Eoliennes en pays fribourgeois et à La

15.11.2020 …… 10.08.2021 // René Andrey Une compilation d'articles de

La Liberté Groupe E éolienFribourg Commune

Suisse énergie l'Etat de l'OFEN Les opposants Courrier des lecteurs de "La Liberté" + videos WWF Vogelwarte Sempach Sté Suisse d'Acoustique Suisse Eole

Internet ValEole Ass. des entreprises L'auteur de cette électriques suisses compilation Un ou deux documents une ou deux pages

Une présentation Arc-en-Ciel Belfaux http://www.aec-belfaux.ch/ Date de parution nb de p

Table des matières 2 p Quelques liens 2 p « Une éolienne n’est pas une tache » ...... 06.12.2017 3 p Les éoliennes agitent les esprits 13.01.2020 3 p Record de production d'électricité éolienne en 2019 20.02.2020 1 p Encore des étapes pour l’éolien ...... 05.03.2020 1 p La Suisse toujours à la traîne pour l'énergie solaire et éolienne 20.05.2020 1 p Une étude braque les anti-éoliennes 26.09.2020 2 p Fribourg prêt pour les éoliennes ...... 08.10.2020 3 p « L’électricité reste un produit commercial » 08.10.2020 1 p Il est urgent de mener le débat sur l’impact réel des éoliennes Vidéos d’infos sur la zone industrielle prévue à proximité de Belfaux ...... Association « Non au parc éolien - les collines de » 15.10.2020 1 p Sur les traces des hélices bernoises 28.12.2020 2 p Courrier des lecteurs - 6 lettres ...... 05.01.2021 1 p Parcs éoliens, Groupe E a signé une convention secrète avec trois communes 06.01.2021 2 p Courrier des lecteurs - 6 lettres 15.01.2021 1 p Débat concernant les éoliennes ...... 03.02.2021 3 p Projet des collines de la Sonnaz, exécutifs mitigés 05.02.2021 1 p « L’impact » du parc éolien en vidéo 27.02.2021 2 p Courrier des lecteurs - 5 lettres ...... 19.03.2021 1 p Courtepin affirme n'avoir rien signé avec Groupe E 22.03.2021 1 p Courrier des lecteurs - 3 lettres 25.03.2021 1 p L’éolien dans l’arène politique – Conseil général de Belfaux ...... 25.03.2021 2 p Combien de mâts exactement ? 30.03.2021 1 p Courrier des lecteurs - 4 lettres 14.04.2021 1 p Groupe E invite les communes à rejoindre le pilotage des projets éoliens ..... 28.04.2021 1 p Greenwatt veut jouer la transparence 29.04.2021 3 p Nouvelle salve contre les éoliennes 04.05.2021 2 p Comparaison entre production d’une éolienne et la centrale de Leibstadt .... Une approche de l’auteur de ce document 02.05.2021 1 p Un comité de pilotage embarrassant 07.05.2021 2 p Courrier des lecteurs - 5 lettres ...... 12.05.2021 1 p Enorme défi pour la Suisse 12.05.2021 2 p Paysage Libre appelle aux votes consultatifs 12.05.2021 1 p L’éolien occupe le nouveau législatif (de Belfaux) ...... 15.05.2021 1 p Groupe E refile le bébé aux communes 19.05.2021 3 p Communiqué de presse Greenwatt Groupe E 19.05.2021 1 p Un rôle dans un scénario variable ...... 24.05.2021 2 p Greenwatt et La Sonnaz en bisbille 17.06.2021 2 p Un jour pour consulter la population de trois communes 25.06.2021 + Communiqué de presse de Belfaux, Courtepin et Misery-Courtion ...... 28.06.2021 1 p Tornade sur les éoliennes 03.07.2021 Le point de vue de Yann Arthus-Bertrand 06.07.2021 2 p Courrier des lecteurs – 2 lettres ...... 02.07.2021 1 p L’objectivité des études remise en question 08.07.2021 1 p Courrier des lecteurs 09.07.2021 1 p L’île de l’hydrogène vert ...... 14.07.2021 3 p Adonis /Charrat bat des records ! 01.02.2017 1 p Mille éoliennes suisses 31.07.2017 3 p

Cette compilation est téléchargeable sur le site Arc-en-Ciel Belfaux avec ce lien : http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/fribourg%20pret%20pour%20les%20eoliennes%208%2010%202020.pdf#zoom=90

Arc-en-Ciel, qui sommes nous 1 p

Total 75 p Retour au début du document

./. Quelques liens

Un grand pas vers la production d’énergie éolienne dans le canton Etat de Fribourg https://www.fr.ch/dee/sde/actualites/un-grand-pas-vers-la-production-denergie-eolienne-dans-le-canton

Guide de planification des parcs éoliens Etat de Fribourg http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/guide%20de%20planification%20des%20parcs%20eoliens.pdf

L’éolien à Fribourg - Une brochure du Service de l'énergie de l' Etat de Fribourg http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/brochure_energie_eolienne_a_fribourg_a5_fr_v8_002.pdf#zoom=95

Etude pour la définition des sites éoliens Etat de Fribourg http://geo.fr.ch/pdcant/EOLIEN_EtudeDefinition_FR.pdf

éolienFribourg Etat de Fribourg https://eolien-fribourg.ch/

Guide pour l’optimisation des pratiques de planification des parcs éoliens Office féd. de l’énergie OFEN https://www.suisse-eole.ch/media/ul/com/d/Guide_optimisation_pratiques_parcs_%C3%A9oliens_VERSION_DEFINITIVE.pdf#zoom=95

Etapes d'un projet éolien dans le canton de Fribourg Suisse Éole https://www.suisse-eole.ch/fr/support/communes/fr/

Lien vers 4 vidéos d’informations sur la zone industrielle prévue à proximité de Belfaux Opposants https://www.paysage-libre-fr.ch/sonnaz-youtube4

Association « Non au parc éolien – les collines de la Sonnaz » Opposants www.eoliennes-la-sonnaz.ch

Une vidéo de l’association Non au Parc éolien – Les Collines de la Sonnaz Opposants https://youtu.be/Nh4cL-BDqpQ

Vive le vent d’hiver - Pourquoi la Suisse a aussi besoin de l’énergie éolienne Suisse Energie http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/vive%20le%20vent%20d%20hiver.pdf

Prise de position du WWF sur l’énergie éoliennes WWF http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/2016%2004%20prise%20de%20position%20wwf%20energie%20eolienne.pdf

Méthodes d’évaluation du bruit des éoliennes Société Suisse Mesurages et modélisation sur un site éolien existant d’Acoustique SSA http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/2018%20dm%20bruit%20des%20eoliennes%20comparaison%20entre%20modelisation%20et%20mesurages.pdf

Presque tout sur les éoliennes et un petit peu sur les panneaux photovoltaïques Jacques Deferne http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/presque%20tout%20sur%20les%20eoliennes.pdf

Produire de l’éolien ! – Faits sur l’énergie éolienne – 12questions et réponses Suisse énergie http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/produire%20de%20l%20eolien.pdf

La technologie au service de la protection des oiseaux VogelWarte https://www.swiss-birdradar.com/media.html?file=files/Swiss_Bird_Radar/Media/2013_09_19_Un%20radar%20contre%20l%27h%C3%A9catombe%20d%27oiseaux%20due%20aux%20%C3%A9oliennes.%20-%20swissinfo.pdf

Énergie éolienne - Document de connaissances de base Association des entreprises électriques suisse http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/energies%20eolienne%20connaissances%20de%20base.pdf

Wikipedia · Éolienne https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89olienne · Énergie renouvelable https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_renouvelable · Liste des parcs éoliens Suisse https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_parcs_%C3%A9oliens_en_Suisse · Énergie en Suisse https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_Suisse · Petit éolien https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_%C3%A9olien ·

Documentation de suisseéole suisseéole · L'éolien suisse en chiffres · Les grandes éoliennes sont particulièrement puissantes · Le démontage d’une éolienne ne prend qu’une semaine · Les principaux arguments en faveur de l’énergie éolienne suisse · Les éoliennes font partie d’un paysage culturel moderne · Eolien et approvisionnement électrique · Emissions sonores faibles et contrôles stricts · Eoliennes et faune ailée · Lancer un projet éolien: marche à suivre · Jugement du Tribunal fédéral dans l'affaire du Crêt-Meuron (résumé) · Installer une petite éolienne: comment s'y prendre · L’éolien en terre valaisanne, en 2005 déjà! · RPC: Oui, la transition énergétique peut être financée. · Recommandations de l'USP concernant les contrats A télécharger depuis https://www.suisse-eole.ch/fr/support/documentation/

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./. « Une éolienne n’est pas une tache » 06.12.2017 Propos recueillis par Nicolas Maradan

Projets éoliens dans le canton de Fribourg. © Valérie Regidor/Plan directeur cantonal/Keystone

Le nouveau Plan directeur cantonal mise sur sept parcs éoliens dans le canton de Fribourg. Explications

Selon l’association Suisse Eole, il y a actuellement 37 éoliennes installées dans notre pays pour une production annuelle moyenne de 128 gigawattheure (GWh), soit de quoi alimenter en électricité plus de 36 000 ménages. Mais encore aucun mât à Fribourg. Cela pourrait toutefois bientôt changer. Présenté en novembre, le nouveau Plan directeur cantonal prévoit en effet sept parcs éoliens sur le territoire cantonal. Le point avec Serge Boschung, chef du Service de l’énergie du canton de Fribourg.

