Shani Diluka K Onrad Jarnot S Hani D Iluk a M Ardi 2 Février
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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Mardi 2 février Konrad Jarnot | Shani Diluka Dans le cadre du cycle Orientalismes Du samedi 30 janvier au mardi 9 février Mardi 2 février Mardi | Shani DilukaShani | Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Jarnot Konrad Cycle Orientalismes La géographie de l’Orient désigne un espace dont la principale particularité est d’ofrir une coupure avec l’Occident, auteur de cette partition du monde en deux (nous/les autres). Outre les dimensions poétique, intellectuelle et spirituelle, le développement de l’orientalisme aux XIXe et XXe siècles est lié à un intérêt politique, commercial et scientiique pour l’étranger – un intérêt dont la colonisation est le soubassement idéologique dominant. Au XIXe siècle, le goût pour les voyages, associé au rêve, au désir d’échapper à soi et à la société, à la recherche d’une nature pure comme des formes primaires de la civilisation, suscite tout à la fois un intérêt de mode et une fascination collective des artistes et du public. Le voyage en Orient devient un genre pratiqué par les plus grands auteurs, comme Nerval ou Flaubert. Après son voyage au Maroc et en Algérie en 1832, Delacroix révèle que l’Afrique du Nord vaut le traditionnel pèlerinage en Italie. L’engouement pour l’histoire et la recherche d’une couleur locale originale contribuent à la mise en place d’un vocabulaire et d’un style susceptibles d’évoquer les mondes lointains. Le pittoresque et le caractéristique se combinent à l’efet de dépaysement. En musique il en va de même. Le Divan occidental-oriental de Goethe, Les Orientales de Victor Hugo ofrent aux musiciens deux sources essentielles d’inspiration. Divertissement aux désordres du temps, l’orientalisme est pour Goethe l’occasion d’un rajeunissement de la sensibilité, d’une vaste quête de savoir et la médiation d’un échange amoureux, puisque le Divan est écrit secrètement avec la maîtresse du poète. Il n’y a d’oriental ici, écrit Marcel Brion, « que les noms des personnages, les accessoires ; cela ne tourne jamais à la turquerie ». L’oratorio profane de Schumann Le Paradis et la Péri emprunte à Moore un sujet qui, pour le compositeur, devient fable sur la pureté et le repentir, les pouvoirs de la poésie faite femme (la péri, génie aérien). L’œuvre manifeste non pas un engouement pour la couleur locale, mais plutôt la recherche d’un territoire fantasmatique du romantisme. Le Chant de la Terre de Mahler iniltre un espace poétique lointain où ses préoccupations sont sublimées. Forme fantomatique, automne du cœur, portrait de la jeunesse (mise à distance par la dimension exotique du décor), portrait de la beauté se perdant dans un regard, refus du printemps puis adieu de celui qui « cherche le repos pour son cœur solitaire » : la trajectoire ramène à soi. L’exotisme semble s’annuler : « Pour moi, plus jamais d’horizons lointains ». Ou, plus exactement, il recouvre l’entièreté du monde. Pour Hugo, il ne fait nul doute que l’Espagne ouvre les portes de l’Orient : elle est le lointain ensoleillé de l’Europe et son histoire est marquée par l’invasion des Maures. L’Espagne certes se réduit parfois à un ensemble de clichés faciles, que l’on retrouve dans l’opéra-comique et l’opérette. Elle ofre