Rapport Résultats CBMS 1 10 2007.doc

Ministère des Finances et de la Privatisation Fonds des Nations Unies pour le Développement des Femmes Direction des Etudes et des Prévisions Financières

DEPF UNIFEM

Projet CBMS – MAROC 2006-2007

Rapport de résultats Premier Passage Mars – Avril 2007

Municipalité d’ESSAOUIRA

PROVINCE d’ESSAOUIRA

30 Septembre 2007 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

SOMMAIRE

Introduction

I. Caractéristiques démographiques II. Caractéristiques culturelles et éducatives III. Activités économiques, Chômage et Emploi IV. Pauvreté des ménages V. Micro-Crédit VI. Caractéristiques liées à la santé VII. Conditions de vie des ménages VIII. Violence IX. Environnement X. Gouvernance XI. Genre : Inégalités entre les sexes, dépendance ou autonomisation des femmes

Annexes Eléments méthodologiques

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Introduction

Contexte Général le Ministère des Finances et de la Privatisation au Maroc mène, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour le Développement des Femmes UNIFEM, un grand projet sur la Budgétisation Sensible au Genre (BSG). La première phase du projet a été achevée en 2006 et une seconde est en cours. La première phase a permis le renforcement des connaissances à propos des concepts et des outils d’analyse genre et des budgets. A son terme des recommandations ont été développées en l’occurrence le renforcement du système d’information sensible au genre en vue de permettre l’affinement du ciblage géographique de la pauvreté et des inégalités. En fait, l’objectif recherché est l’amélioration de l’efficacité, de l’équité et de l’impact de la dépense publique. C’est dans ce sens qu’il s’avère impératif d’asseoir une démarche de planification et de programmation ascendante sensible au genre, orientée vers la satisfaction des besoins de proximité de la population et basée sur une approche participative des acteurs de développement local et pouvant disposer d’un système d’information pertinent.

Il est à souligner que le développement local est censé être basé sur une prise de décision axée sur la compréhension de la situation de la population vivant dans une zone géographique particulièrement bien délimitée. Elle doit être basée aussi sur la compréhension des forces et des faiblesses des programmes et projets passés et récents opérés au niveau communautaire.

Les études relatives au développement local soulignent avec force le manque flagrant en informations plus fines et désagrégées ce qui plaide pour la mise en place d’un dispositif d’informations au niveau local sensible au genre. C’est certainement ce déficit qui freine toute approche plus désagrégée et axée sur les résultats en terme d’indicateurs de développement humain sensible au genre.

La mise en place d’un système d’information au niveau local au Maroc est inspirée des expériences internationales réalisées dans le domaine, expériences fondées sur des initiatives ciblant, en autres, la lutte contre la pauvreté. Le CBMS « Community Based Monitoring System »1est une initiative développée par le Réseau MIMAP « Micro Impacts of Macroeconomic and Adjustment Policies » soutenu par le CRDI « Centre de Recherche en Développement International » pour répondre à un besoin en une source régulière de mise à jour des informations au niveau local.

Le Maroc possède toutes les potentialités pour se lancer dans l’expérimentation de ce type d’outils. En fait, le Maroc compte parmi les pays qui se sont engagés pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMDs) en septembre 2000 à côté de 189 autres pays. Il a produit deux rapports de suivi de cette initiative internationale en 2003 et 2005 selon une approche participative dans une optique gendérisée. Le second rapport de suivi été couronné par une étude qui a exploré l’estimation des coûts de mise en œuvre des OMDs. Cette étude a souligné que l’atteinte des OMDs ne peut avoir lieu que selon des actions territoriales et que l’estimation de ces coûts est difficile vu le manque de données au niveau local. Le Maroc a aussi inauguré depuis 2005 une initiative nationale visant la lutte contre la pauvreté. Ce qui exprime une bonne volonté du pays dans cette lutte en vue d’une implication effective du partenariat mondial au développement. Il est à souligner aussi que le

1 On peut utiliser DSC « Dispositif de Suivi Communautaire » pour traduire CBMS

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Maroc a été sélectionné par le Millinium Challenge Corporation (MCC) pour bénéficier d’une aide substantielle de coopération au vu d’un ensemble de critères. Le suivi et l’évaluation de l’INDH seront assurés par un observatoire ONDH sur la base des indicateurs de développement.

Le dispositif de suivi communautaire à mettre en place est censé assister les décideurs et les acteurs locaux dans le suivi de la stratégie de réduction de la pauvreté, des OMDs et d’autres initiatives de développement. Son objectif est d’asseoir un système permanent facilitant la participation de la population et de la société civile au niveau local dans la prise de décision autour des programmes et des politiques de gouvernement et de renforcer le processus de démocratie et de bonne gouvernance surtout là où les efforts de décentralisation, de déconcentration, de concertation et de responsabilisation sont de plus en plus développés. Le CBMS est censé combler le manque en données au niveau local sur différentes dimensions fournies par les recensements ou enquêtes nationales, fournir des données fines, régulières, fiables et pertinentes dans un format qui peut être facilement compris par les décideurs et autres acteurs au niveau local et fournir aussi bien des informations socioéconomiques au niveau individuel, du ménage et de la communauté que des informations sur l’impact des services et autres activités du gouvernement sur la population, les ménages et les communautés.

Objectifs de l’enquête pilote CBMS

Le présent rapport est un rapport de résultats du premier passage de l’enquête pilote conçu au niveau de la municipalité d’Essaouira pour tester la mise en place du CBMS au Maroc. Il est important de rappeler à ce propos les objectifs que nous nous sommes fixés pour cette initiative. Il s’agit de :

• La conception d’un système d’informations qui combinera tous les niveaux d’observation individuel, ménage et communautaire ; • Le test de ce système au niveau de deux localités, une en milieu urbain et l’autre en milieu rural pour faire ressortir les spécificités et les difficultés de chacun des milieux en matière de mise en place. Le test comprendra la collecte des informations, son exploitation, son analyse et interprétation et la dissémination des résultats ; • L’intégration de la régularité et la mise à jour des informations à travers la périodicité des passages ; • L’Institutionnalisation progressive du dispositif au niveau des deux communes pilotes.

Ce rapport est articulé autour des 11 thèmes suivants : • Caractéristiques démographiques • Caractéristiques culturelles et éducatives • Activités économiques, Chômage et Emploi • Pauvreté des ménages • Micro-Crédit • Caractéristiques liées à la santé • Conditions de vie des ménages • Violence • Environnement • Gouvernance • Genre : Inégalités entre les sexes, dépendance ou autonomisation des femmes

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I. Caractéristiques démographiques

I.1. Structure par âge et sexe

La municipalité d’Essaouira compte en mars 2007 environ 105 090 habitants (47,9% des hommes et 52,1% des femmes). Le déficit qu’occasionne l’effectif global des hommes relativement par rapport à l’effectif des femmes est beaucoup plus ressenti dans les tranches d’âges des enfants âgés de 5-14 ans, des jeunes 15-24 ans et 30-34 ans. Ceci peut être expliqué par un important poids qu’exerce la migration sur ces jeunes hommes par rapport aux jeunes femmes.

Répartition de la population totale selon le sexe et les groupes d’âges Sexe Total Groupes d’âges Masculin féminin 0--4 8,50% 6,70% 7,50% 5--9 8,70% 9,70% 9,20% 10--14 8,90% 11,00% 10,00% 15-19 9,40% 9,60% 9,50% 20-24 10,00% 10,10% 10,00% 25-29 8,60% 7,10% 7,80% 30-34 6,00% 8,30% 7,20% 35-39 6,50% 6,90% 6,70% 40-44 6,80% 7,50% 7,10% 45-49 6,90% 7,70% 7,30% 50-54 6,70% 4,20% 5,40% 55-59 3,60% 2,60% 3,10% 60-64 2,90% 2,90% 2,90% 65-69 1,90% 1,90% 1,90% 70-74 2,60% 1,40% 2,00% 75-79 0,90% 0,40% 0,60% 80-84 0,30% 0,90% 0,60% 85 et + 0,80% 1,00% 0,90% Total 100,00% 100,00% 100,00% Effectif Global 50322 54768 105090

Répartition de la population totale selon le sexe et les grands groupes d’âges Sexe Groupes d’âges Masculin Féminin Ensemble 0--14 26,10% 27,40% 26,70% 15-34 34,00% 35,10% 34,50% 15-59 64,50% 64,10% 64,40% 60et + 9,40% 8,50% 8,90%

La pyramide des âges de la municipalité d’Essaouira fait ressortir une structure de population relativement jeune. La part des jeunes âgés de 15-34 ans atteigne 34,5%, chiffre proche de la part des jeunes au niveau national (36%). Cette part est différenciée selon le sexe (34% pour les jeunes hommes et 35,1% pour les jeunes femmes). Quant aux enfants âgés de moins de 15 ans, leur part est relativement moindre 26,7% (26,1% pour

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les garçons et 27,4% pour les filles). L’analyse des trois groupes d’âges 0-4 ans, 5-9 ans et 10-14 ans montre que la base de la pyramide s’est rétrécie. Il est fort probable que l’amorce réelle de la baisse de la fécondité au sein de la municipalité d’Essaouira date d’il y a environ 15 ans (début des années 90). Comparé à la date de cette baisse au niveau national qui se situe au début des années 80, ce constat montre le décalage d’au moins 10 ans qu’enregistre la municipalité d’Essaouira par rapport au niveau moyen national.

Graphique n°1 : Pyramide des âges de la population totale d'Essaouira

90

85 Sexe masculin Sexe féminin 80

75

70

65

60

55

50

45 Age

40

35

30

25

20

15

10

5

0 10987654321012345678910

Pour ce qui est des personnes âgées de 60 ans et plus, leur part est relativement importante 8,9% (9,4% des hommes et 8,5% des femmes). Ces niveaux dépassent de près de 2 points le niveau national. Cette catégorie de la population groupée avec celle des enfants est censée constituer la population à être prise en charge par la population active. Ainsi le taux de dépendance (rapport de la somme des deux effectifs 0-14 ans et 60 ans et plus à l’effectif de la population en âge d’activité 15-59 ans) avoisine 0,55 personnes en nécessité de prise en charge par personne en âge d’activité.

I.2. Nuptialité

L’analyse de la structure par âge, sexe et état matrimonial fait ressortir que les parts les plus importantes concernent les célibataires (59,6% pour les hommes et 53,0% pour les femmes). Les hommes qui ne sont pas célibataires sont globalement mariés (38,7% en mariage monogamique et 0,1% en mariage polygamique). Cette part de la polygamie indique la rareté du phénomène surtout en terme absolu, on ne peut que l’approcher par une estimation d’une cinquantaine de cas d’hommes polygames. Les autres hommes constituent 1,5% sont soit des veufs ou divorcés ou séparés. Quant aux femmes, 35,7% sont mariés, 8,8% sont veuves, 2,3% sont divorcées et 0,2% sont séparées. Ceci illustre clairement les contraintes socioculturelles auxquelles sont confrontées les femmes pour conclure d’autres mariages après la rupture d’union par divorce et surtout par veuvage, comparativement aux hommes qui n’enregistrent qu’une part global de 1,5% (la part des femmes pour ces phénomènes est de 11,3%, soit presque 10 fois).

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Il est important de noter ici que la collecte des données pour la caractéristique « Etat matrimonial » a été étendue pour mettre en relief les cas qui sont séparés ou en cours de divorce. Ce que nous avons relevé c’est des proportions minimes de cas d’hommes séparés et de femmes séparés (50 cas pour les hommes et 110 cas pour les femmes). Ceci indique l’existence d’un phénomène d’abandon de la famille de la part des hommes et de la part des femmes sachant que les femmes en souffrent plus. Ces femmes ne sont ni mariées ni divorcées. Ce phénomène nécessite plus d’attention.

Répartition de la population de sexe masculin selon les groupes d’âges et l’état matrimonial Etat Matrimonial Marié Groupes d’âges Célibataire Marié Polygame Veuf Séparé Divorcé 0--4 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 5--9 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 10--14 98,60% 1,40% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 15-19 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 20-24 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 25-29 73,30% 26,70% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 30-34 47,50% 52,50% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 35-39 27,90% 72,10% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 40-44 20,90% 74,90% 0,00% 2,30% 0,00% 1,90% 45-49 8,00% 88,00% 0,00% 2,30% 0,00% 1,70% 50-54 5,10% 87,10% 2,10% 2,30% 1,40% 2,00% 55-59 7,90% 88,20% 0,00% 3,80% 0,00% 0,00% 60-64 8,30% 91,70% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 65-69 5,50% 94,50% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 70-74 5,20% 90,50% 0,00% 4,30% 0,00% 0,00% 75-79 17,40% 65,20% 0,00% 17,40% 0,00% 0,00% 80-84 0,00% 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 85 et + 0,00% 82,60% 0,00% 17,40% 0,00% 0,00% Total 59,60% 38,70% 0,10% 1,00% 0,10% 0,40%

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Répartition de la population de sexe féminin selon les groupes d’âges et l’état matrimonial Etat Matrimonial Groupes d’âges Célibataire Mariée Veuve Séparée Divorcée 0--4 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 5--9 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 10--14 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 15-19 94,80% 5,20% 0,00% 0,00% 0,00% 20-24 74,80% 24,20% 1,00% 0,00% 0,00% 25-29 46,40% 53,60% 0,00% 0,00% 0,00% 30-34 26,40% 69,50% 0,00% 0,00% 4,10% 35-39 20,70% 72,20% 1,80% 1,50% 3,80% 40-44 10,20% 79,10% 1,90% 1,60% 7,20% 45-49 14,00% 70,20% 9,60% 0,00% 6,20% 50-54 4,70% 67,00% 28,40% 0,00% 0,00% 55-59 4,00% 54,00% 33,60% 0,00% 8,40% 60-64 0,00% 49,00% 48,00% 0,00% 3,00% 65-69 0,00% 45,30% 50,20% 0,00% 4,50% 70-74 0,00% 0,50% 91,80% 0,00% 7,70% 75-79 0,00% 32,50% 67,50% 0,00% 0,00% 80-84 0,00% 0,00% 84,90% 0,00% 15,10% 85 et + 0,00% 13,20% 86,80% 0,00% 0,00% Total 53,00% 35,70% 8,80% 0,20% 2,30%

En ce qui concerne l’état matrimonial prépondérante et qui est l’état de célibat, des taux très élevés sont enregistrés pour les jeunes garçons 100% pour 15-24 ans, ce qui est compréhensible, vu qu’il s’agisse d’âge scolaire. On relève aussi qu’environ ¾ des jeunes hommes âgés de 25-29 ans et qu’environ la moitié des 30-34 ans sont célibataires. Ceci indique clairement les difficultés qu’ont les jeunes hommes à fonder un foyer et surmonter le tournant clé lié à la famille dans la transition vers l’âge adulte, l’âge de responsabilisation. Ceci est dû en partie aux difficultés d’insertion ou d’intégration dans l’économie, au vu du chômage qui frappe plus les jeunes que les autres catégories de la population.

Pour les jeunes femmes, la situation est totalement différente. Les jeunes filles s’intègrent plus facilement dans la constitution des familles par le mariage. Ceci ne veut en aucun cas dire qu’elles arrivent à franchir les contraintes rencontrées par les jeunes hommes sur le marché de l’emploi. Les jeunes femmes vont recourir au mariage reflétant dans un sens une certaine dépendance et un cantonnement dans la sphère familiale et/ou domestique. Ainsi, 5,2% des jeunes filles âgées de 15-19 ans sont mariées, 24,2% de la tranche d’âges 20-24 ans le sont aussi. Le mariage concerne ainsi la moitié des 25-29 ans et environ 70% des 30-34 ans. Ceci reflète les écarts qui existent entre les hommes et les femmes en matière de nuptialité qui sont en interaction avec l’entrée facile ou difficile sur le marché de travail, l’accès à l’éducation et la construction d’une autonomie.

D’un autre côté, nous avons demandé aux individus ayant conclu au moins un premier mariage leur au moment de cet événement. Il ressort que les générations datant avant 1952 ont conclu leur premier mariage en moyenne à l’âge de 18 ans pour les femmes et à l’âge de 30 ans pour les hommes. Cet âge a subit une légère modification pour les femmes passant à environ 20 ou 21 ans pour les générations d’après 1972. Pour ce même groupe

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de générations, les hommes enregistrent un âge moyen au premier mariage de l’ordre de 24,6 ans. Ceci confirme les résultats auxquels nous avons aboutis lors de l’analyse de la structure par âge, sexe et état matrimonial. Il souligne aussi le recours des jeunes femmes aux mariages très précoces pour surmonter les difficultés socioéconomique et culturelles auxquelles elles sont sujettes et qui sont d’une grande ampleur par rapport à celles auxquelles les jeunes hommes sont confrontés.

Age au premier mariage selon le sexe et les groupes de générations Années de Sexe Naissance Masculin Féminin Avant 1942 30,4 18,0 1942 à < 1952 30,5 18,3 1952 à < 1962 28,1 22,0 1962 à < 1972 27,9 21,5 Après 1972 24,6 20,3

I.3. Migration

En ce qui concerne le phénomène migratoire, nous estimons pendant cinq années (Mars 2002- Février 2007) à 3677 le nombre d’émigrants et à 3 841 le nombre d’immigrants, soit un solde migratoire très négligeable (une trentaine d’entrants nets). Ceci montre que la dynamique de la population est beaucoup plus redevable à l’accroissement naturel de la population. D’un autre côté, 3841 et 3677 sont des chiffres de niveau élevé. On estime que les entrants à Essaouira ou sortants d’Essaouira chaque année, leur nombre avoisine 700 à 800 personnes ce qui donne lieu à une proportion d’environ 1,5% de la population qui est concernée par la migration, qu’elle soit migration individuelle ou migration de groupes, les ménages en l’occurrence.

Nous allons explorer dans ce qui suit un certain nombre de caractéristiques liées en premier lieu à L’émigration et en second lieu à l’immigration.

A. Emigration

S’agissant de l’émigration, sur 3677 émigrants, plus du quart l’ont effectué à l’étranger et près de ¾ ont effectué une émigration interne, dans une commune avoisinante ou vers une autre ville du Royaume. On peut dire aussi qu’Essaouira, les émigrants femmes sont plus nombreux, surtout pour l’émigration interne 61,3% contre 52,2%.

Répartition des émigrants selon le sexe et le type de migration Sexe Type de Migration Ensemble Externe Interne Hommes 47,8 38,7 41,3 Femmes 52,2 61,3 58,7 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1030 2647 3677

30 Septembre 2007 9 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°1. Répartition des émigrants selon le sexe et le type de migration 100

80 52,2 61,3 58,7 60

40

47,8 20 38,7 41,3

0 Externe Interne Ensemble

Hommes Femmes

L’émigration à l’étranger concerne plus les jeunes âgés de 25-34 ans et les adultes de 35-39 ans représentant respectivement 32,3 et 35%. L’émigration interne concerne plus les jeunes moins âgés 15-24 ans représentant 78,9%. Ceci fait ressortir que l’émigration de court ou moyen trajet concerne plus les jeunes avant 25 ans. Une fois dépassé ce seuil d’âges qui est 25 ans les jeunes ou les adultes sont le plus tentés par l’émigration. Le profil par âge des hommes et femmes émigrants n’est pas identique, on relève un net avancement dans l’âge des hommes par rapport aux femmes, manifesté surtout par la part de la population âgée de 35-39 ans qui est de l’ordre de 23,3% pour les hommes et 9,2% pour les femmes. Aussi, il est à souligner que l’émigration que nous avons relevée à Essaouira ne concerne pas les personnes âgées ou les concerne avec une intensité très faible.

Répartition des émigrants selon le groupe d’âges et le type de migration Groupes Type de Migration Ensemble d’âges Externe Interne 0-14 5,0 4,3 4,5 15-19 18,8 43,5 36,6 20-24 8,7 35,4 27,9 25-34 32,3 9,7 16,0 35-39 35,0 7,2 15,0 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1030 2647 3677

Répartition des émigrants selon le groupe d’âges et le sexe Groupes Sexe Ensemble d’âges Hommes Femmes 0-14 3,4 5,2 4,5 15-19 34,0 38,4 36,6 20-24 25,0 29,9 27,9 25-34 14,3 17,3 16,0 35-39 23,3 9,2 15,0 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1517 2160 3677

30 Septembre 2007 10 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°2. Répartition des émigrants selon le groupe d’âges et le sexe 100 9,2 15 23,3 17,3 80 16 14,3 60 29,9 27,9 25 40

38,4 20 34 36,6

0 3,4 5,2 4,5 Hommes Femmes Ensemble

0-14 ans 15-19 ans 20-24 ans 25-34 ans 35-39 ans

Les émigrants d’Essaouira sont en premier lieu des célibataires 64,1%, surtout pour l’émigration interne là où cette proportion est proche de 72,7% comparé à l’émigration à l’étranger dont la part des mariés est presque 57,9%. Les émigrants hommes sont majoritairement des célibataires (74,4%). Les femmes sont presque partagées en deux moitiés relativement égales (52,2% pour les célibataires et 47,8% pour les femmes).

Répartition des émigrants selon l’état matrimonial et le type de migration Etat Type de Migration Ensemble matrimonial Externe Interne Célibataire 42,1 72,7 64,1 Marié (e) 57,9 27,3 35,9 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1030 2647 3677

Répartition des émigrants selon l’état matrimonial et le sexe Etat Sexe Ensemble matrimonial Hommes Femmes Célibataire 74,4 52,2 64,1 Marié (e) 25,6 47,8 35,9 Total 100,0 100,0 100,0

S’interrogeant sur d’autres caractéristiques participant à l’identification du profil des émigrants autres que le sexe, l’âge et l’état matrimonial, nous avons exploré le type d’activité de ces émigrants avant qu’ils n’effectuent leur émigration. Nous relevons, pour les émigrants hommes, que près de 54,2% étaient embauchés avant de quitter Essaouira et 29,8% étaient à la recherche d’un emploi, 11,7% étaient catégorisés dans la case des élèves ou étudiants. Pour les femmes, le schéma est tout autre, 29,3% étaient embauchées, 32,6% au chômage et 23,6% comme élèves ou étudiantes. Cette facette des émigrants nous donne l’impression que l’émigration est effectuée dans le but de surmonter le niveau de salaire avant l’émigration ou de surmonter le chômage, il s’agit là de 71% des émigrants hommes et femmes ayant eu avant l’émigration le statut d’actif occupé ou de chômeur.

30 Septembre 2007 11 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des émigrants selon le type d’activité et le sexe Type d’activité Sexe Ensemble Hommes Femmes Actif occupé 54,2 29,3 39,6 Chômeur 29,8 32,6 31,4 Elève / Etudiant 11,7 23,6 18,7 Personne au foyer - 3,1 1,8 Autres 4,3 11,4 8,5 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1517 2160 3677

Graphique n°3. Répartition des émigrants selon le type d’activité et le sexe 100 7,7 3,8 6,4

17 80 36,7

23,9 60 75,6

19 , 8 40 27,1

20,7 20 24,3 11, 8 16 , 4 8,1 0 0,7 Hommes Femmes Ensemble

Actif occupé Chômeur Elève / Etudiant P ersonne au foyer Autres

En explorant les raisons d’émigration, on décèle que les femmes effectuent l’émigration surtout dans le cadre de regroupement familial (cas des femmes mariées ou des filles qui rejoignent leurs familles), la proportion avoisine 58,9%. Cette raison est suivie de la poursuite des études à hauteur de 15,6% et du travail à un salaire plus élevé 12,5%. Pour les hommes, la raison principale c’est la poursuite des études, 30,6% et le travail à un salaire plus élevé 26,6%. La recherche d’emploi pour les chômeurs concerne 11,1% pour les hommes et 5,5% pour les femmes.

Répartition des émigrants internes selon les raisons de la migration et le sexe Raison de la migration Sexe Ensemble Hommes Femmes Regroupement Familial 8,3 58,9 38,0 Poursuite des études 30,6 15,6 21,5 Travail à un salaire plus élevé 26,6 12,5 18,3 Recherche du travail 11,1 5,5 7,7 Autres raisons (6 cas) 23,4 7,5 14,5 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1517 2160 3677

En ce qui concerne la personne ou le réseau qui a aidé pour concrétiser la migration, on relève l’effort individuel accompli par le concerné lui-même, surtout les femmes, 80,1% comparé aux hommes 66,8%. Les hommes ont des personnes qui les ont aidé de l’étranger pour

30 Septembre 2007 12 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc effectuer cette migration 15%. La participation familiale collective ou de la part seulement de la personne de référence est moyenne 12,2% pour les hommes et 18,9% pour les femmes.

Répartition des émigrants selon la personne ayant aidé pour la migration et le sexe du migrant Personne ayant aidé à la migration Sexe du migrant Ensemble Hommes Femmes Migrant lui-même 66,8 80,1 74,6 Personne de l’étranger 15,0 - 6,2 Personne de Référence du ménage 7,7 9,1 8,5 Participation familiale 4,5 9,8 7,6 Autres 6,0 1,0 3,1 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1517 2160 3677

Après cette présentation du profil des émigrants et des raisons de l’émigration, il est important de repérer les lieux privilégiés par les habitants d’Essaouira lors des émigrations. Pendant les cinq années (Mars 2002 – Février 2007) les émigrants hommes vers l’étranger ont ciblé plus la France 53,3%. Pour les émigrantes femmes vers l’étranger, trois pays se partagent 71,2% (France 26,2%, Arabie Saoudite 23,8 et Italie 21,2%). D’autres pays sont des lieux d’accueil privilégiés à savoir l’Allemagne et l’Angleterre. Quant à l’émigration interne, 61% des émigrants hommes et 65,2% des émigrants femmes se dirigent vers Marrakech, Agadir ou Casablanca répartis respectivement comme suit 28,1%, 19,5% et 12,5% pour les hommes et 21,0%, 24,3% et 20,9% pour les femmes.

Répartition des émigrants externes selon le lieu d’accueil et le sexe Lieu d’accueil Sexe Ensemble Hommes Femmes France 53,3 26,2 39,1 Allemagne 16,3 12,3 14,2 Arabie Saoudite - 23,8 12,4 Italie - 21,2 11,1 Angleterre 17,1 - 8,2 Dubaï 13,4 - 6,4 USA - 12,1 6,3 Espagne - 4,5 2,3 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 492 538 1030

30 Septembre 2007 13 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°4. Répartition des émigrants externes selon le lieu d’accueil (les deux sexes)

6% 2% 6%

8% 40%

11%

12% 15%

France Allemagne Arabie Saoudite Italie Angleterre Dubaï USA Espagne

Répartition des émigrants internes selon le lieu d’accueil et le sexe Lieu d’accueil Sexe Ensemble Hommes Femmes Marrakech 28,1 21,0 23,7 Agadir 19,5 24,3 22,5 Casablanca 12,5 20,9 17,8 Safi - 9,0 5,6 Rabat 5,9 5,1 5,4 - 7,0 4,4 Boujdour 8,7 - 3,3 Tanger 8,6 - 3,2 Autres 17,0 12,7 14,1 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1025 1622 2647

Graphique n°4. Répartition des émigrants internes selon le lieu d’accueil (les deux sexes)

14% 24% 3% 3% 4% 5%

6% 23%

18%

M arrakech Agadir Casablanca Safi Rabat Smimou Boujdour Tanger Autres

30 Septembre 2007 14 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des émigrants internes selon les raisons de la migration et le sexe Raison de la migration Sexe Ensemble Hommes Femmes Regroupement Familial 8,3 58,9 38,0 Poursuite des études 30,6 15,6 21,5 Travail à un salaire plus élevé 26,6 12,5 18,3 Recherche du travail 11,1 5,5 7,7 Autres raisons (6 cas) 23,4 7,5 14,5 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1517 2160 3677

Graphique n°6. Répartition des émigrants internes selon les raisons de la migration (les deux sexes)

15%

8% 37%

18%

22%

Regroupement Familial Poursuite des études Travail à un salaire plus élevé Recherche du travail Autres raisons (6 cas)

Les retombés de l’émigration sur le ménage d’origine sont en premier lieu la réalisation du rêve de l’émigrant qui est parti en regroupement familial, pour étudier ou pour travailler, en second lieu les ménages d’origines s’attendent en général à des transferts d’argents. On relève des données collectées que juste 18,6% des émigrants effectuent des transferts d’argents, 14% pour les hommes et 22,6% pour les femmes. Parmi les émigrants qui envoient de l’argent à leurs familles, plus du tiers le font chaque mois et de manière régulière 37,8% (26,8% pour les hommes et 42,8% pour les femmes). Le comportement des femmes quant au transfert de l’argent est plus occasionnelle (fêtes ou vacances) ou de très court terme (chaque mois), respectivement 29,2% et 42,8%. Par contre le comportement des hommes quant à ces transferts c’est le moyen ou long terme de 3 mois à 1 an voire même plus.

Caractéristiques liées aux transferts d’argents des migrants vers les ménages d’origine Caractéristiques liées aux transferts Part (en %) Emigrants effectuant des transferts au ménage 18,6 Emigrants de sexe masculin effectuant des transferts au ménage 14,0 Emigrants de sexe féminin effectuant des transferts au ménage 22,6

30 Septembre 2007 15 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des émigrants effectuant des transferts aux ménages d’origine selon le rythme de transfert et le sexe du migrant Personne ayant aidé à la migration Sexe du migrant Ensemble Hommes Femmes Occasionnellement (fêtes et vacances) 11,3 29,2 23,6 Au plus tard chaque mois 26,8 42,8 37,8 Au plus tard chaque trois mois 31,0 14,0 19,3 Autres 31,0 14,0 19,3 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 213 472 685

B. Immigration

S’agissant de l’immigration, sur 3841 immigrants presque 98,4% ont effectué une immigration interne, venant de communes avoisinantes ou vers d’autre ville du Royaume. On peut dire aussi qu’Essaouira, les immigrants hommes et femmes sont presque à parts égales, 52% pour les femmes et 48% pour les hommes.

