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Utilisation d’une interaction nucléon-nucléon de portée finie dans le formalisme du modèle en couches avec couplage aux états du continuum. Jean Baptiste Faes

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Jean Baptiste Faes. Utilisation d’une interaction nucléon-nucléon de portée finie dans le formalisme du modèle en couches avec couplage aux états du continuum.. Physique Nucléaire Théorique [nucl-th]. Université de Caen, 2007. Français. ￿tel-00371317￿

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GANIL T 07 01

UNIVERSITE de CAEN/ BASSE NORMANDIE U.F.R. de Sciences ECOLE DOCTORALE SIMEM

THESE

Présentée par Mr Jean-Baptiste FAES et soutenue le 13 avril 2007 en vue de l’obtention du

DOCTORAT de l’UNIVERSITÉ de CAEN Spécialité : Constituants élémentaires (Arrêté du 07 Août 2006)

Titre : Utilisation d’une interaction nucléon-nucléon de portée finie dans le formalisme du modèle en couches avec couplage aux états du continuum.

MEMBRES du JURY :

Mr Morten HJORTH-JENSEN, Professeur, Université de Oslo (rapporteur) Mr Van Giai NGUYEN, Directeur de recherche CNRS, IPN Orsay (rapporteur) Mr Chris HEYDE, Professeur, Université de Gent Mr Oscar NAVILIAT-CUNCIC, Professeur, Université de Caen Mme Ingrid ROTTER, Professeur, Institut für Komplexe Systeme, Dresden Mr Jan VAAGEN, Profeseur, Université de Bergen Mr Marek PLOSZAJCZAK, Directeur de recherche, GANIL Caen (Directeur de thèse) UNIVERSITE´ de CAEN/BASSE-NORMANDIE U.F.R Sciences. ECOLE´ DOCTORALE S.I.M.E.M.

THESE`

pr´esent´ee par

Mr Jean-Baptiste FAES

et soutenue

le 13 avril 2007

en vue de l’obtention du DOCTORAT de l’UNIVERSITE´ de CAEN Sp´ecialit´e: Constituants ´el´ementaires (Arrˆet´edu 07 aoˆut 2006)

Titre :

Utilisation d’une interaction nucl´eon-nucl´eon de port´ee finie dans le formalisme du mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum

MEMBRES du JURY

Mr Morten HJORTH-JENSEN, Professeur, Universit´ede Oslo (rapporteur) Mr Van Giai NGUYEN, Directeur de Recherche CNRS, IPN Orsay, (rapporteur) Mr Chris HEYDE, Professeur, Universit´ede Gent Mr Oscar NAVILIAT-CUNCIC, Professeur, Universit´ede Caen Mme Ingrid ROTTER, Professeur, Institut f¨ur Komplexe Systeme, Dresden Mr Jan VAAGEN, Professeur, Universit´ede Bergen Mr Marek PLOSZAJCZAK, Chercheur CEA, GANIL (Directeur de th`ese) Table des mati`eres

1 Introduction 4

2 Structure et r´eaction dans une approche unifi´ee 8 2.1 Champmoyenetinteractions ...... 9 2.1.1 Les´equationsdeHartree-Fock ...... 9 2.1.1.1 Formalismedebase...... 9 2.1.1.2 Noyaux `acouches ferm´ees ...... 11 2.1.1.3 Noyaux `acouches non ferm´ees ...... 14 2.2 Lemod`eleencouches...... 15 2.2.1 Formalismedebase...... 15 2.2.2 M´ethode de seconde quantification ...... 16 2.3 Lath´eoriedesr´eactions ...... 20 2.3.1 Le probl`eme avec asymptotique `adeux fragments ...... 20 2.3.2 Canauxd’arrangement ...... 22 2.3.3 Ondes partielles et sch´ema de couplage ...... 23 2.3.4 Ondes distordues et potentiel de Coulomb ...... 25 2.3.5 Comportementasymptotique ...... 26 2.3.6 D´ecroissancespontan´ee...... 27 2.3.7 Introduction de notations supl´ementaires ...... 28 2.4 Le mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum ...... 30 2.4.1 Etatsindividuels ...... 30 2.4.1.1 Etats li´es, continuum et r´esonances ...... 30 2.4.1.2 Equation radiale et condition de raccordement ...... 31 2.4.1.3 Etats quasi-li´es inclus dans le continuum ...... 33 2.4.1.4 Projecteurs et compl´etudes ...... 38 2.4.2 Etats `a N-corps...... 41 2.4.2.1 Relation de compl´etude dans l’espace de Fock ...... 41 2.4.2.2 Espacedes´etatsli´es ...... 43

1 2

2.4.2.3 Espace des ´etats avec une particule dans un ´etat de diffusion 43 2.4.2.4 Espacesmod`eles ...... 43 2.4.3 FormalismedeFeshbach ...... 44 2.4.3.1 Lien entre les espaces mod`eles et les canaux physiques .. 44 2.4.3.2 Projecteursetr´esolvante...... 50 2.4.4 Les ´equations g´en´erales du mod`ele en couches avec couplage d’une particuleaux´etatsducontinuum ...... 52 2.4.4.1 Forme g´en´erale des solutions de diffusion ...... 52 2.4.4.2 S´eparation de l’hamiltonien total en hamiltoniens partiels etop´erateursdetransition...... 55 2.4.4.3 Les ´equations homog`enes ...... 58 2.4.4.4 Les ´equations inhomog`enes ...... 64 2.4.4.5 R´esonances `a N corps ...... 67 2.4.5 Les approximations du mod`ele ...... 70 2.4.5.1 Les m´elanges de configurations ...... 70 2.4.5.2 Probl`emes li´es `ala troncation de l’espace de valence . . . 70

3 Applications 71 3.1 Coupure des r´esonances individuelles ...... 71 3.2 Interaction nucl´eon-nucl´eon ...... 81 3.3 Spectroscopie de 17F et 17O et d´ephasages de diffusion 16O(p,p)16O .... 84

4 Mod`ele en couches avec un nombre arbitraire de particules peuplant les ´etats du continuum 89 4.1 Consid´erations g´en´erales ...... 89 4.1.1 Espaces des canaux physiques ...... 89 4.1.2 Espacesmod`eles ...... 91 4.1.3 Lien entre les espaces mod`eles et les canaux physiques ...... 92 4.2 Les ´equations g´en´erales du mod`ele en couches avec couplage d’un nombre arbitraire de particules aux ´etats du continuum ...... 98 4.2.1 Forme g´en´erale des ´equations ...... 98 4.2.2 Choix de la repr´esentation pour la r´esolution des ´equations . . . . . 101 4.2.2.1 Coordonn´ees hyper-sph´eriques ...... 101 4.2.2.2 Rotationcin´ematique ...... 109 4.2.2.3 Antisym´etrisation...... 111 4.2.2.4 Etatsduprojectile ...... 117 4.2.2.5 Construction de la base `adeux fragments ...... 118 4.2.3 Les ´equations homog`enes dans la base `adeux fragments ...... 121 3

4.2.4 Remarques sur les autres formes d’aymptotiques ...... 125

5 Conclusion et perspectives 128

6 Annexes 131 6.1 M´ethode de r´esolution des ´equations Hartree-Fock en repr´esentation coor- donn´ee...... 131 6.2 Calcul des ´el´ements de matrice `adeux corps de l’interaction nucl´eon-nucl´eon 133 6.2.1 InteractiondeBrink-Boeker ...... 133 6.2.2 Interaction spin-orbite de port´ee finie ...... 135 6.2.3 Interactioncoulombienne...... 141 6.3 Lecodedemod`eleencouches ...... 144 6.4 Matrice de couplage des ´equations homog`enes ...... 147 6.5 Source des ´equations inhomog`enes ...... 151 6.6 Repr´esentation radiale des solutions de l’espace ...... 157 Q 6.7 R´esolution des ´equations projet´ees sur le continuum individuel ...... 159 6.7.1 Solutionmatricielle ...... 159 6.7.2 Solutionvectorielle ...... 161 6.8 D´erivation de la r´esolvante avec un nombre arbitraire d’espaces mod`eles . . 163 6.9 Fonctions de spin-isospin `asym´etrie adapt´ee ...... 166 6.10 Projection des ´equations avec deux particules dans le continuum ...... 171 6.11 El´ements de la matrice de couplage dans la partition de masse « 2 » .... 175 6.12 Exemple de calcul de sources pour les ´equations inhomog`enes...... 179 Chapitre 1

Introduction

Ce travail de th`ese s’inscrit dans le cadre de l’´etude des syst`emes quantiques ouverts non- relativistes appliqu´ee `ala physique nucl´eaire dans le but d’obtenir une description mi- croscopique des noyaux faiblement li´es, ainsi que des m´ecanismes de r´eaction impliquant de tels noyaux. Ce travail regroupe diff´erents domaines de la th´eorie nucl´eaire tels que la th´eorie du mod`ele en couches, la th´eorie Hartree-Fock, la th´eorie des r´eactions ...

L’approche standard dans l’´etude des syst`emes quantiques o`ule nombre de particules est trop important pour que l’on puisse r´esoudre le probl`eme exactement, se base sur la construction d’un champ moyen (ressenti par chaque particule) `apartir d’une interaction nucl´eon-nucl´eon donn´ee. Ce champ moyen permet de d´efinir un hamiltonien individuel g´en´erant une base individuelle. Cette base individuelle est utilis´ee pour la construction d’une base `a N corps (d´eterminants de Slater). Enfin, les nucl´eons sont corr´el´es entre eux par l’interaction r´esiduelle qui est diagonalis´ee dans la base `a N corps, fournissant ainsi les m´elange de configurations. La construction du champ moyen, et donc de l’hamiltonien individuel, diff`ere d’une th´eorie `al’autre.

Dans la th´eorie du mod`ele en couches la base individuelle est construite `apartir d’un puit de potentiel infini [1, 2, 3, 4, 5]. Cette base est tronqu´ee puis utilis´ee pour la construction des d´eterminants de Slater. Enfin, l’interaction r´esiduelle est ajust´ee en fonction de l’espace de valence choisi. En pratique cependant, les monopˆoles ainsi que les multipˆoles sont fitt´es de mani`ere `areproduire au mieux la spectroscopie des noyaux ´etudi´es. On comprend d`es lors pourquoi cette m´ethode est susceptible de fournir les m´elanges de configurations les plus r´ealistes. Cependant ce genre d’approche ne s’applique qu’aux syst`emes quantiques ferm´es (noyaux proches du fond de la vall´ee de stabilit´e) et ne permet pas de fournir une bonne description des noyaux faiblement li´es.

Afin d’inclure les couplage aux ´etats du continuum dans le mod`ele en couches fut introduit le GSM (Gamow Shell Model) [6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14]. Ce mod`ele utilise les ´etats de Gamov [15], g´en´er´es par un puits de potentiel fini et v´erifiant la relation de compl´etude de Berggren [16]. Le GSM permet de prendre en compte le couplage aux ´etats du continuum d’un nombre arbitraire de particules mais ne permet pas une description des m´ecanismes de r´eaction car ce mod`ele n’offre pas la possibilit´ede distinguer les diff´erents canaux de d´eroissance.

4 5

Afin de d´ecrire les m´ecanismes de r´eaction dans le contexte du mod`ele en couches, Feshbach a introduit un formalisme [17] dans lequel l’espace de Hilbert est s´epar´een deux parties : l’espace Q dans lequel nous voulons d´evelopper la fonction d’onde du syst`eme, et l’espace P qui contient le reste de l’espace. S’appuyant sur ce formalisme, Mahaux et Weidenm¨uller, dans leur ´etude des m´ecanismes de r´eaction par la th´eorie du mod`ele en couches [18], ap- proximent le champ moyen par un simple puit de potentiel de type Saxon-Woods avec un couplage spin-orbite ainsi que l’interaction centrale de Coulomb. Ce potentiel ´etant de pro- fondeur finie, l’hamiltonien individuel g´en`ere un ensemble fini d’´etats individuels li´es ainsi q’un continuum. L’espace q des ´etats individuels li´es et l’espace p des ´etats de diffusion sont utilis´es pour la construction des espace Q (syst`eme total li´e) et P (syst`eme total compor- tant une particule dans un ´etat de diffusion). Le puit de potentiel ´etant cens´erepr´esenter le champ moyen, l’interaction r´esiduelle doit correspondre exactement `ala diff´erence entre l’interaction nucl´eon-nucl´eon et ce potentiel moyen. Ce formalisme n’a cependant fait l’ob- jet d’aucune application num´erique, en raison de la d´efinition peu r´ealiste des espaces q et p et des couplages entre les espaces Q et P .

Se basant sur le formalisme de Feshbach, Rotter et le groupe de Dresde ont d´evelopp´ele Continuum Shell Model [19, 20], dans lequel l’espace q est re-d´efini de mani`ere `ay inclure les r´esonances individuelles sous forme d’´etats quasi-li´es. L’espace p est alors renormalis´e et constitue un continuum non-r´esonant. Pour des raisons ´evidentes de simplification, leurs applications num´eriques furent men´ees `abien en approximant l’interaction r´esiduelle par une interaction sch´ematique de port´ee nulle. En d´epit de ces approximations, la mˆeme interaction est utilis´ee pour le calcul des m´elanges de configuations ainsi que pour le cou- plage aux ´etats du continuum. Cette approche pr´esente n´eanmoins le d´esavantage li´eaux m´elanges de configurations obtenus, rappelons-le, au moyen d’une interaction sch´ematique.

Pour pallier `ace probl`eme a ´et´eintroduit le formalisme du SMEC (Shell Model Embed- ded in the Continuum) [21, 22, 23, 24] dans lequel les m´elanges de configurations sont fournis par le mod`ele en couches, et ce pour une interaction ajust´ee pour l’espace de va- lence consid´er´e. Cette approche permet d’obtenir des r´esultats quantitatifs tr`es proches des donn´ees exp´erimentales pour les spectres [21, 22] et sections efficaces de diffusion [22], de capture radiative [22, 23, 25], de dissociation Coulombienne [26], de d´ecroissance beta premi`ere interdite [27] et de radioactivit´e2 [28].

Ces deux derniers mod`eles, Continuum Shell Model et SMEC, souffrent du probl`eme li´e`a la dissociation du potentiel moyen (et donc de l’interaction r´esiduelle) et de l’interaction nucl´eon-nucl´eon, les ´etats individuels et le couplage aux ´etats du continuum ´etant obtenus `apartir de diff´erentes interactions. En effet, l’interaction r´esiduelle d´epend du choix du potentiel moyen ainsi que de l’interaction nucl´eon-nucl´eon de base. C’est pourquoi avons- nous d´ecid´ede mener une ´etude dans laquelle tous les ingr´edients n´ecessaires `aun calcul de mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum sont d´eriv´es `apartir de la seule donn´ee de l’interaction nucl´eon-nucl´eon. L’interaction r´esiduelle devant, par d´efinition, ˆetre minimum, nous construisons la base individuelle `apartir d’un champ moyen auto-consistant d´eriv´edes ´equations de Hartree-Fock. Cette mˆeme interaction r´esiduelle est alors utilis´ee pour les couplages aux ´etats du continuum.

Dans cet expos´e, nous pr´esentons en premier lieu une approche th´eorique g´en´erale. Cepen- dant, la validation num´erique du mod`ele n’est que prototypique. En effet, nous sommes encore, `al’heure actuelle, confront´es au probl`eme de dimensionnalit´ede la base de Fock fournissant les m´elanges de configurations. Ceci nous oblige `arestreindre tout calcul de 6 structure `aun espace de valence fortement tronqu´e(le noyau ´etant en grande partie constitu´ed’un coeur inerte de couches ferm´ees). Ces restrictions nous obligent donc `a utiliser une interaction effective appropri´ee pour l’espace de valence choisi. C’est pourquoi nous gardons la philosophie de SMEC en utilisant les m´elanges de configurations de mod`ele en couches.

Les applications num´eriques pr´esent´ees dans cet expos´e se limitent au formalisme du mod`ele en couches avec couplage d’une seule particule aux ´etats du continuum. Cependant, l’uti- lisation d’une interaction nucl´eon-nucl´eon de port´ee finie nous permet d’envisager une g´en´eralisation de ce formalisme avec la prise en compte d’un nombre arbitraire de par- ticules couplant aux ´etats du continuum. C’est pourquoi nous proposons ´egalement une g´en´eralisation th´eorique du formalisme appliqu´ee au probl`eme des canaux de r´eaction coupl´es o`ule syst`eme total est scind´een deux fragments (cible et projectile).

Dans le deuxi`eme chapitre, nous commen¸cons par introduire les ´equations radiales int´egro-diff´erentielles g´en´erant la base radiale individuelle dont nous nous servirons tout au long du chapitre. Quelques rappels sur la th´eorie du mod`ele en couches ainsi que sur la th´eorie des r´eactions nous permettent ensuite d’introduire nos notations. Ceci ´etant, nous pr´esentons une nouvelle m´ethode de coupure des r´esonances individuelles menant `aune nouvelle d´efinition des ´etats quasi-li´es inclus dans le continuum. Etats li´es, quasi-li´es et de diffusion nous permettent ensuite de construire la base de Fock ainsi que les espaces mod`eles. Nous ferons ensuite le lien entre espaces mod`eles et espaces des canaux physiques, et enfin d´eriverons les ´equations g´en´erales du mod`ele en couches avec couplage d’une par- ticule aux ´etats du continuum `apartir de l’interaction nucl´eon-nucl´eon.

Nous donnons, dans le chapitre 3, quelques applications num´eriques du mod`ele pr´esent´e dans le premier chapitre. La premi`ere partie est consacr´ee `al’´etude des propri´et´es des ´etats quasi-li´es ainsi qu’`al’illustration de la nouvelle m´ethode de coupure sur des exemples de d´ephasage. Nous introduisons ensuite l’interaction nucl´eon-nucl´eon que nous utilisons. Enfin, la spectroscopie (´energies et largeurs) des noyaux miroirs 17F et 17O, ainsi que les d´ephasages de diffusion 16O(p,p)16O seront pr´esent´es.

Dans le chapitre 4 nous g´en´eralisons le formalisme en prenant en compte le couplage d’un nombre arbitraire de particules aux ´etats du continuum individuel. Nous commen¸cons par des consid´erations g´en´erales quant `ala d´efinition des espaces mod`eles et leur lien avec les espaces des canaux physiques. Nous d´erivons ensuite les ´equations g´en´erales du mod`ele dans un syst`eme de coordonn´ees arbitraire. Nous nous limiterons alors `ala construction d’une base `adeux fragments projet´ee sur le continuum individuel multiple et nous int´eresserons `ala forme explicite des ´equations de canaux coupl´es dans le cadre de cette approximation. Enfin, nous donnons quelques remarques concernant la possibilit´ede prendre en compte des formes asymptotiques plus complexes.

Nous concluerons et donnerons les perspectives dans le chapitre 5.

Le chapitre 6 est consacr´e`ades annexes qui appuient les chapitres 2, 3 et 4 de fa¸con lin´eaire. Nous pr´esentons dans un premiers temps quelques d´etails relatifs aux m´ethodes num´eriques employ´ees pour la r´esolution des ´equations Hartree-Fock (section (6.1)) ainsi que le calcul explicite des ´el´ements de matrice `adeux corps de l’interaction nucl´eon-nucl´eon utilis´ee (section (6.2)). Nous donnons ensuite (section (6.3)) quelques remarques sur le code de mod`ele en couches que nous avons d´evelopp´e. 7

Dans le chapitre 2 sont d´evelopp´ees les ´equations de canaux coupl´es homog`enes mod´elisant la diffusion d’un nucl´eon sur une cible. Le calcul des ´el´ements de la matrice de couplage de ces ´equations est donn´edans la section (6.4). La d´ecroissance d’un noyau instable est, quant `aelle, mod´elis´ee par des ´equations de canaux coupl´es inhomog`enes. Le calcul de la source `aces ´equations est donn´edans la section (6.5). La repr´esentation radiale de la fonction d’onde totale du syst`eme n´ecessite celle des solutions de l’espace Q qui est donn´ee dans la section (6.6). Les ´equations de canaux coupl´es homog`enes et inhomog`enes doivent ˆetre projet´ees sur le continuum individuel. C’est pourquoi nous donnons dans la section (6.7) une m´ethode de projection de ces ´equations.

La g´en´eralisation du mod`ele, d´evelopp´ee dans le chapitre 4, n´ecessite la d´efinition d’un nombre arbitraire d’espaces mod`eles. Dans la section (6.8) est d´evelopp´ee la r´esolvante totale du syst`eme pour un nombre arbitraire d’espaces mod`eles. La construction de la base `adeux corps utilis´ee dans le chapitre 4 n´ecessite le calcul des ´etats li´es du projec- tile dans un syst`eme de coordonn´ees intrins`eques. Ces ´etats doivent ˆetre d´evelopp´es dans une base antisymm´etrique dont la construction n´ecessite celle de fonctions de spin-isospin de symm´etrie bien d´efinie que nous donnons dans la section (6.9). La g´en´eralisation du formalisme n´ecessite la projection des ´equations de voies coupl´ees sur le continuum indivi- duel multiple. Nous proposons, dans la section (6.10), une technique de projection de ces ´equations appliqu´ee au cas particulier o`udeux particules peuplent les ´etats du continuum individuel. Dans la section (6.11), nous d´erivons les ´el´ements de la matrice de couplage des ´equations de canaux coupl´es dans le cas particulier o`u le syst`eme est scind´een deux fragments. Enfin, un exemple de calcul des sources aux ´equations inhomog`enes est donn´e dans la section (6.12). Chapitre 2

Structure et r´eaction dans une approche unifi´ee

Le but de ce chapitre est de mettre en avant le fait qu’`apartir de la seule int´eraction nucl´eon-nucl´eon, il est possible de d´ecrire, sur le mˆeme plan, la structure des noyaux fai- blement li´es ainsi que les m´ecanismes de r´eaction impliquant de tels noyaux. Une analyse structurelle d’un syst`eme de fermions sugg`ere la d´efinition d’une base `a N corps anti- sym´etrique dans laquelle est ensuite diagonalis´ee l’interaction en question. Dans la th´eorie du mod`ele en couches nucl´eaire cette base est construitea ` partir de d´eterminants de Sla- ter, ces derniers ´etant construits `apartir d’une base individuelle engendr´ee par un puits de potentiel harmonique. Cependant, le moyen le plus appropri´ede g´en´erer une base indi- viduelle `apartir d’une interaction nucl´eon-nucl´eon consiste `aconstruire un champ moyen auto-consistant. Aussi commen¸cons-nous par d´eriver explicitement, dans la section (2.1), les ´equations int´egro-diff´erentielles radiales obtenues `apartir des ´equations de Hartree- Fock, dans le cas des noyaux de couches ferm´ees, puis dans le cas des noyaux de couches non ferm´ees moyennant certaines approximations. Les ´etats propres li´es et quasi-li´es des ´equations Hartree-Fock constitueront alors, dans tout ce qui suit, la base individuelle nous permettant de d´efinir l’espace de valence. A ce stade, l’interaction r´esiduelle doit ˆetre dia- gonalis´ee dans la base `a N corps construite au moyen de ces derniers ´etats individuels, menant aux m´elanges de configurations repr´esentatifs de la structure nucl´eaire. Cepen- dant, les m´elanges de configurations les plus r´ealistes ´etant obtenus grˆace `ala th´eorie du mod`ele en couches, nous donnons, dans la section (2.2), quelques rappels relatifs `acette th´eorie ainsi que sur l’utilisation du formalisme de seconde quantification, afin d’introduire nos notations. Dans la section (2.3), nous rappelons les r´esultats de base de la th´eorie des r´eactions auxquels nous ferons r´ef´erence tout au long du pr´esent expos´e. Enfin, la section (2.4) est enti`erement d´edi´ee `al’utilisation d’une int´eraction nucl´eon-nucl´eon de port´ee finie dans le formalisme du mod`ele en couches avec couplage d’une particule aux ´etats du conti- nuum, unifiant ainsi les diff´erents ingr´edients mentionn´es plus haut. Dans cette derni`ere partie, certaines d´emonstrations d´elicates et fastidieuses sont donn´ees en annexe, afin de ne pas surcharger de formules le d´eroulement de l’expos´e. Cependant, ces annexes sont des parties en soi dont l’importance est capitale. Les conventions d’´ecriture et notations sont introduites de fa¸con lin´eaire tout au long du chapitre.

8 9 2.1 Champ moyen et interactions

2.1.1 Les ´equations de Hartree-Fock

2.1.1.1 Formalisme de base

L’hamiltonien d’un syst`eme de A particules peut s’´ecrire, H A A = t(i)+ V (ij)+ V (ijk)+ ..., (2.1) H i=1 1=i

L’interaction mutuelle des particules m`ene `aun potentiel moyen ressenti par chaque par- ticule. Si nous notons U(i) le potentiel moyen ressenti par la particule i, nous pouvons exprimer l’hamiltonien du syst`eme sous la forme suivante, A A A = t(i)+ U(i) + V (ij) U(i) , (2.2a) H − i=1 1=i

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La th´eorie Hartree-Fock nous donne une m´ethode permettant de d´eterminer, `apartir d’une interaction nucl´eon-nucl´eon V , le meilleur potentiel moyen U (ainsi que les ´etats individuels correspondants), tel que le d´eterminant de Slater normalis´e DS0 , o`utoutes les particules occupent les ´etats individuels de plus basse ´energie, correspond| `aunei bonne approximation de l’´etat fondamental du syst`eme. Le crit`ere pour satisfaire cette condition est que l’´energie doit ˆetre minimum. Cette stationnarit´eest exprim´ee `atravers un principe variationnel conservant la norme, δ DS DS = 0, (2.6a) h 0|H| 0i DS DS = 1. (2.6b) h 0| 0i En notant a , b , la base individuelle, on peut montrer [29] que, si l’interaction V n’admet pas{| dei d´ependance| i ···} en densit´e, (2.6) m`enent aux ´equations,

e a t b + a, c V b, c =0 , pour a λ, b>λ, (2.7) a,b ≡h | | i h | | ias ≤ c λ X≤ o`u λ est le niveau de Fermi et o`unous avons introduit l’´el´ement de matrice `adeux corps antisym´etris´e, a, c V b, c = a(1),c(2) V b(1),c(2) a(1),c(2) V c(1), b(2) . (2.8) h | | ias h | | i−h | | i Les ´equations (2.7) ne disent rien sur les ´el´ements de la matrice e connectant deux ´etats occup´es, ou deux ´etats inoccup´es. Cependant, nous pouvons choisir la base individuelle de mani`ere `ace qu’elle diagonalise s´epar´ement les matrices ea λ,b λ et ea>λ,b>λ, obtenant donc les ´equations de base commun´ement utilis´ees en calcul Ha≤rtree-Fock,≤

a t b + a, c V b, c = e δ . (2.9) h | | i h | | ias a a,b c λ X≤ L’´equation (2.9) est alors ´equivalente `a, a t + U b = e δ , (2.10) h | | i a a,b o`ule potentiel moyen U est d´efinit par l’´equation,

a U b = a, c V b, c . (2.11) h | | i h | | ias c λ X≤ Enfin, la valeur moyenne de l’hamiltonien dans l’´etat fondamental Hartree-Fock DS0 est donn´ee par, H | i 1 E = DS DS = e c U c . (2.12) HF h 0|H| 0i c − 2h | | i c λ X≤   Notons ici que l’hamiltonien d´ecrit un syst`eme `a3A degr´es de libert´espatiales, incluant donc les ´etats du centre de masse.H Ces derniers ´etats ne sont d’aucun int´erˆet et doivent ˆetre supprim´es pour peu que l’on s’int´eresse aux ´etats intrins`eques du syst`eme. Une m´ethode approximative pour supprimer ces ´etats [30] consiste `asoustraire, dans les ´equations, l’ha- miltonien du centre de masse, apr`es variation. En notant −→p i l’op´erateur impulsion de la particule i, l’hamiltonien du centre de masse s’´ecrit,

A A 1 2 1 1 p = t(i)+ p . p , (2.13) 2Am −→i A 2Am −→i −→j i=1 i=1 i=j  X  X X6 11 o`u m est la masse d’un nucl´eon. Une autre approximation peut ˆetre faite en n´egligeant le deuxi`eme terme du membre de droite de (2.13). La soustraction du premier terme `a l’hamiltonien (2.2) m`ene alors `a,

~2 1 2 a t t + U b = a + U b = eaδa,b, (2.14) h | − A | i h | − 2m∗ ∇ | i o`unous avons d´efini la masse normalis´ee m∗ par, A m∗ = m. (2.15) A 1 − Afin de simplifier les expressions, nous noterons t∗ l’op´erateur ´energie cin´etique normalis´e de la mani`ere suivante, A 1 t∗ = − t. (2.16) A

Dans nos conventions d’´ecriture, nous d´esignerons par une lettre arrondie, du type , l’hamiltonien d’un syst`eme de nucl´eons incluant le centre de masse, et par une lettre droite,H du type H, l’hamiltonien intrins`eque d’un tel sys`eme.

2.1.1.2 Noyaux `acouches ferm´ees

Le potentiel Hartree-Fock peut engendrer des ´etats individuels d´eg´en´er´es. Nous supposons dans un premier temps que le nombre de particules est tel que ces ´etats sont complˆetement occup´es. Dans ce cas le potentiel est `asym´etrie sph´erique et il devient commode de s´eparer parties radiale et angulaire. En repr´esentation coordonn´ee, nous ´ecrirons donc l’´etat indi- viduel de nombres quantiques n l j m τ 1, { α α α α zα} u (r) r n l j m τ = ϕ ( r )= nαlαjατzα mα (Ω), (2.17) h−→| α α α α zαi nαlαjαmατzα −→ r Ylαjατzα o`unous avons d´efini,

mα (Ω) = l 1/2, m m j m Y ml (Ω) χ τ , (2.18) Ylαjατzα h α l s| α αi lα ms τzα m ,m Xl s ml o`u Ylα (Ω) est une harmonique sph´erique d’ordre lα et de projection ml, χms est le spineur de projection ms, ττzα est l’isospineur de projection τzα. Dans nos notations, nα correspond au nombre de noeuds de la fonction radiale u s’il s’agit d’un ´etat li´eet au nombre d’onde s’il s’agit d’un ´etat de diffusion, auquel cas cet indice devient continu.

Pour simplifier les expressions, nous introduisons les notations suivantes, qui seront utilis´ees dans tout ce qui suit, α n l j τ , (2.19a) ≡{ α α α zα} α¯ l j τ . (2.19b) ≡{ α α zα} 1Puisque le « spin-orbit splitting » est une propri´et´etr`es marqu´ee dans les noyaux, dans tout ce qui suit nous opterons pour le couplage j j. − 12

La repr´esentation coordonn´ees (2.17) s’´ecrit alors, u (r) r α m = α mα (Ω). (2.20) h−→| αi r Yα¯ A l’aide de ces notations, nous pouvons introduire la forme coupl´ee des ´etats `adeux corps du type,

α(1), β(2) Γ,M = j j , m m ΓM α m (1), β m (2) . (2.21) | i h α β α β| i| α β i m ,m Xα β Pour un ´etat `adeux corps ne comprenant que les parties angulaire, de spin et d’isospin, nous noterons alors,

α¯(1), β¯(2) Γ,M = j j , m m ΓM α¯ m (1), β¯ m (2) . (2.22) | i h α β α β| i| α β i m ,m Xα β L’indexation des particules n’a pas lieu d’ˆetre pour les ´etats antisym´etris´es. Nous rappel- lerons toutefois cette antisym´etrisation par l’indice « as » (comme en (2.8)) pour les ´etats `adeux corps, et omettrons ce d´etail pour les ´etats `a3 corps et plus. Notons enfin que la redondance de certains nombres quantiques dans les ´equations, et non de tous ceux d´efinis par les symboles (2.19), nous obligera parfois `autiliser une notation mixte. Par exemple, les relations d’orthogonalit´eet de compl´etude des fonctions d’onde radiales individuelles s’´ecrivent,

dr unα α¯(r) unβ α¯(r)= δnα,nβ , (2.23a) Z u (r)u (r′)= δ(r r′), (2.23b) α α − n XZα o`ule double symbole de sommation dans (2.23b) rappelle que la compl´etude inclut les ´etats li´es aussi bien que les ´etats du continuum r´eel.

Re-´ecrivons donc les ´equations (2.9) en substituant les ´etats individuels g´en´eriques a , b ,... | i | i par les ´etats α mα , β mβ ,... introduits en (2.20), et en soustrayant la contribution du centre de masse,| i | i

α m t∗ β m + α m , γ m V β m , γ m = e δ . (2.24) h α| | βi h α γ | | β γ ias α α mα,β mβ γ m Xγ L’interaction V conservant le moment angulaire total Γ, le deuxi`eme terme du membre de gauche de l’´equation (2.24) peut s’´ecrire sous la forme coupl´ee, 1 j j , m m ΓM j j , m m ΓM α,γ V β,γ Γ , (2.25) h α γ α γ| ih β γ β γ| i ˆ h || || ias γ m Γ,M Γ Xγ X o`u Γ=ˆ √2Γ + 1 et o`unous avons r´eduit l’´el´ement de matrice `adeux corps. En utilisant la relation d’orthogonalit´esuivante des coefficients de Clebsch-Gordan [31],

Γˆ2 jαjγ , mαmγ ΓM jβjγ , mβmγ ΓM = 2 δjαmα,jβmβ , (2.26) h | ih | i jˆα mXγ ,M 13 le fait que l’op´erateur ´energie cin´etique conserve les nombres quantiques orbital, de spin, d’isospin et de projection, et le fait que l’interaction V conserve la parit´etotale, nous obtenons,

n α¯ m t∗ n α¯ m + h α α| | β αi Γˆ n α¯ , n γ¯ V n α¯ , n γ¯ Γ = e δ . (2.27) 2 h α γ || || β γ ias nαα¯ nα,nβ n γ¯ jˆα Xγ XΓ En ins´erant une relation de compl´etude dans l’espace coordonn´ee et en int´egrant sur la partie angulaire, nous pouvons ´ecrire l’´el´ement de matrice de l’op´erateur ´energie cin´etique sous la forme suivante, ~2 d2 l (l + 1) dru (r) α α u (r), (2.28) −2m nαα¯ dr2 − r2 nβ α¯ ∗ Z En utilisant une proc´edure analogue, nous pouvons ´ecrire le terme `adeux corps, n α¯ , n γ¯ V n α¯ , n γ¯ Γ = h α γ || || β γ ias Γ unβα¯(r) unγ γ¯(r′) dr dr′ rr′ unαα¯(r) unγγ¯(r′) Vα¯γ¯α¯γ¯(r, r′) r r′ ZZ h   u (r′) Γ jα jγ Γ nβ α¯ unγ γ¯(r) ( 1) − − Vα¯γ¯γ¯α¯(r, r′) , (2.29) − − r′ r  i o`unous avons d´efini, Γ Γ V (r, r′)= α¯(1)γ ¯(2) V α¯(1)γ ¯(2) (r, r′)= α¯γ¯α¯γ¯ h || || i ΓM ΓM Γˆ dΩ dΩ′ † (Ω) † (Ω′) V ( r , r ′) (Ω) (Ω′) , (2.30) Ylαjατzα ×Ylγ jγ τzγ −→ −→ Ylαjατzα ×Ylγ jγ τzγ ZZ h i h i et similairement pour le terme d’´echange. Notons que le terme d´efini en (2.30) peut, en toute g´en´eralit´e, ˆetre un op´erateur diff´erentiel agissant sur la partie radiale qui est situ´ee dans les grandes parenth`eses de l’´equation (2.29). Enfin, en utilisant (2.28) et (2.29), et en se souvenant de la relation de compl´etude (2.23b), nous pouvons int´egrer l’´equation (2.27) sur nα pour obtenir les ´equations int´egro-diff´erentielles, ~2 2 d 2 lα(lα + 1) ′ ′ ′ 2 + kα 2 uα(r)+ Dα¯(r)uα(r)+ dr Eα¯(r, r )uα(r )=0, (2.31) −2m∗ dr − r   Z ~2 o`u kα = 2m∗eα/ , et o`ules potentiels direct et d’´echange sont donn´es par, ˆ p Γ Γ uγ(r′) D (r)= dr′ rr′ u (r′) V (r, r′) , (2.32a) α¯ 2 γ α¯γ¯α¯γ¯ rr jˆα ′ × Xγ,Γ Z  ˆ Γ Γ jα jγ Γ uγ(r) Eα¯(r, r′)= ( 1) − − rr′ uγ(r′) V (r, r′) . (2.32b) − ˆ 2 − α¯γ¯γ¯α¯ rr × γ,Γ jα ′ X  Une m´ethode num´erique de r´esolution des ´equations int´egro-diff´erentielles est pr´esent´ee en Γ annexe (6.1). Le calcul des ´el´ements de matrice du type Vα¯β¯γ¯δ¯(r, r′) est donn´een annexe (6.2) pour diff´erents types d’interaction nucl´eon-nucl´eon. Dans le cas particulier de l’interaction spin-orbite de port´ee finie (la seule force non centrale que nous utilisons dans cet expos´e), nous pouvons montrer que la partie directe (2.32a) du potentiel se r´esume `aun scalaire (et non `aun op´erateur diff´erentiel). Le seul terme diff´erentiel apparaissant dans les ´equations radiales Hartree-Fock (2.31) est donc celui de l’op´erateur ´energie cin´etique. 14

2.1.1.3 Noyaux `acouches non ferm´ees

Lorsque le syst`eme consid´er´ecomporte un nombre de particules tel que certaines couches ne sont que partiellement remplies, le potentiel n’est plus `asym´etrie sph´erique, et la d´ecomposition (2.20) n’est pas appropri´ee. Nous pouvons cependant utiliser une approxi- mation fort utile pour outre-passer ce probl`eme, et ainsi ´eviter la n´ecessit´ede r´esoudre des ´equations int´egro-diff´erentielles en deux (sym´etrie cylindrique) voire trois dimensions. Afin d’illustrer le fondement de cette approximation, consid´erons `anouveaux les ´equations (2.27). L’obtention de ces ´equations suppose implicitement que toute orbitale de moment de spin donn´eest complˆetement remplie. Par exemple, dans la relation (2.26), la somma- tion sur mγ est effectu´ee de jγ `a+jγ . La probabilit´ed’occupation d’un ´etat de nombres − ˆ2 quantiques γ mγ est alors de 1/jγ. Si maintenant p particules sont ajout´ees `aun coeur de couches ferm´ees{ } sur une orbitale de spin j, nous pouvons, dans le cadre d’une approxi- mation raisonable, consid´erer que cette couche sera occup´ee avec la probabilt´e p/ˆj2. Nous pouvons « simuler » cette approximation par une re-d´efinition de la partie angulaire, de spin et d’isospin des ´etats individuels,

√pα α,¯ mα α,¯ mα , (2.33) | i −→ ˆjα | i o`u pα est le nombre de particules occupant la couche consid´er´ee. En utilisant cette substitu- tion dans l’´equation (2.27), et en d´esignant par γ m l’ensemble des nombres quantiques { γ} caract´erisant les ´etats individuels du coeur de couches ferm´ees et par δ mδ ceux de la couche non ferm´ee, nous obtenons facilement, { }

α m t∗ β m + α m , γ m V β m , γ m + h α| | βi h α γ| | β γ ias γ mγ X p δ α m , δ m V β m , δ m = e δ . (2.34) ˆ2 h α δ| | β δias α α mα,β mβ jδ m Xδ Ainsi, l’influence de la substitution (2.33) sur les solutions radiales est ´equivalente `ala red´efinition suivante des potentiels (2.32),

ˆ Γ occ Γ uγ(r′) Dα¯(r)= P dr′ rr′ uγ(r′) V (r, r′) , (2.35a) ˆ 2 jγ α¯γ¯α¯γ¯ rr × γ,Γ jα ′ X Z  ˆ Γ occ Γ jα jγ Γ uγ(r) Eα¯(r, r′)= P ( 1) − − rr′ uγ(r′) V (r, r′) . (2.35b) − ˆ 2 jγ − α¯γ¯γ¯α¯ rr × γ,Γ jα ′ X  occ o`ula probabilit´ee d’occupation Pjγ de la couche de spin jγ est d´efinie par,

1 pour une couche ferm´ee, occ Pjγ = pγ (2.36) 2 pour une couche non ferm´ee comportant pγ particules. ( jˆγ 15 2.2 Le mod`ele en couches

2.2.1 Formalisme de base

La th´eorie du mod`ele en couches nucl´eaire [1, 2, 3, 4, 5] stipule que le noyau peut ˆetre d´ecrit par un coeur inerte de couches ferm´ees auquel s’ajoutent des nucl´eons de valence se distribuant sur un ensemble fini de couches. La figure (2.1) montre un exemple de d´efinition du coeur et de l’espace de valence pour la description de 16O. La configuration d’occupation 0d3/2 1s1/2 0d5/2 espace de valence 0p1/2 0p3/2 coeur 0s1/2 protons

Fig. 2.1 – Exemple de d´efinition du coeur et de l’espace de valence pour la description de 16O.

pr´esent´ee sur cette figure correspond `acelle de plus basse ´energie (donc `ala configuration Hartree-Fock). Le coeur ´etant inerte, nous construisons la base en distribuant les particules de valence sur les orbitales de valence de toute les fa¸cons possibles. Dans l’exemple de la figure (2.1), ceci revient `adistribuer 4 particules sur 20 ´etats individuels. En num´erotant les particules de valence de 1 `a nval, l’hamiltonien du syst`eme s’´ecrit,

nval nval = H + hsm(i)+ V sm(ij), (2.37) H core i=1 1=i

L’espace de valence est tronqu´e, ce qui limite le d´eveloppement (2.40) `aun nombre fini sm de configurations. La diagonalisation de H dans la base SDi nous fournit alors les coefficients de m´elange de configurations de mod`ele en couch{| es i C}sm . { ij } Comme nous l’avons mentionn´eplus haut, l’interaction r´esiduelle V sm ne correspond pas `a l’interaction V res d´efinie en (2.2b) car la base utilis´ee est tronqu´ee. La m´ethode donnant les meilleurs r´esultats consiste `aajuster les ´el´ements de matrice `adeux corps de l’interaction V sm afin de fitter les propri´et´es spectroscopiques d’un grand nombre de noyaux. On obtient alors une interaction effective qui d´epend de l’espace de valence choisi. De mˆeme qu’en (2.20), le sch´ema de couplage j j est le plus appropri´epour d´ecrire les ´etats individuels. − sm Nous noterons donc la base individuelle de mod`ele en couches α mα , o`ules ´etats sont d´ecompos´es d’une mani`ere analogue `a(2.20), {| i }

uho(r) r α m sm = ϕsm ( r )= α mα (Ω), (2.41) h−→| αi α mα −→ r Yα¯

ho o`u uα (r) sont les fonctions propres radiales de l’oscillateur harmonique [1, 2, 3].

2.2.2 M´ethode de seconde quantification

Nous introduisons dans cette partie certains r´esultats de base dont nous ferons usage par la suite. Nos conventions sont celles introduites dans [3].

La m´ethode habituelle pour r´esoudre le probl`eme aux valeurs propres pour un syst`eme de fermions utilise le formalisme de seconde quantification. Ce formalisme repose sur le fait que la fonction d’onde d’un syst`eme de A fermions peut ˆetre d´evelopp´ee dans l’espace de Fock, c’est `adire dans une base `a A corps complˆetement antisym´etris´ee. Si nous notons a , b ,... une base orthogonale individuelle, alors un ´etat SD de la base de Fock `a A {|particulesi | i est} construit selon (2.5), que nous ´ecrivons ici en faisant| i apparaˆıtre l’op´erateur d’antisym´etrisation , A SD = a,b,...,c = a(1), b(2),...,c(A) , (2.42a) | i | i A| i 1 = ( 1)P Pˆ , (2.42b) A √ − A! P X o`u Pˆ est un op´erateur de permutation de parit´e( 1)P , et o`ula sommation est effectu´ee sur les A! permutations possibles. Dans le ket du membre− de droite de (2.42a) nous avons indiqu´eque la particule (1) occupe l’´etat individuel a , la particule (2) occupe b , etc ... Cet ordre est complˆetement arbitraire car l’antisym´etri| i seur efface cette discernabilit´e.| i La dimension de la base de Fock correspond au nombre de configuA rations d’occupation pos- sibles et est en g´en´eral infinie. En mod`ele en couches, la troncation est effectu´ee en premier lieu sur la base individuelle, ce qui limite le nombre de configurations `aune valeur finie. Une autre troncation peut ´egalement ˆetre effectu´ee sur les configurations elles-mˆemes ; ce qui r´eduit encore la dimension de la base de Fock. Notons cependant que plus la troncation est drastique, moins l’espace de Fock est riche en configurations, et plus le caract`ere effectif de l’interaction V sm est prononc´e. 17

Le formalisme de seconde quantification introduit les op´erateurs aa† et ab, d´enomm´es res- pectivement op´erateur de cr´eation et op´erateur d’annihilation et satisfaisant aux relations,

a† , a† = a , a =0, (2.43a) { a b} { a b} a† , a = δ . (2.43b) { a b} a,b L’´etat de base (2.42a) est alors construit selon la convention suivante,

a,b,...,c = a† ...a†a† , (2.44) | i c b a|i o`u d´esigne l’´etat vide. |i Si (i) est un op´erateur `aun corps agissant dans l’espace des ´etats de la particule i, alors le formalismeT de seconde quantification nous permet d’´ecrire,

A (i)= a b a† a , (2.45) T h |T | i a b i=1 X Xa,b o`ula sommation dans le membre de droite est effectu´ee sur tous les ´etats de la base in- dividuelle consid´er´ee. Il est `anoter que la relation (2.45) n’est valable que dans la base de Fock d´efinie en (2.44), en d’autres termes, les ´el´ements de matrice de l’op´erateur du membre de gauche de l’´equation (2.45) ne sont ´egaux `aceux de l’op´erateur du membre de droite uniquement dans la base de Fock. L’application de ce dernier op´erateur dans une base constitu´ee d’un simple produit tensoriel d’´etats individuels serait d’une interpr´etation douteuse et pour le moins compliqu´ee.

De mˆeme, si (ij) est un op´erateur `adeux corps agissant dans l’espace compos´ed’un produit tensorielK des ´etats de la particule i avec ceux de la particule j, nous pouvons ´ecrire, dans la base de Fock,

A 1 (ij)= a, b c,d a† a†a a . (2.46) K 4 h |K| ias a b d c 1=i

A −→ = −→j (i). (2.47) J i=1 X Nous noterons alors Φ J,M un ´etat `a A corps complˆetement antisym´etrique et satisfaisant aux ´equations suivantes,| i

J(J + 1) 2 Φ J,M =0, (2.48a) −J | i   M Φ J,M =0. (2.48b) −Jz | i   Une m´ethode de construction de tels ´etats est d´ecrite dans [3]. 18

Il devient alors utile d’introduire ´egalement les notations coupl´ees pour les op´erateurs ten- soriels irr´eductibles (dont nous ferons plus tard un usage extensif). Si θ,mθ est un op´erateur T tensoriel d’ordre θ (et de projection mθ) dans la base α mα , on montre facilement que l’on peut ´ecrire, dans la base de Fock, {| i}

A θ,m θ,m 1 θ θ θ (i)= α β a† a , (2.49) T ˆ h ||T || i α β i=1 θ X Xα,β   jα+mα e o`unous avons introduit l’op´erateur aα mα = ( 1) aα, mα qui, comme l’op´erateur de − − cr´eation, est un op´erateur tensoriel. De mˆeme, si θ,mθ (ij) est tensoriel d’ordre θ dans la base `adeux corps α m (i), β m (j) , nous pouvonsK ´ecrire, dans la base de Fock, {| α β ei} A ′ Γ Γ θ,m θ,m 1 Γ θ Γ′ θ θ (ij)= α, β γ, δ a† a† a a , (2.50) K − ˆ h ||K || inas α β γ δ 1=i

Γ θ Γ′ Γ θ Γ′ α, β γ, δ as α, β γ, δ nas = h ||K || i . (2.51) h ||K || i 1+ δα,β 1+ δγ,δ p p Comme nous l’avons vu, l’hamiltonien de mod`ele en couches n’est actif que pour les parti- cules de valences, l’hamiltonien du coeur ne fournissant qu’une contribution scalaire. Nous pouvons donc limiter la diagonalisation de l’hamiltoniena ` une base de Fock `a nval parti- cules. En utilisant les r´esultats pr´ec´edents, on montre alors facilement que l’hamiltonien (2.37) peut s’´ecrire2,

0,0 sm = E + α h α a† a H core h || || i α α (α) val X∈   Γ Γ 0,0 sm e Γ α, β V γ, δ a† a† a a , (2.52) − h || || inas α β γ δ (α β,γ δ) val Γ ≤ X≤ ∈ X h    i o`unous avons sp´ecifi´eque les sommations sur les ´etats individuelse see limitent `al’espace de valence (d´enot´epar val), et o`unous avons utilis´ele fait que l’hamiltonien hsm est diagonal dans la base α m sm . {| αi } Int´eressons-nous maintenant plus pr´ecis´ement `ala base de Fock. Si nous d´efinissons l’´etat antisym´etris´e`a nval corps, Φ = v , v ,...,v , (2.53) | vali | 1 2 nval i o`ules ´etats individuels v1 , v2 , ... appartiennent `al’espace de valence, et l’´etat anti- sym´etris´e`a n corps que| i l’on| notei 0 et d´efinissant l’´etat du coeur, alors nous pouvons core | i d´efinir l’´etat antisym´etris´e`a A corps (ncore + nval = A),

0, Φ = 0 Φ , (2.54) | vali A | i⊗| vali   2Nous omettons ici l’exposant sm sur les ´etats individuels pour simplifier les expressions ; il reste cependant pr´esent pour les op´erateurs ´ecrits en premi`ere quantification, rappelant ainsi que ces expressions ne sont valables que dans la base de mod`ele en couches. 19 o`u, cette fois-ci, l’op´erateur antisym´etrise l’´etat partiellement antisym´etrique situ´e`asa droite. Par d´efinition, le coeurA n’admet qu’un seule configuration3. La dimension de l’espace engendr´epar les ´etats (2.53) est donc ´egale `ala dimension de l’espace engendr´es par les ´etats (2.54). De plus, on peut montrer [3] que les ´el´ements de matrice de l’hamiltonien H sont les mˆemes dans les deux bases. Nous pouvons donc ´ecrire en toute qui´etude,

0, Φ H 0, Φ′ = Φ H Φ′ , (2.55) h val| | vali h val| | vali car cette r´eduction fait intervenir une phase de r´earrangement positive. Cependant, et ce pour les besoins ult´erieurs du pr´esent expos´e, nous utiliserons une base g´en´erale `a A corps. Dans tout ce qui suit, nous d´esignerons l’ensemble des ´etats du coeur par « core » et l’ensemble des ´etats de l’espace de valence par « val » . Les indices regroupant les nombres quantiques d´efinissant chaque couche seront ordonn´es de la mani`ere suivante,

α core, β val α<β. (2.56) ∈ ∈ ⇒ Quelques d´etails sur les m´ethodes num´eriques utilis´ees dans le code de mod`ele en couches, ainsi que des remarques sur le formalisme - sont expos´es en annexe (6.3).

3Ce qui correspond d´ej`a`aune troncation de l’espace total ; donc plus le coeur est grand, plus l’espace est tronqu´e. 20 2.3 La th´eorie des r´eactions

2.3.1 Le probl`eme avec asymptotique `adeux fragments

Nous rappelons ici quelques r´esultats fondamentaux sur la th´eorie des collisions n’incluant que les partitions de masse correspondant au probl`eme `adeux corps asymptotique. On peut trouver une description complˆete de cette th´eorie dans [32], [33], [34]. Ce succint rappel nous permet cependant d’introduire les notations qui seront nˆotres par la suite.

Nous consid´erons un syst`eme qui ´evolue `aune ´energie intrins`eque totale E durant un processus de collision. Nous d´efinissons alors le pass´einfini ainsi que le futur infini re- lativement `al’instant de la collision. Dans ces zones de temps lointaines, le syst`eme est suppos´econsister en deux fragments4 : l’un des deux est appel´ela cible, et l’autre le pro- jectile. Nous notons −→r la coordonn´ee relative s´eparant les centres de masse de la cible et du projectile. Dans le pass´einfini, ainsi que dans le futur infini, la distance relative −→r est suppos´ee tr`es grande. Dans un formalisme ind´ependant du temps nous parlerons alors| | de r´egion asymptotique. Dans la r´egion asymptotique, les deux fragments n’interagissent pas et cible et projectile sont ind´ependemment d´ecrits par leur hamiltonien intrins`eque que jtmt l’on note Ht et Hp respectivement. Nous notons t les vecteurs d’´etats intrins`eques | i de la cible, o`u jt est le moment de spin total et mt sa projection. Tous les autres nombres quantiques n´ecessaires pour d´efinir la cible de mani`ere unique sont symbolis´es par la petite lettre capitale « t » (r´eminiscente du mot anglais Target). Ces ´etats sont alors solution de l’´equation stationnaire,

jtmt (Et Ht) t =0. (2.57) − | i De mˆeme, nous notons les ´etats intrins`eques du projectile pjpmp , solutions de, | i jpmp (Ep Hp) p =0. (2.58) − | i Dans la r´egion asymptotique, l’hamiltonien intrins`eque du syst`eme total, que l’on note H0 et que l’on qualifie d’asymptotique (ou libre), peut s’´ecrire, q2 H = Ht + Hp + , (2.59) 0 2µ o`u −→q est le moment conjugu´ede la variable relative −→r et µ est la masse r´eduite cible- projectile. Les ´etats stationnaires du syst`eme « libre » se r´eduisent alors `a, tjtmt pjpmp q , (2.60) | ⊗ ⊗ −→i o`u q est une onde plane de moment q . Ces vecteurs d’´etats satisfont donc `a, |−→i −→ (E H ) tjtmt pjpmp q =0, (2.61) − 0 | ⊗ ⊗ −→i 2 o`u E = Et + Ep + q /2µ. A un temps proche de l’instant de la collision, la distance −→r est suppos´ee suffisamment petite pour que les deux fragments puissent interagir via| un| potentiel . Nous parlerons alors de r´egion d’interaction. Dans la r´egion d’interaction, l’hamiltonienV intrins`eque du syst`eme, que l’on note H, s’´ecrit alors, q2 H = Ht + Hp + + . (2.62) 2µ V 4Ce que nous appelons fragment correspond ici `aun syst`eme dans sa partition de masse la plus simple, `asavoir un ´etat li´e. 21

Nous noterons ψ les ´etats stationnaires intrins`eques du syst`eme total satisfaisant `a, | i (E H) ψ =0. (2.63) − | i Dans une exp´erience de diffusion, le faisceau est mod´elis´e, avant la collision, par une su- perposition d’´etats du type (2.60), dont la distribution en impulsion est centr´ee sur une valeur moyenne. Ce paquet d’ondes est alors propag´epuis diffus´epar le potentiel avant d’atteindre `anouveau la r´egion asymptotique o`ules produits de la r´eaction peuventV ˆetre d´etect´es.

La th´eorie formelle des collisions nous permet d’exprimer, dans un formalisme ind´ependant du temps, les ´etats solutions de (2.63) connaissant, `aune ´energie donn´ee E, l’´etat du syst`eme dans le pass´einfini. Ceci est achev´e`al’aide de l’op´erateur de M¨oller d´efini par [32],

i i + Ht H0t Ω = lim e ~ e− ~ , (2.64) t →−∞ qui mappe les ´etats stationnaires de H0 sur ceux de H. En consid´erant que le syst`eme est, tjtmt pjpmp + dans le pass´einfini, dans l’´etat −→q , la solution ψ de l’´equation (2.63) est alors donn´ee par, | ⊗ ⊗ i | i

ψ + = Ω+ tjtmt pjpmp q . (2.65) | i | ⊗ ⊗ −→i + L’´equation (2.65) exprime le fait que, pour un ´etat initial de moment −→q donn´e, l’´etat ψ contient toutes les informations sur le processus de collision. L’´etat physique final est alors| i obtenu en propageant la superposition des ´etats ψ + correspondant `ala distribution ini- tiale en impulsion. | i

De mˆeme, nous pouvons d´efinir l’op´erateur de M¨oller,

i i Ht H0t Ω− = lim e ~ e− ~ , (2.66) t + → ∞

jt′ mt′ jp′ mp′ qui mappe les ´etats t′ p′ q ′ d´ecrivant le syst`eme dans le futur infini sur les | ⊗ ⊗ −→ i solutions ψ′ − de (2.63) de la mani`ere suivante, | i

jt′ mt′ jp′ mp′ ψ′ − = Ω− t′ p′ q ′ , (2.67) | i | ⊗ ⊗ −→ i o`unous avons prim´eles ´etats et nombres quantiques, afin de rappeler que l’hamiltonien libre n’admet pas n´ecessairement la mˆeme forme avant et apr`es la collision. En effet, il se peut que le syst`eme change de partition de masse lors du processus de collision. La convention consistant `aajouter les exposants in et out aux kets et aux op´erateurs afin de distinguer les ´etats asymptotiques dans le pass´eou dans le futur lointains, ainsi que les deux formes post et prior de l’interaction, est ici abandonn´ee pour des raisons de simplicit´e dans les notations.

