Avant-propos iii

Avant-propos

L’humanité atteint un point crucial dans son développement. Jamais auparavant les écosystèmes terrestres n’ont été aussi profondément affectés par notre présence. De vastes espaces forestiers à travers le monde, qui ont contribué à la subsistance et au développement de l’humanité, ont été convertis à d’autres utilisations ou sérieusement dégradés. S’il est vrai que d’importantes zones de forêts productives demeurent encore, il est désormais largement admis que la ressource n’est pas inépuisable, et son utilisation judicieuse et durable est indispensable à notre survie. Les forêts sont aussi de plus en plus appréciées pour leurs valeurs esthétiques, récréatives et spirituelles, ce qui est fréquemment en opposition avec des objectifs purement économiques. Al’aube du nouveau millénaire, nous avons l’opportunité de réfléchir sur l’état actuel des ressources de notre planète et sur les événements qui sont à l’origine de la situation présente. L’Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 (FRA2000) offre cette perspective sur les forêts du monde grâce à une estimation de leur état en 2000 et de leur évolution depuis les années 80. L’évaluation est une source fondamentale d’informations objectives sur les forêts pour aider les institutions nationales et les instances internationales telles que la Convention sur la diversité biologique, la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la lutte contre la désertification, à chercher des solutions aux problèmes environnementaux. FRA2000 est l’évaluation la plus exhaustive et techniquement la plus avancée des 50 années d’histoire de la FAO. Elle est le fruit d’une participation active de partenaires et de pays membres du monde entier. Le contenu thématique est plus vaste qu’auparavant et couvre la situation du couvert forestier et son évolution, la diversité biologique, le volume de bois et la biomasse forestière, les produits forestiers non ligneux, les arbres hors forêt, les incendies de forêt et d’autres paramètres d’actualité. Pour la première fois, des informations comparables sur les tendances de la déforestation tropicale ont été obtenues sur deux périodes d’évaluation consécutives grâce un échantillonnage statistique et à la télédétection satellitaire. L’évaluation a fait appel à des systèmes de pointe de gestion de l’information, à la technologie d’Internet et aux systèmes d’information géographique. Leur utilisation a apporté des avantages tangibles à la FAO, comme la capacité de diffuser une quantité importante d’informations à un large public dès qu’elles sont disponibles. En fait, beaucoup plus d’informations sont maintenant accessibles sur le site web de la FAO par rapport à ce qui peut raisonnablement être publié dans le rapport principal. Mais l’évaluation n’est pas le seul fruit des nouvelles technologies. Au contraire, ces technologies ont été appliquées de manière sélective en complément des systèmes de collecte de données plus conventionnels. D’après la FAO, le programme FRA2000 a été une réalisation considérable. Cependant, sa valeur réelle sera déterminée par sa capacité à inciter la communauté internationale à agir avec fermeté pour assurer une utilisation raisonnable et durable de nos forêts. Les critères et les indicateurs d’aménagement durable de la forêt donnent des orientations aux utilisateurs et aux gestionnaires des forêts sur ce qu’il est nécessaire d’accomplir. Cependant, l’application pratique de ces principes doit être mise au point par un groupe relativement diversifié de parties prenantes, ayant des motivations, des aspirations et des besoins différents. C’est pourquoi il est essentiel que les décideurs soient pleinement impliqués dans le processus et s’emploient résolument à rechercher des solutions. Leurs décisions dans les années à venir seront difficiles à prendre et les conséquences auront une portée considérable.

M. Hosny El-Lakany Sous-Directeur général Département des forêts

Préface v

Préface

L’Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 FRA2000 a ainsi compilé et analysé une grande (FRA2000) est la plus détaillée qui ait été réalisée par la FAO quantité d’informations portant sur la superficie, la depuis la première évaluation sur les ressources forestières, composition, la protection et l’utilisation des forêts pour entreprise il y a 50 ans. chaque pays. Une attention particulière a été accordée à Il existe deux approches possibles pour une évaluation l’évaluation des taux de changement des ressources mondiale des ressources forestières. L’une de ces approches forestières et à la caractérisation des facteurs qui en sont consiste à collecter des données sur le terrain et à les regrouper responsables. L’évaluation comprend également une étude au niveau national, régional et mondial. L’autre approche indépendante des changements du couvert forestier consiste à regarder d’en haut, soit littéralement en utilisant des tropical, utilisant des techniques de télédétection. Une série images satellitaires, soit au sens figuré à partir d’études de cartes mondiales sur le couvert forestier et les zones menées au niveau mondial. La méthode de FRA2000 reposait écologiques a été dressée à partir de données de sur l’approche de la base au sommet, mais était complétée par télédétection. Les forêts du monde ont été classées en une vérification au niveau mondial. Le principe de base de 20 zones écologiques qui représentent des sous-ensembles FRA2000 consistait à recueillir les données, les informations des domaines plus larges, tropical, subtropical, tempéré et et les connaissances fournies par les pays. Cependant, la boréal. qualité et la disponibilité des données n’étant pas toujours La présente publication est le rapport principal de homogènes, les informations des pays ont été vérifiées et FRA2000. Les conclusions essentielles sur la superficie complétées par des études menées à une échelle mondiale et forestière et son changement figurent dans le Chapitre 1 de l’analyse de données satellitaires utilisant les techniques les la Partie I. La Partie I présente aussi les résultats sur le plus récentes. Les pays concernés ont été par la suite invités à volume de bois et la biomasse ligneuse, les plantations et examiner les résultats de cette synthèse mondiale et à faire part d’autres paramètres clés étudiés à l’occasion de FRA2000, de leurs commentaires. L’envergure de cette évaluation des y compris les arbres hors forêt, la diversité biologique, forêts et le taux de participation des pays sont sans précédent. l’aménagement des forêts, les forêts dans les aires FRA2000 a mis l’accent sur la collaboration de chaque protégées, les incendies de forêt, l’approvisionnement en pays et la transparence des résultats. L’implication des pays bois et les produits forestiers non ligneux. dans toutes les étapes du processus était le meilleur moyen La Partie II présente les résultats classés par région et pour que chaque pays s’approprie les données et les résultats par sous-région géographiques. Des données plus détaillées de l’évaluation, et les prennent en compte dans l’élaboration et figurent dans les profils des pays accessibles sur le site Web la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à des forêts de la FAO: www.fao.org/forestry améliorer la gestion de leurs ressources forestières. Des La Partie III décrit les méthodologies et les processus experts nationaux ont revu et vérifié les données nationales. employés lors de l’évaluation. Y sont inclus des chapitres Lorsque certains pays n’avaient pas les capacités décrivant le cadre de travail appliqué pour obtenir des d’entreprendre leurs propres évaluations, une formation et informations par pays; la méthodologie utilisée dans une assistance leur ont été fournies pour renforcer leurs l’étude par télédétection des changements du couvert compétences. Des ateliers régionaux ont été organisés afin forestier dans les zones tropicales; et les techniques d’améliorer la qualité des données et d’accroître les capacités cartographiques adoptées pour dresser les cartes mondiales à travers une coopération Sud-Sud. On a fait appel à des du couvert forestier et des zones écologiques. Cette partie experts techniques de renommée internationale pour mettre présente aussi le developpement d’un système au point des méthodologies et aider à l’analyse des données. d’information complet sur les forêts (FORIS), créé pour Des partenariats ont été formés avec d’importantes regrouper et diffuser les résultats de FRA2000. Ce institutions afin de tirer parti de leurs avantages comparés. système, accessible sur Internet, est intégré à d’autres bases Notamment, la Commission économique des Nations Unies de données de la FAO. pour l’Europe (CEE-ONU) a été le centre de coordination La Partie IV synthétise les conclusions de l’évaluation, pour les informations concernant les pays industrialisés. examine le processus suivi, et formule des Le mandat de FRA2000 a été établi par le Comité des recommandations pour l’avenir. forêts (COFO) de la FAO et le Groupe intergouvernemental Enfin, des annexes détaillées fournissent les termes et sur les forêts (GIF). Ala demande de ces deux organes, des les définitions, ainsi que les tableaux complets des efforts ont été entrepris pour élargir les critères pris en statistiques mondiales, présentées par pays et par région. compte dans l’évaluation afin de fournir une vision plus large On y trouvera aussi une liste d’autres publications de de toute la diversité des ressources forestières. FRA 2000, un résumé des évaluations des ressources vi FRA 2000 - Rapport principal

forestières précédentes, et une comparaison entre les mesure que de nouvelles informations sont disponibles. Les résultats de FRA1990 et ceux de FRA2000. documents de travail de FRA, qui décrivent les hypothèses à Les résultats relatifs aux différents pays figurent sur des la base de l’évaluation et les références aux sources de pages à part du site Web de la FAO sur les forêts, mises à jour à données, sont également disponibles sur le site Web. Remerciements vii

Remerciements

FRA2000 est le fruit d’efforts conjugués du Département des forêts de la FAO, des pays membres, des donateurs, des partenaires et des experts indépendants. Les pays ont fourni les données de référence pour l’évaluation sous la forme de rapports techniques et d’analyses. De nombreux fonctionnaires de l’Organisation ont contribué à l’interprétation des images satellitaires et aux travaux techniques inhérents à l’évaluation des forêts et des conditions écologiques. Plusieurs pays ont effectué des donations en faveur de l’évaluation, notamment : l’Autriche, le Danemark, la Finlande, l’Italie, le Japon, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni. D’importantes contributions en nature ont été apportées par la Suède, l’Inde et les Etats- Unis. La Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) s’est chargée de l’évaluation pour les pays industrialisés. Parmi les partenaires les plus importants figurent le Bureau australien des sciences rurales; l’Université nationale autonome du Mexique; le musée Bishop (Etats-Unis); l’Institut brésilien pour l’environnement et les ressources naturelles renouvelables; le Service canadien des forêts; le CIRAD-Forêt (France); le Département de télédétection et des systèmes d’information sur le paysage de l’Université de Fribourg (Allemagne); le Centre de données EROS du Service géologique des Etats-Unis; la Faculté des sciences agricoles et forestières de l’Université de Florence (Italie); l’Agence fédérale pour la conservation de la nature (Allemagne); l’Institut fédéral de recherche sur la forêt et les produits ligneux (Allemagne); la Forest National Corporation (Soudan); l’Inventaire forestier (Inde); la Foundation for American Friendship (Argentine); l’Institut des applications de la télédétection (Chine); l’Institut international de la foresterie tropicale; l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués; l’Institut italien d’outre-mer; le Tropical Rain Forest Information Center de l’Université du Michigan; l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace des Etats-Unis (NASA); le Centre régional de formation en foresterie communautaire pour l’Asie-Pacifique; Rutgers, l’Université du New Jersey; le Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement (Costa Rica); le Centre des sciences tropicales (Costa Rica); le Service des forêts du Département de l’agriculture des Etats-Unis; l’Université du Maryland; et le Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature du Programme des Nations Unies pour l’environnement. La FAO remercie pour leur soutien tous les pays, organisations et experts, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Organisation, qui ont permis la réalisation de cette évaluation. Les personnes qui ont contribué à FRA2000 figurent dans l’annexe 1.

Table des matières ix

Table des matières

Avant-propos...... iii Préface...... v Remerciements...... vii Sigles...... xi Liste des tableaux ...... xiii Liste des figures...... xv Résumé...... xix

PARTIE I: QUESTIONS MONDIALES 1. Superficie forestière et changement de superficie forestière ...... 1 2. Volume de bois et biomasse ligneuse ...... 17 3. Plantations forestières...... 23 4. Les arbres hors forêt...... 39 5. Diversité biologique ...... 45 6. Aménagement des forêts...... 51 7. Les forêts dans les aires protégées...... 61 8. Incendies...... 65 9. Approvisionnement en bois ...... 73 10. Produits forestiers non ligneux...... 81

PARTIE II: RESSOURCES FORESTIERES PAR REGION 11. Afrique ...... 101 12. Afrique: zones écologiques...... 103 13. Afrique du Nord...... 109 14. Afrique de l’Ouest...... 115 15. Afrique centrale ...... 121 16. Afrique de l’Est...... 127 17. Afrique australe ...... 131 18. Afrique – petites îles...... 137 19. Asie ...... 141 20. Asie: zones écologiques...... 143 21. Asie de l’Ouest...... 153 22. Asie centrale ...... 159 23. Asie du Sud...... 163 24. Asie du Sud-Est ...... 169 25. Asie de l’Est...... 175 26. Europe ...... 179 27. Europe: zones écologiques...... 181 28. Europe du Nord...... 189 29. Europe centrale...... 193 30. Europe du Sud...... 199 31. Belarus, Rép. de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine ...... 205 32. Amérique du Nord et centrale et Caraïbes...... 211 33. Amérique du Nord et centrale: zones écologiques...... 213 34. Amérique du Nord, Mexique non compris...... 223 35. Amérique centrale et Mexique...... 231 36. Caraïbes...... 237 37. Océanie...... 243 38. Océanie: zones écologiques...... 245 39. Australie et Nouvelle-Zélande...... 253 x FRA 2000 - Rapport principal

40. Autres pays et territoires d’Océanie ...... 259 41. Amérique du Sud ...... 265 42. Amérique du Sud: zones écologiques ...... 267 43. Amérique du Sud tropicale...... 273 44. Amérique du Sud non tropicale ...... 279

PARTIE III: PROCESSUS ET METHODOLOGIE 45. Cadre de mise en œuvre et participation des pays ...... 285 46. Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000...... 291 47. Cartes mondiales ...... 307 48. Développement d’un système d’information sur les forêts ...... 319

PARTIE IV: CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS ...... 327 49. Conclusions ...... 329 50. Examen du processus de FRA2000 ...... 335 51. Recommandations pour les évaluations futures ...... 341

ANNEXES...... 345 Annexe 1. Collaborateurs de FRA2000...... 347 Annexe 2. Termes et définitions...... 349 Annexe 3. Tableaux mondiaux...... 357 Annexe 4. Publications de FRA2000 ...... 431 Annexe 5. Auteurs par chapitre ...... 435 Annexe 6. Evaluations mondiales précédentes ...... 437

Index des noms géographiques ...... 443 Index des noms botaniques ...... 451 Sigles xi

Sigles

000 milliers AAM accroissement annuel moyen (m3/ha) ADF aménagement durable des forêts AHF arbres hors forêt AST Amérique du Sud tropicale ATFP American Tree Farm Program AVHRR Radiomètre avancé à très haute résolution BRS Bureau of Rural Sciences CARPE Programme régional de l’Afrique centrale pour l’environnement CATIE Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement CCAD Comisión Centroamericana de Ambiente y Desarrollo CCD Convention de lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques CDB Convention sur la diversité biologique CEE-ONU Commission économique des Nations Unies pour l’Europe CEI Communauté des Etats indépendants CFALC Commission des forêts pour l’Amérique latine et les Caraïbes CFM Congrès forestier mondial CIFOR Centre pour la recherche forestière internationale CIRAD Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement CITES Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction CME Conseil mondial de l’énergie CNUED Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement COFO Comité des forêts (FAO) CSA Association canadienne de normalisation DB densité moyenne du bois pondéré par le volume DFAs Initiative régionale pour le développement et l’application de critères et indicateurs d’aménagement durable nationaux des forêts sèches en Asie DHP diamètre à hauteur de poitrine DZAf Processus sur les critères et indicateurs d’aménagement durable des forêts dans les zones sèches d’Afrique EDC EROS Data Center of the United States Geological Survey ENGREF Ecole nationale du génie rural des eaux et des forêts ENSO Phénomène d’oscillation australe El Niño ERP évaluation rurale participative ERR évaluation rurale rapide EUR Processus pan-européen sur les critères et indicateurs d’aménagement durable des forêts FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FEB facteur d’extension de la biomasse FFRI Finnish Forest Research Institute FIF Forum intergouvernemental sur les forêts FLB Forest Liaison Bureau FNC Forest National Corporation FNUAP Fonds des Nations Unies pour la population FNUF Forum des Nations Unies sur les forêts FORIS Système d’information sur les forêts FRA Programme d’évaluation des ressources forestières mondiales de la FAO FSC Forest Stewardship Council GFIS Service mondial d’information forestière GFSM Modèle de l’offre mondiale de fibres xii FRA 2000 - Rapport principal

GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIF Groupe intergouvernemental sur les forêts GT Green Tag (Etats-Unis) IIASA Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués IPGRI Institut international des ressources phytogénétiques ISO Organisation internationale de normalisation LEP Processus Lepaterique d’Amérique centrale sur les critères et indicateurs d’aménagement durable des forêts LET Laboratoire d’écologie terrestre Mha millions d’hectares MNT modèle numérique de terrain MON Processus de Montréal sur les critères et indicateurs de conservation et d’aménagement durable des forêts des zones tempérées et boréales NASA Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (Etats-Unis) NDVI indice de végétation à différence normalisée NOAA Administration nationale des océans et de l’atmosphère (Etats-Unis) OAB Organisation africaine du bois OIBT Organisation internationale des bois tropicaux OIT Organisation internationale du travail ONG organisation non gouvernementale PCF Partenariat de collaboration sur les forêts PEFC Pan European Forest Certification Scheme PFNL produits forestiers non ligneux PIGB Programme international géosphère-biosphère PNB produit national brut PNUE Programme des Nations Unies pour l’environnement PO Processus du Proche-Orient sur les critères et indicateurs d’aménagement durable des forêts SCF Service canadien des forêts SFI Sustainable Forest Initiative Program, American Forest and Paper Association SIG Système d’information géographique SMS Système d’aménagement sélectif TARA Proposition de Tarapoto relative à des critères et indicateurs de durabilité de la forêt amazonienne TBFRA Evaluation des ressources forestières des zones tempérées et boréales 2000 TROPIS Système d’information sur la croissance et les parcelles permanentes UICN Union mondiale pour la nature UNAM Université autonome du Mexique UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture USAID Agence des Etats-Unis pour le développement international USDA Département de l’agriculture des Etats-Unis USGS United States Geological Survey WCMC Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature WRI institut mondial pour les ressources WWF Fonds mondial pour la nature ZE zone écologique ZEM zone écologique mondiale Liste des tableaux xiii

Liste des tableaux

Tableau 1-1. Disponibilité et qualité de l’information sur la superficie forestière par région...... 3 Tableau 1-2. Superficie forestière par région en 2000...... 5 Tableau 1-3. Etude par télédétection: estimations de la superficie forestière au niveau régional et pour l’ensemble des zones tropicales en 2000 ...... 6 Tableau 1-4. Etude par télédétection: déforestation annuelle et changement net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 au niveau régional et pour l’ensemble des zones tropicales ...... 6 Tableau 1-5. Comparaison des estimations de la superficie forestière et du changement de superficie forestière issues de l’étude par télédétection avec les données nationales ...... 8 Tableau 1-6. Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 dans les zones tropicales et non tropicales (millions d’ha/an)...... 9 Tableau 1-7. Estimation d’experts sur la répartition de l’établissement de plantations forestières entre le boisement et le reboisement pour les principaux pays ayant des plantations...... 10 Tableau 1-8. Etudes sur la déforestation tropicale dans les revues scientifiques suivant l’origine de la source des informations: tendances ...... 14 Tableau 1-9. Coefficients de corrélation (r) au niveau national entre le taux de changement de la superficie forestière et des variables sélectionnées ...... 15 Tableau 2-1. Stocks mondiaux de carbone dans la végétation et dans le premier mètre de sol ...... 18 Tableau 2-2. Densité du bois appliquée pour les espèces d’arbres tropicaux (tonnes de biomasse sèche par mètre cube de bois vert) ...... 19 Tableau 2-3. Volume de bois et biomasse aérienne de la forêt par région...... 19 Tableau 2-4. Changements du volume et de la biomasse aérienne entre 1900 et 2000 pour les zones tropicales et non tropicales...... 21 Tableau 3-1. Taux annuels de plantation et superficies plantées par région et par groupe d’espèces ...... 25 Tableau 3-2. Superficies régionales de plantation par objectif et régime de propriété...... 26 Tableau 3-3. Objectif et régime de propriété des plantations par superficie rapportée pour les dix principaux pays établissant des plantations forestières ...... 27 Tableau 3-4. Evolution des objectifs des plantations forestières par région entre 1980 et 2000 ...... 28 Tableau 3-5. Accroissements annuels moyens des principales espèces utilisées dans les plantations forestières industrielles ...... 31 Tableau 3-6. Caractéristiques d’essences précieuses utilisées dans les zones tropicales ...... 34 Tableau 3-7. Superficie et production des plantations forestières non industrielles dans certains pays en développement, par région...... 35 Tableau 5-1. Disponibilité des données par groupe d’espèces ...... 47 Tableau 6-1. Aperçu régional du nombre de pays impliqués dans des processus sur les critères et indicateurs ...... 55 Tableau 6-2. Aperçu régional de la superficie des forêts certifiées...... 58 Tableau 7-1. Catégories de l’UICN pour les aires protégées utilisées dans FRA2000 ...... 62 Tableau 7-2. Les forêts dans les aires protégées, basé sur la carte mondiale des aires protégées dressée pour la FAO par le PNUE-WCMC ...... 63 Tableau 7-3. Forêts dans les aires protégées par domaine écologique ...... 63 Tableau 9-1. Facteurs de correction pour les forêts fermées et ouvertes/fragmentées par région géographique et zone écologique ...... 74 Tableau 9-2. Superficies forestières à des distances variables des principales infrastructures de transport, et accessibilité pour l’approvisionnement en bois, par région...... 76 Tableau 10-1. Principales catégories de PFNL sur lesquels des données ont été collectées...... 82 Tableau 10-2. Ateliers sur les PFNL dans le cadre de FRA2000...... 83 Tableau 10-3. Principaux PFNL d’Afrique...... 84 Tableau 10-4. Production et exportation de gomme arabique en Afrique...... 85 Tableau 10-5. Principaux PFNL d’Amérique du Sud ...... 89 Tableau 10-6. Principaux PFNL des Caraïbes ...... 92 Tableau 10-7. Principaux PFNL en Europe et principaux pays producteurs ...... 93 Tableau 10-8. Principaux PFNL d’Amérique du Nord ...... 94 Tableau 11-1. Afrique: ressources forestières par sous-région ...... 102 Tableau 12-1. Afrique: étendue des zones écologiques ...... 104 Tableau 12-2. Afrique: pourcentage de forêt par zone écologique...... 104 xiv FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 13-1. Afrique du Nord: ressources forestières et aménagement des forêts...... 110 Tableau 14-1. Afrique de l’Ouest: ressources forestières et aménagement ...... 116 Tableau 15-1. Afrique centrale: ressources forestières et aménagement des forêts...... 122 Tableau 16-1. Afrique de l’Est: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 128 Tableau 17-1. Afrique australe: ressources forestières et aménagement des forêts...... 133 Tableau 18-1. Petites îles: ressoucres forestières et aménagement des forêts...... 138 Tableau 19-1. Asie: ressources forestières par sous-région ...... 142 Tableau 20-1. Asie: étendue des zones écologiques ...... 144 Tableau 20-2. Asie: pourcentage de forêt par zone écologique...... 144 Tableau 21-1. Asie de l’Ouest: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 154 Tableau 22-1. Asie centrale: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 160 Tableau 23-1. Asie du Sud: ressources forestières et aménagement des forêts...... 164 Tableau 24-1. Asie du Sud-Est: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 170 Tableau 25-1. Asie de l’Est: ressources forestières et aménagement des forêts...... 177 Tableau 26-1. Europe: ressources forestières par sous-région ...... 180 Tableau 27-1. Europe: étendue des zones écologiques ...... 183 Tableau 27-2. Europe: pourcentage de forêt par zone écologique...... 183 Tableau 28-1. Europe du Nord: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 190 Tableau 29-1. Europe centrale: ressources forestières et aménagement des forêts...... 194 Tableau 30-1. Europe du Sud: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 200 Tableau 31-1. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 206 Tableau 32-1. Amérique du Nord et centrale: ressources forestières par sous-région ...... 212 Tableau 33-1. Amérique du Nord et centrale: étendue des zones écologiques ...... 214 Tableau 33-2. Amérique du Nord et centrale: pourcentage de forêts par zone écologique ...... 214 Tableau 34-1. Amérique du Nord, Mexique non compris: ressources forestières et aménagement des forêts...... 224 Tableau 35-1. Amérique centrale et Mexique: ressources forestières et aménagement des forêts...... 232 Tableau 36-1. Caraïbes: ressources forestières et aménagement des forêts...... 238 Tableau 37-1. Océanie: ressources forestières par sous-région...... 244 Tableau 38-1. Océanie: étendue des zones écologiques...... 246 Tableau 38-2. Océanie: pourcentage de forêt par zone écologique...... 246 Tableau 39-1. Australie et Nouvelle-Zélande: ressources forestières et aménagement des forêts...... 254 Tableau 40-1. Autres pays et territoires océaniques: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 260 Tableau 41-1. Amérique du Sud: ressources forestières par sous-région ...... 266 Tableau 42-1. Amérique du Sud: étendue des zones écologiques ...... 268 Tableau 42-2. Amérique du Sud: pourcentage de forêt par zone écologique...... 268 Tableau 43-1. Amérique du Sud tropicale: ressources forestières et aménagement des forêts ...... 274 Tableau 44-1. Amérique du Sud non tropicale: ressources forestières et aménagement des forêts...... 280 Tableau 45-1. Fonds fiduciaires ...... 290 Tableau 46-1. Classification du couvert végétal utilisée pour l’étude ...... 293 Tableau 46-2. Matrice de changement pour la période 1990-2000 au niveau tropical (millions d’ha) ...... 297 Tableau 46-3. Matrices de changement pour la période 1990-2000 par région (millions d’ha)...... 297 Tableau 46-4. Estimation de la superficie forestière par région et pour l’ensemble des zones tropicales en 2000 ...... 299 Tableau 46-5. Déforestation annuelle et changement net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 par région et pour l’ensemble des zones tropicales ...... 299 Tableau 46-6. Déforestation annuelle et changement net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 par zone écologique ...... 299 Tableau 46-7. Comparaison des estimations de la superficie forestière et du changement de la superficie forestière issues de l’étude par télédétection avec les données nationales ...... 303 Tableau 47-1. Légende, définitions et types représentatifs du couvert végétal de la carte mondiale du couvert forestier de FRA2000...... 310 Tableau 47-2. Ventilation des zones écologiques utilisées dans FRA2000...... 312 Tableau 47-3. Cartes-sources utilisées pour délimiter les zones écologiques mondiales de la FAO ...... 314 Tableau 47-4. Répartition des forêts par zones écologiques, 2000...... 315 Tableau 47-5. Données internationales et nationales sur les aires protégées...... 316 Tableau 48-1. Catégories et thèmes traités actuellement dans les profils forestiers des pays de la FAO...... 320 Tableau 49-1. Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 dans les zones tropicales et non tropicales (millions d’ha/an)...... 330 Listes des figures xv

Listes des figures

Figure 1-1. Illustration schématique des deux principales limites forestières contenues dans la définition de la «forêt»...... 2 Figure 1-2. Les sept principaux processus de changement des forêts ...... 3 Figure 1-3. Processus et résultats sur la superficie forestière et le changement de superficie forestière ...... 4 Figure 1-4. Distribution des forêts du monde par zone écologique principale...... 5 Figure 1-5. Pourcentage de forêt par pays (pourcentage par rapport à la superficie des terres émergées)...... 7 Figure 1-6. Pays et forêts avec les plus forts taux de changement net de superficie forestière entre 1990 et 2000...... 7 Figure 1-7. Processus de changement en pourcentage du changement total de superficie entre 1990 et 2000, au niveau régional et pour l’ensemble des zones tropicales ...... 8 Figure 1-8. Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 (millions d’hectares) ...... 9 Figure 2-1. Biomasse ligneuse aérienne par pays (tonnes/ha) ...... 20 Figure 2-2. Répartition de la biomasse ligneuse aérienne entre les régions ...... 20 Figure 2-3. Volume et biomasse pour les pays ayant les plus grandes superficies forestières...... 21 Figure 3-1. Répartition de la superficie de plantations forestières par région...... 25 Figure 3-2. Répartition de la superficie de plantations forestières par genre ...... 25 Figure 3-3. Répartition des superficies de plantations annuelles...... 26 Figure 3-4. Répartition des objectifs des plantations forestières dans le monde...... 26 Figure 3-5. Régime de propriété des plantations industrielles dans les dix principaux pays...... 26 Figure 3-6. Régime de propriété des plantations forestières non industrielles dans le monde...... 26 Figure 3-7. Principaux pays établissant des plantations forestières – pourcentage de la superficie...... 27 Figure 3-8. Objectifs des plantations forestières pour les dix principaux pays ...... 27 Figure 3-9. Régime de propriété, plantations industrielles, dix principaux pays...... 27 Figure 3-10. Superficies de plantation par genre, Asie ...... 29 Figure 3-11. Superficies de plantation par genre, Amérique du Nord et centrale...... 29 Figure 3-12. Superficies de plantation par genre, Afrique ...... 29 Figure 3-13. Superficies de plantation par genre, Océanie ...... 30 Figure 3-14. Superficies de plantation par genre, Amérique du Sud ...... 30 Figure 3-15. Prédiction de la contribution du bois provenant des plantations dans l’approvisionnement de bois au niveau régional ...... 30 Figure 5-1. Espèces en danger (tous les sept groupes d’espèces) en fonction du changement de la superficie forestière dans les pays ayant plus de 1 million d’hectares de forêt ...... 48 Figure 6-1. Couverture géographique des neuf processus sur les critères et indicateurs ...... 54 Figure 7-1. Forêts dans les aires protégées (en rouge; autres forêts en vert) ...... 62 Figure 7-2. Pourcentage de forêts dans les aires protégées des pays industrialisés: comparaison entre les résultats du rapport CEE-ONU/FAO (2000) et de la carte des aires protégées du monde de FRA2000 ...... 63 Figure 8-1. Disponibilité mondiale des données sur les feux de forêt...... 66 Figure 9-1. Pourcentage de forêts à des distances variables des principales infrastructures de transport et accessibilité pour l’approvsionnement en bois...... 77 Figure 9-2. Pourcentage de superficies forestières disponibles pour l’approvisionnement en bois par voie terrestre et par les infrastructures de transport par voie fluviale supplémentaires en Amérique du Sud tropicale...... 78 Figure 11-1. Afrique: division sous-régionale utilisée dans ce rapport ...... 101 Figure 12-1. Afrique: zones écologiques...... 103 Figure 13-1. Afrique du Nord: carte du couvert forestier...... 109 Figure 13-2. Afrique du Nord: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 111 Figure 14-1. Afrique de l’Ouest: carte du couvert forestier ...... 115 Figure 14-2. Afrique de l’Ouest: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 117 Figure 15-1. Afrique centrale: carte du couvert forestier...... 121 Figure 15-2. Afrique centrale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 123 Figure 16-1. Afrique de l’Est: carte du couvert forestier...... 127 Figure 16-2. Afrique de l’Est: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 129 Figure 17-1. Afrique australe: carte du couvert forestier ...... 131 xvi FRA 2000 - Rapport principal

Figure 17-2. Afrique du Sud: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 135 Figure 18-1. Petites îles: carte du couvert forestier...... 137 Figure 18-2. Superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 139 Figure 19-1. Asie: division sous-régionale utilisée dans ce rapport...... 141 Figure 20-1. Asie: zones écologiques...... 143 Figure 21-1. Asie de l’Ouest: carte du couvert forestier ...... 153 Figure 21-2. Asie de l’Ouest: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 155 Figure 22-1. Asie centrale: carte du couvert forestier...... 159 Figure 22-2. Asie centrale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 162 Figure 23-1. Asie du Sud: carte du couvert forestier...... 163 Figure 23-2. Asie du Sud: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 164 Figure 24-1. Asie du Sud-Est: carte du couvert forestier ...... 169 Figure 24-2. Asie du Sud-Est: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 171 Figure 25-1. Asie de l’Est: carte du couvert forestier...... 175 Figure 25-2. Asie de l’Est: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 176 Figure 26-1. Europe: division sous-régionale utilisée dans ce rapport ...... 179 Figure 27-1. Europe du Nord, centrale et du Sud: zones écologiques...... 181 Figure 27-2. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie, Ukraine: zones écologiques...... 182 Figure 28-1. Europe du Nord: carte du couvert forestier...... 189 Figure 28-2. Europe du Nord: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 191 Figure 29-1. Europe centrale: carte du couvert forestier...... 193 Figure 29-2. Europe centrale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 195 Figure 30-1. Europe du Sud: carte du couvert forestier...... 199 Figure 30-2. Europe du Sud: superficies de forêts naturelles et des plantations forestières et changements nets de la superficie entre 1990 et 2000...... 201 Figure 31-1. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine: carte du couvert forestier...... 205 Figure 31-2. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000...... 207 Figure 32-1. Amérique du Nord et centrale: division sous-régionale utilisée dans ce rapport ...... 211 Figure 33-1. Amérique du Nord et centrale: zones écologiques ...... 213 Figure 34-1. Amérique du Nord, Mexique non compris: carte du couvert forestier ...... 223 Figure 34-2. Amérique du Nord, Mexique non compris: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 225 Figure 35-1. Amérique centrale et Mexique: carte du couvert forestier ...... 231 Figure 35-2. Amérique centrale et Mexique: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 233 Figure 36-1. Sous-région des Caraïbes: carte du couvert forestier ...... 237 Figure 36-2. Caraïbes: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 240 Figure 37-1. Océanie: division sous-régionale utilisée dans ce rapport...... 243 Figure 38-1. Océanie: zones écologiques ...... 245 Figure 39-1. Australie et Nouvelle-Zélande: carte du couvert forestier...... 253 Figure 39-2. Australie et Nouvelle-Zélande: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 254 Figure 40-1. Autres pays et territoires d’Océanie: cartes du couvert forestier ...... 259 Figure 40-2. Autres pays et territoires d’Océanie: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000...... 261 Figure 41-1. Amérique du Sud: division sous-régionale utilisée dans ce rapport...... 265 Figure 42-1. Amérique du Sud: zones écologiques ...... 267 Figure 43-1. Amérique tropicale du Sud: carte du couvert forestier ...... 273 Listes des figures xvii

Figure 43-2. Amérique du Sud: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 276 Figure 44-1. Amérique du Sud non tropicale: carte du couvert forestier ...... 279 Figure 44-2. Amérique du Sud non tropicale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 ...... 281 Figure 45-1. Processus d’estimation du couvert forestier à partir des informations des pays...... 287 Figure 46-1. Processus de l’étude par télédétection...... 292 Figure 46-2. Répartition des unités d’échantillonnage de l’étude par télédétection des zones tropicales...... 293 Figure 46-3. Répartition temporelle des images satellites utilisées pour l’étude...... 295 Figure 46-4. Illustration de la normalisation aux années de référence...... 295 Figure 46-5. Résultats d’une unité d’échantillonnage localisée au Zimbabwe: cartes raster obtenues à partir d’une grille de points ...... 298 Figure 46-6. Bilan par région des changements nets pour la période 1990-2000 pour chaque classe de couvert végétal ...... 299 Figure 46-7. Répartition de la forêt par zone écologique (définition f3 de la forêt) ...... 300 Figure 46-8. Changement net de la superficie forestière par région et pour l’ensemble des zones tropicales, 1980-1990 et 1990-2000 (à gauche); taux annuel de changement de la superficie forestière par région et pour l’ensemble des zones tropicales, 1980-1990 et 1990-2000 (à droite)...... 300 Figure 46-9 Changement net de la superficie forestière par zone écologique, 1980-1990 et 1990-2000 (à gauche); taux annuel de changement de la superficie forestière par zone écologique, 1980-1990 et 1990-2000 (à droite)...... 301 Figure 46-10. Processus de changement en pourcentage du changement total de la superficie pour la période ...... 302 Figure 46-11. Superficie forestière en 2000 (à gauche) et changement net de la superficie forestière (à droite) – Comparaison entre les données des pays et les estimations de l’étude par télédétection...... 302 Figure 47-1. Carte mondiale du couvert forestier ...... 308 Figure 47-2. Carte mondiale des zones écologiques...... 309 Figure 48-1. Page d’accueil du site de la FAO sur les forêts donnant accès au contenu de FORIS ...... 319 Figure 48-2. Navigation dans les profils des pays de la FAO, www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp ...... 320 Figure 48-3. Exemple d’un profil forestier de pays de la FAO: page du résumé pour l’Angola...... 321 Figure 48-4. Exemple de note de bas de page qui apparaît dans toutes les pages des profils des pays de FORIS; elle indique la personne propriétaire des données et fournit un lien permettant de lui adresser des commentaires ...... 322 Figure 48-5. Exemple d’une page permettant la saisie de données dans FORIS à partir d’un navigateur Web standard; le texte choisi (extrait de la page de résumé sur l’Autriche) peut être modifié directement par l’utilisateur connecté, dans ce cas la CEE-ONU à Genève...... 322 Figure 48-6. Processus principal pour assembler les informations des pays et sous-processus pour la production des estimations et des résultats ...... 324 Figure 48-7. Exemple (Mozambique) d’extrapolation de la superficie forestière à l’année 2000 sur la base de deux états de la superficie avec comme années de référence 1972 et 1991...... 325 Figure 51-1. Gestion des informations forestières au niveau local, national ou international ...... 341

Résumé xix

Résumé

L’Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 intergouvernemental sur les forêts (GIF) et la Consultation (FRA2000) fournit un tableau détaillé et actualisé des d’experts sur FRA2000 (Kotka III), les paramètres pris en ressources forestières mondiales à la fin du deuxième compte dans l’évaluation sont les suivants: millénaire. Elle est le résultat d’efforts concertés de tous les • superficie et changement de superficie des forêts; pays du monde. Cette importante entreprise s’est basée en • volume de bois et biomasse ligneuse aérienne; premier lieu sur les informations fournies par les pays, • plantations forestières; complétées par des techniques de pointe visant à vérifier et • arbres hors forêt; analyser les données et à rendre les résultats accessibles au • diversité biologique; monde entier par le biais d’Internet. • zones soumises à un aménagement forestier; Le processus suivi par FRA2000 a mis l’accent sur la • superficie de forêts dans les aires protégées; collaboration et la transparence. Des efforts particuliers ont • nombre et étendue des incendies de forêt; été déployés pour assurer un transfert technologique aux • approvisionnement et prélèvements en bois; pays qui en avaient besoin, et pour renforcer leur capacité à • produits forestiers non ligneux; évaluer leurs propres ressources forestières. De nombreuses • classification et cartographie des forêts par zone consultations d’experts ont été organisées, et des partenariats écologique. ont été formés avec des institutions chefs de file appartenant Les données les plus complètes ont été recueillies au tant aux pays en développement qu’aux pays industrialisés. niveau national et regroupées par sous-région, par région et Les informations et les connaissances fournies par les au niveau mondial. Dans certains cas, les données n’étaient pays constituent la clef de voûte de FRA2000. Sur les pas disponibles pour tous les pays. Des informations 213 pays et régions pris en considération dans l’évaluation, détaillées supplémentaires sur la plupart des sujets traités 160 ont participé activement à la collecte et à l’analyse des dans l’évaluation de FRA2000 sont disponibles sur le site données. Ceux qui ont pris pleinement part à l’évaluation Internet www.fao.org/forestry. sont peut-être les plus à même d’apprécier l’importance qu’elle peut jouer dans l’élaboration de politiques et de RÉSULTATS programmes visant à l’aménagement, la conservation et la Dans le rapport de FRA2000, les principaux résultats sont mise en valeur durable de leurs ressources forestières. présentés dans les chapitres suivants: • Questions mondiales; PROCESSUS • Ressources forestières par région; FRA2000 a adopté les approches suivantes: • Processus et méthodologies; • pleine participation des pays à la collecte, l’analyse et la • Conclusions et recommandations; validation des données; • Tableaux mondiaux; • renforcement des capacités au niveau national, sous- • Cartes mondiales. régional et régional; • une étude par télédétection des ressources forestières Superficie forestière dans les pays tropicaux; Pour définir la forêt, FRA2000 a adopté un taux de couvert • cartographies mondiales du couvert forestier et des arboré supérieur à 10 pour cent. La définition comprend aussi zones écologiques; bien les forêts naturelles que les plantations forestières. Les • développement d’un système intégré d’information sur peuplements d’arbres établis essentiellement pour la les forêts; production agricole (plantations d’arbres fruitiers par • participation d’experts reconnus internationalement à exemple) sont exclus. toutes les étapes de l’évaluation; Conformément au consensus de recommandations du • constitution de partenariats avec des institutions Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) formulé en internationales importantes; 1997, une définition unique a été utilisée pour tous les pays • large diffusion des informations au niveau mondial par dans FRA2000. Dans les évaluations de 1980 et 1990, le taux le biais de supports imprimés et d’Internet de couvert arboré supérieur à 10 pour cent ne s’appliquait (www.fao.org/forestry). qu’aux pays en développement, alors qu’un taux supérieur à 20 pour cent avait été fixé pour les pays industrialisés. PARAMéTRES En adoptant cette définition mondiale de la forêt et de Conformément aux orientations formulées par le Comité nouvelles informations de référence, FRA2000 a estimé que des forêts de la FAO (COFO), le Groupe le couvert forestier mondial occupait en 2000 environ xx FRA 2000 - Rapport principal

Répartition des forêts du monde par zone écologique principale

3,9 milliards d’hectares, soit près de 0,6 ha par habitant. Changements de la superficie forestière entre Environ 95 pour cent du couvert forestier était constitué de 1990 et 2000 forêts naturelles et 5 pour cent de plantations forestières. En Les principaux facteurs responsables du changement de la combinant les nouvelles cartes mondiales et les données superficie forestière ont été classés comme suit: statistiques de chaque pays, FRA2000 a également estimé la déforestation, boisement et extension naturelle des forêts répartition des forêts par zone écologique: 47 pour cent se dans des zones autrefois non forestières. trouvent dans les zones tropicales, 33 pour cent dans les La déforestation est la conversion de la forêt à d’autres zones boréales, 11 pour cent dans les zones tempérées et utilisations des terres ou la réduction à long terme du couvert 9 pour cent dans les zones subtropicales. arboré au-dessous du seuil minimum de 10 pour cent. La décision d’adopter une définition unique pour la forêt Le boisement est l’établissement de plantations a eu un impact significatif sur les résultats mondiaux pour forestières dans des zones auparavant non forestières, et l’année 2000. L’estimation de la superficie forestière est indique le passage de terres non forestières à la forêt. Il se supérieure de 400 millions d’hectares à celle du chiffre distingue du reboisement qui consiste à la mise en place de mondial publié en 1995; le changement de définition a eu une forêts (par plantation, semis ou autres techniques) après une incidence particulière sur les estimations des superficies perte temporaire du couvert forestier. Les zones faisant forestières de l’Australie et de la Fédération de Russie où de l’objet de reboisement sont classées comme forêts puisque vastes étendues de forêt ont un couvert arboré compris entre la forêt est en voie de régénération active. 10 et 20 pour cent. L’extension naturelle des forêts signifie leur Parmi les autres facteurs, qui ont permis d’améliorer les développement par succession naturelle sur des terres données sur la superficie forestière par rapport à l’évaluation auparavant non boisées, le plus souvent des terres agricoles de FRA1990, figure la qualité des informations issues des abandonnées. inventaires forestiers nationaux récents, qui a permis Après ajustement des superficies forestières de 1990 aux d’obtenir de meilleures estimations de la superficie forestière définitions et aux informations de référence utilisées par pour certains pays. Dans d’autres cas, une classification plus précise des ressources forestières lors des inventaires a Changements annuels bruts et nets de la superficie forestière facilité la classification des résultats nationaux suivant les entre 1990 et 2000 (millions d’hectares par an) normes mondiales de FRA2000. Domaine Déforestation Augmentation de la Changement net de la Pour permettre une comparaison avec les résultats de superficie forestière superficie forestière l’évaluation de 1990, les superficies de 1990 ont été ajustées Tropical -14,2 +1,9 -12,3 en fonction des définitions de 2000. Des détails seront Non tropical -0,4 +3,3 +2,9 Monde -14,6 +5,2 -9,4 présentés dans un document de travail de FRAà paraître. Résumé xxi

Pays et forêts avec les plus forts taux de changement net de superficie forestière entre 1990 et 2000

FRA2000, le changement net mondial pour l’ensemble des Outre l’analyse des données statistiques recueillies par forêts a été calculé comme la somme de la déforestation les pays et représentant l’information de référence, (changement négatif), du gain en forêt dû à la mise en place FRA2000 a effectué une étude statistique à partir de de plantations forestières (boisement) et de l’extension techniques de télédétection sur une zone couvrant 87 pour naturelle des forêts sur des terres auparavant non boisées. cent des forêts tropicales des pays en développement. Cet La déforestation a été estimée à 14,6 millions d’hectares inventaire a permis de mettre au point la première par an dans les années 90. Ce chiffre est le résultat des pertes méthodologie solide pouvant produire des estimations annuelles en forêts naturelles (estimées à 16,1 millions homogènes et comparables sur le changement du couvert d’hectares par an ou 0,42 pour cent par an) moins la forestier pendant deux périodes consécutives. Les résultats superficie de forêt naturelle reboisée avec des plantations de l’étude par télédétection ont montré que les processus de forestières (1,5 million d’hectares par an), celles-ci étant déforestation sous les tropiques sont dominés par la considérées comme un type de forêt. conversion directe des forêts en terres agricoles. Les Autrement dit, au cours des années 90, le monde a perdu statistiques indiquent une légère diminution du taux de perte 4,2 pour cent de ses forêts naturelles mais a gagné 1,8 pour de la forêt qui est passé de 9,2 millions d’hectares par an cent de son couvert forestier grâce au reboisement dans les années 80, à 8,6 millions d’hectares par an dans les (plantations), au boisement et à l’extension naturelle des années 90. Cependant, cette différence n’est pas forêts, soit une réduction nette de 2,4 pour cent sur une statistiquement significative, étant donné l’intervalle période de dix ans. d’erreur des estimations produites. Le gain mondial de couvert forestier s’élève à Les statistiques issues des études des pays indiquent une 5,2 millions d’hectares par an, ce qui représente l’ensemble tendance similaire à celle donnée par l’étude par du boisement (1,6 million d’hectares par an) et de l’extension télédétection, avec une perte nette de forêt plus faible dans naturelle des forêts (3,6 millions d’hectares par an). les années 90 que dans les années 80. Cependant, dans C’est ainsi que le changement net mondial de la l’ensemble, la disparition des forêts naturelles reste encore superficie forestière entre 1990 et 2000 a été estimé élevée dans les zones tropicales, et les augmentations dues à -9,4 millions d’hectares par an. Le résultat a été obtenu par aux plantations forestières et à l’extension naturelle des différence entre les -14,6 millions d’hectares de forêts n’ont pas compensé les pertes subies. déforestation et les 5,2 millions d’hectares de gain de forêt. Le changement net mondial (-0,22 pour cent par an) est à peu Volume de bois et biomasse ligneuse prés égal à la superficie occupée par le Portugal. La perte Le volume de bois et la biomasse ligneuse sont d’importants nette de forêt dans les années 90 est estimée à 94 millions indicateurs du potentiel des forêts à fournir du bois et à d’hectares, soit une superficie plus vaste que le Venezuela. piéger du carbone. Le volume total sur pied (m3) et la xxii FRA 2000 - Rapport principal

Changement des forêts du monde – gains et pertes (millions d’hectares par an) de 1990 à 2000 Domaine Forêts naturelles Plantations forestières Total forêt Pertes GainsChangement Gains Changement Changement net net net Déforestation Transformation Transformation PertesExtension Boisement (conversion à des forêts en plantations totales naturelle d’autres utilisations naturelles forestières des terres) (reboisement) Tropical -14,2 -1 -15,2 +1 -14,2 +1 +0.9 +1,9 -12,3 Non tropical -0,4 -0,5 -0,9 +2,6 +1,7 +0,5 +0,7 +1,2 +2,9 Monde -14,6 -1,5 -16,1 +3,6 -12,5 +1,5 +1,6 +3,1 -9,4

quantité de biomasse ligneuse aérienne (tonnes) présents la fourniture de bois de feu ou la conservation des eaux et dans les forêts ont été estimés pour 166 pays, représentant des sols) s’élèvent à 26 pour cent. L’objectif des 26 pour 99 pour cent de la superficie forestière mondiale. Le volume cent restants n’a pas été spécifié. total sur pied s’élevait à 386 milliards de mètres cubes de La superficie occupée par les plantations n’est pas bois à l’échelle mondiale en 2000. La quantité totale de autant clairement mise en évidence dans les pays biomasse ligneuse aérienne atteignaient 422 milliards de industrialisés que dans les pays en développement. De tonnes, dont plus du tiers en Amérique du Sud (avec 27 pour nombreux pays industrialisés ne font pas la distinction cent environ pour le seul Brésil). La moyenne mondiale de entre les forêts plantées et les forêts naturelles dans leurs biomasse ligneuse aérienne présente dans les forêts était de inventaires. 109 tonnes par hectare. L’Amérique du Sud avait la FRA2000 a identifié les 10 pays où sont mis en œuvre moyenne la plus élevée de biomasse par hectare, soit les principaux programmes de développement des 128 tonnes. Les pays dont le volume sur pied était le plus plantations (en pourcentage de la superficie mondiale élevé par hectare se situent pour l’essentiel en Amérique plantée): Chine, 24 pour cent; Inde, 18 pour cent; centrale (comme au Guatemala avec 355 m3 par hectare) et Fédération de Russie, 9 pour cent; Etats-Unis, 9 pour cent; en Europe centrale (comme en Autriche avec 286 m3 par Japon, 6 pour cent; Indonésie, 5 pour cent; Brésil, 3 pour hectare), les premiers ayant une superficie importante de cent; Thaïlande, 3 pour cent; Ukraine, 2 pour cent et forêt dense et les deuxièmes possédant des forêts tempérées République islamique d’Iran, 1 pour cent. Ces pays aménagées pour obtenir une forte production. détiennent 80 pour cent de la superficie mondiale des plantations forestières. Plantations forestières Les plantations forestières sont définies comme des Arbres hors forêt «peuplements forestiers établis par plantation et/ou par FRA2000 a été la première des évaluations mondiales de la semis par un processus de boisement ou de reboisement…» FAO à tenter de prendre en compte les arbres hors forêt. Par le rôle croissant qu’elles jouent dans Ceux-ci sont définis comme des arbres présents sur des l’approvisionnement en fibres des industries du bois, les terres n’entrant pas dans la catégorie des forêts ou des plantations de caoutchouc (Hévéa spp.) ont été incluses autres terres boisées. En dépit du fait que ces arbres pour la première fois dans la définition des plantations fournissent un important revenu à la population rurale, forestières. Malgré les fortes pertes en forêts naturelles au notamment aux femmes, ils sont souvent négligés tant dans niveau mondial, les plantations forestières sont établies les évaluations des ressources forestières que dans les actuellement avec un taux estimé à 4,5 millions d’hectares processus politiques et les prises de décisions. Le manque par an, l’Asie et l’Amérique du Sud étant les régions d’information sur cette ressource fait qu’il est impossible établissant le plus de nouvelles plantations. Environ d’élaborer des conclusions. Un autre facteur accroît la 70 pour cent de ces nouvelles plantations, soit 3,1 millions difficulté de la collecte des données sur cette ressource: ni d’hectares par an, ont été réalisées avec succès. Sur les les inventaires forestiers traditionnels, ni les techniques de 187 millions d’hectares de plantations estimés au niveau télédétection modernes ne permettent leur évaluation mondial, l’Asie possède de loin la superficie la plus quantitative. Les informations sur les arbres hors forêt sont, importante, soit 62 pour cent du total mondial. En termes de la plupart du temps, spécifiques à un site et dispersées entre composition, Pinus (20 pour cent) et Eucalyptus (10 pour différentes institutions et secteurs, y compris les secteurs cent) restent les genres dominants, bien que la diversité des informels. Les principales contributions de FRA2000 pour espèces plantées paraisse augmenter. Les plantations la connaissance de cette ressource sont des études de cas et industrielles (produisant du bois ou des fibres pour l’examen des méthodologies qui pourraient être employées alimenter les industries de transformation du bois) dans les futures évaluations, et permettront de prendre représentent 48 pour cent de l’ensemble des plantations conscience de l’importance des arbres hors forêt, forestières alors que les plantations non industrielles (pour notamment pour les populations rurales. Résumé xxiii

Répartition des plantations forestières par région

Diversité biologique forestières sous protection, obtenus par cette méthode, sont FRA2000 fournit des informations sur les indicateurs de différents de ceux signalés par les pays, et en général diversité biologique forestière, en particulier de nouvelles inférieurs. Une clarification des définitions et une cartes et des descriptions détaillées des zones écologiques amélioration des méthodes de saisie des données forestières, qui sont plus précises que celles des évaluations faciliteraient les futurs efforts dans ce domaine. précédentes. Les nouvelles cartes du couvert forestier donnent des informations actualisées sur la fragmentation Incendies de forêt des forêts, les indicateurs relatifs à l’état de santé de la forêt FRA2000 a entrepris une étude détaillée sur les incendies de et la diversité. En outre, des études sur les espèces forêt qui ont eu lieu dans les années 90. Bien que les forestières menacées et sur les structures spatiales des forêts statistiques disponibles concernent moins de 50 pays (dont qui pourraient avoir une incidence sur la diversité aucun en Afrique), un certain nombre d’évaluations biologique ont été réalisées à l’occasion de FRA2000. qualitatives au niveau national est accessible sur le site Web de la FAO. Pour les pays disposant de données sur une Aménagement des forêts longue période, les feux incontrôlés auraient augmenté au Les initiatives prises pour promouvoir l’aménagement cours de la période 1990-2000 par rapport à la plupart des durable des forêts ont incité de nombreux pays à mettre en décennies précédentes de la deuxième moitié du vingtième œuvre des plans d’aménagement des forêts. FRA2000 n’a siècle, bien que les rapports et des évaluations qualitatives pas entrepris l’évaluation détaillée de tous les indicateurs disponibles montrent que durant la période 1980-1990 les relatifs à la gestion des forêts car la plupart des pays n’ont incendies auraient été tout aussi importants. Le phénomène commencé que très récemment l’évaluation et le suivi de climatique connu sous le nom d’El Niño a joué un rôle critères et indicateurs de gestion durable. Beaucoup plus déterminant dans les incendies dévastateurs des années 90 d’indicateurs devront être pris en compte dans les (ainsi qu’au cours des années 80). El Niño a provoqué de évaluations mondiales futures. Cependant, FRA2000 a graves sécheresses dans des zones généralement humides ou demandé aux pays de mentionner les superficies forestières tempérées, augmentant ainsi le potentiel pour des incendies soumises à des plans d’aménagement. D’après les résultats, dévastateurs. au moins 123 millions d’hectares de forêts tropicales sont Les incendies continuent à être utilisés comme un maintenant sous aménagement, tout comme 89 pour cent des moyen majeur pour défricher ou comme outil forêts des pays industrialisés. Toutefois, un suivi est d’aménagement pour améliorer les pâturages et le brout nécessaire pour évaluer l’application de ces plans. dans les pays en développement. Ces usages doivent être pris en compte dans les statistiques sur les feux de forêt. Forêts protégées Au niveau mondial, il est estimé que 12,4 pour cent des forêts Approvisionnement en bois du monde se situent dans des aires protégées répondant aux Grâce à une combinaison de bases de données mondiales, caractéristiques définies par l’Union mondiale pour la nature d’informations statistiques et des techniques du SIG, il a été (UICN). Cette estimation a été obtenue en superposant la estimé que 51 pour cent des forêts du monde se trouvent à moins carte du couvert forestier de FRA2000 à la carte des aires de 10 km des principales infrastructures de transport, et sont protégées préparée pour la FAO par le Centre mondial de donc potentiellement accessibles pour l’approvisionnement en surveillance continue de la conservation de la nature du bois. Ce pourcentage s’élève à 75 pour cent pour les forêts PNUE (PNUE-WCMC). Les chiffres sur les superficies situées à 40 km des infrastructures de transport. xxiv FRA 2000 - Rapport principal

L’accessibilité la plus élevée concerne les forêts subtropicales l’information et d’aider les pays en développement à effectuer (73 pour cent sont à moins de 10 km des infrastructures de leurs propres inventaires. transport) et la plus faible relève des forêts boréales (34 pour cent sont à moins de 10 km des moyens de transport). Données de télédétection comparées aux Les informations sur les prélèvements et l’exploitation de inventaires nationaux bois ont été analysées pour les principaux pays industrialisés. La contribution des données obtenues par télédétection à Très peu de pays ayant fait part de ces informations, une étude l’évaluation des changements du couvert forestier sur de spéciale a été réalisée pour 43 pays tropicaux représentant vastes zones a été démontrée par l’étude par télédétection des environ 90 pour cent des ressources forestières tropicales du zones tropicales de FRA2000, et la réalisation des cartes monde. Il est ressorti que l’intensité d’exploitation de bois mondiales. Une intensité d’échantillonnage supérieure aux œuvre est extrêmement variable, allant d’environ 1 à 34 m3 10 pour cent utilisés pour l’étude par télédétection des zones par hectare et par an. Il existe peu de données sur tropicales de FRA2000 aurait permis d’améliorer la précision l’exploitation forestière à faible impact ou sur les autres des résultats mais les moyens financiers étaient insuffisants. formes de récolte de bois dans les zones tropicales. De plus, évaluer des paramètres clés autres que le changement du couvert forestier avec des techniques de télédétection peut Produits forestiers non ligneux s’avérer difficile, et de nombreux pays en développement Dans de nombreux pays, notamment dans les pays les plus n’ont pas pleinement accès à cette technologie. La FAO pauvres, les produits forestiers non ligneux (PFNL) sont une envisage de continuer à associer les informations des pays source indispensable de revenus. FRA2000 est l’évaluation la aux données obtenues par télédétection pour ses prochaines plus détaillée sur les PFNLréalisée à ce jour. Les données ont évaluations, mais se propose aussi de renforcer les été collectées au niveau national et validées par une série observations de terrain afin de collecter des informations d’ateliers sous-régionaux. L’Asie est la seule région où de représentatives et diversifiées. nombreuses informations sont recueillies et incorporées dans les rapports nationaux depuis longtemps, principalement en Nouvelles définitions raison de la forte utilisation de cette ressource dans l’ensemble Conformément à la demande du Groupe intergouvernemental de la région. En Asie, les PFNLreprésentent, de longue date, sur les forêts (GIF), FRA2000 a utilisé une nouvelle définition une part importante dans l’économie nationale et locale. de la forêt qui a conduit à une révision à la hausse du taux de couvert forestier mondial comparé à ceux des évaluations FORCES ET FAIBLESSES DE L’APPROCHE DE précédentes. Cependant, le maintien de définitions différentes FRA 2000 entre les pays en développement et les pays industrialisés risquait de perpétuer l’incompatibilité des deux jeux Utilisation des informations nationales d’estimations. Les chiffres publiés précédemment pour L’un des principaux points forts de FRA2000 réside dans la FRA1980 et 1990 ne peuvent donc pas être comparés participation individuelle des pays tant sur le plan de la directement avec les résultats de FRA2000. Néanmoins, les collecte que sur celui de l’analyse des informations. Il est à données issues des évaluations précédentes ont été ajustées souhaiter que cette approche incite davantage les pays à se pour permettre l’estimation du changement des superficies servir des informations pour élaborer et mettre en œuvre des entre 1990 et 2000. En outre, l’étude par télédétection a fourni politiques forestières efficaces, et que la demande des informations compatibles sur le changement dans les zones d’informations sur les forêts conduira à un renforcement des tropicales pour les périodes 1980-1990 et 1990-2000. capacités. Bien que les pays soutiennent fermement cette approche, ils ont parfois émis des critiques sur le fait que les Inclusion des plantations forestières dans la données nationales peuvent être imprécises et biaisées. La catégorie de la forêt FAO a tenu compte de ces préoccupations concernant la FRA2000 a inclus les plantations forestières dans les qualité de l’information en utilisant, dans la mesure du estimations statistiques de la superficie forestière. Cette possible, les documents techniques d’origine comme sources décision, toutefois, n’implique pas que les plantations soient des données statistiques, plutôt que de recourir à des sources l’équivalent des forêts naturelles. Au contraire, beaucoup citées, subjectives ou secondaires. Malheureusement, de d’efforts ont été déployés pour faire en sorte que les nombreux pays ne disposent pas encore d’informations statistiques relatives aux forêts naturelles et aux forêts techniques de référence fiables au niveau national. Il s’agit là plantées soient bien séparées, afin que les lecteurs puissent d’un problème potentiel, mais la participation active d’un tirer les conclusions nécessaires à leurs besoins. pays dans l’évaluation compense certainement largement les lacunes éventuelles. L’objectif des futures évaluations sera de ORIENTATIONS FUTURES renforcer davantage les capacités et la participation des pays. FRA2000 a cherché à améliorer la qualité de l’évaluation La FAO se propose ainsi d’améliorer la qualité de forestière en introduisant, en addition aux mesures Résumé xxv

traditionnelle de la superficie forestière et du volume de • La FAO devra s’efforcer à réduire l’intervalle de temps bois, de nouveaux paramètres qui permettent de prendre en entre les évaluations successives ou mettre en place des compte les services environnementaux et sociaux que évaluations régionales continues. fournissent les forêts. Des progrès ont été accomplis dans • Il est nécessaire de continuer à développer des l’évaluation d’un certain nombre de paramètres, tels que la définitions et des catégories normalisées pour la biomasse, la disponibilité des forêts pour la production de collecte de données, qui permettront d’augmenter la bois et les produits forestiers non ligneux; mais il n’a pas été capacité de l’évaluation des ressources forestières à possible de répondre à toutes les exigences. La Partie IV du répondre aux différents besoins et utilisations. présent rapport énumère les domaines où des améliorations • Les efforts doivent être poursuivis pour améliorer les pourraient être apportées. Parmi les plus importantes méthodologies et les techniques de collecte et d’analyse figurent les suivantes: des données, en particulier pour des observations • Davantage d’efforts devraient être déployés sur le systématiques sur le terrain de paramètres forestiers renforcement des capacités pour améliorer les variés, complétées par les techniques de télédétection. évaluations nationales des forêts. La meilleure façon Seules des observations représentatives et de première d’améliorer les évaluations mondiales consiste à main permettront d’étabilir une base solide pour les améliorer les évaluations nationales. processus d’élaboration des politiques forestières. • La collaboration avec des partenaires clés devrait être • En mars 2000, une consultation d’experts a accrue pour tirer davantage parti des ressources limitées. recommandé la mise en place d’une équipe • La participation des pays et le rôle des Commissions internationale et permanente d’experts qui servirait de régionales des forêts de la FAO devraient être renforcés voix consultative sur des questions clés concernant les lors de la planification et de la mise en œuvre de toutes politiques et les processus liés aux évaluations les phases des prochaines évaluations, depuis la collecte mondiales. des données jusqu’à l’analyse. Al’avenir, tout individu, organisation ou pays • La FAO continuera à identifier de nouveaux paramètres produisant des informations plus fiables ou actualisées est dont l’évaluation pourra contribuer à l’aménagement invité à les mettre à disposition dès qu’elles sont durable des forêts, et à développer des moyens disponibles afin qu’elles puissent être utilisées pour pratiques pour les évaluer. améliorer la prochaine évaluation mondiale.

Partie I: Questions mondiales

Zones tropicales Zones non tropicales

142 4 Forêt Forêt naturelle naturelle Autres Autres 1990: 1 945 classes 1990: 1 863 classes d’utilisation d’utilisation 2000: 1 803 2000: 1 879 des terres 10 des terres 26

10 1990: 2 819 5 1990: 6 280 7 8 2000: 2 943 2000: 6 252

Plantations Plantations forestières forestières 1990: 48 1990: 107 2000: 68 2000: 119 Extension naturelle Déforestation Boisement Reboisement de la forêt

Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 (millions d’hectares)

Superficie forestière et changement de superficie forestière 1

Chapitre 1 Superficie forestière et changement de superficie forestière

RÉSUMÉ La superficie et le changement de superficie des forêts sont l’un des grands thèmes traités dans FRA2000. Les estimations se basent sur une analyse complète des données d’inventaires forestiers les plus récentes disponibles pour chaque pays. Pour valider les résultats des pays, une étude systématique par télédétection des zones tropicales a fourni des estimations au niveau régional et tropical. Une étude détaillée des plantations forestières a été intégrée dans l’analyse. Un certain nombre d’études qualitatives ont été réalisées pour étoffer les connaissances sur le changement de la superficie forestière. Il s’agit, à ce jour, de l’inventaire le plus exhaustif sur la superficie forestière et son changement: il a fourni des résultats détaillés au niveau mondial, tout en mettant en évidence certaines lacunes importantes, notamment pour l’Afrique. Les résultats indiquent que les forêts du monde couvraient 3 869 millions d’hectares en 2000, soit environ 30 pour cent des terres émergées de la planète. Le changement net de la superficie forestière était de -9,4 millions d’hectares par an, ce qui représente la différence entre un taux de déforestation de 14,6 millions d’hectares par an des forêts naturelles et une extension de 5,2 millions d’hectares par an des forêts naturelles et des plantations forestières. Par ailleurs, 1,5 millions d’hectares par an de forêts naturelles ont été convertis en plantations forestières. La plupart des pertes de forêts concernent les zones tropicales. Le taux de changement entre 1990 et 2000 était légèrement inférieur à celui des années 80, en raison d’un taux d’extension de la forêt estimé plus élevé dans les années 90. Un examen de la littérature scientifique fait état de nombreuses publications sur le sujet, mais les conclusions ne sont pas représentatives de toutes les forêts. Les études nationales mettent en avant les droits d’utilisation des terres comme un des principaux facteurs déterminant le changement d’utilisation des terres (déforestation), et l’étude par télédétection souligne que la conversion directe des forêts à l’agriculture permanente était plus importante que l’agriculture itinérante dans les processus de changement des forêts.

INTRODUCTION composition en espèces, l’accessibilité, la demande, les Le thème principal traité par FRA2000 est l’estimation des produits forestiers non ligneux et les règlements que superficies forestières et de leur changement au cours du simplement des superficies forestières et du changement de temps. Ce travail a apporté de nouvelles connaissances sur ces superficies. la dynamique des forêts du monde. La superficie forestière Néanmoins, ces deux paramètres sont déterminants pour est un paramètre de base facile à appréhender et qui donne les évaluations des ressources forestières mondiales. une première indication de l’importance relative des forêts FRA2000 a fait des efforts considérables pour inventorier et dans un pays ou une région. Les estimations sur le essayer d’expliquer l’étendue des forêts et les changement de cette superficie peuvent aussi renseigner sur transformations de zones à partir ou vers de la forêt. la demande de terres pour d’autres utilisations et sur les FRA2000 a également cherché à faire apparaître clairement pressions environnementales qui s’exercent dans les où les données présentaient certaines faiblesses et les écosystèmes forestiers. endroits où la transformation des données suivant les classes Cependant, la superficie forestière n’est pas mondiales était particulièrement difficile. Outre les nécessairement un bon indicateur qualitatif de l’état de santé estimations concernant la superficie, des études qualitatives d’un écosystème forestier. Si on considère, par exemple, les sur les processus de changement basées sur la bibliographie valeurs environnementales, les zones présentant un intérêt existante ont été réalisées. pour la diversité biologique peuvent être de petite taille ou Le présent chapitre est une synthèse du travail réalisé, disséminées dans des espaces ou s’intercalent des terres décrit plus en détail dans d’autres chapitres, dans les forestières avec d’autres terres. Par ailleurs, pour estimer ces tableaux figurant en annexe, dans un grand nombre de valeurs, une classification des ressources forestières basée documents de travail de FRAet dans les conclusions sur la structure spatiale ne suffit pas toujours. Les valeurs auxquelles sont parvenus les nombreux ateliers et réunions sociales peuvent être le résultat d’interactions et de tenus pendant le processus de FRA2000. synergies complexes entre l’agriculture et la forêt au niveau local, et ne pas être fortement corrélées avec la seule TERMES ET DÉFINITIONS superficie forestière. Les valeurs économiques dépendent Les évaluations mondiales des ressources forestières davantage de variables comme la productivité, le volume, la coordonnées par la FAO ont une longue histoire. Au cours 2 FRA 2000 - Rapport principal

des années, les définitions de référence élaborées ont été généralement bien acceptées par les pays participants et sont Autres terres Forêt Autres terres bien connues des experts en inventaires et en évaluations boisées et autres (agriculture ou zones des forêts. Quoi qu’il en soit, il importe de continuer à terres avec une urbaines) (avec des végétation limitée arbres hors forêt) mettre au point et à affiner un ensemble de termes en adéquation avec les évolutions technologiques et les besoins en information des pays, qui sont les principaux utilisateurs Limite de la forêt Limite biophysique due à l’utilisation des évaluations. Des termes communs sont nécessaires pour de la forêt des terres produire des estimations cohérentes et comparables pour chaque pays. Par contre, il n’existe pas de définition unique Figure 1-1. Illustration schématique des deux principales limites forestières contenues dans qui s’adapte bien partout, au vu de la grande diversité des la définition de la ÇforêtÈ situations à travers le monde. Les définitions de la forêt et de la foresterie doivent recouvrir et prendre en considération couvert arboré supérieur à 10 pour cent comme définition non seulement les limites bioclimatiques des différentes commune de la forêt pour tous les pays. De ce fait, la zones écologiques, allant des régions boréales aux régions présente évaluation a pu acquérir des données homogènes tropicales, mais aussi les différences économiques entre les au niveau mondial sur la superficie forestière. Cependant, pays considérant la forêt d’abord comme un lieu de loisirs, les comparaisons avec les évaluations antérieures ont exigé et les pays où la forêt est une ressource essentielle et beaucoup de travail et une extrapolation des données des quotidienne en bois de feu et en produits forestiers non précédentes évaluations, notamment pour les zones ligneux. Les définitions mondiales doivent, de toute subtropicales sèches et les zones boréales où de vastes évidence, adopter des compromis. étendues présentent un couvert arboré compris entre 10 et Les définitions et les termes internationaux ne sont pas 20 pour cent. statiques et suivent l’évolution générale des processus Les définitions utilisées par FRA2000 figurent dans mondiaux. Par exemple, le rôle des forêts comme puits de l’annexe 2. Il est important de noter que la «forêt» est définie carbone n’était pas pris en considération il y a quelques aussi bien par la présence d’arbres que par l’absence décennies, alors que cette fonction est, à l’heure actuelle, au d’autres utilisations des terres, indépendamment du statut sommet des priorités politiques internationales. De juridique de la terre. Autrement dit, la «forêt» est la nouveaux termes font leur apparition lorsque certains sujets combinaison d’une classification basée sur l’utilisation des font l’objet de débats internationaux, de même que d’anciens terres et d’une classification qui tient compte de la termes sont souvent modifiés pour mieux répondre aux couverture végétale. Quelques désaccords ont été exprimés besoins actuels d’information. Bien que ce soit une évolution sur ces critères de classification par la communauté souhaitable, il est néanmoins important de préserver la scientifique, mais une majorité d’experts en évaluations cohérence des définitions. Les forêts changent à un rythme forestières a convenu que cette approche était indispensable relativement lent, et il est nécessaire de comparer des pour permettre aux résultats de FRA2000 d’être utilisés au estimations à des intervalles de quelques décennies pour mieux par les responsables politiques. Une des définir des tendances fiables. Dans ce but, FRA2000 a conséquences pratiques de cette classification est que les essayé de garder des définitions homogènes au niveau photo-interprètes d’images satellitaires doivent avoir une mondial qui permettent des comparaisons avec les connaissance de la situation sur le terrain; il est possible de évaluations des ressources forestières mondiales antérieures. caractériser le couvert végétal à partir de technique de L’exception la plus importante à cette règle a été la télédétection, mais il est beaucoup plus difficile d’identifier modification de la définition du terme «forêt» utilisée par l’utilisation des terres. les pays industrialisés, afin d’adopter une unique définition Lors des estimations des changements de superficie des pour tous les pays. Dans FRA1990, un couvert arboré forêts, il faut tenir compte de deux principaux types de supérieur à 20 pour cent avait été utilisé pour définir la forêt limite forestière. La première est la limite qui sépare les dans les pays ayant des forêts tempérées et boréales, pour zones forestières des zones où les conditions climatiques lesquels la collecte de données était effectuée par la sont trop rudes pour que des forêts, proprement dites, se CEE/FAO. En revanche, un seuil minimal de 10 pour cent développent; comme par exemple la limite septentrionale de couvert arboré était utilisé pour les forêts des pays des forêts boréales ou les limites avec des zones désertiques. tropicaux. Cette distinction date de plusieurs années et était Le deuxième type est la limite qui sépare une forêt des zones justifiée par les différences observées dans les techniques où sont appliquées d’autres utilisations des terres, d’inventaires forestiers entre les diverses régions. Lors des notamment les terres agricoles, les zones urbaines et les discussions sur les évaluations des ressources forestières au infrastructures (figure 1-1). Le premier type de limite est lié sein du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF), il a strictement à des propriétés biophysiques, alors que le été décidé à l’unanimité de choisir pour FRA2000 un second prend en compte d’autres considérations. Superficie forestière et changement de superficie forestière 3

Une question qui se pose est de savoir jusqu’à quel point peut-on utiliser des critères de classification liés à Déforestation l’utilisation des terres, sans rendre inutilisable la 1 FORÊT Reboisement AUTRES CLASSES 2 D'UTILISATIONS classification de la «forêt». De toute évidence, certaines Régénération (Dégradation, DES TERRES activités comme le pâturage peuvent se pratiquer dans ce Amélioration) Boisement1 Extension2 qui est appelé une «forêt», de même que la collecte de 1) des plantations forestières produits forestiers non ligneux. Cependant, une zone où 2) des forêts naturelles prédominent d’autres utilisations, ne sera pas considérée comme une forêt dans une classification basée sur Figure 1-2. Les sept principaux processus de changement des forêts l’utilisation des terres. Ces considérations soulèvent des questions relatives aux produits et aux usages qui informations à trois niveaux – du pays (la basées sur des devraient être inclus dans la classification de la «forêt». Les inventaires nationaux et des cartes nationales), de la région peuplements d’hévéas et de palmiers à huile ont été intégrés (étude par télédétection de FRA2000) et du monde (cartes dans la définition de la forêt, alors que les vergers à fruits et mondiales de FRA2000). Pour l’estimation des superficies les systèmes agroforestiers en sont exclus. Les parcs et des changements de superficie, seules les informations nationaux en font partie mais pas les parcs ou les jardins nationales et régionales ont été utilisées, les cartes sur les publics des zones urbaines. Il est important de documenter forêts du monde manquant de précision. Les informations la manière avec laquelle les définitions ont été appliquées produites à l’échelle mondiale ont été utilisées pour obtenir dans chaque cas afin de permettre des comparaisons futures. des données relationnelles telles que la répartition des forêts Outre la classification basée sur l’utilisation des terres, par zone écologique. les processus de changement de la superficie forestière ont Des descriptions narratives sur la végétation ligneuse et occupé une place centrale dans l’évaluation. Ces processus les plantations forestières ont de plus été rédigées pour de ont été définis à l’aide de sept termes bien distincts les uns nombreux pays, afin d’accompagner et d’enrichir les des autres et qui couvrent ensemble tous les changements statistiques sur la superficie. Des descriptions sur les possibles. Les sept processus de changement identifiés ressources forestières – y compris sur la superficie forestière (figure 1-2) peuvent être divisés en deux groupes: un groupe et son changement – ont été élaborées pour tous les pays et comprenant les changements liés à l’utilisation des terres sont présentées pour chaque sous-région dans la deuxième (déforestation, boisement, extension des forêts naturelles) et partie du présent rapport. Enfin, des études qualitatives et un autre groupe réunissant les changements internes qui des analyses de la littérature existante ont été entreprises s’opèrent au sein de la classe forêt (reboisement, pour approfondir les connaissances sur les facteurs régénération des forêts naturelles, dégradation, responsables du changement des forêts. amélioration). FRA2000 a tenu compte de tous les documents disponibles contenant des informations primaires au niveau MÉTHODES national sur la superficie forestière, les changements de Diverses approches ont été adoptées pour évaluer l’étendue superficie forestière et les plantations forestières. Les de la forêt et son évolution. La figure 1-3 donne les demandes d’informations envoyées à tous les pays ont été principaux processus et résultats, ainsi qu’une note suivies par la consultation d’experts sur place dans la indiquant où trouver plus amples d’informations. Pour les plupart des pays en développement, par des ateliers et des statistiques sur la superficie, FRA2000 a produit des réunions auxquels ont participé plus de 100 pays et par une

Tableau 1-1. Disponibilité et qualité de l’information sur la superficie forestière par région Région Année de Nombre de pays Références référence consultées des dernières Données sources pour Série chronologique Compatibilité de (Nombre) données l’estimation de la superficie forestière utilisée pour estimer la série disponibles les changements chronologique sur la superficie de superficie (pondérée par la Estimation Carte Carte Inventaire Oui Non Elevée Moyenne Faible superficie) d’experts générale détaillée de terrain Afrique 1991 24 6 5 10 35 21 11 12 13 547 Asie 1995 14 6 9 1 28 14 11 14 3 284 Europe 1997 3 38 32 6 44 Amérique du Nord et centrale 1995 15 2 11 22 9 21 1 304 Océanie 1992 12 5 6 13 5 1 85 Amérique du Sud 1991 4 10 11 3 8 2 1 280 Monde 1994 140 60 88 36 17 1 544 Source: Annexe 3, Tableau 2. Note: Les données sources pour les pays industrialisés n’ont pas été classées. Le nombre de références consultées provient des sommes extraites du Tableau 2 de l’Annexe 3 et quelques-unes ont donc été comptées deux fois. Pour les pays industrialisés, la référence CEE-ONU/FAO (2000) a été utilisée. 4 FRA 2000 - Rapport principal

validation finale des résultats par des correspondants importante des pays en développement, les superficies nationaux. forestières récentes ont été estimées par des experts. Par Dans de nombreux pays, les données primaires sur la ailleurs, moins de la moitié de tous les pays possède des superficie forestière n’étaient pas disponibles ou séries de données chronologiques avec une bonne manquaient de fiabilité. D’autres pays ne possédaient pas de compatibilité entre les observations. données chronologiques sur leur superficie forestière. Dans L’étude par télédétection de FRA2000 des changements ces cas-là, FRA2000 a dû s’appuyer sur des informations du couvert forestier a été utilisé pour compléter et valider incomplètes et/ou sur des estimations d’experts. Le les résultats des inventaires nationaux pour les pays tableau 1-1 donne un aperçu de la disponibilité des tropicaux. En tirant parti de la méthodologie et des informations sur la superficie forestière. L’année moyenne expériences de FRA1990, l’inventaire a couvert un de référence au niveau mondial pour les données sources est échantillon représentatif des forêts tropicales sur la période 1994, mais certains pays en développement ne possédaient allant de 1980 à 2000. Les détails de l’inventaire sont des données qu’à des dates très antérieures. Pour une part présentés au chapitre 46. Deux types d’études qualitatives

Classification des forêts, Statistiques superficie et de changement 2 mondiales de superficie des forêts par pays 5 Combinaison Statistiques Superficie et changement des sur les Synthèse de superficie des 1 estimations superficies plantations forestières 3 des résultats mondiales et régionales1 Etude des changements Estimations des du couvert forestier dans changements 4 les zones tropicales 4 par région

Rapports nationaux 6

Etudes qualitatives Examen de Conclusions la littérature générales sur sur la 1,7 la distribution déforestation des forêts et l'évolution de la superficie forestière1

Végétation ligneuse 8 Par pays Développement Descriptions narratives des plantations 8

Documents 9 sous-régionaux Distribution des forêts par zone Couvert écologique, par forestier, zones Superpositions statut de Cartographie mondiale10 protection et écologiques, des cartes11 12 aires protégées10 contexte spatial

1 Décrit dans ce chapitre 2 Voir Chapitre 48 3 Voir Chapitre 3 4 Voir Chapitre 46 5 Voir Annexe 3, Tableaux 2 à 6 6 Voir Annexe 3, Tableau 16 7 Voir Document de travail de FRAN¡ 27 (www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp) 8 Voir les descriptions par pays dans les profils des pays disponibles sur le site Web sur les forêts de la FAO (www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp) 9 Voir la Partie II de ce rapport 10 Voir Chapitre 47 11 Voir Chapitre 7 et Chapitre 10 12 Voir Annexe 3, Tableaux 14 et 15, ainsi que les tableaux et les graphiques dans les chapitres par sous-région de la Partie II de ce rapport.

Figure 1-3. Processus et résultats sur la superficie forestière et le changement de superficie forestière Superficie forestière et changement de superficie forestière 5

Tableau 1-2. Superficie forestière par région en 2000 Région Superficie des terres Total forêt (forêts naturelles et plantations forestières) Forêts naturelles Plantations forestières millions d’ha millions % de la superficie % de toutes Changement net entre millions millions d’ha des terres les forêts 1990 et 2000 d’ha d’ha millions d’ha/an Afrique 2 978 650 22 17 -5,3 642 8 Asie 3 085 548 18 14 -0,4 432 116 Europe 2 260 1 039 46 27 0,9 1 007 32 Amérique du Nord et centrale 2 137 549 26 14 -0,6 532 18 Océanie 849 198 23 5 -0,4 194 3 Amérique du Sud 1 755 886 51 23 -3,7 875 10 TOTAL MONDIAL 13 064 3 869 30 100 -9,4 3 682 187 Note: Les changements sont la somme des changements signalés par pays. Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4 et 6.

Figure 1-4. Distribution des forêts du monde par zone écologique principale

sur l’évolution du couvert forestier ont été entrepris. En du Système d’Information Géographique (SIG) (voir premier lieu, une synthèse bibliographique pour chaque chapitre 47 et figure 1-4). Cette technologie n’a pas été pays, y compris sur la littérature grise, a été effectuée, utilisée pour estimer la superficie forestière et les combinée à des entretiens avec des personnes ressources, changements de superficie en raison du manque de responsables d’inventaires et d’évaluations. Le bilan de précision des images utilisées. Cependant ces cartes ont été cette recherche est décrit en détail dans les rapports superposées avec les frontières nationales pour produire des nationaux et les bibliographies annotées sur les processus de estimations nationales sur la répartition des forêts par zone changement. Dans un deuxième temps, une synthèse écologique, des zones forestières protégées, et sur le exhaustive de la littérature scientifique a été entreprise pourcentage de forêts potentiellement accessibles pour (articles de revues scientifiques à comité de lecture) sur tous l’approvisionnement en bois. les aspects de la déforestation tropicale. Cette étude a été réalisée par l’université Rutgers (Etats-Unis), et décrit la RÉSULTATS couverture géographique, la méthodologie appliquée et les Les tableaux figurant en annexe 3 donnent les statistiques conclusions sur les facteurs responsables de la déforestation pour 213 pays et zones. De plus, le site Web de la FAO sur de chaque référence citée, suivis d’une analyse de modèles les forêts met à disposition des profils des pays où les spatiaux et temporels. résultats, les méthodes et le matériel de référence sont Les cartes mondiales du couvert forestier, des zones présentés en détail pour chaque pays (FAO 2001a). Les écologiques et des aires protégées ont été réalisées grâce à tableaux de synthèse sur les résultats mondiaux en annexe 3 l’imagerie satellitaire à faible résolution et aux techniques peuvent aussi être téléchargés à partir du site Web. Le 6 FRA 2000 - Rapport principal

tableau 1-2 montre la répartition des forêts par région et le Tableau 1-3. Etude par télédétection: estimations de la superficie forestière au niveau régional et pour l’ensemble changement annuel net estimé. La figure 1-5 donne le des zones tropicales en 2000 pourcentage de forêt par pays et la figure 1-6 indique les Région Superficie forestière lieux où les taux de changement net sont les plus élevés. Les tableaux 3 et 4 en annexe 3 montrent les estimations Millions d’ha % de la superficie forestière en 2000 et du changement de Estimation ET Estimation ET Afrique 519 37 42 3 superficie forestière entre 1990 et 2000. Le tableau 5 de Amérique latine 780 49 63 4 l’annexe 3 donne la répartition des classes mondiales Asie 272 23 45 4 d’utilisation des terres à la dernière année de référence. Les Zones tropicales 1 571 66 51 2 estimations de la FAO se basent sur les rapports nationaux et Note: ET = Erreur type de l’estimation. Les chiffres se rapportent à la sont extrapolées à l’année 2000. Les pays ont validé les superficie inventoriée et représentent environ 90 pour cent de la totalité des terres forestières des zones tropicales. Ces estimations font référence à la estimations de la FAO. définition de la forêt (f3), la plus générale, définie dans le Chapitre 46. Les estimations de la superficie forestière et du Tableau 1-4. Etude par télédétection: déforestation annuelle et changement de superficie forestière de FRA2000 sont des changement net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 au estimations indépendantes; elles ne sont pas dérivées des niveau régional et pour l’ensemble des zones tropicales Région Déforestation Changement annuel Taux annuel de estimations mondiales antérieures, ni de modèles. Il s’agit annuelle net de la superficie changement net de millions d’ha/an forestière superficie forestière plutôt d’estimations effectuées pour chaque pays, à partir millions d’ha/an %/an des meilleures données nationales disponibles. Estimation Estimation ET Estimation ET Plus de 600 types de forêts décrits dans les rapports Afrique -2,3 -2,1 0,4 -0,34 0,06 nationaux ont été reclassés en classes mondiales de Asie -2,5 -2,3 0,6 -0,79 0,20 référence. Dans la plupart des cas, cette reclassification était Amérique latine -4,4 -4,2 1,1 -0,51 0,15 immédiate. Certaines classes, notamment dans les zones Zones tropicales -9,2 -8,6 1,3 -0,52 0,08 écologiques sèches, ont été difficiles à convertir, car les Note: ET = Erreur type de l’estimation. résultats dépendaient énormément de la méthode d’analyse appliquée. L’Australie et l’Angola sont des exemples de changement net estimés pour les régions considérées, ainsi pays où il a été difficile de déterminer la limite de la classe que les erreurs types associées. Il convient de noter forêt à l’intérieur des terres boisées sèches à partir des qu’aucune différence statistiquement significative n’a été classifications nationales. Les reclassifications effectuées à observée entre les périodes 1980-1990 et 1990-2000 pour partir des classes nationales sont signalées dans les profils toutes les régions. des pays disponibles sur le site Web des forêts de la FAO Le tableau 1-5 compare les résultats de l’étude par (FAO 2001). télédétection avec les données des pays extraites des Les superficies concernant les plantations forestières rapports nationaux. Il existe une différence, statistiquement (tableau 1-2) ont été estimées séparément. Ces plantations significative pour chaque région dans les estimations de la représentant seulement cinq pour cent du total forestier, superficie forestière, mais cette différence est homogène car elles sont souvent sous-représentées dans les inventaires l’étude par télédétection donne une estimation plus faible cartographiques à l’échelle nationale. Des rapports plus pour toutes les régions. Plus intéressant, les estimations des détaillés sur les plantations ont été analysés pour fournir un superficies de changement fournies par l’étude par tableau plus précis de cette ressource. Les résultats obtenus télédétection d’une part, et par les données nationales séparément pour les plantations ont été incorporés dans les d’autre part, correspondent bien pour l’Amérique latine et estimations finales des superficies forestières nationales. l’Asie, alors que pour l’Afrique la différence est Une des conséquences de cette approche est que, pour considérable. La raison la plus probable pour expliquer cette certains pays, des contradictions sont apparues entre les différence est le manque de données d’inventaire de qualité données nationales de superficie forestière, dans lesquelles pour beaucoup de pays africains et, en conséquence, une les plantations étaient parfois incluses à l’intérieur d’une exagération apparente de la déforestation pour quelques même classe cartographiée, et les estimations de la pays (par exemple le Soudan et la Zambie). superficie des plantations calculées individuellement (voir La figure 1-7 montre la part des différents processus de l’annexe 3, tableau 6 pour plus de détails sur les résultats de changement dans la superficie forestière totale transformée. FRA2000). La conversion directe de la forêt à l’agriculture permanente Le tableau 1-3 donne les estimations de la superficie des ou à d’autres utilisations des terres, paraît prévaloir à une forêts tropicales obtenues par l’étude par télédétection des intensification progressive de l’agriculture itinérante. Les zones tropicales, y compris les erreurs types transformations à grande échelle dominent en Amérique correspondantes (le manque de moyens financiers n’a pas latine, alors que la conversion des forêts à une petite permis de réaliser un échantillonnage de 100 pour cent). Le agriculture se rencontre majoritairement en Afrique. En tableau 1-4 indique les taux de déforestation et les taux de Asie, la l’intensification des pratiques d’agriculture Superficie forestière et changement de superficie forestière 7

Figure 1-5. Pourcentage de forêt par pays (pourcentage de la superficie des terres émergées)

Figure 1-6. Pays et forêts avec les plus forts taux de changement net de superficie forestière entre 1990 et 2000

itinérante dans les forêts contribue pour une part importante nécessairement à des changements qualitatifs de la forêt. aux changements, comparé aux autres régions, consistant à FRA2000 a donc tenté d’identifier le type de changement la fois en une migration vers des terres nouvelles et en un qui survient: quelle est l’utilisation des terres qui a remplacé changement graduel de terres affectées par l’agriculture les terres auparavant forestières? Quelle était l’utilisation itinérante vers une agriculture permanente. des terres, là où la forêt s’est aujourd’hui étendue? Les estimations des changements de la superficie des La conversion des forêts naturelles en plantations forêts ont un intérêt potentiel pour les responsables forestières est un type de changement qualitatif important. politiques, et vont par conséquent être décrites en détail Ce changement peut avoir des conséquences sur la diversité ci-dessous. Une augmentation ou une réduction de la biologique, la productivité et l’utilisation future de la forêt. superficie totale des forêts ne correspond pas La considération d’un seul chiffre de référence (le taux de 8 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 1-5. Comparaison des estimations de la superficie forestière et du changement de superficie forestière issues de l’étude par télédétection avec les données nationales Région Superficie forestière 2000 Changement annuel net de Taux annuel de changement millions d’ha la superficie forestière de la superficie forestière millions d’ha/an %/an Données Etude par Différence Données Etudes par Différence Données Etudes par Différence nationales télédétection significative nationales télédétection significative nationales télédétection significative Afrique 622 484 ** -5,2 -2,2 *** -0,77 -0,43 ** Asie 289 224 ** -2,4 -2,0 n.s. -0,78 -0,84 n.s. Amérique latine 892 767 ** -4,4 -4,1 n.s. -0,45 -0,51 n.s. Zones tropicales 1 803 1 475 *** -12,0 -8,3 ** -0,62 -0,54 n.s. Note: Seuls les résultats des pays couverts par l’étude par télédétection ont été compilés pour obtenir les données nationales figurant dans le tableau. Les estimations de l’étude par télédétection se rapportent à la définition f2 de la forêt (voir Chapitre 46) qui se rapproche le plus de celle utilisée pour le regroupement des données d’inventaire fournies par les différents pays. L’hypothèse testée dans le tableau est que la valeur des données nationales est la valeur réelle de la population échantillonnée pour l’étude par télédétection. Niveau de signification de la différence entre les données nationales et les estimations de l’étude par télédétection: *** = niveau de signification de 0,01 pour cent, ** = niveau de signification de 1 pour cent, * = niveau de signification de 5 pour cent, n.s. = non significatif au niveau de signification de 5 pour cent.

70

60

50

40

30

20

10

Pourcentage du changement total de superficie 0 Afrique Amérique latine Asie Zones tropicales

Extension de l’agriculture itinérante dans des forêts non perturbées Intensification de l’agriculture dans les zones d’agriculture itinérante Conversion directe des forêts à une petite agriculture permanente Conversion directe des forêts à une agriculture permanente à grande échelle Gains en superficie forestière à en densité de couvert arboré Autres

Figure 1-7. Processus de changement en pourcentage du changement total de superficie entre 1990 et 2000, au niveau régional et pour l’ensemble des zones tropicales

changement net total de la superficie forestière ou le taux de données, il n’a pas été possible de réaliser des estimations déforestation, par exemple) ne donnerait qu’une image objectives de l’étendue et de la gravité de ces changements partielle de l’évolution de la forêt. Il est donc important de pour la plupart des pays. Les changements qualitatifs sont prendre en compte séparément, dans la mesure du possible, mentionnés dans les rapports et les résumés par pays de tous les processus de changement. FRA2000, mais il n’a pas été possible d’extraire des Des estimations sur la conversion des forêts naturelles statistiques valables à l’échelle mondiale. en plantations forestières ont été réalisées pour les Les estimations de FRA2000 sur les changements du principaux domaines (tropical et non tropical). Les types de couvert forestier se sont donc portées sur la transformation changement qualitatif (reboisement en plantations des forêts naturelles en plantations forestières et forestières, régénération des forêts naturelles, dégradation inversement. Les données issues de trois études de la forêt et amélioration forestière) ont un rôle important à indépendantes ont été utilisées: jouer dans l’élaboration des politiques forestières et • les données statistiques sur la superficie forestière totale l’aménagement forestier; cependant, les statistiques et les changements de superficie forestière pour chaque disponibles ne sont pas détaillées pour un nombre suffisant pays; de pays pour constituer des estimations définitives. Les ¥ les données statistiques sur la superficie totale des rapports et les documents disponibles font pourtant état de plantations forestières et son changement pour chaque fréquents cas de dégradation des forêts; cependant, faute de pays; Superficie forestière et changement de superficie forestière 9

Tableau 1-6. Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 dans les zones tropicales et non tropicales (millions d'ha/an) Domaine Forêts naturelles Plantations forestières Total forêts Pertes GainsChangement Gains Changement Changement net net net Déforestation Transformation Pertes Extension Transformation Boisement (conversion à en plantations totales naturelles des forêts d’autres utilisations forestières naturelles des terres) (reboisement) Tropical -14,2 -1 -15,2 +1 -14,2 +1 +0,9 +1,9 -12,3 Non tropical -0,4 -0,5 -0,9 +2,6 +1,7 +0,5 +0,7 +1,2 +2,9 Monde -14,6 -1,5 -16,1 +3,6 -12,5 +1,5 +1,6 +3,1 -9,4

Zones tropicales Zones non tropicales

142 4 Forêt Forêt naturelle naturelle Autres Autres 1990: 1 945 classes 1990: 1 863 classes d’utilisation d’utilisation 2000: 1 803 2000: 1 879 des terres 10 des terres 26

10 1990: 2 819 5 1990: 6 280 7 8 2000: 2 943 2000: 6 252

Plantations Plantations forestières forestières 1990: 48 1990: 107 2000: 68 2000: 119 Extension naturelle Déforestation Boisement Reboisement de la forêt

Figure 1-8. Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 (millions d’hectares)

¥ les résultats de l’étude par télédétection de fallu tenir compte de deux erreurs systématiques liées au FRA2000 sur les changements de superficie forestière matériel utilisé. dans les zones tropicales. Tout d’abord, lorsque les résultats de l’étude par Toutes ces études comportent des points forts et des télédétection de FRA2000 ont été comparés avec les données faiblesses différents. Par une analyse synthétique combinant fournies par les pays, une bonne corrélation a été trouvée pour les différents jeux de données et tirant parti de leurs aspects l’Asie et l’Amérique latine; mais le changement négatif de la positifs, la FAO a élaboré des estimations fiables pour les superficie forestière pour l’Afrique apparaissait zones tropicales et les zones non tropicales (tableau 1-6, considérablement surestimé dans les rapports nationaux, avec figure 1-8). Les étapes et les hypothèses de cette analyse sont 3 millions d’hectares par an de différence pour l’Afrique décrites ci-dessous. tropicale (-5,2 millions d’hectares par an dans les rapports Le point de départ et la base des statistiques sont le nationaux et -2,2 millions d’hectares par an dans l’étude par changement annuel net de superficie forestière estimé pour la télédétection; voir tableau 1-5). Les données des pays étaient période 1990-2000 pour chaque pays. Pour plus de très incomplètes pour la plupart des pays africains et, dans commodité, l’intégralité de chaque pays a été considérée, soit certains cas, le taux de changement signalé semblait très à l’intérieur, soit à l’extérieur de la zone tropicale. Les pays élevé (par exemple pour le Soudan et la Zambie). La tropicaux sont ceux situés dans les sous-régions suivantes, différence entre les estimations du changement de la définies dans ce rapport: Afrique occidentale, centrale, superficie forestière en Afrique a été démontrée au seuil de orientale et australe (à l’exception de l’Afrique du Sud), confiance de 99 pour cent, si bien qu’il a été nécessaire Amérique centrale et Mexique, Amérique du Sud tropicale, d’effectuer des ajustements. En tenant compte du fait qu’une Caraïbes, Asie du Sud et du Sud-Est, et Océanie. Les sommes grande partie de l’Afrique est couverte par des forêts sèches à des changements nets dans le domaine tropical et le domaine l’intérieur desquelles les changements ne sont pas facilement non tropical figurent dans la dernière colonne du tableau 1-6. détectés dans les images satellitaires, il était raisonnable de ne Cependant avant d’ajouter cette colonne au tableau 1-6, il a pas adopter les résultats de l’étude par télédétection sans 10 FRA 2000 - Rapport principal

discernement. Cependant, il a été supposé que l’étude par Tableau 1-7. Estimation d’experts sur la répartition de l’établissement de plantations forestières entre le télédétection et les estimations fournies par les rapports boisement et le reboisement pour les principaux pays ayant nationaux avaient un niveau de fiabilité égal pour l’ensemble des plantations d’une région considérée. Ainsi, la moyenne des estimations Pays Domaine Reboisement en % Boisement en % de l’établissement de l’établissement de changement de superficie forestière obtenues par de plantations de plantations télédétection et des estimations dérivées des rapports Argentine Non tropical 50 50 nationaux est considérée comme un résultat valable pour Brésil Tropical 75 25 l’ensemble de l’Afrique tropicale. Cette estimation du Chine Non tropical 40 60 changement négatif annuel pour l’Afrique tropicale est Etats-Unis Non tropical 0 100 inférieure d’environ 1,5 million d’hectares au chiffre obtenu à Inde Tropical 50 50 partir des rapports nationaux. Indonésie Tropical 90 10 En deuxième lieu, les données concernant l’établissement Thaïlande Tropical 25 75 des plantations forestières, citées dans les rapports nationaux, ont été considérées comme exagérées par rapport au taux de d’hectares par an pour les zones tropicales et un gain net de succès réel pour l’ensemble des années 90. En se référant à un 1,7 millions d’hectares par an pour les zones non tropicales. grand nombre d’études de terrain, il a été supposé que 70 pour L’étape suivante dans l’analyse a consisté à faire la cent seulement des plantations mentionnées dans les rapports distinction entre les changements positifs et négatifs pour la ont été réalisées avec succès. Au total, le taux d’extension des forêt naturelle. Deux méthodes ont été employées dans ce plantations réussies est inférieur de 1,4 million d’hectares aux but. Pour le domaine non tropical, l’extension des forêts chiffres donnés dans les rapports nationaux. Cet ajustement naturelles a été calculée comme la somme de tous les de l’estimation des plantations concorde avec les analyses changements positifs au niveau national, soit une précédentes de la FAO effectuées depuis 1995 (FAO 1995). augmentation annuelle de 2,6 millions d’hectares. Ce chiffre Il est à noter que les deux ajustements mentionnés sont peut être considéré comme une estimation très prudente car pratiquement du même ordre de grandeur (-1,5 et -1,4) et certains changements locaux pourraient ne pas avoir été pris d’influence opposée dans les changements de superficie en compte dans les totaux par pays. forestière, donc leur effet cumulé sur les totaux est minime. Pour les zones tropicales, il était moins pertinent d’avoir Par souci de simplicité, on a donc supposé qu’ils s’annulaient recours aux statistiques nationales, puisque la majorité des entre eux et que les taux de changement net figurant dans pays avaient d’importants changements nets négatifs qui l’annexe 3 pouvaient être adoptés directement. auraient masqué l’extension de la forêt naturelle. En Les nouvelles plantations forestières sont établies soit revanche, les résultats de l’étude par télédétection ont été sur des terres non forestières (boisement), soit sur des terres utilisés. Ceux-ci indiquaient une extension totale des forêts où elles substituent la forêt naturelle (reboisement). de 0,56 million d’hectares par an. On pourrait s’attendre à ce Puisqu’il s’agit de processus de changement différents, il que cette méthode sous-estime l’extension des forêts car il était important de quantifier la proportion de chacun sur s’agit d’un processus lent qui peut être difficile d’identifier à l’ensemble du domaine tropical et du domaine non tropical. partir de l’interprétation d’images satellitaires. De plus, Ces estimations ont été effectuées à partir d’opinion l’unité minimale d’interprétation sur les images satellitaires d’experts sur la proportion de boisement et de reboisement est de 25 ha, ce qui signifie que l’extension de petites pour sept pays présentant des superficies de plantations formations forestières (de 0,5 à 25 ha) n’a pas été prise en élevées (80 pour cent du total mondial) (tableau 1-7). Ces compte. Par ailleurs, une grande partie des terres avec proportions ont été considérées valables à l’intérieur des (actuellement) un faible pourcentage de couvert forestier n’a domaines respectifs et ont été extrapolés à toute la superficie pas été échantillonnée. Enfin, certains pays tropicaux, d’établissement de plantations. Il a en outre été supposé que notamment Madagascar, n’ont pas été pris en compte dans les superficies de plantations transformées en autres l’échantillonnage. Toutes ces considérations laissent à utilisations des terres ou en forêts naturelles sont penser que l’extension dans les zones tropicales serait négligeables. Pour les pays tropicaux, le taux de boisement a supérieure à l’estimation de 0,56 million d’hectares par an. Il été estimé à 0,9 million d’hectares par an et le taux de a donc été supposé que les forêts tropicales naturelles se reboisement à 1 million d’hectares par an; pour les pays non soient étendues d’environ 1 million d’hectares par an (en tropicaux, les chiffres sont respectivement de 0,7 et dépit des pertes substantielles dans d’autres zones qui sont 0,5 million d’hectares par an (voir «gains» dans la colonne considérées dans le paragraphe suivant). «plantations forestières» du tableau 1-6). Etant donnés les taux d’extension des forêts naturelles et Sur la base des estimations ci-dessus du taux de les estimations concernant la transformation des forêts changement des plantations, les changements nets de naturelles en plantations obtenues à partir de l’analyse sur les superficie de forêt naturelle ont été calculés dans le plantations, le taux de déforestation des forêts naturelles a pu tableau 1-6 donnant une perte nette de 14,2 millions être calculé en déduisant ces changements du changement Superficie forestière et changement de superficie forestière 11

net des forêts naturelles. Ce calcul a abouti à une estimation ¥ ajustement des données existantes de 1990 aux du taux mondial de déforestation d’environ 14,6 millions définitions de FRA2000 et amélioration de la d’hectares par an, dont 14,2 millions d’hectares imputables reclassification des catégories de végétation nationales aux zones tropicales. en fonction des nouvelles définitions; Ces résultats (tableau 1-6, figure 1-8) représentent les ¥ ajustement basé sur de nouvelles données et informations conclusions globales de FRA2000 sur les changements de fiables qui n’étaient pas disponibles en 1990; la superficie forestière. Ces estimations sont basées sur une ¥ redéfinition des frontières politiques des pays. analyse détaillée de trois jeux de données indépendants et Le changement de définition pour les forêts non originaux (données nationales, données sur les plantations tropicales est la principale raison pour laquelle l’estimation forestières et données de l’étude par télédétection). Il n’est de la superficie forestière mondiale en 2000 est supérieure de pas possible d’estimer l’erreur des résultats issus de la 400 millions d’hectares à l’estimation intermédiaire de 1995, combinaison de ces données car les erreurs ne sont qui utilisait la définition de FRA1990 (FAO 1997). C’est en généralement pas connues pour les estimations nationales. Australie et en Fédération de Russie que les effets ont été les Toutefois, sur la base des résultats de l’étude par plus significatifs. La superficie forestière de l’Australie était télédétection (erreur d’échantillonnage d’environ 15 pour estimée à 155 millions d’hectares en 2000, contre 41 millions cent pour les estimations des changements du couvert d’hectares en 1995, du fait, entre autres, de la prise en forestier tropical) et de l’étude sur la fiabilité réalisée par la compte, dans l’estimation de 2000 de vastes étendues de CEE-ONU/FAO (2000), on peut conclure que les forêts clairsemées au couvert forestier compris entre 10 et estimations ont un haut niveau de précision. Plus important, 20 pour cent, classées auparavant comme autres terres la combinaison des trois études a permis d’éliminer boisées. Pour ces mêmes raisons, l’estimation faite pour la certaines erreurs systématiques liées au matériel utilisé. Fédération de Russie s’élève à 850 millions d’hectares en 2000 contre 764 millions en 1995. COMPARAISON AVEC LES ÉVALUATIONS En outre, les inventaires forestiers conduits après 1990 ont MONDIALES PRÉCÉDENTES donné des chiffres différents pour un certain nombre de pays FRA2000 a été la première des évaluations forestières (dont 47 pays en développement) par rapport à ceux présentés mondiales à utiliser une définition commune pour toutes les précédemment, et leur incorporation a contribué à améliorer forêts du monde. Dans les évaluations précédentes, la forêt l’estimation de 2000. Dans d’autres pays (dont 19 pays en était définie par un couvert arboré supérieur à 10 pour cent développement), une classification plus détaillée des pour les pays en développement, et à 20 pour cent pour les formations forestières dans les rapports d’inventaires pays industrialisés, en raison notamment des différences de nationaux a facilité une meilleure reclassification des méthodes d’inventaire forestier appliquées auparavant dans résultats nationaux dans les classes forestières mondiales de ces deux domaines. Au moment de la révision des résultats FRA2000; les nouvelles estimations ont inclus dans la forêt, de FRA1990, certains experts ont suggéré que l’évaluation des zones classées auparavant comme autres terres boisées. mondiale suivante devrait adopter une définition commune Plus de détails sont apportés dans un document de travail de de la forêt pour toutes les régions. Suite à la FRA(en préparation) qui rapporte les résultats d’une analyse recommandation du GIF, il a été décidé que FRA2000 sur les estimations du changement du couvert forestier devait utiliser un seuil minimal de 10 pour cent de couvert présentées dans FRA1990 (changements entre 1980 et 1990) arboré pour tous les pays (c’est-à-dire que la couverture et dans FRA2000 (changements entre 1990 et 2000). arborée, obtenue par projection verticale des houppiers, Il a été difficile de créer des séries chronologiques occupe au moins 10 pour cent de la superficie totale de la directement à partir des estimations de la superficie forestière zone considérée. «Les autres terres boisées» ont un couvert des différentes évaluations, en raison du manque arboré compris entre 5 et 10 pour cent). d’homogénéité des définitions et de la qualité de Comme mentionné ci-dessus, les estimations de l’information, comme cela est mentionné dans les superficie et de changement de superficie de FRA2000 ne paragraphes précédents. Cependant, il a été possible de sont pas basées sur les résultats des précédentes évaluations. comparer les estimations des changements de la superficie Les données sur la situation des ressources forestières de pour les périodes 1980-1990 et 1990-2000 en tenant dûment FRA1990 ont été revues à l’occasion de l’évaluation compte des différences entre les méthodes d’évaluation. La présente pour être comparées avec les données de l’année comparaison a montré que la perte nette de forêt estimée (i.e. 2000. Pour s’assurer de la comparabilité, les données la différence entre la perte de forêt naturelle et les gains en d’origine de FRA1990 ont été ajustées en tenant compte des superficie forestière par le boisement et l’extension naturelle considérations suivantes: de la forêt) était inférieure dans les années 90 à celle dans les ¥ disponibilité de nouvelles données d’inventaires années 80. Le changement annuel net de superficie forestière forestiers nationaux pour améliorer les estimations de aurait été de -9,4 millions d’hectares pour la période entre 1990; 1990 et 2000 (présent rapport), de -11,3 millions d’hectares 12 FRA 2000 - Rapport principal

pour la période entre 1990 et 1995 (FAO 1997), et de surtout du taux plus élevé d’extension naturelle de la -13,0 millions d’hectares entre 1980 et 1990 (FAO 1995b). superficie forestière. Néanmoins, la perte mondiale en forêts Les estimations du changement entre 1990 et 2000 sont naturelles s’est poursuivie à des niveaux à peu près nettement plus fiables que les estimations antérieures. comparables au cours de ces 20 dernières années. Néanmoins, si l’on tient compte des modifications dans les définitions, les méthodologies et l’actualisation des FIABILITÉ DES ESTIMATIONS DE LA inventaires forestiers nationaux, quelques conclusions SUPERFICIE FORESTIéRE générales peuvent être tirées concernant la déforestation au La nature des statistiques de FRA2000 a rendu difficile le cours des 20 dernières années. calcul des intervalles de confiance pour la plupart des Le changement de définition de la forêt pour les pays estimations, à l’exception des données issues de l’étude par industrialisés, n’a guère influencé l’estimation du taux télédétection. Au niveau national, très peu de pays, y compris mondial du changement de la superficie forestière. Cela a eu développés, sont à même d’établir des intervalles de un impact beaucoup plus marqué sur la superficie forestière confiance statistiquement valides pour les superficies pour l’Australie et de la Fédération de Russie, où les forestières et les changements de la superficie forestière. conversions de la forêt à d’autres utilisations des terres sont Dans certains pays, les résultats sont issus d’estimations relativement limitées à l’échelle mondiale et n’ont donc pas d’experts qui ont utilisé des informations nationales de affecté de manière significative les taux mondiaux de première main, mais peu de données de terrain. Pour la changement. Pour la plupart des autres pays industrialisés, les plupart des pays, les inventaires détaillés de terrain ont fourni chiffres révisés de superficie forestière nationale de 1990 des résultats fiables, mais souvent ces résultats ne pouvaient (basée sur les nouvelles définitions, méthodologies et être comparés avec ceux d’autres inventaires utilisant, données de FRA2000) ont montré un haut niveau de pourtant, des définitions semblables. cohérence et de comparabilité avec les chiffres pour 1990 Pour l’inventaire des pays industrialisés, la donnés par des deux évaluations précédentes. Les trois CEE-ONU/FAO (2000) a tenté de trouver une solution pour évaluations ont utilisé essentiellement la même définition de estimer indirectement l’erreur type de certaines variables clés, la forêt naturelle pour les pays en développement. Bien que dont la superficie forestière, mais pas le changement de les nouvelles estimations nationales ne soient pas toujours superficie. La principale conclusion faisait état du niveau comparables aux évaluations antérieures, elles n’ont pas élevé de précision pour la superficie forestière avec un affecté de manière significative les estimations mondiales des Çintervalle vraisemblableÈ de ±3 pour cent. Les mêmes taux de changement. La nouvelle définition utilisée pour les conclusions sont valables pour les estimations mondiales du plantations (qui permet l’intégration des plantations présent rapport. En général, la qualité des données nationales d’hévéas) influence le chiffre de la superficie forestière pour est relativement comparable entre les pays industrialisés et les quelques pays tropicaux, mais n’a pas d’effet significatif sur pays en développement. Dans les deux cas, les inventaires le taux mondial de changement de la superficie forestière. Il nationaux hautement fiables sont rares, et la majorité des convient en outre de noter que les trois évaluations ont utilisé informations sur les superficies forestières provient du la même méthodologie pour estimer le changement de la regroupement de classifications des terres. Par ailleurs, la superficie forestière dans les pays industrialisés. reclassification des données dans les classes mondiales a Les résultats de l’étude par télédétection des zones engendré des difficultés similaires dans les deux cas. tropicales ont confirmé les résultats des évaluations Pour ce qui est du domaine tropical, l’étude par nationales. Ils ont montré pour les années 90, un taux de télédétection a fourni une occasion exceptionnelle de calibrer changement net pour les forêts tropicales légèrement inférieur les erreurs systématiques des estimations des pays. Comme à celui des années 80, mais cette différence n’est pas on l’a vu plus haut, les chiffres concernant les superficies statistiquement significative. Les résultats de l’étude des forestières étaient bien corrélés. Cependant, pour ce qui est changements de la couverture forestière dans les années 80 et des changements de superficie, deux régions seulement dans des années 90, entièrement compatibles entre eux, correspondent bien, et les estimations par télédétection pour confirment un taux élevé et soutenu de perte de forêts dans les l’Afrique diffèrent largement des estimations nationales zones tropicales pendant les années 90. Ce résultat agrégées. On en a conclu que les données nationales pour correspond bien aux résultats des évaluations par pays, étant l’Afrique surestimaient la déforestation pour l’ensemble du donné que les gains en superficie forestière sont attribués à continent, si bien qu’un calibrage a été appliqué aux l’ensemble des pays non tropicaux, alors que les pertes nettes estimations mondiales données ci-dessus (tableau 1-6). En en forêt sont imputables aux zones tropicales. outre, les surestimations systématiques concernant les taux Pour conclure, après une analyse des estimations des d’établissement de plantations forestières ont été ajustées présentes et précédentes évaluations, FRA2000 a révélé que bien que ce calibrage soit basé sur des opinions d’experts. le taux de perte nette en forêt dans le monde était moins Pour conclure, il semble qu’au niveau mondial, tropical et important dans les années 90 que dans les années 80, en raison non tropical, la précision est bonne pour les estimations des Superficie forestière et changement de superficie forestière 13

superficies et des changements de superficie des forêts, mais comme un indicateur, indépendamment des superficies que des erreurs systématiques pourraient encore fausser les couvertes par les études ou de l’originalité de leurs données données générales. Deux importantes erreurs systématiques ou analyses. ont été ajustées comme décrit plus haut, mais d’autres erreurs La moitié des études a été publiée à partir de 1992. Près du peuvent encore subsister dans le matériel. Par exemple, les tiers des publications sur la déforestation tropicale était forêts secondaires d’Amérique du Sud sont souvent exclues dépourvu d’un point de référence géographique clair; elles des statistiques sur les changements de la superficie, et leur discutent d’un aspect particulier du problème mais de façon prise en compte pourrait abaisser le taux de changement net abstraite ou entreprennent une analyse mondiale du dans cette région. Par ailleurs, la superficie de plantations problème. Un peu plus des deux tiers des études font forestières en Europe devrait être supérieure au chiffre référence à un lieu géographique précis mais ne traitent pas de déclaré, l’option «semi-naturelle» utilisée pour qualifier façon égale tous les pays. D’une manière générale, les pays certaines plantations étant absente du système mondial de d’accès facile sont plus souvent représentés que les autres. classification. Les méthodes de recherche ont aussi évolué pendant les deux dernières décennies, comme le résume le tableau 1-8. RÉSULTATS DES ÉTUDES QUALITATIVES Les études générales basées sur des sources secondaires et Les études qualitatives entreprises par FRA2000 sont des observations de première main de chercheurs présents décrites en détail dans les documents de travail de FRA sur le terrain tendent à prédominer dans les premières (disponibles sur le site Web des forêts de la FAO, la liste est publications sur le problème. Les approches donnée en annexe 4). Il n’a généralement pas été pas difficile méthodologiques ont changé entre les années 80 et les années de bien comprendre les facteurs principaux qui déterminent 90. Les financements d’études utilisant la télédétection et des les changements dans l’utilisation des terres au niveau local, inventaires sont devenus plus fréquents, alors que les dans les cas où les paramètres climatiques, culturels, observations de terrain sur les processus de déforestation politiques et économiques sont raisonnablement constants. sont moins utilisées. Le nombre d’études fondées Mais il s’est avéré beaucoup plus délicat de généraliser les exclusivement sur des sources secondaires a relativement résultats au niveau international. baissé, bien qu’elles continuent à représenter 46 pour cent Même si les pratiques d’utilisation des terres varient environ des rapports publiés dans les années 90. considérablement entre les régions, on a constaté un peu L’étude a constaté certaines tendances dans les causes de partout que les règles qui établissent les droits d’usages de la déforestation mentionnées de façon prédominante dans la terre et de ses produits tendent à être corrélées avec la gestion littérature, en soulignant que la déforestation peut avoir été des terres et la tendance des conversions des terres forestières définie de différentes manières dans les diverses publications. à d’autres utilisations. Par exemple, les droits d’usages des Dans les années 90, la déforestation était attribuée aussi terres sont souvent établis de facto après avoir été converties fréquemment à l’exploitation forestière, l’extension des en terres agricoles, créant ainsi une forte incitation à plantations, la petite agriculture, la construction de routes, la défricher les forêts. croissance de la population et les demandes de bois de feu que La déforestation a été un thème de recherche très actif au dans les premières études. Dans les publications sur cours de la dernière décennie. Un inventaire des articles l’Amérique latine, les facteurs comme les incitations à créer scientifiques (FAO 2000b) a répertorié plus de 1 200 textes ou étendre des fermes d’élevages, ainsi que les projets de publiés sur la déforestation tropicale depuis 1980, dont 825 colonisation gouvernementaux, ne sont plus aussi souvent contenaient des données sur les processus de déforestation et mentionnés. Apartir des années 90, davantage de publications ont été pris en compte dans l’analyse. Bien qu’il n’ait pas été citent l’expansion des marchés, due à la croissance des possible de conclure que cette masse de documents pouvait populations urbaines, l’amélioration des moyens de transport décrire tous les processus de déforestation, reste que ce ainsi que la recherche de matières premières dans des lieux matériel représente un apport essentiel pour les discussions et plus reculés, comme des causes de déforestation. Le niveau les négociations internationales. Il est donc important de croissant de la dette extérieure a été évoqué comme une comprendre dans quelle mesure cette recherche est source de pression pour le développement des cultures représentative de la situation mondiale. d’exportation, au détriment de la couverture forestière. Il ne Les informations accumulées à partir des études sur la ressort pas clairement si ces facteurs se sont réellement accrus déforestation tropicale ont fait ressortir une évolution ou si l’accent mis récemment sur la mondialisation aurait particulière. Dans les années 80, le nombre de publications orienté davantage les recherches et les écrits sur ces thèmes. s’est accrû avec l’augmentation de la préoccupation Les études qualitatives entreprises dans le cadre de concernant la déforestation, passant de 8 publications en 1980 FRA2000 sur l’évolution des forêts et la déforestation, à 41 en 1989. Depuis 1990, le taux de publications est resté incluant des études nationales détaillées, ont donné une vue relativement constant, entre 45 et 60 publications par an. Pour d’ensemble intéressante sur la connaissance des processus de appuyer la discussion, le nombre de rapports publiés a été pris changement des forêts. Les résultats ont fourni des 14 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 1-8. Etudes sur la déforestation tropicale dans les revues scientifiques suivant l’origine de la source des informations: tendances Années de référence des données Télédétection Inventaire Observation de terrain Source secondaire Total % % % % % Nombre d’études Avant 1980 8 8 39 46 100 88 Années 80 8 5 30 57 100 276 Années 90 17 15 20 47 100 332 Total 12 9 27 52 100 696 Source: FAO 2000b. Note: Les inventaires se rapportent à des enquêtes auprès des ménages ou des approches similaires.

indications utiles sur les pays ayant fait l’objet d’études, et été reboisées. L’expansion de l’agriculture s’est déplacée quelques modèles spatiaux et temporels distincts pour les d’une région à une autre, au fil des années, suivant le zones tropicales ont été identifiés. Cependant, une conclusion développement général des civilisations, de l’économie et la peut-être plus intéressante a été que même si de nombreuses croissance des populations. Cette tendance est encore études sur les changements de la superficie forestière ont été répandue dans les pays en développement. L’hypothèse selon entreprises au cours des dernières décennies, elles sont en laquelle la croissance démographique conduit per se à la général mal coordonnées et ne sont pas nécessairement déforestation à travers la demande de terres agricoles représentatives de la situation mondiale. Il est donc difficile nouvelles a également prédominé dans de nombreux articles pour les analystes de tirer des conclusions valables à partir de et rapports actuels sur la déforestation. Cependant, il a aussi la littérature, et d’utiliser les résultats existants pour formuler été démontré qu’au cours du vingtième siècle, aux Etats-Unis des politiques qui s’appliqueraient aux changements de la et ailleurs, la croissance démographique n’est pas forêt. La part importante d’études qui reposent sur des nécessairement la cause de la perte de forêts, notamment si le informations secondaires, indique que les connaissances sur taux d’amélioration de la productivité agricole est supérieur à les dynamiques forestières ne sont peut-être pas celui de la croissance démographique. proportionnelles au nombre d’articles scientifiques publiés. Lorsque l’agriculture dominait l’économie des pays désormais industrialisés, les gouvernements encourageaient UNE PERSPECTIVE HISTORIQUE SUR LA couramment le défrichement des forêts à des fins agricoles, SUPERFICIE FORESTIéRE ET LA comme un moyen de développement économique ou pour DÉFORESTATION assurer un revenu aux populations les plus pauvres. Le bois Le défrichement des forêts pour obtenir des rendements plus était considéré comme une ressource à exploiter, et les forêts élevés de la terre a une longue histoire. La plupart des études souvent perçues comme une nuisance plutôt que comme une estiment qu’environ la moitié des terres émergées de la ressource précieuse. Ce n’est que récemment que la planète étaient couvertes de forêts il y a 8000 ans, contre 30 déforestation est devenue un concept négatif; dans un premier pour cent aujourd’hui (Ball 2001, par exemple). temps dans les pays où les produits forestiers industriels Historiquement, la déforestation a été beaucoup plus élevée avaient acquis de l’importance et où l’approvisionnement en dans les régions tempérées que dans les régions tropicales. En matière première était menacé, et plus tard dans tous les pays, tenant compte du fait que les changements à long terme de la en raison de la prise de conscience croissante des questions superficie forestière sont influencés aussi bien par les environnementales et d’une meilleure compréhension de fluctuations climatiques que par les actions anthropiques, le l’importance des forêts pour un développement durable et la taux de déforestation depuis l’introduction de l’agriculture sécurité alimentaire. pourrait être estimé à environ un quart de million d’hectares Au cours des dernières décennies, le taux de conversion par an sur le long terme. Cependant, on a connu des taux des forêts a été particulièrement élevé dans les zones beaucoup plus élevés dans certaines zones sur le court terme: tropicales. FRA2000 estime la déforestation tropicale à les taux de déforestation qui ont accompagné, par exemple, la 14,2 millions d’hectares par an pour la période 1990-2000, ce conquête de l’ouest aux Etats-Unis à la fin des années 1800, qui signifie qu’environ 1 pour cent de la forêt tropicale étaient plus ou moins comparables aux taux de déforestation disparaît chaque année. Simultanément, la population de la observables dans les zones tropicales aujourd’hui. planète s’est accrue à un rythme beaucoup plus rapide Dans cette perspective historique, il est évident que la qu’auparavant, mais le lien direct entre la déforestation et la croissance démographique a été corrélée à un impact négatif demande de terres agricoles semble être moins évident. Avec sur la superficie forestière. L’agriculture s’est étendue et a la croissance économique de la plupart des pays, l’importance remplacé de vastes espaces forestiers dans toutes les parties relative du secteur agricole s’est réduite. Presque tous les pays du monde pour répondre aux besoins alimentaires et en bois ont connu un exode rural à grande échelle. D’après le Fonds des populations. Dans certains cas, les forêts ont été détruites des Nations Unies pour les populations (FNUAP2001), la en premier lieu pour les produits ligneux et les terres n’ont pas croissance de la population dans les zones urbaines dépasse Superficie forestière et changement de superficie forestière 15

Tableau 1-9. Coefficients de corrélation (r) au niveau national entre le taux de changement de la superficie forestière et des variables sélectionnées Variable Densité de la Taux de variation Proportion de PNB/hab. Taux de changement de population de la population population rurale la superficie forestière Densité de la population -0,09 0,00 0,12 -0,04 Taux de variation de la population -0,09 0,31 -0,36 -0,26 Proportion de population rurale. 0,00 0,31 -0,59 -0,38 PNB/hab. 0,12 -0,36 -0,59 0,21 Taux de changement de la superficie forestière -0,04 -0,26 -0,38 0,21 Source:Annexe 3. Note: Toutes les données sont au niveau national et ne sont pas pondérées.

de loin celle des zones non urbaines. Au niveau mondial, croissante des forêts, principalement dans les zones non seulement 13 pour cent de la croissance démographique est tropicales. Le lien direct avec la croissance démographique et localisée en milieu rural et la population rurale diminue dans l’agriculture itinérante, utilisé auparavant pour expliquer la la plupart des pays développés. déforestation, semble moins valable pour cette dernière Le tableau 1-9 montre des corrélations relativement décennie. Cependant, la demande de terres agricoles reste le faibles au niveau national entre le taux de changement de la principal facteur conduisant à la déforestation. Les facteurs superficie forestière, les paramètres démographiques et le liés aux droits d’usages des terres paraissent déterminer les produit national brut (PNB) par habitant. Le tableau indique changements de la superficie forestière, de même que le que la décision d’abandonner le modèle de déforestation basé niveau général de développement économique, la sur la population, utilisé dans FRA1990, était justifiée; mais il productivité agricole et l’urbanisation. montre aussi que les processus de changement de la forêt sont trop complexes pour être entièrement expliqués par un seul BIBLIOGRAPHIE indicateur. Ball, J.B. 2001. Global forest resources; history and dynamics. Il ressort des résultats de FRA2000 que l’extension de The forests handbook. Oxford, Blackwell Science. l’agriculture est moins étroitement associée à l’intensification CEE-ONU/FAO. 2000. Forest Resources of Europe, CIS, de l’agriculture itinérante qu’à la conversion directe de la North America, Australia, Japan and New Zealand: forêt à l’agriculture permanente (ou à d’autres utilisations des contribution to the global Forest Resources Assessment terres), aussi bien à grande échelle qu’à petite échelle. On peut 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N¡ 17. New en conclure que les facteurs économiques et politiques autres York et Genève, ONU. que l’agriculture de subsistance jouent un rôle plus important ww.unece.org/trade/timber/ fra/pdf/contents.htm dans les processus de déforestation. FAO. 1995a. Forest Resources Assessment 1990 Ð Tropical Du côté des aspects positifs, de nombreux pays en forest plantation resources. Etude FAO Forêts N° 128. Rome. développement s’efforcent d’adopter des politiques visant FAO. 1995b. Evaluation des ressources forestières 1990 - l’aménagement durable des forêts naturelles. Beaucoup de Synthèse mondiale. Etude FAO Forêts N° 124. Rome. pays se sont, par exemple, engagés à suivre les progrès FAO. 1997. Situation des forêts du monde 1997. Rome. réalisés dans l’aménagement durable de leurs forêts à l’aide FAO. 2000a. On definitions of forest and forest change. de critères et d’indicateurs nationaux. Beaucoup de pays Document de travail de FRAN¡ 33. Rome. dotés d’importantes ressources forestières tentent de mettre FAO. 2000b. Tropical deforestation literature: geographical en œuvre des programmes forestiers nationaux. Il s’agit d’un and historical patterns in the availability of information développement majeur depuis le début des années 90 et la and the analysis of causes. Document de travail de FRA Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le N¡ 27. Rome. développement (CNUED). Plusieurs pays industrialisés ont FAO. 2001a. Profils forestiers des pays. vu s’accroître leur superficie forestière dans les années 90, ce www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp qui permet de penser qu’il existe un lien positif entre le FAO. 2001b. Page d’accueil de l’Evaluation des ressources développement et la capacité d’un pays à maintenir ou à forestières. accroître le couvert forestier. Dans les pays développés, une www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp tendance actuelle est de valoriser des terres marginales pour Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). les biens et les services forestiers plutôt que de les garder pour 2001. Demographic, economic and social indicators. l’agriculture. www.unfpa.org/swp/2000/english/indicators/indicators2.html Pour conclure, les changements de superficie forestière Suède. National Board of Forestry (NBF). 2000. Statistical observés pendant la période 1990-2000 ont été considérables, Yearbook of Forestry 2000. Jönköping, Suède. avec un taux élevé et continu de déforestation dans les zones www.svo.se/statistik tropicales. Cependant, le changement net a été inférieur à Swedish University of Agricultural Sciences. 2000. celui de la décennie précédente en raison de l’extension Skogsdata 2000. Umeå, Suède.

Volume de bois et biomasse ligneuse 17

Chapitre 2 Volume de bois et biomasse ligneuse

RÉSUMÉ Le volume de bois et la biomasse ligneuse aérienne présents dans les forêts ont été estimés pour chaque pays en 2000. L’évolution de ces paramètres dans les années 90 a été évaluée au niveau mondial. Les informations servant à appuyer les estimations du volume et de la biomasse des forêts n’étaient cependant pas disponibles pour beaucoup de pays, notamment ceux des zones tropicales. Il a donc fallu recourir à des hypothèses et des extrapolations. Pour l’année 2000, l’estimation du volume de bois mondial provenant des forêts s’élève à 386 milliards de mètres cubes, et celle de la biomasse aérienne mondiale à 422 milliards de tonnes. Les résultats ont montré que le volume de bois s’est accru de 2 pour cent durant les années 90, dans une large mesure, en raison de l’accroissement dans les forêts tempérées et boréales. Au cours de la même période, la biomasse ligneuse aérienne a diminué de 1,5 pour cent environ. Cette augmentation du volume de bois, simultanée à une diminution de la biomasse ligneuse, s’explique par la perte des forêts tropicales, qui contiennent un volume de biomasse beaucoup plus élevé par rapport au volume de bois sur pied, comparée aux forêts boréales où des gains ont été enregistrés.

INTRODUCTION Les statistiques sur le volume et la biomasse figurent Le volume de bois et la quantité de biomasse ligneuse sont parmi les principaux paramètres de FRA2000. Les données d’importants indicateurs du potentiel des forêts à fournir du ont été compilées à partir de sources d’informations bois et à piéger le carbone. Le bois est utilisé comme nationales en suivant les termes et les définitions matériel de construction, matière première dans l’industrie standardisés. Pour FRA2000, le volume de bois est défini de la pâte et du papier, combustible et source d’énergie, ainsi comme le «volume de bois brut sur pied et sur écorce (allant que pour une grande variété d’autres usages. Etant donné de du niveau inférieur de la partie de la tige, jusqu’à la que ces forêts piègent et emmagasinent de grandes quantités première ramification nette de la tige) de tous les arbres de carbone dans leur biomasse ligneuse, on estime qu’elles vivants, ayant un diamètre supérieur à 10 cm à hauteur de jouent un rôle potentiellement important comme régulateur poitrine (ou au-dessus de la limite du contrefort si celle-ci du climat mondial. Par ailleurs, les forêts sont aussi une est à plus haute)» (FAO 1998a) 1. (La définition exclut les source d’émission de carbone lorsqu’elles sont brûlées ou branches.) Ce terme est dit «volume sur écorce» (VSE). La lorsque le bois et d’autres matières organiques se «biomasse ligneuse aérienne» a été définie, pour décomposent, dégageant du dioxyde de carbone dans l’évaluation, comme «la quantité totale de matière ligneuse l’atmosphère. aérienne (tronc principal, écorce, branches, brindilles) des Le rôle important des forêts comme puits (et source) arbres, vivants ou non, arbustes et buissons, à l’exclusion terrestre de dioxyde de carbone a fait l’objet d’une attention des souches et des racines, du feuillage, des fleurs et des particulière, depuis l’adoption en 1997 du Protocole de semences» (FAO 1998a). Bien que la biomasse ligneuse Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les totale fournisse une mesure plus complète de la capacité changements climatiques (CCNUCC). Bien que le Groupe d’un écosystème forestier à piéger le carbone, les d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat algorithmes nécessaires pour convertir les données de (GIEC 2000) ait estimé la teneur en carbone des volume de bois des forêts en biomasse ligneuse totale font écosystèmes forestiers (tableau 2-1), les données sont très défaut pour la majorité des forêts du monde. incomplètes et incertaines. Il n’a pas été possible de Les données de volume et de biomasse sont disponibles déterminer la quantité de carbone présente dans la biomasse pour la plupart des pays industrialisés. Beaucoup de ces ligneuse sans un certain nombre d’hypothèses et pays ont également des statistiques concernant le matériel d’incertitudes. Même si les inventaires forestiers nationaux, sur pied, l’accroissement, les volumes de bois abattus et les entrepris dans de nombreux pays, sont souvent une pertes naturelles. Cependant, les données fiables au niveau importante source de renseignements et d’informations sur national, sur le volume et la biomasse, dans les pays en la productivité nette et la biomasse, les méthodes appliquées développement sont insuffisantes. Dans ces pays, dont la diffèrent et les données ne sont pas toujours disponibles ou

adaptées pour être synthétisées au niveau régional ou 1 Pour les pays industrialisés, les arbres à partir de 0 cm de diamètre sont mondial (SMOT 2000, 2001). inclus. 18 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 2-1. Stocks mondiaux de carbone dans la végétation et dans le premier mètre de sol Biome Superficie Stocks mondiaux de carbone (Gt C)

Millions de km2 Végétation Sols Total Forêts tropicales 17,6 212 216 428 Forêts tempérées 10,4 59 100 159 Forêts boréales 13,7 88 471 559 Savanes tropicales 22,5 66 264 330 Formations herbeuses tempérées 12,5 9 295 304 Déserts et semi-déserts 45,5 8 191 199 Toundra 9,5 6 121 127 Marais 3,5 15 225 240 Terres agricoles 16,0 3 128 131 Total 151,2 466 2 011 2 477 Source: GIEC (2000). Note: Les définitions utilisées peuvent différer de celles adoptées par FRA2000.

plupart se trouvent dans les zones tropicales, les estimations utilisé dans les cas où le volume par hectare était fourni pour du volume se sont fondées sur les inventaires locaux ou sur DHP, supérieur à celui de 10 cm, et où l’analyse de des inventaires qui ne couvrent que certains aspects de la régression ne pouvait être appliquée. forêt, comme le volume du bois commercial, ou se limitent Il a fallu se servir de différents FEV pour harmoniser à quelques rares espèces seulement (voir IBAMA1997; toute la variété de données sur le volume issue des rapports Malleux 1975, par exemple). Dans tous les pays du monde, inventaires. Les différences dans la composition des les inventaires se sont rarement basés sur les normes, termes données sont dues, souvent, à la diversité des espèces et au et définitions établies par la FAO, pour mesurer le volume. type de forêt inventorié. Par exemple, le DHP minimum, Dans les pays en développement, les études sur la cité dans les inventaires, va de 5 cm à plus de 50 cm biomasse sont souvent moins fréquentes que les inventaires (CIRAD 1991; Hammermater et Saunders, sans date). Les du volume de bois d’œuvre. Les études nationales sur la pays producteurs de bois d’œuvre des zones tropicales biomasse de nombreux pays d’Amérique centrale portant humides estiment souvent leur volume à partir de classes de sur la quantité de carbone piégée par les forêts constituent DHP supérieures à 30 ou 40 cm. Inversement, dans les des exceptions importantes (USAID 1998). Dans d’autres régions sèches d’Afrique, un DHP minimum de 7 à 10 cm cas, les évaluations de la biomasse pour la production de est requis (Chakanga et Selanniemi 1999; CIRAD 1991; bois de feu ont fourni des données de référence (Banze et al. Saket et al. 1999). Les données sur le volume provenant de 1993). la plupart des pays asiatiques font référence à un diamètre Parmi les études mondiales examinées lors de minimum à hauteur d’homme de 10 cm, et certains pays des l’évaluation (citées dans FAO 1997) figurent celle de régions tropicales humides (Indonésie, Bangladesh, Reichle (1981), Brown et Lugo (1982) et Olso et al. (1983). Brunéi) ont donné comme minimum, un diamètre de 20 à Toutefois, elles n’étaient pas appropriées pour les besoins 50 cm. Les données sur le volume, incluant les troncs et les de FRA2000, car les sites étudiés n’étaient pas toujours branches, ont exigé un ajustement supplémentaire pour les représentatifs de la population d’intérêt (Brown et Lugo calculs de la biomasse. Dans ces cas, le volume des 1992). C’est pourquoi, leurs résultats n’ont pas pu être branches a été exclu, en utilisant le rapport de 46 pour cent extrapolés efficacement au niveau mondial. de branches pour 53 pour cent de tronc, établi par Saket (1994). MÉTHODES Dans de nombreux pays, seuls des inventaires locaux sont disponibles, et souvent ils ne tiennent compte que des Volume par hectare forêts avec un volume important, présentant un intérêt Pour les pays en développement, les estimations du volume commercial. Pour ces zones, il a fallu faire des ajustements par hectare se sont appuyées sur des rapports d’inventaire supplémentaires, car l’extrapolation directe du volume de contenant des données relatives au volume, pour les ces forêts à toutes les forêts d’un pays aurait mené à des différents types de forêts nationales. Suivant que le surestimations. Pour un petit nombre de pays où diamètre minimum à hauteur de poitrine (DHP) signalé était manquaient des données sur le volume, les estimations ont supérieur ou inférieur à 10 cm, les données ont été ajustées. été réalisées à l’aide d’informations auxiliaires, telles que Le volume de bois sur pied pour les classes manquantes de les cartes mondiales du couvert forestier et des zones DHP a été estimé par des équations de régression, établies écologiques combinées avec des données venant de pays entre ces classes et le volume correspondant (lorsque les voisins, dont les conditions écologiques et socio- données étaient suffisantes), ou par un facteur d’expansion économiques sont similaires. Le volume par hectare de tous du volume (FEV) (FAO 1997; FAO 1998b). Le FEV a été les types de forêts nationales a pu être estimé ainsi. Volume de bois et biomasse ligneuse 19

Tableau 2-2. Densité du bois appliquée pour les espèces types de forêts nationales, à leur superficie et à leur d’arbres tropicaux (tonnes de biomasse sèche par mètre cube de bois vert) conformité avec les classes mondiales, a donc été Région tropicale Moyenne Intervalle essentielle (voir chapitre 1). Afrique 0,56 0,50-0,79 Les chiffres des pays industrialisés sur le volume total et Amérique 0,60 0,50-0,69 la biomasse totale figurent dans CEE-ONU/FAO (2000). Asie 0,57 0,40-0,69 Source: FAO (1997). Changements entre 1990 et 2000 Les changements dans le volume et la biomasse des forêts se Les statistiques sur le volume des pays industrialisés produisent de deux façons différentes. Premièrement, les figurent dans CEE-ONU/FAO (2000). superficies qui sont transformées en forêts (par le boisement ou l’extension naturelle) ou déboisées, représentent des Biomasse par hectare changements de l’ensemble du stock de volume et de Pour les pays en développement, la biomasse par hectare a biomasse de la forêt. Deuxièmement, le bilan de été calculée, pour chaque type de forêt nationale, sur la base l’accroissement, des pertes naturelles et des coupes, des statistiques du volume (VSE par hectare) et des influence le volume et la biomasse par hectare, au sein de la informations sur la densité du bois (tableau 2-2), et en forêt. Sur le long terme, ce dernier élément peut être utilisé augmentant le volume pour tenir compte de la biomasse des pour indiquer la dégradation (diminution du volume par autres composantes aériennes comme suit (voir aussi hectare) ou l’amélioration (augmentation du volume par FAO 1998b). hectare) des forêts. Biomasse forestière totale (t/ha) = VSE * DB * FEB Les changements dans le volume et la biomasse découlant Où: des changements de la superficie forestière ont été estimés VSE = volume sur écorce (m3 par hectare), pour chaque pays, en multipliant le changement net de la DB = densité moyenne du bois pondérée par le superficie forestière entre 1990 et 2000 (voir chapitre 1) avec volume (tonnes de biomasse sèche par mètre cube la moyenne du volume sur pied et la moyenne de la biomasse de volume de bois vert), pour l’ensemble de la superficie du pays. Les résultats par FEB = facteur d’expansion de la biomasse (rapport pays ont été additionnés pour l’ensemble des zones tropicales entre la biomasse sèche aérienne des arbres et la et des zones non tropicales. biomasse sèche du volume inventorié). Les changements intervenant dans les forêts peuvent Les statistiques sur la biomasse des pays industrialisés seulement être estimés pour les pays industrialisés figurent dans CEE-ONU/FAO (2000). (CEE-ONU/FAO 2000), représentant les forêts tempérées et boréales, soit environ 40 pour cent de la superficie forestière Total du volume et de la biomasse mondiale. Pour le reste du monde, les données disponibles ne Le volume et la biomasse pour chaque pays en sont pas assez complètes pour estimer les changements. développement ont été obtenus, en multipliant le volume et la biomasse estimés par hectare avec la superficie RÉSULTATS forestière, pour chaque type de forêt nationale, et en ajoutant les résultats des différents types de forêts pour Volume de bois en 2000 obtenir les totaux nationaux. La répartition des superficies Le volume de bois sur pied mondial a été estimé à des divers types de forêts a donc représenté un élément 386 milliards de mètres cubes en 2000. Les régions dotées important dans les estimations du volume et de la biomasse. du volume le plus important sont l’Europe (y compris la La documentation de FRA2000 relative aux différents Fédération de Russie) avec 30 pour cent du total

Tableau 2-3. Volume de bois et biomasse aérienne de la forêt par région Région Superficie forestière Volume Biomasse Par superficie Total Par superficie Total

millions d’ha m 3/ha Gm3 t/ha Gt Afrique 650 72 46 109 71 Asie 548 63 35 82 45 Océanie 198 55 11 64 13 Europe 1 039 112 116 59 61 Amérique du Nord et centrale 549 123 67 95 52 Amérique du Sud 886 125 111 203 180 Total 3 869 100 386 109 422 Source: Annexe 3, Tableau 7. 20 FRA 2000 - Rapport principal

Figure 2-1. Biomasse ligneuse aérienne par pays (tonnes/ha)

(116 milliards de mètres cubes) et l’Amérique du Sud avec hectare et par an, correspondant à 9 milliards de tonnes de 29 pour cent (111 milliards de mètres cubes) (tableau 2-3). biomasse ligneuse. Ces chiffres représentent les L’Océanie a le volume sur pied le plus faible avec changements intervenus dans les forêts tempérées et 11 milliards de mètres cubes, ou 3 pour cent du volume boréales qui occupent environ 40 pour cent de la superficie mondial. On trouvera les estimations pour les différents forestière totale (tableau 2-4) (CEE-ONU/FAO 2000). pays dans l’annexe 3, tableau 7. Les changements totaux entre 1990 et 2000, c’est-à-dire la somme des changements relatifs à la superficie forestière Biomasse ligneuse en 2000 et des changements connus à l’intérieur de la forêt, ont La quantité mondiale de biomasse ligneuse aérienne a été représenté un accroissement de volume de 9 milliards de estimée à 422 milliards de tonnes. La région où elle est la mètres cubes, ou 2 pour cent. Ce résultat correspond à une plus élevée est l’Amérique du Sud, avec 43 pour cent du diminution de 7 milliards de tonnes de la biomasse ligneuse, total mondial, soit 180 milliards de tonnes. Le Brésil soit 1,5 pour cent (tableau 2-4). La simultanéité de possède à lui seul 27 pour cent de la biomasse ligneuse l’accroissement du volume et de la diminution de la aérienne mondiale. L’Afrique vient en deuxième position, biomasse ligneuse s’explique par le fait que les forêts avec 17 pour cent du total mondial, soit 71 milliards de tropicales contiennent, par rapport au volume de bois sur tonnes. Les autres régions réunies représentent 40 pour cent du total mondial de la biomasse aérienne (figure 2-1, figure 2-2, figure 2-3). On trouvera les estimations pour Afrique 17% chaque pays dans l’annexe 3, tableau 7. Amérique du Sud Changements entre1990 et 2000 43% Asie Pour les années 90, le bilan des changements liés aux pertes 11% et gains de superficie forestière, a été estimé à -9 milliards de mètres cubes, chiffre correspondant à -16 milliards de Océanie 3% tonnes de biomasse ligneuse. Les pertes concernent principalement les zones tropicales, alors que les zones non Europe tropicales connaissent une augmentation du volume et de la 14% Amérique du biomasse (tableau 2-4). Nord et centrale 12% Les changements survenus au sein des forêts ne sont connus que pour les pays industrialisés, qui ont signalé une augmentation cumulée de 18 milliards de mètres cubes de Figure 2-2. Répartition de la biomasse ligneuse aérienne bois pour les années 90, soit à peine un peu plus de 1 m3 par entre les régions Volume de bois et biomasse ligneuse 21

pied, une quantité beaucoup plus élevée de biomasse que les en superficie forestière se transformera en stock de bois sur forêts boréales. pied. Par ailleurs, les forêts converties vers d’autres utilisations des terres peuvent avoir déjà été dégradées et DISCUSSION avoir perdu une partie de leur volume et de leur biomasse. Les problèmes de comparaison entre les données nationales Finalement, la transformation des forêts n’aboutit et de fiabilité des résultats agrégés, sont issus principalement généralement pas à un paysage entièrement dépourvu des différences entre les systèmes de nomenclature d’arbres. En l’absence de données probantes, il est nationaux (par exemple les procédés de mesure et les raisonnable de supposer que les superficies de transition définitions), et entre les périodes de référence. Les écarts sont des forêts avec un volume sur pied moyen. entre les définitions et les procédés de mesure ont été Les changements dans les stocks de volume et de comblés en harmonisant et normalisant les nomenclatures biomasse au sein des forêts sont également le résultat d’un nationales et les données. équilibre entre l’accroissement, les pertes naturelles et les Les données provenant des pays en développement coupes. Ces facteurs n’ont été quantifiés que pour les pays présentent une très grande variabilité en termes de qualité et de industrialisés. Pour les zones restantes, il n’a pas été possible résolution spatiale, thématique et temporelle. Les résultats des de confirmer les hypothèses sur les changements entre 1990 évaluations pour les pays des zones tempérées/boréales sont et 2000. D’une part, les dégradations, par exemple dans les plus complets car, outre le matériel sur pied, ils contiennent forêts tropicales, réduisent les stocks de bois sur pied. généralement une analyse détaillée de l’accroissement, des D’autre part, les accroissements nets concernent, par pertes naturelles, des coupes et des prélèvements. exemple, les grandes formations forestières secondaires. L’un des aspects du changement du volume et de la Les estimations du changement mondial ne sont donc pas biomasse a consisté aux pertes et gains de superficie complètes, car on ignore les transformations internes qui ont forestière. Le volume moyen de bois sur pied a été utilisé eu lieu dans 60 pour cent de la superficie forestière, pour estimer ces transformations. Il s’agit d’une comprenant toutes les forêts tropicales. Le bilan entre simplification, car ce n’est que sur le long terme que le gain l’accroissement, les pertes naturelles, et les coupes de bois

Tableau 2-4. Changements du volume et de la biomasse aérienne entre 1900 et 2000 pour les zones tropicales et non tropicales Domaine Changement entre 1990 et 2000 comme résultats Changement entre 1990 Changement total entre Totaux, 2000 du changement de la superficie forestière et 2000 à l’intérieur des forêts 1990 et 2000 Superficie Volume Biomasse Volume Biomasse Volume Biomasse Volume Biomass

millions ha Gm3 Gt Gm3 Gt Gm3 Gt Gm3 Gt Tropical -123 -12 -18 n.d.1 n.d.1 -12 -18 179 282 Non tropical +29 +3 +2 +182 +92 +21 +11 207 140 Total -94 -9 -16 +18 +9 +9 -7 386 422 1) Aucune donnée n’existe pour estimer le bilan de l’accroissement, des pertes naturelles et des coupes à l’intérieur des forêts tropicales. 2) Se réfère au bilan de l’accroissement, des pertes naturelles et des coupes dans les pays industrialisées comme décrit dans CEE-ONU/FAO (2000); les changements à l’intérieur des autres forêts non tropicales ne sont pas connus.

120

100

Volume, milliards de m3 80 Biomasse ligneuse aérienne, milliards de tonnes

60 ) / Biomasse (Gt) 3

40

Volume (Gm 20

0 Fédération Brésil Canada Etats-Unis Chine Australie Rép. dém. Indonésie Angola Pérou de Russie d’Amérique du Congo

Figure 2-3. Volume et biomasse pour les pays ayant les plus grandes superficies forestières 22 FRA 2000 - Rapport principal

n’a pu être estimé pour ces zones, faute aussi d’avis d’experts FAO. 1998a. FRA 2000 - Termes et définitions. Document permettant de formuler des hypothèses raisonnables. Il est de travail de FRAN° 1. Rome. probable que les changements dans les deux sens sont http://www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp?lang_id=2 considérables, mais les informations fiables, permettant de FAO. 1998b. FRA 2000 - Directives pour l’évaluation dans juger l’ampleur relative des changements positifs et négatifs, les pays tropicaux et subtropicaux. Document de travail manquent. Par contre, l’augmentation du volume dans les de FRAN° 2. Rome. forêts tempérées et boréales est bien documentée et Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution suffisamment importante pour influencer le bilan mondial du du climat (GIEC). 2000. Land use, land use change and volume et de la biomasse. forestry. A special report. Cambridge, Royaume-Uni, Cambridge University Press. BIBLIOGRAPHIE Hammermaster, E.T. et Saunders, J.C. Sans date. Forest Agence des Etats-Unis pour le développement resources and vegetation mapping of Papua New international (USAID) et Programa Ambiental Guinea. Regional para Centro América (PROARCA)/Central Instituto Brasileiro do Meio Ambiente e dos Recursos America Protected Areas System (CAPAS). 1998. Naturais Renováveis (IBAMA). 1997. Diagnóstico e Estimación de la cantidad de carbono almacenado y avaliação do sector florestal Brasileiro. Brasilia, Brésil. captado (masa aérea) en los bosques. Guatemala, Central Malleux, J. 1975. Mapa Florestal del Peru, Memoria American Commission on Environment and explicativa. Lima, Pérou, Universidad Nacional Agraria Development (CCAD). la Molina, Departamento de Manejo Forestal. Banze, C.J., Monjane, M.J. et Matusse, R.V. 1993. Olson, J.S., Watts, J.A. et Allison, L.J. 1983. Carbon in Avaliação de Biomassa Lenhosa nas Áreas de live vegetation of major world ecosystems. DOE/NBB- Maputo/Corredor do Limpopo, Corredor de Beira e 0037. Springfield, Virginia, Etats-Unis d’Amérique, Nampula/Corredor de Nacala. Maputo, Mozambique, National Technical Information Service, US Department Ministère de l’agriculture et des pêches, Directorat of Commerce. national des forêts et de la faune sauvage (DNFFB). Reichle (éditeur). 1981. Dynamic properties of forest Brown, S. et Lugo, A.E. 1982. The storage and production ecosystems. International Biological Programme N° 23. of organic matter in tropical forests and their role in the Cambridge, Royaume-Uni, Cambridge University Press. global carbon cycle. Biotropica, 14: 161-187. Saket, M., Monjane, M. et Dos Ánjos, A. 1999. Results of CEE-ONU/FAO. 2000. Forest Resources of Europe, CIS, the detailed forest inventory in the districts of Marromeu, North America, Australia, Japan and New Zealand: Cheringoma and Muanza. Maputo, Mozambique, contribution to the global Forest Resources Assessment DNFFB. 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N° 17. Saket, M. 1994. Report on the updating of the exploratory New York et Genève, ONU. National Forest Inventory. Maputo, Mozambique, www.unece.org/trade/ timber/fra/pdf/contents.htm DNFFB. Chakanga, M. et Selanniemi, T. 1999. Forest inventory Système mondial d’observation terrestre (SMOT). report of Caprivi State Forest. Windhoek, Namibie, 2000. Terrestrial Carbon Observation Synthesis Namibia Finland Forestry Programme, National Forest Workshop. Ottawa, Canada, 8-11 février 2000. GTOS-23. Inventory Sub-component. www.fao.org/gtos/gtospub/pub23.htm CIRAD. 1991. Projet d’inventaire des ressources ligneuses Système mondial d’observation terrestre (SMOT). (PIRL). Mali. 2001. IGOS-P Carbon Cycle Observation Theme: FAO. 1997. Estimating biomass and biomass change of Terrestrial and Atmospheric Components. Otobre, 2000 tropical forests – a primer, Etude FAO Forêts N° 134. (révisé en février 2001). GTOS 25. Rome. www.fao.org/gtos/gtospub/pub25.htm Plantations forestières 23

Chapitre 3 Plantations forestières

RÉSUMÉ Les plantations forestières couvraient 187 millions d’hectares en 2000, dont 62 pour cent en Asie. La superficie de plantations forestières a considérablement augmenté par rapport à l’estimation de 1995, de 124 millions d’hectares. Au niveau mondial, le taux annuel de plantation est de 4,5 millions d’hectares, dont 89 pour cent vont à l’Asie et à l’Amérique du Sud. La superficie de plantations réussies est estimée à environ 3 millions d’hectares. Al’échelle mondiale, la moitié des plantations forestières est destinée à des fins industrielles, un quart à des objectifs non industriels et un autre quart à des fins non spécifiées. Les principales espèces à croissance rapide et à courte révolution utilisées appartiennent aux genres Eucalyptus et Acacia. Les pins et les autres espèces résineuses sont les principales essences à révolution moyenne plantées, surtout dans les zones tempérées et boréales. Le potentiel des plantations forestières, comme substitut partiel aux bois et fibres issus des forêts naturelles pour alimenter l’industrie, tend à s’accroître. Bien qu’elles n’occupent que 5 pour cent du couvert forestier mondial, il est estimé qu’en 2000 ces plantations ont fourni environ 35 pour cent du bois rond mondial. Ce chiffre devrait s’accroître pour atteindre 44 pour cent en 2020. Dans certains pays, la production des plantations forestières assure déjà la grande majorité de l’approvisionnement en bois industriel. L’intérêt porté au développement des plantations forestières comme puits de carbone est croissant; cependant, l’échec dans la résolution des débats internationaux sur les instruments juridiques, les mécanismes et le suivi reste une grave contrainte. En 1995, dans les pays en développement, un tiers environ de l’ensemble des plantations avait pour objectif la production de bois de feu bien que les arbres plantés dans les exploitations, les villages et les jardins familiaux, ainsi que le long des routes et des cours d’eau, contribuent de manière considérable à l’approvisionnement en bois de feu et permettent, dans la plupart des cas, de satisfaire les besoins.

INTRODUCTION contribué à l’analyse, et validé les résultats produits par la Les nouvelles plantations forestières sont établies au niveau FAO. Plusieurs experts mondiaux ont été engagés pour mondial à un taux estimé de 4,5 millions d’hectares par an, fournir des informations détaillées sur les différents aspects l’Asie et l’Amérique du Sud créant plus de plantations que de la situation des plantations, sous forme d’études spéciales. les autres régions. Sur ces plantations, environ 3 millions d’hectares par an sont établis avec succès. Sur les 187 millions CONCEPTS ET DÉFINITIONS d’hectares de plantations mises en place dans le monde Entre le boisement et la régénération naturelle non assistée entier en 2000, l’Asie détient de loin la superficie la plus des forêts, il existe une large gamme de situations où les vaste. En termes de composition, Pinus spp. (20 pour cent) forêts sont sujettes à des interventions humaines. Les forêts et Eucalyptus spp. (10 pour cent) continuent à prédominer, européennes ont, traditionnellement, fait l’objet bien qu’un accroissement général de la diversité en espèces d’interventions humaines en ce qui concerne la préparation plantées s’observe. Les plantations industrielles du terrain, la plantation d’arbres, la sylviculture et la représentent 48 pour cent, les plantations non industrielles protection; cependant elles ne sont pas toujours définies 26 pour cent, et les plantations dont l’utilisation n’est pas comme plantations forestières. Le concept traditionnel de la spécifiée, comptent pour 26 pour cent de l’ensemble des plantation forestière tend à être appliqué à l’établissement plantations forestières mondiales. de peuplements monospécifiques, équiennes, et avec des Les résultats de l’évaluation des plantations sont les densités uniformes. Des termes comme «forêt naturelle sous premières estimations mondiales qui utilisent une définition aménagement» ou «régénération naturelle assistée» uniforme des plantations forestières, et ne peuvent donc être s’appliquent à des peuplements d’espèces locales, soumis à comparées directement avec les estimations précédentes. Les des mécanismes d’aménagement plus hétérogènes, en statistiques nationales de FRA2000 relatives aux plantations Europe et dans d’autres pays industrialisés des zones peuvent aussi différer de celles indiquées dans les tempérées et boréales. publications précédentes de la FAO (FAO 1981; FAO 1995), Dans le programme FRA2000, les «plantations notamment en raison des modifications apportées aux forestières» sont définies comme des peuplements forestiers définitions. Les pays ont participé directement à établis par plantation et/ou semis, moyennant un processus l’évaluation: ils ont fourni une documentation technique, de boisement ou de reboisement. Ils sont composés, soit 24 FRA 2000 - Rapport principal

d’espèces introduites, soit d’espèces locales, couvrant une • utilisations et objectifs finaux des plantations forestières: superficie minimale de 0,5 ha; le couvert arboré occupant au industriels (production de bois ou de fibres pour moins 10 pour cent de la superficie considérée avec des l’approvisionnement des industries de transformation du arbres adultes dépassant 5 m de hauteur. bois) ou non industriels (bois de feu, protection des eaux Dans les rapports de certains pays, des expressions comme et du sol); «forêt établie par l’homme» ou «forêt artificielle» ont été • régime de propriété: domaine public, domaine privé, considérées comme synonymes des plantations forestières, autres (droits traditionnels, coutumiers, par exemple) ou telles que définies par FRA2000. En raison de leur rôle non spécifié. croissant dans l’approvisionnement en fibres des industries du Les autres informations requises dans les directives et bois, les plantations d’hévéa (Hevea brasiliensis) ont été que les pays ont eu des difficultés à fournir, sont les données incluses parmi les ressources en plantations forestières. par groupe d’espèces, distribution par classe d’âge comprise; l’utilisation finale par produit forestier (plantations MÉTHODES industrielles); la croissance et le rendement (accroissement La superficie des plantations forestières existantes aurait du moyen annuel); le volume sur pied et les périodes de être, en théorie, entièrement issue des inventaires statistiques révolution. Malgré l’absence de ces données, FRA2000 est sur les plantations, ou des statistiques sur les superficies l’évaluation la plus complète sur les ressources en plantées par les entreprises de plantation, ou encore des plantations forestières jamais entreprise. données mentionnées dans les rapports nationaux. Dans les évaluations précédentes des ressources en Cependant, les informations proviennent aussi de plantations forestières, les données sur les plantations nombreuses autres sources, y compris les pépiniéristes, les étaient, pour la plupart des pays, disponibles jusqu’à l’année vendeurs de graines et les estimations dérivant des objectifs de référence puisque le rapport suivait l’année de référence. des programmes de plantation. Le grand nombre d’agences, Dans FRA2000, l’année de référence était 2000, donc si les d’industries et d’organisations non gouvernementales données n’étaient pas disponibles à cette date-là, les nationales, engagés dans des programmes de plantation, a données existantes sur les superficies et les taux annuels de fait de la collecte complète de documents sources pertinents plantation ont été utilisées pour extrapoler les informations un exercice logistique important. Pour FRA2000, plus de nécessaires. Pour les quelques pays qui ne disposaient pas 800 documents sources ont été analysés pour générer les de jeux de données depuis 1990, le taux de plantation des estimations sur les plantations forestières. La plupart des années précédentes et les programmes de plantation pays en développement n’ont pas de centre d’information postérieurs ont été considérés dans les projections pour national pour collecter les données sur les plantations, ou l’année 2000. ceux qui existent sont généralement inefficaces en raison de La FAO a également fait appel à plusieurs experts l’immensité de la tâche et du manque de ressources. internationaux pour apporter des renseignements techniques sur la situation des plantations forestières dans les années 90. Collecte de données Ces études ont aussi contribué pour beaucoup aux résultats Afin d’obtenir les documents sources pour l’étude sur les mondiaux, et ont complété les informations des pays. plantations, la FAO a envoyé une demande officielle à tous les pays en développement, qui ont, pour certains, fourni le Analyse et interprétation matériel nécessaire. La plupart des rapports ont été recueillis La quantité et la qualité des données fournies sur les directement par le personnel de la FAO, pendant les ateliers plantations forestières dépendent de la capacité des systèmes de FRA2000, et lors de visites aux ministères nationaux. d’inventaire forestier nationaux à collecter et à analyser des Pour assurer la compatibilité des données, FRA2000 a données, et de l’ajustement des informations aux paramètres préparé des directives et des questionnaires pour la collecte mondiaux et régionaux utilisés pour le rapport. De nombreux des statistiques relatives aux plantations forestières, où pays en développement n’ont pas la capacité institutionnelle étaient énoncés les objectifs, les moyens, les définitions, les d’entreprendre des inventaires forestiers nationaux sources de données, et des modèles pour la collecte de périodiques, de sorte que les données sont souvent données spécifiques ont été fournis à chaque pays. Les incomplètes, incohérentes, périmées et d’une fiabilité paramètres demandés étaient les suivants: variable. De ce fait, il a été nécessaire de générer, et dans • superficie totale des plantations forestières estimée en certains cas de vérifier, les statistiques sur les plantations 2000; forestières à l’aide d’une recherche bibliographique des • superficie annuelle des nouvelles plantations; rapports nationaux disponibles. Toutes les sources des • groupes d’espèces particulières: feuillus (y compris données nationales ont été référencées et présentées de Hevea spp.), conifères, espèces non forestières comme manière transparente. En outre, des correspondants régionaux les palmiers à huile (Elaeis guineensis), les cocotiers et nationaux ont été désignés pour aider à la collecte les (Cocos nucifera), les bambous ou autres non spécifiées; informations sur les plantations forestières, pour garantir la Plantations forestières 25

disponibilité des données les plus récentes, et pour assurer la Objectifs et régimes de propriété des coordination et la communication entre le programme plantations forestières mondiales FRA2000, les bureaux régionaux de la FAO et tous les pays Les objectifs et les régimes de propriété des plantations participants. Une fois les données réunies, une vérification forestières présentent de grandes variations entre les régions officielle a été entreprise avec chaque pays participant. (tableau 3-2). Les plantations industrielles fournissent la matière première pour la transformation du bois à des fins RÉSULTATS commerciales, notamment en bois d’œuvre pour la construction, panneaux et meubles, et bois de trituration Les plantations forestières régionales: pour le papier. En revanche, les plantations non industrielles superficies, espèces et plantations annuelles sont plus axées sur, par exemple, l’approvisionnement en Les taux annuels de plantation et les superficies plantées par bois de feu, la conservation des eaux et des sols, la région et par groupe d’espèces figurent dans le tableau 3-1. protection contre le vent, la conservation de la diversité D’après la répartition mondiale des superficies de biologique, et d’autres objectifs non commerciaux. plantations forestières, représentée sur la figure 3-1, l’Asie Dans de nombreux pays, notamment dans les pays en détient 62 pour cent du total, l’Europe 17 pour cent, développement, l’objectif final des plantations n’est pas l’Amérique du Nord et centrale 9 pour cent, l’Amérique du clairement défini au départ. Dans certains cas, des Sud 6 pour cent, l’Afrique 4 pour cent et l’Océanie moins de ressources d’essences précieuses sont établies et répondent 2 pour cent. par coïncidence aux besoins futurs. Cependant, dans Au niveau mondial, les feuillus représentent 40 pour cent d’autres cas, faute de planification préalable, les plantations de la superficie plantée, Eucalyptus étant le principal genre. ont un peu de valeur commerciale et n’offrent que de faibles Les conifères, dont Pinus est le genre le plus courant, possibilités d’utilisation locale. couvrent 31 pour cent de cette superficie (figure 3-2). Au niveau mondial, 48 pour cent des plantations FRA2000 a estimé le taux mondial de nouvelles forestières sont destinées à l’industrie; 26 pour cent à des plantations à 4,5 millions d’hectares par an, dont 79 pour cent utilisations non industrielles (bois de feu, protection des sont imputables à l’Asie et 11 pour cent à l’Amérique du Sud eaux et des sols, autres); et 26 pour cent à des utilisations (figure 3-3). non spécifiées (figure 3-4).

Tableau 3-1. Taux annuels de plantation et superficies plantées par région et par groupe d’espèces Région Superficie totale Taux annuel Superficies plantées par groupe d’espèces (000 ha) 000 ha 000 ha/an Acacia Eucalyptus Hevea Tectona Autres Pinus Autres Non feuillus conifères spécifié Afrique 8 036 194 345 1 799 573 207 902 1 648 578 1 985 Asie 115 847 3 500 7 964 10 994 9 058 5 409 31 556 15 532 19 968 15 365 Amérique du Nord et centrale 17 533 234 - 198 52 76 383 15 440 88 1 297 Amérique du Sud 10 455 509 - 4 836 183 18 599 4 699 98 23 Europe 32 015 5 - - - - 15 - - 32 000 Océanie 3 201 50 8 33 20 7 101 73 10 2 948 TOTAL MONDIAL 187 086 4 493 8 317 17 860 9 885 5 716 33 556 37 391 20 743 53 618

Acacia Tectona 4% 3% Autre Hevea 6% 5% Amérique du Sud Non spécifié 29% 6% Eucalyptus Amérique du Nord 10% et centrale 9% Autres conifères Europe 11% 17% Asie 62% Pinus Autres 20% feuillus 18%

Figure 3-1. Répartition de la superficie de plantations Figure 3-2. Répartition de la superficie de plantations forestières par région forestières par genre 26 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 3-2. Superficies régionales de plantation par objectif et régime de propriété Région Superficie Objectif industriel (000 ha) Objectif non industriel (000 ha) Objectif non totale spécifié Public Privé Autre Non Sous-total Public Privé Autre Non Sous-total spécifié spécifié Afrique 8 036 1 770 1 161 51 410 3 392 2 035 297 611 330 3 273 1 371 Asie 115 847 25 798 5 973 27 032 - 58 803 17 177 17 268 9 145 72 43 662 13 381 Europe 32 015 - - - 569 569 9 6 - - 15 31 431 Amérique du Nord et centrale 17 533 1 446 15 172 118 39 16 775 362 58 16 35 471 287 Océanie 3 201 151 14 - 24 189 2 3 - 19 24 2 987 Amérique du Sud 10 455 1 061 3 557 4 827 9 445 251 528 - 225 1 004 6 TOTAL MONDIAL 187 086 30 226 25 876 27 202 5 871 89 175 19 836 18 161 9 772 680 48 449 49 463 Source: FRA2000.

Amérique du Sud 11% Afrique Océanie Autre et 1% 4% Public Amérique du Nord non spécifié 34% et centrale 37% 5% Europe 0%

Privé 29% Asie 79%

Figure 3-3. Répartition de la superficie de plantations Figure 3-5. Régime de propriété des plantations annuelles industrielles dans les dix principaux pays

Non spécifié Autre et 26% non spécifié 22% Industriel Public 48% 41%

Non industriel Privé 26% 37%

Figure 3-4. Répartition des objectifs des plantations Figure 3-6. Régime de propriété des plantations forestières dans le monde forestières non industrielles dans le monde

Les plantations industrielles mondiales sont de propriété Les dix principaux pays sont les suivants: Chine, 24 pour publique à 34 pour cent, privée à 29 pour cent, et autre ou non cent; Inde, 17 pour cent; Fédération de Russie, 9 pour cent; spécifiée à 37 pour cent au niveau mondial (figure 3-5). En ce Etats-Unis, 9 pour cent; Japon, 6 pour cent; Indonésie, qui concerne les plantations non industrielles, 41 pour cent 5 pour cent; Brésil, 3 pour cent; Thaïlande, 3 pour cent; appartiennent au domaine public, 37 pour cent à des privés et Ukraine, 2 pour cent et République islamique d’Iran, 1 pour 22 pour cent sont autres ou non spécifiés (figure 3-6). cent (figure 3-7). Pour ces dix pays, environ 52 pour cent des plantations Les principaux pays établissant des plantations forestières sont établies à des fins industrielles, en vue forestières (10 premiers pays par superficie) d’approvisionner en matière première les industries, 26 pour Comme détaillé dans le tableau 3-3, les dix pays qui ont les cent pour des objectifs non industriels (bois de feu, plus grandes superficies de plantations forestières représentent protection des eaux et des sols, conservation de la 79 pour cent de la superficie mondiale. Six de ces pays, biodiversité), alors que l’objectif n’est pas spécifié pour représentant 56 pour cent des plantations, se situent en Asie. 22 pour cent des plantations (figure 3-8). Les plantations Plantations forestières 27

Tableau 3-3. Objectif et régime de propriété des plantations par superficie rapportée pour les dix principaux pays établissant des plantations forestières

Pays Superficie Objectif industriel Objectif non industriel Objectif non totale 000 ha 000 ha spécifié Public Privé Autre Non Sous Public Privé Autre Non Sous 000 ha spécifié total spécifié total Chine 45 083 10 182 - 26 994 - 37 176 102 - 7 805 - 7 907 - Inde 32 578 8 258 3 749 - - 12 007 11 370 8 641 560 - 20 571 - Fédération de Russie 17 340 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 17 340 Etats-Unis 16 238 1 185 15 053 - - 16 238 ------Japon 10 682 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.. n.d. n.d. n.d. n.d. 10 682 Indonésie 9 871 4 531 1 228 - - 5 759 358 3 754 - - 4 112 - Brésil 4 982 - - 4 802 - 4 802 - - 180 - 180 - Thaïlande 4 920 850 314 - - 1 164 1 219 2 537 - - 3 756 - Ukraine 4 425 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 4 425 République islamique d’Iran 2 284 241 - - - 241 1 938 105 - - 2 043 - Total pour les 10 principaux pays 148 403 25 247 20 344 31 796 - 77 387 14 987 15 037 8 545 - 38 569 32 447 % des 10 principaux pays 79% 87% 80% 66% TOTAL MONDIAL 187 086 30 226 25 876 27 202 5 871 89 175 19 836 18 161 9 772 680 48 449 49 463 Source: FRA2000.

industrielles de ces dix principaux pays sont de propriété République Autres publique à 33 pour cent, privée à 26 pour cent, et dans islamique d'Iran 21% 1% Chine 41 pour cent des cas, autre ou non spécifiée (figure 3-9). 24% Ukraine QUELQUES TENDANCES MONDIALES, 2% 1980-2000 Thaïlande 3% Brésil Inde Comparaisons 3% 17% Dans certains cas, les statistiques nationales de FRA2000 Indonésie 5% Fédération sur les plantations peuvent différer de celles reportées dans Japon de Russie Etats-Unis 9% les publications précédentes de la FAO (FAO 1981; 6% 9% FAO 1991), souvent en raison des changements dans les définitions. Par exemple, les plantations d’hévéa (Hevea Figure 3-7. Principaux pays établissant des plantations forestières Ð pourcentage de la superficie spp.) n’étaient pas considérées précédemment comme des

plantations forestières, mais le sont dans le cadre de Non spécifié FRA2000. Les évaluations précédentes utilisaient aussi des 22% facteurs de réduction régionaux pour rendre compte du taux de réussite des plantations après établissement. FRA2000 a Industriel appliqué des facteurs de réduction en tenant compte des 52% Non meilleures données fournies par chaque pays industriel indépendamment. Il y a eu également des changements dans 26% les informations de base, à partir de laquelle ont été établies les estimations. Les statistiques contiennent maintenant des Figure 3-8. Objectifs des plantations forestières pour les données provenant de nombreux pays industrialisés qui dix principaux pays n’étaient pas inclus dans les rapports des évaluations Public mondiales précédentes. Malgré ces différences, la Autre et 33% comparaison des résultats de FRAde chaque décennie non spécifié 41% permet l’analyse de certaines tendances, y compris les taux de plantation, les genres, les superficies et les objectifs (utilisations finales). Privé Les plantations forestières mondiales 26% La superficie occupée par les plantations forestières Figure 3-9. Régime de propriété, plantations mondiales a augmenté accrue au niveau mondial, passant de industrielles, dix principaux pays 28 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 3-4. Evolution des objectifs des plantations forestières par région entre 1980 et 2000 Région Superficie des plantations par objectif 000 ha Total Industriel Non industriel Non spécifié 2000 Afrique 8 036 3 392 3 273 1 371 Asie 115 847 58 803 43 662 13 381 Océanie 3 201 189 24 2 987 Europe 32 015 569 15 31 431 Amérique du Nord et centrale 17 533 16 775 471 287 Amérique du Sud 10 455 9 446 1 004 6 TOTAL GENERAL 187 087 89 175 48 449 49 463 1990 Afrique 2 990 1 366 1 623 Asie 31 775 8 991 23 119 Océanie 189 167 22 Europe Amérique du Nord et centrale 691 457 234 Amérique du Sud 7 946 4 645 3 301 TOTAL GENERAL 43 590 15 625 28 300 1980 Afrique 1 713 939 780 Asie 11 088 3 487 7 601 Océanie 88 41 47 Europe Amérique du Nord et centrale 287 272 15 Amérique du Sud 4 604 2 261 2 348 TOTAL GENERAL 17 779 7 000 10 791 Source: FAO 1981, 1995, 2000.

17,8 millions d’hectares en 1980, à 43,6 millions d’hectares 3 pour cent. Cependant, à titre indicatif seulement, il a été en 1990, et à 187 millions d’hectares en 2000 (tableau 3-4). estimé en 2000 que les plantations forestières fournissent Bien qu’en 2000, 26 pour cent des plantations environ 35 pour cent du bois rond mondial, chiffre qui continuent à être établies pour des objectifs non spécifiés, pourrait atteindre 44 pour cent en 2020 (ABARE et Jaakko une augmentation significative des plantations mise en Pöyry 1999) (figure 3-15). Si les plantations forestières sont place à des fins industrielles est observable au cours de la établies dans les zones écologiques les plus appropriées, et si dernière décennie: de 39 pour cent en 1980, à 36 pour cent on leur applique les principes de la gestion forestière durable, en 1990 jusqu’à 48 pour cent en 2000. De la même façon, il ces plantations pourront être un substitut essentiel des forêts y a eu une réduction des plantations forestières établies pour naturelles pour l’approvisionnement en matières premières. des objectifs non industriels. Dans plusieurs pays, la production de bois industriel issu des plantations forestières a largement remplacé celle en Evolution des espèces par région - provenance des ressources forestières naturelles. En représentation graphique Nouvelle-Zélande, les plantations forestières ont satisfait L’évolution du choix des espèces entre FRA1980, FRA1990 99 pour cent des besoins en bois rond industriel du pays en et FRA2000 est représentée graphiquement par région dans les 1997; le chiffre correspondant pour le Chili était de 84 pour figures 3-10 à 3-15 (FAO 1981; FAO 1995). Les graphiques ne cent, pour le Brésil de 62 pour cent et 50 pour cent pour la sont pas à l’échelle mais ils illustrent l’augmentation relative Zambie et le Zimbabwe. Cette substitution par les plantations des superficies pour chaque région au cours de la période forestières pourrait réduire la pression sur les forêts naturelles 1980-2000 et montrent les tendances dans les espèces utilisées. par l’exploitation, notamment dans les zones où les prélèvements non durables sont l’une des principales causes IMPACTS DES PLANTATIONS FORESTIéRES de la dégradation des forêts, et où les chemins d’exploitation Le potentiel des plantations forestières à satisfaire facilitent l’accès pouvant aboutir à une déforestation. partiellement la demande de bois et de fibres à des fins Les plantations forestières fournissent, en outre, des industrielles va en s’accroissant. D’après FRA2000, la produits forestiers non ligneux à partir des arbres plantés, ou superficie mondiale occupée par les plantations ne représente d’autres éléments de l’écosystème ainsi créé. Elles que 5 pour cent de la superficie forestière totale, et celle procurent des bénéfices environnementaux, sociaux et occupée par les plantations industrielles moins de économiques. Elles jouent aussi un rôle dans la lutte contre Plantations forestières 29

140000 Non spécifié 120000 Autres conifères

100000 Pinus Autres feuillus 80000 Tectona Eucalyptus

(000 ha)(000 60000 Acacia

40000

20000

0 1980 1990 2000

Figure 3-10. Superficies de plantation par genre, Asie

20000 18000 Non spécifié 16000 Autres conifères Pinus 14000 Autres feuillus 12000 Tectona 10000 Eucalyptus (000 ha)(000 8000 Acacia 6000

4000 2000

0 1980 1990 2000

Figure 3-11. Superficies de plantation par genre, Amérique du Nord et centrale

9000

8000 Non spécifié Autres conifères 7000 Pinus Autres feuillus 6000 Tectona 5000 Eucalyptus Acacia

(000 ha) 4000

3000

2000

1000

0 1980 1990 2000

Figure 3-12. Superficies de plantation par genre, Afrique 30 FRA 2000 - Rapport principal

3500

3000 Non spécifié Autres conifères 2500 Pinus Autres feuillus 2000 Tectona Eucalyptus

(000 ha)(000 1500 Acacia 1000

500

0 1980 1990 2000

Figure 3-13. Superficies de plantation par genre, Océanie

12000 Non spécifié Autres conifères 10000 Pinus Autres feuillus 8000 Tectona Eucalyptus 6000 Acacia (000 ha)(000

4000

2000

0 1980 1990 2000

Figure 3-14. Superficies de plantation par genre, Amérique du Sud

70%

60%

50%

40% 2000 2020 30%

20%

10%

0% Amérique Europe Amérique Afrique Asie du Nord Océanie et ex-URSS du Sud et centrale 2000 0,2 0,32 0,46 0,22 0,55 0,63 2020 0,39 0,46 0,53 0,29 0,66 0,65

Source:ABARE et Jaakko Pöyry 1999. Figure 3-15. Prédiction de la contribution du bois provenant des plantations dans l’approvisionnement de bois au niveau régional Plantations forestières 31

Tableau 3-5. Accroissements annuels moyens des principales mauvais état sanitaire des peuplements, des rendements et espèces utilisées dans les plantations forestières industrielles* des revenus réduits. Dans d’autres cas, des modifications de Espèces AAM l’état des eaux et des sols ont nui aux populations locales. m3/ha/an De plus, des conflits dans l’utilisation des terres peuvent

Eucalyptus apparaître entre l’établissement de plantations forestières et E. deglupta 14-50 d’autres secteurs, notamment le secteur agricole. E. globulus 10-40 Malgré ces impacts négatifs, il ne faut pas oublier que les E. grandis 15-50 plantations forestières sont entièrement renouvelables et E. saligna 10-55 qu’elles peuvent être durables d’un point de vue E. camaldulensis 15-30 économique, social, culturel et écologique si elles sont E. urophylla 20-60 E. robusta 10-40 planifiées, aménagées, exploitées et commercialisées avec prudence. Pinus P. caribaea var. caribaea 10-28 QUELQUES THéMES RELATIFS AUX P. caribaea var. hondurensis 20-50 PLANTATIONS FORESTIéRES P. patula 8-40 P. radiata 12-35 P. oocarpa 10-40 Accroissement annuel moyen (AAM) de quelques essences industrielles Autres espèces Pour planifier et modéliser les plantations, les données de Araucaria angustifolia 8-24 FRA2000 ont besoin d’être complétées par des Araucaria cunninghamii 10-18 informations sur la croissance et le rendement. Les taux de Gmelina arborea 12-50 croissance moyens des espèces fréquemment plantées sont Swietenia macrophylla 7-11 résumés dans le tableau 3-5. Tectona grandis 6-18 Casuarina equisetifolia 6-20 Dans l’ensemble, les espèces d’Eucalyptus et de Pinus, Casuarina junghuhniana 7-11 prédominantes dans les plantations industrielles des pays en Cupressus lusitanica 8-40 développement, ont des AAM similaires, allant de 10 à Cordia alliodora 10-20 20 m3 par hectare et par an. Cependant, de nombreuses Leucaena leucocephala 30-55 espèces populaires, appartenant à ces deux genres, ont des Acacia auriculiformis 6-20 taux de croissance beaucoup plus rapides. Eucalyptus Acacia mearnsii 14-25 Terminalia superba 10-14 grandis, par exemple, qui est l’espèce d’Eucalyptus la plus 3 Terminalia ivorensis 8-17 répandue, peut s’accroître de 40 à 50 m par hectare par an et Dalbergia sissoo 5-8 jusqu’à 100 m3 par hectare par an, dans des conditions Source: Webb et al. 1984; Wadsworth 1997. particulièrement exceptionnelles, et avec des techniques * Y compris certains essais prometteurs. d’amélioration des arbres avancées. D’autres espèces tropicales feuillues largement plantées, notamment la désertification, l’absorption du carbone en contrepartie Casuarina equisetifolia, Casuarina junghuhniana, Tectona des émissions, la protection des eaux et des sols, la grandis et Dalbergia sissoo, ont des AAM inférieurs à 15 m3 réhabilitation des sols épuisés par d’autres utilisations, par hectare, et souvent de moins de 10 m3 par hectare fournissent des emplois ruraux, et si elles sont aménagées de (FAO 2001h). manière effective, elles diversifient le paysage rural et Le climat et la station exercent une influence importante préservent la biodiversité. sur les taux de croissance. Dans les zones tropicales Les développements de plantations forestières n’ont pas humides et les sites plus fertiles, les taux de croissance sont toujours des impacts économiques, environnementaux, plus élevés que dans les endroits où les saisons sèches sont sociaux ou culturels positifs. Sans une planification correcte longues ou les sols infertiles ou dégradés. Par exemple, le et un aménagement approprié, elles peuvent être établies teck a un AAM de 4 à 8 m3 par hectare dans de nombreux dans des lieux impropres, à partir d’espèces/provenances sites en Inde, partiellement en raison de la sécheresse inadaptées, par des planteurs peu qualifiés et pour de associée à la pauvreté des sols. Certaines espèces comme mauvaises raisons. Il existe des cas où la forêt naturelle a été Gmelina arborea et quelques-unes des espèces déboisée en faveur de l’établissement de plantations, sans d’Eucalyptus sont très sensibles à la station. Pinus spp., au tenir compte des propriétaires traditionnels qui dépendaient contraire, tolère généralement mieux les conditions de ces forêts comme sources d’aliments, de médicaments et défavorables et s’adapte plus facilement. de revenus. Ailleurs, l’inadaptation entre le site et les Autant la génétique forestière que la sylviculture ont espèces, ainsi qu’une sylviculture inadéquate ont eu comme permis d’accroître les taux de croissance. Les meilleurs conséquences responsables de une faible croissance, un exemples sont les plantations d’Eucalyptus grandis et 32 FRA 2000 - Rapport principal

E. urophylla au Brésil, et Pinus radiata dans certains pays de s’appliquer le modèle. Le Système d’information sur la l’hémisphère sud. Les opérations sylvicoles avancées croissance des arbres et les parcelles permanentes comprennent généralement l’amélioration des techniques de (TROPIS), parrainé par le Centre pour la recherche forestière pépinière et de plantation, comme la bonne préparation du internationale (CIFOR), cherche à coordonner et à améliorer sol, la lutte contre les adventices et l’application judicieuse l’accès aux informations sur la croissance des arbres. d’engrais. Par exemple, selon certaines sources, l’application Un modèle de croissance et de production, mis au point de ces techniques pourrait doubler la croissance du teck pour les plantations de Pinus elliottii sur la zone côtière du (Tectona grandis) au Kerala, en Inde, et au Bangladesh, et Zululand en Afrique du Sud, prédit la hauteur, la surface sextupler en Indonésie. Pour les espèces de taillis, la terrière, le volume sur pied, le volume commercial et le productivité varie en fonction des révolutions, la première et matériel sur pied en fonction de l’âge du peuplement, afin de la deuxième révolution du taillis étant normalement plus planifier les coupes. En Nouvelle-Zélande, plusieurs productives que celle de semis. modèles de simulation ont été créés pour P. radiata, qui Les modèles de croissance varient entre les espèces. Par prédisent les mêmes variables que précédemment, mais exemple, des espèces à croissance très rapide comme incluent aussi la qualité du bois, les aspects relatifs à Gmelina arborea peuvent atteindre un pic d’AAM en moins l’exploitation et à la commercialisation, permettant ainsi de de 10 ans, alors que Pinus caribaea var. hondurensis cultivé faire un lien entre les options sylvicoles et l’utilisation à Trinité atteint un AAM maximum au bout de 25 ans industrielle. environ, et P. radiata à plus de 40 ans. Avec Cupressus lusitanica au Costa Rica, l’AAM maximum est atteint à Vers une productivité durable environ 30 ans (FAO 2001h). Il est possible non seulement de maintenir la productivité, Les périodes de révolution peuvent être déterminées par mais aussi de l’accroître dans les révolutions successives. l’utilisation finale et par la rentabilité économique. Pour de Pour ce faire, il faut définir clairement l’objectif final des nombreuses espèces à croissance rapide d’Eucalyptus, plantations et adopter une approche holistique de leur d’Acacia et de Casuarina, ainsi que pour Gmelina arborea, aménagement. Il est nécessaire d’intégrer les stratégies des révolutions courtes de moins de 15 ans sont adoptées, car concernant les programmes d’amélioration génétique, les ces espèces sont destinées principalement à la production de techniques de pépinière, le choix des espèces/provenances bois de trituration et de bois de feu. Les révolutions adaptées à la station, la sylviculture appropriée (préparation habituelles pour E. grandis au Kenya sont de 6 ans pour la du sol, mise en place des , désherbage, fertilisation, production domestique de bois de feu, de 7 ou 8 ans pour les élagage, éclaircie), la protection de la forêt et les techniques poteaux téléphoniques, et de 10 à 12 ans pour le bois de feu d’exploitation associées à un aménagement prudent. La industriel. Au Brésil, cette espèce est largement plantée pour Nouvelle-Zélande et le sud des Etats-Unis ont montré que la production de bois de trituration et de charbon de bois, des gains importants peuvent être réalisés en adoptant ce type avec des révolutions de 5 à 10 ans. Les espèces destinées à la d’approche. Dans les pays en développement, où les moyens production de grumes de haute qualité ont normalement des financiers sont souvent limités, les solutions techniques révolutions plus longues; le teck (Tectona grandis) a des sophistiquées ne sont pas toujours envisageables, mais il est révolutions allant de 50 à 70 ans, et pour les conifères de indispensable d’appliquer des principes de base corrects: valeur élevée, comme Araucaria angustifolia, des choix judicieux des espèces et provenances, bon matériel de révolutions de 40 ans sont pratiquées. D’une manière pépinière, préparation du site, techniques de plantation, lutte générale, on adopte pour les pins, des révolutions de durée contre les adventices, et moins fréquemment, application moyenne allant de 20 à 30 ans, à moins qu’ils soient plantés d’engrais. Une fois les plantations uniformes à croissance pour la production de bois de trituration, et alors des rapide établies, les soins culturaux ultérieurs peuvent devenir révolutions de plus courte durée peuvent être pratiquées. de plus en plus importants, en fonction de l’objectif final La modélisation de la croissance, des révolutions, de la (FAO 2001e). production et des différents produits par espèce est très Il est démontré actuellement que la production des importante pour la prise de décisions en matière plantations peut être durable si les forestiers mettent en d’aménagement des forêts. Pour les aménageurs et les œuvre des programmes prudents d’amélioration génétique et administrateurs, l’un des principaux obstacles pour le sylvicole des arbres et des pratiques d’aménagement développement de modèle, est le manque de données rationnelles (Evans 1999). Cependant, peu de recherches à adéquates. Elles peuvent provenir d’un large éventail de long terme ont été menées sur ce thème; il y a peu d’études sources, y compris les parcelles d’échantillonnage, définitives, et elles sont limitées à quelques espèces. Dans temporaires ou permanentes, et les essais. Ces essais et les l’une des recherches les plus prometteuses, Pinus patula a protocoles, appliqués pour obtenir des données, ont besoin été planté au Swaziland de façon intensive avec des d’être conçus soigneusement afin d’obtenir des informations révolutions d’environ 15 ans, et la productivité du site a été fiables sur toutes les conditions existantes auxquelles doit maintenue, voire accrue, au bout de trois révolutions. La Plantations forestières 33

diminution de croissance des plantations de teck texture, couleur et autres qualités esthétiques), qui (Tectona grandis) en Indonésie et en Inde reste peu claire permettent leur emploi dans la fabrication de produits de (FAO 2001b). grande valeur comme les meubles. Ces feuillus s’opposent La façon dont les plantations sont aménagées peut aux bois à révolution courte, à croissance rapide et de qualité affecter les propriétés chimiques et physiques des sols et du inférieure, utilisés comme combustible, pour la production site. Cependant, ce n’est que récemment que des études à de bois de trituration ou de produits reconstitués, et de bois long terme ont été entreprises pour évaluer ces facteurs ou d’œuvre moins de qualité inférieure. Dans les pays processus importants. Les méthodes employées pour la tropicaux, le teck (Tectona grandis), l’acajou (Swietenia préparation du sol (hersage, labourage, scarifiage, spp.) et le palissandre (Dalbergia spp.) sont les principales billonnage, andainage, brûlis dirigé), la mise en place des essences feuillues de plantation, alors que dans les pays plants (manuel, mécanique), le désherbage (manuel, tempérés prédominent le chêne (Quercus spp.), le frêne chimique, mécanique), la fertilisation, l’élagage et l’éclaircie (Fraxinus spp.), le cerisier (Prunus spp.), le noyer (Juglans (manuelle et mécanique, à des fins commerciales ou non), la spp.), le tulipier (Jacaranda spp.) et l’érable (Acer spp.). protection et l’exploitation de la forêt (manuelle, mécanique, Du fait que de nombreuses espèces feuillues coupe rase ou sélective) exercent toutes une influence sur la commerciales sont difficiles à établir en raison de leurs réserve de nutriments de l’écosystème. Les interactions avec exigences écologiques, ou de leur sensibilité aux maladies ou le drainage, la litière, le recyclage de la matière organique et aux insectes, des espèces plus faciles à cultiver sont choisies les changements des propriétés physiques des sols, pendant préférentiellement, comme le teck (Tectona grandis), ces opérations, sont importantes pour la durabilité à long Dalbergia sissoo et l’acajou (Swietenia macrophylla). En terme. En raison du recyclage de la litière et du 1995, les superficies mondiales occupées par ces espèces développement rapide des racines des arbres, les plantations étaient respectivement de 2 254 000, 626 000 et sont utilisées pour restaurer les terres fragiles et dégradées, 151 000 hectares. Elles représentent environ 10 pour cent de sujettes à l’érosion et à des ruissellements excessifs. Les l’ensemble des plantations feuillues dans les zones plantations forestières ont souvent des taux tropicales. Plus de 90 pour cent des plantations de teck se d’évapotranspiration plus élevés que les formations situent en Asie, notamment en Indonésie, en Inde, en herbeuses ou les parcelles agricoles, et peuvent, par là, Thaïlande, au Bangladesh, au Myanmar et au Sri Lanka. Près modifier l’hydrologie du site. C’est un facteur qui peut être de 95 pour cent des plantations de palissandre se trouvent en soit favorable (par exemple la réduction de la salinité dans Inde et au Pakistan. Les principales plantations d’acajou certaines conditions arides) soit défavorable (si cela diminue (Swietenia macrophylla) se situent en Indonésie et à Fidji, et les réserves d’eau destinées à d’autres utilisations) représentent environ 80 pour cent de la superficie plantée (FAO 2001b). (FAO 2001g). Le tableau 3-6, donne un résumé des Les rares études réalisées sur les changements de la principales caractéristiques d’essences précieuses plantées productivité entre les révolutions ont conclu que les communément dans les zones tropicales. changements négatifs sont dus, en premier lieu, à des La préférence des marchés allant vers des pièces de pratiques inappropriées ou inadéquates d’aménagement, ou grande dimension, la croissance lente et les très longues à l’invasion des adventices plutôt qu’aux plantations elles- révolutions (de 50 à 70 ans pour le teck, par exemple) tendent mêmes. à diminuer l’attrait de ces espèces pour les investissements Le brûlis et les cultures excessives lors de la préparation commerciaux. Cet aspect n’est que partiellement du site, le compactage du sol dû aux opérations mécaniques, contrebalancé par leur valeur. Le faible taux de rendement du les techniques d’exploitation inappropriées, et le manque de capital investi, associé à la longue période d’attente de ce protection de la forêt, peuvent contribuer à la perte de revenu, fait qu’il est difficile d’intéresser les investisseurs nutriments et à l’érosion du sol, d’où une perte de privés sans le soutien de politiques gouvernementales productivité des sites de plantations forestières. Cela ne peut garanties et stables. pas être simplement résolu par l’application de fertilisant, Parce que les marchés exigent une continuité dans mais par l’adoption d’une série complète de techniques l’approvisionnement, les plantations doivent être établies d’amélioration des arbres, de sylviculture, de protection et durablement à l’échelle régionale. Certaines des espèces d’exploitation dans une stratégie d’aménagement intégré de moins communes sont inconnues sur les places de marché. la forêt. Les autres problèmes liés au marché sont que l’exploitation du bois d’œuvre peut être faussement associée à la Plantations d’essences précieuses déforestation tropicale, et que les changements des modes en Les espèces feuillues à longue révolution et croissance lente, matière de bois décoratifs sont courants. Le marché de niche mais dont le bois est précieux, ont des propriétés techniques est important pour les feuillus précieux. particulières, comme la résistance, la durabilité naturelle, la Les projections relatives à l’approvisionnement en bois dureté et l’usinage facile, ainsi que l’aspect (figure, grain, provenant de plantations d’essences précieuses montrent 34 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 3-6. Caractéristiques d’essences précieuses utilisées dans les zones tropicales

Catégories Propriétés souhaitables Principales utilisations Essences précieuses Observations d’utilisation du bois finales correspondantes

Bois d’œuvre décoratif Aspect, qualité homogène, Meubles de qualité, Tieghemella spp.; Entandrophragma Valeur la plus élevée, stabilité des dimensions, durabilité, menuiserie d’intérieur cylindricum, Chorophora spp., concurrence avec les bon usinage, propriétés de Aucoumea klaineana, Afrormosia spp., feuillus tempérés et coloration et de finition Entandrophragma utile, Mansonia spp., panneaux de fibres à Lovoa spp., Khaya spp., Swietenia spp., densité moyenne (MDF) Dalbergia spp., Aningeria spp.

Bois d’œuvre de densité Aspect, résistance, durabilité Bois de construction Dipterocarpus spp., Lophira spp., Part faible dans l’utilisation élevée à très élevée naturelle élevée, disponibilité principalement Chlorophora spp., Ocotea rodiaei totale des bois tropicaux en pièces de grandes dimensions

Bois de service de Apparence, grain clair, durabilité Menuiserie d’extérieur, Shorea spp, Hevea brasiliensis, Le plus utilisé, enclin à la densité faible à moyenne naturelle, bonne propriété d’usinage mobilier de magasin, Terminalia spp., Heritiera spp. concurrence avec des meubles à prix moyen produits de substitution

Source: Basé sur FAO 1991.

qu’étant données la répartition par classes d’âge et les environ 80 pour cent de l’utilisation totale du bois dans les longues révolutions, il n’y aura pas d’augmentation de pays en développement, et près de 89 pour cent en Afrique l’approvisionnement dans les 20 prochaines années (FAO 2001f). (FAO 2001g). La prévision de la crise du bois de feu, dans les pays en Les activités futures de promotion des plantations de développement dans les années 80, s’était basée largement feuillus précieux devront attacher plus d’importance au sur les perspectives de l’offre et de la demande provenant choix des essences à usages multiples, à la recherche et au des plantations forestières et des forêts naturelles. Les pays développement de marchés pour maintenir les marchés de ont réagi à cette crise prévue, en plantant des arbres, souvent niche et de hauts standards de qualité de la production à la sous forme de plantations traditionnelles. L’échec de commercialisation. La sélection méticuleuse du site, nombreux programmes est dû au manque de prise en compte l’utilisation de plants de bonne qualité et d’origine des complexités inhérentes à l’offre et à la demande en bois génétique supérieure, ainsi que l’application d’une bonne énergie, à la difficulté à prendre en compte les aspects sylviculture sont des facteurs très importants. Les sociaux et des besoins des populations, ainsi qu’à la faible programmes de plantation devront être économiquement structure des programmes. L’importance du bois de feu viables, adaptés à l’environnement et socialement venant des arbres plantés sur les terres agricoles, dans les désirables. Des incitations pourraient s’avérer nécessaires villages, les jardins de case, et le long des routes et des cours pour stimuler l’investissement privé en raison de la d’eau, a été sous-estimée. longueur des révolutions. Les communautés rurales récoltent, dans des zones Même si ces plantations de feuillus précieux pouvaient d’approvisionnement en bois de feu, les tiges, les branches, potentiellement réduire la pression sur les forêts naturelles, les souches, les brindilles, les feuilles et la litière des arbres elles n’empêcheront pas la déforestation due à pour les utiliser comme combustible. Il en résulte un l’empiétement de l’agriculture. L’approvisionnement blocage dans le recyclage des éléments nutritifs, et par d’importantes quantités de bois d’œuvre de valeur risque de conséquent, une dégradation des sites de plantations réduire la valeur des peuplements forestiers naturels, et par forestières. Dans de nombreuses communautés rurales des conséquent, conduire à une destruction plus rapide. Il est pays en développement, le bois de feu est considéré comme donc souhaitable, dans la mesure du possible, de gérer les un bien gratuit que l’on ramasse dans les forêts naturelles ou plantations, les ressources et les produits forestiers de les plantations forestières publiques. Souvent les femmes et manière complémentaire. les enfants récoltent le bois à faible coût ou gratuitement. C’est pourquoi les plantations forestières privées, établies Plantations et bois-énergie spécialement pour le bois de feu, comportant des coûts de Les combustibles ligneux extraits des plantations, ou des développement et des cycles de révolution, peuvent paraître forêts naturelles ou semi-naturelles, sont d’une très grande comme un concept étranger. importance dans les pays en développement, car ils Certaines études menées en Asie montrent que répondent à 15 pour cent environ de la demande totale l’approvisionnement en bois à partir des forêts peut varier d’énergie (CME 1999). Le bois de feu satisfait près de de 13 pour cent aux Philippines, à 73 pour cent au Népal. 7 pour cent de la demande mondiale d’énergie, et seulement Dans de nombreux pays, un peu moins de 50 pour cent du 2 pour cent de celle des pays industrialisés. Il répond à plus bois de feu provient des forêts. de 70 pour cent aux besoins énergétiques dans 34 pays en Il a été estimé au niveau mondial, en 1995, que les développement, et à plus de 90 pour cent dans 13 pays (dont plantations forestières non industrielles couvraient environ 11 pays africains). Les combustibles ligneux représentent 20 millions d’hectares (FAO 2000), soit près de 17 pour cent Plantations forestières 35

de la superficie mondiale de plantations cette année-là. Une de 350 pour cent de la production de bois de feu d’ici à proportion importante de ces plantations a été installée pour 2020. Les produits secondaires issus des industries du bois la production de bois de feu, et 98 pour cent se situaient dans contribueront aussi à augmenter l’approvisionnement en les pays en développement. Ces chiffres ne tiennent pas bois de feu. La situation est moins favorable en Afrique, où compte des arbres plantés hors de la forêt dans les on prévoit, pour quelques pays, des baisses de la production exploitations agricoles ou les villages, etc., ni des de bois de feu provenant des plantations. (FAO 2001f). plantations considérées comme agricoles, telles les plantations d’hévéa ou de palmier. Nouvelles sources de fibres En 1995, dans les pays en développement, un tiers Depuis FRA1990, les progrès des techniques d’utilisation environ de l’ensemble des plantations avait comme du bois ont accru l’importance des nouvelles sources de principal objectif la production de bois de feu (tableau 3-7). fibres – hévéa (Hevea brasiliensis), cocotier (Cocos Les trois quarts de ces plantations se trouvaient en Asie nucifera) palmier à huile (Elaeis guineensis) – notamment (Japon exclu), où elles représentaient 60 pour cent de la dans la sous-région d’Asie du Sud-Est. Les plantations de production totale des plantations. En Amérique latine, plus ces espèces représentent respectivement 9,7, 12,0 et de la moitié de la production des plantations était pour le 6,0 millions d’hectares. Elles se situent toutes dans les bois de feu; en Afrique et en Océanie, le bois industriel zones tropicales humides. En termes de superficie, l’Asie représentait une part plus importante de la production. détient 92 pour cent des plantations mondiales d’hévéa, Toutefois, les plantations ne fournissaient en général qu’un 86 pour cent de celles de cocotiers et 78 pour cent des petit pourcentage de la totalité du bois de feu utilisé. palmiers à huile. L’Indonésie, la Thaïlande et la Malaisie L’Uruguay est une exception intéressante (FAO 2001f). ont presque les trois quarts des plantations d’hévéa; La production de bois de feu des plantations ne satisfait l’Indonésie et les Philippines près de la moitié des actuellement qu’une petite partie des besoins en énergie, ressources en cocotiers, et la Malaisie possède 55 pour cent cependant, elle est très importante dans certains endroits et des palmiers à huile. Ces trois espèces sont cultivées pays. Aujourd’hui, les plantations fournissent 5 pour cent principalement pour des produits autres que le bois, si bien du bois de feu. Il est probable que la production de ces que lorsqu’elles vieillissent, elles sont exploitables par les plantations non industrielles double dans les 20 prochaines industries de fibres à un coût minime (FAO 2001c). années, même avec une faible extension de la superficie, Le bois d’hévéa est récolté lorsque la production de car la répartition par classe d’âge est fortement concentrée latex diminue (au-delà de 30 ans) et produit 100 m3 par sur les jeunes plantations. Dans un scénario optimiste, où le hectare de bois rond, mais le rendement transformation le développement des plantations se poursuit au même taux rendement en bois débité n’est que de 25 à 45 pour cent en que lors des dix dernières années, pour ensuite baisser raison de la forme médiocre et de la petite taille des arbres. progressivement, on pourrait anticiper une augmentation La plupart des peuplements plantés en Asie du Sud-Est

Tableau 3-7. Superficie et production des plantations forestières non industrielles dans certains pays en développement, par région Région Superficie des % du total des Estimations de 1995 2020 plantations plantations de bois de feua Plantations de bois % de la production % de l’utilisation Production prévue 000 d’ha de feua des plantations totale de bois de feub de bois de feuc millions de m3 millions de m3 Afrique 2 15437 12,2 34 3 20,6 Ethiopie 135 88 1,5 93 3 1,6 Madagascar 122 52 1,5 84 16 1,7 Soudan 233 78 1,1 76 7 3,2 Asied 15 090 33 53,8 60 5 334,8 Chine 3 854 18 5,5 20 2 56,7 Inde 8 30867 30,2 92 11 137,7 Indonésie 399 13 4,2 52 5 8,2 Océaniee 14 10 <0,1 12 <1 Amérique latine 3 123 35 20,4 55 8 47,0 Brésil 1 946 47 12,6 51 12 25,1 Pérou 210 72 1,5 70 9 3,6 Uruguay 232 67 2,1 71 95 5,9 Pays en développement 20 380 33 86,4 47 5 302,4 a Il est supposé que les plantations non industrielles servent principalement à la production de bois de feu. b Sur la base d’estimations de la CME (1999) et de la FAO (2000). c Scénario 3 de FAO (2000) – pendant 10 ans, la nouvelle superficie plantée sera égale à celle des années récentes pour ensuite diminuer progressivement – une estimation optimiste. d L’Asie comprend la Turquie mais pas le Japon. e Australie et Nouvelle-Zélande non comprises. 36 FRA 2000 - Rapport principal

appartiennent à de petits propriétaires, et sont dispersés emmagasinée dans les tiges peut atteindre cinq fois la géographiquement, d’accès difficile et leurs tiges ont une masse de la matière sèche. La haute teneur en humidité, de mauvaise qualité. Al’heure actuelle, la majorité du bois ainsi que les grandes quantités de parenchyme riche en d’hévéa utilisé industriellement vient des grandes sucre et en amidon, font de sa transformation en produits plantations. Les meubles de qualité, le parquet, les forestiers de qualité un véritable défi. La Malaisie envisage, boiseries, les panneaux reconstitués, le bois de service et le à l’heure actuelle, la construction d’une usine de MDF pour bois de feu, y compris le charbon de bois, sont fabriqués utiliser les troncs des palmiers à huile (FAO 2001c). avec du bois d’hévéa. Cependant, ce bois doit être transformé dans les quelques jours qui suivent sa coupe Les plantations comme substituts des forêts pour minimiser l’attaque du champignon du bleuissement. naturelles Les industries en aval les plus développées sont localisées Face aux préoccupations croissantes concernant l’état et la en Malaisie, où la production de bois de sciage à partir de perte de forêts naturelles, l’extension rapide des aires l’hévéa est passée de 88 000 m3 en 1990 à 137 000 m3 en protégées et les grandes étendues de forêts inaccessibles 1997, et la production de panneaux de fibres à densité pour l’approvisionnement en bois, les plantations sont de moyenne (MDF) issue de cette même espèce, a atteint plus en plus considérées comme aptes à fournir des 1,16 million de mètres cubes par an en 1999. Les substituts des produits provenant des forêts naturelles, exportations de meubles d’hévéa se sont accrues passant surtout en Asie et dans la région du Pacifique. d’environ 74 millions de dollars EU en 1991 à 683 millions Dans ces deux régions, il est estimé que 52 pour cent des en 1998. Le bois d’hévéa est devenu un substitut, forêts naturelles ne sont pas exploitables en raison de leur désormais, des feuillus légers des forêts tropicales. Il a été inaccessibilité et de la faible rentabilité des exploitations. reconnu comme un bois provenant des plantations Sur les forêts non disponibles, il est estimé qu’environ 38 durables, respectueuses de l’environnement, ce qui lui a pour cent sont des réserves légales. En outre, l’interdiction valu une grande popularité (FAO 2001c). d’exploiter a été imposée sur de grandes étendues de forêts Les cocotiers sont exploités lorsque les rendements de naturelles couvrant environ 10 millions d’hectares. Les copra diminuent (au-delà de 60 ans), et produisent 90 m3 de raisons de cette interdiction varient mais sont liées à la bois par hectare. Le cocotier a des propriétés variables et il déforestation et à la dégradation des forêts, responsables de est très difficile à transformer, mais peut donner un bois à problèmes environnementaux en Thaïlande, aux un coût relativement faible et adapté à de nombreuses Philippines et en Chine, et aux besoins de conservation au utilisations: construction, boiseries, escaliers, montants de Sri Lanka et en Nouvelle-Zélande (FAO 2001a). porte, meubles, planchers et poteaux téléphoniques. En L’effet net de la déforestation et de la disparition des 1993, l’Indonésie avait 65 millions de mètres cubes de tiges forêts naturelles sur la production de bois a provoqué des de cocotiers trop âgés, qui devaient être enlevées avant de pénuries de bois dans certaines zones de la région Asie- la replantation. Cette matière première suscite un intérêt Pacifique, et l’exploitation de bois rond dépasse les seuils croissant sur les marchés européens et nord-américains. de durabilité. Les zones les plus touchées sont l’Asie du Elle ne remplacera sans doute jamais le bois conventionnel Sud et l’Asie du Sud-Est insulaire, bien que l’Asie du Sud- mais pourrait trouver sa place sur des marchés de niche. Est continentale soit concernée aussi. En revanche, La Elle continuera à être utilisée comme bois de construction à Nouvelle-Zélande dispose d’un excédent de bois de faible coût (FAO 2001c). plantations, disponible pour l’exportation. Les plantations de palmiers à huile sont exploitées pour Sur six cas étudiés dans la région Asie-Pacifique, la les fibres, après des révolutions de 25 à 30 ans et produisent Nouvelle-Zélande est plus qu’autosuffisante pour la environ 235 m3 de bois par hectare. Il est estimé que plus de production de bois issue des plantations. En Chine et au 1,6 milliards de mètres cubes de fibres seront disponibles Viet Nam, l’importance des plantations va s’accroître à dans les années à venir, à partir des plantations établies en mesure que les ressources plantées deviennent adultes. La Asie du Sud-Est. Entre 1996 et 1999, leur superficie s’est mise en œuvre des programmes de développement des accrue de 18 pour cent. En Malaisie, elle a augmenté de plantations s’est heurtée à de sérieux problèmes au Sri 3 millions d’hectares dans les 30 dernières années. Lanka, aux Philippines et en Thaïlande. Au Sri Lanka, en La plupart des plantations de palmiers à huile (à la Inde et ailleurs dans les tropiques, les arbres hors forêt différence de celle d’hévéa et de cocotier) dans les jouent désormais un rôle essentiel dans principaux pays producteurs, notamment la Malaisie et l’approvisionnement en bois rond et en bois de feu l’Indonésie, sont gérées par des sociétés de plantation ou (FAO 2001a). des coopératives. Les produits du palmier à huile, comme La plupart des pays de la région deviennent les coques de l’amande, les fibres pressées et les régimes de importateurs de bois, et il est prévu que les exportations fruits sont utilisés actuellement comme combustible pour augmentent. Parfois l’interdiction d’exploiter n’a fait que produire de la chaleur pour les usines d’extraction. L’eau déplacer le problème vers d’autres pays. Les difficultés Plantations forestières 37

d’acquisition de grandes superficies de terrain dans certains Conférence des parties à la CCNUCC en juillet 2001, pays ont compliqué l’établissement de plantations l’établissement des plantations forestières dans les pays en industrielles. Aux Philippines, en Thaïlande et au Viet développement devra faire l’objet d’un accroissement Nam, des conflits sociaux ont éclaté avec les populations considérable. La décision sur les puits de l’Accord de Bonn locales entre les utilisateurs traditionnels de la forêt et les devrait apporter des fonds dans les activités forestières, et politiques de développement, ainsi qu’entre les riches et les renforcer ainsi les efforts internationaux dans ce domaine. pauvres. On a recours parfois à des incitations et aux Cependant, il faudra aussi mettre en place un système de développements de programmes de foresterie sociale pour surveillance et de vérification pour garantir que ces résoudre ces problèmes. plantations ne seront pas établies aux dépens de la Bien qu’il paraisse désormais évident que les population locale, ou des efforts de conservation de la plantations joueront à l’avenir un rôle croissant de diversité biologique. Les décisions prises à Bonn sur la substitution des forêts naturelles, l’effet se fera sentir au cas ratification du Protocole de Kyoto aboutiront aussi à par cas, au fur et à mesure que les gouvernements et les nouveaux défis sur le développement des plantations investisseurs décideront, où et comment, les plantations forestières. peuvent être établies d’un point de vue technique, économique, social tout en respectant l’environnement. A CONCLUSIONS court terme, dans la région Asie-Pacifique, les plantations D’après les statistiques, les nouvelles plantations pourront apporter une contribution mais ne remplaceront forestières s’accroissent au taux de 4,5 millions d’hectares pas les ressources tirées des forêts naturelles. Il est probable par an, mais les superficies nettes pourraient être très qu’au niveau régional et au niveau mondial, le taux actuel inférieures. L’Asie et l’Amérique du Sud ont établi de développement des plantations industrielles compensera beaucoup plus de nouvelles plantations que les autres tout juste les pertes dues à la déforestation et le transfert des régions. La région Asie possède les plus grandes superficies forêts naturelles vers un statut de protection. Même s’il est de plantations forestières. théoriquement possible, le développement des plantations Les espèces feuillues représentent 40 pour cent des est insuffisant à l’heure actuelle pour compenser la plantations forestières, les conifères 32 pour cent, et les consommation croissante et le déclin de l’exploitation de espèces non spécifiées 29 pour cent. bois dans les forêts naturelles (FAO 2001a). Les plantations industrielles concernent 48 pour cent du total mondial et les plantations non industrielles, 26 pour Plantations et fixation du carbone cent. Les ressources en plantations industrielles sont Au cours des dix dernières années, le développement des essentiellement en Chine, en Inde et aux Etats-Unis, alors plantations forestières comme contrepartie de la fixation du que les ressources en plantations non industrielles se carbone, s’est transformé en un mécanisme commercial, trouvent surtout en Chine, en Inde, en Thaïlande et en bien qu’un marché organisé, où les prix du carbone seraient Indonésie. La propriété des plantations industrielles et non définis en fonction de l’offre et de la demande, soit encore industrielles est répartie équitablement entre le domaine loin. L’adoption du Protocole de Kyoto en 1997 a stimulé public et le domaine privé. très fortement les investissements dans les plantations, Cependant les données concernant les plantations sont comme puits de carbone, même si les instruments trop incomplètes pour permettre une analyse détaillée. juridiques et administratifs et les directives Les plantations forestières procurent d’importants d’aménagement restent à débattre. Un certain nombre de bénéfices environnementaux, sociaux et économiques. Un pays s’est déjà préparé à supporter le coût supplémentaire aménagement rationnel, l’amélioration des arbres et la de l’établissement de forêts artificielles. Le programme sylviculture peuvent maintenir et/ou accroître la national du Costa Rica, de 1997, a été le premier à établir productivité de ces plantations forestières. Cependant, il est des titres de placement de puits de carbone qui pourraient important pour cela de les gérer en accord avec un objectif servir pour compenser les émissions, et le premier à final bien défini. recourir à des contrats de certification indépendants. Les plantations forestières peuvent fournir un substitut Ace jour, le financement, pour diminuer les émissions essentiel de l’approvisionnement en matière première de gaz contribuant à l’effet de serre, porte sur environ 4 provenant des forêts naturelles, y compris le bois rond millions d’hectares de plantations forestières dans le industriel et le bois de feu. De plus, les espèces non monde (FAO 2001d). S’il est reconnu que, parmi les forestières comme l’hévéa (Hevea brasiliensis), le cocotier différentes utilisations des terres, changements (Cocos nucifera) et le palmier à huile (Elaeis guineensi) d’utilisation et activités forestières, seuls le boisement et le deviennent, à l’heure actuelle, d’importantes sources de reboisement sont admis au titre du Mécanisme pour un bois et de fibres. Enfin, il existe un potentiel croissant développement propre du Protocole de Kyoto, comme d’investissement dans les plantations forestières pour convenu à Bonn pendant la deuxième phase de la sixième compenser les émissions de carbone. 38 FRA 2000 - Rapport principal

BIBLIOGRAPHIE FAO. 2001b. Biological sustainability of productivity in Australian Bureau of Agriculture and Resource successive rotations, par J. Evans. Forest plantations Economics (ABARE) et Jaakko Pöyry Consulting. thematic paper series. Rome (inédit). 1999. Global outlook for plantations. ABARE Research FAO. 2001c. Non-forest tree plantations, par W. Killmann. Report 99.9. Canberra, ABARE. Forest plantations thematic paper series. Rome (inédit). Conseil mondial de l’énergie (CME). 1999. The challenge FAO. 2001d. Plantations and greenhouse gas mitigation: a of rural energy poverty in developing countries. Londres, short review, par P. Moura Costa et L. Aukland. Forest FAO/CME. plantations thematic paper series. Rome (inédit). Evans, J. 1999. Sustainability of forest plantations – the FAO. 2001e. Plantation productivity, par W. Libby. Forest evidence. Issues Paper. Londres, Department for plantations thematic paper series. Rome (inédit). International Development. FAO. 2001f. Plantations and wood energy, par D. Mead. FAO. 1981. Evaluation des ressources forestières 1980. Forest plantations thematic paper series. Rome (inédit). Rome. FAO. 2001g. Promotion of valuable hardwood plantations FAO. 1991. High value markets for tropical sawnwood, in the tropics. A global overview, par F.K. Odoom. Forest plywood and veneer in the European Community, par R.J. plantations thematic paper series. Rome (inédit). Cooper. Rome. FAO. 2001h. Mean annual volume increment of selected FAO. 1995. Evaluation des ressources foestières 1990 – industrial forest plantation species, par L. Ugalde et O. ressources des plantations forestières tropicales. Etude Perez. Forest plantations thematic paper series. Rome FAO Forêts N° 128. Rome. (inédit). FAO. 2000. The global outlook for future wood supplies Wadsworth, F.H. 1997. Forest production for tropical from forest plantations, par C. Brown. FAO, document de America. USDAForest Service Agriculture Handbook travail GFPOS/WP/03. Rome. 710. Washington, DC, USDAForest Service. FAO. 2001a. Role of forest plantations as substitutes for Webb, D.B., Wood, P.J., Smith, J.P. et Henman, G.S. natural forests in wood supply – lessons learned from the 1984. A guide to species selection for tropical and Asia-Pacific region, par T. Waggener. Forest plantations subtropical plantations. Tropical Forestry Papers N° 15. thematic paper series. Rome (inédit). Oxford, Royaume-Uni, Commonwealth Forestry Institute. Les arbres hors forêt 39

Chapitre 4 Les arbres hors forêt

RÉSUMÉ Des milliards d’arbres dans le monde n’entrent pas dans les définitions de la «forêt» et des «autres terres boisées» de FRA2000. Les arbres hors forêt comprennent les arbres présents dans les villes, les exploitations, le long des routes et dans de nombreux autres lieux qui, par définition, ne constituent pas une forêt. Tous les arbres contribuent à l’environnement et au bien-être économique et social de l’humanité. Le présent chapitre décrit brièvement l’importance des arbres hors forêt et analyse quelques questions relatives à leur évaluation. FRA2000 n’a pas cherché à évaluer ces arbres de manière exhaustive au niveau mondial, et une telle évaluation de cette ressource n’a jamais été réalisée à ce jour. Cependant, de nombreuses études ont été menées sur les arbres hors forêt pour des pays ou des zones particulières, en mettant souvent l’accent sur leur contribution économique. Le présent chapitre fournit un résumé de certaines de ces études et analyse les difficultés théoriques et pratiques auxquelles on se heurte lorsque l’on tente d’évaluer de manière détaillée ces ressources à l’échelle mondiale. Quelques suggestions sont données sur les améliorations qui pourraient être apportées aux évaluations futures.