Dans le cadre du Plan directeur cantonal, de nouveaux projets d’éoliennes sont apparus, par exemple dans les communes de Surpierre et de Cheiry. D’où sortent-ils ?

Serge Boschung : Lorsque nous avons élaboré notre première planification, validée en 2008, nous nous étions basés sur des données fournies par la Confédération via l’entreprise Meteotest. Il s’agissait alors de modèles de vent. Or ces estimations étaient sous-évaluées. Aujourd’hui, des mesures ont été faites et montrent des vitesses de vent plus élevées. En outre, les machines deviennent de plus en plus innovantes. Aujourd’hui, il est possible de les poser également en plaine. Etant donné ces évolutions, il a fallu revoir notre concept en matière d’éoliennes.

Certains projets se trouvent, au moins en partie, dans les zones d’exclusion dessinées il y a une année par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Comment contourner cet obstacle ?

Pour certains projets, le feu est pratiquement vert, même si nous n’avons pas encore reçu le document qui l’atteste formellement. Pour d’autres, l’armée a émis quelques réserves. Notamment le projet de Surpierre et Cheiry qui se trouve dans le couloir menant à la base aérienne de Payerne. Mais dans tous les cas, il n’est pas question d’un refus total. Il s’agira plutôt de convenir de mesures particulières, comme stopper les machines au moment où certains vols sont prévus. La Confédération va devoir se prononcer sur le Plan directeur cantonal et nous aurons un retour formel de la part du DDPS dans ce cadre-là.

Certains sites hébergent des chauves-souris, des milans royaux ou encore des tétras-lyres. Qu’adviendra-t-il d’eux ?

Sur les sites retenus, il sera possible de protéger les milieux naturels moyennant certaines mesures. Et une étude d’impact sera réalisée pour chacun d’eux. Par exemple, nous avons pour l’heure défini des périmètres. A l’intérieur de ces périmètres, la position même de l’éolienne aura plus ou moins de conséquences sur la faune et le paysage. Et il pourrait par exemple être exigé d’arrêter les machines lors de périodes de migration d’oiseaux.

Ce sont jusqu’à soixante-six mâts qui pourraient s’élever au-dessus du canton de Fribourg. Quel impact sur le paysage ?

Personne ne peut cacher qu’une éolienne a un impact sur le paysage. Mais une centrale nucléaire ou une centrale à charbon également. Il n’est pas possible de produire de l’énergie sans avoir un impact. Je suis conscient que nous ne pourrons pas satisfaire tout le monde. Mais une éolienne n’est pas forcément une tache dans le paysage. En outre, la population suisse a décidé de sortir du nucléaire et de favoriser les énergies renouvelables.

Il y a une année, le Tribunal fédéral (TF) a admis le recours de différentes organisations de protection de la nature contre le parc éolien du Schwyberg. Est-ce que cela n’enterre pas définitivement le projet ?

L’arrêt ne disait pas que le projet n’était pas bon, mais qu’il avait été insuffisamment planifié. Selon le TF, le projet n’était notamment pas conforme à la planification territoriale au niveau national qui demande des planifications dites « positives ». Or, le principe de la planification positive n’a été précisé au niveau fédéral qu’en 2014. Dès lors, il n’était pas possible de prendre en compte ce paramètre au moment où le projet du Schwyberg a été formellement lancé, c’est-à-dire en 2009. Aujourd’hui, je suis confiant, le projet est conforme à ce qu’exige le TF.

Si tous les projets évoqués dans le Plan directeur cantonal sont réalisés, les éoliennes fribourgeoises produiront un peu plus de 300 GWh par an. C’est beaucoup sachant que la Confédération vise à l’échelle nationale une production de 4000 GWh par an d’ici à 2050…

Il faudra déjà que tous ces projets soient réalisés. Cela risque de ne pas être le cas car nous parlons là d’un potentiel maximum. Notre objectif est de parvenir à une production de 160 GWh d’ici à 2030. Mais c’est vrai que Fribourg fait partie des trois cantons les plus intéressants du pays en matière d’énergie éolienne, derrière Vaud et Berne. Fribourg pourrait avoir un rôle important à jouer dans ce domaine.

En revanche, c’est peu par rapport aux 1800 GWh consommés chaque année dans le canton…

En Suisse, 55% de l’électricité provient de l’hydraulique. Pour combler le reste, il va falloir d’autres sources d’énergie renouvelable. Toutefois, il ne faudra pas agir que sur la production, mais également sur l’efficacité énergétique. L’objectif est de réduire la consommation totale d’énergie dans le pays de 43%. Et la consommation d’électricité de 13%, sachant qu’il y aura un transfert des énergies fossiles vers l’électricité avec les pompes à chaleur ou les voitures électriques. Les éléments de stockage d’énergie vont également jouer un grand rôle, par exemple avec les stations de pompage-turbinage comme celle de Nant-de-Drance, en Valais. Cela servira de tampon quand il n’y aura pas de vent ou de soleil pour produire de l’énergie. Tous ces éléments auront leur importance dans le futur.

A votre avis, où et quand sera plantée la première éolienne fribourgeoise ?

Je ne peux pas le dire. Il faut avant tout que le débat puisse se faire. Une sélection sur la base de critères scientifiques

Dans le nouveau Plan directeur cantonal présenté au début du mois de novembre, sept sites ont été retenus pour l’implantation d’éoliennes : les collines de La Sonnaz entre Belfaux et Courtepin, la côte du Glaney au- dessus de Romont et de Siviriez, le massif du Gibloux, les monts de Vuisternens près de Sommentier, le Schwyberg au-dessus du Lac-Noir, le site de l’Esserta près de Sâles et Vaulruz, et enfin une dernière zone répartie entre les communes de Cheiry, Surpierre et Prévondavaux. Pour parvenir à cette liste restreinte, les autorités fribourgeoises ont commencé par rayer de la carte du canton toutes les zones inadéquates, par exemple celles comprenant des constructions ou des milieux naturels importants pour la faune et la flore. Cela s’appelle une planification positive. Ne restaient alors que 59 sites possibles.

Lors d’une seconde phase de sélection, une grille d’évaluation a été élaborée, tenant compte de critères comme la présence d’oiseaux nicheurs, la distance par rapport aux habitations ou la préservation des paysages. « Nous n’avons pas procédé à une pondération politique, mais bien à une analyse purement scientifique. Les sites que nous avons retenus sont clairement les meilleurs », souligne Serge Boschung, chef du Service de l’énergie du canton de Fribourg. Le débat politique, lui, va commencer à l’issue de la phase de consultation du Plan directeur cantonal, qui est toujours en cours.

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Les éoliennes agitent les esprits

13.01.2020 Nicole Rüttimann

Le projet dit « Les Collines de La Sonnaz » prévoit d’ériger de 6 à 8 éoliennes entre Belfaux, Misery-Courtion, La Sonnaz et Courtepin, dont certaines dans la forêt. © Alain Wicht

Dans la région de La Sonnaz, où s’érigerait l’un des sept projets éoliens, les craintes sont de mise

« Imaginez-vous des éoliennes de 207 m, soit trois fois la hauteur de la cathédrale, sur les collines de La Sonnaz ? » Les 7 parcs éoliens prévus dans le cadre du Plan directeur cantonal (LL, 6.12.2017) suscitent la colère chez certains habitants. Parmi ces projets, celui dit « Les Collines de La Sonnaz », qui envisage d’ériger de 6 à 8 éoliennes entre Belfaux, Courtepin, La Sonnaz et Misery-Courtion, dont certaines en forêt. Si les projets dépendent du Plan directeur en attente de validation, une séance d’information en septembre de Groupe E Greenwatt, mandatée par le canton, a fait réagir. Des citoyens de La Sonnaz ont formé l’association Non au parc éolien Les Collines de La Sonnaz et ont exprimé leurs craintes à l’assemblée communale à la mi-décembre, énumérant les effets négatifs de ce projet. Les autres communes attendent l’avancée des études pour se prononcer. A Belfaux cependant, la députée Solange Berset (ps) vient de déposer une question à l’Etat, demandant à connaître le résultat d’études complémentaires relatives au site afin de pouvoir «se forger un avis objectif complet ».