En introduisant les deux formes (sortante et entrante) de la r´esolvante totale de l’hamil- tonien H, 1 1 G± = = lim , (2.68) E H ε 0 E iε H ± − → ± − 22 qui peuvent se d´evelopper de la mani`ere suivante,

G± = G± + G± G±, (2.69) 0 0 V o`ula r´esolvante « libre » est d´efinie par, 1 1 G0± = = lim , (2.70) E H ε 0 E iε H ± − 0 → ± − 0 on peut montrer que l’´equation (2.65) se r´eduit `a,

ψ + = lim iεG+ tjtmt pjpmp q (2.71a) ε 0 −→ | i → | ⊗ ⊗ i = tjtmt pjpmp q + G+ ψ +. (2.71b) | ⊗ ⊗ −→i 0 V| i et que (2.67) se r´esume `a,

jt′ mt′ jp′ mp′ ψ′ − = lim iεG− t′ p′ q ′ (2.72a) | i ε 0 − | ⊗ ⊗ −→ i → ′ jt′ mt′ jp′ mp′ = t′ p′ q ′ + G − ′ ψ′ −. (2.72b) | ⊗ ⊗ −→ i 0 V | i

2.3.2 Canaux d’arrangement

Dans cette partie, nous consid´erons le cas, plus g´en´eral, o`ule syst`eme ne se r´eduit pas n´ecessairement `aun probl`eme `adeux corps dans la r´egion asymptotique. Cette derni`ere r´egion peut alors ˆetre d´efinie au moyen de syst`emes de coordonn´ees plus complexes, ap- propri´es pour chaque partition de masse. Nous utiliserons donc la terminologie ad´equate de canal d’arrangement pour distinguer ces diff´erentes partitions de masse. Par exemple, dans la section pr´ec´edente, les canaux d’arrangement consid´er´es correspondent aux parti- tions de masse o`ule syst`eme est scind´een deux fragments. Notons cependant qu’`achaque canal d’arrangement peut correspondre plusieurs canaux d’excitation comme sp´ecifi´e, par exemple, par les ´etats intrins`eques tjtmt et pjpmp d´efinis dans la section pr´ec´edente. | i | i Un canal d’arrangement, que nous notons a, est donc d´efini par les vecteurs d’´etat a a a | i solutions de l’´equation (E H0 ) a = 0, o`u H0 est l’hamiltonien d´ecrivant le syst`eme dans une certaine partition de masse− | dansi la r´egion asymptotique. Nous pouvons alors d´efinir les op´erateurs de M¨oller g´en´eralis´es Ωa± qui mappent l’espace engendr´epar les ´etats a du canal d’arrangement a sur l’espace engendr´es par les ´etats, | i

a ψ ± = Ω± a = a + G ± ψ ±, (2.73) | ai a | i | i 0 Va| ai a solutions de (2.63), o`ula r´esolvante G0± est d´efinie de mani`ere analogue `a(2.70). Selon la + th´eorie multi-canaux avec r´earrangement [33], la solution ψa peut ˆetre ´ecrite en fonction d’un autre canal d’arrangement b de la mani`ere suivante, | i

+ a+ a+ + ψb = lim iεG0 b + G0 a ψb , (2.74) ε 0 | i → | i V | i o`uil peut ˆetre d´emontr´eque,

a+ lim iεG0 b δa,b a , (2.75) ε 0 → | i ∼ | i dans la r´egion asymptotique. Chaque canal d’arrangement peut admettre plusieurs (voire a un continuum) ´etats d’excitation. C’est le cas lorsque, par exemple, l’hamiltonien H0 du 23

canal d’arrangement a peut supporter plusieurs ´etats li´es. Notons ces ´etats ai , o`ul’indice i diff´erencie les ´etats d’excitation. Pour un canal d’arrangement donn´e a, les| ´etatsi a sont | ii orthogonaux : ai aj = δi,j. En revanche, les ´etats propres de deux canaux d’arrangement diff´erents a ethb |nei v´erifient pas n´ecessairement cette relation puisque qu’ils sont ´etats a b propres d’hamiltoniens diff´erents H0 et H0. Ceci m`ene `ades probl`emes de non-orthogonalit´e et de surcompl´etude [35, 36]. Cependant, on peut montrer que les espaces ± engendr´es par Pa les ´etats Ω± a pour diff´erent canaux d’arrangement sont orthogonaux. Si nous notons { a | i} P ± les projecteurs sur les espaces ±, nous pouvons donc ´ecrire, a Pa P ±P ± =0, a = b. (2.76) a b 6 De plus, il peut ˆetre d´emontr´ela relation suivante, appel´ee relation de compl´etude asymp- totique,

1 Q + Pa± = , (2.77) a X o`u Q est le projecteur sur l’espace des ´etats o`ule syst`eme total est li´e(consistant donc en un seul fragment).

Dans ce chapitre nous nous limiterons aux canaux d’arrangement correspondant au pro- bl`eme asymptotique `adeux corps, et oublierons les probl`emes de non-orthogonalit´e. Ceci revient `aconsid´erer que le syst`eme n’admet qu’une seule partition de masse dans la r´egion asymptotique.

2.3.3 Ondes partielles et sch´ema de couplage

Comme nous l’avons mentionn´eplus haut, nous ne consid´erons que les canaux d’arrange- ment o`ule syst`eme est scind´een deux fragments dans la r´egion asymptotique, et ce pour une partition de masse donn´ee. L’espace des canaux d’excitation correspondant `al’hamil- tonien libre (2.59) est alors engendr´epar les ´etats (2.60). Nous pouvons ainsi d´efinir le projecteur P sur cet espace de la mani`ere suivante,

3 tjtmt pjpmp tjtmt pjpmp eP = d q −→q −→q , (2.78) tjtmt pjpmp | ⊗ ⊗ ih ⊗ ⊗ | X, Z e o`ules sommations portent sur tous les ´etats propres li´es de Ht et Hp.

Il devient alors commode d’introduire une repr´esentation coordonn´ee de l’espace des ca- tjtmt pjpmp naux. Les ´etats −→q correspondent aux ´etats asymptotiques physiques et sont facilement{| interpr´etables⊗ en⊗ cei} sens. Cependant, la d´efinition (2.78), qui n’est autre qu’une relation de compl´etude au sein de l’espace des canaux `adeux fragments de mˆeme partition de masse, peut indiff´eremment ˆetre ´ecrite au moyen des ´etats sus-mentionn´es, ou tjtmt pjpmp au moyen des ´etats −→r o`u −→r est le ket coordonn´ee correspondant `ala variable relative entre{| les deux⊗ fragments.⊗ i} Nous| i pouvons ainsi ´ecrire (2.78) sous la forme suivante,

3 tjtmt pjpmp tjtmt pjpmp P = d r −→r −→r . (2.79) tjtmt pjpmp | ⊗ ⊗ ih ⊗ ⊗ | X, Z e 24

En utilisant une base d’harmonique sph´eriques pour la compl´etude au sein de l’espace angulaire, nous pouvons alors ´ecrire,

2 jtmt jpmp jtmt jpmp P = drr t p lml,r t p r, lml , (2.80) tjtmt pjpmp | ⊗ ⊗ ih ⊗ ⊗ | ,X ,l,ml Z o`ula basee lm ,r admet la repr´esentation suivante, {| l i}

δ(r r′) ml −→r lml,r′ = − Yl (Ωr). (2.81) h | i rr′ Enfin, nous introduisons notre sch´ema de couplage (qui sera utilis´edans tout ce qui suit) au moyen des ´etats J,M ,r admettant la repr´esentation suivante, {|Yc i} J,M δ(r r′) J,M −→r c ,r′ = − c (Ωr), (2.82) h |Y i rr′ Y o`ules fonctions angulaires sont donn´ees par5,

J,M jtmt jpmp m (Ω )= lj, m mp jm jtj, mtm JM t p Y l (Ω ), (2.83) Yc r h l | ih | i| ⊗ i l r mt,mp X et o`unous avons introduit la notation simplifi´ee6, c tjt , (l, pjp )j , (2.84) ≡{ } qui n’est autre que la d´efinition des canaux en termes d’ondes partielles. En d´ecomposant la repr´esentation coordonn´ees de l’onde plane −→q en ondes partielles, on montre facilement que l’on a, | i

J,M jtmt jpmp J,M r, ′ t p q = δ ′ j (kr) Ξ (mt, mp, Ω ), (2.85) h Yc | ⊗ ⊗ −→i c,c l c q Xl,j o`u, pour une ´energie totale E,

q 2µ(E Et Ep) k = = − − , (2.86) ~ ~2 r jl est la fonction de Bessel sph´erique et o`ule terme d´ependant de la partie angulaire Ωq est donn´epar,

J,M 4π l m Ξ (mt, mp, Ω )= i lj, m mp jm jtj, mtm JM Y ∗ l (Ω ). (2.87) c q (2π~)3/2 h l | ih | i l q Il est ais´ede montrer que les fonctions angulaires (2.87) satisfont aux relations suivantes,

J,M J′,M ′ 2 † ′ ′ ′ ′ dΩ Ξ jt jp (mt, mp, Ω ) Ξ jt jp ′ ′ (mt, mp, Ω )= δ (2.88a), q t ,p ,l,j q t ,p ,l ,j q π~3 (l,j,J,M),(l ,j ,J ,M ) mt,mp X Z   2 J,M J,M ′ ′ † Ξ (mt, mp, Ω ) Ξ (mt , mp , Ω′ ) = δ t p ′ ′ δ(Ω Ω′ ). (2.88b) c q c q π~3 (m ,m ),(mt ,mp ) q − q l,j,J,MX   Enfin, nous concluons en ´ecrivant le projecteur (2.78) comme suit,

P = drr2 J,M ,r r, J,M . (2.89) |Yc ih Yc | c,J,M X Z e 5 Notons que ml = m mp et m = M mt. 6L’odre de couplage− est ici symbolis´e,− la lettre c n’en d´ecrivant pas moins l’ensemble des nombres quantiques t, jt, l, p, jp, j . { } 25

2.3.4 Ondes distordues et potentiel de Coulomb

c c Red´efinissons l’hamiltonien total par H = H0 + , o`u H0 = H0 + c et c est un potentiel V V V c additionnel. Nous pouvons alors d´efinir la r´esolvante du nouvel hamiltonien libre H0,

c 1 G ± = . (2.90) 0 E Hc ± − 0

En notant ψ0 la solution de (E H0) ψ0 = 0, nous pouvons ´ecrire les solutions totales (analogues| dei (2.71) et (2.72)), − | i

ψ ± = lim iεG± ψ0 (2.91a) ε 0 | i → | i c c = lim iε(G0± ψ0 + G± G0± ψ0 ). (2.91b) ε 0 → | i V | i En introduisant,

c ψc ± = lim iεG0± ψ0 , (2.92) ε 0 | i → | i (2.91) m`ene `a,

c ψ ± = ψ ± + G ± ψ ±. (2.93) | i | ci 0 V| i Le probl`eme se r´eduit donc `a(2.71b-2.72b) `aceci pr`es que le vecteur libre ψ est remplac´e | 0i par le vecteur distordu ψc ±. Si le potentiel additionnel c est le potentiel de Coulomb : 2 | i V c(r) = e ZtZp/r, o`u Zt et Zp sont les nombres de charge de la cible et du projectile Vrespectivement, alors le nouvel op´erateur de M¨oller,

i i c ~ Ht ~ H0 t Ωc± = lim e e− , (2.94) t →∓∞ n’est plus d´efini `acause de la port´ee infinie de ce potentiel. N´eanmoins, par une proc´edure de renormalisation [37, 38], nous pouvons trouver une solution analytique, que l’on note7 c ψc ± −→q ±, commun´ement d´enomm´ee onde plane distordue de Coulomb et admettant la| repr´esentationi ≡| i coordonn´ee suivante, 1 c πη/2 i−→k −→r −→r −→q ± = 3 e− Γ(1 iη)e 1F1( iη; 1; i(kr −→k −→r )), (2.95) h | i (2π~) 2 ± ∓ −

2 2 o`u η = µe Z1Z2/~ k est le paramˆetre de Sommerfeld, et 1F1(a; b; z) est la fonction hy- c + perg´eom´etrique confluente de premi`ere esp`ece [39]. L’onde plane −→q peut ˆetre d´evelopp´ee sur une base d’ondes partielles comme suit, | i

c + 4π l iσl m m −→r −→q = 3 i e fl,η(kr)Yl∗ (Ωq)Yl (Ωr), (2.96) h | i (2π~) 2 Xl,m o`u fl,η(kr) est la fonction d’onde de Coulomb r´eguli`ere, normalis´ee de la mani`ere suivante (pour r ), →∞ 1 f (kr) sin(kr ηlog(2kr) πl/2+ σ ), (2.97) l,η ∼ kr − − l 7Nous oublions ici les ´etats intrins`eques de la cible et du projectile pour simplifier les notations. 26

et o`u σl est le d´ephasage de Coulomb,

σl = arg(Γ(l +1+ iη)). (2.98)

La fonction d’onde de Coulomb r´eguli`ere (2.97) peut s’´ecrire en fonction des fonctions d’onde de Coulomb irr´eguli`eres hl,η± comme suit,

1 iσ + iσ f (kr)= (e l h (kr)+ e− l h− (kr)), (2.99) l,η 2 l,η l,η o`u, pour r , ∼∞ (l+1) i∓ i(kr ηlog(2kr)) h± (kr) e± − . (2.100) l,η ∼ kr c Dans tout ce qui suit, nous assimilerons l’hamiltonien libre H0 `al’hamiltonien H0, suppo- sant implicitement que le potentiel de Coulomb y est contenu. Les ´etats (2.60) sont alors remplac´es par les ´etats,

tjtmt pjpmp q c , (2.101) | ⊗ ⊗ −→ i et la relation (2.85) devient,

J,M jtmt jpmp c iσl J,M r, ′ t p q = δ ′ e f (kr) Ξ (mt, mp, Ω ). (2.102) h Yc | ⊗ ⊗ −→ i c,c l,η c q Xl,j

2.3.5 Comportement asymptotique

Nous supposons toujours, dans cette partie, que l’espace des canaux o`ule syst`eme est scind´e en deux fragments pour une partition de masse donn´ee est suffisant pour d´ecrire l’ensemble des ´etats accessibles au syst`eme. La relation (2.78) devient alors une relation de compl´etude.

J,M Les coefficients du d´eveloppement de l’´etat de difusion (2.71) dans la base c′ , r in- troduite dans la section (2.3.3) sont not´es, {|Y i}

J,M + 1 J,M r, ′ ψ = ψ ′ (r). (2.103) h Yc | i r c

+ On peut montrer [40] que les ´el´ements de matrice de la r´esolvante G0 peuvent s’´ecrire,

J,M + J,M + r, ′ G ′ ,r′ = g ′ (k′,r,r′), (2.104) h Yc | 0 |Yc i l + o`ula fonction de Green gl′ admet l’expression suivante,

+ 2iµ′k′ iσ ′ + g ′ (k′,r,r′) = e l f ′ ′ (k′r )h ′ ′ (k′r ). (2.105) l − ~2 l ,η < l ,η > En ´ecrivant les ´el´ements de matrice de l’interaction comme suit, V J,M J,M J r, ′ ′′ ,r′′ = ′ ′′ (r′,r′′), (2.106) h Yc |V|Yc i Vc ,c 27 l’´equation (2.71b) est ´equivalente `a,

1 J,M iσl J,M ψ ′ (r)= δ ′ e f (kr) Ξ (mt, mp, Ω )+ r c c,c l,η c q Xl,j 2 2 + J J,M dr′ dr′′ r′ r′′ gl′ (k′,r,r′) c′,c′′ (r′,r′′) ψc′′ (r′′). (2.107) ′′ V Xc ZZ Enfin, en posant8,

J,M J J,M ψc′ (r)= ψc′,c(r) Ξc (mt, mp, Ωq), (2.108) Xl,j et en utilisant la relation d’orthogonalit´e(2.88a), (2.107) m`ene `a,

J ′ iσl 2 2 + J J ψc′,c(r)= δc,c e r fl,η(kr)+ dr′ dr′′ r′ r′′ gl′ (k′,r,r′) c′,c′′ (r′,r′′) ψc′′,c(r′′). (2.109) ′′ V Xc ZZ En introduisant les fonctions radiales suivantes,

iσl Hc±(r)= k r e± hk,η± (r), (2.110)

J on montre facilement que la solution matricielle ψc′,c(r) admet la forme asymptotique suivante,

eiσl J ′ + J ψc′,c(r) Hc−(r)δc,c + Hc′ (r)Sc′,c , (2.111) ∼ 2k′ h i o`u,

J 4iµ′ iσ ′ 2 2 J J S ′ = δ ′ k′e− l dr′dr”r′ r” f ′ ′ (k′r′) ′ ′′ (r′,r”)ψ ′′ (r”), (2.112) c ,c c ,c ~2 l η c ,c c ,c − ′′ V Xc ZZ sont les ´el´ements d’une matrice relative `ala matrice de diffusion par une transformation unitaire.

2.3.6 D´ecroissance spontan´ee

Il peut arriver qu’un syst`eme quantique dans sa partition de masse la plus simple (syst`eme total li´e) aspire `ad´ecroˆıtre, c’est `adire `ase scinder spontan´ement en deux (ou plus) frag- ments s’´eloignant l’un de l’autre avant d’atteindre la r´egion asymptotique. Nous supposons que, dans le canal d’arrangement correspondant `aun seul fragment9, le syst`eme est d´ecrit par l’´etat Φ J,M de moment de spin total J (et projection M). Tout les autres nombres quantiques| sonti d´enot´es Φ. De mˆeme qu’en (2.74), nous pouvons ´ecrire,

+ + J,M + + ψ = lim iεG0 Φ + G0 ψ . (2.113) ε 0 | i → | i V| i 8 Notons que les nombres quantiques tjt,mt de la cible et pjp,mp du projectile sont fix´es pour le canal entrant. 9En toute rigueur, nous ne pouvons pas ici parler de canal, car le syst`eme admet une forme asymptotique nulle. Nous utiliserons cependant cet abus de language dans tout ce qui suit. 28

Dans la base des canaux `adeux fragments, (2.113) admet alors la repr´esentation suivante,

J,M + 1 J J,M + J,M J,M + + r, c ψ = ψc (r)= r, c lim iεG0 Φ + r, c G0 ψ , (2.114) ε 0 h Y | i r h Y | → | i h Y | V| i et la relation (2.75) nous permet d’´ecrire,

J,M + J,M r, c lim iεG0 Φ 0 , pour r . (2.115) ε 0 h Y | → | i ∼ →∞ Avant d’aller plus loin, une remarque s’impose. Comme nous l’avons mentionn´edans la section (2.3.3), la relation (2.78) est assimilable, dans le cadre de notre approximation, `a une relation de compl´etude dans l’espace des canaux `adeux fragments de mˆeme partition de masse. Mais nous remarquons que le sous-espace engendr´e par les ´etats Φ J,M d´ecrivant le syst`eme total li´eest inclu dans l’espace des canaux `adeux fragments, ces| i deux derniers pouvant ˆetre li´es dans leur mouvement relatif. Ceci nous permet d’utiliser la mˆeme m´ethode que dans la section pr´ec´edente pour d´eriver la forme asymptotique suivante,

eiσl ψJ (r) H+(r)ΓJ , (2.116) c ∼ 2k c c o`unous avons pos´e,

J 2iµk 2 J,M + Γ = dr′ r′ f (kr′) r′, ψ . (2.117) c − ~2 l,η h Yc |V| i Z J Notons la forme vectorielle de la solution ψc (r), `ala diff´erence de la forme matricielle (2.111), car le canal entrant ´etant inexistant, cette solution ne d´epend pas de la partie angulaire d’une quelconque onde incidente.

2.3.7 Introduction de notations supl´ementaires

Nous introduisons dans cette partie, peu primesauti`ere mais h´elas n´ecessaire, quelques no- tations suppl´ementaires qui nous seront utiles par la suite. Le sch´ema de couplage introduit dans la section (2.3.3) peut ˆetre symbolis´ede la mani`ere suivante,

J,M j (cible)jt (moment angulaire relatif)l (projectile)jp . (2.118) " × × # h i Nous avons alors introduit en (2.84) une notation simplifi´ee visant `asymboliser l’ensemble des nombres quantiques d´efinissant chaque canal (en termes d’onde partielles) par la lettre romaine c. Nous introduisons alors la forme r´eduitec ¯ de cette notation de la mani`ere suivante,

c¯ l, p, jp, j , (2.119) ≡{ } ne correspondant donc qu’aux nombres quantiques d´ecrivant le moment relatif, le projectile et le moment de spin j. Nous pouvons alors factoriser la notation (2.84) de la mani`ere suivante,

c t, jt, c¯ . (2.120) ≡{ } 29

De mˆeme, nous factorisons les fonctions angulaires (2.83) comme suit,

J,M J,M jt jt,mt m (Ω) = t (Ω) = jtj, mtm JM t (Ω), (2.121) Yc | i×Yc¯ h | i| iYc¯ mt,m h i X o`unous avons d´efini,

m m jp,mp (Ω) = ljp, m mp jm Y l (Ω) p . (2.122) Yc¯ h l | i l | i m ,mp Xl J,M Chaque ket c , r de la base des canaux peut alors s’´ecrire, |Y i J,M ,r = tjt ,r J,M . (2.123) |Yc i | ⊗Yc¯ i Afin d’illustrer simplement cette nouvelle notation, prenons l’exemple o`ule fragment appel´e projectile correspond `aun seul nucl´eon. Dans ce cas, les nombres quantiques intrins`eques de ce « fragment » , d´enot´es pr´ec´edemment par la petite capitale p, se r´esument `ala projection de l’isospin τz, et le moment jp n’est autre que le spin 1/2 du fermion consid´er´e. La notation (2.119) se r´esume donc `a,

c¯ l, j, τ , (2.124) ≡{ z} o`unous avons omis le spin 1/2. La seule diff´erence entre les notations (2.19a) et (2.84) r´eside donc uniquement dans les nombres quantiques d’excitation : l’utilisation de la lettre romaine c sous-entend les nombres quantiques t, jt d´efinissant l’´etat d’excitation du fragment appel´e cible, alors que l’utilisation de la{ lettre} grecque α sous-entend le nombre quantique nα (kα pour un ´etat de diffusion) d´efinissant l’´etat d’excitation du fragment appel´e projectile, relativement `ala cible. 30 2.4 Le mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum

2.4.1 Etats individuels

2.4.1.1 Etats li´es, continuum et r´esonances

On suppose une base constitu´ee des ´etats α mα d´efinis comme en (2.20) et satisfaisant `a l’´equation, | i (e h) α m =0, (2.125) α − | αi o`u h est un hamiltonien construit `apartir d’un potentiel `asym´etrie sph´erique et de pro- fondeur finie. En toute g´en´eralit´e, ce potentiel peut ˆetre de port´ee finie, auquel cas les fonctions d’onde radiales uα(r) sont solutions d’une ´equation int´egro-diff´erentielle du type (2.31). Cette ´equation radiale peut admettre trois types de solutions d’un int´erˆet physique imm´ediat :

– des solutions de diffusion, qui constituent un ensemble continu et sont caract´eris´ees par un nombre d’onde kα r´eel positif ; ces solutions admettent la forme asymptotique suivante, + + u (r) C− k r h− (k r)+ C k r h (k r) α ∼ α α lα,ηα α α α lα,ηα α + = Aα kα r hl−α,ηα (kαr)+ Sα hlα,ηα (kαr) , (2.126)   o`u hl±α,ηα (kαr) sont les fonctions d’onde de Coulomb irr´eguli`eres sortante et entrante d´efinies comme en (2.99), Cα± et Aα sont des constantes et Sα est l’´el´ement de la matrice S de diffusion pour l’onde partielle consid´er´ee,

– des solutions li´ees, qui constituent un ensemble discret et sont caract´eris´ees par un nombre d’onde kα imaginaire positif ; ces solutions admettent la forme asymptotique d’onde sortante, u (r) C k r h+ (k r), (2.127) α ∼ α α lα,ηα α o`u Cα est une constante,

– des solutions r´esonnantes [41], qui constituent un ensemble discret et sont caract´eris´ees par un nombre d’onde kα de parties r´eelle positive et imaginaire n´egative telles que Re(k ) > Im(k ) ; ces solutions admettent ´egalement la forme asymptotique sortante. α − α Dans ce qui suit, nous construirons l’espace des ´etats individuels `apartir des ´etats li´es et de diffusion. Les solutions radiales satisfont donc `ala relation de compl´etude de Newton [42],

∞ u (r)u (r′)+ dk u (r)u (r′)= δ(r r′). (2.128) α α α α α − n 0 Xα Z Dans l’espace total, la relation de compl´etude devient alors,

mα uα(r) uα(r′) ∞ uα(r) uα(r′) mα (Ω) + dk † (Ω′)= δ( r r ′) 1 ,(2.129) Yα¯ r r α r r Yα¯ −→ − −→ SI α,m¯ n ′ 0 ′ Xα h Xα Z i 31

mα 1 o`ules fonctions angulaires α¯ (Ω) ont ´et´ed´efinies en (2.18) et o`u SI repr´esente l’iden- tit´edans l’espace de spin etY d’isospin. Nous verrons quelle est l’influence des solutions r´esonnantes sur le continuum r´eel dans la partie (2.4.1.3).

2.4.1.2 Equation radiale et condition de raccordement

L’ensemble des fonctions d’onde radiales qui nous int´eresse est constitu´edes solutions de l’´equation g´en´erique suivante,

~2 2 d 2 lα(lα + 1) 2 + kα 2 uα(r)+ Dα¯(r)uα(r)+Θα(r)=0, (2.130) −2m∗ dr − r h i o`unous avons d´efini le terme source,

Θα(r)= dr′Eα¯(r, r′)uα(r′). (2.131) Z Outre les restrictions habituelles [43]-[47], on demande au potentiel de satisfaire aux condi- tions suivantes,

D (r) e2Z Z /r, (potentiel de Coulomb) pour r , (2.132a) α¯ ∼ 1 2 →∞ Eα¯(r, r′)= Eα¯(r′,r), (sym´etrie du noyau int´egral), (2.132b) Θ (r) 0, pour r . (2.132c) α ∼ →∞ Pour r´esoudre cette ´equation on divise habituellement l’axe radial en deux parties :

– la partie int´erieure d´efinie par l’intervalle [0, R], o`u R correspond approximativement au 10 rayon du potentiel ; sur cet intervalle, la solution uα(r) est ´ecrite,

reg uα(r)= Cuα (r), (2.133)

reg avec C une constante, et o`ula solution r´eguli`ere uα (r) satisfait `a,

lα 1 reg lim r− − uα (r)=1, (2.134) r 0 →

– la partie ext´erieure [R, R ], telle que pour r R les conditions (2.132a) et (2.132c) max ≥ max sont v´erifi´ees ; sur cet intervale, la solution uα(r) est d´ecompos´ee de la mani`ere suivante,

+ + uα(r)= Cα− Hα−(r)+ Cα Hα (r), (2.135)

o`u Cα± sont des constantes proportionnelles aux fonctions de Jost [40], et o`u Hα± sont les solutions de Jost.

10 Nous entendons ici par rayon du potentiel le rayon R aux alentours duquel Dα¯ (r) et Θα(r) varient brusquement; ce rayon correspond `ace que l’on pourrait appeler la surface du noyau. 32

Les solutions de Jost Hα±(r) sont solutions de l’´equation (2.130) et admettent la forme asymptotique,

H±(r) k r h± (k r). (2.136) α ∼ α lα,ηα α Ayant obtenu les solutions r´eguli`ere et de Jost, on trouve la solution totale en r´esolvant l’´equation de continuit´ede la d´eriv´ee logarithmique de uα en R. Pour les ´etats de diffusion, cette ´equation est ´equivalente au syst`eme lin´eaire suivant,

reg + + Cuα (R) = Cα− Hα−(R)+ Cα Hα (R), reg + duα (r) dHα−(r) + dHα (r) C = Cα− + Cα . (2.137) dr r=R dr r=R dr r=R

Les ´etats de diffusion sont normalis´es de mani`ere `asatisfaire `a,

dru (r)u ′ (r)= δ(k k′), (2.138) k,α¯ k ,α¯ − Z qui est l’´equivalent de (2.23a) pour les ´etats de diffusion. Enfin, on peut montrer que (2.138) implique,

+ 1 C C− = . (2.139) α α 2π Pour les ´etats li´es et les solutions r´esonnantes, on adopte une autre m´ethode. Nous savons [48] que, pour un potentiel non-local sym´etrique, les fonctions de Jost peuvent s’exprimer en fonction du Wronskien11 W de la fonction r´eguli`ere avec les solutions de Jost, calcul´e en r =0 ou r = , ∞

1 reg Cα± = W (uα ,Hα∓)r=0 ou , (2.140) ∓2ikα ∞ `ala diff´erence du cas local o`ucette ´egalit´eest v´erifi´ee pour toute valeur de r. On choisit donc une valeur de r suffisamment grande de mani`ere `av´erifier (2.132c), s’assurant ainsi que le Wronskien est constant au-del`ade cette valeur, et cherche les z´eros de la fonction de Jost Cα− (qui correspondent aux pˆoles de la matrice S) afin de satisfaire `ala condition asymptotique (2.127).

Remarquons que, dans le cas d’un potentiel non-local, l’existence des fonctions de Jost n’est pas assur´ee dans le plan complexe [47]. De plus, l’int´egration num´erique de l’´equation (2.130) n´ecessite un calcul de terme source tel que Θα(r), qui peut diverger. Dans ces conditions, la seule m´ethode pour d´eterminer la position d’une r´esonance d’un tel potentiel est de tracer le d´ephasage du continuuum r´eel, et de localiser le passage par π/2.

11Le Wronskien de deux fonctions f(r) et g(r) est ici d´efini par W (f,g)(r) = f(r)g′(r) f ′(r)g(r), o`u le prime d´esigne la d´eriv´epremi`ere. − 33

2.4.1.3 Etats quasi-li´es inclus dans le continuum

Si l’´equation radiale (2.130) admet une solution r´esonante tr`es proche de l’axe r´eel positif, alors le continuum r´eel est perturb´eet admet une forte densit´ed’´etats dans la zone situ´ee juste au dessus du pˆole (cf. Fig. (2.2)).

Im(k) état lié

zone influencée du continuum réel Re(k)

pole

Fig. 2.2 – Plan complexe k.

Cette propri´et´ese traduit par une variation rapide du d´ephasage dans cette zone, ainsi que de la section efficace qui prend alors la forme bien connue de Breit-Wigner dont la largeur est relative `ala partie imaginaire de la position du pˆole.

Afin de pouvoir illustrer facilement l’influence des pˆoles de la matrice S sur les ´etats de diffusion, nous emploierons dans cette partie un potentiel local simplifi´ede type Woods- Saxon additionn´ed’un terme spin-orbite (sans oublier le potentiel de Coulomb, simul´epar une sph`ere uniform´ement charg´ee). Ce potentiel « test » prend alors la forme suivante (en repr´esentation radiale),

3 1 dUws(r) C Uα¯(r)= V0 Uws(r)+2 jα(jα + 1) lα(lα + 1) Vso + δτzα, 1/2 V (r),(2.141) − − 4 r dr − h i o`u V0 et Vso sont des constantes. Le terme Uws(r) n’est autre qu’une distribution de Fermi, 1 Uws(r)= (r R)/d , (2.142) 1+ e − o`u R est le rayon du potentiel et d sa diffusivit´e. Enfin, le terme coulombien est donn´epar,

C 3 1 2 1 V (r)= Zt (r/R) δ(r < R)+ δ(r R) , (2.143) Ccoul 2 − 2 r ≥ h  i o`u ( 1.44 MeV ) est la constante de Coulomb et Zt le nombre de charge de la cible. Ccoul ≃ 34

L’´equation radiale v´erifi´ee par la solution uα(r) prend alors la forme triviale suivante, ~2 d2 l (l + 1) + k2 α α u (r)+ U (r)u (r)=0, (2.144) −2µ dr2 α − r2 α α¯ α h i o`unous avons pris la peine d’inclure la masse r´eduite cible-projectile µ, soucieux de d´ecrire un ph´enom`ene de diffusion dans le r´ef´erentiel du centre de masse.

Dans la zone d’influence du pˆole, les ´etats de diffusion prennent une forme tr`es localis´ee. Nous entendons ici par localis´e, le fait que l’amplitude maximale de la fonction d’onde est atteinte dans la r´egion int´erieure au noyau, et y prend une forme disproportionn´ee par rapport `ala forme sinusoidale asymptotique (que nous appellerons queue). Si le pˆole est vraiment tr`es proche de l’axe r´eel, nous pouvons raisonablement supposer que l’´etat de diffusion le plus affect´esera celui se situant imm´ediatement au-dessus. En d’autres termes, si kres correspond au nombre d’onde d’une solution r´esonante, alors l’´etats du continuum r´eel de nombre d’onde Re(kres) est suspect´ecomme ´etant le plus localis´e.

Afin d’illustrer ce ph´enom`ene, nous cherchons l’´etat r´esonant 0d5/2 proton dans le puit de potentiel (2.141) avec les paramˆetres suivants,

V0(MeV ) Vso(MeV ) R(fm) d(fm) (2.145) 40.0 3.5 3.5 0.5 g´en´er´epar une cible de masse 16 amu et de nombre de charge Zt = 8. Nous trouvons 1 1 alors un pˆole situ´e`a Re(k )=0.265126 fm− , Im(k ) = 0.00139835 fm− , ce qui res res − correspond `aune ´energie eres =1.54955 MeV et une largeur Γres = 32.692 keV . La fonction d’onde radiale de l’´etat de diffusion correspondant `al’´energie eres est pr´esent´ee figure (2.3).

8 6 ) 2 1 4 − 2 (fm

u 0 -2 0 10 20 30 40 50 r (fm)

Fig. 2.3 – Fonction d’onde radiale de l’´etat de diffusion 0d5/2 proton `al’´energie de la r´esonance, obtenue `apartir du potentiel (2.141). Les valeurs des paramˆetres sont donn´es en (2.145).

Nous observons clairement cette partie localis´ee de la fonction d’onde qui pr´esente de fortes similitudes avec un ´etat li´e. 35

Comme nous l’avons vu dans la section (2.2.1), l’hamiltonien de mod`ele en couches se base sur des ´etats individuels engendr´es par un puits de potentiel infini. Un tel puits ne peut ˆetre repr´esentatif du champ moyen que pour un nombre tr`es limit´ed’´etats : ceux du coeur et de l’espace de valence, car il ne peut pas g´en´erer de continuum. Nous savons que le champ moyen nucl´eaire est de profondeur finie. Ce continuum doit donc, en toute rigueur, exister. Les ´etats individuels de mod`ele en couches n’ont valeur que de base, et n’ont pas la pr´etention d’ˆetre repr´esentatifs de ce que seraient les hypoth´etiques « vrais » ´etats indi- viduels g´en´er´es par le « vrai » champ moyen nucl´eaire. Nous pouvons mˆeme supposer que certains ´etats de l’espace de valence, li´es dans le mod`ele en couches, correspondraient en fait `ades ´etats r´esonnants si ceux-ci avaient ´et´ecalcul´es dans un potentiel plus r´ealiste. En effet, chaque ´etat li´ecorrespond, au mˆeme titre que les ´etats r´esonnants, `aun z´ero de la fonction de Jost C−. Lorsque l’on diminue la profondeur du puit de potentiel, ce z´ero se d´eplace le long de l’axe imaginaire en se rapprochant de 0. Si l’on continue de diminuer la profondeur du puit, alors ce z´ero devient un pˆole de la matrice S, continuant `ase d´eplacer dans le quart de plan complexe inf´erieur droit, en s’´eloigant progressivement de l’axe r´eel.

Certains mod`eles, tels que le Gamow Shell Model [6]-[14], utilisent les ´etats r´esonnants (ou ´etats de Gamow) pour compl´eter la base individuelle. La relation de compl´etude in- dividuelle est alors celle de Bergreen [16]. Dans notre cas, nous voulons construire la base individuelle `apartir des seuls ´etats li´es et de diffusion. Comme nous le verrons plus tard, l’espace de valence que nous utiliserons doit correspondre `acelui de mod`ele en couches. Ceci nous am`ene donc au probl`eme suivant : si, `apartir d’un puits de potentiel fini, un ´etat qui devrait se trouver dans l’espace de valence, se trouve en fait dans le continuum, comment inclure celui-ci dans l’espace des ´etats li´es ?

Nous avons vu que l’´etat de diffusion situ´ejuste au-dessus d’un pˆole pr´esente une forte ressemblance avec un ´etat li´e. Nous pourions donc supprimer cet ´etat du continuum et l’inclure dans l’espace de valence. Bien qu’orthogonal aux autres ´etats li´es, cet ´etat n’est pas normalisable au sens usuel, et v´erifie toujours la relation (2.138). La premi`ere m´ethode utilis´ee pour normaliser un tel ´etat [49] consistait simplement `a « couper » la queue de la fonction radiale au moyen d’une distribution de Heaviside dont le rayon correspond approximativement `acelui du potentiel consid´er´e. L’´etat ainsi obtenu est alors orthonor- malis´epar rapport aux autres ´etats li´es. Cette m´ethode permet de supprimer correctement les r´esonances du continuum individuel, mais pr´esente n´eanmoins le d´esavantage li´e`ala non-continuit´ede la fonction d’onde. De plus, le rayon de coupure reste un paramˆetre libre qui doit ˆetre ajust´e. Pour pallier au probl`eme de non-continuit´e, une autre m´ethode fut introduite [24] consistant `amultiplier la fonction radiale par une distribution de Fermi. Cependant, cette m´ethode admet toujours un paramˆetre libre correspondant au rayon de la distribution.

L’´etat obtenu `apartir de ces m´ethodes est traditionnellement appel´e ´etat quasi-li´einclu dans le continuum (EQLIC). Le fait d’inclure un tel ´etat dans l’espace des ´etats li´es im- plique une red´efinition de l’hamiltonien, car cet ´etat n’en est plus ´etat propre. Supposons que l’hamiltonien h admette Nb ´etats li´es α mα satisfaisant `a(eα h) α mα = 0, et {| i} −res | i Nr solutions r´esonantes auxquelles correspondent les EQLIC α mα d´efinis comme res {| i } pr´ec´edemment `al’´energie de la r´esonance eα . Nous regroupons ces ´etats dans une base commune γ] m comportant N + N ´etats. {| γ i} b r 36

Le nouvel hamiltonien h˜ est alors d´efini comme suit,

h˜ = α] m e˜ α] m + | αi αh α| α m Xα 1 α] m α] m h 1 β] m β] m , (2.146) − | αih α| − | βih β| α m  Xα   βX mβ  o`u,

e˜α = eα pour un ´etat li´e, (2.147a) res e˜α = eα pour un EQLIC. (2.147b) Les ´etats α] m v´erifient alors, | αi (˜e h˜) α] m =0, (2.148) α − | αi et le continuum de h˜ est naturellement renormalis´e`atravers le second terme du membre de droite de l’´equation (2.146). La m´ethode num´erique pour int´egrer les ´etats de diffusion de l’hamiltonien projet´e(2.146) n’est qu’un cas particulier de la m´ethode g´en´erale multi- canaux pr´esent´ee en annexe (6.7).

Dans cet expos´e, nous adoptons une nouvelle m´ethode qui s’av`ere ˆetre efficace et est d´epourvue des inconv´enients mentionn´es plus haut. Le principe de cette m´ethode repose sur le fait que, si nous voulons que l’EQLIC admette une asymptotique d’´etat li´e, nous devons int´egrer l’´equation radiale dans la partie ext´erieure avec comme condition asymptotique,

u (r) C+ k r h+ (iRe(k )r), (2.149) α ∼ α α lα,ηα res o`u kres est est la position du pˆole. D’autre part, dans la partie int´erieure, la fonction radiale doit ˆetre proportionnelle `ala solution r´eguli`ere de nombre d’onde Re(kres). Le probl`eme est alors que l’´equation de continuit´ede la fonction d’onde et de sa d´eriv´ee premi`ere n’admet pas de solution. En effet, trouver le nombre d’onde kα qui v´erifie cette ´equation de continuit´e pour un ´etat li´eest ´equivalent `atrouver le nombre d’onde qui annule le Wronskien de la solution r´eguli`ere avec la solution de Jost sortante,

reg + W (uα ,Hα )(r)=0. (2.150) L’´equation (2.150) doit ˆetre v´erifi´ee pour toute valeur de r dans le cas d’un potentiel local, et en r =0 ou dans le cas d’un potentiel non-local sym´etrique. Dans notre cas, le nombre d’onde est fix´edans∞ les parties int´erieure et ext´erieure, ce qui interdit (2.150). L’id´ee est alors de r´esoudre l’´equation (2.150) avec comme inconnue la variable radiale r elle-mˆeme. La solution rcut de cette ´equation fixe alors le rayon de coupure.

L’application de cette m´ethode `al’exemple utilis´edans cette partie nous donne le rayon de coupure rcut = 17.9966 fm. L’EQLIC obtenu, apr`es normalisation, est pr´esent´efigure (2.4). Remarquons la grande port´ee ( 20 fm) de cet ´etat, entraˆınant une augmentation du rayon moyen r en comparaison de∼ celui obtenu `apartir d’un ´etat li´enormal. h i 37

0,6

0,4 ) 1 2

− 0,2 (fm

u 0

-0,2 0 10 20 30 40 50 r (fm)

Fig. 2.4 – EQLIC obtenu avec la nouvelle m´ethode (voir texte) et correspondant `ala r´esonance 0d5/2 proton pr´esent´ee figure (2.3).

Le d´ephasage obtenu avec l’hamiltonien h en comparaison de celui obtenu avec l’hamilto- nien h˜ est pr´esent´efigure (2.5).

2

1

0 (rad)

φ -1

-2 0 1 2 3 4 5 6 e (MeV)

Fig. 2.5 – D´ephasage du continuum r´esonant (trait plein), en comparaison de celui corres- pondant au nouvel hamiltonien (tirets) d´efini par l’´equation (2.146).

Nous voyons clairement que la r´esonance est supprim´ee du continuum. Nous dirons alors que l’hamiltonien h˜ admet un continuum non-r´esonant. 38

2.4.1.4 Projecteurs et compl´etudes

Nous introduisons dans cette partie des notations exploitant la sym´etrie sph´erique et qui nous seront fort utiles par la suite. L’espace des ´etats individuels que nous utiliserons dans tout ce qui suit est construit `apartir des ´etats li´es, des EQLIC et du continuum non-r´esonant d´efinis `apartir de l’hamiltonien h˜ (cf. eq. (2.146)). La base individuelle re- groupant ´etats li´es et EQLIC ´etait not´ee α] mα . Dans ce qui suit, nous revenons aux anciennes notations pour simplifier les expressions.{| i} Nous noterons donc h l’hamiltonien in- dividuel, et α mα la base des ´etats li´es, des EQLIC et du continuum non-r´esonant. De plus, nous ne{| feronsi} plus de distinction entre ´etats li´es et EQLIC, et utiliserons simplement les termes ´etats li´es pour regrouper les deux. Les ´etats du continuum non-r´esonant seront, pour leur part, d´enomm´es ´etats de diffusion (ou ´etats du continuum). La distinction, dans les ´equations, entre ´etats li´es et de diffusion se fera, comme auparavant, par le symbole de sommation discret pour les ´etas li´es, et continu pour les ´etats de diffusion. Dans le cadre de ces notations, les ´etats individuels v´erifient toujours la relation de compl´etude (2.129). P R

Comme nous l’avons vu, l’´etat individuel α mα peut s’´ecrire, en repr´esentation coor- donn´ees, | i u (r) r α m = α mα (Ω). (2.151) h−→| αi r Yα¯

Il devient alors commode de s´eparer le vecteur d’´etat α mα en un produit de vecteurs d’´etats admettant respectivement une repr´esentation ra|dialei et angulaire. En factorisant le ket coordonn´ees r = r Ω , nous noterons donc, |−→i | i| i r α m = r u Ω mα , (2.152) h−→| αi h | αih |Yα¯ i o`unous avons d´efini, u (r) r u = α , (2.153a) h | αi r Ω mα = mα (Ω). (2.153b) h |Yα¯ i Yα¯ Rappelons maintenant quelques relations basiques. Les relations d’orthogonalit´eet de compl´etude de la base coordonn´ee s’´ecrivent,

δ(r r′) −→r −→r ′ = r r′ Ω Ω′ = δ(−→r −→r ′)= − δ(Ω Ω′), (2.154a) h | i h | ih | i − rr′ − dr3 r r = drr2 r r dΩ Ω Ω = 1. (2.154b) |−→ih−→| | ih | | ih | Z Z Z La compl´etude dans l’espace angulaire incluant les degr´es de libert´ede spin et d’isospin peut ˆetre ´ecrite `al’aide des fonctions (2.153b),

mα mα dΩ χ τ Ω Ω χ† τ † = , (2.155) ms τz | ih | ms τz |Yα¯ ihYα¯ | m ,τ α¯ m Xs z Z Xα car elles y forment une base compl`ete. De plus, ces fonctions sont orthogonales. Ainsi pouvons-nous construire la base de l’espace total, mα ,r , (2.156) {|Yα¯ i} 39 et v´erifiant les relations d’orthogonalit´eet de compl´etude,

mα mβ δ(r r′) ′ ¯ r, α¯ β¯ ,r = − δα¯ mα,β mβ , (2.157a) h Y |Y i rr′ drr2 mα ,r r, mα = 1. (2.157b) |Yα¯ ih Yα¯ | α¯ m Xα Z Les coefficients du d´eveloppement (ind´ependant de la projection) d’un ´etat quelconque ϕ dans cette base seront not´es, | i 1 r, mα ϕ = ϕ (r). (2.158) h Yα¯ | i r α¯ Nous voulons maintenant scinder l’espace des ´etats individuels en deux espaces ortho- gonaux : l’espace q des ´etats li´es et l’espace p des ´etats de diffusion. A cette fin, nous d´efinissons les projecteurs sur ces espaces, qˆ = α m α m , (2.159a) | αih α| α¯ m n Xα Xα pˆ = dk α m α m , (2.159b) α| αih α| α¯ m Xα Z satisfaisant `a, qˆ +ˆp = 1, (2.160) car les espace q et p sont suffisants pour d´ecrire l’ensemble des ´etats individuels12. Nous d´efinissons ensuite les projecteurs qα¯ et pα¯ agissant dans les sous espaces radiaux de nombres quantiques angulaires (¯α mα) fix´es, q = mα qˆ mα = u u , (2.161a) α¯ hYα¯ | |Yα¯ i | αih α| n Xα p = mα pˆ mα = dk u u . (2.161b) α¯ hYα¯ | |Yα¯ i α | αih α| Z Ces op´erateurs sont effet ind´ependants de la projection mα. De mˆeme, qα¯ et pα¯ satisfont `a,

qα¯ + pα¯ = 1α¯. (2.162) Nous introduisons maintenant les repr´esentations radiales des op´erateurs (2.161),

qα¯(r, r′) uα(r) uα(r′) r q r′ = = , (2.163a) h | α¯| i rr r r ′ n ′ Xα pα¯(r, r′) uα(r) uα(r′) r p r′ = = dk . (2.163b) h | α¯| i rr α r r ′ Z ′ A l’aide des d´efinitions pr´ec´edentes, nous pouvons ´ecrire les coefficients du d´eveloppement, dans la base (2.156), des projectionsq ˆ ϕ etp ˆ ϕ d’un ´etat ϕ , | i | i | i

mα 1 r, qˆ ϕ = dr′ q (r, r′) ϕ (r′), (2.164a) h Yα¯ | | i r α¯ α¯ Z mα 1 r, pˆ ϕ = dr′ p (r, r′) ϕ (r′). (2.164b) h Yα¯ | | i r α¯ α¯ Z 12Dans le cadre de notre approximation consistant `ane prendre en compte que les ´etats li´es et de diffusion. 40

Forts de ces notations, nous pouvons d´efinir la base projet´ee,

mα , q r , mα ,p r , (2.165) {|Yα¯ α¯ i |Yα¯ α¯ i} par les expressions suivantes,

mα mα 2 mα qα¯(r′,r) , q r qˆ ,r = dr′r′ ,r′ , (2.166a) |Yα¯ α¯ i ≡ |Yα¯ i |Yα¯ i r r Z ′ mα mα 2 mα pα¯(r′,r) ,p r pˆ ,r = dr′r′ ,r′ , (2.166b) |Yα¯ α¯ i ≡ |Yα¯ i |Yα¯ i r r Z ′ et satisfaisant aux relations d’orthogonalit´es et de compl´etude,

mα mβ qα¯(r, r′) ¯ ′ ¯ rqα¯, α¯ β¯ , qβr = δα¯ mα,β mβ , (2.167a) h Y |Y i rr′

mα mβ pα¯(r, r′) ¯ ′ ¯ rpα¯, α¯ β¯ ,pβr = δα¯ mα,β mβ , (2.167b) h Y |Y i rr′

mα mβ rq , ,p ¯r′ =0, (2.167c) h α¯ Yα¯ |Yβ¯ β i

drr2 mα , q r rq , mα + drr2 mα ,p r rp , mα = 1. (2.167d) |Yα¯ α¯ ih α¯ Yα¯ | |Yα¯ α¯ ih α¯ Yα¯ | α¯ m α¯ m Xα Z Xα Z Si nous notons α m un ´etat li´e, alors nous pouvons ´ecrire, | αi

mβ uα(r) rq ¯, α m = δ ¯ , (2.168a) h β Yβ¯ | αi β mβ ,α¯ mα r mβ rp ¯, α m 0. (2.168b) h β Yβ¯ | αi ≡ De mˆeme, si nous notons δ m un ´etat du continuum, alors, | δi mβ rq ¯, δ m 0, (2.169a) h β Yβ¯ | δi ≡ mβ uδ(r) rp ¯, δ m = δ ¯ ¯ . (2.169b) h β Yβ¯ | δi β mβ ,δ mδ r Enfin, nous concluerons en remarquant que,

pα¯(r, r′) δ(r r′) = r pα¯ r′ r pα¯ + qα¯ r′ = r 1α¯ r′ = − , (2.170) rr′ h | | i∼h | | i h | | i rr′ lorsque r (ou r′ ), ce qui nous permet d’´ecrire, →∞ →∞ mα , q r 0, (2.171a) |Yα¯ α¯ i ∼ mα ,p r mα ,r , (2.171b) |Yα¯ α¯ i ∼ |Yα¯ i pour r . →∞ 41

2.4.2 Etats `a N-corps

2.4.2.1 Relation de compl´etude dans l’espace de Fock

Dans cette partie, nous restons dans le cadre de consid´erations g´en´erales, et supposons toujours une base individuelle α mα g´en´er´ee par un potentiel `asym´etrique sph´erique. Cette base est compl`ete au sens{| de Newtoni} ; elle est donc compos´ee d’´etats li´es ainsi que d’un continuum. Consid´erons alors un syst`eme physique constitu´ede A nucl´eons. Comme nous l’avons vu dans la partie (2.2.2), nous pouvons construire une base compl`etement antisym´etris´ee (base de Fock) `apartir des ´etats individuels sus-mentionn´es. Chaque ´etat de cette base est donc construit comme en (2.42a). A chaque ensemble de nombres quantique angulaires (¯α mα) correspond un ensemble de fonctions radiales uα d´efinie comme en (2.153a). Ces fonctions correspondent soit `ades ´etats li´es, soit `ades| i ´etats de diffusion. Rappelons que l’indice α, d´efini en (2.19a), repr´esente un ensemble de nombres quantiques permettant de d´efinir ces fonctions d’une mani`ere univoque. Nous pouvons donc assimiler ces indices `aun ensemble de nombres, une partie duquel est discr`ete (´etats li´es) et l’autre continue (´etats de diffusion). Nous notons l’ensemble des indices correspondant aux ´etats li´es et celui correspondant aux ´etatsD du continuum. Dans tout ce qui suit nous ordonneronsC ces indices de la mani`ere suivante, α , β α<β. (2.172) ∈D ∈C ⇒ Int´eressons-nous maintenant plus pr´ecis´ement `ala base de Fock. Si nous notons d , d ,... {| 1i | 2i } un ensemble d’´etats individuels li´es, et c1 , c2 ,... un ensemble d’´etats individuels du continuum, alors la base de Fock doit th´eoriquement{| i | i } ˆetre engendr´ee `apartir de tous les d´eterminants de Slater du type, d ,d ,...,d , (2.173a) | 1 2 Ai d1,d2,...,dA 1,c1 , (2.173b) | − i d1,d2,...,dA 2,c1,c2 , (2.173c) | . − i . c ,c ,...,c , (2.173d) | 1 2 Ai soit : tous les ´etats o`ules A particules occupent des ´etats li´es, tous les ´etats o`u A 1 parti- cules occupent des ´etats li´es et une particule peuple les ´etats du continuum, etc...− Comme nous allons le voir, les ´etats de Fock comportant au moins une particule dans un ´etat de diffusion nous permettent de faire un lien avec les espace des canaux physiques dans la r´egion asymptotique, car les ´etats de diffusion, `ala diff´erence des ´etats li´es, admettent une forme asymptotique non nulle. Si l’on s’int´eresse `aun noyau faiblement li´edont le premier seuil correspond `al’´emission d’une particule, on peut alors raisonnablement supposer que les ´etats de Fock du type (2.173b) seront suffisants pour d´ecrire convenablement l’espace des canaux dans la r´egion asymptotique. Puisque nous nous int´eressons `ades domaines d’´energie voisines d’un tel seuil, nous nous limiterons dans ce chapitre aux ´etats du type (2.173a) et (2.173b). Nous supposons donc, dans une premi`ere approximation, que l’en- semble des ´etats accessibles au syst`eme est d´ecrit par les ´etats de Fock avec au plus une particule dans un ´etat de diffusion. Si nous notons α m un ensemble d’´etats indivi- {| i ii} duels li´es, et α mα un ´etat individuel qui peut ˆetre li´eou de diffusion, alors nous pouvons construire un| ´etati de la base de Fock `a A particules de la mani`ere suivante,

α1m1 , α2m2 , , αA 1mA 1 , α mα = | ··· − − i α1m1 , α2m2 , , αA 1mA 1 α mα , (2.174) A | ··· − − i⊗| i   42

o`u est un antisym´etriseur. En toute rigueur, nous devrions indiquer, dans le membre de droiteA de l’´equation (2.174), les indices des particules que d´ecrivent chaque ket. Nous oublierons ce d´etail pour simplifier les expressions et consid´ererons, par exemple, que le ket α1m1 , α2m2 , , αA 1mA 1 est constitu´ed’une combinaison lin´eaire antisym´etrique de | ··· − − i produits tensoriels des ´etats individuels des particules (1, 2,...,A 1), et que le ket α mα repr´esente l’´etat le la particule A. Cet indexation est arbitraire,− mais n´ecessaire. Cepen-| i dant, dans le cas pr´esent il n’est pas difficile de se souvenir de cette convention sans pour autant l’´ecrire explicitement.

L’ensemble des d´eterminants de Slater α1m1 , α2m2 , , αA 1mA 1 obtenus en dis- tribuant de toutes les fa¸cons possibles A {|1 particules sur··· l’ensemble− des− i} ´etats li´es forment une base compl`ete et orthogonale de l’espace− de Fock `a A 1 particules li´ees. Aussi, tout ensemble d’´etats obtenus `apartir de ces derniers par une transformation− orthogonale peut ´egalement constituer une base compl`ete et orthogonale du mˆeme espace. Il devient alors commode de diviser cette base en ´etats de moment de spin bien d´efini. Nous noterons donc tjtmt une telle base, o`u tjtmt est un ´etat normalis´ecompos´ed’une combinaison lin´eaire{| compl`etementi} antisym´etrique| dei A 1 ´etats individuels li´es et couplant au moment de spin jt (et de projection mt). Nous pouvons− maintenant d´efinir un ´etat antisym´etrique `a A particules de la mani`ere suivante, tjt,mt , α m = tjt,mt α m . (2.175) | αi A | i⊗| αi En utilisant la compl´etude de la base tjtmt dans l’espace de Fock `a A 1 particules li´ees, et en se servant de la relation de{| compl´etudei} (2.160) dans l’espace des− ´etats de la particule A, nous pouvons ´ecrire la relation de compl´etude au sein de l’espace total,

jtmt jtmt t t α m α m + dk α m α m † = 1(2.176). A | ih | ⊗ | αih α| α| αih α| A tjtmt α¯ m n α¯ m X h  Xα Xα Xα Z i Nous ´ecrivons le deuxi`eme terme dans les grandes parenth`eses de l’´equation (2.176) au moyen de la base projet´ee d´efinie en (2.166b),

dk α m α m = drr2 mα ,p r rp , mα , (2.177) α| αih α| |Yα¯ α¯ ih α¯ Yα¯ | α¯ m α¯ m Xα Z Xα Z menant `a, tjtmt , α m tjtmt , α m + | αih α| tjtmt α m X Xα drr2 tjtmt , mα p r tjtmt ,rp mα = 1. (2.178) | Yα¯ α¯ ih α¯ Yα¯ | tjtmt α¯ m X Xα Z Enfin, en introduisant les formes coupl´ees suivantes,

jt J,M jtmt t , α = jtj , mtm JM t , α m , (2.179a) | i h α α| i| αi mt,m Xα jt J,M jtmt m t , p r = jtj , mtm JM t , α p r , (2.179b) | Yα¯ α¯ i h α α| i| Yα¯ α¯ i mt,m Xα nous pouvons ´ecrire,

jt J,M jt 2 jt J,M jt t , α t , α + drr t , α¯ pα¯r t ,rpα¯ α¯ = 1. (2.180) tjt | i h | tjt | Y i h Y | X,α,n¯ α XJ,M X,α¯ XJ,M Z 43

2.4.2.2 Espace des ´etats li´es

Dans (2.180), le premier terme du membre de gauche agit dans l’espace de Fock engendr´e par les d´eterminants de Slater du type (2.173a), c’est `adire dans l’espace o`utoutes les particules occupent des ´etats li´es. Les ´etats tjt , α J,M forment une base compl`ete et orthogonale de cet espace. Ainsi, tout ensemble{| d’´etatsi } obtenus `apartir de ces derniers par une transformation orthogonale constitue ´egalement une base orthogonale et compl`ete de cet espace. Par la suite, nous noterons l’espace engendr´epar de tels ´etats et Q le projecteur sur cet espace. En notant Φ J,MQ une base de l’espace , o`uΦ d´esigne tous autres nombres quantiques que le spin{| totali et} sa projection, nous avonsQ donc,

J,M J,M Φ Φ′ = δ ′ , (2.181a) h | i Φ,Φ Φ J,M Φ = Q. (2.181b) J,M | i h | ΦX

2.4.2.3 Espace des ´etats avec une particule dans un ´etat de diffusion

Dans (2.180), le deuxi`eme terme du membre de gauche agit dans l’espace de Fock engendr´e par les d´eterminants de Slater du type (2.173b), c’est `adire dans l’espace o`u A 1 particules occupent des ´etats li´es et une particule occupe un ´etat de diffusion. Par la− suite, nous noterons l’espace engendr´epar les ´etats du type (2.173b) et P le projecteur sur cet P jt J,M espace. Nous choisissons t , α¯ pα¯r comme base de l’espace . Nous pouvons alors montrer que ces ´etats v´erifient,{| Y i } P

′ J,M jt jt J,M pα¯(rr′) t ′ ′ ,rpα¯ α¯ t′ , β¯ pβ¯r′ = δtjt ,t jt δα,¯ β¯ , (2.182a) h Y | Y i rr′ 2 jt J,M jt drr t , α¯ pα¯r t ,rpα¯ α¯ = P. (2.182b) tjt | Y i h Y | X,α,J,M¯ Z

2.4.2.4 Espaces mod`eles

Dans le cadre de notre approximation, les espaces et sont suffisants pour d´ecrire l’ensemble des ´etats accessibles au syst`eme. De plus,Q ces Pespaces sont orthogonaux par construction. Nous pouvons donc ´ecrire,

Q + P = 1, (2.183a) P Q = 0. (2.183b)

Comme nous allons le voir dans la section suivante, les espaces et ne sont pas appro- pri´es pour la description des canaux physiques. Ces espaces nousQ permettentP simplement de d´ecomposer un ´etat du syst`eme total en deux parties orthogonales, l’une des deux admettant une asymptotique non nulle. Ces espaces sont commun´ement appel´es espaces mod`eles. 44

2.4.3 Formalisme de Feshbach

Le formalisme d´evelopp´epar Feshbach [17] nous permet de remplacer l’´equation de Schr¨odin- ger totale par des ´equations v´erifi´ees par la fonction d’onde projett´ee sur certains espaces mod`eles. Ces espaces mod`eles sont, dans notre cas, les espaces et introduits dans la section pr´ec´edente. Le probl`eme principal dans ce genre d’approcheQ estP de faire le lien entre les espaces mod`eles et les espaces des canaux physiques afin d’obtenir des ´equations avec de correctes conditions asymptotiques. Dans cette partie, nous commencerons par faire le lien entre les espaces mod`eles et les espaces des canaux physiques en expliquant les ap- proximations faites dans le cadre du pr´esent expos´e, puis nous d´ecomposerons la r´esolvante de l’hamiltonien du syst`eme en plusieurs parties agissant chacune dans l’un des espaces mod`eles.

