Genealogie Jurassienne
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G E N E A L O G I E J U R A S S I E N N E No 74 Informations généalogiques Hiver 2012 Bulletin du Cercle généalogique de l’ancien Evêché de Bâle Ouvriers et directeurs de la Cortébert Watch en 1908 A droite, Albert Juillard-Morel (1828-1909) (Collections Mémoires d'Ici, Saint-Imier) Articles et documents Editorial Le CGAEB à Genève le 21 avril En 2011, le CGAEB a participé à deux expositions généalogiques: à Meslières, le 20 mars, à l'invitation de la section de Montbéliard du Centre d'Entraide généalogique de Franche- Comté, puis, à Pâques (22-25 avril), à Brunstatt, dans le cadre du 30e anniversaire du Cercle généalogique de Mulhouse. Cette année, une nouvelle participation à une exposition est au programme, à l'invitation de la Société Genevoise de Généalogie. Cette société a été fondée le 31 décembre 2001. Elle compte aujourd'hui 549 membres. Pour en savoir plus, sur ses objectifs et activités, on peut consulter son site Internet (www.gen- gen.ch). Pour marquer le 10e anniversaire de sa fondation, cette société a prévu plusieurs manifestations, en particulier l'organisation d'une rencontre généalogique "Tous cousins”, à laquelle elle a convié, entres autres associations, le CGAEB. Le Bureau a décidé de répondre favorablement à cette aimable invitation. En plus de l'occasion de rencontrer et de nouer des liens avec une société sœur, deux autres raisons ont incité le Bureau à participer à cette manifestation. D'une part, parmi la colonie jurassienne de Genève, plus d'une personne sera sans doute intéressée à s'informer directement sur l'activité du CGAEB D'autre part, c'est pour le Bureau l'occasion d'un rendez-vous avec la dizaine de membres du Cercle, domiciliés à Genève et dans sa banlieue française, trop éloignés pour participer régulièrement aux réunions trimestrielles dans le Jura. Une quinzaine d'associations ont répondu à l'invitation de la SGE: la Société suisse d'études généalogiques et les sociétés vaudoise, valaisanne fribourgeoise, neuchâteloise et jurassienne ainsi que des associations de l'Ain, du Chablais, du Faucigny, de la Savoie, de Haut-Jura, de la Haute-Saône et de la Corrèze. Elles auront donc l'occasion de se présenter au public le samedi 21 avril, de 9h30 à 17h, à la salle communale Jean-Jacques Gautier, à Chêne- Bougeries. Les membres intéressés à participer à l'animation du stand du CGAEB sont invités à prendre contact avec le président. François Kohler Sommaire La famille Juillard, de Sonvilier, industriels de la Cortébert Watch Co ( 1790-1962), par Robin Moschard 3 Questions/réponses ………………………………….………………………………………………………….. 10 Réunions et manifestations …………………………………………………………………………………….. 12 2 Généalogie jurassienne No 74 Articles et documents Les JUILLARD, de Sonvilier, industriels de la Cortébert Watch Co (1790-1962) par Robin Moschard Cette étude est un résumé d’un travail plus complet qui sera prochainement déposé à la bibliothèque du CGAEB. Elle prend comme point de départ un ouvrage édité en 1940 à l’occasion du jubilé de l’entreprise, qui s’intitule : « Cortébert Watch Co. Jubilé de 150 ans (1790-1940) ». Cette entreprise horlogère - une des premières installées dans le vallon de Saint-Imier à la fin du 18e s. - s’est caractérisée par le fait qu’elle totalise quelque 172 années d’activité. Elle connaîtra une renommée mondiale dès son installation à Cortébert en 1865 et sera considérée par des chroniqueurs comme la plus ancienne fabrique d’horlogerie du monde. De plus, elle est restée dans son histoire aux mains de la même famille JUILLARD durant 6 générations. Dans une lettre datée de cette même année 1940 destinée à la direction de la Cortébert Watch Co (CWC) à l’occasion de la sortie de cette plaquette, Roger Châtelain (1910-1996), alors archiviste de la commune de Tramelan, rectifie une erreur concernant les armoiries de la famille JUILLARD et apporte du même coup des renseignements quant à son origine. Il démontre la confusion qu’il y a eu entre les familles JULLIARD de Fribourg et JUILLARD, du Jura bernois, qui a eu comme source un article de Paul F. Macquat, héraldiste. Celui-ci, dans l’Almanach du Montagnard de 1940, semble avoir confondu l’orthographe de ces deux familles qui n’ont aucun lien entre elles. Pour preuve, à la planche lX du même périodique, on constate que les armoiries vont aux JULLIARD de Fribourg, et ont été reproduites par erreur dans la plaquette du Jubilé. Il affirme en vérité que les JUILLARD de Tramelan-dessous avaient pour armoiries deux têtes de maures, ce qui serait probablement le symbole des tailleurs. Quant à l’origine, Roger Châtelain donne les précisions suivantes : « Dans l’Histoire de Tramelan, par Montandon et Voumard, on lit à la p. 20 : « Les