...... 189,67 1244,15 04/12 www.clamdirect.com SELECT DYNAMIQUE C ...... 236,40 1550,68 30/11 ADDILYS D...... 106,45 698,27 02/12 ´ ´ CYCLEO EUROPE CYCLIQUE. 105,75 693,67 28/11 INDOCAM FONCIER...... 92,29 605,38 30/11 SELECT EQUILIBRE 2...... 167,39 1098,01 30/11 AMPLITUDE AME´RIQUE C.... 25,45 166,94 02/12 ´ CYCLEO EUROPE CROISSAN 114,46 750,81 29/11 INDOCAM VAL. RESTR. C ..... 264,01 1731,79 29/11 EURCO SOLIDARITE´...... 232,10 1522,48 30/11 SELECT PEA DYNAMIQUE .... 140,46 921,36 30/11 ´ AMPLITUDE AME´RIQUE D ... 24,64 161,63 02/12 ´ CYCLEO EUROPE DEFENSIV. 99,01 649,46 28/11 MASTER ACTIONS C...... 40,29 264,29 28/11 LION 20000 C/3 11/06/99 ...... 491,64 3224,95 30/11 SELECT PEA 1 ...... 203,70 1336,18 30/11 AMPLITUDE EUROPE C...... 32,12 210,69 02/12 EUROACTION MIDCAP...... 125,33 822,11 30/11 MASTER DUO C...... 14,04 92,10 28/11 LION 20000 D/3 11/06/99 ...... 414,04 2715,92 30/11 SG FRANCE OPPORT. C...... 417,92 2741,38 30/11 AMPLITUDE EUROPE D...... 30,76 201,77 02/12 FRUCTI EURO 50 ...... 96,10 630,37 30/11 MASTER OBLIGATIONS C ..... 30,98 203,22 28/11 SICAV 5000 ...... 154,28 1012,01 29/11 SG FRANCE OPPORT. D...... 391,31 2566,83 30/11 AMPLITUDE FRANCE ...... 82,70 542,48 02/12 FRUCTIFRANCE C ...... 80,30 526,73 02/12 MASTER PEA D...... 11,98 78,58 28/11 SLIVAFRANCE ...... 265,57 1742,03 29/11 SOGENFRANCE C ...... 454,91 2984,01 30/11 AMPLITUDE MONDE C ...... 225,55 1479,51 02/12 FRUCTIFONDS FRANCE NM 183,96 1206,70 02/12 OPTALIS DYNAMIQ. C ...... 18,18 119,25 29/11 SLIVARENTE...... 39,96 262,12 30/11 SOGENFRANCE D...... 409,94 2689,03 30/11 AMPLITUDE MONDE D...... 202,31 1327,07 02/12 OPTALIS DYNAMIQ. D...... 17,05 111,84 29/11 SLIVINTER ...... 150,62 988 29/11 SOGEOBLIG C...... 114,48 750,94 30/11 www.cdcixis-am.fr AMPLITUDE PACIFIQUE C.... 15,78 103,51 02/12 OPTALIS E´QUILIB. C ...... 18,56 121,75 29/11 TRILION...... 747,75 4904,92 29/11 SOGE´PARGNE D...... 44,59 292,49 30/11 AMPLITUDE PACIFIQUE D ... 15,08 98,92 02/12 OPTALIS E´QUILIB. D...... 16,89 110,79 29/11 SOGEPEA EUROPE...... 217,42 1426,18 30/11 Fonds communs de placements E´LANCIEL EURO D PEA ...... 97,27 638,05 02/12 OPTALIS EXPANSION C ...... 14,35 94,13 29/11 SOGINTER C...... 52,41 343,79 30/11 ACTILION DYNAMIQUE C.... 181,02 1187,41 29/11 E´LANCIEL FRANCE D PEA .... 39,74 260,68 02/12 MULTI-PROMOTEURS OPTALIS EXPANSION D...... 14 91,83 29/11 ACTILION DYNAMIQUE D.... 170,51 1118,47 29/11 E´MERGENCE E.POST.D PEA . 30,27 198,56 02/12 Fonds communs de placements LIVRET BOURSE INVEST...... 178,09 1168,19 29/11 OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... 17,90 117,42 29/11 ACTILION PEA DYNAMIQUE 66,03 433,13 29/11 ETHICIEL C ...... 101,43 665,34 02/12 DE´CLIC ACTIONS EURO ...... 14,90 97,74 29/11 NORD SUD DE´VELOP. C...... 525,05 3444,10 29/11 OPTALIS SE´RE´NITE´ D ...... 15,72 103,12 29/11 ACTILION E´QUILIBRE C ...... 176,96 1160,78 29/11 GE´OBILYS C ...... 123,08 807,35 02/12 DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... 50,70 332,57 29/11 NORD SUD DE´VELOP. D ...... 405,20 2657,94 29/11 PACTE SOL. LOGEM...... 76,80 503,77 27/11 ACTILION E´QUILIBRE D...... 165,46 1085,35 29/11 GE´OBILYS D...... 112,22 736,11 02/12 DE´CLIC ACTIONS INTER...... 33,29 218,37 30/11 PACTE SOL.TIERS MONDE.... 81,79 536,51 27/11 Sicav en ligne : ACTILION PEA E´QUILIBRE ... 165,31 1084,36 29/11 INTENSYS C ...... 20,76 136,18 02/12 DE´CLIC BOURSE PEA...... 49,83 326,86 29/11 08 92 68 09 00 (2,21 F/mn) ACTILION PRUDENCE C ...... 173,74 1139,66 30/11 INTENSYS D...... 17,64 115,71 02/12 DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE 16,45 107,90 29/11 E´CUR. 1,2,3... FUTUR D...... 50,16 329,03 02/12 www.cic-am.com ACTILION PRUDENCE D...... 161,90 1061,99 30/11 KALEIS DYNAMISME C...... 219,42 1439,30 02/12 DE´CLIC OBLIG. EUROPE...... 17,55 115,12 29/11 E´CUR. ACTIONS EUROP. C ... 17,33 113,68 02/12 INTERLION ...... 234,30 1536,91 28/11 KALEIS DYNAMISME D ...... 213,40 1399,81 02/12 DE´CLIC PEA EUROPE...... 23,18 152,05 29/11 E´CUR. ACTIONS FUTUR D.... 63,20 414,56 02/12 CIC CAPIRENTE MT C...... 36,04 236,41 30/11 LION ACTION EURO ...... 87,11 571,40 29/11 KALEIS DYN. FRANCE C PEA 79,45 521,16 02/12 DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... 57,21 375,27 29/11 ´ E´CUR. CAPITALISATION C.... 44,62 292,69 02/12 CIC CAPIRENTE MT D ...... 26,77 175,60 30/11 LION PEA EURO...... 88,09 577,83 29/11 KALEIS EQUILIBRE C...... 203,39 1334,15 02/12 FAVOR ...... 302,21 1982,37 30/11 ´ ´ E´CUR. DYNAMIQUE+ DPEA. 42,26 277,21 02/12 CIC AMERIQUE LATINE ...... 105,70 693,35 30/11 KALEIS EQUILIBRE D...... 197,04 1292,50 02/12 SOGESTION C...... 47,57 312,04 29/11 ´ ´ ´ E´CUR. E´NERGIE D PEA...... 43,45 285,01 02/12 CIC CONVERTIBLES...... 5,46 35,82 30/11 KALEIS SERENITE C...... 192,27 1261,21 02/12 SOGINDEX FRANCE C ...... 499,78 3278,34 29/11 ´ ´ ´ E´CUR. EXPANSION C...... 14798,58 97072,32 02/12 CIC COURT TERME C ...... 34,23 224,53 30/11 KALEIS SERENITE D ...... 185,86 1219,16 02/12 ...... E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... 42,28 277,34 28/11 CIC COURT TERME D...... 27,07 177,57 30/11 CM EURO PEA...... 21,28 139,59 30/11 KALEIS TONUS C PEA...... 69,18 453,79 02/12 LE´GENDE : e Hors frais. ee A titre indicatif. E´CUR. INVESTISSEMENTS D 51,72 339,26 02/12 CIC DOLLAR CASH...... 1423,05 .... 29/11 CM EUROPE TECHNOL...... 4,44 29,12 30/11 LIBERTE´SETSOLIDARITE´ .... 102,85 674,65 02/12 28 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

SPORTS L’équipe de France de cinquième match, qui a vu la victoire b LA FRANCE gagne la Coupe Davis LA PREMIÈRE FOIS, l’épreuve revient la finale. b NICOLAS ESCUDÉ a tennis a enlevé la Coupe Davis 2001, du Français Nicolas Escudé sur Way- pour la neuvième fois. Son capitai- à une équipe qui a disputé toutes connu une carrière en dents de scie, dimanche 2 décembre à Melbourne, ne Arthurs (7-6, 6-7, 6-3, 6-3), appelé ne, Guy Forget, avait contribué en ses rencontres sur terrain adverse. mais s’est toujours transcendé en en battant l’Australie par trois en dernière minute pour pallier le tant que joueur aux deux dernières La France avait battu la Belgique, la Coupe Davis, puisqu’il est invaincu points à deux. Tout s’est joué lors du forfait de Patrick Rafter, blessé. victoires, en 1991 et 1996. b POUR Suisse et les Pays-Bas pour accéder à en huit rencontres de simple. Emmenée par Nicolas Escudé, la France enlève sa neuvième Coupe Davis Le héros de la finale de la Coupe Davis remportée dimanche par la France face à l’Australie (3-2) a gagné ses deux simples, notamment le match décisif contre Wayne Arthurs. Nicolas Escudé a ainsi offert à son équipe, qui a disputé toutes ses rencontres sur terrain adverse, un succès inattendu

MELBOURNE succès obtenu contre les Suédois à pour voir le Français réaliser le queur de l’US Open dessinait un Arthurs a déjà réalisé quelques Français a pris de l’assurance. de notre envoyé spécial Malmö en 1996. Pour s’imposer, premier break de la rencontre. Les scénario-catastrophe que les Aus- belles performances. Pour ses A 5-3 dans le quatrième set, Ils l’ont fait. L’équipe de France l’équipe entraînée par Guy Forget deux premières manches, conclues traliens n’avaient pas osé imagi- débuts tardifs en Coupe Davis, en « j’étais complètement décontracté, de tennis a remporté, dimanche a dû battre successivement sur par un jeu décisif, n’avaient tenu ner : Pat Rafter serait parti avec un 1999 (il avait alors vingt-huit ans), dit-il. Je savais que je servais ensuite 2 décembre, la finale de la Coupe leurs terres la Belgique, la Suisse, qu’à un fil. « J’étais tendu lors du avantage psychologique non négli- ce natif d’Adelaïde, comme Lley- pour le match, alors je me suis dit : Davis contre l’Australie, à Mel- les Pays-Bas et l’Australie. Une per- premier set, car il était hors de geable sur Nicolas Escudé, qu’il ton Hewitt, avait battu les Russes “Vas-y, mets le feu…” et je l’ai bourne. Pour rentrer à Paris avec formance de taille quand on sait question de le perdre et de mettre avait battu lors des quatre précé- Evgueni Kafelnikov et Marat Safin. fait. » leur neuvième « saladier d’ar- que les Australiens n’avaient pas en confiance Arthurs », explique dentes confrontations entre les Sorti des qualifications du tournoi gent », les Bleus ont dû attendre le perdu de finale dans leur pays Nicolas Escudé. deux hommes. « Sur le papier, de Wimbledon, la même année, il FORGET AU BORD DES LARMES cinquième match et voir un Nico- depuis 1968. Le Français ne s’était pas pré- nous savions qu’il était préférable n’avait buté qu’en huitième de Cette victoire a été saluée par las Escudé survolté gagner sa ren- paré à rencontrer un gaucher. que Nicolas rencontre Wayne finale, sur l’Américain André une standing ovation des contre (7-6 [6-3], 6-7 [5-7], 6-3, DUEL DE SERVEURS « J’ai appris que je n’allais pas Arthurs », avoue Cédric Pioline. Agassi. Pour battre ce formidable 15 000 spectateurs australiens, qui 6-3) contre l’inattendu Wayne Les Français doivent une fière affronter Patrick Rafter moins de serveur, Nicolas Escudé a eu se sont montrés d’une sportivité Arthurs, qui avait remplacé Patrick chandelle à Nicolas Escudé, qui a vingt-cinq minutes avant d’entrer « VAS-Y, METS LE FEU… » recours aux mêmes armes que lui. remarquable durant la finale, Rafter, blessé au bras. Un peu plus remporté deux matches difficiles sur le terrain », explique-t-il. Le for- Malgré une modeste 77e place Au fil de la rencontre, qui a duré même s’ils ont soutenu comme il tôt, sur le carré vert abrité d’une contre des joueurs aux styles oppo- fait sur blessure du double vain- au classement mondial, Wayne plus de trois heures et demie, le se devait leur équipe, qui partici- pluie persistante par le toit rétrac- sés. Lleyton Hewitt quitte en effet pait à sa quarante-sixième finale table de la Rod Laver Arena, Sébas- rarement sa ligne de fond du en quatre-vingt-dix ans. Les quel- tien Grosjean avait concédé sa troi- court, alors que Wayne Arthurs est TROIS QUESTIONS À... que sont les tournois du Grand matches les plus importants qu’il ques Français qui avaient fait le sième défaite consécutive (en un adepte du service-volée. «La Chelem et la Coupe Davis. m’a été donné de jouer en Coupe déplacement n’ont pas été en deux semaines) face à Lleyton France a besoin de joueurs comme FABRICE SANTORO Davis. Comme à Rotterdam [lors reste. Les quatre-vingts suppor- Hewitt après une bataille menée Nicolas », assure Guy Forget, qui Les dissensions qui avaient de la demi-finale contre les Pays- teurs, dont le voyage avait été en depuis le fond du court (6-3, 6-2, avait retenu celui-ci pour cette Fabrice Santoro, vous venez de 2déchiré l’équipe de France Bas], avec Cédric, nous vivions partie financé par la Fédération 6-3). finale aux dépens d’Arnaud Clé- 1gagner, en Australie, votre après la finale perdue de Nice, en cette rencontre bien avant qu’elle française, ont su donner du baume « Il faut donner aux Français tout ment, aligné lors des trois tours deuxième Coupe Davis, après 1999, semblent bien oubliées… ne commence. La pression et le au cœur des Bleus dans les le crédit qu’ils méritent, a reconnu précédents mais dont le potentiel votre succès contre les Etats-Unis Nice a été une défaite plutôt défi que nous nous étions donnés moments difficiles. John Fitzgerald, le capitaine de sur gazon n’est pas aussi élevé que à Lyon, en 1991… dure à encaisser, car nous étions nous ont permis de nous sublimer. « Je n’oublierai jamais le moment l’équipe d’Australie. Ils ont joué celui du quart de finaliste du der- C’est la plus belle victoire de ma chez nous et nous jouions sur Même lorsque nous nous sommes où ils ont entamé La Marseillaise » d’une manière incroyable pendant nier Wimbledon. carrière. Le sentiment est aussi fort notre surface, la terre battue. Je retrouvés la tête sous l’eau, nous qui a fait se lever l’ensemble du trois jours. » Cette victoire consti- Le match entre Nicolas Escudé qu’il y a dix ans, mais nous venons suis venu en Australie avec une sommes restés très positifs et public avant le match de double tue pour les Bleus une douce et Wayne Arthurs, dimanche, a de battre la meilleure équipe de bande de copains et nous reve- solidaires. Nous avons pris les finalement remporté par Cédric revanche sur leur échec en finale tourné au duel de serveurs. Les tennis au monde. Nous n’étions nons à Paris avec le saladier risques qu’il fallait. Quand, à Pioline et Fabrice Santoro aux contre ces mêmes « Aussies », à deux joueurs ont entré dans le pas favoris, mais nous y croyions d’argent. C’est comme une autre l’arrivée, on parvient à jouer à un dépens de Lleyton Hewitt et Pat Nice en 1999. Elle est également court plus de 80 % de leurs très fort. C’est grand de s’imposer histoire. tel niveau, cela fait vraiment Rafter, samedi, a confié Nicolas « historique », car « nous avons premières balles de service et dans ces conditions-là. C’est la troi- plaisir. En gagnant ce double, Escudé. « J’avais les larmes aux gagné tous nos matches à l’exté- réalisé 35 aces. « Nicolas a servi sième finale de Coupe Davis que Votre victoire en double avec Cédric et moi étions très heureux yeux. J’ai dû me retenir pour ne pas rieur », a souligné Cédric Pioline comme un génie, avoue, admiratif, j’ai la chance de disputer et j’en 3Cédric Pioline a eu une impor- de mettre l’équipe de France sur le montrer mes émotions, avoue Guy qui, tout comme Fabrice Santoro, John Fitzgerald. Il a été tout suis à ma deuxième victoire. Plus tance primordiale dans le succès bon chemin. Forget. Cette communion avec ces son partenaire de double à Mel- simplement extraordinaire. » Le on va loin dans sa carrière, plus on final. Quel souvenir vous a laissé gens qui portent vos couleurs… C’est bourne, a remporté aux antipodes public a dû cependant attendre donne d’importance aux événe- ce match ? Propos recueillis par incroyable. » sa deuxième Coupe Davis, après le deux heures et trente-huit minutes ments majeurs de chaque saison C’était sans aucun doute un des Frédéric Therin F. T. Un double décisif depuis 1978 Les coups de génie et les trous noirs du héros de Melbourne b Héros de la finale de la Coupe b Dans le double, Fabrice Davis à Melbourne, Nicolas Santoro et Cédric Pioline, Escudé avait battu, vendredi présents lors de la précédente Invaincu en simple en Coupe Davis, Nicolas Escudé effectue une carrière en dents de scie 30 novembre, Lleyton Hewitt, le victoire française en Coupe Davis, numéro un mondial (4-6, 6-3, 3-6, en 1996 face à la Suède, ont battu, MELBOURNE perdu tout seul mon service. En avec une blessure au pied et, pour l’US Open en battant plusieurs 6-3, 6-4), avant de dominer samedi, Patrick Rafter et Lleyton de notre envoyé spécial Coupe Davis, tout est plus facile, car éviter de souffrir, commença à « grosses pointures » comme le dimanche Wayne Arthurs (7-6 Hewitt (2-6, 6-3, 7-6 [7-5], 6-1), Nicolas Escudé a un ennemi très Guy Forget peut me recadrer tous prendre de mauvaises positions Chilien Marcelo Rios et l’Espagnol [7-3], 6-7 [5-7], 6-3, 6-3). Pourtant préférés au dernier moment par intime. Son nom ? Nicolas les deux jeux. Il l’a fait en finale, à sur le court… ce qui provoqua une Albert Costa. Quelques semaines sixième joueur mondial et récent John Fitzgerald, le capitaine Escudé… Le joueur originaire de chaque fois que je divaguais. La pré- blessure au genou qui le contrain- plus tard, il remporte son premier finaliste du Masters, Sébastien australien, à Todd Woodbridge et sence de quelqu’un sur la chaise, dra à de nombreux forfaits. tournoi du circuit international, à Grosjean a perdu ses deux Wayne Arthurs. Depuis 1978, PORTRAIT entendre le public chanter, voir les Toulouse. La saison 2001 a été simples, face à Patrick Rafter (6-3, l’équipe victorieuse du double a gars de l’équipe me soutenir… ça UNE SAISON FASTE encore plus faste, avec une vic- 7-6 [8-6], 7-5) puis à Lleyton toujours remporté la finale de la « Scud » connaît aide énormément. » La saison suivante, juste avant toire à Rotterdam, une demi-finale Hewitt (6-3, 6-2, 6-3). Coupe Davis. encore trop souvent La carrière de Nicolas Escudé a de repartir aux antipodes pour à Doha et des quarts de finale à des problèmes également été freinée par plu- disputer le tournoi du Grand Wimbledon, Indian Wells et Halle. de concentration sieurs blessures souvent imputa- Chelem qui lui avait si bien réussi Nicolas Escudé doit maintenant bles à sa propre imprudence. Pour l’année précédente, il apprend le apprendre à devenir régulier. fêter sa demi-finale de l’Open décès de son père. Et, en juin 1999, A-t-il déjà songé à prendre Guy Chartres (Eure-et-Loir), qui vit à d’Australie, en 1998, qui lui avait une nouvelle blessure à la jambe Forget comme entraîneur ? «Sije Genève, comme ses camarades de permis de passer de la 81e àla lui gâche toute la fin de saison. le faisais, il ne serait plus en Coupe l’équipe de France Arnaud Clé- 36e place mondiale, ce fan de surf Retombé à la 136e place mondiale, Davis et je commencerais à per- ment et Cédric Pioline, a connu avait décidé de passer quelques Nicolas Escudé renaît en 2000 : dre », glisse-t-il. une carrière en dents de scie où le jours à glisser sur les vagues de sorti des qualifications, il parvient meilleur a laissé souvent la place Bali. Il rentra finalement à Paris à se hisser en quarts de finale de F. T. au pire. Le meilleur, ce droitier fili- forme de 70 kg pour 1,85 m l’a sou- vent côtoyé en Coupe Davis, où REPRODUCTION INTERDITE son palmarès est exemplaire : huit victoires en simple en… huit ren- contres. Lors de la finale de la Coupe EMPLOIIM Davis, il a donc battu le numéro un mondial, Lleyton Hewitt, et le DEMANDES OFFRES spécialiste de la volée Wayne Dans le cas Arthurs. Aces en cascade, services Ch. prof. FLE. anglais courant. d’une annonce gagnants à la pelle, volées décisi- Exp. indispensable. Poste ves par paquets : dans ces permanent. 9 h-17 h. domiciliée moments-là, ce frappeur, sur- Ecrire, CV + photo : nommé « Scud » depuis ses pre- au « Monde mières rencontres chez les cadets, INSTITUT paraît imbattable. En demi-finales, Publicité », contre les Pays-Bas, sa ténacité lui DE FRANÇAIS avait permis de battre Sjeng Schal- 06230 Villefranche-sur-Mer. il est impératif ken sur le score de 8-6 au cin- quième set, un dénouement sem- de faire figurer blable à celui de son duel en quarts L'Université de Neuchâtel de finale contre le Suisse George (Suisse) met au concours la référence Bastl. Cette victoire aurait logique- un poste de professeur ment dû être le prélude à une sur votre période faste pour le Français. Il ordinaire en sociologie n’en a rien été : Nicolas Escudé a (sept heures d'enseignement enveloppe quitté dès le premier tour les qua- en 1er et 2e cycles, tre tournois qu’il a disputés avant afin que l’on la finale de Melbourne. orientation sociologie La faute à d’éternels problèmes économique). puisse de concentration. L’intéressé ne Entrée en fonction : nie pas ce défaut dans sa cuirasse : transmettre 1er octobre 2002. Date de lors de son premier match de la votre dossier finale de la Coupe Davis, contre remise des dossiers de Lleyton Hewitt, il a perdu son servi- candidature : 15 janvier 2002. dans les ce sur trois « erreurs de concen- Renseignements : prof. tration ». « Mais, contre Wayne meilleurs Arthurs, je n’ai pas paniqué, dit-il. Ernest Weibel, av. du 1er- Ma défaite à Cincinnati contre mars-26, CH-2000 Neuchâtel. délais. Goran Ivanisevic m’a aidé car, Tél. : 0041/32/718.12.00. là-bas, je m’étais énervé et j’avais AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 29 Vice-championnes du monde en 1999, les Françaises veulent recréer la surprise Elles débutent le Mondial 2002 privées de quelques-unes de leurs joueuses vedettes Deux ans après l’épopée scandinave conclue par handball veut poursuivre son rêve à l’occasion Bleues devront composer avec l’absence de pré- une finale épique et une médaille d’argent face du championnat du monde 2001, qui devait cieux éléments : leur pivot Véronique Pecqueux- à la Norvège, l’équipe de France féminine de débuter mardi 4 décembre, en Italie. Mais les Rolland, et leur arrière Sandrine Mariot-Delerce.

SURTOUT, ne leur parlez pas prête au combat », renchérit Stépha- né, comme au Mondial 1999, et qu’on que sa formation « s’est adaptée » à d’équipe de transition ! Les handbal- nie Cano, l’ailière droite qui a succé- vous demande de les redépasser, c’est sa nouvelle donne et que, si Isabelle leuses de l’équipe de France abor- dé à Sandrine Mariot-Delerce com- un défi difficile. » Wendling, Leïla Lejeune-Duche- dent certes, mardi 4 décembre, le me capitaine d’une formation qui Le poids du titre de vice-champion- mann et Valérie Nicolas (la gardien- championnat du monde – jusqu’au avait été projetée sous les feux de nes du monde – l’obligation de résul- ne) « répondent présentes », elle ne 16 décembre l’actualité voilà deux ans, lorsqu’elle tat qui y était associée – aurait été saurait rater le Mondial. C’est-à-dire en Italie – pri- était allée glaner un titre de vice- « évacué », selon Sophie Herbrecht, atteindre au moins les quarts de fina- vées de certai- championne du monde en Norvège. qui, bleue parmi les Bleues (19 ans, le, l’objectif officiel. nes de leurs Malgré tout, à la suite de ces absen- six sélections), découvre le groupe. « Etre dans les huit premiers prouve- figures emblé- ces intervenues au lendemain d’un « On a mis longtemps à analyser le ra que l’on est capable de se maintenir matiques (San- championnat d’Europe conclu, en pourquoi de notre deuxième place au dans le gotha. Nous n’avons pas le drine Mariot- décembre 2000, par une cinquième Mondial. Il a fallu qu’on se trompe. niveau pour revendiquer une place de Delerce, Véro- place, il a « fallu refaçonner » le grou- Mais c’est soldé », confirme Stépha- favorite, notre valeur est entre une HANDBALL nique Pec- pe, reconnaît Stéphanie Cano. «On nie Cano. Dans le jeu, les absences 4e et une 6e place », déclare Olivier queux-Rolland) et de quelques a compensé à travers la progression de de certains des piliers ont conduit à Krumbholz. Les Françaises ont un autres cadres (Mélinda Szabo, certaines joueuses, l’arrivée d’autres », initier de nouvelles stratégies. objectif plus ambitieux. « Même si la Mézuéla Servier-Prandi). Pour affirme Olivier Krumbholz, qui se féli- Le « grand changement », selon poule est difficile [outre la Macédoi- autant, en dépit de ces absences cite d’« avoir trouvé des relais ». Isabelle Wendling, a concerné la ne, elle réunit Pays-Bas, Danemark, motivées par des maternités et qui défense, où Véronique Pecqueux- champion olympique, Chine et Ukrai- ne devraient être que temporaires – « UN DÉFI DIFFICILE » Rolland avait pour habitude de jouer ne, Ndlr], nous visons le podium », seule Mélinda Szabo a annoncé aus- Rien n’était moins évident. Sur- seule devant ses coéquipières. indique Isabelle Wendling. si sa retraite internationale – c’est tout que les congés de maternité des « Nous avons adopté une défense à « Une 3e place serait une bonne cho- une formation « pleine de moyens », piliers de l’équipe sont venus ponc- plat, à 6 », détaille Isabelle Wendling. se », précise Stéphanie Cano. « Cette ainsi que l’assure son entraîneur, Oli- tuer une année de désillusions : aux Olivier Krumbholz a aussi fait tra- équipe, si elle ne se surpasse pas, est vier Krumbholz, qui va affronter la Jeux olympiques, à Sydney, les vailler les Bleues sur des schémas moyenne. Mais je la crois faite pour Macédoine pour son premier match Bleues – classées 6es – ont bafouillé d’« attaque placée », mode qui surprendre », concède Olivier Krumb- de poule. leur handball, dérivant dans des que- n’était jusqu’alors pas leur fort, leur holz, qui déclare même croire GREG WOOD/AFP Guy Forget face à Sébastien Grosjean, un des membres « C’est une nouvelle équipe », résu- relles internes. « Certaines se voyaient défense les poussant à privilégier la qu’« elle peut figurer dans le dernier de cette relève du tennis français à qui il a su faire me le pivot Isabelle Wendling, l’une déjà championnes olympiques, rappel- contre-attaque. carré ». confiance après les échecs de 1999 et 2000. des « grandes anciennes » (30 ans, le Olivier Krumbholz, quand on « Nous voulons offrir un jeu diffé- 174 sélections). « C’est une équipe dépasse ses limites à un moment don- rent », avance l’entraîneur, qui juge Philippe Le Cœur Joueur timide, Guy Forget se révèle capitaine téméraire MELBOURNE En 1991, Guy Forget parvient à de notre envoyé spécial remporter contre Pete Sampras le « Arnaud, ne reste pas sur le point décisif de la finale de la tabouret. Viens ici, on va se serrer. » Coupe Davis, à Lyon. Cette même Fabrice Santoro ne veut pas année, il gagne six titres dont le Tournoi de Bercy, à Paris, et PORTRAIT rejoint la quatrième place du clas- sement mondial. En 1996, en En misant sur Suède, il gagne à nouveau le sala- les jeunes, il a permis dier d’argent. Son palmarès en à l’équipe de retrouver équipe de France se clôt cette une bonne ambiance année-là par un bilan de 38 victoi- res sur 49 rencontres. Il joue son dernier match peu de temps après, commencer la conférence de en mars 1997. presse sans son « copain » Arnaud Durant toute sa carrière, ce Clément. Le finaliste de l’Open joueur est resté de son plein gré d’Australie 2001 n’a pas participé à dans l’ombre protectrice de Yan- la finale qui a permis aux Français nick Noah. Au départ du « grand de gagner la Coupe Davis pour la frère », Guy Forget est nommé à la neuvième fois, mais ses quatre vic- tête de l’équipe de France. De là à toires en simple lors des tours pré- en devenir le patron… En novem- cédents lui ont donné le droit de bre 2000, il décide de taper du s’asseoir à côté de ses coéquipiers. poing et d’écarter de sa sélection Cette image symbolise le travail Cédric Pioline, dont le comporte- accompli par Guy Forget. Le capi- ment de « diva » l’exaspère. taine de l’équipe de France est par- venu à créer un groupe homogène PARI GAGNANT composé d’« anciens » et de « jeu- Pour battre l’Autriche en match nots » qui s’apprécient mutuelle- de barrage, le sélectionneur fait ment et se respectent. Que de confiance à la « nouvelle vague » chemin parcouru depuis la finale composée de Sébastien Grosjean, perdue en 1999, à Nice, devant ces Arnaud Clément et Nicolas mêmes Australiens ! Escudé. Les « gamins » s’enten- Quelques mois après avoir pris dent à merveille. « Ils se compor- la succession de son mentor, Yan- tent comme des frères, avoue nick Noah, Guy Forget assiste à la Thierry Tulasne, l’ami de Guy déroute de ses joueurs contre les Forget, qui occupe aujourd’hui le champions des antipodes. Cette poste d’entraîneur. Ils partent défaite fait éclater au grand jour même en vacances ensemble. » les rancunes qui existaient entre Le pari se révéla gagnant. Cet les Français. « Je n’ai toujours pas afflux de sang neuf aura des réper- digéré cette finale, expliquait récem- cussions positives sur les ment Guy Forget au quotidien « anciens ». « Nous sommes deve- L’Equipe. Toute cette boue qui m’est nus une vraie bande de copains », tombée dessus… Il y avait un confie Fabrice Santoro. Cédric Pio- malaise entre les mecs qui complo- line a même accepté au début de la taient dans mon dos. C’était un saison de revenir sur sa décision de groupe de gens qui faisaient sem- ne plus jouer avec les Bleus. L’aven- blant. On faisait tous semblant. Il a ture pouvait commencer. fallu que les Australiens nous bat- « Guy a beaucoup appris en trois tent pour que je m’aperçoive que, ans de capitanat, avoue son ancien sous les apparences, il y avait « frère ennemi » de trente-deux comme une boule de pus qui gros- ans. Son rôle est de savoir anticiper sissait. » et interpréter ce qui arrive au joueur Pour devenir un bon capitaine, sur le terrain. Parfois, il doit le cal- ce fils et petit-fils de joueurs de mer. Parfois, il doit l’exciter. C’est haut niveau, qui soufflera ses cette chimie qui est intéressante. trente-sept bougies le 4 janvier Guy aujourd’hui sait quoi faire. Il est 2002, a dû se faire violence et arrivé à sa maturité. » asseoir son autorité en mettant de Au fil des rencontres, un esprit côté sa timidité et sa légendaire d’équipe est né. La victoire histori- gentillesse. Son manque de que contre les Australiens à Mel- confiance en lui l’a longtemps bourne devra souder encore un pénalisé. Joueur précoce, il avait peu plus ce groupe. Les jeunes ont été invité par la Fédération fran- encore de bien belles années çaise à participer à son premier devant eux et les « anciens » ne Roland-Garros en 1982. A tout veulent toujours pas entendre par- juste dix-sept ans, ce grand échalas ler de retraite. « J’ai encore envie élimine Ilie Nastase et parvient à de faire des choses, lance Cédric Pio- prendre un set à Jimmy Connors, line. Nous allons nous revoir en sur le central. Mais le public devra 2002. » Guy Forget ne voulait pas attendre neuf longues années pour entendre autre chose. voir ce grand nerveux aux ongles rongés briller à nouveau. F. T. 30 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 AUJOURD’HUI-SPORTS Au Mondial, passé le premier tour, la France pourrait connaître des frayeurs Le tirage au sort de la Coupe du monde a désigné les huit groupes préliminaires. Les Bleus devront affronter le Sénégal, l’Uruguay et le Danemark et retrouveront, en cas de qualification, une des équipes du « groupe de l’enfer », composé de l’Argentine, de l’Angleterre, du Nigeria et de la Suède La France, qui ouvrira la 17e édition de la au sort effectué, samedi 1er décembre, à pe A, le Danemark et l’Uruguay, dernier là. Il importe seulement de se classer parmi hommes de Marcelo Bielsa devant aupara- Coupe du monde de football contre le Séné- Busan. Outre, le Sénégal, dont la majorité qualifié. « C’est un groupe très ouvert, les deux premiers. » Les Bleus devront vant confirmer leur titre de favori dans le gal, le 31 mai 2002, à Séoul (Corée du Sud), des joueurs évoluent dans le championnat avec des footballs très différents, a estimé entrer rapidement dans le tournoi pour ter- groupe F, le plus difficile de tous. Les Argen- a hérité d’un groupe légèrement plus diffici- de France de première division, les cham- le sélectionneur national, Roger Lemerre, miner à la première place afin d’éviter de tins se mesureront à l’Angleterre, au Nigé- le que celui du Mondial 1998, lors du tirage pions du monde retrouveront, dans le grou- mais tout le monde a du talent à ce niveau- retrouver l’Argentine en 8e de finale, les ria et à la Suède.

CENT QUATRE-VINGTS jours le plan sportif que d’un point de qui jouent en France », s’est amusé France-Info lorsque le capitaine saire le plus régulier de l’équipe de est à exclure. D’une manière géné- séparent le samedi 1er décembre vue géographique (Le Monde du le sélectionneur des Bleus, Roger des Bleus a évoqué l’Uruguay : France. Depuis l’Euro 84, les deux rale, à l’exception du groupe F, la 2001, jour du tirage au sort de la 1er décembre). Le tirage au sort n’a Lemerre. « Nous allons voir si les élè- « On les connaît. C’est des tri- équipes n’ont eu de cesse de se croi- compétition ne devrait prendre 17e Coupe du monde de football, pas démenti cette hypothèse, sauf ves peuvent donner la leçon au maî- cheurs. » ser. Les Bleus restent sur trois vic- son envol qu’à partir des huitièmes du vendredi 31 mai 2002, jour du pour deux des huit groupes : le tre », s’est permis Bruno Metsu. Roger Lemerre, lui, s’est fendu toires (2-1 à la Coupe du monde de finale. L’Italie rencontrera égale- match d’ou- groupe F est d’ores et déjà présen- d’une demi-moue : « Les Bleus ont 1998, 3-0 à l’Euro 2000, 1-0 en ami- ment des adversaires à sa portée verture, qui té comme le « groupe de l’enfer » « COMPLEXE FRANÇAIS » toujours eu des difficultés face aux cal le 15 août 2001). (groupe G : Equateur, Croatie, opposera, à en raison de l’homogénéité des L’Uruguay, que la France rencon- équipes d’Amérique du Sud. Si on De quoi parler de « complexe Mexique). L’Espagne, présentée Séoul, l’équi- équipes (Argentine, Angleterre, trera le 6 juin, à Busan, est un avait pu en éviter une, cela aurait français », pour le quotidien danois comme l’outsider numéro un, peut pe de France Nigeria, Suède) ; le groupe C, en adversaire plus difficile à cerner. Si été mieux. » Le technicien ne doit Berlings ke Tidende, qui, dans son s’estimer satisfaite (groupe B : Slo- au Sénégal. revanche est jugé comme un peu son joueur vedette, l’attaquant du pas regretter, aujourd’hui, d’avoir édition du dimanche 2 décembre, vénie, Paraguay, Afrique du Sud). Cent quatre- trop « facile » pour sa tête de série, Milan AC Avaro Recoba, est actuel- emmené ses troupes au Chili (défai- affirmait : « La simple énumération L’Allemagne « aurait pu plus mal vingts jours, le Brésil, qui se retrouve en compa- lement le footballeur le mieux payé te 2-1) début septembre pour un des noms des joueurs de l’équipe de tomber », dixit son entraîneur, FOOTBALL soit six mois, gnie de trois sélections de faible au monde (7,2 millions de dollars match amical dont beaucoup d’ob- France empêcherait de dormir l’en- Rudi Völler, (groupe E : Arabie durant lesquels tout ce que le foot- calibre (Turquie, Chine, Costa par an), la « Celeste » repose princi- servateurs ne voyaient pas l’inté- traîneur le plus sûr de soi. La France saoudite, Eire, Cameroun). ball compte d’experts va s’en don- Rica). palement sur la pugnacité de sa rêt. a de quoi aligner deux ou trois équi- Les groupes les plus « ouverts » ner à cœur joie pour disséquer les Les autres « favoris » ont été pla- défense, grande tradition uru- Le Danemark, que les Bleus pes effrayantes. » « Il ne faut pas sont, de toute évidence, ceux des chances des uns et présager des cés dans des poules desquelles ils guayenne. La langue de Marcel affronteront le 11 juin, à Inchon, rêver. La France reste la meilleure deux pays organisateurs : la Corée malheurs des autres. Six mois où devraient s’extirper sans trop de dif- Desailly a fourché sur les ondes de peut être considéré comme l’adver- équipe du monde », a commenté le du Sud aura maille à partir dans le l’exégèse atteindra des sommets, et ficultés. La France, tenante du titre, sélectionneur danois, Morten groupe D, où figureront deux bon- pas seulement aux comptoirs des n’est pas à plaindre. Le Sénégal, qui Olsen, en déclarant viser la deuxiè- nes équipes européennes (la Polo- cafés, tout simplement parce que participera à sa première Coupe du Angleterre-Argentine, premier sommet me place. gne et le Portugal) et les Etats- les organisateurs de la Coupe du monde, n’est pas a priori un adver- Si la France se qualifie pour le Unis, dont c’est la quatrième parti- monde, soucieux de bien vendre saire susceptible de faire douter les « S’il y a un groupe à sortir, c’est celui de l’Argentine et de l’Angleter- deuxième tour, les choses vraiment cipation de suite à une phase fina- leurs billets et de veiller aux dépla- champions du monde et cham- re », a assuré le capitaine de l’équipe de France Zinedine Zidane. sérieuses commenceront dans la le ; dans le groupe H, le Japon cements des supporteurs, n’ont pas pions d’Europe. Incluant le Nigeria et la Suède, « ce groupe est le plus difficile de tous », foulée. Elle rencontrera alors l’un n’aura pas la tâche facile, non plus, d’autre choix que d’établir si tôt le Dirigée par le Français Bruno a résumé le défenseur suédois Teddy Lucic. « Je suis content ! »,a des deux qualifiés du terrifiant face à la Russie, la Belgique et la programme des rencontres à venir. Metsu, l’équipe sénégalaise est déclaré, dans un éclat de rire, le joueur anglais Steve McManaman, groupe F, avant de croiser éventuel- Tunisie. Le match entre le Japon et Il n’en demeure pas moins que le composée de joueurs dont la plu- jouer la Suède sera spécial pour Sven Goran Eriksson [sélectionneur sué- lement le Brésil en quarts de finale. la Tunisie, le 14 juin à Osaka, verra tirage au sort, qui a eu lieu, samedi, part évoluent dans le championnat dois de l’Angleterre] et, contre l’Argentine, je ne peux pas dire que ce soit Seule certitude dans ce faisceau se rencontrer deux entraîneurs à Busan (Corée du Sud), sera déter- de France, comme les Lensois une revanche, même si bien sûr nous voulons les battre après nos derniè- d’hypothèses : si les deux grands français travaillant à l’étranger, Phi- minant dans la course à l’attribu- El-Hadji Diouf, Ferdinand Coly et res expériences. » Au Mondial 1998, les Argentins s’étaient qualifiés favoris que sont la France et l’Ar- lippe Troussier (Japon) et Henri tion du plus convoité des trophées Pape Sarr, ou les Sedanais Henry aux dépens des Anglais pour les quarts de finale. Mais le « conten- gentine doivent se rencontrer au Michel (Tunisie). Un autre signe sportifs de la planète. On annon- Camara, Salif Diao et Moussa tieux » entre les deux pays remonte à 1986 et à la victoire (2-1) de l’Ar- cours du tournoi, leur affronte- que le football français se porte plu- çait une procédure « orientée » N’Diaye. « On peut dire que ce sera gentine grâce à un but de la main de Diego Maradona. « Jouer l’Angle- ment aura lieu avant la finale. Pour tôt bien en ce moment. afin que soient constitués des grou- un match entre des Français qui terre est un classique important en raison des problèmes du passé »,a les mêmes raisons, une finale Alle- pes qui seraient équilibrés tant sur jouent à l’étranger et des Sénégalais reconnu l’Argentin Roberto Fabian Ayala. magne-Italie ou Angleterre-Brésil F. P. (avec A. J.)

