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PLAN LOCAL D’URBANISME De Pont-de-Poitte

13. Etude Loi Littoral

Septembre 2013

. Révision prescrite le 30.04.2010 vu pour rester annexé à la délibération du

. Dossier arrêté le 09.07.2015

. Mise à l'enquête publique du

. PLU approuvé le

SOMMAIRE

Sommaire ...... 3 Avant-propos...... 5 Cadre Juridique ...... 7 1. Contexte local ...... 7 2. La loi littoral et PLU ...... 8 2.1. Notion d’espaces remarquables ...... 9 2.2. La bande des 100 mètres ...... 8 2.3. Définition des espaces proches du rivage ...... 9 2.4. Délimitation des Espaces Boisés Classés ...... 10 2.4.1. L’article L 146-6 du Code de l’Urbanisme ...... 10 2.4.2. Les espaces boisés classés ...... 10 Identification des espaces boisés significatifs ...... 11 Analyse des milieux physiques ...... 13 1. Géologie ...... 13 1.1. Cadre morpho-structural ...... 13 1.2. Description des principales formations géologiques ...... 13 2. Hydrologie ...... 15 3. Relief ...... 15 4. Risques naturels ...... 17 4.1. Risque de mouvements de terrain...... 17 4.2. Risque retrait gonflement des argiles ...... 18 4.3. Risque d’inondation ...... 19 4.4. Risque sismique ...... 19 Analyse des milieux naturels ...... 20 1. Boisements ...... 21 1.1. Occupation du sol ...... 21 1.2. Statut des boisements ...... 22 Les Paysages ...... 23 1. Les unités paysagères communales ...... 23 2. Vues renvoyées depuis le lac ...... 24 Conclusion ...... 27 Classement en espaces boisés classes ...... 28

Avant-propos

CADRE JURIDIQUE

1. CONTEXTE LOCAL

Pont-de-Poitte fait partie de la Communauté de communes du Pays des Lacs (30 communes, 5955 habitants en 2009).

La commune de Pont de Poitte dispose d’un Plan d’Occupation des Sols (POS) approuvé le 23 octobre 1980. Suite à plusieurs modifications de ce POS, le conseil municipal de Pont de Poitte a décidé d’engager, par délibération du 22 avril 2010, la révision du POS en PLU. Carte du lac de Vouglans

Début du Lac de Vouglans

Depuis la création du barrage entre 1965 et 1968 et de la retenue de Vouglans, devenue la 3ème retenue artificielle de , les communes limitrophes de ce plan d’eau, dont la superficie excède 1000 hectares (il mesure 16,5 km²), sont soumises aux prescriptions de la loi Littoral.

L’ensemble du territoire communal de Pont-de-Poitte est ainsi concerné par la loi Littoral. Cette dernière impose de classer en Espaces Boisés Classés « les parcs et ensembles boisés existants les plus significatifs » après avis de la CDNPS, ce qui justifie le présent dossier.

Barrage de Vouglans

2. LA LOI LITTORAL ET PLU

La loi du 3 janvier 1986 relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, dite loi littoral, s’articule autour du principe général d’équilibre entre aménagement et urbanisme, qui implique une maîtrise de l’urbanisation.

Les espaces définis par la loi (espaces remarquables, bande des 100m, espaces proches du rivage et territoire communal) sont respectivement concernés par des articles spécifiques du code de l’urbanisme concernant l’utilisation du sol.

Les règles liées à l’urbanisation littorale sont différentiées par la loi Littoral en fonction de leur plus ou moins grande proximité du rivage. Trois sous-ensembles sont ainsi à identifier sur la commune de Pont-de-Poitte : la bande littorale ou bande des 100 m, les espaces proches du rivage et le reste de la commune, souvent qualifié de rétro- littoral, auxquels s’ajoutent les espaces remarquables et les boisements significatifs.