Paysage « dénaturé »

La Sonnaz a pris les devants. Dès la présentation du Plan en 2017, « l’exécutif a écrit à l’Etat être défavorable à une implantation sur son territoire », puis a informé ses citoyens, expose le syndic Christian Clément. De même pour la Bourgeoisie de Fribourg, propriétaire des terrains où 3 éoliennes sont projetées, une au-dessus de Belfaux, les 2 autres sur Courtepin (Bois de l’Hôpital). Consultée dans ce cadre, la Bourgeoisie a livré un préavis négatif, indique Antoinette de Weck, vice-syndique de la ville de Fribourg : « Cette forêt en bordure de Fribourg et de communes peuplées est un lieu de détente apprécié. Ce parc perdrait sa fonction. Il faudra couper des arbres. On parle de machines de 150 à 200 m, l’emprise sur le terrain et le paysage est colossale ! En hiver, les pales éjectant des plaques de glace, des chemins devront être interdits. »

Des arguments qui font écho à l’association opposée au parc éolien. Son vice-président Olivier Bays évoque un projet « d démesuré avec des machines de 200 m pour compenser l’absence de vent, le site étant le plus mal noté des 7 ». Greenwatt a présenté deux variantes en septembre, « une à 8 éoliennes, 2 par commune, et une à 6, sans La Sonnaz. Mais un emplacement alternatif a été prévu. Sans doute pour que, si elle change d’avis, on puisse quand même arriver à 6 mâts sans la Bourgeoisie, et que le parc puisse être considéré comme d’intérêt national – dès 20 GWh/an selon la loi sur l’énergie ».

Il dénonce les « graves nuisances engendrées par les éoliennes : bruit, infrasons, flashs nocturnes provoquant migraines ou troubles du sommeil ». Or, à La Sonnaz, celles-ci sont prévues au cœur d’une zone de détente et trop proches du bâti : « une, sur le parcours Vita, serait à moins de 1 km de l’école primaire de Lossy! Quelque 180 bâtiments se trouveraient à moins de 750 m des mâts, plus de mille à 1200 m ». Sans compter l’impact sur le paysage.

Fonctionnement à 18%

Clotilde Medana Schlageter, membre de l’association Vents contraires et de la faîtière Paysage Libre Fribourg, évoque le même problème pour le projet des Monts-de-Vuisternens et souligne sa proximité avec les trois autres parcs (Gibloux, Côte du Glaney et l’Esserta) qui cumuleraient 42 machines et leurs effets sur des paysages d’importance cantonale ou régionale.

« L’implantation des éoliennes requiert l’accord communal pour modifier le PAL » Christian Clément

« En Suisse orientale, les projets ont presque tous été abandonnés », remarque Olivier Bays. « Et les 37 éoliennes sises dans notre pays ne fonctionnent qu’à 18% de leur puissance », manque de vent oblige. Seules les subventions portent les projets, estime-t-il, citant l’Allemagne où les éoliennes n’ont pas fait baisser le CO2 et où les oppositions se multiplient. « Financer l’éolien, c’est augmenter notre dépendance aux énergies fossiles ! Leur essor implique la construction de centrales à gaz ou l’importation d’électricité issue du charbon pour compenser l’intermittence du vent. » Et d’assurer que de nombreuses alternatives existent : reporter les subventions de l’éolien sur l’efficacité énergétique, l’isolation des bâtiments, les pompes à chaleur, le solaire, le bois.

Si les communes s’y opposent, les projets passeront-ils ? Christian Clément note que « l’implantation des éoliennes requiert l’accord communal pour modifier le PAL ». Mais il redoute que le projet soit déclaré d’importance nationale et passe en force. Dieter Meyer, de l’association Paysage Libre Fribourg, relève : « Les investisseurs sont pressés, mais ils savent aussi que les installations ne seront guère ou pas rentables. »

« Intégrer les communes aux démarches »

Quelque 30 éoliennes seraient prévues dans le canton pour remplir ses objectifs d’ici à 2030.

Le Plan directeur cantonal (PDCant), en attente de validation, prévoit sept parcs éoliens dans le canton : à la Sonnaz, mais aussi la côte du Glaney au-dessus de Romont-Siviriez, le massif du Gibloux, les Monts-de- Vuisternens près de Sommentier, sur le Schwyberg au Lac-Noir, « Autour de l’Esserta » (Sâles-Vaulruz) et entre Surpierre et Prévondavaux. Mais « les 7 parcs pourraient ne pas tous être réalisés », relève Serge Boschung, chef du Service de l’énergie du canton de Fribourg. Pour atteindre les objectifs énergétiques du canton, à savoir « produire 160 GWh/an avec l’éolien d’ici à 2030, une trentaine de machines pourraient être réparties sur 4 à 5 sites ». Et d’estimer « que le premier parc en terre fribourgeoise ne s’érigerait sans doute pas avant 2025 ».

« Rien ne se fera sans les communes. Mais, le PDCant n’étant pas validé, on ne peut pas travailler sur les variantes. Aucune n’a été retenue pour la Sonnaz », note Isabelle Carrel, porte-parole de Groupe E. Et le PDCant définit des périmètres. Il revient au promoteur d’étudier l’emplacement et le nombre de machines, toutefois au minimum de 6. Leur hauteur dépendra de la situation et des vents : « On cherche l’optimum entre intégration paysagère et production. Le vent varie entre les régions. En plaine, la hauteur serait de 180 à 220 m. Au Schwyberg, elles seraient moins hautes. »

Face aux critiques, elle l’assure, « les critères sont très stricts pour les sites. Et nous avons l’expérience et le recul pour affirmer que si le projet est bien planifié, les impacts sont moindres. Quant au paysage, c’est un critère très subjectif. »

Et Serge Boschung d’évoquer l’Autriche où, avec des conditions similaires à la Suisse, 1300 éoliennes ont été érigées. Et leur développement se poursuit. « Il n’en serait pas tant si l’éolien ne devait pas être rentable, si les conditions de vents devaient être insuffisantes, etc. L’éolien s’inscrit dans un mix d’électricité renouvelable intéressant à l’heure où il est question de sortir du charbon et du nucléaire. Et il est complémentaire au solaire. »

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./. Record de production d'électricité éolienne en 2019

20.02.2020

Les éoliennes au Mont-Crosin (BE) ont produit l'an dernier 23% de plus d'électricité qu'en 2018 (archives) © Keystone/Valentin Flauraud

Les éoliennes suisses ont produit l'an dernier 146 millions de kilowattheures d’électricité. C'est 20% de plus qu'en 2018. Avec 37 éoliennes, la part de consommation de courant provenant de l’éolien n’atteint cependant même pas les 0,5%.

Le potentiel éolien reste ainsi largement inexploité en Suisse, constate Suisse Eole dans un communiqué jeudi. A titre de comparaison, l'Autriche et ses quelque 1400 éoliennes ont permis de couvrir 13% de la consommation d’électricité l’an passé. En Allemagne, l'éolien a atteint plus de 24%.

En dépit de sa petitesse, l'éolien suisse a réalisé une année record en 2019. Dans le Jura bernois par exemple, les 16 éoliennes au Mont-Crosin ont produit 83 millions de kilowattheures, soit 23% de plus qu'en 2018. Dans le canton du Jura, les deux éoliennes de St-Brais ont enregistré une progression similaire avec 8,4 millions de kilowattheures.

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Encore des étapes pour l’éolien

05.03.2020 / Nicole Rüttimann

© Alain Wicht-archives

Le parc éolien qui pourrait voir le jour dans la région de La Sonnaz ne fait pas l’unanimité auprès des habitants.

Energie » Le Conseil d’Etat répond à une question de la députée Solange Berset au sujet d’un des projets de parc éolien.

Les sept parcs éoliens prévus dans le cadre du Plan directeur cantonal ont fait réagir, notamment dans la région de La Sonnaz (LL, 14.1) où l’un, dit « Les Collines de La Sonnaz», pourrait voir le jour entre Belfaux et Misery- Courtion. Le Conseil d’Etat vient de répondre à ce sujet à la députée Solange Berset (ps, Belfaux), qui souhaitait connaître le résultat d’études complémentaires relatives au site pour «se forger un avis objectif ». Il rappelle en préambule que ces projets dépendent du plan directeur, qui n’est pas encore approuvé totalement par la Confédération. Il devrait l’être «au plus tard au printemps ».

Les communes seront alors tenues informées de la situation. Et un développeur pourra faire les démarches auprès d’elles pour étudier la faisabilité d’ériger un parc éolien sur leur sol. Ce sera à lui de mener les compléments d’analyses pour le site.

Parmi les 7 sites, La Sonnaz figure actuellement au plan en statut « coordination réglée » (CR), comme ceux de la Côte du Glâney, du Massif du Gibloux et des Monts de Vuisternens. Cela signifie que le projet « a été assez étudié pour que les travaux de planification puissent se poursuivre à l’échelle locale ». Pour les trois autres, des études doivent encore être faites pour confirmer leur maintien.