Aimé Jacquet, directeur technique national du football français Les adversaires du premier tour DANEMARK b Nombre d’habitants : SÉNÉGAL URUGUAY 5,2 millions « L’équipe de France aurait pu avoir b Nombre d’habitants : b Nombre d’habitants : b Nombre de licenciés de 9,5 millions 3,4 millions football : 280 000 b Nombre de licenciés de b Nombre de licenciés de b Couleurs : maillot rouge, short un tirage au sort plus mauvais » football : 120 000 football : 188 000 blanc, bas rouges b Couleurs : maillot vert, short b Couleurs : maillot bleu ciel, b Joueur vedette : Ebbe Sand « Que pensez-vous du tirage au Mais ce match sera très lié au précé- gleterre, du Nigeria et de la Suè- jaune, bas rouges short noir, bas noirs (Shalke 04/All) sort de la Coupe du monde qui a dent. Si les Bleus battent le Sénégal, de ? b Joueur vedette : El Hadji b Joueur vedette : Alvaro Recoba b Palmarès en Coupe du désigné le Sénégal, l’Uruguay et le Roger Lemerre voudra peut-être – C’est un groupe effrayant. L’Ar- Ousseinoh Diouf (RC Lens) (Inter Milan) monde : troisième participation. Danemark comme adversaires préserver certains joueurs, comme gentine a intérêt à être présente dès b Palmarès en Coupe du b Palmarès en Coupe du Le Danemark croise donc une des Bleus ? je l’avais fait en 1998 en mettant le départ car elle aura un premier monde : première participation. monde : dixième participation ; nouvelle fois le chemin des – Franchement, cela aurait pu Youri Djorkaeff et Emmanuel Petit match extrêmement physique con- Le Sénégal sera, le 31 mai 2002, deux victoires (1930, 1950), deux Tricolores. C’est la cinquième fois être un plus mauvais tirage. Jouer le au repos pour notre deuxième tre le Nigeria, qui, sur une rencon- la deuxième équipe africaine à demi-finales (1954, 1970). que la France retrouve la formation premier match contre le Sénégal est match, contre l’Arabie saoudite. Le tre, grâce à ses qualités athlétiques, « ouvrir » une Coupe du monde Longtemps, l’Uruguay a fait scandinave dans une phase finale un joli clin d’œil : en 1998, nous avi- Danemark, enfin, est un adversaire est une équipe qui peut battre n’im- de football, douze ans après le figure de place forte du football (les championnats d’Europe 1984 ons déjà affronté une équipe africai- que l’on connaît bien puisqu’il s’agi- porte qui. Franchement, je suis inca- succès du Cameroun face à international. Cet ancien double en France, 1992 en Suède, 2000 en ne, l’Afrique du Sud, elle aussi ra de notre quatrième rencontre en pable de dire qui sortira aux deux l’Argentine (1-0) en match vainqueur de la Coupe du Belgique et aux Pays-Bas, et lors de entraînée par un Français, Philippe compétition officielle depuis l’Euro premières places de ce groupe. Ce d’ouverture du Mondiale italien. monde (1930, 1950) est descendu la dernière Coupe du monde en Troussier. L’histoire se répète. Ren- 1992. Il ne faut pas sous-estimer ces que je sais, c’est que les équipes Composée en très grande partie de son piédestal au tournant des France en 1998.) La victoire lors de contrer une équipe composée de Danois. Comme en 1998, nous les vont y laisser des hommes et du phy- de joueurs évoluant au sein du années 1970, son jeu sombrant l’Euro 1992 en Suède reste le seul joueurs qui évoluent pratiquement jouerons en dernier, ce qui est un sique ; sans doute aussi y aura-t-il championnat de France alors dans une caricature de titre du Danemark. Quarts de tous en France sera un avantage autre parallèle assez troublant. Je des blessures et des cartons rouges. (notamment à Lens et à Sedan), football violent et indiscipliné. finaliste du Mondial français, les non négligeable pour les Bleus. Il dois reconnaître que l’ordre des mat- La France, qui rencontrera l’un de la sélection dirigée par le Cinquième du groupe AmSud, la Danois avaient notamment dominé est toujours plus facile de débuter ches est relativement favorable à ces deux qualifiés, devrait en tirer Français Bruno Metsu est le seul jeune équipe composée par le en huitième de finale le Nigeria (4 une compétition face à des joueurs l’équipe de France. profit. pays africain à n’avoir jamais sélectionneur national Victor buts à 1) avant de s’incliner face au que l’on connaît bien. L’Uruguay, – Hormis le groupe de la Fran- – Que pensez-vous de la déci- participé à une phase finale de Pua a dû passer par un tour de Brésil (3-2). En 1986 au Mexique, ils en revanche, ce sera plus délicat. On ce, que retenez-vous du tirage au sion de la FIFA de ne plus quali- Coupe du monde. « Nous barrage contre l’Australie afin de avaient également franchi le cap du connaît les Uruguayens ; ce sont des sort ? fier d’office le vainqueur de la sommes la meilleure équipe se qualifier in extremis pour la premier tour, éliminés en joueurs très doués techniquement – Je trouve qu’il y a un bon équili- Coupe du monde pour l’édition d’Afrique », affirme son Coupe du monde. La « Céleste » huitièmes de finale par l’Espagne qui savent « manœuvrer » un adver- bre entre les groupes. Ce tirage au suivante ? attaquant vedette El Hadji Diouf – référence à la couleur de ses (5-1). Composé de joueurs saire. sort, dont on craignait qu’il soit un – Je suis déçu. Je pense que cette (RC Lens), auteur de neuf des maillots – possède dans ses évoluant en majorité en Europe, le – On présente généralement peu trop « dirigé », a finalement été décision est la conséquence de la quatorze buts inscrits par les rangs un joueur de classe Danemark a réalisé un sans-fautes l’Uruguay comme un adversaire bien pensé. Faire un tirage au sort polémique née du déplacement des « Lions » au cours des mondiale, l’attaquant Alvaro lors des qualifications terminant violent. Est-ce votre avis ? intégral, qui aurait pu amener à Bleus en Australie pour y disputer qualifications. « Du pôle Nord Recoba (Inter Milan). L’Uruguay leader du groupe 3 devant – Non. Les Uruguayens ne sont constituer un groupe avec deux ou un match amical. Je trouve cela aux confins de l’Amazonie, du fait figure de challenger et doit notamment la République tchèque pas plus violents que les footbal- trois équipes asiatiques par exem- dommage. C’est un manque de res- désert de Kalahari à… Kandahar, réussir son premier match face et la Bulgarie, et reste sur dix leurs européens. En revanche, ils ple, n’aurait eu aucun sens. Là, on pect pour le champion du monde. on entendra parler de notre pays au Danemark, le 1er juin, à Ulsan. matches officiels sans défaite (6 font un peu d’antijeu, ils sont assez est sûr d’avoir une bonne Coupe du Cela manque de classe. » qu’on essaiera de situer sur le Un match revanche pour victoires, 4 nuls). Seul ombre au sournois, ce qui peut énerver l’ad- monde. globe terrestre », s’émerveillait le l’Uruguay, humilié (6-11), en tableau, une défaite au mois d’août versaire. Face à eux, il faudra sur- – Que vous inspire le groupe F, Propos recueillis par quotidien de Dakar Le Soleil dans 1986, en match de poule par ces à Nantes en match amical contre la tout veiller à garder son sang-froid. composé de l’Argentine, de l’An- Frédéric Potet son édition du lundi 3 décembre. mêmes Danois. France (1-0).

GROUPE A : GROUPE B : GROUPE C : GROUPE D : GROUPE E : GROUPE F : GROUPE G : GROUPE H : - FRANCE - ESPAGNE - BRÉSIL - CORÉE DU SUD - ALLEMAGNE - ARGENTINE - ITALIE - JAPON - SÉNÉGAL - SLOVÉNIE - TURQUIE - POLOGNE - ARABIE SAOUDITE - NIGERIA - ÉQUATEUR - BELGIQUE - URUGUAY - PARAGUAY - CHINE - ÉTATS-UNIS - IRLANDE - ANGLETERRE - CROATIE - RUSSIE - DANEMARK - AFRIQUE DU SUD - COSTA RICA - PORTUGAL - CAMEROUN - SUÈDE - MEXIQUE - TUNISIE Vendredi 31 mai Samedi 1er juinDimanche 2 juin Lundi 3 juin Mardi 4 juin Mercredi 5 juin Jeudi 6 juinVendredi 7 juin Samedi 8 juin Dimanche 9 juin Lundi 10 juin Mardi 11 juin Mercredi 12 juin Jeudi 13 juin Vendredi 14 juin FRANCE - URUGUAY - PARAGUAY - BRÉSIL - CHINE - ÉTATS-UNIS - FRANCE - ESPAGNE - AFRIQUE COSTA RICA - CORÉE - SÉNÉGAL - SLOVÉNIE - TURQUIE - POLOGNE - SÉNÉGAL DANEMARK AFRIQUE TURQUIE COSTA RICA PORTUGAL URUGUAY PARAGUAY DU SUD - TURQUIE ÉTATS-UNIS URUGUAY PARAGUAY CHINE ÉTATS-UNIS Séoul Ulsan DU SUD Ulsan Gwangju Suwon Pusan Jeonju SLOVÉNIE Incheon Daegu Suwon Seogwipo Séoul Daejon à13h30 à11h00 Pusan à11h00 à8h30 à11h00 à8h30 à11h00 Daegu à11h00 à8h30 à8h30 à13h30 à8h30 à13h30 (heure française. à9h30 à8h30 AFRIQUE Les horaires sont ESPAGNE - CORÉE - DANEMARK - BRÉSIL - PORTUGAL - DANEMARK - DU SUD - COSTA RICA - PORTUGAL - susceptibles de SLOVÉNIE POLOGNE SÉNÉGAL CHINE POLOGNE FRANCE ESPAGNE BRÉSIL CORÉE modification) Gwangju Pusan Daegu Seogwipo Jeonju Incheon Daejon Suwon Incheon à13h30 à13h30 à13h30 à13h30 à13h30 à8h30 à13h30 à8h30 à13h30 IRLANDE - ANGLETERRE - CROATIE - JAPON - RUSSIE - CAMEROUN - SUÈDE - ITALIE - MEXIQUE - TUNISIE - ARABIE- SUÈDE - ÉQUATEUR - BELGIQUE - CAMEROUN SUÈDE MEXIQUE BELGIQUE TUNISIE ARABIE- NIGÉRIA CROATIE ÉQUATEUR BELGIQUE SAOUDITE - ARGENTINE CROATIE RUSSIE Niigata Saitama Niigata Saitama Kobé SAOUDITE Kobé Ibaraki Miyagi Oita IRLANDE Miyagi Yokohama Shizuoka à8h30 à7h30 à8h30 à11h00 à8h30 Saitama à8h30 à11h00 à8h30 à11h00 Yokohama à8h30 à13h30 à8h30 ALLEMAGNE - à11h00 à13h30 ALLEMAGNE - ARGENTINE - JAPON CORÉE DU SUD ARABIE- ARGENTINE - ITALIE - JAPON - CAMEROUN - NIGÉRIA - MEXIQUE - TUNISIE - SAOUDITE NIGERIA ÉQUATEUR IRLANDE ANGLETERRE RUSSIE ALLEMAGNE ANGLETERRE ITALIE JAPON Sapporo Ibakari Sapporo Ibaraki Sapporo Yokohama Shizuoka Osaka Oita Osaka à13h30 à11h30 à13h30 à13h30 à13h30 à13h30 à13h30 à8h30 à13h30 à8h30

HUITIÈMES DE FINALE QUARTS DE FINALE DEMI-FINALES Match pour la 3e place Samedi 15 juin Dimanche 16 juin Lundi 17 juin Mardi18juin Vendredi 21 juin Samedi 22 juin Mardi 25 juin Samedi 29 juin MATCH 1 MATCH 4 MATCH 5 MATCH 7 MATCH 10 MATCH 11 MATCH 13 Perdants Match 13-Match 14 er e er e er e er e Vainqueurs Match 4-Match 8 Vainqueurs Match 10-Match 11 Daegu 1 Groupe E-2 Groupe B 1 Groupe B-2 Groupe E 1 Groupe G-2 Groupe D 1 Groupe D-2 Groupe G Vainqueurs Match 2-Match 6 à13h00 Seogwipo Suwon Jeonju Daejon Shizuoka Gwangju Séoul à8h30 à13h30 à8h30 à20h30 à8h30 à8h30 à13h30 FINALE MATCH 2 MATCH 3 MATCH 6 MATCH 8 MATCH 9 MATCH 12 Mercredi 26 juin Dimanche 30 juin 1er Groupe A-2e Groupe F 1er Groupe F-2e Groupe A 1er Groupe C-2e Groupe H 1er Groupe H-2e Groupe C Vainqueurs Match 1-Match 5 Vainqueurs Match 3-Match 7 MATCH 14 Vainqueurs Match 13-Match 14 Niigata Oita Kobe Miyagi Ulsan Osaka Vainqueurs Match 9-Match 12 Yokohama JAPON CORÉE à13h30 à8h30 à13h30 à8h30 à13h30 à13h30 Saitama, à13h30 à13h00 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 31 ------Passage pluvieux 04 DECEMBRE 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Poussée par un rapide avec un passage pluvieux dans vers 12h00 DU VOYAGEUR courant d'ouest, une nouvelle per- l'après-midi. turbation pluvieuse traverse la Quelques trouées de ciel bleu France et n'épargne que le pour- sont tout de même possibles le Peu a INDE. Ouverture en décem- nuageux tour méditerranéen. matin sur la Bourgogne et l'après- Belfast bre, au Rajasthan, de deux hôtels Liverpool Les températures sont douces midi en Champagne. Dublin du groupe Oberoi : l’Udaivilas, à Varsovie Kiev pour la saison, supérieures d'envi- Il fait de 9 à 11 degrés. Amsterdam Udaïpur, et le Vanyavilas, au cœur ron 3 degrés aux moyennes d'un Poitou-Charentes, Aquitaine, Berlin Brèves de la réserve de tigres de Rant- éclaircies mois de décembre. Midi-Pyrénées. Le ciel du matin Londres hambor. Le premier offre 91 cham- o Bruxelles Bretagne, Pays de la Loire, Bas- alterne entre des éclaircies, quel- 50 Prague bres et des suites. Le second est se-Normandie. Alors que des ques brumes locales et le passage Couvert un « camp de luxe » avec 25 ten- pluies se produisent sur le Pays de de voiles nuageux. Paris Strasbourg Vienne tes de 790 mètres carrés chacune la Loire en début de matinée, la Dans l'après-midi, le ciel se cou- Budapest et une piscine. Renseignements au Bretagne et la Normandie connais- vre et des petites pluies éparses se Nantes Brume 00-800-12-34-01-01. Berne brouillard a sent déjà de belles éclaircies. produisent. Les températures Bucarest AÉRIEN. Air France annonce L'après-midi, soleil et nuages se varient entre 12 et 15 degrés. Lyon Milan une baisse de 20 % en classe éco- partagent équitablement le ciel. Limousin, Auvergne, Rhône- Belgrade Sofia Averses nomique, sur certaines destina- Il fait de 11 à 13 degrés. Alpes. Le matin, le soleil arrose les tions en métropole. Ainsi, le vol Toulouse Istanbul Nord-Picardie, Ile-de-France, Alpes alors qu'ailleurs le ciel se voi- Paris-Avignon A/R coûte 695,31 F Centre, Haute-Normandie, le par l'ouest. Des pluies faibles se Rome Pluie (106 ¤), le Paris-Marseille 649,40 F Ardennes. Ciel gris et pluies sont produisent dans l'après-midi. Les Barcelone Naples (99 ¤), et le Paris-Montpellier au programme de la matinée. températures s'échelonnent entre 40 o Madrid 754,35 F (115 ¤). La réservation L'après-midi, le ciel retrouve 8 et 11 degrés. Lisbonne Athènes Orages peut être effectuée jusqu’à 14 jours quelques éclaircies. Les températu- Languedoc-Roussillon, Proven- avant le départ. Ces promotions res s'échelonnent entre 11 à ce-Alpes-Côte d'Azur, Corse. La Séville sont valables pour des billets ache- 13 degrés. matinée est ensoleillée puis des Neige tés avant le 16 mars, les voyages Champagne, Lorraine, Alsace, voiles nuageux se font plus fré- Alger Tunis devant être effectués entre le Bourgogne, Franche-Comté. quents l'après-midi. Les tempéra- 7 décembre et le 31 mars 2002. o o o Encore une journée de grisaille tures affichent de 12 à 16 degrés. Rabat 0 10 20 Vent fort Réservations au 0-820-820-820. PRÉVISIONS POUR LE 04 DECEMBRE 2001 PAPEETE 25/31 C KIEV -9/-4 S VENISE 2/9 S LE CAIRE 12/20 N Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 22/31 C LISBONNE 11/16 S VIENNE -2/0 C NAIROBI 16/27 S et l’état du ciel. S : ensoleillé; N : nuageux; ST-DENIS-RÉ. 23/28 S LIVERPOOL 6/11 S AMÉRIQUES PRETORIA 15/26 S EUROPE LONDRES 6/11 N BRASILIA 20/28 S RABAT 9/21 S C : couvert; P : pluie; * : neige. AMSTERDAM 8/10 P LUXEMBOURG 5/7 P BUENOS AIR. 14/22 C TUNIS 12/18 N FRANCE métropole NANCY 7/9 P ATHENES 7/12 P MADRID 1/11 S CARACAS 25/30 C ASIE-OCÉANIE AJACCIO 7/15 N NANTES 7/13 N BARCELONE 8/13 S MILAN 3/5 C CHICAGO 12/15 C BANGKOK 23/34 S BIARRITZ 6/15 C NICE 8/15 S BELFAST 3/9 P MOSCOU -10/-7 * LIMA 16/21 S BEYROUTH 15/18 P BORDEAUX 9/14 P PARIS 7/11 N BELGRADE -2/2 C MUNICH 0/5 C LOS ANGELES 8/12 S BOMBAY 20/33 S BOURGES 8/12 P PAU 4/11 C BERLIN -3/6 C NAPLES 5/15 S MEXICO 7/21 S DJAKARTA 27/30 C BREST 9/12 N PERPIGNAN 6/14 N BERNE 6/8 C OSLO -2/1 * MONTREAL 0/7 S DUBAI 20/29 S CAEN 8/11 N RENNES 8/11 N BRUXELLES 7/10 P PALMA DE M. 8/18 S NEW YORK 6/14 S HANOI 20/28 S CHERBOURG 8/11 N ST-ETIENNE 7/11 C BUCAREST -8/-1 C PRAGUE -5/5 C SAN FRANCIS. 9/13 S HONGKONG 19/27 S CLERMONT-F. 6/11 C STRASBOURG 8/10 P BUDAPEST -4/1 C ROME 7/15 S SANTIAGO/CHI 10/27 S JERUSALEM 11/16 P DIJON 5/10 P TOULOUSE 7/12 C COPENHAGUE 1/5 C SEVILLE 9/18 S TORONTO 4/9 C NEW DEHLI 12/27 S GRENOBLE 3/9 N TOURS 7/12 C DUBLIN 5/8 N SOFIA -6/1 * WASHINGTON 4/17 S PEKIN -4/1 C LILLE 6/10 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 6/9 P ST-PETERSB. -7/-6 C AFRIQUE SEOUL 1/6 S LIMOGES 8/11 P CAYENNE 22/30 P GENEVE 2/7 C STOCKHOLM 1/3 C ALGER 6/18 N SINGAPOUR 26/30 P LYON 4/10 C FORT-DE-FR. 23/30 C HELSINKI -4/-2 C TENERIFE 17/23 S DAKAR 25/30 S SYDNEY 18/25 S MARSEILLE 6/14 N NOUMEA 23/29 P ISTANBUL 5/7 P VARSOVIE -7/-3 C KINSHASA 23/28 P TOKYO 9/12 C Situation le 3 décembre à 0 heure TU Prévisions pour le 5 décembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE L’incroyable découverte, en 1835, des habitants de la Lune BIEN AVANT qu’un certain Neil Selon le journal, qui croyait tenir point au castor terrien, à l’exception gar Poe n’eût pas reniées, le New Armstrong ne pose, un jour de ses informations de bonne source, de son absence de queue et de son York Sun atteignit le tirage, juillet 1969, son pied botté sur la John Herschel avait, en 1834, ins- invariable habitude de marcher sur énorme pour l’époque, de près de Lune, l’homme avait, à distance, tallé au Cap (Afrique du Sud) un ses pieds. Il porte ses petits dans ses 20 000 exemplaires, démontrant exploré notre satellite dans ses télescope géant révolutionnaire. bras comme un être humain (…). déjà la fascination du public pour moindres recoins, décrit sa géo- L’instrument lui avait permis de Ses huttes sont mieux construites et ce qui allait s’appeler, plus tard, logie, sa faune et sa flore. L’affaire scruter la surface de la Lune plus hautes que celles de bien des tri- l’exobiologie. La suite du récit rela- décrocha la « une » des journaux comme si celle-ci se trouvait dans bus de sauvages humains et, d’après tait la découverte d’autres hom- en 1835, soulignant, déjà, l’intérêt l’immeuble d’en face. A compter la fumée présente dans presque tou- mes chauves-souris et contenait la de la presse pour la chose astrono- du 25 août 1834 et pendant une tes, il n’y a pas de doute que le cas- description d’un sublime temple mique. A l’origine de cette efferves- semaine, le journal de Benjamin tor bipède connaisse l’usage du de saphir dont les énormes piliers cence, la publication par le tout Day publia chaque jour, tel un feu ». soutenaient un toit composé d’une jeune New York Sun, lancé deux roman-feuilleton, la description matière ressemblant à l’or. ans plus tôt par Benjamin Day, fabuleuse de notre satellite. DES HOMMES CHAUVES-SOURIS Bien évidemment, le Sun avait d’incroyables observations effec- Cratères, volcans, vallées… En Ce drôle d’animal ne constituait été victime d’un monstrueux canu- tuées par le très sérieux astronome augmentant le grossissement de que la première sorte d’habitants lar construit sur le principe du anglais John Herschel, fils du leur télescope, Herschel et ses aco- de la Lune. D’autres, non moins « plus c’est gros, plus ça passe ». découvreur d’Uranus, William lytes entraient dans les détails. Les étonnants, allaient entrer en scène John Herschel, qui s’était bien Herschel. voilà maintenant décrivant « pas au cours des épisodes suivants. rendu en Afrique du Sud pour y moins d’une douzaine de forêts luxu- Dans les années 1850, un journa- fonder un observatoire, n’apprit SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE riantes séparées par des plaines, qui liste se remémora l’accueil par le que très tard sa participation invo-

• vendredi 7 décembre 2001 (à Paris) • ondulaient dans un océan de ver- collège de Yale de ces informa- D. R. lontaire à cette mystification. Pro- dure et étaient probablement des tions mirobolantes : « Les lettrés Les habitants de la Lune dépeints, dans un opuscule bablement l’œuvre du journaliste prairies comme celles de l’Amérique – étudiants et professeurs, docteurs anglais de 1836, conformément à la description parue Richard Adams Locke, le canular du Nord. Dans trois d’entre elles, en théologie et en droit – ainsi que dans le « New York Sun » un an plus tôt. ne fut reconnu à demi-mot par le nous découvrîmes de nombreux trou- tous ceux qui savaient lire, atten- Sun que plus de deux semaines 8h31 16h53 peaux de quadrupèdes semblables à daient chaque jour l’arrivée du cour- l’on vous posait partout (…). Per- ment différentes de toute sorte après la fin du feuilleton. Le ridi- Lever Coucher nos amis les bisons (…). Le docteur rier de New York avec une avidité sonne n’exprima ni n’entretint de d’oiseaux (…). Ils mesuraient quatre cule ne tuant pas non plus en Herschel classifia neuf espèces de jamais vue et une foi implicite. Avez- doute sur la véracité de l’histoire. » pieds de haut, étaient recouverts, matière de presse, le journal de mammifères et cinq d’ovipares. vous lu les récits des découvertes Et, le 28 août 1835, apparurent excepté sur le visage, d’un pelage Benjamin Day s’en remit fort bien, Parmi les premiers on trouve une merveilleuses de Sir John Herschel ? les véritables Sélénites : « Nous court, lustré, de couleur cuivre, et conservant même une bonne par- sorte de petit renne, des wapitis, des Avez-vous lu le Sun ? Avez-vous fûmes frappés de stupeur en aperce- avaient des ailes composées d’une tie de son tout nouveau lectorat… 23h06Lever Coucher 13h38 souris, l’ours à cornes et le castor entendu parler de l’homme sur la vant quatre volées successives de fine membrane sans poils. » Grâce à (le 6/12) bipède. Celui-ci ressemble en tout Lune ? C’étaient les questions que grandes créatures ailées, complète- ces histoires fantastiques, qu’Ed- Pierre Barthélémy

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 01 - 285 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 251

123456789101112 essais. Enlevée d’un trait. - 7. Assurent la reproduction dans Jackpot I les cours et les fonds. - 8. Bien seules. - 9. Médecins du monde. DANS les casinos du groupe – Si N = A, la machine ne donne a engrangées ? II A l’entrée d’Issoire. - 10. Au bout Pique-Tout, les machines à sous rien ; Donnez une valeur de N pour de la queue. Très proches. Tout sont programmées pour déverser – Si N est impair, la machine laquelle le jackpot se monte à III devient facile quand on roule leur jackpot une fois par jour, crache une pièce de moins que 2 001 pièces ? dessus. - 11. Composé chimique. après une mise d’au moins une pour N – 1 ; IV Lente mais désordonnée. - 12. pièce, à une heure aléatoire. En – Si N est pair, la machine cra- Elisabeth Busser Qui devrait vous rendre meilleur. revanche, le nombre de pièces che une pièce de plus que le dou- et Gilles Cohen V crachées est une fonction très ble de ce qu’elle cracherait pour la © POLE 2001 Philippe Dupuis précisément calculée du nombre N moitié de N. VI de pièces engrangées depuis le Est-il possible que la machine Solution du problème dans Le SOLUTION DU N° 01 - 284 dernier jackpot. crache plus de pièces qu’elle en Monde du 11 décembre. VII Horizontalement VIII I. Notice. Plans. - II. Elucubre. Solution du problème no 250 paru présenter l’ensemble des situa- Réa. - III. Cérébrale. Ou. - IV. dans Le Monde du 27 novembre. tions possibles par les points d’un IX RAF. Ionisant. - V. Oc. PS. Ictus. - La probabilité que les trois mor- triangle. VI. Pelote. Art. - VII. Hé. Sec. Naï- ceaux puissent former un triangle Reste à représenter les configura- X ve. - VIII. Pesos. DS. - IX. Lear. est 1/4. tions favorables. Lorette. - X. Eclaboussées. On représente chaque configura- Les longueurs a, b et c des trois tion possible de la rupture de la morceaux (a + b + c = L) seront les HORIZONTALEMENT - IX. Aigrelette mais agréable. Verticalement baguette de longueur L par le cou- côtés d’un triangle si elles vérifient Vient d’avoir. - X. Rejoint l’Ou- 1. Nécrophile. - 2. Oléacée. Ec ple (a, b) formé des longueurs des les « inégalités triangulaires » : I. Très bonne disposition. Qui bangui. Mise à sec. (ce). - 3. Turf. Pal. - 4. Ice. Posera. deux premiers morceaux. Natu- b a ͨ b + C, soit a ͨ L – a, c’est- ne manquent pas du précédent. - - 5. Cubistes. - 6. Ebro. Ecolo. - rellement, a et b peuvent prendre à-dire a ͨ L/2. II. Tout petit et indispensable VERTICALEMENT 7. Rani. Sou. - 8. Pélican. Rs. - 9. toute valeur comprise entre O et L, b b ͨ a + c, soit b ͨ L – b, c’est- pour vivre. - III. Bas de gamme. Estrapade. - 10. Ar. Autiste. - 11. mais leur somme doit être infé- à-dire b ͨ L/2. Sortis de la Botte. A l’intérieur 1. Amoureux prêt à s’envoler. - Néons. Té. - 12. Saut. Cérès. rieure à L, ce qui permet de re- b c ͨ b + a, soit L – a – b ͨ a+b, d’une noix. - IV. Retrouves des 2. Changement que les Français c’est-à-dire a + b ͧ L/2. forces. En liasse. Léger dans les semblent apprécier. - 3. Mesure Les couples (a, b) représentant airs. - V. Découpage. - VI. Tra- prise au pied de la Muraille. les configurations favorables sont vailles à l’œil. Ramasse sur la Donne des couleurs à la lumière. aussi les points d’un triangle (en table. Finit dans le Rhin. - VII. En - 4. Finit par rendre poli, même blanc). petit nombre. Fit beaucoup d’ef- les plus durs. De un à six. - 5. Evi- La probabilité cherchée forts. - VIII. Les portes s’ouvrent tons de les chercher, et tout se cas favorables à sa sortie. Leurs nuits sont plus passera bien. Peut faire un joli cas possibles secrètes que le jour. Préposition. tableau. - 6. Réfractaire aux est le rapport des deux aires. 32 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – Marseille. Marta WINTREBERT, me Naissances M Paul Laval et ses enfants, décédée le 15 novembre 2001. Mme Georges Bodiou, née Geneviève Bruno et Michelle (†) DESBARATS Laval, font part avec joie de la naissance de Elle aurait eu cinquante-quatre ans ce Les familles Devin, Bodiou et 4 décembre. Jean-Pierre Chabrol Yernaux, Sacha, leurs enfants et petits-enfants, Parents et alliés, Souvenirs : fous rires, broncas, Un grand conteur le 30 novembre 2001, ont la douleur de faire part du décès de colères, confidences, chansons, fiestas, chusmeos, idées, douleurs, ternura partagés. JEAN-PIERRE CHABROL était toires, sans doute ne serais-je jamais choses. En bon conteur, il n’avait chez M. Paul LAVAL, Marion et Henri professeur honoraire de la faculté un grand conteur. La littérature, devenu écrivain. » pas la langue dans sa poche. Des amis, des copains francargentins. JOUAN-DESBARATS. de médecine de Marseille, pour lui, servait à raconter des his- Fils d’instituteur et petit-fils de Il commence sa carrière littéraire Edith Hantz, Marc Brachet, Norma toires, à travers de grandes fres- bergers, Jean-Pierre Chabrol, né le en 1955, avec La Dernière Cartou- survenu le 28 novembre 2001, à Hyères Basso, Diana y Jorge Boczkowski, Marta ques romanesques, celles des Rebel- 11 juin 1925, s’est engagé très che, aux Editeurs français réunis, et 7, rue de la Fontaine, (Var). y Eduardo Gersberg, Susana Elkin, Elke 78870 Bailly. les ou des Gens de la Cévenne, com- jeune dans la Résistance. Le connaît le succès dès 1961, avec le et Jean Pierre Bourcier, Caroline Gillier, me à travers des récits tirés des maquis le conduit au communis- début de sa fresque de la révolte Selon les volontés du défunt, les Marie-Jeanne Husset, Christian Gaillard, obsèques religieuses ont eu lieu dans veillées cévenoles de son enfance me. Au lendemain de la guerre, il cévenole, Les Fous de Dieu (Galli- Décès Mimi Alazraki, Nora Zaga, Pitty y Carlos l'intimité familiale. Lloret, Rosette Switschartschik- et de toujours. Ce fils d’instituteur entre à L’Humanité comme caricatu- mard), qui passe assez près du prix – Chambéry. Paris. Bornstein, Guillermo Wieland. avait un pied-à-terre à Paris, mais riste, avant de devenir journaliste. Goncourt. Après avoir moins écrit Le présent avis tient lieu de faire-part. sa vie était dans ces terres résistan- Il rompt avec le PCF en 1956, après pendant les années 1980, après Le Mme Gisèle Basin, tes et protestantes des Cévennes, l’entrée des chars russes à Buda- lion est mort ce soir (Grasset, 1982), son épouse, 10, allée des Mimosas, Anniversaires de décès Dominique et Robert Réach, La Polynésie, – Pour le quinzième anniversaire du au village de Chamborigaud pest. Entre- temps, il est devenu pour devenir conteur-comédien, il Giens, Catherine Basin et René Mauchien, décès de (Gard). A un journaliste du Parisien l’ami de Georges Brassens, qui le est revenu au roman en 1994, chez ses enfants, 83400 Hyères. venu le rencontrer, il indiquait en pousse à se méfier des idéologies. Robert Laffont, avec Le Bonheur du Ses petits-enfants, 67, rue Emile-Duployé, 13007 Marseille. Jules GOETGHELUCK, 1997 : « Je dors dans le lit où mon Le communiste et l’anarchiste s’af- Manchot, Les Aveux du silence, puis Son arrière-petite-fille, hautbois soliste à l'Orchestre national, père est né et où il est mort. » C’est frontaient régulièrement et amica- La Banquise (Presses de la Cité). Il a Les familles Enser et Regensberg, dans sa maison familiale, au pied lement. Lorsqu’on fêta les soixante- beaucoup aimé la chanson et a été ont la tristesse de faire part du décès de Alexandre OBJOIS sa famille demande d'avoir une pensée du mont Lozère, qu’il s’est éteint, à dix ans de Staline, Brassens con- proche non seulement de Georges pour lui. l’âge de soixante-seize ans, dans la seilla : « Tu devrais apprendre à tri- Brassens, mais aussi de Jacques M. Lucien BASIN, a choisi de quitter la vie à vingt ans, nuit du vendredi 30 novembre au coter pour lui faire des chausset- Brel, de Léo Ferré et de Félix chirurgien dentiste, Hommage er le 23 novembre 2001. samedi 1 décembre, victime d’une tes… » Jean-Pierre Chabrol évoque- Leclerc. survenu le 30 novembre 2001, à l'âge de – L'Institut Alain Poher, insuffisance respiratoire et cardia- ra cette période dans La Folie des La lecture de Colette lui fit un jour quatre-vingt-quatre ans. Alex, nous t'aimons. Ses anciens collaborateurs, que. Jean-Pierre Chabrol souffrait miens, qui permet de rappeler changer le goût du raisin : « Jamais Axel, nous aimons la musique et les Et ses amis, d’une maladie du système nerveux. qu’on ne peut le classer sous la seu- raisin ne furent aussi parfaitement, Les obsèques ont eu lieu dans mots que tu nous a laissés. Dans son cas, ce n’est pas un cli- le étiquette condescendante d’écri- aussi profondément raisins, que ces l'intimité familiale. vous invitent à l'hommage qui sera rendu Moutie. ché de dire qu’une voix s’éteint. vain du terroir. muscats dans ma bouche, après la à l'occasion du cinquième anniversaire – La famille, Une voix rocailleuse et chantante, page de Colette. » Cela exprimait – Naïma, de la disparition du Et les amis de pleine de chaleur et de générosité HOMME DE COMBATS pour lui le pouvoir de la littérature. sa fille, Jacques Leenhardt, président que les téléspectateurs de l’ORTF Jean-Pierre Chabrol va rester un Il se reconnaissait dans ces vers du Marie-Marthe BOURY, Alain POHER, des années 1960 avaient découver- homme de combats et un polémis- poète persan Omar Khayyam : président, née DUPONT, Et les membres de l'association te lors de mémorables émissions te virulent : contre la fermeture des « Sur la terre bariolée, chemine quel- résistante et déportée à Ravensbrück, ESCAL, en participant à la cérémonie religieuse où le conteur apparaissait, pipe au mines de charbon de sa région, qu’un/qui n’est ni musulman, ni riche, croix de guerre, ont la tristesse de faire part du décès de qui aura lieu le mardi 11 décembre 2001, bec, devant sa cheminée. Pendant (« La dynamite dans le pot de ter- ni pauvre./Il ne révère ni Allah, ni les officier de la Légion d'honneur, à 19 h 15, en la chapelle des Carmes, à les années 1980, il était même mon- re », en « une » du Monde,en lois./Il ne croit pas à la vérité./Il n’affir- Reginaldo l'Institut catholique de Paris, 70, rue de té sur les planches, pour partir à la 1979), en faveur de l’occitan, mais me jamais rien./ Sur la terre bariolée, décédée le 21 octobre 2001 et inhumée le PERRONI DI PIERO, Vaugirard (parking Saint-Sulpice). homme de lettres, rencontre de son public. Il commen- sachant se moquer des travers de quel est cet homme brave et triste ? » 25 octobre, dans l'intimité familiale, se retrouveront pour se souvenir d'elle le philosophe, Institut Alain Poher, çait avec succès une carrière de certains militants des années 1970, La plupart des livres de Chabrol révolutionnaire dans son cœur, samedi 8 décembre, à 11 heures, dans 16, rue du Maréchal-Foch, comédien, à soixante ans. Il accom- contre le système scolaire (« A six sont disponibles en poche, chez Poc- membre fondateur de l'ESCAL, l'église Saint-Germain, à Fontenay-sous- 94480 Ablon-sur-Seine. plissait un rêve évoqué dans Les ans, glop ! l’école l’avale, le digère et ket ou Folio. Ses deux grandes fres- Bois (Val-de-Marne). Nouvelles littéraires en 1964 : «Je beurk ! le rend dix à vingt ans plus ques, Gens de la Cévenne et Les survenu à Rio de Janeiro (Brésil), le 27 novembre 2001. Colloques suis d’une vieille race de conteurs. tard. Méconnaissable »). Ce « bon Rebelles, ont été repris dans la collec- 37, quai de l'Ourcq, – L'Association des amis de la revue J’ai participé, enfant, aux dernières géant bourru, barbu, au poil blanchi, tion Omnibus, tout comme son 93500 Pantin. « Compagni, compagni. » Passages – ADAPes, la revue Passages veillées de la montagne cévenole. Si au cuir noirci par le grand air » imposant roman sur la Commune, et Alstom, avec le concours du l’on pouvait encore gagner sa vie nor- (Claude Sarraute) bougonnait, Le Canon fraternité. – Grésy-sur-Aix. Lyon. Feldkirch. EHESS, Nice. ministère des affaires étrangères, de malement comme l’oncle Roure, en s’emportait et ne se contentait pas 10, rue Monsieur-le-Prince, 75006 Paris. l'Ademe, d'Aéroports de Paris, du allant de mas en mas raconter ses his- du mauvais cours que prenaient les Alain Salles M. et Mme Jacques Chevalier, CNAM, de l'ANAH et de la Mairie de leurs enfants et petites-filles, – La famille et les amis du Paris, organisent un colloque sur le Mlle Nicole Chevalier, thème : « Technologie, transports et me modes de vie », qui se tiendra le jeudi M. et M Denis Hirsinger docteur PHAM Quang Thieu et leurs enfants, 6 décembre 2001 (de 9 h 30 à 17 h 30) ont la tristesse de faire part du décès de au Sénat, Palais du Luxembourg. Budd Boetticher Intervenants : Jean-Pascal Assailly, ont l'immense tristesse de faire part de M. Pierre CHEVALIER, Pierre Beuzit, Pierre Bilger, Wandell son décès, survenu à Nancy, le Cox, Michel Derdevet, Serge médaille d'or de la jeunesse 27 novembre 2001, à l'âge de soixante- Federbusch, Gérard Feldzer, William Cinéaste surdoué et cow-boy romantique et des sports, neuf ans. Fisher, Xavier Godard, Jean-Pierre ingénieur chimiste, Hauet, Michel Huther, Didier Hamon, CONNU POUR AVOIR signé tative peu convaincante d’illustrer rompu notamment par un séjour alpiniste spéléologue, Mme Denise Pham, quelques-uns des plus beaux titres à nouveau la tauromachie (Le Bra- en hôpital psychiatrique et un 7, route de Mirecourt, Jacques Labeyrie, Alain Lecomte, Robert Mahler, Emile Malet, Pierre Papon, du western, l’ancien torero Budd ve et la Belle, 1955), puis un thriller autre en prison, puis par la mort er 54000 Nancy. survenu à Lyon, le 1 décembre 2001, Vincent Piron, Pierre Pommellet, Luc Boetticher est mort, jeudi inspiré (Le tueur s’est évadé, 1956), d’Arruza en mai 1966, il écrit le scé- dans sa quatre-vingt-dix-septième année. – Avec une grande tristesse, Roger, André Santini, Jean-Louis 29 novembre, à son domicile de Budd Boetticher donne toute sa nario de Sierra torride (que réalise- Ses amis et collègues de l'Association Zentelin, Jean-Claude Ziv. Ramona (Californie). Il était âgé mesure avec, donc, Sept hommes à ra Don Siegel en 1969), et tourne, Il a rejoint son épouse, des professeurs de sciences économiques de quatre-vingt-cinq ans. abattre. en 1971, Qui tire le premier ?, wes- et sociales Inscriptions obligatoires : née Elisabeth LARTIGUE, André Bazin disait de Sept hom- C’est le premier – le plus célèbre tern désabusé qui ne trouvera guè- témoigent leur sympathie à Tél. : 01-45-86-30-02. mes à abattre que c’était le plus et le moins connu : suite à des pro- re de distributeur qu’en France. Marie Salaün, Fax : 01-44-23-98-24. endormie dans la paix du Seigneur le responsable de l'APSES-Paris, E-mail : [email protected] beau western d’après-guerre, souli- blèmes juridiques, il resta invisible Mais, en 1972, il peut enfin termi- 23 août 1997. Et à Louise et Léontine, gnant la place de Boetticher dans durant près de quarante ans – des ner son Arruza. Depuis, Budd Boet- ses filles, le cinéma américain des années quatre grands westerns écrits par ticher n’avait cessé d’annoncer un Un temps de recueillement et de après la disparition prématurée de Conférences-Débats 1950. Cette place n’est pas seule- Burt Kennedy et interprétés par autre projet, qu’il n’a jamais pu prières sera observé le jeudi 6 décembre, INSTITUT D'ÉTUDES ment importante, elle est aussi Randolph Scott – avant L’Homme mener à bien, intitulé A Horse for à 14 h 30, en l'église de Grésy-sur-Aix Yann SALAÜN, DE L'ISLAM ET DES SOCIÉTÉS (Savoie), suivi de l'inhumation. DU MONDE MUSULMAN (EHESS) paradoxale, comme en atteste ce de l’Arizona (1957), La Chevauchée Mr Barnum. Il signait en revanche, décédé le 26 novembre 2001, qu’il appellera ensuite son « pre- de la vengeance (1959) et Coman- en 1987, un formidable autopor- M. Mohammed Arkoun Fontanil, (professeur émérite, université Paris-III) mier film », bien qu’il ait réalisé che Station (1960). Le cinéaste met trait en vieux cow-boy heureux et s'associent à leur peine ainsi qu'à celle 73100 Grésy-sur-Aix. de leur famille. Islam, Europe, Occident : auparavant dix longs métrages en place une dramaturgie qui sem- dans son ranch de Pomona, My 36, rue Waldeck-Rousseau, repenser l'espace méditerranéen, qu’il a signés de son véritable ble servir les lois du genre avec la Kingdom for… 69006 Lyon. – Elisabeth Saux, mercredi 5 décembre 2001, 18 heures, nom, Oscar Boetticher J.-R. En plus grande efficacité, alors qu’au 9, cité Alex, son épouse, dans les locaux de l'institut, 1951, dans le droit fil de la passion fond il les bouleverse. Il ne s’agit Jean-Michel Frodon 68540 Feldkirch. Anne-Marie Bernard, 96, boulevard Raspail, Paris-6e, qu’il voue aux courses de toros, et plus ici d’épopée historique (la con- Ariane et Jean-Louis Saux, salle de cours. qui l’a amené à apprendre l’art du quête de l’Ouest) sous les couleurs ses enfants, Marie-Hélène et Frank Picard, matador avant celui du réalisa- de la tragédie antique, mais d’his- LES RÉGIONS EN RÉVOLTE CONTRE LES ÉTATS ? Emmanuelle, Juliette, Arthur, Merlin, Séminaires teur, il filme Robert Stack dans toires d’individus soumis aux seuls ses petits et arrière-petits-enfants, COLLÈGE INTERNATIONAL l’arène, sous le regard de Katy Jura- impératifs de leur volonté et de Corse, Kabylie, Pays basque, Kurdistan, etc. ont la tristesse de faire part du décès de DE PHILOSOPHIE do. Que ce soit John Wayne qui leurs désirs. produise The Bullfighter and the Roger SAUX, Séminaires Palais des congrès et de la culture Pascal Nouvel : « Soigner les Lady (titre détesté par son auteur, DÉCALAGE CRÉPUSCULAIRE dans sa quatre-vingt-unième année. et encore plus ridicule en version La mort est en général au bout passions ». Le Mans, 7, 8 et 9 décembre 2001 7, 14 et 21 décembre, 11, 18 et française : La Dame et le toréador), de ces aventures désespérées, où 33460 Arsac. 25 janvier, 18 h 30-20 h 30, amphi que ce soit John Ford qui en assu- les « méchants », aux silhouettes Vendredi 7 décembre – Bernard Spinelli, Stourdzé, Carré des sciences, 1, rue me le montage semble établir précisément dessinées, sont joués e (ouverture 20 h 30) son mari, Descartes, Paris-5 . l’adoubement de Boetticher en par des découvertes du réalisateur Noelle Spinelli-Sautier héritier de la haute école du wes- qui se nomment Lee Marvin, Lee Ouverture par Robert Jarry, maire honoraire du Mans. et Corinne Spinelli, L'accès à toutes les activités tern. Mais si le cinéaste accepte cet- Van Cleef ou James Coburn. Budd Présentation par Jean-Pierre Gélard. ses filles, du Collège est libre et gratuit (dans te version qui assure sa carrière, le Boetticher incarne, dans le cinéma Pays rêvé, pays réel : l’invention des identités. Guillaume, Claire, Benoît et Marion, la limite des places disponibles). ses petits-enfants, moment venu (bien tard : en américain, une des très rares figu- Table ronde animée par Alain Gresh. Avec Dominique Wolton, Consultation du site : www.ci- Claude et Danièle Blondel, philo.asso.fr 1987 !), il rétablira le film comme il res d’une phase romantique – Edouard Glissant et Bernard Guetta. ses beau-frère et belle-sœur, Renseignements sur salles, l’avait voulu : beaucoup moins entre classicisme et modernité. Le ont la tristesse de faire part du décès de répondeur : 01-44-41-46-85. Autres « hollywoodien », faisant une part décalage crépusculaire avec le Samedi 8 décembre renseignements : 01-44-41-46-80. nettement plus importante au genre roi du cinéma américain me Matin : Aux origines de l’Etat, débat animé par Gilles Cottereau, avec Jean- M Nicole SPINELLI, documentaire. d’alors tient sans doute à ce que née MICHEL, Né à Chicago le 29 juillet 1916, Budd Boetticher lui-même est plus Marie Constant, Catherine Samary, Andrei Gratchev et Yves Landry. Budd Boetticher délaisse, en 1940, proche de ce monde de l’Ouest, de Après-midi : Du Kurdistan au Pays basque, débat animé par Hervé survenu le 26 novembre 2001. Signatures ses premières activités de footbal- son rapport à la nature – et aux ani- Guillemot, avec Juan Manuel Eguiagary Ucelay, Vérène Nicolas et – Signature de Cinéma cinéaste, de leur professionnel et de torero maux, chevaux et taureaux – com- Les obsèques ont eu lieu dans la Alastair McIntosh, Kendal Nezan et Jean-Pol Nassaux. stricte intimité familiale. Marcel Hanoun (éditions Yellow Now), pour devenir conseiller de Rouben me de ses rapports humains, que Soirée : Comprendre la Corse, débat animé par Jacques Chevalier, avec Paule le samedi 8 décembre 2001, à partir de Mamoulian qui filme Arènes san- ceux qui, depuis les studios de Los Graziani, Gabriel Cullioli, Alain Paccou et Maurice Giudicelli. 18 heures, Ciné Reflet, 14, rue Serpente, glantes. Il devient ensuite assis- Angeles, ont entrepris d’en écrire Paris-6e. tant, puis débute comme réalisa- la légende dorée avant d’en dénon- teur d’oubliables séries B, jusqu’à cer les excès et les mensonges. Dimanche 9 décembre The Bullfighter, en 1951, qui lui Après avoir travaillé pour la télé- Matin : Langues, identités, cultures, débat animé par Henry Lelièvre, avec vaut d’être pris sous contrat par vision, notamment sur la série Anne-Marie Houdebine, Bernard Cassen, Annamaria Rivera et Universal… toujours pour tourner Maverick, Budd Boetticher écrit et Tassadit Yacine. des séries B. Parmi celles-ci, fabri- réalise La Chute d’un caïd (1960), Après-midi : Dimensions politiques, débat animé par Sylvie Braibant, avec quées sur un rythme soutenu, étonnante évocation du gangster Jean-Pierre Chevènement, Michel Barnier, Hervé de Charette, Jean- deux films importants achèvent de Legs Diamond, sur un ton comi- souligner la singularité de ce que qui vire au drame. Tourné en Claude Boulard et Luc Van den Brande. cinéaste : L’Expédition de Fort King conflit ouvert avec les studios, le Soirée cinéma : " Karnaval ", un film de Thomas Vincent.. (1953), consacré à l’une des rares film marque le départ de Boetti- défaites de l’armée américaine con- cher, qui s’installe dans un ranch Organisé par Les Carrefours de la pensée, Le Monde diplomatique, l’université du Maine, tre les Indiens et, la même année, au Mexique, où il s’occupe de che- Radio-France internationale, la Fédération des œuvres laïques (Sarthe) et TV-5 Europe. Le Déserteur d’Alamo, qui combine vaux, de toros, et de réaliser un évocation historique d’un épisode documentaire consacré au grand Inscriptions : Les Carrefours de la pensée - 78, rue Chanzy - 72000 Le Mans. fameux, plaidoyer contre l’antisé- matador mexicain Carlos Arruza. Tél. : 02-43-47-46-46 - Télécopie : 02-43-47-49-04 mitisme et comédie. Après une ten- Pour mener à bien ce projet, inter- 33 CULTURE LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