2.2. La bande des 100 mètres

D’après l’article L.146-4-III, « En dehors des espaces urbanisés, les constructions ou installations sont interdites sur une bande littorale de cent mètres à compter de la limite haute du rivage ou des plus hautes eaux pour les plans d'eau intérieurs désignés à l'article 2 de la loi n° 86-2 du 3 janvier 1986.

Cette interdiction ne s'applique pas aux constructions ou installations nécessaires à des services publics ou à des activités économiques exigeant la proximité immédiate de l'eau (...). »

Le lac de Vouglans constitue une retenue d’eau artificielle et connaît en conséquence un marnage important des eaux lié à leur usage et entretien. La définition de la limite des « plus hautes eaux » se relève délicate. Le parti pris a consisté à prendre d’après une vue aérienne où le niveau du lac paraissait relativement haut la limite des plus hautes eaux et de décaler ce repère de 100m vers les terres.

Simulation de la bande des 100 mètres

Limite de la bande des 100m

2.3. Définition des espaces proches du rivage

L’arrêt « Barrière » du 3 mai 2004 donne des critères d’identification des espaces pouvant être incorporés dans ce que l’on appelle les espaces proches du rivage. Ces critères concernent la distance, la covisibilité et la nature des espaces.

Les données topographiques le long des berges du lac n’étant pas assez précises, il a été défini que la délimitation des espaces proches du rivage devait s’appuyer sur la rupture de pente entre le plateau et la vallée qui borde le lac (voire partie relief). Une marge d’appréciation de plusieurs mètres à l’arrière de cette zone est possible, l’idée principale est de permettre une vision facile des paysages du lac depuis la rive de Pont-de-Poitte. Le PLU considère que les espaces proches du rivage forment une bande de 50 m à partir de la rupture de pente et incluent la péninsule « Sur Planaise » qui offre des vues très lointaines vers le lac en direction de Largillay-Marsonnay.

L’incorporation de terrains dans les espaces proches du rivage implique que ces derniers seront soumis au principe d’extension limitée de l’urbanisation prévu par l’article L 146-4-II du Code de l’urbanisme qui prévoit : « L'extension limitée de l'urbanisation des espaces proches du rivage ou des rives des plans d'eau intérieurs désignés à l'article 2 de la loi n°86-2 du 3 janvier 1986 doit être justifiée et motivée, dans le plan local d'urbanisme, selon des critères liés à la configuration des lieux ou à l'accueil d'activités économiques exigeant la proximité immédiate de l'eau.

Cette interdiction ne s'applique pas aux constructions ou installations nécessaires à des services publics ou à des activités économiques exigeant la proximité immédiate de l'eau, (...) ».

Les espaces proches du rivage

2.1. Notion d’espaces remarquables

L’article L 146-6 du code d’urbanisme prévoit que : « Les documents [...] préservent les espaces terrestres et marins, sites et paysages remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel et culturel du littoral, et les milieux nécessaires au maintien des équilibres biologiques. »

D’après l’article R 146-1 du code de l’urbanisme, « en application du premier alinéa de l'article L. 146-6, sont préservés, dès lors qu'ils constituent un site ou un paysage remarquable ou caractéristique du patrimoine naturel et culturel du littoral, sont nécessaires au maintien des équilibres biologiques ou présentent un intérêt écologique : [...] b) Les forêts et zones boisées proches du rivage de la mer et des plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à 1 000 hectares ; [...] Lorsqu'ils identifient des espaces ou milieux relevant du présent article, les documents d'urbanisme précisent, le cas échéant, la nature des activités et catégories d'équipements nécessaires à leur gestion ou à leur mise en valeur notamment économique. »

La protection de ces espaces remarquables peut faire l’objet de la création d’un zonage spécifique et d’un règlement adapté. A minima, les activités possibles doivent être limitées à celles prévues au R 146-2 (CU).

Les boisements de sous les Côtes qui bordent le lac tiennent un rôle paysager et de protection de la bande littorale du lac.

