Bulletin 17 / 2Eme Trimestre 2008
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# 17 2ÈME TRIMESTRE 2008 LES AMIS DE RAOUL SALAN LE BULLETIN Nos adhérents ont publié Disparition / Le préfet P. Bolotte L’Algérie en mai 1958 par Jean-Paul Angelelli Le lieutenant colonel Jeanpierre / Sa mort le 29 mai 1958 Biographie sommaire / Pierre Lagaillarde ASSOCIATION «LES AMIS DE RAOUL SALAN» 24, rue alain Chartier - 75015 Paris - www.salan.asso.fr - [email protected] Nos adhérents ont publié Excellent titre que « Les chemins de traverse » pour cet ouvrage autobiographique d’André Galabru. André Galabru ne fait rien comme tout le monde. Il entre à Saint-Cyr en 1960 et en sort, avec la promotion « Vercors » à l’été 1962, au pire moment pour un jeune homme ayant choisi le métier des armes dans l’armée française. Son parcours le conduira, après avoir rapidement quitté l’armée, dans un kibboutz près de la frontière égyptienne, à Québec où il goûtera de la prison lors de la venue de De Gaulle, à Sorèze, à Montréal puis à la Réunion comme professeur de philosophie. Il sera par la suite visiteur médical et deviendra délégué C.G.T. du laboratoire qui l’a embauché tout en se présentant comme tête de liste du Front National aux élections municipales d’Albi. André Galabru : un homme libre. 192 p. Autoédition, chez l’auteur, 4 bd de Strasbourg, 81000 Albi Georges Dillinger, le professeur Georges Busson, le dernier des grands géologues sahariens selon André Rossfelder qui a écrit la préface – percutante – de cet ouvrage, a réuni, coordonné et complété les chroniques parues dans « Veritas » de 2005 à 2007. Et le résultat en est le réquisitoire le plus rigoureux contre ceux qui falsifient l’histoire de l’Algérie française et ceux qui colportent ces mensonges. Georges Dillinger, s’appuyant sur sa grande culture historique, remet le débat à son vrai niveau et rectifie de nombreuses idées fausses, dont certaines finissent parfois par être acceptées, par imprégnation ou par lassitude, par ceux-là mêmes qui ont défendu l’Algérie française. Un ouvrage indispensable pour structurer notre pensée sur l’Algérie française. 243 p. Atelier Fol’fer, Collection Xenophon, 2008, 20 € Roger Holeindre a écrit cet ouvrage sur un coup de sang : la décision de Nicolas Sarkozy de faire lire dans les écoles la dernière lettre de Guy Môquet, fusillé par les Allemands en 1941. Non que Guy Môquet soit en cause – sa mort est un drame – mais il était communiste et fils de député communiste. Et de là à choisir un communiste comme symbole de la résistance au national-socialisme ! Et Roger Holeindre dissèque toutes les trahisons du parti communiste depuis les années 36 en passant par les années 39 et 40, les années 44 et 45, puis par l’Indochine et l’Algérie. Beaucoup de ces actes de trahison nous sont connus, beaucoup d’autres non ; mais leur accumulation assortie de détails irréfutables de vérité font de cet ouvrage un anti-monument élevé à la trahison permanente de ce parti qui a trompé tellement de Français qui n’étaient pas tous de mauvaise foi. 451 p. Editions Heligoland, 2007, 25 € Disparition : le préfet Pierre Bolotte Le préfet Pierre Bolotte est mort à Paris le 23 mai 2008. Secrétaire général de la Préfecture d’Alger, il avait joué un rôle moyennement apprécié – semble-t-il – du général Salan lors des événements du 13 mai 1958. Il a laissé des archives très riches, consultables à la Fondation Nationale des Sciences Politiques, et a également réalisé en 1999 une longue série d’entretiens enregistrée par la section des archives orales du Service Historique de l’Armée de Terre. Les éléments biographiques qui suivent ont été tirés de ces deux sources, de l’annuaire de la Préfectorale et d’éditions anciennes du Who’s Who. Pierre Bolotte est né le 26 octobre 1921 à Neuilly sur Seine. Il est le fils du médecin-général Marcel Bolotte et de Madame née Suzanne Fraisse. Il fait ses études au collège Stanislas, au lycée Louis le Grand (où il a Georges Bidault comme professeur d’histoire) et à la Faculté des Lettres de Paris où il obtient une licence d’histoire et de géographie et un diplôme d’études supérieures de philosophie. Après l’Ecole Libre des Sciences Politiques, en mars 1944, il occupe un poste auprès du préfet du Morbihan, puis en septembre 1944 auprès de Jean Letourneau au ministère de l’Information tenu par P.H. Teitgen. Le 19 décembre 1944, il épouse Anne-Marie Guion dont il aura deux filles, Anne-Claire et Catherine. A partir du 8 janvier 1945, il est chef de cabinet de Jean Schuhler, commissaire de la République pour la région de Poitiers. D’août 1945 à juillet 1946, Pierre Bolotte est chef de cabinet