MINISTERE DU DEVELOPPEMENT REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE RURAL ET DE L'ENVIRONNEMENT MAURITANIE Honneuir - Fraternité - Justice

SOCIETE NATIONALE POUR LE Public Disclosure Authorized DEVELOPPEMENT RURAL E-272 SO. NA. DE. R. VOL. 2

Banque Mondiale/IDA Public Disclosure Authorized

ETUDE D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT INTEGRE DE

L'AGRICULTURE IRRIGUEE EN MAURITANIE

(PDIAIM) Public Disclosure Authorized

RAPPORT FINAL

Volume 2: Texte principal Public Disclosure Authorized S.A.A@RR el N V. avenueLouise 251. bte 23 B-1050Bruxelles (Belgique) Tél. +32 2 640 63 10 Fax +322 648 7538 E-mail [email protected] AOUT 1998

MINISTERE DU DEVELOPPEMENT REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE RURAL ET DE L'ENVIRONNEMENT MAURITANIE Honneir - Fraterniré- Justice

SOCIETE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL SO. NA. DE. R.

Banque Mondiale/IDA

ETUDE D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE

DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT INTEGRE DE

L'AGRICULTURE IRRIGUEE EN MAURITANIE

(PDIAIM)

RAPPORT FINAL

Volume 2: Texte principal

S.A.AGRER a N.V. avenue Louise 251, bte 23 !3-1050Bruxelles (Belgique) TéI. +32 2 640 63 10 Fax +32 2 648 75 38 E-mail agrer(arcadis.be AOÛT 1998

ETUDE D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT INTEGRE DE L'AGRICULTURE IRRIGUEE EN MAURITANIE (PDIADU)

RAPPORT FINAL

Volume 1: Rapport exécutif

'Volume 3: Annexes

'Volume 4: Consultation publique

Evaluation Environnementale du Programme de Développement Intégré de l'Agriculture Irriguée en Mauritanie (PDIAIM)

Texte principal

Table des matières

1. LE PROJET 5 1.1 Le Programme de Développement Intégré de l'Agriculture Irriguée en Mauritanie 5 1.2 Les études environnementales 6 1.3 Détermination de la zone d'étude 9 1.4 Horizon temporel de l'étude 9 1.5 Les autres projets et programmes à prendre en compte dans l'étude 10 2. CADRAGE LEGAL ET INSTITUTIONNEL il 2.1 Cadrage légal il 2.1.1 Projet de loi-cadre environnementale il 2.1.2 Législation du secteur 12 2.1.2.1 Code de la chasse et de la protection de la nature (loi n° 97-006) 12 2.1.2.2 Codeforestier (loi n° 97-007) 13 2.1.2.3 Code de l'eau (ordonnance85-144) 14 2.1.3 Autres considérations légales et réglementaires 15 2.1.3.1 Code d'hygiène (ordonnance84.208) 15 2.1.3.2Normes techniques relatives aux aménagementshIvdro-agricoles 16 2.1.3.3 La législationfoncière 17 2.1.3.4 Le code des obligationset des contrats 18 2.2 Cadrage général politique, administratif et institutionnel 19 2.2.1 Cadre des politiques et des stratégies générales 19 2.2.2 Autorités régionales et locales 19 2.2.2.1 Processus de décentralisationet de déconcentration 19 2.2.2.2 Autorités régionales et départementales 20 2.2.2.3 Les communes et leurs compétences 20 2.2.3 Organisation et compétences des Ministères 21 2.2.3.1 Le Ministère des Affaires Economiques et du Développement (1AED) 21 2,2.3.2 Le Ministèrede lI'Intérieur,des Postes et des Télécommunications(MIPT) 21 2.2.3.3 Le Ministèredu DéveloppementRural et de l 'Environnement(MDRE) 22 2.2.3.4 Le Ministèrede l 'Hydrauliqueet de l 'Energie (MHE) 23 2.2.3.5 Le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales (MSAS) 23 2.2.3.6 Le Ministère de l'Equipement et des Transports (MET 25 2.2.3.7 Le Ministèrede l 'EducationNationale (MEN) 25 2.2.3.8 Le Ministère des Mines et de lI'ndustrie (MMI) 25 2.2.3.9 Les autres Ministères 26 2.2.3.10 Comités et Conseils interministériels 26 2.2.4 Autres composantes du cadre institutionnel 26 2.2.4.1 L'OMVS 26 2.2.4.2 La réformefoncière 27 2.2.4.3 Le crédit agricole 27

Rapportfinal - Volume2 1 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 2.3 Cadrage institutionnel spécifique à l'environnement et au PDIAIM 28 2.3.1 Organisationinstitutionnelle prévue pour le PDIAIM 28 2.3.2Institutions impliquées dans la gestion environnementale 29 2.3.2.1 Bref historique de la stratégie environnementale 29 2.3.2.2 LeCNED, le CTED et les CRED 29 2.3.2.3 Le MDRE 30 2.3.2.4 La DEAR (,MDRE) 30 2.3.2.5 La SONADER (lAIDRE) 32 2.3.2.6 Autres institutions 33 2.3.3 Les politiques sectorielles, les activités et projets en relationavec l'environnement 33 2.3.4 Commentaireset évolution future du cadre institutionnelen matière d'environnement 35 3. DESCRIPTION DU CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL DU PDIAIM 36 3.1 L'environnement physique 36 3.1.1 Géologie 36 3.1.2 Topographie 36 3.1.3 Le climat et la météorologie récente 37 3.1.4 Conditions hydrologiques, hydrographieet nature des affluents 37 3.1.5 Conditions hydrogéologiques 38 3.1.6 Source de pollution des eaux et du soi 40 3. 1.6.1 Utilisationdes engrais 40 3. 1.6.2 Utilisationdes pesticides 40 3.1.7 Salinisationdes sols 41 3.1.7.1 Caractéristiquesgénérales et origine 41 3.1.7.2 Impact de l'irrigation 41 3.1.7.3 Niveau de salinité dans les sols 43 3.1.7.4. Impact sur le rendement des cultures 43 3.1.8 Sodisationet alcalinisation 44 3.1.8.1 Caractéristiquesgénérales et origine 44 3.1.8.2 Superficies concernées 45 3.1.9 Influence de la gestion de Manantali sur les marigots et cours d'eau - Régime des crues 45 3. 1.10 Influence du régime des crues sur les zones humides 46 3. 1.11 Indicateurs de l'environnement physique 46 3.2 L'environnement biologique 47 3.2.1 Avant-Propos 47 3.2.2 La flore et la faune 47 3.2.3 Les espèces menacées 48 3.2.4 Les habitats critiques potentiellementtouchés par le projet 49 3.2.5 Les Forêts classées et Parc national 49 3.2.5.1 Les forêts classées 49 3.2.5.2 Le Parc National du Diawling 51 3.2.6 La pêche 51 3.2.7 Les oiseaux granivores 52 3.2.8 Le problèmes des adventices (Typhas) 52 3.2.9 Le problème de l'ensablement 52 3.2.10 Indicateurs de l'environnement biologique 53 3.3 L'environnement santé 54 3.3.1 Le paludisme 54 3.3.1.1 Présentationschématique du mode de propagationdu paludisme 54 3.3.1.2 Epidémiologie 54 3.3.1.3 Mesures d'atténuation 57

Rapportfinal - Volume2 2 EvaluationEnvironnementale du PDIAIM 3.3.2 La bilharziose 58 3.3.2.1 Introduction explicative 58 3 3.2.2 Identfication des impacts 59 3.3.2.3 Epidémiologie 59 3.3.2.4 Mlesures d'atténuation 62 3.3.3 La dracunculose 64 3.3.4 Autres parasitoses 65 3.3.5 Les Diarrhées 65 3.3.6 Les vecteurs générateursde maiadies animales 65 3.4 L'environnement socio-culturel 66 3.4.1 Démographie, populationset caractéristiquesethniques 66 3.4. 1. 1 Démographie et répartition de la population dans la zone 66 3.4.1.2 Analyse desflux migratoires 66 3.4.1.3 Conséquences des flux migratoires 68 3.4.2 Structure communautaire 68 3.4.2.1 Structures traditionnelles. 68 3.4.2.2 Structures modernes: les coopératives de production 69 3.4.3 Utilisationdes terres et droit foncier 70 3.4.3.1 Introduction 70 3.4.3.2 Droits fonciers traditionnels 70 3.4.3.3 La législation foncière: ordonnance de 1983, décrets d'application et 71 circulaires 3.4.3.4 Difficultés d 'application de la législation 72 3.4.3. 5 Situation foncière dans la zone du projet 73 3.4.3.6 Tendances de l'évolution foncière 75 3.4.4 L'infrastructure communautaire 76 3.4.5 Propriétés culturelles 77 4. PRINCIPAUXIMPACTS ENVIRONNEMENTAUXIDENTIFIES 78 4.1 Présentation des matrices d'impacts 78 4.1.1 Les matrices d'impact vues comme un outil global pour les aménagistes 78 4.1.2 Les catégories d'infrastructures 78 4.1.2. 1 Projets d'investissements en aménagements structurants. 78 4.1.2.2 Aménagement de périmètres irrigués 79 4.1.2.3. Projets de désenclavement (routes rurales et ouvrages defranchissement/ 80 4.1.2.4 Projets d'infrastructures et équipements ruraux collectifs 80 4.1.3 Légende des matrices d'impacts 80 4.2 Projets d'investissements en aménagements structurants 82 4.2.1 EAU et SOL 82 4.2.2 Biologie et écologie 84 4.2.3 Socio-économie- cohérence du milieu humain 86 4.2.4 Santé humaine 87 4.3 Aménagements de périmètres irrigués 88 4.3.1 EAU et SOL 88 4.3.2 Biologie et écologie 90 4.3.3 Impacts sociaux - cohérence du milieu humain 91 4.3.4 Santé humaine 92 4.4 Projets de désenclavement - routes rurales et ouvrages de franchissement 93 4.4.1 EAU et SOL 93 4.4.2 Biologie et écologie 93 4.4.3 Socio-économie - cohérence du milieu humain 93 4.4.4 Santé humaine 93

Rapport final - Volume 2 3 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.5 Projets d'infrastructures et équipements ruraux collectifs 94 4.5.1 EAU et SOL 94 4.5.2 Biologie et écologie 94 4.5.3 Socio-économie- cohérence du milieu humain 94 4.5.4 Santé humaine 94 4.6 Grandes lignes d'une évaluation environnementale des projets listés 95 dans les TDR de la présente étude 4.6.1 Projets pour lesquelsun dossier a été remis au Consultant 95 4.6.1.1 Viabilisationdes périmètres irrigués villageois entre Gani et 95 4.6. 1.2 Constructiond'ouvrages de désenclavementdans le cadre de l'Appui aux 96 initiatives de base dans la zone de Gani à Dar El Barka 4.6.1.3 Investissementsstructurants des Unités naturelles d'équipement de Koundi I à 5 97 4.6.2 Autres projets 101 4.6.2.1 Schéma hydrauiliquede la Valléedu Gorgol 101 4.6.2.2 Aménagement de l'axe routier Kaedi-M'Bout (sous la tutelle de la Direction des 101 Travaux Publics) 4.7 Evaluation économique des impacts majeurs 102 4.7.1 Objectif 102 4.7.2 Approche méthodologique 102 4.7.3 Quantification des impacts 103 4.7.4 Valorisation des impacts 104 4.7.4.1 Effets sur la production 104 4.71.4.2Effets sur les revenus des ménages 104 5. PROPOSITIONDE PROGRAMMED'ATTENUATION ET DE SUIVI DES 106 IMPACTS SUR L'ENVIRONNEMENT 5.1 Logique d'intervention 106 5.1.1 Objectif global du plan d'atténuation 106 5.1.2 Objectifs spécifiques 106 5.1.3 Cadre logique 108 5.2 Contenu du plan d'atténuation 109 5.2.1 Volet I: Outils d'aide à la décision et de gestion environnementale 109 5.2.1.1 Présentation du volet I 109 5.2.1.2 Les composantes du volet I 110 5.2.2 Volet II: Plans d'Occupation des Sols (POS) 111 5.2.2.1 Avant-propos 111 5.2.2.2 Présentationdu volet Il 112 5.2.2.3 Composantes du volet I/ 114 5.2.3 Volet III: Etablissementet diff-usionde nonnes et recommandationstechniques à but 115 environnemental 5.2.3.1 Présentation du volet 111 115 5.2.3.2 Composantes du volet III 116 5.2.4 Volet IV Fonds d'Accompagnement Environnemental(FAE) 117 5.2.4.1 Présentationdu volet IV 117 5.2.4.2 Composantes du volet IV 118 5.3 Mesures d'atténuation appliquées aux projets listés dans les TDR de l'étude 120 5.4 Planning de mise en oeuvre du plan d'atténuation 121 5.5 Estimation budgétaire du plan d'atténuation 122 5.6 Questions en suspens 125 5.7 Plan durable de la moyenne et la basse vallée du fleuve Sénégal 126

Rapportfinal - Volume 2 4 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 1. LE-PROJET

1.1 LE PROGRAMMEDE DEVELOPPEMENTINTEGRE DE L'AGRICULTUREIRRIGUEE EN MAURITANIE

1. Le PDIAIM est une approche"Programme" qui définitune stratégied'intervention et un cadre de planification dans le secteur de l'agriculture irriguée en Mauritanie. L'objectif assigné au PDIAIMdans sa globalitépar le gouvernementmauritanien porte sur:

(i) l'accroissementdurable de la valeurajoutée agricole et des revenusen milieurural; (ii) l'améliorationde la sécuritéalimentaire et la réductionde la pauvreté.

L'objectifspécifique visé par la composanteBanque Mondialedu PDIAIM est d'augmenter durablementla productionagricole dans le cadre d'une gestion intégrée et pérenne des ressourcesnaturelles

2. L'ensemble du programme PDIAIM a été défini dans le document de Juillet 1995 - "Programmede DéveloppementIntégré de l'AgricultureIrriguée en Maurtanie(PDIAIM)" établi par le Ministèredu DéveloppementRural et de l'Environnement(MDRE). Ce documentcomprend un rapportprincipal, et des annexes:(i) ContexteInstitutionnel, (ii) Protectionde l'Environnement, (iii) ContexteEconomique, (iv) Infrastructureset Aménagements.Un documentintitulé "Actes et synthèsedes travauxde la réunionconsultative, MDRE, Novembre 1995", complète et amendele rapportprincipal.

3. Dansle cadredes documentsqui précèdent,les financementsdu PDIAIMsont destinés aux quatrecomposantes suivantes:

(i) les aménagementset ouvragesdits "structurants" exécutés par l'Etat; (ii) les lignesde créditrétrocédées au créditagricole pour financer l'investissement privé à des conditionsbonifiées; (iii) les actions d'accompagnement: foncier, vulgarisation-recherche-formation,appui institutionnel; (iv) l'environnementdans tous ses aspects avec une forte priorité à la protection des investissementset à la régénérationdu couvertvégétal.

4. Le cadragedéfinitif du PDIAIMn'est pas encoreofficiellement fixé. Une récentemission d'appuià la finalisationde la préparationdu PDIAIMa eu lieu en mai 19981.Il nous a été demandéde nous référerà l'aide-mémoirede la FAO/CPrelative à cette mission.Selon cette note, le PDIAIM devrait être exécuté selon une conception de type "Prêt pour Programme Ajustable"(APL) 2 . Ce nouvelinstrument de prêt de la BanqueMondiale permet d'envisager le programmeen plusieursphases (en l'occurrence3 dans le cas du PDIAIM)couvrant une période

1 MissionFAOICP d'appui à la finalisationde la préparationdu PDIAIM- mai 1998 (annexe 8.1) 2 AdjustableProgramme Loan - APL

Rapport final - Volume 2 5 Evaluation Environnementale du PDIAIM totale de 10 ans. L'engagementde la Banque Mondiale aux côtés de la Mauritanie s'inscrvant ainsi dans le long terme. Il serait ainsi prévu:

(i) une première phase de 3 ans détaillée en terme de contenu et de coûts; (ii) une seconde phase de 4 ans et une troisiéme phase de 3 ans décrites dans les grandes lignes en terme de contenu et de coûts.

Des critères de passage d'une phase à l'autre (triggers) doivent être identifiés. Le concept de l'APL porte également sur la flexibilité. D'une phase à l'autre, les ajustements nécessaires seront apportés à la stratégie de mise en oeuvre du programme. Un système de suivi-évaluationdevrait faciliter ces ajustementsà temps, en impliquant pleinement les parties prenantes.

5. L'aide-mémoire de la mission FAO/CP cité plus haut précise quelle pourra être l'intervention de la Banque Mondiale dans le cadre de l'ensemble du programme PDIAIM au niveau de cinq composantes: (i) composante investissements, (ii) composante appui aux producteurs, (iii) composante amélioration et développementdes filières, (iv) composantegestion et appui institutionnel et (v) composante environnementale. Le dimensionnement de cette dernière composanteest l'objet de la présente étude.

Rapport final - Volume 2 6 Evaluation Environnementale du PDIAIM 1.2 LES ETUDESENVIRONNEMENTALES

1. La Banque Mondiale (BM)3 impose une Evaluation Environnementale (EE) pour toute opération de prêt ou de crédit4 . Les projets d'investissementssectoriels sont donc sujets à EE. Les EE doivent s'inscrire dans les procéduresdécrites dans la Directive Opérationnellepour les Etudes Environnementales (EA OD, Oct 1989). Les Termes de Référence de l'Evaluation Environnementaledu PDIAIM rentrent donc dans cette démarche.

2. Le rapport d'établissement rédigé par le Consultant a mis en évidence une "situation rencontrée5`relativement différente par rapport aux éléments d'information repris dans les TdR. Les séminaires 1 et 2 du Comité de Suivi Environnementalont permis d'une part d'entériner les observations faites par le Consultantdans son rapport d'établissementet d'autres part de mettre à jour la situation rencontrée à la fin des travaux de terrain, c'est à dire juste avant la période de rédactiondu rapport provisoire,situation qui s'est présentée de la façon suivante:

N° Liste des projets (selonliste Situationprise en comptedans le Niveaud'étude environnementate établiedans le rapport rapport d'évaluationenvironnementale possible d'établissement- point 7) 1.1 Viabilisationdes pérmètres irrigues Un rapport provisoireintitulé 'Projet de Ce dossier permettraun screening villageoisentre Gani et Dar El Barka viabilisationdes périmètresIrrigués Villageois spécifiquedes impacts (PIV)dans ie Trarzaet le Brakna"a été remis environnementauxet des propositions au Consultant en février 1998 globales d'atténuation 1.2 Constructiond'ouvrages de Un document intitulé"Définition sommaire Ce dossier permettraun screening désenclavementdans le cadre de des aménagementset estimationdes coûts spécifiquedes impacts l'Appuiaux initiativesde basedans la d'investissements'a été remis au Consultant environnementauxet des propositions zone de Gani a Dar El Barka en février1998 globalesd'atténuation 1.3 Constructiond'ouvrages collectifs Fait partiedu dossier 'Etudedu schema Ce dossier permettraun screenmng (pointsd'eau, magasins,abreuvoirs, d'aménagementde lazone KoundiI à Vs spécifiquedes impacts plantations... ) dans le cadrede remis au Consultanten mars 1998 environnementauxet des propositions l'Appuiaux initiativesde basedans la globaiesd'atténuation zonede Gani à Dar El Barka 1.4 Investissementsstructurants des Un rapport provisoireintitulé "Etude du Ce dossier permettraun screening Unitésnaturelles d'équipement de schémad'aménagement de la zone Koundii spécifiquedes impacts Koundi 1 à 5 à Vya été remis au Consultanten mars 1998 environnementauxet des propositions globalesd'atténuation 11.1 Etude d'aménagementde la plainede Ce projetvisant une extensiondu domaine Le screeningenvironnemental de M'bagne irriguéet non sa consolidation,il ne rentre cette catégoriede projet plus dans le financementprioritaire de la (aménagementsstructurants) est BanqueMondiale repris dans l'évaluationglobale 11.2 Etude d'aménagementde la plainede Ce projetvisant une extensiondu domaine Le screeningenvironnemental de M'bagne irriguéet non sa consolidation.il ne rentre cette catégoriede projet plus dans le financementprioritaire de la (aménagementsstructurants) est Banque Mondiale repris dans l'évaluation globale 111.1 Gestiondes Eauxde la Valléedu Les étudesde schémahydraulique sont en Le screeningenvironnemental de Gorgol(schéma hydraulique) coursd'attnbution et doiventdébuter cette catégoriede projet prochainement (aménagementsstructurants) est repris dans l'évaluation globale 111.2 Aménagementde l'axe routierKaedi- Le projetse limiteraau financement Le screeningenvironnemental de M'Bout(sous la tutelle de la Direction d'ouvragesde franchissementsans cette catégoriede projet(ouvrages de des Travaux Publics) modificationdu tracé existant. Etudesnon désencdavement)est repris dans encoreréalisées l'évaluationglobale 111.3 Soutienà limgation privéedans la Les étudesn'ont pas été soumisesau Le screeningenvironnemental de valléedu Gorgol Consultantà ce jour cettecatégorie de projet (viabilisation depérimètres irrigués) est repris dans l'évaluationglobale

3 Par Banque Mondiale, on entend: BIRD et AID 4A l'exceptiontoutefois des prêts d'ajustementsectoriel ou structurel- OperationalDirective 4.00, October1989 s Points5 à 10 du rapportd'établissement du Consultant- Janvier1998

Rapport final - Volume 2 7 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3. Après réalisation de la présente étude et remise du rapport provisoire correspondant, la mission FAO/CP d'appui à la finalisation de la préparation du financement Banque Mondiale du PDIAIM a proposé des modifications au niveau de la composante investissements qui est à présent définie de la façon suivante 6

(i) investissements structurants (ponts, pistes de désenclavement, étude de schéma directeur...) qui visent une viabilisation de l'espace pour améliorer les conditions d'exploitation des aménagements agricoles. Les investissements structurants, qui par nature représentent des actions d'aménagement de l'espace, seront financés par le programme; (ii) réhabilitation de périmètres irrigués rizicoles collectifs7 (4500 ha) et individuels (4500 ha), pour améliorer les performancestechniques et les coûts d'exploitation, ainsi que la création de périmètresde diversificationagricole (2000 ha). Les réhabilitation d'exploitationirriguées collectives (à concurrence de 60 ha) seront financées par les OSP qui bénéficieront d'un crédit d'investissement et d'une aide incitatrice qui tiendra compte de la capacité contributive potentielle des paysans et de leurs contraintes d'autoconsommation. Les périmètres individuels bénéficierontde crédit et d'aide financière de l'Etat à concurrencede 60 ha; (iii) construction d'infrastructuressocio-collectives (puits, forages, magasin de stockage, ..).

Au vu de ces modifications,il convient donc de soulignerque:

(i) les projets d'aménagementhydraulique des plaines de Dirol et de M'bagne ne sont plus inscritsdans les priorités d'interventionde la Banque Mondiale; (ii) la réhabilitation des périmètres irrigués ne sera pas ciblée sur la zone de Gani-Dar El Barka, pas plus qu'elle ne sera limitée aux seuls périmètresvillageois. Tous les périmètres dégradés de la vallée, collectifs ou privés, pourront postuler au crédit de réhabilitation, seuls seront admis les dossiers les plus bancables.

5. Pour la réalisation de la présente étude, le Consultant a pu disposer de documents préparatoires pour les projets suivants: (i) Viabilisation des périmètres irrigués villageois entre Gani et Dar El Barka, (ii) Constructiond'ouvrages de désenclavementdans le cadre de l'Appui aux initiatives de base dans la zone de Gani à Dar El Barka, (iii) Etude du schéma d'aménagement de la zone Koundi I à V (dans lequel des éléments d'informations sur les ouvrages collectifs ont été intégrés). Ces trois projets ont donc fait l'objet d'une évaluation environnementale spécifique dans le cadre de cette étude, cette évaluation exploitant au maximum chacune des études selon leur niveau de détail respectif. Le rapport présentera par ailleurs, conformément aux propositions du rapport d'établissement, des matrices d'impact globales pour les différentes catégories de projets susceptibles d'être, dans l'avenir, financés dans le cadre du PDIAIM.

6. Signalons également que, contrairementà ce qui est mentionné dans les TdR, le code de l'Environnement n'est toujours pas publié à ce jour. Nous avons dû travailler sur une version provisoire non approuvée. De même, nous n'avons pas eu accès officiellement au PANE, qui devrait constituer une base institutionnelle pour toutes actions environnementales du PDIAIM. Celui-ci a été préparé avec l'appui du PNUD, mais n'était encore examiné par les autorités mauritaniennes lors de notre mission. Le contexte légal et institutionnel en matière d'environnement reste donc à l'heure actuelle encore très mai défini comme nous le verrons dans la suite.

6 Voir remarquessur le rapportprovisoire - SONADERaoût 1998 (annexe 8.1) 7 Il s'agitde périmètresregroupant de petitsproducteurs qui exploitentchacun sa propreparcelle

Rapportfinal - Volume 2 8 Evaluation Environnementale du PDIAIM 1.3 DETERMINATION DE LA ZONE D'ETUDE

1. Conformémentau point 1I1des TdR et au rapport méthodologique, la zone d'étude est la zone couverte par les projets susceptiblesd'être financés par la Banque Mondiale dans le cadre du PDIAIM, projets listés et décrits plus haut.

2. Nous avons reporté la zone d'étude telle que prévue dans les Termes de Référencesur les cartes jointes en annexe 2, en distinguant:

= la limitation de la zone d'étude selon un découpage administratif (voir carte 1). Ce découpage concerne essentiellement la composante institutionnelle de l'EE. Les études environnementales prendront en compte la politique de décentralisation actuellement mise en oeuvre en Mauritanie et il sera donc tenu compte de l'importance accrue des pouvoirs décentralisés à court, moyen et long terme.

= la limitation de la zone d'étude "stricto senso" selon un découpage mettant en évidence la zone d'influence directe du projet sur l'environnement(voir cartes 2, 3, et 4).

les influences environnementalesindirectes couvrent quand à elles toute la partie avale des zones de projets dans le bassin du fleuve (rive gauche mais aussi rive droite) dont le contour géographiqueest clairementidentifiable.

les zones agro-pastorales avoisinantesà la zone d'étude 'stricto senso" seront prises en compte dans la mesure où les activités humaines pratiquées dans ces zones sont interdépendantes.Ces zones pourront être identifiées de façon globale sur base des études sociologiques.

3. Ainsi qu'il a été montré plus haut, il faut noter que la mission FAO/CP d'appui à la finalisation de la préparation du financement Banque Mondiale du PDIAIM, réalisée après l'exécution de la présente étude étend de fait la zone projet à l'ensemble de la vallée en ouvrant la possibilitéde réhabilitationà tous les périmétresdégradés de la vallée.

1.4 HORIZONTEMPOREL DE L'ETUDE

1. L'horizon temporel des évaluations environnementalesdoit être pris en compte de la façon suivante:

(i) les concepts et la stratégie développée s'intégreront dans une approche à long terme, soit une vingtaine d'années, considéré comme la durée de vie économique des investissements.

(ii) compte tenu des limites temporelles du PDIAIM,les estimations budgétaires seront établies selon la planification suivante:

' phase I du PDIAIM - 3 ans : estimation budgétaire, permettant une mise en oeuvre opérationnelledu PASIE8-PDIAIM.

phase Il du PDIAIM - 4 ans: estimation budgétaire, qui devra être précisée en fin de phase 1,après une évaluation des résultats de la phase 1.

a PASIE: Pland'Atténuation et de Suivides Impacts Environnementaux

Rapportfinal - Volume2 9 Evaluation Environnementaledu PDIAIM phase lit du PDIAIM - 3 ans: estimation budgétaire.qui devra être précisée en fin de phase Il, après une évaluation des résultats de la phase il.

- période post-PDIAIM: énoncé des actions qui resteront à soutenir à long terme. A titre d'exemple, le suivi des données et indicateurs environnementaux fait partie de ces actions à long terme.

1.5 LESAUTRES PROJETS ET PROGRAMMES A PRENDRE EN COMPTE DANS L'ETUDE

1. L'étude environnementaledevra prendre en compte les stratégies et programmes liés à l'environnementainsi que d'autre projets ou études mis en oeuvre dans la vallée et/ou pouvant interféreravec le PDIAIM et son plan d'atténuationenvironnementale. Il s'agit:

* des Stratégieset Programmesliés à l'environnementet notamment:

- PANE (Programmed'Action Nationale Environnementaie) - PAN (Programmed'Action Nationalede lutte contre la désertification) - Le PFIE (Programmede Formationet d'Informationsur l'Environnement) - Le projet barrière verte du Trarza - l'étude des problèmes d'environnement et de protection des milieux naturels dans le delta du fleuve Sénégal (dans le cadre de l'OMVS). - Le PGRNP (Projet de Gestion des RessourcesNaturelles en zone Pluviale) - Le projet "Lac d'" - L'aménagementet la protection du Parc Nationaldu Diawling - Programmed'Atténuation et de Suivi des Impacts Environnementaux(PASIE-OMVS)

* Autres éléments pris en compte dans les études d'EE:

- La réforme foncière - Le crédit agricole (UNCACEM) - L'étude de la filière rizicole dans le cadre du PDIAIM, Banque Mondiale et l'étude sur la rentabilitéde l'irrigué (SONADER/CPSE). - Le projet de route -Boghé * D'autres projets localisés dans la vallée du fleuve sont également à prendre en considération de façon globale dans la suite des études. Ils sont repris dans des fiches regroupées en annexe 3. Ces projets sont présentés et analysés plus en détails dans le chapitre 2.3.3.

Rapportfinal - Volume 2 JO EvaluationEnvironnementale du PDlIAM 2.- CADRAGE LEGAL ET INSTITUTIONNEL

12.1 CADRAGELEGAL

1. La Mauritanie est en train d'actuaiiser et de compléter sa légisJationenvironnementaie. Soulignons notamment:

* A ce jour, le code de la chasse et de la protection de la nature ainsi que le code forestier ont été approuvés,les décrets d'appiicationsont en cours de finalisation. * Un projet de loi-cadre sur l'environnement a été préparé fin 1997, il doit encore être affiné avant son approbation. * Enfin, le gouvernement a choisi l'Environnementcomme un des axes d'appui du PNUD au cours du prochain programme. A ce jour, un document provisoire a été réalisé mais n'a pas encore été discuté avec les autorités. Le consultant a pu en prendre connaissance sans en recevoir copie. Il en ressortqu'une des recommandationssoit la finaiisation rapide tant du Plan d'Action pour l'Environnement(PANE) faisant suite à la conférence de RIO et la finalisation du Programme d'Action National (PAN) qui doit fait suite à la conférence de Washington sur la Lutte contre la Désertification.

2. Dans les points suivants, le consultant passe en revue les éléments principaux du projet de loi-cadre environnementale,de la législationsectorielle en rapport direct avec l'environnement ainsi que du cadre légal élargi à d'autres secteurs pouvant interférer sur la gestion environnementale. Les référencesaux textes légaux arrêtant l'organisation et les compétences (notamment en matière environnementale) des différents Ministères et Institutions sont présentéesdans le chapitre 3.2. traitant du-cadreinstitutionnel.

2.1.1 Projet de loi-cadre environnementale

3. Il n'y a pas encore de code de l'environnementen vigueur. Un projet de loi-cadre sur l'environnementest en cours de préparation. Il devrait être finalisé au courant de cette année. Le consultant a pu consulter la version de septembre 1997 (réf 55). Cette version a pris en compte les observations du PNUE et du groupe de travail sur l'environnement.

4. Cette loi-cadre a pour objet d'établir les principesgénéraux qui doivent fonder la politique nationale en matière de protection de l'environnementet servir de base pour l'harmonisation des impératifs écologiquesavec les exigences d'un développementéconomique et social durable. La politique nationale de l'environnementdoit tendre notammentà garantir:

* La conservation de la diversité biologiqueet l'utilisationrationnelle des ressources naturelles; * La protection du sol contre la désertificationainsi que tout autre menace écologique; * La lutte contre les pollutionset nuisances; * L'améliorationdu cadre de vie; * L'harmonisationdu développementavec la sauvegardedu milieu naturel.

5. Le ministre chargé de l'Environnementveillera au respect des principes régissant cette loi. Les organes de l'Etat, les collectivités locales, les établissement publics, les associations de défense de l'environnementparticiperont également à l'élaboration et à l'exécution de la politique nationalede l'environnement.

Rapportfinal - Volume 2 Il Evaluation Environnementale du PDIAIM 6. Cette loi prévoit différents outils de gestion

* Plan National d'Actions pour l'Environnement(PANE); * Etuded'impact sur l'Environnement(E.l.E.); * Fonds d'intervention pour l'environnement.

7. Des décrets d'applicationdevront préciser les modalités d'applicationde cette loi.

8. Un Conseil national dénommé Conseil National de l'Environnement et Développement (CNED - créé par décret 951060 du 27112/95)est chargé d'élaborer les grandes orientations nationalesen matière de stratégie environnementale(voir 2.3.2.2).

2.1.2 Législation du secteur

2.1.2.1 Codede la chasseet de la protectionde la nature (loi n°97-006)

9. La loi 97-006 du 20 janvier 1997 abroge et remplace la loi n°75-003 du 15 janvier 1975 portant code de la chasse et de la protection de la nature. Cette ioi précise les mesures de conservation,de protection de la faune et de l'aménagementdes aires protégées. Elle définit les espèces intégralementou partiellementprotégées.

10. Les décrets d'applicationsont en cours d'élaboration. Ils devraientêtre finaiisésau cours du premier semestre 1998. Le consultant a reçu copie du projet de décret qui doit encore être approuvé. il. Cette loi et son projet de décret prévoient que, dans le cadre des activités cynégétiques, les Associations de Gestion de Faune (AGF), au nombre de 1 par commune ayant un potentiel fauniqueet/ou cynégétique, seront chargéesentre autres de:

* participer a la définitiondes politiquesen matièrede chasse et de gestion de la faune, * participer à l'éducation des populationslocales au respect de l'Environnement, * donner ieur avis sur tout sujet touchant la faune et les activités de chasse.

12. Le projet de décret prévoit les procédures de classement et de déclassement des aires protégées (actuellementdans l'arrêté R020 du 11/02185). La demande doit être conforme à des objectifs de conservation durable des ressources fauniques et forestières. Ces procédures sont engagées et suivies par la Direction de l'Environnementet la Délégation Régionale du Ministère du DéveloppementRural et de l'Environnement. Elles comportententre autres:

* un projet de classement indiquant la situation physique de l'espace concerné et les plans d'aménagementet de gestion prévus, * un rapport d'expertise de l'état actuel des lieux, * un rapport d'une étude socio-économiquede la zone, * un rapport d'étude d'impact du projet de classement sur l'environnement et sur le développementsocio-économique de la zone, * un procès verbal de concertation sur ce projet avec les populations riveraines, les organisations locales et les autorités territoriales, * un avis destiné à informer le public par tous les moyens de diffusion existants et pendant une période de six (6) mois.

La décision finale de classement appartientau Conseil National Environnementet Développement (CNED).

Rapportfinal - Volume2 12 Evaluation Environnementaledu PDIAIM Commentaires Il apparaît à la lecture de la loi et du projet de décret une volonté d'intégrer les populations locales aux décisions relatives a leur environnement et aux ressourcesnaturelles de leur terroir. De méme en vue de protéger et gérer tant les ressources naturelles que l'espace, le projet de loi-cadre présenté plus haut insiste sur l'obligation de réaliser des Etudes d'impact sur l'Environnement pour toute une série d'investissements qui seront a préciser dans le décret d'application.

2.1.2.2 Code forestier(loin 97-007)

13. La loi 97-007 du 20 janvier 1997 abroge et remplace l'ordonnance n0 82.171 du 15 décembre 1982 portant code forestier.

14. Les décrets d'application sont en cours d'élaboration. Ils devraient être finalisé au cours du premier semestre 1998. Le consultant a reçu copie d'un projet de décret qui doit encore être approuvé.

15. Cette loi précise les modalités de classement et de déclassement, d'aménagement et de protection des forêts ainsi que la gestion et l'exploitation des forêts qu'elles soient de l'Etat, des collectivités locales ou des particuliers. Il est prévu que les procédures de classement et de déclassement des forêts soit du ressort d'une commission consultative au niveau de chaque W'ilaya. Cette commission a pour mission de fournir des avis motivés et objectifs sur les projets de classement et de déclassement de forêts. Cette commission est présidée par le Waly et est composée de 12 membres dont trois représentent les organisations professionnelles, deux des ONG et deux du CRED (Conseils Régionaux Environnement et Développement - voir 2.3.2.2). Les procédures sont semblables aux procédures de classements des aires protégées (cfr supra).

16. Les critères des terrains susceptibles d'être soumis au classement sont les suivants:

* pente supérieure à 3%, * couverts des espèces végétales menacées et en voie d'extinction, - couvert d'essences dont l'intérêt économique est prouvé, * limitant des cours d'eau permanents, * présentant un intérêt important pour la conservation de la diversité biologique et de l'équilibre écologique, * présentant un écosystéme fragile et menacé, * présentant un écosystème spécifique, particulier et unique.

Les modalités d'aménagement des forêts et de protection sont définies.

17. Ces textes précisent également que tout défrichement est interdit:

* dans des zones de protection dunaire, * dans des zones du domaine forestier de l'Etat et des Collectivités locales mises en défens, * sur une bande de 100 mètres à partir des berges des plans et cours d'eau permanents et semi-permanents, * sur une bande de 100 mètres de part et d'autre des axes routiers, * sur une bande de 100 mètres à partir des limites des forêts classées, * sur les versants montagneux présentant des risques d'érosion et de ravinement, * dans les forêts frontalières.

18. Les actions de reboisement seront encouragées. A cet effet, il est prévu d'appuyer techniquement, en matériel et financièrement les personnes physiques ou morales réhabilitant ou maintenant le potentiel productif des forêts dégradées et des terrains impropres aux activités

Rapportfinal - Volume 2 13 Evaluation Environnementale du PDIAIM agricoles et d'élevage. Ces modalités seront définies annuellementet la gestion globale des ces mesures incitatives relève du Ministère du DéveloppementRural et de l'Environnement.

19. La gestion et l'exploitation des forêts ainsi que les droits d'usage forestiers sont précisés pour les forêts appartenantà l'Etat et aux Collectivitéslocales.

Commentaires Tantdans la loi du 20janvier 1997que dansle projetde décret(reçu sous forme de documentde travail),il n'apparaîtpas clairementles droitset devoirsde particuliersréalisant des reboisementssur leur terrain et/oula créationde brise-ventsur leur périmètrehydro-agricole.

2.1.2.3 Code de l'eau (ordonnance85-144)

20. Le cadre institutionnelet juridique de secteur de l'eau en Mauritanie est défini par le Code de l'Eau institué par l'ordonnance 85-144 du 4 juillet 1986. Ce code (art 1er) déternine le régime des eaux non maritimeset le régime des ouvrageshydrauliques.

21. Il comporte 141 articles qui définissent les principesgénéraux du secteur et précisent que la préservation de la ressource eau constitue un impératif national interdisant toute utilisation abusive et anarchiquedes eaux superficielles et souterraines(titre I - art 2).

22. Les titres Il et 1i1précisent la domanialité des eaux: les ressources en eau sont un bien collectif faisant partie intégrante du domaine public de l'Etat dont le caractère inaliénable et imprescriptibleest rappelé. Le domaine public comprend un domaine hydraulique naturel et un domaine hydraulique artificiel, à savoir les ouvrages exécutés par l'Administration, un organisme ou une collectivitémandatée à cet effet (par exemple, digue, barrage, écluses, canaux d'irrigation ou de drainage,...)ou les périmètres détenus en toute propriété par l'Etat ou un organisme qui en dépend ; des règles de délimitation du domaine public sont posées ainsi que les actions qui peuvent être intentées contre cette délimitation (art 11 à 17); des zones de protection sont instituées pour assurer la qualité des eaux destinées à la consommationhumaine.

23. Le titre IV définit le régime d'utilisation des eaux: toute utilisation d'eau (autre que l'eau pluviale sur fonds privé) est soumise à déclaration ou autorisation (art 28 à 42) - le régime est à fixer par arrêté/décret conjoint des Ministres chargés de l'Hydraulique et de l'Aménagement Rural; les art 49 à 59 précisent les conditions d'exploitationdes eaux souterraines tandis que celles concernant les eaux superficielles sont reprises aux art 62 à 66. Dans ces demières retenons que le captaae d'eaux superficielles au moyen d'installations fixes ou mobiles ou d'ouvrages de dérivation est soumise à i) déclaration si le débit est inférieur à 5 m_/s ii) autorisationsi le débit est supérieur à 5 m_/s.

L'autorisationde captaae (donnée par le Min. chargé de l'Hydraulique avec avis du Min. chargé du Dév. Rural) destiné à l'irrigationfixe la superficie maximumà irriguer, les volumes journaliers et annuels maximumdevant être prélevés (art 64).

24. Le titre V donne un cadre pour la protection qualitative des eaux les dispositions ont pour objet la lutte contre la pollution des eaux et leur régénération(art 70); des décrets devront déterminer les mesures destinées à prévenir les pollutions des eaux (art 73) et classer les sources d'eau (cours d'eau, étangs, nappes souterraines,...) en fonction des usages auxquels leurs eaux sont destinées (consommationhumaine, agriculture, pisciculture,...)(art 75);

25. Le titre VI traite des diverses utilisations des eaux et de l'ordre de priorité d'utilisation distinction est faite entre l'eau pour la consommation humaine (art 89 à 94) et les autres utilisations dont l'agriculture (art 95 à 99). Des décrets conjoints du Ministre chargé de l'hydraulique et du Ministre du secteur concerné par l'utilisation doivent fixer les régimes et les conditionsd'utilisation des eaux.

Rapport final - Volume 2 14 Evaluation Environnementale du PDIAIM L'art 97 précise que les propriétairesou exploitants de terres agricoles situées dans une zone irrigué sont tenus d'éviter tout gaspillagedes ressources en eau mise a leur disposition. Tout exploitant est tenu de veiller à ce que les eaux utilisées ne constituent pas une source de propagationdes maladieset ne causent pas de préjudice aux propriétésavoisinantes.

26. Le titre VII traite des régimes d'agrément d'entreprises de travaux publics et le titre VilI des infractionset sanctions

Commentairee Aucundécret d'application de cetteloi n'est publié à ce jour. Signalonsque la propositionrelative à la loi- cadresur l'environnement(présentée plus haut - 2.1.1)traite de la protectionde l'eau (art34 à 40) dansle chapitre Il du titre I11. De même, le code de l'hygiène (2.1.3.1), traite égalementdes mesures d'assainissementconcemant l'eau potable et le milieudans son chapitre 3.

2.1.3 Autres considérationslégales et réglementaires

2.1.3.1 Code d'hygiène (ordonnance84.208)

27. L'ordonnance n° 84.2081CMSN portant code d'hygiène a été adoptée le 10/09/84. Dans son article 1, il précise que l'autorité administrative compétente dans chaque wilaya, est tenue de protéger l'hygiène publique et d'établir un règlementsanitaire applicable à l'ensemblede la wilaya. Ce règlement est établi sur la propositiondes autorités sanitaires locales après avis du ministre chargé de la santé.

28. Le chapitre premier précise le règlement sanitaire qui comporte notamment:

* Les prescriptions destinées à assurer la salubrité des maisons et de leur dépendance, des voies privées, closes ou leur proximité, des logementset agglomérationsquelle que soit leur nature. * Des prescriptions relatives a l'alimentation en eau potable et à la surveillance des puits; à l'évacuation des matières usées et aux conditions auxquelles doivent satisfaire les fosses d'aisance.

29. Le chapitre ili traite des mesures d'assainissementde base concernant l'eau potable et le milieu:

* Les ouvrages d'amenée et de distribution d'eau (art 14) : alinéa 1 : toutes les dispositions doivent être prises pour assurer la protection des ouvrages d'amenée et de distribution des eaux potables contre les contaminationsextérieures. Les ouvrages de captage, de traitement, de stockage et d'élévation des eaux, doivent être protégés des crues et installés de manière à éviter tout risque de pollution. * L'art 15 précise les précautions générales à prendre concemant les puits et les sources (à préciser par arrêtés) et l'art 16 traite des citemes. * La collecte et l'élimination des matières usées solides est à la charge des Autorités Administratives ou des collectivitéslocales. Les matières usées liquides doivent étre éliminées par les égouts publics ou à défaut tout immeuble sera doté d'un système d'assainissement particulier (fosse septique)(art 17).

Commentaires Depuis la promulgationdu code d'hygiène,il n'existepas de texte de règlementsanitaire qui ait été proposéet appliquéau niveaudes wilayas. Un récent décret (009-98) fixe les attributionsdu Ministre de la Santé et des Affaires Sociales et l'organisationde l'Administrationcentrale de son département(voir cadrageinstitutionnel - 2.2.3.5)

Rapportfinal - Volume2 15 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 2.1.3.2 Normes techniquesrelatives aux aménagementshydro-agricoles

30. Il n'y a pas de "code des périmètresirrigués" (signalons qu'un avant-projet avait été établi dans le cadre de l'étude EAB - réf 12). Cependant, deux circulaires précisant des normes d'aménagementhydro-agricole ont été émises par le MDR en 1989et le MDRE en 1993:

La circulaire n°0 003 du 26/01189- MDR

31. Cette circulaire a été établie par le MDR dans le cadre des recommandationsde l'EAB (réf 12) et a pour objet de fournir les instructionsa la SONADERrelatives aux normes techniques d'aménagementhydro-agricole.