ANNIVERSAIRE Les célébra- communication, lors de la générale de qu’il a lancés, rencontrent aussi certai- français sans doute le plus connu dans suivra avec de nombreux spectacles et tions du bicentenaire de la naissance « Ruy Blas », à la Comédie-Française. nes des aventures et des interroga- le monde sera fêté durant toute l’an- expositions. b UNE CENTAINE d’ouvra- de Victor Hugo (1802-1885) ont été lan- b « LES COMBATS POLITIQUES et tions de notre temps », a expliqué la née 2002 en France et à l’étranger. ges sont prévus à la publication, dont cées lundi 26 novembre par Catherine sociaux menés par Hugo au XIXe siè- ministre. b NÉ À BESANÇON et mort à b CETTE ANNÉE HUGO commencera les Œuvres complètes chez « Bou- Tasca, ministre de la culture et de la cle, de même que les défis esthétiques Paris, l’homme politique et écrivain dans les écoles le 7 janvier et se pour- quins » (Robert Laffont). « Ruy Blas » frappe les trois coups de l’année Victor Hugo Le bicentenaire de la naissance du plus célèbre des écrivains français (1802-1885) voit poindre de multiples initiatives en France et dans le monde. « Nous reconnaissons chez cet homme les valeurs qui fondent notre République », a déclaré Catherine Tasca, ouvrant, lundi 26 novembre, les festivités

LE MILLÉNAIRE n’a pas encore tion « Bouquins » de Robert Laf- deux ans que le bicentenaire de la font. Sur les quinze titres de cette TROIS QUESTIONS À... naissance de Victor Hugo s’annonce somme – soixante millions de déjà. Catherine Tasca a lancé les signes ! –, une bonne moitié était dif- JACQUES SEEBACHER commémorations, lundi 26 novem- ficilement trouvable. Une nouvelle bre, lors de la générale de Ruy Blas à version corrigée sera disponible en Vous avez dirigé les Œuvres la Comédie-Française. L’année mars, avec l’appui du Centre natio- 1complètes de Victor Hugo qui Hugo sera partout, dans les librai- nal des lettres et du Quai d’Orsay vont reparaître chez « Bouquins » ries, les théâtres, les écoles, sur les qui va offrir une collection complète (Robert Laffont), vous participez à affiches et sur Internet, à Paris, en aux bibliothèques des établisse- plusieurs commissions du bicente- province, à l’étranger. Victor Hugo ments français à l’étranger. Une ver- naire, y a-t-il encore quelque chose est sans doute l’écrivain français le sion reliée sera également commer- à découvrir chez Hugo ? plus connu dans le monde. Poète, cialisée. Quand j’ai commencé à m’intéres- romancier, dramaturge, dessina- Le ministère de la culture va met- ser à Hugo, on me disait qu’il n’y teur, homme politique, polémiste, tre en place un portail sur le bicente- avait rien à découvrir sur lui, alors visionnaire, spirite, amant, père, naire, www.victorhugo.culture.fr, que personne ou presque n’était grand-père, etc. Quel Hugo va-t-on qui sera disponible début 2002. Il allé voir les manuscrits ! On accor- célébrer ? Comment affronter cet recensera l’ensemble des manifesta- de beaucoup d’importance au rôle « Homme-océan », pour reprendre tions qui se dérouleront dans le politique de Victor Hugo. C’est le titre de l’exposition qui lui sera monde entier. L’année Hugo com- bien sûr un politique, mais les ques- consacrée à la Bibliothèque natio- mencera dans les écoles, lors de la tions politiques sont toujours chez nale ? rentrée scolaire le 7 janvier. «Dans lui des questions qui engagent la L’homme politique est en premiè- toutes les écoles et les établissements, totalité de la présence au monde. re ligne : « Les combats politiques et la première heure de cours sera consa- Il y a une chose qui est rarement sociaux menés par Hugo au XIXe siè- crée à des lectures de Hugo », expli- mise en évidence, c’est sa préoccu- cle, de même que les défis esthétiques que Hélène Waysbord, en charge de pation pour l’économie politique, qu’il a lancés, rencontrent aussi certai- la commémoration pour le ministè- dès les années 1830. Emile de Girar- nes des aventures et des interroga- re de l’éducation nationale : «Ilya din, dont il est proche, qui est un tions de notre temps », a expliqué la une mobilisation générale dans toutes conservateur progressiste, propose ministre de la culture et de la com- les académies pour cette année de doubler le salaire des ouvriers et munication, Catherine Tasca, en Hugo. » de prélever un pourcentage pour citant l’esclavage, la peine de mort, L’inauguration officielle du bicen- assurer les maladies ou les retraites. le combat contre le pouvoir absolu, tenaire aura lieu le 25 février, veille Après la révolution de 1848, ils ont la défense des femmes, avant d’ajou- de la naissance du poète, à Besan- soutenu Louis-Napoléon Bonapar- ter : « Nous reconnaissons chez Vic- çon, sa ville natale, avec une soirée te pour mettre en place une moder- tor Hugo les valeurs qui fondent notre placée sous le signe de l’enfance. De nisation radicale de l’Etat. Victor République. » nombreuses institutions participent Hugo a vite déchanté, ensuite, à l’hommage. Le Sénat, dont Hugo avant même le coup d’Etat de « IL EST UNIVERSEL » était membre, s’associe au Théâtre 1851. La commémoration semble pren- de l’Odéon pour un hommage solen- dre un tour moins institutionnel nel le 26 février. L’Académie françai- La figure politique de Hugo ne qu’en 1985, lors du centenaire de la se, où il a été élu, à sa cinquième can- 2risque-t-elle pas d’occulter mort de l’écrivain. La commission didature, consacrera une séance à l’écrivain ? nationale du bicentenaire, présidée l’écrivain le 28 février. La Comédie- Il y a en lui une soif de se mettre par Bertrand Poirot-Delpech, n’a Française organise, le 3 avril, une au cœur des questions politiques, été mise en place par le ministère de nouvelle bataille d’Hernani avec 180 mais cela s’intègre à sa complexité la culture et de la communication élèves de lycées. Les comédiens du littéraire. Sa conduite politique est qu’en juillet. Des initiatives ont été Français feront en octobre une lectu- fortement poétique et sa conduite aussi lancées par les ministres de re intégrale de La Légende des siècles poétique est politique. Hugo, pour l’éducation nationale et des affaires qui sera retransmise sur France- beaucoup, c’est l’exagération. On étrangères. « J’ai une certaine Culture. La BNF, outre son exposi- n’a pas forcément les bonnes mesu- méfiance à l’égard des commémora- tion, proposera tout au long de l’an- res aujourd’hui pour l’apprécier. Il tions, explique Bertrand Poirot-Del- née une série de conférences par n’était pas le seul à son époque à pech, mais je suis heureusement PH. JOFFRE/MUSÉE CARNAVALET Michel Winock, Robert Badinter ou avoir le verbe haut. Il avait le génie impressionné par le nombre d’initiati- Victor Hugo par Edmond Bacot, 1862. Mona Ozouf et organisera, le 3 mai, de poser des problèmes complexes ves autour de Victor Hugo. Il y a une une nuit Victor Hugo. La Ville de sur plusieurs niveaux. Tout est inex- profusion de spectacles, de livres, d’ex- réapparitions dans les programmes et d’aujourd’hui. Il y a un aspect tou- Hovasse. L’éditeur publie égale- Paris consacre beaucoup d’efforts tricablement mêlé : la langue, le positions, de colloques, et de nombreu- les manifestations ». Bertrand Poirot- jours très subversif chez lui, notam- ment la correspondance entre l’écri- au bicentenaire, avec de très nom- rythme, le mythe, l’intériorité, etc. ses demandes. Hugo a touché à tout. Delpech remarque que « son côté ment dans sa haine des Eglises et des vain et Juliette Drouet, et Victor breuses manifestations. Il avait aussi un incroyable génie Il est universel. » vibrato séduit aujourd’hui par rap- religions. » Les brèves dernières Hugo, un révolutionnaire, de Jean- Ce n’est là qu’une infime partie pour mettre en évidence toutes les Président du groupe Hugo de port à une esthétique de la sécheresse volontés de Victor Hugo en témoi- François Kahn. Ils s’ajoutent aux bio- des célébrations qui auront lieu en questions plus intimes qui sont au l’université Paris-VII - Jussieu, Guy qui a longtemps été en vogue ». gnent : « Je donne 50 000 francs aux graphies de Max Gallo (éd. XO) ou France et dans le monde entier. Sou- cœur de la sensibilité de chacun. Rosa estime qu’il y a « une petite Jean-François Kahn, qui préside la pauvres. Je désire être porté au cime- d’Alain Decaux (Perrin), à des antho- haitons que cette écrasante année révolution dans la lecture de Hugo. commission mise en place par le tière dans leur corbillard. Je refuse logies sur la peine de mort (Textuel) Hugo laisse un peu de place à deux Les commémorations ne ris- On est sorti de cette opacité qui a été ministère des affaires étrangères, est l’oraison de toutes les Eglises ; je ou la politique (Livre de poche), aux autres figures majeures du XIXe siè- 3quent-elles pas de donner une créée par les conflits idéologiques du même avis : « Le public jeune est demande une prière à toutes les Plus beaux manuscrits de Hugo (Per- cle : Alexandre Dumas, né en 1802, image trop officielle de l’écrivain ? modernes. Il y a eu encore des traces davantage séduit par Les Châtiments âmes. Je crois en Dieu. » rin) ou à Victor Hugo et l’Orient (Mai- et Zola, mort en 1902. Ce qui est frappant, c’est que l’on de guerre idéologique en 1985. ou La Légende des siècles que par les L’arrivée massive de livres de ou sonneuve et Larose). voit apparaître de très nombreuses Aujourd’hui on s’achemine vers une poèmes traditionnels, comme La Tris- sur Hugo en librairie a déjà com- Le nombre de parutions concer- A. S. initiatives. Il y a une envie de Hugo. certaine unanimité, qui peut aussi tesse d’Olympio ou A Villequier.» mencé. Fayard propose simultané- nant Hugo devrait se situer autour A propos de Hugo, je dis toujours : aboutir à des dégradations. Mais le Alors qu’il a été haï par la droite maur- ment trois ouvrages, et notamment d’une centaine sur deux ans, mais le e « Le Monde des livres » évoque- Ne croyez rien, allez-y voir ! plus important, c’est que des livres rassienne et par la gauche révolution- le premier tome, Avant clou de cette frénésie éditoriale va ra les principaux livres parus sur comme L’Homme qui rit ou même naire, il y a un danger qu’il devienne l’exil/1802-1851, d’une monumen- être la reparution des Œuvres com- Victor Hugo dans son édition du Propos recueillis La Légende des siècles fassent leurs l’écrivain de la bien-pensance tale biographie par Jean-Marc plètes publiées en 1985 dans la collec- 14 décembre. par Alain Salles

Quelques manifestations du 19 mars au 21 juin : « Victor Hugo, l’homme Océan ». Les bonnes surprises d’une pièce de théâtre qui n’a plus de secret PROVINCE b Maison de Victor Hugo, b A Villequier, Musée Hugo, du 19 avril au 28 juillet : « Voir nouveaux acteurs, à la nouvelle pré- aparté. Mais sans faire culbuter le perdre des matoiseries et des arrière- du 29 avril au 11 août : des étoiles. Les grandes heures RUY BLAS, de Victor Hugo. Mise sentation. Quelles seront les surpri- tout. Rachilda Brakni joue la Reine. pensées de Salluste de Bazan. « Lorsque l’enfant paraît… » du théâtre de Victor Hugo ». en scène : Brigitte Jaques-Waje- ses, ce soir ? Une dona Maria qui touche mysté- Mise en scène par Brigitte Jaques- b A Besançon, Musée des b Maison de Balzac,du1er mai au man. Avec Rachida Brakni, Ce soir, elles seront, par exemple, rieusement, doucement, par l’attrait Wajeman, cette reprise de Ruy Blas, beaux-arts et d’archéologie, 31 août : « Hugo et la caricature ». Denis Podalydès, Eric Ruf, Jean- les costumes. Superbes. Blancs et d’une présence résolument moder- un petit peu trop ténébreuse ou laca- du 1er septembre au 31 décembre : ÉTRANGER Baptiste Malartre, Michel Robin, noirs surtout, qui se composent ne, d’une grâce simple. Une voix de nienne peut-être, s’impose et nous « Victor Hugo vu par Rodin ». b Belgique : à Waterloo, Dominique Constanza... dans l’espace comme dans les toiles cristal, nette et vraie, sans phrasé emporte pourtant, par « l’épée sus- PARIS du 10 octobre au 15 décembre : COMÉDIE-FRANÇAISE, Salle de Velasquez, et qui irradient, com- artificiel, qui nous fait entendre la pendue » du décor, la beauté des b A Notre-Dame,du1er mars « Victor Hugo, mille jours Richelieu. 2 , rue de Richelieu, me chez Velasquez, la « conscience musique, la poésie, de Hugo. C’est costumes, la flamme inspirée des au 31 mai : « Victor Hugo en Belgique ». Paris-1er. Tél. : 01-44-58-15-15 . du temps ». Ces images se décou- grâce à la jeunesse de Rachilda Brak- acteurs. à Notre-Dame ». b Guernesey : à Hauteville- Mo Palais-Royal. En alternance. pent sur des fonds gris à la Goya. ni, en résonance avec Ruy Blas, dans b A la BNF site Tolbiac, House, du 2 avril au 30 septembre. 10,67 ¤ (70 F) à 30,49 ¤ (200 F). Murs et plafonds sombres, nus, qui leur grande scène de l’acte III « Ton Michel Cournot Durée : 3 heures. Jusqu’en mai enserrent l’action, l’inquiètent, la âme en me parlant me bouleverse 2002. mettent à l’ombre. Portes et fenê- toute/J’ai besoin de tes yeux, j’ai tres sont de sèches trouées noires, besoin de ta voix », que cette nouvel- Toujours, partout, quel que soit le comme ne donnant que sur le vide, le présentation atteint ce qui est tragique des événements publics, ou sur des pièges… L’éclairage est tout de même son attribut de nais- quelles que soient les peines de nos crépusculaire. C’est là une vision sance : le Romantisme. vies privées, trois chefs-d’œuvre de sévère de la pièce, plus étouffée et Eric Ruf, Ruy Blas, « joue directe- théâtre électriseront les salles : Le profonde que ne l’a voulue sans dou- ment avec le cœur », comme le Cid, Ruy Blas, Cyrano. Trois pièces te Hugo, mais les comédiens tien- demandait Jean Vilar, qui précisait éclatantes, enflammées, vives, for- nent le haut du pavé, non, des plan- (il s’agissait bien de Ruy Blas) : «un tes, nettes et romantiques. Trois tré- ches, et la pièce peut vivre sa vie. cœur rouge ». Il est donc bien roman- sors. Dans la pénombre des fau- Denis Podalydès joue César de tique, lui aussi, il a la flamme. teuils, nombre de spectateurs Bazan. En hébergeant cet acteur, la Michel Robin donne une singularité accompagnent, de leurs lèvres et de Comédie-Française a donné son frappante, un caractère affirmé à leur émoi, les grandes vagues de âme au diable. Un diable éclairé, don Guritan. Dominique Constanza vers inspirés, qu’ils savent par cœur. délié, inventif, funambulesque, fara- casse superbement la baraque avec A chaque reprise de Ruy Blas, com- mineux. Un diable endiablé. Sous le pourtant le peu de mots de la me des deux autres phénix, guère de faux nez de Podalydès, ce dégue- duchesse d’Albuquerque. Et Jean- découverte à faire, tous les secrets nillé de César devient le feu follet de Baptiste Malartre, le seul « cœur nous sont connus. L’attente va aux la soirée. Presque des bonheurs en noir » de la pièce, ne nous fait rien 34 / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 CULTURE

es Au programme Les 38 Rugissants, festival b Festival des 38es Rugissants : jusqu’au 8 décembre. Rens. et réservations au 04-76-51-12-92 (www.38rugissants.com). Pass au long cours pour public curieux général : 600 F (91,47 ¤) et 450 F (68,60 ¤). Parcours pour 3 concerts : 240 F (39,59 ¤) et 180 F (27,44 ¤). Depuis treize ans, la manifestation grenobloise aime métisser les musiques b Le 4 à 20 heures au Grand Angle de Voiron : Ensemble orchestral GRENOBLE constituer et de développer des gen- mes : « Ce qui m’intéresse avant contemporain dans Berio, Harvey, de notre envoyée spéciale res et des systèmes (sérialisme, tout, c’est de promouvoir des pro- Xu Yi et Régis Campo (création de Il ne faudrait pas croire qu’ainsi musique spectrale, électro-acousti- jets représentatifs des musiques qui « Loop and Bell »). entourée Grenoble soit prisonniè- que), ce dont nous avons bien sûr s’inventent aujourd’hui, aux con- b Le 5 à 20 heures à l’Ancien re des montagnes. A Grenoble témoigné. Mais aujourd’hui, on est fins de la musique dite classique, Musée de Grenoble : aussi, on a son versant maritime, dans un processus accéléré d’af- écrite (dont la musique « Gaku-no-michi » de Jean-Claude son côté mer. D’abord le Cargo, franchissement et d’hybridation contemporaine est un sous-ensem- BENOÎT THIEBERGIEN Eloy, film sans images pour sons paquebot emblématique de 1968, qui permet à chacun de réinventer ble) et des musiques dites actuelles Les chanteurs zoulous du groupe Colenso Abafana d’Afrique électroniques et concrets (durée maison de la culture entre cale sa propre culture au contact de – en évitant toute hiérarchisa- du Sud, prévus le 8 décembre au Festival des 38es Rugissants. approximative : quatre heures). sèche et vents contraires – mais l’autre. » tion. » b Le 6 de 18 h 30 à 23 heures à qui tient le cap. Et puis, à la proue De là ce souci des horizons qui Ainsi en sera-t-il pour les chan- quand en 1996 la grotte de Cho- teurs et d’interprètes en collabora- l’Ancien Musée de Grenoble : de la musique baroque, Marc Min- décoiffent, cette désinvolture affi- teurs zoulous du groupe Colenso ranche, site fameux du Vercors, tion avec les conservatoires et « Miroirs numériques », liaison son kowski et ses Musiciens du Lou- chée envers coteries et chapelles. Abafana d’Afrique du Sud et l’en- résonna à plus de sept cents l’éducation nationale : cette et image haut débit entre Grenoble vre-Grenoble fidèles au port d’at- De là, ces destinations artistiques semble vocal contemporain Soli mètres sous terre d’une « Cantate année, du 4 au 8 décembre, c’est et Johannesburg. tache depuis septembre 1996. inattendues (musiques d’Afrique, Tutti de Saint-Denis : « Le projet des ombres » pour électronique Philippe Monvaillier qui s’y colle b Le 7 à 20 heures à La Rampe Enfin, il y a ceux des 38es Rugis- du Moyen-Orient et d’Asie) prises d’une rencontre a germé dès 1997. et stalactites ? Ou cet opéra sous- avec I have a Drum, d’Echirolles : « Grand Pulse#1 », sants – l’enfant du pays, Berlioz, d’assaut par les expérimentations Nous sommes partis en Afrique pen- marin avec public immergé, et ce installation/spectacle multimédia rencontre du Micromegas Brass bouillant capitaine du romantis- avant-gardistes. De là, ces rencon- dant dix jours. Ensuite, le composi- concerto atmosphérique pour réalisée avec les enfants de la Vil- Band de François Raulin et d’un me français, n’aurait pas désa- tres entre héritiers d’un patrimoi- teur Gualtiero Dazzi a travaillé à carillon et clochers qui s’empara leneuve. Aux 38es Rugissants, on ensemble de percussionnistes voué ces pirates au long cours qui ne traditionnel extra-européen et partir d’un enregistrement de comme une fièvre de quatre des peut aussi l’espace d’une nuit abo- burkinabé. « Falak », rencontre appareillent dès que se lèvent les détenteurs de la modernité esthé- “songs” zoulous de Victor Mkhizé, églises de la ville en novem- lir les distances, relier, le temps entre les Iraniens du Trio rafales venues d’ailleurs. C’est tique et technologique (arts plasti- puis il a envoyé lui-même ses pro- bre 1998 ! d’un de ces « Miroirs numéri- Chemirani et le trio de balafons alors, comme chaque année ques et cinéma, théâtre, danse). pres bandes avant une nouvelle ren- Au-delà de l’événementiel, les ques », les enfants de Grenoble et du Malien Neba Solo. depuis treize ans, que Benoît Thie- Le brassage culturel est-il désor- contre à Paris, et aujourd’hui à Gre- 38se Rugissants aiment aussi de Johannesbourg (le 6 décem- b Le 8, soirée de clôture,à bergien, musicien fondateur et mais en passe de devenir la nor- noble pour la création depuis quatre ans à convier leur bre). « Les nouvelles technologies l’Hexagone de Meylan. 20 heures, directeur artistique du festival, me ? d’Amakwaya. » Ce que deviendra public à ce carrefour mensuel permettent des manipulations iné- « Grand Pulse#1 » (reprise du 7) ; monte à l’abordage. « Dès le « Amakwaya », Benoît Thieber- qu’est la programmation du cycle dites et changent aussi les modes « Amakwaya », rencontre vocale début, on a été repéré comme un SANS HIÉRARCHISATION gien ne peut le dire. Il sait seule- des « Musiques nomades ». De la de représentation et de pensée. entre l’ensemble contemporain Soli festival de musique contemporai- C’est pour mieux sortir des sen- ment qu’en treize ans de métissa- pédagogie avant toute chose : la Quant au public, à partir du Tutti de Saint-Denis et du groupe ne, mais dès le début j’ai voulu rom- tiers battus. Car il ne s’agit pas de ges improbables sont nées plus recherche d’un nouveau public moment où on lui en donne l’envie, Colenso Abafane d’Afrique du Sud ; pre avec le malentendu (à tous les juxtaposer les univers ni de les de cent créations sur les scènes est devenue une priorité absolue. il est tout à fait capable de suivre le à 22 heures, duo de zarbs Djamchid sens du terme) qui s’était installé confondre mais d’en favoriser les plus diverses et parfois les plus Stages, colloques et rencontres, mouvement. A Grenoble, on a réus- Chemirani et Jean-Pierre Drouet ; entre un public méfiant et une musi- l’occurrence, tout en les rendant déroutantes du département et conférences, répétitions publi- si à rendre le public curieux et c’est Percussions de Strasbourg et que devenue affaire de spécialistes. accessibles au public. Un credo d’ailleurs. ques et concerts lecture accompa- là l’une de nos plus grandes joies. » invités. Une fête aura ensuite lieu La grande époque de la musique suivi par les institutions, que le Comment oublier les heures glo- gnent les manifestations. De au Cabaret Matiss’ en compagnie contemporaine a eu besoin de maître des lieux définit en ces ter- rieuses des happenings in situ, même ces résidences de composi- Marie-Aude Roux des artistes. Les Transmusicales, à Rennes, affichent leur convivialité Succès du melting-pot, du funk au retour du rock, avec 20 000 billets en quatre jours, pour la 23e édition du festival

RENNES échantillonne de leur voix rythmes de notre envoyé spécial techno, breakbeat, scratche, lignes Quel festival en France peut ras- d’infra-basse, bruitage organique sembler autant en proposant aussi pour composer la bande-son sur peu – de têtes d’affiche, d’espoirs laquelle un rasta blanc pose des médiatisés, de figures en phase mélodies jamaïcaines. Un numéro avec l’actualité du disque ? La vingt- de cirque à forte valeur musicale troisième édition des Transmusica- ajoutée. les, organisée à Rennes du Samedi, la salle de la Cité cédait 28 novembre au 1er décembre, a cer- aux prophéties annonçant le retour tes enregistré une petite baisse de du rock. Originaires des garages de fréquentation comparée à l’excep- Detroit (Michigan), terreau propice tionnel succès de l’an 2000 (22 000 ces temps-ci au militantisme punk billets vendus en 2001 au lieu de (via The White Stripes, sensation 25 000 l’année dernière), l’événe- du moment et amis intimes des invi- ment n’a pas moins confirmé la for- tés du jour), Bantam Rooster et les ce de ses partis pris et la pertinence Dirtbombs proposaient de remon- d’une attitude. ter le temps avec beaucoup d’éner- Passer, si l’on choisit le menu gie mais peu d’imagination. Plus complet, de la petite salle périphéri- singulier, Bob Log II I bricole sa pro- que de l’Antipode, en fin d’après- pre machine rétro-futuriste. Caché midi, à celle, historique, de la Cité, derrière un casque sur la visière en s’égarant en chemin dans la pro- duquel est incrusté, en guise de grammation « off » des « bars en micro, un vieil écouteur de télépho- Trans », avant de sillonner de haut ne, cet artisan cosmonaute, hom- en bas l’ancienne arène omnisports me orchestre venu de Tucson (Ari- du Liberté et son Village récréatif, zona), martyrise à la guitare sèche c’est partager l’esprit de fête et et au bottleneck un blues primitif d’éclectisme d’une communauté en déclenchant sur sa boîte à ryth- de curieux. Les propositions sont mes des tempos de death-metal. variées, multiples (plus d’une ving- taine de concerts officiels par jour), LES LIMITES DU SECOND DEGRÉ souvent surprenantes, mais pas Les couleurs du festival n’ayant infaillibles. rien d’exclusif, la séance rock de la Codirecteur et programmateur Cité se transformait au Liberté en des Transmusicales, Jean-Louis une célébration des danses numéri- Brossard revendiquait cette année ques. DJ ambianceurs et festifs des envies de sudations funk et de jouaient avec maestria des breaks groove calorifère. Certains – US3, et des relances rythmiques. Auteur Mo Solid Gold, Cleveland Watkiss d’un show kitsch digne de Moulin – ont emprunté dans ce but les che- Rouge, Fisherspooner et ses dan- mins croisés du jazz, de la soul et seuses de french cancan affichaient du hip-hop, sans aller au-delà pour- les limites du second degré et du tant d’une convivialité trop conven- revival electro-pop des années tionnelle. Aux Trans, on aime les 1980. artistes qui font irruption en Cinq ans après avoir choisi de ne oubliant les règles de bienséance. plus organiser de rave, les Transmu- La qualité de la production disco- sicales goûtaient à nouveau au graphique importe peu, du dancefloor. La salle de six mille pla- moment que l’originalité scénique ces avait fait le plein : difficile de cir- accroche la lumière. culer entre le rez-de-chaussée et le On se souviendra, par exemple, gymnase du premier étage aména- de Jimmy Luxury & the Tommy gé en lieu d’expériences hip-hop Rome Orchestra. Avec leurs frin- (avec La Caution, Aesop Rock ou gues « fifties » et leur humour spec- les passionnants, et oppressants, taculaire, ces Américains télépor- Cannibal Ox). tent le hip-hop sur une scène de Si l’ancienne salle omnisports a Las Vegas où règnent les fantômes beaucoup progressé au niveau de Dean Martin et Frank Sinatra. Il acoustique, nombre des infrastruc- n’est pas sûr que l’album Jamzero tures ne sont pas adaptées aux exi- des Autrichiens de Bauchklang gences d’un lieu de spectacles. La s’écoute en boucle. Le public du municipalité de Rennes a promis Liberté s’est pourtant fait prendre qu’une nouvelle configuration des par la performance de ce sextette a locaux serait bientôt à l’ordre du capella adaptant la technique de la jour. Les Transmusicales en rêvent « human beatbox » (la boîte à ryth- mais savent qu’à l’échelle de l’admi- mes humaine) chère aux rappeurs, nistration, cette urgence pourrait à son goût de la house et du dub. A demander deux ou trois ans. la manière d’un sampler de chair et de sang, chacun des chanteurs Stéphane Davet CULTURE LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 35 Les êtres de Maurice Maeterlinck en apesanteur SORTIR PARIS sur la décentralisation, la direction des Musées de France organise un Au Théâtre de la Colline, Yves Beaunesne signe une mise en scène aérienne de « La Princesse Maleine » Films gays et lesbiens colloque pour débattre du rôle de Le Festival de films gays et l’Etat dans la constitution des « la seule qualité de La Princesse Beaunesne, les êtres volent en ape- de Maleine, Pluto, qui refuse de lesbiens de Paris a de quoi se collections des musées de France LA PRINCESSE MALEINE, de Mau- Maleine est une certaine harmonie santeur, jusqu’à celui de Maleine s’éloigner de la porte de la chambre, réjouir. Placé aujourd’hui au et d’Europe. On sait qu’il y a deux rice Maeterlinck. Mise en scène : épouvantée et sombre ». Et son inten- après qu’elle a perdu la vie. Très après le meurtre de sa maîtresse. troisième rang du peloton des siècles, en 1801, devant Yves Beaunesne. Avec Astrid Bas, tion, dans ce château royal, est de beau aussi le décor de Thibault Van- Maeterlinck avait indiqué : « Quand événements cinématographiques l’impossibilité de conserver à Paris Roland Bertin, Audrey Bonnet, « tirer parti de l’ombre ». Or, pour craenenbroek. Ce n’est qu’un ver- j’ai écrit La Princesse Maleine,je présentés au Forum des images, il « les trésors conquis sur les ennemis Laure Bonnet, Anne-Catherine Maeterlinck, « les châteaux rêvés sant de sable, la pente d’une dune, à m’étais dit : je vais tâcher de faire une reçoit pour la première fois de la République », Bonaparte, Chagrot, Nicole Colchat, Thierry sont les seuls habitables ». Dans celui- la vue de quoi tout peut se rêver, pièce à la façon de Shakespeare pour – après six éditions – le soutien premier consul, accepta les de Carbonnières, Rébecca Finet, ci, les vrais meneurs de jeu sont forêt, cimetière, plage, jardin, puis- un théâtre de marionnettes. » financier de la Mairie de Paris. conclusions d’un rapport confié à Florian Goetz, John Kokou, Fred- l’amour et la mort, qui « exercent que le vide est infini (« l’infini, ce Seul moment de la soirée qui n’est Au programme, une carte blanche un scientifique, Jean-Antoine dy Sicx, Dominique Valadié, une injustice sournoise ». vieil espace », dit Maeterlinck). Mais, pas fidèle à l’auteur – ce n’est qu’un à Lionel Soukaz, Chaptal, par ailleurs ministre de Cédric Viera, Claire Wauthion. Le rappel du couple assassin de au centre de ce tout et rien, s’ouvre, détail, mais s’agissant de très belles réalisateur-pionnier du cinéma l’intérieur. Ce dernier THÉÂTRE NATIONAL DE LA COL- Macbeth saute aux yeux. « Il faudrait face à nous, une noire et géante bou- choses il n’y a pas de détail : le roi, gay en France (Maman Que Man, recommandait la constitution de LINE, 15, rue Malte-Brun, toute l’eau du déluge pour me bapti- che d’ombre. Le « corridor » du dra- quand il est devenu fou, dit, entre 1982 ; La Marche gaie, 1979 ; La quinze collections en province où Paris-20e.Mo Gambetta. Tél. : ser à présent », dit le roi, après le me. Le vertige d’un puits. autres accès de délire, ou d’oubli : Vérité nue, 2001 ; La Vérité danse, serait déposé le fruit de ces 01-44-62-52-52. Mardi, à 19 h 30 ; meurtre. Maeterlinck précise avoir « Y aurait-il de la salade ? Je voudrais 2001…) ; des débats-rencontres pillages républicains, puis de mercredi au samedi, à 20 h 30 ; lu la plus belle étude sur Macbeth, MARIONNETTES IMMATÉRIELLES un peu de salade ! » Et, à cet instant, avec les réalisateurs après la impériaux. En 1815, ces « trésors » dimanche à 15 h 30. 12,20 ¤ (80 F) celle de Thomas de Quincey : Des Maeterlinck avait appelé sa pièce le grand acteur qu’est Roland Bertin projection de leurs films furent (presque tous) rendus à à 24,39 ¤ (160 F). Durée : 2 h 10. Jus- coups frappés à la porte. Et l’on « un drame asphyxiant, au fond provoque un rire de la salle. Il serait (Trembling before God, de Sandy leurs légitimes propriétaires. Mais qu’au 21 décembre. cogne beaucoup aux portes, dans La d’une conscience anormalement obs- mieux de jouer cela afin d’éviter le Dubowski (Etats-Unis, 2000) ; une les nouveaux établissements Princesse Maleine. Mais ici la note fla- cure, parce qu’on est descendu rire – Roland Bertin en est capable – nuit du court organisée avec Cgay, restèrent en place. Ils furent Le prince Hjalmar, fils du roi de mande de la « présence hypocrite- au-dessous des zones ordinairement parce que la salade n’est pas une association des gays et lesbiennes alimentés par les achats de l’Etat Hollande, va prochainement épou- ment active de la mort » est donnée explorables ». Aux premières secon- chose comique, chez Maeterlinck, de Canal+ entrecoupée de ou des collectivités locales, mais ser la princesse Maleine, dont la par des béguines, religieuses qui, de des, Yves Beaunesne nous fait voir, au contraire. Par exemple lorsqu’il pauses-glaces-bonbons-boissons aussi – très largement – par les famille a disparu sous les « frap- tradition, n’arrivent qu’à l’heure de dans la pénombre, les acteurs qui, nous raconte : « La sœur qui lave de (le 8, de 23 h 30 à 5 heures) et dons et les legs des pes » (déjà !) d’une guerre. Mais l’agonie. « Elles viennent tisser pour « tels des flammes, lèchent les la salade à côté d’un lit d’incurable. » deux volets intitulés collectionneurs privés. Longtemps Anne, la maîtresse du roi, tient à ce vos noces », annonce froidement parois » de ce gouffre, comme y N’oublions pas de dire que tous les Lesbiennes/sexe et Sida/gays. tarie, la politique de dépôt semble que sa fille, Uglyane, soit la vraie pro- Anne à Maleine, avant de la tuer. avait songé l’auteur, et c’est très actrices et acteurs sont on ne peut Enfin, une soirée au Pulp attend reprendre. Le colloque qui réunit mise. En présence du roi, presque Le plus beau mérite de la mise en beau. mieux. Il faudrait les citer tous. Fai- les fêtards à l’issue de la dernière dix-sept spécialistes français et avec son aide, elle tue Maleine, par scène d’Yves Beaunesne est peut- Belle invention de mise en scène sons comme si. Reconnaissance à séance (le 9, à 21 heures) avec en étrangers permettra de faire le étranglement. Le prince se venge : il être d’exprimer l’art et la pensée de aussi que d’avoir fait évoluer, par Yves Beaunesne : il a su accomplir avant-première Hey, Happy, de point sur la situation française, poignarde Anne. Le roi perd la rai- Maeterlinck par la légèreté aérienne, moments, des marionnettes, au sur- ce qu’espérait Maeterlinck : Noam Gonick (Canada, 2001). mais aussi européenne. son. presque la lévitation, des actrices et plus merveilleusement réalisées, « Eveiller les Belles au bois dormant Forum des images, nouveau Forum Auditorium des Galeries nationales Chez Maeterlinck, le fil de l’histoi- des acteurs. « Tout vers, pour être blanches, immatérielles, un peu com- de l’âme. » des Halles, porte Saint-Eustache, du Grand Palais, Paris-8e. re est une obligation. Mais, tou- bon, devrait pouvoir être dansé », dit me des pliages de papier. Ce sont Paris-1er.Mo Les Halles. Mo Champs-Elysées-Clemenceau. jours, la pièce est ailleurs. Il a dit que Maeterlinck. Sur la scène d’Yves des femmes, un fou aussi, et le chien Michel Cournot Du 4 au 9 décembre. Le 4 décembre de 9 h 15 Tél. : 01-44-76-62-00. 50 F. à 13 heures et de 14 h 30 à 18 h 30, Il existe d’autres tarifs. et le 5 décembre de 9 h 30 Le rôle de l’Etat dans les musées à 13 heures. Réservation obligatoire La renaissance de L’Orchestre de Poitou-Charentes Au moment où le Parlement vote au 01-40-15-36-07 (260 places une loi sur les musées, en insistant environ). Entrée libre. POITIERS fait, au détriment de musiques fondamentales du dans la section centrale en pizzicatos du Concer- de notre envoyé spécial répertoire du XXe siècle. » L’Orchestre de Poitou- to pour violoncelle de Saint-Saëns, jouée avec un Pendant des années, l’Orchestre de Poitou- Charentes a invité Philippe Bender à diriger un bel engagement par le jeune Gautier Capuçon GUIDE Charentes a bien et beaucoup travaillé sous la programme de musique française, du 27 novem- (21 ans), formidable violoncelliste au son dense, direction de Charles Frey. Le violoniste a remis bre au 2 décembre, à Poitiers et dans la région. et à Philippe Bender, qui accompagne fort bien sur pied une formation dont personne ne se sou- Malgré la sécheresse acoustique du théâtre muni- le jeune Français. TROUVER SON FILM klin-D.-Roosevelt.19 heures, le 4. Tél. : ciait pour en faire un orchestre à la qualité cipal de Poitiers, les cordes parviennent d’em- L’Orchestre de Poitou-Charentes montre aussi 01-44-95-98-10. Entrée libre sur réserva- Tous les films Paris et régions sur le tion. aujourd’hui reconnue. L’orchestre régional, dont blée à installer un climat poétique dans le début clairement son habileté dans la musique contem- La Bayadère les moyens ne lui permettent de donner que cinq de la suite de ballet du Festin de l’araignée, et les poraine. Données en création mondiale, les Qua- Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). Rudolf Noureev : La Bayadère. séries de concerts par an, vit désormais une nou- vents s’intègrent parfaitement, avec de belles tre pièces pour orchestre de Maurice Delaistier Opéra-Bastille, place de la Bastille, e o velle aventure sous la direction artistique du pia- couleurs ainsi qu’une vraie justesse. On admire (né en 1951) fondent leur substance sur quelques ENTRÉES IMMÉDIATES Paris-11 .M Bastille. 19 h 30, les 4, 5 ; niste Jean-François Heisser, qui veille à ses pro- les qualités de certains solistes, comme le haut- éléments (une tierce mineure, les do dièse répé- 15 heures, le 9. Tél. : 08-92-69-78-68. De 33 F à 420 F. grammes, joue en soliste et ne répugne pas à bois de Philippe Grauvogel, auquel est dévolue tés du début, un souvenir viennois, une amorce Le Kiosque Théâtre : les places de cer- tains des spectacles vendues le jour Lio chante Prévert prendre la baguette à de rares occasions. « J’ai une mélopée serpentine dans le mouvement lent de gamme par tons) et révèlent une subtilité har- Théâtre de Ménilmontant, 15, rue du même à moitié prix (+ 16 F de commis- e o trop travaillé sous la direction de chefs débutants de la Symphonie en ut de Bizet. monique alliée à une instrumentation raffinée sion par place). Retrait, Paris-20 .M Gambetta. pour leur imposer cela et me servir d’eux pour me ainsi qu’à une belle dramaturgie où le piano, la Place de la Madeleine et parvis de la 20 h 30, les 4, 5, 6, 7, 8. Tél. : 01-42-61- gare Montparnasse. De 12 h 30 à 89-89. 100 F, 120 F. “faire le bras” ! Il y a aujourd’hui beaucoup de jeu- POÉSIE PARTAGÉE harpe et la percussion ont un rôle prépondérant. Cirque Bouglione 20 heures, du mardi au samedi ; de nes chefs français très capables, mais les meilleurs Les cordes se tirent bien du final de cette sym- Individuellement comme collectivement, il sau- Cirque d’hiver Bouglione, 110, rue sont retenus dans les années qui viennent, même phonie, même si dans ce passage redoutable la te aux yeux que les membres de l’Orchestre Poi- 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Amelot, Paris-11e.Mo Filles-du-Calvaire. Le Nouveau Testament 20 h 30, le 4 ; 14 heures et 17 heures, s’ils ne jouent pas fréquemment en France… », dit technique d’ensemble est perfectible. La structu- tou-Charentes « en veulent » : « Beaucoup d’en- de Sacha Guitry, mise en scène de Ber- le pianiste français, rencontré dans le train pour re non permanente de l’orchestre oblige à l’invi- tre nous viennent ici parce que le climat est diffé- le 5 ; 20 h 30, le 7 ; 14 heures et 20 heu- nard Murat. res, le 8 ; 14 heures et 17 heures, le Poitiers. tation d’instrumentistes parisiens (un tiers envi- rent et que tous ont envie de progresser. Ce n’est Théâtre, 20, rue de la Liberté, Saint- 9 décembre. Tél. : 08-92-68-08-92. De On l’a trouvé lisant quelques partitions de ron de la phalange) et au remplacement de cer- pas un “cacheton” mais une aventure réelle », Maur (Val-de-Marne). 20 h 45, le 4. 100 F à 230 F. Bohuslav Martinu qu’il souhaiterait programmer tains membres lorsqu’ils ne peuvent se dégager nous avouera, d’ailleurs, un membre invité de Tél. : 01-48-89-99-10. 160,71 F et Les Dix Commandements la saison prochaine : « Je m’apprête à créer la nou- d’autres obligations professionnelles (la plupart l’orchestre, à l’issue du premier des concerts de 190,23 F. Palais des sports, 1, place de la Porte- Somnambulisme de-Versailles, Paris-15e.Mo Porte-de- velle pièce pour piano de Philippe Manoury, ce sont professeurs). cette série. avec Denis Lavant. Versailles. 20 h 30, les 4, 5, 6, 7 ; 15 heu- n’est donc pas moi qui vais vous dire du mal de la Mais cette situation n’empêche nullement un Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue res et 20 h 30, le 8 ; 15 h 30, le 9. Tél. : création. Mais je pense que l’orchestre en a trop soin et une poésie partagés par tous, notamment Renaud Machart Franklin-Roosevelt, Paris-8e.Mo Fran- 08-25-03-80-39. De 130 F à 330 F.

