La Réalisatrice Mariana Otero Dans Les Pas De Gilles Caron
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PAYS :France RUBRIQUE : Culture PAGE(S) :19 DIFFUSION :94673 SURFACE :32 % JOURNALISTE :-HDQ-CODuGH RDVS… PERIODICITE :Quotidien 29 janvier 2020 - N°41619 Portrait intime G’uQ photoreporter disparu t Dans ce magnifique et bouleversant documentaire, Mariana Otero V’LPPHUJH dans les images de Gilles Caron, mort au Cambodge en 1970 et jamais retrouvé. jeune, se trouve dans O’pvLGHQFH et Histoire G’uQ regard mêle celui, la clarté de ses images. Elle V’LP- perdu, de Gilles Caron et celui, si Histoire G’uQ regard, merge dans ses 100 000 clichés intense, de Mariana Otero, au long à la recherche numérisés. Devant les scènes de G’uQ monologue de murmure ému. eee de Gilles Caron Mai 68, Mariana Otero cherche Jean-ClaudeJ Cl d RaspiengeasR i de Mariana Otero le visage manquant de sa mère Film français, 1h 33 qui aurait Gû se trouver dans la foule. Scrutant pendant des mois Comment naît la rencontre G’uQ les planches-contacts de tous ses sujet avec son auteur ? Comment reportages, rétablissant la chrono- V’LPSRVH O’LPSpULHuVH nécessité de logie précise de ses déplacements, tourner un film, de consacrer des repérant O’HQGURLt exact et le ca- mois de sa vie à poursuivre une drage de ses clichés, elle épouse obsession, à chercher le regard son cheminement intérieur, men- G’uQ absent dans la vibration de tal et physique. Cinéaste, elle ses images ? cherche à comprendre comment Un jour, la cinéaste Mariana il parvenait, au milieu du chaos, Otero reçoit G’uQ ami un gros livre à rendre si présents, si singuliers, qui rassemble les reportages G’uQ les individus que son objectif iso- photographe mort à 30 ans, en lait. Elle part en Irlande du Nord 1970 au Cambodge, dont les jour- retrouver des témoins de son pas- naux se disputaient les clichés si sage. Et interroge ses filles restées impressionnants de justesse, de avec leurs questions sans réponse. profondeur, habités par une pré- Le dernier rouleau la saisit. Des sence. Nul Q’D jamais su ce que adolescents cambodgiens en uni- furent ses derniers instants. Son forme se préparant pour la guerre, corps Q’D jamais été retrouvé. un portrait lumineux de Gilles En six ans, Gilles Caron avait Caron pris par un confrère et des couvert la guerre des Six Jours, photos de ses deux filles. Il ne vou- Mai 68, le conflit nord-irlandais, lait pas partir pour le CDPERGJH… la guerre du Vietnam. Happée par Le matin de sa disparition, lui qui la beauté de ces documents et ce Q’pFULvDLt jamais à sa femme en re- destin tragique qui la renvoie à la portage lui adresse une lettre dé- mort, au même âge, de samère (su- semparée. Il veut renoncer à ce mé- jet de son film Histoire G’uQ secret, tier pour se consacrer à sa famille. en 2003), Mariana Otero se lance Il rêve, ce jour-là, de prendre le der- dans une enquête intime et fouillée nier avion pour Paris. Film magni- sur le travail de ce photoreporter. fique et bouleversant, vibrant tom- La réalisatrice pressent que la beau brodé de silence, au montage vérité de cet homme, fauché si somptueux de délicatesse, cette Tous droits de reproduction réservésP.22 PAYS :France RUBRIQUE : Culture PAGE(S) :14 DIFFUSION :117057 SURFACE :24 % JOURNALISTE :0arie-Ève %arbier PERIODICITE :Quotidien 28 janvier 2020 - Edition Aix En Provence COLTuez LFL SRuU YRLU OD SDJe sRuUFe Ge O’DUtLFOe La réalisatrice Mariana Otero dans les pas de Gilles Caron Son documentaire redécouvre Gilles Caron, figure culte du photoreportage Marie-Ève Barbier approprié. en louant une voiture, et de prendre Ses clichés, de Mai 68 à la guerre du des soldats israéliens en stop. Tout Biafra, appartiennent à la mémoire Comment l'a pris la famille ? cela fait qu'il est à la bonne place. À collective. Gilles Caron, Cela ne les a pas gênés, au contraire. une époque Rù on est envahi photojournaliste à la carrière aussi Sa femme Marianne Caron-Montely d'images, c'est important de le brève que fulgurante, a témoigné a accepté de me prêter les fonds de rappeler. pendant six ans des conflits de son la fondation, car elle aimait mon époque, jusqu'à sa disparition en documentaire, Histoire d'un secret . Gilles Caron a été appelé en avril 1970 au Cambodge à l'âge de Elle savait que je ne filmerai pas un Algérie, une expérience 30 ans. La réalisatrice Mariana biopic traditionnel, formaté, elle traumatisante. Pourquoi Otero part sur ses traces dans un voulait une oeuvre personnelle. Elle retourne-t-il au front ? documentaire passionnant, en salles m'a laissé une totale liberté. Oui, c'est paradoxal : il trouve la demain. guerre horrible, mais ne peut pas On l'a rencontrée lors de À partir des rouleaux, vous s'empêcher d'y retourner. En l'avant-première au