32. La circulaire précise que le développement des aménagements hydro-agricoles étant alors une priorité du Gouvernement,il était toutefois apparu indispensable:

* de réduire les coûts de réalisationdes ouvrageshydro-agricoles, * de concevoir des aménagementsdont la viabilité techniqueet financière soit améliorée, * d'assurer une juste répartition entre les charges incombant à l'Etat et celles devant être supportées par les utilisateurs.

33. Dans ce contexte, ces normes techniques ont été élaborées afin d'harmoniser la conception, l'exécution et l'exploitationdes AHA à réaliser dans la vallée du Sénégal,ses affluents et défluents. Elles concement:

1. la collecte et la présentation des données de base : hydrologie, pédologie, topographie, géotechnie et besoins en eau, 2. les normes de conception des AHA: = infrastructures générales (Etat-SONADER): digues, routes, chenaux naturels aménagés, émissaires principauxde drainage et ouvragesde contrôle du réseau hydrographique, = infrastructuresprincipales (Etat-SONADER): station de pompage, réseaux d'irrigation et de drainage, aménagements terminaux (Bénéficiaires) : taille UAI/petits périmètres, taille des parcelles/planage,canaux arroseurset fossés d'assainissement,ouvrages/prises/vidange.

CommentaireS Commementionné plus haut, ces normes ont pour objet principal de mieux maitriser les coûts et d'améliorerla viabilité des aménagements. Les préoccupationsenvironnementales ne se retrouvent qu'indirectementdans les pointssuivants : . émissairesprincipaux de drainageà prévoir dans les zones à risque de salinité (infrastructures générales), * réseaude drainagerequis; dansles zonessalées, niveau de plan d'eaudans le drainà au moins0,50 m en dessousdu terrain (pour permettre un lessivage), * débitd'équipement en têted'UAI limité.

La circulaire n08 de 1993 - MDRE

34. Cette circulaire précise les normes des aménagements terminaux dans la vallée du Sénégal en matière d'irrigation. Elle s'adresse à toute personne physique ou morale et foumi des directives communes concernant la réalisation des aménagements terminaux (l'extension et l'améliorationdes infrastructuresgénérales et principales restant à charge de l'Etat).

35. Ces normes ont été établies afin de permettre la réalisation des aménagements terminaux dans le cadre de l'application de la loi foncière et du Crédit Agricole. En effet, la circulaire précise que l'applicationde ces normesconditionne:

* l'octroi de l'acte de concession provisoire,

Rapport final - Volume 2 16 Evaluatton Environnementale du PDIAIM * la possibilité d'obtenir un financementà long terme du Crédit Agricole.

36. La circulaire précise:

* les normes des aménagementsterminaux : débit d'équipement, taille des parcelles, planage, canal arroseur, fossé de vidange, prise à la parcelle et ouvrages de vidange, ouvrages hydrauliques * le contenu des études APD pour la création et la réhabilitation : reconnaissancepédologique, levés topographiques,dossier d'étude * les niveaux de contrôle : APD, travaux, acte foncier

Commentaires Lespréoccupations environnementales ne se retrouventqu'indirectement dans: • le débitd'équipement proposé (2,3 Vls/ha) - limitation de la consommationen eau, * la nécessitéde prévoirun fosséde vidange, * l'étudepédologique demandant une attention pour les solssalés (profil,sondage, analyse).

2.1,3.3 La législation foncière

37. La législation foncière actuellement en vigueur en Mauritanie est régie par l'ordonnance 83-127 du 5 juin 1983 portant réorganisationfoncière et domaniale. Les principes suivants sont édictés:

• la terre appartient à la nation, • l'état reconnaît et garantit la propriété privée qui, conformémentà la chariaa doit contribuer au développementéconomique et social du pays, - accès possible pour tout Mauritanienà la propriétéprivée sous condition de mise en valeur a le système de tenure traditionnel du sol est aboli et les droits sont individualisés, * volonté de l'Etat d'une gestion planifiée de l'espace: définition d'un domaine de l'Etat, réserves foncières,..).

38. Remplaçantle décret 84.009 du 19/04/84 qui a montré ses limites face à la réalité socio- économique,le décret 90.020 du 31101190constitue le principal texte d'appiication de la loi de 1983. Ce texte précise notammentles points suivants: i le demandeurde concessiondéfinitive d'une terre doit au préalable: - avoir bénéficiéd'une autorisation d'exploiter de cinq ans au terme de laquelle le terrain doit être mis en valeur de manièreeffective, - puis une concession provisoire au cours de laquelle il doit pendant cinq années consécutives maintenirl'exploitation du terrain, * toute demande de terrain doit faire l'objet d'une publicitéfoncière, * l'attributiondes terrains est du pouvoir du Hakem (Préfet de Département) pour moins de 10 ha, du Wali (Gouvemeur de Région) de 10 à 30 ha, du Ministre des Finances de 30 à 100 ha et du Conseil des Ministres au-delà. L'avis des commissions départementales,régionales et nationaledoit être recueilli et l'état de mise en valeur constaté régulièrement.

39. Le décret 90.162 du 04/11190 définit les modèles types des actes d'autorisation d'exploiter, de concessions provisoires et définitives. Ceux-ci stipulent les droits et obligations des parties. Divers circulaires et arrêtés précisent les aspects concernant l'attributiondes terres, l'individualisation, les espaces vitaux et réserves foncières. Mentionnons en particulier la circulaire 023 du 28/08190 donnant la possibilité aux occupants "illégaux" d'entamer une procédurede régularisationfoncière (régime dérogatoire)..

Rapport final - Volume 2 17 Evaluation Environnementale du PDIAIM 40. Les attributions des services chargés de la politiquefoncière et le détail des attributions des différents Ministères sont fixés dans l'arrêté R206 du 5 novembre 1990 (voir détails en 2.2.4.2).

Commentaires La Mauntanie s'est dotée d'une législation modeme en matière foncière. La loi ne prévoit cependant pas de sanctions en cas de non respect de la condition de mise en valeur, et la politique du 'fait accompli' fausse les règies du jeu, ce qui limite ies possibilités de mettre en oeuvre des politiques cohérentes d'aménagementdu temtoire. Nous renvoyons au chapitre 3.4.3 pour une lecture appliquée de la législation foncière en relation avec la zone d'étude.

2.1.3.4 Le code des obligations et des contrats

41. Ce code (ordonnance 89.126 du 14109189),dans son titre III traite des baux à ferme (section IV) sans que toutefois une définition précise n'en soit donnée. Retenons quelques éléments concernant les biens ruraux (réf 39):

* la durée du bail à ferme est fixée à une période qui ne dépasse pas quarante ans (article 686), * l'objet du contrat doit être indiqué (article 687); ... le loueur jouit du bien en bon père de famille ne peut.il introduire dans l'exploitation des changements nuisibles sans autorisation expresse, - le loueur est tenu de procéder aux travaux nécessaires à la jouissance du bien "tels qu'ouverture et entretien des fossés d'écoulement, curage des canaux,...", si le contrat ou la coutume du lieu le précise (article 689) ;... en revanche, les grosses réparations restent de la responsabilitédu bailleur, * le preneur du bail à ferme est déchargé de sa responsabilitéen cas d'empêchement,suite à une force majeure ou cas fortuit, de labourer ou d'ensemencersa terre.

CQommentaires Le mode de faire-valoir et les régles régissant les relations entre propriétaires et exploitants sont à prendre en considérationpour la mise en oeuvre de bonnes pratiques environnementalesdans le domaine irrigué.

Rapport final - Volume 2 18 Evaluation Environnementale du PDIAIM 2.2 CADRAGEGENERAL POLITIQUE, ADMINISTRATIF ET INSTITUTIONNEL

2.2.1 Cadre des politiqueset des stratégiesgénérales

1. Sans reprendre ici en détails les axes de politique depuis le début du programme d'ajustement structurel du secteur agricole ni le cadre et les objectifs du PDIAIM (résumés au paragraphe2.1 et présentés dans les références n°1 à 6), il nous semble utile de faire référence au récent document stratégiqueprésenté par le MDRE "Politiqueset stratégies générales pour le développementdu secteur rural - Horizon 2010" (réf. 39) et dans lequel devrait s'inscrire les programmesdes prochainesannées.

2. Ainsi, dans la perspectivede l'horizon 2010, la stratégie agricole devrait s'articuler autour des quatre orientations suivantes:

* contribuer à la garantie de la sécurité alimentaire, * lutter contre la pauvreté et améliorer l'emploi rural ainsi que les revenus des agriculteurs, • favoriser l'intégration de l'agriculture au marché nationalet international, * protéaer et conserver les ressources naturellesafin d'assurer un développementdurable.

3. Pour atteindre les objectifs liées à ces quatre orientations stratégiques,les priorités seront données à:

• l'associationdes populationsà l'élaborationet la mise en oeuvre de la politique agricole, • l'appui technique aux oopulationsafin d'augmenteret diversifier la production, • le développementdes liens inter et intrasectorielset une meilleure intégration de l'élevage à l'économie, - la réhabilitation prioritaire des périmétre irrigués actuels; la création de nouveaux devant s'inscrire dans le cadre de la problématiquede consolidationde l'existant, - l'établissementd'un programmede gestion des ressources naturelles et d'un cadre juridique et institutionnel approprié centré sur une plus orande responsabilisationdes communes et des individus, • la mise en oeuvre de réformes pour aider à la rationalisationdes services et à l'intensification de la productiongrâce à des politiques cohérentessur les plans de l'utilisation des terres, de la vulgarisationet de la compétitivitédes produits locaux.

2.2.2 Autorités régionaleset locales

2.2.2.1 Processus de décentralisation et de déconcentration

4. Depuis une dizaine d'année, le Gouvemement Mauritanien a entamé un processus important de décentralisationet de déconcentrationdes services de l'Etat. Administrativement,le pays est divisé en WVilayas(Régions), Moughataas (Départements) et Arrondissements. La création des communes en tant que collectivités territoriales (voir ci-dessous) constitue un pas essentiel dans le processus de décentralisationet de participation des populations. Ainsi, si l'on se réfère à la déclaration de politique municipale du Gouvernement, on peut noter que : "le Gouvernement de la R.l.M. a entamé le processus démocratique par une décentralisation administrativeadoptée depuis 1986en vue d'un part de promouvoir l'exercice de la démocratie et d'autre part d'impulser le développementlocal par la mise en place de méthodes participatives en faveur d'une bonne gestion des affaires des populations".

5. Parallèlement s'est intensifiée une déconcentration des services des ministères techniques permettant un rapprochementde l'Administrationavec les populations concernées.

Rapport final - Volume 2 19 Evaluation Environnementale du PDIAIM Citons dans ce cadre la création des Délégations régionaleset des Inspections départementales du MDRE.

Commentaires Le processusentamé apparait essentiel pour ce qui concemeles matièresenvironnementales qui, par essence,touchent directement et au quotidienles populationsconcemées.

2.2.2.2 Autorités régionaleset départementales

6. La plus haute autorité au niveau de la Wilaya (Région) est le Wali (Gouverneur) tandis que le Hakem (Préfet) représente l'autorité au niveau de la Moughataa (Département). Ils sont les représentantsde l'Etat et leurs fonctions sont définies par le décret 80-166 du 18 juillet 1980.

7. Nommés par décret, sur propositiondu Ministre de l'intérieur, les Walis et Hakem sont les représentants du pouvoir central et dépositaires de l'Autorité de l'Etat. Ils sont chargés de l'exécution et de l'application des lois, règlements et de toutes les décisions du gouvemement. Les gouverneurs et préfets ont autorité sur les fonctionnaires, agents de l'Etat et des établissements publics en service dans leur circonscription et ont pour rôle de coordonner l'activité administrative,économique et sociale de tous les services civils régionaux et locaux.

8. Trois Régions (entre parenthèses les Départements)sont directement concernées par la zone des projets BM du PDIAIM : Gorgol (Kaedi, Mbout), Brakna (Boghé, Bababé, M'bagne) et Trarza (R'Kiz) - voir carte en annexe 2. Pour les principaux ministères concernés, nous présentons brièvement dans le chapitre 2.2.3 leur structure d'intervention au niveau régional et local.

2.2.2.3 Les communes et leurs compétences

9. Les communes, en tant que collectivités territoriales de droit public dotées de la personnalité morale et de l'autonomiefinancière, ont été instituées par l'ordonnance87-289 du 20 octobre 1987 (abrogeantet remplaçantl'ordonnance 86.134).

10. La commune est chargée de la gestion des intérêts communaux. Elle assure les services publics répondant aux besoins de la popuiation locale et qui ne relèvent pas par leur nature ou leur importance, de la compétence de l'Etat (principe de subsidiarité). Dans ce cadre, les compétencesexplicitement définies de la commune comprennent:

* la voirie locale, * la construction, l'entretien et l'équipement des bâtiments scolaires de l'enseignement fondamental, * la construction, l'entretien et l'équipementdes dispensaireset postes de santé communaux * l'alimentationen eau et l'éclairagepublic, * les transports urbains, sanitaires et scolaires, * la lutte contre l'incendie, * l'hygiène, • l'enlèvementdes ordures ménagères, * les marchés, * les abattoirs, * les équipementssportifs et culturels communaux, * les parcs et jardins, * les cimetières, * l'assistance aux indigents, * l'aménagementet la gestion des zones concédées par l'Etat aux communes.

Rapportfinal - Volume 2 20 Evaluation Environnementale du PDIAIM 11. La commune représente en fait le seul niveau de pouvoir réellement décentralisé. Les conseils communaux sont élus au suffrage universel direct tous les 5 ans (les prochaines élections communales sont prévues en 1999). Le maire est élu au sein du conseil municipal. Il est assisté d'un ou plusieurs adjoints.

12. Les communes directement concernées par les projets Banque Mondiale dans le cadre du PDIAIM sont reprise dans le tableau du paragraphe3.4.1.2 et situées sur la carte en annexe 2.

2.2.3 Organisationet compétencesdes Ministères

2.2.3.1 Le Ministère des Affaires Economiqueset du Développement (MAED9)

13. L'organisation de son administration est précisée par le décret n°0 32-91 du 14 avril 1991. Il comporte notamment la direction de la planification qui réalise ies études relatives à la cohérencede la politique économique,financière et monétaire,élabore et met en oeuvre les plans et programmesnationaux, globaux et sectoriels,donne l'avis de conformité aux autres efforts de programmationdes investissements. 14. L'Unité de Coordination du Développement à la Base (UCDB) a été mise en place récemmentpour coordonner et suivre le programmede lutte contre la pauvreté.

2.2.3.2 Le Ministère de l'intérieur, des Postes et des Télécommunications(MIPT)

15. Conformément au décret no 90-94 du 23 octobre 1994, il comporte notamment les directions suivantes:

*Direction de l'Administrationterritoriale (DAT): coordination,contrôle et suivi des activités des circonscriptions administratives, contrôle de légalité, réforme administrative territoriale, découpageadministratif; = Direction des collectivités locales (DCL): suivi et contrôle de l'exécution du budget des collectivités décentralisées, questions relatives à la tutelle des collectivités locales, formation du personnel communal, promotion de la coopérationentre les collectivités et celles d'autres pays; * Direction de l'aménagement du territoire et de l'action régionale (DATAR): étude de perspectivesspatiales et sectorielles (schémasd'aménagement), études de projets tendant à l'intégration sous-régionale ou régionale, suivi des projets d'aménagement (cohérence nationaleet régionale des actions locales); * Direction de la protection civile (DPC): étude et mise en oeuvre des moyens de prévention des phénomènes mettant en péril les populationset leurs biens.

16. Au niveau décentralisé:

* Les Walis (Gouverneurs) et Hakems (Préfets) (nommés par décrets) et leurs services ressortent du Ministère de l'Intérieur. Ils représententle gouvernement et exercent l'autorité administrative respectivement au niveau des Wilayas (Régions) et des Moucghatas (Départements); * Le corps municipal de chaque commune se compose du conseil municipal (élu par suffrage universeldirect tous les 5 ans), du maire (élu au sein du conseil municipal) et de son ou ses adjoints.

9 AnciennementMinistère du Plan(MP)

Rapportfinal - Volume 2 21 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 2.2.3.3 Le Ministèredu DéveloppementRural et de l'Environnement(MDRE)

17. La restructurationdu DéveloppementRural par le décret 22-931PMdu 03103193marque la volonté de J'Etat:

* d'assurer l'intégrationdes fonctions essentiellesdu développementrural; * de mettre en avant l'importance des préoccupations en matière de sauvegarde de l'environnement; * de revitaliser les services régionaux par une déconcentrationdes moyens et une délégationde pouvoirs;

18. Outre le cabinet du Ministre comprenant des organes de conseil et de contrôle (inspecteurs,conseilleurs techniques et juridiques, chargés de mission et attaché de cabinet) et le secrétaire général du Ministère, l'Administrationcentrale est organisée en quatre directions:

* la Direction administrativeet financière (DAF); * la Directionde l'Environnementet de l'AménagementRural (DEAR) - voir détails en 2.3.2.4; * la Direction du Développement des Ressources agro-pastorales (DRAP), chargée de l'ensemble des questions se rapportant au développementde la production de l'agriculture et de l'élevage ainsi que de la protection des végétaux et des animaux; * la Direction Recherche, Formationet Vulgarisation (DRFV), chargée des questions relatives à la recherche agronomique et vétérinaire, à la formation et à la vulgarisationdes techniques de production.

19. Sont soumis à la tutelle technique du MDRE, les établissements publics et sociétés suivants:

* la Société Nationale pour le DéveloppementRural (SONADER)- voir 2.3.2.5; s le Centre Nationalde RecherchesAgronomiques et du DéveloppementAgricole (CNRADA); * le Centre Nationald'Elevage et de RecherchesVétérinaires (CNERV); * I'Ecole Nationalede Formationet de VulgarisationAgricole (ENFVA); * la ferme de M'Pourié; * le parc national de Diawling; * la SociétéMauritanienne d'Elevage et de Commercialisationdu Bétail (SOMECOB); * la Société Mauritano-Lybiennepour le DéveloppementAgricole (SAMALIDA); Signalons également que le Bureau des Affaires Foncières est rattaché techniquement au MDRE (voir 2.2.4.2).

20. Sur le plan délocalisé, une Délégation régionale du MDRE a été créée au niveau du chef-lieu de chaque Wilaya. Ces Délégations sont organisées en services reflétant la structuration de l'Administration centrale et ont à leur tête un Délégué Régional nommé par le Ministre. Le Délégué Régional est investi de tous pouvoirs à l'effet d'orienter, de coordonner et de contrôler l'activité des différentes structures du Ministère au niveau Régional conformément aux politiqueset mesures arrêtées par le Ministère.

Au niveau départemental (Moughataa), le MDRE est représenté par des inspections où l'on retrouve des bureaux relayant les services régionaux. Des agents vulgarisateurs de base (AVB) assurent le contact avec les paysans et les organisationssocio-professionnelles agricoles.

Trois Délégations régionales (entre parenthèses les Moughataas) sont directement concernées par la zone des projets BM du PDIAIM : Gorgol (Kaedi, Mbout), Brakna (Boghé, Bababé, M'bagne)et Trarza (R'Kiz).

Rapport final - Volume 2 22 Evaluation Environnementale du PDIAIM 2.2.3.4 Le Ministère de l'Hydraulique et de l'Energie (MHE)

21. Le MHE comprend deux directions techniques principales:

La Direction de l'Hydraulique (DH), qui a en charge conformément au décret 6186 du 10 juin 1986: - les études géophysiques, hydrogéologiques et hydrauliques, - l'installation et l'exploitation des réseaux hydrologiques, - ['hydraulique villageoise et pastorale. - la réalisation des ouvrages de production et d'adduction d'eau, - le transport et la distribution de l'eau potable ainsi que l'assainissement dans les centres ruraux et urbains, - l'élaboration de la réglementation en matière de gestion de l'eau, - le contrôle technique de tous les travaux relatifs à l'eau (forages, puits, stations de pompage, stations d'épuration, ...).

* La Direction de l'Energie (DE), qui est chargée: - de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la stratégie nationale en matière d'énergie, - de la planification des besoins par secteurs et par source d'énergie, - de la coordination de l'ensemble des activités du secteur de l'énergie, * de la recherche et de la promotion des sources d'énergies alternatives, * de la promotion et du contrôle du raffinage, du transport, de l'entreposage et de la distribution des hydrocarbures liquides et gazeux, de l'élaboration des textes législatifs et réglementaires ainsi que du contrôle des l'application des lois et règlements en vigueur en matiére d'énergie, - du contrôle technique des établissements classés, - du contrôle technique et du commerce des combustibles liquides, solides et gazeux.

La Cellule Nationale Mauritanienne de l'OMVS dépend directement du Ministre de l'Hydraulique et de l'Energie. Notons que sont également sous tutelle et contrôle du MHE, la SONELEC et le Centre National des énergies alternatives.

22. Au niveau du terrain, la Direction de l'Hydraulique intervient au travers de 10 brigades régionales (Rosso, Kaedi et Sélibaby dans la zone du projet PDIAIM) et dispose de 6 bases dépendant du service de maintenance ( et Aleg les plus proches de la zone du PDIAIM)

Commentaires Onpeut signaler qu'une étude de rationalisation des activités de la Direction de l'Hydraulique est en cours (réf 58). La DH a développé une base données géoréférencées sur les ressources en eau souterraines (GEOLAB)

2.2.3.5 Le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales (MSAS)

23. Le décret 009-98 du 10101198fixe les attributions du Ministre de la Santé et des Affaires Sociales et l'organisation de l'Administration centrale de son département:

Sont soumis à la tutelle du Ministre:

* le Centre Hospitalier National; * le Centre Neurolopsychatrique; * le Centre National des spécialités médicales; * le Centre National d'Hygiène.

Rapport final - Volume 2 23 Evaluation Environnementale du PDIAIM Pour assurer ses missions, le ministre est entouré d'un cabinet ministériel et de six directions:

* Directionde la ProtectionSanitaire (DPS), * DirectionPlanification, Coopérationet Statistique(DPCS); * Direction Pharmacieet du Médicament(DPM); * DirectionAffaires Administrativeset Financières(DAAF); * Directionde l'Action Sociale (DAS); * Directionde ia Gestion des investissements(DGI).

Le DPS est chargé de:

* coordonner l'action des directions régionalesde l'action sanitaire et sociale (DRASS); * élaborer les programmesde lutte contre les maladies; * mettre en oeuvre les programmesde surveillanceépidémiologique; * veiller à l'application de la politique de santé; * participer à l'élaborationdes textes réglementairesayant trait à la santé publique: * appliquer les réglementssanitaires nationauxet internationaux.

24. Aux niveaux régional et local:

* au niveau de chaque Wilaya (région), une Direction régionale de l'action sanitaire et sociale chargée de l'ensemble des activités sanitaireset sociales (DRASS); * un hôpital régional dirigé par un médecin chef; * des centres de santé dans chaque Moughataa(département) dirigé par un médecin chef; * des postes de santé dans les arrondissementset certaines localités, dirigés par un infirmier; * des unités de santé de base (USB) au niveau villageois, fonctionnant avec un agent de santé communautaire.

25. La répartition des formations sanitaires et du personnel figurent dans le tableau ci- dessous:

Répartitiondes FormationsSanitaires et le Personnel. Hôpital CSA CSB PS USB |Médecins Dentiste TSS SF IDE IMS[ AI Autre Gorgoi 1 4 25 52 6 1 6 8 18 40 17 19 Brakna 1 3 2 29 85 5 2 5 8 21 40 39 4 Trarza 1 1 5 46 38 9 2 9 13 31 57 - 66 Total 3 4 11 100 175 20 5 20 29 70 137 56 89

CSA: Centre de santé catégorie A CSB: Centre de santé catégorie B PS: Poste de santé USB: Unité de santé de base TSS: Technicien supérieur de santé SF: Sage femme IDE: Infirmier d'état IMS: Infirmier médico-social AI : Aide infirmier

26. Au plan de la coopération sanitaire, les actions de santé reçoivent le soutiende l'OMS, de l'UNICEF et de Pharmaciens Sans Frontières dans le cadre "Initiative Bamako", pour un recouvrement du coût des médicaments essentiels. CARITAS apporte également un soutien dans le domaine de la santé nutrition particulièrementau Gorgol.

Rapportfinal - Volume2 24 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 2.2.3.6 Le Ministère de l'Equipementet des Transports (MET)

27. Il comporte notammentles directions suivantes (décret n°64-90 du 1er août 1990):

* Direction des travaux publics : l'étude, la construction et l'entretien des infrastructures de transport, la classificationdes routes; * Directionde la topographie et de la cartographie : élaboration des cartes de base du territoire, production de toutes les cartes topographiques, l'implantationet le contrôle des lotissements, la matérialisationdu domaine public: * Directiondes bâtiments. de l'habitat et de l'urbanisme: études, dossiers d'exécution, contrats, contrôle et entretien des bâtiments publics et du patrimoine immobilier de l'Etat, plans de lotissementsdes centres urbains, contrôle des opérations relativesà la propriété foncière et du cadastre, politique de l'habitat, établissement et appiication des plans et règlements, étude et contrôledes permis de construire; * Directiondes transports : études économiques et techniques, tenue des statistiques et de la documentation, préparation des projets de textes législatifs et réglementaires, contrôle de l'applicationde la réglementation(dont visites techniques).

28. Notons que seules les routes nationales sont du ressort du MET (Direction des travaux publics). C'est le cas de la future route Rosso-Boghé,par exemple. Par contre, ce n'est pas le cas des pistes rurales et autres axes et ouvrages de désenclavement (désenclavement de la zone Gani-Dar El Barka par exemple). Il est nécessaire d'accorder une attention particulière au problème de maîtrise d'ouvrage et d'entretien de ces demiers, en tenant compte des compétencesjuridiques et techniques des différentes institutions. Rappelons que l'ordonnance 87-289 qui définit les compétences des communes précise que la voirie locale (pouvant être définie comme toute la voirie autre que route nationale traversant la commune) entre dans ces compétencescommunales.

2.2.3.7 Le Ministère de l'Education Nationale (MEN)

29. Il comporte notammentles directions suivantes:

* Direction de l'enseignement fondamental : l'enseignement fondamental comporte une approche progressive de l'éducation sanitaire et institutionnelledont le contenu est cependant jugé trop classique ; un projet du CILSS de formation des maîtres et de démarche pédagogiqueprenant en compte les enjeux environnementauxest en voie de généralisation; * Directionde l'enseignementsecondaire: il est envisagéd'étendre certains des acquis du PFIE au secondaire avec le soutien du FNUAP ; les thèmes de l'hygiène et du planning familial seraientdéveloppés dans le cadre d'une démarche d'éducationà la vie familiale. * Inspectionsgénérales.

2.2.3.8 Le Ministére des Mines et de l'industrie (MMI)

30. Il comporte notammentles directions suivantes (décret n°47-88 du 5 juin 1988):

* Direction des mines et de la géologie : définition d'une politique minière, promotion de la prospection et de la recherche, centralisation, conservation et mise à disposition de l'informationgéologique et minière, contrôle de l'application des lois et règlements; * Direction de l'industrie : conception et application d'une politique industrielle, assistance aux industriels, contrôle des procédéstechnologiques, de la qualité des produits et du respect des normes, réalisation des zones industrielles et de leur gestion, protection de la propriété industrielle;

Rapportfinal - Volume 2 25 Evaluation Environnementaie du PDIAIM 2.2.3.9 Les autresMinistères

31. Citons, outre la Primature,sous l'autorité du Chef du Gouvernement,les autres ministères pouvant être plus ou moins directement concernésdans le Programme:

* Finances; * Commerce, artisanat et tourisme; * Fonction publique,travail, jeunesse et sports; * Alphabétisationet enseignementoriginel (Secrétariatd'Etat); * Conditionféminine (Secrétariatd'Etat).

2.2.3. 10 Comités et Conseilsinterministériels

32. Deux structures interministérielles sont à prendre en considération dans le cadre du programme:

* le Comité interministérielchargé des affaires foncières et de l'après-barrage, créé en 1989 et présidé par le Ministre de l'intérieur. Ce Comité a notamment pour attribution d'examiner et d'adopter les schémas de structures foncières (plans d'occupationdes sols); * le Conseil national de l'Environnement et du Développementdurable, créé en 1995 (voir 2.3.2.2).

2.2.4 Autres composantesdu cadre institutionnel

2.2.4.1 L'OMVS

33. L'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) est une organisation internationaleregroupant la Mauritanie, le Sénégal et le Mali et créée en 1972, pour la mise en place d'ouvrages communs et la gestion de l'eau du bassin du fleuve Sénégal. L'Organisation présente le dispositif institutionnelsuivant:

* La Conférencedes Chefs d'Etat et de Gouvernementconstitue l'instance suprême; * Le Conseil des Ministres est l'organe décisionnelde conceptionet de contrôle de l'OMVS; * Le Haut Commissariat(Dakar) applique les décisions et directives du conseil des Ministres; * Des instances de consultation et de concertation sont prévues : (i) la Commission Permanente des Eaux (CPE): importance pour la répartition et l'utilisation des eaux et toute la réglementationla concernant; (ii) le Comité Régionalde Planification (CRP): importance pour la politique d'intégrationsous-régionale et (iii) le Comité Consultatif: importance pour ce qui touche à la mobilisation des ressources financièreset humaines.

34. La récente réorganisationinstitutionnelle prévoit la gestion des ouvrages communs par la Société de Gestion de l'Energie de Manantali (SOGEM) et la Société de Gestion et d'Exploitation du barrage de Diama (SOGED).

35. La Cellule nationaleOMVS en Mauritanie est sous tutelle du MHE. C'est la SONADER qui représente le MDRE pour les affaires concernant l'OMVS.

Rapportfinal - Volume2 26 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 2.2.4.2 La réforme foncière

36. L'arrêté R206 du 05/11/90 fixe les attributions des services chargés de la politique foncière. Trois Ministères sont directement impliqués: le Ministère de l'Intérieur, Postes et Télécommunications (services du Réviseur foncier), le Ministère du DéveloppementRural et de l'Environnement (Bureau des Affaires Foncières) et le Ministère des Finances (Direction des Domaines). Rappelons également l'existence du comité interministériel chargé du foncier et de l'après-barrage qui a notamment pour attribution d'examiner et d'adopter les schémas des structures foncières.

37. Les structures actuellement existantes sont (appuis de l'Union Européenne et de la CFD):

* les Services du Réviseur (MIPT) - dès 1990, * le Bureau des Affaires Foncières (MDRE) - dès 1990 + mise en place d'un Système d'InformationGéographique au bureaucentral de Nouakchotten 1996, * les Bureaux Fonciersde Rosso (1990), Kaedi (1993) et Boghé (1996) (MDRE), * les Services fonciers des Moughataas de R'Kiz, Rosso, Keur Massene, Kaedi et Boghé (MIPT).

2.2.4.3 Le crédit agricole

38. Les investissements privés ou collectifs en matière de réhabilitation des périmètres irrigués seront soutenues par l'UNCACEM (crédit agricole) partiellement par du crédit à long terme et partiellementpar une aide incitatrice.L'obtention de ces crédits et aides seront soumises à conditionnalité: (i) être en règle vis à vis de l'UNCACEM; (ii) respecter les normes d'aménagement MDRE établie dans une circulaire datant de 1993; (iii) justifier d'une expérience agricole; (iv) justifier d'un titre foncier. Les conditions d'octroi de crédits seront à lier, le cas échéant, à des conditionnalitésadditionrnelles sur des critères environnementaux.

Rapportfinal - Volume 2 27 Evaluation Envîronnementaledu PDIAIM 12.3 CADRAGEINSTITUTIONNEL SPECIFIQUE A L'ENVIRONNEMENTET AU PDIAIM

2.3.1 Organisation institutionnelleprévue pour le PDIAIM

1. Au niveau central comme au niveau régional, trois catégories d'intervenants sont impliquées dans la réalisation du programme(réf 5 et 6):

* l'Etat avec son Administrationet ses Services Publics, * la populationrurale et ses organisationsprofessionnelles, * les bailleursde fonds.

2. L'organisation institutionnelleprévue pour la mise en oeuvre du programme ne donnera pas lieu à la mise en place d'une structure spécifique de projet mais se fera à travers les structures compétentes existantes. Sur base des données disponibles lors des mission de terrain'°, l'organisation institutionnelle prévue s'articulait autour de cinq niveaux majeurs : i) Un Comité interministériel de suivi chargé de superviser l'exécution du programme (présidé par le Premier Ministre, le Ministre du Développement Rural et Environnement en assurant le secrétariat, ii) Une commission de suivi présidée par le Ministre du Plan, réunissant les représentants de l'Administration, du secteur privé et des bailleurs de fonds ; la structure de planification du MDRE en assurera le secrétanat ;, iii) Une structure permanente de coordination et de pilotage du programme assurée par la structure chargée de la planification au MDRE; iv) Des comités réaionaux consultatifs présidés par le Wali, le Délégué du MDRE en assurant le secrétariat; v) Un dispositif externe de suivi-évaluation réunissant les partenaires extérieurs associés au programme.

3 La récente mission d'appui à la finalisation de la préparation du PDIAIM11 a revu légèrementl'organisation institutionnelleproposée maintenant comme suit:

* Le MDRE assurera la maîtrise d'oeuvre globale du programme à travers une structure légère de coordination, l'Unité de Coordination du PDIAIM (UCIPDIAIM). Cette unité assumera les tâches de programmation,de coordination et de supervision des activités ainsi que la gestion des moyens du programme; * Un Comité Interministérield'Orientation et de Suivi (CIMOS) orientera et suivra le programme; le CIMOS sera présidé par le Ministre du Développement Rural et de l'Environnement par délégation du Premier Ministre ; il comprendra les Chefs des principaux Départements ministériels concemés ainsi que la Banque Centrale de Mauritanie; • Un Comité Technique Interministériel (CTI) préparera les réunions du CIMOS ; le CTI comprendra les responsables des structures siégeant au CIMOS. Il sera présidé par le Coordinateur du PDIAIM et sera chargé de la concertationavec les Bailleurs de Fonds et les OPS du secteur agricole; * Un Comité de Pilotage du Programme (CP/MDRE) sera chargé d'étudier et d'approuver les programmes de travail et les budgets annuels ainsi que les rapports d'activités de l'UC/PDIAIM; il propose au CIT/CIMOS les mesures nécessaires à la bonne marche du programme; présidé par le Coordinateur du PDIAIM, il comprendra les responsables des Directions centrales du MDRE, Centres de Recherche, SONADER, UNCACEM,représentant de la Fédération des Agriculteurs et Eleveurs en Mauritanie; * Des Comités Régionaux de Suivi du Programme (CRSP) auront un rôle consultatif en matière de sensibilisationet d'exécution ; présidés par le Wali, ils comprendront les représentantsdes administrationsrégionales et départementaleset des OSP;

1 er trimestre998 I réf 6 " Voir remarquessur le rapportprovisoire - SONADERaoût 1998 (annexe 8.1)

Rapportfinal - Volume 2 28 Evaluation Environnementaledu PDIAIM Un système de suivi-évaluation sera conçu et mis en oeuvre de façon participative avec les bénéficiairesafin de respecter au mieux l'approcheAPL comportantune évaluation rigoureuse du programmephase par phase (critères de passage).

4. Pour le suivi du volet environnementalet plus particulièrementpour le suivi de la présente étude, un Comité de Suivi Environnementala été constitué. Trois réunions ont eu lieu les 3 février, 15 mars et 23 juillet 1998. Le consultant en a assuré le secrétarat (annexe 8).

2.3.2 Institutions impliquéesdans la gestion environnementale

2.3.2.1 Bref histonfque de la stratégie environnementale

5. Le souci de protection des ressources naturellesest présent depuis longtemps au travers de différents textes législatifs tels les première versions du code faune et chasse (1975) et du code forestier (1982). Cependant, un premier cadre politique concret et concerté en matière d'environnementn'a été mis en place et approuvé qu'en 1987 : il s'agit du Plan Directeur de Lutte Contre la Désertification(PDLCD) élaboré sur la base de la stratégie régionale de lutte contre la désertificationadoptée par le CILSS lors de sa conférencede Nouakchott en 1984. Ce PDLCD a été traduit en Programme Multisectorielde Lutte Contre la Désertification(PMLCD) et présenté à la Table Ronde des Bailleurs de Fonds en mai 1992. Parallèlement le Gouvernement s'est engagé également dans une Stratégie Nationale de Conservation (SNC), s'inscrivant à part entière dans le PMLCD et mettant l'accent sur la préservationdes sites riches en faune et flore (notamment zone humides et côtières), l'information et la participation des populations et la préparationd'un cadre juridique et institutionnelfavorable.

6. Depuis, deux éléments importants sont pris en compte:

* la Conférence de Rio sur l'Environnementet le Développemen (1992) qui a proposé à travers 1"'Agenda 21" une base de référence permettant de bâtir un cadre global structurant les relations entre les problèmes environnementauxet la stratégie de développement. Ce cadre devrait constituer le Plan d'Action National pour l'Environnement(PANE). A ce jour, l'Agenda 21 n'a pas encore été traduit en "PANE mauritanien"(voir 2.3.3.); , la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (1994) qui complète l'approche PMLCD en ajoutant un accent sur la participationlocale dans la prise de décisions. Elle doit se traduire dans chaque pays par un Programme d'Action National (PAN). Une premièrephase a été engagée avec l'appui du PNUD.

2.3.2.2 Le CNED, le CTED et les CRED

7. Le premier cadre institutionnel constitué du CNLCD (Comité National de Lutte Contre la Désertification) et de son Secrétariat Permanent assuré par l'ancienne DPN (Direction de la protection de la nature, aujourd'hui intégrée dans ie DEAR - voir ci-dessous-) s'est révélé être un échec relatif en ce qui concerne l'approche multisectorielle intégrée "développement- environnement"et de l'approcheconcertée et participativeaux niveaux régional et local.

8. Ainsi, sous la pression des donateurs et la responsabilitéde la Primature, a été créé le CNED en décembre 1995 par décret n°951060. Il s'agit du Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durablequi a pour rôle d'élaborer les grandes orientationsnationales en matière de stratégieenvironnementaie.

9. Le CNED est présidé par le Ministre du DéveloppementRural et de l'Environnement et co-présidé par la Ministre des Pêches et de l'Economie Maritime. Les membres regroupent un conseiller de la Présidenceet de la Primatureet les secrétaires généraux de la plupart des autres

Rapportfinal - Volume 2 29 Evaluation Environnementaledu PDIAIM ministères ainsi que la Directeur de la DEAR (voir ci-dessous). Le CNED est assisté par trois organes suivants:

* Le Secrétariat Permanent, assuré par le Directeur de l'Environnement et l'Aménagement Rural - DEAR.

* Le "Comité Technique Environnement et Développement" - CTED, créé le 8 mai 1996 (arrété 96/R146) et dont la première réunion de mise en place a eu lieu le 5 février 1997. Le CTED est présidé par le Secrétairegénéral du MDRE et composé de six sous commissions: - éducation et sensibilisationaux problèmes environnementaux - énergie et dégradationdes forêts; - conservationdes eaux et des sols; - biodiversitéet aires protégées; - pollutionset déchets; - substances appauvrissantla couche d'ozone.

* Les "Conseils Régionaux Environnement et Développement"- CRED, créés le 8 mai 1996, et dont la mise en place s'est faite dans trois wilayas: Adrar, Brakna, Gorgol. Ils sont présidés par le Wali, et le Délégué Régional du MDRE assure la Vice-Présidence. Le secrétariat du Conseil Régional est assuré par le Chef du Service de l'Environnement et de l'AménagementRural de la DélégationRégionale du MDRE. - Ils veillent à l'utilisation rationnelledes ressources naturellesde la région; - Ils identifient et analysent l'ensembledes problèmes liés à l'environnementau niveau régional; - lis mènent des campagnes d'éducation et de sensibilisationauprès des populationslocales; - Ils collectent l'ensembledes informations liées à l'environnementet les transmettentau CNED; - lis donnent un avis technique sur les projets de développement régionaux en mettant en évidence; - Leur impact sur l'environnement.

Commentalr Bienqu'un cadre institutionnel a été instauré,on constateque desstructures de coordinationqui se mettent enplace sontencore loin d'êtrepleinement opérationnelles, en particulier au niveau régional.

2.3.2.3 Le MDRE

10. Depuis la définition du PMLCD (Programme Multisectoriel de Lutte Contre la Désertification) et la conférence de Rio en 1992, le Gouvemement a confié l'Environnement au Ministre du Développement Rural. Ses attributions et son organisation sont définies dans le décret n022-93 du 03103193.Son organisation générale a été présentée plus haut. Ci-dessous, nous présentons plus en détails la DEAR qui a en charge spécifiquement les matières environnementalesainsi que la SONADER particulièrementen raison de son rôle dans le secteur irrigué et dans la préparationdu PDIAIM.

2.3.2.4 La DEAR (MDRE)

il. Le décret n°22-93 du 03103193fixant les attributions du MDRE a chargé la Direction de l'Environnementet de l'AménagementRural (DEAR) de l'ensembledes questions se rapportant à la protection des sites et paysages,à l'améliorationdu cadre de vie, à la lutte contre les pollutions et nuisances et contre la désertification, au développement de la production ligneuse et de l'équipementdu domaine rural, à la protection de la faune et de la flore et à l'aménagement de l'espace rural. Une partie de ces attributions se retrouvaient dans le décret 84.10 du 14/.1/84 relatif à l'ex-DPN (Direction de la Protection de la Nature).

Rapportfinal - Volume2 30 Evaluation Environnementaledu PDL4IM 12. Ainsi. ses attributions concernent:

• l'élaborationdes politiquessectorielles, du suivi et de t'évaluationdes projets en ces matières, * la préparation,la coordination,le suivi et l'évaluation de la campagnede reboisement, * l'identification des méthodes de lutte contre la désertification, la conservation des sois, la protection et l'améliorationdu couvert végétal, * le contrôle et le suivi technique des établissementspublics chargés des aménagementshydro- agricoles et de la protectionde l'environnement, * la gestion des eaux de surface du réseau hydrographiquenational et du fleuve, * la conception, le contrôle des barrages, des digues, des pare-feux et de tous les aménagementsrelatifs aux mares et bas-fonds, • la gestion des forêts classées et la conservation des eaux et forêts, * les questions relatives au développement de la production de bois et produits d'origine forestière, le contrôle de l'exploitation de ces produits, leur commercialisation et leur transformation, * la conception et la contrôle des pistes rurales et de toute infrastructure ou équipement de l'espace rural entrepris par les collectivités publiques et privées, les établissementspublics, les sociétés d'économie mixte et les promoteurs privés, * l'identification en collaboration avec les autres services concernés de mesures et méthodes tendant à réduire la consommationde combustible ligneux, * la protection de la faune, de la flore et le contrôle de la chasse, * la destruction de la faune nuisible, * la protection de l'environnement urbain contre les pollutions et nuisances et notamment la protection des zones urbaineset rurales contre les inondationset la mer.

13. Quatre services composent cette direction centrale:

* le service environnement: environnementurbain, législation,lutte contre les pollutions, * le service de la protection de la nature: conservation des sols, faune-flore-parcs, * le service hydrologie: pluviométrieet hydrométrie, * le service ingénierie: travaux, topographie,cadastre, conceptiontechnique et études.

14. En ce qui concerne les services déconcentrés:

* Au niveau régional (VVilaya),l'environnement est pris en charge par les Délégation Régionales du MDRE à travers le Service de l'Environnement et de l'Aménagement Rural (SEAR) qui dépend directement du Délégué Régionaldu MDRE; v Au niveau départemental (Moughataa),c'est l'Inspection du MDRE qui assure cette tâche par le biais du Bureau de l'Environnementet de l'AménagementRural (BEAR). L'inspecteur du MDRE dépend du Délégué Régional; * Au niveau communal et des villages, l'environnement relève de l'agent de vulgarisation de base.

Commentaires On retrouveun cerlaincloisonnement entre services (lié sansdoute en partieà la juxtapositiondes ex DPN et Génie rural) et conduisant à une approche insuffisammentintégrée de la problématique environnementale.Il apparait qu'actuellement la DEARne disposepas des moyenset des compétences suffisantspour pouvoirassumer, dans sa totalité,l'ampleur de sa tâche tant au niveaucentral que sur le terrain. Notons que la DEAR a initié la mise en oeuvre d'une base de donnéesdes projets sur l'environnement(BDENV) avec l'appui du PNUE(sur MicrosoftAccess) et qu'ellegère au niveaude son servicehydrologique des basesde données« hydrom» et « pluviom» (hydrologieet pluviométrie)dans le cadred'Agrhymet.