2.4.3.1 Lien entre les espaces mod`eles et les canaux physiques

Dans un probl`eme de physique nucl´eaire o`ule nombre de particules est trop grand pour que l’on puisse traiter le probl`eme entier dans un syst`eme de coordonn´ees exclusivement intrins`eque, les nucl´eons sont g´en´eralement rep´er´es par leur position −→r i par rapport `aune origine arbitraire fixe O. Les moments conjugu´es des ces variables sont not´es −→p i. Dans ce syst`eme de coordonn´ees, l’hamiltonien total du syst`eme de A nucl´eons s’´ecrit,

A p2 = i + V (ij). (2.184) H 2m i=1 i

A −→P cm = −→p i, (2.185) i=1 X qui est la variable conjugu´ee de la position du centre de masse, d´efinie par,

1 A −→R = r , (2.186) cm A −→i i=1 X nous pouvons ´ecrire (2.184) sous la forme suivante,

P 2 = cm + H, (2.187) H 2Am o`u H est l’hamiltonien intrins`eque du syst`eme de A nucl´eons, invariant par translation13. Dans tout calcul de physique nucl´eaire, H est le seul hamiltonien dont les vecteurs et valeurs propres sont d’un int´erˆet, car d´ecrivant un syst`eme quantique intrins`eque, et non sont mouvement global relativement `aun hypoth´etique laboratoire. Comme nous l’avons vu, l’hamiltonien total peut se scinder en un hamiltonien `a un corps (construit `apartir du champ moyen), et un hamiltonien `adeux corps (correspondant `al’interaction r´esiduelle). Le fait de fixer l’origine du champ moyen brise l’invariance par translation de l’hamiltonien,

13Nous supposons ici, et dans tout ce qui suit, que l’interaction `adeux corps V (ij) admet une d´ependance en r i r j et p i p j . |−→ − −→ | |−→ − −→ | 45 et le centre de masse peut admettre des ´etats d’excitation non-physiques (ou spurieux) se m´elangeant aux ´etats d’excitation intrins`eques. En mod`ele en couches, l’hamiltonien (non- physique) du centre de masse est connu analytiquement, ce qui permet de supprimer ces ´etats spurieux facilement. Comme nous l’avons vu, il existe aussi des techniques en calcul Hartree-Fock visant `asupprimer ces ´etats. Bien que construits `apartir de A ´etats indivi- duels, les ´etats de la base de Fock obtenus apr`es suppression des ´etats du centre de masse n’en d´ecrivent pas moins les ´etats intrins`eques du syst`eme.

Il existe nombre de syst`emes de coordonn´ees, tels que les coordonn´ees de Jacobi (dont nous ferons usage dans le chapitre suivant), permettant de mener `abien des calculs dans le r´ef´erentiel du centre de masse. Afin d’illustrer notre probl`eme, nous choisissons ici un ensemble de coordonn´ees relatives, peu appropri´epour un calcul pratique, mais plus « par- lant » dans un contexte de champ moyen. Nous d´efinissons ces coordonn´ees de la mani`ere suivante,

r ′ = r −→R , i =1, 2,...,A. (2.188) −→i −→i − cm Ces coordonn´ees d´ecrivent donc un syst`eme `a3A 3 degr´es de libert´e. On peut en effet − construire A 1 combinaisons lin´eaires ind´ependantes `apartir des A vecteurs −→r i′ (leur somme ´etant− nulle). Consid´erons alors un ´etat `a A corps Ψ , propre de . Selon (2.187), cet ´etat peut se factoriser comme suit, | i H

Ψ = Ψcm ψ , (2.189) | i | i| i o`u Ψcm est l’´etat du centre de masse, et ψ est l’´etat intrins`eque du syst`eme. La figure (2.6)| illustrei la s´eparation entre coordonn´ees| i relatives et position du centre de masse pour un syst`eme compos´ede quatre particules. ψ | i −→r 2′ r ′ −→r 1′ −→3 −→r 2 −→r 4′ −→r 3 r 1 −→ −→R cm −→r 4 O O Fig. 2.6 – A gauche : les vecteurs position −→r i sont d´efinis par rapport `aune origine arbitraire O. A droite : l’´etat intrins`eque ψ est exprim´edans le syst`eme de coordonn´ees relatives (2.188). | i

Puisque −→R cm est sym´etrique par toute permutation, l’antisym´etrie de la fonction d’onde to- tale est contenue dans la partie intrins`eque. Nous supposons alors que l’´etat intrins`eque ψ est d´ecompos´een une combinaison lin´eaire de d´eterminants de Slater `a A ´etats individuels| i calcul´es `apartir d’un champ moyen dont l’origine est fix´ee. Cependant, apr`es suppression 46

des ´etats non-physiques du centre de masse, nous supposons que cette origine coincide avec la position du centre de masse du syst`eme. Dans le cadre de cette approximation, les fonctions d’onde individuelles sont suppos´ees admettre la repr´esentation (2.151) dans le syst`eme de coordonn´ees (2.188). Supposons maintenant que la particule A se trouve tr`es ´eloign´ee des A 1 autres particules que l’on suppose confin´ees dans une r´egion tr`es localis´ee. En utilisant une− terminologie propre `ala th´eorie des partitions, nous dirons que le syst`eme est compos´ede deux fragments : le fragment constitu´edes particules (1, 2,...,A 1), et le fragment constitu´ede la particule A. Nous pouvons alors raisonablement penser− que la particule A contribue peu (ou pas) au champ moyen ressenti par les autres particules. L’ori- gine de ce champ moyen est alors d´eplac´ee dans une r´egion voisine au centre de masse du fragment (1, 2,...,A 1). La position du centre de masse −→R t du fragment (1, 2,...,A 1) − − et son moment conjugu´e −→P t sont respectivement d´efinis par,

A 1 1 − −→R t = r , (2.190a) A 1 −→i − i=1 A 1 X − −→P t = −→p i. (2.190b) i=1 X De mˆeme qu’en (2.188) nous pouvons d´efinir les coordonn´ees intrins`eques au fragment (1, 2,...,A 1), −

x = r −→R t, i =1, 2,...,A 1. (2.191) −→i −→i − − Supposons alors que la distance entre les deux fragments est assez grande pour que l’on puisse n´egliger (outre l’interaction Coulombienne) toute interaction entre la particule A et le reste du syst`eme. Dans ce cas l’hamiltonien total, que l’on qualifie d’asymptotique et que l’on note , peut se diviser de la mani`ere suivante, H0 2 pA = t + , (2.192) H0 H 2m

o`u t est l’hamiltonien du syst`eme `a3A 3 degr´es de libert´ecompos´edes particules (1, 2H,...,A 1). De mˆeme qu’en (2.187), nous− pouvons ´ecrire, − 2 Pt t = + Ht, (2.193) H 2(A 1)m − o`u Ht est l’hamiltonien intrins`eque du fragment (1, 2,...,A 1). Nous pouvons alors − construire des ´etats `a A 1 corps T propres de t et pouvant se factoriser de la mani`ere suivante, − | i H

T = T cm tjt,mt , (2.194) | i | i| i o`u T cm est l’´etat du centre de masse du fragment (1, 2,...,A 1), et o`ula partie in- trins`eque| i satisfait `a, −

jt,mt (Et Ht) t =0. (2.195) − | i La figure (2.7) illustre le nouveau syst`eme de coordonn´ees appropri´epour une repr´esentation dite asymptotique. 47 tjtmt

| i −→x 2 x 3 −→x 1 −→ r = r −→R t −→ −→4 −

−→R t

−→r 4 O Fig. 2.7 – La particule 4 n’int´eragissant pas avec le reste du syst`eme, l’´etat intrins`eque tjt,mt du fragment (1, 2, 3) est exprim´edans le syst`eme de coordonn´ees (2.191). | i

Si nous notons −→r la coordonn´ee relative s´eparant la particule A du centre de masse des A 1 autres particules, et −→q le moment conjugu´ede cette variable, alors l’hamiltonien (2.192)− peut s’´ecrire de mani`ere `afaire apparaˆıtre le mouvement du centre de masse total,

2 2 Pcm q = + Ht + , (2.196) H0 2Am 2µ o`u, A 1 µ = m − , (2.197) A est la masse r´eduite entre la particule A et le fragment (1, 2,...,A 1). Apr`es suppression de l’hamiltonien du centre de masse, nous obtenons l’hamiltonien asymptotique− intrins`eque, q2 H = Ht + . (2.198) 0 2µ R´esumons alors la situation ainsi : l’hamiltonien intrins`eque du syst`eme compos´edes par- ticules (1, 2,...,A) est not´e H. Un ´etat intrins`eque ψ de ce syst`eme v´erifie, | i (E H) ψ =0, (2.199) − | i et est d´ecompos´edans une base de Fock `a A particules de la mani`ere suivante,

ψ = A ai , ai ,...,ai , (2.200) | i i| 1 2 Ai i X i i i o`u a1 , a2 ,..., aA sont des ´etats individuels obtenus `apartir d’un champ moyen en- gendr´epar| i | i les A|particulesi et dont l’origine coincide avec la position du centre de masse du syst`eme. L’hamiltonien asymptotique intrins`eque du syst`eme compos´edes fragments 2 (1, 2,...,A 1) et (A) est H0 = Ht + q /2µ. Les ´etats propres correspondants sont alors tjt,mt − χms ττz −→q o`u −→q est une onde plane de moment −→q , et χms et ττz sont le spineur et| l’isospineur⊗ de⊗ lai particule| i A respectivement. Ces ´etats v´erifient,

jt,mt (Et + ε H ) t χ τ q =0, (2.201) q − 0 | ⊗ ms τz ⊗ −→i 48

2 jtmt o`u εq = q /2µ, et o`ul’´etat intrins`eque t est d´ecompos´edans une base de Fock `a A 1 particules de la mani`ere suivante, | i −

tjtmt j j j = Bj b1, b2,...,bA 1 , (2.202) | i | − i j X j j j o`u b1 , b2 ,..., bA 1 sont des ´etats individuels obtenus `apartir du champ moyen g´en´er´e par| lesi | particulesi | (1− ,i2,...,A 1) et dont l’origine coincide avec la position du centre − tjtmt masse du fragment correspondant. Les ´etats χms ττz −→q forment alors une base de l’espace des canaux physiques de partition{| ⊗ de masse⊗ constitu´eei} des fragments (1, 2,...,A 1) et (A). Nous pouvons donc, comme dans la section (2.3.3), d´efinir le − projecteur P sur cet espace de la mani`ere suivante,

e P = drr2 tjt r J,M tjt r , (2.203) | ⊗Yc¯ i h ⊗ Yc¯| c J,M X X Z e o`unous utilisons les notations introduites dans l’exemple de la section (2.3.7). Revenons alors aux espaces mod`eles introduits dans la section (2.4.2) et d´ecomposons la solution ψ de (2.199) au moyen de la relation (2.183a), | i

ψ = Q ψ + P ψ . (2.204) | i | i | i Les composantes du vecteur d’´etat ψ dans la base des canaux peuvent alors s’´ecrire, | i J,M tjj r, ψ = J,M tjj r, Q ψ + J,M tjj r, P ψ . (2.205) h ⊗ Yc¯| i h ⊗ Yc¯| | i h ⊗ Yc¯| | i L’op´erateur Q projetant sur l’espace des ´etats `a A corps li´es (partition de masse constitu´e d’un seul fragment), nous pouvons ´ecrire,

J,M jj lim t r, c¯ Q ψ =0, (2.206) r →∞ h ⊗ Y | | i car l’´etat Q ψ doit ˆetre confin´e`aune r´egion localis´ee de l’espace. Ceci nous permet d’´ecrire, de fa¸con symbolique,| i la forme asymptotique de la solution totale projet´ee sur l’espace des canaux physiques,

P ψ = P (Q + P ) ψ PP ψ . (2.207) | i | i ∼ | i Nous avons vu dans la section (2.4.2) qu’une base de l’espace peut s’´ecrire, e e e P jt J,M t′ , p r′ , (2.208) {| Yα¯ α¯ i } jt o`unous avons prim´el’´etat de Fock `a A 1 particules li´ees t′ afin de le diff´erencier des ´etats intrins`eques du fragment (1, 2,...,A− 1) d´efini pr´ec´edemment.| i Tous les ´etats jt − individuels constituant l’´etat t′ ainsi que les projecteursq ˆ etp ˆ sont obtenus `apartir | i du champ moyen g´en´er´epar l’ensemble des A particules. De plus, la coordonn´ee radiale r′ est ´evalu´ee dans le syst`eme de coordonn´ees (2.188). Le calcul du produit d’op´erateurs PP n´ec´essite celui de recouvrements du type,

J,M jt jt J,M e t r t′ p r′ , (2.209) h ⊗ Yc¯|A| ⊗Yα¯ α¯ i symbolis´esur la figure (2.8), o`u est l’antisym´etriseur agissant sur le produit tensoriel d’´etats situ´e`asa droite. A 49 ψ t | i t′ | i | i

−→r −→r ′

Fig. 2.8 – Repr´esentation sch´ematique du recouvrement (2.209).

Le probl`eme est alors que l’´etat intrins`eque tjtmt n’est pas ´evalu´edans le mˆeme syst`eme jtmt | i de coordonn´ees que le « sous-´etat » t′ . Remarquons toutefois que la variable r ′ est | i −→ colin´eaire `a −→r . En effet, nous avons, A r = r ′, (2.210) −→ A 1−→ − ces variables admettant donc la mˆeme d´ependance angulaire. Voici donc les approximations que nous ferons dans le pr´esent expos´e:

– nous supposons que, dans la r´egion asymptotique, le sous ´etat `a A 1 particules li´ees issu du champ moyen g´en´er´epar l’ensemble des A particules correspond− `al’´etat intrins`eque du fragment (1, 2,...,A 1), − jtmt jtmt t t′ = δt t′ , (2.211) h | i , – nous prenons en compte le recul de la cible par le changement d’´echelle radiale (2.210).

Revenons alors au recouvrement (2.209). Dans cette expression, l’antisym´etriseur, peut s’´ecrire [3],

A 1 1 − = Π Pˆ , (2.212) A √ iA iA A i=1 X o`u PˆiA est un op´erateur qui permute les particules i et A, et ΠiA est la phase correspondante. Ainsi pouvons-nous ´ecrire le recouvrement (2.209) sous la forme suivante,

A 1 − 1 J,M jt jt J,M t (1,...,A 1) r (A) Π Pˆ t′ (1,...,A 1) p r′(A) ,(2.213) √ h − ⊗ Yc¯ | iA iA| − ⊗Yα¯ α¯ i A i=1 X o`unous avons fait apparaitre explicitement l’indexation des particules. Puisque, dans notre approximation, l’´etat individuel α¯pα¯r′ est orthogonal `atous les ´etats individuels consti- tuant l’´etat tjtmt (car issus du|Y mˆeme champi moyen), seule la permutation correspondant `al’identit´edonne| i une contribution non nulle. Le recouvrement (2.213) se simplifie donc en,

1 pc¯(r, r′) δt,t δc,¯ α¯ . (2.214) √A rr′ 50

En utilisant les r´esultats pr´ec´edents ainsi que l’idempotence du projecteur pα¯, nous d´emontrons facilement que le produit d’op´erateurs PP s’´ecrit, 1 PP = drre 2 tjt r J,M tjt ,rp . (2.215) √ | ⊗Yc¯ i h c¯Yc¯| A c X XJ,M Z e Enfin, en utilisant l’expression conjugu´ee de (2.215), puis en utilisant la relation (2.171b), nous pouvons ´ecrire,

jt 1 jt t ,rpc¯ c¯ P P t r c¯ , (2.216) h Y | ∼ √A h ⊗ Y | pour r . e →∞

2.4.3.2 Projecteurs et r´esolvante

Comme nous l’avons vu dans la section (2.3), l’objet math´ematique d’int´erˆet central dans la formulation de la th´eorie des collisions est la r´esolvante G. La technique de projection de Feschbach nous permet d’introduire des r´esolvantes (ou propagateurs) partielles agissant dans chacun des espaces mod`eles et d’exprimer la r´esolvante totale en fonction de celles-ci.

Comme nous l’avons suppos´e, les espaces et sont suffisants pour d´ecrire l’ensemble des ´etats accessibles au syst`eme, les projecteursQ P sur ces espaces v´erifiant donc la relation (2.183a). Ainsi pouvons nous d´ecomposer l’hamiltonien intrins`eque H de la mani`ere sui- vante,

H =(Q + P )H(Q + P )= HQQ + HQP + HPQ + HPP , (2.217) o`unous avons d´efini HQQ = QHQ etc ... En utilisant l’identit´eop´eratorielle, 1 1 1 1 = + (B A) , (2.218) A B B − A nous pouvons ´ecrire la r´esolvante totale, 1 1 1 G = = + (H + H + H )G. (2.219) E H E H E H QQ QP PQ − − PP − PP En d´efinissant la r´esolvante projett´ee, 1 G = P P, (2.220) P E H − PP il vient,

PG = GP + GP HPQG, (2.221) o`unous avons utilis´ela relation d’orthogonalit´e(2.183b). En utilisant la mˆeme proc´edure, on montre que,

QG = GQ + GQHQP (PG) (2.222a)

= GQ + GQHQP GP + GQHQP GP HPQ(QG), (2.222b) 51

o`ula r´esolvante GQ est d´efinie par, 1 G = Q Q. (2.223) Q E H − QQ Nous factorisons ensuite (2.222b) de la mani`ere suivante, (Q G H G H )(QG) = G + G H G . (2.224) − Q QP P PQ Q Q QP P 1 En multipliant (2.224) `agauche par (G )− = Q(E H )Q, il vient, Q − QQ (E H H G H )(QG)= Q + H G . (2.225) − QQ − QP P PQ QP P En d´efinissant l’op´erateur suivant,

eff HQQ = HQQ + HQP GP HPQ, (2.226) et la r´esolvante associ´ee, 1 Geff = Q Q, (2.227) Q E Heff − QQ nous obtenons,

eff QG = GQ (Q + HQP GP ), (2.228a) eff PG = GP + GP HPQGQ (Q + HQP GP ). (2.228b) Enfin, la r´esolvante totale peut s’´ecrire,

eff G = QG + PG = GP +(Q + GP HPQ)GQ (Q + HQP GP ). (2.229) Notons ici que pour l’obtention de (2.229), nous avons choisi un « chemin » particulier. Nous verrons par la suite que le nombre de fa¸con de d´ecomposer la r´esolvante totale pour N espaces mod`eles s’´el`eve `a N!. Dans le cas pr´esent, il n’est pas difficile de montrer que la deuxi`eme fa¸con de d´ecomposer G est,

eff G = GQ +(P + GQHQP )GP (P + HPQGQ), (2.230) o`u,

eff 1 GP = P eff P, (2.231a) E HPP eff − HPP = HPP + HPQGQHQP . (2.231b) Cependant, dans ce chapitre nous utiliserons la forme (2.229), qui se prˆete mieux `aun calcul de diffusion d’une particule sur une cible.

eff L’op´erateur HQQ d´efini en (2.226) n’est autre que l’hamiltonien effectif agissant dans l’es- pace en prenant en compte les couplages `al’espace . Ce caract`ere effectif se comprend mieuxQ en ´ecrivant, P 1 QGQ = Q Q. (2.232) E Heff − QQ 52

2.4.4 Les ´equations g´en´erales du mod`ele en couches avec cou- plage d’une particule aux ´etats du continuum

2.4.4.1 Forme g´en´erale des solutions de diffusion

Dans cette partie, nous cherchons la forme g´en´erale des solutions de diffusion ψ de l’´equation, | i (E H) ψ =0, (2.233) − | i o`u H est l’hamiltonien intrins`eque du syst`eme de A particules. Nous avons d´efini, dans la tjtmt section pr´ec´edente, les ´etats asymptotiques physiques χms ττz −→q , solutions de l’´equation, | ⊗ ⊗ i (E H ) tjtmt χ τ q =0, (2.234) − 0 | ⊗ ms τz ⊗ −→i o`u H0 est l’hamiltonien « libre » correspondant au canal d’arrangement o`ule syst`eme est scind´een deux fragments (l’un des deux consistant simplement en une particule). Le pro- jecteur sur l’espace de ces canaux ´etait not´e P . En utilisant les r´esultats de la section (2.3), nous pouvons ´ecrire la solution ψ + de (2.233) en fonction des solutions asymptotiques | i dans le pass´einfini de la mani`ere suivante, e + + tjtmt ψ = lim iεG χms ττz q (2.235a) ε 0 −→ | i → | ⊗ ⊗ i + tjtmt = lim iεG P χms ττz q , (2.235b) ε 0 −→ → | ⊗ ⊗ i tjtmt o`u, dans (2.235b), nous avons utilis´ele faite que l’´etat χms ττz −→q appartient `al’espace des canaux physiques consid´er´es. En utilisan|t la d´ecomposition⊗ ⊗ (2.229)i de la r´esolvante totale, nous pouvons alors ´ecrire,

+ + + eff + + tjtmt ψ = lim iε GP +(Q + GP HPQ)GQ (Q + HQP GP ) P χms ττz −→q .(2.236) | i ε 0 | ⊗ ⊗ i → h i Int´eressons-nous alors `al’hamiltonien effectif Heff d´efini ene (2.226). Nous notons14 Φ QQ {| ii} une base compl`ete orthogonale de l’espace (o`ul’indice i diff´erencie les ´etats). Nous supposons que les ´etats constituant cette baseQ sont ´etats propres de l’hamiltonien projet´e HQQ, satisfaisant donc `a, (E H ) Φ =0. (2.237) i − QQ | ii Les ´el´ements de matrice de l’hamiltonien effectif dans cette base sont alors, Φ Heff Φ = Φ H + H G+H Φ = E δ + w ω , (2.238) h i| QQ | ji h i| QQ QP P PQ| ji i ij h i| ji o`unous avons d´efini, w = H Φ , (2.239a) | ii PQ| ii ω = G+H Φ . (2.239b) | ji P PQ| ji La diagonalisation de l’hamiltonien effectif dans la base Φ nous fourni les ´etats propres {| ii} Φ satisfaisant `a, {| ii} (E Heff ) Φ =0. (2.240) e i − QQ | ii 14 Nous oublions ici le sch´ema de couplagee introduite en (2.181) afin de simplifier les ´equations. 53

Nous notons la matrice de changement de base Φ Φ ou, plus pr´ecis´ement, O {| ii} → {| ii}

Φi = ij Φj . e (2.241) | i O | i j X e + L’hamiltonien effectif d´epend de l’´energie totale E par l’interm´ediaire de la r´esolvante GP . + Il en va donc de mˆeme des ses vecteurs et valeurs propres. La r´esolvante GP peut s’´ecrire,

+ 1 1 GP = P P = V P 2iπδ(E HPP ) P, (2.242) E HPP P E HPP − − −  −  o`u d´esigne la partie principale. Nous voyons donc que, pour une ´energie E situ´ee dans le PV continuum de l’hamiltonien projet´e HPP , l’hamiltonien effectif est non-hermitique, admet- tant donc des valeurs propres complexes. Cet hamiltonien est cependant sym´etrique, ses vecteurs propres fournissant une base bi-orthogonale [50]. La base duale est alors construite par transposition (et non conjuguaison hermitique) de ces vecteurs. Dans la repr´esentation eff spectrale de la r´esolvante GQ , qui s’´ecrit, 1 Geff = Φ Φ , (2.243) Q | ii h i| i E Ei X − e e le d´enominateur n’a donc pas la possibilit´ede s’annulere pour une ´energie r´eelle positive (correspondant `aune solution de diffusion). Ceci nous permet d’´ecrire,

eff + tjtmt lim iεG P χms ττz q =0, (2.244) ε 0 Q −→ → | ⊗ ⊗ i pour E r´eelle positive. Enfin, en d´efinissant,e

+ + tjtmt ξ = lim iεG P χms ττz q , (2.245) ε 0 P −→ | i → | ⊗ ⊗ i (2.236) se r´eduit `a, e

ψ + = ξ + +(Q + G H )Geff H ξ +. (2.246) | i | i P PQ Q QP | i En utilisant la repr´esentation spectrale (2.243), nous obtenons alors, 1 ψ + = ξ + + ( Φ + ω ) w ξ +, (2.247) | i | i | ii | ii h i| i i E Ei X − e e e o`unous avons d´efini, e

w = H Φ = w , | ii PQ| ii Oij| ji j X ωe = G+H e Φ = ω . (2.248a) | ii P PQ| ii Oij| ji j X + e e Les solutions ξ et les quantit´es ωi sont respectivement solutions d’´equations de ca- naux coupl´es homog`enes| i et inhomog`enes{| i} que nous traiterons explicitement dans les parties (2.4.4.3) et (2.4.4.4). 54

Nous nous int´eressons maintenant `ala forme asymtotique de la solution ξ +. Nous remar- quons tout d’abord que l’on peut ´ecrire, | i

ξ + = P ϕ +, (2.249) | i | i o`unous avons d´efini, e + + tjtmt ϕ = lim iεG χms ττz q , (2.250) ε 0 P −→ | i → | ⊗ ⊗ i e et o`ula r´esovante GP este donn´ee par, 1 e G+ = . (2.251) P E+ H − PP En utilisant les r´esultats de la sectione (2.3), nous pouvons ´ecrire,

ϕ + = tjtmt χ τ q + G+ ϕ +, (2.252) | i | ⊗ ms τz ⊗ −→i 0 V| i o`u G+ est la r´esolvante libre correspondant `al’hamiltonien asymptotique H du canal 0 e e e 0 sortant, et o`ul’interaction est d´efinie par, V

e = HPP H0. (2.253) V − + En utilisant le fait que ϕ appartiente n´ecessairement `al’espace des canaux `adeux frag- ments (dont l’un est constitu´ed’une| i seule particule), et en utilisant la relation (2.216), nous pouvons ´ecire, e

1 J,M J,M j ′ + ξ ′ (r) = t′ t ,rp ′ ′ ξ r c h c¯ Yc¯ | i J,M j ′ = t′ t ,rp ′ ′ P P ϕ h c¯ Yc¯ | | i 1 J,M jt′ t′ r c¯′ ϕ , pour r . (2.254) ∼ √A h ⊗ Y e| ei →∞ Enfin, en posant, e

J,M J J,M ξc′ (r)= ξc′,c(r) Ξc (mt, ms, Ωq), (2.255) Xl,j et en se souvenant de la forme asymptotique (2.111) de la solution ϕ +, nous trouvons, | i eiσl J ′ + J ξc′,c(r) Hc−(r)δc,c + Hc′ (r)Sc′,c . e (2.256) ∼ 2k′√A h i En utilisant une proc´edure analogue, et se servant de la relation (2.116), on montre sans difficult´es que les termes ω admettent la forme asymptotique suivante, | ii

iσl J,M jt J e + J r t ,rpc¯ c¯ ωi = ω (r) H (r)Γ . (2.257) h Y | i c ∼ 2k√A c c 55

2.4.4.2 S´eparation de l’hamiltonien total en hamiltoniens partiels et op´erateurs de transition

La r´esolution de l’´equation (2.233) passe n´ecessairement par le calcul explicite des op´erateurs HQQ, HPQ,... Nous commencerons cependant par traiter les projections de l’hamiltonien total = H + Hcm, et aborderons l’hamiltonien du centre de masse Hcm dans des par- ties subs´equentes.H En se souvenant des ´equivalences (2.49) et (2.50), nous pouvons ´ecrire l’hamiltonien (2.1) en seconde quantification, et sous forme coupl´ee,

0,0 Γ Γ 0,0 Γ = α t β a† a α, β V γ, δ a† a† a a , (2.258) H h || || i α β − h || || inas α β γ δ α, β α β, γ δ Γ XZ   ≤ XZ ≤ X h    i o`ules doubles symbolee de sommation rappellent que les ´etats li´es aussi biene e que les ´etats de diffusion individuels sont pris en compte. Les conventions de notation que nous utiliserons sont les suivantes,

, (2.259a) ≡ α n X lα,jXα,τzα Xα dα dk . (2.259b) ≡ α Z lα,jXα,τzα Z En introduisant les notations simplifi´ees,

0,0 0,0 t = α t β a† a , (2.260a) α,β h || || i α β Γ Γ 0,0 0,0   Γ Vˆ = α, β V γ, δ a† a† a a , (2.260b) α,β,γ,δ − h e || || inas α β γ δ XΓ h    i (2.258) se r´eduit `a, e e

= t 0,0 + Vˆ 0,0 . (2.261) H α,β α,β,γ,δ α, β α β, γ δ XZ ≤ XZ ≤ Les sommations sur les indices α et β dans l’op´erateur `aun corps de l’´equation (2.261) peuvent se diviser en quatre parties, selon que ces indices appartiennent `al’ensemble ou d´efinis dans la section (2.4.2). Ces combinaisons sont pr´esent´ees dans le tableau (2.1).D C α β D D C C D C D C Tab. 2.1 – Les quatre combinaisons d’indices possibles pour la partie `aun corps de l’ha- miltonien (2.261).

Toutes les combinaisons d’indice possibles dans les sommations de la partie `adeux corps sont pr´esent´ees dans le tableau (2.2), o`unous avons barr´ecelles exclues par le fait que α β et γ δ dans (2.258) tout en respectant l’ordre d´efini en (2.172). ≤ ≤ 56

α ££ £ £ £ £ £ ££ β D D D£ D C£ D D C£ D£ C£ C D C£ C C£ C γ D D D£ C D£ D C D£ C£ D£ C C D£ C C£ C D D £C D D£ C D D£ £C £C D C £C D £C C δ £ £ £ £ £ £ £ D C D D D C C C D D D C C C D C Tab. 2.2 – Combinaisons d’indices possibles pour la partie `adeux corps de l’hamiltonien (2.261). La s´eparation des sommations sur les ´etats individuels nous permet d’´ecrire l’hamiltonien (2.261) sous la forme compacte suivante, 1 2 = + , (2.262) H Tij Vij i,j=0 i,j=0 X X o`ules op´erateurs `aun corps sont donn´es par, Tij = t 0,0 , (2.263a) T00 α,β Xα,β = dα t 0,0 , (2.263b) T10 α,β Z Xβ = dβ t 0,0 , (2.263c) T01 α,β α X Z = dαdβ t 0,0 , (2.263d) T11 α,β ZZ et les op´erateurs `adeux corps sont d´efinits comme suit, Vij = Vˆ 0,0 , (2.264a) V00 α,β,γ,δ α β,γ δ ≤X≤ = dδ Vˆ 0,0 , (2.264b) V01 α,β,γ,δ α β,γ X≤ Z = dβ Vˆ 0,0 , (2.264c) V10 α,β,γ,δ α,γ δ X≤ Z = dβ dδ Vˆ 0,0 , (2.264d) V11 α,β,γ,δ α,γ X ZZ = dγ dδ Vˆ 0,0 , (2.264e) V02 α,β,γ,δ α β γ δ X≤ ZZ ≤ = dαdβ Vˆ 0,0 , (2.264f) V20 α,β,γ,δ α β γ δ ZZ ≤ X≤ = dβ dγ dδ Vˆ 0,0 , (2.264g) V12 α,β,γ,δ α γ δ X Z ZZ ≤ = dαdβ dδ Vˆ 0,0 , (2.264h) V21 α,β,γ,δ α β γ ZZ ≤ XZ ˆ 0,0 22 = dαdβ dγ dδ Vα,β,γ,δ. (2.264i) V α β γ δ ZZ ≤ ZZ ≤ 57

L’interpr´etation des op´erateurs (2.263) et (2.264) est imm´ediate : les op´erateurs du type ( ) sont des op´erateurs partiels agissant dans un espace de Fock contenant au moins Tii Vii i particules dans le continuum, alors que les op´erateurs du type ij ( ij) (i = j) sont des op´erateurs de transition d’un espace de Fock contenant par exempleT Vn particules6 dans le continuum (n j), `aun espace contenant n + i j particules dans le continuum. ≥ − A partir des op´erateurs (2.263) et (2.264), nous pouvons construire les hamiltoniens partiels suivants,

= + , (2.265a) H00 T00 V00 = + , (2.265b) H11 T11 V11 = + + , (2.265c) H22 T11 V11 V22 ainsi que les op´erateurs de transitions,

= + , (2.266a) H10 T10 V10 = + = † , (2.266b) H01 T01 V01 H10 = , (2.266c) H02 V02 = = † , (2.266d) H20 V20 H02 = + + , (2.266e) H12 T01 V01 V12 = + + = † . (2.266f) H21 T10 V10 V21 H12 Si nous notons DSi un d´eterminant de Slater comportant i particules dans un ´etat de diffusion, alors nous| i d´emontrons facilement les relations suivantes,

0 0 0 0 DS DS = DS 00 DS , (2.267a) h 1|H| 1i h 1|H | i 1 DS DS = DS 00 + 11 DS , (2.267b) h i|H| ii h i |H H | i i DS DS = DS 00 + 22 DS , i 2, (2.267c) h 0 |H| 1i h 0|H H1 | i ≥ DS DS = DS 01 DS , (2.267d) h i 1|H| ii h i |H1 | ii DS − DS = DS − 12 DS , i 2, (2.267e) h i 2|H| ii h i 2|H | ii ≥ DS − DS = DS − DS , i 2. (2.267f) h |H| i h |H02| i ≥ Etant donn´eque nous limitons l’hamiltonien (2.1) aux interactions `adeux corps au plus, ce dernier ne peut pas coupler les d´eterminants de Slater qui diff`erent de plus de deux particules dans le continuum. Dans ce chapitre, nous nous limitons `aun espace de Fock admettant au plus une particule dans le continuum, ce qui exclu l’action des op´erateurs , , , et . Enfin, `apartir des relations (2.267), il est ais´ede montrer, H20 H21 H02 H12 H22 Q Q = Q Q, (2.268a) H H00 Q P = Q P, (2.268b) H H01 P Q = P Q, (2.268c) H H10 P P = P ( + )P. (2.268d) H H00 H11 58

2.4.4.3 Les ´equations homog`enes

Dans cette section, nous nous int´eressons `ala solution de diffusion projet´ee ξ + d´efinie en (2.245). En multipliant (2.245) `agauche par P (E H)P , nous obtenons,| dansi la limite ε 0, − → P (E H)P ξ + =0. (2.269) − | i En substituant l’hamiltonien intrins`eque H par l’hamiltonien total auquel l’on soustrait celui du centre de masse, l’´equation (2.269) est ´equivalente `a, H

P 2 P (E + cm )P ξ + =0. (2.270) − H 2Am | i Enfin, en utilisant la relation (2.268d), il vient joyeusement,

P 2 P (E + cm )P ξ + =0. (2.271) − H00 − H11 2Am | i

J,M jt En multipliant (2.271) `agauche par t ,rpc¯ c¯ et en utilisant l’expression (2.182b) du projecteur P , nous obtenons, h Y |

2 t Pcm ′ 1 J,M 2 tj t jt ′ ′ J,M dr′ r′ ,rpc¯ c¯ E 00 11 + ′ , c¯ pc¯ r′ ξc′ (r′)=0, ′ h Y | − H − H 2Am| Y i r′ Xc Z (2.272) o`unous avons d´efini,

1 J,M ′ J,M t jt ′ ′ ξc′ (r′)= ′ ,r′ pc¯ c¯ ξ . (2.273) r′ h Y | i En suivant une proc´edure similaire `acelle introduite dans la section (2.3), nous posons,

J,M J,M J ′′ ξc′ (r′)= ξc,c′′ (r′) Ξc′′ (mt , ms′′, Ωq), (2.274) ′′ ′′ lX,j supposant ainsi que le canal physique entrant est d´ecrit par l’´etat,

j ′′ m ′′ t′′ t t χ ′′ τ ′′ q . (2.275) | ⊗ ms τz ⊗ −→i Enfin, en utilisant la relation d’orthogonalit´e(2.88a) des fonctions angulaires Ξ, nous ob- tenons facilement,

2 t Pcm ′ 1 2 tj t jt ′ ′ J,M J dr′ r′ ,rpc¯ c¯ E 00 11 + ′ , c¯ pc¯ r′ ξc′,c′′ (r′)=0, ′ h Y | − H − H 2Am| Y i r′ Xc Z (2.276)

J o`ula solution matricielle ξc′,c′′ (r) est suppos´ee v´erifier la forme asymptotique (2.256). Notre probl`eme premier consiste donc en le calcul des ´el´ements de matrice des op´erateurs 00 et dans la base tjt , p r J,M de l’espace . H H11 {| Yc¯ c¯ i } P 59

Nous nous int´eressons tout d’abord aux ´el´ements de matrice de l’hamiltonien partiel 00. Selon (2.265a), (2.263a) et (2.264a), cet op´erateur s’´ecrit, H

0,0 Γ Γ 0,0 Γ = α t β a† a α, β V γ, δ a† a† a a ,(2.277) H00 h || || i α β − h || || inas α β γ δ α,β α β,γ δ Γ X   ≤X≤ X h    i e jt J,M e e et n’agit que sur les ´etats li´es. Appliqu´edans la base t , c¯ pc¯ r g´en´erant l’espace , cet op´erateur n’agit donc que sur le sous-´etat `a A {|1 particulesY i li´ees} tjt . Ceci nous Ppermet d’´ecrire, − | i

t ′ t t t t pc¯(r, r′) tj t jt ′ ′ J,M tj m t j m ′ ,rpc¯ c¯ 00 ′ , c¯ pc¯ r′ = δjt,jt′ 00 ′ δc,¯ c¯ . (2.278) h Y |H | Y i h |H | i rr′ La phase de r´earrangement correspondant `ala r´eduction (2.278) est en effet positive. De plus, nous avons utilis´ele fait que 00 conserve le moment de spin jt, ainsi que sa projection mt (que nous avons fait apparaˆıtreH explicitement au lieu de r´eduire l’´el´ement de matrice). jtmt Dans la base de Fock `a A 1 particules li´ees t , l’hamiltonien 00 peut alors s’´ecrire, en se souvenant des correspondances− entre{| premi`erei} et seconde quantificationH introduites dans la section (2.2.2),

A 1 A 1 − − = t(i)+ V (ij), (2.279) H00 i=1 1=i

jtmt (Et Ht) t =0, (2.280) − | i o`u Ht est l’hamiltonien intrins`eque du sous-syst`eme `a A 1 particules d´efini par la relation, − 2 Pt Ht = , (2.281) H00 − 2(A 1)m − o`ule deuxi`eme terme du membre de droite rep´esente l’hamiltonien du centre de masse de ce sous-syst`eme et n’agit que sur les ´etats individuels li´es. Il est `anoter que l’hamiltonien jtmt Ht poss`ede un caract`ere effectif dˆuau fait que la base t est tronqu´ee (car n’incluant pas les ´etats du continuum). Enfin, nous r´esumons les{| r´esultatsi} pr´ec´edents en ´ecrivant les ´el´ements de matrice de l’hamiltonien partiel de la mani`ere suivante, H00 2 jt jt′ J,M jt Pt jt′ J,M t ,rp t′ , ′ p ′ r′ = t ,rp Et + t′ , ′ p ′ r′ . (2.282) h c¯ Yc¯|H00| Yc¯ c¯ i h c¯ Yc¯| 2(A 1)m| Yc¯ c¯ i − Nous nous int´eressons maintenant aux ´el´ements de matrice de l’op´erateur 11 d´efini en (2.263d). Cet op´erateur s’´ecrit, en se souvenant de la d´efinition (2.260a), T

0,0 = dαdβ α t β a† a , (2.283) T11 h || || i α β ZZ   et n’agit donc que sur les ´etats du continuum individuel.e Nous pouvons alors ´ecrire,

t ′ j jt ′ ′ J,M ′ ′ m m t ,rp t′ , p ,r′ = δ jt jt′ δ rp p ,r′ , (2.284) h c¯ Yc¯|T11| Yc¯ c¯ i t ,t c,¯ c¯ h c¯ Yc¯ |T11|Yc¯ c¯ i 60 car la phase de r´earrangement est positive. De plus, nous avons utilis´ele fait que l’op´erateur 11 conserve les nombres quantiques d´efinis parc ¯ (ainsi que la projection m). Appliqu´edans T m la base partielle c¯ pc¯,r , l’op´erateur 11 prend alors la forme, en premi`ere quantifica- tion, {|Y i} T p2 = i , (2.285) T11 2m i X∈C o`u, dans le membre de droite, nous avons sp´ecifi´esymboliquement par i que la som- ∈ C m mation porte sur les particules occupant un ´etat de diffusion. Puisque la base c¯ pc¯,r d´ecrit l’espace des ´etats d’une seule particule, (2.285) se r´esume `a, {|Y i} p2 = C , (2.286) T11 2m o`u −→p est l’op´erateur impulsion agissant dans l’espace des ´etats de la particule se trouvant dans unC ´etat de diffusion.

R´esumons alors les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant le noyau de l’´equation int´egro-diff´erent- ielle (2.276) sous la forme suivante,

2 2 2 jt p Pt Pcm jt′ J,M t ,rp E Et C + t′ , ′ p ′ r′ . (2.287) h c¯ Yc¯| − − V11 − 2m − 2(A 1)m 2Am| Yc¯ c¯ i − En remarquant que,

2 2 2 2 p Pt Pcm q C + = + C , (2.288) 2m 2(A 1)m 2Am 2µ − o`unous avons fait apparaˆıtre le mouvement du centre de masse du syst`eme total et o`u µ est la masse r´eduite d´efinie en (2.197) et −→q est le moment conjugu´ede la variable relative entre la particule occupant un ´etat de diffusionC et le reste du syst`eme, nous pouvons ´ecrire (2.287) sous la forme,

2 jt q jt′ J,M t ,rp C +(E Et) t′ , ′ p ′ r′ . (2.289) h c¯ Yc¯| − 2µ − − V11| Yc¯ c¯ i En se souvenant des arguments de la section (2.4.3.1), on peut facilement se convaincre que l’op´erateur −→q d´efini en (2.288) n’agit que sur les ´etats de diffusion. Tout comme en (2.278), les ´el´ementsC de matrice de l’op´erateur q2/2µ dans la base de l’espace peuvent s’´ecrire, C P

2 2 jt q jt′ J,M m q m t ,rp C t′ , ′ p ′ ,r′ = δ ′ rp C p ,r′ . (2.290) h c¯ Yc¯|2µ| Yc¯ c¯ i c,c h c¯ Yc¯ |2µ|Yc¯ c¯ i Enfin, nous r´esumons les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant,

2 jt Pcm jt′ J,M t ,rp E + t′ , ′ p ′ r′ h c¯ Yc¯| − H00 − T11 2Am| Yc¯ c¯ i 2 m q m = δ ′ rp C +(E Et) p r′ c,c h c¯ Yc¯ | − 2µ − |Yc¯ c¯ i 1 = δc,c′ r c¯ pˆ Tˆ pˆ c¯ r′ , (2.291) − ˆj h Y || ||Y i   61 o`unous avons utilis´ela relation (2.166b) et avons d´efini, q2 Tˆ = C (E Et). (2.292) 2µ − −

Dans (2.287), seul le terme 11, d´efini en (2.264d), couple les ´etats li´es `aceux du continuum. Le calcul explicite des ´el´ementsV de matrice de ce terme est donn´een annexe (6.4) o`ul’on montre que l’on peut ´ecrire,

t ′ j jt ′ ′ J,M J ′ ′ t ,rp t′ , p r′ = r pˆ jt jt′ pˆ r′ , (2.293) h c¯ Yc¯|V11| Yc¯ c¯ i h Yc¯|| Vt ,t ||Yc¯ i   J o`u jt ′jt′ est un op´erateur `aun corps non local prenant en compte la structure interne Vt ,t de la cible dans les diff´erents canaux d’excitation. En d’autres termes, la structure de la cible g´en`ere un potentiel moyen ressenti par le projectile (la particule se trouvant dans un ´etat de diffusion), qui peut se mettre sous la forme d’un op´erateur `aun corps « effectif » J que nous notons jt ′jt′ . Vt ,t Comme nous l’avons mentionn´edans la partie (2.4.2), les ´etats de la cible sont construits `a partir de combinaisons lin´eaires de d´eterminants de Slater `a A 1 particules li´es. Comme nous le verrons plus tard, cette base peut ˆetre tronqu´ee au niveau− des configurations. Par exemple, nous pouvons nous attendre `ace que les premiers ´etats excit´es de cette cible puissent ˆetre, comme en mod`ele en couches, convenablement d´ecrits par un coeur inerte auquel est ajout´eun m´elange de configurations dans un espace de valence. Dans ce cas, le J potentiel jt ′jt′ est la somme de deux contributions : celle du coeur, et celle de l’espace Vt ,t de valence de la cible (cf. Fig. (2.9)). Dans l’annexe (6.4), il est montr´eque la contribution

V

coeur valence

Fig. 2.9 – Illustration des diff´erentes contributions au potentiel ressenti par le projectile (en bleu sur la figure). du coeur est diagonale dans la base des canaux (ne couple pas les diff´erents canaux) et admet une forme similaire aux potentiels Hartree-Fock (2.32). En revanche, la contribution de l’espace de valence, et par l`amˆeme des m´elanges de configurations, couple les diff´erents canaux d’excitation, et n´ecessite le calcul d’´el´ements de matrice de produits d’op´erateurs de cr´eation et d’annihilation dans la base des ´etats intrins`eques de la cible.

J ′ La repr´esentation radiale de l’op´erateur `aun corps tjt ,t jt′ dans la base non projet´ee m V c¯ ,r est, `al’instar du potentiel Hartree-Fock, la somme d’une partie directe et d’une {|Ypartie d’´echange,i}

δ(r r′) 1 J ′ ′ J ′ J ′ r, c¯ tjt ,t jt′ c¯ ,r′ = − Dc,c (r)+ Ec,c (r, r′), (2.294) h Y || V ||Y i rr′ rr′ 62 dont les expressions sont donn´ees en (6.99a). En utilisant (2.291) et (2.293), les ´equations int´egro-diff´erentielles (2.276) peuvent s’´ecrire,

1 J J ′ ˆ ′ ′ ′ ′′ dr′ r′ r c¯ pˆ δtjt ,t jt′ T + tjt ,t jt′ pˆ c¯ r′ ξc ,c (r′)=0. (2.295) ′ h Y || ˆj V ||Y i Xc Z   En utlisant la relation (2.166b) et en d´efinissant, 1 1 ′ ˆ J ′ ′ ′ r c¯ δtjt ,t jt′ T + tjt ,t jt′ c¯ r′ = c,c (r, r′), (2.296) h Y ||ˆj V ||Y i rr′ K nous d´erivons facilement, 1 ′ ′ J dr1 pc¯(r, r1) dr2 c,c (r1,r2) dr′ pc¯ (r2,r′) ξc′,c′′ (r′)=0. (2.297) r ′ K Z Xc Z Z Enfin, en introduisant matrices d’op´erateurs non-locaux (r) et p(r) qui admettent les ´el´ements de matrice suivants, K e e (r) = dr′ c,c′ (r, r′) (2.298a) K c,c′ K × h i Z pe(r) = δc,c′ dr′ pc¯(r, r′) , (2.298b) c,c′ × h i Z et en d´efinissant la matrice ξJ (r)e comme suit,

J J ξ (r) = ξc,c′ (r), (2.299) c,c′ h i le syst`eme d’´equations (2.297) est alors ´equivalent `al’´equation matricielle suivante,

p pξJ (r)=0. (2.300) K !   Une m´ethode de r´esolution des ´equationse e e projet´ees sur le continuum individuel est pr´esent´ee en annexe (6.7) pour diff´erents cas de conditions asymptotiques. Cette m´ethode n´ecessite la r´esolution d’´equations du type,

ξJ =Θ, (2.301) K o`uΘ repr´esente quelque terme source discut´eene d´etails dans l’annexe, ainsi que de l’´equation homog`ene (i.e. o`uΘ 0). En termes simples, la r´esolution des ´equations projet´ees (2.300) passe par la r´esolution≡ des ´equations non projet´ees aux solutions desquelles l’on soustrait ensuite les solutions particuli`eres n’appartenant pas `a l’espace , tout en v´erifiant la condi- tion asymptotique physique d´esir´ee. Int´eressons nous alors auxP ´equations non projet´ees afin d’illustrer le probl`eme. En ´ecrivant l’op´erateur ´energie cin´etique en repr´esentation radiale et en utilisant (2.294), nous pouvons ´ecrire,

~2 2 d 2 l(l + 1) ′ (r, r′)= δ(r r′) δ ′ + k + Kc,c − − c,c 2µ dr2 c − r2   J J δ(r r′) D ′ (r)+ E ′ (r, r′), (2.302) − c,c c,c 63 o`unous avons d´efini,

2µ(E Et) k = − . (2.303) c ~2 r Nous en d´eduisons les ´equations int´egro-diff´erentielles coupl´ees v´erifi´ees par la solution non-projett´ee,

~2 2 d 2 l(l + 1) J J J ′′ ′ ′ ′′ 2 + kc 2 ξc,c (r)+ Dc,c (r)ξc ,c (r) −2µ dr − r ′   Xc

J ′ J + dr′ Ec,c (r, r′)ξc′,c′′ (r′)=0. (2.304) ′ Xc Z Livrons nous alors `aquelques remarques. Comme nous l’avons mentionn´eplus haut, la J J contribution d’un ´eventuel coeur aux potentiels Dc,c′ et Ec,c′ ne couple pas les diff´erents canaux et admet la mˆeme forme que les potentiels Hartree-Fock (2.32), `ace d´etail pr`es que les sommations sur γ sont limit´ees aux ´etats d´efinissant ce coeur. Si maintenant nous limitons la description de la cible `aun unique coeur, c’est `adire `ala seule configuration d’occupation o`utoutes les orbitales de plus basse ´energie sont occup´ees, alors le potentiel cible-projectile correspond exactement au potentiel Hartree-Fock pour un ´etat inoccup´e situ´edans le continuum. 64

2.4.4.4 Les ´equations inhomog`enes

Dans cette section, nous nous int´eressons aux quantit´es ωi d´efinies en (2.239b). Afin d’ˆetre un peu plus pr´ecis, nous revenons aux notations int{|roduitesi} dans la section (2.4.2.2) et d´esignons par Φ J,M un ´etat de l’espace couplant au moment de spin total J. Nous re-d´efinissons alors,| i Q

ω J,M = G+H Φ J,M . (2.305) | i P PQ| i Le membre de droite de cette ´equation indique que l’´etat ω J,M est le r´esultat d’une tran- J,M | i sition (par l’op´erateur HPQ) de l’´etat li´e Φ vers l’espace , puis d’une propagation + | i P J,M (par l’op´erateur GP ) dans l’espace . C’est pourquoi l’on qualifie souvent l’´etat ω de prolongation de l’espace dans l’espaceP . L’´equation (2.305) simule donc la d´ecroissance| i de l’´etat Φ J,M en deuxQ fragments, l’un desP deux consistant en un seul nucl´eon. | i En suivant la mˆeme proc´edure que dans la section (2.4.4.3), nous pouvons ´ecrire,

P (E H)P ω J,M = P HQ Φ J,M . (2.306) − | i | i En substituant l’hamiltonien intrins`eque H par l’hamiltonien total auquel l’on soustrait celui du centre de masse, puis en utilisant les relations (2.268d) etH (2.268c), il vient,

P 2 P 2 P (E + cm )P ω J,M = P ( cm )Q Φ J,M . (2.307) − H00 − H11 2Am | i H10 − 2Am | i

J,M jt En multipliant (2.307) `agauche par t ,rpc¯ c¯ et en utilisant l’expression (2.182b) du projecteur P , nous obtenons, h Y |

2 t P ′ 1 2 tj cm t jt ′ ′ J,M J dr′ r′ ,rpc¯ c¯ E 00 11 + ′ , c¯ pc¯ r′ ωc′ (r′)= ′ h Y | − H − H 2Am| Y i r′ Xc Z P 2 tjt ,rp ( cm ) Φ J,M , (2.308) h c¯ Yc¯| H10 − 2Am | i o`u, dans le membre de droite, nous avons utilis´ele fait que l’´etat Φ J,M appartient `al’es- J | i pace . La solution vectorielle ω ′ (r) est suppos´ee v´erifier la forme asymptotique (2.257). Q c Dans (2.308), le terme du membre de gauche admet exactement la mˆeme forme qu’en (2.276) et a ´et´ediscut´edans la section pr´ec´edente. Le terme du membre de droite repr´esente une source aux ´equations dont l’expression excplicite est d´eriv´ee en annexe (6.5) o`ul’on montre que l’on peut ´ecrire,

2 jt Pcm J,M 1 J t ,rp ( ) Φ = dr′ p (r, r′) w (Φ ,r′), (2.309) h c¯ Yc¯| H10 − 2Am | i r c¯ c Z J o`ule terme wc(Φ ,r′) est donn´epar la formule g´en´erale (6.145). En utilisant les r´esultats de la section pr´ec´edente, nous pouvons ´ecrire (2.308) sous la forme suivante,

′ ′ J J dr1 pc¯(r, r1) dr2 c,c (r1,r2) dr′ pc¯ (r2,r′) ωc′ (r′)= dr′ pc¯(r, r′) wc(Φ ,r′), ′ K Z Xc Z Z Z (2.310) 65

o`ul’op´erateur non local `a´et´ed´efini en (2.296). Enfin, en d´efinissant la solution vectorielle J « K » −→ω (r) et le vecteur source −→w(r) dont les composantes sont donn´ees respectivement par,

J J ω (r) = ωc (r), (2.311a) −→ c h i J w(r) = wc(Φ ,r), (2.311b) −→ c h i et en faisant usage des matrices d’op´erateurs non-locaux introduits en (2.298), nous pouvons ´ecrire le syst`eme d’´equations (2.310) sous la forme suivante,

J p p −→ω (r)= p −→w (r). (2.312) K !     e Une m´ethode de r´esolution dese ´equationse projet´eese sur le continuum individuel est pr´esent´ee en annexe (6.7).