d’Emile Laffon, administrateur général de la zone française d’occupation en Allemagne dont le directeur de cabinet est Maurice Grimaud. Fin juin 1946, il est au cabinet d’André Colin, secrétaire d’état à la Présidence du Conseil, puis, en janvier 1947 à celui du ministre du Commerce, le MRP Jean Letourneau, lequel voit ses attributions s’élargir à la Reconstruction et à l’Urbanisme en mai 1947, après l’exclusion des communistes du gouvernement par Paul Ramadier. Pierre Bolotte est nommé sous-préfet de 3ème classe en juillet 1947. Il est chef de cabinet du secrétaire d’état aux Forces armées (Marine), Joannés Dupraz (MRP) de novembre 1947 à octobre 1949. Pierre Bolotte est chef de cabinet de Georges Bidault, président du conseil d’octobre 1949 à juin 1950. En juillet 1950, il rejoint le cabinet de Jean Letourneau, ministre d’Etat chargé des relations avec les Etats associés. En décembre 1950, il est dans l’avion qui emmène le général de Lattre en Indochine, en compagnie de Jean Letourneau, du général Salan, d’Allard, de Beaufre et de Cogny. Après un passage au poste de secrétaire général de la Guadeloupe en 1951-52, il rejoint de nouveau (avril 1952) le cabinet de Jean Letourneau, ministre d’Etat et Haut Commissaire pour l’Indochine. Il effectue de nombreux allers et retours entre la métropole et l’Indochine où il est en relation avec le général Salan, commandant en chef après la mort de de Lattre de Tassigny. Il quitte définitivement l’Indochine au début de 1953. De retour à Paris, il est au cabinet de Paul Coste-Floret, puis chargé de mission auprès de Joannès Dupraz, secrétaire d’Etat à la présidence du conseil dans le cabinet René Mayer. Sous-préfet de 1ère classe en 1954, Pierre Bolotte est, à Strasbourg, chef de cabinet du préfet chargé des relations de l’Etat français avec le Conseil de l’Europe. De mai 1955 à août 1956, il est sous-préfet (promu hors classe en 1956) de Miliana, à 120 km au sud-ouest d’Alger. En août 1956, il est directeur de cabinet du préfet d’Alger, puis, en janvier 1958, secrétaire général (pour l’administration, les réformes et l’action sociale) de la préfecture d’Alger dont le préfet I.G.A.M.E. est Serge Baret. Le 14 mai 1958, Pierre Bolotte est envoyé en mission à Paris par le général Salan pour informer Pierre Pflimlin de la situation. Ce même jour, André Colin (MRP), ministre de la France d’Outre-Mer du cabinet Pflimlin, le nomme chef de son cabinet. Le 7 juin, de Paris, Pierre Bolotte écrit une lettre au général Salan auquel a été confiée par le nouveau président du Conseil, Charles De Gaulle, la charge de Délégué général du Gouvernement en Algérie. Il demande à rejoindre son poste à Alger. Le général Salan s’y refuse. Dans le dossier sur le comportement des préfets et sous-préfets d’Algérie envoyé le 9 juin 1958 par Raoul Salan au président du Conseil, Charles De Gaulle, il est indiqué que Pierre Bolotte, envoyé en mission à Paris, n’a cherché à rejoindre Alger qu’à partir du moment où l’arrivée au pouvoir du général De Gaulle devenait inéluctable. Extrait du dossier envoyé le 9 juin 1958 par le général Salan au général de Gaulle De septembre 1958 à 1962, Pierre Bolotte est secrétaire général de la préfecture de La Réunion. En 1963, il est auprès du préfet Jacques Aubert, directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur Roger Frey. De 1965 à 1967, il est préfet de la Guadeloupe avant de passer deux ans, en service détaché, au poste de secrétaire général de la Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique (D.G.R.S.T.). De 1969 à 1974, il est le premier préfet de la Seine Saint Denis. De 1975 à 1977, il est directeur général des collectivités locales au ministère de l’Intérieur. Pierre Bolotte est préfet de la Région de la Haute Normandie de 1977 à 1982. En juillet 1982, il est conseiller-maître à la Cour des comptes. En 1986, il prend sa retraite. Il est adjoint au maire du 16ème arrondissement de Paris de 1983 à 2001. Pierre Bolotte décède le 23 mai 2008. Pierre Bolotte était titulaire de la croix de guerre 1939-1945 et commandeur de la Légion d’honneur. L’Algérie en mai 1958 Jean-Paul Angelelli (Suite et fin de l’article paru dans le bulletin n°16) 3ème partie : L’Algérie militaire 1) Vue par le BRM La composante militaire constitue l’essentiel du Bulletin de Renseignement Mensuel (B.R.M.) La « rébellion » y est étudiée dans une suite de paragraphes. Physionomie générale : encore peu de « répercussions » des événements sur la rébellion. Son potentiel a peu varié, son activité est « sensiblement comparable » au mois précédent. Mais il s’amorce « une légère régression qualitative et quantitative du terrorisme ».