Rapportfinal - Volume 2 31 Evaluation Environnementale du PDIAIM 2.3.2.5 La SONADER (MDRE)

15. La Société Nationale pour le DéveloppementRural a été créée en 1975 et son statut a connu plusieurs modifications dont la dernière en date consiste en sa réorganisation ?,n EtablissementPublic à caractère industrielet Commercial(EPIC) placé sous tutelle technique du MDRE et tutelle financière du Ministère des Finances (décret 92-069 du 23/11/92 modifié et complété par les décrets 93-077 et 95-022).

La SONADER a pour objet de contribuer à l'exécution du procramme national de développement du secteur rural par (i) la mise en oeuvre des investissementset des aménagements hydro- agricoles(ii) la maintenancedes grandes infrastructureset des ouvrages hydrauliques (iii) la mise en valeur des périmètres irrigués ou de décrue.

16. Dans le cadre de la politique du gouvernementdepuis 1988 (PASA) qui s'est traduite par le transfert au secteur privé d'une série d'activités traditionnelles de la Société (crédit; commercialisation, approvisionnement, notamment) et du redéploiement des interventions de l'Etat, une lettre de mission a été établie pour une période de trois ans du 01101/94au 31/12196 avec pour objectifs (i) de préciser les missions de l'Etablissement (ii) de définir les objectifs à atteindre (iii) d'estimer les moyens à mettre en oeuvre et (iv) d'arrêter ies obligations réciproques de l'Etat et de la SONADER.

Les principales missions ainsi définies sont:

* identificationet négociationsde projets, * liaison avec l'OMVS, * mise en place d'une cellule de programmationet de suivi-évaluationde l'irrigué (CPSE), • suivi et contrôle des études et des travaux, * gestion-maintenancedes ouvragescollectifs, * vulgarisation-formation, * prises de participationsdans des sociétés spécialisées.

17. Une réorganisationdu siège et des structures sur le terrain a été entreprise:

* Au siège à Nouakchott, les services sont répartis entre Direction Générale, Cellule de programmation-suivi-évaluation,Direction Administrativeet Financière. Direction Vulgarisation- Formation et Direction des Etudes et Travaux. Il est prévu de maintenir environ 85 personnes au siège. * Au niveau régional, les 8 Directions Régionales(Rosso, R'Kiz, Boghé, Kaedi, Foum, , et Achram) qui assurent la présence sur le terrain doivent muter en 5 Agences ocales : Trarza (Rosso-R'kiz), Brakna (Boghé), Gorgol (Kaedi-), Gouraye- Maghamaet Achram (secteur). Le processus est en cours sans être encore réellement effectif sur le terrain. Le personnel prévu après réorganisationcomporte environ 180 agents répartis au sein des agences en 4 services : gestion-logistique,bureau d'études, gestion ouvrages et conseil agricole. Cette structure reste susceptible d'être modifiée compte tenu d'une étude concernant les ressources humaines réalisée dans le cadre de la lettre de mission et des négociationsen cours concernant le nouveau contrat-programme.

18. Un contrat-programmequi devrait être passé entre l'Etat mauritanien et la SONADER pour la période 01/01/1998au 31/1212000est en cours de discussion.

Rapportfinal - Volume 2 32 Evaluation Environnementaledu PDL4AM 2.3.2.6 Autres institutions

19. Il y a beaucoup d'autres Ministères et Départements dont les activités intéressent de près ou de loin l'environnement. Ceux-ci incluent entre autres, Je Ministère de l'Hydraulique et de l'Energie en ce qui concerne notamment la réglementation et la politique nationale de l'eau, le Ministère de l'Intérieur, des Postes et Télécommunications (décentralisation, aménagement du territoire), le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales, le Ministère de l'Education Nationale, le Ministère de l'Equipement et des Transports, etc. Les bailleurs de fonds par le soutien de divers projets au travers des différentes institutions contribuent également à la multiplicité des actions et des approches. Les actions menées dans le cadre de l'OMVS sont également à prendre en compte (voir 2.3.3).

2.3.3 Les politiques sectorielles, les activités et projets en relation avec l'environnement

20. Les principaux projets ou activités en relation avec l'environnement ou la zone du projet sont passés en revue ci-dessous. Ils sont réalisés sous la tutelle des divers ministères ou institutions et financés par différents bailleurs de fonds. Ils sera important de prendre en considération ces actions et leur expérience lors de l'étude de faisabilité et de la mise en oeuvre de certains volets du plan d'atténuation et de suivi des impacts environnementaux du PDIAIM (PASIE-PDIAM).

MDRE IDEAR I SONADER

21. Le PANE (Programme d'Action Nationale Environnementale) fait suite à la conférence de Rio visant à intégrer l'environnement au développement. Le PANE devrait constituer un cadre institutionnel et méthodologique sur lequel l'ensemble des programmes environnementaux du pays devrait s'appuyer, dont par conséquent le PASIE-PDIAIM. Dans ces conditions, la mise en oeuvre effective du PANE est déterminante et devrait constituer probablement un préalable à la mise en oeuvre du PASIE-PDIAIM12. La formulation et le montage institutionnel du PANE sont en cours d'élaboration. Une mission d'appui à la formulation d'un programme de gestion et de protection de l'environnement, effectuée avec l'appui du PNUD, vient de remettre son rapport provisoire, celui-ci devant encore faire l'objet d'une approbation par le gouvernement mauritanien.

22. Le PAN (Programme d'Action Nationale de lutte contre la désertification) est géré par la DEAR (MDRE) et appuyé par le PNUD/UNSO. Ce programme a démarré au début de 1996 et prévoyait une phase de sensibilisation, suivie d'un forum national, lui-même devant déboucher sur un Plan d'Action National selon le concept de 'l'approche programme". A l'heure actuelle, le forum national n'a pas encore eu lieu. A noter que dans le cadre du PAN, une réflexion semble être engagée au niveau de la DEAR pour la mise en oeuvre d'un Fonds National pour la lutte contre la désertification (statut du fonds, sensibilisation des partenaires, stratégie de mobilisation des fonds).

23. Le PFIE (Programme de Formation et d'information sur l'Environnement) est géré au niveau du MDRE en partenariat avec la Direction de l'Enseignement Fondamental sur un financement FED. Ce programme initié dans le cadre du CILSS a connu une première phase de 5 ans. Actuellement on en est à la troisième année de la phase Il. Des ouvrages didactiques en français et en arabe ont été édités et le programme repose non seulement sur l'éducation des enfants, mais également sur les transferts écoles-villages et enfants-parents.

24. Le projet barrière verte du Trarza géré par la DEAR sous financement CFD propose une approche méthodologique originale (concept de 'protection des environnements productifs") et à priori efficace pour le reboisement et la fixation de dunes. L'expérience couvre 600 ha découpés en 40 parcelles cédées à des usufruitiers (bail amphythéotique de 30 ans). Les aménagements de

12 La mise en oeuvre du PANE faisait déjà partie des conditionnalitésémise dans le cadre du PASA

Rapportfinal - Volume2 33 Evaluation Environnementaledu PDIAIM base sont subsidiés (clôture, clayonnage, plants), les usufruitiersétant rémunérés par plant vivant au bout de 5 mois, par une prime de gardiennage sur 5 ans, et le droit d'exploiter au delà.

25. Bien que ne faisant pas partie de la zone PDIAIM, le PGRNP (Projet de Gestion des 13 Ressources Naturelles en zone Pluviale) est d'une certaine façon le pendant du PASIE-PDIAIM en zone pluviale. Il s'agit d'un projet long terme (de 15 à 20 ans), financé par la Banque Mondiale, actuellement en phase de démarrage. Il vise à améliorer les conditions de vie des populations vivant en zone pluviale, à apporter un appui institutionnel aux structures administratives décentraliséeset à assurer la formation de la populationrurale et des techniciensen charge de la mise en oeuvre du projet sur le terrain. L'accord de crédit a été signé en juin 97 et une première tranche de 18 MUS$ pour une durée de 5 ans a été prévue (IDA). Le projet financera des micro- projets (ouvrages collectifs, diguettes, puits, pistes, banque de céréales, etc...) sur base d'objectifs définis par la population elle-méme. Le projet a pour ce faire, comme première priorité la mise en place d'associations de développement communautaires (notamment sur base des AssociationsPastorales mises en place lors du projet Elevage2).

26. Le projeLtLac d'Alea", financé par le Fonds Européen de Développementest également mentionné ici pour mémoire, car bien que ne faisant pas partie de la zone PDIAIM, ses objectifs visent à une exploitation rationnelle et durable des ressources rurales. La méthodologie est similaire à celle mise en oeuvre dans le cadre du PGRNP. Le projet se concentre sur 9 communes de la Wilaya du Brakna localisées dans le bassin versant du lac. Une première phase couvrant la période 1995-1999 est en cours. Le budget de cette phase est de 3 MECUS. A noter qu'un projet similaire dans le Tagant devrait démarrer prochainement(également sur financement FED)

27. L'aménagementet la protection du Parc National du Diawling, localisé dans le delta, est appuyée par plusieurs bailleurs de fonds et bénéficie d'une assistance technique de l'UICN. On dispose dans cette zone d'un suivi d'indicateurs environnementaux plus performant et plus élaboré que dans les autres régions de la vallée (basse et moyenne vallée). Un plan directeur d'aménagementdu Parc est également en cours d'élaboration.

28. Le Proiet de Lutte Contre l'Ensablement (PLEMVASP).appuyé par plusieurs bailleurs de fonds et dont la troisième phase s'achève, avait pour objectifs globaux la lutte contre l'ensablement, la diminution sur le couvert végétal et l'amélioration des conditions de vie des populations afin de réduire l'exode rural. La zone d'intervention couvre les wilayas de l'Adrar, Trarza, Brakna, Tagant et Guidimika,les 2 Hodh et l'Inchiri (DEAR).

29. Le Projet de Gestion des Ressources Naturellesde l'Est Mauritanien (GIRNEM>.appuyé par la CoopérationAllemande, a comme interlocuteursessentiellement les populations nomades (pasteurs transhumants) qui évoluent dans la zone en fonction des ressources en pâturages et en eau (DEAR).

30. Le Projet de Gestion Rationnelle des Ressources Forestières (PGRRF) bénéficiant de l'appui de l'Union Européenne fournit un appui à la gestion des forêts, notamment des forêts classées de Gani et Néré Walo (DEAR).

31. Signalons encore deux études en cours présentant un lien avec le PDIAIM pour le compte de la SONADER: (i) étude de la filière rizicole, Banque Mondiale (ii) étude sur la rentabilité de liii.gué (SONADER/CPSE).

13 Fait suiteau projetélevage 2 financépar IDA

Rapportfinal - Volume 2 34 Evaluation Environnementale du PDL4IM OMVS

32. Dans le cadre de l'OMVS, le Proaramme d'Atténuation et de Suivi des Impacts Environnementaux(PASIE-OMVS) vise à limiter les impacts lié à l'électrification des 3 pays à partir de Manantali.Ce PASIE comprend 5 volets (protection du chantier de construction, gestion environnementaledes emprises des lignes électriques, gestion des réservoir de Manantali,suivi environnementaipendant l'exploitationet programmede santé environnementale).Ce programme a été discuté en novembre 1998 lors d'une réunion rassemblant les autorités des 3 pays constituantl'OMVS. Ce programmen'est pas encore opérationnel, mais il conviendra de surveiller particulièrementle volet "gestion du réservoir" pour lequel un modèle mathématiquede gestion à buts multiples devrait être élaboré dans le courant de 1998. Les stratégies à mettre en oeuvre en matière d'agricultureirriguée seront fort dépendantesdes options prises en matière de gestion,et du respect de ces options, par les exploitants (SOGEM).

33. Dans le cadre de l'OMVS, le Fonds d'Aide et de Coopération (France) a financé une étude des problèmes d'environnement et de protection des milieux naturels dans le delta du fleuve Sénésal. Cette étude s'est achevée en mai 1995. Elle contient de nombreusesdonnées environnementales relatives au delta du fleuve (sur les 2 rives) ainsi que des propositions de mesures de protection de l'environnementet des écosystèmes.

MET

34. La route Rosso-Boqué est considérée comme prioritaire et un appel aux bailleurs de fonds a été lancé en ce sens. A l'heure actuelle, le FED semble d'accord pour financer le tronçon Rosso-Lexeïba.Des études de faisabilité doivent encore être effectuées, études dont les termes de référence n'ont pas encore été présentés au FED pour approbation. Le problème du tracé se pose dans la mesure où, en alternative, ce tracé pourrait suivre l'endiauement rive droite de la vallée en amont de Rosso, qui devrait être réalisé dans le cadre de l'OMVS. Le tracé envisagé actuellement est localisé plus au Nord, et est relativement excentré par rapport aux zones de production. Le schéma de désenclavement de la zone Gani - Dar El Barka est bien entendu directementlié au tracé qui sera retenu pour la route Rosso-Bogué.

2.3.4 Commentaires et évolution future du cadre institutionnel en matière d'environnement

35. Il apparait que malgré la tentative d'institutionnalisationde l'Environnement,les différents Ministères et Départementsont continué à définir leurs politiques sectoriellessans donner priorité à une vision globale et concertée des aspects environnementaux. Les Autorités en ont pris conscienceet l'élaboration et la mise en pratique du PANE (ou d'une approche similaire) apparaît d'autant plus urgente et nécessaire pour mieux cadrer stratégiquementet institutionnellementles programmeset projets et assurer une cohérence d'ensemble.

Rapport final - Volume 2 35 Evaluation Environnementale du PDIUIM 03:.DESCtRIPTION XDU:0:CONTEXTE ENVIRONNEM;ENTAL DUA

13.1 L'ENVIRONNEMENTPHYSIQUE

3.1.1 Géologie

1. La zone du projet appartient à l'ensemble dénommé le "bassin Sénégalo-Mauritanien". Cet ensemble est une vaste dépression de sédimentation limitée à l'Est par la pénéplaine antécambrienne formée de schistes, quarzites, granites de 'lArc des Mauritanides" (ligne Maghama--Aleg) et à l'Ouest par l'océan Atlantique. La géomorphologie du bassin "Sénégalo-Mauritanien"dans lequel la vallée du fleuve Sénégal se développe sur une longueur de 750 km (aval de Bakel à l'embouchure),ainsi que les séries stratigraphiquesque l'on observe, particulièrement dans le delta et la basse vallée, a incontestablement été façonnée, par l'alternance de périodes de transgression et de régression marines et les mouvements tectoniquesqui ont affecté la région.

2. Durant le Crétacé la mer a envahi le bassin et engendré des dépôts, coquillages et sables. Ces dépôts sont soumis aprés le retrait de la mer (au cours de l'éocène) à des mouvementstectoniques. Les dépressions résultantde ce phénomèneseront remplies de détritus arrachés sous l'effet de l'érosion aux parties soulevées. La sédimentation de ces éléments formera le Continental Terminal caractérisé par une couverture gréso-argileuse. Les dépôts sablo-argileuxdu ContinentalTerminal sont recouverts généralementd'une cuirasse ferrugineuse. L'épaisseur de ces dépôts varie de plusieurs milliers de mètres dans le delta à quelques centaines de mètres dans le cours moyen (Boghé). Plus en amont et particulièrement dans la zone de Kaédi et la vallée du Gorgoi, on observe un faciès argilo-gréseux fortement fragmenté par les mouvementstectoniques évoqués plus haut et remarquablesur les buttes, qui se peuplent dans la région du Gorgol. A la surface de ces buttes on trouve de la latérite suivie de grès argileux de différentes couleurs. Dans le lit du fleuve comme dans celui du Gorgol on peut observer pendant l'étiage des affleurements de grès quartzeux (soubassement de l'Eocène) et des schistes .

3. En bordure du lit majeur du fleuve, les dunes rouges provoquées par les grandes sécheresses du Quaternaire récent (Ogolien) se dressent en cordons orientés NE-SW. Ces dunes, sous l'effet de la désertification pourront constituer une entrave à l'écoulement normal des eaux si elles ne sont pas stabilisées (dans la zone du Koundi en particulier).

4. Il faut noter enfin la dernière transgressionmarine (Nouakchottien),durant laquelle la mer atteignait l'amont de Boghé. La période du Nouakchottien qu'on peut qualifier d'humide aurait permis un meilleur écoulement du fleuve dont le cours était perturbé au droit de Kaédi par les dunes de l'Ogolien.

3.1.2 Topographie

5. La superficie du bassin du fleuve est de 218.000 km2 à Bakel et de 269.000 km2 à Rosso. La vallée du fleuve Sénégal à l'aval de Bakel a une largeur variant entre 10 et 25 km présentant un relief peu accentué (cote maximale inférieure à 400m). Elle se caractérise par une pente du lit faible (3cm/km entre Bakel et Civé; 0,6cm/km dans le delta) et par la présence de levées fluviatiles qui surplombentles berges du fleuve et ses ramifications. Ces levées peuvent atteindre des hauteurs relativement importantes dans la partie amont (15 m à Maghama). Elles

Rapportfinal - Volume 2 36 Evaluation Environnementaledu PDIAIM s'aplatissent à mesure qu'on se dirige vers l'aval (8m à Boghé).Entre les levées s'intercalentdes cuvettes argileuses ("Kolongat").Celles-ci ont une étendue beaucoup plus importante en aval où elles constituent dans certains cas des zones de stagnationd'eau.

6. Le delta du fleuve présente un relief monotoneet plat sillonné par une multitude de bras, défluents et cuvettes dont l'altitude se situe bien souvent à une cote négative, ce qui favorise l'invasion marine en particulier entre Diama et l'océan (Thiallakt). En bordure du lit majeur du fleuve et à l'amont de Kaédi, se dressent des buttes formées par les grès du Continental Terminal dont l'altitude varie entre 30 et 80m. En aval de Kaédi ces buttes font place aux cordons de dunes (ergs de /'Ogolien)du Brakna et du Trarza (avec des hauteursvariant entre 10 et 25m).

3.1.3 Le climat et la météorologie récente

7. Le climat de la zone du projet est du type sahélien aride caractérisé par trois principales saisons: (i) une saison des pluies (Juillet à Octobre) avec une pluviométrie moyenne annuelle qui varie entre 350 mm (MboutUKaédi)à 250 mm (Rosso), (ii) une saison sèche froide (Novembre à Février), avec des minima se situant en dessous de 15°C, (iii) une saison sèche chaude (Mars à Juin), avec des maxima dépassant45°C

8. Les températures varient dans les fourchettessuivantes en fonction des saisons:

Désignation 1 Minima 'C Moyenne°C Maxima "C Hivernage 23-25 29-30 34-36 Saison froide 13-18 24-28 30-34 Saison chaude 18-20 28-30 38-47

9. Le taux d'humidité relative dépasse 80% en saison d'hivemage. Pendant la saison sèche, il descend en dessous de 15%. Ce taux influe directement sur l'évaporation dont la moyenne mensuelie varie de 150 mm (Septembre)à 450 mm (Avril).

10. Régime des vents. Pendant la saison sèche, l'harmattan, vent chaud et sec soufflant du Nord et Nord-Est et engendré par l'anticyclone de Lybie est prédominant. Ce vent est relayé pendantla saison d'hivernage par la mousson venant de l'Ouest et du Sud-Ouest et engendré par l'anticyclonede Saint Hélène. L'harmattan et la mousson représenteraientrespectivement 70% et 20% du régime des vents.

3.1.4 Conditions hydrologiques,hydrographie et nature des affluents il. Le rcgiimedu fleuve Sénégal à l'état naturel est sous l'influence de deux saisons:

(i) l'hivernage (Juillet à Octobre) qui correspond à la saison des pluies aussi bien dans la vallée que dans le haut bassin et voit la montée des eaux du fleuve avec des débits pouvant atteindre plus de 8000 m3/s; (ii) la saison sèche, qui correspond à l'étiage avec des débits du fleuve quasi-nuis (Novembre à Juin), et au cours de laquelle on observe une remontéede la langue salée dans les basse et moyenne vallées.

12. Hydrographie. Dans le haut bassin (amont de Bakel) les affluents suivants foumissent l'essentiel des apports du fleuve: Bafing, Bakoye,Falémé, Karakoro. Dans la moyenne vallée, en rive droite, les affluents ci-après, ont peu d'influence sur le régime du fleuve mais ont donné naissance à des projets intéressants : (1) Godfa, Niordé (Maghama-décrue), (il) Gorol (Foum Gleita), (iii) Guélouar (projet Dirol).

Rapportfinal - Volume2 37 Evaluation Environnementaledu PDIAIM En aval du Dirol, il s'agit plutôt de défluents qu'empruntent les eaux du fleuve pour inonder le oualo et dont les principauxsont (jusqu'à Gani): (i) Tiangol M'bagne (qui inonde les UNE de MB1, MB2 et MB3), (ii) Koundi (et ses ramifications)qui va de l'aval du casier pilote de Boghé à l'amont de Gani et qui inonde les UNE de K01 à K10, (ii) Diou (Dar EL Barka), (iii) le chenal artificiel de Synthiane (qui renforce le réseau du Koundi), (iv) les marigots de Laouvaja et de Sokam (Lac R'Kiz).

13. Il existe une littérature abondanteet un nombre important de données sur l'hydrologie du fleuve Sénégal à l'état naturel (ORSTOM, GIBB notamment),en cas de besoin il conviendra de s'y référer. Car, les barrages de Manantali et de Diama mis en service en 1986-90 ayant considérablementmodifié le régime d'écoulement des eaux du fleuve Sénégal, notre analyse va plutôt porter (comme prévu par les TdR) sur la situation "Après-barrages", avec toutes les implicationsqui peuvent en découler.

14. Le barrage de Manantaliest situé dans le haut bassin et est édifié sur le cours du Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal. Le Bafing foumit approximativement45% des apports du fleuve. Le barrage de Manantalia un rôle de stockageet de régulation des débits du fleuve. Avec une capacité de 12 milliards de m3, il permettra notamment : (i) de garantir un débit régularisé de 300 m31s(navigation), (ii) la production d'énergie électrique (800 Gwh), (iii) l'irrigation de 225.000 ha.

15. Le barraae de Diama est situé dans le delta du fleuve à 25 km de l'embouchure. Il assure une fonction "anti-sel" en empêchant la remontée du front marin dans le lit du fleuve pendant l'étiage. Son influenceva jusqu'à Boghé. Le barrage permet également le rehaussement du plan d'eau (irrigation gravitaireI réduction de la hauteur de pompage)dans la basse vallée; 1,5 m IGN avec l'endiguement actuel et 2,25 m IGN avec celui envisagé (étude en cours). Le barrage de Diama doit permettre l'irrigationde 125.000ha supplémentaires.

3.1.5 Conditionshydrogéologiques

16. Les nappes intéressant la zone du projet sont subdiviséescomme suit:

(i) Nappes superficielles et lentilles d'eau douce. La profondeur des nappes superficielles varie de là 2m. Ces nappes sont temporaires . Réalimentbespar les crues et les eaux de ruissellement,leur étendueest très limitée. Le mode de captage le plus approprié pour ces nappes est "'loglat" (trou de faible profondeur) réalisé par les pasteurs ou les petits agriculteurs afin de satisfaire leurs besoins une partie de l'année. L'eau des nappes superficielles généralement douce en fin de la saison pluvieuse peut devenir salée très rapidementpar suite d'une surexploitation. (ii) Nappe alluviale. La nappe alluviale est localisée dans la zone du lit majeur du fleuve (sur une largeur de 15 à 20 km) et ses affluents. Elle est alimentée par les crues du fleuve et son niveau est donc très lié à l'inféro-flux. Au delà des strates sédimentaires,les aquifères peuvent être des calcaires, grès ou dolomies susceptiblesde renfermer des réserves en eau importantes(30 M3/h), dans la région du Gorgol notamment. Le captage s'effectue par puits ou forages dont la profondeur est supérieure à 7m. L'eau de la nappe alluviale est réputée douce avec un résidu sec inférieur à 0,5g/l. (iii) Nappe du Brakna. La nappe du Brakna est emmagasinée dans les sables jaunes de l'Eocène et les grès du Gorgol. Elle s'étend en bordure du bassin sédimentaire. Elles est très faiblementexploitée du fait de la mauvaise tenue des sols mais les forages implantés dans cette nappe accusent de bons débits spécifiques(à Kaédi notamment). (iv) Nappede l'Amechtil.Elle s'étend de Boghé (puits d'Abaye) à lOuest de Kaédi. Elle gît dans les horizons calcaires et gréseux de l'Eocène. La perméabilité de l'aquifère est généralementfaible.

Rapport final - Volume 2 38 Evaluation Environnementale du PDIAIM (v) Nappe du Trarza. Sa zone d'extension va de l'Ouest du Gorgol jusqu'au delà de Nouakchott. La nappe du Trarza a comme aquifère le grès argileux du Continentalterminal avec couche de sable intercalée. Les débits qu'elle autorise sont relativement élevés et peuvent atteindre 10 à 15 m3/h. Sa teneur en sels dissous est faible (inférieureà 400 mg/l). Le captage s'effectue par puits ou forage dont le vieillissement ou le colmatageengendre une salinisation progressivede l'eau. La ville de Nouakchottest alimentée par cette nappe. Les conditions de réalimentation de la nappe étant encore mal connues, la SONELEC envisage à long terme l'approvisionnementde la capitale à partir du fleuve. (vi) Nappe du Maestrichien. Localisée dans le centre du bassin "Sénègalo-Mauritanien",la nappe du Maestrichien (aquifère sableux) est la plus importantede toutes et permet des débits pouvant aller jusqu'à 100 m3Ih.

17. Hydrodynamiquedes nappes. La complexité du contexte hydrogéologiqueest à l'image de celle de l'évolution récente de la géologie rappelée plus haut . Les données sur les nappes proviennent essentiellement d'études ponctuelles menées dans le passé par le BRGM et plus récemment(1985-1990) par le Projet d'eaux souterrainessous l'égide de l'OMVS sur financement de l'USAID . Ce projet a permis l'implantation en rive mauritanienne d'un réseau de 237 piézométresauxquels ont été intégrés 166 puits. Les piézométressont courts (PC), moyens (PM) ou profonds (PP) avec des profondeursrespectives de 6m (dépôts post-Nouakchottiens), 20 m pour l'aquifére Nouakchottien,40 à 50 m pour ceux de l'Inchirien et l'Ogolien . Les pièzomètres ont été répartis sur la rive droite dans les proportions suivantes: (i) 70% dans le delta et la basse vallée, (il) 15 % dans la moyennevallée, (iii) 15 % dans la haute vallée.

18. Structure des couches. La combinaison des effets des différentes phases, marines, fluviodeltaïques,éoliennes a donné naissanceà une structure et à une puissance des formations d'une très grande hétérogénéité(alternance de dépôts sableux et argileux).

19. Perméabilité et transmissivité. Il résulte du précédent paragraphe une grande variabilité dans la perméabilité et surtout la transmissivité (T) des couches que l'on rencontre; (T) pouvant passer de 5.10 7 à 3.10 6 m2/s (argile à argile limoneuse) à 1.10-5à 2.10-5 m2/s (sable fin à sable limoneux)

20. Réalimentationet drainage des nappes. Dans le delta, la basse et la moyenne vallée du fleuve, l'alimentation en eau des nappes phréatiques est sous l'influence du fleuve et des marigots (et des eaux pluviales dans une moindre mesure). Les principales nappes du Guebla Mauritanienconstituées par les Nappes du Brakna, Trarza et de l'Amechtil seraient réalimentées à l'Est par le ruissellement sur le substratum primaire. Cette influenceest bien entendu modulée par les caractéristiques hydrodynamiques des horizons aquifères en présence. Elle se mesure par la diffusivité (D) et la transmissivité, paramètres déterrninants dans les relations nappe- rivière. La valeur de ces paramètres est en général très faible à proximité des berges des cours d'eau du fait du colmatagede celles-ci. Les valeurs moyennesqu'on retient pour la vallée sont: (i) diffusivité: 300 m2/jour, (ii) transmissivité: 30 m2/jour.

Pendant la période de crue (août-septembre) le niveau de l'eau atteint son maximum dans les nappes phréatiques. A la décrue (octobre-décembre)on assiste à une baisse générale du niveau de ces mêmes nappes. Il est à noter toutefois qu'à l'état naturel, certaines cuvettes du fait de leur fond argileux, ne pouvaient s'assécher que par évaporation. Depuis la mise en service des barrages de Diama et de Manantali cette situation affecte de nouvelles zones dépressionnaires (dans le delta et la basse vallée notamment) qui restent toute l'année sous eau. S'agissant de la drainabilité en profondeur, la forte salinité observée dans certaines poches en période d'étiage dans la moyenne vallée (plaine de Boghé) atteste de la présence de l'eau salée du post- Nouakchottien,piégée par endroit.

Rapportfinal - Volume2 39 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 3.1.6 Source de pollution des eaux et du sol

21. Les engrais et les pesticides,facteurs d'intensificationde l'agriculture, peuvent engendrer des problèmes de poilution des eaux et des sols.

3.1.6.1 Utilisation des engrais

22. En riziculture, les doses d'engrais recommandéespar la recherche agronomiquesont de 250 kg/ha d'urée (46-0-0) et 100 kg/ha de TSP (0-45-0). L'application des ces quantités sur les quelque 17000 ha cultivés annuellemententrainerait un besoin total annuel de 4250 tonnes d'urée et 1700 tonnes de TSP.

23.Les quantités importées annuellementtournent autour de 6000 tonnes d'urée et 1000 tonnes de TSP. Ces chiffres sont manifestementsupérieurs à la consommationannuelle d'urée, d'autant que faute de financement, de nombreux producteurs réduisent les doses à l'hectare par rapport aux normes. Les quantités d'engrais effectivementappliquées ne sont pas connues, mais on peut raisonnablement penser qu'actuellement le risque de surdosage des engrais est inexistant (des enquêtes ponctuelles14 mentionnentdes doses moyennesde fertilisation de 100 kg/ha pour l'urée et 50 kg/ha pour le TSP).

24. Les dangers de pollution des eaux de surface et souterraines par les nitrates et les phosphates provenant des engrais, semblent être minimes actuellement. En effet, les pertes par lessivage des engrais azotés, et à fortiori des engrais phosphatés5, sont fortement limitées par la capacité de drainage interne très faible des sols de type 'Hollaldé" et 'Faux Hollaldé" sur lesquels sont établis la plupart des périmètres rizicolesdu Delta et de la Basse Vallée du Fleuve.

25. Comme il n'existe actuellement aucun suivi des teneurs en nitrates et phosphates des eaux de drainage, ni de la qualité des eaux des nappes phréatiques, il n'est pas possible d'évaluer exactement le risque actuel de pollution par les engrais.

26. Pour limiter au maximum le passage toujours possible d'une partie des éléments nutritifs des engrais dans les eaux de drainage, il serait judicieux de fractionner l'apport d'engrais azoté, ce qui permet d'ajuster précisément les quantités appliquées aux besoins des plantes et de les épandre le plus près possible de leur périoded'utilisation par les plantes..

3.1.6.2 Utilisation des pesticides

27. A part l'utilisation des herbicides au niveau de grands casiers privés du Trarza, l'usage des pesticides est rare et limité à la lutte contre les sautériaux. La vallée du Sénégal est à ce jour encore peu envahie par les insectes nuisibles du riz, et les maladies cryptogamiques sont également peu prononcées.

28. La maîtrise des adventices dans les rizières est une des préoccupations principales des paysans. L'enherbement constitue aujourd'hui un des principaux facteurs de la chute de rendement en riziculture irriguée. Certaines espèces constituent de véritables fléaux du fait de leur agressivité:

EchinochJoacolona: graminée annuelle très envahissante dès le début du cycle du riz; elle a une croissance plus rapide et un cycle plus court que le riz, elle s'impose par sa vigueur;

4 Etudede faisabilitédu projetde développementdu systèmed'irrigation agricole dans le Haut Deltadu fleuveSénégal, Nippon Koei Co, Rapportfinal, juillet 1997. ' La proportionde phosphorecontenu dans les engrais qui est perduepar drainage,percolation ou lessivageest négligeablecar cettesubstance s'immobiiiise dans la plupartdes sols.

Rapport final - Volume 2 40 Evaluation Environnementale du PDIAIM * Cyperusdifformis: cypéracée qui s'impose par son grand pouvoir multiplicateur car elle fleurit toute l'année; * Oryza barhii: riz sauvage annuel, très rustique,à croissance plus rapide que le riz cultivé; * Scirpusmaritimus: plante a rhizome qui pullule dans les sols salés du Delta.

29. Les principaux herbicides utilisés sont le propanil,l'oxadiazon, le glyphosate.

Le tableau qui suit indique la classe de danger, établie selon les normes OMS.

Herbicide(matière active) DL 50 aiguë mg/kg de poids vif (rat) Classe de danger Propanil 1285-1483mg/kg (DL 50 orale) Peu dangereux Oxadiazon > 8000 mg/kg (DL 50 orale) Peu dangereux Glyphosate 4900 mg/kg (DL 50 orale) Peu dangereux

Il faut souligner que tous ces produits sont peu dangereux, et que les doses moyennes appliquéessont généralementnettement inférieures aux recommandations(3 litres/ha au lieu de 10), probablementpar suite du coût élevé des produits.

Les herbicides sont le plus souvent appliqués par puivérisage sur les cultures maintenues dans une lame d'eau (alors qu'un à sec complet de quelquesjours est recommandé) ce qui, avec les températures élevées, contribue à leur dégradation assez rapide, réduisant ainsi les risques de contaminationdes eaux et des sols.

30. De méme que pour les engrais, l'absence de suivi des teneurs en résidus de pesticides dans les eaux de drainage et les nappes phréatiques,ne permet pas d'évaluer exactement le risque actuel de pollution par les pesticides.

3.1.7 Salinisationdes sols

3.1.7.1 Caractéristiquesgénérales et origine.

31. La salinisation des sols qui se manifeste surtout dans le Delta et la Basse Vallée du Fleuve, résulte de l'accumulationd'une quantité importantede sels solubles dans le profil du sol. Celle-ci est principalementdue à la présence d'une nappe phréatique peu profonde et très salée. Les sels de la nappe sont d'origine marine et leur présence s'explique par la genèse du Delta marquée par une séquence de régressions et de transgressionsde l'Océan Atlantique. Après la dernière transgression (2000 avant notre ère), une grande quantité de sels très solubles est restée à l'état fossilisé dans les sols du Delta rendant ainsi la nappe salée. Cette nappe étant peu profonde, des quantités importantes de sels sont transportéesde la nappe vers la surface du sol par remontéecapillaire.

32. Le phénomène de remontée capillaire a lieu principalementen saison chaude et sèche, dans des conditions où l'évapotranspirationest particulièrementélevée. L'eau ainsi transportée à la surface s'évapore en laissant les sels dans la zone racinaire . Ce phénomène est accentué par l'évaporation sur place des eaux d'irrigation qui, en l'absence de drainage et malgré la faible teneur des eaux du Fleuve, déposent des quantités non négligeables de sel à chaque cycle d'irrigation.

3.1.7.2 Impact de l'irrigation

33. Le riz, qui constitue la principale culture des périmètres irrigués, avec plus de 90% des superficies emblavées, présente l'avantage, par rapport aux autres cultures (maïs, sorgho, maraîchage), d'être cultivé avec la technique de l'irrigation par submersion. Cette pratique est

Rapport final - Volume 2 41 Evaluation Environnementale du PDIAIM favorable à la diminution de la salinité dans la zone racinaire, dans la mesure où elle assure régulièrement un lessivage des sels par percolation profonde, tout en créant une charge hydrauliquequi empêche les remontéescapillaires.

34. Les études de Ceuppens'6 mettent en évidence l'influencedu systéme de culture (double ou simple riziculture)et de l'éventuelle présence d'un système de drainage superficiel sur le taux de salinité des sois. La salinité croit dans l'ordre suivant: double culture avec drainage, simple culture avec drainage, simple culture sans drainage, parcelle abandonnée. De plus, on observe une baisse de la salinité lorsque le nombre d'années d'exploitation des parcelles en riziculture augmente, et les sols jamais mis en culture sont toujours plus salés que ceux exploités. Ceci illustre l'importance du phénomène de remontée capillaire dans le processus de salinisation des sols de culture du Delta, et l'effet bénéfique de la lame d'eau en riziculture.

35. Le développementde la double culture annuelle préconisée dans le cadre du PDIAIM en vue d'intensifier de la mise en valeur des périmètres aménagés et de rentabiliser les investissementsconsentis, accentueraitles effets des aménagementssur l'évolutiondes sois. Le maintien d'un processus de lessivage pendant la saison chaude est favorable à un dessalement plus important des sols irrigués qui ont actuellement tendance à se resaier, en l'absence d'irrigation, à partir de la nappe phréatique.

36. La plupart des périmètresrizicoles du Delta et de la Basse Vallée sont établis sur des sois de type "Hollaldé"et 'Faux Hollaldé" caractérisés par une capacité de drainage interne très faible. En raison de l'évapotranspirationélevée, la concentration en sel de la lame d'eau augmente rapidement dans une parcelle sous culture. Si l'évacuation de ces sels par percolation est insuffisante, la zone racinaire du sol devient de plus en plus salée conduisant à une baisse de rendement de la culture. Le maintien d'un niveau de sel acceptable dans les parcelles cultivées nécessite dès lors la présenced'un réseau de drainage muni d'exutoires.

37. Pour les sols plus légers de type 'Fondé", la riziculture peut constituer un danger à long terme. Les caractéristiques hydrodynamiquesde ces sols permettent une bonne évacuation des sels mais la forte percolation résultante peut à long terme contribuer au rehaussement du niveau de la nappe phréatique,accentuant ainsi la salinisation.

38. Ce phénomène est encore accentué par la gestion déficiente de l'eau dans les périmètres où on observe un surpompage très important: les quantités d'eau pompées sont nettement supérieuresaux besoins des cultures. Cette surirrigationet les pertes sur réseaux conduisent à la remontée rapide de la nappe phréatique.

39. Dans le cas des cultures non rizicoles, l'utilisation de techniques d'irrigation à la raie ou sur billons favorise les remontées capillaires à la surface des sois, en particulier sur les parties exondées (billons). En l'absence de lessivage et de drainage, la salinité des sois augmente rapidement, avec une baisse importante des rendements pour les cultures pratiquées (tomate, oignon). Il en est de même pour les parcelles non irriguées qui subissent l'influence d'une nappe proche de la surface sans qu'un lessivage puisse être assuré par une lame d'eau.

40. Les eaux de drainage des périmètres aménagés sont évacuées par des colatures à ciel ouvert et sont rejetées soit directement dans le fleuve lui-même (certaines stations de pompage ayant la double fonction d'irrigation et d'exhaure des eaux de drainage), soit dans des défluents, soit encore dans des cuvettes voisines qui se salent progressivement,au risque d'aboutir à leur stérilisation complète.

41. En conclusion, le paramètre le plus important qui influe sur la gravité de la salinisation des sols du Delta et de la Basse Vallée du fleuve Sénégal est la profondeur de

16 Ceuppenset ai. (1997)- Etudede la salinitédes soisen riziculturenon drainéedans le Deltadu fleuve Sénégal,SAEDIDPDR, Sénégal, Bulletin technique n° 13.

Rapportfinal - Volume 2 42 Evaluation Environnementaledu PDIAIM la nappe phréatique. La viabilisation et la consolidation des aménagements hydro-agricoles passent par le suivi régulier de la nappe et des conditionsde drainage interne et exteme des sois (qui conditionnent l'élimination des sels et contrôlent le7relèvement de la nappe) et la gestion correcte de l'eau à la parcellepour satisfaire les besoinsdes plantes en évitant la surirrigation.

3.1.7.3 Niveau de salinité dans les sols

42. La salinité se manifeste essentiellement dans le Trarza, mais on a aussi observé des zones discontinues de salinité élevée dans le Brakna (Ngoral Gidaalé et dans la partie sud-est de la plaine de Boghé)7.

43. Il n'existe pas de suivi régulier de la salinité des sols. Les données chiffrées disponibles sont très ponctuelles, et ne permettent pas de cartographier les sois salins, et de préciser l'extension des superficies concernées et les degrés de salinité atteints.

3.1.7.4 Impact sur le rendement des cultures

44. En général, un accroissement de la salinité du soi entraine une diminution progressive des rendements, dans la mesure où cette salinité constitue le facteur limitant (d'autres facteurs peuvent avoir un caractère limitant plus accentué, par exemple la fertilité, le travail du sol).

45. La salinisation du sol se traduit par une augmentation de la pression osmotique de la solution du sol, qui empêche l'absorption racinaire. De plus, certains ions sont toxiques pour les plantes à dose importante,et/ou peuvent contrarier l'absorption d'autres nutriments essentiels.

La tolérance (ou la sensibilité)des plantes et des cultures à la salinité est très variable selon les plantes, les variétés, les stades de croissance et les conditionsclimatiques.

46. L'insuffisance de suivi agronomique détaillé des parcelles irriguées ne permet pas de quantifier l'impact de la salinisation sur les rendements des cultures. Une estimation des rendements du riz sur sois salés pourrait se faire sur la base des travaux de Maas et Hoffman"8. Ceux-ci ont évalué les données disponibles concernant la tolérance des plantes à la salinité et considèrent qu'il existe pour chaque culture, un certain seuil au-delà duquel les rendements diminuent linéairement quand la salinité augmente. Ainsi pour le riz, ils indiquent une baisse de rendement dès que la conductivité électrique de la pâte saturée des sols atteint 4 dS/m et un rendement nul pour une valeur de 11 dS/m. A noter que Ceuppens et al. (1997) ont mesuré des conductivités électriques sur échantillons de sols du Delta du fleuve Sénégal (zone de Gorom Aval au Sénégal) égales ou supérieures à la valeur de 11 dS/m, tout en observant des productions de riz loin d'être nulles.

47. Il faut souligner ici que la baisse de rendement du riz observée depuis 1984 et l'abandon de parcelles aménagées, attribués généralement à la salinisation des sols, sont en fait la résultante de toute une série de facteurs, dont les plus important semblent être, outre la salinisation:

* l'envahissementdes parcellescultivées par des adventices; * la pression aviaire; * la baisse de fertilité des sols; * le non respect du calendrier cultural;

7 MarSada Mamadou (1997) - Dégradationdes sols dansles systèmesirrigués à basede riz dans la rive mauritaniennede la valléedu fleuve Sénégal, Communication ADRAO, St Louis,mars 1997. Maas & Hoffman(1977) - Cropsait toierance,current assessment, J. lrrig. and DrainageDiv., ASCE 103.

Rapportfinal .- Volume 2 43 Evaluation Ervironnementale du PDIAIM * la dégradationdes infrastructureshydrauliques y compris les stations de pompage; * l'accès insuffisantau crédit agricoleet l'exclusion des emprunteursen impayé; * les problèmesde commercialisationdes productions: * les problèmesfonciers.

48. La quantificationde l'impact de chacun de ces facteurs sur l'évolution des rendements en riziculture irriguée, nécessiterait le suivi agro-économique d'exploitations représentatives des divers types d'aménagements, des caractéristiques physiques du milieu et des systèmes de production.

3.1.8 Sodisation et alcalinisation

3.1.8.1 Caractéristiques générales et origine

49. L'alcalinisationdes sols intervient lorsque les argiles du sol fixent d'importantesquantités de sodium au détriment des cations bivalents (calcium et magnésium). Ces sols à pH élevé (supéreur à 8,5) présentent des risques de toxicité pour les cultures, mais surtout un processus de dispersion des argiles entraînant une dégradation de leurs caractéristiques physiques (structure, perméabilité).Ceux-ci deviennent compacts et imperméablesà l'air et à l'eau, avec de graves conséquences pour le développementdes espèces végétales.

50. L'alcalinisation des sols peut être mise en évidence à partir des mesures de bases échangeables(Ca, Mg, Na et K) dans le complexe absorbant et de l'évaluation du pourcentagede sodium par rapport à la somme des cations, ou taux de sodium échangeable(ESP-Exchangeable Sodium Percentage).Un sol est considéré comme faiblementalcalin quand ce taux dépasse 10 et reste inférieurà 15, alcalin quand il est de 15 à 30 et franchement alcalin au delà de 30.

51. Le danger principal vient de l'alcalinisation des sols par les eaux d'irrigation. Actuellement. cette dégradation s'observe principalementsur le oérimètre de Foum Gleita. C'est l'eau du Gorgoi qui possède une alcalinité résiduelle calcite (1,66 mEQI/,soit 2,76 fois supérieure à celle du fleuve Sénégal) qui est dégradante. Dans ces eaux les carbonates étant excédentaires par rapport au calcium, en cas de concentrationdes eaux le premier minéral à précipiter est la calcite (CaCO3). Dans ce cas, la précipitation d'une mole de calcite, qui correspond à une mole de calcium et une mole de carbonates, laisse des carbonates résiduels dans l'eau. Cette opération répétée tend à augmenter progressivement la proportion de carbonates, tout en diminuantcelle du calcium.

52. Ce phénomène d'accumulation résiduelle de carbonates a deux conséquences pour les sois:

* une élévationdu pH (alcalinisation),avec effet de blocage de certains oligo-éléments(zinc) et volatilisationde l'azote du sol et des engrais dans des proportions importantes; * une augmentation du sodium échangeableau niveau des argiles (au détriment du calcium), soit une sodisation, qui entraîne un effondrement de la structure du sol et une dispersion des argiles. Le soi prend en masse et sa surface devient lisse, d'où imperméabilisationdu sol à l'eau et à l'air.

