De La Région Tanger - Tétouan

Royaume du Maroc

Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement Ministère de l’Intérieur Département de l'Environnement Région de Tanger - Tétouan

Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable de la Région Tanger - Tétouan

État et Avenir de l’Environnement de la Région Tanger - Tétouan • HYDROPROTEC CONSULT / SEAU GLOBE / SEAU CONSULT • HYDROPROTEC

Ministère de l'Energie, des Mines,de l'Eau et de l'Environnement, Département de l'Environnement

Observatoire National de l'Environnement du Maroc Adresse: 9, Rue Araar, secteur 16, Hay Riad Rabat Tel: (+212) (0) 537 576 641 Fax: (+212) (0) 537 576 642 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS Site web: www.environnement.gov.ma 2013 Observatoire Régional de l'Environnement et du Développement Durable Région Tanger-Tétouan Adresse : 4 Résidence Chems – 4 Route Malabata (Cherf Mghogha) Marbel . 90000. Tanger Tél : 0539.30.15.95 Fax : 0539.30.15.81 e-mail : [email protected]

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Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable de la Région Tanger - Tétouan

État et Avenir de l’Environnement de la Région Tanger - Tétouan

SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS 2013 SOMMAIRE

INTRODUCTION 4

1. Pourquoi une évaluation environnementale intégrée au niveau régional ? 2. Une démarche basée sur un processus de concertation et de participation

I. TANGER-TETOUAN : UNE REGION A FORT POTENTIEL 6

II. PRINCIPALES PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT AU NIVEAU DE LA REGION 10

III. COMPOSANTES ENVIRONNEMENTALES DE LA REGION: ETAT ET TENDANCES 11

1. EAU : Une ressource abondante exploitée irrationnellement et menacée par plusieurs 10 sources de pollution

2. DECHETS : Une production croissante 12

3. AIR : Une qualité globalement bonne 12

4. SOL : Un milieu fragile menacé principalement par l’érosion hydrique 13

5. BIODIVERSITE & FORET : Une diversité et une richesse spécifique subissant des pressions 14 anthropiques importantes

6. LITTORAL : Un espace étalé sur deux façades maritimes et menacé par une urbanisation accrue 16

7. RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES 17 SOMMAIRE

IV. PERSPECTIVES D’AVENIR 20

AXE 1 : Préservation des ressources en eau 21

AXE 2 : Protection des sols, des forêts et de la biodiversité 21

AXE 3 : Maitrise de la pollution atmosphérique 23

AXE 4 : Gestion intégrée du littoral 23

AXE 5 : Mise à niveau des programmes environnementaux 24

AXE 6 : Gestion des risques liés aux changements climatiques 25

ACTIONS TRANSVERSES 25

CONCLUSION GENERALE 26

LISTES DES ABRÉVIATIONS 28 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

INTRODUCTION

1. POURQUOI UNE ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE INTÉGRÉE AU NIVEAU RÉGIONAL ?

Le Maroc se trouve dans une phase de transition stratégie environnementale de proximité fondée sur la environnementale, concomitante à celle de sa transition régionalisation. Elle a pour objectifs l’identification des économique et sociale. Les enjeux et défis qui se atouts, des contraintes et des problèmes écologiques présentent ainsi que la nature et l’étendue des problèmes à l’échelle de toutes les régions du Maroc en tenant environnementaux rencontrés montrent clairement compte de leurs dynamiques socio-économique, de que la dégradation du patrimoine écologique du leurs priorités d’action et des ressources disponibles. Cette pays a atteint un niveau qui risque non seulement stratégie s’appuie sur une nouvelle approche territoriale de compromettre une bonne partie des acquis de l’action environnementale et sur un partenariat actif économiques et sociaux, mais également de limiter les avec tous les acteurs locaux. possibilités de prospérité et de bien-être des générations actuelles et futures. Ainsi, plusieurs conventions-cadre ont été signées, devant Sa Majesté le Roi le 14 avril 2009, entre le Gouvernement et toutes les Régions du Royaume, pour la réalisation de projets intégrés dans le domaine de l’environnement. Dans le cadre de la mise en œuvre de ces conventions, il y a eu la mise en place des Observatoires Régionaux de l’Environnement et de Développement Durable (OREDD), comme outil de veille environnementale au service de la Région. Ces observatoires ont pour missions principales, le suivi permanent de l’état de l’environnement régional et local, la gestion de l’information environnementale et le développement d’outils d’aide à la prise de décisions au niveau régional et local.

C’est dans ce cadre, qu’une étude d’évaluation intégrée de l’environnement, au niveau de la Région Tanger-Tétouan, sujet de cette note de synthèse, a été La Région Tanger-Tétouan est particulièrement élaborée. Cette étude a pour objectifs de mettre à la concernée par cette problématique de dégradation disposition des décideurs ainsi que du grand public de l’environnement. Durant ces dernières décennies, la deux rapports : le premier «Etat de l’Environnement région a connu un développement notable dans plusieurs Régional » en tant qu‘outil de référence qui met en secteurs d’activité notamment l’industrie, l’agriculture, le évidence la situation environnementale de la région, tourisme, la pêche et la construction. Cette dynamique son évolution dans le temps, les sources des pressions socio-économique a eu des impacts significatifs sur le générées, les enjeux environnementaux majeurs.Le capital écologique et environnemental de la région liés second « Avenir de l’Environnement dans la Région » notamment à une carence en mesures de préservation comme plan d’action à suggérer pour apporter les et protection des ressources naturelles. réponses nécessaires et renforcer la prise en compte de la dimension environnementale dans les politiques Les nouveaux défis du Maroc consistent de ce fait à mettre territoriales sectorielles et lancer ainsi, la Région sur la en œuvre les actions nécessaires et capables d’infléchir voie du développement durable. les tendances de dégradation de l’environnement, tout en tenant compte des impératifs du développement économique liés aux conditionnalités de la mondialisation et aux spécificités nationales et régionales.

Devant ce constat, et pour rattraper le retard en matière de préservation de l’environnement, une stratégie nationale de mise à niveau environnementale a été mise en œuvre puis déclinée en stratégies régionales sur toutes les régions du pays. C’est dans ce cadre que le Département de l’Environnement a entrepris une

4 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

2. UNE DÉMARCHE BASÉE SUR UN PROCESSUS DE CONCER- TATION ET DE PARTICIPATION

L’élaboration de ce travail a été basée sur une approche chez les partenaires. La deuxième phase s’est basée participative qui implique tous les acteurs concernés sur la sélection d’une liste de données et d’indicateurs au niveau régional. Elle a mobilisé les compétences de disponibles, fiables et pertinents afin de procéder à leur plus de 200 collaborateurs issus d’horizons divers : les intégration dans une base de données. La troisième administrations régionales, les collectivités territoriales, les étape, quant à elle a concerné la hiérarchisation des organismes publics, l’université et centres de recherche, enjeux environnementaux et la concertation sur un plan bureaux d’études et société civile. Cette approche d’action régional. a permis de lancer un processus de concertation intersectoriel pour entamer un suivi régulier de l’état de Afin d’aboutir aux objectifs escomptés, l’élaboration de l’environnement. Elle s’effectue dans le cadre d’un réseau ce travail a été basée sur l’approche DPSIR (D : Forces chargé de l’identification des enjeux environnementaux motrices, P : Pressions, S : État, I : Impacts et R : réponses). et des priorités d’actions requises pour la minimisation Cette approche est basée sur les liens de causalités des dégradations environnementales engendrées par le entre les composantes interactives des systèmes sociaux, déploiement des projets économiques et sociaux et aux économiques et environnementaux. Elle structure comportements humains. l’information et identifie les causes des problèmes environnementaux tout en évaluant les réponses des Une des premières étapes de ce processus de politiques nationales et régionales apportées. concertation a consisté en la consultation publique pour la collecte des données et indicateurs existants

Shéma DPSIR

FORCES MOTRICES (D) PRESSIONS (P)

Activités qui causent des pressions sur CAUSER Les effets directs sur l’environnement les ressources et les milieux naturels Prélevement des ressources naturelles Rejet des substances polluantes Agriculture, Industrie, Démographie, (émissions dans l’air,l’eau, déchets, ...)

INFLUENCER AGIR ATTÉNIER MODIFIER

RÉPONSES (R) ETAT (S)

Les réponses pour préserver et restaurer RESTAURER Dégradation de l’état de l’environnement l’environnement INFLUENCER tendances Quantité disponible d’ eau Lois, Stratégies, Programmes… Qualité de l’air, de l’eau, du sol, de la biodiversité...

REDUIRE ATTENUER PRODUIRE STIMULER IMPACTS (I) CAUSER

Impacts sur la santé humaine, l’économie et l’environnement

5 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

I. TANGER-TETOUAN : UNE REGION A FORT POTENTIEL NATUREL ET BONNES PERFORMANCES SOCIO-ÉCONOMIQUES

La Région Tanger-Tétouan s’étend à l’extrême nord-ouest A l’ouest, elle se délimite par l’océan atlantique et par du Royaume sur une superficie de 12 426 Km². Elle est la région Taza- Al Hoceima-Taounat- à l’est. Du côté située à 14 kilomètres seulement du continent européen sud, la RTT touche la région Gharb-Chrarda-Beni Hssen. dont elle est séparée par la mer Méditerranée au Nord. Cette position géographique à la croisée entre l’Europe, l’Afrique, la Méditerranée et l’Atlantique lui confère des spécificités particulières notamment naturelles, sociales et économiques.