Et même classés CR, ces projets « devront encore franchir des étapes » jusqu’à leur réalisation éventuelle : le plan d’affectation des zones et le règlement communal d’urbanisme du PAL de la commune devront être modifiés. Et la demande de permis de construire pour les éoliennes, celle pour une éventuelle route d’accès, une étude d’impact sur l’environnement et les éventuelles mesures de compensation devront être établies pour l’examen préalable de la modification du PAL.

Les études d’impact « devront démontrer que l’ensemble des exigences légales seront respectées dans toutes situations ». Ce qui pourrait impliquer dans certains cas d’aller au-delà des distances minimales. Un point qui interpellait la députée, relevant des distances au bâti plus élevées dans des pays comme l’Allemagne.

Quant à la présence d’une zone de détente et sport dans le périmètre, elle sera prise en considération dans l’étude d’impact, mais « n’est pas contradictoire avec la réalisation du parc », estime le Conseil d’Etat.

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./. La Suisse toujours à la traîne pour l'énergie solaire et éolienne

La Suisse ne couvre que 4,2% de ses besoins avec l'électricité éolienne et solaire

(Image d'illustration)

© KEYSTONE/Valentin Flauraud

20.05.2020

La Suisse fait partie des mauvais élèves en Europe pour la production d'énergie solaire et éolienne, affirme la Fondation suisse de l'énergie (SES). Pour elle, il est urgent d'agir si l'on veut atteindre l'objectif de réduire à zéro les émissions de CO2 d'ici 2050.

La fondation a comparé la production d'électricité en Suisse et dans les 28 pays membres de l'Union européenne l'an dernier. Avec 284 kWh par habitant, contre 250 un an plus tôt, la Confédération gagne un rang et se classe à la 24e place. Seules la République tchèque, la Hongrie, la Slovénie, la Slovaquie et la Lettonie font moins bien, indique la SES dans un communiqué.

La Suisse ne couvre que 4,2% de ses besoins avec l'électricité tirée du vent ou du soleil, contre plus de 50% pour le Danemark et 33% pour l'Allemagne. Si l'on ne tient compte que de l'électricité photovoltaïque, la Suisse monte à la septième place (267 kWh par habitant).

Un secteur porteur

Pour la SES, "la Suisse ferait bien de rattraper son retard". Avec les efforts déployés en matière de protection du climat, le secteur de l'électricité gagne en importance.

L'électrification dans les domaines des transports et des bâtiments, ainsi que l'abandon du nucléaire, vont créer une demande supplémentaire d'électricité indigène, estime Felix Nipkow, chef du secteur énergies renouvelables de la SES, cité dans le communiqué.

La révision partielle de la loi sur l'énergie, mise en consultation en avril, est l'occasion de fixer le cadre nécessaire pour atteindre l'"objectif zéro net". Selon M. Nipkow, le développement des énergies renouvelables est la plus simple de toutes les mesures de protection du climat. "Utilisons ce que nous avons : le soleil, le vent, l'eau - et notre tête", dit-il. ATS

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./. Une étude braque les anti-éoliennes

26.09.2020 / Patrick Chuard

Les opposants aux futurs parcs éoliens fribourgeois (ici, une modélisation du parc du Schwyberg) refusent de répondre à une étude de l’Université de Berne. © DR

Les opposants fribourgeois aux rotors aériens se méfient des questions d’un chercheur

Electricité » Une étude de l’Université de Berne crispe les opposants aux éoliennes. Les associations fribourgeoises qui militent contre la création de parcs à turbines se sont passé le mot ces derniers jours : « Ne répondez pas aux questions. » L’enquête, menée par Jonas Schmid, doctorant en sciences politiques, « veut examiner les procédures d’autorisation pour les grands projets éoliens ». Soutenu par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), ce travail tend à examiner « systématiquement les facteurs d’accélération et de décélération, et aborde ainsi le problème central de l’énergie éolienne en Suisse : les longues procédures ». L’énoncé de l’étude précise que les améliorations visées bénéficieront à chaque partie prenante. « Ce travail est dirigé contre nous », estime malgré tout Michel Fior, secrétaire général de Paysage libre Suisse, la faîtière des associations d’opposants.

Alors qu’il n’a pas encore envoyé son questionnaire aux associations de tous bords (excepté à Michel Fior), Jonas Schmid est surpris par la réaction. « Je m’aperçois, hélas, que mon étude est perçue comme pro-éoliennes, ce qui n’est pas le cas. Nous n’avons pas de financement de Suisse Eole (association pour la promotion de l’énergie éolienne, ndlr), et le FNS est neutre. Evidemment, nous sommes en contact avec des personnes et associations pour et contre les éoliennes, ce qui est une nécessité pour notre recherche. Personnellement, je n’ai aucun intérêt lié aux projets éoliens, ni pour ni contre. Ma démarche est purement scientifique. Si j’ai lancé ce projet d’étude, c’est parce que je me suis aperçu que nous manquons d’informations concrètes et de comparaisons sur les procédures d’autorisation des éoliennes dans les cantons. »

Les opposants n’en démordent pas : « Je ne répondrai pas aux questions posées. Suisse Eole fait la promotion de cette étude sur internet, et ils ont visiblement envie d’utiliser les résultats pour leur cause », explique Clotilde Medana Schlageter, présidente de l’association Vents contraires, qui se bat contre le projet de parc Les Monts de Vuisternens, dans la Glâne. Elle s’inquiète surtout du contexte : le 19 juin, le Conseil national a accepté un postulat de la vert’libérale vaudoise Isabelle Chevalley, réclamant « des pistes concrètes pour diminuer le temps de réalisation d’installations de production d’énergies renouvelables ».

Quelles pistes ? Lionel Perret évoquait, dans le Tages-Anzeiger du 17 avril, l’idée que les oppositions aillent directement au Tribunal fédéral, pour gagner du temps. « C’est clair, ils veulent nous réduire au silence », considère Clotilde Medana Schlageter.

« Transparence »

« Cette réaction des opposants est difficile pour nous, parce que nous avons intérêt à avoir le plus d’informations possible pour obtenir des résultats généralisables, utiles à tout le monde, explique Jonas Schmid. J’ai offert à Paysage libre des garanties de non-divulgation, et j’ai proposé qu’ils me fassent un retour sur le questionnaire, mais je n’ai pas eu de réponse. J’agis en toute transparence. J’espère qu’ils changeront d’avis. »

Les questions posées sont générales. Une seule pourrait sembler aller dans le sens du postulat d’Isabelle Chevalley: à quel niveau les oppositions devraient-elles être traitées, communal, cantonal ou fédéral? Jonas Schmid, qui a entamé sa recherche en septembre 2018, précise qu’il n’était pas au courant de ce postulat.

Isabelle Chevalley, présidente de Suisse Eole, confirme que l’étude n’a pas été concertée avec les promoteurs des hélices géantes : « Mais nous invitons les partisans de l’éolien à y participer. Les opposants font ce qu’ils veulent », dit-elle, considérant « qu’ils ne sont qu’une poignée qui utilise les lenteurs du système pour bloquer des projets pendant 10 ou 20 ans ». Elle rappelle que la Stratégie énergétique 2050, acceptée par le peuple en 2017, prévoyait une production de 624 gigawattheures d’énergie éolienne cette année. Il y en aura quatre fois moins en raison des projets bloqués.

Climat houleux

Alors que le Conseil fédéral vient d’approuver le plan directeur cantonal, qui prévoit sept parcs éoliens dans le canton de Fribourg, la réaction des opposants est l’indice d’un climat tendu. « Quatre associations ont déjà été créées dans le canton, et nous nous battrons avec tous les moyens disponibles », promet Clotilde Medana Schlageter. Jonas Schmid ne s’attendait pas à être pris en otage de la sorte entre opposants et promoteurs : « Le sujet est passionnant mais, quand j’ai commencé cette étude, je ne m’étais pas rendu compte à quel point le débat était tendu autour des éoliennes. »

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Fribourg prêt pour les éoliennes

08.10.2020 / Nicolas Maradan

© Keystone

Le feu est presque au vert pour la construction des premières éoliennes fribourgeoises. Le Conseil fédéral a validé les zones choisies pour leur installation, mais rien n’est encore fait. Plusieurs étapes restent à passer

La Suisse compte 37 éoliennes. Et cinq de plus vont être mises en service ces prochaines semaines dans le massif du Saint-Gothard, côté tessinois. Et à Fribourg ? Le feu est presque au vert pour la construction des premières hélices. En août, le Conseil fédéral a validé la délimitation des zones pour leur installation. « Il aura fallu vingt ans pour réunir toutes les conditions nécessaires à la réalisation des premières éoliennes du canton de Fribourg. Mais désormais, c’est fait », s’est réjoui ce jeudi devant les médias le conseiller d’Etat Olivier Curty.