53. Au total, des sols fortement alcalinisés et sodisés deviennent impropres à toute culture et ne sont récupérables qu'à des coûts très élevés (amendements calciques : de l'ordre de 20 t/ha gypse). Dans ces conditions, la préventionest la meilleure mesure à conseiller:

- les aménagements hydro-agricoles doivent impérativement comprendre un réseau de drainage afin de lutter contre l'accumulationde carbonates dans les horizons supérieurs des sols;

Rapportfinal - Volume2 44 Evaluation Environnementaledu PDIAIM - le planage des parcelles doit être soigneusement réalisé afin d'éviter la stagnation de l'eau dans des dépressions.

54. Dans la Moyenne Vallée du fleuve Sénégal, les sols argileux des périmètres aménagés possèdent une résistance naturelle à l'alcalinisation du fait de leur acidité d'origine et de leur réserve en calcium provenant du gypse des dépôts marins anciens. Mais l'effet tampon est progressivementréduit du fait de: i) l'alcalinité résiduelle positive des eaux du Fleuve, ii) la faible capacité de drainage inteme des sols de type "Hollaldé" et "Faux Hollaldé", iii) des indices de concentration très élevés de l'eau d'irrigation en climat sahélien. Sans drainage, les risques d'évolution de ces sols vers l'alcalinisationisodisation existent bien et ne doivent pas être négliges.19.

3.1.8.2 Superficies concemées

55. Les quelques données chiffrées qui sont disponibles concernent le périmètre de Foum Gleita. La plupart des parcelles abandonnées sur ce périmètre pour cause d'alcalinité (quelque 200 ha sur une superficie totale irrigable de 2300 ha) sont localisées sur des sols squelettiques peu profonds (20-40 cm), à pH supérieur à 8,1.

56. Aucune évaluation de l'impact sur le rendement des cultures ni aucun dispositif de suivi des eaux et des sols ne sont en cours, si l'on excepte le programme conjoint PSI-CNRADA de suivi de la dynamiquede la nappe phréatiquepar piézométre.

3.1.9 Influence de la gestion de Manantali sur les marigots et cours d'eau - Régime des crues

57. Plusieursscénarios de gestion des ressources en eau ont été étudiés en tenant compte à la fois des priorités définies par les Etats membres de l'OMVS, du potentiel hydrique mobilisable et de la phase de développementdu bassin dans laquelleon se situe. Pendant la phase actuelle, précédant la mise en service de la centrale hydroélectrique de Manantali, il est prévu la production d'une crue artificielle de 1800 m3/s, 2750 m3ls, ou 3000 m3/s à Bakel pendant 5 jours au début de mois de Septembre (correspondantapproximativement à 7,5 milliards de m3) en fonction de apports non régularisés (Bakoye, Falémé) en vue de soutenir les cultures de décrue dans le Oualo. L'annexe 4 présente l'hydrogramme du fleuve a Bakel de l'hivernage 1996. Cet hydrogramme est assez représentatif de la gestion de la réserve de Manantali dans la phase actuelle. Les niveaux de propagation déterminés par le PROGESEN (en annexe) permettent d'apprécierle niveau d'inondation des défluents et cuvettesde la zone d'étude.

58. Pendant la période d'étiage on observe un débit minimum à Bakel de 50 m3/s, pour satisfaire les besoins de contre-saison. Les surfaces inondées en fonction de la cote de gestion du barrage de Diama en période d'étiage sont également reprises en annexe 4.

59. Actuellement les sociétés de gestion des barrages sont créées (SOGEM pour Manantali et SOGED pour Diama), les contrats pour la centrale hydroélectriquedu barrage de Manantali sont en cours de passation, ce qui laisse augurer d'une mise en service de cette installation à l'horizon 2003, imposant une modificationde la procédureactuelle de gestion de l'eau. En effet la priorité sera, par la suite, de garantir un débit minimum de 190 m3/s aux turbines de la centrale. Avec ce débit il sera possible d'irriguer 100.000 ha à l'aval; par contre les cultures de décrue seront dépendantsdes scénarios de crue artificielle prévus dans la gestion de Manantali.

'9 Boivin(1997) - Soil degradationin irrigationschemes in the Senegalriver middlevalley: mechanisms, characterizationmethods and actualsituation, West Africa Rice Development Association, Bouaké

Rapportfinal - Volume 2 45 Evaluation Erivironnementaledu PDIAIM 3.1.10 Influence du régime des crues sur les zones humides

60. Une étude de Gestion de l'Eau dans le bassin du fleuve Sénégal vient de démarrer au niveau de l'ORSTOM-Dakar(sous la tutelle de l'OMVS). L'objet de cette étude est de:

(i) examiner l'impact de la crue artificielle telle que prévue dans les consignes de lâchés de Manantali sur les superficies de Walo inondées (entre 30.000 et 50.000 ha), sur le pourcentage de ces superficies inondées qui sont effectivement cultivées en décrue, en dégageant également les superficies pour lesquelles les crues sont trop importantes, trop longues ou au contraire trop faibles ou trop courtes pour permettre une exploitation adéquate; (ii) effectuer une approche cartographique des cuvettes inondées et étendre cette étude cartographiquea l'ensemble de la vallée du fleuve par télédétection. Le format ARC-VIEW sera considéré comme standard. Il est à noter que ce travail constituera par la suite une couche SIG intéressantepour les opérateurs des deux rives; (iii) étudier l'impact de la crue artificielle sur la remontée des nappes aquifères par une campagne systématique de relevé des piézomètres du réseau OMVS aussi bien en rive gauche que en rive droite.

61. L'étude doit durer environ trois ans. La rive droite fera l'objet de campagnes de mesures spécifiquesdurant l'hivernage 1998. A noter cependant que le études de l'ORSTOM se limitent à la crue artificielle, dont l'influence sur la ligne d'eau se limite aux alentours de Podor. La zone de vallée en aval de Podor est quand à elle influencée par le barrage de Diama et ne rentre pas en principe dans le cadre de cette étude.

3.1.11 Indicateursde l'environnementphysique

62. Hormis le cas notoire de la pluviométrie et de quelques paramétres climatiques, il n'existe en Mauritanie aucun suivi des indicateurs de l'environnement physique établi sur base de procéduressystématiques. Diverses d'études ont permis de réaliser quelques essais et mesures de terrain, mais le mode opératoire de ces prises de mesure (lieu exact de la prise de donnée, équipement ayant servi à la mesure, type d'échantillonnage,paramètres de caiibration,...) n'est pas uniforme,ce qui ne permet aucun suivi des évolutionsà long terme.

63. Un paramètre aussi important que le niveau des plans d'eau (ou encore mieux, les débits des chenaux et cours d'eau) n'est connu systématiquementqu'en quelques stations du fleuve Sénégal, à l'initiative de l'OMVS, et de temps à autre, ces données sont rapatriées et stockées à la DEAR.

64. Le niveau d'eau dans les piézomètre du réseau OMVS n'a pas été suivi, et il n'est pas possible d'émettre la moindre hypothèsesur les relations entre le niveau des plans d'eau (dont le Sénégal)et les remontéesde nappes. A noter toutefois, que ce type d'études commence à voir le jour au Sénégal.

65. Cette lacune fondamentale au niveau de la métrologie est mise en évidence dans un arand nombre d'études. Les aménagistes sont donc très dépourvus quand il s'agit de dimensionnerdes infrastructures.L'environnementaliste est encore davantage handicapé par ce manque de connaissance des indicateurs quand il s'agit de rendre "objectifs et quantifiables" les impacts .

Rapportfinal - Volume 2 46 Evaluation Environnementale du PD1AIM 13.2 L'ENVIRONNEMENTBIOLOGIQUE

3.2.1 Avant-Propos

1. Les principalesmesures correctives aux problèmesde l'environnementbiologique qui se posentdans la vallée,sont relatives: * à la protectionet à la régénérationde la forêtet des ressourcesnaturelles encore existantes dans la valléedu fleuvetant pourmaintenir des habitatspour la faune que poursubvenir aux besoinsde la populations; * à la réalisationde reboisementsà grandeéchelle pour compenser la dégradationactuelle et augmenterl'offre en boisénergie; * à la protectiondes aménagementshydro-agricoles et d'une manièregénérale, des cultures contrel'érosion éolienne et hydrique; * à l'aménagementde périmétreshydro-agricoles conformes aux normes établies et aux diversesformes d'occupation des terres; * à l'utilisationrationnelle des intrantschimiques et pesticidescontre la dégradationbiologique et chimiquedes sois et des eaux; aà la protectiondes potentialitésagricoles contre la pressiondu bétailqui s'est concentrédans cettezone offrant des espacesfavorables; à la protectionde l'avifaunedes zones humides(Parc National du Diawlinget autrespoints d'eaupermanents et semi-permanents). 2. La prise de consciencede ses phénomènesactuels et à venir existe actuellement. Différents documents nationaux prennent en compte et analysent l'ensemblede cette problématique:

"Profilde l'environnementde la valléedu fleuveSénégal par Euroconsuit/RINen 1990"; "ProgrammeMultisectoriel de luttecontre la Désertification,MDR/UNSO/BUS en 1991"; "Document:Protection de l'environnementdu PDIAIM,MDRE en 1995".

3.2.2 La flore et la faune

3. Auparavant,la valléedu fleuveSénégal et ses affluents(Gorgol et Karakoro),limitée aux départementslongeant le fleuve dans les wilayate du Trarza, du Brakna, du Gorgol et du Guidimakaétaient couverts de forêtsmonospécifiques de Gonakiés,au peuplementfaunique très particulieret leseaux du fleuveétaient relativement riches en poisson.

4. Aujourd'hui,les forêts classées et villageoises,défrichées successivement pour la réalisationdes culturesde décruetraditionnelles et pour le pâturage,puis pour la créationde périmètresirrigués, perturbées en outrepar la désertification,l'accroissement de la pressiondes hommeset du cheptelet par la maîtrisedes eaux du fleuveà partirde Manantaliet de Diama, n'ont plus qu'unesignification juridique et les paysagesspécifiques à la vallée sont en voie de disparition.L'aspect de cettevégétation est de plusen plusmorcelé.

5. Les cortéges floristiquesse sont modifiés afin de s'adapter à la diminutionde la pluviométrie.La végétationapparaît surtout en peuplementsclairs et épars.Mais, on ne dispose toujours pas aujourd'huid'informations ni d'inventairesfiables et précis sur les ressources forestières. Néanmoins,on peut constater dans le Brakna principalement,que suite aux événementsde 1989, qui ont entraînéune nette diminutionde l'occupationtraditionnelle des terres,une régénération importante de la végétationarbustive et arborée.

Rapportfinal - Volume2 47 EvaluationEnvironnementale du PDIAIM 6. L'implantation de brise-vent au sein des aménagements hydro-agricoles est encore très faible en Mauritanie par rapport à ce qui se fait rive gauche au Sénégal. Les seuls brise-vent dignes de ce nom se rencontrentsur quelques périmètresprivés dans la zone de Rosso. Ailleurs, on peut constater des vestiges d'actions menées par le passé. Les principaux reprochesfaits par les agriculteurs restent toujours la perception de l'arbre comme refuge pour les oiseaux granivores.

7. Les modificationsdu régime des eaux du fleuve suite à la construction des barrages ont entraîné une augmentation importantede certaines plantes et des typhas en particulier. Ceci est principalementdû au maintien d'un plan d'eau permanent dans la vallée et à la suppression de la remontéede l'eau de mer.

8. La faune originelle a pratiquementdisparu, certaines espèces déjà avant la sécheresse, d'autres depuis ou sont en voie de disparition.

9. Il faut, par contre noter, une prolifération des oiseaux granivores. Ceci s'explique par l'intensification agricole qui offre en contre saison chaude, période qui régulait auparavant ces populations,de plus en plus de sources alimentaires.De même, ia diminution de la pluviométrie a entraîné une baisse de l'abondance des pâturages de graminées, base de l'alimentationde ces oiseaux.

10. Les activités de pèche ont fortement régressé depuis les demières sécheresseset suite à l'avènement des barrages qui ont profondément modifié le régime des eaux. Par ces faits, la populationhalieutique a diminué sensiblement.

3.2.3 Les espèces menacées

11. Aujourd'hui, la plupart de la faune a disparu de la vallée du fleuve, mis à part le Parc national du Diawling (Delta) qui reste riche en avifaune. Par contre la faune y a fortementdiminué (il n'y subsiste que des chacals, des phacochères,des ratels, des chats sauvages, des lièvres et des patas).

12. La disparition de leur habitat (désertification, aménagements hydro-agricoles, carbonisation des forêts, ..) et la chasse incontrôlée ont éliminé la plupart des grands animaux sauvages dans la vallée. Ainsi, l'éléphant,la girafe, la gazelle dama, l'hippopotame ont disparu. Les seules espèces encore présentes dans la vallée sont principaiement le phacochère, la gazelle dorca, la gazelle à front roux, le babouin, le patas ou singe rouge, le chacal, le chat sauvage et la tortue.

13. Les populations de Dara ont néanmoins remarqué la présence d'un couple d'hippopotamesen 1996.Ce qui est très rare, l'hippopotameétant considéré comme disparu dans la basse vallée. La seule explication pourrait être qu'il s'agissait de jeunes hippopotames entraînés par la crue depuis la Falémé.

14. Il existe encore néanmoins quelques endroits présentant une faune intéressante. Ainsi, on peut encore rencontrer une certaine faune dans l'Athfe à l'est de la vallée du Gorgol et dans le Guidimaka. Malheureusement,l'Athfe est actuellementla principale zone d'approvisionnementen charbon de bois. Sans mesures immédiates et surtout leur respect, ce dernier sanctuaire de faune est amené à disparaîtretrès prochainement.

Rapportfinal - Volume 2 48 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 15. Ci-après une liste des espèces menacées2C:

Hippopotamusamohibmus Hippopotame E Hippotragusequinus Hippotrague MM Damalhscuskorngum Damalisque E Giraffa camelopardis Girafe E Phacochoeursaethiopicus Phacochères P Gazellarufifrons Gazelle à front roux R Gazelladama Gazelledama Mm Oryx dammah Oryx algazelle E Loxondonta africana Eléphant E Panthera leo Lion E Pantherapardus Panthère E Acinonyx jubatus Guépard E Lycaon pîctus Lycaon E Crocuta crocuta Hyènetachetée MM Canis aureus. Canis adustus Chacal A Cercophithecusaethîopsa Singe vert P Erythrocebuspatas Singe rouge P Papio papio Cynocéphale R Trichechus senegalensîs Lamantin TR Orycteropus afer Oryctérope A Crocodilus niloticus Crocodile du Nil TR Struthio camieus Autruche E Légende: E: exterminé, R: Rare, TR :Très rare, P: Présent, A: Assez commun, MM migrateur du Mali

3.2.4 Les habitats critiques potentiellementtouchés par le projet

16. Les projets du PDIAIM soumis au financement de la Banque Mondiale ne vont pas spécifiquementtoucher des sites critiques importantsvu le caractère déjà fortement dégradé de la vallée tant au niveau faune que flore et l'aspect relativement morcelé des demières formations végétales.

17. Par contre, des aménagements mal conçus pourraient avoir des impacts négatifs ponctuels mais relativement importants sur les sols, la végétation, la faune, les berges du fleuve,....

18. Des plans d'occupations actuels des sols permettraient de mieux connaître la situation réelle et de préciser les zones à risques. Ce point sera abordé plus spécifiquementlors de l'étude des impacts et dans le plan d'atténuation.

3.2.5 Les Forêts classées et Parc national

3.2.5. 1 Les forêts classées

19. Sur les 30 forêts classées de Maurtanie représentantprès de 48.000 hectares, la vallée du fleuve Sénégal en compte 19 couvrant près de 22.000 hectares dans les wilayates du Trarza, Brakna et Gorgol. La répartition des foréts classées et leur importance en superficie se fait comme suit (voir page suivante):

20 Source: « Profilde l'environnementde la valléedu fleuveSénégal par Euroconsult/RINen 1990»

Rapport final - Volume 2 49 Evaluation Environnementale du PDIAIM Wilaya Forèt classee Superficie (hectares) TRARZA BOU HAJRA 320 KEUR MOUR 450 GANI 2200 DIOLDI 627 BARWADJI 486 KOUNDI 4470 8553 BRAKNA TESSEM 453 MBOYO 2940 DAR EL BARKA 328 OLO OLOGO 217 SILSE 2736 AFNIA 569 LOPEL 582 600 8425 GORGOL DIORBIVOL 754 DINDE 395 DAO 958 YAME N'DIAYE 530 N'GOUYE 1825 4462 TOTAL 21440

20. Les forêts classées de la vallées sont situées dans les zones traditionnellement inondables et sont constituées en grandes parties de Acacia nilotica (gonakié). Les sécheresses, l'action de l'homme (production de charbon de bois) et de son bétail et enfin la diminution des crues (gestion des eaux) ont fortement dégradé ces forêts qui, par endroit, n'ont plus qu'un caractère juridique. Certaines sont maintenant totalement hors zones inondables tandis que d'autres sont en permanenceinondées.

21. On constate ça et là dans la vallée (walo comme diéri) des signes encourageant de régénérationnaturelle des formations forestières. Cette régénérationse fait via une modification du cortège floristique s'adaptant aux modificationstant de la pluviométrie que de la disparition des crues.

22. Depuis 2 ans, la DEAR sur financementde l'Union Européenne a entamé un programme de gestion et d'aménagement de 2 forêts classées, celle de Gani dans le Trarza et celle de Diorbivol dans le Gorgol. Les résultats de ce programmedevront permettre de définir un modèle d'aménagement et de cogestion des forêts classées en mettant l'accent sur la dimension participativedes populations(cfr point 3.4.6).

23. Dans le cadre du PDIAIM et plus spécifiquement dans le volet "Investissements structurants des Unités naturelles d'équipement de Koundi 1 à 5", il est prévu de débuter l'aménagement des forêts de Koundi et de Dioldi. La forêt de M'Barwadji étant entièrement défrichées aucune action n'y est prévue. L'aménagement de la forêt de Gani en cours actuellement n'est pas incluse dans ce volet.

24. Les actions envisagées consistent à préserver les peuplements existants et à les régénérer en les protégeant (clôture) et reboisant les zones dénudées. La suite des actions à

Rapportfinal - Volume2 50 Evaluation Environnementaledu PDIAIM mener sera définie sur base des conclusions et recommandationsdes actions déjà entrepnses par la DEAR à Gani et Diorbivol.

3.2.5.2 Le parc National du Diawling

25. Après plusieurs années de discussion, le gouvernement mauritaniena opté en 1991 pour la création du Parc National du Diawling. Il s'étend sur près de 16.000 hectares d'ancienneplaine d'inondationet n'est séparé du Parc National des Oiseaux du Djoudj au Sénégal que par le fleuve.

26. Le projet d'établissementdu PND et l'élaborationde son plan de gestion a commencé fin 1993 sur financement des Pays Bas à travers le Programme Régional des Zones Humides de l'UICN. Les principaux objectifs sont:

* la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles d'un échantillon de l'écosystème du Delta; * le développementharmonieux et permanent des diversesactivités des populationslocales; * la coordination des activitéspastorales et piscicoles menées sur son territoire.

27. L'originalité du PND tient surtout dans l'intégration des aspects de conservation et de développement. Certaines zones du parc sont ouvertes de façon explicite à l'exploitation des ressources naturelles par les collectivitéslocales (pêche, cueillette,élevage).

3.2.6 La pêche

28. Avant les années de sécheresse, le fleuve fournissaitenviron 30.000 tonnes de poissons par an ce qui assurait près de 10.000 emplois. La forte diminution des crues a entraîné une régression sensible des capacitésde reproduction. De plus, la construction du barrage de Diama et des digues rive droite et rive gauche empêchent les populations de poisson du delta et de l'océan de remonter le fleuve pour s'y reproduire. Enfin, la tendance à l'intensification de l'agriculture pourrait entrainer une modification de la qualité chimique de l'eau et le rejet de pesticides et engrais chimiques pourrait à terme avoir des conséquences négatives sur les poissons.

29. L'économie de la pêche continentale encore présente (le nombre de pêcheurs professionnelsa fortement diminué) est confrontée à la pêche maritime qui écoule sa production tout au long de la vallée et ce jusqu'à Kayes, à un prix très compétitif. Même si les habitudes alimentaires dirigent les consommateursvers les poissons d'eau douce, la différence de prix a entraîné une rapide modification de ces habitudes. Les pêcheurs actifs sur la retenue de Foum Gleita écoulent plus facilement leur poissons à Sélibabi qu'à Kaédi.

30. Il n'y a actuellement aucune donnée d'inventaire des espèces de poisson encore présentes dans le fleuve suite aux profondes modifications qu'il a connu ces demières années. Selon les discussions que nous avons eues lors de notre passage dans la vallée, les principales espèces encore pêchées et qui présentent un certain intérêt pour la populationsont, mis à part le capitaineen nette régression, les tilapias et les silures.

31. Il faut noter à Boghé un essai de pisciculture financé par l'UNICEF. Après avoir creusé des étangs, les populationsy ont mis des tilapias. Après la reproduction,ces jeunes poissons ont été placés dans des bacs flottant sur le fleuve. Les premiers résultats devraient être connus au cours des prochainsmois.

Rapportfinal - Volume 2 51 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3.2.7 Les oiseaux granivores

32. La vallée du fleuve Sénégal est de plus en plus envahies par des nuées d'oiseaux granivores, tels les Quéléa quéléa. L'intensification agricole, double culture, a probablement permis à ces oiseaux de trouver de nouvelles et permanentes sources aiimentaires grâce aux cultures rizicoles de contre saison chaude. Ce problème doit prendre en considération l'interactionentre les 2 rives du fleuve.

33. Par le passé et avant l'avènement des cultures irriguées, ce phénomène était déjà présent dans la vallée mais était réaule naturellement par l'absence de sources alimentaires en saison chaude. Ces oiseaux,se nourrissantprincipalement de graminées naturelles,migraient sur de très longuesdistances pour trouver leur nourriture.

34. La principale méthode de lutte contre ses oiseaux est de nature chimique. Nichant en colonie et tous les soirs au même endroit, ils empruntent un couloir identique qu'il est facile d'identifier pour y pulvériserun avicide lors de leur passage.

35. Une lutte intégrée pourrait égalementêtre mise en oeuvreen favorisant au maximum une diversification des cultures non céréalières en contre saison chaude, tel le gombo, la patate douce, le niébé ou autres légumineuses,les pastèquesou des cultures fourragères. Le CNRADA a effectué des recherches dans ce sens au début des années '90. A souligner toutefois que cette diversification pose des problèmes sur les sols lourds de rizière (structure et planage) et est conditionnée par l'existence de débouchés rémunérateurspour les productions.

3.2.8 Le problèmes des adventices(Typhas)

36. Le nouveau mode de gestion des eaux du fleuve Sénégal (maintien d'un pian d'eau permanent et suppression de l'incursion d'eau saumâtre) a favorisé le développement de certaines plantes. Actuellement dans la basse vallée, on note un développement excessif des roseaux-massue Typhas domingensrsainsi que de la salsade d'eau (Pistia). Les typhas sont caractéristiquesdes systèmes lacustreset ils se développentprincipalement sur les berges et en faible profondeur.A la fin des années '70, ils apparurentdéjà dans le lac de Guiers au Sénégal.

37. Un assèchement temporaire ou à tout le moins un abaissement conséquent (supérieur à un mètre) du plan d'eau pendant quelques semaines permettrait de lutter contre les Typhas. Cet abaissement du plan d'eau sera également bénéfique pour lutter contre les pestes et en particulier contre les mollusques et autres hôtes intermédiairesde certaines maladies.

3.2.9 Le problème de l'ensablement

38. Les menaces d'ensablement concement les agglomérations (villes, villages), les périmètres agricoles (cultures pluviales, cultures de décrues, périmètres irrigués), les ouvrages hydrauliques (barrages, points d'eau, digues) ainsi que les installations linéaires (routes). Le phénomèned'ensablement existe sous différentesformes:

* mouvement massif des dunes, * ensablementsuperficiel à partir de transports éoliens et hydriques.

39. L'ensablementissu de mouvementmassif de dunes se rencontre principalementdans le Trarza et l'ouest du Brakna.

Rapport final - Volume2 52 EvaluatzonEnvironnementale du PDIAIM 40. Le phénornèned'ensablement trouve une partie de ses origines, outre les phénomènes climatiques, dans la dégradation du couvert végétal par le surpâturage, les défrichements et les déboisements.

41. Les actions de lutte contre l'ensablement et celles de fixation des dunes ne peuvent aboutir sans une gestion saine et durable de l'ensemble des ressources naturelles. Cette gestion passe obligatoirement par la responsabilisationdes populations et des élus communaux en particulieren leur confiant les outils et moyens nécessaires.

3.2.10 Indicateursde l'environnementbiologique

42. Ressources forestières et ressources fauniques. Actuellement, il n'y aucune donnée récente et fiable des ressources forestières et fauniques ni sur papier ni cartographique. Néanmoins, le personnel de terrain de la DEAR et du MDRE, ainsi que les populations connaissent la localisation des massifs forestiers susceptibles d'être aménagés dans la vallée et plus particulièrementceux situés dans les zones du PDIAIM ainsi que la faune encore présente qui est d'ailleurs souvent liée aux massifs boisés.

43. Ressources halieutiaues.Tout comme pour les ressources forestières, aucunes données récenteset fiables ne sont disponiblestant au niveau de la population halieutiquedans la fleuve et qu'au niveau de la répartition des potentialitéspiscicoles des eaux du fleuves vu les modifications des qualités physico-chimiques des eaux depuis l'avènement de DIAMA et de l'augmentation notoire des superficies aménagéestant en rive droitequ'en rive gauche.

Afin de définir des indicateurs valables, il est nécessairede réaliser un inventaire des ressources piscicoles actuelles par sondage auprès des populations de pécheurs, sondage scientifique, étude et cartographie de la dynamique piscicole en fonction des espèces rencontrées et l'établissement des niches désertées depuis la gestion de DIAMA et ensuite d'étudier les potentialitéset besoins de rempoissonnementsi nécessaire dans le fleuve, dans ses différents affluents et dans les plans d'eaux (R'Kiz, Foum Gleïta).

44. Pestes et oiseaux aranivores. Il n'existe aucun indicateur permettant de quantifier les différentes pestes: typhas, hôtes intermédiaires des maladies humaines et animales, oiseaux granivores. Ces pestes sont à considérer dans l'ensemble du bassin car elles sont présentes et actives tant rive droite que rive gauche. La définition d'indicateurs de suivi devra donc se faire dans le cadre des organisationssupranationales gérant le bassin du fleuve Sénégal. Il en sera de même des programmesde lutte.

Rapportfinal - Volume 2 53 Evaluation Environnementale du PDI4IM 13.3 L'ENVIRONNEMENTSANTE

3.3.1 Le paludisme

3.3.1.1 Présentationschématique du mode de propagation du paludisme

Ainenazements hydro-agricoles

- | veloppement gîtes

PIuaIion Insecte vecteur

Contactravec - Habitations proches dcs sites de rcproduction -~Contact avec hôte l

Maladies ______Endémicité hypo-méso

Mortalit Morbidité Incapacité

3.3.1.2 Epidémiologie

1. Le paludisme est endémique dans la zone du projet avec une augmentation du nombre de cas pendant et après ia saison des pluies. Le Plasmodium falciparum est l'espèce la plus prédominante, mais on signale la présence de Plasmodium malaria et Plasmodium vivax. Le paludisme constitue globalement la troisième cause de consultations dans les formations sanitaires. De 1991 à 1995, les rapports statistiques annuels du ministère de la santé indiquent l'évolution du nombre de cas déclarés au niveau nationaldans les formations sanitaires selon la répartitionsuivante:

années 1991 1992 1993 1994 1995 nombre de cas déclarés (l'augmentation du 42112 45687 43892 156080 214478 nombre de cas déclaré résulte de l'augmentation de la couverture sanitaire, de leur meilleure accessibilité (décentralisation des services) et ne sont pas nécessairement le reflet d'une augmentation du paludisme. __ % des cas diagnostiqués de paludisme par 9,5% 9,4 % 11,8% 16,4 % 16,5% rapport à l'ensemble des autres maladies déclarées.

Rapport final - Volume 2 54 Evaluation Environnementale du PDIAIM De ce tableau, on peut déduire une tendance à une augmentationsensible de la prépondérance du paludisme par rapport aux autres maladies en Mauritanie. Le fait que, à l'heure actuelle, tout cas de fièvre fasse automatiquement l'objet d'un test de paludisme nécessite cependant d'interpréterces chiffres avec réserve.

Au niveau régional, le nombre de cas déclaré et le rang (prépondérancedu paludisme par rapport aux autres maladiesdéclarées se présente de la façon suivante:

j 1984 1995 1996 1997 i Gorgol 15481 (3ème rang) 23344 (ler rang) 28 757(1er rang) 21 127(1er rang) Trarza 5143 14138 (3èmerang)

2. En dehors de ces chiffres globaux, l'on ne dispose pas d'études statistiques effectuées selon des procédures bien fixées et qui permettent de suivre l'évolution des données épidémiologiques.Plusieurs études ponctuellesprésentées ci-dessous dans l'ordre chronologique permettentd'établir quelques commentaires:

(i) 1962 et 1963. Les enquêtes paludométriqueseffectuées en décembre 1962 et avril 1963 au Gorgol par A.S. KHOMOV et ai. Montrent l'existence d'une transmission anophéliènne en saison de pluie où l'Anophèles gambiae sensu lato est le vecteur majeur et où Plasmodiumfalciparum est l'espèce dominante.

(ii) 1981-1984. Les enquétes paludométriqueseffectuées par le Centre national d'hygiène de Nouakchott sur 981 sujets de décembre 1981 à octobre 1984 montrent une prévalence de 101958(soit environ 1 %) avec une mise en évidence de deux espèces: P.Ealciparum et P, Malariae.

(iii) 1984. L'enquête de prévalence du paludisme effectuée *par le CNH (centre national d'hygiène) du 22/10/84 au 14/11/84 a montré une prévalence de 1,02 % (enquête paludologiqueeffectuée à Rosso ayant touché 981 personnes âgées de 2 à 60 ans).

(iv) 1988. Une étude effectuee en Février 1988 pendant la saison sèche à DIEUK (région du Trarza) en vue de déterminer la situation épidémiologiquedu paludisme au niveau de la morbidité, la chimiosensibilitéet l'étudeentomologique a donné les résultats suivants:

* morbidité: sur 219 élèves soumis à l'étude, il a été noté 17 cas fébriles (soit 17 /219 = 8 %) et 6 accès palustres (6 1219= 3 %). * chimiosensibilité: les souches étudiées sont considérées sensibles à la chloroquine à la dose de 10 mg I kg par le test invivo . * parasitologie: sur 92 enfants de 2 à 9 ans, 12 étaient porteurs de parasites soit un indice plasmodiquede 13 % et un indice splénique de 4 % . * entomologie : l'étude a retrouvé des anophèles adultes après puivérisation intradomiciliaired'insecticides.

(v) 1988. Dans le cadre de la surveillance de la chimiosensibilitéde P. Falciparum en Afrique de l'Ouest, une équipe du GRGP / OCCGE a effectué une mission au BRAKNA du 19 Octobre au 5 Novembre 1988. 651 enfants de 2 à 12 ans ont été examinés et 17 étaient porteurs de plasmodium. I. P. = 2,6 % avec 94 % de P. falciparum et 6 % de P. Malarae. Six enfants satisfaisantsaux critères de sélection ont été retenus pour les test in vivo et in vitro montrant ainsi une sensibilité à la chloroquine et à la méfloquine.

(vi) 1989. En 1989. une enquête effectuée par une équipe du centre de Muraz sur le site du barrage de Foum Glelta au milieu de la saison sèche sur un échantillon de 523 personnes montre : (i) une prévalence de 0,38 %, (ii) un taux d'Ac très faible puisque 72,3 % de la population avaient des taux inférieurs à 1 / 40, (iii) absence d'anophèle. Ces résultats

Rapportfinal - Volume2 55 Evaluation Environnementaledu PDL4IM montrent qu'au moment de l'enquète (saison sèche)' il y a ?rrét de la transmission du paludisme.

(vii) 1991. L'enauéte de morbidité palustre à l'hôpital régional d'Aleg, du 20 octobre au 30 Mai 1991 a permis d'affirmer que l'accès palustre représentant 4,65 % de l'ensemble des consultations et 14 % des accès fébriles. De même que la surveillance passive de la chimiosensibilité à la chloroquine à la dose de 25 mg I kg concernant 19 malades s'est avérée être efficace. Il n'y a pas eu d'échecthérapeutique.

(viii) 1991-1993.Selon P. Cunin2 ', la morbiditédu paludismeest en nette augmentationpassant de 8,9 % en 1991 à 11,46% en 1993, mais il s'agit d'une étude non publiée se référant aux rapports mensuels du ministère de la santé et aux diagnosticsprésomptifs.

(ix) 1995-1997. Au Gorgol, le paludisme est considéré comme la première pathologieavec en 1995 (23 344 cas soit 28,8%) 1996 (28 757 cas soit 37,8%) et 1997 (21 127 cas soit 22,83%). Un système de surveillance sentinelle a déjà été mis en place depuis 1996 et il est axé sur la surveillance épidémiologique du paludisme, choléra, méningite cérébro- spinale et les maladiesdu programmeélargi de vaccination.

(x) 1997. Selon la DRASS du Trarza le paludisme vient à la troisième position (après la pneumopathie et les diarrhées) avec 14138 cas soit 18% de prévaience; durant l'année 1997, sur 1 412 hospitalisés pendant le premier semestre 1997, on signale 597 cas de paludisme (soit 42,3.%) dont 17 décès. Le DRASSsignale l'extension de la maladievers le nord au bassin du lac de R'Kiz et dans les rizières et la transformation de son caractère épidémiquesaisonnier (septembre à décembre).

(xi) 1997. Au Brakna, le paludisme est en tête des maladies notifiées durant l'année 1997 26 117 cas (23%) ainsi répartis Aleg (2 310 soit 8,8%) Boghé (11 468 cas soit 43,9 %), Bababé (4 722 cas soit 18%), M'Bagne (5 646 cas soit 21,6%), Maghta-lahjar(1 971 cas soit 7,5%).

Paludisme- Principales enquêtes Enquête Localité Période Observations Centre Muraz OCCGE Foum Gleïta (Gorgol) Mars 1986 porteurs parasites 0,35 % 523 personnes 10 villages et saison sèche spiénomologie 1,1 % campement pas de transrnission Centre national d'hygiène Rosso 22/10/84 au porteurs parasites 1,02 % 981 personnes 14f11184 splénomégalie 0,03 %

Santé Sud (ONG) Gorgol janv - févr spiénomégalie 24,4% et Caritas 14 villages + 2 ham 1987 (2-9 ans) et 12,7%total 1 504 personnes Enquête DIEUK Trarza fév 1988 8 % cas fébriies 219 élèves 3% accès palustres indice plasmodium 13% (2-9 ans) P. Splénique 4 % Enquête chimiosensibilité Brakna 19110au Indioe plasmodique = 2,6% GRGP/OCCGE 651 enfants 5 /11/1988 P. Splénique 4 %

Enquête morbidité palustre Hôpital Aleg Brakna 20/10/90 au Accès palustre 4,65% 30/05191 consultations .______et 14 % fièvres.

21 Conseiller technique, Ministère de la Santé, rapport non publié

Rapport final - Volume 2 56 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3. De ce qui précede, on peut affirmer qu'il y a eu un accroissementsignificatif de la morbidité et des formes graves du paludisme suite à la mise en fonctionnement des barragesde Manantaliet Diama. Cet accroissementest significatif en saison sèche où, dans le passé, la orévalence du paludismeétaient proche de zéro.

3.3.1.3 Mesures d'atténuation

Schéma

Libérer écoulement caux en le:s débarassanit des vévgétaux Lau. stagnantes - Assèchement de certaines rivières pendant du courtes périodes puis inondation pour pcrurcherlc cycle de développement du moustique

Eliminer ls teosses et les creux 5it,:s larvaires 01 Installation d`un drainage Assécher flaque d'cau près des maisons Larvicides et poxissons larvivores

r______-_____-_____-_____|__Utilisation insecticide à ef(et rémanent lors des flambées lulation Anophèles * sculemcnt (DDT) Pulvérisation insecticide à e[fet rapidc pendant l'épidémie

|Contact hôtc | W Moiustiquaircs simples ou imprégnés d'insccticide Moustiquaires aux portes et lénitres Vaporisation d'insecticides à la pyrèthrine Serpentins anti-moustiques Protection des partics découvertes du corps par habillement adapté Habitations loin des principaux gîtes larvaires

Maladie | Traitement médical présomptif des cas Prophylaxie chez la femme enceinte

4. La lutte contre le paludisme doit s'adapter à la situation et aux ressources locales en ce qui concerne la modalités de prises de médicaments,l'information et l'éducationsanitaire, la lutte anti-vectorietle et la surveillance épidermologique. Dans tous les cas, un diagnostic et un traitement précoce doivent être à la base de la stratégiede lutte. La participation de la population et leur capacité d'adopter des mesures tendant à diminuer la transmission du paludisme, est essentielle. Les actions individuelles,familiales et collectives sont capables de réduire de façon significativela morbidité due à la maladie.

5. Les quatre stades de la vie de moustiquesont l'oeuf, la larve, la pupe et l'adulte. Les trois premiers stades sont vécus dans l'eau, tandis que l'adulte est un insecte actif volant. Les oeufs des anophèles sont disposés à la surface de l'eau, un à un et passent au stade larvaire en 2 et 3 jours. La larve puise sa nourriture dans l'eau où elle vit, après une dizaine de jours, elle se transforme en pupe qui remonte à la surface de l'eau de temps en temps pour respirer. Après une période qui peut varier de 1 à 4 jours, la peau de la pupe se fend et le moustique sort, il se repose un bref instant à la surface de l'eau avant de s'envoler.Le moustique adulte a une distance de vol d'un à 2 km, sa longévité varie de quelques heures à quelques jours. Les anophèles adultes se reproduisent dans presque toutes les formes de nappes d'eau stagnante qu'il s'agisse d'un lac, d'une flaque temporaire, des empreintes de sabots de bétail ou des récipients abandonnés. ils peuvent se multiplier dans l'eau claire ou saumâtre. Il est possible de prévenir et de réduire la transmission du paludisme par différentes méthodes de lutte mises en oeuvre aux stades de développementaquatique ou de la vie adulte du moustique.

Rapportfinal - Volume2 57 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 6. La premièremesure consiste à éviter de se faire piquer grâce à:

* l'utilisation des moustiquaires pour dormir qu'il s'agisse de moustiquaires simples ou imprégnées d'insecticidesfaciles à induire et efficaces: où qu'il s'agisse de dormir dans des pièces où les fenêtres sont protégées par des moustiquaires.

* vaporiserles pièces d'insecticidescontenant de la pyréthrine ou utiliser les serpentins fumants anti-moustiquesqui sont répandues, peu onéreux et efficaces.

* après le coucher du soleil, se couvrir les parties du corps habituellementdécouverts (bras, jambes) par des habits adaptés.

* Veiller à ce que les habitationssoient implantéesloin des principaux sites de reproduction.

* Installer un bon système d'approvisionnementen eau indépendantde la source d'eau dans laquelleles moustiquesse reproduisent.

* Eliminer les principaux sites de reproduction : fosses creuses lors de la construction de maisons, routes, de puits, installations de drainages ou d'irrigations inadéquats. Il faudra assécher les flaques d'eau prés des maisons, et remblayer au besoin puis maintenir en bon état et débarrasser de végétations les canaux d'irrigation pour permettre à l'eau de s'écouler librement

7. Dans certains cas on peut même envisager d'assécher régulièrement les plans d'eau pendant de courtes périodes, les inonder après pour perturber les divers stades de développementdu moustique.

8. Certainesespèces de poissons mangent les larves de moustiques. Le recours au poisson "larvivore" serait bénéfique pour la communauté. Il est préférable de faire en même temps l'élevage de poisson comestible pour que le projet soit rentable. Le recours aux poissons qui mangent les plantes est un moyen d'empêcher que les bords des canaux et des systèmes de drainage soient recouverts de végétation, ce qui faciliterait l'écoulementde l'eau.

9. Utilisationd'insecticides: Le DDT est l'insecticide à effet rémanent le plus utilisé, le moins cher et le plus sûr quant à la pulvérisation à l'intérieur des maisons. L'usage de ce type d'insecticide n'est recommandé que lors des flambées et dans des cas particuliers. La pulvérisation à long terme et sur une grande échelle n'est pas recommandée,car solution coûteuse et favorisant le développement ultérieur de la résistance des moustiques à ces types d'insecticides. La puivérisationd'insecticide à effet rapide est utile en cas d'urgence, pendant les épidémies et dans les cas de réunions nocturnes à l'extérieur, mais elle est très onéreuse .

10. L'utilisationde larvicide ne devrait être envisagée que iorsque les sites de reproduction sont peu nombreux et la région à traiter bien limitée. Les approches visant à réduire le nombre des vecteurs par l'usage de larvicides et I ou l'élimination d'eaux stagnantes ne peuvent seules produire une baisse significative de l'intensité de la transmission du paludisme sans une couverturetotale d'un vaste territoire.

3.3.2 La bilharziose

3.3.2.1 Introductionexplicative

11. La schistosomiaseou bilharziose est due à un ver, le schistosome dont il existe 3 formes principales. En Mauritanie deux formes existent Schistosome Mansoni et Schistosome Haematobium.Ce sont les gens qui contaminent l'environnementet c'est l'hygiène qui est en cause; on s'infecte au contact répété de l'eau douce en pêchant, en travaillant la terre, en

Rapportfinal - Volume2 58 Evaluation Environnementaledu PDIAIM nageant, en se baignant, en se lavant ou en jouant dans l'eau. Les oeufs excrétés par un sujet infeste vont éclore dans l'eau et libérer un minusculeparasite(miracsdium) qui nage à l'aide de cils à la recherche du mollusqued'eau douce à l'intérieur duquel il poursuivra son développement.La production de milliers de furrocercaires qui seront lâchés dans l'eau; quelques secondes leur suffisent pour percer la peau de l'hôte humain et poursuivre leur cycle de croissance . Les vers adultes en résultent, se fixent aux parois des vaisseaux (de la vessie dans la forme urinaire), la femelle produit des oeufs dont la moitié est éliminée dans les urines (le cycle recommence) et l'autre moitié restée dans la vessie provoquentdes lésions.

12. La Schistosomiase est une maladie professionnelle qui touche les agriculteurs et les pécheurs; les enfants sont souvent infectés avant l'âge de 14 ans. Les mouvements des populationscontribuent à la propager. La plupart des infections en zone d'endémie, sont légères et asymptomatiques mais les conséquences à long terme sont graves: lésions de l'appareil urinaire aboutissant à la destruction des reins, et relation avec la fréquence du cancer de la vessie: L'impact économiqueest aussi important car la capacité de travail de la population rurale est amoindrie en raison de l'affaiblissementet de la léthargie qui frappent les schistosomiens, le résultat scolaire et la croissance des enfants malades sont également entravés.

3.3.2.2 Identification des impacts

|lomme infecté Eau lomme sain + l / e ~~~~~~~~~~~~~Baignadc PNehe cMollusques rraires Travail agricole exception Cycle paraSite

pénétration pcau Ver

| S.Hematobium Maladies S.M1ansonil

t- Héematurie t - diarrhée T - Lésions arbre urinaire - atteinte foie < - Cancer vessie - atteinte pulmonaire

3.3.2.3 Epidémiologie

13. Plusieurs études ponctuelles présentées ci-dessous dans l'ordre chronologique permettent d'établir quelques commentaires:

(i) 1960. En 1960 une enquête réalisée par F.G. Mantl note la présence de shistosoma Hemotobium chez ies population de la vallée du fleuve Sénégal : Gorgol (27,5% et Brakna (24,5 %).

Rapportfinal - Volume 2 59 Evaluation Environnementale du PDIAIM (ii) 1979-1981. Entre 1979 et 1981 SIDATT et collaborateurs trouvent respectivement un taux d'infection de 1,3 % au Trarza: de 19,9 % au Brakna et de 13,7 % au Gorgol. En 1987 le Centre National d'Hygiène trouve un taux de prévalence de 6,3% à Kaédi. Entre 1994 et 1995, l'unité sihistosomaise à Génève a mené deux enquêtes épidémologiques qui ont montré les résultats suivants:

S,hematobwum S. Mansoni Trarza 3,40/c 9,7% Brakna 33,92% 1,5%

(iii) 1995 En 1995 le Centre National Hygiène a effectué une enquête dans 7 localités du Brakna et on trouve une prévalence de 5,2% de S. Hernotobium avec un taux variant de 28 % à Boghé à 0 % à Bababé et aucun cas de S. Mansoni.