Par ailleurs, cette région présente un panorama de relief Du point de vue hydrographique, la région est drainée très contrasté qui contribue davantage à sa richesse. par de nombreux cours d’eau qui, à leur embouchure, En effet, en dehors des plaines côtières et des plaines forment des vallées très étroites, à l’exception de celles alluviales, le territoire régional est formé de zones à du Loukkos, de Martil et d’Oued Laou. Elle héberge géomorphologie abrupte ou fortement ondulées. également 13 barrages hydrauliques de capacité variable qui réceptionnent une quantité de 1219,5 Mm3. Le climat est de type méditerranéen à influence océanique, avec des températures clémentes en hiver, douces en été, aussi bien sur les côtes qu’en altitude. Les précipitations sont abondantes et peuvent atteindre jusqu’à 2000 mm/an.

6 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

Cette région est caractérisée aussi par ses richesses Chefchaouen, Fahs-Anjra et Ouazzane) et 110 floristiques et faunistiques. Le domaine forestier couvre Communes dont 12 urbaines 98 rurales. une superficie de 414 100 ha équivalente à 33% de la superficie régionale, en plus de 19 Sites d’Intérêt Sur le plan démographique, la population de la Biologique et Écologique répartis sur l’ensemble du Région compte 2,47 millions d’habitants1 , avec un territoire. Il intègre des espaces maritimes, côtiers, taux d’accroissement de 2%, un Indice Synthétique de continentaux et des zones humides. Fécondité de 2,7 enfants/femme et une densité de 228 habitants/km² en 2008 et 235 habitants/km² en 2010. D’après le nouveau découpage administratif, cette C’est une Région à prédominance urbaine où le taux région est constituée de 2 préfectures (Tanger-Assilah d’urbanisation est passé de 58,4% en 2004 à 60,9% en et M’diq-F’nideq), 5 provinces (Tétouan, Larache, 2010.

Population de la Région Tanger - Tétouan 1994 2004

Sa population est relativement jeune. Elle est constituée le milieu de résidence, le sexe et l’âge. C’est le milieu quasiment d’autant d’hommes que de femmes (50,1% rural qui subit le taux le plus élevé avec un taux de 60,3% de sexe masculin). L’espérance de vie est de 70 ans selon contre 29,1% pour le milieu urbain. le recensement de 2004. Le taux de mortalité infantile est de 42,9 pour 1000 naissances, tandis que celui de Sur le plan socio-économique, la Région a été classée la mortalité maternelle est de 132 décès pour 100 000 en cinquième position dans le classement des régions les naissances. Ces taux ont enregistré une diminution moins pauvres au Maroc en 2007 et enregistre : durant ces dernières années grâce au renforcement des • Un niveau de pauvreté qui est passé de 12,4% en 2004 structures des soins de santé notamment dans le monde à 7,4% en 2007 ; rural. • Un taux de vulnérabilité à la pauvreté de 14,4 % en 2007 ; • Un taux de chômage qui varie entre 11,7 à 9,2% entre Cependant, l’analphabétisme est un phénomène qui 1999-2010 ; persiste dans la Région malgré les efforts déployés. Son • Un taux d’activité qui est passé de 49,3% à 41,8% entre taux a atteint 41,5% en variant significativement selon 1999 et 2010.

1 : Recensement Général de la Population et de l’Habitat, 2004

7 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

Sur le plan économique, la région a connu ces dernières La Région possède également un fort potentiel agricole, décennies une forte impulsion économique favorisée par notamment au niveau de la plaine du Loukkos. En effet, l’accroissement des différents secteurs productifs. Cela ce secteur participe à hauteur de 13% du PIB régional. a positionné la région parmi celles qui participent le plus à la création des richesses du pays. Ce dynamisme a La Superficie Agricole Utile (SAU) est estimée à 504.206 été confirmé par une croissance économique du PIB Ha. La part des superficies irriguées ne dépasse guère les régional. Il est est passé durant la période 2000 à 2007 de 9,7 % par rapport à la SAU régionale. Cette dernière est 28 062 à 45 929 millions de dirhams et un PIB par habitant répartie entre la Petite et Moyenne Hydraulique (58.15%) qui est passé de 12 064 dirhams en 2000 à 17 761 dirhams et la grande Hydraulique (41.85%). en 2007. La Région Tanger-Tétouan consacre presque la moitié L’industrie est l’un des secteurs qui s’y développent de des SAU à la culture de céréales pour une valeur de manière accélérée. Elle hisse la région à la deuxième production qui ne dépasse pas 16% de la valeur de place au niveau national avec une contribution de production totale. Toutefois, en valeur de production par 7,65% de la production industrielle nationale, et de hectare, c’est le maraichage qui vient en tête, suivi par 15% des exportations nationales. Une part de 70% de la les cultures sucrières et les cultures fourragères. Tanger- production industrielle est assurée par 3 branches : l’agro- Tétouan est aussi une région à vocation d’élevage alimentaires (30%), l’électrique et électronique (20%) et et dispose d’un cheptel constitué de 349 000 têtes de la chimie et parachimie (20%). bovins, dont 60% de race locale, 715 000 têtes d’ovins et 607 900 têtes de caprins.

8 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

Quant au tourisme, il constitue un des secteurs clés, et participe au développement économique de la région grâce à sa situation géographique privilégiée et ses atouts naturels et paysagers ainsi qu’ à sa proximité de l’Europe. Durant ces cinq dernières années, ce secteur a enregistré une nette amélioration en nombre de nuitées (1 118 526 de nuitées en 2009) et en infrastructure d’hébergement qui a presque doublé en passant de 73 à 122 unités entre 2000 et 2009.

Un autre indicateur des performances du secteur hôtelier au niveau de la Région Tanger-Tétouan, est le taux d’occupation. Celui-ci est passé de 19 à 21% entre 2000 et 2009. Les taux d’occupation les plus forts sont enregistrés au niveau des hôtels 4 étoiles (37%) et 5 étoiles (34%).

En raison de sa mobilisation d’une grande partie de Enfin, la production d’électricité au niveau de la région est la main d’œuvre de la Région, le secteur de la pêche d’environ 12% de celle produite par l’ONE sur l’ensemble participe à lui seul de 2% du PIB régional. Cette main du territoire national et la consommation d’électricité d’œuvre (environ 16 000 personnes) est concentrée dans annuelle par habitant est passée de 127,3 à 1194,1 Kwh/ les villes côtières, notamment Tanger, M’diq et Larche. Hab entre 2004 et 2007.

Avec une pratique de pêche essentiellement artisanale La Région Tanger-Tétouan dispose d’un système de et côtière, la région dispose d’une flottille de pêche production d’énergie dense et diversifié dont: conséquente formée de 1961 unités dont 71% de canots • Trois centrales thermiques : Tanger, Tétouan et à rame ou à moteur, 12% de palangriers et le reste Tahaddart ; composé de chalutiers et sardiniers. La Région dispose • Trois usines hydroélectriques : Taurat à Chefchaouen, également d’une dizaine de ports de pêche dont les Oued El Makhazine à Larache et Oued Laou à Tétouan ; principaux sont ceux de : Jebha, M’diq, Martil, Oued • Et quatre parcs éoliens : Abdelkhalek Torrès à Tanger, Laou, F’nideq, Tanger, Ksar Sghir, Assilah, et Larache. Cimenterie de LAFARGE et les parcs de l’ONE Tanger Quant à l’industrie de pêche, elle est représentée par Melloussa I et II. environ 26 unités industrielles réparties en 6 catégories de Les tendances environnementales de la région ont été valorisation. Il s’agit principalement du conditionnement développées dans le cadre d’un « Scenario Tendanciel ». du poisson frais, décorticage de crevettes, semi-conserve, Dans ce scénario, les perspectives de développement congélation, conditionnement des coquillages, farine de telles qu’elles sont tracées par les politiques nationales pelure de crevettes et aquacultures. Les deux premières sont prises en considération, et ce partant de la situation activités produisent 85,7% de l’industrie de pêche actuelle. Les objectifs arrêtés par ces politiques sont régionale. supposés être atteints aux horizons prévus et annoncés.

En matière d’infrastructure routière, le réseau routier de Dans ce cas, les activités économiques continuent de la région est l’un des réseaux les moins denses à l’échelle prospérer, les infrastructures se multiplient, la productivité du territoire national, soit 0,7 km/hab. (contre 2 km/hab. agricole s’intensifie et l’activité industrielle prend de au niveau national). Il totalise environ 2 713 km (Soit 3% l’élan, les investisseurs attirés par le dynamisme régional du réseau national). Sans compter les voies urbaines et s’installent et les opportunités d’emploi permettent à la les pistes agricoles non classées. population d’améliorer ses revenus en favorisant ainsi des changements profonds des modes de vie. En ce qui concerne le parc automobile, la région compte 7% du parc national. Le nombre de véhicule est Le scénario tendanciel préserve le passé et il l’extrapole passé de 135 000 en 2002 à 163 995 en 2007, soit un taux en intégrant les objectifs fixés. C’est un scénario qui d’accroissement d’environ 85% en 5 ans. Ce parc est n’ajoute aucun paramètre à la réalité, il respecte la relativement vétuste à raison de 6 véhicules sur dix en tendance et les objectifs des politiques menées. circulation âgés de plus de 10 ans.

