Archives De François De Grossouvre, Chargé De Mission Auprès Du Président De La République (1981-1985) Et Président Du Comité Des Chasses Présidentielles (1981-1994)
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Archives de François de Grossouvre, chargé de mission auprès du président de la République (1981-1985) et président du comité des chasses présidentielles (1981-1994) Répertoire numérique détaillé établi par Jean-Pierre Bat et Maximilien Girard Première édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2017 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_056090 Cet instrument de recherche a été rédigé dans le système d'information archivistique des Archives nationales. Ce document est écrit en français. Conforme à la norme ISAD(G) et aux règles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence AG/5(4)/FDG/1- AG/5(4)/FDG/61 Niveau de description dossier Intitulé Archives de François de Grossouvre, chargé de mission auprès du président de la République (1981-1985) et président du comité des chasses présidentielles (1981-1994) Date(s) extrême(s) Juin 1981-7 avril 1994 Importance matérielle et support 5 ml Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Consultables par dérogation. En tant qu'archives publiques, la communicabilité des archives de la présidence de la République est régie par le livre II du code du patrimoine, en particulier par les articles L213-1 et L213-2. Cependant, les archives de la présidence de la République sous François Mitterrand, à l'instar de celles de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, sont soumises à un délai spécial de communicabilité unique de 60 ans, en vertu du protocole de remise signé par le Président le 15 février 1995. Ce délai exorbitant du droit commun des archives publiques, qui courait à partir de la date d'émission de chaque document, a été ramené par l'article L213-4 du code du patrimoine à 25 ans révolus à compter de la date du décès de l'ancien président de la République. De ce fait, à partir du 1er janvier 2022, la communication des archives de la présidence de François Mitterrand suivra les dispositions du régime général des archives publiques prévues par l'article L213-2 du code du patrimoine. Avant cette date, les archives de François Mitterrand sont consultables par dérogation, sur autorisation de Madame Dominique Bertinotti, ancien ministre et mandataire du défunt président de la République en vertu d'une décision écrite de celui-ci en date du 15 février 1995. Conditions d'utilisation Reproduction interdite sauf autorisation expresse du mandataire. DESCRIPTION Présentation du contenu Les archives de François de Groussouvre conservées par les Archives nationales se présentent comme le vestige d'un fonds certainement plus important dont une large part a aujourd'hui disparu, qu'elle ait été détruite ou distraite. La figure de François de Grossouvre a suscité de nombreux fantasmes, en premier lieu du fait de ses attributions auprès de François Mitterrand. Nommé chargé de mission auprès du président de la République, fonction qui avait été créée pour Pierre Juillet sous la présidence de Georges Pompidou, il fait figure de conseiller spécial en marge de l'organigramme de l'Élysée, notamment au cours de la période 1981-1985, lorsqu'il suit les affaires de renseignement et assure la liaison avec des chefs d'État africains et arabes. En parallèle président du comité des chasses présidentielles, il est le Grand Veneur de la présidence de François Mitterrand, chargé des domaines de Rambouillet, Marly-le-Roi et Chambord et de l'organisation des saisons de chasses qui donnent lieu à des rencontres 3 Archives nationales (France) informelles. En second lieu, les circonstances de sa mort, le 7 avril 1994 dans son bureau de l'Élysée, ont prêté à de nombreuses et polémiques interprétations. Différentes oeuvres de fiction sont empreintes de cette silhouette de l'homme de l'ombre, dans le sillage sulfureux de la légende noire de Jacques Foccart et de ses héritiers présumés dans les années 1980 : en témoignent le roman L'élu du Serpent rouge :le Sphinx et le président de Jean-Paul Bourre ou le film Une affaire d'État d'Éric Valette, inspiré du roman Nos fantastiques années fric de Dominique Manotti. Les archives de François Grossouvre ne doivent pas tromper : il ne s'agit que des documents remis au service des archives de la présidence de la République, épargnés par les éliminations que François de Grossouvre effectuait lui-même au fil des années avant la disparition de ses papiers au lendemain de sa mort. Ces archives recouvrent ses deux principales compétences auprès de François Mitterrand : ses fonctions de conseiller (qui débordent à l'évidence la stricte chronologie de son titre de "chargé de mission auprès du président de la République") et celles de président du comité des chasses présidentielles. Langue des documents • Français Institution responsable