2.4. Les parcs et ensembles boisés existants les plus significatifs

2.4.1. L’article L 146-6 du Code de l’Urbanisme

L’article L 146-6 du Code de l’Urbanisme spécifie, dans son dernier alinéa, que « Le plan local d'urbanisme doit classer en espaces boisés, au titre de l'article L. 130-1 du présent code, les parcs et ensembles boisés existants les plus significatifs de la commune ou du groupement de communes, après consultation de la commission départementale compétente en matière de nature, de paysages et de sites. »

En conséquence, la délimitation des espaces boisés classés de la commune de Pont-de-Poitte est soumise à la Commission Départementale siégeant en formation de « Sites et Paysages » avant d’être soumis à l’enquête publique.

2.4.2. Les espaces boisés classés

a. L 130-1 du Code de l’Urbanisme

L’article L 130-1 du Code de l’Urbanisme prévoit : « Les plans locaux d'urbanisme peuvent classer comme espaces boisés, les bois, forêts, parcs à conserver, à protéger ou à créer, qu'ils relèvent ou non du régime forestier, enclos ou non, attenant ou non à des habitations. Ce classement peut s'appliquer également à des arbres isolés, des haies ou réseaux de haies, des plantations d'alignements. »

b. Les effets d’un classement en EBC

Ce classement interdit tout changement d’affectation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création de boisements.

Les défrichements y sont interdits ainsi que tout autre mode d’occupation du sol. Par ailleurs, les coupes et abattages d’arbres sont soumis à déclaration préalable sauf cas particuliers :

-s'il est fait application des dispositions du livre I du code forestier ;

-s'il est fait application d'un plan simple de gestion agréé conformément aux articles L312-2 et L312-3 du nouveau code forestier ou d'un règlement type de gestion approuvé conformément aux dispositions de l'article L. 124-1 et de l'article L. 313-1 du même code ;

-si les coupes entrent dans le cadre d'une autorisation par catégories définies par arrêté préfectoral, après avis du Centre national de la propriété forestière. ;

Identification des parcs et ensembles boisés existants les plus significatifs

ANALYSE DES MILIEUX PHYSIQUES

1. GEOLOGIE

1.1. Cadre morpho-structural

La commune de Pont-de-Poitte se situe dans le externe, sur le rebord du plateau de Lons-le-Saunier. Ce plateau est séparé du plateau de , à l’est, par une vaste dépression (Combe d’) orientée nord-sud créée par la rivière de l’Ain. Sur le secteur, la rivière s’encaisse dans un complexe de formations glacio-lacustres et glaciaires, dont le substratum est rarement visible.

Les terrains affleurant sur le secteur correspondent aux faciès morainiques et argiles varvées1 glacio-lacustres wurmiennes. Ces dernières déterminent un replat net aux environs de 490 mètres d’altitude de part et d’autre de l’Ain.

Géomorphologie du secteur (Source : « Montagnes du Jura – Géologie et paysages » - V.BICHET & M.CAMPY)

1.2. Description des principales formations géologiques

Le territoire étudié s’inscrit sur la carte géologique d’Orgelet le Bourget (n°604) produite par le BRGM dont un extrait est illustré sur la figure suivante. Seules sont décrites ici les formations affleurant sur la commune de Pont-de-Poitte.

 Les formations du Jurassique moyen et supérieur :

- Bathonien (j2) : cette formation se compose d’un ensemble de calcaires de teinte blanche ou crème, d’une épaisseur estimée à 150 mètres. Sur le territoire communal, elle affleure principalement sur le relief « la petite côte » à l’ouest. On la retrouve également à Blesney et à l’extrémité nord-est du ban communal, dans le village de Pont-de-Poitte.

- Oxfordien moyen (j5) : cet ensemble est formé d’alternances de marnes et de calcaires. Il est peu représenté sur le territoire, il affleure également sur une partie du relief de « la petite côte ».