NOUVEAUX FILMS Wong, le réalisateur, a fait ses clas- té de la variété néerlandophone, le ses chez Chris Carter, le producteur film s’installe vite dans le confort CONCERTS de la série X-Files. Comme la vérité, des bons sentiments jusqu’à un CHANGE-MOI MA VIE de la psychanalyse par la personna- le cinéma est ailleurs. dénouement si prévisible qu’on en a Troisième long métrage de Liria lité et la théorie de Jacques Lacan. Thomas Sotinel est même un peu surpris. T. S. CONCOURS INTERNATIONAL Bégéja, Change-moi ma vie met en Construit en deux parties – « Jac- Film américain de James Wong. Avec Film belge de Dominique Deruddere. LONG-THIBAUD scène la rencontre de deux solitai- ques Lacan à l’œuvre » et « L’œuvre Jet Li, Delroy Lindo, Carla Gugino. Avec Josse De Pauw, Eva van der VILLE DE PARIS res malmenés par la vie. Nina (Fan- de Jacques Lacan » –, le film consis- (1 h 27.) Gucht, Thekla Reuten. (1 h 40.) PIANO ny Ardant) est une actrice entre te en une série d’entretiens avec ses CNR PARIS – SALLE GAVEAU deux âges qui ne trouve plus de principaux disciples. L’épopée laca- EVERYBODY FAMOUS GOYA Eliminatoire et demi-finale rôles au théâtre. Sami (Roschdy nienne y est ainsi restituée par la a En flamand Iedereen berœmd. a Le peintre espagnol a passé les du vendredi 30 novembre Zem) entretient l’illusion d’une car- parole de ceux qui ont contribué à Mais le titre anglais n’est pas tout à dernières années de sa vie à Bor- au mardi 4 décembre rière de coureur en s’enfonçant propager son aura, à travers une fait inapproprié : cette comédie bel- deaux. Le titre original du film de 9 heures à 14 heures SALLE GAVEAU dans la drogue et la prostitution œuvre qui mêle souvenirs person- ge moque le show-business avec Carlos Saura est d’ailleurs Goya en Finale récital comme travesti sur les trottoirs nels sur l’homme, éclairages sur les tant d’émotion mal contenue qu’el- Burdeos. Francisco Rabal, récem- mercredi 5 décembre parisiens. Lorsqu’elle tombe sans raisons de la rupture avec les instan- le retrouve les accents de guimauve ment disparu, prête son visage-pay- 14 h, 17 h et 20 h connaissance au bout d’une nuit de ces traditionnelles, et tentative de des productions hollywoodiennes. sage au peintre sourd et grabataire, SALLE OLIVIER MESSIAEN dérive, il est le seul à lui venir en clarification des principaux points Le film de Dominique Deruddere a et Saura tente une méditation sur Radio France aide. Ces deux exclus vont appren- de sa pensée. Le film, qui intéresse- d’ailleurs remporté un vif succès les derniers jours d’un artiste. Finale concerto dre à s’aimer par-delà ce qui les ra certainement les spécialistes, outre-Atlantique. Heureusement, Après une ouverture d’une grande samedi 8 décembre sépare. Par son sujet et son casting, donne l’impression de mal étrein- la touche d’exotisme n’a pas dispa- beauté (une variation sur Le Bœuf 14 heures et 18 heures la réalisatrice a choisi une voie dre pour avoir trop voulu embras- ru : le personnage central, Jean écorché), le film s’installe dans une SALLE PLEYEL d’autant plus étroite qu’audacieu- ser. J. M. Vereecken (Josse De Pauw), tra- espèce de routine faite d’allers et Concert de Gala se. La mise en scène, entre dossier Film français d’Emile Weiss. (1h 58.) vaille dans une de ces usines cam- retours entre la déchéance physi- lundi 10 décembre à 20 heures de société et pathos sentimental, pées entre canal et autoroute, au que du présent et le passé qui finit Orchestre philharmonique ne contribue pas à lui frayer le che- THE ONE bord de la fermeture. Il n’a qu’une toujours par ressembler à un de Radio France min. Jacques Mandelbaum a Jet Li est un acteur-combattant obsession : faire de sa fille Marva tableau de Goya. Maribel Verdu Direction : Film français de Liria Bégéja. Avec d’une grâce infinie. Encore faut-il (Eva van der Gucht) une vedette de prête non sans vraisemblance son Fanny Ardant, Roschdy Zem, Fanny lui offrir quelques occasions de la chanson, sans tenir compte de charmant minois à la duchesse d’Al- Lawrence Foster Cottençon, Sami Bouajila. (1 h 41.) déployer ses talents. The One, avec l’embonpoint et de la mine renfro- be, et les soldats français regroupés Valmalete son scénario de mauvais comic- gnée de la demoiselle. Pour parve- en une masse sombre exécutent les QUARTIER LACAN book, l’amène à lutter contre lui- nir à ses fins, l’ouvrier enlève une patriotes espagnols d’une blan- a Donné dans une salle parisienne même. Cette séquence restera sûre- vedette de la chanson flamande cheur éclatante. Il ne reste pas cinq ans après sa réalisation, ce ment comme l’une des plus affli- dans l’espoir de décrocher un con- grand-chose, une fois passé le plai- documentaire d’Emile Weiss copro- geantes de la carrière de l’acteur chi- trat pour sa fille contre la libération sir d’avoir reconnu le tableau. T. S. duit par le Centre Pompidou s’atta- nois : avec ses mouvements répéti- de la chanteuse. Mis à part une cer- Film espagnol de Carlos Saura. Avec che à rendre compte des boulever- tifs et ses bruitages grossiers, elle taine crudité de ton, et un coup Francisco Rabal, Maribel Verdu. sements introduits dans le monde évoque un antique jeu vidéo. James d’œil vertigineux sur l’abyssale nulli- (1 h 45.) 36 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 EN VUE a Vendredi 30 novembre, Les émissions de gaz carbonique ont diminué en Chine la fanfare du régiment des Coldstream Guards a joué les tubes des Beatles en relevant Les Chinois font beaucoup mieux que les Américains dans la lutte contre le changement climatique, constate la garde dans la cour du palais de Buckingham. une étude parue dans l’hebdomadaire « Science ». Principale cause : la fermeture de nombreuses petites mines de charbon a La première guitare LA CHINE a réduit depuis cinq la crise économique asiatique de ils ; cependant, nous ne nous atten- de George Harrison n’avait pas ans ses émissions de gaz à effet de 1997 et 1998 a affecté la Chine, dons pas à ce que la tendance obser- trouvé preneur lors d’une vente serre. Cette évolution majeure se pesant sur sa consommation éner- vée soit modifiée. » aux enchères à Londres, produit alors que son économie gétique. Cette diminution des émissions mercredi 28 novembre, continue à croître et que l’absence de gaz à effet de serre du plus à la veille de sa mort. d’engagement de la Chine dans le IMPORTANCE POLITIQUE MAJEURE grand pays du Sud va-t-elle se pour- protocole de Kyoto est un des argu- du 30 novembre de l’hebdomadai- que, passant notamment par la fer- Les chercheurs ne cachent pas suivre ? Une faible augmentation a Pendant que le pape adressait, à ments auxquels a recouru le prési- re scientifique Science, renforcer au meture de nombreuses petites que ces résultats sont discutés, est possible, selon les scientifiques, l’occasion de la Journée mondiale dent Bush pour se retirer dudit pro- contraire l’analyse majoritaire de mines de charbon – le combustible notamment par une étude publiée du fait que les réformes énergéti- contre le sida, un message tocole. Mais la baisse des émissions ceux qui estiment cette baisse vali- fossile qui émet le plus de CO2.La par l’ambassade des Etats-Unis à ques les plus drastiques ont déjà de soutien et d’affection à de la Chine est tellement surprenan- dée. Selon les résultats de l’étude production de charbon est ainsi pas- Pékin en juillet dernier (et résumée été opérées et que la marge de pro- ses « frères et sœurs » contaminés te qu’elle nourrit, depuis qu’elle a dont ils livrent les conclusions, les sée de 1 370 millions de tonnes en dans le Washington Post du gression semble du coup moins par le virus, l’Osservatore émergé voici deux ans (Le Monde émissions de gaz carbonique 1996 à 1 030 en 2000. De surcroît, 15 août). Mais ils estiment que les grande. Mais les auteurs attendent romano, quotidien officiel du 5 mars 1999), une vive polémi- (COMD + >2) chinoises ont dimi- expliquent les chercheurs, de nom- corrections qu’ils ont fait subir aux de la poursuite de la substitution du Vatican, s’insurgeait contre que : les sceptiques affirment que nué de 7,3 % entre 1996 et 2000, les breuses petites industries obsolètes statistiques officielles comblent les du gaz au charbon et des progrès une distribution de préservatifs les statistiques énergétiques chinoi- émissions de méthane de 2,2 % ont fermé, l’efficacité énergétique doutes que l’on pourrait avoir à technologiques d’une économie dans un théâtre de Rome. ses ne sont pas assez fiables pour entre 1997 et 2000. Les explications du pays s’est accrue, les ménages leur égard. Ils ne détaillent cepen- encore peu moderne le contrôle permettre de confirmer la tendan- de cette évolution sont assez bien ont souvent substitué le gaz au dant pas la méthode d’élaboration des émissions : une faible croissan- a « Aujourd’hui les marabouts ce. connues : durant les années 1990, charbon pour se chauffer, et les de leurs estimations. « Des révisions ce de celles-ci est probable, mais à prêchent dans le désert, les gens ne Une équipe de chercheurs améri- la Chine a entrepris une ambitieuse marchés du charbon et de l’électrici- prochaines aux données énergéti- un niveau modeste. tiennent plus compte de leurs avis et cains et chinois vient, dans l’édition réforme de son industrie énergéti- té ont commencé à s’ouvrir. Enfin, ques récentes sont possibles, écrivent- Ce débat statistique peut sembler utilisent des préservatifs », constate austère : il a cependant une impor- Idi Omar, médecin stagiaire tance politique majeure. D’abord, à l’hôpital de Niamey au Niger, DANS LA PRESSE par son inaction, il provoque des que l’après-guerre ressemblera de plus le conflit du Proche-Orient parce que le comportement énergé- pays pauvre, religieux, en retard représailles israéliennes et alimen- beaucoup à l’avant. au bord de la conflagration. (…) tique de la Chine peut en faire un dans la prévention du sida. LE FIGARO te la logique de guerre avec Israël. L’émotion en Israël est, on le com- exemple auprès des autres pays en Pierre Rousselin RTL prend, à son maximum. M. Sha- développement. Ensuite, parce a Un infirmier psychiatrique a Jamais la situation n’a été aussi LIBÉRATION Alain Duhamel ron, qui a interrompu une visite qu’il contraste avec l’évolution très a finalement relâché Nissim grave entre Israël et les Palesti- Gérard Dupuy a Les attentats sanglants perpé- aux Etats-Unis, va être soumis à négative des Etats-Unis, qui sont Dahan, ministre israélien de niens. La succession d’attentats, de a D’une certaine manière, Sharon trés contre Israël par des extrémis- d’énormes pressions pour entrer déjà le pays le plus gaspilleur de la la santé, en tournée d’inspection, plus en plus rapprochés et meur- est en passe de réussir son pari : tes palestiniens sont à la fois inex- dans l’escalade de la violen- planète : selon le rapport publié le semé par son escorte, perdu dans triers, contre des civils israéliens, qu’il n’y ait plus rien entre lui et les cusables, stupides et de mauvais ce. Pourtant, Israël ne doit pas per- 9 novembre par le service d’infor- un couloir, à bout d’aguments : est injustifiable. (…) Sans une aide extrémistes palestiniens. Chez les augure (…). L’horreur et l’indigna- dre de vue le besoin, à long terme, mation sur l’énergie du ministère « Je suis le ministre de la santé… » extérieure, sans une ingérence Israéliens, jamais les voix discor- tion vont faire basculer l’opinion d’une solution négociée au conflit. américain de l’énergie, les émis- « Et moi, je suis Napoléon. » résolue des Américains pour que le dantes n’ont été aussi faibles et le occidentale. Pis, le mythe pervers M. Sharon doit veiller à ce que tou- sions de COMD + >2 des Etats-Unis dialogue puisse reprendre, les Parti travailliste aussi marginali- du choc des civilisations, de l’af- te nouvelle action militaire vise à ont crû de 3,1 % en 2000. De 1990 à a L’ancien chef de guerre deux camps sont sur le point de sé. Chez les Palestiniens, le « cen- frontement des deux cultures, va accroître la sécurité tout en lais- 2000, ces émissions ont augmenté tchétchène Salman Radouïev, basculer dans une guerre ouverte. trisme » d’Arafat est usé jusqu’à la s’alimenter à ce spectacle de déso- sant ouverte la possibilité d’une au rythme annuel de 1,6 %. En jugé à Moscou pour prise (…) Tant que les Américains ne lui corde alors que ses concurrents lation. (…) La logique de confronta- reprise des pourparlers. Pour revanche, les émissions de métha- d’otages, meurtres et banditisme, donneront pas l’espoir d’une repri- islamistes se renforcent et que son tion progresse et la sécurité d’Is- qu’une telle option soit réaliste, ne ont décliné chaque année de souffrirait d’un « syndrome se du dialogue, Yasser Arafat devra contrôle sur son propre parti s’ef- raël régresse. M. Arafat devra démontrer que les 1,6 %. Il n’empêche : en matière cli- maniaco-paranoïdal » dû choisir entre deux maux : ou bien il frite. Le heurt des extrêmes peut événements du week-end l’ont matique, la comparaison tourne à « un traumatisme crânien », risque une guerre civile en s’en pre- provoquer un conflit militaire THE NEW YORK TIMES finalement convaincu d’agir ferme- nettement à l’avantage de Pékin. révèle Ali Gadji Dougritchilov, nant frontalement aux extrémistes ouvert – et on en connaît d’avance a Les attentats suicides qui ont ment et durablement contre le ter- son psychiatre. dans son propre camp ; ou bien, le vainqueur. Mais on sait aussi secoué Israël conduisent une fois rorisme. Hervé Kempf a Après la mort, faute de secours, des bébés jumeaux d’une ouvrière SUR LA TOILE qui venait d’accoucher dans www.michael-blanc.com une usine du Kwazulu-Natal, CHAT le syndicat sud-africain des a Le ministre des affaires étran- travailleurs du textile porte plainte Alliance du Net et de la télévision pour sauver Michaël Blanc, en prison à Bali pour trafic de drogue gères, Hubert Védrine, participera pour « homicide par négligence » à une discussion en direct avec les contre le directeur qui, pour LE 25 DÉCEMBRE 1999, Michaël porté pour une émission sur Serge internautes sur le site de Radio empêcher les vols, cadenassait Blanc, jeune Savoyard séjournant Gainsbourg, et son Hot d’Or, décer- France Internationale, le mardi ses équipes de nuit. en Indonésie, est arrêté dans un né à titre honorifique… Le 7 d’Or a 4 décembre, de 18 à 19 heures. aéroport de Bali avec 3,8 kg de has- été adjugé pour 100 000 F à www.rfi.fr a Devenue mère, Masako, chich cachés dans ses bouteilles de M. Marc Boré, PDG de la société princesse impériale sportive et plongée. Depuis, il ne cesse de cla- Rent-a-Car. Le Hot d’Or est tou- MUSIQUE spontanée, diplômée de Harvard mer son innocence. Condamné à la jours en vente : la meilleure offre à a Le tribunal fédéral de Trenton et d’Oxford, polyglotte, brillante prison à perpétuité, il a tenté un ulti- ce jour est de 60 000 F. Les gains (New Jersey) a rejeté la plainte diplomate, qui, depuis son me recours devant la Cour suprême seront utilisés pour améliorer les d’un groupe de chercheurs et de mariage, marche trois pas derrière d’Indonésie et a déposé une deman- conditions de détention de professeurs d’université, qui atta- son époux, osera-t-elle rompre de de grâce présidentielle. M. Blanc, aider sa mère à vivre quaient en justice la nouvelle loi avec la tradition des nourrices, En attendant, une association de là-bas et faire face aux frais de jus- sur la protection du copyright comme fit sa belle-mère, soutien s’est constituée et a créé un tice. (DMCA, Digital millenium copyri- Michiko ? site de coordination. Les internau- L’engagement de M. Ardisson ght act). Les laboratoires informati- tes peuvent y faire un don, signer fait des émules. Thallia, l’une des ques des universités de Princeton a Six fonctionnaires chinois une pétition, télécharger des tracts animatrices de « Tout le monde en et de Rice et de la société Xerox membres du Parti communiste et des bannières ou simplement parle », a mis aux enchères sur avaient découvert que le système ont été punis pour s’être baignés laisser un message. La mère de Internet un de ses soutiens-gorge de cryptage mis au point par l’in- nus dans le Jialing, un affluent du Michaël Blanc, installée à Bali, lui et le musicien Didier Barbelivien a dustrie musicale pour protéger les Yangtsé, au lieu dit « Le rocher de remet des copies des e-mails qui lui fait don d’une guitare. M. Ardisson CD comportait une faille de sécuri- la belle », en compagnie de neuf sont adressés. a décidé que sa campagne durerait té, et avaient publié leurs travaux. jeunes filles dont l’une s’est Or ce site, qui aurait pu rester jusqu’à ce que les pouvoirs publics Cette publication avait été criti- noyée : « Mademoiselle Long est confidentiel, est très fréquenté, car français se mobilisent : « Quand je quée par les maisons de disques, ensuite retournée dans la rivière tous les samedis soirs, sur France 2, 25-30 ans, explique M. Ardisson, mène depuis longtemps pour la dépé- reçois un homme politique, je lui qui s’appuyaient sur le DMCA. Les avec Monsieur Dong où elle a au cours de l’émission « Tout le j’ai fait plein de conneries façon nalisation du cannabis. » demande s’il fume du haschisch. universitaires estiment de ce fait suffoqué en jouant dans l’eau », monde en parle », le producteur et Michaël Blanc. Il y a évidemment Afin de manifester concrètement L’un d’eux m’a répondu que lui non, que la loi limite leur liberté de précise le quotidien Beijing présentateur de télévision Thierry d’autres causes à défendre, mais je son soutien, M. Ardisson a mis aux mais que son fils, si. En fait, mon vrai publication et de discussion, ce qui Wanbao (Pékin-Soir). Ardisson donne des nouvelles de me suis projeté dans cette histoire, enchères sur Internet deux des tro- combat est contre l’hypocrisie. » la rend inconstitutionnelle. Ils vont Michaël Blanc et rappelle son pour des raisons personnelles. Cela phées amassés au cours de sa carriè- faire appel de la décision du juge. Christian Colombani adresse Internet : « Quand j’avais correspond aussi au combat que je re mouvementée : son 7 d’Or, rem- Sébastien Lubrano www.eff.org www.riaa.org

par Abonnez-vous au pour 26,35 e (172,84 F) mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex Malraux et Pivot par Dominique Dhombres Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35a (172,84 F) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : BERNARD PIVOT, qui a offi- Comme toujours chez Modiano, d’être à la fois une industrie et un Adresse : ciellement pris sa retraite de la on ne savait plus très bien d’où pro- art. Godard le dit plus crûment : Code postal : Localité : télévision, était de retour, diman- venait le malaise. De ce mariage « Dans le cinéma, on a un pied Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPAE che soir sur France 2, pour une « hâtif » ? D’une discussion un dans l’argent et un pied dans l’art. » émission spéciale consacrée à peu vive, lors de ce mariage, entre Un autre grand moment est la Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE André Malraux. Dans la foulée, Malraux et Raymond Queneau à remarque de Mastroianni : « Nous N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de on pouvait voir, jusqu’à une heure propos du peintre Dubuffet ? De autres, les comédiens, nous sommes mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER avancée de la nuit, la rediffusion l’angoisse manifeste de Modiano des bestioles étranges. » les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... de son dernier « Bouillon de lui-même chaque fois qu’il passe à La preuve en a été administrée au journal Le Monde. Prénom ...... culture ». La juxtaposition des la télévision ? de main de maître par le comédien N° ...... rue ...... deux permet une constatation : Pivot était moins boutonné Fabrice Luchini. Celui-ci a concoc- Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... Pivot est bien meilleur dans le pour la cérémonie des adieux qu’il té un numéro étonnant à l’adresse ment ou d’interrompre mon abonnement à questionnement d’auteurs vivants s’est organisé pour lui-même. On y de Pivot. D’abord faussement tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) que dans l’hommage aux écri- revoyait les meilleurs moments indifférent aux questions et pres- Date :...... vains disparus. Son « Malraux » des 406 « Bouillons de culture » que endormi, puis se passionnant Signature : ...... était un peu convenu. précédents. Un des grands et haussant le ton, jouant son pro- N° ...... rue ...... Jacques Rigaud a rappelé au pas- moments était le bide absolu de pre rôle de comédien chargé de Code postal Ville ...... sage un fait totalement oublié. Pivot face à Jean-Luc Godard. La rendre hommage à un homme de Lorsque le général de Gaulle crée question était un peu alambiquée, télévision et se moquant un peu et IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB le ministère des affaires culturel- portant sur la différence entre de l’homme et de la télévision. d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- les, en 1959, cette initiative ne fait Zeus, dieu paillard, et le Dieu aus- C’est toujours très fort lorsqu’un tion. Il y en a un dans votre chéquier. nullement l’unanimité. Certains tère de l’Ancien Testament. Pour comédien parvient à faire sentir Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : rappellent les régimes qui ont toute réponse, Godard a fait des les mécanismes qu’il utilise au Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. déjà eu la même idée : l’Italie de volutes de fumée avec sa cigarette. moment même où il s’en sert le Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) Mussolini, l’URSS. Patrick Modia- Pivot a eu plus de succès avec le plus efficacement. Au fond, diman- “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at no a raconté comment Malraux cinéma. Malraux avait déjà affirmé che soir, Pivot a été nettement Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 avait été témoin à son mariage. que la singularité du cinéma était mieux servi que Malraux. RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / 37 LUNDI 3 DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.45 Une histoire du football européen MUSIQUE 17.40 La Flèche et le Flambeau aa TÉLÉVISION ARTE (1956 - 1996). Jacques Tourneur (Etats-Unis, 1950, 16.10 Le Monde des idées. [1/8]. Espagne et Portugal. Planète 20.00 Ravel. Concerto pour piano 90 min). TCM 19.00 Nature. a Thème : Actualité de Victor Hugo. 20.55 Whoopi Goldberg et les petits et orchestre en sol majeur. 18.15 The Swinger TF 1 19.45 Arte info, Météo. Invités : Max Gallo ; Jean-François Kahn ; Avec Martha Argerich (piano). George Sidney (Etats-Unis, 1966, 20.15 Histoires de familles. Bertrand Poirot-Delpech. LCI orphelins du zoo. Odyssée Par l'Orchestre national de France, 80 min) &. Cinétoile 18.20 Star Academy. Maca mon amour [1/6]. dir. Charles Dutoit. Mezzo 18.55 Le Bigdil. 22.35 Débats en région. 21.00 Chasseurs de trésor. Les cités 18.20 Doux oiseau de jeunesse aa 20.45 Belle époque a Opéra de Prokofiev. Se soigner près de chez soi. France 3 perdues des Incas. Nat. Geographic 21.00 Guerre et paix. Richard Brooks (Etats-Unis, 1962, v.o., 19.50 Météo, Journal, Météo. Film. Fernando Trueba. Par l'Orchestre et les Chœurs 115 min) &. CineClassics 20.55 Les Bœuf-Carottes. Soupçons. 22.30 Grand format. 22.55 Mots croisés. 21.00 Le Piège corse. Histoire du Théâtre Maryinski, 19.15 Poussière d'ange aa 22.45 Y a pas photo ! L'Oder, fleuve-frontière. Délinquance des jeunes : 21.45 Des animaux et des stars. dir. Valery Gergiev. Muzzik 0.05 Court-circuit (le magazine). faut-il durcir les lois ? ; Comment Les éléphants Edouard Niermans (France, 1987, 0.20 Star Academy. 22.50 Rostropovitch interprète Bach. 90 min) &. Cinéfaz Un reportage. Sujet. se protéger des sectes ? France 2 avec Goldie Hawn. Disney Channel Enregistré en 1994. Mezzo 0.50 Football. 20.40 Manèges aaa 0.50 La Mort 23.45 Spécial Afghanistan. 22.00 Taxi pour l'Amérique. 23.45 Récital François-Frédéric Guy d'un maître de thé aa Le Chili. Voyage Yves Allégret (France, 1949, Les Forces spéciales. Odyssée et Nicholas Angelich. 95 min). Festival FRANCE 2 Film. Kei Kumaï (v.o.). 22.00 Le Mystérieux tombeau Musée d'Orsay 2000. Mezzo a 20.40 Un tour de manège 18.00 et 0.55 CD'aujourd'hui. MAGAZINES d'Abousir. National Geographic Pierre Pradinas (France, 1989, M6 100 min) %. Canal Jimmy 18.05 70's Show &. 22.05 Biographie. THÉÂTRE & 19.00 Nature. Pour l'amour d'une renarde. a 18.30 Friends &. 17.55 Le Flic de Shanghai . Drôles de bestioles : les minirobots. Léonard De Vinci. La Chaîne Histoire 20.45 Belle époque & 22.45 Ne coupez pas mes arbres. Fernando Trueba (France - Espagne, 18.55 On a tout essayé. 18.55 Charmed . Les mystères de la couleuvre. Arte 22.30 Grand format. Pièce de W.D. Home. TMC 1992, 105 min). Arte 19.50 Un gars, une fille. 19.54 6 minutes, Météo. 19.00 Explorer. Parmi les babouins. L'Oder, fleuve-frontière. Arte & 20.45 Van Gogh aaa 20.00 Journal, Météo. 20.05 Madame est servie . Lorsque l'éclair frappe. L'empire perdu 22.30 Les Momies d'or. Nat. Geographic TÉLÉFILMS 20.39 Un jour à part. de Tiwanaku. National Geographic Maurice Pialat (France, 1991, 20.50 Ça s'en va & ça revient. 23.00 Frères Masaï. National Geographic 155 min) &. TPS Star 20.40 Décrochages info, 19.05 La Nouvelle Arche. 22.55 Mots croisés. 22.50 La Route. Invités : Arlette Laguiller et a Caméra café. Bernard Lavilliers. Canal Jimmy 23.15 Face-à-face Ken Kwapis. Disney Channel 21.00 La Piscine Jacques Deray (France, 1968, 0.35 Journal, Météo. 20.50 Pourquoi pas moi ? avec David Attenborough. Planète 22.40 D'Artagnan amoureux. & 1.00 Musiques au cœur de la danse. Yannick Andréi. [1/2]. Festival 120 min) . Cinétoile Film. Stéphane Giusti &. Musiques au cœur 23.55 La Main de Staline. a 23.10 L'Ile de tous les dangers. 22.15 Nénette et Boni aa FRANCE 3 22.40 Dracula des Ballets russes. France 2 [3/3]. Le Goulag de la Kolyma. Planète Film. Francis Ford Coppola ?. Tommy Lee Wallace ?. TF 6 Claire Denis (France, 1996, 0.00 Rats en guerre. National Geographic 125 min) %. TV 5 18.15 Un livre, un jour. 0.50 Jazz 6. Eddy Louiss DOCUMENTAIRES 0.45 La Dame de Berlin. 18.20 Questions pour un champion. et Richard Galliano : la rencontre. 0.00 La Case de l'oncle Doc. Pierre Boutron [2/2] %. TMC Le Rêve de l'enfant acrobate. France 3 18.45 La Santé d'abord. 19.00 Pilot Guides. Amsterdam. Voyage SÉRIES 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. RADIO 19.50 Soviet Echoes. SPORTS EN DIRECT 20.10 Tout le sport. Histoires d'archives. Muzzik 20.55 Les Boeuf-Carottes. Soupçons. TF 1 20.15 Loto foot. 20.00 Journal de voyage 20.00 Rugby à XIII. FRANCE-CULTURE Championnat de France. 20.55 Fabien Cosma : Antidote. France 3 20.25 Foot 3. avec André Malraux. [1/13]. Villeneuve - Pia. Pathé Sport 21.50 Hercule Poirot. 20.55 Fabien Cosma. Antidote. 20.30 Décibels. Abdullah Ibrahim. Les apprentissages d'un regard. Histoire 20.55 Football. Vol de bijoux à l'hôtel Métropole. TMC 22.35 Débats en région. 22.00 Journal. 20.25 Civilisations perdues. Maya, Championnat d'Angleterre. 0.10 Ally McBeal. Sexe, mensonges Se soigner près de chez soi. 22.10 Multipistes. le sang des rois. La Chaîne Histoire Tottenham - Bolton. Canal + vert et politique (v.o.) &. Téva 23.30 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. 0.00 La Case de l'oncle Doc. Jean-Pierre Duprey, Le Rêve de l'enfant acrobate. Derrière son double. 0.55 Toute la musique qu'ils aiment. 0.05 Du jour au lendemain. Un chapeau de paille d'Italie. FRANCE-MUSIQUES apprentissage en province au gré CANAL + Planète France 3 20.00 Jazz Festival « Planètes ». des remplacements. Dans le même f Enregistré le 10 novembre, au théâtre aaa En clair jusqu'à 20.44 municipal de Tourcoing, par le 20.45 Une histoire du football 20.55 Fabien Cosma esprit que « L'Instit » de France 2, 22.20 Le Mépris 18.35 Agrippine &. Quintette Minneapolis de Michel européen (1956-1996) Pour remplacer la série « Docteur Fabien Cosma incarne un person- Jean-Luc Godard. Portal, clarinettes et saxophones, Avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli 19.00 Coffe passe à l'euro. avec Tony Hymas, claviers. & A six mois de la prochaine Coupe Sylvestre », arrêtée à la demande nage citoyen, porteur des valeurs (France, 1963, 95 min) . CineClassics 19.10 Le Journal. 22.00 En attendant la nuit. du monde de football qui aura lieu de l'acteur principal, Jérôme républicaines et très impliqué dans 22.45 Les Liaisons dangereuses aa 19.25 + de cinéma. 23.00 Jazz, suivez le thème. Stephen Frears (EU - GB, 1988, v.o., 19.40 + de sport. en mai-juin 2002 en Corée du Sud Anger, qui souhaitait changer de le mouvement caritatif. Ce nou- 115 min) %. Paris Première et au Japon, il n'est pas inutile de répertoire, France 3 propose un veau héros de série, né d'un maria- a 19.50 Le Zapping. RADIO CLASSIQUE 23.00 L'Appel de l'or 19.55 Les Guignols de l'info. réviser ses classiques. C'est ce que nouveau héros récurrent, toujours ge mixte, est aussi très attaché aux Edward Ludwig (Etats-Unis, 1954, v.o., 20.40 13e Festival international & 20.05 Burger Quiz. propose cette « Histoire du foot- médecin itinérant : Fabien Cosma, valeurs familiales et à son père 90 min) . Cinétoile de Colmar. En l'Eglise Saint Matthieu 0.15 2001, l'Odyssée 20.40 En quête de l'anneau. de Colmar, par l'Orchestre national ball européen », une série britanni- interprété par Louis-Karim Nébati, (Pierre Vaneck). Diffusé ce soir, le aaa 20.45 Sleepy Hollow, la légende philharmonique de Hongrie, dir. de l'espace Zoltan Kocsis, Barnabas Kelemen, que inédite en huit épisodes retra- jeune acteur français noir venu du premier épisode, réalisé par Stanley Kubrick (Etats-Unis, 1968, du cavalier sans tête a % Film. Tim Burton ?. violon : Œuvres de Beethoven, Bartok çant quarante ans de légende écri- théâtre, qui fait sa première appari- Franck Aprédéris, est plutôt déce- 135 min) . TCM et Kocsis, Debussy, Rachmaninov. aa 22.25 Simon Sez, sauvetage explosif te par les plus grands clubs euro- tion à la télévision. Jeune, sympa- vant : du pur mélo. Louis-Karim 0.35 La Chartreuse de Parme % 22.20 Les Rendez-vous du soir (suite). Christian-Jaque (France, 1947, Film. Kevin Elders (v.o.) . Œuvres de De Arriaga, Mozart, péens de football, de 1956 à 1996. thique, Fabien Cosma fait son Nébati s'en tire toutefois fort bien. 165 min) &. Cinétoile 23.50 Lundi golf. Rétro saison 2001. Beethoven, Schubert.

MARDI 4 DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.10 L'Edition DANSE 13.30 La Ligne rouge aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE sous l'Occupation. Histoire Terrence Malick (Etats-Unis, 1999, 20.50 Vie privée, vie publique. 19.45 Still Here. 165 min) %. CineCinemas 2 14.05 Le chômage a une histoire. [1/2]. 19.20 Les Défis de la vie. aa TF 1 Papa, maman, mon psy et moi. [1/12]. La venue au monde. Planète Chorégraphie de Bill T. Jones. 13.55 Dancer in the Dark 15.05 Les Iles du Diable. Invités : Guy Bedos ; Avec Odetta, le Lark String Quartet Lars von Trier (Danemark, 2000, 16.00 Les Ecritures de la mer Morte. Jean-Louis Fournier ; Agnès Soral ; 19.45 Les Mystères de l'Histoire. et Bill Finizio. Muzzik 135 min) %. Canal + 14.40 L'Héritage de l'amour. Téléfilm. Richard A. Colla [2/2]. 17.05 Le Maître des génies. Philip Giangreco ; Pascale Leroy ; Le mythe de l'Inquisition 14.15 Nénette et Boni aa Jean-Jacques Beineix ; Julie Saget ; espagnole. La Chaîne Histoire MUSIQUE 16.25 Alerte à Malibu. 17.35 100 % question. Nelly Arcan ; Maryse Vaillant ; Claire Denis (France, 1996, 20.00 Il était une fois le royaume 105 min) %. TV 5 17.25 Melrose Place. 18.05 C dans l'air. sœur Marie-Ange ; 17.30 Bach. Concerto italien BWV 971. Sylvain Mimoun. France 3 d'Angleterre. New Forest. Odyssée 15.50 Il était une fois en Chine aa 18.20 Star Academy. 19.00 Archimède. Enregistré en 1988. 19.45 Arte info, Météo. 22.15 Malraux, 20.00 Journal de voyage Avec Jacques Loussier (piano), Tsui Hark (Hongkong, 1991, 18.52 L'euro ça compte. 135 min) %. CineCinemas 1 18.55 Le Bigdil. 20.15 Histoires de familles [2/6]. un aventurier de la culture. avec André Malraux. [2/13]. Vincent Charbonnier (contrebasse), André Arpino (percussions). Mezzo aa Invités : Jean Lacouture ; Promenades imaginaires 16.20 Children of the Damned 19.50 Météo, Journal, Météo. 20.45 Thema. Jean-Louis Prat ; Alix de Saint-André ; dans Florence. Histoire 18.30 Carl Orff. Carmina Burana. Anton Leader (Grande-Bretagne, 1964, 20.55 Un amour de sorcière Maroc : le roi, l'islam et le progrès. er 85 min) ?. CineClassics 20.45 Mohammed VI. Catherine Tasca. TV 5 20.00 Patagonie, Enregistré à Berlin, le 1 janvier 1989. Film. René Manzor. Avec Kathleen Battle (soprano), 16.40 Si je t'aime, Le pari d'un jeune roi. le bout du monde. Voyage 22.50 Le Temps d'un tournage. 21.40 Le Dessous des cartes. MAGAZINES Frank Lopardo (ténor), prends garde à toi aa Thomas Allen (baryton). 22.55 Vis ma vie. Le Sahara occidental. 20.10 Le Namib Jeanne Labrune (France, 1998, 21.55 El Batalett, femmes de la Médina. Par l'Orchestre philharmonique ? 0.30 Les Coulisses de l'économie. 16.00 Saga-cités. à dos de chameau. [2/6]. Planète 105 min) . Cinéstar 2 23.00 Music Planet. Britney Spears. Merci pour tout. France 3 de Berlin et le Chœur Shin-yu Kai, 20.25 Les Grands Parcs canadiens. dir. Seiji Ozawa. Mezzo 17.45 L'Ami de mon amie aa 23.55 Bob et Margaret. 17.00 Les Lumières du music-hall. Dalida. Eric Rohmer (France, 1987, FRANCE 2 Le Parc national Forillon. Odyssée Opéra de Stravinsky. Bouquins et potins. Jean-Jacques Goldman. Paris Première 19.35 Œdipe Roi. 100 min) &. Cinétoile 20.45 Thema. Mohammed VI. Enregistré en 1992. 13.50 Derrick &. 0.20 Ayez donc des gosses ! aaa 18.05 C dans l'air. La Cinquième Le pari d'un jeune roi. Arte Par l'Orchestre du Saito Kinen, 18.25 Van Gogh 16.05 Mort suspecte &. 0.50 The Grotesque a 19.00 Archimède. Un anticorps contre dir. Seiji Ozawa. Mezzo Maurice Pialat (France, 1991, Film. John-Paul Davidson. 20.50 Le Dernier Jour. 155 min) &. Cinéstar 2 16.50 Un livre. le cancer ? Champs de bataille virtuels. Natalie Wood. Odyssée 21.55 Claudio Abbado dirige Trains à suspension magnétique 19.05 Fantasia aa 16.55 Des chiffres et des lettres. pour le désert. Des retraités par millions : 20.55 La Maison des rêves. Muzzik Hindemith et Stravinsky. Ford Beebe, James Algar, 17.25 Qui est qui ? M6 une menace pour l'économie. 21.00 Eyadéma, président, tirailleur, Par le Mahler Chamber Orchestra, Norman Ferguson, Wilfred Jackson 18.00 70's Show &. Des remèdes miracles dir. Claudio Abbado. Muzzik 13.35 Qui garde les amis ? et Hamilton Luske, Paul Satterfield, &. & contre le vieillissement. Arte général. Histoire 18.30 Friends Téléfilm. Lila Garrett . 22.05 Pergolèse. Stabat Mater. Samuel Armstrong, Bill Roberts & 21.00 Edgar Degas. Mezzo Avec Katia Ricciarelli (soprano). (1940, 105 min). Disney Channel 19.00 On a tout essayé. 15.15 Médecins d'urgences . 19.00 Explorer. Les Meerkats Américains. & Pharaons, voyage 21.00 L'Okavango. National Geographic Par l'Orchestre de la Scala de Milan, 20.30 Tintin et le mystère 19.50 Un gars, une fille. 16.05 Agence Acapulco . vers l'éternité. National Geographic dir. Claudio Abbado. Mezzo a 20.00 Journal, Météo. 16.55 M comme musique. 21.05 Le Grand Livre de l'Histoire de la Toison d'Or a 20.50 Ça me révolte ! M6 e 23.15 Street Scene. Opéra de Kurt Weill. 20.50 Loch Ness 17.30 Le Pire du Morning. de France. [2 volet]. Chaîne Histoire Jean-Jacques Vierne (France, 1961, & 21.00 Chacun son monde : le sens Par l'Orchestre de la 90 min) &. Canal J Film. John Henderson . 17.55 Le Flic de Shanghaï &. 21.45 Ache Lhamo, Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, 22.35 Fallait y penser. & du voyage, le voyage des sens. dir. James Holmes. Mezzo 18.55 Charmed . Odyssée Invité : Jacques Perrin. Voyage l'opéra tibétain en exil. 0.40 Journal, Météo. 19.54 6 minutes, Météo. 23.30 Gil Scott-Heron 1.05 Ciné-club. & 22.35 Rock Press Club. 21.55 Henry de Montherlant. 20.05 Madame est servie . [1/3]. Histoire au New Morning 2001. Muzzik Cycle Stars exotiques et chantantes. 20.39 Un jour à part. Spécial Mick Jagger. Canal Jimmy Victoire de jeunesse aa 21.55 Thema. El Batalett, THÉÂTRE Film. Ahmed Badrakhan (v.o.) &. 20.40 Décrochages info, DOCUMENTAIRES femmes de la Médina. Arte Caméra café. 22.00 Retour 23.20 Fausse adresse. 17.00 Unique au monde. FRANCE 3 20.50 Ça me révolte ! sur l'Everest. National Geographic Pièce de Luigi Lunari. Festival 22.50 Harcèlement sur le Web. Le caribou, nomade % du grand nord. Monte-Carlo TMC 22.05 Biographie. Khomeiny, l'ayatollah 14.50 Le Magazine du Sénat. Téléfilm. Jorge Montesi . TÉLÉFILMS 15.00 Questions au gouvernement. 17.00 Frères Masaï. National Geographic de la terreur. La Chaîne Histoire 0.35 Turbo sport. Rallye du Var. 22.20 Mikdad, itinéraire 17.50 La Femme du boulanger. 16.00 Saga-cités. Merci pour tout. 1.00 Poltergeist, les aventuriers 17.05 Le Maître des génies. [2/13]. % Le poisson des dieux. La Cinquième d'un terroriste. Festival Nicolas Ribowski. Festival 16.35 MNK. du surnaturel. Eaux troubles . 17.35 A toi l'actu@. 17.30 Les Voyages incroyables. L'odyssée 23.00 Music Planet. Britney Spears. Arte 21.00 La Deuxième Chance. 17.50 C'est pas sorcier. d'une hirondelle. Monte-Carlo TMC 23.05 Les Défis de la vie. Charles Dutton. Paris Première RADIO 17.30 Voyage pratique. La Bulgarie, [1/12]. La venue au monde. Planète 22.40 Lien fatal. Mark L. Lester ?. TF 6 18.15 Un livre, un jour. villes et campagnes. Voyage 23.35 14-18, les derniers témoins. 22.50 Harcèlement sur le Web. 18.20 Questions pour un champion. 18.00 Civilisations anciennes. Rome [n˚4]. La Chaîne Histoire Jorge Montesi %. M6 18.45 La Santé d'abord. FRANCE-CULTURE 20.50 Loch Ness a et l'Antiquité. La Chaîne Histoire 23.40 Les Vagabonds du rail. Odyssée 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. 19.30 In vivo. Invité : Dominique Lestel. SÉRIES John Henderson. 20.10 Tout le sport. 18.00 Hollywood Stories. Gloria Estefan Avec Joely Richardson, 20.30 Perspectives contemporaines. et Joe Eszterhas. Paris Première SPORTS EN DIRECT Kristy Graham (Etats-Unis, 1995, 20.20 La Vie à deux. Le funiculaire, d'Odön von Horvath. 20.40 Friends. Celui qui aimait & 18.25 Norman Mailer, les cheesecakes (v.m.) &. Canal Jimmy 105 min) . France 2 20.50 Vie privée, vie publique. 22.00 Journal. 17.55 Football. Coupe de l'UEFA. [3/3]. aaa Papa, maman, mon psy et moi. 22.10 Multipistes. histoires d'Amérique. JC Roda - Bordeaux. Canal + 20.50 Buffy contre les vampires. 20.55 L'Histoire d'Adèle H Le désenchanté : 1977-1998. Planète François Truffaut (France, 1975, 22.45 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. Pierre Tal-Coat. 18.30 Handball. [2/2]. Kendra. Série Club % 18.30 Retour à la vie sauvage. 95 min) . TMC 23.15 Boogie Nights aa 0.05 Du jour au lendemain. Championnat du monde féminin. 21.05 That 70's Show. Le petit copain Film. Paul Thomas Anderson !. Ours polaires : attention, France - Macédoine. Pathé Sport d'Eric (v.m.). &. Canal Jimmy 21.00 Il était une fois déviation. National Geographic aa 1.45 Libre court. Hommage 20.00 Volley-ball. 21.50 Sex and the City. en Amérique FRANCE-MUSIQUES 18.35 Les Secrets de la Méditerranée. Sergio Leone (Etats-Unis, 1984, au Festival de Clermont-Ferrand. Ligue des champions masculine. L'attaque de la femme d'un mètre & [2/9]. Les îles Medes. Odyssée Paris Volley - Maaseik. Pathé Sport quatre-vingts (v.o.). %. Téva 220 min) . Cinétoile 19.05 Le Tour d'écoute. aaa CANAL + 20.00 Un mardi idéal. 18.50 La Passion selon Callas. Muzzik 20.15 Football. Ligue des champions. Real 23.10 Les Chemins de l'étrange. 22.25 Au-delà de la gloire 19.00 Pilot Guides. L'Allemagne. Voyage Madrid - Panathinaïkos. Canal + vert Handshake. 13ème RUE Samuel Fuller (Etats-Unis, 1979, 22.00 En attendant la nuit. 115 min) %. CineCinemas 3 16.10 Les Cent Regards 19.00 Biographie. 20.45 Football. Ligue des champions. 0.55 L'Homme invisible. de Lars von Trier &. 23.00 Jazz, suivez le thème. F. Scott Fitzgerald. Chaîne Histoire Arsenal - Juventus Turin. Canal + Kidnapping. Série Club 23.40 Elle court, elle court, The More I See You. aa 17.10 Agrippine &. la banlieue & Gérard Pirès (France, 1972, 17.30 Spin City . RADIO CLASSIQUE 95 min) &. Canal Jimmy 17.55 Football. f En clair jusqu'à 20.15 18.30 Classique affaires soir. 19.55 Le Journal. 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Œuvre de Haydn, Clementi. 20.00 + de sport. 20.40 Concert. Enregistré le 18 octobre, France 3 Arte CineClassics 20.05 La Grande Course. salle Pleyel, à Paris, par l'Orchestre a 20.15 Football. Ligue des Champions. de Paris, dir. Christoph Eschenbach, 20.50 Vie privée, vie publique 20.45 Thema : Maroc 0.05 The Bad Sister 20.45 Arsenal - Juventus Turin. Julia Fischer, violon : A quoi servent les psychanalys- Une excellente soirée thématique, C’est la fête à Bette Davis sur Cine- 22.45 Les autres rencontres Œuvres de R. Schumann, Mozart. de la soirée. tes ? Faut-il passer sur le divan ouverte par un utile état des lieux Classics en décembre. Avec un 22.25 Les Rendez-Vous du soir (suite). 23.30 Hurricane Carter Œuvres de Chausson, d’un psy pour avancer dans la vie sur le Maroc, dressé par Séverine cycle de six films, dont le premier, Film. Norman Jewison (v.o.) %. Debussy, Ravel, Ibert. de manière équilibrée ? Telles sont Labat et Jean-Michel Vennemani, resté inédit en France, est une les questions abordées par Mireille auteurs du documentaire « Les curiosité. Après des débuts au théâ- SIGNIFICATION DES SYMBOLES Dumas ce soir. Entre un micro- défis de Mohammed VI ». En com- tre, elle venait de signer un contrat Les codes du CSA Les cotes des films trottoir et un reportage sur la plément, El Batalett, femmes de la avec Universal et tenait son pre- & Tous publics aaa On peut voir thérapie par le rire, les invités Médina, un film intimiste de la réa- mier rôle au cinéma dans l’adapta- % Accord parental souhaitable a aa A ne pas manquer ? aaa (Guy Bedos, Agnès Soral, Jean- lisatrice d’origine marocaine tion d’un drame familial de Booth Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique ? ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + Jacques Beinex, Pascale Leroy…) Dalila Ennadre, portrait chaud de Tarkington. La débutante manifes- 0.05 The Bad Sister a ! Public adulte DD Dernière diffusion livrent leur témoignage, racontent quelques mères marocaines dans te un tempérament dramatique Hobart Henley. Avec Conrad Nagel, ? Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Sidney Fox, Bette Davis (Etats-Unis, # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et malentendants leurs tourments. le quartier de Casablanca. qui ne demande qu’à s’affirmer. 1931, v.o., 110 min) &. CineClassics 38

MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 Pierre-Joseph Falcone a été remis George Harrison Le cauchemar terminait par Pierre Georges en liberté après un an de détention LE SENTIMENT parfois de ne reur, ces corps ensanglantés, ces secrètement plus avoir rien d’autre à annon- souffrances, ce désespoir et ces cer et à commenter que l’entête- deuils. Ces images du grand cau- Il a été interrogé sur ses liens éventuels avec Philippe Douste-Blazy un album ment du malheur, de la haine et chemar permanent, cueillant ses de la terreur. Comme une malé- proies, alternativement, un jour L’HOMME d’affaires Pierre Falcone, 47 ans, était la dernière per- répondu l’homme d’affaires, qui a SELON le Sunday Times du diction du temps. Comme aussi ici, un jour-là, dans une suren- Joseph Falcone, au cœur de l’enquê- sonne en détention provisoire dans assuré que « cette rencontre 2 décembre, l’ancien Beatle George parfois une envie de jeter l’épon- chère constante entre attentats- te sur les ventes d’armes vers l’Ango- cette affaire dans laquelle sont pour- n’[avait] pas eu lieu ». Questionné Harrison, mort le 29 novembre à Los ge décidément par trop tachée suicides et représailles militai- la, a été remis en liberté samedi suivies plusieurs personnalités com- sur un autre « mémo »,de Angeles, était en train de terminer, de sang en cette comptabilité res, entre intifada et répression. 1er décembre. M. Falcone, qui était me Jean-Christophe Mitterrand, juin 1998, indiquant : « M. Pascal : dans le plus grand secret, un album macabre, en cette surenchère Des hommes, comme il arrive incarcéré depuis le 1er décembre Charles Pasqua ou Paul-Loup Sulit- M. Douste-Blazy a é té élu à l’Assem- qui pourrait être bientôt publié. Le constante. de plus en plus, se sont faits 2000, ne pouvait être maintenu plus zer. A titres divers, elles auraient blée nationale groupe alliance journal dominical britannique ajou- N’être plus que le messager bombes humaines pour tuer d’un an en détention provisoire en bénéficié de la prodigalité intéres- UDF », M. Falcone a déclaré : «je te que le musicien a fait écouter plu- des chiffres de la tragédie et les d’autres hommes, au nom d’un vertu de la loi sur la présomption sée de M. Falcone. Dirigeant de la pense que M. Douste-Blazy doit être sieurs chansons à sa famille et à ses voir, jour après jour, désespoir combat dont on ne voit plus d’innocence. Devant la prison de société Brenco, il est soupçonné un ami de Pascal et que celui-ci a amis dans sa chambre d’hôpital, le après désespoir, tombe après trop l’issue si l’on en distingue Fleury-Mérogis (Essonne), son avo- d’avoir vendu en 1993 et 1994, sans voulu me téléphoner pour me dire week-end précédant sa disparition. tombe, enfler, gonfler, comme parfaitement la fureur. Ils se cat, Me Christian Charrière-Bourna- autorisation, pour 633 millions de que son ami avait été élu ». Interro- L’album porterait le titre provisoire dans une crue terrifiante dont sont faufilés, au travers du filet zel, a indiqué que son client avait dollars d’armes au gouvernement gée le 1er octobre, Mme Delubac de Portrait of a Leg End, un jeu de on ne verrait ni la fin, ni le remè- sans doute le mieux serré au « été victime d’une machination, un angolais. avait affirmé : « C’est un message mots avec « légende » et « leg end » de, vous prive de mots. monde, preuve qu’il n’existe terrorisme judiciaire ». Lors de son dernier interrogatoi- qui a dû être adressé à M. Falcone (le bout de la jambe). Harrison peau- Avant le week-end, vendredi, aucun bouclier quand un hom- Pierre-Joseph Falcone a été re par le juge Philippe Courroye, le lorsqu’il était à l’étranger. Peut-être finait vingt-cinq chansons inédites Le Monde faisait sa manchette, me a décidé, le corps bardé d’ex- astreint à une caution record de 10 octobre, M. Falcone a été inter- pour qu’il félicite Philippe Douste- dans le studio de son manoir de Hen- son titre de Une d’un bilan lapi- plosifs et l’esprit déjà explosé, 16 millions d’euros (environ rogé sur un « mémo » de juin 1999, Blazy de son élection. Je ne sais pas ley-on-Thames (ouest de Londres), daire et sans concession : « Pro- d’être une bombe pour l’hom- 105 millions de francs) et à un con- découvert récemment chez sa [s’ils] se voyaient. » Lundi matin selon le Sunday Times. Pour le bat- che-Orient, un an sans paix, me. trôle judiciaire strict qui lui interdit secrétaire, Isabelle Delubac, indi- 3 décembre, M. Douste-Blazy a teur Jim Keltner, qui a participé à 1000 morts ». Mille victimes en Contre cela, contre cette notamment de quitter Paris – il quant que Philippe Douste-Blazy, indiqué au Monde n’avoir « rencon- l’enregistrement, « le CD est pratique- effet depuis le début de la volonté d’offrir son corps à la devra pointer trois fois par semai- actuel président du groupe UDF à tré M. Falcone qu’une fois, à la ment fini. La musique de George a deuxième intifada, 800 Palesti- haine, ou à une cause ayant ne au palais de justice –, de gérer l’Assemblée nationale et maire de demande du père d’un de [ses] colla- une certaine mélancolie qui n’a pas niens, 200 Israéliens. Et pas un adopté tous les moyens ultimes une société, d’entrer en contact Toulouse, avait souhaité le convier borateurs – Camille Pascal – qui besoin de grand-chose d’autre, une jour sans de nouvelles tragédies, de la haine terroriste, qui ne se avec les autres mis en examen ainsi à dîner, en compagnie d’un couple était le décorateur d’intérieur de fois qu’il y a mis sa voix ». Le Sunday sans que la fureur aveugle des sent désarmé, atterré ? Qui ne qu’avec une quarantaine de d’amis communs, les Pascal. «Ilse M. Falcone. Cette rencontre n’a eu Times estime que cet album pourrait hommes, dans un cycle de vio- sent que tout ce qu’il peut dire, témoins. peut qu’il m’ait appelé pour m’invi- aucune suite », a-t-il assuré. connaître le même succès que Dou- lences ininterrompues ne vien- souhaiter, est de peu d’impor- Mis en examen pour « trafic d’in- ter à dîner », a déclaré M. Falcone. ble Fantasy, publié après l’assassinat ne gonfler ce noir bilan. tance, et de moins d’efficacité fluence, commerce illicite d’armes, « A quel titre ? », lui ont demandé Fabrice Lhomme de John Lennon, le 8 décembre 1980 Mille morts vendredi. Mille encore, face à cet engrenage, à fraude fiscale, abus de biens sociaux les magistrats. « Je ne sais pas. Peut- à New York, qui s’était vendu à plu- trente, cinquante , lundi après ce cycle de la violence se nourris- et abus de confiance », Pierre-Joseph être a-t-il voulu me connaître »,a f www.lemonde.fr/angolagate sieurs millions d’exemplaires. un week-end abominable en sant de lui-même, comme un Israël. Et avec la certitude déjà compte toujours en dette et en que cette pauvre abstraction réglement ? Qui prononce les que sont les chiffres ne dira mots paix, négociations, appel à même pas la vérité de cette la raison, ne sent qu’il se soula- comptabilité toujours révisée à ge plus qu’il ne sera entendu. la hausse. Car le sang sèche atro- L’actualité du Proche-Orient, cement moins vite que l’encre ce jour comme les autres, ce dans cet engrenage sans fin. jour plus que les autres, est tota- Les images de télévision nous lement désespérante, plus enco- ont montré ce dimanche ce que re que tragique. Victimes israé- nous ne connaissons que trop liennes, victimes palestiniennes, dans cette routine de l’horreur. victimes contre victimes, sang Ce à quoi, malgré l’accoutuman- pour sang, mort pour mort, ce, nous ne nous habituerons nous ne sommes plus que les jamais, vraiment jamais. Ces témoins glacés et impuissants pauvres gens victimes de la ter- d’un drame boulimique.

Le mouvement antiguerre français s’interroge sur sa faiblesse QUELQUE trois cents personnes l’ambassade américaine à Paris », ont assisté, dimanche 2 décembre, s’indignait une militante. Ils au forum organisé à Paris par la n’étaient cependant plus qu’une cin- Coalition internationale contre la quantaine, en fin de journée, pour guerre (CICG) en Afghanistan. Une s’entendre sur la rédaction d’un guerre, ont expliqué divers interve- appel – « Contre la guerre, contre nants, français et étrangers, qui sert l’Empire » – destiné à provoquer les intérêts pétroliers américains, enfin la mobilisation de l’opinion qui instrumentalise le sort des fem- française contre l’opération militai- mes afghanes, qui, a fustigé Me Con- re américaine en Afghanistan, te, permet aux Européens, à l’instar laquelle « bafoue le droit internatio- des Américains, d’adopter de multi- nal, bafoue les droits du peuple ples mesures restreignant les liber- afghan, bafoue le droit des peuples ». tés individuelles sous couvert de Désigné en quelque sorte « lutte antiterroriste ». Une guerre, « médiateur », le philosophe Daniel enfin, fort opportune pour une éco- Bensaïd (LCR) reconnaissait en sou- nomie américaine entrée en réces- riant que la rédaction d’une résolu- sion six mois avant. tion, soumise à de multiples amen- Une guerre, cependant, qui susci- dements, s’avérait « aussi difficile te en France bien peu de mobilisa- qu’un compromis à Bonn ». Pro- tion, comparativement à des pays chain objectif, dit-il, élargir le cercle comme la Grande-Bretagne, l’Italie à « la nouvelle génération antimon- ou la Grèce. « Le mouvement anti- dialisation », qui est encore très loin guerre n’existe pas en France. C’est de se mobiliser comme elle l’a fait ça la réalité. Il faut qu’on soit visible. « pour Seattle ou Gênes ». Qu’on organise par exemple un ras- semblement hebdomadaire devant Sylvain Cypel

DÉPÊCHES a PRÉSIDENTIELLE : l’ancien président d’Air France, Christian Blanc, a déclaré, lundi 3 décembre sur Europe 1, qu’il prendrait « une décision dans le courant du mois de mars » sur une éventuelle candidatu- re à la présidentielle. M. Blanc a exprimé sa volonté de « secouer les conservatismes. J’ai la conviction que nous allons dans le mur alors que nous disposons d’un potentiel humain et technologique exceptionnel ». a FOOTBALL : les 16es de finale de la Coupe de la Ligue ont donné les résultats suivants : Lille-Nancy 0-2 ; Troyes-Paris SG 0-4 ; Marseille- Montpellier (0-0, 4 tirs au but à 2) ; Lyon-Sochaux (1-1, 4 tirs au but à 3) ; Nantes-Sedan 3-2 ; le Mans (D2)-Bastia 2-3 ; Rennes-Créteil (D2) 3-1 ; Guingamp-Saint-Etienne (D2) 4-0 ; Laval (D2)-Auxerre 0-3 ; Cannes (National)-Bordeaux 1-2 ; Amiens (D2)-Nîmes (D2) 2-0 ; Louhans-Cui- seaux (National)-Le Havre (D2) 0-1 ; Strasbourg (D2)-Caen (D2) 2-0 ; Châteauroux D2)-Martigues (D2) 2-1 ; Monaco-Lens 4-1. a LOTO : tirages no 96 du samedi 1er décembre. Premier tirage : 26, 36, 38, 39, 41, 45 ; complémentaire : 20. Rapports pour 5 numéros et le complémentaire : 943 885 F (143 894 ¤) ; 5 numéros : 6 555 F (999 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 336 F (51,22 ¤) ; 4 numéros : 168 F (25,61 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 36 F (5,48 ¤) ; 3 numéros : 18 F (2,74 ¤). Second tirage : 1, 19, 20, 22, 25, 39 ; numéro : 48. Rapports pour 5 numéros et le complémentaire : 138 875 F (21 171 ¤) ; 5 numé- ros : 6 510 F (992 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 288 F (43,90 ¤) ; 4 numéros : 144 F (21,95 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : 30 F (4,57 ¤) ; 3 numéros : 15 F (2,28 ¤).

Tirage du Monde daté dimanche 3 - lundi 4 décembre 2001 : 643 433 exemplaires. 1-3 Nos abonnés trouveront associé au numéro d’aujourd’hui notre supplément « Le Monde de l’économie ». MARDI 4 DÉCEMBRE 2001

EUROPE FOCUS OFFRES D’EMPLOI 425 millions d’euros Selon Juan Somavia, directeur b Dirigeants p. XI c’est le montant du prêt accordé début général du Bureau international b Ingénieurs p. XII et XIII b SPÉCIAL INGÉNIEURS novembre par le Fonds monétaire du travail (BIT), le cycle b Marketing p. XIV Le bug de l’emploi contamine les sociétés international (FMI)à la Roumanie. de négociations ouvert à Doha b Banque,gestion,finance p. XV d’informatique (page VII) Cette aide devrait inciter les investisseurs (Qatar) par l’Organisation mondiale b Gestion, b Les salariés de plus de 50 ans à nouveau étrangers à reprendre le chemin du commerce (OMC) doit prendre administration p. XVI et XVII dans le collimateur des entreprises (page IX) de Bucarest. C’est aussi une bouffée en considération les intérêts des pays b Conseil p. XVIII b Les universités se préparent à la validation d’oxygène pour une économie qui risque en développement. Reste à savoir b Collectivités des acquis de l’expérience en attendant de ressentir l’impact de la crise mondiale si les bonnes intentions affichées dans la Déclaration territoriales p. XX à XXII l’adoption de la loi de modernisation sociale (page IV) adoptée le 14 novembre seront suivies d’effets b Carrières (page X) (page VI) internationales p. XXIII

En dépit de la conjoncture, les investisseurs ont La création d’entreprise des capitaux à placer dans des aventures aux risques désormais mieux mesurés résiste à la crise ’Histoire aurait voulu que communs de placement-innova- leurs placements dans des aventu- la conjoncture morose tion mis en place en 1998 par Domi- res certes risquées mais assorties Des projets à échaffauder enclenche inexorablement nique Strauss-Kahn, alors à Bercy. de rentabilités attendues plus éle- L une baisse des créations Certes, ces mesures ne sont ni vées et dotées d’avantages fiscaux. d’entreprises. Crise et esprit d’en- d’une nature ni d’une ampleur Enfin, quatrième signal, à l’ap- treprise ne font en général pas bon comparables. Les biotechnologies proche des élections, les politiques ménage. Pourquoi prendre en ne constituent qu’un petit sec- affichent tous des gages de bonnes effet le risque d’innover alors que teur. Mais, et c’est là le deuxième intentions. Un projet de loi est en l’environnement est déjà lui-même signal positif, les nouvelles techno- cours de rédaction chez François des plus incertains, que les mar- logies de l’information, dont les Patriat, secrétaire d’Etat aux PME, chés ont tendance à évoluer à la investisseurs se sont méfiés ces der- au commerce, à l’artisanat et à la baisse ? niers mois, suite à l’éclatement de consommation. Il devrait repren- Les derniers chiffres publiés par la bulle dite de la nouvelle écono- dre certaines conclusions du rap- l’Insee le 12 novembre semblent mie, retrouveraient leurs faveurs. port sur les petites entreprises et pour l’instant contredire ce phéno- Pas dans les mêmes conditions, cer- les entreprises artisanales deman- mène. Le nombre de créations tes. A moindre coût, et avec plus dé par Lionel Jospin à deux dépu- d’entreprises, qui s’était redressé de garanties. Car, et c’est le troisè- tés, Didier Chouat (Côtes-d’Ar- en 1999 après une baisse de quatre me signal favorable, les investis- mor) et Jean-Claude Daniel (Haute- années, est resté stable sur les dou- seurs ont de l’argent à placer. « Les Marne). Ce rapport préconise ze derniers mois : le nombre de fonds levés en 2000, en Europe, ont diverses mesures devant faciliter la créations pures n’a diminué que de atteint le niveau record de 48 mil- création et la transmission d’entre- 0,1 % en données corrigées des liards d’euros », peut-on lire dans prises, avec, entre autres, l’exten- variations saisonnières. Inertie des European Private Equity Survey sion du prêt à la création en cas de comportements ? Il est vrai que la 2001, l’étude annuelle publiée par transmission. Le projet de loi pour- reprise des créations avait été lon- l’European Private Equity & Ventu- rait être présenté au conseil des gue à enclencher et n’était interve- re Capital Association (EVCA), l’as- ministres courant janvier, et en pre- nue que plusieurs années après la sociation européenne du capital- mière lecture au Parlement en reprise économique. Le phénomè- risque. Les gestionnaires de fonds février. ne inverse serait donc peut-être en ne peuvent continuer à différer Annie Kahn train de se produire. On ne per- drait donc rien à attendre ? Une lecture plus fine des chiffres pourrait le faire craindre. Si l’on ne se réfère plus aux douze mois écou- lés, mais aux trois derniers, le nom- bre des créations a alors fléchi de LE NOMBRE D'ENTREPRISES CRÉÉES 2,9 %. Début d’un déclin inexora- CES DOUZE DERNIERS MOIS NE S'EST PAS EFFONDRÉ ble ? Pas forcément. en milliers Si l’on tourne son regard vers les 17 Etats-Unis, où la baisse de l’activité économique s’est produite plus tôt 16 qu’en Europe, le nombre de créa- 15 tions d’entreprises a continué de progresser en 2000, de 4,3 % selon 14 l’US Census Bureau. En France, plusieurs signes peu- 13 vent en outre laisser augurer que le fléchissement observé ces trois der- 12 niers mois ne se poursuivra pas 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 nécessairement. Primo : dans le domaine des créa- tions d’entreprises innovantes (cel- les qui aident au redémarrage de l’économie en période de crise), le LA BAISSE DES FONDS LEVÉS POUR LES TECHNOLOGIES … MAIS IL NE DEVRAIIT PAS EN ÊTRE DE MÊME POUR secteur des biotechnologies est en DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION L'ENSEMBLE DES CRÉATIONS D'ENTREPRISES, VU pleine expansion. Les mesures pré- FAIT CRAINDRE UNE POURSUITE DE LA CHUTE L'AMPLEUR DES FONDS DISPONIBLES EN EUROPE cisées le 22 novembre par Laurent DES CRÉATIONS DANS CE SECTEUR… en milliards d'euros Fabius, ministre de l’économie et MONTANTS TOTAUX LEVÉS PAR TRIMESTRE 50 des finances, au génopole d’Evry, en millions d'euros 600 FONDS LEVÉS vont accentuer ce mouvement. 40 L’Etat va constituer un fonds de 500 INVESTISSEMENTS soutien aux entreprises de biotech- 400 30 nologies de 40 millions d’euros, ce 300 20 qui permettra de garantir jusqu’à 200 380 millions d’euros de prêts. Un 100 10 fonds de co-investissement est 0 5 créé, doté de 60 millions d’euros. T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 Autant de mesures qui pourraient 1989 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 2000 2000 2001 doper le secteur comme l’avaient fait, en leur temps, et continuent de le faire les fonds communs de Infographie : Le Monde - Sources : Insee/ Digital Business/EVCA - Price Waterhouse Coopers placement à risques et les fonds II / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 DOSSIER ̄ CRÉATION Les investisseurs reprennent la main Questions-réponses sur les créateurs en multipliant les garde-fous

Quelles aides l'Etat Quelles sont les aides alte au massacre ! L’an augmenté de + 3,5 % sur les trois ponibilité des investisseurs eux- accorde-t-il aux accordées par les passé, les entrepreneurs Repérer les entreprises derniers mois. mêmes, trop occupés à « nettoyer » 1 créateurs d'entreprises ? 3 collectivités locales ? choisissaient leurs investis- Les biotechnologies pourraient leurs portefeuilles. Comme l’indi- L'une des principales est le prêt Au niveau des collectivités loca- Hseurs. Aujourd’hui, ces der- en difficulté, ainsi contrebalancer le déclin obser- que avec humour Valérie Gombart, à la création d'entreprise (PCE). les, il existe deux grands types niers leur scient les jarrets avec les vé dans les NTIC. Plusieurs autres directeur de participations chez Promis par Lionel Jospin lors des d'actions. Les premières provien- pactes d’actionnaires. » Emmanuel en aider d’autres résultats confirment cette tendan- SPDF Venture, du groupe Banque états généraux de la création nent des Régions. Il peut s'agir Libaudière, directeur associé de FF ce. L’Agence nationale pour la valo- populaire, dans un article que l’on d'entreprise d'avril 2000 avant soit de prise de participation au & T Events, craint un redoutable à survivre, soutenir risation de la recherche (Anvar) peut lire sur le site de Capital-IT, les d'être officiellement lancé le 10 capital de l'entreprise : pour les retour de balancier. Organisateur, enregistre une très forte progres- investisseurs ont joué simultané- octobre par Marylise Lebranchu, projets issus des incubateurs créés entre autres, de Capital-IT, lieu de le moral des troupes... sion des projets aidés dans ce ment : les « sélectionneurs », pour alors secrétaire d'Etat aux PME, ce dans le cadre de la loi sur l'innova- rencontre entre dirigeants d’entre- domaine : 190 projets ont été sélec- repérer les entreprises à liquider ; dispositif n'a véritablement tion et la recherche du 12 juillet prises innovantes et investisseurs, il maintenant qu’ils ont tionnés en 2000, contre 105 en 1997. les « restructureurs », pour aider démarré qu'au début 2001. Géré 1999, par exemple, ou pour partici- est à un poste privilégié pour obser- Les résultats du concours 2001 certaines autres à vivre à moindre par la Banque de développement per au deuxième tour de table de ver l’évolution des relations entre accompli leur travail d’aide à la création d’entreprise, lan- coût ; les « VRP », pour trouver des PME (BDPME) et garanti à sociétés déjà au stade du dévelop- ces deux populations. Or, depuis un cé en 1999 par le ministère de la d’autres investisseurs ou des repre- 100 % par la Caisse des dépôts et pement. Il peut aussi s'agir de an, les gestionnaires de fonds de de nettoyage, recherche, vont dans le même sens : neurs ; et enfin les « coachs », consignations, le PCE, d'un mon- prêts : aides remboursables accor- capital-risque, échaudés par l’échec les biotechnologies sont arrivées en pour soutenir le moral des trou- tant compris entre 3 000 et 8 000 dées aux incubateurs de projets de certains de leurs placements les capital-risqueurs deuxième position, avec 24 % des pes… Aujourd’hui, ce travail de net- euros, doit être accompagné d'un issus de la recherche, avances rem- dans des entreprises dites de la nou- lauréats, devant l’électronique et les toyage serait maintenant accompli, prêt bancaire. Il s'adresse aux por- boursables lors de la création, velle économie, s’entourent de sont prêts télécommunications (12 %), mais et les spécialistes du capital-risque teurs de projets dont le besoin mais aussi du développement de garanties. Dont certaines devien- derrière les services informatiques prêts à analyser de nouveaux dos- total de financement ne dépasse l'entreprise, prêt au créateur pour nent dissuasives pour l’entrepre- pour tenter (28 %). L’indicateur Chausson Finan- siers de création. « C’est le moment pas 45 000 euros. Sa durée est de financer sa participation au capi- neur. Le risque est grand que ce der- ce relève aussi les performances d’y aller », s’exclame Dominique cinq ans, avec un différé de rem- tal. Des aides sont accordées pour nier ne renonce à son projet ou limi- d’autres aventures exceptionnelles du secteur des bio- Agrech, directeur associé chez ABN- boursement d'un an. Son taux la formation des créateurs avant te ses besoins de financement, quit- technologies. Les investissements y Amro. Souhaitons qu’il ne fasse pas était en novembre de 5,57 %. et après le démarrage de la te à freiner la croissance de sa firme, çaises et européennes liées aux nou- sont en progression de 45 %, devant cavalier seul. Une autre aide, baptisée Encou- société. et donc sa compétitivité. velles technologies, révèle une bais- les télécommunications. ragement au développement des Les secondes émanent des Com- Parmi les mécanismes juridiques se de 24 % des montants investis Annie Kahn entreprises nouvelles (EDEN), ini- munes. Il s'agit d'aides pour de plus en plus souvent utilisés, durant le premier semestre 2001. ÉNIÈME CHUTE tiée voici trois ans, vient d'être l'accompagnement et la forma- celui dit de « ratchet » permet à un Cet attentisme touche particuliè- Certes, comme le fait remarquer Les biotech à l'honneur relancée. Issu de la loi sur les tion des créateurs avant ou pen- investisseur de se voir attribuer rement le domaine des nouvelles Oscar Mendoza Vega, consultant Montant des aides Anvar pour emplois-jeunes et de celle contre dant la création, de prêts d'hon- automatiquement des parts supplé- technologies de l’information et des spécialiste du secteur chez Cap les biotechnologies les exclusions, ce dispositif, dont neur, assortis de parrainage. mentaires de capital si les objectifs télécommunications (NTIC). L’indi- Gemini Ernst & Young, « les biotech- en millions d'euros l'essor s'était heurté à une série Ces actions (régionales et com- de l’entreprise (en termes de chiffre cateur Chausson Finance note une nologies restent un tout petit secteur, d'aléas juridico-administratifs, munales) représentent, à l'éche- d’affaires ou autres) ne sont pas baisse des 63 % des investissements surtout en Europe ». Et s’il avoue 19,8 vise les publics en difficulté. Initia- lon national, 45 % des aides, selon atteints. L’entrepreneur voit alors dans le secteur des télécommunica- avoir noté « une ambiance très parti- lement, il s'agissait d'un prêt sans la direction de la comptabilité sa propre participation diluée. tions. Conséquence : les créations culière dans ce domaine, épargné intérêt financé par l'Etat, qui a été publique. Les Départements sont Dans cette partie de bras de fer, il d’entreprises des NTIC ont diminué par la crise », il entend rester très transformé en septembre dernier aujourd'hui peu actifs. arrive actuellement qu’aucun ne de 28 % sur les douze derniers mois. prudent. Au stade actuel, difficile 13,6 en prime, d'un montant maxi- veuille céder, les exigences des uns Un taux impressionnant comparé à donc de dire si ce secteur suffira, à 12,0 mum de 6 098 euros (40 000 Quelle est la durée et des autres s’ajoutant aux hésita- l’ensemble des créations d’entrepri- lui seul, à éviter une énième chute francs), délivrée par les principaux de vie d’une entreprise tions liées à la détérioration du cli- se, dont le nombre, selon l’Insee, est de la création en France. réseaux d'aide aux créateurs. Cet- 4 récemment créée ? mat économique. En conséquence, resté stable depuis un an. Sans doute vaut-il mieux aussi 7,5 te nouvelle formule sera expéri- Selon Marie-Françoise Parent, ces accords n’arrivent pas à se négo- Tous les secteurs ne sont en effet compter sur une nouvelle attitude mentée jusqu'à fin 2002. Elle est, de la direction régionale de Lorrai- cier. Les investisseurs gardent leurs pas touchés aussi gravement. Cer- des investisseurs pour les mois à comme le PCE, conditionnée par ne de l’Insee, auteur d’une étude fonds à l’abri. L’indicateur Chaus- tains même évoluent à la hausse, venir. Outre les difficultés évoquées l'obtention d'un financement com- portant sur les entreprises créées son Finance, qui recense les investis- comme ceux regroupés par l’Insee quant à la négociation des contrats, plémentaire. en 1998 et qui sera rendue publi- sements réalisés chaque semestre sous la rubrique « éducation, santé le ralentissement observé dans le que jeudi 5 décembre, « les créa- par les sociétés de capital-risque et action sociale ». Un domaine où domaine du capital-risque était aus- 1997 1998 1999 2000 Comment est financée tions nouvelles sont fragiles. Une françaises dans des entreprises fran- le nombre d’entreprises créées a si largement dû au manque de dis- Source : Anvar la création des sur deux n’atteint pas son cinquiè- 2 très petites entreprises ? me anniversaire. Les créations Selon une étude de la Caisse pures sont plus fragiles que les repri- des dépôts et consignations, de ses ; les firmes commerciales plus l'Agence pour la création d'entre- que les industrielles. Et, comme Quand les salariés continuent à reprendre leur entreprise prise et de la BDPME, publiée voi- cela avait déjà été noté lors d’une ci un an et réalisée auprès d'un précédente étude portant sur les e 8 octobre, moins d’un mois après les tions d’entreprise d’un genre particulier. Bien au mauvaise année, poursuit-il. Investisseurs, ban- millier de créateurs dont le projet entreprises créées en 1994, les mon- attentats de New-York, et alors que la contraire. Certes, les opérations de LBO se sont quiers ont des anticipations identiques sur les résul- a mobilisé au maximum 250 000 tants engagés au départ sont déter- conjoncture économique donnait des ralenties ces derniers mois. « Tout le monde est tats à attendre de la société en constitution, et les ven- francs en fonds propres, plus de minants ». L signes d’aggravation, Candover, l’un plus attentiste. Mais l’impact des événements va deurs commencent aussi à rajuster leur demande. 70 % de ceux-ci n'avaient pas fait des principaux acteurs européens du LBO (Levera- être temporaire, sauf si la conjoncture devait conti- Les investisseurs qui ont du sang froid se disent qu’ils d'étude financière préalable, ou Quelles doivent être ge Buy out), dont le siège est basé à Londres, nuer à se dégrader sérieusement », estime Christo- seraient débiles de ne pas être sur le marché ! » alors de façon très approximati- les qualités d’un créateur ouvrait un bureau à Paris. L’événement pouvait pher Spencer, associé de Candover et codirecteur Les conditions sont donc favorables pour réu- ve. Et parmi ceux qui l'ont faite, 5 d’entreprise ? surprendre. Les LBO, ou « acquisitions avec effet du bureau parisien. nir l’offre et la demande. Or l’offre s’annonce seuls 32 % l'ont réalisée dans la Tous les investisseurs le savent, de levier », sont une forme spécifique de création Les capitaux sont en effet là en abondance, abondante. Les LBO sont le plus souvent mises perspective d'obtenir un prêt ban- mais l’Insee le prouve ! le profil du ou de reprise d’entreprise. Elles consistent à per- prêts à être investis. Selon l’European Private en œuvre dans deux types de situation. Soit lors- caire ou d'ouvrir un compte. Pour créateur joue un rôle déterminant mettre aux salariés d’une entreprise d’acheter Equity & Venture Capital Association (EVCA), les que le propriétaire, arrivant à l’âge de la retraite, financer leur projet, 26 % des créa- dans la survie d’une entreprise. En celle-ci (ou la division, voire le service dans lequel fonds levés en 2000 pour des opérations de repri- ou pour toute autre raison, a envie de céder son teurs ont mobilisé un prêt person- particulier son expérience. 67,5 % ils travaillent) en empruntant pour payer leurs se d’entreprises par leurs dirigeants (Manage- entreprise ; soit lorsqu’un groupe poursuivant nel (34 % pour les entreprises indi- des entreprises créées par des arti- actions. Le plus souvent, ils n’acquièrent qu’une ment Buy Out, MBO) ont atteint 24,3 milliards une stratégie de recentrage sur ses métiers de viduelles, contre 23,8 % pour les sans, commerçants, professions fraction du capital ; des institutions financières d’euros, soit 106 % de plus qu’en 1999, une crois- base souhaite se séparer de certaines activités. Ce sociétés), 15 % un don de la libérales survivent au-delà de trois (banques, sociétés d’assurances, fonds de pen- sance supérieure à celle des fonds levés pour fut le cas dans l’ingénierie, où en l’espace de quel- famille, 9,3 % un prêt amical ou ans, contre 58,8 % pour l’ensem- sion...) investissent à leurs côtés, en empruntant financer des créations d’entreprises nouvelles. ques mois plusieurs groupes de construction, qui familial, 4,4 % une prime de licen- ble de la population des créateurs. également. Des cabinets se sont spécialisés dans Alors que parallèlement les fonds investis dans avaient jusqu’à présent des bureaux d’ingénierie ciement et 1,3 % un prêt d'hon- L’âge est aussi un facteur bénéfi- le montage de ce type d’opérations, qui nécessite des opérations de MBO n’ont que faiblement crû intégrés, ont préféré les céder à leurs salariés ou neur. Le fonds de roulement au que. Si le créateur a 50 ans ou de concilier les intérêts du vendeur, de l’acheteur (+ 9 %), soit beaucoup moins que les investisse- dirigeants. D’autres secteurs devraient suivre ; la démarrage est extrêmement fai- plus, son entreprise a deux chan- salarié, de l’acheteur institutionnel et des ban- ments dans les start-up qui ont, eux, plus que dou- conjoncture morose étant favorable à ce type ble : 1 750 euros (11 500 francs) ces sur trois de passer le cap des ques prêteuses. Candover est l’un d’entre eux. Et blé durant la période. d’opportunités qui visent à rendre les grands pour les entreprises individuelles, trois ans, contre une chance sur s’il a décidé de s’implanter en France, c’est bien « Il y a de l’argent à investir », confirme Michel groupes plus facilement manœuvrables. 2 700 euros (17 700 francs) dans deux pour les moins de 25 ans parce qu’il estime que la conjoncture ne devrait Frieh, avocat chez Willkie Farr, et spécialiste des le cas des sociétés. (Insee Première, mars 2000). guère freiner longtemps le rythme de ces créa- opérations de LBO. « 2002 ne devrait pas être une A. K. Les collectivités locales peinent à évaluer l’impact de leurs aides

n guichet de banque auto- sur le plan social ou territorial, faute associations comme les nôtres ont la résultats, certaines collectivités loca- nier, ce programme offre au futur matique plutôt qu’un con- La région Nord-Pas- de suivi et d’accompagnement. capacité, les compétences, la disponi- les commencent maintenant à met- créateur un dispositif d’accueil, d’ac- seiller financier. Alors que Par ailleurs, les projets généralis- bilité pour aider les créateurs, mais tre en place des dispositifs pour compagnement, de formation et de Ules collectivités locales de-Calais est l’une des tes et de faible envergure, à même nos moyens sont faibles pour nous fai- regarder d’un peu plus près le deve- suivi, mais aussi a pour vocation, consacrent plus de 2,3 milliards de bénéficier de l’avance création re connaître auprès d’eux. » Une nir de leurs financements. Ainsi le notamment à travers un observatoi- d’euros par an (15 milliards de premières à mettre (de 10 000 à 250 000 francs – de coordination étroite entre les diffé- conseil régional Nord - Pas-de- re, d’évaluer et de suivre les différen- francs) à la création d’entreprises, 1 524,5 à 38 112,25 euros) ou d’un rents acteurs locaux avant, pendant Calais, les conseils généraux de la tes actions locales en faveur de la elles se cantonnent souvent au rôle en place un dispositif accompagnement, sont soumis à et après le lancement doit être privi- région et la Caisse des dépôts et con- création d’entreprises. « L’activité de bailleur de fonds. Tel est le princi- une très faible sélectivité, alors que légiée. « Il est peut-être temps de signations ont décidé de coordon- de chaque opérateur fera l’objet pal constat de l’étude réalisée en d’observation les moyens engagés sont impor- créer l’accroissement du stock de créa- ner leurs actions en faveur de la créa- d’une évaluation annuelle, explique octobre dernier par l’Agence de la tants en volume global. Selon les teurs par un renforcement des disposi- tion et de la transmission d’entrepri- Franck Seels, délégué régional de création d’entreprise (APCE) sur ble de mesurer ses effets ne signifie régions, on dénombre en effet de tifs de sensibilisation et de forma- ses, au sein du Programme régional l’ADIE (Association pour le droit à « les politiques locales de soutien à pas qu’elles jettent l’argent par les 300 à 1 000 projets par an. « Il ressort tion », préconise l’étude de l’APCE. de création-transmission d’entrepri- l’initiative économique) Nord - Pas- la création d’entreprise ». L’APCE a fenêtres, prévient François Hurel, donc une absence de corrélation systé- Jusque-là peu soucieuses des ses (PRCTE). Signé en octobre der- de-Calais - Picardie et futur respon- ainsi distingué deux types d’ac- délégué général de l’APCE. Mais matique entre le degré de sélectivité sable de l’observatoire. « Des indica- tions : celles qui visent le finance- cela met le doigt sur une réalité : le et les moyens engagés », constatent La France du Sud plus dynamique teurs de résultats seront définis pour ment de l’entreprise, prêt d’honneur déficit général d’outil de suivi et d’éva- les auteurs de l’étude. Les cinq régions les plus créatrices d'entreprises en nombre chaque action soutenue au titre du ou augmentation de capital pour les luation des actions de soutien à la L’autre faiblesse du dispositif con- PRCTE, et régulièrement on évaluera Créations pour projets issus d’incubateurs par création d’entreprise. » Un manque cerne la pléthore d’actions de finan- Créations 10 000 hbts le succès de leurs interventions. » Une exemple, et celles qui ont pour voca- d’autant plus gênant que, et l’étude cement réservées à la première ex-nihilo Réactivations Reprises TOTAL en 1999 évaluation du programme dans son tion l’accompagnement des créa- le constate, l’impact territorial, éco- année d’existence de l’entreprise et CORSE 1172 683 368 2 223 86 ensemble sera, quant à elle, menée teurs. nomique mais surtout social demeu- l’insuffisance d’accompagnement, en 2003. La région Nord - Pas-de- Destinée à faire un premier état re très inégal selon les actions. Ainsi, sauf pour les projets innovants. LANGUEDOC-ROUSS. 8764 4872 2233 15 869 69 Calais espère ainsi passer de 10 000 des lieux des dispositifs d’aide exis- si l’on classe les différentes aides par « On s’intéresse très peu à ce qui se PACA 19 409 7466 4031 30 906 69 à 15 000 créations et reprises d’entre- tants dans les différentes régions impact global décroissant, on cons- passe en amont et en aval de l’acte de prises par an et générer 20 000 à ILE-DE-FRANCE 50 434 8056 6127 64 617 58 françaises et de leur mode de fonc- tate que c’est l’accompagnement de création », remarque François 30 000 emplois supplémentaires. tionnement, l’enquête met en lumiè- projets innovants qui arrive en tête, Hurel. Qu’il s’agisse d’information, AQUITAINE 8407 3893 2252 14 552 49 Une démarche encore rare selon re aussi leurs lacunes. Le rapport qui devant l’avance développement et de formation ou de financement, les MIDI-PYRÉNÉES 7588 2797 1952 12 337 48 l’APCE, qui dépasse le « combien ça se base sur les politiques de 10 col- le prêt d’honneur. En revanche, collectivités locales ont des progrès coûte à la collectivité » et s’intéresse RHÔNE-ALPES 16 526 5260 4509 26 295 46 lectivités souligne en effequ’elles pei- l’avance création et le prêt au créa- à faire dans ce domaine. « Tout le aussi à « ce qui marche » et « ce qui nent à mesurer l’impact social, éco- teur font figure de mauvais élèves, monde travaille dans son coin, déplo- TOTAL FRANCE 167 068 51 248 40 880 259 196 44 ne marche pas ». MÉTROPOLITAINE nomique, fiscal et territorial de leurs avec des incidences économiques re Bernard Georges, délégué géné- investissements. « Ne pas être capa- importantes mais quasi pas d’effets ral de l’association Egée Alsace. Des Source : APCE Catherine Rollot LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / III DOSSIER

Michel Lescure, professeur d’histoire à l’université Paris-X - Nanterre ̄ CHRONIQUE « En période de crise, les innovateurs profitent par Serge Marti des opportunités pour faire naître des secteurs porteurs » La « sortie » d’Anne Krueger

