Liste Des Annexes 1. Lettre Fictive Datée Du 4 Mai 1691 Composée Par
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Liste des annexes 1. Lettre fictive datée du 4 mai 1691 composée par Fénelon pour l’éducation du duc de Bourgogne (Bayle vol. 8, annexe 1). 2. Mémoire de l'entrée et de l'audience publique de Mr de Bonrepaux à La Haye (Bayle vol. 12, annexe 4). 3. Traité de Ryswick du 20 septembre 1697 (Bayle vol. 12, annexe 3). 4. Jugement du public, et particulièrement de M. l'abbé Renaudot sur le «Dictionnaire critique» du s[ieu]r Bayle (Rotterdam, Abraham Acher, 1697, 4°) (Bayle vol. 10, annexe 1). 5. Saint-Evremond, Réponse au «Jugement» de Mr l’abbé Renaudot, sur le «Diction[n]aire historique et critique» de Monsieur Bayle (Bayle vol. 12, annexe 2). 6. Le Testament de Bayle (Bayle vol. 13, annexe 1). 7. Consultation de Mr Fagon, premier médecin du Roy, sur la maladie de Mr Bayle, qui est une peripneumonie avec crachements de sang et qui est mort avant [de] l'avoir receüe (Bayle_vol. 13, annexe 2). 8. Lettre inédite: James Vernon père à William Blathwayt (Bayle vol. 13, annexe 3). 9. Lettre inédite : Pierre Bayle à Michel Le Vassor, le 12 juillet 1695 (Bayle vol. 13, annexe 4). 10. Leibniz, Jugement sur le Projet et fragmens d'un dictionnaire critique (Bayle vol. 14, annexe 1). 11. La lettre de Bayle dans le livre de Deckherr, Epistola de scriptis adespotis (Bayle, vol. 14, annexe 2). 12. Lettre inédite de N. Niset à Pierre Bayle, le 22 juillet 1686 (Bayle vol. 14, annexe 3). 13. L'apport de la correspondance au Dictionnaire historique et critique (Bayle, vol. 14, annexe 4). 14. Lettre inédite : Pierre Bayle à Adrien Maurice, duc de Noailles, le 25 mars 1704. 2 Annexe I (Bayle vol. 8, annexe 1) Lettre fictive datée du 4 mai 1691 composée par Fénelon pour l’éducation du duc de Bourgogne La Médaille1 Je crois, Monsieur, que je ne dois point perdre de temps pour vous informer d’une chose très- curieuse, et sur laquelle vous ne manquerez pas de faire bien des réflexions. Nous avons en ce pays un savant nommé Monsieur Wanden2, qui a de grandes correspondances avec les antiquaires d’Italie. Il prétend avoir reçu par eux une médaille antique, que je n’ai pu voir jusqu’ici, mais dont il a fait frapper des copies qui sont très-bien faites, et qui se répandront bientôt, selon les apparences, dans tous les pays où il y a des curieux. J’espère que dans peu de jours je vous en envoyerai une. En attendant, je vais vous en faire la plus exacte description que je pourrai. D’un côté, cette médaille, qui est fort grande, représente un enfant d’une figure très-belle et très noble; on voit Pallas qui le couvre de son égide; en même temps les trois Grâces sèment son chemin de fleurs; Apollon, suivi des Muses, lui offre sa lyre; Vénus paraît en l’air dans son char attelé de colombes, qui laisse tomber sur lui sa ceinture3; la Victoire lui montre d’une main un char de triomphe, et de l’autre lui présente une couronne. Les paroles sont prises d’Horace: Non sine dis animosus infans4. Le revers est bien différent. Il est manifeste que c’est le même enfant, car on reconnoît d’abord le même air de tête; mais il n’a autour de lui que des masques grotesques et hideux, des reptiles venimeux, comme des vipères et des serpents, des insectes, des hibous, enfin des harpies sales, qui répandent de tous côtés de l’ordure, et qui déchirent tout avec leurs ongles crochus. Il y a une troupe de satyres impudens et moqueurs, qui font les postures les plus bizarres, qui rient et qui montrent du doigt la queue d’un poisson monstrueux, par où finit le corps de ce bel enfant. Au bas, on lit ces paroles, qui, comme vous savez, sont aussi d’Horace: Turpiter atrum desinit in piscem5. Les savants se donnent beaucoup de peine pour découvrir en quelle occasion cette médaille a pu être frappée dans l’Antiquité. Quelques-uns soutiennent qu’elle représente Caligula6, qui, étant fils de Germanicus, avoit donné dans son enfance de hautes espérances pour le bonheur de l’Empire, mais qui dans la suite devint un monstre. D’autres veulent que tout ceci ait été fait pour Néron, dont les commencements furent si heureux et la fin si horrible. Les uns et les autres conviennent qu’il s’agit d’un jeune prince éblouissant qui promettoit beaucoup, et dont toutes les espérances ont été trompeuses. Mais il y en a d’autres, plus défiants, qui ne croient point que cette médaille soit antique. Le mystère que fait Monsieur Wanden pour cacher l’original, donne de grands soupçons. On s’imagine voir quelque chose de notre temps figuré dans cette médaille; peut-être signifie-t-elle de grandes