- Oxfordien supérieur (j6) : cette formation calcaire forme le petit relief de « Monthiou » au sud du territoire de la commune.

 Les formations superficielles :

1 Argiles varvées : il s’agit d’argiles glacio-lacustres qui résultent de la sédimentation d’argiles et de limons. Ces argiles réagissent fortement aux variations de teneur en eau et peuvent être affectées d’instabilités y compris quand la pente est faible. - Les faciès morainiques (Gy) : on les retrouve au sud du territoire, en bordure de l’Ain. Ces formations sont riches en galets et graviers. La matrice fine très calcaire constituée de silts et de limons donne une plasticité élevée aux formations.

- Les argiles varvées - Glacio-lacustre wurmien (GLy) : à l’aval des dépôts deltaïques, et comblant les dépressions, ces formations varvées occupent la majeure partie du territoire communal, au sud de la RD678. Il s’agit d’une formation beaucoup plus fine que les faciès morainiques. Sa compacité constitue un écran hydraulique favorisant la rétention d’eau et la résurgence de ces eaux de manière aléatoire sur les pentes, à l’origine de glissements de terrain. Ceux qui ont une certaine ampleur ont été représentés par un figuré spécial, sans notation. Ils se situent sur le versant du Lac de Vouglans.

- Alluvions fluviatiles de basse terrasse (Fy) : ces alluvions n’ont ici que peu d’importance. Elles sont présentes à l’extrême nord du territoire de Pont-de-Poitte.

- Alluvions fluviatiles récentes et actuelles (Fz) : ce sont celles du lit majeur des rivières. Elles sont peu développées et consistent en graviers calcaires dans une matrice sableuse ou argilo-sableuse. Leur épaisseur est faible, 2,50 à 3 mètres maximum.

2. HYDROLOGIE

La commune de Pont-de-Poitte s’inscrit dans le bassin versant de l’Ain, présentant une superficie de 3 760 km². La rivière prend naissance à Conte, commune située à l’est de Champagnole à environ 700 mètres d’altitude. Elle se jette dans le Rhône après avoir parcouru 195 km et arrosé les départements du Jura et de l’Ain. Son cours sinueux et profond a été élargi par les retenues des usines hydro-électriques.

A hauteur du port de la Saisse commence la retenue artificielle de Vouglans soit le début du lac qui génère l’application de la loi Littoral sur le territoire de Pont-de-Poitte.

3. RELIEF

L’altitude varie de 570 mètres au sud-ouest du territoire sur le relief de « la Petite Côte » à 420 mètres au fond des gorges de l’Ain.

Coupe topographique

Niveau du lac

La vallée de l’Ain rompt nettement la planéité du plateau qui la domine. Elle s’encaisse très rapidement et la différence d’altitude entre le rebord du plateau et le niveau du lac atteint rapidement 35 m au niveau du port puis 50 voire 60 m vers Sous les Côtes.

4. RISQUES NATURELS

4.1. Risque de mouvements de terrain

La commune de Pont-de-Poitte est rattachée au Plan de Prévention du Risque « mouvement de terrain » de Vouglans Nord, approuvé par arrêté préfectoral n°2011-185 du 12 février 2001.

Les secteurs de mouvements effectifs reconnus avec des conséquences sur les activités humaines sont classés en aléa fort (zone 1 du zonage réglementaire). Les secteurs de mouvements possibles ou prévisibles mais sans conséquences graves sont classés en aléa moyen (zone 2) et les autres secteurs en zone 3. Il répertorie trois zones différentes de risques :

. Zone 1 : secteur de risque majeur (mouvement en cours ou mouvement à très forte probabilité). Toute construction est à proscrire. Les zones rouges concernent généralement des secteurs à forte pente.

. Zone 2 : secteur de risque maîtrisable (mouvements faibles, anciens ou très localisés). Toute construction ou aménagement doit être soumis à un avis géotechnique permettant de minimiser les effets des mouvements et à ne pas les créer ou les accentuer.