Répartition des immigrants selon le sexe et le type de migration Sexe Type de Migration Ensemble Externe Interne Hommes - 48,8 48,0 Femmes 100,0 51,2 52,0 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 60 3781 3 841

Graphique n°7. Répartition des immigrants selon le sexe et le type de migration 100 90 80 51,2 52 70 60 50 100 40 30 20 48,8 48 10 0 Externe Interne Ensemble

Hom m e s Fe m m e s

La répartition par âge des immigrants internes montre que la part des enfants est presque le tiers (31,2%) et que les autres classes sont représentées 23,9% pour les jeunes âgés de 15-24 ans, 20,3% pour les jeunes âgés de 25-34 ans et 24,5% pour les adultes. Ceci indique une migration qui se fait avec vraisemblance de manière collective, en famille. C’est dans ce sens que la répartition des immigrants internes selon l’état matrimonial indique un peu plus du tiers comme étant mariés (33,9% pour les hommes et 36% pour les femmes) et environ 58,8% sont des célibataires (66,1% pour les hommes et 53,4% pour les femmes). Les deux autres

30 Septembre 2007 16 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc catégories sont aussi représentées à savoir les veuves (8% parmi les immigrantes femmes) et les divorcées (2,6% parmi les immigrantes femmes).

Répartition des immigrants selon le groupe d’âges et le sexe Groupes Sexe Ensemble d’âges Hommes Femmes 0-14 31,0 31,4 31,2 15-19 - 11,5 6,0 20-24 22,5 13,7 17,9 25-29 15,3 12,0 13,6 30-34 8,7 5,0 6,7 35-44 7,6 9,4 8,5 45 et + 14,9 17,0 16,0 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1845 1996 3841

Graphique n°8. Répartition des immigrants selon le groupe d’âges et le sexe 100 90 14 , 9 17 16 7,6 80 9,4 8,5 8,7 70 5 6,7 12 60 15, 3 13 , 6

50 13 , 7 17, 9 40 22,5 11, 5 6 30 20 31 31,4 31,2 10 0 Hommes Femmes Ensemble 0-14 15 - 19 20-24 25-29 30-34 35-44 45 et +

Répartition des immigrants selon l’état matrimonial et le sexe Etat Sexe Ensemble matrimonial Hommes Femmes Célibataire 66,1 53,4 59,4 Marié (e) 33,9 36,0 35,0 Veuf (ve) - 8,0 4,2 Divorcé (e) - 2,6 1,4 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1845 1996 3841

Pour mieux illustrer que dans une part importante des cas, la migration se fait de manière collective, nous avons exploré le lien de parenté des immigrants avec la personne de référence. Des données collectées on relève que 40,7% des immigrants hommes ont le statut de personne de référence, 39,4% des immigrantes femmes sont des épouses de personne de référence et 10,6% des immigrants femmes ont le statut de personne de référence. Les deux premières catégories dictent qu’il y a environ 750 ménages où au moins la personne de référence et son épouse sont immigrants. La troisième catégorie concerne les immigrantes

30 Septembre 2007 17 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc femmes veuves ou divorcés constituant des ménages d’une seule personne pour monoparentaux, leur nombre dépasse les 200 ménages, soit un total de près d’un millier de ménages sur cinq ans (200 ménages par an).

Répartition des immigrants selon le lien de parenté avec PR et le sexe Lien de parenté Sexe Ensemble Hommes Femmes Fils ou fille de la personne de référence 24,5 32,2 28,5 Personne de référence 40,7 10,6 25,1 Epoux (se) de la personne de référence - 39,4 20,5 Membre sans lien de parenté avec PR 25,4 3,8 14,1 Autres 9,4 14,0 11,8 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1845 1996 3841

Les raisons d’immigration qui étaient avancées sont en premier lieu des raisons familiales pour les femmes, 48,6% pour le regroupement familial et 12,5% pour le fait de rejoindre un membre de la famille. Quant aux immigrants hommes, la raison venant en premier ordre est la recherche du travail (36%) suivi du regroupement familial (21,6%) puis du fait que le migrant est installé à Essaouira dans le cadre d’une mutation administrative.

Répartition des immigrants selon les raisons de la migration et le sexe Raison de la migration Sexe Ensemble Hommes Femmes Regroupement Familial 21,6 48,6 35,6 Recherche du travail 36,0 - 17,3 Rejoindre Membre de la famille 7,3 12,5 10,0 Mutation administrative 16,2 - 7,8 Poursuite des études - 14,5 7,6 Autres raisons 18,9 24,4 21,7 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1845 1996 3841

30 Septembre 2007 18 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°10. Répartition des immigrants selon les raisons de la migration et le sexe 100

18 , 9 90 24,4 21,7 80 0 16 , 2 7,6 70 14 , 5 7,8 7,3 0 60 10 12 , 5 50 0 17, 3 40

30 48,6 20 35,6 10 21,6

0 HommesRegroupement Familial FemmesRecherche du travail Ensemble Rejoindre M embre de la famille Mutation administrative Poursuite des études Autres raisons

En réponse à la question, d’où viennent les individus qui rejoignent à Essaouira dans le cadre de migration, on retrouve Casablanca détachée des autres lieux d’origines avec 20,2% (22,1% pour les hommes et 18,3% pour les femmes). Les autres lieux sont différenciés selon le sexe. Ainsi, pour les hommes c’est Lhanchane qui vient en second lieu avec une part de 13%, suivie de Marrakech avec 11,3%, puis avec 8,5% et ensuite Tiznit avec 8,5%. Pour les femmes, c’est jamaat Shaim qui vient au second rang avec 12,4%, suivi de Taza avec 8,8%, puis Settat avec 7,7% et ensuite Agadir 7,2%.

Répartition des immigrants internes selon le lieu d’origine et le sexe Lieu d’accueil Sexe Ensemble Hommes Femmes Casablanca 22,1 18,3 20,2 Lhanchane 13,0 4,1 8,5 Jamaat Shaim 4,3 12,4 8,5 Marrakech 11,3 3,9 7,5 Tiznit 8,5 5,4 6,9 Settat 4,1 7,7 6,0 Agadir 3,3 7,2 5,3 Taza - 8,8 4,5 Sidi Kacem 2,9 5,6 4,3 Talmest 8,5 - 4,1 Taftacht - 6,6 3,4 Autres 22,0 20,0 20,8 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 1845 1936 3781

30 Septembre 2007 19 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°9. Répartition des immigrants internes selon le lieu d’origine et le sexe 100

90 22 20 20,8

80 6,6 3,4 8,5 0 4,1 5,6 70 2,9 4,3 0 4,5 3,3 8,8 60 4,1 5,3 8,5 7,2 6

50 7,7 6,9 11, 3 40 5,4 7,5 4,3 3,9 8,5 30 12 , 4 8,5 20 4,1

22,1 10 18 , 3 20,2

0 HommesCasablanca Lhanchane FemmesJamaat Shaim EnsembleM arrakech Tiznit Settat Agadir Taza Sidi Kacem Talmest Taftacht Autres

En confrontant ceci à la répartition des émigrants internes selon le lieu d’accueil, on constate que Essaouira est sujette à une répulsion vers Agadir, Marrakech et Casablanca, mais l’attractivité d’Essaouira par rapport à ces lieux est très différenciée. Essaouira est plus répulsive vers Agadir et Marrakech et moins attractive de ces deux villes. Par contre, Casablanca présente un cas typique où la répulsion des femmes ne dépasse pas beaucoup l’attractivité. C’est le phénomène inverse qui est observé quant aux hommes, Essaouira est plus attractive que répulsive.

30 Septembre 2007 20 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

II. Caractéristiques culturelles et éducatives

II.1. Langues locales

L’analyse de la structure par âge, sexe et la première langue locale utilisée montre que qu’environ 84,1% des hommes utilisent l’arabe dialectale comme première langue et 86,0% pour les femmes. Ceci indique qu’une tranche de la population dont la part est 15,9% pour les hommes et 14,0% pour les femmes utilisent la langue locale Tachlhit. On verra plus loin les difficultés auxquelles est confrontée cette tranche de la population notamment en matière d’accès à l’éducation qui par essence axée en premier lieu sur l’Arabe. En prenant en considération la dimension de l’âge, on relève que plus de la moitié de la sous population utilisant Tachlhit comme première langue locale sont des enfants ou des jeunes âgés respectivement de 5-14 ans et 15-34 ans (56,3% pour le sexe masculin et 54,4% pour le sexe féminin). Ceci constitue en soi un phénomène à prendre en considération pour les éventuelles stratégies d’intégration des jeunes dans l’éducation, l’économie dans une perspective de vie citoyenne.

Répartition de la population âgée de 4 ans et plus selon le sexe, les groupes d’âges et la première langue locale utilisée Masculin Féminin Groupes d'âges Arabe Arabe Dialectale Tachlhit Ensemble Dialectale Tachlhit Ensemble 4 ans 1,0% 0,0% 0,8% 0,3% 0,0% 0,3% 5--9 8,7% 12,8% 9,3% 10,3% 10,3% 10,4% 10--14 9,8% 8,6% 9,7% 11,5% 13,5% 11,8% 15-19 10,6% 8,0% 10,2% 10,7% 7,1% 10,1% 20-24 11,2% 9,2% 10,9% 10,9% 10,0% 10,7% 25-29 9,2% 10,6% 9,4% 7,8% 6,8% 7,6% 30-34 6,4% 7,3% 6,5% 9,3% 6,7% 8,9% 35-39 7,1% 6,6% 7,0% 6,7% 11,4% 7,4% 40-44 6,6% 11,9% 7,4% 8,2% 6,7% 8,0% 45-49 7,6% 7,1% 7,5% 8,0% 10,2% 8,3% 50-54 7,1% 7,1% 7,1% 4,9% 2,0% 4,5% 55-59 4,0% 3,3% 3,9% 3,0% 1,9% 2,8% 60-64 2,9% 4,1% 3,1% 2,7% 5,3% 3,1% 65-69 2,4% 0,8% 2,1% 2,1% 1,6% 2,1% 70-74 3,1% 1,7% 2,8% 1,2% 3,4% 1,5% 75-79 1,2% 0,0% 1,0% 0,5% 0,0% 0,4% 80-84 0,4% 0,0% 0,3% 1,2% 0,0% 1,0% 85 et + 0,8% 0,9% 0,8% 0,8% 3,0% 1,1% Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% Effectifs 38936 7281 46281 43977 7024 51129

II.2. Analphabétisme

L’analyse du croisement entre l’âge, le sexe et le fait de savoir lire ou écrire dans au moins une langue (Arabe, Français ou autres langues étrangères) a fait ressortir qu’environ le quart de la population de la municipalité d’Essaouira sont analphabètes (24,63%). Ce taux est relativement bas pour les hommes atteignant 16,50% et élevé pour les femmes

30 Septembre 2007 21 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

(32,10%). En terme absolu, on estime l’effectif des analphabètes hommes à 6 855 personnes et des analphabètes femmes à 14 698 personnes, donnant ainsi lieu à un stock de 21 553 personnes en nécessité de lever le défi d’éradication de l’analphabétisme.

Taux d’analphabétisme selon le sexe et les groupes d’âges Sexe Total Groupes d’âges Masculin Féminin 10--14 6,50% 1,30% 3,52% 15-19 8,00% 6,00% 6,95% 20-24 6,70% 15,50% 11,37% 25-29 5,30% 23,90% 14,14% 30-34 19,00% 31,90% 26,75% 35-39 8,00% 37,00% 23,57% 40-44 22,40% 38,50% 31,47% 45-49 26,80% 48,60% 38,85% 50-54 20,20% 52,90% 33,44% 55-59 31,40% 70,90% 48,45% 60-64 10,00% 77,10% 44,97% 65-69 38,10% 62,20% 50,66% 70-74 68,50% 100,00% 79,12% 75-79 17,40% 100,00% 47,24% 80-84 54,10% 84,50% 79,01% 85 et + 67,20% 86,80% 78,87% 10 et + 16,50% 32,10% 24,63% Effectifs des Analphabètes 6855 14698 21553

Graphique n°2. Taux d’analphabétisme selon le sexe et les groupes d’âges 100 90 80 70 60 50 40 Taux (en %) (en Taux 30 20 10 0

l 4 9 4 9 4 9 4 9 4 9 74 79 4 a 5-4 0-5 5-5 -6 -6 - - -8 85 + 10-14 15-19 20-2 25-2 30-3 35-3 40-4 4 5 5 60 65 70 75 80 Tot

Masculin Féminin Total Groupe d'âge

En prenant en considération la dimension « âge » on relève que le taux d’analphabétisme chez les jeunes est marqué par une différenciation entre les hommes et les femmes surtout pour les tranches d’âges 20-34 ans où ce taux pour les femmes constitue environ le double. Ce constat est aussi valable pour les âges 35 ans et plus.

30 Septembre 2007 22 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Voulant explorer le profil des analphabètes dans la municipalité d’Essaouira, nous avons jugé utile de donner la priorité à l’analyse de la structure selon la première langue locale utilisée dans un premier temps puis selon le type d’activité dans un second temps, sachant que d’autres caractéristiques sont d’une grande importance pour le traçage d’une réelle carte de l’analphabétisme dans cette municipalité. Ainsi Environ 84,6% des analphabètes utilisent l’arabe dialectal comme première langue locale (85% pour les hommes et 84,5% pour les femmes). Ceci montre qu’environ 1 analphabète sur 6 utilise en priorité dans son entourage Tachlhit. Cette tranche de la population nécessite une action appropriée lors des campagnes de lutte contre l’analphabétisme (il s’agit d’environ 3320 personnes environ).

Répartition des analphabètes selon le sexe et la première langue locale utilisée Première langue Sexe Total locale utilisée Masculin Féminin Arabe dialectale 85,0 84,5 84,6 Tachlhit 15,0 15,5 15,4 Total 100,0 100,0 100,0 Effectifs 6855 14 698 21 553

Répartition des analphabètes selon le sexe et la première langue locale utilisée 100

80

60 85,0 84,5 84,6

Pourcentage 40

20 15,0 15,5 15,4 0 Masculin Féminin Total

Tachlhit Arabe dialectale Sexe

S’agissant de la répartition des analphabètes selon le type d’activité, on relève, pour les hommes, que 65,4% sont des actifs occupés, 13,8% sont des retraités et 5,5% des chômeurs (d’autres catégories d’inactifs englobent 15,3% des malades, handicapés et autres). Pour les femmes, la structure est tout autre. Il s’agit en premier lieu des femmes au foyer qui rassemble les deux tiers des femmes analphabètes (67%), 13% des actives occupées et 3,8% des chômeuses. Ceci montre que la lutte de l’analphabétisme dans la municipalité d’Essaouira doit être axée sur le ciblage des hommes et des femmes actifs occupés dans les secteurs où ils exercent à travers des programmes spécifiques à cette catégorie de la population. Les programmes destinés aux femmes au foyer devraient toucher environ 9 850 femmes. L’autre défi est le ciblage des hommes et femmes au chômage et souffre de ce handicap (l’analphabétisme). Donnant à titre indicatif les taux de d’analphabétisme pour ces catégories clés (18,7% pour les hommes actifs occupés, 26% pour les femmes actives occupées, 50,4% pour les femmes au foyer, 8,5% pour les chômeurs hommes et 11,4% pour les chômeuses).

30 Septembre 2007 23 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition de la population analphabète selon le sexe et le type d’activité économique Sexe Total Type d'Activité Masculin Féminin Actif Occupé 65,4 13,0 29,7 Femme au Foyer 67,0 45,7 Retraité 13,8 1,2 5,2 Malade invalide 1,8 10,6 7,8 Handicapé 3,4 0,7 1,6 Chômeur 5,5 3,8 4,3 Autres Types 10,1 3,7 5,7 Total 100,0 100,0 100,0 Effectifs 6855 14698 21553

Taux d’analphabétisme selon le sexe et le type d’activité économique Type d'activité Hommes Femmes Ensemble Actif occupé 18,7% 26,0% 20,4% Femme au foyer 50,4% 50,4% Retraité 36,8% 58,1% 39,1% Grand malade 21,3% 82,0% 68,1% Personne à besoin spécifique (handicap) 55,7% 48,4% 53,2% Chômeur 1 et Chômeur 2 8,5% 11,4% 10,0% Élève, étudiant et Autres 5,9% 4,9% 5,3% Ensemble 16,4% 32,4% 24,8%

En ce qui concerne les personnes qui se sont déclarées alphabétisées, la majorité savent lire et écrire dans les deux langues Arabe et Français, soit une part de l’ordre de 86% (85,1% pour les hommes et 87% pour les femmes). La grande partie de ceux qui restent 14,1% pour les hommes et 11,7% pour les femmes ne savent lire ou écrire que dans la langue Arabe. Cet accès au savoir lire et écrire est beaucoup plus lié à l’école qu’autres programmes de formation hors école ou de lutte contre l’analphabétisme. En fait 95,2% des personnes sachant lire ou écrire l’Arabe l’ont eu à travers l’école (95,7% pour les hommes et 94,7% pour les femmes). De même 99,7% des personnes sachant lire ou écrire le Français l’ont eu à travers l’école (99,8% pour les hommes et 99,7% pour les femmes). Les personnes sachant lire ou écrire l’Arabe en dehors de l’école ont eu recours aux programmes de lutte contre l’analphabétisme dans des proportions différenciées entre les hommes et les femmes (0,7% pour les hommes et 4,2% pour les femmes). En terme d’effectifs, 247 hommes et 1318 femmes sont les bénéficiaires de ce type de programmes. Ce sont des programmes montés par l’Etat. La participation de la société civile est plus visible au niveau des femmes avec 10,7% des bénéficiaires (soit un total de 140 femmes ayant bénéficié des programmes de lutte contre l’analphabétisme qui se déclare alphabétisées). La durée moyenne des programmes suivie par ces bénéficiaires est d’environ 1 an et demi pour les hommes et d’environ 2 ans pour les femmes.

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Répartition des personnes alphabétisées selon le sexe et la langue sue Sexe Total Groupes d’âges Masculin Féminin Sait lire et Ecrire Arabe et Français 85,1 87,0 86,0 Sait lire et Ecrire seulement Arabe 14,1 11,7 13,0 Autres situations 0,7 1,3 1,0 Total 100,0 100,0 100,0 Effectifs 34804 31115 65919

Répartition des personnes alphabétisées selon le sexe et la langue sue

S ait lire e t Autres é c rire situations seulement 1, 0 % Arabe 13 %

Sait lire et é c rire A ra be e t Français 86,0%

Répartition des personnes alphabétisées selon le sexe, la langue sue et le type d’accès ou d’apprentissage Lire et Ecrire l'Arabe Lire et Ecrire le Français Type Sexe Total Sexe Total d'apprentissage Masculin Féminin Masculin Féminin Ecole 95,7 94,795,2 99,8 99,7 99,7 Programme de Lutte contre l'analphabétisme 0,7 4,2 2,4 Programme de Formation Hors Ecole 1,7 0,9 0,2 0,1 Autres Types 1,9 1,1 1,5 0,3 0,2 Total 100,0 100,0100,0 100,0 100,0 100,0 Effectifs 34804 3111565919 29618 27070 56688

II.3. Niveau d’Instruction

Le niveau d’instruction de la population est une caractéristique qui rend compte du capital humain de la municipalité. Cette caractéristique a été approchée à travers les variables mesurées au niveau individuel pour rendre compte du dernier cycle et de la dernière classe fréquenté dans le système d’enseignement général. Ainsi, on relève 24,2% de la population d’âges 4 ans et plus n’ont jamais fréquenté l’école dans aucun de ses cycles du préscolaire au supérieur (16,4% pour les hommes et 31,3% pour les femmes), 5,4% se sont arrêtés à l’enseignement dispensé au niveau du préscolaire (M’sid ou Maternelle) dans des proportions presque similaires entre les hommes et les femmes (5,7% pour les

30 Septembre 2007 25 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

hommes et 5,2% pour les femmes), 28,8% ont un niveau primaire (31,8% pour les hommes et 26,1% pour les femmes), 18,5% ont un niveau collégial (19,5% pour les hommes et 17,6% pour les femmes), 17,0% ont un niveau de lycée (19,7% pour les hommes et 14,5% pour les femmes) et 6,2% ont un niveau universitaire (6,8% pour les hommes et 5,6% pour les femmes).

Répartition de la population âgée de 4 ans et plus selon le niveau scolaire atteint Sexe Total Niveau d'instruction Masculin Féminin Aucun Niveau 16,4% 31,3% 24,2% Préscolaire 5,7% 5,2% 5,4% ¨Primaire 31,8% 26,1% 28,8% Collège 19,5% 17,6% 18,5% Lycée 19,7% 14,5% 17,0% Supérieur (Licence) 5,7% 5,5% 5,6% Supérieur 1,1% 0,1% 0,6% Total 100,0% 100,0% 100,0% Effectifs 46235 51282 97517

Répartition de la population âgée de 4 ans et plus selon le niveau scolaire atteint

Supérieur (L) Supérieur (D) 6% 1% Aucun Lycée 24% 17%

Préscolaire 5%

Collège 18%

¨Primaire 29%

Cette structure rende compte de l’accès à l’école dans le passé qui a profité plus pour les hommes que pour les femmes et qui a engendré le décalage dans la structure que nous venons d’explorer. Le gap d’environ 15% enregistré pour les sans niveau d’instruction s’est réparti entre les différents cycles 0,5% pour le préscolaire, 6% pour le primaire, 2% pour le collège, 5% pour le lycée et 1% pour l’université.

II.4. Scolarisation

S’agissant de la scolarisation, nous avons exploré les variables individuelles qui concernent le cycle et la classe actuellement fréquenté pour les personnes fréquentant actuellement l’école. Nous avons mis en juxtaposition la fréquentation actuelle de l’école dans les différents cycles et les groupes d’âges scolaires. Nous entendons par groupes d’âges scolaires les cinq tranches d’âges 4-5 ans, 6-11 ans, 12-14 ans, 15-17 ans et 18-24 ans, tranches d’âges où les personnes les atteignant devraient être respectivement dans le

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préscolaire, le primaire, le collège, le lycée et l’université. Cette confrontation met en relief les taux nets de scolarisation de l’ordre de 94% pour les garçons et 78,7% pour les filles dans le préscolaire. Pour le primaire ces taux sont de l’ordre de 83,1% et 94,9% respectivement pour les garçons et les filles. Pour le collège ces taux atteignent 43,6% et 56,4%, le lycée 21,5% et 23,5%. Quant à l’université, ces taux avoisinent 7,7% pour les jeunes hommes et 5,8% pour les jeunes femmes.

Répartition de la population masculine selon les groupes d’âges scolaires et le cycle scolaire actuellement fréquenté Cycle fréquenté Groupes d'ages scolaires 4-5 ans 6-11 ans 12-14 ans 15-17 ans 18-24 ans Ne Fréquente pas l'école 6,00% 6,90% 6,70% 23,30% 66,80% Préscolaire 94,00% 8,30% 0,00% 0,00% 0,00% Primaire 0,00% 83,10% 47,60% 9,00% 0,80% Collège 0,00% 1,60% 43,60% 46,20% 3,10% Lycée 0,00% 0,00% 2,10% 21,50% 21,60% Université 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 7,70% Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% Effectifs 1293 5244 2652 2836 6909

Répartition de la population féminine selon les groupes d’âges scolaires et le cycle d’enseignement Cycle fréquenté Groupes d'ages scolaires 4-5 ans 6-11 ans 12-14 ans 15-17 ans 18-24 ans Ne Fréquente pas l'école 7,20% 0,00% 3,40% 17,10% 77,30% Préscolaire 78,70% 5,10% 0,00% 0,00% 0,00% Primaire 14,20% 94,90% 38,70% 3,30% 0,00% Collège 0,00% 0,00% 56,40% 56,20% 3,00% Lycée 0,00% 0,00% 1,50% 23,50% 13,90% Université 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 5,80% Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% Effectifs 890 6559 3996 3474 7195

L’analyse de ces taux nets de scolarisation montre que nous avons un avantage pour les filles par rapport aux garçons dans tous les cycles sauf pour le préscolaire. Il est à noter que parmi les 4-5 ans 14,2% sont au primaire ce qui avantage le taux de 78,7% (le ramenant à environ 92,9%.

Taux nets et Taux bruts de scolarisation selon le sexe et le cycle d’enseignement Taux Net de Scolarisation Taux brut de scolarisation Cycle Fréquenté Sexe Sexe Masculin Féminin Masculin Féminin Préscolaire 94 78,7 136,50% 159,44% Primaire 83,1 94,9 114,24% 126,50% Collège 43,6 56,4 104,22% 110,64% Lycée 21,5 23,5 76,06% 55,64% Université 7,7 5,8 7,77% 5,81%

30 Septembre 2007 27 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Il est à noter qu’une tranche considérable de la population d’âges 4-24 ans ne fréquente pas actuellement l’école. Il s’agit de 6% des garçons et 7,2% des filles d’âges 4-5 ans, 6.9% des garçons d’âges 6-11 ans, 6,7% des garçons et 3,4% des filles d’âges 12-14 ans, 23,3% des garçons et 17,1% des filles d’âges 15-17 ans. Il s’agit en fait d’environ 2100 individus âgés de 4-17 ans qui sont en dehors de l’école environ 1300 garçons et environ 800 filles. D’où la nécessité de programme de réintégration des jeunes ne fréquentant pas l’école (soit par déscolarisation ou n’ayant jamais été à l’école).

Nous tenons à souligner que l’enseignement général est assuré par deux systèmes, un public et l’autre privé. L’implication du privé est estimé à presque 12,4% (11% pour les garçons et 13,4% pour les filles) pour les cycles primaire et collégial. Pour le seul cycle primaire, cette part atteigne 17,2% (14,8% pour les garçons et 18,9% pour les filles). L’implication aux études collégiales est très timide, comme c’est le cas aussi au niveau national. La part ne dépasse guère 2.9% (2,6% pour les garçons et 3% pour les filles). Le développement du secteur privé dans le domaine d’enseignement jouera un rôle dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la production d’un capital humain capable de participer au développement durable au niveau local voire même au niveau régional et national.

Taux de participation du secteur privé à l’enseignement selon le sexe des élèves et le cycle d’enseignement Sexe Total Cycle Fréquenté Masculin Féminin Primaire 14,8 18,9 17,2 Collège 2,6 3 2,9 Les deux 11 13,4 12,4

II.5. Problèmes associés à l’école et à la non scolarisation

Problèmes de l’école

Après consultation de la population en ce qui concerne les problèmes inhérents qui entachent la scolarisation, nous avons relevé que pour une grande partie des enfants scolarisés aucun problème crucial n’est à l’ordre du jour (71,48% pour les garçons et 81,21% pour les filles). Pour ceux ayant signalé des problèmes, le jugement quant au niveau de l’enseignement est dessous de la moyenne a été cité (8,30%) pour les garçons et (2,87%) pour les filles, le manque de latrines et de points d’eau (4,33%) pour les garçons et (5,09%) pour les filles et environ 2% garçons ou filles en ce qui concerne le manque d’équipements dans l’école. Il est important de souligner que nous avons relevé 13,72% pour les garçons et 7,32% pour les filles d’autres problèmes que ceux cités dans la nomenclature au niveau du questionnaire. Ce qui montre la nécessité d’études approfondies sur la question.

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Distribution des problèmes rencontrés à l’école par les élèves selon le sexe Sexe Types de Problèmes liés à l'école Masculin Féminin Aucun Problème 71,48% 81,21% Enseignement en dessous de la moyenne 8,30% 2,87% Manque de Latrines 1,44% 3,82% Manque d'eau 2,89% 1,27% Manque d'équipements 1,81% 1,91% Etat des salles 0,36% 0,32% Manque d'enseignants hommes 0,64% Manque de mur de clôture 0,32% Manque d'enseignantes 0,32% Autres problèmes non cités dans la nomenclature 13,72% 7,32% Total 100% 100%

D’un autre côté, le problème d’éloignement de l’école ne se pose pas avec acuité. Nous avons relevé des distances moyennes séparant le logement des écoles pour les différents cycles. Ainsi la distance moyenne par rapport à une institution de formation au préscolaire est d’environ 0,144 km pour les garçons et 0,974 km pour les filles. Il s’agit, peut-être d’un phénomène de placement des filles dans des écoles maternelles relativement lointaines (presque 1 km). La distance moyenne par rapport aux écoles primaires est d’environ 0,408 km pour les garçons et 0,177 km pour les filles. La distance moyenne par rapport au collège est d’environ 0,750 km pour les deux garçons et filles. Quant à la distance moyenne par rapport au lycée est d’environ 0,834 km pour les garçons et 0,406 km pour les filles. Ces informations rendent compte des conditions moyennes faciles pour se rendre à l’école. Ceci étant, il est importe de mesurer la dispersion de cette distance pour apprécier l’emplacement des écoles, collèges et lycées par rapport aux bénéficiaires.