(iv) 1995 Une revue bibliographique sur le biiharziose genito - unaire et intemale a été élaboré par le Centre National Hygiène en Avril 1995, et elle indique:

> Prévalence de S. Mansoni dans la wilaya du Trarza (8 au 18.09.1993) : 29,5 % de la population étudiée. C'est la première enquête qui signale la présence de S. Mansoni, elle est faite à Baghdad village de 350 habitants situé à 20 km de Rosso, 71 échantillons de selles ont été récoltés et examinés par méthode de KATO.

> Enquête la bilharziose uniaire et intestinale dans le Trarza (12 au 24.07.1994) : La bilharziose urinaire est retrouvée dans 9 % des cas et la bilharziose intestinale (S. Mansoni) est retrouvée dans 5,6 % des cas. Etude faite dans 3 localités Baghdad, Jidré el mohghen et Lexeïba et concerne 300 échantillons de selles et urines

= L'enquête menée par le Docteur Urbani du 25.05. au 05.06.1996 dans la région du Trarza donne les résultats suivants: 14.2 % d'hématurie et 9,7 % de S. Mansoni. 85 échantillons de selles et d'urines, concerne Rosso et 13 autres localités. Ecoliers 5 - 14 ans

=> L'enquête épidémiologique effectuée par le CNH du 17 au 31.10.1993 dans le Gorgol: on note la présence de S.hématobium dans 6,39% et l'absence de S. mansoni. 438 échantillons de selles et urines ont été prélevés. L'ensemble de ces résultats permet de dire que:

* la bilharziose urinaire à S. Hematobium et présente et en augmentation dans toutes les régions du fleuve et à des taux élevés. * la présence de S . Mansoni concerne essentiellement le Trarza et a été signalée depuis 1993 seulement, et depuis peu du Brakna. * les enfants de 5 à 15 ans sont les plus exposés.

' Une enquête récente effectuée par le Centre National d'Hygiène montre:

* Dans le Brakna en juin 1996 : présence de S. Hematobium 33,92 %, S. Mansoni 1,5 %, sur un échantillon de 426 enfants de 4 à 14 ans, à Boghé et 3 autres localités. * Dans les écoles primaires du Trarza en octobre 1997: S. Hematobium 5,3%, S. Mansoni 21,8 % (échantillons chez 450 enfants de 6 à 14 ans, de 7 écoles Rosso, R'Kiz et Keur-macène), ces taux étant très élevés dans certains villages (84,1% à S.Mansonià Breun et 28,8% à Diourbel)

Rapport final - Volume 2 60 Evaluation Environnementale du PDIAIM Tableau3: Schistosomiase- Principales Enquêtes

Enquête Localité Période Observation t -enquête CNH Gorgol janvier 1980 Taux d'infestation 11.80 % par S. 1013 personnes hernmetobium - Kaédi Jédida 11,5% - Kaédi Touidé 1,2% - Diowol 1,9% - 20% 2 - enquéte CNH Gorgol 10.87 Taux d'infestation de 6,3% (298 personnes)

3 - enquête Santé sud Gorgol janvier - février 1987 24 villages Taux d'infestation 3,9% Haddad, 28,8% Kow, Foum Geïta 34.2%

4 - enquête CNH Trarza 8 au 18.09.1993 29,5 % d'infestation Baghdad 71 échantillonsselles Présence S. Mansoni ______pour la 1 èrefois 5 - enquète CNM Trarza 12 au 24.07.1993 S. Urinaires 9% 3 localités |__ S. Intestinale 5,6% 6 - enquête Urbant Trarza Rosso 25.05. au 05.06.1994 S. Urinaires 4,2% et 13 localités 859 échantillons S. Intestinale 9,7% 7 - enquête CNH Gorgol 17 au 31.10.1993 S Hermatobium 6,39% 438 échantillons Absence S. Mansoni 8 - enquête CNH Brakna (Boghé et 3 localités) juin S.Unnaire 33.92% 426 enfants S. Mansoni 1,5% 4 - 14 ans (84.1% à Breun) 9 - enquète CNH Trarza: octobre S. Unnaire 5,3% Rosso, R'Kiz et Keur - S. Mansoni 21,8% Macène (84,1% à Breun) 1 450 écoliers 6 - 14 ans

Rapportfinal - Volume 2 61 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3.3.2.4 Mesures d'atténuation

Eau | Evitcr de souiller l'eau par -urineset iées iniectees

|Miracidium l

>pusqu Destruction Moluscide Mlollusquo

|Crcaires Ccrcicidc

|Hommec Eviter contacts - éducation santé

Ur-nes Maadie Si NMcdicaments PraiquenLel HcmaLurie Siarhe Lésions urinaires Lésion foie Cancer vessie r Lésion poumon

IMonailté rIE-aidit IMotlé|

14. Les stratégies visant à réduire la morbidité sont: (i) é'éducationà la santé, (ii) le diagnostic et le traitement des cas, (iii) la production de l'approvisionnement en eau saine et d'un assainissement efficace. Pour limiter la transmission on peut y ajouter : (i) la destruction des gastéropodes hôtes intermédiaires, (ii) la modification de l'environnement, (iii) le développement de la coordination intervectorielle sur la base des besoins communautaires

15. L'éducation pour la santé a pour objectif de promouvoir et de renforcer des comportements favorables à la santé avec l'entière participation des individus et de la collectivité. L'objectif est de faire comprendre à tout un chacun que son propre comportement (pratiques concernant l'utilisation de l'eau, le fait de se soulager n'importe où et le refus de faire appel aux services de dépistages existants ou d'observer le traitement médical prescrit) est un facteur décisif dans la transmission et la manifestation de la maladie. Les techniques de communication simples, peu coûteuses, ne heurtant pas la culture locale, tenant compte de la façon dont la maladie est perçue dans la collectivité; sont les plus efficaces. L'information du public peut être assurée par l'organisation de réunions dans les communautés, le recours à des agents traditionnels, (activités de consultation organisées par les agents de santé, recours aux grands médias (radio, télévision), projection de films, affiches. Les programmes scolaires, les programmes de vulgarisation agricole peuvent inclure des questions de santé dans l'enseignement relatif à l'aménagement de l'environnement. Les groupements et les associations des femmes peuvent permettre une diffusion rapide de la connaissance de la schistosomiase dans la collectivité. La participation communautaire est essentielle: la population peut coopérer avec les autorités sanitaires en vue de limiter les contacts avec les sources d'eau dangereuses, ou obliger ses membres à passer les examens diagnostiques et à observer les traitements prescrits.

Rapportfinal - Volume 2 62 Evaluation Environnementale du PDIAIM 16. Diagnostic et traitement. Dans le centre de santé équipé pour le diagnostic, l'examen microscopique peut apporter ia confirmation parasitologique d'une schistosomiase clinique présumée: L'identificationdes oeufs du parasite peut se faire au moyen de techniques simples fondées sur une sédimentation, une centrifugation ou une filtration. Le Praziquantel est le médicamentde choix:

(i) Pour les centres de santé ne disposant pas de moyens de diagnostic, celui-ci peut être posé sur la base de symptômescliniques tel qu'une hématomieou la mise en évidence de sang dans les urines au moyen de bandelettesréactives imprégnéesd'un produit chimique. Le traitement des cas cliniqueset le dépistageactif sont possibles à ce niveau périphérique du système de santé, moyennantla formation appropriée des agents. (ii) Au niveau communautaire: si la morbidité est élevée (ce qui n'est pas le cas dans le bassin du fleuve) une chimiothérapiepeut être mise en route par les agents de santé travaillant au niveau communautaireafin de réduire rapidementla prévalence et la gravité de l'infestation. (iii) Les écoliers constituentle groupe le mieux accessible,sans compter qu'ils font partie de la tranche d'âge où l'infestationest la plus massive.Toutefois la fréquentationscolaire n'étant pas toujours importante,ce sont les enfants qui ne vont pas à l'école qui risquent le plus d'être massivement parasités. Les cas graves intéressent l'adulte jeune, et les adultes malades doivent donc accéder aux soins curatifs.

17. Approvisionnementen eau et Assainissement.L'approvisionnement en eau saine est une priorité qu'exige de lourds investissements; il vaut mieux promouvoir la lutte contre la schistosomiase dans le cadre d'activités déjà en cours dans la domaine de l'eau potable et de l'assainissement.L'objectif devant être d'améliorer la salubrité de l'eau de boisson, de réduire au minimum les contacts avec une eau contaminée. Il faut pour cela adapter une approche globale, qui prend en compte l'approvisionnementen eau, l'évacuation des excréta et des eaux de pluie, le drainage des eaux domestiquesainsi que des installationspour la toilette et la lessive.

18. Destructiondes hôtes intermédiaires.L'utilisation des molluscides dans toute une zone avec un grand réseau d'irrigation, est une méthode coûteuse qui nécessite des experts en malacologieet du personnel qualifié en plus des moyens considérables en matériel et logistique. L'épandage focal est une méthode praticable quand la transmission est cantonnée dans des zones circonscrites, en général il est servi d'une réinvasion rapide par les gastétopodesde sorte que des épandages réguliers sont nécessaires. L'éradicationn'a été obtenue que dans de rares cas, dans tous les autres la destructiondes gastéropodesest à recommencerconstamment.

19. Relations Intersectorielles.Il est essentiel de nouer le dialogue entre le secteur de la santé et les responsablesde la planificationdu développementdes ressources hydriques. Ces donateurs doivent être sensibilisés à la gravité des conséquences pour la santé à tous les stades des projets de développement hydrique et être encouragés à faire participer les représentantsdu secteur de santé à tous les stades de la planification. Le rôle des ONG ne doit pas être négligé. Une collaborationavec le ministère de l'éducation est d'une nécessité absolue pour l'introduise dans les programmes scolaires, d'un enseignementapproprié sur la question de santé, et d'avec celui de l'agriculture pour l'optimalisationde la conceptionet assurer par la même l'entretiendes canaux d'irrigation et des fossés d'écouiement.

20. Intégration dans des activités de lutte contre d'autres maladies. La coordination de ces diverses activités est encouragée par les facteurs épidémologiques et par le fait que certains aspects de la lutte utilisant les mêmes outils (par exemple microscope) . En outre les contraintes financièresà mettre en commun certaines ressources telles que les moyens de transport. Quand on recherche la schistosomiase(intestinale) dans les selles on peut en profiter pour rechercher d'autres parasitoses intestinales et assurer le traitement des cas. Le programme de lutte antipaludique pourrait être un précieux partenaire dans l'aménagement de l'environnement, la morbidité communautaire et les études épidemiologiques. Cette coordination de la lutte contre

Rapportfinal - Volume2 63 Evaluation E;nvironnementaledu PDIAIM diverses maladies est illustrée par l'évolution du programme de lutte contre l'onchocercose qui tend à coordonner et intégrer la lutte contre l'onchocercosedans la lutte contre le schistosomiase, la dracunculose,la trypanosomiaseet la lèpre.

3.3.3 La dracunculose

21. Depuis 1991, un programme national de lutte contre le dracuncu/ose et mis en oeuvre, son impact sur la diminution du nombre de malades et de villages endémiquesa été remarquable, en effet le nombre de malades est passé de 10 000 en 1991 a 562 en 1996. L'endémieconcerne 7 villages du pays dans le Gorgol est le Brakna,le Trarza n'étant pas atteint par cette maladie. Au Gorgol le nombre de la cellule endémiqueest passé de 125 à 47 entre 1994 et 1996, et de 13 à 5 dans le Brakna. Le nombre de cas enregistrés est passé de 1615 en 1994 à 230 en 1996 au Gorgol et de 37 à 0 dans le Brakna pendantla même période.

22. Mode de propagation

boisson | SujotxinlecaW| points d'eau rudimcnutiins, mares, puiLs ouverts ou puisard, Larves citemes +EI'au (développement larves 25-30°

Cyclops sain - » Cvclops infecté .' _ Sujet sain Sujet infecté Cycloris: petit crustacé d'eau douce dont la digestion entaminela libération du ver adulte

23. Les principales stratégies. Les principales stratégies de lutte contre la dracunculose peuvent s'énoncer comme suit : (i) l'information et l'éducation des populations rurales dans la zone à risque, (ii) l'amélioration de l'approvisionnementen eau de boisson (puits tubulaires à margelle,eau sous conduite), (iii) la mise en place d'un système à base communautairedans tous les villages endémiques ou suspects, (iv) la promotion de techniques de filtration des eaux de boisson et la distribution de filtres, (v) la lutte antivectorielles par l'application de l'abata (Teméphos),(vi) l'intégration des activités de lutte contre le paludisme aux activités d'éradication du ver de Guinée.

24. Les résultats en terme d'impact, sont favorablescar on observe la diminution importante du nombre de cas au Gorgol, et une quasi disparition des cas au Brakna, le Trarza n'est pas touché. Les principales contraintes relevées étant: (i) une accessibilité géographiquedifficile des localités endémiques, surtout pendant la saison des pluies, (ii) une insuffisance de sensibilisation des populations, (iii) une mobilité des populations au moment des travaux champêtres, (iv) une insuffisance des moyens logistiqueset financiers.

25. Les perspectives de ce programmesont: (i) diversification des compétence de tous les agents de santé villageois en vue de les rendre polyvalents pour la prise en charge des cas de paludisme,de diarrhée, d'avitaminoseA, de santé de la femme, de surveillance nutritionnelle,et de recensement des décès et naissances, (ii) instauration d'un système de récompensepour la notification des cas, (iii) appui aux coopératives féminines pour la confection des moustiquairesà des prix abordables.Il existe donc un programmed'éradication du ver de guinée qui évolue bien.

Rapport final - Volume 2 64 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3.3.4 Autres parasitoses

26. L'enquête réalisée par CHN dans la région du Brakna en juin 1996 montre une positivité globale des examens parasitologiquesde 54% avec 1,5 O/o d'ascaris, 1,3% de trichinose, 10,4% de H. Nana, 16,9%de giardia et 2,3% E. Histolityca

Ascans | Tnchinose | H. Nana Giardia E. Histobtyca . E. Coli Brakna 96 1.5% 1,3% 10,9% 16,9% 2,3% Trarza 97 0,4% 0,2% 4.4% 18,2% 5.1%

Dans le Gorgol les parasitoses intestinalesreprésentent entre 2,36% et 5,81% des pathologies entre 1994 et 1997. Les parasitosesintestinales assez répandues sont causes de troubles gastro intestinaux important,perturbant la santé des populations.

3.3.5 Les Diarrhées

27. Elles viennent au 2 éme rang des maladies (18,4%), avant le paludisme (18%) après les pneumopathies32% au Trarza; au 3 ème rang (11%) après le paludisme et les pneumopathes (13%) au Brakna. Dans le Trarza certaines formes de diarrhées sont en rapport avec bilharziose intestinale(S. Mansoni)

3.3.6 Les vecteurs générateursde maladiesanimales

28. La fièvre de la vallée du Rift. En 1987 une epizootie à frappé le delta du fleuve aux environs 200 décès humains, de nombreux avortement chez les camélidés, bovidés et ovidés. L'augmentation de la seroprévalenceest observée avec les inondations. En 1993, il a été noté une circulation active du virus dans le Gorgol, notammentautour de Kaédi (périmètres irrigués). En 1994 la séroprévaJencea diminuédans le Trarza et le Gorgol.

29. La fièvre de la vallée du Rift doit être considérée comme une enzooti dans la vallée du fleuve Sénégal. La sérosurveillance annuelle doit être faite, car une poussée chez les petits ruminants est un prélude pour une épidémie chez les hommes. Les zones à surveiller sont en priorité le Delta du fleuve ainsi que les zones d'aménagementshydro-agrcoles anciennes ou nouvellement mise en eaux. Les périodes de surveillancesse situent en pleine saison des pluies (Juillet à Septembre)et d'Octobre à Févrierétant donnée la pullulationdes insectes vecteurs.

30. Les autres maladies animales rencontréesdans la zone sont: (i) la trématodose bovine, (ii) la pésipneumonie,(iii) la trypanosomiasecaméline dont la transmissionest active dans le sud mauritanien

Rapport final - Volume 2 65 Evaluation Environnementale du PDIAIM 13.4 L'ENVIRONNEMENTSOCIO-CULTUREL

3.4.1 Démographie,populations et caractéristiquesethniques

3.4.1.1 Démographieet répartition de la population dans la zone

1. La populationde la zone s'élève approximativementà 200 000 habitants, celle de la zone d'influence à 250 000 personnes. Il s'agit d'une zone relativement dense comptant près de 230 localités dont quelques agglomérations, Kaédi, Foum Gleïta, M'Bout, Bababé, Monguel, dépassent6 000 habitants ainsi que de gros villages tels , M'Bagne, Dar el Barka et Lexeïba. Dans les considérationsdémographiques, il faut prendre en compte les ressortissants de la zone, à l'origine, mais qui ont émigré temporairementou définitivementvers les villes du Nord-Est et à Nouakchott.Leur nombre n'est pas connu.

2. La zone est peuplée à l'origine de: (i) wolof au village de Gani; (ii) Halpulaaren, ethnie dominantejusqu'à Lexeïba (Gorgol); (iii) Soninko cantonnés uniquementà Kaédi et à Gori (Djeol) (iv) maures (essentiellementHaratines), plus nombreuxau delà de Lexeïba (Gorgol).

3. Les événements survenus en 1989, le nouveau code foncier et la promotion de l'irrigué ont naturellement modifié les effectifs ainsi que la distribution spatiale et même ethnique de la population. La documentation disponible ne fait pas état des caractéristiques ethniques des populationsà l'heure actuelle.

3.4.1.2 Analyse des flux migratoires

4. Faute de données démographiques récentes officielles, nous utilisons les résultats du recensement de 1977 et de 1988 combinées aux données, cartographiques inédites, de l'Etat Civil 1996. Sur cette base, l'espace concemé par l'étude compte près de 240 villages repartis entre 6 Moughataacomposées de 16 communes, comme il ressort des tableaux suivants.

Populationdes communes de la zone du projetu

Moughataa communes Effectifs (hts) Moughataa Communes | Effectifs (hts) M'Bout M'Bout 10 347 M'Bagne Hijjaz (total 65 415 Foum Gleïta 20 698 (total : 34 630 5 483 hts) hts) Garlol 9 775 M'Bagne 7094 Kaédi Kaedi 41 199 Bababe El Fora 7956 (total 54 254 Djeol 10 881 (total 22 856 Bababé 9235 hts) Néré walo 4 173 hts) Ganki 6 797 Lexeiba 13 882 Bogué Dar El Barka 17 750 R'Kiz Lexeiba 14 768 (total 20 723 (total 38 399 Tékane 20 075 hts - arrondiss. hts - arondiss. de Dar El de Tékane, Barka) Leikseiba) TOTAL 15 200.113 communes (sans Hijaz)

22 Office National de la Statistique(ONS), 1995 23 Données non disponibles

Rapport final - Volume 2 66 Evaluation Environnementale du PDIAIM Evolutionde la Population§

Moughataa 1977 1988 Taux d'accr Densite Projection ESatCivil 1996 l ______77-88 1994 i M'Bout 48 460 58 650 1,70 11.3 63860 65 415 Monguel 20 466 20 204 f -011 ! 11.2 19766 20 808 Kaédi 55 391 73 985 2,59 j 18,5 ! 84839 54 254 M'Bagne 21 785 30 366 2,98 1 50.6 35624 non disponible Bababé 16 914 21 058 1.98 23.4 23281 non disponible Bogué 35738 49822 2,98 3,1 58454 non disponible R'Kiz 46 393 44 854 -0.30 j 5.8 44527 __3_ _ 9 3_9_9_

5. De ce tableau, on peut faire le constat suivant: (i) les Moughataalocalisées entièrement dans le couloir alluvial accusent un taux d'accroissementassez élevé; c'est le cas de M'Bagne (2,98) de Kaedi (2,59) et de Bababé (1,98), (ii) la Moughataade M'Bout adossée au bassin de Gorgol noir bénéficied'un croissance non négligeable(1,70), (iii) l'excentricitédes moughataade R'Kiz et de Monguel justifierait, excepté dans les zones alluviaies leur faible croissance démographique(-0,11 et- 0,30).

6. Malgré un taux généralementélevé, la tendance à l'exode n'a pas été inversée. Ceci peut se justifier par la fragiiisation du monde rural due aux sécheresses relativement sévères, et par l'impact très limité de l'irrigué notammentdes périmètres privés situés entre le Gani et Dar el Barka. Cette constatation doit toutefois être nuancée dans le départementde Kaedi où le PPG et les petits périmètres privés de Lexeïba Gorgol ont exercé une attraction singulière sur les populations avoisinantes venues gonfler les communes et leurs chefs-lieux. L'implantation de grands aménagements collectifs à Foum Gleita et privés dans la moughataade R'Kiz n'ont pas modifié,fondamentalement, la tendance à l'exoae du fait notammentde la saisonnalité de l'irrigué (riziculture).

Taux d'émigrationet d'immigrationinter-Wilaya252 wilaya H.Ch H.Gh Assa Gorg Brak Trar Adra D.Nb Tag Guid T.Z | nch Ncktt Gorgol émigr 0,06 0,02 0,01 0,00 0,24 0,01 0,01 0,16 0.00 0,20 0,03 0,00 1,23 immigr 0,06 0,03 0,01 0,00 0,24 0,01 0.03 0,32 0,01 0.20 0,17 0,00 0,36 Brakna émigr 0,11 0,02 0,08 0,06 0,00 0,38 0.03 0,25 0,00 0,01 0,01 0,01 1,15 immigr 0,11 0,02 0,08 0,06 0,00 0,39 l0.09 0,49 0,01 0,01 0,08 0,16 0,34 Trarza émigr 0,22 0,04 0,02 0,17 0,23 0,00 0,10 0,53 0,00 0,00 0,04 0,00 2,47 immigr. 0,22 0,05 0.02 0,16 0,22 0,00 0.28 1,02 0.00 0.00 0,24 0,00 0,70 émigr = émigration immigr = immigration

7. L'analyse des flux migratoires issue de l'enquête permanente sur les conditions de vie des ménages permet d'apprécier la structure par âge et par sexe dans la zone d'étude. Cette source met en évidence un taux d'émigration intérieure de 30 % pour les personnes de l'échantillon (personnes âgées de plus de 7 ans). Dans cette fraction, l'enquête précise : (i) la prédominance des hommes (61,9%); (il) la prédominance des jeunes de moins de 30 ans (65,5%), (iii) de mariées chez les femmes (53,8%), (iv) une proportion importanted'élèves (18,3 % pour les garçons et 13,3 % pour les filles). L'étude socio-économiquede Koundi Ili relève pour la Moughataa de R'Kiz : (i) 22% d'émigrants pour les hommes de plus de 15 ans, (ii) 8 % d'émigrants parmi les femmes, (iii) 2,5 % d'émigrants parmi les enfants de moins de 15 ans. Néanmoins une émigration féminine relativement importantea été constatée spécifiquement sur

24 Source: ONS et données de l'Etat Civil 25 Source: ONS, enquête nationale sur ia migration 1993. Rapport national descriptif. 26 Cet indicateur pourrait être mieux exlpoité s'il reflétait la migration inter-moughataa. Ce type de données n'est malheureusement pas disponible.

Rapportfinal - V'olume 2 67 Evaluation Environnementale du PDIAIM les rives des Gorgol (noir et blanc) et à Gani. Ici le travail de terrain a permis d'observer la présence d'une jeunesse masculine importanteretenue sur les lieux par une culture maraîchère génératricede revenus substantiels.

3.4.1.3 Conséquencesdes flux migratoires

8. Les villages partiellementdésertés sont peupléssurtout d'enfants et de personnes âgées. Le phénomène d'émigration touche la tranche jeune, la plus active, la plus dynamique, la plus ouverte aux innovations techniques. Elle constitue, dès lors, une contrainte majeure dans les perspectives du développement des activités agricoles, exigeantes, en main-d'oeuvre et en facultés d'adaptationaux technologiesnouvelles.

9. Les femmes constitueraient au niveau du Gorgol noir les 75% de la population active, selon la coordinatrice des coopératives féminines de la wilaya du Gorgol. Ainsi donc, la femme acquiert plus de responsabilités;elle devient souvent le chef de ménage et multiplie des activités pour atténuer les rigueurs de ia vie quotidienne. Par son appui financier constant aux ruraux, l'émigration est une alternative, un palliatifimportant dans le cadre de la sécurisation alimentaire. Elle permet aussi d'améliorer le cadre de vie, logement, habillement, frais scolarisation, frais médicaux,cérémonie etc.

3.4.2 Structurecommunautaire

3.4.2.1 Structures traditionnelles.

A. En milieu négro-africain.

10. Les caractéristiquesdes sociétés négro-africainesont fait l'objet de moult investigations. Précisons tout simplement que les dérivées de l'évolution historique ont fait des Halpulaaren, Soninko et Wolof des sociétés fortement hiérarchiséesavec prééminence du droit d'aînesse. La famille et le village forment le cadre d'organisation socio-politique qui déterminent les droits et obligations des membres du lignage vis à vis de la communauté en toutes matières régissant la vie du groupe.

11. La structure verticale laisse entrevoirtrois échelons:

(i) le lenol: famille, lignageavec le doyen (patriarche)ou mawdo lenol, dépositaire du pouvoir familial; l'éclatementdu lenol donne des galleeji (gallé au singulier), (ii) le alle : unité de famille étendue avec son chef, le jom galle, qui a sous sa tutelle des pooyé (foyer ou ménage), (iii) le foyré : unité de production et de consommation(cellule domestique).Mais il arrive que galle se confonde avec le foyré.

L'altération sociétale avec effritement de l'autorité du mawdo due à des changements socio- écono-culturels, a été accélérée par le développement d'activités économiques modernes notammentl'introduction de l'irrigué qui privilégiele foyré au dépens du galle.

En définitive, on ose clamer aujourd'hui en milieu pulaar que le foyre constitue l'unité de production et de consommationqui s'identifie chez son voisin Soninke au "Ka" ou famille étendue.

Rapportfinal - Volume 2 68 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 12. La structure horizontale, est identique pour l'ensemble du milieu négro-africain (halpulaar,soninké et wolof. Chaque société comprend plusieurscastes

(i) à la tête les gens libres (Rimbé) : Torobés ou agriculteurs musuimans, Fuulbés ou éleveurs transhumants, Sebbes ou agriculteurs ayant des charges de la fonction guerrière, Soubaîbêsou pêcheurs ou bateliers. (ii) Ensuite, les castes professionnellesniénbé (tisserands, forgerons, cordonniers, coristes, griots). (iii) les affranchis et les "Safalbé hormankobé (Maures hormankoobé)': noirs razziés qui ont fuit par la suite de chez leurs maîtres pour revenir vivre au Fouta.

La société est en outre caractéristiqued'une société féodale au sein de laquelle prévalent le droit d'aînesse, l'inégalitéentre homme I femme et la solidarité: entraide (doftal et caisses)

B. En milieu maure

13. La composante haratine se confond culturellement avec le groupe arabo-berbère. Les principales tribus recensées dans la zone d'étude sont : (i) au Trarza les oulad Deman, Ayd, ldeblehsen,Beeri, Deyman. ldaa Aii, (ii) au Brakna les Touabir, les Itemodek, Deylik, Noghmach, Mansour, Seyid, IrAline et Beeri, (iii) au Gorgol les Aaly et les Litama, Chorfa, Tajakant, Lemtouna.

14. Rappelons brièvement que l'ordre statutaire de la société maure comprend : (i) les hassan ou guerriers, (ii) les zawaya ou marabouts, (iii) les tributaires eznaga, lahma soumis à l'autorité des hassan.

A ces trois groupes statuaires s'ajoutent les castes professionnelles(artisans, griots), et la main- d'oeuvre servile (abid ou esclaves haratins ou affranchis) utilisée pour des travaux domestiques, l'élevageet l'agriculture. Dans la société maure,le travail dévalorisérevient à cette couche.

3.4.2.2 Structures modemes: les coopérativesde production

A. Les coopératives liées aux périmètrescollectifs

15. Dans le souci de préserver leurs terres et sous l'initiative de structures d'encadrement (SONADER, ONG, Direction de l'Agriculture,...), les collectivités organisées en groupements précoopératifs ont multiplié la mise en oeuvre de petits périmètres. Ces coopératives étaient marquées à leur début par une réactualisation des rapports hiérarchiques; les notabilités contrôlant la direction des coopératives en dépit des critères d'équité exigés par Administration. En réalité, ces coopératives étaient destinées à faciliter et l'approvisionnement en intrants agricoleset le recouvrementdes redevances en fin de campagne.

16. Des problèmes de crédit, liés à l'absence de subsides, de fonds propres et de caution solidaire, ont provoqué les gels répétés des petits périmètres entraînant ainsi le dysfonctionnement de ces structures modemes. A l'origine de ces contraintes, il faut citer essentiellement des lacunes organisationnelles dues à un encadrement et à une formation souvent peu efficace. Les difficultés sont particulièrement aiguës dans les grands périmètres (Kaédi - Foum Gleïta) en dépit d'une expérience longue de plus de 10 ans. Les équipements sont souvent mal adaptés, manquantsou défectueux, ce qui aggrave la gestion de ces grands casiers.

17. Notons toutefois que les femmes, souvent assistées par les ONG, ont des structures plus organisées dans le cadre des activités maraichères, et ce, en dépit du caractère saisonnier de cette activité. Cette dynamique soutenue par une forte cohésion est très positive à condition de

Rapport final - Volume 2 69 Evaluation Environnementale du PDIAIM poursuivre les efforts de formationet d'alphabétisation.L'accès facile à la terre peut toutefois être une contrainte non négligeable.

B. Les exploitationsissues d'initiatives individuelles

18. Les exploitations (parfois regroupées en coopérativesde production)peuvent être issues d'initiatives individuelles (phénomène relativement récent). Ces exploitations ne sont pas nécessairementplus opérationnelles.Dans le Trarza de nombreusesexploitations et coopératives ont été formées à l'initiative d'hommes d'affaires, originairesde milieux urbains, qui assurent de l'extérieur (souvent à partir de Nouakchott) le fonctionnementet la gestion du périmètre. Il arrive fréquemment que la méconnaissance des nombreuses contraintes liées à ce type d'activités limitent grandement la productivitéde ces exploitationset leur durabilité (y compris dans le sens environnementaldu terme).

19. L'AGETA qui regroupe essentiellement les exploitations individuelles n'a pas, jusqu'à présent, réussi à assurer un encadrement technique satisfaisant de ses adhérents. A Lexeïba Gorgoi, l'Union des Coopératives Privées (regroupant 32 coopératives),créée en 1993, semble incarner, malgré des problèmes d'équipement et d'organisation,une caution plus solidaire. En dépit de toutes ces lacunes, il n'est pas surprenant de voir se multiplier les coopératives afin de contourner l'individualisationde la terre sous le contrôle des notabilités.

3.4.3 Utilisationdes terres et droit foncier

3.4.3. 1 Introduction

20. Il s'agit ici de mettre en relief les prncipes fondamentauxde cette organisation foncière traditionnelleet l'évolution induite par l'irrigué et la réorganisationfoncière et domaniale de 1983 qui touche particulièrementla terre du Walo, terre soumiseà des règles d'accès très strictes.

21. Les conquêtes successives,les déplacementsde population,les partages territoriaux,les transformationsclimatiques et géographiquesont eu des conséquencessur l'évolutionfoncière et en particulier sur les constitutionsdes territoires27 Les réglementationscoloniales se sont toujours superposéesaux droits traditionnels (en vigueur depuis l'almamyat)sans les remplacer, ni primer sur eux. La terre cultivable au Fouta est à peu près entièrement appropriee28. Il coexiste essentiellement,dans la zone d'étude, un régimefoncier maureet un régime halpulaar.

3.4.3.2 Droits fonciers traditionnels

A. En milieu Négro-africain(le régime halpulaar)

22. En milieu Halpulaar, les sols des cuvettes de décantation (hollaldé, faux hollaldé), des berges (falo) du fleuve et des margots plus fréquemment inondés, sont l'objet d'une plus grande pression que les autres sols (fondé et djeri). Les 3 types de terre (hollaldé, falo, fondé) forment un continuum de terres qui sont inondées suivant l'altitude et l'éloignement par rapport au chenal d'écoulement. L'origine de la propriété d'une terre résulte de: (i) travaux de défrichement (lewré), (ii) conquêtes, (iii) donation, (iv) héritage.

23. Dans le droit foncier traditionnel, la terre, "don d'Allah" bien collectif, inaliénable et transmissible participe de la cohésion et de l'esprit communautaire.C'est donc une société de

27 La questionfoncière en Mauritanie- Terreset pouvoirsdans la régiondu Gorgol,O.Leservoisier - 1994 - p 59 28 Rapportsur l'étude sur la tenuredes terres indigènes au Fouta,M.Vidal - 1935

Rapport final - Volume 2 70 Evaluation Environnementale du PDIAIM type terrien. La terre est un patrimoine de prestige pour la famille et le groupe. Trois types de relations à ia terre peuvent être distinguées:

(i) les maîtres de la terre, (il) les membres du lignage qui contrôlent le territoire reçu en héritage (dondiral) le plus souvent du côté de l'homme (gorol) quelquefois du côté des ascendantsmaternels (dewol),

(ii) les détenteurs du droit de culture: ils sont quasimentdétenteurs des terres parce qu'ils ne peuvent être dépossédés du fait qu'ils s'acquittentréguliérement des redevances. Ce droit de culture est également transmissible.

(iii) les Samba remooru en (les autres cultivateurs): entretiennent des rapports contractuels avec les détenteurs des champs.

24. Les baux fonciers peuvent se résumer en: (i) iubal: prêt sans intérêt, surtout utilisé entre parents, (il) coagu: "vente" contrat de longue durée, 5 ans maximum en bétail généralement, (iii) remitagcie: le locataire défriche, il ne paie que l'asakal (dîme religieuse), (iv) [empeccen: métayage a mi-fruit, moitié ou tiers au propriétaire.Aux principales redevances njoldi (droit pour pouvoir cultiver), cootigu ou rachat, asakal ou zakat (dîme) s'ajoutent le nafoore (cadeaux), le doftai (participation en journées de travail aux travaux agricoles), le hoore kosam (lait donné au propriétaire terrien un jour / semaine), le kawngal (versé en poissons pour exercer cette activité dans une mare).

La circonscription d'un jomleydi (chef de territoire) dépasse le finage agricole, il représente plutôt un espace agro-halio-pastoral(agricole, halieutiqueet pastoral). Le jom leydi fixe les calendriers qui déterminent le calendrier des pratiques des trois groupes socio-économiqueset permettent à la fois leur coexistence et leur succession sur les mêmes lieux tout au long de l'année29. Il est donc le gérant d'un "micro-Etat".

B. En milieu maure.

25. Le droit foncier traditionnel provient des stratégies d'exploitation utilisées par l'élevage; l'éleveur a en effet besoin d'une grande quantité de terres à cause de la succession des saisons et de sa mobilité.

26. Selon les principes de la tenure des terres en milieu maure, les oueds sont propriété collective de la tribu ou de la fraction. Le haratin défriche mais c'est le beydan qui détient le contrôle sur les terres et à ce titre prélève les redevancessur les récoltes.

27. Dans le walo du Gorgol, comme à Tékane les haratins n'ont plus de liens de dépendance vis à vis des beydans depuis la période coloniale. C'est ainsi que les haratins du Gorgol (lamtouna, Idatfaga, Idagbambra,...)ont pu vendre des terres de leur propre initiative comme ce fut le cas à Gourdiouma, à Mafoundouet tout récemmentà Kaédi. D'aucuns estiment cependant que cette autonomie n'est pas totale dans la basse vallée du Gorgol.

3.4.3.3 La législation foncière: ordonnancede 1983,décrets d'applicationet circulaires

A. Les principales composantesde la législation

28. L'ordonnance de 1983 a été conçue comme une mesure d'intégration nationale devant permettre à l'Etat d'entreprendredes projets de développementagricole sans être paralysé par la

29 L'Etat géomètre: les Leydi des Peuhlsdu FoutaTooro (Sénégal)et des Maasina (Mali). Cahier d'EtudesAfricaines, J.Schmitz- 1985

Rapportfinal - Volume 2 71 Evaluation Environnementale du PDIAIM résistance des propriétaires terriens. Elle a également pour objectif déclaré l'éradication des rapports sociaux (servage)et l'accès de tous, sans discrimination,à la propriété foncière.

Les principales composantesde cette réforme sont:

(i) Le recours à la chariaa : reconnaissancede la propriété privée, suppression des formes d'affernage, caractère domanial des terres mortes, etc. (ii) Le renforcement des pouvoirs de l'Etat : la formation et l'extension de son domaine, le contrôle général de l'utilisation des terres, lui permettant de mettre en oeuvre une véritable politique foncière. La définition du domaine de l'Etat qui comprend entre autres les terres vacantes, sans maitres ainsi que 'les terres mortes' c'est à dire celles qui ne sont pas misesen valeur et dont la mise en valeur n'a plus laissé de traces évidentes. (iii) Abolition du systéme traditionnel de la tenure du sol (article 23). (iv) Reconnaissancede la propriété privée. (v) L'individualisation de la propriété (pour les membres d'une collectivité, ou cas privé personne physiqueet moraie), la chariaa étant le régime juridique de référencepour tout ce qui n'a pas été réglé par l'ordonnance. En ce qui conceme les actions foncières l'individu a le droit d'interjeter appel. Les actions foncières collectives sont irrecevables en justice (article 7). (vi) L'assuiettissementde la protection juridique à la conditionnalitéde mise en vaieur.

29. Le décret 84-009 du 19/01/84 prescrit les règles communes et les procédures relatives aux conditions d'attribution des concessions rurales et des terrains à usage agricole pour les collectivitéstraditionnelles. Ces concessionssont accordées dans les formes suivantes: (i) de 0 à 5 ha par le Gouverneur, (ii) de 5 à 30 ha par le Ministre des finances, (iii) plus de 30 ha par le Conseil des ministres.

30. La circulaire spéciale 020 du 29/7/85 relative à la campagne de 1985 a été adressée aux gouverneurs et préfets pour augmenter la production agricole, inciter l'investissement privé: (i) "L'objectif primordial est de mettre en culture toutes les terres cuitivables afin de diminuer substantiellement le déficit céréalier auquel notre pays fait face depuis quelques années", (ii)"L'Administration reste compétente pour délivrer les autorisations d'occuper et d'exploiter précaires et révocables à tout moment". Afin d'éviter de perturber le climat social et l'ordre naturel, cette circulaire prévoit une obligation pour les autorités administratives d'envoyer un relevé statistiquehebdomadaire des terres concédées.

3.4.3.4 Difficultés d'applicationde la législation

A. Résistancesà certains principes.

31. Rappelons-le, les populations de la zone, musulmanes, foncièrement attachées aux terres ancestrales ont pour seul recours, en cas de litige, la chariaa, le cadi ou juge. Les échecs du colonisateur quant à l'immatriculationdes terres confirme ia prévalence de ia coutume,du droit traditionnel verbal. Dans la conscience du paysan, la terre lui appartient; rechercher un titre foncier signifie négation du droit traditionnel. En matière de tenure traditionnelle, il est possible d'adopter une attitude moins radicaledans une société de type terrien et de ménager la coutume.

32. L'individualisationest délicate du fait d'une opération de partage difficile à cause 'des règles d'équité dans le partage des terrains de walo" et de la petitesse des parcelles (micro- exploitations non viables économiquement).Elle pose problème autant en milieu négro-africain qu'en milieu maure où "exiger" sa part signifieraitrenoncer à la sécurité que peut apporter la tribu de rattachementen matière d'aide économiqueou de facilités administratives.

Rapportfinal - Volume 2 72 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 33. L'article 9 de l'ordonnancede 1983 prévoit l'acquisitionde terres par l'Etat au moyen de l'indirass30. Eu égard aux types de cultures pratiquées, (il est trés difficile de juger des traces de mise en valeur des terres), aux facteurs naturels (pluie, crue), et humains (forte émigration), il s'avère difficile d'appliquer la notion de terres mortes. C'est pourquoi les propriétairestraditionnels s'opposent souvent à cet article précisant qu'il n'existe pas de terres mortes dans la vallée. En effet le patrimoine foncier traditionnel s'étend à la fois aussi bien sur les terres directement utiliséesque sur celles inoccupéesou vacantes qui constituentdes réserves pour les collectivités. Vidai le confirmait déjà en 1935: "La terre cultivable au fouta est à peu prés entièrement appropriée". L'interventionde l'Etat est cependant facilitée par l'obligation faite au prétendant des terres présuméesmortes d'apporter la preuve de ses droits fonciers (Article 14), condition difficile à remplir formellement. Cette situation n'en génère pas moins des risques de conflits que l'intensificationdes infrastructuresirriguées ne fera que renforcer.

34. Enfin la chariaa reconnaitrait au propriétaire initial d'une terre redevenue "sauvage" la possibilité de faire valoir ses droits à tout moment dans les limites de la prescription; ce que lui interditl'aliéna de l'article 9 (N. Bouderbala).

3.4.3.5 Situationfoncière dans la zone du projet

A. Mise en oeuvre de la législationfoncière

35. La volonté de l'Etat de favoriser l'initiative privée s'est matérialisée par une arrivée massive de nouveaux exploitants sur les terres de la vallée du fleuve Sénégal. Dans ce secteur privé, on distingue: (i) les coopératives composéesde groupes familiaux, (ii) les promoteurs non résidents (hommes d'affaires, commerçants) qui confient généralement le fonctionnement de leurs exploitationsà des gérants.

36. La mise en oeuvre de la réforme foncière a été marquée dans le passé par des difficultés rencontrées par l'Administrationà appliquernotamment la circulaire no 020 du 29/7/85 reconduite par celle n' 00013 du 24/Août 1986 relative à la campagne 1986 1 873'. En effet, les autorités pouvaient accorder des autorisations d'exploitation sans immatriculation préalable au nom de l'Etat. Dans la zone d'étude les concessions privées les plus importantes ont été attribuées en aval de Dar el Barka, en particulier dans le départementde R'Kiz (zone de Koundi). L'absence d'un échelon de procédure de contrôle de l'Etat, du fait de ce non reversement préalable des terres "mortes" dans le domaine de l'Etat, génère les conséquencessuivantes:

(i) occupationparfois anarchiquedes terres. Cette situation handicapegrandement la mise en oeuvre de schémas d'aménagementet la mise en oeuvre d'une politique environnementaie durable et concertée avec la population(citons particulièrementla zone de Koundi). (ii) cette situation risque de générer une spéculation foncière, qui risque encore d'être renforcée par la réalisation d'infrastructuresstructurantes. La spéculationfoncière générant elle-même de sérieux risques de mise en valeur partielle, ou même de simulacre de mise en valeur et vu sous l'angle environnemental,d'une faible motivation pour assurer une protection environnementaledes terres ainsi acquises. (iii) des risques de conflits générés par un sentiment de frustration des ressortissants de la zone, les processus de concertation préalablesayant été souvent éludés.

30 terres qui n'ont jamais été mises en valeur ou dont la mise en valeur n'a plus laissé de traces évidentes'.Ces terres mortes tombent dans le domainede l'Etat. 31 Echéancenon clairementdéfinie; le décretde 1990met fin à sonapplication

Rapportfinal - Volume 2 73 Evaluation Environnementaledu PDIUIM 37. A titre illustratif, le tableau32 qui suit reprend les caractéristiques des 390 exploitants recensés de Rosso à Leikseïba:

.______Nombre 1 Superficie % (superficie Périmètres publics(encadrés) 112 2 783 20,8 Privés dont Titres fonciers 9 294 2 autorisationd'exploitants 54 2 904 22 droits coutumiers 6 24 0,2 sans autonsationdûment établie 209 7 348 55,0 Total 13 390 13 352 100%

Selon les registres administratifs 1500 autorisations d'exploiter ont été délivrées. Cependant on ne retrouve que 54 titulaires d'autorisations parmi les 390 exploitations recensées (et effectivement mise en valeur). Le seul ordre de grandeur de ces chiffres est un indicateur d'une tendance marquée à la spéculation,bon nombre d'individus cherchant à obtenir des terrains sans intention nette de les aménager.

B. Mesurescorrectives adoptées par l'Etat pour atténuer ces contraintes

38. Conscient des problèmes ainsi posés, I'Etat a établi le décret 90 020 qui a comblé bon nombre de lacunes des réglementations précédentes. L'attribution de baux à ferme, d'autorisationsd'exploitation, de concessions provisoireset de concessions définitive a lieu dans des conditionsqui suivent, après avis de la commissioncompétente (à l'échelon de la Moughataa ou de la Vvilayaou du Ministèredes finances) : (i) la superficie inférieure ou égale à 10 ha relève du Hakem, (ii) Celle comprise entre 10 et 30 ha relève du Wali, (iii) Celle entre 30 et 100 ha du ministre des finances, (iv) au delà de 100 ha la compétencerevient au conseil des ministres.

Ce décret a corrigé les insuffisances constatées dans celui de 84 par 'la mise en corrélation du droit avec les impératifs du schéma d'aménagement,l'instauration d'un système de concertation et de prise de décision, une plus grande implicationdes services techniques du Développement rural, une plus grande ouvertureà l'adhésion des populations".