. Zone 3 : secteur de risque négligeable (secteur sans mouvement apparent ou repérable). Les constructions ne sont pas soumises à prescriptions. Néanmoins, cette zone n’exclut pas, pour des points ponctuels ou des évènements nouveaux, que soit demandé un avis géologique préalable (exemple de cavités souterraines…).

Plan de Prévision des Risques sur le territoire communal

L’instabilité manifeste du sol sur les bords du lac de Vouglans, classés en zone 1 du PPRN, implique pour des raisons de sécurité des utilisateurs du lac de conserver la végétation présente. En effet, les résineux et tous les autres types de végétaux stabilisent les coteaux. La diversité végétale assure une meilleure stabilité.

Depuis l’intérieur des boisements, on observe aisément la présence de plateaux qui atténuent la raideur de la pente. La formation de ces plateaux est la résultante de la circulation de l’eau au sein de ce système de couches. L’instabilité provoquée par l’eau provoque les glissements qui ont lieu en cascade : un premier glissement déstabilise une seconde portion de terrain située au-dessus et ainsi de suite. Par ailleurs, l’eau ne s’infiltre pas entièrement dans le sol et forme de petites mares.

Dénivelé depuis l’intérieur des boisements Présence d’une mare

D’après le Conservatoire, la mise en eau du lac a considérablement ralenti les phénomènes de mouvements de terrain. Les anciens glissements sur la partie basse des rives ont été stabilisés par le niveau de l’eau (malgré les variations saisonnières). Seule la partie haute des pentes est encore le siège de mouvements sporadiques, de moindre ampleur et sectorisés.

Réalisation du Conservatoire du Littoral

4.2. Risque retrait gonflement des argiles

La majorité de la commune présente un aléa faible concernant le retrait et le gonflement des argiles. Les pentes constituant les versants du Lac de Vouglans (secteur de risque majeur dans le PPR « mouvement de terrain »), sont classées en aléa moyen.

4.3. Risque d’inondation

La commune de Pont-de-Poitte n’est pas concernée par un Plan de Prévention du Risque « inondation ». L’étude IPSEAU réalisée en juillet 1995 et relative aux inondations liées au ruissellement pluvial urbain, aux crues de plaine et aux crues torrentielles n’identifie pas de phénomènes d’inondation sur la commune.

Cependant le risque n’est pas à exclure, en effet, la base de données HIRI (Historique du Risque d’Inondation) administrée par la DREAL de Franche-Comté, recense trois inondations majeures sur la commune de Pont-de-Poitte et des arrêtés de catastrophe naturelle relatifs au risque inondation ont été pris sur la commune.

4.4. Risque sismique

La commune de Pont-de-Poitte se situe en zone de sismicité 3 (modérée), les règles de construction parasismique sont applicables aux nouveaux bâtiments et aux bâtiments anciens dans des conditions particulières.

ANALYSE DES MILIEUX NATURELS

Territoire communal de Pont-de-Poitte

L’Ain

Parc privé Lemire

Port de la Saisse

Lac de Vouglans

Côte de l’Heute Ou «La Petite Côte

Sous les Côtes

1. BOISEMENTS

1.1. Occupation du sol

Les zones boisées couvrent une faible partie du territoire communal, seulement 10,6% (Corin land cover 2006) est considéré comme surface de forêts.

A l’ouest, une bande d’environ 400 à 500 mètres appelée « la Côte de l’Heute » et longeant la limite communale est recouverte par un massif composé de feuillus :

. Le plateau est le domaine de la chênaie-charmaie (-hêtraie) calcicole à neutrophile.

. Les versants offrent une grande variété de stations suivant la nature des sols et l’exposition : chênaie- charmaie calcicole à neutrophile et mésotherme, hêtraie-chênaie-charmaie hygrosciaphile, chênaie sessiliflore à molinie sur marne…

. En fond de vallon, on retrouve la chênaie-charmaie (-hêtraie) neutrophile et mésotherme.

