Les Nématodes Parasites Des Racines Associés Au Riz En Basse Casamance
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View metadata, citation and similar papers at core.ac.uk brought to you by CORE provided by Horizon / Pleins textes Les nématodes parasites des racines associés Au riz en Basse-Casamance (Sénégal) et en Gambie Renaud FORTUNER et Georges MERNY Laboratoire de Nématologie Centre ORSTOM de Dakar, B.P. 7386, Dakar, (Sénégal) RÉSUMÉ nemoides palustris and Xiphinema bergeri may be Au cours d’une enquête SUT les Nématodes radicicoles classijied as both frequent and abundant. In the “high parasites du riz au Sénégal et en Gambie, 82 échantillons jields”, four more species or group of species : Hetero- ont été étudiés, dont 6’7 en Basse-Casamance (Sénégal) dera spp., Pratylenchus SP., Paratylenchus sp. and et 15 en Gambie. Trichodorus sp. belong to this class. They seem to be Les trois types de rizières existant en Basse-Casamance less adapted to constant jlooding. ont présenté entre eux des différences sensibles tant dans In the Gambia, the species are less numerous. Only les peuplements que dans les populations de Nématodes Hirschmanniella oryzae is classijed as both frequent parasites du riz. Les rizières de mangrove ainsi que and abundant. certaines rizières moyennes en sont pratiquement exemp- tes, probablement à cause des phénomènes de sulfato- réduction dont elles sont le siège. Les rizières moyennes Depuis la création du Laboratoire de Nématologie hébergent un petit nombre d’espèces à la fois fréquentes de I’ORSTOM à Dakar, en 1970, une enquête générale et abondantes alors qu’elles sont sensiblement plus nom- est en cours sur les Nématodes phytoparasites associés breuses dans les rizières hautes. aux principales cultures du Sénégal. Dès le début de En Basse-Casamance, les espéces fréquentes et abon- cette enquête, le Riz a tout particulièrement retenu dantes sont : Tylenchorhynchus mashoodi, Hirsch- l’attention des nématologistes, tout d’abord parce que manniella spinicaudata, Criconemoides palustris, Xi- cette culture constitue, avec le Mil, la source en amy- phinema bergeri, Heterodera spp. Pratylenchus SP., lacée la plus importante pour l’alimentation et aussi Paratylenchus sp. et Trichodorus spp. alors qu’en parce que l’étude des Nématodes des rizières présente Gambie une seule répond à ces critères : Hirschmanniella un grand intérêt sur le plan écologique. oryzae. Le présent article traite de deux régions. Le pays diola (en Basse-Casamance) est probablement l’un des SUMMARY endroits d’Afrique où la riziculture est la plus ancienne This jirst results are given of a survey on root-parasitic et où les techniques de culture sont les plus élaborées. nematodes of rice in Senegal and the Gambia, dealing Il était donc logique qu’il retienne tout d’abord notre with Nematodes collected in 1971 and 1972 in the lower attention. En Gambie, l’étude des Nématodes du Riz part of Casamance (Sénégal) and in the Gambia. entrait dans le cadre d’une enquête générale effectuée Three types of paddy jields exist in the low Casa- à la demande du Gouvernement gambien. Les condi- mance : “mangrove jîelds”, with soils of low altitude and tions y étaient différentes. On n’avait plus affaire à a ralher high content of Salt, “medium jîelds”, always des rizières relevant d’une longue tradition, mais à des properly watered and containing no Salt, and “high installations beaucoup plus récentes, mettant en jields” where the water supply depends on rainfall only. muvre des moyens d’aménagement modernes. Two indexes are used to characterize the species On pouvait penser, à priori, que la diversité des observed in view of their possible economical and ecolo- conditions écologiques devait se traduire par des dif- gical importance : the “j’requency index” which is the férences appréciables dans les peuplements et c’est, percentage of jields where the species have been observed, en fait, ce qui a pu être constaté. and tha “abundance index” which is the logarithm of the avera.ge of the evaluated populations in a11 the jields 1. LES NÉMATODES PARASITES DU RIZ where the species has been observed. EN AFRIQUE OCCIDENTALE In the “mangrove jields” and in some of the “medium jields”, no or very few Nematodes are observed, seemingly Bien que la riziculture soit pratiquée dans tous les due to sulphate reduction occuring in these jields under pays de cette partie du monde et qu’elle soit particu- the influence of certain bacteria. lièrement développée dans certains d’entre eux, peu In most parts of the “medium jields”, Tylenchorhyn- d’enquêtes systématiques y ont été faites et les diffé- chus mashoodi, Hirschmanniella spinicaudata, Crico- rents auteurs ne font pas toujours la distinction entre Cah. ORSTOM, sér. Biol., no 21, 1973 : 3-20 3 R. Fortuner et G. Merny le Riz pluvial et le Riz inondé, dont les parasites sont II. TECHNIQUES D’ÉTUDE pourtant très différents. MERNY (1970) donne un bref historique des re- Les matériel destiné à l’étude des Nématodes