39. Pour freiner la spéculation,le décret 90 020 prévoit (l'article23), 3 types d'autorisations: (i) l'autorisationd'exploiter de 0 à 5 ans, (ii) la concessionprovisoire 5 à 10 ans, (iii) la concession définitive après 10 ans d'exploitation; auparavant le délai était limité à 3 ans. Le décret prévoit également la création des commissions (article 39 à 42) dont l'avis est obligatoire pour l'attribution d'autorisations d'exploitation et de concession. Ces commissions, certes représentatives, ont cependant été rarementconsultées; de même les services techniques compétentsfont défaut.

40. Pour mettre fin aux occupations illégales, la circulaire 023 du 28 Août 1990 donne la possibilité pour les occupants illégaux d'entamer une procédurede régularisationfoncière (régime dérogatoire).Le bureaufoncier de Rosso créé au début de 1991 a commencé cette opération en mai 1991 au Trarza Est. L'objectif du gouvernement est de réaliser un plan foncier, donc les terrains des groupements villageois cultivés avant le décret de 1990 devaient être régularisés. Dans le départementde R'Kiz, à la date du 1er septembre 1997, 311 demandes d'attributions ont été reçues pour une superficie de 18 900 ha dont 5 986 ha (94 périmètres) seulement relèvent des coopératives.

32 La questionfoncière en Mauritanie- Terreset pouvoirsdans la régiondu Gorgol,O.Leservoisier - 1994 p 180

Rapportfinal - Volume2 74 Evaluation Environnementaledu PDIAIM Statistiquesdu 05 /011 199733 Arretés d attributions Actes d'attributions Nombre Superficie(ha) | Nombre Superficie Autorisation d'exploiter 65 2637 3 324 Concession provisoire 52 3482 2 268 Concessiondéfinitive o o Totaux 117 6119 5 592

41. Les actes d'attribution qui constituent le principal paramètre d'appréciation prouvent la précarité des périmètres rizicoles: mise en valeur superficielle et investissement foncier très limité. D'après l'étude socio-économiquede Koundi 1I1(moughataa de R'Kiz) les PIV et quelques terres réservées aux cultures sont soit à jour, soit en régularisation foncière, les villageois recherchant l'immatriculationcollective. Les causes de non-applicationde l'individualisation(de rigueur sur le PPG par exemple) sont également à rechercher dans le risque politique pour les autorités s'opposer aux intérêts des chefferies. Soulignonsque les terres destinées aux cultures pluviales et les terrains de parcours n'ont pas été l'objet de cette opération.

42. Une autre mesure corrective, la circuiaire 011 du 22 Novembre 1992 du Ministre de l'intérieur interdit toute attribution nouvelle de terrain dans le Trarza tant que les opérations de régularisationfoncière ne sont pas terminées. Sous pression de la Banque Mondiale, l'opération test Trarza-Est fut étendue à l'Ouest et selon le plan d'action du gouvemement (1993 - 1997). L'action engagée doit être élargie à l'ensemble de la Vallée. A cet effet, des bureauxfonciers ont été créés à Kaédi en Mai 1993 et à Boghé dans le but de régulariser la situation foncière des exploitants du PPG et du CPB.

3.4.3.6 Tendancesde l'évolutionfoncière

43. L'évolution culturelle et économique ainsi que les formes modemes d'organisation politique altèrent les modèles d'organisationtraditionnelle.

Parmi les tendances actuelles,O. Leservoisiernote4:

* l'intervention rigoureuse de l'Etat dans le secteur rural avec apparition des formes d'aliénation de la terre, * une modificationdes habitudes dans les prêts de terre dictée par les aléas climatiqueset par une forte émigration de la tranche dynamique de la populationrurale. Cependant le faire valoir (rempeccen)persiste, notammenten culture de décrue, * le pouvoir traditionnel affaibli avec l'irrigué trouve refuge dans les structures dites modemes pour réactualiser son pouvoir, * l'influence de plus en plus grande d'un pouvoir externe sur la gestion des affaires. Ainsi l'arrivée des nouveaux propriétaires non résidents dans la zone peut fragiliser les solidarités et les équilibres traditionnels agriculteurs I éleveurs. L'irrigation entraîne par ailleurs le rétrécissementdes espaces pastoraux. et peut pénaliserl'élevage extensif.

La tenure foncière a été peu modifiée, hors périmètre; le système de gestion du Walo et des terres d'Oued n'ont guère subi de transformations importantes,témoin l'absence de demande d'individualisationdes propriétés35

33 Etudedu schemad'aménagement de la zone de KoundiI à V- Rapportprovisoire 34 Laquestion foncière en Mauritanie- Terres et pouvoirsdans la régiondu Gorgol,O.Leservoisier - 1994 35 Leserp.317.

Rapport final - Volume 2 75 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3.4.4 L'infrastructurecommunautaire

44. Il existe en général peu d'informationsexhaustives sur les Infrastructure communautaire. Une enquête relativement détailléea été cependant tout récemmenteffectuée dans le cadre des études de Koundi i à V36, zone qui représente par ailleurs un intérêt majeur pour la présente étude. Cette enquête a permis de relever les élémentssuivants.

Tableau: Infrastructuresdes localités enquêtées Abreuvoirs Forages Puits Dispensaires Ecoles Magasins

Nombre de localités ayant cette infrastructures 4 9 21 13 25 O

Nombre de localités exprimant ce besoin 23 44 22 01 01 33

Total 27 53 43 14 26 33

45. Sur la base du tableau et du travail de terrain; il ressort l'insuffisance marquée de l'hydraulique villageoise (puits, forages, abreuvoirs), un déficit d'écoles au cycle complet (on trouve quatre écoles d'une classe et onze de deux classes) et l'inexistencede magasins collectifs. Cette situation traduit la faible capacité d'investissementdes ruraux et des fonds communaux.

46. A contrario, grâce au dynamismeféminin, on assiste au développementdes centres de promotion féminine (couture, broderie, teinture) et à l'essaimage le long de la vallée d'une multitude de soles maraîchères.

47. La route qui participe du développementéconomique et social se limite essentiellement aux axes bitumés Aleg-Boghé et Boghé-Kaédi. Si certaines pistes ont été améliorées (Kaédi- Foum Gleita) d'autres (comme le secteur Gani-Dar El Barka) sont difficilement praticables en hivernage.

3.4.5 Propriétés culturelles

48. La perception locale de l'espace vécu est bien connue, le Leydi ou espace agro-syivo- pastoral est transversal à l'écoulement des cours d'eau. La civilisation autochtone est de type agraire37 voire agro-pastorale, sous-tendue par une stratégie anti-risque de sécurisation alimentaire. Dans ce cadre, la diversification effective des activités et des cultures par une distribution spatiale et une spécialisationdes champs avec une gamme de variétés hâtives et tardives adaptées à l'écologie fait partie de ancrage culturel traditionnel. Cet ancrage culturel est un frein à la modemité, à ses techniqueset à ses lois

49. Au plan de l'affectationdes sols, chaque village dispose d'un patrimoine particulièrement bien protégé (cimetière et autres sites à intérêt vital pour la population).

36 SONADER,dossier provisoire - fév 1998 37 Cettesociété agraire demeure par exemple,marquée par le sceau du « mil ». C'est pourquoi,en cas de pénuriede cette céréaletraditionnelle, le riz subitles traitementsnécessaires pour la préparation, notammentle soir, des recetteshabituelles.

Rapport final - Volume 2 76 Evaluation Environnementale du PDIAIM 3.4.6 Participationdes populations aux activités environnementales

50. On peut observer dès à présent une participation des populations à certaines activités environnementales organisées par la DEAR dans la vallée (notamment pour la gestion de certaines forêts classées). Ces acquis pourront être mis utilement à profit dans le cadre de la mise en oeuvre de la présente composante "environnement"du PDIAIM.

51. Ainsi à Gani, une convention a été établie entre la DEAR et la Coopérative forestière de Gani pour la gestion et l'utilisation rationnelle de ce patrimoine en responsabilisant les populations. La coopérative forestière a des droits d'usage dans la forêt classée couvrant 2.200 ha (dont un tiers demeure boisé). Elle a participé à son équipement (clôture) et à son aménagement avec l'appui de la DEAR. Une telle implicationdes populations est actuellement testée dans d'autres forêts (Néré, Yama dans la Wilaya du Gorgol).

Rapportfinal - Volume2 77 EvaluationE;nvironnementale du PDIAIM |44:0PRINCIPAUX: IMPACTS XENVIRONNEMENTAUX IDENTIFIES...41$- --0-i|

14.1 PRESENTATION DES MATRICESD'IMPACTS

4.1.1 Les matrices d'impact vues comme un outil global pour les aménagistes

1, Le chapitre ci-dessous présente une analyse des impacts environnementauxqui peuvent résulter des investissementsprévus dans le PDIAIM. Ces matrices ont été établies selon diverses catégories d'investissementsenvisagés. Il s'agit donc d'un QuOiglobal de type 'check list" qui doit permettre:

(i) au niveau des études et schémas d'aménagement : de mieux prendre en compte dans l'avenir ies contraintes environnementalesspécifiques rencontrées dans la mise en oeuvre d'infrastructures en rive mauritaniennede la vallée du fleuve. Cette analyse doit également permettre d'améliorer les méthodes de travail, la conception globale des projets et les procéduresde concertationpublique de façon à minimiserles impacts négatifs majeurs; (ii) de disposer d'un cadre d'aide à la décision permettant aux décideurs (bénéficiaires, collectivités locales, autorités nationales, bailleurs de fonds) d'évaluer le bien fondé des investissements à la lumière des impacts que le projet va induire. En cas de besoin, un projet estimé non satisfaisantpeut être renvoyé aux auteurs de projets pour compléments d'études; (iii) d'élaborer un plan d'atténuation environnemental, dont la logique d'intervention est construite à partir des constats rapportés dans les matricesd'impacts; (iv) de dégager les grandes lignes d'une évaluation environnementale des projets susceptibles d'être financés par la Banque Mondiale sur base de la liste reprise dans les Termes de Référence. Pour certains de ces projets, des éléments d'études ont été présentés au Consultant au cours de sa mission.

4.1.2 Les catégories d'infrastructures

4.1.2.1 Projets d'investissements en aménagements structurants.

2. Les investissements d'aménagements à caractère structurants (aménagement du territoire) se composent d'un ensemble d'infrastructures et interventions qui doivent permettre à des individus et à des collectivités d'améliorer les conditions générales de mise en valeur des périmètres irrigués (meilleure disponibilité en eau, sécurisation de l'approvisionnement). Ces investissementssont en principe supportés financièrementpar l'Etat, avec l'aide de bailleurs de fonds. L'Etat est par conséquentpromoteur et maîtred'ouvrage.

3. Les ouvrages et interventions réalisés dans le cadre d'investissements structurants dans le cadre du PDIAIM peuvent de façon générale se lister comme suit:

* ouvrages de régulation sur affluents/défluents * endiguementsde protection contre les crues * canaux têtes morte et canaux principaux d'irrigation * collecteurs principauxde drainage * recalibragede chenaux naturels

Rapportfinal - Volume 2 78 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4. Selon "I'Environmentalscreening" repris dans 'OD 4.00, ce type d'investissement doit normalementtomDer dans la catégorieA (Irrigation and drainage).

4.1.2.2 Aménagementsde périmètresirrigués.

5. Jusqu'à une période récente, la plupart des périmètres irrigués ont été réalisés à l'initiative de l'Etat (SONADER). Ce n'est que depuis quelques années que l'on assiste à la multiplication de périmètres privés. Dans le futur, compte tenu du désengagement de l'Etat, les initiatives en matière d'aménagementsnouveaux ou en matière de réhabilitation de périmètres anciens devraient être entièrementdu ressort d'individusou de collectivités.

6. Les catégories de périmètresirrigués en Mauritanie.Les périmètres irrigués en Mauritanie peuvent étre décomposés en catégoriescomme suit:

(i) Grands périmètres irrigués collectifs. Ils sont au nombre de 7 et ont été réalisés à l'initiative des structures de l'Etat.

Périmètres Superficie aménagée (ha nets) Maitnse d'Ouvrage Déléguée Casier Pilote de Boghé 4000 ha endigués SONADER 800 haaménagés Périmètre Pilote du Gorgol 704 ha nets SONADER Périmètre de Foum Gleita 1950 ha nets sur un potentiel de 3600 SONADER

M'Pourîé 4000 ha endigués EPIC 1450 ha aménagés Extensiondu PPG de Kaedi 1188ha SONADER Maghama 1li 780 ha SONADER R'Kiz irrigué 850 ha SONADER

Ces périmètres irrigués sont de type centralisé, autour d'une station de pompage et d'un réseau arborescent de canal primaire, secondaire et tertiaires. Un réseau de collature permet le drainage. La gestion est assurée par des coopératives ou associations d'attributaires. Les techniques mises en oeuvre rendent la gestion de ces périmètres difficile et la pérennité des installations n'est assurée que par des opérations de réhabilitation,elles-mêmes réalisées à l'initiative de l'Etat. (ii) Périmètres irrigués collectifs autonomes. Il s'agit de petits périmètres irrigués de type "Petits Périmètres Irrigués- PPI" ou "Périmètres Irrigués Villageois - PIV', environ 10000 ha aménagés. Ces périmètres ont été financés par les structures de l'Etat sans autofinancement des bénéficiaires. Les aménagements comprennent un groupe motopompe (module standard de 20 ha) et un système d'irrigation et en principe un système de drainage. Les études de ces périmètres ont souvent été trop sommaires, ce qui pose des problèmes de fonctionnement.L'entretien est déficient. De pius le statut de ces périmètresn'est pas clairement défini (non dévolution de l'Etat). (iii) Périmètres irrigués individuels. L'essentiel de ces pérmètres sont localisés dans le Trarza (près de 20000 ha aménagés). Ces périmètres ont été réalisés généralement sans études valables et sans respecter les normes techniques minimales. Le drainage est en général inexistant, les sols ne sont pas nécessairementaptes à la riziculture et la gestion de l'eau est irrationnelle. De nombreux aménagements ont été abandonnés après seulement quelques saisons d'exploitation.

7. Il convient de noter également qu'un projet d'irrigation unique à petite écheIle génère en soi peu de dégâts sensibles au niveau de l'environnement,si ce n'est à l'intérieur de son propre champ d'action. Cependant, un programme composé de plusieurs projets d'irrigation à petite échelle, en particulier lorsqu'il est implanté à proximité d'un cours d'eau unique, peut commencer

Rapportfina' - Volume2 79 Evaluation Environnementaledu PDIAIM à ressembler à un projet à grande échelle avec les mêmes effets négatifs sur l'eau et le soi, l'utilisation des terres, la biodiversité,et la santé.

8. Les matrices établies ci-dessous et relatives a ce type d'investissements constituent un "tronc commun" à l'ensemble des opérations sur périmètres irrigués. En annexe 9 à cette étude, nous présentons une 'check list" de procédures d'évaluation environnementaleà appliquer lors d'interventionssur périmètres irrigués, cette 'check list" tient compte de différents cas de figures (type de périmétres. des types d'interventions,localisation,....).

9. Selon 'l'Environmental screening" repris dans l'OD 4.00, ce type d'investissement doit normalementtomber dans la catégorie B (Irrigationand Drainage - small scale).

4.1.2.3 Projets de désenclavement(routes rurales et ouvragesde franchissements)

10. Ces infrastructures sont en fait également structurantes. L'Etat en est par conséquent aussi généralement promoteur et maître d'ouvrage. Toutefois, la nature de ces investissements nécessite une analyse environnementaleséparée, même si, en fin d'analyse, certains impacts se recoupent. Selon 'l'Environmental screening" repris dans l'CD 4.00, ce type d'investissementdoit normalementtomber dans la catégorieA (Rural roads).

4.1.2.4 Projets d'infrastructureset équipementsruraux collectifs

11. Cette composante d'investissementsdu PDIAIM vise essentiellement des infrastructures de base telles que adduction d'eau potable, écoles, dispensaires. Selon "I'Environmental screening" repris dans l'OD 4.00, ce type d'investissement doit normalement tomber dans la catégorie B (Public facilities, Renewable energy, Rural electrification, Rural water supply and sanitation,...).

4.1.3 Légendedes matrices d'impacts

12. La légende des matrices d'impacts et catégorisantceux-ci se lit de la façon suivante:

* nature de l'impact: un impact peut être positif (+), négatif (-), nul ou non significatif (0). Il se peut également que l'on n'estime pas possédersuffisamment d'indicateurs objectifs que pour pouvoir caractériser l'impact; dans ce cas on indiquera(?) * importance de l'impact : l'impact peut être qualitativement considéré comme majeur (MAJ), moyen (MOY), ou mineur (MIN). Dans certains cas, on ne possède pas suffisamment d'indicateurs objectifs pour caractériser l'importance de l'impact. En l'absence d'éléments d'appréciationl'on indiquera'non qualifiable"(NQ). * Durabilité de l'impact: un impact peut être considéré comme réversible (R), durable (D) ou irréversible (IR) * Echéance de l'impact: un impact peut être observable à court terme (C), moyenterme (M) ou long terme (L) * Possibilité d'atténuation de l'impact: un impact peut être évitable (E), évitable partiellement (EP), ou inévitable (IN). Dans le cadre d'impacts positifs, ce type de caractérisationn'est pas mentionné.

13. La formulation de matrices d'impacts est un exercice complexe dans la mesure où les origines et conséquencesdes impacts peuvent être multiples et en cascade. Nous avons cherché en priorité à simplifier la lecture des matrices en ajoutant pour chaque ligne des commentaires explicatifsdétaillés.

Rapportfinal - Volume2 80 Evaluation Environnementaledu PDL4IM 14. Nous nous sommes limités dans notre analyse aux impacts les plus significatifs et pour lesquels une réflexion et une stratégie d'interventionen profondeur doivent être menées. Ainsi, par exemple, les impacts tout à fait momentanés et réversibles qui peuvent se présenter lors de l'exécution d'un chantier n'ont pas été listés. Le niveau de détail des projets spécifiques qui nous ont été soumis ne permet par ailleurs pas d'effectuer un-screening d'impacts géographiquement localiséset quantitativementanalysables.

15. Le Plan d'Atténuation qui sera élaboré dans la suite de ce rapport est issu d'une logique d'interventionbasée sur une analyse détailléedes contraintes et des causes directes et indirectes des impacts négatifs les plus significatifs.

Rapportfinal - Volume 2 81 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.2 PROJETS D'INVESTISSEMENTSEN AMENAGEMENTSSTRUCTURANTS

4.2.1 EAU et SOL

Impactsdes investissements Commentaires Mesuresd'atténuation améliorationde la disponibilité L'améliorationde la disponibilitéen eau est L'impactpositif est durableà condition en eau (quantitéet hauteur surtoutsensible dans les défluents:en ce égalementque des mesures manométrique)en périodede sens les actions de recalibragepeuvent d'accompagnementsoient mises en oeuvre décrueet à l'étiage améliorerla disponibilitéen eau sur des : zonesimportantes. monitoringhydrologique et hydraulique +/MAJ/D/M stratégiede gestionet de partagede l'eau entreles utilisateurs consignede gestionet procéduresde maintenancedes ouvrages modification de la Les chenaux naturels ont tendanceà morphologie des chenaux revenir à une situation hydraulique naturels d'équilibre.La pérennitédes opérationsde recalibrageest donc souvent limitée dans le -/MIN/DIL/EP temps et ces opérations doivent étre répétées de temps à autre. Cette constatation est souvent une limite à l'efficacitéde ce type d'intervention. diminution des risques de Cet impact n'apparaitque si des travaux catastrophesinduites par les d'endiguementssont prévus dans les inondationsnon contrôlées aménagementsstructurants. Dansce cas cependant,les impactsrestent +/MINID/C marginaux car les endiguementssont généralementdimensionnés pour des crues de faible importance (décennales) remontée des nappes et - Descollecteurs de drainagedoivent étre remontées salines par associés à tout investissement à capillarité, perte de caractère structurant afin d'atténuer productivitédes sols fortement cet impact. Une politique (phénomèneparticulièrement d'entretiende ces collecteursdoit étre marqué au fur et à mesure menéepour que l'atténuationsoit durable. quel'on approchedu delta) - Les zones d'épandagedes eaux de drainage doivent faire l'objet d'une | -/MAJIRJC/EP évaluationenvironnementale. - Dans la zone bénéficiaire des aménagementsstructurants, la mise en valeureffective des terres,associée à un drainageefficient de celles-ci,doit étre assurée.Il a en effet été montréque le phénomène de salinisation est prépondérantsur les terresnon misesen valeur. - Un monitoringrigoureux des indicateurs de salinisation doit êtremis en oeuvre augmentationde la salinité Manqued'indicateurs objectifs permettant - Des collecteursde drainagedoivent être des sols par alcalinisationet de caractériserl'importance réelle de cet associés à tout investissement à pertede productivité impact. Le phénomène semble caractère structurant afin d'atténuer sensiblement plus aigu dans la vallée du fortement cet impact. Une politique -.NQiRIEP Gorgolnoir. d'entretiende ces collecteursdoit étre menéepour que l'atténuationsoit durable. - Les zones d'épandagedes eaux de drainage doivent faire l'objet d'une évaluationenvironnementaie. - Toutes mesures visant à limiter la stagnationdes eauxdoivent ètre prises. - Si des mesurespréventives n'ont pas été misesen oeuvre,il faut s'attendreà de coûteuses opérations de réhabilitation.

Rapportfinal - Volume 2 82 Evaluation Environnementale du PDIAIM impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation baisse de la fertilité naturelle L'impact est non quantifiable par manque Un suivi des indicateurs de fertilité des sols des sols par diminution des d'indicateurs. Impact probablement assez est nécessaire. apports alluvionnaires peu significatif. La diminution des superficies consacrées aux zones de l-INQ/IRJMIIN l décrues pourraient contribuer à une certaine baisse de fertilité des sois. érosion des sois et Pas d'indicateurs permettant de caractériser - Les infrastructures doivent s'insérer de désertification l'impact de façon quantitative. façon largement concertée dans une Ensablement des périmètres Les aménagements structurants approche globale intégrant le domaine augmenteront certainement la concentration irrigable aux autres activités du domaine -/NQID/M/EP en activités humaines dans la zone, ce qui rural (politique d'aménagement du favorise la désertification si celle-ci se fait de territoire à caractère participatif). façon anarchique. - Des mesures de protection des A noter également que des phénomènes aménagements contre l'ensablement d'ensablement sont visibles dans certaines sont à prévoir (fixation de dunes, brises zones (Koundi par exemple). La relation de vent,..) cause à effet entre investissements et érosion des sols/ensablement n'est pas immédiate, car ces phénomènes sont largement observables dans la situation de départ.

Rapportfinal - Volume 2 83 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.2.2 Biologie et écologie

Impactsdes investissements Commentaires Mesuresd'atténuation réduction des massifs L'absencede donneesd'inventaires fiables Ces risques peuvent être partiellement forestiers et récenteset doncd'indicateurs pertinents évités ne permetpas de caractériserréellement - en définissantclairement l'affectation des I -/MOYIDIC/EP l'impact.Néanmoins, suite à la sécheresse, sois,et aux modificationsdu régime des eaux du - en adaptantet respectantles normes fleuve. aux défrichements agricole et d'aménagementet les codesen vigueur. pastoral,et à l'importantecarbonisation, les formationsforestières ne présententplus qu'un aspecttrès morcelé dans la vallée. De ce fait, tout nouveau aménagement stwucturantpourrait avoir un impactnégatif sur cesformations soit pardéfrichement soit par modificationponctuelle de l'écosystème tel un assèchementou une inondation définitive. Diminutionet/ou modification Idemsupra. Un abaissementnotoire du plan d'eau de de la biodiversité Le maintiend'un pland'eau permanentcrée quelques semainesrevient à recréer les les conditionsd'un systèmelacustre et donc conditionstraditionnelles crue - décrue et -IMOYIDICIEP modifiela biodiversitéde lavallée, doncfavorisera le maintiende la biodiversité traditionnellede lavallée. Voir infra. fragilisationdes écosystèmes La forte pressionhumaine consécutive aux Il estimpératif de prévoiren préalableà tout aménagementsfragilise les écosystémes. investissement,une gestion harmonieuse -/MAJliRlClEP l L'arrivéede populationsextérieures à la des terroirs traditionnelset du domaine zone,et généralementmoins consciente de irrigable.Cette gestion doit se fairesur base la fragilitédu milieu peut renforcercette d'unconsensus de la partde l'ensembledes situation, populationsexploitant les ressources.

augmentation de certains Les oiseauxgranivores dont les populations - La lutte contre les oiseaux granivores prédateurs (oiseaux étaientrégulées par les conditionsdifficiles peut s'envisagerde manièrechimique et granivores) durant la saison chaude (absencede mécaniquemais égalementen favorisant nourriture et/ou migration), trouvent la diversificationagricole. -IMAJIIRpIMIIN actuellementpar la présencede culture - La lutte par diversificationn'a d'intérét rizicoleen cette saison (égalementsur la que si elle est menéeconjointement tant rive sénégalaise) des conditions rivedroite que rive gauche. alimentairessuffisantes et de ce fait se - Le CNRADAa mené des étudessur les multiplient, possibilitésde diversificationau débutdes années'90. Mis à partcertains problèmes techniques (sois lourds, planage, calendriercultural) on peut planter des gombo,niébé, pastèques,patate douce, fourrage, tiffasladventices Le maintiend'une lame d'eau douce en La lutte contre les typhas outre les permanence dans la basse vallée et plus méthodes chimiques ou manueiles l -/MAJlIR/M/IN particulièrementdans le delta et les (fauchage)peut être envisagée par la défluents crée un système lacustre qui gestion du plan d'eau. Un assèchement favorise l'explosion de certainesplantes annuel de quelques semaines ou un tellesles typhas. abaissement notoire du plan d'eau entrainera la mort des typhas. Cet abaissement du plan d'eau luttera égalementcontre les hôtes intermédiaires de certaines maladies humaines et animales. Cette opération est à mener conjointementavec l'OMVS ainsi qu'avec la gestion des eaux de drainage.

Rapportfinal - Volume 2 84 Evaluation Environnementale du PDIAIM Impactsdes investissements Commentaires | Mesures d'atténuation effet de la modification du Les modifications du régimes des eaux du Un inventaire des ressources halieutiques régime hydraulique sur les fleuve entrainées par les barrages de de la vallée et une étude des nouvelles ressources halieutiques Manantali et Diama ont déjà profondément potentialités offertes par le nouveau régime perturbé les ressources halieutiques de la des eaux du fleuve (qualité physico- +/MOYIDIM/- vallée. chimiques des eaux et leur pouvoir Les actions envisagées par le PDIAIM ne nutritionnel) devraient permettre de relancer vont pas augmenter ces Impacts négatifs la piscicuituretraditionnelle. mais vont permettre le maintien de plans d'eau propices au développement de certaines espèces. Par contre, en l'absence d'une gestion cohérente des eaux de drainage et de rejets, les qualités physico- chimiquesdu fleuve pourront étre altérées et présenter un caractère nocif pour les poissons

Rapportfinal - Volume 2 85 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.2.3 Socio-Economie- cohérencedu milieu humain

Impacts des investissements | Commentaires Mesures d'atténuation amélioration des conditions l'accroissement du domaine irngabie de vie des bénéficiaires découlant des infrastructures structurantes augmentationde la production et une meilleure disponibilité en eau agricole permettant de faciliter la double culture double culture annuelle devraient incontestablement pouvoir possible améliorer le niveau de vie de la population susceptible de s'adapter à ce nouvel +IMAJIRIM environnementtechnique et économique - la sécurité alimentaire est améliorée, cette situation profite à l'ensemble du pays et à la sous-région Appauvrissement et l'accroissement du domaine irrigable Un appui spécifique aux populations marginalisation d'une partie découlant des infrastructures structurantes présentant un risque de marginalisation doit de la population et risques peut entraîner une marginalisation de être apporté (éducation, infrastructures de d'exode rural certaines couches de population qui pour base, accés au crédit, structuration,.) de multiples raisons (accés à la terre, | -INQ/IM 7 manque de formation, manque de ressources financières) n'a pas pleinement accès à cette nouvelle activité.

Promotion des activités le développement d'activités de Pour que cet impact soit réel, il y a iieu de féminines maraichage, généralement menées par des faciliter l'accès à la terre et au crédit, et de groupement de femmes est favorisé par une renforcer les structures d'encadrementet de +/MAJ/D/M l meilleure disponibilité en eau, conséquence forrnation des investissements. modification des Les investissements structurants favonsent - Les investissements structurants doivent organisations spatiales la pression sur l'occupation des terres, en s'intégrer dans des plans d'occupation traditionnelles favorisant la prépondérance du domaine des sols acceptés dans le cadre d'un disparition d'espaces agro- irrigué sur les zones habituellement consensus Ces plans doivent prévoir des sylvo-pastoraux, disparitions consacrées à d'autres activités rurales. espaces disponiblespour des activités d'espaces généralement traditionnelles autres que l'unique utilisés pour diverses activités domaine irrigué. rurales (cultures de décrues, - A titre de mesures d'accompagnement, exploitation de forêts.... ) des actions de micro-réalisations visant à améliorerl'ensemble des activitésrurales -/MAJ/IRlC/EP l hors domaine irrigable doivent être prévues.

Accentuation des conflits Les investissements structurants favonsent - Une stratégie d'occupation des espaces agriculteurs éleveurs la pression sur l'occupation des terres, en doit être établie, avec attention favorisant la prépondérance du domaine particulière à la conservabon de I -IMAJID/CIEP i irrigué sur les zones habituellement pâturages dans le Walo et de couloirs de consacrées aux activités pastorales circulation des troupeaux. accroissant dès lors la compétition - Renforcement des lieux" de concertation agriculture-élevage. agriculteurs-éleveurspour le réglement de conflits localisés Perte de la coherence sociale La réorganisation des espaces, Les bénéficiaires des infrastructures doivent et risques de conflits sociaux conséquence des investissements peut étre impliqués dans les stratégies de causer une rupture dans la gestion développement, avoir accès à une -/MAJID/MIEP traditionnelle des terroirs et une altération éducation et une formation de base, et des réseaux de solidaritétraditionnels disposer d'infrastructures communautaires susceptibles de rétabiir la cohérence

Rapport final - Volume 2 86 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.2.4 Santé humaine

Impactsdes investissements Commentaires Mesuresd'atténuation appantiond'eau stagnanteet L'impactnégatif est mateur.L'extension du - Veillerdans les plans d'amenagementa augmentationdes maladies paludismeest le phénomènele plus grave assurerdes possibilitésde créer des flux hydrques (bilharziose et car la protectionest difficile.La bilharziose d'eau fréquents et des vidanges paludisme) présentedes conséquenœesgraves à long régulières quand cela est possible terme,mais des moyensde protectionet de (drainage). traitement efficacesexistent. Le vers de - Prévoir des normes au niveau des Guinéeest en voie de régressiontotaie. travauxde terrassementpour éviter toute formationinutile d'eau stagnante - Disposer le domaine irrigable dans des zones éloignées des zones d'habitat permanent. augmentation de la Pas d'indicateurs permettant une Un monitonng systématique des concentration en polluants quantificationvalable de cet impact. On indicateursde qualité des eaux est à des eaux (pesticides, peut s'attendretoutefois à une aggravation mettreen oeuvre. engrais) de la situation, due à l'intensificationdes - Veillerdans les plans d'aménagementà cultures dans la zone, elle-même assurerdes possibilitésde créer des flux conséquence des investissements à d'eaufréquents. -/NQID/M/EP caractèrestructurants. - Uneformation des exploitantsà la bonne utilisationdes engrais et pesticdes est nécessaire. augmentation de la Pas d'indicateurs pernettant une - Un monitonng systématique des concentration en polluants quantificationvalable de cet impact. On indicateursde qualité des eaux est à des eaux peut s'attendretoutefois à une aggravation mettreen oeuvre. de la situation,due à un accroissementde - Veillerdans les plans d'aménagementà -INOIDIMIEP la présencehumaine dans la zone, elle- assurerdes possibilitésde créerdes flux mèmeconséquence des investissements . d'eaufréquents. - Une éducation sanitaireà la base et la réalisation d'infrastructures de base (hydraulique rurale, infrastructures sanitairesde base) est nécessaire.

Rapportfinal - Volume2 87 Evaluation Environnementaledu PD1AIM 4.3 AMENAGEMENTS DE PERIMETRES IRRIGUES

4.3.1 EAU et SOL

Impactsdes investissements Commentaires Mesures d'atténuation perte de disponibilité en eau a) réhabilitation de perimetres irricués Si la ressource en eau devient un pour les usagers localisés en Une meilleure efficience dans la gestion facteur limitant, cet indicateurtend à aval de l'eau doit avoir pour conséquence une devenir significatif, il y a lieu de prévoir consommationd'eau inférieure pour chaque unité de pompage a) +INQ/IR/L b) nouveauxDérimètres irrigués (nouvelle ou à réhabiliter),des normes La multiplication de périmètres irrigués de prélèvement maximum alimentés par une même ressource (principalementen contre-saison). b) -/NQIIRIL/IN (même bassin versant ou mème chenal Ces normes seront compatibles avec d'alimentation) diminue progressivement une stratégie générale de gestion de la quantité d'eau disponible (et la charge l'eau établie au niveau de la ressource hydraulique). Cette situation n'est pas à partager (démarche à inclure dans préoccupante à l'heure actuelle, mais le les Plans d'Occupation des Sois). développement rapide du domaine Cette démarche ne peut se faire que irrigable nécessite une approche si un monitoring de ia quantité d'eau prospective disponible est assuré.

rejet des eaux de drainage a) reiet dans des collecteurs de drainage a) reîet dans des collecteurs de (ces eaux ont une certaine réalisés dans le cadre d'infrastructures drainage réaiisés dans le cadre concentration en polluants structurantes d'infrastructures structurantes (sels, pesticides, engrais) l'impact sur l'environnementest quasi nul, - prévoir une possibilité de dilution mais le problème se reporte sur les lieux des eaux de rejets et un a) -/MIN/D/LIN de rejet ou zones d'épandage de ces monitoring de la salinité des eaux collecteurs (voir infrastructures b)-INOQD/L/IN structurantes) - intégrer les zones de rejets dans b) rejet des eaux de drainage dans le fleuve une approche concertée c)-/MOY/DlLJIN la diluton des polluants est importante et d'occupation des sols le problème ne devrait se poser qu'à b) reiet des eaux de drainage dans le d)-/MAJ/D/M/IN terme en fonction de la multiplication des fleuv points de rejets. Les impacts ne sont pas Un monitoring de la qualité des quantifiables actuellement faute de eaux du fleuve doit être assuré. données. c) reiet des eaux de drainage dans les c) reiet des eaux de drainace dans les chenaux d'aoorovisionnement. chenaux d'acprovisionnement. Un monitoring de la qualité des l'impact sera d'autant plus important que eaux doit ètre assuré et le cas la circulation de l'eau dans les chenaux échéant des normes de rejet ne seront pas assuré (à prévoir dans les doivent ètre élaborées. POS). Les risques pour les utilisateurs augmentent progressivement d'amont vers l'aval. d) reiet des eaux de drainace dans des zones d'épandage naturelles (cuvettes.

en principe, à proscrire. De telies pratiques ne peuvent éventuellement être admise que dans te cadre de collecteurs principaux, après screening environnemental et gestion rigoureuse des paramètresenvironnementaux. efficience de l'utilisation de - l'accès au financement de l'eau suite à l'irrigation sur périmètres irrigués (réhabilitation ou des sols non aptes extensions) doit être conditionné à (perméabilitéexcessive). une analyse des sols. impact sur le relèvement des - le schéma d'aménagement doit nappes et risques de éliminer les zones non aptes à salinisation qui en découlent l'irrigation. - les cartographies des sois qui l -IMAJI~IRMIIN l seront utilisées pour l'établissement des POS doivent permettre d'aider les exploitants à mieux identifier cette contrainte.

Rapportfinal - Volume 2 88 Evaluation Environnementale du PDIAIM Impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation efficience de 1'utilisation de La réhabilitation ou la reailsation de - des 'codes' de bonne pratique de l'eau suite à une meilleure nouveaux penmètres dans de bonnes l'utilisation de l'eau dans les gestion de l'utilisation de l'eau conditions techniques doit améliorer périmétres irrigués doivent ètre impact sur le relèvement des l'efficience de l'utilisation de l'eau. L'impact vulgarisés et diffusés au niveau des nappes et risques de positif est majeur par rapport à une situation exploitants. salinisation qui en découlent sans projet. - de nouvelles techniques d'irrigation doivent être promues dans le cadre +/MAJ/IRIM l de la diversification des spéculations (aspersion par exemple) - la stratégie des redevances devrait peu à peu pénaliser' les utilisateurs non performants. salinisation et alcalinisation a) réhabilitation - I'accès au financement de des sols un projet de réhabilitation de péemètre périmètres irrigués (nouveaux ou irrigué exécuté dans de bonnes conditions extensions) doit être conditionné à a)+lMAJ/RIM techniques aura un impact positif majeur. la réalisation d'un réseau de b) nouveau Dérimètre drainage techniquement adapté. Il b)-/MIN/R/UE un nouveau périmètre réalisé dans de existe des normes nationales à ce bonnes conditions a un impact négatif sujet qui doivent étre améliorées. peu significatif. - l'entretien du réseau de drainage doit étre assuré par la suite - dans ce cadre, il y a lieu de mettre en oeuvre des techniques de communication pour sensibiliser et appuyer les exploitants a cette contrainte. érosion des sols, pas d'indicateurs permettant de caractériser - code de bonne conduite sur les phénomènes de l'impact de façon quantitative. pratiques culturales, sur la gestion désertificat,on, perte de a) réhabilitation de l'eau et les mesures de fertilité des sols, ensablement un projet de réhabilitation de périmètre protection adaptées (brise-vents, irriguéexécuté dans de bonnes conditions fixation de dunes,.) à élaborer, +/NQ/D/M | techniques aura un impact positif majeur. diffuser et vulgariser . b) nouveau périmètre un nouveau périmètre réalisé dans de bonnes conditions a un impact négatif peu significatif. _

Rapport final - Volume 2 89 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.3.2 Biologie et écologie

Impactsdes investissements Commentaires Mesuresd'atténuation réduction des massifs Bien souvent les nouveaux penmetres Tout perimetreirngué doit s'inscrire forestiers irriguéssont aménagéssur terrespropices dans un plan d'occupationdes sols, au développementde zones forestières.. ceiui-ci doit prévoir, de façon -IMOY/IRJCIE concertée.les zones forestères qui ne peuventêtre occupéespar le domaine irrigable. Dans le domaine irrigable, il faut encourager la reconstitution de massifs forestiers et ce, dans la plupart des cas, à des fins productives. Ces reboisements constitueront alors un apport économiquemajeur (bois de feu, menuisene) Par ailleurs, l'implantationde brise- ventau seindes aménagementhydro- agncoles augmentera substantiellement les ressources ligneusesdestinées a la productionde charbon. fragilisationdes ecosystemes Parle nonrespect des codesen vigueur,on aménage souvent les périmètres en -/MAJ/IRIC/EP borduresdu fleuve ou de marigotce qui entraine bien souvent une érosion de la berge_

Rapportfinal - Volume 2 90 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.3.3 Impacts sociaux - cohérence du milieu humain

Impacts des investissements | Commentaires Mesures d'atténuation amélioration du niveau de vie l'intensification de l'agriculture par la l'implicationforte non seuiement des des béneficiaires - possibilité réalisation de périmètres imgués doit bénéficiaires, mais aussi des de double cultureannuelle permettre à terme d'ameliorer le niveau de collectivités locales a tous les niveaux fixation des poputations du vie des bénéficiaires. de mise en oeuvre des fait de la sécurisation de la Cet impact se vérifiera si certaines investissementsest une condition production conditionssont remplies: environnement nécessaire. besoins en main d'oeuvre macro-économiqueporteur et agricole accrus environnementsocial non conflictuel.

+/MAJID/M l

endettement à moyen ou à la stratégie consistant à faire supporter une - les investissements doivent être long terme des bénéficiaires, part importante des investissements par les optimisés économiquement appauvrissement de ceux-ci bénéficiaires sous forme de crédits à moyen - les bénéficiaires doivent étre et perte de cohésion sociale ou long terme comporte des nsques majeurs techniquement appuyés dans leur pour les exploitants dans les hypothèses démarche l -/MAJ/D/M/EP l suivantes: - accès à la terre non securisé - insuffisancede connaissances techniques - insuffisancede connaissances en gestion - insuffisance de ressources financières propres ou acces au crédit à court terme limité - dépendance vis à vis de paramètres exogènes (coût des intrants, prix de vente, filière de transformation,...) pression sur les terres l'augmentation de la productivité de ta terre approche concertée de l'occupation (culture intensive) peut diminuer à terme la des sols +INQ/RIL pression sur les terres à pratiques agricoles extensives (compensation de la croissance démographique) augmentation de la la dépendance vis à vis de l'exténeur est dépendance vis à vis de une conséquence de l'intensification l'extéreur culturale. Nécessité pour les exploitants de s'inscrire dans des filières. O/NQ/IRJ/CIN l'impact peut-étre négatif: appauvrissement, perte de cohérencesociale l'impact peut être positif : dynamisation et modemisation d'une société traditionnelle souvent figée et amélioration de la qualité de vie Accentuation des conflits impact significatif dans le cadre de une stratégie d'occupation des agriculteurs éleveurs nouveaux périmètres espaces doit etre établie, avec compétition possibie de l'espace prévu pour attention particulière à la i -/MAJ/DICIEP le nouveau périmètre avec des activités conservation de pâturages dans le d'élevage traditionnelles, et obstacle aux Walo et de couloirs de circulation passages traditionnelsdes troupeaux. des troupeaux. - renforcement des 'lieux' de concertation agriculteurs-éleveurs pour le règlement de conflits localisés

Rapportfinal - Volume 2 91 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.3.4 Santé humaine

Impactsdes investissements Commentaires Mesuresd'atténuation risques de maladies a)zones d'emprunts et de carnéres hydriques (paludisme. les travaux de terrassement bilharziose) effectués dans le cadre de périmètresirrigués ne doiventpas -/MAJ/D/CtEP l laisserde zonessusceptibles d'être occupéespar des eaux stagnantes, et ce surtout,si l'on se situeprès de zonesd'habitats. les zones d'emprunts ou de carrières doivent être localisées dans l'approcheconcertée du plan d'occupation des sols, et/ou remisesen l'état initial b) zonesde périmètres les zones d'habitat doiventautant que possible étre éioignées des zones de périmètres. Le plan d'occupationdes sois doit tenir comtede cettecontrainte 'santé' c) dansles Dénmétres une bonnecirculation de l'eau et le drainagedoit permettrede réduire les péeodes de présenced'eau stagnante(entretien des canauxà assurer dès la fin de la période .______. culturale)

Rapport final - Volume 2 92 Evaluation Environnementale du PDIAIM 14.4 PROJETS DE DESENCLAVEMENT- ROUTES RURALES ET OUVRAGESDE FRANCHISSEMENT

4.4.1 EAU et SOL

Impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation Erosion des sols, la realisation d'important travaux de Choix des sites demprunts approprie ensablement terrassement peu entrainer un -lMiN/D/IR/EP 1 accroissement de l'érosion des sols (érosion éolienne).

4.4.2 Biologie et écologie

Impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation Diminution de massifs Le désenclavementde certaines zones peut Organiser et former les populations a forestiers et de la biodiversité entrainer la mise en exploitation l'aménagementet à la gestion des ces (carbonisation) de massifs boisés peuplements l -/Moy/D/C/RE inaccessibles auparavant. Cette exploitation entrainera une diminution de la faune et de I'avifaune s'y réfugianttraditionnellement

4.4.3 Socio-Economie - cohérence du milieu humain

Impactsdes investissements Commentaires Mesures d'atténuation amélioration de l'écoulement cet impact doit permettre à terme de la production agricole et d'améliorer le niveau de vie des des filières en général bénéficiaires.

+/MAJ/DRlC

emprise des infrastructures une adhésion des populations aux (routes et ouvrages) propositions faites pour l'implantation des tracés doit permettre d'atténuer -/MIN/D/IRIN considérablementcet impact.

concurrencepour l'occupation une adtiesion des populations a un des terres accrues plan d'occupation des sols doit permettre de contrôler le -/NQ/DRIM/E développement anarchique d'une . ______zonerendue plus facile d'accès.

4.4.4 Santé humaine

Impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation meilleures accessibilité des la réalisation de pistes et ouvrages de populations au x dispositifs de désenclavement doit atténuer les impacts soins négatifs de l'agriculture irnguée en général par un meilleur traitement des maladies +/MAJ/DRJC l d'origine hydrique

risques de maladies Dans les normes d'exécution des hydnques (paludisme, travaux - éviter tous travaux pouvant bilharziose) générer des zones d'eau stagnante (mauvais drainage, sites d'emprunt de -INQJDRIM/E l matériaux, empreintes d'équipe- ments,...)

Rapportfinal - Volume 2 93 Evaluation Environnementale du PDIAIM 14.5 PROJETSD'INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTSRURAUX COLLECTIFS

4.5.1 EAU et SOL

Pas d'impacts significatifs.