Sept sites ont été retenus, même si tous ne seront pas forcément construits. Quatre d’entre eux ont le statut de « coordination réglée » et sont donc à un stade de développement plus avancé.

Le premier projet, c’est celui des monts de Vuisternens, qui prévoit la production de 36 à 42 gigawattheures (GWh) par année grâce à 6 ou 7 machines. Suivent le massif du Gibloux (48-72 GWh/an avec 8 à 12 mâts), la côte du Glâney (33-39 GWh/an avec 6 à 7 mâts) et les collines de la Sonnaz (33-43 GWh/an avec 6 à 8 mâts). Trois autres sites – Schwyberg, Surpierre-Cheiry et Autour de l’Esserta – ont seulement le statut de « coordination en cours ». « Cela signifie que quelques compléments doivent encore être apportés au niveau de la planification afin de pouvoir passer en coordination réglée, ce qui pourrait être fait dans les années à venir », indique Serge Boschung, chef du Service de l’énergie.

Pour les quatre sites les plus avancés, rien n’est encore fait non plus. « Nous devrons mettre sur pied des comités de pilotage, des groupes de travail, mener des études d’impact. Cela va prendre du temps », explique Alain Sapin, directeur du secteur énergie électrique auprès du fournisseur d’énergie Groupe E, qui pilote les projets fribourgeois. Plusieurs étapes seront encore nécessaires, à savoir la modification de la planification territoriale des communes en question et la demande de permis de construire. A ce moment-là, comme pour toute mise à l’enquête, des oppositions pourraient être déposées. En tout, seize communes sont concernées pour les quatre premiers projets : Billens-Hennens, Siviriez, Ursy, Vuisternens-devant-Romont, Le Flon, Courtepin, Misery- Courtion, La Sonnaz, Belfaux, Sâles, Le Châtelard, Grangettes, Sorens, Villorsonnens, Pont-en-Ogoz et Gibloux. Source complémentaire

« Avant l’an 2000, la Suisse était plutôt exportatrice de courant en hiver. Cela a changé. Nous sommes de plus en plus dépendants de l’importation pour couvrir nos besoins durant cette saison », souligne Markus Geissmann, de l’Office fédéral de l’énergie. Or, le pic de production des turbines correspond justement au moment où le solaire et l’hydraulique marquent le pas, à savoir entre les mois d’octobre et mars. « Le vent est donc complémentaire aux autres énergies renouvelables. D’ailleurs, j’ai pu m’en apercevoir personnellement car, depuis maintenant plusieurs semaines, les panneaux photovoltaïques que j’ai fait installer chez moi ont du mal à suivre », illustre Olivier Curty.

Puissance totale d'énergie éolienne terrestre installée dans le monde en 2018 (en%)

Directeur général de Groupe E, Jacques Mauron renchérit : « Aujourd’hui, nous avons de la production d’énergie toute l’année grâce aux centrales nucléaires. Mais les arrêter va engendrer un manque en hiver. Pour le combler, il y a deux solutions. Et nous aurons besoin des deux. La première, ce sont les gaz de synthèse, que ce soit l’hydrogène ou le méthane. Groupe E va d’ailleurs développer en 2021 une station de production d’hydrogène. Cela permettra par exemple de produire du gaz en été pour l’utiliser ensuite en hiver. Mais cela ne suffira pas. Nous aurons aussi besoin des éoliennes. » Alain Sapin ajoute : « Une éolienne de dernière génération produit 6 GWh par année, soit de quoi alimenter 1500 ménages. Pour atteindre une production similaire, il faudrait l’équivalent de cinq terrains de football de panneaux solaires. »

Système de dégivrage

D’après une enquête menée auprès de 800 personnes par l’institut M.I.S Trend pour Groupe E, 72% des répondants se déclarent favorables à la création de parcs éoliens dans le canton de Fribourg. Mais les hélices ont aussi leurs détracteurs. Certains leur reprochent leur proximité avec les habitations (500 mètres minimum) et le fait que beaucoup de sites se trouveraient en pleine forêt. Alain Sapin remarque : « C’est vrai qu’il faudra construire des routes d’accès et venir avec des grues gigantesques pour monter ces machines qui feront 140 mètres de haut. Mais ensuite, durant l’exploitation, il n’y aura plus de transport lourd. »

Il ajoute que les éoliennes peuvent être approchées sans danger. Mais des opposants dénoncent la présence possible de givre sur les pales qui, quand l’hélice tourne, pourrait être projeté à très grande vitesse vers le sol. Groupe E tient toutefois à rassurer : les éoliennes de dernière génération peuvent être équipées de systèmes de dégivrage. C’est pourquoi le fournisseur d’énergie juge aujourd’hui l’énergie éolienne incontournable. Il estime l’investissement total à environ 150 millions de francs, ce qui permettra à terme de couvrir plus de 10% de la consommation électrique totale du canton de Fribourg avec entre 150 et 196 GWh par an. Couverture de la demande en électricité par l’énergie éolienne en 2019

Commentaire Après les vallées disparues, attention aux monts perdus

Au début des années 1870 est érigé à la Maigrauge, en Basse-Ville, le premier barrage en béton d’Europe. Devant fournir la force motrice nécessaire à l’industrie du Plateau de Pérolles, l’ouvrage est novateur. Mais des problèmes techniques et une conjoncture difficile provoquent la faillite de l’initiateur du projet, consacrant par là même l’incapacité du canton de Fribourg à embrasser la Révolution industrielle. Il n’empêche, la voie est tracée. Tout au long du XXe siècle, les géants de béton domptent la Jogne et la Sarine. Le barrage de Montsalvens, dès 1921, puis ceux de Rossens (1948), Schiffenen (1964) et Lessoc (1973) transforment la région. L’hydraulique accompagne son développement et représente aujourd’hui 73% (chiffres 2018) de l’énergie électrique produite dans le canton.

Mais à quel prix ! Des cours d’eau pris en otage, des vallées disparues. A Schiffenen, la rivière engloutit les fameux bains de Bonn. En Gruyère, le pont de Thusy n’est plus. Dans La Liberté, un riverain témoigne : « Quand l’eau est montée, les gens d’ici ont perçu le lac comme une agression. Certains perdaient de bonnes terres agricoles, d’autres y voyaient un obstacle les éloignant de leurs voisins de l’autre rive. »

En 2020, Fribourg est à l’aube d’une nouvelle révolution énergétique. C’est vrai, les grandes hélices tournent parfois à l’aigre. Fin septembre, les habitants de Sonvilier, dans le Jura bernois, ont refusé pour 5 voix la construction par Groupe E de plusieurs mâts. Pourtant, une crête offerte à Eole est un sacrifice bien moindre que la construction de nos chers barrages. L’installation d’une éolienne est réversible. Une turbine peut être démontée, des arbres replantés. Et, pour concrétiser la Stratégie énergétique 2050 acceptée par la population suisse, Fribourg ne peut se passer de ce vent si généreux en hiver, quand les barrages et le solaire tournent au ralenti. Toutefois, s’il y a une leçon à retenir de la frénésie hydraulique des siècles derniers, c’est que le développement éolien doit se faire avec mesure. Pour ne pas qu’au temps des vallées disparues succède celui des monts perdus. Nicolas Maradan Retour au début du document « L’électricité reste un produit commercial » 8.10.2020

« Ce n’est pas l’Etat qui va construire des éoliennes », précise le conseiller d'Etat Olivier Curty. © Alain Wicht-archives

Le conseiller d’Etat Olivier Curty, en charge du dossier énergétique, est favorable à la construction d’éoliennes dans le canton de Fribourg. Mais il prévient : ce n’est pas le rôle de l’Etat de jouer les promoteurs. Interview

Quand et où sera construite la première éolienne fribourgeoise ?

Olivier Curty: Je ne peux pas encore le dire. La Confédération impose aux cantons d’inscrire dans leur planification directrice les périmètres pouvant être dédiés à l’éolien et à l’hydraulique. De plus, un objectif de développement éolien, avec une production de 160 gigawattheure, a été annoncé dans le cadre de la politique énergétique du canton de Fribourg, décidée en 2009. C’est pourquoi nous avons défini un certain nombre de périmètres permettant d’atteindre cet objectif. Mais ce n’est pas l’Etat qui va construire des éoliennes. Nous ne sommes pas des promoteurs, et l’électricité reste avant tout un produit commercial. Même si, le cas échéant, nous allons accompagner les projets qui seront lancés. Ceux-ci devront être inclus dans les plans d’affectation, qui sont du ressort des communes. Ensuite, chaque éolienne nécessitera un permis de construire, avec les voies d’opposition habituelles, comme d’ailleurs pour n’importe quel projet de construction.

Pourquoi ne pas simplement acheter du courant éolien en provenance de pays voisins, où il y a déjà beaucoup d’installations ?