9 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

II. PRINCIPALES PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT AU NIVEAU DE LA REGION

L’analyse précédente a conclut que la Région L’ampleur de ces problèmes au niveau régional est en Tanger-Tétouan, marquée par une forte croissance fonction de l’évolution de certains indicateurs en rapport démographique et économique, a connu d’importants avec les aspects politiques, économiques, sociaux et développements au cours des dernières années. de gouvernance qui ont été rassemblé en groupe 2. En effet, le manque de suivi et de contrôle, l’insuffisance L’analyse a également permis d’identifier l’ensemble dans la coordination des processus décisionnels des des pressions sur l’environnement qu’ils soient directes différents intervenants en particulier dans les aspects ou indirectes. En vu de prioriser les actions à mettre en environnementaux, le manque de sensibilisation font œuvre et d’identifier les pressions qui impactent le plus de la problématique environnementale un véritable l’environnement, une méthodologie a été adoptée challenge à relever au niveau de la Région. pour classer et mesurer les impacts de chacune de ces pressions sur l’ensemble des milieux. Afin de mettre à niveau la situation environnementale de la Région Tanger-Tétouan, un ensemble d’orientations et A travers la matrice décisionnelle ou matrice de d’actions de protection, de préservation et de gestion hiérarchisation, toutes les pressions qui pèsent sur durable des ressources doivent être planifiées en l’environnement ont été comparées par couplage et fonction de l’évolution des différents déterminants socio- découplage. Chacune de ces pressions ont été évaluées économiques, stratégiques et politiques. selon les critères suivants : la sensibilité, l’occurrence ou la puissance et le degré d’importance de la pression.

A l’issue de ce travail, deux groupes de pressions majeures sur tous les milieux environnementaux ont été identifiés (elles ont été classées de la plus importante à la moins importante) :

Groupe 1 : Forces motrices directes Groupe 2 : Force motrices indirectes

• Étalement de l’urbanisation • Gouvernance • Assainissement liquide et solide • Démographie • Déforestation et défrichement • Pauvreté • Utilisation irrationnelle des engrais et des pesticides • Sensibilisation et d’éducation • Surexploitation des ressources sylvo-pastorales • Arsenal juridique • Pollution industrielle • Exode rural • Consommation des ressources en eau par l’agriculture • Analphabétisation • Émissions atmosphériques et changement climatique

10 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

III. COMPOSANTES ENVIRONNEMENTALES DE LA REGION: ETAT ET TENDANCES

• La demande en eau des projets de développement 1. EAU : UNE RESSOURCE ABONDANTE EXPLOITÉE IRRA- est estimée à environ 25 Mm3/an et atteindra 28 Mm3/ TIONNELLEMENT ET MENACÉE PAR PLUSIEURS SOURCES DE an à l’horizon 2030. POLLUTION Tendance d’évolution de besoin en eau d’irrigation La Région Tanger-Tétouan dispose d’une réserve en eau suffisante pour satisfaire les besoins de sa population 90 000 sur une vingtaine d’années. Toutefois, ce potentiel 600 80 000 est menacé de dégradation à cause d’une utilisation 70 000 500 irrationnelle de cette ressource et de la pollution. 60 000 400 50 000 Le secteur agricole est le secteur le plus consommateur 40 000 300 d’eau dans la région. En 2010 la demande en eau 30 000 200 3 d’irrigation a été estimée à environ 254 Mm /an. Or, dans 20 000 100 le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), le potentiel en terres 10 000 irrigables qui a été de 32 380 ha sera amené à augmenter 0 0 2011 2010 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Superﬁcie irriguée(Ha) Besoin agricole en eau d’irrigation (Ha) Superﬁcie équipée en système localisé (Ha) Expon besoin agricole en eau d’irrigation (Mm3)

Quant à la tendance d’évolution de la consommation par habitant, celle-ci se stabilisera autour de 125 l/j/hab d’ici 2030.

Le secteur touristique consomme également des quantités considérables d’eau. La consommation d’un touriste est trois fois plus supérieure que celle d’une pour atteindre 87 832 ha en 2020. La réalisation de ces personne qui appartient à la population locale. Ce extensions générera indéniablement une demande en secteur en consomme davantage de façon indirecte, à eau supplémentaire. Ainsi, la demande en eau agricole travers les piscines, les golfs et tous les autres équipements augmenterait pour atteindre 478 Mm3 en 2020. touristiques.

Selon les prévisions du Plan Directeur d’Aménagement Répartition des besoins en eau potable et industrielle Intégré des Ressources en Eau (PDAIRE), la demande en fonction du volume global disponible en eau de l’Alimentation en Eau Potable et Industrielle 100% connaîtrait également une augmentation significative 72% suite, notamment, à la croissance démographique, 66% 80% l’amélioration du taux de desserte en milieu urbain et la multiplication des projets industriels. La consommation 60% d’eau potable et industrielle passerait d’environ 109 Mm3 3 23% à 156 Mm entre 2010 et 2030. Soit une augmentation de 40% 18% 22%. 11% 10% 20% • Au niveau des principaux centres urbains, le besoin est estimé en 2010 à 73 Mm3. Cette demande en eau 0% serait à l’horizon 2030 comprise entre 100 Mm3 et 125 Situation 2010 Situation 2030 Mm3. Projets Communes Centres • Au niveau du milieu rural, la demande demeure économiques rurales urbains nettement moins importante : 11 Mm3, elle atteindra à l’horizon 2030 environ 15 Mm3. 11 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

Par ailleurs, la Région Tanger-Tétouan est l’une des rejets se font directement au niveau des Oueds Smid régions les plus arrosées au Maroc. Elle bénéficie de la El Ma et Ayacha (Larba Ayacha). moyenne de pluviométrie la plus élevée. Or, une quantité Cette région souffre également de la pollution industrielle considérable de ces pluies sont perdues à cause de générée par des rejets aléatoires qui ne sont soumis à l’envasement des retenues des barrages notamment les aucun traitement préalable. La charge polluante émise plus anciens tels que les barrages de Nakhla et Ali Thilat. par les unités industrielles isolées a été estimée en 2004 à Selon les prévisions du PDAIRE, ce taux atteindra un total environ 7 milles tonnes de matières oxydables et passera de 654 Mm3 soit 23% des apports en eau actuels des à 9 milles tonnes 2020 soit une augmentation de 22,2%. retenus d’ici 50 ans. Plus de la moitié de ces rejets est déversée directement dans le milieu naturel notamment au niveau du sous sol Outre l’aspect quantitatif, la qualité des eaux au niveau (68%) et des oueds (32%), et plus de 50% de la charge de la région est jugée globalement bonne à moyenne organique est rejetée par le secteur agroalimentaire dans la majorité des stations d’échantillonnage. Cette notamment la sucrerie, les abattoirs, les laiteries, les qualité reste néanmoins vulnérable et parfois dégradée fromageries et les huileries. au niveau de certaines zones sujettes à des rejets d’eaux usées urbaines, industrielles ou autres types de pollution. La pollution générée par les huileries diffuse à elle seule la moitié de la charge polluante générée par le secteur Malgré l’amélioration remarquable du taux du agroalimentaire. Cette pollution impacte fortement les raccordement du milieu urbain (90%), et l’interception de eaux de surface et souterraines, principalement : 80% des eaux usées domestiques, la pollution domestique est très forte dans certaines villes, centres émergents et • Oued Zendoula qui reçoit la plupart des rejets des en milieu rural où le taux de raccordement ne dépasse huileries modernes et semi modernes situées entre pas les 12 %. l’axe Ouazzane – Chefchaouen ; • Amont de la retenue du barrage Oued El Makhazine ; Tendance d’évolution de la consommation journalière d’eau par habitant • Oued Loukkos en aval de Laaouamra. Ces pressions liées aux activités industrielles s’accentuent Consommation d’eau (*1000) par habitant (l/hab/j)

3 600 250 Tendance d’évolution de rejets liquides domestiques 3 400 200 3 200 Population 150 Rejet liquide 3 000 (*1000) Mm3 100 2 800 4 000 90

population 80 50 2 600 3 500 70 2 400 0 60 50 3 000 2004 2009 2014 2019 2024 2029 40 30 Population de la région Consommation 2 500 20 d’eau par habitant (l/hab/j) 10 2 000 0

Par ailleurs, les prévisions annoncent une hausse de 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 la production des rejets liquides en passant de 64 à 81,4 Mm3 entre 2010 et 2030. Cette hausse serait due à Tendance des rejets liquides l’accroissement de la population. Evolution de la Population

Les villes et les centres où cette pollution est la plus ressentie sont : proportionnellement à la déficience du contrôle et de • Ouazzane où les rejets menace directement les eaux la conformité des émissions par rapport aux normes du barrage Oued El Makhazine ; de rejets. Elle s’accentuent également faute de • Chefchaouen et les centres de Jebha, Bab Taza et sensibilisation sur l’importance de la prévention de la Bab berred où les rejets sont évacués sans aucun pollution, à cause d’une faible adoption des cahiers des traitement dans les Oueds : Laou ; Tellet et Loukkos ; charges relatifs aux études environnementales et des • Ksar El Kébir où les rejets sont déversés directement dans systèmes de management environnemental au sein des Loukkos en aval du barrage de Oued El Makhazine ; unités industrielles. • Certains centres qui relèvent de Larache tels que Laouamra, Khmis Sahel et Souk Arba Ayacha où les

12 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

Afin d’inciter les industriels à diminuer leurs nuisances sur Ces nuisances risquent d’apparaitre dans les zones de l’environnement, un programme de financement a été concentration des carrières (Commune Rurale Tlat mis en place. Il s’agit du Fonds de Dépollution FODEP. Les Taghramat) ainsi qu’au niveau des cours d’eau où d’importantes ballastières sont actuellement en activité (Martil-Allila, Oued Laou et Negro, Smir, Emsa, Targha, Tendance d’évolution de la charge polluante industrielle Bouahmed, et Amtir).

