ANIMATION PEDAGOGIQUE ECOLE ET CINEMA MARDI 9 MARS 2012

Argent de poche (L') Son : Michel Laurent TRUFFAUT François Décors : Jean-Pierre Kohut-Svelko France 1976 Costumes : Monique Dury Genre : Comédie Dramatique Montage : Yann Dedet Ecriture cinématographique : Fiction Musique : Maurice Jaubert Ecole et cinéma 2004-2005 Chanson : Les Enfants s'ennuient le GÉNÉRIQUE dimanche, Charles Trenet Titre primitif : Abel et câlins Orchestre : Patrice Mestral Réalisation : François Truffaut Conseiller musical : François Porcile Scénario original : François Truffaut et Production : Les Films du Carrosse et les Suzanne Schiffman Artistes associés Scripte : Christine Pellé Producteur exécutif : Richard Hashimoto Image : Pierre-William Glenn Film 35 mm Couleurs M. Riffle / Francis Devlaeminck Format : 1/1,66 Le Commissaire, père de Sylvie / Jean- Durée : 1h43 Marie Carayon Distribution : AAA Distribution Sa femme / Kathy Carayon N° de Visa : 43 719 Patrick Desmouceaux/ Grégory Tournage : Juillet / août 1975, à Thiers Desmouceaux Sortie en France : 17 mars 1976 Bruno Rouillard / Bruno Staab Interprétation Julien Leclou Philippe Goldmann J.F. Richet, l'instituteur / Jean-François Corinne / Corinne Boucart Stevenin Patricia / Eva Truffaut Lydie Richet, sa femme / Virginie Thévenet Sylvie / Sylvie Grézel Mlle Petit / Chantal Mercier Laurent Riffle / Laurent Devlaeminck Nico / Nico Félix Madeleine Doinel / Laura Truffaut Mme Riffle / Tania Torrens Martine / Pascale Bruchon

AVANT LA PROJECTION 1) Emission d’hypothèses à partir du titre: «L’argent de poche» La séquence vise à dépasser la première lecture du titre pour aller vers une lecture plus experte. Quand on demandera aux élèves d’émettre des hypothèses par rapport au titre, on peut anticiper des réponses d’élèves très centrées sur une histoire d’argent de poche. Ex: c’est l’histoire d’enfants qui se partagent de l’argent de poche, qui se disputent pour de l’argent de poche… Même si une séquence montre une scène autour de ce thème, le film développe des thèmes bien plus larges : l’enfance, les inégalités, la maltraitance des enfants, l’injustice. ACTIVITE : Lire et interpréter des titres de film. Objectif : élargir la compréhension d’un titre de film vers une lecture plus experte. Parmi ces titres de films, quels sont ceux qui te semblent évoquer le thème de l’enfance. Justifie ta réponse.

 Un sac de billes.  Ruée vers l'or (la)  L’argent de poche.  Vacances de M. Hulot (les)  Jason et les Argonautes.  Jeux interdits.  Les 400 coups.  Voleur de bicyclette (le)  Homme invisible (l')  Zéro de conduite.  L’école buissonnière.  Demoiselles de Rochefort (les)  Jour de Fête  Croisière du Navigator (la)  Mécano de la General (le)  Chantons sous la pluie  Nuit du chasseur (la)  2) Emission d’hypothèses à partir des affiches: ACTIVITE : Lecture d’affiche Objectif : lire, interpréter et comparer des affiches de films. Pour le même film, des affiches différentes sont édités dans les pays de diffusion. A ton avis, pourquoi?

