Les Régions Linguistiques De La Suisse
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Eidgenössisches Departement des Innern EDI Bundesamt für Statistik BFS Abteilung Bevölkerung und Bildung 1 Population Mai 2017 Les régions linguistiques de la Suisse Renseignement : Service de renseignement de la section Population + 41 58 467 25 25 [email protected] Espace de l’Europe 10 2010 Neuchâtel www.statistique.admin.ch 1 Contexte Les régions linguistiques de la Suisse ont été recalculées en 2016 pour la première fois depuis le recensement de la population de l’an 2000. Les régions linguistiques font certainement partie des entités géographiques macrorégionales dont on parle le plus. Elles sont la plus ancienne subdivision statistique non institutionnelle de la Suisse. Les régions linguistiques ne sont pas ancrées dans la Constitution fédérale. L’article constitutionnel sur les langues dispose qu’il appartient aux cantons de déterminer leurs langues officielles (art. 70, al. 2, RS 101). Les cantons plurilingues ont en la matière des approches différentes. Les uns délimitent des aires linguistiques sur leur territoire, les autres délèguent la politique des langues aux communes. Certains cantons reconnaissent officiellement des communes bilingues sur leur territoire. La situation la plus complexe est certainement celle du canton des Grisons. Là, même si une commune est rattachée constitutionnellement à une aire linguistique donnée, il ne s’ensuit pas nécessaire que la langue administrative et/ou scolaire y soit bien celle de l’aire linguistique à laquelle elle est rattachée. Faute d’une définition légale contraignante des régions linguistiques au niveau fédéral, l’OFS s’est toujours appuyé jusqu’ici sur la majorité telle qu’elle ressort du recensement fédéral de la population. Dans le passé, l’Office fédéral de la statistique déterminait tous les dix ans, sur la base du recensement de la population 1, les régions dont la langue majoritaire est l’allemand, le français, l’italien ou le roman- che. On commencait par calculer la majorité relative d’une langue nationale au niveau des communes puis on fixait les limites des régions linguistiques. Depuis le recensement modernisé de 2010, une question sur la langue principale figure chaque année dans le questionnaire du relevé structurel basé sur un échantillon. La langue n’est pas inscrite selon des critères harmonisés dans les registres de l’habitant. Elle ne peut donc pas être déterminée pour de petites unités territoriales sur la base des registres. Le relevé structurel, par ailleurs, n’est pas conçu pour des analyses à l’échelle des petites communes, mais il est possible, pour certaines analyses, d’assembler les données de plusieurs relevés structurels successifs, selon la méthode dite du pooling , ce qui permet de produire des résultats pour de plus petites communes. Les données du relevé struc- turel sont « poolées » sur trois, voire cinq ans. Le relevé structurel permet d’effectuer des analyses sur les personnes interrogées et sur les ménages dont elles font partie. Le questionnaire porte en effet en partie sur la personne interrogée, en partie sur les membres de leur ménage. La prise en compte des membres du ménage – y compris les personnes de moins de 15 ans – augmente le nombre d’observations statistiques. L’analyse de l’OFS embrasse tous les membres du ménage. La population extrapolée pour les analyses au niveau des communes comprend donc l’ensemble de la population résidante permanente au domicile principal et vivant dans un ménage privé (sans les titulaires d’une autorisation du DFAE). 1 Le questionnaire du recensement comporte depuis 1860 une question sur la langue maternelle. En 1870 et en 1880, la question se rapportait à l’ensemble du ménage, depuis 1890 elle se rapporte aux individus qui composent le ménage. Depuis de 1990 on relève, à côté de la « langue principale » (langue dans laquelle on pense et qu’on maîtrise le mieux), les « langues parlées régulièrement », d’une part dans le contexte scolaire ou professionnel, d’autre part à la maison avec les proches. Pour la délimitation des régions linguistiques, on ne tient compte que de la langue principale. 2 2 Changements conceptuels Pour assurer la comparabilité des résultats avec les données du passé, on a veillé à modifier le moins possible les définitions qui interviennent dans la délimitation des régions linguistiques. Outre le change- ment de système de recensement, les trois changements conceptuels suivants peuvent exercer une influence, quoique légère, sur les résultats. 