La région recèle de nombreux points critiques où le 9,5 risque de pollution accidentelle est fort notamment dans 9 les retenues de barrages et des zones humides qui sont 8,5 traversées par des axes routiers très des hydrocarbures 8 et d’autres produits polluants. Ainsi, les retenues de 7,5 barrages les plus menacées par ce type de pollution sont : 7 le barrage 9 avril, Ibn Batouta, Nakhla et les barrages en 6,5 projets d’Ayacha et de Martil. 6 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 La pollution des ressources hydriques constituent un Tendance d’évolution de la charge polluante risque permanent pour la santé humaine lorsque ces industrielle ( 1000 T de matières oxydables) eaux sont utilisées pour la boisson ou la préparation des aliments. Selon les données collectées auprès de projets éligibles se décomposent en deux types: les projets la Direction Régionale de la Santé de la Région Tanger- en aval du processus industriel et qui visent la réduction Tétouan, trois maladies hydriques sont rencontrées plus de la pollution par la mise en place d’installations de fréquemment dans la région : la typhoïde, la méningite traitement ou d’élimination des déchets liquides, solides et l’hépatite A et E, tandis que la maladie du choléra n’a ou d’émissions gazeuses, ou bien les projets intégrés qui pas été enregistré depuis 1990. Quant aux maladies liées s’articulent autour de l’économie des ressources (eau, aux vecteurs : le paludisme a provoqué 44 cas entre 2000 énergie,…) ou sur l’utilisation de technologies propres. et 2008 et la bilharziose n’a atteint qu’une seule personne lors de cette même période. Dans la région, 7 projets dont 6 de traitement des rejets liquides ont été financés par les dons du FODEP à hauteur Les maladies liées à la pollution de l’eau ont diminué de 14 millions de dirhams. significativement dans la Région Tanger-Tétouan. Cette diminution reflète les efforts déployés en termes L Les décharges sauvages constituent une réelle menace d’augmentation de la desserte en eau potable, de environnementale au à cause du ruissèlement du lixiviat raccordement au réseau d’assainissement et de vers les eaux de surface, la mer, et/ou leur infiltration vers meilleure gestion du secteur des déchets. les nappes. Ces efforts se font dans le cadre d’une politique étatique Les ressources en eau les plus menacées par les de mise à niveau environnementale qui a aboutit à décharges sauvages sont : plusieurs plans et programmes notamment :

• La Nappe de R’Mel et la nappe de Martil ; • le Programme National d’Assainissement liquide et • L’Oued Loukkos, l’oued Laou et l’Oued Mogogha; d’épuration des eaux usées (PNA) qui vise de manière • Les captages ONEP de Larache et l’aire de la nappe générale à résorber le retard enregistré dans ce de Martil à coté des captages 996/2 et 1153/2 ; secteur et restaurer la qualité des milieux naturels • Les eaux du barrage d’Oued El Makhazine ; d’une manière générale et des ressources en eau • Un château d’eau qui se trouve en dessous de la particulièrement ; décharge de Chefchaouen. • le Programme National des Déchets Ménagers La multiplication des carrières impacte également (PNDM) dédié à l’amélioration de taux de collecte, la les ressources en eau. Parmi ces impacts, la déviation réhabilitation des décharges sauvages et la réalisation du sens d’écoulement des eaux de ruissellement, le des décharges contrôlées au profit de tous les centres tarissement des points d’eau et notamment des sources urbains en 2022. ainsi que la modification de la surface piézométrique et des conditions d’écoulement.

13 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

taux de mise en décharge contrôlée est actuellement de 0% contre 31% à l‘échelle national.Ce même taux ne dépassera pas les 25% à l’horizon 2015.

Ce secteur accuse un retard au niveau de la région Tanger-Tétouan notamment en matière de mise en décharge qui constitue non seulement une source

Tendance d’évolution de la production des déchets

Population Déchet T/an Lixiviat (m3/an)

4 000 000 80 000 3 000 000 60 000 2 000 000 40 000 1 000 000 20 000 0 0

0 2 4 6 0 2 4 4 8 0 201 201 201 201 2018 202 202 202 202 202 203

Volume lixiviat M3/an Au niveau de la Région Tanger-Tetouan , le PNA avait Population prévu la réalisation de 10 STEP avec un traitement de 8,45 Déchets produits T/ans Mm3/an ainsi que la réhabilitation et le renforcement du réseau d’assainissement dans 10 centres sur la période de pollution des ressources en eau mais aussi une 2012-2016, en réduisant donc une grande partie des problématique environnementale d’ordre général. nuisances sur l’environnement. La mise en décharge impacte la qualité de vie de la population, la qualité de l’air et le sol. En effet, des efforts Ces actions restent néanmoins insuffisantes compte tenu colossaux doivent être déployés afin de protéger les de la persistance des problématiques liées aux ressources ressources naturelles de la région contre cette nuisance hydriques. L’inapplication du principe pollueur-payeur, en adéquation avec les objectifs du programme. le manque de contrôle et l’insuffisance en termes de coordination intersectorielle pour une meilleure 3. AIR : UNE QUALITÉ GLOBALEMENT BONNE planification, y sont pour beaucoup. La qualité de l’air dans la Région Tanger-Tétouan est 2. DECHETS : UNE PRODUCTION CROISSANTE bonne à l’exception de certaines zones situées sur les La quantité de déchets ménagers produite en 2010 au grands axes routiers qui traversent la ville de Tanger et la niveau de la région, est estimée à environ 900 000 T dont ville de Tétouan, ainsi que les zones industrielles. 30% est produite par la préfecture de Tanger-Assilah. Cette dégradation est en partie liée aux émissions Cette quantité atteindra environ 1 millions de tonnes en atmosphériques provenant du transport qui est considéré 2030. comme l’un des secteurs les plus polluants de l’air. En milieu urbain, le taux de collecte varie entre 65 et Cette pollution s’amplifie avec la croissance du parc 94 %, tandis qu’en milieu rural, notamment au niveau automobile, l’augmentation de la consommation des des centres chef lieux, ce taux ne dépasse pas les carburants et la vétusté des véhicules. 12%. En matière d’élimination des déchets, la Région Tanger-Tétouan compte une dizaine de décharges non Les émissions atmosphériques, se concentrent contrôlées où les déchets sont entassés à l’air libre. Ces essentiellement au-dessus de la ville de Tanger qui décharges sauvages produisent actuellement un volume compte 57% des véhicules, suivie par la ville de Tétouan de lixiviat d’environ 60 750 m3. Un volume qui atteindra qui compte 29% du total régional. en cas de non action 75 000 m3 en 2030. La pollution de l’air est aussi liée aux émissions issues des Dans le cadre du PNDM, il est annoncé que le taux de unités industrielles qui ne cessent de se multiplier au niveau collecte en milieu urbain s’améliorera et atteindra les de la région notamment aux alentours des centrales 100% avant 2022. Parallèlement, en milieu rural, ce taux thermiques, la cimenterie, les sucreries, les Briqueteries et ne dépassera pas les 50 % au niveau des chefs lieux. Le

14 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

au niveau des décharges non contrôlées qui dégagent 4. SOL : UNE COMPOSANTE FRAGILE MENACÉE PRINCIPA- des biogaz comme le méthane (CH4) classés parmi les LEMENT PAR L’ÉROSION HYDRIQUE principaux polluants de la couche d’ozone. Le sol de la Région Tanger-Tétouan subit une forte L’impact de la pollution de l’air sur la santé n’a fait l’objet dégradation à cause du phénomène de l’érosion d’aucune étude épidémiologique dans cette région. En hydrique. Ce phénomène atteint ses dimensions les plus réponse à cette situation, un réseau de surveillance de la désastreuses dans les montagnes et les collines du Rif. qualité de l’air a été mis en place dans les grandes villes du Royaume dont une station fixe de mesure en continu La dégradation spécifique des sols atteint des chiffres de la qualité de l’air dans la ville de Tanger. élevés au niveau de Loukkos avec des quantités qui varient entre 1146 et 3900 T/Km2/an, alors qu’à Tanger et En ce sens et afin d’avoir des données suffisantes sur Tétouan cette dégradation varie respectivement entre la pollution de l’air, plusieurs études de cadastres 800 et 3100 T/Km2/an et 900 à 3360 T/Km2/an.

Evolution du parc automobile L’étude de l’évaluation environnementale du périmètre de Loukkos a révélé que 73 000 ha sont touchés par différentes formes d’érosion : 36 000 ha érosion sous forme 170 000 de solifluxion superficielle, rills et débuts de ravinement, 1 500 ha affectés par un ravinement peu profond et 160 000 de début de badlands, 5 500 ha de badlands et de ravinement et 3000 ha d’affaissements et glissements de 150 000 terre.