« Les créations d’entreprises 1980-1990, que l’on observe une jusqu’au milieu des années 1970, ce système de valeurs, de préjugés. e qui est bon pour Enron serait-il également bon pour l’Ar- ont commencé de chuter en Fran- relative homogénéité entre les pays. on a tout misé sur les grandes – Ce système nous rend-il plus gentine ou la Turquie ? Le raccourci est sans doute rapide ce ces trois derniers mois. Quel a Que ce soit au Japon, en France, aux entreprises. Mais cela n’a pas vulnérable en période de crise, mais le parallèle est tentant. La quasi-certitude de voir le été l’impact des crises, des guerres Etats-Unis, on aide à créer des entre- empêché une floraison de créa- comme c’est le cas actuellement ? groupe américain Enron, leader mondial du négoce de matièresC premières, contraint de se placer sous la protection de la sur la création d’entreprises, dans prises pour favoriser l’innovation et tions d’entreprises. – Probablement. Marquée par le l’histoire ? donc le progrès économique. – Ce phénomène explique-t-il culte des grandes organisations et loi américaine sur les faillites – le fameux chapitre 11 –, ce qui cons- – Le nombre de créations décroît – La création d’entreprises que l’on puisse dire que la Fran- la méfiance du marché, la France a tituerait alors l’une des faillites les plus retentissantes de l’histoire quand l’activité économique ralen- a-t-elle permis aux pays qui en ce a une culture peu propice à la tardé à développer des sytèmes des Etats-Unis, a fait la « une » de la presse économique. En revan- tit et réciproquement. Cette corréla- ont le plus profité de meilleures création d’entreprises ? d’aide à la création d’entreprises. che, les propos tenus par Anne Krueger, le numéro deux du Fonds tion a été plus forte au XIXe siècle sorties de crises ? – Depuis 1945, nous avons tous Le premier rapport public qui monétaire international (FMI), sur la possibilité d’appliquer doré- qu’au XXe siècle. Les crises jouent – Il faut distinguer entreprises été formés avec cette idée qu’en signale que peut-être on ne crée navant aux Etats souverains mal en point une procédure de règle- en fait à la fois sur la quantité et la innovantes et les autres. Historique- France il n’y a pas d’entrepreneurs. plus assez d’entreprises en France, ment judiciaire inspirée, tout au moins dans son esprit, de ce chapi- qualité des créations. En période de ment, du début du XIXe siècle jus- Pour ceux qui ont soutenu le régi- depuis 1965, est le rapport Miala- tre 11, ont été relégués en pages intérieures. Certainement à tort. crise, on l’a vu en Angleterre et en qu’au milieu des années 1960, il n’y me de Vichy pendant l’Occupation, ret de 1973. Ce que l’on observe en Si ce projet était mené à terme (quatre pays du G7, dont les Etats- France dans les années 1930, les a pas eu de phase de croissance éco- par exemple, la guerre n’a pas été France dans les années 1990, n’est Unis et la France, y sont déjà « très favorables », a précisé le créations d’entreprises sont essen- nomique en France sans relance perdue à cause des militaires mais que la suite d’un mouvement [premier] directeur général tiellement le fait de chômeurs. Elles des créations d’entreprises. Cela par la faute des industriels. Un dis- amorcé à la fin des « trente glorieu- Le numéro deux adjoint du FMI en lâchant cette se situent souvent dans des sec- conduit à préciser les modalités par cours très culpabilisant vis-à-vis des ses » qui ont marqué l’après- petite bombe, à l’occasion d’un teurs traditionnels où les perspecti- lesquelles les créations contribuent entrepreneurs, s’est construit de la guerre. du FMI propose dîner à Washington), ce serait ves de développement sont faibles. à la croissance. La première est l’in- fin des années 1930 aux années – Avant Vichy, existait-il déjà alors un tournant majeur dans la Mais c’est aussi en période de crise novation ; si toutes les créations ne 1950-1960, leur faisant porter la une culture hostile à l’industriel et une procédure mission et les modes d’action que que l’on voit quelques créations sont pas innovantes, une propor- charge de tous les maux. Il explique au chef d’entreprise en France ? poursuit l’institution financière de d’entreprises très innovantes aider tion élevée d’innovations vient des largement les nationalisations de – Le prestige des affaires n’a de faillite pour Bretton Woods pour venir en aide au redémarrage de l’économie. créations d’entreprises. Ceci reste 1945. Cela a conforté le système de jamais été aussi élevé en France aux pays en crise. C’est ainsi qu’en France, dans les vrai encore aujourd’hui. valeurs françaises qui ne met pas que dans les pays anglo-saxons. les Etats insolvables De quoi s’agit-il ? Un pays con- années 1880 et 1890, en pleines diffi- » Pour les entreprises non inno- les affaires et l’esprit d’entreprise L’absence de sortie de crise dans les fronté à d’inextricables difficultés cultés économiques, se sont créées vantes, celles qui se contentent au sommet des valeurs collectives. années 1930 et la défaite de 1940 pourrait s’adresser au FMI pour un grand nombre d’entreprises qui d’exploiter l’élargissement des mar- Le fait est bien connu : en France, ont aggravé le préjugé défavorable demander à bénéficier d’un système de protection voisin de celui sont à l’origine des industries nou- chés en période de croissance, le l’élite va au service de l’Etat. Ce aux entrepreneurs. Mais, pour com- auquel ont droit les entreprises menacées de faillite dans de nom- velles (automobiles et électriques). mouvement de création joue aussi n’est que dans les années 1980 que prendre l’insuffisance des créations breux pays, voire les municipalités. Du coup, le rôle de prêteur en » On s’est toujours demandé un rôle très important. En effet, l’on a un peu changé le discours. d’entreprises avant 1945, le système dernier ressort qu’est contraint de jouer le FMI lorsqu’il se transfor- pourquoi l’électricité était née dans contrairement aux grandes entre- Les entrepreneurs innovants sont des valeurs me semble moins impor- me en pompier volant se verrait atténué, ce qui est une revendica- la grande dépression de la fin du prises qui ont une vie propre, les ceux qui arrivent à s’imposer contre tant que les barrières à l’entrée qui tion de longue date d’une bonne partie du Congrès américain. Ain- XIXe siècle. Et certains avancent petites et moyennes entreprises, ont pu exister, comme les troubles si, si l’Argentine avait pu bénéficier de ce type de moratoire dès le l’idée que c’est en période de diffi- qui dominent en France, ont un financiers des années 1920. mois de mars, lorsque les milieux financiers ont prononcé la con- cultés économiques que les innova- cycle de vie qui épouse en gros » La politique même de l’Etat damnation du pays sur le marché de la dette, Buenos Aires aurait teurs, les entrepreneurs au sens de celui de leur créateur. Les perfor- peut être mise en cause. Avant évité la montée en flèche de ses taux d’intérêt et le FMI aurait, de Schumpeter, profitent des opportu- mances des PME déclinant avec 1945, l’Etat s’intéresse aux entrepri- son côté, fait l’économie d’un deuxième versement de 9 milliards nités pour faire émerger de nouvel- l’âge, leur efficacité est condition- ses, mais dans l’optique « synthèse d’euros, a assuré Anne Krueger. Ce faisant, cette dernière s’est fai- les technologies et ainsi lancer de née par leur renouvellement perma- républicaine » qui est celle de la te le porte-parole d’une administration républicaine apparem- nouveaux secteurs économiques nent. Le non-renouvellement du tis- IIIe République : il faut favoriser ment très soucieuse de sauvegarder les deniers de la communauté porteurs. su industriel durant l’entre-deux- l’équilibre économique et social. internationale. En réalité, on sait très bien que les Etats-Unis ont – L’étincelle jaillit-elle naturel- guerres en France explique, selon Donc, on aide la grande entreprise toujours pratiqué une politique d’aide conforme à la défense de lement ou un contexte étatique moi, les très grandes difficultés de à condition que ça n’entraîne pas leurs intérêts. C’est le cas en ce moment, Washington ayant donné favorable est-il nécessaire ? cette période ; on a abordé la crise la disparition de la petite. On son accord, sans le moindre froncement de sourcils, à une nouvelle – Jusqu’en 1945, on ne voit aucun des années 1930 avec un tissu n’aide pas les entreprises à se tranche de 3,3 milliards d’euros que le FMI vient de débloquer en pays pratiquer une politique volon- industriel vieilli, des équipements créer ; on les empêche de mourir. faveur de la Turquie, un partenaire géostratégique majeur de tariste de stimulation à la création obsolètes, des produits qui ̄ C’est très passif, très statique. Il l’Amérique. Demain, chapitre 11 ou pas, il en ira sans doute de d’entreprises. Depuis cette date, n’étaient pas renouvelés. s’agit de faire vivre toutes les caté- même puisque c’est au FMI, dont les Etats-Unis sont le premier l’Etat s’est donné beaucoup plus de » Dans les années 1945-1970, la gories sociales favorables à la actionnaire, que reviendra le droit de prendre ce type de décision moyens pour aider les créateurs. croissance n’est pas seulement le Michel Lescure République. Cela débouche sur ce éminemment politique. Mais toutes les mesures ne visaient fait de l’Etat ; elle est aussi due au b Professeur d’histoire que les historiens américains appel- En revanche, il n’est pas sûr que le numéro deux du FMI ait envi- pas la création d’entreprises inno- flot des entrepreneurs qui arrivent contemporaine à l’université lent la Stalemate Society, la société sagé tous les effets induits de sa proposition. La mise en règlement vantes. En fait, les objectifs diffè- sur le marché ; ils vont être à la base Paris-X - Nanterre, Michel Lescure, bloquée. Mais les pratiques qui en judiciaire d’un Etat souverain place débiteurs et créanciers en éga- rent d’un pays à un autre et d’un de la croissance économique. 54 ans est également codirecteur de résultent comme la cartellisation lité de traitement et gèle le remboursement des dettes. Une aubai- moment à un autre. Aux Etats-Unis, – On a aussi beaucoup dit l’unité mixte de recherches CNRS ou la suppression des faillites ne pour certaines ONG, tel le Comité pour l’annulation de la dette on aide la création d’entreprises qu’en France, la politique des « Institutions et dynamiques créent des barrières à l’entrée qui du tiers-monde qui voit là un moyen idéal d’exiger que soit suppri- pour favoriser la concurrence. En années 1950-1960, favorable aux historiques de l’économie ». bloquent les créations d’entrepri- mé ce fardeau pour les nations les plus pauvres. Pour certaines de France, on aide la création d’entre- grands groupes, avait nui à la b Il vient de publier Villes et districts ses et la reprise économique. » ces organisations, la « sortie » d’Anne Krueger aboutit à reconnaî- prises dans les années 1950-1960 création d’entreprises ? industriels en Europe (XVIIe-XXe siècle), tre le besoin d’une procédure d’insolvabilité, premier pas vers la pour encourager l’aménagement du – Effectivement, à la différence éd. Presses de l’université Propos recueillis par résolution du lancinant problème de la dette des pays en dévelop- territoire. Ce n’est que depuis de tous les autres pays, en France, François-Rabelais, Tours. Annie Kahn pement. Mais il n’est pas dit que le FMI l’entende ainsi… Le PCE, un prêt pour les petits projets qui doit encore faire ses preuves

ne somme de 8 000 euros d’accompagnement par lesquelles entreprises, reconnaît-on au secréta- catalogue de produits. Quant au neur d’entreprise » comprenant tout de suite pour monter L’accès à ce dispositif passent 25 % à 30 % des dossiers riat d’Etat. Un grand nombre d’éta- groupe Banques populaires, il pro- notamment une offre d’assurance votre boîte. » Empruntant PCE ont plutôt une bonne image de blissements ont certes signé une pose, en partenariat avec l’assureur et un guide financier incluant le Ule ton racoleur qu’adop- d’Etat n’est pas aussi ce dispositif, mettant en avant sa convention avec la BDPME, mais Maaf, les chambres de métiers et la PCE. tent souvent les organismes de cré- simplicité. « Il enclenche une dynami- « le message n’est pas toujours des- société de caution mutuelle Soca- dit, cette publicité pour le prêt à la automatique que de bancarisation des petites entre- cendu jusque dans les agences, déplo- ma, un « Pack Maaf créateur repre- Francine Aizicovici création d’entreprise (PCE), éma- prises, se réjouit Marc Méry, secrétai- re Tahar Rahmani, directeur général nant du ministère de l’économie et que sa publicité le dit re général du réseau des Boutiques du réseau 3CI. Nous sommes souvent de la Banque du développement de gestion, et facilite le dialogue obligés de les informer et de les con- des PME (BDPME), qui sera diffu- direct avec banques. » « Le PCE nous vaincre de l’intérêt de travailler sur ce sée jusqu’à fin décembre sur les BDPME, soit à un organisme d’aide confronte un peu plus avec elles. Elles sujet. La révolution culturelle des ban- ondes radio et dans la presse, ne et d’accompagnement des créateurs sont au pied du mur », ajoute Jean- quiers n’a pas eu lieu ». « Le problè- devrait pas échapper au créateur agréé qui validera son dossier avant François Gaudot, délégué général me des banques n’est pas le risque potentiel. Ce dernier risque cepen- de le transmettre à la banque, via un de France Initiative Réseau, qui réu- financier mais le coût du traitement dant d’être déçu. Le montant de ce réseau informatique extranet. L’ac- nit 240 plates-formes d’initiative de dossiers peu rentables pour elles », prêt varie de 3 000 à 8 000 euros. et cord pour un prêt bancaire, garanti locale (PFIL) et accorde aux créa- estime Jean-François Gaudot. Des Ingénieurs, n’est accordé qu’à l’issue d’une pro- à 70 % par la Sofaris, déclenche teurs 5 000 prêts d’honneur par an. solutions existent pour dépasser ces cédure sélective. Cette campagne, ensuite automatiquement le PCE. Les résultats sont cependant peu freins. « Il faudrait, avance-t-il, dès chercheurs en informatique, d’un coût de 18 millions de francs La sélectivité se situe donc au probants. Au 26 novembre, seuls lors que le dossier a été validé par le (2,74 millions d’euros), s’accompa- niveau des banques, que l’on sait 6 350 PCE avaient été accordés, réseau d’accompagnement, que les gne de la mise en place d’un numé- peu ouvertes aux petits projets. En selon le secrétariat d’Etat aux PME, banques allègent leurs procédures en ro Indigo (08-25-30-12-30). effet, avant le PCE, seuls 22 % des qui pense arriver à « 7 500 ou 8 000 se basant sur notre analyse, en nous Accordé sans garantie ni caution créateurs bénéficiaient d’un prêt, pour les douze premiers mois », alors faisant confiance, ce qui est rarement personnelle, comme le dit la pub, le alors que c’est un élément de péren- que l’objectif fixé était de 20 000, et le cas. Elles y gagneraient beaucoup PCE, lancé en octobre 2000, est nité de l’entreprise. La philosophie de 30 000 en régime de croisière. Du en productivité. » Le secrétariat Boostez cependant conditionné par l’obten- du PCE vise à dépasser les réticen- coup, l’objectif pour 2002 a été ajus- d’Etat partage cette vision, souli- tion d’un prêt bancaire (ou d’un cré- ces des banquiers : en complétant té à 15 000 PCE. Ce faible score a gnant que « les structures d’accompa- dit-bail). Pour entrer dans ce circuit, l’apport financier du créateur, le plusieurs causes. La mise en place gnement des créateurs se sont beau- le créateur doit donc s’adresser soit PCE devrait renforcer son dossier du réseau extranet reliant les ban- coup professionnalisées. » Quatorze votre trajectoire ! à une banque conventionnée par la auprès de la banque. Les structures ques, la BDPME et les structures réseaux nationaux ont signé au prin- d’accompagnement des créateurs temps dernier une charte qualité ont pris du temps. Il a aussi fallu que avec l’Etat. « La rencontre entre la les différents acteurs s’approprient banque et le créateur est grandement Bibliographie cette procédure novatrice. En outre, facilitée quand son dossier a déjà été les chambres consulaires ont peu analysé par un organisme d’accompa- b www.capital-it.com, articles 172 p., 2001, 17,53 ¤, 115 F). joué le jeu, alors qu’elles font partie gnement, se félicite-t-on à la BNP- sur le financement des entreprises b La micro-entreprise de A à Z, des réseaux d’accompagnement des Paribas. Nous ne le réétudions pas sys- innovantes, les clauses juridiques de Laurence Piganeau (APCE, créateurs agréés. Un manque d’inté- tématiquement. Cependant chaque des pactes d’actionnaires, etc. Ed. d’Organisation, 230 p., 2000, rêt sans doute lié au fait que, contrai- projet est spécifique. » Autre pro- b Créateurs et créations 18,29 ¤, 120 F). rement aux structures associatives, position : « Pourquoi ne pas assi- d’entreprises. De la révolution b Créer ou reprendre une qui sont rémunérées 2 000 francs miler les prêts d’honneur des PFIL à industrielle à nos jours, sous la entreprise, de l’Agence pour la par dossier, elles ne perçoivent rien, des prêts bancaires permettant de direction de Jacques Marseille création d’entreprise (APCE, car elles disposent déjà de dotations déclencher le PCE ? », demande (Association pour le développement Ed. d’Organisation, 670 p. et un d’Etat au titre de leur mission de ser- Tahar Rahmani. INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE de l’histoire économique, ADHE, CD-ROM, 2001, 49,85¤, 327 F). vice public. Mais « les choses vont changer », EN INFORMATIQUE ET EN AUTOMATIQUE 2000, 751 p., 29 ¤, 190 F). b Histoire d’entreprendre. Les Mais l’élément central de ce lent espère-t-on au secrétariat d’Etat, b Très petite entreprise. Mode réalités de l’entrepreneuriat, démarrage n’est pas nouveau : « Les qui souligne les premiers signes www.inria.fr d’emploi pour se lancer, de Tahar dirigé par Thierry Verstraete (éd. banques ont du mal à se lancer sur d’une évolution. La BNP-Paribas a Rahmani (Les Echos Editions, EMS, 297 p., 2000, 22,71 ¤, 149 F). cette cible de créateurs » de petites ainsi inscrit le PCE dans son propre IV / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 EUROPE ̄ DROIT ET ÉCONOMIE Roumanie : une fragile embellie

par Stéphane Corone BUCAREST ce après quatre années de réces- Les cinq programmes lancés avec de notre correspondant Les bons résultats sion. Après une envolée surpre- le FMI depuis la chute du régime a seule vue de cet homme nante de 4,5 % en 2001, le gouver- communiste ont tous échoué. posé et souriant vous met économiques nement compte atteindre 5 % en « Nous avons avancé, malgré ce Bruxelles au secours de bonne humeur. Guy 2002, prévision considérée par frein à notre développement, affir- LTyrel de Poix semble de 2001 risquent les analystes comme très optimis- me Adrian Vasilescu, conseiller appartenir à ce type de plus en te. Le pays a dynamisé ses expor- de la Banque nationale de Rouma- plus rare d’hommes heureux. Sa de ne pas résister tations et connaît une progres- nie. Mais maintenant, nous pou- des femmes enceintes joie de vivre, lui, il l’a forgée à sion considérable de son activité vons envisager de rentrer dans la l’aide du vin. Cet ancien dentiste a à la contagion industrielle. En 2001, les investis- normalité économique. » quitté sa profession en 1986 pour sements ont augmenté de 5,5 % Mais le rapport de la Commis- e principe de l’égalité de traitement entre les hommes et les se consacrer au domaine viticole du ralentissement et les exportations de 24 % par sion européenne critique sévère- femmes est clairement consacré par une directive europé- acheté par son père en Corse. «Je rapport à l’année précédente. Le ment la corruption généralisée et enne de 1976 (76/207/CEE) : « L’application du principe d’égali- voulais créer, grâce à l’appellation mondial grand handicap de la Roumanie la justice défectueuse, qui ris- té de traitement implique l’absence de toute discrimination fon- Comte Peraldi qu’on a produite, reste une forte inflation, même si quent de refroidir les investis- Ldée sur le sexe dans les conditions d’accès, y compris les critères de sélec- une image de marque en Corse, se premier hypermarché aux envi- elle est passée au cours de l’an- seurs étrangers potentiels. tion, aux emplois ou postes de travail, quel qu’en soit le secteur ou la rappelle-t-il. Maintenant, je comp- rons de Bucarest. Michelin et née 2001 de 45 % à 30 % et vise « Nous ne sommes pas là pour branche d’activité, et à tous les niveaux de la hiérarchie professionnel- te faire la même chose à l’échelle Eurocopter ont également pris un taux de 22 % en 2002. Le défi- régler tous les problèmes, affirme le. » Quant à l’interdiction de licencier les femmes parce qu’elles sont d’un pays. » Installé en Roumanie leurs parts sur le marché rou- cit budgétaire, de 3,5 % en 2001, Stéphane Cosse, le représentant enceintes, elle relève de l’article 10 de la directive 92/85/CEE : « Les depuis 1993, Guy Tyrel de Poix main. Ainsi, la France assure un devrait être ramené à 3 %. du FMI à Bucarest. L’accord signé Etats membres prennent les mesures nécessaires pour interdire le licen- s’est voué au vin roumain avec la sixième des investissements avec la Roumanie permettra néan- ciement des travailleuses […] pendant la période allant du début de leur volonté d’en faire un produit haut étrangers opérés en Roumanie CINQ PROGRAMMES moins un accès plus facile aux mar- grossesse jusqu’au terme du congé de maternité […], sauf dans les cas de gamme. depuis la chute du régime com- « Ce n’est pas parce que ça va chés internationaux. » C’est une d’exception non liés à leur état, admis par les législations et/ou les prati- Avec un chiffre d’affaires de muniste il y a douze ans. Les spé- mieux que ça va bien, met en gar- véritable bouffée d’oxygène pour ques nationales et, le cas échéant, pour autant que l’autorité compéten- 1 million d’euros (6,55 millions de cialistes s’accordent à dire que de Jonathan Scheele, le chef de la l’économie roumaine qui risque te ait donné son accord. » La position juridique paraît donc claire et francs) et une société employant seul l’apport financier étranger délégation de la Commission de ressentir l’impact de la réces- nette : le licenciement d’une femme parce qu’elle est enceinte est 35 personnes, il a rentabilisé en peut remettre l’économie roumai- européenne à Bucarest. La réussi- sion mondiale : l’Europe occiden- interdit tant par la législation européenne que par les législations quelques années un investisse- ne sur les rails. Mais avec une te de la Roumanie sera un travail tale représente 64 % de ses expor- nationales. La Cour de justice des Communautés européennes ment de plus de 2 millions d’euros moyenne de 350 euros de longue haleine. L’économie du tations. « Bien sûr, la Roumanie (CJCE) vient de rappeler par deux arrêts que ce principe est vrai en (13,12 millions de francs). Environ (2 295 francs) par habitant, la pays peut décoller, à condition ne respecte pas les critères écono- toutes circonstances, y compris lorsque l’interdiction de licencier s’op- 60 % du million de bouteilles qu’il Roumanie est encore loin des qu’il y ait suffisamment d’investis- miques imposés par l’Union euro- pose au principe de loyauté, qui doit pourtant présider aux relations produit annuellement sont desti- pays d’Europe centrale, qui affi- sements étrangers. » La signature péenne, déclare l’analyste Ilie Ser- entre salariés et employeurs. nés à l’exportation dans une quin- chent une moyenne quatre fois d’un accord avec le Fonds moné- banescu. Mais le pays a besoin La première affaire concerne zaine de pays, dont la Grande-Bre- supérieure. taire international (FMI), début d’un signal fort, sinon les Rou- Le droit européen Mme Brandt-Nielsen, une salariée tagne, le Canada et le Japon. Le gouvernement de Bucarest novembre, portant sur un prêt de mains vont cesser de croire dans danoise embauchée par Tele Dan- « C’est la plus belle histoire profes- s’efforce de convaincre les parte- 425 millions d’euros (2,78 mil- cette politique de portes ouvertes ne prévoit qu’une mark le 1er juillet 1995 pour un sionnelle que je pouvais imaginer, naires occidentaux de sa volonté liards de francs) tombe à pic pour qui ne s’ouvrent jamais. » contrat de six mois. Cette salariée confesse-t-il. J’ai plus l’impression de privatisation. Le rachat du rétablir la crédibilité de la Rouma- seule dérogation devait suivre une formation durant de prendre du bon temps que de combinat sidérurgique Sidex nie sur les marchés financiers. Mirel Bran les deux premiers mois de son travailler. C’est dommage qu’il n’y – un géant industriel hérité de à l’interdiction contrat pour travailler ensuite dans ait pas plus de Français pour inves- l’époque communiste – par le le service après vente de téléphonie tir en Roumanie. » groupe anglo-indien LNM ISPAT La France plaide pour Bucarest de licencier mobile. Mais le 23 août 1995, appre- en est un signe. La reprise de la nant que sa salariée était enceinte, « SUCCESS STORY » Banque agricole par les Autri- « Faire entrer dix pays ou en faire entrer douze n’est pas tellement une femme enceinte : Tele Danmark la licenciait au motif Ce regret est partagé par la chiens de Reiffeisen Bank en est différent », expliquait Hubert Védrine à ses homologues européens qu’elle ne l’avait pas informé de sa majorité des acteurs français un autre. Bucarest souhaite égale- lors de la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union le licenciement doit grossesse lors de l’entretien d’em- dans ce pays, où la France occu- ment privatiser la Banque com- européenne qui s’est tenue le 20 novembre à Bruxelles sur le thème bauche. Mme Brandt-Nielsen, esti- pe une position privilégiée avec merciale roumaine, qui contrôle de l’élargissement. La remarque concernait l’entrée de la Rouma- avoir un motif autre mant que son licenciement était abu- plus de 1 milliard d’euros actuellement un tiers des actifs nie et de la Bulgarie dans l’Union européenne aux côtés des dix sif, a assigné Tele Danmark afin (6,55 milliards de francs) d’inves- du pays. autres candidats, et a suscité un vif étonnement parmi les partici- que la maternité. d’obtenir une indemnité. Elle invo- tissements. Renault est revenu à Le rapport annuel d’évaluation pants. « Nous avons le choix entre encourager ces deux pays à faire quait la loi danoise qui interdit le ses premières amours en rache- des pays candidats, récemment plus de réformes, ou risquer de leur faire baisser les bras », a alors pré- La Cour de justice licenciement des femmes au motif tant l’usine d’automobiles Dacia publié par la Commission euro- cisé le chef de la diplomatie française. qu’elles sont enceintes. Ce texte pré- que le constructeur français avait péenne, signale les progrès La France propose donc un « élargissement solidaire » qui devrait des Communautés cise que si un licenciement a lieu mise en place en 1968. Alcatel accomplis tout en rappelant que intervenir en 2004 en incluant la Roumanie, « l’enfant à problèmes » durant la grossesse, l’employeur connaît une véritable « success la mauvaise santé de l’économie de l’Europe. Le rapport annuel d’évaluation des pays candidats, ren- européennes (CJCE) doit prouver qu’il n’est pas dû à cet story » à Timisoara, à l’ouest du du pays reste le principal obsta- du public par la Commission européenne le 13 novembre, souligne état. Mais le tribunal rejeta son pays. Lafarge contrôle une bonne cle à son intégration dans l’Union les progrès économiques de la Roumanie, mais aussi l’énorme che- confirme que la recours estimant au contraire que partie des cimenteries roumai- européenne. La Roumanie min qui lui reste à parcourir pour rattraper les bons élèves de la Mme Brandt-Nielsen aurait dû préve- nes. Carrefour vient d’ouvrir le renoue pourtant avec la croissan- transition. salariée n’a pas à nir l’employeur de sa grossesse puis- que l’accouchement était prévu révéler sa grossesse début novembre, c’est-à-dire durant son contrat. Mme Brandt-Niel- lors de l’embauche sen fit appel, et obtint gain de cause Jos Chabert représente l’Europe devant le Vestre Landsret – la cour puisque l’employeur d’appel danoise. Tele Danmark s’est alors pourvu ne doit pas prendre devant le Hojesteret (l’équivalent de profonde des terroirs notre Cour de cassation). Cette juri- en compte cet élément diction décida d’interroger la Cour de justice européenne pour savoir, ice-président du gouver- tre cents avis, le comité n’a pas ment, le comité cesse d’être pure- comme critère en substance, si la législation euro- nement de Bruxelles-capi- Le président été vraiment reconnu par les ment consultatif, car d’ores et déjà, péenne s’oppose à ce qu’une sala- tale et président du Comi- autres organes de l’Union, le Con- en Belgique comme en Allemagne, de recrutement riée soit licenciée pour cause de Vté des régions de l’Union du comité des régions seil, la Commission et le Parle- les traités européens ne peuvent grossesse, alors qu’elle est embau- européenne, Jos Chabert se veut ment, qui n’ont pas tenu compte être ratifiés sans l’aval des chée par contrat à durée déterminée et alors qu’elle sait par avance le prototype d’ Homo europeus. de l’Union de ses conseils. D’où la grogne de régions. » qu’elle ne pourra pas aller au terme de son contrat de travail. La preuve ? Un ancêtre de ce ces élus du terroir qui ne pèsent La Commission européenne et L’employeur souleva principalement trois arguments devant la Flamand est arrivé de Valence, en veut renforcer pas lourd à Bruxelles ou à Stras- Romano Prodi, son président, ont cour. Il soutint d’abord que la législation européenne ne s’applique Dauphiné, peu avant la Révolu- bourg, alors qu’ils sont tout-puis- accepté, au mois de septembre, pas aux contrats à durée déterminée. Il plaida ensuite que la cause du tion française. Son fils a été enrô- les pouvoirs sants localement. de s’expliquer devant le comité licenciement n’était pas la grossesse, mais le fait que l’intéressée ne lé dans les armées de Napoléon à Jos Chabert qui est un euro- lorsqu’ils ne suivront pas son avis. pouvait pas accomplir son contrat jusqu’à son terme et n’était donc l’occasion de la campagne de Rus- de son institution optimiste à tous crins ne s’en for- Mais les régions veulent aller plus pas en mesure de remplir la mission confiée. Enfin, il estima qu’en sie et a vraisemblablement servi à malise pas. « L’Europe se construit loin et souhaitent pouvoir traîner, cachant sa grossesse lors de l’embauche, Mme Brandt-Nielsen avait Balzac pour son Colonel Chabert. et des citoyens pas à pas, plaide-t-il. Notre comité devant la Cour de justice, la manqué au devoir de loyauté qui s’impose dans les relations entre Jos Chabert en a gardé une des régions sera un jour l’institu- Commission ou les Etats lorsque salariés et employeurs. La Commission européenne, comme l’avocat médaille de Sainte-Hélène, l’usa- lier allemand Helmut Kohl s’in- tion la plus populaire d’Europe par- ceux-ci violeront le principe de général, estimait au contraire que la législation communautaire s’im- ge parfait de la langue française et quiétait des frustrations de ses ce qu’elle va la rendre démocrati- subsidiarité. pose quel que soit le type de contrat, puisqu’elle n’exclut pas de son une affinité instinctive avec la Pro- Länder et notamment de la riche que. Il est tout de même insensé champ les salariées embauchées sous contrat à durée déterminée. vence où les Chabert sont légion. Bavière qui trouvait injuste que l’Irlande, qui a connu une crois- UN RÔLE ACCRU Cette analyse a été reprise par la CJCE dans son arrêt du 4 octobre Mais chromosomes et souve- d’avoir moins de poids à Bruxelles sance phénoménale grâce à Jos Chabert a pris son bâton de 2001 (affaire C-109/00). Les magistrats rappellent que le droit euro- nirs ne suffisent pas à faire l’Euro- que le petit Luxembourg ; le prési- l’Union, vote contre celle-ci ! C’est pèlerin pour visiter les pays candi- péen ne prévoit qu’une seule dérogation à l’interdiction de licencier péen. C’est pourquoi Jos Chabert dent français François Mit- à nous, élus régionaux et commu- dats à l’adhésion. « Ils sortent du une femme enceinte : le licenciement doit avoir un motif autre que la rappelle que toute sa carrière poli- terrand, lui, trouvait que la machi- naux, d’expliquer aux citoyens les communisme et sont demeurés très maternité. Elle confirme également que la salariée n’a pas à révéler sa tique – trente-trois ans de Parle- ne européenne s’éloignait dange- investissements qui ont été faits centralisateurs, dit-il. Je dis donc à grossesse lors de l’embauche puisque l’employeur ne doit pas pren- ment belge et pas mal de porte- reusement des préoccupations pour eux. Et il faut que, graduelle- leurs collectivités locales : préparez- dre en compte cet élément comme critère de recrutement. La cour feuilles ministériels nationaux – des citoyens. vous, car si vous ne dépensez pas n’a donc retenu aucun des arguments de l’employeur. l’a conduit vers l’Europe. « J’ai Les deux hommes firent cause vous-mêmes les fonds structurels Notons que cette décision rejoint la jurisprudence française. En rédigé ma première proposition de commune pour introduire dans le qui vous seront accordés, ce sera effet la Cour de cassation avait estimé, en 1994, qu’un employeur ne loi pour demander l’élection du Par- traité de Maastricht la création du votre Etat qui va se charger de cons- pouvait justifier la rupture anticipée d’un contrat à durée déterminée lement européen au suffrage direct. comité des régions. Celui-ci vit le truire votre pont ou votre station par le fait que la salariée enceinte était dans l’impossibilité d’assurer Je suis le contraire d’un nationalis- jour en mars 1994 avec 222 mem- d’épuration. » ses fonctions jusqu’au terme du contrat et que, par ailleurs, elle te. Il nous faut préserver la diversité bres nommés pour quatre ans par Le président du comité des n’était pas tenue d’informer l’employeur de sa grossesse lors de l’em- qui est la grande richesse de l’Euro- le conseil des ministres sur pro- régions sera présent ès qualités à bauche (Cassation, chambre sociale, 2 février 1994). pe. On me rétorquera que cela coû- position des Etats membres. Leur Laeken (Belgique), le 15 décem- Cet arrêt est à rapprocher d’une autre décision rendue le même te cher, qu’il faut entretenir des ins- mission est de faire le lien entre bre, où se préparera la réforme jour par la Cour européenne (affaire C-438/00). En l’espèce, c’est une titutions et payer des interprètes ; l’Union et ses régions et commu- des institutions européennes, salariée espagnole, Mme Jiménez Melgar, qui a été engagée par une mais si on veut une Europe démo- nes, de représenter « l’Europe « parce qu’il faut arriver à des commune en qualité d’aide à domicile par une succession de contrats cratique, il faut, notamment, qu’el- profonde ». majorités qualifiées pour que l’Euro- à durée déterminée. Bien que les faits soient assez confus, il semble le respecte les langues qui se pe ne soit pas bloquée à vingt- que l’employeur, apprenant que Mme Jiménez Melgar était enceinte, parlent sur son territoire. En tout GROGNE DES ÉLUS ̄ huit ». Quels projets lui tiennent à n’ait pas renouvelé son quatrième contrat. La juridiction espagnole a cas, moi, je dis que ces efforts pour Pour cela, les membres du comi- cœur ? « J’ai dit au Bundesrat alle- alors demandé à la CJCE si la directive européenne 92/85 interdit le créer un espace de richesse, de paix té sont obligatoirement consultés mand qu’il nous faudrait, un jour, non-renouvellement par l’employeur du contrat de travail à durée et de liberté, ça coûte beaucoup, sur les dossiers susceptibles Jos Chabert élire le président de la Commission, déterminée d’une salariée enceinte. La cour a répondu que le défaut beaucoup moins cher qu’un bom- d’avoir des répercussions aux b Né le 16 mars 1933, à Etterbek pour que l’Europe ait un visage.» de renouvellement d’un contrat à durée déterminée, lorsqu’il est arri- bardement ! » niveaux régional et local : cohé- (Belgique), Jos Chabert est élu Lorsqu’il abandonnera la présiden- vé à son terme normal, n’est pas considéré comme un licenciement Le voilà président du comité sion économique et sociale, membre de la Chambre ce du comité, dans quelques mois, illégal. Mais, précise-t-elle, s’il apparaît que le non-renouvellement des régions de l’Union européen- réseaux d’infrastructures trans- des représentants de Belgique Jos Chabert entend continuer à du contrat est motivé par l’état de grossesse, il s’agit d’une discrimina- ne depuis février 2000 et pour qua- européens, santé, éducation, en 1968. De 1973 à 1989, il occupe plaider pour que les régions tion directement fondée sur le sexe, contraire au droit européen. Le tre mois encore. Un « machin » culture, politique de l’emploi, poli- plusieurs postes ministériels. jouent un rôle accru, afin d’apai- non-renouvellement du contrat doit en effet être rapproché du refus de plus dans la constellation tique sociale, environnement, for- b Depuis 1989, il siège ser les tensions résultant des diffé- d’embauche. Les juges européens, comme les magistrats français, ont bruxelloise ? Une consolation mation professionnelle et trans- au gouvernement de la région rences qu’il sera essentiel de pré- donc privilégié la protection de la maternité à la nécessaire loyauté, pour les élus qui ne siègent pas au ports. de Bruxelles-capitale server dans l’Europe des Catalans, autre grand principe du droit social. Parlement de Strasbourg ? Pour Au premier abord, l’institution dont il est le vice-président. des Ecossais, des Calabrais, des comprendre ce comité encore très n’a pas grand pouvoir car elle Il est président du Comité Flamands, des Bavarois et des Pro- Agence Juris Presse mal connu, il faut remonter avant n’est que consultative. En six ans des régions de l’Union européenne vençaux. le traité de Maastricht : le chance- de fonctionnement et plus de qua- depuis février 2000. Alain Faujas BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat Le ralentissement des prix à la production se confirme Variation par rapport au mois précédent en % UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON

UNION EUROPÉENNE AVRIL MAI JUIN JUILLET AOÛT SEPT. PRODUCTION INDUSTRIELLE (août 2001, en %)

ENSEMBLE DE L'INDUS- Sur un an ...... 0 0,4 - 0,3 - 0,1 (7/01) 2,8 2,1 -1,5 -1,5 - 2,3 ND ND TRIE, CONSTRUCTION 0,2 0,2 - 0,1 - 0,5 - 0,1 0,1 Sur un mois ...... 1,1 1,0 2,1 - 0,2 (7/01) 3,3 0 0,6 0,7 1,0 ND ND EXCEPTÉE PRIX À LA CONSOMMATION (octobre 2001, en %) BIENS INTERMÉDIAIRES - 0,1 0,0 - 0,1 - 0,3 - 0,1 -0,1 Sur un an ...... 2,2* 2,4* 2 1,9 3,2 1,8* 2,5 5* 1,2 2,1 -0,8 (9/01) ÉNERGIE 1,0 1,1 - 0,4 - 2,1 - 0,8 0,8 Sur un mois ...... - 0,1* - 0,1* - 0,4 - 0,2 - 0,1 0,1* 0,2 0,1* - 0,2 - 0,3 0 (9/01)

PIB EN VOLUME BIENS D'INVESTISSEMENT 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0 0,0 (2e trimestre 2001, en %) BIENS DE CONSOMMA- 0,2 0,0 0,1 0,1 0,0 0,0 Sur un an ...... 1,8 1,7 0,6 1,7 2,9 2,3 1,5 2,3 2,3 1,2 - 0,7 TION DURABLE Sur trois mois ...... 0,1 0,1 0 - 0,6 0,5 0,3 0,4 0,4 0,4 0,1 - 0,8 BIENS DE CONSOMMA- 0,3 0,2 0,0 - 0,1 0,1 0,0 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) TION NON DURABLE Source : Eurostat 2000...... 0,3 1,2 1,3 0 - 0,3 - 1,3 - 0,3 2 4,4 1,0 (1999) - 7,6 (1999) a APRÈS LA BAISSE constatée au mois d’août, les prix à la production DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) industrielle ont augmenté de 0,1 % en septembre 2001 dans la zone euro et dans l’UE 15. Sur un an, ils ont progressé de 0,7 %, confirmant le ralen- 2000 ...... 69,6 64,1 60,7 110,3 60,7 57,6 110,5 56,1 42,8 59,3 105,4 (1999) tissement des hausses de prix observé depuis le mois d’octobre 2000. a SOLDE COMMERCIAL EXTRACOMMUNAUTAIRE PAR SECTEUR, on observe une baisse de 0,1 % des prix dans les biens (en milliards d'euros, août 2001) intermédiaires, alors que les biens d’investissement et les biens de consommation durables sont restés stables. Les biens de consommation - 3,2* 5,4* 8,8 (7/01) 0,1 - 3,1 (7/01) 0,6 (7/01) 2,3 (7/01) 1,0 (7/01) - 6,1 (7/01) - 39,7 (3/01) 8,6 (3/01) non durables ont légèrement baissé de 0,1 % dans la zone euro et sont res- INVESTISSEMENT (FBCF) tés inchangés dans l’UE 15. Les prix dans le secteur de l’énergie ont pro- (2e trimestre 2001, en %) gressé de 0,9 % dans la zone euro et de 0,8 % dans l’UE 15. Sur trois mois ...... - 0,1 - 0,4 - 1,3 1,1** 3,1 0 - 0,3 - 0,9 2,1 - 1,6 - 4 a EN SEPTEMBRE 2001, les prix ont baissé en Finlande (– 0,8 %) et en Suède (– 0,5 %) et sont restés stables au Luxembourg et aux Pays-Bas. er Les autres Etats membres, pour lesquels les données sont disponibles, * provisoire ** 1 trimestre 2001 ont enregistré des hausses de 0,1 % ou 0,2 %. Pour plus d'informations : http:/europa.eu.int/eurostat.html

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION

La croissance ralentit en Tunisie DERNIER MOIS VARIATION Les enseignants sont trois fois plus équipés en CONNU SUR UN AN informatique que la moyenne des Français PIB INFLATION EXPORTATIONS IMPORTATIONS ONT UNE CONNEXION INTERNET À DOMICILE en % des foyers d'enseignant en % en millions de dollars CONSOMMATION DES MÉNAGES - 0,4 % (octobre) + 3 % ENSEIGNANTS...... 61 6,2 DONT INSTITUTEURS ...... 54 TAUX D'ÉPARGNE 16,9 % + 1,6 % 5,4 5,5 9 000* DONT PROFESSEURS DE COLLÈGE ...... 65 8 160 8 014 7 875 DONT PROFESSEURS EN LYCÉES GÉNÉRAUX ...... 63

4,7 7 514 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES - 0,3 % (2e trim. 2001) NC DONT PROFESSEURS EN LYCÉES PROF...... 4,8 6 550* 58 5 840 5 873 5 724

5 559 DOCUMENTALISTES ...... 3,7 57 COMMERCE EXTÉRIEUR CHEFS D'ÉTABLISSEMENT ...... 60 2,7 3,0 2,9* (en milliards d'euros) + 0,2 (sept. 2001) - 0,6 3,1 DONT ÉCOLES PRIMAIRES ...... 65 (solde cumulé sur 12 mois) - 0,4 (10/00-9/01) 1,8 DONT COLLÈGES ...... 52 97 98 99 00 01** 97 98 99 00 01 DONT LYCÉES ...... 61 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Prévisons* Source : Nord-Sud Export-Groupe «Le Monde» - 3 (octobre) - 3** DES MÉNAGES* Source : France Telecom/Démoscopie a LE PRÉSIDENT BEN ALI vient de fêter, dans un climat d’inquiétude, a LES FOYERS D’ENSEIGNANTS sont « suréquipés » en micro-ordina- e ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* le 14 anniversaire de son arrivée au pouvoir. Le dernier rapport de la ban- opinion des chefs d'entreprise teurs par rapport à la moyenne nationale. Selon une étude réalisée en que centrale tunisienne confirme le lent ralentissement de l’économie du sur les perspectives générales - 57 (octobre) + 24** octobre par Démoscopie pour France Télécom, 86 % des enseignants ont pays. La progression du produit intérieur brut (PIB) se situe à un taux de de production en effet un PC à leur domicile contre 35 % en moyenne dans la popula- 5 %, en deçà des 8 % souhaités par le gouvernement pour faire face aux tion. Il en est de même pour la connexion à Internet : 61 % en sont dotés besoins du pays et lutter contre le chômage. CRÉATIONS D'ENTREPRISES 22 122 (oct.) - 0,5 % chez eux contre 18 % en moyenne sur le territoire. a LE PAYS COMPTE SUR SES EXPORTATIONS, notamment dans le a LE TAUX D’ÉQUIPEMENT des établissements scolaires a considéra- secteur textile, pour redynamiser l’économie. blement augmenté. 96 % des écoles primaires (contre 40 % en 2000) ont a LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES pressent d’ailleurs DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 3 180 (juin) + 6 % désormais un ordinateur et 64 % sont connectées à Internet. 96 % des col- Tunis de dévaluer le dinar pour améliorer sa compétitivité. Mais le gou- lèges et 99 % des lycées ont des PC connectés. vernement redoute les effets d’une telle mesure sur le coût des importa- * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de jugement a LES ÉLÈVES ont accès à 70 % des ordinateurs connectés dans les éta- tions et le déficit toujours important de la balance commerciale. Sources : Insee, Douanes blissements scolaires. ̄ UN CHIFFRE Au Mexique, les réformes promises par Vicente Fox tardent à venir