4.5.2 Biologie et écologie

Impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation risques de désertificationdes veiller à adapter ia couverture spatiale zones autour des points d'eau des points d'eau, surtout si ceux-ci ont par surpàturage (usage un usage pastoral (densité, nombre de pastoral) points d'eau> adapter les modalités de gestion -/MAJIDRIC l la mise en oeuvre d'un Plan d'Occupation des Sols doit .______permettre de gerer cet impact

4.5.3 Socio-Economie - cohérence du milieu humain

Impacts des investissements | Commentaires Mesures d'atténuation structurationde la vie Investissementsà réaliser sur base de communautaire demandes des bénéficiaires avec leur participation active (bénéficiaires sont +/MAJ/DR/C i promoteurs des investissements) - accroissement de la formation des bénéficiaires amélioration des conditions Impact positif si les infrastructures de vie des populations sont adaptées aux besoins réels,

+/MAJ/DRIC |

charges financières accrues En cas d'infrastructuresmal adaptées,les pour la participation aux bénéfices ne permettent pas de justifier les investissements et à la investissements et efforts consentis maintenance

-/MAJ/RICIIN

4.5.4 Santé humaine

Impacts des investissements Commentaires Mesures d'atténuation amélioration des conditions particuliérement vrai pour les équipements de santé et hygiéne - accés à de type eau potable et assainissement, les une meilleure éducation à la écoles et les centres de santé santé

+/MAJ/DfC |. .

Rapport final - Volume 2 94 Evaluation Environnementale du PDIAIM 14.6 GRANDES LIGNES D'UNE EVALUATIONENVIlRONNEMENTALE DES PROJETS LISTES DANSI LES TDR DE LA PRESENTE ETUDE38

4.6.1 Projets pour lesquels un dossier a été remis au Consultant

4.6.1.1 Viabilisationdes périmètresirrigués villageois entre Gani et Dar El Barka

1. Contenudu dossiersoumis à l'appréciationdu Consultant.Le Consultanta reçu en cours de mission un rapport provisoire intitulé "Projet de viabilisation des périmètres irrigués villageois (P.l.V.) dans le Trarza et le Brakna - février 1998". Ce rapport comprend essentiellement un dépouillementd'enquêtes visant à sélectionner les PIV à viabiiiser et des évaluations de coûts de réhabilitation.

2. La viabilisation des périmétresirrigués villageois se concentre sur 1150 ha de périmètres irrigués (sur un total de 10000 ha prévus dans le PDIAIM), situés sur la portion de vallée Gani - Dar El Barka et consiste à:

(i) réaliser et conforter les réseaux d'irrigation et les équipementsexistants à la demande des populationset avec leur participation, (ii) permettre la diversificationdes cultures, (iii) promouvoir l'intégration d'autres activités agricoles telles que l'élevage, la sylviculture et la pisciculture.

La réhabilitationconcerne

lles ouvrages (en terre et en génie civil), * les GMP.

3. Les enquêtes ont porté sur 125 périmètres irrigués totalisant 3630 ha. Chaque périmètre a été évalué et coté selon 6 critères. Les critères de sélectionsont: (i) situation vis à vis du crédit agricole, (ii) l'anciennetéde l'exploitation,(iii) le taux d'intensification,(iv) le régularité de mise en valeur, (v) la diversification, (vi) les résultats techniques. Chaque critère a été pondéré afin d'établir une note globale permettant un classement et une sélection des 1150 ha présentant la meilleure cote globale.

4. Commentaires sur le contenu du dossier, Parmi les critères anaiysés à l'issue des enquêtes, il n'est nul part fait mention d'efforts entrepris par les exploitants et/ou de leur motivation en matière environnementale(par exemple : état du réseau de drainage, organisation de la gestion de l'eau, protection contre l'ensablement et la dégradation des sols (brise-vent, zones de reboisement), respect des couloirs de transhumance, etc...). La durabilité des investissements passe par le respect de certaines dispositions "de bonne pratique environnementale". Ces dispositions doivent être mise en oeuvre par les exploitants. Ce critère devrait donc être pris en compte dans la sélection.

5. Dans la mesure où seule une liste de périmètres a été présentée ainsi qu'une situation budgétairede travaux "types" (non détaillés)à réaliser, il n'est pas possible de dimensionner les

38 Comme mentionnéprécédemment, la note FAO/CPde mai 1998, présentéepostérieurement aux études modifie la composante investissement qui sera présentée au financementde la Banque Mondiale.Toutefois, l'analyse des projetsreprise dans ce chapitreconstitue des cas "type" qu'il sera facile de généraliser aux projets qui devraientdéfinitivement être retenus. De plus, les projets M'Bagne et Dirol avaientdéjà été écartés des prioritésde financementBM en mars 1998 (missionBanque Mondiale).

Rapportfinal - Volume 2 95 Evaluation Environnementale du PDIAIM mesures d'atténuation autrement que par des indications globales. C'est pourquoi, nous avons repris en annexe 9 une note présentant sous forme de "check list" les dispositions environnementalesa suivre lors de la mise en oeuvre des projets de réhabilitation de pérmètres irrigués. Cette note est établie sur base des matrices d'impacts étabiies plus haut.

6. Recommandations.Globalement, et dans la mesure où les dispositions de bonne pratique environnementalesont respectées par les bénéficiairesdu projet de viabilisation, le projet ne va pas induire d'impacts environnementauxnégatifs par rapport à la situation sans projet. Sans qu'il soit possible à ce stade de quantifier les indicateurs physiques et économiques, les impacts devraient être plutôt positifs en terme d'une meilleure gestion de l'eau, d'une meilleure prise en compte des facteurs environnementaux,et de meilleures conditionsd'exploitation.

4.6.1.2 Constructiond'ouvrages de désenclavementdans le cadre de l'Appui aux initiatives de base dans la zone de Gani à Dar El Barka

7. Contenu du dossier soumis à l'appréciationdu Consultant. Le Consultant a reçu en cours de mission un dossier provisoire intitulé "Projet d'études de désenclavement des zones de production agricole entre Gani et Dar El Barka - Définition sommaire des aménagements et estimationdes coûts d'investissements- février 1998". Il contientdes propositions de bretelles de désenclavementétablies sur la base d'un plan de circulation, résultat d'études cartographiques, imagerie satellitaire et reconnaissancevisuelle sur le terrain. Le dossier contient également les plans et notes de calcul des ouvrages de désenclavementproposés ainsi qu'une estimation des coûts d'investissement.

8. Commentairessur le contenu du dossier. Le plan de circulation qui constitue la base de la logique d'intervention n'a pas été réalisé dans une démarche concertée prenant en compte l'organisation des espaces selon le point de vue des bénéficiaires des investissements. Tout schéma de désenclavement devrait être repositionné dans une démarche participative visant à organiser l'occupation des sols. Si cette étape n'est pas réalisée, il y a un risque évident de renforcement de l'occupation foncière anarchique (la situation "sans projet" étant à ce sujet déjà préoccupante). L'occupation foncière anarchique a, rappelons-le, des impacts négatifs majeurs sur l'environnement,citons notamment: (i) occupationde terre à des fins purement spéculatives, (ii) travaux réalisés rapidementet hors normes environnementales,(iii) extension anarchique du domaine irrigable sur des terres qui pourraient être plus utilement dédicacées à d'autres activités, (iv) disparition de zones forestières, (v) difficultés majeures pour l'Etat d'implantation d'infrastructures structurantes (par exemple collecteurs des eaux de drainage) (voir étude Koundi I à V).

Mentionnonségalement que le plan de circulationa été rattaché à une des alternatives du tracé de la nouvelle route Rosso-Boghé, pour laquelle des études de faisabilité doivent être réalisées prochainement.

9. Recommandations.La zone de Gani-DarEl Barka est par essence très enclavée, surtout en période d'exploitation (saison des pluies). La présence de nombreuses zones inondées et de chenaux naturels constitue une entrave à l'écoulementde la production. Un désenclavementde la zone contribuera certainement à améliorer la situation. La logique d'intervention doit toutefois s'inscrire dans une logique intégrée et concertée d'aménagementdu territoire (par exemple par la mise en oeuvre du Plan d'Occupationdes Sols de la zone). La suite des études devrait prendre en compte cette recommandationqui pourrait induire certains amendements dans le choix des tracés proposés.

Rapport final - Volume 2 96 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.6.1.3 Investissementsstructurants des Unités naturellesd'équipement de Koundi 1 à 5

10. Contenu du dossier soumis à l'appréciationdu Consultant.Le Consultant a reçu en cours de mission une édition provisoire d'un dossier intitulé "Etude du schéma d'aménagement de la zone de Koundi I à V - Etude de Préparation- février 1998". Ce dossier comprend: (i) un rapport général, (ii) un rapport socio-économique,(iii) divers plans (levés topographiques, profils en long et profils en travers). Dans le rapport général, une carte très sommaire de ia zone (échelle non mentionnée) a été jointe. Ce dossier est,à ce stade, à un niveau d'identification des investissementsstructurants qui pourraientêtre réalisés dans la zone. il. Le même dossier contient également des informations succinctes sur le projet "Construction d'ouvrages collectifs (points d'eau, magasins, abreuvoirs, plantations...) dans le cadre de l'Appui aux initiativesde base dans la zone de Gani à Dar El Earka", dont l'analyse est repris ci-dessous dans la rubrique mesures d'accompagnement.

12. Le rapport général présente le schémad'aménagement de la zone sous forme d'une liste d'investissementsà réaliser:

(i) irrigation : * 3 ouvragesde contrôleset de désenclavement(Meleiga, Kiraye, Niandé) * améliorationdes méthodes de gestion de l'eau et d'entretien des périmètres * recalibragede marigots(Jeder Bocoum,Liwo, M'barwadji,Niandé) * aménagementsde nouvellessuperficies (étudesd'aménagement de 1500 ha)

(ii) drainage: * améliorationdes techniquesde drainage et de contrôle de salinité, * aménagements de collecteurs de drainage et de leur exutoire (chenaux naturels, cuvettes fermées, collecteurs de drainage);

(iii) protectioncontre les inondations: * 24 km d'endiguementdans la zone de Koundi2 et Koundi3;

(iv) améliorationdes culturesde décrues: • aménagement de la cuvette de Kraa Roubta (500 ha) dans Koundi 1 (ouvrage de contrôle), • aménagement de la cuvette de Oum Sleimane (400 ha) dans Koundi 2 (ouvrage de contrôle et 100 m de digue);

(v) environnement: * luttecontre l'ensablement, * aménagementdes forêts(Koundi, M'Barwadji, Dioldi, Gani), * Introductiondes brisesvents;

(vi) mesuresd'accompagnement: * élevage, * abreuvoirs,forage, puits, * magasins.

13. Commentaireset recommandation.D'une façon générale, les étudessont très succinctes et présententune "shoppinglist" d'investissements.Ceux-ci ne sont pas intégrésdans une logiqued'intervention permettant de se rendrecompte du fonctionnementdes aménagements dans leurensemble, et doncdes gainsen termede meilleuredisponibilité en eauet d'amélioration globalede la miseen valeurde la zone. Les commentairessont résumésdans le tableausuivant. Les impactsenvironnementaux les plusimportants à prendreen compteont été reprisà côté de chaqueélément de la listedes investissements.

Rapporrfinal - Volume 2 97 Evaluation Environnementale du PDIAIM Investissement Commentairessur lesétudes impactsenvironnementaux 1.lrriqation 3 ouvragesde contrôles et Lajustification du positionnerment deces ,aSiavér j i . dedésenclavement ouvragesn'est pasmentionnée dans le préciserle modede gestion des ouvrages: (Meleiga,Kiraye, Niandé) rapport.Il n'estpas possible de dégagerla la circulationde l'eau dansl'ensemble de la logiquede fonctionnementhydraulique de ces zone d'influenceest soitaméliorée (impact aménagementset lesconsequences de façon positifmajeur), soit détériorée(impact quantifiéeen terme d'amélioration de la négatifmajeur) disponibilitéen eau,de l'amélioration de la (voirmatrices d'impact: nécessitéd'établir productivitéagricole, des relationsterroirs unebonne circulation de l'eau et de générer traditionnels-domaineirrigable des épisodesd'assèchement). Lesouvrages devant servir égalementpour le désenclavement,il n'y a pasde schémaglobal srt.r a i -,viir. de circulationdans la zone les ouvragesprojetés correspondent-ils aux besoinsdes populations Sont-ilspositionnés de façonadéquate ,eomm n-atloe,s: (intégrationdu domaine irrigable au-terroir traditionnel)? Procéderau préalableà l'élaborationd'un Plan * Nevont-ils pas accroitrele phénomène d'Occupationdes Solsafin d'optimiser le actuelde développementanarchique dans positionnement,le dimensionnementet le mode la zone? (ce risqueest mentionnédans le defonctionnement des ouvragesde régulation rapportgénéral Koundi I à V, p 14) ameliorationdes methodes Cetinvestissement, décrit bnèvement correspond : aE:sîW$majeur de gestion de l'eau et à une préoccupationmajeure de l'évaluation meilleure gestion de l'eauau niveau des d'entretiendes périmètres environnementaleet s'inscrit dans la logique pénmètresirngués. Notons toutefois qu'il est d'interventiondu pland atténuationpropose illusoirede quantifierle niveaud'économie en eau qui sera réalisé, l'efficienceactuelle de Rcommandations - l'irrigationsur les petitspérimètres n'étant pas connue Composanteintéressante à mettre en oeuvre sousl'angle environnemental. A rapprocherde la stratégieévoquée dans le plan d'atténuationde la présenteétude (volet 1II). recalibragede marigots le choixdes marigotsà surcreusern'est pas- (JederBocoum, Liwo, documentédans les études doitfavoriser une meilleure circulation de l'eau M'barwadji,Niandé) Les chenauxnaturels ont tendanceà revenir à une situation hydrautiqued'équilibre. La pérennitédes opérationsde recalibrageest donc souventlimitée dans le temps et ces opérationsdoivent être répétéesde temps à autre. Cette constatationest souvent une limiteà l'efficacitéde ce typed'intervention.

:Racommadatiiosl.;-;<-

Composanteintéressante à meettreen oeuvre sousl'angle environnemental. Le choixdes axes, la prioritédes interventions,l'intérêt économique et les mesurestechniques permettant d'assurer une certaine durabilité des investissements doiventcependant être confortés dans les études de faisabilité

Rapport final - Volume 2 98 Evaluation Environnementale du PDIAIM Investissement Commentairessur les études imoacts environnementaux études de faisabilité le rapport part du constat que la zone est néant (au stade des études) d'aménagements de aménagée au tiers, justifiant ainsi les études nouvelles superficies d'aménagements. (étudesd'aménagement de 1500 ha) Recommandations,

Les aménagements doivent s'insérer dans une stratégie giobale de l'occupation des sols dans la zone. Dans le cas contraire, on peut raisonnablement considérer que le risque d'impact négatifest majeur vu sous l'angle de la cohésion sociale globale (voir matrice d'impact 5.2.3) . Une démarche de type POS dans la zone concernée par les études (voir plan d'atténuation)devrait ètre un préalable à priori indispensable.

2. Drinage ____ amélioration des techniques Cet investissement,décrit brièvement correspond positif r de drainage et de contrôle à une préoccupation majeure de cette étude meilleure connaissance quantitative de la de salinité d'évaluation et s'inscrit dans la logique problématique de la salinisationlalcalinisation d'intervention du plan d'atténuation proposé des terres.

Recormmandations:

investissementà mettre en oeuvre amenagements de La stratégie globale de collecte et de rejet des ja.-. vé er.,. collecteurs de drainage et eaux de drainage est manifestement Une étude détaillée de faisabilité technique, de leur exutoire (chenaux handicapée par le développement anarchique économique et environnementale du système naturels, cuvettes fermées, de l'occupation foncière. de drainage de Koundi I à V est à prévoir. Les collecteursde drainage) Si ce fait accompli est considéré comme solutions proposées ne permettent pas de irréversible,les solutions retenues ne peuvent s'assurer de: plus être optimales (par exemple la zone de ' bien fondé environnemental des solutions rejet choisie "cuvette Oum Sieimane" est une proposées cuvette aménagée partiellement en décrue). ' absence de nsques de conflits avec les Le rapport et les plans ne montrent pas les occupants du terroir traditionnel (risques de connexions entre le système de collecteurs perte de cultures de décrue) de drainage et les réseaux de coliatures des r isques de salinisation excessive de périmètres irrigués. I n'est donc pas possible cuvettes et transfert vers les eaux de se faire une idée sur le taux d'exploitations souterraines qui y seront raccordés. lel plan général des collecteurs et zones de rejet doit s'insérer dans un plan d'occupation 'Recommrandatio:ns.:- des sols réalisé de façon participative

' Repenser les études de drainage dans le cadre d'un Plan d'Occupation des Sols global de la zone (avec idéalement, la possibilité pour l'Etat de récupérer des zones d'occupations foncières "anarchiques" au fin d'établissement d'équipements d'intérêts collectifs. * Etablir plan global de collecteurs principaux permettant au plus grand nombre d exploitants individuels ou collectifs de s'y raccorder. ' L'application efficace (contraignante) des normes de drainage est liée à l'existence d'une telle ossature.

Rapport final - Volume 2 99 Evaluation Environnementale du PDIAIM Investissement Commentairessur lesétudes impactsenvironnementaux

3. protection contre les inondations 24km d'endiguementdans ' Le rapportindique bien que le ranegatif majeur- la zonede Koundi2 et dimensionnementde l'endiguementdépendra lesendiguements permettront une moins bonne Koundi3 des optionsprises en matiére d'endrguement circulation de l'eau sauf si des mesures rivedroite amont de Rosso)et de gestiondes d'atténuationsont prises (gestion des ouvrages ouvrageshydrauliques. Des études de hydrauliques,phases d'asséchement) faisabilitédétaillées sont nécessaires pour justifiertechniquement et économiquementles . ... investissements. intégrationdu domaineirrigable au terroir traditionnel Cesouvrages doivent s'insérer dans une Recomnmandations:r:::9; t::i: :t,::;i:00globale ::de :: l'occupation -X:stratégiedes solsdans lazone. Dansle cascontraire, onpeut ' élaboreries étudesde faisabilité sur une raisonnablementconsidérer que le nsque meilleureconnaissance des optionsretenues d'impactnégatif est majeur vu sousl'angle de pourla gestionhydraulique des ouvrages la cohésionsociale globale (voir matrice influençantla zone d'impact 5.2.3) ' justifierces infrastructures au niveaude la stratégieélaborée dans le Pland'Occupation des Sois de la zone 4. amélioration des cultures de décrues aménagementde 2 cuvettes ' l'objectifrecherché est une augmentationdes aSàriflet' v (totalisantenv. 900 ha) - superficies inondables et de sécuriser la Cesouvrages doivent s'insérer dans une ouvrages de contrôle et production strategieglobale de l'occupation des sols digue . dansla zone(participation des populations fjR.commandations0>t40it00iit::iSiii:i-:ii;0-jjj jiificoncemées). Dansle cas contraire, on peut raisonnablementconsidérer que le justifier ces infrastructuresau niveau de la risqued'impact négatif est majeur vu sous stratégieélaborée dans le Plan d'Occupation l'anglede la cohésionsociaie globale (voir desSols de la zone matriced'impact 5.2.3) . * établirdes procédures de gestion des ouvrages L'accroissementdes plansd'eau peut de contrôle (participationdes populations) amenerdes impactsnégatifs "santé" et gestionde l'eau "salinisationdes sols" Le modede gestiondes ouvragesdoit prendre cesrisques en considération. 5. environnement luttecontre l'ensablement fixationde dunesselon la méthodologiemise au rpa pitif. pointdans le projet"barrière verte" limitationdu phénomènede désertification améliorationdes conditionsde vie Recommandations:.--.:-.- :, j:9- ;. .i-. protectiondes investissements investissementà mettre en oeuvre mesureefficace si elle est mise en placeavec la populationet si celle-cipeut en retirer un profit économique(but productif) aménagementsde foréts Le modèled'aménagement parait trèssommaire t t'rf . (grillage,mise en defenset reboisement). - La reconstitutionde massifforestier permet à la fauneet à l'avifaunede retrouverdes biotopes Recommianidatioins i: - . t pii i2t-if- '0 propices.Ces massifs participeront quelque peu à l'atténuationdes effets négatifsdu vent La dynamiqued'aménagement de forêtsdoit se aux alentours immédiats. A terme, its faire de manièrecohérente avec l'établissementaugmenteront les ressourcesligneuses de la des POS de façon à obtenirl'engagement des région. populationsà la gestionet la protectiondes ces forêts introductionde brisesvents Le modèleest monoiinéaire et périmétral. iP osi . Mis à part leurs effets sur les cultures R-ecommadatinsi (protectioncontres les effetsdu vent, réduction de l'évaporation... ), ils vont augmenterles Il serait intéressantde réaliserdes brise vent ressourcesligneuses pour la populationet multi-linéairede manièreà augmentertant les améliorer leurs revenus par la vente des effetsde protectionque, à terme,les revenusdes percheset du boisde feu. populations.

t~ ~ Rapportfinal - Volume 2 100 Evaluation Environnementale du PDIAIM Investissement Commentairessur lesétudes impactsenvîronnementaux

6. mesures dcaccompagnement élevage le rapportprévoit le developpementde cultures iiract posibtf- fourragères * diversificationdes procuctionsdans ia zone . meilleureintégration des espaces pastoraux Recommandations: investissementà mettreen oeuvre Cette opération est à insérer dans le plan d'occupation des sois global de la zone (participationdes populations) _ pointsd'eau (puits,forages, ouvragesà dimensionnersur based'enquêtes , abreuvoirs) * améliorationde la santé Recomamndationsi- -

investissementà mettre en oeuvre Cette opérationdoit obtenir la participationdes populationsbénéficiaires et doit être géréepar le ministère de tutelle compétent _ magasins ouvragesa dimensionnersur based'enquêtes : ..______* peut ameliorer la compétitivité des Recommandations.: populationsles moinsfavorisées

Cette opérationdoit obtenir la participationdes populationsbénéficiaires et doit être géréepar les bénéficiaireseux-mêmes.

4.6.2 Autres projets

4.6.2.1 Schémahydraulique de la Vallée du Gorgol

14. Les études doivent être prochainementconfiées à un bureau d'ingénieur Conseil. A ce stade, les recommandationspeuvent être émises:

(i) les études devraient viser une prise en compte particulière des risques d'alcalinisation des sois dans toute la zone, par une stratégie globale de drainage des aménagements (drainagedes périmètresprivés et collectifs, collecteurs et rejet des eaux de drainage) (ii) Les aménagements structurants doivent s'insérer dans une stratégie globale de l'occupationdes sols dans la zone, permettant de définir le domaine irrigable et les espaces réservés aux autres activités rurales. La logique d'intervention doit donc être établie dans une approche concertée et intégrée d'aménagementdu territoire (démarche de type POS). Une telle approche devrait également permettre de limiter les risques d'occupation foncière anarchique des terres, et les impacts environnementaux négatifs majeurs qui en découlent. (iii) La viabilisation des périmètres dans la zone peut faire l'objet de commentaires similaires à ceux émis dans le cadre de périmètres de la zone de Gani - Dar El Barka (point 5.7.1.1) en mettant toutefois l'accent sur les risques liés à l'alcalinisation des terres qui semble être plus conséquents, et donc à la nécessité de disposer de réseaux de drainage efficaces et bien entretenus.

4.6.2.2 Aménagementde l'axe routier Kaedi-M'Bout (sous la tutelle de la Direction des Travaux Publics)

15. Aucun document relatif à ce projet n'a été remis au Consultant. Comme il apparaît que les investissementsseront limités à la réalisation ou à la réhabilitationd'ouvrages de franchissement sur un tracé routier existant, nous ne voyons globalementaucun impact environnemental négatif significatif susceptible de nécessiter des mesures d'atténuation ou des recommandations particulièresà caractère environnemental.

Rapportfinal - Volume 2 101 Evaluation Environnementale du PDIAIM 14.7 EVALUATIONECONOMIQUE DES IMPACTS MAJEURS I

4.7.1 Objectif

1. Cette partie de l'étude a pour objectif de calculer les retombéeséconomiques des impacts environnementauxmajeurs, positifs et négatifs, des projets soumis au financement de la Banque Mondiale dans le cadre du PDIAIM.

2. L'étude concerne essentiellementquatre catégoriesde projets:

* projets d'investissements en aménagements structurants qui comprennent des ouvrages de régulation sur affluents/défluents, des endiguements de protection contre les crues, des canaux tête morte et canaux principaux d'irrigation, des collecteurs principaux de drainage, le recalibragede chenaux naturels; * projets d'aménagementsde périmètresirrigués; * projets de désenclavement(routes rurales et ouvrages de franchissement); * projets d'infrastructures et équipements ruraux collectifs (adductions d'eau potable, écoles, dispensaires, ...).

4.7.2 Approche méthodologique

3. L'évaluation économique envisagée est du type analyse coûts-bénéfices, basée sur la définition et l'évaluation des coûts et des avantages environnementauxobtenus avec les projets, et la comparaisonavec ce que serait la situation sans projets.

4. La situation existante et son évolutiondans le temps "sans" proiet doit d'abord être définie

et quantifiée en rapport avec les principaux indicateurs environnementaux(voir 'check list " en annexe). Cette situation initiale doit être connue pour que l'on puisse projeter les évolutions tendancielles"sans" projet et les comparer avec les évolutions prévisibles'avec" projet.

5. L'étape suivante de l'analyse nécessiteque les conditions"avec" projet soient définies. Pour cela, on doit identifier et quantifier si possible toute la gamme des impacts positifs et négatifs pour chaque projet séparément et pour l'ensemble du programme soumis au financement de la Banque.

6. L'évaluationéconomique envisagée implique ies étapes fondamentalessuivantes:

* définition de la situation de référence (la situation existante) et de son évolution dans le temps "sans" projet; * identification des impacts positifs et négatifs, directs et indirects, des projets sur leur environnement naturel; * quantificationdes ces impacts avec répartition dans le temps; * valorisation de ces impacts (attribution d'une valeur monétaire), à partir de valeurs unitaires (prix actuels du marché et valeurs économiques); * établissement de tableaux de flux des valeurs montrant les valeurs totales des bénéfices et des coûts environnementaux estimés (les bénéfices et les coûts sont définis par différence entre la situation "avec" et "sans" projets); * analyse coûts/ bénéfices et établissementdu TIR.

Rapportfinal - Volume 2 102 Evaluation Environnementale du PDIAIM 4.7.3 Quantificationdes impacts

7. Les impacts potentielsdes projets soumis au financement de la Banque Mondiale ont été évalués au cours de cette étude de façon générale, en considérant la zone où devraient être implantés les projets dans sa globalité. Les dossiers de préparation des projets soumis au Consultant ne sont pas suffisammentélaborés que pour permettre une EIE par projet.

8. Les impacts ont été identifiés selon les types d'ouvrages et d'interventionsenvisagés, et classés suivant quatre composantesde l'environnementrural

* Sol et eau * Biologie et écologie * Socio-économie- cohérence du milieu humain * Santé humaine

9. Les impacts les plus significatifs sont présentés dans les matrices 5.2 à 5.5. Tous ces impacts sont définis en termes physiquesde manière qualitative. Le niveau de détail des projets spécifiques soumis au Consultant et des données collectées par le Consultant lors de l'établissement de la situation existante (situation de référence) n'ont pas permis de quantifier les impacts.

10. Tous les impacts environnementauxne sont pas quantifiables et ne peuvent donc entrer directement dans l'analyse coûts-bénéfices.Les effets non quantifiables ne doivent évidemment pas être ignorés. Ils sont inclus dans l'analyse d'une manière qualitative. Parmi les impacts majeurs identifiés, ceux qui pourraient être quantifiés sont repns dans le tableau qui suit, respectivement avec les indicateursde suivi

IMPACTSQUANTIFIABLES INDICATEURSDESUIVI - Conductivitééiectrique de la pàtesaturée Salinisation/aicalinisationdessols dessois -pHdes sois -Tauxde sodium échangeable des sois -Nombrecas de paludismediagnostiqués Développementmaladies hydriques - Nombrecas de bilharziose diagnostiqués - Superficiespâturages Réductionespaces agro-sylvo-pastoraux - Superficiesforets naturelles - Superficiesboisements - Superficiescultures de décrue

11. Le suivi de ces indicateurs est actuellement nettement insuffisant, et pour certains quasimentabsent.

En matière de salinisation/alcalinisationdes sols, il n'existe pas de suivi régulier de l'évolution des sois, en particulier, concernant les aménagements hydro-agricoles. Seuls quelques travaux ponctuels sont disponibles (Programmeconjoint PSI-CNRADA) 9.

En ce qui concerne les maladieshydriques, le Ministère de la Santé enregistre au niveau national le nombre de cas de paludism déclarés dans les formations sanitaires. Le pourcentagedes cas diagnostiquésde paludisme par rapport à l'ensemble des autres maladies figure également dans les statistiques du ministére. Pour la bilharziose, il n'existe pas de dépistage systématique (la plupart des infestations restent asymptomatiquespendant de très longues périodes); différentes enquêtes ponctuelles mentionnent des taux de prévalence de la bilharziose urinaire et/ou

39 PSI: Pôle Systèmes irriguésdu Pôle Régionalde recherchesur les systèmesirrigués soudano- sahéliens. CNRADA:Centre National de RechercheAgronomique de DéveloppementAgricole.

Rapportfinal - Volume2 103 Evaluation Environnementaledu PDIAIM intestinale sur des échantillons de populations. Il n'existe pas de relation entre ces différentes enquêtespermettant de suivre l'évolutiondes données épidémiologiques.

Les espaces agro-sylvo-pastoraux (situation actuelle et évolution dans le temps) ne sont pas cartographiésde manière précise et détaillée.

La quantification de ces trois impacts majeurs implique d'améliorer la connaissance obiective de l'environnement,par le suivi systématique des indicateurs susmentionnés,

4.7.4 Valorisationdes impacts

12. Après avoir déterminé les impacts environnementaux majeurs en termes physiques de manièrequantitative. il sera possible de les valoriser en appliquant les méthodes des 'Effets sur la production"et des "Effets sur les revenus des ménages".

4.7.4.1 Effets surla production

13. L'accroissement de la salinité/alcalinitédes sols entraîne une diminution progressive des rendements des cultures.

L'estimationde la production des principales cultures irriguées dans les hypothèsessuivantes:

* situationactuelle, * situationfuture "sans" projet, situation future 'avec' projet

permettrade chiffrer et de comparer les productionsattendues dans les différentes hypothèses.

14. La connaissance des degrés actuels de salinité/alcalinité des sols, l'estimation de l'évolutionde la dégradation et/ou de la réhabilitationdes sols dans les situations 'sans" projet et 'avec" projet, l'établissement des relations salinité/alcalinitéet rendement des principales cultures pratiquées dans la zone du PDIAIM, sont autant de paramètres qui doivent être mesurés ou estimés afin de déterminer les productions attendues dans les situations "sans" projet et 'avec" projet.

15. A partir de ces estimations de production, il sera possible de calculer les plus values (moins values) de la production agricole irriguée résultant de la réduction (augmentation) de salinité/alcalinitédes sois.

4.7.4.2 Effetssurles revenusdes ménages

16. Les impacts des maladies hydriques peuvent être reliés à la productivité humaine. L'estimation des pertes de revenus dues à la maladie ou dans certains cas à une mort prématurée,auxquelles on ajoute le coût du traitement médical,constitue une mesure pratique de l'impact des maladies hydriques. Pour appliquer cette méthode, il faudra connaître en plus du nombre de cas de paludisme/bilharziosediagnostiqués, la durée de l'incapacité de travail, le type d'occupation professionnelledu malade, et le coût du traitement médical.

17. Le tableau qui suit présente les données de base indispensablespour pouvoir appliquer ces méthodes de valorisation des impacts.

Rapportfinal - Volume 2 104 Evaluation Environnementaledu PDIUIM Impactsquantifiables Donneesindispensables pour la valorisation des Impacts - Superficiesdes sols saleset alcalins Salinisatîon/alcalinisationdes sols Degrés de salinité/alcalinité des sois - Evolution spatiale et temporelle en l'absence de mesures de correction - Rythme de rehabilitation des sols par lessivage et drainage - Diminution de rendement des principales cultures avec augmentationsalinite /alcalinité - Nombrede cas diagnostiques Maladies hydriques (paludisme& bilharziose) - Evolutiondans l'espace et dans le temps - % malades/ population active - Activités professionnelles/occupations des personnes malades - Durée inactivitésuite maladie hydrique - Coût du traitement médical - Rapport coût traitement/revenu ménage - Superficies cultures de décrue/boisements /pâturages Réduction des espaces agro-sylvo-pastoraux concemées - Productioncultures de décrue - Productionboisements (m3 bois/ha/an) - Productionpàturages (t MS fourrage/ha) - Coefficienttransformation bois/charbon - Coefficient de transformation fourrage/viandeou lait

Comme déjà mentionné précédemment, ces données ne sont pas actuellement disponibles de façon systématique et normalisée.

18. En conséquence, toutes ces données devront être inscrites sous forme d'indicateurs objectifs quantifiables dans les Bases de Données à établir dans le cadre du programme d'atténuation et de suivi des impacts sur l'environnementqui est proposé au chapitre 6 de la présente étude.

19. Les études de faisabilité des projets soumis au financement de la Banque Mondiale devront s'attacher à collecter et/ou mesurer ces mêmes données. Des enquêtes de terrain et des analyses spécifiquesdevront être prévues à cet effet et inscrites dans les termes de référence de ces études.

20. En conclusion, le caractère essentiellement qualitatif de la connaissance de l'environnement de la vallée du fleuve Sénégal ne permet pas de réaliser au stade actuel une évaluation économiquepertinente des impacts environnementauxdu PDiAIM.

Compte tenu de ce constat, le plan d'atténuation proposé ci-dessous, mettra l'accent en priorité sur la nécessité de disposer d'indicateursenvironnementaux systématiques et fiables.

Rapportfinal - Volume2 105 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 5.t;:PROP:OSITION DE ffXPR0GRAMME::.. .fDATTENUATION..ET` DE| SUIVUiSDESf-MPACTS:;SUR :-L'.ENVIRONNEMENT0: 5::;:::-0ttWS;S ::;00;0;f0:.:::0-S;:--:: j--

5.1 LOGIQUED'INTERVENTION

5.1.1 Objectif global du plan d'atténuation

Le plan d'atténuation proposé ci-dessous a été élaboré à partir de l'analyse de la situation environnementale rencontrée et des matrices d'impacts. Son objectif global est:

Assurer une gestion durable, techniquement et économiquement justifiée, des impacts environnementaux des projets d'investissements dans le secteur irrigué en rive mauritanienne de la vallée du fleuve Sénégal.

5.1.2 Objectifs spécifiques

Le cadre logique a été établi en tenant en compte les principales contraintes observées lors des évaluations environnementales et lors de la construction des matrices d'impacts:

(i) manque d'indicateurs objectifs quantifiables permettant de bien évaluer l'importance des impacts. Cette mauvaise connaissance ne permet pas à l'heure actuelle d'optimiser techniquement et économiquement les mesures d'atténuation.

=> Objectifspécifique n'l : améliorerla connaissanceobjective de l'environnement

(il) sur le terrain, on observe une occupation des sols "anarchique'40 et au niveau de l'élaboration des projets, on observe un manque de prise en compte de l'avis des bénéficiaires, sur ce méme thème de l'occupation des sols. Ce manque de stratégie globale d'aménagement du territoire est la source d'un grand nombre d'impacts environnementaux négatifs et une contrainte majeure à tout développement durable de la zone.

> Objectif spécifique n°2 : Cadrer les investissements dans une stratégie globale d'aménagement du territoire établie sur une base participative

(iii) on ne dispose pas en général pas de documents, de guides techniques ou de normes permettant aux promoteurs d'investissements de dimensionner les mesures d'atténuation et de les imposer, le cas échéant, dans des cahiers des charges. De plus quand ces guides ou normes existent, leur complexité ne les rend généralement pas assimilables par des opérateurs non spécialisés.

Objectif spécifique n°3 : Etablir un cadre technique rigoureux et, dans certains cas normés, des mesures d'atténuation environnementale à prévoir. Adapter, harmoniser et renforcer le cas échéant le cadre légal. Ce cadre doit être accessible à tous les acteurs du développement de l'irrigué.

40 cette observation est par ailleurs clairement mentionnéedans le dossier Koundi i à V établi par la SONADER

Rapportfinal - Volume 2 106 Evaluation Environnementale du PDIAIM (iv) le respect de l'environnement passe par la participation active des acteurs du développement.Ceux-ci adhéreront au processus soit par idéal (ce qui est rare), soit par la coercition (ce qui est généralementpeu efficace), soit par intérêt. Il sera utile de générer cet intérêt par une incitation financière liée à la mise en oeuvre de mesures d'atténuation accompagnantles investissements.

, Objectif spécifique n°4 Permettre aux investisseurs de financer en tout ou en partie les mesures d'atténuation des impacts environnementaux liées à leurs investissements.

Rapportfinal - Volume 2 107 Evaluation Environnementale du PDIAIM 5.1.3 Cadre logique

Objectifs Activités Ressources Hypothéses et risques Résultats attendus et spécifiques global l impacts 1. Améliorer la Volet I: Outils - Consultant pour les la localisation des outils - outil de suivi du secteur connaissance d'aide à la études de (ODD et SIG sectorieis) est irrigué (BDD et SIG) objective de décision et de faisabilité entérinée institutionneliement - études spécifiques sur l'environnement gestion - Equipements - les procedures rigides de différents thémes environnementale informatiques prises de données sont environnementaux (matériels et discutées et acceptées - réseau d'échange de logiciels) (inter-institutions) données "observatoire de - Equipement de - la notion de partage de l'environnement" terrain (GPS, données en "réseau" est - synergies des outils équipements de acceptée (inter-institutions) d'observations nationaux mesure) - 'Assistance Technique est pour la mise en oeuvre - Personnel national en mesure de former le d'un observatoire régional et fonctionnement personnel national de façon - cadres nationaux formés - Assistance durable (technologies en en matière de gestion technique évolution) environnementale et - Suivi-évaiuation - la motivation de l'ensemble suivi-évaluation des acteurs (outils centraux et terrain) sur l'utilité de ces outils est effective 2. Cadrer les Volet Il Plans - Consultant pour - montage institutionnel - établissement d'un ou investissements d'Occupation des les études de garantissant la collaboration plusieurs POS pilotes dans une Sols (POS) faisabilité des différentes institutions du (dans la zone de Koundi I stratégie globale - outils pays, dont les pouvoirs à V) d'aménagement cartographiques communaux - mise en oeuvre du territoire de base - formation adéquate du systématique de établie sur une - personnel national personnel en charge de la procédures POS en base et fonctionnement mise en oeuvre de la préalable à tout participative - Assistance méthode participative investissement visant Technique (formation à la gestion de l'extension du domaine - Suivi-évaluation conflits) irrigable - formation suffisante pour assurer la compréhension par la population des outils cartographiques ou maquettes - volonté de la part de tous les acteurs pour une soiution de consensus - respect des POS après leur mise en application 3. Etablir un cadre Volet Ili - Expertise pour les - motivation de la part des - manuels techniques technique rigou- Etablissement et études techniques institutions concemées pour thématiques reux et, dans diffusion de - Outils de développer et vulgariser les - normes techniques et certains cas normes et communication thèmes techniques textes réglementaires normés, des recommandations - Personnel national - connaissance suffisante des - thèmes techniques mesures d'atté- techniques à but et fonctionnement indicateurs assimilés et applicables nuation environ- environnemental - Suivi - évaluation environnementaux pour au niveau des opérateurs nementale à élaborer une justification prévoir. Adap- technique et économique ter, harmoniser des options techniques et renforcer le proposées cas échéant le cadre légal.. 4. Permettre aux Volet IV: Fonds - Consultant pour les - montage institutionnel et - acces pour les investisseurs de d'Accompagnem études de financier complexe (tiroirs investisseurs à un fonds financer en tout ent faisabilité sectoriels) d'accompagnement ou en partie les Environnemental - Personnel national - duplication de l'utilisation des environnemental mesures (FAE) et fonctionnement fonds avec d'autres permettant de subsidier d'atténuation pour la gestion des subsides des mesures des impacts fonds - définition claire des objectifs d'atténuation environnementa - Assistance et conditionalités d'utilisation ux liées à leurs Technique - contrôle de l'utilisation investissements - Suivi-évaluation

Rapportfinal - Volume 2 108 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 15.2 CONTENUDU PLAN D'ATTENUATION

5.2.1 Volet 1: Outils d'aide à la décision et de gestion environnementale

5.2.1.1 Présentation du volet i

1. En Mauritanie, on dispose à l'heure actuelle de peu d'indicateurs susceptibles de caractériser l'état de l'environnement et son évolution. On dispose encore moins d'éléments économiquespermettant de chiffrer de façon monétarisée le coût et le bénéfice environnemental de décisions d'investissements. De nombreuses études ont toutefois été réalisées et celles-ci permettentde dégager des tendances. Les matrices d'impact ont d'ailleurs pu être élaborées sur base de telles études. La difficulté réside davantage dans le fait que: (i) les procédures de prises de données que l'on retrouve dans les études ne sont pas "normalisées", les enquêtes et les campagnes de mesures sont généralement menées selon des protocoles établis au coup par coup par les auteurs, (ii) les mêmes auteurs ont rarement l'occasion de répéter périodiquement ces études. Les indicateurs ne sont donc généralementpas comparables, ce qui rend difficile toute appréciation strictement objective des indicateurs tant pour ce qui est de leur valeur à un instant donné que pour ce qui est de leur évolution dans le temps. Notons toutefois l'exception notoire des données climatologiques et de quelques données hydrologiques qui ont fait l'objet depuis longtemps d'un protocole normalisé de prise de données et d'un système d'archivage soigneusementgéré.

Le développement d'outils cartographiques multi-couches (multi-sectoriels) doit également permettre de suivre l'évolution des ressources environnementales.Il sera ainsi possible par exemple de procéder à un inventaire global des ressources forestières tant au niveau de la localisation que de la richesse de ces ressources via l'analyse d'images satellites ou photos aériennes, celle-ci s'accompagnant nécessairement d'études de reconnaissance terrain. Cette approche peut apporter une connaissance globale et permettra de préciser les zones présentant encore un potentiel sur pied intéressant des points de vue protection et gestion tant dans la vallée en général que plus précisément dans les zones concernées par le PDIAIM. Il sera ainsi possible de mieux préciser et quantifier les peuplementsforestiers et de les inscrire dans une approche concertée de l'occupation des sols (volet 11).Sur base de cette cartographie de l'existant,on pourra suivre l'évolution des ces peuplementset prendre en compte des nouvelles actions de reboisementet/ou d'implantationde brise vent. Cette démarche permettra également de préciser les différentes populationsde faune dans la vallée.

2. Suite à ce constat, nous avons estimé qu'il y avait lieu en priorité de doter les décideurs (au sens large du mot : autorités nationales, populations, groupement de coopératives, administrations,opérateurs économiques,bailleurs de fonds,...) d'outils d'aide à la décision et à la gestion environnementale,de type "observatoire de l'environnement", et ce sur la base d'un concept"réseau".

3. La démarche qui sera suivie pour la mise en oeuvre d'un tel observatoire doit, pour être efficaceet durable, respecter entre autres les conditionssuivantes:

(i) L'observatoiredoit être construit en utilisant au mieux les ressources et les compétences existant dans le pays41. Un tel observatoire ne doit donc pas être vu comme un système centralisé mais comme un réseau d'informations. Chaque ministère ou institution spécialisée dispose de compétences spécifiquesqui le rend le mieux à même d'identifier et

41 La DEAR dispose notamment d'instruments partiels de suivi environnemental(hydrologie, cartographies).Il en est de même de la Directionde l'Hydraulique,de la SONADERet d'autres administrations(voir chapitres 2.2.3.4., 2.3.2.4.,2.3.2.5).