140 000 Cette érosion est à l’origine d’un envasement des retenues de barrages qui s’élèvera à l’horizon des 130 000 cinquante ans à venir à un taux de 654 Mm3, soit une perte de 13 Mm3/an. Ces sédimentations provoqueront 120 000 une perte en eau équivalente à 700 millions de m3, soit 2002 2003 2004 2005 2006 2007 une diminution de l’ordre de 0,5 % par an de la capacité totale des barrages. Ce qui se traduira aussi par une Nombre de véhicules en circulation perte de surface irrigable de 600 ha/an. des émissions atmosphériques ont été menées. Elles En plus de l’érosion hydrique, d’autres pressions directes consistent à réaliser un inventaire des émissions dans l’air, sont exercées sur le sol par l’urbanisation, l’intensification à analyser leurs tendances d’évolution et à proposer un agricole et les rejets ménagers et industriels. Ces plan d’actions pour réduire la pollution atmosphérique. différentes pressions impactent considérablement l’état En 2011 et dans ce même cadre, les villes de Tanger du sol. Cela se manifeste par exemple par : et Tétouan ont bénéficié des études sur les cadastres atmosphériques. • La perte en sol engendrée par les extensions urbaines : surtout pour le cas de la ville de Tanger où D’autres actions ont été entreprises pour la protection l’empiétement sur les terres agricoles engendre une de l’air contre la pollution, notamment, l’adoption des perte en terrain à vocation agricole ; normes EURO d’émissions de polluants qui s’appliquent • La salinisation des sols agricoles due à l’utilisation aux véhicules neufs, la planification de déplacement excessive des produits chimiques. Elle est très des véhicules dans les centres villes, et l’introduction remarquée au niveau du périmètre grand hydraulique d’un changement des combustibles pour les activités de Lokkous où la demande en engrais et de produits génératrices d’émissions atmosphériques. phytosanitaires est de plus en plus forte ; • La baisse de la teneur en matière organique : les sols Enfin, le changement et la variabilité climatiques se s’appauvrissent moyennement de 21% à 32% en dix font ressentis dans la Région Tanger Tétouan au même ans, selon le type de sol ; titre que la totalité du pays. Ils se manifestent par des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les pluies torrentielles en période estivale, , les vagues de chaleur, les inondations et les feux de forêt.

15 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

• Les activités d’extraction des matériaux sont L’urbanisation excessive se fait également aux également à la base d’intenses pressions sur le sol suite dépends d’espaces forestiers, agricoles, littoraux de aux opérations d’extraction, de rejets des eaux de valeur écologique et paysagère parfois indéniables. lavage, des vidanges clandestines d’hydrocarbures Les déchets et la pollution générés par ces extensions et la non remise en état des lieux ; accentuent cet état de fait. Les forêts de Tanger sont un • La pollution des sols suite à l’épandage clandestin des exemple concret de sites menacés par l’urbanisation. rejets industriels notamment à proximité de quelques unités isolées comme : De même, le drainage pour des fins agricoles ou d’urbanisation, qui s’effectue dans des zones humides • Les sucreries qui génèrent d’importantes quantités situées principalement sur la côte, est responsable d’une de rejets (environ 300 000 m3 /an, soit un ratio de détérioration de la faune et de la flore aquatiques. Une 1,21 m3 par tonne de produit fini) ; perte d’habitat, ainsi que la disparition de certains • Les huileries qui rejettent les margines oiseaux migrateurs, des poissons, ont été constatées directement dans le sol ou au niveau de bassins dans les marécages de Tahdart et de Smir, à titre d’accumulation peu étanches favorisant leur d’exemple. infiltration dans le sous sol.

Ces facteurs de dégradation sont accentués par des insuffisances en termes de répression (textes juridiques), de coordination intersectorielle et une méconnaissance de la ressource. En effet, seul 30% des couvertures pédologiques du Maroc sont maitrisées. Déficit du au retard dans l’inventaire et la cartographie des sols. Les 70% restants n’est encore qu’au stade de la reconnaissance grossière.

5. BIODIVERSITE & FORET : UNE DIVERSITÉ ET UNE RICHESSE SPÉCIFIQUE À LA RÉGION QUI SUBIT DE FORTES PRESSIONS ANTHROPIQUES

La Région Tanger-Tétouan occupe une place privilégiée dans le bassin Méditerranéen grâce à la variété de ses écosystèmes naturels. Le Plan Directeur des Aires Protégées a identifié pas moins de 19 SIBE répartis sur l’ensemble du territoire régional et qui s’étalent sur une superficie de 119 131 ha.

Ces sites hébergent une richesse biologique qui contribuent au développement des différents secteurs économiques et humains (pêcheries, plantes médicinales, plantes aromatiques, écotourisme, etc.). Néanmoins, elle demeure sensible à diverses pratiques humaines.

Depuis les années 90, certains écosystèmes de la Région Tanger-Tétouan sont victimes des pratiques non conformes tels que le défrichement, les incendies, l’activité sylvo-pastorale et les prélèvements du bois de feu. Résultat ; la dynamique des peuplements forestiers est en état de déséquilibre. A ces facteurs s’ajoutent d’autres risques naturels liés aux changements climatiques dont le rythme ne cesse de s’accélérer en fragilisant davantage ces écosystèmes : la désertification, les feux de forêt, etc.

16 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

Le tableau ci-dessous récapitule les pressions exercées sur les SIBE de la RTT.

Jbel Marais PN Jbel Pressions Moussa Larache Talassemtane Bouhachem

Croissance Démographique * * * *

Projet Touristique * Déforestation et défrichement * * * Rejets des eﬄuents dans le milieunaturel * Polution chimique (activité agricole) * Surpâturage * * * Présence d’eﬄuent d’unité industrielle * Incendie * * Erosion Hydrique * Surexploitation du bois *

Au rythme actuel de développement, certains SIBE La région a ainsi perdu de grands superficies de forêts de la Région Tanger-Tétouan connaitront durant les à cause des incendies. Selon la Direction Régionale des vingt prochaines années les mêmes perturbations, Eaux et Forêt du Rif, 130 incendies en moyenne sont dues à l’extension urbaine, à l’industrialisation, et déclarés par an, entre 1988 et 2010 pour une superficie au développement touristique. Ces perturbation moyenne de 1581 ha. provoqueraient un phénomène de déséquilibre pour de nombreuses espèces animales et végétales, parfois Un programme d’aménagement d’espaces récréatifs endémiques ou menacées (2,5% de la faune et 23% de la en vue de préserver et de rendre ces espaces plus flore sont menacées d’extinction à l’échelle nationale). accueillants pour le public a été mis en place notamment au niveau du SIBE Perdicaris et Koudiat Tayfour. Cette situation s’accentuera davantage à cause de la lenteur dans la promulgation des décrets d’application Evolution des incendies de forêts relatifs aux aires protégées et ceux concernant la protection des sols. En outre, ces perturbations généreront des surcoûts liés à la restauration nécessaire pour remettre 6 000 400 le milieu environnemental à son état initial et procurer 5 000 aux individus un niveau de bien-être équivalent à celui 300 que l’écosystème offrait avant son altération. 4 000

3 000 200 Quant au domaine forestier, il est exposé à son tour, à plusieurs pressions d’origine anthropique : la 2 000 100 déforestation, le défrichement, les pratiques de l’agro- 1 000 pastoralisme extensif, la consommation du bois de feu et l’urbanisation restent les problèmes majeurs qui 0 0 touchent ce patrimoine naturel. Ces pressions sont 1988 1992 1996 2000 2004 2008 des conséquences d’autres phénomènes sociaux et Superficie (ha) Nombre économiques notamment la pauvreté, l’accroissement de la population et l’augmentation de la demande des produits forestiers… Ces actions sont ponctuelles et insuffisantes. Les domaines de la biodiversité et de la forêt devraient bénéficier d’une protection spéciale afin de garantir sa conservation.

17 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

6. LITTORAL : UN ESPACE ÉTALÉ SUR DEUX FAÇADES L’activité d’extraction des sables côtiers est une pression MARITIMES ET MENACÉ PAR UNE URBANISATION ACCRUE qui existe depuis longtemps dans de la région, notamment dans la plage de Houara. L’exploitation abusive a ainsi Le littoral est un écosystème fragilisé par de fortes réduit considérablement la taille (longueur) de la plage. pressions telles que : L’accroissement de la population, l’urbanisation, l’industrialisation et le tourisme. Quant à la pollution, le littoral constituait un réceptacle des rejets domestiques et industriels clandestins. Cette En effet, les communes situées sur le littoral accusent les situation qui a porté préjudice à la qualité des eaux de plus forts taux de croissance. La zone de Tétouan-Martil baignade et les conditions d’hygiènes et de santé des a vu sa population tripler entre 1971 et 2004 en causant populations a été traitée après la mise en service des ainsi une densification des côtes. 4 stations d’épuration avec des émissaires de plusieurs kilomètres en mer. Parallèlement à cette densification, les zones côtières connaissent une urbanisation « durcification » intense La pollution est également causée par les activités avec un étirement des agglomérations et des activités agricoles. Dans de nombreuses zones littorales de la humaines le long de la côte. En effet, face à la croissance région et particulièrement à proximité de certaines zones démographique, la demande en logement augmentera humides comme l’estuaire de Loukkos et la lagune de et passera de 11 000 à 12 000 unités entre 2010 et 2030. Smir, le phénomène d’eutrophisation se manifeste à Quant au taux d’urbanisation, il passera de 60% à 75% cause de l’utilisation abusive d’engrais. au cours de la même période. On observera ainsi une densification des villes notamment côtières : Tanger, Enfin, le domaine du littoral est également très peu Tétouan, Martil, M’diq et F’nideq. couvert sur le plan législatif. Aussi, la pluralité des institutions dont il dépend impacte négativement sa gestion et sa protection. Cependant, un programme Tendance d’évolution du parc de logement/nombre de surveillance de la qualité des eaux de baignade de ménage est mené, conjointement par le Département de l’Environnement et le Ministère de l’Équipement et du Nombre de ménage Taux d’urbanisation Parc de logement Transport. Il a pour objectif de publier un rapport annuel 80 21 000 relatant la qualité des plages.