J J Le terme source wc(Φ ,r) simule la « perte » d’un nucl´eon par l’´etat Φ . Un nucl´eon, occupant un ´etat li´edans Φ J , est alors promu vers un ´etat de diffusion,| i ce qui scinde le syst`eme total en un sous-´etat| i `a A 1 particules li´ees tjt et le nucl´eon consid´er´e(assimil´e au projectile dans la r´egion asymptotique).− Chaque configu| i ration d’occupation d´efinissant J J l’´etat de l’espace contribue au terme wc(Φ ,r). De mˆeme que la cible, l’´etat Φ peut ˆetre d´ecrit par unQ coeur inerte plus un m´elange de configurations dans un espace de| valence.i Puisque le coeur est inerte, nous nous attendons `ace que seules les particules de l’espace de valence contribuent au terme source. Le calcul de l’annexe (6.5) montre que c’est bien le cas mais fait cependant apparaˆıtre un terme suppl´ementaire que l’on pourrait qualifier de correctif. Afin d’illustrer simplement ce fait, ´ecrivons ici l’hamiltonien total en seconde quantification, H 1 = a t b a† a + a, b V c,d a† a†a a , (2.313) H h | | i a b 4 h | | ias a b d c Xa,b a,b,c,dX o`ules ´etats individuels g´en´eriques a , b , peuvent aussi bien repr´esenter les ´etats li´es que les ´etats de diffusion. L’utilisation| i du| i th´eor`eme··· de Wick [3] nous permet d’´ecrire (2.313) sous la forme suivante, 1 = E + e : a† a :+ a, b V c,d : a† a†a a :, (2.314) H HF a a a 4 h | | ias a b d c a X a,b,c,dX

o`u EHF est l’´energie Hartree-Fock (cf. equ. (2.12)), ea repr´esente l’´energie de l’´etat indivi- duel a et les produits d’op´erateurs encadr´es des notations :: repr´esentent leur ordonnement normal| i par rapport au vide g´en´eralis´ed´efini par la configuration de plus basse ´energie. Dans l’annexe, le calcul des ´el´ements de matrice du type,

tjt ,rp Φ J,M , (2.315) h c¯ Yc¯|H| i est effectu´e`al’aide de l’expression (2.313). Consid´erons n´eanmoins l’expression (2.314) pour le calcul de ces ´el´ements de matrice. L’´etat Φ J,M ´etant orthogonal `al’´etat tjt , p r J,M , | i | Yc¯ c¯ i la contribution scalaire EHF disparaˆıt. De plus, il n’est pas difficile de se convaincre qu’il en est de mˆeme pour l’op´erateur `aun corps, ce dernier conservant le nombre de particules 66 li´ees. Il ne reste donc plus que le terme `adeux corps. Or, nous savons que l’application d’un produit d’op´erateurs dans l’ordre normal sur la configuration Hartree-Fock (o`ules particules occupent les ´etats de plus basse ´energie) donne un r´esultat nul. Dans l’´etat Φ J,M , cette configuration d’occupation particuli`ere ne doit donc pas contribuer au terme source.| i Nous ´ecrivons ce fait sous la forme symbolique suivante,

tjt ,rp Φ J,M = tjt ,rp Φ J,M DS , (2.316) h c¯ Yc¯|H| i h c¯ Yc¯|H | i −| 0i   o`ule d´eterminant de Slater DS0 repr´esente la configuration Hartree-Fock. Cette derni`ere configuration est constitu´ee| du coeuri auquel s’ajoutent des particules additionnelles. La figure (2.10) montre sch´ematiquement (dans l’exemple de la section (2.2.1)) la d´efinition de l’´etat DS0 o`ul’´etat du coeur est symbolis´epar 0 et l’´etat repr´esentant les particules additionnelles| i par add . | i | i

add | i 0 | i protons neutrons

Fig. 2.10 – Exemple de d´ecomposition de l’´etat DS0 en un coeur 0 et un ´etat add constitu´ede particules additionnelles. | i | i | i

D’autre part, l’´etat Φ J,M est constitu´edu mˆeme coeur 0 ainsi que d’un m´elange de configurations des particules| i de valence que l’on note val |(cf.i Fig. (2.11)). | i     m´elange de    val  configurations   | i  0 | i protons neutrons

Fig. 2.11 – Exemple de d´ecomposition de l’´etat Φ J,M (voir texte) en un coeur 0 et un m´elange de configurations val dans l’espace de| valence.i | i | i

Nous pouvons alors ´ecrire symboliquement, Φ J,M DS = 0, val 0,add = val add , (2.317) | i −| 0i | i−| i | i−| i car les deux contributions du coeur s’annulent. La correction dˆue `ala contribution des particules additionnelles apparaˆıt naturellement lors du calcul explicite du terme source. Remarquons pour finir que si le coeur englobe toutes les particules (espace de valence nul), alors le terme source disparaˆıt. 67

2.4.4.5 R´esonances `a N corps

Dans les deux parties pr´ec´edentes, nous avons d´eriv´eles ´equations que v´erifient les solu- tions homog`ene ξ + et inhomog`ene ω J,M n´ecessaires au calcul de la solution compl`ete ψ + d´efinie en (2.247).| i Nous nous int´eressons| i donc maintenant `acette solution compl`ete. | i Une fois de plus, nous nous voyons dans l’obligation de modifier l´eg`erement les notations pour plus de commodit´e. Un ´etat de l’espace couplant au moment de spin total J et J,M Q de projection M sera not´e Φi , o`uΦi repr´esente tous les autres nombres quantiques d´efinissant l’´etat de l’espace | (excitation,i parit´eetc.). Les termes source et prolongements sont alors not´es, Q iw J,M = H Φ J,M , (2.318a) | i PQ| ii iω J,M = G+ iw J,M , (2.318b) | i P | i o`unous avons plac´el’indice i en exposant `agauche afin de faire de la place pour la d´efinition ult´erieure des canaux. Les vecteurs propres de l’hamiltonien effectif sont pour leur part not´es (cf. eq. (2.241)),

Φ J,M = Φ J,M , (2.319) | ii Oij| ii j X e et v´erifient,

(EJ Heff ) Φ J,M . (2.320) i − QQ | ii Nous d´efinissons enfin, e e iw J,M = iw J,M , (2.321a) | i Oij| i j X iωe J,M = G+ iw J,M . (2.321b) | i P | i En termes de ces notations, l’´equation (2.247) s’´ecrit, e e + + J,M i J,M 1 J,M i + ψ = ξ + Φi + ω w ξ . (2.322) | i | i | i | i J h | i i,J,M E Ei X   − + e e e La solution compl`ete ψ repr´esente un syst`eme de A particulese indiscernables. Aussi les | i jt J,M composantes de ce vecteur d’´etat dans la base des canaux t c¯r , o`ul’indexation des particules constituant chaque fragment est fix´ee, ne repr´esente-t’elle| ⊗Y i qu’une partie de la solution antisym´etrique. Puisque la solution (2.322) est la somme d’une partie appartenant `al’espace et d’une partie appartenant `al’espace , une repr´esentation radiale doit contenir cesQ deux espaces. A l’aide des arguments de laP section (2.4.2), il n’est pas difficile de montrer que l’identit´epeut s’´ecrire,

1 = P + Q = drr2 tjt , r J,M tjt ,r , (2.323) | Yc¯ i h Yc¯| c,J,MX Z o`ules vecteurs d’´etat tjt , r J,M sont d´efinis par, | Yc¯ i tjt , r J,M = tjt (1 A 1) r(A) J,M , (2.324) | Yc¯ i A | ··· − ⊗Yc¯ i   68

et o`ul’antisym´etriseur partiel a ´et´ed´efini en (2.212). Ces vecteurs forment alors une base compl`ete et orthogonale deA l’espace de Fock dans laquelle la solution totale peut ˆetre d´evelopp´ee en toute qui´etude. Nous multiplions alors `agauche l’´equation (2.323) par J,M tjt , r , obtenant, h Yc¯| 1 J,M tjt ,r ψ + = ψJ,M (r) h Yc¯| i r c

J,M jt + J,M i J,M 1 J,M i + t ,r c¯ ξ + Φi + ω w ξ . (2.325) h Y | | i | i | i J h | i " i E Ei # X   − + e e i J,M e Puisque la solution ξ et les prolongements ω appartiennente `al’espace , nous pouvons ´ecrire, | i | i P 1 J,M tjt ,r ξ + = J,M tjt ,rp ξ + = ξJ,M (r), (2.326a) h Yc¯| i h c¯ Yc¯| i r c 1 J,M tjt ,r iω J,M = J,M tjt ,rp iω J,M = iωJ,M (r). (2.326b) h Yc¯| i h c¯ Yc¯| i r c J,M tjt J,M En revanche, les termes e , r c¯ Φi admettent unee forme beaucoupe plus compliqu´ee dont le calcul est donn´eenh annexeY | (6.6).i En utilisant la relation de compl´etude (2.322), nous pouvons ´ecrire, e

J,M i + i J J,M w ξ = dr′ wc′′ (r′) ξc′′ (r′), (2.327) h | i ′′ Xc Z o`unous avons pos´e, e e 1 J,M tjt i J,M J,M tjt i J,M i J ,r c¯ w = ,rpc¯ c¯ w = wc′′ (r′), (2.328) h Y | i h Y | i r′ quantit´esuppos´ee ind´ependantee de la projection M. Lese informationse physiques mesurables lors d’un processus de collision sont contenues dans la matrice de diffusion qui est reli´ee `ala forme asymptotique de la fonction d’onde. Nous nous int´eressons donc `ala forme que prend la solution compl`ete pour de grandes valeurs de r. Ceci nous permet d´ej`ade supprimer J,M jt J,M le terme t , r c¯ Φi qui est de contribution nulle dans la r´egion asymptotique. En posant, h Y | i e J,M J,M J ′ ′ ψc (r) = ψc,c′ (r) Ξc′ (mt , mp , Ωq), (2.329a) ′ ′ Xl ,j J,M J,M J ′ ′ ξc (r) = ξc,c′ (r) Ξc′ (mt , mp , Ωq), (2.329b) ′ ′ Xl ,j nous obtenons alors, pour r , ∼∞ J J i J 1 i J J ψ ′ (r) ξ ′ (r)+ ω (r) dr′ w (r′) ξ ′′ ′ (r′). (2.330) c,c ∼ c,c c J c c ,c i E Ei ′′ X − Xc Z i J e e Les prolongements ωc (r) admettent la formee asymptotique (2.257), que nous ´ecrivons ici en faisant apparaˆıtre la d´ependence en i,

eiσl iωJ (r) H+ ΓJ (i). (2.331) c ∼ 2 k√A c c 69

En posant,

ΓJ (i)= ΓJ (j), (2.332) c Oij c j X e i J nous pouvons ´ecrire la forme asymptotique des prolongements ωc (r),

eiσl iωJ (r) H+ ΓJ (i). e (2.333) c ∼ 2 k√A c c Finalement, en se souvenant dee la forme asymptotiquee (2.256) de la solution homog`ene, celle de la solution compl`ete est donn´ee par,

iσl J J J e + J Γc (i) γc′ (i) ψ ′ (r) H−(r) δc,c′ + H (r) S ′ + , (2.334) c,c ∼ √ c c c,c J 2 k A i E Ei h  X e −e i o`unous avons pos´e, e

J i J J γc′ (i)= dr′ wc′′ (r′) ξc′′,c′ (r′). (2.335) ′′ Xc Z Nous voyons donc que le rapporte entre ondee sortante et entrante admet la forme suivante,

J J J Γc (i) γc′ (i) S ′ + . (2.336) c,c J i E Ei X e −e Il s’agit donc de la somme d’une partie non-r´esonantee (SJ ) et d’une partie r´esonante. Le caract`ere non-r´esonant de la matrice de diffusion partielle SJ s’explique par le fait que la solution ξJ de l’´equation homog`ene est projet´ee sur le continuum individuel qui est non- r´esonant par construction (voir partie (2.4.1.3)). En revanche, le terme de droite de (2.336) admet des pˆoles qui ne sont autres que les ´etats propres (de valeur propre complexe) de eff l’hamiltonien effectif HQQ . La position de ces pˆoles est d´etermin´ee par la structure de la J,M cible `a A 1 particules ainsi que de l’´etat `a A particules Φi . La partie r´eelle de la position d’un− pˆole correspond `al’´energie aux alentours de laquelle| i un syst`eme composite r´esonant `a A particules peut subsister pendant un temps relativement long (relatif `ala partie imaginaire). Nous parlons alors de r´esonance `a N-corps.

Les ´el´ements de matrice de l’hamiltonien effectif dans la base Φ J,M sont donn´es par, {| ii } J,M Φ H + H G+H Φ J,M = EJ δ + dr iwJ (r) jωJ (r). (2.337) h i| QQ QP P PQ| ji i i,j c c c X Z La diagonalisation de cet hamiltonien nous fournit les coefficients ij ainsi que les valeurs J O propres complexes Ei (E), expression dans laquelle nous rappelons qu’elles d´ependent de l’´energie totale E. Enfin, la position d’un pˆole dans le plan complexe ´energie est d´etermin´ee en r´esolvant l’´equatione suivante,

J E = Ei (E). (2.338)

e 70

2.4.5 Les approximations du mod`ele

2.4.5.1 Les m´elanges de configurations

Les ´etats individuels li´es a , b g´en´er´es par le champ moyen engendr´epar l’ensemble des particules servent `ala{| constructioni | i···} des d´eterminants de Slater DS , {| ii} DS = a, b, . (2.339) | ii | ···i

Le d´eterminant de Slater DS0 o`utoutes les orbitales de plus basse ´energie sont occup´ees n’est pas suffisant pour d´ecrire| i les ´etats excit´es du syst`eme, voire mˆeme l’´etat fondamental. Les configurations d’occupation DSi sont en effet coupl´ees par l’interaction r´esiduelle res {| i} V . Les diff´erents ´etats d’excitation ψi du syst`eme doivent donc ˆetre repr´esent´es par des combinaisons lin´eaires de d´eterminants{| i} de Slater (m´elange de configurations),

ψ = C DS . (2.340) | ii ij| ji j X Dans tout ce qui pr´ec`ede, les ´etats `a A particules ψ , Φ etc... ainsi que les ´etats `a A 1 partcules t sont construits comme en (2.340).| i En| toutei rigueur, les coefficients − | i de m´elange de configurations Cij sont obtenus en diagonalisant l’interaction r´esiduelle V res correspondant `al’interaction{ nucl´eon-nucl´eon} V choisie. Une telle m´ethode, bien que rigoureuse d’un point de vue formel, ne permet pas une bonne description de la structure nucl´eaire. Nous adopterons donc, dans cet expos´e, la m´ethode utilis´ee dans le formalisme du SMEC consistant `aremplacer les coefficients Cij par les coefficients de m´elange de sm { } configurations de mod`ele en couches Cij comme d´efinis en (2.40), car fournissant une meilleure description de la strucrure des{ ´etats} du syst`eme.

2.4.5.2 Probl`emes li´es `ala troncation de l’espace de valence

Un calcul de mod`ele en couches n´ecessite la d´efinition d’un coeur et d’un espace de valence (cf. section (2.2)). Puisque nous avons d´ecid´ed’utiliser dans nos calculs les coefficients de m´elange de configurations de mod`ele en couches, nous nous voyons dans l’obligation d’utiliser ´egalement la mˆeme d´efinition du coeur et de l’espace de valence. L’ensemble des ´etats individuels g´en´erant la base `a N corps doivent donc correspondre `aces d´efinitions. Les ´etats r´esonnants dans le puits de potentiel Hartree-Fock qui devraient se trouver dans l’espace de valence sont alors re-d´efinis `al’aide de la m´ethode introduite dans la section (2.4.1.3). Nous pouvons cependant ˆetre confront´es au probl`eme inverse, qui peut se r´esumer en ces quelques lignes : notre mod`ele se targue de pouvoir d´efinir les r´esonances `a N corps, correspondant aux pˆoles de la partie r´esonnante de la matrice de diffusion (2.336). Si maintenant le potentiel admet un ´etat r´esonant qui n’est pas inclu dans l’espace de valence, cet ´etat n’est pas coupl´eau reste du syst`eme par les m´elanges de configurations, et cette r´esonance devient une r´esonance `a1 corps (individuelle) correspondant `aun pˆole de la matrice SJ apparaissant dans (2.336), et que nous qualifiions de non-r´esonante, `atort comme nous le constatons `apr´esent. L’interaction nucl´eon-nucl´eon effective ´etant d´efinie de mani`ere `areproduire les caract´eristiques intrins`eques d’un syst`eme `a N corps, il ne faut pas s’attendre `ace qu’elle reproduise correctement les observables de diffusion (sans r´earrangement) d’une particule sur une cible. Chapitre 3

Applications

Nous pr´esentons dans ce chapitre quelques applications num´eriques de base sur des exemples simples illustrant les principaux points discut´es dans le chapitre 2. Nous commencerons par quelques observations concernant les propri´et´es des ´etats quasi-li´es inclus dans le conti- nuum. Nous pr´esenterons ensuite les diff´erentes interactions nucl´eon-nucl´eon que nous uti- liserons pour un calcul de mod`ele en couches avec couplage d’une particule aux ´etats du continuum. La spectroscopie de 17F et 17O ainsi que les d´ephasages de diffusion 16O(p,p)16O obtenus `al’aide de ce dernier mod`ele seront ensuite analys´es.

3.1 Coupure des r´esonances individuelles

Nous voulons ici ´etudier les cons´equences de la nouvelle d´efinition des EQLIC pr´esent´ee dans la section (2.4.1.3). Pour plus de commodit´e, nous emploierons dans cette partie le potentiel local simplifi´e(2.141) pour g´en´erer les r´esonances individuelles. En effet, il est bien plus ais´e, num´eriquement, de trouver les ´etats r´esonnants d’un tel potentiel que ceux d’un potentiel non-local.

Deux quantit´es d’int´erˆet concernant les EQLIC sont : leur rayon carr´emoyen, et le « rayon de jonction ». Nous nous proposons d’´etudier l’´evolution de ces deux quantit´es en fonction de la largeur de l’´etat pour trois exemples. Les figures (3.1-3.3) pr´esentent les variations du rayon de jonction r et du rayon carr´emoyen r2 1/2 en fonction de la largeur Γ de l’´etat m h i pour les ´etats r´esonnants neutron 1p1/2, neutron 0d5/2 et proton 1s1/2 respectivement. Pour l’obtention de ces figures, nous avons choisi les paramˆetres Vso = 3.5 MeV, R =3.5 fm et d =0.5 fm du potentiel (2.141). Nous faisons varier la position de l’´etat r´esonnant (pˆole de la matrice de diffusion) en faisant varier le paramˆetre V0. Enfin, dans tous ces exemples, le potentiel est g´en´er´epar une cible de masse 16 amu et de nombre de charge Zt = 8.

Nous observons les faits suivants : pour les ´etats neutrons, le rayon de jonction diverge en Γ 0 pour toutes valeurs du moment angulaire l, alors que le rayon carr´emoyen diverge pour∼ l = 1 et admet une valeur maximale pour l = 2. Pour les ´etats protons, le rayon carr´e moyen ne diverge pas en Γ 0, c’est `adire lorsque l’on s’approche du seuil, ce qui n’est pas le cas pour rayon de jonction.∼

Pour l> 1, la barri`ere centrifuge a pour effet de confiner la fonction radiale ; ce qui explique la valeur maximale du rayon carr´emoyen rencontr´ee pour l’´etat neutron avec l =2. La

71 72

35

ν(1p1/2) 30

(fm) 25 m r 20

15 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

16

ν(1p1/2)

14 (fm) 1 2 i 2 r h 12

10 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Γ (MeV) Fig. 3.1 – Variation du rayon carr´emoyen r2 1/2 et du point de jonction r en fonction h i m de la largeur Γ de l’´etat r´esonnant neutron 1p1/2. La profondeur Vo du puits varie de 65.5 MeV `a 61.485 MeV.

barri`ere coulombienne a le mˆeme effet pour les ´etats proton et ce, pour toute valeur du moment angulaire. Ces propri´et´es sont typiques de celles d’un ´etat li´e, ce qui nous conforte dans l’id´ee que la nouvelle d´efinition des EQLIC est bien appropri´ee.

Pour expliquer les propri´et´es du rayon de jonction, rappelons tout d’abord que la largeur d’un ´etat r´esonnant diminue lorsque l’´energie (partie r´eelle de la position du pˆole) diminue. Nous voyons donc que le point de raccordement entre la solution r´eguli`ere et la solution de Jost sortante (qui admet une asymptotique d’´etat li´e) diverge losque l’´energie se rapproche du seuil. Ce ph´enom`ene peut s’expliquer de la mani`ere suivante : si l’´energie a une valeur 73

20 ν(0d5/2) (fm)

m 15 r

10 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

6,2

ν(0d5/2) 6,15 (fm) 1 2 i 2

r 6,1 h

6,05

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Γ (MeV) Fig. 3.2 – Variation du rayon carr´emoyen r2 1/2 et du point de jonction r en fonction h i m de la largeur Γ de l’´etat r´esonnant neutron 0d5/2. La profondeur Vo du puits varie de 35 MeV `a 29.54 MeV.

inf´erieure `acelle de la barri`ere centrifuge, alors la fonction d’onde n’admet la forme asymptotique d’onde sortante libre que bien au del`adu point tournant ext´erieur (i.e. le deuxi`eme point d’intersection entre la barri`ere et l’´energie). Alors que pour une ´energie bien sup´erieure `acelle de la barri`ere, cette forme asymptotique peut ˆetre atteinte dans une r´egion situ´ee en de¸ca du point tournant ext´erieur.

Afin d’illustrer la nouvelle m´ethode de coupure des r´esonances individuelles, nous pr´esentons fig. (3.4,3.6,3.8) les EQLIC obtenus pour les trois exemples utilis´es dans cette partie, et pour plusieurs positions de la r´esonance. Les figures (3.5,3.7,3.9) pr´esentent les d´ephasages 74

30 π(1s1/2)

25 (fm) m

r 20

15

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

9,1

π(1s1/2) 9

(fm) 8,9 1 2 i 2

r 8,8 h

8,7

8,6 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Γ (MeV) Fig. 3.3 – Variation du rayon carr´emoyen r2 1/2 et du point de jonction r en fonction h i m de la largeur Γ de l’´etat r´esonnant proton 1s1/2. La profondeur Vo du puits varie de 44.5 MeV `a 39.64 MeV. r´esonnants en comparaison des d´ephasages non-r´esonnants obtenus par projection de l’ha- miltonien individuel (cf. equ. (2.146)) au moyen de ces EQLIC. 75

0,4 eres =0.47 MeV 0,2 ) Γ = 557.8 keV 1 2 − 0 (fm

u -0,2

-0,4 0 10 20 30 40 50 r (fm)

0,4 eres =0.112 MeV

) 0,2 Γ = 58 keV 1 2 − 0 (fm

u -0,2

-0,4 0 10 20 30 40 50 r (fm)

0,4 eres =0.036 MeV

) 0,2 Γ=9.96 keV 1 2 − 0 (fm

u -0,2

-0,4 0 10 20 30 40 50 r (fm)

Fig. 3.4 – EQLIC 1p1/2 neutron pour trois positions de la r´esonance. 76

2 eres =0.47 MeV 1 Γ = 557.8 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 0,5 1 1,5 2 2,5 e (MeV)

2 eres =0.112 MeV 1 Γ = 58 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 0,2 0,4 0,6 e (MeV)

2 eres =0.036 MeV 1 Γ=9.96 keV

0 (rad) φ -1

-20 0,1 0,2 e (MeV) Fig. 3.5 – D´ephasage du continuum r´esonnant (trait plein) compar´e au d´ephasage du conti- nuum non-r´esonnant (tirets) pour les trois exemples pr´esent´es fig. (3.4). 77

0,6 eres =2.44 MeV

) Γ = 1008.5 keV 1 2 0,4 −

(fm 0,2 u

0 0 10 20 30 40 50 r (fm)

0,6 eres =1.82 MeV

) Γ = 522.35 keV 1 2 0,4 −

(fm 0,2 u

0 0 10 20 30 40 50 r (fm)

0,6 eres =0.59 MeV

) Γ=9.96 keV 1 2 0,4 − (fm 0,2 u

0 0 10 20 30 40 50 r (fm)

Fig. 3.6 – EQLIC 0d5/2 neutron pour trois positions de la r´esonance. 78

2 eres =2.44 MeV 1 Γ = 1008.5 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 1 2 3 4 5 6 e (MeV)

2 eres =1.82 MeV 1 Γ = 522.35 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 1 2 3 4 5 6 e (MeV)

2 eres =0.59 MeV 1 Γ=9.96 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 0,5 1 1,5 e (MeV) Fig. 3.7 – D´ephasage du continuum r´esonnant (trait plein) compar´e au d´ephasage du conti- nuum non-r´esonnant (tirets) pour les trois exemples pr´esent´es fig. (3.6). 79

0,4 eres =1.29 MeV

) 0,2 Γ = 600.87 keV 1 2 − 0 (fm -0,2 u

-0,4 0 10 20 30 40 50 r (fm)

0,4 eres =1.11 MeV

) 0,2 Γ = 355.3 keV 1 2 − 0 (fm -0,2 u

-0,4 0 10 20 30 40 50 r (fm)

0,4 eres =0.53 MeV

) 0,2 Γ=19.84 keV 1 2 − 0 (fm

u -0,2

-0,4 0 10 20 30 40 50 r (fm)

Fig. 3.8 – EQLIC 1s1/2 proton pour trois positions de la r´esonance. 80

2 eres =1.29 MeV 1 Γ = 600.87 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 e (MeV)

2 eres =1.11 MeV 1 Γ = 355.3 keV

0 (rad) φ -1

-20 1 2 3 4 e (MeV)

2 eres =0.53 MeV 1 Γ=19.84 keV

0 (rad) φ -1

-2 0 0,5 1 1,5 e (MeV) Fig. 3.9 – D´ephasage du continuum r´esonnant (trait plein) compar´e au d´ephasage du conti- nuum non-r´esonnant (tirets) pour les trois exemples pr´esent´es fig. (3.8). 81 3.2 Interaction nucl´eon-nucl´eon

Nos calculs se basent sur la force de port´ee finie effective B1 de Brink et Boeker [51] qui fut construite pour reproduire les ´energies de liaison exp´erimentales de 4He, 16O et 40Ca. Afin de prendre en compte l’interaction coulombienne, Bautista et.al. [52] ont l´eg`erement modifi´ela force B1, menant `ala force B1a, et lui ont ajout´eun terme spin-orbite de port´ee finie. La forme g´en´erale de l’interaction nucl´eon-nucl´eon que nous utiliserons prend la forme suivante,

2 σ τ σ τ β2r2 V ( r )= W + B P H P M P P e− i −→ i i − i − i i=1 X   2 2 C βso r +Vso e− −→L .−→S + δτz1, 1/2 δτz2, 1/2 , (3.1) − − −→r   | | σ τ o`u −→r est la position relative des deux nucl´eons, P est l’op´erateur d’´echange de spin, P est l’op´erateur d’´echange d’isospin et C est la constante de Coulomb. Les param`etres de l’interaction spin-orbite ont ´et´eajust´es de mani`erea ` reproduire le splitting π(0p) de 6.3 16 MeV dans O avec l’interaction B1a, et prennent les valeurs suivantes : Vso = 81.5 MeV et βso =1.2 fm. Afin d’´etudier les variations des r´esultats donn´es par le mod`ele d´evelopp´e dans le chapitre 2 en fonction de l’interaction nucl´eon-nucl´eon, nous avons construit deux autres variantes de l’interaction originale B1, que l’on note B1b et B1c. Les paramˆetres des trois interactions (B1a, B1b et B1c) que nous utiliserons dans ce chapitre sont pr´esent´es dans le tableau (3.1). Les ´energies de liaison de 4He, 12C, 14C, 16O, 17F et 40Ca obtenues

B1a B1b B1c

W (MeV ) 77.335 79.445 80.1477 1 − − − B1 (MeV ) 0 0 0 H1 (MeV ) 0 0 0 M1 (MeV ) 63.274 61.165 60.4623 1 − − − β1 (fm− ) 0.51 0.51 0

W2 (MeV ) 595.55 595.55 595.55 B2 (MeV ) 0 0 0 H2 (MeV ) 0 0 0 M2 (MeV ) 206.04 206.04 206.04 1 − − − β2 (fm− ) 2.04 2.04 2.04 Tab. 3.1 – Valeurs des paramˆetres des interactions de type Brink-Boeker utilis´ees dans ce chapitre. avec les interactions B1a, B1b et B1c sont compar´ees aux valeurs exp´erimentales dans le tableau (3.2). Les tableaux (3.3-3.7) pr´esentent les ´energies des ´etats individuels pour ces mˆemes noyaux et en fonction de l’interaction utilis´ee. Dans le cas particulier de 17F , nous donnons ´egalement les ´energies des ´etats inoccup´es ν(0d5/2), ν(1s1/2) et π(1s1/2) car ces ´etats font partie de l’espace de valence que nous utiliserons dans la partie suivante. Notons que pour les trois interactions que nous utilisons, l’´etat π(1s1/2) est situ´edans le continuum. Nous construisons alors l’EQLIC correspondant `ala partie r´eelle eres de la position du pˆole. res C’est cette quantit´e(e ) qui apparaˆıt dans le tableau (3.6) pour l’´etat π(1s1/2). Enfin, les distributions de densit´eproton (dont l’expression est donn´ee en (6.61)) sont pr´esent´ees figure (3.10) pour 12C, 16O, 17F et 40Ca. 82

B1a B1b B1c Exp.

4He 27.56 27.56 27.56 28.30 12C 64.54 69.60 71.37 92.16 14C 87.60 94.17 96.46 105.28 16O 117.42 125.82 128.74 127.62 17F 116.94 126.12 129.32 128.22 40Ca 342.18 382.00 396.20 342.05

Tab. 3.2 – Energies de liaison (en MeV ) en fonction de l’interaction utilis´ee, et compa- raison avec les donn´ees exp´erimentales.

B1a B1b B1c

ν(0s1/2) 47.00 48.97 49.64 ν(0p ) −16.74 −17.89 −18.29 3/2 − − − π(0s1/2) 44.05 45.96 46.61 π(0p ) −14.19 −15.29 −15.67 3/2 − − − Tab. 3.3 – Energies (en MeV ) des ´etats individuels de 12C en fonction de l’interaction.

B1a B1b B1c

ν(0s ) 47.43 49.50 50.21 1/2 − − − ν(0p3/2) 19.88 21.20 21.66 ν(0p ) −13.72 −14.53 −14.81 1/2 − − − π(0s1/2) 49.88 52.08 52.83 π(0p ) −20.56 −21.89 −22.35 3/2 − − − Tab. 3.4 – Energies (en MeV ) des ´etats individuels de 14C en fonction de l’interaction.

B1a B1b B1c

ν(0s1/2) 54.00 56.33 57.13 ν(0p ) −26.65 −28.21 −28.76 3/2 − − − ν(0p1/2) 20.26 21.29 21.65 π(0s ) −50.12 −52.37 −53.14 1/2 − − − π(0p3/2) 23.07 24.57 25.09 π(0p ) −16.77 −17.74 −18.08 1/2 − − − Tab. 3.5 – Energies (en MeV ) des ´etats individuels de 16O en fonction de l’interaction. 83

B1a B1b B1c

ν(0s ) 55.52 58.08 58.96 1/2 − − − ν(0p3/2) 28.35 30.08 30.69 ν(0p ) −22.09 −23.27 −23.67 1/2 − − − ν(0d5/2) 5.15 6.13 6.49 ν(1s ) −1.47 −1.66 −1.97 1/2 − − − π(0s1/2) 50.21 52.63 53.46 π(0p ) −23.24 −24.83 −25.38 3/2 − − − π(0p1/2) 17.30 18.37 18.75 π(0d ) −0.831 − 1.66 − 1.97 5/2 − − − π(1s1/2) 1.34 0.97 0.86 Tab. 3.6 – Energies (en MeV ) des ´etats individuels de 17F en fonction de l’interaction.

B1a B1b B1c

ν(0s1/2) 81.50 87.22 89.22 ν(0p ) −53.83 −57.88 −59.31 3/2 − − − ν(0p1/2) 48.39 51.68 52.83 ν(0d ) −29.50 −32.26 −33.24 5/2 − − − ν(0d3/2) 21.12 22.75 23.33 ν(1s ) −24.85 −27.37 −28.27 1/2 − − − π(0s1/2) 72.88 78.34 80.25 π(0p ) −45.76 −49.58 −50.93 3/2 − − − π(0p1/2) 40.39 43.46 44.53 π(0d ) −21.91 −24.44 −25.35 5/2 − − − π(0d3/2) 13.68 15.11 15.62 π(1s ) −17.13 −19.43 −20.26 1/2 − − − Tab. 3.7 – Energies (en MeV ) des ´etats individuels de 40Ca en fonction de l’interaction. 84

0,1 0,1

0,08 12C 0,08 16O

) 0,06 0,06 3 − 0,04 0,04 (fm π

ρ 0,02 0,02

00 1 2 3 4 5 6 00 1 2 3 4 5 6

0,1 0,2 17F 40Ca 0,08 0,15 )

3 0,06 − 0,1

(fm 0,04 π ρ 0,02 0,05 0 0 1 2 3 4 5 6 00 1 2 3 4 5 6 r (fm) r (fm)

Fig. 3.10 – Distributions de densit´eproton pour l’interaction B1a (lignes continues), pour l’interaction B1b (lignes en tirets) et pour l’interaction B1c (lignes en pointill´es).

3.3 Spectroscopie de 17F et 17O et d´ephasages de dif- fusion 16O(p,p)16O

Nous choisissons, comme premier test, d’appliquer le mod`ele au calcul du spectre de 17F . Les ´energies (complexes) composant ce spectre sont solution de (2.338). Rappelons alors que le calcul des ´el´ements de matrice de l’hamiltonien effectif n´ecessite le calcul du recouvrement de la solution des ´equations inhomog`enes de canaux coupl´es avec le terme source de ces ´equations (cf. equ. (2.337)). Ces ´equations inhomog`enes sont r´esolues pour une ´energie intrins`eque totale E qui, pour un canal donn´e, peut s’´ecrire,

E = EA 1 + e, (3.2) − o`u EA 1 est l’´energie intrins`eque de la cible (constitu´ee de A 1 particules) et e est l’´energie− incidente du projectile par rapport `ala cible. L’´energie de− l’´etat de la cible peut se d´ecomposer de la mani`ere suivante, 0 EA 1 = A 1 + EA 1, (3.3) − E − − 0 o`u EA 1 est l’´energie de l’´etat fondamental, et A 1 est l’´energie d’excitation par rapport `al’´etat− fondamental. De mˆeme, l’´energie du syst`emeE − `a A particules li´ees peut s’´ecrire, E = + E0 . (3.4) A EA A Les valeurs propres (complexes) de l’hamiltonien effectif peuvent s’´ecrire, Γ E = E +∆+ i , (3.5) A 2 e 85

o`u∆ est une correction r´eelle `al’´energie EA, et Γ correspond `ala largeur de l’´etat. Les pˆoles de la partie r´esonnante de la matrice de diffusion (2.336) correspondent alors aux z´eros des quantit´es suivantes, Γ E E = e ( A A 1 +∆+ i ) δ, (3.6) − − E −E − 2 − o`unous avons pos´e, e

0 0 δ = EA EA 1. (3.7) − − Nous consid´erons alors δ comme un paramˆetre libre que l’on ajuste afin de reproduire l’´energie de s´eparation du noyau consid´er´e. L’interaction de mod`ele en couches utilis´ee pour fournir les m´elanges de configurations des syst`emes li´es `a A 1 et A particules est l’interaction ZBM F [27], d´eriv´ee de l’interaction ZBM propos´ee− par Zuker, Buck et Mc Grory [53] en vue de donner une description des noyaux avec A 16. Cette interaction consid`ere le noyau comme un coeur de 12C auquel s’ajoutent des∼ nucl´eons de valence se distribuant sur les couches 0p1/2, 0d5/2 et 1s1/2. Dans nos calculs, nous ne consid´erons que le canal de d´ecroissance de 17F en 16O + p, o`u 16O est dans l’´etat fondamental. Ceci reste une approximation raisonable si l’on s’int´eresse `ades domaines d’´energie bien en de¸c`ade l’´energie o`ule premier canal de diffusion in´elastique s’ouvre, c’est `adire 7.6 MeV. Le tableau (3.8) pr´esente le spectre obtenu par r´esolution de l’´equation (2.338)∼ dans le plan complexe pour les trois interactions nucl´eon-nucl´eon discut´ees dans la section pr´ec´edente, en comparaison des ´energies de mod`ele en couches standard et des ´energies exp´erimentales.

π J SM B1a B1b B1c Exp E (MeV)

E (MeV) Γ (keV) E (MeV) Γ (keV) E (MeV) Γ (keV) E (MeV) Γ (keV)

5/2+ 0.592 1.154 1.103 1.082 0.600 1/2+ −0.105 −0.105 − −0.105 − −0.105 − −0.105 − 1/2 −2.527− 2.601 47−.240 − 2.617 52−.105 − 2.628 54−.125 − 2.504 19− 5/2− 3.178 3.228 0.370 3.249 0.354 3.260 0.357 3.257 1.5 3/2− 4.040 4.184 18.743 4.210 20.314 4.225 21.151 4.040 225 9/2− 4.576 4.730 0 4.757 0 4.772 0 4.620 3/2− 4.912 5.065 7∼.240 5.092 7∼.594 5.107 8∼.075 4.888 48− 7/2− 5.111 5.206 2.562 5.228 2.700 5.241 2.768 5.072 40 5/2− 5.467 5.611 0.002 5.637 0.006 5.653 0.004 5.082 < 0.6 3/2+− 5.393 5.544 15.466 5.571 19.241 5.586 21.736 5.220 180 1/2 5.043 5.194 13.424 5.220 14.609 5.236 15.047 5.437 30 1/2+− 6.126 6.274 20.184 6.303 21.518 6.318 21.111 5.960 200 5/2+ 6.780 6.923 16.909 6.949 15.370 6.964 14.942 6.097 1.8 3/2+ 6.588 6.745 36.586 6.774 37.894 6.791 38.428 6.178≤ 4.5

Tab. 3.8 – Energies de mod`ele en couches (SM) et ´energies (et largeurs) du mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum en comparaison des donn´ees exp´erimentales pour 17F . L’interaction de mod`ele en couches ZBM F a ´et´e utilis´ee pour fournir les m´elanges de configurations. Le paramˆetre δ `a´et´eajust´ede mani`ere `areproduire l’´energie exp´erimentale du premier ´etat excit´e 1/2+ ( 105 keV). Il prend la valeur de 0.434 MeV pour l’interaction B1 , de 0.407 MeV pour− l’interaction B1 et de 0.392− MeV pour a − b − l’interaction B1c. 86

Nous observons une forte influence du couplage au continuum pour l’´etat fondamental 5/2+ qui est beaucoup abaiss´een comparaison de la valeur exp´erimentale. Mˆeme la valeur donn´ee par le mod`ele en couches est plus correcte. L’importance de la correction ∆ (cf. equation (3.5)) est relative `al’amplitude du terme source apparaissant dans les ´equations inhomog`enes. Le terme source correspondant `acet ´etat est celui de plus grande amplitude. Les inad´equations entre valeurs th´eoriques et ep´erimentales peuvent s’expliquer en premier lieu par les m´elanges de configurations utilis´es, fitt´es pour un calcul de mod`ele en couches standard, et non pour un calcul de mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du conti- nuum. D’autre part, la troncation de l’espace de valence ne nous permet pas d’inclure l’´etat individuel proton d3/2 dans l’espace q. A titre de comparaison, nous pr´esentons, tableau 17 (3.9), le spectre de O pour l’interaction B1a, en comparaison des ´energies de mod`ele en couches et des valeurs exp´erimentales.

π J SM B1a Exp E (MeV)

E (MeV) Γ (keV) E (MeV) Γ (keV)

5/2+ 4.222 4.820 4.143 1/2+ −3.734 −3.862 − −3.272 − 1/2 −1.102 −1.127 − −1.088 − 5/2− −0.451 −0.520 − −0.300 − 3/2− −0.411− 0.411 6.−075 − 0.411 40−.0 9/2− 0.947 0.977 0 1.073 < 0.1 3/2− 1.283 1.311∼ 4.0 1.236 28.0 7/2− 1.482 1.508 0.002 1.554 3.4 5/2− 1.838 1.861 0.01 1.590 < 1.0 3/2+− 1.764 1.770 10.222 1.726 6.6 1/2 1.414 1.440 5.697 1.796 32.0 − Tab. 3.9 – Energies de mod`ele en couches (SM) et ´energies (et largeurs) du mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum en comparaison des donn´ees exp´erimentales pour 17O. L’interaction de mod`ele en couches ZBM F a ´et´e utilis´ee pour fournir les m´elanges de configurations. Le paramˆetre δ `a´et´eajust´ede mani`ere `areproduire l’´energie exp´erimentale du premier ´etat non li´e 3/2 (411 keV). Il prend la valeur de 4.187 MeV − − pour l’interaction B1a.

Nous observons cette fois-ci que le couplage au continuum r´eajuste l’´ecart entre les deux premiers niveaux (5/2+ et 1/2+). Cependant les largeurs restent en g´en´eral trop faibles pour les ´etats de parit´en´egative.

16 16 Les d´ephasages de diffusion ´elastique O(p,p) O pour les ondes partielles 1/2−, 7/2−, + 3/2 et 3/2− sont pr´esent´es figures (3.11), (3.12), (3.13) et (3.14) respectivement. Ces r´esultats ont ´et´eobtenus avec l’interaction B1a. Les donn´ees exp´erimentales proviennent de [54]. 87

2

1/2− 1

(rad) 0 φ -1

-2 2 3 4 5 6 e (MeV)

16 16 Fig. 3.11 – D´ephasage de diffusion ´elastique O(p,p) O pour l’onde partielle 1/2− en comparaison de donn´ees exp´erimentales (cercles).

2

7/2− 1

(rad) 0 φ -1

-2 2 3 4 5 6 e (MeV)

16 16 Fig. 3.12 – D´ephasage de diffusion ´elastique O(p,p) O pour l’onde partielle 7/2− en comparaison de donn´ees exp´erimentales (cercles). 88

2 3/2+ 1

(rad) 0 φ -1

-2 2 3 4 5 6 e (MeV) Fig. 3.13 – D´ephasage de diffusion ´elastique 16O(p,p)16O pour l’onde partielle 3/2+ en comparaison de donn´ees exp´erimentales (cercles).

2

3/2− 1

(rad) 0 φ -1

-2 2 3 4 5 6 e (MeV)

16 16 Fig. 3.14 – D´ephasage de diffusion ´elastique O(p,p) O pour l’onde partielle 3/2− en comparaison de donn´ees exp´erimentales (cercles). Chapitre 4

Mod`ele en couches avec un nombre arbitraire de particules peuplant les ´etats du continuum

Une approche structurelle prenant en compte le couplage d’une seule particule aux ´etats du continuum individuel m`ene ais´ement `aun probl`eme de diffusion avec r´earrangement. Une particule peuplant un ´etat du continuum a en effet une probabilit´enon-nulle d’ˆetre d´etect´ees dans la r´egion asymptotique, ce qui m`ene `aun probl`eme `adeux corps asympto- tique. Lorsque deux ou plus particules peuplent les ´etats du continuum, la vari´et´edes pro- cessus de r´eaction possibles prenant en compte la structure du syst`eme devient tr`es riche, trop riche. En effet, si plusieurs particules ont une probabilit´enon-nulle d’ˆetre d´etect´ee dans une r´egion ´eloign´ee de celle de la r´eaction, toute forme d’asymptotique possible (deux, trois et plus corps) est th´eoriquement `aprendre en compte dans un calcul de voies coupl´ees. Cependant, la s´election de certains processus, dont on sait qu’ils sont pr´epond´erants pour tels types de noyaux et pour certaines gammes d’´energie, permet en g´en´eral de simplifier consid´erablement le probl`eme. Dans ce chapitre, nous n’´etudierons pas tous les cas de fi- gure et nous limiterons l’application du formalisme du mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum au probl`eme standard des canaux de r´eaction coupl´es n’incluant que les partitions de masse o`ule syst`eme est scind´een deux fragments. Il s’agit l`ad’une g´en´eralisation directe du formalisme. Cette approche est purement formelle et n’a fait l’ob- jet d’aucune « exp´erimentation » num´erique. Il est `anoter que seul un calcul massivement parall`ele est susceptible d’en fournir des r´esultats quantitatifs.

4.1 Consid´erations g´en´erales

4.1.1 Espaces des canaux physiques

La m´ethode des canaux de r´eaction coupl´es [55, 56] suppose que le vecteur d’´etat ψ satisfaisant `a, | i

(E H) ψ =0, (4.1) − | i o`u H est l’hamiltonien intrins`eque du syst`eme total, peut ˆetre approxim´epar une superpo- sition d’´etats `adeux fragments correspondant aux ´etats stationnaires du syst`eme dans la

89 90 r´egion asymptotique. On obtient alors un syst`eme d’´equations int´egro-diff´erentielles pour la fonction d’onde du mouvement relatif de ces deux fragments. En consid´erant un syst`eme compos´ede A nucl´eons, nous le scindons en une cible compos´ee de A i particules et − d´ecrite par ses vecteurs d’´etat li´es que l’on note tA i et un projectile compos´ede i {| − i} particules et d´ecrit par ses vecteurs d’´etat li´es que l’on note pi . Les ´etats stationnaires asymptotiques du syst`eme total dans cette partition de masse,{| quei} l’on appelera « partition de masse i » , peuvent alors s’´ecrire, t p A i i −→q i , (4.2) | − ⊗ ⊗ i o`u q est une onde plane de moment q d´ecrivant le mouvement relatif cible-projectile. |−→ii −→i En notant −→x i la coordonn´ee relative s´eparant les centres de masse des deux fragments, nous pouvons d´efinir, comme dans la section (2.3.3), le projecteur Pi sur l’ensemble des canaux d’excitation correspondant `ala partition de masse i de la mani`ere suivante, e 3 Pi = d xi tA i pi x i tA i pi x i , (4.3) − −→ − −→ t p | ⊗ ⊗ ih ⊗ ⊗ | XA−i Xi Z e o`ules sommations portent sur tous les ´etats li´es de la cible et du projectile. Nous noterons i l’espace sur lequel projette Pi. La figure (4.1) illustre sch´ematiquement diff´erentes par- titionsP de masse d’un syst`eme compos´ede A = 7 particules o`ules ´etats intrins`eques de la ciblee sont na¨ıvement repr´esent´ese dans un syst`eme de coordonn´ees relatives telles que celui introduit dans la section (2.4.3.1), et ceux du projectile dans un syst`eme de coordonn´ees de type Jacobi.

p p | 2i | 3i

−→x 1 −→x 2 −→x 3

tA pA tA 1 tA 2 tA 3 | i≡| i | − i | − i | − i Fig. 4.1 – Exemples de partition de masse `adeux fragments.

Rappelons alors que les ´etats (4.2) pour diff´erentes partitions de masse sont ´etats propres d’hamiltoniens diff´erents. Par cons´equents, ils ne sont pas orthogonaux. De plus, les espaces des canaux d’excitation pour des partitions de masse diff´erentes ne sont pas lin´eairement ind´ependants. Ces deux malheureux probl`emes (non orthogonalit´eet sur-compl´etude) peu- vent se r´esumer par les deux formules (non moins malheureuses) suivantes,

P P = δ P , (4.4a) i j 6 i,j i Pi > 1. (4.4b) ie e e X e 91

4.1.2 Espaces mod`eles

Bien que nous sommes suppos´es, dans ce chapitre, g´en´eraliser le formalisme en prenant en compte les espaces engendr´es par tous les d´eterminants de Slater (2.173), nous limiterons le nombre de particules peuplant les ´etats du continuum `aune valeur maximum imax telle que imax << A/2. Les raisons de cette limitation deviendrons claires par la suite.

Consid´erons un ´etat de Fock `a A particules dont i occupent les ´etats du continuum. Un tel ´etat peut ˆetre d´ecompos´edans la base de Fock engendr´ee par les d´eterminants de Slater du type,

† † † d1 , d2 , , dA i , c1 , c2 , , ci = ac† ac† ac† ad − ad ad , (4.5) | ··· − ··· i i ··· 2 1 A i ··· 2 1 |i t o`unous reprenons les notations introduites dans la section (2.4.2.1). En notant A′ i une base compl`ete orthogonale de l’espace de Fock `a A i particules li´ees, obtenue{| `apartir− i} − des d´eterminants de Slater du type d1 , d2 , , dA i par transformation orthogonale, nous pouvons d´efinir une base de l’espace| de Fock··· comprenant− i i particules dans un ´etat de diffusion au moyen des ´etats,

t A′ i,c1,c2, ,ci = d d1 , d2 , , dA i , c1 , c2 , , ci , (4.6) | − ··· i C{ }| ··· − ··· i d X{ } o`ula sommation sur d et les coefficients d symbolisent la combinaison lin´eaire sur les { } C{ } ´etats li´es. Le projecteur Pi sur l’espace i des ´etats de Fock avec i particules peuplant les ´etats du continuum peut alors s’´ecrire, P

t t Pi = A′ i,c1,c2, ,ci A′ i,c1,c2, ,ci , (4.7) ′ | − ··· ih − ··· | t c1

1 t t Pi = A′ i,c1,c2, ,ci A′ i,c1,c2, ,ci , (4.8) − − i! t′ | ··· ih ··· | A−i Zck X X{ } o`u c symbolise tout ensemble de i ´etats de diffusion individuels sans ordonnement { k} particulier. Dans le cadre de notre approximation, les espaces i (i = 0, 1, , imax) sont suffisants pour d´ecrire l’ensemble des ´etats accessibles au syst`eme.P De plus, ces··· espaces sont orthogonaux par construction. Nous r´esumons ces deux faits heureux par les deux formules (non moins heureuses) suivantes,

PiPj = δi,j Pi, (4.9a)

Pi = 1. (4.9b) i X 92

4.1.3 Lien entre les espaces mod`eles et les canaux physiques

Nous commen¸cons ici en introduisant, comme dans la section (2.4.3.1), l’approximation visant `aassimiler, pour une partition de masse i donn´ee, l’´etat de la cible tA i dans la t | − i r´egion asymptotique, au sous ´etat `a A i particules li´ees A′ i , − | − i

t t ′ A i A′ i = δt,t . (4.10) h − | − i Nous comprenons d`es lors la limitation impos´ee sur le nombre de particules peuplant les ´etats du continuum. En effet, si nous pouvons facilement prendre en compte le recul de la cible pour le mouvement relatif des deux fragments, le changement de position de l’origine du champ moyen devient probl`ematique si A i i, et ne peut ˆetre traˆıt´ede mani`ere satisfaisante dans un formalisme ind´ependant du− temps.∼

Nous nous proposons maintenant, et ce `al’aide de l’approximation (4.10), de d´eduire quelques propri´et´es relatives aux produits de projecteurs du type PiPj. Nous voyons d´ej`a que, si le nombre de particules peuplant les ´etats du continuum est sup´erieur au nombre de particules constituant le projectile, alors ce produit est nul, e

P P 0, si j > i. (4.11) i j ≡ En effet, ce produit d’op´erateurse contient n´ecessairement le recouvrement d’un ´etat du continuum individuel avec un des ´etats li´es de la cible, ces deux ´etats ´etant orthogonaux car suppos´es issus du mˆeme champ moyen. La figure (4.2) illustre sch´ematiquement ce fait.

p | 2i

−→x 2 c1 | i c | 2i d | i c | 3i

tA 2 tA 3 | − i | − i Fig. 4.2 – A gauche est illustr´eun ´el´ement de l’espace des canaux `a deux fragments pour la partition de masse 2 (voir texte). A droite est illustr´eun ´el´ement de l’espace dans lequel trois particules peuplent les ´etats du continuum, symbolis´es par c , c et c . Le recouvrement | 1i | 2i | 3i de ces deux ´el´ements implique n´ecessairement celui de l’un des ´etats li´es de la cible tA 2 , symbolis´epar d , avec l’un des ´etats du continuum (p. ex. c ). | − i | i | 3i

En revanche, si le nombre de particules occupant un ´etat de diffusion est inf´erieur ou ´egal au nombre de particules constituant le projectile, le recouvrement correspondant n’est pas forc´ement nul,

P P =0, si j i. (4.12) i j 6 ≤ e 93

Cependant, une simple illustration graphique (figure (4.3)) est suffisante pour nous convain- cre du fait suivant : pour une partition de masse i, seuls les ´etats avec au moins i particules dans un ´etat de diffusion sont de contribution non nulle dans la r´egion asymptotique, c’est `adire lorsque la coordonn´ee relative −→x i des deux fragments devient grande. Nous pouvons alors ´ecrire,

lim PiPj =0, si j < i. (4.13) xi →∞ Enfin, nous r´esumons les r´esultats pr´ec´edentse en ´ecrivant,

lim PiPj = δi,j PiPi. (4.14) xi →∞ e e p | 2i x c −→2 | 1i −→r d | i

tA 2 tA 1 | − i | − i Fig. 4.3 – A gauche est illustr´eun ´el´ement de l’espace des canaux `a deux fragments pour la partition de masse 2 (voir texte). A droite est illustr´eun ´el´ement de l’espace dans lequel une seule particule occupe un ´etat du continuum, symbolis´e par c . Lorsque la distance | 1i relative x2 des deux fragments devient grande, alors le module de la coordonn´ee −→r dans laquelle est ´evalu´el’un des ´etats li´es (symbolis´epar d ) de l’´etat tA 1 devient ´egalement grand, du fait du confinement du projectile `aune r´egion| i localis´ee| de− l’espace.i L’´etat li´e d admettant une asymptotique nulle, l’´el´ement de droite ne contribue pas `acelui de gauche| i lorsque x2 devient grande.