Transporter de l’énergie n’est pas aussi simple que ça. Pour amener du courant depuis l’Allemagne, par exemple, il faut des lignes électriques à haute tension. Or, le réseau allemand est déjà congestionné. A l’heure actuelle, il n’est ainsi pas possible d’acheminer l’électricité produite par les éoliennes situées dans le Nord vers le Sud du pays. L’hiver dernier, le Sud de l’Allemagne a dû être alimenté par des centrales à gaz autrichiennes. Et nous n’allons pas pouvoir dire aux Allemands de construire de nouvelles lignes électriques chez eux afin d’alimenter la Suisse, tout ça parce que nous ne voulons pas d’éoliennes chez nous. Et puis, si nous avons le potentiel pour produire de l’énergie renouvelable chez nous, pourquoi ne pas le faire ? Cela permet aussi de consommer local. « Des analyses ont montré que le nombre d’animaux tués par des éoliennes est très faible. » Olivier Curty

Certains sites retenus pour les éoliennes hébergent des chauves-souris, des milans royaux ou encore des tétras-lyres. Qu’adviendra-t-il d’eux ?

Des études ont été menées par rapport à l’impact environnemental des éoliennes sur la faune. Et des solutions techniques existent pour permettre d’anticiper le passage des oiseaux, notamment des oiseaux migrateurs. Les éoliennes peuvent ainsi s’arrêter automatiquement dans un délai de quelques secondes. Des analyses ont montré que le nombre d’animaux tués par des éoliennes est très faible. Pour les oiseaux, les collisions avec les voitures ou les vitres représentent un risque bien plus important.

Qu’en est-il du cas particulier du site du Schwyberg, au-dessus du Lac Noir ?

Le projet a été en quelque sorte rétrogradé au statut de « coordination en cours ». Nous en prenons acte. D’autres sites sont aujourd’hui plus avancés, avec le statut de « coordination réglée ». C’est sur eux qu’il faut d’abord miser. Concernant le Schwyberg, le Tribunal fédéral avait dit qu’il n’y avait pas assez d’études menées par rapport aux mesures de compensation. Mais ce sont des questions qui ne sont pas de notre ressort. De son côté, nous avons fait notre travail de planification. La question des compensations concerne directement le développeur du projet (en l’occurrence Groupe E, ndlr), qui devra faire le nécessaire. Le cas échéant, le canton pourra faire repasser le projet en « coordination réglée », avec l’accord de la Confédération.

Retour au début du document Courrier des lecteurs 15.10.2020

Il est urgent de mener le débat sur l’impact réel des éoliennes

J’habite à Belfaux et j’ai appris que les autorités nous annoncent des sites éoliens à la coordination « bien avancée » alors que la population n’a pas été informée sérieusement (LL du 9.10). Sans attendre que le projet prenne forme, la commune pourrait créer un site internet à ce sujet pour échanger entre citoyens, peser le pour et le contre, visualiser et se rendre compte de l’impact de ces machines sur nos belles forêts et nos chères oreilles.

Comme presque tout le monde, j’adore le merveilleux paysage de notre pays et le voir défiguré par des éoliennes m’a poussé à m’intéresser à cette énergie. Dans mon studio d’enregistrement, il n’est pas rare qu’on enregistre les sons de la nature – bruits des oiseaux, du vent, etc. Le niveau de bruit ambiant est d’environ 30 décibels, les fréquences basses émises par les grandes éoliennes ont une puissance de plus de 100 décibels, soit l’équivalent d’une discothèque ! En forêt, on recherche le calme et le silence. Imaginez un fond sonore désagréable et permanent lors de vos promenades.

On met des panneaux acoustiques contre le bruit au bord des autoroutes. Comment ferons-nous pour limiter les nuisances sonores des éoliennes lorsque les migraines auront atteint la santé et le moral des habitants alentour ? Ce sera comme vivre avec un acouphène ! Les infrabasses perturbent nos sens.

Tout ne s’achète pas dans la vie, en particulier la beauté de l’environnement. Business is business pour les entreprises électriques, mais l’économie passe-t-elle avant tout ?

Quelles sont les solutions alternatives ? Comme beaucoup de gens, j’aimerais un vrai débat. Merci à La Liberté de nous permettre de l’initier. Dom Torche, Belfaux

Voir aussi

Lien vers une série de 4 vidéos d’informations sur la zone industrielle prévue à proximité de Belfaux https://www.paysage-libre- fr.ch/sonnaz-youtube4

Les arguments des opposants https://www.eoliennes-la- sonnaz.ch/plus-d-information

Olivier Bays, Association « Non au parc éolien – les collines de la Sonnaz » 079 543 40 82 www.eoliennes-la-sonnaz.ch

Retour au début du document Sur les traces des hélices bernoises

25.12.2020 / Nicolas Maradan

Situées au-dessus de Saint-Imier, dans le Jura bernois, les 16 éoliennes du Mont-Soleil peuvent alimenter en électricité un total de 17 000 ménages. © Lib/Charly Rappo

Le Jura bernois héberge le plus grand parc éolien de Suisse. Un exemple que Fribourg aimerait suivre

Reportage » Le Mont-Soleil porte bien mal son nom en cette fraîche matinée de décembre. Au sol, une neige lourde se bat contre un fin crachin tombant malgré la promesse d’une météo plus clémente. Toutefois, ce n’est pas par terre, entre les flaques naissantes, que se déroule le spectacle. Mais bien dans le ciel. Grâce à un vent dépassant ce jour-là les 10 mètres par seconde (un peu moins de 40 kilomètres à l’heure), les trois pales d’une grande éolienne fendent les airs à raison de 13 tours par minute. « Cela signifie que la vitesse en bout de pale atteint 260 kilomètres à l’heure », relève Pierre Berger, ajoutant : « Pourtant, ça ne donne pas l’impression d’aller vite. De loin, les éoliennes ont l’air de tourner calmement. C’est presque relaxant. »

Propriétaire d’une exploitation agricole dans le Jura bernois, Pierre Berger officie également comme guide et technicien sur le plus grand parc éolien de Suisse. Seize hélices de fabrication danoise – une éolienne coûte, tout compris, par emplacement, environ 5 à 6 millions de francs – tournent sur la crête reliant le Mont-Soleil au Mont- Crosin, au-dessus de Saint-Imier et Courtelary, à un peu plus de 1200 mètres d’altitude. En 2019, la centrale a fourni 82 gigawattheures, soit 56% de la production totale d’énergie éolienne en Suisse. Elle est gérée par la société Juvent, dont le principal actionnaire est BKW, entreprise spécialisée dans l’énergie et les infrastructures. Le site montre à quoi ressembleront peut-être certaines collines fribourgeoises dans quelques années. En effet, le Conseil fédéral a validé au mois d’août la délimitation des zones pour l’installation d’éoliennes dans le canton de Fribourg. Sept périmètres ont été retenus. Un grand village

Au Mont-Soleil, Pierre Berger est là depuis la mise en service du parc en 1996. Il connaît les lieux comme sa poche. Trousseau en main, il s’approche de l’une des machines les plus récentes, la numéro 7, ouvre la porte et pénètre à l’intérieur. Les lieux sont étonnamment spacieux. A sa base, le mât mesure 4,5 mètres de diamètre. Un ascenseur permet d’amener deux personnes jusqu’au sommet de l’installation, ou presque. Le moyeu se trouve à une hauteur de 94 mètres tandis que les pales sont longues de 56 mètres. Au total, l’éolienne fait ainsi 150 mètres de haut. Sa tête (ou nacelle, dans le jargon) pivote pour se positionner face au vent. Composées de résine polyester, les pales sont relativement souples et plient sous les bourrasques. Si le vent est trop fort voire tempétueux, l’engin doit être arrêté, car elles risqueraient de toucher l’armature.

150 En mètres, la hauteur d’une éolienne du parc

Pierre Berger jette un œil sur un écran de contrôle. A cet instant, l’éolienne génère une puissance de 2,4 mégawatts, sur un potentiel de 3,3. De quoi alimenter en électricité 1500 ménages. « Si vous comptez trois personnes par foyer, cela représente 4500 personnes, soit un grand village », calcule Pierre Berger. Evidemment, la quantité d’énergie dépend de la vitesse du vent. En moyenne, les hélices tournent pendant 80% du temps, jour et nuit. Le guide scrute ses cadrans. « Il y a 35 000 heures, soit environ quatre ans, que cette machine est en fonction. Et elle a produit du courant pendant 29 000 heures », explique-t-il.

« En moyenne, les hélices tournent pendant 80% du temps » Pierre Berger

Le site du Mont-Soleil comprend également un centre pour les visiteurs, accueillant chaque année environ 10 000 curieux, dont un tiers d’écoliers. Du moins, c’était le cas avant la pandémie de coronavirus. « Et nous estimons à 50 000 le nombre de personnes venant se balader dans le secteur, notamment sur le sentier didactique consacré aux éoliennes », indique Gilles Seuret, porte-parole de BKW. Le son qu’elles produisent représente à leurs pieds 50 à 70 décibels, soit le volume d’une conversation. « Quand le vent est fort, on n’entend presque rien car le son est couvert par le bruit du vent qui siffle dans les oreilles ou agite les arbres. C’est quand le vent est faible que les éoliennes peuvent être entendues depuis plus loin, à 300 ou 500 mètres », remarque Pierre Berger.