MEXICO d’Amérique latine. L’intention de 122 % de notre envoyé spécial L’augmentation Vicente Fox et de son ministre des La difficile lutte contre la corruption n an après l’entrée en finances, Francisco Gil, un techno- L’ENDETTEMENT DES fonctions de Vicente Fox, des recettes fiscales crate venu de la Trésorerie, à l’inté- Vicente Fox s’était engagé à lutter contre la corruption qui sévit à MÉNAGES BRITANNIQUES le premier président du grité au-dessus de tout soupçon, tous les niveaux de l’administration mexicaine. Il s’est attaqué à ce EN POURCENTAGE UMexique n’appartenant sera moins importante était d’abord de le porter à 16 %. Ils fléau dans un véritable travail de Sisyphe, qu’il a confié à Francisco DU REVENU DISPONIBLE pas au Parti révolutionnaire institu- ont revu leur objectif à la baisse et Barrio, un ancien gouverneur de l’Etat de Chihuahua. Depuis son arri- La dette des ménages britan- tionnel (PRI) depuis sept décen- que souhaité par la dernière mouture de la réforme vée au pouvoir, le 1er décembre 2000, cinq mille fonctionnaires ont été niques a atteint 113 % du reve- nies, les espoirs de changement se entraînerait une hausse de la pres- sanctionnés, mais les autorités reconnaissent qu’aucun « gros pois- nu disponible au second trimes- sont largement estompés. Certes, le président et son sion fiscale de deux points seule- son » n’a été pris dans les filets de la lutte anticorruption, car les tre 2001 contre 100 % aux Etats- l’alternance démocratique s’est ment. grands fraudeurs auraient eu le temps de mettre leurs affaires en Unis. Sur les trois premiers tri- bien passée. Tout le monde a joué ministre des finances. Il n’est pas sûr qu’ils réussissent. ordre dans la période de transition séparant l’élection de Vicente Fox mestres, ce taux représente le jeu, y compris les caciques du La réforme sera acceptée, mais ce le 2 juillet 2000 et sa prise de fonction, le 1er décembre suivant. 122 % du revenu disponible PRI qui n’avaient pas envisagé de La privatisation du sera une « réforme light », admet La campagne électorale avait mis au jour plusieurs scandales impli- brut contre 71 % en France. gaieté de cœur de céder le pouvoir un sénateur du PRI. Les opposants quant des dignitaires du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), L’endettement des ménages bri- après soixante-dix ans de règne. secteur pétrolier n’est qui se recrutent dans tous les par- qui avaient tendance à confondre leurs propres intérêts avec ceux de tanniques a atteint cette année, Mais les grandes réformes promi- tis représentés au Congrès (PRI, l’Etat. Mais la corruption s’étend à tous les niveaux d’une administra- son plus haut niveau depuis ses par Vicente Fox et sa forma- guère mieux engagée Verts qui ont rompu avec Vicente tion sous-payée. 1987, a indiqué, le 28 novem- tion, le PAN (Parti d’action nationa- Fox, ou la gauche avec le Parti de bre, Edward George, gouver- le), proche de la démocratie-chré- ont augmenté de 30 % en un an, le la révolution démocratique et y neur de la banque d’Angleter- tienne européenne, tardent à voir commerce avec l’Europe reste mar- compris au sein du PAN) critiquent Congrès, en luttant contre l’éva- car la nationalisation du secteur, re, ajoutant qu’il était prêt à le jour. La faute n’en incombe pas ginal (environ 8 % des exportations notamment l’intention du gouver- sion fiscale, mais cette améliora- remontant aux années 1930, est ins- monter les taux d’intérêt sitôt seulement au président qui croyait et importations), ont encore cons- nement d’étendre un taux unique tion restera marginale et ne per- crite dans la Constitution dont tou- que l’état de l’économie le per- avoir mis toutes les chances de son taté récemment les participants au de TVA de 15 % à des produits mettra pas de financer les vastes te réforme exige au Congrès une mettrait. En Grande-Bretagne côté en s’entourant d’une équipe Forum Mexique-UE, réuni à l’initia- aujourd’hui exemptés, comme l’ali- programmes d’éducation et de san- majorité des deux tiers. Or Pemex comme aux Etats-Unis, les formée de « professionnels » et tive de la fondation espagnole mentation et les médicaments. Cet- té, indispensables pour que le Mexi- (Petroleos Mexicanos) doit procé- dépenses de consommation d’intellectuels. Mon gouvernement Euroamerica. Alors que la croissan- te mesure serait évidemment très que tienne son rang de dixième der à de lourds investissements des ménages s’appuient en comprendra les personnes les plus ce avait été encore de 6,9 % en impopulaire ; la TVA est dénoncée puissance économique dans le pour faire face à l’augmentation de grande partie sur le crédit. Ce intelligentes du pays, avait-il 2000, les estimations pour cette comme étant un « impôt sur les pau- monde. la demande, si elle ne veut pas s’ef- dynamisme de la dépense (60 % annoncé en substance, donc je ne année prévoient une quasi-stagna- vres ». Le ministre des finances fait fondrer d’ici cinq ans. Plus de 60 % du produit intérieur brut, PIB) a les choisirai pas parmi les parle- tion et les prévisions pour 2002 un cependant remarquer que les 20 % LOURDS INVESTISSEMENTS de ses revenus vont à l’Etat, qui, vu contribué à donner à l’écono- mentaires. Ce n’était pas la meilleu- taux de croissance de 1,7 %. de familles mexicaines les plus pau- L’autre grande réforme promise ses faibles ressources, n’est pas en mie anglaise le rythme de crois- re façon de se concilier les bonnes Au premier semestre de cette vres (5 millions de familles) con- par Vicente Fox, celle du secteur mesure de financer les investisse- sance le plus élevé de l’Europe grâces d’un Congrès où le PRI res- année, la consommation a soutenu somment seulement 3,1 % des pro- énergétique, n’est guère mieux par- ments. La privatisation est présen- de l’Ouest. Mais le recours au te le groupe le plus important et où l’activité grâce à des augmenta- duits alimentaires et des médica- tie. Elle est d’ailleurs liée à la pre- tée par le gouvernement comme la crédit a placé les Britanniques le PAN ne soutient que du bout tions substantielles du salaire ments quand 20 % des familles les mière puisque les revenus pétro- seule solution pour sortir de ce cer- au rang des ménages les plus des lèvres un président largement moyen et une baisse de l’inflation plus riches en consomment 49 % liers représentent encore 37 % des cle vicieux. Elle n’est cependant endettés au sein du groupe des étranger au monde parlementaire. plus rapide que prévu (au-dessous (ces chiffres sont cités par le maga- ressources de l’Etat fédéral. Le nou- pas pour demain. En attendant, le pays industrialisés. « La hausse Aussi la réforme fiscale, qui avec de 5 %). Les recettes fiscales repré- zine Business Mexico de novem- veau président ne peut pas, com- gouvernement a timidement auto- des taux ne sera pas nécessaire celle du secteur de l’énergie, était sentent actuellement au Mexique bre 2001). Le gouvernement peut me il l’aurait souhaité, ouvrir le risé les investissements privés dans pour qu’un nombre important de considérée comme la priorité du 10,8 % du produit national brut espérer augmenter les rendements capital de la société pétrolière la production d’électricité et l’ex- familles chutent dans un état de nouveau pouvoir, est-elle dans une (PNB), un des taux les plus bas des impôts, sans l’assentiment du Pemex aux investisseurs étrangers traction du gaz naturel. 150 mil- surendettement », a déclaré Sue impasse. Elle était d’autant plus liards de pesos (180 milliards Edwards, une responsable de la urgente que le ralentissement de Le commerce extérieur, point noir des indicateurs économiques d’euros) devraient être investis au National Association of Citi- l’activité économique, suite à la cours des dix prochaines années zens Advice Bureaux, un orga- récession américaine, va peser sur dans le secteur énergétique pour nisme philanthropique. les finances publiques. Depuis l’en- PIB INFLATION BALANCE COURANTE INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS satisfaire des besoins croissants. Les faillites des ménages trée en vigueur de l’Alena (Accord en % en %en milliards de dollars en millions de dollars Le gouvernement ne peut pas avaient déjà défrayé la chroni- de libre échange nord-américain) 8,1 imposer en même temps deux que en 1997, lorsque les taux en 1994, l’évolution de la conjonc- 6,9 réformes radicales, remarque un d’intérêt étaient passés de 6 ture dans les trois pays signataires ministre important de l’équipe 5,5 14 954

à 7,25 %. Les baisses succes- – Etats-Unis, Canada, Mexique – 5,2 13 841 Fox, qui regrette le « fractionne- sives de taux de la Banque est devenue très homogène. 13 161 ment » des partis, lui-même reflet 11 915 4,0 11 616 9 902

d’Angleterre en 2001 ont relan- Mexico cherche à diversifier son 9 523 de l’éclatement de l’opinion mexi-

cé la consommation si bien que commerce extérieur dont plus des -17,7 caine. L’année dernière, une majo- -18,0

l’inquiétude pointe sur les trois quarts sont tournés vers le 1,1 -20,0 rité s’est dégagée pour en finir avec hausses de taux qui devraient grand voisin du Nord, notamment la domination du PRI, mais ce rejet accompagner le retour de la avec la conclusion d’un accord d’as- 2000 2001* 2002** 2000 2001* 2002** 2000 2001* 2002** 1994 95 96 97 98 99 2000 ne pouvait tenir lieu de politique. croissance en 2002. sociation avec l’Union européenne CUMUL 1994-2000 : 84 913 (UE). Mais même si les échanges *estimations **prévisions Sources : Natexis-Banques populaires/Nord Sud Export/Groupe "Le Monde"/Ministère de l'économie Daniel Vernet VI / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 FOCUS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE OMC : le traitement préférentiel promis aux pays par Jacques-Marie Vaslin en développement reste à négocier La naissance es petits fermiers coréens me le Canada et la Suisse, ont dû eux. Un petit chef-d’œuvre d’équi- n’en veulent pas. Mercredi La concurrence, reconnaître la primauté de la pro- librisme qui a réussi à contenter à 21 novembre, ils étaient tection de la santé publique – à tra- la fois les Quinze, les dix-huit pays L10 000 à défiler, près de l’agriculture, les droits vers l’accès pour tous à des médica- exportateurs et libéraux du groupe de la Bourse de Paris Séoul, contre le nouveau cycle de ments génériques – sur la protec- de Cairns et les pays du Sud. Il est négociations décidé une semaine de douane sont tion des brevets. Ensuite, les PED prévu « des réductions de toutes les plus tôt à Doha, au Qatar, par les ont obtenu que soient précisés, formes de subventions à l’exporta- ix mois après sa création, en juillet 2001, Euronext émet 142 membres de l’Organisation autant de dossiers qui voire interprétés en leur faveur tion, en vue de leur retrait progres- ses propres actions sur les marchés financiers. Cette Bour- mondiale du commerce (OMC). – notamment sur le textile et les sif », tout en convenant « d’un trai- se, résultat de la fusion des places d’Amsterdam, Bruxelles Motif de la grogne : ils accusent les devront être discutés mesures antidumping – les tement spécial et différencié » pour et Paris, constitue la deuxième place européenne derrière Etats-Unis de chercher à forcer accords déjà existants de l’OMC. les PED, qui prenne notamment sonD éternelle rivale : Londres. C’est pourtant sur le continent, à l’ouverture de leurs frontières pour avant la fin du cycle Sur l’ouverture des marchés, les en compte les questions de sécuri- Anvers, que la première Bourse, en tant que marché réglementé, est vendre un riz américain nettement avancées sont moins claires. té alimentaire et de développe- née au cours de la première moitié du XVIe siècle. Le financier meilleur marché que le leur qui fait valoir leur point de vue dans les négo- D’autant que « parler des intérêts ment rural. Un traitement « de anglais Sir Thomas Gresham exportera le modèle à Londres en 1559. l’objet d’un soutien des prix. Ces ciations qui vont commencer en jan- des PED comme s’ils constituaient faveur » pour le Sud est également La France, alors placée sous le régime autoritaire de la monarchie craintes sont-elles justifiées : les vier », estiment-ils. La tâche s’an- un bloc homogène apparaît de plus prévu pour les produits non agrico- absolue, prendra du retard. Les premières actions n’apparaîtront en pays en développement ou émer- nonce difficile. Les négociations en plus difficile », considèrent les les. Les négociations devront cer- France qu’au début du XVIIIe siècle, grâce à John Law (cf. Le Monde gents ont-ils plus à perdre qu’à doivent se conclure d’ici au 1er jan- spécialistes de la Cnuced. Le dos- tes conduire à une réduction ou du 13 avril 1999). Il n’existait toutefois pas de marché organisé. Les gagner avec le nouveau programme vier 2005. En temps normal, il se sier agricole est révélateur des une élimination des droits de doua- échanges avaient lieu dans le tumulte de la rue Quincampoix, l’ab- de négociations commerciales ? Les tient une quarantaine de réunions divergences qui peuvent exister ne ainsi que des obstacles non tari- sence de règle autorisant tous les abus. Plus tard, le prince de Cari- capitales occidentales affichent leur par semaine à l’OMC… Or une tren- entre les Etats au-delà des frontiè- faires, une revendication poussée gnan, spéculateur avéré, accepte que le marché déménage dans son volonté de rééquilibrer les échanges taine de pays du Sud, pour la plu- res Nord-Sud. A Doha, les Etats- par les Etats-Unis, mais elles hôtel de Soissons, rue de Grenelle à Paris. Mais, en l’absence de et assurent que le cycle qui démarre- part africains, n’ont pas de repré- Unis ont pu se retrouver alliés de devront tenir compte « des besoins structure, son existence est éphémère. Ouverte en grande pompe le ra en janvier sera celui du « dévelop- sentations permanentes à Genève. grands pays producteurs comme et intérêts spéciaux des PED (…) y 1er août 1720, elle doit fermer le 25 octobre de la même année. Ironie pement ». Faux, rétorquent les orga- le Brésil, contre les subventions compris au moyen d’une réciprocité de l’histoire, le mot « Bourse » est cité pour la première fois par les nisations non gouvernementa- INGÉRENCE agricoles à l’exportation, tandis qui ne soit pas totale pour ce qui est autorités françaises… dans l’arrêt qui a ordonné sa suppression. les (ONG) présentes à Doha. Après avoir contribué à l’échec que l’Union européenne se trou- des engagements de réduction ». Le véritable acte de naissance de la Bourse de Paris date de l’arrêt Oxfam, Focus on the Global South, de la conférence de Seattle fin vait des soutiens auprès de Mauri- Les PED ne devraient donc pas du 24 septembre 1724. Le marché ouvre alors ses portes dans l’hôtel Via Campesina… : toutes affichent 1999, les pays en développement ce ou de la Corée du Sud pour avoir les mêmes obligations que de Nevers, rue Vivienne, de 10 à la même déception à l’issue de la ont néanmoins marqué des points défendre le maintien de politiques les pays riches dans la libéralisa- Une chute des cours 13 heures. Les titres s’échangent quatrième conférence ministérielle à Doha. Ils ont obtenu que ne nationales subventionnées. tion à venir, qu’il s’agisse de tous les jours, excepté le dimanche de l’OMC. soient pas incluses dans les négo- La déclaration sur l’agriculture l’ouverture des marchés agricoles peut être interprétée et les jours de fête. La place est « C’est le round de l’antidévelop- ciations les questions de la dimen- montre combien il est difficile de ou non agricoles. Mais encore faut- alors ouverte aux banquiers, cour- pement, affirme Martin Khor, de sion sociale de la mondialisation, dire à l’avantage de qui sera con- il que les négociations à venir con- comme le désaveu tiers, marchands et autres notabili- Third World Network, un réseau du principe de précaution et de clu le cycle de négociations, fin firment et précisent ces intentions tés, mais rigoureusement interdite qui fédère de nombreuses ONG l’écoétiquettage que réclamaient 2004. « C’est une de ces construc- qui figuraient déjà dans les de la politique aux femmes. Cette interdiction ne du Sud. Les petits fermiers et les les Européens. Mais la menace de tions ambiguës qu’inventent les accords précédents. sera levée qu’en juin 1967 ! industries locales ne seront pas en négociations sur la concurrence, diplomates pour que tout le monde financière A cette époque, la Bourse d’Ams- mesure de résister à la libéralisa- voire de l’investissement, que de s’y retrouve », explique l’un d’entre Martine Laronche terdam est la plus importante d’Eu- tion prévue. » Pourquoi dans ce nombreux pays du Sud considè- du gouvernement, rope. Cinq mille à six mille person- cas les pays en développement rent comme une ingérence dans nes s’assemblent de midi à 14 heu- (PED) ont-ils donné leur accord à leur politique nationale, n’est pas Mention spéciale pour les plus pauvres en ces temps de res pour négocier actions et titres cette nouvelle étape ? « Ils ont eu écartée. financiers divers, les achats se fai- peur de s’opposer aux pays occiden- Ils ont su faire front commun Selon la déclaration adoptée le 14 novembre à Doha (Qatar) par les monarchie absolue où sant au comptant ou à terme. On taux dont ils dépendent pour l’aide, sur deux dossiers majeurs : celui 142 membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les pouvait aussi négocier des primes, l’allègement de la dette et les préfé- de l’accès aux médicaments généri- 49 pays les moins avancés (PMA), les plus pauvres de la planète, la liberté d’expression ancêtres des options. Les contempo- rences commerciales. » ques et celui dit de la mise en devraient obtenir un traitement privilégié. « Nous nous engageons en rains de Rembrandt pratiquaient L’analyse des experts de la Confé- œuvre des accords de Marrakech faveur de l’objectif d’un accès aux marchés en franchise de droits et sans est bridée. Jusqu’à avec frénésie la spéculation et des rence des Nations unies pour le qui ont conclu en 1994 le cycle de contingent pour les produits originaires des PMA », prévoit le texte. montages financiers aussi compli- commerce et le développement négociations précédents dit Uru- Mais beaucoup de PMA jugent l’engagement de Doha peu contrai- entraîner la chute qués que les stellages (produit com- (Cnuced), lesquels ont aidé depuis guay Round. Cette solidarité leur a gnant et auraient souhaité des dispositions obligatoires. binant plusieurs options) ! Mais la deux ans les pays du Sud à construi- permis d’obtenir deux textes qui, Cette déclaration va dans le sens d’engagements déjà pris, en d’un ministère : le Bourse de Paris reste moribonde. Il re et à défendre leur programme même s’ils restent éloignés de février, par l’Union européenne. Les Quinze se sont engagés à ouvrir faudra attendre 1776 pour que la de négociations, est plus nuancée. leurs revendications initiales, con- totalement leurs frontières aux importations en provenance des ministre des finances cote s’enrichisse de l’action de la « Tout dépendra de la capacité des sacrent des avancées importantes. PMA à partir du 1er janvier 2002. Des délais sont prévus pour la bana- Caisse d’escompte, dont le principe différentes coalitions du Sud à faire D’abord, les Etats-Unis, tout com- ne, le riz et le sucre, de 2006 à 2009. Calonne l’apprendra servira de base à la Banque de Fran- ce. Par la suite, le développement à ses dépens… du système bancaire dans les années 1780 permet de garnir la Juan Somavia, directeur général du Bureau international du travail (BIT) cotation de nouveaux titres. Le siècle des Lumières ne sera pas étran- ger à de nombreuses innovations financières. Les découvertes dans les domaines des mathématiques et des probabilités vont engendrer la naissance des tontines, rentes viagères et loteries diverses. « Il faut maintenir les marchés ouverts, Mais l’activité de la Bourse dépend surtout de l’état des finances du royaume. En cas de déficit, la dette royale s’enrichit de nombreux titres qui alimentent le marché financier ; l’épargne trouve ainsi de nouveaux débouchés. L’endettement touche alors l’ensemble des c’était la principale responsabilité de Doha » nations européennes et la France arrive en tête de liste, devant la Hollande et l’Angleterre. Avec la multiplication des guerres, ce phé- nomène ira en s’accentuant. Le besoin financier des Etats va ainsi GENÈVE perspective et il faudra quelques pays en développement. Depuis titre officieux comme à Seattle ? contribuer au formidable développement des marchés financiers. de notre correspondant années pour que le lancement lors, l’OIT s’est renforcée dans tou- – Comme nous n’avons pas de La base du système financier repose dès lors sur le crédit de l’Etat, « Il y a deux ans, vous aviez d’un nouveau cycle devienne réali- tes ses activités et nous venons de statut d’observateur, je n’aurais et la monarchie française n’en a guère. Les banqueroutes successi- prédit l’échec du sommet de té et pour en voir les résultats pra- créer un groupe de travail sur la pas pu intervenir et, d’ailleurs, ves affaiblissent le marché de Paris. Comme le notait, non sans excès Seattle. Que pensez-vous du feu tiques. Dans l’immédiat, ce ne dimension sociale de la mondiali- j’étais retenu par la session du con- d’optimisme, le publiciste Élie de Beaumont en 1770 : « Le levier du vert donné par la conférence sont pas les décisions de Doha qui sation. Il s’agit d’établir une seil d’administration de l’OIT à crédit, c’est la solvabilité, c’est l’opulence de la nation dont le gouverne- ministérielle de Doha (Qatar) au vont suffire à redresser la barre, meilleure coordination entre orga- Genève. ment peut faire un emprunt. La base, c’est la foi publique. L’Angleterre lancement d’un nouveau cycle parce que l’amélioration de la con- nisations internationales et d’envi- – Que pense le directeur du a un levier moins long que le nôtre, car nous sommes beaucoup plus de négociations au sein de l’Orga- joncture dépend des politiques sager un ensemble de règles mieux BIT du choix du Qatar, un pays riches ; mais elle a une base, par la certitude inviolable, indestructible, nisation mondiale du commerce monétaires et fiscales. La tâche la adaptées à la mondialisation. Le où les syndicats sont interdits, de ses engagements. » (OMC) ? plus urgente est une réactivation changement social prend du pour la réunion de l’OMC ? Mais l’aristocratie tient à ses prérogatives. Le nombre d’agents de – C’est un bon signal. Je crois de l’économie par la création d’en- temps, il est subordonné aux lut- – Nous sommes en train de tra- change reste déterminé par le pouvoir politique. Celui-ci voyait en que tout le monde avait intérêt à treprises et d’emplois, la crise met- tes sociales et l’OIT est engagée vailler dans les pays du Golfe pour effet d’un très mauvais œil se profiler la naissance d’une classe pour un succès à Doha, d’autant que la tant l’emploi au cœur des problè- dans le long terme en favorisant le faire respecter les conventions du laquelle la richesse ne serait pas immobilière, comme la noblesse, mondialisation est en crise. Cette mes à résoudre. dialogue. travail et les droits syndicaux dans mais bien mobilière. Le conflit entre aristocratie décadente et bour- réalité est devenue plus évidente » Doha a peut-être une valeur – Pourquoi avez-vous renoncé cette région. L’Arabie saoudite a geoisie naissante va rythmer la vie de la Bourse. Pour être agent de aujourd’hui. Elle est la conséquen- psychologique symbolique, mais à vous rendre au Qatar, même à créé des comités de travail, le change, il faut alors remplir certaines conditions comme être fran- ce de l’inégalité, de la pauvreté et la réponse doit être productive, Bahreïn est en train de modifier sa çais, de bonne réputation, avoir une expérience de cinq ans au de l’exclusion, d’une mondialisa- car, en dernier ressort, les gens législation et le Qatar envisage de moins chez un banquier ou un notaire, et être catholique. Cette der- tion dont on ne voit pas les bénéfi- perçoivent la crise par le biais de se joindre au mouvement qui nière mesure visait particulièrement les banquiers protestants ou ces. La récession se profilait déjà à leur propre situation. D’après nos s’amorce dans la région. juifs, nombreux sur la place de Paris. La méfiance envers la corpora- la fin de l’année dernière et elle a estimations et indépendamment – Doha a consacré l’entrée de tion des agents de change va jusqu’à leur interdire de négocier des été accélérée par l’impact des des événements du 11 septembre, la Chine à l’OMC, sans se préoc- titres pour leur propre compte, excluant de ce fait toutes les opéra- attentats du 11 septembre. En 24 millions d’emplois seront per- cuper du travail forcé qui concer- tions d’arbitrage. Les agents de change ne peuvent pas jouer le rôle additionnant tous ces éléments, dus ou ne seront pas créés l’année nerait cinq millions de person- contemporain de market maker (teneur de marché), limitant ainsi la nous sommes entrés dans la pre- prochaine. A cela viennent s’ajou- nes produisant des biens de con- liquidité du marché. mière récession mondiale de l’ère ter les 9 millions d’emplois qui ris- sommation bon marché pour Pour bien distinguer les agents de change du reste de la foule, le de la globalisation. Comme dans quent d’être perdus dans le seul l’exportation, selon le dissident gouvernement décide d’ériger en 1774 une estrade haute d’environ les années 1930, la crise a tendan- secteur du tourisme et de l’hôtelle- Harry Wu. Que fait l’OIT à ce pro- 1 mètre, sur laquelle seuls les agents de change et la police pou- ce à renforcer le protectionnisme. rie. A ce jour, 1 milliard d’indivi- pos ? vaient monter. Le parquet était né. Dès le 30 mars 1776, les agents Ce n’est toutefois pas la bonne dus à travers le monde sont soit – Je vous renvoie à un mémoran- de change obtiennent la permission d’annoncer, après la clôture du manière de s’en sortir, il faut au au chômage, soit travaillent de ̄ dum d’accord de coopération marché, le cours des titres par un « cri ». Le marché à la criée était contraire maintenir les marchés manière occasionnelle ou pour signé avec la Chine lors de ma visi- né. De nouvelles règles rendent alors les transactions plus transpa- ouverts, et c’était la principale res- des salaires de misère. Devant cet- te en mai dernier. Comme pour le rentes. ponsabilité de Doha. Pourtant, te urgence, l’Organisation interna- Juan Somavia paragraphe de la convention nº 87 La Bourse constitue progressivement le baromètre de la confiance dans le même temps, il faut faire tionale du travail [OIT, dont le b Avocat de formation, diplômé en prévoyant la liberté d’association, des épargnants vis-à-vis du pouvoir politique. Une chute des cours en sorte que les pays en dévelop- BIT est l’organe exécutif] vient de droit et en sciences économiques de la Chine n’a pas ratifié les conven- peut être interprétée comme le désaveu de la politique financière du pement, qui jusqu’ici n’ont guère lancer un programme en dix l’Université catholique du Chili et de tions de l’OIT sur le travail forcé et gouvernement, en ces temps de monarchie absolue où la liberté d’ex- tiré profit des accords de l’Uru- points, élaboré lors d’un forum l’Université de Paris, Juan Somavia, n’a donc assumé aucune obliga- pression est bridée. Jusqu’à entraîner la chute d’un ministère : le guay, puissent eux aussi bénéfi- sur l’emploi début novembre à 60 ans, a mené sa carrière dans la tion formelle en ce sens. Néan- ministre des finances Calonne l’apprendra à ses dépens… La gestion cier de l’ouverture, faute de quoi Genève. fonction publique et les relations moins, l’élimination du travail for- des finances publiques implique le maintien d’un équilibre entre le le mécontentement ne fera que – Sur la question controversée internationales. cé ou obligatoire est l’un des princi- poids de la dette et la richesse du pays, le premier ne devant pas se s’aggraver. des normes sociales, la déclara- b Nommé ambassadeur du Chili pes majeurs de la charte de l’OIT. développer aux dépens du second. Diderot écrivait à Catherine II de – Que peut-on attendre concrè- tion de Doha se borne à indiquer auprès des Nations unies à New J’ai cru comprendre lors de ma visi- Russie en 1773 : « Point de souverain plus en sûreté sur son trône que tement de l’accord de Doha dans que l’OIT est « l’enceinte appro- York en 1990, il a dirigé le comité te que Pékin était en train de celui qui doit à ses sujets, s’il paie bien ses dettes. » L’absence de crédit la conjoncture actuelle ? priée » pour en discuter. N’est-ce préparatoire du sommet mondial revoir certains aspects de sa législa- public sera d’ailleurs l’une des causes majeures de la Révolution. Il – Doha ne peut être que le com- pas une façon pour l’OMC de pour le développement social, qui tion liés à « la rééducation par le faudra attendre la Restauration pour que la place financière de Paris mencement d’un processus de tirer son épingle du jeu en ren- s’est tenu en 1995 à Copenhague, et travail ». L’OIT est prête à fournir prenne réellement son indépendance. négociations commerciales qui voyant la balle à l’OIT ? a exercé à deux reprises si nécessaire un travail d’assistan- doivent prendre en considération – A Seattle, le désaccord était la présidence du Conseil de sécurité ce à ce sujet. » Jacques-Marie Vaslin est maître de conférences à l’université de Picar- les intérêts de tous et en particu- total à ce sujet, avec d’un côté une de l’ONU, avant de devenir, en 1998, die, chercheur au Criisea. lier des pays en développement. forte pression des syndicats, et, de neuvième directeur général du BIT Propos recueillis par Doha ne peut que les mettre en l’autre, une grande résistance des depuis sa création, en 1919. Jean-Claude Buhrer SPÉCIAL INGÉNIEURS [

Agnès Chauvin, 13,5 % Les salariés de plus de 50 ans sont dans le collimateur directrice des entreprises qui privilégient les départs en 1 000 c’est la croissance du cabinet préretraite afin de boucler leurs plans sociaux. c’est le nombre d’enseignants que devrait connaître l’activité de recrutement Cette gestion va à l’encontre d’un rapport de la et d’agents administratifs que les universités des SSII pour l’année 2001, et de formation Commission européenne qui préconise l’allongement vont former à la gestion de la validation selon Syntec Informatique, Temps Dense, de la durée de l’activité. Depuis 1997, la Finlande a des acquis de l’expérience, l’une le syndicat professionnel. souhaite que Taux d'activité adopté un programme qui des principales dispositions de la loi Pourtant, l’Association pour l’emploi des seniors l’on ne revienne tente de faire reculer l’âge de modernisation sociale qui devrait être des cadres (Apec) constate une baisse 74,9 pas au temps où l’« on traitait mieux de sortie de la vie active, avec votée le 14 décembre (page X) de 36 % du nombre d’offres 48,1 les petits pois dans les gondoles pour slogan : « l’expérience d’emplois diffusées en octobre 2001 10,2 de la grande distribution est une richesse nationale » par rapport à octobre 2000 de 50 à de 55 à de 60 à que les ingénieurs dans les sociétés 54 ans 59 ans 64 ans (page IX) (page VIII) de services et d’ingénierie informatique (SSII) » (page VIII)

Le secteur des services et de l’ingénierie Le bug de l’emploi contamine informatique traverse une mauvaise passe : gel les sociétés d’informatique des recrutements, imple « trou d’air » ou crise du marché européen, derrière d’intercontrats – c’est-à-dire la part fait la même analyse que les Toute activité connaît, un jour ou licenciements... profonde ? La question IBM Global Service, a lancé trois des effectifs inactifs entre deux mis- employeurs. « La crise va durer, l’autre, de telles conjonctions défa- posée pour l’économie avertissements sur ses résultats sions – a dépassé 10 % (50 sur 350). parce qu’elle est le résultat de fac- vorables. Mais les SSII semblent Les entreprises S dans son ensemble est enco- depuis le début de l’année, Altran Dans cette autre SSII plus importan- teurs cumulés. Premièrement, la chu- avoir des difficultés à passer d’une re plus ardemment débattue lors- admet une croissance zéro entre les te – 1 200 salariés –, le nombre d’in- te des télécoms, des constructeurs culture de service – fournir juste à pâtissent qu’il s’agit d’évaluer le sort naguère deuxième et troisième trimestres, tercontrats varie de 50 à 120 selon informatiques et des start-up Inter- temps au client la compétence dont florissant des sociétés de services et Atos Origin a révisé ses 15 % de les mois, 90 en moyenne. Le recul net a mis sur le marché nombre d’in- il a besoin – à une culture plus de l’absence d’ingénierie en informatique (SSII). croissance pour 2002 à 7 ou 9 %. des embauches se généralise – com- génieurs expérimentés, qui concur- industrielle, où il s’agit de forger D’un côté, la froide objectivité des Pour Pierre Dellis, délégué général me l’indique la chute de 36 % des rencent les jeunes diplômés. » De des compétences pérennes, aptes à d’anticipation données publiés par Syntec Infor- de Syntec, « la divergence entre pré- offres en informatique diffusées plus, les constructeurs se sont redé- résister aux évolutions et aux con- matique, le syndicat professionnel visions s’explique par la dynamique par l’Association pour l’emploi des ployés sur le terrain… des tractions de la demande. « Concen- de leurs besoins du secteur, qui affiche un triomphal maintenue du marché français ». cadres (Apec) entre octobre 2001 et SSII. Avec succès, si l’on en juge trées sur la nécessité de répondre le 13,5 % de croissance prévu par ses Mais les réalités de l’emploi appa- octobre 2000, « une chute due à la par le cas d’IBM. lendemain à un appel d’offres reçu la en compétences adhérents pour 2001 en France, et raissent moins roses que les chiffres diminution du turn-over, passé de « Deuxièmement, poursuit Ivan veille, les SSII ne savent guère antici- ne révise que du bout des lèvres sa du secteur, comme en témoignent 20 % à 10 % ces trois derniers Béraud, des clients importants – l’aé- per et affecter des ressources à des prévision pour 2002, un timide 7 à certains récits remontant du ter- mois », explique Pierre Dellis, qui rien, l’assurance, la finance, et main- besoins de long terme, observe Fran- 10 % après six ans de croissance à rain : « Nous devions déployer une estime à 10 000 le solde positif de tenant l’industrie –, à leur tour en cri- çoise Rabasse, professeur à l’ESC deux chiffres. Pourtant, une à une, architecture de 1 000 postes informa- créations d’emplois dans le secteur se, annulent des budgets, ou au Rouen, où elle dirige le départe- les SSII annoncent des prévisions tiques, avec quatorze gars sur place : pour 2001. moins les étalent : un projet sur deux ment Management et stratégie et en recul au niveau mondial : Cap tout a été annulé », rapporte le délé- Pourtant, les licenciements, jus- ans avec 500 consultants devient un suit le secteur depuis des années. Gemini Ernst & Young, numéro 2 gué syndical d’une SSII dont le taux qu’alors peu fréquents dans la pro- projet sur quatre ans avec 250 con- Aujourd’hui, la plupart avouent ne fession, ont fait leur apparition : sultants. » Même si le carnet de pas avoir su organiser un marché Cap Gemini Ernst & Young a commandes demeure inchangé, il interne du travail, par la formation annoncé au cours de 2001 plus de faut bien gérer les 250 consultants ou la gestion de carrière ». Mais elle 5 000 suppressions d’emplois dans restés sur le tapis…, ce qui explique ajoute : « La crise a créé une prise de le monde. « Près de 50 % des répon- sans doute la différence d’apprécia- conscience bénéfique ; les salariés dants à une enquête menée au pre- tion entre le point de vue financier sont plus responsables et moins mier semestre dans les SSII nous ont et le point de vue emploi ! « Troisiè- “volatils” qu’avant ; les employeurs indiqué que leur entreprise était en mement, le secteur ne dispose plus ont compris qu’il fallait gérer sérieuse- difficulté », rapporte Ivan Béraud, de moteurs comme le bug de l’an ment les compétences. » Le service secrétaire général du Betor-Pub, le 2000, le passage à l’euro et même le informatique atteindrait-il enfin syndicat CFDT de la branche étu- e-business qui, une fois la mode l’âge de la maturité ? des et conseil. passée, suscite maintenant la mé- Ce syndicaliste ne fait pas tout à fiance. » Antoine Reverchon « Notre promotion va payer les pots cassés » GRENOBLE fait miroiter les étudiants de la promotion 2000. Selon de notre correspondante elle, la différence de salaires entre les deux années as trop inquiets », « encore confiants »… Les s’échelonnerait « entre 5 % et 10% ». Depuis le 11 sep- étudiants de troisième année de l’Ecole natio- tembre, le moral des étudiants a chuté d’un cran. nale supérieure d’informatique et de mathé- « Notre promotion risque de payer un peu les pots cas- P matiques appliquées de Grenoble (Ensimag) sés », s’inquiète l’un d’eux. Alors qu’en 2001 les entrepri- relativisent les difficultés à venir dans leur future recher- ses se pressaient encore pour participer au séminaire che d’emploi. Certes, l’époque dorée où les « 3A » « carrières » organisé en janvier par les élèves, la liste étaient appelés sur leur portable par les entreprises qui des inscriptions n’est, à ce jour, toujours pas bouclée. réclamaient leur CV est révolue. Aujourd’hui, les étu- Certaines grosses sociétés informatiques, présentes diants doivent « se bouger », résume l’un d’eux, d’habitude, ont fait savoir qu’elles ne viendraient pas. c’est-à-dire déposer leur CV sur Internet ou envoyer des Autre signe des temps : à quinze jours de l’échéance candidatures spontanées. Pour les diplômés de la pro- fixée par l’école, nombreux sont les étudiants à n’avoir motion 2001, le désenchantement a débuté au prin- pas trouvé de projet de fin d’études, censé clôturer leur temps. Les SSII les pressaient toujours d’appels, mais le cursus, voire déboucher sur une embauche. C’est en par- choix commençait à se restreindre. Le reste fut affaire ticulier le cas au sein du département télécommunica- de calendrier. Ainsi, les étudiants qui avaient commencé tions, commun à l’Ensimag et à l’Enserg, créé il y a trois leurs investigations avant l’été ont trouvé, en général, ans dans l’euphorie, mais dont la première promotion, en moins de deux mois, ce qui correspond au délai qui doit sortir en juin 2002, subit la crise de la micro-élec- moyen de recherche du début des années 1990. tronique. Les offres de projets pour l’Enserg et le dépar- En revanche, parmi ceux qui avaient différé, un cer- tement ont à peine dépassé une centaine, alors que ce tain nombre n’ont « toujours pas trouvé de travail », dernier compte à lui seul près de 90 élèves. « Nous ne témoigne Caroline Meary, une ancienne élève. Elle- sommes pas encore menacés par le chômage », tempère même avait commencé sa recherche en avril. Deux mois un futur diplômé. Lui-même s’est vu offrir un salaire à plus tard, elle signait son contrat d’embauche au sein 2 000 dollars par mois, plus voiture de fonction, par une d’une agence de marketing implantée en Ile-de-France, multinationale américaine. « Le choix sera peut-être sa région d’origine. Emilie Poupon, qui, à son retour moins grand, mais je suis convaincu que je trouverai du d’Espagne, redoutait le pire, a pour sa part décroché en travail », renchérit un autre étudiant, de l’Institut natio- un mois et demi un emploi de concepteur-développeur nal polytechnique de Grenoble (INPG), qui juge son sort dans une filiale de la SNCF, « sans être obligée de faire de plus enviable que celui d’élèves d’autres écoles. concessions », dit-elle, même si le niveau de rémunéra- tion offert n’est pas à la hauteur de celui que lui avaient RENAUD PERRIN Nicole Cabret VIII / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 DOSSIER ̄ SECTEUR Le retournement du marché oblige les sociétés Questions-réponses informatiques à ajuster leurs effectifs à la va-vite

Quel est le poids mentation au deuxième semestre ; omment faire front ? Con- afin de détecter d’éventuels D’autant que seules les plus grosses des sociétés de service les salaires, en croissance au pre- frontées à la baisse de Tout est bon besoins chez le client. « On les SSII travaillent au forfait ; les 1 et d’ingénierie mier semestre, devraient se stabili- leurs activités, les sociétés envoie de plus en plus sur le terrain moyennes et les petites, elles, tra- informatique (SSII) ser sur la fin de l’année. » Cde services et d’ingénierie pour limiter les temps pour ramener des affaires, constate vaillent surtout en régie ou en dans l’économie française ? informatique (SSII) doivent gérer Françoise Rabasse, professeur à honoraires. Selon une synthèse publiée par Où en est le marché des sureffectifs d’autant plus impor- morts entre deux l’ESC Rouen et responsable du Plus subtilement, une société le Syntec Informatique – syndicat de l’emploi tants qu’elles avaient massivement département management et straté- comme Valoris (1 000 salariés) pro- professionnel regroupant 440 3 des informaticiens ? embauché durant la période précé- contrats gie. Au-delà des fusions qui sont pose à ses clients qu’une équipe sociétés –, le secteur « logiciels et Le nombre d’offres reçues par dente. Passer du couple intervenues ces dernières années d’une dizaine de consultants reste à services » (qui ajoute aux SSII les l’Association pour l’emploi des recrutement/fort turn-over au cou- « La moindre faute professionnelle, entre cabinets de conseil et SSII, la demeure non plus sur la base d’une éditeurs et distributeurs de logi- cadres (APEC), s’il n’est pas équi- ple licenciement/gestion d’ingé- vite oubliée il y a peu, ne pardonne stratégie est d’intégrer la fonction de mission déterminée, mais pour ciels) pèserait actuellement valent à la totalité des emplois nieurs réduits à l’inactivité entre plus. On invoque la perte de confian- conseil et d’ingénierie via la même éplucher ses besoins à court et 21,4 milliards d’euros de chiffre cadres offerts sur le marché du deux missions n’est pas un exercice ce lorsque le salarié refuse une mis- personne. » Non sans se heurter moyen terme et offrir tous les servi- d’affaires (140,4 milliards de travail (il n’inclut pas les embau- aisé pour les directeurs de ressour- sion déqualifiée, ou une mobilité sou- aux difficultés de la cohabitation ces nécessaires. « L’idée n’est plus francs) et emploierait 210 000 per- ches de gré à gré), donne néan- ces humaines. daine », rapporte ce délégué d’une entre ingénieurs et consultants, de chercher à vendre nos compéten- sonnes. moins la tendance générale. Celle- Certains utilisent les outils classi- autre société. dont les différences culturelles sont ces en fonction de besoins ponctuels, Ce chiffre d’affaires a été multi- ci est, pour la première fois ques et doivent en affronter les Mais cet autre instrument d’ajus- bien sûr profondes. Tout est bon mais de construire une relation per- plié par deux durant les cinq der- depuis 1993, nettement orientée conséquences. Dans cette filiale tement – explorer toutes les pour limiter les temps morts entre manente entre notre client et une nières années. Les deux principa- à la baisse. Si en septembre et française d’un groupe britannique « niches » du marché jusqu’ici deux missions. équipe qu’il connaît bien. Ce qui con- les activités du secteur recou- octobre 2000, le nombre d’offres de 1 200 personnes, quarante pério- négligées – ne va pas non plus sans traint bien entendu les consultants à vrent celles des SSII : l’ingénierie était respectivement de 56 % et des d’essai sur soixante ont été inconvénients. La société Marine STATUT SABBATIQUE changer de compétences en temps et intégration (23 % du secteur), 92 % supérieur à celui des mêmes interrompues, constatent les délé- Communication a ainsi affronté Mais lorsqu’aucune solution ne réel », explique Gérard Labonne, le développement et assistance mois de 1999, il était, en septem- gués syndicaux. « L’entreprise a une grève le 19 novembre dernier, marche, il faut bien se résoudre à directeur de la communication. technique (22,5 %), avant l’édi- bre et octobre 2001, en baisse de même proposé à l’un des jeunes un parce que ses techniciens supé- laisser l’ingénieur ou le consultant Cap Gemini Ernst & Young a mis tion de logiciels proprement dite respectivement 15 % et 36 % par mois sans solde pour pouvoir rester ; rieurs refusaient d’aller poser des chez lui, inactif et néanmoins rému- au point, en juin dernier, un « gui- (20,5 %), suivie par l’infogérance rapport à 2000. Dans un contexte mais, à la fin du mois, il a quand câbles pour le compte d’un client. néré. Cette situation peut durer un de des professions », cartographie et le traitement (18,5 %). Les prin- de baisse générale du nombre même dû partir. » « L’embauche a Un accord sur la base du volonta- mois, deux mois, jusqu’à six mois des métiers et des compétences cipaux clients du secteur sont, par d’offres d’emplois cadres, l’infor- été gelée dans la plupart des SSII », riat et l’absence de licenciement en dans certains cas, et concerne appa- dans laquelle chaque consultant et ordre d’importance, l’industrie- matique représente toujours plus note Ivan Béraud, secrétaire géné- cas de refus a été trouvé. Michel remment les ingénieurs les plus ingénieur a été prié de se position- énergie (29 %), suivie de près par d’un tiers des emplois offerts ral de Betor-Pub CFDT, le syndicat Plaza, délégué syndical chez Team âgés ou ceux dont l’entreprise sou- ner, et a créé une fonction de « res- les banques-assurances (24,5 %), (37 % en octobre 2001). de branche. Cap Gemini Ernst Partner ISM, une SSII spécialisée haite se débarrasser « à l’usure ». ponsables des comptes », chargés le secteur public (12 %), le com- & Young a bloqué tout recrute- dans le transport aérien, rapporte Pour l’instant, en France, aucune de piloter les relations avec un merce et la distribution (12 %), les Quelles sont ment pour 2002. Même si les sites qu’une dizaine de salariés ont été SSII ne semble avoir négocié une client donné, de l’appel d’offres à autres services (10 %), dont trans- les conditions d’emploi d’entreprises ou les annonces insti- priés d’aller chez un client scanner baisse de rémunération ou un sta- l’évaluation finale. Isabelle Bortola- ports et médias, les télécommuni- 4 des jeunes diplômés tutionnelles continuent d’inviter les des factures destinées à alimenter tut plus ou moins sabbatique pour so, DRH de Cril Technology, une cations (7,5 %). dans l’informatique ? candidats à se manifester, l’attentis- une base de données : « Un boulot ces consultants inactifs. SSII de 500 salariés, annonce élabo- L’enquête menée par l’APEC me est de rigueur. « La DRH annon- de smicard payé 20 000 francs ! » Il Il est vrai que les SSII disposent rer un plan de formation à trois Quelles sont en avril 2001 auprès des jeunes çait 700 recrutements pour 2001, il y n’est plus rare de voir un ingénieur d’autres moyens de gestion de ans, effectuer un bilan de compé- les perspectives diplômés (bac + 4 minimum) qui a eu en réalité 350 à 400 embauches, consultant en architecture télé- leurs sureffectifs. Bon nombre d’en- tences à chaque embauche et privi- 2 économiques du secteur ? s’étaient inscrits à l’association en et maintenant on licencie », rappor- coms participer à la mise en place tre elles travaillent au forfait, et les légier les doubles compétences. Le Syntec prévoit une hausse 1999 ne reflète évidemment pas tent les délégués syndicaux de cette opérationnelle du matériel qu’il a contrats sont encore en cours dans Mais elle reconnaît que, prise par le de 13,5 % de l’activité de ses man- les conséquences des attentats du SSII de taille moyenne. Ils ont enre- préconisé. bien des cas. Avant qu’ils ne s’arrê- court terme, elle a tendance à recru- dants pour l’année 2001, « grâce 11 septembre, mais donne un gistré quatre ou cinq licenciements La pression est aussi très forte tent, elles essaient de transformer ter encore « en fonction des missions à un environnement très porteur bon aperçu sur la situation des par mois en moyenne depuis six sur les commerciaux, dont on exige le client en employeur définitif du plutôt que des profils ». Alors que la au premier semestre et malgré un jeunes diplômés exerçant cette mois, et ont dû, fin septembre, désormais des « reportings » quoti- consultant tant apprécié. Mais la nouvelle souplesse nécessaire aux deuxième semestre relativement fonction. menacer la direction d’une grève diens. La tendance est aussi à généralisation du ralentissement consultants exigerait l’inverse. affecté par une conjoncture écono- Tout d’abord, le taux d’emploi pour obtenir un gel des licencie- demander aux ingénieurs et techni- économique, de secteur en secteur, mique mondiale difficile ». des spécialistes de l’informatique ments jusqu’à la fin de l’année. ciens de jouer un rôle commercial, ne favorise guère cette stratégie. Antoine Reverchon La croissance avait été de deux ans après leur sortie de for- 10,5 % en 2000 par rapport à mation battait en avril 2001 tous 1999. Le Syntec affirme que «le les records : 97 %, contre 88 % des secteur est peu affecté par le ralen- diplômés toutes spécialités tissement conjoncturel mondial : confondues. 89 % étaient cadres Missions en baisse, rémunérations au ralenti les systèmes informatiques sont au (65 % en moyenne), le salaire cœur de la compétitivité des entre- moyen annuel brut s’élevait à our Sophie, ingénieur projet chez reconnaît Bruno Carrias, directeur du développe- Préférant démissionner plutôt que de rester prises ; les concentrations accélè- 31 100 euros (204 000 francs) Cap Gemini-Ernst & Young, la ren- ment chez Sopra. sans mission, les seniors viennent grossir le mar- rent les besoins ; les déréglementa- contre 27 600 euros trée n’a rien eu d’un retour en fanfa- Les informaticiens ne pourront guère davanta- ché des demandeurs d’emploi : « Nous recevons tions, l’externalisation ainsi que (181 000 francs). Mais les diplô- P re. Reposée, bronzée, disposée à tra- ge compter sur les promotions internes pour de plus en plus d’offres de la part des sociétés d’in- l’avènement de l’euro sont parmi més en informatique partagent vailler, elle s’est retrouvée sans mission, pendant donner un coup de pouce à leur rémunération. térim et les prétentions salariales des spécialistes les moteurs de développement du ces privilèges avec nombre de un mois. Une période dont elle a profité pour sui- « Elles sont bloquées par des consignes données sont en baisse de 20 % par rapport à l’an passé. », secteur en 2001 (…). En 2002, la non-spécialistes. En effet, un vre une formation et passer son entretien de car- aux hiérarchies intermédiaires, affirme Yvan estime Didier Fossey, responsable des relations demande devrait continuer d’être quart seulement des diplômés rière. Et là, surprise : « Alors que mes précédentes Bero. Et s’il y a un changement de poste, il s’effec- sociales d’EDS. soutenue, compte tenu de la néces- exerçant cette fonction étaient augmentations avaient oscillé entre 5 % et 8%, on tuera peut-être sans modification de salaire. » Les ingénieurs informaticiens risquent-ils saire optimisation, de la compétiti- issus d’une formation en informa- ne m’a proposé en septembre que 1 %, explique la Quant aux bonus éventuels, ils ne rimeront pas d’autres déconvenues pécuniaires ? Certaines vité des entreprises dans un envi- tique. Près de la moitié des mathé- jeune femme. Nous commençons à mesurer les avec jackpot cette année ! « Ils sont calculés en sociétés sont tentées de revoir les grilles de ronnement économique dégradé : maticiens, un tiers des physiciens effets de la situation ambiante sur nos rémunéra- fonction du nombre de jours facturés et du prix rémunération, véritables millefeuille – junior, gains de productivité, optimisation et des électroniciens, un quart des tions. » De reports en annulations de projets, moyen de la journée, détaille Jean-Marc Reve- junior confirmé, senior, senior partner – assu- et sécurisation des processus infor- chimistes et 20 % des biologistes bon nombre de SSII se retrouvent dans une mau- reau, directeur de JMR Consulting, un cabinet rant des plans de carrière fulgurants en dix-huit matiques, amélioration de la quali- les avaient rejoints. vaise passe. Vont-elles continuer de payer au de conseil en rémunération. Or, dans certaines mois. « Il leur est pratiquement impossible de té de service ». Pourtant, le Syn- Cette situation confortable même tarif des informaticiens embauchés au SSII, les ingénieurs peuvent se retrouver trois mois renégocier individuellement le salaire d’un ingé- tec anticipe prudemment une devrait se détériorer au fur et à prix fort qui rapportent moins, faute de mis- entre deux missions. Et la journée d’un consultant nieur, constate Xavier Guzman, directeur asso- croissance plus faible, comprise mesure que les emplois d’infor- sions chez des clients devenus attentistes ? Les senior est passée d’une fourchette de cié, spécialiste du secteur high-tech chez Hum- entre 7 % et 10 %, pour 2002. maticiens deviennent moins nom- SSII semblent bien décidées à serrer les boulons 5000-8000 francs à 4000-5000 francs. » blot Grant Alexander. Mais quelques-unes com- Les conséquences de ce ralen- breux. L’enquête de l’Apec indi- pour « tenir » la masse salariale. Signe qui ne Avec un turn-over en chute libre – de 20 % à mencent à discuter avec les syndicats pour harmo- tissement sont déjà visibles, que que le poids de l’informati- trompe pas : les négociations annuelles de bran- 10 % en un an – et des offres d’emploi qui se raré- niser les rémunérations entre les ingénieurs et ten- admet le Syntec, sur les condi- que sur le marché du travail était che sur les salaires patinent ! « Le patronat est fient, les salaires d’embauche ont pris du plomb ter de revenir à des moyennes plus raisonna- tions d’emploi au sein du sec- en baisse : elle ne représentait venu en juin avec des propositions qu’il a revues dans l’aile. « En l’espace de quatre mois, le prix bles. » Avec, en toile de fond, le spectre d’un teur : « Le turn-over, en hausse plus que 13 % des emplois occu- fortement à la baisse à la rentrée et ça bloque », des informaticiens débutants a subi une décote plan social, si le ralentissement économique au premier semestre, se réduit au pés par les diplômés en 2001, raconte Yvan Béraud, secrétaire général du d’environ 10 % en Ile-de-France », observe Pierre perdure… deuxième ; le taux d’intercontrats, contre 26 % en 1999 et 20 % en Bétor Pub CFDT. « Nous allons gérer les augmen- Dellis, délégué général du Syntec Informatique. stable jusqu’à mi-2001, est en aug- 2000. tations d’une façon prudente et plus sélective », Les profils confirmés ne sont pas mieux lotis. Nathalie Quéruel