70 19 000 60 Un second programme intitulé « plages propres » a été 17 000 50 lancé en 1999 par la Fondation Mohammed VI pour la 15 000 40 protection de l’Environnement. Ce programme a inscrit 13 000 30 les plages de tout le pays dans la dynamique de mise Déﬁcit en 11 000 à niveau environnementale, qui permet de les hisser au 20 logement 10 9 000 niveau des standards internationaux et d’arborer le label 0 7 000 de qualité « Pavillon Bleu ». En 2012, cinq plages de la 1998 2003 2008 2013 2018 2023 2028 région ont été labélisées « Pavillon Bleu » : M’diq, F’nideq, Achakar, Sol (Cap Spartel) et Ba-Kacem.

Ce phénomène se traduit par l’émergence de plusieurs petits centres urbains et ruraux le long de la bande littorale, le développement des complexes touristiques et hôteliers ainsi que la concentration des activités industrielles sur l’axe côtier.

Par ailleurs, les aménagements portuaires intenses que connait la région comme la construction des jetées à Tanger, la construction des ports de plaisances à M’diq et Restinga-Smir, et la mise en place des routes panoramiques participent au processus de déstabilisation de ce milieu en provocant un changement de sa morphologie.

18 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

7. RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES

La Région Tanger-Tétouan est exposée à des risques La région est menacée par des catastrophes sismiques d’inondations. Durant cette dernière décennie, 53 sites à du à sa situation dans une zone d’instabilité caractérisée risque d’inondatio n ont été identifiés. par la récurrence de plusieurs tremblements de terre.

Ces inondations sont de deux types : des inondations Quant aux risques technologiques, ils sont principalement résultantes des crues à montée lente et souvent prévisible : d’ordre accidentel et non chronique. Les causes les plus c’est le cas des bassins versants du Loukkos et les fréquentes sont les ruptures de cuves et de canalisations, inondations résultants des crues brutales qui surviennent les incendies ainsi que les défaillances humaines du à la suite d’orages sur les bassins amont caractérisés à l’absence du contrôle de gestion de ces risques au par de fortes pentes. Ce type est d’autant plus amplifié niveau municipal. par l’existence d’infrastructures inadéquates pour l’évacuation des eaux des crues dans des conditions Pour prévenir et lutter contre ces risques, une stratégie satisfaisantes : c’est le cas des bassins versants des Oued nationale de prévention et de gestion des risques de F’nideq, Oued Mghogha, Oued Martil, Oued Souani et catastrophes a été lancée aux échelles nationale, Oued Lihoud. régionale et locale.

La région est soumise également au risque des mouvements de terrain notamment dans la zone du Rif. Cela est lié à l’existence de reliefs très contrastés, de terrains géologiques friables (argiles, flysch, marnes, etc.) et de conditions climatiques rigoureuses.

19 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

IV. PERSPECTIVES D’AVENIR

Le Plan d’Action de la région est développé en conformité avec les actions environnementales et socio-économiques prévues dans les politiques territoriales, plus particulièrement des actions liées à la ressource en eau, l’agriculture, le tourisme, et la pêche. Ce plan est également guidé par les actions prévues dans la Stratégie de lutte contre la pauvreté, surtout en ce qui concerne l’intervention prioritaire en matière de développement rural. Cette dernière action concerne notamment la lutte contre l’habitat insalubre, d’alimentation en eau potable et d’assainissement liquide.

Au vu des problématiques environnementales et des enseignements dégagés en cas de maintien des tendances actuelles, ce plan d’action se veut volontariste, et répond à la vision nationale portée par la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable et les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il permet ainsi de construire un Système de Protection Durable de l’Environnement (SPDE).

Ce plan d’action a été développé dans le cadre du scénario « Environnement Durable ». Dans celui-ci , les défaillances ou insuffisances mises en évidance dans le « scénario tendanciel » sont corrigées de façon à atteindre une symbiose entre les politiques de protection de l’environnement et le développement socio-économique. La durabilité de l’intégrité du milieu naturel à l’horizon 2030 sera alors assurée. Ce scénario volontariste se veut aussi participatif, avec l’implication de tous les acteurs de la région. .

Pour ce faire, six axes d’amélioration ont été arrêtés lors des différentes sessions de concertation tenues au niveau de la région avec l’ensemble des acteurs locaux et membres du réseau de l’OREDD. L’ensemble de ces axes a pour objectif de remédier aux problèmes environnementaux, d’améliorer les conditions de vie des populations et d’initier le processus d’intégration des démarches environnementales volontaristes dans la planification territoriale et sectorielle.

AXE 1 : Préservation des ressources en eau ;

AXE 2 : Protection des sols et de la biodiversité ;

AXE 3 : Maitrise de la pollution atmosphérique ;

AXE 4 : Gestion intégrée du littoral ;

AXE 5 : Mise à niveau des programmes environnementaux ;

AXE 6 : Gestion des risques liés aux changements climatiques.

20 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

AXE 1 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU

Dans la région, le maintien de l’état des ressources en eau à son niveau actuel, nécessite des actions curatives et des mesures préventives qui forment système de préservation durable des ressources en eau. Pour cela, 3 principaux objectifs sont recherchés :

 Objectif 1 : Renforcement des actions d’économie de l’eau :

• Renforcement des travaux de reconversion en goute à goute en vu d’atteindre 30% en 2015 ; • Optimisation des prélèvements (agricole, touristique et industrielle) ; • Réhabilitation des réseaux d’irrigation en GH et PMH ; • Mise en place d’un plan directeur de réutilisation des eaux non conventionnelles (eau usée épurée, eau pluviale, eau de dessalement, etc.).

 Objectif 2 : Amélioration de la connaissance de l’état des ressources en eau :

• Renforcement du réseau de surveillance et de suivi de la qualité des ressources ; • Actualisation de l’inventaire des foyers de pollution ; • Définition des objectifs de qualité par nappe et par tronçon d’oued permettant la maitrise des rejets ; • Mise en place pour toutes les nappes de « contrat de nappe » permettant l’engagement des exploitants et la maitrise des pompages.

 Objectif 3 : Renforcement des actions de préservation des ressources en eau :

• Recharge artificielle des nappes côtières : Rmel et Martil en vue d’arrêter la pollution par l’intrusion marine ; • Mise en place des périmètres de protection au niveau des captages destinés à l’alimentation en eau potable ; • Généralisation des systèmes de management environnemental dans les secteurs touristique et industriel.

AXE 2 : PROTECTION DES SOLS, DES FORÊTS ET DE LA BIODIVERSITÉ

La biodiversité de la région devrait bénéficier d’une protection spécifique qui garantisse sa durabilité. Ainsi pour aller vers la construction d’un système de préservation durable des sols et de la biodiversité, 5 principaux objectifs ont été retenus :

 Objectif 1 : Renforcement des actions de lutte contre l’érosion :

• Renforcement des actions de Conservation des Sols en amont des barrages Nakhla, Oued El Makhasine et Ali Thilat par : • Reboisement de protection et entretien des anciennes plantations ; • Plantations fruitières dans les zones montagneuses ; • Infrastructures antiérosives ; • Amélioration pastorale et sylvo-pastorale. • Accélération de la mise en place des actions d’aménagement de lutte contre l’érosion hydrique au niveau des bassins versants d’Oued Martil, R’mel, 9 Avril, Moulay Bouchta, Smir, Raouz, Béni Amer, Dar Khrofa, Oued El Onsar, Kharroub. • Adoption d’une approche participative en incitant et encourageant la population du bassin versant du barrage Ibn Battouta (colmaté à 30%) à planter des arbres fruitiers, Cette action a un double résultat : génération de revenus aux agriculteurs et protection de leurs terres contre l’érosion hydrique. • Entretien des ouvrages déjà existants de lutte contre l’érosion.

21 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

 Objectif 2 : Renforcement des actions de lutte contre les incendies :

• Amélioration des plans d’action provinciaux d’intervention et de prévention des incendies de forêts ; • Augmentation du nombre de guetteurs d’incendies ; • Renforcement du réseau de communication au niveau des zones enclavées ; • Renforcement du réseau d’accès aux forêts par l’ouverture de pistes forestiers et la réhabilitation des anciennes pistes ; • Dotation en matériel de lutte contre les incendies de forêts. • Sensibilisation et information de la population sur la nécessité et l’objectif d’une exploitation durable de la forêt • Réduction du risque d’incendies de forêt ; • Amélioration des moyens techniques et humains d’intervention contre les feux de forêt ; • Sensibilisation du public aux dangers des incendies en les informant par mesures de prévention.

