LA VIE POLITIQUE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE Penser Les Antipodes

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LA VIE POLITIQUE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE Penser Les Antipodes Jean-Marc Regnault Université de la Polynésie française LA VIE POLITIQUE EN POLYNÉSIE FRANÇAISE Penser les antipodes À Papeete (juillet 1964), Georges Pompidou déclarait : « J'ai constaté que la politique poly­ nésienne est extrêmement compliquée [...] il y a des mouvements politiques, des personnalités politiques et des nuances qui sont longues à comprendre ». La vie politique, en Polynésie, obéit en effet à des règles originales. À première vue, les institutions, les partis, la vie associative laissent penser que les îles sont le prolongement de la métropole. En réalité, l'observateur doit faire un effort pour comprendre ce qu'est un territoire d'outre-mer, c'est-à-dire un milieu qui a sa culture propre, des pratiques particulières, déterminées par la géographie, l'histoire, le souvenir de la colo­ nisation, la démographie et les mentalités. La présence française a imposé un cadre institutionnel et politique à l'intérieur duquel la culture et les pratiques locales bousculent les principes impor­ tés. Les hommes politiques, les électeurs jouent habilement sur les divers registres de la « tradition » culturelle et de la « modernité » démocratique (Al Wardi, 1998). Caractéristiques essentielles de la vie politique locale La règle a longtemps été la multiplicité des partis à l'existence éphémère, favorisée par l'élec­ tion au scrutin à la proportionnelle aux élections territoriales. Dans les circonscriptions des archi- HERMÈS 32-33, 2002 521 Jean-Marc Regnault pels éloignés, on peut être élu avec quelques centaines de voix. La tentation est forte de constituer un mouvement à base géographique en jouant sur le particularisme de telle île, à base ethnique ou à base religieuse. Il a existé, certes, et il existe encore quelques grands partis, plus durables et ayant de larges assises géographiques, ethniques ou religieuses. Mais la durée n'exclut pas de profondes et impré­ visibles révisions de la doctrine ou de la stratégie. On notera la tendance actuelle des deux partis dominants (Tahoera'a et Tavini) à absorber plus ou moins complètement les petites formations ou les anciens grands partis, actuellement en voie de disparition. Le système électoral avait plutôt favorisé l'éclosion des partis. La situation actuelle d'affrontement entre deux grands partis, ne per­ met plus, au contraire, la dispersion des voix. Ce qui frappe l'observateur, c'est l'intensité de la vie politique locale. Les grands partis mobi­ lisent jusqu'à cinq mille personnes lors des meetings, soit une proportion considérable de la popu­ lation. La plupart des Polynésiens sont inscrits dans un ou plusieurs partis. Peu de temps avant les élections, les sections sont réactivées ou créées. Les journaux annoncent « l'homologation » des sections et des fédérations. Dans de petites communes, on signale, par exemple, la création de dizaines de sections ou l'élection d'un bureau avec vingt ou trente membres. L'intensité de la vie politique ne doit pas masquer qu'elle est l'apanage quasi exclusif des Polynésiens ou des Chinois. Les métropolitains d'origine ne jouent plus de rôle public notable depuis 1982. Les quelques tentatives récentes pour créer des formations s'appuyant sur l'électorat farani (Français métropolitains) ou les démarches personnelles d'intégration au combat politique sont restées marginales et suscitent plutôt l'hostilité. En revanche, les responsables politiques n'hésitent pas à avoir recours aux métropolitains, soit dans les cabinets ministériels, soit comme conseillers (même si c'est moins net pour les partis indépendantistes). En général, les partis ont toutes les apparences de la vie démocratique. Les organigrammes compliqués, les divers échelons, les commissions multiples ne doivent pas faire illusion (pas plus qu'au sein des partis métropolitains). Les partis sont au service d'un leader, un chef charismatique qui entraîne l'adhésion, quelle que soit l'orientation qu'il peut prendre. Tel chef de parti conduit ses militants et/ou son électorat à voter pour François Mitterrand en 1974, pour Giscard d'Estaing en 1981, à nouveau pour François Mitterrand en 1988... et pour Jacques Chirac en 1995 (Regnault, 1996). Les programmes des partis et les listes de candidats sont préparés par des per­ sonnalités proches des leaders et les partis n'y participent guère, sauf pour les ratifier au cours de meetings qu'on baptise « congrès ». Jusqu'à une période récente, les partis se groupaient, généralement en vue d'une élection, puis se séparaient pour entrer dans d'autres alliances, y compris dans celles qu'ils avaient com­ battues. Les élus agissent à leur guise. Nulle part ailleurs qu'en Polynésie ne s'applique autant l'article 27 de la Constitution qui veut que « tout mandat impératif est nul ». La seule condition pour que les élus conservent la confiance de leur clientèle, c'est qu'ils continuent à faire bénéficier la commune, l'association, la