Épure D'un Développement De L'industrie Du Disque Congolaise
Revue africaine des médias, volume 13, numéro 2, 2005, pp. 36–67 © Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique, 2005 (ISSN 0258-4913) Épure d’un développement de l’industrie du disque congolaise par le mécénat privé Léon Tsambu Bulu* Résumé Cette réflexion se veut une projection dans l’espace congolais du développement de son industrie musicale grâce au mécénat privé. Cela participe d’une alternative à la faillite de la puissance publique dès lors que celle-ci n’a pas pu relever le défi en la matière après avoir cannibalisé l’héritage colonial qui a pourtant hissé le Congo au statut de grande métropole africaine du disque. Par conséquent, la grande aliénation dans laquelle est plongé le pays aura été de voir le disque congolais se définir comme un produit culturel local, mais une marchandise importée, devenant ainsi un produit de luxe. Plutôt qu’alors de penser en termes de mécénat philanthropique essentialiste, de frime, de pure quête de prestige, et à la limite de gaspillage du capital financier, l’étude invite à une réorientation des ressources mécénales congolaises vers l’investissement (mécène-entrepreneur) qui permette au projet culturel de se réaliser pour l’intérêt public. Mais l’alternative devra à son tour faire face à des défis tels que ceux liés à la nature même de toute industrie du disque, à savoir la piraterie, locale et planétaire, devenue plus virulente grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais aussi à ceux relatifs à la précarité du pouvoir d’achat du citoyen, premier bénéficiaire du projet, à la rentabilité du marché intérieur (national), à la tribalité de l’espace musical, particulièrement kinois, etc.
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