Agnès Chauvin, directrice du cabinet Temps Dense « La survie des SSII dépend aussi de la manière dont elles traitent leurs salariés »

« Quelles sont les conséquen- sont les sociétés de taille moyenne – Y a-t-il vraiment eu des sante, on peut se permettre de tra- – Le secteur informatique a ces du ralentissement économi- sans spécificité technologique ou efforts sur ces deux points ? vailler sur ce qui, au-delà des bon- déjà connu une crise importante que sur l’activité des sociétés de sectorielle. - Pour être un peu honnête, il y nes intentions, apparaît toujours au début des années 1990. Pen- services et d’ingénierie informa- – Comment les SSII réagissent- a un nombre non négligeable de comme un luxe. C’est la même sez-vous que les SSII risquent de tique (SSII) ? elles en interne aux soubresauts sociétés de services qui ne sont chose en ce qui concerne la ges- tomber dans les mêmes dérives, – Quoi qu’en disent les entrepri- du marché ? pas encore assez attentives à la tion du capital humain. notamment en matière de res- ses utilisatrices qui font appel à – Aujourd’hui, elles ont peur. qualité des prestations qu’elles » Je me rappelle avoir dit, il y a sources humaines ? elles, les sociétés de services ser- Elles ne savent pas combien de livrent à leurs clients. Les prati- quelques années, que l’on traitait – Dans les années 1980, en plei- vent de tampon à l’emploi et sont temps le ralentissement va durer. ques ne suivent pas toujours les mieux les boîtes de petits pois sur ne euphorie, les SSII n’avaient donc les premières soumises aux Leur première réaction est donc discours. En même temps, le les gondoles de la grande distribu- pas très bonne réputation. Elles variations de conjoncture. En théo- soit d’arrêter totalement les client est devenu de plus en plus tion que les ingénieurs dans les avaient du coup décidé de redorer rie, les entreprises utilisatrices embauches, soit de les geler. Elles mature. Il est plus au fait des ris- SSII. Est-ce que ça a beaucoup leur image et avaient d’ailleurs expliquent utiliser les SSII pour tra- organisent aussi, discrètement, ques et des enjeux sur les contrats changé ? Je n’en suis pas sûre. On réussi à renforcer leur notoriété. vailler sur des projets qu’elles ne des plans de départ. Mais il est dif- qu’il confie à une société de servi- demande aux salariés de s’investir ̄ » Pendant la crise de pourraient pas mener en interne ficile de quantifier tout cela, tant ces. Rares sont maintenant les totalement dans leur travail, et ils 1992-1993, certaines d’entre elles ou qui seraient trop coûteux en les chiffres de recrutement des entreprises qui font gérer la totali- vont le faire, parce qu’ils sont ont eu des comportements scan- investissements et en hommes. En SSII ont toujours été de l’ordre du té d’un projet par un seul interlo- motivés par l’imprévu et par les Agnès Chauvin daleux, en liant embauche et réalité, ce schéma idéal de complé- “poker menteur”. cuteur. nouveautés technologiques. b Directrice du cabinet de apport d’un contrat avec un mentarité est rarement utilisé. En » Certaines sociétés de conseil » Par ailleurs, les SSII, quelle » Ce n’est donc pas un marché recrutement et de formation client. Leur crédit de confiance période faste, on va chercher des en profitent aussi pour repenser que soit leur taille, ont fait des de dupes. Ils attendent beaucoup Temps Dense, créé en 1988, est alors redescendu au plus vite. compétences dans les SSII. Quand leur organisation interne pour la efforts dans ce domaine. Le seul les uns des autres, mais je me Agnès Chauvin est Ensuite elles se sont attelées de le marché est plus difficile, on fait rendre plus dynamique face à un avantage des grosses structures, demande si l’entreprise fait tout psychosociologue de formation. nouveau à faire des efforts sur les moins appel à elles. marché très cyclique. Elles ont c’est qu’elles sont capables de s’of- ce qu’il faut pour ne pas épuiser b Elle a travaillé chez Bull process qualités et ressources » Les moins mal loties dans ce compris que, pour sauver leur frir des compétences internes qui ces ressources. Le contrat de et Sema groupe (devenu humaines. J’aimerais bien que, si contexte vont être soit des petites peau, il faut certes qu’elles ramè- peuvent en quelque sorte départ est honnête. Mais il aujourd’hui Schlumberger Sema) la crise actuelle perdure, elles ne sociétés bien implantées sur des nent des contrats, mais aussi que “industrialiser” la qualité. Elles devient déséquilibré, car le salarié en qualité de directrice retournent pas à leurs vieux niches, soit les grosses SSII qui arri- leur survie dépende de la façon peuvent ainsi orchestrer une direc- se laisse littéralement manger ! des ressources humaines démons. » veront, malgré tout, à tirer leur dont elles vont traiter leurs clients tion de la qualité avec des métho- L’entreprise ne met pas en place et responsable de recrutement épingle du jeu. Les plus en danger externes et leurs clients internes, dologies. Mais il ne faut pas être tous les garde-fous qui éviteraient avant de créer Propos recueillis par dans des périodes de récession c’est-à-dire leurs salariés. dupe. Quand l’économie est floris- l’épuisement de ses salariés. sa propre structure. Catherine Rollot EMPLOI LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 / IX

En France, les plans de départ en préretraite sont de retour alors Les plus de 50 ans à nouveau que la Commission européenne vient de préconiser dans le collimateur des entreprises ale temps pour les « quin- sives…, la panoplie des mesures quas. Le ministère de l’emploi ques publiées par la Dares (minis- se-I, fait la même analyse. «Le un allongement de quas ». Avec le retour des d’âge refait surface au détour des aimerait y voir un changement de tère de l’emploi), les entrées en contexte n’est plus le même que l’activité comme l’un charrettes, les salariés âgés restructurations et ajustements mentalité des entreprises à l’égard préretraite sèche ou progressive dans les années 1980 ou 1990, Ssont, à nouveau, dans le annoncés à une cadence accélérée des salariés âgés. Plus prudent, un pour le mois de septembre explique-t-il. Les entreprises se collimateur des entreprises qui, depuis que la perspective – sinon économiste de l’Insee considère 2001 étaient plus nombreuses – débarrassaient de leurs salariés des moyens d’assurer pour boucler leurs plans sociaux, d’une récession – du moins d’un qu’en réalité ce n’est pas très sur- 1 949 contre 1 755 – qu’un an âgés pour des raisons de coût. Or la privilégient le départ de leurs sala- violent coup de frein sur la crois- prenant. « Dans la première phase auparavant, contredisant en cela corrélation entre l’ancienneté et la une croissance riés en fin de carrière aux licencie- sance mondiale ne fait plus de d’ajustement au ralentissement de la tendance à l’œuvre depuis le rémunération a été brisée. D’autre ments secs. Quitte à mettre entre doute. Le recours massif aux pré- l’activité, les entreprises se séparent début de l’année. Les demandeurs part, la plupart des entreprises sont durable. La Finlande parenthèses – en attendant des retraites va-t-il redevenir d’actuali- en priorité de leurs salariés en con- d’emploi dispensés de recherche – aujourd’hui conscientes que les jours meilleurs – la réflexion enga- té ? Sur cette question, les avis res- trat à durée déterminée et ceux-ci et en conséquence sortis des statis- quinquas ont une compétence pré- s’efforce de reculer gée au plus fort de la reprise éco- tent partagés. sont en majorité des jeunes. » Diffi- tiques du chômage – continuent cieuse pour l’entreprise. » nomique sur les atouts de cette Les chiffres de l’emploi, pour cile aussi à évaluer précisément, le de leur côté à progresser. Ils Une autre raison plaide en l’âge de sortie de classe d’âge sacrifiée depuis vingt- l’instant, ne disent pas grand-cho- nombre de salariés orientés vers étaient 359 510 fin septembre con- faveur d’un comportement diffé- cinq ans. Il était alors, il est vrai, se. Les actifs de plus de 50 ans les différents systèmes de prére- tre 343 345 un an plus tôt. rent des entreprises : la démogra- la vie active d’ici à 2010 question d’un retour au plein- sont touchés par la remontée du traite ou celui des chômeurs dis- phie. D’ici 2007 selon l’Insee, emploi et de pénuries de main- chômage entamée en mai dernier. pensés de recherche d’emploi en MAUVAISE PASSE 2011 selon Eurostat, la popula- d’œuvre dans certains secteurs Mais plutôt moins que les autres. vertu des dispositifs comme l’ACA « J’ai peur que les entreprises tion active atteindra son pic d’activité. De mai à octobre, le nombre de (allocation pour chômeur âgé) reviennent à leurs vieilles pratiques avant de décliner. « Ce simple Retraites anticipées formatées demandeurs d’emploi a progressé introduite en 1997 ou l’ASA (allo- de l’exclusion par l’âge », admet effet démographique entraînera maison ou empruntées aux dispo- au total de 5 % et seulement de cation spécifique d’attente) en Bernard Quintreau, rapporteur une baisse de 10 % des actifs de sitifs publics, préretraites progres- 1,4 % pour la catégorie des quin- 1998. Selon les dernières statisti- au Conseil économique et social moins de vingt-cinq ans et une de l’étude « Ages et emploi à hori- hausse de 35 % des 55 ans et plus, zon 2010 », publiée en octobre et ces perspectives – à situation dans laquelle il estimait que le ren- inchangée en matière d’immigra- forcement de la réglementation, tion –, posent de façon urgente la Les seniors, un nouveau vivier de l’intérim notamment à travers le durcisse- question du renouvellement de la ment, en 1999, de l’amendement population au travail », rappelait e dehors, elle ne paie pas de mine. Vers 2006, les seniors (55-65 ans) devraient repré- comme la publicité, la communication, qui Delalande qui double le coût Bernard Quintreau dans son rap- Située sur l’un des axes les plus fré- senter plus de 12 % de la population active, soit jouent sur une image de jeunesse, vont être plus pour les entreprises licenciant les port. L’interrogation n’est, en quentés de Boulogne (Hauts-de-Sei- plus de 3,5 millions d’actifs. Dans le même réticents pour recourir à des intérimaires plus de 50 ans, n’a pas permis de effet, pas nouvelle. Mais si les D ne), deuxième ville d’Ile-de-France, temps, on a observé, sur la dernière décennie, seniors. rompre avec une culture de la pré- entreprises continuent à se sépa- région qui constitue le premier bassin d’emploi une dégradation du marché du travail des person- En revanche, dans les petites et moyennes retraite. En France, le taux d’acti- rer de leurs salariés âgés, se pose- de l’Hexagone, l’agence Adecco de l’avenue du nes les plus âgées : des départs en retraite de entreprises, où les qualités le plus souvent vité passe ainsi brutalement de ront, à la fois, le problème du Général-Leclerc a pourtant une spécificité. Elle plus en plus tôt et un allongement de la durée du demandées pour s’insérer dans des équipes peu 75 % pour les 50-54 ans à 48 % nombre des actifs et son corollai- est la première que le groupe, numéro un mon- chômage. Or un certain nombre d’entreprises nombreuses sont l’adaptation au travail, la fidéli- pour les 55-59 ans. En Europe, re, le financement des retraites. dial du travail temporaire, a décidé d’ouvrir en clientes d’Adecco se trouvent, de leur côté, con- té, l’expérience, la ponctualité, « un senior intéri- seules la Belgique (37,9 %), l’Espa- Le 28 novembre, la Commis- direction des « jeunes seniors ». frontées à une pénurie de main-d’œuvre. maire qui ne s’inscrit pas avec une carrière devant gne (46 %), l’Italie (36,5 %) ou sion européenne, dans un rap- Sous ce vocable, le groupe désigne les person- lui peut s’avérer un choix pertinent », explique l’Autriche (42,5 %) se trouvent port consacré aux moyens d’assu- nes, âgées de 55 à 65 ans, hommes ou femmes, CIBLER LA CLIENTÈLE Danièle Lepeu. Excepté pour le haut manage- dans une situation plus grave ou rer une croissance durable et de cadres ou non-cadres, à la recherche d’emploi. Dans ces conditions, pour Danièle Lepeu, ment – où des cabinets de recrutement spéciali- comparable. solvabiliser les régimes de retrai- Selon le rapport économique du Syndicat des directrice de l’agence de Boulogne, il s’agit, sés proposent des cadres dirigeants en inté- Plus optimiste, Pierre Boisard, te en Europe, a préconisé un entreprises de travail temporaire (SETT), les plus selon les profils demandés par l’employeur, de rim –, Adecco s’efforce de fournir un éventail du Centre d’études de l’emploi, allongement de la durée d’activi- de 50 ans représentaient déjà, en 2000, 5,2 % de proposer un quinquagénaire à la place d’un sala- des compétences le plus large possible, cadre ou estime au contraire qu’il ne s’agit té. Cette recommandation fait l’ensemble des salariés intérimaires en équiva- rié temporaire classique, dont l’âge moyen tour- non cadre. De fait, pour jouer les hôtesses d’ac- que d’une mauvaise passe con- écho à celle du Medef. Reste à lent emplois temps plein. ne, dans la profession, autour de 29 ans. La diffi- cueil, un métier souvent confié à l’intérim, cer- joncturelle qui ne va pas remettre vérifier si les entreprises, qui jus- A l’affût des mutations du marché du travail, le culté pour placer ce nouveau type d’intérimaire taines entreprises peuvent être séduites par la en cause la hausse du taux d’em- qu’à présent ont dans leur ges- groupe Adecco a fait le constat suivant, lié au est de lutter contre les préjugés. Vue du côté de version professionnelle des compétences d’un ploi des plus de 50 ans observée tion de l’emploi pris le contre- vieillissement démographique : « Après quarante l’employeur, une personne de plus de 50 ans majordome comme le fidèle Nestor du capitai- depuis deux ans. Bruno Sire, direc- pied de ce discours, agiront cette ans de stabilité, les effectifs des 50/60 ans vont aug- dans l’intérim est au mieux « un has been »,au ne Haddock. teur du laboratoire de recherche fois-ci différemment. menter de 25 % dans la population active d’ici à pis « un cas social ». Par ailleurs, il s’agit de sur les ressources humaines et 2006, passant de 6,7 à 8,4 millions de personnes. » cibler la clientèle. Des secteurs économiques A. B.-M. l’emploi à l’université de Toulou- Laurence Caramel

Anne-Marie Guillemard, professeur de sociologie à Paris -V Le taux de chômage remonte Évolution du nombre de demandeurs d'emploi de 50 ans et plus Taux d'activité par âge

en milliers « L’inactivité en fin de carrière 440 423,0 EU-15 FRANCE 428 416 74,9 390,8 70 est un piège » 404 392

380 51,9

« La réforme des systèmes de – Que pensez-vous de l’amen- ge de plus en plus accentué entre 48,1 retraite passe dans la plupart dement Delalande qui pénalise protection sociale et emploi. 368 344,4 341,3 des pays par l’allongement de la financièrement les entreprises – Cette “révolution” a-t-elle 356 durée de cotisation. Or, en Fran- qui se délestent de leurs déjà eu lieu ailleurs ? ce, on continue à organiser des seniors ? – Deux pays ont réussi à sortir 344 10,2 préretraites pour les salariés – Depuis le début de 1990, les du piège de l’inactivité en fin de 332 22,6 âgés. Comment expliquer cette Etats membres de l’Union euro- carrière : les Pays-Bas et la Finlan- 320 situation ? péenne essaient de contenir le de. Dans les deux cas, il est remar- – L’inactivité en fin de carrière développement de la sortie préco- quable de constater que ces pays JUIN AOÛTOCT. DÉC.FÉV. AVR. JUIN AOÛT OCT. DÉC. FÉV. AVR. JUIN AOÛT SEPT. DE 50 À DE 55 À DE 60 À est un piège dont les caractéris- ce du marché du travail par des ne se sont pas bornés à réformer 1999 2000 2001 54 ANS 59 ANS 64 ANS tiques sont connues. Les droits réformes “de type paramétrique” les règles des systèmes de retraite, Source : Dares Source : Eurostat sociaux généreux accordés sur le qui consistent à allonger la durée ni à restreindre autoritairement mode passif de l’indemnisation du des cotisations-retraite et à pénali- les sorties anticipées : ils ont chan- risque ont impliqué une croissance ser les sorties précoces. Mais ces gé de logique. Ils ont quitté une retraite à la carte ont été ouvertes. exponentielle des cotisations socia- réformes se sont révélées assez logique d’indemnisation en fonc- Des mentalités qui évoluent Des bonifications de pensions de les. Dès lors, la protection sociale peu opérantes. Il faut aujourd’hui tion de droits et de risques pour retraite ont incité les travailleurs a joué contre l’emploi. Les entre- renverser cette culture de la sortie passer à des systèmes d’incitation. Les affaires continuent de tourner. Le ralentissement de l’activité, âgés à retarder l’âge de leur départ. prises se sont adaptées en augmen- précoce et lancer des réformes – La France pourrait-elle le traumatisme du 11 septembre n’ont pas eu pour l’instant d’effets Les bonifications ont été accrues tant leur productivité et en rédui- plus radicales, qui redéfinissent s’inspirer de ces expériences négatifs sur Quin Cadres, une société crée en 1996 et spécialisée dans pour ceux qui maintenaient leur sant leur main-d’œuvre afin de tant les finalités que les instru- étrangères ? le recrutement de cadres seniors pour le compte d’autres entreprises. activité après 60 ans. Enfin, une bat- contracter leur masse salariale et ments de la protection sociale. – Le cas finlandais est exemplaire A ce détail près que les entreprises ne demandent plus à embau- terie d’instruments d’évaluation des de limiter leurs charges. Il en est C’est à cette condition qu’il est par sa cohérence. Comme la Fran- cher leurs salariés en contrat à durée indéterminée, mais sous forme résultats du programme a été cons- résulté un taux de chômage impor- possible de remédier au découpla- ce, ce pays a pratiqué massivement de missions courtes. Quoi qu’il en soit, Olivier Spire, un des fonda- truite. Par exemple, un baromètre tant. Les politiques publiques de la sortie précoce d’activité pour les teurs de Quin Cadres, relève que l’opinion générale a beaucoup évo- permet de mesurer l’évolution de lutte contre le chômage massif ont salariés âgés. En 1996, un tiers des lué sur l’utilité des cadres de plus de cinquante ans au cours des der- l’espoir de retrouver un travail encore accentué ce phénomène. Finlandais de 55 à 59 ans et 80 % nières années. « Les entreprises reconnaissent aujourd’hui leur utilité après 55 ans. Il a progressé sensible- » A partir des années 1980, les des 60-64 ans avaient été sortis du et leur disponibilité. » Et ils sont « particulièrement recherchés dans des ment après deux ans d’application pouvoirs publics ont accentué la marché du travail. Mais à partir de fonctions comme contrôleur de gestion, DRH ou encore responsable des du programme. logique d’indemnisation (chôma- 1995 la donne a changé : un groupe achats », précise-t-il. – Un premier bilan est-il pos- ge, invalidité, longue maladie et de travail (administration, patro- sible ? préretraite), afin de réduire l’offre nat, syndicats) s’est vu confier la – A mi-parcours, il est déjà possi- de travail des groupes les plus en mission d’inverser le processus. cadres d’entreprises sur la gestion nelle pour les salariés de 45 ans et ble de dire que le processus de sor- difficulté : les jeunes, les femmes Deux ans plus tard, en 1997, un pro- des âges ont été mis en place. Des plus. La formation a été considérée tie précoce a commencé d’être et les salariés âgés. Le principe a gramme national en faveur des tra- sessions de formation sur com- comme une mesure essentielle inversé. » été de rationner le travail de cer- vailleurs âgés a été adopté pour la ment valoriser l’expérience des pour maintenir l’employabilité des tains groupes pour favoriser l’em- période 1998-2002. Son objectif anciens et la transmettre et com- salariés âgés. Les autorités finlandai- Propos recueillis par ploi des autres. principal était de reculer de deux à ment motiver les collaborateurs ses sont conscientes qu’il faudra au Yves Mamou » Dès lors, ce sont les hommes ̄ trois ans l’âge effectif de sortie du âgés ont été organisées. Près de moins dix à quinze ans pour com- d’âge médian qui se sont trouvés marché du travail d’ici à 2010. quatre mille chefs d’entreprise ont bler le fossé entre les âges en matiè- relativement protégés dans leur – Quels moyens ont été mis en participé à des séminaires sur la ges- re de formation et éliminer les diffi- Chaque jeudi avec emploi. Ce qu’on a appelé “la ges- Anne-Marie Guillemard place ? tion du travail. L’inspection du tra- cultés d’emploi pour le groupe âgé. tion des âges à la française”. Les b Docteur en sociologie, – Ce programme comportait pas vail s’est vu conférer une mission » Les chômeurs ont été inclus préretraites incarnent parfaite- Anne-Marie Guillemard, moins de quarante mesures. Il de conseil – après formation – sur dans le processus. Une assistance 0123 ment cette logique : plutôt que de professeur à Paris-V, était, en outre, doté d’un comité de la gestion des âges en entreprise. spécifique à six mille sans-emploi remédier aux causes de la faible est une spécialiste des comparaisons suivi composé des partenaires » Des financements publics ont âgés a été fournie en 1999. Un suivi DATÉ VENDREDI employabilité des salariés âgés, on internationales sur l’Etat sociaux et d’un dispositif d’évalua- permis de financer des projets inno- individualisé a été mis en œuvre, indemnise leur sortie. Le phénomè- providence, les politiques tion indépendant. Quant aux vants dans le domaine de la santé et mais cette mobilisation en faveur retrouvez ne s’est accentué lorsque, par la de l’emploi liées à l’âge moyens, ils ont commencé par une de la protection au travail. Les ques- des demandeurs âgés est peut-être suite, au nom du chômage des jeu- et les systèmes de retraite. vaste campagne d’information tions d’âge et de vieillissement ont le volet le moins fructueux des pro- nes, on a demandé aux salariés b Elle a publié de nombreux ayant pour thème : “L’expérience été introduites au cœur des actions grammes. LE MONDE âgés de “laisser la place aux jeu- ouvrages et articles, est une richesse nationale”. Des de santé au travail. Le programme » Le travail, lui-même, a été ren- nes” en sortant précocement du dont Entre travail, retraite et vieillesse programmes de formation et d’in- comprenait également un impor- du flexible. Dès 56 ans, des voies DES LIVRES marché du travail. (L’Harmattan Editions) en 1995. formation des employeurs et des tant volet de formation profession- d’accès au temps partiel et à la X / LE MONDE / MARDI 4 DÉCEMBRE 2001 EMPLOI

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat 45 % des chômeurs le sont depuis plus d'un an UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E. U. JAPON en pourcentage de la population active 8 EVOLUTION DE L'EMPLOI AU 1er TRIMESTRE 2001 (en % sur un an)

6 1,7 2 0,6 1,9 3,0 3,4 2,8 2,3 0,3*** 1,5** - 0,6**

4 STRUCTURE DE L'EMPLOI 2000 part de l'emploi salarié...... 72 70 77 76 54 73 65 75 81 ND ND 2 part de l'emploi à temps partiel..... 18 17 19 21 8 17 9 41 25 ND ND

0 TAUX D'EMPLOI 2000 (en % ) Hommes + femmes (15-64 ans )..... 63 61 65 61 55 62 53 73 71 74 69 Hommes + femmes (55-64 ans )..... 38 34 37 25 37 29 27 38 51 58 63 UNI UE-15 ITALIE GRÈCE SUÈDE FRANCE DURÉE DU TRAVAIL SALARIÉ ESPAGNE PAYS-BAS AUTRICHE BELGIQUE FINLANDE PORTUGAL ROYAUME- À TEMPS PLEIN 2000 (h / semaine) DANEMARK ALLEMAGNE Les indicateurs sociau MOINS DE 12 MOIS 12 MOIS ET PLUS LUXEMBOURG 40,3 39,6 40,1 38,5 40,6 38,9 38,6 39,0 43,6 ND ND Source : Eurostat-Enquête communautaire sur les forces de travail, 2000 a EN 2000, 3,7 % DE LA POPULATION ACTIVE de l’Europe des Quinze ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL e était au chômage depuis au moins un an. Au Danemark, au Luxembourg, (en % sur un an) 2 trim. 2001 aux Pays-Bas, en Autriche, au Portugal, en Suède et au Royaume-Uni, cet- 3,1 2,7 2,7* 3* 5,1 3,6 - 1,4 5,2 4,6* 4ND te proportion ne dépassait pas 2 %, mais elle atteignait 6 % en Grèce, en Espagne et en Italie. TAUX DE CHÔMAGE sept. 2001 a LES CHÔMEURS DE LONGUE DURÉE représentent 45 % du nombre (en % ) total des sans-emploi. Les pourcentages les plus bas (moins de 30 %) sont Hommes + femmes...... 7,6 8,3 7,9 6,9 13 8,6 9,4 (juil. 01) 2,2 5,1 (juil. 01) 4,9 5,3 enregistrés au Danemark, en Finlande et au Royaume-Uni, tandis que les Moins de 25 ans...... 15,2 16,4 9,5 17,5 25,3 18,6 28,0 3,6 12,2 10,7 10,8 plus élevés (aux alentours de 55 %) ont été constatés en Belgique, en Grè- ce et en Italie. PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 2000 (en % ) a LE TAUX DE CHÔMAGE de longue durée dans l’Union européenne a chuté entre 1994 et 2000, suivant plus ou moins la baisse du taux de chô- 45 48 52 56 42 40 61 33 28 6 25 mage global. Il a cependant nettement augmenté en Allemagne, alors / * 4e trim. 2000/** juillet 2001 qu’au Royaume-Uni il a chuté de 45 % en 1994 à 28 % en 2000. N. D. : non disponible

FLASH SYNTEC RECRUTEMENT/«LEMONDE » Le marché du travail français FLASH SYNTEC RECRUTEMENT/«LEMONDE »

La confiance des cabinets de conseil en baisse DERNIER MOIS VARIATIONS La confiance des cabinets de conseil en baisse POUR LE PROCHAIN TRIMESTRE, ÊTES-VOUS, EN CE QUI CONCERNE CONNU SUR UN AN POUR LE PROCHAIN TRIMESTRE, ÊTES-VOUS, EN CE QUI CONCERNE VOTRE ACTIVITÉ VOTRE ACTIVITÉ TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 17,2 % (sept.) + 0,5 ASSEZ OPTIMISTE ASSEZ PESSIMISTE ASSEZ OPTIMISTE ASSEZ PESSIMISTE

PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 30,5 % (sept.) - 3,9* 47% 37,5% 47% 37,5% EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) :

CDD...... 929* + 4,7 %

INTÉRIM...... 260* - 8,7 % 11% 3% 11% 3% TRÈS OPTIMISTE 1,5% TRÈS PESSIMISTE APPRENTIS...... 605* + 10 % TRÈS OPTIMISTE 1,5% TRÈS PESSIMISTE NE SAIT PAS NE SAIT PAS CONTRATS AIDÉS...... 407* - 11,9 %* Source : Syndicat du conseil en recrutement-Syntec Source : Syndicat du conseil en recrutement-Syntec a L’INDICE DE CONFIANCE DES CABINETS DE CONSEIL en recru- SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a À PEINE UN TIERS DES CADRES (30 %) obtiennent le statut cadre tement affiche une nette détérioration par rapport au précédent tri- Femmes...... 7 116* + 1,6 % dès leur premier emploi. La promotion interne reste le meilleur moyen mestre. Il confirme ainsi la tendance à la baisse amorcée lors des trois Hommes...... 9 000* + 3,8 % de l’obtenir. Les modalités d’accès à ce statut n’ont pratiquement pas évo- premiers mois de l’année 2001. lué au fil du temps : il y a cinq ans, 48 % des cadres y accédaient par pro- a 47 % DES CABINETS SE DÉCLARENT “ASSEZ OPTIMISTES” SMIC (en francs) motion interne, 29 % dès le premier emploi et 23 % en changeant d’entre- quant à leur activité future, alors qu’ils étaient 60 % au précédent tri- Horaire...... 43,7 (juillet) + 3,8 % prise. L’accès par promotion interne ne régresse donc que très légère- mestre. 1,5 % se disent “très optimistes”, contre 4 % auparavant. Mensuel...... 7 388 (juillet) + 4 % ment (– 2 points en cinq ans). a LA CATÉGORIE DES “TRÈS PESSIMISTES” évolue légèrement à a PLUS LE NIVEAU DE FORMATION est élevé, plus les chances d’être la baisse (3 %, contre 4 %). NOMBRE D'ALLOCATAIRES cadre dès le premier emploi augmentent : ainsi 75 % des diplômés d’éco- a L’INCERTITUDE DU CONTEXTE économique actuel se traduit par DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en millions) 1 072 258*** - 4,2 % les d’ingénieurs sont cadres dès leur entrée dans la vie professionnelle, une augmentation du pourcentage de cabinets ne se prononçant pas * en points ** chiffres mars 2001 *** (déc. 2000) contre 65 % des titulaires d’un doctorat et 52 % des titulaires d’un DEA (11 %, contre 5 %). Sources : Insee, Dares, CNAF ou d’un DESS. DÉPÊCHE Les universités se préparent à la validation b EMPLOIS-JEUNES. Plus du quart des 330 000 emplois créés en qua- tre ans via le programme « nouveaux services – emplois-jeunes » l’ont été dans le domaine de la jeunesse et des sports, selon le rapport publié le 28 novembre par le Conseil national de l’évaluation et le Commissa- er des acquis de l’expérience riat général du Plan. Le 1 janvier 2001, 69 302 jeunes, dont 72,9 % sans emploi, ont été embauchés dans ce secteur pour des tâches d’encadre- ment d’activités sportives, éducatives, culturelles et de loisirs. En 2002 ien que la loi de moderni- conclure la négociation paritaire, loi suffira à mettre un terme à la est prévu le financement de 10 000 nouveaux postes. sation sociale ne soit pas Il s’agit de rendre leur mauvaise humeur face à la sourde hostilité de certaines bran- L’aide de l’Etat aux salaires représentait près de 8 milliards de francs encore votée, les universi- réforme de la formation profes- ches ou régions. (1,22 milliard d’euros) début 2000, dont 5 milliards pour les seules asso- Btés françaises se mettent opérationnels sionnelle envisagée par le gouver- Ce n’est pas seulement du côté ciations. Pourtant, le premier reproche des jeunes interrogés concerne en ordre de bataille pour organiser nement. des entreprises que les candidats les conditions matérielles, même si 42 % d’entre eux se disent satisfaits la « validation des acquis de l’expé- les services Si le vote au Cneser, purement risquent de rencontrer quelques des rémunérations versées. rience » (VAE), l’une des principa- consultatif, n’est que symboli- obstacles. Les universitaires eux- les dispositions de ce texte qui de formation continue que, l’échec de la négociation mêmes sont-ils réellement prêts à pourrait modifier profondément la paritaire est, lui, beaucoup plus jouer jusqu’au bout la nouvelle AGENDA formation continue, mais aussi le dès l’adoption gênant pour le déploiement effec- logique qu’introduit, dans le systè- fonctionnement des universités tif de la VAE par les universités. me de formation français, l’irrup- b PROSPECTIVE. La deuxième séance des Dialogues du XXIe siècle elles-mêmes. de la loi « Tant que les entreprises ne facili- tion de la VAE ? Comme le remar- organisés par la division de l’anticipation et des études prospectives de Réunie le 22 novembre en Sor- teront pas le financement du que Michel Feutrie, cette nouvelle l’Unesco aura lieu le samedi 8 décembre, à Paris (Maison de l’Unesco, bonne, la Conférence des direc- de modernisation départ individuel de leurs salariés logique place en effet les ensei- 125 av. de Suffren, 75007 Paris) et aura pour thème : « Où vont les teurs de service universitaire de for- en formation, la VAE n’attirera pas gnants du supérieur devant une valeurs ? » mation continue a diffusé un sociale grand monde », remarque Michel tâche inédite. Le jury de valida- Seize personnalités de renom international débattront autour de plu- Annuaire des correspondants VAE Feutrie. La validation des acquis tion peut, selon la loi, décider de sieurs sujets. Gianni Vattimo, Arjun Appadurai et Jean Baudrillard qui seront chargés, dans chaque Le gouvernement a cependant professionnels (VAP), déjà ren- considérer l’expérience acquise échangeront sur : « Crépuscule, choc ou hybridation des valeurs ? » ; université, de recevoir et traiter les manifesté sa volonté de rattraper due possible par des dispositifs comme équivalant à une partie ou Hélène Béji, Peter Sloterdijk et Paul Ricœur sur : « Les défis de l’inhu- dossiers des candidats à la valida- le temps perdu une fois acquis le adoptés en 1984, 1985 et 1992, à la totalité d’un cursus, mais il main : quelles valeurs pour les sociétés du XXIe siècle ? » pour ne citer tion. Par ailleurs, un financement vote parlementaire. Les décrets n’avait guère obtenu de succès doit aussi prescrire au candidat les que ces deux forums. du Fonds social européen permet- d’application seraient prêts. Jack spectaculaire, entre autres pour compléments de formation ou Entrée libre. Renseignements : 01-45-68-16-21. tra d’organiser, à partir de Lang, le ministre de l’éducation les mêmes raisons : le nombre de d’expérience qu’il juge nécessaires février 2002, des formations par nationale, a soumis les 12 et VAP s’est péniblement hissé de à l’obtention intégrale du diplô- b ASSURANCE. Les Entretiens de l’assurance se tiendront les 10 et groupes de vingt pour environ 26 novembre au Conseil national 816 en 1995 à 3 363 en 1999. me. Ces compléments peuvent 11 décembre au Palais des congrès à Paris. Le programme de cette mani- 1 000 personnes – administratifs, de l’enseignement supérieur et prendre la forme d’éléments de festation organisée par la Fédération française des sociétés d’assuran- enseignants – afin de les informer de la recherche (Cneser) – instan- SOURDE HOSTILITÉ cursus classiques, piochés dans ces (FFSA) est chargé. De nombreux ateliers sont annoncés : « Euro et sur la loi, de les sensibiliser à son ce purement consultative – les Or, observe Michel Feutrie, des disciplines diverses, voire marché unique de l’assurance » ; « Assurance santé : quelle sélection usage et de diffuser les « bonnes articles qui concernent l’enseigne- « certaines régions ont annoncé dans plusieurs universités différen- des risques ? » ; « L’assurance et la lutte contre le blanchiment », etc. pratiques » en la matière. «Ilne ment supérieur. Le texte présenté leur intention d’aider les candidats tes, françaises, étrangères ou « à Parallèlement, ont lieu sur le même site les Entretiens de la prévention, s’agit pas d’imposer une seule le 12 a été adopté par 35 voix à la VAE, d’autres non ; certains distance », tous validés par le sys- la Rencontre du courtage et la « First Paris International Conference on démarche à tous, indique Michel pour, 3 refus de vote (au motif OPCA (organismes paritaires de tème européen de crédits en voie Risk and Insurance Economics ». Feutrie, directeur du service de for- que la loi n’était pas encore collecte agréés, chargés de collec- de généralisation. Autres possibili- Renseignements : Colloquium/Les Entretiens de l’assurance. mation continue de Lille-I, mais votée) et 3 voix contre, celles de ter et mutualiser le financement tés : la rédaction d’un mémoire, la Tél. : 01-44-64-15-15. nous ne voudrions pas qu’un candi- l’UNI (Union nationale interuni- de la formation par les entreprises réalisation d’un projet, bref, tout dat obtienne des résultats différents versitaire, le syndicat étudiant de au niveau de leur branche profes- un arsenal d’outils pédagogiques. b SANTÉ AU TRAVAIL. Un colloque consacré aux « Cultures de santé selon l’université à laquelle il s’adres- droite) et du Medef. Les représen- sionnelle ou de leur région, ndlr) Ce cocktail peut renouveler pro- et risques au travail » aura lieu les 12 et 13 décembre, au Corum de Mont- se. » tants des employeurs ont ainsi sont favorables au financement de fondément les formes classiques pellier. Nombreuses interventions au programme : « La responsabilité L’objectif est de rendre les servi- manifesté, pour la deuxième fois la VAE, d’autres y sont opposés ». d’acquisition des compétences si personnelle des élus et des agents en matière d’hygiène et de sécurité du ces de formation continue opéra- après leur refus, le 23 octobre, de Et il n’est pas dit que le vote de la tant est que les universités sautent personnel » avec Yvon Goutal, avocat au barreau de Paris ; « Les préven- tionnels dès l’adoption définitive sur cette occasion pour mieux teurs et les ergonomes des collectivités territoriales : acteurs de l’évolu- de la loi, le 14 décembre, si tout va répondre à leur rôle de diffusion tion au travail et de la santé au travail » avec Yves Courtois, ingénieur bien. Car ce texte a déjà subi quel- Un dispositif légal assez ouvert du savoir auprès de publics de hygiéniste, Ville de Paris. Avec la participation de Michel Sapin, ministre ques vicissitudes. Approuvé en con- plus en plus hétérogènes. Déjà un de la fonction publique et de la réforme de l’Etat. seil des ministres le 24 mai 2000, L’article 42 de la loi de modernisation sociale élargit considérable- tiers des étudiants, selon une esti- Renseignements : 05-56-11-43-75. son passage au Parlement a été ment le champ de la validation : celui-ci englobe non seulement l’acti- mation du ministère datant de retardé par l’adoption de la loi sur vité professionnelle, mais aussi « l’expérience » en général – 1996, ne correspondent plus au b MANAGEMENT. La deuxième édition du « Future Leaders Forum » le quinquennat, puis par l’encom- c’est-à-dire les activités associatives, syndicales, bénévoles, familia- profil traditionnel du « jeune issu se tiendra du 7 au 9 février 2002 à Davos (Suisse). Ce forum, organisé brement de la session parlementai- les, etc. du secondaire suivant des études à par le cabinet de conseil A.T. Kearney, réunit des hauts potentiels du re de l’automne 2000, et enfin par Il abaisse de cinq à trois ans, après la sortie de la formation initiale, temps plein ». Les uns travaillent monde entier, âgés d'une trentaine d'années et nommés par leurs sa cohabitation, au sein d’un four- la durée de l’expérience pouvant être validée. Surtout, il devient pos- simultanément, les autres revien- patrons. Gouvernance d'entreprise, leadership, gestion de l'entreprise re-tout de « diverses mesures d’or- sible d’obtenir un diplôme entier par validation, au même titre qu’un nent suivre des études après une en période de risque seront au cœur des débats et ateliers de réflexion, dre social » rebaptisées, à la hâte, cursus de formation initiale. Un jury indépendant, composé d’ensei- première expérience, et les troisiè- alimentés et animés par des intervenants de notoriété internationale. loi de modernisation sociale, avec gnants et de professionnels, examine le dossier de demande de vali- mes ne sont plus si jeunes. Pour tous renseignements, hotline : www.futureleadersforum.com et des amendements anti-licencie- dation constitué par le candidat, qui doit également passer un tél. (33) 1-56-625-625. ments longuement controversés. entretien. Antoine Reverchon