Distance moyenne séparant les établissements scolaires des ménages selon le sexe des élèves et le cycle d’enseignement Sexe Total Cycle Fréquenté Masculin Féminin Préscolaire 0,144 0,974 0,514 Primaire 0,408 0,177 0,274 Collège 0,749 0,762 0,757 Lycée 0,834 0,406 0,632

Activités des élèves en dehors de l’école

S’agissant des activités effectuées par les élèves au retour de l’école ou pendant le week- end, il a été relevé que dans l’ensemble 54,84% des garçons et 61,54% des filles font leurs devoirs scolaires, 39,43% des garçons et 28,53% des filles s’adonnent aux jeux plus que les devoirs, 1,43% des garçons se trouvent dans des situations les poussant à aller apprendre un métier et 6,73% des filles sont contraintes à effectuer les travaux domestiques. Il est important de signaler ici que les garçons qui fréquentent le cycle collégial sont le plus soumis à l’apprentissage de métiers (2,10%) et aux travaux

30 Septembre 2007 29 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

domestiques (2,40%). Les filles du niveau collégial exerce ces travaux domestiques dans une proportion de 11,30%.

Répartition des élèves selon le sexe, le cycle d’enseignement et les activités effectuées au retour de l’école et pendant le week-end Activités Garçons Filles effectuées après l'école Préscolaire Primaire Collège Ensemble Préscolaire Primaire Collège Ensemble Devoirs scolaires 12,20% 61,70% 66,50% 54,84% 5,30% 62,00% 66,20% 61,54% Jeux 80,40% 37,00%26,60% 39,43% 93,20% 30,50% 14,00%28,53% Apprentissage d'un métier 0,00% 1,00% 2,10% 1,43% Travaux domestiques 0,00% 0,00%2,40% 0,36% 0,00% 2,80% 11,30%6,73% Autres 7,40% 0,40%2,40% 3,94% 1,50% 2,90% 4,20%3,21% Total 100% 100%100% 100% 100% 100% 100%100%

Ceci montre un non équilibrage entre la réalisation des devoirs scolaires et des jeux de divertissement pour les enfants et pour les jeunes. Ce non équilibrage est censé impliquer des distorsions dans les taux de réussite et dans la constitution de la personnalité des futurs acteurs dans la société. De même, le recours aux travaux des enfants et des jeunes à des âges précoces comme activité première en dehors de l’école compromet la réussite de ces jeunes et entrave leur insertion dans la société en tant qu’acteur actif. Ces comportements sont le plus liés à des situations de pauvreté et de modèles culturels affectant à la femme la tâche ménagère dans la division classique des rôles au sein de la société.

Raison de non fréquentation de l’école

En ce qui concerne l’appréhension des individus en âge scolaire 4-24 ans et qui ne fréquentent pas l’école, nous avons recensé un taux très important de personnes ne voulant pas se prononcer à ce sujet. Il s’agit de 92,6% des garçons et 92,8% des filles. Ceci montre la complexité de la question et la nécessité de l’approcher autrement qu’à travers des questions directes, notamment en utilisant des discussions de groupes pour faire ressortir les vrais problèmes de non fréquentation de l’école.

Toutefois, les gens qui se sont prononcés ont souligné vaguement des problèmes liés à l’intérêt accordé à l’école, au coût des fournitures scolaires, au refus de la mère et aux travaux domestiques pour les filles.

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Distribution des raisons de non fréquentation de l’école pour les personnes ne fréquentant pas actuellement l’école selon le sexe

Raison de non fréquentation de Sexe l'école Masculin Féminin ne veut pas se prononcer 92,60% 92,80% Manque d'intérêt pour l'école 2,20% Coût élevé des fournitures scolaires 2,60% 0,40% Travaux domestiques 0,70% Refus de la mère 0,40% Eloignement de l'école 0,10% 0,40% Exclu de l'école 0,50% Autres raisons 4,70% 2,60% Total 100% 100%

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III. Activités économiques, Chômage et Emploi

Sur une population candidate (âgée de 7 ans et plus) de 105218, seule une assez faible proportion de moins de 38% se trouve être active. A Essaouira, on retrouve en effet moins de 40000 personnes actives. Ainsi le taux d’activité, qui mesure la part « des personnes qui participent ou qui cherchent à participer à la production des biens et services », reste inférieure à la moyenne nationale (52%) et même à ce qui s’enregistre en milieu urbain (pas loin de 45%). Décliné selon le sexe, ce taux d’activité est, comme attendu, supérieur pour les hommes (54%) mais reste très faible par rapport à la moyenne nationale urbaine (72%). Par contre entre les femmes, ce taux qui reste tout de même faible (22%), enregistre un niveau comparable à la moyenne nationale urbaine en la matière (21%). Le taux de féminisation de la population active (31%) est aussi largement supérieur à ce qui généralement enregistré en milieu urbain au Maroc (moins de 23,6%), ce qui est une caractéristique positive intéressante pour la ville d’Essaouira. Le tableau et les graphiques qui suivent retracent cette situation.

Tableau emploi 1 : répartition de la population selon le sexe et le type d’activité

Sexe Homme Femme Ensemble Activité 23083 42687 65770 Inactif 0.351 0.649 1.000 0.459 0.778 0.625 348 667 1015 27239 12209 39448 Actif 0.691 0.309 1.000 0.541 0.222 0.375 428 186 614 50322 54896 105218 Ensemble 0.478 0.522 1.000 1.000 1.000 1.000 776 853 1629

30 Septembre 2007 32 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique emploi 1 : répartition de la population selon le type d’activité

Répartition de la population selon le type d'activité Ensemble de la ville d'Essaouira

37.49%

62.51%

Actifs Inactifs

Graphique emploi 2 : taux d’activité selon le sexe

Taux d'activité selon le sexe des personnes en âge d'activité Ville d'Essaouira

Hommes

Femmes

0 .2 .4 .6 Taux d'activité

Pour le sous-ensemble de la population qui ne cherche pas de travail, une question ouverte a été ajoutée pour s’assurer de la caractéristique exacte de l’individu, lorsque celle-ci n’est pas très claire. Il a été ainsi demandé aux individus de plus de 7 ans de préciser pourquoi

30 Septembre 2007 33 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

ils ne cherchent pas de travail. Les réponses sont bien celles d’individus que l’on classerait inactives. Il s’agit, en effet, par ordre de fréquence, d’élèves, étudiants en formations générales ou professionnelles, de femmes au foyer, de personnes âgées, de malades de longue durée, d’handicapés, d’enfants et de retraités,….Par contre quelques réponses moins attendues ont été aussi retrouvées comme par exemple des personnes qui disent ne pas du tout vouloir travailler (!), d’autres qui sont obligées de ne pas travailler pour s’occuper de personnes handicapées dans le ménage, ou encore qui ont abandonné le marché du travail à cause de la « faiblesse ou de l’absence d’emploi » ou encore d’autres pour lesquelles « le père refuse » qu’elles travaillent.

Dans le sous ensemble de cette population active, qui ne retient que celle âgée de plus 15 ans et de moins de 65 ans, et en s’intéressant au chômage (toute personne de cette tranche d’âge qui ne travaille pas, n’ayant pas travaillé pendant les 24 heures de référence de l’enquête, qui n’a pas de travail non fait pendant les dernières 24 heures mais qui en cherche), il ressort que le taux de chômage à Essaouira en 2007 serait de l’ordre de 22,2%. Ce taux est plus que le double de ce qui s’est enregistré au niveau national la même année et le même trimestre que l’enquête environ. Selon le sexe, ce taux de chômage est de 14,8% pour les hommes et de 38,0% pour les femmes. Ce taux est ainsi comparable à celui du milieu urbain du niveau national pour les hommes (14,2%) mais largement plus élevé les femmes du même milieu et pendant la même référence temporelle environ (21,2%). Il convient de noter la grande différence entre ces deux taux pour les deux sexes dans cette ville. Il y a là probablement une piste socioéconomique à creuser et à explorer davantage. Ces chiffres témoigneraient donc d’un chômage élevé à Essaouira par rapport au niveau national, et il l’est encore plus pour les femmes que pour les hommes.

Tableau emploi 2 : répartition de la population active (15 – 65 ans) selon le sexe et l’état vis-à-vis du chômage

Sexe Homme Femme Ensemble État vis-à-vis du chômage 3863 4593 8456 En chômage 0.457 0.543 1.000 0.148 0.38 0.222 59 72 131 22233 7484 29717 Pas en chômage 0.748 0.252 1.000 0.852 0.62 0.778 352 112 464 26096 12077 38173 Ensemble 0.684 0.316 1.000 1.000 1.000 1.000 411 184 595

Analysé selon deux tranches d’âges qu’on appellerait de « jeunes : entre 15 et 35 ans » et de « moins jeunes : entre 36 et 65 ans », il ressort que le taux de chômage des jeunes est de 37,1% (28,2% pour les hommes et 50,7% pour les femmes). L’ampleur du taux relatif aux jeunes d’Essaouira (hommes et femmes) laisse à réfléchir longtemps sur les conséquences économiques et sociales de ce phénomène dans cette ville. Ce taux est

30 Septembre 2007 34 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

naturellement beaucoup plus faible pour les moins jeunes (6,6%) et comparable à ce qui est enregistré au niveau national (urbain) pour la même tranche d’âge, sauf pour les femmes de cette même tranche d’âge où on enregistre un taux de chômage de plus de 15%.

Graphique emploi 3 : répartition de la population active vis-à-vis du chômage

Répartition des personnes actives vis à vis du chômage Ensemble de la ville d'Essaouira

22.15%

77.85%

10

Graphique emploi 4 : taux de chômage de la population active selon le sexe

Taux de chômage selon le sexe des personnes actives Ville d'Essaouira

1

2

0 .1 .2 .3 .4 Taux de chômage

1 Hommes 2 Femmes

30 Septembre 2007 35 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Le temps moyen de chômage que subissent les chômeurs de la ville d’Essaouira est dramatiquement élevé. Il est de plus de 80 mois et peut atteindre 97 mois…toute une éternité pour une personne dans un tel état et sans revenus. La situation semble encore pire pour les hommes que pour les femmes en la matière et pour les moins jeunes que pour les jeunes de la ville.

Tableau emploi 3 : durée moyenne de chômage en années et en mois

Variables Moyenne Écart-type Borne inférieure2 Borne supérieure Ensemble

- Années de chômage 6.80 0.64 5.52 8.07 - Mois de chômage 0.40 0.14 0.11 0.68 - Mois de chômage (total) 81.97 7.70 66.72 97.23

Hommes

- Années de chômage 7.35 0.84 5.97 9.03 - Mois de chômage 0.40 0.23 0.00 0.85 - Mois de chômage (total) 88.62 9.98 68.60 108.64

Femmes

- Années de chômage 6.31 0.97 4.37 8.24 - Mois de chômage 0.40 0.18 0.04 0.76 - Mois de chômage (total) 76.09 11.57 52.96 99.22

Jeunes

- Années de chômage 5.75 0.47 4.80 6.69 - Mois de chômage 0.38 0.15 0.09 0.68 - Mois de chômage (total) 69.34 5.69 58.05 80.62

Moins jeunes

- Années de chômage 13.24 3.13 6.62 19.87 - Mois de chômage 0.48 0.47 0.00 1.15 - Mois de chômage (total) 159.40 37.34 80.24 238.56

Lorsque on interroge les personnes en chômage de la ville d’Essaouira sur les raisons qui ont fait qu’elles se sont retrouvées dans cette situation, sur pas moins de 13 modalités de réponses, il ressort que la cause la plus fréquente bien identifiée est la fin non heureuse du processus scolaire (général ou professionnel) qui se termine sans l’obtention d’un diplôme (23%). Encore une forme de non efficience du système de formation en général dans notre pays. Ce constat est le même pour les hommes que pour les femmes. Cependant il semble

2 Ce sont les bornes inférieures (tronquées à zéro lorsque elles sont négatives) et supérieures de l’intervalle de confiance de niveau 95%.

30 Septembre 2007 36 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

qu’il existe d’autres raisons, a priori moins évidentes, qui expliquent à 40% le fait que la population se retrouve en chômage à Essaouira.

En exploitant davantage cette question et en analysant les réponses ouvertes des personnes concernées, parmi ces raisons on retrouve en particulier selon l’ordre d’importance les réponses suivantes : l’absence d'opportunités d'emploi, des opportunités d'emploi limitées, l’absence d'emploi convenable, la difficulté du travail, le mariage, préférer aider la fille, un nouveau retour au Maroc…

Tableau emploi 4 : répartition de la population en chômage selon le sexe et la cause du chômage

Sexe Homme Femme Ensemble Causes du chômage 1. Arrêt de l'activité de l'établissement, licenciement 0.04 0.11 0.08 2. Licenciement 0.00 0.03 0.02 3. Incidents de harcèlement sexuel dans le lieur de travail 0.00 0.00 0.00 4. Arrêt d'une activité libre 0.02 0.00 0.01 5. Arrêt d'une activité saisonnière 0.04 0.00 0.02 6. Arrêt à la suite d'une grossesse ou d'un accouchement 0.00 0.02 0.01 7. Abandonner le travail à cause du faible salaire 0.03 0.02 0.02 8. Fin de la scolarité ou de la formation avec l'obtention d'un 0.12 0.11 0.11 diplôme 9. Arrêt de la scolarité sans avoir obtenu un diplôme 0.25 0.21 0.23 10. Charge familiale lourde (absence, retard,…) 0.00 0.02 0.01 11. Congé de maternité nouvelle maternité 0.00 0.02 0.01 12. Avoir l'âge de travailler (15 ans) 0.07 0.10 0.08 13. Autres 0.45 0.35 0.40 Total 1.00 1.00 1.00

La ventilation de la population active selon la situation dans la profession montre que la population de la ville s’occupe principalement dans le salariat (58,6%) et en tant qu’indépendants (25,6%). Les autres statuts sont négligeables. Cette même structure se confirme encore plus pour les femmes où moins de 10% sont indépendantes.

30 Septembre 2007 37 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Tableau emploi 5 : répartition de la population active selon le sexe et la situation dans la profession

Sexe Homme Femme Ensemble Situation dans la profession 1. Chômeur de type (1) 0.042 0.139 0.068 2. Salarié 0.565 0.644 0.586 3. Indépendant 0.313 0.097 0.256 4. Employeur 0.006 0.009 0.007 5. Aide familial 0.003 0.000 0.002 6. Domestique ou employé de maison 0.002 0.073 0.021 7. Apprenti 0.000 0.006 0.002 8. Associé ou coopérant 0.031 0.015 0.026 9. Autre 0.040 0.017 0.033 Total 1.000 1.000 1.000

Graphique emploi 5 : répartition des personnes actives selon la situation dans la profession Ensemble de la ville d’Essaouira

Situation dans la profession à Essaouira Ensemble des personnes actives

0 20 40 60 Pourcentage

1 Ch. 2 Sal. 3 Ind. 4 Empl. 5 Aid.fml. 8 As/coop.

Le secteur le plus pourvoyeur d’emplois dans la ville d’Essaouira est celui des entreprises privées non agricoles (71,5%). C’est d’ailleurs le cas autant pour les hommes (74,9%) que pour les femmes (62,1%). Il s’agit très probablement des secteurs de la pêche, de l’artisanat, du tourisme, des services commerciaux, etc. Le deuxième secteur se trouve être les services extérieurs des ministères. Les autres secteurs de l’activité économiques, dont la promotion nationale, ne sont que très marginalement représentés.

30 Septembre 2007 38 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Tableau emploi 6 : répartition de la population active selon le sexe et le secteur d’activité

Sexe Homme Femme Ensemble Secteur d’activité 1. Administration publique centrale 0.009 0.006 0.008 2. Collectivité locale ou administration territoriale locale 0.032 0.072 0.042 3. Services extérieurs des ministères 0.130 0.173 0.141 4. Promotion nationale 0.003 0.008 0.004 5. Entreprises publique ou semi publique 0.020 0.011 0.018 6. Entreprise privée non agricole 0.749 0.621 0.715 7. Exploitation agricole 0.009 0.000 0.006 8. Ménage 0.002 0.092 0.026 9. Autres 0.046 0.016 0.038 Total 1.000 1.000 1.000

Pour mieux cerner les professions exercées à Essaouira, une question ouverte a été ajoutée au questionnaire. Comme réponses à celle-ci on retrouve en fait toutes celles reconnues être des « professions urbaines » et que nous ne reprenons pas ici (plus d’une centaine). Nous remarquerons tout de même une légère prédominance des professions du secteur des services et donc de certaines professions particulières. Nous retiendrons à titre indicatif celles qui suivent (par ordre d’importance à Essaouira) : menuisier, commerçant, marin, instituteur ou professeur, ouvrier, maçon, fonctionnaire, vendeur, épicier, femme de ménage, serveur dans des cafés, secrétaire, porteur de marchandises, boulanger, couturière, coiffeur, gardien,…

Graphique emploi 6 : répartition des personnes actives selon les secteurs d’activité Ensemble de la ville d’Essaouira

Secteurs d'activité Ville d'Essaouira

0 20 40 60 80 Pourcentage

1 Adm. 2 Col. 3 Ser.Ext. 4 Prom. 5 Ent. pub 6 Ent. priv 7 Expl. Agr 8 Méng. 9 Autres

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A l’image de tout le pays, et malgré le fait que les deux secteurs pourvoyeurs d’emplois dans la ville soient ceux identifiés ci-dessus, et qui sont supposés être les mieux avertis en la matière, le taux de couverture sociale reste faible et ne dépasse pas 26%. Il est légèrement plus élevé pour les hommes que pour les femmes.

Tableau emploi 7 : répartition de la population active selon le sexe et la couverture sociale

Sexe Homme Femme Ensemble Couverture sociale 1. Couvert 0.274 0.245 0.259 2. Non couvert 0.726 0.755 0.741 Total 1.000 1.000 1.000

Graphique emploi 7 : répartition des personnes actives selon la couverture sociale Ensemble de la ville d’Essaouira

Répartition des personnes actives selon la couverture sociale Ensemble de la ville d'Essaouira

25.9%

74.1%

12

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IV. Pauvreté des ménages

Sur l’ensemble des ménages de la ville d’Essaouira, et sur la base de l’auto jugement des interviewés, 68,7% des ménages se déclarent être des « ménages moyens » vis-à-vis de la pauvreté, 27,8% disent qu’ils sont pauvres ou très pauvres et 2,6% se classent parmi les assez riches. Moins de 1% se déclarent déshérités ou encore très riches.

Tableau niveau de vie 1 : répartition des ménages selon l’auto jugement en matière de niveau de vie

Niveau de vie des ménages Effectifs Proportions 1. Ménage très riche 54 0.002 2. Ménage assez riche 608 0.026 3. Ménage moyen 15899 0.687 4. Ménage assez pauvre 5615 0.243 5. Ménage très pauvre 823 0.036 6. Ménage très démuni 132 0.006 7. Ne sait pas 000 0.000 Total 23131 1.000

Graphique niveau de vie 1 : répartition des ménages selon l’auto jugement de leur niveau de vie

Répartition des ménages selon l'auto jugement de leur niveau de vie Ville d'Essaouira

0 20 40 60 80 Taux de jugements

1 Très riche 2 Assez riche 3 Moyen 4 Assez pauvre 5 Très pauvre 6 Très démuni

Si on demande aux ménages d’Essaouira de caractériser les ménages que l’on devrait, selon eux, qualifier de « pauvres », et à travers une question complètement ouverte, ils citent un nombre considérable de caractéristiques (plus de 200). Lorsque, après collecte de l’information, on regroupe ces réponses sous un nombre limité de modalités, il ressort que les principales caractéristiques contenues dans les réponses sont plutôt ordinaires. Elles

30 Septembre 2007 41 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

recouvrent, dans l’ordre de fréquence, les aspects relatifs à l’absence du revenu, à sa faiblesse ou à son irrégularité ; à l’absence d’un emploi stable ou être en chômage ; à la non possession d’un logement et surtout à d’un logement salubre ; à la qualité de l’habillement puis enfin et très loin derrière à la disponibilité de l’alimentation. D’autres réponses, moins évidentes, sont bien entendu aussi avancées comme l’aspect extérieur des personnes, celles ayant des problèmes de santé, qui n’arrivent pas à scolariser leurs enfants, qui ont beaucoup trop de crédits et qui sont surendettées, qui n’ont pas de voiture, qui ne peuvent pas acheter le mouton pour la fête de l’Aïd, les personnes droguées, les ménages dont le pourvoyeur est décédé, les familles nombreuses, ou encore les personnes qui n’ont pas de contact avec les voisins.

Lorsque on interroge les ménages d’Essaouira sur les phénomènes qui les inquiètent le plus dans le futur, vis à vis de leurs conditions de vie, et en leur présentant plus de 16 modalités de réponses, ils font ressortir principalement 5 inquiétudes nettes et ce de façon assez rapprochée. Il s’agit d’abord de la « cherté de la vie » et donc des coûts qu’occasionnerait la satisfaction de leurs besoins essentiels et ceci dans 17% de cas. Ensuite les ménagent pointent le chômage des jeunes (16,9%), ce qui est tout à fait conforme et compatible avec le niveau dramatique du taux de chômage en général, et avec celui des jeunes en particulier, dans cette ville. Le manque de couverture sociale, ou du moins sa faiblesse face aux maladies, se manifeste aussi à travers les réponses des ménages à cette question. Ils identifient ainsi dans une proportion de 16% les maladies comme une préoccupation majeur dans le futur. De façon plus générale et plus exhaustive, les ménages d’Essaouira craignent la baisse des ressources matérielles dont ils disposent et qui leur permettent un certain niveau de vie dans une proportion de 12,3%. D’autres, dans une proportion étonnamment élevée (16,9%) ont des inquiétudes relatives à des phénomènes non cités dans le questionnaire de l’enquête. Des investigations plus raffinées seraient peut-être nécessaires à ce niveau. Elles peuvent être de nature qualitatives. Il se dégage tout de même que les préoccupations économiques dominent les autres inquiétudes possibles, dont celles à caractère plus social aux yeux des ménages d’Essaouira. En effet les autres modalités proposées ne sont que marginalement représentées et sont de loin inférieures à celles ici avancées. On retiendrait dans cet ordre d’idées le 6,5% relatif à la délinquance juvénile, le 3,5% relatif encore une fois à un problème économique qui est le paiement du loyer, ou encore le 3,19% relatif à la mort d’un proche.

Toujours à propos des phénomènes qui inquièteraient le plus les ménages de la ville d’Essaouira, analysés selon les classes de l’auto jugement de la situation des ménages en terme de niveau de vie, les ménages qui se considèrent riches ne craignent rien du futur (!!)…ceux qui sont assez pauvres ont des craintes et des inquiétudes pas très claires (37,3%), le chômage des jeunes (25,5%) ou encore la mort d’un proche (16,8%). Les ménages pauvres et très pauvres ont des inquiétudes vis-à-vis de la « cherté de la vie », le chômage des jeunes, les maladies, la baisse des ressources matérielles, et d’autres inquiétudes.

Tableau niveau de vie 2 : répartition des ménages selon le phénomène futur le plus inquiétant et l’auto jugement vis-à-vis du niveau de vie

Les phénomènes futurs les plus inquiétants Niveau de vie vis-à-vis du bien être du ménage 1 2 3 4 5 6 Ens. 1. La sécheresse 0.000 0.000 0.030 0.000 0.000 0.000 0.021 2. Chômage des jeunes 0.000 0.255 0.189 0.123 0.080 0.000 0.169

30 Septembre 2007 42 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

3. Divorce 0.000 0.000 0.008 0.000 0.000 0.000 0.006 4. Veuvage 0.000 0.033 0.016 0.000 0.000 0.500 0.012 5. Cherté de la vie 0.000 0.007 0.151 0.216 0.299 0.000 0.170 6. Interruption des études 0.000 0.000 0.004 0.000 0.000 0.000 0.003 7. "Déviance" des enfants 0.000 0.086 0.080 0.032 0.000 0.000 0.065 8. Maladies 0.000 0.077 0.179 0.132 0.080 0.000 0.160 9. Diminution des ressources matérielles 0.000 0.000 0.088 0.233 0.166 0.000 0.123 10. Difficultés relatives à subvenir aux 0.000 0.168 0.026 0.040 0.000 0.000 0.032 besoins du ménage suite à la mort de l'un des deux parents 11. Difficultés à assurer le loyer 0.000 0.000 0.020 0.076 0.083 0.000 0.035 15. Violence et conflits familiaux 0.000 0.000 0.004 0.015 0.000 0.000 0.006 16. L'insécurité 0.000 0.000 0.032 0.011 0.097 0.000 0.028 17. Autres 1.000 0.373 0.172 0.122 0.194 0.500 0.169 Total 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000

Graphique niveau de vie 2 : répartition des ménages selon les phénomènes futurs les plus inquiétants Ville d’Essaouira

Répartition des ménages selon les phénomènes inquiétants Ville d'Essaouira

0 5 10 15 20 Taux de jugements

12 34 56 78 910 11 15 16 17

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Graphique niveau de vie 3 : répartition des ménages selon les phénomènes futurs les plus inquiétants Ville d’Essaouira

Répartition des ménages selon les phénomènes inquiétants Ville d'Essaouira 20

16.91 17 16.95 16.02 15

12.34 10 Percent

6.528 5 3.1943.524 2.787 2.055 1.196 .5765 .2947 .6285 0 1 2 4 5 6 7 8 9 10 11 15 16 17 Modalités

Dans ce travail, on s’est aventuré en essayant d’approcher d’abord la variable revenu des ménages. Les résultats sont heureusement assez encourageants. Le revenu annuel moyen des ménages d’Essaouira serait de l’ordre de 36800 Dhs (soit 3066 Dhs par mois) avec un intervalle de confiance étonnamment court, ce qui réconforterait tout statisticien. Cette même variable, corrigée par la taille des ménages, fait ressortir un revenu annuel moyen par tête et par ménage d’un peu plus de 9000 Dhs. Rappelons ici, à titre indicatif que la taille moyenne des ménages à Essaouira est de 4,59 membres.

La même analyse conduite sur la variable qui représente la dépense de consommation fait ressortir des résultats aussi intéressants. Le niveau moyen de la dépense annuelle par ménage est au voisinage de 35000 Dhs alors que la moyenne de la dépense moyenne par tête dans les ménages est de l’ordre de 8500 Dhs.

Tableau niveau de vie 3 : revenu et consommation en Dhs Variables Moyenne Écart- Borne Borne Type inférieure3 supérieure - Revenu annuel moyen par ménage 36827.37 2693.56 31529.83 42124.92

- Revenu annuel moyen par tête 9048.67 609.33 7850.27 10247.06

- Consommation annuelle moyenne par 34718.29 2483.20 29834.48 39602.11 ménage

- Consommation annuelle moyenne par tête 8491.46 558.52 7393.00 9589.92

3 Ce sont les bornes inférieures et supérieures de l’intervalle de confiance de niveau 95%.

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Graphique niveau de vie 4 : moyennes (en Dhs) de certaines grandeurs de mesure du niveau de vie Ville d’Essaouira

Moyennes de certaines grandeurs Ensemble de la ville d'Essaouira

0 10,000 20,000 30,000 40,000 Valeur en dirhams

Revenu du ménage Dépense de consommation Revenu par tête Dépense par tête

En matière de revenu et de dépenses de consommation, la ville d’Essaouira ressort nettement beaucoup plus inégalitaire que le milieu urbain national. En effet l’indice de Gini, qui mesure justement l’inégalité en la matière, prend des valeurs qui dépassent toujours 0,46. Dans une petite ville comme Essaouira, on s’attendait pourtant à une inégalité plus faible ou au plus égale à ce qui est enregistré au niveau national. Il ressort que ce n’est pas du tout le cas.

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Graphique niveau de vie 5 : courbe de Lorenz du revenu annuel des ménages Ville d’Essaouira

Courbe de Lorenz du revenu Ville d'Essaouira 1 .8 .6 .4 % cumulé du revenu du % cumulé .2 0 0 .2 .4 .6 .8 1 % cumulé des ménages

line_45° REVENU

En adoptant l’approche monétaire usuelle de la pauvreté, notre enquête peut reproduire de façon très satisfaisante tous les indicateurs d’usage en la matière, chose impossible sans un dispositif statistique similaire. Ainsi et pour utiliser la dépense de consommation comme variable d’intérêt (pour pouvoir effectuer des comparaisons) et aussi pour utiliser le seuil de pauvreté urbain national actualisé, nous avons déduit cette variable puis calculé ce seuil pour 2007.4 Sur cette base, nous avons déduit un taux de pauvreté ménage égal à 32,1%. Nous avons aussi calculé les autres mesures de pauvreté monétaires moins usuelles comme la profondeur et la sévérité de ce phénomène (voir le tableau ci-dessous). Ces taux sont évidemment nettement supérieurs à ce que l’on pourrait enregistrer au niveau national. Sans pouvoir pousser trop loin la comparaison (à cause des différences méthodologiques inhérentes), on peut tout de même constater que la ville d’Essaouira souffrirait plus que plusieurs autres villes du pays de ce phénomène.

Nous remarquons ici qu’un rapprochement entre les résultats de l’approche monétaire et ceux que l’analyse qualitative de l’auto jugement nous apprend sont manifestement très proches. En effet, en agrégeant les classes 4, 5 et 6 du tableau 1 de cette section (les trois classes des pauvres), on trouve une proportion de plus de 28% ce qui est très comparable avec le 32,1 % de l’approche monétaire.