Affiche française Affiche anglaise

Affiche allemande Affiche américaine

3) La bande annonce originale (voir) ACTIVITE : Autour de la bande annonce : regarder, analyser, comprendre la construction et écrire le texte d’une bande annonce. Objectif : Analyser et comprendre l’objectif et la construction d’une bande annonce. Identifier les moyens mis en œuvre par le réalisateur pour donner envie d’aller voir le film. Comprendre le statut des images : images issues de la filmographie de Truffaut auquel se mêlent des images du film. 4) Autour des expressions imagées qui contiennent le mot poche: ACTIVITE : Le mot poche dans les expressions imagées Objectif : identifier le sens figuré d’une expression pour la comprendre Objet de poche (lampe, livre …) 1 parler avec facilité. Avoir des poches sous les yeux: 2 voler ce qui est dans la poche (de quelqu'un). Venir les mains dans les poches. 3 connaître très bien. En être de sa poche 4 objet de petite dimension que l’on peut porter sur soi. Faire les poches à (ou de) quelqu'un 5 couvrir des dépenses qui ne devraient pas être les siennes. Ne pas avoir les yeux dans sa poche 6 boursouflure qui se forme sous les yeux C’est dans la poche 7 payer avec ses économies Connaître comme sa poche 8 sans argent. S’en mettre plein les poches 9 s'assurer du soutien de quelqu'un Mettre quelqu'un dans sa poche 10 c’est gagné d’avance Ne pas avoir la langue dans sa poche. 11 être observateur Payer de sa poche 12 s’enrichir Avec dix francs en poche 13 sans matériel, sans être préparé. Les expressions imagées contenant le mot « poche » renvoient à l’idée de petite taille, à quelque chose de l’ordre de l’intime, du personnel. Le titre évoque cette double idée mais aussi l’idée de l’inégalité.

5) Connaître et mémoriser le monologue d’Harpagon ACTIVITE : Le monologue d’Harpagon utilisé pour le casting du film Objectif : mémoriser et restituer un texte littéraire  Le monologue L’entrée pourra se faire par le texte de Molière, le film d’une représentation théâtrale (VOIR) ou bien une adaptation cinématographique. (Jean Girault et Louis de Funès VOIR).

Molière, L'Avare : le monologue d'Harpagon (acte V, scène 7) Situation d'énonciation : Harpagon vient de s'apercevoir que la cassette contenant dix mille écus d'or qu'il avait enterrée dans son jardin a disparu. Harpagon.(Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.) – Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ! On m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent ? Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point-là ? N’est-il point-ici ? Qui est-ce ? Arrête ! (Il se prend lui-même le bras.)* (Rends-moi mon argent, coquin !... Ah ! C’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami, on m’a privé de toi ! Et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support1, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire2 en ce monde ! Sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis plus, je meurs, je suis mort, je suis enterré ! N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter en me rendant mon argent, ou en m’apprenant qui l’a pris ? Euh ! Que dites-vous ? Ce n’est personne. Il faut qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié3 l’heure ; et l’on a choisi justement le temps où je parlais à mon traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir4 la justice et faire donner la question5 à toute ma maison : à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh ! De quoi est-ce qu’on parle là-haut ? De celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est-il point caché parmi vous ? Ils me regardent tous et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part6, sans doute, au vol que l’on m’a fait. Allons, vite, des commissaires7, des archers8, des prévôts9, des juges, des potences et des bourreaux ! Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après !

Lexique : 5. Donner la question : 8. Archers : soldats chargés 1. Support : soutien torturer pour obtenir des de la police ; ils étaient à 2. Je n’ai plus que faire : je aveux l’origine armés d’un arc ; n’ai plus rien à faire 6. Avoir part : jouer un rôle 9. Prévôts : juges 3. Epier : guetter dans 4. Quérir : chercher 7. Commissaires : policiers

 Le casting Le monologue utilisé par Truffaut aux enfants pour le recrutement (casting) du film. Qu’est-ce qu’un casting ? Le casting de Jean Pierre Léaud pour les 400 coups.(VOIR) Mise en place d’une situation pédagogique autour de l’écriture et l’interprétation d’un faux casting. 6) Questionnaire-débat sur l’argent de poche afin d’appréhender la question sur le plan réel et symbolique. ACTIVITE : Débat sur le thème de l’argent de poche Objectif : Débattre en justifiant son point de vue et respecter le point de vue des autres. Ce débat devra être orienté avec tout le recul nécessaire afin d’éviter d’être centrer sur les situations individuelles de chacun. On pourra donner comme contrainte de ne pas utiliser le pronom « je » et de ne pas évoquer sa situation personnelle. a. Es-tu pour ou contre l’argent de poche? A partir de quel âge et pour quel montant ? b. Cet argent doit-il être régulier et gratuit ou en récompense d’un service ou de bons résultats scolaires ? c. A ton avis, pourquoi certains parents donnent-ils de l’argent de poche et d’autres non ? d. Les parents doivent-ils vérifier ce que les enfants font de leur argent de poche ? e. Quelles différences y-a-t-il entre recevoir de l’argent de poche et demander un achat à ses parents? f. Trouves-tu injuste de ne pas recevoir de l’argent de poche?