50 à 70 En décibels, le volume du son produit par une éolienne du parc

Ce dernier assure qu’il est possible de se promener près des mâts en toute sécurité. Il précise : « Il y a, aux différentes entrées du parc, des panneaux électroniques qui avisent les visiteurs en cas de danger. Il y a trois types de danger : les tempêtes, la foudre ou les jets de glace. » Le guide poursuit : « Récemment, nous avons connu des périodes de gel pendant quelques jours. Du givre peut se former, comme il peut se former sur les branches d’un arbre.

« Il y a trois dangers : les tempêtes, la foudre et les jets de glace » Pierre Berger

Et de la neige peut tomber du haut de l’éolienne comme elle tomberait du toit d’un bâtiment. Dans ce cas, il ne faut pas trop s’approcher. » A noter toutefois que les pales sont équipées d’un système de chauffage. Evidemment, les machines sont également régulièrement touchées par la foudre. En cas d’orage, il ne faut donc pas se réfugier à leurs pieds. « Le reste du temps, il n’y a aucun risque. Nous voyons souvent des gens qui pique- niquent sur les petits escaliers se trouvant devant », sourit Pierre Berger.

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Courrier des lecteurs

05 01 21

6 lettres

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Parcs éoliens : Groupe E a signé une convention secrète avec trois communes

05.01.2021 / Nicolas Maradan

Les éoliennes - ici au Mont-Soleil dans le Jura bernois - suscitent le débat dans le canton de Fribourg. © Charly Rappo

Groupe E a signé une lettre d’intention avec trois communes concernant la construction d’éoliennes

Energie » Les éoliennes n’en finissent pas de faire couler de l’encre. Pour rappel, le Conseil fédéral a validé l’été dernier le volet énergétique du Plan directeur cantonal fribourgeois, comprenant la délimitation de sept zones susceptibles d’accueillir des mâts. Tous ces projets sont pilotés par Groupe E. Or, un document signé entre le fournisseur d’énergie (en l’occurrence Groupe E Greenwatt) et les autorités de certaines communes qui pourraient dans le futur accueillir des hélices sur leur territoire interpelle des élus. Les députés libéraux-radicaux Antoinette de Weck (Fribourg) et Romain Collaud (Massonnens), avec sept cosignataires, s’en étonnent dans une question adressée au Conseil d’Etat (qui dispose d’un délai de deux mois pour répondre).

Les deux parlementaires appuient leur propos par une copie du fameux document, sur lequel il est écrit « Strictement confidentiel ». Sur la pièce en question est aussi indiqué : « Les partenaires prévoient au travers de la présente lettre d’intention de se lier en partenariat afin d’étudier puis éventuellement réaliser ensemble un parc éolien sur votre territoire communal. » Puis plus loin, sous le chapitre « Devoirs de la commune », il est indiqué que «la commune s’engage à faire valoir son poids politique sur les autorités locales, régionales et cantonales pour favoriser le développement harmonieux des projets des partenaires » et qu’elle « s’engage à favoriser l’adhésion des propriétaires fonciers ainsi que de la population impactée ».

« Pas très élégante »

Antoinette de Weck et Romain Collaud rappellent que la loi cantonale sur l’information et l’accès aux documents prévoit que « les organes publics assurent d’office et régulièrement une information générale du public sur leurs activités. Ils respectent, ce faisant, les principes généraux de l’activité administrative, en particulier les exigences de proportionnalité, d’égalité de traitement et de la bonne foi. » Pour Romain Collaud, la démarche de Groupe E n’est « pas très élégante ». Il souligne : « Ce qui me dérange, c’est que ce document demande la confidentialité aux communes. Or, les liens d’intérêts des conseillers communaux devraient à mon avis être obligatoirement déclarés, comme le sont ceux des députés. Cette lettre d’intention pousse les élus à soutenir coûte que coûte certains projets alors qu’ils n’ont peut-être pas encore toutes les informations nécessaires en main. »

« Ce qui me dérange, c’est que ce document demande la confidentialité aux communes. » Romain Collaud

Contacté, Groupe E confirme que le document transmis par les deux députés est authentique, bien qu’incomplet. Manque notamment la date à laquelle ces lettres d’intention ont été signées, en l’occurrence entre 2016 et 2019. De telles lettres ont été signées avec trois communes, dont Le Flon et Vuisternens-devant-Romont. La troisième estime prématurée que son nom soit communiqué », indique Pierre Oberson, secrétaire général de Groupe E. Il précise : « Il s’agissait surtout de nous assurer un partenariat avec ces communes afin que ces parcs, s’ils voient le jour, puissent être réalisés par l’énergéticien des Fribourgeoises et des Fribourgeois. Même si aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup d’entreprises en Suisse qui développent des projets éoliens. Notre démarche est de faire en sorte de pouvoir développer ces parcs, en suivant naturellement tout le processus démocratique ainsi que les procédures administratives et éventuellement judiciaires, jusqu’à l’obtention d’un permis de construire.»

« Ces conventions sont des déclarations d’intention. » Pierre Oberson

Et Pierre Oberson de poursuivre : « Nous n’avons rien à cacher. Nous avons au contraire le souci d’informer en toute transparence car nous savons que, sans le soutien des autorités communales et de la population, nous ne pourrons pas construire ces éoliennes. Nous avions d’ailleurs prévu tout un programme de séances d’information à l’intention des élus et de la population. Toutefois, à cause de la pandémie de Covid-19, cela n’a pas encore pu se faire. »

Elus lobbyistes ?

Groupe E se défend donc de vouloir transformer les élus locaux en lobbyistes pro-éolien. « L’idée est que, si un parc devait se réaliser, une société anonyme soit créée pour son exploitation et que les communes, si elles le souhaitent, puissent participer à son capital. Ce serait donc des projets gagnant-gagnant qui bénéficieraient aussi aux collectivités publiques », souligne Pierre Oberson, ajoutant : « Ces conventions sont des déclarations d’intention, elles ne comportent pas d’engagement juridique au sens strict pour les communes et ne préjugent pas des procédures à suivre. »

Syndic du Flon, Jean-Claude Bongard relève pour sa part : « A l’époque, quand nous avons signé cette lettre d’intention, la majorité du Conseil communal était en faveur du développement éolien sur la commune. Au Flon, il était question de construire une éolienne faisant partie du parc des Monts de Vuisternens. Ce n’était pas un secret, cela a été mentionné en assemblée communale. Et si le projet avance et qu’il venait à être finalisé, il y aurait de toute manière une votation populaire au niveau communal. »

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Courrier des lecteurs

15.01.21

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Débat concernant les éoliennes

03.02.2021 /nNicolas Maradan

Jacques Mauron (à gauche), directeur général du fournisseur d’énergie Groupe E, face à Dietrich Meyer, président de Paysage Libre Fribourg, association faîtière des opposants aux éoliennes. © Alain Wicht

Sept parcs éoliens sont en projet à Fribourg. Mais les réactions sont déjà vives. Débat entre Jacques Mauron, directeur de Groupe E, et Dietrich Meyer, représentant des opposants

Interview » En août 2020, le Conseil fédéral validait le volet énergétique du Plan directeur cantonal fribourgeois, comprenant la délimitation de différentes zones susceptibles d’accueillir à l’avenir des éoliennes. Aujourd’hui, sept projets sont évoqués, tous gérés par le fournisseur d’énergie Groupe E. Son directeur général, Jacques Mauron, en débat face à Dietrich Meyer, habitant de Marly et président de Paysage Libre Fribourg, association faîtière des opposants aux éoliennes.

Monsieur Mauron, une éolienne est loin d’être discrète. N’est-il pas compréhensible que les projets de parcs suscitent de vives réactions, tout particulièrement parmi les gens appelés à vivre juste à côté ?

Jacques Mauron : Oui, je comprends tout à fait. L’empreinte sur le paysage est indéniable. Mais ce qu’il faut voir, c’est que nous sommes tout au début de la procédure. Nous n’allons pas arriver avec des pelles mécaniques dans quelques jours ou quelques semaines pour poser des éoliennes. Nous allons faire des études d’impact, autant concernant la localisation que la faune ou le bruit. Nous ne sommes qu’au début d’une longue procédure et prévoyons une mise à l’enquête dans cinq ans seulement.

Monsieur Meyer, les centrales nucléaires vont s’éteindre les unes après les autres (c’est déjà le cas de Mühleberg). Or, elles fournissent plus de 35% (chiffres 2019) de l’électricité produite en Suisse. Il va bien falloir trouver des alternatives, non ?