cinéma Les retracez ses cheminements Algérie, il est traumatisé par ce qu'il Variétés. physiques dans Jérusalem ou à voit, mais reste passif. Il a une Paris en mai 1968 lorsqu'il forme de dette, en quelque sorte. Vous le tutoyez dans le film. photographie Daniel Cohn-Bendit. C'est pour cela qu'il devient Pourquoi instaurer cette proximité En quoi ses déplacements sont-ils photographe, pour témoigner. Au ? une clé de compréhension ? Cambodge, il photographie aussi Je ne suis ni historienne d'art ni Ce qui m'intéressait, c'est l'espace beaucoup de jeunes soldats, une experte en photographie. Je me suis entre deux photos. Une bonne photo façon de parler de ce qu'il a vécu. intéressée à Caron à cause d'une n'est jamais seulement le fruit du "Histoire d'un regard", demain en "coïncidence" : sa disparition faisait hasard : elle est le fruit d'un travail, salles ■ écho à celle de ma mère. Je voulais d'une pensée, d'une expérience. La expliquer au spectateur ce qui me chance ne peut arriver que si on la meut, donc je dis "je". J'ai travaillé provoque. Si Gilles Caron est le six mois sur ses photos, à remettre premier photographe à arriver au en ordre les rouleaux que m'avait mur des lamentations, ce qui l'a confiés la fondation Caron. Durant rendu mondialement célèbre, c'est ces mois d'enquête archéologique, parce qu'il a l'expérience de la j'ai vraiment eu le sentiment de le guerre d'Algérie et des conflits côtoyer. Le "tu" me semblait donc armés. Il n'a pas peur d'y aller seul 0kLM7_xZsSz6wBds_P9mgrTfq8HjHXO7RLUceFWjYyMt3t7llpZufs6RnIZkEZTswZDE4 Tous droits de reproduction réservésP.7 PAYS :France RUBRIQUE : Cinéma PAGE(S) :41 DIFFUSION :6966 SURFACE :4 % PERIODICITE :Hebdomadaire 29 janvier 2020 COiTuez iFi SRuU YRiU OD SDge sRuUFe Ge O’DUtiFOe Histoire d'un regard Gilles Caron, alors qu'il est au ¦ Documentaire de Mariana Otero. sommet d'une carrière de France 2020, 1h33. ■ photojournaliste fulgurante, disparaît brutalement au Cambodge en 1970. Il a tout juste 30 ans. En l'espace de 6 ans, il a été l'un des témoins majeurs de son époque, couvrant pour les plus grands magazines la guerre des Six Jours, mai 68, le conflit nord-irlandais ou encore la guerre du Vietnam. 0mSsQz9LGxE6MUNFtxPfMqlHZepHYEQpNpBkmg2HZtInVL5FM9MWeeDMGiETwiB5KMDMw Tous droits de reproduction réservésP.11 PAYS :France DIFFUSION :104111 PAGE(S) :62-64 JOURNALISTE :Frédéric Theobald SURFACE :278 % PERIODICITE :Hebdomadaire 30 janvier 2020 - N°3883 MARIANAOTERO « Sur chaque photo de Gilles Caron, on rencontre une personne » Tous droits de reproduction réservésP.5 PAYS :France DIFFUSION :104111 PAGE(S) :62-64 JOURNALISTE :Frédéric Theobald SURFACE :278 % PERIODICITE :Hebdomadaire 30 janvier 2020 - N°3883 -L Culture/ ___________________ J disparition du photographe. Sa dépouille étant La réalisatrice française introuvable, la question est alors devenue : comment lui redonner un corps à travers ses photos ? com Mariana Otero consacre -A, ment rendre une présence à un absent, tout en gar Si un documentaire au dant présente l’idée qu ’il y a une absence ? L __ . photographe Gilles Caron, Vousmenezalors presque un travail de détective, ÎAH dont la première piste est unephoto de Daniel disparu au Cambodge Cohn-Bendit prise devant la Sorbonne,en mai 1968... \ à l ’âge de 30 ans. Passionnant. M.O La Fondation Gilles-Caron m ’a confié ses J 100000 photos numérisées, et j ’ai commencé par regarder les planches-contacts qui correspondaient te à ce cliché de Cohn-Bendit. Pour voir ce quelles’ m ’ins piraient. Au départ, j ’étais presque déçue, car il sem * blait qu ’il avait eu juste de la chance en saisissant cet instant Rù Cohn-Bendit sourit à un CRS. Puis, ■ ariana Otero a filmé des élèves en regardant attentivement les clichés, j ’ai compris (la Loi du collège, 1994), des qu ’ils avaient été mal classés, et ça a été un déclic ■ ouvrières (Entre nos mains, 2010), extraordinaire. En remettant les planches dans un centre pour autistes (À ciel l ’ordre, je pouvais retracer son trajet, je revivais la fF ” ouvert, 2013), le mouvement scène, et j ’ai alors eu envie d ’explorer plus avant ses Nuit debout place de la République reportages, au Vietnam, à Jérusalem, en Irlande... (l'Assemblée, 2017) avec, en filigrane,comme cesunequesdétective ou une archéologue. J ’ai T. t- BT tions : comment les gens fonctionnent-ilsretrouvéen groupele même? plaisir que dans Histoire d ’un secret, comment inventent-ils des règles ou les subissent- Rù, au travers des de ma mère, au travers de ils ? quelle place le collectif laisse-t-il à la singula son pinceau, j ’avais cherché à faire revivre l’instant de 1 ■ __ M rité ? Autant de documentaires qui accordaient une la pose. Car l’image ne témoigne pas uniquement du place majeure à la parole.