Nous nous proposons maintenant de calculer explicitement le produit d’op´erateurs PiPi afin d’en d´eduire certaines propri´et´es. A cette fin, nous commen¸cons par exprimer le d´eterminant de Slater (4.5) de l’espace i en un produit de d´eterminants de Slatere de la mani`ere suivante, P

d1 , d2 , , dA i , c1 , c2 , , ci = | ··· − ··· i (A i)! i! − πˆP Pˆ d1 , d2 , , dA i c1 , c2 , , ci . (4.15) r A! | ··· − i⊗| ··· i XPˆ  

Dans nos conventions, d1 , d2 , , dA i est une combinaison lin´eaire antisym´etrique des particules (1, 2, , A i|) et c ,· c · · , −, ci est une combinaison lin´eaire antisym´etrique des · · · − | 1 2 · · · ii particules (A i+1, , A). Dans (4.15), Pˆ est un op´erateur de permutation (de parit´e πP ), et la sommation− porte· · · sur toutes les permutations possibles entre les groupes de particules 94

(1, 2, , A i) et (A i + 1, , A) (les permutations au sein de chaque groupe ne sont pas · · · − − · · · t p prises en compte). Nous supposons alors que, dans un ´etat A i i −→x i de la base des | − ⊗ ⊗ i canaux d’excitation dans la partition de masse i, l’´etat tA i de la cible est antisym´etrique et constitu´edes particules (1, 2, , A i), et le projectile| − esti antisym´etrique et constitu´e des particules (A i + 1, , A).· Ceci· · nous− permet d’´ecrire, − · · · t p A i i −→x i d1 , d2 , , dA i , c1 , c2 , , ci = h − ⊗ ⊗ | ··· − ··· i

(A i)! i! t p − A i d1 , d2 , , dA i i −→x i c1 , c2 , , ci , (4.16) r A! h − | ··· − ih ⊗ | ··· i car, les ´etats c , c , , c du continuum individuel ´etant orthogonaux `atous les ´etats li´es 1 2 · · · i constituant l’´etat tA i , seule la permutation correspondant `al’identit´eest de contribution non nulle. Enfin,| en− rempla¸canti les d´eterminants de Slater (4.15) par les ´etats d´efinis en (4.6), et en utilisant (4.10), nous obtenons, t p t A i i −→x i A′ i, c1 , c2 , , ci = h − ⊗ ⊗ | − ··· i (A i)! i! ′ p − δt,t i −→x i c1 , c2 , , ci . (4.17) r A! h ⊗ | ··· i Avant d’aller plus loin, livrons nous `aquelques consid´erations. Un d´eterminant de Slater `a i particules peut s’´ecrire,

a , a , , a = a (1), a (2), , a (i) , (4.18) | 1 2 ··· ii Ai| 1 2 ··· i i o`ul’antisym´etriseur admet l’expression suivante, Ai 1 = ( 1)P Pˆ , (4.19) Ai √ − i! P X o`u Pˆ est un op´erateur de permutation (de parit´e( 1)P ) et o`ula sommation porte sur les i! permutations possibles. Le recouvrement de deux− d´eterminants de Slater peut alors s’´ecrire, a , a , , a b , b , , b = h 1 2 ··· i| 1 2 ··· ii

1 P +P ′ ( 1) a1(1), a2(2), , ai(i) P †P ′ b1(1), b2(2), , bi(i) . (4.20) i! ′ − h ··· | | ··· i XP,P P +P ′ Or, le produit P †P ′ est ´egalement un ´el´ement du groupe, de parit´e( 1) . En posant − P ′′ = P †P ′, nous pouvons ´ecrire,

P +P ′ P ′′ 3/2 ( 1) P †P ′ = ( 1) P ′′ = √i =(i!) . (4.21) − − Ai Ai ′ P ′′ P XP,P X  XP  X En utilisant (4.21) dans (4.20), nous obtenons,

a , a , , a b , b , , b = √i! a (1), a (2), , a (i) b , b , , b h 1 2 ··· i| 1 2 ··· ii h 1 2 ··· i | 1 2 ··· ii = √i! a , a , , a b (1), b (2), , b (i) . (4.22) h 1 2 ··· i| 1 2 ··· i i 95

Ceci nous permet d’´ecrire le recouvrement (4.17) comme suit1, t p t A i i −→q i A′ i, c1 , c2 , , ci = h − ⊗ ⊗ | − ··· i (A i)! ′ p i! − δt,t i −→q i c1(1) , c2(2) , , ci(i) , (4.23) r A! h ⊗ | ··· i et, en utilisant (4.3) et (4.8), il vient,

(A i)! 3 t p PiPi = − dxi A i i −→x i A! | − ⊗ ⊗ i r t − p XA i Xi Z e p t i −→x i c1(1), ,ci(i) A i,c1, ,ci . (4.24) h ⊗ | | ··· ih − ··· | Zck X{ } Nous construisons maintenant un ´etat antisym´etrique quelconque `a A particules dont A i occupent des ´etats li´es. Nous notons ces ´etats, −

d1,d2, ,dA i, ρi , (4.25) | ··· − { }i o`u ρi repr´esente un ensemble de i ´etats individuels, voire un ensemble de 3i coordonn´ees spatiales{ } et 2i coordonn´ees de spin et d’isospin. Ces ´etats engendrent un espace plus grand que l’espace i des canaux d’excitation dans la partition de masse i, ainsi que l’espace contenantPi particules dans le continuum. Plus pr´ecis´ement, l’espace engendr´epar les Pi ´etats (4.25) contiente les espaces i et i. Par une combinaison lin´eaire du type (4.6), nous pouvons alors construire les ´etatsP suivants,P e tA i, ρi , (4.26) | − { }i ainsi que le projecteur,

P¯i = tA i, ρi tA i, ρi . (4.27) − − t | { }i h { }| A−i Zρi X X{ } Ce dernier projecteur est ´equivalent `al’identit´edans l’espace de Fock `a A particules dont A i occupent des ´etats li´es. Nous voulons maintenant calculer le recouvrement entre un ´etat− du type (4.6) et un ´etat du type (4.26). Pour mener `abien ce calcul, nous faisons usage de l’antisym´etriseur partiel introduit en (4.15) et ´ecrivons, t t A i,c1, ,ci A′ i, ρi = h − ··· | − { }i (A i)! i! ′ t ˆ ˆ t − πP πP A′ i c1, ,ci P †P ′ A i ρi , (4.28) A! ′ h − |h ··· | | − i|{ }i XP,P     o`ula sommation sur P portent uniquement sur les permutations qui ´echangent des parti- cules entre les ´etats tA i et c1, , ci , et celles sur P ′ sur les permutations qui ´echangent | − i |t · · · i des particules entre les ´etats A′ i et ρi . Chacun de ces ´etats `a A i et i particules sont | − i |{ }i − 1pour plus de commodit´edans les notations, nous changeons l’indexation des particules, supposant ainsi que la cible tA−i est constitu´ee des particules i +1,i +2, , A. | i · · · 96

compl`etement antisym´etriques. En notant Pˆ′′ = Pˆ†Pˆ′, qui est un op´erateur de permutation de parit´e πP ′′ = πP πP ′ , il vient, t t A i,c1, ,ci A′ i, ρi = h − ··· | − { }i (A i)! i! ′′ t ˆ t − πP A′ i c1, ,ci P ′′ A i ρi . (4.29) A! ′′ h − |h ··· | | − i|{ }i P,PX     Puisque les ´etats c , ,c du continuum individuel sont tous orthogonaux `atous les ´etats 1 ··· i individuels constituant la cible tA i , seule la permutation P ′′ = 1 est de contribution non nulle. De plus, le nombre de| permutations− i « partielles » P apparaissant dans (4.29) est exactement de A!/(A i)!i!. Nous pouvons donc ´ecrire, − t t ′ A i,c1, ,ci A′ i, ρi = δt,t c1, ,ci ρi . (4.30) h − ··· | − { }i h ··· |{ }i Avec cette derni`ere relation, nous sommes en mesure de calculer le produit d’op´erateurs PiPi appliqu´e`aun ´etat du type (4.26), e t (A i)! 3 t p PiPi A i, ρi = − dxi A i i x i − − −→ | { }i r A! p | ⊗ ⊗ i Xi Z e p x c (1), ,c (i) c , ,c ρ . (4.31) h i ⊗ −→i| | 1 ··· i ih 1 ··· i|{ i}i Zck X{ }

Enfin, en utilisant le fait que ρi est un ´etat `a i particules compl`etement antisym´etrique ainsi que la relation (4.22), et|{ en}i posant,

ip = c (1), ,c (i) c (1), ,c (i) =p ˆ(1) pˆ(2) pˆ(i), (4.32) | 1 ··· i ih 1 ··· i | ⊗ ⊗···⊗ Zck X{ } o`uˆp(k) repr´esente le projecteur (d´efini dans la section (2.4.1.4)) sur les ´etats du continuum individuel de la particule k, nous obtenons,

t (A i)! i! 3 t p p i PiPi A i, ρi = − dxi A i i x i i x i p ρi . (4.33) − − −→ −→ | { }i r A! p | ⊗ ⊗ ih ⊗ | |{ }i Xi Z e Nous supposons maintenant que le ket ρ correspond `aun ´el´ement d’une repr´esentation. |{ i}i L’ensemble ρi est alors suppos´eformer une base compl`ete et orthogonale d’un espace `a3i dimensions{|{ spatiales}i} (dans lequel est d´ecrit un syst`emea3 ` i degr´es de libert´espatiales). Nous notons symboliquement ce fait par la relation,

ρ ρ = 1. (4.34) |{ i}ih{ i}| ρi X{Z } Nous construisons alors une repr´esentation projet´ee de la mani`ere suivante, ip ρ ip ρ , (4.35) | { i}i ≡ |{ i}i ainsi que les ´etats `a A particules compl`etement antisym´etriques,

i i tA i, p ρi tA i p ρi , (4.36) | − { }i≡A | − i⊗| { }i   97 qui appartiennent `al’espace , o`u est un antisym´etriseur partiel comme d´efini en (4.15). Pi A Il n’est pas difficile de se convaincre que le projecteur Pi peut s’´ecrire,

i i Pi = tA i, p ρi tA i, ρi p . (4.37) − − t | { }ih { } | A−i Zρi X X{ } Nous avons d´efini pr´ec´edemment la r´egion asymptotiquea ` deux fragments dans la partition de masse i par la formule x . Nous d´efinissons ici la r´egion asymptotique par la formule i →∞ symbolique ρi repr´esentant la r´egion de l’espace `a3i dimensions spatiales o`utoutes les particules{ qui}→∞ ne sont pas dans un ´etat li´ese trouventa ` une grande distance de la cible. En utilisant (2.170), nous pouvons ´ecrire,

ρ ip ρ , pour ρ , (4.38) h{ i} |∼h{ i}| { i}→∞ car, dans cette r´egion, le projecteur ip se r´esume `a,

1(1) 1(2) 1(i). (4.39) ⊗ ⊗···⊗ p Etudions maintenant le cas particulier o`ule vecteur d’´etat ρi correspond `al’´etat i −→x i (o`ul’antisym´etrie est contenue dans p ). Nous noterons|{ donc,}i | ⊗ i | ii t t p A i, ρi A i, i −→x i , (4.40) | − { }i≡| − ⊗ i   rappelant ainsi l’antisym´etrie compl`ete sur les A particules. Comme en (2.171),nous pou- vons ´ecrire, dans la limite x , i →∞ p x ip p x , (4.41) h i ⊗ −→i| ∼h i ⊗ −→i| car n´ecessairement chaque variable radiale dans laquelle est ´evalu´el’un des ´etats du conti- nuum individuel devient grande. En utilisant l’expression conjugu´ee de (4.33), nous d´erivons,

t p (A i)! i! t p A i, i −→x i PiPi − A i i −→x i , (4.42) h − ⊗ | ∼ r A! h − ⊗ ⊗ |   pour xi . La relation (4.42) nouse servira, dans la section suivante, a deriver la forme asymptotique→∞ de la solution projet´ee sur l’espace . Pi 98 4.2 Les ´equations g´en´erales du mod`ele en couches avec couplage d’un nombre arbitraire de particules aux ´etats du continuum

4.2.1 Forme g´en´erale des ´equations

Dans cette section, nous d´erivons les ´equations de base que nous traiterons en d´etails par la suite. Quoique possible, une g´en´eralisation du formalisme de Feschbach n’est pas appro- pri´ee pour un calcul num´erique lorsque le nombre de sous-espaces accessibles au syst`eme devient important. Aussi adoptons-nous ici une autre approche. L’approche de Feschbach peut cependant aider, d’un point de vue purement formel, `acomprendre les m´ecanismes microscopiques mis en jeu lors de processus complexes de collision avec r´earrangement im- pliquant tous les couplages possibles entre les diff´erents espaces mod`eles. Aussi donnons- nous en annexe (6.8) la d´ecomposition de la r´esolvante totale pour un nombre arbitraire d’espaces mod`eles. Nous notons ψi la projection de la fonction d’onde totale ψ (solution de (4.1)) sur l’espace des ´etats| dei Fock avec i particules dans le continuum,| i Pi ψ = P ψ . (4.43) | ii i| i D’apr`es la relation (4.9b), nous avons,

ψ = 1 ψ = P ψ = ψ . (4.44) | i | i i| i | ii i i X X En utilisant la propri´et´e(4.14), nous pouvons ´ecrire, lorsque la distance inter-fragment xi devient grande,

P ψ = P P ψ P ψ . (4.45) i| i i j| i ∼ i| ii j X Les projections de l’hamiltoniene intrins`equee total serone t pour leur part not´ees,

Hij = PiHPj. (4.46) Toujours en utilisant la relation de compl´etude (4.9b), nous d´erivons,

H = 1H1 = Hij. (4.47) i,j X L’´equation (4.1) prend alors la forme,

(E H ) ψ =0, (4.48) − ij | i i,j X que nous re-´ecrivons de la mani`ere suivante,

(E H ) ψ = H ψ . (4.49) − ii | i kj| ji (k,j)=(i,i) X6

En appliquant le projecteur Pi `agauche de l’´equation (4.49), il vient,

(E H ) ψ = H ψ . (4.50) − ii | ii ij| ji j=i X6 99

Nous avons donc obtenu un syst`eme d’´equations inhomog`enes pous les projections (4.43) de la fonction d’onde totale. Consid´erons maintenant le canal sortant correspondant `ala partition de masse f. La forme « post » de l’hamiltonien du syst`eme est alors,

f f H = H0 + V , (4.51)

f o`u H0 est l’hamiltonien libre dont les ´etats propres sont, t p A f f −→q f , (4.52) | − ⊗ ⊗ i et la r´esolvante est,

f + 1 G0 = lim . (4.53) ε 0 E + iε Hf → − 0 En supposant que, pour le canal entrant, le syst`eme est dans la partition de masse i, d´ecrite par les ´etats, t p A i i −→q i , (4.54) | − ⊗ ⊗ i nous pouvons d´efinir la solution ϕ + de l’´equation (4.1) de la mani`ere suivante, | ii + + t p f + t p f + f + ϕ i = lim iεG A i i q i = lim iεG0 A i i q i + G0 V ϕ i . (4.55) ε 0 − −→e ε 0 − −→ | i → | ⊗ ⊗ i → | ⊗ ⊗ i | i Dans la r´egion asymptotique du canal sortant (x ), nous avons alors, e f →∞ e + t p f + f + Pf ϕ i δi,f A i i −→q i + G0 V ϕ i . (4.56) | i ∼ | − ⊗ ⊗ i | i + Enfin, la projection dee la solution totale ψf i sur l’espace `a f particules dans le continuum peut s’´ecrire, e | i e + + t p ψf i = Pf lim iεG A i i q i , (4.57) ε 0 − −→ | i → | ⊗ ⊗ i dont nous d´eduisons, `al’aide de la relation (4.42), la forme asymptotique,

+ + (A f)! f! t p f + f + ψf i Pf Pf ϕ i − δi,f A i i −→q i + G0 V ϕ i , (4.58) | i ∼ | i ∼ r A! " | − ⊗ ⊗ i | i # e e + e pourvu que le syst`eme de coordonn´ees dans lequel est ´evalu´e ψf i correspond `a(4.40) dans la r´egion asymptotique. La r´esolution des ´equations de canaux| i coupl´es pour les solutions + projet´ees ϕ i sur l’espace des canaux physiques n’est pas ais´ee, dˆu`aleur non-orthogonalit´e. | i + En revanche, les solutions projet´ees ψf i sur les espaces mod`eles sont orthogonales et v´erifient le syst`eme d’´equations (4.50).| i Le prix `apayer pour cette simplification est la e projection des ´equations sur le continuum individuel qui est ´evalu´edans le r´ef´erentiel cible. Re-´ecrivons donc ici le syst`eme (4.50) pour l’ensemble des solutions projet´ees ψ , | f ii P (E H)P ψ = P HP ψ . (4.59) f − f | f ii f j| jii j=f X6 f En multipliant (4.59) `agauche par tA f , ρf p , et en posant, h − { } | t f t f f ′ f A f , ρf p E H A′ f , p ρf′ = ρf p t − ,t p ρf′ (4.60a) h − { } | − | − { }i h{ } |K A f A−f | { }i t f t j f j A f , ρf p H A j, p ρj = ρf p t − ,tA−j p ρj , (4.60b) h − { } | | − { }i h{ } |T A f | { }i 100 il vient,

f f ′ ′ ρf p t t′ p ρ ψt′ ( ρ )= A−f , A−f f A−f ,i f ′ ′ h{ }| K |{ }i { } t Zρ XA−f {Xf }

f j ρf p tA−f ,tA−j p ρj ψtA−j ,i( ρj ), (4.61) t h{ }| T |{ }i { } j=f A−j ρj X6 X X{Z } o`unous avons pos´e, t f ψt − ,i( ρf )= A f , ρf p ψf i. (4.62) A f { } h − { } | i Nous voyons donc qu’il s’agit d’un syst`eme d’´equations projet´ees sur le continuum indivi- duel (multiple), que l’on ´ecrit ici de fa¸con simplifi´ee,

f p f p ψ = f p w , (4.63) K j j=f X6 o`uwj repr´esente la contribution au terme source de la solution avec j particules dans le continuum. La r´esolution de l’´equation (4.63) n´ecessite celle de l’´equation non projet´ee,

ψ = w , (4.64) K j j=f X6 aux solutions desquelles l’on doit soustraire celles n’appartenant pas `al’espace f , tout en v´erifiant la forme asymptotique d´esir´ee. Il est clair que seule une m´ethode num´eriqueP itt´erative est susceptible de pouvoir r´esoudre un tel syst`eme d’´equations. Par exemple, on commence par r´esoudre l’´equation avec 0 particules dans le continuum. Cette solution nous fournit une source aux ´equations avec 1 particule dans le continuum. Ayant obtenu les solutions avec 0 et 1 particules dans le continuum, on obtient deux contributions `ala source des ´equations avec trois particules dans le continuum ...etc. Lorsque l’on a r´esolu les ´equations jusqu’`a imax particules dans le continuum, on recommence, et ce jusqu’`a conver- gence.

Pour conclure, nous ´ecrivons les ´equations avec 0 particules dans le continuum (syst`eme total li´e),

P (E H)P ψ = P HP ψ . (4.65) 0 − 0| 0ii 0 j| jii j=0 X6 On note Φ une base compl`ete orthogonale de l’espace et dont les ´el´ements v´erifient, {| i} P0 (E H ) Φ =0. (4.66) Φ − 00 | i La fonction d’onde projet´ee ψ peut ˆetre d´ecompos´ee dans cette base, | 0ii ψ = Φ Φ ψ . (4.67) | 0ii | ih | 0ii XΦ D’apr`es (4.65), les coefficients de ce d´eveloppement s’´ecrivent, 1 Φ ψ0 i = Φ H ψj i. (4.68) h | i E EΦ h | | i j=0 − X6 101

4.2.2 Choix de la repr´esentation pour la r´esolution des ´equations

Comme nous l’avons mentionn´eau d´ebut de ce chapitre, nous limitons notre ´etude au probl`eme avec asymptotique `adeux fragments. Nous devons donc construire une base (repr´esentation) dans laquelle nous pouvons d´elopper la fonction d’onde du syst`eme et calculer ais´ement les ´el´ements de matrice de l’interaction r´egissant le mouvement relatif des deux fragments. Le fragment appel´e « cible » est suppos´ele plus gros, et ses vecteurs d’´etats sont d´evelopp´es dans une base de d´eterminants de Slater. Les vecteurs d’´etats du projectile sont quant `aeux d´evelopp´es dans un syst`eme de coordonn´ees intrins`eques de type hyper-sph´erique. Nous commencerons donc par introduire dans la section (4.2.2.1) les coordonn´ees hyper-sph´eriques ainsi que les harmoniques hyper-sph´eriques qui constituent une base de l’espace hyper-angulaire d’un syst`eme de particules. Nous pr´esentons ensuite, section (4.2.2.2), quelques rappels concerant la transformation entre deux syst`emes de coor- donn´ees hyper-sph´eriques au moyen des coefficients de Raynal-Revai. Ces transformations sont n´ecessaires pour un calcul ais´edes ´el´ements de matrice de l’interaction, ainsi que pour la construction d’une base `asym´etrie adapt´ee. Les vecteurs d’ ´etat du projectile doivent, tout comme ceux de la cible, satisfaire au principe de Pauli. Nous donnons donc, section (4.2.2.3), une m´ethode de construction d’une base hyper-sph´erique `asym´etrie adapt´ee, `a l’aide de laquelle nous pouvons construire une base de l’espace hyper-angulaire, de spin et d’isospin complˆetement antisym´etrique. L’´equation de Schr¨odinger pour les ´etats li´es du projectile est alors d´evelopp´ee dans cette base, section (4.2.2.4). Enfin, dans la section (4.2.2.5), nous construisons la base `adeux fragments.

4.2.2.1 Coordonn´ees hyper-sph´eriques

On consid`ere un syst`eme compos´ede A particules. La position de la particule i, de masse mi, dans l’espace `atrois dimensions, par rapport `aune origine arbitraire O, est sp´ecifi´ee par le vecteur −→r i de composantes cart´esiennes,

1 ri 2 −→r i =  ri  . (4.69) r3  i    j L’ensemble de composantes ri forme alors un syst`eme de coordonn´ees dans un espace { } j `a3A dimensions. Nous pouvons d´efinir un nouveau syst`eme de coordonn´ees xi par la transformation lin´eaire suivante, { }

j j xi = Uik rk. (4.70) Xk Nous voulons maintenant choisir la transformation (4.70) de mani`ere `ace que l’un des A vecteurs −→x i corresponde `ala position du centre de masse du syst`eme, et les A 1 autres aux degr´es{ de} libert´eintrins`eques. Parmis les nombreuses possibilit´es, nous choisissons− j les coordonn´ees de Jacobi normalis´ees [57], obtenus `apartir des coordonn´ees ri par la transformation (4.70) o`ules ´el´ements de la matrice U sont donn´es par, { }

mi+1 mj δi+1,j Mi+1 δj i+1 , i =1 A 1, Mi µMi+1 − ≤ ··· − Uij = (4.71)  qm   j , i = A,  MA  102 o`ula masse r´eduite µ et les masses partielles M sont respectivement d´efinies par, { i} A m 1/(A 1) µ = i=1 i − , (4.72a) M Q A i 

Mi = mj. (4.72b) j=1 X Le changement de coordonn´ees (4.70) peut alors s’´ecrire sous la forme suivante, µ x = (i+1),(1,...,i) −→R r , i =1 A 1, (4.73a) −→i µ i − −→i+1 ··· − r   −→x A = −→R A = −→R cm, (4.73b) o`unous avons d´efini,

1 i −→R = m r , (4.74) i M j−→j i j=1 X qui correspond donc `ala position du centre de masse du groupe de particules (1, 2, , i), et o`u, ···

mi+1 Mi µ(i+1),(1,...,i) = , (4.75) Mi+1 est la masse r´eduite entre la particule i + 1 et le groupe de particules (1, 2, , i). La figure (4.4) illustre ce changement de coordonn´ees pour un syst`eme compos´ede quatre··· particules.

−→X 1

−→X 2

−→r 2 −→X 3 −→R −→X −→r 1 cm ≡ 4 −→r 3

r 4 O −→ O Fig. 4.4 – Exemple de passage des vecteurs position −→r i , ´evalu´ees par rapport `aune origine arbitraire fixe O, aux vecteurs d´efinissant les coordonn´ees{ } de Jacobi. Les vecteurs apparaissant sur la figure de droite sont d´efinis par −→X = −→R r et sont collin´eaires i i − −→i+1 aux vecteurs −→x i d´efinis en (4.73).

Les vecteurs −→x i d´efinis par (4.73) sont appel´es vecteurs de Jacobi. En d´efinissant les matrices diagonales{ } de dimension A, µ et m comme suit,

µii = (1 δiA)µ + δiAMA, (4.76a) e −e mii = mi, (4.76b) e e 103 on peut montrer que l’inverse de la matrice U d´efinie en (4.71) est donn´ee par,

1 1 T U − = U µ, (4.77) m et que la matrice U est bien de d´eterminant unit´e, e e det(U)=1. (4.78)

Nous nous int´eressons maintenant `aun changement de coordonn´ees curviligne `a3A dimen- j sions, passant des coordonn´ees de Jacobi xi `aun nouvel ensemble de coordonn´ees que l’on note ξ (k =1, , 3A). Un tel changement{ } de coordonn´ees peut s’´ecrire, { k} ··· xj = xj( ξ ), (4.79) i i { k} o`ules anciennes coordonn´ees sont exprim´ees comme fonctions des nouvelles. Nous d´efinissons alors le changement de coordonn´ees curvilignes suivant,

sin(θi) sin(ϕi)

−→x i = ρ cos(φA 1) cos(φA 2) cos(φi+1) sin(φi) sin(θi) cos(ϕi) , i =1 A 1 − − ···   ··· − cos(θ )  i    −→x A = −→R cm, (4.80) o`ules 3A nouvelles coordonn´ees, appel´ees coordonn´ees hyper-sph´eriques, sont d´efinies par : les A 2 hyper-angles φ (φ π ) d´efinis sur [0, π ], • − { i} 1 ≡ 2 2

les 2A 2 angles θi,ϕi Ωi constituant les parties angulaires (en coordonn´ees • sph´eriques)− des A{ 1 vecteurs}≡{ x} (i = 1 A 1), − −→i · · · − l’hyper-rayon ρ d´efini sur [0, [, • ∞ les 3 composantes cart´esiennes de la position du centre de masse −→R . • cm

On montre facilement que l’hyper-rayon admet les expressions suivantes,

A 1 A − 2 1 2 ρ2 = x = m m r r , (4.81) −→i 2 Mµ i j −→i − −→j i=1 i,j=1 X   X   dont on d´eduit qu’il est invariant par translation et par toute permutation des particules. En utilisant les r`egles de transformation de l’op´erateur diff´erentiel laplacien dans un chan- gement de coordonn´ees curviligne, on peut montrer (laborieux) que l’op´erateur ´energie cin´etique du syst`eme de A particules s’´ecrit,

A ~2 ~2 ~2 2 = 2 2 , (4.82) − 2m ∇ri −2 µ ∇int − 2 M ∇Rcm i=1 i A X o`ule deuxi`eme terme du membre de droite repr´esente l’op´erateur ´energie cin´etique du centre de masse du syst`eme. Dans (4.82), nous avons d´efini, 3A 4 2 2 = ∂2 + − ∂ L , (4.83) ∇int ρ ρ ρ − ρ2 104 o`ul’op´erateur 2, commun´ement appel´eop´erateur grand-orbitale, admet l’expression sui- vante, L

A 1 − 2 2 1 2 li = A 1 ∂φi + (3i 4) tan(φi) 2 cotan(φi) ∂φi + 2 ,(4.84) L − 2 − − − sin (φ ) i=1 j=i+1 cos (φj) " i # X   Q 2 o`ules op´erateurs li ne sont autres que les op´erateurs moment angulaire traditionnels (fonc- tions des angles Ω ) de valeurs propres l (l +1). Les fonctions propres de l’op´erateur 2, ap- i i i L pel´ees harmoniques hyper-sph´eriques, sont not´ees Y[K] et admettent l’expression g´en´erale suivante, { }

A 1 1 3i−5 − − m1 mi li Ki−1 li+ 2 ,Ki 1+ 2 Y[K]( φi , Ωi )= Y (Ω1) Y (Ωi) i sin (φi) cos (φi) Pni (cos(2φi)), { } { } l1 li N i=2 Y (4.85)

a,b o`u Pn (x) est un polynˆome de Jacobi et o`unous avons pos´e,

i

Ki = (2ni + li), n1 =0, (4.86a) j=1 X K KA 1, (4.86b) ≡ − avec ni des entiers positifs ou nuls. Nous utilisons la notation [K] pour symboliser de mani`ere{ } simple tous les nombres quantiques n´ec´essaires pour d´efinir ces fonctions de mani`ere unique,

[K] l1, l2, , lA 1 , m1, m2, , mA 1 , n2, , nA 1 . (4.87) ≡ { ··· − ··· − ··· − } Enfin, les coefficients de normalisation sont d´efinis par, Ni 2(K +3i/2 1) n !Γ(K n +3i/2 1) = i − i i − i − , (4.88) Ni Γ(K n l +3/2(i + 1))Γ(n + l +3/2) s i − i − i i i o`uΓ(x) d´esigne la fonction gamma. L’harmonique hyper-sph´erique Y[K] est fonction propre de 2 avec la valeur propre K(K +3A 5), L − 2 K(K +3A 5) Y ( φ , Ω )=0. (4.89) L − − [K] { i} { i}   L’´el´ement de volume `a3A 3 dimensions dans l’espace des ´etats intrins`eques du syst`eme est donn´epar, −

3A 3 3A 4 3A 4 dV − = ρ − dρ dφ − , (4.90) o`unous avons pos´e,

A 1 − 3i 4 2 3A 4 − dφ − = dΩ1 cos(φi) sin(φi) dφi dΩi, (4.91) i=2 Y     et,

dΩi = sin(φi) dθi dϕi. (4.92) 105

Afin de simplifier les expressions, nous regroupons sous la notation −→φ toutes les variables angulaires et hyper-angulaires (repr´esentant donc 3A 4 variables). Dans le cadre de ces notations, les harmoniques hyper-sph´eriques satisfont− aux relations d’orthogonalit´eet de compl´etude suivantes,

3A 4 † dφ − Y[K](−→φ ) Y[K′](−→φ )= δ[K],[K′], (4.93a) Z h i † 3A 4 Y (−→φ ) Y (−→φ ′) = δ − (−→φ −→φ ′). (4.93b) [K] [K] − X[K] h i La fonction d’onde intrins`eque ψ(ρ, −→φ ) d’un syst`eme de A particules peut alors se d´ecomposer de la fa¸con suivante,

ψ(ρ, −→φ )= ψ[K](ρ) Y[K](−→φ ), (4.94) X[K] o`ules coefficients du d´eveloppement sont donn´es par,

3A 4 † ψ[K](ρ)= dφ − Y[K](−→φ ) ψ(ρ, −→φ ). (4.95) Z h i Enfin, en posant,

ξ[K](ρ) ψ[K](ρ)= 3A−4 , (4.96) ρ 2 nous d´emontrons facilement, `al’aide des relations (4.83) et (4.89),

(3A 4)(3A 6) 1 d2 K(K +3A 5)+ − − 2 − 4 intψ(ρ, −→φ )= Y[K](−→φ ) 3A−4 2 2 ξ[K](ρ). (4.97) ∇ ρ 2 dρ − ρ ! X[K] Nous g´en´eralisons alors la notation introduite plus haut en d´esignant par −→ρ l’ensemble des 3A 3 variables intrins`eques. Cette notation nous permet, dans le mˆeme esprit que dans − la section (2.4.1.4), d’introduire une repr´esentation hyper-sph´erique −→ρ , que l’on factorize comme suit, | i

ρ = ρ −→φ . (4.98) |−→i | i| i Nous noterons alors les relations d’orthogonalit´eet de compl´etude dans l’espace des ´etats (hyper-spatiaux) intrins`eques d’un syst`eme de A particules,

δ(ρ ρ′) 3A 4 ′ ′ ′ − ′ −→ρ −→ρ = ρ ρ −→φ −→φ = 3A− 4 δ (−→φ −→φ ), (4.99a) h | i h | ih | i ρ − − 3A 3 3A 4 3A 4 dρ − ρ ρ = dρ ρ − ρ ρ dφ − −→φ −→φ = 1. (4.99b) |−→ih−→| | ih | | ih | Z Z Z Nous d´efinissons ensuite les ´etats [K] , ρ qui admettent la repr´esentation suivante, | i

δ(ρ ρ′) ′ −→ρ [K] , ρ = 3A− 4 Y[K](−→φ ), (4.100) h | i ρ − 106 et au moyen desquels nous pouvons ´ecrire,

δ(ρ ρ′) ′ ′ ′ ρ, [K] [K ] , ρ = 3A− 4 δ[K],[K ], (4.101a) h | i ρ − 3A 4 dρ ρ − [K] , ρ ρ, [K] = 1. (4.101b) | ih | X[K] Z Les coefficients du d´eveloppement d’un ´etat intrins`eque ψ dans la base [K] , ρ seront not´es, | i | i 1 ρ, [K] ψ = 3A−4 ψ[K](ρ). (4.102) h | i ρ 2 Il devient alors commode d’introduire des fonctions hyper-angulaires couplant `aun moment angulaire total bien d´efini. Pour simplifier les expressions, nous introduisons les fonctions suivantes,

3i−5 1 − li Ki−1 li+ 2 ,Ki 1+ 2 F − (φ )= sin (φ ) cos (φ ) Pn (cos(2φ )), Ki 1,li,Ki i Ni i i i i i =2 A 1. (4.103) ··· − Nous d´efinissons alors les harmoniques hyper-sph´eriques coupl´ees comme suit,

L L L,M 2 3 Y[K] (−→φ )= Yl1 (Ω1) Yl2 (Ω2) FK1,l2,K2 (φ2) Yl3 (Ω3) FK2,l3,K3 (φ3) " ··· ··· h  i L,M

YlA−1 (ΩA 1) FKA−2,lA−1,KA−1 (φA 1), (4.104) ··· − # − o`u, maintenant, la notation [K] est d´efinie par,

[K] l1, l2, , lA 1 , L2, L3, , LA 2 , n2, , nA 1 , (4.105) ≡ { ··· − ··· − ··· − } ou, selon les relations (4.86), de fa¸con ´equivalente par,

[K] l1, l2, , lA 1 , L2, L3, , LA 2 , K2,K3, ,KA 1 . (4.106) ≡ { ··· − ··· − ··· − } Nous adaptons les notations introduites plus haut en d´efinissant les ´etats [K]L,M , ρ v´erifiant, | i

L,M δ(ρ ρ′) L,M ′ −→ρ [K] , ρ = 3A− 4 Y[K] (−→φ ), (4.107) h | i ρ − et au moyen desquels nous pouvons ´ecrire,

L,M L′,M ′ δ(ρ ρ′) ′ ′ ′ ′ ′ ρ, [K] [K ] , ρ = 3A− 4 δ[K],[K ] δL,L δM,M , (4.108a) h | i ρ − 3A 4 L,M L,M dρ ρ − [K] , ρ ρ, [K] = 1. (4.108b) | ih | [KX],L,M Z 107

Les ´etats [K]L,M de la base hyper-angulaire `a A particules peuvent ˆetre construits d’une mani`ere r´ecursive{| quei} nous nous proposons d’investiguer maintenant. Nous commen¸cons par construire un ´etat de base de l’espace angulaire `adeux particules, que l’on note,

K M l M , (4.109) | 1 1i≡| 1 1i et qui n’est autre qu’une harmonique sph´erique de moment angulaire relatif l1 et de pro- jection M1. L’´etat (4.109) est un ´etat propre de l’op´erateur,

2 1 1 2 l1 = ∂θ1 sin(θ1)∂θ1 2 ∂ϕ1 , (4.110) −sin(θ1) − sin (θ1)   avec la valeur propre l1(l1 + 1) et admet la repr´esentation suivante,

M1 Ω1 l1M1 = Y (Ω1). (4.111) h | i l1 Un ´etat de base de l’espace hyper-angulaire `atrois particule peut s’´ecrire,

K , l K L2,M2 , (4.112) | 1 2 2i qui est un ´etat propre de l’op´erateur,

l2 l2 2 = ∂2 +2 tan(φ ) cotan(φ ) ∂ + 1 + 2 , (4.113) 2 φ2 2 2 φ2 2 2 L − − cos (φ2) sin (φ2)   2 avec la valeur propre K2(K2 + 4), de l’op´erateur l1 avec la valeur propre l1(l1 + 1), de 2 l’op´erateur l2 (d´efini comme en (4.110) o`ules angles Ω1 sont remplac´es par les angles Ω2) 2 2 avec la valeur propre l2(l2+1), de l’op´erateur L2 =(−→l 1+−→l 2) avec la valeur propre L2(L2+ 1) et de l’op´erateur (L2)z avec la valeur propre M2. L’´etat (4.112) admet la repr´esentation suivante,

L2,M2 Ω , Ω ,φ K , l K L2,M2 = Y (Ω ) Y (Ω ) F (φ ), (4.114) h 1 2 2| 1 2 2i l1 1 l2 2 K1,l2,K2 2   o`ules fonctions FKi−1,li,Ki ont ´et´ed´efinies en (4.103). Un ´etat de base de l’espace hyper- angulaire `aquatre particules peut s’´ecrire,

K , l K L , l K L3,M3 , (4.115) | 1 2 2 2 3 3i qui est ´etat propre de l’op´erateur,

2 l2 2 = ∂2 + 5tan(φ ) 2cotan(φ ) ∂ + 2 + 3 , (4.116) 3 φ3 3 3 φ3 L2 2 L − − cos (φ3) sin (φ3)   2 avec la valeur propre K3(K3 + 7), de l’op´erateur l3 avec la valeur propre l3(l3 + 1), de 2 2 l’op´erateur L3 = (−→L 2 + −→l 3) avec la valeur propre L3(L3 +1) et (L3)z avec la valeur propre M3 en plus d’ˆetre de bons nombres quantiques l1, l2,K2, L2. Ces ´etats admettent la repr´esentation suivante,

Ω , Ω , Ω ,φ ,φ K , l K L , l K L3,M3 = h 1 2 3 2 3| 1 2 2 2 3 2i L2 L3,M3

Yl1 (Ω1) Yl2 (Ω2) FK1,l2,K2 (φ2) Yl3 (Ω3) FK2,l3,K3 (φ3). (4.117) h  i 108

Enfin, la r´eccurence m`ene `al’´etat,

L,M L,M K1 , l2K2L2 , l3K3L3 , , lA 1LA 1KA 1 [K] , (4.118) | ··· − − − i ≡| i propre de l’op´erateur,

2 2 2 A 1 = ∂φA− + (3A 7)tan(φA 1) 2cotan(φA 1) ∂φA−1 + L − ≡L − 1 − − − −  2 2  A 2 lA 1 − − L2 + 2 , (4.119) cos (φA 1) sin (φA 1) − − de valeur propre KA 1(KA 1 +3A 5) K(K +3A 5), et admettant la repr´esentation (4.104). − − − ≡ −

Par la suite, nous seront parfois amen´es `apr´eciser, dans nos notations, le nombre de particules composant le syst`eme. Par exemple, l’hyper-rayon d´efini pour un syst`eme de i particules sera parfois not´e ρ . De mˆeme, l’ensemble des 3i 4 variables angulaires et i − hyper-angulaires de la base hyper-sph´erique sera parfois not´ee −→φ i, pour lever de possibles ambiguit´es. Dans le cadre de ces notations, et tout en respectant les conventions introduites dans cette section, nous pouvons ´ecrire,

−→φ −→φ , φ , Ω , (4.120a) i+1 ≡ { i i i} ρi = ρi+1 cos φi. (4.120b) 109

4.2.2.2 Rotation cin´ematique

Comme nous l’avons mentionn´eau d´ebut de la section (4.2.2.2), il existe de nombreuses fa¸cons de d´efinir un ensemble de vecteurs de Jacobi. La figure (4.5) montre un autre exemple que celui repr´esent´esur la figure (4.4).

−→Y 1

−→Y 2

−→R cm −→Y 3

O

Fig. 4.5 – Autre exemple de d´efinition des vecteurs de Jacobi. Les vecteurs −→Y i sont collin´eaires aux vecteurs y d´efinis en (4.121). { } {−→i}

L’ensemble des vecteurs de Jacobi, que l’on note −→y i , illustr´es sur cette figure sont alors d´efinis de la mani`ere suivante, { } µ y = 1,2 r r , (4.121a) −→1 µ −→1 − −→2 r   µ(12),(34) y = −→R −→R , (4.121b) −→2 µ 12 − 34 r µ   y = 3,4 r r , (4.121c) −→3 µ −→3 − −→4 r   −→y 4 = −→R cm, (4.121d) o`u µ1,2 est la masse r´eduite entre les particules (1) et (2), µ3,4 est la masse r´eduite entre les particules (3) et (4), µ(12),(34) est la masse r´eduite entre les groupes de particules (1, 2) et

(3, 4), −→R 12 est la position du centre de masse du groupe de particules (1, 2) et −→R 34 est la position du centre de masse du groupe de particules (3, 4). −→r i est toujours d´efini comme repr´esentant la position de la particule (i) par rapport `aune origine arbitraire fixe O, et la masse r´eduite globale µ est toujours d´efinie par (4.72a).

En notant −→r le vecteur d´efini par,

−→r 1  −→r 2  −→r = . , (4.122)  .       −→r A      110 la transformation (4.70) peut s’´ecrire,

−→x = U−→r . (4.123) i En notant U ′ la matrice de passage des coordonn´ees r `aun autre syst`eme de coordonn´ees { j} de Jacobi yi nous pouvons ´ecrire, { j} 1 −→y = U ′−→r = U ′U − −→x . (4.124) 1 Il est alors possible de montrer que la matrice = U ′U − peut s’´ecrire, U = 0 , (4.125) U U0 1   e o`u est une matrice orthogonale de dimension A 1. Nous en d´eduisons que le passage U − d’un syst`eme de vecteurs de Jacobi −→x `aun autre correspond `aune rotation dans l’espace `a Ae 1 dimensions des vecteurs −→x i (i = 1 A 1). Une telle transformation est appel´ee rotation− cin´ematique et est paramˆetrisable· par · · (A− 2)(A 1)/2 angles. A titre d’exemple, le passage des coordonn´ees de Jacobi d´efinies par− les vecte− urs (4.73) avec A = 4, aux coordonn´ees de Jacobi d´efinies par les vecteurs (4.121) correspond `aun cas particulier de rotation `adeux dimensions des vecteurs −→x 2 et −→x 3 d’un angle,

(m + m + m + m )m α = arccos 1 2 3 4 3 , (4.126) s(m1 + m2 + m3)(m3 + m4)! la matrice ´etant d´efinie par, U 1 0 0 e = 0 cos(α) sin(α) . (4.127) U 0 sin(α) cos(α) ! − e Nous avons d´efini dans la section pr´ec´edente les coordonn´ees hyper-sph´eriques intrins`eques (ρ, −→φ ) correspondant aux vecteurs de Jacobi −→x i (i = 1 A 1). Nous pouvons ´egalement d´efinir un changement de coordonn´ees curvilignes{ } `a3A dimensions· · · − passant des coordonn´ees y , obtenus par rotation cin´ematique des vecteurs x (i = 1 A 1), aux nou- {−→i} {−→i} · · · − velles coordonn´ees hypersph´eriques que l’on note (ρ′, −→φ ′). La rotation cin´ematique n’af- fectant pas l’hyper-rayon, nous pouvons ´ecrire ρ′ = ρ. En revanche, les variables angu- laires et hyper-angulaires correspondent `adiff´erents syst`emes de coordonn´ees. Nous notons [K]L,M une base d’harmoniques hyper-sph´eriques coupl´ees fonctions des variables −→φ {| Li}′,M ′ et [K′] une base d’harmoniques hyper-sph´eriques coupl´ees fonctions des variables {| i} −→φ ′. Chacune de ces base est compl`ete dans l’espace hyper-angulaire. En utilisant la conser- vation du moment angulaire total (et de sa projection), ces deux bases doivent donc ˆetre d´eductibles l’une de l’autre par une transformation orthogonale du type,

L,M L L L,M [K] = [K] [K′] [K′] . (4.128) | i ′ h | i| i X[K ]

Le nombre quantique grand-orbitale KA 1 (cf. eq. (4.86b)) ´etant conserv´e, le d´eveloppement − L L (4.128) doit ˆetre fini. Pour un syst`eme compos´ede trois particules, les coefficients [K] [K′] ont ´et´ecalcul´es analytiquement par Raynal et Revai [58] et portent leur noms. Uneh g´en´eralisation| i pour quatre particules a ´et´e´etudi´ee dans [59]. 111

4.2.2.3 Antisym´etrisation

Comme nous l’avons vu en (4.81), l’hyper-rayon est invariant par toute permutation des particules. L’antisym´etrie d’une base d´ecrivant les ´etats intrins`eques d’un syst`eme de fer- mions doit donc ˆetre contenue dans la partie hyper-angulaire, de spin et d’isospin. Pour la construction d’une base antisym´etrique, nous adoptons la m´ethode introduite dans [60], qui se prˆete bien `aun calcul num´erique. Le principe est de construire une base d’harmoniques hyper-sph´eriques `a sym´etrie adapt´ee, c’est `adire suivant une repr´esentation irr´eductible du groupe sym´etrique S selon la s´equence S S S . Les repr´esentations A 2 ⊂ 3 ⊂ ··· ⊂ A irr´eductibles du groupe Sn peuvent ˆetre d´ecrites par les diagrammes de Young [61] qui sont en correspondance biunivoque avec les partitions de l’entier n du type, n = ν + ν + + ν , 1 2 ··· i ν ν ν 0, 1 ≥ 2 ≥···≥ i ≥ 1 i n. (4.129) ≤ ≤ Les collections de chiffres (ou partitions) ν1, ν2, sont not´es [ν]. Chaque diagramme de Young, que l’on note Y [ν], est constitu´ede{ n···}cases arrang´ees selon i lignes, la ligne j comportant νj cases (en suivant la notation (4.129)). On montre alors qu’il y a une correspondance biunivoque entre les diagrammes de Young et les valeurs propres d’un en- semble complet d’op´erateurs qui commutent dans Sn. La figure (4.6) montre les partitions correspondant aux repr´esentations irr´eductibles du groupe S4, ainsi que les diagrammes de Young associ´es. A un diagramme de Young donn´e Y [ν] correspond un ensemble de ta-

[4] [31] [22] [212 ] [14 ]

Fig. 4.6 – Les 5 partitions correspondant aux repr´esentations irr´eductibles du groupe S4, et les diagrammes de Young associ´es. La notation [14], par exemple, est ´equivalente `a [1111]. bleaux de Young obtenus en remplissant les cases du diagramme par un arrangement des nombres 1, 2, , n de mani`ere croissante de gauche `adroite, et de haut en bas. Les ta- ··· [ν] bleaux de Young, que l’on note Ym , o`u m distingue les diff´erents arrangements des nombres [ν] 1, 2, , n, constituent alors la base de Yamanouchi. Un vecteur de cette base, not´e Ym , ··· | i suit les repr´esentations irr´eductibles [ν], [ν′], [ν′′], , [1] des groupes Sn,Sn 1,Sn 2, ,S1 ··· − − ··· (S1 est redondant) o`ules partitions [ν′], [ν′′], sont obtenues en supprimant successive- [ν] ··· ment les cases du tableau de Young Ym en suivant l’ordre d´ecroissant des nombres qui les remplissent. Enfin, pour une partition donn´ee, les indices m sont ordonn´es par ordre d´ecroissant des symboles de Yamanouchi, d´efinis par (rnrn 1 r1) o`u ri d´esigne l’indice de la ligne o`use trouve le chiffre i. La figure (4.7) illustre cette− · · d´ecomposition · pour les trois tableau de Young correspondant `ala partition [31] du groupe S4. Nous voyons donc que le [31] tableau de Young Y1 suit les la s´equence de repr´esentations irr´eductibles [31], [3], [2], [1], [31] [31] 2 que Y2 suit [31], [21], [2], [1] et que Y3 suit [31], [21], [1 ], [1]. Dans ce qui suit, nous uti- liserons la notation [ν] pour d´esigner aussi bien une repr´esentation irr´eductible du groupe Sn qu’un diagramme de Young ou que la partition de l’entier n, et utiliserons la notation [ν]m pour d´esigner aussi bien un tableau de Young qu’un symbole de Yamanouchi. 112

[31] 1 2 3 1 2 3 1 2 1 Y1 4

[31] 1 2 4 1 2 1 2 1 Y2 3 3

[31] 1 3 4 1 3 1 1 Y3 2 2 2

[31] Fig. 4.7 – Les 3 tableaux de Young Ym , et leur d´ecomposition suivant les repr´esentations irr´eductibles de S4,S3,S2 (et S1).

Un ensemble de n indices v´erifiant la sym´etrie d’un tableau de Young donn´e est sym´etrique par permutation des indices situ´es sur la mˆeme ligne, et antisym´etrique par permutation des indices situ´es dans la mˆeme colonne. Nous voyons donc que la fonction d’onde d’un syst`eme de A fermions doit v´erifier la sym´etrie [1A]. Un ´etat de la base hyper-angulaire, de spin et d’isospin d’un syst`eme de A nucl´eons peut ˆetre factoris´ede la mani`ere suivante,

Y L,M (1, 2, , A) χ (1) χ (2) χ (A) τ (1) τ (2) τ (A), (4.130) [K] ··· ms1 ms2 ··· msA τz1 τz2 ··· τzA o`u Y L,M (1, 2, , A) est une harmonique hypersph´erique coupl´ee, d´efinie comme en (4.104), [K] · · · et χmsi (i) et ττzi (i) repr´esentent le spineur et l’isospineur du nucl´eon (i) respectivement. Si nous parvenons `atrouver un ensemble de combinaisons lin´eaires des harmoniques hyper- sph´eriques, que l’on note A[ν ] , v´erifiant la sym´etrie correspondant `ala partition [ν1] du { 1 m1 } groupe SA, et un ensemble de combinaisons lin´eaires des produits des 2A fonctions de spin et d’isospin, que l’on note B[ν ] , v´erifiant la sym´etrie [ν2], alors nous pouvons d´efinir { 2 m2 } un ´etat de base ψ[ν]m comprenant tous les degr´es de libert´e, et satisfaisant `a la sym´etrie du tableau de Young [ν]m, de la mani`ere suivante,

[ν]m ψ[ν] = [ν]m [ν1]m , [ν2]m A[ν ] B[ν ] A[ν ] B[ν ] , (4.131) m h | 1 2 i 1 m1 2 m2 ≡ 1 × 2 m ,m X1 2 h i o`ules coefficients [ν]m [ν1]m1 , [ν2]m2 correspondent aux coefficients de Clebsch-Gordan du groupe des permutationsh | 2. Dans le casi particulier o`u[ν]=[1A], les coefficients de Clebsch- Gordan apparaissant dans (4.131) admettent l’expression suivante,

ν1 A Λm1 [1 ] [ν ] , [ν ] = δ e e , (4.132) 1 m1 2 m2 [ν2]m2 ,[ν1]m1 h | i hν1 p o`u[ν1]me 1 d´esigne le tableau de Young conjugu´edu tableau [ν1]m1 , c’est `adire le tableau obtenu `apartir de [ν1]m1 en permutant lignes et colonnes, hν1 est la dimension de la representation irreductible [ν ] et Λν1 repr´esente la phase correspondant `ala permutation e 1 m1 n´ecessaire pour passer du tableau de Young [ν1]1 (correspondant au plus grand symbole de

Yamanouchi) au tableau [ν1]m1 .

2En g´en´eral, un nombre quantique suppl´ementaire est n´ecessaire pour d´efinir ces coefficients de mani`ere unique. Cependant, ce label suppl´ementaire n’apparait que pour des syst`emes `aplus de 4 particules, que nous ne consid´ererons pas dans la construction d’une base partielle `asym´etrie adapt´ee. 113

Nous nous proposons maintenant de r´esumer la m´ethode d´ecrite dans [60] pour la construc- tion d’une base hypersph´erique `asym´etrie adapt´ee, de mani`ere `aintroduire nos notations. A cette fin, nous reprenons le sch´ema r´ecursif pr´esent´e`a la fin de la section (4.2.2.1) et commen¸cons par consid´erer une base angulaire d’un syst`eme de deux nucl´eons num´erot´es (1) et (2). Les ´etats de cette base sont de simples harmoniques sph´eriques. L’application de l’op´erateur de permutation (12) des particules (1) et (2) sur l’´etat de base K1M1 a pour effet la multiplication par une phase, | i

(12) K M =( 1)K1 K M . (4.133) | 1 1i − | 1 1i Nous en d´eduisons que l’´etat K M admet la sym´etrie [2] ou [12] du groupe S selon | 1 1i 2 que K1 l1 est pair ou impair respectivement. La base angulaire `asym´etrie adapt´ee d’un syst`eme≡ de deux particules sera donc not´ee,

K [ν ]M , (4.134) {| 1 2 1i} o`u[ν2] d´esigne la repr´esentation irreductible du groupe S2. A partir des ´etats (4.134), nous pouvons construire une base de l’espace hyper-angulaire d’un syst`eme compos´ede trois particules de la mani`ere suivante,

K [ν ], l K L2,M2 . (4.135) {| 1 2 2 2i }

Ces ´etats sont de bons nombres quantiques K1, [ν2], l2, K2, L2 et M2. Un ensemble complet d’op´erateurs qui commutent dans S3 peut ˆetre limit´e`al’unique op´erateur suivant, appel´e op´erateur de somme des classes [61],

[(2)]3 = (12) + (13)+ (23), (4.136) c’est `adire `ala somme des op´erateurs de transposition. La diagonalisation de cet op´erateur dans un espace de repr´esentation de S3 nous en fournit les repr´esentations irr´eductibles. Puisque les op´erateurs 2 (cf. (4.113)), L2 et Lz commutent avec l’op´erateur (4.136), L2 2 2 l’ensemble des ´etats (4.135) avec les nombres quantiques [ν2],K2, L2, M2 fix´es forment un espace invariant par toute permutation de S3. La diagonalisation de l’op´erateur (4.136) dans cette base nous fourni alors une base hyper-angulaire de sym´etrie [ν3] dans S3 (et de sym´etrie [ν2] dans S2),

K [ν ][ν ]β L2,M2 = K [ν ], l K K [ν ][ν ]β L2 K [ν ], l K L2,M2 , (4.137) | 2 2 3 3i h 1 2 2 2|} 2 2 3 3i | 1 2 2 2i KX1,l2 o`ules termes K [ν ], l K K [ν ][ν ]β L2 correspondent aux coefficients de parentage frac- h 1 2 2 2|} 2 2 3 3i tionnaire hypersph´eriques. Notons que ces ´etats ne sont plus de bon nombres quantiques K1 et l2, c’est pourquoi nous ajoutons le label suppl´ementaire β3 afin de les d´efinir de mani`ere unique. Les valeurs propres de l’op´erateur (4.136) sont connues analytiquement pour chaque repr´esentation irr´eductible de S3, ce qui nous permet d’identifier, apr`es diagonalisation, les ´etats de sym´etrie [ν3] donn´ee. Le calcul des ´el´ements de matrice de l’op´erateur (12) dans la base engendr´ee par les vecteurs (4.135) est imm´ediate (cf. (4.133)). En revanche, ceux des op´erateurs (13) et (23) n´ec´essite un changement de coordonn´ees de Jacobi au moyen des coefficients de Raynal-Revai et est d´ecrite en d´etails dans [60]. Notons enfin que la s´equence de repr´esentations irr´eductibles [ν3], [ν2] suivant S3 et S2 peut ˆetre labell´ee de mani`ere unique par un tableau de Young [ν3]m3 . Nous identifions alors,

K [ν ][ν ]β L2,M2 K [ν ] β L2,M2 . (4.138) | 2 2 3 3i ≡| 2 3 m3 3i 114

Nous poursuivons en construisant les ´etats `aquatre particules, K [ν ] β L , l K L3,M3 . (4.139) | 2 3 m3 3 2 3 3i L’op´erateur de somme des classes du groupe S4 peut s’´ecrire, 3

[(2)]4 = [(2)]3 + (i, 4). (4.140) i=1 X Cet op´erateur commute avec les op´erateurs 2, L2 et Lz . L’ensemble des vecteurs (4.139) L3 3 3 avec [ν3]m3 ,K3, L3, M3 fix´es forme un espace invariant de S4. La diagonalisation de (4.140) dans cette base nous fourni les ´etats,

K [ν ] β L3,M3 = K [ν ] β L , l K K [ν ] β L3 | 3 4 m4 4i h 2 3 m3 3 2 3 3|} 3 4 m4 4i K2,LX2,l3,β3 K [ν ] β L , l K L3,M3 , (4.141) | 2 3 m3 3 2 3 3i de bons nombres quantiques K3, L3 et M3 et suivant la s´equence de repr´esentations irr´eductibles de S4,S3,S2 sp´ecifi´ees par le tableau de Young [ν4]m4 . Enfin, la r´ecurrence m`ene `al’´etat de base `a i particules,

Li−1,Mi−1 Ki 1[νi]mi βi = | − i

Li−1 Ki 2[νi 1]mi− βi 1Li 2, li 1Ki 1 Ki 1[νi]mi βi h − − 1 − − − − |} − i Ki−2,LiX−2,li−1,βi−1

Li−1,Mi−1 Ki 2[νi 1]mi− βi 1Li 2, li 1Ki 1 . (4.142) | − − 1 − − − − i Dans [60], il est montr´eque les coefficients de parent´efractionnaire hypersph´eriques, dans (4.142), d´ependent des partitions [νi] et [νi 1], et non des s´equences sp´ecif´ees par les indices − mi et mi 1. Dans ce qui suit, nous utiliserons la notation suivante, − [K]i l1, l2, , li 1, L2, L3, , Li 2,K2,K3, ,Ki 1 , (4.143) ≡{ ··· − ··· − ··· − } ´equivalente `a(4.106), mais o`unous sp´ecifions en plus (par l’indice i) le nombre de particules composant le syst`eme. Nous pouvons alors ´ecrire,

[K]i [K]i 1 + Li 2, li 1,Ki 1 . (4.144) ≡ − { − − − } Nous pouvons r´esumer les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant un ´etat de la base hyper- angulaire `a i particules suivant la s´equence de repr´esentations irr´eductibles S S S 2 ⊂ 3 ··· i sp´ecifi´ee par le tableau de Young [νi]mi , comme une combinaison lin´eaire d’harmoniques hyper-sph´eriques coupl´ees,

Li−1,Mi−1 Li−1 Li−1,Mi−1 Ki 1[νi]mi βi = [K]i Ki 1[νi]mi βi [K]i , (4.145) | − i h |} − i | i [K]i−1 Li−X2,li−1 o`unous avons d´efini,

Li−1 [K]i Ki 1[νi]mi βi = − h |} i i 1 − Lk Kk 1[νk]βkLk 1, lkKk Kk[νk+1]βk+1 . (4.146) h − − |} i β3, ,βi− k=2 ··· 1 βX2 1 Y ≡ 115

Nous nous int´eressons maintenant `ala partie spin-isospin. Nous introduisons alors les notations suivantes afin de d´efinir, sous forme coupl´ees, les fonctions de spin et d’isospin du syst`eme de i particules,

S2 Si−1,Sz [S]Si−1,Sz (1/2, 1/2)S1 , 1/2 , , 1/2 , (4.147a) ≡ ··· ··· h  T2 iTi−1,Tz [T ]Ti−1,Tz (1/2, 1/2)T1 , 1/2 , , 1/2 . (4.147b) ≡ ··· ··· avec, h   i

i

Sz = msk, (4.148a) k=1 Xi

T z = τzk. (4.148b) Xk=1 La notation [S] ([T ]) peut alors ˆetre utilis´ee afin de regrouper l’ensemble des i 2 moments − de spin (d’isospin) autres que Si 1 (Ti 1), − − [S] S1,S2, ,Si 2 , (4.149a) ≡{ ··· − } [T ] T1, T2, , Ti 2 . (4.149b) ≡{ ··· − } On peut montrer [62] que chaque produit coupl´e(4.147a) de fonctions de spin (de sym´etrie SU(2)) v´erifie la sym´etrie d’un tableau de Young. Plus pr´ecis´ement, `aun moment de spin total Si 1 donn´ecorrespond un diagramme de Young [ν], et chaque tableau de Young [ν]m − correspond `aune donn´ee de l’ensemble des i 2 moments de spin S1,S2, ,Si 2 . Nous ´ecrivons ce fait sous la forme suivante, − { ··· − }

Si−1 [S] [ν − ] . (4.150) ≡ Si 1 m[S] Il en va de mˆeme pour les produits coupl´es de fonctions d’isospin,

Ti−1 [T ] [ν − ] . (4.151) ≡ Ti 1 m[T ] Ces produits de fonctions de sym´etrie SU(2) coupl´ees, et les tableaux de Young associ´es sont donn´es dans l’annexe (6.9) pour i =2, 3, 4. La construction de fonctions de spin-isospin (SU(4)) de sym´etrie bien d´efinie se fait au moyen de coefficients de Clebsch-Gordan du groupe du groupe Si. En notant [ν1]m1 l’un des produits de fonctions de spin (4.147a) v´erifiant la sym´etrie du tableau de| Youngi [ν ] et [ν ] l’un des produits de fonctions 1 m1 | 2 m2 i d’isospin (4.147b) v´erifiant la sym´etrie du tableau de Young [ν2]m2 , alors une fonction de spin-isospin B[ν]m de sym´etrie [ν]m s’´ecrit,

B = [ν] [ν ] , [ν ] [ν ] [ν ] . (4.152) [ν]m h m| 1 m1 2 m2 i| 1 m1 i| 2 m2 i m ,m X1 2 Mais nous voulons construire des fonctions de spin-isospin de moments totaux Si 1 et − Ti 1 donn´es. En utilisant les ´equivalences (4.150) et (4.151), nous pouvons ´ecrire de telles fonctions− de la mani`ere suivante,

Si−1,Ti−1,Sz,Tz Si−1,Sz Ti−1,Tz B = [ν]m [νS − ]m , [νT − ]m [S] [T ] . (4.153) [ν]m h | i 1 [S] i 1 [T ] i| i| i [SX],[T ] Ces fonctions de spin-isospin `asym´etrie adapt´ee sont donn´ees dans l’annexe (6.9) pour i =2, 3, 4. 116

Enfin, nous pouvons construire une base complˆetement antisym´etrique de l’espace hyper- angulaire, de spin et d’isospin comme suit,

jp,mp jp,mp Li−1,Si−1,Ti−1 Li−1 Si−1 Ti−1,Tz Ki 1, Li 1,Si 1,gi = [K]i , [S] , [T ] ,(4.154) | − − − i C[K]i,[S],[T ],gi | i [K]i−1,Li−2,li−1 [SX],[T ]   o`unous avons pos´ela notation simplifi´ee suivante,

gi Ti 1, Tz, [νi], βi , (4.155) ≡{ − } et o`ules coefficients sont donn´es par,

Λνi Li−1,Si−1,Ti−1 mi Li−1 = [K]i Ki 1[νi]mi βi [νi]me i [νSi− ]m , [νTi− ]m . (4.156) C[K]i,[S],[T ],gi h |} − i h | 1 [S] 1 [T ] i m hνi Xi p Dans (4.154), nous avons de surcroˆıt coupl´eles fonctionse hyper-angulaires et de spin au moment de spin total jp,

jp,mp Li−1 Si−1 Li−1,Mi−1 Si−1,Sz [K]i , [S] = Li 1 Si 1, Mi 1 Sz jp, mp [K]i , [S] .(4.157) | i h − − − | i| i M − ,S   Xi 1 z

En posant K = Ki 1, L = Li 1 et S = Si 1, nous pouvons construire la base, − − − (KLSg )jp,mp , ρ , (4.158) {| i ii} de l’espace intrins`eque total d’un syst`eme de i fermions, et v´erifiant,

jp,mp jp,mp δ(ρi ρi′ ) ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ (KLSgi) , ρi (K L S gi) , ρi = δ(K,L,S,gi),(K ,L ,S ,gi) 3i−4 , (4.159a) h | i ρi −

3i 4 jp,mp jp,mp dρ ρ − (KLSg ) , ρ (KLSg ) , ρ = 1. (4.159b) i i | i iih i i| K,L,S,gXi,jp,mp Z La repr´esentation hyper-angulaire de la base (4.158) sera alors not´ee,

jp,mp δ(ρi ρi′ ) jp,mp ρ (KLSg ) , ρ′ = Y ( φ ). (4.160) −→i i i 3i−4 KLSgi −→i h | i ρi −

La construction de cette base antisym´etrique va nous permettre, dans la section suivante, de d´evelopper l’´equation de Schr¨odinger pour les ´etats intrins`eques li´es du projectile. 117

4.2.2.4 Etats du projectile

L’´equation aux valeurs propres du vecteur d’´etat intrins`eque d’un syst`eme de i fermions peut s’´ecrire, ~2 i 2 Ep + V p =0, (4.161) 2µ ∇int − jk | ii  j

jp,mp 1 jp jp,mp ρ p = − p (ρ ) Y (−→φ ). (4.162) −→i i 3i 4 KLSgi i (KLSgi) i h | i 2 ρ K,L,S,g i X i En utilisant l’orthogonalit´edes fonctions Y jp,mp et la relation (4.97), on montre que (KLSgi) l’´equation (4.161) est ´equivalente au syst`eme d’´equations diff´erentielles suivant, (3i 4)(3i 6) ~2 2 − − d K(K +3i 5) + 4 jp p − p E + 2 2 KLSgi (ρi)+ 2µ dρi − ρ2 h  i jp,mp jp,mp pjp (KLSgi) Vjk (K′L′S′gi′) (ρi) ′ ′ ′ ′ (ρi)=0, (4.163) h | | i K L S gi ′ ′ ′ ′ jk K XL S gi X o`unous avons pos´e,

jp,mp jp,mp (KLSg ) V (K′L′S′g′) (ρ )= h i | jk| i i i

3i 4 jp,mp jp,mp dφ − Y ∗ (−→φ i) Vjk(ρi, −→φ i) Y ′ ′ ′ ′ (−→φ i). (4.164) i (KLSgi) (K L S gi) Z Le calcul des ´el´ements de matrice (4.164) se fait `al’aide des coefficients de Raynal-Revai afin d’´eviter le calcul d’int´egrales `a3i 4 dimensions (voir par exemple [63]). La r´esolution du syst`eme d’´equations (4.163) avec comme− condition asymptotique,

jp κρi p (ρ ) e− , pour ρ , (4.165) KLSgi i ∼ i →∞ 2 o`u κ = 2µEp/~ , fournit un ensemble de solutions discr`etes correspondant aux ´etats li´es du syst`eme− (en supposant que le projectile n’admet pas de sous-syst`eme li´edans la r´egion asymptotique,p ou qu’il s’agit d’un noyau de type brunnien). Dans ce qui suit, nous supposerons que le syst`eme d’´equations (4.163) admet au moins un ´etat li´eet noterons ces ´etats, pjp,mp = pjp K,L,S,g jp,mp , (4.166) | i i | KLSgi i| ii KLSg X i o`u, en repr´esentation hypersph´erique, nous avons,

jp 1 jp p − p ρi KLSgi = 3i 4 KLSgi (ρi), (4.167a) h | i 2 ρi jp,mp jp,mp −→φ i K,L,S,gi = Y (−→φ i). (4.167b) h | i (KLSgi) 118

