Vive La Propriété !
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VIVE LA PROPRIETE ! Ouvrages publiés par le Club de l'Horloge LES RACINES DU FUTUR Demain la France (sous la direction de Jean-Yves Le Gallou) Masson, 1977 ; rééd., Albatros, 1984 LA POLITIQUE DU VIVANT (sous la direction d'Henry de Lesquen) Ed. Albin Michel, 1979 LE DÉFI DÉMOGRAPHIQUE Ed. Club de l'Horloge, 1979 LE PÉRIL BUREAUCRATIQUE Ed. Club de l'Horloge, 1980 LE GRAND TABOU L'économie et le mirage égalitaire (sous la direction de Philippe Baccou) Ed. Albin Michel, 1981 UN NOUVEAU PRINTEMPS POUR L'ÉDUCATION Ed. Club de l'Horloge, 1982 ECHECS ET INJUSTICES DU SOCIALISME suivi d'un Projet républicain pour l'opposition Ed. Albin Michel, 1982 LE SOCIALISME CONTRE LE TIERS MONDE (sous la direction d'Yves Montenay) Ed. Albin Michel, 1983 L'ECOLE EN ACCUSATION (sous la direction de Didier Maupas) Ed. Albin Michel, 1984 SOCIALISME ET FASCISME : UNE MÊME FAMILLE ? Ed. Albin Michel, 1984 GEORGES BERTHU Lo/CLUB DE L'HORLOGE Vive la propriété ! Albin Michel 0 Editions Albin Michel, S.A., 1984 22, rue Huyghens, 75014 Paris ISBN : 2-226-02116-7 Vive la propriété ! a été écrit par une commission du Club de l'Horloge dont la composition était la suivante : François BERGER Hervé BERNAILLE Fernand R. BERNARD Georges BERTHU (Président de la commission) Jacqueline DEMOGÉ-DECORTE Michel DUTILLEUL-FRANCŒUR Eric FAIRNIEL François GUILLAUMAT William HAMMOND Henry de LESQUEN Alain PATRICK Pierre-Yves PINCHAUX Jean-Charles PRUNIER Bernard ZIMMERN Jane Nous tenons à remercier tout particulièrement Madame e Berthu et Mademoiselle Brigitte Gorre, pour leur aide attentive et patiente dans le suivi du manuscrit. Sommaire Introduction : Le citoyen, propriétaire de ses droits 11 Naissance de la propriété 27 Le pacte fondateur 53 Y a-t-il un impératif de propriété ? 66 Efficacité économique du droit 94 Le chaînon de l'héritage 119 L'inégalité créatrice 140 Pouvoir et propriété 167 Preuves par l'absurde 192 La gardienne des libertés 231 Pour libérer l'évolution 257 Morale de la propriété : un citoyen responsable 270 Cinquante millions de propriétaires 282 Conclusion 305 Notes 307 Annexes 327 Bibliographie 355 Notice sur le Club de l'Horloge 361 Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 La affirme que la propriété est un droit inviolable et sacré. Pourtant la lutte contre cette institution est un thème central de la pensée socialiste, et constitue un dénominateur commun de tous les partis qui se réclament de ce courant Politique. Pour certains de nos compatriotes, attachés par ailleurs à l a défense des libertés, il s'agirait là d'une simple question technique, ne concernant pas l'essentiel, et sur laquelle il ne serait pas dangereux de faire des concessions. L'erreur est Profonde. En effet, la propriété privée est une pièce maîtresse e toutes les sociétés qui veulent rester libres et ouvertes au Progrès. C'est ce que le présent ouvrage a l'ambition de démontrer. INTRODUCTION Le citoyen, propriétaire de ses droits « Nous ne croyons pas que le bonheur des Français tienne jU fait que chacun d'eux soit propriétaire d'un petit morceau e patrimoine de leur pays1 », s'exclame un député socialiste a a tribune. Le président de la Commission des lois, socialiste également, fustige de son côté ce « dérisoire droit de pro- priété », et la possession des « médiocres petites choses de la vie 2 ». Visiblement, l'hostilité des socialistes envers le droit de Propriété va bien au-delà de celui qui porte sur les instru- for;d ments Production : ils remettent aussi en cause ce pro- ond besoin ressenti par les hommes, d'essayer de se recon- naître dans des objets matériels sur lesquels ils imposent r marque, et de se construire une zone de liberté qui ne dépende que d'eux. refusant ces délimitations, qu'il s'agisse de la gestion d S biens ou vie personnelle de chacun, les socialistes question missent transparaître leur rêve d'un monde unitaire, où la douloureuse de l'arbitrage à opérer dans la répar- tit"6S ion des ressources et des produits ne se poserait plus : un tp°n. e la propriété serait ouverte à tous, c'est-à-dire n'exis- rai plus en tant que telle. Mais cela postule l'abolition de la rareté. La rareté, première contrainte des décisions humaines notion auteurs socialistes contestent effectivement la Marp1^ rareté. La thèse exposée notamment par Gui llaume, dans Le Capital et son double3, est que, si les pays sous-développés souffrent évidemment d'une pénurie de ressources — il aurait été difficile de le nier — il n'en est pas de même des pays développés, pour lesquels la rareté n'est que la simple transcription d'un « code social » dans la répartition des biens. « Dans les pays développés, il n'y a plus de critère physiologique pour définir la pénurie... La rareté devient construite par une représentation sociale... Ce qui est rare, pour chaque tranche