cependant une palette de rythmes, de formules mélodiques, d’harmonies qui sont comme des épices et parfois les moyens d’une heureuse revitalisation des formes savantes occidentales. À travers les grandes partitions hispanisantes, dont Carmen est l’archétype, s’expriment le désir, la jouissance, le corps, la fête, le goût des couleurs vives, le chant profond et viscéral autant que l’altérité et l’ailleurs. Sans mener d’enquête de terrain, Debussy, aux dires de Manuel de Falla, parvient à exprimer l’essence de l’Espagne. Rimski-Korsakov écrit un Capriccio espagnol en puisant son matériau dans un recueil d’airs populaires. Simultanément, en un troublant mouvement de retour sur soi, les Russes exploitent leur propre matériau populaire. Shéhérazade de Rimski, L’Oiseau de feu de Stravinski procèdent de cette musique qui puise dans l’imaginaire russo-oriental les prouesses les plus étincelantes de son orchestre. Shéhérazade de Ravel joue volontairement avec les clichés. Mais les formes créées dans la première pièce s’évaporent déinitivement dans la troisième, sorte de berceuse délétère qui indique l’inaccomplissement et l’endormissement des désirs. L’Orient est un mirage. Hervé Lacombe DU SAMEDI 30 JANVIER AU MARDI 9 FÉVRIER SAMEDI 30 JANVIER – 20H MERCREDI 3 FÉVRIER – 20H VENDREDI 5 FÉVRIER – 20H Claude Debussy Paris-Istanbul Maurice Ravel Deux Arabesques Ma mère l’Oye La Puerta del Vino Jordi Savall, vièle à archet, lira, rebab Shéhérazade Lindaraja, pour deux pianos* et direction Daphnis et Chloé (Suites n° 1 et 2) Emmanuel Chabrier Kudsi Erguner, ney La Valse Mauresque Hakan Güngör, kanoun Charles Koechlin Yurdal Tokcan, oud Orchestre Philharmonique Les Heures persanes (extraits) Murat Salim Tokaç, tanbur de Radio France Maurice Ravel Georgi Minasyan, doudouk Myung-Whun Chung, direction Rhapsodie espagnole (pour deux Derya Türkan, lira Anne Soie von Otter, mezzo-soprano pianos)* Fahrettin Yarkın, percussions Modeste Moussorgski Gaguik Mouradian, kemençe Tableaux d’une exposition Haïg Sarikouyoumdjian, ney, doudouk DIMANCHE 7 FÉVRIER – 16H30 Pierre Hamon, lûtes Hüseyin Sermet, piano Dimitri Psonis, santur Robert Schumann Tugçe Tez, piano* Driss El Maloumi, oud Le Paradis et la Péri Michaël Grébil, luth médiéval, ceterina Pedro Estevan, percussions Brussels Philharmonic DIMANCHE 31 JANVIER – 16H30 Accentus Chœur de la Radio Flamande Modeste Moussorgski JEUDI 4 FÉVRIER – 20H Laurence Equilbey, direction Introduction de la Khovantchina Solveig Kringelborn, La Péri Franz Liszt Soliman le Magniique et François Ier Maria Riccarda Wesseling, l’Ange Concerto pour piano n° 2 Pavol Breslik, Le Narrateur Nikolaï Rimski-Korsakov Pièces de Guillaume de Morlaye, Shadi Torbey, Gazna Shéhérazade Pierre Attaingnant, Adrian Le Roy, Pauline Courtin, La Jeune Fille Al-Farabi, Abdülkadir Meragi, Hervé Audibert, création lumières La Chambre Philharmonique Gazi Giray Han... Emmanuel Krivine, direction Serguei Kasprov, pianoforte Christian Rivet, luth et guitare MARDI 9 FÉVRIER – 20H Alexander Janiczek, violon Renaissance (collection Stephen Murphy), archiluth Christoph Koch Toru Takemitsu 1654 (collection Musée de la musique) Rain Tree MARDI 2 FÉVRIER – 20H Yurdal Tokcan, oud Ondrej Adamek Nôise (Commande de l’Ensemble Lieder et pièces pour piano de intercontemporain, création) Robert Schumann, Franz Schubert, Gustav Mahler/Arnold Schönberg