INTRODUCTION politiques de développement, mérite d’être mieux évaluée et L’importance des arbres hors forêt est observable dans de connue. La croissance des populations, la réduction des nombreux contextes Dans les pays à faible couvert forestier, forêts et la dégradation des écosystèmes conduisent à penser ils représentent la principale source de bois et de produits que tous que les arbres hors forêt sont destinés à jouer un «forestiers» non ligneux. Cependant les arbres sont alors rôle crucial au niveau local et mondial en contribuant à la souvent si disséminés qu’ils ne sont pas représentés dans les pérennité des ressources, à la réduction de la pauvreté et à la cartes forestières produites par FRA2000. On trouve des sécurité alimentaire. Les arbres hors forêt permettent arbres sur les terres agricoles, dans les zones densément d’atténuer la pression sur les ressources forestières, de peuplées, dans les plantations d’arbres fruitiers et dans les conserver les terres agricoles, de stimuler la productivité jardins familiaux, qui couvrent souvent un important agricole, de neutraliser l’impact négatif de la croissance pourcentage de la terre. Dans les zones urbaines, les arbres urbaine sur l’environnement, d’accroître les disponibilités jouent d’importants rôles esthétiques et écologiques, en plus alimentaires, de fournir des revenus et de contribuer de de l’ombre qu’ils procurent et de leur contribution notable à manière importante à la sécurité alimentaire. l’amélioration de la vie citadine. Les communautés rurales, FRA2000 n’a pas entrepris une évaluation mondiale des les exploitants et les bergers qui n’ont pas accès à la forêt arbres hors forêt, notamment en raison du manque de diversifient leur production et protègent leurs terres en moyens; aucune évaluation mondiale et complète des arbres maintenant différents systèmes arborés sur leurs hors forêt et de leurs produits n’a été réalisée non plus à ce exploitations. jour. Cependant, de nombreuses études ont été menées pour La déforestation a été cartographiée et quantifiée, mais on des secteurs ou zones géographiques particuliers, et elles sait très peu de ce qu’il advient des terres autrefois mettent souvent l’accent sur leur contribution économique. forestières; le défrichage de la forêt est souvent suivi par Le présent chapitre fournit un résumé d’études choisies et l’établissement de systèmes de production dont les arbres analyse les difficultés pratiques et théoriques liées à la font partie intégrante. De même, la dynamique des arbres sur réalisation d’une évaluation mondiale et exhaustive de cette les terres agricoles est peu connue, ainsi que leur contribution ressource. à la production de bois et d’autres produits et services. Très Le chapitre répond aux préoccupations exprimées par la peu d’informations existent sur l’évolution du couvert arboré Consultation d’experts sur l’évaluation des ressources dans les champs et les systèmes urbains. Les connaissances forestières 2000 (Kotka III) concernant le manque sur les arbres hors forêt proviennent pour l’essentiel d’études d’informations sur les arbres hors forêt (Finish Forest locales sur l’agroforesterie, le sylvopastoralisme et la Research Institute, 1996). Des informations foresterie urbaine, sociale, communautaire ou rurale. supplémentaires, des études de cas nationales et des Cette ressource répandue et polyvalente, connue des documents de travail peuvent être trouvés sur la page Web agriculteurs mais mal définie par les gestionnaires et de FRA. Un cahier FAO Conservation sur les arbres hors normalement absente des statistiques officielles et des forêt sera publié à la fin de 2001. 40 FRA 2000 - Rapport principal

DÉFINITION DES ARBRES HORS FORÊT paysage et de l’environnement rural comme les principales Les arbres hors forêt sont définis comme tous les arbres raisons de la plantation d’arbres (Auclair et al. 2000). Dans exclus de la définition de la forêt et des autres terres boisées les tropiques, les agriculteurs plantent des espèces ligneuses (voir annexe 2). Ils se situent sur «d’autres terres»2, pour la sécurité alimentaire et la subsistance. Les arbres hors principalement sur les terres agricoles et les espaces forêt sont une source majeure d’aliments (Bergeret et Ribot construits, tant en zone rurale qu’en zone urbaine. Un grand 1990). Le fourrage pour le bétail produit par ces arbres peut nombre de ces arbres est planté ou domestiqué. Parmi eux devenir une question de vie ou de mort dans les zones semi- figurent les arbres introduits dans les systèmes arides ou montagneuses. agroforestiers, les vergers et les petits boisements. Ils Le bois de feu reste la principale source d’énergie dans peuvent pousser dans les prairies, les pâturages et les les pays en développement, représentant jusqu’à 81 pour exploitations ou le long des cours d’eau, des canaux et des cent de la récolte de bois (FAO 1999). En revanche, dans les routes, ou encore dans les villes, les jardins et les parcs. pays industrialisés, le bois de feu compte pour moins de Certains systèmes d’exploitation comprennent des cultures 10 pour cent de la consommation totale de combustible en couloirs et l’agriculture itinérante, des cultures sous (FAO 1998). Rares sont les études qui ont signalé le volume couvert arboré permanent (caféiers, cacaoyers, par total de bois de feu tiré de peuplements et d’arbres isolés, hors exemple), des brise-vent, des haies, des jardins familiaux et de la forêt, mais on sait que les systèmes agroforestiers et les des plantations d’arbres fruitiers. vergers fournissent une part importante de cette ressource. La classification des arbres hors forêt présente certaines Les arbres hors forêt sont une source importante de difficultés. Il existe des classifications pour l’agroforesterie, produits forestiers non ligneux, décrits plus en détail dans le mais aucune n’est applicable à tous les arbres hors forêt chapitre 11. (Kleinn 2000). Pour des raisons pratiques, la définition de la Les arbres hors forêts jouent un important rôle «forêt» de FRA2000 associe les aspects de couverture et écologique. Les arbres et arbustes plantés dans les champs d’utilisation des terres. Cette approche crée des difficultés contribuent à freiner le ruissellement et l’érosion, à maîtriser de classification non seulement de la forêt mais aussi des les inondations, ainsi qu’à purifier l’eau et à protéger les arbres hors forêt. champs contre le vent. Les arbres qui bordent les rivières et Dans une étude sur la collecte de données concernant les les ruisseaux aident à sauvegarder la diversité biologique, arbres hors forêt entreprise en Amérique latine (Kleinn et al. offrant des frayères aux poissons et aux crustacées, et de 1999), où la classification se fondait essentiellement sur des l’ombre qui réduit l’eutrophisation. critères d’utilisation des terres, séparer les aspects Le rôle considérable que jouent les arbres dans la d’utilisation des terres de ceux du couvert végétal s’est protection et la conservation des sols, la réduction de avéré être une source majeure de malentendus. On risquait l’érosion éolienne et hydraulique et le maintien de la fertilité de confondre les plantations de café et les arbres dans les du sol est reconnu universellement. Tout aussi importants pâturages avec de la forêt, compte tenu de leur densité sont les bienfaits cumulés que procurent les arbres dans les élevée. Cela met clairement en évidence certains des risques petites exploitations dans la conservation du sol et des eaux, encourus en établissant une classification simple et fiable notamment dans le cadre élargi de la gestion des bassins a posteriori. versants de montagne; leur impact positif sur le climat, et le En France, l’Inventaire forestier national (IFN) et rôle tampon qu’ils jouent vis-à-vis des effets de la l’enquête Ter-uti sur l’utilisation des terres3 ont commencé à désertification et de la sécheresse. chercher à coordonner les classifications des arbres hors forêt. L’objectif serait d’utiliser les données annuelles de RÉSULTATS D’ÉTUDES CHOISIES l’enquête Ter-uti pour mettre à jour les statistiques En dépit du manque de données au niveau régional et décennales de l’IFN, avec une seule nomenclature nationale mondial, un certain nombre d’études ont été entreprises au comme résultat (IFN 2000). niveau local. Les approches adoptées par ces études diffèrent en fonction de l’objectif et de l’échelle de FONCTIONS ET DÉFIS l’analyse. Rares sont celles qui utilisent des méthodes qui Dans les pays industrialisés, les agriculteurs mentionnent ressemblent aux inventaires forestiers traditionnels. l’ombre et l’abri, la protection du sol et l’amélioration du Beaucoup d’entre elles reposent sur la littérature existante ou sur des estimations tirées d’enquêtes et d’interviews. La 2 Les «autres terres» comprennent les terres agricoles (y compris les quantification des produits est souvent basée sur différents pâturages et les prairies), les espaces construits (y compris les paramètres, comme les estimations de la production établissements humains et les infrastructures), les terrains dénudés (y compris les oasis), la neige et la glace. 3 L’enquête Ter-uti du Service central des enquêtes et études statistiques, a 4 Les produits forestiers non ligneux (PFNL) sont les produits d’origine été initiée par le Ministère de l’agriculture en 1981; elle suit les biologique autres que le bois, dérivés des forêts, des autres terres boisées et changements qui surviennent dans les zones d’arbres hors forêt et boisées. des arbres hors forêt. Les arbres hors forêt 41

mondiale, la production commercialisée, la productivité feu et bois d’œuvre, comme la quantité de gomme, de fruits observée ou potentielle ou la valeur économique, si bien que ou de noix qui peut être collectée et la répartition des la fiabilité des résultats est incertaine. espèces non ligneuses présentant un intérêt économique Ci-après sont présentés les résultats de certaines études (Glen 2000). nationales qui ont évalué les arbres hors forêt (FAO 2001). Au Costa Rica, le Centre agronomique tropical de Au Kerala, l’Etat de l’Inde le plus densément peuplé, recherche et d’enseignement (CATIE), en collaboration une étude a estimé que sur les 14,6 millions de mètres cubes avec l’Université de Fribourg, Allemagne, met actuellement de bois produits annuellement dans l’Etat, environ 83 pour au point une méthodologie régionale pour l’Amérique cent provenaient des propriétés familiales rurales (fermes et centrale pour évaluer les ressources arborées hors de la terres agricoles), 10 pour cent des plantations industrielles forêt. Une combinaison d’images satellitaires, de (caoutchouc, cardamome, café et thé) et environ 7 pour cent photographies aériennes et d’échantillonnage sur le terrain seulement des zones forestières (26,6 pour cent de l’Etat est est utilisée pour venir à bout de la complexité de la ressource sous couvert forestier) (FSI 1998). Les arbres hors forêt (nombre d’espèces, répartition et structure) et permettre de satisfaisaient près de 90 pour cent des besoins en bois de feu réaliser un suivi dynamique des ressources au niveau de l’Etat. Le combustible tiré seulement des cocotiers, national et régional (Kleinn et al. 1999). Kleinn et al. (1999) notamment du bois et des matériaux non ligneux (coupés ou ont étudié les systèmes de collecte de données sur les arbres tombés), représentait environ 70 pour cent des disponibilités hors forêt dans huit pays d’Amérique latine (Brésil, Costa totales de bois de feu (Krishnakutty 1990). Rica, Colombie, Guatemala, Haïti, Honduras et Pérou). Une étude réalisée dans l’Etat de l’Haryana en Inde, un Aucun de ces pays n’avait établi une base de données et la Etat intensément cultivé dont environ 3,8 pour cent de la recherche d’informations était multisectorielle. Les superficie sont classés comme terres forestières mais dont statistiques sur le couvert végétal et l’utilisation des terres seuls 2 pour cent sont effectivement sous couvert forestier ont donné une idée de l’importance relative des arbres hors (FSI 1998) montrait que de la foresterie paysanne (arbres de la forêt. bordant les fermes et formant des îlots d’environ Au Kenya, la plantation extensive d’arbres sur les terres 0,1 hectare) provenaient 41,2 pour cent de l’ensemble du agricoles a été encouragée dans les années 1970 et 1980, la volume sur pied de bois. De multiples rangées d’arbres le garantie de la propriété des terres représentant une incitation long des routes et des canaux participaient pour 13 et importante. Une tendance de plus en plue prononcée à 9,6 pour cent, respectivement; les bois de village pour l’augmentation du couvert arboré et à la diversification des 24 pour cent, et les plantations en massifs de moins de espèces est observée dans les exploitations agricoles privées 0,1 ha, pour 10,6 pour cent (FSI 2000). (Kiyiapi 2000). En supposant que le taux actuel de Au Maroc, où la forêt couvre moins de 5 pour cent des plantations d’arbres se maintiendra, il est estimé que les terres et où les autres terres boisées ne représentent que 7 pour exploitations agricoles ont produit environ 9,4 millions de cent seulement, environ 20 pour cent de la superficie des mètres cubes de bois en 2000 et qu’elles en produiront terres seraient occupés par des arbres hors forêt, notamment environ 17,8 millions en 2020. Il est prévu que leur part dans comme pâturages boisés (84 pour cent), plantations d’arbres la production totale de bois dans les zones à potentiel moyen fruitiers (12 pour cent) (rosacées, agrumes, oliviers, palmiers, et élevé s’accroîtrait de 80 pour cent en 2020 (FDK 1994). noyers, figuiers, amandiers). La production de fruits occupe Njenga et al. (1999) soulignent que les cultures arborées une place importante dans l’économie nationale contribuent de 18 à 51 pour cent au revenu total des ménages (MADRPM 2000). Il est important de noter que, même si la au niveau de l’exploitation agricole. De fait, alors que les forêt a largement disparu, le caroubier (Ceratonia siliqua) est peuplements naturels d’arbres se sont amenuisés, on l’une des rares espèces qui soient conservées observe une augmentation correspondante des plantations traditionnellement, étant très appréciée par les agriculteurs en d’arbres dans une grande partie des plateaux densément raison de ses multiples usages : fourrage et revenus tirés de la peuplés du Kenya. Amesure que les forêts naturelles vente de ses fruits pour l’exportation. Cependant, il n’existe disparaissent ou deviennent inaccessibles, les systèmes pas de données fiables sur la répartition et le potentiel de cette agroforestiers aident le gens à diversifier leur production et ressource «forestière» qui intéresse les agriculteurs, les leur revenu et à se protéger contre les pénuries de bergers, les concessionnaires et le gouvernement et qui est combustible et de bois (FDK 1994). répartie sur des terres agricoles et forestières. Au Bangladesh, les formations forestières naturelles Au Soudan, l’Inventaire forestier national a entrepris un couvrent moins de 6 pour cent du pays et le taux de inventaire des utilisations des terres pour obtenir des croissance démographique est extrêmement élevé. Un statistiques sur la superficie et le volume, à des fins de inventaire des exploitations/forêts villageoises (FAO 1981; planification au niveau sous-national et national Douglas 1981; Hammermaster 1982, cité dans Singh 2000) (FAO 1995). L’inventaire visait à fournir des estimations a indiqué que les arbres hors forêt représentent une préliminaires de produits autres que les traditionnels bois de ressource vitale pour les populations locales, leur 42 FRA 2000 - Rapport principal

fournissant des aliments, du fourrage et du bois de feu. La spatiale et de distinguer les classes de couvert d’arbres hors méthode de sondage se fondait sur un double forêt, à condition de choisir l’échelle appropriée. Cependant, échantillonnage village/exploitation agricole avec une base les coûts élevés de la photographie aérienne empêchent son de sondage agroécologique et administrative. Le utilisation généralisée pour l’évaluation de cette ressource Bangladesh rural a été partagé en six grandes régions dans la plupart des pays. Les nouveaux capteurs satellitaires à considérées comme strates agroécologiques, chacune étant un mètre de résolution pourrait à l’avenir servir d’alternative à à son tour subdivisée en thanas (entités administratives, la photographie aérienne. sous-districts). Les exploitations constituant des unités Certains inventaires sur le terrain d’arbres hors forêt sont d’échantillonnage étaient choisies au hasard dans un certain inspirés des techniques d’inventaire des forêts mais se nombre de villages. L’inventaire a échantillonné des limitent à des critères biologiques et physiques; d’autres données concernant les palmiers et les joncs aussi bien que mettent l’accent sur les aspects sociaux, en choisissant des les arbres, les bambous et les fourrés. Les résultats, villages comme unités d’échantillonnage. Pour les mesures exprimés par strate et par habitant, fournissent des données au sol, les systèmes d’échantillonnage conçus pour les volumétriques pour le bois de feu et les sciages, et des peuplements forestiers ne représentent pas nécessairement données par espèces sur les quantités totales de diamètre la solution idéale pour cette ressource. Des plans inférieur ou supérieur à 20 cm. Cet inventaire a été d’échantillonnage moins traditionnels qui seraient, en apparemment la première évaluation entreprise au niveau théorie, plus adaptés à cette ressource devraient être testés national d’arbres hors des forêts classées du Bangladesh. sur diverses catégories d’arbres hors forêt, notamment ceux qui couvrent des zones vastes. MÉTHODES ET INSTRUMENTS SERVANT AUX Les études sur les avantages ou les impacts sociaux et FUTURES ÉVALUATIONS économiques des arbres hors forêts se basent souvent sur Un objectif prioritaire des futures évaluations sera de des enquêtes auprès des ménages, des interviews ou des connaître l’état et les dynamiques des ressources arborées diagnostics standards comme l’évaluation rurale rapide ou tant au sein des forêts qu’au dehors. Un pays qui entreprend participative. une activité de planification ne peut se limiter à inventorier L’intégration de ces deux dernières approches – les arbres présents à l’intérieur de ses forêts, surtout si ses l’inventaire biophysique et l’analyse socioéconomique – réserves en bois sont insuffisantes. n’est pas simple et impose la prudence, étant donné la Le choix d’instruments et de méthodes servant à décrire grande variété de situations sociales qui ne sont et à évaluer les arbres hors forêt dépend de l’échelle de significatives que dans le contexte local. l’analyse, du type de données et du niveau d’exactitude Les bienfaits ou les impacts des arbres hors forêt sur recherché. Les instruments utilisés normalement ne sont ni l’environnement pourraient être évalués indirectement en spécifiques ni nouveaux, mais sont organisés et utilisés reliant des indicateurs mesurables, comme le nombre et le d’une façon originale. L’inventaire du Bangladesh décrit type d’arbres, avec des variables de l’environnement, ci-dessus est l’un des nombreux exemples de méthodes comme la qualité de l’eau ou l’érosion. Dans un milieu conçues pour collecter des données sur les arbres hors forêt. urbain, le couvert arboré pourrait avoir un effet direct sur la L’étude indique les ajustements nécessaires pour température ambiante. La mesure de l’impact sur harmoniser les procédures d’inventaire forestier l’environnement de la gestion des arbres est une question conventionnelles avec la nature spécifique de cette importante pour toute opération d’aménagement ou de ressource. gestion des ressources naturelles. Sous certains aspects – structure, répartition spatiale et L’évaluation des arbres hors forêt exige des données étendue du couvert, par exemple – les arbres hors forêt sont géographiques, écologiques, biophysiques, sociales et plus difficiles à évaluer que les formations forestières. Leur économiques. Cependant, cela veut aussi dire le traitement évaluation ne permet pas de tirer parti des économies pouvant méticuleux d’une grande quantité d’informations. Il faudra être réalisées grâce à l’utilisation accrue des techniques de tenir compte de la diversité des utilisations finales de cette télédétection. La télédétection satellitaire permet plus information, notamment l’aménagement du territoire et difficilement d’évaluer les ressources en arbres hors forêt que l’analyse fondée sur l’inventaire, dans le regroupement et le des caractéristiques comme la superficie forestière. traitement des données ainsi que dans la présentation des Cependant, les données satellitaires peuvent être utilisées résultats. pour stratifier une zone en fonction de critères écologiques et Il est important de connaître à tout moment la situation du couvert végétal, fournissant la base d’un bon document de des arbres hors forêt, mais il est encore plus important de travail pour des recherches ultérieures plus spécifiques. pouvoir suivre le types de changement au cours du temps La technique de télédétection la plus communément dans la même zone. Les deux approches le plus souvent appliquée aux ressources en arbres hors forêt est la utilisées sont la comparaison des photographies aériennes photographie aérienne, car elle permet de décrire la répartition prises à des intervalles suffisamment longs, et les enquêtes Les arbres hors forêt 43

auprès des villageois/gestionnaires associés à des hors forêts devraient mettre l’accent sur la durabilité, tout en inventaires forestiers. cherchant à préserver les profits traditionnels des Certains pays, comme la France et le Royaume-Uni, ont populations et en accroissant les occasions de tirer de entrepris des inventaires périodiques fondés sur nouveaux bénéfices de cette ressource. l’établissement de parcelles permanentes liées à des La tendance à la délégation des pouvoirs et à la inventaires forestiers continus. Cependant, le coût élevé de responsabilisation des populations rurales dans la gestion des ce type d’opération limite le nombre de pays en mesure de ressources locales devrait contribuer à la conservation et à l’adopter. L’Inde et le Bangladesh expérimentent l’utilisation durable des arbres hors forêt. La FAO s’est actuellement certaines options pour l’avenir. engagée à améliorer l’évaluation de ces arbres dans ses La tendance actuelle à la décentralisation de l’autorité futures évaluations mondiales afin de renforcer la capacité dans la planification de l’aménagement du territoire des pays membres à évaluer leurs arbres hors forêt et à utiliser souligne l’importance d’entreprendre des évaluations au cette connaissance dans la formulation et la mise en œuvre de niveau local, où le contexte géographique, historique et politiques et programmes de développement durable. socioéconomique est relativement harmonieux. Un nombre minimum de normes sur les méthodes et les mesures sont BIBLIOGRAPHIE toutefois nécessaires, pour que les données soient Auclair, D., Prinsley, R., et Davis, S. 2000. Trees on farms comparables au niveau national. L’aspect technique de in industrialised countries: silvicultural, environmental l’évaluation des arbres hors forêt est certainement and economics issues. Kuala Lumpur, Malaysia, IUFRO. complexe, et davantage de recherche sera nécessaire pour Bellefontaine, R. et Ichaou, A. 1999. Pour une gestion cerner avec précision la ressource. reproductive des espaces sylvo-pastoraux des zones à climats chauds et secs, une règle d’or: l’O.S.R. – orienter, CONCLUSIONS simplifier, mais surtout régénérer. Réseau International Les décideurs politiques, les aménageurs et les des Arbres Tropicaux, Le Flamboyant, 51: 18-21. gestionnaires reconnaissent de façon croissante le rôle Bergeret, A. et Ribot, J. 1990. L’arbre nourricier en pays crucial que jouent les arbres hors forêt dans le sahélien. Paris, Editions de la Maison des Sciences de développement durable. Cette ressource ancienne est l’Homme. intégrée depuis toujours dans le quotidien et la culture des FAO. 1995. Forest products consumption in the Sudan. populations rurales et, dans de nombreux cas, indispensable Rapport final. Forest Development project pour la sécurité alimentaire. Cependant, beaucoup de travail FAO/GCP/SUD/047/NET. Rome. et de débats seront encore nécessaires avant que l’on ne FAO. 1998. Wood energy situation and trends. reconnaisse que les arbres présents sur des terres non Communication à la Conférence mondiale de l’énergie forestières font partie intégrante de l’aménagement et des (CME) en tant que contribution à l’étude sur l’énergie politiques de développement. dans les pays en développement, présentée au Congrès du Ce qu’il faut, notamment, c’est une définition de travail CME tenu en 1998 à Houston, Texas, Etats-Unis. concertée qui puisse s’adapter à la forte mutabilité du contexte FAO. 1999. Situation des forêts du monde 1999. Rome. économique, écologique, social et culturel de cette ressource. Finnish Forest Research Institute. 1996. Expert Cela permettrait de formuler des lois qui ne soient ni Consultation on Global Forest Resource Assessment sectorielles ni contradictoires, et qui tiennent compte à la fois 2000. Kotka III. Actes de la consultation d’experts FAO des droits de propriété, d’usage et d’accès des terres et des sur l’Evaluation des ressources forestières mondiales arbres. Dans de nombreux pays la sécurité du régime foncier 2000 en collaboration avec la CEE et le PNUE et avec le et des droits d’usage des arbres présents hors des zones soutien du gouvernement finlandais (KOTKAIII). Kotka, forestières devrait être renforcée, notamment pour les secteurs Finlande, 10-14 juin 1996. Eds. Nyyssonen, A. et Ahti, A. plus démunis de la population, notamment les femmes. Research Papers N° 620. Helsinki, Finlande. Les bases de données sur les arbres hors forêt, encore Forest Department of Kenya (FDK). 1994. Kenya qu’assez développées dans certains pays, restent Forestry Master Plan. Nairobi, Ministry of Environment fragmentées, éparses, parfois empiriques et souvent and Natural Resources. sectorielles. Il faudra mettre au point des méthodes Forest Survey of India (FSI). 1998. State of forest report pratiques d’exploitation des connaissances pour évaluer la 1997. Dehra Dun. contribution réelle des arbres hors forêt aux besoins Forest Survey of India (FSI). 2000. Trees outside the forest économiques, à la demande sociale et au maintien de resource of Haryana, Forest Survey of India, Northern l’écosystème. Des inventaires et les évaluations des arbres Zone, Shimla. Dehra Dun (sous presse). hors forêt basés sur des méthodes fiables et accessibles sont Glen, W.M. 2000. Trees outside the forest assessment in the essentiels à l’aménagement efficace des terres. Les Sudan: a contribution to the Forest Resources Assessment stratégies qui visent à encourager et à développer les arbres 2000 report. FAO, Rome (version préliminaire). 44 FRA 2000 - Rapport principal

Inventaire Forestier National (IFN). 2000. Les arbres hors Krishnakutty, C.N. 1990. Demand and supply of wood in forêts en France – une ressource inféodée à l’agriculture. Kerala and their future trends. Kerala Forestry Research Etude de cas destinée au programme d’évaluation des Institute (KEFRI) Research Report 67. Peechi, Kerala, ressources forestières de la FAO. FAO, Rome. KEFRI. Kleinn, C. 2000. Inventaire et évaluation sur grandes Maroc. Ministère de l’agriculture, du développement surfaces des arbres hors forêts. Unasylva, 200 (51): 3-10. rural et des pêches maritimes (MADRPM). 2000. Kleinn, C., Baker, C.G., Botero, J., Bolivar, D., Girón, L., Stratégie des filières de production végétale à l’horizon et al. 1999. Compilation of information on trees outside 2020. Vol. II. Colloque national sur l’agriculture et le the forest: a contribution to the Forest Resource développement rural, 19-20 juillet 2000. Rabat. Assessment 2000 of FAO. Regional study for Latin Njenga, A., Wamicha, W.N. et van Eckert, M. 1999. Role America (including also Haiti). CATIE-FAO. of trees in small holder farming systems of Kenya: results Kiyiapi , J.L. 2000. Forest cover type, habitat diversity and from high, medium and low potential areas in Kenya. anthropogenic influences on forest ecosystems adjoining Actes d’un atelier sur les ressources arborées hors forêt the Maasai Mara Game Reserve, Kenya. In M. Hansen et en Afrique, 12-16 juillet, Arusha, République-Unie de T. Burk (éds.), Integrated tools for natural resources Tanzanie, Kenya, African Academy of Sciences. inventories in the 21st Century, p. 296-304. Actes de la Singh, C.D. 2000. Valuation and evaluation of trees outside conférence de l’IUFRO, 16-20 août, 1998. USDA, North the forest (TOF) of Bangladesh. Draft paper for a Central Research Station, General Technical Report NC- regional study for Asia and Pacific in contribution to the 212. Boise, Idaho, Etats-Unis. Forest Resource Assessment (FRA) 2000. FAO, Rome. Diversité biologique 45

Chapitre 5 Diversité biologique

RÉSUMÉ La diversité biologique désigne la variété des formes de vie, les rôles écologiques qu’elles jouent et la diversité génétique qu’elles renferment (FAO 1989). Tout en reconnaissant la complexité de cette question, la Consultation d’experts sur l’Evaluation des ressources forestières mondiales 2000 (Kotka III) a recommandé que FRA2000 examine les indicateurs clés qui pourraient aider à mieux évaluer la situation et l’évolution de la diversité biologique forestière, et notamment les informations sur les forêts par zone écologique, leur statut de protection, leur «caractère naturel» et la fragmentation des forêts. Dans d’autres chapitres et dans les tableaux mondiaux, ce rapport présente des informations liées à ces indicateurs. Deux études réalisées dans le cadre de FRA2000 sont résumées dans le présent chapitre. Elles indiquent d’une part le nombre de fougères, palmiers, arbres, batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères présents dans les forêts, par pays, d’autre part les attributs spatiaux des forêts qui définissent un aspect du «caractère naturel», applicables au niveau mondial. Ce chapitre souligne aussi les difficultés conceptuelles relatives à une évaluation de la diversité biologique des forêts réalisée à l’échelle mondiale.

INTRODUCTION biologique (CDB) joue un rôle de chef de file dans le PCF Il est généralement admis que la conservation de la diversité sur cette question. biologique des forêts, au niveau des écosystèmes, des Des orientations ont été définies lors de la Consultation paysages, des espèces, des populations, des individus et des d’experts sur l’Evaluation des ressources forestières gènes, est essentielle pour maintenir la santé et la vitalité des mondiales 2000 (Kotka III) de la FAO sur la mesure dans écosystèmes forestiers, sauvegardant par là leurs fonctions laquelle FRA2000 devait aborder cette importante question productives, protectrices, sociales et environnementales. (Finnish Forest Research Institute 1996). Le rapport de La plus grande menace qui pèse sur les forêts et leur Kotka III comprenait la recommandation suivante sur la diversité est leur conversion à d’autres utilisations. La diversité biologique: pression croissante exercée par les populations humaines et Les participants ont reconnu les difficultés théoriques et leur aspiration à des niveaux de vie plus élevés, sans souci pratiques inhérentes à la mesure directe de la diversité de la durabilité des ressources qui sont à la base de ces biologique, mais ont noté que de grands progrès progrès, accroissent cette menace. Bien que certains pouvaient être accomplis pour mieux comprendre la changements dans l’affectation des terres soient inévitables, situation et les tendances de la diversité biologique dans il est important de les planifier et de les gérer de manière à les forêts du monde en incorporant les points suivants tenir compte d’objectifs complémentaires. Le souci de dans le cadre général: conserver les ressources biologiques et génétiques devrait • caractère naturel (répartition en forêt naturelle, forêt figurer parmi les principales composantes de la planification semi-naturelle et plantations); de l’utilisation des terres et des stratégies d’aménagement • statut de la protection (en utilisant les catégories de des forêts (Soulé et Sanjayan 1998; Wilcox 1990; l’UICN pour améliorer la comparabilité); FAO 1995; FAO/IPGRI/DFSC 2001; FAO 2001). ¥ fragmentation; La diversité biologique fait l’objet de nombreuses • meilleures informations sur les forêts par zone discussions au niveau politique et au sein de la communauté écologique. scientifique mondiale, et elle est le centre de l’attention de Des rapports détaillés sur ces indicateurs, notamment les nombreuses organisations non gouvernementales aires protégées, figurent dans d’autres chapitres de ce internationales et nationales. Un grand nombre de journaux rapport. De plus, FRA2000 a réalisé deux études sur des spécialisés traitent directement de cette question et de aspects spécifiques de la diversité biologique des forêts. Les thèmes apparentés. Au niveau international, maintes résultats de ces études sont résumés dans le présent chapitre organisations et agences incluent la diversité biologique qui examine aussi certaines difficultés conceptuelles et dans leurs programmes (FAO 2001c). La diversité pratiques inhérentes à l’évaluation de la diversité biologique biologique des forêts fait partie des domaines d’action du au niveau mondial. Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) présidé par Pour avoir une analyse plus approfondie sur la situation la FAO. Le secrétariat de la Convention sur la diversité des efforts entrepris pour évaluer la diversité biologique des 46 FRA 2000 - Rapport principal

forêts au niveau mondial, consulter la section "Evaluation grandes échelles, de 10 km par exemple ou davantage. Les de la diversité biologique des forêts" dans La situation des tableaux synthétiques qui contiennent des statistiques forêts du monde 1999 (FAO 1999). nationales sur ces variables seront beaucoup moins détaillés. Même si un bon ensemble d’indicateurs est identifié, une part ÉVALUER LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE de leur signification peut être perdue lorsque les données sont FORÊTS interprétées comme des moyennes sur des zones plus La conservation de la diversité biologique vise à assurer que étendues. En principe, ce problème peut-être au moins la variabilité et la variation subsisteront et qu’elles pourront partiellement résolu en signalant les variations locales se développer et évoluer de façon dynamique tant à travers d’indicateurs spécifiques plutôt que des moyennes; les processus naturels, que grâce à l’intervention ou à cependant, d’autres problèmes se posent alors: évaluer des l’influence directe ou indirecte de l’homme (Eriksson et al variations locales est complexe et très coûteux, et les résultats 1993; FAO 1989; FAO 2001c). Les valeurs de la diversité deviennent plus abstraits, difficiles à comprendre et à biologique sont associées à différentes échelles, notamment introduire dans les processus politiques. les écosystèmes, les paysages, les espèces, les populations, les individus et les gènes. Des interactions variées et RÉSULTATS DES ÉTUDES DE FRA 2000 complexes existent entre ces niveaux (Namkoong 1986; Etant donné les difficultés mentionnées ci-dessus et le FAO 2000; Sigaud et al. 2000). Lors de l’élaboration d’une manque aigu de données, deux études ont été réalisées dans stratégie de conservation, il est important de spécifier quel le cadre de FRA2000 par le Programme des Nations Unies est le niveau de diversité considéré et d’identifier le but sur l’environnement (PNUE) et le Centre mondial de ultime de cette stratégie (Eriksson et al. 1993; surveillance continue de la conservation de la nature Palmberg-Lerche 1999; FAO/IPGRI/DFSC 2001). (WCMC) (FAO 2001a; FAO 2001b). La première a passé en Parce que la diversité biologique embrasse la complexité revue et documenté le nombre d’espèces présentes dans les de toutes les formes de vie, son évaluation et son suivi ne forêts par pays, et le pourcentage de ces espèces considéré sont possibles que pour certains aspects spécifiques ou en danger suivant la classification et la définition de l’UICN objectifs particuliers et bien définis. Il n’existe pas une (voir ci-dessous). La deuxième étude porte sur des mesure unique et objective de la diversité biologique mais indicateurs de caractéristiques spatiales et de l’intégrité des seulement des mesures complémentaires adaptées à des forêts qui puissent être appliqués au niveau mondial et objectifs déterminés et forcément restreints (Norton 1994; définissent un aspect du «caractère naturel». Williams 1999). L’utilisation d’«espèces indicatrices» comme substitut, est une approche courante pour évaluer la Etude sur les espèces forestières en danger diversité biologique. Une étude bibliographique des espèces en danger présentes Lors de la préparation d’une évaluation de la diversité dans la forêt a été entreprise, au niveau de l’écosystème et de biologique des forêts du monde, il faut affronter un certain l’espèce, pour fournir une estimation générale de nombre de défis importants. Ceux-ci ne sont pas propres à la l’importance nationale des forêts comme habitats de la diversité biologique mais se posent généralement pour les diversité biologique (FAO 2001a). Cependant, on s’est inventaires de variables dans lesquels les paramètres cibles aperçu qu’il serait difficile d’obtenir des données exactes et sont complexes et fortement variables. des groupes d’espèces particuliers ont donc été sélectionnés D’abord, la complexité et la variation de la diversité pour l’étude en tenant compte de la disponibilité supposée biologique des forêts du monde doivent être exprimées par des données. un ensemble de variables simplifiées, uniformes et faciles à L’étude a été essentiellement conçue pour utiliser des comprendre qui représentent les principales valeurs de cette données existantes, issues des bases de données du diversité. Un tel jeu de variables doit forcément être basé sur PNUE-WCMC, lesquelles appuyaient un certain nombre de des généralisations qui utilisent des mesures indirectes, publications, dont la Liste rouge des animaux menacés de généralement sous forme d’indicateurs basés sur la l’UICN (UICN 1996), la Liste rouge des plantes menacées condition générale (qualitative) de la forêt et son évolution (UICN 1997) et la Liste mondiale des arbres menacés probable suite à des opérations de gestion ou à des (UICN 2000). Les catégories utilisées et les critères servant développements naturels (Thuresson et al.1999). à établir le statut d’espèce en danger sont documentés Deuxièmement, la nature intrinsèquement locale des intégralement dans les publications sources. Cette variations de la diversité biologique impose que les données information est également disponible sur Internet soient inventoriées sur la base de placettes échantillons et (www.unep-wcmc.org). soient ensuite généralisées en représentations spatiales plus Sept catégories d’espèces ont été choisies pour l’étude. larges pour l’établissement des rapports. Les cartes mondiales Toutefois, même en appliquant cette procédure, les données qui indiquent la diversité au niveau de l’écosystème ou de n’étaient que partiellement disponibles, comme l’indique le l’espèce ne peuvent indiquer les variations spatiales qu’à de tableau 5-1. Diversité biologique 47

Tableau 5-1. Disponibilité de données par groupes d'espèces Groupe Toutes les espèces présentes dans le pays Espèces présentes dans la forêt

Toutes espèces Espèces endémiques Toutes espèces Espèces endémiques

Total1/ En danger1/ Total En danger1/ Total En danger Total En danger1/ Fougères Bonne Bonne Limitée Bonne Bonne Bonne Limitée Bonne Palmiers Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Arbres Aucune Bonne2/ Limitée Bonne Aucune Bonne2/ Limitée Bonne Batraciens Bonne Bonne Partielle Bonne Aucune Aucune Aucune Bonne Reptiles Bonne Bonne Partielle Bonne Aucune Aucune Aucune Bonne Oiseaux Bonne Bonne Partielle Bonne Aucune Aucune Aucune Bonne Mammifères Bonne Bonne Partielle Bonne Aucune Aucune Aucune Bonne 1) Colonne incluse dans la présentation des statistiques mondiales (Annexe 3, Tableau 13). 2) Pour la plupart des pays.

Nombre total d’espèces par pays. D’une manière générale, Espèces endémiques en danger par pays. Des données pour les estimations du nombre d’espèces par groupe taxonomique ce sous-ensemble sont disponibles dans les bases de et par pays figure dans la littérature. Cette information se données du PNUE-WCMC. trouvait aussi, dans une large mesure, dans la base de données Espèces endémiques en danger présentes dans la forêt par des espèces du PNUE-WCMC. Cette base de données a été pays. Dans ce sous-ensemble, toutes les espèces actualisée dans le cadre de l’étude de FRA2000. Cependant, endémiques menacées, présentes dans un seul pays dans des à la disponibilité générale des données fait exception écosystèmes forestiers, ont été identifiées. l’information concernant la catégorie des «arbres» pour Les résultats par pays figurent à l’annexe 3, tableau 13. laquelle manquent les données sur les totaux des pays (et Les informations ont été reportées dans les colonnes où des pour le monde). Les «arbres» ne forment pas un groupe données fiables sont disponibles pour les groupes d’espèces aisément définissable et les données devront être collectées mentionnés ci-dessus. La figure 5-1 donne le nombre total espèce par espèce (ou genre par genre), en l’absence d’une d’espèces endémiques et en danger présentes dans la forêt liste mondiale d’arbres faisant autorité. Al’heure actuelle, la en fonction du changement de superficie forestière pour les seule solution consiste à estimer les chiffres en se basant sur pays ayant plus de 1 million d’hectares de forêt. des flores nationales, lorsqu’elles existent. Ce travail était Le questionnaire de FRA2000 envoyé par la au-delà des objectifs de l’étude de FRA2000. CEE-ONU/FAO aux pays industrialisés des zones tempérées Total des espèces présentes dans la forêt par pays. Des et boréales comprenait une demande d’informations sur les données fiables ne sont disponibles que pour deux groupes espèces en danger présentes dans la forêt. Les résultats ne sont relativement limités, à savoir les palmiers et les fougères. Les pas directement compatibles avec ceux de l’étude mondiale chiffres concernant toutes les espèces présentes dans la forêt décrite plus haut et n’ont donc pas été inclus dans ce chapitre. appartenant à ces groupes par pays n’étaient disponibles ni Cependant, cette information complémentaire peut être dans la littérature ni dans les bases de données sur les espèces trouvée dans CEE-ONU/FAO (2000). du PNUE-WCMC. Espèces endémiques par pays. Quelques informations sur les Etude sur les indicateurs spatiaux espèces animales endémiques, à savoir les espèces présentes L’étude méthodologique sur les indicateurs spatiaux de la dans un seul pays, figuraient dans la base de données sur les biodiversité des forêts (FAO 2001b) a été réalisée pour la espèces animales endémiques du PNUE-WCMC. Des FAO par le PNUE-WCMC dans le cadre de FRA2000. Elle informations supplémentaires extraites de rapports des pays est basée sur l’hypothèse selon laquelle la déforestation et la ont été ajoutées lorsqu’elles étaient disponibles. Une fois de fragmentation des forêts ont un impact négatif sur la plus, les palmiers font exception avec de bonnes données. diversité biologique car elles altèrent la configuration Espèces en danger par pays, regroupées au niveau mondial. spatiale des forêts. L’étude considère la possibilité de suivi Pour toutes les catégories, de bonnes données sont des impacts vraisemblables de telles perturbations sur la disponibles dans les bases de données sur les espèces diversité biologique en examinant les paramètres suivants et menacées du PNUE-WCMC. en formulant les hypothèses générales indiquées ci-dessous. Espèces en danger présentes dans la forêt par pays, • Effets de la superficie: La superficie forestière a été regroupées au niveau mondial. De bonnes données existent évaluée, en considérant l’hypothèse selon laquelle des pour les catégories de «plantes», mais les informations massifs forestiers de taille réduite ne supportent que des manquent pour les espèces animales. Comme pour les sous-ensembles des espèces présentes dans des zones catégories susmentionnées, identifier la présence d’espèces forestières plus étendues et continues, et que ces espèces animales menacées dans les forêts espèce par espèce sortait sont plus susceptibles de disparaître en raison de la taille du cadre de la présente étude. relativement limitée de la population. 48 FRA 2000 - Rapport principal

3 re

è 2

1

0

-1 entre 1990 et 2000, %/an

-2 Changement net de superficie foresti

-3 1 10 100 1 000

Nombre d’espèces en danger, endémiques, présentes dans la forêt

Figure 5-1. Espèces en danger (tous les sept groupes d’espèces) en fonction du changement de la superficie forestière dans les pays ayant plus de 1 million d’hectares de forêt

• Effets des lisières et des gradients: L’augmentation des CONCLUSIONS zones d’interface entre les forêts et les écosystèmes non Bien qu’un nombre généralement convenu d’indicateurs des forestiers a été évaluée, en supposant que cette changements de superficie, de structure et de composition augmentation a un effet négatif sur les variables des forêts puisse être évalué, il n’existe pas de méthodologie environnementales et sur les interactions biotiques. acceptée pour relier directement ces changements à leurs • Effets de l’isolement: L’isolement des populations impacts sur la diversité biologique forestière dans les d’une espèce donnée par rapport à d’autres populations écosystèmes forestiers, les paysages, les espèces, les de la même espèce a été évalué, en se basant sur populations et les gènes. Cette lacune est particulièrement l’hypothèse suivant laquelle l’isolement réduit le flux évidente quand l’information est regroupée au niveau génétique (échange génétique) entre les populations.5 mondial. Une des composantes à l’origine de ce problème La configuration et l’intégrité spatiale des forêts à de est le désaccord qui règne à l’échelle nationale et locale grandes échelles géographiques ont été évaluées à l’aide des quant à la pertinence et au bien-fondé scientifique de ces techniques du Système d’information géographique (SIG) liaisons, et à la possibilité technique et économique de et en tenant compte des facteurs suivants: réaliser des évaluations détaillées. • Taille des polygones: la superficie de chaque unité L’étude sur les indicateurs spatiaux est parvenue à la contiguë de couvert forestier; conclusion que des évaluations de base et le suivi de • Densité forestière pondérée par l’espace: le l’intégrité spatiale et du caractère naturel augmenteraient pourcentage de cellules occupées par la forêt dans un l’état des connaissances sur la diversité biologique des rayon donné; forêts. Il faudrait surveiller les tendances, non seulement sur • Connectivité: distance entre des fragments isolés de forêt le plan de la quantité de forêts mais aussi de la qualité des et des zones forestières plus étendues. forêts par rapport à la diversité biologique. L’étude a conclu que le SIG peut servir à suivre les Il faudrait à l’avenir concentrer l’action sur l’élaboration, changements de ces indicateurs spatiaux au cours du temps, la validation et l’application d’indicateurs liés à chacun des à l’aide d’algorithmes reproductibles. Cependant, beaucoup critères acceptés mondialement pour l’aménagement durable de recherches sont encore nécessaires pour relier les des forêts (FAO 2001d). Dans une telle action, le niveau ou paramètres aux impacts effectifs sur la diversité biologique. les niveaux de diversité visés pour la conservation doivent être clairement spécifiés (écosystèmes, paysages, espèces, gènes) et l’action doit être accompagnée d’un suivi régulier 5 Une telle réduction du flux génétique pourrait, cependant, avoir des effets pour évaluer les progrès accomplis vers les objectifs énoncés. positifs ou négatifs du point de vue génétique, selon la taille des fragments Les informations sur l’état et l’évolution des forêts du où des populations isolées se développent, la variation dans le fragment originel, ainsi que la biologie, le système de reproduction et les monde ont une importance directe sur l’évaluation de l’état caractéristiques générales de variation de l’espèce concernée. et l’évolution de la diversité biologique des forêts. Les Diversité biologique 49

études de FRA2000 décrites ci-dessus visent à apporter une FAO/IPGRI/DFSC. 2001. Conservation and management contribution à cette question. Cependant, il est reconnu que of forest genetic resources. Volume 2: Forest genetic la valeur de l’information sur les espèces en danger présente resources conservation and management in managed de sérieuses lacunes à cet égard, en raison d’un manque de natural forests and protected areas (in situ). Rome. Institut données de base. L’utilisation d’informations spatiales est, international des ressources phytogénétiques. d’un point de vue technologique, une méthode réalisable de Finnish Forest Research Institute. 1996. Expert suivi et de modélisation, mais sa pertinence pour consultation on Global Forest Resource Assessment 2000. l’évaluation de l’état et de l’évolution de la diversité Kotka III. Proceedings of FAO Expert Consultation on biologique des forêts reste à déterminer. Global Forest Resources Assessment 2000 in cooperation with ECE and UNEPwith the Support of the Government BIBLIOGRAPHIE of Finland (KOTKAIII). Kotka, Finlande, 10-14 juin 1996. CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, Eds. Nyyssonen, A. & Ahti, A. Research Papers N° 620. North America, Australia, Japan and New Zealand: Helsinki. Finlande. contribution to the global Forest Resources Assessment Libby, WJ. 1987. Genetic resources and variation. In: Forest 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N° 17. New trees in improving vegetatively propagated crops. New York et Genève, ONU. York. Academic Press. www.unece.org/trade/ timber/fra/pdf/contents.htm Namkoong, G. 1986. La génétique et les forêts de l’avenir. Eriksson, G., Namkoong, G. et Roberds, J.H. 1993. Unasylva, 38 (152):2-18. Dynamic gene conservation for uncertain futures. Forest Norton. 1994. On what we should save: the role of culture in Ecology and Management, 62: 15-37. determining conservation targets. In: Systematics and FAO. 1989. genetic resources: their conservation in conservation evaluation, p 23-29. Eds. Forey, P.L., situ for human use. Document préparé en collaboration Humphries, C.J. & Vane-Wright, R.I. Oxford, RU, Oxford avec l’UNESCO, le PNUE et l’UICN. FAO, Rome. University Press. FAO. 1993. Conservation of genetic resources in tropical Palmberg-Lerche, C. 1999. Conservation and management forest management: principles and concepts. Etude FAO of forest genetic resources. Journal of Tropical Forestry Forêts N° 107. Basé sur les travaux de R.H. Kemp, avec la Research, 11(1): 286-302. révision scientifique de G. Namkoong et F. Wadsworth. Sigaud, P., Palmberg-Lerche, C. et Hald, S. 2000. FAO, Rome. International action in the management of forest genetic FAO. 1998. Management of forest genetic resources: some resources: status and challenges. In: B. Krishnapillay et al. thoughts on options and opportunities, par C. Palmberg- (Eds): Forests and society: the role of research. XXI Lerche, Forest Genetic Resources N° 26. Rome. IUFRO World Conference, Kuala Lumpur, Malaisie, août FAO. 1999. La situation des forêts du monde 1999. Rome. 2000. Vol. I. FAO. 2000. Management of forest genetic resources: their Soulé, M.E. et Sanjayan, M.A. 1998. Conservation targets: conservation, enhancement and sustainable utilization. do they help? Science, 279: 2060-2061. Note d’information du Département des forêt. Rome. Thuresson, T., Drakenberg, Bet et Ter-Gazaryan, K. 1999. www.fao.org/forestry/FODA/Infonote/en/t-fgr-e.stm A sample based forest resource assessment of the forests FAO. 2001a. Forest occurring species of conservation possible for exploitation in Armenia. Jönköping, Suède. concern: review of status of information for FRA 2000. National Board of Forestry. Document de travail de FRAN° 53. UICN. 1996. The IUCN red list of threatened animals. Gland, www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp Suisse. FAO. 2001b. Assessing forest integrity and naturalness in UICN. 1997. The IUCN red list of threatened plants for ferns relation to biodiversity. Document de travail de FRAN° 54. and palms. Gland, Suisse. www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp UICN. 2000. The world list of threatened trees. Gland, Suisse. FAO. 2001c. International action in the management of Wilcox, B.A. 1990. Requirements for the establishment of a forest genetic resources: status and challenges. Basé sur les global network of in situ conservation areas for plants and travaux de C. Palmberg-Lerche. Forest Genetic Resources animals. Rome, FAO (inédit). Working Papers N° 1. Rome. Wilcox, B.A. 1995. Ressources forestières tropicales et FAO. 2001d. Criteria and indicators for sustainable forest biodiversité: risques de disparition et de dégradation des management: a compendium. Article écrit par F. forêts. Unasylva 46 (181): 43-49. Rome. Castañeda, C. Palmberg-Lerche et P. Vuorinen. Forest Williams, P.H. 1999. Key sites for conservation: area Management Working Papers N° 5. Rome. selection methods for biodiversity. In: G.M. Mace, A. FAO. 2001e. Conservation of forest biological diversity and Balmford et J.R. Ginsberg (Eds). Conservation in a forest genetic resources, par C. Palmberg-Lerche. Forest changing world: integrating processes into priorities for Genetic Resources N° 29. Rome (sous presse). action. Cambridge, R-U., Cambridge University Press.

Aménagement des forêts 51

Chapitre 6 Aménagement des forêts

RÉSUMÉ Dans ce chapitre, trois indicateurs d’aménagement au niveau national ont été sélectionnés pour fournir des informations sur l’état et les tendances de l’aménagement des forêts: l’adhésion éventuelle du pays à une initiative internationale visant à élaborer et mettre en œuvre des critères et des indicateurs d’aménagement durable des forêts, la superficie forestière soumise à un plan d’aménagement, et la superficie de forêts certifiées suivant des normes de gestion durable. En 2000, 149 pays ont été impliqués dans neuf processus différents sur les critères et indicateurs. D’après les informations sur les superficies sous aménagement, 89 pour cent des forêts dans les pays industrialisés ont été aménagées «suivant un plan d’aménagement officiel ou non». Les statistiques nationales n’étaient pas disponibles pour de nombreux pays en développement; des estimations préliminaires ont montré qu’au moins 123 millions d’hectares, soit environ 6 pour cent de la superficie forestière totale, sont sous un «plan d’aménagement officiel, approuvé au niveau national pour une durée d’au moins cinq ans». La superficie de forêts certifiées dans le monde à la fin de 2000 est estimée à environ 80 millions d’hectares, c’est-à-dire près de 2 pour cent de la superficie forestière totale. La plupart des forêts certifiées se situent dans des pays tempérés, industrialisés. Il est difficile d’obtenir des informations fiables sur les tendances à plus long terme de l’aménagement des forêts dans le monde. Les évaluations des ressources forestières de 1980 et 1990, et une étude entreprise par l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) en 1988, ont fourni de précieuses données de référence. La situation concernant l’aménagement des forêts s’est améliorée dans la plupart des régions durant la période 1990-2000. Les évaluations futures devraient fournir des données beaucoup plus détaillées, car de plus en plus de pays entreprennent le suivi d’indicateurs d’aménagement forestier durable.

INTRODUCTION Au niveau international, les efforts pour encourager la Durant la dernière décennie, les activités d’aménagement gestion durable des forêts incluent des initiatives pour forestier se sont orientées vers la mise en œuvre d’une parvenir à une compréhension partagée de ce concept, à gestion durable, en tenant compte d’objectifs travers l’élaboration de critères et d’indicateurs7 qui environnementaux, socioculturels et économiques, puissent permettre d’évaluer, de suivre et de rendre compte conformément aux Principes forestiers6 énoncés par la de la durabilité de l’aménagement forestier au niveau Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le national et local. Dans certains pays, des forêts modèles et développement (CNUED) en 1992. de démonstration ont été mises en place pour montrer Ces efforts ont stimulé des changements dans les l’aménagement durable en pratique, pour une grande variété politiques et les législations forestières, et dans les de types de forêts et d’objectifs d’aménagement. pratiques d’aménagement de nombreux pays. La En ce qui concerne les forêts de production, les pays participation de l’Etat dans la gestion des forêts s’est accrue s’orientent vers des objectifs d’aménagement plus larges. Les dans beaucoup de pays. Des approches élargies, comme initiatives établies au cours de la décennie ont tenu compte de l’aménagement de l’écosystème et du paysage, sont de plus l’Objectif 2000 de l’Organisation internationale des bois en plus acceptées et appliquées. Ces approches tropicaux (OIBT), qui encourageait l’aménagement durable reconnaissent le dynamisme des systèmes écologiques et des forêts dans les pays producteurs et consommateurs de sociaux, les avantages d’une gestion adaptative, et bois tropicaux. Un certain nombre de codes régionaux et l’importance des prises de décisions concertées. Des nationaux d’exploitation forestière a également été élaboré. stratégies intégrées de conservation forestière, dans La certification des produits forestiers, mécanisme lesquelles la conservation des ressources forestières et de la commercial conçu pour promouvoir la gestion durable des diversité biologique comporte un aménagement aussi bien forêts, a suscité récemment un intérêt considérable. à l’intérieur qu’à l’extérieur des zones forestières protégées sont en train de se développer de plus en plus. 7 Les critères définissent les éléments ou principes essentiels par lesquels est évaluée la durabilité de l’aménagement des forêts, en tenant dûment compte des rôles écologiques, économiques et socioculturels des forêts et 6 Le titre complet est la Déclaration de principes, non juridiquement des écosystèmes forestiers. Chaque critère est défini par des indicateurs contraignante mais faisant autorité, pour un consensus mondial sur la quantitatifs et qualitatifs, qui sont mesurés et suivis régulièrement pour gestion, la conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous les déterminer les effets des interventions d’aménagement forestier au cours types de forêts. du temps. 52 FRA 2000 - Rapport principal

Malgré ces indications qui peuvent justifier un forêts dans 17 des 18 pays producteurs membres de optimisme prudent, on ne dispose guère d’informations l’organisation, et a conclu, que la superficie totale de la fiables sur l’état et les tendances de l’aménagement des forêt naturelle sous aménagement à rendement soutenu en forêts dans le monde. Rares sont les tentatives faites, par le bois d’œuvre9, s’élevait à environ 1 million d’hectares10 passé, pour estimer l’ampleur de l’aménagement forestier pour une superficie de forêt potentiellement productive de durable dans le monde, ce qui n’est guère surprenant vu le près de 690 millions d’hectares, soit approximativement nombre de pays, la grande variété des types de forêts, des 0,1 pour cent. Cependant, l’étude concluait aussi que de conditions locales et des objectifs d’aménagement. C’est vastes étendues ne répondaient qu’«approximativement» pourquoi les efforts passés se sont plutôt concentrés sur des aux critères de gestion durable. régions particulières, ainsi que sur des objectifs et Ces deux études étaient limitées aux forêts de définitions d’aménagement forestier durable spécifiques. production des zones tropicales et donnaient la superficie Parmi les études antérieures qui ont fourni des données aménagée en pourcentage de celle potentiellement de référence très utiles, figurent les évaluations des productive, et non de celle effectivement sujette à une ressources forestières de la FAO de 1980 et 1990, et une exploitation. Une superficie importante de la forêt étude entreprise par l’OIBT en 1998. Une évaluation potentiellement productive était, en fait, classée comme récente, sur les progrès réalisés pour atteindre l’Objectif «non perturbée» et ne devait donc pas être aménagée pour 2000 de l’OIBT, a donné de précieuses informations la production de bois. qualitatives sur l’état de l’aménagement forestier dans tous les pays producteurs et consommateurs, membres de Etudes sur les forêts tempérées et boréales l’OIBT. entreprises par le passé FRA1980.Al’occasion de l’évaluation CEE-ONU/FAO des Etudes antérieures sur les forêts tropicales ressources forestières d’Europe, de l’Union soviétique et de FRA1980. L’évaluation FAO/PNUE des ressources l’Amérique du Nord, un questionnaire avait été envoyé à tropicales en 1980 portait sur 76 pays des zones tropicales 32 pays de la CEE-ONU en décembre 1981. Outre les d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. La superficie des forêts informations sur le couvert forestier, 24 pays d’Europe (y tropicales naturelles denses productives (comprenant des compris Chypre, Israël et l’Union soviétique) ont forêts de feuillus, de résineux et de bambous) était estimée communiqué leur superficie de forêt fermée aménagée à 886 millions d’hectares, dont environ 42 millions suivant un plan d’aménagement, et l’étendue de la zone (4,7 pour cent) soumis à un aménagement intensif pour la forestière non soumise à un plan, mais sujette à des contrôles production de bois8. Un seul pays (Inde) détenait près de relatifs à un gestion ou à une utilisation. Tous ces pays ont 80 pour cent de la superficie aménagée intensivement. Une déclaré que leurs forêts fermées étaient sujettes soit à un plan superficie de 169 millions d’hectares (19,1 pour cent) était d’aménagement, soit à une forme de contrôle de la gestion ou sujette à une exploitation sans aménagement intensif, et les de l’utilisation. La superficie totale de forêt fermée dans ces 674 millions d’hectares restants (76 pour cent), étaient 24 pays européens était estimée à 142 millions d’hectares, classés comme «non perturbés». dont 83 millions, ou 59 pour cent, auraient été gérés suivant Aucune estimation n’était fournie sur l’état de un plan d’aménagement. L’Union soviétique a signalé que l’aménagement des forêts fermées «improductives», qui toutes ses forêts denses, soit une superficie de 792 millions totalisaient 315 millions d’hectares de formations non d’hectares, étaient aménagées conformément à un plan. disponibles pour la production de bois, pour des raisons matérielles ou juridiques (y compris le statut d’aire FRA1990. Trente-quatre pays ont été couverts dans protégée). Aucune estimation n’était produite non plus sur l’évaluation de 1990 de la CEE-ONU/FAO des ressources l’état de l’aménagement des formations forestières ouvertes (FAO/PNUE 1982; FAO 1988). 9 Définie dans cette étude comme suit: «L’aménagement doit être pratiqué à FRA1990 ne donnait pas d’informations sur une échelle opérationnelle plutôt qu’expérimentale, et doit inclure les outils l’aménagement des forêts dans les pays tropicaux. d’aménagement essentiels (objectifs, cycles de coupe, plans de travail, contrôle et prévision du rendement, parcelles-échantillons, protection, OIBT 1988. En 1988, une étude réalisée par l’OIBT (Poore concessions d’exploitation, licences forestières à court terme, routes, limites, coûts, rapports annuels et organisation du travail sylvicole). La et al. 1989) a passé en revue l’état de l’aménagement des gestion peut se faire à n’importe quel niveau d’intensité à condition que les objectifs soient clairement indiqués, pour qu’il soit possible d’évaluer s’ils ont été atteints, et qu’il y ait des preuves de leur efficacité (indications 8 Défini comme suit: «Le concept d’aménagement intensif est employé ici, confirmant que la prochaine récolte sera satisfaisante et que la régénération dans un sens limité, et implique non seulement l’application stricte et naturelle sera suffisante pour assurer la récolte suivante)» (Poore et al. contrôlée des règlements d’exploitation, mais aussi les traitements 1989; Poore 1990) sylvicoles et la protection contre les incendies et les maladies» (FAO 1988, 10 En comparant les chiffres donnés ci-dessus, il convient de noter que FAO/PNUE 1982) l’Inde ne faisait pas partie de l’étude de l’OIBT. Aménagement des forêts 53

forestières des zones tempérées, et 26 de ces pays • l’engagement actuel du pays dans une initiative (23 européens, le Canada, les Etats-Unis et l’Australie) ont internationale visant à élaborer et mettre en œuvre des fourni des informations sur la situation de leur critères et indicateurs d’aménagement durable des aménagement forestier. La superficie totale des forêts de forêts (un moyen d’évaluer l’engagement politique vis- ces 26 pays industrialisés de la zone tempérée/boréale était à-vis du concept d’aménagement durable); estimée à 626 millions d’hectares, dont 347 millions, soit • la superficie de forêts soumises à des plans 56 pour cent, étaient considérés comme étant soumis à un d’aménagement (indépendamment de son objectif); aménagement actif.11 En Europe, suivant les informations • la superficie de forêts certifiées comme étant sous fournies par les 23 pays européens, la superficie forestière aménagement durable (applicable principalement aux totale était estimée à 129 millions d’hectares, dont forêts de production). 92 millions, ou 71 pour cent, étaient signalés comme étant Trois études séparées ont fourni des informations sur sous aménagement actif. Bien que les changements d’autres importants indicateurs: la superficie forestière effectués dans les définitions rendent difficile les classée comme aire protégée (voir chapitre 7), la superficie comparaisons directes, une tendance générale à soumise à des systèmes d’exploitation forestière l’augmentation du pourcentage de la superficie aménagée approuvés, et la superficie disponible pour était observable entre 1980 et 1990. l’approvisionnement en bois (voir chapitre 9). Il existe de nombreux autres indicateurs, pertinents et Progrès vers l’Objectif 2000 de l’OIBT importants, mais ils n’ont pas été inclus dans la présente Cette étude, entreprise en 2000 et qui couvrait tous les pays étude, faute d’informations adéquates et comparables. Des membres, producteurs et consommateurs de l’OIBT, efforts seront entrepris pour la collecte d’informations sur évaluait d’une part les progrès vers la réalisation de la des indicateurs complémentaires pour les prochaines gestion durable des forêts tropicales, d’autre part le évaluations. commerce des bois tropicaux issus de ressources aménagées durablement (l’Objectif 2000 de l’OIBT). Elle MÉTHODES n’a pas fourni d’informations quantitatives sur la superficie Des représentants des neuf processus écorégionaux sur les forestière soumise à un aménagement durable, mais a critères et indicateurs ont fourni des informations sur le signalé une amélioration très sensible par rapport à la nombre de pays qui ont adhéré à ces processus lors d’une situation régnant dans les pays producteurs, membres de réunion tenue à Rome en novembre 2000. l’organisation en 1988. Toutefois, l’étude a conclu que Pour obtenir des informations à jour sur la superficie seuls six pays producteurs (Ghana, Guyana, Indonésie, forestière soumise à des plans d’aménagement, le thème a Malaisie, Cameroun et Myanmar) paraissaient avoir rempli été inclus explicitement dans FRA2000. Les Directives toutes les conditions nécessaires leur permettant pour les évaluations dans les pays tropicaux et d’aménager leurs unités forestières d’aménagement de subtropicaux de FRA2000, qui ont été envoyées à tous les façon durable. Tous les pays consommateurs s’étaient pays en développement, comprenaient un tableau destiné à engagés à aménager durablement leurs forêts, et d’après la superficie des forêts sous un plan d’aménagement,12 en l’étude, tous les pays européens considéraient que leurs fonction de la classification nationale du type de forêt, et de forêts pouvaient répondre aux critères d’aménagement l’objectif principal de l’aménagement (production, forestier durable (Poore et Thang 2000). conservation, autres). Pour les pays industrialisés en zones tempérées/boréales, des informations ont été sollicitées sur La présente étude la superficie forestière aménagée13 en fonction du régime L’étude actuelle ne se propose pas d’estimer la superficie de propriété plutôt que par rapport à l’objectif totale des forêts sous un aménagement durable à l’échelle d’aménagement principal. Aucune distinction n’a été faite mondiale, puisqu’une telle évaluation supposerait de entre les types de forêt. multiples visites de terrain pour obtenir des données fiables, et que les discussions sur ce qui constitue l’aménagement durable des forêts est encore en cours. En 12 Défini dans ce contexte comme: «La superficie forestière aménagée à des revanche, elle contient des informations sur les indicateurs fins diverses (conservation, production, autres) conformément à un plan sélectionnés suivants, prouvant l’engagement des pays à d’aménagement officiel et approuvé au niveau national, couvrant une période suffisamment longue (cinq ans ou davantage)». œuvrer pour un aménagement durable: 13 Le terme «aménagé» s’applique à la forêt et aux autres terres boisées défini comme: «Forêt et autres terres boisées aménagées conformément à un plan officiel ou non officiel, appliqué régulièrement sur une période de 11 Défini comme «Forêts et autres terres boisées aménagées conformément temps suffisamment longue (5 ans ou davantage). Les opérations à un plan préparé professionnellement ou à soumises à un type d’aménagement comprennent les traitements devant être appliqués à des d’aménagement reconnu et appliqué régulièrement sur une longue période peuplements forestiers individuels (parcelles, par exemple) pendant une (cinq ans ou davantage)». période donnée». 54 FRA 2000 - Rapport principal

Figure 6-1. Couverture géographique des neuf processus sur les critères et indicateurs

Comme la superficie forestière soumise à un plan fonctions de production des forêts; fonctions de protection d’aménagement ne correspond pas nécessairement à celle des forêts; bénéfices et besoins socio-économiques; cadre sous aménagement durable, les informations fournies par juridique, administratif et institutionnel. Les indicateurs FRA2000 ont été complétées par d’autres données varient largement entre les initiatives, en raison des recueillies sur les zones certifiées. Ces données, qui sont différences dans les types de forêts et les conditions limitées aux superficies aménagées pour environnementales, sociales, politiques et culturelles. l’approvisionnement en bois, ont été compilées à travers Les critères et les indicateurs nationaux sont complétés une étude sur documents, réalisée à partir d’une grande par des critères et des indicateurs définis au niveau de variété de sources provenant pour l’essentiel d’Internet. l’unité de gestion, dans un certain nombre de processus, ainsi que dans d’autres structures comme les ONG et le RÉSULTATS secteur privé. Le degré de mise en œuvre des critères et indicateurs sur le Critères et indicateurs plan national fluctue considérablement. Dans de nombreux Ala fin de décembre 2000, 149 pays étaient membres d’au cas, l’action est limitée par le manque de personnel compétent, moins une des neuf initiatives suivantes: processus et/ou ou de capacité institutionnelle pour collecter et analyser initiatives Pan-européen, Montréal, Tarapoto, zones sèches l’information, ainsi que pour suivre le développement et la d’Afrique, Proche-Orient, Amérique centrale/Lepaterique mise en œuvre des normes d’aménagement améliorées, sur la et forêts sèches d’Asie, et les actions prises par l’OIBT et base des informations obtenues. l’Organisation africaine du bois (OAB) 14.Le tableau 6-1 Du fait que la plupart des neuf processus n’ont démarré donne un aperçu régional, et l’annexe 3 fournit des détails à qu’au cours de ces dernières années, on prévoit que les cet égard. La figure 6-1 illustre la couverture géographique futures évaluations mondiales seront capables de fournir des neuf processus. des informations plus importantes sur un certain nombre En termes d’objectifs et d’approche globale, ces d’indicateurs d’aménagement forestier. initiatives et processus sont semblables, bien qu’ils diffèrent dans le détail. Les critères nationaux d’aménagement Plans d’aménagement des forêts durable des forêts s’appuient sur les éléments généraux Quatre-vingt-trois pays, y compris tous les principaux pays suivants, convenus communément: étendue des ressources industrialisés 15,ont produit des informations au niveau forestières; diversité biologique; santé et vitalité de la forêt; national sur l’aménagement des forêts, dans leurs rapports

14 Au moins deux autres pays (Cuba et la République démocratique 15 Europe (y compris Chypre, la Turquie et Israël qui figurent dans la populaire lao) ont élaboré des critères et des indicateurs d’aménagement rubrique Asie dans l’annexe 3, tableau 9), la Communauté des Etats durable des forêts au niveau national sans être membres d’aucun des indépendants (CEI), le Canada, les Etats-Unis, le Japon, l’Australie et la processus écorégionaux susmentionnés. Nouvelle-Zélande. Aménagement des forêts 55

Tableau 6-1. Aperçu régional du nombre de pays impliqués dans des processus sur les critères et indicateurs Région Nombre de pays/zones Processus internationaux/écorégionaux Nombre total mentionné Membres d'au moins un processus dans FRA 2000 sur les critères et indicateurs Afrique 56 46 Proche-Orient, Zones sèches d'Afrique, OAB, OIBT Asie 49 36 Proche-Orient, Forêts sèches d'Asie, OIBT, Montréal, pan-européen Océanie 20 5 Montréal, OIBT Europe 41 40 Pan-européen, Montréal, Proche-Orient Amérique du Nord et centrale 34 11 Lepaterique; Montréal, OIBT Amérique du Sud 14 11 Tarapoto, OIBT, Montréal TOTAL MONDIAL 213 149* * Y Compris quatre pays invités à devenir membres du processus pan-européen à partir de décembre 2000 (Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Saint-Marin et Yougoslavie). La Belgique et le Luxembourg sont considérés comme deux pays dans ce tableau, bien qu'ils figurent conjointement dans le tableau principal.

envoyés pour FRA2000. En outre, 14 pays ont présenté des Pour conclure, les résultats montrent que 89 pour cent des données comparables à la Commission des forêts pour forêts des pays industrialisés (représentant 45 pour cent de la l’Amérique latine et les Caraïbes de la FAO, en 2000. superficie forestière totale mondiale, dont la plus grande Cependant, les estimations nationales manquent encore partie est située dans les zones tempérées et boréales) sont pour un assez grand nombre de pays en développement, soumises à un plan d’aménagement officiel ou non. Les dont beaucoup de grands pays d’Afrique et quelques pays chiffres nationaux manquent encore pour un assez grand importants d’Asie. Les données ne sont pas non plus nombre de pays en développement, notamment pour disponibles pour beaucoup de petits pays d’Océanie et des beaucoup de grands pays d’Afrique et quelques pays d’Asie Caraïbes. Une tentative pour obtenir des informations à importants. Néanmoins, les résultats obtenus jusqu’ici partir de sources secondaires a été faite, mais comme cela montrent que, sur une superficie forestière totale de ressort des résultats présentés dans l’Annexe 3, les données 2 139 millions d’hectares dans les pays non industrialisés, au font encore défaut pour plusieurs pays. moins 123 millions d’hectares, soit environ 6 pour cent, ont Les disparités dans les réponses des pays industrialisés, fait l’objet d’un plan d’aménagement officiel, approuvé au ne s’expliquent pas seulement par les différences dans les niveau national, pour une durée d’au moins cinq ans. situations nationales. Elles traduisent aussi le manque En analysant les résultats mentionnés dans le tableau, il d’uniformité dans la façon dont la notion de superficie faut garder à l’esprit que la superficie forestière totale, forestière aménagée a été interprétée et appliquée – indiquée comme étant sujette à un plan d’aménagement, ne notamment dans la distinction entre l’aménagement pour coïncide pas nécessairement avec la superficie forestière l’approvisionnement en bois seulement, et celui pour toutes totale sous aménagement durable. La présente étude ne dit les fonctions forestières, et entre l’aménagement conforme à pas si le plan est approprié, s’il est mis en œuvre des plans approuvés et les formes moins formelles conformément aux directives de départ, ou s’il produit les d’aménagement 16. Il n’y a pas de certitude non plus sur le effets attendus. Certaines zones déclarées comme étant classement dans la catégorie «aménagée», des zones qu’il a soumises à un plan d’aménagement ne sont pas forcément été décidé de ne pas aménager, comme recommandé par la gérées durablement. Inversement, de nombreuses zones CEE-ONU/FAO (CEE-ONU/FAO 2000), si bien que les peuvent faire l’objet d’un aménagement durable, sans qu’il chiffres ne pourraient pas être directement comparables existe un plan officiel. En outre, certaines zones reculées, entre les pays. inaccessibles ou peu exploitées par l’homme n’ont pas D’autre part, la définition utilisée pour les pays en nécessairement besoin d’un plan ou d’activités développement se limite aux superficies forestières soumises d’aménagement, pour répondre à l’objectif de sauvegarde à un plan d’aménagement officiel, et approuvé à l’échelle des ressources naturelles pour l’avenir. nationale. Cette définition semble ne pas avoir engendré Des informations qualitatives sur l’état et les tendances beaucoup de problèmes d’interprétation et d’application, de la sylviculture, et de l’aménagement des forêts, sont mais empêche la comparaison directe des résultats avec ceux présentées, pour certains pays choisis, dans les profils des des pays industrialisés. pays figurant sur le site Web des forêts de la FAO (www.fao.org/forestry/fo/country).

16 Des exemples de déviations possibles de la définition se rencontrent en Aperçu régional. En Afrique, sept pays seulement ont Azerbaïdjan, où il est estimé que toutes les forêts et les autres terres boisées fourni des informations nationales, représentant moins de étant domaniales, elles sont donc aménagées. En Australie, les données 3 pour cent de la superficie forestière totale de la région. concernant les forêts aménagées se limitent à celles aménagées pour la production de bois. Seuls deux pays dotés de forêts tropicales humides font 56 FRA 2000 - Rapport principal

partie de cette liste. En 2000, le pourcentage de forêts En Europe, 39 pays et zones ont fourni des informations soumises à un plan d’aménagement officiel, et approuvé au nationales sur les superficies de forêt aménagée, y compris niveau national dans ces sept pays, va de 2 à 78 pour cent, des zones soumises à des plans d’aménagement non avec une superficie totale sujette à des plans d’aménagement officiels, et les zones où il a été décidé de ne pas effectuer équivalente à 15 pour cent de l’ensemble de la superficie d’aménagement. Al’exception de l’Italie, qui n’a signalé forestière. Des données partielles ont été obtenues pour sept que les zones soumises à un plan d’aménagement officiel et autres pays. Les chiffres disponibles ajoutés totalisent 5,5 approuvé au plan national, les chiffres vont de 33 à millions d’hectares de forêts sous aménagement, soit 0,8 100 pour cent de la superficie forestière totale de chaque pour cent seulement de la superficie forestière totale de pays. Un nombre assez élevé de pays (19) ont déclaré que l’Afrique. Des efforts sont actuellement déployés pour toutes leurs forêts sont aménagées suivant la définition d’obtenir des données supplémentaires pour un certain mentionnée ci-dessus, y compris la Fédération de Russie nombre de pays, afin de compléter les informations qui représente à elle seule, 82 pour cent de la superficie existantes par des données issues d’autres sources. forestière de la région. Pour l’ensemble de la région, En Asie, les informations nationales ont été fournies par 98 pour cent de la superficie forestière totale est aménagée. 21 des 49 pays et zones, représentant 30 pour cent de Treize des 34 pays et zones décrits en Amérique du l’ensemble du couvert forestier car des informations n’ont pu Nord et centrale ont fourni des données nationales sur la être obtenues pour les deux pays de la région avec les superficie forestière sous aménagement 19. La superficie superficies forestières les plus vastes. En 2000, le forestière totale couverte par ces pays est égale à 99 pour pourcentage des forêts soumises à un plan officiel et cent de l’ensemble des forêts de la région. Le Canada et les approuvé au niveau national dans ces 21 pays était compris Etats-Unis, représentant 86 pour cent de la superficie entre 23 et 100 pour cent 17. Il faut tenir compte du fait que la forestière totale de cette région, ont utilisé la définition qui Communauté des Etats indépendants (CEI), où les chiffres inclut les zones sujettes à un plan d’aménagement non varient entre 82 et 100 pour cent, a mentionné les zones officiel, et celles où il a été décidé de ne faire aucun soumises à un plan d’aménagement officiel ou non, et aménagement. Les pays restants ont communiqué leurs incorporé aussi dans ces données, des zones où la décision a superficies soumises à un plan d’aménagement officiel. La été prise de ne réaliser aucun aménagement 18. La superficie plupart d’entre eux ont exclu les plantations forestières de totale de la région qui, selon les statistiques, était sujette à des leur rapport à la réunion de la Commission des forêts pour plans d’aménagement (y compris les résultats partiels de l’Amérique latine et les Caraïbes de la FAO, en 2000. Les deux pays, et en tenant compte des deux définitions chiffres déclarés oscillent entre 2 et 74 pour cent de la différentes utilisées) équivaut à 134 millions d’hectares, superficie forestière totale. La superficie totale déclarée c’est-à-dire 24 pour cent de la superficie forestière totale. comme étant soumise à des plans d’aménagement (y En Océanie, trois seulement des 20 pays et zones ont compris les données partielles et en tenant compte des deux donné des données nationales sur leurs superficies définitions utilisées) s’élève à 310 millions d’hectares, ou forestières aménagées. Cependant, ces trois pays (Australie, 56 pour cent de la superficie forestière totale. Nouvelle-Zélande et Papouasie-Nouvelle-Guinée) Onze des 14 pays et zones d’Amérique du Sud qui ont représentent à eux seuls, 98 pour cent de l’ensemble des fourni des rapports, mentionnent des informations sur forêts de la région. Le chiffre pour la Papouasie-Nouvelle- l’étendue de la superficie forestière sous aménagement Guinée se limite aux zones soumises à des plans officiel. La plupart d’entre eux n’ont inclus que les forêts d’aménagement officiels, alors que la définition utilisée par naturelles dans leur rapport à la réunion de la Commission l’Australie et la Nouvelle-Zélande inclut les zones soumises des forêts pour l’Amérique latine et les Caraïbes de la FAO, à des plans non officiels, ainsi que les zones où il a été décidé en 2000. La superficie sujette à un plan d’aménagement d’exclure toute forme d’aménagement. En tenant compte des varie entre 0,1 et 25 pour cent de la superficie forestière résultats partiels provenant des îles Salomon, et compte tenu totale dans chaque pays. Pour l’ensemble de la région, il a des deux différentes définitions utilisées, la superficie été signalé que 26 millions d’hectares, ou 3 pour cent, de la forestière totale sous aménagement occupe 167 millions superficie forestière totale sont soumis à un plan officiel d’hectares, soit 84 pour cent de l’ensemble des superficies d’aménagement. Etant donné que ces pays représentent forestières de la région. 94 pour cent des zones forestières cumulées de la région, ces chiffres peuvent paraître faibles. Cependant, il ne faut pas oublier que de nombreux pays de cette région 17 Le pourcentage pour les Philippines est supérieur à 100 pour cent du fait renferment de vastes étendues de forêts situées dans des que le chiffre pour la superficie concerne les «terres forestières», dont une partie n’entre pas dans la catégorie «forêt», selon les définitions de FRA 2000. 18 L’exception étant la Géorgie qui ne considère pas comme aménagées les 19 Les informations manquaient notamment pour de nombreux petits pays zones classées comme «non perturbées». des Caraïbes à faible couvert forestier. Aménagement des forêts 57

zones reculées, inaccessibles, et très faiblement exploitées ISO 14001, par exemple, ne sont pas comprises dans ces par l’homme, et qui peuvent ne pas nécessiter de plan chiffres, puisque cette norme n’a pas été créée d’aménagement. Il n’est pas certain non plus que tous les spécifiquement pour vérifier si un aménagement durable pays aient inclus les aires forestières protégées lorsqu’ils des forêts est entrepris. Certains systèmes nationaux de ont communiqué les superficies couvertes par des plans certification peuvent également avoir été omis par d’aménagement. inadvertance. Si l’on ajoutait les estimations de ces superficies 20, le couvert mondial faisant l’objet de Certification certification occuperait environ 110 millions d’hectares Les critères et indicateurs servent à mesurer, évaluer, suivre (2,8 pour cent de la superficie forestière totale). et démontrer les progrès réalisés vers la durabilité de la Quelques systèmes de certification forestière sont en gestion des forêts dans un pays donné, ou dans une zone train de s’élargir pour inclure les produits forestiers non forestière particulière, sur une période donnée. La ligneux (PFNL). Cette intégration s’avère beaucoup plus certification, quant à elle, est un instrument utilisé pour compliquée que la certification du bois, car la même confirmer l’exécution de certaines normes de base superficie devrait être évaluée pour un ou plusieurs prédéfinies d’aménagement forestier, dans une zone produits non ligneux, qui peuvent avoir des exigences particulière à un moment donné. La certification est différentes. Une forêt peut, par exemple, être aménagée essentiellement un outil de commercialisation utilisé par les pour la production durable de bois alors que ses ressources propriétaires de forêts, qui perçoivent un bénéfice en PFNL sont surexploitées, et inversement. économique à suivre ces processus de certification. Il existe désormais un grand nombre de systèmes Comparaison avec les estimations internationaux, régionaux et nationaux de certification qui précédentes s’appliquent principalement aux forêts aménagées pour la Il est impossible d’établir une comparaison directe avec les production de bois d’œuvre. Le volume de bois faisant estimations précédentes de l’état de l’aménagement l’objet de ces systèmes, bien qu’en augmentation, est encore forestier pour les régions tropicales et tempérées/boréales, relativement faible. Suivant la définition employée pour en raison des différences dans les définitions adoptées. caractériser une «zone certifiée», la superficie des forêts Toutefois, il convient de noter qu’en 1980, selon les certifiées a été estimée dans le monde, à la fin de l’année statistiques, environ 42 millions d’hectares de forêt dans 2000, à 81 millions d’hectares, soit environ 2 pour cent de la 76 pays tropicaux étaient soumis à «un aménagement superficie forestière totale. intensif pour la production de bois». En 2000, d’après les Bien que la certification implique que la zone soit informations recueillies jusqu’ici, au moins 117 millions aménagée correctement ou durablement, la superficie totale d’hectares21 de forêts dans ces pays sont soumis à des plans des forêts bien aménagées ne se limite pas aux zones d’aménagement officiels et approuvés au niveau national, certifiées. De nombreuses forêts non certifiées, notamment pour une durée de plus de cinq ans. La plupart de ces forêts, celles aménagées surtout pour la production de bois et celles mais pas toutes, sont aménagées pour la production de bois. ayant d’autres objectifs d’aménagement, peuvent, elles On estime que dans ces pays, 2,2 millions d’hectares de aussi, être considérées comme aménagées rationnellement. forêts ont été certifiés par des tiers à la fin de 2000. Si quelques pays producteurs de bois tropicaux L’étude de l’OIBT, mentionnée plus haut, a estimé importants possèdent des zones forestières certifiées en qu’en 1988, un minimum de 1 million d’hectares de forêts, accord avec des systèmes de certification existants, ou sont dans 17 pays producteurs de bois tropicaux, était géré en train de développer de nouveaux systèmes, la plupart des durablement pour la production de bois (Poore et al. 1989). forêts certifiées se situent dans un nombre limité de pays Aen juger par la superficie soumise à des plans tempérés industrialisés. Ala fin de 2000, environ 92 pour d’aménagement ou certifiée en 2000, dans ces mêmes cent de toutes les forêts certifiées du monde se trouvaient 17 pays, une zone considérablement plus étendue peut être aux Etats-Unis, en Finlande, en Suède, en Norvège, au maintenant aménagée durablement pour la production de Canada, en Allemagne et en Pologne. Simultanément, seuls bois. Al’heure actuelle, plus de 35 millions d’hectares de quatre pays possédant des forêts tropicales humides forêts dans ces pays sont couverts par un plan (Bolivie, Brésil, Guatemala et Mexique) ont plus de d’aménagement officiel, et 1,7 million d’hectares de forêts 100 000 hectares de forêts certifiées, soit une superficie ont été certifiés par des tiers. Une superficie cumulée de 1,8 million d’hectares. considérablement plus vaste pourrait être certifiée ou mise Le tableau 6-2 fournit un aperçu régional. Une ventilation des données par pays figure dans l’Annexe 3. 20 Anoter que seuls quelques systèmes choisis ont été inclus 27 millions d’hectares ont été certifiés au Canada sous la norme ISO 14001 - exclues les superficies certifiées par plus d’un système - et plus de dans ces tableaux. Les superficies certifiées au titre de la 300 000 ha en Nouvelle-Zélande. norme de Système de management environnemental 21 Les données nationales manquent pour certains pays. 58 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 6-2. Aperçu régional de la superficie des forêts plan d’aménagement et/ou pour des objectifs particuliers certifiées d’aménagement 23. Région Superficie forestière certifiée 000 ha Tous les pays industrialisés (représentant 45 pour cent de Afrique 974 l’ensemble des superficies forestières du monde, la plupart Asie 158 dans les zones tempérées et boréales) ont communiqué Océanie 410 l’étendue de leurs forêts aménagées dans le cadre de Europe 46 708 FRA2000. Les résultats montrent que 89 pour cent des Amérique du Nord et centrale 30 916 forêts dans ces pays sont sujettes à un plan d’aménagement Amérique du Sud 1 551 TOTAL MONDIAL 80 717 officiel ou non. Des données nationales manquent encore pour un nombre assez élevé de pays en développement, y compris beaucoup de grands pays d’Afrique, et certains sous aménagement durable pour des objectifs autres que la pays importants d’Asie. Néanmoins, les résultats obtenus production de bois. De fait, six pays tropicaux (Cameroun, jusqu’ici montrent que, pour une superficie totale de Ghana, Guyana, Indonésie, Malaisie et Myanmar), dont la 2 139 millions d’hectares située dans des pays non superficie forestière cumulée occupe 206 millions industrialisés, au moins 123 millions d’hectares, soit d’hectares, paraissent avoir rempli toutes les conditions environ 6 pour cent du total des terres forestières, sont nécessaires pour aménager eux-mêmes leurs forêts soumis à un plan d’aménagement officiel et approuvé au durablement, dans un proche avenir (Poore et Thang 2000). niveau national pour une durée d’au moins cinq ans. D’après les estimations, la situation dans les forêts Il convient de souligner que la superficie totale déclarée tempérées et boréales est demeurée stable ou s’est comme soumise à un plan officiel ou non d’aménagement, améliorée au cours des 20 dernières années. Au début des n’est pas nécessairement équivalente à la superficie totale années 80, toutes les superficies classées comme forêts aménagée durablement. La présente étude n’indique pas si fermées dans l’ex-Union soviétique étaient «soumises à un le plan est adapté, s’il est mis en œuvre suivant les directives plan d’aménagement forestier» (CEE-ONU/FAO 1985). de départ, ou s’il obtient les effets attendus. Certaines zones En 2000, la Fédération de Russie, et la plupart des Etats de qui, selon les statistiques, sont couvertes par un plan la CEI, ont signalé que leurs forêts sont «aménagées d’aménagement, peuvent, dès lors, ne pas être gérées de suivant un plan officiel ou non». Dix-neuf pays européens façon durable, alors que d’autres, qui ne sont pas 22 ont fait parvenir des informations sur la situation de actuellement sous aménagement, peuvent l’être. l’aménagement de leurs forêts au début des années 80, en L’emploi de définitions différentes rend difficile la 1990 et en 2000 (CEE-ONU/FAO 1985; CEE-ONU/FAO comparaison des situations entre les pays industrialisés et 1992; CEE-ONU/FAO 2000). Le pourcentage de forêts les pays en développement, ainsi que d’estimer la superficie denses «aménagées suivant un plan d’aménagement» mondiale des forêts soumises à des plans d’aménagement. s’élevait en 1980 à 64 pour cent; en 1990, le pourcentage de En outre, certains pays industrialisés ont interprété les forêts «sous aménagement actif» était de 71 pour cent; et définitions de différentes façons. De plus, beaucoup de pays en 2000, 95 pour cent de la superficie forestière est, d’après en développement n’ont pas incorporé les forêts des aires les rapports, «gérée suivant un plan d’aménagement protégées dans les zones sous aménagement, et d’autres en officiel ou non». ont exclu les plantations forestières. Ces problèmes Le pourcentage de la superficie forestière sous suggèrent qu’un affinement ultérieur et un surcroît de aménagement au Canada et aux Etats-Unis s’est accru, compatibilité dans les approches, seront souhaitables pour respectivement de 60 et 41 pour cent en 1990, à 71 et les futurs rapports sur la superficie forestière sous plans 56 pour cent respectivement en 2000. d’aménagement. L’une des façons de démontrer qu’une forêt donnée est CONCLUSIONS aménagée durablement pour la production de bois, est la Au total, 149 pays sont actuellement membres d’au moins certification par des tiers. Il existe à l’heure actuelle un une des neuf initiatives régionales ou écorégionales, visant à développer et appliquer des critères et indicateurs d’aménagement durable des forêts. Tous ces processus ont 23 La formulation de cet indicateur varie suivant les initiatives. La plupart des processus comprennent l’étendue de la superficie forestière (superficie été mis en œuvre au cours des dix dernières années. ou pourcentage) soumise à un plan officiel d’aménagement, à l’exception L’un des indicateurs identifié dans ces initiatives est du Processus de Montréal et de la Proposition de Tarapoto qui ne spécifient l’étendue de la superficie forestière aménagée, suivant un pas le plan d’aménagement en soi, mais plutôt le pourcentage de forêts aménagées à des fins spécifiques. Toutefois, dans la Proposition de Tarapoto, l’existence d’un plan d’aménagement est l’un des indicateurs au niveau de l’unité de gestion. Le Processus pan-européen sur les forêts 22 Y compris la Turquie, qui figure dans la rubrique Asie dans l’Annexe 3, utilise l’expression «aménagé suivant un plan ou des directives Tableau 9. d’aménagement ». Aménagement des forêts 59

certain nombre de systèmes internationaux, régionaux et CEE-ONU/FAO. 1992. The forest resources of the nationaux de certification des forêts. Suivant la définition de temperate zones. The UNECE/FAO 1990 Forest la «zone certifiée», l’étendue des forêts certifiées dans le Resources Assessment. Volume 1. General Forest monde entier a été estimée, à la fin de 2000, à environ Resource Information. New York, ONU. 81 millions d’hectares, soit à peu près 2 pour cent de CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, l’ensemble des forêts. Environ 92 pour cent d’entre elles North America, Australia, Japan and New Zealand: sont situées dans sept pays industrialisés tempérés contribution to the global Forest Resources Assessment (Etats-Unis, Finlande, Suède, Norvège, Canada, Allemagne 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N° 17. et Pologne). Il a été signalé que, seuls quatre pays ayant des New York et Genève, ONU. forêts tropicales humides (Bolivie, Brésil, Guatemala et www.unece.org/trade/ timber/fra/pdf/contents.htm Mexique), ont plus de 100 000 hectares de forêts certifiées, Coalition canadienne pour la certification de la soit un total cumulé de 1,8 million d’hectares. foresterie durable. 2000. Etat de la certification au Bien que la certification implique qu’une superficie doit Canada, 21 décembre 2000. être aménagée correctement et durablement pour la www.sfms.com/decade.htm production de bois, la superficie totale des forêts bien FAO. 1988. An interim report on the state of forest aménagées ne se limite pas aux zones certifiées. Maintes resources in the developing countries. Miscellaneous forêts non certifiées, y compris celles aménagées paper FO:MISC/88/7. Rome. principalement pour la production de bois et celles qui FAO/PNUE.1982. Les ressources forestières tropicales. remplissent d’autres fonctions, peuvent aussi être gérées Etude FAO Forêts N° 30. Rome. rationnellement. Forest Stewardship Council (FSC). 2000. Forests Malgré les difficultés inhérentes à la comparaison des certified by FSC-accredited certification bodies. DOC. résultats de FRA2000 avec ceux des études précédentes, 5.3.3, 31 Décembre 2000. dues aux différences dans les définitions utilisées et dans les http://fscoax.org/html/5-3-3.html conditions de chaque pays, il existe des indications National Woodland Owners Association. 2000. What is démontrant que la situation de l’aménagement des forêts green tag forestry? s’est améliorée dans la plupart des régions, au cours des www.nationalwoodlands.org/ green_tag.htm 20 dernières années. New Zealand Forest Industries Council. 2000. Information note on certification. BIBLIOGRAPHIE Pan European Forest Certification Council (PEFCC). American Forest and PaperAssociation. 2000a. Report 2000. PEFCC Newsletter N° 4, décembre. to the joint UNECE Timber Committee & FAO European www.pefc.org/news.htm Forestry Commission. Rome, octobre 2000. Poore, M.E.D. 1990. Sustainability in the tropical forest. American Forest and PaperAssociation. 2000b. Journal of the Institute of Wood Science, 12(2):103-106. Summary of key enhancements to the SFI program in Poore, D., Burgess, P., Palmer, J., Rietbergen, R. et 2000. Synnott, T. 1989. No timber without trees – sustainability www.afandpa.org/forestry/SFI/3pagesummary1.pdf in the tropical forest – A study for ITTO. Londres, American Tree Farm System. 2000. Site Web Earthscan Publications. www.treefarmsystem.org Poore, D. et Thang, H.C. 2000. Review of progress towards Argow, K. 2001. Communication personnelle: superficies the year 2000 objective. Rapport présenté à la 28e session sous certification «green tag». de l’OIBT, 24-30 mai 2000, Lima, Pérou. CEE-ONU/FAO. 1983. The forest resources of the ECE CIBT(XXVIII)/9/Rév.2. Yokohama, Japon, OIBT. Region (Europe, the USSR, North America). Genève et Singh, H. 2001. Communication personnelle: superficie Rome. sous certification et audit en Malaisie.

Les forêts dans les aires protégées 61

Chapitre 7 Les forêts dans les aires protégées

RÉSUMÉ Le présent chapitre résume les résultats de deux initiatives visant à évaluer la situation des aires forestières protégées en 2000. Le Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature du PNUE (PNUE-WCMC) a préparé, à l'intention de la FAO, une carte actualisée des aires forestières protégées, basée sur des inventaires approfondis menés par l’Union mondiale pour la nature (UICN), et en se servant des catégories de gestion des aires protégées de l’UICN. Par ailleurs, les pays industrialisés ont fourni des statistiques sur les aires forestières protégées en réponse à un questionnaire préparé par la CEE-ONU/FAO. Au niveau mondial, le projet de cartographie FAO/PNUE-WCMC montre que 12,4 pour cent de la superficie forestière du monde se situent dans des zones classées comme aires protégées par l’UICN. Cependant, des divergences sont observables entre les statistiques fournies par différentes organisations d’un même pays. Une amélioration constante s’impose dans les méthodes d’évaluation utilisées par les organisations internationales responsables et par les pays.

INTRODUCTION dans le monde entier. Les données brutes présentes dans la Au cours des deux dernières décennies, de nombreux pays base de données PNUE-WCMC comprennent toutes les ont mis à l'écart des superficies considérables de leurs forêts terres sous un statut de gestion protégée, et pas seulement les pour en faire des parcs nationaux, ou pour les soumettre à superficies couvertes par de la forêt. La carte mondiale des d'autres systèmes de conservation. L'efficacité de la aires protégées du PNUE-WCMC a donc été superposée à la protection et le niveau des activités de développement carte mondiale actualisée du couvert forestier de FRA2000 autorisé à l’intérieur les aires protégées varient fortement. pour obtenir une carte mondiale à jour des forêts protégées Certains pays ont suggéré que la majorité ou à la totalité de (figure 7-1) montrant leur emplacement dans les aires leurs forêts se trouve sous le statut d’aires protégées en vertu protégées. de la législation forestière générale, mais un grand nombre Une des grosses difficultés techniques de cette d'autres pays ont préféré s'en tenir à des interprétations plus procédure a été que certains points de référence traditionnelles du concept de protection, et n'ont inclus dans géographique de la base de données PNUE-WCMC sont leurs rapports que les aires protégées désignées représentés par des points et non par la forme réelle de l’aire juridiquement et répondant aux normes internationales. protégée. Il a fallu projeter une forme circulaire à l'échelle FRA2000 a préparé un rapport actualisé sur l'état de appropriée de la superficie réelle de l'aire à partir du point de protection des forêts à la fin du deuxième millénaire. référence du site considéré. De ce fait, une carte intermédiaire raisonnablement précise, et des statistiques MÉTHODES correspondantes ont été générées, mais la représentation L'évaluation des forêts situées dans des aires protégées de spatiale de certaines aires protégées peut ne pas être exacte. FRA2000 s'est basée sur une carte mondiale des zones La carte indique seulement le croisement entre les cartes du forestières protégées mise au point pour la FAO, en couvert forestier et des aires protégées, mais pas le statut de collaboration avec le Centre mondial de surveillance continue protection réel de la forêt. de la conservation de la nature du PNUE (PNUE-WCMC). La carte a été superposée avec une carte des frontières En outre, les pays industrialisés ont donné des informations nationales pour produire des statistiques sur le pourcentage sur leurs aires forestières protégées en réponse au de forêt présente dans les aires protégées pour chaque pays. questionnaire préparé par la Les statistiques pour les pays et les zones ayant une CEE-ONU/FAO. Le présent chapitre en résume les résultats. superficie inférieure à 2 500 km2 n'ont pas été produites, Le PNUE-WCMC gère une base mondiale de données puisque la précision de la classification est certainement numériques et géoréférencées sur des aires protégées, trop faible pour des superficies relativement petites. classées suivant les catégories établies par l'Union mondiale La même carte des forêts protégées a été ensuite pour la nature (UICN) (tableau 7-1) (UNEP-WCMC 2001). superposée à la carte des zones écologiques mondiales de La base de données est actualisée périodiquement grâce à FRA2000, et des statistiques sur le pourcentage des forêts des questionnaires que l'UICN distribue aux organismes incluses dans des aires protégées ont été produites pour nationaux et sous-nationaux d'aménagement du territoire chaque zone écologique. 62 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 7-1. Catégories de l’UICN pour les aires protégées utilisées dans FRA 2000 Catégorie Définition

I - Réserve naturelle Aire protégée gérée principalement à des fins scientifiques ou de protection des ressources sauvages. Ces intégrale/zone de aires renferment des écosystèmes exceptionnels, des caractéristiques et/ou des espèces de flore et de faune d’une nature sauvage importance scientifique nationale, ou sont représentatives d’aires naturelles particulières. Elles contiennent souvent des écosystèmes fragiles ou des formes de vie, des aires d’une diversité biologique ou géologique importante, ou aires d’un intérêt particulier pour la conservation des ressources génétiques. L’accès au public n’est généralement pas permis. Les processus naturels y prennent place en l’absence de toute interférence humaine directe, tourisme et activités récréatives. Les processus écologiques peuvent inclure des actions naturelles qui altèrent les systèmes écologiques ou les caractéristiques physiographiques, comme les feux d’origine naturelle, la succession naturelle, l’apparition d’insectes ou de maladies, les orages, les tremblements de terre, etc. mais excluent les perturbations dues à l’homme.

II Ð Parc national Aire protégée gérée principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives. Les parcs nationaux sont des zones relativement grandes, qui contiennent des échantillons représentatifs des principales régions naturelles, physionomies ou paysages, où les espèces animales et végétales, les sites géomorphologiques et les habitats sont d’un intérêt scientifique, éducatif et récréatif particulier. L’aire est aménagée et mise en valeur afin de supporter des activités récréatives et éducatives sur une base contrôlée. Elle est gérée, ainsi que la présence des visiteurs, à un niveau qui maintient l’aire dans un état naturel ou semi-naturel.

III Ð Monument naturel Aire protégée gérée principalement dans le but de préserver des éléments naturels spécifiques. Cette catégorie renferme normalement une ou plusieurs caractéristiques naturelles d’intérêt national exceptionnel, protégées de par leur rareté et du fait qu’elles sont uniques. La taille n’a pas grande importance. Les aires doivent être aménagées pour rester relativement hors d’atteinte des perturbations induites par l’homme, bien qu’elles puissent avoir une valeur récréative ou touristique.

IV Ð Aire gérée pour Aire protégée gérée principalement à des fins de conservation, avec intervention au niveau de la gestion. les espèces/l’habitat Les aires couvertes peuvent correspondre à des zones de nidification pour les oiseaux migrateurs, des marécages ou des lacs, des estuaires, des habitats forestiers ou des prairies, des frayères, des herbiers qui nourrissent les animaux marins. La production de ressources renouvelables et exploitables peut jouer un rôle secondaire dans l’aménagement de l’aire. La zone peut admettre une manipulation de l’habitat (fauche, pâturage d’ovins ou de bovins, etc.).

V Ð Paysage terrestre/marin Aire protégée gérée principalement pour la conservation de paysages terrestres ou marins et à protégé rdes fins récréatives. La diversité des aires appartenant à cette catégorie est très grande. Elles comprennent celles dont les paysages possèdent des qualités esthétiques particulières qui sont le résultat de l’interaction de l’homme et de la terre ou la mer, les pratiques traditionnelles liées à l’agriculture, au pâturage et à la pêche, et celles qui sont pratiquement des aires naturelles, comme les bords de mer, les rivages des lacs et les bords de rivière, les terrains vallonnés ou montagneux, aménagées intensivement par l’homme pour le tourisme ou les activités récréatives.

VI Ð Aire protégée Aire protégée gérée principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels. Elles de ressources couvrent normalement des zones étendues, relativement isolées et inhabitées, d’accès difficile, ou des régions naturelles gérées où la population est relativement clairsemée mais qui sont soumises à une pression considérable de colonisation ou de plus grande utilisation.

Source: McNeely y Miller 1984.

Figure 7-1. Forêts dans les aires protégées (en rouge; autres forêts en vert) Les forêts dans les aires protégées 63

Tableau 7-2. Les forêts dans les aires protégées, basé sur la superficie forestière de la région est dominée par les vastes carte mondiale des aires protégées dressée pour la FAO par le PNUE-WCMC terres forestières de la Sibérie et de la Fédération de Russie Région Superficie Forêts dans Pourcentage de qui, pour une grande partie, ne sont pas protégées forestière les aires forêts dans les en 2000 protégées aires protégées officiellement. Les résultats par pays figurent dans l'annexe millions d’ha millions d’ha % 3, tableau 9 et peuvent être trouvés dans les profils des pays Afrique 650 76 11,7 sur le site Web de la FAO, www.fao.org/forestry. Asie 548 50 9,1 Les résultats par domaine écologique montrent que les Océanie 198 23 11,7 forêts tropicales et tempérées ont le pourcentage le plus Europe 1 039 51 5,0 élevé de forêts situées dans des aires protégées, alors que Amérique du Nord et centrale 549 111 20,2 5 pour cent seulement des forêts boréales se situent dans des Amérique du Sud 886 168 19,0 Total 3 869 479 12,4 aires protégées (tableau 7-3). Note: Les chiffres ont été calibrés par rapport à la superficie forestière Les réponses des pays au questionnaire CEE-ONU/FAO totale comme indiqué dans le Chapitre 1. (CEE-ONU/FAO 2001) sont données dans l'annexe 3. Cependant, si l'on compare ces réponses avec les résultats Tableau 7-3. Forêts dans les aires protégées par domaine écologique provenant des cartes mondiales, on observe des divergences Domaine écologique Superficie Forêts dans Pourcentage de considérables (figure 7-2). Plusieurs pays ont interprété les forestière les aires forêts dans les en 2000 protégées aires protégées catégories de l'UICN de façon plus générale dans le millions d’ha millions d’ha % questionnaire de FRA2000, que dans les inventaires de Tropical 1997 304 15,2 l'UICN. Notamment, en réponse à l'enquête Subtropical 370 42 11,3 CEE-ONU/FAO, certains pays ont déclaré que toutes leurs Tempéré 507 83 16,3 forêts étaient «protégées» parce qu’ils ont une législation Boréal 995 49 5,0 nationale concernant l'aménagement ou la protection de Total 3 869 479 12,4 toutes les forêts. Toutefois, dans ces mêmes pays, d'autres Note: Les domaines écologiques sont ceux de la carte des zones écologiques mondiales de FRA2000 (Chapitre 47). Les chiffres ont été organisations n'ont pas déclaré toutes leurs forêts calibrés proportionnellement à l’ensemble de la superficie en forêt. «protégées» en répondant aux demandes d’information séparées de l'UICN sur les aires protégées. RÉSULTATS Ces différences mettent en évidence les difficultés La superficie totale des forêts dans les aires protégées a été récurrentes dans la mise au point d’une approche estimée à 479 millions d'hectares, soit 12,4 pour cent de la compatible pour la comparaison avec les superficies superficie forestière mondiale. Comme le montre le forestières que les pays déclarent comme étant protégées. tableau 7-2, les deux régions d'Amérique ont un Certaines de ces difficultés ont été soulignées lors d'une pourcentage de forêts dans des aires protégées supérieur à réunion d'experts, organisée par le Brésil et les Etats-Unis ceux autres régions. Un pourcentage relativement limité en mars 1999, et qui faisait partie du Forum (5,0 pour cent) des forêts européennes sont protégées. intergouvernemental sur les forêts (FIF) (Organisation des Cependant, ce faible chiffre s'explique par le fait que la Nations Unies 1999). Des efforts supplémentaires devront

100 90 80 es

é 70 g é 60 50 ts prot ê 40 30

% de for 20

Cartes globales de FRA 2000 10 0 0 102030405060708090100

Rapport CEE-ONU, % de forêts protégées

Figure 7-2. Pourcentage de forêts dans les aires protégées des pays industrialisés : comparaison entre les résultats du rapport CEE-ONU/FAO (2000) et de la carte des aires protégées du monde de FRA 2000 64 FRA 2000 - Rapport principal

certainement être entrepris pour améliorer la comparabilité Au niveau mondial, le pourcentage de forêts dans les des statistiques et des cartes nationales sur les aires zones protégées estimé dans FRA2000 dépasse 10 pour cent, forestières protégées. chiffre qui a été indiqué comme objectif minimal pour les superficies forestières protégées. Toutefois, il convient de CONCLUSIONS noter que les statistiques au niveau mondial peuvent ne pas Le pourcentage de forêts protégées représente un intérêt être représentatives de la protection fournie aux forêts dans les particulier pour de nombreux gouvernements et pour la différentes zones écologiques ou les différents pays. Il faudrait société civile. FRA2000 a estimé que 12,4 pour cent de aussi souligner que différents degrés de protection sont inclus l'ensemble des superficies forestières, en 2000, entre dans dans les six catégories de l'UICN, et que les forêts légalement les catégories d’aires protégées définie par l'UICN, comme protégées ne sont pas toutes aménagées efficacement. cela est représenté sur la carte des aires protégées du monde. Une amélioration constante des informations de base sur Cette carte est complète du point de vue global, bien que les aires protégées s'impose, afin de suivre les engagements certaines lacunes existent pour quelques pays pris nationaux en matière de conservation de la nature. Cela individuellement. Certains n'ont pas signalé l'étendue permettrait aussi de surveiller l'état des écosystèmes spatiale de leurs aires protégées, ce qui a rendu l'analyse par forestiers compris dans les aires protégées. superposition compliquée, et exigé la cartographie approximative de zones tampons autour des données BIBLIOGRAPHIE ponctuelles pour représenter les superficies terrestres. CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, La différence entre les résultats issus de l'analyse de la North America, Australia, Japan and New Zealand: carte mondiale et les superficies déclarées par les contribution to the global Forest Resources Assessment correspondants nationaux de FRA2000 est intéressante. De 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N° 17. toute évidence, l'interprétation de la classification de l'UICN New York et Genève, ONU. et son application dans le contexte national varient entre les www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm pays. Il n'est donc pas étonnant que les définitions des aires McNeely, J.A. et Miller, K.R. (éd.) 1984. Categories, protégées fassent encore l'objet de discussions au niveau objectives and criteria for protected areas. In: National international. On peut supposer que, à mesure que les débats parks, conservation and development: the role of sur la protection des forêts se poursuivent, les normes pour la protected areas in sustaining society. Washington, DC, désignation et la notification des aires protégées trouveront UICN/Smithsonian Press. un point de convergence, et que la corrélation entre les Organisation des Nations Unies. 1999. Report on the différentes façons de présenter les statistiques ira en international expert meeting on protected forest areas, s'améliorant. Toutefois, des recherches considérables 15-19 mars 1999, San Juan, Porto Rico. devront encore être menées par la FAO, le PNUE-WCMC, PNUE-WCMC. 2001. Protected areas information, 1996. l'UICN et les organisations nationales pour garantir une Global protected areas summary statistics. meilleure comparabilité des évaluations des forêts protégées. www.unep-wcmc.uk.org Incendies 65

Chapitre 8 Incendies

RÉSUMÉ Les années 90 ont été marquées par des périodes d’importantes sécheresses qui ont favorisé des incendies dévastateurs dans presque tous les coins du monde. L’attention portée par le public, les médias et le monde politique sur ces feux a incité les décideurs et les organismes de gestion des ressources à rechercher des politiques et des pratiques susceptibles de réduire à l’avenir l’inflammabilité et la vulnérabilité des écosystèmes naturels. Une réunion parrainée par la FAO sur les politiques nationales ayant un impact sur les incendies de forêt a rassemblé, en octobre 1998, 71 participants venus de 33 pays et 13 organisations internationales pour formuler des recommandations visant à renforcer les capacités de gestion des incendies des pays membres de la FAO. Les participants ont déclaré qu’un système mondial d’information sur les incendies était nécessaire pour fournir un accès immédiat et en temps réel aux données et informations concernant les incendies. Pour répondre à ce besoin, FRA2000 a entrepris une évaluation des incendies dans le monde au cours des années 90. La FAO a demandé à ses pays membres de préparer un profil de pays sur la gestion des incendies qui mette en évidence les informations et les données essentielles. Le présent chapitre résume les résultats de la synthèse des ces informations pour les six régions géographiques de la FAO (FAO 2001). Après une brève description des faits marquants qui ont caractérisé la gestion des incendies au niveau régional, plusieurs conclusions sont formulées sur les caractéristiques de la situation mondiale des incendies dans les années 90. Les responsables politiques commencent à se rendre compte que continuer à mettre l’accent exclusivement sur les interventions d’urgence n’empêchera pas de grands incendies ravageurs de se déclarer à l’avenir. Les programmes de prévention et d’interventions d’urgence doivent être associés à de meilleures politiques et pratiques d’utilisation des terres. Une importante stratégie consiste à faire intervenir activement les communautés dans les pratiques d’aménagement forestier durable afin d’améliorer la conservation des ressources naturelles tout en réduisant l’impact des feux.

INTRODUCTION les zones sèches de l’Afrique de l’Ouest, les vastes zones Les graves incendies de forêt qui se sont déclarés dans d’Afrique au sud de l’équateur, en Asie centrale, en Amérique différentes parties du monde ont attiré l’attention du Sud australe et en Australie. C’est ainsi que, pendant la internationale au cours des années 90. Des millions saison des incendies de 2000, environ 200 millions d’hectares ont brûlé en 1997 et 1998, et la fumée a recouvert d’hectares ont brûlé en Afrique, au sud de l’équateur (savanes de vastes régions du bassin amazonien, de l’Amérique et formations herbeuses comprises). Des mesures de centrale, du Mexique et de l’Asie du Sud-Est, perturbant la prévention et de contrôle de ces feux récurrents et généralisés navigation aérienne et maritime, et engendrant de graves pourraient réduire les impacts préjudiciables sur les problèmes de santé publique. Des pertes considérables de écosystèmes et les moyens d’existence des populations végétation forestière et de biomasse en ont résulté. Des locales. écosystèmes qui ne sont généralement pas exposés aux Il n’existe pas de statistiques nationales, régionales ou incendies, comme la forêt ombrophile d’Amazonie au mondiales complètes sur les feux de forêt qui permettraient Brésil et la forêt de brouillard du Chiapas au Mexique, ont une comparaison fiable et précise de leur fréquence au subi des dommages considérables. La situation mondiale niveau mondial dans les années 80 et les années 90. des feux de forêt a été de nouveau préoccupante en Toutefois, quelques observations générales peuvent être 1999-2000, bien que moins grave. Les feux ont couvert de formulées. Au cours de ces deux décennies, le nombre vastes superficies en Indonésie en 1999 et 2000, même si leur d’incendies et leur impact ont montré une forte variabilité ampleur était inférieure à celle des incendies de 1997-1998. annuelle tant au niveau régional que national. Le Les principaux incendies en 2000 ont eu lieu en Ethiopie, à phénomène El Niño, en 1982-1983 et 1997-1998, a été le l’est de la Méditerranée et à l’ouest des Etats-Unis. principal facteur climatique ayant eu une incidence sur Ces incendies ont fait les gros titres des journaux, mais l’étendue des superficies brûlées et l’impact des incendies d’autres grands incendies se sont déclarés dans de nombreux au cours des deux dernières décennies. Durant ces années, endroits du monde sans être relatés par les médias une grande partie de l’Asie tropicale, de l’Afrique, des internationaux. Des centaines de millions d’hectares brûlent Amériques et de l’Océanie ont connu des situations chaque année dans des écosystèmes adaptés aux feux, dans extrêmes en matière de feux de forêt. En 1997-1998, le 66 FRA 2000 - Rapport principal

Figure 8-1. Disponibilité mondiale des données sur les feux de forêt

nombre de feux déclenchés pour défricher, ainsi que CEE-ONU/FAO sous forme de statistiques sur les feux de d’autres incendies provoqués intentionnellement mais ayant forêt. Cependant, en l’absence de données mondiales, il a échappé à tout contrôle, ont augmenté dans les régions été demandé aux pays membres de la FAO de répondre à un forestières équatoriales d’Asie du Sud-Est et d’Amérique du questionnaire sur les données concernant les incendies de Sud. forêt. Malheureusement, cette initiative n’a pas été Les zones forestières des régions tempérées et boréales du couronnée de succès, si bien qu’un profil standard sur les nord ont aussi connu des années extrêmement sèches au cours incendies a été mis au point, permettant aux pays de fournir des deux dernières décennies. Le centre de l’Asie orientale a des informations thématiques complètes, même en été très gravement touché en 1987, en particulier la Sibérie en l’absence de données numériques. Ces profils, complétés Fédération de Russie et le nord-est de la Chine. L’Extrême- par 47 pays, décrivent comment les incendies ont une Orient russe a également été gravement affecté pendant la incidence sur les populations et les ressources naturelles, et sécheresse de 1998. comment les pays se sont organisés pour les gérer. Les D’après les statistiques fournies par le Canada, les profils sont présentés sur les pages Web de la FAO et superficies brûlées auraient augmenté régulièrement à partir rassemblés dans l’Evaluation des incendies dans le monde: du début des années 80 jusqu’aux années 90. Les statistiques 1990-2000, un document de travail de FRA(FAO 2001). sur les feux dans les forêts nationales des Etats-Unis montrent La situation des incendies dans les six régions une augmentation similaire depuis le milieu des années 80. géographiques, Afrique, Asie, Europe, Océanie, Amérique Cependant, un changement dans les stratégies d’interventions du Nord et centrale, les Caraïbes et Amérique du Sud, est contre les incendies au Canada, et des accumulations résumée dans un rapport FAO (FAO 2001). Quelques faits anormales de matériaux combustibles aux Etats-Unis dues à marquants en matière de gestion des incendies dans les six l’interdiction à long terme de des feux, expliqueraient régions sont présentés dans la section qui suit. certaines de ces évolutions. Une carte a été réalisée décrivant la disponibilité des D’une manière générale, on n’observe pas de tendance données mondiales sur les incendies sur la base des données mondiale au cours des deux dernières décennies. Certaines collectées par la CEE-ONU/FAO et des informations zones ont subi davantage de feux en raison de l’intensité fournies par les pays pour l’Evaluation des incendies dans le croissante de l’utilisation des terres. D’autres régions sont monde (figure 8-1). devenues davantage propices à des incendies plus dévastateurs et plus étendus, en raison de l’interdiction des RÉSULTATS feux sur un long terme. Il faut aussi tenir compte des vastes zones de forêts dégradées et d’autres terres boisées qui ont été Afrique converties en formations herbeuses ou arbustives à la suite On appelle souvent l’Afrique le «continent du feu» en raison d’incendies répétés. Ces terres sont beaucoup plus exposées à de la fréquence et de l’étendue des incendies. Cette des feux fréquents, ce qui empêche également la description s’applique notamment à l’Afrique australe, reconstitution du couvert forestier. occidentale et orientale, où le biome de la savane constitue la formation végétale dominante. L’Afrique est très exposée MÉTHODES D’ÉVALUATION aux orages, et a un climat où alternent les périodes sèches et Les données sur les incendies sont compilées tous les deux humides, et où les incendies peuvent brûler les matériaux ans pour les pays industrialisés et publiées par la combustibles produits et accumulés pendant la saison des Incendies 67

pluies. Même si la foudre était, par le passé, la première propagation des incendies incontrôlés. Ces incendies ont cause de déclenchement des incendies affectant les savanes appauvri ou détruit des écosystèmes de forêt ombrophile africaines, les actions humaines sont aujourd’hui équatoriale primaire et secondaire sur de vastes superficies. principalement à l’origine des incendies. L’Afrique possède L’Indonésie était à l’origine de l’écran de fumée qui a l’étendue de savane tropicale la plus vaste du monde, enveloppé l’ensemble de la région pendant près d’un an, et caractérisée par la présence d’un sous-étage herbeux qui porté atteinte à la santé de plus de 100 millions de personnes devient extrêmement inflammable pendant la saison sèche. vivant dans cette région. La plupart des feux incontrôlés en Afrique concernent L’Asie continentale du Sud et l’Asie du Sud-Est ont des écosystèmes adaptés aux feux. Suivant un document sur continué à faire l’objet de feux importants qui ont ravagé les des recherches récentes effectuées par l’Administration forêts décidues, comme les forêts de mousson et les savanes nationale de l’aéronautique et de l’espace des Etats-Unis boisées. Les feux déclenchés par les hommes dans les forêts (NASA), environ 130 millions d’hectares de savanes et de décidues existent depuis longtemps. Ces feux sont liés à des formations herbeuses brûlent chaque année en Afrique, au pratiques traditionnelles de l’utilisation des forêts, sud de l’équateur (à titre de comparaison, l’Afrique du Sud notamment pour améliorer les pâturages (utilisation occupe une superficie de 122 millions d’hectares). Les sylvopastorale des terres), la productivité ou faciliter la incendies les plus intensifs sont concentrés dans la zone récolte des produits forestiers non ligneux. Ces feux subtropicale humide qui comprend l’Angola, le sud du constituent, en partie, des systèmes de brûlage dirigé. Congo, la Zambie, le nord du Mozambique et le sud de la Cependant, beaucoup d’entre eux ne sont pas maîtrisés et République-Unie de Tanzanie. Il est estimé que, pendant la tendent à s’échapper et à se propager. saison des incendies de l’année 2000, la superficie brûlée au L’Asie centrale, la région la plus touchée par les feux, se sud de l’équateur a dépassé les 200 millions d’hectares. situe entre la steppe et les forêts boréales australes. Les feux Une étude de cas réalisée par la République de steppe exercent une énorme pression sur les forêts centrafricaine a montré que dans la deuxième moitié des adjacentes. Les changements politiques et socio- années 90, plus de 43 pour cent environ des savanes économiques survenus en Mongolie pendant les années soudaniennes (soit 8,6 millions d’hectares) et 58 pour cent 90 ont été les principales raisons de l’augmentation des savanes guinéo-congolaises/soudaniennes (environ dramatique du nombre d’incendies de forêt. Les feux de camp 62 millions d’hectares) ont brûlé. allumés par des bergers et des ramasseurs de produits En Ethiopie, le début tardif de la saison des pluies et la forestiers non ligneux inexpérimentés, ainsi que pression croissante exercée sur les terres ont conduit à une l’augmentation d’autres utilisations des forêts suite à la saison des incendies d’une intensité extrême au début de dégradation des conditions économiques, sont les principales 2000. Les feux déclenchés pour convertir les terres et ayant causes des feux incontrôlés. De très graves périodes échappé à tout contrôle ont conduit à de vastes incendies de d’incendies ont affecté les steppes et les terres boisées sur forêt, notamment dans les régions montagneuses du sud. Le 10,2 millions d’hectares en 1996 (dont 2,36 millions gouvernement a lancé un appel pour une aide internationale, d’hectares de forêts) et 12,4 millions d’hectares en 1997 (dont auquel a répondu une coalition de pays (Allemagne, Afrique 2,71 millions d’hectares de forêts). Les forêts qui ont souffert du Sud, Canada et Etats-Unis). Cependant, en avril 2000, à la le plus sont celles qui se situent dans la zone de transition fin de la saison sèche, plus de 100 000 hectares de forêts de entre la steppe et la forêt dense boréale de montagne. montagne ont été gravement affectés ou ravagés par le feu. En Chine, les principales zones affectées par les Le feu représente un danger considérable pour les forêts incendies sont la Mongolie intérieure (dont les incendies ont des pays d’Afrique du Nord. Au Maroc, le nombre annuel des caractéristiques similaires à ceux de la Mongolie), la d’incendies a augmenté de 150 à 200, et la superficie forêt boréale de montagne dans le nord-est et les forêts annuelle brûlée s’est élevée de 2 000 à 3 000 ha, depuis les tropicales du sud. Des systèmes perfectionnés de gestion des années 70. incendies, comprenant l’utilisation de la télédétection pour détecter et surveiller les incendies, sont en place. Au début Asie de 1999, une grave sécheresse de printemps a affecté L’Asie a souffert des épisodes d’incendies et de fumée l’ensemble de l’Asie centrale et engendré de grands extrêmes pendant les années 90. C’est l’Asie du Sud-Est incendies de forêt et de steppe. insulaire qui a été la plus affectée à plusieurs reprises par les Les forêts à saison sèche des pays de l’Asie du Sud-Est phénomènes d’oscillation australe du El Niño dans les continentale ont connu des brûlis saisonniers typiques qui années 90, et en particulier lors des manifestations les plus ont affecté plusieurs millions d’hectares en 1999-2000. Bien importantes de El Niño en 1997-1998. Des sécheresses que la plupart de ces forêts soient adaptées au feu, la prolongées ont favorisé l’utilisation des feux sur les terres protection contre les incendies contribue à accroître la cultivées, la conversion des forêts en terres agricoles productivité, à conserver le sol et à réduire l’érosion, les (emploi du feu pour changer l’utilisation des terres) et la ruissellements et les inondations consécutives. Après 68 FRA 2000 - Rapport principal

l’épisode d’incendies et de fumée de 1997-1998 en Asie du 12 000 à 39 000 ha), en Italie (de 43 000 à 118 000 ha), en Sud-Est, la Thaïlande a établi et a autofinancé un Centre de Espagne (de 50 000 à 208 000 ha) et dans l’ex-Yougolavie gestion des incendies de forêt qui servira de centre (de 5 000 à 13 000 ha). La situation au Portugal s’est d’excellence en matière de formation sur la gestion des également dégradée, bien que les séries statistiques incendies et de recherche pour la région de l’Association des commencent plus tard. AChypre, aucune tendance nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). apparente ne ressort des statistiques, mais certaines En Asie du Sud-Est insulaire, la superficie totale des années présentent un maximum très élevé (par exemple terres affectées par des incendies engendrés par des feux non l’année 1974). Enfin, la superficie totale brûlée est restée contrôlés initialement entre 1997-1998, pendant la relativement stable en Croatie, France, Israël et Turquie. sécheresse induite par le phénomène El Niño, s’élève à Ala différence des autres parties du monde, où un grand 9,7 millions d’hectares environ, dont 6,5 millions dans le pourcentage des incendies est d’origine naturelle (foudre), Kalimantan en Indonésie. Ala fin de la sécheresse en 1998, la le bassin méditerranéen se distingue par la prédominance situation s’est stabilisée. Des précipitations prolongées des incendies provoqués par l’homme. Les causes naturelles d’intensité moyenne ou au-dessus de la moyenne ont été ne représentent qu’un faible pourcentage de tous les enregistrées dans les zones critiques de l’archipel indonésien, incendies (de 1 à 5 pour cent, suivant les pays), dû notamment à Sumatra et au Kalimantan. La sensibilisation probablement à l’absence de phénomènes climatiques accrue de l’opinion publique et la mise en vigueur de lois ont comme les orages secs. de plus contribué à réduire quelque peu l’utilisation de feux Les saisons d’incendies de 1999 et 2000 en Fédération sur de vastes zones pour convertir les terres forestières. En de Russie ont été moins graves qu’en 1998, où 4,27 millions conséquence, il y a eu moins d’incendies de forêt en d’hectares de forêts et d’autres terres protégées contre les 1999-2000. Toutefois, environ 23 000 foyers ont été détectés incendies ont été affectés par le feu. En 1999, la superficie grâce à l’utilisation de données satellitaires. Il s’agissait pour brûlée couvrait 752 000 hectares et 1,14 million d’hectares la plupart de petits feux utilisés pour la gestion des terres, à ont été détruits en septembre 2000. L’avenir de la gestion l’exception d’un incendie qui a détruit 14 000 hectares dans des incendies, en Fédération de Russie, dépend des accords les zones côtières humides de l’est de Palembang au Sumatra institutionnels finaux qui seront conclus au niveau régional méridional, et a duré plus de trois mois. et au niveau fédéral. L’Union européenne parraine un projet de coopération technique pour améliorer les informations Europe sur les incendies, les interventions d’urgence, et un échange Le feu est la principale menace naturelle qui pèse sur les de spécialistes en gestion des incendies se poursuit avec les forêts et les zones boisées du bassin méditerranéen. Il détruit Etats-Unis. beaucoup plus d’arbres que toutes les autres catastrophes En septembre 1996, l’équipe CEE/ONU/OIT de naturelles: attaques de parasites, insectes, tornades, gel, etc. spécialistes des incendies de forêt a lancé un appel pour Dans les pays méditerranéens, la saison sèche est l’établissement d’un plan d’action régional baltique dans le relativement longue, entre un et trois mois sur les côtes but de mettre en place une collaboration dans la protection françaises et italiennes au nord de la Méditerranée, et plus de contre les incendies de forêt, et a proposé une première sept mois sur le littoral libyen et égyptien au sud. conférence mondiale. Cette proposition a été soumise au Aujourd’hui, le nombre annuel moyen d’incendies de gouvernement de Pologne. Le gouvernement a répondu forêt qui éclatent dans le bassin méditerranéen avoisine positivement et accueilli la première Conférence de la 50 000, c’est-à-dire deux fois plus que pendant les années 70. Baltique sur les incendies de forêt à Radom-Katowice, en Toutefois, il est difficile de dresser un tableau précis de mai 1998. Acette conférence, ont participé des scientifiques, l’augmentation totale, en raison de la diversité des bases de des gestionnaires et des représentants des administrations du données. Dans les pays où les données sont disponibles pays hôte (Pologne), des pays baltes (Estonie, Lettonie, depuis les années 50, on observe une augmentation Lituanie), des pays nordiques (Danemark, Finlande, importante du nombre d’incendies de forêt à partir du début Norvège, Suède), d’Allemagne et de la Fédération de Russie. des années 70: Espagne (de 1 900 à 8 000), Italie (de 3 000 Les participants à la conférence ont proposé la mise en à 10 500), Grèce (de 700 à 1 100) et Turquie (de 600 place de programmes pan-baltiques et de mécanismes à 1 400). Seule l’ex-Yougoslavie s’écarte de la tendance d’échange comprenant des activités de recherche sur les générale (de 900 à 800). incendies, la formation à la gestion des incendies, La superficie cumulée moyenne brûlée annuellement dans l’utilisation de brûlage dirigé (dans la foresterie, la les pays méditerranéens couvre environ 600 000 hectares, conservation de la nature et l’aménagement du paysage) et soit presque deux fois plus que la moyenne annuelle des l’assistance mutuelle en cas d’urgence. Les participants ont années 70. Cependant, la tendance observée est beaucoup également accepté de formuler un plan d’action relatif aux moins uniforme que pour le nombre d’incendies. On incendies de forêt pour la région de la mer Baltique dans le note que la situation s’empire nettement en Grèce (de cadre du Programme d’action Baltique 21. Incendies 69

Les zones exposées aux problèmes d’incendies dans les 56,8 millions sont occupés par des forêts tempérées et pays qui bordent la mer Baltique du sud (Estonie, tropicales, et 58,4 millions sont des zones couvertes d’une Allemagne, Lettonie, Lituanie, Pologne) et le Bélarus sont végétation aride ou semi-aride. La frontière qui sépare le dominées par des forêts de pins, favorisées par le climat Mexique des Etats-Unis est également longue, mesurant continental. environ 3 200 km, offrant ainsi de nombreuses possibilités Les pays d’Europe de l’Ouest bordant l’océan de coopération internationale lors des situations d’urgence. Atlantique, la Manche et la mer du Nord sont moins exposés La coopération internationale et régionale dans la aux incendies que les pays d’Europe de l’Est et centrale. Ils gestion des incendies s’est accrue considérablement n’ont connu que de rares grands feux de forêt. Par exemple, pendant la dernière décennie. Dans le cadre de la les statistiques pour le Royaume-Uni montrent une Commission des forêts pour l’Amérique du Nord, un groupe superficie moyenne brûlée annuellement de 428 hectares de travail sur la gestion des incendies a réuni des spécialistes entre 1980 et 1996. Le risque de feux de forêt dans la région venus du Canada, des Etats-Unis et du Mexique pour étudier des Alpes et de l’Europe du sud-est (non méditerranéenne) des problèmes communs. Le Northeast Fire Compact, un est déterminé par les caractéristiques soit des forêts de accord conclu entre le Canada et le nord-est des Etats-Unis, montagne mixtes décidues et résineuses, soit des forêts est en place depuis de nombreuses années; un accord feuillues des basses terres. En Autriche (105 ha brûlés en similaire vient d’être passé pour le nord-ouest et prévoit le moyenne annuellement entre 1980 et 1996) comme en partage des ressources destinées à la lutte contre les Suisse (407 ha brûlés en moyenne annuellement au cours de incendies à travers la frontière entre le Canada et les la même période), les incendies de forêt sont dus, pour une Etats-Unis. De plus, la Convention des Grands Lacs établit large part, à la foudre, principalement à des altitudes les conditions de coopération pour la gestion des incendies élevées. En 1994, en Autriche et en Suisse, 27 et 33 pour le long de la partie centrale de la frontière. cent, respectivement, de tous les incendies ont été D’autres accords de partage des ressources existent déclenchés par la foudre. également le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. L’Amérique centrale a été particulièrement Océanie active dans l’instauration d’une coopération entre les pays L’Océanie est dominée par l’Australie, un continent sujet aux de cette zone. Les pays de l’Amérique centrale se réunissent incendies et doté d’une grande variété de types de végétation périodiquement pour établir des politiques et des stratégies et de régimes de feu. Ces derniers jouent un rôle important communes de gestion des incendies afin de s’entraider. dans l’écologie de la plupart des types de végétation, et les Les grands incendies qui ont éclaté en Amérique du habitants doivent apprendre aussi bien à vivre avec les Nord, en Amérique centrale et aux Caraïbes entre incendies, qu’à les maîtriser. La plupart des formations 1998-2000, indiquent clairement que les politiques et les végétales de l’Australie sont adaptées au feu et beaucoup en pratiques nationales, ainsi que la sécheresse prolongée, ont dépendent pour pouvoir se régénérer. Presque tous les contribué à la gravité des feux. Aux Etat-Unis, par exemple, incendies sont provoqués accidentellement ou l’accent mis pendant de nombreuses décennies sur intentionnellement par l’homme, bien que la foudre joue un l’interdiction des feux dans les politiques a entraîné une rôle important surtout dans les zones reculées. Environ accumulation anormale de matériaux combustibles dans des 115 000 et 230 000 incendies par an ont été recensés à partir écosystèmes qui dépendent du feu. Les incendies qui éclatent d’images satellitaires, pendant les saisons d’incendies de actuellement sont d’une intensité beaucoup plus élevée et 1998-1999 et de 1999-2000. Après la fin de la sécheresse de plus difficiles à maîtriser. Dans les forêts de pins d’Amérique 1997-1998 liée à El Niño, l’activité du feu est revenue à la centrale, le feu fait partie des traitements sylvicoles. normale en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les La sécheresse intense qui a sévi dans l’ouest des statistiques sur les incendies, communiquées par la Etats-Unis en 2000 a favorisé des incendies qui ont détruit Nouvelle-Zélande, montrent, qu’entre 1989 et 1999, environ environ 2,5 millions d’hectares de forêts et de formations 6 322 hectares de forêts ont brûlé chaque année. herbeuses. Les Etats du Montana, de l’Idaho et de l’Oregon ont été déclarés zones sinistrées et la Garde nationale, Amérique du Nord et centrale et Caraïbes l’armée et les Marines ont été amenés à intervenir. Dans une Le Canada et les Etats-Unis couvrent ensemble une initiative sans précédent, des sapeurs-pompiers venus du superficie d’environ 18,8 millions de kilomètres carrés, soit Canada et du Mexique, et même de pays aussi éloignés que environ 14 pour cent des terres émergées du monde. Ces l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont été appelés. Les deux pays se partagent l’une des frontières les plus longues efforts de lutte contre les incendies ont coûté aux Etats-Unis du monde, créant de nombreuses occasions de coopération environ 1 milliard de dollars, mais c’est en fait l’arrivée des transfrontalières en matière de gestion des incendies. Le pluies qui a éteint les incendies. Mexique possède une superficie forestière de 141,7 millions Le Mexique a connu sept années consécutives de d’hectares, (suivant la définition nationale de la forêt) dont sécheresse, de 1994 à 2000. En 1998, le phénomène El Niño 70 FRA 2000 - Rapport principal

a déclenché les saisons d’incendies les plus graves de brûlé 1 227 440 hectares de formations herbeuses et l’histoire du Mexique. Dans ce pays, 14 445 incendies ont arbustives, provoquant de graves pertes économiques. Ce affecté 849 632 hectares, la zone la plus vaste qui ait jamais chiffre était quatre fois supérieur à la moyenne annuelle. En brûlé en une seule saison. Soixante-douze personnes sont 1994, 25 sapeurs-pompiers ont trouvé la mort dans un décédées lors des interventions auxquelles ont participé incendie qui a ravagé les pâturages de la zone côtière du nord- l’armée, les gouvernements, de nombreuses organisations est de la Patagonie. En 1995-1996, de vastes feux ont touché fédérales et des volontaires. Le Mexique a reçu l’appui du la région patagonienne/andine en général, et le parc national gouvernement des Etats-Unis sous la forme d’équipement, le plus ancien du pays, en particulier. En réponse aux d’assistance technique et de ressources financières. inquiétudes du public, le Gouvernement fédéral a établi un Un examen de la situation des incendies au Mexique et plan national de gestion des incendies. En 1999, de grands en Amérique centrale montre que le nombre d’incendies est feux ont brûlé le centre et le sud du pays. L’une des plantations souvent lié aux pratiques traditionnelles de brûlis pour de pins les plus vieilles de la Patagonie a été détruite, créant défricher et pour l’agriculture. Les pompiers sont un profond impact sur la communauté. Deux incendies ont submergés par le nombre d’incendies qui éclatent pendant la provoqué deux accidents mortels. La région mésopotamienne saison sèche. a connu une situation particulièrement critique en 2000 en matière d’incendies. Les incendies ont ravagé de vastes zones Amérique du Sud de pâturage et de plantations d’eucalyptus et de pins. Le feu, comme outil de gestion des terres, est profondément De graves feux ont éclaté au Brésil dans les années 90. enraciné dans la culture, les sociétés et les traditions de la En 1998, par exemple, près de 20 pour cent de l’Etat de plupart des pays de la région. Il est utilisé pour préparer les Roraima a brûlé. Les pertes économiques dues aux feux terres agricoles pour les cultures ou le pâturage, pour ouvrir annuels en Amazonie sont importantes et la fumée a des terres impénétrables à de nouvelles utilisations engendré de graves troubles respiratoires. Les incendies ont agricoles, pour faciliter la chasse ou pour maintenir un également provoqué des interruptions dans l’alimentation paysage ouvert. en électricité, la fermeture des aéroports, et ont contribué à Les responsables des services d’incendies des tous les la perte de diversité biologique. pays de l’hémisphère austral, sans exception, estiment que les Au Chili, par rapport aux années 80, les incendies se sont feux de forêt incontrôlés deviennent de plus en plus une accrus de 13 pour cent dans les années 90, passant d’une préoccupation majeure. Ce fût un thème récurrent dans toutes moyenne de 4 800 à 5 530 feux par an. Néanmoins, la taille les interventions faites lors du premier Séminaire sud- moyenne des feux a baissé, passant de 11,3 à 9,1 hectares, américain sur la lutte contre les incendies de forêt, tenu à Belo grâce à l’amélioration des stratégies de lutte, des méthodes Horizonte, au Brésil, en 1998. L’usage courant du feu dans les d’organisation et de la coopération entre les partenaires de la pratiques de gestion des terres, la pression démographique et lutte contre les incendies. la paupérisation de nombreuses personnes de la région sont Les sécheresses de 1992, 1993, 1997 et 1998, au Chili, parmi les principales causes de l’augmentation des problèmes ont provoqué des dommages énormes à l’environnement et d’incendies. la perte de diverses installations et structures. Pendant la Il est difficile de déterminer exactement l’ampleur du saison 1997-1998, le comportement dans les incendies a été problème. Dans de nombreux cas, les statistiques sur les extrême dans le grand sud, et en 1998-1999, la partie incendies, quand elles existent, sont très incomplètes ou centrale du pays a été touchée. La dernière saison a été la trompeuses. Il n’existe pas de compréhension, ni de définition plus grave dans toute l’histoire du Chili, avec 6 830 feux et communes de ce que constitue un incendie de forêt. Il ressort 101 691 hectares brûlés. Le feu de «La Rufina» à lui seul a d’un examen des statistiques disponibles, que de 50 à 95 pour notamment détruit 25 400 hectares, 14 maisons, décimé le cent des incendies de forêt qui éclatent dans la région sont le bétail et détruit le réseau électrique. résultat de brûlis pour l’agriculture ou pour défricher échappant au contrôle. Le brûlis est pratiqué depuis tellement CONCLUSIONS de siècles dans l’agriculture que les immenses quantités de Les responsables politiques commencent à se rendre compte fumée dégagée ou les nombreux hectares qui flambent ne qu’à l’avenir les interventions d’urgence ne suffiront pas à suscitent guère de préoccupations. L’imagerie satellitaire ne elles seules à prévenir les grands incendies destructeurs. Les peut faire la distinction entre les feux non maîtrisés et les dispositifs d’urgence et les programmes d’intervention brûlages dirigés. Pourtant, pendant les premiers mois de doivent être couplés avec de meilleures politiques et 1998, l’imagerie satellitaire a renforcé la prise de conscience pratiques d’utilisation du sol. Pour améliorer la des gouvernements et de la communauté internationale, sur le conservation des ressources naturelles et réduire l’impact grand nombre de «points chauds» existant dans la région. des feux de forêt, une stratégie importante consiste à La province de La Pampa en Argentine centrale a connu encourager les pratiques d’aménagement forestier durable une saison d’incendies anormale en 1993. Des incendies ont avec la participation des communautés locales. Incendies 71

Entre 1998 et 2000, plusieurs initiatives internationales Même les pays dotés d’organisations sur la gestion des concernant le développement durable ainsi que la prévention, feux bien financées ne sont pas exempts des ravages les dispositifs, la gestion et les interventions des incendies de provoqués par des incendies lors des années de sécheresse. forêt ont été lancées et se poursuivent. De nombreux pays ont Lorsque les matériaux combustibles se sont accumulés à des commencé à élaborer des politiques et pratiques visant à niveaux élevés, l’importance des ressources mises en œuvre améliorer leur capacité institutionnelle à prévenir, à se pour lutter contre le feu importe peu jusqu’à ce que les préparer et à combattre les incendies de forêt. En même conditions climatiques deviennent plus clémentes (comme temps, il ne faut pas oublier que le feu est l’un des facteurs cela a été observé aux Etats-Unis pendant les saisons des naturels qui a influencé les communautés végétales au cours incendies de 2000 et 2001). du temps, et qui, en tant que processus naturel, joue un rôle L’utilisation incontrôlée du feu pour la conversion des important dans le maintien de la santé de certains forêts en terres agricoles et pastorales continue à provoquer de écosystèmes. Ainsi, la vision traditionnelle du feu comme graves pertes de ressources forestières, notamment dans les agent destructeur qu’il faut supprimer immédiatement, a cédé zones tropicales. la place à l’idée que le feu peut et doit être utilisé pour Certains pays commencent à se rendre compte que la atteindre des objectifs d’aménagement des terres sous des coordination intersectorielle des politiques et des pratiques conditions écologiques spécifiques. d’utilisation des terres est indispensable pour réduire les L’examen de la situation mondiale des incendies dans les pertes dues aux feux. Dans certains cas, des pratiques années 90 amène aux conclusions qui suivent. d’utilisation durable des ressources et la participation des De nombreux pays commencent à mettre au point des communautés locales dans des systèmes intégrés de gestion politiques et des pratiques visant à améliorer leur capacité des incendies sont appliquées pour réduire les pertes de institutionnelle à prévenir, à se préparer et à combattre les ressources naturelles dues aux feux. incendies de forêt. Les Ministères de l’environnement et de Dans d’autres pays, des corps de sapeurs-pompiers ruraux l’agriculture du Mexique, par exemple, ont collaboré, depuis volontaires répondent avec efficacité et promptitude aux feux la saison catastrophique des incendies de 1998, en vue de de forêt qui se déclarent à proximité de leurs villages. Les réduire la menace de l’écobuage sur les forêts. habitants prennent de même une part plus active pour assurer Au Brésil, des mesures ont été prises pour stimuler les la protection de leurs habitations contre les feux. programmes de prévention des incendies et pour former les Bien que le brûlage dirigé soit utilisé dans de nombreux agriculteurs à des pratiques de brûlage qui permettent de pays pour diminuer les risques d’incendies et favoriser les mieux contrôler les feux utilisés en agriculture. ressources naturelles, d’autres pays interdisent son emploi. Les Etats-Unis ont développé des stratégies pour Les principes écologiques des incendies et les systèmes de déterminer dans quelle mesure les opérations d’éclaircie, la classification des régimes du feu font désormais partie récolte du bois et le brûlage dirigé peuvent rétablir la santé des intégrante des programmes d’aménagement des ressources et forêts et réduire les risques d’incendies. de gestion des incendies. Les incendies qui se déclenchent pendant les années de Les chercheurs scientifiques ont mis au point des projets sécheresse continuent à provoquer de graves dommages aux de recherche en coopération à l’échelle mondiale, pour ressources naturelles, à la santé publique, au transport routier, améliorer les connaissances sur le comportement des feux, à la navigation et à la qualité de l’air sur de grandes zones. Les leurs effets, leurs émissions, les changements climatiques et forêts tropicales ombrophiles et les forêts de brouillard, qui la santé publique. généralement ne brûlent pas sur de grandes superficies, ont Dans de nombreux cas, la coopération intersectorielle et été dévastées par les incendies pendant les années 90. internationale visant à atténuer l’impact des incendies de De nombreux pays et régions disposent de systèmes forêt sur les populations, les biens communs et les perfectionnés pour documenter, notifier et évaluer les feux. ressources naturelles a atteint des niveaux sans précédent Cependant, beaucoup de statistiques sur les incendies ne dans les années 90. fournissent pas suffisamment d’informations sur les effets Des institutions comme le Centre mondial de surveillance préjudiciables et bénéfiques des feux de forêt. des incendies ont contribué, grâce à Internet, à porter à Les systèmes satellitaires ont été utilisés avec succès pour l’attention du public international la situation des incendies cartographier les feux actifs et les zones brûlées, notamment dans le monde. dans les zones reculées où il n’existe pas d’autres moyens En plus des statistiques sur les indicateurs pour estimer les dommages. d’aménagement des forêts, des informations qualitatives sur Certains pays n’ont pas encore mis en place un système l’état et l’évolution de la sylviculture et de l’aménagement pour entrer annuellement le nombre d’incendies et la des forêts ont été collectées à partir d’une recherche superficie brûlée dans une base de données bien gérée, car bibliographique et figurent dans les profils de pays d’autres questions, comme la sécurité alimentaire et la présentés sur les pages Web des forêts de la FAO pauvreté sont souvent bien plus préoccupantes. (www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp). Des 72 FRA 2000 - Rapport principal

profils ont été dressés pour 20 pays d’Asie et d’autres sont BIBLIOGRAPHIE en préparation pour 25 pays et territoires des Caraïbes; FAO. 2001. Global forest fire assessment 1990-2000. 13 pays d’Amérique du Sud et centrale; 10 pays d’Afrique Document de travail de FRAN° 55. centrale et 22 pays et territoires d’Océanie. http://www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp Approvisionnement en bois 73

Chapitre 9 Approvisionnement en bois

RÉSUMÉ Des études ont été entreprises pour évaluer la superficie des forêts accessibles théoriquement pour l’approvisionnement en bois industriel, et sur les volumes effectivement exploités et prélevés par pays. L’étude sur l’accessibilité a été réalisée à l’aide de cartes mondiales et des techniques du Système d’information géographique (SIG). Un modèle spatial a été construit pour estimer les superficies forestières situées à différentes distances d’une infrastructure de transport importante, en excluant les aires protégées et les forêts localisées à des altitudes trop élevées pour être exploitées de façon rentable. Des ajustements ont été effectués pour prendre en compte les classifications de forêts fermées et de forêts ouvertes/fragmentées, les différences entre les régions géographiques et les zones écologiques, et les distorsions dues à la projection des cartes. Il a été estimé que 51 pour cent des forêts du monde se situent à 10 km des principales infrastructures de transport, et 75 pour cent à 40 km. Les résultats sont présentés par région et par domaine écologique. Les forêts boréales et tropicales sont plus isolées que les autres forêts. Dans certaines régions, notamment en Amérique du Nord, les aires protégées représentent une sérieuse entrave à l’accessibilité. Toutefois, ces aires protégées ont un impact mineur sur l’accessibilité au niveau mondial. L’étude sur l’étendue et l’intensité de l’exploitation forestière a porté sur 43 pays tropicaux, représentant environ 90 pour cent des forêts tropicales mondiales. Environ 11 millions d’hectares de forêts tropicales sont exploités annuellement, avec un niveau d’intensité allant de 1 à 34 m3 par hectare. Des informations détaillées sur les prélèvements et l’exploitation des pays industrialisés ont été recueillies. En ne tenant pas compte de la Fédération de Russie, plus de 70 pour cent de l’accroissement est exploité dans ces pays. Les données par pays figurent en annexe 3.

INTRODUCTION l’accent sur l’accès aux sources mondiales de fibres Les forêts du monde offrent un large potentiel pour industrielles, y compris les fibres non ligneuses. Des l’exploitation industrielle. Les informations sur les zones projections ont été faites à partir de données d’inventaires, forestières accessibles pour l’approvisionnement en bois autant pour estimer la situation présente que pour prévoir servent à l’aménagement du territoire, au développement l’accessibilité future des matières premières. L’étude des industries forestières et à la formulation des politiques CEE-ONU/FAO s’est basée sur les résultats d’un inventaire forestières. En même temps, l’accessibilité peut être complet mené dans les pays industrialisés couverts de forêts interprétée comme une menace potentielle de dégradation tempérées et boréales. Ces deux études ont abouti à des des écosystèmes forestiers. Deux études sur conclusions similaires à celles de FRA2000, avec quelques l’approvisionnement en bois ont été entreprises à l’occasion variations pour certains pays et régions géographiques. de FRA2000 – l’une a estimé l’accessibilité théorique des L’étude sur l’exploitation et les prélèvements actuels a forêts pour l’approvisionnement en bois industriel, et l’autre été axée principalement sur les informations issues des a collecté des informations sur les superficies et les volumes rapports nationaux. Les évaluations précédentes de effectivement exploités. l’exploitation forestière et des prélèvements étaient L’étude sur l’accessibilité s’est basée sur les cartes limitées, pour la plupart, à des études de cas portant sur des mondiales du couvert forestier, des aires protégées et des opérations individuelles, fournissant une mosaïque zones écologiques de FRA2000. Parce qu’elle repose sur d’informations sur plusieurs thèmes et dans des conditions des données à faible résolution, l’étude ne peut pas être particulières. Pour FRA2000, il était nécessaire d’obtenir utilisée au niveau local; elle a été conçue pour servir de un aperçu plus complet de l’ampleur des plans référence pour les décideurs au niveau national et d’exploitation forestière et de leur intensité des récoltes par international. pays. Les concepts utilisés dans cette étude ont été mis au point dans des études précédentes, y compris le Modèle de MÉTHODES l’offre mondiale de fibres (MOMF) (FAO 1998), et l’Evaluation des ressources forestières des zones tempérées Accessibilité et boréales (TBFRA) (CEE-ONU/FAO 2000). Ces deux L’étude était basée sur une analyse des cartes thématiques études comprennent une compilation des statistiques mondiales du couvert forestier, des aires protégées et des récentes extraites d’inventaires forestiers. Le MOMF met zones écologiques, produites à l’intention de FRA2000. Les 74 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 9-1. Facteurs de correction pour les forêts fermées et ouvertes/fragmentées par région géographique et zone écologique Région géographique/zone écologique Forêts fermées Forêts ouvertes/fragmentées Ensemble du monde à l’exception de l’Amérique du Nord et centrale Zones tropicales et subtropicales sèches 3,0 2,0 Toutes les autres zones écologiques 1,0 0,5 Amérique du Nord et centrale Toutes les zones écologiques à l’exception des zones tempérées et boréales des Etats-Unis et du Canada 1,0 0,5 Zones tempérées et boréales des Etats-Unis et du Canada 0,7 0,3

procédés de cartographie sont décrits en détail au chapitre 47. Ces données ont été ajustées géométriquement et un L’analyse a été effectuée à l’aide du logiciel ArcView 3.2 en ré-échantillonnage à une résolution de 2 km de tous les utilisant des thèmes raster de pixels de dimension 2 x 2 km2, thèmes raster a été effectué sur l’ensemble du monde, dans le dans le système de projection cartographique mondiale système de projection Robinson, afin de pouvoir superposer Robinson et avec le méridien central 0. Les chiffres géographiquement tous les thèmes et d’obtenir un niveau de résultants ont été traités par la suite pour corriger les précision suffisant pour réaliser l’analyse cartographique. distorsions de superficies dues à la projection Les hypothèses suivantes concernant la disponibilité des cartographique. forêts pour l’approvisionnement en bois ont été formulées. La carte des zones écologiques mondiales (FAO 2000a) a • Les forêts dans les zones protégées ont été considérées été réalisée par plusieurs organismes, notamment EROS Data comme non disponibles pour l’approvisionnement en Centrer (EDC) du United States Geological Survey (USGS), bois. le Laboratoire d’écologie terrestre de Toulouse (LET) en • Les forêts situées au-dessus d’une certaine altitude ont France, et le Centre mondial de surveillance continue de la été considérées comme non accessibles. La limite pour conservation de la nature du PNUE (PNUE-WCMC). La une exploitation forestière économiquement rentable a classification des zones écologiques a été effectuée à partir du été fixée à 3 000 m d’altitude dans le domaine tropical, système Köppen-Trewartha, et des données décrivant cinq 2 500 m dans le domaine subtropical, 2 000 m dans le domaines en fonction de la température: tropical, subtropical, domaine tempéré et 1 000 dans le domaine boréal. tempéré, boréal et polaire, subdivisés en un deuxième niveau • L’accessibilité a été déterminée par des distances comprenant les 20 zones écologiques mondiales établies par jusqu’aux grandes infrastructures de transport. Les FRA2000. Les données sont présentées avec une résolution principaux chemins de fer et routes indiqués sur le au sol de 1 km. Digital Chart of the World (ESRI 1995) ont été utilisés en La carte du couvert forestier (FAO 2000b) a été produite supposant qu’ils représentent des infrastructures par la FAO et l’EDC. Le couvert végétal ligneux est divisé adaptées au transport du bois. en trois classes: forêt fermée, forêt ouverte/fragmentée et En Amérique du Sud tropicale, les principaux cours d’eau autres terres boisées. Les données sont issues pour au-dessous de 400 m d’altitude ont été considérés comme l’essentiel du matériel de télédétection et présentées avec voies de transport supplémentaires. Les cours d’eau servent 1 km de résolution au sol. aussi pour le transport du bois dans d’autres parties du monde, La carte des aires protégées (UNEP-WCMC 2000) a été mais les infrastructures routières et ferroviaires couvrent déjà dressée à l’intention de la FAO par le PNUE-WCMC et la grande majorité de ces régions. Même si seules les représente les aires protégées internationales et nationales, principales voies de transport ont été prises en considération, cartographiées avec 1 km de résolution au sol. il est entendu que les forêts sont accessibles par des réseaux Un modèle numérique de terrain a été réalisé à partir de secondaires de chemins forestiers et de rivières. deux ensembles de données topographiques mises au point Deux ajustements importants ont été appliqués aux par l’EDC, HYDRO1k (EDC 1996b) et GTOPO30 chiffres de superficie issus de l’analyse des cartes. Tout (EDC 1996a), avec une résolution de 30 arc seconde, d’abord, des ajustements ont été réalisés pour les forêts correspondant à environ 1 km de résolution au sol. fermées et les forêts ouvertes/fragmentées dans chaque Comme données cartographiques standard, plusieurs région géographique et zone écologique. Les facteurs de thèmes issus du Digital Chart of the World d’ESRI correction (tableau 9-1) ont été déterminés manuellement, en (ESRI 1995) ont été utilisés. Le thème «politique» a servi comparant les superficies forestières par région extraites de la pour représenter les frontières nationales, les thèmes carte mondiale, avec celles données dans les rapports «routes» et «chemins de fer» ont été utilisés pour décrire les nationaux. Les forêts sèches tendaient à être sous-représentées infrastructures de transport terrestre, et le thème «drainage» dans les résultats de télédétection utilisés pour produire la a été employé pour cartographier les infrastructures de carte du couvert forestier. Un facteur de correction supérieur navigation. à 1 a donc été appliqué pour les forêts sèches tropicales et Approvisionnement en bois 75

subtropicales. La classe des forêts ouvertes/fragmentées sur que l’on a pu rassembler pour FRA2000. Les pays concernés la carte du couvert forestier étant représentée en partie par ont répondu à des questionnaires détaillés couvrant plusieurs des mosaïques de forêts, les chiffres relatifs à la superficie aspects de l’exploitation et des prélèvements, incluant des pour cette classe ont du être corrigés à la baisse. En Amérique données par espèces, le volume d’accroissement, les pertes du Nord et centrale, les superficies forestières étaient sur- naturelles et les coupes. Un compte rendu complet des repréentées, surtout aux Etats-Unis et au Canada, et des méthodes employées et des résultats obtenus est disponible facteurs de correction inférieurs à 1 ont été appliqués. dans CEE-ONU/FAO (2000). Deuxièmement, des ajustements ont été faits pour corriger les distorsions de superficie en rapport à la RÉSULTATS projection cartographique. Pour des raisons pratiques, toutes les cartes ont été réalisées dans la projection Robinson Accessibilité (Robinson 1963), qui est l’une des projections Les résultats de l’analyse par région géographique sont cartographiques les plus souvent utilisées pour les cartes présentés dans le tableau 9-2. Ils sont aussi ventilés par mondiales et donne une représentation «conforme» de la domaine écologique dans la figure 9-1. planète. L’échelle est gardée seulement pour les latitudes En Europe, l’accès pour l’approvisionnement en bois comprises entre ± 38°, et des erreurs d’échelle apparaissent à dans les vastes étendues de forêts boréales est limité, dans mesure que croît la latitude. Les superficies dérivées de la une large mesure, par l’absence de grandes infrastructures carte Robinson ont été calibrées pour chaque pays, en de transport. En revanche, dans les forêts des zones calculant le rapport entre les superficies dans la projection tempérées et subtropicales européennes, le principal facteur Robinson et celles dans le système de projection azimutale limitatif est le statut d’aire protégée. équivalente Lambert (une projection qui représente les Les forêts d’Amérique du Sud, pour la plupart, se situent données géographiques par continent à une échelle à peu près en zone tropicale. En raison de l’éloignement des routes et exacte). Les statistiques calibrées contiennent les taux de des chemins de fer dans le bassin amazonien, les cours d’eau correction de superficie. sont utilisés comme moyens potentiels de transport. Le transport par voie fluviale améliore d’environ 50 pour cent Exploitation et prélèvements l’accessibilité des zones d’approvisionnement en bois Pays tropicaux. Une analyse approfondie des prélèvements (figure 9-2), bien qu’elle reste limitée. Le statut d’aire et des exploitations a été entreprise pour 43 pays tropicaux, protégée de certaines zones forestières est également un choisis en fonction de la disponibilité de références autre facteur qui restreint l’accès. nationales détaillées. Les pays couverts par l’étude sont les En Amérique du Nord et centrale, de grandes étendues pays tropicaux boisés d’Afrique (19 pays), d’Asie, Océanie de forêts boréales n’offrent qu’un accès réduit à incluse (10 pays), et d’Amérique (14 pays) (FAO 2000c). l’approvisionnement en bois, en raison du faible Les pays choisis ont en commun le fait que leur couvert développement des infrastructures de transport, alors que forestier occupe plus de 5 pour cent de la superficie totale l’accès des forêts tempérées et subtropicales est des terres, ou est supérieur à 1 million d’hectare. Ensemble, relativement restreint par les aires protégées. les 43 pays représentent 90 pour cent environ des forêts Les forêts tropicales d’Afrique sont généralement plus tropicales du monde. proches des infrastructures que les forêts tropicales d’Asie Des informations ont été collectées grâce à un examen et d’Amérique du Sud. approfondi de la littérature existante, et à une modélisation L’accessibilité aux zones d’approvisionnement en bois statistique, complétés par des visites de terrain dans certains en Asie est réduite principalement par les aires protégées, les pays comme le Gabon, le Suriname et la Papouasie- limites d’altitude et, dans une moindre mesure, par Nouvelle-Guinée. La recherche bibliographique s’est axée l’éloignement. sur les informations publiées dans les rapports La forêt tropicale est le principal type de forêt en gouvernementaux, et sur la documentation dont la source Océanie, et son accessibilité pour l’approvisionnement en d’origine pouvait être identifiée. Les données analysées bois est limitée par le manque d’infrastructures de transport. n’ont porté que sur l’utilisation commerciale et légale des Les aires protégées sont le principal facteur limitant l’accès ressources en bois d’œuvre issues des forêts naturelles aux forêts subtropicales et tempérées de cette région. feuillues tropicales. D’autres formes d’utilisation de la Il a été constaté que 51 pour cent des forêts du monde, ressource (bois de feu, exploitation illicite ou non déclarée, considérées comme disponibles pour l’approvisionnement par exemple), qui pourraient avoir une incidence sur l’état en bois, se situent à moins de 10 km des principales voies de de la forêt, figurent dans des profils des pays descriptifs, transport. Quatorze pour cent des forêts du monde sont disponibles sur le site Web des forêts de la FAO (FAO 2001). jugées comme inaccessibles pour l’approvisionnement en Pays industrialisés. En matière d’exploitation, les pays raison de leur situation à l’intérieur des aires protégées ou industrialisés disposent généralement d’amples informations des zones au-dessus de l’altitude accessible. 76 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 9-2. Superficies forestières à des distances variables des principales infrastructures de transport, et accessibilité pour l’approvisionnement en bois, par région Accessibilité de la forêt, Superficie Superficies forestières cumulées à par région géographique forestière des distances variables des principales totale infrastructures de transport millions d’ha millions d’ha 10 km 20 km 30 km 40 km 50 km Illimitéea Afrique 650 Forêts inaccessibles s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. s.o. Forêts dans des aires protégées 33 53 62 65 67 69 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 422 533 562 572 576 581 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 65% 82% 86% 88% 89% 89% Asie 548 Forêts inaccessibles 18 24 25 26 26 26 Forêts dans des aires protégées 34 46 51 53 54 59 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 344 412 430 439 444 462 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 63% 75% 79% 80% 81% 84% Océanie 198 Forêts inaccessibles n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. Forêts dans des aires protégées 10 15 17 18 18 21 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 110 141 153 159 164 177 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 56% 71% 77% 81% 83% 90% Europe 1 039 Forêts inaccessibles 12 22 28 34 39 56 Forêts dans des aires protégées 18 23 26 29 31 37 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 518 657 727 776 813 946 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 50% 63% 70% 75% 78% 91% Amérique du Nord et centrale 549 Forêts inaccessibles 11 15 17 19 20 24 Forêts dans des aires protégées 61 82 88 92 94 101 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 248 309 335 351 363 424 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 45% 56% 61% 64% 66% 77% Amérique du Sud 886 Forêts inaccessibles 122222 Forêts dans des aires protégées 24 41 53 62 68 141 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 333 475 554 608 644 742 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 38% 54% 63% 69% 73% 84% Monde 3 869 Forêts inaccessibles 41 62 73 81 87 109 Forêts dans des aires protégées 180 261 297 318 333 428 Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois 1 976 2 527 2 761 2 906 3 004 3 332 Pourcentage de forêts disponibles pour l’approvisionnement en boisb 51% 65% 71% 75% 78% 86% a Par distance illimitée, toutes les forêts sont supposées économiquement accessibles. b Pourcentage des formations forestières de la région qui sont accessibles pour l’approvisionnement en bois et à proximité d’une infrastructure de transport.

Les résultats de l’analyse par zone écologique leur éloignement, et dans une moindre mesure, en raison de (figure 9-1) montrent que le principal facteur qui limite leur altitude et de leur statut d’aire protégée. l’accessibilité des forêts tropicales pour l’approvisionnement en bois est leur éloignement des Exploitations et prélèvements infrastructures de transport, en particulier dans la région Pays tropicaux. Les informations des pays relatives à la amazonienne. superficie exploitée, à l’intensité de coupe et au volume Les forêts subtropicales sont relativement accessibles exploité pour les 43 pays tropicaux faisant objet de l’étude, grâce aux infrastructures de transport. Environ 10 pour cent sont présentées dans l’annexe 3, tableau 10. d’entre elles ne sont pas disponibles en raison de leur statut En Afrique, sur les 5,9 millions d’hectares soumis à des d’aire protégée, et près de 6 pour cent des forêts se situent plans d’exploitation de bois, 3,3 millions d’hectares ont fait au-dessus des limites d’altitude fixées pour l’étude. l’objet d’une exploitation annuelle. L’intensité La plupart des forêts tempérées sont accessibles par les d’exploitation varie considérablement entre les différents infrastructures de transport. Environ 15 pour cent d’entre pays, allant de 1 m3 par hectare en Zambie à 13 m3 par hectare elles sont exclues du fait de leur statut d’aires protégées. au Gabon. En Asie et en Océanie, la superficie forestière Les forêts boréales du monde sont limitées pour totale soumise à un plan d’exploitation en 2000, couvrait l’approvisionnement en bois, dans une très large mesure, par 27,3 millions d’hectares, dont 6,2 millions sont vraiment Approvisionnement en bois 77

% de forêt totale dans la région/ Tropical Subtropical Tempéré Boréal Tous domaines domaine 100 75 50

Afrique 25 0 100 75 50 Asie 25 0 100 75

anie 50 é

Oc 25 0 100 75 50

Europe 25 0 100 75 50 rique du é 25 Am

Nord et centrale 0 100 75

rique 50 é du Sud

Am 25 0 100 75 50

MONDE 25 0 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 Distance à l'infrastructure routière et ferroviaire (km) Forêt accessible pour l'approvisionnement en bois Forêts inaccessibles Autres superficies forestières accessibles pour l'approvisionnement en bois Forêts dans les aires protégées en considérant les grands cours d'eau comme infrastructures de transport Notes: La forêt boréale comprend aussi la forêt du domaine polaire. Les principaux cours d’eau sont seulement considérés comme une infrastructure de transport pour l’Amérique du Sud tropicale (voir les hypothèses). La superficie forestière par zone écologique représente toutes les forêts, contrairement à l’analyse du Chapitre 2 où les pays entiers étaient considérés comme tropicaux.

Figure 9-1. Pourcentage de forêts à des distances variables des principales infrastructures de transport et accessibilité pour l’approvisionnement en bois

exploités chaque année. L’intensité d’exploitation dans la 16,7 millions d’hectares est soumise à un plan d’exploitation plupart des pays est plus élevée qu’en Afrique et s’échelonne du bois, alors qu’environ 1,9 millions d’ha sont exploités entre 5 m3 per hectare au Myanmar, et 23 m3 par hectare au annuellement. L’intensité d’exploitation oscille entre 1 m3 Viet Nam. En Amérique tropicale, une superficie totale de par hectare en Bolivie et 34 m3 par hectare au Brésil. 78 FRA 2000 - Rapport principal

% du total forêts dans le pays BRESIL PEROU COLOMBIE SURINAME 100

75

50

25

0

% GUYANA VENEZUELA EQUATEUR BOLIVIE 100

75

50

25

0 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 10 20 30 40 50 Distance aux infrastructures de transport terrestre ou par voie d'eau (km)

Forêts accessibles pour l'approvisionnement en bois à proximité d'une infrastructure de transport Autres forêts accessibles pour l'approvisionnement en bois du fait de l'extension des infrastructures de transport aux grands cours d'eau

Note: Pour les autres pays d'Amérique du Sud, le transport par voie d'eau n'a pas augmenté de manière significative les forêts disponibles pour l'approvisionnement en bois.

Figure 9-2. Pourcentage de superficies forestières disponibles pour l’approvisionnement en bois par voie terrestre et par les infrastructures de transport par voie fluviale supplémentaires en Amérique du Sud tropicale

Pays industrialisés. Comme le signale TBFRA indépendants (CEI) et 90 pour cent en Amérique du Nord. (CEE-ONU/FAO 2000), au milieu des années 90, les coupes Un pourcentage élevé de cette variation peut être expliqué annuelles dans les domaines tempérés et boréaux par les différences des conditions et des pratiques entre les atteignaient 1 632 millions de mètres cubes. Plus de la moitié régions. de ce chiffre, soit 922 millions de mètres cubes, étaient le fait Pour l’ensemble des zones tempérées et boréales, les des deux pays d’Amérique du Nord, et un pourcentage de coupes du matériel sur pied comptaient pour 53 pour cent de 28 pour cent était imputable à l’Europe (465 millions de l’accroissement annuel net. De toute évidence, de grandes mètres cubes). La Fédération de Russie, qui représente différences existent entre les régions. En général, un 30 pour cent de l’accroissement net de la région, n’est pourcentage plus élevé sur le volume d’accroissement est responsable que de 9 pour cent des coupes. La forte exploité dans les régions dotées d’importantes industries différence entre l’accroissement et l’exploitation est due aux forestières. C’est ainsi que ce pourcentage est de 79 pour problèmes économiques, sociaux et d’infrastructures du cent en Amérique du Nord, 72 pour cent dans les pays pays, eux-mêmes liés au processus de transition économique. nordiques et 63 pour cent en Europe du centre-ouest et du Au milieu des années 80, les coupes et les prélèvements en nord-ouest. Dans la CEI, il n’est que de 17 pour cent, alors Russie étaient au moins trois fois plus élevés qu’à la fin des que dans les autres pays des domaines tempérés et boréaux, années 90. Cette brusque chute de l’exploitation de la il est de 52 pour cent. ressource forestière la plus importante du monde a eu des En considérant les données par espèce, les résultats répercussions significatives sur l’approvisionnement montrent que les peuplements de conifères sont exploités mondial en bois et le bilan mondial du carbone. beaucoup plus intensément que les peuplements de feuillus. Les prélèvements dans les forêts tempérées et boréales Le rapport coupe/accroissement est de 62 pour cent pour les s’élevaient à 1 260 millions de mètres cubes, impliquant des conifères, et de 42 pour cent pour les feuillus. Pour l’Europe, pertes d’exploitation considérables pour l’ensemble de la il est de 68 pour cent pour les conifères, et de 56 pour cent région. Si l’on ne tient compte que des terres forestières, les pour les feuillus. En Amérique du Nord, le rapport est de quantités prélevées représentent 88 pour cent des coupes en 98 pour cent pour les conifères, et de 54 pour cent pour les Europe, 74 pour cent dans la Communauté des Etats feuillus. Approvisionnement en bois 79

CONCLUSIONS supérieure de 20 pour cent environ. Par ailleurs, certaines forêts dans les aires protégées peuvent être disponibles pour Accessibilité l’approvisionnement en bois, sous certaines conditions L’étude sur l’accessibilité des forêts montre que 51 pour compatibles avec les pratiques d’aménagement autorisées cent des forêts du monde sont disponibles pour dans l’aire protégée. Ces facteurs, pouvant avoir l’approvisionnement en bois et se situent à une distance potentiellement une action compensatrice, n’ont néanmoins inférieure à 10 km d’une importante infrastructure de pas été analysés dans cette étude mondiale. transport. Quatorze pour cent des forêts mondiales sont considérées comme non disponibles en raison de leur Coupe et prélèvements localisation, soit dans des aires protégées, soit au-dessus Faute de données complètes sur les prélèvements et les d’une altitude accessible. exploitations du bois d’œuvre dans les pays tropicaux, il a Les forêts boréales et tropicales sont généralement plus été difficile de parvenir à des conclusions à l’échelle éloignées que les forêts des autres régions. On peut en mondiale ou régionale. Les études réalisées à l’occasion de déduire que l’exploitation de nouvelles zones pour FRA2000, dans les pays tropicaux, ont montré un très large l’approvisionnement en bois dépendra du développement éventail de pratiques et d’intensités d’exploitation. des réseaux routiers et ferroviaires dans ces zones reculées. Cependant, les informations collectées pour FRA2000 Au niveau régional, les aires protégées représentent une représentent une première tentative de constitution d’une limitation significative à l’accès aux zones base de données pour chaque pays. d’approvisionnement en bois, comme dans les forêts Pour les pays industrialisés, davantage de données sont subtropicales et tempérées des Etats-Unis et de l’Europe disponibles. Cependant, il a été pratiquement impossible de occidentale. Certaines aires protégées n’ont pas été prises en venir à bout de certains problèmes liés à la qualité des compte dans la présente étude, faute d’informations sur leur données, et il faut en tenir compte lors de leur utilisation. extension spatiale (pour certains pays européens, en Ces données ont été fournies, dans une très large mesure, par particulier), ce qui fait que la zone forestière accessible pour les inventaires forestiers nationaux et se sont basées sur des l’approvisionnement en bois peut avoir été surestimée. mesures réalisées au sein des forêts, pendant toute la durée Il convient de noter que les résultats de la présente étude des inventaires forestiers. Elles ne sont donc pas s’écartent parfois de ceux de l’étude CEE-ONU/FAO nécessairement comparables avec les données sur les (2000) relatifs aux pays industrialisés, en raison des prélèvements annuels, publiées au niveau national et dans le différences dans les hypothèses et de la méthodologie Bulletin du bois ou dans l’Annuaire FAO des produits utilisée. forestiers. Il s’agit souvent dans ce cas, d’estimations Le point fort de cette étude réside dans l’utilisation d’un fondées sur des paramètres qui sont plus facilement même modèle pour le monde entier, ce qui permet des mesurables sur une base annuelle, comme les comparaisons à l’échelle mondiale. Le modèle utilisé est approvisionnements en matière première des industries souple et permet de modifier les données entrées, ce qui rend forestières. De temps à autre, ces estimations sur les coupes possible la mise à jour des résultats à mesure que de annuelles ont été calibrées par rapport aux données extraites nouvelles données sont disponibles. Les analyses des inventaires forestiers. C’est pourquoi, les données de cartographiques ont été réalisées avec une résolution au sol TBFRAne doivent pas être comparées directement avec de 2 x 2 km2, ce qui a amélioré considérablement la qualité celles sur les prélèvements annuels publiées ailleurs, ni avec des résultats. Les données initiales avaient une résolution de d’autres données provenant de la CEE-ONU/FAO. 1 x 1 km2, mais ce niveau de précision du matériel En prenant comme référence la distance de 10 km cartographique numérique n’a pas pu être gardé car il aurait jusqu’aux infrastructures, la moitié environ des forêts du demandé des traitements plus importants. Toutes les sources monde, ou un peu moins de 2 milliards d’hectares, sont cartographiques se sont basées sur des techniques de accessibles pour l’approvisionnement en bois, et réparties télédétection et des inventaires détaillés et récents, validés de manière relativement égale entre les domaines par différentes institutions et experts internationaux. tropical/subtropical et tempéré/boréal. Dans le domaine Certaines aires protégées figurant dans la base de tropical, environ 11 millions d’hectares sont exploités données PNUE-WCMC ne sont enregistrées que comme annuellement, ce qui représente environ 1 pour cent de la données ponctuelles sans autre spécification spatiale; elles zone accessible. Les données sur les superficies faisant n’ont pas été considérées dans l’analyse car les contours l’objet de prélèvements n’ont pas été fournies pour le géographiques sont essentiels pour une analyse SIG. Si les domaine tempéré et le domaine boréal (à l’exclusion de la entités ponctuelles avaient été considérées dans l’analyse, Fédération de Russie), mais les prélèvements dépassent comme des zones circulaires (comme cela a été fait ailleurs, 70 pour cent de l’accroissement, ce qui indique une intensité dans les statistiques des aires protégées de FRA2000), la d’extraction du bois à des fins industrielles plus élevée que superficie forestière totale sous protection aurait été dans le domaine tropical. 80 FRA 2000 - Rapport principal

BIBLIOGRAPHIE FAO. 1998. Global fibre supply model. Rome. CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, FAO. 2000a. Global ecological zone map. Rome. North America, Australia, Japan and New Zealand: www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp contribution to the global Forest Resources Assessment FAO. 2000b. Forest cover map. Rome. 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N° 17. www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp New York et Genève, ONU. FAO. 2000c. Environmental impact assessment related to www.unece.org/trade/ timber/fra/pdf/contents.htm forest utilization. FAO/ Government Cooperative EDC. 1996b. HYDRO1k. United States Geological Survey. Programme/Autriche. Rapport de projet (inédit). http://edcdaac.usgs.gov/gtopo30/hydro/index.html FAO. 2001. Reduced impact logging in tropical forests: EROS Data Center (EDC). 1996a. GTOPO30. United literature synthesis, analysis and prototype statistical States Geological Survey. framework. Document de travail FOP/08. Rome. http://edcdaac.usgs.gov/ gtopo30/gtopo30.html PNUE-WCMC. 2000. WCMC protected areas map. ESRI. 1995. Digital chart of the world. http://www.wcmc.org.uk/protected_areas/data http://gisstore.esri.com/acb/showdetl.cfm?&Product_ID Robinson, A., et al. 1978. Elements of cartography. New =313 York, John Wiley. 4e édition. Produits forestiers non ligneux 81

Chapitre 10 Produits forestiers non ligneux

RÉSUMÉ Les produits forestiers non ligneux (PFNL) sont une importante source d’aliments et de revenus. Cependant, rares sont les pays qui les prennent en compte systématiquement, de sorte qu’il est difficile d’en faire une évaluation mondiale exacte. Le présent chapitre fournit un résumé des PFNL pour lesquels des données ont été recueillies, et décrit les plus importants de ces produits dans chaque région, avec des estimations de leur valeur économique lorsqu’elles étaient disponibles. Quelques-uns des principaux problèmes liés à la collecte et à l’analyse des informations sur les PFNL sont discutés, et des suggestions pour améliorer cette situation sont avancées.

INTRODUCTION valorisent l’utilisation et la commercialisation des PFNL Les produits forestiers non ligneux (PFNL)24 jouent un rôle comme moyen d’améliorer le bien-être des populations important dans la vie quotidienne et le bien-être de millions rurales, tout en préservant les forêts existantes. de personnes dans le monde. Ils comprennent les produits Les pays sont de plus en plus encouragés à surveiller tirés des forêts, des autres terres boisées et des arbres hors leurs ressources forestières, y compris certains aspects, forêt. Les populations rurales et pauvres notamment, comme la diversité biologique, les PFNL et leur utilisation. dépendent de ces produits comme sources d’aliments, de Bien que des progrès significatifs aient été accomplis ces fourrage, de médicaments, de gomme, de résine et de dernières années dans la recherche sur la socio-économie et matériaux de construction. Les produits commercialisés la biologie des ces PFNL, leur évaluation ainsi que celle des contribuent à satisfaire des besoins quotidiens et assurent ressources qui les produisent, reste une tâche difficile. Cette des emplois ainsi que des revenus, en particulier pour les difficulté est attribuable, en partie, à la multitude et à la populations rurales et pour les femmes en particulier. Les variété des produits; à leurs nombreuses utilisations aux produits commercialisés sur le plan international, comme le niveaux local, national et international; à la multiplicité des bambou, le rotin, le liège, les gommes, les huiles disciplines et des intérêts des différents ministères et aromatiques et les plantes médicinales, contribuent au organismes participant à leur évaluation et à leur développement économique. Néanmoins, la plupart des développement; au fait que de nombreux PFNL sont utilisés PFNL sont utilisés comme un moyen de subsistance, et ou commercialisés hors des structures économiques servent à approvisionner les ménages. traditionnelles; et au manque de terminologie et d’unités de Malgré leur importance réelle et potentielle, les mesures communes. institutions nationales n’effectuent pas de suivis réguliers de ces ressources et n’évaluent pas leur contribution socio- MÉTHODES économique, comme elles le font pour le bois d’œuvre et les Le suivi et l’évaluation de toute la gamme des ressources produits agricoles. Dans l’Annuaire des produits forestiers de forestières fournissant des PFNL dans un pays donné n’est la FAO, par exemple, les données statistiques sur des produits réalisable ni techniquement, ni économiquement. C’est comme le liège, les tanins, le bambou et les différentes huiles pourquoi, l’approche adoptée pour FRA2000 visait à couvrent uniquement la période allant de 1954 à 1971. identifier et décrire des produits d’importance nationale, Aujourd’hui, les pays qui contrôlent l’utilisation des PFNL pour lesquels un suivi et une évaluation sont des plus urgents. au niveau national sont des exceptions. Les produits largement vendus sur les marchés nationaux ou La dernière décennie a vu s’accroître l’intérêt et les récoltés pour l’exportation, ont été mis en évidence. Le choix activités concernant les PFNL, notamment quant à leur rôle des produits les plus importants devrait aider les pays à social et économique. De nombreux projets en cours concentrer leurs premiers efforts à l’amélioration de la collecte des données sur les principaux PFNL.

24 Il existe un grand nombre de définitions pour les produits forestiers non Pour évaluer l’importance socio-économique de ligneux (PFNL), et les termes associés comme les «produits forestiers autres l’utilisation des PFNL, les informations disponibles pour que le bois» et les «biens et les services non forestiers», qui correspondent à chaque pays ont été examinées et compilées suivant un différentes perceptions et différents besoins. Pour cette étude, on a utilisé la format standard. Des informations clés sur les produits et définition suivante pour les PFNL: «Les produits forestiers non ligneux sont des biens d’origine biologique autres que le bois, dérivés des forêts, des leurs ressources, ainsi que leur valeur économique ont été autres terres boisées et des arbres hors forêt» (FAO 1999e). recueillies et regroupées au niveau national. L’objectif était 82 FRA 2000 - Rapport principal

d’aider les institutions nationales des pays membres de la • principales utilisations des PFNL (subsistance, FAO, à collecter, compiler et analyser des données commerce et valeurs culturelles avec les chiffres relatifs pertinentes et des statistiques nationales sur les PFNL, en à leur production/commercialisation); vue d’améliorer la formulation des politiques. • nom scientifique, commercial et local (et partie utilisée) La FAO a entrepris des activités préparatoires des espèces; spécifiques pour le rassemblement des données nationales • base de ressources, systèmes de gestion et méthodes de sur les PFNL, dans le cadre de FRA2000. La Consultation récolte (produits cultivés ou récoltés à l’état sauvage d’experts sur l’évaluation des ressources forestières 2000 dans la forêt naturelle, produits issus des plantations ou (Kotka III), en 1996, a reconnu les difficultés inhérentes à la des systèmes agroforestiers) et impact de l’utilisation collecte d’informations comparables à l’échelle mondiale actuelle sur la base de ressources; sur les biens non ligneux et les services rendus par les forêts, • accès à la ressource et droits de propriété; qui sont souvent propres à un lieu et dont les caractéristiques • tendances récentes de l’utilisation (décroissante, stable sont très variées. Ces difficultés ont été ultérieurement ou croissante). confirmées lorsqu’il a été demandé aux pays de préparer des Lorsqu’elle était disponible, une évaluation qualitative rapports sur leurs PFNL; les pays développés aussi bien que de l’importance des services fournis par les forêts (pâturage, ceux en développement ont eu beaucoup de mal à fournir loisirs, tourisme, services environnementaux, par exemple) des informations détaillées et exactes. a également été demandée. Basé sur le format décrit ci- Il n’existe pas de système de classification normalisé au dessus, les profils par pays contiennent un texte type qui niveau mondial pour les PFNL. Cependant, ils peuvent être fournit des informations qualitatives et quantitatives sur les classés de maintes façons: selon leur utilisation finale PFNL, et un tableau synthétique standardisé qui donne les (médicaments, aliments, boissons, ustensiles, etc.), la partie renseignements quantitatifs disponibles. Ce format est utilisée (racines, feuilles, écorce, etc.) ou conformément aux suffisamment adaptable à tous les pays et régions en raison principaux systèmes de classification internationaux de la variabilité inhérente aux informations disponibles sur comme le Système harmonisé de désignation et de les PFNL. Les profils par pays contiennent aussi les codification de marchandise mis au point sous les auspices références des documents sources d’où sont issues les du Conseil de coopération douanière. En ce qui concerne la données, ainsi que les principaux contacts dans chaque présente étude, les PFNL ont été classés principalement en pays. Ces profils sont disponibles sur le site Internet sur les fonction de leur utilisation finale (tableau 10-1). forêts de la FAO (www.fao.org/forestry). Un format modèle de rapport a été élaboré pour la Les principales sources de données consultées ont été: collecte des données par utilisation nationale, afin de les rapports des pays soumis aux consultations régionales couvrir les besoins d’informations suivants: sur les PFNL tenues en Afrique, Amérique latine et Asie; les • importance relative de PFNL choisis et état des documents de la série de publications de la FAO sur ces statistiques les concernant dans le pays; produits; les rapports nationaux présentés aux commissions

Tableau 10-1. Principales catégories de PFNL sur lesquels des données ont été collectées Produits végétaux Animaux et produits animaux Catégories Description Catégories Description Aliments Nourritures et boissons végétales issues des fruits, des Animaux Principalement des vertébrés comme les mammifères, les oiseaux, noix, des graines, des racines, des champignons, etc. vivants les reptiles, élevés ou vendus comme animaux domestiques Fourrage Aliments pour les animaux et les abeilles provenant Miel, cire Produits fournis par les abeilles des feuilles, des fruits, etc. d’abeille Médicaments Plantes médicinales (par exemple: feuilles, écorce, Viande de Viandes issues de vertébrés, racines) utilisées en médecine traditionnelle et/ou chasse principalement des mammifères. pour les industries pharmaceutiques. Parfums et Plantes aromatiques fournissant des huiles Autres produits Principalement des invertébrés comestibles comme les cosmétiques essentielles (volatiles) et autres produits utilisés animaux insectes (exemple les chenilles) et autres pour des usages comestiques. comestibles produits secondaires (par exemple Ïufs, nids) Teintures et tannins Matériel végétal (écorce et feuilles) fournissant des Cuirs, peaux Cuirs et peaux d’animaux utilisés tannins et d’autres parties de la plantes (essentiellement pour les trophées pour différents usages. feuilles et fruits) utilisées comme colorants. de chasse Ustensiles, produits Groupe hétérogène de produits incluant les chaumes, Médecine Animaux entiers ou parties des animaux comme divers artisanaux et matériaux le bambou, le rotin, les emballages avec des feuilles, organes utilisés à des fins médicinales. de construction les fibres. Ornementation Plantes entières (orchidées, par exemple) ou une partie Colorants Animaux entiers ou parties des animaux partie de la plante (pots fabriqués à partir de racines, comme divers organes utilisés comme colorants. par exemple) utilisés pour des usages ornementaux. Exsudats Substances comme les gommes (soluble dans l’eau), Autres produits Os utilisés comme outils, par exemple les résines (insoluble dans l’eau) et le latex (jus animaux non laiteux ou clair), extraits des végétaux par exsudation. comestibles Produits forestiers non ligneux 83

Tableau 10-2. Ateliers sur les PFNL dans le cadre de FRA 2000 Région Pays représentés Afrique de l’Est (Kenya) Ethiopie, Erythrée, Kenya, République unie de Tanzanie, Somalie, Soudan, Ouganda Afrique australe (Zimbabwe) Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Zambie, Zimbabwe Afrique centrale (Gabon) Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Madagascar, Rwanda Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire) Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone, Togo Afrique de l’Est insulaire (Madagascar) Comores, Maurice, Seychelles, Madagascar Caraïbes (Trinité-et-Tobago) Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Cuba, Dominique, République dominicaine, Grenade, Guyana, Haïti, Jamaïque, Sainte- Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Saint-Kitts-et-Nevis, Suriname, Trinité-et-Tobago Proche-Orient (Liban) Iran, Tunisie, Arabie saoudite, Liban, Chypre, Syrie, Jordanie, Turquie, Soudan Amérique centrale (Costa Rica) Costa Rica, Honduras, Guatemala, El Salvador, Nicaragua, Panama

régionales des forêts; et les rapports de projets. En outre, des sous-régions spécifiques sont les exsudats (Afrique de l’Est études nationales ont été préparées dans des pays et de l’Ouest), le liège et les plantes aromatiques (Afrique du sélectionnés dans le cadre du Programme de partenariat Nord), les plantes ornementales et les animaux vivants CEE-ONU/FAO, afin de collecter les données disponibles (Afrique de l’Est insulaire) et le rotin (Afrique centrale). Les au sein du pays. Enfin, la validation des données a été faite PFNL sont récoltés dans toutes sortes d’habitats: les forêts par des experts nationaux à l’occasion d’ateliers régionaux. fermées ou ouvertes, les formations boisées telles que le Huit ateliers régionaux pour la validation des données se miombo en Afrique de l’Est et australe, ou les formations sont tenus entre octobre 1998 et mars 2000 (tableau 10-2). arbustives (zones arides principalement). De nombreux Les versions préliminaires des profils par pays ont été produits (beurre de karité par exemple) sont issus d’arbres examinées avec les représentants nationaux pendant ces hors forêt situés dans les parcelles agricoles, les jachères ou ateliers, pour valider les informations disponibles et les jardins potagers familiaux. Des plantations ont été compléter les informations manquantes. Aucun atelier de établies pour les espèces fournissant des produits à forte validation n’a été organisé en Asie, car la validation a été valeur commerciale, vendus principalement sur le marché faite en comparant les résultats des pays avec ceux de deux international, comme Acacia senegal ou Cinchona spp. ateliers tenus précédemment dans cette région (1992, 1994). Les plantes médicinales ont une importance particulière Pour l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie, le dans toutes les régions africaines, tant pour leur usage dans Japon et la Nouvelle-Zélande, la Section du bois d’œuvre de la médecine traditionnelle que pour leur commercialisation. la CEE-ONU/FAO de Genève a mené une étude sur les En Afrique, un pourcentage élevé de la population dépend biens, autres que le bois, et les services fournis par les forêts. de ces plantes médicinales pour se soigner. Le nombre Les données ont été collectées par des correspondants d’espèces utilisées au niveau mondial est inconnu; en nationaux, désignés officiellement, avec des questionnaires. Ethiopie, par exemple, 600 plantes médicinales ont été Alors que l’étude CEE-ONU/FAO pour les pays des zones répertoriées comme entrant dans la médecine traditionnelle. tempérées et boréales, porte aussi sur les services rendus par Ce rôle important est souligné par le fort ratio de guérisseurs les terres forestières, y compris les valeurs esthétiques, traditionnels, par rapport aux médecins formés dans les pays culturelles, historiques, spirituelles et scientifiques, il n’a occidentaux, qui est estimé à 92:1 au Ghana (district de pas été possible pour les pays des autres régions, d’établir de Kwahu) et 149:1 au Nigéria (Benin City). tels bilans sur ces services. Les plantes médicinales utilisées dans la médecine Des synthèses sous-régionales et régionales ont été traditionnelle sont cueillies directement par l’utilisateur ou rédigées sur la base des profils par pays. Tous les rapports vendues sur les marchés locaux. En outre, les plantes seront mis à disposition par la suite sur le site Web de la FAO médicinales sont commercialisées sur le marché mondial. ainsi que sous forme de documents de travail imprimés. Les principaux pays africains exportateurs de plantes médicinales (y compris les produits extraits de plantes RÉSULTATS cultivées) sont l’Egypte et le Maroc. Parmi les espèces importantes faisant l’objet d’un commerce international, on Afrique peut citer les suivantes: Thymus spp., Laurus nobilis, Les plus importants PFNL utilisés dans les différentes Rosmarinus officinalis (Afrique du Nord), Prunus africana sous-régions africaines, à savoir l’Afrique du Nord, de (Afrique de l’Est, australe et centrale), Warburgia salutaris l’Ouest, centrale, de l’Est, de l’Est insulaire et australe, sont (Afrique de l’Est et australe), et Harpagophytum les plantes médicinales, les produits comestibles procumbens et Harpagophytum zeyheri (Afrique australe). (principalement végétaux, champignons, viande de chasse Les PFNL fournissent d’importantes denrées et produits des abeilles comestibles) et les fourrages alimentaires, surtout pendant la période de soudure et dans (tableau 10-3). Les produits concernant certaines les zones marginalisées. Parmi les plantes comestibles 84 FRA 2000 - Rapport principal

importantes figurent les fruits (Irvingia gabonensis, Elaeis arabique (Acacia senegal, Acacia seyal) (tableau 10-4) ainsi guineensis), les noix (Vitellaria paradoxa), les graines que des résines comme l’oliban (Boswellia papyrifera), la (Cola acuminata), les légumes (Gnetum africanum), les myrrhe (Commiphora myrrha) et l’opoponax (Commiphora écorces (Garcinia sp.), les racines (Dioscorea sp.) et les spp.). Ces produits proviennent principalement de trois pays épices (Piper guineense). Les champignons comme d’Afrique de l’Est, notamment le Soudan (gomme arabique, Cantharellus spp. et Boletus spp. sont cueillis surtout en oliban), l’Ethiopie (oliban) et la Somalie (myrrhe, Afrique de l’Est et australe. La viande de chasse est un produit opoponax). alimentaire important, en particulier dans les zones humides En Afrique de l’Est insulaire, les plantes ornementales et de l’Afrique de l’Ouest et centrale. Les espèces animales les animaux sauvages ont une importance majeure. Parmi chassées comprennent les antilopes, les gazelles, les singes, les principales plantes ornementales figurent Trochetia les sangliers sauvages et les porcs-épics. Le miel et la cire boutoniana à Maurice et Cyathea sp. (fougère arborée), d’abeilles jouent un rôle essentiel en Afrique de l’Est et Ficus sp., et diverses orchidées et plantes aquatiques à australe. L’Ethiopie, l’un des principaux pays producteurs Madagascar. En 1993, 300 000 plants de l’espèce aquatique d’Afrique, a exporté 3 000 tonnes de miel et 270 tonnes de Aponogeton sp., évalués à 70 000 dollars EU, ont été cire d’abeilles annuellement, entre 1984 et 1994. exportés de Madagascar. Les animaux malgaches présentant Le fourrage revêt une importance considérable dans les le plus grand intérêt commercial sont les reptiles et les zones arides et semi-arides. Il consiste essentiellement en batraciens (Mantella aurantiaca): leur valeur d’exportation feuilles, arbustes et buissons comme Acacia tortilis annuelle a atteint 700 000 dollars EU en 1990-1995. (Zimbabwe), Khaya senegalensis, Faidherbia albida et Le liège et les plantes aromatiques sont très importants en Balanites aegyptiaca (tous en Afrique de l’Ouest). Le Afrique du Nord. Trente-trois pour cent des forêts de chênes- fourrage joue un rôle clé dans les systèmes de production lièges (Quercus suber) du monde se situent en Afrique du basé sur l’élevage; au Niger, par exemple, le fourrage arboré Nord, notamment en Algérie, au Maroc et en Tunisie. contribue pour 25 pour cent à l’alimentation des ruminants Cependant, cette région ne contribue que pour 9 pour cent pendant la saison sèche. (30 000 tonnes) à la production mondiale de liège qui se Les exsudats forment un autre groupe de produits d’un monte à 350 000 tonnes. L’Algérie, en particulier, a une faible grand intérêt pour les populations d’Afrique subsaharienne. production de liège (2 pour cent de la production mondiale) Parmi les produits importants, on peut citer la gomme malgré la superficie occupée par cette ressource, qui

Tableau 10-3. Principaux PFNL d’Afrique Sous-région Principaux PFNL Choix de données statistiques nationales disponibles Référence Afrique du Nord Liège, plantes médicinales, Algérie: Production annuelle de liège (Quercus suber) de 6 000 tonnes NCQC 2000 plantes aromatiques, fourrage tirées de 460 000 ha de forêts de chênes-lièges. Maroc: Exportation annuelle de 6 850 tonnes de plantes médicinales Lange et Mladenova d’une valeur de 12,85 millions de $EU entre 1992 et 1995 1997 Egypte: Exportations annuelles de 11 250 tonnes de plantes médicinales Lange & Mladenova d’une valeur de 12,35 millions de $EU entre 1992 et 1995 1997 Tunisie: Production annuelle de 10 000 tonnes de semences de El Adab 1993 Pinus halepensis Afrique de l’Est Exsudats, plantes médicinales, Erythrée: Exportation de 49 tonnes de gomme arabique (Acacia senegal) Ministère de l’agriculture produits issus des abeilles et 543 tonnes d’oliban (Boswellia papyrifera) en 1997 de l’Erythrée 1998 Ethiopie: Production annuelle de 20 000 tonnes de miel entre 1976 et 1983 FAO 1998b et production annuelle de 375 tonnes de gomme arabique entre 1988 et 1994 Tanzanie: Exportation de 756 tonnes d’écorces de Cinchona sp. d’une Chihongo 1992 valeur de 258 000 $EU en 1991 Afrique de l’Est Plantes comestibles, plantes Madagascar: Exportation de 300 tonnes d’écorces de Prunus Walter 1996 insulaire médicinales, plantes ornementales, africana d’une valeur de 1,4 millions de $EU en 1993 animaux sauvages Afrique australe Plantes comestibles, plantes Namibia: Exportation annuelle de 600 tonnes de Harpagophytum spp. FAO 1998a médicinales, produits issus d’une valeur de 1,5-2 millions de $EU en 1998 des abeilles, fourrage Zambia: Production de 90 tonnes de miel et 29 Zambie, MENR 1997; tonnes de cire d’abeilles d’une valeur de Njovu 1993 170 000 and 74 000 $EU, respectivement, en 1992 Afrique centrale Plantes comestibles, plantes Camerún: Exportation annuelle de 600 tonnes de feuilles de Gnetum spp. Shiembo 1999 médicinales, viande de chasse, rotin D’une valeur de 2,9 millions de $EU Rwanda: Production de 23 000 tonnes de miel en 1998 FAO 1999a Afrique de l’Ouest Plantes comestibles, plantes Burkina Faso: Exportation annuelle de 14 200 tonnes de beurre de karité Zida et Kolongo 1991 médicinales, viande de chasse, (Vitellaria paradoxa) d’une valeur de 2.4 millions de $EU entre 1984 et 1990 fourrage Guinea: Utilisation annuelle de plus de 100 millions de bâtonnets à mâcher Camara 1991 (Lophira lanceolata) Liberia: Utilisation annuelle de 100 000 tonnes de viande de chasse à des FAO 1997b fins de subsistance Produits forestiers non ligneux 85

Tableau 10-4. Production et exportation de gomme arabique en Afrique Pays Année Production annuelle Exportation annuelle Référence tonnes tonnes Tchad 1997/98 Non disponible 10 000Ð15 000 FAO 1999b Erythrée 1997 Non disponible 49 Erythrée, Ministère de l’agriculture 1998 Ethiopie 1988-94 250-300 (Acacia senegal) Non disponible Chikamai 1997 50-100 (Acacia seyal) Non disponible Chikamai 1997 Ghana 1988-94 <10 Non disponible Chikamai 1997 Kenya 1988-94 200-500 Non disponible Chikamai 1997 Mali 1989 293 Non disponible FAO 1991 Niger années 1970 Non disponible 300 Niger, Ministère de l’hydraulique et de l’environnement 1998 Nigéria Non disponible 4 000-10 000 tonnes Non disponible Nour 1995 Sénégal années 1990 Non disponible 500Ð800 Sénégal, MDRH 1993 Soudan 1994 22 735 (Acacia senegal) 18 339 (Acacia senegal) FAO 1995b 1994 11 049 (Acacia seyal) 4 396 (Acacia seyal) FAO 1995b Tanzanie 1994 1 000 500 Makonda et Ishengoma 1997

représente 21 pour cent environ des forêts de chênes-lièges herbes médicinales et les produits servant au tannage. Les du monde. Les plantes aromatiques comme Thymus sp., communautés rurales, et de plus en plus souvent les Rosmarinus officinalis, Acacia farnesiana et Eucalyptus spp. communautés urbaines (riches et pauvres, mais pour tiennent une place importante dans le commerce des PFNL en différents produits), exploitent les forêts pour répondre à Egypte, au Maroc et en Tunisie. En Tunisie, par exemple, une grande variété de besoins. l’exportation des huiles essentielles a atteint 230 tonnes, pour L’Asie est une exception, car ses pays, pour la plupart, une valeur de 3,2 millions de dollars EU en 1996. ont inclus des données sur la production et le commerce des La réduction des habitats forestiers et/ou la principaux PFNL dans leurs statistiques nationales depuis surexploitation sont les principales menaces qui pèsent sur des décennies, et ont établi leurs propres définitions, les ressources fournissant les PFNL. La surexploitation a été terminologies et classifications applicables sur le plan signalée pour des espèces comme Acacia farnesiana, national pour leurs «produits forestiers secondaires»25. Cyathea spp, Cycas thouarsii, Gnetum africanum, Les types et l’importance relative des produits énumérés Podocarpus sp., Prunus africana, Warburgia salutaris et varient suivant les pays, mais les principaux produits au Xylopia aethiopica, ainsi que pour certaines espèces de niveau régional restent le rotin, le bambou, les plantes rotins, d’orchidées, de reptiles, d’oiseaux, de crapauds, de médicinales et aromatiques, les épices, les herbes, les lémuriens et de primates. Quelques-unes de ces espèces résines, les champignons, les fruits et les noix de la (Prunus africana par exemple) sont incluses dans les annexes forestiers, les légumes, les feuilles et le fourrage. En outre, de la Convention sur le commerce international des espèces les Philippines, l’Indonésie et la Malaisie intègrent des de flore et de faune sauvages menacées d’extinction évaluations de leurs ressources en PFNL dans leurs (CITES). Les produits forestiers non ligneux représentent inventaires forestiers nationaux. Ces ressources une importante source de revenu pour les femmes. Au Maroc, comprennent le rotin, le bambou, les résines et des espèces par exemple, l’extraction des huiles comestibles de productrices d’huiles essentielles comme le santal l’arganier, Argania spinosa, est réalisée principalement par (Santalum spp.) et le bois d’aloès (Aquilaria spp.), ainsi que les femmes. des espèces de palmiers comme Nypa fruticans, Oncosperma spp. et Metroxylon spp. (sagou). Asie La Chine et l’Inde sont de loin les principaux L’Asie est de loin le plus grand producteur et consommateur producteurs et consommateurs de divers PFNL. Le Chine de PFNL, non seulement en raison de la taille de sa produit et transforme davantage de produits sauvages que population, mais aussi, et surtout, en raison de l’utilisation n’importe quel autre pays du monde. On observe un intérêt traditionnelle d’un grand nombre de différents produits croissant à travers le monde, pour ses produits alimentaires destinés à satisfaire des besoins alimentaires, culturels et naturels, ses médicaments et herbes traditionnels et ses d’habitation. Les PFNL revêtent, depuis des siècles, une objets artisanaux fabriqués principalement en rotin et importance cruciale pour les habitants de la forêt et les bambou. C’est ainsi que la Chine domine le commerce communautés rurales. Les populations locales récoltent, transforment et vendent le bambou, le rotin, les résines, les 25 fruits, le miel, les champignons, les gommes, les noix, les En Chine, par exemple, «tous les produits issus des arbres, y compris les noix, les pommes et les raisins» sont, en vertu de la loi, sous le contrôle du tubercules, les feuilles comestibles, la viande de chasse, la Ministère des forêts et inclus dans les statistiques nationales des produits laque, les graines oléagineuses, les huiles essentielles, les forestiers. 86 FRA 2000 - Rapport principal

mondial de PFNL (estimé à 11 milliards de dollars EU en superficie des plantations de rotin couvre environ 30 000 ha. 1994). Elle est suivie de près par l’Inde puis par l’Indonésie, Dans certains pays producteurs traditionnels de rotin, le Viet Nam, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. comme la Chine, l’Inde, la Thaïlande, le Sri Lanka, le Par sous-région, les plantes médicinales sont Bangladesh, le Népal, le Myanmar, le Viet Nam et le extrêmement importantes en Asie continentale, notamment Cambodge, la durabilité à long terme de l’industrie de dans les régions d’altitude du Népal, du Bhoutan, du nord de transformation du rotin a été compromise par la réduction l’Inde et du Pakistan et du sud-ouest de la Chine. Parmi les des ressources dans les forêts naturelles. Bien qu’il existe plantes médicinales présentant un intérêt commercial élevé, quelques jardins de rotin dans les petites exploitations, figurent Nardostachys jatamansi, Dioscorea deltoidea et l’investissement dans des plantations industrielles de rotin Swertia chirayta. Dans les zones plus sèches de l’Asie est actuellement négligeable, d’où l’insécurité des continentale et méridionale, le fourrage constitue le approvisionnements futurs. principal PFNL. Le bambou est de loin le PFNL utilisé le plus Les riches forêts de l’Asie insulaire et du sud-est sont communément en Asie. Il existe plus de 500 espèces de traditionnellement la source d’une grande variété de bambou. Bien que les échanges internationaux des produits produits forestiers non ligneux. Ceux qui font l’objet d’une du bambou soient encore inférieurs à ceux du rotin et des production et d’un commerce importants sont le bambou et plantes médicinales, ils ont fait l’objet d’un accroissement le rotin, les plantes médicinales et les herbes (Ephedra sp., spectaculaire au cours de la dernière décennie. Ala Anamirta cocculus, Cinnamomum camphora), les huiles différence du rotin, le bambou est en train de se retirer de la essentielles (Styrax spp., Pogostomon cablin, Cassia spp., production artisanale et fournit désormais la matière Citronella sp.), les épices, le bois de santal, les fruits et les première pour des produits industriels (pousses, poteaux de résines (produits résineux, résines copal). construction, produits pour la fabrication de boiseries et de Parmi les PFNL commercialisés sur le plan planchers, pâte). Cette tendance a d’importantes international, le rotin occupe le premier rang mondial. Au répercussions sur la base de ressources en bambou. Cette niveau local, il revêt une importance cruciale comme source espèce est cultivée de manière croissante par les petits de revenu principal, supplémentaire et/ou d’urgence dans exploitants. La récolte du bambou dans les forêts reste les zones rurales. Il existe approximativement 600 espèces encore importante au Myanmar et en République de rotins, dont environ 10 pour cent sont utilisés à des fins démocratique populaire lao, ainsi que dans certaines forêts commerciales par les industries de transformation de montagne reculées, au nord de l’Inde, en Chine centrale (principalement pour la fabrication de meubles). Les et au Viet Nam. principaux genres sont Calamus, Daemonorops, Korthalsia La Chine possède la superficie la plus importante de et Plectocomia. C’est en Indonésie que se trouve la plus forêts de bambous, estimée de 7 à 17 millions d’hectares grande part des ressources mondiales en rotin (volume et (suivant la définition de la «forêt de bambous» adoptée: nombre d’espèce) et ce pays, qui est le principal fournisseur depuis les bambous disséminés dans les forêts naturelles de cannes, a une production annuelle de 570 000 tonnes. dégradées jusqu’aux grandes plantations), où on trouve Cependant, en raison de la surexploitation et de la perte surtout Phyllostachys et Dendrocalamus spp. La Chine de leur habitat forestier, les ressources en rotin de l’Asie produit annuellement 6 ou 7 tonnes de perches de bambou sont en diminution. Seuls l’Indonésie, les Philippines, la (un tiers de la production mondiale connue). La valeur Malaisie et, dans une moindre mesure, le Laos et la moyenne du commerce mondial des produits à base de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont encore des ressources bambou est de l’ordre de 36,2 millions de dollars EU. La importantes de rotin. Aux Philippines, d’après le dernier Chine (20 millions de dollars en 1992) et la Thaïlande sont inventaire forestier national de 1988, le matériel sur pied les principaux fournisseurs; la Malaisie, le Myanmar, la disponible était d’environ 4 500 millions de mètres linéaires République de Corée, l’Indonésie, le Viet Nam, les (toutes espèces confondues). Cependant, aucun inventaire Philippines et le Bangladesh sont des exportateurs sur le rotin n’a été dressé depuis, et il est estimé que la secondaires. Les pousses de bambou, très recherchées, plupart des espèces commerciales ont été coupées. D’après approvisionnent un marché d’exportation à la mode et en les statistiques, la superficie totale des plantations de rotin rapide expansion, où la Chine est le principal producteur et aux Philippines varie entre 6 000 et 11 000 ha. exportateur (1,6 millions de tonnes de pousses fraîches en Dans les réserves forestières permanentes de la Malaisie 1999), suivie de la Thaïlande, avec de faibles quantités pour péninsulaire, l’inventaire forestier national a estimé, l’Indonésie, le Viet Nam et la Malaisie. La plupart des en 1992, à 32,7 millions le nombre total de plants de rotin pousses de bambou sont produites sur les exploitations. (indépendamment de l’âge), dont les plus abondants Depuis la plus haute antiquité, les plantes médicinales (environ 37 pour cent) appartiennent au genre Korthalsia. cueillies dans les forêts ont représenté, dans la région, les Parmi les espèces de Calamus, C. manan est la plus composants de base des systèmes traditionnels de santé, et le abondante, avec environ 5,9 millions de touffes. La restent encore aujourd’hui. La plupart des pays Produits forestiers non ligneux 87

maintiennent, et ont légalisé, un système à deux niveaux, environ 50 tonnes de morilles séchées par an (soit fournissant des «médicaments occidentaux» aussi bien que 500 tonnes de morilles fraîches). Le commerce mondial des des soins de santé traditionnels (Aryuveda, Jamu et autres). morilles est de l’ordre de 50 à 60 millions de dollars EU. La Les systèmes de soins traditionnels de la région Chine est le principal producteur et exportateur pour les reconnaissent une longue liste d’environ 4 000 plantes autres espèces sauvages de champignons. Le champignon médicinales d’intérêt commercial. Certaines espèces sont Oreille de Judas (Auricularia auricula) est renommé pour sa désormais des ingrédients actifs de la médecine occidentale, qualité, et la Chine en exporte 1 000 tonnes par an, gagnant créant une demande et un commerce croissants. Toutefois, ainsi 8 millions de dollars EU. La production annuelle de cette demande a entraîné la surexploitation de plusieurs Tremella fuciformis atteint souvent 1 000 tonnes, dont un espèces, au point que certaines espèces sont inscrites sur la tiers est exporté. La récolte annuelle du champignon liste des espèces en danger de la Convention sur le shiitake (Lentinus edodes) s’élève à environ 120 000 tonnes, commerce international des espèces de flore et de faune soit 38,3 pour cent de la production mondiale. La Chine est menacées d’extinction (CITES). Il est estimé que les trois le deuxième principal producteur mondial de champignons quarts de la production totale proviennent encore des forêts secs et ses exportations annuelles dépassent les naturelles. Cependant, la domestication et la production de 1 000 tonnes, évaluées à 20 millions de dollars EU. plantes médicinales dans les jardins familiaux s’accroissent L’Asie est aussi le principal producteur mondial de rapidement. Le commerce mondial total de plantes plusieurs huiles essentielles. Le commerce mondial total des médicinales en 1992 était de l’ordre de 171 millions de huiles essentielles brutes est supérieur à 1 milliard de dollars dollars EU. La Chine est le principal producteur et par an, mais la plus grande part provient des espèces exportateur de ces plantes, représentant 30 pour cent du cultivées. Parmi les importantes espèces sauvages commerce mondial (en valeur) en 1991, suivie par la productrices d’huiles essentielles de la région figurent le bois République de Corée, les Etats-Unis, l’Inde et le Chili. de santal (Santalum spp.) et le bois d’aloès (Aquilaria spp.); Singapour et Hong-Kong sont les principaux pays de on extrait aussi l’huile de Tung (Aleurites spp.) et les huiles réexportation en Asie. d’eucalyptus. La Chine, l’Indonésie, la Thaïlande, l’Inde et Les vastes forêts de pins de la région fournissent la le Viet Nam sont les principaux fournisseurs de ces huiles. ressource pour la récolte de produits dérivés, comme les Les épices, les condiments et les herbes aromatiques résines, les graines et les champignons. La Chine et forment un autre important groupe de produits (bien que la l’Indonésie dominent la production des oléorésines plupart d’entre eux proviennent désormais d’espèces (produits résineux) issues de différentes sources (Pinus spp., domestiquées) représentant un composante significative du pour la plus grande part), qui varie entre 1,1 et 1,2 million de commerce mondial. L’Indonésie est le principal producteur tonnes par an. La Chine est aussi le principal producteur de noix de muscade et de macis, et contribue aux trois quarts mondial de résine, avec une production annuelle de près de de la production et des exportations mondiales. Elle a produit 400 000 tonnes. Les pignons de pin (graines de Pinus 15 800 tonnes de noix de muscade en 1990. Les échanges gerardiana, P. pinea, P. koraiensis et P. cembra) sont un mondiaux de cannelle se situent entre 7 500 et 10 000 tonnes important produit dont la valeur commerciale va en par an. Le Sri Lanka y participe pour 80 à 90 pour cent, le s’accroissant, en particulier dans les pays développés. Les reste venant pour l’essentiel des Seychelles et de graines du pin Pinus gerardiana sont produites et exportées Madagascar. Le commerce mondial de cannelle de Chine est par l’Inde, l’Afghanistan et le Pakistan. La Chine est le de l’ordre de 20 000 à 25 000 tonnes par an dont les deux tiers principal producteur et exportateur mondial de graines de proviennent de l’Indonésie et la majorité du reste de la Chine. Pinus koraiensis – l’une des espèces les plus riches en Les producteurs secondaires incluent le Viet Nam et l’Inde. graines – ainsi que de celles de Pinus cembra, l’équivalent Depuis le Viet Nam, 2 000 à 3 000 tonnes de cannelle de sibérien des pignons comestibles du pin européen, Pinus Chine sont exportées chaque année. Les principaux marchés pinea. Les niveaux de production varient énormément d’une pour ces produits sont l’Europe, les Etats-Unis et le Japon. année à l’autre. Parmi les produits de moindre importance, on peut citer Les champignons sauvages comestibles, surtout les le sagou, les noix d’illipé, les nids d’oiseaux, la gomme de morilles appartenant au genre Morchella, sont un autre karaya, le kapok et la gomme laque. Le sagou est un amidon produit d’importance considérable sur le plan économique extrait de la tige du palmier sagoutier (Metroxylon spp.). et commercial. Les morilles, très recherchées comme L’Indonésie est en le principal pays producteur et ingrédient culinaire, surtout dans la haute gastronomie. exportateur. En 1991, elle a exporté 10 108 tonnes de farine Elles poussent naturellement dans les forêts tempérées de fine et grossière de sagou au Japon, à Hong-Kong et à l’Inde, du Pakistan, de l’Afghanistan, de la Chine, du Népal Singapour pour un montant de 2,32 millions de dollars. La et du Bhoutan. La production mondiale est estimée à Malaisie en produit aussi, mais en petites quantités. 150 tonnes. Le Pakistan et l’Inde en sont les principaux La noix d’illipé est le nom commercial des fruits ailés producteurs, chacun de ces pays produisant et exportant produits par environ 20 espèces différentes d’arbres de 88 FRA 2000 - Rapport principal

Shorea. Les graines de ces fruits contiennent une huile dont régional et international très actifs, sont les noix du Brésil et les propriétés chimiques et physiques sont les cœurs de palmier. Les noix sont cueillies encore presque remarquablement semblables à celles du beurre de cacao. entièrement à partir des espèces sauvages de Bertholletia De grandes quantités de noix d’illipé sont récoltées et excelsa en Bolivie, au Brésil et au Pérou, et sont une vendues aux fabriques de chocolat, de savon et de produits composante importante des industries extractives de ces cosmétiques. L’Indonésie domine le commerce mondial de pays. Bien qu’elles ne représentent qu’un pourcentage ces noix, et en exporte environ 15 000 tonnes par an, limité du commerce mondial des noix comestibles, elles évaluées à environ 8 millions de dollars EU. procurent un revenu considérable aux pays producteurs. La Les nids d’oiseaux sont construits par deux espèces de Bolivie est le principal exportateur de noix du Brésil. salanganes, à nid blanc (Collocalia fuciphaga) et à nid noir La production de cœurs de palmier se concentre (C. maxima), en Malaisie et en Thaïlande. On les ramasse principalement dans les zones tropicales du Brésil, de la pour les vendre sur les marchés chinois intérieurs ou à Bolivie, de la Colombie, du Venezuela, du Guyana et du l’étranger. La Malaisie est le principal producteur et Pérou. Ce produit est extrait de peuplements sauvages exportateur de ces nids. Les exportations malaisiennes ont d’Euterpe oleracea et Euterpe precatoria ou d’espèces de totalisé 18,6 tonnes en 1991, à destination, principalement, palmiers cultivées comme Bactris gasipaes. Dans la région de Hong-Kong, Singapour, du Japon et de la Chine amazonienne, les fruits de ces palmiers jouent aussi un rôle (Taiwan) pour un montant de 1 million de dollars EU important dans l’alimentation et la boisson. environ. Parmi les autres espèces de palmier (comme produits de La gomme de karaya s’obtient à partir de la récolte sur subsistance et commercialisés), dont on recueille les des arbres du genre Sterculia. L’Inde est le seul grand graines comestibles et les huiles industrielles, figurent producteur. La production mondiale est d’environ Orbignya phalerata, Mauritia flexuosa et Jessenia bataua. 5 500 tonnes par an. Plusieurs espèces arborées comme Platonia insignis, Le kapok est une masse de fibres soyeuses contenues Myrciaria dubia, Theobroma grandiflorum et Couepia dans le fruit du kapokier (Ceiba pentandra), et sert au longipendula produisent aussi des fruits ou des noix rembourrage des matelas, des gilets de sauvetage et des sacs comestibles d’importance locale. Les graines d’Araucaria de couchage, ainsi que d’isolant. Cette espèce est présente angustifolia (Argentine et sud du Brésil) et d’Araucaria dans de nombreux pays d’Asie du Sud (et dans les îles du araucana (Argentine et Chili) sont utilisées communément Pacifique, en Afrique et en Amérique centrale). La comme aliment. Thaïlande et l’Indonésie en sont les principaux fournisseurs En Argentine, en Uruguay, au Paraguay et dans le sud du en ce qui concerne le commerce mondial. Les grands Brésil, les feuilles d’Ilex paraguariensis servent à préparer importateurs de ce produit sont le Japon, la Chine, l’Union le maté, une boisson semblable au thé, qui est extrêmement européenne et les Etats-Unis. En 1992, la valeur totale du populaire. Cette plante a été déplacée de son habitat naturel, commerce mondial de kapok s’élevait à environ 11 millions dans les écosystèmes forestiers (dans la région de l’Alto de dollars EU, dont 66 pour cent venaient de la Thaïlande et Paraná, de l’Alto Uruguay et du nord-est de l’Argentine), 16 pour cent de l’Indonésie. vers de grandes plantations, notamment en Argentine et au La Thaïlande et l’Inde dominent le commerce mondial Brésil. de la gomme laque, chacune exportant en moyenne Les champignons (en particulier Boletus luteus et 6 000 tonnes par an. Ce produit est une substance gluante Lactarius deliciosus), cultivés principalement dans les que secrète, pour se protéger Coccus lacca, une cochenille plantations de Pinus radiata, sont un produit important pour qui se nourrit de certains arbres en Inde et dans le sud de les marchés locaux et d’exportation, comme au Chili par l’Asie. Le Viet Nam en exporte chaque année environ exemple. 300 tonnes. La Chine en produit près de 3 000 tonnes. Le bois de rose (Aniba rosaeodora), le carapa (Carapa spp.) et le sassafras (Ocotea pretiosa) sont des essences Amérique du Sud productrices d’huiles essentielles, d’un grand intérêt Les principaux PFNL d’Amérique du Sud sont des produits commercial. Le Chili est un gros producteur et exportateur comestibles (aliments et boissons comme les noix du Brésil, d’huile d’eucalyptus (à partir d’Eucalyptus globulus et les fruits et les cœurs de palmier, les vins de palme, les d’autres espèces d’Eucalyptus). La noisette du Chili champignons et le maté), des résines, du latex et des huiles ( avellana) et la rose musquée (Rosa moschata – essentielles (résines de pin, caoutchouc naturel et huile cultivée) sont également des espèces productrices d’huiles. d’eucalyptus), des plantes médicinales, des fibres et des Le cumaru (Dypterix odorata) est exploité matériaux de construction (fibres de palmier, bambou), du commercialement au Brésil pour ses propriétés fourrage, des colorants et des tanins (tableau 10-5). aromatiques. Dans la région amazonienne, les produits comestibles Le latex extrait d’Hevea brasiliensis, une espèce locale les mieux connus, et qui font l’objet d’un commerce local, de la région amazonienne, est à la base de la production du Produits forestiers non ligneux 89