Rapportfinal - Volume 2 109 Evaluation Environnementale du PDIAIM surveiller les indicateurs sectoriels appropriés. Il dispose d'équipes au siège ou sur le terrain qui sont en principe sectoriellementcompétentes. (ii) Les Bases De Données (BDD) sectorielles et, le cas échéant, les Systèmes d'Informations Géographiques (SIG) sectoriels, doivent étre logés et gérés au sein des ministères et institutions compétents. Les BDD et SIG sectoriels doivent toutefois être établis et gérés selon des procédures normalisées qui les rendent compatibles et utilisables en réseau, ce qui nécessite d'établir un lieu "inter-institutionnel"de concertation technique destiné à établir les règles de normalisation. (iii) Dans le concept de réseau, les données doivent pouvoir circuler librement auprès des utilisateurs potentiels, quel que soit l'organisme auquel ils appartiennent, moyennant le cas échéant, pour des indicateurs qui seraient jugés confidentiels, des codes d'accès. La définitiondes régles d'accès au réseau doit être établie dans un lieu "inter-institutionnel"de concertationorganisationnelle. (iv) L'observatoire en lui-même, pour ce qui est de sa phase ultime, peut être constitué d'un serveur de réseau (de type intranet ou internet par exemple)et d'un Système d'information Géographiquepropre, celui-ci permettant de superposerdifférentes couches d'informations intersectorielles. (v) Notons qu'à terme, et si les mêmes concepts peuvent être mis en oeuvre sur la rive sénégalaisedu fleuve, ce concept peut également constituerune solution performante dans le cadre de la mise en oeuvre d'un observatoirepropre à l'OMVS

5.2.1.2 Les composantes du volet I

4. Le volet I devrait comprendreles composantessuivantes:

Activité 1.1. Etude de dimensionnementd'une BDD multi-sectorielleet Etude de faisabilité de mise en réseau des BDD et SIG sectoriels

Ces études doivent définir, en concertation avec les administrationset organismes concemés, les protocoles et standards de prises de données ainsi que les modalités d'organisation et de maintenance des BDD, et le cas échéant, des SIG sectoriels. La faisabilité technique et institutionnelle d'une mise en réseau des informations doit être vérifiée. Secteurs à priori concernés: irrigation, cadastre, hydraulique et eaux souterraines, sols, climatologie, statistiques économiques et sociales, forêts, faune, santé. Les besoins ultérieurs en formation des cadres nationaux seront également définis42.

Activité 1.2.: Mise en oeuvre d'un outil de suivi du secteur irrigué (BDD et SIG)

Cet outil, actuellement inexistant doit permettre dans les meilleurs délais d'améliorer substantiellementla prise en compte objective des critères environnementauxdans les stratégies d'aménagement et dans l'appui au secteur irrigué. Cette activité est détaillée dans l'annexe 5 consacrée au S.I.G. La mise en oeuvre de cet outil inclus: (i) l'installation et l'utilisation des équipements (hardware et software), (il) la prise de données sur le terrain (où du matériel informatique devrait également être installé et relié en réseau avec Nouakchott quand les conditions le permettent), (iii) la restitution des informations traitées vers les agents de terrain avec effet attendu de contrôle et motivation de ceux-ci, (iv) la formation des techniciens en charge de la mise en oeuvre de l'outil, et ce, à chaque niveau d'intervention, (iv) une campagne de motivationet de responsabilisationde l'ensembledes agents en charge de l'outil.

42 Les étudespermettront de préciserles modalitésde prise de donnéesprévues dans l'activité1.2 et définirontla faisabilitéde l'activité1.4

Rapportfinal - Volume 2 110 EvaluationEnvironnementale du PDIWIM Activité 1.3. Etudesspécifiaues

Au fur et à mesure de la mise en oeuvre des BDO et SIG sectoriels, une ligne budgétaire du plan d'atténuation doit pouvoir permettre d'initier des études spécifiques permettant d'exploiter les données ainsi acquises. Ces études répondentà deux objectifs majeurs: (i) tester la validité des protocoles mis en oeuvre pour les relevés de données, (ii) permettre d'intégrer différents indicateurs pour apporter des éclairages objectifs à des questions environnementalesprécises. Les facultés universitaires et organismes de recherche nationaux et régionaux seront prioritairement sollicités pour réaliser ces études. A titre illustratif, citons quelques thèmes dignes d'intérêt:

* suivi de la salinitéialcalinitédes sols et impactssur le rendement des cultures * suivi des effets de l'efficiencede l'irrigation sur les remontéesdes nappes * modélisationde la consommationglobale d'eau à l'échelond'un ensemble hydraulique * étude de l'évolution de la qualité des eaux de surface de chenaux pilotes (pollution chimiques et organiques)

Activité 1.4. Mise en oeuvre d'un réseau d'échange de données (Observatoire de l'Environnement

La mise en oeuvre d'un tel réseau comprendra les équipements (hardware et software) nécessaires ainsi que les moyens de suivi et maintenance. La définition des caractéristiques techniques, institutionnelleset organisationnellesd'un tel réseau fait partie de l'étude de faisabilité définie plus haut

Activité1.5.: Formation

La mise en oeuvre de nouvelles techniquesde suivi environnementalnécessitera de consolider et renforcer les capacités nationales par des actions de formation spécifiques dont le contenu aura été défini dans l'étude (activité 1.1)

Activité 1.6.: Suivi-évaluationexterne de la miseen oeuvre de l'Observatoire

L'opération de mise en oeuvre d'un tel observatoire est complexe et nécessitera un suivi systématique permettant de détecter les contraintes qui se présenteront en cours d'exécution et de recommander les actions à prendre pour lever ces contraintes. Une consultance externe sera la plus appropriée pour prendre du recul et avoir une vision d'ensemble sur la mise en oeuvre de ce volet.

5.2.2 Volet Il: Plans d'Occupationdes Sols (POS)

5.2.2.1 Avant-propos

5. La dégradation de l'environnemententraine des effets de désertification qui perturbent de plus en plus le cadre de vie des populations : vents de sable, disparition de la végétation herbacée, arbustive et arborée autour des villes et villages, diminution de la productivité des terres agricoles, allongement des déplacements pour l'approvisionnement en eau ou en bois, difficultés de circulation,...

Les causes majeures de la désertification dans la vallée du fleuve sont probablement à rechercher dans les déséquilibres environnementauxgénérés par les activités humaines,et leur

Rapportfinal - Volume 2 1i1 Evaluation Environnementale du PDIAIM superposition à une situation ciimatique généralement défavorable depuis plus de deux décennies.

La basse et la moyenne vallée qui sont les principaux bénéficiaires actuels des retombées des aménagements(Manantali et Diama) réalisés sur ie fleuve Sénégal, sont actuellement "investies", de façon généralement peu contrôlées, par les investisseurs privés. Les rapports montrent clairement que les surfaces aménagées durant ces dernières années s'accroissent très rapidementet dépassent largement le rythme des investissementseffectués dans le passé sous la tutelle de la société publique SONADER.

Cette ruée vers "l'or" entraîne une occupation anarchique et une mise en valeur très superficielle souvent à fin de "marquage". On assiste ainsi dans de nombreux cas à une forme d'exploitation extensive de vastes superficies par des aménagementsréalisés au moindre coût ne se souciant guère des principeset des normes d'aménagementrespectueuses de l'environnement.

Les conséquencessont assez nombreuseset risquent d'avoir des suites coûteuses

* absence de réseau de drainage ponctuel ou général risquant d'entrainer une salinisationet/ou une alcalinisationdes terres; * défrichement des dernières zones encore boisées entraînant la disparition de la faune et nécessitant des programmes de reboisement coûteux afin de protéger les cultures et de subvenir aux besoins en bois énergie; * aménagementde sols inaptes à la culture irriguée; * risques de pollutiondes eaux et des sols par l'utilisationd'intrants chimiques et de pesticides; • érosion par ravinement des berges dû à l'implantation de périmètres hydro-agricoles en bordureimmédiate du fleuve; * processus d'irrigation itinérante qui conduit les exploitants à déplacer leurs cultures au bout de quelquescampagnes; • disparition de nombreuses pâtures de décrue, de points d'abreuvement et de passages pour bétail entraînant des conflits de plus en plus aigus entre les différentstypes de producteurs. * mauvaispositionnement des points d'eau pastoraux provoquantune modificationdes zones de passage et des risquesde sur-pâturage.

La liste pourrait certainement être plus longue et les conséquences néfastes beaucoup plus importantessi des mesures ne sont pas prises rapidementafin de gérer l'occupation de l'espace. Le volet Il se proposed'apporter un début de solution à ce grave problème qui peut hypothéquer, s'il n'est pas maîtrisé l'ensemblede la stratégie du PDIAIM.

5.2.2.2 Présentation du volet I1

6. Les évaluations environnementales qui précèdent mettent en évidence le manque de moyens dont les aménagistes et décideurs disposent pour élaborer des stratégies d'investissementsqui tiennent compte des contraintes environnementales.Il s'agit de développer une approche à la fois technique et participativequi doit permettre:

(i) d'intégrer les profondes mutations générées par la présence du domaine irrigable dans la vallée du fleuve Sénégal, encore marquée par un mode de vie et des pratiques culturales traditionnelles et de renforcer la complémentarité entre la activités générées dans le domaine irrigable et les différentes activités productivesde la vallée (agricultureirriguée, de décrue et pluviale, élevage, foresterie, pêche, chasse, éco-tourisme,...). Seule cette complémentaritéest susceptiblede générer une gestion durable de l'eau et des ressources naturelles;

Rapport final - Volume 2 112 Evaluation Environnementale du PDIAIM (ii) de développer une dynamique locale consensuelleautour de la question du développement durable et de l'occupationdes sols, en permettant à tous les acteurs de participer à la mise en oeuvre des stratégiesde caractérisationet de gestion des ressources et des espaces; (iii) de fournir aux autorités nationales des éléments et outils de planification des investissements structurants. basés sur une approche participative et concertée des bénéficiaires.

7. La mise en oeuvre d'une approche de type "Plans d'occupation des Sois (POS) devrait permettre de rencontrer ces objectifs. Cette approche associera l'ensemble des acteurs du développement (population, collectivités, coopératives, exploitants, autorités publiques,...) au processus visant à:

(i) délimiter le domaine irrigable et son extension possible (ii) définir des espaces dédicacés à d'autres activités rurales (décrue, boisements productifs, artisanat, pêche) (iii) définir des espaces dédicacés aux infrastructuresd'intérêt collectifs (routes, infrastructures de base, lieux d'habitats,...) (iv) définir (et aussi confirmer) des espaces protégés (mises en défens, forêts classées, propriétés culturelles,....

8- A partir du moment où un tel plan est considéré comme acceptable par l'ensemble des acteurs, on dispose alors d'un outil permettant de dimensionner des zones dédicacées au domaine irrigable. et environnementalementbien intégrées aux terroirs traditionnels. Les impacts environnementaux défavorables générés alors par les investissements (aménagements structurants, nouveaux périmètres irrigués), à condition que ceux-ci respectent des normes et recommandationstechniques adaptées, seront dès le départfortement limités.

9. L'outil de travail principal d'une telle approche est la constitution progressive d'une cartographie du territoire de la commune. Ce support d'information a ie grand avantage d'être facilement évolutif et d'être lisible par une grande majorité de la population moyennant une période de formation très limitée. La cartographie est constituée progressivement d'un ensemble de couches qui se superposeront:

(i) couches de base qui relèvent de documents géographiques et physiques de base (topographie, nature des sols, hydrographie de départ, couvert végétal,...). Ces éléments proviennent de cartes déjà existantes, de photographies aériennes et de photos satellitaires. Des travaux de terrain complémentairessont souvent nécessaires pour caler et vérifier les informations; (ii) couches issues de travaux de terrain et qui permettent de positionner, avec la participation des populations, divers éléments physiques objectifs faisant partie du paysage humain (infrastructures de base, points d'eau, cimetières, habitats,...), et éléments physiques à caractère public ou issus de décisions administratives(forêts classées, périmètres irrigués individuels ou collectifs dont la situation administrativeest régularisée, routes et ouvrages existants, infrastructurespubliques existantes,....); (iii) couches comportant des éléments devant faire l'objet d'appréciation et de décisions collectives et qui ne peuvent être positionnés que dans le cadre d'un processus de concertation systématique (zones de transhumanceet de pâturages, zones de décrues, reboisement productif, zones mis en défens, zones d'artisanat, domaine irrigable,....). Ces couches doivent être établies également en tenant compte de contraintes techniques. Les contraintes doivent être expliquées durant la phase de concertation;par exemple, la nature des sois peut être favorable ou défavorable à la riziculture,ce qui devrait amener à exclure d'office des zones inaptes du domaine rizicole.

Rapportfinal - Volume 2 113 Evaluation Environnementale du PDIAIM 10. Les trois premières séries de couches (i), (ii) et (iii), constituent un des produits majeurs des outils d'aide à la décision et à la gestion environnementalequi devraient être mis en oeuvre dans le cadre du volet 1.Compte tenu de la dégradationdes conditions actuelles d'aménagement dans la zone de Koundi43, la mise en oeuvre d'un POS y relève, selon nous d'une certaine urgence. Cette zone devrait donc être prioritaire. Dans l'attente du fonctionnement opérationnel des outils cartographiquesSIG, des cartes manuelles pourrontêtre élaborées.

11. Lors de décisions d'investissements importants (investissements d'aménagement à caractère structurant, pistes de désenclavement,...),les aménagistes disposeront d'un support cartographiquequi leur permettrontd'étudier un projet en tenant compte des stratégies globales de développement.Une fois le projet étudié, il sera alors également possible de le positionner sur le même support cartographique à des fins de consultation publique avant décision finale d'investissement.Dans ce contexte, le POS est un outil évolutif.

12. A ce stade des études, il nous semble que l'approche sur base d'un découpage communal des POS semble être la plus recommandable. Cet aspect pourrait néanmoins être confirmé dans le cadre de l'étude de faisabilité à réaliser en préliminaire à la mise en oeuvre de ce volet.

Le choix de la Communecomme unité de base des POS entre directement dans la ligne politique du Gouvernementdans le cadre de la décentralisationadministrative adoptée pour impulser le développement local (nous ajoutons et durable) par la mise en place de méthodes participatives en faveur d'une bonne gestion des affaires des populations. On peut envisager, par exemple, que les CRED (Conseils Régionaux Environnement et Développement)institués en 1996 soient un lieu de discussion inter-institutionnelet assurent le relais avec les Administrations centrales des différentsministères lors du processus44

5.2.2.3 Composantesdu volet Il

13. La méthode de mise en oeuvre des POS peut être décomposée selon les activités suivantes:

Activité 2.1. . Etude de faisabilité technique et institutionnellede la mise en oeuvre d'un POS dans une zone pilote

Une telle étude doit inclure : (i) une étude institutionnelle relative aux modalités de concertation (composition des groupes de concertation, mode de fonctionnement,... (ii) les besoins en formation des participants à l'approche, (iii) les supports cartographiques à élaborer à partir des outils mis en oeuvre dans le cadre du volet 1,(iv) la méthodologieà suivre pour mener l'approche participative, (iv) les ressources humaines et matériellesà mettre en oeuvre, (v) les planning de mise en oeuvre, (vi) des recommandations quand au choix de la zone pilote (une ou deux communes appartenant à la zone Koundi I à V paraissent particulièrement appropriées). (vii) cohérence de l'approcheavec la loi environnementaleen cours d'élaboration.

Activité 2.2.: Mise en oeuvre d'un POS dans une zone pilote.

43 La SONADERelle-même indique : « la zone du projet a été aménagéede façon anarchique, disproportionnée.ne suivant aucun plan d'aménagementet ne respectant aucune norme de copnceptiondes aménagementshydro-agncoles », étudede préparationKoundi I à V -SONADER,- page14 44 Il existedes exemplestrès ponctuelsde schémad'aménagements intégrés qu'il conviendrad'analyser lors de la mise en oeuvredes POS, dans la mesureoù certainesapproches pourront être tranférées. Citonsà titre d'exemplela forêtde Gani(travail effectué par la DEAR)

Rapportfinal - Volume2 114 Evaluation Environnementaledu PDIAIM Cette mise en oeuvre se fera selon les modalités prévues dans l'étude qui précède. Les actions de formation des agents "facilitateurs" du processus POS constituent un préliminaire indispensable.

Activité 2.3.: Suivi-évaluationexterne de l'approche pilote

L'approchemise en oeuvre dans l'item précédent fera l'objet d'un suivi-évaluationexterne devant permettre: (i) d'apporter des recommandationsquand aux correctifs à apporter dans l'approche et la mise en oeuvre, (ii) de préparer un manuel de procédure pour la mise en oeuvre systématique des POS dans les autres zones de la vallée du fleuve qui seraient intéresséespar le processus

Activité 2.4.: Extension systématiquedu processus à d'autres communes

La mise en oeuvre systématiqued'un POS dans les communes qui en feront la demande se fera selon les modalités prévues dans l'étude qui précède, dans la limitedu budget disponible.

5.2.3 Volet 1III Etablissement et diffusion de normes et recommandationstechniques à but environnemental

5.2.3.1 Présentationdu volet 111

14. Les évaluations environnementalesont fait apparaître la nécessité de respecter certains critères techniques lors de la mise en oeuvre et lors de la gestion/maintenanced'investissements touchant le domaine irrigable. Certains de ces critères doivent faire l'objet de normes techniques, à caractère contraignant (législation), et d'autres critères sont plus du domaine des recommandationsde bonne pratique d'un périmètre ou d'un aménagement (avec éventuellement des mesures incitatrices - voir volet IV du plan). Les thèmes qui devraient être inclus dans ce volet sont (liste non nécessairementexhaustive):

(i) les consignesde gestion des plans d'eau qui devraient permettre d'une part d'effectuer des cycles de sécheresse artificielle et d'autre part d'optimiser les flux d'eau avec pour impacts, la régression des typhas, la régression des risquesde bilharziose et de paludisme,et peut- être une diminution de la présence des oiseaux granivores. Les flux d'eau doivent favoriser la dilution de la pollution notammentsaline; (ii) les dispositions en matière d'infrastructures de drainape (conception et entretien). Il faut noter qu'une circulaire sur ce thème a déjà été publiée4, mais que son application effective sur le terrain reste marginale et que son contenu devrait faire l'objet d'une mise à jour; (iii) les dispositionsen matière de protection des sols contre l'érosion éolienne et l'ensablement (dispositifsde fixation de dunes, brise-vents, reforestation,protection et mis en défens,....); (iv) les dispositions en matière de gestion de l'eau à l'échelle du périmètre et des parcelles (améliorationde l'efficiencede l'irrigation,technologies altematives); (v) les dispositions en matière d'utilisation d'engrais et pesticides susceptibles de réduire les risques de pollutiondes eaux; (vi) les dispositions à prendre en matière de protection sanitaire et de prévention contre les maladies hydriques; (vii) les dispositions à prendre lors de travaux de terrassement pour limiter les zones d'accumulationd'eau stagnantes.

45 Circulairen°0003 du 26101189 -MDR

Rapportfinal - Volume2 115 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 15. La mise en oeuvre opérationnellede telles normes ou recommandationsdoit résulter d'un processusdont les grandes lignes sont:

(i) définition du contenu des normes et recommandations.Ces textes doivent répondre à plusieurs conditions:

* avoir un contenu qui permet effectivementune améliorationenvironnementale prouvée * tenir compte des réalitésspécifiques des zones auxquelles elles s'appliquent * prendre en compte la capacité effective (technique et financière) de mise en oeuvre par les opérateurs, et dans le cas contraire prévoir des mesures compensatoires(une concertation avec ceux-ci peut s'avérer nécessaire) * avoir un contenu économiquementjustifié (ii) Pour chacun des textes, il convient ensuite d'établir s'il s'agit d'une norme (qui fera alors l'objet d'un texte réglementaireentrainant par conséquent des mesures contraignantes),ou s'il s'agit de recommandationsà vulgariser au sein des opérateurs. Un même thème peut contenir certaines parties qui restent du domaine des recommandations et d'autres qui doivent être peu à peu élevées au rang de normes. (iii) Dans les deux cas, normes ou recommandations,il y aura lieu d'en assurer la diffusion au sein des intéressés (administrations,groupement de producteurs, ONG, exploitants,....

5.2.3.2 Composantes du volet I11

16. Le volet 1I1sera constituédes composantessuivantes:

Activité 3. 1.: Etude de faisabilité

Une telle étude doit inclure: (i) liste des thèmes à développer,(il) cohérence avec les méthodes et pratiques menées dans le cadre de différents projets notamment au niveau de la DEAR, et capitalisation des expériences, (iii) les termes de référence des études, (iv) la stratégie de diffusion des thèmes techniques,(v) les ressources humaines et matérielles à mettre en oeuvre, (vi) le planning de réalisation,(vii) le cadre institutionneldu volet,

Activité 3.2.: Etablissementde manuelstechniques thématiques et mises à jour régulières

Compte tenu de ce qui a été mentionné plus haut, plusieurs manuels thématiques ont été identifiés et proposés plus haut (paragraphe 14). Les outils permettant une meilleure connaissancedes indicateurs environnementauxdevant être progressivement mis en place dans le cadre du volet 1, ces manuels devront être régulièrementmis à jour (tous les deux ans par exemple) afin d'affiner la justification technique (évaluation objective de l'impact réel sur l'environnementdes mesures proposées)et la justification économique (évaluation monétaire de l'impact positif sur l'environnement).

Activité 3.3.: Etablissementde normes techniqueset de textes réglementaires

Il conviendra d'établir (i) quels sont les critères qui justifient que des recommandationstechniques passent au rang de norme, (il) établir des textes normatifs précis, applicables et dûment justifiés, (iii) définir quels sont les indicateurset critères qu'il faudra contrôler pour estimer que la norme est où n'est pas appliquée, (iv) définir les moyens à mettre en oeuvre pour que la norme fasse l'objet d'une application effective (délais d'application,conditionnalités pour l'obtention de prêts, mesures coercitives,personnel en charge de la "police environnementale").

Rapportfinal - Volume2 116 Evaluation Environnementaledu PDIAIM Activité 3.4. Diffusion des thèmes techniques

Utilisation de techniques de communication (affiches, brochures en langues natives, vidéo,...) pour permettre à l'ensemble des opérateurs concernés par les textes de pouvoir les comprendre et les appliquer. Le message fera ressortir davantage le côté intérêt à court et à moyen terme de l'applicationdes textes plutôt que leur caractère éventuellementcoercitif.

5.2.4 Volet IV: Fonds d'AccompagnementEnvironnemental (FAE)

5.2.4.1 Présentationdu volet IV

17. Le volet IV doit permettre de mettre en oeuvre un Fonds d'Accompagnement Environnemental dont l'objectif est de financer, ou de contribuer au financement d'investissementsou d'interventionsa but d'améliorationenvironnementale bien identifiée.

18. Le fonds est spécifiquementdestiné aux atténuationsdes impacts négatifs du PDIAIM sur l'environnement.Les interventions de ce fonds sont donc liées aux seuls investissements ou activités effectués dans le cadre du PDIAIM. On pourrait dès lors imposer que les demandes de subsides au travers de ces fonds accompagnentobligatoirement les dossiers d'investissements soumis à l'obtentiond'un prêt.

19. Il en découle que les mesures d'atténuation environnementale d'un investissement doivent être prévues dès le départ dans le dossier technique et financier présentés au bailleursde fonds:

(i) dans la cas d'aménagements structurants dont l'état est maître d'oeuvre, les mesures d'atténuation sont incluesdans les études de faisabilité; (ii) dans le cas de périmètres privés (viabilisations, extensions, nouveaux périmètres), les mesures d'atténuation sont prévues dans les dossiers présentés à l'institution chargée de gérer le FAE, ou à un organisme qui pourrait être mandaté par celle-ci (UNCACEM par exemple).

20. Le fonds d'atténuation environnementaldevrait être divisé en tiroirs, de telle sorte que la gestion institutionnelle de ces fonds soit facilitée et que les risques de duplication des financementssoient éliminés. Les tiroirs peuvent être définis de la façon suivante:

21. Tiroirs accessibles à l'Etat (dans le cadre d'aménaaementsstructurants)

* tiroir 'protection des ressources naturelles" (incluant les interventions concernant notamment les ressources forestières, la biodiversité,la lutte contre l'ensablementet les adventices), géré par le Ministère du DéveloppementRural et de l'Environnement * tiroir "santé", géré par le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales * tiroir "éducation et formation",géré par le Ministèrede l'Education Nationale * tiroir "approvisionnement en eau potable et assainissement", géré par le Ministère de l'Hydrauliqueet de l'Energie

Rapportfinal - Volume2 117 Evaluation Environnementale du PDIAIM 22. Tiroir accessible aux individualités(dans le cadre de la réhabilitationde périmètres)

* tiroir "accompagnement environnemental", géré en parallèle, dans le même contexte institutionnel46, que les fonds de subsides qui seront alloués à ce type d'investissements.

23. La logique d'interventions du FAE doit être vue comme une incitation pour les bénéficiairesà prendre des mesures permettant de protéger l'environnement.Ce fonds doit être essentiellementassocié au respect des recommandationstechniques telles que définies dans le volet IlIl. Par contre, le seul respect de normes techniques à caractère légal fait partie intrinsèque des investissementsà caractère productif,et ne devrait donc pas être subsidié au travers du FAE. Dans ce cadre, par exemple, l'obligation de réaliser un drainage efficace afin d'atténuer les risques de salinisation ou d'alcalinisationdes sols existe d'ores et déjà (mème si des adaptations peuvent y étre apportées) et les investissements en ce sens (de la part de l'Etat ou d'individualités)ne devraient pas pouvoir être subsidiéespar le FAE.

24. Mentionnonstoutefois que des études sont en cours pour la mise en place d'un Fonds National pour l'Environnement(FNE), fonds d'interventionenvironnemental qui devrait couvrr les actions environnementaiesen général dans tout te pays. Il y aura lieu de vérifier que les objectifs spécifiquesdu FAE et son mode de fonctionnementprésentent suffisamment de compatibilitéque pour être éventuellementrattaché à la stratégiedéfinie dans le cadre du fonds national.

25. Une étude pour identifier les besoins des populationsdans le domaine des infrastructures sociales est en cours, et doit couvrir la zone de Gani - Dar El Barka et la vallée du GorgoL.Il y aura lieu de tenir compte de ces éléments lors du dimensionnementdu FAE. Par ailleurs, les infrastructures sociales sont susceptibles d'être financées dans le cadre de la composante « investissements » du programme.

5.2.4.2 Composantesdu volet IV

26. Le volet IV devrait comprendre les composantes suivantes:

Activité 4.1.: Etude de faisabilité du FAE

Cette étude doit : (i) préciser la décomposition du FAE en tiroirs, (ii) fixer les conditionatités d'intervention du FAE pour chacun des tiroirs, (iii) préciser les modalités d'attribution des fonds, (iv) préciser le montage institutionnel pour la gestion des différents tiroirs du FAE, (v) préciser les modalités de suivi et contrôle d'utilisation des fonds et des mesures coercitives en cas d'utilisation abusives, (vi) éditer un manuel de procédures de gestion du FAE (précis mais évitant toute situation de blocage non justifiée), (vii) veiller à la cohérence avec le Fonds d'intervention Environnementalprévu dans le projet de loi-cadre environnementale(viii) veiller à la cohérence avec des actions similaires qui pourraientêtre financées dans le cadre d'autres composantesdu PDIAIMou dans le cadre de projetsfinancés par d'autres bailleursde fonds.

Activité 4.2.: Gestion du FAE et utilisation des fonds - tiroirs réservés à l'Etat

Cette gestion suivra le manuel de procéduresdécrit plus haut.

Activité 4.3. : Gestion du FAE et utilisation des fonds - tiroir réservé aux initiativesprivées

Cette gestion suivra le manuel de procéduresdécrit plus haut.

46 Lemontage institutionnel est encours

Rapportfinal - Volume 2 118 Evaluation Environnementale du PDIAIM Activité 4.4.: Appui technique/formation aux bénéficiaires du tiroir réservé aux initiativesi I ~~~pnvées._I

Les subventions d'accompagnement environnemental dont bénéficieront les privés doivent débouchersur des investissements,interventions et gestion/maintenanceréalisés dans de bonne conditionstechniques. Les bénéficiairesdoivent pouvoir disposer de conseils techniquesau cours de toutes les phases de mise en oeuvre des investissements environnementaux (concepts, exécution, suivi). Les ONG et conseillersprivés doivent être associés à cette démarche.

Activité 4.5. Suivi évaluationexterne de l'utilisation du FAE

L'approche pour l'utilisation des fonds FAE fera l'objet d'un suivi-évaluation externe régulier devant permettre d'apporter des recommandations quant aux correctifs à apporter dans l'approche et la mise en oeuvre.

Rapportfinaf - Volume2 119 Evaluation Environnementaledu PDIAIM 5.3 MESURES D'ATTENUATIONAPPLIQUEES AUX PROJETS LISTES DANS LES TDR DIE| |LL}EUDE 47

1. Le tableau suivant présente, pour chacun des projets analysés dans le cadre de l'évaluation environnementale, les mesures d'atténuation qui pourraient être appliquées, et ce, dans le cadrede la stratégie globale d'atténuationénoncée plus haut.

Projet VoletI VoletIl T VoletlIl VoletIV Aidea ladecision et a Plansd'Occupation des recommandationset Fonds la gestion Sois normes d'accompagnement environnementale Viabilisationdes petits EtudeBDD multi- néant thèmesà déveîopper: - miseen oeuvredu périmètres(Gani-Dar sectorielle(11) - drainage tiroiraccessible aux El Barka) BDDet SIG- secteur - gestionde l'eau et individualités irrigué(12) techniquesd'irrigation "accompagnement (niveaupérimètre et environnemental" parcelle) - protection des sols/brisevents, reboisement - utilisation engrais, pesticides - mesure de protection sanitaires Ouvragesde neant - POSzone Koundi néant néant désenclavement (Gani-Dar El Barka) l Unitésnaturelles de - EtudeBDD multi- - POSzone Koundi thèmesà développer: - miseen oeuvredes KoundiI à V sectorielle(11) - gestiondes plans tiroirsaccessibles aux BDDet SIG- secteur d'eau structuresde l'Etat irrgué /zoneKoundi - collecteursde drainage - lutte contre l'ensablement Ouvragescollectifs néant néant néant néant (Gani-DarEl Barka) Schémahydraulique - EtudeBDD multi- - POSzone Gorgol thèmesà développer: - miseen oeuvredes du Gorgol sectorieile(11) - gestiondes plans tiroirsaccessibles aux BDDet SIG- secteur d'eau structuresde l'Etat irrigué/zone Gorgol - collecteursde drainage - luttecontre l'ensablement Axe routierKaedi- néant néant néant néant Mbout(ouvrages de franchissement

47 Comme mentionné précédemment, la note FAO/CP de mai 1998, présentée postérieurement aux études modifie la composante investissement qui sera présentée au financement de la Banque Mondiale. Toutefois, l'analyse des projets reprise dans ce chapitre constitue des cas "type" qu'il sera facile de généraliser aux projets qui devraient définitivementêtre retenus. De plus, les projets M'Bagne et Dirol avaient déjà été écartés des priorités de financement BM en mars 1998 (mission Banque Mondiale).

Rapportfinal - Volume 2 120 Evaluation Environnementale du PDIAIM 15.4. Planningde miseen oeuvredu plan d'atténuation 1

Phase I Phase Il Phase 111 année n 1| 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Pilotagel du Pland'atténuation - - - -- _ 1 Volet1. Outils d'aide à la décisionet de gestionenvironnementale 1 Etudede dimensionnementd'une BDD multi-sectorielle et miseen réseau des BDD et SIGsectoriels 2 Miseen oeuvred'un outil de suividu secteur irrigué (BDD et SIG) _ - _ ------3 Etudesspécifiques _ r------4 Miseen oeuvred'un réseau d'échange de données (Observatoire de l'Environnement). 5 Formationde cadres nationaux - - m 6 Suiviévaluation externe de de la miseen oeuvre de l'Observatoire _ 2 VoletIl. Plans d'occupationdes sols 1 Etudede faisabilitétechnique et institutionnellede la miseen oeuvre d'un POS dans une zone pilote 2 Miseen oeuvred'un POS dans une zone pilote 3 Suivi-évaluationexteme de l'approchepilote 4 Extensionsystématique du processusà d'autrescommunes ------3 VoletI1i. Etablissement et diffusionde normeset recommandationstechniques à but envlronnemental 1 Etudede faisabilité 2 Etablissementde manuelstechniques thématiques et misesà jour régulières - - - - 3 Etablissementde normestechniques et detextes réglementaires associés _ - - - - 4 Diffusiondes thèmes techniques = _ - - - 4 VoletIV. Fonds d'Accompagnement Environnemental (FAE) 1 Etudede faisabilité du FAE 2 Gestiondu FAEet utilisationdes fonds - tiroirsréservés à l'Etat: protectiondes ressources naturelles / santé I éducation- formation I eau potable - assainissement ______3 Gestiondu FAEet utilisationdes fonds - tiroirréservé aux initiatives privées ______4 Appui technique/formationaux bénéficiaires du tiroir réservé aux initiatives privées ______5 Suiviévaluation externe de l'utilisationdu FAE _ 5 SuivI-évaluationde l'ensembledu PASIE-PDIAIM ------

Légende: opérationsde mise en oeuvre opérationsde consolidation

Rapportfinal - Volume 2 121 Evaluation Environnementale du PDIAIM 5.5 ESTIMATIONBUDGETAIRE DU PLAND'ATTENUATION

1. Les tableaux qui suivent donnent une indication budgétairedu plan d'atténuation:

* Tableau l: Plan d'atténuation- 1ère phase (montant estimé : 4.6 millions USD) * Tableau Il: Plan d'atténuation2ème et 3ème phases (montant estimé : 9.9 millions USD)

2. Il y aura lieu de vérifier la cohérence budgétaire entre les différentes composantes du PDIAIM. En effet, certaines activités recommandées dans le cadre de la présente composante "environnement"pourraient être budgétairementprises en charge par d'autres composantes:

* la formation des cadres nationaux(activités 1 5) devrait rentrer normalementdans le cadre de la composante"Gestion et appui institutionnel" * certaines opérations prévues au niveau du FAE (plus particulièrement les infrastructures sociales, eau-assainissement,...)pourront être prévues dans la composante "investissement'

3. Le Plan d'Atténuation s'inscrit dans une approche "Programme" en parallèle avec l'approche programmedu "PDIAIM". Il devrait donc faire l'objet d'un accord de co-financementde la part des bailleurs de fonds participant au PDIAIM. Les interventions prises en charge directementpar la Banque Mondiale dans le cadre de la composante « environnement» devront être fixées de commun accord avec l'ensembledes bailleurs de fonds du Programme.Toutefois, dans le cadre des projets présentés au financement de la Banque Mondiale, des actions environnementalesdoivent être menées rapidement.

4. Les orientations du Plan d'Atténuationont été présentées dans le cadre du séminaire n°2 du comité de suivi environnemental.L'estimation budgétaire se veut la plus cohérente possible avec la logique d'intervention proposée dans le cadre du plan d'atténuation, mais reste toutefois globale dans la mesure où ce plan en est à une étape d'identification.Il est prévu de réaliser une étude de faisabilité préalableà chaque volet (4 études). Ces 4 études de faisabilité doivent définir le détail des ressources nécessaires pour atteindre les objectifs. Les coûts feront alors l'objet d'une justification détailléeau cours de ces études de faisabilité.

Rapport final - Volume 2 122 Evaluatrion Environnementale du PDIAIM 5.5 Estimation budgétaire du plan d'atténuation

Tableau 1. Plan d'atténuation - phase I coûts (000 US$) Unité PHASE 3 Total Unitcosi PHASEI 3 Total ANNEES I 2 3 (000us$) 2 1 3 Total

0 Pilotage du Plan d'atténuation oait t 1 1 3,0 200 200 200 200 600 1 Volet 1.Outils d'aldeà la décision et de gestion environnementale 1.000 1 Etude de dimensionnementd'une BDD mulli-sectorielleet miseen réseaudes BDD et SIG sectoriels Iorfait 1l0 10 100 100 0 0 100 2 Mise en oeuvred'un outil de suivi du secteurirrigué (BDD et SIG) forfait 1.0 1,0 2,0 250 0 250 250 500 3 étudesspécifiques forfait 1,0 10 100 0 o 100 100 4 Mise en oeuvred'un réseaud'échange de données(Observatoire de l'Environnement), forfait 1,0 10 150 0 0 150 150 5 Formationdes cadresnationaux forfait 1.0 10 2,0 50 0 50 50 100 6Suivi évaluationexterne de la mise en oeuvrede l'Observatoire forfait 1.0 10 2,0 25 0 25 25 50 2 Volet Il. Plans d'occupation des sols 825 1 Etudede faisabilitétechnique et institutionnellede la mise en oeuvred'un POS dans unezone pilote forfait 1,0 10 200 200 0 0 200 2 Mise en oeuvred'un POS dansune zonepilote forfait 1,0 1,0 2,0 300 0 300 300 600 3 Suivi-évaluationexterne de l'approchepilote forfait 1,0 1,0 25 0 0 25 25 4 extensionsystématique du processusà d'autrescommunes forfait 0,0 300 0 o 0 o 3 Volet 111.Etablîssernent et diffusion de normeset recommandationstechniques à but environnemental 350 1 Etude de faisabilité estim 1,l 1,0 100 100 0 0 100 2 Etablissementde manuelstechniques thématiques et mises à jour régulières estim 10 1,0 2,0 50 0 50 50 100 3 Etablissementde normestechniques et de textesréglementaires associés estim 1,0 1,0 2,0 25 0 25 25 50 4 Diffusiondes thèmestechniques estim 1,0 1.0 2.0 100 0 100 100 200 4 Volet IV. Fondsd'Accompagnement Environrnemental _FAE_ 1.675 1 Etudede faisabilitédu FAE forfait 1,0 10 200 200 0 0 200 2 Gestiondu FAE et utilisationdes fonds- tiroirsréservés à l'Etat forfait 0,5 1,0 1,5 400 0 200 400 600 (1> 3 Gestiondu FAE et utilisationdes fonds- tiroir réservéaux iniliativesprivées forfait 0,5 1,0 1,5 300 0 150 300 450 4 Appui techniquelformationaux bénéficiairesdu tiroir réservéaux initiativesprivées forfait 1.0 1.0 2,0 200 0 200 200 400 5 Suiviévaluation exteme de l'utilisationdu FAE forfait 1,0 1.0 25 O 0 25 25 5 Suivi-évaluationde l'ensembledu PASIE- PDIAIM- phaseI Iforfait i -1 1 -3,0 50 50 -- 50T 50 150 (')

TOTALphase 1 4 600

(- montantssusceptibles d'être pris en chargepar la composante'gestion et appui institutionneldu PDIAIM () montantsusceptible d'étre partiellementfinancé par d'autrescomposantes (investissements' notamment) ou dansle cadred'autres financements hors PDIAIM

Rapportfinal - Volume 2 123 Evaluation Environnementale dui PDIAIM Tableau Il. Plan d'atténuation - phase Il et phase 111 ______~~~~~~~~~coûts000 US$_ _ _ _ Unité PHASE Il PHASElii Total unitcost PHASE Il PHASEIli ANNEES 45 67891 (000US$) 4 5 6 7 8 9 10 Total

0 Pilotage du Plan d'atténuation forfait 1 1 1 1 1 1 1 3,0 50 5C 5'. St 5( 50 50 50 350 1 Volet I. Outils d'aide à la décision et de gestion envfronnementale i.765 1 Etudede dimensionnementd'une BDD multi-sectordelleet mise en réseaudes BDD et SIGsectorels forfait 0,0 100 0 0 0 0 0 o o 0 2 Mise en oeuvred'un outilde suivi du secteurirrigué (8DD et SIG) forfait 0,5 0,5 0.5 0,5 0.2 0,2 0,2 2,6 250 125 125 125 125 50 50 50 650 3 Etudesspécifiques forfait 1,0 1,0 1,0 1.0 0.5 0,5 0,5 5,5 100 100 100 100 100 50 50 50 550 4 Mise en oeuvre d'un réseaud'échange de données(Observatoire de l'Environnementl) forfait 0,5 0,5 0.5 0,5 0,2 0,2 0.2 2.6 150 75 75 75 75 30 30 30 390 S Formationdes cadresnationaux forfait 0,5 0,5 0,5 0,5 2,0 50 25 25 25 25 0 0 o 100 6 Suivi évaluationexterne de la mise en oeuvre de l'Observatoire forfait _ 1,0 1,0 _ _ 1,0 3,0 25 C 25 O 25 0 o 25 75 2 Volet Il. Plans d'occupation des sols 2.100 1 Etudede faisabilitétechnique et Institutionnellede la mise en oeuvre d'un POS dans une zone pilote forfait 0,0 200 0 0 | 0 0 0 0 0 2 Mise en oeuvre d'un POS dans une zone pilote forfait 0.0 300 00 0 0 0 3 Suivi-évaluationexterne de l'approchepilote forfait 0,0 25 0 0 | 0 0 0 o 0 4 extensionsystématique du processusà d'autrescommunes forfait 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 14.0 150 300 300 30( 300 300 300 300 2.10 3 Volet 11I.Etabllssement et diffusion de normes et recommandations techniques à but environnemental 330 1 Etudede faisabilité estim 0,0 100 o | 0 o 0 o o 0 2 Etablissementde manuels techniquesthématiques et misesà jour régulières estim 0,2 0,2 0,2 0,2 0.2 0,2 0,2 1,4 50 10 10 10 10 10 10 10 70 3 Etablissementde normes techniqueset de textes réglementairesassociés estim 0,0 25 0 o | 0 0 0 o 0 4Diffusion des thèmes techniques estim 0,5 0,5 0,5 0,5 0,2 0,2 0,2 2,6 100 50 50 50 50 20 20 20 260

4 Volet IV. Fonds d'Accompagnement Environnementai (FAE) 5.025 1 Etudede faisabilitédu FAE forfait 0,0 200 0 0 O 0 0 O 0 0 2 Geston du FAE et utilisationdes fonds - tiroirsréservés à ltEtat forfait 1,0 10 1,0 1,0 0,5 0,5 0,5 5,5 400 400 400 400 400 200 200 200 2 200 3 Geston du FAE et utilisationdes fonds - droir réservéaux Initiativespnvées forfait 1,0 ,0,0 1 0 0,5 0,5 0,5 5,5 300 300 300 300 300 150 150 150 1.650 4 Appui techniquelformationaux bénéficialresdu tiroir réservé auxinitiatives privées forfait 1,0 1,0 1.0 1,0 0,5 0,5 0,5 5.5 200 200 200 200 200 100 100 100 1.100 5 Suivi évaluationexterne de l ulillsallon du FAE forfait 1'O l110 0 3,0 25 C 25 ( 25 0 0 25 75 5 SuivI-évaluation de l'ensemble du PASIE - PDIAIM - phases Il et 1I1 forfait 1 1 1 1 1 1 1 7,0 50 50 5050 0 50 50 350(

ITOTAL phases Il et 111 9.920

sous-totalphase ll| 6.840 sous-totalphase liI 3. () montants susceptiblesd'être pris en chargepar la composante"gestion et appuiinstilutionnel" du PDIAIM (') montantsusceptible d'être partiellementfinancé par d'autrescomposantes Çrinvestissements" notamment)ou dans le cadre d'autresfinancements hors PDiAIM

Rapportfinal - Volume 2 124 Evaluiation Environnementale dr PDIAIM 5.6 QUESTIONSEN SUSPENS

1. Cette étude a permis de tracer les grandes lignes d'un plan global d'atténuation environnemental qui, comme le PDIAIM, suit une approche Programme. Plusieurs éléments doivent encore être précisés avant sa mise en oeuvre effective, éléments qui ne sont pas du ressort de cette évaluation. Ces éléments sont repris ci-dessous dans un ordre que nous estimonschronologique:

(i) accord et amendements des autorités mauritaniennes et de la BM sur le présent plan d'atténuation (ii) accord et amendements des bailleurs de fonds participant au PDIAIM sur le Plan d'Atténuationproposé et règles d'interventionde chacun des bailleurs de fonds (iii) élaborationdu mode de fonctionnementinstitutionnel de ce plan: * pilotage du plan (structure, termes de référence, ressources humaines et financières, mode de fonctionnementdes flux financiers, procéduresde contrôles, ...), d conventionavec les institutions concernéespar chacun des volets "techniques" (volets 1, Il et 111)(mode de fonctionnement, termes de référence, ressources humaines et financières, investissements,procédures de contrôle,...), * principes de fonctionnement des fonds d'accompagnement et montants alloués - vérification de l'opportunité d'orienter ce fonds dans le cadre du mécanisme national FNE "Fonds National Environnemental"qui pourrait être mis en place dans l'avenir, i modalités de suivi-évaluation.

Rapportfinal - Volume 2 125 Evaluation Environnementale du PDIAIM 5.7 PLAN DURABLE DE LA MOYENNE ET LA BASSE VALLEE DU FLEUVE SENEGAL

1. La tâche 10 des TdR de la présente évaluation environnementale prévoit que, le cas échéant, le Consultant écrive des TdR pour un Plan de DéveloppementDurable de la zone de la Moyenneet de la Basse Vallée du fleuve Sénégal.

2. Le plan d'atténuation proposé plus haut s'inscrit dans une "Approche Programme" parallèle à la démarche PDIAIM. Hormis le voiet qui sera consacré à la mise en place d'un Fonds d'Accompagnement Environnemental (voir volet IV du plan d'atténuation), les autres volets constituent des étapes préparatoires indispensablespour permettre la mise en oeuvre ultérieure d'un Plan de DéveloppementDurable de la zone de la Moyenne et de la Basse Vallée du fleuve Sénégal.

3. Afin de ne pas compliquer inutilement le processus, il nous paraît cohérent dans un premier temps de se concentrer uniquement sur la mise en oeuvre du plan d'atténuation et des outils de gestion et d'aide à la décision qu'il propose. Dans une étape ultérieure, une réflexion sur les objectifs et résultats attendus d'un plan durable pourra être menée, au vu des premières évaluations du plan d'atténuation.

Rapport final - Volume 2 126 Eivaluation Environnementale du PDIAIM