Johannes Brahms, Hugo Wolf, Henri Le Chant de la Terre Duparc, Maurice Ravel... Ensemble intercontemporain Konrad Jarnot, baryton Susanna Mälkki, direction Shani Diluka, piano Lilli Paasikivi, mezzo-soprano Daniel Kirch, ténor MARDI 2 FÉVRIER – 20H Amphithéâtre Robert Schumann (1810-1856) Arabesque op. 18 Franz Schubert (1797-1828) Geheimes – Texte de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) Robert Schumann Talismane op. 25 n° 8 Freisinn op. 25 n° 2 Lied der Suleika op. 25 n° 9 Liebeslied op. 51 n° 5 Textes de Johann Wolfgang von Goethe Johannes Brahms (1833-1897) Wie bist du meine Königin op. 32 n° 9 – Texte de Georg Friedrich Daumer (1800-1875) d’après Hāis (ca. 1327-1390) Nicht mehr zu dir zu gehen op. 32 n° 2 – Texte de Georg Friedrich Daumer d’après un chant populaire Franz Schubert Sonate en la majeur D. 664 (extrait) Andante entracte 4 Felix Mendelssohn (1809-1847) Romance sans paroles op. 19 n° 1 Romance sans paroles op. 67 n° 2 Romance sans paroles op. 67 n° 4 Hugo Wolf (1860-1903) Phänomen Ob der Koran von Ewigkeit sei? Textes de Johann Wolfgang von Goethe Henri Duparc (1848-1933) L’Invitation au voyage – Texte de Charles Baudelaire (1821-1867) Maurice Ravel (1875-1937) L’Indiférent, extrait de Shéhérazade – Texte de Tristan Klingsor (1874-1966) Felix Mendelssohn Fantaisie en fa dièse mineur « Sonate écossaise » op. 28 Con moto agitato – Allegro con moto – Presto Konrad Jarnot, baryton Shani Diluka, piano Fin du concert vers 22h. 5 Konrad Jarnot Rheingau, de Schwetzingen, de récompenses dès ses premières Depuis qu’il a remporté le premier Ludwigsburg, le Festival Beethoven apparitions discographiques. prix du Concours de l’ARD de Munich de Bonn, le Festival Bach de Leipzig, Elle igure également aux côtés de en 2000, Konrad Jarnot a chanté à le Festival Richard Strauss de pianistes tels que Boris Berezovsky, travers le monde dans d’importantes Garmisch, le Festival Menuhin de Brigitte Engerer, Jean-Claude salles de concerts – Lincoln Center Gstaad, le Festival Mahler de Toblach, Pennetier ou Nicholas Angelich de New York, Concertgebouw les Folles Journées de Nantes, dans les compilations « Best of » d’Amsterdam, Konzerthaus de Vienne, le Festival de Musique Ancienne 2007, 2008 et 2009 de La Roque- Wigmore Hall de Londres, Cité de d’Innsbruck… Ces dernières années, d’Anthéron. Elle compte parmi ses la musique à Paris, Alte Oper de Konrad Jarnot s’est imposé dans partenaires de musique de chambre Francfort, philharmonies de Berlin, le domaine du lied. Il a donné des les quatuors Prazák et Isaÿe, Marc de Cologne, d’Essen et de Munich, récitals dans de nombreuses villes en Coppey, Teresa Berganza, mais Gewandhaus de Leipzig, Tonhalle Europe, aux États-Unis et au Japon. aussi Eric-Maria Couturier, soliste de Zurich… – et maisons d’opéra – Beaucoup de ses concerts ont été à l’Ensemble intercontemporain. Royal Opera House Covent Garden difusés à la radio. Il est également Des collaborations sont également de Londres, Teatro Real de Madrid, apparu à la télévision et a gravé des prévues en 2010 avec les quatuors Théâtre des Champs-Élysées à Paris, disques pour diférentes maisons de Talich et Ébène, mais aussi Valentin Théâtre de La Monnaie de Bruxelles, disques, remportant des distinctions Erben du Quatuor Alban Berg Grand Théâtre de Genève, Théâtre comme le Prix de la Critique de et Sayaka Shoji.