Tableau 10-5. Principaux PFNL d'Amérique du Sud Sous-région Principaux PFNL Choix de données statistiques nationales disponibles Référence Amérique du Sud tropicale Noix du Brésil Exportations mondiales de châtaignes ou noix du Brésil: 30 millions Bolivie, Consejo Nacional (Bolivie, Brésil, Colombie, de $EU (dont 20 pour cent du Brésil, 75 pour cent de la Bolivie et 5 pour de la Castaña (in Collison Equateur, Paraguay, Pérou, cent du Pérou) 20 000 tonnes de noix du Brésil décortiquées entrant dans et al. 2001) Venezuela) le commerce mondial en 1999. Brésil: 7 800 tonnes, Bolivie: 10 000 000 tonnes et Pérou: 2 200 tonnes en 1999. Caoutchouc naturel Bolivie: Exportations de 3 981 tonnes en 1983; tombant à 150 tonnes Banco Central de Bolivia et en 1995 et désormais pratiquement inexistantes, en raison notamment Inst. Nac. de Estadistica de des faibles prix et des produits synthétiques de substitution. Estadística (in Wende 2001) Brésil: Production de 53 000 tonnes de caoutchouc naturel en 1997. Superficie cultivée: 58 715 ha en 1994 Pérou: Superficie estimée à 1,4 Million d'ha. L'extraction du caoutchouc IBGE 1998c (in FAO a pratiquement disparu en raison de la concurrence des plantations 1999d) malaisiennes et des produits synthétiques de substitution. Rios Torre 200 CÏurs de palmier Brésil: Production de 20 653 tonnes en 1995 IBGE 1998 (in FAO1999d) Bolivie: Valeur des exportations en 1997: 12 355 420 $EU. Huile comestible Brésil: Production de 76 000 tonnes d'huile de babassu FAO 1999d (Orbignya phalerata) en 1997 Colorants Pérou: Exportations estimées de semences de rocou: 4 000 tonnes au FAO 1995c milieu des années 90 Pérou: Production de 500 tonnes de cochenille en 1993; exportation FAO 1995c de 77 tonnes de carmin évaluées à 6 700 000 $EU en 1993 Tanins Pérou: 2 900 tonnes de Caesalpinia spinosa en 1999, soit Rios Torre 2001 2,5 millions de $EU. Résines, copahu Venezuela: Production de 7000 tonnes de résine brute de P. Caribaea FAO 1995e au milieu des années 1990 Brésil:Au milieu des années 90, la production s'élevait à environ 60 000- FAO 1995 65 000 tonnes. La majorité des produits transformés est consommée localement, mais des quantités importantes sont exportées (le Brésil a exporté 13 500 tonnes de colophane et 3 000 tonnes de térébenthine en 1993) Brésil: Production de 72 tonnes d'huile de copahu en 1995 IBGE 1998 (in FAO 1999d) Plantes médicinales Pérou: Uncaria tomentosa (cat’s claw): 535 tonnes en 1999 Rios Torre 2001 Chile: bois de Panama (Quillaja saponaria), exportations de 872 tonnes Campos Roasio 1998 en 1997 évaluées à 3 700 $EU. Fibres Equateur: Exportations de panamas fabriqués avec les fibres de Carludovica FAO 1996 palmata, évaluées à 4.6 millions de $EU en 1992; 2 000 boutiques pour la fabrication de ces chapeaux. Chili: osier (Salix viminalis), exportations de 942 tonnes Campos Roasio 1998 en 1997 évaluées à 803 000 $EU. Ivoire végétal Equateur: Exportation de 327 tonnes de noix du palmier à ivoire FAO 1995c (Phytelephas spp.) évaluées à 2 408 400 $EU en 1992 Fourrage Pérou: 1 750 environ 1 750 tonnes de fruits de Prosopis pallida Rios Torre 2001 Amérique du Sud non Aliments et boissons Argentine: Valeur de la production de maté en 1998: 80 millions de $EU; Resico 2001 tropicale (Argentine, Chili, exportations de maté: plus de 28 millions de $EU en 1998. Uruguay) Chili: Exportations de champignons (toutes espèces, séchés, salés Campos Roasio 1998 et congelés): 7 millions de $EU en 1997 Huiles essentielles Chili: en 1997, 14 tonnes d'huile d'eucalyptus produite d'une valeur de Campos Roasio 1998 44 000 $EU. Exportations de noisettes du Chili (Gevuina avellana) en 1997: 5.7 tonnes pour un montant de 92 000 $EU. Exportations de Rosa moschata en 1997: 83 tonnes évaluées à 1 million de $EU. Résines Argentine: Production de résines de pin: 19 904 tonnes, colophane et DRFN (in FAO 1999d) produits dérivés 256 840 tonnes et térébenthine 2 985 tonnes en 1996 Plantes médicinales Chili: Exportations de 1 400 tonnes de feuilles de boldo pour un montant Campos Roasio 1998 de 810 000 $EU en 1996 Tanins Argentine: Production de 283 908 tonnes de quebracho en 1996 MDSMA 2001

caoutchouc naturel. Parmi les autres exsudats issus des Une cire végétale dure est obtenue à partir des graines du forêts d’Amérique du Sud tropicale, figurent les suivants: le palmier carnauba (Copernicia prunifera) au Brésil. jatobá (Hymenaea courbaril), le maçaranduba (Manilkara La résine de pin est extraite de différentes espèces de huberi), le sorva (Couma spp.), le balata (Manilkara Pinus. Les principaux produits qui en sont extraits sont la bidentata) et le baume du Pérou (Myroxylon balsamum). Le colophane et la térébenthine, servant à la fabrication copahu (Copaifera spp.) et le sang-dragon (Croton d’adhésifs, de colles pour le papier, d’encres d’imprimerie, draconoides) donnent des produits utilisés en médecine. La de solvants pour les peintures et vernis, de produits de gomme de Cercidium australe (brea) fait l’objet en nettoyage et pour d’autres usages. Le Brésil, l’Argentine Argentine d’une grande variété d’applications industrielles. (Pinus elliottii) et le Venezuela (Pinus caribaea) sont des 90 FRA 2000 - Rapport principal

producteurs commerciaux et des exportateurs de résine de Les bambous sont largement utilisés dans la pin. Le Brésil est le principal producteur de produits construction et la fabrication de meubles et d’articles résineux d’Amérique du Sud. artisanaux en Equateur, Colombie et Venezuela, Guadua La région a longtemps pratiqué la phytothérapie. L’un angustifolia et Chusquea spp. étant des espèces exploitées des héritages des populations sud-américaines est l’écorce dans les régions andines de l’Equateur et du Chili. des espèces de Cinchona, source de la quinine, substance En Amérique du Sud, de vastes zones sont couvertes par antipaludéenne. La production mondiale d’écorce de des arbustes et des espèces forestières de petite taille – le quinine est de 8 000 à 10 000 tonnes par an. Les principaux campo cerrado et la caatinga du centre est et du nord-est du pays producteurs sont le Brésil, la Bolivie et la Colombie. Brésil, le chaco en Argentine, au Paraguay et en Bolivie et L’écorce d’Uncaria tomentosa (cat’s claw) contient des les côtes arides du Pérou et du Chili, par exemple. Dans ces alcaloïdes et des acides glycosides dont plusieurs ont des zones, l’activité la plus importante est souvent l’élevage, le propriétés immunostimulantes, anti-inflammatoires et anti- bétail se nourrissant presque exclusivement des fruits et des mutagéniques. Du bois de Panama (Quillaja saponaria), on feuilles de ces plantes. Dans les zones arides du Chili, de extrait la saponine (de l’écorce principalement) qui trouve grandes étendues sont recouvertes de Prosopis tamarugo et maintes applications dans les industries pharmaceutiques et Prosopis chilensis. Au Pérou, il y a environ 1,4 million cosmétiques. Le Chili est le principal producteur de bois de d’hectares de formations sèches, où prédomine l’espèce panama en Amérique du Sud. Le boldo (Peumus boldus ou Prosopis pallida, qui est utilisée comme fourrage et pour Boldoa fragrans) est une essence endémique qui pousse l’extraction d’algarobina (un succédané de cacao) à partir dans les régions semi-arides du Chili. La boldine, substance des gousses. active extraite de ses feuilles, entre dans la composition de Les noix du palmier à ivoire (Phytelephas spp.), dans le nombreux médicaments grâce à ses propriétés nord de l’Amérique du Sud, produit une sorte d’ivoire analgésiques, diurétiques et anti-rhumatismales. végétal dans lequel on sculpte des objets artisanaux ou des Le rocou (extraite des graines séchées de Bixa orellana) boutons. La production d’autres graines forestières est et la cochenille (issus de l’insecte Dactilopius coccus, qui se également importante. nourrit de certains cactus) sont des sources de colorants En termes d’aménagement forestier, l’Amérique du Sud naturels. Le Pérou est le principal producteur de ces deux a très peu d’expérience en matière d’aménagement des substances. Un colorant rouge, le carmin, est produit à partir PFNL ou d’aménagement intégré des forêts pour la de la cochenille. Au Pérou, la production de rocou est production de bois d’œuvre et de produits non ligneux. Des orientée vers l’exportation et fortement tributaire de la essais ont été menés pour certaines espèces (Uncaria récolte sur des arbres sauvages. En revanche, le Brésil en tomentosa et les cœurs de palmier au Pérou, par exemple). produit pour satisfaire la demande locale qui atteint Pour certaines espèces, sujettes à des niveaux élevés plusieurs milliers de tonnes par an. Les approvisionnements d’extraction, les gouvernements ont établi des règlements reposent, dans une très large mesure, sur les petits visant à réduire l’impact écologique (des directives ont été exploitants. mises au point, par exemple, pour l’utilisation d’Araucaria Le Pérou est le plus gros producteur de fruits de tara araucana en Argentine et l’exploitation d’Ocotea pretiosa (Caesalpinia spinosa) dont on extrait des tanins (80 pour au Brésil, et l’exportation d’écorce fraîche d’Uncaria cent de la production mondiale). Les fruits sont produits tomentosa est interdite au Pérou). Cependant, la majorité de principalement par des peuplements naturels, mais aussi en la récolte est réalisée souvent de manière opportuniste et partie par des systèmes agroforestiers. Le Pérou est le pays prédatrice. Il en résulte que les populations sauvages de andin qui a le plus grand nombre de forêts de Caesalpinia, nombreuses espèces sont menacées par la surexploitation et suivi de la Bolivie, et dans une mesure moindre du Chili, de la destruction de leur habitat. Les espèces dont la l’Equateur et de la Colombie. Le quebracho (Schinopsis surexploitation a été signalée comprennent Jubaea spp.) est une source de tanin en Argentine et au Paraguay. chilensis, Araucaria araucana (figurant dans l’appendice Les fibres comprennent les feuilles du palmier 1 de la CITES), Uncaria tomentosa et Guadua angustifolia. Carludovica palmata, utilisées pour la production de Au fil des années, la part des PFNL d’Amérique du Sud panamas en Equateur. Attalea funifera et Leopoldina dans le commerce international a accusé un recul général, piassaba sont des sources de fibres au Brésil. L’espèce comme cela ressort des statistiques sur les produits L. piassaba est également exploitée sur une petite superficie commerciaux (latex, gommes, résines, par exemple). au Venezuela et en Colombie. Les espèces de Heteropsis L’agence brésilienne des statistiques, Instituto Brasileiro de sont récoltées pour leurs racines aériennes en Amazonie Geografia e Estatistica (IBGE), a étudié la production de brésilienne. En Amérique du Sud non tropicale (notamment quelque 34 produits, sur la base de leur importance au Chili), les jeunes branches de Salix viminalis sont économique passée. En 1980, 11 d’entre eux présentaient fendues et tressées pour la production de meubles, de un intérêt économique (c’est-à-dire que la valeur de la paniers et autres articles ménagers. production dépassait 200 000 dollars EU) et la production Produits forestiers non ligneux 91

totale avait été évaluée à 160,2 millions de dollars. En 1995, (Bactris gasipaes) et des arbres tropicaux comme l’anone le nombre de ces produits est tombé à six et la valeur de la (Annona spp.), l’inga (Inga spp.), Couepia polyandra et le production à 65,4 millions de dollars EU (OIBT 1998). Ce caïmito (Chrysophyllum cainito). Le Costa Rica exporte déclin est attribuable, dans la plupart des cas, à la près de 36 tonnes de sapotier (Pouteria sapota) par an. Au concurrence exercée par les produits synthétiques de Salvador, on fabrique de la farine avec Brosimum substitution ou des produits extraits d’autres sources, mais alicastrum (ojushte) et les graines de Pito (Erythrina dans d’autres cas, il est dû à la dégradation de la base de berteroana) dont on exporte de 3 à 16 tonnes par an. ressource naturelle. Le chiclé est le principal produit des forêts tropicales Par contre, pour certains autres produits, la demande a des basses terres. C’est un latex extrait du sapotillier fait l’objet d’une augmentation très importante. En Bolivie, (Manilkara zapota) qui sert à fabriquer le chewing-gum. par exemple, l’extraction de cœurs de palmiers s’est accrue Cette espèce est la plus répandue au Guatemala (Petén) et au ces dix dernières années, passant de 11 à 4 185 tonnes. Les Belize, où la densité des arbres dans les forêts varie entre propriétés médicinales escomptées d’Uncaria tomentosa 24 et 40 individus par hectare. La densité élevée des arbres ont engendré une hausse brutale de la production d’écorce indique l’importance de l’utilisation de cette espèce à au cours des dernières années. l’époque précolombienne, lorsque les Olmèques et les Mayas recueillaient le latex ou, peut-être, aménageaient des Amérique centrale peuplements pour la consommation locale et l’exportation. La sous-région, qui comprend l’Amérique centrale et le La loi n’autorise la saignée que des arbres dont le diamètre à Mexique, est dotée de forêts riches et variées; qui vont des hauteur de poitrine est supérieur à 30 cm. La production de forêts de brouillard aux forêts tempérées feuillues, et des chiclé au Guatemala s’élevait à environ 1 000 tonnes par an, forêts de conifères aux forêts tropicales humides d’altitude. de 1940 jusqu’aux années 70, mais elle est tombée De ce fait, cette sous-région possède une abondante variété maintenant à quelque 500 tonnes (soit 2 millions de dollars d’espèces végétales et animales fournissant un grand EU en 1998) en raison de la déforestation et de la nombre de PFNL différents. Les produits les plus dégradation de l’habitat. importants et les plus répandus, présents dans tous les pays Une grande variété d’espèces végétales entre dans la de la sous-région, sont les plantes médicinales, les fruits fabrication d’objets artisanaux et sert de matériaux de sauvages, le latex, les objets artisanaux et les ustensiles construction, en particulier les palmiers comme Desmoncus fabriqués à l’aide de fibres de plusieurs espèces végétales. sp., Sabal spp., Astrocaryum spp. et Carludovica palmata. Sont d’une importance plus locale et nationale, les plantes Ces palmiers produisent des feuilles, des fibres et des tiges ornementales (Guatemala, Costa Rica), le fourrage comparables à celles du rotin. L’exportation d’immobilier (El Salvador), les produits de la faune (Nicaragua), la résine du Nicaragua, fabriqué à partir des tiges de ces palmiers, est de pin (Honduras) et les matériaux de construction évaluée à 5,7 millions de dollars EU par an. Parmi les autres (Belize, Panama). objets artisanaux figurent les chapeaux fabriqués à partir Les plantes médicinales sont de loin les plus des feuilles du palmier Cardulovica palmata, des paniers en importantes. Certains produits comme les racines de la aiguilles de pin (Pinus oocarpa) et des produits en bambou. salsepareille (Smilax spp.) étaient déjà exportées en grandes Parmi les activités artisanales importantes de la région, quantités au dix-septième siècle, à destination de l’Espagne. figurent les sculptures et les moulages faits à l’aide de Le Costa Rica est le principal producteur de plantes petites pièces de bois provenant d’espèces forestières médicinales avec une production annuelle de 170 tonnes, comme Enterolobium cyclocarpum et le cèdre Cedrela comprenant plusieurs espèces, dont une part croissante est odorata, et d’ivoire végétal (Phytelephas seemannii). désormais cultivée (50 pour cent, actuellement). Les Parmi les autres PFNL d’importance nationale, on principaux produits médicinaux sont les graines de petit trouve le miel (avec, par exemple, une production à partir flamboyant (Caesalpinia pulcherrima), les racines de d’Apis mellifera de 200 tonnes par an, évaluée à 3,5 millions salsepareille et les produits du baume du Pérou (Myroxylon de dollars EU, au Salvador); la viande de chasse du paca balsamum). Au Guatemala, les principales espèces sont (Agouti paca); les oiseaux; les iguanes (Iguana iguana) et le Polypodium spp., avec une production annuelle de 50 tonnes garrobo (Ctenosaura similis), y compris les œufs et les dont 30 sont exportées (évaluées à 140 000 dollars EU) et le animaux sauvages (environ 350 000 iguanes verts ont été yerba de toro (Tridax procumbens), dont les exportations exportées par El Salvador en 1997, pour un montant de annuelles s’élèvent à 15 tonnes (90 000 dollars EU). Au 1 million de dollars EU, bien que les reptiles soient de plus Honduras, la principale espèce est Polypodium aureum, en plus issus d’élevage) et les produits extraits de la résine avec une valeur annuelle d’exportation de 110 000 dollars. de pin (notamment au Honduras, dont la valeur annuelle Les forêts de la région renferment plus de cent espèces d’exportation avoisine les 2 millions de dollars EU). Le forestières et de palmiers produisant des fruits comestibles, fourrage forestier est également très important, bien tels les palmiers cohune (Attalea cohune) et pupunha qu’aucune donnée quantitative ne soit disponible. 92 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 10-6. Principaux PFNL des Caraïbes Sous-région Principaux PFNL Choix de données statistiques nationales disponibles Référence Caraïbes Plantes médicinales, plantes Guyana: Exportations de 1 456 tonnes de cÏurs de palmier (Euterpe van Adel 1998 aromatiques, produits comestibles, oleracea) évaluées à 1 965 978 $EU. matériaux de construction, outils et objets artisanaux Suriname: Exportations annuelles de fruits Astrocaryum segregatum FAO 2001a (awara) ) et de Maximiliana maripa (maripa) évaluées à 1 740 $EU en 1996-2000 Grenade: Production de 2 347 tonnes et exportation de 1 863 tonnes FAO 1994b de noix de muscade (Myristica fragans) en 1993

Caraïbes fait l’objet d’une activité intense en République Les principaux PFNL des Caraïbes26 sont les plantes dominicaine et à Cuba. Au Suriname, la dépendance de médicinales et aromatiques, les produits comestibles (en nombreuses populations autochtones et d’habitants des particulier les fruits, les champignons, la viande de chasse et villes vis-à-vis de la faune, pour satisfaire leurs besoins en les produits des abeilles) et les matériaux de construction, protéines, menace maintes espèces. les ustensiles et les objets artisanaux (tableau 10-6). Les matériaux de construction, les ustensiles et les objets Les plantes médicinales sont utilisées principalement par artisanaux forment encore un groupe important de PFNL les communautés rurales. AGrenade, plus 80 pour cent de la dans les Caraïbes. Au Guyana, les racines aériennes de population se sert d’herbes médicinales. Parmi les plantes Heteropsis flexuosa entrent dans la fabrication de meubles aromatiques les plus importantes figurent le santal amyris alors que les racines de kufa (Clusia spp.) servent à fabriquer (Amyris balsamifera), la citronnelle (Cymbopogon citratus), des articles ménagers. Pour les familles vivant dans le bassin le bois de rose (Aniba rosaeodora), le sassafras (Ocotea inférieur du Pomeroon, la récolte de Heteropsis flexuosa pretiosa), le noisetier (Gevuina spp.), le vétiver (Vetiveria fournit un revenu considérable. ASainte-Lucie, le latanier zizanioides) et Eucalyptus spp. Grenade est le deuxième (Cocothrinax barbadensis) sert à fabriquer des balais. Ce principal producteur d’huiles essentielles extraites des graines produit est vendu dans les zones rurales et urbaines, mais doit du muscadier, Myristica fragrans. Environ 25 pour cent de la faire face à la concurrence des balais en plastique importés. A production mondiale vient de Grenade et cela représente la Jamaïque, le jippi jappa (Carludovica palmata) est la environ 40 pour cent des recettes d’exportation. Cependant, principale source de matériel forestier servant à la fabrication les exportations de noix de muscade ont accusé un recul de chapeaux, de sacs, de dessous-de-plat, etc. En outre, les d’environ 50 pour cent, passant de 3 362 tonnes en 1986 à lanières du jambosier (Eugenia jambos) servent à fabriquer 1 863 tonnes en 1993, en raison de la baisse de la demande des paniers et des bourriches. Le bambou (Bambusa mondiale et de la concurrence avec d’autres pays producteurs. vulgaris) est un important produit utilisé à Grenade pour Les principaux produits comestibles sont les fruits dresser les échafaudages lors des travaux de construction, et comme le maripa (Astrocaryum maripa) et l’awara comme matière première dans la production d’objets (Astrocaryum segregatum) au Suriname et le balata artisanaux. Certains villages dépendent totalement du revenu (Manilkara bidentata), le mombin (Spondias mombin) et le dégagé de la vente de ces objets. Les approvisionnements en bois tan (Byrsonima coriacea) à Trinité-et-Tobago. bambou sont un souci en raison de la très forte demande. Le cœur du palmier açaí (Euterpe oleracea) est l’un des La grande expansion du secteur touristique a accru la produits les plus importants du Guyana et la principale consommation de feuilles de palmier pour la construction de source de revenu des communautés amérindiennes des toitures. En République dominicaine, par exemple, le zones côtières humides. La production annuelle s’est palmier Sabal umbraculifera sert de toiture à des structures accrue, passant de 942 tonnes en 1993 à 1 6 48 tonnes en aussi bien temporaires que permanentes. ATrinité-et- 1995, les recettes d’exportation atteignant 2 millions de Tobago, les espèces Sabal mauritiiformios, Maximiliana dollars EU. D’autres pays, dont Cuba et Trinité-et-Tobago, caribea et Manicaria saccifera sont également utilisées cultivent aussi cette espèce. pour construire des toits. La viande de chasse et le miel sont d’importants produits alimentaires issus de la faune de la sous-région. L’apiculture Europe Comme signalé dans CEE-ONU/FAO (2000), on ne dispose que de rares données fiables et collectées systématiquement 26 La sous-région des Caraïbes citée ici comprend de grandes îles (Cuba, sur la production de PFNL, pour la plupart des pays République dominicaine, Haïti, la Jamaïque, Porto Rico, Trinité-et-Tobago), européens. Au niveau national, les potentialités, les de petites îles (Antigua-et-Barbuda, Aruba, Bahamas, Barbade, Iles Vierges quantités et la valeur par catégorie des produits et les britanniques, Iles Caïmanes, Dominique, Grenade, Guadeloupe, Montserrat, Saint-Christopher-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, volumes commercialisés ou consommés sont peu connus, et Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Vincent-et les Grenadines, Iles Vierges ces données n’apparaissent pas dans les statistiques américaines) et des pays continentaux (Belize, Guyana, Suriname). forestières nationales. Quelques pays établissent des Produits forestiers non ligneux 93

Tableau 10-7. Principaux PFNL en Europe et principaux pays producteurs Produit Grands pays producteurs Quantité Valeur (année de référence)1 milliers de tonnes millions de $EU

Arbres de Noël2 Allemagne 20,03 235,3 France (1985-1995) 5,63 75,4 Royaume-Uni (1995) 3,03 66,7 Danemark (1996) 7,03 24,1 Champignons et truffes République tchèque 23,9 39,1 (toutes espèces confondues)4 Bélarus (1995-1996) 10,1 15,2 Suède 8,5 31,8 France 8,2 107,7 Finlande (1996) 6,0 14,1 Italie (1995) 2,4 44,7 Fruits et baies Albanie 60,0 114,0 (toutes espèces confondues)4 Finlande (1996) 40,0 67,1 Norvège (1994-1996) 25,0 45,3 République tchèque 22,7 39,2 Viande de chasse Suède 17,1 76,1 Pologne (1995) 8,1 Finlande (1996) 7,9 64,0 République tchèque (1990-1994) 6,8 Norvège (1994-1996) 6,6 66,5 Liège Portugal (1995) 135,0 145,3 Espagne5 110,0 Albanie 18,1 7,2 Italie (1995) 10,4 7,2 Résine de pin Portugal (1995) 40,0 80,7 Feuillage décoratif Albanie 198,5 143,0 Suède (1996) 117,56 Danemark 25,0 49,8 Source: CEE-ONU/FAO 2000, sauf indication contraire. 1 L'année de référence (ou intervalle pour les moyennes) des données sur la production et la valeur est citée lorsqu'elle est disponible. 2 La valeur des arbres de Noël est basée sur le revenu national net au Danemark et sur les prix de détail en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. 3 Millions d'arbres. 4 Les valeurs signalées pour les champignons et les baies représentent le revenu des cueilleurs (Finlande) ou l'estimation des prix du marché. 5 Non signalé dans CEE-ONU/FAO 2000. Source: FAO 2001c. 6 Milliers de m3.

statistiques régulières sur les PFNL dont la récolte est considération dans les statistiques nationales des produits soumise à des permis délivrés par les autorités forestières, forestiers (CEE-ONU/FAO 2000). comme les champignons, les baies, la viande de chasse et la Au Canada, les produits signalés comprennent les arbres chasse elle-même. Les principaux PFNL pour lesquels on de Noël, les peaux et le sirop d’érable. Les données fournies possède des données sont, par ordre d’importance, les arbres par les Etats-Unis portent sur cinq produits (arbres de Noël, de Noël (y compris la production à partir de plantations dans champignons, peaux, sirop d’érable et poissons les exploitations ou d’arbres coupés dans les forêts), les commercialisés). Malgré cela, les statistiques sur les champignons, les baies et la viande de chasse. Quelques champignons ne font référence qu’à quatre espèces pays signalent aussi les feuillages décoratifs, le liège, la importantes sur les 25 à 30 utilisées commercialement. Il résine de pin, les herbes, le miel et les noix (notamment les n’existe pas de données pour certains produits largement châtaignes, les glands, les noisettes et les pignons). En ce qui consommés comme la viande de chasse et les baies. concerne les noix, les herbes et le miel, les données fournies Les principaux PFNL de la région sont des produits sur la production nationale totale incluent une part alimentaires et des plants forestiers utilisés à des fins significative provenant des terres agricoles et sont ornementales (tableau 10-8), mais il n’y a que très peu de généralement déclarées dans les statistiques agricoles. Le renseignements sur les sources de production, le nombre de tableau 10-7 donne un aperçu des principaux PFNL personnes récoltant le produit, le volume ou la valeur. En européens pour lesquels des informations sont disponibles. outre, les chiffres notifiés varient considérablement d’une année à l’autre. C’est ainsi qu’au Canada, la valeur déclarée Amérique du Nord de la production de sirop d’érable variait entre 59,1 millions Au Canada et aux Etats-Unis, une grande variété de PFNL de dollars EU en 1992 et 44,9 millions en 1993. est récoltée pour l’autoconsommation, principalement, et La demande commerciale en champignons et en baies va leur collecte est très pratiquée par les populations rurales. en s’accroissant dans toute la région. Dans la province Cependant, seuls quelques produits sont pris en canadienne de la Colombie britannique, 35 espèces de 94 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 10-8. Principaux PFNL d'Amérique du Nord Produit Etats-Unis Canada Quantité Valeur Quantité Valeur (année de référence) millions de $EU millions de $EU

Arbres de Noël (millions d'arbres) 351 4,5 48,62 (1993-1996) (1997) Champignons/truffes 41,1 Feuillage décoratif 128,5 Peaux (millions d'unités) 5.7 40,6 1,3 (1995) (1995-1996) Sirop d'érable3 (millions de litres) 6.2 39,3 15,3 44,9 (1991) (1995) (1993) Source: CEE-ONU/FAO 2000, sauf indication contraire. 1 Non signalée dans CEE-ONU/FAO 2000.Source: FAO 1999c. La plupart des arbres récoltés sont destinés à l'autoconsommation. 2 Valeur de gros. 3 Source: FAO 2001c.

champignons sont maintenant récoltées à des fins L’information est rare et souvent mélangée aux statistiques commerciales. Aux Etats-Unis, une seule région a fourni des de la production agricole. Lorsqu’elles existent, les données données sur les champignons, notamment le Pacifique nord- statistiques se limitent pour l’essentiel à des produits faisant ouest, où la récolte est destinée essentiellement à l’objet d’un commerce international, et dans ce cas, elles ne l’exportation vers l’Asie et l’Europe. portent généralement que sur les quantités exportées. Les Aucune donnée n’est disponible, au niveau national, sur renseignements sur les bases de ressource et sur l’utilisation la production de plantes médicinales et aromatiques à des fins de subsistance des PFNL font défaut, en raison récoltées dans la région à des fins d’autoconsommation principalement de la multitude des produits utilisés par les et/ou commerciales. Les plantes médicinales sont cueillies populations locales, ainsi que de la difficulté technique et du principalement dans les forêts, mais une part croissante est coût élevé de leur quantification et de leur notification. maintenant cultivée. Même lorsque les données existent, elles sont rarement La région du Pacifique nord-ouest des Etats-Unis a une fondées sur des inventaires et des enquêtes réguliers et importante industrie fondée sur la transformation du statistiques, ce qui rend difficile l’évaluation de la fiabilité feuillage forestier décoratif. Un quart environ de cette de ces informations. Même pour l’Asie, une large part de production est destiné à l’exportation vers l’Europe. l’information provient d’inventaires nationaux qui datent de La chasse, la viande et les trophées de chasse assurent un plus de dix ans. Le même problème existe pour la valeur important revenu, aussi bien aux propriétaires forestiers économique des produits, car elle peut-être calculée à privés qu’aux organismes publics d’aménagement des terres différents stades de la production et de la transformation. de la région. Le Canada produit le plus grand nombre de Les données obtenues par les institutions forestières peaux du monde, et les Etats-Unis occupent le troisième classiques responsables des ressources forestières, diffèrent rang pour cette production (après la Fédération de Russie). souvent des données commerciales fournies par les services Pour ces deux pays, les données mentionnées concernent la de douane. récolte totale, comprenant aussi des espèces qui n’ont pas de Des données au niveau national sur les ressources, la liens avec la forêt. La valeur indiquée est le prix reçu par les production et le commerce (quantités et valeurs) des trappeurs. produits principaux sont essentielles pour évaluer la La pêche récréative est très populaire dans la région, contribution de tout le secteur forestier à l’économie du mais il est difficile de séparer les produits de la pêche pays, et pour la mise en œuvre de politiques et effectuée en forêt. Les chiffres signalés par les Etats-Unis d’aménagement des forêts. Dans certains cas, les sont limités aux espèces de saumon qui passent une partie de informations sur les ressources en PFNL et leurs produits leur existence dans des milieux forestiers. La pêche aux sont disponibles sur le plan national, mais le plus souvent ne saumons aux Etats-Unis a rapporté, en 1995, 521 millions concernent que quelques parties du pays. C’est pourquoi de dollars EU, soit 517 000 tonnes. l’extrapolation est nécessaire mais difficile. En raison des facteurs décrits ci-dessus, de même que le CONCLUSION manque de terminologie, de concepts et de définitions La collecte de données pour la présente étude a confirmé les claires adoptés au niveau international, les données graves lacunes dans les informations quantitatives au niveau statistiques sur les ressources en PFNL et leur production ne national sur les produits forestiers non ligneux, et surtout sur sont généralement pas comparables entre les pays et les les ressources dont ils proviennent, à l’exception de l’Asie régions, voire au sein même de ces pays et régions. C’est qui, par tradition, collecte des informations nationales sur pourquoi l’agrégation régionale et mondiale de la les ressources en PFNL et leur consommation. production et de sa valeur est très difficile à réaliser. Un Produits forestiers non ligneux 95

système de classification utilisant une terminologie et des essential oils. Actes d’une conférence régionale pour procédés d’évaluation harmonisés est nécessaire. l’Afrique tenue à Nairobi, Kenya, 6-10 octobre 1997. Tous ces produits, pour la plupart, sont extraits de Collinson, C., Burnett, D. et Agreda, V. 2000. Economic peuplements naturels dans différents types d’écosystèmes viability of Brazil nut trading in Peru. Chatham Maritime, forestiers et de formations boisées. Cependant, un des Kent, Royaume-Uni, Natural Resources Institute, problèmes rencontrés actuellement dans le suivi des University of Grenwich. ressources mondiales est le manque d’aménagement des Cunningham, A.B. 1993. African medicinal plants. People ressources non ligneuses. Pour les produits très demandés, and Plants Working Paper N° 1. Paris, les pratiques de récolte ne sont pas durables et menacent WWF/UNESCO/Royal Botanic Gardens Kew. d’extinction les espèces. Les implications socio- Cunningham, M., Cunningham, A.B. et Schippmann, U. économiques sur les populations qui dépendent de la 1997. Trade in Prunus africana and the implementation of disponibilité de ces ressources sont graves. Certains CITES. Bonn, German Federal Agency for Nature produits importants, comme le bambou, sont désormais Conservation. cultivés, alors que d’autres, comme les plantes médicinales, El Adab, A. 1993. Les produits forestiers et leur importance sont menacés par la déforestation et/ou la surexploitation. dans l’économie tunisienne. Séminaire sur les Produits de L’usage de produits de substitution synthétiques a conduit à la Forêt Méditerranéenne. Florence, Italie, 20-24 l’abandon de certains produits naturels comme les fibres de septembre 1990. gutta-percha, de balata, de sorva, de copal et de piassava. Erythrée. Ministry of Agriculture.1998. Forestry data report on Eritrea. In CE/FAO/PNUE. Proceedings of BIBLIOGRAPHIE Subregional Workshop on Forestry Statistics – IGAD Argentine. Ministerio de Desarrollo Social y Medio region. Rome. Ambiente (MDSMA). 2001. FAO. 1991. Actes du dixième congrès forestier mondial, www.medioambiente.gov.ar septembre 1991, Paris. Rome. Biodiversité et développement (BIODEV). 1994. Study of FAO. 1994a. Non-wood forest products in Asia. RAPA the collection of wild specimen of Malagasy plants and Series N° 28. Bangkok, Bureau régional de la FAO pour animals destined for export (with emphasis on regions l’Asie et le Pacifique. chosen for future projects development). Study IIb for the FAO. 1994b. Nutmeg and derivates. Document de travail TRADEM project. Antananarivo, Madagascar. FO:MISC/94/7. Rome. Camara, A.K. 1991. Guinée, séminaire sur les statistiques FAO. 1995a. Trade restrictions affecting international en Afrique. Thiès, Sénégal, FAO. trade in non-wood forest products. FAO Non-wood Campos Roasio, J. 1998. Productos forestales no Forest Products N° 8. Rome. madereros en Chile. Serie Forestal 10. Santiago, Chili, FAO. 1995b. Gums, resins and latexes of plant origin, par Bureau régional de la FAO pour l’Amérique latine et les J.J.W. Coppen. FAO Non-wood Forest Products N° 6. Caraïbes. Rome. CEE-ONU. 1998. Non-wood goods and services of the forests. FAO. 1995c. Memoria: consulta de expertos sobre Geneva Timber and Forest Study Papers N° 15. Genève. productos forestales no madereros para América Latina y CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, el Caribe. Serie Forestal N°1. Santiago, Chili, Bureau North America, Australia, Japan and New Zealand – régional de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Main report. Genève. FAO. 1995d. Natural colourants and dyestuffs, par C.L. Chemli, R. 1997. Medicinal, aromatic and culinary plants Green. FAO Non-wood Forest Products N° 4. Rome. of Tunisian flora. In Proceedings of the International FAO. 1995e. Gum naval stores: turpentine and rosin from Expert Meeting on Medicinal, Culinary and Aromatic pine resin, par J.J.W. Coppen et G.A. Hone. FAO Non- Plants in the Near East. Le Caire, Egypte 19-21 mai 1997. wood Forest Products N° 2. Rome, FAO. Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient. FAO. 1996. Desarrollo de productos forestales no Chihongo, A.W. 1993. Pilot country study on NWFP for madereros en América Latina y el Caribe, par C. Tanzania. In Non-wood forest products: a regional expert Chandrasekharan, T. Frisk et J.C. Roasio. Serie Forestal consultation for English-speaking African countries, 17- N° 10. Santiago, Chili, Bureau régional de la FAO pour 22 octobre 1993. Arusha, Tanzanie, Commonwealth l’Amérique latine et les Caraïbes. Science Council et FAO. FAO. 1997a. Assistance à l’exportation des produits Chikamai, B. 1997. Production, markets and quality forestiers. Vol. 1. Projet TCP/MAG/6611. Antananarivo, control of gum arabic in Africa: Findings and Madagascar. recommendations from an FAO project. In J.O. Mugah, FAO. 1997b. Faune sauvage et sécurité alimentaire en B.N. Chikamai et E. Casadei, éd. Conservation, Afrique, par Y. Ntiamoa-Baidu. Cahier FAO Conservation management and utilization of plant gums, resins and N° 33. Rome. 96 FRA 2000 - Rapport principal

FAO. 1998a. Non-wood forest products of Namibia, par J. Makonda, F.B.S. et Ishengoma, R.C. 1997. Indigenous Haiwla. Programme de partenariat CE-FAO, Projet knowledge and utilization potentials of selected gum, GCP/INT/679/EC. Rome. resin and oil plant species of Tanzania. In J.O. Mugah, FAO. 1998b. Non-wood forest products of Ethiopia, par G. B.N. Chikamai et E. Casadei, éd. Conservation, Deffar. Programme de partenariat CE-FAO, Projet management and utilization of plant gums, resins and GCP/INT/679/EC. Rome. essential oils. Actes d’une conférence régionale pour FAO. 1998c. Non wood forest products from conifers. FAO l’Afrique, 6-10 octobre, Nairobi. Non-wood Forest Products N° 12. Rome. Natural Cork Quality Council (NCQC). 2000. The cork FAO. 1999a. Les données statistiques sur les PFNL au industry. Rwanda, par A. Murekezi. Programme de partenariat CE- www.corkqc.com, vu le 30/08/2000. FAO, Projet GCP/INT/679/EC. Rome. Natural Resources Conservation Authority (NRCA). FAO. 1999b. Statistiques sur les PFNL: Tchad, par A.M. 2001. Animal species of Jamaica protected under the Haggar. Programme de partenariat CE-FAO, Projet Wildlife Protection Act. Kingston, Jamaïque. GCP/INT/679/EC. Rome. www.nrca.org/biodiversity/species FAO. 1999c. Preliminary consideration for the Niger. Ministère de L’hydraulique et de development of statistics on non-wood forest products in l’environnement. 1998. Rapport national du Niger sur Suriname, par P.R. Peneux. Programme de partenariat les ressources génétiques forestières. Niamey. CE-FAO, GCP/INT/679/EC. Rome/Paramaribo. Njovu, F.C. 1993. Non-wood forest products Zambia. A FAO. 1999d. Non-wood forest products study for Mexico, country pilot study for the expert consultation for English Cuba and South America. FRADocument de travail speaking African countries. In Non-wood forest products: N° 11. Rome (version préliminaire). a regional expert consultation for English-speaking FAO. 1999e. Vers une définition harmonisée des produits African countries, 17-22 octobre 1993. Arusha, Tanzania, forestiers non ligneux. Unasylva, 198: 63-64. Commonwealth Science Council and FAO. FAO. 2000a. Proceedings of subregional workshop on data Nour, H.O.A. 1995. Quality control of gum arabic. Rapport collection and outlook effort for forestry in the de mission. Khartoum. Caribbean, Port-of-Spain, Trinité-et-Tobago. 21-25 Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). février 2000. Programme de partenariat CE-FAO, 1998. Non-wood tropical forest products: processing, CP/INT/679/EC. Rome. collection and trade. Projet OIBT PD 143/91 vers 2(I). FAO. 2000b. Situación forestal en la región de América Résumé du rapport technique. Latina y el Caribe: Periodo 1998-1999. 21e session de la Resico, C. 2001. Compilación y análisis sobre los Commission des forêts pour l’Amérique latine, Santa Fe productos forestales no madereros – Argentina. Proyecto de Bogotá, Colombia, 4-8 septembre 2000. información y análisis para el manejo forestal sostenible: www.fao.org/documents integrando esfuerzos nacionales e internacionales en 13 FAO. 2000c. Statistical data on non-wood forest products in paises tropicales en America Latina. GCP/RLA/133/EC. Trinidad and Tobago, par L. Kisto. Programme de Santiago, Chili, Bureau régional de la FAO pour partenariat CE-FAO, GCP/INY/679. l’Amérique latine et les Caraïbes. FAO. 2000d. Evaluación de los recursos forestales no Rios Torre, M. 2001. Compilación y análisis sobre los madereros en América Central. Document de travail de productos forestales no madereros – Perú. Proyecto FRAN° 22. Rome. Información y análisis para el manejo forestal sostenible: FAO. 2001a. Pilot study on data collection and analysis integrando esfuerzos nacionales e internacionales en 13 related to non-wood forest products in Suriname, par paises tropicales en America Latina. GCP/RLA/133/EC. C.M. Rahan-Chin. Programme de partenariat CE-FAO, Santiago, Chili, Bureau régional de la FAO pour GCP/INT/ 679/EC. Rome/Paramaribo (rapport l’Amérique latine et les Caraïbes. préliminaire). Sénégal. Ministère du développement rural et de FAO. 2001b. Non-wood forest products of Africa – a l’hydraulique (MDRH). 1993. Plan d’Action Forestier. regional and national overview, par S. Walter. Document Dakar. de travail FOPW/01/1. Rome. Shiembo, P.N. 1999. The sustainability of eru Gnetum FAO. 2001c. Non-wood products from broad-leaved trees. africanum and Gnetum buchholzianum: over-exploited FAO Non-wood Forest Products. Rome (sous presse). NWFP from the forests of Central Africa. In T.C.H. Lange, D. et Mladenova, M. 1997. Bulgarian model for Sunderland, L.E. Clark et P. Vantomme (eds.). The NWFP regulating the trade in plant material for medicinal and of Central Africa: current research issues and prospects other purposes. In Medicinal plants for forest for conservation and development. Rome, FAO. conservation and health care. FAO Non-Wood Forest Sunderland, T. et Tako, C.T. 1999. The exploitation of Products Series N° 11. Rome. Prunus africana on the island of Bioko, Equatorial Produits forestiers non ligneux 97

Guinea. Report for the People and Plants Initiative, Wende, L. 2001. Compilación y análisis sobre los WWF-Germany and the IUCN/SSC Medicinal Plant productos forestales no madereros – Bolivia. Proyecto Specialist Group. Información y análisis para el manejo forestal sostenible: www.ggcg.st/bioko/bioko_prunus.htm integrando esfuerzos nacionales e internacionales en 13 Tratado de Cooperación Amazónica (TCA). 1996. paises tropicales en America Latina. GCP/RLA/133/EC. Frutales y hortalizas promisorios de la Amazonia. Lima. Santiago, Chili, Bureau régional de la FAO pour van Adel, T. 1998. Commercial exploitation of non-timber l’Amérique latine et les Caraïbes. forest products in the Northwest district of Guyana. WWF. Sans date. Forest harvest: an overview of non-timber Caribbean Journal of Agriculture and Natural Resources, forest products in the Mediterranean region, par Y. 2(1): 15-28 Moussouris et P. Regato. Rome, WWF Mediterranean van Andel, T.R. 2000. Non-timber forest products of the Programme. north-west district of Guyana. part 1 and 2. Tropenbos – Zambie. Ministry of Environment and Natural Guyana Series 8a/8b. Georgetown, Guyana, Tropenbos Resources (MENR). 1997. Zambia Forestry Action Guyana Programme. Plan. Volume II – Challenges and opportunities for Walter, S. 1996. Moeglichkeiten und Grenzen der Nutzung Development. Lusaka von Nicht-Holz Waldprodukten in Madagaskar, Zida, O.B. et Kolongo, S.L. 1991. Main NWFP in North dargestellt am Beispiel des Naturreservates Zahamena. Africa. Seminar on Forestry Statistics in Africa. Thiès, Thesis. University of Giessen, Allemagne. Sénégal. FAO. Afrique 101

Chapitre 11 Afrique

1. Afrique du Nord 2. Afrique de l’Ouest 3. Afrique de l’Est 4. Afrique centrale 5. Afrique australe 6. Afrique – petites îles

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 11-1. Afrique: division sous-régionale utilisée dans ce rapport

L’Afrique (voir figure 11-1 27 et tableau 11-1) comprend Seul 1 pour cent de la superficie forestière est classée environ 650 millions d’hectares de forêts, soit 17 pour cent comme plantations forestières. Le changement net de la du total mondial. Le pourcentage de forêt par habitant est superficie forestière en Afrique est le plus important de de 0,85 hectare, chiffre proche de la moyenne mondiale. toutes les régions du monde. La perte annuelle nette, Presque toutes les forêts se situent dans le domaine suivant les données extraites des rapports nationaux, est écologique tropical, et l’Afrique renferme environ un quart estimée à -5,3 millions d’hectares par an, soit -0,78 pour de toutes les forêts tropicales ombrophiles du monde. cent par an.

27 La division en sous-régions a pour seul objectif de faciliter la synthèse des données à un niveau géographique intermédiaire et ne traduit aucune opinion ou considération politique dans le choix des pays. La représentation graphique des limites nationales des pays ne traduit aucune opinion de la FAO quant à l’étendue des pays ou au tracé de leurs frontières nationales. www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp 102 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 11-1. Afrique: ressources forestières par sous-région Sous-région Superficie Superficie forestière 2000 des terres Changement de la Volume et biomasse Forêts Plantations Total forêts superficie entre 1990 aérienne naturelles forestières et 2000 (total forêts) (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha Afrique centrale 403 298 227 377 634 228 011 56,5 2.6 -852 -0,4 127 194 Afrique de l’Est 590 078 134 132 1 291 135 423 23,0 0.7 -1 357 -1,0 28 38 Afrique du Nord 601 265 4 569 1 693 6 262 1,0 n.s. 33 0,5 32 51 Afrique australe 649 213 192 253 2 601 194 854 30,0 1.6 -1 741 -0,9 42 72 Afrique de l’Ouest 733 359 83 369 1 710 85 079 11,6 0.4 -1 351 -1,5 61 84 Afrique - petites îles 1 181 130 107 237 20,1 0.1 4 1,9 88 121 Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0.8 -5 262 -0,8 72 109 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0.6 -9 391 -0,2 100 109 Source: Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6 et 7.

Afrique: zones écologiques 103

Chapitre 12 Afrique: zones écologiques

Figure 12-1. Afrique: zones écologiques

La figure 12-1 indique les zones écologiques de l’Afrique ombrophiles d’Amérique du Sud et d’Asie, les forêts telles qu’elles ont été identifiées et cartographiées africaines sont relativement pauvres sur le plan floristique. FRA2000. Le tableau 12-1 donne, par sous-région, les La formation la plus étendue est la forêt ombrophile statistiques relatives à la superficie de chaque zone guinéo-congolaise de plaine, concentrée dans le bassin du écologique, et le tableau 12-2 indique le pourcentage de Congo. C’est une forêt haute et dense, de plus de 30 m de forêt de chaque zone par sous-région. hauteur, avec des émergents qui peuvent atteindre 60 m et plusieurs strates. Certaines espèces sont décidues mais la FORÊT TROPICALE OMBROPHILE forêt est dans l’ensemble sempervirente ou semi- Cette zone couvre la partie centrale de l’Afrique de part et sempervirente. Les grands arbres comprennent d’autre de l’équateur, ainsi que la côte du sud-est. Le climat Entandrophragma spp., Guarea cedrata, Guarea est plus ou moins tropical. Les précipitations sont comprises thompsonii, Lovoa trichilioides, Maranthes glabra, Parkia de 1 000 mm à plus de 2 000 mm par an. S’il existe une bicolor, Pericopsis elata et Petersianthus macrocarpus. Des saison sèche, elle ne dure pas plus de trois à quatre mois et petits îlots de forêt ombrophile humide sempervirente ou coïncide toujours avec l’hiver. La température est toujours semi-sempervirente se rencontrent avec une seule espèce élevée, généralement supérieure à 20°C, sauf dans les zones dominante, généralement Brachystegia laurentii, montagneuses. Cynometra alexandri, Gilbertiodendron dewevrei, La majeure partie de la zone était couverte, jadis, par des Julbernardia seretii ou Michelsonia microphylla, qui sont forêts ombrophiles et des forêts marécageuses. Aujourd’hui, il toutes des légumineuses. ne reste qu’un peu de forêt ombrophile non perturbée alors que La forêt ombrophile de Madagascar est haute de 25 à les formations herbeuses secondaires et les recrûs forestiers à 30 m, sans beaucoup d’arbres émergents, mais très riche en différents stades sont très répandus. Comparées aux forêts espèces. Elle est sempervirente et se développe entre 800 et 104 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 12-1. Afrique: étendue des zones écologiques

Sous-région Superficie totale de la zone écologique (millions d’ha) Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Afrique australe 26 187 192 106 76 22 8 8 31 Afrique centrale 291 112 13 1 19 Afrique de l’Est 21 68 79 268 103 76 Afrique de l’Ouest 70 106 86 226 222 10 Afrique du Nord 497 20 26 48 11 Total Afrique 409 473 370 601 898 147 8 35 48 42 TOTAL MONDIAL 1468 1117 755 839 1192 459 471 156 491 674 490 182 726 593 552 729 865 407 632 564 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000. La sous-région Afrique – petites îles n’est pas incluse dans le tableau en raison du manque d’informations complètes.

Tableau 12-2. Afrique: pourcentage de forêt par zone écologique Sous-région Pourcentage de forêt dans la zone écológique

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continental Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Afrique australe 34 28 42 7 15 16 7 3 Afrique centrale 65 44 74 23 Afrique de l’Est 6 15 32 5 9 Afrique de l’Ouest 47 35 74 1 6 Afrique du Nord 23 7 Total Afrique 57 31 48 4 11 16 19 4 TOTAL MONDE 69 31 64 7 0 26 31 45 9 2 20 25 34 4 1 26 66 26 50 2 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000. La sous-région Afrique – petites îles n’est pas incluse dans le tableau en raison du manque d’informations complètes.

1 000 m d’altitude. Les familles les plus importantes FORÊT TROPICALE HUMIDE DECIDUE représentées dans l’étage supérieur de la canopée sont les Cette zone s’étend sur le grand plateau africain au sud du euphorbiacées, rubiacées, araliacées, ébénacées bassin guinéo-congolais, le plus souvent à une altitude (Diospyros spp.), sapindacées, burséracées (Canarium spp.), comprise entre 900 et 1 000 m, mais atteignant à certains anacardiacées, elaeocarpacées (Echinocarpus spp.), endroits jusqu’à 1 500 m, ainsi que le long de la côte sud-est lauracées, guttifères, myrtacées, malpighiacées et le de l’Afrique et sur la partie centrale de Madagascar. La remarquable monocotylédone géant, l’arbre des voyageurs saison sèche est toujours prononcée et dure jusqu’à six (Ravenala madagascariensis). mois. Il n’y a qu’une seule saison des pluies, en été, mais les La périphérie plus sèche de la zone possède des types de variations régionales sont marquées. Les précipitations forêts de transition. En Afrique de l’Ouest, ces forêts annuelles varient entre 800 et 1 500 mm, mais peuvent sempervirentes ou semi-sempervirentes sont composées des atteindre localement 2 000 mm. espèces suivantes: Afzelia africana, Aningeria altissima, La forêt sèche sempervirente est largement distribuée Aningeria robusta, Chrysophyllum perpulchrum, Cola sur les sables du Kalahari, et comprend différentes espèces gigantea, Khaya grandifolia et Mansonia altissima. Les des genres Marquesia, Berlinia et Laurea. La forêt semi- autres espèces importantes sont Triplochiton scleroxylon, sempervirente de type guinéo-congolais est principalement Celtis mildbraedii, Holoptelea grandis, Sterculia spp., confinée en Angola. Dans la plaine côtière orientale, la forêt Trilepisium madagascariense et Chlorophora excelsa. est climacique mais a été largement remplacée par des Les mangroves s’étendent le long des côtes aux sols formations herbeuses arborées et des cultures agricoles. vaseux et abritées du golfe de Guinée, de l’Angola jusqu’au Partout ailleurs, la végétation la plus caractéristique est Sénégal. Elles sont composées de Rhizophora racemosa, constituée de formations boisées, à savoir les formations Rhizophora harrisonii, Rhizophora mangle, Avicennia boisées humides zambéziennes de type miombo au sud et africana, Avicennia nitida, Laguncularia racemosa et les formations boisées soudaniennes au nord. Les Acrostichum aureum. formations boisées zambéziennes se caractérisent par Afrique: zones écologiques 105

plusieurs espèces de Brachystegia (B. floribunda, deux espèces introduites. Un arbre particulièrement B. glaberrima, B. taxifolia, B. wangermeeana, B. remarquable dans cette zone est le baobab (Adansonia spiciformis, B. longifolia, B. utilis) dont la hauteur atteint digitata) avec son tronc étonnamment gros. parfois 30 m. Les espèces associées comprennent Marquesia macroura, Pterocarpus spp., Julbernardia spp. FORMATIONS ARBUSTIVES TROPICALES et Isoberlinia spp. Les formations boisées soudaniennes, En zone sahélienne, dans le Kalahari et le sud-est de généralement plus basses, sont caractérisées par plusieurs Madagascar, les précipitations diminuent tandis que les espèces d’Acacia et par Isoberlinia doka. Les autres températures demeurent élevées. Les pluies sont toujours espèces caractéristiques sont Acacia dudgeoni, Acacia inférieures à 1 000 mm et atteignent à peine 200 mm dans gourmaensis, Antidesma venosum, saligna, Lophira les zones les plus sèches. La température moyenne du mois lanceolata, Maprounea africana, Maranthes polyandra, le plus froid dépasse généralement 20°C, sauf dans le Monotes kerstingii, Ochna afzelii, Ochna Kalahari où elle est plus basse (jusqu’à 10°C). Bien que la schweinfurthiana, madiensis, Terminalia Somalie s’étende de part et d’autre de l’équateur, le climat glaucescens et Uapaca togoensis. est de semi-aride à aride, avec des précipitations annuelles AMadagascar, la végétation primaire est une forêt ou un comprises entre 400 et 750 mm et des températures très fourré secs décidus, mais la végétation la plus répandue élevées. consiste, aujourd’hui, en formations herbeuses secondaires. Dans ces zones particulièrement sèches, la végétation Néanmoins, certaines zones de forêt subsistent, notamment spontanée est généralement de la pseudo-steppe, des fourrés le long de la côte, avec Dalbergia spp. sur sols latéritiques; ou des formations boisées basses. Dans la zone sahélienne, Tamarindus indica sur sols sablonneux; et Adansonia spp. les formations herbeuses arborées (à Anogeissus et Acacia et Bathiaea spp. sur les plateaux calcaires. principalement) sont localisées dans le sud et les formations Les mangroves sont présentes le long des côtes abritées herbeuses semi-désertiques au nord. En Somalie de l’océan Indien, dominées par Rhizophora mucronata, prédominent les formations arbustives et les fourrés décidus Avicennia marina et Sonneratia alba. Parmi les autres à Acacia et Commiphora. Dans le Kalahari, des formations espèces arborées et arbustives figurent Ceriops tagal, boisées rabougries à Acacia (Acacia karroo) et une pseudo- Bruguiera gymnorrhiza et Xylocarpus obovatus. steppe arbustive forment le paysage. AMadagascar, on trouve encore quelques forêts sèches décidues dans le nord, FORÊT TROPICALE SÈCHE mais la végétation la plus caractéristique est le fourré décidu Au-delà de l’équateur et de la côte humide du sud-est, les à didiéréacées dans la partie ouest. précipitations diminuent et la saison sèche dure toujours six ou sept mois. L’amplitude des précipitations est comprise SYSTéMES MONTAGNEUX TROPICAUX entre 500 et 1 000 mm. La température est toujours élevée Les principaux systèmes montagneux sont les montagnes avec une moyenne d’environ 20°c sur le mois le plus froid. du Cameroun, celles du Kenya, la chaîne du Kivu et les On trouve des conditions similaires au Ghana (Accra) et en hauts plateaux d’Ethiopie. On trouve des montagnes plus Angola (Cabinda). basses et isolées, comme le Fouta Djalon, les plateaux de Les formations boisées sont le type de végétation Jos et du Mandara en Afrique de l’Ouest, le Hoggar au prédominant sous ce climat plus sec. Dans la région Sahara et la montagne de Windhoek en Afrique australe. zambézienne, on trouve le miombo plus sec, le mopane Madagascar a une haute chaîne de montagne centrale. (Colophospermum mopane) ou la formation boisée Le climat est semblable à celui qui règne dans les soudanienne, dans les vallées du sud et les dépressions, et plaines environnantes mais les températures y sont plus une formation boisée basse (scrub), dans les plaines du sud basses et, souvent, les précipitations plus élevées. Au- composée d’Acacia caffra, Acacia davyi et Acacia dessus de 800-1200 m, la température décroît et la luederitzii. Dans la région soudanienne, les espèces végétation change, définissant des zones écofloristiques présentes dans les formations boisées sont Acacia albida, submontagnardes, montagnardes et de haute altitude. Acacia macrostachya et Acacia nilotica. Au Soudan, les La végétation est extrêmement diversifiée et varie en espèces ligneuses typiques sont Anogeissus leiocarpus et fonction du climat. Sur la plupart des montagnes, la différentes espèces de Combretum. Lorsque les terres sont végétation située aux altitudes les plus basses est la forêt. cultivables, la jachère forestière est largement pratiquée. Entre la forêt de plaine et la forêt de montagne qui sont très Près de la ville d’Accra au Ghana, demeurent des îlots de différentes (d’un point de vue physionomique et forêt sèche semi-sempervirente à Diospyros abyssinica et floristique), on trouve une zone de transition Millettia thonningii. ACabinda en Angola, les formations submontagnarde. Cependant, dans de nombreux endroits, le herbeuses arborées constituent la végétation principale feu et l’agriculture ont détruit la végétation de cette zone de dominée par Adansonia digitata et par de nombreux transition. La forêt de montagne, située généralement au- individus d’Anacardium occidentale et Mangifera indica, dessus de 1 500-2 000 m, a une hauteur plus basse que celle 106 FRA 2000 - Rapport principal

des forêts de plaine et submontagnardes. Ades altitudes climacique la plus répandue est la savane arbustive et le supérieures, s’étend une ceinture d’éricacées suivie, fourré de type sempervirent ou semi-sempervirent. au-dessus de 3 000 m, par de la végétation alpine. En Afrique de l’Ouest, sur la chaîne du Kivu ou sur les FORÊT SUBTROPICALE SÈCHE versants plus humides des hauts plateaux éthiopiens et des Cette zone comprend une partie de l’Afrique du Nord et montagnes d’Afrique de l’Est, les arbres de l’étage l’Afrique du Sud où règne un climat méditerranéen. La supérieur ont 25 à 45 m de hauteur avec des strates saison sèche est prononcée en été. La plupart des moyennes et basses. Les espèces dominantes comprennent précipitations (de 400 à 1 000 mm par an) tombent en hiver Aningeria adolfi-fredrici, Chrysophyllum gorungo-sanum, bien que dans les régions orientales d’Afrique du Sud, elles Cola greenwayi, Diospyros abyssinica, Drypetes gerrardii, soient réparties plus uniformément (subtropicales humides). Olea capensis, Podocarpus latifolius, Prunus africana, La température annuelle est variable mais, dans les plaines, Syzygium guineense subsp. afromontanum et Xymalos la température moyenne du mois le plus froid est toujours monospora. supérieure à 7°C. Les forêts ou fourrés de bambous (Arundinaria alpina) En Afrique du Nord, la végétation climacique est la forêt se rencontrent entre 2 300 et 3 000 m sur la plupart des à Quercus suber, Quercus faginea, Quercus ilex et Pinus hautes montagnes d’Afrique de l’Est et sporadiquement sur pinaster dans les parties les plus humides exposées à certaines des montagnes du Cameroun. l’influence maritime, et Tetraclinis articulata, Q. ilex et AMadagascar, la végétation d’origine des montagnes Pinus halepensis dans les situations plus continentales. était la forêt humide avec certaines espèces des genres Dans de nombreux endroits, en raison de la dégradation due Tambourissa et Weinmannia, la forêt sclérophylle à au surpâturage, ces forêts ont été remplacées par la garrigue. Dicoryphe et Tina sur les versants orientaux et plus secs, et Dans le sud de l’Afrique, la végétation qui prévaut dans la forêt «tapia» (Uapaca bojeri) sur les versants cette zone est le fynbos, formation arbustive sclérophylle de occidentaux. Ces forêts ont été remplacées, sur de vastes 1 à 4 m de hauteur, où les principaux genres d’arbustes sont étendues, par des formations herbeuses secondaires. Protea, Cliffortia, Muraltia, , Restio, Erica Dans d’autres zones, les formations arbustives et le et . La seule espèce arborée ( fourré constituent la végétation prédominante. argenteum) se rencontre sur les versants de la montagne de la Table. FORÊT SUBTROPICALE HUMIDE Cette zone est réduite à une bande étroite qui longe la côte STEPPE SUBTROPICALE orientale de l’Afrique australe, entre 25° et 34° de latitude Cette zone de transition occupe les bassins de Marrakech et sud environ. Elle reçoit des précipitations modérément d’Agadir au Maroc et les plateaux intérieurs de basse altitude élevées et bien réparties et, à l’exception de l’extrême sud, d’Algérie et de Tunisie. Les précipitations varient entre 200 ne connaît pas le gel. Les pluies annuelles oscillent entre et 500 mm avec une saison sèche chaude et longue allant de 800 et 1 200 mm et la température moyenne du mois le plus 6 à 11 mois. La température moyenne du mois le plus froid froid est comprise entre 7° et 15°C. La température annuelle est toujours supérieure à 7°C. La végétation de la zone est moyenne diminue, passant de 22°C dans le nord à 17°C dans une pseudo-steppe arborée où dominent Acacia gummifera, le sud. Al’intérieur, le climat change rapidement sur de Ziziphus lotus et Pistacia atlantica. Au Maroc (région du courtes distances. Sous) la végétation typique est la forêt à Argania spp. Dans la majeure partie de la zone, la végétation naturelle est la forêt sempervirente ou semi-sempervirente et les SYSTéMES MONTAGNEUX SUBTROPICAUX peuplements les plus luxuriants avoisinent la stature et la En Afrique du Nord, les montagnes de l’Atlas dominent le structure de la forêt ombrophile. La hauteur du couvert varie paysage et s’étendent sur 3 000 km. Ils atteignent 1 500 m entre 10 et 30 m. On y trouve environ 120 espèces, bien qu’il d’altitude en Tunisie, 2 500 m en Algérie et 4 65 m au Maroc. soit rare de rencontrer plus de 30 espèces dans un seul L’Atlas tellien a un climat humide en raison de la proximité peuplement. Les espèces endémiques comprennent Atalaya de l’océan Atlantique. Les précipitations avoisinent les natalensis, Anastrabe integerrima, Beilschmiedia 1 000 mm, avec une courte sécheresse estivale. Al’intérieur, natalensis, Brachylaena uniflora, Cola natalensis, la saison sèche est toujours prononcée et le climat devient Commiphora harveyi, Cordia caffra, Diospyros inhacaensis semi-aride au sud. et Manilkara concolor. De nos jours, là où la végétation En Afrique du Sud, la principale zone de montagne est la primaire n’a pas été totalement remplacée, la couverture région du Highveld, située à plus de 1 000 m d’altitude et végétale consiste souvent en une mosaïque de forêt, de bordée par le Drakensberg qui atteint plus de 3 000 m. Les savane arbustive, de fourré et de formations herbeuses chaînes de montagne de la région du Cap appartiennent aussi secondaires. Lorsque les précipitations sont trop faibles à cette zone écologique. Le climat est humide à régime pour permettre le développement des forêts, la végétation tropical. Les précipitations varient entre 500 et 1 100 mm Afrique: zones écologiques 107

avec une courte saison sèche hivernale. Les températures BIBLIOGRAPHIE hivernales sont seulement relativement basses et atteignent Hamilton, A. 1989. African forests. In H. Lieth et M.J.A. plus de 7°C jusqu’à 1 500 m. Dans les montagnes de l’Atlas Werger (éd). Tropical rain forest ecosystems: du nord, les bas de versants sont couverts de forêts mixtes biogeographical and ecological studies. Ecosystems of comprenant des chênes décidus ou Quercus ilex, en the world, Vol. 14b. Amsterdam, Elsevier. association avec Pinus pinaster ou P. halepensis. Au-dessus Laboratoire d’ecologie terrestre, Toulouse (LET). 2000. de 1 600 m, ces forêts cèdent la place à une forêt de Cedrus Ecofloristic zones and global ecological zoning of Africa, atlantica. Dans les montagnes du sud, plus sèches, domine la South America and Tropical Asia, par M.F. Bellan. Rome, forêt de Juniperus thurifera. FAO. En Afrique australe, une forêt sempervirente de Walter, H. 1985. Vegetation of the Earth and ecological montagne à Podocarpus et Apodytes est présente sur les systems of the geo-biosphere. Troisième édition révisée et versants du Drakensberg. Dans la région du Cap, une forêt, développée. Berlin, Springer–Verlag. dont les conditions ressemblent à celles des forêts White, F. 1983. The vegetation of Africa – a descriptive tempérées, composée de Podocarpus spp., Ocotea spp. et memoir to accompany the UNESCO/AETFAT/UNSO Olea capensis, occupe les versants de l’Outeniekwaberge vegetation map of Africa. Natural Resources Research, orientés vers la mer. N°. 20. Paris, UNESCO. Afrique du Nord 109

Chapitre 13 Afrique du Nord

1. Algérie 2. Egypte 3. Jamahiriya arabe libyenne 4. Maroc 5. Tunisie 6. Sahara occidental

Le couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 13-1. Afrique du Nord: carte du couvert forestier

La sous-région est bordée par l’océan Atlantique à l’ouest, la a fait l’objet d’une déforestation sur de vastes superficies. mer Rouge à l’est et la mer Méditerranée au nord, et Le défrichement des forêts, l’utilisation du feu pour comprend l’Algérie, l’Egypte, la Jamahiriya arabe libyenne, l’agriculture et le pâturage ont réduit le couvert à des îlots le Maroc, la Tunisie et le Sahara occidental 28. Sa superficie forestiers reliques en comparaison aux descriptions faites est de 6 millions de kilomètres carrés, dont 94 pour cent se aux siècles précédents. Le surpâturage, les feux situe dans les écosystèmes désertiques du Sahara nord- (particulièrement en Algérie) et les sécheresses continuent à africain. Le couvert forestier dans cette sous-région est entraver les efforts de conservation et de développement des parmi les plus faibles du monde et occupe environ 1 pour forêts. En l’absence d’un couvert forestier suffisant dans la cent de la superficie des terres (figure 13-1). majeure partie de la région, le processus de désertification se La sous-région se caractérise en général par un climat poursuit, portant gravement atteinte aux écosystèmes chaud et sec à très sec. La partie nord est tempérée par fragiles ainsi qu’à l’économie. l’influence de la Méditerranée, alors que les régions centrale et méridionale sont des déserts. En raison de l’écart de latitude RESSOURCES FORESTIéRES qui va de 19° à 37°N, et de l’altitude qui atteint 4 165 m dans L’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont réalisé des inventaires le Haut Atlas au Maroc, le régime des précipitations est plutôt forestiers nationaux, respectivement en 1982, 1995 et 1996. variable. La moyenne annuelle des pluies est inférieure à L’inventaire forestier national marocain couvre aussi le 100 mm dans le Sahara, mais peut atteindre 1 500 mm dans Sahara occidental (Maroc AEFCS 1996d). Le jeu de données les régions d’Aïn Draham et du Djebel El Ghorra en Tunisie, provenant de l’Algérie est obsolète. Les données utilisées par et 2 000 mm dans les montagnes du Maroc. Cependant, moins FRA2000 proviennent d’une enquête menée sur l’ensemble de 10 pour cent de la sous-région reçoit plus de 300 mm par du pays par un consultant local. Il s’agissait d’une simple an. En été, un vent chaud et sec, le sirocco, souffle mise à jour de l’inventaire de 1982, sur la base des fréquemment du Sahara vers le nord, poussant des nuages de connaissances locales. La Tunisie et l’Algérie ont commencé sable et de poussière aveuglants vers les régions côtières. à actualiser leurs inventaires forestiers. Leurs nouveaux Autrefois, sous les effets conjugués de la dureté du inventaires utilisent des méthodes cartographiques et des climat, de la croissance démographique et de l’absence de plans d’échantillonnage comparables. Cependant, ces plans plans d’aménagement des terres adaptés, le couvert forestier d’échantillonnage sont fondés sur des ensembles indépendants de parcelles temporaires. Les résultats provenant de l’Egypte et de la Jamahiriya arabe libyenne ont 28 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry été obtenus à partir de sources secondaires. 110 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 13-1. Afrique du Nord: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 et 2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total (total forêts) (total forêts) naturelles forestières forêts

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/ an % m3 /ha t/ha 000 ha % Algérie 238 174 1 427 718 2 145 0,9 0,1 27 1,3 44 75 597 28 Egypte 99 545 0 72 72 0,1 n.s. 2 3,3 108 106 - - Jamahiriya arabe libyenne 175 954 190 168 358 0,2 0,1 5 1,4 14 20 - - Maroc 44 630 2 491 534 3 025 6,8 0,1 -1 n.s. 27 41 - - Sahara occidental 26 600 152 - 152 0,6 0,5 n.s. n.s. 18 59 - - Tunisie 16 362 308 202 510 3,1 0,1 1 0,2 18 27 400 78 Total Afrique du Nord 601 265 4 569 1 693 6 262 1.0 n.s. 33 0,5 32 51 - - Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0,8 -5 262 -0,8 72 109 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source: Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie renferment 91 pour pins, sont signalées comme faisant partie du domaine cent du couvert forestier de la sous-région, bien que la forestier en Tunisie, en Algérie et au Maroc. superficie des terres de ces pays occupe moins de 50 pour Al’exception du Maroc, le changement de la superficie cent de l’ensemble des terres de la sous-région. Le couvert forestière est positif dans tous les pays de la sous-région. forestier sous-régional représente environ 1 pour cent de la L’Egypte a le taux le plus élevé de changement (3,3 pour cent), superficie forestière du continent africain, et à peine suivie par la Jamahiriya arabe libyenne (1,4 pour cent), 0,16 pour cent de la superficie forestière mondiale, bien que l’Algérie (1,3 pour cent) et la Tunisie (0,2 pour cent). Ces la superficie totale des terres de la sous-région représente changements positifs dans le couvert forestier de cette 20 pour cent de celle de l’Afrique et 4,5 pour cent de la région sont dus principalement aux activités de plantation superficie mondiale des terres (tableau 13-1, figure 13-2). d’arbres, ainsi qu’à des politiques orientées vers la L’étendue du couvert forestier naturel est étroitement conservation de la ressource. Le taux élevé de changement liée aux précipitations annuelles. C’est pourquoi les forêts en Egypte s’explique par le fait que le couvert forestier est si naturelles sont concentrées dans une zone de 100 à 200 km faible que toute nouvelle plantation d’arbres produit une au nord de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc, où les différence significative. précipitations annuelles sont comprises entre 300 et En termes de superficie, l’Algérie a déclaré le plus grand 2 000 mm. Le couvert s’amenuise, se fait rare ou disparaît à programme de plantation. Environ 29 411 ha sont plantés mesure que décroissent les précipitations annuelles vers le chaque année en Algérie, suivie par la Tunisie avec 4 500 ha, sud et l’est de la sous-région. la Jamahiriya arabe libyenne avec 1 100 ha et l’Egypte avec Ces résultats sont basés sur les définitions de la FAO de 100 ha. Le Maroc a signalé une superficie moyenne annuelle la forêt et des arbres. Cependant, au niveau national, de plantations de 40 ha. La superficie des forêts plantées a d’autres composants de la végétation sont indiqués comme été estimée à 1 693 000 ha et représente environ 27 pour cent appartenant au couvert forestier. Les formations arbustives du couvert forestier total de la sous-région. de la garrigue et du maquis, sans strate d’arbres, sont très L’essentiel de la biomasse ligneuse se trouve en Algérie, répandues. Elles consistent en deux groupes d’espèces qui compte 50 pour cent de la biomasse totale de la principaux. Le premier comprend des espèces arbustives sous-région. L’Algérie est suivie par le Maroc avec 38 pour qui, quelles que soient les conditions édaphiques et cent, la Tunisie avec 4 pour cent et le restant des pays ayant climatiques, restent en dessous de la taille d’un arbre adulte. 7 pour cent. La quantité relativement élevée de biomasse en Parmi ces espèces figurent Arbutus unedo, Alnus glutinosa, Algérie provient du stock de bois sur pied présent dans les Calycotome villosa, Myrtus communis, Prunus avium et plantations forestières. Rosmarinus officinalis. Le deuxième groupe consiste en Il n’existe pas d’études systématiques sur la biodiversité. espèces rendues naines par les conditions défavorables du Les informations disponibles viennent d’inventaires sol et/ou du climat, telles que Pinus halepensis, Quercus forestiers nationaux ou d’inventaires restreints menés sur suber, Quercus ilex, Quercus coccifera, Olea europaea, des communautés végétales, et sur la faune sauvage. Malgré Pistacia lentiscus et Ceratonia siliqua. La superficie de la les sécheresses et l’aridité qui caractérisent la zone, cette garrigue et du maquis est estimée à 1 249 640 ha au Maroc sous-région a conservé une partie importante de sa faune et (Maroc AEFCS 1996d), à 1 662 000 ha en Algérie de sa flore d’origine. En Tunisie, par exemple, la flore est (Ikermoud 2000) et à 328 000 ha en Tunisie (Selmi 2000). encore riche de 2 200 espèces (Selmi 2000). Parmi les Les steppes de Stipa tenacisima (alfa), qui sont des systèmes espèces endémiques en Afrique du Nord, 20 seulement se écologiques d’herbacées de garrigue succédant aux forêts de trouvent en Tunisie (Tunisie DGF 1997). Afrique du Nord 111

plan d’aménagement officiel, alors que la Tunisie a annoncé 3,5 que 400 000 ha, ou 78 pour cent de sa superficie forestière, sont soumis à un plan similaire. D’après certaines sources Plantation forestière de référence auxiliaires, un grand pourcentage de la 3,0 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 superficie forestière du Maroc (environ 80 pour cent) serait Perte nette entre 1900 et 2000 également sous aménagement (Maroc AEFCS 1996c), bien 2,5 qu’aucune information n’ait été fournie à FRA2000. L’Egypte et la Jamahiriya arabe libyenne n’ont pas donné d’informations sur l’état de l’aménagement de leurs forêts. 2,0 En Tunisie, les plans d’aménagement couvrent les forêts de production. En raison de leur haute valeur 1,5 environnementale, sociale et économique, le maquis et la garrigue feront aussi l’objet, à l’avenir, de plans d’aménagement. Parmi les plans existants, 50 pour cent

Millions d'hectares 1,0 devront être mis à jour (Tunisie DGF 1997). Les résultats de l’Algérie dans la planification de 0,5 l’aménagement de ses forêts sont notables. Les plans couvrent, en premier lieu, les forêts de production comprenant Pinus halepensis, Pinus pinaster, Quercus 0,0 faginea, Quercus afares, Quercus ilex et Quercus suber. La priorité pour la planification et la réalisation

-0,5 d’aménagement est donnée à P. halepensis, en raison de son

rie importance environnementale et économique. En ce qui é

Maroc concerne les autres espèces, notamment Q. suber, Sahara Egypte Alg Tunisie

occidental Q. faginea et Q. afares, la mise en œuvre des plans Jamahiriya d’aménagement a pris du retard (Tunisie 2000). arabe libyenne Au Maroc, la priorité est donnée aux forêts naturelles, dont les peuplements se composent d’espèces qui Figure 13-2. Afrique du Nord: superficies des forêts naturelles présentent un intérêt social et économique important. et des plantations forestières en 2000 et changements nets de L’aménagement a été élargi à différentes formations de superficie forestière entre 1990 et 2000 Cedrus atlantica, Pinus spp., Q. suber, et à un certain Le relief et la diversité du climat au Maroc ont favorisé nombre d’autres espèces feuillues et résineuses (Maroc la présence d’une grande variété d’écosystèmes, ce qui se AEFCS 1997). traduit par une richesse floristique appréciable. Plus de Du fait que la principale fonction du couvert forestier est 4 200 espèces et sous-espèces ont été répertoriées, dont 800 de protéger le sol de l’érosion et le paysage d’une sont endémiques. En Algérie, les conditions bioclimatiques dégradation ultérieure, des efforts ont été déployés pour variables, classées comme sahariennes au sud et humides établir des aires protégées à partir de la création de parcs dans le nord, ont favorisé le développement d’une flore nationaux et de réserves naturelles. La Tunisie a créé huit riche flore: 3 300 espèces végétales ont été recensées dont parcs nationaux d’une étendue de 200 000 ha, dont 12 pour 640 sont menacées et 256 sont endémiques (Algérie DGF cent sont composés de différentes formations forestières. 2000). Les parcs nationaux ont été conçus pour protéger les reliques de forêt ou la faune sauvage, ainsi que des espèces AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS végétales menacées. Ils couvrent donc un large éventail DE LA FORÊT d’écosystèmes (Tunisie DGF 1997). L’aménagement officiel des forêts dans les pays d’Afrique Le système d’aires protégées de l’Algérie, à l’exclusion du Nord s’est développé graduellement à partir des années des parcs désertiques du Hoggar et du Tassili au sud, occupe 50. Depuis lors, d’importants progrès ont été accomplis et une superficie de 250 000 ha, dont 113 000 ha sont couverts une part notable des ressources est maintenant soumise à par diverses formations forestières, et 59 000 ha par le des plans d’aménagement. Sur les six pays d’Afrique du maquis. Comme en Tunisie, les zones protégées Nord, deux seulement ont fourni des informations à comprennent une panoplie d’écosystèmes d’intérêt FRA2000 sur leur superficie forestière sujette à un plan particulier, en raison de leur biodiversité (Algérie DGF d’aménagement officiel et approuvé à l’échelon national 2000). (tableau 13-1). L’Algérie a déclaré que 597 000 ha, ou La biodiversité du Maroc est parmi la plus riche du 28 pour cent de sa superficie forestière, sont couverts par un bassin méditerranéen. Pour protéger ce patrimoine national, 112 FRA 2000 - Rapport principal

le Maroc a constitué un réseau d’aires protégées comprenant souvent les plantations d’enrichissement dans des dix parcs nationaux et 146 réserves (Maroc AEFCS 1996b). peuplements régénérés naturellement ou des espèces Ce système abrite un important éventail d’écosystèmes. La arbustives comme Atriplex spp., Acacia spp., Calligonum superficie forestière dans les parcs nationaux serait de comosum, Prosopis juliflora, Opuntia ficus-indica et l’ordre de 120 000 ha. Parkinsonia aculeata, utilisées comme fourrage, pour la Les ressources forestières de l’Algérie appartiennent fixation des dunes ou la stabilisation des sols (FAO sans date). principalement à l’Etat et 8,7 pour cent seulement reviennent Les pays de la sous-région ont reconnu que les à des entités privées (Ikermoud 2000). En Tunisie, le secteur ressources forestières sont des biens importants sur les plans privé possède environ 5,2 pour cent du couvert forestier, qui économique, social et environnemental. L’Algérie, le Maroc est entièrement composé de plantations (Selmi 2000). Les et la Tunisie, qui sont les pays les plus boisés, déploient des forêts privées du Maroc ont été estimées à 2,9 pour cent de efforts considérables pour conserver, développer et exploiter l’ensemble du couvert forestier. Toutes les forêts privées leurs ressources de façon durable, à travers une amélioration sont plantées. On ne dispose pas d’informations sur la de la législation, l’aménagement durable et la mise en œuvre propriété des forêts en Egypte ou en Jamahiriya arabe de programmes ambitieux de développement. De ce fait, les libyenne. effets de la désertification sont minimisés, malgré des Les incendies de forêt sont une grave menace pour les conditions naturelles et sociales défavorables, et le secteur ressources forestières, en dépit des efforts réalisés pour de production s’est amélioré notablement. De nombreux limiter leur impact négatif. En Algérie, le nombre de feux produits sont extraits de la forêt, y compris le bois d’œuvre et enregistré dans le domaine forestier varie d’une année sur d’autres produits ligneux et non ligneux. La contribution du l’autre. Le nombre le plus faible, signalé au cours des secteur forestier à l’économie nationale et à la satisfaction 15 dernières années, était de 562 feux, et le plus élevé de des besoins des populations rurales de ces pays est 2 322, avec une moyenne de 1 256 (Ikermoud 2000). La appréciable. Au Maroc, par exemple, la contribution du superficie moyenne affectée par le feu chaque année pendant secteur forestier à l’économie nationale est estimée à 10 pour la même période a été estimée à 37 917 ha, soit 1,8 pour cent cent du produit intérieur brut agricole, si l’on tient compte de du couvert forestier national. Au cours de la même période, toutes les utilisations des ressources (Maroc AEFCS 1997). la Tunisie a enregistré 134 incendies qui ont affecté en Apart le bois d’œuvre et le bois de feu, le liège produit moyenne 1 783 ha par an (Selmi 2000), ce qui représente par l’écorce de Quercus suber génère d’importants revenus. 0,4 pour cent du couvert forestier national. Aucune Le Maroc possède 366 000 ha de cette espèce, l’Algérie information n’est disponible sur les incendies de forêt pour 230 000 ha et la Tunisie 46 000 ha, et ils produisent les autres pays de la sous-région, mais du fait des similitudes respectivement environ 15 000 tonnes (Maroc AEFCS sociales, économiques et environnementales de ces pays, il 1999c), 9 600 tonnes (Ikermoud 2000) et 8 100 tonnes est probable que l’impact des feux de forêt est analogue à (Tunisie DGF 1997) de liège. celui de l’Algérie et de la Tunisie. Les écosystèmes forestiers de ces pays remplissent de nombreuses fonctions, pas seulement économiques, et CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES parfois incompatibles. Sous des conditions climatiques L’évaluation du couvert forestier et de son évolution dans les quelquefois extrêmement sévères, on attend de la forêt pays d’Afrique du Nord n’a pas été aisée. Les définitions et qu’elle joue des fonctions multiples: fournir différents les systèmes de classification nationaux différaient produits ligneux ou non ligneux pour la consommation des largement de ceux utilisés par le programme FRA2000. Une ménages et pour la transformation industrielle destinée au étroite collaboration avec la Tunisie et l’Algérie a permis marché local ou même à l’exportation, sauvegarder la aux experts nationaux d’adapter leurs classes nationales au biodiversité, conserver le sol et les eaux et combattre la système de classification mondial. Les informations sur le désertification (Algérie DGF 2000; Maroc DGF 1997). couvert forestier du Maroc sont les plus récentes (Maroc La législation relative à la forêt et à la flore et faune AEFCS 1996d). Les résultats de son inventaire forestier sauvages varie considérablement entre les pays de la sous- national ont été publiés en 1996. Il contenait des région. Elle a été révisée récemment en Tunisie et au Maroc informations sur le couvert forestier du Sahara occidental où de nouveaux concepts ont été introduits, tels que la qui en ont été extraites. Les jeux de données disponibles participation des populations locales, les incitations à planter pour tous les pays ont été produits à partir d’inventaires des arbres et l’engagement à ce que “le domaine forestier ne simples, sans informations sur les changements survenus au soit pas réduit”. Bien que, dans certains pays, la législation cours du temps. La Tunisie étant plus avancée dans la mise à ait permis de réduire le taux de déforestation, et de l’arrêter jour de ses inventaires, des résultats préliminaires ont été dans d’autres, le couvert forestier de la sous-région continue utilisés et ont donné des tendances provisoires. à s’amenuiser en raison des incendies et surtout du En ce qui concerne les plantations forestières, les données surpâturage. Dans les pays d’Afrique du Nord, malgré leur signalées sont parfois trompeuses. Elles comprennent développement social et économique récent, beaucoup de Afrique du Nord 113

populations rurales pratiquent encore l’élevage. La forêt FAO. Sans date. Ressources forestières de la Libye. représente, dans de très nombreux cas, des zones de pâturage Document de travail. Rome (inédit). du bétail, et le faible taux de régénération de la végétation Ikermoud, M. 2000. Evaluation des ressources forestières qui en résulte a conduit à une dégradation grave (Algérie nationales. Alger, Algérie, DGF. DGF 2000; Tunisie DGF 1997; Maroc AEFCS 1996a). Maroc. Administration des Eaux et Forêts et de la La pression croissante exercée sur les ressources par les Conservation des Sols (AEFCS). 1996a. Colloque populations de la sous-région, ainsi que le climat et la faible national sur la forêt, rapport des modules. Rabat. fertilité du sol, ont fragilisé encore plus les écosystèmes, et Maroc AEFCS. 1996b. National parks and natural reserves dans certains endroits, leur renouvellement est compromis. of Morocco. Rabat. La forêt naturelle, lorsqu’elle est soumise au contrôle strict Maroc AEFCS. 1996c. Maroc. Rabat. de forestiers locaux appliquant une législation appropriée, Maroc AEFCS. 1996d. Rapport final, inventaire des est protégée d’une transformation trop importante vers ressources forestières du Maroc. Rabat. d’autres utilisations des sols. Le problème qui demeure, et Maroc AEFCS. 1997. 17ème session du comité qui peut affecter profondément la ressource, est la CFFSA/CEF/CFPO des questions forestières dégradation généralisée du couvert forestier et de la méditerranéennes, Silva Mediterranea, rapport national. biodiversité au cours du temps. La désertification progresse Rabat. aussi vers le nord, empêchant la reprise de la végétation sur Maroc AEFCS. Sans date. Aperçu sur le Maroc forestier. les terres défrichées ou abandonnées sans intervention Rabat. humaine pour la préparation du sol, l’application d’engrais Selmi, K. 2000. Tunisie, rapport sur les ressources forestières et l’arrosage pendant la régénération (Algérie DGF 2000; en Tunisie pour le FRA 2000. Tunis, Tunisie, DGF. Tunisie DGF 1997; Maroc AEFCS 1996a). Tunisie. Direction générale des forêts (DGF). 1995. Résultats du premier inventaire forestier national en BIBLIOGRAPHIE Tunisie. Tunis. Algérie. Direction générale des forêts (DGF). 2000. Etude Tunisie. DGF. 1997. Plan directeur national des ressources prospective du secteur forestier en Algérie. Alger. forestières et pastorales. Tunis. Afrique de l’Ouest 115

Chapitre 14 Afrique de l’Ouest

1. Bénin 2. Burkina Faso 3. Tchad 4. Côte d’Ivoire 5. Gambie 6. Ghana 7. Guinée-Bissau 8. Guinée 9. Libéria 10. Mali 11. Mauritanie 12. Niger 13. Nigéria 14. Sénégal 15. Sierra Leone 16. Togo Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 14-1. Afrique de l’Ouest: carte du couvert forestier

L’Afrique de l’Ouest comprend 16 pays répartis le long d’un les forêts ombrophiles d’Afrique de l’Ouest sont moins gradient climatique allant de la région du Sahel au nord, à la riches en biodiversité que celles d’Afrique centrale, et zone guinéo-congolaise au sud (figure 14-1)29. Cette sous- l’endémisme y est relativement bas (UICN 1996). région renferme une grande variété de classes de végétation Néanmoins, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigéria sont naturelle dont les forêts tropicales humides, les forêts sèches parmi les 50 pays ayant la biodiversité la plus riche du et la savane. Les forêts tropicales humides peuvent se monde (WCMC 1994). Au Nigéria, par exemple, subdiviser en forêts tropicales ombrophiles et forêts 4 600 espèces végétales sont présentes dont environ tropicales décidues. Les forêts tropicales ombrophiles 200 sont endémiques. forment une ceinture qui va de la frontière orientale du Le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger sont de loin Sierra Leone jusqu’au Ghana. Elles disparaissent les pays les plus vastes d’Afrique de l’Ouest, avec une progressivement près de la Volta, puis continuent du Bénin superficie en terre totale couvrant 65 pour cent de la oriental jusqu’au sud du Nigéria. Les forêts tropicales sous-région, en grande partie désertique. En réalité, le décidues bordent les forêts tropicales ombrophiles. Une couvert forestier de ces quatre pays réunis ne représente que bande de forêt sèche s’étire du nord du Nigéria et du Tchad 6 pour cent de leur superficie terrestre totale. Au contraire, la jusqu’au Sénégal. Les zones climatiques plus sèches sont Gambie et la Guinée-Bissau sont les plus petits pays de la également caractérisées par des formations boisées (savane sous-région, mais néanmoins les plus boisés. arborée et arbustive, parcs arborés et jachères forestières). Les régions sèches d’Afrique de l’Ouest correspondent, RESSOURCES FORESTIéRES d’un point de vue floristique, à la zone de transition La qualité des connaissances et des informations sur les sahélienne, ainsi qu’au centre régional d’endémisme ressources forestières varie d’un pays à l’autre. Pour la soudanien (Bellefontaine et al. 2000). plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, les informations et Les régions humides appartiennent au centre les données sur les ressources forestières sont anciennes, d’endémisme guinéo-congolais (UICN 1996). Cependant, obsolètes et/ou partielles. En effet, quelques pays seulement ont procédé à une évaluation de leurs ressources forestières au niveau national pendant les années 90 (Bénin, Burkina 29 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry Faso, Guinée-Bissau, Gambie, Nigéria). D’autres pays de la 116 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 14-1. Afrique de l’Ouest: ressources forestières et aménagement Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changement Volume et Forêts des terres de la superficie biomasse soumises à un plan entre 1990 et 2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts (total forêts) (total forêts) naturelles forestières

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Bénin 11 063 2 538 112 2 650 24,0 0,4 -70 -2,3 140 195 - - Burkina Faso 27 360 7 023 67 7 089 25,9 0,6 -15 -0,2 10 16 694 10 Côte d’Ivoire 31 800 6 933 184 7 117 22,4 0,5 -265 -3,1 133 130 1 387 19 Gambie 1 000 479 2 481 48,1 0,4 4 1,0 13 22 - - Ghana 22 754 6 259 76 6 335 27,8 0,3 -120 -1,7 49 88 - - Guinée 24 572 6 904 25 6 929 28,2 0,9 -35 -0,5 117 114 112* s.o. Guinée-Bissau 3 612 2 186 2 2 187 60,5 1,8 -22 -0,9 19 20 - - Libéria 11 137 3 363 119 3 481 31,3 1,2 -76 -2,0 201 196 - - Mali 122 019 13 172 15 13 186 10,8 1,2 -99 -0,7 22 31 - - Mauritanie 102 522 293 25 317 0,3 0,1 -10 -2,7 4 6 - - Niger 126 670 1 256 73 1 328 1,0 0,1 -62 -3,7 3 4 - - Nigéria 91 077 12 824 693 13 517 14,8 0,1 -398 -2,6 82 184 832* s.o. Sénégal 19 252 5 942 263 6 205 32,2 0,7 -45 -0,7 31 30 - - Sierra Leone 7 162 1 049 6 1 055 14,7 0,2 -36 -2,9 143 139 - - Tchad 125 920 12 678 14 12 692 10,1 1,7 -82 -0,6 11 16 - - Togo 5 439 472 38 510 9,4 0,1 -21 -3,4 92 155 12 2 Total Afrique de l’Ouest 733 359 83 369 1 710 85 079 11,6 0,4 -1 351 -1,5 61 84 - - Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0,8 -5 262 -0,8 72 109 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source: Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel seulement. Les chiffres nationaux ne sont pas disponibles.

sous-région ont entrepris des évaluations forestières changement de la superficie forestière (-1,5 pour cent en nationales à des dates antérieures (Sénégal, 1985; Sierra moyenne) par rapport à l’ensemble de l’Afrique (-0,78 pour Leone, 1986; Tchad, 1988; Togo, 1975; Libéria, 1981). Les cent). En termes de superficie, le Nigéria et la Côte d’Ivoire pays d’Afrique de l’Ouest restants n’ont réalisé que des ont de loin la plus grande perte annuelle en couvert forestier. évaluations partielles ne couvrant qu’une portion seulement Le Niger a le taux annuel de déforestation le plus important de leurs forêts nationales. Par conséquent, les superficies (tableau 14-1, figure 14-2). forestières de certains de ces pays présentées dans le Les plantations forestières en Afrique de l’Ouest tableau 14-1 se basent sur des estimations d’experts représentent plus de 20 pour cent de toutes les plantations nationaux (Tchad, Ghana, Libéria, Mauritanie, Niger, Sierra africaines. Cependant, les statistiques relatives aux forêts Leone, Togo). Un atelier a été organisé en 1999 à plantées manquent de fiabilité dans plusieurs pays en raison Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, sur la collecte des données de l’absence d’inventaires, de la fréquence des incendies, du pour cette sous-région, avec la participation de tous les pays manque d’entretien et/ou du défrichement incontrôlé (par d’Afrique de l’Ouest à l’exception du Tchad (FAO 2000). exemple Guinée, Ghana, Libéria, Tchad). Dans les zones Les pays d’Afrique de l’Ouest ont des ressources humides d’Afrique de l’Ouest, les pays ont des superficies de forestières limitées (11 pour cent environ de l’ensemble des plantations forestières conséquentes, établies principalement terres émergées) en raison du climat (pays de la zone à des fins industrielles (par exemple Côte d’Ivoire, Bénin, sahélo-soudanaise), du taux élevé de population (par Nigéria). Néanmoins, les plantations pour la production de exemple Nigéria, Bénin, Togo), du défrichement en faveur bois d’œuvre, qui sont coûteuses et difficiles à gérer, ne de l’agriculture ou de l’exportation à long terme des suffisent pas à compenser l’exploitation extensive des forêts produits ligneux (par exemple Côte d’Ivoire). C’est naturelles. En outre, la superficie des plantations établies pourquoi les forêts de cette sous-région ne représentent que pour la production de bois de haute qualité, comme le bois 13 pour cent de l’ensemble du couvert forestier du continent extrait des forêts humides, sera insuffisante pour répondre à et 2 pour cent de la superficie forestière mondiale. La la demande future (FAO 2000). Dans les zones sèches de la Guinée-Bissau est de loin le pays le plus boisé avec 60 pour sous-région, les superficies de plantations forestières sont cent de la superficie de ses terres couverte de forêts. La moins importantes et principalement établies à des fins non Mauritanie et le Niger, en revanche, sont les pays les moins industrielles (à l’exception du Sénégal). De nombreuses boisés (respectivement 0,3 et 1,0 pour cent de la superficie plantations ont été mises en place avec l’objectif d’arrêter ou totale de leurs terres) en raison des conditions climatiques d’inverser le processus de désertification, qui est le principal sèches. L’Afrique de l’Ouest a un fort taux annuel négatif de problème écologique de nombreux pays au climat sec (Niger, Afrique de l’Ouest 117

14

Plantation forestière Forêt naturelle 12 Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000

10

8

6

4 Millions d'hectares

2

0

-2

-4 e é ria ria gal nin é é é Mali é n Togo Niger B Ivoire Tchad ’ é Guin Ghana Lib Nig Gambie S e-Bissau é te d Mauritanie ô C Sierra Leone Burkina Faso Guin

Figure 14-2. Afrique de l’Ouest: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de superficie forestière entre 1990 et 2000

Tchad, Mali, Nigéria, Burkina Faso, Mauritanie, Sénégal) notamment dans les zones sèches où une grande partie du (FAO 2000). bois de feu est récoltée hors de la forêt. Jensen (1995) a Le volume total des forêts d’Afrique de l’Ouest est estimé que le volume de bois présent dans les jachères et estimé à 5 milliards de mètres cubes sur écorce, soit 11 pour celui des arbres disséminés sur des terres agricoles, cent du volume de toutes les forêts africaines. Les représente environ 30 pour cent de toutes les ressources en estimations du volume et de la biomasse pour la plupart des bois au Burkina Faso, et 19 pour cent en Gambie. pays se sont basées sur des données d’inventaires forestiers existants. Dans les zones humides, l’évaluation du volume AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA porte sur le volume de bois d’œuvre. Dans les zones sèches, FORÊT l’évaluation du volume comprend généralement toute la Sur les 16 pays d’Afrique de l’Ouest, trois seulement ont biomasse ligneuse, y compris les troncs et les branches fourni des informations sur la superficie forestière totale servant de combustible. Il a été estimé que la production soumise à un plan d’aménagement officiel et approuvé à maximale de végétation naturelle en Afrique de l’Ouest est l’échelle nationale (tableau 14-1). Parmi ces pays, le Togo a comprise entre 0,1 et 2,75 m3 par hectare et par an, en le pourcentage le plus faible (2 pour cent) et la Côte d’Ivoire fonction des précipitations et du type de végétation le plus élevé (19 pour cent). Des résultats partiels étaient (Bellefontaine et al. 2000). disponibles pour le Nigéria (forêts ombrophiles de plaine Le bois issu des arbres hors forêt est extrêmement seulement) indiquant qu’au moins 832 000 hectares (soit 6 important dans cette sous-région. En effet, le couvert pour cent) de l’ensemble de la superficie forestière du pays forestier clairsemé de la plupart des pays d’Afrique de sont couverts par un plan d’aménagement. Ces informations l’Ouest rend cette ressource en bois très précieuse, manquent pour les pays restants, y compris le Ghana qui, 118 FRA 2000 - Rapport principal

d’après une étude récente de l’OIBT (OIBT 2000), cent de la consommation totale d’énergie dans ces pays, paraissait avoir rempli toutes les conditions nécessaires mais il n’existe pas d’informations fiables sur le commerce pour gérer durablement ses unités forestières. et la consommation de bois (FAO 2000). La plus forte La décentralisation est amorcée dans la majorité des consommation est celle du Burkina Faso et de la Gambie. pays d’Afrique de l’Ouest, clarifiant le rôle et le régime de Les fortes densités de population ont entraîné une propriété des ressources. Néanmoins, le régime foncier est surexploitation des forêts sèches pour le bois de feu, au parfois très complexe en raison du chevauchement entre les Niger, au Nigéria, au Togo et au Bénin, où cette ressource droits de propriété et les droits d’usages. Ce fait s’applique devient de plus en plus rare, conduisant à des pénuries notamment aux zones de savane et davantage encore aux occasionnelles (Bellefontaine et al. 2000). zones sahéliennes où les domaines forestiers, pastoraux et Les produits forestiers non ligneux jouent un rôle agricoles se confondent (Bellefontaine et al. 2000). important auprès des populations locales, mais peu de L’exploitation et l’aménagement des forêts naturelles statistiques sont disponibles à l’exception des produits ont une très longue histoire dans les zones humides de commercialisables. Des informations sur certains produits l’Afrique de l’Ouest. Un certain nombre de systèmes de (comme la gomme arabique au Tchad) sont disponibles car sylviculture tropicale a été mis à l’essai par le passé pour leur exportation contribue au budget national. Les arbres essayer d’accroître au maximum la production sont aussi une importante source de fourrage dans ces zones (régénération par coupes progressives dans les tropiques, sèches. sélection améliorée, etc.). Ces techniques sylvicoles n’ont De nombreux pays ont créé des agences de coordination pas toujours été couronnées de succès pour des raisons aussi pour la gestion de l’environnement. Certains pays (Bénin, bien écologiques que de gestion (FAO 2000; Dupuy et al. Gambie, Ghana) entreprennent à l’heure actuelle une 1999). Dans tous les pays de la sous-région ayant des forêts décentralisation des fonctions de l’Etat pour la planification tropicales humides, l’exploitation du bois d’œuvre est d’actions liées à l’environnement. D’autres ont formulé une soumise au contrôle des services forestiers nouvelle législation relative à la gestion de l’environnement gouvernementaux. Des règlements établissent les méthodes et des ressources naturelles, et établi des systèmes de suivi et de coupe et les systèmes d’exploitation les plus appropriés. de réglementation (Côte d’Ivoire). C’est ainsi que le Ghana Aux compagnies privées d’exploitation ou aux particuliers, a mis au point des directives pour l’évaluation des impacts le gouvernement octroie des concessions, et des contrats sur l’environnement (FAO 2000). Plusieurs ONG sont passés avec formulation des règles et des procédures à s’occupent de la conservation durable de la biodiversité suivre, y compris dans certains cas, le repeuplement et les dans les aires protégées. En 1997, le Centre mondial de opérations après exploitation. Cependant, bien souvent, les surveillance continue de la conservation de la nature a contraintes financières empêchent le suivi et le contrôle de estimé qu’environ 128 aires font l’objet d’une protection la part du gouvernement. Pour les plantations forestières, légale en Afrique de l’Ouest (WCMC 1997). des accords et des contrats sont établis pour gérer leur exploitation et pour prévenir les conflits (FAO 2000). CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Dans les zones sèches, un certain nombre de projets La plupart des pays d’Afrique de l’Ouest ont défini, ou sont pilotes est en cours ou a été réalisé pour évaluer les effets entrain de définir, de nouvelles politiques forestières qui d’une participation accrue des populations à intègrent le concept d’aménagement durable des forêts. l’aménagement des forêts. Pendant les années 80, de Néanmoins, bien souvent, la plupart de ces pays n’ont pas nombreux projets ont été entrepris avec une participation les moyens financiers et matériels de mettre en œuvre limitée des populations locales. Depuis, pour des questions convenablement ces politiques (FAO 2000). Les liées au régime foncier, aux groupes d’usagers et d’intérêts programmes forestiers ne bénéficient généralement que de ainsi qu’aux problèmes de conflits d’usage, l’aménagement financements limités. C’est pourquoi, les institutions des ressources naturelles a été décentralisé en faveur des forestières de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest sont populations (Dupuy et al. 1999). De plus, cette participation sous-équipées pour remplir leurs fonctions. Les locale a lentement été intégrée dans les programmes de informations sur les ressources forestières de ces pays ne reboisement. Ce processus de décentralisation est illustré sont généralement pas fiables, relativement anciennes et par le projet Energie II au Niger, dont l’objectif principal est nécessitent une actualisation. Beaucoup de pays ont les l’aménagement durable des forêts pour l’utilisation du bois capacités administratives et techniques nécessaires pour de feu. Ce projet se base sur le transfert des responsabilités établir des plantations forestières. Toutefois, l’entretien et la de l’Etat vers les populations locales pour la gestion des commercialisation de ces plantations sont aussi entravés par ressources naturelles renouvelables (mais pas la propriété) des contraintes financières (FAO 2000). (Bellefontaine et al. 2000). La pression sur les ressources forestières en Afrique de De grandes quantités de bois de feu sont consommées l’Ouest provient de multiples facteurs, y compris la dans cette sous-région. Le bois de feu constituerait 85 pour croissance démographique rapide, le développement Afrique de l’Ouest 119

économique, la pauvreté et les politiques gouvernementales bois de feu» qui caractérise de nombreux pays du Sahel (manque de décentralisation dans certains pays, insuffisance (Mauritanie, Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad). d’informations utiles sur les forêts, difficulté de mise en Les coupes de bois pour extraire du combustible ligneux œuvre de projets, etc.). La faible reconnaissance des droits sont en augmentation. Cependant, la plupart des pays ont légitimes des populations autochtones et des autres mis au point des politiques liées à l’énergie, et la communautés traditionnelles sur leurs territoires a pu coopération régionale dans le secteur de l’énergie est en également conduire à une déforestation. Cette lacune, train de s’améliorer grâce à la création d’une Commission conjuguée à l’insécurité foncière des terres, donne lieu africaine de l’énergie (FAO 2000). souvent à une situation d’accès libre où aucun individu ou Le climat est le principal facteur naturel qui accentue communauté n’est responsable de la terre. Les conflits qui l’impact des activités humaines sur l’environnement, ont éclaté dans certains pays de la sous-région (Libéria, particulièrement dans les zones tropicales sèches où les Sierra Leone) ont entraîné la destruction des forêts et des fortes sécheresses sont fréquentes et la qualité du sol infrastructures, ainsi que l’installation de réfugiés dans des mauvaise. La désertification est le principal problème zones forestières. La croissance de la population urbaine écologique pour les pays au sud du Sahara. Des efforts mène généralement à la déforestation des zones situées à considérables ont été déployés pour arrêter, voire inverser proximité des villes pour l’exploitation du bois de feu et de cette tendance, y compris le reboisement à l’aide essences matériaux de construction ainsi que l’installation des exotiques, la création de ceintures vertes et le populations (FAO 2000; Bellefontaine et al. 2000). développement de l’agroforesterie. Par ailleurs, Les principales causes directes de la déforestation sont d’importants progrès ont été réalisés dans le développement l’agriculture associée à des pratiques inadaptées (agriculture de variétés agricoles à haut rendement, la recherche sur les itinérante et cultures de rente), l’exploitation des forêts systèmes agroforestiers (depuis les années 70) en vue (techniques d’exploitations inadéquates, faibles accords d’améliorer la productivité et la durabilité, et les nouvelles pour les concessions, etc.) et d’autres utilisations des terres recherches sur la transformation à moindre coût de comme l’urbanisation et l’exploitation minière. Les forêts l’agriculture itinérante. Beaucoup d’études scientifiques ont ont été largement surexploitées pour le bois d’œuvre dans également été entreprises sur les espèces fixatrices d’azote, cette sous-région (FAO 2000). Dans les forêts humides, la qui jouent un rôle important dans la conservation de la déforestation est due, pour une large part, à la mise en place fertilité du sol. L’utilisation de ces arbres a permis d’obtenir de cultures de rente et de plantations. De vastes étendues de des résultats spectaculaires en matière de fixation des dunes forêt tropicale ombrophile ont été déboisées pour y planter au Sénégal. En outre, une collaboration régionale a été créée des cultures de rente comme le cacao, le café et le pour l’établissement de règlements pratiques et cohérents caoutchouc (Côte d’Ivoire). Les incendies de forêt sont sur la protection des forêts, pour minimiser les effets considérés comme l’un des principaux obstacles à la préjudiciables des conflits sur l’environnement et traiter des conservation et à l’aménagement durable des forêts. Les questions liées à la terre comme la désertification feux incontrôlés, combinés à l’agriculture itinérante, (Bellefontaine et al. 2000; FAO 2000). favorisent l’installation d’une végétation herbacée pauvre Les projets forestiers en Afrique de l’Ouest adoptent, à où dominent des espèces comme Panicum maximum et l’heure actuelle, le concept de gestion des ressources Imperata cylindrica (Louppe et al. 1995). renouvelables en intégrant les utilisations multiples des Les mangroves subissent aussi une pression croissante terres ainsi que la participation des populations locales. du développement économique dans les zones côtières, de la Cette participation s’est accrue au cours des dernières transformation en terres agricoles (rizières) et de la collecte années mais a encore besoin d’être améliorer. Parmi de bois de feu pour les villes de la côte (FAO 2000). d’autres questions importantes figurent le renforcement de Dans les zones sèches, la pénurie en terres fertiles pour la formation du personnel forestier, la mise en place de l’agriculture accroît la pression sur les zones boisées. Outre programmes éducatifs pour les populations sur les pratiques la transformation directe et permanente vers l’agriculture, agricoles durables et les techniques agroforestières, la les forêts font aussi l’objet d’une dégradation progressive promotion de sources d’énergie alternatives et de techniques due aux raccourcissements des durées de la jachère à faible consommation d’énergie, ainsi que l’amélioration forestière, si bien que la fertilité des sols n’est plus assurée. de l’utilisation des produits forestiers (FAO 2000). Le surpâturage prolongé dans certaines zones, et les incendies incontrôlés, accélèrent les processus de BIBLIOGRAPHIE dégradation des sols. La pénurie en bois de feu et la Bellefontaine, R., Gaston, A. et Petrucci, Y. 2000. dégradation des forêts affectent les zones surpeuplées ayant Aménagement des forêts tropicales des zones tropicales des superficies forestières insuffisantes. La déforestation et sèches. Cahier FAO Conservation N° 32. Rome. la récolte de bois de feu peuvent facilement excéder la Dupuy, B., Maître, H.-F. et Amsallem, I. 1999. Techniques capacité de régénération de l’écosystème. C’est la «crise du de gestion des écosystèmes forestiers tropicaux: état de 120 FRA 2000 - Rapport principal

l’art. Document de travail FAO/FPIRS/05 préparé pour of bush fires on vegetation: the Aubréville fire plots after 60 l’examen des politiques et stratégies forestières, Banque years. Commonwealth Forestry Review. 74(4): 288-292. mondiale. Montpellier, France, Cirad-Forêt. OIBT. 2000. Review of progress towards the year 2000 FAO. 2000. Actes de l’atelier sous-régional sur les statistiques objective, par D. Poore et Tang Hooi Chiew. Rapport forestières et perspectives pour le secteur forestier en présenté à la 28e session du CIBT, 24-30 mai 2000, Lima, Afrique/FOSA sous-région ECOWAS. Yamoussoukro, Côte Pérou. CIBT(XXVIII)/9/Rév.2. d’Ivoire, 13-18 décembre 1999. FAO, Rome. UICN. 1996. Atlas pour la conservation des forêts Jensen, A.M. 1995. Evaluation des données sur les tropicales d’Afrique. J.-P. de Monza, éd. ressources ligneuses au Burkina Faso, en Gambie, au WCMC. 1994. Priorities for conserving global species Mali, au Niger et au Sénégal. Dans: Examen des richness and endemism. WCMC Biodiversity Series N° 3. politiques, stratégies et programmes du secteur des World Conservation Press. énergies traditionnelles. Banque mondiale. 2e version. WCMC. 1997. United Nations List of Protected Areas 1997. Louppe, D., Ouattara, N. et Coulibaly A. 1995. The effects www.wcmc.org.uk/protected_areas/data/ un_97_list.html Afrique centrale 121

Chapitre 15 Afrique centrale

1. Burundi 2. Cameroun 3. République centrafricaine 4. Congo 5. République démocratique du Congo 6. Gabon 7. Guinée équatoriale 8. Rwanda

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 15-1. Afrique centrale: carte du couvert forestier

L’Afrique centrale30 est sous-région fortement boisée, dont un gradient d’écosystèmes et donc de la biodiversité. La 57 pour cent environ de la surface est couverte par des forêts forêt ombrophile sempervirente de plaine (y compris les naturelles. Elle possède la plus vaste superficie continue de forêts marécageuses situées, pour une large part, dans l’est forêts tropicales humides du continent africain et la du Congo et dans l’ouest de la République démocratique du deuxième plus grande du monde (après la forêt Congo) et la forêt de feuillus semi-décidue dominent cette amazonienne). Ce couvert forestier quasi-uniforme englobe sous-région et sont parmi les plus riches d’Afrique. Les le Gabon, la Guinée équatoriale, le Congo, la majeure partie forêts de montagne (Rwanda, Burundi, Cameroun et du Cameroun et la République démocratique du Congo, République démocratique du Congo) ont une biodiversité ainsi qu’une petite partie de la République centrafricaine plus faible mais contiennent souvent un nombre plus élevé (figure 15-1). La République démocratique du Congo est de d’espèces endémiques (UICN 1996). Il existe également des loin le pays le plus grand de cette sous-région, avec plus de forêts sèches dans le nord de la République centrafricaine et 226 millions d’hectares de terres. Le Burundi et le Rwanda du Cameroun. sont parmi les plus petits pays de l’Afrique centrale et du L’Afrique centrale, riche en ressources naturelles, a joué continent africain. Une caractéristique importante de cette dans l’histoire et continue de jouer un rôle de réservoir pour sous région est la répartition zonale du climat qui entraîne l’exportation de produits bruts vers les nations industrialisées, en particulier le bois et le minerai et plus récemment le pétrole. Les utilisations de la forêt sont 30 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry multiples et varient d’une pression de récolte très faible à 122 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 15-1. Afrique centrale: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de superficie biomasse à un plan entre 1990 et 2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts (total forêts) (total forêts) naturelles forestières

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Burundi 2 568 21 73 94 3,7 n.s. -15 -9,0 110 187 - - Cameroun 46 540 23 778 80 23 858 51,3 1,6 -222 -0,9 135 131 - - Congo 34 150 21 977 83 22 060 64,6 7,7 -17 -0,1 132 213 - - Gabon 25 767 21 790 36 21 826 84,7 18,2 -10 n.s. 128 137 - - Guinée équatoriale 2 805 1 752 - 1 752 62,5 4,0 -11 -0,6 93 158 - - République centrafricaine 62 297 22 903 4 22 907 36,8 6,5 -30 -0,1 85 113 269* s.o. Rép. dém. du Congo 226 705 135 110 97 135 207 59,6 2,7 -532 -0,4 133 225 - - Rwanda 2 466 46 261 307 12,4 n.s. -15 -3,9 110 187 - - Total Afrique centrale 403 298 227 377 634 228 011 56,5 2,6 -852 -0,4 127 194 - - Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0,8 -5 262 -0,8 72 109 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source: Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel seulement. Les chiffres nationaux ne sont pas disponibles. l’exploitation commerciale d’intensité variable de bois superficie totale de ses terres. Le Burundi et le Rwanda ont d’œuvre, en passant par des prélèvements de produits le pourcentage le plus faible de couvert forestier (4 et forestiers non ligneux. L’Afrique centrale ne forme pas une 12 pour cent respectivement). En dépit du manque de entité politique ou socio-économique homogène: plus de statistiques précises, il est clair que les forêts du bassin du 70 pour cent de sa population est rurale, bien que le Gabon et Congo ont connu des taux annuels de déforestation le Congo soient les pays les plus urbanisés. Dans certaines relativement faibles comparativement à d’autres forêts zones, les densités de population sont parmi les plus faibles tropicales et à l’ensemble de l’Afrique. Néanmoins, elles d’Afrique. Cependant, le Rwanda et le Burundi sont très ont été sujettes à une dégradation progressive qu’il est densément peuplés, avec 90 pour cent de leur population difficile d’estimer. Le Burundi et le Rwanda ont les taux vivant en milieu rural. D’une manière générale, les pays annuels négatifs de changement de superficie forestière les d’Afrique centrale sont parmi les plus pauvres du monde, à plus élevés, alors que le Congo, la République l’exception du Gabon (FAO 2000). centrafricaine et le Gabon ont des taux annuels inférieurs ou égaux à -0,1 pour cent (tableau 15-1; figure 15-2). Les plus RESSOURCES FORESTIéRES grandes surfaces déboisées chaque année se trouvent en Les connaissances sur les ressources forestières sont République démocratique du Congo et au Cameroun. relativement réduites, et la plupart des inventaires forestiers Parce que l’Afrique centrale possède des ressources d’Afrique centrale ne couvrent qu’une partie du domaine forestières considérables, les efforts de reboisement ont été forestier productif (Cameroun, Congo, Gabon, Rwanda et minimes jusqu’à présent. Ces efforts ont consisté République centrafricaine). Al’échelle nationale, les principalement à la mise en place de plantations informations sur les superficies de forêts sont obsolètes commerciales, plutôt qu’au reboisement des zones lorsqu’elles existent, et ont besoin d’être actualisées. Le surexploitées ou dégradées. Environ 634 000 hectares de dernier inventaire forestier national du Burundi date de plantations ont été établies en Afrique centrale avec des 1976, et celui de la République démocratique du Congo de degrés variables de réussite. Beaucoup de plantations au 1982. Les données les plus récentes au niveau national sont Cameroun, au Gabon et en République démocratique du celles de la Guinée équatoriale (1992). Par conséquent, les Congo se sont soldées par un échec en raison du manque chiffres présentés dans le tableau 15-1 sont pour l’essentiel d’entretien et de la mauvaise gestion. Il n’existe également basés sur des estimations d’experts nationaux. Un atelier a pas de statistiques exactes sur les taux de plantation et de été organisé au Gabon en 1999 sur la collecte de données reboisement. En effet, certains pays ont arrêté le travail des pour cette sous-région, avec la participation de tous les pays régies nationales, entraînant progressivement l’arrêt de d’Afrique centrale (FAO 2000). l’expertise nationale en la matière. Plus de la moitié de la Les forêts d’Afrique centrale représentent la seconde superficie des plantations se situent au Burundi et au plus grande superficie au monde de forêts tropicales, et Rwanda en raison de la mise en œuvre de vastes constituent 35 pour cent de la superficie forestière africaine, programmes de plantation entre 1975 et le début des ainsi que 6 pour cent environ du couvert forestier mondial. années 90 (FAO 2000). La République démocratique du Congo renferme plus de La quantité et la qualité des ressources forestières 60 pour cent des forêts de la sous-région. Le Gabon est le disponibles constituent un potentiel considérable. En effet, pays le plus boisé, ses forêts couvrant 85 pour cent de la le volume total des forêts d’Afrique centrale représente plus Afrique centrale 123

de 60 pour cent du volume total pour l’Afrique, et 7 pour cent du volume mondial. Le volume de la sous-région est 160 estimé à 47 milliards de mètres cubes de bois sur écorce, ce 140 Plantation forestière qui correspond à une moyenne de 127 m3 par hectare. En Forêt naturelle 120 Gain net entre 1990 et 2000 termes de biomasse, la quantité estimée dépasse Perte nette entre 1900 et 2000 44 milliards de tonnes en raison de la densité élevée du bois 100

et du haut pourcentage de branches, soit une moyenne à 80 194 tonnes par hectare. Les forêts d’Afrique centrale constituent près des deux tiers des réserves de biomasse 60

forestière du continent. Pour la plupart des pays d’Afrique 40 centrale, les estimations du volume et de la biomasse sont Millions d'hectares extraites d’inventaires forestiers existants (Guinée 20 équatoriale, Cameroun, République centrafricaine et 0 République démocratique du Congo). Pour les autres pays, -20 les chiffres sont basés sur des estimations d’experts e (Burundi, Rwanda et Gabon) ou sur une extrapolation des é Congo Gabon Guin Burundi Rwanda publique résultats des pays limitrophes ayant des caractéristiques publique é é Cameroun quatoriale du Congo mocratique é R R

écologiques comparables (Congo). é d centrafricaine La biodiversité est exceptionnelle en Afrique centrale et le niveau d’endémisme élevé. La République démocratique du Congo, par exemple, renferme plus de 11 000 espèces Figure 15-2. Afrique centrale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de végétales, dont plus de 30 pour cent sont endémiques. Plus superficie forestière entre 1990 et 2000 de 1 100 espèces d’oiseaux et 400 espèces de mammifères vivent aussi dans ce pays (ces deux chiffres sont les plus petits boisements privés pour fournir les produits forestiers élevés d’Afrique) (Tchatat 1999). Les forêts denses (FAO 2000). d’Afrique centrale ont un potentiel important de bois d’œuvre en partie constitué de bois commerciaux de haute AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA valeur, notamment des espèces dites «bois rouges» FORÊT appartenant principalement à la famille des méliacées. Les Aucun pays d’Afrique centrale n’a fourni d’informations principales essences commerciales sont, entre autres, sur les superficies forestières couvertes par un plan l’okoumé (Aucoumea klaineana), le limba (Terminalia d’aménagement formel, approuvé à l’échelle nationale superba), le tiama (Entandrophragma angolense) et le (tableau 15-1). Néanmoins, beaucoup d’efforts ont démarré sapelli (Entandrophragma cylindricum). dans la sous-région pour mettre en place le cadre de Néanmoins, les quantités prélevées sont globalement pratiques d’aménagement durable des forêts sur le terrain inférieures à l’accroissement. En effet, les forêts tropicales (FAO 2000). Une étude menée récemment par l’OIBT humides malgré leur variété floristique et l’abondance des (Poore et Thang 2000) a signalé que le Cameroun est l’un grands arbres, ne contiennent qu’un nombre relativement des six pays tropicaux producteurs membres de l’OIBT qui restreint d’espèces technologiquement valorisables et dont paraît avoir rempli les conditions nécessaires pour garantir les individus exploitables sont assez dispersés. Ces deux l’aménagement durable de ses unités forestières. facteurs combinés à une faible accessibilité (manque Tous les pays d’Afrique centrale ont adopté des d’infrastructures routières) et des problèmes d’évacuation stratégies et des plans d’action forestiers qui tiennent du bois font que le prélèvement y est souvent sélectif et compte de leurs besoins particuliers. Certaines de ces inférieur au volume potentiellement exploitable. Ainsi, du politiques sont très récentes (Gabon, Cameroun et fait également des conditions de marché, les République centrafricaine). Quelques pays ont aussi concessionnaires se limitent souvent au seul bois d’œuvre modifié leurs codes forestiers et leurs règlements de haute qualité qui se situe majoritairement dans des d’aménagement. Cependant, d’autres ont retardé leur mise massifs enclavés à l’intérieur des terres. (Dupuy et al. 1999). en œuvre en raison de troubles politiques, de difficultés Néanmoins, la surexploitation des forêts augmente avec les économiques ou de troubles civils violents. En outre, les besoins des populations, comme dans les forêts de conditions actuelles techniques, financières, politiques et montagne du Burundi et du Rwanda (FAO 2000). institutionnelles sont défavorables dans la plupart des pays Le bois issu des arbres hors forêt a également de (FAO 2000; Dupuy et al. 1999). l’importance, surtout lorsque les forêts naturelles sont Al’heure actuelle, les forêts d’Afrique centrale limitées, comme au Burundi et au Rwanda, où l’on appartiennent, pour la plupart, à l’Etat, bien que certains encourage la mise en place de systèmes agroforestiers et de pays aient conservé des droits fonciers traditionnels (Gabon, 124 FRA 2000 - Rapport principal

Cameroun et République centrafricaine, par exemple). Leur occupe une place essentielle dans le bassin du Congo gestion est confiée à des services forestiers publics, et les (Tchatat 1999). Néanmoins, les dispositifs n’existent pas forêts sont classées en forêts de production, de protection, pour un suivi régulier des marchés et de la consommation. ou en réserves naturelles en fonction de leurs Les statistiques restent éparses et résultent souvent d’études caractéristiques. En général, l’exécution des activités de ponctuelles. gestion de conservation, de reconstitution, d’aménagement Les pays d’Afrique centrale ont mis légalement sous et d’exploitation est réalisée par l’administration forestière, protection de grandes superficies de forêt. Certaines zones ainsi que la préparation des plans et la réalisation des renferment une diversité végétale et animale remarquable et travaux d’aménagement et d’inventaires forestiers. sont généralement protégées (les parcs nationaux du Dja au Cependant, de nombreuses administrations forestières Cameroun et de Dzanga-Ndoki en République d’Afrique centrale manquent de moyens financiers pour centrafricaine par exemple). Il existe un grand nombre de remplir effectivement leurs fonctions et gérer de vastes projets d’aires protégées gérés par des bureaux régionaux et superficies forestières au niveau national (FAO 2000; nationaux. Les aires protégées sont régies au niveau national CARPE 1996). par de nombreuses lois qui sont, pour la plupart, obsolètes, L’aménagement des forêts pour l’exploitation du bois et dans de nombreux cas, les moyens financiers nécessaires d’œuvre porte essentiellement sur la délimitation des pour assurer leur application efficace font défaut (FAO concessions et le contrôle des volumes extraits. Les forêts de 2000; Fotso 1996). En 1997, Le Centre mondial de production sont généralement octroyées à des compagnies surveillance continue de la conservation de la nature a d’exploitation ou à des particuliers (c’est-à-dire des estimé à 83 environ, le nombre d’aires protégées, couvrant concessionnaires) selon des systèmes de concession à plus près de 5 pour cent de la superficie totale de la sous-région ou moins long terme (permis temporaire d’exploitation). Au (WCMC 1997). Gabon, l’inventaire de la ressource et une proposition de plan d’aménagement sont obligatoires avant toute CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES exploitation. Au Congo et au Cameroun, le domaine Les informations sur les ressources forestières des huit pays forestier de l’état a été divisé en unités forestières d’Afrique centrale sont basées, en grande partie, sur des d’aménagement, chacune ayant (en principe) une superficie estimations d’experts nationaux. Les données d’inventaires suffisante pour alimenter une industrie du bois indépendante forestiers sont souvent peu fiables, périmées, obsolètes, avec des schémas cohérents d’utilisation et de partielles ou inaccessibles. Actuellement la collecte des développement des ressources. Divers projets ont établi des données se fait ponctuellement dans le cadre d’inventaires stratégies de gestion durable des ressources forestières. Il d’aménagement. Cependant, des efforts importants restent à existe aussi des projets pilotes pour la production forestière faire pour avoir une situation nationale plus complète et durable au Cameroun et en République centrafricaine. La pour une collecte et un traitement efficient des données production de papier est pratiquement inexistante dans la statistiques forestières à l’échelle nationale. région. La contribution exacte du secteur forestier à Tous les pays d’Afrique centrale ont adopté des l’économie nationale n’est généralement pas définie dans politiques de gestion durable des forêts. Cependant, leur les statistiques disponibles. Cependant, le Burundi et le mise en œuvre est généralement insuffisante en raison, Rwanda sont déficitaires en matière de produits ligneux et la principalement, du manque de ressources financières et des production nationale est compensée par des produits faiblesses institutionnelles. En outre, pour certains de ces importés. pays (Burundi, Rwanda, Congo et République En Afrique centrale, 65 millions de personnes vivent à démocratique du Congo), les crises politiques et sociales qui l’intérieur ou à proximité des forêts (Aubé 1996), et en sont ont sévi au cours de la dernière décennie, ont eu des effets tributaires pour satisfaire leurs besoins en énergie, aliments, préjudiciables sur la durabilité des forêts. Cependant, des médicaments, etc. Comme ailleurs en Afrique, les forêts efforts significatifs ont été déployés par les organismes sont la principale source d’énergie domestique. Environ nationaux de recherche scientifique, dans chaque pays, pour 80 pour cent de la population du Cameroun et de la améliorer la gestion technique et économique des forêts de République démocratique du Congo utilise le bois de feu production (FAO 2000). pour satisfaire leurs besoins énergétiques domestiques. Au Les causes de déforestation en Afrique centrale sont Gabon et au Rwanda, la biomasse ligneuse couvre de 80 à multiples. Certaines sont directes (agriculture, urbanisation, 94 pour cent des besoins totaux en combustible. Cependant, exploitation minière, etc.) alors que d’autres sont indirectes en dépit de son importance, très peu de données sont comme les facteurs socio-économiques (pression disponibles sur le bois de feu du fait du caractère informel de démographique, pauvreté, fluctuations des marchés l’activité de cueillette qui lui est associée. Les produits internationaux, etc.) ou politiques (instabilité politique, forestiers non ligneux sont également importants dans la vie etc.). Les principales causes de déforestation dans les forêts des populations locales et sont largement utilisés. La chasse denses sont l’agriculture (agriculture itinérante et cultures Afrique centrale 125

de rente) et la récolte de bois de feu, surtout dans les zones BIBLIOGRAPHIE densément peuplées. L’agriculture itinérante peut aboutir à Aubé, J. 1996. Etude pour favoriser le développement des une dégradation drastique des ressources forestières, si elle produits forestiers non ligneux dans le cadre du Central n’est pas gérée de façon durable. La République African Regional Program for the Environment (CARPE). démocratique du Congo, le Cameroun, le Burundi et le Washington, DC, Forestry Support Program, USAID. Rwanda possèdent les populations agricoles les plus http://carpe.umd.edu/Products/ importantes de la sous région et l’agriculture y est perçue Central African Regional Program for the Environment comme une cause importante de déboisement à l’inverse du (CARPE). 1996. CARPE workshop, Libreville, Gabon. Gabon et du Congo, plus urbanisés (CARPE 1996). Les Washington, DC, USAID. ressources naturelles dans les zones périurbaines sont http://carpe.umd.edu/ sujettes à une forte pression due à l’extension des centres Dupuy, B., Maître, H.-F. et Amsallem, I. 1999. Techniques urbains et aux prélèvements en bois de feu et en matériaux de gestion des écosystèmes forestiers tropicaux: état de de construction (FAO 2000). l’art. Document de travail FAO/FPIRS/05 préparé pour L’exploitation commerciale du bois est sélective dans les l’examen et les stratégies de mise en œuvre des politiques pays très boisés de la sous-région et entraîne une forestières, Banque mondiale. FAO, Rome/ Montpellier, dégradation de la forêt plutôt qu’une déforestation. La France, Cirad Forêt. dégradation peut conduire à un épuisement des espèces FAO. 2000. Collecte et analyse de données pour commercialisées à court terme. Après plusieurs l’aménagement durable des forêts – joindre les efforts exploitations, la forêt dense se transforme souvent en une nationaux et internationaux. Actes d’un atelier sous- forêt ouverte sensible aux incendies (bien que les feux régional sur les statistiques forestières. Programmes de soient en général plus importants dans les autres terres partenariat CE-FAO GCP/INT/679/EC, atelier sous- boisées). En outre, l’ouverture de pistes forestières régional pour les pays du bassin du Congo, Lambarené, encourage les gens à s’installer et à convertir les terres Gabon, 27 septembre – 1er octobre 1999. Rome. forestières en terres agricoles (FAO 2000; Dupuy et al. www.fao.org/forestry/fon/fons/outlook/Africa/ACP/Lam 1999). b/Lamb-17.htm Les populations migrantes pour des raisons Fotso, C. 1996. Problématique de la conservation de la économiques, sociales ou politiques, ont détruit les forêts biodiversité en Afrique centrale. Cameroun, par leur installation, l’exploitation incontrôlée des Conservation et utilisation rationnelle des Ecosystèmes ressources et le feu. Cette situation critique peut mener à la Forestiers d’Afrique Centrale (ECOFAC). CARPE destruction des infrastructures et à l’instabilité généralisée Libreville. USAID. du secteur forestier. Tel a été le cas au Burundi et au Rwanda http://carpe.umd.edu/products/ ces dernières années, où la plupart des terres productives ont Poore, D. et Thang, H.C. 2000. Review of progress towards été converties pour l’agriculture. Des efforts ont cependant the year 2000 objective. Rapport présenté à la 28e session été entrepris dans ces deux pays pour reboiser les zones du Conseil international des bois tropicaux CIBT dégradées ou soumises à une coupe rase, ainsi que pour (XXVIII)/9/ Rév. 2, 24-30 mai 2000, Lima, Pérou. promouvoir des pratiques agroforestières (FAO 2000). Yokohama, Japon, OIBT. La participation des populations à la planification et à la UICN. 1996. Atlas pour la conservation des forêts mise en œuvre d’aménagements forestiers s’est accrue dans tropicales d’Afrique, ed. J.-P. de Monza. Paris. les pays d’Afrique centrale. Néanmoins, de nombreuses Tchatat, M. 1999. Produits forestiers autres que le bois d’œuvre actions restent encore à être développées dans le futur tels (PFAB): place dans l’aménagement durable des forêts denses que, entre autres, le renforcement des institutions de humides d’Afrique centrale. Projet régional de capitalisation formation forestière, la mise en place de programmes de et transfert des recherches sur les écosystèmes forestiers de sensibilisation à la conservation pour le grand public, et la l’Afrique humide. Série FORAFRI. Document 18. mise en œuvre d’une recherche écologique à long terme sur WCMC. 1997. United Nations List of Protected Areas 1997. la valeur des services procurés par les forêts. www.wcmc.org.uk/protected_areas/data/un_97_list.html Afrique de l’Est 127

Chapitre 16 Afrique de l’Est

1. Djibouti 2. Erythrée 3. Ethiopie 4. Kenya 5. Somalie 6. Soudan 7. Ouganda 8. République-Unie de Tanzanie

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 16-1. Afrique de l’Est: carte du couvert forestier

La sous-région d’Afrique de l’Est est comprise entre 21° de le nord du Soudan. Le climat se caractérise par de hautes latitude nord et 11° de latitude sud. Le Tropique du Cancer températures et de faibles précipitations (moins de 200 mm). traverse l’Egypte méridionale près de sa frontière avec le On trouve aussi des climats très arides et semi-arides en Soudan. Avec ses huit pays (Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Somalie, à Djibouti et le long de la côte de l’Erythrée, avec Kenya, Somalie, Soudan, Ouganda et République-Unie de des précipitations annuelles variant entre 400 et 750 mm. La Tanzanie)31, l’Afrique de l’Est occupe une superficie majeure partie de l’Ethiopie et les montagnes du Kenya ont terrestre de 5,9 millions de kilomètres carrés. Le Soudan, des climats montagneux, aux pluies plus abondantes et aux avec 2,4 millions de kilomètres carrés de superficie, est le températures plus basses. L’Ouganda et la côte de la plus grand pays d’Afrique. La sous-région est bordée à l’est, République-Unie de Tanzanie se caractérisent par la mer Rouge et l’océan Indien (figure 16-1). principalement par un climat très humide avec des L’Afrique de l’Est est une zone relativement sèche, températures élevées et une très courte saison sèche. Le fortement influencée par le désert du Sahara. Ce désert reste de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda ont des couvre plus de 1 million de kilomètres carrés, y compris tout climats tropicaux typiques avec une longue saison sèche. De nombreux problèmes sociaux ont tourmenté l’Afrique de l’Est. Au Soudan, dans les régions du sud, sévit 31 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry une guerre civile, et l’Ethiopie, l’Erythrée et la Somalie ont 128 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 16-1. Afrique de l’Est: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changements Volume et Forêts soumises des terres de superficie biomasse à un plan entre 1990 et 2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts (total forêts) (total forêts) naturelles forestières

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ ha t/ha 000 ha % Djibouti 2 317 6 - 6 0,3 n.s. n.s. n.s. 21 46 - - Erythrée 11 759 1 563 22 1 585 13,5 0,4 -5 -0,3 23 32 - - Ethiopie 110 430 4 377 216 4 593 4,2 0,1 -40 -0,8 56 79 112 2 Kenya 56 915 16 865 232 17 096 30,0 0,6 -93 -0,5 35 48 120* s.o. Ouganda 19 964 4 147 43 4 190 21,0 0,2 -91 -2,0 133 163 - - République-Unie de Tanzanie 88 359 38 676 135 38 811 43,9 1,2 -91 -0,2 43 60 - - Somalie 62 734 7 512 3 7 515 12,0 0,8 -77 -1,0 18 26 - - Soudan 237 600 60 986 641 61 627 25,9 2,1 -959 -1,4 9 12 - - Total Afrique de l’Est 590 078 134 132 1 291 135 423 23,0 0,7 -1 357 -1,0 28 38 - - Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0,8 -5 262 -0,8 72 109 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source: Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel. Les chiffres nationaux ne sont pas disponibles.

été ravagées par la guerre. Une grande partie de la région. La superficie forestière d’Afrique de l’Est population du Rwanda s’est réfugiée en Tanzanie et en représente 21 pour cent du couvert forestier total de Ouganda. Les réfugiés de la Somalie sont installés en l’Afrique, et 4 pour cent des forêts du monde (figure 16-2, Ethiopie et au Kenya. Les effets de la guerre, conjugués à la tableau 16-1). dureté du climat, ont augmenté la pression sur la terre et Les forêts naturelles dans cette sous-région occupent accéléré la déforestation. Les incendies sont aussi un 134 millions d’hectares. L’Ouganda a le taux de problème majeur. La désertification s’est accentuée, déforestation le plus élevé, mais la plus grande superficie notamment au Soudan, où 13 de ses 26 états ont été déclarés déboisée se trouve au Soudan, où il est estimé qu’environ «affectés par la désertification», dans le cadre de la 1 million environ d’hectares disparaissent chaque année. Convention de lutte contre la désertification des Nations L’intense déforestation dont fait l’objet la sous-région Unies (El Hassan et Mohamed 1999). n’est pas compensée par la plantation d’arbres. Le bois est utilisé principalement comme combustible. Malgré les RESSOURCES FORESTIéRES guerres qui se sont succédées en Erythrée, le gouvernement En raison de la précarité de la situation sociale, on ne a mis en œuvre un programme de protection des forêts dispose que de peu d’informations sur les ressources naturelles, consistant à la fermeture permanente ou forestières de l’Afrique de l’Est. Trois pays seulement ont temporaire de zones de végétation naturelle, au regarnissage fourni des données relativement actualisées. L’Erythrée a d’espèces locales, et à l’extension des plantations (FAO récemment cartographié son couvert forestier, avec 1997 1997). Ce programme de plantations forestières vise, dans comme année de référence (FAO 1997). La Tanzanie a aussi une large mesure, l’établissement d’Acacia senegal pour la complété un projet de cartographie du couvert végétal et des production de gomme arabique. En Ethiopie, les forêts, dont l’année de référence est 1995 (République-Unie programmes de plantations les plus récents remontent aux de Tanzanie HTS 1997). L’Ouganda a effectué un inventaire années 70, où de vastes zones plantées d’eucalyptus ont été de la biomasse daté 1992 (Ouganda FD 1996). Un inventaire mises en place. De nos jours, la plupart de ces plantations se forestier partiel a été réalisé par le Soudan couvrant la zone sont dégradées. Le Plan d’action forestier éthiopien de 1994 de production de la gomme arabique («gum belt») (Soudan proposait un important programme de plantation d’arbres FNC 2000). Les autres pays (Djibouti, Ethiopie, Kenya et pour les 20 années à suivre. Le Kenya a établi d’importantes Somalie) n’ont que des informations anciennes et plantations pendant les années 70 et 80 (Kenya MENR fragmentées. Des experts locaux ont fourni des estimations 1994), mais la superficie plantée s’est réduite à partir des pour certains pays (Bekele 2000; Ndambiri et Kahuki, années 90. En raison de la guerre civile, pratiquement 2000). La superficie forestière totale, évaluée par les aucune action de plantation n’a été signalée en Somalie. Le inventaires forestiers, s’élève à moins de 0,5 million de Soudan a la superficie de plantations la plus étendue avec kilomètres carrés, et correspond à environ un tiers du d’importantes zones plantées en Acacia senegal et couvert forestier mondial. Le Soudan possède la zone A. nilotica (Soudan FNC 2000). En Tanzanie, les plantations forestière la plus vaste (46 pour cent), suivi par la Tanzanie sont estimées à 0,3 pour cent du couvert forestier total, et il (29 pour cent) et le Kenya (13 pour cent). Les 12 pour cent est prévu qu’elles augmentent à l’avenir. Le produit ligneux restants se répartissent entre les autres pays de la sous- le plus recherché est le bois de feu. Pour répondre à la Afrique de l’Est 129

Même si le Soudan possède, depuis longtemps, une 70 législation forestière, l’aménagement de ses forêts n’est pas Plantation forestière encore bien réalisé. Une politique forestière prévoyait que 60 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 20 pour cent du territoire devait être sous aménagement Perte nette entre 1900 et 2000 durable à la fin des années 80. Au début des années 90, 50 environ 4 pour cent de l’ensemble du couvert forestier a été mis en réserve en vertu d’un décret présidentiel, mais 40 aucune des zones n’a été considérée comme soumise à un plan d’aménagement pour FRA2000 (Soudan FNC 2001). 30 L’Ethiopie est un pays principalement agricole, doté d’une superficie forestière limitée. La forêt naturelle 20 continue de s’amenuiser sous l’effet d’une déforestation Millions d'hectares rapide. Les activités forestières sont en cours de

10 réorganisation (Bekele 2000). Le gouvernement est en train de s’orienter vers un système fédéral, et à l’avenir, les

0 régions seront responsables des activités de gestion des forêts. Pendant cette période de transition, très peu d’actions ont été menées. -10

e L’Erythrée n’a aucune tradition d’aménagement é forestier officiel. Une politique forestière a été développée Kenya Soudan Djibouti Somalie Ethiopie Erythr Ouganda depuis l’indépendance, et un effort important a été entrepris

de Tanzanie pour essayer d’enrayer la dégradation des ressources du publique-Unie é

R pays, par la plantation d’arbres sur les montagnes, sur les versants abrupts et le long des routes. Figure 16-2. Afrique de l’Est: superficies des forêts naturelles En Somalie, les activités d’aménagement forestier sont et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 pratiquement inexistantes. Peu d’informations sont disponibles sur les besoins en bois de feu, et la plupart des demande croissante et assurer la durabilité de ses zones forestières sont soumises à une forte pression. ressources, la Tanzanie a récemment révisé son plan Au Kenya, les forêts sous aménagement sont stratégique forestier. En Ouganda, les forêts satisfont principalement des plantations industrielles (Kenya MENR environ 90 pour cent des besoins énergétiques. Toutefois, et FINNIDA1992) et quelques forêts naturelles présentes les plantations ne représentent que 1 pour cent de la dans les aires protégées, bien que le gouvernement superficie forestière totale. reconnaisse l’importance de ces forêts pour l’agriculture et l’élevage, et leur rôle primordial dans le maintien de la AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA FORÊT faune sauvage. En effet, au Kenya, l’industrie du tourisme Les informations sur l’aménagement des forêts en Afrique dépend fortement de la faune sauvage et participe pour une de l’Est manquent généralement. L’Ethiopie est le seul pays grande part au revenu du pays. de la sous-région qui ait fourni, pour FRA2000, des Le bois de feu est un produit largement utilisé en informations au niveau national sur les zones forestières Tanzanie, mais les forêts assurent aussi une source de soumises à un plan d’aménagement officiel et approuvé à revenu par le biais de leurs produits non ligneux (miel, l’échelle nationale (tableau 16-1), alors que le Kenya n’a tanins, gomme arabique, etc.) et du tourisme. Au titre de la donné que des informations partielles (plantations politique forestière nationale (République-Unie de seulement). Par ailleurs, bien que non considérées pour Tanzanie MNRT 1998), environ le quart des forêts est FRA2000, certaines forêts situées dans des réserves dévolu aux parcs nationaux, réserves forestières et réserves naturelles et des parcs nationaux sont aussi soumises à des de chasse. Toutes ces zones seraient sous aménagement, plans d’aménagement dans plusieurs pays d’Afrique de bien qu’aucune information n’ait été fournie à FRA2000 l’Est, y compris le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. sur les superficies forestières faisant l’objet de plans Dans un certain nombre de pays, les forêts disponibles d’aménagement. Dans la dernière révision de la politique ne peuvent satisfaire la demande croissante en bois de feu. forestière nationale, publiée en 1998, le Ministère des En même temps, les pays de cette région reconnaissent que ressources naturelles et du tourisme a déclaré que la gestion leurs forêts ont la capacité de fournir une variété de produits durable des ressources est une question essentielle à de valeur lorsqu’elles sont correctement aménagées. La considérer, et qu’il faut aussi essayer de promouvoir biodiversité est considérée comme une source potentielle de l’aménagement durable des forêts en dehors des aires de revenu, notamment en ce qui concerne la faune sauvage. conservation. Ces forêts sont sujettes à la conversion à 130 FRA 2000 - Rapport principal

d’autres utilisations comme l’agriculture itinérante et le BIBLIOGRAPHIE pâturage, et subissent également des dégradations dues aux Bekele, M. 2000. Rapport soumis par l’Ethiopie à incendies de forêt répétés. FRA 2000. La déforestation est un problème majeur en Ouganda. Centre de coopération internationale en recherche La superficie des forêts réduit rapidement bien que le pays agronomique pour le développement – Institut soit le plus humide de la sous-région. Les principales raisons d’élevage et de médecine vétérinaire des pays de la déforestation sont la conversion à l’agriculture et tropicaux (CIRAD-IEMVT). 1991. Carte de la l’exploitation de bois de feu. En 1992, le gouvernement a végétation et des ressources pastorales. 1/250 000. tenté de s’attaquer à ce problème par la mise en place d’un Institut de la carte internationale de la végétation (1987). Programme national de plantations d’arbres (Ouganda El Hassan, H.M. et Mohamed, Y. 1999. Communication 1998). Le programme a aussi bénéficié de l’appui d’ONG personnelle. et du secteur privé pour des projets de boisement et de Ethiopie. Ministry of Natural Resources Development reboisement utilisant des pratiques agroforestières, pour and Environmental Protection (MNRDEP). 1994. l’établissement de plantations périurbaines et de boisements Ethiopian Forestry Action Program (EFAP). privés. Des actions ont été menées également pour FAO. 1993. Forest plantation inventory and management promouvoir l’utilisation de techniques favorisant planning – Kenya – project findings and recommendations. l’économie d’énergie. FO:DP/KEN/86/052. Rapport terminal. Nairobi. FAO. 1997. Support to forestry and wildlife sub-sector. Pre- CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES investment study. TCP/ERI/6721. Rome. L’évaluation des ressources forestières pour cette sous- Getachew, E. 1999. Assessment of fuelwood resources in région n’a pas été simple. La plus grande part du travail a été Acacia woodlands in the rift valley of Ethiopia. Towards réalisée en collaboration étroite avec des experts locaux qui the development of planning tools for sustainable ont fourni des informations et leur connaissance du pays. management. Thèse de doctorat. Swedish University of Les résultats mettent en évidence une situation de Agricultural sciences, Umeå, Suède. dégradation progressive et de réduction des forêts d’Afrique Hawkes, M.D. 1991. Lower Shabelle Region woodland de l’Est, due aux conditions sociales créées par les guerres, à inventory starter kit – Forestry development and la pression démographique et à la faible superficie strengthening of the forestry department. potentielle de forêts. Les guerres ont aussi accru la pauvreté GCP/SOM/042/FIN. Rome, FAO. dans la zone et ont un effet dissuasif sur les donateurs et les Kenya. Ministry of Environment and Natural Resources investisseurs. (MENR) et Department for International Development Les incendies de forêt représentent un grave problème Cooperation, Finlande (FINNIDA). 1992. Kenya dans une grande partie de la région et, malheureusement, Forestry Master Plan. Première version incomplète. bien que les pays soient conscients de leurs effets, il n’existe Kenya. MENR. 1994. Kenya Forestry Master Plan. Kenya. pratiquement aucun programme de lutte et de surveillance. Ndambiri, J.K. & Kahuki, C.D. 2000. Rapport soumis par La désertification affecte progressivement les zones le Kenya à FRA2000. chaudes et sèches du Soudan, de l’Erythrée, de l’Ethiopie, Ouganda. Forest Department, Ministry of National de Djibouti et de la Somalie. Les ressources forestières sont Resources (FD, MNR). 1996. The national biomass study sérieusement menacées par les sécheresses et les activités (NBS). Kampala. humaines comme le pâturage, les feux et l’agriculture www.imul.com/forestry/forestry.html itinérante. Les programmes de boisement et de reboisement Ouganda. 1998. Country report on assessment of the sont indispensables. Les zones dégradées qui entourent les intergovernmental panel on forest proposal. grands centres d’occupation humaine requièrent une action République-Unie de Tanzanie. Hunting Technical immédiate. Des programmes sont aussi nécessaires pour Services (HTS). 1997. Forest resources mapping project. promouvoir de nouvelles sources d’énergie, au moins pour National Reconnaissance Level Land Use and Natural les besoins industriels. Resources Mapping Project. Dar es Salaam, République- Des politiques forestières appropriées devront être Unie de Tanzanie, Ministry of Natural Resources and développées et appliquées. L’aménagement durable des Tourism (MNRT). forêts est primordial, particulièrement dans les pays qui sont République-Unie de Tanzanie– Ministry of Natural tributaires des forêts pour le bois de feu, le bois d’œuvre, les Resources and Tourism (MNRT). 1998. National produits forestiers non ligneux et le tourisme. Les pays, dont Forest Policy. Dar es Salaam. les ressources forestières sont limitées ou décroissantes, Soudan. Forest National Corporation (FNC). 2000. comme l’Erythrée, la Somalie et le Soudan, ont besoin de Rapport national soumis à FRA2000. politiques forestières pour promouvoir la plantation d’arbres Soudan. FNC. 2001. Summary brief on the forestry sector et l’aménagement des forêts. in the Sudan. Afrique australe 131

Chapitre 17 Afrique australe

1. Angola 2. Botswana 3. Lesotho 4. Madagascar 5. Malawi 6. Mozambique 7. Namibie 8. Afrique du Sud 9. Swaziland 10. Zambie 11. Zimbabwe 12. Sainte-Hélène (non représentée)

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 17-1. Afrique australe: carte du couvert forestier

La sous-région est bordée par l’océan Indien à l’est et le depuis l’Angola jusqu’au nord de la région du Cap, le climat bassin atlantique-indien au sud, et comprend l’Angola, le sec du désert tropical du Kalahari domine. Le régime des Botswana, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le pluies varie aussi beaucoup. La moyenne annuelle des Mozambique, la Namibie, l’île Sainte-Hélène, l’Afrique du précipitations est très faible, et va de quelques semaines Sud, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe 32. La pluvieuses dans la zone du désert, à plus de 2 200 mm dans superficie totale de cette sous-région est de 6,49 millions de le massif du Tsaratanana à Madagascar (Madagascar ONE kilomètres carrés, dont une très grande partie appartient aux 1997) et les montagnes de Gurue et Chimanimani au écosystèmes du désert du Kalahari. En dépit de la présence Mozambique (Chidumayo 1997). de ce désert, le couvert forestier est modérément élevé dans Les fonctions économique, sociale et environnementale cette région, et représente environ 30 pour cent de des forêts et des ressources forestières, varient largement entre l’ensemble des terres (figure 17-1). les pays. L’Angola, Madagascar, le Mozambique et la Zambie La sous-région se caractérise par la variété des ont les plus grandes capacités de production en bois d’œuvre, conditions climatiques. Au sud de l’Afrique du Sud, le issu des forêts naturelles. Les conditions écologiques en climat est humide, entre chaud et tempéré (Gelgenhuys Namibie, au Lesotho, au Swaziland, au Botswana et en 1993). Il devient subtropical au nord de la région du Cap, au Afrique du Sud ne sont pas favorables au développement de Lesotho et dans le sud du Mozambique, et tropical dans le forêts naturelles productrices de bois d’œuvre. Dans des pays restant de la sous-région. Le long de la bande occidentale, comme le Malawi et le Zimbabwe, les forêts naturelles à fort potentiel de bois d’œuvre ont été largement déboisées au profit de l’agriculture, de la récolte de bois de feu et de 32 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry 132 FRA 2000 - Rapport principal

poteaux, du développement des infrastructures et de la couvrent une partie importante du désert du Kalahari où la surcharge pastorale. Le secteur forestier continue à être encore végétation ligneuse est clairsemée. Le Lesotho et l’île un énorme réservoir de biens et de services vitaux pour les Sainte-Hélène ont le plus faible pourcentage de couvert populations locales dans tous les pays. Le pourcentage de la forestier. Le manque de forêts au Lesotho paraît être le population qui vit en zone rurale est encore très élevé et les résultat de facteurs naturels défavorables (climat et pauvreté gens sont tributaires, dans une large mesure, des ressources des sols), associés à la surexploitation des rares ressources forestières, pour s’abriter, trouver des emplois, des aliments, par les populations rurales pour le bois de feu et les du combustible, des matériaux de construction, et d’autres matériaux de construction, et au besoin en terres pour produits servant à l’autoconsommation ou au commerce d’autres utilisations (Lesotho Forestry Division 1996). (Howell et Convey 1999). Le couvert forestier de l’Angola représente 36 pour cent Pour pallier le manque de couvert forestier naturel, des de la superficie forestière totale de la sous-région; suivi par pays comme l’Afrique du Sud et le Swaziland ont déployé le Mozambique, puis la Zambie avec 16 pour cent chacun des efforts considérables pour créer et entretenir des forêts (tableau 17-1). Ces trois pays totalisent environ 68 pour cent artificielles, qui sont désormais hautement productives. de la superficie forestière bien que leur territoire n’occupe que 43 pour cent de la sous-région. Le couvert forestier de la RESSOURCES FORESTIéRES sous-région représente environ 30 pour cent de la superficie Le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Mozambique, la forestière du continent. Par rapport à la superficie mondiale, Namibie et le Swaziland disposent d’informations il est d’environ 5 pour cent, bien que la superficie totale des relativement récentes provenant d’inventaires nationaux terres de la sous-région ne représente que 22 pour cent de menés dans les années 90. L’inventaire forestier national du l’Afrique, et 5 pour cent du monde. Mozambique est une mise à jour du premier inventaire L’étendue des forêts naturelles est étroitement liée avec dressé en 1980. C’est le plus complet, en termes de cartes et le niveau des précipitations annuelles. La forêt naturelle est de statistiques, et il est issu d’une série d’inventaires réalisés plus abondante et développée dans les zones où les à des intervalles de dix ans. Les statistiques pour l’Angola, précipitations dépassent 400 mm par an. Au-dessous de ce Sainte-Hélène et la Zambie sont le résultat d’inventaires niveau, la végétation ligneuse consiste généralement en effectués, respectivement, en 1983, 1980 et 1978. Le arbustes et buissons. Dans l’est de Madagascar, et dans une Botswana, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe n’ont pas moindre mesure en certaines zones du nord de l’Angola où d’inventaires à l’échelle nationale. Le Lesotho, le Malawi et les précipitations sont abondantes et fréquentes pendant le Swaziland ont préparé des cartes détaillées de leurs forêts. toute l’année, on rencontre souvent des forêts tropicales Le Mozambique et le Swaziland sont les seuls pays de la humides et ombrophiles. sous-région qui ont fourni des données complètes, Les forêts sont aussi très répandues dans les régions actualisées et historiques, facilitant l’évaluation du couvert tropicales sèches où dominent les formations boisées forestier et de son évolution jusqu’en 2000. Au Botswana, comme le miombo, le mopane et à Acacia. D’après les seules informations consistent en une carte des sols qui a Chidumayo (1997), ces formations boisées sont ici une une utilité limitée pour estimer le couvert forestier. La désignation écologique des peuplements d’arbres présents description de la végétation pour chaque type de sol est dans des zones relativement sèches, où les différences vague et peu exacte (De Wit et Bekker 1990). Les saisonnières sont prononcées et les caractéristiques informations de référence pour l’Angola couvrent physionomiques et structurelles bien distinctes. La l’ensemble du pays, mais elles sont généralement fondées formation boisée de type miombo est la végétation la plus sur des sources secondaires, sommaires et peu fiables répandue et couvrent de grandes surfaces en Angola, au (Horsten 1983). En Afrique du Sud, les données concernant Malawi, au Mozambique, en Zambie et au Zimbabwe. Elle les forêts naturelles sont incomplètes et se rapportent, s’étend au nord jusqu’en Tanzanie et la République principalement, à des classes de végétation mélangeant les démocratique du Congo. Le miombo est dominé par la formations arbustives et forestières, qui peuvent présence de légumineuses du genre Brachystegia, difficilement être réaffectées suivant le système de Isoberlinia et Julbernardia, associées à d’autres espèces classification de la FAO, faute de définitions claires. Ces comme Uapaca kirkiana, Acacia spp., Afzelia quanzensis, informations proviennent de l’Inventaire national du Pericopsis angolensis, Bauhinia spp., Burkea africana et couvert végétal (Afrique du Sud DWAF 2000). Néanmoins, Combretum spp. La formation boisée de type mopane cet inventaire a donné de meilleurs renseignements sur les occupe les zones à faibles précipitations et à hautes plantations. Il fournit des statistiques sur les superficies températures, allant des provinces d’Inhambane et Tete au totales plantées, leur répartition par zone et par espèce et le Mozambique jusqu’au nord de la Namibie et au sud de volume de différents produits extraits. l’Angola, ainsi que de vastes zones au Zimbabwe et au La Namibie et l’Afrique du Sud sont parmi les pays Botswana. Les principales espèces comprises dans cette dotés du plus faible couvert forestier de la sous-région. Ils formation sont Colophospermum mopane en association Afrique australe 133

Tableau 17-1. Afrique australe: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de superficie biomasse à un plan entre1990 et 2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts (total forêts) (total forêts) naturelles forestières

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/ año % m3 / ha t/ha 000 ha % Afrique du Sud 121 758 7 363 1 554 8 917 7,3 0,2 -8 -0,1 49 81 828* s.o. Angola 124 670 69 615 141 69 756 56,0 5,6 -124 -0,2 39 54 - - Botswana 56 673 12 426 1 12 427 21,9 7,8 -118 -0,9 45 63 - - Lesotho 3 035 0 14 14 0,5 n.s. n.s. n.s. 34 34 n.s. 2 Madagascar 58 154 11 378 350 11 727 20,2 0,8 -117 -0,9 114 194 - - Malawi 9 409 2 450 112 2 562 27,2 0,2 -71 -2,4 103 143 - - Mozambique 78 409 30 551 50 30 601 39,0 1,6 -64 -0,2 25 55 - - Namibie 82 329 8 040 0 8 040 9,8 4,7 -73 -0,9 7 12 54* s.o. Sainte-Hélène 31 0 2 2 6,5 0,3 n.s. n.s. - - - - Swaziland 1 721 362 161 522 30,3 0,5 6 1,2 39 115 - - Zambie 74 339 31 171 75 31 246 42,0 3,5 -851 -2,4 43 104 - - Zimbabwe 38 685 18 899 141 19 040 49,2 1,7 -320 -1,5 40 56 92* s.o. Total Afrique australe 649 213 192 253 2 601 194 854 30,0 1,6 -1 741 -0,9 42 72 - - Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0,8 -5 262 -0,8 72 109 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel seulement. Les chiffres nationaux ne sont pas disponibles.

avec un large éventail d’autres espèces dont Adansonia personnes vivent dans les forêts ou aux alentours. Pour près digitata et Sclerocarya birrea (Chidumayo 1997; White de 31 pour cent de la population du pays, le bois est la 1983). La formation boisée à Acacia est commune dans principale source d’énergie. Suivant les statistiques, la différentes parties de la région phytogéographique commercialisation des produits forestiers augmente comme zambézienne où les précipitations sont faibles et le sol plus de personnes recherchent des opportunités propice. Le long de la côte de Cabo Delgado jusqu’au Cap complémentaires de revenu en espèces. La déforestation en de Bonne Espérance, la végétation ligneuse est constituée Afrique du Sud paraît être surtout la conséquence d’une par des forêts côtières aux caractéristiques floristiques, exploitation non durable. En Angola et au Mozambique, structurelles et physionomiques qui diffèrent des types de plusieurs études ont signalé l’effet positif des guerres civiles formations boisées précédents (White 1983). La forêt sèche prolongées sur les forêts naturelles. De vastes zones de montagne est présente sous forme de petits îlots à des forestières de ces pays sont devenues inaccessibles pour des altitudes plus élevées. raisons de sécurité, si bien que les populations locales ont fui Les forêts de mangrove sont très communes le long des vers les villes, permettant ainsi la régénération de la côtes des régions tropicales, et se concentrent surtout au végétation forestière. Depuis la restauration de la paix au Mozambique, où leur superficie en 1990 a été estimée à Mozambique en 1992, les réfugiés sont retournés sur leurs 396 000 ha (Saket 1994a), à Madagascar avec une superficie terres, et les signes d’une déforestation accélérée deviennent de 332 000 ha (Centre mondial de surveillance continue de la de plus en plus visibles partout. L’Angola est marqué par conservation de la nature 2000) et en Angola avec 28 000 ha une répartition inégale de sa population, et le taux de (Horsten 1983). déforestation est très élevé dans certains endroits sécurisés, Al’exception du Swaziland, où le couvert forestier a et plus faible dans les grandes zones d’insécurité (Saket changé positivement au cours des dix dernières années, tous 1994). les autres pays ont connu des niveaux variés de Les taux de déforestation les plus élevés de la sous-région déforestation (figure 17-2). Pour l’Angola, le Mozambique se rencontrent au Malawi et en Zambie, où les forêts sont et l’Afrique du Sud, les taux de déforestation sont converties en terres agricoles ou en zones d’habitations relativement faibles et vont de 0,2 à 0,1 pour cent par an. Ces (Zambie MENR 1998). En termes absolus, le Malawi perd taux dépendent des effets combinés d’un grand nombre de 71 000 hectares par an et la Zambie 851 000 hectares. Les facteurs liés aux politiques de développement et de pertes en Zambie représentent 49 pour cent de la conservation, aux conditions écologiques, à la fragilité des déforestation de la sous-région. Al’heure actuelle, la écosystèmes et à l’environnement social des populations Zambie perd 14 fois plus de forêts par habitant que le rurales (taille et économie de ces populations, opportunités Malawi. Le faible taux de déforestation par habitant au d’emploi, intensité d’utilisation des terres, etc.). L’Afrique Malawi, en dépit des faibles conditions de vie, est dû à du Sud (Afrique du Sud DWAF 2000) a signalé que 46 pour l’application de politiques visant la conservation des cent de sa population est rurale, et que 9,2 millions de ressources naturelles déjà devenues rares (FAO 1999). 134 FRA 2000 - Rapport principal

Le dernier groupe de pays, composé du Botswana, de forêts naturelles ne sont pas encore suffisamment aménagées. Madagascar, de la Namibie et du Zimbabwe, a un taux de Le Zimbabwe a pris récemment quelques mesures pour déforestation modéré. Si on exprime la déforestation en l’aménagement de ses espaces boisés et une note technique a superficie totale, le Zimbabwe a le taux le plus élevé été préparée à cet effet en 1992 (Hofstad 1992). (320 000 ha par an), suivi du Botswana, puis de Madagascar. La politique d’aménagement de la Zambie est décrite Si on exprime la déforestation en superficie par habitant, le dans son Plan d’action forestier, lequel reconnaît le besoin Botswana est au premier rang (0,08 ha), suivi de la Namibie d’un aménagement durable des forêts pour réduire le taux (0,05 ha), puis du Zimbabwe (0,03 ha). annuel très élevé de déforestation soutenir la production de L’Afrique du Sud a signalé le programme de plantations bois d’œuvre et assurer la protection de la diversité le plus important avec 1 554 000 hectares plantés, soit biologique et des bassins versants. Au Malawi, la 1,3 pour cent du territoire national. La superficie totale de consommation annuelle en bois de feu a été estimée à plantations du Swaziland (160 500 ha) occupe 9,3 pour cent 6,4 millions de mètres cubes contre un accroissement annuel de son territoire. Madagascar, l’Angola et le Malawi ont fait de 5,3 millions (en 1995). Le déficit est donc de 1,1 million de des efforts modérés en matière de plantations forestières. La mètres cubes qui sont prélevés sur le stock de bois sur pied, grande majorité de la production des plantations dans ces réduisant, de ce fait, encore davantage la ressource (Moyo et pays est destinée à des usages industriels comme la al. 1993). fabrication de pâte de bois. En Afrique du Sud, 95 pour cent des aires protégées n’ont En ce qui concerne la biomasse ligneuse, l’Angola pas été inventoriées complètement du point de vue floristique représente environ 27 pour cent du total sous-régional, suivi et faunistique (Afrique du Sud DWAF 2000). D’après White par la Zambie (23 pour cent). L’Angola, Madagascar, le (1983), les écosystèmes de ce pays constituent un réservoir de Mozambique et la Zambie possèdent 78,1 pour cent de la diversité biologique. La forêt contribue à la biodiversité avec biomasse totale, alors que l’ensemble des terres occupe 40 à 70 mammifères, 106 oiseaux, 649 espèces ligneuses et moins de 52 pour cent de la sous-région. Madagascar a la 649 plantes herbacées. Seize pour cent des mammifères et quantité la plus élevée de biomasse par hectare. Le Malawi 13 pour cent des oiseaux sont rares et en danger (Afrique du et le Swaziland ont aussi des quantités relativement élevées Sud DWAF 2000). On dénombre au moins 8 500 espèces de biomasse par hectare, en raison de la densité de leurs végétales dans la région phytogéographique zambézienne, plantations. dont 4 600 sont endémiques; plus de 7 000 espèces dans la zone phytogéographique du Cap dont la moitié est AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA endémique; 3 500 dans la région phytogéographique de FORÊT Karoo-Namib dont plus de 50 pour cent sont endémiques; Le Lesotho est le seul pays d’Afrique australe qui ait fourni 3 000 dans la zone phytogéographique d’Inhambane- des informations au niveau national à FRA2000 sur la Zanzibar qui a plusieurs centaines d’espèces endémiques, et superficie forestière soumise à un plan d’aménagement environ 3 000 dans la région phytogéographique du Kalahari- officiel et approuvé au niveau national (tableau 17-1). Trois Highveld mais dont seules quelques-unes sont endémiques. pays (Namibie, Afrique du Sud et Zimbabwe) ont donné des Les pays d’Afrique australe ont constitué des aires protégées informations partielles portant sur les superficies forestières de différents types, désignées comme parcs nationaux, qui ont obtenu une certification de la part de tiers, à la fin de réserves de chasse et réserves forestières (White 1983). l’année 2000. Pour l’Afrique du Sud, cette superficie Les ressources forestières de ces pays sont correspond à 9 pour cent de sa couverture forestière totale. essentiellement étatiques. Au Mozambique, par exemple, Madagascar avait annoncé que 397 000 hectares de forêts toutes les terres et leurs ressources appartiennent à l’Etat. La naturelles étaient sous aménagement (Madagascar MEF situation est similaire en Zambie et en Angola. Dans 1999), bien qu’aucune information ne soit parvenue à d’autres pays, le secteur privé a un accès limité à FRA2000. l’appropriation des ressources forestières (Saket 1994a). Le Mozambique a préparé son premier plan En raison du climat qui se caractérise, dans la majeure d’aménagement forestier en 1999, en tant que modèle, pour partie de la sous-région, par des saisons pluvieuses et sèches une concession d’exploitation de 45 000 hectares. prononcées, des températures élevées, une faible humidité L’application d’une politique de planification de la gestion de atmosphérique et des sécheresses fréquentes, la végétation la forêt naturelle de production est une décision nationale se présente sous la forme de forêts ouvertes à relativement reflétant la nouvelle législation, mais qui reste liée à des fermées, de fourrés ou arbustes décidus avec une abondante facteurs extérieurs au secteur forestier et à un grand nombre strate herbacée. La longue saison sèche, la perte du feuillage de considérations pratiques (Saket 1999a). Les plans des arbres, et l’accumulation sur le sol d’un abondant d’aménagement en Afrique du Sud portent principalement matériel sec formé de litière, d’herbe sèche et de branches sur les plantations (Afrique du Sud DWAF 2000). Les mortes, créent des conditions idéales pour la propagation de formations boisées comme le miombo ou le mopane et les feux intensifs, chaque année, de mai à octobre. Au Afrique australe 135

de végétation, d’utilisation des terres et de couvert végétal 70 suivant le système de classification mondial.

Plantation forestière La qualité de l’information sur l’état du couvert forestier 60 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 en Afrique australe est fonction de l’importance économique, Perte nette entre 1900 et 2000 sociale et écologique des ressources. Dans les pays où les 50 forêts naturelles ne produisent pas de bois de d’œuvre, et où le secteur forestier n’occupe qu’une place très secondaire dans 40 les politiques nationales, les informations sont rarement disponibles. Les données existantes de certains pays sont 30 fréquemment extraites d’études cartographiques sur l’utilisation des terres, les sols et d’autres thématiques qui sont 20 peu intéressées par le couvert forestier. Le faible potentiel en bois d’œuvre des forêts de cette sous-région, contrairement à Millions d'hectares

10 la forêt tropicale ombrophile, a conduit, aussi, à une faible mise à jour des données, même pour les pays les plus boisés.

0 Le Mozambique est le seul pays de la sous-région qui ait réalisé deux inventaires forestiers nationaux consécutifs dans

-10 les années 80 et 90, mais aucune mise à jour n’est prévue pour l’instant. Dans certains pays, les projets de développement de ne è l

é la faune sauvage sont à l’origine des informations recueillies Malawi Angola Zambie Namibie Lesotho

Botswana sur les forêts présentes dans les aires protégées. Zimbabwe Swaziland Madagascar Mozambique La déforestation en faveur de l’agriculture, les incendies Sainte-H Afrique du Sud de forêt et la surexploitation pour le bois de feu et le bois d’œuvre, constituent les principales causes de déforestation Figure 17-2. Afrique du Sud: superficies des forêts naturelles dans tous les pays. La Zambie a le taux de déforestation le plus et des plantations forestières en 2000 et changements nets de élevé. Au Mozambique, la pression exercée sur les ressources superficie forestière entre 1990 et 2000 s’accroît depuis le retour des réfugiés à la suite de la Mozambique, par exemple, 40 pour cent du pays est ravagé restauration de la paix en 1992. La législation forestière est par le feu chaque année, et plus de 80 pour cent de la zone souvent obsolète et rarement appliquée dans de nombreux affectée est boisée (Saket 1999b). Si au cours de ces pays, pour de maintes raisons, y compris le manque de incendies, en moyenne 7 tonnes par hectare de biomasse capitaux d’exploitation, l’insuffisance de personnel et de sèche (litière foliaire, herbe et branches mortes) brûlent, la formation technique, ainsi que la faiblesse des systèmes de biomasse totale consumée par le feu, au Mozambique, réglementation (Saket 1999b). s’élève à environ 157 millions de tonnes (Chidumayo 1997). Les pâturages sont largement épuisés, ce qui entraîne Pour une très grande part, les feux de forêt sont l’érosion du sol et la désertification de vastes zones de la sous- provoqués par les populations pour de multiples raisons: région où les précipitations sont faibles et réparties améliorer la visibilité pour la chasse, faciliter l’exploitation irrégulièrement sur l’année. Dans les pays où le bois est forestière, déboiser la terre pour l’agriculture, protéger les exploité sous licence, pour des espèces et des quantités maisons, créer des espaces d’habitation et produire du déterminées mais sans pratiques sylvicoles appropriées, les charbon de bois. Parfois, les feux sont allumés sans aucune forêts ont été profondément dégradées ou démunies d’un raison évidente. Dans beaucoup de cas aussi, les feux sont certain nombre de leurs espèces les plus précieuses, et leur déclenchés lors de la récolte de miel, de la préparation des biodiversité est gravement affectée. Dans de nombreuses repas ou, accidentellement, par des cigarettes allumées. Les zones, la déforestation et la dégradation des forêts naturelles incendies de forêt qui éclatent spontanément (foudre, par sont attribuables, pour une large part, à la demande exemple) sont rares. internationale de bois tropicaux et aux besoins croissants en bois de feu. La perte de couvert forestier accentue l’érosion du CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES sol, entraînant la pollution des eaux et l’envasement des cours L’évaluation du couvert forestier et des changements de d’eau et des barrages (Saket 1994a; Saket 1999b). superficie dans les pays d’Afrique australe n’a pas été aisée. Les définitions nationales de la forêt, des arbres et les BIBLIOGRAPHIE systèmes de classification, diffèrent généralement de ceux Afrique du Sud. Department of WaterAffairs and utilisés par FRA2000. Cependant, grâce à une collaboration Forestry (DWAF). 2000. Report on the state of the étroite avec ces pays, les experts locaux ont pu travailler forests in South Africa. Pretoria, Department of Water avec l’équipe de FRA, pour reclasser les classes nationales Affairs and Forestry. 136 FRA 2000 - Rapport principal

Angola. Ministère de l’agriculture et du développement Madagascar. Ministère des eaux et des forêts (MEF). rural (MADR). 1994. Rapport de la mission de 1999. Rapport national sur le secteur forestier malgache, consultation pour le sous-secteur forestier. Luanda, par Randriama Ampianina, V. et Razafiharison, A. Institut de développement forestier (IDF). Proceedings of sub-regional workshop on forestry Centre mondial de surveillance continue de la statistics. Programme de partenariat EC-FAO conservation de la nature (WCMC). 2000. Forest and GCP/INT/679/EC, atelier sous-regional pour les pays du protected areas, Madagascar. bassin du Congo, Lambarene, Gabon, 27 September-1 www.latinsynergy.org/ mad_map.htm October 1999. Rome, FAO. Chidumayo, E.N. 1997. Miombo ecology and Madagascar. Office national pour l’environnement management, an introduction. Stockholm, Environment (ONE). 1997. Bulletin statistique, environnement. Institute. Antananarivo. De Wit, P.V. et Bekker, R. 1990. Explanatory note of the Moyo, S.P., O’Keefe, P.O. et Sill, M. 1993. The Southern land system map of Botswana. Gaborone, Soil Mapping African environment, profiles of the SADC Countries. and Advisory Services. Londres, Earthscan Publications. FAO. 1999. Situation des forêts du Monde 1999. Rome. Saket, M. 1994a. Report on the updating of the exploratory Gelgenhuys, C.J. 1993. Composition and dynamic of plant national forest inventory. Maputo, DNFFB. communities in the Southern Cape Forests. Pretoria, Saket, M. 1994b. Study for the determination of the rate of Council for Scientific and Industrial Research (CSIR). deforestation of the mangrove vegetation in Mozambique. Hofstad, O. 1992. Technical note on woodland Maputo, DNFFB. management in Zimbabwe. Harare, Forestry Saket, M. 1999a. Management plan for the timber Commission. concession area in Maciambose, province of Sofala. Horsten, F. 1983. Madeira, uma análise da situação actual. Maputo, Direcção Nacional de Florestas e Fauna Bravia Luanda, Sector de Divulgação e Informação, Direcção (DNFFB). Nacional da Conservação da Natureza (DNCN), Saket, M. 1999b. Tendencies of forest fires in Mozambique. Ministerio da Agricultura. Maputo, DNFFB. Howell, D. et Convery, I. 1999. Socio-economic study on White, F. 1983. Vegetation of Africa – a descriptive memoir communities in future concession areas: to accompany the Unesco/AETFAT/UNSO vegetation recommendations for equitable and sustainable map of Africa. Natural Resources Research Report XX. management. Maputo, Direcção Nacional de Florestas e Paris, UNESCO. Fauna Bravia (DNFFB). Zambie. Ministry of Environment and Natural Lesotho. Forestry Division. 1996. Lesotho national Resources (MENR). 1998. Zambia forestry action plan, forestry action plan. Document de programme. Maseru. volume 1 – Executive summary. Lusaka, MENR. Afrique – petites îles 137

Chapitre 18 Afrique Ð petites îles

1. Cap-Vert 2. Comores 3. Maurice 4. Réunion 5. Sao Tomé-et-Principe 6. Seychelles

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 18-1. Petites îles: carte du couvert forestier

Cette sous-région est composée des îles suivantes: Cap- de l’agriculture. Les forêts des hautes terres de Mohéli sont Vert, Comores, Maurice, Réunion, Sao Tomé-et-Principe et les moins dégradées et comprennent des forêts tropicales Seychelles (figure 18-1) 33. La superficie totale de ces îles est résiduelles sur les versants des montagnes, et des forêts de de 1 181 millions d’hectares. Les forêts occupent 21 pour brouillard, au-dessus de 600 m. La Grande Comore est plus cent de cette superficie. dégradée et les éruptions du volcan Kartala nuisent aussi à Les îles du Cap-Vert étaient auparavant couvertes de la végétation. Anjouan possède une forêt ombrophile vastes étendues de savane sèche boisée qui, pour la plupart, résiduelle dans la forêt de Moya. Ces trois îles ont des zones ont été déboisées en faveur de l’agriculture. Ce processus, de mangrove et de végétation côtière. Le climat est régi associé à un climat aride et un terrain très accidenté, a principalement par les vents - la mousson d’été (soufflant conduit à une érosion généralisée du sol et à la vers le nord-est) pendant la saison chaude et humide, et la désertification. Cependant, l’archipel peut être divisé en mousson d’hiver (soufflant vers le sud et le sud-est) quatre grandes zones écologiques (aride, semi-aride, pendant la saison froide et sèche. subhumide et humide) suivant l’altitude et les précipitations Les forêts de l’île Maurice s’étendaient dans le passé sur annuelles moyennes, comprises entre 200 mm dans les la majeure partie de l’île, avec des forêts sempervirentes zones côtières arides, et supérieures à 1 000 mm dans les humides de plaine au sud et à l’est, des forêts d’altitude zones d’altitude humides. Une grande partie du couvert humides au centre, des forêts sèches de palmiers au nord, et forestier consiste en plantations agroforestières, des savanes sèches arborées à l’ouest. Beaucoup de forêts relativement jeunes, où dominent des espèces comme naturelles appartenant à l’Etat sont protégées. Un Prosopis juliflora, Leucaena leucocephala et Jatropha programme relativement important de reboisement curcas. représente la principale activité forestière du pays. Les Comores étaient autrefois fortement boisées, mais L’île de La Réunion était couverte, autrefois, d’épaisses la quasi-totalité des forêts de plaine a été déboisée au profit forêts tropicales dont une grande partie a été convertie à l’agriculture. Parmi les espèces trouvées communément figurent Cryptomeria spp., ainsi qu’un certain nombre de 33 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry palmiers. Les espèces végétales de la Réunion sont 138 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 18-1. Petites îles: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de superficie biomasse à un plan entre1990 et 2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts (total forêts) (total forêts) naturelles forestières

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/ an % M3/ha T/ha 000 ha % Cap-Vert 403 0 85 85 21,1 0.2 5 9,3 83 127 - - Comores 186 6 2 8 4,3 n.s. n.s. -4,3 60 65 - - Maurice 202 3 13 16 7,9 n.s. n.s. -0,6 88 95 - - Réunion 250 68 3 71 28,4 0,1 -1 -0,8 115 160 - - Sao Tomé-et-Principe 95 27 - 27 28,3 0,2 n.s. n.s. 108 116 - - Seychelles 45 25 5 30 66,7 0,4 n.s. n.s. 29 49 - - Afrique – petites îles 1 181 130 107 237 20,1 0,1 4 1,9 88 121 - - Total Afrique 2 978 394 641 830 8 036 649 866 21,8 0,8 -5 262 -0,8 72 109 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

endémiques pour une large part. Cette végétation est fragile côtières de nombreuses îles. Des plantations forestières ont et menacée par différentes activités humaines: production été établies sur une superficie relativement grande et de bois, tourisme, collecte de produits forestiers comprennent Casuarina spp. et Albizia spp., comme secondaires et développement d’espèces exotiques espèces principales. Une grande partie du territoire des envahissantes. Seychelles est située dans des aires protégées. Sao Tomé-et-Principe est formée de deux îles volcaniques situées dans le golfe de Guinée. Les forêts RESSOURCES FORESTIéRES humides couvrent près des trois-quarts de la superficie Les Seychelles ont le plus grand pourcentage de couvert totale et peuvent être divisées en trois types: forêt fermée forestier de l’ensemble des îles de la sous-région, alors que humide de basse altitude, forêt humide sempervirente la Réunion et Sao Tomé-et-Principe possèdent la plus submontagnarde et forêt de brouillard fermée. La forêt de grande superficie forestière (tableau 18-1). Les Comores basse altitude a fait l’objet d’un considérable déboisement, ont le taux de déforestation le plus élevé. L’étendue des remplacée désormais, pour l’essentiel, par une végétation plantations forestières relativement grande au Cap-Vert, et de type savane au nord, et des palmiers et des cocotiers au représentant le seul couvert forestier de l’île, est à l’origine sud. La forêt tropicale de haute altitude est, toutefois, de l’accroissement net du couvert forestier au cours des dix presque intacte. La forêt de brouillard est formée d’arbres dernières années (figure 18-2). Des plantations forestières à de petite taille, au couvert discontinu. Il n’existe à l’heure usage industriel se trouvent sur d’autres îles de la sous- actuelle aucune aire protégée officiellement. La forêt région. primaire, encore présente, s’est maintenue principalement grâce à son inaccessibilité sur des pentes raides, dans les AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA parties les plus humides et inhospitalières de l’île, qui sont FORÊT impropres autant à l’agriculture qu’à l’implantation Au Cap-Vert, le Plan d’action forestier tropical s’est orienté d’habitations. La forêt primaire n’a actuellement que peu vers l’aménagement intégral des ressources forestières du de ressources ligneuses exploitables (en termes d’espèces pays. Ses principaux objectifs sont la pleine participation et de taille) et n’est pas sous la pression de la collecte de des communautés dépendantes des forêts, l’établissement bois de feu. d’opérations de planification forestière nationales, et Les principales zones de forêts naturelles des l’adoption d’une approche multisectorielle dans la mise en Seychelles se situent dans les montagnes de l’île de Mahé, œuvre (Cap-Vert MPAR 1994). Le pays ne dispose, à de l’île Silhouette et dans la vallée du Mai de l’île Praslin. l’heure actuelle, d’aucune aire protégée officiellement. Cette dernière est la demeure du palmier coco-de-mer Aux Comores, les forêts jouent un rôle très important (Lodoicea maldivica) qui n’est présent qu’aux Seychelles. car elles répondent à plus de 78 pour cent des besoins Dans les reliques des forêts de plaine, on trouve des espèces énergétiques du pays. Les pratiques d’exploitation ne sont comme Calophyllum inophyllum. Les forêts d’altitude sont pas réglementées. La plupart des zones forestières principalement des forêts secondaires situées dans des appartiennent à l’Etat qui en autorise l’accès à l’industrie lieux inaccessibles. Les grandes îles ont aussi des forêts privée. Des techniques améliorées d’aménagement et de sèches de palmiers qu’on ne rencontre qu’aux Seychelles. protection des forêts commencent à être appliquées. Une Les petites îles coralliennes sont généralement recouvertes réforme de la législation et de la politique forestière a été d’une végétation basse, dominée par des espèces comme proposée en plus des inventaires forestiers, de la Pemphis acidula. Les mangroves occupent les zones délimitation des zones agricoles et forestières, des Afrique – petites îles 139

pratiques sylvicoles, de la constitution de réserves forestières, de la réglementation de l’exploitation et de 0,14

l’utilisation des forêts (forêts naturelles et plantations), de Plantation forestière pratiques de développement pour les communautés et de 0,12 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 formation en vue de renforcer le secteur forestier (Houssen Perte nette entre 1900 et 2000

2000). 0,10 Al’île Maurice, la forêt naturelle a pratiquement disparu, à l’exception de quelques zones inaccessibles qui 0,08 ont été déclarées, réserves et parcs naturels. Les forêts d’origine ont été, dans une large mesure, converties à l’agriculture ou en plantations d’espèces à croissance 0,06 rapide. Les forêts appartiennent autant au secteur privé qu’à 0,04

l’Etat, bien que dans les forêts domaniales le matériel sur Millions d'hectares pied soit beaucoup plus abondant (Appanah 2000). ASao Tomé-et-Principe, le couvert forestier naturel 0,02 peut être divisé en deux catégories, la réserve écologique et

une zone de commercialisation. La forêt secondaire est née 0,00 principalement de la régénération d’espèces locales sur d’anciennes plantations de café et de cacao. Les forêts sont -0,02 -

aussi utilisées dans les systèmes agricoles et pastoraux pour é

l’ombre qu’elles procurent. L’exploitation forestière se union é Maurice R Cap-Vert base sur les besoins, qui vont de la production de bois Comores Sao Tom Seychelles d’œuvre à la consommation de bois de feu. Les coupes de et-Principe bois requièrent l’autorisation de la Direction nationale de l’agriculture et de la forêt (Soto Flandes 1985). Figure 18-2. Superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la Aux Seychelles, le secteur forestier contribue pour superficie forestière entre 1990 et 2000 moins de 0,4 pour cent à l’économie nationale, et son rôle est donc considéré comme marginal. Cependant, les forêts sont d’une importance considérable pour le tourisme. Les BIBLIOGRAPHIE ressources en eau sont également fortement tributaires du Appanah, P.S. 2000. Maurice. Rapports nationaux sur le couvert forestier. La plupart des forêts sont naturelles, et secteur forestier. Collection and analysis for the près de 45 pour cent d’entre elles ont été déclarées, parcs sustainable management of forest. 15-18 Juillet, nationaux ou zones de conservation. Parmi les principaux Madagascar. Programme de partenariat CE-FAO problèmes d’aménagement forestier figurent (1998-2000). l’accroissement de l’espace urbain, l’envahissement des Cap-Vert. Ministère de la pêche et de l’animation espèces végétales exotiques qui concurrencent les espèces Rurale (MPAR). 1994. Tropical Forest Action Plan endémiques et locales, ainsi que les incendies de forêt Cape Verde, principal document. Praia, Direction (Vielle 2000). générale de l’agriculture, de la sylviculture et l’élevage. Houssen, M.A. 2000. Comores. Rapports nationaux sur le CONCLUSIONS secteur forestier. Collection and analysis for the Des projets sont en cours dans la sous-région pour sustainable management of forest. 15-18 Juillet, promouvoir l’aménagement rationnel des forêts. Dans ces Madagascar. Programme de partenariat CE-FAO pays dotés de forêts naturelles, des politiques et des lois (1998-2000). visant à protéger ces zones ont été développées. Les Sao Tomé-et-Principe. Ministério da Economia. 2000. plantations augmentent dans la plupart des pays, tant à des Rapport, situation des forêts et de la faune sauvage en fins énergétiques que pour la production de bois d’œuvre. Sao Tomé-et-Principe. São Tomé, Direcção das Florestas. Les différents pays ont formulé des plans d’aménagement Soto Flandes, M. 1985. Rapport de mission de forestiers et réglementé l’utilisation des ressources planification forestière. Sao Tomé-et-Principe. Rome, forestières, pour mettre fin aux activités illégales et FAO. destructives pratiquées dans les zones boisées. Vielle, M. de Ker. 2000. Seychelles. Rapports nationaux L’agroforesterie, les pratiques agrosylvopastorales et les sur le secteur forestier. Collection and analysis for the mesures de protection, ainsi que la formation du personnel sustainable management of forest. 15-18 Juillet, et le renforcement général du secteur forestier, ont été Madagascar. Programme de partenariat CE-FAO encouragés au cours des dix dernières années. (1998-2000). Asie 141

Chapitre 19 Asie

1. Asie de l’Ouest 2. Asie centrale 3. Asie du Sud 4. Asie de l’Est 5. Asie du Sud-Est

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 19-1. Asie: division sous-régionale utilisée dans ce rapport

L’Asie (voir figure 19-1 et tableau 19-1) contient environ sont vastes et l’Asie a davantage de forêts subtropicales de 548 millions d’hectares de forêts, soit 14 pour cent du total montagne que n’importe quelles régions, soit plus du tiers du mondial. La superficie forestière par habitant est de 0,2 ha, total mondial. Plus de 60 pour cent des plantations forestières chiffre faible comparé à la moyenne mondiale. Les forêts se de la planète sont localisées en Asie. Le changement net de la situent, pour la plupart, dans le domaine écologique tropical, superficie forestière est relativement faible et la perte nette et l’Asie détient environ 21 pour cent de toutes les forêts annuelle, d’après les rapports nationaux, a été estimée tropicales ombrophiles du monde. Les forêts subtropicales à 364 000 ha, soit 0,2 pour cent par an.

34 La division en sous-régions a pour seul objectif de faciliter la synthèse des données à un niveau géographique intermédiaire et ne traduit aucune opinion ou considération politique dans le choix des pays. La représentation graphique des limites nationales ne traduit aucune opinion de la FAO quant à l’étendue des pays ou au tracé de leurs frontières nationales. 142 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 19-1. Asie: ressources forestières par sous-région

Sous-région Superficie Superficie forestière 2000 Changement de la Volume et biomasse des terres superficie entre aérienne Forêts Plantations Total forêts 1990 et2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha Asie centrale 545 407 29 536 384 29 920 5,5 0,5 208 0,7 62 40 Asie de l’Est 992 309 146 254 55 765 202 019 20,4 0,1 1 805 0,9 62 62 Asie de l’Ouest 698 091 22 202 5 073 27 275 3,9 0,1 48 0,2 101 87 Asie du Sud 412 917 42 013 34 652 76 665 18,6 0,1 -98 -0,1 49 77 Asie du Sud-Est 436 022 191 942 19 972 211 914 48,6 0,4 -2 329 -1,0 64 109 Total Asie 3 084 746 431 946 115 847 547 793 17,8 0,2 -364 -0,1 63 82 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 Asie: zones écologiques 143

Chapitre 20 Asie: zones écologiques

Figure 20-1. Asie: zones écologiques

La figure 20-1 montre la répartition des zones écologiques de l’ouest de la Nouvelle-Guinée sont les plus étendues du en Asie. Le tableau 20-1 contient les statistiques de monde. Dans les parties plus sèches de cette zone, superficie des zones écologiques par sous-région et le principalement dans l’est de l’Indonésie et les piémonts tableau 20-2 indique le pourcentage de forêt pour chaque himalayens, on trouve des forêts semi-décidues ou humides zone écologique par sous-région. décidues. Dans la vallée du fleuve Brahmaputra, ce sont des forêts de sal (Shorea robusta) d’une grande valeur FORÊT TROPICALE OMBROPHILE économique. Cette zone couvre les côtes du sud-ouest de l’Inde et du Sri Les forêts ombrophiles les plus luxuriantes se Lanka, le Myanmar et les piémonts orientaux de rencontrent dans l’archipel malais et renferment une très l’Himalaya, les plaines côtières de l’Asie du Sud-Est, les riche flore. Plus de la moitié (220) des familles des plantes Philippines et la majeure partie de l’archipel malais. phanérogames du monde y sont représentées, ainsi que le Les côtes occidentales du continent asiatique sont très quart environ des genres (2 400), dont presque 40 pour cent humides en raison des pluies de mousson. Le Viet Nam et sont endémiques. Sur les 25 000 à 30 000 espèces, près d’un les Philippines s’écartent de ce modèle et leurs côtes tiers est constitué d’arbres de plus de 10 cm de diamètre. Les orientales sont humides. Dans toute la zone, les diptérocarpacées, particulièrement riches en genres et en précipitations annuelles dépassent partout les 1 000 mm et espèces, dominent les forêts ombrophiles à l’ouest de la ligne souvent plus de 2 000 mm. Il n’y a pas de saison sèche dans de Wallace. Elles fournissent un grand nombre (Sumatra, les régions équatoriales. Partout ailleurs s’installe une Malaisie), la plupart (Bornéo) ou la totalité (Philippines) des petite saison sèche qui dure souvent de un à quatre mois. principaux arbres géants. Les genres les plus répandus sont Les températures sont toujours élevées. Dans les parties les plus humides de cette vaste zone, le type de végétation qui prédomine est la forêt dense 35 Ligne de Wallace: ligne imaginaire postulée par A.R.Wallace comme ligne de démarcation entre la faune asiatique et autralienne dans l’archipel sempervirente humide. Caractéristique remarquable, les malaisien. Elle passe entre les îles de Bali et Lombok et entre Bornéo et le diptérocarpacées ne sont présentes qu’à l’ouest de la ligne Sulawsi, pour poursuivre son tracé au sud des Philippines et au nord des îles de Wallace 35. Les forêts de mangrove du delta du Gange et hawaiiennes (Columbia Encyclopedia 2001). 144 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 20-1. Asie: étendue des zones écologiques Sous-région Superficie totale de la zone écologique (millions d’ha)

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire

Asie centrale 1 1 135 308 99 1 Asie de l’Est 4 8 200 140 120 65 156 307 16 Asie de l’Ouest 223 22 6 13 95 145 168 9 9 5 7 Asie du Sud 31 58 98 119 57 12 22 5 41 5 Asie du Sud-Est 272 79 49 2 46 1 1 Total Asie 303 141 146 121 280 88 208 13 116 150 351 130 210 468 418 16 1 TOTAL MONDIAL 1 468 1 117 755 839 1 192 459 471 156 491 674 490 182 726 593 552 729 865 407 632 564 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Tableau 20-2. Asie: pourcentage de forêt par zone écologique Sous-région Pourcentage de forêt dans la zone écologique

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Asie centrale 36 72 Asie de l’Est 28 58 36 28 32 10 8 85 Asie de l’Ouest 49 34 5 19 26 Asie du Sud 53 23 58 8 79 7 22 Asie du Sud-Est 55 46 79 * 56 Total Asie 55 36 65 10 46 36 34 2 16 31 5 0 8 85 76 TOTAL MONDIAL 69 31 64 7 0 26 31 45 9 2 20 25 34 4 1 26 66 26 50 2 * L’estimation est incertaine en raison de certaines divergences dans la carte mondiale du couvert forestier. Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Dipterocarpus, Shorea, Dryobalanops et Hopea. D’autres les piémonts inférieurs des montagnes environnantes au nord importantes familles d’arbres comprennent les du Viet Nam, les bas plateaux du côté occidental de la anacardiacées, les ébénacées, les légumineuses, les cordillère annamitique au sud du Viet Nam, la République sapindacées, les euphorbiacées et les dilleniacées. Les genres démocratique populaire lao et le Cambodge, les plaines et les Pometia, Canarium, Cryptocarya, Terminalia, Syzygium, piémonts occidentaux des montagnes des Philippines, les Casuarina et Araucaria sont parmi les principaux présents plaines basses, plates et souvent marécageuses du sud de la dans les forêts situées à l’est de la ligne de Wallace. Nouvelle-Guinée et certaines parties de l’île de Hainan, et la Les mangroves asiatiques, qui sont réparties pour péninsule de Lezhou en Chine. l’essentiel dans l’archipel indonésien et les Sundarbans du Là où l’influence de la mousson du sud-ouest est moins Bangladesh, sont plus riches en espèces que d’autres forte, les précipitations sont comprises normalement entre formations comparables. Les forêts de mangroves peuvent 1 000 et 2 000 mm, avec une saison sèche de trois à six mois. atteindre une hauteur de 30 à 40 m et se développent le Les températures sont toujours élevées, la moyenne du mois mieux dans les baies abritées ou les grands estuaires. Les le plus froid étant normalement supérieure à 20°C mais espèces les plus connues sont Avicennia alba, A. officinalis, parfois un peu inférieure, comme dans le nord de l’Inde, le A. marina, Bruguiera cylindrica, B. gymnorrhiza, Ceriops Myanmar ou la péninsule indochinoise. En Chine, les parties decandra, Excoecaria agallocha, Rhizophora apiculata, R. méridionales de Lezhou et de l’île de Hainan ont un climat mucronata, Sonneratia alba, S. caseolaris et Nipa fruticans. similaire. La végétation naturelle est composée principalement de FORÊT TROPICALE HUMIDE DÉCIDUE forêts décidues ou semi-décidues, connues plus Cette zone comprend les plaines du Sri Lanka, la majeure communément sous la dénomination de «forêts de mousson». partie de la péninsule indienne, le bassin vallonné formant la De nombreuses essences dominantes appartiennent aux plus grande partie du Myanmar, la vallée du fleuve Rouge et familles des légumineuses, des combrétacées, des méliacées Asie: zones écologiques 145

ou des verbénacées. Les diptérocarpacées sont aussi Sri Lanka. Au Myanmar, elle comprend le bassin entourant présentes, mais moins abondantes que dans la forêt Mandalay. La zone occupe le grand bassin alluvial plat du ombrophile. Les forêts de teck (Tectona grandis) dans l’ouest fleuve Chao Phraya en Thaïlande, ainsi que le plateau de et le nord de la Thaïlande, en République démocratique Korat et la vallée du Mékong. Au Cambodge, cette zone populaire lao, au Myanmar et en Inde péninsulaire, ainsi que couvre toute la basse plaine centrale du bas Mékong et du les forêts de sal (Shorea robusta) dans l’est de l’Inde et dans la fleuve Tonle Sap. Le delta du Mékong au Viet Nam fait vallée du Gange, ont une très forte valeur économique. Les partie de cette zone écologique. On trouve aussi d’étroites espèces associées à la forêt de teck sont Lagerstroemia spp., bandes côtières au sud de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Xylia kerrii, Adina cordifolia, Vitex spp., Tetrameles Ces zones sont protégées des vents humides qui nudiflora, Afzelia xylocarpa, Diospyros spp., Sindora soufflent des océans et ne reçoivent que partiellement la cochinchinensis et Pinus merkusii. Dans les forêts de sal, les mousson du sud-ouest pendant l’été. En hiver, elles sont espèces arborées des genres Dillenia, Terminalia, Adina et influencées par les vents secs de la mousson du nord-est. Les Pterospermum sont co-dominantes. Les bambous précipitations sont comprises entre 1 000 et1 500 mm, et la (Dendrocalamus strictus) sont très communs en Inde et au saison sèche dure de cinq à huit mois. La température Myanmar. De grandes forêts décidues demeurent sur les moyenne du mois le plus froid dépasse toujours 15°C et parties vallonnées du Myanmar et on trouve quelques îlots au souvent 20°C. nord du Viet Nam dans la plaine du fleuve Rouge. Le reste de La forêt sempervirente sèche est présente sur la côte l’Indochine est largement recouvert de forêts décidues de orientale de Coromandel en Inde et dans le nord du Sri diptérocarpacées et de teck. La Papouasie-Nouvelle-Guinée Lanka. La végétation consiste en une formation ligneuse présente un type différent de forêt sèche sempervirente ou rabougrie à Manilkara hexandra, Chloroxylon swietenia, semi-sempervirente décidue caractérisé par des espèces Albizia amara et Capparis zeylanica. comme Garuga floribunda, Protium macgregorii, Intsia Les forêts et les formations boisées sèches et décidues à bijuga et Acacia spp. (mimosacées) et la présence de diptérocarpacées sont plus communément répandues dans tout myrtacées, protéacées et rutacées. le Viet Nam, la République démocratique populaire lao, le En Chine, on rencontre de la forêt tropicale humide Cambodge et la Thaïlande. Parmi les espèces caractéristiques décidue au-dessous de 700 m dans les bassins et les vallées figurent Dipterocarpus intricatus, D. obtusifolius, des fleuves des montagnes méridionales de l’île de Hainan. D. tuberculatus, Pentacme siamensis et Shorea obtusa. Parmi les principales espèces figurent Heritiera parvifolia, En Thaïlande, certaines de ces forêts contiennent du teck Amesiodendron chinense, Litchi chinensis, Vatica (Tectona grandis) et une espèce de pin (Pinus merkusii). hainanensis, Diospyros hainanensis, Hopea hainanensis, Dans les forêts mixtes décidues, le teck et le pin sont Lithocarpus fenzelianus, Homalium hainanensis et présents, associés à des diptérocarpacées ou des Podocarpus imbricata. L’étage moyen de la forêt ombrophile légumineuses. On les trouve en Thaïlande, au Myanmar, en renferme souvent Dysoxylum binectariferum, Sindora République démocratique populaire lao et au Viet Nam. En glabra, Ormosia balansae, Pterospermum heterophyllum, Inde, les forêts sont aussi fréquentes mais on n’y recense Gironniera subaequalis, Schefflera octophylla, Dillenia seulement que quelques diptérocarpacées, notamment turbinata et Hydnocarpus hainanensis. La forêt humide Shorea robusta et S. talura. Dans le sud de la Papouasie- collinéenne est présente entre 700 et 1 200 m et se compose Nouvelle-Guinée sont présentes quelques forêts sèches de Altingia obovata, Manglietia hainanensis, Michelia décidues à myrtacées et Eucalyptus. balansae, Madhuca hainanensis et d’espèces appartenant aux fagacées, lauracées, théacées et aquifoliacées. Dans le SYSTéMES MONTAGNEUX TROPICAUX centre de l’île, les forêts de conifères occupent les montagnes Les systèmes montagneux tropicaux comprennent l’est de basses et les collines à des altitudes inférieures à 800 m. Pinus l’Himalaya; les montagnes s’étendant du Tibet jusqu’au latteri domine et forme de véritables forêts de seconde venue nord de l’Indochine, la péninsule malaisienne et la cordillère ou mélangées à Liquidambar formosana, Chukrasia annamitique; les chaînes montagneuses centrales des îles tabularis et Engelhardtia roxburghiana. Les forêts de indonésiennes et des Philippines; les sommets relativement mangroves sont présentes le long des côtes autour de l’île, à élevés (plus de 2 000 m) de l’Inde et du Sri Lanka; et les l’exception de la côte occidentale. Les espèces arborées sont montagnes du sud-ouest de la péninsule Arabique. représentées entre autres par Avicennia marina, Rhizophora La plupart des montagnes tropicales de l’Asie, c’est-à- mucronata, R. apiculata, Bruguiera conjugata, B. cylindrica, dire celles qui atteignent de 1 500 à 2 000 m au moins, ont un Ceriops tagal, Sonneratia acida, Xylocarpus granatum. climat très humide. L’Himalaya a une zone subtropicale au nord-ouest et une zone tropicale humide au sud-est. Le FORÊT TROPICALE SÈCHE Népal représente un lieu de transition entre ces deux zones. La zone comprend les plaines côtières qui longent le golfe Dans toutes les montagnes tropicales comprises entre du Bengale, le nord-est du plateau du Deccan en Inde et au 1 000-1 500 m et 4 000 m d’altitude, les précipitations 146 FRA 2000 - Rapport principal

annuelles dépassent 1 000 mm, voire parfois 2 000 mm. La partir de 1 500-1 800 m jusqu’à 2 000 m, se trouvent des saison sèche est prononcée et dure trois à cinq mois dans la formations boisées ou des forêts sempervirentes composées zone submontagnarde de l’Himalaya oriental, avec une de Olea africana, Podocarpus spp., Olea chrysophylla, température moyenne du mois le plus froid dépassant 15°. Tarchonanthus camphoratus, ainsi que d’autres espèces, Partout ailleurs, la saison sèche, quand elle existe, est très alors que de 2 000 à 3 000 m s’étend la forêt de conifères à courte. La température moyenne du mois le plus froid Juniperus procera. décroît rapidement à mesure que l’altitude augmente. Au- dessus de 4 500–5 000 m, on trouve des neiges éternelles. FORÊT SUBTROPICALE HUMIDE Les montagnes du sud-ouest de la péninsule Arabique Cette zone écologique est répartie principalement entre le ont un climat plus sec. Les précipitations annuelles oscillent sud-est de la Chine au sud du fleuve Yangtze, la pointe entre 400 mm dans les piémonts inférieurs et 800 mm sur les méridionale de la République de Corée et la moitié escarpements plus élevés. La zone se caractérise par deux méridionale du Japon. Il existe deux petites entités saisons pluvieuses, de mars à avril et de juillet à septembre. géographiques distinctes au Proche-Orient, où des forêts Les forêts couvrent normalement les versants de humides sont localisées au pied des montagnes du Caucase l’Himalaya jusqu’à 4 000 m d’altitude. Apartir de 1 000 m, et s’étendent vers l’ouest le long de la mer Noire, et dans les la forêt tropicale de plaine est remplacée par une forêt montagnes de Talysh le long de la mer Caspienne. sempervirente à Castanopsis, Schima, Engelhardtia et Les hivers sont doux à chauds et les étés très chauds et très Lithocarpus, et localement, par de la forêt de pins chir humides. Les fronts froids du nord venant de la Sibérie himalayenne (Pinus roxburghii). influencent les températures hivernales, alors qu’en été la Apartir de 2 000 m jusqu’à 3 000 m, on trouve une mousson du Pacifique apporte de grandes quantités de pluies. ceinture de forêt sempervirente de chênes, suivie plus haut Les températures moyennes annuelles en Chine et dans la par des forêts de conifères (Abies spp., Tsuga spp.). péninsule de Corée sont comprises entre 15° et 17°C au nord Au Myanmar et en Thaïlande, des forêts sempervirentes de la zone et atteignent environ 21°C au sud et au sud-est. Les de chênes se rencontrent au-dessus de 1 500 m, en même précipitations annuelles varient entre 800 et 1 300 mm dans temps que des forêts de pins. Entre 1 500 et 2 000 m, une tout le nord de la région, mais vers le sud, elles augmentent forêt sempervirente à lauracées et fagacées est présente en pour atteindre 1 800 mm et parfois 2 500 mm aux basses République démocratique populaire lao et au Viet Nam, altitudes. Les précipitations annuelles diminuent vers alors qu’une forêt mixte de feuillus/conifères prend le l’ouest, à mesure que l’on s’éloigne de la côte. Dans les dessus au-delà de cette altitude. Les forêts de chênes et de parties septentrionales et centrales de la zone, les pluies sont pins apparaissent aussi à des altitudes élevées. En uniformément distribuées sur toute l’année. Au sud, Thaïlande, au nord de la République démocratique l’essentiel des précipitations tombe entre mai et octobre. On populaire lao et au Viet Nam, ces forêts ont été perturbées distingue une saison sèche de novembre à avril. L’île de par l’agriculture itinérante, et des mosaïques de forêts et de Taiwan, province de la Chine, est soumise à la forte influence fourrés prédominent aux altitudes inférieures. du climat maritime de mousson où les températures En Malaisie, ainsi qu’en Indonésie et aux Philippines, la moyennes sont plus élevées et les pluies plus abondantes. forêt (sempervirente) ombrophile de montagne couvre Le climat au Japon est fortement influencé par la encore des zones relativement étendues. Cette forêt se mousson. D’une manière générale, les étés sont très chauds développe le mieux entre 1 400 et 2 400 m d’altitude et se et les hivers plutôt froids, accompagnés de neige et de gel. caractérise par la présence de fagacées (appartenant aux La température annuelle moyenne varie entre 14° et 17°C. genres Castanopsis, Lithocarpus et Nothofagus en Sur la majeure partie du Japon, les précipitations annuelles Papouasie-Nouvelle-Guinée), de lauracées, de juglandacées sont beaucoup plus abondantes que sur le continent et vont (Engelhardtia spp.), de magnoliacées (Casuarina de 1 200 mm environ à plus de 2 500 mm localement, avec junghuhniana), de conifères (Podocarpus spp. et Pinus spp. deux pics de saisons pluvieuses, «Baiu» (de juin à juillet) et à Sumatra), Dacrydium spp., Araucaria spp., Libocedrus «Shurin» (pluies d’automne). spp., Phyllocladus spp. ainsi que d’autres espèces. Dans la Le climat des plaines côtières et des plaines du sud de la zone subalpine, entre 2 400 et 4 000 m, on rencontre des mer Noire et de la mer Caspienne est chaud-tempéré avec une fourrés de montagne denses ou discontinus. Des forêts de température moyenne annuelle de 14-15°C. De grandes conifères à Araucaria spp., Podocarpus spp. et/ou quantités de pluie tombent pendant toute l’année (de 1 500 à Libocedrus spp. sont souvent présentes dans cette ceinture. 2 000 mm, et localement jusqu’à 4 000 mm). Dans la zone de La zone alpine s’étend au-delà de 4 000 m. Colchis, le climat s’adoucit grâce à l’influence de la mer Les montagnes sont les seuls endroits de la péninsule Noire (l’amplitude annuelle des températures mensuelles arabique où la forêt peut se développer. Apartir de 1 000 moyennes est comprise entre 15° et 19°C), avec des hivers jusqu’à 1 500-1 800 m, apparaissent des formations doux (la température moyenne du mois le plus froid est de arbustives ou la savane décidus à Acacia-Commiphora. A 5-6°C). Asie: zones écologiques 147

Deux types de végétation ligneuse prédominent au sud Les forêts de la province chinoise de Taiwan sont du fleuve Yangtze dans l’est de la Chine: la forêt de pins et distribuées suivant un gradient distinct, allant de la région la forêt décidue mélangée à des espèces sempervirentes. côtière jusqu’aux hautes altitudes. Les forêts de mangrove Ici, le conifère dominant est Pinus massoniana. Les forêts longent les côtes basses. La forêt subtropicale ombrophile mixtes sempervirentes et décidues, un type de végétation du sud couvre les collines basses (au-dessous de 500 m) au subtropicale unique en son genre, comprennent Quercus nord de Taiwan. Parmi les principales espèces de l’étage acutissima, Q. variabilis, Q. dentata, Q. glandulifera, supérieur dominent Cyclobalanopsis glauca, Castanopsis Q. fabrei, Liquidambar formosana, Pistacia chinensis, carlesii, C. kusanoi, Ficus microcarpa, Cryptocarya Ulmus parvifolia, Zelkova schneideriana, Celtis sinensis, chinensis, Acer oblongum, Elaeocarpus japonica, Ilex Dalbergia hupeana, Albizia macrophylla, Tilia rotunda et Engelhardtia roxburghiana. Les forêts miqueliana, Cyclobalanopsis glauca, C. myrsinaefolia, sempervirentes feuillues s’étendent sur les versants entre Castanopsis sclerophylla, C. carlesii, Lithocarpus glabra, 500 et 1 800 m et comprennent Castanopsis kawakamii, Phoebe sheareri, Cinnamomum chekiangense, Machilus C. fargesii, C. uraiana, Lithocarpus brevicaudatus, thunbergii et Ilex purpurea. Les bambouseraies sont L. ternaticupulus, L. amygdali-folius et Cinnamomum fréquentes dans la région, et comportent plus de 20 espèces camphora. de Phyllostachys, dont P. edulis est la plus commune. La végétation naturelle prédominante au Japon est une Dans les montagnes occidentales de moyenne altitude forêt sempervirente feuillue de plusieurs types. Les sont présentes des forêts de conifères dominées par des principales espèces arborées sont Machilus thunbergii et espèces comme Abies chensiensis, A. fargesii, A. ernestii, Castanopsis cuspidata dans les zones côtières, et Picea complanata et P. neoveitchii, ainsi que Pinus Cyclobalanopsis glauca, C. gilva, C. salicina, C. armandii, P. henryi et Platycladus orientalis. Les forêts de myrsnaefolia et C. acuta (chênes sempervirents) dans Pinus tabulaeformis et P. bungeana sont réparties sur les l’intérieur du pays. Des conifères comme Podocarpus versants occidentaux de la chaîne de Qinling. Les forêts macrophyllus, P. nagi et Torreya nucifera sont aussi présents feuillues décidues contiennent plus de 300 espèces dans ces forêts. Ade plus hautes altitudes, on trouve les ligneuses, dont les principales sont Quercus acutissima, espèces Tsuga sieboldii et Abies firma mélangées à des Q. variabilis, Q. liaotungensis, Q. aliena var. acuteserrata, espèces feuillues sempervirentes. Les strates moyennes à Q. dentata, Q. glandulifera, Betula albo-sinensis et basses renferment de petits arbres et arbustes d’espèces Toxicodendron vernicifluum. feuillues sempervirentes comme Aucuba japonica, Dans les montagnes de basses altitudes et les collines Damnacanthus indicus et Neolitsea sericea. Des forêts du sud-est, de même que dans le bassin de Sichuan, la secondaires de Pinus densiflora, Quercus serrata et végétation représentative est typiquement la forêt Quercus acutissima occupent maintenant de grandes sempervirente feuillue et la forêt de conifères. Sur toute la surfaces. Les peuplements naturels de Pinus densiflora sont région s’étend une forêt sempervirente feuillue de lauriers restreints à des habitats extrêmes. où domine Cyclobalanopsis glauca. On trouve Les deux forêts du Proche-Orient, bien que relativement Castanopsis eyrei et C. fargesii dans le centre et le nord de limitées géographiquement, sont les plus variées et la zone, et C. hystrix et C. lamontii des versants productives de la région. Elles sont toutes deux de type occidentaux jusqu’aux versants orientaux des montagnes dense feuillu à végétation estivale. Le couvert est composé de Nanling. Les forêts de conifères dominantes sont celles de plusieurs espèces de chênes (à l’ouest Quercus imeretina, à Pinus massoniana, P. taiwanensis et Cunninghamia Q. hartwissiana, à l’est Q. castaneifolia), ainsi que lanceolata. La région renferme les bambouseraies les plus Castanea sativa, Pterocarya pterocarpa, Diospyros lotus et importantes de toute la Chine avec deux millions subsp. orientalis. Zelkova carpinifolia, d’hectares de Phyllostachys edulis. Plusieurs autres Carpinus betulus et quelques espèces d’Acer sont présentes espèces de ce même genre, P. bambusoides, P. nidularia, dans la canopée supérieure. Ades altitudes plus élevées, les P. mannii, P. nigra var. henonis et P. heteroclada, occupent forêts mixtes de hêtres et de chênes (Quercus iberica, aussi une vaste aire. Carpinus orientalis, Fagus sylvatica subsp. orientalis et Sur le plateau de Yungui dans la Chine du sud et du sud- Castanea sativa) remplacent cette végétation. De petits îlots ouest, les forêts régionales feuillues sempervirentes de de forêts marécageuses et de tourbières à Alnus barbata, lauriers sont semblables à celles des zones de l’est, et A. subcordata et Pterocarya pterocarpa longent les berges comprennent les mêmes genres, à savoir, Castanopsis, des cours d’eau et des estuaires. Lithocarpus, Cyclobalanopsis, Cinnamomum et Phoebe, mais souvent avec des espèces différentes. Ici, la forêt de FORÊT SUBTROPICALE SÈCHE conifères est dominée par Pinus yunnanensis, présente Cette zone est confinée au Proche-Orient et forme une largement de 1 000 à 3 000 m, avec en général des ceinture relativement étroite qui s’étend le long de la peuplements purs entre 1 600 et 2 800 m. Méditerranée et sur les collines basses qui se succèdent 148 FRA 2000 - Rapport principal

parallèlement à la côte. Le nord de la vallée du Jourdan- saison des pluies a lieu entre septembre et mai ou juin, alors Arava en fait aussi partie. Le climat est typiquement que le reste de l’été est chaud et sec. méditerranéen avec des hivers doux et humides et des étés Tout le long de la chaîne de l’Himalaya, les secs et modérément chauds. Les précipitations annuelles précipitations s’accroissent de l’ouest vers l’est et le régime sont comprises entre 400 à 800 mm environ, et vont en climatique évolue graduellement, passant du climat décroissant du nord au sud. méditerranéen classique à celui de la mousson typique. Divers types de forêts de pins y sont présents, où le pin Cependant, la pluie décroît de l’extérieur vers l’intérieur des d’Alep (Pinus halepensis), P. brutia ou P. pinea sont les chaînes de montagne. Aux étages submontagnards et espèces dominantes. Autrement, la végétation ligneuse de montagnards, les précipitations vont de moins de 1 000 à maquis, typiquement méditerranéenne, occupe cette zone. 1 500 mm, avec au moins un ou deux mois secs pouvant Le maquis à Ceratonia-Pistacia lentiscus domine les aller même jusqu’à sept ou huit mois. La température plaines côtières jusqu’à 200 m d’altitude environ, alors que moyenne du mois le plus froid varie entre 15°C dans la zone celui à Quercus calliprinos-Pistacia palaestina est la submontagnarde, à moins de 10°C au-dessus de 2 000 m. La principale végétation de 200 à 1 000-1 200 m. Parmi neige tombe au-dessus de 3 000 m et s’accompagne de gels d’autres importantes espèces arborées figurent: Quercus fréquents l’hiver. Les précipitations sont comprises entre ithaburensis, Q. infectoria, Q. coccifera, Laurus nobilis, 500 et 1 000 mm. Arbutus andrachne, Cercis siliquastrum, Juniperus Les montagnes subtropicales de la Chine comprennent phoenicea, Myrtus communis, Olea europaea, Phillyrea les plateaux intérieurs du centre et les hautes montagnes du spp., Pinus halepensis et P. brutia. sud-ouest. Le climat est rude à de hautes altitudes, mais devient plus chaud et humide dans les montagnes moyennes STEPPE SUBTROPICALE à basses. La température annuelle moyenne va de 8° à 18°C Cette zone ne se rencontre qu’en Asie de l’ouest, notamment dans l’est, avec une moyenne en janvier supérieure à 0°C et au Proche-Orient mais aussi en Afghanistan et au Pakistan. la température la plus basse de -20°. Les précipitations Le climat est semi-aride. Les précipitations annuelles annuelles sont comprises entre 800 et 1 200 mm et peuvent oscillent entre 200 et 500 mm et tombent pendant l’hiver au atteindre 3 000 mm localement. Un climat plus sec et plus Proche-Orient. L’Afghanistan oriental et le Pakistan froid règne dans les zones d’altitude de l’ouest. Dans le sud reçoivent l’essentiel de leurs pluies de juin à septembre. du Tibet, les températures annuelles moyennes varient entre Bien que les différences de température entre les saisons 6° et 8°C dans les montagnes, avec une moyenne hivernale soient relativement prononcées, les hivers ne sont pas comprise entre 2° et 4°C et une moyenne estivale s’élevant à rigoureux. 15°C. Les précipitations annuelles fluctuent entre 300 et La végétation consiste en arbustes de petite taille et en 700 mm. Les bassins fluviaux du sud situés à 500 m tapis de graminées parsemés de quelques arbres, d’altitude, sont relativement chauds et humides avec des particulièrement dans les zones plus humides. Aplus haute pluies annuelles qui dépassent 1 200 mm, et une distinction altitude, dans les endroits les plus humides du Proche-Orient, nette observable entre la saison sèche et la saison des pluies une steppe arborée peut être trouvée avec des espèces due à l’effet de la mousson de l’océan Indien. arborées comme Amygdalus korshinskyi, A. arabica, Acer La végétation méditerranéenne de montagne est variée monspessulanum, Pistacia atlantica, Pyrus bovei, Rhamnus et comprend des forêts humides denses, des formations palaestina et Crataegus aronia. Au Pakistan, la végétation arbustives, des steppes arborées et des steppes herbeuses ligneuse de steppe consiste en arbustes et arbres de petite sans ligneux. Les forêts sont feuillues décidues ou taille. Les principales espèces sont Acacia modesta et Olea résineuses. Au Liban et en République arabe syrienne, on cuspidata, accompagnées, entre autres, de Ziziphus jujuba, trouve une forêt de chênes à végétation estivale entre 1 000 Dodonea viscosa. L’activité humaine prolongée a et 1 600 m d’altitude. La forêt climacique est composée de considérablement altéré la végétation d’origine. l’espèce Quercus cerris, accompagnée de Quercus boissieri avec des taches de Quercus libani. Dans l’ouest de la SYSTéMES MONTAGNEUX SUBTROPICAUX Turquie, le pin noir (Pinus nigra) domine cette ceinture. A Les systèmes montagneux subtropicaux couvrent de vastes partir de 1 500 jusqu’à 2 000-2 200 m, se développe une zones de l’Asie formant une ceinture continue allant d’ouest forêt subalpine de conifères renfermant des cèdres (Cedrus en est, des montagnes et hauts plateaux de Turquie libani), des sapins (Abies cilicica) et des genévriers jusqu’aux versants orientaux de l’Himalaya au sud de la (Juniperus excelsa). La forêt de genévriers occupe les Chine. parties les plus sèches. Au-dessus de 2 200 m, on rencontre Le climat des systèmes montagneux du Proche-Orient se des arbustes alpins nains et des prairies. caractérise par une extrême diversité des températures aussi La végétation de la steppe arborée et de la steppe occupe bien que des précipitations. Les précipitations hivernales les majeures parties des montagnes et plateaux du centre de prédominent et sont comprises entre 500 à 1 400 mm. La la Turquie et de l’Iran. Dans les lieux humides, prévaut une Asie: zones écologiques 149

forêt de chênes décidus dominée par Quercus persica ou smithiana et Abies webbiana, croît dans les zones à fortes d’autres espèces de chênes, souvent en combinaison avec le précipitations (supérieures à 800 mm par an) entre 2 900 et genévrier (Juniperus spp.). Dans les vallées, se développent 3 200 m d’altitude. Dans les zones recevant des pluies Fraxinus oxycarpa, Platanus orientalis et Ulmus hivernales, les formations de Juniperus spp. dominent à des campestris ainsi que diverses espèces de Populus, Salix, altitudes variant entre 1 500 et 3 000 m. Encore plus à l’est, Tamarix, etc. La steppe arborée qui est constituée de sous un climat influencé par la mousson, sont présentes, au- pistachiers, d’amandiers et de genévriers occupe les lieux dessus de 3000 m, des formations ligneuses à Juniperus. subarides. Une végétation ligneuse subalpine typique, que l’on trouve Des forêts bien développées se sont implantées sur les entre 3 000 et 4 000 m d’altitude, est composée d’un hauts versants des montagnes longeant la mer Noire et la mélange de conifères et de petites essences feuillues ou mer Caspienne. En ces deux endroits, on trouve de la forêt d’arbustes. Les principales espèces sont Abies webbiana, dense à végétation estivale entre 800 et 3 000 m environ. La Abies spectabilis, Betula utilis et Rhododendron forêt hyrcanienne de montagne est composée de Fagetea campanulatum. hyrcanica avec Fagus orientalis, espèces accompagnées de Dans l’Azad Jammu et le Cachemire, entre 1 500 et Carpinus betulus, Acer insigne et Quercus castaneifolia. La 3 000 m, apparaissent des forêts de conifères composées des forêt euxine de montagne est formée de feuillus décidus et espèces Pinus excelsa et Cedrus deodara, mélangées à des de conifères avec du chêne, du sapin et du pin. bosquets et des formations herbeuses. Au-dessus de 3 000 m, La végétation du nord-ouest et de l’ouest de l’Himalaya elles cèdent la place à des forêts et des formations boisées est extrêmement variée. Dans le sud de l’Afghanistan, la mixtes à Betula et Abies. Vers l’est, de l’Himachal Pradesh forêt ouverte décidue est la végétation dominante aux au centre du Népal, l’étage submontagnard, à partir de 1 000 altitudes moyennes et hautes. Les formations à Pistacia jusqu’à 2 000 m, se caractérise par des forêts ouvertes à atlantica de 4 à 6 m de hauteur sont présentes entre 1 100 et Pinus roxburghii. Au-dessus de 2 000 m, on rencontre des 1 800-2 000 m. Entre 2 000 et 2 800 m, dominent les forêts denses sempervirentes, comprenant des chênes ou des formations à Amygdalus (Amygdalus cf. communis, A. conifères (Cedrus deodara, Picea spp., Pinus excelsa), et kuramica et Fraxinus xanthoxyloides). au-dessus de 3000 m, des forêts à Abies-Quercus. Dans l’est de l’Afghanistan et au Pakistan, sont présents Les forêts alpines de conifères en Chine sont dominées différents types de forêts sempervirentes sclérophylles et de par Abies faberi et Picea complanata, habituellement entre formations boisées de l’Himalaya oriental. Les forêts de 2 000 et 3 000 m. Ces espèces sont souvent associées à Tsuga Quercus baloot sont les plus étendues et sont installées entre chinensis, Picea complanata, Acer spp., Tilia spp. et Betula 1 300 et 2 000 m d’altitude. En fonction de la disponibilité albo-sinensis, mais elles forment des peuplements purs à des en eau, se développent soit des forêts ouvertes aux arbres altitudes allant jusqu’à 4 000 m. Les forêts de conifères rabougris de 3 à 6 m de hauteur, soit de vraies forêts avec des présentes en peuplements purs sur les montagnes d’altitude arbres de plus de 15 m de hauteur. Les formations, d’une moyenne et basse comprennent Pinus massoniana, part à Quercus dilatata, et d’autre part à Quercus P. yunnanensis, Cunninghamia lanceolata et Cupressus semecarpifolia, sont confinées dans les parties les plus funebris. Plus loin à l’ouest et à plus haute altitude, se sont élevées des montagnes humides. Les premières dominent mises en place des forêts alpines de conifères composées entre 1 900 et 2 400 m, et les deuxièmes entre 2 400 et d’espèces très tolérantes au froid et dominées par Picea 2 900 m. Les deux espèces forment de riches forêts balfouriana et Abies squamata, qui forment souvent des mésophylles allant de 8 à 20 m de hauteur. peuplements purs sur les versants orientés vers le nord, entre Les forêts de conifères sont les forêts de montagne les 3 000 et 4 000 m. plus étendues. Le pin chir (Pinus roxburghii) domine sur les Abies spectabilis et Picea linzhiensis sont les espèces bas-versants des montagnes entre 900 et 1 700-2 000 m dominantes des forêts alpines de conifères au sud du Tibet. d’altitude, accompagné de quelques chênes (Quercus La première espèce, appelée aussi sapin himalayen, se dilatata) et d’autres espèces feuillues. Al’ouest du bassin de rencontre en peuplements purs ou en association avec Abies l’Indus, on trouve une forêt de Pinus gerardiana entre 2 000 georgei et Picea likiangensis dans le sud, à des altitudes et 2 500 m. Une dense forêt de Cedrus deodara est présente comprises entre 3 100 et 4 000 m sur les versants orientés entre 2 500 et 3 100 m dans des zones où les précipitations vers le nord. La deuxième espèce, Picea linzhiensis, annuelles sont comprises entre 450 et 650 mm. Parmi les constitue des peuplements purs dans le sud-est à partir de autres espèces arborées de cette forêt figurent Picea 2 900 à 3 900 m. Les forêts de conifères des altitudes morinda, Pinus excelsa et Abies webbiana. Amesure que moyennes sont dominées par Pinus griffithii. La forêt décroît la pluviométrie, Juniperus seravschanica remplace ombrophile subtropicale méridionale de mousson occupe progressivement le cèdre. Al’est de l’Indus, l’abondance les vallées au-dessous de 500 m et se compose de Shorea des précipitations favorise la présence du pin bleu (Pinus robusta, Terminalia catappa, Tetrameles nudiflora et wallichiana). Une forêt dense mixte, dominée par Picea Dillenia pentagyna. 150 FRA 2000 - Rapport principal