APRES LA PROJECTION

1) Lire la biographie de Truffaut. A partir de la lecture d’une biographie de Truffaut, les élèves pourront identifier les éléments du film qui leur semblent relever de l’autobiographie.

Né le 6 février 1932 à Paris d'un père architecte, Rolland Truffaut, et d'une mère secrétaire dans un journal, Jeanine de Montferrand, le jeune François Truffaut n'apprend que tardivement l'existence d'un père biologique, dentiste à Mulhouse. Le futur cinéaste passe une enfance plutôt agitée. Souvent confié à ses grand- mères pour cause de relations tumultueuses avec sa mère, François Truffaut se réfugie très jeune dans la lecture qu'il pratique avec passion. Dès huit ans, il commence à fréquenter les salles de cinéma avant, pendant et après les cours qu'il ne suit qu'irrégulièrement. Il se forge très rapidement une culture cinématographique pointue: Jean Vigo, Sacha Guitry, Jean Renoir, Alfred Hitchcock entre autres ont ses faveurs. Des goûts qu'il ne reniera jamais, pour preuve les ouvrages de référence consacrés à Renoir et Hitchcock qu'il éditera plus tard. Le jeune cinéphile quitte l'école très tôt, trouve plusieurs petits boulots et fonde en 1947 un ciné-club avant d'être envoyé dans une "maison de redressement " à Villejuif pour quelques vols à l'étalage. Dans ces mêmes années, François Truffaut fait une rencontre déterminante, celle du critique renommé, François Bazin, qui le fait entrer au magazine Travail et Culture. Il s'engage ensuite dans l'armée, est envoyé en Allemagne, puis déserte et côtoie la prison militaire avant de se faire réformer grâce à l'intervention de François Bazin. Ce dernier le fait venir aux Cahiers du Cinéma dès le début des années 1950 et il se fait engager en 1956 comme assistant réalisateur du cinéaste Italien Roberto Rossellini. Aux Cahiers du Cinéma, Truffaut fréquente les critiques et cinéastes de la future Nouvelle Vague, Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard. Ensemble ils défendent un cinéma américain jugé à tort comme commercial et représenté par Alfred Hitchcock et Howard Hawks entre autres. Ensemble ils s'attaquent à " une certaine tendance du cinéma français " (voir article du même nom de François Truffaut), représenté par des cinéastes et des scénaristes en place et même réputés. En 1957, François Truffaut signe Les Mistons, son second court-métrage mais son premier qui fasse réellement date. Déjà, le thème de l'enfance est au cœur du film : une bande de gamins rendent la vie impossible à un jeune couple d'amoureux. La même année, il épouse sa première femme, Madeleine Morgenstern. Son premier long métrage, Les Quatre Cents Coups sorti en 1959 est un coup de maître. Récompensé par le Grand Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, le film raconte l'enfance difficile d'un personnage qui deviendra récurrent, Antoine Doinel, interprété par Jean-Pierre Léaud. Adepte de la littérature, François Truffaut adaptera beaucoup de romans, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, Jules et Jim et Les Deux Anglaises d'Henry-Pierre Roché entre autres. Tournant au rythme d'un film par an environ, François Truffaut mettra en œuvre le principe de l'alternance : à un film lourd succède un film plus léger, à un film difficile un film plus accessible…François Truffaut s'éteint le 21 octobre 1984 des suites d'un cancer du cerveau. Son dernier film, Vivement Dimanche ! met en scène sa dernière compagne, Fanny Ardent, et Jean-Louis Trintignant et sera nominé aux Césars pour les catégories du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice. http://www.cine104.com/pages/l_argent_de_poche.pdf