Tableau niveau de vie 4 : mesures de pauvreté monétaire type FGT 5

4 Ce seuil était de 3615 Dhs par tête et par an en 2004. Il est ici égal à 3890 Dhs par tête et par an en 2007. 5 Les mesures de pauvreté les plus utilisées sont celles proposées par Foster, Greer, et Thorbecke (1984) (FGT). Elles sont habituellement notées Pα. Dans ces mesures, lorsque α = 0 on obtient l’indicateur le plus connu qui est le taux de pauvreté qui est aussi dit l’indice numérique de pauvreté. Lorsque α = 1 on obtient un indice de profondeur de la pauvreté. Enfin lorsque α = 2 on obtient un indice de sévérité de la pauvreté. Dans ces mesures plus α (coefficient d’aversion à la pauvreté) est grand plus l’accent est mis sur les plus pauvres de la population.

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Indice Mesure Écart type P0 0.321 0.026 P1 0.120 0.013 P2 0.065 0.009

Source : Nos calculs sur les données de l’enquête CBMS

Graphique niveau de vie 6 : densité du revenu annuel des ménages Ville d’Essaouira

Densité du revenu annuel déclaré des ménages Ville d'Essaouira .000025 .00002 .000015 .00001 Densité durevenu 5.000e-06 0

0 20000 40000 60000 80000 100000 Valeur du revenu annuel en Dh du ménage

Densité

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Graphique niveau de vie 7 : densité de la dépense par tête des ménages et seuils de pauvreté et de vulnérabilité

Densité de la dépense par tête des ménages Ville d'Essaouira .0001 .00008 .00006 .00004 Densité durevenu .00002 0

01000 3890 5835 10000 Valeur de la dépense en Dh du ménage

Densité

Sur les mêmes bases, nous avons aussi défini la notion usuelle de vulnérabilité. Nous avons ainsi considéré comme personne vulnérable (ménage vulnérable) toute personne ayant une dépense par tête supérieure au seuil de pauvreté mais inférieure à 1,5 fois ce seuil. Il ressort alors qu’en plus de la proportion des ménages pauvres retrouvée ci-dessus, 15,16% des ménages d’Essaouira sont considérés vulnérables. Ainsi et en gros, selon l’approche monétaire, quelques 47% des ménages de cette ville se trouvent dans des situations de vie difficiles (pauvres ou vulnérables).

Pour s’approcher autrement et simultanément des deux concepts de pauvreté et d’inégalité décrits séparément ci-dessus dans la ville d’Essaouira, l’approche par décile a été utilisée. Ainsi il ressort qu’en terme de revenu, les 10% des ménages les plus pauvres ne se partagent que 1,55% du revenu alors que les 10% les plus riches se partagent 33,5%. On déduit aussi, selon une lecture similaire que les 20% des ménages pauvres ne bénéficient que de moins de 5% alors que les 20% les plus riches bénéficient de presque 50% des revenus dans cette ville. Il y a donc une très forte inégalité à Essaouira, plus que qu’enregistre le niveau urbain au niveau national. Le premier rapport inter décile ressort en effet égal à 9. Un chiffre qui en dit long à propos de l’inégalité dans cette ville. On retrouve des résultats tout à fait comparables en utilisant la variable dépense de consommation au lieu de la variable revenu.

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Tableau niveau de vie 5 : informations distributionnelles sur le revenu

Classe de décile Valeur du % de la Part en % Part cumulée en % Part cumulée décile (Dhs) médiane L(p) pondérée GL(p) Classe 1 8000.00 33.33 1.55 1.55 571.01 Classe 2 12600.00 52.50 2.82 4.37 1609.59 Classe 3 18000.00 75.00 7.15 11.52 4242.71 Classe 4 21600.00 90.00 3.35 14.87 5476.56 Classe 5 24000.00 100.00 6.40 21.27 7833.12 Classe 6 30000.00 125.00 6.63 27.90 10273.15 Classe 7 41300.00 172.08 9.48 37.37 13762.58 Classe 8 48000.00 200.00 14.14 51.51 18969.57 Classe 9 72000.00 300.00 14.99 66.50 24490.09 Classe 10 33.50 100.00 36827.38

Ratio de percentiles sur la variable revenu

Ratio p90/p10 P90/p50 p10/p50 p75/p25 P75/p50 p25/p50 Valeur 9.000 3.000 0.333 3.067 1.917 0.625

30 Septembre 2007 49 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

V. Micro-Crédit

Depuis maintenant plusieurs années, à travers le monde et aussi au Maroc, les nouvelles formes de financement des micro et petites entreprises, à travers la micro finance, sont considérées comme un bon moyen de lutte contre la pauvreté. L’accès à ce type de financement semble être non discriminant. En effet les femmes tout comme les hommes en profitent. Notre enquête CBMS à Essaouira a essayé de savoir comment se comportent les ménages vis-à-vis de cette forme de financement. Nous avons ainsi intégré plusieurs questions dans ce sens au niveau du « questionnaire du groupement » et d’autres au niveau du « questionnaire ménage ».

Selon une analyse du côté offre de micro crédits, il ressort d’abord que sur les 30 groupements enquêtés à Essaouira, 15 sont couverts par au moins une association de micro crédits, 13 ne le sont pas et 2 n’ont pas donné de réponse à cette question. Pour les 15 groupements où ces associations sont actives, 5 bénéficient des services de plus qu’une association. Deux groupements semblent être couverts par 4 associations. Pour ces 15 groupements de cette ville, 3 secteurs d’activité bénéficient des micro crédits : le commerce (11), les services (1) et les activités artisanales (3).

En demandant de l’information sur les conditions d’octroi de crédits par les associations, est sur une bonne douzaine de modalités proposées aux répondants, il ressort qu’aucune condition particulière ne semble être requise. Parmi les modalités proposées on retrouve par exemple : être membre d’une association, avoir un dossier de crédit, avoir une étude de rentabilité du projet, être un client de l’association, avoir des cosignataires, présenter des garanties physiques, être dans un secteur d’activité économique particulier,… En fait seule cette dernière modalité a été signalée par 11 groupements.

Selon les associations les micro crédits accordés et reçus par les clients sont presque toujours utilisés pour des fins de « production/commercialisation » et pas pour de la « consommation », ce qui est manifestement une bonne constatation pour la ville d’Essaouira vis-à-vis de ces crédits, si elle se confirmait.

Dans un autre ordre d’idées, et à l’inverse du point positif précédent, on retrouve un constat moins réjouissant. En effet ces associations n’accompagnent leurs crédits d’aucun autre service et ne les conditionnent pas du tout. Sur 8 services retenus et proposés dans le questionnaire, aucun n’a été retenu dans les groupements enquêtés. Pour rappel, il s’agit des services suivants : la formation sur les principes coopératifs et qualifications, la formation en gestion financière et de personnel, autre formation technique, l’étude de faisabilité de projets pour les membres, l’étude de faisabilité de projets pour la communauté, l’assistance financière diverse, les dons à un projet public, l’assistance pour voyage, et autres. Ainsi, aucun bénéficiaire n’a jamais eu accès à aucun service annexe éventuel.

Pour les 15 groupements enquêtés, et selon les données des associations de micro crédits, malgré la présence de plusieurs associations actives en ville, peu de personnes semblent avoir effectivement accès à ces crédits. En effet, pour les 3 dernières années, moins de 1000 personnes (939) ont bénéficié de ces crédits. Sur ce nombre plus de 80% (765) sont des femmes, ce qui confirme un constat observé au niveau national. Sur ce nombre de femmes, plus de 67% ont des crédits de ce type pour plus de 3 fois.

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Après cette brève présentation de la situation de l’offre de micro crédits par les associations à Essaouira, nous nous tournons à une présentation plus détaillée de la demande et de l’accès des ménages à ces services à partir des informations déduites du « questionnaire ménage » de l’enquête.

Pour s’approcher plus des possibilités de demandes de micro crédits par les ménages de la ville d’Essaouira, nous avons d’abord posé des questions sur l’existence d’une activité économique de production chez le ménage et sur ses intentions de demander un crédit dans les 12 mois à venir. Il ressort alors que seule une proportion de 7,43% de ménages dispose d’une activité de ce type. Ceci veut dire que le reste (92,6%) n’en dispose pas et donc se retrouve en gros à l’extérieur de ce marché de crédits sauf pour de nouvelles intentions ou d’entrées dans une activité susceptible d’être financée de la sorte.

Graphique micro crédit 1 : répartition des ménages selon l’existence d’une activité économique Ville d’Essaouira

Répartition des ménages selon l'existence d'une activité économique Ville d'Essaouira

7.432%

92.57%

1 Avec activité 2 Sans activité

Lorsque une activité économique de production existe dans le ménage, dans 38,7% de cas, ces « unités » disposent d’au moins un employé salarié. Ces unités emploient en moyenne 4,21 personnes, dont en moyenne 4 femmes. Elles offrent ainsi plus de 7000 emplois (7237) dont 251 pour les hommes et 6986 pour les femmes.

Tableau micro crédit 1 : nombre d’emplois lorsque une activité économique existe dans le ménage

Variables Moyenne Total - Nombre total d’employés 4,21 7237 - Nombre d’employés hommes 0,15 251 - Nombre d’employés femmes 4,06 6986

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Interrogés sur leurs intentions d’investir dans une activité économique pendant les 12 prochains mois, 26,1% répondent par l’affirmative. Certains parmi eux auraient très probablement besoin d’un soutien et d’un crédit aussi petit soit-il. D’ailleurs parmi les ménages qui ont répondu par l’affirmative, 34,2% sont pauvres et 16,1% sont vulnérables. Ils sont donc potentiellement des clients des associations de micro crédits.

Tableau micro crédit 2 : répartition des ménages selon l’intention d’investir et le statut vis-à- vis de la pauvreté

Statut Pauvre Vulnérable Autre Ensemble Intention Avoir l’intention 2064 972 3007 6043 d’investir 0.342 0.161 0.498 1.000 0.283 0.277 0.244 0.261 Ne pas avoir 5227 2535 9326 17088 l’intention d’investir 0.306 0.148 0.546 1.000 0.717 0.723 0.756 0.739 Total 7291 3507 12333 23131 0.315 0.152 0.533 1.000 1.000 1.000 1.000 1.000

En explorant davantage cet aspect, nous avons demandé aux ménages s’ils ont l’intention de demander un crédit dans les 12 prochains mois. Dans l’ensemble, 24% seulement ont répondu par l’affirmative. Ce taux est de 23,9% pour les ménages pauvres. Lorsque on analyse les réponses des seuls ménages qui ont aussi l’intention d’investir dans les 12 prochains mois, il ressort que 76,8% ont l’intention de demander un crédit. C’est le cas de 78,2% entre les ménages pauvres. Il y a donc certainement une grande demande potentielle de crédits qui sera adressée aux associations de micro crédits actives à Essaouira par cette catégorie de ménages.

L’enquête qui a été conduite à Essaouira permet de descendre davantage pour approcher avec plus de détails le profil des membres des ménages qui ont bénéficié des crédits des différentes associations. Ainsi, en ne considérant que les membres qui ont reçu au moins un crédit, il ressort que le nombre moyen de crédits reçus est d’un peu plus de 4 pour un total de 11078 crédits. Remarquons que ce nombre peut varier de 1 à 20 crédits entre les individus. Pour la sous population des hommes de cette même population, cette moyenne tombe à 2,13 crédits (pour un total de 1999 crédits). Pour les femmes concernées, ces deux nombres sont respectivement égaux à 5,01 et 9079. Le micro crédit est donc nettement un phénomène féminin à Essaouira.

Tableau micro crédit 4 : nombre de crédits selon le sexe

Variables Hommes Femmes Total - Nombre total de crédits 1999 9079 11078 - Nombre moyen de crédits 2.13 5.01 4.03

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Lorsque on demande aux ménages pourquoi certains membres sont précisément ceux qui ont demandé et reçu ces crédits, il ressort que dans 61,1% de cas ces membres sont chef ou responsable du ménage. Dans 11,6% des cas, c’est puisque ce sont eux qui détiennent l’activité économique financée par le crédit. Le sexe de l’individu ne ressort pas nettement comme étant la raison principale de l’obtention du crédit. Si on observe plus de femmes que d’hommes bénéficiaires c’est donc pour d’autres raisons : type d’activité, secteur d’activité et responsabilité dans le ménage.

Graphique micro crédit 2 : répartition des membres ayant reçu des crédits selon la raison Ville d’Essaouira

Répartition des membres ayant reçus des crédits selon la raison Ville d'Essaouira

0 20 40 60 Taux de la cause

1 Responsable du ménage 3 L'entrepreneur

Quant au processus de prise de décision de demander un crédit et des personnes qui pourraient y participer, il semble qu’à Essaouira les membres bénéficiaires sont majoritairement autonomes. En effet, pour 84% des cas (92,4% pour les hommes et 79,8% pour les femmes) c’est le membre lui-même et tout seul qui a pris la décision. Dans 2,5% de cas seulement le conjoint a participé à cette prise de décision (3,7% pour les femmes et 0% pour les hommes) ou encore d’autres personnes qui pourraient même ne pas être membres du ménage (13,6%). Dans ce dernier cas, lorsque une précision est donnée il s’agit principalement du couple (c'est-à-dire la personne et son conjoint) ou de la fille.

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Graphique micro crédit 3 : répartition des membres ayant reçu des crédits selon qui a pris la décision de demander le crédit la raison Ville d’Essaouira

Répartition des membres ayant reçus des crédits selon qui a décidé Ville d'Essaouira

0 20 40 60 80 Taux de la cause

1 Lui même 2 Le conjoint 3 Autre

Dans le même ordre d’idées, pour les membres bénéficiaires mariés, l’enquête a cherché à savoir si le consentement du conjoint (surtout pour les femmes) a été nécessaire pour demander et obtenir le crédit. Il ressort alors que 33,8% de femmes avaient besoin d’un tel consentement contre 66,2%. Curieusement et contrairement à ce qui est généralement admis, 28,2% des hommes concernés ont aussi répondu avoir besoin du même consentement du conjoint. En général la décision d’avoir un crédit dépend principalement et directement du requérrant et pas d’autres personnes.

Concernant les valeurs des derniers crédits reçus, leurs moyennes sont d’environ 6000 dirhams, (6777 dirhams pour les hommes et 5703 dirhams pour les femmes). Etant donné que le nombre de femmes bénéficiaires est nettement plus grand, la somme totale des crédits qui leurs sont octroyés est beaucoup plus grande. Les valeurs de ces crédits vont de 500 à 60000 dirhams. Le maximum et le minimum sont curieusement largement différents entre les hommes et les femmes. Le maximum est de seulement de 25000 dirhams pour les hommes alors que le minimum pour eux est de 2000. Les raisons sont peut-être à chercher dans le type de l’activité financée et dans la capacité de remboursement.

Tableau micro crédit 5 : valeurs des crédits selon le sexe (en Dhs)

Variables Hommes Femmes Ensemble - Valeur totale des crédits 6350000 10300000 16700000 - Valeur moyenne des crédits 6777 5703 6069

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Les revenus des membres des ménages qui ont obtenu des crédits de ces associations ont semble-t-il connu des augmentations assez significatives. La moyenne des taux d’augmentation, même en considérant les cas où ces taux sont nuls et que l’ont peut calculer sur les données de l’enquête CBMS d’Essaouira, ressort de l’ordre de 23% pour l’ensemble des bénéficiaires. Cette moyenne est bien plus grande pour les femmes (29%) que pour les hommes (11%). Ce constat, comme celui des emplois crées est clairement encourageant dans la perspective d’utiliser et d’encourager cette forme d’octroi de crédit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté à Essaouira.

Selon le cas de crédits et de clients, trois modalités (échéances) de remboursements des crédits sont rencontrées. Dans l’ensemble, 44,4% des bénéficiaires sont sur le mode mensuel, 36,3% sont sur le mode bimensuel et 19,2% sur le mode hebdomadaire. Cependant, selon le sexe on retrouve que chez les hommes il y a une nette dominance du mode de paiement mensuel (52,2%). Là encore le type d’activité des hommes pourrait expliquer ce fait.

La majorité des membres bénéficiaires des micro crédits à Essaouira trouve que les modalités de remboursement sont plutôt faciles (60%). C’est même beaucoup plus pour les femmes (65,8%) que pour les hommes (47,1%). En fait seuls 11,8% trouvent ces conditions très difficiles. Un test statistique (Chi deux) montre que les deux variables qui représentent la difficulté vis-à-vis du remboursement et du type de modalités de remboursement sont indépendantes (pour l’ensemble des bénéficiaires tout comme pour les hommes et les femmes séparément).

Lorsque on demande aux bénéficiaires s’ils ont des difficultés à rembourser leurs crédits, il ressort que 46,2% (56,5% pour les femmes et 25% pour les hommes) n’ont aucun problème et qu’ils arrivent à bien gérer leurs recettes, leurs dépenses et leurs remboursements pour les synchroniser, 48,4% (43,5% pour les femmes et 58,4% pour les hommes) ont parfois des difficultés à respecter leurs échéances et une très faible proportion de 5,4% (exclusivement des hommes) disent avoir toujours des difficultés à rembourser leurs crédits. Donc, à ce niveau aussi, les femmes s’en sortent nettement mieux que les hommes.

Tableau micro crédit 6 : répartition des membres bénéficiaires des crédits selon le sexe et la difficulté de remboursement

Sexe Homme Femme Ensemble Avoir des difficultés Non 0.250 0.565 0.462 Parfois 0.584 0.435 0.484 Toujours 0.165 0.000 0.054 Ensemble 1.000 1.000 1.000

Toujours en terme de gestion des crédits reçus par les bénéficiaires, presque un bénéficiaire sur quatre en cumule plus d’un. En effet, 23,2% (30,4% pour les hommes et 19,8% pour les femmes) disent avoir plus d’un crédit en même temps. Les hommes, à cause peut-être de leurs activités économiques et aussi de leurs responsabilités au niveau

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des ménages sont plus contraints de demander plus d’un crédit à la même ou à différentes sources. Une petite analyse supplémentaire montre que ce ne sont pas nécessairement les bénéficiaires qui ont plus d’un crédit qui ont des difficultés à rembourser et à rencontrer leurs échéances, contrairement à ce que l’on pourrait croire a priori. Le risque de l’enlisement dans la spirale des crédits ne semble pas se confirmer à ce niveau…

Par contre, et comme on peut l’imaginer, lorsque les bénéficiaires cumulent des crédits, la somme totale de tous ces crédits devient considérable. En effet, pour les membres concernés, en moyenne cette somme est de 12500 dirhams. Elle est de presque 20000 dirhams pour les hommes et de presque 7500 dirhams pour les femmes. Les deux distributions de cette somme totale selon le sexe montrent d’énormes différences entre les hommes et les femmes. Celle des hommes étant nettement plus dispersée que celle des femmes. Au niveau des sommes totales de ces crédits pour les membres qui cumulent plusieurs crédits à Essaouira, elles dépasseraient les 7 millions de dirhams dont 4,8 millions chez les hommes.

Pour ce qui est des sources de crédits des bénéficiaires, la principale source est constituée par les associations de micro crédit (70,9%, 75,6% pour les femmes et 61,5% pour les hommes). Les banques commerciales classiques contribuent pour tout le reste. En effet, les autres sources auxquelles nous avons pensé a priori ne sont pas du tout rencontrées à Essaouira, ce qui est un bon signe. Les autres modalités qui ont été proposées à ce niveau sont : amis et proches, autres ONG, prêteur sur gage, institutions financières informelles, prêteurs particuliers et autres.

Concernant le jugement de l’accès au micro crédit par les bénéficiaires, ces derniers trouvent qu’il est limité dans une proportion de 29,6%. 46,2% le trouvent assez limité et 24,2% le trouvent ouvert sans aucune contrainte. Analysé selon le sexe des bénéficiaires, les hommes semblent trouver beaucoup plus de difficultés que les femmes à y accéder. En effet ils répondent, dans une proportion de 42,6%, que cet accès est très limité et 50,5% le trouvent assez limité. Ce fait est donc peut-être vrai et les hommes ont donc moins accès au micro crédit à Essaouira. Les chiffres obtenus vont dans ce sens bien que l’analyse du côté offre ne le montre pas.

Quant aux démarches d’obtention des crédits, 60% des bénéficiaires les trouvent acceptables alors que 31,8% les trouvent un peu lentes. Une très faible proportion les trouve très lentes. En gros le même constat vaut pour les hommes comme pour les femmes à ce niveau.

Il va pratiquement de même pour les garanties qui sont demandées pour obtenir un crédit. Les membres bénéficiaires les trouvent acceptables dans une proportion de 53,9%. D’autres, dans une proportion de 39,1% jugent qu’on peut les obtenir assez facilement alors qu’une faible proportion de moins de 7% trouve qu’il est difficile d’obtenir ces garanties. À ce niveau on constate que la répartition conditionnelle des femmes est nettement différente de celle des hommes. En effet, plus de 60% des femmes jugent acceptables les garanties demandées, moins de 40% des hommes sont de cet avis. De plus, alors que moins de 4% de femmes jugent difficile l’obtention de ces garanties cette proportion monte à presque 14% chez les hommes.

Interrogés directement sur les garanties qu’ils ont personnellement fournies pour obtenir leurs crédits, il ressort que 56,7% des bénéficiaires avaient à chercher juste des

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cosignataires, la pratique la plus courante en la matière, 29,1% avaient à faire signer et légaliser une sorte d’engagement et 14,2% à faire preuve d’un salaire. Ces proportions changent lorsque l’analyse est faite selon le sexe. En effet, pour les femmes ces proportions ont été respectivement de 64,7%, 28,5 et 6,8% alors qu’elles étaient de 40,2%, 30,3% et 29,5% pour les hommes. Ceux parmi ces derniers qui ont une preuve de salaire en font usage et auraient moins recours à la recherche de cosignataires contrairement aux femmes.

Pour ce qui est de l’appréciation de la qualité des crédits par les bénéficiaires, en leur demandant si ces emprunts sont adaptés à leurs besoins, il ressort en effet que dans 78% de cas ces crédits sont soit très adaptés soit adaptés aux besoins. C’est donc dans moins de 22% de cas seulement que les bénéficiaires trouvent que ces crédits ne sont pas adaptés. La proportion des membres satisfaits à ce niveau est légèrement supérieure entre les femmes (80% pratiquement) qu’entre les hommes (75%).

Maintenant au niveau des montants disponibles et accessibles pour les bénéficiaires de ces crédits, 48,5% (50% pour les femmes et 44,8% pour les hommes) trouvent que ces montants sont suffisants pour couvrir leurs besoins. 41,3% trouvent qu’ils sont insuffisants ou même très insuffisants pour environ 10% des bénéficiaires. Il y a donc une marge pour augmenter cette activité même parmi les membres qui ont déjà accès à ce type de financement et que les associations de micro crédits doivent exploiter et couvrir.

Concernant une question qui, pas sa nature, devrait en principe conduire à des réponses biaisées, et qui est relative au coût du crédit, c'est-à-dire le niveau du taux d’intérêt, il est tout à fait surprenant de constater que les bénéficiaires à Essaouira le trouvent faible ou acceptable dans pratiquement 70% de cas (77% entre les femmes et 54% entre les hommes). La proportion de ceux qui, à l’inverse, le trouvent excessif ne dépasse pas 15%, même entre les hommes. Encore une fois il y a là une manifestation indirecte d’une demande plus grande pour ce type de financement très recherché.

L’utilisation effective du crédit a aussi été une préoccupation de l’enquête CBMS à Essaouira. Il ressort que les bénéficiaires de ces crédits en font un assez grand nombre d’usages. D’abord et comme attendu, une proportion de 28,2% utilise le crédit pour monter pour la première fois une petite affaire personnelle. C’est le cas aussi bien pour les femmes (29%) que pour les hommes (26,5%). Une autre utilisation logique et naturelle dans ce contexte est celle qui fait du crédit une source pour élargir une activité déjà existante. C’est le cas pour 18,2% de cas, 27,3% pour les hommes et 13,7% pour les femmes. À côté de ces usages attendus des crédits, et qui ne couvrent donc que moins de 50% de cas, d’autres usages moins liés à une activité économique directe sont enregistrés. En effet, et malgré un ratissage large des modalités proposées (16 modalités) plus de 20% de cas (24% pour les hommes et 18,3% pour les femmes) répondent utiliser leurs crédits pour d’autres usages.

Ainsi, besoins obligent, les membres bénéficiaires utilisent leurs crédits pour : subvenir aux besoins réguliers et courants de leur ménage (11% dans l’ensemble et 13% pour les femmes), apporter un support additionnel au revenu du conjoint (12% pour les femmes) ou encore rembourser un autre crédit (9,8% avec 14% pour les hommes et 7,7% pour les femmes). Par ailleurs, une proportion non négligeable des membres bénéficiaires (32% pour l’ensemble, 29% pour les hommes et 34% pour les femmes) a déclaré avoir utilisé, au moins en partie, les crédits reçus pour acquérir des équipements ménagers. Il s’agissait

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par exemple d’un téléviseur, d’une cuisinière ou d’un réfrigérateur (18,4% de cas) ou parfois d’un matériel de production (4%) ou de marchandises à revendre (4%). Parfois certains membres avancent l’aménagement de leur domicile ou encore l’achat de matières premières pour leurs activités comme utilisations de leurs crédits. Il est en tout cas clair que ce ne sont pas tous les crédits qui vont directement à des activités de production, bien que les déclarations faites au niveau de l’offre le laissent supposer.

Quant à l’usage du revenu de l’activité, en particulier celle financée par le micro crédit, il ressort ici que la décision revient de façon majoritaire à la personne qui le génère. En effet dans 81,2% de cas (75,8% pour les femmes et 92,4% pour les hommes) c’est la personne elle-même qui décide de l’usage final de son revenu. Dans un peu plus de 15% de cas (19,5% pour les femmes) la décision est prise conjointement avec le partenaire. Aucun cas, même parmi les femmes, n’a répondu que c’est le conjoint qui décide de l’affectation du revenu.

Tableau micro crédit 7 : répartition des membres bénéficiaires des crédits selon la personne qui décide de l’usage du revenu de l’activité

Sexe Homme Femme Ensemble Personne qui décide Le membre bénéficiaire 0.924 0.758 0.812 Le conjoint 0.000 0.000 0.000 Le membre et son conjoint 0.076 0.195 0.156 Autres 0.000 0.046 0.031 Ensemble 1.000 1.000 1.000

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Graphique micro crédit 4 : répartition des membres bénéficiaires des crédits selon la personne qui décide de l’usage du revenu de son activité

Répartition des membres selon qui décide de l'usage du revenu Ville d'Essaouira

0 20 40 60 80 Taux de la modalité

1 Le membre lui même 2 Le membre et son conjoint 4 Autre

De façon plus précise, il a été demandé aux membres bénéficiaires d’estimer les parts en pourcentage de leur revenu personnel qu’ils consacrent à certains postes de dépenses ou d’épargne du ménage. Ainsi les moyennes de ces taux pour tous les bénéficiaires montrent que la part consacrée aux soins médicaux personnels est de 9,45%. Elle est plus grande pour les femmes (12%) que pour les hommes (4,62%). La part qui va à ces soins médicaux ne dépasse jamais 30% pour les hommes mais peut atteindre 90% pour les femmes. Une proportion d’un peu moins de 4% est réservée aux soins médicaux pour les enfants (3,54% pour les hommes et 4,14 pour les femmes). La part la plus importante est par contre consacrée aux divers besoins courants du ménage. Cette part s’élève à plus de 63% (69,7% pour les hommes et 60,5% pour les femmes). La part qui est consacrée à l’épargne reste toujours inférieure à 20%. Elle est de 15,4% pour l’ensemble, de 6,92% pour les hommes et de 19,7% pour les femmes.

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VI. Caractéristiques liées à la santé

Dans ce qui suit, nous allons explorer successivement les thèmes relatant de la santé générale, de la santé reproductive et de la santé de l’enfant. Il s’agit des maladies chroniques et conjoncturelles, des personnes handicapées, de la fécondité, la mortalité infantile et la mortinatalité, de la maternité, la planification familiale et la santé de l’enfant.

VI.1. Maladies chroniques

Sur la nomenclature de 27 maladies chroniques, juste 22 ont été citées par les ménages comme maladies du genre touchant une frange de la population. Sur la population totale de 105 090 habitants, 13 865 ressentent ce type de maladies soit un taux de 13,19% (9,29% pour les hommes et 16,78% pour les femmes). Ceci reflète un niveau minimal d’incidence de ces maladies au sein de la population. En fait, l’éducation de diagnostic des maladies n’est pas enracinée dans la population marocaine de manière générale et en particulier dans une localité telle que la municipalité d’Essaouira. De même, l’ampleur de cette incidence au niveau des femmes par rapport aux hommes montre soit une sous déclaration de ces maladies pour les hommes ou que la gravité de ces maladies est beaucoup plus ressentie chez les femmes. Cette appréciation qualitative ne peut pas être faite juste à partir d’un questionnement direct. Il faut des entretiens approfondis avec la population pour définir ce qu’est une maladie chronique et comment on s’aperçoit qu’on est atteint ?

