1 CHRONIQUE FRIBOURGEOISE 1996 Elaborée par un groupe de travail de la SOCIETE D’HISTOIRE DU CANTON DE FRIBOURG Publiée par LA BIBLIOTHEQUE CANTONALE ET UNIVERSITAIRE FRIBOURG DIE KANTONS- UND UNIVERSITÄTSBIBLIOTHEK FREIBURG Rédacteur responsable : Marius Michaud Edition électronique: 2008 Plan des chapitres et rédacteurs de la Chronique fribourgeoise 1996 Chapitres Rédacteurs I. Faits divers marquants Michel Charrière II. Politique – Justice Marius Michaud et Cédric Krattinger III. Economie Christophe Schaller IV. Vie sociale - Santé publique Anne Philipona V. Vie religieuse Frédéric Yerly VI. Enseignement François Genoud VII. Culture Jean Dubas VIII. Sports Jean-Pierre Uldry Nécrologies Sigles des journaux Evangile et Mission EM Freiburger Nachrichten FN Fribourg Illustré FI Feuille officielle FO La Gruyère G La Liberté L Der Murtenbieter M L’Objectif O Le Républicain R © Bibliothèque cantonale et universitaire – Fribourg, 2008 Notice introductive La Chronique fribourgeoise recense les principaux événements de l’actualité fribourgeoise sous toutes ses formes : politique, économique, sociale et culturelle. Vu le foisonnement des événements à retenir, elle est inévitablement sélective et non exhaustive. Les lecteurs sont donc invités à se reporter aussi à d’autres sources imprimées telles la Freiburger Chronik (1) ou encore la Bibliographie fribourgeoise (2). Les journaux fribourgeois constituent la source par excellence de la Chronique fribourgeoise, le choix d’un journal de référence n’excluant pas pour autant les autres journaux (3). Afin de faciliter la répartition de la matière entre les chroniqueurs et aussi dans le but d’introduire un élément de lisibilité dans la masse des événements, nous avons renoncé à une seule chronologie au profit de huit chapitres thématiques : Faits divers marquants, Politique-Justice, Economie, Vie sociale-Santé publique, Vie religieuse, Enseignement, Vie culturelle, Sports. Depuis l’année 1990, une rubrique regroupe, en fin de chronique, l’ensemble des notices nécrologiques des différents chapitres. La Chronique fribourgeoise se présente sous forme de notices aussi brèves et précises que possible, classées chronologiquement selon l’ordre des événements. Lorsque la date de l’événement ne peut être définie avec sûreté, les notices sont classées à la date du communiqué de presse ou à celle de leur annonce dans les journaux et autres médias ; depuis 1999, la date du journal ou des journaux de référence figure entre parenthèses carrées, en fin de notice. La Chronique fribourgeoise est précédée, depuis 1991, d’un éditorial qui tente de donner une vue d’ensemble de l’actualité fribourgeoise de l’année écoulée. A partir de 1996, cet éditorial est complété par des résumés propres à chaque chapitre. Depuis 1997, il existe une version imprimée et une version informatisée de la Chronique fribourgeoise. La version informatisée figure intégralement, depuis l’année 1988, date de sa création, sur le site Web de la Bibliothèque cantonale et universitaire (http://www.fr.ch/bcuf/). Pour y accéder, cliquez sur « Collections patrimoniales (Menu complet)», « E-Friburgensia », puis « Chronique fribourgeoise». Cette version permet des recherches détaillées par noms de personnes, noms de lieux et mots-matières. (1) Les lecteurs de langue allemande trouveront dans le Freiburger Volkskalender une « Freiburger Chronik », établie indépendamment de la nôtre. Elle recense les principaux événements pour le canton et la ville de Fribourg, le district du lac et le district de la Singine, du premier août au 31 juillet de l’année suivante. Cette précieuse chronique en langue allemande répertorie également les principaux événements des communes et des paroisses du Lac et de la Singine. (2) L’accès en ligne via Internet à la Bibliographie du canton de Fribourg a été ouvert en mai 2001 (www.fr.ch/bcuf/). Cliquez sur « Collections patrimoniales », puis sur « Bibliographie fribourgeoise ». (3) Sigles des journaux dépouillés : Evangile et Mission (EM), Freiburger Nachrichten (FN), Feuille officielle (FO), La Gruyère (G), La Liberté (L), Der Murtenbieter (M), L’Objectif (O), Le Républicain (R). 4 Editorial * Par Marius Michaud L'année 1996 a été marquée par une série de restructurations entraînées par l'évolution de l'économie suisse et mondiale. Certaines d'entre elles ne concernent que des entreprises fribourgeoises. Ainsi la Banque de l'Etat de Fribourg s'adapte à la nouvelle situation en se donnant un nouveau nom (Banque cantonale de Fribourg) et en s'émancipant quelque peu du milieu politique. Quant aux GFM dont le directeur, André Genoud, avait fait une compagnie de transports publics moderne et performante, ils doivent à leur tour se remettre en question et renoncer à des secteurs accessoires non rentables. Il s'agit dans un cas comme dans l'autre de s'adapter pour affronter le nouveau siècle. Plus douloureuses apparaissent les restructurations décidées à l'extérieur du canton. En mars, c'est l'annonce de la création de Novartis par la fusion