Dans le centre de Taiwan, province de Chine, les forêts qu’un couvert forestier limité. Il existe des îlots de forêts mixtes de conifères/feuillus occupent les versants naturelles de seconde venue avec Pinus densiflora, montagneux entre 1 800 et 3 000 m d’altitude. Parmi les P. tabulaeformis et plusieurs chênes décidus, y compris principales espèces figurent Chamaecyparis obtusa var. Quercus acutissima, Q. variabilis, Q. dentata, Q. aliena, formosana et C. formosensis. Les essences feuillues sont Q. serrata, Q. liaotungensis et Q. mongolica. Les espèces Cyclobalanopsis stenophylloides, Trochodendron plantées sont essentiellement des espèces de Populus, Salix aralioides, Acer formosum et Sassafras randaiense, ainsi et Ulmus, ainsi que Sophora japonica, Ginkgo biloba, que des espèces de la strate inférieure appartenant aux Platycladus orientalis, Sabina chinensis, Paulownia genres Eurya, Ilex, Symplocos et Hydrangea. Les forêts fortunei, Catalpa bungei, Castanea mollissima, Diospyros alpines de conifères se rencontrent dans les montagnes kaki, Ziziphus jujuba, Toona sinensis, Ailanthus altissima et d’Yushan et de Bishan, à des altitudes habituellement Robinia pseudoacacia. Des peuplements de bambous supérieures à 3 000 m, où l’espèce dominante est Abies cultivés sont disséminés dans les plaines, notamment kawakamii. Phyllostachys glauca, P. vivax, P. bambusoides et P. propinqua. Des essais réussis de systèmes agroforestiers à FORÊT CONTINENTALE TEMPÉRÉE base d’espèces forestières à croissance rapide comme Cette zone comprend les forêts tempérées de la Chine, de la Populus et Paulownia ont été signalés dans la région. péninsule de Corée et du Japon. En Chine, la température Les forêts tempérées du Japon, qui sont décidues, à annuelle moyenne varie énormément, allant de 2°C dans le végétation estivale et feuillues, sont dominées par le hêtre. nord à 14°C dans le sud. Le climat est saisonnier; l’hiver est Les principaux arbres sont Fagus crenata, Kalopanax relativement long (de quatre à sept mois) et le printemps est septemlobus, Tilia japonica, Quercus mongolica var. court (un à trois mois). Dans le nord, les étés sont chauds et grosseserrata, Acer mono, etc. Les habitats humides des les températures moyennes sont supérieures à 20°C bas-fonds et des cônes alluviaux abritent des forêts de pendant le mois le plus chaud, avec une saison de Pterocarya rhoifolia avec Ulmus laciniata, Athyrium végétation qui dure de 100 à 150 jours. Les précipitations pycnocarpon, Acer mono, Dryopteris crassirhizoma et annuelles sont comprises entre 400 et 800 mm pour la d’autres espèces. Les habitats où la nappe phréatique est à majeure partie de la zone, mais peuvent atteindre 1 000 mm faible profondeur dans les plaines du nord de Honshu et de dans le sud-est. Au sud, la température moyenne des mois Hokkaido, sont occupés par des forêts à Alnus japonica. les plus froids tombe au-dessous de 0°C. Les étés chauds font remonter la température moyenne jusqu’à 24°C STEPPE TEMPÉRÉE pendant le mois le plus chaud, sauf dans les montagnes. La Cette zone écologique comprend les vastes steppes de période de végétation dure 200 jours. Les précipitations l’Asie centrale et couvre la partie orientale de la Mongolie- annuelles, qui vont de 600 à 1 000 mm, sont réparties Intérieure en Chine, et le centre et l’est de la Mongolie. irrégulièrement sur toute l’année. Les zones côtières Cette zone a un hiver long et froid, et un été court et connaissent des pluies plus abondantes de 1 000 à 1 400 mm. chaud. Les températures annuelles moyennes sont Ces mêmes conditions climatiques règnent dans la comprises entre 2° et 10°C, les températures moyennes du péninsule de Corée et dans le nord du Japon. mois le plus froid (janvier) allant de -10° à -20° C. La Le nord de la zone (nord-est de la Chine) se caractérise par température moyenne atteint 24°C pendant le mois le plus des forêts mixtes bien pourvues en Pinus koraiensis sur les chaud de l’été. La période de végétation dure de 100 à montagnes basses entre 400 et 600 m. Parmi les espèces 175 jours. Les précipitations annuelles varient entre 200 et associées figurent Picea jezoensis var. microsperma, Picea 400 mm, et peuvent atteindre 600 mm localement. Le koraiensis, Abies nephrolepis, Betula platyphylla, B. costata, maximum de pluies tombe pendant la deuxième partie de B. davurica, Populus davidiana, Quercus mongolica, Tilia l’été. Le printemps est normalement sec. amurensis, Acer mono, A. ukurunduense, A. tegmentosum, La végétation naturelle est formée pour l’essentiel Ulmus davidiana var. japonica, Fraxinus mandshurica et d’une steppe graminéenne et arbustive. Dans certains Juglans mandshurica. Une fois perturbées, les forêts mixtes endroits, des bosquets de formations ligneuses sont se dégradent et se transforment en forêts de seconde venue à présents. Les espèces arborées sont Pinus tabulaeformis, Populus davidiana et Betula platyphylla. Les forêts mixtes à P. bungeana, Picea wilsonii, P. meyeri et Larix principis- Pinus koraiensis dans le Changbaishan ont une composition rupprechtii, formant individuellement des peuplements similaire mais contiennent plus d’espèces, notamment Abies purs ou mélangés parfois à Abies nephrolepis. Populus holophylla, Pinus sylvestris var. sylvestriformis, P. densiflora, davidiana et Betula platyphylla viennent du nord-est et Taxus cuspidata, Thuja koraiensis, Fraxinus rhynchophylla forment des peuplements de seconde venue purs ou mixtes, et plusieurs espèces d’érables et de tilleuls. lorsque les forêts d’épicéas sont perturbées, alors que Contrairement à la partie orientale généralement boisée l’espèce Populus cathayana est commune dans les vallées du nord-est de la Chine, le reste de la zone ne conserve et les plaines. Asie: zones écologiques 151

SYSTéMES MONTAGNEUX TEMPÉRÉS chaud, comme Picea wilsonii, P. brachytyla, P. complanata, Les grands systèmes montagneux de l’Asie centrale, le Tsuga chinensis et T. dumosa, occupent des altitudes plus plateau tibétain en Chine et les systèmes montagneux de basses entre 2 000 et 3 000 m, ou parfois jusqu’à 3 400 m où l’Altaï et du Khangaï en Mongolie, appartiennent à cette elles forment des peuplements purs. Les forêts de conifères zone écologique. Les montagnes du Japon en font aussi d’altitude moyenne renferment Pinus tabulaeformis et partie. Cupressus chengii en peuplements purs. Elles se développent Dans les montagnes plus basses de la partie autour de 1 300-1 400 m, jusqu’à 2 100 m. Les forêts à Pinus septentrionale du centre de la Chine, la température annuelle armandii peuvent s’implanter jusqu’à 2 700 m. Les forêts moyenne passe de 14°C dans les basses collines orientales feuillues décidues sont moins prédominantes. Betula plus chaudes, à 8°C dans les plateaux occidentaux plus platyphylla, B. albo-sinensis, B. utilis et Populus davidiana froids. L’écart entre les températures moyennes de juillet est sont les espèces les plus communes sur les versants entre de 20° à 26°C entre l’est et l’ouest, alors que celui de janvier 2 600 et 3 500 m, en association avec Tilia chinensis, Acer varie entre 0° et -10°C. De même, les précipitations spp., Dipteronia sinensis, Populus cathayana et P. purdomii moyennes annuelles typiques sont comprises entre 800 mm dans des forêts mixtes. à l’est et 300 mm à l’ouest, l’essentiel des pluies tombant Il existe une grande diversité de végétation montagnarde pendant l’été. Néanmoins, cette région de transition est en Mongolie. La ceinture forestière contient essentiellement suffisamment humide pendant la saison des pluies pour des mélèzes mélangés parfois à des cèdres sibériens ou à des accueillir une végétation de mousson. pins cembro (Pinus sibirica) avec des épicéas ou des sapins. Sur le plateau tibétain, la répartition de la température Sur les sédiments sablonneux des versants inférieurs suit normalement les courbes de niveau. Les températures dominent des peuplements de pins qui, en association avec moyennes annuelles sont comprises entre 6° et 10°C à des mélèzes, forment la ceinture de steppe arborée. Dans 3 000 m environ, pour diminuer entre 3° et 7°C au-dessus de l’Altaï mongol, la ceinture forestière est souvent absente. 4 000 m, et jusqu’à -2°C au-dessus de 5 000 m. Les Celle des montagnes de Khangaï est comprise entre 1 800 et précipitations annuelles moyennes suivent un gradient est- 2 300 m et renferme des peuplements de mélèzes. Des ouest allant de 800 mm sur le bord oriental du plateau, à bosquets de Salix spp. et Potentilla fruticosa, avec quelques moins de 50 mm dans l’ouest, près de la frontière entre le mélèzes occasionnels, occupent les larges vallées fluviales. Pakistan et l’Afghanistan. Au Japon, la zone de basse montagne est couverte par de Le climat des systèmes montagneux de Mongolie se la forêt décidue de hêtres où dominent Fagus crenata et caractérise par une amplitude prononcée des températures, Quercus crispula. La ceinture subalpine supporte des forêts tant au cours de l’année que durant la journée. Les de conifères à Abies mariesii et/ou A. veitchii. La limite précipitations annuelles sont comprises approximativement altitudinale inférieure des forêts de conifères s’élève entre 200 et 600 mm, et tombent surtout pendant la graduellement vers le sud, allant de 700 m dans le nord de deuxième partie de l’été. Honshu à 1 500 m dans la partie centrale de l’île. La forêt La zone de transition de la Chine de l’est, y compris le mixte de Thuja standishii et Tsuga diversifolia est présente plateau de Lœss, comporte seulement quelques forêts sur les crêtes aux sols peu profonds de la région subalpine de naturelles, présentes surtout sur les hautes montagnes Honshu. Betula ermanii et Alnus maximowiczii sont des inaccessibles. Ces forêts sont caractérisées par Pinus arbres décidus que l’on trouve dans les régions alpines et tabulaeformis, P. bungeana, Picea wilsonii, P. meyeri et subalpines. Des peuplements mixtes ou purs se forment sur Larix principis-rupprechtii, formant individuellement des les roches et les sols peu profonds, le long des vallées peuplements purs ou mélangés parfois à de petites neigeuses et des habitats volcaniques subalpins. Les forêts formations d’Abies nephrolepis. Sur le plateau de Lœss et de conifères qui prévalent sur l’île d’Hokkaido, sont les zones avoisinantes, sont disséminées des forêts locales dominées par les espèces Picea jezoensis et Abies résiduelles composées d’espèces comme Pinus sachalinensis, accompagnées parfois par Picea glehnii. tabulaeformis, mais aussi P. armandii, Platycladus orientalis, Sabina chinensis, Quercus liaotungensis, FORÊT BORÉALE DE CONIFÈRES Q. baronii, Populus davidiana, Betula platyphylla, Cette zone est confinée dans la partie septentrionale de la Fraxinus chinensis, Toxicodendron vernicifluum et Zelkova Chine du nord-est. Il s’agit essentiellement du Daxinganling sinica, ainsi que des espèces d’Acer et de Tilia. (la grande chaîne du Xingan), un plateau d’altitude Les forêts naturelles sont mieux préservées à l’ouest, dans moyenne. La zone se caractérise par un climat rigoureux, les montagnes des provinces de Gansu, Shanxi et Sichuan. avec un hiver long et froid. La température moyenne Des forêts de conifères et de feuillus sont présentes dans ces annuelle varie entre –1° et -6°C, la température minimale montagnes. Abies faxoniana et Picea asperata dominent les moyenne du mois le plus froid est inférieure à -25°C et forêts alpines de conifères entre 2 500 et 3 800 m d’altitude. atteint parfois des pics à -45°C. Les sols sont, soit des Les espèces de conifères qui préfèrent un environnement plus pergélisols, soit des sols gelés pratiquement toute l’année. 152 FRA 2000 - Rapport principal

Des étés relativement chauds font remonter la température Columbia Encyclopedia. 2001. The Columbia moyenne à 15°C au cours des mois les plus chauds, et la Encyclopedia. Sixième édition. période de végétation dure environ 90 jours. La majorité des www.bartleby.com/65/wa/ précipitations annuelles moyennes atteignant 500 mm, FAO. 1989. Classification and mapping of vegetation types tombe pendant l’été. in tropical Asia. FAO, Rome. Les forêts dans cette zone sont, dans une large mesure, Gunin, P.D. et al. (éd). 1999. Vegetation dynamics of des peuplements simples et naturels de trois types. Tout Mongolia. Geobotany 26. Dordrecht, Pays-Bas, Kluwer d’abord, l’espèce Larix gmelini est largement répandue sur Acadamic Publishers. les versants de 300 à 1 100 m d’altitude. Cette espèce forme Laboratoire d’ecologie terrestre, Toulouse (LET). 2000. de grands peuplements purs ou mélangés avec Betula Ecofloristic zones and global ecological zoning of Africa, platyphylla, Populus davidiana et Quercus mongolica. En South America and Tropical Asia, par M.F. Bellan. Rome, deuxième lieu, les forêts de Pinus sylvestris var. mongolica FAO. sont réparties principalement dans le nord entre 300 et Numata, M. et al. (éd). 1975. Studies in conservation of 900 m d’altitude. Elles constituent surtout de petits natural terrestrial ecosystems in Japan. Part 1. peuplements purs. Troisièmement, Pinus pumila domine les Vegetation and its conservation. Japan International crêtes des montagnes entre 1 100 et 1 400 m, formant des Biological Program (JIBP) Synthesis, Volume 8. Tokyo. peuplements bas. En outre, des forêts de Pinus sibirica sont Satoo, T. 1983. Temperate broad-leaved evergreen forests présentes dans le nord-est du Daxinganling. Parmi les forêts of Japan. In Temperate broad-leaved evergreen forests. feuillues décidues, des forêts de Betula platyphylla et de Ed. J.V. Ovington. Ecosystems of the World 10. Populus davidiana, en peuplements purs ou mixtes, se Amsterdam, Elsevier. développent comme forêts naturelles de seconde venue, UNESCO/FAO. 1969. Vegetation map of the Mediterranean après une dégradation des formations à Larix gmelini. zone. Explanatory notes. Arid zone research, XXX. Rome. Les forêts de Quercus mongolica se rencontrent au sud, sur Whitmore, T.C. 1981. Wallace’s line and plate tectonics. les versants secs orientés vers le sud, au-dessous de 600 m. Oxford, Royaume-Uni, Monographs on biogeography. Des forêts feuillues décidues mixtes, composées de Populus Whitmore, T.C. 1989. Southeast Asian tropical forests. suaveolens, Chosenia arbutifolia, Ulmus davidiana var. Dans Tropical rain forest ecosystems: biogeographical japonica et Salix spp. sont disséminées le long du fleuve and ecological studies. Eds. H. Lieth & M.J.A. Werger. Heilongjiang et de ses affluents. Ecosystems of the World 14b. Amsterdam, Elsevier. Zhu, Z. 1992. Geographic distribution of China’s main BIBLIOGRAPHIE forests. Nanjing, Chine, Forestry University. Blasco, F., Bellan, M.F. et Aizpuru, M. 1996. Avegetation Zohary, M. 1973. Geobotanical foundations of the Middle map of tropical continental Asia at scale 1:5 million. East. Volumes 1 and 2. Stuttgart, Allemagne, Gustav Journal of Vegetation Science. Fischer Verlag. Asie de l’Ouest 153

Chapitre 21 Asie de l’Ouest

1. Afghanistan 2. Arménie 3. Azerbaïdjan 4. Bahreïn 5. Chypre 6. Bande de Gaza 7. Géorgie 8. Iran (Rép. islamique de) 9. Iraq 10. Israël 11. Jordanie 12. Koweït 13. Liban 14. Oman 15. Qatar 16. Arabie saoudite 17. Rép. arabe syrienne 18. Turquie 19. Emirats arabes unis 20. Cisjordanie 21.Yémen

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 21-1. Asie de l’Ouest: carte du couvert forestier

La sous-région de l’Asie de l’Ouest comporte les pays et les En raison des conditions arides qui prévalent dans cette zones suivants: Afghanistan, Arménie, Azerbaïdjan, Bahreïn, sous-région, le couvert végétal comprend principalement Chypre, Bande de Gaza, Géorgie, Iran (République islamique des formations boisées ouvertes et des terres parsemées de), Iraq, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Arabie d’arbres et d’arbustes xérophytes. Cependant, dans les saoudite, République arabe syrienne, Turquie, Emirats arabes montagnes de Chypre, de la Turquie, de la mer Caspienne, unis, Cisjordanie et Yémen36 (figure 21-1). de la Géorgie, de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de D’une manière générale, ces pays et ces zones sont l’Afghanistan, on trouve des forêts tempérées et humides. parmi les plus pauvres en forêts, avec seulement 3,2 pour Dans les pays non dotés de forêts naturelles, des espèces cent de superficie sous couvert forestier pour l’ensemble de arborées à croissance rapide et à multi-usages, comme la sous-région, et moins de 1 pour cent du couvert forestier Eucalyptus spp., Casuarina spp., des peupliers et des acacias, mondial. La superficie forestière par habitant est de 0,1 ha, sont plantées pour former des brise-vent ou des rideaux-abris, chiffre très faible qui ne correspond qu’à 15 pour cent de la ou utilisées dans des systèmes agroforestiers. Dans certains moyenne mondiale. pays possédant des forêts naturelles, ces plantations fournissent des quantités importantes de bois. En Turquie, 4 millions de mètres cubes de bois sont produits chaque année, principalement 36 Pour plus détails par pays, voir www.fao.org/forestry à partir des plantations de peupliers (Heywood 1997). 154 FRA 2000 - Rapport principal

RESSOURCES FORESTIéRES nationaux et régionaux ont aussi provoqué de graves Les terres de cette sous-région occupent environ 5,4 pour dégradations au sein des ressources forestières de certains cent de la superficie terrestre mondiale. La superficie pays, comme l’Afghanistan, l’Iraq et le Liban (FAO 1998). forestière totale représente environ 3,2 pour cent des terres Les méthodes d’inventaire et la qualité de l’information de cette sous-région, soit moins de 1 pour cent environ des varient entre les pays. L’Afghanistan a dressé un inventaire forêts du monde. Seulement six pays ont plus de 1 million forestier systématique, publié en 1993, basé sur des images d’hectares de forêts. La Turquie a la superficie la plus vaste satellitaires prises de 1989 à 1991, et assorti de cartes et de avec 37,5 pour cent des forêts de la sous-région, suivie de rapports techniques. En Iran, un inventaire établi à partir l’Iran, de la Géorgie, de l’Arabie saoudite, de l’Azerbaïdjan d’images satellitaires, de photographies aériennes et et de l’Afghanistan, qui tous ensemble, comptent environ d’observations sur le terrain, a été mené pour les forêts de la 24,5 millions d’hectares, soit 89,7 pour cent de la superficie mer Caspienne et du Zagros central en 1999. Pour les autres forestière totale de la sous-région. Les pays restants parties du pays, un inventaire par échantillonnage a été détiennent environ 2,8 millions d’hectares. Le Bahreïn, le utilisé. Les informations sur le couvert forestier du Yémen Koweït, l’Oman, le Qatar et les Emirats arabes unis n’ont ont été dérivées de l’imagerie satellitaire, de photographies que des plantations (tableau 21-1). aériennes et d’observations sur le terrain. Les données ont été Différents facteurs extérieurs au secteur forestier publiées en 1993. En ce qui concerne l’Iraq et le Liban, les exercent un impact significatif sur les ressources forestières. renseignements sur le couvert forestier sont issus Parmi eux figurent l’urbanisation, les changements d’inventaires et d’études menés avant 1990. Les estimations économiques et les conflits. De nombreux pays de la sous- pour l’Arabie saoudite ont été produites sur la base d’un région font l’objet d’une urbanisation rapide, incluant les inventaire datant de 1994, pour la partie sud-ouest du pays, migrations saisonnières et permanentes des populations effectué à partir de photographies aériennes et d’observations rurales vers les zones urbaines. Dans certains pays, les sur le terrain. Pour les autres parties du pays, les estimations difficultés économiques ont compromis l’efficacité des sont fondées sur des rapports annuels et des études. Les mesures de conservation et de gestion durable des ressources informations concernant la Jordanie et la République arabe naturelles, y compris les forêts. Des guerres et des conflits syrienne proviennent de sources secondaires de rapports

Tableau 21-1. Asie de l’Ouest: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changements de Volume et Forêts soumises des terres la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total (total forêts) naturelles forestières forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Afghanistan 64 958 1 351 - 1 351 2,1 0,1 n.s. n.s. 22 27 - - Arabie saoudite 214 969 1 500 4 1 504 0,7 0,1 n.s. n.s. 12 12 - - Arménie 2 820 338 13 351 12,4 0,1 4 1,3 128 66 351 100 Azerbaïdjan 8 359 1 074 20 1 094 13,1 0,1 13 1,3 136 105 1 094 100 Bahreïn 69 n.s. 0 n.s. n.s. - n.s. 14,9 14 14 - - Bande de Gaza 38 ------Chypre 925 172 0 172 18,6 0,2 5 3,7 43 21 172 100 Cisjordanie 580 ------Emirats arabes unis 8 360 7 314 321 3,8 0,1 8 2,8 - - - - Géorgie 6 831 2 788 200 2 988 43,7 0,6 n.s. n.s. 145 97 2 438 82 Iran (Rép. islamique de) 162 201 5 015 2 284 7 299 4,5 0,1 n.s. n.s. 86 149 - - Iraq 43 737 789 10 799 1,8 n.s. n.s. n.s. 29 28 - - Israël 2 062 41 91 132 6,4 n.s. 5 4,9 49 - 132 100 Jordanie 8 893 41 45 86 1,0 n.s. n.s. n.s. 38 37 - - Koweït 1 782 0 5 5 0,3 n.s. n.s. 3,5 21 21 - - Liban 1 024 34 2 36 3,5 n.s. n.s. -0,4 23 22 - - Oman 21 246 0 1 1 0,0 n.s. n.s. 5,3 17 17 - - Qatar 1 100 0 1 1 0,1 n.s. n.s. 9,6 13 12 - - Rép. arabe syrienne 18 377 232 229 461 2,5 n.s. n.s. n.s. 29 28 - - Turquie 76 963 8 371 1 854 10 225 13,3 0,2 22 0,2 136 74 9 954 97 Yémen 52 797 449 - 449 0,9 n.s. -9 -1,9 14 19 - - Total Asie de l’Ouest 698 091 22 202 5 073 27 275 3,9 0,1 48 0,2 101 87 - - Total Asie 3 084 746 431 946 115 847 547 793 17,8 0,2 -364 -0,1 63 82 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. Asie de l’Ouest 155

12

Plantation forestière 10 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000

8

6

4 Millions d'hectares

2

0

-2 l t n ï ë p. ï é nie Iraq é men djan unis ï orgie Isra é Liban Qatar Oman é Y Kowe Chypre Turquie Bahre G p. arabe Arm Jordanie é syrienne Iran (R R Cisjordanie Afghanistan Azerba islamique de) Emirats arabes Bande de Gaza Arabie saoudite

Figure 21-2. Asie de l’Ouest: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000

annuels et d’études. Pour l’Arménie, Chypre, la Géorgie et la quelques variations entre les pays en ce qui concerne le Turquie, les informations sont issues de textes existants et de régime de propriété et les droits fonciers des habitants de la sources secondaires. Pour ce qui est de l’Azerbaïdjan et forêt et des populations locales. En Turquie, le Ministère des d’Israël, les statistiques se basent sur des sources forêts est responsable des actions forestières. Dans d’autres secondaires. Pour le Bahreïn, le Koweït, l’Oman, le Qatar et pays, les départements forestiers relèvent des Ministères de les Emirats arabes unis, des rapports et des inventaires sur les l’agriculture ou des ressources naturelles (Heywood 1997; superficies plantées ont été utilisés. Aucune information n’a Duzgun et Ozu-Urlu 2000; Loubani 2000). été fournie pour la Bande de Gaza et la Cisjordanie. Les forêts de cette sous-région se composent de forêts de La Turquie et l’Iran ont le plus fort pourcentage de forêt production, de forêts dégradées et de terrains forestiers de la sous-région, soit respectivement 37,5 et 26,8 pour cent érodés improductifs, ainsi que de quelques zones de (tableau 21-1, figure 21-2). Les taux de changement de la mangrove le long de la mer Rouge. Les espèces superficie forestière varient d’un pays à l’autre. Le couvert prédominantes sont les pins et les chênes. D’après Duzgun forestier s’est accru en Arménie, en Azerbaïdjan, à Chypre et Ozu-Urlu (2000), en Turquie, 51 pour cent de la superficie et en Turquie. L’augmentation en superficie la plus forte est forestière est considérée comme productive, et 49 pour cent le fait de la Turquie. Cependant, Chypre a le taux de sont des forêts dégradées improductives, des parcours de changement annuel le plus élevé. Le changement négatif du bétail et des terrains forestiers érodés. Près de 38,8 pour cent couvert forestier le plus prononcé, aussi bien pour le taux de la superficie forestière est occupée par des pins, et qu’en terme de superficie totale, concerne le Yémen. En 26 pour cent par des chênes. Afghanistan, Géorgie, Iran, Iraq, Jordanie, République La sous-région possède environ 3 pour cent de la arabe syrienne et Arabie saoudite, la superficie totale de superficie mondiale en plantations. Les superficies plantées forêt est restée inchangée. les plus importantes sont situées en Iran et en Turquie. Elles D’une manière générale, les terres forestières de la sous- ont été établies à des fins industrielles et de protection, ainsi région appartiennent à l’Etat, bien que l’on observe que pour la production de bois de feu et de charbon. Les 156 FRA 2000 - Rapport principal

pins, Eucalyptus spp. et les acacias sont les principales 130 000 ha de forêts a été récemment transférée à des espèces. En Iran, le boisement est encouragé par la coopératives comptant plus de 500 membres (Abdollahpour distribution gratuite de jeunes plants aux propriétaires 2000). Les utilisations de la forêt par les communautés fonciers. En Turquie, la Loi nationale relative au boisement locales existent mais elles n’ont pas été quantifiées. et à la lutte contre l’érosion stipulée en 1995, a fait Cependant, en Turquie, plus de 17 000 villages localisés s’accroître le taux de boisement d’environ 300 000 ha par an dans les forêts ou aux alentours dépendent des ressources (Duzgun et Ozu-Urlo 2000). Parmi les cinq pays du golfe forestières pour vivre (Duzgun et Ozu-Urlo 2000). Persique qui n’ont que des plantations, les Emirats arabes On dispose d’estimations sur la production de bois pour unis ont la plus grande superficie totale. Les autres pays du l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Chypre, la Géorgie et la Turquie golfe Persique détiennent environ 2,5 pour cent de la (CEE-ONU/FAO 2000). Al’exception de la Turquie, la superficie totale plantée dans ces cinq pays. Le taux annuel contribution du secteur forestier au produit national brut de changement dans ces pays est calculé en fonction du (PNB) est inconnue dans tous ces pays, car elle est associée rapport entre la superficie annuelle plantée et l’ensemble des à la production agricole. En Turquie, le secteur forestier est superficies de plantations. Les inventaires nationaux soumis indépendant. Il ne contribue que pour 0,8 pour cent au PNB à FRA2000 pour le Bahreïn, le Koweït, Oman et le Qatar du pays, mais ce chiffre n’inclut pas les bénéfices indirects représentent les premières données publiées par ces pays. et intangibles. Il est difficile de calculer la valeur Les forêts de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan renferment économique des produits forestiers non ligneux puisque la un volume de bois et une quantité de biomasse plus élevés plupart d’entre eux sont récoltés directement dans les forêts que la moyenne mondiale, alors que l’Iran a le plus de et consommés par les populations locales. En Turquie, les biomasse par hectare. L’Arabie saoudite et le Yémen ont les revenus issus des exportations de ces produits sont compris valeurs les plus faibles en volume de bois et en biomasse. entre 80 et 100 millions de dollars EU. Les principaux produits forestiers non ligneux sont les fruits, les noix, les AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA plantes médicinales et le fourrage (Duzgun et Ozu-Urlo FORÊT 2000). Parmi les 21 pays et zones d’Asie de l’Ouest, six ont fourni Le tourisme et la conservation du sol et des eaux sont de des informations au niveau national sur leur superficie plus en plus pris en considération dans la sous-région. A forestière aménagée (tableau 21-1). Ils ont tous appliqué la Chypre, les bénéfices d’utilité sociale attribuables aux définition utilisée par les pays industrialisés, à savoir la loisirs, au tourisme, à l’amélioration des rendements superficie forestière aménagée suivant un plan officiel ou agricoles et à la conservation des eaux et du sol ont été informel d’aménagement, appliqué régulièrement sur une estimés à plus de 70 millions de dollars EU par an, alors que période suffisamment longue (cinq ans ou davantage). La le revenu annuel issu de la vente du bois s’élève à environ Géorgie, qui a le pourcentage de superficie forestière sous 1 million de dollars EU (Theophanous 2000). aménagement le moins élevé (82 pour cent) des six pays, Le bois de feu reste la principale source d’énergie dans n’a pas inclus les forêts classées comme «non perturbées la région. Maintes forêts sont encore exploitées par les par l’homme» dans les forêts aménagées. Les pays restants populations rurales pour le combustible ligneux et le paraissent s’être conformés aux recommandations charbon de bois, nécessaires à leurs besoins familiaux. Le demandant d’inclure les zones où aucune activité de gestion pourcentage de la production totale de bois rond n’a été entreprise sur décision délibérée. Ces pays ont consommée comme bois de feu s’élevait, en 1998, à 98 pour déclaré, en tenant compte de la recommandation ci-dessus, cent au Liban, 97 pour cent en Afghanistan, 67 pour cent en que 100 pour cent de leur superficie forestière était Iraq, 66 pour cent en Jordanie, 44 pour cent en Turquie, aménagée. 41 pour cent en Arabie saoudite, 32 pour cent en République La dernière décennie a vu s’accroître l’intérêt porté à arabe syrienne, 29 pour cent en Iran et 23 pour cent à l’amélioration et la gestion durable des forêts naturelles. Chypre (www.fao.org/forestry). Certains pays de la région (Turquie, Chypre, Liban et Des informations générales sur les incendies de forêt République arabe syrienne) ont commencé des programmes sont disponibles pour certains pays. En République arabe forestiers nationaux. D’autres ont axé leurs efforts sur syrienne, il y a eu 347 incendies entre 1995 et 1999, et certains éléments de leur stratégie nationale, comme la environ 1 400 hectares ont brûlé (Ibrahim 2000). En révision de leur politique ou la mise au point d’une nouvelle Turquie, environ 2 000 feux ont éclaté au cours des dix législation (FAO 1998). Les pays s’efforcent de mettre en dernières années, et près de 12 500 ha sont détruits chaque œuvre des programmes intégrés englobant les institutions année (Duzgun et Ozu-Urlo 2000). Des réseaux de lutte forestières, pastorales, agricoles et de développement rural, contre les incendies ont été constitués au Liban en et d’adopter des approches participatives impliquant les collaboration avec le gouvernement français (Akl 2000), et habitants de la forêt et les villageois dans la planification et en Jordanie avec l’assistance d’organisations l’aménagement durable des forêts. En Iran, la gestion de internationales (Loubani 2000). Asie de l’Ouest 157

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES perspectives, on peut citer la nécessité d’élaborer des Les 21 pays et zones de la sous-région considérés dans le critères et des indicateurs d’aménagement durable des rapport peuvent être classés comme suit: 14 pays dotés de forêts, ainsi que de quantifier les bénéfices et les services forêts naturelles et de plantations, cinq pays n’ayant que des indirects que procurent les forêts et les plantations. plantations et deux unités, la Bande de Gaza et la Cisjordanie, sans aucun renseignement. BIBLIOGRAPHIE Sur la base des rapports nationaux envoyés à la FAO, on Abdollahpour, M. 2000. Forest policy in Iran. Country dispose d’informations précises sur le couvert forestier report. Atelier régional de la FAO sur la formulation et la provenant d’images satellitaires pour l’Afghanistan. Des mise en œuvre des politiques forestières dans les pays du informations moyennement fiables basées sur des Proche-Orient, 3-6 juin 2000, Le Caire. inventaires ont été obtenues pour l’Arménie, l’Azerbaïdjan, Akl, G. 2000. Forest policy in Lebanon. Country report. Chypre, la Géorgie, l’Iran, Israël, la Jordanie, l’Arabie Atelier régional de la FAO sur la formulation et la mise en saoudite, la Turquie et le Yémen. Pour les pays restants de œuvre des politiques forestières dans les pays du Proche- cette sous-région, les données sont issues de sources Orient, 3-6 juin 2000, Le Caire. secondaires. CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, La difficulté à estimer le couvert forestier et son North America, Australia, Japan and New Zealand: évolution pour ces pays vient de l’incompatibilité des contribution to the global Forest Resources Assessment définitions locales des types de forêts avec celles de la FAO. 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers 17. New Les changements intervenus dans le couvert forestier n’ont York et Genève, Organisation des Nations Unies. pas été estimés pour la plupart des pays, en raison du www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm manque de données de référence et/ou de surestimations ou Duzgun, M. et Ozu-Urlu, E. 2000. Forest and Forestry sous-estimations de la superficie en 1990. Policy Development in Turkey. Country report. Atelier Tous les pays appliquent des politiques de conservation régional de la FAO sur la formulation et la mise en œuvre et d’aménagement durable des ressources forestières. Ils des politiques forestières dans les pays du Proche-Orient, reconnaissent les fonctions de protection et 3-6 juin 2000, Le Caire. environnementales des forêts, en particulier les aspects FAO. 1993. Forestry policies in the Near East region: relatifs à la lutte contre la désertification, la protection des analysis and synthesis. Etude FAO Forêts N° 111. Rome. bassins versants et des zones irriguées (FAO 1993), et leur FAO. 1998. Overview and opportunities for the rôle dans la création de revenus plus importants et implementation of national forest programmes in the d’emplois en faveur des communautés rurales. Near East. Damas, République arabe syrienne, 6-9 La plupart des forêts de la sous-région appartiennent à décembre 1998. Note du Secrétariat. Commission des l’Etat. Les forêts privées ne représentent qu’un faible forêts pour le Proche-Orient, treizième session. pourcentage de la superficie forestière totale, et se présentent Heywood, H. 1997. The International Expert Meeting: principalement sous forme de petits boisements et de plant resources and their diversity in the Near East, 19-21 plantations linéaires. La participation des ONG à des actions May 1997. Département des forêts de la FAO. Le Caire, forestières est encore limitée dans la plupart des pays. Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient. Dans beaucoup de pays de la sous-région, Ibrahim, H. 2000. Forests in Syria. Country Report. Atelier l’augmentation démographique, la demande croissante en régional de la FAO sur la formulation et la mise en œuvre produits forestiers, le surpâturage, la conversion des terres des politiques forestières dans les pays du Proche-Orient, forestières en terres agricoles et l’urbanisation ont entraîné 3-6 juin 2000, Le Caire. une surexploitation et une dégradation plus importante des Jafari, M. et Hosseinzadeh. 1997. Present status of ressources forestières, d’où l’incapacité des forêts à se afforestation in Islamic Republic of Iran. Technical régénérer. Le climat aride de la plupart de ces pays limite la Publication N° 176. Tehran, Research Institute of Forests productivité des forêts (FAO 1993). and Rangelands. Bien que seuls quelques pays de la sous-région aient mis Loubani, M.S. 2000. Forest policy and national forest en œuvre des programmes forestiers nationaux, les actions programs in Jordan. Country report. Atelier régional de la entreprises à l’heure actuelle par maints pays consistent à FAO sur la formulation et la mise en œuvre des politiques réviser les politiques forestières, à créer de nouveaux outils forestières dans les pays du Proche-Orient, 3-6 juin 2000, juridiques et à restructurer les institutions. La participation Le Caire. des populations à l’aménagement et la conservation des Theophanous, S. 2000. Forest policy of Cyprus. Country forêts, fait l’objet de plus d’attention de la part des report.Atelier régional de la FAO sur la formulation et la organismes gouvernementaux, des instituts de recherche, mise en œuvre des politiques forestières dans les pays du des ONG et des collectivités locales. Comme autres Proche-Orient, 3-6 juin 2000, Le Caire. Asie centrale 159

Chapitre 22 Asie centrale

1. Kazakhstan 2. Kirghizistan 3. Mongolie 4. Tadjikistan 5. Turkménistan 6. Ouzbékistan

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 22-1. Asie centrale: carte du couvert forestier

Les pays de cette sous-région sont les suivants: Kazakhstan, désert sablonneux plat ou vallonné, avec de larges vallées Kirghizistan, Mongolie, Tadjikistan, Turkménistan et intensément irriguées et des steppes à l’est. Ouzbékistan. (figure 22-1) 37. Les steppes et les déserts du Kazakhstan sont Le Kazakhstan est un vaste pays faiblement peuplé. Une pratiquement dépourvus d’arbres. Les espèces locales sont part significative de sa superficie est désertique, mais les résistantes à la sécheresse, mais les cultures céréalières ont régions septentrionales, où sont localisées les forêts, sont largement supplanté la végétation d’origine dans les steppes écologiquement semblables à celles du sud de la Sibérie. Le du nord. Les plants arbustifs sont communs dans le désert du Kirghizistan est un pays montagneux à économie Kyzylkoum. Des bosquets d’ormes (Ulmus spp.), de essentiellement agricole. Les forêts de la Mongolie se peupliers (Populus spp.), de joncs et d’arbustes poussent le situent, pour une large part, dans le nord du pays, le long de long des berges des rivières et des lacs. Les conifères la frontière avec la Fédération de Russie, formant une zone forment d’épaisses forêts sur les versants des montagnes, de transition entre la taïga sibérienne et les steppes d’Asie dans l’extrême orient et le sud-est. centrale. Les forêts de taïga se composent principalement de La faune sauvage diffère suivant les régions. Le pays mélèzes (Larix sibirica) et de cèdres (Pinus cembra var. héberge l’antilope saïga, une espèce extrêmement rare, sibirica), mais Pinus sylvestris et Betula spp. sont aussi des protégée par décret gouvernemental. Divers animaux espèces relativement communes. On trouve aussi de prospèrent dans les déserts: des gazelles, des rongeurs tels grandes étendues de formations arbustives arides dans le que les spermophiles, les rats des sables et les gerboises, et sud et le sud-ouest du pays, notamment des forêts de saxaul des reptiles comme les lézards et les serpents. On rencontre (Haloxylon ammodendron). Le Tadjikistan est un pays des sangliers sauvages, des chacals et des cerfs près des enclavé et montagneux. Toutes ses forêts sont classées rivières et des lacs. Les montagnes sont l’habitat naturel du comme non disponibles pour l’approvisionnement en bois, bouquetin, du lynx, du loup, du sanglier sauvage et de l’ours et la plus grande partie a été protégée à des fins de brun, ainsi que du léopard des neiges, une espèce désormais conservation et de protection. Le Turkménistan est situé à menacée. l’est de la mer Caspienne. Il consiste en un désert Les steppes orientales de la Mongolie revêtent une sablonneux plat ou vallonné, bordé au sud de collines et de grande importance écologique, car contrairement à la montagnes. Le climat est de type continental, avec de très plupart des autres formations herbeuses d’Asie centrale et faibles précipitations et des amplitudes thermiques extrêmes du reste du monde, elles ont été relativement peu modifiées entre l’été et l’hiver. L’Ouzbékistan se caractérise par un par l’action humaine. La Mongolie orientale abrite également de grands troupeaux migrateurs de gazelles de Mongolie qui étaient autrefois très abondants dans toute la 37 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry Mongolie et les zones avoisinantes de la Russie et de la 160 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 22-1. Asie centrale: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total (total forêts) naturelles forestières forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Kazakhstan 267 074 12 143 5 12 148 4,5 0,7 239 2,2 35 18 12 148 100 Kirghizistan 19 180 946 57 1 003 5,2 0,2 23 2,6 32 - 1 003 100 Mongolie 156 650 10 645 - 10 645 6,8 4,1 -60 -0,5 128 80 - - Ouzbékistan 41 424 1 669 300 1 969 4,8 0,1 5 0,2 6 - 1 969 100 Tadjikistan 14 087 390 10 400 2,8 0,1 2 0,5 14 10 400 100 Turkménistan 46 992 3 743 12 3 755 8,0 0,9 n.s. n.s. 4 3 3 755 100 Total Asie centrale 545 407 29 536 384 29 920 5,5 0,5 208 0,7 62 40 - - Total Asie 3 084 746 431 946 115 847 547 793 17,8 0,2 -364 -0,1 63 82 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

Chine, mais qui sont désormais réduits en raison de l’autre. La végétation des steppes se compose d’herbes l’interruption de leur couloir de migration. La Mongolie se résistantes à la sécheresse et d’arbustes de petite taille. De divise en six zones naturelles de base qui se distinguent par vastes étendues de coquelicots sauvages et de tulipes le climat, le paysage, le sol, la flore et la faune. Des forêts de parsèment les steppes jusqu’aux piémonts. Les versants des conifères mixtes sont localisées sur les versants montagnes sont couverts de forêts denses de conifères. Des septentrionaux plus frais et plus humides, alors qu’une forêts primaires se rencontrent sur les versants moins élevés. végétation de steppe prédomine ailleurs. Dans la steppe La faune sauvage est abondante et extrêmement variée, et forestière de montagne du Khangaï et du Khentii, comprend le léopard des neiges, espèce menacée prédominent des espèces de taïga, tandis que dans la steppe (Environmental Information system, sans date). forestière de l’Altaï, on trouve des espèces caractéristiques Le Turkménistan est le troisième pays le plus grand de la steppe. Offrant un habitat à la fois aux espèces de taïga d’Asie centrale, après le Kazakhstan et la Mongolie. Toute la et de steppe, cette zone possède un haut degré de diversité partie centrale du pays est occupée par l’un des plus grands biologique. De larges vallées fluviales sillonnent le terrain déserts sablonneux du monde, le Karakoum. Les quatre vallonné caractéristique de cette zone. La steppe désertique cinquièmes environ du pays sont recouverts par de la steppe occupe une large bande, représentant plus de 20 pour cent du (une plaine herbeuse semi-aride) qui occupe la partie territoire de la Mongolie, traversant le pays entre les zones méridionale de la grande dépression touranienne. Les steppiques et désertiques. Le climat est aride, marqué par de ressources en eau douce sont rares au Turkménistan et de fréquentes sécheresses, et les précipitations annuelles sont grands réseaux de canaux acheminent l’eau, servant à comprises entre 100 et 125 mm. La végétation subit les l’irrigation et à la consommation. Les ruisseaux de montagne effets des vents fréquents et violents et des tempêtes de disparaissent lorsqu’ils atteignent les sables arides et les poussière. Cependant, de nombreux éleveurs nomades de la terres argileuses desséchées du Karakoum, si bien que les Mongolie vivent dans cette zone (Organisation des Nations seules ressources en eau importantes sont les fleuves qui Unies 2001). prennent naissance dans d’autres pays. La végétation est Les terrains marécageux sont un type d’habitat clairsemée dans ce vaste désert aride, où ne subsistent que les important. Les eaux stagnantes couvrent environ 15 000 km2 graminées résistantes à la sécheresse et les arbustes et le pays comprend environ 50 000 km de cours d’eaux. Ces désertiques. Les vallées montagneuses du sud supportent des zones marécageuses sont extrêmement diverses, et vont des vignes sauvages, des figuiers et d’anciennes forêts de noyers lacs froids, profonds et extrêmement oligotrophes, aux lacs sauvages. Les versants des montagnes sont couverts de salins temporaires. De nombreuses rivières coulent dans de fourrés denses, cette formation végétale est appelée tougaï. vastes plaines alluviales. Les menaces qui pèsent sur les La faune sauvage dans ces montagnes comprend le caracul écosystèmes sont généralement limitées dans leur ampleur (ou lynx persan), la chèvre, le guépard et le léopard des et leur sévérité. Cependant, l’exploitation minière, neiges. Dans le désert, prospèrent la gazelle, le renard et le notamment l’extraction à ciel ouvert, s’accroît et provoque chat sauvage. Dans le tougaï vivent le chacal, le sanglier l’érosion du sol et une pollution dans certains endroits sauvage et le cerf pink deer en voie de disparition. Les (Centre mondial de surveillance continue de la conservation reptiles abondent et sont représentés par le cobra d’Asie de la nature 1992). Le Tadjikistan, avec une superficie de centrale, le varan du désert, plusieurs espèces de gecko et de 143 100 km2, est le plus petit des pays d’Asie centrale. Il est tortue. Des oiseaux migrateurs, comme les canards, les oies et extrêmement montagneux; près de la moitié du pays se situe les cygnes, vivent sur les rivages de la mer Caspienne au-dessus de 3 000 m. Les plantes diffèrent d’une région à pendant l’hiver. Asie centrale 161

L’Ouzbékistan est un pays enclavé. Les montagnes des estimations est incertaine bien que le travail d’inventaire dominent le paysage à l’est et au nord-est. Al’ouest des ait démarré vers 1963. montagnes, les altitudes sont généralement basses. Plus des Les forêts et les autres terres boisées d’Asie centrale deux tiers du territoire sont couverts par le désert et la steppe représentent à peine 5 pour cent de la superficie totale des (plaines herbeuses semi-arides). L’un des plus grands terres, ce qui correspond à moins de 1 pour cent du couvert déserts du monde, le Kyzylkoum, s’étend au nord de la forestier mondial. Le Turkménistan a le plus grand partie centrale de l’Ouzbékistan et se prolonge jusqu’au pourcentage de couverture forestière et le Tadjikistan le plus Kazakhstan. Dans le nord-est de l’Ouzbékistan, au sud- faible (tableau 22-1, figure 22-2). En Ouzbékistan de vastes ouest de Tachkent, se présente le désert de Mirzachol. La plantations ont été établies. La Mongolie est le seul pays qui topographie variée de l’Ouzbékistan offre une grande connaît une perte nette de couvert forestier. Les forêts du diversité d’habitats pour la faune sauvage. Dans les steppes, Kirghizistan, du Tadjikistan et de l’Ouzbékistan ne sont pas on rencontre l’antilope saïga, une espèce en danger, ainsi disponibles pour l’approvisionnement en bois, pour des que le chevreuil, le loup, le renard et le blaireau. Le varan du raisons économiques principalement, bien qu’elles soient désert prospère dans le désert du Kyzylkoum, où vivent importantes d’un point de vue environnemental, notamment aussi des gazelles et de nombreuses espèces de rongeurs. pour la protection des eaux et du sol. Par contre, le Dans les deltas des fleuves, sont localisés le sanglier Turkménistan a signalé que plus de 90 pour cent de ses sauvage, le chacal et le cerf, avec une variété de pink deer forêts sont exploitables (CEE-ONU/FAO 2000). La qui vit dans le delta de l’Amou-Daria. Le léopard des neiges Mongolie détient le plus grand volume de bois et de habite les montagnes orientales. Ces montagnes abritent biomasse de la sous-région. aussi plusieurs types de chèvres de montagne tels que le bouquetin alpin (caractérisé par ses énormes cornes AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA recourbées en arrière), ainsi que le lynx, le sanglier sauvage, FORÊT le loup et l’ours brun. La végétation est également variée. En dehors de la Mongolie, tous les pays d’Asie centrale ont Des graminées résistantes à la sécheresse et des arbustes bas fourni des informations au niveau national sur la superficie couvrent les steppes, en dehors des zones qui ont été forestière aménagée (tableau 22-1), en appliquant la défrichées à des fins agricoles. définition utilisée par les pays industrialisés, à savoir des forêts aménagées suivant un plan officiel ou informel, RESSOURCES FORESTIéRES appliqué régulièrement sur une période de temps Al’exception de la Mongolie, les pays de cette sous-région suffisamment longue (cinq ans ou davantage). Ils paraissent sont traités dans le rapport sur les ressources forestières tous avoir suivi la recommandation d’inclure aussi les zones d’Europe, de la CEI, d’Amérique du Nord, de l’Australie, du où, par une décision délibérée, aucune intervention Japon et de la Nouvelle-Zélande (pays des zones tempérées d’aménagement n’a été entreprise. Ils ont déclaré que et boréales) publié dans le cadre de la participation de la 100 pour cent de leurs superficies forestières sont gérées CEE-ONU/FAO à l’Evaluation des ressources forestières conformément à la définition citée plus haut. mondiales 2000 (CEE-ONU/FAO 2000). Les données de Tous les pays ont annoncé que leurs forêts jouent un rôle référence ont été collectées au niveau national sur la base des important dans la protection des eaux et du sol, ainsi que définitions et des techniques d’échantillonnage nationales. Il dans l’aménagement des bassins versants. La collecte de a été nécessaire d’ajuster ces données pour les harmoniser produits forestiers non ligneux est importante pour les avec les définitions internationales. Cet ajustement, tout en populations locales. La demande en produits forestiers est améliorant la comparabilité et la cohérence des données satisfaite par les importations, principalement en internationales, a diminué la précision en introduisant une provenance de la Fédération de Russie. nouvelle source d’erreur38 (CEE-ONU/FAO 2000). En Mongolie, un réseau d’environ 48 parcs et réserves Les données sur le Kazakhstan, le Kirghizistan, le naturelles, représentant une superficie relativement Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan viennent des importante, bénéficie d’une protection officielle. Les conclusions émises par les pays et sont résumées dans le incendies détruisent, chaque année, une part considérable rapport susmentionné. Celles relatives à la Mongolie ont été des forêts et des steppes boisées. Le sciage est la principale rédigées par le Ministère pour la nature et l’environnement, industrie forestière de ce pays. et consistent en un seul jeu de données. L’année de référence CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Cette sous-région ne contient qu’un petit pourcentage des 38 Les notes concernant les données nationales sont citées dans le rapport forêts du monde. Néanmoins, les forêts par leur fonction de susmentionné et décrivent le processus d’ajustement et la qualité des conservation des eaux et du sol revêtent une importance données. Ces notes permettent aux utilisateurs de former leur propre opinion quant à la qualité des données. Les informations sur les ajustements et la considérable pour tous ces pays et justifient la protection des qualité des données visent à renforcer leur crédibilité (CEE-ONU/FAO terres forestières. 2000). 162 FRA 2000 - Rapport principal

forêts. L’urbanisation et la dégradation de la situation socio- 14 économique ont accru la pression exercée sur la faune Plantation forestière Forêt naturelle 12 sauvage. Trois réserves naturelles sont présentes dans des Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000 zones de combats. Aprésent, la situation de ces réserves est 10 revenue à la normale, mais pour les ramener aux niveaux de 1985 à 1990, des efforts et des dépenses considérables 8 seront nécessaires (Environmental Information System, sans date). 6 Seules quelques rares informations étaient disponibles

4 sur l’utilisation de la forêt dans cette sous-région, ce qui n’a Millions d'hectares pas facilité la prédiction des tendances relatives à la 2 superficie et à la qualité des forêts. Les gouvernements s’emploient à promouvoir l’aménagement durable des 0 forêts, la pénurie actuelle d’eau et le tourisme croissant pourraient les inciter à mieux protéger leurs ressources -2 forestières. kistan nistan é é

Mongolie BIBLIOGRAPHIE Tadjikistan Kazakhstan Kirghizistan Ouzb CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, Turkm North America, Australia, Japan and New Zealand (industrialized temperate and boreal countries). Rapport Figure 22-2. Asie centrale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets principal. Evaluation des ressources forestières de la superficie forestière entre 1990 et 2000 mondiales 2000. New York et Genève. Centre mondial de surveillance continue de la La dégradation des forêts est une préoccupation majeure conservation de la nature (WCMC). 1992. Protected au Tadjikistan. Ces dernières années, la création de areas of the world. A review of national systems. nouveaux territoires, l’installation de nouveaux villages et République populaire de Mongolie. le manque de combustible ont provoqué une déforestation. www.wcmc.org.uk/cgi-bin/pa_paisquery.p Ces processus engendrent une diminution des superficies Environmental Information System. Sans date. forestières, et plus grave, la disparition d’un certain nombre République du Tadjikistan. www.grida.no/enrin/htmls de plantes endémiques et de valeur. Des systèmes de suivi Organisation des Nations Unies. 2001. Mongolian wild sont mis en place et permettront le développement d’actions heritage. concrètes visant la protection et l’utilisation rationnelle des www.un-mongolia.mn/wildher/desert-steppe.htm Asie du Sud 163

Chapitre 23 Asie du Sud

1. Bangladesh 2. Bhoutan 3. Inde 4. Maldives 5. Népal 6. Pakistan 7. Sri Lanka

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 23-1. Asie du Sud: carte du couvert forestier

La sous-région d’Asie du Sud se compose de sept pays Les événements nationaux et internationaux qui ont (Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal, Pakistan et Sri marqué la dernière décennie ont transformé la façon dont les Lanka)39. Les superficies de ces pays sont comprises entre populations et les institutions d’Asie du Sud perçoivent et 30 000 ha (Maldives) et 297 319 000 ha (Inde). Cette évaluent les forêts et leurs fonctions. Cela a remis en sous-région est un riche réservoir de biodiversité, aussi bien à question les rôles de l’Etat et des populations, et encouragé l’intérieur qu’à l’extérieur des forêts, et n’a pas encore exploité l’adoption de nouvelles approches d’aménagement, de toutes les potentialités d’utilisation des arbres hors forêt. Cette planification, de suivi et de politiques forestières. De plus en sous-région supporte près de 22 pour cent de la population plus souvent, des objectifs liés à la durabilité des forêts et à mondiale, mais détient seulement 2 pour cent des forêts de la la santé des écosystèmes sont adoptés comme critères planète, réparties sur 3 pour cent de la superficie totale des d’aménagement, plutôt que la seule rentabilité de terres (figure 23-1). production. Les populations et les institutions locales sont considérées comme un moyen d’accéder à la durabilité des forêts et des écosystèmes et non plus seulement comme des 39 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry agents de déforestation. 164 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 23-1. Asie du Sud: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres net de la biomasse à un plan superficie entre aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts 1990 et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Bangladesh 13 017 709 625 1 334 10,2 n.s. 17 1,3 23 39 1 334 100 Bhoutan 4 701 2 995 21 3 016 64,2 1,5 n.s. n.s. 163 178 699 23 Inde 297 319 31 535 32 578 64 113 21,6 0,1 38 0,1 43 73 46 159 72 Maldives 30 1 - 1 3,3 n.s. n.s. n.s. - - - - Népal 14 300 3 767 133 3 900 27,3 0,2 -78 -1,8 100 109 1 010 26 Pakistan 77 087 1 381 980 2 361 3,1 n.s. -39 -1,5 22 27 - - Sri Lanka 6 463 1 625 316 1 940 30,0 0,1 -35 -1,6 34 59 1 940 100 Total Asie du Sud 412 917 42 013 34 652 76 665 18,6 0,1 -98 -0,1 49 77 - - Total Asie 3 084 746 431 946 115 847 547 793 17,8 0,2 -364 -0,1 63 82 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

70

Plantation forestière 60 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000

50

40

30

Millions d'hectares 20

10

0

-10 pal é Inde N Bhoutan Pakistan Maldives Sri Lanka Bangladesh

Figure 23-2. Asie du Sud: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000

La pauvreté et la pression démographique sont les deux les données nécessaires, l’autre pour rassembler les principaux facteurs responsables de la dégradation des informations de chaque pays, y compris les tendances ressources forestières dans la sous-région. C’est pourquoi, préliminaires, et pour recueillir les commentaires des outre le contrôle de la croissance démographique, les pays représentants nationaux. Le deuxième atelier a également de la sous-région se consacrent activement à redresser les passé en revue l’utilisation des informations forestières taux de croissance économique, afin de créer de nouveaux dans les politiques de planification, ainsi que la emplois et des revenus supplémentaires. construction et l’exploitation des réseaux d’informations électroniques. Une stratégie a été formulée pour intégrer la RESSOURCES FORESTIéRES collecte des informations, le stockage et l’utilisation de ces FRA2000 a organisé deux ateliers régionaux dans la sous- données pour la planification d’aménagement durable des région: l’un pour expliquer les concepts, les définitions et forêts. Asie du Sud 165

La zone couverte les définitions et l’année de référence sous-région, des considérations stratégiques et des évaluations forestières diffèrent entre les pays. Par commerciales ont motivé l’établissement de plantations qui exemple, les évaluations du Bangladesh et du Népal sont a commencé avec celles de teck (Tectona grandis) en 1840 partielles, alors que celles du Bhoutan, du Sri Lanka et de en Inde, les plantations irriguées de Dalbergia sissoo au l’Inde ont porté sur l’ensemble du couvert forestier. Pakistan en 1866, les plantations de teck en 1871 au L’évaluation forestière du Bhoutan utilisée dans FRA2000 Bangladesh et également au Sri Lanka et au Bhoutan en s’est servie d’images panchromatiques SPOT 1 datant de 1947. Le niveau actuel des plantations privées dépasse celui 1989. L’information pour le Pakistan n’est disponible que des plantations publiques, qui visent à satisfaire les besoins pour 1990. L’Inde évalue tous les deux ans la couverture sociaux (conservation et environnement) plutôt que forestière de l’ensemble du pays. La dernière évaluation, en commerciaux. Ce phénomène a bouleversé le paysage de 1997, a utilisé des images satellitaires provenant de toute la sous-région au cours des deux dernières décennies. satellites indiens, et appliqué les définitions de la FAO. Le Les espèces choisies pour les plantations en Inde, au Népal a réalisé sa dernière évaluation forestière sur une Bangladesh et au Sri Lanka sont le teck et l’eucalyptus, alors période de dix ans (1986-1996). Ce pays a utilisé trois jeux qu’au Pakistan et au Népal, on a opté pour Dalbergia sissoo. indépendants de données: des images satellitaires Landsat Les estimations moyennes du volume (49 m3 par TM pour les 14 districts de Terai, des photos aériennes pour hectare) et de la biomasse (77 tonnes par hectare) pour la 51 districts situés en zones montagneuses et les données du sous-région sont légèrement inférieures à celles de la région dernier inventaire de terrain pour les dix districts restants. Asie (63 m3 par hectare et 82 tonnes par hectare, Le Sri Lanka a utilisé, lors de sa dernière évaluation, des respectivement) et très inférieures à celles du monde images Landsat TM acquises en 1991, complétées par des (100 m3 et 109 tonnes, respectivement). Il est important de images IRS-1, et a appliqué ses propres définitions. noter que le volume (163 m3 per hectare) et la biomasse Cette sous-région a un taux de changement de la (178 tonnes par hectare) des forêts du Bhoutan dépassent superficie forestière négatif (-0,13 pour cent par an), taux d’une fois et demie la moyenne mondiale. qui est presque deux fois celui du changement de la région Par rapport au type d’écosystèmes, les forêts d’Asie du Asie (-0,07 pour cent par an) mais environ la moitié de celui Sud ont été classées entre deux et 16 grands types. Celles du du monde (-0,22 pour cent par an) (tableau 23-1). La Bangladesh sont classées en trois grandes catégories en superficie forestière du Bhoutan et des Maldives est restée fonction des conditions topographiques: forêts de colline, pratiquement inchangée durant la dernière décade. Elle s’est forêts de plaine de sal (Shorea robusta) et forêts côtières de accrue au Bangladesh et en Inde, mais a diminué au Népal, mangrove. Les forêts de colline comprennent la majorité des au Pakistan et au Sri Lanka (figure 23-2). L’accroissement forêts de production, et celles de plaine de sal en contiennent total du couvert forestier au Bangladesh est le résultat des le moins. Les forêts de colline sont classées selon sept types programmes de plantation - le couvert des forêts naturelles (tropicales sempervirentes très humides, tropicales est gravement endommagé et une grande partie de ces forêts sempervirentes mixtes, tropicales humides décidues, a été considérablement dégradée. Le taux de changement tropicales ouvertes décidues, bambouseraies, marais d’eau négatif le plus fort est celui du Népal, et le plus faible celui douce de plaine et savane). Les forêts de plaine de sal sont du Pakistan. Les pays qui ont le pourcentage le plus élevé de du type tropical humide décidu. Les forêts côtières de superficie forestière sont le Bhoutan, le Sri Lanka et le mangrove, qui longent la côte méridionale, sont de cinq Népal, soit 64,2 pour cent, 30 pour cent et 27,3 pour cent types (mangroves d’eau douce, mangroves d’eau saumâtre, respectivement (FAO 2000a, b, c, d). mangroves d’eau salée, et mangroves sur des sables ou des L’Inde a la plus vaste superficie de plantations de la plaines de boue avec une accumulation rapide de sédiments sous-région destinée à la production de matière première ou sur des îles basses situées au large), et elles occupent de industrielle et de bois de feu. Le Bhoutan a, au contraire, la nombreux estuaires et îles en mer. La plupart des habitats superficie de plantations la plus faible. La sous-région a naturels d’origine ont disparu sous l’effet de perturbations, engagé un très vaste programme de plantations par rapport à et les principales zones non perturbées sont limitées aux l’étendue de son territoire. Avec 3 pour cent seulement des aires protégées, où environ 968 espèces appartenant à terres émergées de la planète, la région Asie possède 812 genres et 501 familles ont été identifiées. 18,5 pour cent des plantations mondiales. De même, avec Le Bhoutan compte sept grands types de forêts 13,4 pour cent seulement de la superficie en terres de la naturelles: sapin, conifères mixtes, pin bleu (Pinus région, la contribution de cette sous-région à l’ensemble des wallichiana) pin chir (Pinus roxburghii), feuillus, mixte plantations asiatiques est d’environ 29,9 pour cent. feuillus/conifères, décidue et formations broussailleuses. Bien que l’établissement de ces plantations remonte à Les forêts de sapins se rencontrent entre 2 700 et 3 800 m. plus d’un siècle et demi, tous les pays ont encore besoin Au niveau de la limite supérieure des arbres, (de 3 600 à d’améliorer la qualité du matériel de plantation, l’entretien, 3 800 m), les forêts de sapins deviennent plus basses et le suivi, l’évaluation et leurs bases de données. Dans cette cèdent la place à des formations basses de genévriers et de 166 FRA 2000 - Rapport principal

rhododendrons. Les forêts mixtes de conifères sont himalayennes sèches occupent la région de Ladakh, Lahaul présentes entre 2 000 et 2 700 m et occupent la majeure et Chamba. Les forêts subalpines sont localisées à la limite partie de la zone subalpine. Les forêts de pins bleus se supérieure des arbres dans l’Himalaya. Les formations rencontrent dans la zone tempérée comprise entre 1 800 et basses alpines humides s’étendent le long de toute la chaîne 3 000 m. Les forêts de pin chir prévalent aux basses altitudes de l’Himalaya, au-dessus de 3 000 m. Les formations basses (de 900 à 1 800 m) sous des conditions subtropicales. Les alpines sèches culminent à la limite extrême de la végétation forêts de feuillus peuvent se subdiviser en trois sous- de l’Himalaya (3 500 m). catégories: feuillus de montagne (de 2 000 à 2 900 m), Les Maldives ont deux principaux types de forêts (les feuillus de plaine (de 1 000 à 2 000 m) et feuillus tropicaux mangroves et les formations côtières). Ces forêts sont (au-dessous de 1 000 m). Les formations broussailleuses composées normalement de buissons et d’arbres résistants sont représentées par les formations alpines et tempérées au sel sur les rivages des îles, et d’arbres de plus grande localisées naturellement entre la limite supérieure des arbres taille et de cocotiers à l’intérieur des îles. Les forêts côtières et les barres rocheuses. consistent principalement en Pemphis acidula et Suriana L’Inde est représentée par 16 grands types de forêts: maritima. Al’intérieur, sur les plaines aux sols plus riches, tropicales sempervirentes très humides, tropicales semi- on trouve de nombreuses espèces dont Calophyllum sempervirentes, tropicales décidues humides, côtières et inophyllum et Hibiscus tiliaceus qui revêtent une très grande marécageuses, tropicales décidues sèches, tropicales importance pour les populations locales. épineuses, tropicales sempervirentes sèches, subtropicales Le Népal compte six types bioclimatiques de végétation feuillues de colline, subtropicale de pins, subtropicales (tropicale, subtropicale, tempérée, subalpine, alpine et de sempervirentes sèches, tempérées très humides de l’étage nival). Les forêts tropicales se rencontrent au- montagne, tempérées himalayennes humides, tempérées dessous de 1 000 m et comprennent environ 1 829 espèces himalayennes sèches, subalpines, formations basses alpines phanérogames et près de 81 espèces de ptéridophytes. Les humides et alpines sèches (Champion et Seth 1968). Les forêts subtropicales comprises entre 1 000 m et 2 000 m forêts tropicales sempervirentes très humides se trouvent renferment plus de 1 945 plantes phanérogames. Les forêts dans les Ghats occidentaux, le haut Assam et les Andamans. tempérées s’étendent entre 2 000 et 3 000 m et sont Les forêts tropicales semi-sempervirentes sont présentes le composées principalement de formations sempervirentes long de la côte occidentale et dans l’Assam, l’Himalaya feuillues. Les forêts subalpines sont présentes entre 3 000 et oriental, l’Orissa et les Andamans. Les forêts tropicales 4 000 m et supportent plus de 1 400 plantes phanérogames, décidues humides se rencontrent dans les Andamans, l’Uttar et près de 177 espèces endémiques sur un total de Pradesh, le Madhya Pradesh, le Gujarat, le Maharashtra, le 246 plantes endémiques au Népal. Les forêts alpines Mysore et le Kerala. Les forêts côtières longent toute la côte culminent entre 4 000 et 5 000 m et se caractérisent par la et les forêts de marécages occupent les deltas des grands présence de divers arbustes rabougris. La végétation de fleuves. Les forêts tropicales décidues sèches vont des l’étage nival apparaît au-dessus de 5 000 m. Cette zone est piémonts de l’Himalaya au cap Comorin, à l’exception du pratiquement dépourvue de végétation à l’exception de Rajasthan, des Ghats occidentaux et du Bengale. Les forêts quelques lichens sur des roches apparentes. tropicales épineuses forment une large bande au sud du Le Pakistan a quatre principaux types de forêts Punjab, dans le Rajasthan, les plaines du Gange supérieur, le (mangrove, conifères, ripicoles et forêts sèches basses). Les plateau du Deccan et l’Inde péninsulaire inférieure. Les mangroves ou les forêts côtières se situent dans les eaux peu forêts tropicales sempervirentes sèches sont restreintes à la profondes de la côte à proximité de l’embouchure de côte du Karnataka. Les forêts subtropicales feuillues de l’Indus. Les forêts ripicoles sont présentes dans le Sind et le colline ne se rencontrent que sur les versants inférieurs de Panjab, le long des berges de l’Indus et d’autres rivières. Les l’Himalaya au Bengale et dans l’Assam, et sur les versants forêts de montagne à dominance de résineux peuvent être d’autres chaînes comme le Khasi, le Nilgiri et le regroupées en quatre types: pin chir, feuillus de montagne, Mahableshwar. Les forêts subtropicales de pins sont conifères de haute altitude et alpines. On trouve les forêts de présentes entre 1 000 et 1 800 m sur toute la longueur de pins chir ou de conifères de basse altitude, un peu au- l’Himalaya. Les forêts subtropicales sempervirentes sèches dessous de 900 m jusqu’à 1 650 m sur les versants des se rencontrent dans le Bhabar, le Siwalik et l’Himalaya montagnes. Les forêts feuillues d’altitude se rencontrent au- occidental jusqu’à 1 000 m environ. Les forêts tempérées dessus de 1 500 m. Les forêts de conifères de haute altitude très humides de montagne se développent à Madras, dans le occupent la zone tempérée et sont comprises entre 1 650 et Kerala, l’Himalaya oriental, le Bengale, l’Assam et le nord- environ 3 000 m d’altitude. Les forêts alpines vont de 2 850 est de l’Inde. Les forêts tempérées himalayennes humides à 3 600 m et consistent en un mélange de conifères et de sont situées entre 1 400 et 3 300 m dans le Cachemire feuillus. La catégorie des forêts sèches basses comprend administré par l’Inde, l’Himachal Pradesh, le Panjab, l’Uttar trois types de forêts (forêt tropicale épineuse, forêt Pradesh, Darjeeling et le Sikkim. Les forêts tempérées subtropicale sèche sempervirente et broussaille alpine). Les Asie du Sud 167

forêts tropicales épineuses se rencontrent dans les plaines et Des investissements considérables ont été réalisés pour sont aussi connues sous le nom de désert broussailleux. Les réduire la pauvreté et promouvoir des sources renouvelables forêts subtropicales sempervirentes sèches sont présentes d’énergie. Plusieurs programmes ont été initiés pour sur les pentes des collines jusqu’à 1 000 m. On trouve de la accroître le stock d’arbres hors forêts et les plantations broussaille alpine au-dessus de 3 500 m. forestières. Le Sri Lanka possède huit types de forêts. Les forêts Au cours des 12 dernières années, tous les pays, à mésophylles sempervirentes de plaine à diptérocarpacées l’exception des Maldives, ont adopté de nouvelles sont communes dans les zones très humides jusqu’à 900 m politiques forestières nationales ou sont en train de le faire d’altitude. Les forêts ombrophiles notophylles de basse (Bangladesh en 1994, Bhoutan en 1991, Inde en 1988, montagne à diptérocarpacées se rencontrent dans la zone Népal en 1989, Pakistan [en révision] et Sri Lanka en 1995). très humide, notamment à une altitude comprise entre 900 et La tendance générale de ces politiques est de promouvoir la 1 525 m. Les forêts ombrophiles mixtes notophylles planification et l’aménagement avec la participation des sempervirentes de basse montagne sont communes à des populations, et de chercher à remédier aux lacunes altitudes allant de 900 à 1 370 m. Les forêts ombrophiles institutionnelles qui entravent l’utilisation durable des sempervirentes microphylles de haute montagne à ressources forestières. diptérocarpacées se développent à des hauteurs supérieures Le Bangladesh, le Bhoutan, les Maldives et le Sri Lanka à 1 525 m. Les forêts ombrophiles mixtes sempervirentes planifient leurs forêts à deux niveaux: au niveau national et microphylles de haute altitude sont fréquentes au-dessus de au niveau du district. D’autres pays, comme l’Inde, le 1 370 m. Les forêts semi-décidues de plaine, très répandues Pakistan et le Népal, le font à trois niveaux (national, dans les zones de plaine sèches, consistent essentiellement régional/étatique et du district ou de la division). Tous les en espèces décidues associées à des espèces sempervirentes pays, à l’exception des Maldives, mettent en œuvre des et semi-sempervirentes. Les formations broussailleuses plans à long terme au niveau national (schéma directeur ou semi-décidues boisées/épineuses de plaine sont généralisées plan d’action forestier national) sur 20 ans environ, et des dans les zones basses et arides. plans de travail/d’aménagement/d’opérations au niveau du district pour une période comprise entre 10 et 15 ans. La AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA disponibilité des moyens financiers conditionne largement FORÊT le niveau de mise en œuvre de ces plans qui varie suivant les L’aménagement des forêts a une longue tradition en Asie du pays. Sud. Tous les pays, à l’exception du Pakistan et des De nombreux pays ont plus de 100 ans d’expérience en Maldives, ont fourni à FRA2000 des informations au niveau matière de sylviculture. Toutefois, la plupart des forêts et national sur la superficie forestière soumise à un plan des arbres plantés sur des terres villageoises, privées et d’aménagement officiel, approuvé à l’échelle nationale institutionnelles ne sont pas couvertes par un plan (tableau 23-1). Les chiffres annoncés par le Bhoutan et le d’aménagement, bien qu’elles satisfassent la majorité des Népal représentent 23 et 26 pour cent, respectivement, de besoins domestiques en produits forestiers. leur superficie forestière totale en 2000, alors que ceux Les forêts appartiennent principalement à l’Etat. communiqués par l’Inde équivalent à 72 pour cent de sa Cependant, tous les pays se rendent compte maintenant de superficie forestière. Le Bangladesh et le Sri Lanka ont tous l’importance des institutions sociales locales et de la deux déclaré que toutes leurs forêts sont aménagées en nécessité de renforcer leur capacité à gérer durablement les accord avec un plan officiel et approuvé au niveau national. ressources forestières. Ils s’efforcent de re-dynamiser ou Des problèmes, comme l’insuffisance des ressources d’établir de telles institutions, et de mettre en œuvre des forestières par rapport à la demande locale, sont programmes participatifs d’aménagement des forêts. omniprésents dans toute la sous-région. Les utilisations de Cette nouvelle démarche n’induit pas encore de plus en plus fréquentes de ces ressources en raison d’une changements significatifs dans l’utilisation traditionnelle population à forte croissance, de la pauvreté et du manque des biens et services procurés par la forêt. La collecte de bois d’application des règlements forestiers sont les trois de feu est encore la principale utilisation puisque ce type de principales difficultés qui menacent les ressources combustible demeure la première source d’énergie à usage forestières de la sous-région. domestique. Le niveau de consommation d’énergie La planification et l’aménagement de ces forêts sont domestique, exprimé en unités par habitant, paraît plutôt orientés par les politiques forestières nationales respectives. modeste, mais si on l’exprime par hectare de superficie Les pays de la sous-région reconnaissent de plus en plus forestière, il devient très élevé et probablement non durable l’importance de la biodiversité de leurs forêts et ont mis hors en raison notamment de la forte densité de la population production des forêts pour la conserver. Durant la dernière rurale dans la sous-région. décennie, le secteur privé s’est accru, ainsi que La capacité des forêts naturelles à satisfaire les besoins l’autonomisation et la participation des parties prenantes. domestiques en bois d’œuvre et en bois de feu va en 168 FRA 2000 - Rapport principal

décroissant continuellement. Pour parer à l’insuffisance des tentent de redéfinir les rôles traditionnels et de développer la ressources naturelles, des prélèvements de bois sont participation à l’aménagement, la planification, le suivi et la effectués dans des plantations privées ou sous forme formulation des politiques. Cependant, ces nouvelles d’exploitation illégale dans les forêts naturelles. L’accès perceptions et approches n’ont pas encore conduit à des incontrôlé et la surexploitation des ressources forestières changements significatifs dans l’utilisation traditionnelle entraînent, dans maints endroits, la dégradation et la des biens et des services procurés par la forêt. La récolte de fragmentation des forêts, et la déforestation. bois de feu reste la principale utilisation de la forêt, et on reconnaît que des changements fondamentaux seront CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES difficiles, sans de grands pas effectués vers le D’une manière générale, les statistiques nationales relatives développement économique et la réduction de la pauvreté. à la sous-région d’Asie du Sud sont relativement précises, La sous-région paraît avoir réussi à abaisser le taux de actualisées et fiables. L’Inde, le principal pays de la région, a déforestation au cours de la dernière décennie, bien qu’elle l’un des inventaires forestiers nationaux les plus souffre de pénurie en terres forestières, de la pauvreté et de approfondis du monde, avec des évaluations régulières et de la forte densité de population. La principale préoccupation bonnes informations de référence. Les principales est la dégradation des forêts et des autres ressources difficultés rencontrées lors de l’évaluation du couvert naturelles par l’homme qui, en définitive, menace la forestier et de son évolution se sont présentées lorsque les durabilité des écosystèmes, les moyens d’existence des définitions locales des types de forêts ont changé ou populations et le développement à long terme. Les pays de la lorsqu’elles ne correspondent pas à celles de la FAO, sous-région s’emploient activement à ralentir la croissance comme dans le cas du Sri Lanka. démographique et à réaliser des taux de croissance La planification et l’aménagement des forêts sont économique plus performants afin de créer des emplois et encouragés de manière croissante par les politiques des revenus supplémentaires. Promouvoir le forestières nationales qui reconnaissent le besoin de mettre développement économique tout en préservant hors production certaines forêts à des fins de conservation l’environnement et les ressources naturelles est un défi de la biodiversité, et de planifier l’aménagement les forêts majeur pour les pays de l’Asie du Sud. restantes en vue de satisfaire les besoins locaux, tout en préservant la durabilité de la ressource. Les pays mettent BIBLIOGRAPHIE davantage l’accent sur la participation du secteur privé, Champion, H.G. et Seth, S.K. 1968. A revised survey of the l’autonomisation, la participation des parties prenantes, la forest types of India. Delhi, Publication Division, réduction de la pauvreté et la promotion de nouvelles Gouvernement de l’Inde. sources d’énergie renouvelables. Des efforts sont déployés FAO. 2000a. Forest resources of Bhutan. Document de dans toute la sous-région pour satisfaire les demandes travail del FRAN° 18. croissantes des populations. Les plantations d’arbres hors www.fao.org/forestry/fo/ fra/index.jsp forêts et les plantations forestières se développent de plus en FAO. 2000b. Forest resources of Bangladesh. Document de plus afin d’accroître les produits et les services fournis par la travail del FRAN° 19. forêt, et de compenser la réduction des approvisionnements www.fao.org/forestry/fo/ fra/index.jsp en matière première due à la priorité donnée à FAO. 2000c. Forest resources of Nepal. Document de l’aménagement durable et la conservation de la biodiversité. travail del FRAN° 20. Les événements qui ont marqué la dernière décennie au www.fao.org/forestry/fo/ fra/index.jsp niveau national et au niveau international ont changé la FAO. 2000d. Forest resources of Sri Lanka. Document de façon dont les populations et les institutions de la sous- travail del FRAN° 21. région perçoivent et évaluent leurs forêts. Tous les pays www.fao.org/forestry/fo/ fra/index.jsp Asie du Sud-Est 169

Chapitre 24 Asie du Sud-Est

1. Brunéi Darussalam 2. Cambodge 3. Timor oriental 4. Indonésie 5. République démocratique populaire lao 6. Malaisie 7. Myanmar 8. Philippines 9. Singapour 10. Thaïlande 11. Viet Nam

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 24-1. Asie du Sud-Est: carte du couvert forestier

La sous-région comprend les pays suivants: Brunéi RESSOURCES FORESTIéRES Darussalam, Cambodge, Timor oriental, Indonésie, La qualité, la date des données ainsi que les méthodologies République démocratique populaire lao, Malaisie, Myanmar, d’évaluation employées diffèrent entre les pays. Pour certains, Philippines, Singapour, Thaïlande et Viet Nam40 (figure 24-1). le couvert forestier a été évalué séparément sur différentes Les forêts d’Asie du Sud-Est sont connues pour leur zones, si bien que la qualité et l’âge des données peuvent grande biodiversité qui est sans doute parmi les plus hautes présenter de grandes différences au sein d’un même pays. Il a du monde. Elles ont fait l’objet de beaucoup d’attention au donc été nécessaire d’effectuer des ajustements pour niveau international au cours des décennies passées. regrouper toutes les données sur une base commune. La sous-région joue un rôle important dans le commerce Les données fournies par le Brunéi Darussalam sont des bois tropicaux. Le bois meranti, issu des forêts à issues d’un inventaire mené en 1979 à l’aide de photographies diptérocarpacées, et le teck, provenant de Java, du Myanmar aériennes et d’observations au sol. Ces données sont mises à et de la Thaïlande, sont parmi les bois tropicaux les plus jour par le biais de systèmes internes de gestion de connus du monde. Les plantations forestières sont l’information. Les données pour le Cambodge, la République nombreuses; celles de teck à Java et d’hévéa en Malaisie démocratique populaire lao, le Myanmar, les Philippines et la sont les principaux exemples. Des systèmes Thaïlande sont basées sur la télédétection. Celles de la d’aménagement spécifiques ont été mis au point dans la République démocratique populaire lao sont plutôt sous-région pour les forêts tropicales naturelles. anciennes, l’année de référence étant 1989. L’évaluation pour le Timor oriental s’est appuyée sur des données concernant 40 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry l’Indonésie qui remontent à 1985, de même pour l’évaluation 170 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 24-1. Asie du Sud-Est: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière en 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres net de la biomasse à un plan superficie entre aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts 1990 et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Brunéi Darussalam 527 439 3 442 83,9 1,4 -1 -0,2 119 205 - - Cambodge 17 652 9 245 90 9 335 52,9 0,9 -56 -0,6 40 69 - - Indonésie 181 157 95 116 9 871 104 986 58,0 0,5 -1 312 -1,2 79 136 72* s.o. Malaisie 32 855 17 543 1 750 19 292 58,7 0,9 -237 -1,2 119 205 14 020 73 Myanmar 65 755 33 598 821 34 419 52,3 0,8 -517 -1,4 33 57 - - Philippines 29 817 5 036 753 5 789 19,4 0,1 -89 -1,4 66 114 6 935 120 Rép. démocratique populaire lao 23 080 12 507 54 12 561 54,4 2,4 -53 -0,4 29 31 - - Singapour 61 2 - 2 3,3 n.s. n.s. n.s. 119 205 2 100 Thaïlande 51 089 9 842 4 920 14 762 28,9 0,2 -112 -0,7 17 29 - - Timor oriental 1 479 507 - 507 34,3 0,6 -3 -0,6 79 136 - - Viet Nam 32 550 8 108 1 711 9 819 30,2 0,1 52 0,5 38 66 - - Total Asie du Sud-Est 436 022 191 942 19 972 211 914 48,6 0,4 -2 329 -1,0 64 109 - - Total Asie 3 084 746 431 946 115 847 547 793 17,8 0,2 -364 -0,1 63 82 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles.

du changement. Les informations sur l’Indonésie pour les La biomasse, en termes de volume et de tonnes par provinces de Kalimantan, Maluku, Sulawesi et Sumatra sont hectare, est quelque peu inférieure à celle des forêts issues de la télédétection (1985 et 1997). Les estimations pour tropicales humides d’Afrique et d’Amérique, et bien au- Java, Bali et Nusa Tenggara ont été établies à partir de dessous de la moyenne internationale. La raison de ce données de 1985, ainsi que les estimations du taux de phénomène n’est pas claire, mais il faut tenir compte du fait changement. Le Timor oriental a été exclu de ces analyses. que les pays, dont les estimations sont les plus basses, Concernant la Malaisie, des jeux de données séparés ont été possèdent généralement de vastes zones de forêts utilisés pour la Malaisie péninsulaire, le Sabah et le Sarawak. dégradées. Ces jeux de données ont été obtenus à différentes époques. Les plantations forestières revêtent une grande Des sources secondaires ont été nécessaires pour le Sabah et importance pour la sous-région. L’Indonésie, la Thaïlande et le Sarawak, car les méthodologies appliquées n’étaient pas le Viet Nam ont les plus grandes plantations forestières. claires. Les données pour Singapour consistaient en un simple L’hévéa (Hevea spp.) est l’espèce la plus commune. inventaire sur la superficie forestière. Pour le Viet Nam, des Ensemble, l’Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont une sources secondaires ont été aussi utilisées. superficie d’environ 7 millions d’hectares plantée en hévéa. Les pays de la sous-région varient largement entre eux par L’Indonésie, la Myanmar, la Thaïlande cultivent leurs superficies, leurs populations et leurs économies. Le traditionnellement le teck (Tectona grandis) en plantation couvert forestier et le taux de changement annuel de la depuis très longtemps sur une superficie couvrant plus de superficie forestière varient aussi largement, notamment en 2,5 millions d’hectares. Plus récemment, des acacias fonction de la taille du pays. La plupart des pays ont un (Acacia mangium et A. mearnsii, en particulier) ont été couvert forestier d’au moins 50 pour cent. Par contre, le plantés pour approvisionner en fibres les usines de pâte. Timor oriental, les Philippines, la Thaïlande et le Viet Nam Quelque 5 millions d’hectares sont plantés en différentes ont un couvert forestier compris entre 20 et 30 pour cent. espèces feuillues. Al’exception du pin à Java, les résineux Singapour est le pays le moins boisé de la sous-région avec un ne jouent qu’un rôle modeste. couvert forestier de 3 pour cent seulement. La réduction annuelle totale du couvert forestier la plus AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA importante concerne l’Indonésie et le Myanmar. En fait, les FORÊT chiffres récents qui nous sont parvenus sur l’Indonésie Sur les 11 pays et zones d’Asie du Sud-Est, trois ont fourni indiquent une perte annuelle de 1,8 million d’hectares par an des informations au niveau national pour FRA2000 sur la (Indonésie FLB 2001), soit une augmentation de 500 000 ha superficie forestière couverte par un plan d’aménagement par rapport à la présente estimation. Le seul pays ayant un officiel, approuvé à l’échelon national (tableau 24-1). La changement positif du couvert est le Viet Nam. Le Brunéi Malaisie a déclaré que 14 millions d’hectares de forêts, soit Darussalam et Singapour ont des taux de changement annuels 73 pour cent de sa superficie forestière totale, sont soumis à nuls ou proches de zéro. un plan d’aménagement officiel. Singapour a signalé que Asie du Sud-Est 171

toutes ses forêts (2 000 ha environ) sont couvertes par un 120 plan. D’après les informations venant des Philippines, les Plantation forestière plans d’aménagement intéressent une superficie totale de Forêt naturelle 100 Gain net entre 1990 et 2000 6 935 000 ha de terres forestières, chiffre équivalent à Perte nette entre 1900 et 2000 120 pour cent de la zone classée comme forêt d’après 80 FRA2000. Il a été confirmé que certains plans couvraient des superficies qui n’étaient pas classées comme forêts par FRA2000. L’Indonésie, qui a la plus grande superficie 60 forestière de la sous-région, n’a pas fourni d’informations au niveau national mais seules des données partielles sont 40 disponibles sur la superficie forestière ayant obtenu une

certification de la part de tiers à la fin de 2000. Les Millions d'hectares 20 informations n’étaient pas accessibles pour le Myanmar car les précédents plans de travail sont en train d’être remplacés 0 par des plans d’aménagement de district. Ces plans n’avaient pas encore été approuvés au moment de l’évaluation 2000. -20 i

Les pratiques et les politiques d’aménagement forestier font é sie é lande ï

l’objet de modifications au Cambodge, en République Brun Malaisie Viet Nam Myanmar Tha Indon

démocratique populaire lao et au Viet Nam mais aucune Singapour Cambodge Philippines mocratique Darussalam é Timor oriental information actualisée n’était disponible pour FRA2000. populaire Lao Une étude récente de l’OIBT (Poore et Thang 2000) a aussi signalé que l’Indonésie, la Malaisie et le Myanmar publique d é

étaient parmi les six pays tropicaux producteurs de l’OIBT R qui paraissaient avoir rempli toutes les conditions nécessaires pour pouvoir gérer durablement leurs forêts. Figure 24-2. Asie du Sud-Est: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de Les forêts appartiennent généralement à l’Etat. la superficie forestière entre 1990 et 2000 Différents systèmes de concession sont appliqués, allant de la location à long terme aux permis d’exploitation sur des Au Cambodge, les concessionnaires sont tenus de parcelles désignées. La sous-région est, de longue date, un formuler et de suivre des plans d’aménagement. Cependant, grand fournisseur de bois tropicaux, position qu’elle détient aucune information sur l’étendue de la zone actuellement encore. Au début du siècle dernier, l’exploitation était très soumise à des plans d’aménagement n’a été fournie. Il existe sélective et limitée aux zones accessibles. Jusqu’au milieu un code des pratiques pour l’exploitation. Les zones du siècle dernier, environ, le commerce ne concernait que protégées couvrent 18 pour cent des terres. Al’heure les bois de haute qualité, réservés à des usages particuliers. actuelle, des directives pour l’application de pratiques Les niveaux d’extraction étaient modestes et l’exploitation forestières durables sont mises au point. employait des méthodes manuelles ayant un faible impact En Indonésie, la gestion coloniale des forêts se rencontre sur l’environnement (Walton 1954). Après la deuxième surtout à Java. La foresterie sur les îles situées au large a guerre mondiale, des progrès techniques ont été réalisés démarré avec la stipulation de la législation forestière en dans la préservation du bois et dans l’utilisation du béton, 1967, quand des concessions ont été introduites. Trois des métaux et des matériaux synthétiques pour la systèmes d’aménagement ont été mis au point pour les construction. Ces progrès ont largement supplanté forêts naturelles présentes sur ces îles, mais le système l’avantage de la durabilité du bois naturel. Toutefois, le polycyclique TPTI (Tebang Philih Tanam Indonesia – marché des bois servant à divers usages s’est amélioré, système indonésien de coupe sélective et de plantation) stimulé par le développement économique. Au cours des domine. L’île de Java possède des plantations de teck et de décennies qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, des pins qui sont aménagées de longue date. Au début des techniques d’exploitation mécanisées ont été introduites. années 80, des espèces à croissance rapide ont été plantées Les ressources de la forêt naturelle se sont progressivement pour fournir de la matière première aux usines de pâte et de épuisées et la production de bois d’œuvre dépend papier. Certaines concessions appelées HTI (Hutan maintenant des plantations forestières. Tanaman Industri) ont été octroyées là où il était envisagé de Au Brunéi Darussalam, la foresterie est strictement remplacer la forêt naturelle par des plantations. Les aires contrôlée et la conservation joue un rôle dominant. Le pays a protégées occupent 44 pour cent de la zone forestière. Un mis au point des systèmes d’aménagement et de sylviculture. nouvel Acte forestier a été stipulé en 1999 pour remplacer la Les forêts de production représentent 65 pour cent du domaine Loi forestière de base de 1967. Au cours des dernières forestier, et le reste bénéficie d’un certain statut de protection. années, les autorités forestières ont fait l’objet d’une grande 172 FRA 2000 - Rapport principal

réorganisation en Indonésie, processus qui n’est pas encore l’exploitation et de la commercialisation du bois. Elle est terminé. Le rôle des communautés locales dans la gestion engagée dans un certain nombre d’exploitations conjointes des forêts est de plus en plus encouragé. Les incendies de avec le secteur privé. L’aménagement forestier remonte à forêt, de même que l’exploitation illicite, suscitent de fortes plusieurs années. Le pays est connu pour son système de préoccupations. sélection classique qu’il applique dans l’aménagement des La foresterie à grande échelle a démarré assez forêts naturelles de teck. Ce système a été formulé à la fin du récemment en République démocratique populaire lao. Une XIXème siècle et est encore en vigueur. Le système taungya loi forestière, stipulée en 1996, met l’accent sur la de régénération des plantations est né au Myanmar. Un participation des populations. Les concessionnaires sont programme de modernisation des plans d’aménagement est tenus de formuler des plans d’aménagement et de les mettre en cours, au niveau du district, ce qui explique le manque en œuvre. Cependant, il n’existe que peu de plans à l’heure d’informations sur l’étendue de la superficie forestière actuelle et aucune directive nationale pour leur formulation. soumise à des plans approuvés. Les aires de forêt protégées La forme la plus courante d’aménagement est la coupe occupent 1,1 pour cent du territoire national. L’exploitation sélective. Des normes sont en cours de mise au point pour illégale le long des frontières nationales représente un l’aménagement durable des forêts dans les concessions. Les problème. L’agriculture itinérante incontrôlée se pratique plans pour le développement des plantations forestières régulièrement. prévoient une importante composante de foresterie Un schéma directeur de 25 ans pour le secteur forestier a communautaire. Les aires protégées couvrent 12,5 pour cent été adopté par les Philippines en 1990. Ce schéma préconise du territoire national mais l’empiétement de l’agriculture une combinaison de modes d’aménagement itinérante et les feux de forêt posent de graves problèmes. (communautaire, privé, public). L’exploitation dans les La Malaisie est une fédération de 13 Etats (y compris le forêts non perturbées est interdite, de même que la coupe Sabah et le Sarawak) et de deux territoires fédéraux. Les dans les forêts de seconde venue sur les versants raides. Le forêts appartiennent aux différents Etats. Chaque Etat a son pays a souffert de la disparition rapide de son stock de bois propre département forestier. Ceux de la Malaisie d’œuvre sur pied depuis les années 70. Al’heure actuelle, péninsulaire relèvent d’un service central. Le Sabah et le l’aménagement vise la protection et la réhabilitation des Sarawak ont aussi leurs propres départements. La politique forêts plutôt que la production de bois d’œuvre. La forestière vise à maintenir un domaine forestier permanent participation des populations est encouragée et les plans géré durablement, tout en accroissant au maximum les d’aménagement sont obligatoires. Environ 2,7 millions avantages sociaux, économiques et environnementaux d’hectares de terres forestières sont protégés. Les procurés par la forêt. Le pays a une longue et exportations de grumes et de bois débité sont interdites. Les impressionnante tradition de recherche et de développement forêts sont sujettes à des incendies et à l’exploitation illégale. en matière d’aménagement forestier. Al’heure actuelle, est Des politiques visant à promouvoir la foresterie durable sont appliqué dans la péninsule malaisienne la méthode du appliquées à l’aide, par exemple, de taxes fiscales. «Selective Management System» (SMS). Ce système La plupart des forêts de Singapour sont protégées. Elles prescrit un ensemble de procédures à suivre pour déterminer sont gérées en vertu d’une législation généralement en les meilleures pratiques sylvicoles à appliquer aux zones qui faveur de l’environnement. Toutes les forêts appartiennent à seront exploitées (Appanah et Weinland 1990). Le système l’Etat. L’aménagement se fait essentiellement en fonction d’aménagement au Sabah est une modification du système des besoins de la foresterie urbaine. La principale menace monocyclique appelé «Malayan Uniform System» (MUS). qui pèse sur ces forêts est leur utilisation à des fins de loisir. Le Sarawak emploie un système polycyclique fondé sur Des programmes sont en cours pour la création de nouveaux l’exploitation sélective. Des efforts considérables sont couloirs verts. déployés pour limiter les dégâts engendrés par l’exploitation La foresterie en Thaïlande est réglementée par l’Acte dans les forêts naturelles. Quelque 5,8 millions d’hectares forestier de 1941, l’Acte sur les parcs nationaux de 1961, bénéficient d’un certain statut de protection. En ce qui l’Acte national sur les réserves forestières de 1964, l’Acte concerne les plantations forestières, le pays est réputé de mise en réserve et de protection de la faune sauvage de surtout pour ses plantations d’hévéa. Les plantations 1992 et l’Acte sur les plantations forestières de 1992. La d’espèces à croissance rapide ont été établies au Sabah et au politique actuelle a été adoptée en 1997 et fait partie d’un Sarawak pour approvisionner en matière première les usines schéma directeur pour le secteur forestier. Ce schéma est de pâte. mis en œuvre par le biais de plans locaux utilisant une Au Myanmar, une nouvelle loi forestière a été votée en approche ascendante. L’accent mis jadis sur l’exploitation a 1992 et une politique forestière a été formulée en 1995. été largement remplacé par la protection. Toutes les forêts Cette dernière vise le développement socio-économique et appartiennent à l’Etat. La deuxième moitié du siècle dernier la stabilité écologique. La «Myanmar Timber Enterprise» a connu une forte réduction de la superficie forestière. (MTE), une compagnie publique, est chargée de L’établissement de plantations va en s’accroissant et la Asie du Sud-Est 173

participation des populations aux activités forestières est Une certaine incertitude règne autour des données sur encouragée. En 1989, le pays a interdit l’exploitation des l’Indonésie. Les informations publiées après les estimations forêts naturelles. Le teck joue un rôle important dans les de FRA2000 (Indonésie FLB 2001) suggèrent que le taux forêts naturelles, aussi bien que dans les plantations de perte du couvert forestier soit plus important. L’origine forestières. Des espèces d’eucalyptus ont été plantées de ces nouvelles données soulève quelques questions, mais récemment pour réhabiliter les forêts dégradées. L’objectif la situation en Indonésie reste sérieuse. national est d’avoir 40 pour cent du territoire sous forêt; Les données provenant de la République démocratique aujourd’hui le couvert forestier est de 25 pour cent. Les aires populaire lao sont certainement tout à fait fiables. Le protégées (parcs nationaux, parcs forestiers et aires de problème est leur ancienneté. En effet, les plus récentes conservation de la faune et de la flore sauvages) occupent remontent à 1989. Les données nationales montrent que la 16 pour cent du territoire. Les incendies, la conversion des dégradation des forêts est grave. forêts, et les coupes illicites sont de graves problèmes La Malaisie a fourni des données séparées pour la région (Thaïlande RFD 2000). péninsulaire, le Sabah et le Sarawak. Des données La législation forestière en vigueur au Viet Nam a été secondaires ont été utilisées et les périodes entre les adoptée en 1991. Les terres forestières sont allouées à des inventaires étaient plutôt longues (10 ans pour la Malaisie organisations, des ménages et des particuliers pour une péninsulaire, 25 ans pour le Sabah et 20 ans pour le utilisation à long terme conformément à des procédures Sarawak). Les données secondaires sont probablement officielles, et après la délivrance de certificats d’utilisation fiables. Cependant, les extrapolations sur des périodes aussi des sols. L’allocation des terres forêts doit s’effectuer en longues peuvent avoir engendré une surestimation du taux tenant compte des paramètres suivants: disponibilité des de perte de couvert forestier. terres forestières dans différentes localités, politiques, Les données du Myanmar sont à jour et projets d’aménagement et d’investissement approuvés par vraisemblablement fiables. Ce pays accuse une forte perte les autorités publiques compétentes. La participation des annuelle de son couvert forestier. La dégradation des forêts populations est un élément crucial de la politique forestière est également importante. nationale. Le programme de plantations industrielles est un Les jeux de données concernant les Philippines sont autre élément important de cette politique. Le programme assez récents et compatibles, et leur fiabilité peut être vise l’établissement de 5 millions d’hectares de plantations considérée comme bonne. La perte du couvert forestier d’ici 2010. Ces plantations devront répondre à la demande (1,4 pour cent par an) est considérable pour la sous-région. économique et aux préoccupations environnementales. Les Des mesures novatrices d’aménagement visant à arrêter ce forêts relevant d’organismes publics sont soumises à des phénomène sont en cours d’élaboration. plans d’aménagement. Certains grands espaces forestiers Aucun changement important dans le couvert forestier n’appartiennent pas à ces organismes et peuvent ne pas être de Singapour ne devrait intervenir. La politique de sous aménagement. La sylviculture a comme objectif «reverdissement» et le programme d’aménagement des d’établir des plantations et de réhabiliter des forêts forêts urbaines sont des exemples intéressants à appliquer naturelles. Environ 4,8 millions d’hectares sont protégés, dans d’autres grandes villes. d’une manière ou d’une autre. Maintes aires protégées sont La période séparant les jeux de données (17 ans) pour la de petite taille et n’ont été établies qu’assez récemment. Thaïlande est longue mais il est peu probable que cela a L’agriculture itinérante, l’empiétement de l’agriculture sur déterminé une surestimation de la perte annuelle de couvert des terres forestières et les incendies constituent de sérieux forestier. Des initiatives intéressantes de remise en état des problèmes. Les exportations de bois d’œuvre sont interdites. forêts et de reboisement sont en cours. Le Viet Nam est le seul pays de la sous-région qui ait CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES enregistré une augmentation annuelle de la couverture Le Brunéi Darussalam n’a subi qu’une très modeste forestière. Les données proviennent de sources secondaires réduction annuelle de son couvert forestier. La foresterie est mais assez récentes. L’établissement de plantations permet strictement contrôlée et le pays jouit d’un niveau de vie de compenser pour environ 30 000 ha les pertes annuelles de élevé. De petites zones forestières continueront néanmoins à forêts naturelles. disparaître pour faire place aux infrastructures et aux D’une manière générale, les données sur le couvert habitations. L’établissement de plantations pourrait fort bien forestier des pays de la sous-région sont de bonne qualité et compenser ces pertes. fiables. Pour de nombreux pays, les jeux de données sont Les informations sur le couvert forestier au Cambodge compatibles. L’ancienneté de certaines informations suscite sont d’excellente qualité et raisonnablement à jour. Il des préoccupations, en particulier pour le Timor oriental et la semble que le taux de perte du couvert forestier se soit République démocratique populaire lao. Souvent de longues ralenti par rapport au taux élevé des années 80. Cependant, périodes se sont écoulées entre les inventaires de certains la dégradation des forêts reste un grave problème. pays, notamment le Brunéi Darussalam, l’Indonésie, la 174 FRA 2000 - Rapport principal

Malaisie et la Thaïlande. Des sources secondaires de données Les principales préoccupations sont l’exploitation ont été consultées pour le Timor oriental, la Malaisie et le illégale, les incendies de forêt et l’empiétement de Viet Nam, et elles pourraient s’avérer moins crédibles. l’agriculture sur les terres forestières. La participation des Pour de nombreux de pays, la dégradation des forêts parties prenantes, les nouveaux régimes de propriété, la paraît être un problème infiniment plus important que la résolution des conflits d’utilisation des terres et la perte pure et simple de couvert forestier. réhabilitation des forêts dégradées ont commencé à jouer Quelques mesures ont été prises pour constituer des aires un rôle fondamental dans l’aménagement des forêts. protégées dans tous les pays, mais à l’heure actuelle, il n’est pas possible d’évaluer leur efficacité. BIBLIOGRAPHIE La sous-région pourrait cesser d’être un important Appanah, S. et Weinland, G. 1990. Will the management exportateur de grumes issues des forêts naturelles puisque systems for hill dipterocarp forests stand up? Journal of les forêts naturelles accessibles sont, dans une large mesure, Tropical Forest Science, 3(2): 140-158. décimées. La sous-région a connu aussi un développement Indonésie. Forest Liaison Bureau (FLB). 2001. Statistics économique rapide et la demande domestique en produits on deforestation in Indonesia. Source used by FLB: forestiers va en s’accroissant. L’industrie forestière a fait Center for Data and Mapping, Planologi Agency, l’objet d’une forte expansion ces dernières décennies et les Ministry of Agriculture and Forestry (2000). pays ont désormais de grandes usines de pâte et de papier. www.eu-flb.or.id/ htm/english/references.htm. Les plantations forestières sont établies à grande échelle Poore, D. et Thang, H.C. 2000. Review of progress en vue d’atténuer la pression sur les forêts naturelles. La towards the year 2000 objective. Rapport présenté à la sous-région possède de vastes plantations et de nombreux 28e Session du Conseil international des bois tropicaux pays mettent en œuvre d’importants programmes de (XXVIII)/9/Rev.2, 24-30 mai 2000, Lima, Pérou. boisement. Cependant, il faudra du temps pour que les Yokohama, Japon, OIBT. plantations puissent remplacer les forêts naturelles comme Thaïlande. Royal Forest Department (RFD). 2000. source de matière première. Entre-temps, l’utilisation et Forestry statistics of Thailand 1999. Bangkok, Data l’aménagement rationnels de ces forêts sont impératifs. Les Center, Information Office, Royal Forest Department. forêts naturelles de la sous-région appartiennent à l’Etat. On Walton, Y.K. 1954. The regeneration of dipterocarp forest ne peut plus compter désormais sur l’abondance de ces after high lead logging. Empire Forestry Review, 33(4): ressources pour satisfaire les besoins en bois. 338-344. Asie de l’Est 175

Chapitre 25 Asie de l’Est

1. Chine 2. République populaire démocratique de Corée 3. Japon 4. République de Corée

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 25-1. Asie de l’Est: carte du couvert forestier

La sous-région d’Asie de l’Est est composée des pays de 30 000 espèces de végétaux supérieurs et 6 347 espèces suivants: la Chine, la République populaire démocratique de de vertébrés, représentant 10 pour cent et 14 pour cent Corée, le Japon et la République de Corée41 (figure 25-1). La respectivement du nombre total d’espèces présentes dans le Chine est de loin le pays le plus grand, ses 932 millions monde. Le nombre d’écosystèmes d’eau douce et marins n’a d’hectares couvrant environ 94 pour cent de l’ensemble de pas encore été évalué (Chine Department of Nature la sous-région. Conservation 1999). Un large éventail d’écosystèmes terrestres se rencontre Malgré sa taille relativement réduite, le Japon possède dans cette sous-région dont la plupart ne se trouvent qu’en des régions climatiques et topographiques d’une grande Chine. D’après le Ministère de la conservation de la nature, variété, contribuant à la diversité de la végétation forestière. en 1998, la Chine comptait 559 types d’écosystèmes Des forêts de conifères, ou mixtes de feuillus/conifères, se terrestres, y compris une vaste panoplie de forêts, trouvent dans les zones boréales ou alpines, des forêts formations arbustives, steppes, prairies, savanes, déserts et décidues dans la zone tempérée et des forêts feuillues toundras alpines. Suivant les statistiques préliminaires, le sempervirentes dans les zones chaudes ou subtropicales. pays renferme 212 types de forêts, 36 types de Les grandes forêts naturelles ne sont présentes que dans la bambouseraies, 113 types de formations arbustives, région d’Hokkaido, qui referme 59,5 pour cent de toutes les 77 types de prairies (27 typiques, 20 salées, forêts naturelles du Japon. Ces dernières occupent aussi les 9 marécageuses, 21 froides), 19 types de prairies versants des montagnes du nord-est et le centre de la région marécageuses (14 herbacées, 4 ligneuses, une tourbière), d’Honshu et les îles du sud-ouest. Dans d’autres parties du 18 types de mangroves, 55 types de steppes, 52 types de Japon, de petites forêts naturelles souvent fragmentées sont déserts et 17 de toundras alpines, une végétation alpine en disséminées dans les zones alpines ou sur les îles isolées. coussinet et une végétation alpine de talus. La Chine a plus Les zones humides ne représentent qu’un très petit pourcentage de la végétation au Japon, fournissant d’importants habitats à la faune sauvage. Parmi les zones 41 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry humides figurent un type de tourbière maintenue par les 176 FRA 2000 - Rapport principal

pluies et composée majoritairement de mousses aquatiques. 180 Un autre type de tourbière, alimenté par les rivières, est Plantation forestière 160 Forêt naturelle recouvert de bandes de roseaux (Biodiversity Center of Gain net entre 1990 et 2000 Japan 1999). Perte nette entre 1900 et 2000 En face de l’archipel japonais s’étend la péninsule 140

coréenne. La végétation y est conditionnée par les climats 120 chaud-tempéré, tempéré et froid-tempéré qui y règnent. Dans le nord, la végétation forestière se compose 100 principalement de conifères, et devient de la forêt mixte de 80 conifères/feuillus dans le centre de la péninsule. Ces forêts

mixtes sont présentes sur les côtes du sud, de l’est et de Millions d'hectares 60 l’ouest. La végétation de la zone chaude-tempérée se rencontre aussi sur la côte du sud et dans les îles. Les forêts 40 de Carpinus laxiflora occupent les vallées au sol minéral 20 exposé, composé de granite et de gneiss granitique (République de Corée Ministry of the Environment 2001). 0 e e é é Chine

RESSOURCES FORESTIéRES Japon publique publique de Cor de Cor é é L’actualisation, la précision et la portée des données sur les populaire mocratique R R é

ressources forestières varient considérablement entre les d pays. L’inventaire forestier national de Chine est très ambitieux et couvre le pays tous les cinq ans par le biais de Figure 25-2. Asie de l’Est: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets mesures sur le terrain et de la télédétection. Les données pour de la superficie forestière entre 1990 et 2000 la République populaire démocratique de Corée n’étaient pas directement disponibles, et elles ont été obtenues à partir qui pourrait s’expliquer par leurs faibles niveaux d’études basées sur la télédétection publiées en République d’exploitation et d’extraction. Le volume moyen et la de Corée. Les chiffres relatifs au couvert forestier de la biomasse moyenne des forêts en Chine sont peu élevés et se République de Corée sont basés sur une série continue de justifient par les faibles densités de beaucoup de ses forêts et rapports établis par des sous-unités nationales, révisés les grandes superficies de jeunes plantations. annuellement. Les données de l’évaluation du Japon sur les forêts et les autres terres boisées sont issues d’une mosaïque AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA de statistiques provenant de différents inventaires effectués à FORÊT des dates différentes et n’utilisant pas la même définition Deux définitions de la superficie forestière aménagée ont été (CEE-ONU/FAO 2000). utilisées en Asie de l’Est. Le Japon a répertorié comme La sous-région a connu un accroissement annuel de ses forêts aménagées celles soumises un plan officiel ou forêts de 1,8 million d’hectares dans les années 90, qui est informel ainsi que celles, conformément aux principalement le résultat des programmes de plantation en recommandations de la FAO, exclues délibérément de Chine. De petites augmentations annuelles ont été signalées toutes interventions d’aménagement. Pour les pays restants au Japon et de légères réductions annuelles en République de la sous-région, il leur a été demandé d’indiquer de Corée. Aucune évaluation du changement n’a pu être seulement la superficie de forêt aménagée suivant un plan réalisée pour la République populaire démocratique de officiel, approuvé par l’Etat. Le Japon a déclaré que Corée, faute d’informations. Cependant, la situation est 100 pour cent de ses forêts sont aménagés suivant la considérée comme relativement stable dans ce pays. Les première définition, alors que la République de Corée a forêts couvrent environ 60 pour cent des terres dans tous les annoncé que 66 pour cent de la totalité de ses forêts sont pays, à l’exception de la Chine qui a un couvert forestier couverts par un plan officiel (tableau 25-1). La Chine et la d’environ 18 pour cent. Les plantations représentent une République populaire démocratique de Corée n’ont pas part importante du domaine forestier en Chine (27 pour fourni à FRA2000 d’informations au niveau national sur les cent), au Japon (44 pour cent) et en République de Corée superficies soumises à des plans d’aménagement. (21 pour cent) (tableau 25-1, figure 25-2) Les informations En Chine, au Japon et en République de Corée plusieurs sur l’étendue des plantations dans la République populaire régimes de propriété sont appliqués. Au Japon, la plupart des démocratique de Corée ne suffisaient pas pour calculer leur forêts sont privées. En Chine et en République de Corée, les pourcentage. forêts appartiennent à des coopératives, bien que celles de la Le volume de bois et la biomasse par hectare sont République de Corée soient plus des groupes d’encadrement beaucoup plus élevés au Japon que dans les autres pays, ce de propriétaires forestiers privés. En République populaire Asie de l’Est 177

Tableau 25-1. Asie de l’Est: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan 1990-2000 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts entre 1990 et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Chine 932 743 118 397 45 083 163 480 17,5 0,1 1 806 1,2 52 61 - - Japon 37 652 13 399 10 682 24 081 64,0 0,2 3 n.s. 145 88 24 081 100 République de Corée 9 873 6 248 - 6 248 63,3 0,1 -5 -0,1 58 36 4 096 66 Rép. populaire démocratique de Corée 12 041 8 210 - 8 210 68,2 0,3 n.s. n.s. 41 25 - - Total Asie de l’Est 992 309 146 254 55 765 202 019 20,4 0,1 1 805 0,9 62 62 - - Total Asie 3 084 746 431 946 115 847 547 793 17,8 0,2 -364 -0,1 63 82 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

démocratique de Corée, toutes les forêts appartiennent à En République populaire démocratique de Corée, toutes l’Etat. En Chine, l’administration forestière publique est les forêts appartiennent à l’Etat et leur valorisation est chargée de la coordination des aires protégées, de la souvent réalisée à travers des coopératives. De grandes recherche et de l’éducation en matière forestière et de la campagnes de boisement ont été lancées dans les années 60 surveillance des ressources en eau et de l’érosion du sol. et 70, mais sont désormais suspendues. La plupart de ces Un système de protection de la faune et la flore sauvages plantations sont destinées à la production de bois de feu, et est en préparation en Chine. D’après les statistiques environ 1,2 million d’hectares de plantations se composent officielles, 630 réserves naturelles ont été créées à la fin de actuellement d’espèces exotiques. Des plans 1997, couvrant une superficie de 61,5 millions d’hectares, d’aménagement sont exigés pour toutes les forêts et le soit 6,4 pour cent du pays. Environ 14 zones écologiques gouvernement a établi, à cet effet, des règlements comprises dans le Programme sur «l’homme et la opérationnels détaillés. Le recépage est souvent pratiqué biosphère» des Nations Unies, et sept zones inscrites sur la pour régénérer les forêts naturelles. La coupe à blanc est liste internationale des zones humides remarquables, sont généralement employée pour l’exploitation des plantations, protégées. En outre, la Chine a établi 873 parcs forestiers sur alors que les systèmes de coupe sélective sont fréquemment l’ensemble du pays, représentant 7,5 millions d’hectares appliqués dans les forêts naturelles. L’étendue des aires (Chine Department of Nature Conservation 1999). protégées est incertaine, mais elle est de l’ordre de 50 000 ha. Les activités sylvicoles de la Chine sont centrées sur Quelque 40 pour cent des forêts du Japon sont publiques, l’établissement et l’aménagement de plantations. Une et les 60 pour cent restants appartiennent à des propriétaires recherche et développement considérable a été menée sur privés. Près de 2,5 millions d’hectares sont considérés l’aménagement des espèces arborées de plantation à haut comme protégés officiellement. Les produits forestiers non rendement. Les genres les plus communément trouvés dans ligneux jouent un rôle important dans l’utilisation des forêts, les plantations sont:Pinus, Larix, Eucalyptus et Populus. et les activités relatives comprennent la collecte et la L’espèce la plus répandue dans les plantations est commercialisation des champignons, des pousses de Cunninghamia lanceolata, suivant typiquement des bambou, des châtaignes, de la cire et de la laque. rotations de 25 à 30 ans, et en culture intercalaire avec du L’exploitation actuelle du bois d’œuvre est bien en dessous maïs ou des légumes, par exemple. Des espèces à usages des seuils de durabilité. Cela est dû notamment aux coûts multiples, comme Paulownia spp., gagnent en popularité. élevés d’extraction sur des terrains escarpés. Les Les plantations de rideaux-abris sont aussi utilisées plantations, où dominent les conifères, couvrent plus de fréquemment. Dans les forêts naturelles, l’objectif est leur 10,5 millions d’hectares. Parmi les espèces les plus réhabilitation par notamment le développement de pratiques communes figurent les cèdres, les cyprès et les pins. Le sugi sylvicoles qui stimulent la croissance secondaire, encore (Cryptomeria japonica) et l’hinoki (Chamaecyparis obtusa) que des efforts soient nécessaires pour remettre en état les sont deux espèces locales de valeur et très populaires. De zones de forêt dégradée. Les coupes rases sur de petites nombreuses plantations au Japon sont jeunes. superficies sont fréquentes, bien que les politiques tendent La législation forestière en vigueur dans la République désormais vers l’adoption de systèmes de coupe sélective. de Corée a été formulée en 1961 et amendée en 1994. Les feux de forêt ravagent près d’un million d’hectares par L’administration forestière est chargée de gérer les forêts du an dans la sous-région. Des mesures ont été prises pour pays et de fournir des services logistiques aux coopératives prévenir et maîtriser les incendies de forêt dans certains forestières. Ces dernières sont organisées en coopératives pays, comme l’établissement de pare-feu dans les forêts de provinciales qui appartiennent à l’une des quatre la Chine (Su Lifu 2001). coopératives fédérales. Les coopératives sont des groupes 178 FRA 2000 - Rapport principal

d’encadrement de propriétaires forestiers privés. En 1999, considérées comme responsables de la dégradation des 72 pour cent de l’ensemble du domaine forestier appartenait forêts en République populaire démocratique de Corée à des propriétaires privés, dont 57 pour cent à des aucune documentation de référence n’était disponible pour particuliers, 8 pour cent à des familles, 5 pour cent sous un le confirmer. régime de copropriété, 1 pour cent en propriété individuelle, Les informations en provenance du Japon sont jugées et 1 pour cent à des temples. L’Etat détient les 28 pour cent d’excellente qualité pour tous les paramètres évalués. restants des forêts (Korea Forest Service 2000). Même si les informations fournies par la République de Jusqu’en 1970, en République de Corée, le reboisement Corée ont été estimées fiables, une certaine ambiguïté se faisait principalement dans les forêts nationales. De ce demeure sur l’étendue de la forêt naturelle. Suivant les fait, la densité des forêts publiques est trois fois plus grande documents examinés, la faible qualité des produits issus des environ que celle des forêts privées. La plupart des plantations et les conditions défavorables nuisant à la propriétaires sont de petits exploitants avec des moyens foresterie commerciale semblent constituer les défis les plus financiers insuffisants pour acheter et entretenir des jeunes pressants. plants. Toutefois, pendant le «mouvement Saemaul» Al’exception de la Chine, tous les pays de la sous-région (Communauté nouvelle), grâce à un programme de sont intensément boisés. Malgré cela, la plupart des activités développement rural très ambitieux lancé par l’ex-président forestières visent à satisfaire les besoins locaux plutôt qu’à Park Chung-Hee en 1971, l’efficacité des associations promouvoir les exportations. La dégradation des forêts est forestières villageoises s’est grandement améliorée. Entre une préoccupation majeure dans tous les pays, sauf au 1972 et 1979, les agents forestiers et les associations Japon. Cependant, les techniques d’estimation de ce villageoises ont planté 1,4 million d’hectares en utilisant paramètre ont besoin d’être affinées pour évaluer l’état de la 3,4 millions de jeunes plants (Korea Forest service 2000). dégradation. Les pratiques sylvicoles sont largement restreintes aux plantations, où domine le système de la coupe rase. Il existe BIBLIOGRAPHIE maintenant un grand nombre de jeunes plantations. La Biodiversity Center of Japan. 1999. Convention on commercialisation des produits forestiers est problématique Biological Diversity. The first national report. Japon. en raison des coûts élevés de la main-d’œuvre et de la www.biodic.go.jp/english/biolaw/kunie/kunie_hon.html présence de grands volumes de bois endommagé, bien que CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, le gouvernement octroie actuellement des subventions pour North America, Australia, Japan and New Zealand: aider les entreprises forestières. Le pays est doté d’un grand contribution to the global Forest Resources Assessment nombre d’aires protégées dont beaucoup assurent une 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers 17. New protection contre l’érosion du sol et les glissements de York et Genève, Organisation des Nations Unies. terrain. Elles comprennent 20 parcs nationaux. Il est signalé www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm que les feux de forêts représentent un sérieux problème. Chine. Department of Nature Conservation. 1999. A country study: the richness and uniqueness of China’s CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES biodiversity. Chine Environmental Sciences Press, State En dépit de l’entreprise gigantesque que représente la Environmental Protection Administration. réalisation d’un inventaire national dans un pays si vaste, la www.zhb.gov.cn/english/biodiv/ Chine mène régulièrement des inventaires sur ses forêts. Etats-Unis d’Amérique. Library of Congress. Country studies. Bien que ces inventaires périodiques ne soient pas encore http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/ parfaitement compatibles entre eux, ils indiquent un fort Korea Forest Service. 2000. Statistical yearbook of accroissement annuel du couvert forestier, grâce à forestry 2000. République de Corée. l’établissement de plantations. En revanche, la superficie de Korea Forest Research Institute. 1999. Preliminary la forêt naturelle et son évolution sont moins clairement report on the state of plantation. République de Corée, signalées, de même que la dégradation des forêts. Forest Inventory Division. Les informations fournies par la République populaire République de Corée. Ministry of the Environment. démocratique de Corée sont insuffisantes. De fait, le 2001. Korean biodiversity clearing-house mechanism. programme FRA2000 a eu recours à une étude secondaire Convention on Biological Diversity. www.moenv.go.kr/ par télédétection, réalisée par l’institut de recherche Su Lifu. 2001. The Study and planning of firebreaks in forestière de la République de Corée pour obtenir des China. Global Fire Monitoring Centre. données. Bien que la sécheresse et la famine soient www.unifreiburg.de/ Europe 179

Chapitre 26 Europe

1. Europe du Nord 2. Europe centrale 3. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine 4. Europe du Sud

Carte du couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 26-1. Europe: division sous-régionale utilisée dans ce rapport

L’Europe (voir figure 26-142 et tableau 26-1) est couverte supérieure à la moyenne mondiale. Cependant, la par environ 1 milliard d’hectares de forêts, soit 27 pour cent superficie par habitant est beaucoup plus faible en Europe du total mondial. La Fédération de Russie, à elle seule, centrale et en Europe du sud. Presque toutes les forêts se possède 851 millions d’hectares, la Suède et la Finlande situent dans le domaine écologique boréal, et l’Europe comptent ensemble 49 millions d’hectares. Aux 38 pays possède quasiment 80 pour cent de toutes les forêts restants vont moins de 15 pour cent des forêts de la boréales de conifères. Le changement net de la superficie sous-région. Au total, l’Europe détient 1,4 ha de forêt par forestière est positif et s’élève annuellement à 881 000 ha, habitant, superficie moyenne qui est considérablement soit 1 pour cent par an.

42 La division en sous-régions a pour seul objectif de faciliter la synthèse des données à un niveau géographique intermédiaire et ne traduit aucune opinion ou considération politique dans le choix des pays. La représentation graphique des limites nationales des pays ne traduit aucune opinion de la FAO quant à l’étendue des pays ou au tracé de leurs frontières nationales. 180 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 26-1. Europe: ressources forestières par sous-région

Sous-région Superficie Superficie forestière en 2000 Changement de la Volume et biomasse des terres superficie entre aérienne Forêts Plantations Total forêts 1990 et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha Bélarus, Fédération de Russie, République de Moldova, Ukraine 1 770 830 848 742 21 961 870 703 49,2 4,1 423 0,0 106 56 Europe centrale 196 358 47 766 4 114 51 880 26,4 0,2 152 0,3 222 117 Europe du Nord 129 019 63 332 1 613 64 945 50,3 2,5 70 0,1 105 60 Europe du Sud 163 750 47 397 4 327 51 723 31,6 0,3 233 0,5 112 60 Total Europe 2 259 957 1 007 236 32 015 1 039 251 46,0 1,4 881 0,1 112 59 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 Source:Annexe3, Tableaux 3, 4, 6 et 7. Europe: zones écologiques 181

Chapitre 27 Europe: zones écologiques

Figure 27-1. Europe du Nord, centrale et du Sud: zones écologiques

Les figures 27-1 et 27-2 montrent la répartition des zones Crète). La quantité de pluie décroît légèrement vers l’est. La écologiques en Europe. Le tableau 27-1 contient les température moyenne du mois le plus chaud varie entre 25° et statistiques sur les superficies par sous-région et le tableau 28°C, et celle du mois le plus froid entre 6° et 13°C. 27-2 indique le pourcentage de forêt dans chaque zone par La végétation d’origine, qui consistait en forêts sous-région. sclérophylles sempervirentes, a longtemps souffert de l’impact des activités anthropiques. La composition en FORÊT SUBTROPICALE SÈCHE espèces arborées n’est habituellement pas très riche. Une En Europe, les forêts subtropicales sèches se situent dans la seule espèce domine typiquement le couvert, souvent une région méditerranéenne au-dessous de 800 m d’altitude, espèce de chêne sempervirent. Quercus ilex et ses incluant la péninsule Ibérique (à l’exception du nord), le différentes sous-espèces se font concurrence le plus souvent bassin du Rhône, la péninsule apennine, la Dalmatie et la dans des sites humides ou subhumides. Sous une strate Grèce, ainsi que toutes les îles européennes de la d’arbres hauts de 15 à 18 m formant un couvert fermé, on Méditerranée. La répartition des espèces Olea europaea et trouve normalement des arbustes de 3 à 5 m. Quercus ilex définit approximativement leur limite. Le climat méditerranéen offre des étés secs et chauds, et FORÊT SUBTROPICALE DE MONTAGNE des hivers humides froids, sans gelées importantes. Le Cette zone comprend la chaîne ibérique (monts maximum de précipitations tombe normalement en Cantabriques, Sistema Central, Sistema Iberico, Penibética, novembre/décembre et février/mars. Un relief très accidenté Pyrénées), les Apennins, les montagnes grecques (Pinde, détermine de grandes différences locales. La moyenne Olympe, Péloponnèse, Crète) ainsi que les montagnes de annuelle des précipitations est comprise entre 400 et 900 mm, Corse et de Sardaigne. La zone commence à environ et rarement au-dessus de 1 200 mm (Corfou par exemple) ou 600-800 m de hauteur et s’étend jusqu’à 2 000 m, et au-dessous de 400 mm (sud-est de l’Espagne, sud-est de la localement jusqu’à 3 500 m. 182 FRA 2000 - Rapport principal

Figure 27-2. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie, Ukraine: zones écologiques

La région est caractérisée par des précipitations plus et est remplacée dans la plaine du Pô par un paramètre abondantes et une période de sécheresse estivale plus courte climatique différent aux effets semblables. La température que dans les plaines adjacentes. Les températures sont plus annuelle moyenne est comprise entre 7° et 13°C, et les basses et accompagnées de gelées plus fréquentes. précipitations annuelles varient entre 600 et 1 700 mm. Bien Contrairement aux forêts sclérophylles sèches, la que le long des côtes, la température du mois le plus froid ne végétation de cette zone est formée en général d’espèces de tombe pas au-dessous de 0°C, la température moyenne vers chêne décidues. Ces forêts sont habituellement assez l’intérieur est localement inférieure à 0°C. fermées et ombragées. Dans la péninsule Ibérique, les forêts Différents types de forêts de hêtres (Fagus sylvatica) à Quercus pyrenaica dominent sur la roche-mère siliceuse, et de forêts de hêtres mixtes forment la végétation alors que Q. faginea occupe des terrains basiques. Dans les dominante. Ces formations sont les plus importantes en Pyrénées et vers l’est, Quercus pubescens et d’autres Allemagne et dans les pays voisins. Les forêts pures de espèces de chêne prédominent. Les forêts fermées et hêtres sont relativement denses. Dans les zones océaniques, ombragées à Fagus sylvatica, en partie avec Abies alba ou Ilex aquifolium est l’espèce caractéristique de la strate Picea abies et localement Betula pubescens, remplacent les arbustive. Sur les sols pauvres en éléments nutritifs et forêts de chênes décidus à de plus hautes altitudes. Dans la acides, le hêtre est partiellement mélangé dans le couvert à chaîne grecque du Pinde, Abies borisii-regis substitue Abies Quercus robur et Quercus petraea. Ces peuplements sont alba et constitue souvent l’espèce dominante. Ades pauvres en espèces. Aujourd’hui, ces forêts de hêtres altitudes encore supérieures, le chêne et le hêtre cèdent la naturelles ont été largement converties en exploitations place au genévrier et au cyprès (Juniperus thurifera, agricoles, ou ont été transformées en forêts mixtes de J. excelsa, J. foetidissima, J. polycarpos, Cupressus chênes/charmes. De grandes superficies ont été reboisées sempervirens) ou au pin (Pinus nigra), ainsi qu’au sapin en épicéas (Picea spp.) et en sapin de Douglas (Abies pinsapo dans la péninsule Ibérique, et A. cephalonica (Pseudotsuga spp.). en Grèce). Hors de l’aire de distribution du hêtre, des forêts de chênes et de frênes (Quercus robur, Fraxinus excelsior) FORÊT TEMPÉRÉE OCÉANIQUE avec Corylus avellana occupent les terrains basiques, La zone de forêt tempérée océanique regroupe des aires souvent calcaires. Les forêts de chênes/charmes (Quercus géographiquement séparées et comprend les côtes petraea, Carpinus betulus) dominent périodiquement les maritimes de l’Espagne et du Portugal (Galice, Asturies, sols humides. Ces forêts ont souvent une structure verticale Cantabrie, Pays basque), les îles britanniques à l’exception particulière avec une canopée et un sous-étage. Au sud des des plateaux et des régions montagneuses de l’Ecosse, la Alpes, Quercus cerris est parfois présent avec le chêne et le France sauf les parties montagneuses et méditerranéennes charme. Dans le sud-ouest de la zone, les forêts de Quercus du sud-est, l’Europe centrale à l’ouest de la ligne Dantzig- pubescens occupent les zones au climat plus doux. Erfurt-Vienne et au sud des Alpes, y compris la plaine du Pô. En Scandinavie, sont inclus la totalité du Danemark, FORÊT TEMPÉRÉE CONTINENTALE l’extrême sud de la Suède et une bande étroite bordant la Cette zone forme un triangle irrégulier dont Oslo, Sofia et côte de la Norvège. En outre, quelques fjords abrités du Oufa constituent les sommets. Le sud de la Suède, l’est de climat jusqu’à 64° N appartiennent à cette zone. l’Europe au sud de la ligne Helsinki-Novgorod-Perm et au Le climat est influencé par le Gulf Stream et par la nord de la ligne Bucarest-Charkov-Oufa en font partie. En proximité de l’océan. Leur influence décroît vers l’intérieur outre, la majeure partie de la péninsule balkanique et les Europe: zones écologiques 183

Tableau 27-1. Europe: étendue des zones écologiques Sous-région Superficie totale des zones écologiques (millions ha)

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Bélarus, Rép. de Moldova, Féd. de Russie, Ukraine 247 119 9 42 553 141 476 205 Europe centrale 117 51 24 1 1 Europe du Nord 330 69 36 Europe du Sud 76 15 10 42 3 20 Total Europe 76 15 130 371 122 9 87 624 141 513 206 TOTAL MONDIAL 1 468 1 117 755 839 1 192 459 471 156 491 674 490 182 726 593 552 729 865 407 632 564 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Tableau 27-2. Europe: pourcentage de forêt par zone écologique Sous-région Pourcentage de forêt dans la zone écologique

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Bélarus, Rép. de Moldova, Féd. de Russie, Ukraine 35 8 74 72 19 55 3 Europe centrale 20 24 59 Europe du Nord 48 57 70 22 Europe du Sud 53 38 34 29 63 Total Europe 53 38 22 35 8 67 71 19 53 3 TOTAL MONDIAL 69 31 64 7 0 26 31 45 9 2 20 25 34 4 1 26 66 26 50 2 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

piémonts des montagnes de Crimée et du Caucase sols plus acides et plus secs, les forêts de pins remplacent appartiennent à cette zone. celles d’épicéa. L’influence réduite du Gulf Stream provoque une Plus au sud encore, les forêts feuillues décidues sont diminution progressive des précipitations annuelles de représentées par des formations mixtes de chênes/charmes l’ouest (700 mm environ) vers l’est (400 mm environ). Les et de tilleuls/chênes. Les forêts mixtes de chênes/charmes étés sont chauds et les hivers froids dans la majeure partie de sont composées de Quercus robur, Quercus petraea, la région. La température annuelle moyenne est comprise Carpinus betulus et Tilia cordata. Des espèces associées entre 6° et 13°C à l’ouest et décroît entre 3° et 9°C à l’est. La comme Fraxinus excelsior et Acer campestre y sont température du mois le plus froid est de moins de 0°C en également importantes. On trouve les forêts mixtes de Scandinavie et d’environ 0°C dans les Balkans, et au- tilleuls/chênes à l’est de la limite de l’aire de répartition des dessous de -10°C dans les montagnes de l’Oural. Dans le forêts mixtes de chênes/charmes. Quercus robur et Tilia nord de la zone, la température moyenne diminue pendant cordata dominent la strate arborée. Les déboisements ont plus de deux mois au-dessous de 0°C. De plus, les décimé de façon massive ce type de forêt. précipitations s’affaiblissent du nord-ouest (au-dessus de Les forêts de chênes sessiles (Quercus petraea) et de 700 mm) au sud-est (400 mm). Localement, sur les chênes des Balkans (Quercus spp.) sont présentes piémonts du Caucase, les pluies sont très abondantes. principalement dans le sud-est de l’Europe et les pays La zone supporte différents types de forêts répartis balkaniques. Ces forêts mixtes riches en espèces et plus suivant des gradients locaux et régionaux de climat et de ouvertes, dominées par Quercus cerris et Quercus frainetto, disponibilité en nutriments. Dans le nord, des forêts mixtes occupent la partie centrale de la péninsule balkanique. de feuillus/conifères forment une ceinture parallèle au Aujourd’hui, ces forêts jadis denses sont fortement réduites cercle de latitude. Les forêts d’épicéas (Picea abies) et dispersées après une longue exploitation sous traitement constituent la majeure partie du couvert forestier. Sur des en taillis-sous-futaie et à des fins agricoles. 184 FRA 2000 - Rapport principal

Les marais et les tourbières arborés se rencontrent sous occupent une place secondaire. Ala limite de la végétation la forme de petits îlots dans toute la zone. De grandes arborescente, on trouve parfois des formations de pins étendues de cette végétation subsistent encore dans les rabougris (Pinus mugo) ou de Rhododendron spp. Ces plaines de la Pologne et du Bélarus. Sur des sites humides en formations basses et le krummholz se transforment à des permanence, l’espèce arborée dominante est Alnus altitudes supérieures en herbages alpins, en différents types glutinosa en association avec Picea abies. de végétation arbustive naine et en végétation sur roche et La végétation des plaines alluviales prédomine le long sur éboulis au niveau de la ceinture alpine de l’étage nival. des cours moyens et inférieurs des grands fleuves: Rhin, Dans l’Oural, la zonation altitudinale commence avec Elbe, Oder, Vistule, Pripet, Desna, Volga, Save et Danube. les forêts de tilleuls/chênes (Quercus robur, Tilia cordata) En raison des inondations prolongées, les forêts alluviales au niveau le plus bas, suivies de forêts de sapins et d’épicéas de saules et peupliers (Salix alba, Salix fragilis, Populus (Abies sibirica, Picea obovata) avec un tapis herbacé, en nigra et Populus alba) sont plutôt pauvres en espèces. La présence d’espèces feuillues comme Ulmus glabra et Tilia végétation feuillue des plaines alluviales a une structure cordata, ainsi que des forêts de pins (Pinus sylvestris) avec extrêmement diversifiée et comprend Quercus robur, Larix sibirica. Fraxinus excelsior, Ulmus minor, Ulmus laevis et Fraxinus angustifolia (en Europe du sud-est). La régularisation des FORÊT BORÉALE DE CONIFÈRES cours d’eau et les barrages ont décimé des habitats quasi Cette zone recouvre certaines parties de la Norvège, la naturels, et aujourd’hui seuls des fragments des forêts majeure partie de la Suède, la quasi-totalité de la Finlande, d’origine de plaine alluviale subsistent encore. le nord de l’Ecosse et une large ceinture dans la partie ouest de la Fédération de Russie au sud du cercle polaire arctique, SYSTéMES MONTAGNEUX TEMPÉRÉS ainsi que le sud de l’Islande. Elle s’étend sur de vastes Cette zone comprend les parties montagneuses du domaine surfaces dans la partie orientale de la Fédération de Russie. tempéré, y compris les monts Cantabriques, les Pyrénées, le Un îlot de forêt boréale de plaine se trouve dans l’Extrême- Massif central, le Jura, les Alpes, les sommets des Orient de la Fédération de Russie, au nord du fleuve Amour. montagnes des îles britanniques, les montagnes de l’Europe La partie ouest de la zone a un climat frais-tempéré et centrale, les Carpates, les Alpes dinariques, les montagnes humide, qui est océanique à l’ouest, et subcontinental à balkaniques, celles de Rhodope, le haut et bas Caucase et les l’intérieur et à l’est. La température annuelle moyenne est piémonts des monts Talych ainsi que le sud de l’Oural. généralement basse et comprise entre 8°C en Ecosse et un Au niveau de la ceinture altitudinale la plus élevée du peu plus de 1°C dans le nord de la Fédération de Russie. Les domaine tempéré, la région montagneuse se caractérise par précipitations vont de plus de 900 mm dans l’ouest à des précipitations généralement plus abondantes et des 400 mm à l’est, les extrêmes s’établissant entre 1 200 et températures plus basses. Le climat est extrêmement varié. 300 mm. Une courte période de végétation (moins de Les précipitations sont comprises entre moins de 500 mm à 120 jours) caractérise la zone. L’évaporation est faible, et les plus de 3 000 mm. La température annuelle moyenne varie périodes de sécheresse prolongée sont rares. La neige couvre entre -4° et 8°C (12°C localement) et la température normalement le sol pendant plusieurs mois durant l’hiver. moyenne du mois de janvier fluctue entre -10° et -4°C sur Le climat de la Sibérie boréale occidentale est influencé les sommets. par la quantité d’énergie solaire reçue, l’océan Atlantique à Les forêts de hêtre (Fagus spp.), en particulier celles l’ouest et le puissant anticyclone sibérien d’hiver de l’est. Le mélangées à Abies alba, Picea abies, Acer pseudoplatanus, climat de la partie nord subit l’influence des processus Fraxinus excelsior et Ulmus glabra, forment la végétation atmosphériques arctiques. Au sud, les basses températures de la ceinture inférieure. Comme dans la région océanique, hivernales contrastent avec les températures estivales qui aux altitudes plus élevées, les forêts de hêtre pures sont sont relativement élevées. Les précipitations maximales relativement denses. Plus haut encore, d’autres espèces (500 mm en moyenne) tombent au centre de la plaine arborées tendent à dominer. Al’est, l’espèce Fagus sylvatica (environ à 60°N); au nord et au sud les précipitations sont (subsp. sylvatica) est remplacée par Fagus sylvatica subsp. plus faibles. Dans toute la zone, les pluies se concentrent moesiaca, et plus à l’est encore par F. sylvatica subsp. pendant la période de végétation ou saison chaude. La orientalis. couverture neigeuse joue un rôle significatif dans la Sibérie Ades altitudes encore supérieures, les forêts de sapins et occidentale, définissant la profondeur des sols gelés en hiver d’épicéas (Abies alba, A. borisii-regis, A. nordmanniana, et déterminant l’hydromorphie en été. Picea abies, P. orientalis et P. omorika) remplacent les En Sibérie occidentale, la température annuelle forêts de hêtres. L’un ou l’autre des genres Abies ou Picea moyenne est d’environ -4°C (de -22° à -24°C en janvier, et peuvent dominer. Pinus sylvestris, Fagus sylvatica, de 16° à 17°C en juillet), la période de végétation dure quelques Quercus robur, et des espèces pionnières comme environ 85 jours, la couverture neigeuse persiste de 190 à Sorbus aucuparia, Populus tremula et Betula pendula 200 jours et les précipitations annuelles sont comprises Europe: zones écologiques 185

entre 410 et 450 mm. Au sud, le climat devient Dans l’est de la Fédération de Russie, la répartition de la considérablement plus chaud. Entre les fleuves Irtych et végétation est définie par la zonalité et la continentalité du Iénisseï, la température annuelle moyenne s’accroît et varie climat. La forte humidité dans la partie ouest favorise la entre -0,4° et -1°C (de -18° à -21°C en janvier et de 16,5° à présence de forêts de conifères sombres (dominées par 18° en juillet), la période de végétation dure de 100 à 115 jours, l’épicéa et le sapin) alors que la sécheresse et la la couverture neigeuse se maintient de 175 à 190 jours et les continentalité s’accentuant vers l’est, favorisent les forêts de précipitations sont comprises entre 410 et 550 mm. conifères clairs (formées surtout de mélèzes mais aussi de Dans la taïga clairsemée à l’est du plateau sibérien pins au sud). moyen, le climat est continental avec de rares précipitations, Les marais arborés et les prairies marécageuses des printemps secs et des hivers rigoureux. La température dominent la taïga du nord de la plaine sibérienne annuelle va de -11° à -13°C (de -38° à -43°C en janvier; de occidentale. Les forêts sont confinées dans les vallées 14° à 17°C en juillet), la période de végétation s’étale sur fluviales bien drainées. Elles sont dominées par le pin 63 à 73 jours, la couverture neigeuse persiste de 228 à cembro de Sibérie (Pinus sibirica) mélangé à l’épicéa de 237 jours et les précipitations sont comprises entre 200 et Sibérie (Picea obovata), au bouleau (Betula pendula) et au 290 mm. Une grande partie de cette zone est couverte d’un mélèze de Sibérie (Larix sibirica) dans le nord, et à des pergélisol qui est très profond (jusqu’à 600 mm) et froid sapins à croissance lente (Abies sibirica) dans le sud. Les (de -8° à -12°C) dans le nord, et qui a un impact crucial sur la forêts secondaires de bouleaux sont fréquentes. structure et le fonctionnement des écosystèmes forestiers. Différentes tourbières hautes et de transition La limite inférieure du dégel saisonnier varie entre 0,2 à prédominent dans la taïga centrale. Des forêts clairsemées 0,5 m sur les terres humides, voire entre 0,5 et 0,8 m sur les de cèdres avec quelques bouleaux se développent terrains drainés. habituellement dans les vallées. Vers le sud, le nombre de Les glaciers de l’Europe du nord ont pratiquement zones humides diminue sensiblement. Les forêts de cèdres- éliminé la plupart des espèces végétales. Cette grande épicéas et de cèdres-épicéas-sapins couvrent les zones perturbation naturelle est encore visible dans la diversité des d’altitude dans la taïga centrale et méridionale. Les forêts de espèces et de la végétation de la région. La plupart des forêts bouleaux (Betula pendula) et de trembles (Populus tremula) boréales ne sont dominées que par quelques espèces augmentent vers le sud. Les forêts de pins se développant arborées de conifères, l’épicéa principalement (Picea abies) sur un tapis de lichens sont présentes sur les sables drainés. sur les sols plus humides, et les pins (Pinus sylvestris) sur les Al’est du fleuve Iénisseï, la taïga de conifères sombres terrains plus secs. Al’est de la mer Blanche, notamment plus cède la place à des forêts de conifères clairs, formées de près de l’Oural, on trouve aussi des espèces sibériennes de mélèzes et de pins. Au nord, dans le bassin du fleuve conifères comme Pinus sibirica, Abies sibirica et Larix Podkamennaja Tunguska, prédominent les forêts de sibirica. Des espèces décidues comme le bouleau (Betula mélèzes-pins et les forêts de pins sur tapis de mousses. Les spp.), le tremble (Populus tremula), l’aulne (Alnus spp.) et le forêts d’épicéas et de cèdres, parsemées de bouleaux et de saule (Salix spp.) sont caractéristiques des premiers étages trembles, sont présentes dans les vallées fluviales. Des altitudinaux (le bouleau et l’aulne, en particulier) ou tourbières hautes occupent d’importantes zones. Au sud peuvent former de petits peuplements parmi les conifères. prédomine le pin. Les forêts asiatiques de pins les plus Les peuplements d’essences décidues occupent productives se trouvent dans le bassin de fleuve Angara où principalement des habitats spécifiques, souvent perturbés le volume sur pied sur les meilleurs sites peut atteindre 500 à par le feu ou les inondations, ou sur des sols particuliers. 600 m3 par hectare. Les bourbiers forment des éléments en mosaïque Al’est, dans le centre de la république de Sakha, le caractéristiques du paysage avec différents types de forêts. mélèze est l’espèce dominante. D’autres espèces, Dans certaines parties du nord de la Finlande, ces bourbiers notamment le pin et le bouleau, couvrent moins de 10 pour couvrent près de 50 pour cent des terres. Les tourbières cent des terres boisées. Au nord, dans le nord-ouest de la hautes, bombées au centre en raison du développement de la Sakha et partiellement en Evenkija, et dans le district tourbe, se rencontrent dans le sud de cette zone. Les types de national de Taïmyr, les forêts clairsemées de mélèzes de la bourbiers les plus communs de la région boréale sont les taïga du nord couvrent environ 95 pour cent des zones tourbières basses que l’on trouve sur des terrains plats ou boisées. Le pin nain (Pinus pumila) occupe 4 ou 5 pour cent, légèrement inclinés, alternant souvent avec des petites nappes alors que le bouleau est très rare. Les forêts clairsemées de d’eau libre, des tourbières hautes et des tourbières asséchées mélèzes sont répandues dans le sud et présentent un sous- au sol ferme. Beaucoup de ces zones, en Fennoscandie en étage épars d’épicéas de Sibérie (Picea obovata). particulier, sont sillonnées de tranchées et ont été drainées partiellement à des fins agricoles ou forestières. Les TOUNDRA BORÉALE BOISÉE technologies actuelles peuvent restructurer et transformer les En Europe, la toundra boréale boisée forme une ceinture forêts boréales et le paysage sur de grands espaces. étroite sur la péninsule de Kola et le long du cercle polaire 186 FRA 2000 - Rapport principal

arctique jusqu’aux montagnes de l’Oural. Au-delà de forêts typiquement clairsemées, l’espèce dominante est le l’Oural, la zone écologique consiste en une ceinture assez mélèze de Sibérie (Larix sibirica) mélangé à l’épicéa de large qui s’étend jusqu’à la côte du Pacifique. De vastes Sibérie (Picea obovata). En Sibérie centrale, c’est Larix superficies de végétation de toundra et de tourbière alternent gmelinii qui prévaut et l’épicéa forme le deuxième étage du avec des forêts et des formations arbustives clairsemées et à couvert. Vers l’est, dans les bassins des fleuves Indiguirka et faible productivité. Le nord de la zone, d’une largeur de Kolyma, les principales espèces sont Larix gmelinii et 100 à 250-300 km, est constitué par une «ceinture L. cajanderi. Cette dernière remplace L. gmelinii à l’est du dépourvue d’arbres d’origine anthropique» où l’absence de fleuve Lena. Pinus pumila et des saules rabougris (Salix forêts est la conséquence de perturbation humaine ou udensis, S. schwerin) abondent et empiètent sur les aires de naturelle, notamment par des incendies. basse-futaie. Populus suaveolens et Chosenia arbutifolia Le climat est froid mais humide. Dans la partie sont présents dans les vallées fluviales. La limite européenne, les précipitations annuelles moyennes sont septentrionale de la végétation arborescente suit le cours du comprises entre 700 mm dans la péninsule de Kola, et 500 à fleuve Kolyma au nord de 69°N et à environ 65°N dans la 550 mm à l’est du fleuve Pechora. La température annuelle presqu’île de Tchoukotka, se caractérisant par la présence de moyenne dans la péninsule de Kola est de -1° ou -2°C Populus suaveolens, Chosenia arbutifolia et de Duschekia (-10° à -12°C en moyenne en janvier; 9° à 12°C en juillet). kamtschatica. Le pergélisol est discontinu mais très étendu. Al’est, le climat est fortement influencé par les masses SYSTéMES MONTAGNEUX BORÉAUX d’air arctiques continentales et partiellement maritimes, et La zone de montagne boréale consiste en six régions devient plus modéré dans l’Extrême-Orient. La rigueur des montagneuses isolées - les montagnes de l’Islande, les hauts hivers s’accroît de la côte vers l’intérieur. Tous les territoires plateaux d’Ecosse, les montagnes de Scandinavie, l’Oural, sont recouverts d’un pergélisol continu profond et froid. Le les sommets septentrionaux des montagnes de la Sibérie climat est plus rigoureux en Sibérie centrale (entre les fleuves centrale et les grands territoires montagneux qui occupent le Iénisseï et Lena) avec une température annuelle moyenne sud de la Sibérie et recouvrent la majeure partie de la variant entre -12° et -15°C (de -31° à -42°C en janvier, et de république de Sakha et de l’Extrême-Orient russe. 11° à 14° en juillet). La température minimale atteint -58°C, Dans les montagnes de l’Europe du nord, la température voire -65°C. La période de végétation est très courte, ne annuelle moyenne est presque partout inférieure à 4°C. Elle durant que de 35 à 60 jours. Les précipitations annuelles sont n’atteint 7°C que sur les côtes du sud de la Norvège. Les comprises entre 240 et 400 mm. Dans toute la zone, les précipitations annuelles sont d’environ 400 mm dans l’est et pluies, pour l’essentiel, tombent pendant la saison chaude. augmentent vers l’ouest, bien que les précipitations La végétation de cette partie européenne de la zone orographiques puissent être beaucoup plus abondantes comprend des formations boisées ouvertes composées localement. Dans l’est de la Fédération de Russie, le climat de d’arbres de petite taille, en général de 4 à 5 m de hauteur. cette zone est extrêmement varié mais généralement Dans les peuplements prédominent Betula pubescens subsp. rigoureux. La couverture neigeuse est normalement czerepanovii et Picea obovata. Bien que Picea obovata soit abondante et persiste très longtemps. Un pergélisol continu et dominant dans le nord de la plaine russe et dans l’Oural, profond prédomine. Le climat le plus rigoureux se rencontre Betula pubescens subsp. czerepanovii constitue les dans les montagnes de la Sibérie centrale et dans celles du formations boisées des zones subocéaniques du nord-est de nord-est de la Fédération de Russie. Ici, les températures l’Europe. Plus loin vers l’est, on trouve des formations annuelles moyennes sont comprises entre -11° et -14°C, boisées de Larix sibirica en petits peuplements isolés sur celles de janvier tombant au-dessous de -35°, voire -43°C, et des sols sablonneux. Des bourbiers occupent souvent les les températures minimales atteignant des pics à -50° et -60°C. dépressions humides, alors que la toundra boisée recouvre En juillet, les températures vont de 13° à 16°C, mais la les versants et d’autres terrains bien drainés. période de végétation dans ces régions ne dure que de 60 à Al’est de l’Oural, les formations boisées ouvertes se 80 jours. Les précipitations annuelles varient entre 200 et rencontrent habituellement dans les basses terres bien 300 mm, principalement sous forme de neige. Les conditions drainées alternant avec la toundra et les bourbiers. Dans le météorologiques sont moins rigoureuses dans d’autres zones sud de la zone, des forêts clairsemées de conifères longent montagneuses, en particulier avec des températures les vallées fluviales en bandes de plusieurs kilomètres de minimales (janvier) plus élevées. On observe une grande large. Dans la plupart des cas, les arbres sont de structure variation dans la quantité de précipitations; dans le Haut Altaï irrégulière, et leurs fûts tordus et leurs houppiers occidental, par exemple, les précipitations atteignent 2 000 mm; asymétriques en forme de drapeaux les font ressembler cette abondance de pluie conjuguée à la température plutôt parfois à des plantes rampantes arborescentes. Les douce favorise le développement de forêts de conifères processus cryogéniques du sol sont souvent à l’origine de ce sombres. Dans le bas Altaï oriental, les précipitations, très phénomène de «forêt ivre». En Sibérie occidentale, dans les inférieures, favorisent la constitution de forêts de mélèzes. Europe: zones écologiques 187

Les forêts de bouleaux sont largement distribuées dans association avec le cèdre, l’épicéa (Picea obovata) et Pinus la partie européenne de la zone. Elles se composent de forêts pumila dans les sous-étages. Des pins nains et des aulnes plus ou moins ouvertes à Betula pubescens subsp. forment la ceinture subalpine. Les forêts de pins sont czerepanovii, partiellement en association avec des pins présentes dans les vallées fluviales. Vers l’est, les espèces de (Pinus sylvestris) dans l’est. Au-dessus de la limite de la conifères sombres ne jouent pas un rôle significatif mais on végétation arborescente, la végétation forestière est trouve communément le pin et le bouleau. Des forêts remplacée par une végétation boréale alpine ainsi que par relativement productives, de mélèzes et de pins, sont une végétation typique de l’étage subnival ou nival. En présentes à l’est, en particulier dans les chaînes de montagne Islande, une végétation pionnière clairsemée de montagne plus proches de la côte du Pacifique. occupe les hautes altitudes alors que dans les plateaux de Dans les montagnes de l’Asie russe du sud-ouest, la l’Ecosse, des tourbières, des landes et des végétations végétation forestière consiste, dans le nord, en forêts de arbustives naines recouvrent les collines. Dans les mélèzes sur les sols froids et en forêts d’épicéas (Picea montagnes de l’Oural, des forêts de conifères (Picea ajanensis) sur des sols plus chauds, avec un mélange obovata, Pinus sibirica et Abies sibirica) sont présentes d’Abies nephrolepis, Betula platyphylla et Pinus sylvestris. communément. Le peuplier (Populus maximoviczii), Padus asiatica et Dans l’est de la Fédération de Russie, la distribution de P. maackii, et d’autres espèces encore sont fréquents dans la la végétation forestière, la composition des espèces et la ceinture inférieure. Pinus pumila est largement distribuée productivité des forêts varient largement dans les différents dans les zones de hautes altitudes. Au sud-est, l’épicéa territoires montagneux. La répartition altitudinale des (Picea ajanensis) et le sapin (Abies nephrolepis), mélangés ceintures de végétation et des forêts, en particulier, dépend à Pinus koraiensis, et des espèces feuillues forment la de facteurs comme la localisation géographique, le climat, végétation forestière zonale. Pinus koraiensis, l’épicéa, le la hauteur du système montagneux, l’orientation des sapin et des espèces feuillues, y compris Tilia amurensis, versants, etc. Bien que la température soit un facteur différents érables (Acer spp.) etc., forment un type commun limitant important dans le nord, l’abondance des de forêt. Un mélange significatif de Fraxinus mandshurica, précipitations et l’humidité de l’air déterminent la Ulmus laciniata et Juglans mandshurica constitue une répartition des ceintures altitudinales de forêts dans le sud. ceinture de forêts mixtes de feuillus/conifères, notamment Aux altitudes moyenne du plateau sibérien, les forêts de dans les vallées fluviales et les parties basses des mélèzes (Larix gmelinii) se rencontrent jusqu’à 750-850 m montagnes. Les forêts de Pinus koraiensis ont diminué dans le sud et jusqu’à 450-600 m sur les versants du nord considérablement au cours des dernières décennies, en orientés vers le sud. Dans les parties centrales et orientales raison de l’insuffisance d’aménagement. Les plaines du du plateau, les forêts ne couvrent que de petites zones à bassin inférieur du fleuve Amour sont couvertes de forêts l’embouchure de quelques rivières. Une taïga de conifères d’épicéas et de sapins, de même que la majeure partie de la sombres domine dans l’Altaï occidental, la chaîne de Salaïr, ceinture forestière du Sikhote-Aline septentrional et moyen. Kusnetsky Ala-Tau et le nord du Saïan occidental. Au-dessus Dans le nord-est de la Fédération de Russie (la montagne de la ceinture de forêts de trembles et de sapins (Abies de Yukaguir), des forêts clairsemées de mélèzes (Larix sibirica) sur les piémonts s’étend une ceinture de taïga cajanderi), soit en peuplements purs, soit en association avec constituée de sapins («chernevaja») entre 400-600 m et Betula spp., couvrent de vastes superficies. Le saule de 800-900 m, avec des trembles dans les parties plus basses et Corée et le peuplier croissent dans les vallées fluviales. des pins cembro de Sibérie (Pinus sibirica) dans les parties Pinus pumila n’occupe que de petites superficies en raison supérieures. Encore plus haut (jusqu’à 1 400-1 500 m) se de la rigueur du climat. Dans la partie centrale, dominée par trouvent des forêts de conifères sombres typiques dominées les systèmes montagneux des chaînes de Verkhoïansk et par les cèdres et les sapins, et parsemées d’épicéas. Les Tcherski, une ceinture subalpine de Pinus pumila est forêts de cèdres occupent une ceinture subalpine à partir de présente entre 1 400 et 1 800 m. Des forêts clairsemées de 1 500 jusqu’à 1 800 m. La ceinture de forêts la plus élevée mélèzes forment une ceinture allant approximativement de (de 1 800 à 2 400) est habituellement formée de forêts de 500 m à 1 400 sur les versants méridionaux. Des forêts de cèdres-mélèzes. L’Altaï oriental a un étage bien développé mélèzes relativement denses couvrent les ceintures de forêts de mélèzes. Les forêts de la région de Touva sont altitudinales inférieures et les vallées fluviales. Les feux de représentées pour l’essentiel par le mélèze qui couvre les forêts réduisent souvent la productivité des forêts de piémonts et les montagnes d’altitude moyenne (jusqu’à mélèzes. On observe quatre grandes ceintures altitudinales à 1 400 m). Les cèdres forment une ceinture étroite au-dessus l’est, dans la zone côtière de la mer d’Okhotsk. Du bas vers le des forêts de mélèzes, habituellement dans la partie orientale haut, elles consistent en une ceinture de forêts denses de de Touva (de 1 700 à 1 900 m). mélèzes à 400-500 m; des forêts clairsemées de mélèzes Une dominance absolue de mélèzes caractérise la région avec Pinus pumila entre 400-500 et 700-1 200 m; une montagneuse entourant le lac Baïkal, en général en ceinture subalpine dominée par Pinus pumila, normalement 188 FRA 2000 - Rapport principal

au-dessus de 700-1000 m à 900-1 400 m, et couvrant plus de Bryant, D., Nielsen, D. et Tangley, L. 1997. The last 50 pour cent de la superficie; et une toundra de montagne. A frontier forests. Washington, DC, Institut mondial pour l’ouest, dans les montagnes d’Oïmiakon, la continentalité du les ressources (WRI). climat s’accroît sensiblement. Pinus pumila joue un rôle Centre Thématique Européen pour la Conservation de prépondérant dans la ceinture subalpine où les précipitations la Nature (CTE/CN). 2001. Rapport sur la biodiversité sont plus abondantes. Larix cajanderi est une importante de l’Europe. Paris (manuscrit). espèce forestière associée parfois au bouleau et au peuplier. Chertovskoi, V.G., Semenov, B.A. et Zvetkov, V.F. 1987. Les forêts se développant dans les climats doux, frais et Pretundra forests. Moscou, Agropromizdat. très humides de la côte du Kamchatka sont dominées Gaidamaka, E.I., Rosov, N.N. et Shashko, D.I. 1983. essentiellement par Betula ermanii, qui forme des forêts Nature-agricultural regionalization and use of lands in ouvertes typiques comparables à des parcs arborés. Le pin the USSR. Moscou, Kolos. nain (Pinus pumila), l’aulne Duschekia kamtschatica et les Isachenko, T.I., Karamysheva, Z.V., Ladygina, G.M. et tourbières herbeuses à sphaignes et à Myrica tomentosa Safronova, I.N. 1990. Map of vegetation of the USSR. peuvent se rencontrer sur la côte orientale, et les tourbières Echelle 1:4 000 000. Moscou, Institute of Geography, RAS. hautes à Empetrum sibiricum, Myrica tomentosa et Carex Kurnaev, S.F. 1973. Forest vegetation regionalization of middendorfii sur la côte occidentale. Dans les dépressions the USSR. Moscou, Nauka. de montagne le long du fleuve Kamchatka, les bas-fonds et Lavrenko, E.M. et Sochava, V.B. 1956. Vegetation cover les piémonts sont couverts de mélèzes et, sur de petites of the USSR (texte explicatif joint à la carte géobotanique zones, de forêts d’épicéas. Plus haut, on trouve une ceinture de l’URSS). Vol.1 and Vol. 2. Moscou, Academy of de forêts de bouleaux de type parc arboré, suivie de Pinus Sciences of the USSR. pumila et Duschekia kamtschatica. Les sommets sont Ogureeva, G.N. 1999. Zones and altitudinal zonality types couverts de toundra de montagne. Des forêts de mélèzes of vegetation of Russia and adjacent territories. Echelle (Larix kurilensis) dominent le nord de l’île de Sakhaline, 1:8 000 000. Texte explicatif et légende de la carte. alors que Pinus pumila et des forêts clairsemées de Betula Moscou, Moscow State University. ermanii sont présentes le long de la côte à la limite de la Stolbovoi, V., Fisher, G., Ovechkin, V.S. et Rozhkova végétation arborescente. Des forêts relativement (Kravets), S. 1998. The IIASA-LUC project productives d’épicéas (Picea ajanensis) et de sapins (Abies georeferenced database of the former USSR. Vol. 4. sachalinensis) occupent la partie centrale de l’île. Les Vegetation. IR-98-114. Laxenbur, Austriche, Institut éléments ligneux de la zone némorale se trouvent dans les international pour l’analyse des systèmes appliqués. forêts de la partie méridionale avec Quercus mongolica, Tseplyaev, V.P. 1965. The forests of the U.S.S.R. Jérusalem, Fraxinus mandshurica et d’autres espèces. Des bambous Israel Program for Scientific Translation. nains (Sasa kurilensis) couvrent d’importantes superficies, Utkin, A.I. 1965. Forests of Central Jakutija. Moscou, Nauka. en particulier dans le sud de l’île, conséquence des Walter, H. et Breckle, S.W. 1991. Ökologie der Erde, Bd. nombreux incendies engendrés par l’homme. 4: Spezielle Ökologie der Gemäßigten und Arktischen Zonen außerhalb Euro-Nordasiens. 2e éd. Stuttgart, BIBLIOGRAPHIE Allemagne, G. Fischer. Abaimov, A.P., Bondarev, A.I., Zyrjanova, O.A. et Walter, H. et Breckle, S.W. 1994. Ökologie der Erde, Bd. Shitova, S.A. 1997. Polar forests of Krasnoyarsk region. 3: Spezielle Ökologie der Gemäßigten und Arktischen Novosibirsk, Fédération de Russie, Nauka. Zonen Euro-Nordasiens. 2e éd. Stuttgart, Allemagne, G. Bohn, U., Neuhäusl, R. et al. 2000. Map of the natural Fischer. vegetation of Europe. Ed. Bundesamt für Naturschutz. Zhukov, A.B. (éd). Forests of the USSR. 1966-1970. Bonn-Bad Godesberg, Allemagne. Volumes 1-5. Moscou, Nauka. Europe du Nord 189

Chapitre 28 Europe du Nord

1. Estonie 2. Finlande 3. Islande 4. Lettonie 5. Lituanie 6. Norvège 7. Suède

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 28-1. Europe du Nord: carte du couvert forestier

La sous-région d’Europe du Nord comprend les pays Norvège. C’est ainsi qu’en 1999, la valeur des exportations nordiques (Finlande, Islande, Norvège et Suède) et les pays du secteur forestier en Suède atteignait 9,7 milliards de Baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) (figure 28-1) 43. Les dollars EU, et les exportations de la Finlande totalisaient terres couvrent une superficie totale de 129 millions 10,9 milliards de dollars (Suède NBF 2001). Les d’hectares, dont la moitié est classée comme forêt exportations de bois des pays Baltes se sont accrues de façon (65 millions d’hectares) par le programme FRA2000. La spectaculaire depuis que ces pays ont accédé à sous-région contient un large éventail de zones climatiques l’indépendance au début des années 90, une grande partie de allant de la zone polaire dans les hautes montagnes du nord, leurs exportations étant destinées à la Finlande et à la Suède. aux zones chaudes-tempérées humides du sud-ouest et à la En même temps, les pays Baltes ont augmenté leur capacité zone continentale de l’est. Les précipitations annuelles industrielle au cours de ces dernières années et sont à même varient entre 300 et 3 000 mm par an suivant le lieu. d’utiliser des volumes importants issus de leurs propres Les zones de végétation représentatives sont les ressources forestières. suivantes: alpine, subalpine, boréale, boréo-némorale et némorale. La majeure partie des forêts sont des forêts de RESSOURCES FORESTIéRES conifères où prédominent le pin sylvestre (Pinus sylvestris) Par le passé, les ressources forestières de la sous-région ont et l’épicéa (Picea abies), souvent mélangés à des espèces toujours été bien aménagées dans la plupart des pays. Par feuillues comme le bouleau (Betula spp.) et le tremble conséquent, autant la superficie forestière que le volume de (Populus tremuloides). Dans la zone subalpine, le bouleau bois ont augmenté en Suède, en Norvège et en Finlande prédomine, et dans la zone némorale, le chêne (Quercus depuis leur premier inventaire réalisé au début des spp.), le hêtre (Fagus sylvatica), le charme (Carpinus années 20 (Finnish Forest Research Institute 2001; Suède. betulus), le frêne (Fraxinus excelsior) et d’autres espèces Department of Forest Resource Management and feuillues forment la végétation arborée naturelle. Geomatics 2001; Norwegian Institute of Land Inventory Historiquement, la forêt a joué un rôle très important 2001). Dans les pays Baltes, les superficies forestières ont dans l’économie de la Suède, de la Finlande et de la augmenté après la deuxième guerre mondiale (Lithuanie Department of Forests and Protected Areas, Ministry of 43 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry Environment 2001), lorsque de nombreuses exploitations 190 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 28-1. Europe du Nord: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Estonie 4 227 1 755 305 2 060 48,7 1,5 13 0,6 156 85 1 125 55 Finlande 30 459 21 935 21 935 72,0 4,2 8 n.s. 89 50 21 900 100 Islande 10 025 19 12 31 0,3 0,1 1 2,2 27 17 13 42 Lettonie 6 205 2 780 143 2 923 47,1 1,2 13 0,4 174 93 2 923 100 Lituanie 6 258 1 710 284 1 994 31,9 0,5 5 0,2 183 99 1 938 97 Norvège 30 683 8 568 300 8 868 28,9 2,0 31 0,4 89 49 7 147 81 Suède 41 162 26 565 569 27 134 65,9 3,1 1 n.s. 107 63 27 134 100 Total Europe du Nord 129 019 63 332 1 613 64 945 50,3 2,5 70 0,1 105 60 62 180 96 Total Europe 2 259 957 1 007 236 32 015 1 039 251 46,0 1,4 881 0,1 112 59 954 707 92 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

agricoles abandonnées se sont reboisées. Au cours de la Dans de nombreuses zones, le paysage a changé dernière décennie, la superficie forestière totale de la sous- radicalement au cours des 50 dernières années. Sur les région s’est accrue (tableau 28-1). Cependant, un équilibre a terres agricoles autrefois ouvertes, on trouve souvent été atteint lorsque le boisement et l’extension naturelle des maintenant d’épaisses forêts de conifères. Ce changement forêts sur les anciennes terres agricoles ont égalé la perte de s’est poursuivi au cours des deux dernières périodes de forêts due à l’expansion des villes, des autoroutes et d’autres référence de ce rapport (tableau 28-1, figure 28-2) infrastructures dans des terres autrefois boisées. En Suède, (CEE-ONU/FAO 2000). Une exception cependant les chiffres préliminaires extraits d’une évaluation de la concerne la diminution du matériel sur pied à la fin des politique forestière nationale (Suède NBF 2001b) montrent années 90 dans les pays Baltes, en raison de l’accroissement que la superficie forestière pourrait s’être réduite quelque des coupes (Lithuanie Department of Forests and Protected peu pendant les deux dernières décennies. Areas, Ministry of Environment 2001d). Néanmoins, cette La superficie forestière par habitant en Finlande, en tendance générale a permis d’augmenter le piégeage du Norvège et en Suède est plus élevée que pour le reste de carbone dans le couvert forestier de l’Europe du Nord l’Europe, et supérieure à la moyenne mondiale. Ce fait est (estimé actuellement à 4,7 milliards de tonnes, sec dû à la superficie relativement importante des forêts et à la absolu)(CEE-ONU/FAO 2000). faible densité de la population. De nombreuses grandes forêts sont situées loin des industries forestières, dans des AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA zones peu peuplées et sans routes. En fait, les forêts FORÊT représentent souvent la seule incitation à investir dans la Les estimations de la superficie des plantations forestières construction de routes dans ces zones. Sur ces terres boisées, faites par la FAO (tableau 28-1) sont relativement faibles en les coûts de construction des routes s’ajoutent à ceux des Europe du Nord. Deux pour cent seulement des forêts opérations d’exploitation, rendant l’extraction du bois entrent dans la catégorie des plantations. Pour FRA2000, la encore plus onéreuse. On craint aussi à l’avenir que la main- Finlande ne signale aucune superficie de plantations et la d’œuvre ne suffise plus pour entreprendre les opérations Suède ne déclare que 570 000 ha, plantés intégralement en forestières en raison de la faible densité de population. En espèces introduites (Pinus contorta, en particulier). Lituanie et en Islande, la superficie forestière par habitant Cependant, le programme FRApourrait avoir omis est limitée en comparaison avec les autres pays. certaines des plantations existant dans la sous-région. En L’accroissement annuel net est supérieur à 220 millions raison des différences entre les définitions nationales et de mètres cubes par an sur écorce, et les coupes totalisent mondiales, certains pays n’ont pu fournir des données plus environ 150 millions de mètres cubes sur écorce par an précises sur ce thème dans le cadre de leurs rapports (dont près de 6 millions par an sur écorce sont attribués aux nationaux. En effet, après exploitation, la principale source pertes naturelles). Cela explique en partie l’accroissement de régénération est la plantation moyennant une ou deux net annuel du matériel sur pied qui est proche de 80 millions espèces arborées. Comme alternative, de nombreux pays de mètres cubes par an sur écorce, entre 1990 et 2000. Du ont désigné ces zones comme «forêts semi-naturelles» en fait que la superficie forestière et le stock de matériel sur raison du mélange d’espèces exotiques et locales. Cela est pied ont augmenté depuis la deuxième guerre mondiale, le dû à l’ensemencement d’espèces locales présentes dans les volume total et la biomasse se sont aussi accrus dans la forêts environnantes, qui continuent à croître aux côtés des sous-région. espèces exotiques plantées. Europe du Nord 191

Certains considérations valables permettent d’expliquer pourquoi les forêts de la sous-région sont considérées 30 comme semi-naturelles plutôt que comme des plantations. Plantation forestière Tout d’abord, la géométrie des plantations n’est pas Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 25 uniforme – à maturité, le matériel planté ne ressemble pas à Perte nette entre 1900 et 2000 une plantation conventionnelle. De plus, dans ces mêmes zones, la régénération est accrue par les semences provenant des forêts naturelles environnantes. La combinaison de ces 20 deux mécanismes de régénération détermine souvent la dominance sur le site d’espèces locales jusqu’à ce qu’elles 15 atteignent 3 à 7 m de hauteur (après environ 10 à 30 ans). Par la suite, des éclaircies sont pratiquées et les forêts plantées Millions d'hectares commencent à ressembler, temporairement, à de vraies 10 plantations. Cependant, à la fin des révolutions de longue durée (de 60 à 120 ans), les forêts acquièrent de nouveau leur aspect de «forêt naturelle», si l’on fait abstraction de 5 l’absence de bois mort, et d’arbres creux et vieux. Environ 75 pour cent de la superficie forestière de la sous-région appartient au secteur privé (CEE-ONU/FAO 0 de ge è 2000). Cependant, ce chiffre est loin d’être stable car, dans è Su Islande Estonie

certains pays, les forêts ont fait l’objet d’une rapide Lituanie Lettonie Norv Finlande privatisation. Dans les pays nordiques, la majeure partie des forêts ont été privatisées. Ce phénomène s’est accentué au cours des années 90 car la plupart des forêts suédoises Figure 28-2. Europe du Nord: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et publiques ont été vendues à des actionnaires privés. De nos changements nets de la superficie forestière entre 1990 et jours, de 70 à 85 pour cent de la superficie forestière appartient au secteur privé dans les quatre pays nordiques de cent) ne seraient pas disponibles pour l’approvisionnement la sous-région. Dans le cas des pays Baltes, ce n’est que en bois (7 millions d’hectares sont protégés à des fins de depuis l’indépendance dans les années 90 que la conservation multiples et 3 millions ne sont pas exploitables privatisation a été amorcée, bien que la quasi-totalité des pour des raisons économiques). En termes de pourcentage, forêts appartiennent encore à l’Etat. Globalement, les forêts il s’agit d’un chiffre faible par rapport aux 30 pour cent non publiques de la sous-région sont moins productives que les disponibles pour l’approvisionnement en bois de toute forêts privées. En outre, les forêts privées ont une capacité l’Europe et de la Fédération de Russie. de production encore plus grande que les chiffres indiqués Les aires protégées peuvent aussi interdire faisant référence au régime de propriété des terres l’approvisionnement en bois suivant leur régime de forestières. protection. Le programme FRA2000 a utilisé la Le chiffre considérable (96 pour cent) des forêts classification de l’UICN pour les aires protégées, mais les soumises à diverses formes de plan d’aménagement, traduit résultats ne sont pas homogènes pour l’Europe du Nord. La aussi l’abondance des informations et des connaissances Suède, par exemple, n’a signalé aucune forêt protégée, car la relatives aux forêts dans la sous-région. En Finlande, Suède définition de l’UICN ne coïncidait pas parfaitement avec ses et Norvège, les inventaires forestiers nationaux ont débuté propres classes d’aires protégées. En revanche, la Norvège a depuis les années 20. D’autres pays de la région produisent déclaré que 26 pour cent de ses forêts étaient officiellement aussi, depuis longtemps, des statistiques nationales sur les protégées. forêts, avec des données multi-date fiables et comparables. Les produits forestiers ligneux et non ligneux (PFNL) CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES jouent un rôle essentiel dans la sous-région. Le revenu issu Les ressources en bois de la sous-région d’Europe du Nord de ces produits constitue une part considérable dans se sont développées régulièrement depuis le début des l’économie de ces pays, leur importance au niveau local années 1900. C’est le résultat de traitements sylvicoles à étant encore plus grande. Les PFNL, comme la viande de long terme, d’intensité d’exploitation délibérément faible, chasse, sont très appréciés, et des élans, des cerfs, des de politiques et de codes forestiers nationaux où l’utilisation oiseaux et d’autres formes de gibier sont trouvés en durable des forêts a représenté un objectif important durant abondance. la majeure partie du vingtième siècle. En fait, une étude Sur les 65 millions d’hectares de forêt présents dans la récente réalisée par la Conseil national des forêts de la sous-région d’Europe du Nord, environ 10 millions (16 pour Suède (Suède NBF 2000), montre qu’une augmentation 192 FRA 2000 - Rapport principal

significative de l’exploitation ne compromettra pas la capitaux. Une grande partie du bois rond produit dans la zone durabilité des forêts du pays. Entre 1990 et 2000, a été exportée vers les pays nordiques, bien que les industries l’augmentation nette du matériel sur pied a dépassé en forestières des pays Baltes se développent rapidement. On moyenne 1 m3 par hectare sur écorce par an. Cette peut espérer que les industries forestières nationales de ces augmentation s’est produite pendant une période où pays encourageront la gestion améliorée de leurs forêts. l’exploitation était plus forte que jamais (environ L’avenir du secteur forestier de la sous-région est 150 millions de mètres cubes sur écorce pendant cette prometteur. La croissance des forêts dépasse les coupes période de dix ans, soit 2,3 m3 par hectare sur écorce par an). annuelles et l’accent de plus en plus important mis sur les Cette augmentation s’est avérée très profitable pour les pays aspects environnementaux des forêts, contribuera à la viabilité de la sous-région et pour leurs industries connexes. à long terme des écosystèmes. Le rôle prépondérant qu’a joué Cependant, l’intérêt croissant porté par le public aux aspects la foresterie dans l’histoire récente de la sous-région a aidé à esthétiques, récréatifs et écologiques des forêts a donné une créer des administrations forestières solides et compétentes, et nouvelle orientation aux pratiques d’aménagement, axées à stimuler la recherche et l’éducation sur différents aspects de jusqu’alors vers la production industrielle. la forêt. En même temps, de nouvelles difficultés et de Au cours des années 70, une part importante de la nouveaux défis émergent, comme ceux liés aux pluies acides population des pays d’Europe du Nord a commencé à et à leurs effets possibles sur la végétation et les sols forestiers. protester contre les grandes clairières inesthétiques que laissaient souvent les systèmes mécanisés de coupes rases et BIBLIOGRAPHIE de régénération. Bien que ces méthodes aient aidé à CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, optimiser les opérations d’exploitation et de replantation, le North America, Australia, Japan and New Zealand: public s’en est indigné. Dans les années 80, les organisations contribution to the global Forest Resources Assessment non gouvernementales (ONG) se sont renforcées et ont 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers 17. New manifesté un intérêt croissant pour l’aménagement des York et Genève, Organisation des Nations Unies. forêts, exerçant une pression sur les industries et, par www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm conséquent, sur les propriétaires forestiers pour qu’ils Finnish Forest Research Institute. 2001. The Finnish limitent l’impact de l’exploitation sur les ressources national forest inventory. Statistiques, page d’accueil. biologiques et préservent la valeur esthétique. www.metla.fi/ohjelma/vmi/nfi-resu.htm Les consommateurs de produits forestiers ont aussi Lithuanie. Department of Forests and Protected Areas, commencé à s’interroger sur la façon dont les forêts de leur Ministry of Environment. 2001. The Lithuanian pays étaient aménagées et exploitées. Tous ces efforts ont Statistical Yearbook of Forestry. Page d’accueil. fait en sorte qu’au début des années 90, les industries ont http://miskai.gamta.lt/mec/eng/index.htm commencé à réviser leurs pratiques d’aménagement. Entre- Norwegian Institute of Land Inventory. 2001. The temps, les ONG, les gouvernements et leurs industries ont Norwegian Institute of Land Inventory. Page d’accueil. mis un terme aux conflits en faveur de dialogues plus www.nijos.no/ constructifs sur la façon d’accroître aussi bien le rendement Suède. Department of Forest Resource Management en bois que la diversité biologique, grâce à l’aménagement and Geomatics. 2001. The Swedish national forest des forêts. Par exemple, la politique forestière de 1993 en inventory. Statistiques, page d’accueil. Umea, Suède, Suède stipule que les objectifs environnementaux sont aussi Université d’agriculture de Suède (SLU). importants que la production forestière, contrairement à la www-nfi.slu.se/ politique de 1979 qui était presque exclusivement orientée Suède. National Board of Forestry (NBF). 2000. Forest vers la production. impact analyses 1999 (FIA 99). Ala fin des années 90, les discussions entre les ONG et www.svo.se/ska99/ newpage21.htm les industries forestières ont abouti à une coopération sur la Suède. NBF. 2001a. Statistical yearbook of forestry 2001. certification du domaine forestier, et pour l’année 2000, la Official statistics of Suède. Jönköping, Suède. National majorité des forêts des pays nordiques étaient certifiées au Board of Forestry. titre de différents plans. Suède. NBF. 2001b. Suède, statistiques, page d’accueil. Le développement des forêts dans les pays Baltes diffère www.svo.se/fakta/stat/ssi/engelska/ considérablement de celui des pays nordiques pour de Suède. NBF. 2001c. National board of foresty. Page multiples raisons, notamment celles liées aux politiques d’accueil. Skogsvårdsorganisationens utvärdering av nationales. Depuis que ces pays ont accédé de nouveau à skogspolitikens effekter (SUS) 2001. Suède SUS 2001. l’indépendance, les forêts ont servi à satisfaire un besoin en www.svo.se/sus Europe centrale 193

Chapitre 29 Europe centrale

1. Autriche 2. Belgique et Luxembourg 3. République tchèque 4. Danemark 5. France 6. Allemagne 7. Irlande 8. Hongrie 9. Liechtenstein 10. Pays-Bas 11. Pologne 12. Slovaquie 13. Suisse 14. Royaume-Uni

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 29-1. Europe centrale: carte du couvert forestier

Les 15 pays compris dans cette sous-région sont les suivants: d’hectares supplémentaires sont classés dans la catégorie Autriche, Belgique, République tchèque, Danemark, France, des autres terres boisées, dont la part la plus importante se Allemagne, Hongrie, Irlande, Liechtenstein, Luxembourg, trouve en France. La France, l’Allemagne et la Pologne Pays-Bas, Pologne, Slovaquie, Suisse et Royaume-Uni 44 possèdent les deux tiers des terres forestières de la sous- (figure 29-1). Tous ces pays sont avancés sur le plan industriel région, la France à elle seule ayant 30 pour cent. et sont d’importants utilisateurs de produits ligneux. La Avant l’apparition de l’être humain, la forêt couvrait la plupart sont des importateurs nets de ces produits, à plus grande partie des terres, et le couvert forestier naturel l’exception de l’Autriche, de la République tchèque et de la était formé pour l’essentiel d’espèces feuillues tempérées. A Pologne qui sont des exportateurs nets. Le climat de la sous- travers les siècles, de grandes superficies de ce couvert ont région est tempéré et généralement humide et frais; il est été éliminées au profit de l’agriculture et d’autres influencé par l’océan Atlantique à l’ouest, mais devient de utilisations des terres, et presque toute la forêt restante a été plus en plus continental avec des hivers rigoureux à l’est, et perturbée ou modifiée, le plus souvent par des interventions méditerranéen avec des étés chauds et secs dans le sud de la de gestion. De nos jours, il ne reste que des reliques France. La France, l’Allemagne et la Pologne sont les plus dispersées de forêt non perturbée; il est estimé que cette grands de ces pays, représentant les trois cinquièmes de la forêt couvre moins de 250 000 hectares dans la sous-région, superficie totale des terres de cette sous-région qui totalise la superficie la plus importante se situant en Pologne 196 millions d’hectares. L’Allemagne, le Royaume-Uni et la (144 000 ha). La majeure partie de la forêt est classée dans la France sont les pays les plus densément peuplés. catégorie des forêts semi-naturelles qui, avec la forêt non perturbée par l’homme, représente la totalité des forêts RESSOURCES FORESTIéRES naturelles, soit 47,8 millions d’hectares (tableau 29-1). Il Le quart environ de la superficie des terres, soit 52 millions convient de noter qu’en ce qui concerne les pays d’hectares, est couvert de forêts, alors que 2,2 millions industrialisés des zones tempérées et boréales, l’expression «forêt naturelle» se réfère, dans le présent rapport, à toutes 44 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry les forêts n’entrant pas dans la catégorie des plantations. 194 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 29-1. Europe centrale: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ha t/ha 000 ha % Allemagne 34 927 10 740 10 740 30,7 0,1 n.s. n.s. 268 134 10 740 100 Autriche 8 273 3 886 3 886 47,0 0,5 8 0,2 286 250 3 886 100 Belgique et Luxembourg 3 282 728 728 22,2 0,1 -1 -0,2 218 101 656 90 Danemark 4 243 114 341 455 10,7 0,1 1 0,2 124 58 455 100 France 55 010 14 380 961 15 341 27,9 0,3 62 0,4 191 92 15 341 100 Hongrie 9 234 1 704 136 1 840 19,9 0,2 7 0,4 174 112 1 840 100 Irlande 6 889 69 590 659 9,6 0,2 17 3,0 74 25 551 84 Liechtenstein 15 7 7 46,7 0,2 n.s. 1,2 254 119 7 100 Pays-Bas 3 392 275 100 375 11,1 n.s. 1 0,3 160 107 375 100 Pologne 30 442 9 008 39 9 047 29,7 0,2 18 0,2 213 94 9 047 100 République tchèque 7 728 2 632 2 632 34,1 0,3 1 n.s. 260 125 2 632 100 Royaume-Uni 24 160 866 1 928 2 794 11,6 n.s. 17 0,6 128 76 2 319 83 Slovaquie 4 808 2 162 15 2 177 45,3 0,4 18 0,9 253 142 1 988 91 Suisse 3 955 1 195 4 1 199 30,3 0,2 4 0,4 337 165 1 153 96 Total Europe centrale 196 358 47 766 4 114 51 880 26,4 0,2 152 0,3 222 117 50 990 98 Total Europe 2 259 957 1 007 236 32 015 1 039 251 46,0 1,4 881 0,1 112 59 954 707 92 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. Note: La Belgique et le Luxembourg sont présentés ensemble comme ils le sont dans «la Situation des forêts du monde» (SOFO 2001).

Dans le cas de l’Europe centrale, cela veut dire que plus de (Quercus spp.) comme espèces les plus communes. Al’est et 90 pour cent de toutes les forêts sont classées ici comme dans les zones montagneuses des Alpes et des Pyrénées, les étant naturelles. Les plantations couvrent une superficie de conifères constituent les principales espèces, notamment 4,1 millions d’hectares, les plus importantes se situant au l’épicéa et le sapin, souvent mélangés à du hêtre, alors que Royaume-Uni, en France et en Irlande. Dans de nombreux dans le sud-ouest (les Landes), on trouve la plus grande forêt pays, il y a de grandes zones de forêt semi-naturelle de conifères d’Europe établie par l’homme à base de pins (comprises dans la forêt naturelle dans ce rapport) qui sont, à maritimes (Pinus pinaster). Au sud, se développe une l’origine, des plantations mais perdent cette apparence au végétation de type méditerranéen avec des pins et des fur et à mesure qu’elles arrivent à maturité. chênes, ainsi que de vastes zones de maquis et de garrigue. Les forêts feuillues et mixtes de feuillus/conifères Les taillis et les taillis-sous-futaie sont les aspects communs forment plus de la moitié de la superficie forestière de la de nombreuses forêts du pays et représentent près de la sous-région. La part des forêts à dominance de conifères moitié de l’ensemble de la zone forestière. Les programmes s’est accrue au cours des deux derniers siècles en raison des actifs de reboisement (en partie pour remplacer les taillis) et pratiques de gestion forestière encourageant l’utilisation de de boisement ont introduit certaines espèces exotiques ces espèces, y compris le boisement essentiellement à des comme le douglas (Pseudotsuga spp.), ainsi que des fins de production de bois. Ces dernières années, la tendance peupliers (Populus spp.). vers le développement des forêts de conifères s’est ralentie La composition des forêts en Allemagne a été fortement et parfois même s’est inversée, les politiques ayant influencée, au cours des deux siècles précédents, par les encouragées l’utilisation de plus d’espèces feuillues dans les pratiques de gestion qui ont encouragé l’utilisation d’espèces repeuplements pour améliorer la biodiversité, ainsi que pour de conifères dans les repeuplements. Aujourd’hui, plus de la d’autres raisons environnementales et sociales. Les pays où moitié de la superficie forestière est constituée prédominent les espèces feuillues sont la France, la Hongrie essentiellement de conifères, et plus d’un cinquième est et la Slovaquie, alors que les conifères prévalent en formé de forêts mixtes de conifères/feuillus. Les deux tiers du Allemagne, en Autriche, en Pologne, au Royaume-Uni et en volume sur pied sont des conifères. Les forêts se concentrent Irlande. Dans ces deux derniers pays, cette situation est le dans le sud, le centre et l’est du pays, avec un nombre résultat de programmes actifs de boisement entrepris depuis relativement limité dans la plaine du nord. Les principales la première guerre mondiale. espèces de conifères sont l’épicéa et le pin sylvestre (Pinus La sous-région renferme une grande diversité de types sylvestris), et les feuillus les plus communs sont le hêtre et le de forêts, comme l’illustre la France. Dans les parties chêne. Le volume moyen sur pied par hectare en Allemagne, occidentale et centrale de ce pays, les forêts de feuillus comme dans d’autres pays de l’Europe centrale, est très prédominent, avec les hêtres (Fagus sylvatica) et les chênes élevé, de même que l’accroissement annuel net par hectare. Europe centrale 195

Les forêts d’Autriche et de Suisse présentent certaines caractéristiques forestières communes avec l’Allemagne, comme la prépondérance d’espèces de conifères: en Autriche, 88 pour cent de la superficie forestière est à dominance de conifères ou formée d’un mélange de conifères et de feuillus; en Suisse ce pourcentage est de 77 pour cent. La majeure partie des superficies forestières de ces pays est montagneuse, ce qui influence la composition des espèces en faveur des conifères, ainsi que les fonctions de la forêt. La protection contre les avalanches et les glissements de terrain revêt une importance considérable dans ces pays. Le volume de bois sur pied par hectare en Suisse et en Autriche est, respectivement, le plus important et le deuxième plus important d’Europe, dépassant 300 m3 par hectare. La production de bois en Autriche est remarquable, car c’est le seul grand exportateur net de produits dérivés du bois de la sous-région (la Pologne et la République tchèque sont des exportateurs nets mais moins importants). Les deux tiers des forêts de la Pologne sont dominés par des conifères, et plus d’un cinquième est composé de forêts mixtes de conifères/feuillus. Le pin sylvestre est la Figure 29-2. Europe centrale: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et principale espèce de conifère et le chêne la principale changements nets de la superficie forestière entre 1990 et espèce feuillue. Les forêts de la Pologne sont classées en majorité comme semi-naturelles mais, comme mentionné un dixième des terres. Dans le cas des Pays-Bas, pays plus haut, le pays possède 144 000 hectares de forêts non densément peuplé, la superficie forestière par habitant perturbées par l’homme et une superficie encore plus (0,02 ha) est la plus faible d’Europe. La superficie de forêt grande de forêts non exploitables pour des raisons de et le volume de bois sur pied dans ces pays sont composés, conservation ou d’autres formes de protection. En en parts plus ou moins égales, de feuillus et de conifères. République tchèque, plus de la moitié des forêts sont mixtes Les principales espèces sont le hêtre, le chêne et l’épicéa (conifères/feuillus), bien que les quatre cinquièmes environ commun, et d’autres espèces introduites dans les du volume sur pied consistent en conifères. L’épicéa programmes de reboisement et de boisement comme le commun est l’espèce la plus importante, suivie du mélèze peuplier, le pin et le douglas. européen et du pin sylvestre, alors que le hêtre est l’espèce L’Irlande et le Royaume-Uni sont les deux pays de la feuillue la plus commune. Toutes les forêts sont classées sous-région, voire de l’ensemble de l’Europe, avec le plus comme semi-naturelles et presque toutes sont disponibles fort pourcentage de plantations par rapport à leur superficie pour l’approvisionnement en bois; seule une petite forestière totale, soit 90 et 69 pour cent respectivement. superficie n’est pas exploitable pour des raisons de Jusqu’à récemment, la majeure partie des plantations était conservation. effectuée avec des conifères, notamment l’épicéa de Sitka et Les espèces feuillues prédominent en Slovaquie et en l’épicéa commun, ainsi que plusieurs autres espèces comme Hongrie; dans ce dernier pays, elles représentent presque le pin, le mélèze et le douglas. De ce fait, la part des 90 pour cent de la superficie forestière, l’une des conifères (y compris les mélanges de conifères et de proportions les plus élevées dans les régions tempérées et feuillus) dans la superficie forestière totale s’est accrue boréales. Le hêtre et le chêne sont les principales espèces considérablement au cours des 80 dernières années environ, feuillues en Slovaquie (l’épicéa commun, le sapin blanc et atteignant 86 pour cent en Irlande et 68 pour cent au le pin pour les conifères), alors qu’en Hongrie le robinier Royaume-Uni à la fin du vingtième siècle. Au cours de la (faux-acacia) et le peuplier sont très importants. Les même période, le boisement a permis d’augmenter le peuplements jeunes sont très nombreux dans ce pays, du fait couvert forestier, passant d’un niveau très faible à environ du reboisement et du boisement, et des durées de révolution un dixième, bien qu’encore inférieur aux niveaux européens courtes pour certaines espèces. moyens. La Belgique, le Danemark, le Luxembourg et les Dans l’ensemble de la sous-région, la superficie Pays-Bas ont relativement peu de forêts, mis à part la région forestière a augmenté dans les années 90 d’environ des Ardennes en Belgique et au Luxembourg. Au Danemark 150 000 ha, soit 0,3 pour cent par an. L’extension la plus et aux Pays-Bas, le couvert forestier n’est guère supérieur à importante a été celle de la France, avec 62 000 ha, mais des 196 FRA 2000 - Rapport principal

augmentations appréciables ont eu lieu aussi en Allemagne, AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA en Irlande, en Pologne, en Slovaquie et au Royaume-Uni. Le FORÊT changement de superficie positif le plus rapide a concerné Tous les pays d’Europe centrale ont fourni des informations l’Irlande qui atteint 3 pour cent par an. Les changements de la au niveau national sur la superficie de leurs terres forestières superficie figurant au tableau 29-1 sont les changements nets aménagées (tableau 29-1), en appliquant la définition calculés en tenant compte des pertes en forêt et en autres utilisée pour les pays industrialisés, à savoir les forêts terres boisées, notamment dues à l’urbanisation et la aménagées suivant un plan officiel ou informel mis en construction d’infrastructures de communication. Les œuvre sur une période suffisamment longue (cinq ans ou augmentations en superficie forestière sont principalement davantage), en incluant les zones où il a été décidé de les résultats des boisements (plantations) et de la n’entreprendre aucune intervention d’aménagement. Les transformation des autres terres boisées vers de la forêt, bien chiffres signalés sont compris entre 83 pour cent de la que dans quelques pays, notamment en France, le processus superficie forestière totale en 2000 (Royaume-Uni) et de colonisation naturelle de terres non boisées, en particulier 100 pour cent pour la plupart des pays. Au total, environ les terres agricoles abandonnées, se soit produit. 51 millions d’hectares, ou 98 pour cent de la superficie S’il est vrai que les fonctions environnementales et forestière totale d’Europe centrale, sont soumis à des plans sociales de la forêt dans tous les pays de la sous-région ont d’aménagement officiels ou informels. augmenté en termes absolus et en importance relative au Parmi les pays de la sous-région, trois principaux types de cours des dernières décennies, la production de bois reste, et régime de propriété sont en vigueur: les forêts appartenant à restera probablement dans un proche avenir, la fonction l’Etat, à d’autres organismes publics comme les communes principale. Les exceptions à cette généralisation sont les ou les municipalités ou à des particuliers. D’autres types Pays-Bas, certaines parties du Danemark et le Royaume- existent aussi, comme les forêts appartenant à des institutions Uni, zones à forte densité démographique, où les activités ou des sociétés privées et des industries forestières, mais ils récréatives en forêt et la conservation de la nature sont sont moins importants. Des considérations historiques, particulièrement importantes. Les prélèvements de bois, à la politiques et sociales ont influencé différents modèles de fin des années 90, à partir des forêts exploitables propriété selon les pays, mais dans l’ensemble, la répartition représentant l’essentiel du couvert total, se sont élevés à de la propriété forestière dans la sous-région suit le schéma 156 millions de mètres cubes sous écorce; la France, suivant: 36 pour cent appartiennent à l’Etat, 13 pour cent à l’Allemagne, la Pologne et l’Autriche étant les principaux d’autres organismes publics, 43 pour cent aux particuliers et producteurs. En incluant le volume de l’écorce sur le bois 8 pour cent à d’autres entités. Ces pourcentages font abattu et les arbres non récupérés (pertes d’exploitation), le référence à la propriété de forêts disponibles pour volume des coupes résultant est d’environ 217 millions de l’approvisionnement en bois, représentant pour l’ensemble mètres cubes de bois sur écorce. Ce volume peut être de la sous-région la majeure partie de la superficie forestière. comparé au volume annuel d’accroissement mesuré par Les pays où l’Etat est en possession de la plus grande part l’accroissement annuel net (AAN), afin d’avoir une idée du sont la Pologne, la République tchèque et la Hongrie changement net intervenu dans le matériel sur pied. Le (81, 71 et 63 pour cent respectivement), qui avec la Slovaquie volume de l’AAN des forêts disponibles pour (43 pour cent) avaient autrefois des régimes d’économie l’approvisionnement en bois signalé par les pays de la planifiée. Mais ces pays se sont désormais orientés vers des région était de 366 millions de mètres cubes sur écorce à la formes d’économie de marché, et les domaines forestiers, fin des années 90. En conséquence, les coupes ne pour une partie, sont entrés dans des processus de représentent que 59 pour cent de l’AAN, permettant une privatisation ou de restitution. La part de forêt publique expansion appréciable du volume de bois sur pied. Ce continue probablement à se réduire encore dans ces pays. En phénomène, qui s’est répété pendant plusieurs décennies, ce qui concerne les autres pays, seule l’Irlande a la plus est commun à tous les pays de la sous-région. L’exploitation grande superficie forestière publique (66 pour cent), en pourcentage de l’AAN ne constitue pas une indication néanmoins au Royaume-Uni la part appartenant à l’Etat est fiable des possibilités d’augmentation des coupes ou de la aussi importante (42 pour cent). Dans ces deux pays, l’Etat a durabilité de la ressource forestière, essentiellement lorsque acquis des terres pour ses programmes de boisement, bien la structure des forêts par classes d’âge montre des que pendant les années 90 certaines forêts publiques aient été peuplements encore jeunes, comme en Hongrie, en Irlande revendues au secteur privé. En Allemagne, l’Etat possède et au Royaume-Uni. Des raisons environnementales et 33 pour cent des forêts exploitables, ce chiffre relativement pratiques peuvent être aussi évoquées pour montrer qu’il est élevé pouvant s’expliquer par le régime de propriété improbable, sur une base durable, que les coupes puissent entièrement étatique encore en vigueur dans les Länder de augmenter jusqu’au niveau de l’AAN. Néanmoins, la l’Est et qui remonte à la période précédant la réunification. plupart des pays pourraient accroître leur production de bois Dans d’autres pays, l’Etat ne possède généralement qu’une sans risquer d’affecter la durabilité de la ressource. part modeste du domaine forestier. Europe centrale 197

Dans plusieurs pays, les communes, les municipalités et outre, la décision de ne pas aménager une zone, pour en des entités publiques autres que l’Etat sont d’importants sauvegarder par exemple l’aspect sauvage ou comme propriétaires forestiers, notamment en Belgique, en France, réserve naturelle, lui confère aussi le statut de forêt en Allemagne, au Liechtenstein, au Luxembourg et en Suisse. aménagée. Bien que le tableau montre, pour plusieurs pays, En Suisse, la part totale de ce type de propriété est de 65 pour que la plupart ou la totalité des forêts sont aménagées, cette cent. Les plus grandes superficies de forêts exploitables indication ne mentionne pas l’étendue de la superficie gérée appartenant à des organismes publics autres que l’Etat se de façon satisfaisante. Par le passé, l’aménagement était trouvent en France et en Allemagne, où elles représentent orienté en premier lieu vers la production de bois, mais cela respectivement 2,3 millions et 2,0 millions d’hectares. tend à se transformer en une approche multifonctionnelle où Les pourcentages les plus élevés de forêts disponibles l’accent est de plus en plus mis sur les biens et les services pour l’approvisionnement en bois appartenant à des forestiers autres que le bois. Pour généraliser, on pourrait particuliers, se rencontrent en Autriche et en France, avec 69 dire que la qualité de l’aménagement est bonne ou du moins et 62 pour cent respectivement, mais ce type de régime de adaptée dans pratiquement toutes les forêts publiques et la propriété est aussi important en Belgique, au Danemark, en plupart des grandes forêts privées, qu’elles appartiennent à Allemagne, en Irlande et au Royaume-Uni. Dans de des particuliers, des institutions ou des sociétés. Comme nombreux cas, le régime foncier de la forêt est lié aux déjà mentionné, il est plus problématique d’assurer un bon exploitations agricoles avec des propriétaires vivant à aménagement sur de petites propriétés, sauf si elles peuvent proximité de la forêt dont une partie de leurs revenus en est être regroupées en une sorte de coopérative. issue. Cependant, dans certains pays, la tendance, liée partiellement à l’exode rural, va vers un accroissement du CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES nombre de propriétaires absentéistes, aboutissant parfois à Les résultats mentionnés ont permis de cerner un certain la négligence des biens forestiers. Le nombre de nombre de problèmes qui ont d’importantes répercussions propriétaires forestiers privés dans la sous-région s’élève à au niveau des politiques. L’un des problèmes concerne la plusieurs millions - plus de trois millions et demi seulement nécessité d’adapter la gestion et la sylviculture aux en France - et la taille moyenne de la forêt privée est limitée, nouvelles attentes de la société concernant la forêt, en probablement moins de 5 ha. Cette situation rend tenant compte notamment des fonctions environnementales problématique l’organisation d’aménagement efficace et la et sociales de plus en plus importantes et de leur impact rentabilité des opérations forestières, bien que, sur de actuel ou potentiel sur la fonction «traditionnelle» nombreuses petites propriétés, la production commerciale d’approvisionnement en bois. Les pays de la sous-région de bois ne soit pas la fonction la plus importante. sont en général densément peuplés et largement urbanisés, De vastes superficies forestières appartiennent à des leurs niveaux de vie sont élevés, et leurs besoins en biens et institutions ou sociétés privées en France, ainsi qu’en services locaux se diversifient de manière croissante, aussi Hongrie, aux Pays-Bas, en Slovaquie et au Royaume-Uni. bien sur le plan matériel qu’autrement. Beaucoup d’entre Aux Pays-Bas et dans le Royaume-Uni une caractéristique eux ont des industries forestières bien développées qui récente est l’acquisition de forêts (ou d’autres terres) par des continueront à dépendre des disponibilités en bois rond de organisations de conservation de la nature qui entendent les leurs forêts. Cependant, l’industrie utilisera de plus en plus aménager comme habitats pour la faune sauvage, comme souvent d’autres matières premières comme les papiers de réserves naturelles, etc. En Hongrie, des coopératives ont rebut et les résidus industriels. Un important défi consistera été créées afin de gérer la forêt pour le compte de à maintenir la viabilité économique du secteur forestier tout propriétaires privés, alors que dans ce pays et en Slovaquie, en assurant la fourniture de biens et de services non des zones de forêts encore dans un processus de restitution commercialisables qui sont de plus en plus demandés. ont été incluses dans la catégorie des «autres types de Tous les pays de la sous-région doivent faire face à la propriété privée». Le seul pays de la sous-région où des contrainte de mettre hors production une part importante de forêts appartiennent à des industries forestières est le leurs forêts pour la protection de l’environnement, en Royaume-Uni, encore que la zone intéressée est particulier pour préserver la biodiversité, à savoir la relativement limitée. sauvegarde d’espèces rares de faune et de flore. Des Le régime de propriété, mais surtout la taille des objectifs ont été fixés par certains pays sur le pourcentage de possessions, donne une indication de l’intensité de leurs forêts qui devra être classé à cette fin. D’autres l’aménagement forestier. Les données relatives aux «forêts mesures ont été prises pour adapter les pratiques sylvicoles soumises à un plan d’aménagement» figurant au afin d’accroître la biodiversité et la durabilité en tableau 29-1 se fondent sur des informations fournies par les transformant par exemple, les peuplements pays sur les superficies aménagées suivant un plan monospécifiques de conifères en peuplements mixtes, d’aménagement officiel ou informel, mis en œuvre notamment par l’introduction d’espèces feuillues. La mise régulièrement sur une période suffisamment longue. En en œuvre de ces mesures et d’autres, comme l’allongement 198 FRA 2000 - Rapport principal

des durées de rotation, prendront du temps mais pourront sous-région, notamment l’impact de la pollution éventuellement avoir un impact sur la quantité de bois atmosphérique. Il a été observé qu’un pourcentage croissant récolté, bien qu’il soit difficile de l’évaluer. de conifères et de feuillus perdent leur feuillage, et le Depuis la CNUED en 1992 et la deuxième Conférence nombre d’arbres morts ou mourants s’accroît. Toutefois, ministérielle sur la protection des forêts en Europe tenue à une recherche plus poussée a montré que la pollution Helsinki en 1993, tous les pays européens, y compris ceux de atmosphérique n’était pas responsable à elle seule de la la sous-région, ont redoublé d’attention pour garantir la mortalité des arbres, ou seulement dans des cas extrêmes, gestion de leurs forêts suivant les principes de mais qu’une combinaison de facteurs, dont les conditions l’aménagement durable. Plusieurs programmes météorologiques et les pratiques sylvicoles telles que internationaux et nationaux ont été lancés pour aider les l’établissement de peuplements d’espèces hors de leur aire propriétaires, publics et privés, à certifier que leurs forêts sont de répartition naturelle, déterminait une perte de vitalité, se effectivement aménagées durablement, et que les produits conjuguant avec la pollution atmosphérique. Parmi d’autres proviennent bien de ces forêts, par le biais d’une succession préoccupations concernant l’état de santé des forêts de contrôle au sein des industries forestières et des processus figurent, d’une part, la décimation des populations d’orme de négociation et de commercialisation, avant d’atteindre (Ulmus spp.) dans la sous-région, en raison de l’importation l’utilisateur final. L’engouement des propriétaires de la sous- accidentelle d’Amérique du Nord d’un virus région à adopter la certification varie entre les pays et entre particulièrement violent, et d’autre part, la dégradation les différentes catégories de propriétaires. Le coût éventuel généralisée de la santé des chênes. Plusieurs tempêtes de la certification et les doutes exprimés quant à son utilité violentes ont éclaté successivement sur une courte période, ont souvent freiné les petits propriétaires privés à l’adopter. la dernière datant de fin de 1999, engendrant de graves Les pays de l’est de la sous-région, en transition vers une dommages aux forêts. Cela a soulevé la question d’un lien économie de marché, ont généralement hérité de forêts bien possible entre les changements climatiques et aménagées par les régimes précédents, mais souvent aussi l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. d’industries et d’infrastructures forestières délabrées. Ils Que ce lien existe ou non, le rôle éventuel des forêts comme doivent faire face à de grands travaux de modernisation de puits de dioxyde de carbone est entré dans les débats leur industrie et de leurs institutions, ainsi qu’à la privatisation politiques. C’est ainsi que l’établissement de vastes et la restitution. Parmi les problèmes qu’ils doivent affronter plantations a fait l’objet d’une attention particulière, bien figure le redressement des niveaux de vie de leurs populations que la relative pénurie dans la sous-région en terrains pour les aligner sur une moyenne européenne, tout en adaptés limitera probablement les possibilités de ces pays à appliquant les mesures nécessaires pour améliorer la qualité contribuer de manière significative à une telle initiative. de l’environnement qui a souvent été négligé par les régimes précédents. La privatisation des forêts, bien qu’elle soit BIBLIOGRAPHIE politiquement et socialement justifiée, a soulevé certains CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, problèmes comme les processus à suivre pour maintenir des North America, Australia, Japan and New Zealand: niveaux acceptables d’aménagement durable, de protection contribution to the global Forest Resources Assessment de l’environnement et d’accès au public. 2000. Genève Timber and Forest Study Papers 17. New De graves préoccupations ont été exprimées pendant les York et Genève, Organisation des Nations Unies. années 80 et 90 sur l’état de santé des forêts de la www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm Europe du Sud 199

Chapitre 30 Europe du Sud

1. Albanie 2. Andorre 3. Bosnie-Herzégovine 4. Bulgarie 5. Croatie 6. Grèce 7. Italie 8. Malte 9. Portugal 10. Roumanie 11. Saint-Marin 12. Slovénie 13. Espagne 14. Ex-République yougoslave de Macédoine Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA2000) 15. Yougoslavie Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 30-1. Europe du Sud: carte du couvert forestier

Les 15 pays 45 qui composent cette sous-région sont les les plus densément peuplés. Trois pays, l’Andorre, Malte et suivants: Albanie, Andorre, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Saint-Marin, sont très petits et jouent un rôle négligeable Croatie, Grèce, Italie, Malte, Portugal, Roumanie, dans l’économie forestière de la sous-région. Saint-Marin, Slovénie, Espagne, ex-République yougoslave de Macédoine et Yougoslavie (figure 30-1). La plupart RESSOURCES FORESTIéRES d’entre eux bordent la côte septentrionale et orientale de la Les forêts couvraient 52 millions d’hectares dans la sous- Méditerranée; la Bulgarie et la Roumanie s’étendent sur la région en 2000 (tableau 30-1), les autres terres boisées côte occidentale de la mer Noire, et le Portugal longe occupant une étendue supplémentaire de 19 millions l’océan Atlantique. Dans presque toute la sous-région règne d’hectares. Les forêts et les autres terres boisées un climat de type méditerranéen, caractérisé par des étés représentent donc les deux tiers de la superficie totale des chauds et secs, bien que dans certaines zones, comme le terres, la forêt à elle seule couvrant 30 pour cent. En nord de l’Espagne, de l’Italie, de la Roumanie et de la moyenne, ce chiffre représente 0,3 ha de forêt par habitant, Slovénie, des précipitations abondantes favorisent le mais les pays se caractérisent par d’assez grandes variations, développement des forêts. Des différences très marquées comprises entre 0,6 ha par habitant en Bosnie-Herzégovine distinguent ces pays sur le plan du développement et Slovénie, et 0,2 ha par habitant en Italie. économique ou des niveaux de vie; ceux qui sont membres La destruction des forêts à des fins agricoles ou pour de l’Union européenne (Grèce, Italie, Portugal et Espagne) d’autres utilisations remonte à la plus haute antiquité, de étant plus avancés que ceux qui passent d’un régime même que la dégradation due à une surexploitation et au d’économie planifiée à une économie de marché (Albanie, surpâturage, en particulier par les caprins. Un autre danger, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Roumanie, en raison des conditions climatiques, est celui des incendies Slovénie, ex-République yougoslave de Macédoine et déclenchés par l’homme par négligence ou Yougoslavie). Trois pays, l’Espagne, l’Italie et la Roumanie, intentionnellement. Les forêts restantes, pour la plupart, couvrent près des deux tiers de la superficie terrestre de la sont pour cette raison en mauvais état ou consistent en sous-région (168 millions d’hectares); ce sont aussi les pays matorrals ou formations arbustives avec des arbres disséminés (autres terres boisées). Moins de 700 000 ha, soit environ 1,5 pour cent seulement de la superficie forestière, 45 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry sont classés comme non perturbés par l’homme, les plus 200 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 30-1. Europe du Sud: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ ha t/ha 000 ha % Albanie 2 740 889 102 991 36,2 0,3 -8 -0,8 81 58 406 41 Andorre 45 ------0 0 s.o. s.o. Bosnie-Herzégovine 5 100 2 216 57 2 273 44,6 0,6 n.s. n.s. 110 - 2 007 88 Bulgarie 11 055 2 722 969 3 690 33,4 0,4 20 0,6 130 76 3 690 100 Croatie 5 592 1 736 47 1 783 31,9 0,4 2 0,1 201 107 1 531 86 Espagne 49 945 12 466 1 904 14 370 28,8 0,4 86 0,6 44 24 11 694 81 Ex-République Yougoslave de Macédoine 2 543 876 30 906 35,6 0,5 n.s. n.s. 70 - 906 100 Grèce 12 890 3 479 120 3 599 27,9 0,3 30 0,9 45 25 2 009 56 Italie 29 406 9 870 133 10 003 34,0 0,2 30 0,3 145 74 1 117 11 Malte 32 n.s. 0 n.s. n.s. - n.s. n.s. 232 - n.s. 100 Portugal 9 150 2 832 834 3 666 40,1 0,4 57 1,7 82 33 1 201 33 Roumanie 23 034 6 357 91 6 448 28,0 0,3 15 0,2 213 124 6 448 100 Saint-Marin 6 ------0 0 s.o. s.o. Slovénie 2 012 1 106 1 1 107 55,0 0,6 2 0,2 283 178 1 107 100 Yougoslavie 10 200 2 848 39 2 887 28,3 0,3 -1 -0,1 111 23 2 723 94 Total Europe du Sud 163 750 47 397 4 327 51 723 31,6 0,3 233 0,5 112 60 34 839 67 Total Europe 2 259 957 1 007 236 32 015 1 039 251 46,0 1,4 881 0,1 112 59 954 707 92 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

grandes étendues se trouvant en Espagne, en Bulgarie et au 230 000 ha. Par ordre d’importance, les augmentations ont Portugal. Les plantations couvrent environ 4,3 millions eu lieu en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce et en d’hectares, soit plus de 8 pour cent de la superficie Bulgarie. Une partie de cette extension est due à la forestière, et les plus importantes, d’après les statistiques, se régénération des forêts sur les autres terres boisées. Le reste situent en Espagne, en Bulgarie et au Portugal. Une s’explique par la recolonisation par des moyens artificiels distinction doit être faite entre les plantations établies (plantation) ou naturels de terres non boisées, principalement à des fins de production de bois et celles principalement des terres agricoles abandonnées. Il est dont la fonction est la stabilisation du sol et la protection de impossible de déterminer la part de boisements ou de l’environnement. Bien que l’on ne dispose pas de données reboisements par plantations et la part due aux processus pour séparer ces catégories, un pourcentage élevé des naturels, mais il est probable que la majeure partie est le fait plantations, en Bulgarie et dans le centre et le sud de des plantations. Comme le montre la figure 30-2, des gains l’Espagne, entre dans la dernière catégorie, et dans certains nets sont recensés dans tous les pays de la sous-région à cas le taux d’accroissement est plutôt modeste. Les l’exception de l’Albanie, l’un des rares pays d’Europe où les plantations au Portugal et le long des côtes septentrionales forêts se sont réduites. de l’Espagne ont pour principal objectif la production de En termes de types de couvert forestier, les espèces bois, et nombre d’entre elles ont des taux d’accroissement feuillues prédominent en Europe du Sud, en particulier dans élevés, comme celles composées de pins maritimes (Pinus la partie orientale de la sous-région. Dans l’ensemble, les pinaster), pins de Monterey (Pinus radiata) et Eucalyptus forêts à dominance de feuillus forment plus des trois globulus. La forêt naturelle couvre une superficie de cinquièmes de la superficie forestière, avec 10 pour cent de 47 millions d’hectares, comme le montre le tableau forêts mixtes de conifères/feuillus. Parce que dans certains (tableau 30-1), incluant les petites superficies de forêt non pays, le volume moyen de bois sur pied par hectare dans les perturbée par les hommes mentionnées plus haut, mais elle peuplements de conifères est supérieur à celui des consiste principalement en formations définies comme peuplements de feuillus, les conifères représentent la moitié, forêts «semi-naturelles» dans l’Evaluation des ressources voire davantage, du matériel sur pied en Bosnie- forestières des zones tempérées et boréales (TBFRA) Herzégovine, en Grèce, au Portugal et en Espagne et (CEE-ONU/FAO 2000). Il s’agit de forêts qui ont été presque la moitié en Slovénie. Les chênes (Quercus spp.), utilisées par l’homme par le passé ou qui sont encore aussi bien décidus que sempervirents, sont les espèces exploitées, avec ou sans plan d’aménagement. feuillues les plus communes dans toute la sous-région, le Pendant les années 90, la superficie forestière de hêtre (Fagus spp.) étant aussi fréquent à des altitudes l’Europe du Sud s’est accrue avec un taux annuel moyen de supérieures, tandis que parmi d’autres espèces figurent le Europe du Sud 201

châtaignier, le peuplier et l’eucalyptus, ces deux derniers présents surtout sous forme de plantations. De vastes zones 16 de feuillus ont fait l’objet de traitement en taillis et taillis- Plantation forestière 14 Forêt naturelle Gain net entre 1990 et 2000 sous-futaie, surtout en Italie, Grèce, Espagne, Bulgarie et Perte nette entre 1900 et 2000 Yougoslavie. Dans l’ensemble, le quart environ de la 12 superficie forestière de la sous-région est sous forme de taillis et de taillis-sous-futaie. Parmi les espèces résineuses, 10 les pins, en particulier le pin d’Alep (Pinus halepensis), le 8 pin sylvestre (Pinus sylvestris), le pin maritime et le pin de

Monterey sont les plus communs, l’épicéa (Picea spp.), le 6 sapin (Abies spp.) et le mélèze (Larix spp.) étant aussi

présents sur certains sites. Millions d'hectares 4 L’Espagne, qui occupe la majeure partie de la péninsule ibérique, a la superficie forestière la plus étendue de la sous- 2 région, avec 14,4 millions d’hectares, soit plus du quart du 0 total. Elle possède en outre 12,5 millions d’hectares d’autres

terres boisées, si bien que les forêts et les autres terres -2

boisées couvrent ensemble la moitié environ du territoire du ce nie è é Italie doine Malte é pays. La superficie forestière s’est accrue vigoureusement Gr govine Croatie Albanie Bosnie- é Andorre Bulgarie Portugal Slov Espagne

grâce aux plantations et à la conversion des autres terres Roumanie Saint-Marin Yougoslavie Herz boisées en forêt, malgré les dommages dus aux incendies. de Mac