4.2.2.5 Construction de la base `adeux fragments

Nous nous int´eressons dans cette section `ala construction d’une base `adeux fragments prenant en compte explicitement la structure interne de la cible et du projectile. Nous consid´erons la partition de masse i (cf. partie (4.1.1)). Un ´etat de l’espace Pi peut alors s’´ecrire, tjt J,M tjt pjp j J,M e A i c¯ r A i (li i ) , r , (4.168) | − ⊗Y i ≡| − ⊗ i o`unous reprenons les notations introduites dans la section (2.3) `ace d´etail pr`es que l’on ajoute l’indice i au moment angulaire relatif cible-projectile. A partir de ces ´etats, nous pouvons construire les ´etats compl`etement antisym´etriques,

tjt pjp j J,M tjt pjp j J,M A i, (li i ) , r = A i (li ) , r , (4.169) | − i A | − ⊗ i   o`u est un antisym´etriseur comme d´efini en (4.15). Enfin, en utilisant le projecteur (4.32), nousA d´efinissons les ´etats suivants, tjt i pjp j J,M tjt i J,M A i, p (li i ) , r A i, p c¯ r , (4.170) | − i ≡| − Y i qui appartiennent `al’espace Pi. Int´eressons-nous alors aux ´etats du projectile. En utilisant les r´esultats des deux sections pr´ec´edentes, nous pouvons ´ecrire, en recouplant de mani`ere ad´equate,

pjp j,m Li−1,Si−1,Ti−1 j+Si−1+Li ˆ ˆ li Li 1 Li (li i ) = [K] ,[S],[T ],g ( 1) Li jp − | i C i i − Si 1 j jp Ki−1,Li−1,Si−1,Li,gi  −  [K]i−1,Li−X2,li−1,[S],[T ]

Li j,m jp Li−1 Si−1 Ti−1,Tz p [K] li , [S] [T ] , (4.171) | Ki−1,Li−1,Si−1,gi i i | i   E o`ules diverses constantes et notations ont ´et´ed´efinies dans les sections pr´ec´edentes. Dans cette derni`ere expression, la partie hyper-sph´erique `a i particules (et angulaire relative) peut s’´ecrire en int´egrant sur l’hyper-rayon,

Li,Mi jp Li−1 p [K] li = | Ki−1,Li−1,Si−1,gi i i   E 3i−4 Li,Mi 2 jp Li−1 dρi ρ p (ρi) [K] , ρi li . (4.172) i Ki−1,Li−1,Si−1,gi | i i×| i Z   Li−1 Dans (4.172), [K]i , ρi repr´esente un ´el´ement de la base hyper-sph´erique comme d´efinie en (4.107), et |l est unei simple harmonique sph´erique. Par la suite, nous noterons, | ii Li,Mi Li,Mi [K]Li−1 , ρ l [K]Li−1 l , ρ . (4.173) | i ii×| ii ≡ i i i     E Afin de pouvoir calculer les ´el´ements de matrice de l’interaction entre les nucl´eons de la cible et ceux du projectile, nous voulons passer de la repr´esentation `adeux corps (4.168) `a une repr´esentation hyper-sph´erique `a i + 1 corps (incluant la cible) de mani`ere `apouvoir effectuer une rotation cin´ematique et ainsi simplifier ce calcul. Une repr´esentation « mixte » possible de l’espace Pi peut s’´ecrire (en omettant les ´etats intrins`eques de la cible),

ρ , r (−→φ , ρ ) , (Ω ,r) , (4.174) e |−→i −→i≡| i i i i 119 o`u −→ρ i est un ´el´ement de la repr´esentation hyper-sph´erique intrins`eque `a i particules (cf.| notationi introduite dans la section (4.2.2.1)) engendrant l’espace dans lequel sont ´evalu´es les ´etats intrins`eques du projectile, et −→r est la coordonn´ee relative cible-projectile. Dans (4.174), nous notons −→φ i l’ensemble des i 2 hyper-angles et des 2i 2 angles de la repr´esentation hyper-sph´erique `a i particules, − −

−→φ i φ2,φ3, ,φi 1, Ω1, Ω2, , Ωi 1 , (4.175) ≡{ ··· − ··· − } et ρi l’hyper-rayon. r et Ωi correspondent pour leur part au module et `ala partie angulaire du vecteur −→r respectivement. Nous voulons donc passer de la repr´esentation (4.174) `ala repr´esentation suivante,

ρ −→φ , ρ , (4.176) |−→i+1i≡| i+1 i+1i o`u,

−→φ i+1 φ2,φ3, ,φi 1,φi, Ω1, Ω2, , Ωi 1, Ωi −→φ i,φi, Ωi , (4.177) ≡{ ··· − ··· − }≡{ } et o`u ρi+1 correspond `al’hyper-rayon du syst`eme de i+1 particules. En primant les variables angulaires et hyper-angulaires `a i particules, on peut montrer, en utilisant les propri´et´es de la distribution de Dirac, que l’on a, 1 −→ρ i, −→r −→ρ i+1 = δ(−→φ i −→φ i′ ) δ(Ωi Ωi′ ) h | i Ji+1 − −

ρi αr δ ρi+1 δ φi arctan( ) , (4.178) − cos(φi) − ρi     o`u Ji+1 est le jacobien de la transformation curviligne (4.80),

i 3i 1 3k 4 2 Ji+1 = ρi+1− cos − (φk) sin (φk), (4.179) Yk=2 et o`unous avons pos´e,

µtp α = , (4.180) µ r avec µtp la masse r´eduite cible-projectile et µ la masse r´eduite globale (d´efinie en (4.72a)). Nous voulons maintenant passer d’une repr´esentation `al’autre en termes d’ondes partielles. A l’aide de (4.178), on montre que l’on peut ´ecrire,

Li,Mi Li−1 Li,Mi [K] l , ρ , r = F † (φ¯ ) [K] , ρ¯ , (4.181) i i i Ki−1,li,Ki i i+1 i+1   E Ki E X o`ules fonctions FKi−1,li,Ki ont ´et´ed´efinies en (4.103) et o`u, αr φ¯i = arctan( ), (4.182a) ρi

2 2 ρ¯i+1 = ρi +(αr) . (4.182b) q La figure (4.8) illustre la transformation (4.181) pour i = 3. 120

L2 x1 , l1 [K]3 , ρ3 | i x2 , l2 φ 2 φ3 [K]L3 , ρ | 4 4i r , l3 x3 , l3

t | i Fig. 4.8 – A gauche : est illustr´esch´ematiquement un ´el´ement de la base `adeux fragments pour une cible t constitu´ee de A 3 particules et un projectile constitu´ede 3 particules. x − 1 et x2 repr´esentent les modules des vecteurs de Jacobi (d´efinis en (4.80)), l1 et l2 sont les moments angulaires de ces variables et φ2 est l’hyper-angle reliant x1 et x2 `al’hyper-rayon L2 ρ3. Les ´el´ements [K]3 , ρ3 de la base d’ondes partielles dans laquelle sont d´evelopp´es les ´etats du projectile| sont d´efinisi comme en (4.166). Enfin, r est le module de la position relative −→r des deux fragments, et l3 le moment angulaire relatif cible-projectile. Une fois r´esolu le probl`eme `atrois corps intrins`eque du projectile, le probl`eme total se r´esume `aun probl`eme `adeux corps. A droite : la cible est consid´er´ee comme une particule ponctuelle (bien que poss´edant une structure interne). Il s’agit donc d’un probl`eme `aquatre corps d´evelopp´edans un syst`eme de coordonn´ees hyper-sph´eriques appropri´e. En num´erotant les particules constituant le projectile de 1 `a 3, les coordonn´ees hyper-sph´eriques `aquatre parti- cules sont obtenues en ajoutant la quatri`eme particule (la cible) suivant le sch´ema r´ecursif pr´esent´e`ala fin de la section (4.2.2.1). Le passage de la repr´esentation sch´ematis´ee `a gauche `acelle sch´ematis´ee `adroite se traduit par la substitution des variables ρ3 et r par les variables ρ4 et φ3.

Enfin, nous r´esumons ici en ´ecrivant enti`erement la transformation d´eriv´ee ci-dessus,

(l pjp )j,m, r = | i i i

3i−4 Li−1,Si−1,Ti−1 j+S − +L li Li 1 Li 2 i 1 i ˆ ˆp † ¯ dρi ρi [K] ,[S],[T ],g ( 1) Li j − FK − ,l ,K (φi) C i i − Si 1 j jp i 1 i i cf eq. (4.171) Z  −  XKi

j,m pjp Li Si−1 Ti−1,Tz Ki−1,Li−1,Si−1,gi (ρi) [K]i+1, [S] , [T ] , ρ¯i+1 . (4.183)   E

Remarquons pour finir que le d´eveloppement (4.181) sur les fonctions FKi−1liKi est th´eorique- ment infini. Cependant, le d´eveloppement d’une interaction (ou d’un ´etat confin´e`aune r´egion localis´ee de l’espace) dans cette base ne doit en principe requ´erir qu’un nombre limit´ede moments grand-orbitaux Ki. 121

4.2.3 Les ´equations homog`enes dans la base `adeux fragments

Nous nous int´eressons dans cette section au syst`eme d’´equations (4.50). La r´esolution de ces ´equations inhomog`enes n´ecessite celle des ´equations homog`enes correspondantes. Aussi oublierons-nous ici les sources constituant le membre de droite des ´equations (4.50). Afin d’ˆetre plus pr´ecis, nous modifions l´eg´erement la notation introduite en (2.84) pour la d´efinition des canaux en ajoutant un indice correspondant au nombre de particules constituant le projectile. Par exemple, pour la partition de masse f, nous noterons, tjt pjp cf A f , lf , f , j (4.184a) ≡ { − } c¯ l , pjp , j . (4.184b) f ≡ { f f } Les ´etats `adeux fragments appartenant `al’espace Pf sont alors, tjt f J,M tjt f pjp j J,M A f , p c¯f r A f , p (lf f ) r , (4.185) | − Y i ≡| − i dont la construction a ´et´edonn´ee dans la section pr´ec´edente. Enfin, nous limiterons l’espace Pf `aune structure `adeux fragments,

2 tjt f J,M tjt f Pf drr A f , p c¯f r A f , r c¯f p , (4.186) ≃ | − Y i h − Y | c ,J,M fX Z ce qui constitue une approximation raisonable si l’on suppose que le projectile est « pr´e- form´e » dans la r´egion d’interaction. Les ´equations avec une seule particule dans un ´etat de diffusion ayant ´et´ed´evelopp´ees en d´etail dans le chapitre pr´ec´edent, nous consid´ererons le cas o`u f 2. ≥

Ecrivons donc les ´equations homog`enes projet´ees sur l’espace Pf , P (E H)P ψ =0. (4.187) f − f | f ii En substituant l’hamiltonien intrins`eque H par l’hamiltonien total auquel l’on soustrait celui du centre de masse, puis en utlisant le relation (2.167c), il vient,H P 2 P (E + cm )P ψ =0. (4.188) f − H00 − H22 2Am f | f i J,M tjt f En multipliant (4.188) `agauche par A f , r c¯f p et en utilisant l’expression (4.37) h − Y | du projecteur Pf , nous obtenons,

2 ′ jt f Pcm jt f J,M J,M t t′ ′ ′ dr′ r′ A f , r c¯f p E 00 22 + A f , p c¯ r′ ψc (r′)=0,(4.189) h − Y | − H − H 2Am| − Y f i f c′ Xf Z o`unous avons pos´e,

′ J,M jt f 1 J,M t′ , r′ ′ p ψ = ψ (r′). (4.190) A f c¯f f cf h − Y | i r′

L’hamiltonien 00 n’agit que sur les ´etats li´es constituant les ´etats de la cible t . En utilisant la mˆemeH argumentation que dans la section (2.4.4.3), nous en d´eduisons| quei cet op´erateur s’´ecrit, en premi`ere quantification, de la mani`ere suivante,

A f A f − − = t(k)+ V (kj), (4.191) H00 Xk=1 1=Xk

o`ules particules num´erot´ees de 1 `a A f sont suppos´ees ˆetre dans un ´etat li´e. De mˆeme qu’en (2.181), nous scindons de la− mani`ere suivante, H00 2 Pt = Ht + , (4.192) H00 A−f 2(A f)m −

o`u HtA−f repr´esente l’hamiltonien intrins`eque d’un syst`eme de A f particules dans un ´etat li´e, et o`ule deuxi`eme terme du membre de droite correspond `al’hamiltonien− du centre de masse de ce syst`eme (m ´etant la masse d’un nucl´eon). Nous choisissons alors les ´etats t de la cible de mani`ere `ace qu’ils satisfassent `a, | i jtmt (E Ht ) t =0. (4.193) t − A−f | i Nous nous int´eressons maintenant `al’hamiltonien partiel qui, selon (2.265c), s’´ecrit, H22 = + + . (4.194) H22 T11 V11 V22 D’apr`es (2.263d) et (2.264i), nous avons,

+ = t(k)+ V (4.195a) T11 V22 jk k k

~2 2 Hp = + V , (4.196) −2µ ∇int jk j

jpmp (Ep Hp) p =0, (4.197) − | f i ´equation qui a ´et´ed´evelopp´ee dans la section (4.2.2.4). En utilisant les r´esultats pr´ec´edents, nous pouvons ´ecrire le noyau de l’´equation int´egrodiff´erentielle (4.189) sous la forme sui- vante,

2 2 2 ′ jt f Pcm Pt Pp jt f J,M t t′ ′ A f , r c¯f p E Et Ep 11 + A f , p c¯ r′ .(4.198) h − Y | − − − V 2Am − 2(A f)m − 2fm| − Y f i − En remarquant que l’on a,

2 2 2 2 Pcm Pt Pp q = C , (4.199) 2Am − 2(A f)m − 2fm −2µtp − 123

o`u −→q repr´esente la variable conjugu´ee de la position relative cible-projectile, et µtp est la masseC r´eduite correspondante, `asavoir,

f (A f) µtp = − m, (4.200) A nous pouvons ´ecrire (4.198),

2 ′ jt f q jt f J,M t t p t′ ′ A f , r c¯f p E E E C A f , p c¯ r′ h − Y | − − − 2µtp | − Y f i 1 ′ f ˆ f ′ = δc ,c r c¯ p T p c¯ r′ , (4.201) − f f ˆj h Y f || ||Y f i   o`unous avons pos´e,

q2 Tˆ = C (E Et Ep). (4.202) 2µtp − − −

Nous regardons maintenant en d´etails l’op´erateur 11. Dans l’annexe (6.4) sont d´eriv´es les ´el´ements de matrice de cet op´erateur dans une baseV comprenant une seule particule dans un ´etat de diffusion. Il n’est pas difficile de montrer que le calcul des ´el´ements de matrice de cet op´erateur dans une base `a A corps contenant un nombre arbitraire de particules dans le continuum se fait de mani`ere analogue. Une diff´erence apparaˆıt n´eanmoins, que nous r´esumons ainsi : dans l’annexe (6.4) il est montr´eque la matrice de couplage des ´equations homog`enes peut s’´ecrire comme les ´el´ements de matrice d’un op´erateur non-local `aun corps, J not´e t ′j ′ , dans la base partielle `aune particule ,p , r (cf. ´equation (6.89)). La Vtj ,t t {|Yc¯ c¯ i} d´erivation des ´el´ements de matrice de l’op´erateur 11 dans la base engendr´ee par les ´etats (4.185) m`ene quant `aelle `a, V

′ t jt j f f ′ J,M f J ′ f ′ t , r p t′ , p r′ = r p t ′j (k) p r′ , (4.203) A f c¯f 11 A f c¯f c¯f tj ,t t c¯f h − Y |V | − Y i h Y || V ||Y i k  X∈C  o`unous sp´ecifions par k que la sommation porte sur les f particules occupant un ´etat de diffusion et composant∈ C les « sous-´etats » f p r . Dans (4.203), l’op´erateur `a {| Yc¯f i} J ′ un corps ′j (k) agit sur la particule num´erot´ee k et admet la repr´esentation radiale Vtjt ,t t (6.99a), `aceci pr`es que la coordonn´ee relative est celle s´eparant un nucl´eon du projectile (la particule no k) du centre de masse de la cible. Notons que la coordonn´ee radiale r, dans (4.203), correspond `ala distance s´eparant les centres de masse des deux fragments, et non `a celle s´eparant le centre de masse de la cible avec l’un des nucl´eons composant le projectile. D’o`ul’int´erˆet de la d´ecomposition (4.183) pour le calcul de ces ´el´ements de matrice. La figure (4.9) illustre sch´ematiquement les diff´erentes interactions inter-nucl´eon et nucl´eon- cible pour la partition de masse 3. La d´erivation des ´el´ements de matrice (4.203) dans le cas g´en´eral implique une notation tr`es encombrante. C’est pourquoi nous ne donnons, en annexe (6.12), qu’un exemple de calcul dans le cas o`useulement 2 particules composent le projectile. Enfin, nous pouvons r´esumer les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant le syst`eme d’´equations int´egro-diff´erentielles sous la forme suivante,

f 1 J f J,M ′ ˆ ′ ′ ′ ′ dr′ r′ r c¯f p δcf ,c T + tjt t jt (k) p c¯ r′ ψ (r′)=0. (4.204) f , f cf ′ h Y || ˆj V ||Y i c k Xf Z  X∈C  124 (2) (2) V12 (1) V23 (1) (2) V13 (3) V (3) (1) V (3) V

t t

Fig. 4.9 – Illustration sch´ematique : la cible t et les trois nucl´eons (num´erot´es de 1 `a 3) composant le projectile. A gauche est illustr´el’interaction mutuelle Vij des nucl´eons composant le projectile. A droite est illustr´el’interaction (k) de chaque nucl´eon avec la structure de la cible. L’interaction V est une interactionV nucl´eon-nucl´eon, tandis que prend en compte l’interaction d’un nucl´eon du projectile avec tous les nucl´eons de la cible,V ces derniers ´etant corr´el´es par les m´elanges de configurations. Cette interaction admet donc un caract`ere non-local, dˆuau principe de Pauli.

En supposant que, dans le canal entrant, le syst`eme est dans la partition de masse i, c’est `adire dans l’´etat,

tjtmt pjpmp A i i −→q , (4.205) | − ⊗ ⊗ i J nous pouvons d´efinir la solution radiale matricielle ψcf ,ci (r) par la relation,

J,M J J,M ′ ′ ψ (r′)= ψc ,c (r′) Ξc (mtA−i , mpi , Ωq), (4.206) cf f i i c Xi et admettant la forme asymptotique suivante,

iσlf J (A f)! f! e + J ψcf ,ci (r) − Hc−f (r) δci,cf + Hcf Scf ,ci , (4.207) ∼ r A! 2kf h i o`unous avons pos´e,

2µtp(E Et Ep) k = − − . (4.208) f ~2 r La m´ethode de projection des ´equations sur le continuum individuel multiple est donn´ee dans l’annexe (6.11) dans le cas o`udeux nucl´eons composent le projectile. La g´en´eralisation `aun nombre plus ´elev´ede particules dans le continuum se fait de mani`ere analogue.

Le calcul des termes sources dans le syst`eme d’´equations (4.50) doit se faire au cas par cas. Nous en donnons un exemple dans l’annexe (6.12). 125

4.2.4 Remarques sur les autres formes d’aymptotiques

Nous avons, dans la section (4.2.1), d´eriv´eles ´equations du mod`ele en couches avec cou- plage d’un nombre arbitraire de particules aux ´etats du continuum dans une base g´en´erale que nous notions symboliquement t, ρ pour i particules dans le continuum. Nous avons | { i}i alors restreint cette base `ades ´etats `adeux fragments, l’ensemble des « coordonn´ees » ρi se limitant aux ´etats li´es du projectile ainsi que la coordonn´ee relative cible-projectile.{ } Nous voulons ici apporter quelques remarques sur la forme des ´equations dans une base o`u l’identit´e(4.34) est v´erifi´ee, et ce dans le cas particulier o`u, dans la r´egion d’interaction, les particules peuplant les ´etats du continuum ne sont pas « agglom´er´ees » sous la forme d’un cluster.

Nous avons construit, dans le section (4.2.2.5), une base hyper-angulaire, de spin et d’isos- pin antisym´etrique. Pour un syst`eme de f particules, les ´etats de cette base sont des combinaisons lin´eaires d’´etats du type (cf. eq. (4.183)),

j,m L − [K] f 1 , [S]Sf−1 , [T ]Tf−1 . (4.209) | f i   A partir de ces derniers ´etats de base, nous pouvons, suivant le sch´ema r´ecursif pr´esent´e`a la fin de la section (4.2.2.1), et en recouplant de mani`ere ad´equate, construire une base `a f + 1 particules de la mani`ere suivante, j,m J,M L − [K] f 1 [S]Sf−1 , l K , [T ]Tf−1 , ρ = f × f f f+1 h  i E

j+3Sf−1+2J+lf +Lf Sf 1 Lf 1 j ( 1) ˆj Lˆf − − − lf J Lf XLf  

L J,M [K] f , ρ [S]Sf−1 [T ]Tf−1 , (4.210) | f+1 f+1i×| i | i h i o`u, dans le terme de droite, la partie hyper-angulaire admet la repr´esentation suivante,

Lf ,Mf Lf Lf−1 ρ [K] , ρ′ ρ [K] l K , ρ′ −→f+1 f+1 f+1 ≡ −→f+1 f × f f f+1 D E D   E L ,M 1 − f f Lf 1 = δ(ρ ρ′ ) Y (−→Φ ) Y (Ω ) F − (Φ ).(4.211) 3f 1 f+1 f+1 [K]f f lf f Kf 1,lf ,Kf f ρ − − ×   Dans nos conventions, la particule num´erot´ee f + 1 correspond `ala cible. Les ´etats (4.210) nous permettent alors de construire une base hypersph´erique `a f + 1 particules et anti- sym´etrique seulement pour le sous-syst`eme compos´edes particules 1, 2, , f. Nous note- ··· rons ces ´etats c¯f , ρf+1 o`u¯cf repr´esente l’ensemble des nombres quantiques n´ec´essaires pour les d´efinir|Y de mani`erei unique. Pour all´eger les ´equations nous noterons dans ce qui suit ρ l’hyper-rayon du syst`eme de f + 1 particules. Nous poursuivons en construisant une base incluant les degr´es de libert´es intrins`eques `ala cible, J,M J,M tjt cf , ρ A f c¯f , ρ , (4.212) |Y i ≡A | − i×|Y i h i  o`u est un op´erateur qui ach`eve l’antisym´etrisation sur l’ensemble des A particules. Enfin, nousA pouvons d´efinir les ´etats de base projet´es sur le continuum individuel multiple, tjt f J,M A f , p c¯f , ρ . (4.213) | − Y i 126

Enfin, les ´equations homog`enes v´erifi´ees par la fonction d’onde totale du syst`eme (analogues des ´equations (4.189)) peuvent s’´ecrire,

′ Ψ ′ (ρ′) t jt cf 3f 1 j f f ′ J,M dρ′ ρ′ − t , ρ p E H t′ , p ρ′ − =0, (4.214) f c¯f f c¯f 3f 1 h Y | − | Y i 2 c′ ρ′ Xf Z o`unous avons pos´e,

Ψc′ (ρ′) f J,M tjt f + 3f−1 = f , ρ′ c¯f p Ψ . (4.215) ρ′ 2 h Y | i Dans (4.214), l’op´erateur E H peut, en suivant la mˆeme proc´edure que dans le section (4.2.3), se mettre sous la forme− suivante,

P 2 P 2 CM T J ′ E Et + t(k) ′j (k) V . (4.216) − 2Am − − 2(A f)m − Vtjt ,t t − jk k − k k

P 2 ~2 ~2 t(k)+ T = 2 2 (4.217a) 2(A f)m − 2m∇rk − 2(A f)m∇rt k k X∈C − X∈C − ~2 P 2 = 2 + CM , (4.217b) −2µ∇int 2Am o`ul’op´erateur 2 a ´et´ed´efini en (4.83), et en d´efinissant, ∇int δ(ρ ρ′) ′ J,M 1 ′ , ρ V , ρ′ = − V (ρ), (4.218) cf jk cf −3f 1 cf ,cf hY | |Y i 2 k

(3f 1)(3f 3) ~2 − − 2 2 K(K +3f 1) + 4 1 ∂ + k − Ψc (ρ)+ Vc ,c′ (ρ)Ψc′ (ρ) −2µ ρ − ρ2 f f f f c′   Xf

2 + dρ′ V ′ (ρ, ρ′)Ψ ′ (ρ′)=0, (4.220) cf ,cf cf c′ Xf Z o`unous avons pos´e,

2µ(E Et) k = − . (4.221) ~2 r 127

La fonction d’onde Ψ ′ du syst`eme est donc d´evelopp´ee dans un syst`eme de coor- cf ,cf donn´ees appropri´epour le cas o`uil n’y a pas de distinction entre les diff´erents canaux de d´ecroissance. Par exemple, dans le cas o`utrois nucl´eons occupent les ´etats du conti- nuum, il se peut que ces trois particules d´ecroissent de mani`ere d´emocratique, menant ainsi `aun probl`eme asymptotique `aquatre corps (cible comprise), ou bien que deux d’entre elles se lient menant `aun probl`eme `atrois corps asymptotique, ou enfin que ces trois particules forment un cluster menant `aun probl`eme asymptotique `adeux corps. Le lien entre r´egion hyper-sph´erique (l`ao`ules possibles canaux de d´ecroissance ne sont pas encore diff´erenci´es), et la r´egion de Jacobi (d´efinissant la r´egion asymptotique) s’effectue en g´en´eral par trans- formation adiabatique de la base hyper-sph´erique [64] de mani`ere `ane conserver qu’une seule variable de propagation de l’´equation de Schr¨odinger. Chapitre 5

Conclusion et perspectives

Nous avons d´evelopp´ele formalisme du mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum avec int´eraction nucl´eon-nucl´eon de port´ee finie. Nous avons ensuite g´en´eralis´e le formalisme de mani`ere `aprendre en compte le couplage d’un nombre arbitraire de par- ticules aux ´etats du continuum.

Dˆuau principe d’exclusion de Pauli et `ala port´ee finie de l’interaction utilis´ee, les ´equations de canaux coupl´es d´ecrivant la diffusion d’un nucl´eon sur une cible de structure complexe admettent un noyau non-local. La dimension de l’espace de Fock augmentant de fa¸con prohibitive avec le nombre de couches de l’espace de valence, nous avons construit la cible `apartir d’un coeur de couches ferm´ees ainsi que quelques orbitales additionnelles sur les- quelles les nucl´eons de valence se distribuent. Le potentiel cible-projectile se divise alors en deux parties : une contribution dˆue au coeur et admettant la mˆeme forme que le po- tentiel Hartree-Fock, et une contribution dˆue aux m´elanges de configurations de l’espace de valence. Nous avons alors vu que, le coeur ´etant inerte, seul l’espace de valence est de contribution non nulle `ala source des ´equations inhomog`enes de canaux coupl´es simulant la perte d’un nucl´eon du syst`eme total par ´emission spontan´ee.

Le grand progr`es dans cette approche, en comparaison au mod`ele pr´ec´edent [22, 24], l’uti- lisation de la mˆeme interaction nucl´eon-nucl´eon pour le champ moyen et pour le couplage aux ´etats du continuum. Cependant, le fait de tronquer la base individuelle, ainsi que la base de Fock, nous a contraint `autiliser une interaction effective diff´erente pour le calcul des m´elanges de configurations. Nous comprenons mieux cette s´eparation en analysant le passage d’un cas « extrˆeme » `al’autre. Dans le cas extrˆeme o`ul’espace de Fock se limite `ala seule configuration o`utous les ´etats individuels de plus basse ´energie sont occup´es (aucun m´elange de configurations), le potentiel cible-projectile correspond exactement au potentiel Hartree-Fock pour un ´etat inoccup´esitu´edans le continuum ; il n’y a donc pas de r´eaction (r´earrangement) et le mod`ele se r´esume `aun simple probl`eme de diffusion d’un nucl´eon par un potentiel. De plus, le terme source ´etant inexistant, le syst`eme total cible- projectile, suppos´edans un ´etat initial li´e, ne peut pas d´ecroˆıtre spontan´ement (il est dans un ´etat « ´eternel » ). Dans le cas extrˆeme oppos´eo`utous les m´elanges de configurations sont pris en compte, toutes les orbitales li´ees issues du champ moyen couplent aux ´etats du continuum individuel. Toutes les configurations d’occupation contribuent au poten- tiel cible-projectile. La partie structure suppose alors un calcul de mod`ele en couches sans coeur [65, 66, 67, 68, 69, 70] men´e`abien avec une interaction nucl´eon-nucl´eon plus r´ealiste.

128 129

Nous avons donc pos´eles bases n´ecessaires `aun calcul ab-initio, le but ´etant de d´eriver le champ moyen, les m´elanges de configurations et le couplage aux ´etats du continuum `apar- tir de la seule interaction nucl´eon-nucl´eon dans le vide (comme par exemple l’interaction V18 [71]).

Nous avons montr´e, par quelques applications num´eriques sur l’exemple du spectre de 17F ainsi que sur les d´ephasages de diffusion 16O(p,p)16O la faisabilit´ede cette approche utili- sant une interaction effective de port´ee finie ainsi que des m´elanges de configurations dans un espace de valence contenant un coeur. Les r´esultats obtenus sont en accord qualitatif avec les donn´ees exp´erimentales. Le formalisme est compl`etement g´en´eral et permet une formulation du mod`ele en couches sans coeur avec couplage aux ´etats du continuum.

Le couplage d’une seule particule aux ´etats du continuum offre la possibilit´ed’une descrip- tion microscopique satisfaisante des noyaux faiblement li´es dont le premier seuil correspond `al’´emission d’un nucl´eon. Cependant, nous savons qu’il s’agit l`ad’un bien ´etroit aper¸cu de la carte des noyaux. Les noyaux de type Borrom´eens sont un exemple type de syst`emes faiblement li´es o`utrois sous-syst`emes non li´es sont corr´el´es entre eux pour former un en- semble li´e. On comprend d`es lors l’importance de la g´en´eralisation du formalisme prenant en compte le couplage d’un nombre arbitraire de particules aux ´etats du continuum indi- viduel. En effet, mˆeme si deux particules du syst`eme peuplent les ´etats du continuum, la correlation r´esiduelle qui les lie peut avoir comme cons´equence de lier le syst`eme total. La proche pr´esence du continuum peut alors modifier la structure du sous-syst`eme li´ede fa¸con non-n´egligeable, et a pour effet la structure en halo g´en´eralement observ´ee. Cependant, la g´en´eralisation du formalisme suppose de faire le lien avec les conditions asymptotiques physiques correspondant au canal de d´ecroissance ´etudi´e. Par exemple, dans les proces- sus de capture radiative (α, deuton ou autre), les particules composant le cluster ´emis (ou captur´e) doivent ˆetre corr´el´es par l’interaction nucl´eon-nucl´eon de base. De mˆeme, les correlations entre nucl´eons dans l’´etude des processus s´equentiels tels que la radioactivit´e deux protons [28] n´ecessitent l’utilisation d’une interaction de port´ee finie.

Nous avons alors, dans le chapitre 4, g´en´eralis´ele formalisme en prenant en compte le couplage d’un nombre arbitraire de particules aux ´etats du continuum dans le cadre des canaux de d´ecroissance `adeux fragments. Ce choix d’asymptotique permet de d´ecrire les m´ecanisme de couplage au continuum aux alentours de tous les seuils de d´ecroissance `a deux corps (neutron, proton, deuton, triton, alpha ). En particulier, ce formalisme per- met d’´etudier le m´ecanisme d’alignement d’une fonction··· d’onde pr`es du seuil d’´emission de particule avec la fonction d’onde du canal correspondant [25, 80]. Ce m´ecanisme d’aligne- ment est une explication naturelle d’apparition des structures en clusters pr`es des seuils d’´emission de ceux-ci [81]. Par exemple, ´etats `ahalo `aun neutron apparaissant pr`es du seuil d’´emission d’un neutron, ou ph´enom`ene de clusterisation alpha pr`es du seuil de d´ecroissance alpha ...

La difficult´eprincipale dans l’´etude de ces m´ecanismes d’alignement par le mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum est purement technique et li´ee aux change- ments de coordonn´ees inh´erents `atout calcul prenant en compte la structure interne des deux objets de la r´eaction. Nous avons alors propos´eune m´ethode de calcul des ´el´ements de matrice de l’interaction cible-projectile dans une base `adeux fragments qui a l’avantage d’ˆetre facilement adaptable `aun probl`eme prenant en compte une forme asymptotique plus complexe. En effet, les ´etats li´es du projectile ´etant ´evalu´edans un syst`eme de coor- donn´ees de type Jacobi, nous pouvons ais´ement substituer, dans la base `adeux fragments, 130 la fonction d’onde du projectile par une onde plane hyper-sph´erique, par exemple, pour la description des processus de d´ecroissance « d´emocratique ». En effet, si le deuton corres- pond `aun ´etat bien li´e, le di-proton correspond lui `aune r´esonance qui, apr`es ´emission, peut d´ecroˆıtre, menant ainsi `aun probl`eme asymptotique `atrois corps (en comptant le noyau fils).

Mˆeme si les possibilit´es num´eriques actuelles ne nous permettent pas encore une ´etude syst´ematique, nous pouvons envisager, dans un futur proche, d’´etudier les r´eactions de diffusion ´elastique, in´elastique, de transfert, de knock-out, les ph´enom`enes d’alignement, de halo, et ce dans un cadre unifi´e. Contrairement aux ´etudes pr´ec´edentes [22, 24, 28], o`u une interaction de port´ee nulle ´etait utilis´ee, nous sommes maintenant en mesure d’´etudier les corr´elations energ´etiques et spatio-temporelles entre les produits de d´ecroissance et de r´eaction. L’´etude de ces corr´elations dans un formalisme unifi´epermettra alors de d´eduire les corr´elations internes aux noyaux instables. Chapitre 6

Annexes

6.1 M´ethode de r´esolution des ´equations Hartree-Fock en repr´esentation coordonn´ee

Nous ´ecrivons ici le type g´en´eral d’´equation int´egro-diff´erentielle `aune dimension qui nous int´eresse1,

u′′(r)+ D(r)u(r)+ dr′ E(r, r′) u(r′) = 0, (6.1) Z o`u u(r) est la fonction radiale inconnue, D(r) regroupe tous les termes de port´ee nulle et E(r, r′) est la partie d’´echange. L’une des premi`eres m´ethodes introduite ...[72] pour int´egrer num´eriquement ce type d’´equation consistaita ` r´esoudre it´erativement l’´equation suivante,

un′′ (r)+ D(r)+ En(r) un(r) = 0, (6.2)   o`u En(r) est un potentiel local ´equivalent d´efinie par, 1 e En(r)= dr′ E(r, r′) un 1(r′), E0(r) 0. (6.3) un 1(r) − ≡ − Z On montre alors ais´emente que l’on a, e

lim un(r)= u(r). (6.4) n →∞

Le probl`eme est alors que le potentiel ´equivalent En(r) diverge `achaque noeud de la fonc- tion d’onde radiale un 1(r). Aux voisinage de chaque divergence, le potentiel ´etait alors − r´egularis´epar interpolation. Cette m´ethode pr´esentee les d´esavantages d’ˆetre compliqu´ee, peu pr´ecise et instable.

Nous adoptons donc la m´ethode introduite dans ...[73] (voir aussi ...[74]), consistant `a r´esoudre it´erativement l’´equation suivante,

un′′ (r)+ Gn(r)un′ (r)+ D(r)+ Fn(r) un(r) = 0, (6.5)   1Pour all´eger les expressions, nous utilisons les notations prim´ees pour symboliser les d´erivations par rapport `ala variable radiale : u′(r) = (du/dr)(r), u′′(r) = (d2u/dr2)(r) ...

131 132

o`ules termes Fn(r) et Gn(r) sont d´efinis de la mani`ere suivante,

1 2 Fn(r) = dr′ E(r, r′) un 1(r) un 1(r′)+ a un′ 1(r) un′ 1(r′) , F0(r) 0, (6.6a) Bn(r) − − − − ≡ Z h i a2 Gn(r) = dr′ E(r, r′) un′ 1(r) un 1(r′) un 1(r) un′ 1(r′) , G0(r) 0, (6.6b) Bn(r) − − − − − ≡ Z h i o`unous avons introduit,

2 2 2 Bn(r)= un 1(r) + a un′ 1(r) , (6.7) − −     et o`u a est une constante de la dimension d’une longueur. Comme en (6.4), nous montrons facilement que les solutions un(r) convergent vers la solution de (6.1). L’avantage de cette m´ethode r´eside dans le fait que la quantit´e Bn(r) n’admet aucun z´ero. De plus, l’´equation (6.5) devient exacte n pour un potentiel local (ie. E(r, r′)= δ(r r′)E(r)). ∀ − La m´ethode num´erique utilis´ee pour r´esoudre les ´equations diff´erentielles (6.5) est l’al- gorithme du point interm´ediaire avec extrapolation polynomiale (Burlisch-Stoer modified midpoint method ...[75]). A chaque it´eration Hartree-Fock, le potentiel est calcul´esur une grille radiale de points ´equidistants. Le calcul en n’importe quel point de l’axe radial est alors effectu´epar interpolation polynˆomiale (splines interpolation ...[75]).

Avant convergence, l’´equations (6.5) correspond `aun probl`eme non-hermitique. Une solu- tion de ces ´equations admet donc une petite partie imaginaire qui peut faire diverger la proc´edure. D’o`ul’importance de projeter les solutions sur l’axe r´eel apr`es chaque it´eration, mˆeme s’il en r´esulte une fonction d’onde qui n’est pas exactement solution de (6.5) car, de toute fa¸con, apr`es convergence la solution doit ˆetre r´eelle pour un ´etat li´e. Pour les ´etats de diffusion, cette non-hermiticit´edes ´equations ne pose pas de probl`eme de convergence.

Le paramˆetre a est choisi, pour les ´etats li´es, de l’ordre de la port´ee de l’interaction nucl´eon- nucl´eon, i.e. 1 fm. Cependant, nous avons observ´eque, pour les ´etats de diffusion, la meilleure stabilit´enum´erique∼ est obtenue avec une valeur de a 0.5 fm. ∼ 133 6.2 Calcul des ´el´ements de matrice `adeux corps de l’interaction nucl´eon-nucl´eon

6.2.1 Interaction de Brink-Boeker

Pour l’interaction effective propos´ee par Brink et Boecker ...[51], nous nous limitons au calcul des ´el´ements de matrice `adeux corps de l’op´erateur g´en´erique suivant,

σ τ σ τ r2β2 V = W + BP HP MP P e− . (6.8) − −   Dans cette expression, −→r d´esigne la position relative entre les particules 1 et 2, rep´er´ees par les vecteurs position −→r 1 et −→r 2 respectivement, r = r r . (6.9) −→ −→1 − −→2

Les coordonn´ees angulaires des particules 1 et 2 seront distingu´ees par les notations Ω1 et Ω2 espectivement. Pour leur part, les op´erateurs seront affubl´es des notations (1) ou (2) selon qu’ils agissent dans l’espace des ´etats de la particule 1 ou de la particule 2 respecti- vement.

Le d´eveloppement multipolaire de la gaussienne ...[1] nous permet de s´eparer parties ra- diales et angulaires de la mani`ere suivante,

L 0,0 r2β2 ( 1) e− = − VL(r1, r2) YL(Ω1) YL(Ω2) , (6.10) Lˆ × XL   o`unous avons pos´e,

2 L β2(r2+r2) 2 V (r , r ) = 4π Lˆ i e− 1 2 j ( 2iβ r r ), (6.11a) L 1 2 L − 1 2 0,0 1 L m m m Y (Ω ) Y (Ω ) = ( 1) − Y (Ω ) Y − (Ω ). (6.11b) L 1 × L 2 ˆ − L 1 L 2 L m   X

Dans (6.11a), jL d´esigne la fonction de Bessel sph´erique. Le d´ecomposition (6.10) est bien commode car permettant une d´erivation analytique des ´el´ements de matrice de la partie angulaire. Nous consid´ererons donc `apartir de maintenant la gaussienne (6.10) en tant qu’op´erateur agissant dans l’espace angulaire des particules 1 et 2 et noterons simplement,

L 0,0 r2β2 ( 1) e− = − VL(r1, r2) YL(1) YL(2) . (6.12) Lˆ × XL   L’op´erateur P σ d’´echange de spin s’´ecrit, 1 P σ = 1+ σ (1). σ (2) , (6.13) 2 −→ −→   o`u −→σ d´esigne la repr´esentation vectorielle des 3 matrices de Pauli. Ce dernier op´erateur est tensoriel d’ordre 1. En utilisant la relation entre produit scalaire et produit int´erieur ...[31], nous pouvons ´ecrire,

1 √3 0,0 P σ = σ(1) σ(2) . (6.14) 2 − 2 × h i 134

En utilisant la relation suivante,

0,0 0,0 Y (1) Y (2) σ(1) σ(2) = L × L ×     0,0 1 θ θ θˆ YL(1) σ(1) YL(2) σ(2) , (6.15) √3Lˆ " × × × # Xθ     ainsi que (6.12), l’interaction (6.8) prend alors la forme,

L 0,0 ( 1) B τ M V = − VL(r1, r2) W + P (H + ) YL(1) YL(2) Lˆ ( 2 − 2 × L    X 0,0 θ θ 1 τ (B MP ) θˆ YL(1) σ(1) YL(2) σ(2) , (6.16) −2Lˆ − " × × × # ) Xθ     que nous ´ecrivons sous la forme plus compacte suivante,

L 4 ( 1) i i V = − VL(r1, r2) ai AL I , (6.17) Lˆ XL Xi=1 i i o`ules constantes ai, les op´erateurs angulaires et de spin AL et les op´erateur d’isospin I sont donn´ees par, B M B M a = W + , a = H , a = , a = (6.18a) 1 2 2 − − 2 3 − 2 4 2 0,0 A1 = A2 = Y (1) Y (2) (6.18b) L L L × L   0,0 θ θ 3 4 1 ˆ AL = AL = θ YL(1) σ(1) YL(2) σ(2) (6.18c) Lˆ " × × × # Xθ     I1 = I3 = 1 (6.18d)

I2 = I4 = P τ . (6.18e) Nous calculons enfin les ´el´ements de matrice `adeux corps (d´efinis comme en (2.30)),

V J (r , r )= l j τ (1) , l j τ (2) V l j τ (1) , l j τ (2) J (r , r ) α¯β¯γ¯δ¯ 1 2 h α α zα β β zβ || || γ γ zγ δ δ zδ i 1 2 4 = V (r , r ) a l j (1) , l j (2) Ai l j (1) , l j (2) J L 1 2 i h α α β β || L|| γ γ δ δ i XL Xi=1 τ (1),τ (2) Ii τ (1),τ (2) . (6.19) h zα zβ | | zγ zδ i Les ´el´ements de matrice des op´erateurs d’isospin sont simplement donn´es par,

τ (1),τ (2) I1 τ (1),τ (2) = δ δ , (6.20a) h zα zβ | | zγ zδ i τzα,τzγ τzβ ,τzδ τ (1),τ (2) I2 τ (1),τ (2) = δ δ . (6.20b) h zα zβ | | zγ zδ i τzα,τzδ τzβ,τzγ Nous calculons ensuite,

l j (1), l j (2) A1 l j (1), l j (2) J = h α α β β || L|| γ γ δ δ i ˆ J jγ +jβ+J+L jα jγ L ( 1) lαjα YL lγ jγ lβ jβ YL lδjδ , (6.21) ˆ − jδ jβ J h || || i h || || i L   135 o`ules ´el´ements de matrice de l’harmonique sph´erique dans la base individuelle coupl´ee sont donn´es par ...[3], l j Y l j = (l 1/2)jα Y (l 1/2)jγ h α α|| L|| γ γ i h α || L|| γ i ˆ ˆ ˆ j + 1 jα jγ L jα L jγ = ( 1) α 2 δ . (6.22) − √ 1 0 1 (lα+L+lγ ) , pair 4 π  2 − 2  Enfin, nous avons, l j (1), l j (2) A3 l j (1), l j (2) J = h α α β β || L|| γ γ δ δ i ˆ θ θ J jγ +jβ+J+θ jα jγ θ ( 1) lαjα YL σ lγ jγ lβ jβ YL σ lδjδ . (6.23) Lˆ − jδ jβ J h || × || i h || × || i Xθ       Dans cette derni`ere formule, nous pouvons simplifier, l 1 j θ α 2 α 1 1 l j Y σ l j = ˆj ˆj θˆ l 1 j l Y l σ , (6.24) h α α|| L × || γ γi α γ  γ 2 γ  h α|| L|| γ i h2|| ||2 i    L 1 θ  o`ul’´el´ement de matrice r´eduit de l’op´erateur de Pauliest donn´epar, 1 1 σ = √6, (6.25) h2|| ||2 i et ceux de l’harmonique sph´erique par,

ˆlα ˆlγ Lˆ l L l l Y l = ( 1)lα α γ . (6.26) h α|| L|| γ i − √ 0 0 0 4 π  

6.2.2 Interaction spin-orbite de port´ee finie

Pour le calcul des ´el´ements de matrice de l’interaction spin-orbite, nous utilisons la m´ethode introduite dans ...[52] et adopterons leurs notation. Nous nous limitons ici au terme,

β2 r2 V = Vso e− −→L .−→S , (6.27) et oublierons la partie isospin, dont les ´el´ements de matr ice ont ´ete donn´es dans le section pr´ec´edente.

Nous commen¸cons par ´ecrire l’op´erateur moment angulaire relatif −→L en repr´esentation coordonn´ees, 1 −→L = i r −→ = √2 r −→ , (6.28) − −→ ∧ ∇ −→ × ∇   o`u −→ repr´esente l’op´erateur gradient par rapport `ala coordonn´ee relative −→r d´efinie en (6.9),∇ repr´esente le produit ext´erieur et o`unous avons utilis´e la relation entre produit ext´erieur∧ et int´erieur ...[31] pour l’obtention du terme du membre de droite, o`ul’exposant 1 rappelle qu’il s’agit d’un op´erateur vectoriel. En utilisant la forme tensorielle ...[31] des vecteurs position des particules 1 et 2, nous pouvons ´ecrire, 4π r = r r = r −→Y (1) r −→Y (2) , (6.29) −→ −→1 − −→2 3 1 − 2 r   o`u −→Y d´esigne la forme vectorielle de l’harmonique sph´erique d’ordre 1, de composantes Y m (m =0, 1). 1 ± 136

En remarquant que, 1 −→S = σ (1) + σ (2) , (6.30a) 2 −→ −→   −→ = −→(1) −→(2), (6.30b) ∇ ∇ − ∇ il vient, 0,0 −→L .−→S = √3 L S − ×     1 1 0,0 = √2π r1Y1(1) r2Y1(2) (1) (2) σ(1) + σ(2) (6.31) − " − × ∇ −∇ ! × ! #     expression qui, apr`es d´eveloppement puis recouplage, peut ˆetre ´ecrite sous la forme plus compacte suivante, 1 0,0 −→L .−→S = √2π ( 1)i+j r Y (i) (j) σ(k) , (6.32) − − i 1 × ∇ ×   (Xijk) h   i o`ules combinaisons d’indices (ijk) sont pr´esent´ees ci-apr`es, i j k 1 1 1 1 1 2 1 2 1 1 2 2 2 1 1 2 1 2 2 2 1 2 2 2 Tab. 6.1 – Combinaisons d’indices apparaissant dans l’expression (6.32).

Enfin, en utilisant le d´eveloppement multipolaire (6.10), nous pouvons ´ecrire,

L 0,0 1 0,0 ( 1) i+j V = √2π Vso VL(r1, r2) − ( 1) ri YL(1) YL(2) Y1(i) (j) σ(k) . − Lˆ − × × ∇ × XL Xijk h i h   i (6.33) En utilisant la composition des harmoniques sph´eriques ...[3], on peut montrer que l’in- teraction V prend la forme suivante, ˆ Vso L′ L L′ 1 0,0 V = V (r , r ) ′ (ijk), (6.34) L 1 2 0 0 0 L,L √2 ′ Lˆ O L,LX   Xijk o`unous avons introduit, 1 1 0,0 0,0 i+j ′ (ijk) = ( 1) r Y ′ (i) Y (¯i) (j) σ(k) , (6.35) OL,L − i L × L × ∇ × ainsi que la notation suivante, h    i 1¯ = 2 (6.36a) 2¯ = 1. (6.36b) 137

Afin de pouvoir calculer les ´el´ements de matrice `adeux corps de cette interaction, nous 0,0 devons factoriser les op´erateurs L,L′ (ijk) en un produit d’op´erateurs chacun agissant dans l’espace des ´etats d’une seule particule.O Cette tˆache est longue et fastidieuse et doit ˆetre effectu´ee au cas par cas pour chaque combinaison d’indices pr´esent´ee dans le tableau (6.1). Aussi pr´esentons nous ici directement le r´esultat final,

3 Lˆ′ L L 1 L L 1 V = V V (r , r ) ′ ′ so L 1 2 ˆ 0 0 0 1 1 K r2 ′ L L,LX,K     L+M M ( 1) ′ (ijk). (6.37) − OLL K (Xijk) XM e M Les op´erateurs ′ (ijk) sont d´efinis dans le tableau (6.2) pour chaque combinaison OL,L ,K d’indices (ijk), e M (ijk) ′ (ijk) OLL K e Kˆ L′K M 111 r S (1)Y − (2) − 1 Lˆ LM L L′ L 112 r1CKM (1) K M (2) M − L′ L 121 r1 KM (1)CK M (2) M − Kˆ M LK 122 r1 ˆ′ YL′ (1)SL′ M (2) − L − Kˆ LK M 211 r S ′ (1)Y −′ (2) − 2 Lˆ′ L M L L L′ 212 r2CKM (1) K M (2) M − L L′ 221 r2 KM (1)CK M (2) M − Kˆ M L′K 222 r2 ˆ YL (1)SL M (2) − L − M Tab. 6.2 – D´efinition des op´erateurs ′ (ijk) apparaissant dans (6.37). OLL K e o`unous avons introduit les op´erateurs,

L,M CK = Y (6.38a) LM K ×∇ K L,M L′K   S = Y ′ σ (6.38b) LM L ×∇ × h L,M i K = Y σ . (6.38c) MLM K ×   138

Enfin, en utilisant la relation suivante,

L L 1 L L 1 ′ ′ = 0 0 0 1 1 K    

2 K 1 K L 1 K L′ ( 1) δ ′ , (6.39) −√ − 1 1 0 1 1 0 (L+L +1) , pair 6  −   −  nous pouvons ´ecrire l’interaction (6.27) sous la forme,

M M V = Vso VL(r1, r2) f(L,L′, K) ( 1) LL′K (ijk), (6.40) − ′ − O L,LX,K (Xijk) XM e o`u, ˆ L+K L′ 1 K L′ 1 K L f(L,L′, K) = ( 1) δ ′ . (6.41) − ˆ 1 1 0 1 1 0 (L+L +1) , pair L  −   −  Le calcul des ´el´ement de matrice des op´erateurs (6.38a) est long et fastidieux. Nous rap- pelons simplement, comme point de d´epart, les deux seuls ´el´ements de matrice r´eduits non nuls de l’op´erateur gradient, d l l + 1 l = √l + 1 , (6.42a) h ||∇|| i − dr − r d l + 1  l 1 l = √l + , (6.42b) h − ||∇|| i dr r   et donnons les r´esultats finaux,

K 1 j′+1/2+l+l′+L ˆ ˆ ˆˆ ˆ ˆ l j 1/2 lj CL l′j′ = ( 1) j j′ l l′ L K h || || i √4π − j′ l′ L  

l′ L l L 1 K d 0 0 0 0 0 0 dr "    

l′ L l L 1 K l′(l′ + 1) +√2 δ ′ , (6.43) (l+l +K+1) , pair 1 1 0 1 1 0 r  −   −  p #

l 1/2 j L′K 3 l′ lj S l′j′ = ( 1) ˆj ˆj′ lˆlˆ Lˆ Lˆ Kˆ l′ 1/2 j′ h || L || i 2π − ′ ′   r  K 1 L    l′ K l K 1 L′ d 0 0 0 0 0 0 dr "    

l′ K l K 1 L′ l′(l′ + 1) +√2 δ ′ ′ . (6.44) (l+l +L +1) , pair 1 1 0 1 1 0 r  −   −  p # Les ´el´ements de matrice r´eduits de l’op´erateur K ont ´et´edonn´es en (6.24). MLM 139

Afin de simplifier les ´equations, nous introduisons les notations suivantes, 1 d l j CK l j = CK(α, β) + CK(α, β) , (6.45a) h α α|| L || β βi L r L dr ′ ′ 1 ′ d l j SL K l j = SL K (α, β) +eSL K(α, β) , (6.45b) h α α|| L || β βi L r L dr l j M K l j = M K(α, β), (6.45c) h α α|| L || β βi L e l j Y l j = Y (α, β). (6.45d) h α α|| L|| β βi L En proc´edant par identification, on montre alors que les ´el´ements de matrice `adeux corps de l’interaction (6.27) prennent la forme suivante,

V Γ (r , r )= l j (1), l j (2) V l j (1), l j (2) Γ(r , r ) α¯β¯γ¯δ¯ 1 2 h α α β β || || γ γ δ δ i 1 2

jγ +jβ+Γ = Vso VL(r1, r2) f(L,L′, K) ( 1) Γˆ − ′ − L,LX,K

r1 r2 d d a + b12 + b21 + (c1 r1 + c2 r2) + (d1 r1 + d2 r2) , (6.46) r2 r1 dr1 dr2 h i o`ules diverses constantes apparaissant dans les crochets sont donn´ees par,

jα jγ K L′ L L L′ a = CK (α, γ)MK (β, δ)+ MK (α, γ)CK (β, δ) jδ jβ Γ −   h i ˆ jα jγ L K L′K L′K SL (α, γ)YL(β, δ)+ YL(α, γ)SL (β, δ) , (6.47a) jδ jβ Γ Lˆ   h i

j j K ′ j j L Kˆ α γ L L α γ ′ ′ LK b12 = MK (α, γ)CK (β, δ) YL (α, γ)SL′ (β, δ), (6.47b) jδ jβ Γ − jδ jβ Γ ˆ     L′

j j K ′ j j L Kˆ α γ L L α γ ′ LK ′ b21 = CK (α, γ)MK (β, δ) SL′ (α, γ)YL (β, δ), (6.47c) jδ jβ Γ − jδ jβ Γ ˆ     L′

ˆ jα jγ K L′ L jα jγ L K L′K c1 = CK (α, γ)MK (β, δ) SL (α, γ)YL(β, δ), (6.47d) jδ jβ Γ − jδ jβ Γ ˆ     L e e j j K ′ j j L Kˆ α γ L L α γ ′ LK ′ c2 = CK (α, γ)MK (β, δ) SL′ (α, γ)YL (β, δ), (6.47e) jδ jβ Γ − jδ jβ Γ ˆ     L′ e e j j K ′ j j L Kˆ α γ L L α γ ′ ′ LK d1 = MK (α, γ)CK (β, δ) YL (α, γ)SL′ (β, δ), (6.47f) jδ jβ Γ − jδ jβ Γ ˆ     L′ e e ˆ jα jγ K L L′ jα jγ L K L′K d2 = MK (α, γ)CK (β, δ) YL(α, γ)SL (β, δ). (6.47g) jδ jβ Γ − jδ jβ Γ ˆ     L e e 140

Nous regardons maintenant le cas particulier du potentiel Hartree (2.32). La partie directe implique le calcul de la sommation suivante, ˆ Γ Γ Vα,¯ β,¯ α,¯ β¯, (6.48) XΓ et donc des quantit´es suivantes, a = ( 1)Γ Γˆ2 a, (6.49a) − XΓ b e = ( 1)Γ Γˆ2 b , (6.49b) 12 − 12 XΓ eb = ( 1)Γ Γˆ2 b , (6.49c) 21 − 21 XΓ ec = ( 1)Γ Γˆ2 c , (6.49d) 1 − 1 XΓ ce = ( 1)Γ Γˆ2 c , (6.49e) 2 − 2 XΓ de = ( 1)Γ Γˆ2 d , (6.49f) 1 − 1 XΓ de = ( 1)Γ Γˆ2 d . (6.49g) 2 − 2 XΓ A l’aide des expressions (6.47a), nouse montrons facilement que,

c1 = c2 = d1 = d2 = 0, (6.50) ce qui ´elimine tout op´erateur diff´erentiel dans la partie directe du potentiel Hartree-Fock (2.32). L’expression du potentiele (2.32a)e see simplifiee alors consid´erablement et est donn´ee dans ...[52].