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Distribution des maladies chroniques selon le sexe Sexe Total Maladies Chroniques Masculin Féminin Diabète 27,00% 17,20% 20,50% Hypertension 14,10% 18,20% 16,80% Allergies 14,40% 17,90% 16,70% Maladie du cœur 5,60% 9,30% 8,00% Arthrose 4,20% 9,50% 7,70% Epilepsie 8,30% 0,90% 3,40% Céphale chronique 0,40% 3,30% 2,30% Trachome 3,50% 1,60% 2,20% Maladie mentale 3,90% 0,70% 1,80% Cholestérol élevé 0,00% 2,50% 1,70% Anémie 1,70% 1,40% 1,50% Dermatose grave 1,70% 1,40% 1,50% Ulcère gastrique 0,00% 2,00% 1,30% Maladies des reines 1,60% 0,70% 1,00% Maladie du foie 0,00% 1,60% 1,00% Cancer 1,30% 0,70% 0,90% Hyperthyroïdie 1,00% 0,90% 0,90% Douleur chronique au dos 1,50% 0,60% 0,90% Hypertension oculaire 0,00% 0,90% 0,60% Tuberculose 0,00% 0,70% 0,40% Maladies chroniques des poumons 1,30% 0,00% 0,40% Autres 8,50% 8,30% 8,50% Total 100,00% 100,00% 100,00% Effectifs 4674 9191 13865 Population totale 50322 54768 105090 Taux de maladies chroniques 9,29% 16,78% 13,19%

Distribution des principales maladies chroniques selon le sexe 30%

25%

20%

15%

10%

5%

0% Diabète Hypertension Allergies M aladie du Arthrose Epilepsie Céphale Trachome M aladie cœur chronique ment ale

M aladies chroniques M asculin Féminin Total

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La répartition entre les 22 maladies citées n’est pas uniforme. 70% des cas se concentrent dans cinq maladies critiques pour cette localité. Il s’agit du diabète à hauteur de 20,5% (27,0% pour les hommes et 17,2% pour les femmes), de la tension artérielle à hauteur de 16,8% (14,1% pour les hommes et 18,2% pour les femmes), de l’allergie à hauteur de 16,7% (14,4% pour les hommes et 17,9% pour les femmes), des maladies cardiaques à hauteur de 8,0% (5,6% pour les hommes et 9,3% pour les femmes) et des maladies articulaires dans une proportion de 7,7% (4,2% pour les hommes et 9,5% pour les femmes).

Cette concentration des cas autour de ces cinq maladies caractéristiques de la localité atteste de la transition épidémiologique amorcée au Maroc depuis plusieurs années et donne lieu à des maladies de pays industrialisés qui commencent à prendre de l’ampleur mis à part les maladies liées à l’allergie qui trouvent leurs racines dans les questions de l’environnement notamment la pollution et surtout l’évacuation des eaux usées. Ces questions seront abordées plus en détails dans le chapitre relatif à l’environnement.

Les malades ont eu connaissance de leurs maladies à travers des personnes ayant des connaissances en médecine en majorité en consultant un médecin. Le lieu indiqué pour ces consultations est l’hôpital public (53,3% pour les hommes et 50,1% pour les femmes). Le cabinet médical vient en second lieu avec des proportions de 22,1% pour les hommes et 21,9% pour les femmes, vient par la suite les cliniques privées avec des parts de l’ordre de 17,9% et 16,1% respectivement pour les hommes et pour les femmes. Il est à noter que le dispensaire ou le centre de santé ne constitue pas un lieu privilégié pour diagnostiquer ces maladies (6,7% pour les hommes et 9,0% pour les femmes).

Répartition des malades chroniques selon le sexe et le lieu de diagnostic Sexe Lieu de Diagnostic Masculin Féminin Hôpital Public 53,3 50,1 Dispensaire ou Centre de Santé 6,7 9,0 Clinique Privée 17,8 16,1 Cabinet Médical 22,1 21,9 Autres 3,0 Total 100,0 100,0

En ce qui concerne le traitement de ces maladies chroniques, 85,9% des cas (hommes) et 76 ?8% des cas (femmes) ont déclaré avoir suivi un traitement. Si on s’attaque juste aux cinq maladies englobant environ 70% des cas on retrouve que le diabète est traité dans 90,5% des cas (hommes) et 95,9% des cas (femmes), que la tension artérielle est traitée dans des proportions moindres 86,9% des cas (hommes) et 83,5% des cas (femmes). Les maladies liées aux allergies ne sont traitées que dans 80,4% des cas (hommes) et 72,3% des cas (femmes). Les maladies cardiaques sont traitées à 100% chez les hommes et 64,1% des cas (femmes). Aussi les maladies articulaires sont sous traitées que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, enregistrant respectivement des taux de l’ordre de 65,3% et 62,3%.

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Taux de traitement des maladies chroniques selon le sexe et le type de maladies Sexe Maladies Chroniques Masculin Féminin Diabète 90,50% 95,90% Hypertension 86,90% 83,50% Allergies 80,40% 72,30% Maladie du cœur 100,00% 64,10% Arthrose 65,30% 62,30% Epilepsie 100,00% 0,00% Céphale chronique 100,00% 100,00% Trachome 48,10% 54,20% Maladie mentale 100,00% 0,00% Cholestérol élevé 100,00% Anémie 100,00% 100,00% Dermatose grave 100,00% 54,40% Ulcère gastrique 100,00% Maladies des reines 100,00% 0,00% Maladie du foie 100,00% Cancer 0,00% 0,00% Hyperthyroïdie 100,00% 100,00% Douleur chronique au dos 100,00% 0,00% Hypertension oculaire 100,00% Tuberculose 0,00% Maladies chroniques des poumons 100,00% Autres 69,10% 80,60% Toutes les maladies 85,90% 76,80%

Le traitement de ces maladies coûte pour les ménages. Ainsi, un diabète dépense mensuellement en moyenne environ 264 DH (pour les hommes) et 194 DH (pour les femmes). Le coût mensuel moyen pour les maladies de tension artérielle est de 254 DH (pour les hommes) et 194 DH (pour les femmes). Ce même coût pour les maladies d’allergie est de 119 DH (pour les hommes) et 345 DH (pour les femmes). Les maladies cardiaques coûtent en moyen par patient 551 DH (pour les hommes) et 149 DH (pour les femmes). Quant aux maladies articulaires, le coût mensuel moyen avoisine 235 DH (pour les hommes) et 366 DH (pour les femmes). Ces montants indiquent les sommes que les ménages doivent consacrés à la santé générale de ses membres. Les différences qu’on retrouve entre les hommes et les femmes ne veulent pas dire que le coût de traitement varie d’une personne à une autre. C’est vrai que ceci dépend de la gravité de la maladie, mais il faut oser dire qu’en quelque sorte c’est un problème d’accès aux ressources et de contrôle de ces derniers. La femme par son accès limité au travail rémunéré demeure l’unité du ménage la plus vulnérable quant aux dépenses non qualifiées des dépenses alimentaires, généralement contrôlées par l’homme. On peut ramener ceci au problème général de manque d’autonomie. D’un autre côté, on relève un faible taux de couverture médicale quant à ces maladies chroniques de 18,3% (25,7% pour les hommes et 14,60% pour les femmes). Ceci montre aussi à quel point la femme se trouve doublement vulnérable et surtout par son accès et son contrôle limité des ressources.

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Coût mensuel moyen (en DH) de traitement des maladies chroniques selon le sexe et le type de maladies Maladies Hommes Femmes Ensemble Diabète 263,81 193,60 224,75 Hypertension 254,35 194,45 211,37 Allergies 118,98 344,65 279,10 Maladie du cœur 551,33 148,86 244,07 Arthrose 234,69 365,56 341,52 Epilepsie 309,87 0,00 254,96 Céphale chronique 60,00 240,03 228,78 Trachome 14,44 43,33 28,04 Maladie mentale 402,86 0,00 295,65 Cholestérol élevé 292,24 292,24 Anémie 150,00 200,00 180,88 Dermatose grave 100,00 59,84 75,51 Ulcère gastrique 356,59 356,59 Maladies des reines 3000,00 0,00 1666,67 Maladie du foie 377,78 377,78 Cancer 0,00 0,00 0,00 Hyperthyroïdie 1000,00 3000,00 2255,81 Douleur chronique au dos 150,00 0,00 83,61 Hypertension oculaire 750,00 750,00 Tuberculose 0,00 0,00 Maladies chroniques des poumons 200,00 200,00 Autres 194,54 323,07 280,67

Taux de couverture médicale face aux maladies chroniques selon le sexe Sexe Couverture médicale (en %) Hommes 25,70% Féminin 14,60% Ensemble 18,30%

VI.2. Maladies conjoncturelles

Sur la nomenclature de 13 maladies ou blessures, juste 9 ont été citées par les ménages comme maladies conjoncturelles vécues lors du mois précédant la date d’enquête. Sur la population totale de 105 090 habitants, 10 782 ont été exposés à ces maladies ou blessures, soit un taux de 10,26% (8,52% pour les hommes et 11,86% pour les femmes).

La répartition de ces maladies ou blessures pour chacun des deux sexes montre dans un premier temps que les maladies le plus représentées sont les maladies du nez et de la gorge (ORL) avec une part de 31,1% (38,7% pour les hommes et 26,1% pour les femmes) et la fièvre avec une part de 27,7% (25,8% pour les hommes et 19,0% pour les femmes). Il est à noter qu’une proportion non négligeable de cas s’est positionnée dans la modalité (autres maladies). Il s’agit de 33,8% (22,1% pour les hommes et 41,6% pour les femmes). A ce niveau aucun cas n’a cité de la violence conjugale comme acte ayant donné lieu à des blessures.

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Distributions des maladies conjoncturelles (durant 1 mois) selon le sexe Sexe Total

Maladies ou Blessures Masculin Féminin Blessure 0,00% 0,30% 0,20% accident 1,80% 0,00% 0,70% fièvre 25,80% 19,00% 21,70% diarrhée 2,50% 0,00% 1,00% problème d’oreilles 7,00% 2,80% 4,50% problèmes de nez Problèmes de gorge 38,70% 26,10% 31,10% problèmes d’œil 2,00% 2,80% 2,50% problème dentaire 0,00% 5,50% 3,30% problèmes de peau 0,00% 1,90% 1,20% autres 22,10% 41,60% 33,80% Total 100,00% 100,00% 100,00% Effectifs 4285 6497 10782 Population 50322 54768 105090 Taux 8,52% 11,86% 10,26%

Les 10 782 cas de maladies conjoncturelles n’ont pas précédé à des consultations une fois ces maladies ou blessures les ont entaché. Juste 85,5% des cas de maladies ont effectué des consultations (84,9% pour les hommes et 85,8% pour les femmes). Les ¾ des cas qui ont effectué des consultations le font dans les structures sanitaires privilégiées par ces individus. Ainsi les hommes optent pour les hôpitaux publics (40,7%), les pharmacies (24,6%) et le cabinet médical (14,1%), soit environ 80% pour ces trois structures. Les femmes, quant à elles, optent pour les hôpitaux publics (26,2%), le cabinet médical (21,5%), les pharmacies (19,9%) et le dispensaire ou centre de santé (10,9%), soit environ 80% pour ces quatre structures.

Taux de consultation pour les maladies conjoncturelles selon le sexe Sexe Taux de consultation (%) Hommes 84,90% Féminin 85,80% Ensemble 85,50%

Répartition des malades de manière conjoncturelle ayant effectué au moins une consultation selon le sexe et le lieu de consultation Sexe Lieu de Consultation Masculin Féminin Ensemble Clinique privée 5,90% 7,40% 6,80% Hôpital public 40,70% 26,20% 32,00% Centre de santé ou dispensaire public 3,10% 10,90% 7,80% Médecin privé 14,10% 21,50% 18,60% Pharmacie 24,60% 19,90% 21,80% Autres 11,60% 14,20% 13,10% Total 100,00% 100,00% 100,00%

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Lors de ces consultations, environ 65,4% déclarent ne rencontrant aucun problème (71,3% pour les hommes et 61,4% pour les femmes). Mise à part cette satisfaction du système de santé dans sa globalité, les personnes ayant manifesté une non satisfaction souligne plus deux aspects pour chacun des deux sexes. Pour les hommes c’est beaucoup plus un problème du temps d’attente jugé trop par rapport aux prestations attendues (12,3%) et l’accueil inhumain (6,6%). Pour les femmes, c’est un problème de temps d’attente comme ce qui est indiqué par les hommes (5,9%) et c’est un problème d’éloignement (5,2%) des cas. Il faut aussi souligner que d’autres problèmes sont à explorer surtout que la modalité (autres) a regroupé 5,1% des cas pour les hommes et 18,7% des cas pour les femmes.

Distribution des problèmes rencontrés lors des consultations selon le sexe Problèmes lors de la consultation Masculin Féminin Ensemble Aucun Problème 71,30% 61,40% 65,38% Eloignement 1,80% 5,20% 3,80% Attente longue 12,30% 5,90% 8,44% Accueil inhumain 6,60% 2,10% 3,88% Manque de personnel formé 0,00% 0,80% 0,48% Inefficacité du traitement 3,00% 3,80% 3,52% Non disponibilité des médicaments 0,00% 2,00% 1,19% Problème de coût 5,10% 18,70% 13,31% Total 100,00% 100,00% 100,00%

VI.3. Personnes Handicapées

Sur la nomenclature de 7 handicaps, cinq ont été citées par les ménages comme handicap touchant un des membres du ménage. Sur la population totale de 105 090 habitants, 1490 sont considérés comme des personnes handicapées, soit un taux de 1,4% (1,3% pour les hommes et 1,5% pour les femmes). Les handicaps les plus représentés chez les hommes sont (handicap moteur main/pieds : 35,8%) et (retard mental : 43,6%). Pour les femmes ce sont (handicap moteur main/pieds : 26,1%), (retard mental : 24,2%) et (compréhension et communication : 15,4%). La prise en charge de ces personnes handicapées est quasi nulle (1,6%).

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Distribution des handicaps selon le sexe Handicap Sexe Total Masculin Féminin Vision 9,10% 0,00% 4,00% Compréhension / communication 11,50% 15,40% 13,70% Handicap moteur (main et/pieds) 35,80% 26,10% 30,40% Retard mental 43,60% 24,20% 32,80% Paralysie 0,00% 8,90% 5,00% Autres 0,00% 25,40% 14,20% Total 100,00% 100,00% 100,00% Effectif 659 831 1490 Population 50322 54768 105090 Taux 1,31% 1,52% 1,42%

Taux de prise en charge au niveau institutionnel selon le sexe Prise en Sexe charge (%) Hommes 0,00% Féminin 2,90% Ensemble 1,60%

VI.4. Fécondité, mortalité infantile et mortinatalité

Fécondité et mortalité infantile

Les données collectées n’ont pas permis l’estimation de la fécondité ni de la mortalité infantile. La population a trouvé des difficultés pour le repérage de la période de référence qui est l’année précédente. En fait aucun événement majeur social ou religieux qui pouvait servir à ce type d’informations n’a été dicté dans le protocole de l’enquête. Ce qui laisse une marge pour explorer ce volet dans le second passage.

Mortinatalité liée aux fausses couches et aux mort-nés

Sur 26 024 dernières grossesses vécues par les femmes non célibataires et ayant abouti durant leur vie génésique jusqu’à la date de l’enquête soit à une naissance vivante, à un mort-né ou une fausse couche ou un avortement provoqué, nous avons exploré l’incidence de la mortinatalité liée aux fausses couches et aux mort-nés, puisqu’il est difficile d’explorer directement les avortements provoqués. Ainsi Nous avons relevé près de 5517 fausses couches ou mort-nés, soit un taux de 21,2%. Ce qui veut dire qu’une grossesse sur cinq est une grossesse qui finit par un drame et laisse des séquelles sur le plan santé et émotion surtout du côté de la femme qui est concerné directement avec la grossesse.

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Taux de fausses couches ou mort-nés selon les groupes d’âges Groupes d'Ages Taux 15-19 0,00% 20-24 4,50% 25-29 18,40% 30-34 25,20% 35-39 13,00% 40-44 12,40% 45-49 32,10% 50-54 20,70% 55-59 39,30% 60-64 21,30% 65-69 24,00% 70-74 6,80% 75-79 52,40% 80-84 36,60% 85 et + 42,10% Ensemble 21,20% Effectif 5517

L’analyse des taux d’incidence de ce phénomène selon l’âge montre que c’est un phénomène qui a frappé l’ensemble des générations de femmes dans des proportions différenciées sans pour autant dire qu’il y a une tendance à la diminution ou à l’intensification. Ce qu’il faut noter à ce propos est que les femmes âgées de 20-30 ans l’ont eu dans des proportions largement inférieures au niveau moyen de 21,2%. Il s’agit des femmes nées entre 1977 et 1987.

S’agissant d’analyser les circonstances de manifestation des fausses couches ou des mort- nés au niveau de cette population, on relève une prépondérance des deux facteurs de spontanéité (60,8%) et du moment que la femme a été informée d’un événement émotionnel (décès ou toute mauvaise nouvelle) (21,1%). Il est à souligner que 5,7% des cas ont eu un e fausse couche suite à des travaux pénibles et 4,0% des cas après prise inadéquate de médicaments.

Distribution des circonstances d’incidence des fausses couches ou mort-nés Circonstances de fausses couches ou mort-nés Part (%) De manière spontanée 60,80% A l'occasion d'un événement émotionnel (Décès de proche, mauvaise nouvelle...) 21,10% Après prise médicamenteuse inadéquate 4,00% A l’issue d’activités de travail difficiles 5,70% Après consultation chez un médecin généraliste 0,10% Après hospitalisation dans un hôpital ou dans une clinique 1,50% Autres 6,70% Total 100,00%

30 Septembre 2007 68 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

VI.5. Suivi de la grossesse et les conditions de l’accouchement

En ce qui concerne la santé de la reproduction, nous avons jugé utile d’explorer le suivi de la grossesse notamment par les consultations prénatales, les conditions d’accouchement notamment par le lieu d’accouchement et les raisons à la base ainsi que l’éventuel recours aux consultations post-natales. Ainsi sur les 26 024 dernières grossesses, nous avons relevé un taux de consultation prénatale de l’ordre de 67,4%. Ceci illustre la prise de risque par les femmes par le fait de ne pas assurer un suivi de la grossesse pour éviter les complications éventuelles ou pour préparer un accouchement dans des conditions plus ou moins satisfaisantes. Les ¾ des femmes ayant effectué ce type de consultations l’ont fait à pieds, 13,7% en utilisant un moyen de transport public, 9,6% en utilisant un moyen de transport privé et 2,1% à dos d’animal. Dans Presque 80% des cas il s’agit de suivi de la grossesse et de diagnostic par échographie. Les autres recourent globalement à ces consultations pour des analyses, des soins liés à la grossesse ou des soins de maladies pas directement liées à la grossesse.

Répartition des dernières grossesses pour lesquelles au moins une consultation prénatale a été effectuée selon le moyen de transport utilisé Moyen utilisé pour Consultation prénatale Part (%) en marchant 74,60% sur le dos d’un animal 2,10% en utilisant un véhicule de transport en commun 13,70% en utilisant un véhicule privé 9,60% Total 100%

Répartition des dernières grossesses pour lesquelles au moins une consultation prénatale a été effectuée selon le type de consultation Type de Consultation prénatale Part (%) Suivi de la grossesse 50,80% Echographie 29,50% Analyses 8,90% Vaccination 0,30% Soins de suivi 4,70% Soins thérapeutiques liés à une maladie 5,30% Autres 0,70% Total 100%

Les 26 024 dernières grossesses, 82,8% ont été accouchées dans un hôpital ou une clinique (92,5% pour les grossesses ayant connu des consultations prénatales et 62,8% pour les grossesses n’ayant pas connu des consultations prénatales. Ainsi on relève un taux encore important des accouchements à domicile de l’ordre de 17% (7,5% pour les prévenus et 37,2% pour les non prévenus). Ainsi, le programme de maternité sans risque est appelé à agir à ce niveau pour promouvoir les consultations prénatales en vue de ramener le taux d’accouchement à domicile à moins de 10% dans les années qui viennent sinon l’éradiquer surtout que la municipalité d’Essaouira ne manque pas de structures de santé. Il s’agit peut-être d’un problème socioculturel.

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Répartition des dernières grossesses ayant abouti un accouchement selon le lieu d’accouchement et le fait d’avoir recouru ou pas à des consultations prénatales Lieu Ayant N'ayant pas d'accouchement effectué effectué de la dernière consultation consultation grossesse prénatale prénatale Ensemble Domicile 7,14% 37,24% 16,97% Hôpital 88,64% 61,18% 79,68% Clinique 3,85% 1,58% 3,11% dans un moyen de transport 0,36% 0,00% 0,25% Total 100,00% 100,00% 100,00%

Graphique n°8. Répartition des dernières grossesses ayant abouti un accouchement selon le lieu d’accouchement et le fait d’avoir recouru ou pas à des consultations prénatales 100 3,850,36 1,580,00 3,110,25

80

61,18

60 79,68 88,64

40

20 37,24

16,97 7,14 0 Ayant effectué C PN N'ayant pas effectué C PN Ensemble

Domicile Hôpital Clinique dans un moyen de transport

En fait, les raisons avancées par les femmes ayant accouché à domicile donne la prédominance au fait que ces femmes veulent accoucher à l’aide d’une sage femme traditionnelle (51,7%) comme c’était le cas pour leurs mamans ou grandes mères et au fait que l’accouchement se fait dans une proximité familiale (27,1%). Quant aux femmes ayant accouché dans une structure de santé, la raison principale est l’assistance médicale (49,7%), matériel médical moderne (22,4%) et soins médicaux (21,2%). Ainsi comment ramener ces femmes qui encourent le risque d’accouchement à domicile à surmonter ces clichés liés aux traditions et à une fausse perception du risque.

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Distribution des raisons motivant le choix du lieu d’accouchement selon que l’accouchement est fait à domicile ou dans une structure de santé Femmes ayant Femmes ayant Raison d'accouchement accouché à accouché Hors Domicile Domicile Présence familiale 27,12% Présence maritale 1,69% Soins traditionnels 5,08% Accoucheuse traditionnelle 51,69% Crainte de mauvais traitement à l’hôpital 2,54% Soins médicaux 21,24% Assistance du médecin 49,65% Matériel médical moderne 22,42% Autres 11,86% 6,69% Total 100% 100%

Graphique n°9. Distribution des raisons motivant le choix du lieu d’accouchement selon que l’accouchement est fait à domicile ou dans une structure de santé

Autres

Matériel médical moderne

Assistance du médecin

So ins médicaux

Autres

Crainte de mauvais traitement à l’hô pital

Acco ucheus e traditio nne lle

S o ins traditio nne ls

Présence maritale

Présence familiale

0 102030405060

En ce qui concerne les consultations post-natales, on relève que sur l’effectif des femmes concernées par une dernière grossesse et n’ayant pas eu recours aux consultations prénatales, on a juste 14,9% qui procèdent à des consultations post-natales. Il s’agit peut- être de difficultés rencontrées lors de l’accouchement qui les a obligé à procéder de la sorte. De manière opposée, on n’a que la moitié de celles ayant fait des consultations prénatales dans la case des femmes ayant procédé par des consultations post-natales.

30 Septembre 2007 71 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des femmes ayant effectué des consultations prénatales ou non selon le fait qu’elles ait effectué ou pas une consultation post-natale

Consultation Prénatale Consultation Post-natale Oui Non Ensemble Oui 50,70% 14,90% 38,80% Non 49,30% 85,10% 61,20% Total 100% 100% 100%

VI.6. Planification familiale

Dans le domaine de la planification familiale, nous avons cherché à approcher la connaissance des méthodes d’espacement des naissances, de l’accord quant à l’utilisation pour planifier les grossesses, de l’utilisation effective et des facteurs connexes à cette utilisation.

Ainsi, sur l’ensemble des femmes non célibataires, 92,9% connaissent l’existence de méthodes qu’elles soient modernes ou traditionnelles ayant comme conséquence l’espacement des naissances et jouent le rôle de contraception. Cette connaissance est presque du même degré pour les femmes âgées de moins de 60 ans (entre 95 et 100%). Il s’agit des femmes nées après 1947. Les femmes nées avant cette date ont une connaissance fluctuant entre 30 et 80%. Le moyen qui a permis cette connaissance de méthodes d’espacement des naissances est en premier lieu le dispensaire ou le centre de santé (41,9%) suivi des amis (amies) et la famille (31,2%), puis de l’hôpital (10,7%) et la télévision (11,3%). Le recours aux magazines pour ce genre de connaissance est moindre (4,5%).

Taux de connaissance des moyens d’espacement de naissances selon les groupes d’âges Groupe d’âge Connaissance de moyens contraceptifs 15-19 100,00% 20-24 98,00% 25-29 100,00% 30-34 100,00% 35-39 97,70% 40-44 94,70% 45-49 100,00% 50-54 92,00% 55-59 95,10% 60-64 69,00% 65-69 75,10% 70-74 81,10% 75-79 0,00% 80-84 84,40% 85 et + 30,80% Ensemble 92,90%

30 Septembre 2007 72 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°10. Taux de connaissance (en %) des moyens d’espacement de naissances selon les groupes d’âges 100%

80%

60%

40%

20%

0%

9 4 9 4 e -1 3 -54 -6 8 0- 5-49 0- 15 20-24 25-29 3 35-39 40-44 4 50 55-59 60-64 65 70-74 75-79 8 85 et + sembl En Groupe d'âges

Répartition des femmes connaissant au moins un moyen d’espacement des naissances selon les canaux de communication Canaux de communication Part (%) Dispensaire 41,90% Hôpital 10,70% Télévision 11,30% Journaux 0,30% Magazines 4,50% Amies/familles 31,20% Total 100,00%

Graphique n°11. Répartition des femmes connaissant au moins un moyen d’espacement des naissances selon les canaux de communication

Autres 4,8%

Amies/familles Dispensaire 31,2% 41,9%

TV 11,3% Hôpital 10,7%

S’agissant des méthodes le plus connu, trois se sont avérées de premier ordre chez les femmes. La pilule occupe la première place (89,5%), le stérilet (5,7%) et le Norplants (3,3%). Ceci illustre clairement la place qu’occupe la pilule dans la planification familiale et son envahissement du domaine par sa dominance facilité en quelque sorte par la

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familiarisation de la population avec ce moyen contraceptif depuis son introduction au Maroc il y a plus de trente ans.

Répartition des femmes connaissant au moins un moyen d’espacement des naissances selon le moyen d’espacement le plus connu Moyen de Contraception Part (%) Pilule 89,50% Stérilet / DIU 5,70% Condom / Préservatif masculin 0,10% Diaphragme/ Préservatif féminin 0,20% Retrait 0,40% Continence périodique 0,70% Norplants 3,30% Total 100,00%

Graphique n°12. Répartition des femmes connaissant au moins un moyen d’espacement des naissances selon le moyen d’espacement le plus connu

Norplants 3,3% Autres 1,4% Stérilet / DIU 5,7%

Pilule 89,6%

On recense que près de 87,7% des femmes non célibataires sont d’accord pour une utilisation de l’une de ces méthodes facilitant l’espacement des naissances (91,0% pour les femmes connaissant déjà ces méthodes et 44,2% pour les femmes ne connaissant pas ces méthodes). Les raisons avancées pour l’éventuel désaccord pour une future utilisation de ces méthodes diffèrent selon que la femme connaisse ou pas ces méthodes. Pour les femmes ne connaissant pas ces méthodes, elles ne sont pas d’accord pour une future utilisation puisque c’est interdit par la religion (52,9%). Une partie importante (31,8%) n’ont pas voulu se prononcer. Quant aux femmes connaissant ces méthodes, 30,6% estiment que les enfants constituent une garantie pour les vicissitudes, 21,9% disent que c’est interdit par la religion et 26,7% ne voulant pas se prononcer.

30 Septembre 2007 74 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Taux d’accord pour un espacement des naissances selon le fait de connaître ou pas ces méthodes Accord pour l’espacement des naissances Femmes Connaissant moyens de contraception 91% Femmes ne connaissant pas les moyens contraceptifs 44,2 Ensemble 87,70%

Graphique n°13. Taux d’accord pour un espacement des naissances selon le fait de connaître ou pas ces méthodes 100%

80%

60%

40%

20%

0% Femmes connaissant MC Femmes ne connaissant pas MC Ensemble

Distribution des raisons de désaccord pour une utilisation des méthodes d’espacement des naissances selon le fait de connaître ou pas ces méthodes Femmes ne connaissant Raison de désaccord pour utilisation des Femmes Connaissant pas les moyens moyens de contraception moyens de contraception contraceptifs ne veut pas se prononcer 26,70% 31,80% Interdit par la religion 21,90% 52,90% Le mari n’est pas d’accord 6,00% 7,60% La mère n’est pas d’accord 3,80% L’assurance garantie par les enfants contre les vicissitudes 30,60% La force de la nation c’est dans le nombre 0,30% Autres 10,70% 7,60% Total 100,00% 100,00%

Actuellement 53,4% des femmes en âge de procréer utilisent un des moyens contraceptifs. Il s’agit de la pilule (73,5%), la continence périodique (10,3%), la ligature de trompe (6,0%) et le stérilet (5,7%), soit 95% des femmes utilisant actuellement une des méthodes. Le reste est partagé entre le Norplants, le retrait et le préservatif.

30 Septembre 2007 75 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Distribution des utilisatrices actuelles des moyens d’espacement des naissances selon le type de méthodes. Moyen de contraception utilisé Actuellement part (%) Pilule 73,62% Stérilet / DIU 5,65% Condom / Préservatif masculin 0,73% Retrait 1,70% Stérilisation féminine 6,01% Continence périodique 10,28% Norplants 2,01% Total 100,00%

La prise de la décision quant à l’utilisation d’une méthode d’espacement des naissances est en premier lieu un accord entre les deux (homme et femme) (55,4%) suivi de la décision de la femme à elle seule (39,8%). Ceci ne reflète pas une certaine autonomie de la femme et par conséquent un choix délibéré de la méthode, mais que la contraception se trouve une affaire qui incombe plus aux femmes qu’aux hommes. Les hommes ne sont cités, seuls décideurs, que dans une moindre mesure (1,9%).