 Objectif 3 : Réhabilitation des sites pollués

• Réhabilitation des sites de carrières abandonnées situées en zone sensible : 20 sites ; • Dépollution des sols contaminés situés à proximités de certaines unités industrielles polluantes ; huileries, sucreries, décharges sauvages ; • Préservation contre la salinisation via la normalisation de l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires au niveau des périmètres irrigués.

 Objectif 4 : Renforcement des actions de préservation des forêts contre la déforestation

• Renforcement des opérations de reboisement des forêts par le lancement de campagnes de plantation de 2500 ha/an en moyenne (Augmenter le taux de plantation de 3% annuellement) • Promotion de l’utilisation des énergies renouvelables photovoltaïques dans le but de minimiser la dépendance de la population au bois de feu ; • Renforcement des systèmes de contrôle et de surveillance par satellite.

 Objectif 5 : Maitrise de la biodiversité

• Identification des potentiels et richesses des SIBE de la région en matière de biodiversité afin de mettre en place une stratégie de préservation mieux adaptée ; • Identification des principaux habitats des SIBE ; • Inventaire des espèces végétales et animales des SIBE ; • Inventaire des espèces endémiques et remarquables du SIBE ; • Protection de la biodiversité via la préparation des outils d’aide à la décision (inventaires, potentielles…) lors de l’élaboration de projets de développement économique ou d’aménagements.

22 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

AXE 3 : MAITRISE DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE

Afin de préserver et d’améliorer la qualité de l’air au niveau de la Région Tanger-Tétouan, 3 principaux objectifs ont été retenus dans ce plan d’action : .

 Objectif 1 : Renforcement du dispositif de surveillance de la qualité de l’air

• Mise en place des stations de mesure de la qualité de l’air au niveau de Tanger, Tétouan et Larache.

 Objectif 2 : Mise en place de certains plans notamment

• Élaboration de Plans de Déplacement Urbain pour les grandes villes de la région ; • Renforcement du programme de mise à niveau environnemental des sources ponctuelles de production des émissions atmosphériques ; • Mise en place d’un plan d’action pour la réduction des GES au niveau de la RTT.

 Objectif 3 : Développement de toutes les formes de transport et de mobilités propres

• Renouvèlement du parc automobile, bus, taxis d’ici 2020 ; • Promotion des transports en commun par l’amélioration du service ; • Mise ne place des stations vélo au niveau des villes touristiques pour les courts trajets ; • Mise en place d’un Tramway pour la ville de Tanger à l’horizon de 2025 ;

AXE 4 : GESTION INTÉGRÉE DU LITTORAL

La région doit entreprendre des actions d’ordre local qui protégeront le littoral et préserveront les ressources naturelles côtières, 2 principaux objectifs ont été retenus :

 Objectif 1 : Lutte contre la durcification du littoral

• Allégement et accélération de la procédure d’élaboration et d’homologation des documents d’urbanisme ; • Renforcement des capacités en matière de la compétence des maîtres d’œuvre ; • Actualisation des documents d’urbanisme (SRAT, SDAU, plans d’aménagement…) et des études de restructuration et de réhabilitation en prenant en compte les dispositions de préservation de l’environnement et du développement durable ; • Lutte contre la prolifération des habitations et des quartiers non réglementaires et insalubres • Amélioration de la structure architecturale des villes ; • Développement du cadre de vie des habitants en résolvant le problème de densification des tissus anciens.

 Objectif 2 : Renforcement de la gestion intégrée des zones côtières

• Mise en place d’un plan d’action qui vise la gestion intégrée du littoral en intégrant toutes les activités : pêche, biodiversité marine ; Aquaculture, dragage, urbanisation, industrie, etc. ; • Amélioration des connaissances et des données de base sur littoral (base de données qui reflète les principaux indicateurs) ; • Renforcement de la gestion participative des zones côtières en assurant l’engagement de l’ensemble des acteurs concernés : pêche, tourisme, urbanisation, industrie, eau, etc. ; • Mise en place d’un système de surveillance et de contrôle de l’état des ressources halieutiques et de la pollution du littoral ; • Accélération de la promulgation de la loi sur le littoral.

23 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

AXE 5 : MISE À NIVEAU DES PROGRAMMES ENVIRONNEMENTAUX

La région accuse un retard dans la réalisation des programmes de mise à niveau environnemental notamment des secteurs de l’assainissement et des déchets. Cette situation entretient les pressions exercées sur la population d’une part et sur les milieux naturels sensibles notamment l’eau, le sol et le littoral, d’autre part.

Afin d’établir une amélioration des conditions de vie de la population de la région et une meilleure protection de l’environnement, un renforcement des actions de mise à niveau environnemental de la région doit être envisagé. En effet, quatre objectifs ont été retenus au niveau de cet axe :

 Objectif 1 : Renforcement et accélération du programme de mise à niveau environnementale du secteur d’assainissement

• Accélération des travaux d’assainissement liquide au niveau des centres ruraux et préurbains : • Larache : Oulad Larhmari, Khmis Bni Arouss, Teffer, Taatof, Boujediane, Oulad Lahouarete, Tawla, Oulad Mesbah, Rissana Janoubia, Rissana Chamalia, Sebt Beni Guerfet, Tlat Beni Yassef, Souk Tolba, Ain Hdid et Afernou. • Chefchaouen Réhabilitation et renforcement du réseau de Bab Berred, Jebha, Bab Taza et Dardara. • Province fahs : Sidi Kankouch, Oued Aliane et Ksar Sghir-Ksar Majaz. • Tanger Assilah : Dar Chaoui, Tnine Sidi El Yamani. • Tétouan : Jbel Lahbib, Amsa, Martil, Bni Kérrich, Khmis Anjra, Melaliyine, Bni Hassane. • Ouazzane : Amélioration du taux de raccordement. • Accélération de la mise en place des stations d’épuration notamment celles de ksar El-kbir, Ouazzane, Chefchaouen, Larache Kaa asras, Bouahmed, Targha, Amtar et Jebha ; • Généralisation de l’assainissement collectif ou semi collectif au niveau de tous les centres ruraux dotés de bornes individuelles ; • Équipement des centres émergents et de nouvelles villes de système d’épuration, notamment ceux situés en zones sensible en amont des barrages ou à proximité des captages ONEP notamment : Dar Chaoui, M’Noud, Bni Hassane, Laouamra, Khmis Sahel et Souk Arba Ayacha, Jebha, Bab Taza, Bab berred, Dardara ; • Réutilisation des eaux usées épurées.

 Objectif 2 : Réduction de la pollution générée par les margines

• Élaboration d’un plan directeur de dépollution de margines; • Mise à niveau environnementale des unités de trituration existantes et ne disposant pas d’un cahier des charges environnementales ; • Mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation des huileries notamment au niveau de la province d’Ouazzane, Chefchaouen et Larache ; • Incitation à la création des associations et des coopératives pour faciliter la mise en œuvre du plan d’action ; • Meilleur déploiement du fond de dépollution industrielle (FODEP) et du Mécanisme Volontaire de dépollution hydrique (MVDH) dans le secteur des huileries.

 Objectif 3 : Renforcement et accélération du programme de mise à niveau environnementale du secteur des déchets

• Élaboration du plan directeur régional de gestion des déchets industriels et hospitaliers ; • Élaboration des plans directeurs provinciaux des déchets ménagers d’Ouazane, Chefchaouen, Tanger Assilah et Fhas Anjra ; • Élaboration des études détaillées de réhabilitation des décharges sauvages ; • Mise à niveau des décharges non contrôlées représentant un risque pour les conditions d’hygiène et de sécurité des populations en vue d’une exploitation temporairement (2 à 3 ans) en attendant la mise en place des nouvelles décharges contrôlées ; • Réhabilitation et fermeture des décharges sauvages de Larache, Tétouan, M’diq F’nideq Ksar El kbir, Ouazzane, Tanger, Assilah Chefchaouen, Bab Berred ; • Mise en place d’au moins une décharge contrôlée par province : soit 7 décharges contrôlées d’ici 2020 ; • Promotion des projets de valorisation des déchets, dans un objectif d’atteindre un taux de 20% de recyclage d’ici 2020 au niveau des décharges contrôlées ;

24 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

• Promouvoir le partenariat public privé pour le renforcement du contrôle au niveau des décharges : lors des travaux et d’exploitation avec transfert de technologie et d’expertise ; • Formation continue des cadres et techniciens en gestion des décharges publiques.

 Objectif 4 : Utilisation contrôlée et rationnelle des produits chimiques agricoles.

• Normalisation de l’utilisation des engrais et des produits phytosanitaires au niveau des périmètres irrigués ; • Renforcement des procédures de contrôle du réseau de commercialisation et distribution des engrais et des pesticides, notamment au niveau du périmètre de Loukkos; • Réévaluation des produits phytosanitaires homologués, au moyen de la procédure d’homologation, • Mise en place d’une réglementation régissant l’utilisation des engrais et des pesticides ; • Mise en place d’une politique de réduction de l’utilisation des pesticides (incitation, labellisation, etc.) ; • Formation, sensibilisation et information de la population et des différents acteurs concernés par la problématique des engrais et des pesticides. • Renforcement des séances de vulgarisation des techniques agricoles destinées à l’usage des engrais et des pesticides au profit des agriculteurs.