parenté, d'une série de bienfaits1. La situation du moment justifie les 522 HERMÈS 32-33, 2002 La vie politique en Polynésie française. Penser les antipodes paroles et les actes. Si la situation change, on parle et on agit autrement, sans voir la moindre con­ tradiction avec ce qui a été dit et fait hier2. L'idéologie, au sens occidental, est absente du débat politique. Tout tourne autour des per­ sonnalités plutôt qu'autour d'enjeux à connotation économique et sociale, même si ces derniers aspects tendent à prendre de l'importance. Les programmes, qui varient vite, n'ont qu'un intérêt limité et peu d'électeurs en prennent connaissance. Si les rivalités de personnes sont une clé qui permet de comprendre l'évolution politique, il faut toujours s'attendre à de spectaculaires scis­ sions et réconciliations. Tout est possible en Polynésie. Comment prévoir ce que sera le visage poli­ tique du Territoire demain ou après-demain ? L'apparentement à un parti métropolitain a peu de signification. Le parti local joue toujours son propre jeu sans tenir compte de la politique nationale3. La vie communale est primordiale. Toute élection cache en fait une élection municipale. Le maire se détermine toujours en fonction des intérêts de sa commune ou en fonction de la prochaine élection municipale. Dans certains cas, les élections territoriales se sont déroulées sur des thèmes uniquement communaux, un phéno­ mène qui tend à s'effacer et à être remplacé par la défense des intérêts de tel ou tel archipel. Les élec­ teurs sont souvent peu sensibles aux thèmes nationaux, voire territoriaux. La laïcité ne trouve guère d'écho sur cette terre où les religions jouent un rôle important. Les réunions politiques commencent généralement par une prière, dans le plus grand oecuménisme. Les hommes politiques utilisent fréquemment un langage biblique. Depuis quelques années cependant, une tendance montre le détachement progressif des élus à l'égard des autorités reli­ gieuses (délibérations sur les jeux d'argent, sur la contraception par exemple). De plus, l'Eglise évangélique cherche à scinder les sphères religieuse et politique. Le synode a demandé que les dia­ cres engagés politiquement ou exerçant des fonctions électives choisissent rapidement l'un ou l'autre champ d'activités. La division « droite-gauche » n'a guère de sens en Polynésie. Comment classer les partis ? Jusqu'en 1980, la ligne de démarcation se situait entre les autonomistes et les anti-autonomistes. Avec le ralliement de Gaston Flosse à l'autonomie (Regnault, 1995a), il n'existe plus de partisans d'un système centralisateur. La frontière s'est désormais déplacée entre ceux qui se contentent de l'autonomie interne à condition qu'elle apporte toujours plus de compétences au Territoire, et ceux qui voient dans l'indépendance, la solution à tous les problèmes. Parmi les premiers apparaît une autre ligne de fracture : l'attitude à l'égard de celui qui domine la vie politique locale, Gaston Flosse. Mais cette ligne de fracture s'est déplacée fréquemment, tous (ou presque) ayant été successivement adversaires acharnés puis alliés du chef du Tahoera'a. HERMÈS 32-33, 2002 523 Jean-Marc Regnault La personnalité des principaux partís politiques Depuis plus de quarante ans Gaston Flosse joue un rôle majeur dans la vie politique locale. Il s'appuie sur le Tahoera'a Huiraatira (« Rassemblement du peuple »), fondé en 1977 à partir de divers mouvements gaullistes. Après avoir combattu le principe de l'autonomie interne, Gaston Flosse s'y rallie (1980). En 1982, les élections territoriales lui permettent d'arriver aux commandes du gouvernement local. Il obtient le statut d'autonomie interne de 1984. Afin de désarmer les critiques des indépendantistes, le Tahoera'a s'oriente de plus en plus vers la reven­ dication d'une très large autonomie qu'il est sur le point d'obtenir dans le prolongement des accords de Nouméa. L'attachement proclamé à la France n'empêche pas de vouloir donner au Ter­ ritoire toutes les marques symboliques d'un quasi-Etat, jusqu'à souhaiter abandonner le nom actuel de Polynésie française (traduisant trop la dépendance) au profit de Tahiti Nui (« le Grand Tahiti »). Le Tahoera'a est un instrument très efficace entre les mains de son président. En 1996, le parti revendiquait trente-cinq mille adhérents, autant que de voix obtenues aux élections. Il y a des sec­ tions sur presque tout le Territoire. Attaché au libéralisme économique, le Tahoera'a a organisé pourtant un vaste système de redistribution en faveur des Polynésiens des îles éloignées et des habitants aux revenus modestes. Ceci permet de classer ce parti dans la sphère des Populismes4. Le départ du Centre d'expérimentations du Pacifique contraint le parti et son chef à chercher, d'une part, un soutien financier de la France pendant les années de transition, d'autre part, à développer des activités qui prendraient le relais de celles qui étaient liées à Moruroa. Depuis les élections territoriales de 1996, le parti dispose de la majorité absolue à l'assemblée de Polynésie.
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