2.1 La notion de population La notion de population utilisée dans le relevé structurel découle dans une large mesure de la moderni- sation du recensement en 2010. Au lieu de la notion de « population résidante au domicile écono- mique », qui était utilisée dans les recensements depuis 1970, on utilise depuis 2010 la notion de « population résidante permanente au domicile principal ». La notion de « population résidante selon le domicile économique » comprenait les personnes qui, le jour de référence du recensement, séjournaient en Suisse depuis au moins trois mois ou qui avaient déposé leurs papiers en Suisse 2. Les personnes qui avaient plusieurs domiciles étaient attribuées à la commune dans laquelle elles séjour- naient le plus souvent. La « population résidante permanente au domicile principal » considère les personnes de nationalité suisse dans la commune où elles ont déposé leurs papiers (domicile principal) et les étrangers titulaires d’une autorisation de séjour à leur domicile principal 3. Le relevé structurel ignore les titulaires d’une autorisation du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) 4. Les deux définitions se recouvrent en grande partie: en 2000, 98% de la population résidante au domi- cile économique étaient inscrits civilement dans la même commune. 2.2 Ménages privés et ménages collectifs Dans le passé, on tenait compte, pour l’attribution d’une commune à une région linguistique, des per- sonnes vivant dans un ménage collectif. Ce n’est plus possible avec le relevé structurel, qui ne touche que les personnes vivant dans un ménage privé. Une analyse des données du recensement 2000 montre que, dans la plupart des communes, il n’y a pas de différence notable, pour ce qui est de la langue principale, entre les personnes vivant dans un ménage privé et celles vivant dans un ménage collectif. Dans les communes où une différence existe, le poids de la population vivant dans un ménage collectif est si faible qu’il n’exerce pas d’influence sur l’attribution de la commune à telle ou telle région linguistique. 2 N’étaient pas inclus dans la population résidante au sens du recensement 2000 les frontaliers, les touristes, les personnes en voyage d’affaires ainsi que les étrangers jouissant de l’immunité diplomatique et leurs familles. 3 C’est-à-dire, outre les titulaires d’un permis B ou C, les diplomates, les requérants d’asile, les personnes admises à titre provisoire et les titulaires d’une autorisation de séjour de courte durée domiciliés en Suisse depuis plus d’un an. 4 Les diplomates, les fonctionnaires internationaux et les membres de leurs familles ne sont pas interrogés dans le cadre du relevé structurel car leurs taux de réponse sont très faibles. 3 2.3 Reformulation du questionnaire La question relative à la langue principale a été reformulée dans le relevé structurel afin de donner aux personnes plurilingues la possibilité de déclarer plusieurs langues principales. Jusqu’au recensement 2000, une seule réponse était possible. Par suite de cette réforme, on observe que, en plus des per- sonnes issues de l’immigration, les personnes qui vivent dans une commune située sur la frontière linguistique ou dans les territoires traditionnellement romanches se déclarent plurilingues. Les person- nes qui déclarent plusieurs langues principales sont comptées plusieurs fois – une fois pour chaque langue. Les effets de la reformulation du questionnaire ne se laissent pas mesurer directement. Si les personnes interrogées devaient se déterminer pour une seule langue, leurs réponses pourraient théoriquement aller dans deux directions opposées. On peut supposer d’une part que toutes les personnes plurilingues qui ont déclaré parler la langue nationale traditionnelle de leur commune et une autre langue principale auraient, si elles n’avaient pu indiquer qu’une langue, coché la langue nationale de leur commune. Mais on peut supposer aussi que l’inverse soit vrai. Si l’on traite par le calcul les deux possibilités avec les données du relevé structurel, on n’observe pour aucune des quatre régions linguistiques de différence selon la méthode utilisée. 3 Délimitation et mise à jour 3.1 Délimitation Le mode d’attribution d’une commune à une région linguistique doit être simple, transparent et contrô- lable. Les résultats doivent par ailleurs permettre des comparaisons avec le passé. Les changements conceptuels dont il a été question au chapitre 2 n’ayant qu’une influence minime sur les résultats, la délimitation des régions linguistiques se fait selon les définitions qui étaient en usage dans le passé. Les régions linguistiques sont délimitées d’après les critères et les principes suivants: • La délimitation des régions linguistiques se fonde sur les résultats statistiques du relevé struc- turel. Pour la présente révision, on considère les données poolées pondérées des relevés struc- turels 2010-2014. Est considéré l’état des communes au 1 er janvier 2017. • Seules les réponses à la question sur la langue principale (« Quelle est votre langue principale, c’est-à-dire la langue dans laquelle vous pensez et que vous savez le mieux ? ») sont utilisées pour la délimitation des régions linguistiques. • Sont considérées les personnes qui ont indiqué comme langue principale une des quatre langues nationales (allemand, français, italien ou romanche). Les personnes qui ont indiqué plus d’une de ces quatre langues comme langue principale sont comptées une fois pour chaque langue citée. 5 • La plus petite unité géographique est la commune. Les subdivisions des communes ne sont pas prises en considération. 5 C’est la raison pour laquelle la somme de toutes les langues ne correspond pas à la somme des personnes.