Plus des deux cinquièmes de la superficie forestière sont publique yougoslave é formés principalement de conifères, avec un cinquième de forêts mixtes de conifères/feuillus. L’augmentation la plus Ex-R forte s’observe dans les peuplements de pins maritimes, de Figure 30-2. Europe du Sud: superficies des forêts pins de Monterey et d’eucalyptus dans le nord de l’Espagne, naturelles et des plantations forestières et changements où a lieu une grande partie de la production de bois du pays. nets de la superficie entre 1990 et 2000 Ailleurs, la forêt remplit une importante fonction de protection du sol. Le quart environ de la superficie forestière ont, ensemble, environ 9 millions d’hectares de forêts et n’est pas disponible pour l’approvisionnement en bois, et 1,5 million d’hectares d’autres terres boisées. Dans la ce, principalement pour des raisons de conservation et de majeure partie de ces zones prédominent les peuplements de protection. Le Portugal, qui occupe la partie occidentale de feuillus, de même qu’en Grèce et en Albanie et dans la la péninsule ibérique, supporte de vastes étendues de chêne- péninsule balkanique. Dans ces pays, à l’exception de la liège et est le plus grand producteur et exportateur mondial Slovénie, les conditions de croissance sont défavorables en de produits dérivés du liège. Il est également un important maints endroits, avec des sols dégradés et des incendies de exportateur net de produits ligneux issus de ses forêts de forêts fréquents. pins maritimes et d’eucalyptus. La Bulgarie et la Roumanie sont les deux pays les plus Du fait de sa vaste extension nord-sud et de son relief orientaux de la sous-région. Entre eux, ils possèdent plus de accidenté, l’Italie possède une grande variété de types de 10 millions d’hectares de forêts dans lesquelles prédominent forêts ainsi que de flore et de faune. Avec 10 millions les peuplements feuillus, où les espèces les plus fréquentes d’hectares, elle a la plus grande superficie forestière de la sont les hêtres et les chênes. Les forêts de Roumanie sont sous-région après l’Espagne, et presque 1 million d’hectares d’âge moyen, et l’accroissement par hectare, qui dépasse d’autres terres boisées. Des peuplements à dominance de considérablement les coupes, est au-dessus de la moyenne feuillus forment plus de 70 pour cent de ses forêts dont la européenne. Cela s’applique aussi à son volume sur pied par moitié consiste en taillis et taillis-sous-futaie. Comme hectare. En Bulgarie, un programme actif de boisement et ailleurs dans la zone méditerranéenne, les incendies de d’amélioration des forêts est en cours, dont l’objectif est forêts sont chaque année un danger. Avec 0,2 ha par davantage la protection des sols que la production de bois; habitant, l’Italie a le taux le plus faible des pays de la l’accroissement est nettement supérieur aux niveaux actuels sous-région, et elle est un important importateur net de de coupe. produits forestiers primaires (bien qu’elle soit un important En raison des zones étendues de collines et de exportateur de meubles). montagnes, de la fragilité des sols, des conditions Les pays qui faisaient autrefois partie de la Yougoslavie, météorologiques défavorables et des risques d’incendies, le à savoir la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Slovénie, rôle de protection des forêts est vital dans de nombreuses l’ex-République yougoslave de Macédoine et la Yougoslavie parties de l’Europe du Sud. Le quart environ de la superficie 202 FRA 2000 - Rapport principal

forestière n’est pas disponible pour l’exploitation, et ce, possède des superficies de forêt relativement limitées, alors principalement pour des raisons de conservation et de que d’autres catégories de propriétaires publics, notamment protection, mais souvent aussi pour des raisons les municipalités et les communes, prédominent. Dans ces économiques, c’est-à-dire d’accessibilité en certains trois pays, les propriétaires privés forment la catégorie de endroits. Les principales superficies de forêts non loin la plus importante, et ce type de régime de propriété disponibles pour l’approvisionnement en bois se trouvent en s’applique à plus des trois quarts de toutes les forêts au Italie, en Espagne, au Portugal et en Bosnie-Herzégovine. Portugal et en Espagne, et aux deux tiers des forêts en Italie. Les prélèvements de bois rond s’élèvent à environ En Espagne et en Italie, notamment, la taille moyenne des 54 millions de mètres cubes sous écorce par an à la fin des propriétés foncières est réduite en général et le nombre de années 90 dans les forêts exploitables, où a lieu la majorité propriétaires privés très élevé. Les forêts détenues par des des coupes. En ajoutant le pourcentage d’écorce des arbres industries forestières sont très nombreuses au Portugal et abattus et des arbres non récupérés, les coupes (les représentent 10 pour cent du total des forêts, avec des prélèvements plus les pertes) dans les forêts exploitables superficies plus petites dans cette catégorie en Italie et en dépassent les 65 millions de mètres cubes sur écorce; les Espagne. D’autres formes de propriété privée (les volumes les plus importants étant le fait de la Roumanie, du coopératives, par exemple) se rencontrent en Espagne et en Portugal, de l’Espagne et de l’Italie. Ce volume représente à Grèce. peine la moitié du volume d’accroissement annuel net, ce Pour certains pays, dont l’économie était jadis sous un qui veut dire que le volume sur pied augmente assez régime d’économie planifiée mais qui s’orientent fortement dans la sous-région. Les niveaux où actuellement vers une économie de marché, des processus l’accroissement annuel net (AAN) dépasse les coupes de privatisation ou de restitution de la plupart des zones varient considérablement entre les pays. Le rapport entre les forestières se sont mis en place. Ce processus a été coupes et l’AAN est particulièrement faible en Bosnie- particulièrement rapide en Slovénie, où les trois quarts de la Herzégovine, Slovénie et Espagne. Les coupes sont à peu forêt appartiennent maintenant à des particuliers et, dans près égales à l’AAN au Portugal qui a accru très fortement une mesure moindre, en Bosnie-Herzégovine, Croatie, sa capacité de transformation du bois ces dernières Roumanie et ex-République yougoslave de Macédoine. En décennies, et dans l’ex-République yougoslave de Slovénie, les forêts privées n’étaient pas nationalisées mais Macédoine. Dans plusieurs pays, le faible ratio entre les simplement gérées par l’Etat. coupes et l’AAN s’explique par la structure des classes Al’exception de l’Andorre et de Saint-Marin, tous les d’âge où dominent les peuplements jeunes ou d’âge moyen. pays de l’Europe du Sud ont fourni des informations au Une grande variation de volumes d’AAN par hectare est niveau national sur leurs superficies forestières aménagées observable entre et à l’intérieur des pays, traduisant des (tableau 30-1), en appliquant la définition utilisée par les différences dans les conditions de croissance. En Roumanie pays industrialisés, notamment les forêts aménagées suivant et Slovénie, l’AAN moyen est supérieur à 5 m3 par hectare, un plan officiel ou informel appliqué régulièrement sur une chiffre qui dépasse la moyenne européenne. Au Portugal et période suffisamment longue (cinq ans ou davantage) et les en Espagne la moyenne est respectivement de 6,8 et 2,7 m3 zones où il a été décidé d’exclure toute intervention par hectare, mais la croissance dans certaines plantations de d’aménagement. Les conditions dans lesquelles les forêts de pins et d’eucalyptus de ces pays est l’une des plus ces pays sont aménagées varient considérablement. La importantes d’Europe. On trouve aussi des plantations à Bulgarie, la Roumanie et l’ex-République yougoslave de croissance rapide dans d’autres pays, comme celles de Macédoine signalent que toutes leurs forêts sont aménagées. peupliers en Italie. En Albanie, Grèce et ex-République En revanche, des pourcentages relativement faibles ont été yougoslave de Macédoine, l’AAN n’est, suivant les déclarés par l’Albanie, la Grèce, le Portugal et en particulier statistiques, que de 1 m3 à peine par hectare. l’Italie. Dans ce dernier pays, 11 pour cent seulement des forêts seraient aménagées car l’Italie n’a déclaré que les AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA plans d’aménagement officiels, qui sont principalement FORÊT appliqués aux forêts publiques. Les grandes différences qui En Europe du Sud, plus de la moitié du domaine forestier est ressortent des rapports nationaux quant aux superficies public et le reste appartient au secteur privé. Cependant, aménagées traduisent peut-être en partie les difficultés cette estimation masque les grandes différences qui rencontrées pour appliquer la définition de «forêts caractérisent les régimes de propriété entre les pays. En aménagées» utilisée par TBFRAà une échelle nationale ou Albanie et en Bulgarie, toutes les forêts appartiennent à bien à obtenir des données complètes. La définition fait l’Etat, et le pourcentage est d’environ 75 pour cent en référence à des forêts soumises à des plans d’aménagement Bosnie-Herzégovine, en Croatie et dans l’ex-République aussi bien officiels qu’informels; il peut s’avérer difficile de yougoslave de Macédoine et plus de 90 pour cent en déterminer quelles zones sont soumises à des plans Roumanie. En Italie, au Portugal et en Espagne, l’Etat informels, surtout dans le secteur privé. Au total, 35 millions Europe du Sud 203

d’hectares environ, soit 67 pour cent de l’ensemble du Les conditions météorologiques de la sous-région, domaine forestier de l’Europe du Sud, sont aménagés notamment les étés chauds et secs, sont un important facteur suivant un plan officiel ou informel. de risque d’incendies. Liées à de possibles changements des Il a été reconnu que la faune sauvage et les activités de conditions climatiques, des préoccupations croissantes ont chasse jouent un rôle important dans cette sous-région. été exprimées dans certaines parties de la sous-région, comme le sud de la péninsule ibérique et de l’Italie, quant à la menace CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES de désertification. Ces préoccupations ont mis en évidence Les types de forêts en Europe du Sud et la qualité de leur l’importance des mesures de protection des forêts et, le cas croissance présentent de grandes variations. Toutefois, en échéant, des boisements à des fins de conservation des sols. raison des pressions à long terme exercées historiquement Avec l’expansion de l’industrialisation et les migrations sur les forêts par la surexploitation et des conditions de graduelles des populations rurales vers les villes, le croissance souvent défavorables, il serait vrai de dire que de problème du maintien de communautés rurales viables nombreuses forêts «naturelles» sont de qualité relativement s’accentue dans la plupart des pays de la sous-région où, par médiocre. Cette situation représente un défi important aux le passé, l’agriculture représentait la principale activité. De gestionnaires qui manquent souvent de ressources humaines vastes superficies de terres agricoles marginales sont en et financières nécessaires pour appliquer des traitements train d’être abandonnées. Bien que la foresterie puisse, dans sylvicoles plus intensifs à ces forêts. Al’extrême opposé, de de nombreux cas, sembler constituer une solution, les nombreuses grandes plantations sont aménagées pour la problèmes économiques et sociaux sont considérables, production de bois avec un niveau de sylviculture très élevé. notamment le financement de projets de boisement et de Comme ailleurs en Europe, le grand public et les décideurs reboisement, les accords organisationnels nécessaires pour se rendent compte de manière croissante de l’importance des assurer un entretien correct et les débouchés éventuels de services environnementaux et sociaux, autres que la ces nouvelles forêts et zones reboisées. Il n’est pas certain production de bois, que procurent les forêts, et cette que l’extension des superficies forestières de ces dernières préoccupation se reflète dans l’intérêt de plus en plus décennies continuera dans la sous-région, et avec quelle important porté à l’aménagement des forêts, qu’elles soient rapidité et dans quelle mesure. naturelles ou artificielles. Certaines pratiques, comme Le volume des coupes annuelles en Europe du Sud ne l’introduction d’espèces exotiques, telles que les eucalyptus représente que la moitié environ de l’accroissement annuel dans les plantations, et le remplacement des matorrals de net, et même moins dans certains pays. Cela entraîne une feuillus par des pins, sont parfois remises en question. augmentation du volume sur pied et contribue au piégeage Le problème permanent des incendies de forêt demeure du carbone; c’est, dans la plupart des pays, une conséquence très grave dans la plupart des pays d’Europe du Sud. Un de la jeunesse relative des forêts. Cependant, la question qui pourcentage important des incendies qui affligent chaque se pose est de savoir s’il faut tôt ou tard exploiter plus année l’Europe se déclare dans ces pays, et la cause intensément ce potentiel de production de bois, non principale est humaine. De nombreux feux sont allumés seulement pour permettre aux forêts de mieux contribuer au accidentellement ou par négligence, par exemple dans le bien-être économique de la société, mais aussi pour des cas des pratiques de brûlis sur des terres agricoles se raisons écologiques et de prévention des incendies. Cela ne propageant dans les forêts, mais un grand nombre est veut pas dire qu’il faille doubler les coupes pour atteindre le allumé intentionnellement pour une multitude de raisons niveau actuel de l’AAN, mais il existe des possibilités d’ordre social, économique ou politique. La dégradation indubitables d’augmentation qui ne compromettrait pas la des écosystèmes due au surpâturage a aussi rendu ces forêts pérennité de la ressource. Il s’agirait de développer la plus vulnérables aux incendies d’origine humaine. La capacité de transformation du bois dans certains pays, à densité des populations locales s’est réduite avec l’exception du Portugal où pratiquement toutes les l’urbanisation, si bien que les feux ne sont pas détectés, ni disponibilités en bois sont déjà pleinement utilisées. L’Italie éteints aussi rapidement que si les zones rurales étaient et l’Espagne sont de gros importateurs nets de produits restées plus densément peuplées. forestiers, et il pourrait y avoir des possibilités de substituer Le nombre croissant de touristes qui visitent les forêts est ces importations, ainsi que dans d’autres pays. La un nouveau facteur de danger d’incendies. Ces changements modernisation de l’industrie permettrait aussi à la Roumanie démographiques ont souvent déterminé une réduction des de regagner sa position d’assez grand exportateur de activités sylvicoles et de récolte, et moins d’animaux produits forestiers. brouteurs entrent dans la forêt, d’où une accumulation de La Roumanie, la Bulgarie, l’Albanie et les pays de l’ex- matériaux combustibles et un risque majeur d’incendies de Yougoslavie s’orientent tous vers des formes d’économie de grande envergure. Les forestiers ont un rôle important à marché et cherchent à rehausser le niveau de vie de leurs jouer non seulement dans la lutte contre les incendies mais populations pour atteindre la moyenne européenne. Dans aussi dans l’éducation du public à leur prévention. tous ces pays, la consommation de bois est encore 204 FRA 2000 - Rapport principal

relativement faible et pourrait s’accroître sous l’effet d’une efficaces. Pour des raisons politiques, le regroupement des stimulation de l’activité économique, notamment dans le propriétés en unités plus grandes, qu’elles soient privées ou secteur de la construction; l’offre d’un plus grand nombre publiques, n’est généralement pas accepté, et il est donc d’habitations de meilleure qualité sera probablement une de nécessaire de trouver de nouvelles solutions. Par exemple, leurs priorités. Il s’agit d’un processus à long terme qui les propriétés pourraient être regroupées en coopératives implique le remplacement ou la modernisation des pour l’aménagement ou la commercialisation, comme cela a industries, y compris les industries de transformation du été fait dans de nombreux cas. Cependant, avant d’en bois qui sont généralement obsolètes et ne disposent pas de assumer les coûts et de se lancer dans des initiatives fonds suffisants, et le développement des infrastructures. semblables, il faudra évaluer la contribution effective et Cela signifie aussi privatiser certains secteurs de l’économie potentielle des petites exploitations forestières à l’économie et solliciter des aides extérieures, y compris des forestière générale, notamment par la production et la vente investissements extérieurs directs. Etant donné les de bois rond. Al’heure actuelle, il est probable qu’elle est possibilités à long terme d’accroître l’offre de bois dans la très faible par rapport à leur part dans la superficie plupart de ces pays, à l’exception de l’Albanie, le bois et les forestière, et il faudra déterminer dans quelle mesure leur produits du bois pourraient jouer un rôle important dans le contribution peut réellement être améliorée par une action renforcement de leurs économies. conjointe. S’il s’avérait difficile de justifier Les pays de l’ex-Yougoslavie connaissent un problème économiquement une telle action, il serait nécessaire de particulier né des conflits et des perturbations qui ont eu lieu déterminer si, en laissant les choses dans leur état actuel, des au cours de leur division en cinq pays indépendants. Des conséquences préjudiciables à long terme pourraient en dommages considérables ont été infligés aux industries et découler pour les fonctions environnementales et sociales aux infrastructures de ces pays, ainsi qu’aux forêts en des forêts, comme l’augmentation du risque d’incendies. certains endroits. Seule la Slovénie paraît avoir été Etant donné la fragilité de la situation de relativement épargnée. Les possibilités de restaurer et de l’environnement et l’évolution des conditions sociales dans renforcer le secteur des forêts et des industries forestières plusieurs parties de l’Europe du sud, il serait judicieux de dans ces pays, dépendent largement de la stabilisation de la promouvoir le rôle de la foresterie. Reste la question situation politique, ce qui contribuera à revaloriser leur difficile de savoir comment organiser un tel soutien et qui attractivité vis-à-vis des investisseurs étrangers. devra en supporter le coût. Parmi les obstacles qui s’opposent à la pleine utilisation des ressources forestières dans la sous-région, qu’il s’agisse BIBLIOGRAPHIE de la production de bois ou d’objectifs sociaux ou CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, environnementaux, figure le fait qu’une importante partie North America, Australia, Japan and New Zealand: du domaine forestier appartienne à une multitude de petits contribution to the global Forest Resources Assessment propriétaires privés. Les petites opérations forestières sont 2000. Genève Timber and Forest Study Papers 17. New rarement aussi rentables que les grandes, et il est plus York et Genève, Organisation des Nations Unies. difficile d’y réaliser un aménagement et une planification www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine 205

Chapitre 31 Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine

1. Bélarus 2. République de Moldova 3. Fédération de Russie 4. Ukraine

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 31-1. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine: carte du couvert forestier

Les quatre pays de cette sous-région – le Bélarus, la correspondante d’écosystèmes. Les niveaux de vie des République de Moldova, la Fédération de Russie et populations des trois pays sont faibles actuellement par l’Ukraine (figure 31-1) – faisaient partie de l’ex-Union des rapport à la moyenne européenne, ayant reculé républiques socialistes soviétiques (URSS) jusqu’au considérablement après l’effondrement économique qui a moment de sa division en 15 Etats indépendants au début suivi la dissolution de l’Union soviétique. des années 90. Le Bélarus, la République de Moldova et l’Ukraine46 occupent le sud-ouest de la sous-région alors que RESSOURCES FORESTIéRES la Fédération de Russie positionnée sur deux continents La superficie forestière des quatre pays de la sous-région (l’Europe et l’Asie), s’étend sur 7 000 km d’est en ouest, et couvre 871 millions d’hectares, auxquels s’ajoutent comprend huit fuseaux horaires. Le territoire de la 71 millions d’hectares d’autres terres boisées. C’est l’une Fédération de Russie, qui couvre à lui seul 1,69 milliard des sous-régions du monde les plus boisées et elle d’hectares, est trois fois plus grand que l’ensemble de tous représente plus du cinquième de la superficie forestière les autres pays européens, et sa population de 147 millions mondiale. En termes de couvert forestier, celui-ci est d’habitants en fait l’un des pays les moins peuplés: 11 ha par considérable et très supérieur à la moyenne mondiale avec habitant contre environ 1 ha pour le reste de l’Europe. presque 50 pour cent contre 30 pour cent. Le pays est aussi L’Ukraine, avec ses 58 millions d’hectares, a la deuxième très bien pourvu en ce qui concerne la superficie forestière superficie la plus grande d’Europe, après la Fédération de par habitant: plus de 4 ha par habitant contre une moyenne Russie. Le climat de la sous-région est boréal au nord, dont mondiale de 0,6 ha par habitant (tableau 31-1). une partie de la Fédération de Russie se situe à l’intérieur du Ces chiffres impressionnants sont dus, pour une très cercle polaire arctique, et tempéré au sud, avec une gamme large part, à la situation d’un seul pays, à savoir la Fédération de Russie qui possède, à elle seule, 851 millions d’hectares de forêt, la superficie la plus vaste que celle de 46 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry n’importe quel autre pays du monde, et plus de 70 millions 206 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 31-1. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Bélarus 20 748 9 207 195 9 402 45,3 0,9 256 3,2 153 80 7 577 81 Fédération de Russie 1 688 851 834 052 17 340 851 392 50,4 5,8 135 n.s. 105 56 851 392 100 République de Moldova 3 296 324 1 325 9,9 0,1 1 0,2 128 64 325 100 Ukraine 57 935 5 159 4 425 9 584 16,5 0,2 31 0,3 179 - 9 584 100 Total sous-régional 1 770 830 848 742 21 961 870 703 49,2 4,1 423 0,0 106 56 868 878 100 Total Europe 2 259 957 1 007 236 32 015 1 039 251 46,0 1,4 881 0,1 112 59 954 707 92 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

d’hectares d’autres terres boisées, représentant ainsi en certains endroits comme un élément écologique presque 98 pour cent de la superficie forestière de la sous- favorable, car il encourage le rajeunissement des région, et 22 pour cent du total mondial. Les chiffres peuplements âgés. Cependant, environ 50 pour cent des concernant la Fédération de Russie tendent à laisser dans forêts russes se développent sur le pergélisol, où les l’ombre les trois autres pays, mais il ne faut pas oublier que écosystèmes sont fragiles et la régénération lente et difficile. le Bélarus et l’Ukraine ont tous deux plus de 9 millions La plupart des forêts semi-naturelles sont situées dans la d’hectares de forêt, ce qui les place parmi les pays européens partie européenne du pays ou à l’intérieur des zones les plus riches en forêts. Néanmoins, en raison de son d’exploitation, de part et d’autre de la ligne ferroviaire du envergure, une attention particulière est accordée à la Transsibérien. Beaucoup de ces zones ont souffert de ressource forestière de la partie russe dans cette évaluation. surexploitation dans le passé, et sont actuellement dégradées D’après la classification utilisée dans le présent rapport, ou mal repeuplées, par exemple, par des aulnes, des trembles 98 pour cent des forêts de la Fédération de Russie sont et des bouleaux sur des terres qui étaient pourvues autrefois «naturelles», le reste (17 millions d’hectares) consistant en de peuplements de conifères. Plus de la moitié de la plantations (tableau 31-1, figure 31-2). Contrairement aux superficie forestière de la Fédération de Russie est occupée autres pays européens, où très peu de forêts vraiment majoritairement par des conifères, et deux cinquièmes par naturelles (forêts anciennes) subsistent, la superficie de des peuplements mixtes de conifères/feuillus, laissant moins forêt non perturbée par l’action de l’homme en Fédération de 10 pour cent à dominance de feuillus. Le dernier groupe se de Russie [d’après la définition de l’Evaluation des situe principalement dans les zones méridionales plus ressources forestières des zones tempérées et boréales 2000 tempérées du pays, et consiste en hêtres, chênes, tilleuls et (TBFRA) (CEE-ONU/FAO 2000)] est très étendue, charmes. Dans les zones boréales plus septentrionales, les s’élevant à 749 millions d’hectares, dont seuls 50 millions principales espèces présentes dans la partie occidentale de la d’hectares sont semi-naturels. Les deux cinquièmes environ Fédération de Russie sont l’épicéa commun (Picea abies) et des forêts non perturbées sont classés comme non le pin sylvestre (Pinus sylvestris). En Sibérie et dans disponibles pour l’approvisionnement en bois et ce, l’Extrême-Orient, le mélèze (Larix spp.) est l’espèce la plus essentiellement pour des raisons économiques, c’est-à-dire commune avec le pin de Sibérie (Pinus sibirica) et Pinus à cause de leur inaccessibilité, bien que 24 millions pumila, des épicéas (Picea spp.) et des sapins (Abies spp.) d’hectares ne soient pas exploitables de par leur étant aussi présents; des bouleaux (Betula spp.) et le tremble conservation et leur protection. Les zones mises hors (Populus tremula) figurent parmi les espèces feuillues. En exploitation effective ou potentielle s’accroissent à mesure termes de volume de bois sur pied, les conifères représentent qu’un intérêt de plus en plus grand est porté sur la à peu près les quatre cinquièmes du total, le mélèze étant le conservation et la protection de la nature. Les peuplements plus important. non perturbés sont pour une large part adultes ou vieux, et Un cinquième seulement de la superficie forestière vulnérables aux dangers naturels comme le feu, les occupe la partie européenne de la Fédération de Russie, dans ravageurs et les maladies. Les incendies dans les zones plus laquelle la majeure partie de la population est concentrée, et reculées et inaccessibles ne peuvent pas être contrôlés et où la capacité de transformation et la consommation de bois s’éteignent d’eux-mêmes, engendrant, dès lors, des sont les plus importantes. Les quatre cinquièmes restants dommages d’une très grande envergure. Bien que, dans les sont localisés dans les zones faiblement peuplées, à l’est des zones plus habitées, l’erreur humaine soit la cause la plus montagnes de l’Oural. commune des incendies, la foudre est aussi un facteur Une partie seulement des 525 millions d’hectares fréquent dans les zones reculées, ce qui peut être considéré déclarés comme disponibles pour l’approvisionnement en Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine 207

bois est, ou a été, exploitée, ou est accessible pour 900 l’exploitation. Une forte proportion de cette zone, tout en Plantation forestière n’étant soumise à aucune restriction sur l’exploitation, est Forêt naturelle 800 Gain net entre 1990 et 2000 actuellement, et restera probablement, non accessible dans Perte nette entre 1900 et 2000

un avenir prévisible, étant située dans des parties de la 700 Sibérie et de l’Extrême-Orient dépourvues de routes ou de

chemins de fer, ainsi que dans le nord de la Fédération de 600 Russie européenne. Le matériel sur pied disponible pour l’approvisionnement en bois totalise 61 milliards de mètres 500 cubes sur écorce, soit environ 70 pour cent du volume total 400

actuellement présent dans les forêts, alors que Millions d'hectares l’accroissement annuel net (AAN) est estimé à 742 millions de mètres cubes sur écorce, soit 1,4 m3 sur écorce par 300 hectare. L’AAN est difficile à calculer là où une très grande partie de la forêt est non perturbée (forêts anciennes), et là 200 où les pertes naturelles compensent probablement 100 l’accroissement brut. L’AAN par hectare ne représente que le tiers environ du niveau obtenu en Europe du Nord, où les 0 conditions de croissance sont plus ou moins les mêmes et où la majeure partie de la forêt est sous aménagement. Cela larus ration é é Ukraine B d

donne une indication des possibilités d’amélioration, si publique é é de Russie F R l’aménagement était étendu à la plus grande partie des forêts de Moldova de la Fédération de Russie. Néanmoins, malgré cela, l’AAN par hectare est encore bien supérieur au volume de bois Figure 31-2. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine: superficies des forêts naturelles et exploité dans les forêts disponibles pour des plantations forestières en 2000 et changements nets de l’approvisionnement en bois à la fin des années 90, s’élevant superficie entre 1990 et 2000 à environ 125 millions de mètres cubes sur écorce. Les facteurs qui freinent l’augmentation des coupes sont d’ordre physiques, étaient de l’ordre de 359 millions de mètres économique et liés aux infrastructures, notamment la faible cubes sur écorce par an à la fin des années 90, soit 37 pour capacité des industries nationales de transformation du bois cent de l’accroissement annuel brut, et deux ou trois fois le et l’accès aux marchés d’exportation. Depuis 1990 au volume des coupes. Ces grandes quantités de pertes moins, la différence entre l’AAN et les coupes détermine naturelles sont liées au fort pourcentage de forêts anciennes, une tendance à la hausse du volume sur pied, ainsi que adultes et vieilles. l’accroissement des peuplements adultes et âgés. Le Bélarus, qui s’étend à l’ouest de la Fédération de Les prélèvements totaux en Fédération de Russie à la fin Russie, présente certains traits similaires en ce qui concerne des années 90 avoisinaient les 104 millions de mètres cubes ses ressources forestières, mais aussi quelques différences. sous écorce par an, alors que dans les années 70 et 80, les Les deux cinquièmes environ de sa forêt sont classés comme volumes étaient compris entre 300 et 400 millions de mètres à dominance de conifères, et une superficie analogue cubes sous écorce par an. Dans les périodes précédentes, les comme mixte de conifères/feuillus; la forêt couvre près de pertes non récupérées liées à l’abattage étaient très 45 pour cent de la superficie des terres. Cependant, les trois importantes, mais ces derniers temps, l’amélioration des quarts de la forêt de ce pays sont disponibles pour méthodes d’exploitation a permis de réduire le pourcentage l’approvisionnement en bois, et peu de forêts sont non de ces pertes. D’après les données fournies par TBFRA, les perturbées. La majeure partie des forêts entre dans la prélèvements sous écorce des forêts exploitables catégorie «semi-naturelle», comme dans d’autres pays représentent 69 pour cent du volume sur écorce des coupes. européens. Au Bélarus, l’AAN qui dépasse en moyenne 4 m3 Après avoir déduit la part de l’écorce des prélèvements, la sur écorce par hectare est comparable à celui de l’Europe du proportion des pertes d’exploitation non récupérées n’est Nord, mais est plus de deux fois supérieur au volume des pas significativement plus élevée que dans certains autres coupes de la fin des années 90. Cela est probablement dû au pays des zones tempérées et boréales. fait que la plupart de ses forêts sont jeunes - moins de 80 ans. Il a été calculé que les pertes naturelles dans les forêts Les forêts de l’Ukraine et de la République de Moldova, russes, qui sont définies dans TBFRAcomme la mortalité localisées au sud-ouest de la Fédération de Russie, due à des causes autres que les coupes par l’homme, telles ressemblent davantage à celles des pays d’Europe du Sud que la mortalité naturelle, les maladies, les attaques qu’à celles de la Fédération de Russie et du Bélarus. En d’insectes, le feu, le chablis et d’autres dommages premier lieu, le couvert forestier est moyennement faible: 208 FRA 2000 - Rapport principal

16 et 10 pour cent respectivement de la superficie des terres, ailleurs, la coupe rase des forêts n’est pas toujours suivie alors que la superficie forestière par habitant est très faible: d’un repeuplement, artificiel ou naturel, ce qui pourrait 0,2 et 0,1 ha par habitant, respectivement. Deuxièmement, modifier la classification de certaines zones forestières; les les forêts de feuillus sont majoritaires: en Ukraine, la moitié ranger dans la catégorie des autres terres boisées si une de la superficie forestière est à dominance de feuillus, avec forme de végétation arbustive devait apparaître, ou dans la plus de 10 pour cent entrant dans la catégorie des forêts catégorie des terres non boisées, soit agricoles, soit mixtes de feuillus/conifères. En République de Moldova, construites ou incultes. Une analyse plus approfondie des toutes les forêts, sauf une petite superficie, entrent dans la changements ayant lieu dans la Fédération de Russie et les catégorie des forêts à dominance de feuillus. Les deux tiers autres pays de la sous-région serait certainement nécessaire. environ des forêts de ces deux pays sont disponibles pour l’approvisionnement en bois; la majorité de la zone qui ne AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA l’est pas, fait partie de la catégorie des forêts protégées pour FORÊT des raisons de conservation et de protection. L’Ukraine n’a Dans les quatre pays de la sous-région, les forêts et les autres qu’une petite zone de forêt non perturbée par l’homme et la terres boisées appartiennent entièrement à l’Etat. En République de Moldova n’en a aucune. Alors que la majeure Fédération de Russie, le Service forestier fédéral contrôlait partie des forêts de cette dernière est classée comme 94 pour cent des forêts du pays jusqu’à la dernière semi-naturelle, 45 pour cent des forêts de l’Ukraine sont réorganisation de l’administration qui a prévu désignées comme des plantations. De grandes opérations de l’incorporation du service dans un nouveau ministère. boisement ont été entreprises pour protéger les sols contre D’autres départements publics, comme le Comité de la l’érosion par le vent et l’eau. protection de l’environnement, les Ministères de Le changement annuel moyen de la superficie forestière l’agriculture, de l’éducation et de la défense, et quelques entre 1990 et 2000 dans la sous-région a consisté en un municipalités, avaient aussi la responsabilité de certaines accroissement de 423 000 hectares (tableau 31-1), dont zones forestières. Contrairement aux autres pays européens 60 pour cent se situent au Bélarus et l’essentiel du reste dans en transition vers une économie de marché, aucune initiative la Fédération de Russie. On ne dispose pas d’informations n’a été prise pour privatiser ou restituer les forêts dans ces sur la façon dont ces données ont été calculées. Ce qu’elles quatre pays de la sous-région. En Fédération de Russie, par devraient montrer, c’est le changement net, après déduction exemple, la politique repose sur le fait que toutes les terres des pertes de forêt, vers d’autres catégories d’utilisation des sont publiques, même si quelques parcelles, incluant terres, des gains en forêt résultant des boisements et de la quelques terres boisées, peuvent être mises à la disposition régénération naturelle des terres non boisées. Des des citoyens ou d’entités juridiques au titre de contrats de problèmes ont pu se poser si la classification et la définition location, de droits d’usage ou de concessions. des catégories de terres ont changé entre une période de Au Bélarus, seulement 19 pour cent des forêts ont été référence et une autre. Dans le cas de la Fédération de déclarées comme sous aménagement. Dans les autres pays Russie, il est intéressant de noter que dans sa réponse initiale de la sous-région, la couverture est de 100 pour cent. Etant faîte à la question de TBFRA, elle indiquait une réduction donné qu’en Fédération de Russie, une large part de la annuelle moyenne de la superficie forestière, entre 1988 et superficie forestière reste inaccessible et n’a pas fait l’objet 1993, de 1,1 million d’hectares, qui était plus que d’un inventaire approfondi sur le terrain, la nature et compensée par un accroissement de 1,6 million d’hectare l’intensité de l’aménagement dans ces zones ont été dans la catégorie des autres terres boisées. En recalculant les simplifiées par rapport aux forêts qui sont plus accessibles. données pour le présent rapport couvrant la période de 1990 En Fédération de Russie, toutes les forêts ont été à 2000, le résultat a montré un accroissement annuel moyen subdivisées en trois groupes d’aménagement, en fonction de de la superficie forestière de 135 000 hectares (aucune leur rôle de protection et de l’intensité d’exploitation dont information n’était disponible sur le changement de la elles peuvent faire l’objet. Le groupe I (forêts de protection), catégorie des autres terres boisées). Pour le Bélarus, comprend les forêts ayant principalement des fonctions de l’accroissement annuel moyen de la superficie forestière de protection des eaux et du sol, et des fonctions sanitaires et de 256 000 ha (3,2 pour cent), un taux d’extension restauration de l’état de santé. Il s’agit de bandes forestières remarquablement élevé, est le même dans les deux rapports. longeant les rivières, entourant les lacs et les réservoirs, etc., On peut en conclure qu’il faudra utiliser prudemment les qui freinent l’érosion, y compris celles sur des pentes raides, données sur le changement de ces pays, tant qu’on ne saura les rideaux-abris, les forêts urbaines, les parcs forestiers, les pas comment elles ont été obtenues. En ce qui concerne la ceintures vertes, les parcs naturels et nationaux et ainsi de Fédération de Russie, un programme à long terme est en suite. En 1998, ces forêts représentaient environ 21 pour cent cours pour la création de rideaux-abris destinés à protéger de la superficie forestière dont 36 pour cent dans la partie les terres agricoles de l’érosion éolienne et hydraulique, ce européenne de la Fédération (Pisarenko et al. 2001). Des qui sera considéré probablement comme un boisement. Par régimes de coupes très stricts sont appliqués dans ce groupe. Bélarus, République de Moldova, Fédération de Russie et Ukraine 209

Le groupe II (forêts à usages multiples) comprend les forêts jusqu’aux marchés intérieurs et étrangers, et de la mise en situées dans les zones densément peuplées et dotées d’un bon place d’une nouvelle capacité de transformation du bois. réseau routier. Ces forêts jouent un rôle de protection et seule Dans le meilleur des cas, il s’agira d’une évolution une exploitation limitée y est consentie; le groupe inclut progressive. aussi les forêts dont les réserves en bois sont insuffisantes. Avec la libéralisation de l’économie, le pays a pris Les abattages ne doivent pas dépasser la croissance annuelle. progressivement conscience des dommages écologiques Ce groupe représente environ 6 pour cent de la superficie dont ont souffert de nombreux secteurs, y compris la forestière. Le groupe III (forêts à usage commercial) compte foresterie et les industries forestières. Les pratiques les 73 pour cent restants et prend en considération les forêts d’exploitation, dont la coupe rase sur de grandes superficies, dans des zones intensément boisées, principalement ont dégradé gravement les forêts et n’étaient pas toujours exploitables, et destinées à fournir un approvisionnement suivies d’une bonne régénération. La biodiversité a été continu en bois mais sans compromettre leurs fonctions de compromise, et parmi les exemples bien connus, on peut protection. La coupe rase est permise dans ces forêts. Le citer les menaces pesant sur la survie du tigre sibérien, dues pourcentage des forêts du groupe III a baissé entre 1966 et aux opérations d’exploitation dans l’Extrême-Orient russe, 1988, alors que ceux des groupes I et II s’est accru. et celles sur la qualité de l’eau et la pérennité de l’écosystème exceptionnel du lac Baïkal, du fait des CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES activités des usines à papier aux alentours. Les mesures de En termes de ressources forestières, la Fédération de Russie protection de l’environnement ont été renforcées en est un géant sur la scène mondiale. En revanche, en termes augmentant les superficies destinées à la conservation de la de production et de commerce du bois, sa contribution au nature, ainsi que d’autres mesures de protection, comme niveau mondial est plutôt modeste. C’est pourquoi il serait l’extension des forêts du groupe I et II. Cependant, il est important de savoir quand, dans quelle mesure et comment, difficile d’évaluer dans quelles mesures ces bonnes la Fédération de Russie peut accroître sa production et son intentions sont mises en pratique, étant donné le manque de commerce pour mieux exploiter toutes les potentialités de moyens pour surveiller les forêts et les activités ses ressources forestières. La réponse transcende, dans une d’exploitation, et la difficulté de s’assurer que les large mesure, les capacités de contrôle des responsables de règlements sont observés. la ressource. En premier lieu, elle dépend de la rapidité du Les retombées de l’explosion de la centrale nucléaire de processus de modernisation de l’économie du pays, de Tchernobyl en Ukraine ont affecté environ 1 million l’efficacité de son réseau de transport et de la création de d’hectares de forêts en Fédération de Russie, ainsi que de nouvelles infrastructures, ainsi que de la reconstruction et vastes zones boisées au Bélarus et en Ukraine. Ces zones du développement des industries. La demande latente en resteront interdites à la population et seront exclues de toute bois est considérablement plus élevée que les niveaux forme d’exploitation, qu’il s’agisse du bois ou d’autres actuels. Il existe de grandes possibilités de production et une produits forestiers, à l’exception de quelques activités de croissance dans l’utilisation des sciages et des panneaux de recherche sur les effets de cette immense catastrophe bois pour la construction et la production de toutes les écologique. catégories de papier et de carton. Le marché intérieur restera Amoins de changer les politiques actuelles, la probablement le principal débouché pour les produits privatisation des forêts dans les pays de la sous-région ne se dérivés du bois, mais les exportations ont été, et restent sans concrétisera pas dans les années à venir. Par ailleurs, il doute, une importante source de devises étrangères et existe des possibilités d’accroître les propriétés privées et la continueront à être soutenues. Les principaux marchés sont gestion des industries de transformation du bois; en l’Europe et le Moyen Orient (alimentés principalement par Fédération de Russie, la plupart de ces industries ont déjà été la partie européenne de la Fédération de Russie), ainsi que le transformées en sociétés de capitaux. En ce qui concerne Japon et d’autres pays bordant le Pacifique (alimentés par l’aménagement des forêts, il est nécessaire d’en déterminer l’Extrême-Orient russe). L’importance de la Chine comme l’intensité, notamment dans les zones les plus reculées de la débouché pour le bois des forêts sibériennes s’accroît Fédération de Russie. Bien qu’il ait été déclaré que toutes les considérablement. Jusqu’à présent, une grande partie des forêts sont sous aménagement, cela paraît difficilement exportations russes consistait en matière première et faisable si l’on prend en considération la définition utilisée produits semi-finis, comme le bois de sciage, avec des au niveau international. valeurs unitaires relativement faibles. L’accroissement de la Une certaine ambiguïté existe aussi sur les chiffres production et de l’exportation des produits du bois en relatifs aux changements survenus dans les forêts au Bélarus Fédération de Russie dépend de la possibilité de déplacer les et en Fédération de Russie: les chiffres déclarés sur le coupes vers les zones forestières jusqu’ici sous-exploitées changement net portent-ils sur la superficie effective ou du centre et du nord du pays, du développement économique sont-ils issus des différences dans les définitions ou les des systèmes de transport pour leur acheminement classifications des terres entre une période et une autre? 210 FRA 2000 - Rapport principal

Il est important de disposer d’informations fiables sur le court terme, notamment la protection du sol et la conservation changement pour orienter les débats politiques au sein des de la nature. Trouver les moyens de le faire pourrait être un instances internationales, et étant donné l’importance de la défi de taille. Fédération de Russie dans le total mondial des forêts, il serait éminemment souhaitable de disposer d’indications, aussi BIBLIOGRAPHIE précises que possible, sur l’ampleur et les types de CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, changements qui surviennent dans ses ressources. Sans aucun North America, Australia, Japan and New Zealand: doute, les mesures provenant d’études par télédétection contribution to the global Forest Resources Assessment menées à différentes périodes fourniront ces informations. 2000. Genève Timber and Forest Study Papers 17. New La superficie forestière par habitant est très limitée en York et Genève, Organisation des Nations Unies. Ukraine et en République de Moldova, et les ressources sont www.unece.org/trade/timber/fra/pdf/contents.htm insuffisantes pour répondre aux besoins en bois des CEE-ONU/FAO. 2001. Forest and forest products country populations ou pour assurer un approvisionnement adéquat profile: Russian Federation. ECE/TIM/SP/18, Publication d’autres biens et services. Ces pays n’ont pas les moyens ONU. d’importer le bois nécessaire pour satisfaire la demande Pisarenko, A.I., Strakov,V., Päivinen, R., Kuusela, K., latente. C’est pourquoi, des solutions devraient être Dyakun, F.A., et Sdobnova, V.V. 2001. Development of envisagées pour accroître leurs ressources forestières, afin forest resources in the European Part of the Russian d’augmenter les approvisionnements en bois dans le moyen et Federation. European Forest Institute Research Report 11. le long terme et de fournir d’autres services indispensables à Leiden, Pays-Bas, Koninklijke Brill NV. Amérique du Nord et centrale et Caraïbes 211

Chapitre 32 Amérique du Nord et centrale et Caraïbes

1. Amérique du Nord (Mexique non compris); 2. Mexique et Amérique centrale; 3. Caraïbes Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000). Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 32-1. Amérique du Nord et centrale: division sous-régionale utilisée dans ce rapport

L’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes (voir tempérées et boréales. Quelque 86 pour cent des forêts de la figure 32-147 et tableau 32-1) contiennent environ 549 millions région se trouvent dans deux grands pays – le Canada et les d’hectares de forêts, soit 14 pour cent du total mondial. Les Etats-Unis. Les forêts de la région ne constituent pas un forêts de l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les pourcentage très élevé de chaque zone écologique; pourtant, Caraïbes représentent 1,1 ha par habitant, chiffre qui est c’est la région la plus diversifiée car deux zones écologiques supérieur à la moyenne mondiale. Les superficies forestières seulement n’y sont pas représentées. Le changement net de la d’Amérique centrale et des Caraïbes se situent principalement superficie forestière est de -570 000 ha par an, qui est la somme dans le domaine écologique subtropical. Le couvert forestier d’une très forte perte nette en Amérique centrale et d’une d’Amérique du Nord est réparti entre les zones écologiques augmentation importante aux Etats-Unis.

47 La division en sous-régions a pour seul objectif de faciliter la synthèse des données à un niveau géographique intermédiaire et ne traduit aucune opinion ou considération politique dans le choix des pays. La représentation graphique des limites nationales des pays ne traduit aucune opinion de la FAO quant à l’étendue des pays ou au tracé de leurs frontières nationales. Le Groenland et Saint-Pierre-et-Miquelon n’ont été inclus dans aucune sous-région. 212 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 32-1. Amérique du Nord et centrale: ressources forestières par sous-région

Sous-région Superficie Superficie forestière 2000 Changement de Volume et biomasse des terres la superficie entre aérienne Forêts Plantations Total forêts 1990 et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts) 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % M 3/ha t/ha Amérique centrale 241 942 72 300 729 73 029 30,2 0,5 -971 -1,2 86 93 Amérique du Nord 1 837 992 454 326 16 238 470 564 25,6 1,5 388 0,1 128 95 Autres pays d’Amérique du Nord et centrale 34 193 ------Caraïbes 22 839 5 145 566 5 711 25,0 0,2 13 0,2 57 98 Total Amérique du Nord et centrale 2 136 966 531 771 17 533 549 304 25,7 1,1 -570 -0,1 123 95 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6 et 7. Amérique du Nord et centrale: zones écologiques 213

Chapitre 33 Amérique du Nord et centrale: zones écologiques

Figure 33-1. Amérique du Nord et centrale: zones écologiques

La figure 33-1 montre la répartition des zones écologiques bouleau à papier (Betula papyrifera) sont communs le long en Amérique du Nord et centrale, comme elles ont été des rivières. identifiées et cartographiées par FRA2000. Le tableau 33-2 Al’est de ces plaines, on trouve de grands peuplements indique les statistiques relatives à leurs superficies par ouverts d’épinettes noires, ainsi que des formations sous-région, et le tableau 33-2 présente le pourcentage de rabougries d’épinettes noires et de mélèzes laricins sur les forêt dans chaque zone par sous-région. plateaux balayés par le vent. L’épinette blanche est aussi présente. Des fourrés d’aulnes (Alnus incana) se TOUNDRA BORÉALE BOISÉE rencontrent fréquemment le long des berges des rivières et La plaine d’Hudson occupe la majeure partie de cette zone, d’autres bassins hydrographiques. Parmi les autres espèces alors que la partie occidentale consiste en larges plaines et figurent le tremble (Populus tremuloides) et le sapin plateaux peu marqués, coupés par de grands fleuves. Le baumier (Abies balsamea). La végétation arborescente est climat, influencé par la masse d’air arctique froide, se limitée aux promontoires exposés de la côte atlantique et caractérise par des étés courts et frais et des hivers longs et aux terres dénudées de l’intérieur battues par les vents. froids. La température moyenne annuelle est comprise Al’ouest de la baie d’Hudson, les peuplements ouverts entre -10° et 0°C, avec une température moyenne en été d’épinettes blanches et noires et de mélèzes laricins variant entre 6° et 14°C et celle de l’hiver entre -26° et -16°. prédominent. Parfois ces forêts ouvertes comprennent aussi La neige et la glace persistent pendant six à huit mois par le pin gris (Pinus banksiana). Les limites occidentales de la an. Les précipitations annuelles moyennes sont faibles à zone se caractérisent par des peuplements ouverts l’ouest (de 200 à 500 mm) mais vont de 500 à 800 mm à d’épinettes noires à croissance généralement lente. Les l’est, atteignant 1 000 mm dans certaines parties du montagnes et les piémonts, ainsi que les zones Labrador. méridionales, tendent à être mieux drainés et un peu plus Les associations végétales des plaines de la baie chauds. Ici, les forêts mixtes d’épinettes blanches et noires, d’Hudson consistent en une toundra arctique et quelques de pins de Murray (Pinus contorta), de mélèzes laricins, de types de forêts boréales de transition. Les lieux mieux bouleaux à papier, de trembles et de peupliers baumiers drainés abritent des forêts ouvertes d’épinettes noires sont communs. Le long des plaines alluviales fertiles, (Picea mariana), de mélèzes laricins (Larix laricina) avec l’épinette blanche et le peuplier baumier atteignent des quelques épinettes blanches (Picea glauca). Le peuplier tailles comparables à celles des plus grands arbres de la baumier (Populus balsamifera), l’épinette blanche et le forêt boréale méridionale. 214 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 33-1. Amérique du Nord et centrale: étendue des zones écologiques

Sous-région Superficie totale de la zone écologique (millions d’ha)

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Amérique centrale 69 59 44 65 11 6 74 Amérique du Nord 46 23 8 3 54 39 34 2 8 47 52 31 36 2 Caraïbes 46 28 55 Total Amérique du Nord et centrale TOTAL MONDIAL 64 53 44 65 46 23 8 5 61 39 34 2 8 47 52 31 36 2 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Tableau 33-2. Amérique du Nord et centrale: pourcentage de forêts par zone écologique

Sous-région Pourcentage de forêt dans la zone écologique Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Amérique centrale 33 55 22 24 30 63 20 Amérique du Nord 2 106 9 86 45 39 4 225 211 75 197 225 266 118 324 Caraïbes 10 11 1 2 Total Amérique du Nord et centrale 43 68 23 26 106 9 116 108 59 4 225 211 75 197 225 266 118 358 TOTAL MONDIAL 1468 1117 755 839 1192 459 471 156 491 674 490 182 726 593 552 729 865 407 632 564 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

FORÊT BORÉALE DE CONIFÈRES trembles, de peupliers baumiers et de pins gris, avec des Une mosaïque lâche et vallonnée de montagnes alternant épinettes blanches et noires aux derniers stades de la avec des terrains marécageux domine cette zone. Le climat succession écologique. Le pin de Murray (Pinus contorta) est généralement continental avec de longs hivers froids et domine parfois dans certaines zones d’altitude avec des étés courts et chauds, modifié à l’est par l’océan l’épinette blanche et le sapin baumier. L’épinette noire tend Atlantique. La température annuelle moyenne va de -4° dans à se concentrer dans les vallées peu drainées. Le tremble et le Canada central à 5,5°C dans les régions boréales de le peuplier baumier caractérisent la transition vers le sud. Terre-Neuve. La température moyenne de l’été varie entre L’épinette blanche et le sapin baumier sont des espèces 11° et 15°C, et celle de l’hiver entre -20,5°C à l’ouest et -1°C à climaciques mais ne sont pas très répandues en raison de la l’est. Les précipitations annuelles moyennes sont comprises fréquence des incendies. entre 100 et 625 mm à l’exception de la Terre-Neuve boréale Autant les forêts ouvertes que les forêts fermées où la moyenne est plus élevée, entre 900 et 1 600 mm. d’épinettes noires et de sapins baumiers sont caractéristiques Une grande partie de la zone se caractérise par des de l’est. Le bouleau à papier et le tremble sont typiques des peuplements fermés de conifères comprenant notamment sites perturbés. L’épinette blanche tolère généralement des épinettes blanches (Picea glauca), des épinettes noires mieux les embruns et prédomine près de l’océan. Les terrains (P. mariana), des sapins baumiers (Abies balsamea) et des marécageux sont très étendus, avec un couvert d’épinettes mélèzes laricins (Larix laricina). Les espèces décidues noires, de mélèzes laricins et d’arbustes chétifs. communes sont le bouleau à papier (Betula papyrifera), le Le nord de la zone est une transition avec la toundra tremble (P. tremuloides) et le peuplier baumier boréale. Des peuplements purs de pins gris, ou mixtes de pin (P. balsamifera). Au sud, apparaissent des conifères comme gris, de bouleau à papier et de tremble occupent les terrains le pin blanc (Pinus strobus), le pin rouge (P. resinosa) et le plus secs, alors que l’épinette noire et le sapin baumier pin gris (P. banksiana). Dans la zone de transition avec les dominent sur les sites humides. forêts du sud, sont présentes des espèces comme l’érable à sucre (Acer saccharum), le frêne noir (Fraxinus nigra) et le SYSTéMES MONTAGNEUX BORÉAUX thuya du Canada (Thuja occidentalis). Les chaînes de montagne, aux nombreux pics élevés et aux Ala limite occidentale de la zone, la végétation consiste grands plateaux séparés par de larges vallées et plaines, sont en peuplements fermés de taille moyenne à haute, formés de les éléments caractéristiques de cette zone. Le climat est Amérique du Nord et centrale: zones écologiques 215

froid, subhumide à semi-aride avec des hivers prolongés et annuelles sur la majeure partie de la zone vont de 720 à froids, et des étés courts et chauds. Les températures 1 000 mm, atteignant des pointes de 1 500 mm près de la côte annuelles moyennes sont comprises entre -10° au nord et de l’océan Atlantique. La proximité de cet océan tempère le 5°C au sud. Les températures moyennes de l’été varient climat de la partie orientale de la zone. entre 6,5° et 11,5°C, et les températures hivernales entre - Jadis, toute la région était fortement boisée, mais la 13° et -25°C. Les précipitations annuelles sont plus faibles plupart des forêts autour des Grands Lacs et dans le nord-est dans les vallées de la chaîne côtière protégées de la pluie des Etats-Unis ont disparu en raison de l’urbanisation et la (moins de 300 mm), s’accroissant jusqu’à 1 500 mm aux conversion vers l’agriculture. Le couvert forestier varie des altitudes plus élevées dans les montagnes situées à peuplements mixtes de conifères/feuillus décidus, formés de l’intérieur. pins blancs et de pins rouges (Pinus strobus et P. resinosa), La végétation de haute altitude varie entre la toundra de pruche du Canada (Tsuga canadensis), de chêne rouge arctique et la toundra alpine. Plus bas, au nord, des forêts (Quercus rubra), d’érable à sucre (Acer saccharum) et de ouvertes d’épinettes blanches (Picea glauca) et de bouleaux bouleau à papier (Betula papyrifera) dans les parties à papier (Betula papyrifera) se mélangent à des bouleaux et septentrionales, à la forêt très riche en diversité de la Caroline des saules nains. Le bassin non glaciaire de l’Old Crow au sud-ouest. possède des peuplements d’épinettes noires et de mélèzes Les associations mixtes mésophytiques, à savoir les laricins rabougris contenant quelques épinettes blanches. forêts décidues ayant une grande diversité, occupent des sites Au sud, le couvert végétal change, passant des forêts bien drainés. Parmi les espèces dominantes figurent l’érable fermées aux forêts ouvertes d’épinettes blanches et noires, à sucre, le hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia), de sapins subalpins (Abies lasiocarpa), de pins de Murray l’orme d’Amérique (Ulmus americana), le tilleul (Pinus contorta), de trembles (Populus tremuloides), de d’Amérique (Tilia americana), les chênes rouge et blanc peupliers baumiers (P. balsamifera) et de bouleaux à papier. (Quercus rubra, Q. alba), le noyer (Juglans nigra, Le pin de Murray et le sapin subalpin tendent à disparaître J. cinerea), le caryer (Carya ovata, C. cordiformis), le rapidement vers le nord. marronnier (Aesculus spp.) et la pruche du Canada (Tsuga canadensis) et quelque 20 à 25 autres espèces. Une FORÊT TEMPÉRÉE OCÉANIQUE association de chênes, comprenant des chênes blancs et des Cette zone écologique relativement petite occupe une chênes rouges du nord comme espèces dominantes, se dépression nord-sud entre la chaîne côtière du Pacifique et rencontre à l’est des Appalaches. la chaîne des Cascades. La proximité de l’océan modère le Plus vers l’intérieur, où les précipitations sont plus climat et les températures annuelles moyennes sont faibles, prédomine l’association chêne-caryer résistante à la comprises entre 9° et 13°C. Les précipitations moyennes sécheresse, avec les chênes blanc, rouge et noir (Quercus fluctuent d’environ de 400 à 1500 mm, mais plus souvent, velutina), le caryer cordiforme (Carya cordiformis) et le entre 750 et 1 150 mm. Le brouillard compense caryer ovale (Carya ovata). Dans les sites plus humides sont partiellement la sécheresse estivale. présents l’orme d’Amérique, le tulipier d’Amérique Ces forêts se composent d’un mélange de thuyas géants (Liriodendron tulipifera) et le copalme d’Amérique (Thuja plicata), de pruches occidentales (Tsuga (Liquidambar styraciflua). Dans les parties plus heterophylla) et de douglas (Pseudotsuga menziesii). Dans septentrionales de cette association, se rencontrent des les vallées de l’intérieur, la forêt est moins dense que le long érables, des bouleaux et des tilleuls d’Amérique (Tilia de la côte et renferme souvent des arbres décidus comme americana). l’érable à grandes feuilles (Acer macrophyllum), le peuplier Les forêts au nord-est de cette zone sont généralement occidental (Populus trichocarpa) et, au sud, Fraxinus constituées de peuplements mixtes de conifères et d’espèces latifolia. Dans certaines terres boisées se développent des décidues caractérisées par l’épinette rouge (Picea rubens), le peuplements ouverts de chênes purs ou interrompus par des sapin baumier (Abies balsamea), le bouleau jaune (Betula bosquets de douglas et d’autres espèces, comme le chêne de alleghaniensis) et l’érable à sucre. Des pins rouges et blancs Garry (Quercus garryana) et l’arbousier d’Amérique et la pruche du Canada sont moins fréquents mais encore (Arbutus menziesii). Le défrichement à des fins agricoles a présents de façon significative. On trouve aussi certaines grandement réduit la superficie de ces forêts. espèces boréales comme l’épinette noire (Picea mariana), l’épinette blanche (P. glauca), le peuplier baumier (Populus FORÊT TEMPÉRÉE CONTINENTALE balsamifera) et le bouleau à papier. Le pin gris (Pinus Les étés chauds et les hivers frais sont typiques de cette banksiana) prédomine sur les terrains sablonneux. La forêt de zone. Le temps est extrêmement variable. Les températures pins-chênes occupe les sols sablonneux secs le long de la annuelles moyennes sont comprises entre 2° et 10°C. Les plaine côtière septentrionale des Etats-Unis, et est souvent températures moyennes de l’été varient entre 16° et 18°C et exposée à des incendies naturels. Le thuya du Canada (Thuja celles de l’hiver entre -2,5° et -7°C. Les précipitations occidentalis) est présent dans les stations mésoïques. 216 FRA 2000 - Rapport principal

STEPPE TEMPÉRÉE 4,5° au nord et 9°C au sud. Les précipitations annuelles Le climat de cette zone est largement influencé par sa moyennes sont extrêmement variables et comprises entre position au cœur du continent. Le climat est continental 600 mm dans les îles du Golfe jusqu’à 4 000 mm au nord. subhumide à semi-aride avec des étés courts et chauds et des L’intérieur de cette zone est aussi sous l’influence d’un hivers longs et froids. D’une manière générale, les climat variable. Dans les Appalaches, les conditions précipitations sont faibles et l’évaporation est élevée. Les climatiques sont plus tempérées, et l’été et l’hiver sont bien températures annuelles moyennes sont comprises entre 1,5° distincts. Les températures annuelles moyennes sont et 3,5°C. La température hivernale moyenne varie entre au-dessous de 10°C au nord et environ 18°C au sud. Les -12,5° et -8°C et celle de l’été entre 14° et 16°C. Les précipitations annuelles moyennes fluctuent entre 900 mm précipitations annuelles sont variables et oscillent de dans les vallées et 2 000 mm sur les sommets les plus hauts. 250 mm dans les formations herbeuses arides jusqu’à près Les forêts ombrophiles tempérées des montagnes de la de 700 mm dans les zones boisées d’altitude. côte du Pacifique sont parmi les plus productives de Des peuplements sous forme de parc arboré de trembles l’Amérique du Nord et possèdent certains des arbres les plus (Populus tremuloides) et de peupliers baumiers grands et les plus âgés du monde. Cette association de (P. balsamifera) s’étendent au bord septentrional de cette végétation est dominée par la pruche occidentale (Tsuga zone, formant une transition avec la forêt boréale du nord. heterophylla) et le sapin gracieux (Abies amabilis) comme Le parc arboré à trembles s’est considérablement étendu espèces climaciques, bien que plusieurs autres espèces soient vers le sud depuis que les feux de prairie ont été éliminés. communes. L’érable à grandes feuilles (Acer macrophyllum) Des îlots de trembles et de peupliers rabougris (Populus atteint sa limite septentrionale dans le sud de cette zone. Il est spp.), des saules (Salix spp.) et des érables négundo (Acer normalement présent le long du lit des petits cours d’eau et negundo) sont présents sur les versants ombragés des dans d’autres zones alluviales avec l’aulne rouge (Alnus vallées et les terrasses des rivières. Al’est, la zone consiste rubra) et le peuplier occidental (Populus trichocarpa). Ades en une mosaïque de trembles, de chênes à gros fruits altitudes élevées (jusqu’à 2 000 m) prédominent la pruche (Quercus macrocarpa) et de formations herbeuses. Vers le subalpine (Tsuga mertensiana), le sapin subalpin (Abies sud, le chêne et le caryer deviennent les espèces arborées lasiocarpa) et le sapin gracieux avec le faux-cyprès de dominantes dans la zone de transition avec les forêts Nootka (Chamaecyparis nootkatensis), formant des forêts feuillues de l’est. ouvertes et rabougries à de plus hautes altitudes. Le sapin gracieux, le pin de Murray (Pinus contorta) et DÉSERT TEMPÉRÉ l’épicéa de Sitka (Picea sitchensis) se rencontrent Cette zone comprend le Grand Bassin, le nord du plateau du communément dans le nord. Ades altitudes inférieures au Colorado dans l’Utah, les plaines et hauts plateaux des nord, la pruche occidentale et le thuya géant (Thuja plicata) fleuves Columbia-Snake et le bassin du Wyoming. L’aridité dominent avec l’aulne rouge, essence pionnière sur les sites de cette zone est due à l’arrêt des pluies par la Sierra Nevada perturbés. Les associations côtières avec le douglas se et la chaîne des Cascades. Les étés sont chauds et les hivers trouvent sur les versants des montagnes côtières exposés au froids, avec des températures saisonnières extrêmes plus vent. Le douglas (Pseudotsuga menziesii) est dominant. Le prononcées dans les hauts plateaux. Les températures thuya géant (Thuja plicata) est caractéristique des stations annuelles moyennes sont comprises entre 4° et 13°C. Les plus humides et le chêne de Garry (Quercus garryana) et précipitations annuelles varient entre 130 et 400 mm. Il ne l’arbousier américain (Arbutus menziesii) abondent dans les pleut pratiquement jamais pendant les mois d’été. Les lieux plus secs. précipitations hivernales tombent en partie sous forme de Les associations avec le douglas prédominent sur la neige. chaîne côtière et d’autres chaînes de montagne protégées de La végétation de la zone, appelée parfois steppe la pluie. Les incendies ont favorisé la formation de d’armoise, est composée d’armoise et d’autres espèces peuplements équiennes de pins de Murray à des hautes arbustives mélangées à des herbes basses. Au-dessus de la altitudes, alors que le pin ponderosa (Pinus ponderosa) est ceinture de l’armoise s’étend une zone boisée dominée par l’arbre non climacique le plus commun à des altitudes plus Pinus edulis et le genévrier (Juniperus spp.). basses et dans des lieux plus chauds et secs. Sur les versants moyens des plateaux intérieurs, des SYSTéMES MONTAGNEUX TEMPÉRÉS peuplements fermés d’épinette d’Engelmann (Picea Cette zone comprend la chaîne côtière, les montagnes engelmannii) et de sapins subalpins sont présents Rocheuses et les Appalaches. Le climat est extrêmement communément. Le pin de Murray, le pin argenté (Pinus varié: de maritime à relativement humide à basse altitude le monticola), le douglas et le tremble sont le reflet des long du Pacifique, puis les conditions deviennent arctiques épisodes passés d’incendies. Plus haut, l’association au-dessus de la limites arbres des montagnes Rocheuses. Le épinette d’Engelmann-sapin subalpin commence à dominer. long de la côte, la température annuelle moyenne varie entre La forêt prend souvent l’aspect d’un parc arboré ouvert. Amérique du Nord et centrale: zones écologiques 217

Sous des conditions plus sèches, de grands peuplements de hauts, les feuilles habituellement plus petites et plus coriaces pins de Murray et de pins albicaules (Pinus albicaulis) sont et la canopée est moins dense. Les espèces communes communs. Les zones plus humides peuvent être dominées comprennent les chênes sempervirents (Quercus myrtifolia, parfois par la pruche subalpine (Tsuga mertensiana). Q. virginiana, Q. laurifolia) et des espèces de laurier (Cordia Une forêt de thuya géant-pruche occidentale avec une alliodora, C. bicolor) et de magnolia (Magnolia grandiflora, grande variété de conifères est caractéristique à l’intérieur M. virginiana). Vers l’intérieur, la végétation climacique de la ceinture humide de cette zone. En plus de ces deux consiste en forêts, de taille moyennement haute à haute, espèces dominantes, les autres essences communes d’essences feuillues décidues et de résineux sempervirents. comprennent l’épinette blanche (Picea glauca), l’épinette Le pin à encens (Pinus taeda), Pinus echinata et d’autres d’Engelmann et le sapin subalpin. Le douglas et le pin de espèces de «southern yellow pine» dominent les Murray sont présents dans les zones plus sèches. L’épinette peuplements, individuellement ou associés à d’autres d’Engelmann, l’épinette blanche et le sapin subalpin sont les espèces. Les associations communes s’effectuent avec le arbres dominants des plateaux subboréaux. Des chêne (Quercus spp.), le caryer (Carya spp.), le copalme peuplements équiennes de pins de Murray et de trembles d’Amérique (Liquidambar styraciflua), le nyssa sylvestre (Populus tremuloides) se développent sur de grandes zones (Nyssa sylvatica), l’érable rouge (Acer rubrum) et Ulmus qui ont brûlées auparavant. alata. Les eucalyptus et les cyprès dominent les vastes Dans les Appalaches, on observe une zonation verticale, marécages côtiers et les marais intérieurs le long des côtes de les limites inférieures de chaque ceinture forestière l’Atlantique et du golfe du Mexique. s’étendant du côté sud. Les vallées des parties méridionales Le long du Mississipi, de petits îlots de forêts ripicoles abritent des forêts mixtes de chênes-pins. Au-dessus de cette décidues sont encore présents, avec une abondance de zone s’étale la forêt de chênes appalachienne, dominée par frênes rouge (Fraxinus pennsylvanica), de peupliers une douzaine d’espèces de chênes blancs et noirs. Plus haut, deltoïdes (Populus deltoides), d’ormes, de peupliers, de se trouve une forêt feuillue composée de bouleaux, de Fagus micocouliers du Mississipi (Celtis laevigata), de copalme americana, d’érables (Acer spp.), d’ormes (Ulmus spp.), de d’Amérique et de Nyssa aquatica, ainsi que de chênes et de chênes rouges (Quercus rubra) et de tilleuls d’Amérique cyprès (Taxodium distichum). Carya illinoiensis est aussi (Tilia americana), avec un mélange de pruche du Canada présent, associé au platane d’occident (Platanus (Tsuga canadensis) et de pins blancs. Des forêts d’épicéas- occidentalis), à l’orme d’Amérique (Ulmus americana) et à sapins et des formations herbeuses se trouvent sur les Cornus drummondii. sommets les plus élevés. Des forêts mésophytiques mixtes Aujourd’hui, de vastes forêts de pins à encens et de pins s’étendent dans les vallées étroites des Appalaches d’Elliott (Pinus taeda, P. elliottii) sont présentes dans cette méridionaux où prédominent les chênes. Les parties zone, en particulier sous forme de plantations ou de forêts de septentrionales se situent dans la zone de transition entre la seconde venue à la suite d’incendies. forêt boréale à épicéa-sapin au nord et la forêt décidue au sud. La forme générale et les espèces sont très proches de celles FORÊT SUBTROPICALE SÈCHE que l’on trouve au nord, mais l’épinette rouge (Picea rubens) Cette zone écologique se situe sur la côte du Pacifique entre tend à remplacer l’épinette blanche. Ici, les vallées 30° et 45° de latitude nord environ. Le climat est contiennent des forêts feuillues dominées par l’érable à sucre, typiquement méditerranéen, caractérisé par des étés chauds le bouleau jaune (Betula alleghaniensis) et le hêtre. Les et secs, et des hivers doux accompagnés de précipitations et versants bas des montagnes sont couverts d’une forêt mixte d’orages. Les températures annuelles moyennes sont d’épicéas, sapins, érables, bouleaux et hêtres. Au-dessus de la comprises entre 10° et 18°C, la température moyenne de zone de forêt mixte, s’étendent des peuplements purs de l’été dépassant 18°C et celle de l’hiver 0°C. Les sapins baumiers (Abies balsamea) et d’épinettes rouges. précipitations varient entre 200 et 1 000 mm suivant la latitude et l’altitude, et sont toujours suivies d’une FORÊT SUBTROPICALE HUMIDE sécheresse estivale prononcée. Les sécheresses extrêmes ne Cette zone comprend les plaines et les piémonts côtiers de sont pas inhabituelles. Le brouillard le long de la côte est l’Atlantique et du golfe du Mexique. Les hivers sont doux et typique, de mai jusqu’à la fin de juillet, en particulier. les étés chauds et humides. La température annuelle Le séquoia (Sequoia sempervirens) est une essence moyenne varie entre 15° et 21°C. Les précipitations caractéristique de la ceinture de brouillard sur les pentes annuelles sont comprises entre 1 000 et 1 500 mm environ et orientées vers la mer de la côte nord de la Californie. Lui assez uniformément réparties sur toute l’année. sont associés le douglas (Pseudotsuga menziesii) et d’autres Sur les plaines côtières, la forêt ombrophile tempérée conifères comme la pruche occidentale (Tsuga sempervirente est la végétation naturelle dominante. La forêt heterophylla) et le thuya géant (Thuja plicata). Le long de la ombrophile subtropicale contient moins d’espèces arborées côte, en une étroite bande fragmentée, s’étend la forêt de que la forêt ombrophile tropicale: les arbres ne sont pas aussi pins-cyprès. Al’intérieur, les versants montagneux orientés 218 FRA 2000 - Rapport principal

au sud sont couverts de forêts mixtes comprenant l’ouest influencent les conditions météorologiques; les Lithocarpus densiflorus, Quercus virginiana, l’arbousier versants orientaux sont beaucoup plus secs que les d’Amérique (Arbutus menziesii) et le douglas. occidentaux. Les précipitations hivernales et annuelles Les zones côtières du centre et du sud sont couvertes de augmentent avec l’altitude, et à des altitudes très élevées, chaparral, une végétation arbustive principalement elles tombent principalement sous forme de neige. sempervirente. Plusieurs espèces forestières sont Les zones de végétation sont bien différenciées, endémiques à la région, y compris le cyprès de Lambert généralement dans des ceintures altitudinales. Dans la (Cupressus macrocarpa), Pinus torreyana, le pin de Sierra Nevada, les Cascades du sud et la chaîne côtière du Monterey (P. radiata) et P. muricata. Des îlots de chênes nord, les versants, à partir de 500 à 1 200 m environ, sont (Quercus spp., surtout Q. agrifolia) ou des formations couverts par des associations de conifères et d’arbustes. Sur boisées de Quercus lobata occupent les collines ou les zones les hauts versants, Pinus sabiniana et le chêne bleu submontagnardes. (Quercus douglasii) dominent, formant des peuplements Une communauté de chênes bleus (Quercus douglasii) ouverts typiques. Au-dessus de cette ceinture, entre 600 et et de Pinus sabiniana forme un anneau autour de la Vallée 1 800 m dans les Cascades, et entre 1 500 et 2 400 m ou Centrale de Californie. La plupart des plaines côtières et des davantage dans le sud, les arbres les plus importants sont le vallées intérieures sont maintenant occupées par des centres pin ponderosa (Pinus ponderosa), le pin de Jeffrey urbains ou des terres agricoles irriguées. (P. jeffreyi), le douglas (Pseudotsuga menziesii), le pin de Lambert (P. lambertiana), le sapin du Colorado (Abies STEPPE SUBTROPICALE concolor), le sapin rouge de Californie (Abies magnifica) et Cette zone est dominée par des plaines plates ou vallonnées le calocèdre (Calocedrus decurrens), mais plusieurs autres et des plateaux. Le climat est semi-aride subtropical. Les conifères sont aussi présents. Le spectaculaire séquoia étés sont longs et chauds et les hivers généralement courts et géant (Sequoiadendron giganteum) se rencontre sous forme doux. Les températures annuelles moyennes sont comprises de bosquets sur les versants occidentaux. Sur les versants entre 14° et 21°C. Les précipitations annuelles varient orientaux secs, le pin de Jeffrey remplace le pin ponderosa. considérablement, allant d’environ 250 mm dans les régions La zone subalpine commence à partir de 1 800 jusqu’à plus sèches (à l’ouest, principalement) à environ 1 000 mm 2 500 m et s’étend jusqu’à 300 m environ. La pruche dans les régions de Prairie et du Parkland du nord-est. La subalpine (Tsuga mertensiana), le sapin rouge de zone est aussi sujette à des sécheresses et des gelées Californie, le pin de Murray (Pinus contorta), le pin argenté périodiques et fortes. (P. monticola) et le pin albicaule (P. albicaulis) occupent Une grande variété de végétation naturelle se rencontre une place importante. La limite de la végétation dans cette zone. Les tapis herbeux, où les arbustes et les arborescente se situe de 2 100 m environ au nord à 3 000 m arbres croissent isolément ou en bouquets, prédominent. au sud. Localement, le chêne et le genévrier sont mélangés aux Plus au sud, dans la chaîne côtière californienne plus graminées et au mesquite (Prosopis spp.). En raison de la sèche, la végétation consiste en forêt sclérophylle et faiblesse des précipitations, ils dépassent rarement 5 à 7 m chapparal. Le chapparal se rencontre sur les versants de hauteur. L’arbre le plus caractéristique est Juniperus orientés vers le sud et les sites plus secs, alors que la forêt ashei. Des forêts de Quercus virginiana se situent le long de apparaît sur les versants orientés vers le nord et les lieux la côte du golfe. Dans le nord-est de la zone, une savane de humides. Les espèces sempervirentes les plus importantes chênes, dominée par Quercus stellata et Quercus sont Quercus agrifolia, Q. chrysolepis, Q. wislizeni, marilandica, forment une transition avec la zone de forêt Lithocarpus densiflorus, le laurier de Californie subtropicale plus humide. (Umbellularia californica), l’arbousier d’Amérique Le plateau du Colorado, généralement plus élevé, a une (Arbutus menziesii), Castanopsis chrysophylla et Myrica végétation différente. La forêt ouverte est le type le plus californica. Plus en altitude et près de l’océan, le chapparal répandu de végétation, dominée par des peuplements est souvent mélangé avec de la forêt de conifères. ouverts de Pinus edulis et plusieurs espèces de genévrier Les zones de végétation du sud des montagnes (Juniperus spp.). Les peupliers et d’autres espèces se Rocheuses ressemblent à celles situées plus au nord, mais développent le long de certains ruisseaux permanents. elles sont présentes à des altitudes plus élevées. La zone de piémont, qui arrive à 2 000 m, se caractérise par un mélange SYSTéMES MONTAGNEUX SUBTROPICAUX d’herbacées, de chaparral buissonnant, de formations Cette zone comprend l’extrême sud de la chaîne des boisées de chênes-genévriers et de Pinus edulis-genévriers. Cascades et des montagnes Rocheuses, la Sierra Nevada, la Aenviron 2 000 m, sont présentes des forêts ouvertes de chaîne côtière et la Sierra Madre occidentale. Le climat est pins ponderosa, bien que Pinus edulis et le genévrier extrêmement varié et change en fonction de la latitude, de occupent les versants orientés vers le sud. En Arizona, les l’altitude et de l’exposition. Les vents prédominants de forêts de pins contiennent beaucoup de Pinus leiophylla var. Amérique du Nord et centrale: zones écologiques 219

chihuahuana et Pinus engelmannii. Les pins sont remplacés Les pins croissent dans des terrains infertiles, seuls ou en à environ 2 400 m par le douglas. Le tremble (Populus association avec le chêne. tremuloides) est très répandu dans cette zone et le pin souple Une forêt sempervirente, de taille moyenne, à deux ou (Pinus flexilis) croît dans des sites plus rocailleux et secs. A trois strates, est présente entre 400 et 1 300 m d’altitude sur environ 2 700 m, la zone du douglas se transforme en une les versants plus humides (Atlantique) de l’Amérique ceinture d’épinette d’Engelmann (Picea engelmannii ) et centrale. Les arbres de l’étage supérieur ont de 30 à 40 m de Abies lasiocarpa var. arizonica. Le pin souple et Pinus hauteur. L’étage inférieur est très dense avec des arbres de longaeva sont présents sur des sites plus rocheux. La zone 15 à 25 m de hauteur. alpine commence autour de 3 400 m. La végétation de l’ouest de la Sierra Madre au Mexique FORÊT TROPICALE HUMIDE DÉCIDUE comprend des forêts sempervirentes et décidues, Cette zone comprend la partie basse des chaînes de composées principalement de conifères et de chênes. Ils ont montagne centrales d’Amérique centrale qui longent le généralement de 10 à 30 m de hauteur mais peuvent Pacifique, les plaines et les collines de la péninsule du atteindre 50 m. Les forêts de brouillard sont aussi présentes Yucatan, les parties humides des plaines du golfe du en montagne. Le Mexique a environ 40 espèces de pins et Mexique et les Everglades aux Etats-Unis. Le climat est plus de 150 espèces de chênes. plus sec que dans la zone de forêt ombrophile et la saison sèche est plus prononcée (de trois à cinq mois). Les FORÊT OMBROPHILE TROPICALE précipitations annuelles moyennes s’établissent autour de Cette zone englobe certaines parties de la plaine côtière du 1 300 mm en El Salvador. Elles diminuent jusqu’à moins de golfe et les basses terres de la Sierra Madre du Chiapas au 1 000 m au Honduras et augmentent à nouveau du Nicaragua Mexique, ainsi que des plaines le long de la côte des jusqu’au Costa Rica. La majeure partie de la péninsule du Caraïbes et de petites zones le long de la côte pacifique en Yucatan au Mexique reçoit de 1 000 à 1 500 mm de pluie. Amérique centrale. Certaines parties des îles des Caraïbes y La végétation prédominante est la futaie décidue à trois sont aussi incluses. Les températures sont comprises toute ou quatre étages avec environ 100 espèces arborées en l’année entre 20° et 26°C avec des variations saisonnières association sur des sols fertiles. Les espèces les plus peu prononcées. Les précipitations annuelles moyennes typiques sont Cordia alliodora, Carapa guianensis, Guarea varient entre 1 500 et 3 000 mm, et dans certaines zones spp., Vitex spp., Virola spp., Calophyllum brasiliense, peuvent atteindre plus de 4 000 mm. La saison sèche dure Terminalia chiriquensis, Dialium guianense, Tabebuia moins de trois mois pendant l’hiver. Au nord de 12° de pentaphylla, Ochroma lagopus et Manilkara spp. Du latitude sud environ, les ouragans (cyclones tropicaux) Nicaragua vers le sud, les associations s’enrichissent avec apportent de très fortes pluies régionales d’août à octobre. de nombreuses espèces sud-américaines comme La forêt sempervirente à semi-sempervirente le long de Anacardium excelsum, Dipteryx panamensis, Eschweilera la côte de l’Atlantique est haute et dense. Elle a une flore calyculata, Lecythis spp. et Prioria copaifera. Certaines complexe et variée avec environ 5 000 espèces de plantes associations distinctes comprennent des peuplements purs vasculaires. Les arbres de l’étage supérieur ont de 30 à 40 m de cativo (Prioria copaifera) sur des terres alluviales de hauteur avec des individus émergents pouvant atteindre inondées, des marais à palmiers et des mangroves sur les 50 m. L’étage inférieur est dense, avec des arbres allant de estuaires soumis aux marées. 5 à 25 m. Le sous-étage comprend une grande variété de Une forêt à deux étages, semi-décidue et saisonnière, de palmiers et de fougères arborescentes. Les espèces taille moyenne, se développe entre 600 et 1 600 m, dans les forestières les plus communes sont les suivantes: paque ou parties plus sèches de la zone. La canopée est formée pour paleto (Dialium guianense), piment de la Jamaïque l’essentiel d’arbres décidus de saison sèche d’environ 25 m (Pimenta dioica), noix-pain (Brosimum alicastrum), de hauteur. Ceux du sous-étage ont de 10 à 20 m de hauteur. manteco (Ampelocera hottlei), masica (Brosimum alicastrum), masaquilla (Pseudolmedia spurea), laurier FORÊT TROPICALE SÈCHE (Cordia alliodora, C. bicolor), maria (Calophyllum Cette zone comprend les plaines basses et étroites ou les brasiliense), hule (Castilla elastica, C. tunu), cuajada basses collines de moins de 1 000 m d’altitude, situées (Dendropanax arboreus), caobina (Mauria sessiliflora), principalement le long du Pacifique, mais incluant aussi les seliyon (Pouteria izabalensis),sangre de pozo (Pterocarpus dépressions intérieures de la Sierra Madre et la plaine du officinalis), varillo (Symphonia globulifera), caoba nord-ouest de la péninsule du Yucatan au Mexique. Le (Swietenia macrophylla), cumbillo ou sombrerete climat tropical de cette zone se caractérise par de courts (Terminalia amazonia), sangre real (Virola koschnyi) et San épisodes de pluies intenses, surtout pendant l’été. Dans Juan ou bois de copai-yé (Vochysia hondurensis). On trouve l’ensemble, les précipitations annuelles sont comprises aussi des forêts ombrophiles très bien développées dans des entre 600 et 1 600 mm. La saison sèche dure de cinq à huit lieux spécifiques le long du Pacifique en Amérique centrale. mois. 220 FRA 2000 - Rapport principal

La formation végétale dominante est la forêt sèche des familles des lauracées et des éricacées, et plusieurs décidue. La flore est diversifiée et les forêts décidues et semi- autres espèces. La forêt ici est haute et très dense, et les décidues prédominent. Les forêts ont une hauteur de 4 à arbres de l’étage supérieur atteignent en général 30 m de 15 m, et trois strates distinctes. La composition floristique du hauteur, avec un étage inférieur dense d’arbustes. sud est remarquable avec que de nombreux genres Les zones d’altitude du Costa Rica et de Panama endémiques du côté du Pacifique, Les légumineuses comprennent plusieurs ceintures altitudinales. La ceinture dominent la flore arborée. Sur des sols très infertiles, dite du café, entre 600 et 1 600 m, est une zone importante en Curatella americana et Byrsonima crassifolia forment une Amérique centrale puisque la majeure partie de la population association particulière. Ces deux espèces étant extrêmement y vit. Cette ceinture fait partie de la zone tropicale de plaine résistantes au feu, elles se trouvent souvent sur des sols très décrite précédemment. Apartir de 1 600 m jusqu’à 2 800 m dégradés par la surexploitation et les incendies. Au nord- environ, la végétation consiste soit en une futaie de chênes, ouest du Costa-Rica, dans la région de Guanacaste, une soit en une forêt mixte riche en lauracées. La futaie de chênes association semblable occupe les sols de ponce. Cette est un peuplement haut relativement ouvert, caractérisé par association diffère cependant car Quercus oleoides la présence de chênes émergents à large couronne, Quercus accompagne les deux autres espèces. copeyensis et Q. seemannii, pouvant atteindre 50 m, et une Ces deux associations végétales qui recouvrent la strate inférieure d’arbres de taille relativement petite à majeure partie de la zone longeant la côte pacifique ne moyenne. La forêt riche en lauracées n’est pas aussi haute présentent guère de différence dans les espèces arborées, que celle de chênes, mais peut atteindre 30 m. Elle est très mais elles sont distinctes en termes d’espèces dominantes. dense avec de multiples strates. Les genres représentés Parmi les espèces caractéristiques figurent Cedrela appartenant à la famille des lauracées comprennent Ocotea, mexicana, Swietenia humilis, Enterolobium cyclocarpum, Phoebe, Nectandra et Persea. Apartir de 2 800 jusqu’à Pithecellobium saman, Hymenaea courbaril, Andira 3 500 m, de nombreuses espèces d’arbustes et de bambous inermis, Platymiscium spp., Chlorophora tinctoria, croissent. Dans la forêt primaire, des chênes sempervirents, Astronium graveolens, Dalbergia spp., Sweetia panamensis, dont Quercus costaricensis, dominent le couvert qui atteint Achras zapota et Tabebuia chrysantha. Du Mexique une hauteur de 25 à 30 m. jusqu’au Honduras, Cybistax donnell-smithii est une autre espèce importante, alors que du Nicaragua vers le sud BIBLIOGRAPHIE domine Bombacopsis quinata. Au Mexique, les forêts Bailey, R.G. 1995. Description of the ecoregions of the décidues basses contiennent environ 6 000 espèces de United States. USDAFS Publication N° 1391, plantes vasculaires dont 40 pour cent sont endémiques. Washington DC, Etats-Unis. Lorsque la nappe phréatique est haute et les sols fertiles, Commission de coopération environnementale (CCE). comme dans les plaines des rivières, une futaie plus 1997. Ecological regions of North America -toward a luxuriante et haute se développe, où Brosimum spp. et common perspective. Montréal, Québec. Anacardium excelsum sont les espèces les plus communes. Dulin, P. 1982. Distribución de la estación seca en los países Centroamericanos. Proyecto Leña y Fuentes SYSTéMES MONTAGNEUX TROPICAUX Alternas de Energia (CATIE-ROCAPN° 596-0089. Le climat dans les zones montagneuses varie énormément. Turrialba, Costa Rica. Les zones exposées au vent sont normalement très humides Ecological Stratification Working Group. 1995. A alors que les vallées intérieures sont habituellement National ecological framework for Canada. Agriculture humides ou sèches. Les températures mensuelles moyennes and Agri-Food Canada, Research Branch, Centre for ne présentent qu’une faible variation saisonnière mais sont Land and Biological Resources Research and comprises entre 12°C à environ 1 500 m et moins de 6°C à Environment Canada, State of the Environment 3 800 m sur les sommets des montagnes. Directorate, Ecozone Analysis Branch, Ottawa/Hull. Les forêts feuillues prédominent dans les montagnes du Rapport et carte au 1:7 500 000. Mexique, du Guatemala, du Honduras et du Nicaragua, mais González, L., Ramirez, M., Peralta, R. et Hartshorn, G. les forêts de pins sont aussi très communes. Dans la zone 1983. Estudio ecológico y dendrológico, zonas de vida y montagneuse du Guatemala, où les précipitations annuelles vegetación del proyecto Plan de uso de la tierra unidad de sont inférieures à 1 000 mm, les arbres les plus remarquables manejo bonito oriental. Programa Forestal ACDI – sont Pinus pseudostrobus et plusieurs espèces de Quercus. COHDEFOR. Tegucigalpa, Honduras. D’autres genres caractéristiques de la zone tempérée comme Hartshorn, G., Hartshorn, L., Atmella, A., Gomez, L.D., Salix, Sambucus, Ostrya et Acer sont aussi représentés. Sur Mata, A., Morales, R., Ocampo, R., Pool, D., Quesada, les sites où les précipitations annuelles dépassent 1 000 mm, C., Solera, C., Solorzano, R., Stiles, G., Tosi, J.A., la forêt climacique consiste en formations mixtes feuillues, Umaña, A., Villalobos, C. et Wells, R. 1982. Costa Rica comprenant des espèces de Prunus et Cornus, des membres country environmental profile: A field Study. USAID Amérique du Nord et centrale: zones écologiques 221

Contract NO. 000-C-00-1004-00. Tropical Science Ciencias Agricolas y el Instituto de Fomento de la Center. San José, Costa Rica. Producción de Guatemala. Turrialba, Costa Rica. Hirvonen, H.E. 1984. The Atlantic region – An ecological Lopoukhine, N., Prout, N. et Hirvonen, H. 1979. The perspective. Lands and Integrated Programs Directorate, ecological land classification of Labrador – Environment Canada, Halifax, Nouvelle-Ecosse. reconnaissance. Fisheries and Environment Canada, Holdridge, L.R. 1957. The Vegetation of ainland Middle Halifax, Nouvelle-Ecosse. America. Reprinted from the Proceedings of the Eighth Oswald, E.T. et Senyk, J.P. 1977. Ecoregions of Yukon Pacific Science Congress, Volume IV, pp. 148-161. Territory. Publication Number BC-X-164. Canadian National Research Council of the Philippines. University Forestry Service, Environment Canada, Victoria, of the Philippines. Diliman, Quezon City. Colombie britannique. Holdridge, L.R., Lamb, B. et Masson, B. 1950. Los Ricketts, T., Olson, D., Loucks, C. et al. 1999. Terrestrial bosques de Guatemala: Informe general de silvicultura, ecoregions of North America – AConservation manejo y posibilidades industriales de los recursos Assessment. Fonds mondial pour la nature (WWF) – forestales de Guatemala. Instituto Interamericano de Etats-Unis et Canada. Island Press, Washington, D.C. Amérique du Nord, Mexique non compris 223

Chapitre 34 Amérique du Nord, Mexique non compris

1. Canada 2. Etats-Unis

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 34-1. Amérique du Nord, Mexique non compris: carte du couvert forestier

Pour faciliter l’analyse, le Canada et les Etats-Unis ont été superficie forestière totale, après la Fédération de Russie et réunis dans ce chapitre (figure 34-1). Le Mexique a le Brésil. Les Etats-Unis suivent de près, occupant le historiquement été considéré comme faisant partie soit de troisième rang pour la superficie des terres et le quatrième l’Amérique du Nord soit de l’Amérique centrale, en rang pour la superficie forestière. fonction du contexte. En termes d’écosystèmes forestiers, le Mexique se rapproche plus des pays d’Amérique centrale, RESSOURCES FORESTIéRES c’est pourquoi il est examiné dans le chapitre suivant en L’inventaire forestier du Canada de 1991 est la base même temps que ces pays. nationale de données de référence sur la répartition et la Les forêts du Canada et des Etats-Unis sont parmi les structure des ressources forestières du pays. L’inventaire a plus grandes, les plus diversifiées et les plus intensément été dressé à partir de nombreuses sources, y compris les utilisées du monde. Ensemble, les forêts du Canada et des données fournies par les services forestiers provinciaux et Etats-Unis représentent 14 pour cent de la superficie des territoriaux. Au fil des années, les inventaires sont devenus terres du monde, 12 pour cent de la superficie forestière de plus en plus précis et complets, et la plupart des provinces mondiale et 28 pour cent des forêts tempérées et boréales de et territoires ont des programmes de mise à jour périodiques la terre entière. L’Amérique du Nord est boisée à 26 pour des inventaires pour les zones sous aménagement actif. Les cent environ, chiffre légèrement inférieur à la moyenne inventaires les plus anciens et les plus incomplets mondiale qui est de 30 pour cent (tableau 34-1). En outre, 11 concernent généralement les zones les plus reculées. pour cent de cette région consistent en «autres terres Le Service forestier des Etats-Unis a effectué des boisées» (entre 5 et 10 pour cent de couvert arboré). Au inventaires forestiers périodiques de toutes les terres Canada, les forêts et les autres terres boisées représentent forestières du pays depuis plus de 70 ans, fournissant des 45 pour cent de la superficie des terres, eaux continentales données scientifiquement fiables sur la situation, l’état, les exclues; aux Etats-Unis, ce chiffre est de 31 pour cent. tendances et la santé des forêts nationales. L’inventaire Le Canada est le deuxième pays le plus vaste du monde forestier national utilise un plan d’échantillonnage en termes de superficie terrestre totale (après la Fédération systématique utilisant une grille aléatoire et les unités de Russie) et il est au troisième rang sur le plan de la d’échantillonnage sont des images satellitaires (résolution 224 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 34-1. Amérique du Nord, Mexique non compris: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Canada 922 097 244 571 244 571 26,5 7,9 n.s. n.s. 120 83 173 400 71 Etats-Unis 915 895 209 755 16 238 225 993 24,7 0,8 388 0,2 136 108 125 707 56 Total Amérique du Nord 1 837 992 454 326 16 238 470 564 25,6 1,5 388 0,1 128 95 299 107 66 Total Amérique du Nord et centrale 2 136 966 531 771 17 533 549 304 25,7 1,1 -570 -0,1 123 95 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

de 30 m à 1 km) et des placettes de terrain (tous les 5 km) spp.) et le chêne (Quercus spp.) – d’où la fameuse feuille distribuées uniformément sur l’ensemble des terres. Les d’érable qui orne le drapeau national. Différentes espèces de équipes de terrain recueillent une grande variété de données bouleaux (Betula spp.), d’aulnes (Alnus spp.) et de saules sur les écosystèmes. Les unités d’échantillonnage sont (Salix spp.) sont largement présentes dans tout le pays. A permanentes, mesurées tous les cinq à dix ans, avec une l’ouest, en Colombie britannique, la spécificité des types de précision de ±1 pour cent par million d’hectares pour les forêts est déterminée par le relief accidenté et la proximité estimations de la superficie forestière et de ±3 pour cent par aux côtes de la province. Les conifères forment la majeure milliard de mètres cubes pour les estimations du volume. partie du matériel sur pied et parmi eux dominent les épicéas Les données supplémentaires sur les ressources sont issues (Picea spp.), les pins (Pinus spp.), les sapins (Abies spp.) et d’enquêtes qui contrôlent les objectifs des propriétaires les mélèzes (Larix spp.). Le long de la côte occidentale de la forestiers privés, l’approvisionnement des usines de Colombie britannique, on rencontre d’autres espèces, transformation primaire du bois, l’utilisation domestique du atteignant de très grandes tailles, et notamment le douglas bois de feu, la participation à des activités récréatives de (Pseudotsuga spp.), la pruche occidentale (Tsuga plein air et liée à la faune sauvage. heterophylla) et le thuya géant (Thuja spp.). Il existe environ Le couvert forestier des deux pays est composé à 180 espèces d’arbres forestiers au Canada et un large éventail 96,5 pour cent de forêts naturelles. Ces forêts naturelles ont de types de forêts dans 15 grandes zones écologiques. fait l’objet d’un accroissement net de 0,1 pour cent pendant Aux Etats-Unis, les forêts sont parmi les plus la période entre 1990 et 2000. Le Canada n’a signalé aucune diversifiées du monde et vont des forêts boréales en Alaska plantation forestière en 2000, alors qu’elles représentent aux forêts tropicales à Hawaii. Dans les 48 Etats, à l’est, les 7 pour cent de l’ensemble de la superficie forestière aux forêts occupent une zone au climat tempéré humide au nord Etats-Unis (tableau 34-1, figure 34-2). et une zone au climat subtropical humide au sud, et sont Le volume de bois au-dessus du sol est de 128 m3 en composées aussi bien par des feuillus décidus que des moyenne par hectare en Amérique du Nord, résultat conifères sempervirents. La zone tempérée orientale est considérablement plus élevé que la moyenne mondiale intensément boisée avec des forêts de seconde et troisième (100 m3). En revanche, la moyenne de la biomasse ligneuse venue dominées par des formations d’épicéa-sapin est de 95 tonnes par hectare, beaucoup moins que la parsemées de pins blancs (Pinus strobus). Le chêne, le moyenne mondiale (109 tonnes par hectare). Comparées caryer ovale (Carya ovata), le tulipier d’Amérique aux forêts tropicales, les forêts tempérées ou boréales (Liriodendron tulipifera), l’érable et le hêtre (Fagus spp.) typiques ont des arbres de plus grande taille mais de densité sur les montagnes, et l’orme (Ulmus spp.), le frêne plus faible, en particulier dans la forêt boréale. C’est (Fraxinus spp.) et l’érable dans les plaines dominent dans pourquoi il n’est pas surprenant que le volume de bois par les forêts du centre et du sud de la zone tempérée orientale. hectare dans cette région soit supérieur à la moyenne Aux latitudes moyennes et basses de l’est, la zone tempérée mondiale alors que la biomasse est inférieure. cède la place à la zone subtropicale où prédominent de Par rapport à d’autres régions développées du monde, en grandes forêts de chênes et de caryers sur les montagnes, et particulier l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord des formations mixtes de chêne-pin d’Elliott (Pinus elliottii) possède encore des zones relativement étendues de forêts sur des sites plus secs. Le chêne, l’eucalyptus (Eucalyptus naturelles, surtout au Canada et dans l’ouest des Etats-Unis. spp.) et le cyprès (Cupressus spp.) dominent les forêts de Le Canada possède une large ceinture de forêt de plaine dans toute la zone subtropicale de l’est. conifères, en grande partie boréale, traversant le pays et Al’ouest des Etats-Unis règnent des conditions arides et bordée au nord par la toundra. Dans les parties tempérées du semi-arides à l’intérieur et un climat tempéré océanique et sud et de l’est (Ontario, Québec et provinces maritimes), méditerranéen le long de la côte occidentale. Les conifères prédominent les espèces feuillues, y compris l’érable (Acer tels que les épicéas, les pins, les sapins, les cèdres et les Amérique du Nord, Mexique non compris 225

consommation de bois de sciage, de panneaux de bois, de 300 pâte de bois et de papier, au niveau mondial, est tout aussi Plantation forestière Forêt naturelle similaire. Les forêts privées ont produit 89 pour cent du bois Gain net entre 1990 et 2000 exploité en 1996 (USDAForest Service 2001). 250 Perte nette entre 1900 et 2000 De grandes différences opposent ces deux pays d’Amérique du Nord en ce qui concerne le régime foncier de 200 leurs ressources forestières. Cette divergence influence fortement les méthodes d’aménagement des forêts et les 150 positionnements politiques vis-à-vis des questions forestières internationales, et leurs points de vue s’opposent notamment sur le bien- fondé d’une convention mondiale Millions d'hectares 100 sur les forêts. Plus de 93 pour cent des forêts du Canada sont 50 publiques; les gouvernements provinciaux exercent leur juridiction sur plus de 70 pour cent des forêts et des autres terres boisées du Canada, et 23 pour cent sont soumis à la 0 juridiction des gouvernements fédéraux et territoriaux. Bien que les forêts privées représentent moins de 7 pour cent de la Canada superficie forestière, le nombre de propriétaires forestiers Etats-Unis privés dépasse 425 000. Figure 34-2. Amérique du Nord, Mexique non compris: Aux Etats-Unis, plus de 60 pour cent des forêts sont superficies des forêts naturelles et des plantations forestières privées, et les propriétaires privés sont plus de 10 millions. en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre Les forêts de propriété publique se trouvent surtout l’ouest, 1990 et 2000 alors que la plupart des forêts privées se trouvent à l’est, ce pruches dominent dans les forêts occidentales. En Alaska, qui montre que les politiques forestières tendent à être les forêts boréales consistent généralement en peuplements influencées par des facteurs géographiques. De vastes fermés de conifères (épicéas, mélèzes et sapins) parsemés étendues de forêts privées appartiennent à de grandes de bouleaux et de trembles. La pruche, le cèdre et l’épicéa compagnies, couvrant environ 10 pour cent de la superficie occupent la côte du sud-est de l’Alaska. Une petite zone au forestière totale et la majeure partie des plantations climat tropical humide se rencontre aussi à de basses forestières. Autrefois, l’essentiel de la production de bois latitudes. Hawaii et l’extrême sud de la Floride sont aux Etats-Unis provenait de terres publiques, mais au cours concernés par ce régime climatique. Alors que la Floride du de la dernière décennie, cette quantité s’est réduite à moins sud est occupée par de la savane humide, des forêts de 10 pour cent. Un changement majeur dans la politique sempervirentes et semi-décidues d’une grande variété se publique a conduit à une réduction de l’exploitation sont développées à Hawaii. forestière dans les forêts nationales, qui sont utilisées de plus en plus souvent à des fins de loisirs et de conservation AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA de l’environnement. Les forêts nationales représentent FORÊT 17 pour cent des superficies forestières et 19 pour cent de Le Canada et les Etats-Unis sont tous deux des pays l’approvisionnement en bois disponible théoriquement; développés dotés de grandes ressources forestières. Ils cependant, en 1996, seuls 5 pour cent du bois exploité aux relèvent les mêmes défis et abordent le nouveau millénaire, Etats-Unis provenaient des forêts nationales. avec la volonté d’accroître la conservation et Le Canada a signalé que 71 pour cent de ses terres l’aménagement durable de leurs grands espaces forestiers forestières sont sous aménagement. Les systèmes sylvicoles naturels. Ces deux pays sont parmi les premiers au niveau utilisés dans l’aménagement des forêts équiennes pour la mondial dans le secteur de la production et de l’exportation production de bois sont la coupe rase, la coupe des produits forestiers, et les Etats-Unis sont aussi les d’ensemencement et les coupes progressives. La coupe rase principaux importateurs mondiaux de produits forestiers (y reste le système de sylviculture le plus largement répandu au compris des importations provenant du Canada). Le Canada Canada, mais les techniques de coupe ont changé. Les produit de grandes quantités de tous les produits forestiers forestiers officiels canadiens ont mentionné des techniques existants, et il est un producteur particulièrement important de régénération avancées et adaptées, qu’ils utilisent pour de sciages et de pâte de bois (Ressources naturelles garantir la régénération naturelle des zones les plus Canada/Service canadien des forêts 2000). exploitées, ainsi que le recours à la plantation ou au semis si Les Etats-Unis produisent environ 30 pour cent du bois la régénération n’atteint pas les niveaux standard de rond industriel mondial et sa part dans la production et la matériel sur pied (Ressources naturelles Canada/Service 226 FRA 2000 - Rapport principal

canadien des forêts 1999). Plus de 16 millions d’hectares de favorables que négatifs, du feu. L’une des plus grandes forêts canadiennes sont certifiés au titre de l’un des trois ironies dans l’histoire de l’aménagement et de la protection systèmes utilisés au Canada: ceux du Conseil canadien des des forêts en Amérique du Nord est que les efforts déployés normes (CCN), l’Organisation internationale de avec succès pour prévenir et maîtriser les incendies de forêt normalisation (ISO) et le Forest Stewardship Council ont, finalement, contribué à accroître les menaces par le feu (FSC). et les ravageurs sur la santé et la productivité des forêts. Les Etats-Unis ont signalé que 55 pour cent de leurs Les feux de forêts remplissent de nombreuses et superficies forestières sont aménagés. Alors que 100 pour précieuses fonctions écologiques dans les forêts cent des forêts publiques sont soumis à des plans canadiennes. Plusieurs espèces sont adaptées au feu et d’aménagement, il a été estimé qu’environ 70 pour cent des peuvent même en avoir besoin pour se reproduire. forêts publiques sont aménagés pour de multiples objectifs Toutefois, beaucoup d’autres espèces y sont très sensibles et et les 30 pour cent restants se situent dans des aires pourraient disparaître complètement de la zone si les feux se protégées. Seuls 5 pour cent environ des propriétaires multipliaient ou devenaient trop intenses. Il est donc fonciers privés ont établi des plans d’aménagement, mais important, non seulement d’évaluer les superficies brûlées, ces plans couvrent 39 pour cent de la superficie de forêts mais aussi d’identifier la localisation des incendies dans les privées car la plupart des grands propriétaires forestiers différentes zones écologiques et les types de forêts. En possèdent de tels plans (USDAForest Service 2001). Les outre, bien que la suppression du feu permette d’accroître terres privées sont réglementées par les Etats, et tous les l’âge moyen d’un peuplement, elle favorise aussi Etats ont des lois relatives à l’aménagement des forêts. Les l’accumulation de matières organiques pouvant servir de politiques et la législation forestières sont fortement combustible à des incendies plus sévères dans le futur. Pour influencées par les droits constitutionnels et coutumiers des cette raison, il n’est pas toujours souhaitable de limiter propriétaires forestiers privés. Pour les terres publiques et l’action du feu. La durabilité à long terme des forêts inclut privées, les décisions concernant l’aménagement des forêts un rôle pour des feux naturels d’intensité variable (Conseil sont normalement décentralisées au niveau local. canadien des ministres des forêts, annuel). Dans toute la région nord-américaine, les forêts sont De la même façon, aux Etats-Unis pendant les années exposées aux incendies et aux ravageurs. Durant les 50 90, le feu a été de plus en plus perçu non seulement comme dernières années, le Canada et les Etats-Unis, ainsi que le un facteur de destruction, mais aussi comme un outil de Mexique (le troisième membre de la Commission des forêts gestion. Les dommages les plus graves engendrés par les pour l’Amérique du Nord), ont collaboré sur les approches incendies de forêt se sont produits dans des zones où les feux en matière de recherche et d’aménagement à des fins de avaient été évités et supprimés durant les dernières protection de leurs ressources forestières contre les décennies, favorisant ainsi l’accumulation des matières incendies et les ravageurs. L’étroite collaboration instaurée combustibles. entre ces trois pays pour lutter contre les incendies de forêt Au Canada, 91,5 pour cent en moyenne de tous les pourrait servir de modèle à d’autres pays. incendies des années 90 ont brûlé moins de 10 hectares; ces Plusieurs espèces locales d’insectes nord-américains – incendies ont représenté 0,4 pour cent de l’ensemble de la la tordeuse des bourgeons de l’épinette, la livrée des forêts, zone affectée. En revanche, 93,1 pour cent de la superficie la chenille arpenteuse de la pruche et la tordeuse des totale brûlée est imputable au 1,4 pour cent des feux qui se bourgeons du pin gris – provoquent annuellement la sont propagés sur plus de 1 000 ha. Quelque 58 pour cent de défoliation de certaines zones de la forêt canadienne. La tous les incendies au Canada sont dus à la négligence tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura humaine, mais ils ne concernent que 15 pour cent de la zone fumiferana) est considérée comme le ravageur le plus nocif brûlée. Par contre, la foudre a provoqué 42 pour cent de tous des forêts de sapins et d’épicéas dans l’est du Canada les incendies, touchant 85 pour cent de la zone totale brûlée. (Ressources naturelles Canada/Service canadien des forêts Six des dix années les plus marquées par le feu, 1999). Aux Etats-Unis, les attaques des ravageurs locaux appartiennent aux années 90. tendent à être déclenchées par des facteurs comme le climat Les incendies de forêt sont un sérieux problème aux ou la présence de peuplements âgés, et les densités arborées Etats-Unis où en moyenne 108 597 feux ont éclaté chaque excessives des peuplements ou toutes autres formes de année pendant les années 90. Al’ouest, vers l’intérieur du contrainte. En outre, l’introduction de ravageurs comme la pays, les grandes quantités de combustibles qui se sont limantride spongieuse, le chancre du châtaignier, la maladie accumulées jusqu’à récemment, suite aux mesures strictes de hollandaise de l’orme, la rouille vésiculeuse du pin blanc et lutte contre le feu, les terrains accidentés et la présence de la le cérambycidé asiatique, ont eu des conséquences néfastes. foudre, sont à l’origine presque chaque année des incendies Les incendies de forêt font partie des problèmes graves et difficiles à maîtriser dans certains endroits. De plus, d’aménagement des forêts les plus cruciaux. L’attention certaines attaques de ravageurs sont liées au mauvais état des s’est portée de manière croissante vers les effets, aussi bien peuplements forestiers, dû partiellement à l’efficacité de leur Amérique du Nord, Mexique non compris 227

protection contre le feu – y compris les feux naturels techniques de foresterie sociale et communautaire, qui déclenchés par la foudre – sur une longue période. étaient pionnières dans les pays en développement pendant Le Canada et les Etats-Unis possèdent tous deux de les précédentes décennies. grandes populations autochtones. Au Canada, les Au Canada, durant les années 90 les consultations entre communautés aborigènes sont souvent plus dépendantes des les parties prenantes (propriétaires forestiers, industriels, produits de la forêt que les autres. Le revenu en nature que groupes aborigènes, décideurs, etc.) pour identifier des représentent ces produits (c’est à dire le coût de remplacement stratégies, des lois et des plans d’aménagement appropriés pour l’achat de produits semblables en magasin) constitue en matière forestière se sont intensifiées. Les stratégies sont une part significative du revenu total des ménages. Le rôle des variées et comprennent entre autres, la réglementation de produits forestiers de subsistance dans le maintien du tissu l’achat de terres, l’aménagement du territoire, les normes de social de la communauté et dans la protection de la culture pratiques forestières sur les terres boisées et agricoles, les aborigène est tout aussi important. Un pourcentage très licences visant à réduire la coupe rase. significatif des aliments récoltés par les membres d’une Aux Etats-Unis, beaucoup d’attention a été accordée à communauté fait l’objet de partage ou de troc avec les autres l’aménagement des forêts nationales. Au niveau national, membres. De plus, pour les membres des communautés les décisions juridiques et l’opinion publique ont continué à autochtones, utiliser la terre comme moyen de subsistance mettre de plus en plus l’accent sur les loisirs, les valeurs fait partie intégrante de leur culture traditionnelle. esthétiques et la protection de la biodiversité des terres Aux Etats-Unis, 555 tribus américaines autochtones publiques, déclenchant des confrontations avec les reconnues par le gouvernement fédéral possèdent environ communautés locales qui dépendent de l’exploitation 6,9 millions d’hectares de forêts et d’autres terres boisées. forestière et d’autres activités de mise en valeur des forêts Les autochtones peuvent exercer leurs droits de récolte et de nationales pour obtenir des emplois et des revenus. Dans collecte sur environ 70 millions d’hectares de terres certains cas, des approches locales dans la résolution de ces fédérales. Nombre de ces tribus ou de leurs membres différends ont aidé à apaiser les conflits, mais dans d’autres possèdent des commerces de produits forestiers, pratiquent cas, les désaccords sur la gestion des forêts ont contribué à la pêche commerciale, remplissent des fonctions de guide isoler les communautés. ou sont chargés de préparer le matériel de chasse ou d’autres Ala fin des années 90, le cérambycidé de l’épinette, types d’activités récréatives. Les produits récoltés par les originaire d’Europe centrale et d’Asie, a été trouvé en tribus comprennent le poisson, les animaux à fourrure, le Nouvelle-Ecosse, rappelant la vulnérabilité des forêts gibier pour la viande et les peaux servant à la fabrication de d’Amérique du Nord face aux ravageurs exotiques. Dans vêtements et d’autres objets, le bois de feu, les plantes à son environnement naturel, le scolyte ne mange que les usage alimentaire et médicinal, et les matériaux pour les arbres mourants ou morts, mais au Canada il s’est activités artisanales comme la vannerie. La forêt a aussi une apparemment alimenté d’épinettes rouges vivantes qui sont importante valeur symbolique et culturelle, certains sites originaires d’Amérique du Nord. La maladie hollandaise de présentant un intérêt spirituel particulier ou une l’orme se propage de nouveau rapidement à travers signification culturelle (Birch 1996). l’Ontario oriental; ce pourrait être le résultat de la tempête Dans toute l’Amérique du Nord s’accroît la demande de verglas de 1998 car les scolytes porteurs de la maladie se commerciale de produits forestiers non ligneux comme les sont réfugiés dans les fissures des branches cassées et champignons, le miel, diverses espèces de noix, les plantes propageant ainsi l’infection. aromatiques et médicinales et le feuillage décoratif. La En 1999, le Sénat du Canada a diffusé un rapport sur les chasse est une source de revenu notable tant pour les progrès accomplis par le pays dans la réalisation des objectifs propriétaires forestiers privés que pour les entreprises nationaux d’aménagement durable des forêts et de protection publiques d’aménagement. La pêche est aussi souvent de la biodiversité dans les forêts boréales. D’après ce rapport, associée à la forêt. Les loisirs et le tourisme revêtent les Canadiens doivent concevoir de nouvelles techniques désormais une importance croissante dans l’économie d’aménagement de la forêt boréale afin de répondre à des nationale et locale. objectifs concurrents, comme la sauvegarde de la ressource, le maintien des modes de vie et des valeurs des communautés CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES boréales, la mise en valeur économique et la préservation des Les années 90 ont été témoins de grands changements dans valeurs écologiques. Les parties restantes de la forêt boréale les approches d’aménagement des forêts, aussi bien aux non perturbée au Canada et les anciennes forêts sont Etats-Unis qu’au Canada. C’est peut-être sur le plan de la maintenant exposées aux dangers du changement climatique participation locale et des processus de négociations des et de la surexploitation. Selon les conclusions du rapport, les conflits concernant la forêt que les changements ont été les forêts du Canada pourraient ne plus être à même de répondre plus spectaculaires. Certains observateurs ont noté que ces aux attentes avec le système actuel d’aménagement. Il a été deux grands pays développés apprennent à utiliser les recommandé que la forêt boréale soit divisée en trois 228 FRA 2000 - Rapport principal

catégories: 20 pour cent aménagés intensivement pour la leur utilisation ou le bien-fondé des techniques production de bois; environ 60 pour cent destinés à des d’aménagement actuels. La demande croissante, tant au usages multiples dont une production moins intensive de niveau domestique qu’au niveau international, pour un bois; et 20 pour cent protégés. grand nombre de ces produits risque d’entraîner la L’aménagement durable des forêts au Canada continue à surexploitation, l’adoption de techniques de production représenter un objectif prioritaire pour toutes les parties destructives et une baisse possible de la productivité des prenantes. Des progrès ont été réalisés à travers la ressources. Une politique cohérente de suivi et de gestion constitution d’un réseau d’aires protégées. D’un point de des produits forestiers non ligneux est indispensable. Les vue économique, en 2000, l’industrie de la pâte de bois et du futures évaluations devront déterminer au moins pour quels papier du Canada a connu des exportations record produits il est nécessaire d’établir des rapports à l’échelle (Ressources naturelles Canada/Service canadien des forêts internationale, fournir des définitions plus claires pour ces 2000). produits et exiger de meilleures informations sur la source et Aux Etats-Unis, l’Evaluation 2000 des forêts et des la portée des données. Enfin, les conflits actuels et potentiels parcours, réalisée par le Service forestier (USDAForest entre utilisateurs, conjugués à l’accroissement de la Service 2001), a conclu que la superficie forestière est restée demande, constituent des défis immédiats pour les relativement stable pour environ le tiers de la superficie gestionnaires. totale des terres. Avant l’arrivée des Européens, près de Il a été reconnu récemment qu’aux Etats-Unis et au 50 pour cent des terres étaient boisées. Les Etats-Unis ont été Canada, les pertes catastrophiques dues aux incendies, aux les premiers à incorporer des forêts dans des aires protégées, insectes et aux maladies ne pourront être évités que si les et en 2000, la superficie des forêts protégées correspondait à forêts sont maintenues en bon état de santé. Celles qui 40 pour cent de l’ensemble des forêts (essentiellement des étaient autrefois maintenues à différents stades de forêts publiques) – de loin la superficie de forêt protégée la successions écologiques par des incendies fréquents ont plus grande au monde. La déforestation n’a pas constitué un évolué avec l’élimination du feu. Les accumulations de problème national aux Etats-Unis depuis 1920 environ, bien combustible se sont accrues et un sous-étage d’arbres et qu’au niveau local, de riches forêts aient souvent été d’arbustes s’est établi, engendrant des incendies abattues au profit de l’expansion urbaine. Les pertes de catastrophiques qui ont détruit complètement des forêts ont été plus que compensées par la conversion des peuplements. Les peuplements sénescents et les espèces pâturages et des terres agricoles en forêts, par régénération climaciques sont aussi plus vulnérables aux attaques des naturelle et aussi par le boisement et le reboisement. Au insectes et des maladies. Il est difficile de reproduire les cours des décennies à venir, la superficie des forêts privées conditions naturelles qui existaient autrefois. Le brûlage devrait accuser un recul et il faudra produire davantage à dirigé est difficile, coûteux et risqué, notamment en raison partir d’une superficie de terres stable ou progressivement des terrains et des conditions météorologiques propres à décroissante. La fragmentation des terres forestières privées l’ouest. De nombreux groupes de personnes s’opposent à fera de l’aménagement un défi important pour la production l’exploitation, surtout sur les terres publiques. Jusqu’ici, le de bois. La santé et la productivité des forêts sont des seul résultat obtenu est l’augmentation de la fréquence et de préoccupations majeures pour les Etats-Unis. l’intensité des incendies dévastateurs, et des attaques Il est prévu que la population et les revenus continueront d’insectes et de maladies. à augmenter aux Etats-Unis. Bien qu’il soit estimé que la Les responsables forestiers du Canada et des Etats-Unis consommation de produits forestiers par habitant restera continueront à être confrontés à des choix difficiles, face aux relativement stable, la consommation totale devrait opinions divergentes concernant les priorités de augmenter en raison de l’accroissement de la population, y l’aménagement des ressources forestières. compris celui dû à l’immigration. Comme résultat des grands changements politiques, une diminution BIBLIOGRAPHIE substantielle du volume récolté dans les forêts nationales Birch, T.W. 1996. Private forest-land owners of the United dans l’ouest des Etats-Unis a été enregistrée, passant de States, 1984. Resour. Bull. NE-RB-134. Radnor, 57 millions de mètres cubes en 1986 à 23 millions de mètres Pennsylvanie, Etats-Unis, USDAForest Service, cubes en 1996. Par conséquent, la récolte de bois se pratique Northeastern Forest Experiment Station. désormais sur les terres privées, notamment dans les Conseil canadien des ministres des forêts. (annuel). plantations de conifères du sud. Comme par le passé, il est Abrégé de statistiques forestières canadiennes. prévu que les technologies permettront d’accroître la http://nfdp.ccfm.org production par unité de bois rond. Conseil canadien des ministres des forêts. 2000. Critères En raison du manque d’information sur et indicateurs de l’aménagement durable des forêts au l’approvisionnement en produits forestiers non ligneux en Canada – bilan national 2000. Ottawa. Amérique du Nord, il est difficile d’évaluer la durabilité de www.nrcan.gc.ca/cfs/proj/ppiab/ci/ Amérique du Nord, Mexique non compris 229

Département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA) Tech. Rep. NC-168. St Paul, Minnesota, Etats-Unis. Forest Service. 1997. Forest Inventory and Analysis USDAForest Service. National Program Office. Smith, W.B. et Sheffield, R.M. 2000. A brief overview of http://fia.fs.fed.us./ the forest resources of the United States. Washington, DC, Howard, J.L. 1997. United States timber production, trade, Etats-Unis, USDAForest Service. consumption, and price statistics 1965-1994. Statistique Canada. (annuel). Annuaire du Canada. Ottawa. Ressources naturelles Canada/Service canadien des USDAForest Service. 2001a. United States forest facts and forêts. 1999. La santé des forêts au Canada: un sommaire historical trends. FS-696. Washington, DC. 1998. Ottawa. USDAForest Service. 2001b. 2000 RPAAssessment of Ressources naturelles Canada/Service canadien des Forest and Range Lands. FS-687. Washington, DC. forêts. 2000. L’état des forêts au Canada 1999-2000 – Nos www.fs.fed.us/pl/rpa/ forêts au nouveau millénaire. Ottawa. United States Department of Commerce, Bureau of the www.nrcan-rncan.gc.ca/cfs-scf/national/what-quoi/sof/ Census. 1990. Decennial Census Statistics. Smith, W.B., Faulkner, J.L. et Powell, D.S. 1994. Forest Wiken, E.B. (sans date). An introduction to ecozones. statistics of the United States 1992 metric units. Gen. www.cprc.uregina.ca/ccea/ecozones/intro.html Amérique centrale et Mexique 231

Chapitre 35 Amérique centrale et Mexique

1. Belize 2. Costa Rica 3. El Salvador 4. Guatemala 5. Honduras 6. Mexique 7. Nicaragua 8. Panama

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 35-1. Amérique centrale et Mexique: carte du couvert forestier

Cette sous-région est composée des pays suivants: Belize, monocotylédones xérophytes (Mexique Comisión Nacional Guatemala, Costa Rica, El Salvador, Honduras, Mexique, para el Conocimiento y Uso de la Biodiversidad 1998). Nicaragua et Panama (figure 35-1). Le Mexique a la plus Les pays au sud du Mexique, du Guatemala au Panama, grande superficie de terres, soit plus de 190 millions jouent le rôle de couloir biologique entre l’Amérique du d’hectares, dont 29 pour cent sont sous couvert forestier. Nord et du Sud. En outre, les influences des océans Les pays restants occupent ensemble une superficie de Atlantique et Pacifique et des montagnes créent des 51 millions d’hectares, dont 34 pour cent sont des forêts. conditions environnementales propices à une riche La végétation naturelle du Mexique peut être divisée en biodiversité. Holdridge a identifié 14 zones de vie au trois zones à peu près égales. La région tropicale/subtropicale Guatemala, 13 au Costa Rica, 12 au Panama et 9 au Belize comprend les forêts tropicales ombrophiles qui couvraient (Godoy 1997). autrefois 6 pour cent du pays. La région tempérée occupe les cordillères principales, soit environ 15 pour cent du pays, RESSOURCES FORESTIéRES ses forêts consistant en une grande variété de pins (Pinus Un atelier a été organisé au Costa Rica en 1999, avec la spp.) et de chênes (Quercus spp.). Environ 80 pour cent des participation de tous les pays, pour la collecte espèces végétales trouvées dans les forêts de pins sont d’informations de cette sous-région destinées à FRA2000. endémiques. Dans les parties plus élevées des cordillères, Par ailleurs, la FAO a rassemblé des données historiques jusqu’à 3 300 m, sont présentes des forêts de sapin (Abies pour estimer la superficie forestière en 2000 et les spp.). La zone semi-aride/aride, située principalement au changements de superficie forestière entre 1990 et 2000. nord et au centre (déserts du Sonora et de Chihuahua et du La qualité des informations varie entre les pays. Le plateau central), comprend pour l’essentiel une formation Mexique a dressé des inventaires forestiers systématiques arbustive ouverte (matorral), des cactus et des depuis les années 60. Le dernier a été publié en 1994 sur la 232 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 35-1. Amérique centrale et Mexique: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Belize 2 280 1 345 3 1 348 59,1 5,7 -36 -2,3 202 211 1 000 74 Costa Rica 5 106 1 790 178 1 968 38,5 0,5 -16 -0,8 211 220 116* s.o. El Salvador 2 072 107 14 121 5,8 n.s. -7 -4,6 - - - - Guatemala 10 843 2 717 133 2 850 26,3 0,3 -54 -1,7 355 371 54 2 Honduras 11 189 5 335 48 5 383 48,1 0,9 -59 -1,0 58 105 821 15 Mexique 190 869 54 938 267 55 205 28,9 0,6 -631 -1,1 52 54 7 100 13 Nicaragua 12 140 3 232 46 3 278 27,0 0,7 -117 -3,0 154 161 236 7 Panama 7 443 2 836 40 2 876 38,6 1,0 -52 -1,6 308 322 20* s.o. Total Amérique centrale 241 942 72 300 729 73 029 30,2 0,5 -971 -1,2 86 93 - - Total Amérique du Nord et centrale 2 136 966 531 771 17 533 549 304 25,7 1,1 -570 -0,1 123 95 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles.

base d’images satellitaires remontant à 1993. Des Les estimations du volume et de la biomasse pour informations fiables et à jour sur le couvert forestier sont l’Amérique centrale se basent sur un projet régional qui a disponibles pour le Costa Rica, le Guatemala et le estimé le potentiel de piégeage du carbone dans ces sept Honduras, et ont été obtenues à partir de cartes des forêts et pays. Les estimations de la biomasse pour le Mexique sont d’inventaires forestiers détaillés. Les informations établies à partir du volume commercial des différents types provenant du Belize et d’El Salvador ont été extraites de de forêts du pays, ajusté pour obtenir le volume total. Il cartes générales sur l’utilisation des terres. Les estimations convient de noter que les forêts de cette région ont le niveau pour le Nicaragua et Panama se sont basées sur des sources de biomasse par unité de superficie le plus élevé du monde. secondaires. D’après Calvo (2000), cette sous-région relativement Cette sous-région a un des taux négatifs de changement petite contient 7 pour cent de la diversité biologique du de superficie forestière les plus élevés du monde. En termes monde. Elle comprend environ 4 millions d’hectares de de superficie, le Mexique et le Nicaragua ont les plus forts forêts tropicales naturelles de pins, qui vont du Mexique taux négatifs de changement de la sous-région. Par rapport à jusqu’au sud du Nicaragua et au Panama, et à peu près la superficie forestière totale, les taux de changement négatifs 7 millions d’hectares de forêts tropicales feuillues, ainsi que les plus élevés sont ceux d’El Salvador, du Nicaragua et du des zones de mangrove le long des côtes de l’Atlantique et Belize, alors que le Costa Rica et le Honduras ont les taux les du Pacifique (Calvo 2000). plus faibles. Les pays ayant le pourcentage le plus important Sur 4 millions d’hectares environ de la superficie sous de couvert forestier sont le Belize et le Honduras avec 59 et couvert forestier feuillu, des espèces de valeur comme 48 pour cent, respectivement (figure 35-2 et tableau 35-1). l’acajou (Swietenia spp., principalement S. macrophylla, Bien que la forêt de feuillus couvre la majeure partie de la S. humilis et S. mahagoni) et le cèdre d’Amérique (Cedrela région, les formations de conifères sont économiquement odorata) sont présents dans la proportion d’un arbre plus importantes dans certains pays; au Honduras, par commercial pour 6 ou 7 ha de forêt, soit 4 pour cent du volume exemple, Pinus oocarpa et Pinus caribaea présentent un commercial total par hectare. Quelque 100 espèces feuillues grand intérêt, de même que Pinus montezumae et Pinus commerciales se rencontrent dans ces forêts. Dans leur habitat ayacahuite au Mexique. Il a aussi été noté que dans tous les naturel, ces espèces sont à croissance relativement lente, pays où existent des formations de conifères, les taux de produisant normalement moins de 1 m3 par hectare par an; déforestation pour ces formations sont plus élevés que pour cependant, ce taux peut doubler ou tripler dans les forêts sous les autres types de forêts. aménagement durable. Dans les plantations bien aménagées, Le Mexique et le Costa Rica ont les superficies de le volume d’accroissement annuel du pin et des espèces plantations les plus étendues de la sous-région, promues par feuillues peut atteindre des niveaux exceptionnels, et dans des politiques forestières incitatrices dans les deux pays. certains cas atteindre 30 m3 par hectare par an (Calvo 2000). Ces plantations ont comme double objectif la production de bois industriel et de bois de feu. Le Belize a la superficie de AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA FORÊT plantations la plus faible. La contribution de la sous-région Cinq des huit pays d’Amérique centrale et le Mexique ont à la superficie mondiale de plantations est inférieure à fourni des informations au niveau national sur la superficie 1 pour cent. de forêts naturelles sous aménagement lors de la réunion Amérique centrale et Mexique 233

biennale de la Commission des forêts pour l’Amérique 60 latine et les Caraïbes en 2000 (tableau 35-1). Les chiffres Plantation forestière indiqués vont de 2 à 74 pour cent de la superficie forestière Forêt naturelle 50 totale en 2000. Des données partielles étaient disponibles Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000 pour le Costa Rica48 et le Panama.49 El Salvador n’a fourni aucune information. 40 Dans chaque pays, les conditions préalables pour autoriser les activités de gestion des forêts diffèrent, mais en 30 général, l’Etat et les utilisateurs s’accordent sur l’application de certaines pratiques forestières sur une 20

superficie donnée et pour une période établie. Toutes les Millions d'hectares conditions administratives, techniques et juridiques doivent 10 être remplies par les contractants qui assument la

responsabilité, et tirent des bénéfices de l’utilisation de la 0 zone. Les technologies utilisées doivent être compatibles avec la conservation de l’environnement et garantir les -10 futurs services et fonctions de la forêt. Même si tel est

l’objectif des plans d’aménagement, il n’est pas toujours Belize Panama Mexique Honduras

possible de quantifier les résultats en ce qui concerne le Nicaragua Guatemala Costa Rica bien-fondé des pratiques ou la durabilité. El Salvador D’après la Revista Forestal Centroamericana (1999), Figure 35-2. Amérique centrale et Mexique: superficies durant la dernière décennie, l’accent a été davantage mis sur des forêts naturelles et des plantations forestières en l’amélioration du suivi et de l’aménagement des forêts 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 naturelles. La superficie des plantations forestières a augmenté. L’industrie forestière, les «campesinos» (main- d’œuvre principalement) est quasiment inconnue car les d’œuvre locale qui travaille la terre et peut aussi dépendre statistiques sont associées à celles de la production agricole. des forêts) et les institutions forestières nationales ont De plus, les informations sur l’extraction de produits commencé à travailler ensemble pour améliorer la gestion forestiers non ligneux se limitent aux produits dont des zones forestières faisant partie de concessions l’exportation est réglementée (résines, gommes, fruits, communales ou industrielles. Le recours à des évaluateurs épices, par exemple). Il est nécessaire de quantifier la extérieurs pour obtenir la «certification verte» s’est accru. contribution économique du bois d’œuvre et des produits L’utilisation traditionnelle des forêts communales par les forestiers non ligneux consommés localement, car ce sont populations autochtones (comme les Mizquitos au des utilisations importantes (FAO 1998). Nicaragua et au Honduras, les Cunas au Panama, les Les valeurs d’exportation de certaines espèces feuillues Garifunas le long de la côte atlantique de la sous-région et (Swietenia spp. et Cedrela spp., en particulier) peuvent les Mayas au Guatemala et au Mexique) n’a pas été dépasser 300 dollars EU par mètre cube, et elles sont donc quantifiée (Revista Forestal Centroamericana 1999). très appréciées et souvent exploitées. Cependant, les forêts Les inventaires sur l’utilisation des ressources de pins, plus accessibles peuvent être plus fréquemment forestières au Mexique n’ont porté que sur les utilisations exploitées. Les arbres sont généralement de plus petite taille commerciales. La demande nationale de bois n’est pas (et requièrent dès lors une technologie simplifiée) et la satisfaite depuis 1997; en 2000 le déficit était de 43 pour demande est importante, surtout pour la construction (Calvo cent. Le secteur forestier a contribué pour 369 millions de 2000). dollars EU à l’économie nationale en 1997, mais les Les études réalisées par FRA2000 indiquent que, même importations de produits forestiers, principalement du si un intérêt croissant est porté à la gestion durable des forêts papier et de la cellulose, se sont élevées à 1 169 millions de de la sous-région, le pourcentage de forêt sous dollars EU. L’aménagement communal dans les zones aménagement reste encore faible. L’une des raisons est que rurales a porté essentiellement sur l’extraction de résine et le développement et l’approbation des plans l’utilisation du bois de feu (Mexique SEMARNAP 2000). d’aménagement des forêts dépendent fortement du soutien Dans les sept autres pays, la contribution du secteur financier extérieur, en particulier d’organisations forestier à l’économie nationale (production de bois internationales non gouvernementales (ONG). Les autorités forestières nationales ne disposent pas de suffisamment de personnel et de ressources financières pour satisfaire les 48 Les chiffres fournis correspondaient à la superficie forestière aménagée en 1998-1999. besoins des utilisateurs. Au Guatemala, l’instabilité et 49 Forêts de production seulement. l’ambiguïté des lois font de la foresterie un secteur peu 234 FRA 2000 - Rapport principal

attractif pour les investissements. Le couvert forestier Tous les pays ont mis en œuvre des politiques pour pourrait se stabiliser grâce à des politiques visant la promouvoir l’aménagement durable des ressources constitution d’aires protégées, mais l’industrie forestière ne forestières. Ils reconnaissent le rôle du secteur forestier deviendra un domaine d’investissements important que si les comme source d’emploi rural, ainsi que les fonctions lois et les règlements cessent de changer (voir documents de écologiques essentielles que remplissent les forêts, et ils travail de FRAn° 13, 34, 35, 36, 37, 40, 41 et 44). s’efforcent d’évaluer la contribution de ce secteur à Comme il a été noté dans les documents de travail de l’économie nationale. Néanmoins, les autorités forestières FRA, le bois de feu est encore une importante source n’ont, ni les moyens financiers, ni le personnel nécessaire d’énergie dans la sous-région et sa récolte est l’une des pour donner des conseils sur la gestion aux différents principales utilisations de la forêt. Au Mexique, environ propriétaires ou utilisateurs de la forêt. Les plans 3 millions de familles en milieu rural dépendent de la forêt d’aménagement forestier n’existent que dans les zones qui pour le bois de feu. Au Guatemala et en El Salvador, plus de font partie de concessions industrielles et communales 80 pour cent de la population utilise le bois de feu pour bénéficiant pour une large part de subventions extérieures satisfaire leurs besoins domestiques et industriels en ou de fonds d’aide internationale. L’impact des incendies énergie. Le Costa Rica a connu un recul de la consommation s’est réduit dans ces zones (Rodríguez 1999). de bois de feu domestique mais un accroissement de la FRA2000 a réalisé une analyse sur les causes historiques consommation industrielle. de la déforestation pour les huit pays de la sous-région et noté On ne dispose que d’informations générales sur les l’absence d’accord unanime sur les causes du changement incendies de forêt pour la plupart des pays de la sous-région. dans le couvert forestier. Cependant, la demande s agricoles Les incendies ont fortement affecté les forêts du Mexique. La en terres forestières, ainsi que les conflits et la concurrence superficie totale brûlée en 1995 a été d’environ 300 000 ha qui opposent les secteurs agricoles et forestiers sont (Mexique SEMARNAP 1995). Dans les pays d’Amérique soupçonnés d’avoir eu un impact significatif. Les causes de centrale, 450 000 ha ont brûlé en 1998 (Comisión l’évolution du couvert forestier paraissent aussi avoir changé Centroamericana de Ambiente y Desarrollo 1998). au cours du temps. Dans les années 50, pendant la période de Au Mexique, les aires protégées sont confrontées à des réforme agraire, les zones boisées ont été considérées comme problèmes de gestion découlant d’irrégularités dans les «inutilisables». Les droits de propriété étaient souvent établis systèmes fonciers et de la pression exercée par la mise en à l’issue de la conversion des terres boisées en terres place d’habitations dans les aires protégées et aux alentours. agricoles, ou en ranches pour le bétail. L’élevage extensif a La plupart de ces aires ont été délimitées sur des terres été identifié comme une cause de déforestation pendant les communales ou ejidales. Cela a engendré des conflits entre années 80. Des conflits politiques intérieurs ont eu aussi un les processus de conservation de la nature et l’exploitation impact sur les forêts de la sous-région. Durant ces conflits, pour les utilisations locales. surtout au Guatemala, en El Salvador et au Nicaragua, les Il existe 411 aires protégées déclarées et 391 proposées terres agricoles ont été abandonnées et la forêt s’est en Amérique centrale d’après la classification de l’UICN. régénérée. Toutefois, après le conflit, le rapatriement se faisait Seules 83 sont soumises à des plans d’aménagement, et principalement aux dépens des zones boisées. Les pays 171 seulement disposent de patrouilles et de services de voisins (Belize, Mexique, Honduras et Costa Rica) ont contrôle. Il existe des réserves privées au Costa Rica (85) et accueilli les réfugiés mais les conséquences ont été néfastes au Guatemala (10), mais la plupart des aires protégées pour leurs zones boisées (voir documents de travail appartiennent à l’Etat (Godoy 1997). de FRAn° 13, 34, 35, 36, 37, 40, 41 et 44). En El Salvador et au Belize, la principale cause de la CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES déforestation est l’expansion des zones urbaines. En El Les informations sur le couvert forestier de six des huit pays Salvador, les politiques de développement économique de la sous-région extraites des rapports nationaux envoyés à appliquées depuis la guerre ont favorisé l’industrie FRA2000, sont raisonnablement fiables et précises. Pour manufacturière aux dépens de l’agriculture et de l’économie l’estimation de la superficie et du changement de superficie, rurale. La chute des cours du café a aussi entraîné une les principales difficultés ont été rencontrées dans les pays réduction du couvert forestier servant d’ombrage aux caféiers. dont les définitions locales des types de forêts ont changé ou Au Nicaragua, la production de coton et de canne à sucre ne correspondent pas à celles de la FAO. Les données les le long de la côte du Pacifique a évincé les cultivateurs plus précises viennent des pays qui ont des informations de pratiquant l’agriculture de subsistance traditionnelle. Ces base sur leur forêt, à savoir le Costa Rica, le Guatemala et le populations ont émigré vers les zones urbaines et vers le Mexique. Pour ces pays, les estimations de la superficie nord de ce qui a été appelé «la frontière agricole». Un forestière et du changement de superficie ont été produites à programme de crédit en faveur de la production agricole a échelle nationale, avec un bon niveau de précision et une également encouragé la conversion de la forêt en terres intégration aisée dans la base de données mondiale. agricoles. Au Guatemala, les emplois hors du secteur Amérique centrale et Mexique 235

agricole sont difficiles à trouver en zones rurales, BIBLIOGRAPHIE notamment dans celles qui ne sont pas reliées par des routes Calvo, J. 2000. El estado de la caoba en Mesoamerica: aux marchés ou aux services publics. Lorsque les memorias del taller. Costa Rica, PROARCAS-CAPAS, populations ne peuvent assurer eux-mêmes leurs propres Centro Científico Tropical. productions, ils tendent à s’installer dans les zones Comisión Centroamericana de Ambiente y Desarrollo. forestières adjacentes. 1998. Atlas Centroamericano de incendios. Las quemas e Les forestiers locaux ont estimé que les mouvements en incendios de la temporada 1998 en la región Centro faveur de l’environnement durant les années 90 ont eu un Americana. Panama. effet positif sur le couvert forestier, notamment avec FAO. 1998. Los programas forestales nacionales y el l’établissement d’aires protégées et la mise en œuvre de desarrollo forestal sostenible en América Latina, par J. politiques environnementales, en particulier au Costa Rica. Gamboni et C. Carneiro. Projet GCP/RLA/127/NET. Toutefois, certains experts soutiennent que la conservation Santiago, Chili, Bureau régional de la FAO pour n’est pas une stratégie appropriée en raison de la l’Amérique latine et les Caraïbes. dépendance des communautés locales vis-à-vis des Galloway, G. 1999. Avances en Centro América. Revista ressources forestières et de leurs utilisations traditionnelles. Forestal Centroamericana, 25. La surveillance et le contrôle de l’empiétement et des autres Godoy, J.C. 1997. Hacia el consenso del sistema usages illégaux sont difficiles et onéreux. centroamericano de áreas protegidas (SICAP). D’une manière générale, la participation des populations Guatemala, PROARCAS-CAPAS. à l’aménagement des forêts s’est accrue – grâce aux Mexique. Comisión Nacional para el Conocimiento y concessions communales et industrielles et à la participation Uso de la Biodiversidad. 1998. La diversidad biológica des ONG, des universités et des populations locales à de México. Estudio del país. 1998. l’élaboration de plans d’aménagement des forêts et des aires www.conabio.gob.mx/biodiversidad/territo.htm protégées – mais il est nécessaire de continuer à Mexique. Secretaría de Medio Ambiente, Recursos l’encourager. La certification va aussi en s’accroissant en Naturales y Pesca (SEMARNAP). 1995. Incendios même temps que les programmes de recherche visant à forestales. Resultados 1995. Mexique. déterminer des indicateurs de gestion durable des forêts Mexique. SEMARNAP. 2000. Jornadas nacionales de (Galloway 1999). Comme perspectives supplémentaires, on consulta. peut citer la nécessité de conférer une valeur propre aux www.ecouncil.ac.cr/rio/national/reports/america/mexico.htm forêts et à leurs produits dans l’économie nationale, de Revista Forestal Centroamericana. 1999. Control y quantifier les services environnementaux procurés par les monitoreo en aprovechamientos forestales. Deforestación forêts, de diversifier les espèces utilisées dans les industries y pobreza. forestières, d’améliorer le savoir local pour un aménagement Rodríguez, J. 1999. Plan estratégico del CCAB-AP. plus adapté de la forêt et de mener des recherches sur la Borrador para consulta. Guatemala, PROARCAS- biodiversité et les plantations forestières (FAO 1998). CAPAS. Caraïbes 237

Chapitre 36 Caraïbes

1. Antigua-et-Barbuda 2. Bahamas 3. Barbade 4. Bermudes 5. Iles Vierges britanniques 6. Iles Caïmanes 7. Cuba 8. Dominique 9. République dominicaine 10. Grenade 11. Guadeloupe 12. Haïti 13. Jamaïque 14. Martinique 15. Montserrat 16. Antilles néerlandaises 17. Porto Rico 18. Saint-Kitts-et-Nevis 19. Sainte-Lucie 20. Saint-Vincent-et-les Grenadines 21. Trinité-et-Tobago 22. Iles Vierges américaines

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 36-1. Sous-région des Caraïbes: carte du couvert forestier

Cette sous-région est représentée par les trois principales La végétation naturelle des Petites Antilles a été étudiée divisions physiographiques des Antilles: les Grandes Antilles en détail par Beard (1949). Ces îles sont principalement qui comprennent Cuba, la Jamaïque, Hispaniola (Haïti et la d’origine volcanique. D’après Beard, les formations République dominicaine) et Porto Rico; les Petites Antilles végétales climaciques de ces îles peuvent être groupées en composées des Iles Vierges, Saint-Kitts-et-Nevis, formations de forêt ombrophile, formations de montagne Antigua-et-Barbuda, Montserrat, la Guadeloupe, la (forêt ombrophile submontagnarde, fourrés de montagne, et Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et les des formations d’arbustes rabougris appelées «elfin Grenadines, la Barbade et Grenade; et les groupes d’îles woodland», formations saisonnières (sempervirentes, semi- isolées du plateau continental nord-américain: les Bahamas et sempervirentes et décidues) et formations sèches les îles du plateau continental sud-américain incluant Trinité- (arbustives et formations boisées côtières). Les formations et-Tobago et les Antilles néerlandaises (Aruba, Curaçao et de marais et les mangroves sont présentes sur toutes les îles Bonaire). Les Bermudes et les îles Caïmanes sont aussi prises à l’exception de la Dominique (Beard 1949). en compte dans le cadre de cette sous-région (figure 36-1). La sous-région des Caraïbes dispose d’une riche variété Les Grandes Antilles, d’origine continentale, ont une d’écosystèmes complexes avec une grande abondance superficie en terres émergées d’environ 21 millions d’espèces végétales et animales, et de nombreux habitats d’hectares dont plus de 4 millions d’hectares (22 pour cent) côtiers et marins. La sous-région, groupée aux régions sont des forêts. Les Petites Antilles et toutes les îles isolées côtières d’Amérique du Nord, du Sud et centrale, possède la de cette sous-région occupent une superficie totale plus grande concentration de biodiversité du bassin de d’environ 2 millions d’hectares, dont plus de 1 million l’océan Atlantique (PNUE 2000). La richesse des espèces à d’hectares (59 pour cent) est recouvert de forêts. Cuba revêt une importance régionale extrême. Cuba a la 238 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 36-1. Caraïbes: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Antigua-et- Barbuda 44 9 9 20,5 0,1 n.s. n.s. 116 210 - - Antilles néerlandaises 80 1 - 1 n.s. n.s. n.s. n.s. - - - - Bahamas 1 001 842 - 842 84,1 2,8 n.s. n.s. - - - - Barbade 43 2 0 2 4,7 n.s. n.s. n.s. - - - - Bermudes 5 ------Cuba 10 982 1 867 482 2 348 21,4 0,2 28 1,3 71 114 730 31 Dominique 75 46 0 46 61,3 0,6 n.s. -0,7 91 166 - - Grenade 34 5 0 5 14,7 0,1 n.s. 0,9 83 150 - - Guadeloupe 169 78 4 82 48,5 0,2 2 2,1 - - 28* s.o. Haïti 2 756 68 20 88 3,2 n.s. -7 -5,7 28 101 - - Iles Caïmanes 26 13 - 13 - 0,4 n.s. n.s. - - - - Iles Vierges américaines 34 14 - 14 41,2 0,1 n.s. n.s. - - - - Iles Vierges britanniques 15 3 - 3 20,0 0,1 n.s. n.s. - - - - Jamaïque 1 083 317 9 325 30,0 0,1 -5 -1,5 82 171 44 14 Martinique 107 45 2 47 43,9 0,1 n.s. n.s. 5 5 10 21 Montserrat 11 3 - 3 27,3 0,3 n.s. n.s. - - - - Porto Rico 887 225 4 229 25,8 0,1 -1 -0,2 - - 57 25 République dominicaine 4 838 1 346 30 1 376 28,4 0,2 n.s. n.s. 29 53 152 11 Sainte-Lucie 61 8 1 9 14,8 0,1 -1 -4,9 190 198 - - Saint-Kitts-et-Nevis 36 4 4 11,1 0,1 n.s. -0,6 - - - - Saint-Vincent-et-les Grenadines 39 6 0 6 15,4 0,1 n.s. -1,4 166 173 - - Trinité-et-Tobago 513 244 15 259 50,5 0,2 -2 -0,8 71 129 120 46 Total Caraïbes 22 839 5 145 566 5 711 25,0 0,2 13 0,2 57 98 - - Total Amérique du Nord et centrale 2 136 966 531 771 17 533 549 304 25,7 1,1 -570 -0,1 123 95 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultat partiel seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles.

diversité en espèces la plus élevée et le plus haut degré opportunités pour développer davantage leur secteur d’endémisme des Antilles. Plus de 50 pour cent de sa flore, touristique, et diversifier leurs économies. Par exemple, sur et 32 pour cent de sa faune vertébrée sont endémiques l’île Sainte-Lucie, l’agriculture représentait environ 16 pour (WCMC 2001). Parce que les nations de cette sous-région cent de la valeur ajoutée totale du PIB en 1977, alors que le sont fortement tributaires de l’état et de la beauté du paysage tourisme constituait 21 pour cent. En 1997, les contributions naturel pour obtenir des revenus par le tourisme, la de l’agriculture et du tourisme au PIB s’élevaient, conservation de la diversité biologique n’est pas seulement respectivement, à 8 pour cent et 33 pour cent (Banque liée à des conditions sociales, culturelles et politiques, mais mondiale 2000). aussi aux réalités économiques de la région. Les récifs La foresterie remplit deux importantes fonctions: elle coralliens, les prairies sous-marines et les mangroves sont joue le rôle de leurre pour l’écotourisme, et elle protège en parmi les écosystèmes marins et côtiers les mieux connus de même temps le milieu environnant. la région et contribuent largement à sa biodiversité (PNUE Cependant, le tourisme implique aussi des pressions sur 2000). Dans les pays des Caraïbes, la tendance économique les terres et le développement d’infrastructures, qui peuvent prédominante, pendant les années 90, a été la transition empiéter sur la forêt. Il est indispensable d’établir un équilibre rapide d’une économie basée sur l’agriculture vers une judicieux. La destruction des forêts pourrait fort bien faire économie de services, principalement axée sur le tourisme. disparaître le tourisme. Cet équilibre est l’un des principaux Durant la première moitié des années 90, les perspectives de problèmes auxquels se heurtent aujourd’hui le secteur croissance du PIB se sont quelque peu améliorées, en raison forestier et l’industrie du tourisme aux Caraïbes (Fripp 2000). principalement de l’expansion du secteur du tourisme et d’autres services qui ont remplacé l’industrie de la banane RESSOURCES FORESTIéRES comme principale source de devises étrangères. La Les données relatives aux forêts pour les pays des Caraïbes proximité relative des marchés d’Amérique du Nord et ont été collectées avec l’appui du Bureau sous-régional pour d’Europe, et leurs attraits particuliers, offrent aux îles des les Caraïbes de la FAO, à l’occasion d’un atelier sur la collecte Caraïbes 239

des données et d’une étude prospective sur les forêts des 46 pour cent de la superficie forestière totale en 2000. Seules Caraïbes, tenus à Trinité en février 2000. Les informations les des données partielles étaient disponibles pour Grenade. plus exactes et à jour sur les Caraïbes proviennent de Cuba Il ne faut oublier que la superficie totale déclarée comme (1998) et de la Jamaïque (1997), et sont issues d’une étant soumise à des plans d’aménagement n’est pas cartographie détaillée. La République dominicaine possède nécessairement équivalente à la superficie forestière totale des informations récentes, mais il n’a pas été possible de les sous aménagement durable. Les informations fournies comparer avec celles des années précédentes en raison des n’indiquent pas non plus si les plans sont adaptés, s’ils sont différences dans les définitions et les méthodologies. Sur les mis en œuvre suivant les objectifs de départ ou si les 22 unités géographiques de la sous-région définies dans ce résultats sont ceux attendus. rapport, 15 ont fourni des données extraites de cartes sur La plupart des îles des Caraïbes n’ont pas d’industries de l’utilisation des terres, de sources secondaires ou transformation du bois et importent leurs produits forestiers, d’estimations. Dans la plupart des documents, la méthode principalement du Belize et du Guyana. De nombreuses utilisée pour réaliser les estimations n’était pas claire. grandes îles cherchent à accroître leur production de bois La plus grande conversion du couvert forestier a eu lieu à d’œuvre par des programmes de plantation. Cuba envisage Haïti et Sainte-Lucie, alors que Cuba et Grenade ont signalé d’augmenter de deux fois et demie sa production de bois un accroissement de la superficie forestière. ACuba, cette industriel pour la période 1998-2015; 78 pour cent de ce augmentation est due à un important programme de bois viendra des plantations (FAO 2000). plantation qui totalise actuellement près de 500 000 ha. Le Les îles sont confrontées à des désastres naturels comme rapport parvenu de Grenade mentionne qu’il n’a pas été les ouragans, l’érosion du sol, les inondations, les incendies possible, à partir des images satellites utilisées pour préparer de forêt et la sécheresse. C’est pourquoi, dans toutes les îles, la carte, de faire la distinction entre les formations l’aménagement des bassins versants est un objectif arbustives et la forêt ouverte, si bien que la superficie prioritaire pour minimiser l’impact négatif des catastrophes forestière peut être surestimée. Les pays dotés d’un naturelles. Dans toute la sous-région, les institutions pourcentage élevé de couvert forestier sont les Bahamas, la forestières encouragent les programmes pour la Dominique et Trinité-et-Tobago. Ceux qui en ont le moins conservation des eaux et du sol, en vue de soutenir le sont la Barbade et Haïti (figure 36-2, tableau 36-1). tourisme et les loisirs, de conserver la biodiversité et de Le couvert forestier de la sous-région des Caraïbes ne multiplier les aires protégées (FAO 2000). représente que 0,1 pour cent environ du couvert forestier Le Programme pour l’environnement des Caraïbes du mondial. Néanmoins, le haut degré d’endémisme des PNUE a mis au point un cadre régional pour la planification plantes, les caractéristiques particulières des zones humides et la gestion intégrée des zones côtières dans la région des des Caraïbes et l’importance de la couverture végétale pour Caraïbes et ses environs. Avec l’assistance du PNUE, les l’économie locale, notamment le tourisme, confèrent une gouvernements de la sous-région ont développé des importance considérable au couvert forestier de cette sous- méthodes novatrices de protection des écosystèmes côtiers région (PNUE 2000). et marins, grâce au Protocole sur les zones et la vie sauvage Le volume et la biomasse ont été calculés pour 10 des spécialement protégées (SPAW) de la Convention de 22 îles, sur la base du volume commercial ajusté selon les Carthagène. Les parties ont consenti à protéger des éléments besoins. Les données par hectare les plus élevées sont le fait essentiels d’écosystèmes comme les récifs coralliens, les de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent-et-les Grenadines, alors prairies sous-marines et les mangroves. Ils ont aussi qu’elles sont faibles pour la Martinique. convenu que les écosystèmes côtiers et marins doivent être gérés et surveillés au niveau régional pour maintenir AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA l’intégrité des écosystèmes côtiers, assurer la propagation FORÊT d’espèces marines et estuariennes présentant un intérêt Les informations sur les superficies soumises à des plans écologique et commercial; restaurer les écosystèmes et les d’aménagement forestier manquaient pour la plupart des populations d’espèces décimées et en danger; et développer pays des Caraïbes. Trois pays ou zones (Jamaïque, davantage l’industrie de l’écotourisme de la sous-région. Ce Martinique et Porto Rico) ont fourni au programme FRA dernier point met en évidence l’importance des bénéfices 2000 des informations au niveau national sur la superficie économiques qui peuvent être obtenus en maintenant en forestière sujette à un plan officiel d’aménagement, bonne santé et en gérant systématiquement les systèmes approuvé à l’échelle nationale. Trois autres pays (Cuba, régionaux de parcs et d’aires protégées (PNUE 2000). République dominicaine et Trinité-et-Tobago) ont donné Les arbres hors forêt et les forêts urbaines revêtent une des informations sur la superficie de forêt naturelle sous importance croissante. Presque tous les pays de la sous- aménagement lors de la réunion de la Commission des région ont reconnu la nécessité d’accroître le nombre forêts pour l’Amérique latine et les Caraïbes 2000 (tableau d’arbres, et des programmes ont été lancés pour encourager 36-1). Les chiffres annoncés sont compris entre 11 et la plantation d’arbres aussi bien dans les zones urbaines que 240 FRA 2000 - Rapport principal

2,5

Plantation forestière Forêt naturelle 2,0 Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000

1,5

1,0 Millions d'hectares

0,5

0,0

-0,5 ti ï -et- que ï é Ha Cuba Nevis manes ï Tobago Antilles ricaines Barbuda Barbade Grenade publique é Bahamas Trinit Jama é Bermudes Porto Rico Montserrat Dominique Antigua-et- Martinique R erlandaises Iles Vierges Guadeloupe am Iles Vierges dominicaine Sainte-Lucie britanniques é Saint-Kitts-et- n Iles Ca les Grenadines Saint-Vincent-et-

Figure 36-2. Caraïbes: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000

dans les zones rurales. Aucune évaluation du nombre et de la besoin croissant de terres agricoles, alors qu’à Porto Rico la valeur des arbres hors forêt n’a été effectuée. Ils remplissent raison principale est l’urbanisation. Dans certaines petites principalement des fonctions sociales comme la production îles, où l’agriculture commerciale devrait diminuer, il se de fruits, l’aménagement des paysages et l’accueil pour les pourrait que les terres agricoles redeviennent boisées. loisirs. Les arbres sont aussi plantés pour produire du Cependant, le développement du tourisme et l’urbanisation fourrage et du bois de feu, pour créer des rideaux-abris et croissante peuvent réduire encore davantage le couvert pour d’autres utilisations (FAO 2000). forestier autour des villes et des villages (FAO 2000). Le secteur du tourisme, en pleine expansion empiète CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES souvent sur les ressources forestières pour se développer L’état actuel des données et des informations sur les produits portant ainsi atteinte à la beauté naturelle du paysage, à la et les services forestiers aux Caraïbes est variable, mais tous protection des bassins versants et à d’autres valeurs. Tous les pays mentionnent l’importance d’obtenir des ces changements portent préjudice à l’attrait de la forêt pour renseignements de meilleure qualité, plus précis et plus le tourisme. pertinents que ceux recueillis actuellement, et de mieux Les phénomènes naturels comme les ouragans et la surveiller les ressources et les services forestiers. Il est sécheresse affectent les forêts de la sous-région. Le déclin du nécessaire de collecter des données sur l’utilisation du bois commerce très fructueux de certains produits agricoles de feu et des produits forestiers non ligneux, les loisirs et le comme les bananes pourrait conduire à une diminution des tourisme en forêt, le rôle de la foresterie dans l’aménagement apports en devises étrangères et de l’emploi, et par des bassins versants, les emplois forestiers, la contribution conséquent, reporter l’intérêt sur la foresterie ou l’écotourisme des forêts à l’économie nationale et les avantages sociaux et comme solution de remplacement (Fripp 2000). communautaires de la foresterie (FAO 2000). Pour les îles des Caraïbes, la classification et Al’exception de Cuba et de la République dominicaine, l’établissement d’aires protégées, les politiques les grandes îles ont connu une réduction de leur couvert d’aménagement du territoire et les contraintes forestier. En Jamaïque et Haïti, cette situation est due au institutionnelles sont des questions importantes (FAO 2000). Caraïbes 241

Le rôle des forêts dans la protection des bassins versants FAO. 2000. Caribbean Workshop on Data Collection and revêt une extrême importance. La plupart des pays tendent à Analysis for Sustainable Forestry Management. Rapport assurer l’aménagement durable de leurs forêts par la d’un atelier CE-FAO, février 2000. formulation et la mise en œuvre de plans d’aménagement Fripp, E. 2000. Socio-economic trends and outlook: durable. (FAO 2000). implications for the Caribbean forestry sector to 2020. Etude de base réalisée dans le cadre de la collecte de BIBLIOGRAPHIE données et de l’étude prospective du secteur forestier aux Banque mondiale. 2000. Latin America and Caribbean Caraïbes. Londres. region report. Organisation Caribéenne du Tourisme. 1999. Ecotourism http://wbln0018.worldbank.org/external/lac/lac.nsf statistical fact sheet. Beard, J.S. 1949. The natural vegetation of the Windward & Programme des Nations Unies pour l’environnement Leeward Islands. Oxford, Royaume-Uni, Clarendon Press. (PNUE). 2000. Maintenance of biological diversity. Centre mondial de surveillance continue de la Programme pour l’environnement des Caraïbes. conservation de la nature (WCMC). 2001. National www.cep.unep.org/issues/biodiversity.html biodiversity profiles. Cuba. www.wcmc.org.uk /nbp/index.html Océanie 243

Chapitre 37 Océanie

1. Australie et Nouvelle-Zélande 2. Autres territoires d’Océanie

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 37-1. Océanie: division sous-régionale utilisée dans ce rapport

L’Océanie (voir figure 37-150 et tableau 37-1) comprend forêt sèche dominent les formations forestières de l’Australie. dans son ensemble moins de 200 millions d’hectares de La plupart des zones de plantations se trouvent en Australie et forêts, ce qui correspond à 5 pour cent du total mondial. Les en Nouvelle-Zélande et couvrent 1,4 pour cent de l’ensemble forêts d’Océanie représente 6,6 ha par habitant, chiffre le des terres forestières. La perte annuelle nette, d’après les plus élevé au niveau mondial. Presque toutes les forêts se rapports nationaux, est estimée à 365 000 ha, soit 0,2 pour situent dans le domaine écologique tropical. Les types de cent par an.

50 La division en sous-régions a pour seul objectif de faciliter la synthèse des données à un niveau géographique intermédiaire et ne traduit aucune opinion ou considération politique dans le choix des pays. La représentation graphique des limites nationales des pays ne traduit aucune opinion de la FAO quant à l’étendue des pays ou au tracé de leurs frontières nationales. 244 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 37-1. Océanie: ressources forestières par sous-région Sous-région Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et des terres de la superficie biomasse Forêts Plantations Total forêts entre 1990 et 2000 aérienne naturelles forestières (total forêts) (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha Australie et Nouvelle-Zélande 795 029 159 547 2 938 162 485 20,4 7,2 -243 -0,1 58 65 Autres territoires d’Océanie 54 067 34 875 263 35 138 65,0 4,7 -122 -0,3 34 58 Total Océanie 849 096 194 775 2 848 197 623 23,3 6,6 -365 -0,2 55 64 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6 et 7. Océanie: zones écologiques 245

Chapitre 38 Océanie: zones écologiques

Figure 38-1. Océanie: zones écologiques

La figure 38-1 montre la répartition des zones écologiques généralement comprises entre 1 500 et 4 000 mm et la en Océanie. Le tableau 38-1 contient les statistiques saison sèche est rarement prononcée. Localement, la relatives à leur superficie par sous-région et le tableau 38-2 quantité de pluies dépend du relief, et les côtes sous le vent donne le pourcentage de forêt dans chaque zone écologique peuvent être relativement sèches. La température moyenne par sous-région. au niveau de la mer est d’environ 23°C près des tropiques et L’Océanie comprend l’Australie, la Nouvelle-Zélande, de 27°C près de l’équateur, avec peu de différence entre les la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles du Pacifique (les mois les plus chauds et les mois les plus froids. Les archipels de Micronésie, Mélanésie et Polynésie). Les perturbations dues aux cyclones affectent principalement descriptions des zones écologiques de la Papouasie- les archipels du Pacifique occidental (Mélanésie et Nouvelle-Guinée figurent dans la section sur l’Asie. Ce Micronésie occidentale). pays forme une entité écologique avec la partie occidentale La zone côtière du nord-est de l’Australie a un climat de la Nouvelle-Guinée et l’Irian Jaya, une province de tropical très humide et reçoit les pluies annuelles les plus l’Indonésie. abondantes du pays. Les précipitations annuelles moyennes varient de 1 500 à 2 500 mm mais dans certaines zones elles FORÊT TROPICALE OMBROPHILE peuvent dépasser 4 500 mm. Le maximum estival est très Cette zone comprend l’Océanie, les îles du Pacifique, de marqué (de janvier à mars). La température annuelle petites zones au nord-est de l’Australie (Queensland), et une moyenne est d’environ 23°C. grande partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les forêts ombrophiles des îles tropicales du Pacifique Le climat des îles du Pacifique est dominé par les vents sont généralement sempervirentes. Leur structure est alizés et la plupart des îles reçoivent d’abondantes comparable à celle des forêts indo-malaisiennes, mais la précipitations. Les précipitations annuelles moyennes sont flore de la strate dominante est souvent relativement pauvre. 246 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 38-1. Océanie: étendue des zones écologiques

Sous-région Superficie totale de la zone écologique (millions ha)

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Australie et Nouvelle-Zélande 3 46 107 28 12 147 416 22 20 Autres territoires d’Océanie 42 3 1 7 Total Océanie 46 3 47 107 7 28 12 147 416 22 20 TOTAL MONDIAL 1468 1117 755 839 1 192 459 471 156 491 674 490 182 726 593 552 729 865 407 632 564 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Tableau 38-2. Océanie: pourcentage de forêt par zone écologique Sous-région Pourcentage de forêt dans la zone écologique Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Australie et Nouvelle-Zélande 73 * 17 40 63 22 1 36 36 Autres territoires d’Océanie 79 56 * 55 Total Océanie 78 56 * 17 55 40 63 22 1 36 36 TOTAL MONDIAL 69 31 64 7 0 26 31 45 9 2 20 25 34 4 1 26 66 26 50 2 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000. * L’estimation est incertaine en raison de divergences dans la carte des forêts du monde.

Les forêts feuillues les plus élevées, avec une hauteur constituant ligneux sont les rhizophoracées avec les genres comprise entre 30 et 45 m, se développent sur les sols Avicennia, Lumnitzera, Sonneratia et Xylocarpus. volcaniques profonds. Une douzaine d’espèces (Calophyllum Environ 1 million d’hectares des forêts d’Australie sont spp., Campnosperma spp., Dillenia spp., Elaeocarpus spp., des forêts tropicales ombrophiles. La canopée s’élève à une Endospermum spp., Gmelina spp., Maranthes spp., Parinari hauteur de 30 à 40 m avec des arbres émergents qui peuvent spp., Schizomeria spp. et Terminalia spp.) dominent le atteindre 50 m. La composition floristique ressemble à celle couvert où prévalent parfois des figuiers (Ficus spp.) et des forêts ombrophiles indo-malaisiennes, excepté l’absence Terminalia calamansanai. Dans les îles de Vanuatu, de Fidji totale de diptérocarpacées. Parmi les espèces endémiques et de Samoa, ce type de forêt est un peu moins haut (environ australiennes de la strate des arbres émergents figurent les 30 m) et diffère légèrement du point de vue floristique. La genres Flindersia, , , , flore de la Nouvelle-Calédonie est totalement différente de , , Backhousia, Blepharocarya, celle des forêts d’autres parties de la Mélanésie. Les Castanospermum, Ceratopetalum et Doryphora. La présence clusiacées (Calophyllum spp. et Montrouziera spp.), de plusieurs genres d’angiospermes primitifs et restreints – cunoniacées, myrtacées, myrtoidées, protéacées et sapotacées Idiospermum, Austrobaileya, Sphenostemon, Bubbia, prédominent dans l’étage supérieur. Une forêt plus pauvre Ostrearia, Neostrearia, Eupomatia et Galbulimima – confère croît sur les atolls calcaires. Dans certains milieux davantage de caractère distinctif aux forêts ombrophiles. particuliers, une seule espèce domine l’étage supérieur, Dans les forêts marécageuses, limitées à la zone côtière, comme dans les forêts de Nothofagus spp. en Nouvelle- Melaleuca viridiflora (niaouli) constitue souvent la principale Calédonie et la forêt de Metrosideros collina présente dans espèce de l’étage supérieur en association avec de nombreux tout le Pacifique tropical. Les forêts de conifères dominées palmiers. Dans les plaines bien drainées, les formations par des espèces appartenant aux familles des araucariacées, arborées et les forêts comprennent Eucalyptus tereticornis, cupressacées, podocarpacées et taxacées, ont une aire de E. tessellaris, E. intermedia et E. pellita. répartition limitée dans tout le Pacifique. Les mangroves couvrent des zones assez vastes dans FORÊT TROPICALE HUMIDE DÉCIDUE l’archipel de Mélanésie et dans les îles Carolines. Elles La Papouasie-Nouvelle-Guinée est le seul endroit de peuvent atteindre une hauteur de 25 m et leurs principaux l’Océanie où se situe cette zone écologique. Elle est décrite Océanie: zones écologiques 247

dans la section sur l’Asie. De petits îlots de ce type de forêt Les zones tropicales semi-arides de l’Australie du nord sont présents dans le nord de l’Australie et les îles du subissent de fortes variations saisonnières en ce qui Pacifique; cependant, étant trop petits pour être cartographiés, concerne les conditions d’humidité avec un hiver sec et ils sont inclus dans d’autres zones écologiques. prolongé qui dure de six à huit mois, suivi d’abondantes pluies de mousson. La zone reçoit des précipitations FORÊT TROPICALE SECHE annuelles moyennes de 700 mm, oscillant entre 350 à Cette zone est limitée aux parties septentrionales de 1 000 mm. La majeure partie des précipitations tombe de l’Australie. Dans ces zones tropicales du nord, les taux décembre à mars, des conditions de sécheresse régnant d’humidité subissent de fortes variations saisonnières. Une pendant le reste de l’année. La température annuelle forte sécheresse s’installe pendant six à huit mois au moyenne avoisine 26°C. moment de l’hiver, suivie des pluies de mousson. La zone La végétation naturelle est formée en grande partie de reçoit des précipitations annuelles moyennes comprises forêts et autres formations boisées d’eucalyptus. Les forêts entre 1 000 et 1 400 mm dont 75 pour cent environ tombent et autres formations boisées à Eucalyptus tetrodonta et E. pendant la mousson. La température annuelle moyenne est miniata dominent le nord du district de Kimberley alors que d’environ 27°C avec une moyenne estivale maximale de des formations basses et ouvertes à Eucalyptus brevifolia et 33°C. Les températures moyennes minimales pendant la E. setosa prévalent dans le sud. La végétation du centre de la mousson avoisinent 23°C. zone est constituée principalement de formations boisées La principale végétation naturelle est représentée par des d’eucalyptus et d’acacias. Les essences dominantes forêts et autres formations boisées d’eucalyptus. Divers types communes sont Eucalyptus terminalis et E. brevifolia. sont présents, caractérisés par plusieurs espèces dominantes E. brevifolia forme souvent des mosaïques avec d’autres d’Eucalyptus. L’alliance Eucalyptus tetrodonta-E. miniata se espèces, comme E. tetradonta, E. dichromophloia ou rencontre essentiellement à l’ouest du golfe de Carpentarie. E. pruinosa. Acacia shirleyi est l’espèce la plus commune Elle forme des forêts ouvertes à fermées pouvant atteindre des forêts d’acacias du centre nord du pays. A. shirleyi est 30 m de hauteur dans les zones les plus humides, ou des une essence qui atteint 18 m de hauteur, formant des formations boisées de 10 et 30 m dans les zones plus sèches. formations boisées basses dans les parties plus sèches de son Dans la région de Kimberley, cette alliance donne naissance à aire de répartition, et elle est souvent mélangée à des une autre alliance: Eucalyptus tectifica-E. grandifolia. formations boisées d’eucalyptus. L’espèce Callitris intratropica, dont les peuplements ont Dans la partie orientale, Eucalyptus drepanophylla est pratiquement disparu sous l’effet de l’exploitation, formaient l’espèce la plus commune. Un autre type de végétation autrefois des associations locales ou avec E. miniata. Les caractéristique est représenté par les forêts d’eucalyptus de forêts à Melaleuca se rencontrent dans toute la zone dans les type box de hauteur moyenne et qui se rencontrent dans les sites humides ou très humides. Souvent ces forêts forment zones plus sèches. Les principales espèces sont Eucalyptus des bandes étroites de peuplements purs et denses le long des leptophleba, E. microneura et E. normantonensis. Callitris cours d’eau et des marécages. Les espèces qui dominent la glauca, une espèce souvent associée dans certaines forêts, canopée comprennent Melaleuca dealbata, M. leucadendra, est une importante essence de bois d’œuvre. Al’extrémité M. minutifolia et M. viridiflora. sud de la zone, Eucalyptus melanophloia (silverleaf De petits îlots de formations appelées forêts de lianes ironbark) devient prédominant de même que Callitris semi-sempervirentes ou forêts de mousson sont présents le glauca et Acacia harpophylla (brigalow) dont les forêts sont long des cours d’eau, autour des lagunes et sur des terrains désormais largement défrichées. alimentés par les sources ou les eaux de ruissellement des montagnes. Les espèces dominantes sont principalement FORÊT SUBTROPICALE HUMIDE décidues. La forêt subtropicale humide comprend la côte orientale de Le long des côtes de l’Australie du nord, où l’amplitude l’Australie, entre 23° et 35°de latitude S environ, et l’île du des marées atteint 10 m, se développent les forêts de Nord de la Nouvelle-Zélande. Les zones côtières du mangrove. Typiquement, s’installe une zone pionnière Queensland et le nord de la Nouvelle-Galles du Sud ont un extérieure à Sonneratia caseolaris ou Avicennia marina. climat subtropical humide avec des hivers doux et des étés Al’intérieur se trouve une forêt à Rhizophora dominée par chauds. Les précipitations annuelles moyennes atteignent R. stylosa, une zone où Bruguiera gymnorhiza prédomine et 1 100 mm. Certaines zones à la frontière entre le Queensland une communauté de Ceriops tagal. et la Nouvelle-Galles du Sud reçoivent plus de 2 200 mm, alors que, dans d’autres zones protégées de la pluie, les FORMATIONS ARBUSTIVES TROPICALES précipitations annuelles sont de 700 mm. Les pluies sont Cette zone se situe dans le nord de l’Australie, succédant réparties uniformément. La température annuelle moyenne immédiatement, plus vers l’intérieur, aux zones côtières est proche de 18°C, l’extrémité nord de la zone ayant 3° de plus humides. plus et l’extrémité sud 2° de moins. Le climat de l’île du Nord 248 FRA 2000 - Rapport principal

de la Nouvelle-Zélande est fortement influencé par l’océan. Il espacés et à large couronne forment l’étage supérieur, mais n’existe pas de température extrême, ni froide, ni chaude. La ils peuvent constituer aussi des canopées continues. La température estivale moyenne est comprise entre 16° et 18°C plupart des espèces forestières sont des podocarpes des et la température hivernale moyenne atteint 10°C environ. Les genres Podocarpus, Dacrycarpus, Dacrydium et précipitations sont abondantes, plutôt régulières sur toute l’île, Phyllocladus, les espèces de plus haute taille dépassant 40 m et fluctuent de 1 000 mm à plus de 1 500 mm (dans le plateau et exceptionnellement 60 m. Il existe aussi deux espèces de central), le maximum des pluies tombant pendant l’hiver. Libocedrus (cupressacées) et, au nord de 38° de latitude S, le La végétation dominante en Australie est la forêt ouverte kauri (Agathis australis). Les feuillus et quelques d’eucalyptus qui excédent généralement 30 m de hauteur et podocarpes moins hauts forment l’étage suivant, constituant peuvent fréquemment atteindre 50 m, alors que dans les bas- l’essentiel de la canopée. Les espèces appartiennent aux fonds humides, les forêts ombrophiles tempérées chaudes genres Beilschmiedia, , Laurelia, Litsea et dominent. La végétation dans le centre de ce continent est Nestegis. Une multitude de petits arbres forment la extrêmement variée. Au nord, les forêts d’eucalyptus sous-canopée et comblent les trouées. De petits îlots de moyennement ouvertes des terres intérieures sont dominées forêts de hêtres (Nothofagus spp.) sont présents sur des sols par Eucalyptus tereticornis et Corymbia maculata pauvres et à de hautes altitudes. (officiellement E. maculata), alors que les forêts côtières sont dominées par les eucalyptus du groupe des bloodwoods FORÊT SUBTROPICALE SÈCHE tels que E. intermedia et E. acmenioides sont les espèces Cette zone, très distincte du point de vue climatique, se principales. Plus à l’ouest, sont présentes de nombreuses rencontre dans deux endroits de l’Australie méridionale: la zones protégées de la pluie où priment des forêts ou autres pointe sud-ouest autour de Perth et le centre est autour formations boisées sèches d’eucalyptus de type ironbark ou d’Adelaïde. Le climat se compose de deux formes les formations boisées avec Eucalyptus crebra, E. fibrosa, méditerranéennes légèrement différentes avec un important E. tessellaris et E. melanophloia. gradient de précipitations qui exerce un impact considérable Au centre de la région, le long de la frontière entre le sur la végétation. La zone, située approximativement à Queensland et la Nouvelle-Galles du Sud, la forêt 200 km au sud et à l’est, et à 500 km au nord de Perth en ombrophile tempérée chaude est le type de forêt dominant. Australie occidentale, se caractérise par des étés chauds et Hors de cette zone, des forêts d’eucalyptus se présentent secs. Les précipitations annuelles moyennes sont comprises principalement sous forme de bandes étroites dans les fonds entre 750 mm et 1 000 mm et tombent principalement entre de vallée. Ceratopetalum apetalum (coachwood) les mois de mai et août. La température annuelle moyenne caractérise les forêts ombrophiles entre 37° et 28° de avoisine 16°C. La pointe méridionale de l’Australie latitude S. Les espèces codominantes comprennent occidentale et les zones au sud d’Adelaïde en Australie Doryphora sassafras, Schizomeria ovata, Acmena smithii, méridionale ont des étés légèrement plus frais et sont Tristania laurina et Argyrodendron spp. Les forêts ont trois sujettes à un important gradient de précipitations. La région strates et, à cet égard, ressemblent aux forêts des tropiques reçoit de 400 à 800 mm de pluie annuellement dans l’état de les plus riches. Argyrodendron actinophyllum et Victoria et en Australie méridionale, et de 1 000 mm à 1 300 m A. trifoliolatum sont présentes dans les peuplements et les sur la côte du sud de l’Australie occidentale, dont 60 pour autres espèces forestières appartiennent aux familles des cent environ tombent entre les mois de mai et septembre. La lauracées, des simaroubacées, des méliacées et des température annuelle moyenne est de 15°C. La côte du sud myrtacées aux fruits succulents, notamment Syzygium. Dans de l’Australie occidentale est généralement plus chaude les zones où les précipitations sont plus faibles, apparaît un d’environ 2 degrés que le reste de la zone. type de forêt ombrophile plus sec, caractérisé par Drypetes La végétation dans le sud-ouest diffère du point de vue australasica, Araucaria spp., Brachychiton discolor et floristique de celle du reste de l’Australie. Sur les sols fertiles Flindersia spp. d’origine granitique, deux forêts hautes sont présentes: les Au sud de la frontière du Queensland, des forêts forêts de karri (Eucalyptus diversicolor), lorsque les d’eucalyptus de taille moyenne à haute dominent le précipitations dépassent 1 000 mm dans le sud, et les forêts de paysage, avec des douzaines de communautés floristiques E. jacksonii (red tingle). Sur les terrains latéritiques dominent différentes. Les principaux types de forêts ouvertes les forêts de jarrah (E. marginata) et de marri (E. calophylla), moyennement hautes comprennent Eucalyptus pilularis, et sur les côtes calcaires, celles de tuart (E. gomphocephala). E. saligna et E. maculata, alors que E. acmenioides et Le karri est l’un des eucalyptus les plus hauts d’Australie et E. microcorys priment dans les forêts hautes. peut atteindre environ 85 m avec un diamètre de près de 7 m. Des forêts mixtes de conifères-feuillus constituent les L’association Eucalyptus marginata-E. calophylla est forêts «subtropicales» ou les forêts chaudes-tempérées largement répandue dans cette zone, entre les isohyètes 600 et sempervirentes de l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande. 1 300 mm. Les forêts atteignant 40 m de hauteur, avec un Lorsqu’ils sont présents, les conifères habituellement bien couvert presque fermé, sont présentes dans les zones plus Océanie: zones écologiques 249

humides, tandis que dans les zones plus sèches leur hauteur Des formations boisées basses et arbustives à Acacia varie entre 12 et 24 mètres et elles sont plus ouvertes. aneura connues sous le nom de «mulga» dominent les La végétation d’origine qui couvrait Lofty Block et la Mulga Lands. Cette espèce est présente sous forme de petits plaine côtière de Naracoorte était sensiblement différente des arbres sur les côtes orientales à fortes précipitations et sous terres agricoles et des formations basses ouvertes d’eucalyptus la forme d’arbustes rabougris vers l’intérieur. présentes aujourd’hui. La région était dominée jadis par des Cinq types de végétation primaire sont présents dans la formations d’eucalyptus basses à moyennes dans les zones à région de Southern Brigalow Belt: les formations boisées faibles précipitations, avec des espèces d’eucalyptus de type d’eucalyptus de type ironbark (Eucalyptus crebra, E. alba) gum et peppermint comme Eucalyptus leucoxylon et sur les côtes orientales; des forêts d’eucalyptus de type E. odorata et des sous-étages arbustifs. Des forêts de ironbark et de Callitris (E. crebra, E. fibrosa et Callitris d’eucalyptus de type stringybark ouvertes moyennement glauca); des forêts et des formations boisées à Acacia hautes comprenant Eucalyptus baxteri, E. obliqua et harpophylla (brigalow) et des formations boisées à E. viminalis avec des sous-étages arbustifs, dominaient les E. populnea (poplar box) dans les zones centrales et zones aux précipitations plus abondantes. La végétation de la intérieures. Toutes ces espèces se rencontrent aussi sous plaine côtière de Naracoorte était semblable à celle de Lofty forme de forêts mixtes et de mosaïques de peuplements Block en de nombreux endroits, avec quelques landes dans les relativement purs. Callitris glauca est une espèce plaines mal drainées et les cuvettes interdunaires, et une commercialement très importante qui peut former de formation arbustive d’eucalyptus, le mallee. grands peuplements très purs. E. camaldulensis (river redgum) et E. largiflorens STEPPE SUBTROPICALE (blackbox) dominent la région de Darling Riverine Plain. Cette zone est limitée à l’Australie et divisée en deux unités Dans la région de Cobar Peneplain priment des formations distinctes, l’une au nord-est avec des caractéristiques arbustives de mulga (Acacia aneura). D’autres espèces subtropicales typiques et l’autre au sud sujette à des comprennent A. pendula (myall), A. loderi (nelia) et influences «chaudes tempérées». A. cambagei (gidgee). Les formations boisées d’eucalyptus L’unité au nord-est possède un gradient climatique de type box dominent dans la région de South Western considérable ayant un impact marqué sur la végétation. Slopes: Eucalyptus albens, E. melliodora et E. blakelyi sur Le sud-ouest du Queensland et le nord-ouest de la les pentes alors que les types greybox (E. microcarpa) et Nouvelle-Galles du Sud ont un climat subtropical semi-aride ironbark (E. sideroxylon) se trouvent dans les zones aux avec des hivers doux et des étés chauds. Les précipitations précipitations plus faibles. annuelles moyennes qui atteignent 350 mm sont distribuées Toutes les communautés végétales citées ci-dessus ont assez régulièrement tout au long de l’année, avec une légère une importance économique considérable. Elles augmentation entre les mois de décembre et février. La fournissent toutes du fourrage pour le bétail et de vastes température annuelle moyenne de la région est d’environ 2°C. zones ont été défrichées à des fins agricoles. Cet espace est plus connu sous le nom de «Mulga Lands». Le mallee est la végétation naturelle dominante sur de Le centre sud du Queensland et le centre nord de la grandes étendues des régions de Murray-Darling, Riverina, Nouvelle-Galles du Sud se caractérisent par un climat Eyre et York Block, et Mallee de l’Australie occidentale. Le subtropical semi-aride avec des hivers doux et des étés terme «mallee», un mot aborigène, décrit les eucalyptus chauds. Les précipitations annuelles moyennes s’établissent dotés de nombreuses tiges naissant d’une structure ligneuse à 560 mm, diminuant à 350 mm vers l’intérieur et bulbeuse appelée lignotuber ou racine de mallee. Il existe augmentant jusqu’à 700 mm sur les versants occidentaux des plus de 100 espèces de mallee, et nombre d’entre elles sont montagnes de Great Dividing. Les précipitations sont présentes soit sous cette forme, soit sous forme d’arbre à uniformément distribuées tout au long de l’année, avec une tige unique. Les espèces communes comprennent: légère augmentation entre les mois de décembre et février. La Eucalyptus diversifolia (white mallee), qui domine dans les température annuelle moyenne est d’environ 19°C. La zone communautés plus humides de l’Australie méridionale; couvre des régions généralement connues comme «Southern E. incrassata (lerp mallee) et E. foecunda (narrow-leaved Brigalow Belt», «Darling Riverine Plain», «South Western red mallee) qui croît sur les sables profonds; E. socialis Slopes» de la Nouvelle-Galles du Sud et «Cobar Peneplain». (giant mallee), E. dumosa (congoo mallee), E. gracilis La partie méridionale a un climat semi-aride avec des (yorell) et E. oleosa (redwood) qui caractérisent la pluies marquées en hiver. Les précipitations annuelles principale alliance de mallee à l’est; et le E. eremophila (tall moyennes atteignent 375 mm, mais 250 mm seulement vers sand mallee), confiné en Australie occidentale et présent sur l’intérieur et 600 mm à des altitudes plus élevées (300 m) vers de nombreux types de sols. Dans des zones plus arides, le la côte. Ces précipitations se manifestent essentiellement mallee cède habituellement la place à l’acacia, et à la limite pendant l’hiver et augmentent de l’est vers l’ouest. La supérieure des précipitations (environ 400 mm par an) à des température annuelle moyenne est d’environ 17°C. eucalyptus à tige unique, souvent de la même espèce. 250 FRA 2000 - Rapport principal

La région de Wheatbelt dans l’ouest de l’Australie a été et en Tasmanie. Des forêts hautes, où dominent Eucalyptus profondément modifiée par l’agriculture et aujourd’hui viminalis, E. fastigata, E. obliqua et E. cypellocarpa, seules des reliques de la végétation d’origine subsistent. remplacent ces forêts dans les endroits aux précipitations plus Des formations boisées d’eucalyptus de hauteur moyenne abondantes et protégées. Dans de nombreuses zones plus (de 10 à 30 m) avec des sous-étages bas, dominaient jadis humides de cette région de Tasmanie se développent des en même temps que des forêts à Eucalyptus marginata forêts hautes d’eucalyptus des groupes messmate/stringybark (jarrah) dans les zones à fortes précipitations de l’ouest (Eucalyptus obliqua et E. nitida). Les plaines basaltiques cédant la place à E. wandoo (wandoo) et ensuite à dans l’état de Victoria occidental étaient jadis occupées par E. salmonophloia (salmon gum) lorsque les précipitations des forêts très humides à E. obliqua et E. cypellocarpa, mais diminuaient. la plupart d’entre elles ont été défrichées depuis. Les forêts de hêtres et de conifères-hêtres-feuillus FORÊT TEMPÉRÉE OCÉANIQUE dominent les plaines de l’ouest et les basses collines de l’Ile Cette zone couvre la côte du sud-est de l’Australie, la du Sud de la Nouvelle-Zélande. Nothofagus fusca est une Tasmanie et les plaines de l’Ile du Sud de la Nouvelle- espèce caractéristique des forêts de conifères-hêtres-feuillus Zélande. dans le nord-ouest. Dans ces forêts, les conifères forment un Les côtes du sud-est de l’Australie continentale et de la étage supérieur disséminé avec Dacrydium cupressinum et Tasmanie ont un climat hivernal humide et doux. Les Podocarpus ferruginea comme espèces principales. Les précipitations annuelles sont comprises entre 600 mm dans hêtres constituent le couvert principal, Nothofagus fusca le Gippsland de l’état de Victoria, et plus de 2 000 mm dans prédominant sur les terrains plus profonds et mieux drainés, la Tasmanie occidentale. Les précipitations sont réparties mais habituellement mélangés à N. truncata, N. menziesii et sur toute l’année avec une légère dominance hivernale, et N. solandri. Sur les meilleurs sites, Weinmannia racemosa, et elles sont plus fortes dans la Tasmanie occidentale. La en certains endroits Quintinia acutifolia, forment une haute température annuelle moyenne varie entre 9°C environ en sous canopée. Dans la région extrêmement humide des fjords Tasmanie occidentale, et 13°C dans le sud de l’état de du sud-ouest, où les précipitations dépassent les 6 000 mm, Victoria et la Tasmanie orientale. les forêts de Nothofagus sont semblables à celles du Chili La région côtière occidentale de l’Ile du Sud de la méridional. Nothofagus menziesii est l’espèce dominante. Nouvelle-Zélande a un climat humide. Les précipitations L’est de l’Ile du Sud a très peu de forêts en raison de la annuelles oscillent entre 1 800 mm et plus de 4 000 mm faiblesse des précipitations. Des îlots de forêts de hêtres- localement, réparties assez uniformément sur toute l’année. conifères-feuillus se rencontrent aux côtés d’une grande Al’est des Alpes méridionales, le climat est beaucoup plus variété de végétation anthropogénique. Il est prouvé sec, et les précipitations annuelles varient entre 400 et qu’avant l’intervention de l’homme une zone de formation 800 mm, diminuant en certains endroits au-dessous de boisée microphylle, consistant en espèces comme 400 mm. En outre, les températures deviennent plus Coprosma virescens, Discaria toumatou, Leptospermum extrêmes car la région est abritée des vents océaniques ericoides, Olearia lineata et Sophora microphylla, était modérateurs de l’ouest. Les températures annuelles présente sous des régimes humides intermédiaires entre moyennes sont comprises entre 13°C au nord et 9°C au sud. ceux favorisant le développement des forêts et ceux où Les forêts ombrophiles tempérées froides se trouvent prévalent les formations herbeuses semi-arides. dans les parties plus humides de la Tasmanie occidentale. Ces forêts sont souvent dominées par Nothofagus SYSTéMES MONTAGNEUX TEMPÉRÉS cunninghamii (myrtle) associé à des conifères comme le En Australie, cette zone comprend les montagnes de Lagarostrobos franklinii (huon pine), Phyllocladus Tasmanie, les montagnes du sud-est, les Alpes australiennes aspleniifolius (celery top pine) et Athrotaxis selaginoides et les plateaux de la Nouvelle-Angleterre. Les Alpes (King Billy pine). Dans les plaines, les forêts ombrophiles méridionales de l’Ile du Sud de la Nouvelle-Zélande font ont comme espèce dominante Anodopetalum aussi partie de cette zone. biglandulosum. Dans l’état de Victoria, les forêts Les montagnes et les plateaux du sud-est de l’Australie ombrophiles tempérées froides sont présentes dans de ont un climat tempéré froid avec des précipitations annuelles petites zones sur les chaînes côtières. Les espèces comprises entre 600 mm environ à de basses altitudes et dominantes de la canopée comprennent le Atherosperma 1 200 mm à des altitudes plus élevées. Les précipitations sont moschatum (southern sassafras), Acacia melanoxylon et réparties uniformément sur toute l’année, la plupart des mois Elaeocarpus holopetalus (mountain quandong). recevant de 70 à 80 mm. La température annuelle moyenne Les forêts d’eucalyptus des types stringybark et avoisine 12°C, 2°C plus haute dans les zones continentales et peppermint (Eucalyptus sieberi, E. gummifera, E. botryoides, 4°C plus basse en Tasmanie. La région des Alpes de E. radiata et E. dives) prévalent dans les lieux aux l’Australie du sud-est reçoit des précipitations annuelles précipitations modérées à l’est de cette zone sur le continent moyennes de 1 300 mm, les zones d’altitude recevant plus de Océanie: zones écologiques 251

2 000 mm, dont une grande partie tombe sous forme de de conifères comprend l’espèce Podocarpus halli, souvent neige. Les précipitations sont assez uniformément réparties accompagnée par Libocedrus bidwillii, alors que le couvert sur toute l’année. La température annuelle moyenne de la principal est constitué de Weinmannia racemosa, région est d’environ 9°C. Metrosideros umbellata, ou dans certaines conditions de Le climat des Alpes méridionales de la Nouvelle- petits arbres comme Dracophyllum traversii, Griselinia Zélande est froid tempéré, caractérisé par des pluies littoralis et Olearia ilicifolia. annuelles abondantes, notamment sur les versants occidentaux. Le gel et la neige sont abondants en hiver et BIBLIOGRAPHIE présents, dans certains endroits, toute l’année. Australian Surveying and Land Information Group Les basses collines vallonnées des plateaux du sud-est et (AUSLIG). 1990. Atlas of Australian resources. Volume les collines des hauts plateaux de la Nouvelle-Angleterre 3. Vegetation. Commonwealth d’Australie. étaient recouverts autrefois de forêts d’eucalyptus et de Australie. National Forest Inventory. 1998. Australia’s formations boisées d’eucalyptus des types state of the forests report 1998. Canberra, Bureau of Rural stringybark/peppermint/box, comprenant Eucalyptus Sciences. caliginosa, E. laevopinea, E. nova-anglica, E. melliodora, Beadle, N.C.W. 1981. The vegetation of Australia. E. albens et E. blakelyi. Aujourd’hui, ces communautés ne Cambridge University Press. sont présentes que comme formations boisées ouvertes Cockayne, L. 1921. The vegetation of New Zealand. Die servant au pâturage. Vegetation der Erde, Volume XIV. Leipzig, Allemagne, Dans les zones abritées recevant plus de 1 000 mm de Engelmann. précipitations annuelles, de hautes forêts très humides Groves, R.H. 1981. Australian vegetation. Cambridge d’eucalyptus dominent avec des espèces comme Eucalyptus University Press. delegatensis (alpine ash), E. dalrympleana (mountain white Schmid, M. 1989. The forests in the tropical Pacific gum) et E. viminalis (manna gum) constituant des forêts Archipelagos. In Tropical rain forest ecosystems: ouvertes où la canopée dépasse 40 m de haut. Un exemple biogeographical and ecological studies. Eds H. Lieth & exceptionnel de ces forêts se trouve dans les chaînes M.J.A. Werger. Ecosystems of the world 14b. méridionales du sud de l’état de Victoria et de Tasmanie où Amsterdam, Pays-Bas, Elsevier. des essences de E. regnans (mountain ash) dépassent Stocker, G.C. et Unwin, G.L. 1989. The rain forests of communément 70 m de hauteur et peuvent même atteindre Northeastern Australia – their environment, evolutionary 90 m sur les sites les plus favorables. En Tasmanie, les forêts history and dynamics. In Tropical rain forest ecosystems: ombrophiles tempérées froides sont dominées par biogeographical and ecological studies. Eds H. Lieth & Nothofagus cunninghamii (myrtle) alors que Acacia M.J.A. Werger. Ecosystems of the world 14b. melanoxylon (blackwood) forme souvent un sous-étage de Amsterdam, Pays-Bas, Elsevier. 10 à 30 m de hauteur. Thackway, R. et Cresswell, I.D. (éd.). 1995. An interim Les zones de basse et de moyenne altitude des biogeographic regionalisation for Australia: a montagnes de l’Ile du Sud de la Nouvelle-Zélande sont framework for setting priorities in the national reserves couvertes principalement de forêts de hêtres. Nothofagus system cooperative programme. Version 4.0. Canberra, solandri var. cliffortioides ou N. menziesii constituent la Australian Nature Conservation Agency. plupart des forêts subalpines. La limite de la végétation Wardle, P., Bulfin, M.J.A. et Dugdale, J. 1983. Temperate arborescente se situe à environ 1 200 m dans le nord et broad-leaved evergreen forests of New Zealand. In décroît jusqu’à 850 m dans le sud. Localement, la forêt de Temperate broad-leaved evergreen forests. Ecosystems of hêtres est absente et une forêt appauvrie de conifères- the world 10. Ed. J.D. Ovington. Amsterdam, Pays-Bas, feuillus s’étend à l’intérieur de la ceinture subalpine. L’étage Elsevier. Australie et Nouvelle-Zélande 253

Chapitre 39 Australie et Nouvelle-Zélande

1. Australie 2. Nouvelle-Zélande

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 39-1. Australie et Nouvelle-Zélande: carte du couvert forestier

L’Australie et la Nouvelle-Zélande (figure 39-1)51 sont côtes, s’étendant du plateau de Kimberley dans le nord parmi les pays les moins densément peuplés du monde et jusqu’à Perth dans le sud-ouest sur une largeur de 700 km vers cette absence de pression démographique détermine les l’intérieur du pays. Les forêts fermées sont surtout présentes caractéristiques des forêts de cette sous-région. L’Australie, sur les zones côtières relativement étroites, formant le sixième pays le plus vaste du monde, possède principalement des îlots le long des côtes de l’est et du sud-est 154,5 millions d’hectares de forêts, couvrant 20,1 pour cent (y compris la Tasmanie) et dans l’extrême sud-ouest de de la superficie des terres. Le couvert forestier de la l’Australie occidentale. Ces îlots de forêt fermée sont Nouvelle-Zélande s’élève à 7,9 millions d’hectares, soit généralement encerclés de zones plus étendues de forêt 29,7 pour cent de ses terres. ouverte (forêts d’eucalyptus, en particulier). Plus vers En Nouvelle-Zélande, les forêts naturelles se l’intérieur, lorsque les précipitations annuelles moyennes composent principalement de forêts ombrophiles diminuent au-dessous de 900 mm, les forêts ouvertes cèdent tempérées froides qui longent une grande partie de la côte la place à des formations boisées d’eucalyptus qui, à leur tour, occidentale de l’île du Sud et les axes montagneux de l’île sont supplantées par des formations arbustives d’acacias dans du Nord. Dans l’extrême nord se trouve une transition les zones où les précipitations ne dépassent pas 400 mm graduelle vers les forêts ombrophiles tempérées chaudes. (Bureau of Rural Sciences 2000). Des plantations forestières ont été établies dans tout le pays, avec une concentration particulière (le tiers environ RESSOURCES FORESTIéRES de la superficie totale) sur le plateau volcanique au centre L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont participé au de l’île du Nord (FAO 1997a). processus de FRA2000 dans le cadre de la composante D’une manière générale, les forêts et autres formations d’évaluation des zones tempérées et boréales. En Australie, boisées d’Australie forment un large croissant le long des les données forestières de terrain sont collectées par les Etats et les territoires individuels, et compilées au niveau national par le groupe de l’inventaire forestier national du 51 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry 254 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 39-1. Australie et Nouvelle-Zélande: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Australie 768 230 153 143 1 396 154 539 20,1 8,3 -282 -0,2 55 57 154 539 100 Nouvelle-Zélande 26 799 6 404 1 542 7 946 29,7 2,1 39 0,5 125 217 6 912 87 Total Australie et Nouvelle-Zélande 795 029 159 547 2 938 162 485 20,4 7,2 -243 -0,1 58 65 - - Total Océanie 849 096 194 775 2 848 197 623 23,3 6,6 -365 -0,2 55 64 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

Bureau of rural sciences. La compilation des données primaire). Les forêts de la Nouvelle-Zélande ont donc une d’inventaire est un processus continu, synthétisé biomasse moyenne par hectare relativement élevée périodiquement lors de la publication des jeux de données de (217 tonnes par hectare) (Crowe 1992). l’inventaire forestier national, et de ses composantes telles Les plantations d’Australie couvrent environ 1,4 million que l’inventaire national des plantations et la base de données d’hectares et plus de 70 pour cent de la superficie est plantée nationale sur le couvert forestier national. En Nouvelle- avec des espèces résineuses. Pinus radiata est le conifère le Zélande, une description nationale de la forêt exotique est plus planté, alors qu’Eucalyptus spp. forme la quasi-totalité publiée annuellement pour fournir les données les plus des plantations de feuillus. Pinus radiata planté en Australie récentes de l’inventaire des plantations. Une base de données atteint habituellement des AAM d’environ 20 m3 par hectare SIG sur la couverture végétale, basée sur l’imagerie et par an, alors que pour l’Eucalyptus spp., les AAM sont satellitaire et distinguant les zones de forêts naturelles et les généralement compris entre 12 et 19 m3 par hectare et par an. zones de plantations, a été publiée en 2000. Cependant, aucun Les forêts naturelles prédominantes en Australie sont les inventaire forestier détaillé des forêts naturelles n’a été forêts d’eucalyptus et les forêts d’acacias. Les premières réalisé depuis le début des années 50. Des travaux sont en sont, sans aucun doute, le type de forêt le plus répandu, et cours pour mettre au point un système de suivi du carbone dans les forêts naturelles, les formations arbustives et les sols. Lorsqu’il sera pleinement opérationnel, ce système fournira 160

des statistiques à jour et détaillées sur de nombreux Plantation forestière Forêt naturelle 140 paramètres traditionnels des inventaires forestiers pour les Gain net entre 1990 et 2000 forêts naturelles de la Nouvelle-Zélande. Perte nette entre 1900 et 2000 En Nouvelle-Zélande, les plantations forestières couvrent 120 plus de 1,5 million d’hectares (tableau 39 –1), l’espèce Pinus radiata constituant environ 90 pour cent de la superficie 100 plantée, et Pseudotsuga menziesii et Eucalyptus spp. occupant l’essentiel de la superficie restante. Sur des terrains 80 favorables et bien aménagés, Pinus radiata atteint des taux de croissance exceptionnels, les accroissements annuels 60 3

moyens (AAM) avoisinant communément 24 m par hectare Millions d'hectares et par an. Les forêts naturelles couvrent 6,4 millions 40 d’hectares et peuvent être regroupées d’une manière générale en deux types principaux: les forêts de hêtres, dominées par 20 quatre espèces de Nothofagus spp. (hêtre) et les forêts de conifères-feuillues constituées d’une association complexe 0 d’espèces dont certaines typiques de la canopée comme Podocarpus totara, Dacrydium cupressinum et Agathis -20 australis. En général, les forêts ombrophiles de plaine de la Australie Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande ont une canopée haute (de 20 à 35 m) et un sous-étage dense, alors qu’à des altitudes plus importantes les Figure 39-2. Australie et Nouvelle-Zélande: superficies arbres de la canopée deviennent progressivement moins des forêts naturelles et des plantations forestières en hauts (de 5 à 15 m) et le couvert devient plus dense (avec 2000 et changements nets de la superficie forestière entre Nothofagus solandri var. cliffortioides comme espèce 1990 et 2000 Australie et Nouvelle-Zélande 255

elles correspondent à environ 80 pour cent du couvert aménagée, en appliquant la définition utilisée par les pays forestier en Australie. La plupart des forêts d’eucalyptus industrialisés, à savoir les forêts aménagées suivant un plan sont des forêts ouvertes (de 20 à 50 pour cent de couvert), les officiel ou informel mis en œuvre régulièrement sur une forêts restantes étant classées comme forêt sclérophylle période suffisamment longue (cinq ans ou davantage), et humide ou sèche (Florence 1996). Les forêts d’acacias sont incluant des zones où il a été décidé délibérément de très nombreuses dans tout le pays et couvrent environ n’entreprendre aucune intervention d’aménagement. Pour 12 millions d’hectares; elles prédominent dans les zones aux l’Australie toutes les forêts répondent à cette définition, alors précipitations annuelles inférieures à 500 mm. Aux que pour la Nouvelle-Zélande, dont le chiffre fourni se extrémités plus sèches de leur aire de répartition, la densité rapporte seulement aux forêts aménagées principalement des arbres diminue et des formations basses d’acacias pour la production de bois et non pour la conservation ou la apparaissent. La faible densité de ces types de forêts protection, la superficie déclarée correspond à 87 pour cent de dominantes explique les estimations relativement faibles de la superficie forestière totale. Pour l’ensemble de la sous- la biomasse forestière par hectare en Australie (tableau 39-1). région, 161 millions d’hectares environ, soit 99 pour cent de Les forêts tropicales ombrophiles en Australie s’étendent le la superficie forestière totale, sont déclarés aménagés suivant long des côtes de la terre d’Arnhem et de la péninsule du un plan officiel ou informel. Cap York, et le long de la façade maritime du Queensland du Les plans d’aménagement des forêts en Australie sont nord. Dans le sud du Queensland, les forêts côtières peuvent fondés sur un processus des accords forestiers régionaux être définies comme forêts ombrophiles tempérées chaudes, conclus entre le Commonwealth et les gouvernements de alors que plus au sud, des forêts ombrophiles tempérées chaque Etat visant à établir un schéma directeur pour froides sont présentes le long de la côte de la Nouvelle- l’aménagement et l’utilisation des forêts à long terme dans Galles du Sud, dans l’Etat du Victoria et sur une grande une zone donnée. Les accords forestiers régionaux sont mis partie de la Tasmanie. Parmi les autres types importants de en place pour une durée de 20 ans et visent à: établir en forêts, figurent les forêts qui se caractérisées par la Australie un système de réserves forestières classées au dominance respective de Melaleuca spp., Casuarina spp. et niveau mondial; donner aux industries et aux communautés Callitris spp. alors que les mangroves se rencontrent sur de régionales une planification certaine; et garantir une gestion nombreux littoraux (Bureau of Rural Sciences 2000). écologiquement durable du domaine forestier national. Les Les changements de la superficie forestière en Australie accords forestiers régionaux s’appliquent aux forêts et en Nouvelle-Zélande pour la période 1990-2000 sont exploitées essentiellement à des fins commerciales. D’autres relativement limités par rapport au contexte mondial. zones forestières sont sujettes à une grande variété de lois Pendant cette période, l’Australie a signalé un taux de émanant des différents gouvernements et nécessités de déforestation de 282 000 ha par an, alors que la Nouvelle- planification de l’aménagement (Commonwealth d’Australie Zélande a mentionné un gain net moyen de superficie 2000). forestière de 39 000 ha par an. La perte nette de forêt de Plus de 90 pour cent des plantations de la Nouvelle- 243 000 ha par an dans la sous-région représente seulement Zélande sont privées et la quasi-totalité est aménagée pour la 2,6 pour cent de la déforestation mondiale. Le recul de la production commerciale de bois. Il n’existe pas de mesures superficie forestière signalé par l’Australie est, en partie, le législatives strictes imposant l’aménagement des plantations résultat de l’application de méthodes d’évaluation des forêts au titre de plans officiels, bien que la grande majorité des plus précises. En raison du climat généralement sec de plantations soit soumise à des plans détaillés. Toutes les forêts l’Australie, de vastes zones du pays sont exposées aux feux, doivent obéir aux articles de l’acte de 1991 sur la gestion des et d’importantes étendues de forêts et de formations boisées ressources (Resource Management Act), réglementant les plus ouvertes brûlent chaque année. activités d’utilisation des sols et spécifiant que de nombreuses En 1994, par exemple, d’intenses feux ont détruit opérations forestières (notamment la coupe et la plantation) 800 000 ha de forêts et d’autres formations boisées en doivent faire l’objet d’un consentement de la part des Nouvelle-Galles du Sud. En Nouvelle-Zélande, une gouvernements locaux. La grande majorité (77 pour cent) des augmentation significative des plantations a plus que forêts naturelles de la Nouvelle-Zélande appartient aux compensé la réduction modeste de la superficie en forêts différents Etats et aménagées comme aires protégées par le naturelles (dont une grande partie est davantage le résultat Département de la conservation (Department of d’une évaluation plus précise que le déboisement des forêts) Conservation, DOC). Toutes ces forêts sont soumises à des (Emergency Management Australia 2000). plans d’aménagement visant la conservation. En 1992, le Forests Act de 1949 a été amendé et la nouvelle loi stipule que AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA les forêts naturelles privées doivent être aménagées FORÊT conformément à des plans d’aménagement durable Autant l’Australie que la Nouvelle-Zélande ont fourni des approuvés par le gouvernement dans les cas d’exploitation à informations au niveau national sur la superficie forestière des fins commerciales (Environment Australia 1997). 256 FRA 2000 - Rapport principal

Autant l’Australie que la Nouvelle-Zélande se sont pas une importante source d’énergie électrique dans aucun engagées fermement à appliquer les principes de des deux pays, bien qu’il y ait des exemples d’utilisation de l’aménagement durable des forêts. L’engagement officiel sous-produits du bois pour la production d’électricité, en de l’Australie à cet égard est formellement énoncé dans sa particulier dans les usines. politique forestière nationale de 1992, visant Autant l’Australie que la Nouvelle-Zélande ont l’aménagement durable de toutes les forêts au profit des constitué de grands réseaux d’aires protégées. Le réseau générations futures, aussi bien des forêts se trouvant dans d’aires terrestres protégées en Australie couvre près de des réserves que des forêts de production ou des 8 pour cent du territoire du pays. Récemment, la signature plantations, ou des forêts se situant sur des terres publiques d’accords forestiers régionaux a fortement encouragé et privées. La mise au point d’accords forestiers régionaux l’introduction des forêts dans les aires protégées. Aprésent, est une étape importante dans la concrétisation de cet 42 pour cent environ des terres couvertes par les accords engagement. Parmi d’autres initiatives figurent: la création forestiers régionaux se trouvent dans des réserves de de normes forestières en Australie pour la certification des conservation. En Nouvelle-Zélande, le Département de la pratiques d’aménagement des forêts dans le pays; et conservation gère les aires protégées publiques; son l’élaboration d’une série de critères et d’indicateurs sous- domaine englobe environ 5 millions d’hectares (77 pour nationaux d’aménagement durable des forêts. En cent) de forêts naturelles. En outre, 70 000 ha de forêts Nouvelle-Zélande, l’engagement vis-à-vis de naturelles privées ont le statut d’aire protégée par le biais l’aménagement durable des forêts et de l’utilisation durable d’une série d’engagements conventionnels (Environment des ressources est incorporé dans l’acte de 1991 sur la Australia 1997; Commonwealth Forests Taskforce 2000). gestion des ressources, et les amendements du Forests Act de 1949. Les mesures volontaires qui renforcent la CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES protection et l’aménagement durable des ressources Les données fournies à FRA2000 par l’Australie et la forestières de la Nouvelle-Zélande comprennent le Code Nouvelle-Zélande sont fiables et indiquent que les pays ont des pratiques forestières et l’Accord forestier de 1991. des méthodes de suivi et d’inventaire forestier bien Plusieurs forêts de la Nouvelle-Zélande ont obtenu la développées. Les systèmes de collecte d’informations et de certification du Forest Stewardship Council, et une données concernant les plantations forestières dans les initiative est en cours pour développer un processus de deux pays sont parmi les plus complets du monde. Ceux certification national compatible avec les normes relatifs aux forêts naturelles sont moins élaborés mais les internationales. Les deux pays prennent activement part deux pays déploient des efforts considérables pour aux principales instances et processus internationaux améliorer leurs données, et dans les années à venir, des visant la réalisation d’une gestion durable des forêts. systèmes comparables à ceux des principaux pays Le bois rond industriel en Nouvelle-Zélande est produit forestiers seront en place. essentiellement à partir des plantations forestières qui Les deux pays sont bien placés sur le plan des fournissent plus de 99 pour cent de la récolte annuelle du engagements pris vis-à-vis de l’aménagement durable des pays. La Nouvelle-Zélande produit un volume important de forêts. Etant économiquement développés avec une faible bois qui excède ses propres besoins, et dont 60 pour cent densité de population et une pression minime sur environ sont exportés sous une forme ou sous une autre. De l’utilisation des terres, ils ont la capacité matérielle et grandes étendues de plantations arrivent à maturité et les financière, ainsi que la volonté politique apparente, pour quantités exploitées annuellement devraient s’accroître réaliser des aménagements de hauts niveaux des forêts. Ces considérablement, et passer de 18 millions de mètres cubes capacités se reflètent par le pourcentage relativement élevé actuellement à plus de 30 millions de mètres cubes en 2010. de forêts présentes officiellement dans des aires protégées, L’Australie possède aussi d’importantes superficies de l’établissement d’un vaste domaine de plantations afin de plantations forestières en voie de maturation et devrait réduire les pressions industrielles sur les forêts naturelles et devenir un exportateur net de produits forestiers au cours les progrès significatifs accomplis dans la mise au point de de la prochaine décennie. Al’heure actuelle, les volumes mécanismes d’appui à l’aménagement durable. totaux de bois exploités annuellement s’élèvent à quelque Le principal problème forestier en Australie est de 21 millions de mètres cubes avec autant de résineux que de parvenir à un équilibre acceptable entre les aspects non résineux. économiques, sociaux et environnementaux de la L’utilisation domestique des combustibles ligneux en foresterie. Les accords forestiers régionaux sont à la base Australie et en Nouvelle-Zélande est importante, mais n’est des mécanismes qui permettront d’atteindre cet équilibre, pas régulièrement suivie dans les deux pays considérés. ou du moins en termes d’accords entre le Commonwealth Suivant une estimation (FAO 1997), la consommation et les gouvernements de chaque Etat; toutefois, il reste des actuelle de bois de feu dans la sous-région avoisine les divergences considérables entre les différentes parties 3,5 millions de mètres cubes. Le bois de feu ne constitue concernant les priorités à mettre sur les objectifs de Australie et Nouvelle-Zélande 257

conservation de la nature par rapport à ceux du www.affa.gov.au/docs/rural_science/nfi/forestinfo/info. développement économique. Les aspects sociaux de la html foresterie représentent une autre dimension particulière, et Commonwealth d’Australie. 2000. Regional Forest il faudra trouver le moyen de réconcilier les droits et Agreements. aspirations des populations aborigènes et des habitants des www.rfa.gov.au/ îles du détroit de Torres, dans le cadre des politiques Commonwealth Forests Taskforce. 2000. The CAR nationales et régionales de l’aménagement durable des reserve system. RFAForest news – Août 2000. forêts. Commonwealth d’Australie. Les principaux défis que doit relever le secteur forestier Crowe, A. 1992. Which native tree? Auckland, Nouvelle- de la Nouvelle-Zélande résident dans deux domaines Zélande, Penguin Books. distincts. Dans les forêts naturelles règne une tension très Emergency Management Australia. 2000. Wildfire nette entre les écologistes et les partisans d’une gestion à prevention in Australia. United Nations 2000 World usages multiples. Ces dernières années s’est dessinée une Disaster Reduction Campaign. tendance vers la réduction des activités forestières www.unisdr.org/unisdr/infokitaustra.htm industrielles dans les forêts naturelles, dont le nombre était Environment Australia. 1997. National reserve system – déjà modeste. En même temps, ce processus a diminué le terrestrial and marine protected areas in Australia. potentiel des forêts naturelles à générer des fonds servant à Canberra, Department of Environment and Heritage. améliorer la gestion. Dès lors, les gestionnaires des forêts www.ea.gov.au/parks/nrs/protarea/paaust/index.html naturelles sont de plus en plus tributaires du financement FAO. 1997a. In-depth country study – New Zealand, par direct du gouvernement pour réaliser une gestion efficace, et C. Brown. Asia Pacific Forestry Sector Outlook Study. dans certaines zones, cette tendance a conduit à une Document de travail N° 5. Rome. diminution des mesures de protection adéquates contre les www.fao.org/forestry dégradations dues à des espèces introduites de ravageurs, FAO. 1997b. Country report Australia, par notamment le cerf élaphe et le phalanger-renard. Dans les Commonwealth Department of Primary Industries and plantations forestières de la Nouvelle-Zélande, les Energy. Asia Pacific Forestry Sector Outlook Study. principaux problèmes concernent la commercialisation Document de travail N° 13. Rome. efficace des disponibilités en bois s’accroissant rapidement. www.fao.org/forestry/ Cela signifie le développement des capacités de Florence, R.G. 1996. Ecology and silviculture of eucalypt transformation à valeur ajoutée et l’ouverture de nouveaux forests. Commonwealth Scientific and Industrial marchés d’exportation, mais aussi l’assurance que le bois Research Organisation (CSIRO). des plantations est compatible avec les attentes d’un marché Nouvelle-Zélande. Ministry of Agriculture and Forestry plus respectueux de l’environnement, et ce, grâce, par (MAF). 1997. Indigenous forestry sustainable exemple, à l’établissement d’un système de certification management – a guide to plans and permits. Wellington, accepté sur le plan international et l’amélioration continue Nouvelle-Zélande. de l’aménagement des plantations forestières. www.maf.govt.nz/MAFnet/sectors/forestry/ indig/httoc.htm BIBLIOGRAPHIE Nouvelle-Zélande. MAF. 2000. National exotic forest Bureau of Rural Sciences. 2000. Forest information. description: national and regional wood supply forecasts Agriculture, Fisheries and Forestry – Australie. 2 000. Wellington, Nouvelle-Zélande. Autres pays et territoires d’Océanie 259

Chapitre 40 Autres pays et territoires d’Océanie

1. Samoa américaines 2. Iles Cook 3. Fidji 4. Polynésie française 5. Guam 6. Kiribati 7. Iles Marshall 8. Micronésie 9. Nauru 10. Nouvelle-Calédonie 11. Nioué 12. Iles Mariannes-du-Nord 13. Palaos 14. Papouasie-Nouvelle-Guinée 15. Samoa 16. Iles Salomon 17. Tonga 18. Vanuatu

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 40-1. Autres pays et territoires d’Océanie: cartes du couvert forestier

Cette vaste zone de l’océan Pacifique est parsemée d’un Papouasie-Nouvelle-Guinée qui partage une partie de l’île de grand nombre de pays et de territoires insulaires 52 qui sont les Nouvelle-Guinée, avec l’Irian Jaya, une province de suivants: Samoa américaines, îles Cook, Fidji, Polynésie l’Indonésie (examinée dans la section sur l’Asie) (figure 40-1). française, Guam, Kiribati, îles Marshall, Micronésie, Nauru, Le relief est varié, allant des atolls de basse altitude, qui Nouvelle-Calédonie, Nioué, îles Mariannes-du-Nord, dépassent à peine le niveau de la mer, aux montagnes de la Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, îles Salomon, Papouasie-Nouvelle-Guinée qui atteignent 4 500 m. La Tonga et Vanuatu. Les Samoa américaines et de Guam sont plupart des îles sont d’origine volcanique, bien que la des territoires appartenant aux Etats-Unis, les îles Mariannes- Nouvelle-Guinée et certaines îles du Pacifique occidental du-Nord font partie de la Commonwealth des Etats-Unis et la soient d’origine continentale. Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie sont des La sous-région peut être divisée en trois zones territoires français; les autres îles sont des Etats géographiques: Polynésie, Micronésie et Mélanésie, situées indépendants. En outre, la sous-région inclut aussi la approximativement au centre, au nord-ouest et au sud-ouest du Pacifique, respectivement. La flore de la Mélanésie est la plus riche étant donné sa proximité de la région 52 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry indo-malaisienne et de l’Australie. De même, la végétation 260 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 40-1. Autres pays et territoires océaniques: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Fidji 1 827 718 97 815 44,6 1,0 -2 -0,2 - - - - Guam 55 21 0 21 38,2 0,1 n.s. n.s. - - - - Iles Cook 23 21 1 22 95,7 1,2 n.s. n.s. - - - - Iles Mariannes-du- Nord 46 14 - 14 30,4 0,2 n.s. n.s. - - - - Iles Marshall 18 n.s. - n.s. - - n.s. n.s. - - - - Iles Salomon 2 856 2 486 50 2 536 88,8 5,9 -4 -0,2 - - 43* s.o. Kiribati 73 28 28 38,4 0,3 n.s. n.s. - - - - Micronésie 69 15 0 15 21,7 0,1 -1 -4,5 - - - - Nauru 2 n.s. - n.s. - - n.s. n.s. - - - - Nioué 26 6 0 6 - 3,0 n.s. n.s. - - - - Nouvelle-Calédonie 1 828 362 10 372 20,4 1,8 n.s. n.s. - - - - Palaos 46 35 0 35 76,1 1,8 n.s. n.s. - - - - Papouasie-Nouvelle- Guinée 45 239 30 511 90 30 601 67,6 6,5 -113 -0,4 34 58 5 341 17 Polynésie française 366 100 5 105 28,7 0,5 n.s. n.s. - - - - Samoa 282 100 5 105 37,2 0,6 -3 -2,1 - - - - Samoa américaines 20 12 0 12 60,1 0,2 n.s. n.s. - - - - Tonga 73 3 1 4 5,5 n.s. n.s. n.s. - - - - Vanuatu 1 218 444 3 447 36,7 2,4 1 0,1 - - - - Total Autres pays et territoires d’Océanie 54 067 34 875 263 35 138 65,0 4,7 -122 -0,3 34 58 - - Total Océanie 849 096 194 775 2 848 197 623 23,3 6,6 -365 -0,2 55 64 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. *Résultats partiels seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles.

de la Micronésie est largement d’origine indo-malaisienne, multiples strates, avec des épiphytes et des arbustes devenant moins riche de l’ouest vers l’est. La Polynésie, lorsqu’elle n’est pas perturbée, était autrefois le type de tout en conservant de nombreuses espèces d’origine indo- végétation le plus répandu, mais elle a été éliminée ou malaisienne, comprend aussi des espèces d’Amérique et de fortement altérée dans la plupart des zones par l’activité Nouvelle-Zélande. Les nombreux atolls coralliens aux humaine. Ade plus hautes altitudes, sur le sommet des conditions de croissance difficiles ont une végétation collines et les versants humides, cette forêt devient une forêt limitée à des espèces côtières (Mueller-Dombois et ombrophile de montagne, moins haute mais riche en Fosenberg 1998). épiphytes et arbustes. Les forêts de brouillard sont souvent La zone est entièrement tropicale. En plus de l’origine, la présentes aux altitudes les plus élevées. Sur les versants sous température et les précipitations exercent sur la végétation le vent se développent des forêts plus mésophytiques ou une forte influence. La température varie suivant l’altitude même des forêts sempervirentes saisonnières sèches qui se et la latitude. Les précipitations totales sont déterminées par transforment en des types xérophytiques sur les stations les la localisation par rapport à la zone de convergence plus défavorables (Mueller-Dombois et Fosenberg 1998). intertropicale, au centre de laquelle les précipitations atteignent 5 000 mm. Le régime des précipitations est aussi RESSOURCES FORESTIéRES influencé par les alizés qui favorisent les précipitations Un atelier a été organisé à Apia à Samoa, en 2000, avec la orographiques sur le côté au vent des montagnes des hautes participation de nombreux pays du Pacifique, pour la îles et des zones plus sèches sous le vent. Certaines îles du collecte des informations sur cette sous-région. Par ailleurs, Pacifique occidental sont affectées par les cyclones la FAO a rassemblé des données historiques pour estimer la tropicaux. Le phénomène El Niño-Oscillation australe a des superficie forestière en 2000 et le changement de superficie effets multi-saisonniers à long terme. entre 1990 et 2000. La végétation côtière halophyte forme une ceinture La qualité des informations varie énormément d’un pays étroite autour des îles hautes et recouvre la plupart des atolls. à l’autre, et la plupart sont incomplètes ou périmées. Des Les zones tidales, notamment celles protégées du large par inventaires ont été menés aux Samoa américaines, dans les des récifs coralliens ou des estuaires, abritent souvent des Etats fédérés de Micronésie, dans les îles Mariannes-du-Nord mangroves, où la végétation varie entre les broussailles et la et en Palaos dans les années 80. De nouveaux inventaires sont forêt. La forêt tropicale ombrophile de basse altitude à en train d’être dressés pour ces pays et territoires, mais ils ne Autres pays et territoires d’Océanie 261

seront prêts que dans quelques années. Un inventaire a été AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA effectué pour les îles Salomon en 1995, pour Tonga en 1999 FORÊT et pour Vanuatu en 1992. Un autre inventaire, portant Un seul des 18 pays et zones examinés dans cette sous- principalement sur le volume commercialisable, a été réalisé région a fourni des données nationales sur la superficie à Samoa en 1977. Fidji a établi des inventaires forestiers forestière aménagée suivant un plan d’aménagement nationaux en 1966-1969 et 1991-1993. Les derniers officiel et approuvé à l’échelon national (tableau 40-1). inventaires de la Papouasie-Nouvelle-Guinée consistent Cependant, ce pays (Papouasie-Nouvelle-Guinée) possède essentiellement en inventaires spécifiques pour des projets et à lui seul 87 pour cent de la superficie forestière totale de la en cartes de zones qu’il est envisagé d’exploiter. sous-région. Cinq millions d’hectares, soit 17 pour cent de La Papouasie-Nouvelle-Guinée domine les statistiques la superficie forestière totale de la Papouasie-Nouvelle- de cette sous-région, avec de loin la majeure partie des forêts Guinée sont, d’après les rapports, sujets à un plan officiel (tableau 40-1 et figure 40-2). Son pourcentage de couvert d’aménagement. Des informations partielles obtenues pour forestier reste élevé, bien que le pays connaisse des pertes les îles Salomon indiquent la superficie certifiée par des continues. Même si elles sont de taille plus réduite, les îles tiers à la fin de 2000. Salomon ont aussi un pourcentage élevé de couvert forestier Les forêts contribuent de manière considérable à et une grande superficie forestière par habitant. Fidji, la l’économie et aux recettes en devises étrangères en Nouvelle-Calédonie et Vanuatu ont tous une étendue Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les exportations en 1999 considérable de forêts. La superficie forestière dans les pays totalisaient 151 952 000 dollars EU, bien que ce chiffre soit et territoires insulaires restants est limitée. inférieur aux résultats de la moitié des années 80, lorsque les Fidji, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Salomon recettes d’exportation s’élevaient à 500 millions de dollars ont installé le plus de plantations, mais d’après les rapports environ. Al’heure actuelle, 10,98 millions d’hectares font beaucoup de celles de la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont été partie de concessions d’exploitation, et 3 millions négligées ou abandonnées (Papua New Guinea Forest d’hectares devraient encore être alloués. Le volume exploité Authority, sans date). De petites zones de plantations ont été annuellement dans ces concessions en 1999 était de mises en place dans d’autres pays, tant à des fins de 2 097 000 m3, sans compter le volume récolté par de petites protection qu’à des fins de production. scieries mobiles et les prélèvements dus aux défrichements Le volume et la biomasse n’ont été estimés que pour la au profit de l’agriculture et d’autres utilisations des sols. Papouasie-Nouvelle-Guinée. Une large part de ce volume a été (la province de Taiwan

35

Plantation forestière Forêt naturelle 30 Gain net entre 1990 et 2000 Perte nette entre 1900 et 2000 25

20

15

Millions d'hectares 10

5

0

-5 e é é sie sie Iles é aise é Fidji ç donie Guam Niou Nauru Tonga Palaos é Samoa Samoa Kiribati ricaines Vanuatu du-Nord Salomon é fran Iles Cook Nouvelle- Polyn Cal Micron Papouasie- am Iles Marshall Iles Mariannes- Nouvelle-Guin

Figure 40-2. Autres pays et territoires d’Océanie: superficies des forêts naturelles et des plantations forestières en 2000 et changements nets de la superficie forestière entre 1990 et 2000 262 FRA 2000 - Rapport principal

incluse), au Japon, en République de Corée et aux des produits d’utilisation locale. Les hautes îles des Samoa Philippines. Des copeaux sont exportés vers le Japon, ainsi américaines, les îles Cook, la Polynésie française et les Etats que des sciages, du contre-plaqué et des placages, fédérés de Micronésie ont de grandes superficies forestières, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande (FAO sous mais le terrain est accidenté. Ces forêts sont très importantes presse). pour la protection des bassins versants et pour l’utilisation Les îles Salomon sont densément boisées, un peu plus de locale. Il ne reste que de petits îlots de forêt non perturbée sur 88 pour cent du pays étant couvert de forêts (forêt ombrophile l’île de Guam et les principales îles Mariannes-du-Nord. tropicale pour l’essentiel). Cependant, comme en Papouasie- Palaos a un grand nombre de forêts par rapport à sa taille. Il ne Nouvelle-Guinée, une grande proportion des forêts est reste guère de forêts naturelles à Nauru et Tonga. Les forêts inaccessible par la présence de terrains en pente raides. Près de Nioué sont pour l’essentiel de seconde venue (FAO 1997). de 1 000 ha par an de plantations sont établies, Les mangroves représentent une importante ressource principalement sur des terres appartenant à l’Etat. Comme dans les Etats fédérés de Micronésie, à Kiribati, Nouvelle- pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les exportations de Calédonie, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans les grumes ont procuré par le passé d’importants revenus. Les îles Salomon et au Vanuatu (FAO sous presse). niveaux d’exploitation des dernières années paraissent avoir Elles fournissent non seulement une source notable de dépassé les niveaux de durabilité des forêts (FAO 1997). bois de feu et de produits forestiers locaux, mais elles Fidji a connu une perte constante de forêts naturelles, en assurent la protection des rivages et des habitats. La plupart particulier dans les zones de plaines. Environ 40 pour cent de des pays reconnaissent ce rôle important et s’efforcent de la forêt naturelle restante a déjà été surexploitée, et une préserver le couvert de mangrove. superficie supplémentaire de 30 pour cent se trouve dans des Rares sont les terres forestières dans le Pacifique aires protégées. Les 30 pour cent restants sont exploités à un soumises à un plan d’aménagement officiel. Lorsque ces taux d’environ 8 000 ha par an (FAO sous presse). Fidji a plans existent, les directives ne sont pas toujours strictement d’importantes ressources en plantations, aussi bien de appliquées. conifères que de feuillus. Un programme dynamique de Le feu n’est pas un problème préoccupant dans de plantation est en cours. Le pays a une industrie forestière nombreuses îles où le climat est généralement humide et les appréciable, et c’est un producteur et exportateur de copeaux, périodes sèches rares. Les exceptions concernent de sciages et de contre-plaqué/placages (FAO 1997). habituellement les versants sous le vent des montagnes, Vanuatu a des ressources forestières importantes mais comme en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Fidji et dans les une large part de ses forêts se situent sur des terrains en îles Salomon, ou pendant les périodes de sécheresse pente et sont inaccessibles, et un grand nombre des espèces exceptionnelles. Toutefois, l’île de Guam a connu de graves qu’elles renferment n’ont guère de valeur commerciale. A problèmes d’incendies. Les départs de feux volontaires, une l’heure actuelle, l’exploitation se fait à des niveaux durables pratique traditionnelle, ont transformé en formations et les pertes de forêt sont modestes. Les initiatives herbeuses la quasi-totalité de la végétation de la moitié d’établissement de plantations ont été rares et largement méridionale de l’île. De plus, dans d’autres îles, des inefficaces. Le bois de santal est exporté de façon graminées introduites comme Melinis minutiflora tolèrent le significative (FAO sous presse). feu et empêchent les autres espèces de se régénérer, ASamoa, il a été estimé que, pendant une période de perpétuant ainsi le régime du feu d’herbes (D’Antonio et 15 ans à partir de 1978, 50 pour cent de la forêt Vitousek 1992). Les incendies tendent à être particulièrement commercialisable et 30 pour cent de la forêt non destructifs pour les plantations. commercialisable ont été défrichées (FAO 1997). La forêt Les attaques d’insectes et les maladies occasionnelles naturelle demeure sur 36 pour cent des terres, et 1 autre pour ont été souvent liées à l’introduction d’espèces destinées cent consiste en plantations. La plus grande partie de la forêt aux plantations, comme l’attaque du champignon Phellinus commerciale restante se trouve sur la grande île de Savai’i, noxious sur Cordia alliodora signalée en Vanuatu (FAO et sur de petites superficies dans celle d’Upolu. La sous presse) et un insecte xylophage (shoot borer) qui déforestation, due principalement à la conversion des terres attaque Swietenia macrophylla (Oliver 1999). Les cyclones, forestières vers l’agriculture, reste un problème important. notamment dans le Pacifique occidental, peuvent causer de Les exportations de bois fournissaient autrefois de multiples graves dommages. Ils ont été particulièrement destructifs emplois et d’importants revenus, mais les cyclones de 1990 pour les plantations d’espèces introduites, souvent moins et 1991 qui ont ravagé les forêts ont affecté ce secteur adaptées aux conditions climatiques que les espèces locales d’activité (FAO sous presse). présentes dans les forêts mixtes. Les plantes introduites Les îles Marshall et Kiribati, ainsi que d’autres parties des représentent un problème sérieux dans toute la sous-région, Etats du Pacifique, consistent en atolls de basse altitude, et la et dans certains cas sont en train de changer radicalement la forêt naturelle est essentiellement une végétation côtière. Les physionomie des forêts. Certaines espèces ont été forêts jouent un rôle important de protection et fournissent introduites à des fins forestières, mais la plupart ont été Autres pays et territoires d’Océanie 263

importées pour d’autres raisons et se sont propagées (Meyer qui reste des forêts se trouve dans l’arrière-pays sur des et Malet, sous presse; Space, sous presse). Miconia terrains au relief accidenté (FAO sous presse). Néanmoins, calvescens, un petit arbre introduit, a créé d’immenses avec le taux actuel de coupe et un moratoire en vigueur sur problèmes à Tahiti et dans certaines autres îles de la les nouvelles concessions, si l’on considère l’ensemble du Polynésie française, en étouffant les forêts naturelles. pays, la Papouasie-Nouvelle-Guinée semble exploiter ces L’agriculture traditionnelle dans la sous-région du forêts selon des plans d’aménagement durable. Cependant, Pacifique est étroitement liée aux forêts. Ces jardins aucune des concessions forestières existantes n’est forestiers comprennent des arbres produisant des fruits aménagée sur une base durable. En attendant que soient comestibles, du bois de feu et d’autres produits. Dans le renégociés les accords lors leur renouvellement, une sous-bois et les petites clairières sont produits des bananes, du stratégie à long terme reste nécessaire pour l’évaluation, le manioc et des plantes racines. Dans les zones plus humides, développement et l’utilisation des ressources forestières. on cultive le taro. Cette agroforesterie traditionnelle assure la Bien que, d’après les rapports, une importante superficie subsistance des populations et leur fournit d’importants soit soumise à des plans d’aménagement, l’efficacité d’un produits forestiers non ligneux tout en maintenant un couvert grand nombre de ces plans pourrait être minime. forestier protecteur (Thaman et Whistler 1995). Des S’il est probable que les zones montagneuses témoignages archéologiques et historiques montrent que inaccessibles des îles Salomon resteront sous couvert beaucoup de ces îles du Pacifique étaient capables d’héberger forestier, Oliver (1992) a estimé que la moitié environ de la une population très nombreuse en utilisant des systèmes forêt naturelle commercialement productive était déjà traditionnels. Ces systèmes connaissent un regain d’intérêt exploitée en 1990. Les plantations arrivant à maturité non seulement pour l’amélioration de l’aménagement des pourraient améliorer la situation pendant un certain temps, terres, mais aussi parce qu’ils assurent une alimentation plus mais les niveaux de coupe devront décroître sensiblement diététique que celle des denrées importées. pour être durables. D’après Brown dans FAO (1997), «la Une ressource omniprésente dans tout le Pacifique est le question de fond à l’heure actuelle semble être une cocotier (Cocos nucifera). Jadis, le copra était un élément exploitation trop rapide et non durable d’une ressource, avec important dans l’économie et une source de devises peu de bénéfices réinvestis pour assurer à long terme la étrangères. Aujourd’hui, son utilisation est essentiellement viabilité de l’industrie forestière». locale. Cependant, le bois de cocotier peut être scié et devenir La situation des forêts de la Nouvelle-Calédonie paraît un matériau de construction, et certains pays utilisent des stable, avec des niveaux de coupe raisonnables, des cocotiers sénescents à cette fin (FAO sous presse). aménagements progressifs de la forêt et un programme de Le système foncier des terres rend souvent difficile la plantations modeste. De grandes superficies ont été mises constitution d’aires protégées. Toutefois, de nombreux pays hors production et transformées en parcs et réserves. ont pu délimiter officiellement des parcs et des réserves. La Fidji a mis en place des politiques et des organisations Papouasie-Nouvelle-Guinée a la superficie d’aires protégées qui devraient lui permettre de gérer durablement, à l’avenir, la plus étendue, mais certains petits pays ont fait des efforts ses ressources forestières. En plus des efforts faits pour faire considérables par rapport à leur taille, y compris les Samoa accepter pleinement l’aménagement durable des forêts, elle américaines, Fidji, la Polynésie française, Nioué, Samoa et cherche à stimuler la participation des propriétaires Vanuatu. En Nouvelle-Calédonie, la création de parcs et de forestiers et des industries forestières, et accroître la valeur réserves est le fruit d’un travail exceptionnel. Les initiatives ajoutée par des opérations de conversion et à promouvoir de les plus réussies sont celles qui ont intégré la participation nouvelles utilisations non destructives pour les forêts active de la population locale (FAO sous presse). naturelles (l’écotourisme, par exemple) (FAO sous presse). Certes, la perte continue de forêts naturelles est inquiétante, CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES mais elle est compensée dans une certaine mesure (du point Par le passé, la récolte de bois d’œuvre en Papouasie- de vue de la production) par un important programme de Nouvelle-Guinée était largement abusive. Avant plantation. l’amendement de l’Acte forestier de 1991, «les propriétaires Vanuatu a fait beaucoup d’efforts pour formuler des forestiers se ruaient à travers le pays … à la recherche politiques et des procédures appropriées visant d’entreprises qui accepteraient d’exploiter leurs ressources l’aménagement durable de ses forêts. Une Politique forestières au moyen de coupes abusives. De ce fait, les forestière nationale a été promulguée en 1997. L’Acte ressources forestières commerciales des provinces de la forestier est en cours de révision. Les licences de coupe ont Nouvelle-Irlande et de la Nouvelle-Bretagne occidentale été réduites à un niveau compatible avec l’aménagement sont pratiquement épuisées» (Papua New Guinea Forest durable des forêts. Un code des pratiques d’exploitation est Authority sans date). La majeure partie des superficies des en place et l’exploitation à impact limité est encouragée par forêts de production accessibles a été entièrement ou le Département des forêts. Les plantations forestières ont un presque entièrement déboisée, ou est destinée à l’être. Ce potentiel d’accroissement substantiel. 264 FRA 2000 - Rapport principal

La Politique forestière nationale de Samoa préconise politiques forestières qui reconnaissent normalement la l’utilisation et l’aménagement durables des forêts naturelles nécessité d’un aménagement durable des forêts. Certains commerciales restantes. Il n’a pas encore été établi de code pays ont rédigé des codes des pratiques forestières et des pratiques d’exploitation, ni de directives d’exploitation mettent en œuvre une exploitation à impact limité. La à impact limité, bien qu’un code des pratiques soit en train sensibilisation des populations locales et des responsables d’être rédigé. Un projet d’aménagement durable des forêts des politiques paraît se renforcer progressivement. La entrepris avec l’aide de donateurs est en cours et vise à créer plupart des états du Pacifique sont signataires de un système modèle d’exploitation durable. La plupart des conventions et de traités internationaux préconisant la plantations établies précédemment ont été endommagées conservation. Des institutions régionales sont en place et par les cyclones, et le taux actuel de plantation n’est que de encouragent la coopération entre les pays. Certes, beaucoup 50 à 100 hectares par an (FAO sous presse). Etant donné la reste encore à faire, mais des progrès importants ont été déjà situation actuelle, il semble que Samoa dépendra de façon accomplis. croissante des importations de bois (FAO 1997). Le système foncier coutumier, qui est une combinaison BIBLIOGRAPHIE de droits individuels et communs, complique la gestion des D’Antonio, M. et Vitousek, P.M. 1992. Biological invasions forêts dans toute la région du Pacifique. Bien by exotic grasses, the grass-fire cycle, and global change. qu’habituellement, il soit interdit de vendre la terre, les Annual Review of Ecology and Systematics, 23: 63-87. ressources forestières qui s’y trouvent peuvent être FAO. 1997. Regional study – the South Pacific, par C. commercialisées. Il en est résulté des pratiques spoliatrices Brown. Asia-Pacific Forestry Sector Outlook Study. qui ont transformé ces ressources en argent ou en d’autres Document de travail APFSOS/WP/01. Rome. utilisations sans tenir compte des besoins futurs de FAO. Sous presse. Proceedings of the workshop on Data l’ensemble de la société. Par le passé, la revendication de la Collection for the Pacific Region. Document de travail de propriété d’une parcelle de terre s’établissait habituellement FRA. Rome. par son défrichement. La plupart des pays ont commencé Meyer, J.Y. et Malet, J.P. Sous presse. Forestry and seulement récemment à réviser le système coutumier pour agroforestry alien trees as invasive plants in the Pacific promouvoir des pratiques forestières responsables et Islands. In FAO Workshop Data Collection for the Pacific durables. De même, en raison du régime foncier en vigueur, Region. Document de travail de FRA. Rome, FAO. il est difficile d’obtenir suffisamment de terre pour une Mueller-Dombois, D. et Fosenberg, F.R. 1998. Vegetation période assez longue afin d’y établir des aires protégées ou of the tropical Pacific islands. New York, Springer- un système viable de plantations (FAO 1997; FAO sous Verlag. presse). Oliver, W.W. 1992. Plantation forestry in the South Pacific: Le besoin d’espace pour les habitations et de terres a compilation and assessment of practices. Projet agricoles continue à avoir un effet significatif sur RAS/86/036. FAO/PNUD. l’amenuisement des terres forestières, notamment aux Oliver, W.W. 1999. An update of plantation forestry in the Samoa américaines, dans les Etats fédérés de Micronésie, au South Pacific. CPS/PNUD/AusAID/FAO. Pacific Islands Samoa et dans les îles Salomon. La deuxième guerre Forests and Trees Support Programme. mondiale et l’urbanisation qui a fait suite ont eu un impact Papua New Guinea Forest Authority. Sans date. Country important sur les forêts de Guam et de certaines des îles Report – Papua New Guinea. Asia-Pacific Forestry Mariannes-du-Nord. Les organisations forestières Sector Outlook Study. Document de travail manquent de ressources financières (qui dépendent souvent APFSOS/WP/47. Rome, FAO. de donateurs) et de personnel. Même lorsque les crédits sont Space, J.C. Sous presse. Invasive plants threatening Pacific disponibles, il est très difficile de trouver des forestiers et ecosystems: the Pacific Islands Ecosystems at Risk des techniciens formés. Souvent, les lois et les règlements Project. In FAO Workshop on Data Collection for the forestiers ne sont pas strictement appliqués. La plupart du Pacific Region. Document de travail de FRA. Rome, FAO. temps, il y a un manque de prise de conscience de Thaman, R.R. et Whistler, W.A. 1995. Samoa, Tonga, l’importance des ressources forestières et une incapacité de Kiribati and Tuvalu: a review of uses and status of trees la part des populations locales à prendre des décisions sur and forests in land use systems with recommendations for leur utilisation en connaissance de cause (FAO sous presse). future actions. Projet RAS/92/T04. Rome, FAO. Néanmoins, la majorité des pays ont une organisation de Whistler, W.A. 1992. Vegetation of Samoa and Tonga. gestion forestière en place. Ces pays ont formulé des Pacific Science, 46(2): 159-178. Amérique du Sud 265

Chapitre 41 Amérique du Sud

1. Amérique du Sud tropicale 2. Amérique du Sud non tropicale

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 41-1. Amérique du Sud: division sous-régionale utilisée dans ce rapport

L’Amérique du Sud (voir figure 41-153 et tableau 41-1) forêts tropicales ombrophiles du monde. Le pourcentage de possède environ 885 millions d’hectares de forêts, ce qui couvert forestier dans la zone de la forêt tropicale correspond à 23 pour cent du total mondial. Chaque habitant ombrophile est de 82 pour cent. Les plantations forestières dispose de 2,6 ha de forêt, chiffre considérablement ne représentent que 1 pour cent du couvert forestier total. La supérieur à la moyenne mondiale. Presque toutes les forêts perte annuelle nette, d’après les rapports nationaux, est se situent dans le domaine écologique tropical et élevée et atteint 3,7 millions d’hectares par an, soit 0,4 pour l’Amérique du Sud détient environ 54 pour cent de toutes les cent annuellement.