Répartition de la prise de décision de la planification familiale pour les différentes méthodes d’espacement utilisées Prise de Décision Moyen de contraception Tous les utilisé Actuellement Vous-même Conjoint deux Autres Total Pilule 39,60% 1,00% 56,20% 3,10% 100,00% Stérilet / DIU 38,10% 0,00% 61,90% 0,00% 100,00% Condom / Préservatif masculin 0,00% 0,00% 100,00% 0,00% 100,00% Retrait 0,00% 0,00% 100,00% 0,00% 100,00% Stérilisation féminine 28,60% 10,20% 51,10% 10,20% 100,00% Continence périodique 66,10% 5,20% 28,70% 0,00% 100,00% Norplants 0,00% 0,00% 100,00% 0,00% 100,00% Ensemble 39,84% 1,91% 55,35% 2,89% 100,00%

30 Septembre 2007 76 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°14. Répartition de la prise de décision de la planification familiale pour les différentes méthodes d’espacement utilisées

10000% 3 00 0 003 10 9000% 29 8000%

7000% 56 62 5 55 51 6000%

5000% 10 0 10 0 10 0

2 4000% 1 0 10 66 3000%

2000% 40 38 40 29 1000%

0% 00 0 P ilule Stérilet / DIU Condom / Retrait Stérilisation Continence Norplants Ensemble Préservatif féminine périodique masculin

Vous-même Conjoint Tous les deux Autres

Certaines méthodes, notamment la pilule nécessite un approvisionnement périodique. 42,8% des cas ont déclaré la pharmacie comme lieu d’approvisionnement. Ce lieu est en moyenne éloigné des bénéficiaires d’environ 1 km, nécessitant un trajet d’environ 20 minutes et occasionnant un coût mensuel d’environ 28 DH. 24,1% des cas ont déclaré le dispensaire ou le centre de santé comme lieu d’approvisionnement. Ce lieu est en moyenne éloigné des bénéficiaires d’environ 2 km, nécessitant presque 1 heure de trajet et n’occasionnant aucun coût. Il est à noter que 30,4% des cas n’ont rien dit à propos du lieu d’approvisionnement.

Distribution des femmes s’approvisionnant de moyens d’espacement appropriés selon le lieu d’approvisionnement

Lieu d'approvisionnement des moyens contraceptifs Part (%) Pharmacie 42,80% Centre de planification familiale 1,70% Centre de santé ou dispensaire 24,10% Hôpital 1,00%

Ne s'est pas prononcée 30,40% Total 100%

Distance moyenne (en km) séparant le ménage du lieu d’approvisionnement, trajet moyen (en minutes) et coût mensuel moyen (en DH) selon le lieu d’approvisionnement Lieu d'approvisionnement Centre de planification Centre de santé ou Pharmacie familiale dispensaire Hôpital Ensemble Distance (Km) 1,022 0,000 1,903 0,514 0,623 Durée (min) 20 6 62 20 17 Coût Mens (DH) 27,77 40,21 0,00 0,00 8,63

30 Septembre 2007 77 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

VI.7. Santé de l’enfant

Nous avons rassemblé toutes les informations concernant les enfants nés entre mars 2002 et mars 2007. Nous signalons à premier abord que 99% de ces enfants ont vu leur accouchement dans un hôpital ou une clinique, assistés par un médecin dans 33,4% des cas et par une sage femme qualifiée dans 66,6% des cas. Pour les 1% n’ayant pas été accouché dans une structure de santé (accouchement à domicile) l’accouchement a été fait par une sage femme traditionnelle.

Ces enfants ont des poids moyens respectifs pour les différents âges révolus, 5.420 kg pour les âgés de 0 an révolu, 8.318 kg pour les âgés de 1 an révolu, 11.780 kg pour les âgés de 2 ans révolus, 11.508 kg pour les âgés de 3 ans révolus et 13.571 kg pour les âgés de 4 ans révolus. Il est nécessaire à ce niveau de mesurer l’indice d’insuffisance pondérale (part des enfants de moins de 5 ans présentant un poids inférieur aux normes de l’OMS).

Poids moyen des enfants de moins de 5 ans (en kg) selon l’âge révolu Age révolu Poids moyen (en Kg) 0 5,420 1 8,318 2 11,780 3 11,508 4 13,571 0-4 ans 10,351

Quant à l’allaitement maternel, on relève que les enfants âgés de 2-4 ans ont bénéficié d’environ 12 à 13 mois en moyenne d’allaitement maternel. Les enfants âgés de moins de 2 ans cette moyenne ne dépasse que légèrement 8 mois. Ceci reflète juste une moyenne, il y a sûrement certaines femmes qui arrêtent l’allaitement au sein avant 6 mois (durée préconisée par l’OMS pour une bonne alimentation destinée au nouveau-né).

Durée moyenne d’allaitement maternel selon l’âge révolu Durée d’allaitement au sein Age révolu (en mois) Les taux de 0 7,8043 vaccination indiquent une 1 8,1116 bonne prise en charge des 2 11,7754 maladies de l’enfance. Il est 3 12,3411 à noter que juste la vaccination 4 13,0387 contre la rougeole n’est pas à un 0-4 ans 10,6479 niveau très satisfaisant (88,9%). Ce taux pour les garçons atteint 88,0% et pour les filles 90,2%, indiquant une part importante de l’ordre de 11% encourant le risque de mortalité infantile par rougeole.

30 Septembre 2007 78 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Taux de vaccination selon le sexe et le type de vaccins (BCG, Polio, TétraCoq, Rougeole et Hépatite B) Vaccins Garçons Filles Ensemble BCG 100,00% 98,30% 99,20% Polio 100,00% 100,00% 100,00% TétraCoq 97,30% 98,30% 97,70% Rougeole 88,00% 90,20% 88,90% Hépatite 92,40% 93,30% 92,80%

Graphique n°15. Taux de vaccination selon le sexe et le type de vaccins (BCG, Polio, TétraCoq, Rougeole et Hépatite B) 100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0% BCG Polio TétraCoq Rougeole Hépatite B

Garçons Filles Ensemble

Quant aux maladies de l’enfance, nous avons exploré l’incidence des diarrhées, de la fièvre et de la toux et des comportements des parents à cet égard. Il ressort, que les diarrhées touchent les enfants dans un taux d’environ 9,9% (14,1% pour les garçons et 5,0% pour les filles). Les cas de maladies ont été traités par les sels SRO à hauteur de 25,2% (12,4% pour les garçons et 61,5% pour les filles). Les malades garçons ont vu leur alimentation en liquide bouleversé (15% plus que d’habitude et 21,7% beaucoup plus moins que d’habitude). Les malades filles à 100% ont gardé le même système (comme d’habitude). Pour l’alimentation solide, c’est le même profil pour les garçons que pour les filles (le tiers des enfants a vu l’alimentation changé un peu moins que d’habitude).

Taux d’incidence des diarrhées (durant les 24 heures) pour les enfants de moins de 5 ans selon le sexe Sexe Diarrhées (durant les 24 dernières heures) Garçons 14,10% Filles 5% Ensemble 9,90%

30 Septembre 2007 79 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Distribution du comportement de traitement des diarrhées pour les enfants de moins de 5 ans atteints par celle-ci selon le sexe Traitement de diarrhées Garçons Filles Ensemble Aucun traitement 44,32% 38,46% 42,80% Sels SRO 12,43% 61,54% 25,20% Autres 43,24% 0,00% 32,00% Total 100,00% 100,00% 100,00%

Distribution du comportement d’alimentation en liquide pour les enfants de moins de 5 ans atteints de diarrhées selon le sexe Alimentation en liquides après les diarrhées Garçon Fille Ensemble comme d’habitude 63,25% 100,00% 73,59% plus que d’habitude 15,06% 0,00% 10,82% beaucoup moins que d’habitude 21,69% 0,00% 15,58% Total 100,00% 100,00% 100,00%

Distribution du comportement d’alimentation solide pour les enfants de moins de 5 ans atteints de diarrhées selon le sexe Alimentation solide après les diarrhées Garçon Fille Ensemble comme d’habitude 65,46% 65,13% 65,37% un peu moins que d’habitude 34,54% 34,87% 34,63% Total 100,00% 100,00% 100,00%

Nous relevons aussi que la fièvre ou la toux a touché presque 46,2% des enfants de moins de 5 ans (42,7% pour les garçons et 50,6% pour les filles). Ce taux indique un niveau très élevé des maladies infectieuses. Le comportement des parents face à la fièvre ou la toux aigue est relativement différencié selon le sexe des enfants. Pour les filles la pharmacie se trouve le premier recours des parents (40,8%), suivi du dispensaire ou centre de santé (23,7%) puis de l’hôpital ou clinique (21.3%), ce qui fait presque 85% des cas. Pour les garçons le dispensaire ou centre de santé est le premier recours (35,9%) suivi de la pharmacie (22,8%) et de l’hôpital ou clinique (17,1%), ce qui fait environ 75% des cas. Pour compléter les 85% on peut ajouter pour les garçons le quatrième recours, c’est de le laisser à domicile sans rien faire (10,5%). Ce comportement est moindre pour les filles (3,6%). Une fois dans ces structures de santé, le recours aux antibiotiques est indiqué dans 77% des cas (82% pour les garçons et 73% pour les filles).

Taux d’incidence de la fièvre ou la toux (durant les 24 dernières heures) pour les enfants de moins de 5 ans selon le sexe Fièvre ou Toux Garçons Filles Ensemble Oui 42,65% 50,63% 46,24% Non 57,35% 49,37% 53,76% Total 100,00% 100,00% 100,00%

30 Septembre 2007 80 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Distribution du comportement de traitement de la fièvre ou la toux pour les enfants de moins de 5 ans atteints par celles-ci selon le sexe

Traitement Fièvre Garçons Filles Ensemble gardé à la maison 10,49% 3,57% 7,03% traité chez un guérisseur traditionnel 6,36% 0,00% 3,18% amené dans un dispensaire ou centre de santé 35,86% 23,67% 29,77% amené à un cabinet de médecin 2,90% 3,02% 2,96% acheté des médicaments dans une pharmacie 22,81% 40,82% 31,81% amené à l’hôpital ou clinique 17,12% 21,33% 19,22% autres (à préciser 4,46% 7,59% 6,03% Total 100,00% 100,00% 100,00%

Part du recours aux antibiotiques pour les enfants de moins de 5 ans ayant eu la fièvre ou la toux et pour lesquels une consultation a été effectuée

Recours aux antibiotiques Garçons Filles Ensemble oui 81,85% 72,99% 77,06% Non 18,15% 27,01% 22,94% Total 100,00% 100,00% 100,00%

VI.8. SIDA

Dans cette partie nous allons explorer la connaissance du SIDA au niveau de la population en terme de modes de transmission et de moyens de prévention ainsi que l’intention liée à la stigmatisation et à la discrimination à l’égard des malades de SIDA et surtout membres faisant partie de la famille.

Avant de présenter les résultats, il est important de donner un profil des répondants au module consacré au SIDA. En fait, la majorité de la population des répondants sont des femmes 19297 sur 23131, soit une proportion de l’ordre de 83,4%. Ces répondants sont généralement des épouses de personne de référence (65,2%) ou personne de référence femme (18,2%) ou fille de personne de référence (11,1%). Pour ce qui est du cas des hommes, la majorité sont des personnes de références (70,7%) ou fils de personne de référence (23,9%). Les femmes, répondants à ce module, sont à 71,9% des femmes mariées, 14,9% sont des célibataires, 9,6% des veuves et 3,5% des divorcés. Les hommes répondants sont à 61,5% des mariés, 33,5% des célibataires, 2% des veufs et 3,1% des divorcés. Ce profil de la population répondante illustre des différenciations de statut matrimonial et de position au sein du ménage procurant à chacun et à chacune une connaissance différenciée à l’égard du SIDA.

30 Septembre 2007 81 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des répondants au module SIDA selon le sexe et le lien de parenté avec la personne de référence Lien de parenté Sexe Ensemble Hommes Femmes Personne de Référence 70,7 18,2 26,9 Epouse de PR 2,0 65,2 54,7 Fils ou Fils de PR 23,9 11,1 13,2 Epoux (se) du Fils ou Fille de PR - 2,7 2,3 Autres 3,5 2,8 2,8 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 3 834 19 297 23 131

Répartition des répondants au module SIDA selon le sexe et l’état matrimonial Etat matrimonial Sexe Ensemble Hommes Femmes Célibataire 33,5 14,9 18,0 Marié (e) monogame 61,5 71,9 70,2 Marié polygame 2,0 9,6 8,4 Veuf (ve) 3,1 3,5 3,5 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 3 834 19 297 23 131

En réponse à la question directe si ces individus connaissent ou pas le SIDA, 100% des hommes et 98,3% ont déclaré avoir une connaissance de ce fléau. Le niveau élevé de ces taux de connaissance donne l’impression que la population a une connaissance presque parfaite de cette épidémie qui ravage les populations où elle a forte prévalence. Or, ce taux illustre juste le fait que la population a entendu parler de cette épidémie. C’est un indicateur d’existence. Les personnes interrogées à ce propos ont répondu que cette connaissance l’ont procuré essentiellement des médias (Télévision et Radio) 90,6% des cas de femmes et 83% des cas d’hommes. On retrouve aussi d’autres canaux d’informations à savoir les amies, les voisines pour les femmes et les amis et les associations pour les hommes. La connaissance à travers des magazines s’est avérée sans objet pour la population interviewée. La forte concentration de la connaissance du SIDA dans les médias indique que la télévision et la radio ont joué un rôle important dans le cadre des campagnes de communication sociale sur le SIDA menées depuis 2003-2004 pour faire connaître à la population que le SIDA existe.

Part des personnes connaissant le SIDA selon le sexe Sexe Part des personnes connaissant le SIDA Hommes 100,0 % Femmes 98,3 % Ensemble 98,6 %

30 Septembre 2007 82 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°1. Part des personnes connaissant le SIDA selon le sexe

100

98

95 Hommes Femmes Ensemble

Répartition des personnes déclarant connaître le SIDA selon les canaux d’information et le sexe Canaux d’informations Sexe Ensemble Hommes Femmes Média 83,0 90,6 89,3 Voisins (Voisines) - 2,2 1,8 Amis (ies) 4,5 2,6 2,9 Association 4,0 1,5 1,9 Partenaire 1,6 - 0,3 Autres 7,0 3,1 3,8 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 3 834 18 976 22 810

Graphique n°2. Répartition des personnes déclarant connaître le SIDA selon les canaux d’information et le sexe 100 3,1 98 3,8 7,0 96 1,5 0,3 1,9 94 2,6 1,6 2,9 92 2,2 1,8 90 4,0 88

86 4,5 89,3 84 90,6

82 83,0 80 Hommes Femmes Ensemble

Média Voisins (Voisines) Amis (ies) Association Partenaire Autres

30 Septembre 2007 83 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Cette connaissance du fait que le SIDA existe ne plaide pas pour dire que la population connaisse parfaitement les modes de transmission et les moyens de prévention. Ainsi, à la question directe si les répondants ont une connaissance des modes de transmission de SIDA, juste 92% des hommes et 92,9% des femmes qui ont répondu affirmativement, soit un taux global de 92,7%. En confrontant les réponses directes à cette question aux appréciations de six énoncés utilisés habituellement pour juger de la connaissance des modes de transmission, nous pouvons dire que le niveau de connaissance à ce propos est fluctuant. Pour trois énoncés le taux de connaissance dépasse 90% alors que pour les trois autres énoncés ce taux ne dépasse pas 70%. Ainsi pour la connaissance à niveau très appréciable, 96% de la population interviewée pensent les individus qui limitent ses relations sexuelles à un seul partenaire fidèle et non infecté sont moins exposés au VIH (98,1% pour les hommes et 95,6% pour les femmes). 91,6% de la population interviewée pensent qu’une personne peut être porteur du VIH même s’il paraît en bonne santé (97,5% pour les hommes et 90,4% pour les femmes). 89,9% de la population interviewée pensent qu’une personne ne peut pas être infectée en partageant les repas avec une autre personne infectée par le VIH (90,4% pour les hommes et 89,8% pour les femmes). Quant aux autres énoncés, le taux de connaissance ne dépasse pas 70%. En fait, 69% de la population interviewée pensent les individus qui utilisent le préservatif ne sont pas fortement exposés au VIH (80,8% pour les hommes et 66,7% pour les femmes). De même, 66,3% de la population interviewée pensent que le VIH peut être transmis de la mère à l’enfant à travers l’allaitement au sein (81% pour les hommes et 63,5% pour les femmes). Enfin, juste 58,7% de la population interviewée pensent que le SIDA ne peut pas être transmise par les moustiques (73,9% pour les hommes et 55,7% pour les femmes).

Part des personnes connaissant les modes de transmission du SIDA selon le sexe Sexe Part des personnes connaissant le SIDA Hommes 92,0 % Femmes 92,9 % Ensemble 92,7 %

Part des personnes déclarant connaître les modes de transmission du SIDA ayant une bonne appréciation de chacun des énoncés Enoncés Sexe Ensemble Hommes Femmes Bonne santé 97,5 90,4 91,6 Moustiques 73,9 55,7 58,7 Manger 90,4 89,8 89,9 Limitation des relations sexuelles 98,1 95,6 96,0 Préservatif 80,8 66,7 69,0 Allaitement 81,0 63,5 66,3

Il est à souligner que la connaissance à propos des modes de transmission du SIDA est moindre par rapport à ce que la population imagine. On peut la situer à 73,9% pour les hommes et à 55,7% pour les femmes. Ceci montre l’énorme effort à accomplir dans le domaine pour clarifier au mieux les modes de transmission du SIDA.

A propos des moyens de prévention du SIDA, 92% de la population interviewée déclare avoir une connaissance de ces moyens (95,3% pour les hommes et 91,3% pour les femmes). La population déclarant avoir une connaissance des moyens de prévention du SIDA se répartit en

30 Septembre 2007 84 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc quatre catégories, 48,7% pensent que le moyen efficace pour se prévenir du SIDA c’est en limitant les relations sexuelles à un seul partenaire fidèle et non infecté (45,4% pour les hommes et 49,4% pour les femmes), 21,2% pensent que c’est en utilisant le préservatif (35,7% pour les hommes et 18,2% pour les femmes). Quant à environ le quart de la population interviewée, elle pense à d’autres moyens qu’il n’ont pas bien clarifié aux agents enquêteurs. Cette tranche de la population est potentiellement une population qui ne connaît pas la place des deux moyens de prévention que nous avons présentés précédemment dans la prévention du SIDA.

Part des personnes connaissant les moyens de prévention du SIDA selon le sexe Sexe Part des personnes connaissant le SIDA Hommes 95,3 % Femmes 91,3 % Ensemble 92,0 %

Répartition des personnes déclarant connaître les moyens de prévention du SIDA selon les moyens connus et le sexe Moyens de prévention Sexe Ensemble Hommes Femmes Limitation des Relations sexuelles à un seul partenaire 45,4 49,4 48,7 fidèle et non infecté Utilisation du préservatif 35,7 18,2 21,2 Les deux (limitation des RS et utilisation du préservatif) 3,6 2,9 3,0 Autres 15,3 29,5 27,1 Total 100,0 100,0 100,0 Effectif 3 652 17 620 21 272 En ce qui concerne la capacité de la population interviewée à apporter les soins nécessaires à un malade de SIDA à la maison dans le cas de cette éventualité, 90,8% se sont montrés très enthousiastes à assumer ce rôle social sans crainte ni discrimination. Ce taux est de l’ordre de 96,1% pour les hommes et 89,7% pour les femmes. Cette faible disposition des femmes par rapport aux hommes à effectuer cette prise en charge partielle est sûrement conjuguée avec le faible niveau de connaissance des modes de transmission du SIDA.

Répartition des répondants selon la capacité de prendre en charge de malade de SIDA et le sexe du répondant Capacité Sexe Ensemble Hommes Femmes Personnes déclarant être capable d’apporter soins à un 96,1 89,7 90,8 malade de Sida à la maison au cas de maladie Personne déclarant qu’il est nécessaire de cacher les cas de 35,2 45,3 43,6 Sida de la famille

Quant à la stigmatisation à l’égard des malades de SIDA, 43,6% des personnes interviewées déclarent qu’il est nécessaire de cacher les cas de malades de SIDA survenus au sein de la famille (35,2% pour les hommes et 45,3% pour les femmes). Ces chiffrent font ressortir un fort comportement de stigmatisation au sein de la famille, ce qui ne permettra pas facilement aux malades de SIDA de surmonter leur maladie, de vivre de manière intégrée dans la société et de suivre les traitements qu’il en faut.

30 Septembre 2007 85 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

VII. Conditions de vie des ménages

VII.1. Logement et Patrimoine

La municipalité d’Essaouira compte environ 23 131 ménages en mars 2007. Ces ménages occupent des logements qui ont une ancienneté de leur construction très variée. Une partie importante de ces logements 21,8% datent d’il y a plus d’un siècle, ce sont les logements de l’ancienne médina, suivi de 9,8% pour les logements construits entre 1900 et 1960. Les logements actuels construits entre 1960 (juste après l’indépendance) et 1998 (année de nomination du gouvernement d’alternance) représentent plus de 41%. Ainsi la part restante, à savoir 29%, correspond à l’effort accompli dans le domaine de l’habitat dans cette municipalité qui est passé du simple au triple. Ceci n’écarte pas le risque d’insécurité pour les logements anciens non réhabilités menacés de ruine. La configuration que nous venons d’illustrer donne le profil des logements occupés par les ménages ordinaires de la municipalité d’Essaouira.

Répartition des ménages selon le groupe d’années de construction des logements occupés Groupes d’années de Part (en %) construction Avant 1900 21,8 1900 à 1960 9,8 1960 à 1980 13,0 1980 à 1990 14,1 1990 à 1998 14,1 1998 à 2002 23,2 2002 à 2007 5,8 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Les logements occupés par les ménages ordinaires à Essaouira sont dans leur majorité des logements de type « maison marocaine moderne » ou « maison marocaine traditionnelle », représentant respectivement 57,7 et 26,6%, soit un total de 84,3%. Les 15,7% restant comme type de logement sont répartis entre le type d’appartement dans des immeubles, reflétant le nouveau mode de vie des ménages nucléaires 12,1% et le type de logement « villa ou étage de villa » 2,7%. Les bidonvilles ou autres formes sommaires d’habitat ne dépasse pas 1%, ce qui correspond à environ 200 à 260 ménages vivant au jour de l’enquête dans ce type d’habitant insalubre. Comparé aux données du Recensement de la population et de l’habitat de 2004 où le nombre de ménages logés dans les bidonvilles avoisinait 760. La différence de 500 ménages est sûrement due à un relogement des habitants des bidonvilles à raison de 200 ménages par an.

30 Septembre 2007 86 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon le type de logement occupé Type de logement Part (en %) Villa ou étage de villa 2,7 Appartement dans un immeuble 12,1 Maison Marocaine traditionnelle 26,6 Maison Marocaine moderne 57,7 Bidonville 0,4 Autres 0,5 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Graphique n°1.Répartition des ménages selon le type de logement occupé

2,7% 0,9%

12 , 1%

26,6% 57,7%

Villa ou étage de villa Appartement dans un immeuble M aison M arocaine traditionnelle Maison Marocaine moderne Autres

Même si les bidonvilles ne représentent pas un nombre très inquiétant de logement non sécurisé, l’enquête nous a révélé des caractéristiques de logements occupés par les ménages ordinaires à Essaouira reflétant un niveau moyennement appréciable des matériaux de construction des toits, murs et sols ainsi que le raccordement aux réseaux publics d’électricité, d’eau potable et d’assainissement liquide et solide. En fait, juste 82,2% des ménages logent dans des maisons avec un toit construit en dur (dalle en béton). En parallèle, 16,2% ont des toits en bois, matériaux utilisés majoritairement en milieu rural. Ces ménages sont soit dans le besoin au point qu’ils ne peuvent pas se permettre des dalles en béton ou bien ce sont des ménages issus de l’exode rural et dont ce matériau fait partie de leur manière de vivre avant d’atterrir à Essaouira ville. Pour ce qui est des murs, 23,2% sont construits en pierre, certainement les logements l’ancienne médina construit avant 1900 ou voire même ceux construits jusqu’aux années 50. Les murs construits en briques est la forme prédominante avec une part de 73,6%. En ce qui concerne le sol, le carrelage et la mosaïque représentent respectivement 73,4 et 11,6%, soit un total de 85%. Les ménages restant ont soit un sol en ciment travaillé (14,1%) ou de la terre (0,9%).

30 Septembre 2007 87 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Caractéristiques de construction des logements et d’accès aux réseaux publics d’électricité, d’eau et d’assainissement Caractéristiques Part (en %) Logement dont le toit est en dur 82,2 Logement dont le toit est en bois 16,2 Logement dont les murs sont est en briques 73,6 Logement dont les murs sont en pierre 23,2 Logement dont le sol est en carrelage 73,4 Logement dont le sol est en ciment 14,1 Logement dont le sol est en mosaïque 11,6 Logement raccordé au réseau d’électricité 98,0 Logement raccordé au réseau d’eau potable 88,8 Logement raccordé au réseau d’assainissement « Egouts » 96,7 Ménages bénéficiant de services de camions ou charrette de la commune pour 97,3 se débarrasser des ordures ménagères

Quant au raccordement aux réseaux d’électricité, d’eau potable et d’assainissement liquide et solide, 98% des ménages ont de l’électricité à domicile et 88,8% sont raccordés au réseau d’eau potable. Ces deux indicateurs révèlent que près de 2% des ménages n’ont pas l’électricité et 11,2% des ménages n’ont pas un accès à domicile à l’eau potable, ce qui correspond respectivement à 460 et 2600 ménages. Quant à l’assainissement, 96,7% des ménages sont raccordés aux égouts et 97,3% bénéficient du passage de camions ou charrette de la commune pour le ramassage des ordures ménagères.

Pour mesurer la qualité du logement occupé par les ménages, nous avons confectionné un indice synthétique tenant compte des matériaux de construction du toit, murs et sol ainsi que du raccordement aux réseaux publics d’électricité, d’eau potable et d’assainissement liquide. La répartition des ménages selon cet indice synthétique a fait ressortir une tranche de la population vivant selon des normes très appréciables de l’ordre de 75,9%, ce sont les ménages qui un logement dont le toit est en dur, les murs en briques ou en pierre, le sol en carrelage ou mosaïque et raccordés aux trois réseaux publics d’électricité, d’eau potable et égouts. Environ 5 600 ménages (24,1% restant de la structure) ont un manque quelconque dans l’une des composantes de l’indice synthétique. Ainsi 7,8% des ménages n’ont pas juste le toit en dur, 5,4% des ménages n’ont pas en plus du toit en dur, le raccordement au réseau d’eau potable, 2,3% des ménages ne sont pas juste raccordés au réseau d’eau potable, 1,6% des ménages n’ont ni le toit en dur ni les murs en pierre ou briques, 1,4% des ménages ne sont pas raccordés ni à l’eau potable ni aux égouts, 1,2% des ménages ne sont pas juste raccordés au réseau des égouts. 4,4% des ménages sont répartis entre onze autres configurations à raison de moins de 1% par modalité. De là, on relève l’urgence de raccordement des ménages au réseau de l’eau potable et l’aide à apporter pour améliorer les conditions de certains ménages n’ayant pas accès à un toit ou un mur en dur.

30 Septembre 2007 88 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon l’indice synthétique de matériaux de construction et de raccordement aux réseaux publics (électricité, eau et égouts) Indice synthétique MC & RP Part (en %) Ménages ayant un toit en dur, murs en briques ou pierres, sol en carrelage, mosaïque ou 75,9 ciment, raccordés aux réseaux publics d’électricité, d’eau et des eaux usées Ménages n’ayant pas le toit en dur 7,8 Ménages ayant n’ayant pas le toit en dur et non raccordé au réseau d’eau potable 5,4 Ménages non raccordés au réseau d’eau potable 2,3 Ménages n’ayant pas le toit en dur et les murs en briques ou en pierres 1,6 Ménages non raccordés aux réseaux de l’eau potable et des eaux usées 1,4 Ménages non raccordés au réseau des eaux usées 1,2 Autres types (11 configurations) 4,4 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Graphique n°2. Répartition des ménages selon l’indice synthétique de matériaux de construction et de raccordement au réseau public d’électricité 1,2% 1,4% 1,6% 4,4% 2,3%

5,4%

7,8%

75,9%

Ménag es ayant un to it en dur … Ménag es n’ayant p as le to it en dur

Ménag es ayant n’ayant pas le toit en dur … Ménag es no n racco rd és au rés eau d es eaux us ées

Ménag es n’ayant p as le to it en dur … Ménages non raccordés aux réseaux de l’eau potable …

Ménag es no n racco rd és au rés eau d es eaux us ées Autres types (11 configurations)

Nous avons annoncé auparavant que le taux d’électrification effective des ménages à Essaouira est de l’ordre de 98%, c’est-à-dire près de 500 ménages n’ont pas accès à ce service. Le taux de raccordement à l’eau potable est de 88,8% ce qui fait qu’environ 2600 ménages n’ont pas accès à ce service à domicile. Les ménages ayant accès à ces deux services l’ont eu à des époques dans le temps très différenciées. Les parts des ménages actuels qui ont eu l’électricité il y a plus de 30 ans (avant 1977) sont respectivement 17,7 et 11,7%. D’un autre côté près de la moitié ont eu accès à l’électricité juste les dix dernières années, et près de 60% pour l’eau potable. Ces taux comparés à la part des logements construits les dix dernières années (environ 30%) montre le décalage temporel entre la construction des logements et leur raccordement aux réseaux publics d’électricité et d’eau potable.