de la pyramide sociale, c'est la consommation moyenne de la tranche supérieure. » D'où l'auteur tire la conclusion que « les notions de rareté, d'abondance, n'ont pas de réalité objective, intemporelle, sur le plan social ». Cette thèse est à rejeter pour trois raisons majeures : d'abord la frontière entre pays développés et pays sous- développés est elle-même hautement... subjective. Dans mille ans, nos descendants considéreront l'Europe d'aujourd'hui comme complètement sous-développée. Chacun subit la rareté de son époque. Ensuite, c'est faire preuve d'une singulière étroitesse de vues que de limiter le foisonnement des projets des hommes, et notamment leur désir d'améliorer leur sort, à un simple souci vaniteux d'ascension sociale. Enfin, dans une société de liberté, nul ne détient le droit de se substituer à ses sem- blables pour affirmer à leur place que leurs besoins sont satisfaits, ou n'a le droit de les condamner en déclarant qu'ils se battent pour des illusions. Cette attitude fréquente de la gauche a toutefois sa logique interne : elle revient à ridi- culiser par avance des besoins que le socialisme est effecti- vement bien incapable de satisfaire. La règle de conduite que doivent au contraire se fixer tous ceux qui sont respectueux des préférences exprimées par leurs concitoyens, est simple : les besoins sont certes rela- tifs — qui le nierait ? — mais ils constituent à un moment précis une donnée qui doit s'imposer aux gouvernants. Dans ces conditions, la rareté redevient un phénomène objectif. C'est une contrainte incontournable que les hommes s'effor- cent de desserrer en procédant à des arbitrages, en allouant les ressources aux emplois les plus utiles, et plus générale- ment en choisissant les mécanismes de répartition des res- sources les plus efficaces pour le développement. Cette rareté rend impossible la propriété « ouverte ». La propriété ouverte n'existe pas La propriété ouverte serait une propriété collective sur laquelle ne pèserait aucun droit d'exclusivité au profit des membres de la communauté : tout nouveau venu, même il ayant aucun lien avec personne, y serait accueilli à bras ouverts comme un copropriétaire à part entière. Un tel modèle est affecté d'une impossibilité totale. En effet, les ressources étant limitées, il ne peut s'exercer sur elles de nouveaux droits de jouissance en nombre croissant, à moins que le montant des droits antérieurs ne diminue. Or, cette situation serait évidemment jugée intolérable par les per- sonnes déjà installées. Des restrictions au droit d'entrée seraient bientôt édictées. La propriété « ouverte » disparaî- trait alors ipso facto. Mais pour éviter d'en arriver à une telle extrémité, la pro- priété ouverte ne pourrait-elle pas croître, afin d'assurer à la is les droits de jouissance des nouveaux arrivants et le maintien de ceux des anciens ? En fait, cette issue est égale- ment fermée, car peu de membres de la communauté pour- raient accepter de faire un investissement dont d'autres recueilleraient les fruits. Et ceux qui s'y hasarderaient seraient vite découragés par l'inutilité d'un travail à recom- encer sans cesse. La seule solution possible serait de vendre aux à nouveaux arrivants des droits d'entrée, correspondant a part d'investissements supplémentaires que leur venue entraînée : mais on sort alors des limites de l'épure, puis- ach t'tî6 prétendue solution reviendrait à créer des droits individ uels et ce biais à réinventer les droits de propriété calcul Ainsi, prise de conscience de la rareté, traduite dans le •Cu, économique, a tué l'idée de propriété collective ouverte, qui, dien depuis C.B. lors, comme le fait remarquer le professeur cana- j n • Mac 4 Pherson, « semble être une contradiction dans nH '^rme^ ». Par opposition s'est définie la notion de pro- priété exclusive. Vouloir nier rareté, c'est s'exposer à sa vengeance : com me il apparaîtra au terme de cette étude, la propriété qui se veut ouverte engendre une société fermée, alors que la propr iét é exclusive engendre une société ouverte au progrès. Les propriétés ne peuvent être qu'exclusives Dans le spectre des formes de propriétés qui restent possi- bles, se distinguent deux catégories principales : d'une part les propriétés individuelles, et toutes les combinaisons qui peuvent résulter de leur libre exercice (coopération, associa- tions diverses) dont l'ensemble forme les propriétés « pri- vées » ; d'autre part les propriétés publiques, qui peuvent être interprétées comme des propriétés spécifiques de la personne morale « Etat » (pour simplifier) ou comme des propriétés indivises de la communauté nationale, administrées par la volonté unique qui se dégage du scrutin majoritaire. Les socialistes préfèrent cette seconde catégorie qui, parmi toutes les formes praticables, leur semble être celle qui se rappro- che le plus de la propriété collective ouverte.