de Ciba et de Sandoz. En septembre, l'entreprise d'emballages Vuille S.A. ferme ses portes et met au chômage plus de 80 personnes. Le 29 octobre, le groupe Feldschlosschen- Hürlimann AG (FHH) décide qu'à partir de 1998, la bière Cardinal sera brassée à Rheinfelden. La fermeture de cette brasserie, qui entraîne la suppression de quelque 200 emplois, provoque une émotion d'autant plus vive qu'elle touche l'un des fleurons de l'industrie brassicole suisse et intervient à un moment où l'inquiétude soulevée par la création de Novartis est à peine apaisée. Le 6 novembre, employés, syndicats et autorités de la ville et du canton se mobilisent, contre- attaquent et en appellent à la solidarité des autres cantons. Galvanisés par les syndicats, le patronat et les autorités, environ 10'000 personnes manifestent dans les rues de Fribourg contre la fermeture de Cardinal. Parallèlement à cette mobilisation générale, les autorités tentent de mener des négociations, mais le groupe argovien confirme la fermeture. Ces événements brûlants de l'actualité économique ont lieu en pleine période électorale. En mars, le canton réélit ses autorités communales, en novembre et décembre, c'est le tour des autorités cantonales. Ces élections font partie d'un triptyque dont le premier volet est constitué par les élections fédérales de l'année 1995. Celles-ci avaient mis en évidence un succès encourageant de la liste commune PDC-PRD, du moins au premier tour, ainsi que le recul de l'UDC. En dépit de l'enjeu, la campagne est peu animée, le débat d'idées réduit à peu de choses, la participation en baisse sensible. Les résultats ne modifient guère les rapports de force existants: les démocrates-chrétiens s'essoufflent, les radicaux se maintiennent, les socialistes progressent. Selon Louis Ruffieux, le commentateur de la vie politique fribourgeoise à La Liberté, ces élections communales, qui sont les dernières de ce siècle, marquent la fin d'une époque et d'une certaine forme de la vie politique, dominée notamment par la rivalité entre démocrates-chrétiens et radicaux. Bien qu'elles aient créé un climat d'inquiétude légitime, les restructurations de Novartis et du groupe Feldschlosschen-Hürlimann AG n'ont eu en définitive qu'une influence très limitée sur les résultats du premier tour des élections cantonales. Celles-ci sont marquées surtout par l'échec de l'Union démocratique du centre (UDC) confrontée à l'alliance PDG/PRO et à la concurrence de l'Indépendant Pascal Corminboeuf. A part une percée remarquée des femmes avec 28 élues sur 130 députés, la composition du nouveau Parlement témoigne d'une stabilité politique évidente. Tout au plus peut-on relever la progression des radicaux pour la première fois depuis 1976. Le nouveau Grand Conseil sera renouvelé à 40%. Quant aux élections au Conseil d'Etat, elles sont marquées par la rédaction d'une plate-forme électorale entre radicaux et démocrates-chrétiens ainsi que par le départ du conseiller d'Etat Félicien Morel qui oblige le parti social-démocrate à rechercher une nouvelle stratégie. De surcroît, l'Indépendant Pascal Corminboeuf viendra brouiller les cartes des uns et des autres. Au soir du second tour, les urnes font apparaître une formule gouvernementale inédite: 3 démocrates-chrétiens, 2 socialistes, 1 radical et 1 indépendant. Telle Editorial 5 sera la composition du gouvernement qui gèrera le canton au tournant du siècle. Le succès de Pascal Corminboeuf surprend par son ampleur. Selon Louis Ruffieux, les électeurs ont été charmés «par la tonalité sincère des propos du syndic diderain». Ils ont choisi, selon ce journaliste, à la fois une manière d'être, un état d'esprit et une icône davantage qu'un programme de gouvernement. 6 I. Faits divers marquants Rédaction : Michel Charrière 19.01.96 Le bulletin d'enneigement de l'Union fribourgeoise du tourisme indique qu'à l'exception de deux ski lifts à Charmey, toutes les stations de ski du canton sont fermées. Cet événement est extrêmement rare à cette période de l'hiver où l'enneigement est généralement à son maximum. 27.01.96 Dans la nuit du 27 au 28 janvier, la place d'arrêt de la Joux-des-Ponts, sur la RN 12, est la cible d'un acte de vandalisme. Côté «Alpes», en direction de Bulle, les poubelles sont vidées et fracassées. Les socles en ciment sont descellés. L'appareil téléphonique et les annuaires sont saccagés, le combiné arraché. Les installations sanitaires sont mises hors d'usage. 29.01.96 Un détenu des Etablissements pénitentiaires de Bellechasse est retrouvé sans vie, à 6 h 30, au moment de l'ouverture des cellules pour le contrôle du matin. D'après les premières constatations médicales, il est possible que la mort soit due à la consommation de stupéfiants. Ce décès est la première overdose mortelle à Bellechasse durant les cinq dernières années. 07.02.96 A Fribourg, un incendie éclate dans la cave d'un immeuble de trois étages, à la route des Cliniques 41. Quinze locataires sont évacués. Huit personnes, dont cinq enfants, sont conduites à l'hôpital pour un contrôle.