2) Le discours de l'instituteur VOIR . Le discours de Mr Richet pourra servir de base à un débat sur les injustices faites aux enfants TEXTE DU DISCOURS Julien sera pris en charge par l'assistance publique et va être placé dans une famille. Quelque soit l’endroit où il sera, il sera évidemment mieux qu’avec sa mère ou sa grand-mère où il était maltraité, pour dire les choses exactement où il était battu. Sa mère sera déchu de ses droits maternels, elle n’aura plus le droit de s’occuper de lui. Pour Julien, la vraie liberté commencera vers 15 ou 16 ans lorsqu’il se sentira libre d’aller et venir. Devant une histoire aussi terrible que celle de Julien, la première réaction de chacun de nous est de se comparer à lui. J’ai eu une enfance pénible mais moins tragique que celle de Julien mais pénible et j’me souviens qu’j’étais très impatient de devenir adulte parce que je sentais que les adultes ont tous les droits. Ils peuvent diriger leur vie comme ils l’entendent, un adulte malheureux peut recommencer sa vie ailleurs, repartir à zéro. Un enfant malheureux ne pas avoir cette pensée, il sent qu’il est malheureux mais il ne peut pas mettre un nom sur son malheur. Et surtout nous savons qu’à l’intérieur de lui-même, il ne peut pas remettre en question les parents ou les adultes qui le font souffrir. Un enfant malheureux, un enfant martyr se sent toujours coupable. Et c’est cela qui est abominable. Parmi toutes les injustices qui existent dans le monde, celles qui frappent les enfants sont les plus injustes, les plus ignobles, les plus odieuses. Le monde n’est pas juste et ne le sera jamais mais il faut lutter pour qu’il y est davantage de justice, il le faut, on doit le faire. Les choses bougent mais pas assez vite. Elles s’améliorent mais pas assez vite. Les politiciens, les gens qui gouvernent commencent toujours leurs discours en disant « Le gouvernement ne cédera pas à la menace » mais en réalité c’est le contraire ils cèdent toujours à la menace. Et les améliorations ne sont obtenues que parce qu’on les réclame fortement. Depuis quelques années, les adultes ont compris et ils obtiennent dans la rue ce qu’on leur refuse dans les bureaux. Si je vous raconte tout ça c’est pour vous montrer que les adultes lorsqu’ils le veulent vraiment peuvent améliorer leur vie, peuvent améliorer leur sort, mais dans toutes ces luttes, les enfants sont oubliés. Il n’existe aucun parti politique qui s’occupe réellement des enfants, des enfants comme Julien, des enfants comme vous. Et il y a une raison à cela : c’est que les enfants ne sont pas électeurs. Si on donnait le droit de vote aux enfants, vous pourriez réclamer davantage de crèches, davantage d’assistantes sociales, davantage de n’importe quoi et vous l’obtiendriez car les députés voudraient avoir vos voix ! Par exemple vous pourriez obtenir le droit d’arriver une heure plus tard à l ‘école en hiver, au lieu d’arriver en cours dans la nuit. J’voulais vous dire aussi, c’est parce que je garde un mauvais souvenir de ma jeunesse et que j’n’aime pas la façon dont on s’occupe des enfants que j’ai choisi, moi, de faire le métier qu’je fais, être instituteur. La vie n’est pas facile elle est dure et il est important que vous appreniez à vous endurcir pour pouvoir l’affronter. Attention je ne dis pas à vous durcir mais à vous endurcir. Par une sorte de balance bizarre, ceux qui ont eu une enfance difficile sont souvent mieux armés pour affronter la vie adulte que ceux qui ont été protégé ou très aimé, c’est une sorte de loi de compensation. La vie est dure mais elle est belle puisqu’on y tient tellement. Il suffit qu’on soit obligé de rester au lit à cause d’une grippe ou d’une jambe cassée pour s’apercevoir qu’on a envie d’être dehors, de se balader, pour s’apercevoir qu’on aime vraiment beaucoup la vie.[…] Le temps passe très vite et un jour vous aussi vous aurez des enfants. Alors j’espère que vous les aimerez et qu’ils vous aimeront. A vrai dire ils vous aimeront si vous les aimez et si vous ne les aimez pas ils reporteront leur amour ou leur affection, leur tendresse sur d’autres gens ou sur quelque chose d’autre. Parce que la vie est ainsi faite : qu’on ne peut se passer d’aimer et d’être aimés.