A l’est, les coteaux dominant le lac de Vouglans sont essentiellement peuplés de résineux (plantations d’épicéas, pins). Plusieurs boisements humides, ripisylves (saulaies) recouvrent les bords du lac. Ces boisements marquent le passage vers le plateau et soulignent les contours de la vallée de l’Ain. Une partie de ces boisements a été acquis par le Conservatoire du Littoral en 2007. Le site qui couvre près de 56 ha au lieu-dit « Sous les Côtes » est ouvert au public qui peut admirer le panorama grâce au belvédère.

Panorama depuis le belvédère

La commune dispose également sur son territoire d’un parc arboré privé qui surplombe le port de la Saisse. Ce parc est en cours d’enfrichement par manque d’entretien ce qui conduit peu à peu à la fermeture complète de cet espace vis-à-vis du Port ou des bords de l’Ain. Le parc abrite un patrimoine bâti remarquable composé d’un corps de ferme ainsi que d’une maison de maître. Le caractère du parc disparaît sous le foisonnement végétal et la qualité du patrimoine bâti n’est plus perceptible.

Vues du parc depuis la route de la Saisse

1.2. Statut des boisements

A l’exception du parc du Château Lemire dont les arbres ne sont soumis à aucune règlementation, la forêt communale de Pont-de-Poitte et la forêt appartenant au Conservatoire du Littoral sont soumises au régime forestier.

Le Régime forestier constitue un ensemble de garanties permettant de préserver la forêt sur le long terme forestier : il apporte un véritable statut de protection du patrimoine forestier contre les aliénations, les défrichements, les dégradations, les surexploitations et les abus de jouissance. C'est également un régime de gestion, avec un souci de renouvellement des ressources en bois, des autres produits et services fournis par les forêts, et de transmission aux générations futures de ces ressources. Ces objectifs se matérialisent au travers de "l'aménagement forestier".

Bois et forêts soumis au régime forestier

LES PAYSAGES

1. LES UNITES PAYSAGERES COMMUNALES

Unités paysagères de Pont-de-Poitte

4

1

2 3

L’analyse de l’occupation du sol de la commune de Pont-de-Poitte permet de mettre en évidence l’existence de quatre unités paysagères :

. 1 : A l’est du territoire, la Côte de l’Heute recouverte par la forêt communale ;

. 2 : La moitié sud de la commune dominée par un plateau agricole composé de prairies et de cultures qui offre un paysage très ouvert. Il constitue la plus grande part de l’occupation du sol de la commune ;

. 3 : A l’ouest, les rives du lac de Vouglans avec ses coteaux abrupts entièrement boisés ;

. 4 : Au nord, les espaces urbanisés dont font partie les hameaux de Blesney et Poitte.

2. VUES RENVOYEES DEPUIS LE LAC

Vues depuis l’intérieur du port La loi littoral s’attache à préserver les paysages littoraux, les ambiances littorales (entre autres choses). La particularité de Vouglans réside dans le fait que cette ambiance littoral n’est perceptible que depuis le bord du lac ou depuis de rares points de vue du fait de l’encaissement de la vallée de l’Ain. Les espaces boisés significatifs dans les paysages jurassiens sont nombreux, la couverture boisée du massif ne cesse de progresser, la forêt est un des éléments centraux de l’identité jurassienne. La définition des espaces boisés significatifs pourrait dans ce contexte être très large : côte de l’Heute, ripisylve…. Cependant classer de trop grandes surfaces en Espace boisé classé pose des difficultés de gestion pour l’entretien d’espaces qui ne sont pas menacés mais qui au contraire progressent. Par ailleurs pourquoi le faire sur une commune littorale, et ne pas le faire sur la commune voisine ?