asso- cherches effectuées en Afrique sur les Nématodes ciés au Riz en Casamance a été prélevé au cours de associés au Riz. Au cours d’une enquête dans les deux quatre tournées : octobre 1971, décembre 1971, août principales régions rizicoles de Côte d’ivoire, il relève 1972 et octobre-novembre 1972. Pendant les deux la présence dans de nombreuses rizières d’Hirschman- premières tournées, un seul prélèvement était effectué niella spinicaudata, découvert par LUC (1957) dans par champ alors que cinq prélèvements étaient faits un échantillon provenant d’une rizière du Nord-Came- au cours des deux tournées suivantes. En Gambie, roun. Cette même espèce a été depuis retrouvée en le matériel a été prélevé au cours d’une seule tournée, Haute-Volta par GERMANI (Comm. pers.) alors qu’une en octobre 1972. La position géographique des points espèce voisine : H. oryzae était trouvée au Mali par de prélèvement est donnée par les cartes de la figure 1. LUC (Comm. pers.). MERNY (1970) constate également Chacun des ces échantillons faisait l’objet d’un 1a présence d’aeterodera oryzae et H. sacchari ainsi comptage séparé et la moyenne des cinq comptages que d’Uliginotylenchus rhopalocercus et Pratylenchus constituait l’évaluation de la population pour chacune zeae, qui constituent les principaux parasites du Riz des espèces observées. Certains champs ont été visités inondé de Côte d’ivoire. deux fois. Les deux résultats obtenus sont alors Depuis cette date, d’autres travaux ont été effectués donnés. dans divers pays d’Afrique, qui ont apporté quelques Chaque échantillon était constitué par l’essentiel compléments à nos connaissances sur les Nématodes du système racinaire d’un pied de Riz et environ associés au Riz. 500 cm3 du sol entourant les racines. L’enquêLe entreprise en 1965, par divers organismes Les Nématodes étaient extraits de 250 cm3 de sol à européens, à l’instigation de l’Inter African Phyto- l’élutriateur de SEINHORST (1962) et des racines par Sanitary Commission, sur la distribution géographique la méthode des asperseurs (SEINHORST, 1950). d’dphelenchoides besseyi Christie, 1942, agent d’une Après extraction, une partie aliquote, contenant le affection de l’appareil aérien du riz connue sous le lj5 des animaux présents dans l’échantillon, était nom de « white tipn, s’est développée. observée à la loupe binoculaire dans une plaque de Le parasite a maintenant été signalé dans les Etats comptage formée d’un petit bac de plexiglass conte- suivants : Sénégal et. Sierra Leone (HOOPER & MERNY, nant 5 cm3 de suspension (MERNY & LUC, 1969). Dans 1966), Cameroun, Zaïre, Dahomey, Madagascar, Répu- le cas où les animaux étaient trop peu nombreux, blique Centrafricaine, Tchad, Togo, Gabon (BARAT l’examen portait sur leur totalité, après concentration et al., 1969), Nigeria et Ghana (PEACHEY et al., 1966), de l’échantillon par décantation. La détermination Côte d’ivoire (MERNY, 1970), Mali et Haute-Volta des genres était faite par observation post-léthale (FORTUNER, 1970). Enfin, TERRY (1972) note qu’au d’individus tués par la chaleur sur la lame même où Sierra Leone, ce parasite, qui accomplit normalement l’observation était effectuée. tout son cycle dans les feuilles et les graines, peut, Les individus destinés aux déterminations spéci- dans certains cas, survivre quelques mois dans le sol. fiques étaient tués par la chaleur et fixés par un mé- BRIDGE (1972), au cours d’une enquête sur les lange de l”/” d’acide propionique, 4% de formol et cultures irriguées du nord du Nigeria, ne trouve aucun Nématode associé au Riz inondé mais note la présence d’Helicotylenchus pseudorobustus, Pratylenchus bra- chyurus, Scutellonema clathricaudatum, Uliginotylen- chus rhopalocercus et Tylenchorhynchus sulcatus au voisinage des racines du riz pluvial. Par contre, il trouve au voisinage de celles du Blé Hirschmanniella oryzae que CAVENESS (1967) avait déjà signalé, associé au Riz dans la province du nord. Ce dernier auteur a également trouvé, associé au Riz, des larves d’Hete- rodera dont il n’a pu préciser l’espèce. Ainsi, les renseignements obtenus dans différents pays de l’Afrique de l’Ouest sont fragmentaires mais manifestent une certaine convergence : importance de deux espèces d’Hirschmanniella, présence fortuite, mais dans des régions très éloignées les unes des autres, de deux espèces d’Heterodera, omniprésence d’un para- site de l’appareil aérien : Aphelenchoides besseyi et fréquence relative d’un ectoparasite des racines : Uli- ginotylenchus rhopalocercus. L’enquête entreprise au Sénégal depuis 1970, et dont une partie des résultats est donnée ci-dessous, constitue le premier recensement systématique des Nématodes parasites des racines du Riz inondé dans un Etat de la zone sahélienne d’Afrique Occidentale. Fig. 1-A. 4 Cah. ORSTOM, s6r. Biol., na 21, 1973 : 3-20 Les nématodes parasites des racines associés au riz en Basse-Casamance (Sénégal) et en Gambie Fig. 1-B. Fig. 1-C. Fig. 1 - Emplacement des points de prélèvements. A : Carte de situation des régions étudiées.