de l'accès intellectuel Archives nationales de France HISTORIQUE DU PRODUCTEUR Issu d'une famille bourgeoise du Bourbonnais (installée au village de Grossouvre), François Durand de Grossouvre est né le 29 mars 1918 à Vienne (Isère). Il est le fils de Maurice Durand de Grossouvre, directeur de la Banque de Salonique puis de la Société générale de Beyrouth mort en 1923 des séquelles des gazages à l'ypérite de la Grande Guerre. Après avoir été élève chez les jésuites au lycée Saint-Louis de Gonzague à Paris, puis au collège du Mongré et au lycée Champollion de Grenoble, il entame des études à la faculté de médecine de Lyon. Durant l'entre- deux-guerres, il ne fait pas mystère de ses sympathies pour l'Action française. En 1939, à 21 ans, il doit interrompre ses études du fait de la mobilisation générale : il est affecté comme médecin-auxiliaire dans un régiment de tirailleurs marocains, puis rejoint une unité de skieurs éclaireurs dans le Vercors, où il rencontre le capitaine Bousquet, l'un des fondateurs de l'Organisation de la résistance armée (ORA). Démobilisé en 1941, il obtient l'année suivante son diplôme de médecine et se voit affecté à ce qu'il reste du 11e régiment de cuirassiers dans l'armée d'armistice. En 1942, il adhère au Service d'ordre de la Légion (SOL), inflitré comme agent double par l'ORA dont il est devenu un agent de renseignement. Fin 1942, il entre en clandestinité et s'engage dans le maquis de Chartreuse, en liaison avec le Vercors, sous le nom de code "Clober" - inspiré du nom de sa fiancé Claudette Berger, qu'il épouse le 30 avril 1943. Le couple aura six enfants. En 1944-1945, il est engagé volontaire dans l'armée de l'Air (brigade de bombardement B-26). A la libération, il reste officier de réserve et y terminera sa carrière comme médecin chef des Armées (colonel de réserve). Il conserve par la suite des liens étroits avec les associations d'anciens de la Résistance, notamment l'association nationale des combattants volontaires de la Résistance (ANCVR). Surtout, il garde de cette période un goût prononcé pour les affaires de renseignement. Au début de la Guerre froide, il aurait appartenu de manière éphémères au services spéciaux, sous le pseudonyme de "Leduc", au sein du réseau "Arc-en-Ciel", dispositif clandestin de lutte anticommuniste stay-behind. L'adjectif "national" désigne à ses yeux les personnalités dignes de confiance. Après 1945, François de Grossouvre abandonne la médecine, qu'il n'aura jamais exercée, pour se lancer dans les affaires : Antoine Berger, le père de son épouse, l'intègre parmi les cadres dirigeants de sa société Le Bon Sucre, dont il est gérant puis président (1944-1963). Depuis ce poste, il s'impose comme un des principaux acteurs de l'économie sucrière en France, participant à plusieurs sociétés et devenant l'un des fondateurs de la Générale sucrière (1968-1978). Il réalisé au milieu des années 1960 son plus beau succès économique en obtenant une licence d'embouteillage de Coca-Cola en France - une première en France - à travers la société Boissons Rhône-Alpes dont il est le fondateur et président-général de 1965 à 1967. En parallèle de ses participations dans de nombreuses sociétés sucrières, il développe d'autres activités professionnelles complémentaires, occupant les fonctions de conseiller du Commerce extérieur de la France (1952-1967) et de vice-président de la Chambre de Commerce franco-sarroise (1955- 4 Archives nationales (France) 1962). François de Grossouvre est connu pour être un cavalier distingué, un chasseur et un expert en armes à feu. Il acquiert une résidence à Lusigny (Allier) où il installe sa famille. En 1953, il investit dans la création de L'Express et se lie d'amitié avec Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber. A l'hiver 1959, Pierre Mendès-France, que Grossouvre a rencontré dans l'armée de l'air en 1944, le présente à François Mitterrand lors d'un déjeuner, en présence de Françoise Giroud qui a décrit la scène dans un article de L'Express signé par Serge Raffy, le 14 avril 1994: "Mitterrand avait l'art de séduire les hommes, il avait un rayonnement de capitaine. Immédiat. [...] Et Grossouvre est séduit." Et Serge Raffy de poursuivre : "François de Grossouvre ne quitte plus Mitterrand. Il devient son conseiller, son intendant, son financier, son aide de camp, son facteur, son chauffeur lors des campagnes électorales, son confident." Les deux hommes se lient d'amitié et François Grossouvre accompagne François Mitterrand dans sa conquête du pouvoir, devenant l'un des principaux financiers des campagnes électorales de 1965, 1974 et 1981. Ils partagent à cette époque beaucoup de choses, tant dans leur passé, leurs valeurs, leur trajectoire politique que leur vie privée. François Mitterrand fait de François de Grossouvre le parrain de Mazarine Pingeot, née le 18 décembre 1974 : ce secret constitue le lien le plus solide entre les deux hommes.