53 La division en sous-régions a pour seul objectif de faciliter la synthèse des données à un niveau géographique intermédiaire et ne traduit aucune opinion ou considération politique dans le choix des pays. La représentation graphique des limites nationales des pays ne traduit aucune opinion de la FAO quant à l’étendue des pays ou au tracé de leurs frontières nationales. 266 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 41-1. Amérique du Sud: ressources forestières par sous-région

Sous-région Superficie Superficie forestière 2000 Changement de la Volume et biomasse des terres superficie entre aérienne Forêts Plantations Total forêts 1990 et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts) 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha Amérique du Sud non tropicale 367 248 47 911 3 565 51 476 14,0 0,9 -255 -0,5 67 130 Amérique du Sud tropicale 1 387 493 827 252 6 890 834 142 60,1 2,9 -3 456 -0,4 129 208 Total Amérique du Sud 1754741 875 163 10 455 885 618 50,5 2,6 -3 711 -0,4 125 203 TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6 et 7. Amérique du Sud: zones écologiques 267

Chapitre 42 Amérique du Sud: zones écologiques

Figure 42-1. Amérique du Sud: zones écologiques

La figure 42-1 montre la répartition des zones écologiques Le bassin amazonien renferme la superficie de forêt en Amérique du Sud. Le tableau 42-1 contient les tropicale ombrophile la plus grande du monde. Dans cette statistiques relatives à leur superficie par sous-région, et le vaste étendue, on distingue, au moins, 10 à 20 types tableau 42-2 indique la proportion de forêt dans chaque zone différents de végétation. Le type le plus humide se trouve par sous-région. dans le bassin supérieur de l’Amazone, dans l’Etat d’Amapà au Brésil et la côte occidentale de la Colombie. La végétation FORÊT TROPICALE OMBROPHILE consiste en une forêt luxuriante, multistrate et sempervirente Les forêts tropicales ombrophiles d’Amérique du Sud de 50 m de hauteur avec des arbres émergents. Les familles s’étendent sur tout le bassin amazonien, la côte du Pacifique d’arbres les plus importantes sont les annonacées, les de la Colombie et de l’Equateur, la côte de l’océan Atlantique bombacées, les buséracées, les clusiacées, les euphorbiacées, et les vallées des fleuves Iguaçu et Paranà au Brésil. les légumineuses, les moracées et les sterculiacées. D’énormes quantités de pluie tombent au cœur du bassin La forêt ombrophile la plus étendue est un peu plus sèche, amazonien et le long de la côte occidentale (plus de 3 000 mm, et elle est présente dans le bassin amazonien et sur les voire 8 000 mm). Ailleurs, les précipitations sont comprises piémonts orientaux des Andes centrales. C’est une forêt entre 1 000 et 3 000 mm, souvent avec une courte période multistrate de 40 m de hauteur, avec ou sans arbres sèche l’hiver. Les températures sont élevées, en particulier émergents, principalement sempervirente mais avec une dans la région amazonienne où la température moyenne du réduction marquée du feuillage pendant la courte saison mois le plus froid est toujours supérieure à 20°C. Sur la côte sèche. Les familles principales sont les bignoniacées, les de l’Atlantique, les températures moyennes diminuent à bombacées, les euphorbiacées, les moracées et les mesure que croît la latitude (de 15° à 20°C). sterculiacées. Au Brésil, les légumineuses (Parkia spp., 268 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 42-1. Amérique du Sud: étendue des zones écologiques

Sous-région Superficie totale de la zone écologique (millions d’ha)

Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Amérique du Sud non tropicale 3 36 36 1 9 32 74 10 64 24 26 50 8 Amérique du Sud tropicale 665 397 133 9 5 158 46 Total Amérique du Sud 668 433 169 10 14 190 120 10 64 24 26 50 8 TOTAL MONDIAL 1 468 1 117 755 839 1 192 459 471 156 491 674 490 182 726 593 552 729 865 407 632 564 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Tableau 42-2. Amérique du Sud: pourcentage de forêt par zone écologique Sous-région Pourcentage de forêt dans la zone écologique Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire Amérique du Sud non tropicale 72 27 75 7 2 89 1 4 29 1 20 Amérique du Sud tropicale 82 27 89 15 26 19 Total Amérique du Sud 82 27 86 13 23 9 89 1 4 29 1 20 TOTAL MONDIAL 69 31 64 7 0 26 31 45 9 2 20 25 34 4 1 26 66 26 50 2 Note: Données obtenues par superposition des cartes mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de FRA2000.

Tachiglia spp., Hymenolobium spp., Swartzia spp. ainsi que FORÊT TROPICALE HUMIDE DÉCIDUE d’autres) sont particulièrement importantes. Au Pérou, les Cette zone correspond approximativement aux boucliers espèces les plus communes sont Bombax munguba, brésilien et guyanais d’Amérique du Sud orientale. Une Calycophyllum spruceanum, Castilla ulei et Cedrela vaste zone aux précipitations plutôt abondantes mais aux odorata, alors qu’au Venezuela Calophyllum brasiliense, saisons sèches prononcées s’étend autour du bassin Carapa guianensis, Cedrela fissilis et Ceiba pentandra sont amazonien très humide. parmi les espèces dominantes. Au Brésil, cette vaste zone est couverte surtout par le Les forêts marécageuses sempervirentes couvrent de cerrado, une mosaïque de formations herbeuses, de savanes et vastes zones de la région amazonienne, notamment dans le de formations boisées avec des îlots de forêt semi-décidue. La delta du fleuve Amazone. Les espèces caractéristiques sont flore est riche; les légumineuses et les myrtacées prédominent Bombax aquaticum, Calophyllum brasiliense, Macrolobium dans la canopée arborée et arbustive. Les espèces les plus acaciaefolium, Triplaris surinamensis ainsi que de communes sont Caryocar brasiliense, Curatella americana, nombreux palmiers, y compris Euterpe oleracea, Manicaria Kielmeyera coriacea et Qualea spp. Dans certaines zones une saccifera, Mauritiella pacifica et Raphia taedigera. vraie forêt est présente, le cerradao – une forêt décidue basse Les forêts de mangrove sont bien établies dans les grands (de 10 à 15 m de hauteur) et de densité moyenne. La flore estuaires le long de l’Atlantique et, dans une moindre mesure, comprend des espèces forestières comme Bowdichia spp., du Pacifique. Les plus grandes formations de mangrove se Hymenaea spp., Piptadenia inaequalis et Machaerium spp. trouvent au Brésil. En se dirigeant vers l’intérieur depuis la ainsi que des espèces propres au cerrado. Dans le nord de côte maritime, apparaît une première ceinture de Rhizophora l’Argentine, autour de Salta, une forêt semblable se développe mangle, suivie d’Avicennia tomentosa et A. nitida et, sur les piémonts des Andes. Les grands arbres sont représentés finalement, sur des sols plus élevés, la végétation est dominée par Aspidosperma peroba, Astronium spp., Cedrela fissilis et par Laguncularia racemosa, souvent bordée côté terre par Gallesia gorazema (guararema). une frange de palmiers. D’autres arbres et arbustes communs Une forêt sempervirente saisonnière ou semi-décidue à cette zone comprennent Ardisia granatensis, Avicennia occupe le bord du bassin amazonien et les piémonts andins. tomentosa, Conocarpus erectus, Conostegia polyandra, En Argentine et au Paraguay, cette forêt relativement dense Rhizophora brevistyla et Rustia occidentalis. est formée de trois strates arborées, la plus haute atteignant Amérique du Sud: zones écologiques 269

30 m. Parmi les arbres caractéristiques figurent Apuleia FORMATIONS ARBUSTIVES TROPICALES leiocarpa, Aspidosperma polyneuron, Balfourodendron Outre les parties plus sèches de la côte des Caraïbes, cette riedlianum, Cabralea spp. et Cedrela spp. En Bolivie, zone s’étend le long de la côte du Pacifique d’Amérique du Astronium urundeuva, Ateleia guaraya, Ficus spp. et Hura Sud, du sud du golfe de Guayaquil jusqu’au tropique du crepitans sont les espèces dominantes. Capricorne, formant une ceinture étroite entre les bas Au Venezuela, la flore et la physionomie des llanos versants des Andes et le désert côtier. Les précipitations sont présentent quelques similarités avec les cerrados brésiliens. inférieures à 500 mm, et la longue saison sèche dure de huit Ce sont des formations herbeuses hautes parsemées d’arbres à neuf mois avec de hautes températures (toujours sempervirents feuillus comprenant Acacia caven, Celtis supérieures à 20°C). Au sud, au Pérou, les précipitations spinosa, Prosopis alba et P. nigra. Une forêt épineuse sont même inférieures à 100 mm, mais une légère bruine décidue apparaît en certains endroits avec comme espèces maintient un niveau élevé d’humidité, ce qui permet à Caesalpinia coriaria, Capparis coccolobifolia, Cercidium certaines plantes de vivre. praecox, Mimosa spp., Piptadenia flava ainsi que d’autres, Les formations xéromorphes sont représentées par en plus des principales espèces propres aux llanos. l’algarrobo que l’on trouve sur la côte méridionale du golfe La zone comprend aussi les formations herbeuses du de Guayaquil, une formation aux feuilles persistantes Pantanal, ceux près de la confluence des fleuves Paraguay et dominée par Prosopis chilensis. Dans l’ouest du Venezuela, Paraná en Argentine et la forêt résiduelle de la basse plaine une formation boisée épineuse décidue est présente dans les du fleuve Cauca en Colombie. mêmes conditions. C’est une formation boisée multistrate de 8 à 15 m de hauteur dont la canopée est dominée par FORÊT TROPICALE SÈCHE Bulnesia arborea, Capparis spp., Pithecellobium Dans les zones abritées des vents humides des alizés, le unguis-cati, P. saman, Prosopis spp. et Pterocarpus spp. climat est plus sec. Ces régions sont parfois proches de la mer, comme dans le nord-est du Brésil et sur la côte des SYSTéMES MONTAGNEUX TROPICAUX Caraïbes, ou à l’intérieur, comme le Chaco argentin. Les Les montagnes tropicales sont représentées principalement précipitations sont comprises entre 500 et 1 000 mm ou par la chaîne andine, qui s’étend du nord de la Colombie et moins, avec une saison sèche qui dure de cinq à huit mois. du Venezuela jusqu’à 28-29°de latitude S. Cependant, Les températures sont toujours élevées près de l’équateur (la certaines zones du Venezuela et du Brésil ont des conditions température moyenne du mois le plus froid est supérieure à climatiques similaires. Les régions montagneuses 20°C) mais plus basses dans le Chaco, qui s’étend jusqu’à connaissent des températures plus basses, ce qui donne lieu 34° de latitude S. à des types de végétation particuliers au-dessus de 1 000 m Au Brésil, la végétation typique est la caatinga, une et jusqu’à 1 500 m. Les précipitations varient énormément végétation xérophyte dense à très ouverte. Les arbres sont mais la région est entièrement tropicale, et les températures plus ou moins décidus, à tronc fin et avec une canopée basse ont une faible amplitude annuelle. Les zones écofloristiques (de 5 à 10 m). La flore est riche, avec des légumineuses se distinguent en fonction de l’altitude. assez nombreuses, notamment des espèces des genres Dans le nord des Andes (Colombie et Venezuela), les Amburana, Caesalpinia et Mimosa, et souvent des versants tant occidentaux qu’orientaux sont bien arrosés. cactacées. Les palmiers Cocos comosa et Copernicia Les précipitations sont comprises entre 1 500 et 5 000 mm. cerifera (carnauba) sont d’une importance considérable La température moyenne du mois le plus froid est souvent dans les plaines alluviales. proche de 15°C, mais elle diminue jusqu’à 10°C ou plus bas En Argentine, le Chaco est une région boisée à mesure que croît l’altitude. Il n’y a généralement pas de relativement homogène sur le plan écologique, située entre saison sèche et, quand elle existe, elle est très courte. En les zones tropicales et subtropicales. La végétation certains endroits, la couverture nuageuse est dense et le dominante est une forêt sèche décidue avec de nombreuses brouillard très fréquent. Les gelées apparaissent au-dessus variations climatiques mais surtout édaphiques. Tous ces de 2 000 m. types sont caractérisés par les quebrachos (Schinopsis spp. Au sud de l’Equateur, un contraste est observable entre et Aspidosperma spp.). Les forêts les plus humides se le versant oriental très humide des Andes et le versant trouvent dans l’est, une forêt plus sèche à l’ouest et la forêt occidental et les vallées andines qui sont plus secs. Sur le xérophile à la base des piémonts andins. versant oriental, le climat est similaire à celui des Andes du Dans la région côtière des Caraïbes, des forêts et autres nord. Dans les vallées qui sillonnent les Andes, à la fois en formations boisées décidues riches en légumineuses Colombie et au Venezuela, les précipitations varient entre occupaient autrefois une grande partie de la plaine. 1 000 et 1 500 mm (parfois moins) et la saison sèche dure de L’agriculture et les fourrés ont largement remplacé ces deux à cinq mois. Sur le versant occidental, au Pérou, les forêts. Des formations boisées à cactacées semblables précipitations sont plus faibles (moins de 500 mm) et le longent le golfe de Guayaquil au Pérou et en Equateur. climat est très sec ou semi-aride. Au Venezuela, dans la 270 FRA 2000 - Rapport principal

partie méridionale du bouclier guyanais, elles sont La végétation naturelle des parties septentrionales les comprises entre 1 000 et 3 000 m avec une répartition plus humides de cette zone est la forêt sempervirente de annuelle assez uniforme. conifères où domine Araucaria angustifolia. La forêt Entre 1 000 et 1 800 m et jusqu’à 2 400 m, dans le nord d’Araucaria, haute d’environ 25 m, peut être presque pure, des Andes, de nombreux taxons de plaine persistent encore, mais le plus souvent elle domine une forêt dense contenant comme certaines espèces de Licania et Eschweilera, mais une profusion d’espèce telles que Cedrela fissilis, Phoebe un certain nombre d’éléments nettement montagnards font porosa, Tabebuia spp., Parapiptadenia spp. et l’arbuste Ilex aussi partie de la forêt de moyenne montagne. Par exemple, paraguariensis. Aujourd’hui, seules des zones résiduelles dans les Andes colombiennes sont présentes Alchornea demeurent, car cette forêt a été intensément exploitée pour bogotensis, Brunellia comocladifolia et Cinchona le bois d’œuvre. cuatrecasasii. La forêt de montagne ou de haute montagne, Les formations herbeuses sont la végétation principale de 1 800 jusqu’à 2 400 m, peut s’étendre en certains endroits de Rio Grande do Sul ainsi que des plaines de l’Uruguay et jusqu’à 3 400 m. Un nombre croissant d’espèces de l’est de l’Argentine. Les forêts ripicoles bordent d’une typiquement montagnardes font partie de la flore, comme frange les principaux cours d’eau. Brunellia occidentalis, Symplocos pichindensis et Weinmannia balbisiana. Dans les parties plus sèches, les FORÊT SUBTROPICALE SÈCHE forêts de montagne sont sempervirentes saisonnières. Cette zone de plaine, de moins de 200 km de large, s’étend Au-dessus de cette zone, les forêts subalpines peuvent se entre les piémonts andins et l’océan Pacifique. Le régime développer jusqu’à 3 800 m en certains endroits. La flore des pluies est de type méditerranéen, avec des sécheresses caractéristique de montagne comprend de nombreuses estivales (de deux à sept mois) et des pluies hivernales. Les espèces de Befaria, Brunellia, Clusia, Gynoxys, Miconia, précipitations annuelles varient entre 500 mm sur la côte Rhamnus et Weinmannia. Sur les crêtes élevées et exposées septentrionale et 2 000 mm sur les piémonts andins. Les aux vents très humides apparaît une forêt de brouillard températures hivernales sont fraîches (de 10° à 15°C). montagnarde avec des formations aux arbres bas et noueux La végétation climacique est la forêt ou autre formation accompagnés de grandes quantités de mousses et de lichens boisée sempervirente sclérophylle comprenant des espèces («elfin woodland»). xérophytes comme Lithraea caustica, Quillaja saponaria, Une formation submontagnarde unique est la forêt à Peumus boldus et les genres Cryptocarya et Beilschmiedia. Podocarpus spp. qui existe aujourd’hui principalement dans Le palmier endémique Jubaea chilensis croît dans une zone la zone de basse altitude au nord du Pérou. Le conifère étroite au nord-est de Valparaiso. La forêt a été dégradée, Podocarpus oleifolius domine cette forêt, où Drimys pour une large part, et remplacée par un fourré épineux winteri, Ocotea architectorum et Weinmannia spp. sont secondaire à Acacia caven ou par des terres agricoles. aussi des arbres communs. Au sud ou sur les piémonts andins, où les précipitations Au Pérou et en Bolivie, le côté oriental très humide des sont plus abondantes, la forêt sclérophylle cède la place à Andes porte des forêts submontagnardes et montagnardes une forêt ouverte décidue mésophytique dominée par semblables à celles du nord des Andes. Dans les vallées différentes espèces de Nothofagus (N. obliqua, N. dombeyi, interandines plus sèches, la forêt devient souvent décidue, N. procera) associées à Aextoxicon punctatum, Araucaria voire xérophyte, mais souvent très dégradée, et se araucana, Drimys winteri, Laurelia serrata et d’autres transforme en fourré ou en broussaille. Sur les versants espèces. occidentaux des Andes, sous un climat très sec, les formations de broussaille remplacent la forêt. STEPPE SUBTROPICALE Dans les montagnes non andines, la forêt Deux régions appartiennent à cette zone écologique. L’une submontagnarde est assez semblable à la forêt de plaine est située dans l’ouest des Andes et couvre la majeure partie mais de taille inférieure et avec une flore légèrement du Norte Chico chilien, formant une zone de transition entre différente. la zone précédente et le désert d’Atacama. L’autre se situe à l’est des Andes; c’est une vaste région en Argentine centrale FORÊT SUBTROPICALE HUMIDE qui sert de transition entre le Chaco tropical, la pampa Cette zone comprend les plateaux et les plaines du côté subtropicale et les steppes tempérées du sud. Les atlantique au sud du Brésil, en Uruguay et en Argentine. Les précipitations varient entre 100 et 800 mm et la saison sèche, deux caractéristiques climatiques principales sont les très longue, peut durer neuf mois. La température moyenne températures plus basses en hiver (la température moyenne du mois le plus froid est souvent inférieure à 10°C. Au Chili, du mois le plus froid est inférieure à 15°C) et les les précipitations sont encore plus faibles et comprises entre précipitations qui sont réparties uniformément sur toute moins de 100 mm et 400 mm. Le climat est plus chaud qu’en l’année. Cependant, les pluies diminuent du nord (de 1 000 à Argentine, et la température moyenne du mois le plus froid 2 500 mm) vers le sud (de 600 à 1 000 mm). fluctue entre 13° et 15°C. Amérique du Sud: zones écologiques 271

Dans cette zone, le type de végétation la plus dense est SYSTéMES MONTAGNEUX TEMPÉRÉS le fourré décidu avec différentes espèces de Prosopis, La partie centrale des Andes patagoniennes, jusqu’à 52° de devenant de vastes formations boisées épineuses. Dans la latitude S, atteint 2 000 à 3 000 m d’altitude. Les versants plaine intérieure plus sèche sont présentes des formations occidentaux supérieurs sont très humides, alors que le côté arbustives subdésertiques comprenant Bougainvillea spp., oriental est sec. Les traits climatiques les plus marquants Cercidium spp. et diverses rhamnacées. Au Chili, Acacia sont le froid, la neige et les vents. caven et Puya spp. dominent la formation épineuse Une forêt subalpine de hêtres, où domine Nothofagus subdésertique du Norte Chico. betuloides, s’étend au-dessous de la limite de la végétation arborescente sur les versants les plus humides. Ce type de SYSTéMES MONTAGNEUX SUBTROPICAUX «elfin woodland» a de petits arbres avec de multiples tiges, Les Andes subtropicales s’étendent de 26° à 40° de latitude très déformés par le poids de la neige. Il s’agit de forêts de S environ. Apartir de 1 000 m jusqu’à près de 7 000 m transition vers les formations rabougries et herbeuses à de d’altitude, le climat est froid partout. La zone est bordée à plus hautes altitudes. Sur les versants plus secs et vers la l’ouest par les sommets les plus élevés qui forment une zone orientale plus sèche se développe une forêt de hêtres à barrière contre les vents soufflant de l’océan Pacifique. De Nothofagus betuloides et N. pumilio. Elle constitue une ce fait, les précipitations sont faibles et dépassent rarement transition entre les forêts de plaine purement sempervirentes 300 mm. La saison sèche correspond normalement au et les forêts décidues à N. pumilio qui s’étendent au-dessous printemps ou à l’été (octobre-décembre). Des vents de la limite de la végétation arborescente sur les sites plus violents accentuent l’effet de l’aridité et du froid. secs. Dans les parties basses des Andes, entre 1 000 m et 1 800 m jusqu’à 2 400 m, une forêt submontagnarde de BIBLIOGRAPHIE hêtres est présente sur les versants plus humides. C’est une Cabrera, A. 1971. Fitogeografia de la República Argentina. forêt basse ou formation boisée décidue contenant des Boletín de la Sociedad Argentina de Botánica, vol. XIV. espèces comme Nothofagus dombeyi, N. obliqua, Cuatrecasas, J. 1934. Observaciones geobotánicas en N. procera, Aetoxicon punctatum, Araucaria araucana, Colombia. Trabajos del Museo Nacional de Ciencias Drimys winteri, Laurelia serrata et Persea lingue. Les Naturales, Serie botánica n° 27. Madrid. versants plus secs sont couverts d’arbustes sclérophylles Cuatrecasas, J. 1958. Aspectos de la vegetación natural de sempervirents ou de formations boisées xérophytes Colombia. Revista de la Academia Colombiana de décidues. Plus haut, la végétation se transforme Ciencias Físicas y Naturales, Vol. 10. graduellement en steppe. Espinal, L.S. et Montenegro, E.M. 1963. Formaciones vegetales de Colombia. Memoria explicativa sobre el FORÊT TEMPÉRÉE OCÉANIQUE mapa ecológico. Departamento Agrológico, Instituto Au sud de 38° de latitude S, le côté occidental des Andes est Geográfico «Agustin Codazzi». Carte au 1:1 000 000. bien arrosé grâce aux influences océaniques. La sécheresse Bogotá. diminue du nord au sud, en même temps que les Ferreyra, H.R. 1960. Algunos aspectos fitogeográficos del températures décroissent. Les précipitations sont Perú. Publicaciones del Instituto de Geografía, Facultad comprises entre 1 000 et 3 500 mm et réparties de manière de Letras, Universidad Nacional Mayor de San Marcos, uniforme sur toute l’année. La température moyenne du Serie I: Monografias y ensayos geográficos, N° 3. Lima. mois le plus froid est inférieure à 10°C au nord et diminue Ferreyra, H.R. 1972. Protección del medio ambiente y de jusqu’à 0°C environ au sud. Dans l’est de la Patagonie, les los recursos naturales en Perú. Simposio internacional pluies sont inférieures à 1 000 mm et les températures sobre la protección del medio ambiante y de los recursos mensuelles moyennes sont toujours au-dessous de 10°C. naturales. Instituto italo-latinoamericano en colaboración La partie septentrionale de la région abrite une forêt con el Consejo Nacional de Ciencias y Tecnología, IILA. feuillue sempervirente très dense d’une hauteur de 40 à Rome. 45 m, dotée d’un sous-bois tout aussi dense. Des espèces de Koecklin, J. 1968. Végétation et mise en valeur dans le sud Nothofagus dominent la canopée, incluant Nothofagus du Mato Grosso. Travaux du Centre d’études de obliqua, N. dombeyi et N. procera en association avec géographie tropicale (CEGET), Bordeaux-Talence, Aextoxicon punctatum, Drimys winteri et Eucryphia France. cordifolia. Une légère baisse de la température aux Laboratoire d’écologie terrestre, Toulouse (LET). 2000. altitudes ou latitudes plus élevées donne lieu à une forêt Ecofloristic zones and global ecological zoning of Africa, mixte de feuillus/conifères, moins riche en espèces, avec South America and tropical Asia. Préparé pour Nothofagus antarctica, N. dombeyi, N. nitida, Fitzroya FAO-FRA2000 par M.F. Bellan. Toulouse, France. cupressoides, Pilgerodendron uvifera et Podocarpus Prance, G.T. 1989. American tropical forests. In Tropical nubigena. rain forest ecosystems: biogeographical and ecological 272 FRA 2000 - Rapport principal

studies. Eds. H. Lieth & M.J.A. Werger. Ecosystems of the UNESCO. 1981. Vegetation map of South America – World 14b. Amsterdam, Pays-Bas, Elsevier. Explanatory notes. Natural Resources Research, XVII. Rizzini, C.T. 1963. Nota brevia sobre a divisao fitogeografica Paris, Les presses de l’UNESCO. (floristico-sociologica) do Brasil. Revista Brasileira de Walter, H. 1973. Vegetation of the earth – in relation to Geografia, 25(1). climate and the eco-physiological conditions. Heidelberg Tosi, J.A. 1960. Zonas de vida natural en el Perú. Memoria Science Library. New York, Springer-Verlag. explicativa sobre el mapa ecológico del Perú. Boletín Weberbauer, A. 1945. El mundo vegetal de los Andes técnico n° 5. Lima, Instituto Interamericano de Ciencias peruanos; estudio fitogeográfico. Estación experimental Agrícolas, zona Andina. agrícola de La Molina. Lima. Amérique du Sud tropicale 273

Chapitre 43 Amérique du Sud tropicale

1. Bolivie 2. Brésil 3. Colombie 4. Equateur 5. Guyane française 6. Guyana 7. Paraguay 8. Pérou 9. Suriname 10. Venezuela

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 43-1. Amérique tropicale du Sud: carte du couvert forestier

La sous-région d’Amérique du Sud tropicale,54 qui environnemental. Cependant, les climats et les forêts comprend la Colombie, la Guyane française, le Suriname, le associées de la sous-région vont des types arides et semi- Guyana, le Venezuela, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, le arides aux types pluviaux. La zone écologique dominante Paraguay et le Brésil, possède la plus grande concentration est la forêt tropicale ombrophile, qui comprend à 36 pour de forêts tropicales ombrophiles du monde, avec environ cent de la superficie totale, suivie de la forêt tropicale 885 millions d’hectares dans le bassin amazonien et humide décidue (24 pour cent), de la forêt tropicale de 85 millions d’hectares dans le bassin versant de l’Orénoque montagne (10 pour cent) et de la forêt tropicale sèche et du Paraná. L’Amérique du Sud tropicale occupe une (9,5 pour cent). Au nord de la sous-région, les llanos du superficie terrestre de 1 387 000 000 d’hectares Venezuela et de la Colombie sont typiquement les forêts (figure 43-1, tableau 43-1). ouvertes subhumides, de même que le cerrado dans le La forêt tropicale ombrophile amazonienne est centre ouest du Brésil. Le certão ou caatinga dans le nord- considérée comme l’écosystème le plus riche du monde en est du Brésil est un écosystème semi-aride typique, comme termes de biodiversité. Par pays, le Brésil occupe le premier le chaco paraguayen et les formations forestières sèches qui rang, la Colombie le quatrième et le Pérou le septième. Cette longent la côte péruvienne du Pacifique. écozone renferme 85 pour cent du couvert forestier total et La forêt tropicale ombrophile du bassin amazonien environ 60 pour cent de la couverture végétale totale de la commence à se développer dans la chaîne des Andes en sous-région, jouant un rôle très important dans ces pays, tant Bolivie, au Pérou, en Equateur, en Colombie et au Venezuela du point de vue économique que du point de vue à plus de 3 000 m d’altitude. Elle borde l’immense plaine amazonienne, à l’intérieur du Brésil principalement, et a un fort lien écologique et socio-économique avec les parties 54 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry basses du bassin. La contribution des ressources forestières à 274 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 43-1. Amérique du Sud tropicale: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/ hab. 000 ha/ an % m3/ ha t/ha 000 ha % Bolivie 108 438 53 022 46 53 068 48,9 6,5 -161 -0,3 114 183 6 900 13 Brésil 845 651 538 924 4 982 543 905 64,3 3,2 -2 309 -0,4 131 209 4 000 1 Colombie 103 871 49 460 141 49 601 47,8 1,2 -190 -0,4 108 196 85 0 Equateur 27 684 10 390 167 10 557 38,1 0,9 -137 -1,2 121 151 14 0 Guyana 21 498 16 867 12 16 879 78,5 19,7 -49 -0,3 145 253 4 200 25 Guyane française 8 815 7 925 1 7 926 89,9 45,6 n.s. n.s. 145 253 400 5 Paraguay 39 730 23 345 27 23 372 58,8 4,4 -123 -0,5 34 59 3 000 13 Pérou 128 000 64 575 640 65 215 50,9 2,6 -269 -0,4 158 245 1 573 2 Suriname 15 600 14 100 13 14 113 90,5 34,0 n.s. n.s. 145 253 1 568 11 Venezuela 88 206 48 643 863 49 506 56,1 2,1 -218 -0,4 134 233 3 970 8 Total Amérique du Sud tropicale 1 387 493 827 252 6 890 834 142 60,1 2,9 -3 456 -0,4 129 208 - - Total Amérique du Sud 1 754 741 875 163 10 455 885 618 50,5 2,6 -3 711 -0,4 125 203 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9.

l’économie nationale de la sous-région est encore très faible, 3 pour cent des plantations. Le plus petit pays en termes de soit moins de 2 pour cent du PIB, à l’exception du Brésil où couvert forestier est la Guyane française et celui le plus grand elle est estimée à 5 pour cent. Néanmoins, dans l’économie est le Brésil, représentant respectivement 0,9 pour cent et informelle, notamment dans les villages ruraux et 65 pour cent de la sous-région. La plus grande superficie autochtones, les forêts jouent un rôle crucial, représentant le forestière par habitant est celle de la Guyane française, du principal moyen d’existence des populations auxquelles Guyana et du Suriname avec 45,6; 34 et 19,7 ha par habitant, elles fournissent les aliments, l’eau, les matériaux de respectivement. En revanche, l’Equateur, la Colombie et le construction et d’autres produits forestiers (FAO 1989). Venezuela ont la plus faible superficie forestière par habitant, Les ressources forestières ont fait l’objet d’une soit 0,8; 1,2 et 2,1 ha par habitant, pour chacun des pays cités. déforestation et d’une dégradation importantes pendant les La Bolivie, le Paraguay, le Brésil et le Pérou se situent entre quatre ou cinq dernières décennies. La déforestation a ces extrêmes, avec respectivement 6,5; 4,4 ; 3,2 et 2,6 ha par commencé dans la partie la plus élevée du bassin amazonien habitant (FAO 2000) (figure 43-2, tableau 43-1). au Pérou, en Bolivie et en Colombie et s’est étendue jusqu’à Le Pérou a la deuxième superficie la plus étendue de la partie la plus basse. Au Brésil, la déforestation a couvert forestier ombrophile tropical de la sous-région, commencé à la limite de la région amazonienne dans le nord- après le Brésil, mais un pourcentage significatif de cette est et le sud-est, et a progressé rapidement vers le nord et le superficie se situe dans les piémonts andins où commence le nord-ouest, le long de la transamazonienne et des principaux bassin amazonien. Le schéma est semblable en Equateur, en cours d’eau. L’occupation de la forêt tropicale ombrophile Bolivie et en Colombie. La majeure partie de la population par des populations immigrantes a commencé avec vit dans la région andine mais un flux continu et croissant de l’exploitation du caoutchouc au début du vingtième siècle, et paysans migre vers les plaines en quête de nouvelles terres s’est poursuivie avec les plantations de caféiers, de cacaoyers agricoles et de pâturages. Les autres types de forêts et de palmiers à huile, l’exploration et l’exploitation mentionnés précédemment ont été soumis pendant pétrolières et l’élevage extensif, notamment dans le cerrado longtemps à des pressions et leur superficie est déjà brésilien, les llanos vénézuéliens et le chaco paraguayen. La sensiblement réduite. Le taux de déforestation annuel colonisation par des paysans sans terre, spontanée ou moyen dans la sous-région est d’environ 0,4 pour cent, encouragée par le gouvernement pendant les années 50 et 60, allant de 0,3 pour cent au Guyana et en Bolivie, à 1,2 pour a favorisé la poursuite du processus de déforestation. cent en Equateur. Le Brésil, le Pérou, la Colombie et le Venezuela ont un taux de déforestation de 0,4 pour cent. RESSOURCES FORESTIéRES Bien qu’il soit probable que ce phénomène détermine la L’Amérique du Sud tropicale comprend 79 pour cent de la formation des grandes étendues de forêt secondaire superficie totale des terres de l’Amérique du Sud, 95 pour (jachères courtes, pour l’essentiel), les statistiques du cent de la population, 94 pour cent des forêts naturelles et couvert forestier ou de la couverture végétale signalées par 65 pour cent des plantations. Au niveau mondial, elle les pays ne le mentionnent pas. D’après les estimations contient 10 pour cent de la superficie totale des terres, 5 pour générales, il y aurait plus de 60 millions d’hectares de forêt cent de la population, 21,5 pour cent des forêts naturelles et secondaire dans le bassin amazonien (FAO 1989). Amérique du Sud tropicale 275

Si les taux de déforestation sont élevés dans la forêt moyen et le long terme, mais avec davantage de valeur tropicale dense, ils le sont encore davantage dans les ajoutée grâce à des procédés de fabrication secondaires. formations tropicales humides décidues, comme dans les Les incendies de forêt sont un problème important dans régions du nord-est et du centre est du Brésil, les llanos la sous-région. Même si les incendies de grande envergure vénézuéliens et colombiens, et les systèmes montagneux n’affectent pas de vastes superficies, ils posent problème tropicaux boliviens et péruviens. La coupe ou l’exploitation dans les formations forestières sèches, semi-sèches et intensive de certaines espèces présentant un fort intérêt ouvertes du nord-est du Brésil, du nord de la Colombie et du commercial contribue à la dégradation et à la perte de valeur Venezuela, dans les formations de chaco en Bolivie et au et de biodiversité, lorsque ces opérations visent seulement Paraguay, dans la forêt sèche au nord du Pérou et les forêts quelques espèces importantes. Cependant, on ne peut les décidues de montagne. Malheureusement, on n’a guère rendre responsables de l’ensemble du processus de d’informations sur le nombre et les superficies affectées par déforestation, car les petits agriculteurs suivent les incendies dans ces pays. Les pratiques d’agriculture sur régulièrement les chemins forestiers pour établir dans la brûlis utilisées pour défricher la forêt et établir des champs forêt de nouvelles terres agricoles et de nouveaux pâturages. et des pâturages sont le principal problème dans tous les Le volume de bois par hectare est élevé par rapport aux pays. De vastes zones, de superficie est égale à celle autres régions forestières, mais le volume commercial déboisée annuellement (3,5 millions d’hectares), sont (espèces de valeur) est, en général, inférieur à 10 pour cent brûlées chaque année dans la sous-région, et émettent du volume total, ce qui donne une moyenne de 120 m3 par d’énormes quantités de carbone dans l’atmosphère, hectare (arbres dont le diamètre à hauteur de poitrine est estimées à 80-100 tonnes de carbone par hectare sous forme supérieur à 30 cm). Bien que les inventaires forestiers de CO2 (Fernside 1997). incluent habituellement toutes les espèces, avec des sous- Le Brésil a mis au point un premier système d’alerte échantillons pour évaluer la régénération naturelle supérieur pour les feux de forêt dans la région amazonienne en faisant à 10 cm à hauteur de poitrine), les tableaux donnant le la distinction entre les incendies de forêt et les queimadas volume sur pied n’indiquent, pour les arbres de plus de (agriculture sur brûlis). D’autres pays comme le Pérou, le 25 ou 30 cm de diamètre à hauteur de poitrine, que le Venezuela, la Colombie, l’Equateur et la Bolivie préparent volume sous écorce. Ainsi, les estimations de la biomasse des bases de données statistiques sur les incendies de forêt. pour l’Amazonie sont établies à l’aide de modèles La Guyane française, le Guyana et le Suriname sont d’expansion, qui donnent dans la majorité des cas des beaucoup moins touchés par les incendies de forêts du fait estimations de plus de 200 tonnes par hectares (FAO 1997). de la prédominance de la forêt tropicale ombrophile La superficie totale des plantations forestières en (IBAMA2001). Amérique du Sud est d’environ 10,6 millions d’hectares, dont 7,0 millions d’hectares environ se situent dans la AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA sous-région, 70 pour cent de cette superficie appartenant au FORÊT Brésil. Les principales espèces plantées dans ces pays pour L’aménagement des forêts tropicales ombrophiles a toujours la pâte et le papier, le bois d’œuvre et le bois de feu sont été considéré comme une tâche extrêmement ardue, en Eucalyptus spp. et Pinus spp. La pénurie de bois de feu dans raison de la complexité des écosystèmes écologiques les montagnes a accru l’intérêt porté au reboisement, mais tropicaux, du manque de contrôle et de l’absence de plans les plantations sont situées pour l’essentiel loin des d’action nationaux cohérents mis en œuvre par les écozones où a lieu la déforestation, et la plupart des gouvernements. Cependant, de plus en plus de marchés plantations se composent d’espèces exotiques. Le Pérou, internationaux des bois tropicaux demandent que ces bois l’Equateur, la Colombie et le Venezuela, par exemple, sont proviennent de forêts sous aménagement; les gouvernements en train de reboiser ou de boiser les montagnes ou les plaines et le secteur privé sont ainsi encouragés à gérer durablement semi-sèches, et le Brésil, les zones subtropicales et leurs forêts sur les plus grandes surfaces possibles. Dans la tempérées des régions méridionales. Les industries sous-région, la Bolivie, le Paraguay et le Brésil ont lancé des brésiliennes semblent beaucoup plus intéressées à exploiter programmes intensifs pour la mise en place de plans les plantations pour approvisionner leurs usines de la pâte et d’aménagement pour la production de bois œuvre. du papier, et celles fabriquant du contre-plaqué et du Tous les pays d’Amérique du Sud tropicale disposent mobilier, que les forêts naturelles. Cependant, les scieries de d’informations sur la superficie forestière soumise à un plan moyenne et de grande taille recherchent les espèces de d’aménagement officiel (tableau 43-1). La plupart des pays valeur provenant de la forêt naturelle. Dans les autres pays n’ont mentionné que les forêts naturelles dans leurs rapports qui n’ont pas encore établi de grandes industries de la pâte et lors de la réunion de la Commission des forêts pour du papier, l’exploitation sélective de la forêt naturelle pour l’Amérique latine et les Caraïbes 2000 de la FAO. Le en extraire des essences de haute ou moyenne valeur Guyana, le Suriname et le Venezuela n’ont inclus que les continuera à représenter l’activité prédominante dans le forêts de production ou les superficies faisant l’objet 276 FRA 2000 - Rapport principal

d’accords de concession. La superficie soumise à un plan d’aménagement varie entre 0,1 et 25 pour cent de la surface 600 forestière totale dans chaque pays. Pour l’ensemble de la sous-région, 26 millions d’hectares environ, soit 3 pour cent Plantation forestière Forêt naturelle de la surface forestière totale, sont, d’après les rapports, 500 Gain net entre 1990 et 2000 sujets à un plan d’aménagement officiel. Ce chiffre peut Perte nette entre 1900 et 2000 paraître faible. Toutefois, il ne faut pas oublier que de

nombreux pays de cette sous-région ont de grandes étendues 400 de forêts localisées dans des zones reculées et inaccessibles, ou faisant l’objet d’une intervention humaine très limitée, et qui ne requièrent pas de plan d’aménagement. Il n’est pas 300 certain non plus que tous les pays aient inclus les aires forestières protégées dans leur rapport sur les zones couvertes par des plans d’aménagement. Une étude menée Millions d'hectares récemment par l’OIBT (Poore et Thang 2000) a signalé que 200 le Guyana est le seul des six pays de l’OIBT producteurs de bois tropical qui paraît avoir rempli toutes les conditions lui permettant de gérer ses unités forestières de façon durable. 100 Les aires protégées se sont accrues considérablement au cours de la dernière décennie. En 1990, il a été estimé que

moins de 10 pour cent du couvert étaient protégés, alors 0 qu’en 2000 cette superficie s’est accrue environ jusqu’à 14 pour cent dans la sous-région. La Bolivie a le pourcentage le plus élevé de forêts protégées (31 pour cent), alors que le Guyana a 25 pour cent, la Colombie 24 pour -100 sil é rou aise é cent, l’Equateur 20 pour cent, le Brésil 17 pour cent, le ç Br P Bolivie Guyane Guyana fran Paraguay Equateur

Suriname 11 pour cent, le Pérou 10 pour cent et les autres Suriname Colombie Venezuela pays 5 pour cent ou moins (FAO 2000). Bien que la législation de tous les pays oblige les Figure 43-2. Amérique du Sud: superficies des forêts propriétaires forestiers ou les concessionnaires à mettre en naturelles et des plantations forestières en 2000 et œuvre des plans d’aménagement, les administrations changements net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 forestières manquent de moyens et d’organisations performantes nécessaires pour surveiller les centaines ou les Un accès presque toujours libre au domaine forestier facilite milliers de propriétés ou concessions disséminés sur l’empiétement sur la forêt naturelle. Il est extrêmement d’immenses territoires, souvent difficilement accessibles difficile de contrôler ou d’interdire ces pratiques en raison (FAO 2000). du manque de moyens et de la faiblesse institutionnelle. Le régime foncier est l’un des principaux problèmes lié à L’absence d’informations actualisées et fiables sur les l’aménagement des forêts. La majorité des pays ne reconnaît ressources forestières entrave la planification et l’utilisation pas les droits de propriété privée sur des terres forestières efficace des ressources naturelles. Seuls quelques pays (Bolivie, Pérou, Venezuela et Colombie, par exemple) et les disposent de systèmes adéquats de collecte et d’analyse des concessions d’exploitation soumises à des plans données. Les inventaires forestiers sur le terrain sont de plus d’aménagement constituent le processus normal pour en plus rares ou limités à de petites zones dans lesquelles le accéder aux ressources forestières. Le Brésil, par contre, secteur privé possède des intérêts. Les cartes des forêts ou de autorise la propriété privée des forêts et environ 80 pour cent la végétation ne sont pas préparées suivant des méthodes, de ses terres forestières appartiennent déjà à des particuliers, des systèmes de classification, des échelles, etc. normalisés. et sont réglementés par un code forestier qui établit les Seul le Brésil a surveillé systématiquement la déforestation normes de gestion et les changements d’utilisation des dans la région amazonienne et fournit des informations terres. Dans ce dernier cas, le propriétaire peut être autorisé annuelles pertinentes et fiables. à défricher au maximum 20 pour cent du couvert forestier à des fins agricoles (FAO 2000). CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES L’utilisation non officielle de la forêt, soit à des fins Le couvert forestier en Amérique du Sud tropicale est très d’exploitation soit conduisant à un changement important par rapport à la superficie totale des terres. Le d’utilisation, est, sans aucun doute, le principal problème Suriname, la Guyane française et le Guyana ont le plus fort auquel se heurtent tous les gouvernements de la sous-région. pourcentage de couvert forestier, avec 80 pour cent ou Amérique du Sud tropicale 277

davantage de leur superficie totale en terres en forêts. Les améliorer la collecte et l’analyse des données et fournir aux forêts du Brésil couvrent 64 pour cent de sa superficie responsables, aux parties prenantes, aux chercheurs et terrestre, mais dans la région amazonienne ce pourcentage enseignants, des informations leur permettant de réaliser est beaucoup plus élevé, atteignant environ 85 pour cent. l’aménagement durable de leurs forêts. D’autres pays ont des superficies forestières inférieures à 60 ou 50 pour cent. Cependant, les changements de la BIBLIOGRAPHIE superficie forestière se concentrent souvent dans des zones FAO. 1989. La deforestación en Latino América: orígenes, écologiques particulières qui peuvent faire l’objet d’une causas y efectos, par J. Malleux. Monitoreo de los déforestation et d’une dégradation importantes. procesos de deforestación en bosques húmedos Dans tous les pays, la déforestation est le principal tropicales. Proyecto manejo de recursos forestales problème auquel se heurte le secteur forestier. Bien que les naturales en América Latina. Lima. taux de déforestation paraissent avoir ralentis, il n’est pas FAO. 1993. Forest Resources Assessment 1990. Tropical encore possible d’établir une tendance définitive ou fiable. countries. Etude FAO Forêts N° 112. Rome. Les problèmes culturels et socio-économiques dans ces pays FAO. 1997. Situation des forêts du monde 1997. Rome. auront une très forte influence sur l’augmentation ou la FAO. 2000. Informes nacionales de los países. Commission réduction des taux de déforestation. Des politiques et des des forêts pour l’Amérique latine et les Caraïbes aménagements plus stables et cohérents des ressources (CFALC). Bogota. forestières contribueraient à instaurer une tendance positive, Fernside, O.M. 1997. Greenhouse gases from deforestation mais le manque de sources de revenu alternatives et in Brazilian Amazonia: net committed emissions. l’extrême pauvreté continueront à inciter les populations à Climatic Change, 35: 321-360. déboiser la forêt au profit de l’agriculture. Instituto Brasileiro do Meio Ambiente e dos Recursos Certaines zones écologiques particulières comme les Naturais Renováveis (IBAMA). 2001. Page d’accueil. zones humides, les formations boisées côtières, les forêts de www.ibama.gov.br montagne et les forêts sèches ou semi-sèches sont encore plus Instituto Geográfico «Agustin Codazzi» (IGAC). 1974. menacées par la déforestation et disparaissent plus rapidement La colonización de la selva pluvial en el piedemonte que les forêts humides. Les stratégies et les plans nationaux et Amazónico de Colombia. Bogota. sous-régionaux doivent tenir compte de ce facteur. Poore, D. et Thang, H.C. 2000. Review of progress towards Les systèmes de collecte des données et des the year 2000 objective. Rapport présenté à la 28e session informations relatives aux ressources forestières sont, dans du Conseil international des bois tropicaux CIBT une large mesure, inadéquats. Les pays ont besoin d’un (XXVIII)/9/Rév. 2, 24-30 mai 2000, Lima, Pérou. important soutien dans le court et le moyen terme pour Yokohama, Japon, OIBT. Amérique du Sud non tropicale 279

Chapitre 44 Amérique du Sud non tropicale

1. Argentine 2. Chili 3. Uruguay 4. Iles Falkland (Malvinas)

Couvert forestier d’après la carte des forêts du monde 2000 (FRA 2000) Forêt fermée Forêt ouverte et fragmentée

Figure 44-1. Amérique du Sud non tropicale: carte du couvert forestier

Seuls trois pays, l’Argentine, le Chili et l’Uruguay,55 font plantations forestières aménagées intensivement ont été partie du «Cône sud» tempéré d’Amérique du Sud. Les Iles établies au cours des trois dernières décennies, remplaçant Falkland (Malvinas) appartiennent aussi à cette sous-région. les formations forestières naturelles. L’activité humaine L’Argentine est le plus grand des pays avec une superficie depuis l’époque coloniale, notamment l’établissement terrestre totale de 2,73 millions de kilomètres carrés, suivi du d’immenses ranches et de fermes depuis le début du Chili (0,74 million) et de l’Uruguay (0,17 million). La vingtième siècle, a également changé le paysage consistant sous-région occupe une superficie totale de 3,66 millions de autrefois en grands espaces couverts de forêts naturelles et kilomètres carrés. Il est estimé que cette région d’Amérique de formations arbustives. La steppe tempérée, située du Sud, qui s’étend sur et au sud du tropique du Capricorne, a principalement dans le sud de l’Argentine, est l’écozone des écosystèmes subtropicaux et tempérés. La majeure partie dominante de ce pays. La forêt tempérée océanique est aussi de la sous-région a quatre saisons bien définies, avec des très importante dans le centre sud du Chili. Certaines des hivers frais et des étés chauds typiques de la zone tempérée. Le zones méridionales du Chili et de l’Argentine font partie de sud du Chili et de l’Argentine, au-delà du détroit de Magellan, l’écozone de la forêt polaire. Les parties nord de appartient à la zone antarctique où de vastes zones sont l’Argentine, du Chili et de l’Uruguay sont couvertes de couvertes de neige ou de glace permanentes (figure 44-1). forêts subtropicales et de formations arbustives. Plusieurs espèces de conifères et de feuillus typiques des En Argentine, on distingue quatre zones climatiques zones tempérées font partie de la flore d’origine, mais des différentes et formations forestières associées. La première zone se trouve dans les montagnes tempérées des Andes méridionales, froides et au relief très accidenté. La 55 Pour plus de détails par pays, voir www.fao.org/forestry deuxième comprend le chaco à la frontière entre le Paraguay 280 FRA 2000 - Rapport principal

et la Bolivie (une zone subtropicale semi-aride typique). Les sciages (pin). La politique forestière nationale du Chili vise pampas forment une zone très plate dépourvue d’arbres à incorporer les plantations forestières et l’aménagement dans la partie centrale du pays où sont situés la plupart des des forêts d’origine dans des systèmes productifs faisant grands ranches. La Patagonie est recouverte de steppes partie intégrante du patrimoine naturel du pays (FAO 2000). désolées et de sols infertiles. L’Argentine est sérieusement préoccupée par l’état de Le Chili a trois écozones distinctes: au nord, le désert son couvert forestier naturel qui s’est réduit à moins de d’Atacama; au centre les Andes méridionales tempérées, et 13 pour cent de la superficie totale en terres. Un inventaire au sud, des zones boréales recouvertes par la forêt boréale. national est en cours pour bien évaluer la situation et les Des formations herbeuses occupent le centre et le sud de résultats définitifs seront disponibles au milieu de l’année l’Uruguay, alors que les basses montagnes ou les collines du 2001. Les plantations forestières bénéficient d’un appui nord sont dominées principalement par les serranias. Sur important de la part du gouvernement à travers la loi environ 90 pour cent du pays, l’agriculture et l’élevage N° 25.080 approuvée récemment (FAO 2000) et la volonté prévalent. de combler le déficit commercial actuel en produits forestiers (1 milliard de dollars EU en 1999). RESSOURCES FORESTIéRES L’Uruguay a la plus petite superficie de couvert forestier La superficie forestière totale (forêts et autres terres boisées) de l’Amérique du Sud, avec seulement 5,72 pour cent de était estimée en 1990 à 68 453 000 ha, dont 43 283 000 ha l’ensemble de sa superficie terrestre. La politique forestière consistaient en forêt (dense et ouverte), correspondant à actuelle de ce pays est semblable à celle de l’Argentine et environ 12 pour cent de la superficie totale des terres. En vise à sauvegarder les forêts naturelles tout en augmentant le 2000, la superficie forestière totale a été estimée à reboisement de certaines zones du pays. Dans les deux cas, 51 476 000 ha. Le couvert forestier naturel de la sous-région le gouvernement propose des incitations économiques ou représente environ 5 pour cent de l’ensemble des forêts des subventions, notamment pour le reboisement d’Amérique du Sud et 0,85 pour cent du couvert forestier (FAO 2000). mondial. Il renferme 10 pour cent des forêts tempérées du Les plantations sont certainement l’activité forestière la monde, mais la forêt naturelle n’est plus la principale source plus importante dans ces trois pays, fournissant plus de de bois dans cette partie du monde où, comme mentionné 90 pour cent du bois pour la consommation locale et plus haut, les plantations forestières supplantent rapidement l’exportation. Le Chili compense presque la déforestation les forêts d’origine. Néanmoins, dans les zones rurales annuelle de ses forêts naturelles par les plantations, mais ces pauvres du Chili et de l’Argentine, la végétation ligneuse dernières sont établies à l’aide d’espèces exotiques comme naturelle assure encore environ 35 à 50 pour cent de Eucalyptus spp. et Pinus radiata, qui représentent 17 et l’énergie consommée sous forme de bois de feu. Les 83 pour cent respectivement de la superficie totalede plantations forestières de la sous-région sont estimées à couvert forestier de l’Amérique du Sud, avec seulement 3 575 000 ha. Le Chili a la superficie de plantations la plus 5,72 pour cent de l’ensemble de sa superficie terrestre. La grande avec plus de 2 millions d’hectares (figure 44-2, politique forestière actuelle de ce pays est semblable à celle tableau 44-1). de l’Argentine et vise à sauvegarder les forêts naturelles tout Le secteur forestier au Chili contribue pour plus de en augmentant le reboisement de certaines zones du pays. 10 pour cent au PNB. Les exportations ont totalisé 2 milliards Dans les deux cas, le gouvernement propose des incitations de dollars EU par an environ pendant les trois dernières économiques ou des subventions, notamment pour le années, principalement sous forme de pâte, de papier et de reboisement (FAO 2000).

Tableau 44-1. Amérique du Sud non tropicale: ressources forestières et aménagement des forêts Pays/zone Superficie Superficie forestière 2000 Changement Volume et Forêts soumises des terres de la superficie biomasse à un plan entre 1990 aérienne d’aménagement Forêts Plantations Total forêts et 2000 (total forêts) naturelles forestières (total forêts)

000 ha 000 ha 000 ha 000 ha % ha/hab. 000 ha/an % m3/ha t/ha 000 ha % Argentine 273 669 33 722 926 34 648 12,7 0,9 -285 -0,8 25 68 - - Chili 74 881 13 519 2 017 15 536 20,7 1,0 -20 -0,1 160 268 - - Iles Falkland (Malvinas) 1 217 ------Uruguay 17 481 670 622 1 292 7,4 0,4 50 5,0 - - 99 8 Total Amérique du Sud non tropicale 367 248 47 911 3 565 51 476 14,0 0,9 -255 -0,5 67 130 - - Total Amérique du Sud 1 754 741 875 163 10 455 885 618 50,5 2,6 -3 711 -0,4 125 203 - - TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 682 722 186 733 3 869 455 29,6 0,6 -9 391 -0,2 100 109 - - Source:Annexe 3, Tableaux 3, 4, 6, 7 et 9. Amérique du Sud non tropicale 281

Les plantations sont certainement l’activité forestière la plus importante dans ces trois pays, fournissant plus de 40

90 pour cent du bois pour la consommation locale et 35 Plantation forestière Forêt naturelle l’exportation. Le Chili compense presque la déforestation Gain net entre 1990 et 2000 30 annuelle de ses forêts naturelles par les plantations, mais ces Perte nette entre 1900 et 2000 dernières sont établies à l’aide d’espèces exotiques comme 25

Eucalyptus spp. et Pinus radiata, qui représentent 17 et 20 83 pour cent respectivement de la superficie totale plantée. 15 Quasiment les mêmes pourcentages s’appliquent à 10

l’Uruguay. En ce qui concerne l’Argentine, 50 pour cent des Millions d'hectares plantations consistent en conifères, 30 pour cent en 5

Eucalyptus spp., 6 pour cent en Salix spp. et Populus spp. et 0 4 pour cent en autres espèces. Ces trois pays reçoivent tous des incitations économiques ou fiscales pour les plantations, -5

ce qui leur permet de couvrir une partie du coût du Chili

reboisement, de l’élagage et des éclaircies. Entre 1992 et Uruguay Argentine (Malvinas)

1998, 220 000 ha de forêts ont été plantés, fournissant Iles Falkland 35 000 nouveaux emplois et représentant un investissement de plus de 1,2 milliard de dollars EU dans le secteur forestier Figure 44-2. Amérique du Sud non tropicale: superficies industriel. Lorsque le plan de reboisement prévoit l’emploi des forêts naturelles et des plantations forestières d’espèces locales de haute valeur commerciale, le en 2000 et changements nets de la superficie forestière gouvernement augmente de 20 pour cent les subventions. entre 1990 et 2000 La biomasse des forêts naturelles par hectare est naturelles. L’Uruguay a l’intention de mettre 20 pour cent considérablement inférieure à celle des plantations, de la superficie totale de ses forêts naturelles sous s’élevant en moyenne à 60 tonnes par hectare, alors que dans aménagement au titre d’un plan à moyen terme. En les plantations, elle dépasse 120 tonnes par hectare. 1998-1999, plus de 16 000 ha ont été soumis à un aménagement forestier durable. La deuxième étape de AMÉNAGEMENT ET UTILISATIONS DE LA cartographie des forêts à l’aide d’images satellitaires FORÊT Landsat TM est pratiquement terminée (INFOR 1992). L’Uruguay est le seul pays non tropical d’Amérique du Sud Une autre caractéristique commune de ces pays est le qui ait fourni des informations au niveau national sur la régime foncier. Pratiquement toutes les terres sont privées, y superficie de forêt naturelle sous aménagement lors de la compris les forêts naturelles. Seules les réserves nationales réunion de la Commission des forêts pour l’Amérique et les unités équivalentes appartiennent à l’Etat ou font latine et les Caraïbes 2000 de la FAO (tableau 44-1). partie du domaine public. L’Uruguay a déclaré que 99 000 ha, soit 8 pour cent de sa L’Argentine achèvera son premier inventaire national superficie forestière totale en 2000, sont sous des plantations forestières, ainsi qu’un inventaire national aménagement. Cependant, les pays de la sous-région ont de ses forêts naturelles, en 2001. Le Chili a récemment déployé des efforts considérables pour appliquer sur le complété son Cadastre forestier national qui donne des terrain les pratiques d’aménagement forestier durable, et informations très détaillées sur les forêts naturelles et presque toutes les zones plantées sont considérées comme plantées pour l’ensemble du pays par province, région, type soumises à une gestion suivie par les Services forestiers. de forêt, espèce, taille, etc. (Universidad Austral de Chile et Le Chili a initié un programme intéressant pour al. 1999). l’aménagement des forêts naturelles. Le plan prévoit Les incendies de forêts représentent un problème l’établissement d’un aménagement durable de 35 000 ha de sérieux. En Argentine, plus de 2 000 feux ont brûlé forêts naturelles dans les cinq prochaines années, à partir de 171 277 ha entre 1997 et 1998. Les zones les plus gravement 1998. Dés la fin de 1999, plus de 30 000 ha et 640 plans affectées sont les formations naturelles (57 pour cent des d’aménagement ont été approuvés, soit 86 pour cent de zones arbustives-herbeuses, 41 pour cent des forêts l’objectif. Un projet spécial appelé Bosque Modelo Chiloe a d’origine et 2 pour cent des plantations). Les plantations de démarré en 1998 comme projet pilote pour promouvoir la Populus et Salix ont aussi été fortement attaquées par des conservation des forêts et l’utilisation durable des forêts insectes ravageurs. Au Chili, plus de 84 000 ha de forêts naturelles et des écosystèmes associés. Après avoir terminé naturelles ont été touchées par le feu en 1998 et plus de l’inventaire forestier national financé par la Banque 56 000 ha en 1999. Il n’existe pas de rapports sur les mondiale, l’Argentine envisage sérieusement de mettre en incendies de forêts qui ont éclaté dans les plantations. Aucun œuvre un programme d’aménagement durable des forêts problème n’a été signalé en Uruguay concernant les 282 FRA 2000 - Rapport principal

incendies de forêt ou les ravageurs pendant ces quelques dans ces pays, la déforestation des forêts naturelles doit être dernières années (FAO 2000). arrêtée ou réduite considérablement. La plus grande priorité Lorsque les activités de conservation du sol ne devra être donnée à la préservation des zones naturelles et représentent pas l’objectif principal de l’aménagement, du couvert forestier restant. Des inventaires forestiers pour convertir la forêt naturelle ou d’origine en terres détaillés sont proposés au niveau national, autant pour les agricoles dans ces trois pays, il faut une autorisation spéciale forêts naturelles que pour les plantations. Des plans des autorités forestières. Le Chili a permis la conversion de d’aménagement durable doivent être mis en œuvre, à la fois plus de 10 000 ha de forêt naturelle en terres l’agricoles avec le secteur privé et la participation active des pendant ces deux dernières années (1998 et 1999). populations locales et des agriculteurs. Conformément à Les prélèvements annuels totaux sont supérieurs à cette nouvelle politique, les activités forestières devraient 50 millions de mètres cubes, en particulier à partir des être intégrées dans les systèmes agricoles (FAO 2000). plantations. Le Chili coupe plus de 15 millions de mètres En termes de pourcentages, le taux de déforestation est cubes et produit 4,5 millions de mètres cubes de bois de très faible (Chili) dans le cas ou le reboisement dépasse la sciage, 2,2 millions de mètres cubes de pâte et 0,64 million déforestation (Uruguay). Cependant, cela tient au fait que de mètre cubes de papier et carton. L’Argentine prélève les forêts naturelles ont été réduites au minimum et que les environ 10 millions de mètres cubes de bois à partir de ses plantations forestières sont devenues l’activité principale du plantations forestières, produisant 0,87 million de mètres secteur forestier au cours des trois ou quatre dernières cubes de sciages, 0,75 million de mètres cubes de décennies (FAO 2001). contre-plaqué, 0,72 million de mètres cubes de pâte et Les efforts déployés récemment par l’Argentine, le Chili 0,98 mètres cubes de cartons. La récolte totale annuelle de et l’Uruguay pour évaluer leurs ressources forestières au l’Uruguay est de 1,1 million de mètres cubes de bois niveau national et développer des plans d’aménagement industriel et 1,7 million de mètres cubes de bois de feu. durable, montrent la profonde inquiétude de ces pays pour l’état de leurs forêts. L’adoption de critères et d’indicateurs à CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES la suite du processus de Montréal constitue également une Les trois pays de la zone tempérée d’Amérique du Sud ont priorité, ainsi que le renforcement de la conservation des été très actifs dans l’actualisation de leur cadre de politique forêts et des écosystèmes naturels. forestière, notamment en ce qui concerne la promotion du reboisement par des incitations économiques ou des BIBLIOGRAPHIE subventions au secteur privé. Ces mesures ont entraîné la FAO. 2000. National reports of Argentina, Chile and plantation de plus de 150 000 ha de nouvelles forêts par an Uruguay. Commission des forêts pour l’Amérique latine pendant la dernière décennie. Plus de 90 pour cent des et les Caraïbes ( CFALC), 21e session, septembre 2000, prélèvements annuels et de l’approvisionnement en bois Bogota. proviennent des plantations, à l’exception du bois de feu qui FAO. 2001. Forest cover assessment in the Argentinean est issu en majorité des formations naturelles (FAO 2000). regions of monte and espinal, par D. Altrell. Rome. Les formations forestières naturelles ont été décimées de FAO. Sous presse. Causas y tendencias de la deforestación façon drastique pendant et après la période coloniale, en América Latina, par J. Malleux. Rome. notamment depuis le début du vingtième siècle. De vastes Instituto Forestal de Chile. INFOR. 1992. El sector terres forestières, surtout en Argentine et en Uruguay, ont été forestal en Chile. Santiago. converties en terres agricoles et en pâturages. Au Chili, la Universidad Austral de Chile et Universidad Católica de conversion de la forêt d’origine en terres agricoles était Temuco. 1999. Catastro y evaluación de recursos prédominante et, dans certains cas, la forêt naturelle a été vegetacionales nativos de Chile. Santiago, Corporación partiellement remplacée par des plantations forestières. Au Nacional Forestal (CONAF)-Comisión Nacional del titre des politiques et du cadre juridique adoptés récemment Medio Ambiente (CONAMA). Cadre de mise en œuvre et participation des pays 285

Chapitre 45 Cadre de mise en Ïuvre et participation des pays

RÉSUMÉ Le programme FRA2000 a été développé suivant les orientations données par les principaux forums des Nations Unies, dont la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), tenue en 1992, et surtout son Action 21. En 1997, le Comité des forêts de la FAO (COFO) a approuvé le plan pour l’Evaluation des ressources mondiales 2000 en accord avec les recommandations d’une consultation d’experts de la FAO officielle tenue à Kotka, Finlande, en 1996. Le Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) a également examiné et appuyé les résultats de la réunion de Kotka et a communiqué à la FAO ses observations sur la manière de conduire l’évaluation. Les experts participant à la réunion de Kotka ont établi un programme, souligné les principales problématiques et défini les méthodes de compilation des informations nécessaires pour l’évaluation. Par la suite, de nombreuses activités opérationnelles et de mobilisation de fonds ont été nécessaires pour la réalisation de FRA2000. En pratique, l’évaluation a requis la participation active de pays et zones du monde entier. Sur les 212 pays représentés, 160 ont participé activement à des ateliers ou travaillé aux côtés du personnel de la FAO dans leurs propres pays. Les pays ont fourni des informations techniques spécifiques qui ont été utilisées comme données de référence pour l’évaluation, et ont travaillé avec la FAO pour adapter les données nationales aux normes mondiales. Les pays ont participé à l’examen des résultats de l’évaluation aussi bien pendant sa planification que pendant sa mise en œuvre. Ala fin de l’année 2000, tous les pays ont eu l’occasion de passer en revue et de vérifier les résultats de l’évaluation avant leur publication. Au cours de ce processus, 56 pays ont envoyé des données complémentaires et leurs commentaires à la FAO. Les résultats préliminaires ont également été examinés pendant la réunion du COFO en 2001, qui a transmis des réactions officielles et positives sur la mise en œuvre et les conclusions de FRA2000.

INTRODUCTION mise en valeur des forêts, et a adopté une Déclaration de Le fondement des évaluations mondiales de la FAO émane principes non juridiquement contraignante, mais faisant de l’Acte constitutif qui établit que «L’Organisation réunit, autorité, pour un Consensus mondial sur la gestion, la analyse, interprète et diffuse tous renseignements relatifs à conservation et l’exploitation écologiquement viable de la nutrition, l’alimentation et l’agriculture », où le terme tous les types de forêts (désignée sous le nom de «Principes agriculture englobe les pêches, les produits de la mer, les relatifs aux forêts»). forêts et les produits bruts de l’exploitation forestière Un élément clé du chapitre 11 est le domaine (FAO 1992). Après avoir passé en revue les résultats du d’activité D, «Création et/ou renforcement des capacités de premier inventaire mondial sur les forêts datant de 1947, la planification, d’évaluation et d’observation systématique sixième session de la Conférence de la FAO a recommandé en des forêts, ainsi que des programmes, des projets et des 1951 que l’Organisation «maintienne une capacité activités associés, incluant les échanges et procédés permanente à fournir, sur une base continue, des informations commerciaux». Ce programme formule une série de sur la situation des ressources forestières mondiales» recommandations pertinentes qui sont énoncées dans les (FAO 1951). Depuis lors, la FAO a entrepris des évaluations «Principes d’action» comme suit: mondiales ou régionales tous les cinq à dix ans (FAO 1951). L’évaluation et l’observation périodiques sont des L’importance des évaluations des ressources forestières éléments essentiels de la planification à long terme car ils a été soulignée par la Conférence des Nations Unies sur permettent d’étudier les effets sur les plans quantitatif et l’environnement et le développement (CNUED) à Rio de qualitatif et de remédier aux insuffisances. Or, ce Janeiro, Brésil, en 1992. Une grande part des informations mécanisme est un aspect souvent négligé de la gestion, de qui ont suscité les préoccupations pour l’environnement la conservation et de l’exploitation des ressources mises en évidence pendant la CNUED, provenait forestières. Bien souvent, les données les plus élémentaires d’évaluations des ressources forestières mondiales sur la superficie et les caractéristiques des forêts, le potentiel antérieures, notamment les informations sur les existant et le volume de la récolte, etc. font défaut. (CNUED changements de l’évaluation de 1990. La CNUED a 1992). consacré un chapitre entier du programme Action 21, «Lutte D’autres principes contenus dans le chapitre 11 contre le déboisement» aux questions de conservation et de fournissent des directives supplémentaires aux 286 FRA 2000 - Rapport principal

organisations internationales et aux pays concernant Consultations d’experts l’importance et la réalisation d’évaluations périodiques. La Les consultations d’experts jouent un rôle central dans conférence Rio +10 qui se tiendra en 2002 sera l’occasion de l’élaboration d’un cadre, l’identification des principales faire le point sur la situation et les progrès accomplis depuis problématiques et la définition des systèmes de compilation l’élaboration de ces propositions en 1992. des informations nécessaires à une évaluation. Tous les forums importants pour FRA2000, ont insisté Lors de la Consultation d’experts sur l’Evaluation des sur la nécessité de faire participer les pays et leurs ressources forestières mondiales 2000, tenue en juin 1996 spécialistes à l’évaluation mondiale. C’est l’un des (connue sous le nom de «Kotka III») ont assisté 45 spécialistes principes directeurs du Programme FRA. Dans cette dans les domaines de la foresterie et de l’environnement venus optique, la quatrième session du Groupe de 32 pays ainsi que des représentants de cinq organisations intergouvernemental sur les forêts (GIF IV) a noté que: non gouvernementales et de trois organisations FRA 2000 doit être une opération de partenariat internationales. La réunion a été une occasion unique de coordonnée par la FAO, mais avec également débattre, avec des spécialistes des évaluations forestières de l’implication des organismes des Nations Unies, des renommée mondiale, de la portée et de l’exécution de organismes nationaux et d’autres parties intéressées, y FRA2000. Les participants ont fourni de précieux conseils compris les principaux groupes compétents. Cette techniques sur les paramètres nécessaires à l’évaluation, et en coopération doit impliquer toutes les parties intéressées ont analysé la complexité politique et opérationnelle. au niveau national, qu’elles appartiennent ou non au FRA2000 a également tiré avantage de l’examen et de la secteur forestier. (ONU, 1997). ratification des recommandations de Kotka par le GIF IV. La FAO a réalisé cet objectif et dépassé toutes les Comme escompté, Kotka III a recommandé que évaluations précédentes en assurant que les pays ont FRA2000 fournissent des informations de référence sur la participé à l’évaluation, que leurs informations ont été superficie, le volume de bois et la biomasse des forêts du utilisées et que leurs perspectives ont été incluses dans monde – leur situation en 2000 et les changements l’analyse finale. survenus depuis 1990 et 1980. En outre, les participants à la réunion de Kotka ont souligné l’importance d’incorporer CADRE INSTITUTIONNEL DE MISE EN ÎUVRE dans l’évaluation un certain nombre de nouveaux paramètres pour offrir une vision plus holistique du secteur Le Comité des forêts forestier. Ces paramètres comprennent les produits et La FAO joue le rôle de dépositaire des données qui sont services autres que le bois, les superficies forestières présentées par les pays sur leurs forêts, données souvent protégées, les arbres hors forêt ainsi que d’autres. Les délicates, comme celles concernant la déforestation participants à la réunion de Kotka ont invité la FAO à tropicale. L’utilisation impropre de ces données pourrait adopter une approche pluridisciplinaire pour la collecte des nuire à l’économie d’un pays et, par conséquent, au bien- informations de FRA2000, d’inclure les données fournies être de ses citoyens. Pour qu’une évaluation réussisse, il faut par les pays issues des études par télédétection des que les pays soient convaincus qu’ils ont tout intérêt à changements du couvert forestier, des cartes à faible partager ces informations avec le reste du monde et à résolution et de certain nombre d’études spéciales. En outre, participer activement à l’évaluation. C’est pourquoi, une la d’importantes décisions ont été prises sur un jeu de FAO cherche à obtenir l’approbation officielle de ses pays définitions mondiales comparables pour tous les pays, et sur membres pour chaque évaluation périodique avant la répartition du travail entre le siège de la FAO à Rome l’initiation du travail. Ceci se fait à travers le forum le plus (pays en développement) et la Commission économique des important du Département des forêts de la FAO en matière Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) (pays de politiques, le Comité des forêts (COFO). industrialisés) (Finnish Forest Research Institute 1996). Pendant les réunions biennales du COFO, chaque pays En raison de la difficulté et de l’importance de fournir les membre a le droit d’approuver ou non une évaluation et meilleures informations possibles sur les changements des d’émettre des propositions spécifiques quant à son forêts, la FAO a convoqué une deuxième réunion officielle exécution. Du fait que presque tous les pays membres de la en mars 2000, la Consultation d’experts sur les changements FAO assistent au Comité, la décision d’entreprendre une forestiers. Acette réunion, des spécialistes de renom en évaluation signifie que les pays impliqués sont conscients matière d’inventaires forestiers venus du monde entier ont de la tâche qui leur est demandée et qu’ils s’engagent examiné les méthodes utilisées précédemment par la FAO politiquement à s’en acquitter. En 1997, le COFO a pour estimer les changements forestiers, et ont soumis des approuvé le programme établi pour FRA2000 propositions sur l’estimation de ces changements dans les conformément aux recommandations d’une consultation pays en développement pour FRA2000. Au cours de cette d’experts de la FAO officielle tenue à Kotka, Finlande, en réunion, certaines méthodes ont été testées et analysées à juin 1996. l’aide de jeux de données représentatifs issus de FRA2000. Cadre de mise en œuvre et participation des pays 287

Processus principal

Demande d’informations Production des estimations Validation/discussion aux pays et des résultats avec les pays (en partie par les pays)

Sous-processus pour la production des estimations et des résultats

Archivage Estimation de l'état Collecte des Archivage Reclassification Examen des des classes et des données Calcul de l'état en 2000 et des documents les définitions en classes documents de base mondiales changements entre originaux nationales 1990 et 2000

Résultats: Liste de Documents originaux Classification Données Tableau de Statistiques nationales Résultats pour l’année références sélectionnés nationale nationales reclassification suivant les classes 2000 de l'état et (figurant sur les (page Web) de base (page Web) mondiales à l'année des changements pages Web) (page Web) de référence (page Web) (page Web)

Figure 45-1. Processus d’estimation du couvert forestier à partir des informations des pays

Le modèle de régression population-déforestation de 1990 graphiques et analyser les multiples séries de données a été testé sur les nouvelles données nationales pouvant être nécessaires pour générer des estimations nationales des comparées avec les valeurs prédites par FRA1990 – avec des changements pour FRA2000. résultats sommaires seulement. Les tests ont montré que le modèle tendait à surestimer la déforestation, notamment dans Groupe intergouvernemental sur les forêts les pays dépourvus d’inventaires successifs comparables. Lors de sa quatrième session, le GIF a passé en revue et Finalement, la réunion a confirmé que «la déforestation est un commenté le programme de Kotka pour FRA2000, et a processus si complexe, impliquant des forces physiques, formulé des recommandations à la FAO pour ses climatiques, politiques et socio-économiques, elles-mêmes évaluations mondiales en général. Il a pris note de d’une grande complexité, qu’un modèle simple généralisé sur l’importance de l’évaluation et a demandé d’élargir l’évolution des forêts n’a pu être encore développé. Les l’objectif afin d’inclure dans l’inventaire des rôles joués par modèles actuels sont simplifiés à l’extrême et produisent des les forêts et les arbres autrefois non pris en compte. prédictions similaires du taux de changement du couvert Cependant, il a aussi noté qu’en février 1997, l’évaluation forestier pour des pays connus comme très différents». n’avait pas encore reçu de financement et que la FAO devait (Päivinen et Gillespie 2000). Compte tenu de ces conclusions, encore présenter un plan de travail concret pour l’opération. le programme FRA2000 a abandonné le modèle de FRA1990 Pour conclure, le groupe a donné son approbation au plan de prédiction ou d’extrapolation des pertes de forêts en d’action de Kotka: fonction des dynamiques de la population. Le Groupe a approuvé vivement l’évaluation des En outre, le groupe d’experts a testé et finalement proposé ressources forestières mondiales 2000 et les dispositions une variante de la méthode de «convergence des qui sont prises actuellement pour la préparer, observations» pour estimer les changements forestiers, qui conformément aux recommandations de la Consultation peut s’adapter aux informations disponibles pour un pays d’experts de la FAO sur l’évaluation des ressources donné. Cette méthode a été adoptée par FRA2000, car les forestières mondiales, tenue à Kotka (Finlande) en juin pays disposant de grandes quantités d’informations 1996 (Kotka III). … [et a demandé à la] FAO de procéder à auxiliaires pouvaient l’utiliser pour obtenir des estimations l’évaluation des ressources forestières mondiales 2000, plus précises du changement de leurs forêts. Au cours de la en collaboration avec les pays, les organisations réunion, le groupe a élaboré des directives pour l’application internationales et d’autres entités ayant des compétences de la méthode, et des programmes informatiques ont été écrits dans le domaine de l’évaluation, et de communiquer pour le Système d’information sur les forêts (FORIS), afin efficacement les résultats de l’évaluation à la d’aider les analystes à extraire, représenter sous forme de communauté internationale (ONU 1997). 288 FRA 2000 - Rapport principal

Utilisation des informations des pays plus de 650 définitions de la forêt qui provenaient de FRA2000 a utilisé, comme source pour les statistiques 132 pays en développement (issues de 110 inventaires nationales, les informations provenant des pays (voir indépendants). Le système FORIS a permis d’établir et figure 45-1). Pour collecter ces données, le programme d’archiver les relations entre les définitions nationales et FRAa demandé officiellement aux représentants des pays mondiales. en développement en 1996 et en 1998, de leur faire Les experts de la FAO se sont rendus dans plus de parvenir les rapports de leurs inventaires forestiers les plus 100 pays pour travailler avec des spécialistes nationaux sur récents, et a initié un dialogue avec eux pour s’assurer de la l’utilisation de leurs données nationales pour FRA2000. bonne compréhension des données contenues dans les La FAO a également organisé de nombreux ateliers de rapports. La demande faite en 1998 a été accompagnée de formation en matière de collecte de données, d’analyse des directives spécifiques (FAO 1998b) pour tous les statistiques nationales et d’ajustement des informations paramètres d’évaluation de FRA2000 afin de garantir que aux normes des rapports mondiaux demandées par la collecte des informations était bien structurée, et d’une FRA2000 (voir Encadré). La CEE-ONU, Genève, a publication contenant les termes et les définitions de organisé une série d’ateliers et de réunions pour orienter la FRA2000 (FAO 1998a). La CEE-ONU, Genève, a envoyé mise en œuvre de l’évaluation dans les pays industrialisés. un questionnaire, les directives, ainsi que les termes et définitions aux pays industrialisés, pour commencer la Examen des résultats collecte des informations dans ces pays. Avant la publication des résultats, la FAO a demandé aux La FAO s’appuie davantage sur les statistiques pays d’examiner leurs résultats nationaux et de contenues dans les rapports techniques des pays que sur les communiquer leurs observations. Chaque pays a reçu une sources citées ou secondaires. L’utilisation de données demande officielle de collaboration, accompagnée d’un publiées dans des documents de première main garantit que Profil de pays à valider contenant les résultats et les sources la FAO détient les informations les plus objectives, d’information. Quelques pays ont demandé que soient scientifiques et statistiquement valables – ainsi que le s remaniées certaines estimations de la FAO. informations générales permettant de les utiliser au mieux. Les résultats de FRA2000 ont été présentés au Pour les quelques pays qui ne disposaient pas d’inventaires COFO 2001 et les pays membres les ont examinés et forestiers nationaux adéquats, la FAO a dû compiler les commentés. Il a été demandé aux pays membres d’envoyer informations de différents inventaires partiels ou utiliser leurs observations finales à la FAO avant la fin de mars des estimations subjectives. Ce travail complexe n’a pu être 2001. Ala fin de mai 2001, tous les commentaires des pays exécuté qu’avec la collaboration directe de spécialistes des étaient pris en compte. Pour modifier les statistiques, les différents pays. pays ont d’abord soumis le matériel technique primaire Une fois les informations en provenance des pays en (rapport d’inventaires) qui permettait d’améliorer les développement rassemblée à la FAO et leur pertinence pour résultats déjà produits par la FAO. Les estimations révisées FRA2000 évaluée, elles ont été archivées dans le Système ont été obtenues grâce à une collaboration entre les pays et d’information sur les forêts (FORIS). Chaque saisie la FAO. comprenait les statistiques originales extraites de la source, Le rapport de la quinzième session du COFO résume la les termes et les définitions, un compte rendu de l’utilité de position officielle finale des pays vis-à-vis des résultats de l’information et des références bibliographiques l’évaluation. complètes. Même des renseignements qui n’étaient pas Le Comité a félicité la FAO d’avoir mené à bien directement pertinents pour l’évaluation ont été introduits l’Evaluation des ressources forestières 2000 dans le système, car ils pourraient servir à d’autres fins. Les (FRA 2000) et d’en avoir présenté les résultats de informations détaillées sur les sources ont également été manière exhaustive et transparente. Il a reconnu les archivées pour assurer un niveau de transparence optimal difficultés rencontrées en raison du manque dans la production des estimations de la FAO. d’inventaires nationaux exacts et à jour, ainsi que Pour pouvoir intégrer des informations extrêmement l’insuffisance de moyens financiers pour effectuer ces variables des pays dans les rapports mondiaux, la FAO a inventaires. Il a pris acte de l’effort considérable que élaboré des normes pour les harmoniser. Toutes les données représente l’harmonisation des inventaires nationaux nationales ont d’abord été classées suivant des termes et en vue d’une synthèse globale. Tout en reconnaissant des définitions communs. Cette harmonisation s’est que le taux de déboisement mondial a sans doute ralenti révélée être une tâche complexe en raison de l’ampleur et durant la période 1990-2000, le Comité a néanmoins de la variabilité des informations produites par les pays, noté avec préoccupation le niveau toujours élevé du ainsi que du large éventail de formations forestières, de déboisement. Il a exhorté les pays à tenir compte des situations écologiques et de types de couvert existant à résultats de FRA 2000 dans la planification et la l’échelle mondiale. C’est ainsi que FRA2000 a regroupé formulation de leurs politiques. (FAO 2001). Cadre de mise en œuvre et participation des pays 289

FINANCEMENTS ET CONTRIBUTIONS Rome), Danemark (lieu d’affectation Bangkok), Finlande Au début de 1997, le Programme ordinaire de la FAO (lieu d’affectation Genève), France (lieu d’affectation a établi trois postes pour FRA, pour un montant de Rome), Italie (lieu d’affectation Le Caire), Japon (lieu 423 000 dollars EU par an, et alloué 404 000 dollars par d’affectation Rome) et Suède (lieux d’affectation Rome et an pour le financement non destiné au personnel. Ce Santiago). montant représentait 5,4 pour cent du budget annuel du Département des forêts et 0,25 pour cent du budget PRINCIPAUX PARTENAIRES annuel de la FAO. Un certain nombre de Fonds fiduciaires, D’autres biens et services ont été donnés par un certain pour un total d’environ 4,2 millions de dollars EU, ont été nombre d’institutions sous forme de contributions en nature. créés grâce à des donations pour financer l’évaluation Parmi ces donateurs figurent l’Institut brésilien pour (tableau 45-1). l’environnement et les ressources naturelles renouvelables Les pays suivants ont fourni des cadres associés pour (pour la collecte des données nationales et l’interprétation travailler sur l’évaluation: Autriche (lieu d’affectation des images satellitaires), le Service canadien des forêts

Encadré. Ateliers de FRA 2000 Afrique Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts dans les pays ACP: Joindre les efforts nationaux et internationaux (Nakuru, Kenya, 12-16 octobre 1998). Pays participants: Erythrée, Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan, République unie de Tanzanie, Ouganda Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts dans les pays ACP: Joindre les efforts nationaux et internationaux (Mutare, Zimbabwe, 30 novembre-4 décembre 1998) Pays participants: Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Zambie, Zimbabwe Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts: coordonner les efforts nationaux et internationaux (Lambaréné, Gabon, 27 septembre-1 octobre 1999) Pays participants: Cameroun, Tchad, Congo, Guinée équatoriale, Madagascar, République centrafricaine, Rwanda Collecte et analyse de données pour l’aménagement durable des forêts: Joindre les efforts nationaux et internationaux (Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, 13-18 décembre 1999) Pays participants: Bénin, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria Atelier régional sur les Services d’information sur la foresterie (Stellenbosch, Afrique du Sud, 12-17 février 2001) Pays participants: Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Swaziland, Zambie, Zimbabwe

Amérique latine et Caraïbes Atelier sur l’Evaluation des ressources forestières 2000 (Turrialba, Costa Rica, 17-21 mai 1999) Pays participants: Belize, Costa Rica, Colombie, Equateur, El Salvador, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Venezuela Atelier sous-régional sur la collecte de données et les prospectives du secteur forestier aux Caraïbes (Port of Spain, Trinité-et- Tobago, 21-25 février 2000) Pays participants: Bahamas, Barbade, Belize, Cuba, Dominique, République dominicaine, Grenada, Guyana, Haïti, Jamaïque, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Suriname, Trinité-et-Tobago

Asie et Océanie Atelier régional sud-asiatique sur la planification, la base de données et la constitution de réseaux pour l’aménagement durable des forêts (Thimpou, Bhoutan, 23-26 mai 2000) Pays participants: Bangladesh, Bhoutan, Inde, Myanmar, Népal, Pakistan, Sri Lanka Collecte de données pour la région Pacifique (Apia, Samoa, 4-8 septembre 2000) Pays participants: Samoa américaines, Iles Cook, Fidji, Polynésie française, Kiribati, Micronésie, Nioué, Papouasie-Nouvelle- Guinée, Samoa, Tonga, Vanuatu

Pays industrialisés Réunions de l’équipe de spécialistes sur l’évaluation des ressources forestières des zones tempérées et boréales et réunions spéciales sur FRA 2000 dans les pays industrialisés (Genève, Suisse, avril 1996; Birmensdorf/Zurich, Suisse, mars 1997; Genève, novembre 1997; Ispra, Italie, mars 1998; Genève, mars 1999; Joensuu, Finlande, mai 2000; Victoria, Colombie britannique, Canada, juin 2001) Pays participants: Australie, Autriche, Canada, République tchèque, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Hongrie, Nouvelle- Zélande, Pologne, Portugal, Fédération de Russie, Slovaquie, Suède, Suisse, Etats-Unis Autres organisations représentées: FAO, Commission européenne, Centre commun de recherche (UE), PNUE, Fonds mondial pour la nature, Institut européen des forêts, Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature et Secrétariat CEE-ONU/FAO Réunion TBFRA pour les Pays en transition (Gmunden, Autriche, 1-4 octobre 1997) Pays participants: Albanie, Arménie, Autriche, Bulgarie, Croatie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Pologne, Roumanie, Fédération de Russie, République slovaque, Slovénie, Ukraine, Yougoslavie. 290 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 45-1. Fonds fiduciaires FAO. 1951. Rapport de la sixième session de la Conférence Donateur Code du projet Montant ($EU) de la FAO. Rome. Finlande GCP/INT/723/FIN 1 046 000 FAO. 1992. Textes fondamentaux. Rome. Japon GCP/INT/162/JPN 650 000 FAO. 1997. Rapport de la treizième session du Comité des Suède GCP/INT/702/SWE 1 596 924 forêts. Rome. Suisse GCP/INT/692/SWI 355 950 FAO. 1998a. FRA 2000 - Termes et définitions. PNUE EP/RAF/652/UEP 30 000 Document de travail de FRAN° 1. Rome. Royaume-Uni TEMP/INT/928/UK 550 582 FAO. 1998b. FRA 2000- Directives pour les évaluations (pour le zonage écologique mondial), le Centre de données dans les pays tropicaux et subtropicaux. X Document de EROS des Etats-Unis (pour le partage des coûts et la travail de FRAN° 2. Rome. réalisation des cartes mondiales), l’Administration FAO. 2001. Rapport de la quinzième session du Comité des nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA) (pour forêts. Rome. l’imagerie satellitaire), l’Inventaire forestier de l’Inde (pour Finnish Forest Research Institute. 1996. Proceedings of les interprétations des images satellitaires), l’Institut FAO Expert Consultation on Global Forest Resources international pour l’analyse des systèmes appliqués (pour le Assessment 2000 in cooperation with ECE and UNEP zonage écologique mondial), la Direction nationale des with the support of the Government of Finland (Kotka III), forêts de Suède (pour les systèmes d’information et la Kotka, Finlande, 10-14 juin 1996, éd. A. Nyyssönen et A. collecte des données en Afrique) et le Service forestier du Ahti. Research Papers N° 620. Helsinki, Finlande. Département de l’agriculture des Etats-Unis (pour les cartes ONU. 1997. Report of the Ad Hoc Intergovernmental Panel mondiales, la collecte d’informations aux Caraïbes et la on Forests on its fourth session. New York, 11-27 février mise au point de techniques pour l’estimation des 1997. E/CN.17/1997/12. New York. changements mondiaux). De nombreuses personnes ont Päivinen, R. et Gillespie, A.J.R. 2000. Estimating global consacré leur temps et leurs efforts à l’évaluation, soit en forest change 1980-1990-2000. Document d’information accord avec leurs organisations, soit comme experts préparé pour une réunion internationale d’experts indépendants. convoquée pour examiner les méthodes à utiliser pour compléter l’Evaluation des ressources forestières BIBLIOGRAPHIE mondiales (FRA) 2000. Rome. Mars 2000 CNUED. 1992. Lutte contre le déboisement. Action 21, Space, J. 1997. Strategic plan, Global Forest Resources chapitre 11. Rio de Janeiro, Brésil. Assessment 2000. Document inédit. Rome, FAO. Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 291

Chapitre 46 Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000

RÉSUMÉ L’étude par télédétection des zones tropicales de FRA2000 a complété l’évaluation basée sur les informations des pays et s’est intéressée aux processus de changement survenus dans les forêts tropicales pendant les années 80 et 90. Un échantillonnage aléatoire stratifié (10 pour cent) des forêts tropicales mondiales constitué de 117 unités d’échantillonnage a été utilisé, représentant 87 pour cent des forêts tropicales. Pour chaque unité d’échantillonnage, trois images satellitaires Landsat prises à différentes dates ont fourni le matériel brut pour l’élaboration de statistiques sur les changements du couvert forestier et des autres catégories de couvert végétal entre 1980 et 1990, et entre 1990 et 2000. Parmi les importants résultats générés par cette étude figurent des matrices de changement pour l’ensemble de la zone intertropicale (zones des pays en développement) et pour l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine considérées séparément. Les matrices montrent les différentes classes de forêts et autres couverts, et la façon dont elles ont évolué au cours des deux dernières décennies. Cette étude est la première à fournir une méthodologie cohérente d’évaluation du changement du couvert forestier sur deux périodes d’évaluation (de 1980 à 1990 et de 1990 à 2000). Les résultats de l’étude par télédétection et les données statistiques des pays des zones tropicales regroupées au niveau régional sont bien corrélés, bien que l’étude par télédétection montre un niveau de déforestation inférieur pour l’Afrique à celui calculé en additionnant les statistiques nationales. Les conclusions de l’étude sur l’ensemble des zones tropicales indiquent que les forêts tropicales mondiales comprises dans la zone inventoriée ont disparu avec un taux d’environ 8,6 millions d’hectares par an dans les années 90, comparé à une perte d’environ 9,2 millions d’hectares au cours de la décennie précédente. Bien que la différence soit comprise dans la marge d’erreur pour l’ensemble de la zone intertropicale, la réduction de la déforestation est statistiquement significative dans la zone écologique des forêts tropicales humides décidues. En revanche, de petites augmentations de la déforestation (négligeables sur le plan statistique) ont été décelées dans les zones écologiques des forêts tropicales ombrophiles et des forêts sèches. Pour l’ensemble des tropiques, l’essentiel de la déforestation était dû à la conversion directe des forêts à l’agriculture permanente ou aux pâturages et, dans une moindre mesure, à l’intensification progressive de l’agriculture itinérante.

INTRODUCTION 117 unités d’échantillonnage couvrant 10 pour cent de la Les estimations de la superficie forestière et de son zone inventoriée. Chaque unité consistait en une série évolution produites par FRA2000 sont basées, dans une temporelle de trois images satellitaires Landsat couvrant la large mesure, sur les rapports de statistiques et d’inventaires période entre 1980 environ et 2000. nationaux qui contiennent des informations détaillées sur les Les résultats de l’étude complètent les estimations de la forêts des différents pays. Cependant, les fortes différences superficie forestière extraites des données des pays et entre les jeux de données des divers pays peuvent fournissent une information unique en son genre sur les s’expliquer par des divergences dans les méthodes tendances de l’évolution du couvert forestier depuis les appliquées, les termes et les définitions employés, et les années 80 à des intervalles de dix ans. Cette étude est le mises à jour des informations dans les inventaires. Malgré premier qui ait donné un aperçu cohérent des processus de les ajustements effectués pour atténuer ces différences, des changement affectant les forêts aux niveaux tropical, incertitudes peuvent encore subsister lorsque l’on compare régional et des zones écologiques sur deux périodes les statistiques des différents pays, notamment ceux relatifs d’évaluation. Les principaux résultats de l’étude aux changements de la superficie forestière. comprennent des matrices de changement qui quantifient les Pour renforcer ses connaissances sur les processus de modifications survenues dans les forêts et les autres classes changement du couvert végétal au niveau tropical, en de couvert végétal. Apartir de ces matrices, plusieurs particulier la déforestation, et pour compléter les statistiques processus de changement ont été identifiés – déforestation, nationales, la FAO a entrepris une étude indépendante des dégradation, fragmentation et agriculture itinérante, changements du couvert végétal dans les zones tropicales. notamment. L’analyse des passages entre les classes, Cette étude, qui mettait l’accent sur la quantification des attribués à ces processus de changement, a permis changements du couvert forestier, s’est appuyée sur d’identifier les relations de cause à effet qui contribuent à 292 FRA 2000 - Rapport principal

Processus principal

Comparaison avec les résultats par pays Agrégation aux niveaux Echantillonnage Analyse de chaque unité sous-régional, régional, d'échantillonnage tropical et des zones écologiques Identification des principaux processus de changement

Démarche pour chaque unité d'échantillonnage

Sélection et Interprétation Production de Ajustement acquisition Enregistrement visuelle sur une grille matrices de aux années des images interdépendante changement de référence satellitaires de point

Résultats: Images papier 3 Transparents Cartes numériques 2 matrices de 2 matrices de à l'échelle T1, T2, T3 à une résolution changement changement 1:250 000 de 2 x 2 km2 observées normalisées Temps T1, T2, T3 (T1-T2 et T2-T3) (1980-1990 et 1990-2000)

Figure 46-1. Processus de l’étude par télédétection

expliquer les mécanismes complexes de la déforestation. En MÉTHODES revanche, les études basées sur les rapports nationaux ne sont La figure 46-1 montre les différentes étapes de l’étude qui en mesure de produire que des estimations individuelles des seront expliquées en détail ci-après. changements de la superficie forestière, sans montrer L’analyse des séries chronologiques pour l’étude a été comment ou pourquoi le couvert forestier a évolué. réalisée de façon à assurer un haut niveau de compatibilité, Les acquisitions les plus récentes d’images satellitaires en utilisant des sources de données et des techniques qui ont été utilisées correspondent aux mêmes unités d’interprétation uniformes. Les données utilisées pour d’échantillonnage sélectionnées pour l’étude des zones chaque unité d’échantillonnage se composent de trois tropicales de FRA1990. Les archives de FRA1990, images acquises à des dates aussi près que possible des contenant des séries chronologiques de deux images pour années de référence 1980, 1990 et 2000. chaque unité d’échantillonnage, étaient disponibles pour la Ces séries de trois dates ont permis d’analyser et de plupart des zones et ont été complétées avec les images les calculer les changements du couvert végétal sur deux plus récentes disponibles. Les mêmes méthodologies et périodes de temps successives, et d’évaluer les différences définitions ont été appliquées pour FRA2000. Les trois dans les changements survenus dans le couvert entre ces dates disponibles pour chaque échantillon ont rendu deux périodes. L’utilisation d’une troisième date dans la possible une étude sur 20 ans et la production de statistiques série chronologique a compliqué considérablement le calcul à des intervalles de dix ans. des estimations pour les périodes et les années de référence Les objectifs de l’étude par télédétection de couvertes par le rapport. FRA2000 étaient les suivants: Les principaux aspects de la méthodologie de l’étude • suivre la situation et le changement du couvert forestier sont: au cours des 20 dernières années à l’échelle régionale et • le plan d’échantillonnage statistique; tropicale; • la classification standard axée sur l’évaluation des forêts; • analyser les tendances des changements du couvert • la procédure d’interprétation interdépendante; forestier entre les périodes 1980-1990 et 1990-2000; • la normalisation des résultats aux années de référence; • étudier les dynamiques du changement du couvert • le calcul des estimations agrégées. forestier et identifier les mécanismes responsables de la Pour plus de détails, se référer au chapitre 1 dans déforestation; FAO (1996) et FAO (2001). • compléter les informations nationales existantes en fournissant des données spatiales et temporelles Plan statistique compatibles sur la situation du couvert forestier et ses FRA2000 a utilisé le même plan d’échantillonnage changements. statistique que FRA1990 (FAO 1996; Czaplewski 1994). Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 293

Tableau 46-1. Classification du couvert végétal utilisée pour l’étude

Catégories de couvert végétal Classes de couvert végétal Brève description (principales classes) Forêt naturelle

Couvert forestier continu Couvert fermé Couverture des houppiers > 40 % Couvert ouvert Couverture des houppiers 10-40% Jachères longues Forêt affectée par l’agriculture itinérante

Forêt fragmentée Forêt fragmentée Mosaïque de formations forestières/non forestières

Terres non forestières

Autres terres boisées Arbustes Jachères courtes Zones agricoles avec des périodes de jachère courtes

Zones non boisées Autre couvert Comprend les zones urbaines et agricoles, les zones ayant moins de 10% de couvert végétal ligneux Eau

Végétation ligneuse établie Plantations Plantations forestières et agricoles par l’homme

Non visible Non interprété Nuages, terres boisées brûlées, ombres, hors de la zone d’étude

Note: Les classes sont groupées en zones forestières/non forestières suivant la définition f3 de la forêt.

Figure 46-2. Répartition des unités d’échantillonnage de l’étude par télédétection des zones tropicales

Ses principales caractéristiques sont les suivantes: 117 unités d’échantillonnage ont ainsi été sélectionnées, • Un échantillonnage aléatoire stratifié à deux degrés a été une unité correspondant à une scène Landsat. La figure 46-1 utilisé. La zone inventoriée a été divisée en régions et montre la localisation des unités d’échantillonnage. sous-régions. Chacune des sous-régions a été ultérieurement subdivisée en trois strates au maximum, Classification du couvert végétal définies en fonction de la superficie forestière La même classification du couvert végétal a été utilisée pour (Amérique latine et Asie) ou de la dominance de la forêt toutes les unités d’échantillonnage pour cartographier, (Afrique). compiler les statistiques et décrire la végétation (notamment • La population échantillonnée consistait en 1 203 scènes la végétation ligneuse). Elle comprend dix classes de Landsat où le couvert forestier dépassait 10 pour cent et couvert dont neuf sont visibles (tableau 46-1). où la superficie terrestre était supérieure à 1 million La classification du couvert végétal contient plusieurs d’hectares, représentant 51 pour cent du nombre total de classes de végétation ligneuse. Elles peuvent par conséquent scènes couvrant les zones tropicales. Au sein de la être regroupées suivant les différents besoins de rédaction population, les échantillons couvraient tous les types de de rapports et d’analyse. Dans le cas des forêts, trois forêts tropicales en conditions très humides, humides et définitions distinctes ont été déterminées par regroupement sèches. D’après les statistiques nationales de FRA1990, de différentes classes de végétation ligneuse. La première et 87 pour cent des forêts tropicales se situent dans la zone la plus restrictive, désignée sous le nom de «forêt 1» (f1), échantillonnée. n’inclut que la classe de la forêt fermée. La deuxième, 294 FRA 2000 - Rapport principal

«forêt 2» (f2), a été créée pour concorder avec la définition comparaison continue entre les images appartenant à la de la forêt utilisée dans les rapports des pays; elle comprend même série chronologique. En outre, toutes les images ont les classes de forêt fermée et ouverte, et une fraction (deux été calées géométriquement sur l’image T2 en utilisant des neuvièmes) de la classe de forêt fragmentée. La troisième techniques locales de calage au fur et à mesure de définition, «forêt 3» (f3), est la plus générale et comprend l’interprétation. Bien que cette méthode soit plus longue que les classes de jachère longue et une fraction plus importante l’interprétation indépendante, elle permet d’éliminer les de la classe de forêt fragmentée (un tiers) que dans la erreurs de classification et d’estimations de l’état et du définition de f2 (voir aussi FAO 1996). La dernière changement. Elle réduit considérablement les erreurs qui définition permet une meilleure différenciation des peuvent être engendrées par des distorsions géométriques changements. entre les images, et celles dues aux différences de traitement des images (contraste) ou aux différences saisonnières dans Interprétation des unités d’échantillonnage et la végétation entre les scènes. compilation des données L’image acquise pour la troisième date de la série L’interprétation des unités d’échantillonnage a été entreprise temporelle a apporté beaucoup d’informations nouvelles à pour FRA2000 par des experts en photo-interprétation l’analyse. L’essentiel de l’imagerie T3 a été acquis d’images satellitaires. De nombreuses organisations numériquement par FRA. De nouvelles informations régionales et nationales ont contribué à ce travail, y compris le auxiliaires, comme des cartes de la végétation, étaient Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement disponibles depuis FRA1990 et ont été utilisées pour (CATIE) du Costa Rica, l’Ecole nationale du génie rural des améliorer l’interprétation des séries chronologiques eaux et des forêts (ENGREF) de Montpellier, France, entières. Les interprétations T1 et T2 ont donc été révisées si l’Inventaire forestier de l’Inde (FSI) et l’Instituto Brasileiro nécessaire. Cette révision a conduit à de très légères do Meio Ambiente (IBAMA) du Brésil. La FAO s’est chargée différences dans les statistiques relatives à la période de la formation du personnel auprès des institutions 1980-1990, comparées à celles produites par FRA1990 participantes. Chaque interprétation a été soigneusement pour la même période. vérifiée et examinée au siège de la FAO à Rome, afin de Les interprétations ont été réalisées par superposition de garantir l’homogénéité des interprétations entre les calques transparents. Plus de 900 millions d’hectares ont été échantillons. Ce travail d’interprétation a été effectué aussi en interprétés, avec une superficie visible commune à l’intérieur tenant compte de la connaissance des experts nationaux sur la des séries chronologiques couvrant environ 250 millions situation et l’état de la végétation dans les zones inventoriées. d’hectares. La saisie des données s’est faite à l’aide d’une Dans certains endroits, notamment au Brésil, des vérifications grille de points avec des pas de 2 x 2 km2. Pour chaque point, de terrain conséquentes ont été menées (survols aériens et la classe interprétée a été enregistrée pour les trois dates inventaires au sol). successives, et les grilles de données correspondantes ont été Les interprétations ont été réalisées en utilisant des intégrées au Système d’information sur les forêts (FORIS). méthodes manuelles conventionnelles pour l’interprétation Toutes les données ont été archivées dans FORIS qui permet des séries temporelles d’images satellitaires. Les données aussi de visualiser les interprétations et de calculer les Landsat (MSS et TM) ont été utilisées pour la plupart des statistiques aux différents niveaux étudiés. Les grilles de unités d’échantillonnage, mais quelques images SPOT et IRS données ont également été géoréférencées et intégrées dans ont été nécessaires lorsque les données Landsat n’étaient pas un Système d’information géographique. disponibles ou de faible qualité. Les images ont été traitées en Les grilles de données ont servi à déterminer l’état utilisant une composition classique de trois bandes en fausses (c’est-à-dire les superficies des différentes classes de couvert couleurs infrarouges. Les interprétations ont été réalisée sur végétal à chacune des trois dates) et à estimer les changements des impressions papier à l’échelle de 1:250 000. d’une classe à une autre pendant les deux périodes. Les Chaque unité d’échantillonnage a été interprétée à trois changements intervenus entre deux dates au sein d’une même dates différentes avec des images se rapprochant le plus unité d’échantillonnage ont été synthétisés dans une unique possible des années de référence 1980, 1990 et 2000. Les matrice qui quantifie tous les passages entre les classes. dates moyennes pour les trois images des séries étaient Les données produites pour chaque unité 1977, 1989 et 1998. Les dénominations T1, T2 et T3 ont été d’échantillonnage consistent donc en trois états (1980, 1999 données aux images correspondant respectivement aux et 2000) et deux matrices de changement (1980-1990 et données pour 1980, 1990 et 2000. 1990-2000). Les images T1 et T2 avaient déjà été étudiées dans FRA1990 suivant une méthode d’interprétation Normalisation des données aux années de référence interdépendante. La même technique a été appliquée à 1980, 1990 et 2000 l’interprétation des images T3 acquises pour FRA2000. Bien que les images aient été choisies de façon à être le plus Cette méthode implique une analyse du changement par proche possible des années de référence 1980, 1990 et 2000, Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 295

Date moyenne Date moyenne Date moyenne T1 Ð juin 1977 T2 Ð décembre 1988 T3 Ð juillet 1997

Asie

Amérique latine

Afrique

1970 1980 1990 2000

T1 T2 T3 Dates d'acquisition

Figure 46-3. Répartition temporelle des images satellites utilisées pour l’étude

Date d'observation T1 T2 T3

Année de référence 1980 1990 2000

Figure 46-4. Illustration de la normalisation aux années de référence

les dates correspondaient rarement aux années de référence du couvert végétal ont été supposés graduels et linéaires, ce et variaient entre les unités d’échantillonnage (figure 46-3). qui exigeait l’utilisation des données des deux périodes Avant de pouvoir réaliser des agrégations à différents successives (T1-T2 et T2-T3). niveaux, les données ont été ajustées aux années de Du point de vue informatique, la méthode linéaire est référence 1980, 1990 et 2000. Les statistiques de chaque plus complexe mais a été préférée car elle ne provoque pas unité d’échantillonnage ont dû être soit extrapolées, de changements brusques de tendance à la deuxième date de soit interpolées à partir des dates d’acquisition d’origine la série, contrairement la méthode constante. En outre, la de l’image jusqu’aux différentes années de référence méthode linéaire a l’avantage de donner les mêmes résultats (figure 46-4). pour l’année de référence 1990 qu’ils soient extrapolés ou Les données pour chaque unité d’échantillonnage ont interpolés à partir des données T1-T2 ou T2-T3. Cependant, d’abord été organisées en une série de matrices informatisées, la méthode linéaire n’était toujours supportée par les puis traitées en utilisant l’un de deux algorithmes. Les données originales. Dans ces cas là (23 pour cent), la algorithmes ont été développés par la FAO de manière à méthode constante, plus robuste, a été utilisée. Elle a été projeter les informations issues de l’interprétation des images aussi appliquée lorsque l’extrapolation hors des périodes satellites pour les années de référence standard. Deux observées était nécessaire pour ajuster les résultats aux méthodes ont été utilisées: la méthode constante et la années 1980 ou 2000. méthode linéaire. Dans la première, les changements annuels Le calcul des estimations s’est basé sur la zone commune du couvert végétal ont été considérés comme constants aux trois images de la série. Environ 90 pour cent de la zone pendant toute la période de référence. Ils ont été calculés à commune à T1 et T2 se trouvaient aussi dans l’image T3. Il l’aide des données relatives à une seule période étudiée. En aurait été possible, théoriquement, d’améliorer certaines des revanche, dans la méthode linéaire, les changements annuels estimations de l’étude en n’utilisant que la zone commune à 296 FRA 2000 - Rapport principal

deux images consécutives, pour chaque période (puisqu’elle Un résumé des changements nets par classe pour la était plus grande). Cependant, cela n’a pas été réalisé car la période 1990-2000 est donné dans la figure 46-6. Ils ont été méthode ne permettait pas d’estimer les changements des obtenus en calculant la différence entre les estimations de la taux de déforestation entre les deux périodes (1980-1990 et superficie en 2000 et 1990, et montrent les pertes et les gains 1990-2000), ce qui représentait l’un des principaux objectifs pour chaque classe. de l’étude. Pour la période 1990-2000, l’étude met en évidence que, pour l’ensemble des zones tropicales, les forêts fermées sont Calcul des estimations la classe la plus sujette aux pertes. La classe «autre couvert», Les estimations du couvert forestier et des taux de qui comprend les zones avec une faible végétation ligneuse déforestation sur les deux périodes de référence de dix ans comme les zones agricoles et urbaines, enregistre la plus ont été calculées pour chaque strate, chaque région grande augmentation en superficie dans l’ensemble des géographique et chaque zone écologique. Toutes ces zones tropicales. Au niveau tropical, la plupart des forêts qui estimations sont issues des données des unités ont subi un changement, ont été converties en «autre d’échantillonnage, normalisées pour correspondre aux couvert». On peut déduire de ce résultat que la majorité des périodes de référence. forêts tropicales fermées a disparu en raison de leur Les unités d’échantillonnage à l’intérieur de chaque conversion en terres agricoles (une portion négligeable allant strate de l’étude ont été considérées comme un échantillon aux zones urbaines). Au niveau régional, les résultats varient. par grappes. Les estimateurs étaient généralement des En Afrique, pendant les années 90, la superficie des estimateurs par le ratio ou une combinaison de ceux-ci. Du forêts fermées convertie en «autre couvert» est relativement fait que le nombre d’échantillons était relativement faible faible par rapport aux autres régions. Des pourcentages pour chaque strate, la méthode des estimateurs combinés élevés de forêts fermées ou ouvertes ont été transformés en sur les strates a été utilisée pour limiter les biais. classes de forêt fragmentée et jachère courte dans la région. Les erreurs types (ET) ont été calculées pour mesurer la Des superficies importantes de forêt fragmentée ont précision des estimations, établir des intervalles de également été converties en «autre couvert». Les forêts confiance à 95 pour cent et tester les hypothèses. Les ouvertes d’Afrique ont subi des pertes plus sérieuses que erreurs types des estimateurs de base ont été calculées celles des autres régions. suivant une théorie commune (estimateurs par le ratio pour Les changements intervenus dans les forêts d’Amérique l’échantillonnage stratifié) (Raj 1968). Pour les estimateurs latine se caractérisent par un passage marqué de la forêt plus complexes, la formule d’expansion de Taylor fermée vers la classe «autre couvert» (environ deux fois plus (Raj 1968) a été utilisée pour dériver les formules standard élevé que dans les autres régions). Bien que les résultats de l’erreur type. Le Document de travail de FRAN° 49 soient similaires en Asie, de grandes superficies de forêt (FAO 2001) explique de manière détaillée les méthodes fermée ont été transformées en classes de jachères longues statistiques employées dans cette étude. et courtes dans cette région. D’importantes superficies de formations arbustives ont aussi changé en «autre couvert» RÉSULTATS ET CONCLUSIONS en Amérique latine, mais pas en Asie ou en Afrique. Le Les résultats couvrent presque toutes les forêts des zones passage des classes «autre couvert» ou forêt fermée vers les tropicales avec des conditions écologiques variées, depuis plantations (végétation ligneuse établie par l’homme) a été les forêts tropicales ombrophiles jusqu’aux forêts sèches. observé de façon notable en Asie. Cette étude est le premier outil d’évaluation qui ait fourni Les changements positifs concernent les superficies où la des informations compatibles et comparables portant sur quantité de biomasse ligneuse augmente. Même si ce type de deux périodes (1980-1990 et 1990-2000), ce qui a permis de changement n’était pas très fréquent dans les années 90, calculer à la fois les changements eux-mêmes et le certains changements positifs ont été observés avec le changement de ces changements entre les deux périodes. passage de superficies d’«autre couvert» vers des jachères Les évaluations antérieures n’ont pu fournir ce type courtes ou des formations arbustives en Amérique latine. Des d’informations en raison du manque de compatibilité dans transformations d’«autre couvert» en de la forêt fragmentée les informations issues des rapports consécutifs de FRA. étaient distribuées plus uniformément dans les zones Un exemple des résultats de l’interprétation est donné tropicales, alors que des changements de la jachère courte pour un échantillon situé au Zimbabwe dans la figure 46-5. vers la jachère longue ont été observés surtout en Asie. Le tableau 46-4 donne les estimations de la superficie Etats et changements pour la période 1990-2000 aux forestière pour la définition f3 de la forêt. La superficie niveaux tropical, régional et des zones écologiques forestière de la zone inventoriée a été estimée en 2000 à Les résultats pour la période 1990-2000, estimés pour 1,6 milliard d’hectares, soit environ 50 pour cent de la zone l’ensemble des zones tropicales et au niveau régional sont inventoriée. La moitié de cette superficie forestière se situe présentés dans le tableau 46-2 et le tableau 46-3. en Amérique latine. Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 297

Tableau 46-2. Matrice de changement pour la période 1990-2000 au niveau tropical (millions d’ha) Matrice de changement 1990-2000 Zones tropicales Classes de couvert végétal en 2000 Forêt Forêt Jachères Forêt Jachères Autre % de la superficie Classes de couvert Arbustes Eau Plantations végétal en 1990 fermée ouverte longues fragmentée courtes couvert totale de terres Forêt fermée Forêt ouverte Jachères longues Forêt fragmentée Arbustes Jachères courtes Autre couvert Eau Plantations

% de la superficie totale de terres

Notes: Les classes sont rangées de manière décroissante en fonction de leur contenu indicatif de biomasse ligneuse, à l’exception de la classe des plantations, de sorte que les changements négatifs (vers une classe de plus faible contenu de biomasse) correspondent aux valeurs indiquées au-dessus de la diagonale, alors que les changements positifs se situent au-dessous. Les valeurs de la diagonale représentent les superficies qui sont restées inchangées pendant la période.

Tableau 46-3. Matrices de changement pour la période 1990-2000 par région (millions d’ha)

Matrice de changement 1990-2000 Afrique Classes de couvert végétal en 2000 Forêt Forêt Jachères Forêt Jachères Autre % de la superficie Classes de couvert Arbustes Eau Plantations végétal en 1990 fermée ouverte longues fragmentée courtes couvert totale de terres Forêt fermée Forêt ouverte Jachères longues Forêt fragmentée Arbustes Jachères courtes Autre couvert Eau Plantations

% de la superficie totale de terres

Matrice de changement 1990-2000 Asie Classes de couvert végétal en 2000 Forêt Forêt Jachères Forêt Jachères Autre % de la superficie Classes de couvert Arbustes Eau Plantations végétal en 1990 fermée ouverte longues fragmentée courtes couvert totale de terres Forêt fermée Forêt ouverte Jachères longues Forêt fragmentée Arbustes Jachères courtes Autre couvert Eau Plantations

% de la superficie totale de terres

Matrice de changement 1990-2000 Amérique latine Classes de couvert végétal en 2000 Forêt Forêt Jachères Forêt Jachères Autre % de la superficie Classes de couvert Arbustes Eau Plantations végétal en 1990 fermée ouverte longues fragmentée courtes couvert totale de terres Forêt fermée Forêt ouverte Jachères longues Forêt fragmentée Arbustes Jachères courtes Autre couvert Eau Plantations

% de la superficie totale de terres

Notes: Voir Tableau 46-2. 298 FRA 2000 - Rapport principal

La déforestation est définie comme la somme de toutes les grande superficie, lorsque les unités d’échantillonnages transitions des classes forestières vers des classes non couvraient plusieurs zones écologiques. forestières. Le changement net de la superficie a été considéré La répartition des forêts par zone écologique a montré comme la différence entre le passage des classes non que les forêts inventoriées se situent principalement dans la forestières vers les classes de forêts moins la déforestation. Le zone des forêts tropicales ombrophiles. Les estimations de taux de déforestation a été estimé à 0,52 pour cent par an, soit la déforestation par zone écologique indiquent que la perte 9,2 millions d’hectares par an, pour l’ensemble des zones de couvert forestier est aussi concentrée dans cette zone tropicales entre 1990 et 2000. Il correspond à un changement écologique. net de la superficie égal à -8,6 millions d’hectares par an durant cette période (tableau 46-5). Les erreurs types au Comparaison des changements de la superficie niveau régional sont relativement élevées, et les différences forestière, 1980-1990 et 1990-2000 des taux de déforestation entre les zones géographiques ne Les tests statistiques n’ont pas révélé de différence sont pas significatives statistiquement au seuil de 5 pour cent. significative au seuil de 5 pour cent, ni au niveau régional, ni Les résultats sur les forêts ont été calculés pour les zones au niveau tropical, entre les estimations de la déforestation, écologiques dans l’étude par télédétection, en regroupant les pour les deux périodes étudiées (1980-1990 et 1990-2000) classes de la carte des zones écologiques mondiales de (figure 46-8). FRA2000 en trois zones agrégées (voir chapitre 47, figure En ce qui concerne les zones écologiques, la 46-7 et tableau 46-6): déforestation dans la zone des forêts tropicales humides • forêt tropicale ombrophile (saison sèche inexistante ou décidues est significativement différente entre les deux courte); périodes de l’étude (1980-1990 et 1990-2000) (figure 46-9). • forêt tropicale humide décidue (de trois à sept mois secs); Dans cette zone, le changement net de la superficie • forêt tropicale sèche (plus de six mois secs). forestière et le taux de déforestation ont diminué Pour agréger les statistiques pour chaque zone significativement au seuil de 5 pour cent. Pour les autres écologique considérée, les unités d’échantillonnage ont été zones écologiques, les différences pour ces deux paramètres classées en fonction de la zone écologique couvrant la plus ne sont pas significatives.

T1 (22 mai 1981) T2 (12 mai 1989) T3 (6 juin 1998)

Non interprété Forêt Forêt Forêt Arbustes Plantations Autre (nuages, hors de fermée ouverte fragmentée couvert la zone d'étude...)

Changements T1-T2 Changements T2-T3

Déforestation Déforestation Fragmentation Dégradation Conversion Boisement Boisement partielle en plantations partiel

Note: Taille du pixel: 2 x 2 km2. Figure 46-5. Résultats d’une unité d’échantillonnage localisée au Zimbabwe: cartes raster obtenues à partir d’une grille de points Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 299

Principaux processus de changement du couvert Tableau 46-4. Estimation de la superficie forestière par région et pour l’ensemble des zones tropicales en 2000 forestier par région Région Superficie forestière Les matrices de changement normalisées ont été utilisées Millions d’ha % pour décrire les principaux processus de changement Estimation ET Estimation ET affectant les forêts et pour quantifier leur importance Afrique 519 37 42 3 relative aux niveaux des zones tropicales et des régions. Les Amérique latine 780 49 63 4 processus de changement ont été classés en fonction de la Asie 272 23 45 4 gravité de la dégradation forestière, de la taille de l’activité Zones tropicales 1 571 66 51 2 contribuant à la déforestation, des principaux facteurs Notes: ET = Erreur type. Les chiffres se rapportent à la superficie inventoriée, et représentent environ 90 pour cent de l’ensemble des terres responsables du changement et des types d’utilisation des forestières des régions tropicales. Les estimations se réfèrent à la définition terres. Quatre processus de déforestation ont ainsi été f3 de la forêt. définis: Tableau 46-5. Déforestation annuelle et changement net de • Extension de l’agriculture itinérante dans des forêts la superficie forestière entre 1990 et 2000 par région et pour l’ensemble des zones tropicales non perturbées. Ce processus a lieu dans des forêts où Région Déforestation Changement annuel Tasa de l’agriculture itinérante ou la dégradation a commencé annuelle net de la superficie deforestación forestière %/an après 1980. L’impact sur les forêts de l’extension de millions d’ha/an millions d’ha/an l’agriculture itinérante est modéré et graduel. Ce Estimation Estimation ET Estimation ET processus se traduit par les passages des classes de forêt Afrique 2,3 -2,1 0,4 0,34 0,06 fermée et forêt ouverte vers la classe de jachères Asie 2,5 -2,3 0,6 0,79 0,20 longues, et de la forêt fermée vers la forêt ouverte. Amérique 4,4 -4,2 1,1 0,51 0,15 Zones tropicales 9,2 -8,6 1,3 0,52 0,08 • Intensification de l’agriculture dans les zones d’agriculture itinérante. Ce processus se déroule dans Notes: ET = Erreur type. La définition f3 de la forêt a été utilisée. les forêts déjà affectées par les pratiques d’agriculture Tableau 46-6. Déforestation annuelle et changement net itinérante en 1980. Il est représenté par les zones où de la superficie forestière entre 1990 et 2000 par zone écologique l’agriculture itinérante s’est intensifiée (la période de Zone Deforestación Changement annuel Taux annuel de jachère s’est raccourcie) et les zones où l’agriculture écologique anual net de la superficie déforestation millions d’ha/an forestière millions d’ha/an itinérante a évolué vers une agriculture permanente, millions d’ha/an entre les années 80 et les années 90. Pour la présente Estimation Estimation ET Estimation ET étude, ce processus inclut le passage de la jachère longue Forêt tropicale 6,0 -5,7 1,2 0,59 0,14 vers la forêt fragmentée et la jachère courte, et de la ombrophile Forêt tropicale 2,4 -2,2 0,4 0,43 0,07 jachère courte vers la classe «autre couvert». humide décidue • Conversion directe des forêts à une petite agriculture Forêt tropicale 0,8 -0,7 0,3 0,38 0,13 permanente. Dans ce processus, de petites superficies sèche forestières (moins de 25 ha) ont été converties en terres Notes: ET = Erreur type. La définition f3 de la forêt a été utilisée.

45 Autre couvert

35

25

15

Forêt fragmentée 5 Arbustes Jachères courtes Plantations

-5 Jachères longues Forêt ouverte -15

-25

Afrique Asie Amérique latine

Perte ou gain de superficie (millions d'ha) -35 Forêt fermée -45

Figure 46-6. Bilan par région des changements nets pour la période 1990-2000 pour chaque classe de couvert végétal 300 FRA 2000 - Rapport principal

agricoles. Pour la présente étude, ces transitions se Forêt tropicale traduisent par le passage de la forêt fermée et ouverte humide décidue vers la forêt fragmentée et la jachère courte, et de la forêt 31% fragmentée vers de la jachère courte ou vers la classe «autre couvert». • Conversion directe des forêts à une agriculture à Forêt tropicale Forêt grande échelle. Dans ce processus de vastes étendues ombrophile tropicale 57% sèche (plus de 25 ha) de forêt fermée, de forêt ouverte et de 12% jachère longue sont converties en «autre couvert». (Ceci peut aussi représenter la conversion plus ou moins Figure 46-7. Répartition de la forêt par zone écologique simultanée de petites zones contiguës qui, une fois (définition f3 de la forêt) regroupées, occupent une superficie de plus de 25 ha. Ces zones n’ont pas été différenciées des grandes le moyen d’utiliser conjointement les deux jeux de données superficies forestières converties uniformément lors de pour obtenir une estimation intégrée au niveau mondial. l’interprétation des images satellitaires). Les deux composantes de l’évaluation diffèrent dans les Sur l’ensemble des zones tropicales, la déforestation aspects suivants. dans les forêts non perturbées est prédominante et répartie • Résolution. Les statistiques des pays ont fourni des de manière uniforme entre les conversions à l’agriculture à estimations à l’échelle nationale, alors que l’étude par grande et petite échelles. Les variations sur le plan régional télédétection était destinée à produire des informations (figure 46-10) des processus de changement sont résumées aux niveaux tropical et régional. comme suit: • Définitions. Les définitions de la forêt utilisées dans les • Afrique. Le principal processus de déforestation est dû à deux approches étaient voisines sans toutefois coïncider la conversion de la forêt pour l’établissement d’une exactement. Les statistiques des pays ont été ajustées à petite agriculture permanente. la définition mondiale de la forêt de FRA2000, basée à • Amérique latine. La déforestation est le résultat de la la fois sur l’utilisation des terres et sur le couvert végétal, conversion à une agriculture à grande échelle. alors que l’étude par télédétection a utilisé une • Asie. Le principal processus est la conversion directe définition homogène du couvert végétal basée sur des des forêts vers de grandes zones agricoles, accompagné critères de photo-interprétation. d’autres processus contribuant aussi fortement à la • Couverture géographique. Les zones inventoriées sont déforestation. différentes. Alors que l’évaluation basée sur les informations nationales concerne le monde entier, Comparaison avec les statistiques de FRA 2000 l’étude par télédétection ne couvre que 63 pour cent de extraites des rapports par pays la superficie terrestre des zones tropicales, soit environ FRA2000 a réalisé une évaluation indépendante de la 87 pour cent des forêts tropicales mondiales. Dans la situation et l’évolution de la forêt utilisant les informations zone étudiée par l’étude par télédétection, les scènes existantes pour chaque pays. Les résultats des deux études Landsat ayant moins de 10 pour cent de forêt ont en effet ont été comparés afin d’analyser leurs relations et de trouver été incluses dans une strate non échantillonnée. De

-120 -1,2

-100 -1,0

-80 -0,8 re (%/an) è

-60 -0,6 re (millions d'ha) è -40 -0,4 foresti

-20 superficie foresti -0,2 Changement net de la superficie Taux annuel de changement la 0 0,0 Afrique Amérique latine Asie Zones tropicales Afrique Amérique latine Asie Zones tropicales

Période 1980-1990 Période 1990-2000 Intervalle de confiance à 95%

Figure 46-8. Changement net de la superficie forestière par région et pour l'ensemble des zones tropicales, 1980-1990 et 1990-2000 (à gauche); taux annuel de changement de la superficie forestière par région et pour l'ensemble des zones tropicales, 1980-1990 et 1990-2000 (à droite) Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 301

-90 -0,9

-80 -0,8

-70 -0,7

-60 -0,6 re (%/an) è -50 -0,5

-40 -0,4 re (millions d'ha) è -30 -0,3

foresti -20 -0,2 superficie foresti

Changement net de la superficie -10 -0,1 Taux annuel de changement la

0 0,0 Forêt tropicale Forêt tropicale Forêt tropicale Forêt tropicale Forêt tropicale Forêt tropicale ombrophile humide décidue sèche ombrophile humide décidue sèche

Période 1980-1990 Période 1990-2000 Intervalle de confiance à 95%

Figure 46-9. Changement net de la superficie forestière par zone écologique, 1980-1990 et 1990-2000 (à gauche); taux annuel de changement de la superficie forestière par zone écologique, 1980-1990 et 1990-2000 (à droite)

même, les clichés Landsat ayant une superficie terrestre définition f2 de la forêt (puisqu’elle se rapproche le plus de inférieure à 1 million d’hectares ont été exclus, alors que celle utilisée dans les données statistiques des pays). les informations nationales couvrent en principe toutes Les estimations de la superficie forestière issues de les terres. l’étude par télédétection sont en général inférieures à celles • Techniques de mesure. Les statistiques nationales sont basées sur les données des pays pour les zones tropicales, basées sur un large éventail de données de référence pour toutes les régions et pour la plupart des sous-régions. issues d’un grand nombre de méthodes (opinions Néanmoins, on observe une bonne corrélation entre les d’experts, cartes réalisées à partir de l’imagerie données des pays et les estimations de l’étude aux niveaux satellitaire, échantillonnage et inventaires sur le terrain), des sous-régions et des régions (figure 46-11). alors que l’étude par télédétection repose sur des images Les estimations du changement de la superficie satellitaires interprétées et un échantillonnage forestière provenant des deux jeux de données sont statistique objectif. comparables pour l’Asie et l’Amérique latine. Par contre, • Actualité de l’information. L’étude par télédétection les résultats relatifs à l’Afrique ne le sont pas et la est basée sur des images acquises à des dates proches corrélation au niveau tropical est, de ce fait, faible aussi. Les des années de référence 1980, 1990 et 2000 (avec sous-régions contribuant le plus aux disparités entre les quelques variations), alors que les informations des deux jeux de données sont l’Afrique de l’Est et l’Afrique pays en développement datent en moyenne de 1994, australe. Ces différences peuvent être attribuées bien que certaines données nationales soient antérieures essentiellement à deux causes. ou plus récentes. • Saisonnalité et conditions écologiques. Dans les zones Les variations entre les deux jeux d’informations sèches, des difficultés se présentent fréquemment dans pourraient contribuer aux différences entre les estimations la classification et l’interprétation de la végétation ainsi respectives; et par conséquent, il n’a pas été possible que dans la détection des changements à partir d’images d’effectuer une comparaison directe entre les deux. satellitaires. Le feuillage dans ces forêts peut être rare, Cependant, l’étude par télédétection a été réalisée dans des sauf pendant la petite saison des pluies. Dans les conditions relativement bien contrôlées et a utilisé un formations décidues il est difficile de détecter et échantillonnage statistique. Il a donc servi d’outil de d’interpréter la végétation lorsque le feuillage est calibrage à l’échelle régionale pour améliorer certains absent. résultats généraux concernant les zones tropicales. • Contradictions pour quelques pays. Les données Les comparaisons entre les résultats basés sur les nationales provenant d’un petit nombre de pays – informations des pays et les estimations de l’étude par République démocratique du Congo, Soudan et Zambie télédétection se sont limitées aux 73 pays couverts par – ont contribué au fort taux de déforestation en Afrique. l’étude par télédétection (tableau 46-7). Soixante de ces Les taux de déforestation pour les unités pays sont couverts par une partie au moins d’une unité d’échantillonnage au Soudan et en Zambie étaient très d’échantillonnage. Seuls les résultats aux niveaux des sous- inférieurs à ceux calculés à partir des données régions, des régions et de l’ensemble des zones tropicales nationales. Cette différence n’est pas surprenante, car ont été considérés (car l’étude par télédétection n’a pas servi les unités d’échantillonnage n’étaient pas destinées à à produire des résultats au niveau national) en utilisant la fournir des statistiques nationales représentatives et 302 FRA 2000 - Rapport principal

70

60

50

40

30

20

10 Pourcentage du changement total de superficie 0 Afrique Amérique latine Asie Zones tropicales

Extension de l'agriculture itinérante dans des forêts non perturbées Intensification de l'agriculture dans les zones d'agriculture itinérante Conversion directe des forêts à une petite agriculture permanente Conversion directe des forêts à une agriculture permanente à grande échelle Gains en superficie forestière et en densité de couvert arboré Autres

Figure 46-10. Processus de changement en pourcentage du changement total de superficie entre 1990 et 2000, au niveau régional et pour l'ensemble des zones tropicales

Superficie forestière en 2000 Changement net de la superficie forestière entre 1990 et 2000 2000 -14 Zones tropicales Zones- -12 tropicales

1600

-10 es nationales es nationales

1200 é é -8 Amérique latine 800 -6 Afrique (millions d'ha) (millions d'ha) Afrique Amérique latine -4 400 Asie Asie -2 Estimations des donn Estimations des donn 0 0 0 400 800 1 200 1 600 2 000 0,0 -4,02,0 - -6,0 -8,0 -10,0 -12,0 -14,0 Estimations de l'étude par télédétection (millions d'ha) Estimations de l'étude par télédétection (millions d'ha)

Figure 46-11. Superficie forestière en 2000 (à gauche) et changement net de la superficie forestière (à droite) Ð Comparaison entre les données des pays et les estimations de l’étude par télédétection

peuvent être situés dans des zones où le taux de SOURCES D’ERREURS ET IMPACT SUR LES déforestation est faible. Il est également possible que les RÉSULTATS données nationales du Soudan et de la Zambie surestiment la déforestation. Les données de référence Erreurs statistiques pour la Zambie datent de 1978, et celles concernant le Les erreurs statistiques identifiées dans l’étude sont les Soudan de 1990 et ne couvrent qu’un tiers du pays (zone erreurs d’échantillonnage, les erreurs de mesures, l’absence de production de la gomme arabique). En outre, les de certaines valeurs et les divergences entre la population estimations du changement ont été produites à partir cible et la population échantillonnée. d’avis d’experts ou d’estimations provenant de pays Erreurs d’échantillonnage. L’erreur d’échantillonnage voisins, en l’absence de séries chronologiques dépend du plan d’échantillonnage et des variations au sein de d’informations comparables pour ces deux pays. la population, et elle est quantifiée par l’erreur type. Pour Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 303

Tableau 46-7. Comparaison des estimations de la superficie forestière et du changement de la superficie forestière issues de l’étude par télédétection avec les données nationales (en utilisant la définition f2 de la forêt) Région Superficie forestière 2000 Changement annuel net de la superficie forestière Taux annuel de déforestation (millions d'ha) (millions d'ha/an) (%/an) Données Etude par Différence Données Etude par Différence Données Etude par Différence nationales télédétection significative nationales télédétection significative nationales télédétection significative Afrique 622 484 ** -5,2 -2,2 *** 0,77 0,43 *** Asie 289 224 ** -2,4 -2,0 n.s. 0,78 0,84 n.s. Amérique latine 892 767 ** -4,4 -4,1 n.s. 0,45 0,51 n.s. Zones tropicales 1 803 1 475 *** -12,0 -8,3 ** 0,62 0,54 n.s. Notes : Seuls les résultats des pays couverts par l'étude par télédétection ont été compilés pour obtenir les données nationales figurant dans le tableau. L'hypothèse testée dans le tableau est que la valeur des données nationales est la valeur réelle de la population échantillonnée pour l'étude par télédétection. Niveau de signification de la différence entre les données nationales et les estimations de l'étude par télédétection : *** = niveau de signification de 0,01 pour cent, ** = niveau de signification de 1 pour cent, * = niveau de signification de 5 pour cent, n.s. = non significatif au niveau de 5 pour cent.

chaque estimation réalisée dans l’étude par télédétection, Pour quelques strates, la taille de l’échantillon était plus l’erreur type correspondante (ou plus précisément l’erreur petite que prévu en raison du manque de données convenables quadratique moyenne, puisque les estimations sont des ratios) pour certains sites (du fait de la forte couverture nuageuse). a été calculée. Certaines de ces estimations d’erreurs ont été Quatre unités d’échantillonnage, dont trois appartenant à la présentées dans les sections précédentes. même strate, n’ont pu être analysées complètement. Les valeurs estimées de la superficie forestière relative L’estimation de la superficie forestière en 2000 peut être et leurs erreurs types sont proches de celles signalées dans quelque peu améliorée si l’on considère la zone commune FRA1990 (FAO 1996). Les estimations de la superficie entre 1990 et 2000 seulement au lieu de celle pour les trois forestière relative en 1980 et 1990 s’écartent légèrement de dates d’observation. celles présentées dans le rapport de FRA1990 et les erreurs Erreurs de mesure. Des études numériques et théoriques types sont un peu plus élevées. L’une des explications de ces non présentées dans ce rapport ont montré que l’influence différences est la limitation des calculs statistiques à la directe des erreurs de mesure sur les résultats avait une superficie commune des images pour les trois dates. importance mineure. Les valeurs estimées du taux de déforestation pour la Valeurs manquantes. Certaines valeurs manquent dans période 1980-1990 sont légèrement inférieures pour l’étude par télédétection de FRA2000 car certaines parties FRA2000 à celles calculées pour FRA1990. Cet écart peut des scènes sont masquées par les nuages. La présence de s’expliquer par l’utilisation de méthodes de normalisation nuages peut très bien être corrélée aux pourcentages des différentes pour l’ajustement de l’information aux années de différentes classes de couvert végétal, ce qui implique que référence. les valeurs manquantes pourraient fausser certaines Les erreurs types de l’estimateur du taux de estimations. déforestation 1980-1990 sont du même ordre de grandeur Différences entre la population cible et la population (ou plus faibles) que celles signalées dans FRA1990. Les échantillonnée. Les différences entre la population cible et erreurs types sont un peu plus importantes pour la période la population échantillonnée existent car la population 1990-2000. Les différences entre ces erreurs pour les deux entière n’a pu être échantillonnée. Dans la présente étude, périodes considérées peuvent être dues au hasard (une les scènes contenant de petites superficies terrestres (les conséquence de l’erreur d’échantillonnage de l’erreur type) zones côtières, par exemple) ont été exclues pour des raisons ou peuvent indiquer que la variance de la déforestation a de rentabilité. La population échantillonnée couvre environ augmenté dans la zone inventoriée. Une troisième raison 87 pour cent des terres forestières tropicales. Les scènes peut résider dans le fait que les statistiques de l’an 2000 sont exclues sont probablement différentes de celles presque toutes extrapolées, ce qui pourrait amplifier les échantillonnées si bien que les résultats obtenus ne peuvent variations observées. être considérés valides pour l’ensemble des terres Les calculs ont montré qu’un nombre relativement forestières tropicales. limité d’unités d’échantillonnage contribuaient notablement à l’erreur type, ce qui indique une variation importante Précision de l’interprétation réelle des valeurs entre les unités, par rapport aux variables Il est difficile d’estimer la précision des travaux étudiées. La stratification et la répartition du nombre d’interprétation sans des études plus approfondies, d’unités par strate d’échantillonnage sont sans effet sur contrôles de la qualité et évaluation de la précision. certaines caractéristiques à estimer: elles garantissent une Différents aspects peuvent constituer des sources d’erreur: couverture à peu près proportionnelle à la superficie de la • précision de la classification (discrimination entre les zone inventoriée, mais elles ne sont pas les plus classes); performantes pour estimer, par exemple, les changements • détection des changements (identification des dans les taux de déforestation. changements entre deux observations); 304 FRA 2000 - Rapport principal

• cohérence de l’interprétation et utilisation homogène de examinés dans une certaine mesure. Ces effets paraissent la classification entre photo-interprètes; limités et sans grand risque de propagation de l’erreur. • erreurs de saisie des données. L’erreur initiale est en principe «transformée» d’abord en une Pour plus de détails voir FAO 1996. erreur annuelle et puis multipliée par le nombre d’années nécessaire pour ajuster la matrice de changement observée. Effets de la modélisation (normalisation) Cela signifie que l’erreur finale est souvent plus petite que La procédure de normalisation était justifiée par le besoin l’erreur initiale et rarement plus grande que le double. d’ajuster les matrices de changement observées aux années de référence 1980, 1990 et 2000. Il n’existe pas de théorie RECOMMANDATIONS TECHNIQUES générale pour décrire les effets des erreurs de modélisation. Des études empiriques pourraient aider à évaluer les effets Améliorations statistiques et du plan du modèle mais elles n’ont pu être entreprises dans le cadre d’échantillonnage de FRA2000. Cependant, certains exemples peuvent Les estimations de la superficie forestière de FRA2000 élucider l’impact de ces erreurs. pourraient être améliorées en éliminant la restriction à la seule Pour les deux méthodes de normalisation utilisées zone commune des trois dates d’observation. Les estimations (constante et linéaire), des erreurs ont pu être introduites du changement de la superficie forestière pour la dernière dans les matrices normalisées, qui, de ce fait, pourraient ne période pourraient de même être améliorées en utilisant pas refléter les changements effectifs advenus pendant les uniquement la zone commune des deux dernières dates. périodes de référence. Ce risque est particulièrement Dans la présente étude, des cartes générales de la important quand la première date d’observation de l’image végétation ont été utilisées pour la stratification de chacune (T1) est très antérieure à 1980. Par exemple, si la date de des sous-régions. La répartition est plus ou moins l’image T1 est 1974 et celle de T2 est 1991, la superficie proportionnelle à la superficie de chaque strate et n’est forestière en 1980 et la déforestation pour la période 1980- vraisemblablement pas optimale pour estimer les 1990 seront sous-estimés si la majorité de la déforestation a changements dans le taux de déforestation. eu lieu après 1980. Inversement, en considérant les mêmes La précision des estimations de l’étude par télédétection dates théoriques d’acquisition, si de grandes superficies ont pourrait être améliorée de deux principales façons: soit en été déboisées entre 1974 et 1980, le taux de déforestation renforçant l’efficacité de l’échantillonnage (en augmentant la entre 1980 et 1990 sera surestimé. (Les dates moyennes superficie de l’échantillon ou par une meilleure répartition d’acquisition pour T1 et T2 sont respectivement 1977 et des zones échantillonnées, en utilisant par exemple des unités 1989). Le phénomène ne s’applique pas seulement à la d’échantillonnage plus petites), soit en utilisant des déforestation mais à toutes les transitions d’une classe à une informations extérieures pour avoir un échantillon plus autre. Le même cas se présente pour la période 1990-2000 efficace ou un estimateur plus performant. Ci-dessous sont puisque la plupart des images T3 sont antérieures à 2000. indiquées certaines améliorations possibles. S’il y a des changements significatifs dans les deux • Les estimateurs pourraient être améliorés en utilisant dernières années environ, ils n’apparaîtront pas dans les des informations collatérales pour un plan séries d’informations ajustées aux dates de référence (1998 d’échantillonnage à deux phases (ou multi-phase). Cela est la date moyenne pour les images T3). pourrait être testé d’abord à petite échelle (pour une Dans de nombreux cas, lorsque les dates d’observation sous-région, par exemple) et avec des données déjà sont proches des années de référence, les deux méthodes disponibles. d’ajustement produisent les mêmes résultats. Cependant, • Les questions de précision et la taille des échantillons lorsque les deux matrices de changement observées sont très pourraient être réexaminées. Ajouter des échantillons différentes, les statistiques de l’état en 1990 et les matrices permettrait certainement d’améliorer la précision pour normalisées peuvent différer d’une méthode à l’autre. Cette certaines caractéristiques importantes. divergence s’explique par la propriété de prédiction de la • La stratification pourrait être révisée, notamment la méthode linéaire. Par analogie avec une interpolation répartition de l’échantillon. Si la modification de la ordinaire du premier et du second degré, on peut supposer stratification peut soulever des problèmes, la répartition que la méthode linéaire déterminera une différence moins peut en revanche être changée sans trop de prononcée (en valeur absolue) entre les deux taux de complications. déforestation consécutifs par rapport à la méthode constante. On peut aussi déduire cela intuitivement puisque Amélioration de la normalisation la méthode constante place toute la différence entre les deux Beaucoup de travail a été effectué dans l’étude par taux à la date T2, proche de 1990. télédétection de FRA2000 pour venir à bout des problèmes Les effets d’erreurs d’interprétation «aléatoires» inhérents à la normalisation des statistiques aux dates de modérées sur les matrices normalisées résultantes ont été référence. Cette procédure continuera à représenter un défi Etude des changements du couvert forestier dans les zones tropicales entre 1980 et 2000 305

pour l’étude par télédétection pour la prochaine évaluation Les principaux résultats de l’étude par télédétection sont des ressources forestières mondiales, si l’on entreprend une les suivants. analyse des changements à partir de quatre dates • Le changement net de la superficie forestière a été différentes. estimé à -8,6 millions d’hectares par an pour la période La fiabilité relative des résultats obtenus par toute 1990-2000. technique de normalisation, quelle qu’elle soit, est difficile à • Aucune différence significative dans la déforestation n’a évaluer puisque des changements réels et parfois été identifiée entre les deux périodes aux niveaux des spectaculaires peuvent avoir lieu à n’importe quel moment zones tropicales et des régions, bien que la diminution du entre les deux dates d’observation consécutives. Les taux de déboisement dans les années 90 pour la zone problèmes de fiabilité sont supposés plus graves lorsque les écologique des forêts tropicales humides décidues ait été dates d’observation s’écartent beaucoup des dates de significativement inférieure à celui de la période 1980-1990. référence. Il faudrait donc, de toute évidence, acquérir des • Le principal processus de déforestation est la conversion images à des dates aussi proches que possible des dates de directe des forêts à l’agriculture permanente. référence. • Les comparaisons avec les données nationales de FRA2000 révèlent une grande différence CONCLUSIONS statistiquement significative, dans les estimations du L’étude par télédétection a rempli ses objectifs en changement de la superficie forestière en Afrique pour fournissant des séries d’informations détaillées décrivant la la période 1990-2000. situation et l’évolution de la forêt tropicale à différents niveaux d’agrégation pour les périodes 1980-1990 et BIBLIOGRAPHIE 1990-2000. L’une des principales réalisations de l’étude a Czaplewski, R. 1994. Statistical evaluation of FRA 90 été la production de jeux de données comparables sur les Results. FAO. Rome. changements des forêts dans les zones tropicales couvrant FAO. 1996. Forest Resources Assessment 1990. Survey of deux décennies. tropical forest cover and study of change process. Etude En ce qui concerne la précision, les résultats sont FAO Forêts N° 130. Rome. comparables avec les conclusions de FRA1990, et FAO. 2001. FRA2000: Pan-tropical survey of forest cover correspondent aux niveaux attendus. Des améliorations changes 1980-2000. Document de travail de FRAN° 49. dans le plan d’échantillonnage pourraient accroître à Rome. l’avenir la précision des estimations du changement de la www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp. superficie forestière et la comparaison entre deux périodes. Raj, D. 1968. Sampling theory. New York, McGraw-Hill. Cartes mondiales 307

Chapitre 47 Cartes mondiales

RÉSUMÉ FRA2000 a dressé de nouvelles cartes des forêts et des zones écologiques du monde qui donnent une dimension spatiale aux statistiques sur la superficie dérivant d’inventaires menés dans différents pays et régions; elles fournissent un aperçu synoptique du couvert forestier mondial. La carte mondiale du zonage écologique est un outil essentiel d’agrégation des informations mondiales sur les forêts ou sur d’autres ressources naturelles, en fonction de leur caractère écologique. Combinées, ces cartes servent à analyser et décrire le couvert forestier mondial suivant les caractéristiques écologiques des forêts. La carte du couvert forestier a été préparée à l’aide d’images satellitaires à faible résolution. Dans les précédentes évaluations mondiales, on ne disposait ni des moyens ni de la technologie nécessaires pour produire une carte mondiale basée sur l’imagerie satellitaire. Cette carte technique, basée sur une technologie de pointe, remplace ainsi les simples illustrations des forêts du monde. La carte des zones écologiques, réalisée sur la base d’une classification mondiale normalisée, a été produite à l’aide de cartes nationales et régionales existantes de la végétation potentielle, de données sur le climat et de l’imagerie satellitaire. Une troisième carte des aires protégées a également été dressée et utilisée pour estimer la superficie forestière sous un statut officiel de protection dans le monde. Les données ont été collectées dans les différents pays. Chaque carte est élaborée à partir d’une base de données informatisée intégrée dans un Système d’information géographique (SIG), ce qui permet de combiner les cartes avec différentes données spatiales et statistiques et offre de nouvelles perspectives sur les forêts du monde. Les cartes et les bases de données informatisées peuvent être actualisées plus facilement que les cartes conventionnelles, et elles constituent ainsi un travail de base pour les futures évaluations. Des versions numériques de ces cartes sont disponibles pour les chercheurs et le grand public sur le site Web de FRA(www.fao.org/ forestry/fo/fra/index.jsp).

INTRODUCTION les chercheurs et le grand public sur le site Web de FRA, à Le FRA2000 a produit trois cartes mondiales: une carte des l’exception de la carte des aires protégées qui est gérée forêts, une carte des zones écologiques et une carte des aires exclusivement par le Centre mondial de surveillance continue protégées. Chaque carte est générée à partir d’une base de de la conservation de la nature du PNUE (PNUE-WCMC). données informatisée gérée dans un Système d’information La FAO a travaillé avec plusieurs partenaires à la mise géographique (SIG). Ce système permet d’intégrer les au point des différentes cartes, y compris le Centre de cartes avec des données spatiales et statistiques provenant données EROS (EDC), Etats-Unis; le PNUE-WCMC, de différentes sources afin d’établir des statistiques au Royaume-Uni; l’Institut international pour l’analyse des niveau mondial, régional et de la zone écologique, offrant systèmes appliqués (IIASA), Autriche; le Laboratoire par-là de nouvelles perspectives sur les forêts du monde. Les d’écologie terrestre (LET) de Toulouse, France; le Centre cartes et les bases de données informatisées sont plus faciles des sciences tropicales, Costa Rica; l’Université autonome à mettre à jour que les cartes conventionnelles et constituent du Mexique (UNAM); le Service canadien des forêts (SCF); une référence pour les futures évaluations. le Service forestier du Département de l’agriculture des La carte des forêts du monde montre l’étendue et la Etats-Unis (USDA); l’Université de Damas, République localisation des principales formations forestières existantes arabe syrienne; l’Institut des applications de la télédétection dans le monde (figure 47-1). La carte écologique peut être (IRSA), Chine; l’Académie chinoise des sciences; et le associée à d’autres cartes ou données pour quantifier ou Bureau australien des sciences rurales (BRS). L’EDC a géré décrire les forêts suivant leurs caractéristiques écologiques intégralement le traitement des images pour la carte des (figure 47-2). La carte des aires protégées donne forêts et la mosaïque mondiale pour la carte du zonage l’emplacement, l’étendue et le type d’aire protégée pour écologique. Le PNUE-WCMC a dressé la carte des aires tous les pays du monde. protégées. La FAO a organisé et coordonné le travail, réalisé Les cartes des forêts et des zones écologiques sont le contrôle final de la qualité et vérifié le raccordement des utilisables jusqu’à une échelle de 1:40 000 000 bien que l’on limites entre toutes les cartes. D’autres partenaires ont puisse obtenir des agrandissements jusqu’à 1:10 000 000. fourni une aide précieuse pour la conception technique et le Des versions numériques de ces cartes sont disponibles pour contenu thématique des cartes. 308 FRA 2000 - Rapport principal

Figure 47-1. Carte mondiale du couvert forestier Cartes mondiales 309

Figure 47-2. Carte mondiale des zones écologiques 310 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 47-1. Légende, définitions et types représentatifs du couvert végétal de la carte mondiale du couvert forestier de FRA 2000 Classe de FRA 2000 Définition de la FAO Couvert végétal représentatif

Forêt fermée Terres avec un couvert arboré supérieur à 40 pour cent Forêt tropicale/subtropicale humide dont les arbres atteignent une hauteur supérieure à 5 m. Elles Forêt tempérée mixte feuillue comprennent les forêts naturelles et les plantations forestières. Plantation de conifères subtropicale/tempérée Forêt boréale de conifères

Forêt ouverte ou fragmentée Terres avec un couvert arboré de 10 à 40 pour Forêt boréale/taïga ouverte du nord cent, 40 pour cent, avec des arbres de hauteur formée de résineux ou mixte supérieure à 5 m (forêt ouverte), ou mosaïques de forêts et de terres non boisées (forêt fragmentée). Terres boisées d’Afrique australe Elles comprennent les forêts naturelles et les plantations forestières. Forêt tropicale fragmentée/dégradée

Autres terres boisées Terres avec un couvert arboré de 5 à 10 pour cent et dont Formations arbustives fermées méditerranéennes les arbres atteignent une hauteur supérieure à 5 m, ou un couvert d’arbustes ou d’arbrisseaux de plus de Savanes boisées tropicales 10 pour cent et de hauteur inférieure à 5 m.

Autres couverts Toutes les autres terres, y compris les prairies, les Prairies, terres agricoles, zones humides non ligneuses, terres agricoles, les terres dénudées, les zones urbaines. déserts, zones urbaines

Eaux Eaux continentales. Eaux continentales

La réalisation de ces trois cartes mondiales a représenté support visuel pour indiquer l’emplacement et l’étendue des pour FRA2000 un défi technique important. Chacune a été forêts présentes dans le monde, en fonction de la produite en utilisant les meilleures informations disponibles à terminologie de la FAO. cette fin. La carte du couvert forestier a été effectuée à l’aide Une tâche particulièrement difficile et onéreuse, liée à la de l’imagerie satellitaire à faible résolution, la carte production de cartes à partir de données satellitaires, écologique à partir de cartes nationales et régionales de la notamment l’imagerie du Radiomètre avancé à très haute végétation potentielle et de données climatiques, et la carte résolution (AVHRR), est l’assemblage d’une grande des aires protégées a été réalisée avec des cartes quantité de données pour produire un seul jeu de données indépendantes et d’informations ponctuelles fournies par les dépourvu de nuages. Parce que les nuages masquent les pays. forêts, ainsi que les autres types de couverts, il a fallu les Les cartes mondiales offrent un aperçu synoptique de la éliminer avant de dresser la carte. C’est pourquoi la carte des situation des forêts, des zones écologiques et des aires forêts a exploité, dans une large mesure, la base de données protégées de la planète. Elles ont été utilisées conjointement mondiale sur les caractéristiques du couvert végétal (Global avec les données statistiques des rapports de FRA2000 sur Land Cover Characteristics Database, GLCCD) produite la superficie forestière par zone écologique, la superficie par l’EDC. Cette base de données s’est avérée inestimable forestière sous protection, les aires protégées au sein des pour la cartographie, car de nombreux problèmes liés à la zones écologiques, et d’autres paramètres. couverture nuageuse et aux anomalies de réflectance, avaient été résolus par un prétraitement et l’utilisation d’une CARTE DU COUVERT FORESTIER image multidate ne contenant que les meilleures données. Il a fallu trois ans pour compléter la carte des forêts de Néanmoins, l’absence d’une imagerie de bonne qualité a FRA2000 et montrer la localisation et la répartition des empêché la cartographie de plusieurs îles du Pacifique. Les forêts suivant les critères de classification de l’évaluation. données sources pour la carte des forêts proviennent de la La cohérence générale au niveau mondial a été série de données de 1995-1996, notamment l’imagerie la considérée comme un objectif important pour toutes les plus récente disponible dans les archives de la GLCCD. Elle cartes. Pour cartographier le couvert forestier, cela ne consiste en cinq bandes AVHRR calibrées et une bande de pouvait être obtenu qu’en utilisant une source unique de l’indice de végétation à différence normalisée (NDVI) (Zhu données, comme l’imagerie satellitaire, et en appliquant les et Waller 2001). mêmes critères de classification pour toutes les zones. Le Bien que la correspondance entre les systèmes de système de classification utilisé pour cette carte a été créé en classification de la GLCCD et de FRAsoit jugée acceptable utilisant les mêmes critères que ceux employés par la FAO dans l’ensemble, il a été difficile de recodifier toutes les pour l’évaluation mondiale basée sur des statistiques classes de la GLCCD en classes utilisées par FRA2000. C’est nationales, et pour son programme d’échantillonnage basé ainsi qu’en Amérique du Sud, 34 des 167 classes d’origine sur la télédétection à haute résolution (tableau 47-1). Par ont dû être traitées ultérieurement pour établir la carte de la conséquent, la carte mondiale a pu être intégrée dans FAO (Zhu et al. 1999). En conséquence, l’EDC a adopté une l’analyse générale de FRAet utilisée conjointement avec méthodologie basée sur un modèle de mélange avec un d’autres séries de données. La carte sert aussi de simple étalonnage des valeurs NDVI et de la bande visible en Cartes mondiales 311

fonction de la valeur des pixels sur la bande infrarouge. Les CARTES DU ZONAGE ÉCOLOGIQUE variations régionales du couvert forestier et de la réflectance La stratégie de base du zonage écologique de FRAa tenu associée ont nécessité une stratification des traitements par compte à la fois des besoins thématiques que des exigences divisions géographiques et l’ajustement des modèles en techniques de la carte, ainsi que des nombreuses contraintes fonction de leurs conditions respectives (Zhu et Waller 2001). opérationnelles inhérentes à sa mise au point. Etant donnée Une première version de la carte des forêts a été réalisée la notion d’écosystèmes, les besoins étaient tels que les en 1999, l’EDC, la FAO et le PNUE-WCMC ont travaillé en zones ou les classes ont dû être définies et cartographiées collaboration pour sa validation et le contrôle de la qualité. suivant une approche holistique. C’est-à-dire que les Le PNUE-WCMC a identifié, à partir de ses importantes composantes biotiques et abiotiques des écosystèmes ont été archives cartographiques, les zones qui nécessitaient un prises en compte dans le système de zonage. Au-delà du traitement supplémentaire, et la FAO a envoyé des copies de contenu thématique et du zonage, les aspects pratiques liés à la version préliminaire à ses experts et à dans ses bureaux la production de cartes numériques, comme la disponibilité, régionaux dans le monde entier pour recueillir leurs l’actualisation, l’échelle des données et la fiabilité relative commentaires. Ces informations ont servi, au cours de la des données ont été considérés (Simons 2001). dernière année, à affiner la carte avant son évaluation. La FAO a entrepris deux études préliminaires pour Evaluer la précision de la carte a été une étape importante identifier les alternatives et les contraintes liées à dans ce processus cartographique puisque la carte finale l’établissement d’une carte des zones écologiques mondiales allait être utilisée pour des travaux techniques, adaptée aux besoins de FRA2000 (Preto 1998; Zhu 1997). conjointement avec d’autres jeux de données. L’EDC s’est Les résultats de ces études, l’expérience acquise dans la servi d’une série existante de points de validation issue du préparation de la carte du zonage écologique tropical pour Programme international géosphère-biosphère (PIGB) et FRA1990, et les recommandations des autres partenaires des données complètes sur le couvert végétal fournies par les consultés lors de la démarche, ont montré que la FAO ne gouvernements des Etats-Unis et de la Chine (Zhu et Waller pouvait pas actualiser entièrement la carte mondiale du 2001). La FAO a entrepris aussi une évaluation de la carte en zonage écologique d’ici à 2000 en raison de la grande quantité utilisant 117 scènes Landsat TM (Thematic Mapper) d’informations scientifiques, de ressources interprétées pour les zones tropicales. Ces évaluations ont organisationnelles et financières et du temps nécessaires à une montré que la précision moyenne de la carte pour toutes les telle réalisation. La FAO a donc cherché à identifier un classes de forêts était d’environ 80 pour cent. Les forêts système existant utilisable ou adaptable aux besoins du fermées sont cartographiées avec une précision supérieure à programme. Un atelier sur l’élaboration de la carte des zones la moyenne, alors que la délimitation des forêts ouvertes et écologiques mondiales tenu à Cambridge, Royaume-Uni, en fragmentées apparaissent moins fiables. La cartographie de juillet 1999, auquel ont participé des experts de 15 pays, a la classe des autres terres boisées est moins précise que celle permis la mise en place du cadre de la méthodologie. des trois classes précédentes. En raison de l’ampleur de la tâche à accomplir à l’échelle La carte du couvert forestier mondial a donné une mondiale, il fallait choisir un système de classification qui dimension spatiale aux statistiques sur la superficie et aux répondent aux besoins thématiques de la FAO, soit facile à résultats d’inventaire pour les pays et les régions. Dans les établir avec les ressources disponibles, et irréprochable vis-à-vis évaluations précédentes, on ne disposait, ni des moyens, ni des différents utilisateurs du monde entier. Les systèmes de la technologie nécessaires pour produire une carte existants ont tous été créés à des fins spécifiques en fonction de mondiale à partir de l’imagerie satellitaire. Dans FRA2000, différents critères environnementaux. Le macroclimat les représentations traditionnelles et manuelles des forêts du (température et précipitations) est utilisé par la plupart (Preto monde ont donc été remplacées par une carte techniquement 1998; WCMC 1992). Le macroclimat étant bien corrélé avec correcte fondée sur une technologie de pointe. la végétation potentielle d’un lieu donné, il a été considéré Ades fins d’illustration, la carte a été reproduite dans la comme une base logique également pour le zonage de FRA. projection Robinson. Cependant, il est possible de convertir Cependant, une carte climatique représentant des la carte (ou des portions de la carte) en d’autres systèmes de paramètres aussi importants que la température et les projections suivant les besoins, puisqu’elle est conçue dans précipitations n’est pas nécessairement une carte un format SIG. écologique, si ses limites ne coïncident pas avec des limites Les estimations de la superficie forestière ne sont pas biologiques importantes. De même, les cartes du relief dérivées de la carte. Cependant, elle a servi de support (dérivées de données numériques d’altitude) ne sont pas spatial pour l’intégration des statistiques nationales qui ont nécessairement des cartes écologiques si l’on n’a pas montré ensuite été utilisées conjointement avec les cartes du zonage la covariation des types de relief avec d’autres composantes écologique et des aires protégées pour estimer la proportion de l’écosystème, comme la végétation (Bailey 1998). de forêts sous protection et dans les différentes zones En ce concerne le choix des paramètres climatiques à écologiques. utiliser dans la carte de FRA2000, un certain nombre de 312 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 47-2. Ventilation des zones écologiques utilisées dans FRA 2000 ZE Niveau 1 Ð Domaine ZE Niveau 2 – Zone écologique mondiale Nom Critères Nom Code Critères (équivalant aux groupes (évoquant la végétation (approximativement équivalents aux types climatiques de climatiques de Köppen-Trewartha) zonale dominante a) Köppen–Trewartha, associés à la physionomie de la végétation, et à une zone orographique de chaque domaine)

Tropical Tous les mois sans gel: Forêt tropicale ombrophile TAr Humide: 0-3 mois de sécheresseb, pendant l’hiver dans les zones marines au-dessus de 18¡C Forêt tropicale humide décidue Tawa Humide/sec: 3-5 mois de sécheresse, pendant l’hiver Forêt tropicale sèche Tawb Sec/ humide: 5-8 mois de sécheresse, pendant l’hiver Formations tropicales arbustives TBSh Semi-aride: évaporation > précipitations Désert tropical TBWh Aride: 12 mois de sécheresse Systèmes montagneux tropicaux TM Approximativement > 1 000 m d’altitude (variations locales) Subtropical Huit mois ou plus au-dessus Forêt subtropicale humide SCf Humide: sans saison sèche de 10¡C Forêt subtropicale sèche SCs Sécheresse saisonnière: pluies hivernales, étés secs Steppe subtropicale SBSh Semi-aride: évaporation > précipitations Désert subtropical SBWh Aride: 12 mois de sécheresse Systèmes montagneux subtropicaux SM Approximativement > 800-1000 m d’altitude Tempéré De quatre à huit mois Forêt tempérée océanique TeDo Climat océanique: plus de 0° pendant le mois le plus froid au-dessus de 10¡C Forêt tempérée continentale TeDc Climat continental: moins de 0¡ pendant le mois le plus froid Steppe tempérée TeBSk Semi-aride: évaporation > précipitations Désert tempéré TeBWk Aride: 12 mois de sécheresse Systèmes montagneux tempérés TM Approximativement > 800 m d’altitude Boréal Jusqu’à trois mois Forêt boréale de conifères Ba Physionomie de la végétation: prédominance de forêts au-dessus de10¡C denses de résineux Toundra boréale boisée Bb Physionomie de la végétation: prédominance de formations boisées et de forêts clairsemées Systèmes montagneux boréaux BM Approximativement > 600 m d’altitude Polaire Tous les mois Polaire P Semblable aux critères cités pour le domaine au-dessous de10¡C a Végétation zonale: résultant de variations des conditions environnementales, c’est-à-dire climatiques, dans la direction nord-sud. b Un mois sec est défini comme un mois où les précipitations totales exprimées en millimètres sont égales ou inférieures au double de la température moyenne en degrés centigrades.

systèmes mondiaux a été étudié (Köppen 1931; Trewartha altitudinale et les basses terres. Finalement, le troisième 1968; Thornthwaite 1933; Holdridge 1947). Le système de niveau n’a pas été utilisé. Köppen modifié par Trewartha a été retenu comme étant le Au niveau 1, niveau le plus général équivalent aux plus adapté, car le nombre de classes correspondait le mieux groupes climatiques du modèle Köppen-Trewartha, cinq aux besoins de FRA2000. En outre, bien que Köppen- domaines sont définis en fonction de la température: Trewartha se fonde sur le climat, il existe une bonne tropical, subtropical, tempéré, boréal et polaire. corrélation, démontrée, entre ses sous-zones ou types Au deuxième niveau, 20 classes ou zones écologiques sont climatiques et les types de végétation climacique et les sols différenciées, indiquant de grandes zones à végétation qu’ils contiennent (Bailey 1996) 56. relativement homogène, comme la forêt tropicale ombrophile, En collaboration avec l’EDC et le PNUE-WCMC, la la forêt tropicale sèche et la forêt boréale de résineux. Les FAO a donc mis au point un prototype de système de zonage noms des zones écologiques mondiales traduisent la pour FRA2000 basé sur le modèle Köppen-Trewartha. Le végétation zonale dominante. Les végétations typiquement zonage a été réalisé de manière hiérarchique en utilisant les azonales, comme les mangroves, les landes et les marécages, groupes climatiques et les types climatiques de Köppen- ne sont pas classées, ni cartographiées séparément. Trewartha comme niveaux 1 et 2, respectivement, des zones Le niveau 2 est le niveau de référence ou de travail de la écologiques de la FAO (tableau 47-2). Un troisième niveau a carte des zones écologiques mondiales. Ces zones ont été également été testé pendant le projet pilote, représentant la délimitées à l’aide des données macroclimatiques et des différentiation à l’intérieur des deux premiers niveaux en cartes existantes de la végétation climacique ou potentielle. fonction de la configuration du relief – en faisant la L’utilisation des cartes de la végétation a permis d’obtenir distinction entre les montagnes avec une zonation une délimitation plus précise des zones écologiques. Si l’on avait considéré uniquement les cartes climatiques généralisées, les zones de la carte finale n’auraient peut-être 56 C’est, dans une large mesure, parce que Köppen a établi ses classes climatiques à partir d’observations sur la répartition des types de végétation pas coïncidé parfaitement avec les limites d’unités de naturelle dans les différents continents (Köppen 1931). végétation homogènes. Cartes mondiales 313

Dans chaque domaine (niveau 1), une zone de systèmes logiciel SIG Arc/Info de l’ESRI. Il convenait donc de réaliser montagneux est définie au niveau 2. Ces systèmes le reste du travail en utilisant Arc/Info, ou un format contiennent normalement une variété de types de végétation importable sous Arc/info. Après vérification que les zones et comprennent des forêts, des arbustes alpins, des écologiques originales (représentées sous la forme de formations herbeuses et des rochers nus. Le cadre mondial polygones) étaient correctes sur la carte numérique, la actuel ne peut tenir compte de la grande diversité des couverture a été éditée et les attributs correspondant aux habitats montagneux d’altitude dont la taille est souvent niveaux 1 et 2 des zones écologiques de la FAO y ont été réduite. Le domaine polaire n’est pas davantage subdivisé, ajoutés. car il est dépourvu d’arbres, et ne contient qu’une végétation Deux problèmes se sont présentés lors de l’assemblage arbustive ou herbacée disséminée, présente localement. Ici, des polygones le long des frontières nationales et régionales. le deuxième niveau est équivalent au premier. L’un a été le manque d’homogénéité dans la reclassification Le principe de base de délimitation des zones suivant les zones écologiques mondiales des polygones entre écologiques mondiales implique l’agrégation ou des cartes adjacentes. Ce problème a pu se résoudre l’adaptation au cadre mondial des cartes écologiques ou de facilement en remontant aux cartes originales, en vérifiant la la végétation potentielle régionales. Les différentes étapes correspondance avec les classes mondiales, et en apportant sont les suivantes: les modifications nécessaires. L’autre problème était le • identification des types climatiques de e Köppen- manque d’alignement entre les limites des polygones des Trewartha et des zones montagneuses présents dans une deux cartes adjacentes. Pour le résoudre, la FAO a édité région pour se rapprocher de la classe de zone écologique manuellement la couverture et changé l’emplacement des du niveau 2 du système de la FAO; limites, ce qui a imposé parfois une vérification à l’aide de • établissement d’une correspondance entre les types données et de cartes auxiliaires, telles que des compositions régionaux/nationaux de végétation potentielle et les de bandes spectrales AVHRR de l’Administration océanique zones écologiques mondiales; et atmosphérique nationale (NOAA) des Etats-Unis, des • définition finale et délimitation des zones écologiques données concernant les classes de couvert au sol à l’échelle mondiales en utilisant les cartes et les données sources continentale (la base de données mondiale du couvert végétal consultées pendant les deux premières étapes; de la United States Geological Survey, par exemple) et les • assemblage des cartes adjacentes; données d’un modèle numérique de terrain (MNT). • validation. En fonction de la classification et des directives décrites Pour assurer une utilisation optimale des connaissances ci-dessus, la carte mondiale a été dressée suivant une et des informations régionales, des cartes approche région par région. Des études de cas sur régionales/nationales existantes de la végétation, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud ont fourni des biogéographique, écologique et climatique ont été utilisées expériences et des directives intéressantes pour la pour produire la carte des zones écologiques mondiales. cartographie des zones écologiques mondiales dans d’autres Pour certains pays, comme les Etats-Unis, la classification régions. Au cours des travaux réalisés au niveau régional, des s’est appuyée sur le système climatique de Köppen- experts ont participé activement ou ont été consultés. L’EDC Trewartha et l’adaptation au schéma de la FAO a été a été chargée de produire les cartes des zones écologiques immédiate. Dans d’autres cas, une étude plus approfondie pour les régions tempérées et boréales et, conjointement avec des critères cartographiques, comme la physionomie, la la FAO, elle a élaboré la carte et la base de données phénologie, la floristique et la dynamique des types de mondiales, alors que le LET de Toulouse a produit les cartes végétation, a été nécessaire pour établir la correspondance. des zones écologiques pour les régions tropicales, L’un des avantages de l’utilisation de cartes notamment pour l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie. La nationales/régionales existantes est qu’elles peuvent FAO a donné des orientations techniques et conceptuelles constituer la base d’un zonage écologique régional plus générales. Après la réunion de Cambridge en juillet 1999, il a détaillé ou fournir des informations utilisables au-delà de fallu un an pour produire la première version de la carte FRA2000 (voir tableau 47-3). mondiale. Cette dernière a été révisée au cours d’une réunion Les cartes nationales/régionales de la végétation ont à Salt Lake City, Utah, Etats-Unis (5-7 juillet 2000), et la également permis d’harmoniser les limites des zones carte et la base de données finales ont été complétées en écologiques qui traversent les pays ou les régions. Les octobre 2000. experts qui ont participé à l’atelier de Cambridge ont Après la production des cartes régionales des zones contribué activement à la définition des zones écologiques écologiques mondiales, la carte mondiale a été établie par de leurs régions respectives ainsi qu’à l’assemblage des mosaïquage des unités régionales. L’assemblage des cartes a cartes des régions géographiques contiguës. été délicat, notamment pour les vastes régions comme La carte des zones écofloristiques de FRA1990 et l’Europe et l’Asie où de nombreuses unités avec des limites plusieurs cartes régionales ont été produites à l’aide du communes ont dû être assemblées. Les limites des zones 314 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 47-3. Cartes-sources utilisées pour délimiter les zones écologiques mondiales de la FAO

Région Nom de la carte Echelle Projection Informations thématiques/critères de classification Canada et Mexique Régions écologiques 1:10 millions Lambert Système de classification globale basé sur le climat, les d’Amérique du Nord (CCE 1997) azimutale sols, l’orographie, la végétation et l’utilisation des terres. équivalente Système hiérarchique: 15 régions écologiques au au niveau 1 et 52 régions au niveau 2. Etats-Unis Ecorégions des Etats-Unis 1:7.5 millions Lambert Classification basée sur le système climatique de Köppen: (Bailey 1995) azimutale grands domaines correspondant à des groupes climatiques, équivalente subdivisés en divisions correspondant approximativement à des types climatiques. Amérique centrale Cartes nationales des zones de vie Différentes X Les zones de vie de Holdrige sont définies à l’aide des de Holdridge, transformées en une échelles paramètres suivants: (bio)température, précipitations carte régionale de base (Bolanos Carte de base: et évapotranspiration. et Watson 1991; De la Cruz 1976; 1:1.5 million Hartshorn 1984; Holdridge 1962; Holdridge et Tosi 1971; Tosi 1970; Tosi et Hartshorn 1978) Amérique du Sud, Cartes des zones 1:5 millions Lat-Lon 28 groupes de zones écofloristiques sont définis en fonction Afrique, Asie tropicale écofloristiques (LET 2000) du climat, de la physionomie de la végétation et de la physiographie (altitude). Ces zones identifient les unités écologiques les plus détaillées, en fonction de critères supplémentaires relatifs à la flore et à l’emplacement géographique. Proche-Orient Carte de la végétation de la zone 1:5 millions X Répartition des formations végétales potentielles en fonction méditerranéenne (UNESCO/FAO 1970) du climat. Les différentes formations se distinguent principalement par leur physionomie. Europe Carte générale de la végétation 1:10 millions Conique Répartition des communautés végétales naturelles naturelle de l’Europe (Bohn et al. 2000) Equidistante potentielles correspondant aux conditions climatiques et édaphiques actuelles. Au niveau le plus général, 19 formations végétales sont définies dont 14 zonales et 4 azonales. Ex-URSS Carte de la végétation de 1:4 millions Azimutale Répartition des grandes formations végétales liées au climat, l’URSS (Isachenko et al. 1990) équivalente à l’altitude et aussi à l’utilisation des terres. 133 classes de de Lambert végétation sont réunies en 13 catégories de végétation. Chine Répartition géographique des X X L’objectif principal est d’identifier et de cartographier la principales forêts de Chine végétation forestière de Chine. Classification hiérarchique (Zhu 1992) basée sur le climat et la répartition des types de forêts et des espèces arborées. 27 divisions forestières sont cartographiées. Australie Régionalisation provisoire du territoirede 1:15 millions Albers Les principales caractéristiques définissant les régions l’Australie (Thackway et Cresswell 1995) (équivalente) biogéographiques sont: le climat, la lithologie/géologie, le relief, la végétation, la flore et la faune et l’utilisation des sols. Au total 80 régions IBRA ont été cartographiées. Caraïbes, Mongolie, Ecorégions terrestres du monde X Lat-Lon Les écorégions sont définies par des caractéristiques écologiques Péninsule coréenne, (WWF 2000) communes, le climat et les communautés animales et Japon, Nouvelle- et végétales. L’objectif principal est la conservation Zélande, Iles du de la biodiversité. Pacifique

écologiques des parties adjacentes de l’Europe et de l’ex- régionales qui souvent traversent des écosystèmes naturels. URSS concordaient relativement bien, et seuls quelques Ceci est très important aujourd’hui, car il est de plus en plus ajustements ont été nécessaires. Le même principe a été évident que de nombreux problèmes environnementaux ne appliqué aux limites des zones écologiques entre l’Europe et sont pas propres à un pays. L’analyse du changement le Proche-Orient. Davantage d’efforts ont été nécessaires climatique mondial et des ressources forestières, par pour faire coïncider les différentes zones entre l’Asie exemple, ainsi que les perturbations qui affectent les tropicale, la Chine et l’ex-URSS; le travail a été rendu plus couloirs biologiques régionaux, exigent des informations compliqué par la présence de grands systèmes montagneux dans un contexte géographique plus large. Grâce à la sur les zones frontières. Après avoir surmonté les problèmes cartographie des zones écologiques, des données d’assemblage de cartes, les unités régionales ont été importantes ont pu être obtenues sur les caractéristiques des enregistrées sur un fond de carte mondiale de référence, le ressources forestières, données pouvant servir à identifier et Digital chart of the world d’ESRI, 1ère édition, décembre résoudre des questions intéressant de nombreux pays, des 1994 (échelle de base: 1:1 000 000). La carte des zones régions entières, voire l’ensemble de la planète. Pour les écologiques mondiales, ainsi que les autres cartes mondiales besoins du rapport de FRA2000, la carte du couvert produites par FRA2000, sont présentées sur le site Web des forestier a été superposée avec celle du zonage écologique forêts de la FAO (www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp) pour obtenir des statistiques sur la superficie forestière par dans la rubrique «Cartes mondiales». zones écologiques (tableau 47-4). La carte des zones écologiques mondiales permet de regrouper les informations sur les ressources forestières par CARTE DES AIRES PROTÉGÉES zone écologique. Par conséquent, il maintenant possible Le PNUE-WCMC a joué le rôle de coordinateur dans la d’établir des rapports en fonction des caractéristiques préparation des cartes des aires protégées et a été naturelles de la végétation, plutôt qu’en fonction des limites entièrement responsable de la compilation de l’information. Cartes mondiales 315

Tableau 47-4. Répartition des forêts par zones écologiques, 2000. Zone écologique Total forêt Afrique Asie Océanie Europe Amérique du Nord et centrale Amérique du Sud %%%%% % % Forêt tropicale ombrophile 28 24 17 - - 1 58 Forêt tropicale humide décidue 11 40 14 6 - 9 31 Forêt tropicale sèche 5 39 23 - - 6 33 Système tropical montagneux 4 11 29 - - 30 30 Total forêts tropicales 47 28 18 1 - 5 47 Forêt subtropicale humide 4 52 8 - 34 6 Forêt subtropicale sèche 1 16 11 22 30 6 14 Système subtropical montagneux 3 1 47 - 13 38 1 Total forêts subtropicales 9 2 42 7 7 37 5 Forêt tempérée océanique 1 - - 33 33 9 25 Forêt tempérée continentale 7 - 13 - 40 46 - Système tempéré montagneux 3 - 26 5 40 29 - Total forêts tempérées 11 - 17 4 39 39 2 Forêt boréale de conifères 19 - 2 - 74 24 - Toundra boréale boisée 3 - - - 19 81 - Système boréal montagneux 11 - 1 - 63 36 - Total forêts boréales 33 - 2 - 65 34 - Total forêts 100 17 14 5 27 14 23

Cet organisme gère une base de données sur les aires CONCLUSIONS protégées mondiales et a travaillé en collaboration avec la La carte mondiale des forêts est un support visuel servant à FAO pour actualiser cette information à l’intention de indiquer l’emplacement et l’étendue des principales FRA2000 au titre d’une lettre d’accord officielle. superficies forestières du monde (bien que les statistiques Une ébauche de carte des aires protégées pour chaque nationales de la FAO soient dérivées d’autres méthodes). En pays a été distribuée à plus de 200 pays en 1997 et 1998. Les outre, la carte peut être superposée à d’autres, comme à la cartes décrivaient l’emplacement et les limites des aires carte des aires protégées pour montrer les zones de forêts protégées enregistrées auparavant. Elles étaient protégées, ou à la carte des zones écologiques mondiales accompagnées d’un formulaire d’enquête pour faciliter la pour indiquer la répartition des forêts par zone écologique. collecte des informations. Environ 25 pour cent des pays ont Cette carte, qui a été produite à l’aide de techniques de répondu au questionnaire et fourni de nouvelles données au traitement d’image avancées et de l’imagerie satellitaire, est PNUE-WCMC. Après vérification, le PNUE-WCMC a la première de ce genre utilisée pour une évaluation numérisé les données et les a saisies dans un Système mondiale. d’information géographique. Quelques activités de suivi La carte de zones écologiques mondiales permet de avec les pays – qui n’ont donné que de rares informations regrouper des informations mondiales sur les forêts et les supplémentaires – ont été entreprises jusqu’à la fin du mois autres ressources naturelles suivant leurs caractéristiques de mai 1999, lorsque le processus cartographique a pris fin écologiques. C’est le seul outil mondial de ce genre car elle a officiellement (PNUE-WCMC 2000). été élaborée et révisée par une équipe d’experts à travers un Les informations introduites dans la base de données ont processus international. Elle a de plus été dressée à partir de été classées en fonction de deux catégories résultant de données techniques provenant de tous les pays du monde, l’agrégation des six catégories de l’UICN (catégories Ia à sous un format numérique, corrigée géométriquement et II et III à VI) et numérisées sous forme de points ou de enregistrée sur une base géographique. Cette carte constitue polygones. Les données descriptives comprenaient la un outil essentiel pour tous ceux qui entreprennent des définition de l’UICN et différentes métadonnées nécessaire études mondiales utilisant des paramètres écologiques. Cela pour comprendre l’origine et l’actualité de l’information. est particulièrement important car l’utilisation du zonage La carte des aires protégées contient la dernière et la écologique mondial devrait s’accroître à mesure meilleure compilation globale de l’information spatiale des qu’augmente le besoin d’informations relatives aux aires protégées du monde. La base de données compte plus de changements climatiques (Protocole de Kyoto), à la 43 000 polygones et 38 000 points représentant plus de désertification et à la conservation de la diversité 55 000 aires protégées nationales et internationales biologique. Elle pourra aussi servir aussi aux futures (tableau 47-5). Le PNUE-WCMC continuera à mettre à jour évaluations mondiales périodiques de la FAO. les informations dans le cadre de son programme. La carte des aires protégées montre l’emplacement et la La carte des aires protégées a été utilisée par FRA2000 répartition des aires protégées dans le monde conformément pour estimer l’état de la protection des forêts dans le monde. aux données du PNUE-WCMC. Combinée aux données 316 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 47-5. Données internationales et nationales sur les aires protégées Région Polygones Points National International Total National International Total Afrique 1 926 293 2 219 2 088 74 2 162 Asie 3 907 288 4 195 2 384 107 2 491 Europe 2 1468 1 587 23 055 19 478 1 915 21 393 Amérique du Nord et centrale 10 119 352 10 471 4 722 92 4 814 Océanie 816 427 1 243 2 739 53 2 792 Amérique du Sud 2 436 158 2 594 1 413 48 1 461 Antarctique 028 28 Autre 25 12 37 3 156 517 3 673 Total 40 697 3 117 43 814 36 008 2 806 38 814

statistiques et spatiales sur les forêts, cette carte peut être Hartshorn, G. 1984. Ecological life zones of Belize. Echelle utilisée pour estimer l’étendue des forêts actuellement sous 1:1 400 000. In Belize country environmental profile: a protection. Le PNUE-WCMC envisage d’actualiser la carte field study. San Jose, Costa Rica, Trejos Hnos. Suc. régulièrement. Des exemples illustrés d’aires protégées sont Holdridge, L.R. 1947. Determination of world plant accessibles sur le site Web de la FAO. formations from simple climatic data. Science, 105: 367- Grâce à FRA2000, les efforts qui seront accomplis à 368. l’avenir pour cartographier le couvert forestier mondial, les Holdridge, L.R. 1962. Mapa ecológico de Honduras. zones écologiques et les aires protégées ont désormais une Echelle 1:1 000 000. Organisation des Etats américains. base de référence solide pour continuer. Parce que Holdridge, L.R. et Tosi, J.A. 1971. Mapa ecológico de la l’information est numérisée et corrigée géométriquement República de Nicaragua. Echelle 1:500 000. suivant une base géographique, de nouvelles données Isachenko, T.I., Karamysheva, Z.V., Ladygina, G.M. et peuvent être facilement incorporées à celles existantes. Les Safronova, I.N. 1990. Map of vegetation of the USSR. cartes du couvert forestier et des zones écologiques sont Echelle 1:4 millions. Moscou, Institute of Geography, accessibles pour les utilisateurs du monde entier à titre RAS. (en russe) gratuit sur Internet. La FAO espère que les nouvelles Köppen. 1931. Grundrisse der Klimakunde. Berlin, Walter informations disponibles serviront à d’autres projets sur le de Gruyter Co. changement mondial et à des travaux scientifiques. LET. 2000. Ecofloristic zones and global ecological zoning of Africa, South America and tropical Asia. BIBLIOGRAPHIE Preparé pour la FAO-FRA2000 par M.F. Bellan. Bailey, R.G. 1989. Explanatory supplement to ecoregions Toulouse, France. of the continents. Environmental Conservation, 16(4). PNUE-WCMC. 2000. Global FRA 2000 final report. Bailey, R.G. 1995. Description of ecoregions of United Royaume-Uni (inédit). States. USDAForest Service Publication N° 1391, Preto, G. 1998. A proposal for the preparation of the global Washington, DC. eco-floristic map for FRA 2000. Rome, FAO (inédit). Bailey, R.G. 1996. Ecosystem geography. New York, Simons, H. 2001. Global ecological zones mapping. Springer Verlag. Document de travail de FRAN° 56. Rome, FAO. Bailey, R.G. 1998. Ecoregion map of North America. Thackway, R. et Cresswell, I.D. (éds). 1995. An interim USDAForest Service Publication N° 1548, Washington, biogeographic regionalisation for Australia: a DC. framework for setting priorities in the National Reserves Bohn, U., Gollub, G. et Hettwer, C. 2000. General map of system cooperative program. Version 4.0. Canberra, the natural vegetation of Europe. Echelle 1:10 millions. Australie, Australian Nature Conservation Agency. Bonn, Allemagne, Federal Agency for Nature Thornthwaite, C.W. 1933. The climates of Earth. Conservation. Geographic Review, 23. Bolanos, R. et Watson, V. 1991. Mapa ecológico de Costa Tosi, J.A. 1970. Mapa ecológico de Panamá. Echelle Rica. Echelle 1:200 000. San Jose, Costa Rica, Tropical 1:500 000. Proyecto de Inventario y Demostraciones Science Center. Forestales. Panama/PNUD/FAO. Commission de Coopération Environnementale (CCE). Tosi, J.A. et Hartshorn, G.S. 1978. Mapa ecológico de El 1997. Ecological regions of North America. Montreal, Salvador: sistema de zonas de vida del Dr. L. R. Canada. Holdridge. Echelle 1:300 000. Ministerio de Agricultura De la Cruz, R. 1976. Mapa de zonas de vida de Guatemala. y Ganadería de El Salvador/Centro Agronómico Tropical Echelle 1:500 000. Instituto Nacional Forestal de Investigación y Enseñanza, Subprograma de Suelos (INAFOR), Ministerio de Agricultura, Guatemala. Análogos de Centro América. Cartes mondiales 317

Trewartha, G.T. 1968. An introduction to weather and Zhu, Z. 1997. Develop a new global ecological zone map for climate. New York, McGraw-Hill. GFRA 2000. Rome, FAO. UNESCO/FAO. 1970. Vegetation map of the Zhu, Z. et Waller, E. 2001. Global forest cover mapping for Mediterranean zone. Notes explicatives. Arid Zone the United Nations Food and Agriculture Organization Research Series N° 30. Forest Resources Assessment 2000 Program. Rapport de WCMC. 1992. Global biodiversity: status of the earth’s projet pour FAO. Sioux Falls, South Dakota, Etats-Unis, living resources. Londres, Chapman & Hall. WWF. 2000. EROS Data Center. Terrestrial ecoregions of the world. Washington, DC. Zhu, Z., Waller, D., Davis, R. et Lorenzini, M. 1999. Global Zhu, Z. 1992. Geographic distribution of China’s main forest cover map. Rapport de projet intérimaire. Document forests. Nanjing, Chine, Nanjing Forestry University. de travail de FRAN° 19. Rome, FAO Développement d’un système d’information sur les forêts 319

Chapitre 48 Développement d’un système d’information sur les forêts

RÉSUMÉ Le présent chapitre décrit le développement d’un système électronique d’information sur les forêts (FORIS: Forest Information System), qui a été réalisé dans le cadre de FRA2000. Ce chapitre analyse les concepts et les principes, les aspects technologiques fondamentaux et les perspectives de développement futur. Il décrit aussi les procédures suivies pour générer les informations nationales pour FRA2000 avec l’aide des fonctionnalités de ce système.

INTRODUCTION générales, à savoir «Ressources», «Aménagement» et La création d’un système d’information sur les forêts, «Produits et commerce» (tableau 48-1). Sous ces rubriques, électronique et basé sur le Web a été une composante FRA2000 a introduit et développé un certain nombre de importante de FRA2000. En 1998, le Département des thèmes, dont la géographie, le couvert forestier, le volume et forêts de la FAO s’est engagé à améliorer la communication la biomasse, les plantations forestières, les arbres hors forêt, des informations sur les ressources forestières mondiales, et l’aménagement des forêts, les aires protégées, les le moment a coïncidé avec les besoins de FRA2000 prélèvements et les produits forestiers non ligneux, suivant d’organiser, de produire et de diffuser de grandes quantités approximativement les études thématiques présentées dans d’informations sur les forêts et les ressources forestières. la première partie du présent rapport. Chacun de ces thèmes Les efforts conjugués de l’équipe de FRAet d’un groupe de est divisé ultérieurement en plusieurs pages Web dans les travail départemental visant à développer le site Web du profils des pays. Département des forêts se sont avérés fructueux et ont La structure standard des profils des pays (c’est-à-dire la conduit au développement d’un système intégré, appelé composition des thèmes et des pages) fait constamment FORIS (Forestry Information System). La responsabilité du l’objet d’amélioration et d’extension. Elle se présente sous système n’incombe désormais plus au programme forme d’une table des matières dynamique qui présente les FRA2000: il est maintenu et développé par l’ensemble du différents thèmes couverts par le profil (figure 48-3) et Département des forêts. Le principal interface utilisateurs indique les sections du profil disponibles pour un pays de FORIS est le site Web du Département des forêts de la donné et dans la langue sélectionnée. FAO (FAO 2001a, figure 48-1). Pour satisfaire à un grand nombre de besoins de DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME PENDANT FRA 2000 communication, l’information contenue dans FORIS est organisée suivant différents critères: pays, thème, espèce, La nécessité d’un système d’information complet qui puisse appuyer le travail de FRA2000 était incontestable. Plusieurs publication et entité organisationnelle. L’architecture du milliers de documents de base ont été consultés par un grand système permet la présentation de toutes les informations nombre de fonctionnaires de la FAO et d’associés dans le dans les cinq langues officielles de la FAO (arabe, chinois, anglais, français et espagnol). Le système est intégré avec les données et les systèmes de la FAO pour, par exemple, présenter correctement les noms des pays dans toutes les langues ou utiliser les superficies des terres émergées officielles, afin de se conformer aux normes de l’Organisation et de réduire les besoins de maintenance des données standardisées. Le présent chapitre porte sur les informations par pays, cet aspect étant un des sujets principaux de FRA2000. En parcourant le site Web sur les forêts par pays de la FAO (FAO 2001b, figure 48-2), les utilisateurs trouveront des profils destinés à donner une présentation complète du secteur forestier dans chaque pays. Ces profils ont une structure standard et couvrent un certain nombre de thèmes Figure 48-1. Page d’accueil du site de la FAO sur les forêts liés à la forêt, groupés actuellement sous trois rubriques donnant accès au contenu de FORIS 320 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 48-1. Catégories et thèmes traités actuellement dans répondre aux besoins de FRA2000 concernant les pays les profils forestiers des pays de la FAO industrialisés, l’Evaluation des ressources forestières des Catégorie Thèmes zones tempérées et boréales 2000 (TBFRA). Ce Ressources Géographie développement s’est avéré nécessaire car le processus Couvert forestier Plantations d’évaluation progressait plus rapidement pour ces pays, et le Arbres hors forêt rapport contribuant à l’évaluation mondiale a été publié Volume et biomasse avant que le système FORIS soit finalisé et puisse appuyer Incendies ce travail. La base de données TBFRA2000 est disponible Gestion Législation sur CD-ROM (CEE-ONU 2001), mais les données ne sont Politiques pas encore présentées sur le Web. Certaines données Aménagement des forêts Aires protégées nationales concernant la superficie forestière ayant été Services forestiers ajustées après la publication de TBFRA2000, des Produits et commerce Produits ligneux industriels divergences sont observables entre les deux bases de Commerce des produits industriels données. Pour les futures évaluations, il est prévu que la Prélèvements CEE-ONU/FAO de Genève maintiendra les données Produits forestiers non ligneux directement dans FORIS pour garantir la conformité. Informations supplémentaires Contacts Les évaluations mondiales précédentes avaient déjà Institutions Photographies identifié le besoin de développer un système d’information, Publications et FRA1990 avait élaboré un prédécesseur à FORIS appelé Système d’information sur les ressources forestières (FAO 1995). La technologie de l’information étant alors moins avancée et les besoins des utilisateurs peut-être moins prononcés, ce système d’information était plus destiné à un traitement interne des données qu’à leur diffusion à grande échelle auprès des différents utilisateurs. Il ne permettait pas à de multiples utilisateurs de saisir des données simultanément. De toute évidence, certains outils, en particulier le Web, n’étaient pas accessibles pour les évaluations antérieures, et les perspectives d’offrir au grand public un accès aux données étaient plutôt faibles. Certains aspects de la gestion de l’information n’ont cependant pas changé, notamment le besoin de documenter les données de Figure 48-2. Navigation dans les profils des pays de la FAO, base utilisées et les étapes du traitement pour obtenir les www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp résultats définitifs. Dans de nombreux cas, FRA2000 a rencontré des difficultés pour retrouver les informations à la monde entier. Les données ont été extraites des références base des estimations des évaluations antérieures. En dépit bibliographiques pour être ensuite traitées suivant des des progrès réalisés pour mettre à la disposition du public les étapes d’analyse nécessitant une documentation minutieuse. données et les informations, un objectif important et En addition aux données sous forme de tableaux, d’autres souhaitable du présent système d’information reste de bien types d’informations, comme des textes, des cartes et des documenter le travail en vue des prochaines évaluations listes de références, ont été élaborés pour chaque pays. Un mondiales. grand nombre de textes a été traduit. Pour saisir et maintenir Depuis sa mise en place, dans la deuxième moitié de ces données, il a fallu développer des fonctionnalités qui 1998, le processus de développement du système a permettent à plusieurs utilisateurs d’entrer des données largement accompagné la progression du travail de simultanément. Des fonctions administratives ont été créées FRA2000 dans ce qui peut être désigné comme un pour gérer la propriété et les privilèges de révision des développement d’application interactif où les besoins des données. Enfin, la volonté d’assurer aux utilisateurs la utilisateurs sont identifiés et hiérarchisés en fonction des transparence et la disponibilité totales, et d’initier un objectifs généraux de FRA2000. Les premiers modules du processus continu d’amélioration de l’information sur les système comprenaient des fonctions permettant la saisie des ressources forestières du monde au-delà de FRA2000 a références et des données de base; les modules suivants imposé le développement d’un système d’information facilitaient la reclassification des données nationales suivant ambitieux (FAO 1999b). les systèmes de classification mondiaux et la production des Il convient de noter que la CEE-ONU/FAO de Genève a estimations de la superficie forestière au niveau national aux mis au point une base de données indépendante pour années de référence du rapport. Après le développement des Développement d’un système d’information sur les forêts 321

signifie que le contenu intégral de la page, notamment la table des matières, est tiré de tableaux de la base de données et non de fichiers statiques de format html. Une présentation dynamique apporte quelques avantages majeurs. Par exemple, elle permet de mettre en place des fonctions de maintenance efficaces pour tous les types de contenu, d’utiliser les mêmes données d’origine pour différentes présentations, réduisant ainsi le risque de désynchronisation, et de remanier les présentations en changeant la structure virtuelle plutôt que d’avoir à remplacer un grand nombre de fichiers statiques. Sur le long terme, l’avantage le plus significatif d’un système dynamique bien structuré pourrait être l’élargissement de son contenu: de nouveaux thèmes ou de nouveaux sites Web peuvent, par exemple, être intégrés avec relativement peu Figure 48-3. Exemple d’un profil forestier de pays d’efforts. de la FAO: page du résumé pour l’Angola fonctions servant au traitement des données, des fonctions Propriété des données et partenariats pour conserver des textes en plusieurs langues ont été L’un des principes les plus importants de FORIS est la créées. Pendant la deuxième moitié de 1999, le décentralisation de la propriété des données de base sur la développement d’une application Web dynamique a été forêt et la foresterie. De toute évidence, l’expertise en initié. En janvier 2000, l’application Web de FRA2000 a été foresterie et/ou les connaissances locales reposent sur le rattachée à l’application Web du Département des forêts large éventail de personnel et de partenaires de la FAO, en suivant l’approche actuelle des profils forestiers des pays, fonction du sujet et de la localisation géographique. Du lancée au début de 2000. point de vue organisationnel, ces personnes (on notera que L’étape suivante a consisté à rendre accessible des le propriétaire des données doit toujours être une seule fonctions d’édition à partir des navigateurs Web afin de personne) doivent aussi avoir des responsabilités répartir davantage la maintenance des informations. Au techniques, en tant que points focaux pour un thème cours de l’année passée, la performance globale du système particulier ou une région donnée. Il semble que la meilleure a été renforcée et un certain nombre de fonctions ont été façon de gérer une grande quantité d’informations relatives ajoutées. Depuis janvier 2001, la responsabilité globale de aux forêts, pour tous les pays, est de permettre au système FORIS n’appartient plus à l’équipe FRA: le système est actuel de distribuer les responsabilités des différents sujets devenu officiellement un système départemental. Les traités, et de fournir des outils aux responsables respectifs objectifs actuels comprennent: (et à ceux à qui ces responsables délèguent le travail • fournir des fonctions pour la maintenance directe des pratique) pour maintenir leur part d’information. Pour statistiques à partir des navigateurs Web, et ainsi chaque page des profils des pays, le responsable des préparer la décentralisation des responsabilités de données identifié est indiqué en bas de page, et les lecteurs maintenance des données de base en les déléguant aux peuvent lui apporter directement leurs commentaires et fonctionnaires du siège, aux unités des bureaux réactions (figure 48-4). régionaux ou directement aux pays membres; Etant donné qu’un nombre potentiellement élevé de • élargir le champ d’action de FORIS à des domaines propriétaires de données maintiendront leurs informations autres que les profils des pays, par exemple à d’autres dans différentes parties du monde, la solution actuelle est de thèmes ou à des services d’information nationaux gérés maintenir l’information à partir de navigateurs Web par les pays. standard (Internet Explorer ou Netscape Navigator, par Al’heure actuelle, les profils des pays présents sur le exemple). Avec des fonctions d’ouverture de session et Web représentent plus de 20 000 pages Web publiées, qui d’édition fournies sur les pages Web, aucune installation couvrent plus de 200 pays et sont disponibles en quatre supplémentaire n’est nécessaire sur l’ordinateur de langues. Les pages des pays sont consultées par des l’utilisateur (figure 48-5). Cette approche permet de limiter utilisateurs hors de la FAO avec une fréquence d’environ les coûts de maintenance du logiciel et de déléguer les 1 000 pages par jour. tâches de maintenance à tous ceux disposant d’une connexion avec Internet et d’une configuration CONCEPTS informatique standard. FORIS fournit un accès dynamique aux données sur la forêt Bien que la responsabilité et le mandat de maintenir un par pays aux utilisateurs d’Internet. Un accès dynamique ensemble des données forestières mondiales de référence 322 FRA 2000 - Rapport principal

Figure 48-4. Exemple de note de bas de page qui apparaît dans toutes les pages des profils des pays de FORIS; elle indique la personne propriétaire des données et fournit un lien permettant de lui adresser des commentaires

relève du Département des forêts de la FAO, il existe des procédures de l’Organisation – est indispensable pour une jeux de données apparentés et pertinents pour lesquels il mise en œuvre rentable et réussie. En ce qui concerne le peut être plus efficace d’établir un partenariat pour le matériel informatique, la base de données et les serveurs partage des données, plutôt que d’acquérir des copies de Web de l’Organisation doivent être utilisés. Pour ce qui est données et de devoir faire face à une duplication des efforts du logiciel, toutes les données sont contenues dans la base pour les mettre à jour. La technologie de l’information de données Oracle de la FAO. Le moteur servant à générer actuelle et l’Internet facilitent de tels accords de partenariat. des pages Web dynamiques est basé sur les technologies Deux types de partenariats peuvent être identifiés: Java et Java Server Page (jsp), reconnues comme des • Certains jeux de données partagées sont maintenus à standards. Les données de l’Organisation, comme les noms l’intérieur de FORIS, c’est-à-dire que la structure de officiels des pays et des territoires, sont chargées et l’information et les privilèges de modifications sont gérés intégrées directement. En se conformant à ces standards, par les mêmes fonctions que les données internes. Il peut FORIS bénéficie des procédures générales de sécurité, y s’agir d’une solution adaptée pour les partenaires qui ont compris les sauvegardes, et devient également rentable à des capacités limitées pour créer leur propre système long terme. d’information et/ou pour investir dans des plates-formes d’information sécurisées, comme par exemple les Rassemblement des informations sur les pays services forestiers des pays en développement. et production d'estimations • D’autres jeux de données partagées sont gérés en dehors Cette section explique comment les informations sur la de FORIS, mais signalés dans la table des matières des superficie forestière d’un pays donné ont été rassemblées profils de pays et accessibles depuis la présentation des dans FRA2000, sur la base de rapports existants et pays par des liaisons actives. Cette solution est adaptée disponibles, et en utilisant les fonctionnalités de FORIS. lorsque les partenaires ont déjà mis en place un système d’information et les procédures de maintenance. Parmi les exemples figurent la présentation actuelle des textes juridiques, gérée par le Bureau juridique de la FAO, et le développement en cours d’un lien direct avec les données du PNUE-WCMC sur les aires protégées.