. A partir de ce discours, on pourra étudier un autre discours célèbre du cinéma : Le dictateur, Charlie Chaplin : le discours de fin du faux Hynkel. VOIR . La Lettre d’Albert Camus à son instituteur Louis Germain

« Sans vous, rien de tout cela ne serait arrivé » 1957 En octobre 1957, lorsqu’il apprit qu’il venait de recevoir le prix Nobel, Albert Camus écrivit deux lettres : l’une pour sa mère qui ne savait pas lire, l’autre pour son instituteur Louis Germain. Albert n’avait pas oublié celui qui avait modifié son destin en l’appelant "moustique", en lui apprenant à lire, à écrire et à compter. En 1923, Louis Germain lui avait fourni une alternative à la rue, à la pauvreté de sa mère, à la sévérité de sa grand-mère. Il l’avait "poussé" vers les bourses du lycée en le gardant bénévolement après la classe pour le faire travailler. Plus tard, il l’appellerait "petit" alors qu’il aurait quarante ans. Il était cet homme simple, ce petit instituteur d’Alger, ce joueur de clarinette - collectionneur de cartes postales à ses heures -, ce "hussard de la république" qui défendaient passionnément l’école de Jules Ferry, et dont la blouse anthracite avait la couleur des blouses de ses élèves. Il était celui qui avait jeté Albert Camus dans le monde, « prenant tout seul la responsabilité de le déraciner pour qu’il aille vers de plus grandes découvertes encore » 19 novembre 1957 Cher Monsieur Germain, J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni souhaité. Mais quand j’en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur. Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces. Albert Camus

3) Les injustices faites aux enfants. . Travail autour du thème en partant du discours de l’instituteur et en comparant avec les textes récents: http://www.droitsenfant.com/ http://www.copaindumonde.org/5138.0.html http://www.unicef.org/french/crc/ . Lecture et interprétation d’affiche de l’association « Enfance et partage».

4) Les citations de Truffaut  Hitchcock et Truffaut . Scène de la petite et du panier de nourriture et Fenêtre sur cour, http://www.youtube.com/watch?v=oyJizqTo9FM&feature=related . A la manière de Hitchcock, François Truffaut se montre dans ses films. Vertigo http://www.youtube.com/watch?v=35goZXhEUrk Frenzy http://www.youtube.com/watch?v=hwofZgYXxH4&feature=related To catch a thief http://www.youtube.com/watch?v=nOghmSsP-G0&feature=related Fenêtre sur cour http://www.youtube.com/watch?v=TlPETvkuwu0&feature=related . Les entretiens Hitchcock-Truffaut  Keaton et Truffaut La dernière séquence (le baiser de Patrick et Martine) construite comme un mouvement d'horlogerie évoque une scène du film de Buster Keaton « La croisière du Navigator ». Extrait 5) Les représentations de l’école au cinéma a) Zéro de conduite, Jean Vigo, 1933. Extrait b) L’école buissonnière, Jean Paul le Chanois, 1949 avec Bertrand Blier, inspiré de la vie de Célestin Freinet. Extrait c) Les Quatre cents coups , François Truffaut –1959 Extrait d) La guerre des boutons, Yves Robert 1962. e) La Maison des bois, Maurice Pialat. Une mini-série française diffusée à partir du 11 septembre 1970. Extrait f) Au revoir les enfants, , 1987. Extrait g) Le Cercle Des Poètes Disparus, Peter Weir, 1989 Extrait h) Ça commence aujourd'hui, Bertrand Tavernier, 1999. i) Etre et avoir, Nicolas Philibert 2002. Extrait j) Entre les murs, François Bégaudeau, 2006. Extrait 6) Une activité de langage : l’audio description. A partir de l’observation de la machine à tourner les pages du père de Julien, on peut imaginer des machines qui permettraient de modifier le quotidien des personnes en situation de handicap. Ainsi, on pourra faire découvrir aux élèves le principe de l’audio description qui peut être un exercice de production écrite. 7) Les images ricochets :

Jeux d’enfants, Pieter Bruegel l'Ancien, 1560, huile sur toile , 116 cm × 161 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche

Hans Baldung Grien, Les Trois Âges de la femme et la mort, Le Jeune mendiant, Bartolomé Esteban Murillo, Vienne, Kunsthistorisches Museum, 1510. entre 1645 et 1650, Huile sur toile, 1 m x 1.34 m

Robert Doisneau - L'horloge Sans titre (True Love). Tim Burton - 1981-1983. Encre et marqueur sur papier, 15.2x10.2cm.

SITOGRAPHIE http://site-image.eu/index.php?page=film&id=35&partie=generique http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts- culture/IMG/pdf/L_argent_de_poche_animation_pedagogique-2.pdf http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/arts- culture/IMG/pdf/Argentdepoche_dossier_MRA-2.pdf http://www.cine104.com/pages/l_argent_de_poche.pdf