Nous regardons maintenant la partie d’´echange. L’´equation int´egro-diff´erentielle (2.31) im- plique le calcul de l’int´egrale suivante,

dr′ Eα¯(r, r′) uα(r′), (6.51) Z qui, `ason tour, en utilisant les ´equations (2.32b) et (6.46), implique le calcul des int´egrales suivantes,

r r′ dr′ r r′ uγ (r′) VL(r, r′) a + b12 + b21 r′ r Z h d d uγ (r)uα(r′) +(c1r + c2r′) + (d1r + d2r′) . (6.52) dr dr′ r r′ En int´egrant par partie, puis en proc´edant pas identification,i on montre sans difficult´es que l’int´egrale (6.52) peut se metttre sous la forme suivante,

r r′ dVL(r, r′) dr′ uγ(r)uγ (r′) VL(r, r′) a c1 2d2 + (b12 d1) + (b21 c2) (d1r + d2r′) ( − − − r′ − r − dr′ Z h   i

duγ (r) duγ (r′) +uγ(r′)VL(r, r′) c1r + c2r′ VL(r, r′) d1r + d2r′ duγ(r) uα(r′). (6.53) dr − dr′ )     141

6.2.3 Interaction coulombienne

Dans cette partie, nous calculons dans un premier temps les ´el´ements de matrice `adeux corps de l’interaction coulombienne, puis nous calculons explicitement les potentiels direct et d’´echange dans le cas particulier des ´equations Hartree-Fock. Nous montrerons ensuite quels sont les probl`emes rencontr´es pour le calcul de la partie d’´echange, et expliquerons les simplifications utilis´ees dans le pr´esent expos´e.

La forme la plus simple de l’interaction coulombienne entre deux protons rep´er´es par leur position respective −→r 1 et −→r 2 est donn´ee par, C V ( r )= , (6.54) −→ r r |−→1 − −→2| o`u C d´esigne la constante de Coulomb. (6.54) admet le d´eveloppement multipˆolaire suivant ...[76],

( 1)L rL 0,0 V ( r ) = 4πC − < Y (1) Y (2) . (6.55) −→ ˆ L+1 L L L r> × XL   Les ´el´ements de matrice `adeux corps ’proton-proton’ qui nous int´eressent sont alors,

V Γ (r , r ) = l j (1), l j (2) V l j (1), l j (2) Γ(r , r ) α¯β¯γ¯δ¯ 1 2 h α α β β || || γ γ δ δ i 1 2 Γˆ rL j j L = 4πC ( 1)Γ+jγ +jβ < α γ l j Y l j l j Y l j , (6.56) ˆ L+1 j j Γ α α L γ γ β β L δ δ − L r> δ β h || || i h || || i XL   o`ules ´el´ements de matrice des harmoniques sph´eriques ont ´et´edonn´es en (6.22).

Nous nous proposons maintenant de calculer la contibution coulombienne aux potentiels Hartree-Fock (6.32). Les ´el´ements de matrice (6.56) ´etant des quantit´es scalaires, nous pouvons ´ecrire, ˆ C Γ J 2 D (r) = dr′ V (r, r′) u (r′), (6.57a) α¯ ˆ2 α¯γ¯α¯γ¯ γ jα Xγ,Γ Z ˆ C Γ jα jγ Γ J E (r, r′) = ( 1) − − V (r, r′) uγ (r) uγ (r′), (6.57b) α¯ ˆ2 α¯γ¯γ¯α¯ − − jα Xγ,Γ o`ules sommations sur l’indice γ ne portent que sur les ´etats protons. En utilisant (6.56), la partie directe peut s’´ecrire,

Γ+jα+jγ ˆ2 C ( 1) Γ jα jα L Dα¯ (r) = 4πC − lαjα YL lαjα Lˆ ˆj2 jγ jγ Γ h || || i γ Γ,L α   (protonsX ) X

L r> 2 lγ jγ YL lγ jγ dr′ u (r′). (6.58) h || || i rL+1 γ Z < Enfin, en utilisant la relation suivante,

Γ+jα+jγ 2 jα jα L ( 1) Γˆ = δL,0 ˆjα ˆjγ , (6.59) − jγ jγ Γ XΓ   142 nous obtenons facilement,

2 C r′ π D (r) = 4πC dr′ ρ (r′), (6.60) α¯ r Z < o`u ρπ(r) est la densit´ede protons dont l’expression est la suivante,

ˆ2 π jγ 2 ρ (r)= 2 uγ (r). (6.61) γ 4π r (protonsX )

Il est alors tr`es simple de voir que, pour r , nous avons, →∞ C Z DC (r) , (6.62) α¯ ∼ r o`u Z est le nombre total de protons. La partie d’´echange, quanta ` elle, s’´ecrit,

ˆ2 2 L C Γ jα jγ L r< Eα¯ (r, r′)= 4πC lαjα YL lγ jγ uγ (r) uγ (r′). (6.63) − ˆj2 Lˆ jα jγ Γ h || || i rL+1 γ Γ,L α   > (protonsX ) X  

En utilisant la relation suivante,

j j L Γˆ2 α γ = 1, (6.64) jα jγ Γ XΓ   nous obtenons,

2 L C ˆ 2 jα L jγ r< E (r, r′)= C L ˆj δ(l +L+l ) , pair uγ(r) uγ (r′). (6.65) α¯ − γ 1/2 0 1/2 α γ rL+1 γ L  −  > (protonsX ) X

Calculons alors,

2 C 2 jα L jγ dr′ E (r, r′) u (r′)= C Lˆ ˆj δ α¯ α − γ 1/2 0 1/2 (lα+L+lγ ) , pair Z γ L  −  (protonsX ) X

L r< uγ (r) dr′ uγ(r′) uα(r′), (6.66) rL+1 Z > o`u uα(r) est la fonction radiale d’un ´etat proton. Dans (6.66), nous pouvons ´ecrire,

L r ∞ r< 1 L L ∞ 1 dr′ uγ(r′) uα(r′) = dr′ r′ uγ (r′) uα(r′)+ r′ dr′ uγ(r′) uα(r′) rL+1 rL+1 r L+1 Z0 > Z0 Zr ′

1 ∞ δ dr′ u (r′) u (r′), (6.67) ∼ L,0 r γ α Z0 pour r , dont on d´eduit, →∞ C 1 dr′ E (r, r′) u (r′) C u (r). (6.68) α¯ α ∼− r α Z 143

Ainsi les ´equations Hartree-Fock (2.31) admettent-t’elles la forme asymptotique suivante,

2 d l (l + 1) 2m∗ C(Z 1) + k2 α α − u (r)=0, (6.69) dr2 α − r2 − ~2 r α   ce `aquoi l’on pouvait s’attendre. Le probl`eme est alors que les quantit´es Fn(r) et Gn(r) d´efinies en (6.6) divergent. La m´ethode num´erique utilis´ee ne nous permet donc pas de prendre en compte la partie d’´echange. Mais l’´equation Hartree-Fock d’un ´etat proton doit v´erifier la forme asymptotique (6.69). La partie d’´echange ´etant d’une faible contribution au potentiel coulombien, nous utilisons alors l’astuce visant `amultiplier la partie directe par le facteur ad´equat. Nous re-d´efinissons donc le potentiel direct coulombien comme suit, Z 1 DC (r) − DC (r). (6.70) α¯ −→ Z α¯ Il s’agit l`ad’une forte approximation qui n’est valable que pour de grandes valeurs de Z. 144 6.3 Le code de mod`ele en couches

Le code de mod`ele en couches d’´evelopp´epour mener `abien cette ´etude repose sur le mˆeme formalisme que le code ANTOINE, d´evelopp´epar E. Caurier. Aussi ce dernier code a-t’il servi de r´ef´erence pour effectuer tous les tests n´ecessaires. La particularit´ede ce code repose sur l’utilisation d’une base partiellement antisym´etrique. En effet, si l’on consid`ere les protons et les neutrons comme des particules diff´erentes, l’antisym´etrie n’a lieu d’ˆetre qu’au sein de chaque fluide s´epar´ement. En notant DSi π l’ensemble des d´eterminants de Slater constitu´es de Z ´etats protons, et DS {|l’ensemblei } des d´eterminants de Slater {| jiν} constitu´es de N ´etats neutrons, alors la base de Fock Φij du syst`eme totale est engendr´ee par tous les produits du type, {| i} Φ = DS DS . (6.71) | iji | iiπ | jiν Cette division r´eduit consid´erablement la dimension de la base en comparaison d’une base complˆetement antisym´etrique. Num´eriquement, chaque d´eterminant de Slater est repr´esent´epar un mot binaire dont chaque bit corresponda ` un ´etat individuel. En terme de nombre d’occupation, un ´etat individuel occup´eest alors repr´esent´epar le chiffre 1, et un ´etat inoccup´epar 0. A chaque configuration d’occupation correspond donc un nombre binaire qui peut ˆetre vu comme la mantisse d’un nombre d´ecimal. La principale difficult´e est alors d’´etablir une correspondance biunivoque entre ces nombres et les cases successives d’un tableau afin de pouvoir facilement stocker la base et y avoir acc`es en un minimum d’op´erations math´ematiques. La base est g´en´er´ee en sch´ema ’M’, c’est `adire sous une forme non coupl´ee. On s´electionne d’abord toutes les configurations d’occupation pour une parit´eainsi qu’un nombre quantique de projection total donn´es, obtenant ainsi une base de dimension D. On g´en`ere alors un vecteur al´eatoire dans cette base et le projette sur un moment de spin total bien d´efini J0 au moyen de l’op´erateur suivant, 2 J(J + 1) J − , (6.72) J0(J0 + 1) J(J + 1) J=J0 Y6 − o`ul’op´erateur −→ a ´et´ed´efini en (2.47). Une proc´edure similaire est utilis´ee pour obtenir un ´etat projet´esurJ un moment d’isospin d´efini. L’´etat obtenu est alors un pivot qui peut servir comme point de d´epart pour l’algorithme de Lanczos.

La d´efinition (6.71) de la base implique une red´efinition des op´erateurs de cr´eation et d’ani- hilation. En effet, la base ´etant partiellement antisym´etrique, ces op´erateurs ne v´erifient plus les relations d’anticommutation (2.43). En notant aπ , bπ , les ´etats individuels proton, et a , b , les ´etats individuels neutron, nous| avonsi | i les··· relations suivantes, | νi | νi ··· a† , a† = 0, a† , a = δ , (6.73a) { aπ bπ } { aπ bπ } aπ ,bπ a† , a† = 0, a† , a = δ , (6.73b) { aν bν } { aν bν } aν ,bν [a , a† ] = [a , a ] = 0. (6.73c) a†π bν a†π bν On peut alors d´emontrer que l’hamiltonien de mod`ele en couches peut s’´ecrire, en seconde quantification, de la mani`ere suivante,

sm 1 sm = aπ h aπ a† aa + aπ, bπ V cπ, dπ as a† a† a ac H h | | i aπ π 4 h | | i aπ bπ dπ π a Xπ aπ,bXπ,cπ,dπ sm 1 sm + aν h aν a† aa + aν , bν V cν , dν as a† a† ad ac h | | i aν ν 4 h | | i aν bν ν ν a Xν aν ,bXν ,cν ,dν sm + aπ, bν V cπ, dν a† a a† ac + Ecore, (6.74) h | | i aπ dπ bν ν aπ,bXν ,cπ,dν 145 o`ules sommations portent sur les ´etats individuels de l’espace de valence. Nous remar- quons alors que l’hamiltonien se scinde en un hamiltonien ’proton-proton’, un hamiltonien ’neutron-neutron’ et un terme ’proton-neutron’. Notons que l’´el´ement de matrice `adeux corps apparaissant dans ce dernier terme n’admet aucune sym´etrie particuli`ere.

Enfin, nous donnons ci-apr`es les expressions d´evelopp´ees des ´el´ements de matrice `aun, deux et trois op´erateurs apparaissant dans le calcul des ´el´ements de la matrice de couplage des ´equations homog`enes de canaux coupl´es (annexe (6.4)) ainsi que des termes sources (annexe (6.5)) :

jδ+mδ tjt J ( 1) tjt,mt J,M aδ Φ = − aδ, mδ Φ , (6.75) h || || i t h | − | i jt mt j jδ J ( 1) − − mt mδ M e  −  avec m = mt M, δ − θ 1 tjt t jt′ aα† aγ ′ = t′ h || × || i jt mt jt θ j   ( 1) − − mt mθ mt′ e  − 

jγ +mγ tjt,mt t jt′ ,mt′ jαjγ ,mαmγ θmθ ( 1) aα,m† aγ, mγ ′ , (6.76) h | i − h | α − | i m +m =m α Xγ θ avec m = mt mt′ , θ − Γ j tjt J 1 aα† aγ aδ Φ = jαΓ,mαmΓ jmj h || × × || i t h | i jt mt j j J m +m =m     ( 1) − α Γ j − mt mj M X e e  − 

jγ +jδ+mΓ tjt,mt J,M jγ δ, mγ mδ ΓmΓ ( 1) aα,m† aγ, mγ aδ, mδ Φ , (6.77) h | i − h | α − − | i m +m =m γ Xδ Γ avec mj = mt M. Chaque ´etat de mod`ele en couches est d´ecompos´edans la base de Fock. Par exemple,− dans (6.75), nous avons,

tjtmt tjtmt = α m , , α m , (6.78a) αimi 1 1 A 1 A 1 | i ′ C{ } | · · · − − i αim { Xi}

J,M ΦJ,M Φ = ′ β1m′ , , βAm′ , (6.78b) βimi 1 A | i ′ C{ } | · · · i βim { Xi} o`unous utilisons la notation suivante, α n , l , j ,τ . (6.79) k ≡ { k k k zk} L’´el´ement de matrice apparaissant dans (6.75) n´ecessite donc ceux du type,

α1m1, , αA 1mA 1 aδ, mδ β1m1′ , , βAmA′ . (6.80) h · · · − − | − | · · · i

L’application de l’op´erateur aδ, mδ sur le ket dans (6.80) se fait num´eriquement par appli- cation d’un op´erateur binaire sur− le mot repr´esentatif de la configuration d’occupation du d´eterminant de Slater en question, et la phase est calcul´ee selon la convention introduite en (2.44). Enfin, l’´etat `a A 1 particules r´esultant de cette application est recouvert avec le bra, fournissant le coefficient− d´esir´e. 146

Au vu du formalisme proton-neutron ´enonc´eci-dessus, nous voyons alors apparaˆıtre une flagrante incoh´erence avec le reste du pr´esent expos´e. En effet, tous les calculs que nous avons d´eriv´es dans les chapitres (2) et (4) supposent une indiscernabilit´edes protons et des neutrons, utilisant donc le formalisme de seconde quantification dans ce sens. Cepen- dant, nous pouvons nous livrer `al’argumentation suivante afin de justifier le passage d’un formalisme `al’autre : dans les ´equations de canaux coupl´es mod´elisant la diffusion d’un projectile sur une cible, voire la d´ecroissance d’un noyau instable, l’influence de la struc- ture complexe de cette cible, ou du noyau ´emmetteur, sur le projectile est contenue dans les ´el´ements de matrice `aun, deux et trois op´erateurs tels que ceux apparaissant dans les ´equations (6.88) et (6.145). Dans ces ´equations, nous pouvons voir ces ´el´ements de matrice comme de simples coefficients suppos´es repr´esenter de la mani`ere la plus correcte possible la structure consid´er´ee. Nous identifions donc ces coefficients aux ´el´ements de matrice calcul´es plus haut, car cens´es repr´esenter les mˆemes quantit´es. Cette identification nous apparaˆıt alors justifi´ee si nous nous souvenons du fait que le mod`ele en couches est `al’heure actuelle l’outil permettant les meilleures descriptions de la structure nucl´eaire. 147 6.4 Matrice de couplage des ´equations homog`enes

Selon (2.264d) et (2.260b), l’op´erateur partiel 11, qui couple les ´etats li´es aux ´etats du continuum individuels, s’´ecrit, V

Γ Γ 0,0 Γ = dβ dδ α, β V γ, δ a† a† a a , (6.81) V11 − h || || ias α β γ δ α,γ,XΓ ZZ h    i e e o`unous avons remplac´el’indice nas par l’indice as `al’´el´ement de matrice `adeux corps, puisque le facteur d´efini en (2.251) est ´egal `al’unit´e; en effet nous avons α = β et γ = δ . Nous nous proposons donc de calculer les ´el´ements de matr∈ice D de 6 ce∈ terme C ∈ D 6 ∈ C jt J,M dans la base t , c¯ pc¯ r de l’espace . En utilisant le th´eor`eme de Wigner-Eckart {| Y i } P Γ Γ 0,0 pour r´eduire l’´el´ement de matrice de l’op´erateur ((aα† aβ† ) (aγ aδ) ) , nous obtenons,

jt jt′ J,M t ,rp t′ , ′ p ′ r′ = h c¯ Yc¯|V11| Yc¯ c¯ i e e

Γ Γ 0 1 t ′ Γ tj t jt ′ ′ J dβ dδ α, β V γ, δ as ,rpc¯ c¯ aα† a† aγaδ ′ , c¯ pc¯ r′ .(6.82) − h || || i Jˆ h Y || β || Y i α,γ,XΓ ZZ h    i e e Nous recouplons ensuite le produit d’op´erateurs actifs de mani`ere `acoupler par paires ceux agissant sur les ´etats li´es et ceux agissant sur les ´etats de diffusion,

Γ Γ 0 θ θ 0 jβ +jγ +Γ+θ ˆ ˆ jα jγ θ aα† aβ† aγ aδ = ( 1) Γ θ aα† aγ aβ† aδ . (6.83) − − jδ jβ Γ h    i Xθ   h    i Dans cette derni`eree e expression, la phase n´egative suppl´ementaire proviente dee l’anticommu- tation des op´erateurs du type a† et aγ,m (car β = γ). Les ´el´ements de matrice r´eduits β,mβ γ 6 du produit d’op´erateurs coupl´es dans le membre de droite de (6.83) peuvent alors s’´ecrire,

θ θ 0 jt jt′ J t ,rp a† a a† a t′ , ′ p ′ r′ = h c¯ Yc¯|| α γ β δ || Yc¯ c¯ i h    i e e ˆ ′ θ θ J ′ jt jt θ t ′ j+jt +J+θ tj t jt ′ ′ ( 1) aα† aγ ′ rpc¯ c¯ a† aδ c¯ pc¯ r′ , (6.84) θˆ − j′ j J h || || i h Y || β ||Y i       θ e e o`unous avons utilis´ele fait que (aα† aγ) n’agit que sur les ´etats li´es (donc sur les sous ´etats jt θ t ) et que (a† a ) n’agit que sur les ´etats de diffusion (donc sur les sous ´etats p r ). On | i β δ |Yc¯ c¯ i peut montrer que la phase de r´earrangemente correspondanta ` cette s´eparation est positive. Enfin nous pouvonse ´ecrire (6.82) comme suit,

jt jt′ J,M t ,rp t′ , ′ p ′ r′ = h c¯ Yc¯|V11| Yc¯ c¯ i

t t′ Γ ˆ jβ +jγ +j+jt′ +J+Γ jα jγ θ j j θ dβ dδ α, β V γ, δ as Γ ( 1) h || || i − jδ jβ Γ j′ j J α,γ,XΓ ZZ    

θ θ jt jt′ t a† a t′ rp a† a ′ p ′ r′ . (6.85) h || α γ || i h c¯ Yc¯|| β δ ||Yc¯ c¯ i     Remarquons alors que le termee du membre de droitee de l’´equation (6.85) est fortement r´eminiscent des ´el´ements de matrice r´eduits d’une somme d’op´erateurs tensoriels `aun 148

m corps d’ordre θ, ´ecrits en seconde quantification, agissant dans la base c¯ pc¯ r . Nous soulignons ce fait en ´ecrivant, {|Y i}

jt jt′ J,M t ,rp t′ , ′ p ′ r′ = h c¯ Yc¯|V11| Yc¯ c¯ i θ 1 J θ ′ ′ ′ rpc¯ c¯ dβ dδ β tjt t jt′ δ aβ† aδ c¯ pc¯ r′ , (6.86) h Y || θˆ h || V , || i ! ||Y i Xθ ZZ   J θ e o`u ′j ′ est un op´erateur `aun corps dont les ´el´ements de matrice r´eduits dans la base Vtjt ,t t m r sont donn´es par, {|Yc¯ i} J θ 1 J θ Γ θ,J,Γ Γ r, ′j ′ ′ , r = ′ (r, r )= ϕ ′ (α, γ) α, r V γ, ′ r , (6.87) c¯ tjt ,t t c¯ ′ c,c ′ ˆ ˆ c,c c¯ c¯ ′ as h Y || V ||Y i rr′ V j j′ h Y || || Y i α,γ,XΓ o`unous avons pos´e,

t t′ θ θ,J,Γ ˆˆ ˆ jγ +jt′ +J+Γ jα jγ θ j j θ tjt t jt′ ϕ ′ (α, γ)= θ j j′ ( 1) aα† aγ ′ . (6.88) c,c − − j′ j Γ j′ j J h || || i       En se souvenant des relations entre premi`ere et seconde quantification,e puis en utilisant la d´efinition (2.166b), nous pouvons ´ecrire,

jt jt′ J,M t ,rp t′ , ′ p ′ r′ = h c¯ Yc¯|V11| Yc¯ c¯ i

J ′ ′ J ′ rp jt ′j ′ p r′ = r pˆ jt ′j ′ pˆ r′ , (6.89) h c¯ Yc¯|| Vt ,t t ||Yc¯ c¯ i h Yc¯|| Vt ,t t ||Yc¯ i   J o`ul’op´erateur t ′j ′ est d´efini de la mani`ere suivante, Vtj ,t t

J 1 J Γ J,Γ Γ r ′j ′ ′ r = ′(r, r )= ϕ ′ (α, γ) α, r V γ, ′ r , (6.90) c¯ tjt ,t t c¯ ′ c,c ′ ˆ ˆ c,c c¯ c¯ ′ as h Y || V ||Y i rr′ V j j′ h Y || || Y i α,γ,XΓ o`unous avons introduit,

J,Γ θ,J,Γ ϕc,c′ (α, γ)= ϕc,c′ (α, γ). (6.91) Xθ J Dans l’expression t ′j ′ , nous notons le moment total J en exposant `agauche, rap- Vtj ,t t pelant ainsi qu’il ne s’agit pas d’un op´erateur tensoriel d’ordre J, mais bien d’une somme J θ d’op´erateurs tensoriels (`asavoir les op´erateurs ′j ′ d´efinis en (6.87)). Vtjt ,t t Int´eressons nous maintenant plus pr´ecis´ement `al’´el´ement de matrice `adeux corps appa- raissant dans l’expression (6.90). Ce terme s’´ecrit,

Γ α, r V γ, ′ r′ = h Yc¯|| || Yc¯ ias

′ Γ Γ jγ j Γ α(1), r (2) V γ(1), ′ r′(2) ( 1) − − α(1), r (2) V ′ r′(1), γ(2) . (6.92) h Yc¯ || || Yc¯ i − − h Yc¯ || ||Yc¯ i En ins´erant une relation de compl´etude dans l’espace coordonn´ee de la particule (1), puis en int´egrant sur la partie angulaire, nous pouvons ´ecrire la partie directe sous la forme suivante,

uγ¯(r1) δ(r r′) ′ Γ Γ α(1), r c¯(2) V γ(1), c¯ r′(2) = dr1 r1 uα(r1) Vα¯c¯γ¯c¯′ (r1, r) − , (6.93) h Y || || Y i r1 rr′ Z   149

Γ o`u Vα¯c¯γ¯c¯′ (r1, r) est d´efini comme en (2.32), et peut ˆetre un op´erateur diff´erentiel agissant sur le terme contenu dans les grandes parenth`eses. En utilisant les propri´et´es de la distribution Γ de Dirac, et en supposant que Vα¯c¯γ¯c¯′ (r1, r) contient au plus des d´eriv´ees radiales premi`eres, nous montrons facilement, ´etant donn´ee une fonction d’onde ξ, la relation suivante,

2 Γ 1 dr′ r′ α(1), r (2) V γ(1), ′ r′(2) ξ(r′)= h Yc¯ || || Yc¯ i r Z ′

1 Γ uγ(r1) dr1 r r1 uα(r1) Vα¯c¯γ¯c¯′ (r1, r) ξ(r) , (6.94) r r r1 Z   ce qui nous permet d’identifier l’´el´ement de matrice (6.93) `a,

δ(r r′) uγ(r1) ′ Γ Γ α(1), r c¯(2) V γ(1), c¯ r′(2) − dr1 r r1 uα(r1) Vα¯c¯γ¯c¯′ (r1, r) , (6.95) h Y || || Y i ≡ rr′ r r1 × Z   en tant que noyau et op´erateur agissant sur ξ. Suivant la mˆeme proc´edure nous montrons que le terme d’´echange de (6.92) peut s’´ecrire,

δ(r1 r′) uγ(r) ′ Γ Γ α(1), r c¯(2) V c¯ r′(1), γ(2) = dr1 r1 uα(r1) Vα¯c¯c¯′γ¯(r1, r) − , (6.96) h Y || ||Y i r1 r′ r Z   menant `al’identification,

1 uγ(r) ′ Γ Γ α(1), r c¯(2) V c¯ r′(1), γ(2) r r′ uα(r′) Vα¯c¯c¯′γ¯(r′, r) . (6.97) h Y || ||Y i ≡ rr′ rr′ ×   Enfin, nous r´esumons en ´ecrivant,

J J J ′ (r, r′)= δ(r r′) D ′ (r)+ E ′ (r, r′), (6.98) Vc,c − c,c c,c J J o`ules potentiels direct Dc,c′ et d’´echange Ec,c′ sont donn´es par,

ˆ J Γ J,Γ Γ uγ(r′) Dc,c′ (r)= ϕ ′ (α, γ) dr′ r r′ uα(r′) V ′ (r′, r) , (6.99a) ˆjˆj c,c α¯c¯γ¯c¯ rr × α,γ ′ Z ′ XΓ 

′ ˆ J Γ jγ j Γ J,Γ Γ uγ(r) E ′ (r, r )= ( 1) ϕ ′ (α, γ) r r u (r ) V ′ (r , r) . (6.99b) c,c ′ − − ˆˆ c,c ′ α ′ α¯c¯c¯ γ¯ ′ − α,γ − jj′ rr′ × XΓ  Nous pouvons alors ´ecrire,

2 jt jt′ J,M 1 dr′ r′ t ,rp t′ , ′ p ′ r′ ξ(r′)= h c¯ Yc¯|V11| Yc¯ c¯ i r Z ′

1 J 1 J D ′ (r) ξ(r) + dr′ E ′ (r, r′) ξ(r′) . (6.100) r c,c r c,c   Z  

Γ Le calcul des ´el´ements de matrice du type Vα¯β¯γ¯δ¯(r, r′) est donn´edans l’annexe (6.2) pour chaque partie de l’interaction nucl´eon-nucl´eon. 150

La sommation, dans (6.81), sur les ´etats discrets (index´es par α et γ) peut ˆetre divis´ee en une sommation sur les ´etats du coeur de mod`ele en couche et une sommation sur l’espace de valence. Le coeur est inerte, ce qui implique qu’il est le mˆeme pour tous les ´etats `a A (et A 1) corps consid´er´es. Nous en d´eduisons qu’il ne peut pas y avoir de sommation mixte− ; en d’autres termes, si l’indice α, dans (6.81), d´ecrit un ´etat du coeur, θ alors n´ecessairement l’indice γ doit d´ecrire un ´etat du coeur, car sinon l’op´erateur (aα† aγ) dans (6.88) ne conservera pas le nombre de particules dans le coeur et l’´el´ement de matrice de cet op´erateur sera nul. Nous pouvons alors ´ecrire, + . (6.101) ≡ α,γ (α,γ) core (α,γ) val X X∈ X∈ La contribution de l’espace de valence au potentiel ressenti par la particule se trouvant dans un ´etat de diffusion admet la forme g´en´erale donn´ee en (6.99a). Cependant, la contri- bution du coeur admet une forme beaucoup plus simple, du fait qu’une seule configuration d’occupation (celle o`utoutes les particules occupent les ´etats de plus basse ´energie) est prise en compte. Nous nous int´eressons donc maintenant `acette contribution. Nous no- tons 0 l’´etat du coeur qui, rappelons-le, ne couple qu’au moment de spin nul. suivant la proc´edure| i introduite dans la section (2.2.2), nous ´ecrivons les vecteurs d’´etats `a A 1 corps de la mani`ere suivante, − tjt,mt = 0, tjt jt,mt , (6.102) | i | vali tjt o`ul’´etat val est un m´elange de configurations des ´etats de l’espace de valence couplant au moment| dei spin jt. En suivant une proc´edure analogue `acelle introduite au d´ebut de cette annexe, nous pouvons diviser l’´el´ement de matrice apparaissant dans (6.88) comme suit,

θ ′ 0 jt jt jt jt′ 0, t a† a 0, t′ = δ jt ′j ′ δ ˆjt 0 a† a 0 , (6.103) h val|| α γ || val i t ,t t θ,0 h || α γ || i o`unous avons utilis´ele fait que (α,γ) core et fait que l’´el´ement de matrice dans le membre de droite est nul sie θ = 0. En utilisant∈ la structure simplee du coeur, il n’est pas difficile de montrer que l’on a, 6 0 0 a† a 0 = δ ˆj , (6.104) h || α γ || i α,γ γ nous permettant d’´ecrire,   e J,Γ ′ ′j ′ ′ ˆt ˆ ϕc,c (α, γ)= δtjt ,t t δj,j δα,γ j jγ , (6.105) et donc,

J Γ Γ ′ (r, r′)= δ ′ γ, r c¯ V γ, c¯ r′ . (6.106) Vc,c c,c ˆ2 h Y || || Y ias γ core, Γ j ∈X Enfin, en utilisant la propri´et´ede sym´etrie suivante,

Γ jα+j +jγ +j Γ V (r, r′) = ( 1) β δ V (r′, r), (6.107) α¯β¯γ¯δ¯ − β¯α¯δ¯γ¯ nous d´emontrons facilement que la contribution du coeur aux potentiels (6.99a) s’´ecrit, ˆ J Γ Γ uγ (r′) D ′ (r)= δ ′ dr′ r r′ u (r′) V (r, r′) , (6.108a) c,c c,c 2 γ c¯γ¯c¯γ¯ ˆj rr′ × (γ) core Z  X∈Γ ˆ J Γ Γ jγ j Γ uγ (r) E ′ (r, r′)= δ ′ ( 1) − − r r′ uγ (r′) V (r, r′) , (6.108b) c,c c,c 2 c¯γ¯γ¯c¯ − ˆj − rr′ × (γ) core  X∈Γ `acomparer avec les potentiels Hartree-Fock (2.32). 151 6.5 Source des ´equations inhomog`enes

Nous nous int´eressons ici au terme source apparaissant dans le membre de droite de l’´equation (2.308). Nous commencerons par d´eriver les ´el´ements de matrice de l’op´erateur 10 et ´etudierons la correction de l’hamiltonien du centre de masse par la suite. Selon (2.266a),H nous avons, = + . (6.109) H10 T10 V10 Int´eressons nous tout d’abord au terme 10. Selon (2.263b) et (2.260a), ce terme admet l’expression suivante, T

0,0 = dα α t β a† a . (6.110) T10 h || || i α × β Z Xβ   En utilisant le th´eor`eme de Wigner-Eckart pour r´eduiree l’´el´ement de matrice du produit d’op´erateurs actifs, nous pouvons ´ecrire,

0 tjt J,M 1 tjt J ,rpc¯ c¯ 10 Φ = dα α t β ,rpc¯ c¯ aα† aβ Φ . (6.111) h Y |T | i h || || i Jˆ h Y || × || i Z Xβ   e 0 jα+jβ 0 En utilisant la relation de commutation (aα† aβ) = ( 1) (aβaα† ) , nous pouvons mener `abien la s´eparation suivante, − −

0 e e jt J j+J+jt 1 jt J t ,rpc¯ c¯ a† aβ Φ = ( 1) δj j δj ,j t aβ Φ rpc¯ c¯ a† , (6.112) h Y || α × || i − ˆj2 α β α h || || i h Y || α||i   o`unous avons utilis´elee fait que aβ n’agit que sur les ´etats li´es,e que aα† n’agit que sur les ´etats de diffusion et le fait que la phase de r´earrangement correspondant `acette s´eparation est n´egative. Dans (6.212), d´esigne le vide. Aussi pouvons nous ´ecrire, |i e 1 m rpc¯ c¯ a† = rpc¯ a† (6.113a) h Y || α||i j j 0 h Yc¯ | α m|i ( 1)j m α − − m m 0  −  = δ ˆj rp m k cm¯ , (6.113b) − α,¯ c¯ h c¯ Yc¯ | α i o`u, rappelons-le, selon nos conventions d’´ecriture k c¯ m repr´esente le vecteur d’´etat | α i individuel de nombre d’onde kα et de nombres quantiques angulaire de spin et d’isospin regroup´es sous la notationc ¯, et de projection m. En utilisant le fait que l’op´erateur ´energie cin´etique conserve ces derniers nombres quantiques, propri´et´eque l’on peut ´ecrire comme suit,

α t β = δ ¯ k α¯ t n α¯ = δ ¯ ˆj k αm¯ t n αm¯ , (6.114) h || || i α,¯ β h α || || β i α,¯ β α h α | | β i nous pouvons r´esumer les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant, tjt ,rp Φ J,M = h c¯ Yc¯|T10| i 1 ( 1)j+J+jt rp m dk k cm¯ k cm¯ t n cm¯ tjt a Φ J .(6.115) − − ˆ h c¯ Yc¯ | α | α ih α | | | β i h || nβ c¯|| i J n Xβ h Z i En remarquant que, e

dk k cm¯ k cm¯ = m dk u u m = m p m = m m p,ˆ (6.116) α | α ih α | |Yc¯ i α | kα c¯ih kα c¯| hYc¯ | |Yc¯ i c¯ hYc¯ | |Yc¯ ihYc¯ | Z Z 152 et en utilisant la d´efinition (2.166b), nous pouvons alors ´ecrire,

1 tjt ,rp Φ J,M = ( 1)j+J+jt tjt a Φ J r m pˆ t n cm¯ h c¯ Yc¯|T10| i − − ˆ h || nβ ,c¯|| i h Yc¯ | | β i J n ! Xβ e j+J+jt 1 jt J 1 m = ( 1) t a Φ dr′ p (r, r′) r′ r′ t n cm¯ . (6.117) − − ˆ h || nβ ,c¯|| i r c¯ h Yc¯ | | β i J n Xβ Z Les ´el´ements de matrice de l’op´erateure ´energie cin´etique s’´ecrivent, ~2 2 m 1 d l(l + 1) r′ c¯ t nβ cm¯ = 2 2 unβ c¯(r′). (6.118) h Y | | i −2m r′ dr′ − r′ h i Int´eressons nous maintenant `al’hamiltonien du centre de masse. Nous restons ici dans le cadre de l’approximation introduite dans la section (2.1.1.1) visant `alimiter la contribution du centre de masse `al’op´erateur,

A 1 t . (6.119) A i Xi=1 La soustraction de cet op´erateur `a 10 est alors ´equivalente `ala red´efinition (2.15) de la masse d’un nucl´eon dans l’expressionT (6.118). Rappelons alors que la fonction d’onde ra- diale individuelle unβ c¯(r) satisfait `al’´equation int´egrodiff´erentielle (2.31). Ceci nous permet d’´ecrire, ~2 d2 l(l + 1) 2 2 unβ c¯(r′)= −2m∗ dr′ − r′ h i

e u (r′) D (r′)u (r′) dr′′ E (r′, r′′)u (r′′), (6.120) nβ c¯ nβ c¯ − c¯ nβ c¯ − c¯ nβ c¯ Z o`ules potentiels Hartree-Fock Dc¯ et Ec¯ sont donn´ees en (2.35), et enβ c¯ est l’´energie de l’´etat individuel consid´er´e. En remarquant que le terme enβ c¯ unβ c¯(r) disparait par application du projecteurp ˆ, nous pouvons r´esumer les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant,

jt J,M 1 HF t ,rp ∗ Φ = dr′ p (r, r′)w (r′), (6.121) h c¯ Yc¯|T10| i r c¯ c Z o`unous avons pos´e,

HF j+J+jt 1 jt J w (r) = ( 1) t a Φ D (r)u (r)+ dr′ E (r, r′)u (r′) , (6.122) c − ˆ h || nβ ,c¯|| i c¯ nβ c¯ c¯ nβ c¯ J n ! Xβ Z et o`unous avons d´efini, e

A 1 ∗ = tˆ . (6.123) T10 T10 − A i Xi=1

Nous nous int´eressons maintenant au terme . Selon (2.264c) et (2.260b), ce terme s’´ecrit, V10 Γ Γ 0,0 Γ = dβ α, β V γ, δ a† a† a a . (6.124) V10 − h || || inas α β γ δ α,γ δ Γ X≤ X Z h    i e e 153

Comme d’habitude, nous r´eduisons l’´el´ement de matrice du produit d’op´erateurs actifs pour obtenir,

tjt ,rp Φ J,M = h c¯ Yc¯|V10| i Γ Γ 0 Γ 1 tjt J dβ α, β V γ, δ nas ,rpc¯ c¯ aα† a† aγaδ Φ . (6.125) − h || || i Jˆ h Y || β || i α,γ δ Γ Z X≤ X h    i e e Il n’est pas difficile de montrer que le produit d’op´erateurs peut ˆetre recoupl´ede la mani`ere suivante,

Γ Γ 0 Γ jβ 0 Γ jα j a† a† a a = ( 1) − − β a† a a a† . (6.126) α β γ δ − − α γ δ β h    i h    i Les ´el´ements de matricee due produit d’op´erateurs coupl´ee se dans le membre de droite de l’´equation (6.126) peuvent alors se diviser comme suit,

Γ jβ 0 jt J t ,rp a† a a a† Φ = h c¯ Yc¯|| α γ δ β || i h    i Γ j e e j+jt+J 1 tjt J m ( 1) δ ¯ aα† aγ aδ Φ rpc¯ c¯ kβ cm¯ , (6.127) − − ˆj c,¯ β h || || i h Y | i     Γ j e e o`unous avons utilis´ele fait que (aα† (aγ aδ) ) n’agit que sur les ´etats li´es, que aβ† n’agit que sur les ´etats de diffusion et que la phase de r´earrangement est n´egative. En utilisant les r´esultats pr´ec´edents, nous pouvons ´ecrire,e e Γ j jt J,M 1 Γ+J+jt jα jt J t ,rp Φ = ( 1) − t a† a a Φ h c¯ Yc¯|V10| i − ˆ ˆ − h || α γ δ || i α,γ δ Γ j J X≤ X     e e rp m dk k cm¯ α, k c¯ V γ, δ Γ . (6.128) h c¯ Yc¯ | β | β i h β || || inas h Z i Il n’est alors pas difficile de se convaincre de la relation suivante,

m Γ 1 Γ rp dk k cm¯ α, k c¯ V γ, δ = dr′ p (r, r′) r′ α, r′ V γ, δ .(6.129) h c¯ Yc¯ | β | β i h β || || inas r c¯ h Yc¯|| || inas h Z i Z nous permettant enfin d’´ecrire,

jt J,M 1 t ,rp Φ = dr′ p (r, r′)w (r′), (6.130) h c¯ Yc¯|V10| i r c¯ c Z o`unous avons pos´e,

Γ j 1 Γ+J+jt jα jt J Γ w (r)= ( 1) − t a† a a Φ r α, r V γ, δ . (6.131) c − ˆ ˆ − h || α γ δ || i h Yc¯|| || inas α,γ δ Γ j J X≤ X     e e Int´eressons nous donc `al’´el´ement de matrice `adeux corps dans (6.131). Ce terme s’´ecrit,

α, r V γ, δ Γ = h Yc¯|| || inas

1 Γ Γ jγ jδ Γ α(1), r c¯(2) V γ(1), δ(2) ( 1) − − α(1), r c¯(2) V δ(1), γ(2) (6.132). 1+ δγ,δ "h Y || || i − − h Y || || i # p 154

Puisque, dans (6.131), α = β , le facteur de normalisation (cf. eq. (2.51)) se ∈ D 6 ∈ C r´esume en effet `a 1/ 1+ δγ,δ. En ins´erant une relation de compl´etude dans l’espace des ´etats de la particule 1 et en int´egrant sur la partie angulaire, nous pouvons ´ecrire le terme direct de la mani`erep suivante,

Γ Γ uγ(r′) uδ(r) α(1), r c¯(2) V γ(1), δ(2) = dr′ r′ uα(r′) Vα¯c¯γ¯δ¯(r′, r) , (6.133) h Y || || i r′ r Z   et le terme d’´echange comme suit,

Γ Γ uγ(r) uδ(r′) α(1), r c¯(2) V δ(1), γ(2) = dr′ r′ uα(r′) Vα¯c¯δ¯γ¯(r′, r) . (6.134) h Y || || i r r′ Z   Nous pouvons donc ´ecrire le terme source (6.131) sous la forme suivante,

Γ j 1 Γ+J+jt jα jt J w (r)= ( 1) − t a† a a Φ c −ˆ ˆ − h || α γ δ || i j J α,γ δ Γ X≤ X     e e Γ Γ Dα¯c¯γ¯δ¯ uδ(r) + dr′ Eα¯c¯δ¯γ¯(r, r′) uδ(r′) , (6.135) h   Z  i o`unous avons pos´e,

Γ Γ uγ(r′) Dα¯c¯γ¯δ¯(r)= dr′ r′ uα(r′) Vα¯c¯γ¯δ¯(r′, r) , (6.136a) rr′ × Z  Γ Γ jγ jδ Γ uγ (r) Eα¯c¯γ¯δ¯(r, r′)= ( 1) − − r r′ uα(r′) Vα¯c¯δ¯γ¯(r′, r) , (6.136b) − − rr′ ×  en tant qu’op´erateurs agissant sur la fonction radiale individuelle uδ(r).

Les sommations, dans (6.135), sur les indices α, γ et δ peuvent ˆetre divis´ees en plusieurs parties, selon que ces indices appatiennent `al’espace du coeur ou `al’espace de valence. En respectant la convention (2.172) d’ordonnement des indices, ainsi que la conservation du nombre de particules constituant le coeur, nous d´eduisons que ces sommations se divisent de la mani`ere suivante,

= + . (6.137) α,γ δ (α,γ) core (α,γ,δ) val X≤ (δX) ∈val X∈ ∈

La contribution au terme source wc(r) de la deuxi`eme sommation du membre de droite de (6.137) admet la forme g´en´erale pr´esent´ee en (6.135). Cependant, la contribution de la premi`ere sommation admet une forme plus simple que nous nous proposons d’inves- tiguer maintenant. A cette fin, nous commen¸cons par recoupler le produit d’op´erateurs apparaissant dans (6.135) afin de coupler ceux agissant sur l’espace du coeur,

Γ j θ j jα+jγ +j+jδ ˆ ˆ jα jγ θ aα† aγ aδ = ( 1) θ Γ aα† aγ aδ . (6.138) − jδ j Γ     Xθ      Pour calculere lese ´el´ements de matrice de cet op´erateur, nous suivonse lae mˆeme proc´edure que celle introduite dans l’annexe (6.4), et notons les ´etats `a A particules li´ees de la mani`ere suivante,

Φ J,M = 0, ΦJ J,M , (6.139) | i | vali 155

J o`u 0 d´esigne l’´etat du coeur et l’´etat Φval est un m´elange de configurations des ´etats de l’espace| i de valence couplant au moment| i de spin total J. Les ´etats `a A 1 particules li´ees sont pour leur part construits selon (6.102). Ainsi pouvons nous ais´ement− calculer les ´el´ements de matrice du produit d’op´erateurs coupl´es du membre de droite de (6.138),

θ j θ j jt J J jt J J t a† a a Φ = 0, t a† a a 0, Φ (6.140a) h || α γ δ || i h val|| α γ δ || vali      jt  J = δ δα,γ δj jˆγ t a Φ , (6.140b) e e θ,0 δ,j e h vale || δ|| vali o`unous avons suivi la m´ethode habituelle, et d´eduit que la phasee de r´earrangement est positive. Pour all´eger les notations, nous pouvons prendre avantage de la relation suivante,

tjt a Φ J = tjt a Φ J , (6.141) h val|| δ|| vali h || δ|| i qui se d´emontre ais´ement. Enfin,e en utilisant (6.140a)e et (6.141), ainsi que la relation de sym´etrie (6.107) et la conservation de la parit´edans les ´el´ements de matrice `adeux corps, nous d´eduisons que la contribution du coeur dans la sommation sur les indices α et γ au terme source (6.135) est donn´ee par,

core j+J+jt 1 jt J core core w (r)= ( 1) t a Φ D (r)u (r)+ dr′ E (r, r′)u (r′) ,(6.142) c − − ˆ h || nδ c¯|| i c¯ nδ c¯ c¯ nδ c¯ J n Xδ  Z  o`unous avons pos´e, e ˆ core Γ Γ uγ(r′) D (r)= dr′ r r′ uγ(r′) V (r, r′) , (6.143a) c¯ 2 c¯γ¯c¯γ¯ ˆj rr′ × (γ) core Z  X∈Γ ˆ core Γ jγ j Γ Γ uγ (r) E (r, r′)= ( 1) − − r r′ uγ (r′) V (r, r′) . (6.143b) c¯ 2 c¯γ¯γ¯c¯ − − ˆj rr′ × (γ) core  X∈Γ Nous remarquons donc que le terme (6.142) admet exactement la mˆeme forme (mais de core core signe contraire) que le terme (6.122), `ace d´etail pr`es que les potentiels Dc¯ et Ec¯ sont g´en´er´es par les ´etats du coeur uniquement, alors que les potentiels Hartree-Fock Dc¯ et Ec¯ sont g´en´er´es par les ´etats du coeur ainsi que par les couches additionnelles moyenant la probabilit´ed’occupation d´efinie en (2.36).

Nous r´eumons ici en ´ecrivant,

jt J,M 1 J t ,rp ∗ + Φ = dr′ p (r, r′)w (Φ , r′), (6.144) h c¯ Yc¯|T10 V10| i r c¯ c Z o`ule terme source total est d´efini par,

J wc(Φ , r)=

j+J+jt 1 jt J core core ( 1) t a Φ D (r) D (r) u (r)+ dr′ E (r, r′) E (r, r′) u (r′) − ˆ h || nδ c¯|| i c¯ − c¯ nδ c¯ c¯ − c¯ nδ c¯ J n " # Xδ   Z   e 1 Γ j Γ+J+jt jα tjt J Γ Γ ( 1) − aα† aγ aδ Φ Dα¯c¯γ¯δ¯uδ(r)+ dr′ Eα¯c¯δ¯γ¯(r, r′)uδ(r′) . (6.145) −Jˆ − h || || i " # (α,γ,δ) val     Z XΓ ∈ e e 156

Dans cette derni`ere expression, nous pouvons ´ecrire, ˆ core Γ occ Γ uγ (r′) Dc¯(r) Dc¯ (r)= 2 Pjγ dr′ r r′ uγ (r′) Vc¯γ¯c¯γ¯(r, r′) , (6.146a) − jˆ rr′ × (γ) add α Z  X∈Γ ˆ core Γ occ Γ j jγ Γ uγ(r) Ec¯(r, r′) Ec¯ (r, r′)= 2 Pjγ ( 1) − − r r′ uγ(r′) Vc¯γ¯γ¯c¯(r, r′) ,(6.146b) − − jˆ − rr′ × (γ) add α  X∈Γ o`unous avons sp´ecifi´epar (γ) add que les sommations ne portent que sur les particules additionnelles au coeur de mod`ele∈ en couches. Ces termes contribuent donc `ala correction discut´ee dans la section (2.4.4.4). 157 6.6 Repr´esentation radiale des solutions de l’espace Q Nous nous int´eressons dans cette section `ala repr´esentation radiale d’un ´el´ement de l’es- pace de mani`ere `acomplˆeter l’expression (2.325) de la solution totale ψ +. Les ´etats Q | i propres de l’hamiltonien effectif Φ J,M ´etant des combinaisons lin´eaires des ´etats propres de l’hamiltonien H projet´esur l’espace| i , nous nous limitons ici au calcul du recouvrement QQ Q suivant, e J,M tjt , r Φ J,M , (6.147) h Yc¯| i o`ul’´etat Φ J,M , couplant au moment de spin J (et projection M) v´erifie, | i (E H ) Φ J,M = 0. (6.148) − QQ | i J,M En notant αi,mi une base d’´etats individuels li´es, l’´etat Φ peut ˆetre d´ecompos´e, en sch´ema M,{| dans lai} base de Fock `a A particules α m , , α| mi de la mani`ere suivante, {| 1 1 · · · A Ai} J,M Φ J,M = Φ α m , , α m , (6.149) αimi 1 1 A A | i C{ }| · · · i αimi { X } o`u α m symbolise l’ensemble des configurations possibles, et o`u ΦJ,M repr´esentent i i αimi { } {C{ }} les coefficients du d´eveloppement. De mˆeme, la cible tjtmt peut ˆetre d´evelopp´ee dans une base de Fock `a A 1 particules li´ees, | i − tjtmt tjtmt = α′ m′ α1′ m1′ , , αA′ 1mA′ 1 , (6.150) | i C{ i i} | · · · − − i α′ m′ { Xi i} nous permettant de construire les ´etats de base,

tjt J,M tjtmt , c¯ r = jtj, mtm JM α′ m′ α1′ m1′ , , αA′ 1mA′ 1, cmr¯ , (6.151) | Y i h | i C{ i i} | · · · − − i mt,m α′ m′ X { Xi i} o`u cmr¯ admet la repr´esentation suivante, | i δ(r′ r) m ′ −→r ′ cmr¯ = − c¯ (Ωr ), (6.152) h | i r′r Y et o`ules fonctions angulaires, de spin et d’isospin c¯ ont ´et´ed´efinies en (2.18). Le calcul de la quantit´e(6.147) implique donc celui du recouvrementY suivant,

α1′ m1′ , , αA′ 1mA′ 1, cmr¯ α1m1, , αAmA , (6.153) h · · · − − | · · · i qui, selon (4.22), peut s’´ecrire, √ A! α1′ m1′ (1), , αA′ 1mA′ 1(A 1), cmr¯ (A) α1m1, , αAmA , (6.154) h · · · − − − | · · · i o`ul’indexation des particules dans le bra est arbitraire. Le ket de (6.154) peut s’´ecrire explicitement `al’aide de l’op´erateur d’antisym´etrisation,

1 P α1m1, , αAmA = ( 1) Pˆ α1m1(1), , αAmA(A) , (6.155) | · · · i √A! − | · · · i XP o`u Pˆ est un op´erateur de permutation, et o`ula sommation porte sur les A! permutations. Nous choisissons ici, pour plus de commodit´e, de faire agir les permutations sur les ´etats plutˆot que sur les particules menant `a,

1 P α1m1, , αAmA = ( 1) αP 1mP 1(1), , αPAmPA(A) , (6.156) | · · · i √A! − | · · · i XP 158 o`u P i correspond au i`eme indice obtenu par application de la permutation P `al’ensemble d’indices (1, 2, , A). Enfin, nous pouvons calculer le recouvrement (6.153), ··· P ( 1) α1′ m1′ αP 1mP 1 αA′ 1mA′ 1 αPA 1mPA 1 cmr¯ αPAmPA . (6.157) − h | i···h − − | − − i h | i XP Dans cette derni`ere expression, nous avons,

α′ m′ αP imP i = δ ′ δ ′ , (6.158a) h i i| i αi,αP i mi,mP i u (r) cmr¯ α m = δ αP A . (6.158b) h | PA PAi c,¯ α¯P A r 159 6.7 R´esolution des ´equations projet´ees sur le conti- nuum individuel

6.7.1 Solution matricielle

Dans cette section, nous nous int´eressons `ala r´esolution des ´equations projet´ees (2.300), que nous ´ecrivons ici sous la forme symbolique,

p pξ =0, (6.159) K o`ula solution matricielle ξ(r) est suppos´eee v´erifier la forme asymptotique (2.256). En posant, e e

ξ = p ξ, (6.160) il vient, e e p ξ =0. (6.161) K Une solution g´en´erale ξ de (6.159) doite alorse e pouvoir s’´ecrire de la mani`ere suivante, h e ξ(r)= ξ (r) C + φ(r), (6.162)

h o`u ξ est la solution de l’´equatione non-projet´ee homog`ene, ξh =0, (6.163) K et C est une matrice constante. Danse (6.162), φ(r) doit ˆetre, en toute g´en´eralit´e, une solution matricielle de l’´equation,

φ = U, (6.164) K telle que, e p U =0. (6.165)

Ecrivons alors cette derni`ere ´equation explicitement, e

dr′ p (r, r′) U ′ (r′)=0, c,c′ . (6.166) c¯ c,c ∀{ } Z Nous voyons donc que les ´el´ements de la matrice U de canal sortant c doivent appartenir `al’espace q des ´etats li´es de nombre quantiques angulaire, de spin et d’isospinc ¯. Nous ´ecrivons alors,

′ n Uc,c (r)= ac un c¯(r), (6.167) n X n o`u ac sont des constantes, et o`u un c¯(r) repr´esente une fonction d’onde radiale individuelle de{ nombre} de noeuds n et de nombres quantique angulaire, de spin et d’isospin d´esign´es parc ¯. La sommation doit porter sur tous les ´etats li´es existants de nombres quantiques c¯. Aussi se peut-t’il qu’il n’y en ait aucun, auquel cas la projection sur le continuum se 160

r´esume `al’identit´e. Nous remarquons alors que l’´el´ement de matrice Uc,c′ ne d´epend pas du canal entrant c′. Ceci nous permet alors de limiter le terme U `aune forme vectorielle −→U dont les composantes, en repr´esentation radiale, sont donn´ees par,

n Uc(r)= ac un c¯(r). (6.168) n X Avant de poursuivre, introduisons la notation suivante,

I c , n , (6.169) ≡{ I I } symbolisant donc un canal donn´e, ainsi qu’un nombre de noeuds. A l’aide des remarques pr´ec´edentes, il n’est pas difficile de montrer que les composantes de la solution ξ peuvent s’´ecrire, e ′ h ′′ ′ I I ξc,c (r)= ξc,c′′ (r) Cc ,c + ξc Dc′ , (6.170) ′′ I Xc X e o`ula solution vectorielle particuli`ere −→ξ I est solution de l’´equation,

−→ξ I = −→U I , (6.171) K o`unous avons pos´e, e I Uc (r)= δcI ,c unI c¯I (r). (6.172)

I Afin de d´eterminer les constantes Dc′ , nous utilisons le fait que la solution ξ appartient, par d´efinition (cf. eq. (6.160)), au continuum individuel. Puisque que l’ensemble des vec- teurs −→U I forment une base complˆete et orthogonale d’un espace nul par applicatione de l’op´erateur{ }p, nous pouvons ´ecrire,

e drun c¯ (r) ξc ,c′ (r)=0, J, c′ . (6.173) J J J ∀{ } Z En utilisant (6.170), l’´equation (6.173)e est alors ´equivalente `a,

J ′′ ′ J,I I Ac′′ Cc ,c + B Dc′ =0, (6.174) ′′ I Xc X o`unous avons pos´e,

J h ′′ ′′ Ac = drunJ c¯J (r) ξcJ ,c (r), (6.175a) Z J,I I B = drunI c¯J (r) ξcJ (r). (6.175b) Z (6.174) est un simple syst`eme lin´eaire, que nous ´ecrivons ici sous forme matricielle,

B −→D c′ = −→A c′′ Cc′′,c′ . (6.176) − ′′ Xc 161

Enfin, la solution (6.170) s’´ecrit,

I,J h I 1 J ξ ′ (r)= ξ ′′ (r) ξ (r) B− A ′ C ′′ ′ . (6.177) c,c c,c − c c c ,c ′′ I,J Xc h X   i e Il nous reste maintenant `av´erifier la condition asymptotique. Nous supposons donc que pour r R cette condition est v´erifi´ee. En notant M la matrice d´efinie par, ≥ I,J h I 1 J M ′ = ξ ′(R) ξ (R) B− A ′ , (6.178) c,c c,c − c c I,J X   ainsi que les matrices H± et Θ d´efinies par,

′ Hc,c± ′ = δc,c Hc±(R), (6.179a) eiσl Θc,c′ = δc,c′ , (6.179b) kc o`ules fonctions Hc±(r) ont ´et´ed´efinies en (2.110), la condition de raccordement de la solution physique et de sa d´eriv´ee premi`ere en r = R s’´ecrit,

+ MC = Θ H− + H S , (6.180a)

h + i M ′ C = Θ H′− + H′ S , (6.180b) h i o`ules quantit´es prim´ees indique la d´erivation par rapport `ala variable radiale. On montre facilement que la r´esolution de ce syst`eme d’´equations matricielles conduit `a,

1 + C = M − Θ H− + H S , (6.181a)

 1  1 ′− ′ − − S = + 1 + Θ H M M Θ H . (6.181b) − Θ H′ M ′ M − Θ H − −   6.7.2 Solution vectorielle

Nous nous int´eressons maintenant `ala r´esolution des ´equations inhomog`enes projet´ees (2.312) que l’on ´ecrit ici sous la forme,

p −→ω = w , (6.182) K −→ h i o`unous avons pos´e, e e e

−→ω = p −→ω . (6.183)

Il est alors imm´ediat que la solution −→ωedoite s’´ecrire,

h I I p −→ω (r)= ξ (r) −→Ce + d −→ξ (r)+ −→ω (r), (6.184) I X e 162 o`u ξh est la solution matricielle de (6.163), −→C est un vecteur constant, −→ξ I est la solu- I p tion vectorielle de (6.171), d sont des constantes et o`u −→ω est la solution particuli`ere satisfaisant `a, { }

ω p = w . (6.185) K −→ −→ I De mˆeme que dans la section pr´ec´edente,e nous d´eterminons les constantes d `al’aide de l’´equation, { }

dru (r) ω (r)=0, J, (6.186) nJ c¯J cJ ∀ Z qui est ´equivalente au syst`eme lin´eaire suivant,e

−→A c′ Cc′ + B −→d + −→ϕ =0, (6.187) ′ Xc o`ules vecteurs −→A c′ et la matrice B ont ´et´ed´efinis dans la section pr´ec´edente, et o`unous avons introduit,

J p ϕ = drunJ c¯J (r) ωcJ (r). (6.188) Z La solution (6.184) s’´ecrit enfin,

I,J I,J h I 1 J p I 1 J ω (r)= ξ ′ (r) ξ (r) B− A ′ C ′ + ω (r) ξ (r) B− ϕ . (6.189) c c,c − c c c c − c ′ I,J I,J Xc h X   i X   e En d´efinissant le vecteur −→Ω par,

I,J p I 1 J Ω = ω (R) ξ (R) B− ϕ , (6.190) c c − c I,J X   o`u R est suffisemment grand pour la condition asymptotique (2.257) soit v´erifi´ee, alors les conditions de raccordement s’´ecrivent,

M −→C + −→Ω = Θ H+ −→Γ , (6.191a) + M ′ −→C + −→Ω ′ = Θ H′ −→Γ , (6.191b) menant `a,

1 + −→C = M − ΘH −→Γ −→Ω , (6.192a) −  1  1 ′ − ′ −→Γ = 1 + + M M −→Ω −→Ω . (6.192b) M ′M − ΘH ΘH − −   163 6.8 D´erivation de la r´esolvante avec un nombre arbi- traire d’espaces mod`eles

On consid`ere n espaces mod`eles. Les projecteurs sur ces espaces sont not´es Pi, i = 1, 2, , n . La num´erotation est arbitraire. Aussi toute permutation des indices 1{, 2, , n ··· } { ··· } peut ˆetre indiff´eremment utilis´ee pour d´ecrire l’ensemble des n espaces. Les projecteurs Pi sont suppos´es v´erifier,

n Pi = 1, (6.193a) Xi=1 PiPj = δi,j Pi, (6.193b) et les projections de l’hamiltonien H sont not´ees,

Hij = PiHPj. (6.194) En utilisant la relation (2.218), nous pouvons ´ecrire la r´esolvante totale sous la forme suivante,

n 1 G = 1 + Hji H11 G . (6.195) E H11 − − h  j,iX=1  i En d´efinissant, P G = 1 , (6.196) 1 E H − 11 il vient,

P1G = G1 P1 + H1iG i=1 h X6 i = G1 P1 + H1iG + H12G2 P2 + H2iG + H21G i=1,2 i=1,2 h X6  X6 i = G1 P1 + H12G2 + (H1i + H12G2H2i)G + G1H12G2H21(P1G). (6.197) i=1,2 h X6 i 1 En factorisant (6.197), puis en multipliant `agauche par (G1)− = P1(E H11)P1 nous obtenons, −

P (E H H G H )G = P + H G + (H + H G H )G. (6.198) 1 − 11 − 12 2 21 1 12 2 1i 12 2 2i i=1,2 X6 En d´efinissant les op´erateurs suivants,

2 R1 = P1 + H12G2, (6.199a) 2 H1i = H1i + H12G2H2i, (6.199b) 1 G2 = P P , (6.199c) 1 1 E H2 1 − 11 164 nous pouvons ´ecrire,

2 2 2 P1G = G1 R1 + H1iG i=1,2 h X6 i 2 2 2 2 2 2 2 2 = G1 R1 + H1iG + H13G3 R3 + H3iG + H31G i=1,2,3 i=1,2,3 h 6 X  6 X i 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 = G1 R1 + H13G3R3 + (H1i + H13G3H3i)G + G1H13G3H31(P1G). (6.200) i=1,2,3 h 6 X i 2 1 2 En factorisant (6.200), puis en multipliant `agauche par (G1)− = P1(E H11)P1 nous obtenons, −

P (E H2 H2 G2H2 )G = R2 + H2 G2R2 + (H2 + H2 G2H2 )G. (6.201) 1 − 11 − 13 3 31 1 13 3 3 1i 13 3 3i i=1,2,3 6 X En d´efinissant,

23 2 2 2 2 R1 = R1 + H13G3R3, (6.202a) 23 2 2 2 2 H1i = H1i + H13G3H3i, (6.202b) 1 G23 = P P , (6.202c) 1 1 E H23 1 − 11 nous pouvons ´ecrire,

23 23 23 P1G = G1 R1 + H1i G . (6.203) i=1,2,3 h 6 X i Enfin, la r´ecurrence, qui n’est pas difficile `ad´emontrer, m`ene `a,

23 r 23 r 23 r P1G = G1 ··· R1 ··· + H1i ··· G , (6.204) i=1,2, ,r h 6 X··· i o`ules op´erateurs multi-indices sont d´efinis de mani`ere auto-simmilaire comme suit,

i1 i i1 ik−1 i1 ik−1 i1 ik−1 i1 ik−1 R ··· k = R ··· + H ··· G ··· R ··· , R = P , (6.205a) i i i ik ik ik i i

i1 i i1 ik−1 i1 ik−1 i1 ik−1 i1 ik−1 H ··· k = H ··· + H ··· G ··· H ··· , (6.205b) ij ij i ik ik ik j

i1 i 1 G ··· k = P P . (6.205c) i i i1 i i E H ··· k − ii Afin de mener `abien la deuxi`eme partie du calcul, nous proc´edons `ala permutation d’indice suivante,

1 1 −→ 2 n −→ 3 n 1 −→. − . n 2. −→ 165

En utilisant (6.204) et la permutation ci-dessus, nous pouvons ´ecrire, n 2 n 2 P1G = G1··· R1 ··· n 3 n 3 n 3 n 3 P2G = G2··· R2 ··· + G2··· H21··· (P1G) n 4 n 4 n 4 n 4 n 4 n 4 P3G = G3··· R3 ··· + G3··· H31··· (P1G)+ G3··· H32··· (P2G) . . Nous introduisons alors les notations simplifi´ees suivantes, n i+1 Gi = Gi ··· , Gn = Gn, (6.206a) n i+1 Ri = Ri ··· , Rn = Pn, (6.206b) e n i+1 e Hij = H ··· , Hnj = Hnj, (6.206c) e ij e qui nous permettent d’´ecrire, e e P1G = G1R1

P2G = G2R2 + G2H21(P1G) e e (P1 + P2)G = G2R2 + (P1 + G2H21)G1R1 (6.207) ⇒ e e e e En d´efinissant, e e e e e e 2 L1 = P1 + G2H21, (6.208) il vient, e e 2 (P1 + P2)G = G2R2 + L1G1R1. (6.209) Nous poursuivons alors la proc´edure, e e e e P3G = G3R3 + G3H31(P1G)+ G3H32(P2G) (P1 + P2 + P3)G = ⇒ e e e e e e G3R3 + (P2 + G3H32)G2R2 + P1 + G3H31 + (P2 + G3H32)G2H21 G1R1. (6.210) h i D´efinissant, e e e e e e e e e e e e e e 3 L2 = P2 + G3H32, (6.211a) 3 L1 = P1 + G3H32, (6.211b) 32 3 e 3e L1 = L1 + L2G2H21 = P1 + G3H31 + (P2 + G3H32)G2H21, (6.211c) e e nous pouvons ´ecrire, e e e e e e e e 3 32 (P1 + P2 + P3)G = G3R3 + L2G2R2 + L1 G1R1. (6.212) La r´ecurrence, qui est cette fois un peu plus difficile `ad´emontrer, m`ene `a, n ne e e e e e n i+1 PiG = Li ··· GiRi (6.213) Xi=1 Xi=1 o`ules op´erateurs multi-indices sont d´efinis commee suit,e n i+1 n i+2 n i+2 Li ··· = Li ··· + Li+1··· Gi+1Hi+1 i, Lj = Pj. (6.214) Finalement, en d´efinissant, e e n i+1 Li = Li ··· , Ln = Pn, (6.215) la r´esolvante totale peut s’´ecrire sous la forme compacte suivante, e n e G = LiGiRi. (6.216) Xi=1 e e e 166 6.9 Fonctions de spin-isospin `asym´etrie adapt´ee

[ν] Dans cette annexe, nous utilisons la notation Ym pour d´esigner la repr´esentation graphique d’un tableau de Young, et [ν]m la partition correspondante.