AXE 6: GESTION DES RISQUES LIÉS AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

L’amélioration de la gestion des risques naturels et technologiques constitue une priorité pour la région. L’objectif à terme est de disposer d’une stratégie globale pour la région reposant sur la connaissance et la surveillance du risque, l’instauration de mesures de prévention et de mise en place des dispositifs d’alerte et de secours.

 Objectif 1 : L’adaptation aux conséquences des évolutions climatiques

• Élaboration d’un Plan Climat Régional de la Région Tanger-Tétouan intégrant : • Les effets prévisibles des changements climatiques sur la région ; • Les mesures d’adaptation aux conséquences des évolutions climatiques (montée du niveau de la mer, hausse des températures, évolution des précipitations, évolution de la faune et de la flore, et des vecteurs de transmission de maladie le cas échéant) ; • Les mesures d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le développement territorial et les politiques régionales.

 Objectif 2 : Renforcement des actions de lutte contre les risques

• Réalisation des Plans de prévention contre les risques naturels et technologiques pour la Région Tanger-Tétouan • Renforcement et poursuite des études et des travaux de lutte contre les inondations, notamment dans les villes de Tanger, Tétouan, M’diq et F’nideq • Réalisation d’un réseau d’alerte précoce et de notification • Prise en compte des zones à risque dans les schémas d’aménagement urbains et ruraux.

ACTIONS TRANSVERSES

La mise en œuvre du plan d’action doit passer impérativement par le renforcement :

• Du cadre légal au profit du sol, de la biodiversité et du littoral ; • Du cadre financier et des mesures incitatives ; • De la coordination et de la gouvernance ; • Du contrôle d’application des lois environnementales ; • Du partenariat et coopération dans l’écodéveloppement pour un partage des expériences ; • Des actions en matière d’éducation et de sensibilisation.

25 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

CONCLUSION GÉNÉRALE

Le bilan dressé, suite à l’évaluation de l’état de • La perte de quantité considérable des ressources l’environnement de la Région Tanger-Tétouan, a mis en eau à cause de la poursuite du phénomène en évidence les pressions exercées sur les diverses d’envasement des barrages ; composantes de l’environnement. • La qualité des eaux resterait vulnérable à la dégradation au niveau de certaines zones sujettes Au niveau de la région, les milieux naturels les plus à des sources de pollution urbaine, industrielle et dégradés sont successivement le littoral, les ressources en agricole ; eau, la forêt et la biodiversité, le sol et à moindres degrés • La qualité de l’air pourrait se dégrader notamment l’air. Les sources de pressions majeures contribuant à la au niveau des villes à haute densité urbaine et de dégradation de l’environnement sont : concentration industrielle comme Tanger et Tétouan ; • L’habitat et l’urbanisation, à travers l’extension des villes • La poursuite de la durcification des côtes littorales à et centres côtières, ainsi que l’évolution exponentielle cause de l’urbanisation accrue et du développement de leurs populations suite au développement du que connaitrait la région durant les 20 prochaines marché de travail et à l’exode rural ; années ; • Le secteur de l’assainissement solide, suite à une • La réduction progressive des réserves halieutiques et abondance des décharges sauvages et des points la dégradation de qualité des eaux marines suite à la noirs et une absence de décharges contrôlées ; multiplication des sources de pollution notamment à • Le secteur de l’assainissement liquide, via un déficit proximité des ports de pêches ; d’infrastructures d’assainissement notamment en milieu rural et un retard enregistré en matière • La fragilité du sol à l’érosion hydrique qui s’accentuerait d’exécution des travaux programmés par le PNA. davantage suite à la multiplication des opérations de Ce déficit est aggravé par l’insuffisance d’un cadre défrichement, de déforestation et des incendies ; juridique adéquat, l’absence de normes et de • La salinisation des sols générée par l’intensification contrôle, etc. ; de la productivité agricole sans normalisation de • Le secteur agricole à travers la déforestation et l’usage des engrais et des pesticides, ce phénomène le défrichement pour l’exploitation agricole, la prendrait de l’ampleur au niveau de la plaine de surconsommation des ressources en eau mobilisées, Loukkos à cause de la nature sablonneuse des sols, la pollution diffuse menaçant de minéralisation des modes d’irrigation utilisés et des pratiques de irréversible les nappes du bassin, et des pressions sur le fertilisation adoptées ; sol et sur la biodiversité ; • La biodiversité demeurerait impactée par certaines • Le développement de l’industrie, notamment les unités pratiques non conformes tels que le défrichement, les de trituration d’huile d’olive qui sont responsables de incendies, l’activité sylvo-pastorale et les prélèvements la dégradation des ressources en eau et en sol via le du bois de feu engendrant ainsi un déséquilibre dans rejet des margines sans traitement préalable. la dynamique des peuplements forestiers.

Sur la base de ces pressions, trois scénarios futurs Le scénario vers la durabilité, a été donc retenu et a permis envisageables pour la région ont été dressés : pessimiste, de proposer un ensemble d’actions correctives permettant tendanciel et durable ; et l’analyse s’est effectuée pour d’atténuer le rythme des dégradations des milieux naturels les deux scénarii probables : tendanciel et durable. et d’améliorer les conditions de vie de la population. A ce niveau, six axes d’amélioration ont été établis : Le scénario tendanciel ressort que :

• La consommation des ressources en eau serait • Préservation des ressources en eau : l’objectif est de plus en plus importante suite à l’augmentation d’adopter des actions curatives et des mesures de la demande en eau (agricole, potable et préventives permettant la construction d’un système industrielle) et à la prolifération des nouveaux projets de préservation durable des ressources au niveau de de développement touristiques et industriels. Cet la région. Pour se faire, il est nécessaire de renforcer accroissement se ferait sentir davantage au niveau les actions d’économie de l’eau et d’améliorer la des systèmes de Tanger et du Loukkos ; connaissance de l’état des ressources en eau. • Protection des sols et de la biodiversité : afin de bénéficier d’une protection spéciale permettant

26 SYNTHÈSE POUR LES DÉCIDEURS

de garantir la durabilité de ces milieux. Il faut a • Bonne gestion des risques liés aux aléas climatiques priori surmonter un certains nombres d’obstacles qui en s’adaptant aux conséquences des évolutions entravent la gestion de ces ressources notamment climatiques par l’intégration de mesures d’atténuation ceux liés au cadre légal, foncier et socio-économique, des émissions de gaz à effet de serre dans le puis aller vers la construction d’un système de développement territorial et les politiques régionales, préservation durable. 5 principales actions ont été le renforcement des actions de lutte contre les risques, retenues : le renforcement des actions de lutte contre et l’élaboration d’un Plan Climat Régional. l’érosion, le renforcement des actions de lutte contre Les problèmes environnementaux de la Région les incendies, la réhabilitation des sites pollués, le Tanger-Tétouan sont particulièrement complexes et renforcement des actions de préservation des forêts interdépendants. Au-delà des actions correctives contre la déforestation et la maitrise de la biodiversité. visant à contenir les pressions directes sur les diverses • Maitrise de la pollution atmosphérique : Pour lutter composantes, dans le plan d’action, il s’est révélé contre la pollution de l’air, et afin de préserver et aussi que l’appréhension de ces problématiques d’améliorer sa qualité, le plan d’action a proposé environnementales nécessiterait une gestion intégrée et premièrement le renforcement du dispositif de participative du territoire, fondée sur une approche de surveillance de la qualité de l’air, deuxièmement développement durable qui examinerait et corrigerait la mise en place de plans de déplacement urbain avant la mise en œuvre de tout projet de développement, des grandes villes de la région et troisièmement le les incidences environnementales. développement de toutes les formes de transport et de mobilités propres.

• Mise à niveau des secteurs environnementaux : afin d’établir une amélioration des conditions de vie de la population de la région et une meilleure protection de l’environnement, quatre objectifs ont été tracé notamment le renforcement et accélération du programme de mise à niveau environnementale des secteurs de l’assainissement et de déchets la réduction de la pollution générée par les margines et l’utilisation contrôlée et rationnelle des produits chimiques agricoles.

27 ÉTAT ET AVENIR DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION TANGER - TÉTOUAN

LISTES DES ABRÉVIATIONS

FODEP Fonds de Dépollution Industrielle

GES Gaz à Effet de Serre

GH Grande Hydraulique

MVDH Mécanisme Volontaire de Dépollution Hydrique

OREDD Observatoires Régionaux de l’Environnement et de Développement Durable

ONE Office National d’Electricité

ONEP Office National de l’Eau Potable

PIB Produit Intéreur Brut

PDAIRE Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau

PMH Petite et Moyenne Hydraulique

PMV Plan Maroc Vert

PNA Programme National d’Assainissement

PNDM Programme National des Déchets Ménagers

RTT Région Tanger Tétouan

SDAU Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme

SIBE Sites d’Intérêt Biologique et Écologique

SRAT Shémma Régional d’Aménagement du Territoire

SAU Superficie Agricole Utile

SPDE Système de Protection Durable de l’Environnement

Royaume du Maroc

Ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement Ministère de l’Intérieur Département de l'Environnement Région de Tanger - Tétouan

Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable de la Région Tanger - Tétouan

État et Avenir de l’Environnement de la Région Tanger - Tétouan • HYDROPROTEC CONSULT / SEAU GLOBE / SEAU CONSULT • HYDROPROTEC

Ministère de l'Energie, des Mines,de l'Eau et de l'Environnement, Département de l'Environnement