Nous avons donc considéré que les boisements significatifs ne pouvaient Patornay Pont-de-Poitte être que ceux qui participent directement à l’ambiance lacustre, ceux qui sont perçus depuis le lac.

Le lac de Vouglans débute au niveau du port de la Saisse, l’Ain s’élargissant pour former la retenue qui est encadrée de part et d’autre par les boisements qui recouvrent les berges de Pont-de-Poitte et de Patornay.

Les marmites En amont du lac se trouvent les marmites. C’est en période de basses eaux du lac que la chute de l’Ain au Saut de la Saisse est la plus facile à contempler. Cet espace naturel offre un spectacle paysager de grande qualité et représente un point d’observation stratégique pour admirer le lac de Vouglans.

Patornay Pont-de-Poitte

La topographie est très marquée au niveau du port, le dénivelé entre le niveau du lac et le plateau agricole est de 35 mètres sur une longueur de 225 mètres.

Plateau agricole

Champ visuel

Lac de Vouglans

Seules les parties boisées proches du rivage sont visibles depuis le lac au niveau du Port de la Saisse. En continuant la traversée de Vouglans, les vues depuis le lac sur la commune de Pont-de-Poitte sont presque toujours limitées par les pans de boisements, la différence d’altitude et les essences boisées de hautes tiges accentuant l’effet d’écran végétal. La topographie étant moins marquée sur Patornay, le plateau est plus souvent visible depuis le lac et notamment les constructions de Piételle.

Sous les Côtes

Piételle

Le lac est un espace enclavé dont les « rebords » sont abondamment boisées et ne permettent aucune vue sur le plateau. La coupe topographique ci-dessus en atteste et permet d’observer la nette rupture de pente qui s’opère dès lors qu’on se trouve sur les rives du lac de Vouglans. Les enjeux paysagers liés au lac s’interrompent donc au niveau des boisements qui bordent les berges, la covisibilité est nulle entre le plateau et le lac. Par ailleurs, les boisements de la Côte de l’Heute ne sont pas visibles depuis le lac et ne présentent donc pas d’intérêt majeur en lien avec la préservation du site paysager de Vouglans.

Conclusion

CLASSEMENT EN ESPACES BOISES CLASSES

D’après les analyses de terrain, il est apparu que les boisements les plus significatifs dans le cadre de la préservation du site du lac de Vouglans étaient les espaces boisés qui bordent le rivage. En effet, au-delà de leur indéniable positionnement stratégique vis-à-vis du lac, leur rôle aussi bien paysager que sécurisant pour assurer la stabilité du sol implique de les préserver.

Concernant les autres boisements présents sur le territoire communal, ils ne présentent pas d’intérêt du point de vue de la mise en valeur du lac ainsi qu’en termes de préservation du site de Vouglans. Les boisements de la Côte de l’Heute ne sont pas visibles depuis le lac, tout aménagement forestier sera donc sans conséquence.

Par ailleurs, le parc privé en amont du port de la Saisse, qui possède indéniablement des qualités, est actuellement en cours d’enfrichement. Une haie assez dense se développe à sa périphérie et masque les éléments bâtis remarquables liés à l’histoire du Saut de la Saisse. Le devenir du parc n’étant pas connu, et dans le cadre d’une volonté certaine des élus de pouvoir un jour voir le parc jouer un rôle plus important au sein d’une politique d’attractivité touristique et d’embellissement du port, le parc ne fait l’objet d’aucun classement en EBC pour lui permettre d’évoluer dans les prochaines années.

En conclusion, seuls les boisements communaux et ceux appartenant au Conservatoire du Littoral qui recouvrent les pentes du lac de Vouglans sont considérés comme des espaces boisés significatifs devant faire l’objet d’un classement en EBC au titre de la Loi Littoral dans le cadre de l’élaboration du PLU de Pont de-Poitte. Ces boisements représentent une superficie totale de 74 ha soit 10,5% du territoire communal.

Proposition de zonage du PLU de Pont-de-Poitte