JUILLARD (de Tramelan), sont, d’après une note aux registres des naissances de la paroisse, originaires de Rougemont ou de Provence (canton de Neuchâtel). Or, j’ai trouvé effectivement la mention d’un JUILLARD en 1340, nom écrit « JUGLIAR », dans un document concernant la prestation de serment de Pierre co-seigneur d’Estavayer à Louis de Savoie, seigneur de Vaud. (Matile : monuments historiques de Neuchâtel, l, n°433). Ce fait confirmerait la notice de Tramelan, et bien qu’il s’agisse d’un seigneur d’Estavayer, les noms de famille figurant dans ce document n’en sont pas moins de la région située sur la rive nord du lac de Neuchâtel». Il ajoute par ailleurs qu’une branche de ces anciens JUILLARD neuchâtelois se serait fixée en Erguel et se serait divisée ensuite en branches de Sonvilier ou Saint-Imier, Corgémont et Tramelan-dessous dès 1517. Plusieurs membres de cette famille participèrent à la bataille de Morat en 1476. Après avoir abordé la famille RAIGUEL dans le bulletin du CGAEB n°73/2011, c’est tout naturellement que l’on s’est intéressé à cette famille JUILLARD. Car, par les affaires, un homme fait le joint entre ces deux familles de négociants horlogers du vallon de Saint-Imier : Pierre Henri RAIGUEL-CHOPARD (1809-1898), ancien associé à l’origine des Longines en 1833, est partie prenante en 1864 pour fonder la Cortébert Watch Co (CWC). Considéré comme le fondateur de la CWC, Adam-Louis JUILLARD-JUILLARD (1758-1831) ouvre en 1790 un petit comptoir dans son village d’origine Sonvilier. Son fils Lucien JUILLARD- KULLMANN (1803-68) poursuit l’affaire et la transfert en 1830 à Saint-Imier dont il deviendra le maire en 1848-49, succédant à Auguste Agassiz. Vers 1850, l’entreprise passe à la 3e génération avec Albert JUILLARD-MOREL (1828-1909), personnage central pendant une cinquantaine d’années... Généalogie jurassienne No 74 3 Articles et documents En 1864, celui-ci s’associe avec d’autres fabricants horlogers de la région pour fonder une fabrique d’ébauches, démarche qui amène l’entreprise à s’installer à Cortébert. C’est sous la raison sociale « Raiguel, Juillard et Cie », - plus tard connue sous le nom de « Cortébert Watch Co » - qu’elle est inaugurée l’année suivante dans une nouvelle usine qui intègre sous le même toit le comptoir et la fabrique d’ébauche. Elle se caractérise par la présence de 66 fenêtres sur la façade sud. Donc, en cette année clef de 1864, nous avons les huit associés suivants : 1- Albert JUILLARD-MOREL (1828-1909), fils de Lucien JUILLARD-KULLMANN (1803-68). 2- Albert MOREL-JAQUET-GODET (1828-1889), de Corgémont, beau-frère de 1- et du Conseiller d’Etat bernois Auguste Moschard-Morel (1817-1900)[16]. Et fils de Florian Morel-Raiguel (1798- 1861), associé à l’origine des Longines en 1833 avec Agassiz cité plus haut. 3- Louis JUILLARD-RAIGUEL (1832-88), avocat et juge à Berne, frère de 1-. 4- Pierre Henri RAIGUEL-CHOPARD (1809-1898), aussi ancien associé à l’origine des Longines, oncle de 3-. 5- Gustave CHOPARD, fabricant d’horlogerie, de et demeurant à Sonvilier. 6- James JAQUET, fabricant d’horlogerie, de et demeurant à Saint-Imier. 7- Ferdinand KULLMANN (°1816- + 31.05.1864), négociant, de et demeurant à Saint-Imier, beau-frère de Lucien JUILLARD-KULLMANN (1803-68). 8- Bertrand FRISARD, fabricant d’horlogerie, de et demeurant à Villeret. Huit ans plus tard en 1872, le renouvellement du contrat se fait sous la raison de commerce « Fabrique d’ébauches de Cortébert ». Les associés sont les mêmes qu’en 1864, mais sans KULLMANN (décédé), sans FRISARD et sans Henri RAIGUEL-CHOPARD (1809-1898). Mais Paul-Henri RAIGUEL-MOREL (1846-1953) dit Jeune (fils du précédent) et Auguste MOSCHARD-MOREL (1817-1900)[16] prennent le relais. Quinze années plus tard, à la date cruciale de 1887, RAIGUEL Jeune est démissionnaire suite à des mésententes, puis à la faillite de la société. Par bonheur, l’entreprise est sauvée in-extremis par Albert JUILLARD-MOREL (1828-1909) avec son rachat en s’associant avec ses deux fils - Henri I JUILLARD-LANDOLT (1853-1911) et Emile I JUILLARD-BUTTICAZ (1864-1907) - , issus de la 4e génération. Nouvelle raison sociale : « Juillard frères ». En 1907, à la mort de son oncle Emile l JUILLARD-BUTTICAZ (1864-1907), Ernest JUILLARD- GYGER (1884-1940) reprend la direction jusqu’en 1934 (5e génération). En 1924, l’entreprise prend une telle envergure qu’elle juge opportun de transférer son département commercial à La Chaux-de-Fonds. La même année, Henri ll JUILLARD-MERCERAT (1899-1955), cousin du précédent, entre à la direction de la CWC. En 1934, cinq associés issus de cette même 5e génération reprennent la direction jusqu’à sa fermeture en 1962 : Ernest JUILLARD-GYGER (1884-1940), et ses frères Emile ll JUILLARD (1885-1957), et Albert ll JUILLARD-HELLY (1895-1978).