Mise en œuvre du système Il ressort de ce qui précède que le concept du «système» dépasse la simple utilisation de l’ordinateur et du logiciel. Il inclut aussi les différents processus de production de l’information qui, à leur tour, engendre la création de structures organisationnelles, incluant la délégation officielle des doits d’usage. Il est évident que le propriétaire du système – dans le cas de la FAO il s’agit du Département des forêts – doit investir judicieusement dans le développement du système et de son contenu en tenant Figure 48-5. Exemple d’une page permettant la saisie de données dans FORIS à partir d’un navigateur Web compte des activités générales et du rôle du département. standard; le texte choisi (extrait de la page de résumé sur La conformité aux normes de la FAO – concernant le l’Autriche) peut être modifié directement par l’utilisateur matériel informatique, les logiciels, les données et les connecté, dans ce cas la CEE-ONU à Genève. Développement d’un système d’information sur les forêts 323

FRA2000 concerne 213 pays et zones. Ces unités sont rejetés en faveur des sources primaires, par exemple; toutes identifiées comme des entités géographiques certains documents ont été exclus parce que la officielles par la FAO, qui tient compte de considérations méthodologie utilisée ne permettait pas de produire des d’ordre politique et pratique. Plusieurs unités ne sont pas, données fiables. Les analyses effectuées, y compris les sur le plan constitutionnel, des pays indépendants mais leur commentaires, ont été saisies dans FORIS. Au total, plus de éloignement du territoire continental du pays justifie une 1 500 documents ont été examinés en considérant les présentation indépendante. Par souci de simplicité, le mot estimations de superficie forestière pour les pays en «pays» fait référence aux 213 unités concernées par le développement. Les titres des documents analysés figurent rapport, et incluent donc des régions qui ne sont pas dans les pages Web des profils des pays de FORIS. considérées officiellement comme des pays. Le regroupement des informations des différents pays a Etape 3. La plupart des pays ont appliqué leur propre suivi et appliqué les recommandations de la Consultation classification des forêts, adaptée aux conditions et d’experts de la FAO sur les méthodologies de FRA2000, utilisations locales mais qui correspond rarement aux tenue en mars 2000 (FAO 2000). Les trois principes les plus classifications mondiales utilisées dans FRA2000. Un des importants de cette approche sont les suivants: objectifs de FRAétait de pouvoir retrouver l’origine des • traçabilité – permettre de remonter des estimations de la estimations de l’évaluation. Les classes et les définitions FAO jusqu’aux documents originaux; employées par les pays ont donc été introduites dans FORIS • transparence – publier et mettre à disposition les détails à partir des documents originaux. Les classifications de chaque étape du traitement des données, y compris nationales sont disponibles sur les pages Web des profils des les données de base; pays de FORIS. • continuité – donner la possibilité d’actualiser en continu les estimations à mesure que de nouvelles informations Etape 4. L’étape suivante a consisté à saisir les données de deviennent disponibles. base telles qu’elles étaient présentées dans le document Le processus principal de rassemblement des original pour chaque classe nationale. Lorsque les données informations des pays prévoit une interaction avec les pays, concernaient des unités sous-nationales, le nom de ces comme décrit au chapitre 45. Cette section décrit le unités et les données correspondantes ont aussi été processus secondaire pour produire des estimations et des incorporés. Ces données figurent dans les pages Web des résultats (figure 48-6). Chaque étape de ce sous-processus profils des pays de FORIS. En incluant les données relatives est assistée par des fonctions de FORIS. Anoter que seules aux unités sous-nationales, une meilleure résolution spatiale les estimations pour les pays en développement suivent de pour les informations nationales de nombreux pays a été près ces étapes. Les pays industrialisés ont préparé eux- obtenue, alors que les tableaux mondiaux ne donnent que les mêmes leurs estimations, et la FAO n’a donc pas documenté totaux nationaux. toutes les étapes. Etape 5. Pour fournir des résultats comparables entre les Etape 1. Suite à une demande aux pays, des exemplaires des pays, les classifications nationales ont dû être adaptées au documents originaux contenant des données primaires schéma de classification mondiale mis au point au cours des issues d’inventaires ou d’enquêtes ont été recueillis. Au dernières décennies pour les évaluations mondiales. Pour cours de cette étape, aucune distinction n’a été faite quant à l’établissement des rapports de FRA2000, les données la qualité et la pertinence de ces données primaires, le but nationales ont été reclassées en classes mondiales étant d’inclure tous les inventaires connus pouvant être d’utilisation des terres. Les définitions de ces classes sont utilisés pour les estimations nationales. Dans plusieurs cas, données dans l’annexe 2. Dans la plupart des cas, la des inventaires partiels ont été enregistrés, ceux-ci reclassification a simplement consisté à un transfert vers fournissant les meilleures données disponibles et les une classe mondiale correspondante, mais parfois les données partielles pouvant être combinées en estimations définitions nationales recouvraient plusieurs classes nationales plus tard au cours du processus. Les citations des mondiales et il a fallu répartir les données à l’intérieur de références ont aussi été entrées dans FORIS. deux ou plus classes mondiales. Les reclassifications effectuées pour FRA2000 figurent Etape 2. Les documents collectés ont été examinés en tenant dans les pages Web des profils des pays de FORIS. compte du thème considéré – les estimations de la superficie forestière du pays, dans ce cas précis. Au cours de cette Etape 6. En utilisant les données nationales de base étape, la qualité de l’information contenue dans chaque redéfinies en classes mondiales, des estimations de la document a été évaluée et une décision a été prise pour superficie des pays («états») ont été effectuées. Ces états ont savoir si le document pouvait être pris en compte ou non. été obtenus pour toutes les années de référence nécessaires Les documents contenant des données secondaires ont été pour estimer le changement (voir l’étape 7). Pour certains 324 FRA 2000 - Rapport principal

Processus principal

Demande d’informations Production des estimations Validation/discussion aux pays et des résultats avec les pays (en partie par les pays)

Sous-processus pour la production des estimations et des résultats

Archivage Estimation de l'état Collecte des Archivage Reclassification Examen des des classes et des données Calcul de l'état en 2000 et des documents les définitions en classes documents de base mondiales changements entre originaux nationales 1990 et 2000 1 23 4 5 67

Résultats: Liste de Documents originaux Classification Données Tableau de Statistiques nationales Résultats pour l’année références sélectionnés nationale nationales reclassification suivant les classes 2000 de l'état et (figurant sur les (page Web) de base (page Web) mondiales à l'année des changements pages Web) (page Web) de référence (page Web) (page Web)

Figure 48-6. Processus principal pour assembler les informations des pays et sous-processus pour la production des estimations et des résultats

pays, un seul état a pu être calculé car les informations Dans la mesure du possible, la superficie des terres produites par l’inventaire ne concernaient qu’une seule date. émergées (c’est à dire la superficie totale moins la L’état le plus récent et le plus fiable pour chaque pays est superficie les masses d’eaux intérieures) a été présenté dans les pages Web des profils des pays de FORIS directement extraite de FAOSTAT, alors que pour et dans les tableaux mondiaux de FRA2000 (annexe 3, certains pays les nouveaux jeux de données forestières tableau 5). Un état a les caractéristiques suivantes: paraissaient plus fiables et ont par conséquent été • C’est un ensemble de statistiques qui utilise le schéma utilisés. de classification mondiale représentant exactement la superficie des terres émergées du pays, c’est-à-dire que Etape 7. La dernière étape a consisté à extrapoler les états toutes les zones ont été recensées et aucune n’a été observés des années de référence jusqu’à l’année 2000 et à comptée deux fois. Calculer un état peut être une estimer dans le même processus le changement de la opération simple (lorsque les données d’une référence superficie entre 1990 et 2000. Etant donné que la qualité et couvrent l’ensemble du pays) ou complexe (lorsque la disponibilité de l’information variaient largement entre plusieurs références fournissent des données provenant les pays, une seule analyse a été effectuée pour chaque pays. de diverses parties du pays et nécessitent d’être L’état de la superficie en 2000 et son changement entre 1990 combinées). et 2000 ont été estimés pour la superficie forestière totale, • Il se rapporte à une année de référence, qui est la c’est-à-dire en incluant les forêts naturelles fermées, les moyenne pondérée par la superficie des années où ont forêts naturelles ouvertes et les plantations forestières. Le été recueillies les données. Pour une étude par modèle standard prévoyait l’utilisation des deux états les télédétection, c’est l’année moyenne des dates plus récents et l’extrapolation linéaire de la superficie d’acquisition des images. Pour les inventaires de terrain, jusqu’à l’an 2000. La pente de la ligne représentait alors le c’est l’année moyenne de la collecte des données sur le taux de changement entre 1990 et 2000. Cette méthode a terrain. donné de bons résultats lorsque deux états comparables, • Dans les états, la superficie totale d’un pays est égale à la avec des années de référence qui concordaient superficie enregistrée par FAOSTAT, qui est la approximativement avec les années 90, étaient disponibles superficie totale officielle notifiée à la FAO par les (figure 48-7). organismes d’inventaires nationaux. Les inventaires Dans certains cas, lorsque plus de deux états existaient, forestiers indiquant souvent une superficie totale une régression a été appliquée pour déterminer le taux de légèrement différente, pour diverses raisons, les changement de la superficie. La régression a été jugée plus statistiques ont dû être calibrées pour coïncider avec les adaptée dans les cas où il était difficile de choisir deux états superficies totales notifiées officiellement par les pays. pour estimer le changement. Développement d’un système d’information sur les forêts 325

Lorsqu’on ne disposait que d’un état fiable de la Superficie Période considérée dans superficie, le changement a été estimé à partir en Millions le rapport de FRA 2000 d’informations auxiliaires comme des avis d’experts, des d’ha 33 données d’inventaire partiel qui pouvaient être étudiées au cours du temps, et les résultats des sites échantillons de 32 l’étude par télédétection de FRA2000 localisés dans le pays 31 considéré. Tous les états de la superficie pour 2000 et leur 30 changement entre 1990 et 2000 figurent dans les pages Web

des profils des pays de FORIS, ainsi que dans les tableaux 1970 1980 1990 2000 mondiaux de FRA2000 (annexe 3, tableau 4). La page Web Année sur les pays contient aussi une note expliquant comment a été réalisée l’extrapolation pour chaque pays. Figure 48-7. Exemple (Mozambique) d’extrapolation de la superficie forestière à l’année 2000 sur la base de deux états de la superficie avec comme années de référence 1972 et 1991 CONCLUSION Des étapes importantes ont été accomplies pour mettre en la mobilisation des ressources; l’engagement à maintenir les place un Système d’information sur les forêts avec l’aide de jeux de données mondiaux sur le long terme; et soutenir les FRA2000, grâce à l’appui extrabudgétaire au projet. Le efforts pour rechercher des synergies avec d’autres actions, système a été entièrement intégré dans le site Web du tant au sein de la FAO qu’à l’extérieur, afin de réduire les Département des forêts et il continue à être développé au coûts et de partager les connaissances. niveau départemental. La mise en place de ce système est étroitement liée aux BIBLIOGRAPHIE ambitions générales établies dans le Cadre stratégique pour CEE-ONU. 2001. TBFRA 2000 database. Disque compact la FAO (FAO 1999a), notamment la stratégie E qui concerne distribué par la Section Bois de la Division du commerce, la gestion des connaissances, y compris les systèmes CEE-ONU, Genève. d’information intégrés et les évaluations. Les efforts réalisés FAO. 1995. Evaluation des ressources forestières 1990. reflètent aussi les stratégies générales du Département des Etude FAO Forêts N° 124. Rome. forêts de la FAO (FAO 2000). FAO. 1999a. Le cadre stratégique pour la FAO 2000-2015. Les fonctions développées au sein de FORIS ont apporté Rome. un appui essentiel pour rassembler les informations des pays www.fao.org/docrep/x3551f/x3551f00.htm et produire des estimations pour FRA2000, et pour FAO. 1999b. Forest Resources Information System – présenter les résultats sur le site Web concepts and status report. Document de travail de FRA www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp. N° 7. Rome. Le développement et l’extension futurs de FORIS FAO. 2000a. Le plan stratégique forestier de la FAO. Rome. devront inclure un grand nombre de possibilités et de défis www.fao.org/FORESTRY/FO/STRATEGY/vision-f.stm pour la gestion et la diffusion des connaissances sur la forêt. FAO. 2000b. Proceedings of the FAO Expert Consultation to Ces possibilités sont, par exemple, augmenter le nombre de Review FRA 2000 Methodology for Regional and Global partenariats pour gérer l’information – notamment avec les Forest Change Assessment. Document de travail de FRA pays membres, mais aussi avec d’autres initiatives N° 42. Rome. www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp internationales comme le Système d’information sur les FAO. 2001a. Page d'accueil du Département des forêts de forêts tropicales (SIFT); apporter plus de soutien aux la FAO. processus internationaux comme le Forum des Nations www.fao.org/forestry. Unies sur les forêts (FNUF) et améliorer la diffusion des FAO. 2001b. Page de navigation des profils des pays de la FAO. connaissances vers le grand public. Parmi les défis figurent www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp Conclusions 329

Chapitre 49 Conclusions

FRA2000 est la dernière des évaluations mondiales des naturelles existantes en 1990 avait disparu en 2000. Pour forêts que la FAO a réalisées à des intervalles d’environ tous les zones tropicales, la perte de forêts naturelles s’élève à les dix ans depuis 1948. Cette évaluation s’est améliorée par 7,8 pour cent. rapport aux évaluations précédentes de diverses façons. Ces pertes ne sont pas dues entièrement à la Tout d’abord, l’évaluation couvre davantage de pays et de déforestation, car 1,5 million d’hectares ont été remplacés paramètres, et a utilisé pour la première fois une définition par des plantations forestières. La déforestation globale était unique mondiale de la forêt. L’année moyenne des donc de 14,6 millions d’hectares par an dans les années 90 inventaires nationaux dont dérivent les informations (tableau 49-1), soit 3,6 pour cent sur toute la période entre utilisées dans l’évaluation est plus proche de l’année de 1990 et 2000. l’établissement des rapports mondiaux, comparé aux La superficie totale des plantations forestières a évaluations antérieures. Davantage d’appuis que par le augmenté de 3,1 millions d’hectares par an en moyenne passé ont été apportés aux pays pour renforcer les capacités pendant les années 90, dont 1,5 million d’hectares pris sur la nationales, et de nouvelles technologies, comme la forêt naturelle et 1,6 million d’hectare de boisement sur des télédétection, ont été largement employées. La fiabilité des terres auparavant non forestières. résultats est de ce fait certainement plus grande. Néanmoins, L’extension des forêts naturelles, principalement dans de nombreuses lacunes existent encore dans l’information, les zones auparavant agricoles, s’est effectuée avec un taux et il faudra encore améliorer la fiabilité des évaluations de 3,6 millions d’hectare par an à l’échelle mondiale, dont futures – voir l’examen du processus et les 1 million d’hectares par an dans les zones tropicales. Au recommandations (chapitres 50 et 51). niveau mondial, les forêts naturelles et les plantations Dans FRA2000, une définition uniforme de la forêt – forestières ont augmenté, ensemble, de 5,2 millions couvert arboré supérieur à 10 pour cent – a été utilisée pour d’hectares par an. Le changement net de la superficie toutes les régions du monde 57. Cette homogénéisation forestière est calculé comme suit: -14,6 + 5,2 = -9,4 millions rendra plus fiables les comparaisons entre les prochaines d’hectares par an (tableau 49-1). La réduction nette de la évaluations. Pour la présente évaluation, il a cependant été superficie forestière s’élève à 2,4 pour cent pour l’ensemble nécessaire de réviser les estimations de la superficie des des années 90. forêts tempérées et boréales faites en 1990 en utilisant la Bien que les taux de changement mondial estimés pour définition et la méthodologie adoptées en 2000, car les les années 80 et 90 ne soient pas directement comparables, estimations de 1990 reposaient sur une définition de la forêt en raison des nouvelles définitions et méthodologies considérant une limite inférieure du couvert arboré de adoptées ainsi que de l’actualisation des données 20 pour cent. Des détails sont donnés dans un document de d’inventaire, il est estimé que la perte nette de forêts (à travail de FRAà paraître. savoir, la différence entre la perte de forêts due à la La superficie forestière mondiale totale en 2000 est déforestation et le gain obtenu grâce au boisement et à estimée à environ 3,9 milliards d’hectares, dont 95 pour cent l’extension naturelle des forêts) est inférieure pour les de forêts naturelles et 5 pour cent de plantations forestières. années 90 à celle des années 80. L’une des principales Environ 47 pour cent des forêts du monde se situent dans raisons de ce phénomène est que les forêts naturelles la zone tropicale, 9 pour cent dans la zone subtropicale, secondaires se sont davantage étendues ces dernières 11 pour cent dans la zone tempérée et 33 pour cent dans la années. Cette extension pourrait être sous-estimée car elle zone boréale. n’est pas toujours mentionnée dans les rapports nationaux et Les forêts naturelles du monde continuent à disparaître n’est prise en compte que par un nombre relativement limité ou à être converties à d’autres utilisations des terres à un de pays. Le processus général semble être un retour de la taux très élevé. Pendant les années 90, la perte totale des forêt sur des zones agricoles abandonnées (même si la forêts naturelles existantes a été de 16,1 millions d’hectares déforestation reste un problème grave dans les forêts par an, dont 15,2 millions dans les tropiques (tableau 49-1). tropicales; voir ci-dessous). Cela signifie que 4,2 pour cent de la superficie des forêts Une implication de cette tendance est que les produits et les services fournis par les forêts pourraient provenir à l’avenir des forêts secondaires, ce qui permettra peut être de 57 Les définitions complètes de la forêt et des autres paramètres évalués dans FRA2000 sont données dans les chapitres concernés. réduire la pression sur les forêts primaires. En outre, 330 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 49-1. Changements de la superficie forestière entre 1990 et 2000 dans les zones tropicales et non tropicales (millions d’ha/an) Domaine Forêts naturelles Plantations forestières Total forêts Pertes Gains Changement Gains Changement Changement net net net Déforestation Transformation Pertes Extension Transformation des Boisement (conversion à d’autres en plantations totales naturelle forêts naturelles utilisations des terres) forestières (reboisement) Tropical -14,2 -1 -15,2 +1 -14,2 +1 +0,9 +1,9 -12,3 Non tropical -0,4 -0,5 -0,9 +2,6 +1,7 +0,5 +0,7 +1,2 +2,9 Monde -14,6 -1,5 -16,1 +3,6 -12,5 +1,5 +1,6 +3,1 -9,4

l’impact biologique des pertes de formations forestières expliquer une grande partie de la variation des taux de primaires pourrait s’atténuer au cours du temps, à mesure changement de la superficie forestière entre les pays. que les forêts secondaires se développent en une variété plus Des études intersectorielles plus poussées sont donc grande de systèmes. nécessaires pour connaître les processus d’utilisation des terres et leur évolution. Les études pourraient porter sur les PERTES DE FORÊT NATURELLE droits d’usages des terres forestières sous différentes La perte de forêt naturelle est restée à peu près inchangée par conditions et sur les effets de différents niveaux rapport aux évaluations précédentes (une légère réduction a d’investissements de capitaux et des subventions pour été observée mais pourrait ne pas être significative car l’agriculture. comprise dans la marge d’erreur de l’estimation). Les processus de perte de forêt naturelle ont été étudiés dans VOLUME DE BOIS ET BIOMASSE LIGNEUSE l’étude par télédétection de FRA2000 (chapitre 46). Cet Le volume de bois, défini comme le volume de bois brut sur inventaire a mis en évidence différents processus entre les pied sur écorce à l’exclusion des branches, a été considéré régions tropicales qui sont généralement le reflet des dans FRA2000 comme indicateur de la capacité des forêts à systèmes d’utilisation des terres et des politiques répondre à la demande en produits ligneux. Le volume total d’occupation du sol. En Amérique latine, la conversion de bois en 2000 est estimé à 386 milliards de mètres cubes, directe des forêts sur de grandes superficies prédomine. Les soit environ 2 pour cent de plus qu’en 1990, puisque les conversions directes prévalent également en Afrique mais sur accroissements de volume dans les forêts tempérées et de plus petites superficies. En Asie, la superficie des boréales compensent les pertes dans les régions tropicales. conversions graduelles (intensification de l’agriculture La biomasse ligneuse aérienne, définie comme les itinérante) est égale aux conversions directes des forêts à parties ligneuses au-dessus du sol des arbres, des arbustes et d’autres utilisations des terres. Au niveau mondial, les des arbrisseaux, vivants ou non, est considérée comme un conversions directes sont les plus importantes et représentent indicateur du carbone stocké et de la contribution des forêts environ les trois quarts de la superficie forestière convertie. à la stabilité du climat. Cette biomasse est estimée à La déforestation tropicale est donc, dans une large mesure, le 422 milliards de tonnes (poids sec), dont 27 pour cent se résultat de conversions rapides, planifiées ou à grande situent au Brésil. Ce chiffre est d’environ 1,5 pour cent échelle, à d’autres utilisations des terres, en particulier inférieur à celui de 1990 en raison de la perte de forêts l’agriculture. Les politiques visant à maîtriser la déforestation tropicales à forte teneur en biomasse. pourraient donc être plus efficaces si elles s’intéressaient aux Les informations sur le volume et la biomasse sont causes et aux mécanismes de la conversion directe et limitées, notamment pour les forêts tropicales. Le besoin de permanente des forêts à d’autres utilisations des terres. mesures fiables et comparables de ces deux paramètres, et L’influence de la pression démographique sur en particulier de leur évolution dans le temps, continuera de l’évolution du couvert forestier a été soulignée dans s’accroître. Des estimations à l’échelle nationale et FRA1990, en partie car l’évaluation utilisait un modèle basé régionale du volume de bois, non seulement des forêts sur la population pour estimer la déforestation. Dans naturelles mais aussi, et de plus en plus, des plantations FRA2000, ce modèle a été abandonné en faveur de la forestières et des arbres hors forêt, sont nécessaires pour transparence, et pour sauvegarder l’intégrité et la l’étude des tendances, la formulation des politiques et la représentativité des données sources dans les résultats planification. Ce besoin d’estimations de la biomasse finaux. De nouvelles études indiquent que les liens entre la ligneuse est lié aux possibilités de financement de la densité/croissance de la population et la conversion des réduction des émissions de carbone au titre du protocole de terres sont faibles, et constituent une simplification Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les excessive de la situation. D’autres facteurs comme le changements climatiques (CCNUCC), ce qui permettrait à développement de l’économie globale, l’urbanisation, les l’avenir de rétribuer les services environnementaux fournis politiques, la législation, la culture et les traditions peuvent par le secteur forestier dans de nombreux pays. Conclusions 331

PLANTATIONS des «autres terres boisées» de FRA2000. Il s’agit souvent, Suivant les estimations, les plantations forestières mais pas toujours, d’arbres plantés et comprennent, les couvraient 187 millions d’hectares en 2000, dont 62 cent se arbres dans les villes, les exploitations, le long des routes et trouvaient en Asie. Il s’agit d’une augmentation notable par dans de nombreux autres endroits qui, par définition, ne font rapport à l’estimation de 1995 qui avait recensé 124 millions pas partie de la forêt. Les arbres hors forêt contribuent de d’hectares. Au niveau mondial, le taux annuel estimé de manière notable à l’environnement, au bien-être social et plantations nouvelles réussies est d’environ 3 millions économique de l’humanité, ainsi qu’à la sécurité d’hectares; l’Asie et l’Amérique du Sud représentant alimentaire. 89 pour cent de ce chiffre. La moitié des plantations Le programme FRA2000 n’a pas tenté de réaliser une forestières est destinée à des usages industriels. évaluation mondiale et détaillée des arbres hors forêt, et une L’extension signalée des plantations forestières est telle évaluation n’a jamais été entreprise à ce jour, bien que remarquable mais, d’après les statistiques, la moitié environ de nombreuses études aient été menées sur ces arbres dans de la superficie déclarée se situe sur des terres auparavant des pays ou des zones particuliers. Au vu de l’importante des couvertes par de la forêt naturelle. Néanmoins, le taux biens et des services fournis par les arbres hors forêt et de effectif des plantations réussies est inférieur à celui leur absence presque totale à l’heure actuelle de la mentionné dans les rapports nationaux provenant de certains planification et de la formulation des politiques, les pays, et l’extension est attribuable à un petit nombre évaluations des ressources forestières futures devront aider seulement de pays. Cependant, en tenant compte aussi de les pays à évaluer ces arbres afin de rendre l’évaluation l’extension des arbres hors forêt dans de nombreux pays, mondiale plus complète. une part importante et croissante de l’approvisionnement en bois et en fibres proviendra sans doute à l’avenir des arbres DIVERSITÉ BIOLOGIQUE plantés. Par exemple, même si les plantations forestières Le programme FRA2000 s’est intéressé à un nombre représentaient seulement 5 pour cent du couvert forestier important d’indicateurs de la diversité biologique, comme mondial en 2000, il est estimé qu’elles produisaient près de les informations sur les forêts par zone écologique, le statut 35 pour cent du bois rond mondial. Ce chiffre devrait de protection, le «caractère naturel», les espèces menacées s’accroître pour atteindre 44 pour cent en 2020. Dans et les aspects relatifs à la fragmentation. Il est à souhaiter certains pays, la production des plantations forestières que les informations fournies dans le présent rapport contribue à la quasi-totalité de l’approvisionnement en bois. contribueront à une meilleure connaissance de la situation et En 1995, dans les pays en développement, un tiers de l’évolution de la diversité biologique des forêts. Deux environ des plantations était destiné initialement à la études ont été entreprises dans le cadre de FRA2000; l’une production de bois de feu. Cependant, il convient de noter porte sur le nombre de fougères, palmiers, arbres, que la contribution souvent sous-estimée des arbres plantés batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères présents dans dans les exploitations, les villages, les jardins familiaux, en les forêts par pays, et l’autre examine les caractéristiques bordure des routes et des cours d’eau, ainsi que d’autres spatiales des forêts qui définissent un aspect du «caractère sources de bois de feu comme les brindilles et les arbustes, naturel», applicables au niveau mondial. explique dans une large mesure pourquoi la crise du bois de L’évaluation de la diversité biologique des forêts au feu si redoutée dans les années 80 dans les pays en niveau global présente une série de difficultés conceptuelles développement n’a pas eu lieu. qu’il faudra surmonter pour assurer le succès des Les résultats de FRA2000 tendent à confirmer la évaluations à venir. prédiction selon laquelle les plantations fourniront, à l’avenir et de façon croissante, une grande partie du bois. Le AMÉNAGEMENTS DES FORÊTS besoin de recourir aux forêts naturelles pour extraire du bois Une évaluation des tendances dans l’aménagement des devrait diminuer, du moins en termes relatifs pour les zones ressources forestières a mis en évidence la prise en compte où des investissements ont été et sont encore effectués dans légèrement croissante du concept, et du besoin, les ressources en arbres plantés. d’aménagement durable des forêts. Par exemple en 2000, Un intérêt croissant est porté au développement des 149 pays étaient impliqués dans au moins une des neuf plantations forestières comme puits de carbone; cependant, initiatives écorégionales visant à développer et mettre en l’échec dans la résolution des débats internationaux sur les œuvre des critères et des indicateurs d’aménagement instruments juridiques, les mécanismes et le suivi demeure durable des forêts, bien que le degré d’application varie une contrainte. considérablement. La superficie forestière mondiale soumise à des plans d’aménagement officiels ou non a ARBRES HORS FORÊT apparemment augmenté – un autre indicateur des efforts Les arbres hors forêt représentent une importante ressource déployés pour améliorer la forêt. Il a été signalé que 89 pour qui n’est pas comprise dans les définitions de la «forêt» et cent des forêts des pays industrialisés sont aménagées 332 FRA 2000 - Rapport principal

suivant un «plan d’aménagement officiel ou non». Les aux forêts dans différentes zones écologiques ou différents chiffres pour les pays en développement sont loin d’être pays. Il faut aussi souligner que les six catégories de l’UICN complets. Néanmoins, les résultats préliminaires montrent décrivent plusieurs niveaux de protection, et que les forêts que 123 millions d’hectares au moins, soit environ 6 pour légalement protégées ne sont pas toutes gérées efficacement. cent de la superficie forestière totale, sont soumis à un «plan d’aménagement officiel approuvé au niveau national pour INCENDIES DE FORÊT une durée d’au moins cinq ans». La différence entre les L’ampleur des dommages matériels, les perturbations définitions de «plan d’aménagement» utilisées rend difficile économiques et les menaces sur la santé publique engendrées la comparaison entre les deux groupes. par les dus aux feux de forêt qui ont éclaté pendant la dernière Il ne faut pas non plus oublier que l’existence d’un plan décennie, ont attiré l’attention du grand public. On a pris de d’aménagement des forêts, qu’il soit officiel ou non, ne plus en plus conscience que ces incendies sont fréquemment signifie pas nécessairement que la forêt soit gérée de façon dus aux effets imprévus des politiques publiques relatives à durable. L’étude n’a pas indiqué si les plans sont appropriés, l’utilisation des terres, appliquées dans d’autres secteurs que s’ils sont appliqués comme prévu ou s’ils conduisent aux le secteur forestier. Les effets biologiques favorables des résultats escomptés; certaines zones qui sont, selon les feux de forêt sous certaines conditions ont également été rapports, soumises à un plan d’aménagement peuvent ne pas mieux reconnus. Cependant, malgré une attention plus forte être gérées de manière durable, alors que d’autres, non du public et une coopération intersectorielle et internationale couvertes par un plan officiel, peuvent l’être. sans précédent, il subsiste un manque de données mondiales Etant à l’origine un outil de commercialisation, la fiables sur l’étendue et l’impact des incendies ainsi que sur certification pourrait aussi contribuer à promouvoir l’utilisation du feu comme outil de défrichement et de l’aménagement durable des forêts. La superficie mondiale gestion de la végétation. de forêts certifiées s’est accrue pour atteindre environ La formulation de politiques intégrées d’utilisation des 80 millions d’hectares en 2000. terres et l’évaluation de l’utilisation du feu comme outil La pratique de l’aménagement durable des forêts, ainsi devraient continuer à s’améliorer. Il est à espérer que ces que la quantité et la qualité des informations sur le sujet progrès auront un effet sur les déclenchements des incendies devraient continuer à s’améliorer grâce à la mise en œuvre de forêt, mais davantage d’informations sont également croissante de critères et d’indicateurs dans de nombreux nécessaires afin de pouvoir effectuer une évaluation fiable pays. Cependant, si l’on veut obtenir une amélioration des tendances. significative, il faudrait accroître la sensibilisation politique à l’enjeu [par le biais par exemple de sessions du Forum des APPROVISIONNEMENT EN BOIS Nations Unies sur les forêts (FNUF)], améliorer la diffusion D’après une étude sur la superficie forestière accessible pour des informations et des expériences, renforcer les capacités l’approvisionnement en bois et pour d’autres utilisations, il a et soutenir davantage des programmes de terrains efficaces été estimé que 51 pour cent des forêts du monde se situent à en matière d’aménagement des forêts, surtout (mais pas moins de 10 km d’importantes infrastructures de transport et seulement) dans les pays en développement. sont donc potentiellement accessibles pour l’approvisionnement en bois. Ce chiffre atteint 75 pour cent AIRES PROTÉGÉES si l’on considère les forêts se trouvant à moins de 40 km des Le projet cartographique FAO/PNUE-WCMC (Centre infrastructures de transport. L’accessibilité la plus élevée mondial de surveillance continue de la conservation de la concerne les forêts subtropicales (73 pour cent à moins de nature) a indiqué, qu’au niveau mondial, 12 pour cent de la 10 km d’une infrastructure de transport) et la plus faible est superficie forestière appartient à l’une des catégories des observée pour les forêts boréales (34 pour cent à 10 km des aires protégées de l’UICN. Cependant, certaines disparités, moyens de transport). entre les résultats de l’analyse de la carte mondiale et les Puisque l’exploitation est l’une des interventions de superficies signalées par les correspondants nationaux de gestion des forêts les plus importantes, les informations FRA2000, montrent des différences dans l’interprétation de concernant les prélèvements de bois et l’exploitation ont été la classification de l’UICN et sa mise en œuvre dans le analysées pour tous les principaux pays industrialisés. contexte national. Une amélioration continue des définitions Cependant, rares sont les pays tropicaux qui ont mentionné et des approches d’évaluation est fortement souhaitable. cette information dans les rapports. De ce fait, une étude a Au niveau mondial, la proportion de forêts présentes été entreprise pour 43 pays tropicaux, représentant dans les aires protégées, estimée pour FRA2000, dépasse approximativement 90 pour cent des ressources forestières 10 pour cent, chiffre qui a été proposé comme un objectif tropicales du monde. L’étude a montré qu’environ minimal pour les aires forestières protégées. Cependant, il 11 millions d’hectares de forêts tropicales ont été exploitées convient de noter que les statistiques au niveau global annuellement dans les années 90, avec une intensité peuvent ne pas être représentatives de la protection accordée d’exploitation variant largement, de 1 à 34 m3 par hectare. Conclusions 333

PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX l’analyse des données concernant ces produits ont été Les produits forestiers non ligneux (PFNL) contribuent de identifiés; il faudrait les surmonter pour améliorer les façon considérable à la sécurité alimentaire et à la durabilité évaluations futures. des moyens d’existence. Peu de pays évaluent les ressources Les PFNL jouent un rôle socio-économique important fournissant des PFNL ou contrôlent leur contribution à dans de nombreux pays en développement et développés, l’économie nationale, de sorte qu’il a été difficile de réaliser mais en raison de la rareté des informations les concernant, une évaluation mondiale précise. FRA2000 a fourni un ils pas sont pas encore inclus de manière efficace dans la aperçu des PFNL pour lesquels des données avaient été formulation et la mise en œuvre des politiques et lors des collectées, et a décrit les PFNL les plus importants pour débats. Comme pour les arbres hors forêt, les futurs chaque pays, avec une estimation de leur importance programmes de l’Evaluation des ressources forestières économique lorsque les données étaient disponibles. devront aider les pays à évaluer leurs PFNL, afin de rendre Certains des principaux problèmes liés à la collecte et à l’évaluation mondiale plus complète. Examen du processus de FRA 2000 335

Chapitre 50 Examen du processus de FRA 2000

DISPONIBILITÉ DE L’INFORMATION la plupart des études ne concernent qu’un écosystème Le programme FRA2000 a été entrepris avec l’ambition de particulier ou une espèce, et très peu d’informations couvrir le plus large éventail de variables relevant du secteur quantitatives et systématiques sont produites à l’échelle du forestier sur le plan international. L’intention était d’élargir pays. Les concepts de base pour les méthodologies l’approche adoptée précédemment, axée principalement sur d’évaluation à de grandes échelles sont encore au stade de les statistiques sur les superficies forestières, pour s’attaquer l’élaboration. Des indicateurs simplifiés, comme le nombre à des questions sur les forêts plus complexes. Les nouveaux d’espèces menacées ou des analyses spatiales sur le degré de thèmes comprennent des aspects qualitatifs des forêts perturbation des forêts, ont été proposés pour FRA2000, comme la diversité biologique, la biomasse et la mais peu de progrès ont été fait dans l’évaluation de cet disponibilité pour la production de bois, ainsi que des aspect important des forêts. paramètres de gestion comme la situation de l’aménagement Les informations sur les superficies soumises à des plans forestier et des aires protégées. d’aménagement ne se sont pas améliorées dans l’ensemble FRA2000 a utilisé les informations nationales les plus au cours de la dernière décennie, bien que l’accent mis sur la fiables et les plus pertinentes sur les ressources forestières. certification ait augmenté la qualité des informations pour Bien que certains pays aient amélioré notablement leurs les zones incluses dans des systèmes de certification. inventaires, et que le nombre de rapports sur les ressources FRA2000 a recueilli les estimations des superficies forestières aient augmenté dans les années 90, de nombreux forestières soumises à des plans d’aménagement et pays manquent encore des données de référence nécessaires certifiées, mais davantage d’efforts sont nécessaires pour pour évaluer avec précision l’état et les changements de évaluer l’efficacité des aménagements sur les grandes leurs forêts. La plupart des pays ont actualisé les estimations zones. Le plus grand nombre d’engagements de la part des de leur couvert forestier au cours des années 90, souvent pays à appliquer des critères et des indicateurs grâce à des cartes réalisées grâce à la télédétection, mais d’aménagement durable pour leurs forêts, font espérer que dans de nombreux cas la méthodologie n’est pas la prochaine décennie verra de grands progrès dans ce directement compatible avec celle des inventaires domaine. Mais pour assurer l’aménagement durable des précédents, ce qui a rendu difficile l’estimation des forêts, il faudra parallèlement accroître les efforts, changements. Il manque des inventaires à différentes dates notamment les financements, pour placer une superficie comparables, et il faudrait améliorer la précision et la forestière plus grande sous un aménagement efficace. profondeur des informations issues des inventaires L’estimation des superficies de forêts protégées a fait forestiers. l’objet d’améliorations sensibles. Cependant, la Si un grand nombre de documents et de publications disponibilité des données dans ce domaine est entravée par concernant la superficie forestière a été collecté pour l’étude le manque d’homogénéité dans l’interprétation des pays des sur la superficie forestière et son changement, certaines catégories de gestion des aires protégées de l’UICN. données n’étaient pas représentatives ou provenaient de Jusqu’au récent développement de la nouvelle sources secondaires. Les informations sur les changements méthodologie de la Commission mondiale des aires de la superficie forestière ont pu être produite avec une protégées de l’UICN (CMAP 2000) et de la méthodologie relative précision, par contre les données concernant les d’évaluation rapide de l’Alliance WWF/Banque mondiale changements qualitatifs, comme la dégradation des forêts, inscrit dans le cadre de la CMAP, aucune méthode ont souvent manqué, même dans les pays développés qui d’évaluation de l’efficacité de l’aménagement dans les aires utilisent une méthodologie d’inventaire forestier protégées, applicable globalement, n’était disponible. Il est relativement avancée. encore trop tôt pour déterminer si ces nouvelles méthodes Les inventaires systématiques sur le terrain, mesurant le permettront de normaliser l’évaluation de l’efficacité de volume, la biomasse et la productivité des forêts, ont été l’aménagement dans les aires protégées. effectués dans de nombreux pays, mais ils ne portent Certains paramètres d’évaluation, comme les incendies souvent que sur des zones restreintes. De ce fait, les de forêt, les prélèvements et les produits forestiers non estimations nationales du volume et de la biomasse ont été ligneux, pourraient être relativement facilement évalués si extrapolées à partir des données d’études locales. les pays étaient disposés et capables d’adopter une approche Bien que la diversité biologique ait été traitée en détail, commune pour le suivi et la diffusion des informations. La 336 FRA 2000 - Rapport principal

FAO propose de faciliter le développement des définitions Comme le conclut le chapitre 1, la précision des et des normes de rapport, et d’œuvrer avec les pays pour les estimations mondiales de la superficie forestière et du appliquer. changement de la superficie forestière est statistiquement En résumé, les informations disponibles sur le plan valable, même si certains documents sources s’écartent mondial et national ne sont pas satisfaisantes pour de certainement des valeurs réelles. Il est probable qu’une nombreux domaines jugés importants pour l’élaboration des analyse objective montrerait que, dans certains cas, les politiques forestières. Néanmoins, tant que les informations chiffres présentés par les pays sont trop élevés et que, dans de référence ne seront pas améliorées pour certains d’autres cas, ils sont trop faibles. Par exemple, selon une paramètres forestiers importants, comme la diversité, la étude menée récemment sur une région tropicale humide, dégradation et la productivité des forêts, et leur évolution au les statistiques sur la superficie forestière fournies par les cours du temps, il existe un danger que les politiques et les pays ont fortement sous-estimé le recrû de forêts accords internationaux, tels que la Convention-cadre des secondaires de cette région. C’est pourquoi, il est important Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de continuer à améliorer les aspects scientifiques, la et la Convention sur la diversité biologique (CDB), soient méthodologie et l’homogénéité de l’évaluation de la influencés par des hypothèses générales ou des superficie forestière, et de faire en sorte que les résultats de extrapolations d’études partielles, incomplètes ou sans ce travail soient traités aussi objectivement que possible. fondement scientifique. FRA2000 a réalisé des études indépendantes pour confirmer et compléter les informations fournies par les ESTIMER LA SUPERFICIE FORESTIéRE ET DE pays. La carte mondiale du couvert forestier, qui a utilisé SON CHANGEMENT une couverture complète du globe de données satellitaires à Comme dans les évaluations mondiales précédentes, les faible résolution, offre une vision d’ensemble de la estimations de la superficie et du changement de la répartition des forêts, ainsi qu’un outil pour les analyses superficie des forêts constituaient le sujet principal de spatiales à l’échelle mondiale. Cependant, étant donnée la FRA2000. Que trop d’importance y soit accordée ou non, faible résolution spatiale de ces données satellitaires, les ces paramètres continuent à être les plus recherchés dans les résultats n’ont pu être utilisées pour améliorer les évaluations des ressources forestières mondiales. Il est estimations de la superficie forestière ou de son inévitable que ces estimations suscitent des controverses en changement. En revanche, l’étude par télédétection des raison de la sensibilité politique du sujet, notamment en ce changements du couvert forestier dans les zones tropicales qui concerne la déforestation des zones tropicales de FRA2000, réalisée à l’aide d’images satellitaires à plus (Matthews 2001; Stokstad 2001). haute résolution, s’est avérée très utile. L’échantillon de FRA2000 fournit des estimations transparentes 10 pour cent, comparant les mêmes zones échantillonnées permettant de retrouver la trace des données d’origine et de en 1990, a fourni des informations statistiquement valables remonter aux documents sources. Cette approche sur les dynamiques des changements de superficies au contribuera à la constitution d’un jeu de données niveau régional et tropical. Les résultats n’ont pas été internationales primaires et aidera à éviter le recyclage de utilisés pour estimer la superficie forestière à l’échelle statistiques inexactes dans de nombreux rapports. En nationale, mais ils ont servi à valider les données des pays, indiquant où la qualité de l’information est faible, la FAO regroupées au niveau régional. Cette validation a été espère inciter à améliorer les données de référence. particulièrement utile dans le cas de l’Afrique tropicale, où FRA2000 est conçu avec l’intention d’établir un processus il aurait été difficile de calibrer autrement l’estimation du d’amélioration permanent où les nouvelles informations changement de la superficie forestière. peuvent être incorporées dès qu’elles deviennent La documentation à la base des estimations de la disponibles. superficie forestière et de son changement est plus étoffée Cette approche ne rend pas les résultats plus fiables mais que celle des évaluations mondiales antérieures. Une seulement plus accessibles. La fiabilité provient seulement combinaison de données pertinentes a été utilisée pour de l’amélioration de la qualité et de l’actualisation des émettre les conclusions sur les changements de la superficie inventaires nationaux, de la soumission des données à forestière de 1990 à 2000, incluant les estimations l’évaluation mondiale, ainsi que des informations nationales de FRA2000 sur les forêts et les plantations, et régionales produites directement par l’équipe de l’étude par télédétection des zones tropicales. l’évaluation, notamment les analyses des données Les chiffres relatifs au changement net de la superficie satellitaires. La collaboration avec les pays et les experts au niveau mondial (-9,4 millions d’hectares par an) nationaux s’est avérée très productive pour FRA2000, et les indiquent une perte nette de forêt inférieure aux résultats des résultats finaux ont été établis à partir de toutes les données évaluations mondiales précédentes, attribuable disponibles et pertinentes sur la superficie forestière et son principalement au plus fort taux d’extension des forêts. Bien changement au niveau du pays. que ce taux de changement plus faible soit issu de Examen du processus de FRA 2000 337

l’évaluation mondiale la plus ambitieuse et la plus précise à selon laquelle le taux de déforestation pourrait décroître. ce jour, la signification et l’importance de cette tendance Tout d’abord, une demande plus réduite de terres de la part apparente ne sont pas encore connues. Même s’il s’agit du secteur agricole et les programmes actifs de reboisement d’une tendance réelle, elle peut être due à des conditions conduisent à une extension des forêts dans les pays des temporaires propres aux années 90. zones tempérées et boréales. Deuxièmement, les processus Confirmer une modification du taux de changement est d’urbanisation résultants du développement des économies toujours un enjeu, nécessitant de longues séries nationales dans une grande partie du monde pourraient chronologiques et des analyses prudentes. En étudiant les réduire la demande de terres agricoles dans les zones changements à partir des rapports nationaux, il faut se rurales. Dans ce cas, les terres agricoles qui ne sont plus souvenir que l’année de référence moyenne pondérée en nécessaires retournent ou sont converties souvent en forêt, fonction des superficies était 1994 au niveau mondial, et que alors que les terres affectées à des utilisations urbaines pour de nombreuses zones (Afrique, par exemple) elle se peuvent ou pas être des terres forestières. situe quelques années avant. C’est pourquoi les tendances En résumé, FRA2000 a conclu que le changement estimées pour les pays africains se rapportent mondial net de la superficie forestière était plus faible dans essentiellement aux années 80, avec des taux de changement les années 90 que dans les années 80 mais que le taux de extrapolés aux années 90. perte des forêts naturelles est resté pratiquement inchangé. Dans FRA1990, pour parer au manque d’informations actualisées dans de nombreux pays en développement, un TÉLÉDÉTECTION modèle avait été utilisé pour prédire le taux de changement Les techniques de télédétection représentent un domaine par pays, en se basant principalement sur la densité et la riche en promesses pour améliorer les évaluations futures. croissance de la population, ainsi que sur la zone climatique. Elles peuvent fournir des images de caractéristiques Cette méthode pourrait convenir pour une estimation à une physiques et biologiques pour une zone donnée à différentes date donnée, mais elle n’a qu’une valeur limitée dans l’étude dates. FRA2000 a utilisé les techniques de télédétection des tendances au cours du temps, car le modèle fournira une pour créer de nouvelles cartes des forêts du monde et pour série chronologique basée sur les paramètres utilisés plutôt valider les estimations de changement de la superficie que sur des observations du monde réel. Ce biais potentiel et forestière. En théorie, la télédétection est un instrument la volonté de produire des estimations transparentes ont moins onéreux que les inventaires traditionnels au sol conduit à ne pas adopter dans FRA2000 l’approche basée lorsqu’elle est appliquée sur de vastes zones (bien que, sur un modèle utilisée dans FRA1990, pour estimer les paradoxalement, ce soient justement des contraintes changements de la superficie forestière. financières qui ont limité l’étude par télédétection de Pour confirmer les estimations à l’échelle des pays, FRA2000). l’étude par télédétection de FRA2000 a été conçue pour Cependant, la télédétection ne peut s’appliquer qu’à des étudier les changements survenus jusqu’à une date la plus paramètres bien corrélés aux informations visibles dans les récente possible, et comparer les tendances pour les images; cela exclut l’évaluation de certains paramètres périodes 1980-1990 et 1990-2000 pour les zones tropicales. essentiels et ne donne qu’une précision et une exactitude Le plan statistique a permis d’établir les intervalles de limitées pour des variables biophysiques importantes confiance pour ces estimations. Le changement de la comme le volume de bois et la biomasse. De plus, les superficie forestière pour les années 90 était inférieur à celui approches utilisant des techniques très avancées excluent des années 80, mais la différence n’était pas significative sur généralement la participation des populations locales, ce qui le plan statistique. Si bien qu’aucune réduction de la perte de limite la propriété et l’utilisation locale des informations. Il superficie forestière n’a pu être confirmée pour les zones faudra donc continuer à l’avenir à combiner les méthodes tropicales sur la seule base de l’étude par télédétection. d’évaluation par télédétection et basées sur le terrain. Pour l’ensemble de la zone non tropicale, une augmentation considérable des forêts a été signalée pour les FORCES ET FAIBLESSES DE L’APPROCHE DE années 90. L’année de référence étant beaucoup plus récente FRA 2000 pour ces pays, il a été possible de conclure seulement que Le programme FRA2000 a été entrepris en réponse à une l’extension des forêts dans les zones non-tropicales était demande mondiale, représentée en particulier par les supérieure au cours des années 90 à celle de la décennie recommandations du Comité des forêts (COFO) de la FAO. précédente. Lors de sa quatrième session, le Groupe Enfin, il convient d’examiner les facteurs qui expliquent intergouvernemental sur les forêts (GIF) a ratifié le plan de ce changement dans un contexte social et d’utilisation des l’évaluation élaboré pendant la Consultation d’experts sur terres plus large. Le changement de la superficie forestière FRA2000 (Kotka III). L’évaluation devait s’appuyer sur des dépend, dans une large mesure, de la demande de terres pour informations provenant de tous les pays du monde. Il a été d’autres utilisations. Deux tendances appuient la conclusion reconnu dès le début que la qualité et l’exhaustivité de ces 338 FRA 2000 - Rapport principal

informations seraient très variables, tout comme il existe des L’interaction entre le secteur agricole et le secteur différences notables dans les capacités institutionnelles des forestier est indispensable pour comprendre comment la pays dans beaucoup d’autres domaines. Il a été aussi terre est utilisée et, par conséquent, les dynamiques des reconnu que des efforts considérables seraient nécessaires forêts. Le développement économique mène souvent à une pour valider et extrapoler les informations fournies par les agriculture à plus forte intensité de capital et à une pays. Le manque d’homogénéité dans la qualité des données réduction de la superficie nécessaire à la production et les lacunes dans les informations des pays constituent la agricole ; dans ces cas (comme dans toutes les zones rurales principale faiblesse de FRA2000. Mais le fait que de l’est des Etats-Unis, par exemple), les forêts s’étendent l’évaluation repose précisément sur les informations des souvent sur d’anciennes terres agricoles. Les politiques pays est également son principal point fort. Il est dans la liées au développement des infrastructures (routes et nature humaine que ceux qui détiennent et fournissent les approvisionnement en énergie par exemple) ont souvent informations et en sont responsables, sont les plus une influence sur l’utilisation et la taille des forêts. Le susceptibles de les utiliser et de les améliorer en vue développement des économies peut créer des opportunités d’influencer les décisions politiques. d’emploi dans les zones urbaines et réduire la dépendance FRA2000 a également fait appel à la participation active vis-à-vis des ressources forestières pour satisfaire des de spécialistes et d’organisations internationaux dans toutes besoins de base, comme le bois de feu. La plupart de ces les étapes de sa réalisation, en commençant par la thèmes sortent du cadre de l’évaluation des ressources consultation d’experts (Kotka III) qui a établi le cadre de forestières mondiales pour l’instant, mais il serait important l’évaluation. C’est ainsi que les cartes mondiales ont été d’incorporer des études intersectorielles dans les futures préparées en collaboration avec le Centre de données EROS évaluations mondiales (et nationales) des forêts. aux Etats-Unis. Les estimations des forêts protégées ont été Sur le plan local, les connaissances relatives aux réalisées de concert avec le Centre mondial de surveillance ressources forestières sont souvent pertinentes, voire continue de la conservation de la nature du PNUE indispensables, pour la gestion des forêts. Ces connaissances (PNUE-WCMC) au Royaume-Uni. Une présentation peuvent aussi jouer un rôle important lorsqu’elles sont transparente et prospective des résultats a été adoptée, regroupées au niveau national et mondial. Par exemple, la encourageant l’amélioration continue des informations de répartition des types de sols et la productivité (qui affectent le référence. Al’avenir, tout individu, organisation ou pays qui stockage et les flux de carbone), la localisation et la produira des informations plus fiables ou actualisées est dynamique des espèces rares (qui influencent la diversité invité à les mettre à disposition dès qu’elles sont biologique) et les impacts et les avantages de l’utilisation des disponibles, pour qu’elles puissent être utilisées pour terres (qui influencent l’aménagement durable des forêts) améliorer la prochaine évaluation mondiale. sont des questions importantes qui font souvent l’objet d’examens et de discussions dans le présent rapport. Les AMÉLIORATION DES CONNAISSANCES DANS personnes qui vivent et travaillent dans les forêts possèdent LES ÉVALUATIONS FORESTIéRES d’abondantes connaissances sur ces sujets. Ces FRA2000 a été confronté à un important problème commun connaissances sont normalement présentées sous formes à la plupart des autres processus et programmes forestiers. d’études locales ou d’études de cas. L’essentiel de la collaboration a eu lieu au sein du secteur Il est difficile d’envisager comment une évaluation des forestier traditionnel. Les organismes forestiers nationaux forêts mondiales pourrait intégrer des questions aussi ont fourni des données, et les experts forestiers appartenant controversées que l’exploitation illégale, mais il ne faudrait à des organisations internationales, à des universités et à des pas les exclure lors de la planification des évaluations futures. ONG, ont offert leurs compétences. Cependant, la plupart La période actuelle est fertile en matière d’amélioration des effets négatifs sur les forêts émanent d’autres secteurs. des connaissances, et elle offre de nouveaux outils pour Néanmoins, la grande majorité des pays qui sont parvenus à partager ces informations. Un des grands défis des stabiliser leur superficie forestière sont des pays développés évaluations forestières futures sera d’accroître la où les citoyens n’ont pas besoin d’exploiter les ressources participation des populations locales et des experts d’autres forestières pour échapper à la pauvreté. FRA2000 aurait tiré secteurs et disciplines, de partager et d’utiliser les bénéfice d’une plus grande collaboration intersectorielle. connaissances dans de nouvelles perspectives. Un défi important pour les prochaines évaluations des ressources forestières consistera à faire participer d’autres BIBLIOGRAPHIE secteurs de la société, afin de mieux intégrer l’évaluation à Commission mondiale des aires protégées de l’UICN d’autres disciplines, et de trouver de nouveaux moyens (CMAP). 2000. Evaluating effectiveness: a framework d’utiliser les connaissances sur les forêts pour améliorer la for assessing management of protected areas, par M. vie des citoyens du monde. Hockings avec S. Stolton et N. Dudley. Best Practice Examen du processus de FRA 2000 339

Protected Area Guidelines Series N° 6. Cambridge, Washington, DC, WRI. Royaume-Uni, WWF/UICN Forêt. www.wri.org/pdf/fra2000.pdf. Matthews, E. 2001. Understanding FRA 2000. Stokstad, E. 2001. UN report suggests slowed forest losses. World Resources Institute Forest Briefing N° 1. Science, 291(5512): 2294. Recommandations pour les évaluations futures 341

Chapitre 51 Recommandations pour les évaluations futures

Lors de sa quinzième session en mars 2001, le Comité des Chaque pays doit identifier les informations dont il a forêts (COFO)58 de la FAO a été mis au courant des besoin pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et des principaux résultats de FRA2000 ainsi que des propositions programmes efficaces, et notamment pour suivre les critères faites pour les évaluations à venir. Le COFO a formulé un et indicateurs d’aménagement durable des forêts certain nombre de recommandations (FAO 2001) qui ont (conformément au processus auquel le pays a adhéré). servi de point de départ pour celles présentées ci-après. Le Les informations forestières de chaque pays doivent COFO a notamment recommandé que le programme avoir un certain nombre de caractéristiques essentielles afin FRAcontinue à être une priorité pour le Département des de garantir leur fiabilité et leur utilité pour des analyses forêts de la FAO. Il a été demandé à la FAO de fournir une complexes du secteur forestier et des impacts sur les assistance technique et financière continue afin de renforcer écosystèmes forestiers. D’une manière plus spécifique, les les capacités nationales nécessaires à la réaliser des informations doivent être collectées objectivement, être évaluations des forêts. représentatives de toutes les forêts ou terres, avoir un haut degré de précision et d’exactitude, et doivent traduire les PORTÉE DES ÉVALUATIONS variations significatives des paramètres clés. FRA2000 a FRA2000 a étendu la portée de son évaluation par rapport montré clairement que ce type d’information manque dans aux précédentes, et le COFO a recommandé à la FAO de la plupart des pays, ce qui empêche de fournir les données poursuivre ses efforts dans cette voie, afin d’incorporer requises pour les processus politiques nationaux et entrave divers aspects des ressources forestières comme la diversité les évaluations internationales et l’établissement des biologique, la santé des forêts et l’utilisation de la ressource. rapports sur les principaux indicateurs. Lors des prochaines évaluations, le nombre de paramètres à Les investissements destinés à obtenir des informations prendre en compte devrait continuer à croître. satisfaisant les besoins nationaux, devraient être Les besoins d’informations au niveau national et proportionnels et appropriés aux préoccupations des pays. international doivent servir à orienter l’élaboration et la mise Par exemple, même s’il est possible de dresser une carte en œuvre des inventaires et des évaluations pour que les détaillée des forêts et des autres utilisations des terres pour résultats puissent contribuer à la création de scénarios, aux obtenir de meilleures estimations des superficies, les coûts processus de planification et à la formulation des politiques. en jeu doivent être pondérés en fonction du coût et de Les informations requises doivent être holistiques, l’importance d’évaluer d’autres variables comme la multisectorielles et pluridisciplinaires (figure 51-1). productivité, la valeur des produits et des services, et les autres indicateurs adoptés pour surveiller la durabilité de BESOINS D’INFORMATIONS AU NIVEAU l’aménagement des forêts. NATIONAL Parce que de nombreux paramètres forestiers sont Les besoins d’informations forestières sont déterminés par propres à un lieu et subissent aussi l’influence des décisions des objectifs politiques généraux, et les paramètres servent à indiquer, évaluer ou prédire dans quelle mesure ces objectifs ont été ou seront réalisés. Les informations doivent donc Besoins en information nécessairement porter non seulement sur la situation biophysique et le développement des forêts, mais aussi sur les Réactions Inventaires paramètres qui indiquent comment la forêt est utilisée, ainsi que les différents types de bénéfices tirés de cette ressource. Mise en Ïuvre Informations de référence

58 Le Comité des forêts (COFO) est l’organe statutaire de la FAO le plus Elaboration/ important en matière de forêts. Les sessions biennales du COFO (tenues au planification de politiques Scénarios siège de la FAO à Rome) réunissent les chefs des services forestiers et d’autres hauts fonctionnaires représentant généralement plus de 100 pays, pour identifier les questions émergentes en matière de politique et de Note: La ligne extérieure indique les activités des évaluations des ressources forestières. technique, chercher des solutions et conseiller la FAO et d’autres sur les mesures qui s’imposent. D’autres organisations internationales et, de plus Figure 51-1. Gestion des informations forestières au en plus, des groupes non gouvernementaux participent au Comité des niveau local, national ou international. forêts. 342 FRA 2000 - Rapport principal

prises par les gestionnaires locaux, il faut les inventorier et autres occasions de débat sur les questions forestières. Il les suivre à une échelle locale. Ces observations locales convient donc de reconsidérer la présentation et la doivent ensuite pouvoir être agrégées au niveau national. périodicité des évaluations des ressources forestières Par conséquent, les évaluations au niveau national devraient mondiales. reposer sur un échantillonnage systématique réalisé sur le Lors de sa quinzième session en 2001, le Comité des terrain, où des mesures et des observations directes de forêts a recommandé à la FAO de commencer à préparer la paramètres pertinents peuvent être effectuées. Cette prochaine évaluation mondiale et d’en présenter un plan à la approche garantit non seulement la représentativité des seizième session du COFO en 2003. Ala quatrième session estimations, mais aussi la description des variations du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF), il a été d’importants paramètres. Les variables à évaluer doivent recommandé à la FAO de publier des évaluations mondiales être pertinents pour les politiques au niveau national ainsi tous les cinq ans, au lieu de tous les dix ans, ou de réaliser que pour les besoins locaux. des «évaluations régionales continues» lors de la cinquième Il faudrait, dans la mesure du possible, prendre en année du cycle de dix ans. Lors de sa vingt-troisième considération les normes et les nécessités des rapports session, le Groupe de travail mixte FAO/CEE de l’économie internationaux lors du développement des besoins forestière et des statistiques des forêts (mai 2001), qui nationaux d’informations et des processus d’évaluation des représentait les pays industrialisés, a recommandé un cycle forêts. L’emploi de normes et de définitions approuvées sur de dix ans pour l’évaluation mondiale complète. le plan international est fondamental. Leur utilisation Dans la mesure du possible, la prochaine évaluation améliorera considérablement la cohérence et la devrait être coordonnée avec les processus nationaux sur les comparabilité des données entre les pays et simplifiera critères et les indicateurs, avec le Forum des Nations Unies grandement la compilation des évaluations mondiales. sur les forêts, et avec le soutien des membres participants au Lors de sa quinzième session, le Comité des forêts Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF). (FAO 2001) a recommandé que la FAO joue un rôle de chef Des statistiques nationales, actualisées et présentées sous de file dans l’élaboration et la mise en œuvre d’initiatives forme de tableaux et de rapports détaillés sur des questions visant à renforcer les capacités des pays en développement choisies concernant l’évaluation, seront publiées tous les et en transition, en mettant l’accent sur l’amélioration de deux ans dans la Situation des forêts du monde de la FAO. leurs aptitudes à mener des inventaires forestiers de routine Au fur et à mesure que les pays mettent à jour leurs portant à la fois sur les ressources forestières et sur inventaires nationaux ou entreprennent d’autres évaluations l’utilisation des forêts. De telles initiatives devraient être nationales en relation, les informations devraient être intégrées aux efforts déployés pour stimuler les capacités de communiquées à la FAO pour qu’elle actualise ses bases de gestion des informations et des connaissances à l’échelle données et affiche ces données sur les pages par pays du site nationale (FAO 2000a). Le COFO a demandé à la FAO de Web de la FAO sur les forêts, www.fao.org/forestry. développer davantage ce concept et d’en débattre durant les commissions régionales des forêts. L’objectif est d’initier la DIFFUSION DES RÉSULTATS collecte et la gestion de connaissances systématiques au Les évaluations mondiales futures devraient poursuivre niveau national, tout en produisant des données qui soient l’approche adoptée par FRA2000 et présenter les résultats compatibles sur le plan international. de façon totalement transparente. Des solutions devront être Le renforcement des capacités pour les activités trouvées pour accroître la diffusion et, en conséquence, techniques doit commencer sur le terrain et monter à des l’impact des résultats de FRA, aussi bien sous format niveaux supérieurs. Parallèlement, les décideurs doivent électronique que papier, et faciliter l’accès aux techniques s’impliquer davantage, afin de s’assurer que les d’Internet dans les pays en développement. informations sont pertinentes et disponibles pour leurs besoins. PROCESSUS Conformément aux recommandations formulées par une PÉRIODICITÉ DES ÉVALUATIONS MONDIALES consultation d’experts en mars 2000 (FAO 2000b), une Les évaluations mondiales précédentes ont été réalisées à équipe pluridisciplinaire de spécialistes devrait être des intervalles de dix ans environ. S’il est vrai que cette constituée pour développer des orientations sur le contenu, périodicité a été choisie dans le passé en tenant compte à la les méthodologies, les définitions et d’autres questions fois du coût, des besoins d’établissement de rapports et de la pertinentes, afin d’améliorer la qualité des futures disponibilité de nouvelles informations, les demandes évaluations. L’équipe devra interagir régulièrement à d’informations plus complexes et actualisées ont augmenté. travers des réunions ou la constitution de réseaux En même temps, les demandes de documentation plus électroniques. Les membres de l’équipe doivent participer détaillée sur les ressources forestières se sont multipliées également aux processus de renforcement des capacités et avec les forums internationaux, les traités mondiaux et les de gestion des connaissances. Recommandations pour les évaluations futures 343

Pour faciliter la collecte des informations, la propriété d’information, et formuler des recommandations pour des données pour les variables principales mondiales devrait les évaluations futures, notamment la prochaine être mieux distribuée entre les pays, le PCF et la évaluation mondiale; CEE-ONU/FAO. De plus, de nouveaux partenariats devraient • faire participer les six commissions régionales des forêts être développés pour améliorer les informations principales à l’examen de FRA2000 et à la planification de la sur des sujets tels que les aires protégées, les espèces prochaine évaluation et du renforcement des capacités menacées, les incendies de forêt et l’exploitation illégale, en nationales en 2002; profitant des avantages comparatifs de ces partenaires. • produire des informations de référence et des Le Système d’information sur les forêts de la recommandations générales pour les évaluations futures FAO (FORIS) doit continuer à être développé comme à soumettre au Comité des forêts en 2003: plate-forme de suivi et de diffusion efficaces et transparents •continuer à construire un cadre de travail pour le des connaissances sur la forêt. renforcement des capacités et le mettre en œuvre dans des pays pilotes. ACTIVITÉS IMMEDIATES PROPOSÉES Une fois le programme FRA2000 complété, la FAO prendra BIBLIOGRAPHIE les mesures suivantes: FAO. 2000a. Global Forest Survey – concept paper. • commencer une évaluation des besoins en information Document de travail de FRAN° 28. Rome. qui tienne compte non seulement des besoins en www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp information mais aussi de la disponibilité des données, FAO. 2000b. Proceedings of the FAO Expert Consultation des moyens financiers, des ressources humaines, des to review the FRA 2000 methodology for regional and partenariats, etc., en vue de la préparation de la global forest change assessment. Rome, 6-10 Mars 2000. prochaine évaluation mondiale, des évaluations Document de travail de FRAN° 42. Rome. intermédiaires et des actualisations; FAO. 2001. Rapport de la quinzième session du Comité des • convoquer une consultation d’experts en 2002 pour forêts. Rome, 12-16 mars 2001. Rome. évaluer FRA2000 et l’examen des besoins www.fao.org/ forestry/fo/statbod/Cofo/cofo_sessions-f.stm Annexe 1. Collaborateurs de FRA 2000 347

Annexe 1. Collaborateurs de FRA 2000

FRA2000 est le résultat de l'engagement et de la (Allemagne); F. Odoom (Ghana); P. Baeza (Guatemala); K. contribution d'un grand nombre de spécialistes du monde Diombera (Guinée- Bissau); P. Csoka (Hongrie); K. Govil, D. entier. Pandey, J. Singh, A. Wahal, V. Bhalla, D. Bist, T. Bist, R. Tout d'abord, de nombreux forestiers travaillant dans Chaturvedi, B. Chauhan, P. Joshi, S. Nautiyal, S. Pipara, H. leurs institutions nationales respectives ont fourni des Singh (Inde); M. Mirsadeghi (Iran); A. Shakir (Iraq); S. données, des analyses et des informations concernant leur Iremonger (Irlande); I. Ambrosini, A. Baccini, P. De Salvo, A. pays – souvent au prix d'efforts considérables, pour Dell’Agnello, C. Dibari, R. Drigo, M. Garzuglia, U. répondre aux demandes précises de la FAO. Leurs Leonardi, M. Maggi, R. Messina, O. Pfister, V. Robiglio, R. contributions ont garanti que FRA2000 se base sur les Scotti, F. Urbani (Italie); A. Al Wadi (Jordanie); C. Kahuki, H. informations les plus fiables pour chaque pays. Des experts Kojwang, J. Legilisho-Kiyiapi, J. Ndambiri, G. Ochieng nationaux ont aussi examiné et validé les résultats (Kenya); F. Asmar (Liban); S. Ramakavelo, B. concernant leurs pays respectifs, et nombre d'entre eux ont Ramamonjisoa, H. Randrianjafy (Madagascar); W. Wan pris part aux réunions et ateliers relatifs à FRA2000 dans Mohd (Malaisie); A. Kouyaté, A. Maiga, H. Yossi (Mali); N. différentes parties du monde. Ould Taleb (Mauritanie); L. Morales (Mexique); M. Et-Tobi, En deuxième lieu, un grand nombre de personnes ont été O. M’Hirit (Maroc); M. Monjane (Mozambique); F. chargées de tâches spécifiques allant de synthèses Deodatus (Pays-Bas); J. Barton, D. Mead, C. Perley bibliographiques à la télédétection et la cartographie, et (Nouvelle-Zélande); Mahamane (Niger); C. Ameh, O. couvrant un large éventail de sujets relatifs à la foresterie. Les Olaleye (Nigéria); A. Ennals, S. Folving (Norvège); R. 238 personnes suivantes, représentant 72 nationalités Michalak, M. Suchorowski (Pologne); M. Duarte (Portugal); différentes, sont ici remerciées pour les efforts qu’elles ont A. Filipchuk, I. Lysenko, G. Ogureeva, A. Shvidenko, B. accomplis dans différents domaines, à l'occasion de Zhimbiev (Fédération de Russie); S. Murererehe (Rwanda); FRA2000: M. Ikermoud (Algérie); J. Beltran, S. Maradei K. Al Mousa (Arabie saoudite); S. Gueye (Sénégal); J. (Argentine); R. Penny, D. Race, R. Lesslie, P. Tickle Ilavsky (Slovaquie); K. Tjon, J. Wirjosentono (Suriname); E. (Australie); A. Knieling, M. Noebauer, N. Winkler Andersson, J. Cedergren, Z. Fazakas, S. Holm, A. Nylén, E. (Autriche); L. De Pontbriand, T. Jacobs (Belgique); L. Sollander, S. Svensson, R. Persson, T. Thuresson (Suède); P. Akpado (Bénin); C. Lisboa, M. Shuchvoski, C. Foelkel, S. Brassel, C. Elliott, S. Jaakkola (Suisse); Y. Barkoudah, Z. Kengen, P. Moura Costa, J. Siqueira, I. Soressini, G. Stacioli, Jebawi (République arabe syrienne); K. Akakpo, K. Kokou I. Tomasini, D. Campos Jansen, L. Cirineu, E. da Sila (Togo); K. Selmi (Tunisie); P. Drichi (Ouganda); S. Blyth, N. Fagundes Filho, A. Harausz, T. Krug, M. Marcos Andrey Cox, N. Dudley, C. Elliott, H. Gillett, C. Lusty, C. Ravilous, Hermogenes, M. Maristela Félix de Lima, S. Velásquez, E. G. D’Souza, J. Evans, N. Jewell, T. Peck, L. Wearne, J. Wong Veras Micheletti (Brésil); J. Compaore, C. Kabore (Burkina (Royaume-Uni); W. Ciesla, P. Kennedy, W. Libby, R. Mutch, Faso); A. Bararwandika (Burundi); R. Eba’Atyi (Cameroun); A. Rice, J. Space, T. Waggener, A. Gillespie, J. Hutchison, D. F. Banoun, M. Gillis, W. Glen, J. Innes, J. Williams, H. Johnson, V. Kapos, T. Loveland, D. Waller, Z. Zhu, B. Smith, Hirvonen, D. Leckie, Z. Kalensky (Canada); P. Mangala, A. R. Bailey, N. Burgess, L. Langner, J. Morrison (Etats-Unis); Zanga (République centrafricaine); B. Djekourbian (Tchad); A. Al Attas (Yémen); M. Chihambakwe, D. Duwa, C. Z. Du, X. Li, (Chine); M. Andrade (Colombie); P. Gumbie, D. Gwaze, D. Kwesha, C. Marunda, C. Phiri Boundzanga, G. Nkéoua (Congo); K. Mbizi (République (Zimbabwe). démocratique du Congo); L. Corrales, F. Franklin, D. Enfin, le personnel de la FAO a constitué la base Morales, X. Soto, L. Ugalde, K. Oliveira Barvosa, G. Robles institutionnelle du travail. FRA2000 a abordé un large Valle, A. Salas, C. Scholz, R. Solano Alvarado, J. Tosi, R. éventail de thèmes sur la forêt, et a donc fait appel au Villalobos Soto, V. Watson (Costa Rica); O. Koffi (Côte personnel de différents services et bureaux décentralisés. Les d’Ivoire); V. Henzlik, J. Pavlis (République tchèque); H. 61 membres du personnel suivants, représentant 25 Olesen (Danemark); T. Omran (Egypte); P. Bololo (Guinée nationalités sont ici remerciés pour leurs efforts: G. Allard, D. équatoriale); M. Bekele (Ethiopie); S. Jaakkola, P. Kauppi, K. Altrell, A. Al-Fares, M. Amatiste, J. Ball, J. Bourke, A. Korhonen, A. Lehtonen, J. Liski, P. Tiusanen, E. Tomppo, P. Branthomme, S. Braatz, C. Brown, J. Carle, C. Carneiro, F. Vourinen, R. Päivinen (Finlande); I. Amsallem, C. Bernard, P. Castaneda, J. Clement, S. Dalsgaard, R. Davis, A. Del Lungo, Couteron, A. Le Magadoux, J. Valdenaire, M. Pain-Orcet, S. P. Durst, C. Eckelman, H. El-Lakany, I. Eriksson, T. Petit, M. Bellan, O. Ostermann, D. Richard (France); J. Bile Etherington, T. Frisk, M. Gauthier, M. Grylle, S. Hirai, P. Allogho, P. Koumba Zaou (Gabon); J. Sillah (Gambie); J. Holmgren, M. Kashio, W. Killmann, D. Kneeland, A. Goldammer, M. Köhl, F. Schmitz, U. Bohn, C. Kleinn Korotkov, M. Laverdière, J. Lejeune, J. Lorbach, M. 348 FRA 2000 - Rapport principal

Lorenzini, J. Malleux, A. Mathias, M. Mancurti, A. Marzoli, Ransom, L. Russo, M. Saket, R. Sardi de Letto, E. Sène, H. F. Ndeckere-Ziangba, J. Nichols, H. Ortiz-Chour, C. Simons, K. Singh, T. So, K. Thelen, L. Travertino Grande, P. Palmberg, A. Perlis, G. Preto, C. Prins, P. Pugliese, L. Van Laake, P. Vantomme, J. Varjo, S. Walter et M.L. Wilkie. Annexe 2. Termes et définitions 349

Annexe 2. Termes et définitions

Les termes et les définitions utilisés dans FRA2000 sont complet des processus de changement des forêts était basés sur un accord de consensus établi par les participants recherché. Certaines des formulations initiales préparées à la Consultation d’experts sur l’Evaluation des ressources pour FRA2000 ont donc été modifiées par souci de clarté et forestières mondiales 2000, tenue en 1996 (Kotka III) d’exhaustivité, sans pour autant en changer le sens. Le (Finnish Forest Research Institute 1996). En 1997, le processus d’amélioration des termes et des définitions sur la Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) a validé forêt devra se poursuivre sous les auspices de la FAO avec les conclusions de la consultation et, en particulier, a l’objectif clair de conserver les définitions de base de FRA approuvé l’utilisation d’une seule définition mondiale de la et de s’assurer que les séries chronologiques des données sur forêt, élaborée pendant la réunion (ONU 1997). L’année la superficie forestière pourront être poursuivies. suivante, la FAO a publié le document de travail de Les termes et les définitions convenus à la fin du projet FRAN° 1 (1998) qui contenait les termes et les définitions de FRA2000 figurent ci-dessous. préconisés par Kotka III. Certaines de ces définitions ont été clarifiées en 2000 dans le document de travail de FRAN° 33 (FAO 2000) et dans la Situation des forêts du monde 2001 (FAO 2001) afin d’améliorer leur compréhension sans en changer le sens.

DÉFINITIONS DE LA FORÊT ET CLASSIFICATIONS DE L’UTILISATION DES TERRES ASSOCIÉES – PROCESSUS DE CHANGEMENT DE LA FORÊT

Contexte En 2000, les termes de base définissant la forêt et son changement ont été réexaminés en tenant compte des expériences acquises pendant FRA2000. Un des facteurs clés qui a déterminé cette révision a été la demande d’apports au processus du Protocole de Kyoto et aux débats sur le piégeage du carbone dans les forêts. Un aperçu clair et

Forêt et classifications de l’utilisation des terres associées Forêt Le terme forêt comprend les forêts naturelles et les plantations forestières. Il est utilisé pour désigner les terres avec un couvert arboré supérieur à 10 pour cent et occupant une superficie de plus de 0,5 hectare. Les forêts sont déterminées tant par la présence d’arbres que par l’absence d’autres utilisations prédominantes des terres. Les arbres doivent être capables d’atteindre une hauteur minimale de 5 m. Les peuplements jeunes qui n’ont pas encore atteint mais devraient atteindre un couvert arboré de 10 pour cent et une hauteur de 5 m sont inclus dans les forêts, de même que les zones temporairement déboisées. Le terme recouvre les forêts utilisées à des fins de production, de protection, d’usages multiples ou de conservation (c’est-à-dire les forêts incluses dans des parcs nationaux, les réserves naturelles et les autres aires protégées), ainsi que les peuplements forestiers présents sur les terres agricoles (par exemple les brise-vent et les rideaux-abris de plus de 20 m de large), les plantations d’hévéas et les peuplements de chênes-lièges. Le terme exclut spécifiquement les peuplements d’arbres établis principalement à des fins de production agricole, comme les plantations d’arbres fruitiers. Il exclut également les arbres plantés dans des systèmes agroforestiers. Forêt naturelle Forêt composée d’arbres indigènes et non classée comme plantation forestière. Plantation Forêt établie par plantation et/ou par semis dans un processus de boisement ou de reboisement. forestière Elle se compose d’espèces introduites ou, dans certains cas, d’espèces indigènes. Autres terres Terres avec soit un couvert (ou densité relative équivalente) de 5 à 10 pour cent d’arbres capables boisées d’atteindre au moins 5 m de hauteur à maturité; soit un couvert (ou densité relative équivalente) de plus de 10 pour cent d’arbres incapable d’atteindre une hauteur de 5 m à maturité; soit un couvert de plus de 10 pour cent d’arbustes ou d’arbrisseaux. 350 FRA 2000 - Rapport principal

Processus de changement de la forêt

Boisement Etablissement de plantations forestières sur des terres qui, jusque là, n’étaient pas classées comme forêts. Le terme implique la conversion de terres non forestières en forêt. Extension naturelle Extension de la forêt par succession naturelle sur des terres qui, auparavant, étaient affectées de la forêt à d’autres utilisations (par exemple, succession forestière sur des terres utilisées auparavant à des fins agricoles). Implique la conversion de terres non forestières en forêt. Reboisement Etablissement de plantations forestières sur des terres temporairement déboisées considérées comme forêts. Régénération Succession naturelle de forêts sur des terres temporairement déboisées considérées comme forêts. naturelle sur des terres forestières Déforestation La conversion de la forêt à une autre utilisation des terres ou la réduction à long terme du couvert arboré au-dessous du seuil minimal de 10 pour cent (voir la définition de la forêt et la note explicative suivante).

Note explicative: La déforestation implique la perte à long terme ou permanente du couvert forestier et la conversion à une autre utilisation des terres. Cette perte ne peut être causée et maintenue que par une perturbation permanente, d’origine anthropique ou naturelle. La déforestation comprend les superficies forestières converties pour l’agriculture, le pâturage, la création de réservoirs d’eau ou de centres urbains. Le terme exclut spécifiquement les zones où les arbres ont été enlevés au cours d’opération d’exploitation ou de récolte, et où il est prévu que la forêt se régénère soit naturellement, soit à l’aide d’opérations sylvicoles. Amoins que l’exploitation ne soit suivie du défrichement du reste de la forêt, exploitée pour la mise en place d’autres utilisations, ou de maintenir les défrichements par une perturbation continue, les forêts se régénèrent en général, mais avec des conditions souvent différentes, secondaires. Dans les zones soumises à l’agriculture itinérante, la forêt, la jachère forestière et les terres agricoles s’inscrivent dans une dynamique où la déforestation et le retour à la forêt ont lieu souvent sur de petites superficies. Pour simplifier l’analyse de ces zones, le changement net est souvent considéré sur une plus grande superficie. La déforestation comprend aussi les zones où, par exemple, l’impact de la perturbation, la surexploitation ou le changement des conditions l’environnementales affectent tellement la forêt qu’elle ne peut maintenir un couvert arboré supérieur au seuil de 10 pour cent. Dégradation Changements au sein de la forêt qui affectent négativement la structure ou la fonction du peuplement ou du site et, de la forêt par conséquent,diminuent sa capacité à fournir des produits et/ou des services. Amélioration de Changements au sein de la forêt qui affectent positivement la structure ou la fonction du peuplement ou du site et, la forêt par conséquent, augmente sa capacité à fournir des produits et/ou des services.

Déforestation FORET AUTRES Reboisement CLASSES Régénération D’UTILISATION naturelle (Dégradation, amélioration) Boisement, DES TERRES extension Annexe 2. Termes et définitions 351

TERMES ET DÉFINITIONS pendant ce processus, il est important de noter les quelques PRÉSENTÉS DANS LE DOCUMENT légers ajustements et clarifications qui ont été adoptés. DE TRAVAIL DE FRA N¡ 1 C’est ainsi que, par exemple, la classification générale des terres était appelée «classification de la couverture des Contexte terres» en 1988 alors que, dans le présent rapport, la Les termes et les définitions ci-dessous sont extraits du division en forêt, autres terres boisées et autres terres est une document de travail de FRAN° 1 (FAO 1998). Il s’agit des «classification de l’utilisation des terres», car la «forêt» est définitions utilisées au début du processus de FRA2000. définie aussi bien par la présence d’arbres que par l’absence Bien qu’aucun changement n’ait été apporté aux définitions d’autres utilisations des terres.

Classification des terres Couverture des terres, classification générale Superficie totale59 Superficie totale (du pays), comprenant les eaux continentales, mais non les les eaux territoriales maritimes. Forêt Terres avec un couvert arboré (ou densité relative équivalente) supérieur à 10 pour cent et occupant une superficie de plus de 0,5 hectare. Les arbres doivent être capables d’atteindre une hauteur minimale de 5 m à maturité in situ. Il s’agit soit de formations forestières fermées, où les arbres de différents étages et le sous-bois couvrent une grande partie du sol, soit de formations forestières ouvertes avec un couvert végétal continu dans lesquelles le couvert arboré excède 10 pour cent. Les jeunes peuplements naturels et toutes les plantations établies à des fins forestières, qui n’ont pas encore atteint une densité de couvert de 10 pour cent ou une hauteur de 5 m, sont inclus dans la catégorie des forêts, de même que les zones faisant normalement partie de la zone forestière qui ont été temporairement déboisées à la suite d’interventions humaines ou de causes naturelles, mais qui doivent retourner à la forêt. Sont inclus: les pépinières forestières et les vergers à graines qui font partie intégrante des forêts; les routes forestières, les chemins d’exploitation, les pare-feu et les autres petites zones ouvertes au sein de la forêt; les forêts des parcs nationaux, des réserves naturelles et d’autres aires protégées comme celles présentant un intérêt scientifique, historique, culturel ou spirituel particulier; les brise-vent et les rideaux-abris arborés ayant une superficie supérieure à 0,5 ha et une largeur de plus de 20 m; les plantations établies principalement à des fins forestières, y compris les plantations d’hévéas et les peuplements de chênes-lièges. Sont exclues: les terres utilisées principalement pour des pratiques agricoles. Autres terres Terres avec soit un couvert arboré (ou densité relative équivalente) de 5 à 10 pour cent d’arbres capables boisées d’atteindre une hauteur de 5 m à maturité in situ; soit un couvert arboré (ou densité relative équivalente) de plus de 10 pour cent avec des arbres d’une hauteur inférieure à 5 m à maturité in situ (les arbres nains ou rabougris, par exemple); soit des arbustes et des arbrisseaux couvrant plus de 10 pour cent du sol. Autres terres Terres non classées comme forêt ou autres terres boisées, telles que définies ci-dessus. Sont inclus les terres agricoles, les prairies et les pâturages, les zones construites, les terres dénudées, etc. Eauxcontinentales Superficie occupée par les grands fleuves, lacs et réservoirs. Classification de la forêt Plantation Peuplements forestiers établis par plantation et/ou semis dans un processus de boisement ou de reboisement. Ils se composent soit: • d’espèces introduites (peuplements plantés), ou • de peuplements d’espèces indigènes soumis à un aménagement intensif et obéissant aux critères suivants: une ou deux espèces plantées, de classe équienne, avec un espacement régulier. Voir aussi boisement et reboisement. Note: Les statistiques de la superficie des plantations forestières fournies par les pays devraient indiquer la ressource effective de forêts plantées sans tenir compte des replantations. La replantation est le rétablissement d’arbres plantés, soit en raison de l’échec du boisement ou du reboisement, soit parce que les arbres plantés ont été coupés et se sont régénérés. Il ne s’agit pas d’une extension de la superficie totale plantée. Forêt naturelle Les forêts naturelles sont des forêts composées d’arbres indigènes qui n’ont pas été plantés par l’homme, autrement dit les forêts à l’exclusion des plantations. Les forêts naturelles sont en outre classées suivant les critères suivants: • formation forestière (ou type de forêt): fermée/ouverte, • degré de perturbation ou d’intervention humaine, • composition des espèces.

59 La «superficie totale des terres» est définie comme la superficie totale, à l'exclusion des eaux intérieures. 352 FRA 2000 - Rapport principal

Subdivisions des forêts naturelles: formation forestière Forêt fermée Formations où les arbres des différents étages et le sous-bois couvrent une grande partie du sol (> 40 pour cent) et n’ont pas de strate herbacée dense continue (cf. la définition suivante). Il s’agit de forêts aménagées ou non, primaires ou à un stade avancé de reconstitution et qui peuvent avoir été exploitées une ou plusieurs fois, tout en conservant leurs caractéristiques de peuplements forestiers avec, éventuellement, des variations dans la structure et la composition. Parmi les exemples typiques de formations forestières tropicales fermées figurent les forêts tropicales ombrophiles et les forêts de mangrove. Forêt ouverte Formations dont les arbres constituent une strate discontinue mais couvrent entre10 et 40 pour cent. Elles comprennent généralement une strate herbacée continue permettant le pâturage et favorisant la propagation des incendies. (Parmi les exemples figurent les différentes formes de «cerrado» et de «chaco» en Amérique latine, les savanes boisées et les forêts claires en Afrique). Subdivisions des forêts naturelles: degré de perturbation ou d’intervention humaine Forêt naturelle Forêts suivant la dynamique de la forêt naturelle, caractérisée par une composition d’espèces naturelles, non perturbée la présence de bois mort, une structure par classe d’âge et des processus de régénération naturels. par l’homme La superficie est suffisamment grande pour conserver ses caractéristiques naturelles et n’a pas fait l’objet d’intervention humaine connue, ou bien la dernière intervention humaine est suffisamment ancienne pour avoir permis le rétablissement de la composition des espèces et des processus naturels. Forêt naturelle Sont incluses: perturbée par • les forêts exploitées avec des intensités variables, l’homme • différentes formes de forêts secondaires résultant de l’exploitation ou de l’abandon des cultures. Forêt Forêt aménagée modifiée par l’homme grâce à la sylviculture ou à la régénération assistée. semi-naturelle Subdivisions des forêts naturelles: composition de la forêt par groupe d’espèces Forêt de feuillus Forêt à prédominance (plus de 75 pour cent du couvert) d’arbres appartenant aux espèces feuillues. Forêt de conifères Forêt à prédominance (plus de 75 pour cent du couvert) d’arbres appartenant aux espèces de conifères. Formations de Forêt où plus de 75 pour cent du couvert contient des arbres appartenant à des espèces autres que les feuillus bambous/ palmiers ou les conifères (par exemple les espèces arborescentes des familles des bambous, des palmiers et des fougères). Forêt mixte Forêt où ni les conifères, ni les feuillus, ni les palmiers, ni les bambous n’occupent plus de 75 pour cent du couvert arboré. Subdivision des autres terres boisées Arbustes Types de végétation où les éléments ligneux qui prédominent sont les arbustes, à savoir des plantes pérennes ligneuses dont la hauteur à maturité est comprise généralement entre 0,5 et 5 m et sans couronne bien définie. Les limites de hauteur des arbres et des arbustes doivent être interprétées avec souplesse, en particulier la hauteur minimale des arbres et la hauteur maximale des arbustes qui peuvent varier entre 5 et 7 m environ. Système de Fait référence à tous les ensembles de végétation ligneuse dérivant du défrichement de la forêt naturelle pour jachère forestière l’agriculture itinérante. Il consiste en une mosaïque de diverses phases de reconstitution et comprend des îlots de forêt non défrichée et de champs qui ne peuvent être distingués individuellement et dont la superficie ne peut être comptabilisée, en particulier à partir d’images satellitaires. Le système de jachère forestière est une catégorie intermédiaire entre la forêt et les utilisations non forestières des terres. Une partie de la zone qui n’est pas cultivée peut avoir l’apparence d’une forêt secondaire. Cependant la partie cultivée a parfois l’apparence d’une forêt en raison du couvert arboré. Il n’est pas toujours possible de faire précisément la distinction entre la forêt et la jachère forestière. Annexe 2. Termes et définitions 353

Aires protégées – classification de l’UICN pour la protection de la nature I – Réserve Aire protégée aménagée principalement pour la science ou pour la protection de la nature. Ces aires renferment naturelle des écosystèmes exceptionnels, des caractéristiques et/ou des espèces de flore et de faune d’une importance scientifique intégrale/zone nationale, ou sont représentatives d’aires naturelles particulières. Elles contiennent souvent des écosystèmes ou des de nature sauvage formes de vie fragiles, des zones d’une diversité biologique ou géologique importante, ou des aires d’un intérêt particulier pour la conservation des ressources génétiques. L’accès au public est généralement interdit. Les processus naturels y prennent place en l’absence de toute interférence humaine directe, d’activités touristiques et récréatives. Les processus écologiques peuvent inclure des phénomènes naturels qui altèrent les systèmes écologiques ou les caractéristiques physiographiques, comme les feux spontanés, la succession naturelle, les attaques d’insectes ou l’apparition de maladies, les tempêtes, les séismes, etc., mais excluent les perturbations d’origine humaine. II – Parc Aire protégée aménagée principalement pour la protection de l’écosystème et les activités récréatives. Les national parcs nationaux sont des zones relativement grandes, qui contiennent des échantillons représentatifs des principales régions naturelles, physionomies ou paysages importants, où les espèces végétales et animales, les sites géomorphologiques et les habitats sont d’un intérêt scientifique, éducatif et récréatif particulier. L’aire est aménagée et mise en valeur afin de supporter les activités éducatives et récréatives sur une base contrôlée. Elle est gérée, ainsi que la présence de visiteurs, à un niveau qui maintient l’aire dans un état naturel ou semi-naturel. III – Monument Aire protégée aménagée principalement pour la conservation de caractéristiques naturelles particulières. naturel Cette catégorie renferme normalement une ou plusieurs caractéristiques naturelles d’intérêt national exceptionnel, protégées pour leur rareté ou du fait qu’elles sont uniques. La taille n’a pas grande importance. Les aires doivent être aménagées pour rester relativement hors d’atteinte des perturbations humaines, bien qu’elles puissent avoir une valeur de récréation ou touristique. IV – Aire Aire protégée aménagée principalement à des fins de conservation, avec intervention au niveau de l’aménagement. Les aires couvertes peuvent correspondre à des zones de nidification pour les oiseaux migrateurs, à des marécages ou des lacs, des estuaires, des habitats forestiers ou des prairies, des frayères, des herbiers qui nourrissent les animaux marins. La production de ressources renouvelables et exploitables peut jouer un rôle secondaire dans l’aménagement de l’aire. la zone peut nécessiter la manipulation de l’habitat (fauchage, pâturage des ovins ou des bovins, etc.). V – Paysage Aire protégée aménagée principalement pour la conservation des paysages terrestres/marins et les activités terrestre ou récréatives. La diversité des aires appartenant à cette catégorie est très grande. Elles incluent celles dont les paysages marin protégé possèdent des qualités esthétiques particulières qui sont le résultat de l’interaction entre l’homme et la terre ou la mer, les pratiques traditionnelles liées à l’agriculture, au pâturage ou à la pêche; et celles qui sont principalement des aires naturelles telles que les bords de mer, les rivages des lacs ou les bords des rivières, les terrains vallonnés ou montagneux soumis par l’homme à un aménagement intensif à des fins de tourisme ou de loisir. VI – Aire protégée Aire protégée aménagée principalement pour l’utilisation durable des écosystèmes naturels. de ressources Elles couvrent couvrent normalement des zones étendues, relativement isolées et inhabitées à naturelles l’accès difficile, ou des régions où la population est relativement clairsemée mais qui sont soumises aménagées à une pression considérable de colonisation et de forte utilisation. Superficie forestière disponible pour l’approvisionnement en bois Forêt disponible Forêt où aucune restriction légale, économique ou environnementale spécifiques n’a un impact significatif sur pour l’approvisionnement en bois. l’approvisionnement Inclut: les zones où, bien qu’il n’existe pas de telles restrictions, aucune récolte n’est effectuée, comme les zones en bois zones inscrites dans des plans d’utilisation à long terme ou dans les prévisions. Forêt non Forêt où les restrictions légales, économiques ou environnementales spécifiques empêchent tout disponible pour approvisionnement significatif en bois. l’approvisionnement Inclut: en bois • Les forêts faisant l’objet de restrictions légales ou de restrictions résultant d’autres décisions politiques, qui excluent totalement ou limitent sévèrement l’approvisionnement en bois, y compris pour des raisons environnementales ou de conservation de la diversité biologique, comme les forêts de protection, les parcs nationaux, les réserves naturelles et d’autres aires protégées, comme celles qui présentent un intérêt environnemental, scientifique, historique, culturel ou spirituel particulier. • Les forêts où la productivité ou la qualité du bois est trop faible, ou encore où les coûts d’exploitation et de transport sont trop élevés pour justifier la récolte de bois, en dehors de coupes occasionnelles pour l’autoconsommation. 354 FRA 2000 - Rapport principal

Paramètres forestiers Volume et biomasse Volume sur pied Volume sur écorce de la tige, mesuré de la souche jusqu’à la base de la cime, de tous les arbres vivants de plus de 10 cm de diamètre à hauteur de poitrine (ou au-dessus de la limite des contreforts si ceux-ci sont plus hauts). Exclut: toutes les branches Volume sur Partie du volume sur pied consistant en espèces considérées comme effectivement ou potentiellement pied commercial commercialisables aux conditions actuelles des marchés locaux et internationaux, ayant le diamètre diamètre de référence indiqué (diamètre à hauteur de poitrine). Inclut: les espèces qui ne sont pas utilisées actuellement mais qui, ayant les propriétés techniques appropriées, sont potentiellement commerciales. Note: Quand la plupart des espèces sont commercialisables, c’est-à-dire dans les zones tempérées et boréales, le volume sur pied commercial, dans une zone ou un pays donné, peut se rapprocher du volume sur pied total. Cependant, dans les régions tropicales où seule une fraction de toutes les espèces est commerciale, ce volume peut être très inférieur. Biomasse ligneuse Masse de la partie ligneuse (tige, écorce, branches, brindilles) des arbres vivants ou morts, des arbustes et des buissons. Inclut: la biomasse ligneuse aérienne, les souches et les racines. Exclut: le feuillage, les fleurs et les graines. Biomasse La partie ligneuse aérienne (tige, écorce, branches, brindilles) des arbres vivants ou morts, des arbustes et des buissons. ligneuse aérienne Exclut: les souches et les racines, les fleurs et les graines. Coupes et prélèvements Coupes Volume moyen sur écorce de tous les arbres, vivants ou morts, de plus de 10 cm de diamètre à hauteur de poitrine, abattus pendant une période donnée (annuellement, par exemple), qu’ils soient ou non prélevés dans la forêt ou sur d’autres terres boisées. Inclut: les arbres issus d’éclaircies et de dégagements à des fins sylvicoles et pré- commerciales de plus de 10 cm de diamètre (diamètre à hauteur de poitrine) laissés dans la forêt, et les pertes naturelles d’arbres de diamètre diamètre supérieur à 10 cm (diamètre à hauteur de poitrine). Prélèvements Prélèvements (annuels) qui génèrent un revenu pour le propriétaire de la forêt, d’autres terres boisées ou d’arbres hors forêt. Ils recouvrent le «volume effectivement commercialisé», à savoir le volume sous écorce effectivement coupé et extrait de la forêt. Ce volume peut inclure le bois d’industrie (par exemple, grumes de sciage, grumes de déroulage) et le bois à usage domestique (par exemple, bois utilisé pour la construction dans les zones rurales). Inclut: les prélèvements pendant la période de référence donnée d’arbres abattus précédemment, et les prélèvements d’arbres morts ou endommagés par causes naturelles (pertes naturelles) comme le feu, le vent, les insectes et les maladies. Exclut: les récoltes de bois de feu. Note: Les prélèvements, tels que définis ci-dessus, se réfèrent à des prélèvements commercialisés, c’est-à-dire le bois récolté à des fins industrielles et pour des usages domestiques. Dans de nombreux pays en développement, les prélèvements de bois de feu représentent une part considérable de la récolte totale de bois. Cependant, les données sur les récoltes de bois de feu sont généralement rares et/ou peu fiables, et nécessitent d’être considérées séparément lorsque les données nationales ou locales sont disponibles. Produits forestiers non ligneux et services fournis par la forêt Produits Produits destinés à la consommation humaine: aliments, boissons, plantes médicinales et extraits (fruits, baies, forestiers non noix, miel, gibier, champignons, etc.). ligneux Fourrage et aliments pour le bétail (pâturage et parcours). Autres produits non ligneux (liège, résines, tanins, extraits industriels, laine et peaux, trophées de chasse, arbres de Noël, feuillage décoratif, mousses et fougères, huiles essentielles et cosmétiques, etc.). Services fournis Protection (contre l’érosion éolienne et hydraulique, les avalanches, les coulées de boues et les éboulis, les par la forêt inondations, la pollution atmosphérique, le bruit, etc.). Valeurs sociales et économiques (chasse et pêche, autres loisirs, y compris les activités récréatives, le sport et le tourisme). Valeurs esthétiques, culturelles, historiques, spirituelles et scientifiques (y compris les paysages et le bien-être). Annexe 2. Termes et définitions 355

Changements Changements du couvert forestier Déforestation Fait référence à un changement du couvert végétal avec une diminution du couvert arboré à moins de 10 pour cent. Les changements au sein de la classe de forêt (passage de la forêt fermée à la forêt ouverte, par exemple) qui affectent négativement le peuplement ou le site, et qui abaissent en particulier sa capacité de production, sont désignés comme dégradation de la forêt. Dégradation Elle prend diverses formes, en particulier dans les formations ouvertes, et dérive pour l’essentiel d’activités de la forêt humaines comme le surpâturage, la surexploitation (pour la récolte de bois de feu ou de bois d’œuvre), les incendies répétés, les attaques d’insectes, de maladies, de parasites végétaux ou d’autres phénomènes naturels comme les cyclones. Dans la plupart des cas, la dégradation ne se manifeste pas comme une diminution de la superficie boisée mais plutôt comme une réduction graduelle de la biomasse, un changement dans la composition des espèces et une dégradation du sol. Les pratiques d’exploitation non durables peuvent contribuer à la dégradation si l’extraction d’arbres mûrs n’est pas suivie d’une régénération ou si l’utilisation d’engins lourds provoque le compactage des sols ou une perte de la superficie forestière productive. Nouvelles Etablissement artificiel de forêts sur des terres qui, de mémoire d’homme, ne portaient pas de forêts précédemment. plantations: boisement Nouvelles Etablissement artificiel de forêts sur des terres qui portaient autrefois des forêts. plantations: reboisement

Termes additionnels Feuillus Tous les arbres appartenant au sous-embranchement des angiospermes. Ils sont parfois appelés «non-conifères» ou «bois durs». Conifères Tous les arbres appartenant au sous-embranchement des gymnospermes. Ils sont parfois appelés «résineux» ou «bois tendres». Espèce menacée Espèce classée par un processus objectif (le «Livre rouge» national, par exemple) dans les catégories «gravement d’extinction menacées d’extinction» et «menacées d’extinction» de l’UICN. Une espèce est jugée «gravement menacée d’extinction» lorsqu’elle est exposée à l’état sauvage à un risque élevé d’extinction dans un avenir immédiat. Elle est considérée comme «menacée d’extinction» lorsqu’elle n’est pas gravement en danger mais reste exposée, à l’état sauvage, à un risque très élevé d’extinction dans un avenir proche. Espèce Une espèce est endémique lorsqu’elle n’est présente que dans une région géographique strictement limitée, endémique c’est-à-dire lorsqu’elle est confinée dans une région ou une localité particulière. Espèce arborée Espèce arborée qui a évolué dans la même zone, la même région ou le même biotope où le peuplement forestier indigène s’est développé, et qui est adaptée aux conditions écologiques particulières prédominantes au moment de l’établissement du peuplement. Elle est aussi appelée espèce locale ou autochtone. Espèce arborée Espèce arborée présente hors de leur zone, aire ou région de végétation naturelle. Elle est appelée aussi introduite espèce exotique. Forêt/autres Forêt ou autres terres boisées aménagées conformément à un plan officiel ou non, appliqué régulièrement terres boisées pendant une période suffisamment longue (cinq ans ou davantage). aménagées Protection Les fonctions que remplissent les forêts/autres terres boisées en protégeant le sol contre l’érosion hydraulique ou éolienne, la désertification, les risques d’avalanches, les éboulis ou les coulées de boues; et en conservant, en protégeant et en régularisant la quantité et la qualité de l’approvisionnement en eau, et en prévenant les inondations. Inclut: la protection contre la pollution atmosphérique et acoustique. Arbre Plante ligneuse pérenne avec une tige principale unique ou, dans le cas de taillis, avec plusieurs tiges présentant un houppier plus ou moins distinct. Inclut: les bambous, les palmiers et les autres plantes ligneuses obéissant aux critères susmentionnés. 356 FRA 2000 - Rapport principal

BIBLIOGRAPHIE l’évaluation des ressources forestières mondiales 2000 en FAO. 1998. FRA 2000 - Termes et définitions. Document de collaboration avec la CEE et le PNUE et avec le soutien du travail de FRAN° 1. Rome. gouvernement finlandais (KOTKAIII). Kotka, Finlande, www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp 10-14 juin 1996. Eds. Nyyssonen, A. & Ahti, A. Research FAO. 2000. On definitions of forest and forest change. Papers N° 620. Helsinki. Finlande. Document de travail de FRAN° 33. Rome. ONU. 1997. Report of the Ad Hoc Intergovernmental Panel on Finnish Forest Research Institute. 1996. Expert Forests on its Fourth Session. New York, 11-27 février consultation on Global Forest Resource Assessment 2000. 1997. E/CN.17/1997/12. New York. Kotka III. Actes d’une consultation d’experts FAO sur Annexe 3. Tableaux mondiaux 357

Annexe 3. Tableaux mondiaux

APERÇU DES TABLEAUX MONDIAUX ET RÉFÉRENCES DES PAGES:

Tableau Titre Notes Tableau 1 Données de base sur les pays 358 365 2 Couvert forestier – état de l’information 358 369 3 Couvert forestier 2000 358 373 4 Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 358 377 5 Couvert forestier – dernières statistiques nationales 359 381 6 Plantations forestières en 2000 359 385 7 Volume et biomasse de la forêt 359 389 8 Incendies de forêt entre 1990 et 2000 359 393 9 Situation et tendances de l’aménagement des forêts 359 397 10 Prélèvements 361 401 11 Comparaison des superficies forestières sous aménagement 362 405 12 Produits forestiers non ligneux - principaux groupes de produits 362 409 13 Nombre d’espèces en danger, endémiques pour sept groupes d’espèces 362 413 14 Répartition de la superficie forestière totale par zone écologique 362 417 15 Forêts dans les aires protégées/disponibles pour l’approvisionnement en bois 362 421 16 Interaction entre les pays et FRA2000 362 425 358 FRA 2000 - Rapport principal

NOTES RELATIVES AUX TABLEAUX figurent dans FRA2000 (voir le tableau 5 ci-dessous). Les MONDIAUX statistiques démographiques sur la population totale, la densité de population et le taux de changement annuel sont Notes générales extraites de World Population Prospects - the 1996 revision Les 16 tableaux ci-inclus résument les résultats de FRA2000. (ONU 1999). Les données sur le «pourcentage de la Ils sont disponibles sur le site Web des forêts de la FAO. population rurale» proviennent de World Urbanization (www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp) Prospects (ONU 1997). Les données économiques sont issues de World Nomenclature des pays et des groupes régionaux development indicators (Banque mondiale 2000). Les utilisés dans les tableaux chiffres du produit national brut (PNB) par habitant Les noms des pays et l’ordre des pays dans lequel ils ont été correspondent au PNB divisé par la population estimée au présentés dans les tableaux suivent la pratique normalisée de milieu de l’année considérée. Les données sont converties l’ONU concernant la nomenclature et l’ordre alphabétique en dollars EU constants de 1995. Le taux de croissance des pays. Les données sur la Chine comprennent des valeurs annuel du produit intérieur brut (PIB) est basé sur la pour la Chine (y compris Hong-Kong et Macao) et pour la monnaie locale constante. Province de Taiwan, conformément à la pratique de l’ONU. Les groupes régionaux figurant dans ces tableaux Tableau 2: Couvert forestier - état de représentent la ventilation standard du monde par région de l’information (page 369) la FAO, suivant des critères géographiques (et non Le tableau indique la disponibilité des informations sur le économiques ou politiques). couvert forestier et leur compatibilité avec les définitions Les appellations employées dans la présente publication utilisées dans FRA2000. Les «dernières statistiques et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de disponibles» correspondent aux dernières données de base la part de l’Organisation des Nations Unies pour disponibles et pertinentes couvrant l’ensemble du pays (voir l’alimentation et l’agriculture aucune prise de position quant aussi le tableau 5). L’«année de référence» est l’année au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de moyenne des inventaires de terrain ou des données de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou télédétection utilisées. La «méthode» indique comment limites. l’information a été obtenue (ET = échantillonnage national réalisé sur le terrain, CD = cartographie détaillée, Totaux CG = cartographie générale, ES = estimation d’experts). La Les chiffres étant arrondis, les totaux ne correspondent pas «compatibilité» indique la facilité de reclassification des toujours à la somme exacte de leurs éléments. classes forestières nationales en classes mondiales de FRA2000 (H = haute, M = moyenne, F = faible). Abréviations Les colonnes «série chronologique» indiquent s’il a été n.s. = Non significatif, indique une valeur très petite possible de constituer et d’utiliser dans FRA2000 une série - = Non disponible (n.d.) chronologique pour le couvert forestier du pays, et le niveau s.o. = Sans objet de comptabilité des observations à l’intérieur de la série 000 = Milliers chronologique (H = haute, M = moyenne, F = faible). Le = Une case vide indique une valeur égale à zéro nombre de références représente le nombre de publications utilisé par FRA2000 pour évaluer le couvert forestier et Autres informations l’étendue des plantations du pays. Pour de nombreuses estimations nationales, plus d’information de base et d’explication des chiffres sont Tableau 3: Couvert forestier 2000 (page 373) disponibles dans les profils des pays présentés sur le site Tableau 4: Changement du couvert forestier Web des forêts de la FAO: www.fao.org/forestry/fo/ entre 1990 et 2000 (page 377) country/nav_world.jsp Ces tableaux présentent le couvert forestier en 2000 et le changement estimé entre 1990 et 2000. La FAO a ajusté les Tableau 1: Données de base sur les pays données aux années de référence 1990 et 2000 sur la base (page 365) des statistiques nationales disponibles (voir aussi les Les chiffres relatifs à la «superficie des terres» tableaux 2 et 5). Le «total forêts» est la somme des forêts correspondent à la superficie totale du pays, à l’exception naturelles et des plantations. Le «changement du couvert des eaux intérieures. Ces données sont dérivées de la forestier» est le changement net survenu dans la forêt et superficie totale des pays (y compris les eaux intérieures) comprend l’extension des plantations ainsi que les pertes et présentées dans FAOSTAT(http://apps.fao.org), moins la les gains de superficie des forêts naturelles. Des superficie occupée par des eaux intérieures, telles qu’elles modifications des estimations de FRA2000 ont été Annexe 3. Tableaux mondiaux 359

apportées jusqu’au 19 janvier 2001. Les statistiques seront sur pied de tous les arbres vivants a été utilisé pour indiquer mises à jour à mesure que de nouvelles informations seront le volume. Quelques variations quant au diamètre minimal disponibles; les dernières actualisations sont présentées sur appliqué sont signalées dans CEE-ONU/FAO (2000). le site Web des forêts de la FAO (www.fao.org/forestry/fo/ country/nav_world.jsp). Tableau 8: Incendies de forêt entre 1990 et 2000 (page 393) Tableau 5: Couvert forestier - dernières Les statistiques sur les incendies de forêt pour les années 90 statistiques nationales (page 381) sont présentées par le nombre de feux et la superficie affectée. Le tableau présente les dernières statistiques nationales du Les valeurs moyennes, minimales et maximales y figurent. A couvert forestier, résultant de la reclassification des classes noter que ces chiffres sont issus de séries chronologiques nationales en classes mondiales de FRA2000 (voir aussi le partielles en l’absence de données pour certaines années. tableau 2). Dans certains cas, la superficie nationale a été obtenue par la combinaison de résultats de plusieurs Tableau 9: Situation et tendances de inventaires en un scénario national. L’«année de référence» l’aménagement des forêts (page 397) est l’année moyenne de l’inventaire de terrain ou des données de télédétection utilisées. Voir le document de Critères et indicateurs d’aménagement durable travail de FRAN°1 (FAO 1998) pour une explication des des forêts définitions utilisées (www.fao.org/forestry/fo/fra/docs/ L’adhésion à des processus écorégionaux sur les critères et FRA_WP1fre.pdf). Les statistiques proviennent de indicateurs est indiquée à l’aide des abréviations suivantes: l’analyse de la documentation nationale qui est OAB = Organisation africaine du bois intégralement référencée dans les profils des pays présentés DZAf = Dry-Zone Africa Process on Criteria and sur le site Web des forêts de la FAO (www.fao.org/forestry/ Indicators for Sustainable Forest Management. fo country/nav_world.jsp). Processus sur les critères et indicateurs d’aménagement durable des forêts dans les zones Tableau 6: Plantations forestières en 2000 sèches d’Afrique (page 385) DFAs = Regional Initiative for the Development and Les plantations forestières sont des peuplements d’espèces Implementation of National Level Criteria and introduites, ou des peuplements équiennes soumis à un Indicators for the Sustainable Management of aménagement intensif d’espèces indigènes espacées Dry Forests inAsia. Initiative régionale pour régulièrement (voir aussi l’annexe 1). Le tableau donne la l’élaboration et l’application de critères et superficie totale des plantations en 2000 et le taux annuel indicateurs nationaux d’aménagement durable d’extension des plantations forestières signalé actuellement. des forêts sèches en Asie. La superficie totale est ventilée par principaux groupes EUR = Processus pan-européen sur les critères et d’espèces. Les statistiques proviennent de l’analyse de la indicateurs d’aménagement durable des forêts documentation nationale qui est intégralement référencée OIBT = Organisation internationale des bois tropicaux dans les profils des pays présentés sur le site Web des forêts de LEP = Processus Lepaterique d’Amérique centrale sur la FAO (www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp), où les critères et indicateurs d’aménagement figure une ventilation plus détaillée des plantations suivant durable des forêts le régime de propriété et l’objectif. MON = Processus de Montréal sur les critères et indicateurs de conservation et d’aménagement Tableau 7: Volume et biomasse de la forêt durable des forêts des zones tempérées et boréales (page 389) PO = Processus du Proche-Orient sur les critères et Le tableau donne les estimations du volume (volume total indicateurs d’aménagement durable des forêts sur écorce des arbres vivants de plus de 10 cm de diamètre à TARA = Proposition de Tarapoto relative à des critères et hauteur de poitrine) et de la biomasse (masse aérienne de la indicateurs de durabilité de la forêt amazonienne partie ligneuse comprenant la tige, l’écorce, les branches et Quatre pays qui ont été invités à se joindre au Processus les brindilles) des arbres, vivants ou morts, des arbustes et pan-européen sur les forêts (Bosnie-Herzégovine, Géorgie, des buissons. La «source de l’information» représente le Saint-Marin et Yougoslavie) à partir de décembre 2000 ont type de données de base utilisées pour l’estimation (IN = été inclus dans ce tableau. inventaire national, IP = inventaire partiel, ES = estimation d’experts, EX = données extrapolées à partir d’autres pays). Superficies soumises à des plans d’aménagement Pour les pays industrialisés (Europe, pays de la en 2000 Communauté des Etats indépendants, Japon, Australie, Pour les pays industrialisés (Europe, pays de la CEI, Chypre, Nouvelle-Zélande, Canada et Etats-Unis) le volume de bois Israël, Turquie, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada 360 FRA 2000 - Rapport principal

et Etats-Unis), les superficies mentionnées comprennent période suffisamment longue (cinq ans ou davantage)». toutes les forêts aménagées conformément ou non à un plan En ce qui concerne la Géorgie, les forêts «non officiel. Des explications plus détaillées sont données dans perturbées» ont été incluses dans la catégorie des superficies les sections sur les régions géographiques ci-dessous. Pour non aménagées. de plus amples informations sur ces pays, consulter la Pour les Philippines, la superficie soumise à des plans référence CEE-ONU/FAO (2000). d’aménagement comprend les terres forestières ayant moins Certains pays (y compris tous les pays industrialisés et de 20 pour cent de couvert. de nombreux pays d’Amérique du Sud) ont fourni des Océanie. Hormis deux exceptions (Australie et Nouvelle- informations tant sur la superficie totale aménagée ou Zélande), la définition utilisée pour la superficie sous soumise à un plan d’aménagement (en hectares) que sur la aménagement en Océanie était la suivante: «La superficie superficie en pourcentage de la dernière estimation forestière aménagée pour différents objectifs (conservation, disponible de la superficie forestière totale. production, autres) conformément à un plan Dans la présente étude, les estimations fournies sur la d’aménagement officiel, approuvé à l’échelle nationale et superficie ont été utilisées et les pourcentages (qui sont les appliqué sur une période suffisamment longue (cinq ans ou pourcentages par rapport à la superficie forestière estimée davantage)». en 2000) peuvent différer des statistiques nationales et Pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, la définition doivent donc être traités avec prudence. Une exception comprend des plans d’aménagement informels et les zones notable concerne les pays qui ont affirmé que toutes leurs où il a été décidé de n’entreprendre aucune intervention forêts étaient sous aménagement. Dans ces cas le d’aménagement. pourcentage (100 pour cent) a été utilisé et les chiffres Pour l’Australie, seules les forêts aménagées pour relatifs à la superficie donnée ont été révisés pour l’approvisionnement en bois ont été incluses dans les correspondre avec ceux de la superficie forestière en 2000. chiffres fournis. Les chiffres pour les zones sous aménagement peuvent donc Europe. La définition utilisée dans tous les pays européens s’écarter des statistiques nationales pour ces pays. pour la superficie de forêt soumise à des plans Toutes les informations au niveau national ont été d’aménagement était la suivante: «Forêts [et autres terres fournies à l’occasion de FRA2000 ou sous forme de boisées] aménagées conformément à un plan d’aménagement rapports nationaux présentés aux réunions de la officiel ou informel appliqué régulièrement sur une période Commission régionale des forêts. Des données partielles ont suffisamment longue (cinq ans ou davantage). Les opérations été obtenues à partir d’une variété de sources. d’aménagement comprennent des travaux à accomplir dans Afrique. Pour la superficie soumise à des plans des peuplements forestiers individuels (parcelle, par d’aménagement en Afrique, la définition suivante a été exemple) pendant la période établie». Il a également été utilisée: «La superficie de forêt aménagée pour différents recommandé d’inclure les superficies où il a été décidé de ne objectifs (conservation, production, autres) conformément à pas entreprendre d’interventions d’aménagement. Les un plan d’aménagement officiel, approuvé à l’échelle chiffres utilisés ne concernent que les forêts, à l’exclusion des nationale et appliqué sur une période suffisamment longue autres terres boisées. (cinq ans ou davantage)». Pour l’Italie, seules les forêts soumises à des plans Asie. Deux définitions ont été retenues pour la superficie d’aménagement spécifiques ont été incluses dans les soumise à des plans d’aménagement en Asie. Les pays données sur les forêts sous aménagement. Toutes les autres industrialisés (pays de la CEI, Chypre, Israël, Japon et forêts du pays sont soumises à des prescriptions sylvicoles Turquie) ont fourni des données sur «les forêts [et les autres générales. terres boisées] aménagées conformément à un plan Pour la Finlande, les chiffres fournis initialement d’aménagement officiel ou informel appliqué régulièrement indiquaient une superficie forestière aménagée de sur une période suffisamment longue (cinq ans ou 18 609 000 ha. Cependant, en décembre 2000, un total de davantage). Les opérations d’aménagement comprennent 21,9 millions d’hectares ont été certifiés. Cela supposant les travaux à accomplir dans des peuplements forestiers l’existence de régimes d’aménagement, ces derniers individuels (parcelle, par exemple) pendant la période chiffres, plus récents, ont été utilisés. établie». Il a également été recommandé d’inclure toutes les Amérique du Nord et centrale. Hormis deux exceptions (le zones où il a été décidé de ne pas entreprendre d’activités Canada et les Etats-Unis), la définition suivante, pour la d’aménagement. Les chiffres utilisés ne concernent que les superficie sous aménagement en Amérique du Nord et forêts, à l’exclusion des autres terres boisées. centrale, a été adoptée: «La superficie forestière aménagée Les pays restants ont signalé «la superficie forestière pour différents objectifs (conservation, production, autres) aménagée pour différents objectifs (conservation, conformément à un plan d’aménagement officiel, approuvé production, autres) conformément à un plan d’aménagement à l’échelle nationale et appliqué sur une période de temps officiel, approuvé à l’échelle nationale et appliqué sur une suffisamment longue (cinq ans ou davantage)». Annexe 3. Tableaux mondiaux 361

Pour le Canada et les Etats-Unis, la définition comprend Superficies forestières certifiées les plans d’aménagement informels et les zones où il a été La superficie forestière certifiée mentionnée est la somme des décidé de n’entreprendre aucune intervention différentes superficies certifiées au titre des programmes d’aménagement. suivants: Amérique du Sud. La définition utilisée pour la superficie ATFP = American Tree Farm Program (en décembre 2000) sous aménagement en Amérique du Sud est la suivante: «La CSA = Norme de l’Association canadienne de superficie forestière aménagée pour différents objectifs normalisation sur les systèmes d’aménagement (conservation, production, autres) conformément à un plan forestier durable (au 21 décembre 2000) officiel, approuvé à l’échelle nationale et appliqué sur une FSC = Forest Stewardship Council – organismes de période suffisamment longue (cinq ans ou davantage)». certification accrédités (au 31 décembre 2000) Pour le Guyana, la superficie sous aménagement GT = Green Tag (Etats-Unis) (au 31 décembre 2000) correspond aux zones faisant l’objet d’accords de PEFC = Pan-European Forest Certification (Programmes concession, tous les concessionnaires étant tenus de nationaux approuvés par le Conseil du PEFC) (en préparer un plan d’aménagement à long terme et de le faire décembre 2000) approuver par le gouvernement. SFI = Sustainable Forest Initiative Program, American Forest and Paper Association (pour le Canada au Superficies sous aménagement forestier en 1990 21 décembre 2000, pour les Etats-Unis en octobre et 1980 2000). Les chiffres relatifs aux superficies sous aménagement Bien qu’environ 29 millions d’hectares de terres soient forestier en 1990 et 1980 sont issus de: FAO (1998), inscrits au Programme SFI aux Etats-Unis et au Canada, et FAO/PNUE (1982), CEE-ONU/FAO (1985) et qu’il est prévu que 56 millions d’hectares seraient certifiés CEE-ONU/FAO (1992). Les pourcentages correspondent par des tiers à la fin de 2001, seules les superficies qui ont aux pourcentages des superficies forestières respectives en déjà fait indépendamment l’objet de certification à la fin de 1980 et 1990 telles qu’indiquées dans ces références. 2000 ont été incluses (12 millions d’hectares aux Etats-Unis Les définitions de la forêt sous aménagement étaient les et 1,04 million d’hectares au Canada). suivantes: Les superficies certifiées au titre de la norme du Système • Pour les pays tropicaux en 1980, la «superficie forestière de gestion environnementale ISO 14001 n’ont été incluses soumise à un aménagement intensif» était définie que si elles étaient certifiées aussi au titre de programmes de comme suit: «Le concept d’aménagement intensif est certification forestière spécifiques. utilisé ici de façon restrictive et prévoit non seulement Au Canada, un total de 30 980 046 hectares de forêt a été l’application stricte et contrôlée des règlements certifié sous la norme ISO 14001 du système de gestion d’exploitation mais aussi les traitements sylvicoles et la environnementale (au 21 décembre 2000). Cependant, protection contre les incendies et les maladies». seules les superficies certifiées aussi au titre des • Pour les pays de la CEE-ONU en 1980, la définition était programmes CSA, FSC ou SFI – soit 3 615 000 ha – ont été la suivante: «Superficie forestière aménagée suivant un incluses dans ce tableau. plan d’aménagement». En Nouvelle-Zélande, plus de 300 000 ha ont été • Pour les pays de la CEE-ONU en 1990, la «forêt sous certifiés au titre de la norme ISO 14001 (en mai 2000). Ces aménagement actif» était définie comme «la forêt et les superficies n’ont pas été incluses dans le tableau. autres terres boisées aménagées conformément à un plan Le Ghana, la Malaisie et l’Indonésie, entre autres, préparé par des spécialistes ou soumises à un type mettent au point des programmes nationaux de certification reconnu d’aménagement appliqué régulièrement sur une et de nouvelles superficies pourraient bientôt être certifiées longue période (cinq ans ou davantage)». au titre de ces programmes. Dans trois Etats de la Malaisie Anoter que la définition de la forêt a changé entre 1990 (Pahang, Terengganu et Selangor), un total de 2 325 356 ha et 2000 pour les pays industrialisés (réduction du couvert de forêts a été évalué, dans un premier temps, en vertu d’une arboré de 20 à 10 pour cent), si bien que dans certains cas les norme élaborée communément, et validé par un audit chiffres ne sont pas directement comparables. indépendant (la Fondation Keurhout) au titre du programme Europe. Pour la Bulgarie, la superficie soumise à des plans de coopération Malaisie/Pays-Bas (H. Singh, National d’aménagement forestier (1980) comprend les autres terres Timber Certification Council, Malaisie, communication boisées de sorte que le pourcentage est supérieur à 100. personnelle, 2001). Pour la Yougoslavie, les chiffres de 1980 et 1990 correspondent à ceux de l’ex-Yougoslavie, d’où la forte Tableau 10: Prélèvements (page 401) diminution de la superficie sous aménagement pour l’année Pour les pays tropicaux, les prélèvements indiqués 2000. correspondent à la superficie totale soumise à un plan Pour plus de détails, consulter les références citées. d’exploitation (de court à très long terme), à la superficie 362 FRA 2000 - Rapport principal

effectivement exploitée annuellement et à l’intensité zones écologiques a été obtenue en superposant ces cartes d’exploitation en volume par hectare. Pour les pays avec un fond de carte représentant les limites des pays. La industrialisés, le tableau donne le volume total sur écorce répartition est indiquée en pourcentage de la superficie (s. é.) exploité annuellement. forestière totale. La répartition des zones écologiques a été analysée pour Tableau 11: Comparaison des superficies chaque pays individuellement en se basant sur les cartes forestières sous aménagement (page 405) mondiales de FRA2000. Les totaux pour les régions et le Les données des tableaux 9, 10 et 15 ont été combinées afin monde ne figurent pas dans ce tableau puisqu’ils ne de comparer les superficies forestières sous aménagement correspondraient pas exactement avec la répartition pour différents aspects. La procédure d’évaluation n’étant mondiale des zones écologiques donnée au chapitre 47. pas la même pour toutes les catégories d’aménagement, les chiffres ne correspondent pas toujours. Anoter que les Tableau 15: Forêts dans les aires superficies indiquées se chevauchent parfois (zone sous protégées/disponibles pour aménagement et aires protégées, par exemple). Les notes l’approvisionnement en bois (page 421) relatives aux tableaux 9 et 10 s’appliquent aussi à ce tableau. Les forêts dans des aires protégées se rapportent aux zones correspondant aux catégories de I à VI de l’UICN pour la Tableau 12: Produits forestiers non ligneux - protection de la nature. La colonne «rapport des pays» principaux groupes de produits (page 409) correspond aux chiffres extraits des rapports soumis par les Les principaux groupes de produits sont identifiés par un «x» pays industrialisés à FRA2000, où le terme «protection» a pour chaque pays, suivant les groupes de produits établis par été interprété au sens large, notamment pour les catégories la FAO pour les profils des PFNLdes pays. Des descriptions V et VI de l’UICN, et peut inclure les zones sous détaillées des produits et des données par pays figurent dans aménagement forestier général. La colonne «cartes les profils des pays du site Web sur les forêts de la FAO mondiales» se rapporte à la superposition (réalisée par le (www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp). PNUE- WCMC) des cartes du couvert forestier et de la carte mondiale des aires protégées ayant un statut de protection Tableau 13: Nombre d’espèces en danger, légal de FRA2000. Les pourcentages font référence à la endémiques pour sept groupes d’espèces superficie forestière mondiale. (page 413) La «forêt disponible pour l’approvisionnement en bois» Les résultats du tableau se sont basés sur une étude renvoie à une étude basée sur les cartes mondiales de entreprise par le Centre mondial de surveillance continue de FRA2000 (voir le chapitre 9). Il a été supposé que les forêts la conservation de la nature du Programme des Nations présentes dans des aires protégées n’étaient pas disponibles Unies pour l’environnement pour FRA2000 (FAO 2001). pour l’exploitation et que les forêts situées au-dessus d’une L’étude examine la présence et le niveau de menace (s’il est certaine altitude (domaine tropical, 3 000 m; subtropical, estimé que les espèces sont menacées sur le plan mondial) 2 500 m; tempéré, 2 000 m; boréal, 1 000 m) étaient pour sept groupes d’espèces: amphibiens, oiseaux, inaccessibles économiquement. La superficie forestière fougères, mammifères, palmiers, reptiles et arbres. Le restante à différentes distances des infrastructures existantes niveau de menace provient des listes d’espèces menacées de (routes et chemins de fer, mais pas les fleuves) a été l’Union mondiale pour la nature (UICN). mesurée. Les résultats pour les distances de 10, 20, 30 et Le nombre total d’espèces (somme des sept groupes) 50 km sont donnés, ainsi que pour une distance illimitée. présentes dans chaque pays figure dans la première colonne, et le nombre d’entre elles considérées comme menacées Tableau 16: Interaction entre les pays et FRA dans la deuxième. 2000 (page 425) Dans la troisième colonne est indiqué le nombre de ces Ce tableau donne pour chaque pays le correspondant espèces menacées qui sont endémiques. national de FRA2000 – le contact officiel pour les Enfin, les sept dernières colonnes donnent le nombre demandes d’information et la validation des résultats. d’espèces menacées et endémiques présentes dans les forêts Le tableau indique aussi les pays où des membres de pour chaque groupe d’espèces. l'équipe FRAse sont rendus pour appuyer les évaluations nationales, les pays qui ont participé aux ateliers et aux Tableau 14: Répartition de la superficie réunions organisés dans le cadre de FRA2000, ainsi que les forestière totale par zone écologique documents supplémentaires de FRA2000 disponibles pour (page 417) chaque pays. Les données de ce tableau sont obtenues à partir des cartes Les codes des documents sont les suivants: mondiales du couvert forestier et des zones écologiques de DTx = Document de travail de FRAN° x FRA2000. La répartition de la superficie forestière par www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp Annexe 3. Tableaux mondiaux 363

DTx, y = Deux documents de travail différents contribution to the global Forest Resources Assessment de FRA, N° x et y 2000. Geneva Timber and Forest Study Papers N° 17. CEE-ONU/FAO = CEE-ONU/FAO (2000) New York et Genève, ONU. CE-FAO = Actes des ateliers organisés à l’occasion www.unece.org/trade/ timber/fra/pdf/contents.htm de projets CE-FAO en appui à des FAO. 1988. An interim report on the state of forest études prospectives et à FRA2000. resources in the developing countries. Miscellaneous Documents disponibles en ligne à paper FO:MISC/88/7. Rome. l’adresse suivante: http:// www.fao.org/ FAO. 1998. FRA 2000 - Termes et définitions. Document de forestry/foris/index.jsp?lang_id= travail de FRAN° 1. Rome.(www.fao.org/forestry/fo/ 2&geo_id=42&start_id=2711 fra/docs/FRA_WP1fre.pdf) FAO. 2001. Forest occurring species of conservation BIBLIOGRAPHIE concern: review of status of information for FRA 2000 Banque mondiale. 2000. World development indicators Document de travail de FRA N° 53. Rome. 1999. Washington, DC. www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp CEE-ONU/FAO. 1985. The forest resources of the ECE FAO/PNUE. 1982. Tropical forest resources. Etude FAO Region (Europe, the USSR, North America). Genève. Forêts N° 30. Rome. CEE-ONU/FAO. 1992. The forest resources of the Organisation des Nations Unies. 1997. World temperate zones. The UNECE/FAO 1990 Forest urbanization prospects – the 1996 revision. New York. Resources Assessment. Vol. 1. General forest resource ONU. 1999. World population prospects – the 1998 information. New York, ONU. revision. New York. CEE-ONU/FAO. 2000. Forest resources of Europe, CIS, North America, Australia, Japan and New Zealand: Annexe 3. Tableaux mondiaux 365

Tableau 1. Données de base sur les pays Pays/zone Superficie des terres Population Indicateurs économiques Total Total Densité Changement Rurale PNB Variation annuel par habitant annuelle du PIB 1998 1999 1999 1995-2000 1999 1997 1997

000 ha 000 n/km2 % % $EU % Algérie 238 174 30 774 12,9 2,3 41,5 1 409 1,3 Angola 124 670 12 479 10,0 3,3 66,5 159 7,6 Bénin 11 063 5 937 53,3 2,7 58,5 381 5,6 Botswana 56 673 1 597 2,8 1,9 29,4 3 307 6,9 Burkina Faso 27 360 11 616 42,5 2,8 82,1 250 5,5 Burundi 2 568 6 565 255,6 1,7 91,3 141 0,4 Cameroun 46 540 14 693 31,6 2,7 51,9 587 5,1 Cap Vert 403 418 103,7 2,4 39,5 1 108 3,0 République centrafricaine 62 297 3 550 5,7 1,9 59,2 341 5,1 Tchad 125 920 7 458 5,9 2,7 76,5 218 6,5 Comores 186 676 303,1 2,8 67,3 413 0,0 Congo 34 150 2 864 8,4 2,8 38,3 633 -1,9 Côte d’Ivoire 31 800 14 526 45,7 1,8 54,1 727 6,0 Rép. dém. du Congo 226 705 50 335 22,2 2,6 70,0 114 -5,7 Djibouti 2 317 629 27,1 1,2 17,0 - 0,5 Egypte 99 545 67 226 67,5 1,9 54,3 1 097 5,5 Guinée équatoriale 2 805 442 15,8 2,5 52,9 892 76,1 Erythrée 11 759 3 719 36,8 3,9 81,6 222 7,9 Ethiopie 110 430 61 095 61,1 2,5 82,8 112 5,6 Gabon 25 767 1 197 4,6 2,6 45,9 3 985 4,1 Gambie 1 000 1 268 126,8 3,3 68,2 342 5,4 Ghana 22 754 19 678 86,5 2,7 62,2 384 4,2 Guinée 24 572 7 360 30,0 0,8 68,0 552 4,8 Guinée-Bissau 3 612 1 187 42,2 2,2 76,7 232 5,0 Kenya 56 915 29 549 51,9 2,0 67,9 330 2,1 Lesotho 3 035 2 108 69,5 2,2 72,9 734 8,0 Libéria 11 137 2 930 30,4 8,6 52,7 - - Jamahiriya arabe libyenne 175 954 5 471 3,1 2,4 12,8 - - Madagascar 58 154 15 497 26,6 3,0 71,1 229 3,6 Malawi 9 409 10 640 113,1 2,5 85,1 163 5,1 Mali 122 019 10 960 9,0 2,5 70,6 259 6,7 Mauritanie 102 522 2 598 2,5 2,8 43,6 452 4,5 Maurice 202 1 150 566,5 0,8 58,9 3 796 5,0 Maroc 44 630 27 867 62,4 1,8 45,4 1 281 -2,0 Mozambique 78 409 19 286 24,6 2,5 61,1 131 12,4 Namibie 82 329 1 695 2,1 2,3 60,2 2 196 1,8 Niger 126 670 10 400 8,2 3,2 79,9 202 3,4 Nigéria 91 077 108 945 119,6 2,4 56,9 239 3,9 Réunion 250 691 276,4 1,3 29,8 - - Rwanda 2 466 7 235 293,3 8,0 93,9 207 10,9 Sainte-Hélène 31 6 19,4 0,8 33,3 - - Sao Tomé-et-Principe 95 144 150,0 2,1 54,2 297 1,0 Sénégal 19 252 9 240 48,0 2,6 53,7 554 5,2 Seychelles 45 77 171,1 1,1 41,6 7 031 4,3 Sierra Leone 7 162 4 717 65,9 3,0 64,1 150 -20,2 Somalie 62 734 9 672 15,4 4,2 72,9 - - Afrique du Sud 121 758 39 900 32,7 1,5 49,9 3 377 1,7 Soudan 237 600 28 883 12,2 2,1 64,9 255 4,6 Swaziland 1 721 980 57,0 2,9 65,3 1 555 3,7 Togo 5 439 4 512 83,0 2,7 67,3 337 4,7 Tunisie 16 362 9 460 60,9 1,4 35,2 2 092 5,4 Ouganda 19 964 21 143 105,9 2,8 86,2 326 5,4 République-Unie de Tanzanie 88 359 32 793 37,1 2,3 72,9 183 4,1 Sahara occidental 26 600 284 1,1 3,4 4,9 - - Zambie 74 339 8 976 12,1 2,3 55,8 387 3,5 Zimbabwe 38 685 11 529 29,8 1,4 65,4 656 3,2 Total Afrique 2 978 394 766 627 25,9 2,4 63,0 ...... 366 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 1. Données de base sur les pays (suite) Pays/zone Superficie des terres Population Indicateurs économiques Total Total Densité Changement Rurale PNB Variation annuel par habitant annuelle du PIB 1998 1999 1999 1995-2000 1999 1997 1997

000 ha 000 n/km2 % % $EU % Afghanistan 64 958 21 923 33,6 2,9 78,5 - - Arménie 2 820 3 525 125,0 -0,3 30,3 896 3,1 Azerbaïdjan 8 359 7 697 88,9 0,4 43,1 472 3,2 Bahreïn 69 606 878,3 2,1 8,1 - - Bangladesh 13 017 126 947 975,2 1,7 79,4 352 5,9 Bhoutan 4 701 2 064 43,9 2,8 93,1 406 - Brunei Darussalam 527 322 61,1 2,2 28,6 - 4,0 Cambodge 17 652 10 945 62,0 2,3 77,2 303 1,0 Chine 932 743 1274 106 136,6 0,9 66,2 668 8,8 Chypre 925 778 84,2 1,1 43,8 - - Rép. populaire dém. de Corée 12 041 23 702 196,8 1,6 37,5 - - Timor-orientale 1 479 871 58,6 1,7 92,5 - - Bande de Gaza 38 1 077 2 834,2 4,4 5,5 - - Géorgie 6 831 5 006 71,8 -1,1 39,8 689 11,0 Inde 297 319 998 056 335,7 1,7 71,9 392 5,2 Indonésie 181 157 209 255 115,5 1,4 60,8 1 096 4,9 Iran, Rép. islamique d’ 162 201 66 796 41,2 1,7 38,9 1 581 - Iraq 43 737 22 450 51,3 2,8 23,6 - - Israël 2 062 6 101 295,9 2,2 8,9 15 456 2,2 Japon 37 652 126 505 336,0 0,2 21,3 43 574 0,8 Jordanie 8 893 4 823 54,2 3,1 26,4 1 479 1,7 Kazakhstan 267 074 16 269 6,1 -0,3 38,7 1 277 1,7 Koweït 1 782 1 897 106,5 3,1 2,5 - - Kirghizistan 19 180 4 669 24,3 0,6 60,2 817 9,9 Rép. dém. populaire lao 23 080 5 297 23,0 2,6 77,1 414 6,5 Liban 1 024 3 236 316,3 1,8 10,7 - - Malaisie 32 855 21 830 66,4 2,0 43,5 4 469 7,8 Maldives 30 278 926,7 2,8 71,9 1 107 6,2 Mongolie 156 650 2 621 1,7 1,7 37,0 391 3,3 Myanmar 65 755 45 059 68,5 1,2 72,7 - - Népal 14 300 23 385 163,5 2,4 88,4 216 4,0 Oman 21 246 2 460 11,6 3,4 17,8 - - Pakistan 77 087 152 331 197,6 2,8 63,5 502 -0,4 Philippines 29 817 74 454 249,7 2,1 42,3 1 170 5,2 Qatar 1 100 589 53,5 1,8 7,8 - - République de Corée 9 873 46 480 470,8 0,8 14,8 11 028 5,5 Arabie saoudite 214 969 20 899 9,7 3,4 14,9 6 739 1,9 Singapour 61 3 522 5 773,8 1,4 0,0 32 486 7,8 Sri Lanka 6 463 18 639 288,4 1,0 76,7 770 6,4 République arabe syrienne 18 377 15 725 85,6 2,6 46,0 1 138 4,0 Tadjikistan 14 087 6 104 43,4 1,5 67,3 319 - Thaïlande 51 089 60 856 119,1 0,9 78,8 2 821 -0,4 Turquie 76 963 65 546 85,2 1,7 25,9 3 119 7,7 Turkménistan 46 992 4 384 9,3 1,8 54,6 642 - Emirats arabes unis 8 360 2 398 28,7 2,0 14,5 - - Ouzbékistan 41 424 23 942 57,8 1,6 57,9 - 5,4 Viet Nam 32 550 78 705 241,8 1,6 80,3 299 8,8 Cisjordanie 580 1 660 286,2 - - - - Yémen 52 797 17 488 33,1 3,8 62,9 223 5,4 Total Asie 3 084 746 3 634 278 117,8 1,4 63,0 ...... Annexe 3. Tableaux mondiaux 367

Tableau 1. Données de base sur les pays (suite) Pays/zone Superficie des terres Population Indicateurs économiques Total Total Densité Changement Rurale PNB Variation annuel par habitant annuelle du PIB 1998 1999 1999 1995-2000 1999 1997 1997

000 ha 000 n/km2 % % $EU % Samoa américaines 20 66 330,0 3,7 48,5 - - Australie 768 230 18 701 2,4 1,0 15,3 19 689 1,7 Iles Cook 23 19 82,6 0,6 36,8 - - Fidji 1 827 806 44,1 1,2 58,1 2 340 -1,8 Polynésie française 366 231 63,1 1,8 43,3 - - Guam 55 164 298,2 2,1 61,0 - - Kiribati 73 82 112,3 1,4 63,4 839 3,0 Iles Marshall 18 62 344,4 3,3 29,0 1 473 -5,2 Micronésie 69 116 165,7 2,0 70,7 1 886 -4,0 Nauru 2 11 550,0 1,9 - - - Nouvelle-Calédonie 1 828 210 11,5 2,1 36,2 - - Nouvelle-Zélande 26 799 3 828 14,3 1,0 13,3 15 233 2,4 Nioué 26 2 7,7 -1,9 50,0 - - Iles Mariannes-du-Nord 46 74 160,9 5,9 45,9 - - Palaos 46 19 41,3 2,4 26,3 - - Papouasie-Nouvelle-Guinée 45 239 4 702 10,4 2,2 82,9 931 -6,5 Samoa 282 177 62,5 1,4 78,5 1 239 4,0 Iles Salomon 2 856 430 15,4 3,2 80,9 797 -0,5 Tonga 73 98 136,1 0,3 55,1 1 635 -1,7 Vanuatu 1 218 186 15,3 2,4 80,1 1 315 2,7 Total Océanie 849 096 30 014 3,5 1,3 29,8 ...... Albanie 2 740 3 113 113,6 -0,4 61,3 757 -7,0 Andorre 45 75 166,7 4,0 5,3 - - Autriche 8 273 8 177 98,8 0,5 35,4 29 309 4,0 Bélarus 20 748 10 274 49,5 -0,3 26,3 2 047 10,4 Belgique et Luxembourg 3 282 10 579 322,3 0,1 3,0 28 284 2,9 Bosnie-Herzégovine 5 100 3 839 75,3 3,1 57,3 - - Bulgarie 11 055 8 279 74,9 -0,7 30,3 1 273 -6,9 Croatie 5 592 4 477 80,1 -0,1 42,7 4 092 - République tchèque 7 728 10 262 132,8 -0,2 33,9 5 111 1,0 Danemark 4 243 5 282 124,5 0,3 14,4 36 418 3,3 Estonie 4 227 1 412 33,4 -1,2 26,0 3 689 11,4 Finlande 30 459 5 165 17,0 0,3 35,4 26 020 6,3 France 55 010 58 886 107,0 0,4 24,6 27 437 2,4 Allemagne 34 927 82 178 235,3 0,1 12,7 30 133 1,7 Grèce 12 890 10 626 82,4 0,3 40,1 11 343 - Hongrie 9 234 10 076 109,1 -0,4 33,5 4 517 4,6 Islande 10 025 279 2,8 0,9 7,9 - - Irlande 6 889 3 705 53,8 0,7 41,7 17 739 10,0 Italie 29 406 57 343 195,0 0,0 33,1 19 104 1,5 Lettonie 6 205 2 389 38,5 -1,5 26,0 2 815 6,6 Liechtenstein 15 32 200,0 1,3 81,3 - - Lituanie 6 258 3 682 56,8 -0,3 25,9 2 015 5,7 Malte 32 386 1 206,25 0,7 9,8 9 368 2,9 Pays-Bas 3 392 15 735 463,9 0,4 10,7 27 402 3,4 Norvège 30 683 4 442 14,5 0,5 26,0 35 947 3,4 Pologne 30 442 38 740 127,3 0,1 34,8 3 472 6,9 Portugal 9 150 9 873 107,9 0,0 62,5 11 243 4,0 République de Moldova 3 296 4 380 132,8 0,0 45,5 641 1,3 Roumanie 23 034 22 402 97,3 -0,4 42,3 1 399 -6,6 Fédération de Russie 1 688 851 147 196 8,7 -0,2 22,7 2 235 0,8 Saint-Marin 6 26 433,3 1,3 3,8 - - Slovaquie 4 808 5 382 111,9 0,1 39,4 3 645 6,5 Slovénie 2 012 1 989 98,9 0,0 47,7 10 163 3,8 Espagne 49 945 39 634 79,4 0,0 22,6 14 800 3,7 Suède 41 162 8 892 21,6 0,2 16,7 25 685 1,2 Suisse 3 955 7 344 185,7 0,7 37,7 46 448 1,7 Ex-République yougoslave 2 543 2 011 79,1 0,6 38,4 1 053 1,5 de Macédoine 368 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 1. Données de base sur les pays (suite) Pays/zone Superficie des terres Population Indicateurs économiques Total Total Densité Changement Rurale PNB Variation annuel par habitant annuelle du PIB 1998 1999 1999 1995-2000 1999 1997 1997

000 ha 000 n/km2 % % $EU % Ukraine 57 935 50 658 87,4 -0,4 28,0 1 452 -3,2 Royaume-Uni 24 160 58 974 244,1 0,2 10,7 19 946 3,5 Yougoslavie 10 200 10 637 104,3 0,1 40,8 - - Total Europe 2 259 957 728 932 32,2 0,0 25,4 ...... Antigua-et-Barbuda 44 67 152,3 0,5 64,2 7 331- Bahamas 1 001 301 30,1 1,8 12,0 - - Barbade 43 269 625,6 0,5 50,6 - - Belize 2 280 235 10,3 2,4 53,6 2 547 2,6 Bermudes 5 64 1280,0 0,8 n.d. - - Iles Vierges britanniques 15 21 140,0 2,7 38,1 - - Canada 922 097 30 857 3,3 1,0 23,0 19 267 5,4 Iles Caïmanes 26 37 142,3 3,7 - - - Costa Rica 5 106 3 933 77,0 2,5 48,7 2 626 3,2 Cuba 10 982 11 160 101,6 0,4 22,5 - - Dominique 75 71 94,7 -0,1 29,6 2 940 1,9 Rép. dominicaine 4 838 8 364 172,9 1,7 35,5 1 659 8,2 El Salvador 2 072 6 154 297,0 2,1 53,7 1 684 4,0 Groenland 34 170 56 0,2 0,1 17,9 - - Grenade 34 93 273,5 0,3 62,4 3 052 - Guadeloupe 169 450 266,3 1,4 0,2 - - Guatemala 10 843 11 090 102,3 2,7 59,9 1 481 4,3 Haïti 2 756 8 087 293,4 1,7 65,8 364 1,1 Honduras 11 189 6 316 56,4 2,8 53,7 723 4,5 Jamaïque 1 083 2 560 236,4 0,9 44,4 1 525 -2,4 Martinique 107 392 369,8 0,9 5,4 - - Mexique 190 869 97 365 51,0 1,6 25,8 3 304 7,0 Montserrat 11 11 110,0 -0,3 81,8 - - Antilles néerlandaises 80 215 268,8 1,1 30,2 - - Nicaragua 12 140 4 938 40,7 2,8 35,8 408 - Panama 7 443 2 812 37,8 1,7 42,7 2 993 - Porto Rico 887 3 839 432,8 0,8 25,1 - - Saint-Kitts-et-Nevis 36 39 108,3 -0,8 66,7 6 032 - Sainte-Lucie 61 152 249,2 1,4 62,5 3 454 - Saint-Pierre-et-Miquelon 23 7 30,4 0,3 14,3 - - Saint-Vincent-et-les Grenadines 39 113 289,7 0,7 46,9 2 335 - Trinité-et-Tobago 513 1 289 251,3 0,5 26,5 4 119 3,2 Etats-Unis 915 895 276 218 30,2 0,8 23,0 28 310 6,9 Iles Vierges américaines 34 94 276,5 -0,8 54,3 - - Total Amérique du Nord 2 136 966 477 791 22,4 1,6 26,8 ...... et centrale Argentine 273 669 36 577 13,4 1,3 10,9 8 755 8,6 Bolivie 108 438 8 142 7,5 2,4 36,0 912 4,2 Brésil 845 651 167 988 19,9 1,3 19,3 4 514 3,2 Chili 74 881 15 019 20,1 1,4 15,5 4 478 7,1 Colombie 103 871 41 564 40,0 1,9 25,5 2 039 3,1 Equateur 27 684 12 411 44,8 2,0 38,3 1 531 3,4 Iles Falkland 1 217 2 0,2 0,5 - - - Guyane française 8 815 174 2,0 4,3 22,4 - - Guyana 21 498 855 4,3 0,7 62,3 766 - Paraguay 39 730 5 358 13,5 2,6 44,8 1 946 3,5 Pérou 128 000 25 230 19,7 1,7 27,6 2 580 7,2 Suriname 15 600 415 2,7 0,4 48,4 940 - Uruguay 17 481 3 313 19,0 0,7 8,9 6 076 5,1 Venezuela 88 206 23 706 26,9 2,0 13,0 3 499 5,1 Total Amérique du Sud 1 754 741 340 754 19,4 1,5 20,7 ......

TOTAL MONDIAL 13 063 900 5 978 396 45,8 1,3 53,0 ...... Annexe 3. Tableaux mondiaux 369

Tableau 2. Couvert forestier – état de l’information Pays/zone Dernières statistiques disponibles Série chronologique Nombre de références Année de Méthode Compatibilité Utilisée Compatibilité consultées référence ET/CD/CG/ES H / M / F H / M / F n Algérie 2000 ES H Oui H 8 Angola 1983 CD/ET M Oui M 20 Bénin 1996 CG H Oui M 11 Botswana 1990 CG F Non M 22 Burkina Faso 1991 CG M Oui M 6 Burundi 1998 ES F Oui F 6 Cameroun 1999 ES F Oui F 11 Cap Vert 1999 ES H Oui H 9 République centrafricaine 1994 ET/ES M Non s.o. 11 Tchad 1988 ES H Non s.o. 11 Comores 1984 CG M Oui H 9 Congo 1999 ES M Oui M 15 Côte d’Ivoire 1987 CG F Non s.o. 22 Rép. dém. du Congo 1989 CD M Oui M 8 Djibouti 1985 CG H Non s.o. 1 Egypte 1996 ES H Oui F 8 Guinée équatoriale 1998 ES F Oui F 7 Erythrée 1997 ET M Non s.o. 3 Ethiopie 1997 ES H Oui F 9 Gabon 1999 ES F Oui F 5 Gambie 1993 ET M Oui H 13 Ghana 1996 ES F Non s.o. 10 Guinée 1988 CD/ES F Non s.o. 16 Guinée-Bissau 1990 CD H Oui H 5 Kenya 1993 ES H Non s.o. 18 Lesotho 1994 CD/ET H Oui H 10 Libéria 1990 ES H Oui F 9 Jamahiriya arabe libyenne 1980 ES H Non s.o. 3 Madagascar 1996 ET H Oui F 8 Malawi 1991 CD/ET M Oui H 23 Mali 1991 ET H Non s.o. 7 Mauritanie 1991 ES F Oui F 6 Maurice 1979 ES F Oui M 7 Maroc 1995 ET H Non s.o. 9 Mozambique 1995 CD/ET H Oui H 40 Namibie 1992 ET M Oui L 9 Niger 1992 ES H Oui M 9 Nigéria 1994 ET/CD M Oui H 17 Réunion 1997 ES M Oui M 5 Rwanda 1999 ES F Oui F 7 Sainte-Hélène 1980 ES H Non s.o. 3 Sao Tomé-et-Principe 1989 ET F Non s.o. 3 Sénégal 1985 ET M Oui M 8 Seychelles 1993 ES M Non s.o. 2 Sierra Leone 1986 ES M Oui H 6 Somalie 1980 ES H Non s.o. 2 Afrique du Sud 1994 CD M Non s.o. 14 Soudan 1990 CD M Non s.o. 11 Swaziland 1999 CD/ET M Oui H 7 Togo 1991 ES M Oui M 8 Tunisie 1994 ET M Non s.o. 12 Ouganda 1992 CD/CD M Oui F 8 République-Unie de Tanzanie 1995 CD/ET H Oui M 10 Sahara occidental 1995 ET M Non s.o. 1 Zambie 1978 ET/ES M Oui F 7 Zimbabwe 1992 CD M Non s.o. 12 Total Afrique 1991 547 370 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 2. Couvert forestier – état de l’information (suite) Pays/zone Dernières statistiques disponibles Série chronologique Nombre de références Année de Méthode Compatibilité Utilisée Compatibilité consultées référence ET/CD/CG/ES H / M / F H / M / F n Afghanistan 1993 CG H Non s.o. 1 Arménie 1996 - - Oui M 1 Azerbaïdjan 1988 - - Oui M 1 Bahreïn 1999 s.o. s.o. s.o. s.o. 1 Bangladesh 1996 CD/ES H Oui H 12 Bhoutan 1990 CD H Oui M 7 Brunei Darussalam 1998 CD H Oui H 6 Cambodge 1997 CD H Oui H 11 Chine 1996 ES H Oui H 23 Chypre 1999 - - Oui M 1 Rép. populaire dém. de Corée 1993 ES H Non s.o. 2 Timor-orientale 1985 CG H Non s.o. 1 Bande de Gaza - - - - 0 Géorgie 1995 - - Oui M 1 Inde 1997 CD H Oui H 12 Indonésie 1997 CG H Oui H 32 Iran, Rép. islamique d’ 1999 ES H Non s.o. 2 Iraq 1990 ES H Non s.o. 4 Israël 1997 - - Oui M 1 Japon 1995 - - Oui H 1 Jordanie 2000 ES H Non s.o. 5 Kazakhstan 1993 - - Oui M 1 Koweït 2000 s.o. s.o. s.o. s.o. 2 Kirghizistan 1993 - - Oui M 1 Rép. dém. populaire lao 1989 CG M Oui H 7 Liban 1996 ES H Non s.o. 1 Malaisie 1995 ES M Oui M 31 Maldives 1999 ES F Non s.o. 1 Mongolie 1987 ES M Non s.o. 2 Myanmar 1997 CD/ES H Oui F 17 Népal 1994 CG F Oui F 16 Oman 2000 s.o. s.o. s.o. s.o. 1 Pakistan 1990 CD M Oui M 13 Philippines 1997 ES H Oui H 12 Qatar 2000 s.o. s.o. s.o. s.o. 1 République de Corée 1999 CD H Non s.o. 3 Arabie saoudite 1994 ES H Non s.o. 2 Singapour 1990 ET H Non s.o. 2 Sri Lanka 1992 CG M Oui F 14 République arabe syrienne 1992 ES H Non s.o. 4 Tadjikistan 1995 - - Oui M 1 Thaïlande 1998 CD H Oui H 10 Turquie 1985 - - Oui M 2 Turkménistan 1995 - - Oui M 1 Emirats arabes unis 2000 s.o. s.o. s.o. s.o. 1 Ouzbékistan 1995 - - Oui M 1 Viet Nam 1995 CD H Oui H 11 Cisjordanie - - - - 0 Yémen 1993 ES H Non s.o. 1 Total Asie 1995 284 Annexe 3. Tableaux mondiaux 371

Tableau 2. Couvert forestier – état de l’information (suite) Pays/zone Dernières statistiques disponibles Série chronologique Nombre de références Année de Méthode Compatibilité Utilisée Compatibilité consultées référence ET/CD/CG/ES H / M / F H / M / F n Samoa américainess 1999 ES F Non s.o. 3 Australie 1992 - - Non s.o. 9 Iles Cook 1998 ES H Non s.o. 2 Fidji 1995 ES H Oui H 9 Polynésie française 1991 ES H Non s.o. 2 Guam 1999 ES H Non s.o. 1 Kiribati 1997 ES H Non s.o. 3 Iles Marshall 1999 ES H Non s.o. 2 Micronésie 1983 CD H Oui H 6 Nauru 1993 ES H Non s.o. 2 Nouvelle-Calédonie 1993 ES H Non s.o. 2 Nouvelle-Zélande 1996 - - Oui H 10 Nioué 1981 - - - s.o. 2 Iles Mariannes-du-Nord 1984 CD H Non s.o. 3 Palaos 1985 CD H Non s.o. 5 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1996 DM F Oui H 7 Samoa 1992 ES H Oui M 5 Iles Salomon 1993 CD M Oui H 3 Tonga 1990 ES H Non s.o. 3 Vanuatu 1993 ES M Non s.o. 6 Total Océanie 1992 85 Albanie 1995 - - Oui M 1 Andorre - - - s.o. 0 Autriche 1994 ET H Oui H 1 Bélarus 1994 - - Oui M 1 Belgique et Luxembourg 1997 - - Oui H 1 Bosnie-Herzégovine 1995 - - Oui H 1 Bulgarie 1995 - - Oui H 1 Croatie 1996 - - Oui H 1 République tchèque 1995 - - Oui H 1 Danemark 1990 - - Oui H 1 Estonie 1996 - - Oui H 1 Finlande 1994 ET H Oui H 1 France 1997 - - Oui H 1 Allemagne 1987 - - Oui M 1 Grèce 1992 - - Oui H 1 Hongrie 1996 - - Oui H 1 Islande 1998 - - Oui H 1 Irlande 1996 - - Oui H 1 Italie 1995 - - Oui H 1 Lettonie 1997 - - Oui H 1 Liechtenstein 1995 - - Oui H 1 Lituanie 1996 - - Oui H 1 Malte 1996 - - Oui H 1 Pays-Bas 1994 - - Oui H 1 Norvège 1995 - - Oui H 1 Pologne 2000 - - Oui H 1 Portugal 1995 - - Oui H 3 République de Moldova 1997 - - Oui M 1 Roumanie 1990 - - Oui H 1 Fédération de Russie 1998 - - Oui H 2 Saint-Marin - - - s.o. 0 Slovaquie 2000 - - Oui H 1 Slovénie 1996 - - Oui H 1 Espagne 1990 - - Oui H 4 Suède 1994 ET H Oui H 1 Suisse 1994 - - Oui H 1 Ex-République yougoslave 1995 - - Oui M 1 de Macédoine 372 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 2. Couvert forestier – état de l’information (suite) Pays/zone Dernières statistiques disponibles Série chronologique Nombre de références Année de Méthode Compatibilité Utilisée Compatibilité consultées référence ET/CD/CG/ES H / M / F H / M / F n Ukraine 1996 - - Oui M 1 Royaume-Uni 2000 - - Oui H 1 Yougoslavie 1995 - - Oui H 1 Total Europe 1997 44 Antigua-et-Barbuda 1983 ES H Non s.o. 7 Bahamas 1986 ES M Oui H 5 Barbade 1998 ES H Non s.o. 4 Belize 1993 CG H Oui H 19 Bermudes - - - s.o. 0 Iles Vierges britanniques 1980 ES H Non s.o. 4 Canada 1994 - - Non s.o. 2 Iles Caïmanes 1998 ES H Non s.o. 2 Costa Rica 1997 CD H Oui H 39 Cuba 1998 CD H Oui H 13 Dominique 1984 CD H Oui H 12 Rép. dominicaine 1998 CD H Non s.o. 7 El Salvador 1990 CG H Oui H 10 Groenland - - - s.o. 0 Grenade 1992 CG H Oui H 5 Guadeloupe 1991 ES H Oui H 5 Guatemala 1999 CD H Oui H 16 Haïti 1995 ES H Oui H 8 Honduras 1995 CD M Oui H 17 Jamaïque 1997 CD H Oui H 12 Martinique 1998 CD H Non s.o. 4 Mexique 1993 CD H Oui M 36 Montserrat 1983 ES H Oui H 4 Antilles néerlandaises 1991 ES H Non s.o. 1 Nicaragua 1999 ES H Oui H 14 Panama 1998 ES H Oui H 15 Porto Rico 1990 CD H Oui H 3 Saint-Kitts-et-Nevis 1992 ES H Oui H 6 Sainte-Lucie 1992 ES H Oui H 7 Saint-Pierre-et-Miquelon - - - s.o. 0 Saint-Vincent-et-les Grenadines 1993 CD H Oui H 10 Trinité-et-Tobago 1997 ES H Oui H 12 Etats-Unis 1997 - - Oui H 5 Iles Vierges américaines 1976 ES H Non s.o. 0 Total Amérique du Nord 1995 304 et centrale Argentine 1993 CD H Oui H 32 Bolivie 1993 CD H Oui M 19 Brésil 1989 CD H Oui M 48 Chili 1995 CD H Oui H 42 Colombie 1996 CD H Oui L 32 Equateur 1992 CD H Oui H 20 Iles Falkland 2000 ES H Non s.o. 1 Guyane française 1990 ES H Non s.o. 2 Guyana 1999 ES H Oui H 4 Paraguay 1991 CD M Oui H 12 Pérou 1990 CD H Oui H 16 Suriname 1995 CD H Non s.o. 8 Uruguay 1998 ES H Oui H 17 Venezuela 1995 CD H Oui H 27 Total Amérique du Sud 1991 280

TOTAL MONDIAL 1994 1544 Annexe 3. Tableaux mondiaux 373

Tableau 3. Couvert forestier 2000 Pays/zone Superficie des terres Total forêts 2000 Superficie Pourcentage de Superficie la superficie des terres par habitant 000 ha 000 ha % ha Algérie 238 174 2 145 0,9 0,1 Angola 124 670 69 756 56,0 5,6 Bénin 11 063 2 650 24,0 0,4 Botswana 56 673 12 427 21,9 7,8 Burkina Faso 27 360 7 089 25,9 0,6 Burundi 2 568 94 3,7 n.s. Cameroun 46 540 23 858 51,3 1,6 Cap Vert 403 85 21,1 0,2 République centrafricaine 62 297 22 907 36,8 6,5 Tchad 125 920 12 692 10,1 1,7 Comores 186 8 4,3 n.s. Congo 34 150 22 060 64,6 7,7 Côte d’Ivoire 31 800 7 117 22,4 0,5 Rép. dém. du Congo 226 705 135 207 59,6 2,7 Djibouti 2 317 6 0,3 n.s. Egypte 99 545 72 0,1 n.s. Guinée équatoriale 2 805 1 752 62,5 4,0 Erythrée 11 759 1 585 13,5 0,4 Ethiopie 110 430 4 593 4,2 0,1 Gabon 25 767 21 826 84,7 18,2 Gambie 1 000 481 48,1 0,4 Ghana 22 754 6 335 27,8 0,3 Guinée 24 572 6 929 28,2 0,9 Guinée-Bissau 3 612 2 187 60,5 1,8 Kenya 56 915 17 096 30,0 0,6 Lesotho 3 035 14 0,5 n.s. Libéria 11 137 3 481 31,3 1,2 Jamahiriya arabe libyenne 175 954 358 0,2 0,1 Madagascar 58 154 11 727 20,2 0,8 Malawi 9 409 2 562 27,2 0,2 Mali 122 019 13 186 10,8 1,2 Mauritanie 102 522 317 0,3 0,1 Maurice 202 16 7,9 n.s. Maroc 44 630 3 025 6,8 0,1 Mozambique 78 409 30 601 39,0 1,6 Namibie 82 329 8 040 9,8 4,7 Niger 126 670 1 328 1,0 0,1 Nigéria 91 077 13 517 14,8 0,1 Réunion 250 71 28,4 0,1 Rwanda 2 466 307 12,4 n.s. Sainte-Hélène 31 2 6,5 0,3 Sao Tomé-et-Principe 95 27 28,3 0,2 Sénégal 19 252 6 205 32,2 0,7 Seychelles 45 30 66,7 0,4 Sierra Leone 7 162 1 055 14,7 0,2 Somalie 62 734 7 515 12,0 0,8 Afrique du Sud 121 758 8 917 7,3 0,2 Soudan 237 600 61 627 25,9 2,1 Swaziland 1 721 522 30,3 0,5 Togo 5 439 510 9,4 0,1 Tunisie 16 362 510 3,1 0,1 Ouganda 19 964 4 190 21,0 0,2 République-Unie de Tanzanie 88 359 38 811 43,9 1,2 Sahara occidental 26 600 152 0,6 0,5 Zambie 74 339 31 246 42,0 3,5 Zimbabwe 38 685 19 040 49,2 1,7 Total Afrique 2 978 394 649 866 21,8 0,85 374 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 3. Couvert forestier 2000 (suite) Pays/zone Superficie des terres Total forêts 2000 Superficie Pourcentage de Superficie la superficie des terres par habitant 000 ha 000 ha % ha Afghanistan 64 958 1 351 2,1 0,1 Arménie 2 820 351 12,4 0,1 Azerbaïdjan 8 359 1 094 13,1 0,1 Bahreïn 69 n.s. n.s. - Bangladesh 13 017 1 334 10,2 n.s. Bhoutan 4 701 3 016 64,2 1,5 Brunei Darussalam 527 442 83,9 1,4 Cambodge 17 652 9 335 52,9 0,9 Chine 932 743 163 480 17,5 0,1 Chypre 925 172 18,6 0,2 Rép. populaire dém. de Corée 12 041 8 210 68,2 0,3 Timor-orientale 1 479 507 34,3 0,6 Bande de Gaza 38 - - - Géorgie 6 831 2 988 43,7 0,6 Inde 297 319 64 113 21,6 0,1 Indonésie 181 157 104 986 58,0 0,5 Iran, Rép. islamique d’ 162 201 7 299 4,5 0,1 Iraq 43 737 799 1,8 n.s. Israël 2 062 132 6,4 n.s. Japon 37 652 24 081 64,0 0,2 Jordanie 8 893 86 1,0 n.s. Kazakhstan 267 074 12 148 4,5 0,7 Koweït 1 782 5 0,3 n.s. Kirghizistan 19 180 1 003 5,2 0,2 Rép. dém. populaire lao 23 080 12 561 54,4 2,4 Liban 1 024 36 3,5 n.s. Malaisie 32 855 19 292 58,7 0,9 Maldives 30 1 3,3 n.s. Mongolie 156 650 10 645 6,8 4,1 Myanmar 65 755 34 419 52,3 0,8 Népal 14 300 3 900 27,3 0,2 Oman 21 246 1 0,0 n.s. Pakistan 77 087 2 361 3,1 n.s. Philippines 29 817 5 789 19,4 0,1 Qatar 1 100 1 0,1 n.s. République de Corée 9 873 6 248 63,3 0,1 Arabie saoudite 214 969 1 504 0,7 0,1 Singapour 61 2 3,3 n.s. Sri Lanka 6 463 1 940 30,0 0,1 République arabe syrienne 18 377 461 2,5 n.s. Tadjikistan 14 087 400 2,8 0,1 Thaïlande 51 089 14 762 28,9 0,2 Turquie 76 963 10 225 13,3 0,2 Turkménistan 46 992 3 755 8,0 0,9 Emirats arabes unis 8 360 321 3,8 0,1 Ouzbékistan 41 424 1 969 4,8 0,1 Viet Nam 32 550 9 819 30,2 0,1 Cisjordanie 580 - - - Yémen 52 797 449 0,9 n.s. Total Asie 3 084 746 547 793 17,8 0,15 Annexe 3. Tableaux mondiaux 375

Tableau 3. Couvert forestier 2000 (suite) Pays/zone Superficie des terres Total forêts 2000 Superficie Pourcentage de Superficie la superficie des terres par habitant 000 ha 000 ha % ha Samoa américaines 20 12 60,1 0,2 Australie 768 230 154 539 20,1 8,3 Iles Cook 23 22 95,7 1,2 Fidji 1 827 815 44,6 1,0 Polynésie française 366 105 28,7 0,5 Guam 55 21 38,2 0,1 Kiribati 73 28 38,4 0,3 Iles Marshall 18 n.s. - - Micronésie 69 15 21,7 0,1 Nauru 2 n.s. - - Nouvelle-Calédonie 1 828 372 20,4 1,8 Nouvelle-Zélande 26 799 7 946 29,7 2,1 Nioué 26 6 - 3,0 Iles Mariannes-du-Nord 46 14 30,4 0,2 Palaos 46 35 76,1 1,8 Papouasie-Nouvelle-Guinée 45 239 30 601 67,6 6,5 Samoa 282 105 37,2 0,6 Iles Salomon 2 856 2 536 88,8 5,9 Tonga 73 4 5,5 n.s. Vanuatu 1 218 447 36,7 2,4 Total Océanie 849 096 197 623 23,3 6,58 Albanie 2 740 991 36,2 0,3 Andorre 45 - - - Autriche 8 273 3 886 47,0 0,5 Bélarus 20 748 9 402 45,3 0,9 Belgique et Luxembourg 3 282 728 22,2 0,1 Bosnie-Herzégovine 5 100 2 273 44,6 0,6 Bulgarie 11 055 3 690 33,4 0,4 Croatie 5 592 1 783 31,9 0,4 République tchèque 7 728 2 632 34,1 0,3 Danemark 4 243 455 10,7 0,1 Estonie 4 227 2 060 48,7 1,5 Finlande 30 459 21 935 72,0 4,2 France 55 010 15 341 27,9 0,3 Allemagne 34 927 10 740 30,7 0,1 Grèce 12 890 3 599 27,9 0,3 Hongrie 9 234 1 840 19,9 0,2 Islande 10 025 31 0,3 0,1 Irlande 6 889 659 9,6 0,2 Italie 29 406 10 003 34,0 0,2 Lettonie 6 205 2 923 47,1 1,2 Liechtenstein 15 7 46,7 0,2 Lituanie 6 258 1 994 31,9 0,5 Malte 32 n.s. n.s. - Pays-Bas 3 392 375 11,1 n.s. Norvège 30 683 8 868 28,9 2,0 Pologne 30 442 9 047 29,7 0,2 Portugal 9 150 3 666 40,1 0,4 République de Moldova 3 296 325 9,9 0,1 Roumanie 23 034 6 448 28,0 0,3 Fédération de Russie 1 688 851 851 392 50,4 5,8 Saint-Marin 6 - - - Slovaquie 4 808 2 177 45,3 0,4 Slovénie 2 012 1 107 55,0 0,6 Espagne 49 945 14 370 28,8 0,4 Suède 41 162 27 134 65,9 3,1 Suisse 3 955 1 199 30,3 0,2 Ex-République yougoslave de Macédoine 2 543 906 35,6 0,5 376 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 3. Couvert forestier 2000 (suite) Pays/zone Superficie des terres Total forêts 2000 Superficie Pourcentage de Superficie la superficie des terres par habitant 000 ha 000 ha % ha Ukraine 57 935 9 584 16,5 0,2 Royaume-Uni 24 160 2 794 11,6 n.s. Yougoslavie 10 200 2 887 28,3 0,3 Total Europe 2 259 957 1 039 251 46,0 1,43 Antigua-et-Barbuda 44 9 20,5 0,1 Bahamas 1 001 842 84,1 2,8 Barbade 43 2 4,7 n.s. Belize 2 280 1 348 59,1 5,7 Bermudes 5 - - - Iles Vierges britanniques 15 3 20,0 0,1 Canada 922 097 244 571 26,5 7,9 Iles Caïmanes 26 13 - 0,4 Costa Rica 5 106 1 968 38,5 0,5 Cuba 10 982 2 348 21,4 0,2 Dominique 75 46 61,3 0,6 Rép. dominicaine 4 838 1 376 28,4 0,2 El Salvador 2 072 121 5,8 n.s. Groenland 34 170 - - - Grenade 34 5 14,7 0,1 Guadeloupe 169 82 48,5 0,2 Guatemala 10 843 2 850 26,3 0,3 Haïti 2 756 88 3,2 n.s. Honduras 11 189 5 383 48,1 0,9 Jamaïque 1 083 325 30,0 0,1 Martinique 107 47 43,9 0,1 Mexique 190 869 55 205 28,9 0,6 Montserrat 11 3 27,3 0,3 Antilles néerlandaises 80 1 n.s. n.s. Nicaragua 12 140 3 278 27,0 0,7 Panama 7 443 2 876 38,6 1,0 Porto Rico 887 229 25,8 0,1 Saint-Kitts-et-Nevis 36 4 11,1 0,1 Sainte-Lucie 61 9 14,8 0,1 Saint-Pierre-et-Miquelon 23 - - - Saint-Vincent-et-les Grenadines 39 6 15,4 0,1 Trinité-et-Tobago 513 259 50,5 0,2 Etats-Unis 915 895 225 993 24,7 0,8 Iles Vierges américaines 34 14 41,2 0,1 Total Amérique du Nord et centrale 2 136 966 549 304 25,7 1,15 Argentine 273 669 34 648 12,7 0,9 Bolivie 108 438 53 068 48,9 6,5 Brésil 845 651 543 905 64,3 3,2 Chili 74 881 15 536 20,7 1,0 Colombie 103 871 49 601 47,8 1,2 Equateur 27 684 10 557 38,1 0,9 Iles Falkland 1 217 - - - Guyane française 8 815 7 926 89,9 45,6 Guyana 21 498 16 879 78,5 19,7 Paraguay 39 730 23 372 58,8 4,4 Pérou 128 000 65 215 50,9 2,6 Suriname 15 600 14 113 90,5 34,0 Uruguay 17 481 1 292 7,4 0,4 Venezuela 88 206 49 506 56,1 2,1 Total Amérique du Sud 1 754 741 885 618 50,5 2,60

TOTAL MONDIAL 13 063 900 3 869 455 29,6 0,65 Annexe 3. Tableaux mondiaux 377

Tableau 4. Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 Pays/zone Total forêts 1990 Total forêts 2000 Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 Changement annuel Taux de changement annuel 000 ha 000 ha 000 ha % Algérie 1 879 2 145 27 1,3 Angola 70 998 69 756 -124 -0,2 Bénin 3 349 2 650 -70 -2,3 Botswana 13 611 12 427 -118 -0,9 Burkina Faso 7 241 7 089 -15 -0,2 Burundi 241 94 -15 -9,0 Cameroun 26 076 23 858 -222 -0,9 Cap Vert 35 85 5 9,3 République centrafricaine 23 207 22 907 -30 -0,1 Tchad 13 509 12 692 -82 -0,6 Comores 12 8 n.s. -4,3 Congo 22 235 22 060 -17 -0,1 Côte d’Ivoire 9 766 7 117 -265 -3,1 Rép. dém. du Congo 140 531 135 207 -532 -0,4 Djibouti 6 6 n.s. n.s. Egypte 52 72 2 3,3 Guinée équatoriale 1 858 1 752 -11 -0,6 Erythrée 1 639 1 585 -5 -0,3 Ethiopie 4 996 4 593 -40 -0,8 Gabon 21 927 21 826 -10 n.s. Gambie 436 481 4 1,0 Ghana 7 535 6 335 -120 -1,7 Guinée 7 276 6 929 -35 -0,5 Guinée-Bissau 2 403 2 187 -22 -0,9 Kenya 18 027 17 096 -93 -0,5 Lesotho 14 14 n.s. n.s. Libéria 4 241 3 481 -76 -2,0 Jamahiriya arabe libyenne 311 358 5 1,4 Madagascar 12 901 11 727 -117 -0,9 Malawi 3 269 2 562 -71 -2,4 Mali 14 179 13 186 -99 -0,7 Mauritanie 415 317 -10 -2,7 Maurice 17 16 n.s. -0,6 Maroc 3 037 3 025 -1 n.s. Mozambique 31 238 30 601 -64 -0,2 Namibie 8 774 8 040 -73 -0,9 Niger 1 945 1 328 -62 -3,7 Nigéria 17 501 13 517 -398 -2,6 Réunion 76 71 -1 -0,8 Rwanda 457 307 -15 -3,9 Sainte-Hélène 2 2 n.s. n.s. Sao Tomé-et-Principe 27 27 n.s. n.s. Sénégal 6 655 6 205 -45 -0,7 Seychelles 30 30 n.s. n.s. Sierra Leone 1 416 1 055 -36 -2,9 Somalie 8 284 7 515 -77 -1,0 Afrique du Sud 8 997 8 917 -8 -0,1 Soudan 71 216 61 627 -959 -1,4 Swaziland 464 522 6 1,2 Togo 719 510 -21 -3,4 Tunisie 499 510 1 0,2 Ouganda 5 103 4 190 -91 -2,0 République-Unie de Tanzanie 39 724 38 811 -91 -0,2 Sahara occidental 152 152 n.s. n.s. Zambie 39 755 31 246 -851 -2,4 Zimbabwe 22 239 19 040 -320 -1,5 Total Afrique 702 502 649 866 -5 262 -0,78 378 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 4. Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 (suite) Pays/zone Total forêts 1990 Total forêts 2000 Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 Changement annuel Taux de changement annuel 000 ha 000 ha 000 ha % Afghanistan 1 351 1 351 n.s. n.s. Arménie 309 351 4 1,3 Azerbaïdjan 964 1 094 13 1,3 Bahreïn n.s. n.s. n.s. 14,9 Bangladesh 1 169 1 334 17 1,3 Bhoutan 3 016 3 016 n.s. n.s. Brunei Darussalam 452 442 -1 -0,2 Cambodge 9 896 9 335 -56 -0,6 Chine 145 417 163 480 1 806 1,2 Chypre 119 172 5 3,7 Rép. populaire dém. de Corée 8 210 8 210 n.s. n.s. Timor-orientale 541 507 -3 -0,6 Bande de Gaza - - - - Géorgie 2 988 2 988 n.s. n.s. Inde 63 732 64 113 38 0,1 Indonésie 118 110 104 986 -1 312 -1,2 Iran, Rép. islamique d’ 7 299 7 299 n.s. n.s. Iraq 799 799 n.s. n.s. Israël 82 132 5 4,9 Japon 24 047 24 081 3 n.s. Jordanie 86 86 n.s. n.s. Kazakhstan 9 758 12 148 239 2,2 Koweït 3 5 n.s. 3,5 Kirghizistan 775 1 003 23 2,6 Rép. dém. populaire lao 13 088 12 561 -53 -0,4 Liban 37 36 n.s. -0,4 Malaisie 21 661 19 292 -237 -1,2 Maldives 1 1 n.s. n.s. Mongolie 11 245 10 645 -60 -0,5 Myanmar 39 588 34 419 -517 -1,4 Népal 4 683 3 900 -78 -1,8 Oman 1 1 n.s. 5,3 Pakistan 2 755 2 361 -39 -1,5 Philippines 6 676 5 789 -89 -1,4 Qatar n.s. 1 n.s. 9,6 République de Corée 6 299 6 248 -5 -0,1 Arabie saoudite 1 504 1 504 n.s. n.s. Singapour 2 2 n.s. n.s. Sri Lanka 2 288 1 940 -35 -1,6 République arabe syrienne 461 461 n.s. n.s. Tadjikistan 380 400 2 0,5 Thaïlande 15 886 14 762 -112 -0,7 Turquie 10 005 10 225 22 0,2 Turkménistan 3 755 3 755 n.s. n.s. Emirats arabes unis 243 321 8 2,8 Ouzbékistan 1 923 1 969 5 0,2 Viet Nam 9 303 9 819 52 0,5 Cisjordanie - - - - Yémen 541 449 -9 -1,9 Total Asie 551 448 547 793 -364 -0,07 Annexe 3. Tableaux mondiaux 379

Tableau 4. Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 (suite) Pays/zone Total forêts 1990 Total forêts 2000 Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 Changement annuel Taux de changement annuel 000 ha 000 ha 000 ha % Samoa américaines 12 12 n.s. n.s. Australie 157 359 154 539 -282 -0,2 Iles Cook 22 22 n.s. n.s. Fidji 832 815 -2 -0,2 Polynésie française 105 105 n.s. n.s. Guam 21 21 n.s. n.s. Kiribati 28 28 n.s. n.s. Iles Marshall n.s. n.s. n.s. n.s. Micronésie 24 15 -1 -4,5 Nauru n.s. n.s. n.s. n.s. Nouvelle-Calédonie 372 372 n.s. n.s. Nouvelle-Zélande 7 556 7 946 39 0,5 Nioué 6 6 n.s. n.s. Iles Mariannes-du-Nord 14 14 n.s. n.s. Palaos 35 35 n.s. n.s. Papouasie-Nouvelle-Guinée 31 730 30 601 -113 -0,4 Samoa 130 105 -3 -2,1 Iles Salomon 2 580 2 536 -4 -0,2 Tonga 4 4 n.s. n.s. Vanuatu 441 447 1 0,1 Total Océanie 201 271 197 623 -365 -0,18 Albanie 1 069 991 -8 -0,8 Andorre - - - - Autriche 3 809 3 886 8 0,2 Bélarus 6 840 9 402 256 3,2 Belgique et Luxembourg 741 728 -1 -0,2 Bosnie-Herzégovine 2 273 2 273 n.s. n.s. Bulgarie 3 486 3 690 20 0,6 Croatie 1 763 1 783 2 0,1 République tchèque 2 627 2 632 1 n.s. Danemark 445 455 1 0,2 Estonie 1 935 2 060 13 0,6 Finlande 21 855 21 935 8 n.s. France 14 725 15 341 62 0,4 Allemagne 10 740 10 740 n.s. n.s. Grèce 3 299 3 599 30 0,9 Hongrie 1 768 1 840 7 0,4 Islande 25 31 1 2,2 Irlande 489 659 17 3,0 Italie 9 708 10 003 30 0,3 Lettonie 2 796 2 923 13 0,4 Liechtenstein 6 7 n.s. 1,2 Lituanie 1 946 1 994 5 0,2 Malte n.s. n.s. n.s. n.s. Pays-Bas 365 375 1 0,3 Norvège 8 558 8 868 31 0,4 Pologne 8 872 9 047 18 0,2 Portugal 3 096 3 666 57 1,7 République de Moldova 318 325 1 0,2 Roumanie 6 301 6 448 15 0,2 Fédération de Russie 850 039 851 392 135 n.s. Saint-Marin - - - - Slovaquie 1 997 2 177 18 0,9 Slovénie 1 085 1 107 2 0,2 Espagne 13 510 14 370 86 0,6 Suède 27 128 27 134 1 n.s. Suisse 1 156 1 199 4 0,4 Ex-République yougoslave de Macédoine 906 906 n.s. n.s. 380 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 4. Changement du couvert forestier entre 1990 et 2000 (suite) Pays/zone Total forêts 1990 Total forêts 2000 Changement du couvert forestier entre 1990 et -2000 Changement annuel Taux de changement annuel 000 ha 000 ha 000 ha % Ukraine 9 274 9 584 31 0,3 Royaume-Uni 2 624 2 794 17 0,6 Yougoslavie 2 901 2 887 -1 -0,1 Total Europe 1 030 475 1 039 251 881 0,08 Antigua-et-Barbuda 9 9 n.s. n.s. Bahamas 842 842 n.s. n.s. Barbade 2 2 n.s. n.s. Belize 1 704 1 348 -36 -2,3 Bermudes - - - - Iles Vierges britanniques 3 3 n.s. n.s. Canada 244 571 244 571 n.s. n.s. Iles Caïmanes 13 13 n.s. n.s. Costa Rica 2 126 1 968 -16 -0,8 Cuba 2 071 2 348 28 1,3 Dominique 50 46 n.s. -0,7 Rép. dominicaine 1 376 1 376 n.s. n.s. El Salvador 193 121 -7 -4,6 Groenland - - - - Grenade 5 5 n.s. 0,9 Guadeloupe 67 82 2 2,1 Guatemala 3 387 2 850 -54 -1,7 Haïti 158 88 -7 -5,7 Honduras 5 972 5 383 -59 -1,0 Jamaïque 379 325 -5 -1,5 Martinique 47 47 n.s. n.s. Mexique 61 511 55 205 -631 -1,1 Montserrat 3 3 n.s. n.s. Antilles néerlandaises 1 1 n.s. n.s. Nicaragua 4 450 3 278 -117 -3,0 Panama 3 395 2 876 -52 -1,6 Porto Rico 234 229 -1 -0,2 Saint-Kitts-et-Nevis 4 4 n.s. -0,6 Sainte-Lucie 14 9 -1 -4,9 Saint-Pierre-et-Miquelon - - - - Saint-Vincent-et-les Grenadines 7 6 n.s. -1,4 Trinité-et-Tobago 281 259 -2 -0,8 Etats-Unis 222 113 225 993 388 0,2 Iles Vierges américaines 14 14 n.s. n.s. Total Amérique du Nord et centrale 555 002 549 304 -570 -0,10 Argentine 37 499 34 648 -285 -0,8 Bolivie 54 679 53 068 -161 -0,3 Brésil 566 998 543 905 -2 309 -0,4 Chili 15 739 15 536 -20 -0,1 Colombie 51 506 49 601 -190 -0,4 Equateur 11 929 10 557 -137 -1,2 Iles Falkland - - - - Guyane française 7 926 7 926 n.s. n.s. Guyana 17 365 16 879 -49 -0,3 Paraguay 24 602 23 372 -123 -0,5 Pérou 67 903 65 215 -269 -0,4 Suriname 14 113 14 113 n.s. n.s. Uruguay 791 1 292 50 5,0 Venezuela 51 681 49 506 -218 -0,4 Total Amérique du Sud 922 731 885 618 -3 711 -0,41

TOTAL MONDIAL 3 963 429 3 869 455 -9 391 -0,22 Annexe 3. Tableaux mondiaux 381

Tableau 5. Couvert forestier - dernières statistiques nationales (suite)

Pays/zone Année de réf.Superficie Superficie des terres Eaux intérieures totale Forêts Autres terres boisées Autres terres Fermée Ouverte Plantations Arbustes/ Jachère arbres forestière Année 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Algérie 2000 238 174 673 754 717 1 662 234 368 Angola 1983 124 671 859 6 350 5 095 123 112 243 1 Bénin 1996 11 263 546 2 277 106 3 731 4 403 200 Botswana 1990 58 174 675 12 936 34 517 8 545 1 501 Burkina Faso 1991 27 400 2 233 4 993 7 430 238 12 466 40 Burundi 1998 2 783 55 69 2 444 215 Cameroun 1999 47 544 19 985 4 015 2 000 20 540 1 004 Cap Vert 1999 403 80 323 République centrafricaine 1994 62 297 4 826 18 347 10 021 29 103 Tchad 1988 128 400 211 13 451 9 698 102 560 2 480 Comores 1984 186 14 172 Congo 1999 34 200 22 000 3 000 9 150 50 Côte d’Ivoire 1987 32 246 3 248 8 475 6 536 84 13 457 446 Rép. dém. du Congo 1989 234 486 126 236 14 440 14 877 10 282 60 870 7 781 Djibouti 1985 2 319 2 3 220 2 092 2 Egypte 1996 100 145 99 545 600 Guinée équatoriale 1998 2 805 1 774 19 1 012 Erythrée 1997 11 759 659 930 5 032 5 138 Ethiopie 1997 110 430 1 680 4 075 31 554 73 121 Gabon 1999 26 767 21 800 30 3 937 1 000 Gambie 1993 1 130 80 368 72 89 391 130 Ghana 1996 23 854 1 634 5 001 16 119 1 100 Guinée 1988 24 586 1 750 5 586 5 850 11 386 14 Guinée-Bissau 1990 3 612 742 1 659 1 211 Kenya 1993 58 038 5 038 13 099 148 20 584 18 046 1 123 Lesotho 1994 3 035 2 822 2 211 Libéria 1990 11 137 4 124 7 013 Jamahiriya arabe libyenne 1980 175 954 78 112 446 175 318 Madagascar 1996 58 704 11 550 319 1 472 44 813 550 Malawi 1991 11 849 338 2 763 169 48 3 010 3 081 2 440 Mali 1991 124 019 7 500 6 580 17 020 90 919 2 000 Mauritanie 1991 102 552 410 3 110 99 002 30 Maurice 1979 203 6 10 10 176 1 Maroc 1995 44 655 1 455 1 091 490 1 265 40 329 25 Mozambique 1995 80 159 7 710 23 163 39 22 688 19 461 5 348 1 750 Namibie 1992 82 429 3 965 4 662 8 950 1 012 63 740 100 Niger 1992 126 700 1 101 669 334 124 566 30 Nigéria 1994 92 377 4 456 10 897 277 9 645 65 802 1 300 Réunion 1997 251 70 1 23 156 1 Rwanda 1999 2 633 58 4 77 2 327 167 Sainte-Hélène 1980 31 2 8 21 Sao Tomé-et-Principe 1989 96 27 37 31 1 Sénégal 1985 19 671 324 6 457 8 086 3 957 428 419 Seychelles 1993 45 25 5 7 8 Sierra Leone 1986 7 174 725 829 2 499 3 879 1 228 12 Somalie 1980 63 766 1 540 7 510 53 684 1 032 Afrique du Sud 1994 122 102 5 013 2 469 1 614 63 679 48 983 344 Soudan 1990 250 581 17 622 52 300 52 088 115 590 12 981 Swaziland 1999 1 737 71 285 123 311 931 16 Togo 1991 5 679 272 393 348 4 426 240 Tunisie 1994 16 362 275 127 328 15 632 Ouganda 1992 24 103 1 443 3 445 35 1 419 13 622 4 139 République-Unie de Tanzanie 1995 94 509 8 305 30 842 135 12 964 9 232 26 881 6 150 Sahara occidental 1995 26 600 152 859 25 589 Zambie 1978 75 261 43 984 9 452 44 4 090 679 16 090 922 Zimbabwe 1992 39 076 13 941 7 535 156 5 502 11 551 391 Total Afrique 1991 3 031 122 352 700 288 906 4 571 377 996 52 083 1 902 138 52 728 382 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 5. Couvert forestier - dernières statistiques nationales (suite)

Pays/zone Année de réf.Superficie Superficie des terres Eaux intérieures totale Forêts Autres terres boisées Autres terres Fermée Ouverte Plantations Arbustes/ Jachère arbres forestière Année 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Afghanistan 1993 65 209 1 077 274 29 470 34 137 251 Arménie 1996 2 980 322 13 58 2 427 160 Azerbaïdjan 1988 8 660 918 20 54 7 367 301 Bahreïn 1999 69 69 Bangladesh 1996 14 400 720 232 105 17 11 943 1 383 Bhoutan 1990 4 701 2 807 209 8 382 103 1 192 Brunei Darussalam 1998 577 442 2 83 50 Cambodge 1997 18 104 5 500 3 921 82 2 448 746 4 955 452 Chine 1996 959 806 110 172 5 616 39 876 34 446 742 633 27 063 Chypre 1999 926 172 214 539 1 Rép. populaire dém. de Corée 1993 12 054 8 210 3 831 13 Timor-orientale 1985 1 489 387 171 388 99 434 10 Bande de Gaza 38 ------Géorgie 1995 6 970 2 788 200 3 843 139 Inde 1997 328 759 38 223 25 506 5 190 228 400 31 440 Indonésie 1997 190 457 100 382 80 775 9 300 Iran, Rép. islamique d’ 1999 163 320 2 488 2 527 1 760 5 626 149 800 1 119 Iraq 1990 43 832 552 237 259 986 41 703 95 Israël 1997 2 106 26 91 46 1 899 44 Japon 1995 37 780 13 382 10 682 1 082 12 506 128 Jordanie 2000 8 921 40 1 68 8 784 28 Kazakhstan 1993 271 731 10 470 5 6 152 250 447 4 657 Koweït 2000 1 782 1 782 Kirghizistan 1993 19 850 786 57 18 337 670 Rép. dém. populaire lao 1989 23 680 11 493 1 663 760 7 417 1 747 600 Liban 1996 1 041 20 15 35 954 17 Malaisie 1995 32 975 19 148 91 684 560 12 372 120 Maldives 1999 30 1 29 Mongolie 1987 156 650 10 481 944 4 896 140 329 Myanmar 1997 67 658 25 177 10 081 91 10 723 1 196 18 487 1 903 Népal 1994 14 718 3 201 1 067 1 560 8 472 418 Oman 2000 21 246 21 246 Pakistan 1990 79 609 1 217 857 93 1 078 73 842 2 522 Philippines 1997 30 000 5 288 104 2 232 22 193 183 Qatar 2000 1 100 1 100 République de Corée 1999 9 926 6 253 3 620 53 Arabie saoudite 1994 214 969 1 100 400 905 300 212 264 Singapour 1990 62 2 59 1 Sri Lanka 1992 6 561 1 569 368 72 92 4 362 98 République arabe syrienne 1992 18 517 164 33 35 18 145 140 Tadjikistan 1995 14 310 390 10 330 13 357 223 Thaïlande 1998 51 312 10 127 2 845 38 117 223 Turquie 1985 77 482 8 041 1 854 10 695 56 373 519 Turkménistan 1995 48 809 3 742 12 43 238 1 817 Emirats arabes unis 2000 8 360 8 360 Ouzbékistan 1995 44 740 1 646 300 39 478 3 316 Viet Nam 1995 33 170 7 312 940 4 951 2 659 16 688 620 Cisjordanie 580 ------Yémen 1993 52 797 11 503 1 277 254 50 752 Total Asie 1995 3 174 823 416 207 58 321 53 791 122 308 20 031 2 413 470 90 077 Annexe 3. Tableaux mondiaux 383

Tableau 5. Couvert forestier - dernières statistiques nationales (suite) Pays/zone Année de réf.Superficie Superficie des terres Eaux intérieures totale Forêts Autres terres boisées Autres terres Fermée Ouverte Plantations Arbustes/ Jachère arbres forestière Année 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Samoa américaines 1999 20 12 1 5 2 0 Australie 1992 774 122 155 834 1 043 421 590 189 763 5 892 Iles Cook 1998 23 22 1 Fidji 1995 1 827 747 93 153 834 Polynésie française 1991 400 95 10 261 34 Guam 1999 55 21 34 Kiribati 1997 73 2 71 Iles Marshall 1999 18 18 Micronésie 1983 69 30 4 20 15 Nauru 1993 2 2 Nouvelle-Calédonie 1993 1 858 372 1 456 30 Nouvelle-Zélande 1996 27 053 6 248 1 542 1 079 17 930 254 Nioué 1981 26 6 12 8 Iles Mariannes-du-Nord 1984 46 14 20 12 Palaos 1985 46 35 2 9 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1996 46 283 30 150 829 585 13 675 1 044 Samoa 1992 283 103 3 176 1 Iles Salomon 1993 2 890 2 208 316 332 34 Tonga 1990 76 4 1 2 66 3 Vanuatu 1993 1 218 442 239 239 298 Total Océanie 1992 856 388 196 345 1 145 2 691 423 519 451 224 945 7 292 Albanie 1995 2 875 928 102 1 710 135 Andorre 45 ------Autriche 1994 8 386 3 840 84 4 349 113 Bélarus 1994 20 760 7 670 195 1 071 11 812 12 Belgique et Luxembourg 1997 3 310 732 29 2 521 28 Bosnie-Herzégovine 1995 5 113 2 216 57 433 2 394 13 Bulgarie 1995 11 091 2 619 969 314 7 153 36 Croatie 1996 5 654 1 728 47 330 3 487 62 République tchèque 1995 7 886 2 630 5 098 158 Danemark 1990 4 309 104 341 93 3 705 66 Estonie 1996 4 510 1 705 305 146 2 071 283 Finlande 1994 33 815 21 884 885 7 690 3 356 France 1997 55 150 14 195 961 1 833 38 021 140 Allemagne 1987 35 698 10 740 24 187 771 Grèce 1992 13 196 3 239 120 3 154 6 377 306 Hongrie 1996 9 303 1 675 136 7 423 69 Islande 1998 10 300 18 12 100 9 895 275 Irlande 1996 7 028 1 590 6 298 139 Italie 1995 30 127 9 722 133 985 18 566 721 Lettonie 1997 6 460 2 741 143 111 3 210 255 Liechtenstein 1995 15 6 9 Lituanie 1996 6 521 1 691 284 72 4 211 263 Malte 1996 32 32 Pays-Bas 1994 4 084 261 100 3 031 692 Norvège 1995 32 388 8 413 300 3 291 18 679 1 705 Pologne 2000 32 325 9 008 39 21 395 1 883 Portugal 1995 9 198 2 547 834 84 5 685 48 République de Moldova 1997 3 369 321 1 31 2 943 73 Roumanie 1990 23 839 6 210 91 16 733 805 Fédération de Russie 1998 1 707 541 833 783 17 340 837 728 18 690 Saint-Marin 6 ------Slovaquie 2000 4 901 2 162 15 15 2 616 93 Slovénie 1996 2 025 1 097 1 67 847 13 Espagne 1990 50 600 11 731 1 925 12 611 23 678 655 Suède 1994 44 996 26 561 569 2 980 11 052 3 834 Suisse 1994 4 129 1 169 4 61 2 721 174 Ex-République yougoslave 1995 2 571 876 30 82 1 555 28 de Macédoine 384 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 5. Couvert forestier - dernières statistiques nationales (suite) Pays/zone Année de réf.Superficie Superficie des terres Eaux intérieures totale Forêts Autres terres boisées Autres terres Fermée Ouverte Plantations Arbustes/ Jachère arbres forestière Année 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Ukraine 1996 60 370 5 035 4 425 36 48 439 2 435 Royaume-Uni 2000 24 488 866 1 928 21 366 328 Yougoslavie 1995 10 217 2 855 39 586 6 720 17 Total Europe 1997 2 298 631 1 002 979 32 036 29 484 1 195 407 38 674 Antigua-et-Barbuda 1983 44 8 1 10 25 Bahamas 1986 1 388 528 32 441 387 Barbade 1998 43 2 41 Belize 1993 2 296 1 575 19 85 601 16 Bermudes 5 ------Iles Vierges britanniques 1980 15 3 2 10 Canada 1994 997 061 244 571 173 013 504 513 74 964 Iles Caïmanes 1998 26 Costa Rica 1997 5 110 2 058 8 3 040 4 Cuba 1998 11 086 1 981 251 353 21 8 376 104 Dominique 1984 75 52 23 Rép. dominicaine 1998 4 873 1 346 683 2 809 35 El Salvador 1990 2 104 101 5 52 1 914 32 Groenland 34 170 ------Grenade 1992 34 5 3 26 Guadeloupe 1991 171 65 104 2 Guatemala 1999 10 889 2 824 949 2 297 4 773 46 Haïti 1995 2 775 107 2 649 19 Honduras 1995 11 209 3 811 2 157 5 221 20 Jamaïque 1997 1 099 293 57 5 638 90 16 Martinique 1998 111 46 2 59 4 Mexique 1993 195 820 33 613 24 835 63 56 836 22 235 53 287 4 951 Montserrat 1983 11 3 1 7 Antilles néerlandaises 1991 80 1 33 46 Nicaragua 1999 13 000 3 156 240 20 8 724 860 Panama 1998 7 552 3 052 4 391 109 Porto Rico 1990 895 231 29 8 619 8 Saint-Kitts-et-Nevis 1992 36 4 2 30 Sainte-Lucie 1992 62 12 8 41 1 Saint-Pierre-et-Miquelon 23 ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 1993 39 8 3 2 26 Trinité-et-Tobago 1997 513 250 15 248 Etats-Unis 1997 962 908 208 591 16 238 77 464 613 602 47 013 Iles Vierges américaines 1976 34 14 20 Total Amérique du Nord 1995 2 265 557 508 298 27 367 16 681 308 585 26 055 1 215 756 128 591 et centrale Argentine 1993 278 040 9 000 27 600 237 069 4 371 Bolivie 1993 109 858 47 999 6 589 4 205 49 645 1 420 Brésil 1989 854 740 564 581 1 335 57 279 678 9 089 Chili 1995 75 664 12 298 1 133 2 153 14 670 44 627 783 Colombie 1996 113 892 51 437 14 075 16 38 343 10 021 Equateur 1992 28 356 10 854 558 72 1 215 14 985 672 Iles Falkland 2000 1 217 1 217 Guyane française 1990 9 000 7 925 890 185 Guyana 1999 21 498 16 916 3 580 1 002 Paraguay 1991 40 675 8 354 15 125 2 309 1 077 12 865 945 Pérou 1990 128 522 64 204 2 431 10 946 4 864 45 555 522 Suriname 1995 16 327 14 100 1 500 727 Uruguay 1998 17 741 667 170 16 644 260 Venezuela 1995 91 206 49 926 663 7 474 18 682 11 461 3 000 Total Amérique du Sud 1991 1 786 736 858 261 68 846 3 074 40 876 28 203 755 481 31 995

TOTAL MONDIAL 1994 13 413 257 3 334 790 444 585 112 844 1 302 768 126 823 7 707 198 349 357 Annexe 3. Tableaux mondiaux 385

Tableau 6. Plantations forestières en 2000 Pays/zone Superficie Taux annuel Superficie des plantations par groupe d’espèces totale des de plantations plantation Acacia Eucalyptus Hevea Tectona Autres Pinus Autres Non feuillus conifères spécifiée 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Algérie 718 29 0,4 40 1 48 17 611 Angola 141 0,1 1 113 1 21 4 Bénin 112 1 5 5 15 8 2 78 Botswana 1 0,0 1 Burkina Faso 67 5 67 Burundi 73 2 26 4 12 32 Cameroun 80 0,2 8 42 26 4 Cap Vert 85 5 7 3 74 2 République centrafricaine 4 1 3 Tchad 14 0,3 3 4 7 Comores 2 0,1 2 Congo 83 6 68 10 5 Côte d’Ivoire 184 5 68 58 58 Rép. dém. du Congo 97 0,1 97 Djibouti ------Egypte 72 2 2 8 15 0,1 46 Guinée équatoriale Erythrée 22 4 11 11 Ethiopie 216 2 216 Gabon 36 3 10 23 2 Gambie 2 2 Ghana 76 2 19 40 18 Guinée 25 1 25 Guinée-Bissau 2 2 Kenya 232 2 26 39 53 76 37 Lesotho 14 2 7 6 1 Libéria 119 0,1 110 2 5 2 Jamahiriya arabe libyenne 168 5 168 Madagascar 350 6 10 163 61 109 7 Malawi 112 2 26 3 9 74 Mali 15 1 10 5 Mauritanie 25 3 12 12 Maurice 13 0,0 1 8 2 2 Maroc 534 10 27 214 43 16 235 Mozambique 50 1 20 26 4 Namibie 0,3 0,3 Niger 73 3 36 4 33 Nigéria 693 23 2 41 318 74 249 10 Réunion 3 2 2 Rwanda 261 2 13 170 5 34 31 8 Sainte-Hélène 2 0,1 2 Sao Tomé-et-Principe ------Sénégal 263 11 32 63 5 129 34 Seychelles 5 5 Sierra Leone 6 2 4 Somalie 3 3 Afrique du Sud 1 554 12 109 606 16 824 Soudan 641 30 641 Swaziland 161 25 33 102 Togo 38 1 17 11 10 Tunisie 202 14 55 88 59 Ouganda 43 1 23 13 6 République-Unie de Tanzanie 135 13 3 3 68 35 14 Sahara occidental ------Zambie 75 2 15 60 Zimbabwe 141 2 21 13 6 94 7 Total Afrique 8 036 194 345 1 799 573 207 902 1 648 578 1 985 386 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 6 . Plantations forestières en 2000 (suite) Pays/zone Superficie Taux annuel Superficie des plantations par groupe d’espèces totale des de plantations plantation Acacia Eucalyptus Hevea Tectona Autres Pinus Autres Non feuillus conifères spécifiée 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Afghanistan ------Arménie 13 13 Azerbaïdjan 20 20 Bahreïn 0,4 0,0 0,4 Bangladesh 625 22 32 37 92 144 320 Bhoutan 21 1 3 15 3 1 Brunei Darussalam 3 0,2 0,4 1 0,1 1 0,2 0,0 Cambodge 90 3 0,1 73 7 10 1 Chine 45 083 1 154 129 1 334 592 24 11 468 12 909 17 168 1 459 Chypre 27 Rép. populaire dém. de Corée ------Timor-orientale ------Bande de Gaza ------Géorgie 200 200 Inde 32 578 1 509 6404 8 005 560 2 561 11 847 640 2 561 Indonésie 9 871 271 642 128 3 476 1 470 3 385 770 Iran, Rép. islamique d’ 2 284 63 2 136 43 105 Iraq 10 0,3 7 1 1 1 1 Israël 91 91 Japon 10 682 10 682 Jordanie 45 1 5 1 2 32 3 2 Kazakhstan 5 5 Koweït 5 0,1 5 Kirghizistan 57 57 Rép. dém. populaire lao 54 6 5 8 14 27 Liban 2 11 Malaisie 1 750 35 180 19 1 478 12 12 47 Maldives ------Mongolie ------Myanmar 821 37 71 111 291 333 14 Népal 133 5 11 73 33 16 Oman 1 0,0 1 Pakistan 980 30 196 245 490 49 Philippines 753 30 49 189 97 38 359 23 Qatar 1 0,0 1 République de Corée ------Arabie saoudite 4 0,1 4 Singapour ------Sri Lanka 316 4 47 44 164 4 34 23 République arabe syrienne 229 24 229 Tadjikistan 10 10 Thaïlande 4 920 225 148 443 2 115 836 541 689 148 Turquie 1 854 1 854 Turkménistan 12 12 Emirats arabes unis 314 0,2 314 Ouzbékistan 300 300 Viet Nam 1 711 80 127 452 300 4 504 254 71 Cisjordanie ------Yémen ------Total Asie 115 847 3 500 7964 10 994 9 058 5 409 31 556 15 532 19 968 15 392 Annexe 3. Tableaux mondiaux 387

Tableau 6. Plantations forestières en 2000 (suite) Pays/zone Superficie Taux annuel Superficie des plantations par groupe d’espèces totale des de plantations plantation Acacia Eucalyptus Hevea Tectona Autres Pinus Autres Non feuillus conifères especificadas 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Samoa américaines 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Australie 1 043 1 043 Iles Cook 1 0,1 0,2 1 Fidji 97 9 47 43 7 Polynésie française 5 0,1 0,3 5 Guam 0,4 0,0 0,3 0,0 0,0 Kiribati Iles Marshall ------Micronésie 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 Nauru ------Nouvelle-Calédonie 10 0,2 10 Nouvelle-Zélande 1 542 1 542 Nioué 0,4 0,0 0,4 Iles Mariannes-du-Nord ------Palaos 0,4 0,0 0,1 0,3 Papouasie-Nouvelle-Guinée 90 4 7 21 20 5 12 14 10 Samoa 5 1 0,0 0,2 0,1 4 Iles Salomon 50 1 12 2 36 Tonga 1 0,0 0,2 0,3 Vanuatu 3 0,2 3 Total Océanie 2 848 15 8 33 20 7 101 73 10 2 595 Albanie 102 102 Andorre ------Autriche Bélarus 195 195 Belgique et Luxembourg Bosnie-Herzégovine 57 57 Bulgarie 969 969 Croatie 47 47 République tchèque Danemark 341 341 Estonie 305 305 Finlande France 961 961 Allemagne Grèce 120 120 Hongrie 136 136 Islande 12 12 Irlande 590 590 Italie 133 133 Lettonie 143 143 Liechtenstein Lituanie 284 284 Malte 0,3 0,3 Pays-Bas 100 100 Norvège 300 300 Pologne 39 39 Portugal 834 834 République de Moldova 1 1 Roumanie 91 91 Fédération de Russie 17 340 17 340 Saint-Marin ------Slovaquie 15 15 Slovénie 1 1 Espagne 1 904 1 904 Suède 569 569 Suisse 4 4 Ex-République yougoslave 30 30 de Macédoine 388 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 6. Plantations forestières en 2000 (suite) Pays/zone Superficie Taux annuel Superficie des plantations par groupe d’espèces totale des de plantations plantation Acacia Eucalyptus Hevea Tectona Autres Pinus Autres Non feuillus conifères spécifiée 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha 000 ha Ukraine 4 425 4 425 Royaume-Uni 1 928 5 1 928 Yougoslavie 39 39 Total Europe 32 015 5 15 32 000 Antigua-et-Barbuda Bahamas ------Barbade 0,0 0,0 Belize 3 0,1 0,1 2 2 Bermudes ------Iles Vierges britanniques ------Canada Iles Caïmanes ------Costa Rica 178 11 17 30 112 6 6 6 Cuba 482 26 53 154 207 67 Dominique 0,1 0,1 Rép. dominicaine 30 4 30 El Salvador 14 2 0,1 1 5 5 2 1 Groenland ------Grenade 0,2 0,2 0,0 0,0 Guadeloupe 4 0,1 4 0,3 Guatemala 133 21 13 41 4 29 37 8 Haïti 20 1 20 Honduras 48 7 16 32 Jamaïque 9 4 4 Martinique 2 0,0 2 Mexique 267 35 102 11 8 59 83 5 Montserrat ------Antilles néerlandaises ------Nicaragua 46 4 12 1 31 2 Panama 40 3 19 7 14 Porto Rico 4 1 0,1 2 0,4 1 Saint-Kitts-et-Nevis Sainte-Lucie 1 0,0 1 Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 0,3 0,0 0,2 0,0 Trinité-et-Tobago 15 9 2 4 Etats-Unis 16 238 121 15 033 1 205 Iles Vierges américaines ------Total Amérique du Nord 17 533 234 0 198 52 76 383 15 440 88 1 297 et centrale Argentine 926 126 278 185 463 Bolivie 46 1 41 5 Brésil 4 982 135 2 964 180 14 1 769 55 Chili 2 017 85 343 149 1 525 Colombie 141 7 27 4 21 78 11 Equateur 167 4 81 3 15 67 2 Iles Falkland ------Guyane française 1 0 1 Guyana 12 12 Paraguay 27 2 21 1 4 Pérou 640 50 480 128 32 Suriname 13 0 5 7 Uruguay 622 50 498 25 100 Venezuela 863 50 104 69 690 Total Amérique du Sud 10 455 509 4 836 183 18 599 4 699 98 23

TOTAL MONDIAL 186 733 4 458 8317 17 860 9 885 5 716 33 556 37 391 20 743 53 292 Annexe 3. Tableaux mondiaux 389

Tableau 7. Volume et biomasse de la forêt Pays/zoneTotal forêts Volume Biomasse Source de 2000 l’information Par superficie Total Par superficie Total

000 ha m3/ha M m3 t/ha M t IN / IP / ES / EX Algérie 2 145 44 94 75 160 IN Angola 69 756 39 2 714 54 3 774 IN Bénin 2 650 140 371 195 518 IP Botswana 12 427 45 560 63 779 IN Burkina Faso 7 089 10 74 16 113 IN Burundi 94 110 10 187 18 ES Cameroun 23 858 135 3 211 131 3 129 IP Cap Vert 85 83 7 127 11 ES République centrafricaine 22 907 85 1 937 113 2 583 IP/EX Tchad 12 692 11 134 16 205 ES Comores 8 60 0 65 1 ES Congo 22 060 132 2 916 213 4 699 EX Côte d’Ivoire 7 117 133 948 130 924 IP Rép. dém. du Congo 135 207 133 17 932 225 30 403 IN Djibouti 6 21 0 46 0 ES Egypte 72 108 8 106 8 ES Guinée équatoriale 1 752 93 163 158 277 IP Erythrée 1 585 23 36 32 50 IN Ethiopie 4 593 56 259 79 363 IP Gabon 21 826 128 2 791 137 2 991 ES Gambie 481 13 6 22 11 IN Ghana 6 335 49 311 88 556 ES Guinée 6 929 117 808 114 788 IP Guinée-Bissau 2 187 19 41 20 44 IN Kenya 17 096 35 593 48 826 ES Lesotho 14 34 0 34 0 ES Libéria 3 481 201 699 196 681 ES Jamahiriya arabe libyenne 358 14 5 20 7 ES Madagascar 11 727 114 1 339 194 2 270 IN Malawi 2 562 103 264 143 365 IN Mali 13 186 22 289 31 402 IP Mauritanie 317 4 1 6 2 ES Maurice 16 88 1 95 2 ES Maroc 3 025 27 80 41 123 IN Mozambique 30 601 25 774 55 1 683 IN Namibie 8 040 7 54 12 94 IP Niger 1 328 3 4 4 6 IP Nigéria 13 517 82 1 115 184 2 493 ES Réunion 71 115 8 160 11 ES Rwanda 307 110 34 187 58 ES Sainte-Hélène 2 - - - - - Sao Tomé-et-Principe 27 108 3 116 3 IN Sénégal 6 205 31 192 30 187 IN Seychelles 30 29 1 49 1 ES Sierra Leone 1 055 143 151 139 147 ES Somalie 7 515 18 138 26 192 ES Afrique du Sud 8 917 49 437 81 720 EX Soudan 61 627 9 531 12 740 ES Swaziland 522 39 20 115 60 IN Togo 510 92 47 155 79 IP Tunisie 510 18 9 27 14 IN Ouganda 4 190 133 559 163 681 IN République-Unie de Tanzanie 38 811 43 1 676 60 2 333 IN Sahara occidental 152 18 3 59 9 IN Zambie 31 246 43 1 347 104 3 262 ES Zimbabwe 19 040 40 765 56 1 065 IN Total Afrique 649 866 72 46 472 109 70 917 390 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 7. Volume et biomasse de la forêt (suite) Pays/zoneTotal forêts Volume Biomasse Source de 2000 l’information Par superficie Total Par superficie Total

000 ha m3/ha M m3 t/ha M t IN / IP / ES / EX Afghanistan 1 351 22 30 27 37 - Arménie 351 128 45 66 23 - Azerbaïdjan 1 094 136 149 105 115 - Bahreïn n.s. 14 - 14 - - Bangladesh 1 334 23 31 39 52 - Bhoutan 3 016 163 492 178 537 - Brunei Darussalam 442 119 52 205 90 - Cambodge 9 335 40 376 69 648 - Chine 163 480 52 8 437 61 10 038 IN Chypre 172 43 7 21 4 - Rép. populaire dém. de Corée 8 210 41 333 25 209 ES Timor-orientale 507 79 40 136 69 - Bande de Gaza ------Géorgie 2 988 145 434 97 291 - Inde 64 113 43 2 730 73 4 706 IN Indonésie 104 986 79 8 242 136 14 226 - Iran, Rép. islamique d’ 7 299 86 631 149 1 089 - Iraq 799 29 23 28 22 - Israël 132 49 6 - - - Japon 24 081 145 3 485 88 2 128 - Jordanie 86 38 3 37 3 - Kazakhstan 12 148 35 428 18 214 - Koweït 5 21 0 21 0 - Kirghizistan 1 003 32 32 - - - Rép. dém. populaire lao 12 561 29 359 31 391 IN Liban 36 23 1 22 1 - Malaisie 19 292 119 2 288 205 3 949 ES Maldives 1 - - - - - Mongolie 10 645 128 1 359 80 853 IN Myanmar 34 419 33 1 137 57 1 965 IN Népal 3 900 100 391 109 427 IP Oman 1 17 0 17 0 - Pakistan 2 361 22 53 27 64 - Philippines 5 789 66 383 114 661 IN Qatar 1 13 0 12 0 - République de Corée 6 248 58 362 36 227 IN Arabie saoudite 1 504 12 18 12 18 - Singapour 2 119 0 205 0 - Sri Lanka 1 940 34 66 59 114 - République arabe syrienne 461 29 13 28 13 - Tadjikistan 400 14 6 10 4 - Thaïlande 14 762 17 252 29 434 IN Turquie 10 225 136 1 386 74 754 - Turkménistan 3 755 4 14 3 10 - Emirats arabes unis 321 - - - - - Ouzbékistan 1 969 6 11 - - - Viet Nam 9 819 38 372 66 643 ES Cisjordanie ------Yémen 449 14 6 19 9 - Total Asie 547 793 63 34 506 82 45 062 Annexe 3. Tableaux mondiaux 391

Tableau 7. Volume et biomasse de la forêt (suite) Pays/zoneTotal forêts Volume Biomasse Source de 2000 l’information Par superficie Total Par superficie Total

000 ha m3/ha M m3 t/ha M t IN / IP / ES / EX Samoa américaines 12 - - - - - Australie 154 539 55 8 506 57 8 840 - Iles Cook 22 - - - - - Fidji 815 - - - - - Polynésie française 105 - - - - - Guam 21 - - - - - Kiribati 28 - - - - - Iles Marshall n.s. - - - - - Micronésie 15 - - - - - Nauru n.s. - - - - - Nouvelle-Calédonie 372 - - - - - Nouvelle-Zélande 7 946 125 992 217 1 726 - Nioué 6 - - - - - Iles Mariannes-du-Nord 14 - - - - - Palaos 35 - - - - - Papouasie-Nouvelle-Guinée 30 601 34 1 025 58 1 784 IN Samoa 105 - - - - - Iles Salomon 2 536 - - - - - Tonga 4 - - - - - Vanuatu 447 - - - - - Total Océanie 197 623 55 10 771 64 12 640 Albanie 991 81 80 58 57 - Andorre - 0 - 0 - - Autriche 3 886 286 1 110 250 970 - Bélarus 9 402 153 1 436 80 755 - Belgique et Luxembourg 728 218 159 101 74 - Bosnie-Herzégovine 2 273 110 250 - - - Bulgarie 3 690 130 480 76 279 - Croatie 1 783 201 358 107 190 - République tchèque 2 632 260 684 125 329 - Danemark 455 124 56 58 26 - Estonie 2 060 156 321 85 175 - Finlande 21 935 89 1 945 50 1 089 IN France 15 341 191 2 927 92 1 418 - Allemagne 10 740 268 2 880 134 1 440 - Grèce 3 599 45 163 25 90 - Hongrie 1 840 174 320 112 207 - Islande 31 27 1 17 1 - Irlande 659 74 49 25 16 - Italie 10 003 145 1 450 74 742 - Lettonie 2 923 174 509 93 272 - Liechtenstein 7 254 2 119 1 - Lituanie 1 994 183 366 99 197 - Malte n.s. 232 0 - - - Pays-Bas 375 160 60 107 40 - Norvège 8 868 89 785 49 432 - Pologne 9 047 213 1 930 94 851 - Portugal 3 666 82 299 33 120 - République de Moldova 325 128 42 64 21 - Roumanie 6 448 213 1 373 124 801 - Fédération de Russie 851 392 105 89 136 56 47 423 - Saint-Marin - 0 - 0 - - Slovaquie 2 177 253 552 142 308 - Slovénie 1 107 283 313 178 197 - Espagne 14 370 44 632 24 347 - Suède 27 134 107 2 914 63 1 722 IN Suisse 1 199 337 404 165 198 - Ex-République yougoslave 906 70 63 - - - de Macédoine 392 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 7. Volume et biomasse de la forêt (suite) Pays/zoneTotal forêts Volume Biomasse Source de 2000 l’information Par superficie Total Par superficie Total

000 ha m3/ha M m3 t/ha M t IN / IP / ES / EX Ukraine 9 584 179 1 719 - - - Royaume-Uni 2 794 128 359 76 213 - Yougoslavie 2 887 111 321 23 67 - Total Europe 1 039 251 112 116 448 59 61 070 Antigua-et-Barbuda 9 116 1 210 2 ES Bahamas 842 - - - - - Barbade 2 - - - - - Belize 1 348 202 272 211 284 ES Bermudes ------Iles Vierges britanniques 3 - - - - - Canada 244 571 120 29 364 83 20 240 - Iles Caïmanes 13 - - - - - Costa Rica 1 968 211 414 220 433 ES Cuba 2 348 71 167 114 268 IN Dominique 46 91 4 166 8 ES Rép. dominicaine 1 376 29 40 53 73 ES El Salvador 121 223 27 202 24 - Groenland ------Grenade 5 83 0 150 1 IP Guadeloupe 82 - - - - - Guatemala 2 850 355 1 012 371 1 057 ES Haïti 88 28 2 101 9 ES Honduras 5 383 58 311 105 566 ES Jamaïque 325 82 27 171 56 ES Martinique 47 5 0 5 0 ES Mexique 55 205 52 2 871 54 2 981 IN Montserrat 3 - - - - - Antilles néerlandaises 1 - - - - - Nicaragua 3 278 154 506 161 528 ES Panama 2 876 308 887 322 926 ES Porto Rico 229 - - - - - Saint-Kitts-et-Nevis 4 - - - - - Sainte-Lucie 9 190 2 198 2 ES Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 6 166 1 173 1 IN Trinité-et-Tobago 259 71 18 129 33 ES Etats-Unis 225 993 136 30 838 108 24 428 - Iles Vierges américaines 14 - - - - - Total Amérique du Nord 549 304 123 67 329 95 52 357 et centrale Argentine 34 648 25 866 68 2 356 ES Bolivie 53 068 114 6 050 183 9 711 IP Brésil 543 905 131 71 252 209 113 676 ES Chili 15 536 160 2 486 268 4 164 ES Colombie 49 601 108 5 359 196 9 722 IN Equateur 10 557 121 1 275 151 1 594 ES Iles Falkland ------Guyane française 7 926 145 1 151 253 2 003 ES Guyana 16 879 145 2 451 253 4 264 ES Paraguay 23 372 34 792 59 1 379 ES Pérou 65 215 158 10 304 245 15 978 IN Suriname 14 113 145 2 049 253 3 566 ES Uruguay 1 292 - - - - - Venezuela 49 506 134 6 629 233 11 535 ES Total Amérique du Sud 885 618 125 110 826 203 180 210

TOTAL MONDIAL 3 869 455 100 386 352 109 422 256 Annexe 3. Tableaux mondiaux 393

Tableau 8. Incendies de forêt entre 1990 et 2000 Pays/zone Superficie Nombre d’incendies/an dans les années 90 Superficie affectée par les incendies/an dans les années 90 forestière 2000 Moyenne Min Max Moyenne Min Max 000 ha n n n 000 ha 000 ha 000 ha Algérie 2 145 ------Angola 69 756 ------Bénin 2 650 ------Botswana 12 427 ------Burkina Faso 7 089 ------Burundi 94 ------Cameroun 23 858 ------Cap Vert 85 ------République centrafricaine 22 907 ------Tchad 12 692 ------Comores 8 ------Congo 22 060 ------Côte d’Ivoire 7 117 ------Rép. dém. du Congo 135 207 ------Djibouti 6 ------Egypte 72 ------Guinée équatoriale 1 752 ------Erythrée 1 585 ------Ethiopie 4 593 ------Gabon 21 826 ------Gambie 481 ------Ghana 6 335 ------Guinée 6 929 ------Guinée-Bissau 2 187 ------Kenya 17 096 ------Lesotho 14 ------Libéria 3 481 ------Jamahiriya arabe libyenne 358 ------Madagascar 11 727 ------Malawi 2 562 ------Mali 13 186 ------Mauritanie 317 ------Maurice 16 ------Maroc 3 025 ------Mozambique 30 601 ------Namibie 8 040 ------Niger 1 328 ------Nigéria 13 517 ------Réunion 71 ------Rwanda 307 ------Sainte-Hélène 2 ------Sao Tomé-et-Principe 27 ------Sénégal 6 205 ------Seychelles 30 ------Sierra Leone 1 055 ------Somalie 7 515 ------Afrique du Sud 8 917 ------Soudan 61 627 ------Swaziland 522 ------Togo 510 ------Tunisie 510 ------Ouganda 4 190 ------République-Unie de Tanzanie 38 811 ------Sahara occidental 152 ------Zambie 31 246 ------Zimbabwe 19 040 ------Total Afrique 649 866 394 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 8. Incendies de forêt entre 1990 et 2000 (suite) Pays/zone Superficie Nombre d’incendies/an dans les années 90 Superficie affectée par les incendies/an dans les années 90 forestière 2000 Moyenne Min Max Moyenne Min Max 000 ha n n n 000 ha 000 ha 000 ha Afghanistan 1 351 ------Arménie 351 7 2 24 0,0 0,0 0,2 Azerbaïdjan 1 094 5 1 8 0,0 0,0 0,1 Bahreïn n.s. ------Bangladesh 1 334 ------Bhoutan 3 016 ------Brunei Darussalam 442 ------Cambodge 9 335 ------Chine 163 480 ------Chypre 172 30 16 64 - - - Rép. populaire dém. de Corée 8 210 ------Timor-orientale 507 ------Bande de Gaza ------Géorgie 2 988 6 1 11 - - - Inde 64 113 ------ndonésie 104 986 ------Iran, Rép. islamique d’ 7 299 ------Iraq 799 ------Israël 132 959 697 1 211 - - - Japon 24 081 3 242 2 262 4 534 2,3 0,2 3,0 Jordanie 86 ------Kazakhstan 12 148 1 017 354 2 257 1,8 0,2 4,3 Koweït 5 ------Kirghizistan 1 003 ------Rép. dém. populaire lao 12 561 ------Liban 36 ------Malaisie 19 292 ------Maldives 1 ------Mongolie 10 645 ------Myanmar 34 419 ------Népal 3 900 ------Oman 1 ------Pakistan 2 361 ------Philippines 5 789 ------Qatar 1 ------République de Corée 6 248 ------Arabie saoudite 1 504 ------Singapour 2 ------Sri Lanka 1 940 ------République arabe syrienne 461 ------Tadjikistan 400 ------Thaïlande 14 762 ------Turquie 10 225 1 973 1 339 3 221 8,5 0,0 20,2 Turkménistan 3 755 8 2 16 - - - Emirats arabes unis 321 ------Ouzbékistan 1 969 ------Viet Nam 9 819 ------Cisjordanie ------Yémen 449 ------Total Asie 547 793 Annexe 3. Tableaux mondiaux 395