Nous consid´erons la partie de spin d’un syst`eme de i particules. Le sch´ema de couplage de ces fonctions est le suivant,

Si−1 S2 [1/2, 1/2]S1 , 1/2 , 1/2 , (6.217) " ··· ··· # h i o`u1/2 repr´esente un spineur. Les tableaux (6.3,6.4,6.5) pr´esentent la sym´etrie de ces fonc- tions de spin sous l’action du groupe des permutations en fonction de l’ensemble des mo- ments S1,S2, ,Si 1 pour i =2, 3, 4 respectivement. Pour plus de d´etails, le lecteur est invit´e`aconsulter{ ··· les− ouvrages} ...[61, 77, 62]. Nous adoptons le mˆeme sch´ema de couplage

[ν] S1 Ym [ν]m

1 1 2 [2]

1 2 0 1 [1 ]

Tab. 6.3 – Symm´etrie des fonctions de spin (6.217) pour i =2.

[ν] S1 S2 Ym [ν]m

3 1 2 3 1 2 [3]

1 1 2 1 2 3 [21]1

1 1 3 0 2 2 [21]2

Tab. 6.4 – Symm´etrie des fonctions de spin (6.217) pour i =3. pour la partie isospin,

Ti−1 T2 [1/2, 1/2]T1 , 1/2 1/2 , (6.218) " ··· ··· # h i o`u, cette fois-ci, 1/2 repr´esente un isospineur. Nous voulons maintenant d´efinir des fonctions de spin-isospin de sym´etrie bien d´efinie par le produit int´erieur des fonctions (6.217) et (6.218). Ces fonctions forment un espace invariant sous l’action du groupe, SU(4) SU(2) SU(2). (6.219) ⊃ × 167

[ν] S1 S2 S3 Ym [ν]m

3 1 2 3 4 1 2 2 [3]

3 1 2 3 1 2 1 4 [31]1

1 1 2 4 1 2 1 3 [31]2

1 1 3 4 0 2 1 2 [31]3

1 1 2 1 2 0 3 4 [22]1

1 1 3 0 2 0 2 4 [22]2

Tab. 6.5 – Symm´etrie des fonctions de spin (6.217) pour i =4.

Les tableaux (6.6,6.7,6.8) pr´esentent la sym´etrie de ces fonctions en fonction de Si 1 et − Ti 1 pour i = 2, 3, 4 ainsi que leur d´ecomposition selon (6.219). Le sch´ema r´ecursif (par produit− ext´erieur successif) ustilis´epour construire ces fonctions de spin-isospin peut ˆetre illustr´ede la mani`ere suivante,

3 × 2 2  × ×  (6.220) ⊗ −→  ⊗ −→  ⊗ −→  3   ×    

SU(N) Enfin, la dimension d[ν] de la repr´esentation irr´eductible de SU(N) associ´ee `ala partition [ν] = [ν , ν , , ν ] ´etant donn´ee par, 1 2 ··· N N ν ν + j i dSU(N) = i − j − , (6.221) [ν] j i 1=i

S T SU(4) SU(2) SU(2) 1 1 ×

1 1 [2] [2] [2] × 0 0 [2] [12] [12] × 1 0 [12] [2] [12] × 0 1 [12] [12] [2] × Tab. 6.6 – Fonctions de spin-isospin `asym´etrie adapt´ee pour i =2.

S T SU(4) SU(2) SU(2) 2 2 ×

3 3 [3] [3] [3] 2 2 × 1 1 [3] 1 ([21] [21] + [21] [21] ) 2 2 √2 1× 1 2× 2 1 1 [21] 1 ([21] [21] [21] [21] ) 2 2 1 √2 1× 1 − 2× 2 1 3 [21] [21] [3] 2 2 1 1× 3 1 [21] [3] [21] 2 2 1 × 1 1 1 [21] 1 ([21] [21] + [21] [21] ) 2 2 2 − √2 1× 2 2× 1 1 3 [21] [21] [3] 2 2 2 2× 3 1 [21] [3] [21] 2 2 2 × 2 1 1 [13] 1 ([21] [21] [21] [21] ) 2 2 √2 1× 2 − 2× 1 Tab. 6.7 – Fonctions de spin-isospin `asym´etrie adapt´ee pour i =3. 169

Tab. 6.8 – Fonctions de spin-isospin `asym´etrie adapt´ee pour i =4.

S T SU(4) SU(2) SU(2) 3 3 ×

2 2 [4] [4] [4] × 1 1 [4] 1 ([31] [31] + [31] [31] + [31] [31] ) √3 1× 1 2× 2 3× 3 0 0 [4] 1 ([22] [22] + [22] [22] ) √2 1× 1 2× 2 1 2 [31] [31] [4] 1 1× 2 1 [31] [4] [31] 1 × 1 1 1 [31] 1 (2[31] [31] [31] [31] [31] [31] ) 1 √6 1× 1 − 2× 2 − 3× 3 1 0 [31] 1 ([31] [22] + [31] [22] ) 1 √2 2× 1 3× 2 0 1 [31] 1 ([22] [31] + [22] [31] ) 1 √2 1× 2 2× 3 1 2 [31] [31] [4] 2 2× 2 1 [31] [4] [31] 2 × 2 1 1 [31] 1 ( [31] [31] [31] [31] + √2[31] [31] √2[31] [31] ) 2 √6 − 1× 2 − 2× 1 2× 2 − 3× 3 1 0 [31] 1 (√2[31] [22] + [31] [22] [31] [22] ) 2 2 1× 1 2× 1 − 3× 2 0 1 [31] 1 (√2[22] [31] + [22] [31] [22] [31] ) 2 2 1× 1 1× 2 − 2× 3 1 1 [211] 1 ([31] [31] [31] [31] ) 1 √2 1× 2 − 2× 1 1 0 [211] 1 (√2[31] [22] [31] [22] + [31] [22] ) 1 2 1× 1 − 2× 1 3× 2 0 1 [211] 1 (√2[22] [31] [22] [31] + [22] [31] ) 1 − 2 1× 1 − 1× 2 2× 3 1 1 [211] 1 ([31] [31] [31] [31] ) 2 √2 1× 3 − 3× 1 1 0 [211] 1 (√2[31] [22] + [31] [22] + [31] [22] ) 2 2 1× 2 2× 2 3× 1 0 1 [211] 1 (√2[22] [31] + [22] [31] + [22] [31] ) 2 − 2 2× 1 2× 2 1× 3 170

Tab. 6.8 – suite ...

1 1 [211] 1 ([31] [31] [31] [31] ) 3 √2 2× 3 − 3× 2 1 0 [211] 1 ([31] [22] [31] [22] ) 3 − √2 1× 2 − 2× 2 0 1 [211] 1 ([22] [31] [22] [31] ) 3 √2 2× 1 − 2× 2 2 0 [22] [4] [22] 1 × 1 0 2 [22] [22] [4] 1 1× 1 1 [22] 1 (√2[31] [31] + √2[31] [31] + [31] [31] [31] [31] ) 1 √6 1× 2 2× 1 2× 2 − 3× 3 0 0 [22] 1 ([22] [22] [22] [22] ) 1 √2 1× 1 − 2× 2 2 0 [22] [4] [22] 2 × 2 0 2 [22] [22] [4] 2 2× 1 1 [22] 1 (√2[31] [31] + √2[31] [31] [31] [31] [31] [31] ) 2 √6 1× 3 3× 1 − 2× 3 − 3× 2 0 0 [22] 1 ([22] [22] + [22] [22] ) 2 − √2 1× 2 2× 1 0 0 [14] 1 ([22] [22] [22] [22] ) √2 1× 2 − 2× 1 171 6.10 Projection des ´equations avec deux particules dans le continuum

Pour les besoin de la pr´esente section, nous changeons l´eg`erement les notations introduites en (6.19), et noterons,

α n , l , j , τ . (6.222) k ≡ { k k k zk} Nous d´eveloppons ici une technique de projection des ´equations de canaux coupl´es dans le cas o`useulement deux particules peuplent les ´etats du continuum individuel. La g´en´eralisation `aun nombre plus ´elev´ede particules dans un ´etat de diffusion est envisageable. Nous de- vons n´eanmoins garder `al’esprit que la convergence de la pr´esente m´ethode n’a pas fait l’objet de tests quantitatifs.

Nous consid´erons le projecteur introduit en (4.32) dans le cas o`u i = 2,

2p =p ˆ(1) pˆ(2). (6.223) ⊗

Nous cherchons alors un ensemble d’´etats, que l’on note Ui , orthogonaux `al’espace sur lequel projette l’op´erateur (6.223), | i

2p U 0. (6.224) | ii ≡ Dans le cas pr´esent, il existe trois types d’´etats satisfaisant `acette condition, `asavoir,

U = α m (1) ϕ(2) , (6.225a) | 1i | 1 1 ⊗ i U = ϕ(1) α m (1) , (6.225b) | 2i | ⊗ 2 2 i U = α m (1) α m (1) , (6.225c) | 3i | 1 1 ⊗ 2 2 i o`u αimi repr´esente un ´etat li´e, et ϕ est un ´etat individuel quelconque. Tout comme dans| la sectioni (2.4.4.3), le r´esolution| i des ´equations projet´ees passe par la r´esolution des ´equations inhomog`enes avec comme terme source les ´etats mentionn´es plus haut. Le probl`eme est alors que, pour les solutions du type 1 et 2, ces ´equations doivent ˆetre r´esolues pour tous les ´etats ϕ d’un ensemble complet dans l’espace des ´etats individuels, ou du moins pour un nombre| i de ces ´etats formant un ensemble presque complet dans la r´egion de l’espace qui nous int´eresse. Nous choisissons alors une base d’oscillateurs harmoniques pour les ´etats ϕ , | i ϕ uho Y ml χ τ , (6.226) | i≡| nl i| l i| ms i| τz i o`u uho est la partie radiale de nombre de noeud n, Y ml est une harmonique sph´erique | nl i | l i d’ordre l et de projection ml, χms est le spineur et ττz l’isospineur. Nous regroupons parties radiale et angulaire de l’oscillateur| i harmonique| sousi la notation suivante,

uho Y m nlm . (6.227) | nl i| l i≡| li

Nous nous int´eressons `al’´etat de type U1 . L’´etat li´e α1m1 peut se d´ecomposer de la mani`ere suivante, | i | i

ml1 α1m1 = l11/2, ml ms j1m1 uα Y χm ττ , (6.228) | i h 1 1 | i| 1 i| l1 i| s1 i| z1 i m ,m lX1 s1 172

o`u uα1 repr´esente la partie radiale. Du fait de sa localisation dans l’espace, cette derni`ere partie| i peut facilement ˆetre d´evelopp´ee dans une base radiale d’oscilateur harmonique (de mˆeme moment angulaire pour acc´el´erer la convergence) car elles y forment une base compl`ete (sur le nombre de noeuds),

u = uho u uho . (6.229) | α1 i h n1l1 | α1 i| n1l1 i n X1 En utilisant la notation (6.227), nous pouvons donc ´ecrire l’´etat li´e(6.228) sous la forme suivante,

ho α1m1 = l11/2, ml ms j1m1 u uα n1l1ml χm ττ , (6.230) | i h 1 1 | ih n1l1 | 1 i| 1 i| s1 i| z1 i m ,m ,n l1Xs1 1 et enfin,

U = l 1/2, m m j m uho u | 1i h 1 l1 s1 | 1 1ih n1l1 | α1 i m ,m ,n l1Xs1 1

n1l1ml , n2l2ml χm , χm ττ , ττ , (6.231) | 1 2 i| s1 s2 i| z1 z2 i o`unous oublions l’indexation des particules afin de simplifier les expressions. En recouplant de mani`ere ad´equate, puis en utilisant la transformation de Talmi-Moshinsky ...[78, 79], nous d´erivons,

θ θ,M n l m , n l m = l l , m m θM n′ l′ , n′ l′ n l , n l n′ l′ , n′ l′ . (6.232) | 1 1 l1 2 2 l2 i h 1 2 l1 l2 | ih 1 1 2 2| 1 1 2 2i | 1 1 2 2i θ,M nX′ ,l′ ′1 1′ n2,l2 La figure (6.10) illustre le changement de coordonn´ees correspondant `acette transforma- tion.

Nous recouplons ensuite la partie de spin `aun moment total S (et de projection Sz), 1 1 χm , χm = , ms ms SSz S,Sz , (6.233) | s1 s2 i h2 2 1 2 | i| i S,S Xz ainsi que la partie d’isospin `aun moment total T (et projection Tz), 1 1 τ , τ = , τ τ T T T, T . (6.234) | τz1 τz2 i h2 2 τz1 τz2 | zi| zi XT,Tz Nous r´esumons en ´ecrivant l’´etat (6.231),

U = l 1/2, m m j m uho u l l , m m θM | 1i h 1 l1 s1 | 1 1ih n1l1 | α1 ih 1 2 l1 l2 | i ml ,ms1 ,n1,θ,M 1 ′ X′ ′ ′ n1,l1,n2,l2 S,Sz,T,Tz j,m

θ 1 1 1 1 n′ l′ , n′ l′ n l , n l , m m SS , τ τ T T θS,MS jm h 1 1 2 2| 1 1 2 2i h2 2 s1 s2 | zih2 2 τz1 τz2 | zih z| i

j,m θ n′ l′ , n′ l′ S T, T . (6.235) | 1 1 2 2i ×| i | zi   173 (1) (1) (2) n1′ , l1′ (2)

n1, l1 n2′ , l2′ n2, l2

Fig. 6.1 – A gauche, les particules (1) et (2) sont dans des ´etats d’oscillateur harmo- nique sp´ecifi´es par les nombres quantiques n1, l1 et n2l2 respectivement et ´evalu´es dans le r´ef´erentiel cible. La transformation de Talmi-Moshinsky permet un d´eveloppement analy- θ tique des ´etats n1l1, n2l2 , couplant au moment angulaire total θ, dans la base engendr´ee | θ i par les ´etats n′ l′ , n′ l′ o`u, cette fois-ci, l’oscillateur harmonique de nombres quantiques | 1 1 2 2i n1′ , l1′ correspond au mouvement relatif des deux particules, et celui sp´ecifi´epar n2′ , l2′ cor- respond au mouvement du centre de masse des particules (1) et (2) par rapport `acelui de la cible.

Pour plus de clart´e, nous ´ecrivons le produit tensoriel d’´etats apparaissant dans (6.235) sous la forme suivante,

j,m j,m θ ho ho θ n1′ l1′ , n2′ l2′ S T, Tz un′ l′ ,un′ l′ , (l1′ , l2′ ) ,S ,T,Tz , (6.236) | i ×| i | i ≡ 1 1 2 2     E

o`unous avons s´epar´eparties radiale et angulaire. Nous voulons maintenant calculer expli- citement la repr´esentation de l’´etat U dans la base, | 1i j,m ,r l, pjp , r , (6.237) |Yc¯ i≡| 2 i   afin d’obtenir un terme source aux ´equations int´egro-diff´erentielles. Ce terme source, que l’on note w, est donc d´efini par,

1 j,m w(r)= l, pjp , r U , (6.238) r h 2 | 1i   pjp o`u 2 est l’´etat intrins`eque du projectile (cf. section (4.2.2.4)), r est la distance relative entre| lesi deux fragments et l est le moment angulaire cible-projectile. La construction des ´etats du projectile a ´et´edonn´ee dans la section (4.2.2.4) pour le cas g´en´eral. Cependant, dans le cas o`ule projectile n’est constitu´eque de deux particules, ce calcul se trivialise. Une base angulaire, de spin et d’isospin d’un syst`eme de deux fermions peut s’´ecrire, sous forme coupl´ee,

jp,mp L S ,T,T , (6.239) | × zi   o`u L est le moment angulaire relatif, S le moment de spin total et T le moment d’isospin total. Cette base doit satisfaire au principe de Pauli, ce qui limite les valeurs possibles de 174 ces dernier nombres quantiques. Ainsi doit-t’on avoir,

S T L pair 1 0  ⇒ 0 1  (6.240)  S T   L impair 1 1 ⇒ 0 0   Nous notons les ´etats du projectile de la mani`ere suivante,

pjpmp = P jp , (LS)jpmp ,T,T , (6.241) | 2 i | LST zi (LSTX)as o`unous sp´ecifion par (LST )as que la sommation sur les nombres quantiques L, S et T est limit´ee aux possibilit´es indiqu´ees plus haut. Nous notons −→ρ la coordonn´ee relative entre les deux nucl´eons. Nous avons donc, 1 ρ pjpmp = P jp (ρ) Y jpmp (Ω), (6.242) h−→| 2 i ρ LST LSTTz (LSTX)as o`u ρ et Ω sont respectivement le module et la partie angulaire de la variable −→ρ . En recouplant, nous pouvons ´ecrire,

j,m l, pjp , r = | 2 i   j,m θ+j+S l L θ jp θ ( 1) θˆjˆp p , (L, l) ,S ,T,Tz , r . (6.243) − j S jp LST (LST )as     E Xθ

Enfin, le calcul du recouvrement (6.238) n´ecessite celui du type,

′ ′ j,m ′ j ,m jp θ ho ho θ p , (L, l) ,S ,T,Tz , r u ′ ′ ,u ′ ′ , (l′ , l′ ) ,S′ , T ′, T ′ = LST n1l1 n2l2 1 2 z D     E jp ho ho ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ p ′ ′ δL,l δl,l δθ,θ δS,S δ(j,m),(j m ) δ(T,Tz),(T ,T ) ,r un L,un l , (6.244) 1 2 z h LST | 1 2 i o`unous avons,

pjp ho ho pjp ho ho ,r un′ L,un′ l = dρ (ρ) un′ L(ρ) un′ l(r). (6.245) h LST | 1 2 i LST 1 2 h Z i 175 6.11 El´ements de la matrice de couplage dans la par- tition de masse « 2 »

Nous nous proposons ici de d´eriver les ´el´ements de matrice de l’interaction 11 dans la base `adeux fragments construite dans la section (4.2.2.5). Nous nous limiteronsV au cas parti- culier o`ule projectile n’est compos´eque de deux nucl´eons, car les expressions deviennent vite tr`es complexes pour le cas g´en´eral.

Selon les notations introduites dans la section (4.2.2.5), la base partielle (moment relatif cible-projectile + ´etat du projectile) pour un projectile compos´ede deux nucl´eons est,

j r l , pjp , r , (6.246) |Yc¯2 i≡| 2 2 i   o`unous omettons le nombre quantique de projection pour all´eger les notations. Nous avons, dans l’annexe (6.11), construit une telle base. En substituant, dans l’´equation (6.243), l par l2, L par l1 et θ par L2, et en notant −→ρ 2 la coordonn´ee relative entre les deux nucl´eons du projectile, nous pouvons ´ecrire,

j jp L2+j+S l2 l1 L2 l2, p , r = ( 1) Lˆ2 ˆjp | 2 i − j S jp   (l1ST )as   XL2

L2 j pjp dρ2 ρ2 l1ST (ρ2) l1, l2 ,S , T Tz, ρ2,r . (6.247) Z h  i E

En utilisant la relation (4.181), nous pouvons passer de la repr´esentation `adeux corps (cible- projectile) `aune repr´esentation `atrois corps (la cible et les deux nucl´eons du projectile), de la mani`ere suivante,

L 2 L † ¯ 2 l1, l2 , ρ2 , r = Fl1l2K2 (φ2) [K]3 , ρ¯3, , (6.248)   E K2 E X o`unous faisons usage des notations introduites dans la section (4.2.2.1) pour la base hyper- angulaire, soit,

L2 [K]L2 l , l , K . (6.249) | 3 i≡| 1 2 2i   Dans (6.248), nous avons, selon (4.182), ¯ αr φ2 = arctan( ), (6.250a) ρ2

2 2 ρ¯3 = ρ2 +(αr) . (6.250b) q Rappelons alors que l’interaction entre le projectile et la cible admet la forme suivante,

J ′ ′j (k), (6.251) Vtjt ,t t k X∈C J ′ o`u ′j (k) repr´esente l’interaction du nucl´eon num´erot´e k avec la structure interne de Vtjt ,t t la cible. La somme porte sur les particules occupant un ´etat de diffusion. Aussi, tous les 176 nucl´eons constituant le projectile sont suppos´es ˆetre dans le continuum relativement `ala cible. Les solutions particuli`eres o`ucette condition n’est pas v´erifi´ee sont supprim´ees au moyen de la technique de projection introduite dans la section (6.12). Aussi nous limitons- nous ici au calcul des ´el´ements de matrice (4.203) sans les projecteurs, la sommation, dans (6.251), portant donc sur les nucl´eons constituant le projectile, que ces derniers soient dans un ´etat de diffusion par rapport `ala cible, ou non. Nous traitons ici l’interaction entre le nucl´eon num´erot´e(1) et la structure de la cible. La figure (6.2) illustre sch´ematiquement le syst`eme de coordonn´ees intrins`eque correspondant `ala base hyper-angulaire (6.249). Nous (1)

l1 (2) (1) V l2

t

Fig. 6.2 – Illustration sch´ematique du syst`eme de coordonn´ees intrins`que correspondant `a la base hyper-angulaire (6.249). Est ´egalement illustr´ee l’interaction entre le nucl´eon (1) et la structure de la cible t. voyons donc la n´ecessit´ed’utiliser une rotation cin´ematique (cf. section (4.2.2.2)) afin de J ′ passer dans un syst`eme de coordonn´ees o`ul’interaction ′j (1) se calcul ais´ement. Vtjt ,t t Cette transformation est un cas particulier de la transformation (4.128),

L2 L2 L2 [K]3 = [K3] [K]3 [K]3 , (6.252) | i e e h | i | i Xl1,l2 e e L2 o`ules coefficients [K3] [K]3 sont les coefficients de Raynal-Revai. La figure (6.3) illustre sch´ematiquementh le changement| i de cooronn´ees correspondant `acette transformation. e (1) (1)

(2) (2) y −→x −→

[K] [K] | 3 i | 3 i Fig. 6.3 – Illustration de la rotation cin´ematique (6.252)e passant des coordonn´ees in- trins`eques correspondant `ala base hyper-angulaire [K]L2 aux coordonn´ees intrins`eques | 3 i correspondant `ala base hyper-angulaire [K]L2 . Les nouvelles coordonn´ees de Jacobi sont | 3 i not´ees −→x et −→y . e 177

Nos conventions de notations pour la nouvelle base hyper-angulaire sont les suivantes,

L2 [K]L2 l , l , K . (6.253) | 3 i≡| 1 2 2i   En recouplant de mani`ere ad´equate,e nouse pouvonse ´ecrire,

j L2 1 1 S j [K]L2 , S l , l , , , K 3 ≡ 1 2 2 2 2 E     E e e e l1 l2 L2 1 j1 1 j2 j ˆ ˆ 1 1 = L2 S jˆ1 jˆ2 S l1, , l2, , K2 .(6.254)  2 2  2 2 j1,j2  ej1 ej2 j      E X e e Nous d´ecouplons ensuite la partie isospin du projectile, 1 1 T T = , τ τ T T τ , τ . (6.255) | zi h2 2 z1 z2| zi| z1 z2i τ ,τ zX1 z2 A l’aide des r´esultats pr´ec´edents, nous pouvons ´ecrire la base partielle (6.246) comme suit,

j jp L2+j+S l2 l1 L2 l2, p , r = ( 1) Lˆ2 ˆjp | 2 i − j S jp (l1ST )as     Xe e L2,K2,l1,l2 j1,j2,τz1,τz2

l1 l2 L2 1 1 ˆ ˆ 1 1 L2 L2 S ˆj1 ˆj2 S [K3] [K]3 , τz1τz2 T Tz  2 2  h | i h2 2 | i  ej1 ej2 j  e j1 j2 j  jp  ¯ 1 1 dρ2 ρ2 p (ρ2) F † (φ2) l1, τz1 , l2, τz2 , K2 , ρ¯3 . (6.256) l1ST l1l2K2 2 2 Z h    i E

Enfin, nous pouvons int´egrer sur l’hyper-angle e pour faire aepparatre une d´ependence en x et y qui sont les modules des nouvelles coordonn´ees de Jacobi −→x et −→y respectivement (cf. figure (6.3)),

1 j1 1 j2 j l , τ , l , τ , K , ρ¯ = 1 2 z1 2 2 z2 2 3 h    i E j1 j2 j e e 2 2 1 1 dφ sin (φ) cos (φ) Fe e (φ) l1, τz1 x , l2, τz2 y . (6.257) l1l2K2 2 2 Z     E

Les variables x et y sont alors respectivement donn´ees e par, e

x =ρ ¯3 cos(φ), (6.258a)

y =ρ ¯3 sin(φ). (6.258b)

Nous somme maintenant en mesure de calculer les ´el´ements de matrice suivants,

J ′ ′ c¯ r tjt t jt′ (1) c¯ r′ . (6.259) hY 2 || V , ||Y 2 i 178

J ′ L’interaction ′j (1) est une somme d’op´erateurs tensoriels (cf. annexe (6.4)), Vtjt ,t t

J ′ J θ jt jt′ (1) = ′j ′ (1). (6.260) Vt ,t Vtjt ,t t Xθ Le calcul des ´el´ements de matrice (6.259) n´ecessite donc le calcul des ´el´ements de matrice suivants,

′ ′ ′ j1 j2 j j j j 1 1 J θ 1 1 1 2 l , τ x , l , τ y ′j ′ (1) l′ , τ ′ x′ , l′ , τ ′ y′ 1 2 z1 2 2 z2 Vtjt ,t t 1 2 z1 2 2 z2 D        E e e ′ ee e′ e j1+j +j2+ θ +l1+l j j′ θ e e′ ′ ′ ˆ ˆ 1 = δ(l j τ ),(l j τ ) j j′ ( 1) 2 2 z2 2 2 z2 − j1′ j1 j2  

1 J θ δ(y y′) jte ′jt′ e′ ′ ′ (x, x′) − . (6.261) (t l j τz ),(t l j τ ) xx′ V 1 1 1 1 1 z1 yy′

e e′ l +l Dans (6.261), la phase suppl´ementaire ( 1) 1 1 provient de l’inversion des coordonn´ees x − −→ et −→x ′. Nous montrons sans difficult´es que l’on a,

δ(y y′) δ(ρ2′ ρ¯2′ ) − = − 2 , (6.262) yy′ ρ¯2′ ρ¯3 sin(φ) sin (φ′) o`unous avons pos´e,

2 1 2 2 sin (φ) 2 2 ρ¯2′ = ρ2 +(αr) 2 (αr′) . (6.263) sin (φ′) − h  i 179 6.12 Exemple de calcul de sources pour les ´equations inhomog`enes

Selon (6.190) et (6.206a), et en utilisant les notations introduites dans la section (4.2.2.5), nous pouvons d´ecomposer le vecteur d’´etat du syst`eme total projet´esur l’espace j conte- nant j particules dans le continuum (et se trouvant dans la partition de masse Pi dans le canal entrant) de la mani`ere suivante,

+ J,M J jt j J,M t p t Ψj i = Ξci (m A−i , m i , Ωqi ) drr Ψcj ,ci (r) A j, p c¯j r . (6.264) | i | − Y i J,M,c ,c Xj i Z La repr´esentation radiale du terme source apparaissant dans (4.59) peut alors s’´ecrire,

J,M t f + J,M A f ,r c¯f p H Ψj i = Ξc (mtA−i , mpi , Ωqi ) h − Y | | i i c ,c Xj i

′ J J,M tjt f tjt j J,M dr′ r′ Ψcj ,ci (r′) A f , r c¯f p H A j, p c¯j r′ . (6.265) h − Y | | − Y i Z Afin d’all´eger les expressions, nous utiliserons par la suite les notations suivantes,

tjt tjt A f , (6.266a) | ′i≡| ′− i t jt tjt ′ A j , (6.266b) | i≡| − i pjp c¯f l, f , j , (6.266c) ≡{ ′ } jp c¯ l′, p , j′ . (6.266d) j ≡{ j } Nous substituons ensuite l’hamiltonien intrins`eque H par l’hamiltonien d´efini en (2.258) auquel l’on soustrait celui du centre de masse du syst`eme total,

P 2 H = cm . (6.267) H − 2Am Dans cette section, nous nous limiterons au calcul de la contribution de l’hamiltonien au terme source, et oublierons celle du centre de masse, qui se fait de mani`ere analogue.H En utilisant les r´esultats de la section (2.4.4.2), les projections de l’hamiltonien s’´ecrivent, H j = f +1 2 H12 ≥ P P =  01 j =1, f =2 (6.268) f H j H   j = f +2 2 H02 ≥  ainsi que les expressions conjugu´ees (en permutant les indices f et j). Nous voyons donc que le calcul des termes sources apparaissant dans les ´equations (4.59) doit se faire au cas par cas. Aussi nous limiterons-nous ici au cas particulier o`u f = 1 et j = 3, qui a « l’avantage » de regrouper un grand nombre de difficult´es que l’on peut rencontrer dans ce type de calcul. Nous avons donc,

P P = P P , (6.269) 1H 3 1H02 3 180

et, selon (2.266c), (2.264e) et (2.260b),

Γ Γ 0,0 Γ 0,2 = 0,2 = dγ dδ α, β V γ, δ nas aα† aβ† aγaδ . (6.270) H V − γ δ h || || i α β ZZ ≤ X≤Γ h    i e e Nous commen¸cons donc par calculer les ´el´ements de matrice du produit d’op´erateurs coupl´es,

Γ Γ 0,0 ′ J,M jt jt 3 t , r p a† a† a a t′ , p r′ = h Yc¯1 | α β γ δ | Yc¯3 i h    i 1 ′ t Γ ′ Γ j+jt+J+Γ j jet′ eΓ jt t t jt 3 ( 1) aα† aβ† ′ r c¯1 p aγ aδ p c¯3 r′ , (6.271) Γˆ − j′ j J h || || i h Y || || Y i       Γ e e o`unous avons utilis´ele fait que le produit (aα† aβ† ) n’agit que sur les ´etats li´es et que le Γ produit (aγ aδ) n’agit que sur les ´etats de diffusion. Le calcul des ´el´ements de matrice ′ jt jt dans la base des ´etats li´es t et t′ se fait de mani`ere analogue `aceux mentioinn´es | i | i `ala fin dee l’annexee (6.3). Nous nous int´eressons donc tout particuli`erement aux ´el´ements de matrice du produit d’op´erateurs d’annihilation des ´etats du continuum. En d´ecouplant, nous montrons facilement que l’on a (utiliser la relation entre les Wigner 3j et les coefficients de Clebsch-Gordan),

Γ 3 1 j+j′+Γ r c¯1 p aγ aδ p c¯3 r′ = ( 1) jΓ, m M j′m′ h Y || || Y i −ˆj′ − ′h − | i   m,M,mX e e m 3 m′ j j , m m Γ M r p a a p r′ . (6.272) h γ δ γ δ| − ih Yc¯1 | γ,mγ δ,mδ | Yc¯3 i m ,m Xγ δ La base partielle de l’espace contenant 3 particules dans le continuum peut s’´ecrire, en utilisant (6.35) et (4.32),

3 m′ 3 m′ p r′ p r′ | Yc¯3 i ≡ |Yc¯3 i

m′ = α m (1), α m (2), α m (3) α m (1), α m (2), α m (3) r′ | 1 1 2 2 3 3 ih 1 1 2 2 3 3 |Yc¯3 i α1Zm1 αX2m2 α3m3

1 m′ = α1m1, α2m2, α3m3 α1m1(1), α2m2(2), α3m3(3) r′ , (6.273) √6 | ih |Yc¯3 i α1Zm1 αX2m2 α3m3

o`unous utilisons la notation suivante,

α k , l , j , τ . (6.274) i ≡{ i i i zi} m′ Dans (6.273), nous avons utilis´ela relation (4.22), sachant que le ket c¯3 r′ est une combinaison antisym´etrique `a3 corps. En utilisant les r´esultats de la sections|Y (2.2.2)i sur 181 le formalisme de seconde quantification, nous pouvons calculer, a a α m , α m , α m = γ,mγ δ,mδ | 1 1 2 2 3 3i δ δ δ δ α , m (γmγ ),(α2m2) (δmδ ),(α3m3) − (δmδ ),(α2m2) (γmγ ),(α3m3) | 1 1i −   δ δ δ δ α , m + (γmγ ),(α1m1) (δmδ ),(α3m3) − (δmδ ),(α1m1) (γmγ ),(α3m3) | 2 2i   δ δ δ δ α , m , (6.275) (γmγ ),(α1m1) (δmδ ),(α2m2) − (δmδ ),(α1m1) (γmγ ),(α2m2) | 3 3i qui m`ene sans difficult´es `a, 

3 m′ m′ a a p r′ = α m α m , γm , δm r′ , (6.276) γ,mγ δ,mδ | Yc¯3 i | 1 1ih 1 1 γ δ|Yc¯3 i α ,m X1Z 1 et enfin, permettant d’´ecrire (6.272) sous la forme suivante, Γ 3 r p a a p r′ = h Yc¯1 || γ δ || Yc¯3 i   Γ j′ e e 1 j+j′+Γ ( 1) dk1 r c¯ k1c¯1 k1c¯1, γ, δ c¯ r′ . (6.277) −ˆj √6 − h Y 1 || ih ||Y 3 i Z h   i La contribution des ´el´ements de matrice de l’hamiltonien au terme source (6.265) prend alors la forme, H ′ J,M jt jt 3 t , r p t′ , p r′ = h Yc¯1 |H| Yc¯3 i

1 ′ 1 t Γ ′ j+jt+J j jt′ Γ jt t t jt ( 1) aα† aβ† ′ −ˆj − Γˆ j′ j J h || || i Γ   α β X X≤   Γ j′ Γ dk1 dkγ dkδ α, β V γ, δ nas r c¯1 k1c¯1 k1c¯1, γ, δ c¯3 r′ , (6.278) ¯ h || || i h Y || ih ||Y i Xγ,¯ δ ZZZ h   i o`unous avons utilis´eles relations suivantes, pˆ k c¯ = k c¯ , (6.279a) | 1 1i | 1 1i Γ j′ Γ j′ 3p k c¯ , γ, δ = k c¯ , γ, δ . (6.279b) | 1 1 i | 1 1 i Remarquons que l’on peuth ´ecrire (toujours i `al’aideh de la relation i (4.22)),

Γ j′ Γ j′ k c¯ , γ, δ r′ = √6 k c¯ (1), γ(2), δ(3) r′ . (6.280) h 1 1 ||Yc¯3 i h 1 1 ||Yc¯3 i Les ´el´ementsh de matrice  `adeuxi corps antisym´etris´esh  apparaˆıssant i dans (6.278) s’´ecrivent,

Γ 1 α, β V γ, δ nas = h || || i 1+ δα,β 1+ δγ,δ " p p Γ Γ jγ j Γ α(2), β(3) V γ(2), δ(3) ( 1) − − δ α(2), β(3) V δ(2),γ(3) , (6.281) h || || i − − h || || i # 182

offrant donc deux contributions : une contribution directe et une contribution d’´echange. Notons que l’indexation des particules est arbitraire. Nous nous int´eressons dans cette section `ala contribution directe seulement (la contribution d’´echange se faisant de mani`ere totalement analogue). La partie directe de (6.281) m`ene, dans (6.278), au calcul de la quantit´esuivante, r (1) k c¯ (1) α(2), β(3) V γ(2), δ(3) Γ = h Yc¯1 || 1 1 ih || || i ˆˆ Γ 0 Γ jΓ 1 j′ r c¯1 (1), α(2), β(3) (14) V (23) k1c¯1(1), γ(2), δ(3) ,(6.282) ˆj′ h Y || × || i   h i   qui s’apparente `aun ´el´ement de matrice `atrois corps. Dans (6.278) apparaˆıt donc le projecteur suivant,

Γ ′ Γ dk dk dk k c¯ (1), γ(2), δ(3) j k c¯ (1), γ(2), δ(3) , (6.283) 1 γ δ | 1 1 i h 1 1 | ZZZ     qui n’est autre que le projecteur 3p limit´e`acertains nombres quantiques angulaires de spin et d’isospin. En utilisant les r´esultats pr´ec´edents, nous pouvons alors ´ecrire,

Γ j′ Γ dk dk dk α(2), β(3) V γ(2), δ(3) r (1) k c¯ (1) k c¯ (1), γ(2), δ(3) r′ 1 γ δ h || || i h Yc¯1 || 1 1 ih 1 1 ||Yc¯3 i ZZZ h   i ˆˆ Γ 0 jΓ 1 3 = r c¯1 (1), α(2), β(3) (14) V (23) p c¯3 r′ . (6.284) ˆj′ h Y || × || Y i   h i J Dans (6.264), la fonction d’onde radiale Ψcj ,ci (r) est suppos´ee avoir ´et´ecalcul´ee de mani`ere `a + j ce que le vecteur d’´etat Ψj i appartienne `al’espace j. Aussi le projecteur p apparaissant dans (6.264) est-t’il redondant.| i Ce dernier projecteurP ne nous a servi jusqu’alors qu’`a scinder de mani`ere formelle le produit d’op´erateurs coupl´es apparaissant dans l’hamiltonien . Nous pouvons donc, `apr´esent, supprimer ce projecteur des ´equations et ´ecrire l’´el´ement Hde matrice (6.278) sous la forme suivante,

1 ′ ′ t Γ ′ j +jt+J j jt′ Γ jt t t jt ( 1) aα† aβ† ′ −ˆj − j′ j J h || || i ′ Γ   α β X X≤   Γ 0 r (1), α(2), β(3) 1(14) V (23) r′ . (6.285) h Yc¯1 || × ||Yc¯3 i   h i La figure (6.4) illustre sch´ematiquement les diff´erents syst`emes de coordonn´ees d´efinissant bra et ket dans l’´el´ement de matrice `atrois corps apparaissant dans (6.285). L’indexation des particules utilis´ee jusqu’ici a permis une d´erivation commode de l’expression (6.285). Elle n’est cependant pas appropri´ee pour continuer plus avant. Cette indexation ´etant arbitraire, nous effectuons la permutation suivante, 1 3 −→ 2 1 −→ 3 2 (6.286) −→ menant `aune re-d´efinition de la base `atrois corps,

′ ′ Γ j ′ Γ j r(3) , α(1), β(2) =( 1)j +j+Γ α(1), β(2) , r(3) . (6.287) Yc¯1 − Yc¯1   E   E

183

(1) (2) (1) (2)

V (23) α r (3) (3) r′

β

(4) (4)

Fig. 6.4 – Illustration sch´ematique des diff´erents syst`emes de coordonn´ees d´efinissant bra et ket dans l’´el´ement de matrice `atrois corps apparaissant dans (6.285). A gauche, les ´etats α et β sont li´es par rapport `ala cible (consid´er´ee ici comme une particule ponctuelle num´erot´ee| i | i 4), et la variable r repr´esente la distance relative du nucl´eon num´erot´e 1 par rapport `ala cible. Est ´egalement rep´esent´ee l’interaction V (23) entre les nucl´eons 2 et 3.

A droite est sch´ematis´el’´el´ement de la base partielle c¯3 r′ o`u r′ repr´esente la distance relative entre le centre de masse de la cible et celui du proje|Y ctilei (compos´edes particules 1, 2 et 3).

L’´el´ement de matrice, centre de nos pr´eoccupations, devient alors,

Γ 0 α(1), β(2) , r (3) V (12) 1(34) r′ . (6.288) h Yc¯1 || × ||Yc¯3 i   h i Pour calculer cet ´el´ement de matrice, nous devons projeter le ket (6.287) sur un syst`eme de coordonn´ees appropri´e. Nous commen¸cons par factoriser la base `adeux corps des parti- cules 1 et 2 de la mani`ere suivante (nous oublions l’indexation des particules pour plus de lisibilit´e),

1 jα 1 jβ α, β Γ u ,u l , , l , Γ τ , τ , (6.289) | i ≡| α βi α 2 β 2 i | zα zβ     E o`unous avons s´epar´eparties radiales, angulaires-spin et d’isospin. Les fonctions d’onde radiales li´ees uα et uβ peuvent ˆetre facilement d´evelopp´ees dans une base d’oscillateur harmonique, menant| i | `a, i

u ,u = uho u uho u uho ,uho . (6.290) | α βi h n1lα | αih n2lβ | βi| n1lα n2lβ i n ,n X1 2 Nous recouplons ensuite la partie angulaire et de spin, l 1 j 1 jα 1 jβ Γ α 2 α L 1 1 S Γ l , , l , = ˆj ˆj LˆSˆ l 1 j l , l , , . (6.291) α 2 β 2 α β  β 2 β  α β 2 2     E L,S  L S Γ      E X

L’´el´ement de la base c¯1 r peut ´egalement ˆetre d´evelopp´ee dans une base d’oscillateur harmonique, |Y i

1 j uho (r) 1 j r l, r τ = n3l uho l, τ . (6.292) |Yc¯1 i ≡ 2 | zi r | n3li 2 | zi   E n3   E X

184

Le d´eveloppement (6.292) est purement formel : La base radiale harmonique uho ´etant | n3li complˆete, cette expression est exacte pourvu que la sommation sur n3 soit infinie. Ce- pendant, du fait de la localisation du terme source `aune r´egion limit´ee de l’espace, la convergence sur n3 dans le calcul de l’´el´emenet de matrice (6.288) doit ˆetre assez rapide. Nous r´esumons les r´esultats pr´ec´edents en ´ecrivant le ket (6.287) sous la forme suivante,

′ 1 Γ j lα 2 jα α(1), β(2) , r(3) = uho u uho u ˆj ˆj LˆSˆ l 1 j Yc¯1 h n1lα | αih n2lβ | βi α β  β 2 β  n1n2n3 L S Γ   E LS   X

uho (r) L 1 1 S Γ 1 j j′  n3l n l , n l , , , n l, τ , τ , τ , (6.293) r 1 α 2 β 2 2 3 2 | zα zβ zi h    i   E o`unous utilisons la notation simplifi´ee, n, l uho Y , (6.294) | i≡| nl i| li avec Yl une simple harmonique sph´erique d’ordre l. Un dernier recouplage des parties angulaires| i et de spin nous permet d’´ecrire,

L 1 1 S Γ 1 j j′ l , l , , , l, = α β 2 2 2 h    i   E

L S Γ ′ L L3 1 1 S 1 S2 j ΓˆˆjLˆ Sˆ l 1 j l , l , l , , , . (6.295) 3 2  2  α β 2 2 2 L ,S L S j 3 2  3 2 ′  h  i h  i E X

Les ´etats des particules 1, 2 et 3 sont maintenant d´evelopp´es dans une base d’oscillateurs harmoniques ´evalu´es dans le r´ef´erentiel cible. En effectuant successivement deux trans- formations de Moshinsky (cf. annexe (6.11)), ainsi que des recouplages ad´equats, nous d´erivons,

L L3 n1lα, n2lβ , n3l =   E L2 L L3 L2 L3

n1′ l1, n2′ l2, n3′ l3 n1lα, n2lβ , n3l n1′ l1, n2′ l2, n3′ l3 ,(6.296) n′ l ,n′ l ,n′ l ,L 1 1 2 2 3 3 2 D     E   E X o`unous avons d´efini,

L2 L L3 L n′ l , n′ l , n′ l n l , n l , n l = n′ l , n′′l′′ n l , n l 1 1 2 2 3 3 1 α 2 β 3 h 1 1 2 2 | 1 α 2 βi n′′,l′′ D     E 2 2 X

′′ l l′′ L l1+l2 +L3+l ˆ ˆ 1 2 L ( 1) LL2 n2′ l2, n3′ l3 n2′′l2′′, n3l . (6.297) − l L3 L2 h | i   La figure (6.5) illustre ces deux transformations successives. 185

(1) (2) (1) (2) (1) (2) V (12) n1′ , l1 n1′ , l1

n2′ , l2 n2, lβ n , l (3) (3) (3) 1 α n2′′, l2′′ n3′ , l3

n3, l n3, l

(4) (4) (4)

Fig. 6.5 – De gauche `adroite : illustration des deux transformations successives de Mo- shinsky (cf. equ. (6.296)).

Enfin, nous passons en repr´esentation coordonn´ee,

L2 L3 n1′ l1, n2′ l2, n3′ l3 =   E L2 L3 ho ho ho dx1 dx2 dx3 x1 x2 x3 u ′ (x1) u ′ (x2) u ′ (x3) x1 l1, x2 l2, x3 l3 , (6.298) n1l1 n2l2 n3l3 ZZZ   E o`ules variables radiales sont illustr´ees sur la figure (6.6). Nous nous int´eressons maintenant (1) (2) x1, l1

x2, l2

(3) x3, l3

(4)

Fig. 6.6 – Illsutration de la repr´esentation coordonn´ee (6.298).

au ket c¯3 r′ . D’apr`es (6.183), cet ´el´ement peut s’´ecrire comme une superposition d’´etats du type,|Y i

j′ L3 S2 T2,Tz2 [K]4 , [S] , [T ] , ρ¯4 . (6.299)   E

Nous rappelons alors les conventions de notations introduites dans le section (4.2.2.1) en ce qui concerne la base d’harmoniques hypersph´eriques,

L2 L3 [K]L3 l , l , l ,K ,K . (6.300) | 4 i ≡ 1 2 3 2 3 h  i E

186

En recouplant et en int´egrant sur les deux hyper-angles, nous pouvons ´ecrire l’´el´ement r′ comme superposition des ´etats suivants, |Yc¯3 i L2 L3 2 2 5 2 l1, l2, l3 ,K2,K3 = dφ2 dφ3 cos φ2 sin φ2 cos φ3 sin φ3 h   i E ZZ

L2 L3 Fl1l2K2 (φ2) FK2l3K3 (φ3) x1 l1, x2 l2, x3 l3 , (6.301)   E o`ules fonctions F − ont ´et´ed´efinies en (6.80), et o`u, Ki 1liKi

x1 =ρ ¯4 cos φ3 cos φ2, (6.302a)

x2 =ρ ¯4 cos φ3 sin φ2, (6.302b)

x3 =ρ ¯4 sin φ3. (6.302c) Ainsi le calcul de l’´el´ement de matrice (6.288) implique celui des ´el´ements de matrice du type,

′ L3 S2 j L2 1 1 S1 1 x1 l1, x2 l2,x3 l3 , , , , τzα,τzβ,τz V (12) *" ! 2 2 2! #      

L′ S ′ j′ ′ 3 ′ 2 L2 1 1 S1 1 x1′ l1′ , x2′ l2′ ,x3′ l3′ , , , , τzα′ ,τzβ′ ,τz′ . (6.303) " ! 2 2 2! # +       En supposant que l’interaction nucl´eon-nucl´eon V (12) puisse se d´ecomposer de la mani`ere suivante,

0,0 V (12) = A(θ) B(θ) I =( 1)θ θˆ Aθ Bθ I, (6.304) . − ×   h i o`u Aθ est un op´erateur tensoriel d’ordre θ n’agissant que sur les parties radiale et angulaire, Bθ est un op´erateur de spin d’ordre θ et I n’agit que sur la partie isospin, l’´el´ement de matrice (6.303) peut se d´ecomposer de la mani`ere suivante,

′ ′ S2+L +j L3 L3′ S2′ ( 1) 3 ˆj′ − S2 θ j′   ′ ′ L2 L2 L3 L3 θ x1 l1, x2 l2,x3 l3 A x1′ l1′ , x2′ l2′ ,x3′ l3′ D     E ′ ′ 1 1 S1 1 1 1 S1 1 S2 S2 , , Bθ , , 2 2 2 2 2 2 D    E

τzα,τzβ,τ z I τ ′ ,τ ′ ,τ ′ . (6.305) h | | zα zβ zi Dans cette derni`ere expression, nous pouvons simplifier,

′ ′ L2 L2 L3 L3 θ x1 l1, x2 l2,x3 l3 A x1′ l1′ , x2′ l2′ ,x3′ l3′ = D     E

′ l l θ ′ ˆ L2+l 1 +L3 + θ 1 1′ δL ,L L3 ( 1) 3 3 − L′ L2 L3  2 

δ(x1 x1′ ) δ(x2 x2′ ) δ(x3 x3′ ) θ δ ′ ′ ′ − − − A ′ (x1), (6.306) (l2,l3,L2),(l2,l3,L2) l1,l1 x1x1′ x2x2′ x3x3′ 187

ainsi que,

′ ′ S1 S1 S2 ′ S2 1 1 1 θ 1 1 1 S +S2+θ+1/2 S1 S1′ θ θ , , B , , = ( 1) 1 δ ′ Sˆ B ′ .(6.307) S2,S2 2 1 1 S1,S 2 2 2 2 2 2 − 2 2 S2 1 D    E  

Quant `ala partie isospin, c’est en g´en´eral la plus triviale `acalculer. Bibliographie

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188 189

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R´esum´e: L’unification entre structure et r´eaction a toujours ´et´e un grand d´efi de la physique nucl´eaire. L’extr`eme complexit´erencontr´ee dans la description des syst`emes quantiques finis a en ef- fet men´ela th´eorie nucl´eaire `adissocier ces deux approches. Une voie possible pour les r´econcilier est le mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum. Jusqu’alors, les applications num´eriques reposant sur ce mod`ele utilisaient un puit de potentiel lo- cal pour g´en´erer la base individuelle et une interaction r´esiduelle sch´ematique de port´ee nulle pour les couplages au continuum. Nous avons d´evelopp´ele formalisme du mod`ele en couches avec couplage aux ´etats du continuum avec une int´eraction nucl´eon-nucl´eon de port´ee finie. Nous avons ensuite g´en´eralis´ele formalisme de mani`ere `aprendre en compte un nombre arbitraire de particules dans un ´etat de diffusion. Le grand avantage de cette approche r´eside dans le fait que la mˆeme interaction est utilis´ee pour la construction de la base individuelle et pour le couplage aux ´etats du continuum. Nous avons donc pos´e les bases n´ec´essaires `aun calcul ab initio, le but ´etant de d´eriver le champ moyen, les m´elanges de configurations et le couplage aux ´etats du continuum `apartir de la seule inter- action nucl´eon-nucl´eon dans le vide. Nous avons effectu´e une premi`ere application r´ealiste en calculant les spectres de 17F et 17O, et les d´ephasages de difusion ´elastique 16O(p,p)16O.

Mots cl´es : structure nucl´eaire, r´eactions nucl´eaires, mod`ele en couches (phy- sique nucl´eaire), m´ethode Hartree-Fock, d´ecroissnace radioactive, isotopes du fluor.

Use of a finite range nucleon-nucleon interaction in the continuum shell model.

Abstract : The unification of nuclear structure and nuclear reactions was always a great challenge of nuclear physics. The extreme complexity of finite quantum systems lead in the past to a separate development of the nuclear structure and the nuclear reactions. A unified description of structure and reactions is possible within the continuum shell model. All previous applications of this model used the zero-range residual interaction and the finite depth local potential to generate the single-particle basis. In the thesis, we have presen- ted an extension of the continuum shell model for finite-range nucleon-nucleon interaction and an arbitrary number of nucleons in the scattering continuum. The great advantage of the present formulation is the same two-body interaction used both to generate the single-particle basis and to describe couplings to the continuum states. This formulation opens a possibility for an ab initio continuum shell model studies with the same nucleon- nucleon interaction generating the nuclear mean field, the configuration mixing and the coupling to the scattering continuum. First realistic applications of the above model has been shown for spectra of 17F and 17O, and elastic phase-shifts in the reaction 16O(p,p)16O.

Keywords : nuclear structure, nuclear reactions, shell model (nuclear physics), Hartree-Fock method, radioactive decay, fluorine isotopes.

Discipline : Constituants ´el´ementaires Grand Acc´el´erateur National d’Ions Lourds (GANIL), CEA/DSM-CNRS/IN2P3, Bvd Henri Becquerel, BP 55027, F-14076 CAEN, Cedex 5, France