30 Septembre 2007 89 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon la durée de connexion aux réseaux d’électricité et d’eau potable Durée depuis la connexion Part (en %) au réseau Electricité Eau potable 0 18,0 25,0 1 à 4 ans 18,8 18,6 5 à 9 ans 13,0 14,7 10 à 14 ans 7,4 7,4 15 à 19 ans 13,9 7,4 20 à 24 ans 3,9 13,2 25 à 29 ans 7,3 3,5 30 ans et plus (avant 1977) 17,7 11,7 Total 100,0 100,0 Nombre de ménages 22 668 20 540

Les 2600 ménages non raccordés au réseau d’eau potable s’approvisionnent à hauteur de 69,3% des bornes fontaines installés dans les quartiers (environ 1800 ménages), 17,5% font leur approvisionnement des puits avoisinant (450 ménages) et 11,0% des ménages se procure de l’eau des « Matfia » (environ 500 ménages). Ceci illustre les difficultés qu’ont les ménages pour accéder à l’eau d’une qualité leur assurant la sécurité, surtout sur le plan santé.

Répartition des ménages non raccordés au réseau d’eau potable selon le mode d’approvisionnement Mode d’approvisionnement Part (en %) Bornes fontaines 69,3 Puits 17,5 « Matfia » 11,0 Chez les voisins 2,2 Total 100,0 Nombre de ménages 2 589

Graphique n°3. Répartition des ménages non raccordés au réseau d’eau potable selon le mode d’approvisionnement

2,2% 11, 0 %

17 , 5 %

69,3%

Bornes fontaines Puits « M atfia » Chez les voisins

30 Septembre 2007 90 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

S’agissant des constitutions des logements en terme de cuisine, salle de bain et toilette et chambres. Nous relevons des données collectées que 88,5% des ménages disposent de cuisines dans leur logement et que 98,1% utilisent le gaz comme mode d’énergie pour la cuisson. Ainsi 11,5% des ménages déclarent qu’ils cuisinent dans les chambres qu’ils occupent pour l’habitation (2660 ménages) et que 1,9% des ménages utilisent le charbon de bois ou le bois de feu pour préparer les repas (environ 440 ménages). Quant à la disposition de salle de bain, près de 60% ne disposent pas de ce type de locaux à domicile, alors que pour les toilettes 90,8% en disposent. Ce chiffre reflète un phénomène très inquiétant à savoir que 9,2% (près de 2100 ménages) n’ont pas de WC à domicile, ce qui pose un grand problème de santé et d’environnement au niveau de la municipalité d’Essaouira.

Disposition de cuisine, salle de bain et toilette Caractéristiques Part (en %) Ménage disposant d’une cuisine 88,5 Ménage utilisant le gaz comme mode 98,1 d’énergie pour la cuisson

Ménages disposant d’une salle de bain 40,7 Ménages disposant de WC 90,8

Ménages ayant cuisine + SB + WC 40,7 Ménages ayant cuisine + WC 45,3 Ménages ayant juste la cuisine 2,5 Ménages ayant juste WC 4,8 Ménages n’ayant rien 6,7

Voulant connaître la disposition conjointe de ces trois équipements de base dans un logement, nous avons exploré la question à travers un indice synthétique qui a fait ressortir deux grandes catégories de ménages. La première catégorie est celle qui dispose du tout (40,7%) et la seconde dispose de cuisine et WC (45,3%), soit un total de 86%. Sur les 14% restant, 6,7% n’ont aucun équipement ou utilisent un équipement collectif, 4,8% ont juste les toilettes et 2,5% ont juste la cuisine. Ces chiffres reflètent un niveau très de vie de certains ménages à Essaouira (3200 ménages) en terme d’accès à ces équipements de base pour cuisiner en sécurité et être propre selon les normes de santé.

En ajoutant à ces trois équipements de base dans le logement, les chambres à occuper par les membres du ménage, on relève que sur les 40,7% qui ont les trois équipements de base, près de 7% ont 1 à 2 chambres, 14,8% ont 3 chambres, environ 19% ont 4 chambres et plus. On relève aussi que sur les 45,3% qui ont les deux équipements (cuisine et WC), plus de 20% ont 1 à 2 chambres, 14,5% ont 3 chambres et plus de 10% ont 4 chambres et plus. D’un autre côté ceux ayant juste une cuisine ou juste les toilettes ou aucun équipement ne disposent que d’une chambre à deux au maximum. De là on relève que le nombre moyen de chambres occupées par le ménage est lié à la disposition de ces équipements de base.

30 Septembre 2007 91 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon la configuration du logement en nombre de chambres, cuisine, salle de bain et toilette Configurations Part (en %) C+SB+WC + (5 Chambres et +) 11,9 C+SB+WC + (4 Chambres) 7,2 C+SB+WC + (3 Chambres) 14,8 C+SB+WC + (2 Chambres) 5,8 C+SB+WC + (1 Chambres) 1,1 C+ WC + (5 Chambres et +) 5,0 C+ WC + (4 Chambres) 5,3 C+ WC + (3 Chambres) 14,5 C+ WC + (2 Chambres) 19,5 C+ WC + (1 Chambres) 1,1 1 à 2 chambres + C 3,0 1 à 2 chambres + WC 4,3 1 à 2 chambres 6,5 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Graphique n°5. Répartition des ménages selon la configuration du logement en nombre de chambres, cuisine, salle de bain et toilette

6,5% 4,3% 11, 9 % 3,0% 1, 1% 7,2%

19 , 5 % 14 , 8 %

5,8%

14 , 5 % 1, 1% 5,3% 5,0%

C+SB+WC + (5 Chambres et +) C+SB+WC + (4 Chambres) C+SB+WC + (3 Chambres) C+SB+WC + (2 Chambres) C+SB+WC + (1 Chambres) C+ WC + (5 Chambres et +) C+ WC + (4 Chambres) C+ WC + (3 Chambres) C+ WC + (2 Chambres) C+ WC + (1 Chambres) 1 à 2 chambres + C 1 à 2 chambres + WC 1 à 2 chambres

Pour compléter le profil des ménages en terme de conditions de vie, il est important d’explorer la taille de ménage. D’un côté, environ 70,4% des ménages sont constitués de 3 à 6 personnes et d’un autre côté 14% des ménages sont constitués d’une seule personne ou deux et 15,6% sont de taille élevé 7 et plus. Ces deux populations extrêmes ont des besoins spécifiques en terme d’habitat et en terme de prise en charge sociale. En fait les ménages de taille élevé sont généralement des ménages défavorisés et donc n’ont pas les équipements de base à domicile et ont moins de chambres. En parallèle les ménages de taille réduite sont généralement constitués de personnes âgées ayant besoin d’un soutien social et de développement d’esprit solidaire.

30 Septembre 2007 92 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon la taille (nombre de personnes) Taille de ménages Part (en %) 1 4,7 2 9,3 3 16,4 4 24,3 5 16,6 6 13,1 7 8,1 8 et + 7,5 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

La répartition des ménages selon le statut d’occupation des logements et selon le mode d’acquisition montre que plus de la moitié des ménages sont des propriétaires de leur logement (52,6%). Cette part est répartie en 22,6% ayant acheté le logement à crédit, 20,0% ayant acheté le logement sans crédit et 10% l’ont eu par héritage, chiffre qui montre l’ampleur de transfert du patrimoine immobilier à Essaouira (Environ 2300 ménages). D’un autre côté des ménages habitent dans des logements gratuitement (logements de membres de la famille ou de proches) 6,1%. Les logements de fonctions représentent 5%. Par résidu la part des locataires avoisine 36,3%, ce qui dépasse le tiers des ménages à Essaouira.

Répartition des ménages selon le statut d’occupation du logement Statut d’occupation Part (en %) Propriétaire 52,6 Locataire 36,3 Gratuit 6,1 Autres 5,0 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Graphique n°6. Répartition des ménages selon le statut d’occupation du logement

5,0% 6,1%

36,3%

52,6%

Propriétaire Locataire Gratuit Autres

30 Septembre 2007 93 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon le mode d’acquisition du logement Mode d’acquisition Part (en %) Locataire 36,3 Achat à crédit 22,6 Achat sans crédit 20,0 Héritage 10,0 Gratuit (de la famille et proches) 6,1 Autres 5,0 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Sur les 12 167 ménages propriétaires de leur logement, les trois quart le sont avec un seul propriétaire, 9,3% avec deux propriétaire, 4,3% avec trois propriétaires et près de 10% avec quatre propriétaire ou plus.

Répartition des ménages selon le nombre de propriétaire du logement occupé selon le statut de propriétaire Nombre de propriétaire Part (en %) 1 76,3 2 9,3 3 4,3 4 et + 10,1 Total 100,0 Nombre de ménages 12 167 Voulant explorer qui possède effectivement au sein du ménage le logement, nous avons construit un indice synthétique de propriétaires reflétant le statut de ces propriétaires en terme du lien de parenté avec la personne de référence et leur sexe. Ainsi, la première catégorie qui constituée d’un seul propriétaire, on relève 59,3% des propriétaires qui sont les personnes de référence de sexe masculin, 8,2% des personnes de référence de sexe féminin, 3,5% des épouses de personnes de référence et 2,3% des personnes ne faisant pas partie du ménage. On relève aussi que 4,7% des ménages sont logés dans des logements dont les propriétaires sont les deux époux (la personne de référence et son épouse). 1,9% des propriétaires sont des personnes de référence femmes avec leurs enfants garçons et filles, c’est essentiellement le cas des ménages monoparentaux de femmes veuves avec enfants ayant hérité le logement et sont propriétaires ensemble.

Répartition des ménages selon l’indice synthétique des propriétaires Indice synthétique des propriétaires Part (en %) Personne de Référence Homme 59,3 Personne de Référence Homme + Autres personnes n’appartenant pas au ménage 8,6 Personne de Référence Femme 8,2 Personne de Référence Homme + son Epouse 4,7 Epouse de la Personne de Référence 3,5 Autres personnes n’appartenant pas au ménage 2,3 Personne de Référence Femme + Autres personnes n’appartenant pas au ménage 2,1 Personne de Référence Femme + ses Enfants Garçons et Filles 1,9 Autres 9,4 Total 100,0 Nombre de ménages 12 167

30 Septembre 2007 94 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°7.Répartition des ménages selon l’indice synthétique des propriétaires

9% 2% 2% 2%

4%

5%

8%

9% 59%

Personne de Référence Homme Personne de Référence Homme … Personne de Référence Femme Personne de Référence Homme + son Epouse Epouse de la Personne de Référence Autres personnes n’appartenant pas au ménage Personne de Référence Femme … Personne de Référence Femme + ses Enfants … Autres

En juxtaposition à ce phénomène de propriété du logement, on peut se poser les mêmes questions quant à ceux subviennent aux besoins du ménage, comme pourvoyeurs de revenus que ces revenus soient des revenus salariaux ou des transferts ou tout autres formes de revenus. L’indice synthétique des pourvoyeurs de revenus montre que plus de la moitié des ménages (54,6%) ont comme seul pourvoyeur la personne de référence homme et près du dixième (9,3%) ont comme seul pourvoyeur la personne de référence femme. Dans 10,1% des cas ce sont les deux la personne de référence et son épouse qui subviennent ensemble aux besoins du ménage. Dans des cas c’est la personne de référence en compagnie de son fils qui constituent le noyau dur du revenu du ménage 3,8% pour les personnes de référence hommes et 2,6% pour les personnes de références femmes. Dans 3,8% des cas ce sont les enfants de la personne de référence qui en ont la charge. Il est à noter aussi que 4,3% des ménages n’ont aucun pourvoyeur de revenu au sein du ménage, ce sont des ménages livrés à la rue pour subvenir à leurs besoins personnels.

30 Septembre 2007 95 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Répartition des ménages selon l’indice synthétique des pourvoyeurs de revenu Indice synthétique des pourvoyeurs de revenu Part (en %) Personne de Référence Homme 54,6 Personne de Référence Homme et son épouse 10,1 Personne de Référence Femme 9,3 aucun pourvoyeur de revenu 4,3 Personne de Référence Homme et son fils 3,8 Personne de Référence Femme et son fils 2,6 Fils de la Personne de Référence 2,1 Personne de Référence Femme + Autres membres du ménage 2,1 Enfants garçons et filles de la Personne de Référence 1,7 Personne de Référence Homme + Autres membres du ménage 1,7 Personne de Référence Homme + ses enfants garçons et filles 1,4 Autres configurations 6,3 Total 100,0 Nombre de ménages 23 131

Graphique n°8 Répartition des ménages selon l’indice synthétique des pourvoyeurs de revenu.

2% 2% 6% 2% 1% 2% 3%

4%

4%

9%

55%

10%

Personne de Référence Homme Personne de Référence Homme et son épouse Personne de Référence Femme aucun pourvoyeur de revenu Personne de R éf érence Homme et son f ils Perso nne d e R éf érence Femme et so n f ils Fils de la Personne de Référence Personne de Référence Femme + Autres membres du ménage Enfants garçons et filles de la Personne de Référence Perso nne d e R éf érence Ho mme + A ut res memb res d u ménag e Personne de Référence Homme + ses enfants garçons et filles A ut res conf igurat ions

En ce qui concerne la disposition des ménages d’un certain nombre d’équipements ménagers, nous relevons des données de l’enquête que sur la première catégorie d’équipements à savoir la radio, la télévision, parabole, DVD, téléphone portable et ordinateur, les deux équipements qui sont disponibles au niveau de la masse sont la télévision à hauteur de 94,7% et les téléphones portables à hauteur de 84,8%. Les ménages qui ont la télévision ont en moyenne plus d’un poste et les ménages qui les téléphones portables ont environ 2 portables par ménage. La disponibilité de la parabole, DVD et radio est moyenne respectivement 65,8%, 64,9% et 60,2%. Quant à l’ordinateur, le taux de disponibilité de cet équipement avoisine le quart (22,6%) ce qui reflète une bonne ouverture pour un meilleur accès aux nouvelles technologies de l’information.

30 Septembre 2007 96 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Disponibilité des équipements ménagers et nombres moyens Equipements ménagers Part des ménages disposant Nombre moyen de …. (en %) Radio 60,2 1,08 Télévision 94,7 1,26 Parabole 65,8 1,06 DVD 64,9 1,07 Téléphone portable 84,8 1,78 Ordinateur 22,6 1,07

Réfrigérateur 75,4 1,04 Cuisinière 70,1 1,03 Micro-onde 14,2 1,00 Lave vaisselle 7,4 1,04 Machine à laver 45,6 1,01

Fer à repasser 32,2 1,05 Machine à coudre 6,9 1,00

Ventilateur _ Climatiseur 1,9 1,11 Réchaud 3,1 1,10

Pour ce qui est de la deuxième catégorie des équipements ménagers, à savoir le réfrigérateur, la cuisinière, le micro-onde, la lave vaisselle et la machine à laver, on constate que juste pour les deux premiers équipements les taux avoisinent les ¾ (75,4% pour les réfrigérateurs et 70,1% pour les cuisinières). Moins de la moitié ont des machines à laver (45,6%). Les laves vaisselles et les micro-ondes sont des équipements très rares à retrouver au sein du ménage, représentant respectivement 7,4% et 14,2%.

A propos des autres équipements ménagers, on retrouve près du tiers des ménages qui ont un fer à repasser, 3,1% ont un réchaud et 1,9% ont un ventilateur ou climatiseur.

Ayant exploré la disponibilité au sein du ménage d’autres moyens de conforts agricoles et non agricoles, il s’est avéré que pour ce milieu urbain, c’est juste les trois moyens suivants qui ont été évoqués, à savoir le vélo, la moto et la voiture. Ainsi 27,7% des ménages ont des vélos, 11,1% ont des voitures et 8,1% ont des motos. Ces taux montrent des niveaux très bas pour l’accès à la propriété des moyens de transport.

Disponibilité des autres moyens de confort, qualités du propriétaire et de l’utilisateur Moyens de conforts Disponibilité (%) Propriétaire Utilisateur disponibles Vélo 27,7 PR homme 59,1% Propriétaire lui-même 95,0% Fils du PR 30,3% Fils 2,5 Fille du PR 4,4% Fille 1,1 Moto 8,1 PR homme 75,3% Propriétaire lui-même 99,7% Fils du PR 7,4% Voiture 11,1 PR homme 81,7% Propriétaire lui-même 99,8% Fille du PR 7,3% Epoux du PR 5,5% Epouse du PR 5,5%

30 Septembre 2007 97 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Les propriétaires de vélos sont par excellence les personnes de référence hommes 59,1% ou les enfants des personnes de références (garçons 30,3% et filles 4,4%), soit un total de 93,8% ce qui représente la grande partie de la typologie des propriétaires de vélos. A 95% ces vélos sont utilisés par les propriétaires eux-mêmes, 2,5% par les fils et 1,1% par les filles de la personne de référence.

Les propriétaires de motos sont les personnes de références hommes (75,3%) et les fils de personnes de référence (7,4%). Ces motos sont utilisées exclusivement par les propriétaires (99,7%).

Quant aux voitures, le profil des propriétaires est caractérisé par 81,7% des personnes de références hommes, 7,3% des filles de personnes de références, 11% des époux ou épouses de personnes de référence. Ces voitures sont utilisées exclusivement par les propriétaires (99,8%).

VII.2. Terres Agricoles et Bétail

Nous avons exploré au niveau des ménages d’Essaouira leur accès à l’agriculture et à l’élevage. On relève des données collectées qu’une tranche appréciable des ménages est toujours liée au milieu rural par sa possession des terres agricoles et/ou de bétail et par son implication dans l’exercice agricole et d’élevage. En fait, 18,6% des ménages possèdent des terres agricoles (soit 4305 ménages) et 9,6% exploitent des terres agricoles. Ceux qui possèdent du bétail sont un nombre moindre (4,9%) et juste 1,2% des ménages procèdent à l’élevage du bétail.

Accès des ménages à l’agriculture et à l’élevage Caractéristiques liées à la propriété et à l’exploitation Part (en %) Ménages possédant des terres agricoles 18,6 Ménages exploitant des terres agricoles 9,6 Ménages possédant du bétail 4,9 Ménages procédant à l’élevage de bétail 1,2

S’interrogeant sur le statut des personnes qui possèdent ces terres agricoles au sein du ménage, nous relevons que pour près de la moitié des ménages propriétaires de terres agricoles (47%) le propriétaire est la personne de référence homme, 15,5% des cas sont des épouses de personnes de référence, 11,1% des cas sont des personnes de référence femmes. Ceci reflète la prépondérance des hommes dans l’accès à la propriété de la terre.

Répartition des ménages possédant des terres agricoles selon le statut des propriétaires au sein du ménage Statut des propriétaires Part (en %) Personne de Référence Homme 47,0 Epouse de PR 15,5 Personne de Référence Femme 11,1 Autres Membres du Ménage 7,4 Autres configurations (9 cas) 19,0 Total 100,0 Nombre de ménages 4 305

30 Septembre 2007 98 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°1. Répartition des ménages possédant des terres agricoles selon le statut des propriétaires au sein du ménage

19 , 0 %

7,4%

47,0% 11, 1%

15 , 5 %

P ersonne de Référence Homme Epouse de PR P ersonne de Référence Femme Autres M embres du M énage Autres configurations (9 cas)

Les exploitations agricoles détenues par ces ménages urbains sont majoritairement des petites exploitations. 59,6% ont une superficie ne dépassant pas 1 hectare, 13,5% ont une superficie allant de 1 ha à moins de 2 ha et 13% ont une superficie allant de 2 ha à moins de 4 ha. C’est juste 13,9% des exploitations qui ont des tailles dépassant les 4 ha. Ces exploitations sont par excellence non irriguées. Les exploitations agricoles irriguées ne représentent que 8,9%, soit 384 sur 4 305.

Répartition selon la superficie des Terres Agricoles en propriété Superficie Part (en %) Moins d’1 ha 59,6 1 ha à moins de 2 ha 13,5 2 ha à moins de 3 ha 6,0 3 ha à moins de 4 ha 7,0 4 ha et + 13,9 Total 100,0 Nombre de ménages 4 305

30 Septembre 2007 99 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Graphique n°2. Répartition selon la superficie des terres agricoles en propriété

13 , 9 %

7,0%

6,0%

13 , 5 % 59,6%

M oins d’1 ha 1 ha à moins de 2 ha 2 ha à moins de 3 ha

3 ha à moins de 4 ha 4 ha et +

Répartition des ménages disposant de TA selon le mode d’irrigation Mode Part (en %) Irriguée 8,9 Non Irriguée 91,1 Total 100,0 Nombre de ménages 4 305

La répartition des terres agricoles exploitées selon la superficie montre aussi que les ménages d’Essaouira versés dans le travail agricole exploitent dans leur majorité les petites superficies, 58,8% pour les moins d’un ha, 9,1% pour 1 à moins de 3 ha et 13,3% pour 3 à moins de 5 ha. Près du cinquième (18,8%) exploitent des superficies dépassant les 5 ha. Le statut qu’occupe le ménage dans ces terres agricoles exploitées est majoritairement le statut de propriétaire (94,1%). Répartition selon la superficie des Terres Agricoles exploitées Superficie Part (en %) Moins d’1 ha 58,8 1 ha à moins de 3 ha 9,1 3 ha à moins de 5 ha 13,3 5 ha + 18,8 Total 100,0 Nombre de ménages 2228

Caractéristiques d’exploitation des terres agricoles Caractéristiques liées l’exploitation des TA Part (en %) Ménages exploitant les terres agricoles selon le statut de propriétaire 94,1 Ménages cultivant les céréales 90,7 Ménages cultivant les légumes 18,8 Ménages plantant des arbres fruitiers 11,7 Ménages plantant des oliviers ou palmiers 61,3 Ménages cultivant autres 29,7

30 Septembre 2007 100 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

S’interrogeant sur ce que font ces exploitants agricoles comme cultures ou plantations, la majorité (90,7%) déclarent cultiver les céréales, 61,3% déclarent planter des oliviers, 18,8% cultivent des légumes et 11,7% ont des arbres fruitiers. Ceci montre une forte orientation vers les céréales avec une nuance d’oliviers.

En ce concerne les ménages qui possèdent du bétail et dont le nombre avoisine 1100 ménages, aucune dominance d’un type de bétail au sein de l’ensemble des ménages n’a été relevée. 59,1% des ménages propriétaires de bétail possèdent des têtes d’ovins, en moyenne environ 29 têtes. 34,7% des ménages propriétaires de bétail possèdent des têtes de bovins, en moyenne environ 2 têtes. 20,2% des ménages propriétaires de bétail possèdent des têtes de caprins, 20 têtes en moyenne. Enfin, 20,4% des ménages propriétaires de bétail possèdent des têtes de volailles, en moyenne 5 à 6 têtes.

Caractéristiques de l’élevage Caractéristiques liées l’élevage Part (en %) Nombre moyen de têtes Ménages élevant des ovins 59,1 29,4 Ménages élevant des bovins 34,7 1,8 Ménages élevant des caprins 20,2 21,2 Ménages élevant des volailles 20,4 5,6 Ménages élevant autre bétail 11,1 1,0

30 Septembre 2007 101 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

VIII. Violence

Dans cette section nous allons présenter une évaluation de la situation de la violence et de la sécurité dans 30 communautés de la municipalité d’Essaouira. Il sera question du niveau sécuritaire global, d’une identification des personnes les plus vulnérables aux actes de violences et de délinquances, des mesures de proximités pour les limiter, d’approcher plus directement le problème de la violence à l’égard des femmes et des enfants et finalement de connaître le niveau de l’usage de drogues et d’alcool chez les jeunes filles et les jeunes garçons.

Concernant la situation sécuritaire pour l'ensemble des trente (30) communautés interrogées, une part de 50% (15 communautés) considère que durant les 10 années écoulées il y a une oscillation permanente entre le sentiment de sécurité et d’insécurité, alors que 16,7% (5 communautés) juge que l’insécurité est en nette progression. Ceci est corroboré par le fait que les familles dans 16 communautés seulement se sentent en sécurité chez eux alors que pour dix (10) communautés ce sentiment n'est que relatif et 4 communautés le considèrent absent.

Le sentiment de sécurité dans la rue après le coucher du soleil dans différentes communautés est variable. En effet, les répondants de 14 communautés jugent qu’ils se sentent en sécurité tandis que 13 autres communautés ont un sentiment intermédiaire et seulement 3 communautés jugent qu’elles sont dans l’insécurité dans la rue après le coucher du soleil.

Répartition des communautés selon le niveau de sécurité et de violence d’aujourd’hui par rapport à il y a dix ans Niveau Nombre de communautés % Plus de sécurité [paix] 10 33,3 Plus de violence 5 16,7 Entre les deux 15 50,0 Total 30 100,0

Répartition des communautés selon le niveau de sécurité dans l'espace domestique et environnant jugée relative Niveau de sécurité Nombre de communautés % Sécurisant 16 53,4 Plus ou moins 10 33,3 Insécurisant 4 13,3 Total 30 100,0

Répartition des communautés selon le niveau de sécurité dans l'espace public après le coucher du soleil Niveau de sécurité Nombre de communautés % Sécurisant 14 46,7 Plus ou moins 13 43,3 Insécurisant 3 10,0 Total 30 100,0

30 Septembre 2007 102 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

En ce qui concerne les catégories de personnes les plus vulnérables aux menaces de violence et d’actes délinquants, on donne ci-dessus un tableau de synthèse l’ordre d’importance de la vulnérabilité de chacune des catégories.

Ce tableau indique clairement que dans les trente communautés enquêtées les femmes (dans 27 communautés) et les filles (dans 24 communautés) sont les catégories les plus vulnérables, classées dans l’un des trois premiers rangs. Il est à noter que 17 communautés sur 27 (63%) classent les femmes en première position alors que pour les filles 9 communautés sur 24 (37.5%) les classent en première position. Tandis que les hommes et les garçons ne sont mentionnés vulnérable que dans respectivement 13 et 7 communautés. Encore ici les hommes adultes sont plus vulnérables que les garçons. Toutefois, les femmes et les filles dans les communautés concernées occupent dans plus de 90 % la première et la deuxième position dans le degré d’importance de la fréquence de la vulnérabilité aux actes de violences et de délinquance. Tandis que les hommes et les garçons n’occupent ces positions que respectivement dans 46% et 57%. Quand aux personnes âgées 2 communautés sur 30 (6%) les considèrent vulnérable mais ils ne les classent qu’en troisième position. Pour les vingt huit (28) communautés, il n'est même pas question d'y répondre, y sont-ils aussi protégées de ce problème? La vulnérabilité des personnes sans abris est mentionnée dans 2 communautés sur 30 mais elles sont classées en deuxième et en troisième position.

Répartition des catégories sujettes aux actes délinquants et à la violence selon l’ordre qu’elles occupent par rapport aux autres en terme de vulnérabilité. Ordre de vulnérabilité Femmes Filles Hommes Garçons Personnes Sans abris âgées 1 17 9 2 3 - - 2 9 13 4 1 - 1 3 1 2 7 3 2 1 Communautés n’ayant 3 6 17 23 28 28 pas classés parmi les 3 premiers Total 30 30 30 30 30 30 Rang moyen 1,4 1,7 2,4 2 3 2,5

Quand aux moyens de lutte et de prévention contre les faits notés de violence et d'insécurité les patrouilles de la sûreté nationales s'avèrent courantes dans vingt trois (23) communautés contre sept (7). Pour le numéro d'appel, 21 communautés mentionnent sa disponibilité, à raison de 70%, contre trois (9). Une seule communauté sur trente dit avoir profité de l'apport des médias et de la sensibilisation. Il n'existe pas de centre ou d'unité d'accueil pour les victimes de violence.

Compte tenu de la progression du sentiment d’insécurité, des analyses plus poussées de la situation sont à réaliser afin de mieux comprendre le contexte local et mettre en œuvre les moyens, autres que classiques, nécessaires pour inverser cette tendance.

A l'encontre du chiffre relatif à la vulnérabilité des femmes face à la violence plus prononcée, vingt cinq (25) communautés disent que la violence à l'égard des femmes ne constitue pas un problème spécifique au sein de leurs communautés contre 5 communautés qui le reconnaissent ainsi. Sur l'ensemble des trente communautés, on relève l'absence totale de centre ou d'unité d'accueil des femmes victimes de violence.