Tableau 8. Incendies de forêt entre 1990 et 2000 (suite) Pays/zone Superficie Nombre d’incendies/an dans les années 90 Superficie affectée par les incendies/an dans les années 90 forestière 2000 Moyenne Min Max Moyenne Min Max 000 ha n n n 000 ha 000 ha 000 ha Samoa américaines 12 ------Australie 154 539 ------Iles Cook 22 ------Fidji 815 ------Polynésie française 105 ------Guam 21 ------Kiribati 28 ------Iles Marshall n.s. ------Micronésie 15 ------Nauru n.s. ------Nouvelle-Calédonie 372 ------Nouvelle-Zélande 7 946 1 503 928 2 198 0,3 0,0 0,7 Nioué 6 ------Iles Mariannes-du-Nord 14 ------Palaos 35 ------Papouasie-Nouvelle-Guinée 30 601 ------Samoa 105 ------Iles Salomon 2 536 ------Tonga 4 ------Vanuatu 447 ------Total Océanie 197 623 Albanie 991 406 110 695 0,5 0,0 1,0 Andorre ------Autriche 3 886 114 41 225 0,1 0,0 0,2 Bélarus 9 402 3 190 1 466 7 743 4,1 0,0 18,6 Belgique et Luxembourg 728 64 26 185 0,1 0,0 0,8 Bosnie-Herzégovine 2 273 139 104 158 0,8 0,0 1,2 Bulgarie 3 690 413 73 1 196 3,6 0,0 10,1 Croatie 1 783 259 109 372 3,9 0,0 7,0 République tchèque 2 632 1 671 961 2 586 0,9 0,0 3,5 Danemark 455 7 2 14 0,0 0,0 0,1 Estonie 2 060 233 39 359 0,2 0,0 0,8 Finlande 21 935 812 286 1 289 0,8 0,0 1,6 France 15 341 5 415 3 888 7 200 31,5 0,0 56,5 Allemagne 10 740 1 789 1 237 3 012 1,4 0,0 4,9 Grèce 3 599 1 874 858 3 113 19,7 0,0 49,6 Hongrie 1 840 ------Islande 31 ------Irlande 659 222 123 721 0,2 0,0 0,3 Italie 10 003 11 470 6 225 15 380 20,5 0,0 44,0 Lettonie 2 923 994 582 1 510 0,8 0,0 3,0 Liechtenstein 7 ------Lituanie 1 994 602 147 1 154 0,3 0,0 0,7 Malte n.s. 6 1 12 0,0 0,0 0,0 Pays-Bas 375 81 51 117 0,0 0,0 0,0 Norvège 8 868 513 181 976 0,5 0,0 1,4 Pologne 9 047 4 792 3 008 9 305 7,0 0,0 33,3 Portugal 3 666 20 019 13 118 29 078 45,8 0,0 98,8 République de Moldova 325 22 0 91 0,0 0,0 0,1 Roumanie 6 448 102 34 187 0,3 0,0 0,7 Fédération de Russie 851 392 24 649 17 965 32 833 799,9 0,0 1 853,5 Saint-Marin ------Slovaquie 2 177 413 142 674 0,1 0,0 0,2 Slovénie 1 107 81 25 211 0,4 0,0 1,0 Espagne 14 370 17 497 12 474 25 827 68,3 0,0 250,4 Suède 27 134 3 280 1 100 6 240 1,6 0,0 3,3 Suisse 1 199 104 52 216 0,5 0,0 1,5 Ex-République yougoslave 906 123 18 294 3,4 0,0 10,1 de Macédoine 396 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 8. Incendies de forêt entre 1990 et 2000 (suite) Pays/zone Superficie Nombre d’incendies/an dans les années 90 Superficie affectée par les incendies/an dans les années 90 forestière 2000 Moyenne Min Max Moyenne Min Max 000 ha n n n 000 ha 000 ha 000 ha Ukraine 9 584 4 090 2 309 7 411 21,6 0,1 126,7 Royaume-Uni 2 794 427 61 906 0,4 0,1 1,0 Yougoslavie 2 887 175 26 313 2,9 1,5 6,9 Total Europe 1 039 251 Antigua-et-Barbuda 9 ------Bahamas 842 ------Barbade 2 ------Belize 1 348 ------Bermudes ------Iles Vierges britanniques 3 ------Canada 244 571 8 125 5 681 10 267 501,6 143,0 1 239,0 Iles Caïmanes 13 ------Costa Rica 1 968 ------Cuba 2 348 ------Dominique 46 ------Rép. dominicaine 1 376 ------El Salvador 121 ------Groenland ------Grenade 5 ------Guadeloupe 82 ------Guatemala 2 850 ------Haïti 88 ------Honduras 5 383 ------Jamaïque 325 ------Martinique 47 ------Mexique 55 205 7 767 2 829 14 445 66,8 12,4 195,4 Montserrat 3 ------Antilles néerlandaises 1 ------Nicaragua 3 278 ------Panama 2 876 ------Porto Rico 229 ------Saint-Kitts-et-Nevis 4 ------Sainte-Lucie 9 ------Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 6 ------Trinité-et-Tobago 259 328 156 764 0,4 0,3 7,2 Etats-Unis 225 993 108 597 86 660 130 226 - - - Iles Vierges américaines 14 ------Total Amérique du Nord 549 304 et centrale Argentine 34 648 4 787 343 10 587 465,2 98,4 1 279,0 Bolivie 53 068 ------Brésil 543 905 ------Chili 15 536 5 688 4 114 6 830 24,1 3,8 64,1 Colombie 49 601 ------Equateur 10 557 ------Iles Falkland ------Guyane française 7 926 ------Guyana 16 879 ------Paraguay 23 372 ------Pérou 65 215 ------Suriname 14 113 ------Uruguay 1 292 ------Venezuela 49 506 ------Total Amérique du Sud 885 618

TOTAL MONDIAL 3 869 455 Annexe 3. Tableaux mondiaux 397

Tableau 9. Situation et tendances de l’aménagement des forêts Pays/zoneSuperficie Critères et Superficie soumise à des plans d’aménagement Superficie forestière certifiée forestière indicateurs 2000 de ADF 2000 1990 1980 000 ha 000 ha % 000 ha % 000 ha % 000 ha Plan Algérie 2 145 PO 597 28 ------Angola 69 756 DZAf/OAB ------Bénin 2 650 ------Botswana 12 427 DZAf ------Burkina Faso 7 089 DZAf 694 10 ------Burundi 94 ------Cameroun 23 858 OAB ------Cap Vert 85 DZAf ------République centrafricaine 22 907 OAB 269* s.o. ------Tchad 12 692 DZAf ------Comores 8 ------Congo 22 060 OAB ------Côte d’Ivoire 7 117 OAB 1 387 19 - - 1 1 - - Rép. dém. du Congo 135 207 OAB ------Djibouti 6 PO/DZAf ------Egypte 72 PO ------Guinée équatoriale 1 752 OAB ------Erythrée 1 585 DZAf ------Ethiopie 4 593 DZAf 112 2 ------Gabon 21 826 OAB ------Gambie 481 DZAf ------Ghana 6 335 OAB - - - - 1 167 13 - - Guinée 6 929 - 112* s.o. ------Guinée-Bissau 2 187 DZAf ------Kenya 17 096 DZAf 120* s.o. - - 70 3 - - Lesotho 14 DZAf n.s. 2 ------Libéria 3 481 OAB ------Jamahiriya arabe libyenne 358 PO ------Madagascar 11 727 ------Malawi 2 562 DZAf ------Mali 13 186 DZAf ------Mauritanie 317 PO/DZAf ------Maurice 16 DZAf ------Maroc 3 025 PO - - - - 421 12 - - Mozambique 30 601 DZAf ------Namibie 8 040 DZAf 54* s.o. - - - - 54 FSC Niger 1 328 DZAf ------Nigéria 13 517 OAB 832* s.o. - - n.s. n.s. - - Réunion 71 - - - - - 2 2 - - Rwanda 307 ------Sainte-Hélène 2 ------Sao Tomé-et-Principe 27 OAB ------Sénégal 6 205 DZAf - - - - n.s. n.s. - - Seychelles 30 DZAf ------Sierra Leone 1 055 ------Somalie 7 515 PO/DZAf ------Afrique du Sud 8 917 DZAf 828* s.o. - - - - 828 FSC Soudan 61 627 PO/DZAf - - - - 50 n.s. - - Swaziland 522 DZAf ------Togo 510 OIBT 12 2 ------Tunisie 510 PO 400 78 - - 163 38 - - Ouganda 4 190 DZAf - - - - 440 7 - - République-Unie de Tanzanie 38 811 DZAf/OAB - - - - n.s. n.s. - - Sahara occidental 152 ------Zambie 31 246 DZAf - - - - 5 2 - - Zimbabwe 19 040 DZAf 92* s.o. - - - - 92 FSC Total Afrique 649 866 974 *Résultats partiels seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles. 398 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 9. Situation et tendances de l’aménagement des forêts (suite) Pays/zoneSuperficie Critères et Superficie soumise à des plans d’aménagement Superficie forestière certifiée forestière indicateurs 2000 de ADF 2000 1990 1980 000 ha 000 ha % 000 ha % 000 ha % 000 ha Plan Afghanistan 1 351 PO - - - - 100 8 - - Arménie 351 - 351 100 ------Azerbaïdjan 1 094 PO 1 094 100 ------Bahreïn n.s. PO ------Bangladesh 1 334 DFAs 1 334 100 - - 795 75 - - Bhoutan 3 016 DFAs 699 23 - - n.s. n.s. - - Brunei Darussalam 442 ------Cambodge 9 335 IOIBT ------Chine 163 480 MON/DFAs/OIBT ------Chypre 172 PO 172 100 153 100 - - - - Rép. populaire dém. de Corée 8 210 ------Timor-orientale 507 ------Bande de Gaza ------Géorgie 2 988 EUR 2 438 82 ------Inde 64 113 DFAs/OIBT 46 159 72 - - 31 917 54 - - Indonésie 104 986 OIBT 72* s.o. - - 40 n.s. 72 FSC Iran, Rép. islamique d’ 7 299 PO - - - - 400 11 - - Iraq 799 PO ------Israël 132 - 132 100 56 75 - - - - Japon 24 081 MON 24 081 100 - - - - 3 FSC Jordanie 86 PO ------Kazakhstan 12 148 - 12 148 100 ------Koweït 5 PO ------Kirghizistan 1 003 PO 1 003 100 ------Rép. dém. populaire lao 12 561 ------Liban 36 PO ------Malaisie 19 292 OIBT 14 020 73 - - 2 499 12 55 FSC Maldives 1 ------Mongolie 10 645 DFAs ------Myanmar 34 419 DFAs/OIBT - - - - 3 419 11 - - Népal 3 900 DFAs 1 010 26 - - 0 0 - - Oman 1 PO - - - - 0 0 - - Pakistan 2 361 PO - - - - 410 16 - - Philippines 5 789 OIBT 6 935 120 - - - - 15 FSC Qatar 1 PO ------République de Corée 6 248 MON 4 096 66 ------Arabie saoudite 1 504 PO ------Singapour 2 - 2 100 ------Sri Lanka 1 940 DFAs 1 940 100 - - - - 13 FSC République arabe syrienne 461 PO - - - - 60 32 - - Tadjikistan 400 PO 400 100 ------Thaïlande 14 762 DFAs/OIBT ------Turquie 10 225 PO/EUR 9 954 97 8 812 100 8 856 100 - - Turkménistan 3 755 PO 3 755 100 ------Emirats arabes unis 321 PO ------Ouzbékistan 1 969 - 1 969 100 ------Viet Nam 9 819 ------Cisjordanie ------Yémen 449 PO ------Total Asie 547 793 158 *Résultats partiels seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles. Annexe 3. Tableaux mondiaux 399

Tableau 9. Situation et tendances de l’aménagement des forêts (suite) Pays/zoneSuperficie Critères et Superficie soumise à des plans d’aménagement Superficie forestière certifiée forestière indicateurs 2000 de ADF 2000 1990 1980 000 ha 000 ha % 000 ha % 000 ha % 000 ha Plan Samoa américaines 12 ------Australie 154 539 MON 154 539 100 ------Iles Cook 22 ------Fidji 815 OIBT ------Polynésie française 105 ------Guam 21 ------Kiribati 28 ------Iles Marshall n.s. ------Micronésie 15 ------Nauru n.s. ------Nouvelle-Calédonie 372 ------Nouvelle-Zélande 7 946 MON 6 912 87 - - - - 363 FSC Nioué 6 ------Iles Mariannes-du-Nord 14 ------Palaos 35 ------Papouasie-Nouvelle-Guinée 30 601 OIBT 5 341 17 - - n.s. n.s. 4 FSC Samoa 105 ------Iles Salomon 2 536 - 43* s.o. - - - - 43 FSC Tonga 4 ------Vanuatu 447 OIBT ------Total Océanie 197 623 410 Albanie 991 EUR 406 41 - - 1 046 100 - - Andorre - EUR n.d. n.d. ------Autriche 3 886 EUR 3 886 100 2 135 55 1 489 40 550 PEFC Bélarus 9 402 EUR 7 577 81 ------Belgique et Luxembourg 728 EUR et EUR 656 90 519 74 310 46 4 FSC Bosnie-Herzégovine 2 273 EUR 2 007 88 ------Bulgarie 3 690 EUR 3 690 100 1 213 36 3 600 106 - - Croatie 1 783 EUR 1 531 86 - - - - 167 FSC République tchèque 2 632 EUR 2 632 100 - - - - 10 FSC Danemark 455 EUR 455 100 381 82 330 71 n.s. FSC Estonie 2 060 EUR 1 125 55 ------Finlande 21 935 EUR 21 900 100 16 392 82 10 578 53 21 900 PEFC France 15 341 EUR 15 341 100 2 957 21 - - 1 FSC Allemagne 10 740 EUR 10 740 100 6 597 63 6 583 68 3 242 PEFC/FSC Grèce 3 599 EUR 2 009 56 980 39 1 603 64 - - Hongrie 1 840 EUR 1 840 100 1 674 100 1 612 100 - - Islande 31 EUR 13 42 ------Irlande 659 EUR 551 84 394 100 298 86 - - Italie 10 003 EUR 1 117 11 753 12 - - 11 FSC Lettonie 2 923 EUR 2 923 100 ------Liechtenstein 7 EUR 7 100 ------Lituanie 1 994 EUR 1 938 97 ------Malte n.s. PO n.s. 100 ------Pays-Bas 375 EUR 375 100 254 76 225 77 69 FSC Norvège 8 868 EUR 7 147 81 6 020 69 1 130 15 5 600 PEFC Pologne 9 047 EUR 9 047 100 8 261 95 8 099 94 2 743 FSC Portugal 3 666 EUR 1 201 33 - - 448 16 - - République de Moldova 325 EUR 325 100 ------Roumanie 6 448 EUR 6 448 100 6 190 100 5 940 100 - - Fédération de Russie 851 392 MON/EUR 851 392 100 - - - - 33 FSC Saint-Marin - EUR n.d. n.d. ------Slovaquie 2 177 EUR 1 988 91 ------Slovénie 1 107 EUR 1 107 100 ------Espagne 14 370 EUR 11 694 81 1 588 19 2 007 29 - - Suède 27 134 EUR 27 134 100 16 650 68 14 301 59 11 167 FSC/PEFC Suisse 1 199 EUR 1 153 96 646 57 627 67 49 FSC Ex-République yougoslave 906 - 906 100 ------de Macédoine *Résultats partiels seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles. 400 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 9. Situation et tendances de l’aménagement des forêts (suite) Pays/zoneSuperficie Critères et Superficie soumise à des plans d’aménagement Superficie forestière certifiée forestière indicateurs 2000 de ADF 2000 1990 1980 000 ha 000 ha % 000 ha % 000 ha % 000 ha Plan Ukraine 9 584 EUR 9 584 100 - - - - 203 FSC Royaume-Uni 2 794 EUR 2 319 83 946 43 1 505 74 958 FSC Yougoslavie 2 887 EUR 2 723 94 6 320 76 6 300 69 - - Total Europe 1 039 251 46 708 Antigua-et-Barbuda 9 ------Bahamas 842 ------Barbade 2 ------Belize 1 348 LEP 1 000 74 - - - - 96 FSC Bermudes ------Iles Vierges britanniques 3 ------Canada 244 571 MON 173 400 71 - - 148 087 60 4 360 FSC/CSA/SFI Iles Caïmanes 13 ------Costa Rica 1 968 LEP 116* s.o. - - - - 41 FSC Cuba 2 348 - 730 31 - - 200 12 - - Dominique 46 ------Rép. dominicaine 1 376 - 152 11 ------El Salvador 121 LEP ------Groenland ------Grenade 5 ------Guadeloupe 82 - 28* s.o. ------Guatemala 2 850 LEP 54 2 - - - - 100 FSC Haïti 88 ------Honduras 5 383 LEP 821 15 - - 58 1 20 FSC Jamaïque 325 - 44 14 ------Martinique 47 - 10 21 ------Mexique 55 205 MON 7 100 13 - - - - 169 FSC Montserrat 3 ------Antilles néerlandaises 1 ------Nicaragua 3 278 LEP 236 7 - - 250 6 - - Panama 2 876 LEP 20* s.o. - - - - 1 FSC Porto Rico 229 - 57 25 ------Saint-Kitts-et-Nevis 4 ------Sainte-Lucie 9 ------Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 6 ------Trinité-et-Tobago 259 OIBT 120 46 - - 14 6 - - Etats-Unis 225 993 MON 125 707 56 - - 86 697 41 26 129 FSC/SFI/ATFP/GT Iles Vierges américaines 14 ------Total Amérique du Nord 549 304 30 916 et centrale Argentine 34 648 MON ------Bolivie 53 068 TARA 6 900 13 - - - - 885 FSC Brésil 543 905 TARA 4 000 1 - - n.s. n.s. 666 FSC Chili 15 536 MON ------Colombie 49 601 TARA 85 n.s ------Equateur 10 557 TARA 14 n.s ------Iles Falkland ------Guyane française 7 926 - 400 5 ------Guyana 16 879 TARA 4 200 25 ------Paraguay 23 372 - 3 000 13 ------Pérou 65 215 TARA 1 573 2 ------Suriname 14 113 TARA 1 568 11 ------Uruguay 1 292 MON 99 8 ------Venezuela 49 506 TARA 3 970 8 ------Total Amérique du Sud 885 618 1 551

TOTAL MONDIAL 3 869 455 80 717 *Résultats partiels seulement. Les estimations nationales ne sont pas disponibles. Annexe 3. Tableaux mondiaux 401

Tableau 10. Prélèvements Pays/zoneSuperficie Superficie soumise à un plan d’exploitation Volume forestière 2000 récolté Superficie Superficie Intensité Intensité totale 2000 effectivement exploitée d’exploitation, faible d’exploitation, forte

000 ha 000 ha 000 ha/an m3/ha m3/ha 000 m3 s.é./an Algérie 2 145 - - - - - Angola 69 756 245 12 - - - Bénin 2 650 - - - - - Botswana 12 427 - - - - - Burkina Faso 7 089 - - - - - Burundi 94 - - - - - Cameroun 23 858 4 054 338 6 8 - Cap Vert 85 - - - - - République centrafricaine 22 907 1 762 65 4 9 - Tchad 12 692 - - - - - Comores 8 - - - - - Congo 22 060 - 383 - - - Côte d’Ivoire 7 117 - 604 - - - Rép. dém. du Congo 135 207 - 166 - - - Djibouti 6 - - - - - Egypte 72 - - - - - Guinée équatoriale 1 752 - 45 6 10 - Erythrée 1 585 - - - - - Ethiopie 4 593 - - - - - Gabon 21 826 - 378 7 13 - Gambie 481 - - - - - Ghana 6 335 - 39 - - - Guinée 6 929 - 21 - - - Guinée-Bissau 2 187 - - - - - Kenya 17 096 - - - - - Lesotho 14 - - - - - Libéria 3 481 - 32 - - - Jamahiriya arabe libyenne 358 - - - - - Madagascar 11 727 - 3 - - - Malawi 2 562 - - - - - Mali 13 186 - - - - - Mauritanie 317 - - - - - Maurice 16 - - - - - Maroc 3 025 - - - - - Mozambique 30 601 - 22 4 4 - Namibie 8 040 - - - - - Niger 1 328 - - - - - Nigéria 13 517 - 1 035 4 12 - Réunion 71 - - - - - Rwanda 307 - - - - - Sainte-Hélène 2 - - - - - Sao Tomé-et-Principe 27 - - - - - Sénégal 6 205 - - - - - Seychelles 30 - - - - - Sierra Leone 1 055 - - - - - Somalie 7 515 - - - - - Afrique du Sud 8 917 - - - - - Soudan 61 627 - - - - - Swaziland 522 - - - - - Togo 510 - - - - - Tunisie 510 - - - - - Ouganda 4 190 - 2 - - - République-Unie de Tanzanie 38 811 - 49 - - - Sahara occidental 152 - - - - - Zambie 31 246 - 119 1 1 - Zimbabwe 19 040 - - - - - Total Afrique 649 866 402 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 10. Prélèvements (suite) Pays/zoneSuperficie Superficie soumise à un plan d’exploitation Volume récolté forestière 2000 Superficie Superficie Intensité Intensité totale 2000 effectivement exploitée d’exploitation, faible d’exploitation, forte

000 ha 000 ha 000 ha/an m3/ha m3/ha 000 m3 s.é./an Afghanistan 1 351 - - - - - Arménie 351 - - - - 150 Azerbaïdjan 1 094 - - - - 60 Bahreïn n.s. - - - - - Bangladesh 1 334 - - - - - Bhoutan 3 016 - - - - - Brunei Darussalam 442 - - - - - Cambodge 9 335 6 416 75 5 5 - Chine 163 480 - - - - - Chypre 172 - - - - 48 Rép. populaire dém. de Corée 8 210 - - - - - Timor-orientale 507 - - - - - Bande de Gaza ------Géorgie 2 988 - - - - - Inde 64 113 - 3 011 - - - Indonésie 104 986 - 1 840 - - - Iran, Rép. islamique d’ 7 299 - - - - - Iraq 799 - - - - - Israël 132 - - - - - Japon 24 081 - - - - - Jordanie 86 - - - - - Kazakhstan 12 148 - - - - 1 400 Koweït 5 - - - - - Kirghizistan 1 003 - - - - - Rép. dém. populaire lao 12 561 - 35 - - - Liban 36 - - - - - Malaisie 19 292 - 520 - - - Maldives 1 - - - - - Mongolie 10 645 - - - - - Myanmar 34 419 17 852 411 5 8 - Népal 3 900 - - - - - Oman 1 - - - - - Pakistan 2 361 - - - - - Philippines 5 789 - 31 6 23 - Qatar 1 - - - - - République de Corée 6 248 - - - - - Arabie saoudite 1 504 - - - - - Singapour 2 - - - - - Sri Lanka 1 940 - - - - - République arabe syrienne 461 - - - - - Tadjikistan 400 - - - - - Thaïlande 14 762 1 081 15 - - - Turquie 10 225 - - - - 16 436 Turkménistan 3 755 - - - - - Emirats arabes unis 321 - - - - - Ouzbékistan 1 969 - - - - - Viet Nam 9 819 - 109 17 23 - Cisjordanie ------Yémen 449 - - - - - Total Asie 547 793 Annexe 3. Tableaux mondiaux 403

Tableau 10. Prélèvements (suite) Pays/zoneSuperficie Superficie soumise à un plan d’exploitation Volume forestière 2000 récolté Superficie Superficie Intensité Intensité totale 2000 effectivement exploitée d’exploitation, faible d’exploitation, forte

000 ha 000 ha 000 ha/an m3/ha m3/ha 000 m3 s.é./an Samoa américaines 12 - - - - - Australie 154 539 - - - - - Iles Cook 22 - - - - - Fidji 815 - - - - - Polynésie française 105 - - - - - Guam 21 - - - - - Kiribati 28 - - - - - Iles Marshall n.s. - - - - - Micronésie 15 - - - - - Nauru n.s. - - - - - Nouvelle-Calédonie 372 - - - - - Nouvelle-Zélande 7 946 - - - - 19 770 Nioué 6 - - - - - Iles Mariannes-du-Nord 14 - - - - - Palaos 35 - - - - - Papouasie-Nouvelle-Guinée 30 601 1 938 178 17 17 - Samoa 105 - - - - - Iles Salomon 2 536 - - - - - Tonga 4 - - - - - Vanuatu 447 - - - - - Total Océanie 197 623 Albanie 991 - - - - 692 Andorre ------Autriche 3 886 - - - - 17 171 Bélarus 9 402 - - - - 9 550 Belgique et Luxembourg 728 - - - - - Bosnie-Herzégovine 2 273 - - - - - Bulgarie 3 690 - - - - 3 887 Croatie 1 783 - - - - 4 300 République tchèque 2 632 - - - - 13 140 Danemark 455 - - - - 2 194 Estonie 2 060 - - - - - Finlande 21 935 - - - - 49 500 France 15 341 - - - - 47 611 Allemagne 10 740 - - - - 38 867 Grèce 3 599 - - - - 2 408 Hongrie 1 840 - - - - 5 375 Islande 31 - - - - 0 Irlande 659 - - - - 2 330 Italie 10 003 - - - - 8 381 Lettonie 2 923 - - - - 6 710 Liechtenstein 7 - - - - 14 Lituanie 1 994 - - - - 4 740 Malte n.s. - - - - - Pays-Bas 375 - - - - 1 219 Norvège 8 868 - - - - 10 880 Pologne 9 047 - - - - 26 212 Portugal 3 666 - - - - 11 400 République de Moldova 325 - - - - 353 Roumanie 6 448 - - - - 13 600 Fédération de Russie 851 392 - - - - 116 200 Saint-Marin ------Slovaquie 2 177 - - - - 5 600 Slovénie 1 107 - - - - 2 300 Espagne 14 370 - - - - - Suède 27 134 - - - - 61 593 Suisse 1 199 - - - - 6 408 Ex-République yougoslave 906 - - - - - de Macédoine 404 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 10. Prélèvements (suite) Pays/zoneSuperficie Superficie soumise à un plan d’exploitation Volume forestière 2000 récolté Superficie Superficie Intensité Intensité totale 2000 effectivement exploitée d’exploitation, faible d’exploitation, forte

000 ha 000 ha 000 ha/an m3/ha m3/ha 000 m3 s.é./an Ukraine 9 584 - - - - - Royaume-Uni 2 794 - - - - 8 200 Yougoslavie 2 887 - - - - 3 058 Total Europe 1 039 251 Antigua-et-Barbuda 9 - - - - - Bahamas 842 - - - - - Barbade 2 - - - - - Belize 1 348 - - - - - Bermudes ------Iles Vierges britanniques 3 - - - - - Canada 244 571 - - - - 214 128 Iles Caïmanes 13 - - - - - Costa Rica 1 968 - - - - - Cuba 2 348 - - - - - Dominique 46 - - - - - Rép. dominicaine 1 376 - - - - - El Salvador 121 - - - - - Groenland ------Grenade 5 - - - - - Guadeloupe 82 - - - - - Guatemala 2 850 - 27 - - - Haïti 88 - - - - - Honduras 5 383 42 3 13 13 - Jamaïque 325 - - - - - Martinique 47 - - - - - Mexique 55 205 - 28 - - - Montserrat 3 - - - - - Antilles néerlandaises 1 - - - - - Nicaragua 3 278 - 15 - - - Panama 2 876 - - - - - Porto Rico 229 - - - - - Saint-Kitts-et-Nevis 4 - - - - - Sainte-Lucie 9 - - - - - Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 6 - - - - - Trinité-et-Tobago 259 - - - - - Etats-Unis 225 993 - - - - 452 000 Iles Vierges américaines 14 - - - - - Total Amérique du Nord 549 304 et centrale Argentine 34 648 - - - - - Bolivie 53 068 4 977 137 1 2 - Brésil 543 905 1 768 53 12 34 - Chili 15 536 - - - - - Colombie 49 601 - 49 16 18 - Equateur 10 557 - 202 - - - Iles Falkland ------Guyane française 7 926 400 10 6 6 - Guyana 16 879 3 703 160 4 9 - Paraguay 23 372 - 427 - - - Pérou 65 215 2 014 661 2 2 - Suriname 14 113 1 711 41 1 6 - Uruguay 1 292 - - - - - Venezuela 49 506 2 125 122 4 13 - Total Amérique du Sud 885 618

TOTAL MONDIAL 3 869 455 Annexe 3. Tableaux mondiaux 405

Tableau 11. Comparaison des superficies forestières sous aménagement Pays/zone Superficie Superficies Forêts dans des aires protégées Superficie de prélèvement Superficie forestière 2000 soumises à forestière des plans Rapport Cartes Sous Effectivement certifiée d’aménagement des pays mondiales plans exploitée 000 ha % % % % % % Algérie 2 145 28 - 6 - - - Angola 69 756 - - 3 0,4 0,02 - Bénin 2 650 - - 32 - - - Botswana 12 427 - - 26 - - - Burkina Faso 7 089 10 - 11 - - - Burundi 94 - - 29 - - - Cameroun 23 858 - - 11 17 1,4 - Cap Vert 85 ------République centrafricaine 22 907 s.o. - 15 8 0,3 - Tchad 12 692 - - 27 - - - Comores 8 ------Congo 22 060 - - 14 - 1,7 - Côte d’Ivoire 7 117 19 - 10 - 8,5 - Rép. dém. du Congo 135 207 - - 9 - 0,1 - Djibouti 6 - - 0 - - - Egypte 72 - - 0 - - - Guinée équatoriale 1 752 - - 11 - 2,6 - Erythrée 1 585 - - 0 - - - Ethiopie 4 593 2 - 15 - - - Gabon 21 826 - - 16 - 1,7 - Gambie 481 - - 3 - - - Ghana 6 335 - - 9 - 0,6 - Guinée 6 929 s.o. - 5 - 0,3 - Guinée-Bissau 2 187 - - 1 - - - Kenya 17 096 s.o. - 40 - - - Lesotho 14 2 - 16 - - - Libéria 3 481 - - 1 - 0,9 - Jamahiriya arabe libyenne 358 - - 19 - - - Madagascar 11 727 - - 4 - 0,03 - Malawi 2 562 - - 45 - - - Mali 13 186 - - 7 - - - Mauritanie 317 - - 3 - - - Maurice 16 ------Maroc 3 025 - - 7 - - - Mozambique 30 601 - - 7 - 0,1 - Namibie 8 040 s.o. - 5 - - 0,7 Niger 1 328 - - 77 - - - Nigéria 13 517 s.o. - 7 - 7,7 - Réunion 71 ------Rwanda 307 - - 76 - - - Sainte-Hélène 2 ------Sao Tomé-et-Principe 27 ------Sénégal 6 205 - - 16 - - - Seychelles 30 ------Sierra Leone 1 055 - - 5 - - - Somalie 7 515 - - 3 - - - Afrique du Sud 8 917 s.o. - 7 - - 9,3 Soudan 61 627 - - 10 - - - Swaziland 522 - - 4 - - - Togo 510 2 - 14 - - - Tunisie 510 78 - 4 - - - Ouganda 4 190 - - 18 - 0,04 - République-Unie de Tanzanie 38 811 - - 14 - 0,1 - Sahara occidental 152 - - 0 - - - Zambie 31 246 - - 24 - 0,4 - Zimbabwe 19 040 s.o. - 12 - - 0,5 Total Afrique 649 866 406 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 11. Comparaison des superficies forestières sous aménagement (suite) Pays/zone Superficie Superficies Forêts dans des aires protégées Superficie de prélèvement Superficie forestière 2000 soumises à forestière des plans Rapport Cartes Sous Effectivement certifiée d’aménagement des pays mondiales plans exploitée 000 ha % % % % % % Afghanistan 1 351 - - 0 - - - Arménie 351 100 31 5 - - - Azerbaïdjan 1 094 100 100 7 - - - Bahreïn n.s. ------Bangladesh 1 334 100 - 14 - - - Bhoutan 3 016 23 - 25 - - - Brunei Darussalam 442 - - 22 - - - Cambodge 9 335 - - 24 69 0,8 - Chine 163 480 - - 3 - - - Chypre 172 100 100 37 - - - Rép. populaire dém. de Corée 8 210 - - 3 - - - Timor-orientale 507 - - 3 - - - Bande de Gaza ------Géorgie 2 988 82 4 3 - - - Inde 64 113 72 - 8 - 4,7 - Indonésie 104 986 s.o. - 16 - 1,8 0,1 Iran, Rép. islamique d’ 7 299 - - 12 - - - Iraq 799 - - 0 - - - Israël 132 100 - 63 - - - Japon 24 081 100 7 8 - - 0,01 Jordanie 86 - - 0 - - - Kazakhstan 12 148 100 100 11 - - - Koweït 5 - - 0 - - - Kirghizistan 1 003 100 86 10 - - - Rép. dém. populaire lao 12 561 - - 20 - 0,3 - Liban 36 - - 0 - - - Malaisie 19 292 73 - 9 - 2,7 0,3 Maldives 1 ------Mongolie 10 645 - - 11 - - - Myanmar 34 419 - - 5 52 1,2 - Népal 3 900 26 - 9 - - - Oman 1 - - 0 - - - Pakistan 2 361 - - 3 - - - Philippines 5 789 120 - 7 - 0,5 0,3 Qatar 1 - - 0 - - - République de Corée 6 248 66 - 4 - - - Arabie saoudite 1 504 - - 9 - - - Singapour 2 100 - - - - - Sri Lanka 1 940 100 - 18 - - 0,7 République arabe syrienne 461 - - 0 - - - Tadjikistan 400 100 100 1 - - - Thaïlande 14 762 - - 23 7 0,1 - Turquie 10 225 97 2 2 - - - Turkménistan 3 755 100 3 13 - - - Emirats arabes unis 321 - - 0 - - - Ouzbékistan 1 969 100 96 30 - - - Viet Nam 9 819 - - 6 - 1,1 - Cisjordanie ------Yémen 449 - - 0 - - - Total Asie 547 793 Annexe 3. Tableaux mondiaux 407

Tableau 11. Comparaison des superficies forestières sous aménagement (suite) Pays/zone Superficie Superficies Forêts dans des aires protégées Superficie de prélèvement Superficie forestière 2000 soumises à forestière des plans Rapport Cartes Sous Effectivement certifiée d’aménagement des pays mondiales plans exploitée 000 ha % % % % % % Samoa américaines 12 ------Australie 154 539 100 15 13 - - - Iles Cook 22 ------Fidji 815 - - 0 - - - Polynésie française 105 ------Guam 21 ------Kiribati 28 ------Iles Marshall n.s. ------Micronésie 15 ------Nauru n.s. ------Nouvelle-Calédonie 372 - - 2 - - - Nouvelle-Zélande 7 946 87 21 3 - - 4,6 Nioué 6 ------Iles Mariannes-du-Nord 14 ------Palaos 35 ------Papouasie-Nouvelle-Guinée 30 601 17 - 9 6 0,6 0,01 Samoa 105 ------Iles Salomon 2 536 s.o. - 0 - - 1,7 Tonga 4 ------Vanuatu 447 - - 0 - - - Total Océanie 197 623 Albanie 991 41 14 2 - - - Andorre - n.d. - - - - - Autriche 3 886 100 20 22 - - 14,2 Bélarus 9 402 81 9 10 - - - Belgique et Luxembourg 728 90 25 21 - - 0,5 Bosnie-Herzégovine 2 273 88 - 1 - - - Bulgarie 3 690 100 38 8 - - - Croatie 1 783 86 23 8 - - 9,4 République tchèque 2 632 100 25 28 - - 0,4 Danemark 455 100 21 9 - - n.s. Estonie 2 060 55 9 21 - - - Finlande 21 935 100 11 7 - - 99,8 France 15 341 100 18 17 - - 0,01 Allemagne 10 740 100 67 29 - - 30,2 Grèce 3 599 56 29 4 - - - Hongrie 1 840 100 20 16 - - - Islande 31 42 7 7 - - - Irlande 659 84 1 5 - - - Italie 10 003 11 19 11 - - 0,1 Lettonie 2 923 100 16 15 - - - Liechtenstein 7 100 22 - - - - Lituanie 1 994 97 15 10 - - - Malte n.s. 100 10 - - - - Pays-Bas 375 100 24 9 - - 18,4 Norvège 8 868 81 26 1 - - 63,1 Pologne 9 047 100 16 16 - - 30,3 Portugal 3 666 33 17 8 - - - République de Moldova 325 100 - 4 - - - Roumanie 6 448 100 7 4 - - - Fédération de Russie 851 392 100 3 3 - - n.s. Saint-Marin - n.d. - - - - - Slovaquie 2 177 91 41 29 - - - Slovénie 1 107 100 7 6 - - - Espagne 14 370 81 24 17 - - - Suède 27 134 100 - 8 - - 41,2 Suisse 1 199 96 4 12 - - 4,1 Ex-République yougoslave 906 100 - 5 - - - de Macédoine 408 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 11. Comparaison des superficies forestières sous aménagement (suite) Pays/zone Superficie Superficies Forêts dans des aires protégées Superficie de prélèvement Superficie forestière 2000 soumises à forestière des plans Rapport Cartes Sous Effectivement certifiée d’aménagement des pays mondiales plans exploitée 000 ha % % % % % % Ukraine 9 584 100 10 6 - - 2,1 Royaume-Uni 2 794 83 32 23 - - 34,3 Yougoslavie 2 887 94 100 6 - - - Total Europe 1 039 251 Antigua-et-Barbuda 9 ------Bahamas 842 - - 4 - - - Barbade 2 ------Belize 1 348 74 - 37 - - 7,1 Bermudes ------Iles Vierges britanniques 3 ------Canada 244 571 71 8 5 - - 1,8 Iles Caïmanes 13 ------Costa Rica 1 968 s.o. - 36 - - 2,1 Cuba 2 348 31 - 25 - - - Dominique 46 ------Rép. dominicaine 1 376 11 - 15 - - - El Salvador 121 - - 1 - - - Groenland ------Grenade 5 ------Guadeloupe 82 s.o. - - - - - Guatemala 2 850 2 - 35 - 1,0 3,5 Haïti 88 - - 1 - - - Honduras 5 383 15 - 5 1 0,05 0,4 Jamaïque 325 14 - 11 - - - Martinique 47 21 - - - - - Mexique 55 205 13 - 4 - 0,1 0,3 Montserrat 3 ------Antilles néerlandaises 1 ------Nicaragua 3 278 7 - 23 - 0,5 - Panama 2 876 s.o. - 35 - - 0,03 Porto Rico 229 25 - 5 - - - Saint-Kitts-et-Nevis 4 ------Sainte-Lucie 9 ------Saint-Pierre-et-Miquelon - - 0 - - - - Saint-Vincent-et-les Grenadines 6 ------Trinité-et-Tobago 259 46 - - - - - Etats-Unis 225 993 56 30 40 - - 11,6 Iles Vierges américaines 14 ------Total Amérique du Nord 549 304 et centrale Argentine 34 648 - - 7 - - - Bolivie 53 068 13 - 31 9 0,3 1,7 Brésil 543 905 1 - 17 0,3 0,01 0,1 Chili 15 536 - - 14 - - - Colombie 49 601 0,2 - 24 - 0,1 - Equateur 10 557 0,1 - 20 - 1,9 - Iles Falkland ------Guyane française 7 926 5 - 7 5 0,1 - Guyana 16 879 25 - 1 22 0,9 - Paraguay 23 372 13 - 5 - 1,8 - Pérou 65 215 2 - 10 3 1,0 - Suriname 14 113 11 - 4 12 0,3 - Uruguay 1 292 8 - 5 - - - Venezuela 49 506 8 - 66 4 0,2 - Total Amérique du Sud 885 618

TOTAL MONDIAL 3 869 455 Annexe 3. Tableaux mondiaux 409

Tableau 12. Produits forestiers non ligneux - principaux groupes de produits Pays/zone Production végétale Production animale Aliments Fourrage Médicaments Plantes médicinales Parfums, cosmétiques et Teintures tanins Ustensiles, objets artisanaux et matériaux de construction Décoration Exsudats Autres Animaux vivants Miel, cire d’abeilles de Viande chasse Autres produits comestibles Cuirs, peaux Médicaments Colorants Autres produits non comestibles Afrique Algérie x Angola x x Bénin x x x x x Botswana x x x Burkina Faso x x Burundi x x x Cameroun x x x x Cap Vert ------République centrafricaine x x x Tchad x x x Comores x x x x Congo x x x x x x Côte d’Ivoire x x Rép. dém. du Congo x x Djibouti x Egypte x x x x Guinée équatoriale x x x x Erythrée x x Ethiopie x x x Gabon x x x Gambie x Ghana x x x x Guinée x x x x Guinée-Bissau x x Kenya x x x x Lesotho x x x x x Libéria x x Jamahiriya arabe libyenne ------Madagascar x x x x Malawi x xxx Mali x x x x Mauritanie x x x x Maurice x x x x x x Maroc x x x Mozambique x x x x Namibie x x x x x Niger x x x x Nigéria x x Réunion ------Rwanda x x x x Sainte-Hélène ------Sao Tomé-et-Principe x Sénégal x x x x Seychelles x Sierra Leone ------Somalie x Afrique du Sud x x x x x Soudan x x x x x x x Swaziland x x x x Togo x x x x Tunisie x x x Ouganda xx République-Unie de Tanzanie x x x x Sahara occidental ------Zambie x x x x x x Zimbabwe x x x x x 410 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 12. Produits forestiers non ligneux - principaux groupes de produits (suite) Pays/zone Production végétale Production animale Aliments Fourrage Médicaments Plantes médicinales Parfums, cosmétiques et Teintures tanins Ustensiles, objets artisanaux et matériaux de construction Décoration Exsudats Autres Animaux vivants Miel, cire d’abeilles de Viande chasse Autres produits Cuirs, peaux Médicaments Colorants Autres produits non comestibles Asie Afghanistan x x Arménie x x Azerbaïdjan x Bahreïn ------Bangladesh ------Bhoutan ------Brunei Darussalam ------Cambodge ------Chine ------Chypre x x Rép. populaire dém. de Corée ------Timor-orientale ------Bande de Gaza ------Géorgie ------Inde ------Indonésie ------Iran, Rép. islamique d’ x x x x x x Iraq ------Israël ------Japon ------Jordanie x x x x Kazakhstan x x Koweït ------Kirghizistan ------Rép. dém. populaire lao ------Liban x x x Malaisie ------Maldives ------Mongolie ------Myanmar ------Népal ------Oman x x x Pakistan x x x x x Philippines ------Qatar ------République de Corée ------Arabie saoudite x Singapour ------Sri Lanka ------République arabe syrienne x x x x x x x Tadjikistan ------Thaïlande ------Turquie x x x x x x Turkménistan ------Emirats arabes unis ------Ouzbékistan ------Viet Nam ------Cisjordanie ------Yémen x x x Annexe 3. Tableaux mondiaux 411

Tableau 12. Produits forestiers non ligneux - principaux groupes de produits (suite) Pays/zone Production végétale Production animale Aliments Fourrage Médicaments Plantes médicinales Parfums, cosmétiques et Teintures tanins Ustensiles, objets artisanaux et matériaux de construction Décoration Exsudats Autres Animaux vivants Miel, cire d’abeilles de Viande chasse Autres produits Cuirs, peaux Médicaments Colorants Autres produits non comestibles Océanie Samoa américaines ------Australie ------Iles Cook ------Fidji ------Polynésie française ------Guam ------Kiribati ------Iles Marshall ------Micronésie ------Nauru ------Nouvelle-Calédonie ------Nouvelle-Zélande ------Nioué ------Iles Mariannes-du-Nord ------Palaos ------Papouasie-Nouvelle-Guinée ------Samoa ------Iles Salomon ------Tonga ------Vanuatu ------Europe Albanie x x x x Andorre ------Autriche ------Bélarus x x x x Belgique et Luxembourg x Bosnie-Herzégovine ------Bulgarie ------Croatie ------République tchèque x xx Danemark x Estonie x x x x Finlande x x x x France x x x Allemagne xx Grèce ------Hongrie xx Islande x Irlande x Italie x x Lettonie ------Liechtenstein ------Lituanie x x x x x Malte ------Pays-Bas xx Norvège x xx Pologne x x Portugal x x x République de Moldova x x x Roumanie ------Fédération de Russie x x x x x Saint-Marin ------Slovaquie x x x x x Slovénie x x x x Espagne ------Suède x x x x Suisse x x x x x x Ex-République yougoslave ------de Macédoine 412 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 12. Produits forestiers non ligneux - principaux groupes de produits (suite) Pays/zone Production végétale Production animale Aliments Fourrage Médicaments Plantes médicinales Parfums, cosmétiques et Teintures tanins Ustensiles, objets artisanaux et matériaux de construction Décoration Exsudats Autres Animaux vivants Miel, cire d’abeilles de Viande chasse Autres produits Cuirs, peaux Médicaments Colorants Autres produits non comestibles Ukraine x Royaume-Uni x Yougoslavie x x x x Amérique du Nord et centrale Antigua-et-Barbuda ------Bahamas ------Barbade ------Belize x x Bermudes ------Iles Vierges britanniques ------Canada xx Iles Caïmanes ------Costa Rica x x x x Cuba x x x x x x x Dominique x x Rép. dominicaine x x El Salvador x x x Groenland ------Grenade x x x Guadeloupe ------Guatemala x x x x x Haïti x x x x Honduras x x x x x Jamaïque ------Martinique ------Mexique x x x x x x x x Montserrat ------Antilles néerlandaises ------Nicaragua x x x Panama x Porto Rico ------Saint-Kitts-et-Nevis x Sainte-Lucie ------Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines x Trinité-et-Tobago x x x x Etats-Unis x x x Iles Vierges américaines ------Amérique du Sud Argentine x x x x x x x Bolivie x x x x x Brésil x x x x x x x Chili x x x x x x x x Colombie x x x x Equateur x x x x x Iles Falkland ------Guyane française ------Guyana x x x x x x x Paraguay x x x x x Pérou x x x x x x x x x Suriname x x x x x x x x Uruguay x Venezuela x x x x Annexe 3. Tableaux mondiaux 413

Tableau 13. Nombre d’espèces en danger, endémiques pour sept groupes de produits Pays/zone Ensemble des 7 groupes d’espèces Espèces endémiques en danger Présence dans la forêt par groupe d’espèces

Total, ensemble Total Espèces des 7 groupes espèces en danger d’espèces Amphibiens Oiseaux Fougères Mammifères Palmiers Reptiles Arbres Total Afrique Algérie 523 27 4 1 1 Angola 1387 55 10 7 7 Bénin 807 24 Botswana 933 12 Burkina Faso 659 10 Burundi 771 12 Cameroun 1435 158 28 7 5 2 8 22 Cap Vert 186 9 2 1 1 République centrafricaine 1069 23 2 Tchad 777 20 1 Comores 250 18 12 4 1 3 3 11 Congo 1009 52 1 1 1 Côte d’Ivoire 1064 140 17 15 15 Rép. dém. du Congo 1435 125 43 6 2 18 26 Djibouti 475 11 1 1 1 Egypte 639 35 3 Guinée équatoriale 737 39 3 3 4 7 Erythrée 739 16 2 1 1 Ethiopie 898 80 39 1 4 6 11 Gabon 971 89 24 2 17 19 Gambie 629 9 Ghana 1073 145 5 5 5 Guinée 803 49 2 1 2 3 Guinée-Bissau 479 12 Kenya 2283 200 66 5 2 41 48 Lesotho 371 7 Libéria 1019 76 3 1 1 2 Jamahiriya arabe libyenne 422 16 2 Madagascar 1579 441 381 16 30 33 149 5 144 377 Malawi 1201 39 6 6 6 Mali 872 26 1 1 1 Mauritanie 657 20 1 Maurice 306 95 73 9 2 2 3 28 44 Maroc 571 38 5 1 1 Mozambique 1054 78 11 1 1 8 10 Namibie 839 27 2 1 1 Niger 635 16 Nigéria 1157 151 33 1 1 23 25 Réunion 271 29 6 1 1 2 4 Rwanda 898 18 Sainte-Hélène 960 48 22 15 6 21 Sao Tomé-et-Principe 275 61 35 8 8 1 13 30 Sénégal 795 33 Seychelles 359 77 68 7 1 1 6 21 36 Sierra Leone 908 68 Somalie 1087 48 21 2 2 4 Afrique du Sud 1705 124 57 2 3 4 1 1 9 20 Soudan 1334 52 6 Swaziland 829 15 Togo 950 21 Tunisie 481 20 Ouganda 1930 63 7 1 3 4 République-Unie de Tanzanie 2053 390 230 10 3 3 1 191 208 Sahara occidental 220 10 - Zambie 1192 32 6 1 1 2 Zimbabwe 1420 37 4 4 4 414 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 13. Nombre d’espèces en danger, endémiques pour sept groupes de produits (suite) Pays/zone Ensemble des 7 groupes d’espèces Espèces endémiques en danger Présence dans la forêt par groupe d’espèces

Total, ensemble Total Espèces des 7 groupes espèces en danger d’espèces Amphibiens Oiseaux Fougères Mammifères Palmiers Reptiles Arbres Total Asie Afghanistan 723 27 1 Arménie 92 12 1 Azerbaïdjan 92 22 Bahreïn 337 2 - Bangladesh 1074 75 2 1 1 Bhoutan 832 39 Brunei Darussalam 623 119 14 1 10 11 Cambodge 1071 80 2 2 2 Chine 4310 402 137 16 10 8 4 1 69 108 Chypre 415 11 2 Rép. populaire dém. de Corée 579 29 1 1 1 Timor-orientale ------Bande de Gaza ------Géorgie 132 22 Inde 3008 494 210 3 9 6 9 18 128 173 Indonésie 5952 762 370 55 38 50 27 125 295 Iran, Rép. islamique d’ 1006 45 8 Iraq 644 21 1 Israël 610 26 3 Japon 1351 353 41 5 53 6 2 - 66 Jordanie 443 12 Kazakhstan 453 32 1 Koweït 379 6 Kirghizistan 66 13 2 Rép. dém. populaire lao 1325 85 3 1 1 2 Liban 391 12 Malaisie 3121 966 534 1 5 10 107 358 481 Maldives 128 3 - Mongolie 623 26 Myanmar 2117 139 9 2 4 6 Népal 1263 63 1 Oman 560 25 4 Pakistan 1104 47 3 Philippines 2097 447 317 70 36 37 40 1 131 315 Qatar 283 3 - République de Corée 551 25 - Arabie saoudite 599 25 Singapour 567 87 3 5 5 Sri Lanka 1018 390 313 5 44 4 10 2 277 342 République arabe syrienne 434 14 1 Tadjikistan 85 16 1 Thaïlande 2293 195 17 1 2 8 11 Turquie 737 51 8 Turkménistan 117 25 Emirats arabes unis 422 9 1 - Ouzbékistan 73 Viet Nam 1999 258 85 1 7 8 4 17 32 69 Cisjordanie ------Yémen 497 79 50 35 35 Annexe 3. Tableaux mondiaux 415

Tableau 13. Nombre d’espèces en danger, endémiques pour sept groupes de produits (suite) Pays/zone Ensemble des 7 groupes d’espèces Espèces endémiques en danger Présence dans la forêt par groupe d’espèces

Total, ensemble Total Espèces des 7 groupes espèces en danger d’espèces Amphibiens Oiseaux Fougères Mammifères Palmiers Reptiles Arbres Total Océanie Samoa américaines 255 7 Australie 2439 300 184 17 19 48 17 26 11 17 155 Iles Cook 136 9 4 3 3 Fidji 455 110 95 6 3 1 19 54 83 Polynésie française 193 87 73 14 1 1 9 25 Guam 162 10 Kiribati 69 6 - Iles Marshall 82 3 - Micronésie 135 20 11 5 2 1 2 10 Nauru 22 2 1 - Nouvelle-Calédonie 394 268 257 7 3 1 32 57 100 Nouvelle-Zélande 553 90 55 10 7 1 2 13 33 Nioué 42 3 Iles Mariannes-du-Nord 132 14 4 3 1 4 Palaos 161 10 1 - 1 1 Papouasie-Nouvelle-Guinée 3372 323 166 11 45 20 2 103 181 Samoa 10 7 6 - - - - 6 - 6 Iles Salomon 798 77 41 6 3 6 13 6 34 Tonga 141 7 2 1 1 2 Vanuatu 269 31 21 5 9 5 19 Europe ------Albanie 467 10 Andorre - Autriche 593 14 Bélarus 68 8 - Belgique et Luxembourg 977 13 Bosnie-Herzégovine 78 16 1 1 1 Bulgarie 575 26 Croatie 81 18 1 1 1 République tchèque 66 15 Danemark 563 6 Estonie 486 6 Finlande 555 9 France 780 37 1 Allemagne 693 21 8 6 6 Grèce 624 35 6 1 1 Hongrie 519 19 Islande 352 1 Irlande 502 6 Italie 781 30 5 1 1 Lettonie 473 10 Liechtenstein 361 1 Lituanie 448 9 Malte 443 2 Pays-Bas 599 9 Norvège 585 8 Pologne 595 20 1 Portugal 628 44 6 5 1 5 11 République de Moldova 405 10 Roumanie 540 32 Fédération de Russie 138 77 3 Saint-Marin 162 Slovaquie 67 13 Slovénie 522 15 Espagne 778 66 25 2 1 2 1 10 16 Suède 606 10 Suisse 595 11 Ex-République yougoslave 14 de Macédoine 416 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 13. Nombre d’espèces en danger, endémiques pour sept groupes de produits (suite) Pays/zone Ensemble des 7 groupes d’espèces Espèces endémiques en danger Présence dans la forêt par groupe d’espèces

Total, ensemble Total Espèces des 7 groupes espèces en danger d’espèces Amphibiens Oiseaux Fougères Mammifères Palmiers Reptiles Arbres Total Ukraine 60 29 1 Royaume-Uni 723 17 9 8 8 Yougoslavie 98 21 - - Amérique du Nord et centrale ------Antigua-et-Barbuda 202 11 1 Bahamas 100 21 5 1 1 Barbade 221 6 1 Belize 1163 47 4 4 4 Bermudes 369 12 5 4 4 Iles Vierges britanniques 233 14 1 Canada 1013 43 2 3 3 Iles Caïmanes 228 7 2 1 1 Costa Rica 2629 214 56 5 23 3 10 36 77 Cuba 1047 237 185 3 11 1 7 102 124 Dominique 400 17 3 2 1 3 Rép. dominicaine 479 65 13 3 1 2 6 12 El Salvador 1028 46 5 4 4 Groenland 12 2 Grenade 352 15 1 1 1 Guadeloupe 462 20 3 1 1 Guatemala 2283 130 19 1 6 9 16 Haïti 494 61 14 1 6 7 Honduras 1849 145 52 1 2 1 36 40 Jamaïque 976 264 234 2 3 5 2 1 1 164 178 Martinique 383 17 4 1 2 3 Mexique 4033 362 185 15 11 13 17 65 121 Montserrat 258 11 1 1 1 Antilles néerlandaises 353 10 1 1 1 Nicaragua 1832 63 3 1 2 3 Panama 2645 297 129 2 6 5 12 106 131 Porto Rico 694 91 39 1 2 4 1 21 29 Saint-Kitts-et-Nevis 230 8 Sainte-Lucie 320 16 5 2 1 3 Saint-Pierre-et-Miquelon ------Saint-Vincent-et-les Grenadines 330 13 4 2 1 3 Trinité-et-Tobago 963 13 1 1 1 2 Etats-Unis 1283 436 292 13 20 13 4 18 147 215 Iles Vierges américaines 214 25 1 Amérique du Sud ------Argentine 2311 123 16 1 1 2 Bolivie 3193 152 46 4 1 1 2 24 32 Brésil 3744 621 360 57 27 20 185 289 Chili 798 131 42 2 27 1 3 14 47 Colombie 5133 435 216 27 9 3 23 78 140 Equateur 4031 303 157 6 6 1 5 127 145 Iles Falkland 205 1 1 Guyane française 1495 47 10 2 2 6 10 Guyana 1370 50 9 9 9 Paraguay 1313 57 3 1 1 Pérou 4247 462 277 13 10 6 4 182 215 Suriname 1453 53 16 Uruguay 532 16 Venezuela 3313 158 73 11 7 4 5 38 65 Annexe 3. Tableaux mondiaux 417

Tableau 14. Répartition de la superficie forestière totale par zone écologique Pays/zone Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire %%%%%%%%%%% %%%%%%%%% Afrique x Algérie n.s. 96 1 3 Angola 9 65 25 1 n.s. n.s. Bénin 5 66 29 Botswana 73 27 Burkina Faso 9 90 1 Burundi 100 Cameroun 81 16 2 n.s. 1 Cap Vert 100 République centrafricaine 23 53 24 Tchad 10 88 2 Comores 100 Congo 95 5 Côte d’Ivoire 63 37 n.s. Rép. dém. du Congo 82 15 n.s. 3 Djibouti 100 Egypte 100 Guinée équatoriale 100 Erythrée 75 7 18 Ethiopie 3 39 30 n.s. 29 Gabon 99 1 Gambie 24 76 Ghana 47 32 21 Guinée 28 71 1 Guinée-Bissau 23 77 Kenya 1 18 1 28 53 Lesotho 100 Libéria 99 1 n.s. Jamahiriya arabe libyenne 44 56 Madagascar 34 9 38 18 Malawi 48 37 15 Mali 17 81 3 Mauritanie 100 Maurice 100 Maroc n.s. 75 3 22 Mozambique 1 18 81 n.s. Namibie 53 43 1 3 Niger 99 1 Nigéria 22 36 38 2 2 Réunion 100 Rwanda 100 Sainte-Hélène 100 Sao Tomé-et-Principe 100 Sénégal 20 70 10 Seychelles 100 Sierra Leone 40 60 1 Somalie 1 97 1 1 Afrique du Sud 1 61 3 1 2 15 7 11 Soudan 7 57 26 9 1 Swaziland 86 14 Togo 19 68 12 Tunisie 96 4 Ouganda 78 5 1 16 République-Unie de Tanzanie 1 18 65 13 3 Sahara occidental 100 Zambie 49 51 n.s. Zimbabwe 99 1 418 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 14. Répartition de la superficie forestière totale par zone écologique (suite) Pays/zone Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire %%%%%%%%%%% %%%%%%%%% Asie x Afghanistan 42 2 56 n.s. n.s. Arménie 61 39 Azerbaïdjan 8 29 42 3 17 Bahreïn 100 Bangladesh 63 37 Bhoutan 14 55 31 Brunei Darussalam 100 n.s. Cambodge 7 16 77 Chine n.s. 1 3 37 22 17 4 n.s. 9 8 n.s. Chypre 100 Rép. populaire dém. de Corée 100 Timor-orientale 33 3 59 5 Bande de Gaza Géorgie 16 25 11 n.s. 48 Inde 13 11 56 9 n.s. 7 n.s. 5 Indonésie 88 2 n.s. 1 9 Iran, Rép. islamique d’ 72 1 1 25 1 1 n.s. Iraq 62 36 3 Israël 62 38 Japon 40 14 6 40 Jordanie 100 Kazakhstan 5411523 17 Koweït 100 Kirghizistan n.s. 100 Rép. dém. populaire lao 25 25 35 14 Liban 91 9 Malaisie 94 6 Maldives 100 Mongolie 35 n.s. 64 Myanmar 35 37 4 24 1 Népal 19 21 1 16 42 Oman 100 Pakistan n.s. 1 1 66 31 n.s. Philippines 81 10 9 Qatar 100 République de Corée 15 85 Arabie saoudite 91 9 Singapour 100 Sri Lanka 18 20 62 n.s. République arabe syrienne 68 32 Tadjikistan 595 Thaïlande 23 21 54 2 Turquie 9 33 1 48 7 1 Turkménistan 48114 Emirats arabes unis 100 Ouzbékistan 34552 Viet Nam 26 37 16 8 10 2 n.s. Cisjordanie Yémen 37 63 Annexe 3. Tableaux mondiaux 419

Tableau 14. Répartition de la superficie forestière totale par zone écologique (suite) Pays/zone Tropicale Subtropicale TTempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire %%%%%%%%%%% %%%%%%%%% Océanie x Samoa américaines 100 Australie 2 39 14 5 6 23 4 4 4 Iles Cook 100 Fidji 100 Polynésie française 100 Guam 100 Kiribati 100 Iles Marshall 100 Micronésie 100 Nauru 100 Nouvelle-Calédonie 100 Nouvelle-Zélande 51 34 16 Nioué 100 Iles Mariannes-du-Nord 100 Palaos 100 Papouasie-Nouvelle-Guinée 80 4 5 11 Samoa 100 Iles Salomon 100 Tonga 100 Vanuatu 100 Europe Albanie 76 7 4 13 Andorre 100 Autriche 712 81 Bélarus 100 Belgique et Luxembourg 92 8 Bosnie-Herzégovine 19 31 50 Bulgarie 6 55 n.s. 39 Croatie 28 n.s. 48 24 République tchèque n.s. 54 46 Danemark 100 Estonie 100 Finlande 2953 France 69 31 Allemagne 71 9 20 Grèce 88 9 2 1 Hongrie 100 Islande 87 13 Irlande 93 7 Italie 75 9 4 12 Lettonie 100 Liechtenstein 100 Lituanie 100 Malte 100 Pays-Bas 100 Norvège 6 1 46 n.s. 47 n.s. Pologne 18 72 10 Portugal 73 8 17 2 République de Moldova 95 5 Roumanie 58 2 40 Fédération de Russie 9 1 n.s. 4 50 3 33 1 Saint-Marin Slovaquie 44 56 Slovénie 12 40 47 Espagne 65 1 14 10 11 Suède 226 67 5 Suisse 26 74 Ex-République yougoslave de Macédoine 57 7 18 18 420 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 14. Répartition de la superficie forestière totale par zone écologique (suite) Pays/zone Tropicale Subtropicale Tempérée Boréale Forêt ombrophile Humide Sèche Arbustive Désert Montagne Humide Sèche Steppe Désert Montagne Océanique Continentale Steppe Désert Montagne Conifères Toundra Montagne Polaire %%%%%%%%%%% %%%%%%%%% Ukraine 78 8 14 Royaume-Uni 85 2 10 4 Yougoslavie 16 n.s. 65 19 Amérique du Nord et centrale Antigua-et-Barbuda 22 43 34 Bahamas 29 54 17 Barbade 100 Belize 42 58 Bermudes Iles Vierges britanniques 26 74 Canada n.s. 13 n.s. 1 12 40 24 9 1 Iles Caïmanes 100 Costa Rica 61 24 2 13 Cuba 32 56 4 8 Dominique 79 21 Rép. dominicaine 59 15 26 El Salvador 7 66 25 2 Groenland Grenade 71 25 4 Guadeloupe 62 8 30 Guatemala 41 40 2 n.s. 17 Haïti 75 11 14 Honduras 53 26 11 n.s. 9 Jamaïque 84 16 Martinique 68 11 21 Mexique 9 32 11 18 4 6 20 Montserrat 26 56 18 Antilles néerlandaises 21 7 72 Nicaragua 74 19 6 1 Panama 66 30 1 4 Porto Rico 93 7 Saint-Kitts-et-Nevis 54 45 2 Sainte-Lucie 61 37 2 Saint-Pierre-et-Miquelon 100 Saint-Vincent-et-les Grenadines 56 43 1 Trinité-et-Tobago 100 Etats-Unis n.s. 23 1 3 1 10 1 18 1 1 26 5 8 2 Iles Vierges américaines 44 56 Amérique du Sud Argentine 4 22 61 5 3 n.s. 1 1 2 1 2 Bolivie 32 18 40 10 Brésil 76 14 8 1 2 Chili n.s. n.s. n.s. 51 n.s. 4 39 2 5 Colombie 84 3 2 n.s. 11 Equateur 60 4 3 n.s. 33 Iles Falkland 100 Guyane française 100 Guyana 74 23 4 Paraguay 1 9 89 Pérou 86 n.s. n.s. n.s. 14 Suriname 58 42 Uruguay 100 Venezuela 51 19 9 3 18 Annexe 3. Tableaux mondiaux 421

Tableau 15. Forêts dans les aires protégées/disponibles pour l’approvisionnement en bois Pays/zone Superficie Forêts dans les Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois à forestière 2000 aires protégées différentes distances d’infrastructures Rapport des pays Cartes Illimitée 50 km 30 km 20 km 10 km mondiales 000 ha 000 ha % % % % % % % Algérie 2 145 - - 6 96 96 96 96 91 Angola 69 756 - - 3 97 96 94 89 64 Bénin 2 650 - - 32 61 61 61 60 50 Botswana 12 427 - - 26 75 75 72 67 47 Burkina Faso 7 089 - - 11 86 86 86 85 74 Burundi 94 - - 29 79 79 79 79 75 Cameroun 23 858 - - 11 89 89 86 81 67 Cap Vert 85 ------République centrafricaine 22 907 - - 15 80 76 70 63 45 Tchad 12 692 - - 27 95 94 89 83 61 Comores 8 - - - 100 100 100 100 100 Congo 22 060 - - 14 86 78 69 60 41 Côte d’Ivoire 7 117 - - 10 92 92 92 91 81 Rép. dém. du Congo 135 207 - - 9 92 92 90 86 67 Djibouti 6 - - 0 100 100 100 100 84 Egypte 72 - - 0 - - - - - Guinée équatoriale 1 752 - - 11 89 89 89 89 83 Erythrée 1 585 - - 0 100 100 100 100 78 Ethiopie 4 593 - - 15 86 84 73 59 34 Gabon 21 826 - - 16 84 84 79 71 51 Gambie 481 - - 3 98 98 98 98 96 Ghana 6 335 - - 9 91 91 91 91 85 Guinée 6 929 - - 5 95 95 95 95 88 Guinée-Bissau 2 187 - - 1 99 99 99 99 87 Kenya 17 096 - - 40 61 61 61 56 41 Lesotho 14 - - 16 87 87 75 47 28 Libéria 3 481 - - 1 99 99 99 96 84 Jamahiriya arabe libyenne 358 - - 19 100 100 100 100 100 Madagascar 11 727 - - 4 98 98 97 94 83 Malawi 2 562 - - 45 54 54 54 54 47 Mali 13 186 - - 7 94 94 94 94 82 Mauritanie 317 - - 3 98 98 98 98 76 Maurice 16 ------Maroc 3 025 - - 7 99 99 99 99 87 Mozambique 30 601 - - 7 94 94 94 91 66 Namibie 8 040 - - 5 94 94 94 91 72 Niger 1 328 - - 77 100 100 100 100 79 Nigéria 13 517 - - 7 94 93 92 90 78 Réunion 71 ------Rwanda 307 - - 76 100 100 100 100 69 Sainte-Hélène 2 ------Sao Tomé-et-Principe 27 ------Sénégal 6 205 - - 16 84 84 84 83 75 Seychelles 30 ------Sierra Leone 1 055 - - 5 98 98 98 98 93 Somalie 7 515 - - 3 100 100 99 88 62 Afrique du Sud 8 917 - - 7 96 96 96 95 81 Soudan 61 627 - - 10 95 94 88 79 58 Swaziland 522 - - 4 96 96 96 96 88 Togo 510 - - 14 86 86 86 86 77 Tunisie 510 - - 4 95 95 95 95 90 Ouganda 4 190 - - 18 84 84 84 83 74 République-Unie de Tanzanie 38 811 - - 14 85 85 81 74 55 Sahara occidental 152 - - 0 - - - - - Zambie 31 246 - - 24 71 71 68 62 42 Zimbabwe 19 040 - - 12 88 88 88 87 77 Total Afrique 649 866 89 89 86 82 65 422 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 15 . Forêts dans les aires protégées/disponibles pour l’approvisionnement en bois (suite) Pays/zone Superficie Forêts dans les Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois forestière 2000 aires protégées à différentes distances d’infrastructures Rapport des pays Cartes Illimitée 50 km 30 km 20 km 10 km mondiales 000 ha 000 ha % % % % % % % Afghanistan 1 351 - - 0 69 69 68 66 45 Arménie 351 107 31 5 92 92 92 92 89 Azerbaïdjan 1 094 1 094 100 7 95 95 95 95 87 Bahreïn n.s. ------Bangladesh 1 334 - - 14 83 83 82 82 76 Bhoutan 3 016 - - 25 52 52 52 52 43 Brunei Darussalam 442 - - 22 81 81 81 78 62 Cambodge 9 335 - - 24 78 78 78 77 62 Chine 163 480 - - 3 83 83 82 79 64 Chypre 172 172 100 37 100 100 100 100 100 Rép. populaire dém. de Corée 8 210 - - 3 99 99 99 99 90 Timor-orientale 507 - - 3 97 97 95 95 91 Bande de Gaza ------Géorgie 2 988 111 4 3 88 88 88 88 81 Inde 64 113 - - 8 88 88 88 88 80 Indonésie 104 986 - - 16 80 65 57 49 34 Iran, Rép. islamique d’ 7 299 - - 12 98 98 98 98 82 Iraq 799 - - 0 100 100 100 92 66 Israël 132 - - 63 100 100 100 100 100 Japon 24 081 1 758 7 8 84 84 84 84 82 Jordanie 86 - - 0 100 100 100 100 100 Kazakhstan 12 148 12 148 100 11 81 81 81 80 66 Koweït 5 - - 0 - - - - - Kirghizistan 1 003 866 86 10 26 26 26 26 21 Rép. dém. populaire lao 12 561 - - 20 81 81 81 79 68 Liban 36 - - 0 100 100 100 100 100 Malaisie 19 292 - - 9 90 79 67 55 36 Maldives 1 ------Mongolie 10 645 - - 11 83 79 71 59 34 Myanmar 34 419 - - 5 93 93 93 90 78 Népal 3 900 - - 9 76 76 76 76 68 Oman 1 - - 0 100 100 100 100 100 Pakistan 2 361 - - 3 80 80 79 78 64 Philippines 5 789 - - 7 95 95 95 91 67 Qatar 1 - - 0 - - - - - République de Corée 6 248 - - 4 95 95 95 95 88 Arabie saoudite 1 504 - - 9 100 100 91 76 53 Singapour 2 - - - 100 100 100 100 100 Sri Lanka 1 940 - - 18 75 75 75 75 72 République arabe syrienne 461 - - 0 100 100 100 100 99 Tadjikistan 400 400 100 1 48 48 48 48 45 Thaïlande 14 762 - - 23 72 72 71 68 54 Turquie 10 225 194 2 2 100 100 100 100 95 Turkménistan 3 755 113 3 13 100 100 100 100 90 Emirats arabes unis 321 - - 0 - - - - - Ouzbékistan 1 969 1 888 96 30 100 100 100 100 74 Viet Nam 9 819 - - 6 90 90 90 89 77 Cisjordanie ------Yémen 449 - - 0 100 100 86 80 43 Total Asie 547 793 84 81 79 75 63 Annexe 3. Tableaux mondiaux 423

Tableau 15. Forêts dans les aires protégées/disponibles pour l’approvisionnement en bois (suite) Pays/zone Superficie Forêts dans Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois forestière 2000 les aires protégées à différentes distances d’infrastructures Rapport des pays Cartes Illimitée 50 km 30 km 20 km 10 km mondiales 000 ha 000 ha % % % % % % % Samoa américaines 12 ------Australie 154 539 23 335 15 13 90 89 85 80 64 Iles Cook 22 ------Fidji 815 - - 0 - - - - - Polynésie française 105 ------Guam 21 ------Kiribati 28 ------Iles Marshall n.s. ------Micronésie 15 ------Nauru n.s. ------Nouvelle-Calédonie 372 - - 2 97 97 97 96 88 Nouvelle-Zélande 7 946 1 661 21 3 82 82 82 81 73 Nioué 6 ------Iles Mariannes-du-Nord 14 ------Palaos 35 ------Papouasie-Nouvelle-Guinée 30 601 - - 9 90 61 46 35 21 Samoa 105 ------Iles Salomon 2 536 - - 0 100 65 61 57 47 Tonga 4 ------Vanuatu 447 - - 0 100 87 84 79 68 Total Océanie 197 623 90 83 77 71 56 Albanie 991 137 14 2 100 100 100 100 89 Andorre - - - - 56 56 56 56 56 Autriche 3 886 785 20 22 98 98 98 98 94 Bélarus 9 402 856 9 10 91 91 91 91 88 Belgique et Luxembourg 728 179 25 21 100 100 100 100 98 Bosnie-Herzégovine 2 273 - - 1 100 100 100 100 95 Bulgarie 3 690 1 391 38 8 98 98 98 98 92 Croatie 1 783 414 23 8 97 97 97 97 91 République tchèque 2 632 647 25 28 74 74 74 74 71 Danemark 455 93 21 9 97 97 97 97 96 Estonie 2 060 187 9 21 94 94 94 94 91 Finlande 21 935 2 391 11 7 94 94 94 92 78 France 15 341 2 746 18 17 94 94 94 94 92 Allemagne 10 740 7 207 67 29 99 99 99 99 98 Grèce 3 599 1 047 29 4 97 97 97 97 96 Hongrie 1 840 368 20 16 85 85 85 85 83 Islande 31 2 7 7 93 93 93 93 87 Irlande 659 7 1 5 100 100 100 100 94 Italie 10 003 1 881 19 11 99 99 99 99 97 Lettonie 2 923 476 16 15 97 97 97 97 96 Liechtenstein 7 2 22 - 100 100 100 100 100 Lituanie 1 994 297 15 10 97 97 97 97 97 Malte n.s. n.s. 10 ------Pays-Bas 375 89 24 9 100 100 100 100 98 Norvège 8 868 2 297 26 1 95 95 95 94 87 Pologne 9 047 1 420 16 16 85 85 85 85 84 Portugal 3 666 634 17 8 96 96 96 96 92 République de Moldova 325 - - 4 100 100 100 100 100 Roumanie 6 448 477 7 4 99 99 99 99 94 Fédération de Russie 851 392 25 542 3 3 90 74 63 55 39 Saint-Marin ------Slovaquie 2 177 897 41 29 72 72 72 72 70 Slovénie 1 107 80 7 6 100 100 100 100 94 Espagne 14 370 3 420 24 17 89 89 89 89 83 Suède 27 134 - - 8 93 93 93 93 88 Suisse 1 199 43 4 12 80 80 80 80 80 Ex-République yougoslave 906 - - 5 98 98 98 98 94 de Macédoine 424 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 15. Forêts dans les aires protégées/disponibles pour l’approvisionnement en bois (suite) Pays/zone Superficie Forêts dans les Forêts disponibles pour l’approvisionnement en bois à forestière 2000 aires protégées différentes distances d’infrastructures Rapport des pays Cartes Illimitée 50 km 30 km 20 km 10 km mondiales 000 ha 000 ha % % % % % % % Ukraine 9 584 987 10 6 95 95 95 95 92 Royaume-Uni 2 794 897 32 23 78 78 78 78 76 Yougoslavie 2 887 2 887 100 6 99 99 99 99 95 Total Europe 1 039 251 91 78 70 63 50 Antigua-et-Barbuda 9 - - - 100 100 100 100 100 Bahamas 842 - - 4 100 98 97 96 91 Barbade 2 - - - 100 100 100 100 100 Belize 1 348 - - 37 62 62 61 60 51 Bermudes ------Iles Vierges britanniques 3 - - - 100 100 100 100 100 Canada 244 571 19 321 8 5 87 64 55 47 33 Iles Caïmanes 13 - - - 99 85 85 85 85 Costa Rica 1 968 - - 36 67 67 67 65 59 Cuba 2 348 - - 25 85 85 84 83 78 Dominique 46 - - - 84 84 84 84 83 Rép. dominicaine 1 376 - - 15 91 91 91 91 86 El Salvador 121 - - 1 99 99 99 99 99 Groenland ------Grenade 5 - - - 100 100 100 100 97 Guadeloupe 82 - - - 89 89 89 89 89 Guatemala 2 850 - - 35 76 76 74 70 62 Haïti 88 - - 1 100 100 100 100 97 Honduras 5 383 - - 5 88 87 83 80 70 Jamaïque 325 - - 11 88 88 88 88 88 Martinique 47 - - - 43 43 43 43 43 Mexique 55 205 - - 4 93 93 91 88 71 Montserrat 3 - - - 100 100 100 100 100 Antilles néerlandaises 1 - - - 100 100 100 100 100 Nicaragua 3 278 - - 23 74 74 72 68 57 Panama 2 876 - - 35 70 68 55 42 27 Porto Rico 229 - - 5 97 97 97 97 97 Saint-Kitts-et-Nevis 4 - - - 100 100 100 100 100 Sainte-Lucie 9 - - - 100 100 100 100 100 Saint-Pierre-et-Miquelon - - 0 - 100 100 100 100 91 Saint-Vincent-et-les Grenadines 6 - - - 100 100 100 100 96 Trinité-et-Tobago 259 - - - 100 100 100 100 100 Etats-Unis 225 993 66 668 30 40 59 58 56 55 49 Iles Vierges américaines 14 - - - 100 100 100 100 100 Total Amérique du Nord 549 304 77 66 61 56 45 et centrale Argentine 34 648 - - 7 96 96 96 93 79 Bolivie 53 068 - - 31 81 80 74 64 43 Brésil 543 905 - - 17 85 44 36 31 22 Chili 15 536 - - 14 88 83 78 74 63 Colombie 49 601 - - 24 75 45 35 29 20 Equateur 10 557 - - 20 79 68 58 50 34 Iles Falkland - - - - 100 100 77 38 23 Guyane française 7 926 - - 7 100 84 59 43 23 Guyana 16 879 - - 1 100 78 58 44 25 Paraguay 23 372 - - 5 95 95 90 80 57 Pérou 65 215 - - 10 90 42 27 19 10 Suriname 14 113 - - 4 96 49 31 22 12 Uruguay 1 292 - - 5 97 97 97 97 78 Venezuela 49 506 - - 66 39 25 23 21 16 Total Amérique du Sud 885 618 84 54 46 40 29

TOTAL MONDIAL 3 869 455 86 73 67 62 49 Annexe 3. Tableaux mondiaux 425

Tableau 16. Interaction entre les pays et FRA 2000 Pays/zone Correspondant national de FRA 2000 Activités de FRA 2000 Visite dans Ateliers et Rapport le pays réunions sur le pays Algérie Directeur Général des forêts, Ministère de l’agriculture Oui Angola Zola Alfonso, Deputy Director General IDF, Institute of Forestry Oui Oui DT47, CE-FAO Development, Ministry of Agriculture Bénin Sylla Alioune, Directeur des forêts et des ressources naturelles, Oui Oui CE-FAO Ministère du développement rural Botswana Kujinga K.K., Chief Forestry, Range Ecology and Beekeeping, Oui Oui DT47, CE-FAO Ministry of Agriculture, Department of Crop Production and Forestry Burkina Faso Dakkar Djiri, Ministère de l’environnement et de l’eau Oui Burundi Ntamagendero Liberata, Directeur-adjoint des forêts, Ministère Oui de l’agriculture et de l’élevage Cameroun Kameni Foteu R., Chef de la cellule des études et de Oui CE-FAO planification forestière et Conseiller Technique auprès du Ministère des eaux et forêts, Ministère de l´environnement et des forêts Cap Vert Carvalho Leao, Directeur National des forêts Oui CE-FAO République centrafricaine Mbitikon Raymond, Chargé de mission, Cabinet du Ministre du Oui Oui CE-FAO tourisme, Chargé de l’environnement Tchad Hassan Mahamat Ali, Directeur des forêts, Ministère de Oui Oui CE-FAO l’environnement et du tourisme Comores Directeur du développement forestier, Ministère de la production Congo Bouetoukadilamio V., Ministère de l’agriculture, de l’élevage, Oui Oui CE-FAO des eaux et forêts et de la pêche Côte d’Ivoire Nzoré Kadja, Directeur Général adjoint des forêts, Ministère de Oui Oui CE-FAO l’agriculture et des ressources animales Rép. dém. du Congo Vangu-Lutete Clément Oui Djibouti Chef du Service de l’agriculture, Ministère de l’agriculture Egypte Riad Mamdouh, Undersecretary of State for Afforestation and Environment, Ministry of Agriculture and Land Reclamation Guinée équatoriale Obama Carlos Eyi, Director General de Economía Forestal, Oui CE-FAO Ministerio de Agricultura y Alimentación Erythrée Iyassu Mebrahtu, Director General, Crop and Land Resources Oui CE-FAO Department, Ministry of Agriculture Ethiopie Head, Forestry and Wildlife Dept., Ministry of Natural Resources Oui Oui CE-FAO and Environmental Protection Gabon Nyar-Ollame Pierre, Coordinateur national PAFN Oui Gambie Bojang Lamin, Senior Forestry Officer in Charge of Technical Unit of Forestry Oui Department, State Department of the Presidency and Natural Resources Ghana Tuffuor Kwabena, Senior official, NFAP Focal Point Oui Guinée Directeur National des forêts et de la faune, Ministère de l’agriculture Oui CE-FAO Guinée-Bissau Diombera Kaoussou, Chef de la Division des études et de la planification Oui forestière, Directeur National du projet GCP/GBS/023/NET Kenya Muita Daniel W., Forest Department Oui Oui CE-FAO Lesotho Chief Forestry Officer, Forestry Division, Ministry of Agriculture Oui Oui DT47.CE-FAO Libéria Kaydea Shad G., Senior official, Managing Director, Forestry Department Authority Jamahiriya arabe libyenne Bourjini Salah, Senior official: Resident Representative, PNUD Madagascar Henri Finoama, Directeur des eaux et forêts, Ministère du développement rural Oui Oui CE-FAO Malawi Chipompha N.W.S., Senior official, Deputy Chief Forestry Officer Oui Oui DT47, CE-FAO Mali Berthé Yafon, Directeur des forêts, Ministère de l’environnement Oui Oui CE-FAO Mauritanie Ibrahim Sall, Coordinateur du PMLCD Oui Maurice Maroc Ministère de l’agriculture Mozambique Adamo, Senior official: Director of Forestry, National Directorate Oui Oui DT47, CE-FAO of Forestry and Wildlife (DNFFB) 426 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 16. Interaction entre les pays et FRA 2000 (suite) Pays/zone Correspondant national de FRA 2000 Activités de FRA 2000 Visite dans Ateliers et Rapport sur le pays réunions le pays Namibie Chakamga Moses, Principal Forester, National Forest Inventory Oui Oui DT47, CE-FAO Project (component of Namibia-Finland Forestry Programme) Ministry of Environment and Tourism Niger Adamou Abdou, Ministère de l’hydraulique et de l’environnement Oui Oui CE-FAO Nigéria Okenyi I.I., Senior official, Forestry Management, Evaluation Oui Oui CE-FAO and Coordinating Unit (FORMECU) Réunion Rwanda Directeur des forêts, Ministère de l’agriculture et de l’élevage Oui Oui CE-FAO Sainte-Hélène Sao Tomé-et-Principe Directeur du développement technique, Ministère de l’agriculture Sénégal Dieng Ndiawar, Conseiller technique, Parc forestier de Hann, Oui Ministère de l’environnement et de la protection de la nature Seychelles Directeur de la forêt, Division de l’environnement Sierra Leone Palmer Prince, Senior Official: Deputy Chief Conservator of Forests, Ministry of Agriculture and Forestry Somalie Gammadid Ismail Deria, Senior official: Director of Forestry, CE-FAO National Range Agency Afrique du Sud Mondlane Stephen, Deputy Director, International Forestry, Oui Oui DT47, CE-FAO Department of Water Affairs and Forestry Soudan Abdel Nour Hassal Oman, General Manager, Sudan National Oui Oui CE-FAO Forests Cooperation, Ministry of Agriculture and Natural Resources Swaziland Gamedze Solomon T., (SADC Forestry Contact Point) Senior Oui Oui DT47, CE-FAO Forestry Officer, Forestry Section, Ministery of Agriculture and Cooperatives Togo Kodjo M.Tengue, Coordinator of PAFN Oui Tunisie Directeur Général des forêts, Ministère de l’agriculture Oui Ouganda Kanabahita Charlotte, Forest Officer, Ministry of Water, Lands and Environment Oui CE-FAO République-Unie de Tanzanie Yonazi R. P., Forestry and Beekeeping Division, Ministery of Tourism, Natural Resources and Environment Oui Oui CE-FAO Sahara occidental Zambie Akepelwa, Chief conservator of Forests, Forest Department, Oui Oui DT47, CE-FAO Ministery of Land and Natural Resources Zimbabwe Nyoni J., Policy Review Coordinator, Forestry Commission, Old Mutual Centre Oui Oui DT47, CE-FAO Total Afrique 36 30 Afghanistan General President, Forestry and Range Department Ministry of Agriculture and Land Reform Arménie Ter-Ghazaryan Karen, Deputy Executive Director, Forest CEE-ONU/FAO Research and Experimental Centre, Ministry of Nature Protection Azerbaïdjan Amirov Faik Acad ogly, Director, Forestry Scientific, Research and Project CEE-ONU/FAO Development Institute, Forestry and Industry Association, (AzerbLes) Bahreïn Director, Agriculture Department, Ministry of Commerce and Agriculture Bangladesh Ahmad Ishtiaq Uddin, DCF, Bangladesh Forest Department Oui Oui DT45,15 Bhoutan Dhital D.B., Head Forest Resources Development Division, Oui Oui DT45,14 Bhutan Forest Department Brunéi Darussalam TTuan Haji Abd. Rahman bin Hj. Chuchu , Director, Forestry Oui Department Headquarters, Ministry of Industry and Primary Resources Cambodge Syphan Ouk, Deputy Director-General, Department of Forestry and Wildlife Chine Chen Xuefeng, Deputy Division Director, Division of Inventory, Oui Department of Forest Resources, State Forestry Administration (SFA) Chypre Kourtellarides I., Department of Forests, Ministry of Agriculture, CEE-ONU/FAO Natural Resources and Environment Rép. populaire dém. de Corée Administrator, Forestry Administration Timor-orientale Annexe 3. Tableaux mondiaux 427

Tableau 16. Interaction entre les pays et FRA 2000 (suite) Pays/zone Correspondant national de FRA 2000 Activités de FRA 2000 Visite dans Ateliers et Rapport le pays réunions sur le pays Bande de Gaza Géorgie Kandelaki Teimuraz E., Doctor, Vice-Chairman of the State Department of CEE-ONU/FAO Forest Management Inde Pandey Devendra, Director, Forest Survey of India Oui Oui DT45 Indonésie Sumantri Ishak, Director of Inventory Division, Directorate General of Inventory Oui and Landuse Planning (INTAG), Ministry of Forestry Iran, Rép. islamique d’ Shirazi M.A., Director-General of International Affairs Bureau, Forest and Range Organization Iraq Director General of Forestry, Ministry of Agriculture and Irrigation, Ministry of Agriculture and Irrigation Israël Sapir Gil, Forest Resources Unit, Research and Development Authority CEPE Japon Amano Masahiro, Director, Resource Planning Section, Forestry and Forest CEPE Products Research Institute (FFPRI) Jordanie Director General of Forest and Range, Ministry of Agriculture Kazakhstan Musataev Murat, Vice-Minister, Ministry of Nature Resources and CEE-ONU/FAO Environment Protection Koweït Director, National Parks and Afforestation, General Authority for Agriculture and Fisheries Kirghizistan Venglovsky Bronislav I., Director, Institute of Forestry and Nut-trees CEE-ONU/FAO Management, Academy of Science of the Kyrghyz Republic Rép. dém. populaire lao Panzer Kersten F. Director Natural Science Department of Forestry Oui Liban Chef du Département des forêts, Ministère de B’Agriculture Malaisie Hooi Chiew Thang, Assistant Director General, Forestry Department Oui Maldives Director-General, Ministry of Fisheries and Agriculture Mongolie Director, Forest Office, Ministry of Nature and Environment Oui Myanmar Thin Kyau, Director General, Forest Department, Ministry of Forestry Oui DT45 Népal Karki Indra, Director General, Department of Forestry, Ministry of Forests Oui Oui DT45,16 and Soil Conservation Oman Director General of Agriculture, Ministry of Agriculture and Fisheries Pakistan Jan Abeedulah, Additional Secretary and Inspector General of Forests, Oui DT45 Ministry of Food Agriculture and Livestock Philippines Malvas or Ms. Mayumi Ma. Quintos Jose D., Director, Forest Managment Bureau, Department of Environment and Natural Resources Qatar His Excellency The Minister, Ministry of Industry and Agriculture République de Corée Arabie saoudite Director-General, Range and Forestry Department Singapour Oui Sri Lanka Ariyadasa K.P., DCF, Sri Lanka Forest Department Oui Oui DT45,17 République arabe syrienne Farouk El Ahmed, Director of Forests, Ministry of Agriculture and Agrarian Reform+D145 Tadjikistan Avsalov Gaidulo A., Director-General, Forestry Production Association CEE-ONU/FAO Thaïlande Charuppat Thongchai, Chief, Royal Forest Department Remote Sensing and Oui Forest Mapping Sub-division, Forest Management Division Turquie Us Ulvi, Head of Research Planning and Coordination Department, General CEE-ONU/FAO Directorate of Forestry, Ministry of Forestry Turkménistan Baigeldyev Batyr Artykovitch, Head, Reforestation Department, Ministry of the CEE-ONU/FAO Use of Natural Resources and Environmental Protection Emirats arabes unis Deputy Minister, Ministry of Agriculture and Fisheries Ouzbékistan CEE-ONU/FAO Viet Nam Sau, Director or Dr. Nguyen Huy Phon, Deputy Director, Forest Inventory and Oui Planning Institute (FIPI) Cisjordanie Yémen Director of Forestry Department, Ministry of Agriculture and Fisheries Oui Total Asie 15 7 428 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 16. Interaction entre les pays et FRA 2000 (suite) Pays/zone Correspondant national de FRA 2000 Activités de FRA 2000 Visite dans Ateliers et Rapport sur le pays réunions le pays Samoa américaines Markstein Robert, Director of Agriculture Oui DT51 Australie Hnatiuk Roger, Senior Principal Research Scientist, Forest Section, Bureau CEPE of Resource Sciences Iles Cook Tangianau Otheniel, Chief Executive, Ministry of Outer Islands Development Oui DT51 Fidji Swaarup Ram, Conservator of Forests, Department of Forestry Oui DT51 Polynésie française Oui DT51 Guam Limtiaco David, Head Forestry and Soil Resources, Department of Agriculture Kiribati Ubaiitoi Ioane, Agroforestry Officer, Division of Agriculture Oui DT51 Iles Marshall Micronésie Oui DT51 Nauru Nouvelle-Calédonie Trimari Bernard, Directeur de B’Agriculture et de la Forêt Nouvelle-Zélande Barton James P., Senior Policy Analyst, Agriculture and Forestry Statistical CEE-ONU/FAO Information, Policy Information Team, MAF Policy, Ministry of Agricultrue and Forestry Nioué Utalo Shiela, Forestry Officer Oui DT51 Iles Mariannes-du-Nord Palaos Papouasie-Nouvelle-Guinée Pouru Kanawi, Managing Director, PNG Forest Authority Oui Oui DT51 Samoa Iakopo Malaki, Assistant Director, Department of Agriculture, Fisheries and Forests Oui DT51 Iles Salomon Loliano Ed, Forestry Department, Ministry of Forests, Environment and Conservation Tonga Faka’osi Tevita, Director, Forestry and Conservation Oui DT51 Vanuatu Nimoho Feke Pedro, Acting Director, Ministry of Agriculture, Livestock, Forestry Oui DT51 and Fisheries Total Océanie 16 18 Albanie Karadumi Spiro, Institute of Forest and Pasture Researches Oui CEE-ONU/FAO Andorre Oui Autriche Knieling Albert, Deputy Director, Forestry Department, International Forest Oui CEE-ONU/FAO Policy Division, Federal Ministry of Agriculture and Forestry Bélarus Kuzmenkov Mikhail V., Head of the Forestry Department, Ministry for Forestry Oui CEE-ONU/FAO Belgique et Luxembourg Laurent Christian, Attaché, Ministere de la Région Wallone, Direction Générale Oui CEE-ONU/FAO des Ressources Naturelles et de B’Environnement, respectively Wagner Marc, Chef du Service de B´Aménagement des Bois et de B´Economie Forestière Bosnie-Herzégovine Melic Frank, Vice-Minister, Ministry of Agriculture, Water Management and Forestry Oui CEE-ONU/FAO Bulgarie Anguelov Ilija Petrov, Chief of Department of Forest Arrangement, Ministry for Oui CEE-ONU/FAO Agriculture, Forestry and Land Reform Croatie Bilandzija Jela, Mundo Bank Project Coordinator, Ministry of Agriculture and Forestry Oui CEE-ONU/FAO République tchèque Stransky Vaclav, Ministry of Agriculture of the Czech Republic, Forestry Department Oui CEE-ONU/FAO Danemark Dralle Kim, Head of Section, Ministry of Environment and Energy, National Oui CEE-ONU/FAO Forest and Nature Agency Estonie Viilup Ulo, Director, Estonian Forest Survey Centre Oui CEE-ONU/FAO Finlande Tomppo Erkki, Professor, Finnish Forest Research Institute Oui CEE-ONU/FAO France Wencelius François, Director, National Forest Inventory (IFN), Inventaire Oui CEE-ONU/FAO Forestier National Allemagne Lohner Peter, Deputy Head, Section 531 Federal Ministry of Food, Agriculture Oui CEE-ONU/FAO and Forestry Grèce Vogiatzis Stephanos, Section of Forest Research, Ministry of Agriculture, Oui CEE-ONU/FAO General Secretariat of Forests and Natural Environment Hongrie Csoka Peter, Director-General, State Forest Service, Ministry of Agriculture Oui CEE-ONU/FAO and Regional Development Islande Eysteinsson Thröstur, Deputy Director, Iceland Forestry Service (IFS) Oui CEE-ONU/FAO Irlande Coggins Karl, Executive Officer, Forest Service, Department of Marine and Natural Resources Oui CEE-ONU/FAO Annexe 3. Tableaux mondiaux 429

Tableau 16. Interaction entre les pays et FRA 2000 (suite) Pays/zone Correspondant national de FRA 2000 Activités de FRA 2000 Visite dans Ateliers et Rapport le pays réunions sur le pays Italie Cavalensi Roberto, Ispettore Forestale, Funzionario Ufficio di Statistica Oui CEE-ONU/FAO Forestale (Div.III), Corpo Forestale dello Stato, Ministero delle Risorse Agricole Alimentari e Forestali Lettonie Bisenieks Janis, Senior Specialist, State Forest Service, Ministry of Agriculture Oui CEE-ONU/FAO Liechtenstein Näscher Felix, Landesforstamt (National Office for Forestry), Ministry Oui CEE-ONU/FAO for Environment Lituanie Kuliesis Andrius, Director (Direktorius) Habil.dr., Forest Inventory and Oui CEE-ONU/FAO Management Institute Malte Borg Joseph, Principal Agricultural Officer (PAO), Ministry of Agriculture and CEPE Fisheries, Programmes and Initiatives for Director of Agriculture, Department of Agriculture Oui Pays-Bas Daamen Win P., Stichting Bosdata Oui CEE-ONU/FAO Norvège Tomter Stein Michael, Research Officer, Norwegian Institute of Land Inventory (NIJOS) Oui CEE-ONU/FAO Pologne Smykala Jerzy, Deputy Director, Forest Research Institute Oui CEE-ONU/FAO Portugal Pinheiro Duarte Maria Odete, Head of National Forestry Inventory and Statistics Oui CEE-ONU/FAO Division, Direccío Geral Das florestas République de Moldova Galupa Dimitru, Deputy Director-General, State Forestry, Association Oui CEE-ONU/FAO Roumanie Zaharescu Claudiu, Expert, Ministry of Waters, Forests and Environment Oui CEE-ONU/FAO Protection, Department of Forests Fédération de Russie Filipchuk Andrew, Deputy Director, All Russian Scientific Research and Oui CEE-ONU/FAO Information Center for Forest Resources Saint-Marin Oui Slovaquie Gecovic Miroslav, Head of Department of Foreign Relations and Information Oui CEE-ONU/FAO Technology, Forest Research Institute Slovénie Hocevar Milan, Professor, Slovenian Forestry Institute Oui CEE-ONU/FAO Espagne Lopez Jose Solano, Direccíon General Conservacíon de la Naturaleza, Oui CEE-ONU/FAO Ministero de Medio Ambiente Suède Svensson S., National Board of Forestry Oui CEE-ONU/FAO Suisse Brassel Peter, Dr., Swiss Federal Institute for Forest,Snow and Landscape Oui CEE-ONU/FAO Research, Institut Fédéral de Recherches sur la Forêt, la Neige et le Paysage Ex-République yougoslave Trendafilov Aleksandar, Minister«s Assistant, Ministry of Agriculture Forestry Oui CEE-ONU/FAO de Macédoine and Water Economy, Forestry Department Ukraine Torosov Artijom S., Dr. Deputy Director of Economy, Chief of Laboratory of Oui CEE-ONU/FAO Economy, Ukrainian Scientiific Research Institute of Forestry and Forest Amelioration Royaume-Uni Gillam Simon, Head of Statistics, Forestry Commission Oui CEE-ONU/FAO Yougoslavie Medarevic Milan, Associate Professor, Dr. Sc., Faculty of Forestry of Oui CEE-ONU/FAO Belgrade University Total Europe 040 Antigua-et-Barbuda Mc Ronnie Henry, Foresrty Officer, Ministry of Agriculture, Fisheries, Lands and Housing, Temple and Nevis Streets Bahamas Russel Cristopher C., Forest Officer, Department of Lands and Surveys Oui CE-FAO Barbade Jones Nigel, Soil Conservation Unit Ð Ministry of Agriculture and Rural Development Oui CE-FAO Belize Chun Angel V., Forest Management Officer, Ministry of Natural Resources Oui Oui DT10,40,52 CE- FAO Bermudes Iles Vierges britanniques Canada Boulter David W.K., Director, Economics ans Statistical Services, Canadian CEE-ONU/FAO Forest Service Iles Caïmanes Costa Rica Rojas Luis, Director General, Sistema Nacional de Areas de Conservación Oui Oui DT10,36,52 Cuba Nieto Lara Marcos, Direccion de Relaciones Internacionales Area Forestal, Oui Oui CE-FAO Ministerio de Agricultura Dominique Colmore Christian, Director of Parks, Forestry and Wildlife, Ministry of Agriculture, Botanical Gardens Si CE-FAO Rép. dominicaine Manon Rossi Bernabé, Presidente de la Comisión Técnica Forestal, CONATEF Si CE-FAO El Salvador Olano Julio Alberto, Director General, Dirección General de Recursos Oui Oui DT10,37,52 Naturales Renovables, MAG 430 FRA 2000 - Rapport principal

Tableau 16. Interaction entre les pays et FRA 2000 (suite) Pays/zone Correspondant national de FRA 2000 Activités de FRA 2000 Visite dans Ateliers et Rapport le pays réunions sur le pays Groenland Grenade Rolax Frederick, Chief Forestry Officer, Ministry of Agriculture Oui CE-FAO Guadeloupe Guatemala Cabrera Claudio, Gerente General, Instituto Nacional de Bosques Oui Oui DT10,13,52 Haïti Ogé Jean Pierre-Louis, Head Chief, Service de Forêts, Ministère de Oui CE-FAO B’Agriculture et Développement Rural Honduras Martinez Salomón, Subgerente, Administración Forestal del Estado Oui Oui DT10,44,52 AFE-COHDEFOR Jamaïque Headley Marilyn, Conservation of Forests, Forestry Department, Ministry Oui CE-FAO of Agriculture and Mining Martinique Mexique Varela Hernández Sergio, Director del Inventario Nacional de recursos Oui Oui DT10,35,52 Naturales, Dirección General Forestal, Subsecretaría de Recursos Naturales, Secretaría de Medio Ambiente, Recursos Naturales y Pesca (SEMARNAP) Montserrat Antilles néerlandaises Nicaragua Montalbán Alvaro, Director Ejecutivo, Instituto Nacional Forestal (INAFOR) Oui Oui DT10,34,52 Panama Vargas Lombardo Carlos, Director Nacional de Administración Forestal, Oui Oui DT10,41,52 Autoridad Nacional del Ambiente Porto Rico Saint-Kitts-et-Nevis Mills Henry, Ministry of Agriculture, Lands, Housing and Development Oui CE-FAO Sainte-Lucie James Brian, Ministry of Agriculture, Lands, Fisheries and Forestry Oui CE-FAO Saint-Pierre-et-Miquelon Saint-Vincent-et-les Grenadines Weeks Nigel, Ministry of Agriculture, Industry and Labour, Forestry Division Oui CE-FAO Trinité-et-Tobago Faizool Sheriff, Ministry of Agriculture, Land and marine Resources Oui CE-FAO Etats-Unis Smith Brad, Associate Branch Chief, Forest Inventory Research, International Oui CEE-ONU/FAO Resource Assessment Liaison, USDA Forest Service (FIERR) Iles Vierges américaines Total Amérique du 921 Nord et centrale Argentine Merenson Carlos E., Director, Direc. Recursos Forestales Nativos, Secretaría Oui DT52 Recursos Naturales y Ambiente Humano Bolivie Alborta Rodolfo, Director General Forestal y Silvicultura, Ministerio de Agricultura, Oui DT52 Ganaderia y Desarrollo Forestal Brésil Prado Antonio Carlos, Director, Departamento de Formulaçao de Politicas Oui DT52 e Programas Ambientales, Ministério de Neio Ambiente, dos Recursos Hídricos e da Amazonia Legal Chili Guerra M. Guillermo, Gerente de Desarrollo y Fomento Forestal, Corporación Oui DT52 Nacional Forestal (CONAF) Colombie Otavo Rodriguez Edgar, Coordinador Grupo Bosques y Plantaciones Forestales, Oui Oui DT10,43,52 Ministerio del Medio Ambiente Equateur Thiel Hans, Director Forestal, Ministerio de Medio Ambiente Oui Oui DT10,38,52 Iles Falkland Guyane française Guyana Marshall Godfrey, Head of the Forest Resource Management Division, Oui CE-FAO Ministry of Agriculture Paraguay Rodas Manuel, Director del servicio Forestal Nacional, Subsecretaría de Estado Oui DT52 de Recursos Naturales y medio Ambiente, Ministerio de Agricultura y Ganadería Pérou Morisaki Antonio, Director General Forestal, Instituto Nacional de Recursos Oui DT52 Naturales (IRENA) Suriname Playfair Maureen, Head of Planning, Surinam Forest Service, Ministry of Oui CE-FAO Natural Resources Uruguay Ligrone Atilio, Ministrio de Ganaderia, Agricultura y Pesca Oui Venezuela Mendoza Samuel, Director General, Dirección General Sectorial de Recursos Oui Oui DT10,39,52 Forestales, Ministerio del Ambiente y de los Recursos Naturales Renovables (MARNR) Total Amérique du Sud 10 5 TOTAL MONDIAL 86 121 Annexe 4. Publications de FRA 2000 431

Annexe 4. Publications de FRA 2000

Les résultats et les documents de FRA2000 sont disponibles A/F/E/P indique les langues (anglais, français, espagnol sur le site Web des forêts de la FAO à l’adresse suivante: et portugais) dans lesquelles les documents ont été publiés. www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp (page thématique de FRA) et www.fao.org/forestry/fo/country/nav_world.jsp (FAO, profils forestiers des pays). La présente annexe donne une liste des documents de travail de FRAproduits à ce jour et fournit une présentation du contenu des profils forestiers des pays de la FAO.

DOCUMENTS DE TRAVAIL DE FRA Ci-dessous figure la liste des documents de travail de FRA produits au 1er août 2001. Ils sont disponibles en ligne à: www.fao.org/forestry/fo/fra/index.jsp. Ces documents peuvent également être demandés par courrier électronique à l’adresse suivante: [email protected], ou par courrier ordinaire à la FAO, Département des forêts, Programme FRA, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie.

1998 1. FRA2000 Termes et Définitions (18 pp. - A/F/E/P) 2. FRA2000 Directives pour les évaluations dans les pays tropicaux et subtropicaux (43 pp. - A/F/E/P)

1999 3. The status of the forest resources assessment in the South-Asian subregion and the country capacity building needs. Proceeding of the GCP/RAS/162/JPN regional workshop held in Dehradun, India, 8-12 June 1998. (186 pp. – A) 4. Volume/Biomass Special Study: georeferenced forest volume data for Latin America (93 pp. – A) 5. Volume/Biomass Special Study: georeferenced forest volume data for Asia and Tropical Oceania (102 pp. – A) 6. Country Maps for the Forestry Department website (21 pp. – A) 7. Forest Resources Information System (FORIS) – Concepts and Status Report (20 pp. – A) 8. Remote Sensing and Forest Monitoring in FRA2000 and beyond. (22 pp. – A) 9. Volume/Biomass special Study: Georeferenced Forest Volume Data for Tropical Africa (97 pp. – A) 10. Memorias del Taller sobre el Programa de Evaluación de los Recursos Forestales en once Países Latinoamericanos (pp. 194 – E) 11. Non-wood forest Products study for Mexico, Cuba and South America (version préliminaire) (82 pp. – A) 12. Annotated bibliography on Forest cover change – Nepal (59 pp. – A) 13. Annotated bibliography on Forest cover change – Guatemala (66 pp. – A) 14. Forest Resources of Bhutan – Country Report (80 pp. – A) 15. Forest Resources of Bangladesh – Country Report (93 pp. – A) 16. Forest Resources of Nepal – Country Report (78 pp. – A) 17. Forest Resources of Sri Lanka – Country Report (77 pp. – A) 18. Forest plantation resource in developing countries (75 pp. – A) 19. Global forest cover map (14 pp. – A) 20. Aconcept and strategy for ecological zoning for the global FRA2000 (23 pp. – A) 432 FRA 2000 - Rapport principal

2000 21. Planning and information needs assessment for forest fires component (32 pp. – A) 22. Evaluación de los productos forestales no madereros en América Central (102 pp. – E) 23. Forest resources documentation, archiving and research for the Global FRA2000 (77 pp. – A) 24. Maintenance of Country Texts on the FAO Forestry Department Website (25 pp. – A) 25. Field documentation of forest cover changes for the Global FRA2000 (40 pp. – A) 26. FRA2000 Global Ecological Zones Mapping Workshop Report Cambridge, 28-30 juillet 1999 (53 pp. – A) 27. Tropical Deforestation Literature: Geographical and Historical Patterns in the Availability of Information and the Analysis of Causes (17 pp. – A) 28. World Forest Survey – Concept Paper (30 pp. – A) 29. Forest cover mapping and monitoring with NOAA-AVHRR and other coarse spatial resolution sensors (42 pp. – A) 30. Web Page Editorial Guidelines (22 pp. – A) 31. Assessing state & change in Global Forest Cover: 2000 and beyond (15 pp. – A) 32. Rationale & methodology for Global Forest Survey (60 pp. – A) 33. On definitions of forest and forest change (13 pp. – A) 34. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Nicaragua (51 pp. – E) 35. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: México (35 pp. – E) 36. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Costa Rica (55 pp. – E) 37. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: El Salvador (35 pp. – E) 38. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Ecuador (47 pp. – E) 39. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Venezuela (32 pp. – E) 40. Annotated bibliography. Forest Cover Change: Belize (36 pp. – A) 41. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Panamá (32 pp. – E) 42. Proceedings of FAO Expert Consultation to Review the FRA2000 Methodology for Regional and Global Forest Change Assessment (E). 43. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Colombia (32 pp. – E) 44. Bibliografía comentada. Cambios en la cobertura forestal: Honduras (42 pp. – E)

2001 45. Proceedings of South Asian Regional Workshop on Planning, Database and Networking for Sustainable Forest Management, Thimpu, Bhoutan, 23 – 26 mai 2000 (263pp. – A) 46. Global Forest Survey – Field Site Specification and Guidelines 47. Proceedings from regional workshop on forestry information services. Stellenbosch, South Africa. 12-17 février 2001 (69 pp. – A) 48. Forest cover assessment in the Argentinean regions of the Monte and Espinal (A) 49. Pan tropical survey of forest cover changes 1980-2000 (A) 50. Global forests cover mapping – final report 51. FRA2000 Data collection for Pacific Region – FAO workshop – Apia, Samoa 52. Causas y tendencias de la deforestación en América Latina (E) 53. Forest occurring species of conservation concern: Review of status of information for FRA2000 (A) 54. Assessing Forest Integrity and Naturalness in Relation to Biodiversity. Forest Resources Assessment Programme (A) 55. Global forest fire assessment 1990-2000 (A) 56. Global ecological zoning – final report (A) 57. Ecofloristic zone mapping (A) 58. FRA2000 Project Processes (E) Annexe 4. Publications de FRA 2000 433

PROFILS DES PAYS PRÉSENTÉS SUR LE Al’heure actuelle, les profils forestiers des pays de la FAO SITE WEB contiennent plus de 20 000 pages publiées en quatre langues, FRA2000 a produit de grandes quantités d’informations par couvrant 213 pays et jusqu’à 30 pages par pays. Ces pages sont pays dont certaines sont résumées dans le présent rapport pour une large part en relation avec FRA2000 et comportent: sous forme de statistiques nationales principalement (voir • Des statistiques nationales pour une grande variété de l’Annexe 3). Cependant, la publication la plus importante thèmes, en particulier la documentation des estimations. d’informations nationales figure sur le site Web des forêts de • Des cartes du couvert forestier, des zones écologiques et la FAO, dans les profils forestiers des pays. Ces profils des aires protégées des pays – dérivées des cartes visent à présenter de façon détaillée le secteur forestier de mondiales de FRA2000. chaque pays, qui comprend aussi des aspects autres que • Des descriptions de la géographie, de la végétation ceux couverts par FRA2000. Toutefois, un grand nombre ligneuse naturelle, des plantations, de l’aménagement des informations publiées actuellement (1er juillet 2001) est des forêts, des aires protégées, des prélèvements et des issu des travaux de FRA2000. produits forestiers non ligneux. Annexe 5. Auteurs par chapitre 435

Annexe 5. Auteurs par chapitre

Chapitre Principaux auteurs Contact pour obtenir plus d’information 1 Peter Holmgren [email protected] 2 Mohamed Saket [email protected] 3 Jim Carle [email protected] 4 Michelle Gauthier [email protected] 5 Peter Holmgren et Christel Palmberg [email protected] 6 Mette L. Wilkie [email protected] 7 Peter Holmgren [email protected] 8 Gillian Allard et Bob Mutch [email protected] 9 Dan Altrell [email protected] 10 Laura Russo, Paul Vantomme, François Ndeckere-Ziangba et Sven Walter [email protected] 11 Equipe FRA [email protected] 12 James Space [email protected] 13 Mohamed Saket [email protected] 14 Isabelle Amsallem [email protected] 15 Isabelle Amsallem [email protected] 16 Alberto Del Lungo [email protected] 17 Mohamed Saket [email protected] 18 Hivy Ortiz Chour [email protected] 19 Equipe FRA [email protected] 20 James Space [email protected] 21 Talat Abdel-Hamid Omran [email protected] 22 Hivy Ortiz-Chour [email protected] 23 Kailash Govil [email protected] 24 Jonas Cedergren [email protected] 25 Jonas Cedergren et Hivy Ortiz-Chour [email protected] 26 Equipe FRA [email protected] 27 James Space [email protected] 28 Tomas Thuresson [email protected] 29 Tim Peck [email protected] 30 Tim Peck [email protected] 31 Tim Peck [email protected] 32 Equipe FRA [email protected] 33 James Space [email protected] 34 James Space [email protected] 35 Hivy Ortiz-Chour [email protected] 36 Hivy Ortiz-Chour [email protected] 37 Equipe FRA [email protected] 38 James Space [email protected] 39 Chris Brown [email protected] 40 James Space [email protected] 41 Equipe FRA [email protected] 42 James Space [email protected] 43 Jorge Malleux [email protected] 44 Jorge Malleux [email protected] 44 Robert Davis [email protected] 46 Anne Branthomme, Sören Holm et Ingemar Eriksson [email protected], [email protected] 47 Robert Davis [email protected] 48 Peter Holmgren [email protected] Annexe 6. Evaluations mondiales précédentes 437

Annexe 6. Evaluations mondiales précédentes

Lors de la première session de la Conférence de la FAO à mondiales (FAO 1948). Un questionnaire a été envoyé l’automne de 1945, les participants ont pleinement reconnu initialement à tous les pays dont 101 ont répondu, la nécessité de disposer d’informations actualisées sur les représentant environ 66 pour cent des forêts du monde. Les ressources forestières mondiales, et ils ont recommandé paramètres inventoriés étaient les suivants: superficie qu’un inventaire soit entrepris dès que possible. En mai forestière (totale et productive), types de forêts en fonction 1946, la Division des forêts et des produits forestiers a été de leur accessibilité, accroissement et coupes. instituée et les travaux pour la première évaluation mondiale Une des principales conclusions de ce premier des forêts de la FAO ont démarré (FAO 1948). Lors de la inventaire forestier mondial mentionnait que: sixième session de la Conférence de la FAO en 1951, les Toutes ces études ajoutèrent des éléments précieux à participants ont passé en revue les résultats de l’évaluation nos connaissances, mais toutes se sont toutes heurtées de 1947 et ont recommandé que l’Organisation «maintienne à certaines difficultés fondamentales. Les plus une capacité permanente à fournir, sur une base continue, importantes étaient le manque d’informations fiables des informations sur la situation des ressources forestières provenant d’inventaires forestiers, qui existait et qui mondiales» (FAO 1951). Depuis lors, divers autres subsiste encore aujourd’hui dans de nombreux pays, et inventaires régionaux et mondiaux ont été réalisés tous les le manque de définitions communément acceptées pour cinq à dix ans. Chacun a été mené de façon quelque peu certains des principaux termes forestiers. Ainsi, à la différente. faible valeur de certaines estimations quantitatives Les statistiques publiées par la FAO sur le couvert s’ajoutait un doute sur la signification réelle des forestier mondial de 1948 à la fin de 1963 ont été, dans une descriptions qualitatives (FAO 1948). large mesure, rassemblées grâce à des questionnaires Cette remarque reste largement valable aujourd’hui, soit envoyés aux pays. Depuis 1980, les évaluations sont plus de 50 ans plus tard. Bien que des progrès techniques et devenues, d’un point de vue technique plus fiables, se scientifiques aient permis d’accroître la qualité des basant sur l’analyse des documents de référence nationaux informations nationales de base dans les pays, nombre soutenue par des opinions d’experts, la télédétection et la d’entre eux manquent encore de formation et des ressources modélisation statistique. FRA2000 est la plus exhaustive de institutionnelles et financières nécessaires pour réaliser des ces évaluations en termes de nombre de références utilisées évaluations périodiques. et d’informations analysées sur le couvert forestier, la situation des forêts, les services fournis par les forêts et les Principaux résultats produits forestiers non ligneux (PFNL). FRA2000 a en • Couvert forestier total (au niveau mondial): outre appliqué pour la première fois une définition 4,0 milliards d’hectares technique unique de la forêt au niveau mondial, utilisant un • Changement net de la forêt (au niveau mondial): non seuil minimal de couvert arboré de 10 pour cent. publié Les statistiques provenant des différentes évaluations sont difficiles à comparer, en raison des variations dans les Inventaires forestiers mondiaux (1953,1958 et informations de base, les méthodes et les définitions 1963) utilisées. Cependant, de meilleures corrélations peuvent être Des inventaires forestiers mondiaux couvrant tous les pays obtenues à l’intérieur des séries chronologiques de ont été réalisés en trois temps pendant les années 50 et les nombreux pays, provenant de certaines évaluations, années 60. Lanly (1983) a décrit ces différents inventaires: notamment pour les informations produites depuis 1980, ...126 pays et territoires ont répondu au questionnaire de lorsque les paramètres utilisés dans les rapports ont été 1953, représentant environ 73 pour cent de la superficie stabilisés. Des définitions homogènes ont été utilisées pour forestière mondiale. Ces résultats ont été complétés par les pays en développement en vue des évaluations à venir. les réponses au questionnaire de 1947 de 10 autres pays (représentant 3 pour cent de la superficie forestière ÉVALUATIONS MONDIALES ET RÉGIONALES mondiale totale) et par des statistiques officielles pour les DE LA FAO DE 1946-1997 57 pays restants, représentant 24 pour cent de la superficie forestière mondiale. Les résultats ont été Ressources forestières mondiales (1948) publiés par la FAO en 1955 sous le titre de Ressources En 1946, un an après la fondation de la FAO, l’Organisation forestières mondiales 1953 – résultats d’un inventaire a réalisé une première évaluation mondiale; elle a été entrepris en 1953 par la Division des forêts de la FAO. publiée en 1948 sous le titre de Ressources forestières L’Inventaire forestier mondial de 1958 publié en 1960 438 FRA 2000 - Rapport principal

(Inventaire forestier mondial 1958, le troisième des séries d’Amérique latine et d’Asie, et les résultats ont été publiés quinquennales compilées par la Division des forêts et des dans Forest resources in Asia and the Far East Region (FAO produites forestiers de la FAO) a utilisé les réponses de 1976c) et Appraisal of forest resources of the Latin American 143 pays ou territoires, représentant 88 pour cent de la Region (FAO 1976a). Un questionnaire semblable a été superficie forestière mondiale, complétées par celles du envoyé aux pays africains par le Département des inventaires questionnaire de 1953 pour 13 pays (2 pour cent) et de forestiers du Swedish Royal College of Forest survey, et 1947 pour 5 pays (3 pour cent). Des changements et des publié dans Forest resources of Africa – an approach to précisions dans la définition de certains concepts international forest resources appraisal, Part I: Country introduits par nécessité, ainsi que des définitions plus descriptions (Persson 1975) et Part II: Regional analyses précises de la forêt et de son changement, avec des (Persson 1977). concepts comme «forêts utilisées» et «forêts D’après Lanly (1983), les évaluations régionales des accessiblesÈ, ont affecté la comparabilité des données régions en développement partageaient les principales avec celles des inventaires précédents. Cependant, les caractéristiques suivantes: changements de la superficie et d’autres caractéristiques • elles reposaient seulement en partie sur des des forêts pendant la période 1953-1958 ont été soit questionnaires, le reste de l’information ayant été directement signalés par certains pays, soit déduits de la recueilli par d’autres moyens, notamment par des visites comparaison entre les réponses aux deux questionnaires dans les pays de la région concernée; (changements de la superficie des forêts permanentes, • elles comprenaient davantage d’informations statut de l’aménagement dans les forêts utilisées, qualitatives (descriptions des types de forêts, indication augmentation des superficies accessibles et des forêts sur les espèces plantées, mention des chiffres sur le utilisées, zones boisées entre 1953 et 1957, etc.). volume et sur d’autres caractéristiques du peuplement L’Inventaire forestier mondial 1963, publié par la FAO en extraits des rapports d’inventaire, etc.) que les 1965 a connu un taux de réponses légèrement plus faible évaluations de l’Inventaire forestier mondial, qui étaient (105 contre 130), «justifié en partie par les contraintes essentiellement d’ordre statistique; temporaires pesant sur l’administration des pays qui • outre les tableaux statistiques régionaux, des notes sur les accédaient à leur indépendance», comme signalé dans le pays ont été préparées regroupant toutes les informations document. La comparabilité avec les inventaires quantitatives choisies pour chaque pays; précédents a été également limitée, comme l’ont souligné • puisque les informations fournies ne se limitaient pas aux les auteurs du rapport, Çles grandes différences pour réponses aux questionnaires, les notes préliminaires pour certains pays (entre les résultats des enquêtes de 1958 et chaque pays étaient renvoyées aux institutions forestières de 1963) résultaient plus d’une meilleure connaissance nationales pour qu’elles apportent leurs commentaires et des forêts ou de l’application plus stricte des définitions, suggèrent des rectifications. que de changement réel dans les ressources forestières». Bien que la FAO n’ait pas réuni les conclusions Les principaux paramètres évalués pendant l’Inventaire régionales en une synthèse mondiale, un inventaire mondial a forestier mondial de 1963 étaient la superficie forestière été réalisé en dehors de la FAO et publié dans World forest (totale, productive et protégée), le régime foncier, le statut de resources – review of the world’s forest resources in the early l’aménagement, la composition (conifères et feuillus), le 1970’s (Persson 1974). Enfin, une autre étude de la FAO, matériel sur pied et les prélèvements (FAO 1966). Estimation des forêts tropicales humides à l’échelle mondiale (Sommer 1976), a permis de réaliser une synthèse Principaux résultats (1963) des résultats sur la situation de toutes les forêts tropicales • Couvert forestier total (au niveau mondial): 3,8 milliards ombrophiles. d’hectares • Changement net de la forêt: non publié FRA 1980 FRA1980 a couvert 97 pour cent des terres émergées des pays Evaluations régionales des ressources en développement, soit 76 pays tropicaux: 36 en Afrique, forestières (années 70) 16 en Asie et 23 en Amérique latine et aux Caraïbes. Le Pendant les années 70, la FAO n’a pas entrepris d’inventaires programme FRA1980 s’est distingué par de nombreuses mondiaux. En revanche, une série d’évaluations régionales a caractéristiques. Son champ d’action était le plus important été réalisée avec l’idée que chaque inventaire serait plus jusqu’alors, et dans de nombreux cas, FRA1980 reste sans égal adapté sur le plan régional et plus spécifique. Dès la fin des par rapport à la présente évaluation. C’est aussi la première années 60, la FAO a envoyé des questionnaires à tous les pays évaluation à utiliser une définition technique de la forêt où des industrialisés. Les résultats ont été publiés en 1976 sous le paramètres mesurables étaient indiqués – notamment le seuil titre de Forest Resources of the European Region (FAO de 10 pour cent de couvert arboré, 7 m de hauteur minimale 1976b). Des questionnaires ont aussi été envoyés aux pays pour les arbres et 10 ha de superficie minimale pour définir Annexe 6. Evaluations mondiales précédentes 439

une forêt. Les évaluations précédentes utilisaient des Evaluation intermédiaire de 1988 définitions plus générales qui pouvaient être interprétées de Le rapport An interim report on the state of forest resources in manières très différentes par les divers pays. Cette définition the developing countries (FAO 1988) a apporté des homogène a fourni des paramètres permettant d’ajuster les informations sur 129 pays en développement (53 de plus que informations d’un pays à une norme commune. Un pour FRA1980) ainsi que sur les pays industrialisés. Le ajustement dans le temps a également était réalisé sur la base rapport donne des informations sur la situation des forêts en d’avis d’experts afin de projeter les informations aux années 1980 et sur leur changement entre 1981 et 1985. Les de référence communes: 1976, 1980, 1981 et 1985. définitions variaient entre les pays industrialisés et les pays en FRA1980 est basée dans une très large mesure sur la développement, notamment en ce qui concerne le seuil documentation existante provenant des différents pays pour minimal du couvert arboré pour définir les forêts, qui était de calculer des estimations du couvert forestier (situation et 20 pour cent pour les pays industrialisés et de 10 pour cent changement), des plantations et du volume de bois. Les pour les pays en développement. Les informations sur les informations extraites de multiples sources dans les différents pays industrialisés ont été collectées par la CEE-ONU/FAO pays ont été rassemblées et analysées. Des dialogues entamés à Genève, qui s’est basée sur le rapport The forest resources avec des experts nationaux et internationaux sur l’utilité et la of the ECE region (Europe, the USSR, North America) fiabilité de l’information ont permis de consolider les (CEE-ONU/FAO 1985). Les paramètres variaient aussi estimations nationales. Cette évaluation a noté que pour les deux groupes de pays, si bien qu’une synthèse l’information était abondante mais difficile à localiser et à mondiale des éléments de base était nécessaire pour obtenir synthétiser de façon cohérente pour un inventaire mondial un jeu uniforme de données mondiales. uniforme. Les éléments de la synthèse mondiale comprennent la Des descriptions détaillées, des textes explicatifs et des forêt, la forêt exploitable, la forêt inexploitable, les autres informations qualitatives ont complété les jeux de données terres boisées, la forêt feuillue et la forêt de conifères. statistiques. Au cours de FRA1980, la FAO a mené un travail important sur les inventaires forestiers dans les pays Principaux résultats tropicaux. Il existait en moyenne environ un projet pour • Superficie forestière totale (au niveau mondial) en 1980: chaque deux ou trois pays, et les experts de la FAO travaillant 3,6 milliards d’hectares. sur ces projets ont apporté de précieuses informations aux • Changement net de la forêt (pays tropicaux en résultats de l’évaluation de 1980. développement seulement) entre 1981 et 1985: Dans les grandes zones forestières où des informations 11,4 millions d’hectares par an. manquaient, l’évaluation s’est appuyée sur des interprétations • Changement net de la forêt (au niveau mondial): non visuelles d’images satellitaires (à une échelle de 1:1 000 000). publié. Cette procédure a été adoptée pour six pays d’Amérique latine, deux pays africains, deux pays asiatiques et des parties FRA 1990 de deux autres pays asiatiques. Les interprétations ont couvert FRA1990 (FAO 1995) a couvert l’ensemble des pays en de 70 à 99 pour cent environ de ces pays, utilisant 55 images développement et des pays industrialisés et s’est caractérisé satellites. par deux innovations: l’élaboration et l’utilisation d’un Les rapports finaux de FRA1980 comprennent trois «modèle de déforestation» informatisé qui a été appliqué aux volumes de résumés sur les pays (un pour chaque région des données des pays en développement pour projeter les pays en développement) (FAO 1981a, FAO 1981b, FAO statistiques de la superficie forestière à une année de référence 1981c), trois résumés régionaux et un rapport principal commune; et une étude indépendante par télédétection des condensé publié sous forme d’Etude FAO Forêts (FAO 1982). zones tropicales sur l’évolution des forêts, basée sur des Même si les résultats ne couvrent pas l’ensemble du monde, images satellitaires à haute résolution. cette évaluation a été utilisée en 1988 pour produire une FRA1990 a cherché à améliorer les estimations en évaluation mondiale intermédiaire. éliminant les biais engendrés par l’avis des experts dans les évaluations et en utilisant un modèle statistique pour prédire Principaux résultats la perte de couvert forestier (et par conséquent les taux de • Superficie forestière totale (pays tropicaux en déforestation). Le modèle s’est appuyé sur les changements développement seulement) en 1980: 2,1 milliards du couvert forestier calculés à partir des quelques d’hectares (forêts naturelles et plantations) évaluations multi-dates disponibles et comparables. Des • Changement net de la forêt (pays tropicaux en régressions des taux de déforestation par rapport à des développement seulement) entre 1981 et 1985: variables indépendantes ont été effectuées pour déterminer le 10,2 millions d’hectares par an taux de perte de forêt en fonction des variations de la densité • Changement net de la forêt (au niveau mondial): non de population dans des zones écologiques spécifiques. Les publié. taux de changement du couvert forestier ont été obtenus en 440 FRA 2000 - Rapport principal

appliquant le modèle à des statistiques de base disponibles Le résultat principal de l’étude par télédétection a été les pour les pays. matrices de changement qui illustraient et quantifiaient Les avantages de la méthode de 1990 résident dans l’évolution de la forêt et du paysage au cours du temps. Le l’homogénéité quasi totale obtenue en appliquant le modèle système de classification de la forêt et du couvert végétal de de façon uniforme à la plupart des pays en développement, l’étude par télédétection était étroitement lié aux classes et la possibilité de simplifier la production de statistiques en utilisées par FRApour l’établissement des rapports utilisant des procédures informatisées 60. Les inconvénients mondiaux par pays. de cette méthode étaient le nombre limité de variables Les différentes définitions des forêts pour les pays en utilisées dans l’algorithme ayant servi à évaluer la développement et les pays industrialisés ont de nouveau déforestation et le faible nombre d’observations utilisées limité l’utilité de la synthèse mondiale finale, de même que pour construire le modèle, ce qui a introduit une erreur l’absence d’informations sur les changements des forêts des aléatoire relativement importante (faible précision) dans les pays industrialisés. Seuls les changements de superficie de la estimations nationales. forêt associés à ceux des autres terres boisées ont été évalués. En raison des nombreuses incertitudes inhérentes à (La définition de la forêt fixait un seuil minimal de 20 pour l’analyse des données nationales existantes, FRA1990 a cent de couvert arboré pour les pays industrialisés et de 10 réalisé une étude par télédétection pour fournir un jeu de pour cent pour les pays en développement). statistiques sur les ressources forestières, de qualité L’évaluation a couvert les paramètres relatifs au volume, contrôlée, et pour compléter les inventaires basés sur les à la biomasse, à la récolte annuelle (au niveau tropical) et aux informations des pays. L’utilisation d’un échantillonnage plantations. De brefs résumés ont également été rédigés sur statistique, associée à une source uniforme de données la conservation, l’aménagement des forêts et la diversité (images satellitaires) et à des méthodes homogènes de biologique. Les résumés des pays qui occupaient une place collecte de données, fait de cette approche un outil prépondérante dans FRA1980 ont malheureusement été important pour obtenir des statistiques comparables avec les abandonnés. données des pays. L’étude reposait sur un échantillonnage statistique (10 Principaux résultats pour cent) des forêts tropicales du monde, constitué de 117 • Superficie forestière totale (au niveau mondial) en 1990: unités d’échantillonnage réparties dans l’ensemble des 3,4 milliards d’hectares zones tropicales, pour produire des estimations sur l’état et • Changement net de la forêt (pays tropicaux en l’évolution de la forêt tropicale au niveau régional, des développement) entre 1980 et 1990: -13,6 millions zones écologiques et de l’ensemble des tropiques (mais pas d’hectares par an au niveau national). Chaque unité d’échantillonnage • Changement net de la forêt (au niveau mondial) entre consistait en une série chronologique de deux images 1980 et 1990: -9,9 millions d’hectares par an (forêt et satellites Landsat qui ont fourni les données brutes pour la autres terres boisées cumulées). production de statistiques sur le changement de superficie des forêts et des autres terres boisées entre 1980 et 1990. Evaluation intermédiaire de 1995 La FAO a appliqué une interprétation visuelle L’évaluation intermédiaire réalisée en1995 a été publiée interdépendante des scènes satellitaires à une échelle de dans la Situation des forêts du monde 1997 (FAO 1997). Ce 1:250 000, réalisée par des spécialistes locaux, dans la rapport présente de nouvelles statistiques sur la situation et mesure du possible, ou par des spécialistes internationaux. les changements du couvert forestier pour tous les pays en Les interprétations des séries chronologiques d’images prenant en compte 1995 comme année de référence, et la étaient calées manuellement l’une sur l’autre. Des période 1991-1995, comme intervalle de changement. La informations de terrain ont été incorporées dans environ définition de la forêt varie entre les pays industrialisés et les 50 pour cent des interprétations. Dans certaines zones, des pays en développement; les seuils du couvert arboré été vérifications de terrain n’étaient pas nécessaires, en raison fixés à 20 pour cent pour les pays industrialisés et à 10 pour de l’homogénéité de grandes zones forestières. Ailleurs, cent pour ceux en développement. notamment lorsque la composition du paysage présentait de Les informations de base pour l’évaluation étaient fortes variations, des vérifications de terrain se sont avérées dérivées du jeu de données de FRA1990, avec seulement un particulièrement utiles. minimum de mise à jour et leur année de référence moyenne était seulement 1983. Bien que la FAO ait contacté tous les pays en développement et leur ait demandé leurs derniers 60 Deux modèles différents ont été utilisés – l’un pour les zones tropicales et inventaires, des informations actualisées n’ont été apportées l’autre pour les zones subtropicales. Parmi les autres différences entre les et utilisées que pour le Brésil, la Bolivie, le Cambodge, la pays figurent le manque de données de base dans certains pays, le manque d’une carte écologique uniforme et l’absence d’observations multi-dates Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mexique, la Papouasie- comparables. Nouvelle-Guinée, les Philippines et la Sierra Leone. Annexe 6. Evaluations mondiales précédentes 441

Le modèle de déforestation de FRA1990 a été utilisé FAO. 1981b. Los recursos forestales de la America tropical. pour ajuster les statistiques des pays en développement aux Rome. années de référence standard (1991 et 1995). Aucun FAO. 1981c. Forest resources of tropical Africa. Rome. ajustement aux années de référence établies n’a été effectué FAO. 1982. Les ressources forestières tropicales, par J.P. pour les statistiques des pays industrialisés. Les données des Lanly. Etude FAO Forêts N° 30. Rome. pays industrialisés et des pays en développement n’ont donc FAO. 1988. An interim report on the state of forest pas été harmonisées en termes de définitions ou d’année de resources in the developing countries. Rome. référence. FAO. 1995. Evaluation des ressources forestières mondiales 1990 – synthèse mondiale. Etude FAO Forêts Principaux résultats N° 124. Rome. • Superficie forestière totale (au niveau mondial) en 1995: FAO. 1997. Situation des forêts du monde 1997. Rome. 3,4 milliards d’hectares Lanly, J.P. 1983. Assessment of forest resources of the • Changement net de la forêt (pays tropicaux en tropics. Commonwealth Forestry Review, 44 (6): 287- développement seulement) entre 1990 et 1995: 318. 12,7 millions d’hectares par an Lanly, J.P. 1988. An interim report on the state of the forest • Changement net de la forêt (au niveau mondial): resources in the developing countries. FO: Misc/88/7. 11,3 millions d’hectares par an (total forêts) Rome, FAO. Persson, R. 1974. World forest resources – review of the BIBLIOGRAPHIE world’s forest resources in the early 1970’s. Department CEE-ONU/FAO. 1985. The forest resources of the ECE of Forest Survey, Reports and Dissertations N° 17. region (Europe, the USSR, North America). Genève. Stockholm, Royal College of Forestry. FAO. 1948. Forest resources of the world. Washington, DC. Persson, R. 1975. Forest resources of Africa – an approach FAO. 1951. Rapport de la Sixième session de la Conférence to international forest resource appraisals, Part I: de la FAO. Rome. Country appraisals. Department of Forest Survey, FAO. 1960. Inventaire forestier mondial 1958. Rome. Reports and Dissertations N° 18. Stockholm, Suède, FAO. 1966. Inventaire forestier mondial 1963. Rome. Royal College of Forestry. FAO. 1976a. Appraisal of the forest resources in the Latin Persson, R. 1977. Forest resources of Africa – an approach American Region. Document présenté à la douzième to international forest resource appraisals, Part II: session de la Commission des forêts pour l’Amérique Regional analyses. Department of Forest Survey, Reports latine, Havane, Cuba, février 1976. FO:LACF/76. and Dissertations N° 22. Stockholm, Suède, Royal FAO. 1976b. Forest resources in the European Region. Rome. College of Forestry. FAO. 1976c. Forest resources in the Asia and Far-East Sommer, A. 1976. Estimation des forêts tropicales humides Region. Rome. à l’échelle mondiale. Unasylva, 112-113: 5-27. FAO. 1981a. Tropical Forest Resources Assessment project Space, J. 1997. Strategic plan, Global Forest Resources (in the framework of GEMS) – Forest resources of tropical Assessment 2000. Rome, FAO (non publié). Asia. Rome. Index des noms géographiques 443

Index des noms géographiques

A Amérique tropicale...... 77 Amour...... 184, 187 Accra ...... 105 Amou-Daria (delta de)...... 161 Adelaïde ...... 248 Andamans...... 166 Afghanistan ...... 87, 148, 149, 151, 153, 154, 155, 156, 157 Andes ...... 267, 268, 269, 270, 271, 273, 279, 280 Afrique...... xxiii, 1, 3, 6, 9, 12, 19, 20, 25, 34, 35, 52, 54, 55, 56, Andes colombiennes ...... 270 58, 65, 66, 67, 75, 76, 77, 82, 84, 88, 101, 170, Andorre...... 199, 200 290, 291, 293, 296, 299, 300, 301, 305, 313, 330 Angara...... 185 Afrique australe...... 9, 66, 83, 84, 102, 104, Angola ...... 6, 67, 83, 104, 105, 131, 132, 133, 134 105, 106, 107, 131, 301 Antigua-et-Barbuda ...... 83, 237, 238 Afrique centrale ...... 9, 72, 83, 84, 102, 104, 115, 121 Antilles ...... 237, 238 Afrique de l’Est ...... 83, 84, 102, 104, 106, 127, 301 Antilles néerlandaises...... 237, 238 Afrique de l’Est insulaire ...... 83, 84 Apennins ...... 181 Afrique de l’Ouest ...... 65, 83, 84, 102, 104, 105, 106, 115 Apia...... 260 Afrique du Nord ...... 67, 83, 84, 102, 104, 106, 109 Appalaches...... 215, 216, 217 Afrique du Sud ...... 9, 32, 67, 83, 106, 131 Arabie saoudite ...... 83, 153, 154, 155, 156, 157 Aïn Draham ...... 109 Archipel indonèsien ...... 68, 144 Alaska...... 224, 225 Archipel japonaise ...... 176 Albanie...... 93, 199, 200, 201, 202, 203, 204 Archipel malais ...... 143 Algérie ...... 84, 106, 109, 110, 111, 112, 113 Archipel mélanésien ...... 245, 246 Allemagne ...... 41, 57, 59, 67, 68, 69, 93,182, 193, Archipel micronésien...... 245 194, 195, 196, 197 Archipel polynésien ...... 245 Alpes ...... 69, 182, 184, 194 Ardennes...... 195 Alpes australiennes...... 250 Argentine.....10, 70, 88, 89, 90, 268, 269, 270, 279, 280, 281, 282 Alpes dinariques...... 184 Arizona...... 218 Altaï...... 151, 160, 186, 187 Arménie...... 153, 154, 155, 156, 157 Alto Paraná...... 88 Aruba...... 237 Alto Uruguay...... 88 Asie ...... xxii, xxiv, 3, 6, 9, 18, 23, 25, 26, 33, Amapà ...... 267 34, 35, 36, 37, 52, 54, 55, 56, 58, 65, 66, 67, 72, Amazone...... 267, 268 75, 76, 82, 83, 85, 86, 87, 88, 94, 103, 141, 142, Amazonie...... 65, 70, 275 143, 144, 145, 148, 154, 160, 164, 165, 170, 177, Amazonie brésilienne...... 90 187, 205, 227, 245, 247, 291, 293, 296, 299, 300, Amérique...... 19, 52, 63, 65, 75, 170, 219, 260 301, 303, 313, 314, 315, 316, 330, 331, 359, 360 Amérique centrale...... xxii, 9, 18, 41, 54, 65, 69, 70,72, 83, Asie centrale...... 65, 67, 141, 142, 144, 175, 176, 177 88 , 91, 211, 212, 214, 219, 220, 223, Asie de l’Est ...... 141, 142, 144, 175, 176, 177 231, 232, 234, 237, 314, 359 Asie de l’Ouest ...... 141, 142, 144, 148, 153, 154, 156 Amérique du Nord ...... 52, 69, 73, 78, 83, 93, 161, 198, Asie du Sud ...... 9, 88, 141, 142, 144, 163, 164, 168 211, 212, 214, 216, 223, 224, 225, Asie du Sud-Est ...... 9, 35, 36, 65, 66, 67, 68, 141, 226, 227, 228, 237, 238, 313, 314 142, 143, 144, 169, 170 Amérique du Nord et centrale ...... 3, 19, 25, 55, 63, 69, 74, 75, Asie du Sud-Est insulaire ...... 67, 68 211, 212, 213, 214, 224, 232, 238, 315, 360 Asie-Pacifique (région)...... 36, 37 Amérique du Sud...... xxii, 3, 13, 19, 20, 23, 25, 37, 55, 56, Assam...... 166 63, 66, 70, 72, 75, 76, 88, 89, 90,103, Asturies ...... 182 237, 265, 266, 267, 268, 274, 279, 280, Atlas (montagnes de l’) ...... 106, 107 281, 282, 310, 313, 314, 331, 360, 361 Australie...... xx, 6, 11, 12, 53, 56, 65, 69, 83, 161, Amérique du Sud non tropicale .....90, 265, 266, 268, 279, 280 243, 244, 245, 246, 247, 248, 249, 250, Amérique du Sud tropicale...... 9, 74, 89, 265, 266, 268, 253, 254, 255, 256, 259, 262, 314 273, 274, 275, 276 Australie (montagnes du sud-est)...... 250 Amérique latine ...... 6, 9, 13, 35, 40, 41, 55, 56, 82, 239, 275, Autriche...... xxii, 69, 193, 194, 195, 196, 197, 289, 307 291, 293, 296, 299, 300, 301, 303, 330, 352 Azerbaïdjan ...... 153, 154, 155, 156, 157 444 FRA 2000 - Rapport principal

B Cachemire...... 149, 166 Caïmanes (îles) ...... 237, 238 Bahamas...... 83, 237, 238, 239 Californie...... 217, 218 Bahreïn...... 153, 154, 155, 156 Cambodge ...... 86, 144, 145, 169, 170, 171, 173 Baïkal ...... 187, 209 Cambridge ...... 311, 313 Bali...... 170 Cameroun...... 53, 58, 83, 84, 105, 106, 121, 122, 123, 124, 125 Balkans...... Canada ...... 53, 56, 57, 58, 59, 66, 67, 69, 74, 75, Balkans (péninsule des)...... 182, 183, 201 93, 94, 211, 214, 215, 217, 223, 224, Baltique ...... 68, 69 225, 226, 227, 228, 314, 359, 360, 361 Bangladesh ...... 18, 32, 33, 41, 42, 43, Cantabriques (monts)...... 181, 184 86, 144, 163, 164, 165, 167 Cap (région du) ...... 106, 107, 131 Barbade ...... 83, 237, 238, 239 Cap Comorin ...... 166 Bassin amazonien ...... 65, 75, 267, 268, 273, 274 Cabo de Bonne-Espérance...... 133 Bassin atlantique-indien ...... 131 Cabo Vert ...... 83, 137, 138 Bassin d’Agadir...... 106 Cantabrie ...... 182 Bassin guinéo-congolais...... 104 Caraïbes ...... 9, 55, 56, 66, 69, 72, 83, 92, 211, 214, 219, Bélarus ...... 69, 93,179, 180, 183, 184, 205, 206, 207, 208, 209 233, 237, 238, 239, 240, 269, 275, 281, 290, 314 Belgique...... 193, 195, 197 Carolines (îles) ...... 246 Belgique et Luxembourg...... 193, 194 Carpates...... 184 Belize...... 83, 91, 231, 232, 234, 239 Carpentarie (golfe de)...... 247 Belo Horizonte ...... 70 Cascades (chaîne des) ...... 215, 216, 218 Bengale...... 166 Cauca...... 269 Bengale (golfe du) ...... 145 Caucase...... 146, 183, 184 Bénin ...... 83, 115, 116, 118 Cercle polaire artcique ...... 184, 185, 205 Benin City ...... 83 Chaco...... 269, 270 Bermudes...... 237, 238 Chaîne côtiére...... 215, 216, 218, 250 Bhabar ...... 166 Chamba ...... 166 Bhoutan...... 86, 87, 163, 164, 165, 167 Changbaishan...... 150 Bishan ...... 150 Chao Phraya ...... 145 Blanche (mer)...... 185 Charkov...... 182 Bolivie...... 57, 59, 77, 88, 89, 90, 269, Chiapas...... 65 270, 273, 274, 275, 276, 280 Chico ...... 270, 271 Bonaire...... 237 Chihuahua (désert) ...... 231 Bornéo...... 143 Chili.....28, 70, 87, 88, 89, 90, 252, 270, 271, 279, 280, 281, 282 Bosnie-Herzégovine...... 199, 200, 201, 202 Chimanimani...... 131 Botswana ...... 83, 131, 132, 133, 134 Chine ...... xxii, 10, 26, 27, 35, 36, 37, 66, 67, 85, 86, 87, 88, Bouclier brésilien ...... 268 144, 145, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 160, Bouclier guyanais ...... 268, 270 175, 176, 177, 178, 209, 307, 311, 314, 358 Brahmaputra...... 143 Chypre...... 52, 68, 83, 153, 154, 155, 156, 157, 359, 360 Brésil...... xxii, 10, 20, 26, 27,28, 32, 35, 41, 57, 59, 63, Cisjordanie ...... 153, 154, 155, 157 65, 70, 71, 77, 88, 89, 90, 223, 267, 268, 269, Cobar Peneplain ...... 249 270, 273, 274, 275, 276, 277, 285, 294, 330 Colchis ...... 146 Brigalow Belt ...... 249 Colombie...... 41, 88, 89, 90, 267, 269, 273, 274, 275, 276 Brunéi...... 18 Colombie-Britannique...... 93, 224 Brunéi Darussalam ...... 169, 170, 171, 173 Columbia-Snake ...... 216 Bucarest...... 182 Comores...... 83, 137, 138 Bulgarie ...... 199, 200, 201, 202, 203 Congo...... 67, 83, 121, 122, 123, 124, 125 Burkina Faso...... 83, 84, 115, 116, 117, 118, 119 Congo (bassin du) ...... 103, 122, 124 Burundi...... 83, 121, 122, 123, 124, 125 Cook (îles)...... 259, 260, 262 Cordillère annamitique ...... 144, 145 C Corée (péninsule) ...... 146, 150, 176, 314 Corfou ...... 181 Cabinda ...... 105 Coromandel (côte de) ...... 145 Cabo Delgado...... 133 Corse ...... 181 Index des noms géographiques 445

Costa Rica ...... 32, 37, 41, 83, 91, 219, 220, Europe du Nord...... 179, 180, 183, 185, 186, 231, 232, 233, 234, 235, 294, 307 189, 190, 191, 192, 207 Côte d’Ivoire...... 83, 115, 116, 117, 118, 119 Europe du Sud...... 179, 180, 183, 199, 200, Crète...... 181 201, 202, 203, 204, 207 Crimée (montagnes de)...... 183 Europe du Sud-Est ...... 69, 184 Croatie ...... 68, 199, 200, 201, 202 Evenkija ...... 185 Cuba...... 83, 92, 237, 238, 239, 240 Everglades...... 219 Curaçao ...... 237 Extrême-Orient ...... 159,184, 186, 206, 207 Extrême-Orient russe ...... 66, 186, 209 D Ex-union soviétique...... 58 Eyre ...... 249 Dalmatie...... 181 Danemark ...... 68, 93, 182, 193, 194, 195, 196, 197, 289 F Dantzig...... 182 Danube ...... 184 Falkland (Malvinas, îles) ...... 279, 280 Darjeeling...... 166 Fédération de Russie...... xx, xxii, 11, 12, 19, 26, 27, 56, 58 Darling Riverine Plain...... 249 63, 66, 68, 73, 78, 79, 94, 159, 161, 179, 180, 184, Daxinganling...... 151 185, 186, 187, 191, 205, 206, 207, 208, 209, 210, 223 Deccan...... 145, 166 Fennoscandie...... 185 Desert d’Atacama ...... 270, 280 Fidji...... 33, 246, 259, 260, 261, 262, 263 Desna...... 184 Finlande...... 57, 59, 68, 93, 179, 184, 185, 189, Dja...... 124 190, 191, 285, 286, 287, 289, 290, 360 Djebel El Ghorra...... 109 Fleuve rouge ...... 144, 145 Djibouti...... 127, 128, 130 Floride ...... 225 Dominique...... 83, 237, 238, 239 Fouta Djalon...... 105 Drakensberg ...... 106 France...... 40, 43, 68, 74, 93, 182, 193, Dzanga-Ndoki (parc national) ...... 124 194, 195, 196, 197, 289, 294, 307

E G

Ecosse ...... 182, 184, 186, 187 Gabon ...... 75, 76, 83, 121, 122, 123, 124, 125 Egypte ...... 83, 84, 85, 109, 110, 111, 112, 127 Galice ...... 182 El Salvador...... 91, 219, 231, 232, 233, 234 Gambie...... 83, 115, 116, 117, 118 Elbe ...... 184 Gange (delta du) ...... 143 Emirats arabes unis...... 153, 154, 155, 156 Gange (plaines) ...... 166 Equateur ...... 89, 90, 267, 269, 273, 274, 275, 276 Gange (vallée du)...... 145 Erfurt ...... 182 Gansu ...... 151 Erythrée...... 83, 84, 85, 127, 128, 129, 130 Gaza (bande de)...... 153, 154, 155, 157 Espagne ...... 68, 91, 93, 181, 182, 199, 200, 201, 202, 203 Géorgie...... 153, 154, 155, 156, 157, 359, 360 Estonie...... 68, 69, 189, 190 Ghana ...... 53, 58, 83, 105, 115, 116, 117, 118, 361 Etats fédérés de Micronésie...... 260, 262, 264 Ghats ...... 166 Etads-Unis ...... xxii, 5, 10, 14, 26, 27, 32, 37, Gippsland ...... 250 53, 56, 57, 58, 59, 63, 65, 66, 67, 68, 69, Grand Bassin ...... 216 70, 71, 74, 75, 79, 87, 88, 93, 94, 211, 215, Grand plateau d’Afrique...... 104 219, 223, 224, 225, 226, 227, 228, 259, Grandes Antilles ...... 237 290, 307, 311, 313, 314, 338, 359, 360, 361 Grands Lacs ...... 69, 215 Ethiopie...... 35, 65, 67, 83, 84, 85, 105, 127, 128, 129, 130 Great Diving ...... 249 Europe...... 3, 5, 13, 19, 23, 25, 26, 28, 52, 53, 55, 56, Grèce...... 68, 181, 182, 199, 200, 201, 202 58, 63, 66, 68, 69, 75, 76, 78, 79, 83, 87, 92, Grenade ...... 83, 92, 237, 238, 239 94, 161, 179, 180, 181, 182,185, 186, 190, Guadeloupe...... 237, 238 191,194, 195,198, 200, 202, 203, 205, 206, 209, Guam...... 259, 260, 262, 264 224, 238, 286, 313, 314, 315, 316, 359, 360, 361 Guanacaste ...... 220 Europe centrale...... xxii, 179, 180, 182, 183, Guatemala ...... xxii, 41, 57, 59, 83, 91, 220, 231, 232, 233, 234 184, 193, 194,196, 227 Guayaquil (golfe de)...... 269 446 FRA 2000 - Rapport principal

Guinée...... 83, 115, 116 153, 154, 155, 156, 157 Guinée-Bissau...... 83, 115, 116 Iraq ...... 153,154,155, 156 Guinée équatoriale ...... 83, 121, 122, 123 Irian Jaya...... 245, 259 Guinée (golfe de) ...... 104, 138 Irlande ...... 193, 194, 195, 196, 197 Gujarat...... 166 Irtysh ...... 185 Gurue...... 131 Islande ...... 184, 186, 187, 189, 190 Guyana...... 53, 58, 83, 88, 92, 239, Israël...... 52, 68, 153, 154, 155, 157, 359, 360 273, 274, 275, 276, 361 Italie...... 56, 68, 93, 199, 200, 201, 202, 203, 289,360 Guyane française...... 273, 274, 275, 276 J H Jamahiriya arabe libyenne...... 109, 110, 111, 112 Hainan (île)...... 144, 145 Jamaïque ...... 83, 92, 219, 237, 238, 239, 240 Haïti ...... 41, 83, 237, 238, 239, 240 Japon...... xxii, 26, 27, 35, 83, 87, 88, 146, 147,150, 151, 161, Haryana (Etat de)...... 41 175, 176, 177, 178, 209, 262, 289, 290, 314, 359, 360 Haut Atlas...... 109 Java ...... 169, 170, 171 Haut Assam ...... 166 Jordanie...... 83, 153, 154, 155, 156, 157 Hauts plateaux éthiopiens...... 106 Jos (plateau de) ...... 105 Hawaii ...... 224, 225 Jura...... 184 Heilongjiang...... 152 Helsinki ...... 182, 198 K Hémisphère Sud ...... 32 Highveld (région du) ...... 106 Kalahari...... 105 Himachal Pradesh...... 149, 166 Kalahari (désert)...... 104, 105, 131, 132 Himalaya...... 143, 145, 146, 148, 149, 166 Kalahari-Highveld région phytogéographique ...... 134 Hispaniola ...... 237 Kalimantan ...... 68, 170 Hoggar ...... 105, 111 Kamchatka ...... 188 Hokkaido ...... 150, 151 Karakoum (désert)...... 160 Hokkaido (région de)...... 175 Karnataka ...... 166 Honduras ...... 41, 83, 91, 219, 220, 231, 232, 233, 234 Karoo-Namib région phytogéographique ...... 134 Hong-Kong ...... 87, 88, 358 Katowice ...... 68 Hongrie...... 193, 194, 195, 196, 197 Kazakhstan...... 159, 160, 161 Honshu...... 150, 151, 175 Kenya ...... 32, 41, 83, 85, 105, 127, 128, 129 Hudson (baie d’) ...... 213 Kerala...... 32, 41, 166 Hudson (plaine d’)...... 213 Khangaï ...... 151, 160 Khangaï (chaîne de) ...... 151 I Khasi ...... 166 Khentii...... 160 Ibérique (chaînei) ...... 181 Kimberly ...... 247 Idaho...... 69 Kimberley (plateau de) ...... 253 Iénisseï...... 185, 186 Kirghizistan...... 159, 160, 161 Iguaçu...... 267 Kiribati...... 259, 260, 262 Iles britanniques...... 182, 184 Kivu...... 105, 106 Iles du Sud-Ouest...... 175 Kola (péninsule de) ...... 185, 186 Inde ...... xxii, 10, 26, 27, 31, 32, 33, 35, 36, 37, Kolyma...... 186 41, 43, 52, 85, 86, 87, 88, 143, 144, 145, Korat (plateau de) ...... 145 163, 164, 165, 166, 167, 168, 290 Koweït...... 153, 154, 155, 156 Indiguirka...... 186 Kusnetsky Ala-Tau ...... 187 Indochine...... 145 Kwahu ...... 83 Indo-Malaisie ...... 245, 246, 259, 260 Kyzylkoum (désert de)...... 159, 161 Indonésie...... xxii, 10, 18, 26, 27, 32, 33, 35, 36, 37, 53, 58, 65, 67, 68, 85, 86, 87, 88, 143, L 146, 169, 170, 171, 172, 173, 245, 259, 261 Indus ...... 149, 166 La Pampa...... 70 Iran (République islamique d’) ...... xxii, 26, 27, 83, 148, Labrador...... 213 Index des noms géographiques 447

Ladakh...... 166 Mexique (golfe du) ...... 217, 219 Lahaul...... 166 Micronésie (états fédérés de) ...... 245, 259, 260, 262, 264 Länder ...... 196 Mirzachol ...... 161 Landes (les)...... 194, 312 Mississipi ...... 217 Lena...... 186 Moluques...... Lesotho...... 83, 131, 132, 133, 134 Mongolie...... 67, 150, 151, 159, 160, 161, 314 Lettonie ...... 68, 69, 189, 190 Mongolie Intérieure ...... 67, 150 L’ex-République yougoslave de Macédoine...... 199, 200, Montana...... 69 201, 202 Montserrat ...... 237, 238 Lezhou (péninsule de) ...... 144 Moyen Orient ...... 209 Liban...... 83, 84, 148, 153, 154, 156 Mozambique ...... 67, 83, 131, 132, 133, 134, 135 Libéria ...... 83, 115, 116, 119 Mulga Lands...... 249 Liechtenstein...... 193, 194, 197 Murray...... 249 Lituanie ...... 68, 69, 189, 190 Myanmar ...... 33, 53, 58, 78, 86, 143, 144, 145, Loess (plateau de)...... 151 146, 169, 170, 171, 172, 173 Lofty Block ...... 249 Mysore ...... 166 Luxembourg...... 193, 194, 195, 197 N M Namibie ...... 83, 131, 132, 133, 134 Madagascar ...... 10, 35, 83, 84, 87, 103, 104, Nanling (monts)...... 147 105, 106, 131, 132, 133, 134 Naracoorte...... 249 Madhya Pradesh ...... 166 Nauru...... 259, 260, 262 Madras...... 166 Népal...... 35, 86, 87, 145, 149, 163, 164, 165, 166, 167 Magellan (détroit de) ...... 279 Nicaragua ...... 83, 91, 219, 220, 231, 232, 233, 234 Mahableshwar ...... 166 Niger...... 83, 84, 85, 115, 116, 118, 119 Maharashtra...... 166 Nigéria...... 83, 85, 115, 116, 117, 118 Malaisie ...... 35, 36, 53, 58, 85, 86, 87, 88, 143, Nilgiri...... 166 146, 169, 170, 171, 172, 173, 174, 361 Nioué...... 259, 260, 262, 263 Malaisie péninsulaire...... 86, 145, 170, 172, 173 Nord (mer du)...... 69 Malawi...... 83, 131, 132, 133, 134 Norte Chico...... 270, 271 Maldives...... 163, 164, 165, 166, 167 Norvège ...... 57, 59, 68, 93, 182, 184, 186, 189, 190, 191 Mali ...... 83, 85, 115, 116, 117, 119 Nouvelle-Angleterre...... 250, 251 Malte...... 199, 200 Nouvelle-Bretagne ...... 263 Maluku ...... 170 Nouvelle-Calédonie...... 246, 259, 260, 261, 262, 263 Manche (la) ...... 69 Nouvelle-Ecosse...... 227 Mandalay...... 145 Nouvelle-Galles du Sud...... 247, 248, 249, 255 Mandara (plateau des) ...... 105 Nouvelle-Guinée...... 143, 144, 245, 259 Mariannes-du-Nord...... 259, 260, 262, 264 Nouvelle-Irlande ...... 263 Maroc ...... 41, 67, 83, 84, 85, 106, 109, 110, 111, 112, 113 Nouvelle-Zélande ...... 28, 32, 36, 56, 69, 83,161, 243, Marrakech (bassin de) ...... 106 244, 247, 248, 250, 251, 253, 254, 255, Marshall (îles) ...... 259, 260, 262 256, 257, 260, 262, 314, 359, 360, 361 Martinique ...... 237, 238, 239 Novgorod ...... 182 Massif Central ...... 184 Nusa Tenggara...... 170 Maurice ...... 83, 84, 137, 138, 139 Mauritanie...... 115, 116, 117, 119 O Mékong ...... 145 Mélanésie...... 245, 246, 259 Océan Atlántique...... 69, 106, 109, 131, 184, 193, Mer Baltique (sud) ...... 68, 69 199, 214, 215, 231, 237, 267 Mer Caspienne ...... 146, 149, 153, 154, 159, 160 Océan Indien ...... 105, 127, 131, 148 Mer Méditerranée ...... 109 Oceaníe...... 3, 5, 9, 19, 20, 25, 26, 28, 35, 55, 56, Mer Noire...... 146, 149, 199 58, 63, 65, 66, 69, 72, 75, 76, 243, 244, Mer Rouge ...... 109, 127, 155 245, 246, 256, 259,260, 315, 316, 364 Mexique ...... 9, 57, 59, 65, 69, 70, 71, 91, 219, 220, Oder...... 184 223, 226, 231, 232, 233, 234, 307, 314 Oïmiakon...... 188 448 FRA 2000 - Rapport principal

Okhotsk (mer de)...... 187 Polynésie...... 245, 259, 260 Old Crow (bassin)...... 215 Polynésie française...... 259, 260, 262, 263 Olympe...... 181 Pomeroon ...... 92 Oman...... 153, 154, 155, 156 Porto Rico...... 237, 238, 239, 240 Ontario...... 224, 227 Portugal ...... xxi, 68, 93, 182, 199, 200, 201, 202, 203 Oregon...... 69 Prairie Parkland ...... 218 Orénoque...... 273 Pripet ...... 184 Orissa ...... 166 Proche-Orient ...... 54, 55, 83, 146, 147, 148, 314 Oslo ...... 182 Punjab ...... 166 Oufa...... 182 Pyrénées ...... 181, 182, 184, 194 Ouganda ...... 83, 127, 128, 129, 130 Oural ...... 184, 185, 186 Q Oural (montagnes de l’) ...... 183, 186, 187, 206 Outeniekwaberge ...... 107 Qatar...... 153, 154, 155, 156 Ouzbékistan ...... 159, 160, 161 Qinling (monts)...... 147 Québec...... 224 P Queensland...... 245, 247, 248, 249, 255

Pacifique (côte)...... 186, 187, 216, 217, 219, R 220, 232, 234, 267, 269 Pacifique (îles)...... 88, 245, 247, 259, 260, 263, 310, 314 Radom ...... 68 Pacifique (ocèan)...... 231, 259, 270, 271 Rajasthan...... 166 Pakistan...... 33, 86, 87, 148, 149, 151, 163, 164, 165, 166, 167 Région andine ...... 70, 90, 274 Palaos...... 259, 260, 262 République arabe syrienne ...... 148, 153, 154, 155, 156, 307 Palembang...... 68 République centrafricaine ...... 67, 83, 121, 122, 123, 124 Panama ...... 83, 89, 90, 91, 220, 231, 232, 233 République de Corée ...... 86, 87, 146, 175, 176, 177, 178, 262 Papouasie-Nouvelle-Guinée ...... 56, 75, 86, 145, 146, 245, République de Moldova ...... 179, 180, 205, 206, 207, 208, 210 246, 259, 260, 261, 262, 263 République de Sakha...... 185, 186 Paraguay ...... 88, 89, 90, 268, 269, 273, 274, 275, 280 République démocratique du Congo...... 121, 122, 123, Paraná ...... 88, 273 124, 125, 132, 301 Paraná (fleuve) ...... 269 République démocratique populaire lao...... 86, 144, 145, Patagonie ...... 70, 271, 280 146, 169, 171, 172, 173 Patagonie (Andes) ...... 271 République dominicaine ...... 83, 92, 237, 238, 239, 240 Pays-Bas ...... 193, 194, 195, 196, 197, 361 République populaire démocratique de Corée ...... 175, 176, Pays basque ...... 182 177, 178 Pechora...... 186 République tchèque ...... 93, 193, 194, 195, 196 Péloponnèse ...... 181 République-Unie de Tanzanie...... 67, 83, 127, 128, 129 Penibética...... 181 Réunion ...... 137, 138 Péninsule Arabique...... 145, 146 Rhin...... 184 Péninsule ibérique ...... 181, 182, 201, 203 Rhodope ...... 184 Péninsule malaisienne...... 145, 172 Rhône (bassin du) ...... 181 Perm ...... 182 Rift vallée du Jordan-Arava...... 148 Pérou ...... 35, 41, 88, 89, 90, 91, 268, Rio Grande do Sul...... 270 269, 270, 273, 274, 275, 276 Riverina...... 249 Perth...... 248, 253 Rocheuses (montagnes) ...... 216, 218 Petén ...... 91 Roraima...... 70 Petites Antilles...... 237 Roumanie ...... 199, 200, 201, 202, 203 Philippines...... 34, 35, 36, 37, 85, 86, 143, 144, 145, Royaume-Uni ...... 43, 69, 93, 193, 194, 195, 146, 169, 170, 171, 172, 173, 262, 360 196, 197, 290, 307, 311, 338 Pinde ...... 181 Rwanda...... 83, 84, 121, 122, 123, 124, 125, 128 Plateau du Colorado...... 216, 218 Plateau tibétain ...... 151 S Pô (plaine du)...... 182 Podkamennaja Tunguska ...... 185 Sabah...... 170, 172, 173 Pologne ...... 57, 59,68, 69, 93, 184, 193, 194, 195, 196 Sahara ...... 105, 109, 111, 119, 127 Index des noms géographiques 449

Sahara nord-africain ...... 109 Suriname ...... 75, 83, 92, 273, 274, 275, 276 Sahara occidental ...... 109, 110, 112 Swaziland...... 32, 83, 131, 132, 133, 134 Sahel ...... 115, 119 Syrie ...... 83 Saïan...... 187 Sainte-Hélène...... 131, 132, 133 T Sainte-Lucie ...... 83, 92, 237, 238, 239 Saint-Kitts-et-Nevis...... 83, 237, 238 Table (montagne de la)...... 106 Saint-Marin ...... 199, 200, 202, 359 Tachkent...... 161 Saint-Vincent-et-les Grenadines...... 83, 237, 238, 239 Tadjikistan...... 159, 160, 161, 162 Sakhaline (île) ...... 188 Tahiti...... 263 Salaïr (chaîne de)...... 187 Taïmyr ...... 185 Salomon (îles) ...... 56, 259, 260, 261, 262, 263, 264 Taiwan ...... 88, 146, 147, 150, 261 Salt Lake City ...... 313 Talysh (montagnes de)...... 146 Salta...... 268 Tanzanie...... 84, 85, 127, 128, 129, 132 Samoa...... 246, 259, 260, 261, 262, 263, 264 Tasmanie ...... 250, 251, 253, 255 Samoa américaines ...... 259, 260, 262, 263, 264 Tasmanie (montagnes de) ...... 250 Sao Tomé-et-Principe...... 137, 138, 139 Tchad ...... 83, 85, 115, 116, 117, 118, 119 Sarawak ...... 170, 172, 173 Tchernobyl ...... 209 Sava’i ...... 262 Tcherski...... 187 Save...... 184 Tchoukotka...... 186 Scandinavie...... 182, 183, 186 Terre-Neuve ...... 214 Sénégal ...... 83, 85, 104, 115, 116, 107, 119 Thaïlande ...... xxii, 10, 26, 27, 33, 35, 36, 37,68, 86, 87, Seychelles...... 83, 87, 137, 138, 139 88, 145, 146, 169, 170, 172, 173, 174, 327 Shanxi ...... 151 Tibet ...... 145, 148, 149 Sibérie...... 63, 66, 146, 159, 184, 185, 186, 187, 206, 207 Timor oriental...... 169, 170, 173, 174 Sibérie (plateau de) ...... 185, 187 Togo ...... 83, 115, 116, 117, 118 Sichuan...... 151 Tonga...... 259, 260, 261, 262 Sichuan (bassin) ...... 147 Touva...... 187 Sierra Leone...... 83, 115, 116, 119 Trinité ...... 32, 239 Sierra Madre...... 219 Trinité-et-Tobago...... 83, 92, 237, 238, 239 Sierra Madre du Chiapas...... 219 Tropique du Cáncer ...... 127 Sierra Madre occidentale...... 218 Tropique du Capricornio...... 269, 279 Sierra Nevada ...... 216, 218 Tsaratanana...... 131 Sikhote-Aline ...... 187 Tunisie...... 83, 84, 85, 106, 109, 110, 111, 112, 113 Sikkim ...... 166 Turkménistan ...... 159, 160, 161 Sind ...... 166 Turquie ...... 68, 83, 148, 153, 154, 155, 156, 157 Singapour...... 87, 88, 169, 170, 172, 173 Sistema Central ...... 181 U Sistema Iberico...... 181 Siwalik ...... 166 Ukraine...... xxii, 26, 27, 179, 180, 183, Slovaquie...... 193, 194, 195, 196, 197 205, 206, 207, 208, 209, 210 Slovénie...... 199, 200, 201, 202, 204 Union européenne ...... 68, 88, 199 Sofia ...... 182 Upolu...... 262 Somalie ...... 83, 84, 105, 127, 128, 129, 130 URSS ...... 205, 314 Sonora (désert) ...... 231 Uruguay...... 35, 88, 89, 270, 279, 280, 281, 282 Soudan...... 6, 9, 35, 41, 83, 84, 85, 105, Utah...... 216 127, 128, 129, 130, 301, 302 Uttar Pradesh ...... 166 Sous ...... 106 Sri Lanka...... 33, 36, 86, 87, 144, 145, 163, 164, 165, 167, 168 V Sud (île du)...... 250, 251 Suède...... 57, 59, 68, 93, 179, 182, 184, Valparaiso...... 270 189, 190, 191, 192, 289, 290 Venezuela...... xxi, 88, 89, 90, 268, 269, 273, 274, 275, 276 Suisse ...... 69, 193, 194, 195, 197, 290 Victoria...... 248, 250, 251, 255 Sulawesi ...... 170 Vienne ...... 182 Sumatra ...... 68, 143, 146, 170 Vierges (îles)...... 237 450 FRA 2000 - Rapport principal

Vierges américaines (îles) ...... 237, 238 Yangtze...... 146 Vierges britanniques (îles) ...... 237, 238 Yémen ...... 153, 154, 155, 156, 157 Viet Nam...... 36, 77, 86, 87, 88, 143, 144, 145, York Block...... 249 146, 169, 170, 171, 173, 174 Yougoslavie ...... 68, 199, 200, 201, 203, 204, 359, 361 Volga ...... 184 Yucatan (péninsule du) ...... 219 Yungui (plateau) ...... 147 W Yushan (montagnes)...... 150

Wallace (la ligne) ...... 143, 144 Z Windhoek ...... 105 Wyoming ...... 216 Zagros...... 154 Zambie ...... 6, 9, 28, 67, 76, 83, 84, 131, Y 132, 133, 134, 135, 301, 302 Zimbabwe ...... 28, 83, 84, 131, 132, 133, 134 Yamoussoukro...... 116 Zululand ...... 32 Index des noms botaniques 451

Index des noms botaniques

A mangium...... 170 mearnsii ...... 31, 170 Abies melanoxylon...... 250, 251 alba...... 182,184 modesta ...... 148 amabilis ...... 216 nilotica...... 105, 128 balsamea ...... 213, 214, 215, 217 pendula...... 249 borisii-regis ...... 182, 184 senegal ...... 83, 84, 85, 128 cephalonica ...... 182 seyal...... 84, 85 chensiensis...... 147 shirleyi...... 247 cilicica ...... 148 tortilis ...... 84 concolor...... 218 Acacia spp...... 23, 32, 105, 112, 132, 133, 145 ernestii...... 147 Açaí...... 92 faberi ...... 149 Acajou ...... 33, 232 fargesii...... 147 Acer faxoniana...... 151 campestre...... 183 firma ...... 147 formosum...... 150 georgei...... 149 insigne ...... 149 holophylla...... 150 macrophyllum ...... 215, 216 kawakamii ...... 150 mono...... 150 lasiocarpa ...... 215, 216, 219 monspessulanum ...... 148 lasiocarpa var. arizonica ...... 219 negundo ...... 216 magnifica...... 218 oblongum...... 147 mariesii...... 151 pseudoplatanus...... 184 nephrolepis...... 150, 151, 187 rubrum...... 217 nordmanniana ...... 184 saccharum...... 214, 215 pinsapo ...... 182 tegmentosum...... 150 sachalinensis...... 151, 188 ukurunduense ...... 150 sibirica ...... 184, 185, 187 Acer spp...... 33, 147, 149, 151, 187, 217, 220, 224 spectabilis...... 149 Achras zapota...... 220 squamata ...... 149 Acmena smithii...... 248 veithii...... 151 Acrostichum aureum...... 104 webbiana ...... 149 Adansonia digitata...... 105, 133 Abies spp...... 146, 149, 184, 201, 206, 224, 231 Adansonia spp...... 105 Acacia Adina cordifolia...... 145 albida...... 105 Adina spp...... 145 aneura ...... 249 Aesculus spp...... 215 auriculiformis...... 31 Aetoxicon punctatum...... 271 caffra ...... 105 Afrormosia spp...... 34 cambagei ...... 249 Afzelia caven ...... 269, 270, 271 africana ...... 104 davyi ...... 105 quanzensis ...... 132 dudgeoni...... 105 xylocarpa...... 145 farnesiana...... 85 Agathis australis...... 248, 254 gourmaensis ...... 105 Ailanthus altissima...... 150 gummifera ...... 106 Albizia harpophylla...... 247, 249 amara ...... 145 karroo ...... 105 macrophylla...... 147 loderi ...... 249 Albizia spp...... 138 luederitzii...... 105 Alchornea bogotensis...... 270 macrostachya...... 105 Aleurites spp...... 87 452 FRA 2000 - Rapport principal

Alfa...... 110 Araucariacées ...... 246 Algarrobo ...... 269 Arbousier d'Amérique...... 215, 218 Alnus Arbutus barbata ...... 147 andrachne...... 148 glutinosa ...... 110, 184 menziesii...... 215, 216, 218 incana...... 213 unedo ...... 110 japonica...... 150 Ardisia granatensis...... 268 maximowiczii...... 151 Argania spinosa...... 85 rubra...... 216 Argania spp...... 106 subcordata...... 147 Arganier...... 85 Alnus spp...... 185, 224 Argyrodendron Alpine ash...... 251 actinophyllum...... 248 Altingia obovata...... 145 trifoliolatum...... 248 Amandier...... 41, 149 Argyrodendron spp...... 248 Amburana spp...... 269 Arundinaria alpina...... 106 Amesiodendron chinense...... 145 Aspidosperma Ampelocera hottlei ...... 219 peroba...... 268 Amygdalus polyneuron...... 269 arabica...... 148 Aspidosperma spp...... 269 cf. communis...... 149 Astrocaryum korshinskyi...... 148 maripa...... 92 kuramica...... 149 segregatum ...... 92 Amygdalus spp...... 149 Astrocaryum spp...... 91 Amyris balsamifera...... 92 Astronium Anacardiaceae ...... 104, 144 graveolens ...... 220 Anacardium urundeuva...... 269 excelsum...... 219, 220 Astronium spp...... 268 occidentale...... 105 Atalaya natalensis ...... 106 Anamirta cocculus...... 86 Ateleia guaraya ...... 269 Anastrabe integerrima...... 106 Atherosperma moschatum...... 250 Andira inermis...... 220 Athrotaxis selaginoides ...... 250 Aniba rosaeodora ...... 88, 92 Athyrium pycnocarpon...... 150 Aningeria Atriplex spp...... 112 adolfi-fredrici ...... 106 Attalea altissima...... 104 cohune...... 91 robusta...... 104 funifera ...... 90 Aningeria spp...... 34 Aucoumea klaineana ...... 34, 123 Annona spp...... 91 Aucuba japonica...... 147 Annonacées ...... 267 Aulne ...... 185, 187, 188, 206, 213, 224 Anodopetalum biglandulosum ...... 250 Aulne rouge ...... 216 Anogeissus leiocarpus...... 105 Austrobaileya spp...... 246 Anogeissus spp...... 105 Avicennia Anone ...... 91 africana ...... 104 Antidesma venosum...... 105 alba...... 144 Apodytes spp...... 107 marina ...... 105, 144, 145, 247 Aponogeton spp...... 84 nitida...... 104, 268 Apuleia leiocarpa ...... 269 officinalis ...... 144 Aquifoliacées...... 145 tomentosa...... 268 Aquilaria spp...... 85, 87 Avicennia spp...... 246 Araliacées...... 104 Awara...... 92 Araucaria angustifolia...... 31, 32, 88, 270 B araucana ...... 88, 90, 270, 271 cunninghamii...... 31 Backhousia spp...... 246 Araucaria spp...... 144, 146, 248, 270 Bactris gasipaes...... 88, 91 Index des noms botaniques 453

Bambou...... 24, 42, 81, 82, 85, 86, 88, 90, 91, 92, 95, 145 spiciformis ...... 105 Balanites aegyptiaca ...... 84 taxifolia...... 105 Balfourodendron riedlianum...... 269 utilis ...... 105 Bambusa vulgaris...... 92 wangermeeana ...... 105 Baobab...... 105 Brachystegia spp...... 105, 132 Bathiaea spp...... 105 Brigalow ...... 247, 249 Bauhinia spp...... 132 Brosimum alicastrum...... 91, 219 Befaria spp...... 270 Brosimum spp...... 220 Beilschmiedia natalensis...... 106 Bruguiera Beilschmiedia spp...... 248, 270 conjugata...... 145 Berlinia spp...... 104 cylindrica...... 144, 145 Bertholletia excelsa ...... 88 gymnorhiza ...... 247 Betula gymnorrhiza...... 105, 144 albo-sinensis ...... 147, 149, 151 Brunellia alleghaniensis...... 215, 217 comocladifolia...... 270 costata...... 150 occidentalis...... 270 davurica...... 150 Brunellia spp...... 270 ermanii...... 151, 188 Bubbia spp...... 246 papyrifera ...... 213, 214, 215 Buckinghamia spp...... 246 pendula ...... 184, 185 Bulnesia arborea ...... 269 platyphylla...... 150, 151, 152, 187 Burkea africana...... 132 pubescens...... 182 Burséracées...... 104 pubescens subsp. czerepanovii ...... 186, 187 Byrsonima utilis ...... 149, 151 coriacea ...... 92 Betula spp...... 149, 159, 185, 187, 189, 206, 224 crassifolia ...... 220 Bignoniacées ...... 267 C Bixa orellana ...... 90 Blackbox...... 249 Cabralea spp...... 269 Blackwood...... 251 Cactacées...... 269 Blepharocarya spp...... 246 Caesalpinia Bois d’aloès...... 85, 87 coriaria...... 269 Bois de copai-yé ...... 219 pulcherrima ...... 91 Bois de Panama...... 89, 90 spinosa ...... 89, 90 Bois de rose...... 88, 92 Caesalpinia spp...... 90, 269 Boldo ...... 89, 90 Caïmito ...... 91 Boldoa fragrans...... 90 Calamus manan...... 86 Bombacées ...... 271 Calamus spp...... 86 Bombacopsis quinata ...... 220 Calligonum comosum...... 112 Bombax Callitris aquaticum ...... 268 glauca ...... 247, 249 munguba ...... 268 intratroopica...... 247 Boswellia papyrifera ...... 84 Callitris spp...... 249, 255 Bouleau ...... 185, 187, 188, 189, 206, Calocèdre...... 218 215, 217, 224, 225 Calocedrus decurrens...... 218 Bouleau à papier...... 213, 214, 215 Calophyllum Bouleau jaune ...... 215, 217 brasiliense...... 219, 268 Bowdichia spp...... 268 inophyllum ...... 138, 166 Box ...... 251 Calophyllum spp...... 246 Brachychiton discolor ...... 248 Calycophyllum spruceanum...... 268 Brachylaena uniflora...... 106 Calycotome villosa ...... 110 Brachystegia Campnosperma spp...... 246 floribunda ...... 105 Canarium spp...... 104, 144 glaberrima...... 105 Cannelle...... 87 laurentii ...... 103 Caoba...... 219 longifolia ...... 105 Caobina...... 219 454 FRA 2000 - Rapport principal

Capparis fissilis ...... 268, 270 coccolobifolia...... 269 mexicana...... 222 zeylanica...... 145 odorata...... 91, 232, 268 Capparis spp...... 269 Cedrela spp...... 233, 269 Carapa...... 88 Cedrus Carapa guianensis...... 219, 268 atlantica ...... 107, 111 Carapa spp...... 88 deodara...... 149 Cardwellia sp...... 246 libani...... 148 Carex middemdorfii...... 188 Ceiba pentandra ...... 88, 268 Carludovica palmata ...... 89, 90, 91, 92 Celery top pine...... 250 Carnauba...... 89, 269 Celtis Carpinus laevigata ...... 217 betulus ...... 147, 149, 182, 183, 189 mildbraedii ...... 104 laxiflora ...... 176 sinensis ...... 147 orientalis...... 147 spinosa...... 269 Carya Ceratonia siliqua ...... 41, 110 cordiformis ...... 215 Ceratonia spp...... 148 illinoiensis ...... 217 Ceratopetalum...... 246 ovata ...... 215, 224 Ceratopetalum apetalum...... 248 Carya spp...... 217 Cercidium Caryer...... 215, 216, 217, 224 australe...... 89 Caryer cordiforme ...... 215 praecox ...... 269 Caryer ovale...... 215, 224 Cercis siliquastrum...... 148 Caryocar brasiliense...... 268 Ceriops Cassia spp...... 86 decandra...... 144 Castanea tagal ...... 105, 145, 247 mollissima...... 150 Cerisier ...... 33 sativa...... 147 Chamaecyparis Castanopsis formosensis...... 150 carlesii ...... 147 nootkatensis...... 216 chrysophylla ...... 218 obtusa ...... 177 cuspidata ...... 147 obtusa var. formosana...... 150 eyrei ...... 147 Charme...... 182, 183, 189, 206 fargesii...... 147 Chêne 33, 107, 146, 147, 148, 149, 150, 155, 182, hystrix ...... 147 183, 184, 189, 194, 195, 198, 200, 201, 206, kawakamii...... 147 215, 216, 217, 218, 219, 220, 224 kusanoi...... 147 Chêne à gros fruits ...... 216 lamontii...... 147 Chêne blanc ...... 215, 217 sclerophylla ...... 147 Chêne bleu ...... 218 uraiana ...... 147 Chêne de Garry ...... 215, 216 Castanopsis spp...... 146, 147 Chêne de Balkans ...... 183 Castanospermum spp...... 246 Chêne noir...... 215, 217 Castilla Chêne rouge...... 215, 217 elastica...... 219 Chêne sessile ...... 183 tunu...... 219 Chlorophora ulei ...... 268 excelsa ...... 104 Casuarina tinctoria ...... 220 equisetifolia ...... 31 Chlorophora spp...... 34 junghuhniana...... 31, 146 Chloroxylon swietenia...... 145 Casuarina spp...... 32, 138, 144, 153, 255 Chosenia arbutifolia...... 152, 186 Cat’s claw...... 89, 90 Chrysophyllum Catalpa bungei ...... 150 cainito...... 91 Cèdre ...... 91, 148, 149, 151, 159, 177, 185, 187, 224, 225 gorungo-sanum ...... 106 Cèdre d’Amérique ...... 232 perpulchrum ...... 104 Cedrela Chukrasia tabularis...... 145 Index des noms botaniques 455

Chusquea spp...... 90 Croton draconoides...... 89 Cinchona cuatrecasasii ...... 270 Cryptocarya chinensis...... 147 Cinchona spp...... 83, 84, 90 Cryptocarya spp...... 144, 270 Cinnamomum Cryptomeria japonica ...... 177 camphora...... 86, 147 Cryptomeria spp...... 137 chekiangense ...... 147 Cuajada...... 219 Cinnamomum spp...... 147 Cumaru ...... 88 Citronella spp...... 86 Cumbillo...... 219 Citronnelle...... 92 Cunninghamia lanceolata ...... 147, 149, 177 Cliffortia spp...... 106 Cunoniacées ...... 246 Clusia spp...... 92, 270 Cupressacées ...... 246, 248 Clusiacées...... 246, 267 Cupressus Coachwood...... 248 chengii ...... 151 Coccus lacca...... 88 funebris...... 149 Cocos lusitanica...... 31, 32 comosa...... 263, 269 macrocarpa ...... 218 nucifera ...... 24, 35, 37, 263 sempervirens...... 182 Cocothrinax barbadensis ...... 92 Cupressus spp...... 224 Cocotier...... 24, 35, 36, 37, 41, 138, 166, 263 Curatella americana...... 220, 268 Cohune...... 91 Cyathea spp...... 84 Cola Cybistax donnell-smithii...... 220 acuminata ...... 84 Cycas thouarsii...... 85 gigantea...... 104 Cyclobalanopsis greenwayi ...... 106 acuta ...... 147 natalensis...... 106 gilva ...... 147 Colophospermum mopane...... 105, 132 glauca ...... 147 Combrétacées ...... 144 myrsinaefolia...... 147 Combretum spp...... 105, 132 salicina ...... 147 Commiphora stenophylloides...... 150 harveyi ...... 106 Cyclobalanopsis spp...... 147 myrrha ...... 84 Cymbopogon citratus ...... 92 Commiphora spp...... 84, 105, 146 Cynometra alexandri...... 103 Congoo mallee...... 249 Cyprès ...... 177, 182, 217, 224 Conocarpus erectus...... 268 Cyprès de Lambert...... 218 Conostegia polyandra ...... 268 Copahu...... 89 D Copaifera spp...... 89 Copalme d’Amérique...... 215 Dacrycarpus spp...... 248 Copernicia Dacrydium cerifera ...... 269 cupressinum...... 250, 254 prunifera...... 89 Dacrydium spp...... 146, 248 Coprosma virescens...... 250 Daemonorops spp...... 86 Cordia Dalbergia alliodora...... 31, 217, 219, 262 hupeana ...... 147 bicolor...... 217, 219 sissoo...... 31, 33, 165 caffra...... 106 Dalbergia spp...... 33, 34, 105, 220 Cornus drummondii...... 217 Damnacanthus indicus...... 147 Cornus spp...... 220 Darlingia spp...... 246 Corylus avellana...... 182 Dendrocalamus spp...... 86 Corymbia maculata...... 248 Dendrocalamus strictus...... 145 Couepia Dendropanax arboreus...... 219 longipendula...... 88 Desmoncus sp...... 91 polyandra...... 91 Dialium guianense...... 219 Couma spp...... 89 Dicoryphe spp...... 106 Crataegus aronia...... 148 Didiéreacées ...... 105 456 FRA 2000 - Rapport principal

Dillenia cylindricum ...... 34, 123 pentagyna ...... 149 utile ...... 34 turbinata ...... 145 Entandrophragma spp...... 103 Dillenia spp...... 145, 246 Enterolobium cyclocarpum ...... 91, 220 Dilleniaceae...... 144 Ephedra spp...... 86 Dioscorea deltoidea...... 86 Epicéa...... 150, 151, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, Dioscorea spp...... 84 189, 194, 195, 201, 206, 217, 224, 225, 226 Diospyros Epicéa de Sibérie...... 185, 186 abyssinica ...... 105, 106 Epicéa de Sitka...... 195, 216 hainanensis...... 145 Epinette blanche...... 213, 214, 215, 217 inhacaensis ...... 106 Epinette d’Engelmann ...... 216, 217, 219 kaki...... 150 Epinette noire...... 213, 214, 215 lotus ...... 147 Epinette rouge ...... 215, 217, 227 Diospyros spp...... 104, 145 Erable...... 33, 93 Dipterocarpacées...... 143 Erable à grandes feuilles ...... 215, 216 Dipterocarpus Erable à sucre...... 215, 217 intricatus...... 145 Erable négundo...... 216 obtusifolius ...... 145 Erica spp...... 106 tuberculatus ...... 145 Ericacées...... 106, 220 Dipterocarpus spp...... 34, 144 Erythrina berteroana...... 91 Dipteronia sinensis...... 151 Eschweilera calyculata ...... 219 Dipteryx panamensis...... 219 Eschweilera spp...... 270 Discaria toumatou...... 250 Eucalyptus Dodonea viscosa...... 148 acmenioides...... 248 Doryphora sassafras ...... 248 alba...... 248 Doryphora spp...... 246 albens...... 249, 251 Douglas ...... 182, 194, 195, 215, 216, 217, 218, 219, 224 baxteri...... 249 Dracophyllum traversi ...... 251 blakelyi...... 249, 251 Drimys winteri ...... 270, 271 botryoides ...... 250 Dryobalanops spp...... 144 brevifolia...... 247 Dryopteris crassirhizoma...... 150 caliginosa ...... 251 Drypetes calophylla ...... 248 australasica ...... 248 camaldulensis ...... 31, 249 gerrardii...... 106 crebra...... 248, 249 Duschekia kamschatika...... 186 cypellocarpa...... 250 Dypterix odorata ...... 88 dalrympleana...... 251 Dysoxylum binectariferum ...... 145 deglupta ...... 31 delegatensis ...... 251 E dichromophloia ...... 247 diversicolor...... 248 Ébénacées ...... 104, 144 diversifolia...... 249 Elaeis guineensis...... 24, 35, 37, 84 dives...... 250 Elaeocarpacées ...... 104 drepanophylla...... 247 Elaeocarpus dumosa...... 249 holopetalus ...... 250 eremophila...... 249 japonica...... 147 fastigata ...... 250 Elaeocarpus spp...... 246 fibrosa ...... 248, 249 Empetrum sibiricum ...... 188 foecunda ...... 249 Endospermum spp...... 246 globulus...... 31, 88, 200 Engelhardtia gomphocephala ...... 248 roxburghiana ...... 145, 147 gracilis...... 249 Engelhardtia spp...... 146 grandifolia...... 247 Entandrophragma grandis ...... 31, 32 angolense...... 123 gummifera...... 250 Index des noms botaniques 457

incrassata ...... 249 precatoria ...... 88 intermedia...... 246, 248 Excoecaria agallocha...... 144 jacksonii...... 248 laevopinea ...... 251 F largiflorens ...... 249 leptophleba ...... 247 Fagacées ...... 145, 146 leucoxylon...... 249 Fagetea hyrcanica...... 149 maculata ...... 248 Fagus marginata...... 248, 250 americana...... 217 melanophloia ...... 247, 248 crenata ...... 150, 151 melliodora...... 249, 251 grandifolia...... 215 microcarpa ...... 249 orientalis...... 149 microcorys ...... 248 sylvatica ...... 182, 184, 189, 194 microneuro...... 247 sylvatica subsp. moesiaca...... 184 miniata...... 247 sylvatica subsp. orientalis...... 147, 184 nitida...... 250 sylvatica subsp. sylvatica...... 184 normantonensis ...... 247 Fagus spp...... 184, 202,224 nova-anglica...... 251 Faidherbia albida...... 84 obliqua...... 249, 250 Faurea saligna...... 105 odorata ...... 249 Faux-cyprès de Nootka...... 216 oleosa...... 249 Ficus microcarpa...... 147 pellita...... 246 Ficus spp...... 84, 246, 269 pilularis...... 248 Figuier...... 41, 160, 246 populnea ...... 249 Fitzroya cupressoides...... 271 pruinosa...... 247 Flindersia spp...... 246, 248 radiata ...... 250 Fougère arborée...... 84 regnans ...... 251 Fraxinus robusta...... 31 angustifolia...... 184 saligna...... 31, 248 chinensis ...... 151 salmonophloia ...... 250 excelsior ...... 182, 183, 184, 189 setosa ...... 247 latifolia ...... 215 sideroxylon ...... 249 mandshurica ...... 150, 187, 188 sieberi ...... 250 nigra ...... 214 socialis...... 249 oxycarpa ...... 149 tectifica ...... 247 pennsylvanica...... 217 tereticornis...... 246, 248 rhynchophylla...... 150 terminalis...... 247 xanthoxyloides...... 149 tessellaris...... 246, 248 Fraxinus spp...... 33, 224 tetrodonta ...... 247 Frêne ...... 33, 189, 224 urophylla...... 31 Frêne noire...... 214 viminalis...... 249, 250, 251 Frêne rougr ...... 217 wandoo ...... 250 Eucalyptus ...... 70, 87, 88, 89, 128, 145, 165, 173, G 201, 202, 203, 217, 224, 247, 248, 249, 250, 251, 253, 254, 255 Galbulimima spp...... 246 Eucalyptus spp...... xxii, 23, 25, 31, 32, 85, 88, 92, 153 Gallesia gorazema...... 268 156, 177, 224, 247, 254, 275, 280, 281 Garcinia spp...... 84 Eucryphia cordifolia...... 271 Garuga floribunda...... 145 Eugenia jambos ...... 92 Genévrier...... 148, 149, 165, 182, 216, 218 Euphorbiacées ...... 104, 144 Gevuina avellana...... 88, 89 Eupomatia spp...... 246 Gevuina spp...... 92 Eurya spp...... 150 Giant mallee...... 249 Euterpe Gidgee ...... 249 oleracea ...... 88, 92, 268 Gilbertiodendron dewevrei...... 103 458 FRA 2000 - Rapport principal

Ginkgo biloba ...... 150 paraguariensis...... 88, 270 Gironniera subaequalis...... 145 purpurea ...... 147 Gmelina arborea...... 31, 32 rotunda...... 147 Gmelina spp...... 246 Ilex spp...... 150 Gnetum africanum ...... 84, 85 Imperata cylindrica ...... 119 Gnetum spp...... 84 Inga...... 91 Greybox...... 249 Inga spp...... 91 Griselinia litoralis ...... 251 Intsia bijuga...... 145 Guadua angustifolia...... 90 Ironbark...... 247, 248, 249 Guararema ...... 268 Irvingia gabonensis ...... 84 Guarea Isoberlinia doka...... 105 cedrata...... 103 Isoberlinia spp...... 105, 132 thompsonii ...... 103 Guarea spp...... 219 J Guttifères...... 104 Gynoxys spp...... 270 Jacaranda spp...... 33 Jambosier...... 92 H Jarrah ...... 248, 250 Jatropha curcas ...... 137 Haloxylon ammodendron ...... 159 Jessenia bataua ...... 88 Harpagophytum Jippi jappa...... 92 procumbens...... 83 Jubaea chilensis...... 90, 270 zeyheri...... 83 Juglandacées...... 146 Harpagophytum spp...... 84 Juglans Heritiera parvifolia ...... 145 cinerea ...... 215 Heritiera spp...... 34 mandshurica ...... 150, 187 Heteropsis flexuosa...... 92 nigra ...... 215 Heteropsis spp...... 90 Juglans spp...... 33 Hêtre...... 147, 150, 151, 182, 184, 189, 194, 195, 200 Julbernardia seretii ...... 103 201, 206, 217, 224, 248, 250, 251, 254, 271 Julbernardia spp...... 105, 132 Hêtre à grandes feuilles...... 215 Juniperus Hévéa...... 3, 12, 24, 27, 35, 36, ashei...... 218 37, 169, 170, 349, 351 excelsa ...... 148, 182 Hevea brasiliensis ...... 24, 34, 35, 37, 88 foetidissima...... 182 Hevea spp...... xxii, 24, 27, 170 phoenicea...... 148 Hibiscus tiliaceus...... 166 polycarpos ...... 182 Hinoki...... 177 procera...... 146 Holoptelea grandis...... 104 seravschanica...... 149 Homalium hainanensis...... 145 thurifera...... 107, 182 Hopea hainanensis ...... 145 Juniperus spp...... 149, 216, 218 Hopea spp...... 144 Hule ...... 219 K Huon pine ...... 250 Hura crepitans...... 269 Kalopanax septemlobus ...... 150 Hydnocarpus hainanense...... 145 Karri...... 248 Hydrangea spp...... 150 Kauri...... 248 Hymenaea courbaril...... 89, 220 Khaya Hymenaea spp...... 268 grandifolia...... 104 Hymenolobium spp...... 268 senegalensis...... 84 Khaya spp...... 34 I Kielmeyera coriacea ...... 268 King Billy pine...... 250 Idiospermum spp...... 246 Knightia spp...... 248 Ilex Korthalsia spp...... 86 aquifolium...... 182 Kufa ...... 92 Index des noms botaniques 459

L Lumnitzera spp...... 246

Lagarostrobos franklinii...... 250 M Lagerstroemia spp...... 145 Laguncularia racemosa...... 104, 268 Machaerium spp...... 268 Larix Machilus thunbergii...... 147 cajanderi ...... 186, 187, 188 Macrolobium acaciaefolium ...... 268 gmelini ...... 152 Madhuca hainanensis...... 145 gmelinii ...... 186, 187 Magnolia...... 217 kurilensis ...... 188 Magnolia laricina...... 213, 214 grandiflora...... 217 principis-rupprechtii...... 150, 151 virginiana ...... 217 sibirica ...... 159, 184, 185, 186 Magnoliacées...... 146 Larix spp...... 177, 201, 206, 224 Mallee...... 249 Latanier...... 92 Malpighiacées ...... 104 Lauracées ...... 104, 145, 146, 220, 248 Mangifera indica ...... 105 Laurea spp...... 104 Manglietia hainanensis ...... 145 Laurelia serrata...... 270 Mangrove ...... 104, 105, 119, 133, 137, 138, 143, 144, 145, Laurelia spp...... 248 147, 155, 165, 166, 175, 219, 232, 237, 238, Laurier...... 147, 217, 219 239, 246, 247, 255, 260, 262, 268, 312, 352 Laurier de Californie...... 218 Manicaria saccifera...... 92, 268 Laurus nobilis ...... 83, 148 Manilkara Lecythis spp...... 219 bidentata ...... 88, 92 Légumineuses...... 103, 132, 144, 145, 220, 267, 268, 269 concolor...... 106 Leopoldina piassaba ...... 90 hexandra...... 145 Leptospermum ericoides ...... 250 huberi...... 89 Lerp mallee...... 249 zapota ...... 91 ...... 106 Manilkara spp...... 219 Leucaena leucocephala ...... 31, 137 Manna gum...... 251 Leucospermum spp...... 106 Mansonia altissima ...... 104 Libocedrus bidwillii...... 251 Mansonia spp...... 34 Libocedrus spp...... 146, 248 Manteco...... 219 Licania spp...... 270 Maprounea africana...... 105 Limba...... 123 Maranthes Liquidambar glabra ...... 103 formosana...... 145, 147 polyandra...... 105 styraciflua ...... 215, 217 Maranthes spp...... 246 Liriodendron tulipifera...... 215, 224 Maria ...... 219 Litchi chinensis...... 145 Maripa ...... 92 Lithocarpus Marquesia macroura...... 105 amygdalifolius ...... 147 Marquesia spp...... 104 brevicaudatus ...... 147 Marri...... 248 densiflorus ...... 218 Marronier...... 215 fenzelianus...... 145 Masaquila ...... 219 glabra ...... 147 Masica ...... 219 ternaticupula ...... 147 Mauria sessiliflora ...... 219 Lithocarpus spp...... 146, 147 Mauritia flexuosa...... 88 Lithraea caustica...... 270 Mauritiella pacifica...... 268 Litsea spp...... 248 Maximiliana Lodoicea maldivica ...... 138 caribea...... 92 Lophira lanceolata ...... 84, 105 maripa...... 92 Lophira spp...... 34 Melaleuca Lovoa spp...... 34 dealbata...... 247 Lovoa trichilioides...... 103 leucadendra...... 247 460 FRA 2000 - Rapport principal

minutifolia ...... 247 Nelia ...... 249 viridiflora...... 246, 247 Neolitsea sericea ...... 147 Melaleuca spp...... 247, 255 Nestegis spp...... 248 Mélèze ...... 151, 159, 185, 186, 187, 188, Nipa fruticans ...... 144 195, 201, 206, 224, 225 Noisetier ...... 92 Mélèze de Sibérie...... 185, 186 Noisette du Chili ...... 88, 89 Mélèze laricin...... 213, 214, 215 Noix-pain...... 219 Méliacées...... 123, 144 Nothofagus Melinis minutiflora...... 262 antarctica...... 271 Mesquite...... 218 betuloides...... 271 Messmate...... 250 cunninghamii ...... 250, 251 Metrosideros dombeyi...... 270, 271 collina...... 246 fusca...... 250 umbellata...... 251 menziesii ...... 250, 251 Metroxylon spp...... 85, 87 nitida...... 271 Michelia balansae ...... 145 obliqua...... 270, 271 Michelsonia microphylla...... 103 procera...... 270, 271 Micocoulier du Mississipi ...... 217 pumilio...... 271 Miconia calvescens...... 263 solandri...... 250 Miconia spp...... 270 solandri var. cliffortiodes...... 251, 254 Millettia thonningii...... 105 truncata ...... 250 Mimosa spp...... 269 Nothofagus spp...... 146, 246, 248, 250, 254, 270, 271 Mimosacées...... 145 Noyer...... 33, 41, 160, 215 Miombo...... 83, 104, 105, 132, 134 Nypa fruticans ...... 85 Monotes kerstingii ...... 105 Nyssa Montrouziera spp...... 246 aquatica...... 217 Mopane ...... 105, 132, 134 sylvatica...... 217 Moracées ...... 267 Nyssa sylvestre ...... 217 Morchella spp...... 87 Muraltia spp...... 106 O Mountain ash ...... 251 Mountain quandong...... 250 Ochna Mountain white gum...... 251 afzelii ...... 105 Mulga...... 249 schweinfurthiana...... 105 Muraltia spp...... 106 Ochroma lagopus ...... 219 Muscadier...... 92 Ocotea Musgravea spp...... 246 architectorum ...... 270 Myall ...... 249 pretiosa...... 88, 90, 92 Myrciaria dubia...... 88 rodiaei...... 34 Myrica Ocotea spp...... 107, 220 californica ...... 218 Ojushte...... 91 tomentosa...... 188 Okoumé ...... 123 Myristica fragrans...... 92 Olea Myroxylon balsamum ...... 89, 91 africana ...... 146 Myrtacées...... 104, 145, 246, 248, 268 capensis ...... 106, 107 Myrtle ...... 250, 251 chrysophylla ...... 146 Myrtoidées...... 246 cuspidata ...... 148 Myrtus communis...... 110, 148 europaea...... 110, 148, 181 Olearia N ilicifolia...... 251 lineata...... 250 Nardostachys jatamansi ...... 86 Oncosperma spp...... 85 Narrow-leaved red mallee ...... 249 Opuntia ficus-indica ...... 112 Nectandra spp...... 220 Orbignya phalerata ...... 88, 89 Index des noms botaniques 461

Orchidée...... 82, 84, 85 heteroclada...... 147 Orme...... 159, 198, 217, 224, 227 mannii...... 147 Orme d’Amérique...... 215, 217 nidularia ...... 147 Ormosia balansae ...... 145 nigra var. henonis ...... 147 Ostrearia spp...... 246 propinqua ...... 150 Ostrya spp...... 220 vivax...... 150 Phyllostachys spp...... 86, 147 P Phytelephas seemannii ...... 91 Phytelephas spp...... 89, 90 Padus Picea asiatica ...... 187 abies...... 182, 183, 184, 185, 189, 206 maackii ...... 187 ajanensis ...... 187, 188 Paleto...... 219 asperata...... 151 Palmier...... 35, 41, 42, 45, 47, 85, 88, 89, 90, 91, 92, 137 balfouriana ...... 149 138, 219, 246, 268, 269, 270, 331, 352, 355, 362 brachytyla...... 151 Palmier à huile ...... 3, 24, 35, 36, 37, 274 complanata ...... 147, 149, 151 Palmier à ivoire ...... 89, 90 engelmannii ...... 216, 219 Palmier coco-de-mer ...... 138 glauca...... 213, 214, 215, 217 Palmier sagoutier...... 87 glehnii...... 151 Panicum maximum ...... 119 jezoensis...... 151 Paque ...... 219 jezoensis var. microsperma...... 150 Parapiptadenia spp...... 270 koraiensis...... 150 Parinari spp...... 246 likiangensis...... 149 Parkia bicolor...... 103 linzhiensis ...... 149 Parkia spp...... 267 mariana...... 213, 214, 215 Parkinsonia aculeata...... 112 meyeri ...... 150, 151 Paulownia fortunei...... 150 morinda ...... 149 Paulownia spp...... 150, 177 neoveitchii ...... 147 Pemphis acidula ...... 138, 166 obovata...... 184, 185, 186, 187 Pentacme siamensis...... 145 omorika...... 184 Peppermint...... 249, 250, 251 orientalis...... 184 Pericopsis rubens ...... 215, 217 angolensis...... 132 sitchensis ...... 216 elata ...... 103 smithiana ...... 149 Persea lingue...... 271 wilsonii...... 150, 151 Persea spp...... 220 Picea spp...... 149, 182, 184, 201, 206, 224 Petersianthus macrocarpus...... 103 Pilgerodendron uvifera ...... 271 Peumus boldus...... 90, 270 Piment de Jamaïque...... 219 Peuplier...... 153, 159, 184, 187, 188, 194, Pimenta dioica...... 219 195, 201, 202, 213, 217, 218 Pin ...... 23, 32, 69, 70, 87, 110, 145, 146, 147, 148, 149, 151 Peuplier baumier ...... 213, 214, 215, 216 155, 156, 166, 171, 177, 182, 183, 184, 185, 187, 194, 195, Peuplier deltoïde...... 217 201, 202, 203, 217, 218, 219, 220, 224, 231, 232, 233, 280 Peuplier occidental ...... 215, 216 Pin à encens ...... 217 Phillyrea spp...... 148 Pin albicaule...... 217, 218 Phoebe Pin argenté ...... 216, 218 porosa ...... 270 Pin blanc...... 214, 215, 217, 224, 226 sheareri...... 147 Pin bleu ...... 149, 165, 166 Phoebe spp...... 147,220 Pin cembro de Sibérie ...... 185 Phyllocladus aspleniifolius ...... 250 Pin chir ...... 149, 165, 166 Phyllocladus spp...... 146, 248 Pin d’Alep...... 148, 201 Phyllostachys Pin d’Elliott...... 217, 224 bambusoides ...... 147, 150 Pin de Jeffrey ...... 218 edulis...... 147 Pin de Lambert...... 218 glauca ...... 150 Pin de Monterey...... 200, 201, 218 462 FRA 2000 - Rapport principal

Pin de Murray ...... 213, 214, 215, 216, 217, 218 sabiniana ...... 218 Pin de Sibérie...... 206 sibirica...... 151, 152, 185, 187, 206 Pin gris...... 213, 214, 215, 226 strobus...... 214, 215, 224 Pin maritime...... 194, 201, 206 sylvestris...... 159, 184, 185, 187, 189, 194, 201, 206 Pin ponderosa...... 216, 218 sylvestris var. mongolica...... 152 Pin rouge...... 214, 215 sylvetris var. sylvestriformis...... 150 Pin souple ...... 219 tabulaeformis ...... 147, 149, 150, 151 Pin sylvestre ...... 189, 194, 195, 200, 201 taeda ...... 217 Pinus taiwanensis ...... 147 albicaulis ...... 217, 218 torreyana ...... 218 armandii...... 147, 151 wallichiana ...... 149, 165 ayacahuite ...... 232 yunnanensis ...... 147, 149 banksiana...... 213, 214, 215 Pinus spp...... xxii, 23, 25, 31, 32, 87, 89, 111, brutia ...... 148 146, 177, 224, 231, 275 bungeana...... 147, 150, 151 Piper guineense ...... 84 caribaea...... 89, 232 Piptadenia caribaea var. caribaea...... 31 flava ...... 269 caribaea var. hondurensis...... 31, 32 inaequalis ...... 268 cembra ...... 87 Pistachiers...... 149 cembra var. sibirica ...... 159 Pistacia contorta ...... 190, 213, 214, 215, 216, 218 atlantica ...... 106, 148, 149 densiflora ...... 147, 149, 150 chinensis ...... 147 echinata ...... 217 lentiscus ...... 110, 148 edulis...... 216, 218 palaestina ...... 148 elliottii ...... 32, 89, 217, 224 Pithecellobium engelmannii ...... 219 saman...... 220, 269 excelsa ...... 149 unguis-cati...... 269 flexilis...... 219 Pito...... 91 gerardiana ...... 87, 149 Placospermum sp...... 246 griffithii...... 149 Platane d’occident ...... 217 halepensis...... 84, 106, 107, 110, 111, 148, 201 Platanus henryi...... 147 occidentalis...... 217 jeffreyi...... 218 orientalis...... 149 koraiensis...... 87, 150, 187 Platonia insignis...... 88 lambertiana ...... 218 Platycladus orientalis ...... 147, 150, 151 latteri ...... 145 Platymiscium spp...... 220 leiophylla var. chihuahuana ...... 218 Plectocomia spp...... 86 longaeva ...... 219 Podocarpacées...... 246 massoniana...... 147, 149 Podocarpus merkusii ...... 145 ferruginea ...... 250 montezumae...... 232 halii...... 251 monticola ...... 216, 218 imbricata ...... 145 mugo ...... 184 latifolius...... 106 muricata...... 218 macrophyllus ...... 147 nigra...... 148, 182 nagi...... 147 oocarpa ...... 31, 91, 232 nubigena ...... 271 patula ...... 31, 32 oleifolius ...... 270 pinaster...... 106, 107, 111, 194, 200 totara ...... 254 pinea ...... 87, 148 Podocarpus spp...... 85, 107, 146, 248, 270 ponderosa ...... 216, 218 Pogostomon cablin...... 86 pseudostrobus...... 220 Polypodium aureum ...... 91 pumila...... 152, 185, 186, 187, 188, 206 Polypodium spp...... 91 radiata...... 31, 32, 88, 202, 218, 254, 280, 281 Pometia spp...... 144 resinosa...... 214, 215 Populus roxburghii...... 146, 149, 165 alba...... 184 Index des noms botaniques 463

balsamifera ...... 213, 214, 215 Quercus cathayana ...... 150, 151 acutissima ...... 147, 150 davidiana ...... 150, 151, 152 afares...... 111 deltoides...... 217 agrifolia ...... 218 maximoviczii...... 187 alba...... 215 nigra ...... 184 aliena ...... 150 purdomii ...... 151 aliena var. acuteserrata ...... 147 suaveolens...... 151, 186 baloot...... 149 tremula ...... 184, 185, 208 baronii ...... 151 tremuloides ...... 189, 213, 215, 216, 217, 219 boissieri ...... 148 trichocarpa ...... 215, 216 calliprinos...... 148 Populus spp...... 149, 150, 159, 177, 194, 216, 281 castaneifolia ...... 147, 149 Potentilla fruticosa...... 151 cerris ...... 148, 182, 183 Pouteria chrysolepis...... 218 izabalensis ...... 219 coccifera ...... 110, 148 sapota ...... 91 copeyensis...... 220 Prioria copaifera...... 219 costaricensis ...... 220 Prosopis crispula...... 151 alba...... 269 dentata ...... 147, 150 chilensis ...... 90, 269 dilatata...... 149 juliflora...... 112,137 douglasii ...... 218 nigra ...... 269 fabrei...... 147 pallida...... 89, 90 faginea...... 106, 111, 182 tamarugo ...... 90 frainetto ...... 183 Prosopis spp...... 218, 269, 271 garryana ...... 215, 216 ...... 105 glandulifera ...... 147 Protea spp...... 106 hartwissiana ...... 147 Protéacées...... 145, 246 iberica...... 147 Protium macgregorii ...... 145 ilex...... 106, 107, 110, 111, 181 Pruche ...... 225, 226 imeretina...... 147 Pruche du Canada ...... 215, 217 infectoria ...... 148 Pruche occidentale ...... 215, 216, 217, 224 ithaburensis ...... 148 Pruche subalpine...... 216, 217, 218 laurifolia...... 217 Prunus liaotungensis...... 147, 150, 151 africana ...... 83, 84, 85, 106 libani...... 148 avium ...... 110 lobata...... 218 Prunus spp...... 33, 220 macrocarpa ...... 216 Pseudolmedia cf. spurea...... 219 marilandica ...... 218 Pseudotsuga menziesii ...... 215, 216, 217, 218, 254 mongolica ...... 150, 152, 188 Pseudotsuga spp...... 182, 194, 224 mongolica var. grosseserrata...... 150 Pterocarpus offfcinalis ...... 219 myrtifolia ...... 217 Pterocarpus spp...... 105, 269 oleoides...... 220 Pterocarya persica ...... 149 pterocarpa ...... 147 petraea...... 182, 183 rhoifolia ...... 150 pubescens...... 182 Pterospermum heterophyllum ...... 145 pyrenaica ...... 182 Pterospermum spp...... 145 robur...... 182, 183, 184 Pupunha...... 91 rubra ...... 215, 217 Puya spp...... 271 seemanni...... 220 Pyrus bovei ...... 148 semecarpifolia ...... 149 serrata...... 147, 150 Q stellata ...... 218 suber...... 84, 106, 110, 111, 112 Qualea spp...... 268 variabilis...... 147, 150 Quebracho...... 89, 90, 269 velutina ...... 215 464 FRA 2000 - Rapport principal

virginiana...... 217, 218 Salix spp...... 149, 150, 151, 152, 185, 216, 220, 224, 281 wislizeni ...... 218 Salmon gum...... 250 Quercus spp...... 33, 183, 189, 194, 200, Salsepareille ...... 91 217, 218, 220, 224, 231 Sambucus spp...... 220 Quillaja saponaria...... 89, 90, 270 Sang-dragon ...... 89 Quintinia acutifolia ...... 250 San Juan...... 219 Sangre de pozo...... 219 R Sangre real ...... 219 Santal...... 85, 86, 87, 92, 262 Raphia taedigera ...... 268 Santalum spp...... 85, 87 Ravenala madagascariensis...... 104 Sapelli...... 123 Red tingle...... 248 Sapin ...... 148, 149, 151, 165, 182, 184, 185, 187, 188 Restio spp...... 106 194, 201, 206, 217, 224, 225, 226, 231 Rhamnacées...... 271 Sapin baumier ...... 213, 214, 215, 217 Rhamnus palaestina ...... 148 Sapin blanc ...... 195 Rhamnus spp...... 270 Sapin du Colorado ...... 218 Rhizophora Sapin gracieux ...... 216 apiculata ...... 144, 145 Sapin rouge de Californie ...... 218 brevistyla ...... 268 Sapin subalpin...... 215, 216, 217 harrisonii...... 104 Sapindacées ...... 104, 144 mangle ...... 104, 268 Sapotacées ...... 246 mucronata ...... 105, 144, 145 Sapotier...... 91 racemosa ...... 104 Sapotillier ...... 91 stylosa...... 247 Sasa kurilensis...... 188 Rhizophora spp...... 247 Sassafras ...... 88, 92 Rhizophoracées ...... 246 Sassafras randaiense...... 150 Rhododendron campanulatum ...... 149 Saule ...... 184, 185, 186, 187, 215, 216, 224 Rhododendron spp...... 184 Schefflera octophylla...... 145 River redgum...... 249 Schima spp...... 146 Robinia pseudoacacia ...... 150 Schinopsis spp...... 90, 269 Robinier...... 195 Schizomeria ovata ...... 248 Rocou...... 89, 90 Schizomeria spp...... 246 Rosa moschata...... 88 Sclerocarya birrea...... 133 Rose musquée...... 88 Seliyon...... 219 Rosmarinus officinalis ...... 83, 85, 110 Séquoia ...... 217 Rotin...... 81, 82, 83, 84, 85, 86, 91 Séquoia géant...... 218 Rubiacées ...... 104 Sequoia sempervirens...... 217 Rustia occidentalis ...... 268 Sequoiadendron giganteum...... 218 Rutacées ...... 145 Serruria spp...... 106 Shorea S obtusa ...... 145 robusta...... 143, 145, 149, 165 Sabal talura ...... 145 mauritiiformis...... 92 Shorea spp...... 34, 88, 144 umbraculifera...... 92 Silverleaf ironbark ...... 247 Sabal spp...... 91 Simaroubacées...... 248 Sabina chinensis...... 150 Sindora Sagou ...... 85, 87 cochinchinensis ...... 145 Salix glabra ...... 145 alba...... 184 Smilax spp...... 91 fragilis...... 184 Sombrerete ...... 219 schwerin...... 186 Sonneratia udensis ...... 186 acida ...... 145 viminalis...... 89, 90 alba ...... 105, 144 Index des noms botaniques 465

caseolaris...... 144, 247 chiriquensis ...... 219 Sonneratia spp...... 246 glaucescens...... 105 Sophora ivorensis...... 31 japonica...... 150 superba ...... 31, 123 microphylla...... 250 Terminalia spp...... 34, 144,145, 246 Sorbus aucuparia ...... 184 Tetraclinis articulata ...... 106 Southern sassafras ...... 250 Tetrameles nudiflora...... 145, 149 Southern yellow pine...... 217 Théacées...... 145 Sphaigne...... 188 Theobroma grandiflorum ...... 88 Sphenostemon spp...... 246 Thuja Spondias mombin ...... 92 koraiensis...... 150 Sterculia spp...... 88, 104 occidentalis...... 214, 215 Sterculiacées...... 267 plicata ...... 215, 216, 217 Stipa tenacissima ...... 110 standishii ...... 151 Stringybark...... 251 Thuya du Canada ...... 214, 215 Styrax spp...... 86 Thuya géant...... 216, 217, 224 Sugi...... 177 Thuya spp...... 224 Suriana maritima...... 166 Thymus spp...... 83, 85 Swartzia spp...... 268 Tiama...... 123 Sweetia panamensis...... 220 Tieghemella spp...... 34 Swertia chirayta...... 86 Tilia Swietenia americana...... 215, 217 humilis ...... 222, 232 amurensis...... 150, 187 macrophylla...... 31, 33, 219, 232, 262 chinensis ...... 151 mahagoni...... 232 cordata...... 183, 184 Swietenia spp...... 33, 34, 232, 233 japonica...... 150 Symphonia globulifera ...... 219 miqueliana...... 147 Symplocos pichindensis...... 270 Tilia spp...... 149, 151 Symplocos spp...... 150 Tilleul d’Amérique ...... 215, 217 Syzigium guineense subsp. afromontanum...... 106 Tina spp...... 106 Syzygium spp...... 144, 248 Toona sinensis...... 150 Torreya nucifera ...... 147 T Toxicodendron vernicifluum...... 147, 151 Tremble ...... 185, 187, 189, 206, 213, 214, Tabebuia 215, 216, 217, 219, 225 chrysantha ...... 220 Tremella fuciformis...... 87 pentaphylla ...... 219 Tridax procumbens ...... 91 Tabebuia spp...... 270 Trilepisium madagascariense ...... 104 Tachiglia spp...... 268 Triplaris surinamensis...... 268 Tall sand mallee ...... 249 Triplochiton scleroxylon...... 104 Tamarindus indica...... 105 Tristania laurina...... 248 Tamarix spp...... 149 Trochetia boutoniana...... 84 Tambourissa spp...... 106 Trochodendron aralioides ...... 150 Tapia ...... 106 Tsuga Tarchonanthus camphoratus...... 146 canadensis ...... 215, 217 Taxacées ...... 246 chinensis ...... 149, 151 Taxodium distichum...... 217 diversifolia...... 151 Taxus cuspidata ...... 150 dumosa...... 151 Teck ...... 31, 32, 33, 145, 165, 169, 170, 171, 172, 173 heterophylla ...... 215, 216, 217, 224 Tectona grandis ...... 31, 32, 33, 145, 165, 170 mertensiana...... 216, 217, 218 Terminalia sieboldii ...... 147 amazonia ...... 219 Tsuga spp...... 146 calamansanai ...... 246 Tuart...... 248 catappa ...... 149 Tulipier ...... 33 466 FRA 2000 - Rapport principal

Tulipier d’Amérique...... 215, 224 W

U Wandoo...... 250 Warburgia salutaris ...... 83, 85 Uapaca Weinmannia bojeri...... 106 balbisiana ...... 270 kirkiana...... 132 racemosa...... 250, 251 togoensis...... 105 Weinmannia spp...... 106, 270 Ulmus White mallee...... 249 alata...... 217 americana...... 215, 217 X campestris...... 149 davidiana var. japonica...... 150, 152 Xylia kerrii...... 145 glabra ...... 184 Xylocarpus laciniata...... 150, 187 granatum ...... 145 laevis...... 184 obovatus...... 105 minor...... 184 Xylocarpus spp...... 246 parvifolia ...... 147 Xylopia aethiopica...... 85 Ulmus spp...... 150, 159, 198, 217, 224 Xymalos monospora ...... 106 Umbellularia californica...... 218 Uncaria tomentosa...... 89, 90, 91 Y

V Yerba de toro...... 91 Yorell ...... 249 Varillo...... 219 Vatica hainanensis...... 145 Z Verbénacées...... 145 Vétiver...... 92 Zelkova Vetiveria zizanioides...... 92 carpinifolia ...... 147 Virola koschnyi ...... 219 schneideriana ...... 147 Virola spp...... 219 sinica...... 151 Vitellaria paradoxa...... 84 Ziziphus Vitex spp...... 145, 219 jujuba ...... 148, 150 Vochysia hondurensis ...... 219 lotus ...... 106