espérances qui se tourneront en de grands malheurs: il semble qu’on affecte de faire entrevoir malignement quelque jeune prince dont on tâche de rabaisser toutes les bonnes qualités par des défauts qu’on lui impute. D’ailleurs M[onsieur Wanden] n’est pas seulement curieux; il est encore politique, fort attaché au prince d’Orange, et on soupçonne que c’est d’intelligence avec lui qu’il veut répandre cette médaille dans toutes les cours de l’Europe. Vous jugerez bien mieux que moi, Monsieur, ce qu’il en faut croire. Il me suffit de vous avoir fait part de cette nouvelle, qui fait raisonner ici avec beaucoup de chaleur tous nos gens de lettres, et de vous assurer que je suis toujours votre très-humble et très-obéissant serviteur Bayle7 D’Amsterdam, le 4 mai 1691. 3 Notes 1. Source: Fénelon, Œuvres complètes , éd. J. Le Brun (Paris 1983, 2 vol.), i.260-262. Editions précédentes: Dialogues sur l'éloquence en général et sur celle de la chaire en particulier. Avec une Lettre écrite à l'Académie françoise (Paris 1718, 12°); Œuvres (Paris 1787-1792, 4°, 9 vol.). 2. Dans ce pastiche d'un article des NRL – qui peut être comparé avec ceux de Du Rondel et de Tollius sur les «antiques» – le nom Wanden est fictif, désignant un «type» néerlandais, comme «M. Rosbif» désigne un Anglais. Ce n'est sans doute pas une simple coïncidence si Bayle, alors en pleine bataille avec Jurieu, est présenté comme un journaliste soucieux de la bonne réputation du duc de Bourgogne, l'élève de Fénelon, et conscient des intentions politiques perverses du prince d'Orange, hostile à la France. Puisque Jurieu accuse Bayle de connivence avec la Cour de France, Fénelon s'enfonce dans cette brèche polémique afin de mieux le compromettre. C'est ainsi que se confirme, aux yeux des Français, la version polémique de Jurieu, aboutissant au récit de Desfontaines: voir Lettre 750. 3. J. Le Brun propose la comparaison de ce passage avec Les Aventures de Télémaque, ch. IV. 4. Voir Horace, Odes, III.iv.20: «Un enfant n'est pas hardi sans l'aide des dieux.» 5. Voir Horace, Art poétique, v.3-4: «[Il] se termine en queue de poisson hideuse et noire.» 6. J. Le Brun propose le rapprochement de ce passage avec les Dialogues des morts, XLIX, «Caligula et Néron», éd. citée, p.418. 7. La lettre est signée «Bayle» quoiqu'elle soit un pastiche d'une lettre adressée au rédacteur des NRL. 4 Annexe II (Bayle vol. 12, annexe 4) Mémoire de l'entrée et de l'audience publiQue de Mr de Bonrepaux à La Haye 1 Il envoya le 16 aoust 1698 avertir le president de semaine par un secretaire qu'il seroit prest à faire son entrée publique le 19 et ce president luy fit dire que les Estats Generaux disposer[oi]ent toutes choses pour le recevoir ce jour là. Il se rendit ensuite le mardy 19 à Delft: dès qu'il y fut arrivé, le maistre d'hotel des Etats Generaux luy vint faire un compliment de leur part, et luy demanda si il auroit agreable que Mrs les bourguemaistres de la ville vinssent le saluer. Deux de ces bourguemaistres y furent en suite et apres luy avoir fait les complimen[t]s ordinaire[s] ils luy firent des excuses sur ce qu'ils ne venoient que deux, leur president estant absent, et le quatrieme bourguemaistre malade. Ces deux bourguem[aistre]s dinerent avec luy, et d'abord apres le diné il entra dans un jacht, que le maître d'hotel des Etats avoit fait preparer, avec ses principaux gentilhommes, et ses domestiques entrerent dans un autre, que ce maître d'hotel avoit fait amener aussy. La marche estoit concertée de maniere que dans le moment qu'il arriva à un pont qu'on ap[p]elle Hoombrugh, qui est à moitié chemin de Delft à La Haye, deux deputez des Etats Generaux y arriverent aussy. Ils furent le recevoir à la sortie du jacht, et luy firent un compliment de la part de leurs maitres. En suite de quoy il entra dans le car[r]osse de l'Etat, il se plaça seul dans le fonds, et les deux deputez se mirent sur le devant. La marche commença par ses valets de pied au nombre de douze, son escuyer à cheval precedoit quatre pages aussy à cheval, et aux deux costés du car[r]osse de l'Estat marchoient huit de leurs messagers à pied. Son premier car[r]osse attellé de huit chevaux suivoit immediatement le car[r]osse de l'Estat, et il n'y avoit personne dedans, suivant la coutume observée dans le pais; ses deux autres car[r]osses dont l'un estoit à huit, et l'autre à six chevaux qui suivoient le premier, estoient remplis de ses principaux gentil[s]hommes, [et] le reste de ses domestiques se placerent dans les car[r]osses à six chevaux de Mr d'Obdam2, du pensionnaire3 et de plusieurs autres persones de l'Estat.