30 Septembre 2007 103 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Cet état de fait tel qu'exprimé et soutenant que la violence différenciée entre l’homme et la femme ne représente pas un problème pour ces communautés, est à lire en référence avec d'autres faits soulignés qui connotent la persistance, la banalisation et l’ancrage du poids socioculturel. Il est à rappeler que les communautés enquêtées sont en milieu urbain, qui bénéficient d’un plus grand accès aux différentes infrastructures qui permettent un épanouissement des deux sexes. Néanmoins l’héritage socioculturel alimente cette contradiction et allonge cette période de transition qui maintient la femme dans une situation de vulnérabilité « acceptée comme naturelle ». Les données statistiques suivantes, obtenues au cours de cette étude, dévoilent l’ampleur de l’écart basé sur le genre. Les femmes demeurent plus victimes d'analphabétisme, 32,10% contre 16,50% pour les hommes. Les filles scolarisées, entre autres les collégiennes, exercent les travaux domestiques dans une proportion de 11,30% face à des garçons au même niveau qui ne les pratiquent qu'à un taux de 2,40%. Les hommes sont soit des veufs ou divorcés ou séparés à 1,5% contrairement aux femmes qui se trouvent dans les mêmes situations mais à 11,3%, soit presque 10 fois, d’où la déduction du poids du culturel qui pose des contraintes majeures face au remariage des divorcées et des veuves.

Les vécus de près de 5.517 fausses couches ou mort-nés, soit un taux de 21,2%, sont autant d'indicateurs de mal être que vivent ou subissent les femmes. Le chiffre de 5,7% des cas ayant eu une fausse couche suite à des travaux pénibles traduit des réalités de difficultés inopportunes dans des conditions devant être favorables à une grossesse sans risque. L'entendement conceptuel de la violence fondée sur le genre permet de couvrir toutes ces situations vécues par les femmes dans la discrimination, autant conséquentes à la stéréotypie négative qu'à l'insuffisance des moyens mis à la disposition des femmes dans des cycles de vie critique tel que celui de la grossesse, etc. Il existe différents types de violence, non seulement physique mais notamment psychologique, sexuelle, symbolique, révélées à travers ces chiffres et données et souvent occultées tel que présenté dans ce lieu avec presque une non reconnaissance de ce problème au sein de la majorité des communautés.

Encadré 1 Les axes relatifs à des questions telles que la violence, l'environnement, la bonne gouvernance…s'avèrent être des sujets inhabituels de questionnement pour la population interrogée. Il en va par exemple d'une banalisation de la violence fondée sur le genre, souvent considérée dans le contexte social et culturel traditionnel marocain comme "naturel". Certains faits y afférents sont relatés mais elle demeure jugée comme une question susceptible d'être tabou ou "banalisée".

Quant à la maltraitance et la mendicité, les enfants sont de plus en plus concernés par ces phénomènes. Les abus ou mauvais traitement à l'égard des enfants concernent trois communautés sur trente et la mendicité des enfants est notée dans quatre quatre communautés. Au demeurant, les campagnes préventives et de lutte contre ce phénomène ne sont mentionnées qu'au niveau d'une seule communauté et les associations qui s'occupent des abus et maltraitances des enfants sont quasi absentes au niveau des trente (30) communautés alors que la présence d'association qui s'occupe de la mendicité et des enfants de la rue est notifiée dans une seule communauté.

30 Septembre 2007 104 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Quant à la question du recours des jeunes à la drogue et à l’alcool 16 communautés considèrent que les jeunes garçons sont les plus concernés, 5 autres communautés considèrent que ce sont à la fois les jeunes filles et les jeunes garçons alors que 2 communautés jugent que ce sont juste les jeunes filles. Ce dernier constat est à retenir dans la mesure où la visibilité de ce type de phénomènes chez les filles reste généralement discrète et ce sont les garçons qui considérés plus vulnérables face à ce type de recours et pratiques.

Répartition des communautés selon l’accoutumance aux drogues et le sexe des jeunes Niveau d’accoutumance des Nombre de communautés % jeunes à la drogue au niveau des communautés Les jeunes garçons 16 53,3 Les jeunes filles 2 6,7 Les jeunes garçons et filles 5 16,7 Aucun jeune 7 23,3 Total 30 100,0

Face à cette situation des études plus poussées et spécifiques à ce phénomène devraient être réalisées afin de mieux comprendre les facteurs et les circonstances qui favorisent ce fléau et l’interaction qui pourrait exister entre la vulnérabilité des femmes et des hommes aux actes de délinquances et de violence.

30 Septembre 2007 105 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

IX. Environnement

En ce qui concerne l’évaluation de l’évolution du degré de dégradation de l’environnement au cours des cinq dernières années, sur les 28 communautés ayant répondu à cette question, 20 communautés ont jugé que la qualité de leur environnement s’est dégradée. Tandis que les 8 autres jugent que la situation n’a pas changé.

Les origines de cette dégradation citée au niveau communautaires (cités par 20 communautés) sont par ordre d’importance les déchets solides, les eaux usées, absence ou insuffisance d’espace vert, un mauvais comportement des habitants (hommes et femmes), la densité de la population et la pollution industrielle. 4

Causes de détérioration de l’environnement selon le nombre de communautés les ayant mentionné dans les trois premiers rangs d’importance dans la détérioration Causes de détérioration Nombre de % (par rapport à 30 communautés communautés) Déchets solides 18 60,0 Eaux usées 14 46,7 Absence ou insuffisance d’espace vert 12 40,0 Mauvais comportement des habitants 9 30,0 Densité de la population 5 16,7 Pollution industrielle 4 13,3

Il est clair que malgré les efforts déployés par les autorités municipales en matière de collecte et de gestion des déchets solides et d’assainissement liquide depuis 2005, ces deux secteurs continuent à être jugés par un nombre appréciable de communauté comme une source de dégradation potentielle de leur environnement immédiat. Il est à noter que durant la réalisation de l’enquête sur le terrain de cette étude on a constaté un vaste chantier de travaux pour assainir les eaux usées et une importante mobilisation pour organiser la collecte des ordures ménagères. De même une station d’épuration des eaux usées est programmée afin de supprimer la pollution maritime causée par le rejet directe des eaux usées dans la mer. Ces importants travaux permettraient d’espérer des améliorations notables des conditions de vie de la population et de leur état sanitaire. Dans ce sens 26 communautés jugent que les enfants des deux sexes sont exposés à cette pollution à part égale.

Quant aux espaces verts, 12 communautés considèrent que leur absence ou insuffisance, au sein de leur communauté, sont à l’origine de la dégradation de leur environnement. Il est à signaler que 26 communautés ont déclaré ne pas disposer d’espace vert au sein de leur communauté. Des efforts sont à déployer pour que les différents quartiers de cette municipalité reflètent le potentiel forestier qui caractérise les environs de la ville d’Essaouira. Neuf autres communautés lient la dégradation de leur environnement à un comportement non citoyen de la part des habitants. Et en présence d’une pression démographique de plus en plus importante et en absence des mesures de sensibilisation permanente et d’implication des habitants cette dégradation ne pourrait que s’accentuer.

La pollution industrielle n’a été mentionnée que par 4 communautés malgré la présence des industries agro-alimentaires (poissonnerie, huilerie) et les industries du cuir en activité et qui génèrent une pollution due aux charges émises d'azote…. Les industries du textile et du cuir sont

30 Septembre 2007 106 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc aussi réputées être génératrices de débits liquides nuisibles au milieu naturel6. La sous déclaration de cette source de pollution pourrait être liée à la non exposition immédiate des habitants des communautés étudiées. De même les sources de pollution d’origine artisanal et qui se pratiquent généralement au sein des quartiers pourraient ne pas être considérées par la population comme une source de pollution.

Quant aux dix (10) communautés qui soulignent une non dégradation de l'environnement, les répondants n’arrivent pas à justifier leur jugement et aucune modalité même la modalité autre n’apparaît non plus comme raison de non dégradation de leur environnement. Cette situation nous mène à se poser des questions quant à l’état actuel de leur environnement qui pourrait être déjà arrivé à un seuil important de dégradation et les informateurs ne percevaient pas de changement positif suggéré par les modalités dans le questionnaire ou bien tout simplement ils ne sont pas suffisamment sensibilisées aux questions d’environnement. La question qui aurait due être posée au préalable c’était : comment jugez vous l’état actuel de votre environnement ? Puis la faire suivre par la question concernant l’évolution de leur environnement durant les cinq dernières années? Et par la suite leur demander : comment sera leur environnement durant les cinq prochaines années ? Et pourquoi ?

Il est étonnant de souligner la relativité soulignée de l'ampleur de la dégradation de l'environnement à Essaouira chez l'ensemble des informateurs eu égard à la sévérité de cette altération environnementale soulevée dans différents espaces et globalement reconnue. Il est connu que la pression démographique que connaît la ville à partir des années 1970 ne cesse e nuire à la santé de l'environnement. La pollution industrielle mentionnée comme insignifiante (conserveries et transformation des sous-produits) constitue une sous estimation ou une non connaissance réelle des méfaits écologiques de ce type d'industrie. Aussi, la prise de conscience quant aux méfaits environnementaux d'autres activités socio-économiques locales est quasi absente. L'artisanat, la maçonnerie et l'usage domestique sont des secteurs qui consomment à outrance la richesse forestière et nuisent à la flore et à la faune de façon notoire. Le fait que ces forêts soient ouvertes sur 422.000 ha à la chasse (potentiel de tourisme de chasse) atteste de la richesse notamment de la faune (Oiseaux migrateurs, faucon d'élionore, flamant rose, l'ibis chauve, le flamant vert, les pigeons et la caille..). Il existe différentes zones forestières : Amagour au niveau de la communauté rurale , et Timzguinda; Jbel Ichech faisant partie des communautés rurales Tahelouante et et Tlat Ou Argane au sein de la communauté My Bouzaktoune. 7 Ceci est à considérer à la lumière du fait que la province d'Essaouira compte parmi les provinces les plus boisées car son arrière-pays s'étend sur d'importants espaces forestiers (une superficie de 275.754 ha8). Ce sont dans l'ensemble des forêts d'arganier, de thuya et de genévrier. Cette richesse forestière représente par ailleurs un potentiel d'essor touristique inestimable est non suffisamment exploité alors que sa valeur semble être négligée et/ou inconnue d'après ces résultats globaux.

6 Monographie locale de l'environnement d'Essaouira. Ministère de l'Environnement et Ministère d'Etat à l'intérieur. Observatoire de l'Environnement au Maroc, Avril 1996.

7 Monographie locale de l'environnement d'Essaouira. Ministère de l'Environnement et Ministère d'Etat à l'intérieur. Observatoire de l'Environnement au Maroc, Avril 1996. 8 Ibid

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Encadré 2 " Il n'existe pas de données précises sur l'état de dégradation de la faune. Mais, d'après les responsables, celle-ci connaît une réduction dans la région. Les principales causes résident dans le manque de quiétude résultant de l'extension de l'urbanisation et de la réduction des espaces forestiers d'une part, et dans les conditions d'aridité de plus en plus prononcées dans la région d'autre part."

Monographie locale de l'environnement d'Essaouira. Ministère de l'Environnement et Ministère d'Etat à l'intérieur. Observatoire de l'Environnement au Maroc, Avril 1996, p: 60

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X. Gouvernance et Participation à la gestion de la chose publique

A propos de la gouvernance, le manque d'institutions administratives nécessaires est soulevé au niveau de vingt sept (27) communautés parmi trente, soit une part de 90%. Les services ne sont pas dispensés dans le temps convenable aux citoyens pour neuf (9) communautés et le sont pour cinq (5) communautés alors que seize (16) des communautés ne se prononcent pas par rapport à cette question (53,3%). Les citoyennes ne sont pas non plus avantagées pour 8 communautés contre 5 qui disent qu'elles sont servies autant que les hommes à temps et toujours dix sept (17) communautés qui ne se prononcent pas (56,7%).

Répartition des communautés selon si elles sont dotées des instances administratives nécessaires Niveau Nombre de % communautés Dotée d’instances administratives nécessaires 3 10,0 Non dotée 27 90,0 Total 30 100,0

Les informations sont jugées de temps en temps dispensées pour vingt trois (23) communautés (76,7%) elles ne sont que rarement fournies pour deux (2) communautés et suffisamment fournies juste pour cinq (5) communautés. Il est alors aisé de déduire que pour vingt cinq (25) communautés, ce service est insuffisant contre cinq (5) communautés qui le jugent suffisant. Le nombre du personnel administratif prestataire de ces services est insuffisant pour trois (3) communautés, moyen pour treize (13) de l'ensemble des communautés et suffisant pour quatorze (14) de ces communautés. Il ne constitue alors un problème majeur qu'à 10% pour l'ensemble des communautés, soit le cas où il est jugé insuffisant.

Quant à la qualité des prestations elle est jugée bonne uniquement par deux communautés alors que 20 communautés la considèrent moyenne et les 8 autres comme étant médiocre. Une analyse spécifiques de la situation sont à réaliser pour déceler les causes ce jugement négatif des prestations administratives afin d’inverser cette tendance.

Répartition des communautés selon le jugement quant à la qualité des services de l’administration Qualité de services Nombre de % communautés Bonne 2 6,7 Moyenne 20 66,7 Médiocre 8 26,7 Total 30 100,0

Par ailleurs, le contrôle administratif n'existe que pour une seule communauté et est absent pour les autres communautés.

Quant à la participation à la gestion de la chose publique, le taux de participation aux élections communales de 2003 dans les 30 communautés étudiées était en moyen de 63% (taux variable entre 10 et 80%) avec 130 candidats et 16 candidates qui se sont présentés. Après les élections 3 hommes et 1 femme occupent des postes de responsabilité.

30 Septembre 2007 109 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Deux communautés ont chacune une représentation syndicale avec majoritairement des hommes. Les associations à vocation économique sont au nombre de 2 et elles sont présentes au niveau d’une seule communauté. Le tissu associatif dans les communautés étudiées reste timide avec 8 associations éducatives, 1 seule association féminine et aucune association vouée à la santé. De même pour la représentation politique : une représentation dans deux communautés avec une majorité d’homme dans l’une et une majorité de femmes dans l’autre. Ces partis politiques comptent dans le cas d'une communauté moins de jeunes pour une communauté alors qu'au niveau d'une autre communauté il y a autant de jeunes que d’adultes. . Encadré 3 Les espaces de la participation de la société civile, partisan, associatif et syndical, sont très peu investis dans la municipalité d'Essaouira et au niveau de l'ensemble des trente (30) communautés enquêtées. Au vu des différentes insuffisances d'ordre sociale soulevées et de l'importance démographique avec son profil social spécifique, cet indicateur est à réfléchir et à faire préciser.

30 Septembre 2007 110 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

XI. Genre : Inégalités entre les sexes, dépendance ou autonomisation des femmes

Tout au long de l’analyse des différents volets de cette étude nous nous sommes confrontés à des inégalités entre les hommes et les femmes. Ces inégalités se reflètent à travers un vécu différencié entre les deux sexes à partir de leur enfance jusqu’à leur vieillesse. Ces inégalités trouvent leur origine dans l’éducation différenciée des deux sexes qui se référent à des coutumes et traditions qui se perpétuent de façon « automatique » ou plutôt « naturelle » d’une génération à une autre sans se rendre compte de l’ampleur des ses conséquences négatives sur le vécu de l’individu, sa famille et par la suite sur la société et sur le pays dans son entièreté. Dans notre cas on peut dire que les femmes et les jeunes filles sont défavorisées et que cette construction sociale est exercée par la société (à la fois par l’homme et par la femme). Toutefois l’accès à la modernisation de la vie va permettre de casser ce cycle en influençant, lentement mais sûrement, ce rituel par un difficile équilibrage de ces inégalités.

Dans ce qui suit nous allons présenter les conséquences des inégalités basées sur le genre social en se basant sur les données recueillies au cours de cette étude lors du premier passage, sachant que le volet emploi du temps des hommes et des femmes sera abordé lors de la seconde phase de l’étude. Ainsi, les inégalités sont visibles dans la nuptialité, la migration, l’analphabétisme, le niveau d’instruction, l’activité domestique, le travail, la santé, l’accès aux soins, l’autonomie financière,…..

Le tableau qui suit résume les différents écarts enregistrés en matière d’inégalités basées sur le genre. Hommes Femmes Nuptialité Célibataire (30-34ans) 50% 30% Veuf (ve)+divorcé(e)+séparé (e) 1.5% 11.3% séparé (e) 50 cas 110 cas polygames 0.1% - Age au premier mariage 24.6 ans 20 ans Analphabétisme Population totale 16.5% 32.1% Chez femme au foyer - 67% Jeunes : 20-24 ans 6.7% 15.5% 25-29 ans 5.3% 23.9% 30-34 ans 19% 31.9% Actifs occupés analphabètes 65.4% 13% Bénéficiaire de l’alphabétisation (0.7%) 247 (4.2%) cas 1318 cas Scolarisation Jamais fréquentée une institution 16.4% 31.3% Préscolaire 94% 78.7% Primaire 83.1% 94.9% Collège 43.6% 56.4% Lycée 21.5% 23.5% Université 7.7% 5.8% Nombre de cas 4-17 ans ne fréquentant pas 1300 cas 800 cas l’école

30 Septembre 2007 111 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc

Hommes Femmes Santé Taux de fausses couches - 21.2% Taux d’accouchement à domicile - 17% Maladie chronique 9.29% 16.78% Recours aux traitements 85.9% 76.8% Couverture médicale 25.7% 14.6% Niveau de connaissance de mode de transmission du 73.9% 55.7% VIH Emploi Taux d’activité 54% 22% Taux de chômage : 15-65ans 14.8% 38.0% 15-35ans 28.2% 50.7% 36-65ans 6.6% 21.6% Accès aux crédits (dans 15 communautés concernées) 174 cas 765 cas Contrôle des ressources Propriétaire de logement 59.3% 8.2% Propriétaire de terres agricoles 47% 26.6% Pourvoyeur de revenu 54.6% 9.3%

Le tableau qui précède illustre certaines facettes des inégalités entre les hommes et les femmes. D’abord, sur le plan scolarisation, la part des femmes n’ayant jamais fréquenté une institution d’enseignement représente le double de celle des hommes (31,3% contre 16,4%), c’est en fait ce manque qui engendre des taux d’analphabétisme du même ordre de grandeur (32,1% contre 16,5%). Les jeunes filles ne bénéficiant pas de l’accès à l’école se trouvent contraintes de contracter des mariages à un âge très précoce 20 ans, comparé au jeunes garçons 24,6 ans, soit un décalage d’environ 5 ans. Les jeunes filles vont se retrouver des femmes au foyer en tant qu’inactive. Le taux d’activité chez les femmes est très faible 22% contre celui des hommes 54%. D’un autre côté les femmes qui arrivent à se placer sur le marché de l’emploi pour chercher du travail sont confrontées au chômage plus que les hommes (38% contre 14,8%) soit un écart de plus que le double. Ce phénomène est différencié selon l’âge. Pour les jeunes âgés de 15-35 ans le taux de chômage des filles est de 50,7% et pour les femmes adultes âgées de 36-65 ans ce taux est égal à 21,6% représentant ainsi trois celui des hommes du même âge. D’un autre côté les femmes ne sont pas mises au même niveau de contrôle des ressources. Les femmes sont moins représentées en terme de pourvoyeurs de revenu (9,3% contre 54,6% pour les hommes) dans le statut de personne de référence. Elles le sont aussi pour l’accès à la propriété que ce soit le logement (8,2% contre 59,3%) ou les terres agricoles (26,6% contre 47%). On retrouve plus de bénéfice pour les femmes par rapport aux hommes que dans le cadre d’un certain nombre de programmes. Pour le micro crédits les femmes bénéficiaires représentent 4 à 5 fois le nombre d’hommes. Pour les programmes de lutte contre l’analphabétisme ce ratio dépasse 5 fois les femmes par rapport aux hommes. D’un autre côté les femmes sont le plus exposées à rester longtemps sous le statut de divorcées, veuves voire même séparées. La part des femmes pour ces trois catégories est 11,3% alors que pour les hommes, elle est à un niveau très bas 1,5% (soit environ 7 à 8 fois). Le taux de polygamie avoisine à 0,1%.

Les femmes sont aussi le plus soumises à des conditions très difficiles dans leur vie reproductive. Le taux des fausses couches ou mort-nés est de l’ordre de 21,2%, celui des

30 Septembre 2007 112 Rapport Résultats CBMS ESSAOUIRA 1 10 2007.doc accouchements à domicile de 17%. Ce qui plaide pour dire que les femmes encourent des risques très élevés pouvant donner lieu à la mortalité maternelle ou à des maladies.

En explorant les maladies chroniques on relève que les femmes ont un taux d’environ le double par rapport aux hommes (16,78% contre 9,29%). Elles recourent légèrement moins au traitement de ces maladies (76,8% contre 85,9% pour les hommes). Elles constituent la catégorie ayant moins de couverture médicale (14,6% contre 25,7% pour les hommes).

Vu les facteurs liés à l’analphabétisme, les femmes se trouvent comme étant le groupe ayant un niveau très modeste quant à la connaissance des modes de transmission du SIDA (55,7% contre 73,9% pour les hommes).

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Annexes

Méthodologie retenue9

La méthodologie retenue pour la réalisation de l’enquête pilote au niveau communal selon les démarches CBMS-BSG est articulée autour des axes suivants :

a) Identification des sites CBMS (carte de la pauvreté, indicateurs socioéconomiques de 2004 et les initiatives locales (INDH), Budget Local, MCA) ;

b) Implication active des acteurs locaux de ces deux communes en terme de participation à la conception et à l’exécution, en vue d’une appropriation à la fin du projet par ces acteurs locaux d’un tel dispositif. (processus de l’institutionnalisation)

c) La pérennité de cet outil exige une réflexion profonde et synthétique pour concevoir un outil léger, performent et complet avec des coûts abordables, faciles à traiter, à analyser ;

d) Pour faciliter le lien BSG et CBMS il est prévu de prendre en considération lors de la conception des outils de collecte des outils d’analyse genre notamment l’outil sur les dix questions clés figurant dans le Manuel d’élaboration et d’analyse du budget sensible au genre. Le volet emploi du temps est très important d’intégrer à ce niveau ;

e) Deux types de questionnaires seront conçus, l’un destiné aux localités retenues dans chacune des communes et l’autre questionnaire est destiné aux ménages au niveau de chaque communauté ;

f) On prévoit le ciblage d’une trentaine de communautés et environ 250 à 300 ménages pour chacune des communes. L’échantillon tiré devrait être représentatif de la population de la commune ;

g) La collecte des données se fera selon une périodicité de 6 mois pour cerner les changements qui peuvent s’opérer au niveau de la population et au niveau de la communauté. Une équipe de collecte et de saisie sera recrutée au niveau de chaque commune pour renforcer les capacités locales en la matière et pour faciliter l’appropriation et l’institutionnalisation du dispositif. Chaque équipe sera encadrée par un contrôleur pour ce qui est de la collecte des données et par l’informaticien pour la conception d’une maquette de saisie et le suivi de la saisie des informations collectées. Les deux autres membres de l’équipe concevront les outils de collecte, assureront la formation aussi bien des enquêteurs et superviseront les travaux de terrain ;

h) Les données seront exploitées et analysées à l’aide d’un logiciel approprié et facile à apprendre pour les utilisations futures surtout que le dispositif est appelé à être institutionnalisé au niveau des communes ;

i) Un rapport est produit à l’issue de chaque opération de collecte. Le canevas sera conçu et adapté selon les nouveaux besoins des acteurs locaux de développement. La dissémination des résultats se fera à travers des ateliers qui rassembleront les acteurs

9 Méthodologie approuvée par le comité de pilotage le 12 juillet 2006

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locaux et éventuellement des responsables au niveau provincial, régional, voire même au niveau national.

j) Pour assurer une appropriation et une institutionnalisation progressive, une institution sera sélectionnée et une équipe sera formée au fur et à mesure que la réalisation de l’enquête pilote progresse.

Processus de réalisation de l’étude

La première tâche qui a été assignée à l’équipe de recherche est d’identifier deux sites (une commune rurale et une municipalité) pour réaliser l’enquête pilote CBMS. L’exercice d’identification des deux sites a été basé sur les données du Recensement Général de la Population et de l’Habitat RGPH 2004, la carte de pauvreté de 2004 et les trois listes de provinces initialement10 ciblées par MCA-INDH, le Projet de Budget local piloté par l’UNIFEM et les études récente de la Banque Mondiale (Ecarts de genre en matière de scolarisation en milieu rural marocain) et (Sortir de la pauvreté). Nous avons procédé à un classement des provinces ciblées dans le cadre MCA-INDH selon un indicateur englobant le taux de pauvreté et de vulnérabilité11. Ce classement a fait ressortir six provinces qui ont un niveau de cet indicateur dépassant 50%. Il s’agit de Zagora, Chichaoua, Essaouira, Jerrada, Taourirt et Errachidia. Trois parmi ces provinces sont en étroite liaison avec les initiatives retenues pour le ciblage des sites CBMS. Zagora et Essaouira font partie des provinces où le projet Budget local est en place. Chichaoua a constitué le noyau dur des études de la Banque Mondiale citées ci-dessus. Nous avons opté pour les deux provinces : Chichaoua et Essaouira vu leur taux d’analphabétisme qui dépasse 63% et pour leur raccordement aux réseaux d’eau potable et d’électricité qui est inférieur, respectivement, à 20% et à 36%. Les deux provinces retenues font partie de la même région « Marrakech Tensift Al Haouz ».

Au niveau de la province d’Essaouira, c’est la municipalité d’Essaouira qui sera le site urbain du CBMS et au niveau de la province de Chichaoua, c’est une commune rurale à sélectionner en considérant les critères d’éligibilité aux initiatives INDH et MCA en veillant à ce qu’elle soit contiguë à la province d’Essaouira dans le but d’assurer une certaine comparabilité avec la municipalité d’Essaouira choisie comme site urbain. En fait, le taux de pauvreté devrait dépasser 22% et la commune devrait être sur la liste préalable des éligibles au programme transversal « Elevage » du MCA. C’est dans ce sens que la commune rurale de Bouaboud s’avère un lieu propice pour la réalisation de l’enquête pilote CBMS.

Ainsi la commune rurale de Bouaboud compte près de 78,0% d’analphabètes, 17,4% sont raccordés au réseau d’électricité et le taux de pauvreté dépasse le tiers (37,3%) et le taux de vulnérabilité (26,1%).

Une réunion du comité de pilotage a eu lieu le 21 juillet 2006 et a approuvé ce choix.

L’équipe a procédé à l’élaboration de questionnaires en trois phases. Durant la première phase, les chercheurs étaient livrés à l’exploitation des différents questionnaires nationaux et ceux de l’initiative CBMS au Sénégal pour concevoir deux questionnaires : ménage et

10 On fait allusion au ciblage opéré en 2006 11 Il s’agit de la somme des deux indicateurs, c’est-à-dire la part de la population en dessous du seuil de vulnérabilité.

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communauté. La réunion du comité de pilotage du 13 novembre 2006 a abouti à un ensemble de recommandations qui ont été prises en considération par l’équipe dans la seconde phase de conception des questionnaires. La deuxième version des questionnaires a été présentée lors de visites sur le terrain, dans le cadre de l’initiation du processus d’institutionnalisation du CBMS au niveau local. Ainsi 21 et 22 décembre 2006 ont été dédiés à cette concertation avec les acteurs locaux. Les recommandations ont été prises en considération dans la version finale des questionnaires.

L’équipe de recherche a procédé au recrutement de deux groupes d’enquêteurs, un groupe à Essaouira et l’autre à Bouaboud. La désignation du groupe à Bouaboud a été appuyée par le soutien personnel du Président du Conseil Communal et ses collaborateurs. La désignation du groupe à Essaouira a été fait à l’aide de membres actifs dans les associations à Essaouira, acteurs appuyés par la Présidente du Conseil Communal.

Les deux groupes d’enquêteurs ont été invités à Rabat dans le cadre d’une session de formation pour mieux saisir les concepts, les questions et les modalités retenues pour chacune des questions. Cette formation a duré 4 jours. Deux contrôleurs ont été désignés parmi les enseignants faisant partie de l’équipe de recherche.

La collecte des données a duré environ 1 mois sur le terrain en présence permanente des contrôleurs avec deux visites sur le terrain des deux superviseurs, chercheurs ayant conçus les outils de collecte et qui ont assuré la formation des enquêteurs et contrôleurs.

L’équipe d’informatique a conçu une maquette de saisie et a formé un noyau dur de 4 agents de saisie. La saisie a duré aussi environ 1 mois. Par la suite l’informaticien principal de l’équipe de recherche a procédé à l’apurement des fichiers pour les remettre par la suite au coordonnateur de l’équipe. Ce dernier a donné aux autres chercheurs selon leurs requêtes les données dont ils auront besoin en ce qui concerne l’analyse et les volets dont ils ont la charge.

Différents logiciels ont été utilisés, ACCESS, EXCEL, STATA, SPSS pour mieux exploiter la base de données fournie.

La rédaction a débuté vers la mi juin 2007. Une première réunion du comité de pilotage a eu lieu le 9 Juillet 2007 pour étudier l’état d’avancement du projet. Ce Rapport a été finalisé le 30 septembre 2007.

Activités liées à l’institutionnalisation • Présenter les objectifs du CBMS, le choix des sites et les questionnaires au niveau local ; (Décembre 2006) • Participer avec les partenaires locaux dans le choix des enquêteurs et des agents de saisie ; (Janvier – Février 2007) • Désignation de chefs d’équipe ; • Participation au lancement de l’enquête dans les deux communes ; (Mars 2007) • Encadrement des enquêteurs par deux contrôleurs qui sont restés sur place ; (Mars- Avril 2007) • Réunions officielles et non officielles avec les présidents de communes et les autorités locales pour discuter des attentes du projet ; (Mars – Mai 2007) • Encadrement pour une éventuelle constitution d’associations CBMS au niveau des deux localités.

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