Dietrich Meyer : Vous avez raison, et nous ne savons pas encore où trouver ces alternatives car les nouvelles énergies renouvelables, même si nous construisons tout ce qui a été prévu dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050, ne permettront pas de combler ce trou. Mais le pire, c’est que ces énergies renouvelables ne fournissent du courant que de façon irrégulière, contrairement aux centrales nucléaires. Donc il n’est pas possible de remplacer les unes par les autres aussi simplement que ça. La solution pourrait être de prévoir un stockage d’énergie saisonnier afin de pouvoir livrer l’énergie quand on en aura besoin.

« Les éoliennes représentent un défi au niveau technique, car nous ne choisissons pas le moment où elles vont produire. Cela dit, nous avons déjà l’habitude de l’intermittence » Jacques Mauron

L’éolien est plus efficace en hiver à un moment où, logiquement, le solaire l’est un peu moins. Dans ce contexte, les éoliennes ne sont-elles pas une pièce importante du puzzle ?

D. M. : En hiver, la production des éoliennes est erratique. J’aimerais prendre l’exemple du début janvier où, dans toute l’Europe, il y a eu une pénurie d’énergie. Les éoliennes ne tournaient pas, car il n’y avait pas de vent. Cette irrégularité est donc préoccupante. Les sacrifices demandés aux villages concernés par des projets éoliens se justifient mal.

J. M. : Les éoliennes représentent effectivement un défi au niveau technique, car nous ne choisissons pas le moment où elles vont produire. Cela dit, nous avons déjà l’habitude de l’intermittence, avec notamment une consommation d’énergie qui varie beaucoup selon les moments de la journée. La chance que nous avons en Suisse, c’est que nous avons un parc hydraulique exceptionnel. Et ce parc hydraulique, couplé à du solaire et à de l’éolien, parvient très bien à jouer un rôle de régulation. Ce qu’il n’arrive pas à faire, en revanche, c’est augmenter la quantité d’énergie produite en hiver. Le potentiel est déjà exploité. C’est pour ça que, déjà aujourd’hui, la Suisse doit importer de l’énergie durant cette période.

Monsieur Meyer, préconisez-vous une plus grande dépendance envers l’étranger ?

D. M. : Pour moi, c’est une évidence qu’il faille importer du courant éolien depuis l’étranger en hiver. En effet, l’Allemagne connaît souvent des situations d’excédents de production car elle a beaucoup augmenté le nombre de ses éoliennes. Ainsi, en hiver, quand les vents sont forts, la production peut être excessive. Les Allemands se débarrassent de cette énergie superflue, ils la vendent sur la Bourse EEX de Leipzig à très bas prix à d’autres pays. Le hic, c’est que cette production excessive est irrégulière. C’est pourquoi, il nous faut des moyens de stockage.

J. M. : Nous sommes en train de vivre un changement, pas seulement en Suisse, mais aussi dans les pays qui nous entourent, avec une orientation vers les énergies renouvelables. L’Allemagne va progressivement sortir du charbon, et va donc être de moins en moins exportatrice de courant. Cet hiver, pour la première fois, la France est devenue importatrice de courant. C’est quelque chose que nous n’avions encore jamais vu durant les dernières décennies.

Mais peut-on réellement comparer la Suisse aux pays étrangers ? Nous avons un problème de mitage du territoire, de disponibilité des espaces que les autres n’ont pas…

J. M. : C’est vrai que nous sommes un pays plus dense que les pays qui nous entourent. Par contre, nous sommes un pays dans lequel les conditions de vent sont bonnes. Nous avons calculé le potentiel de production par éolienne sur la base des données qui existent aujourd’hui et parvenons à un potentiel similaire en Allemagne et en Suisse. Il n’y a pas plus de vent en Allemagne qu’en Suisse pour ce qui concerne les éoliennes qui se trouvent sur la terre ferme. Pour ce qui est de l’offshore, en mer, c’est une autre problématique. Mais je comprends la question de l’impact sur le paysage. J’adore aller me promener dans les Préalpes ou dans la région du Gibloux. Cela dit, quand nos prédécesseurs ont construit le barrage de Rossens, les conséquences étaient nettement supérieures. Des gens ont été déplacés, des terres ont été enfouies sous le lac. Mais aujourd’hui, nous sommes contents d’avoir ces barrages qui fournissent de l’énergie locale et renouvelable.

« Il n’y a pas si longtemps de cela, la population n’avait aucune information, aucune opinion concernant les éoliennes, qui est une thématique très complexe » Dietrich Meyer

D. M. : Je dois contredire M. Mauron. Tout d’abord, en créant le lac de la Gruyère, il y a eu une compensation écologique très importante. Et ce lac est aujourd’hui très populaire. Ensuite, je pense que la comparaison faite avec l’Allemagne est plus complexe que cela. Le charbon ne va pas être remplacé par rien. Nous voyons que les Allemands se tournent aujourd’hui vers le gaz naturel. Par ailleurs, il y aura toujours, en Allemagne, des excès de production d’énergie éolienne. C’est pour ça que les grandes entreprises électriques suisses n’ont que peu investi dans l’éolien indigène et n’ont pas l’intention de le faire.

J. M. : Dépendre de l’énergie fossile de pays étrangers n’est pas la solution. De plus, comme l’ensemble des Etats européens, l’Allemagne vise la neutralité carbone.

Monsieur Meyer, envisagez-vous le dépôt d’une initiative populaire pour bloquer la construction d’éoliennes dans le canton de Fribourg ?

D. M. : Nous hésitons pour différentes raisons. D’une part, nous essayons encore de voir ce qu’il se passe actuellement. Pour le moment, nous avons encore peu de renseignements. Il y a eu quelques articles dans les journaux. Mais, il n’y a pas si longtemps de cela, la population n’avait aucune information, aucune opinion concernant les éoliennes, qui est une thématique très complexe. Groupe E a mandaté une étude, dont les résultats montraient qu’il y avait une majorité d’avis favorables concernant les éoliennes. Mais un journal fribourgeois a aussi fait un sondage, et il a obtenu des résultats inverses.

Des mâts pour mesurer le vent seront posés

Pour le moment, nous en savons très peu au sujet de ces éoliennes. Nous ignorons quelle taille elles feront, quel sera leur volume sonore. Monsieur Meyer, votre opposition n’est-elle pas un peu prématurée ?

Dietrich Meyer : Heureusement que ce débat a déjà lieu maintenant! Car une fois que les projets seront prêts, que tout sera réglé, que beaucoup d’argent aura été investi pour des études, il sera très difficile de changer quelque chose ou de dire non. D’ailleurs, il y a des points sur lesquels nous n’entrerons pas en matière. A commencer par les forêts. Quel gâchis, des installations industrielles implantées à l’intérieur des forêts. Les forêts fournissent le dernier refuge d’une faune sauvage et font partie intégrante du paysage. Un deuxième point sur lequel il n’y aura à nos yeux pas beaucoup de possibilités de négocier lors d’une mise à l’enquête, c’est la distance minimale entre les éoliennes et les habitations. La Confédération parle de 300 mètres. Le canton parle de 300 à 500 mètres. Mais en dessous de 1 kilomètre, les nuisances existent. Les périmètres définis dans le canton de Fribourg pour accueillir des parcs éoliens, contrairement à ce qui s’est fait au parc du Mont-Crosin et du Mont Soleil (plus grand parc éolien de Suisse, situé dans le Jura bernois, ndlr), sont proches des villages et des forêts.

Jacques Mauron : Pour nous, une implantation en forêt représente plutôt des avantages, et ceci pour deux raisons. Premièrement, cela permet une plus grande distance par rapport aux habitations. Deuxièmement, l’absorption du bruit est plus importante dans une forêt. Toutefois, une installation d’éoliennes en forêt s’accompagnerait évidemment de différentes mesures, comme la plantation d’arbres.

Des montages fleurissent sur les réseaux sociaux, montrant à quoi pourraient ressembler ces éoliennes. Qu’en est-il réellement ? Quelle sera leur hauteur, quel bruit feront-elles ?

J. M. : Certaines des images que nous voyons actuellement sont assez correctes, d’autres sont un peu exagérées. Il est évident qu’il y aura un impact visuel. Mais nous sommes seulement au début de la procédure. Et nous ferons tout pour réduire autant que possible les nuisances. Cela veut dire que nous allons devoir faire des études d’impact, notamment concernant le bruit, même s’il n’y a pas de norme fixe aujourd’hui en Suisse.

D.M. : Vu depuis Villars-sur-Glâne, on doit s’imaginer 40 éoliennes plus hautes que la tour du Gibloux, dressées en palissade devant l’Arc alpin.

Les médias ont récemment relayé le fait que Groupe E avait signé avec différentes communes une déclaration d’intention confidentielle. Pourquoi tant de secret ? Cela attise forcément la méfiance…

J. M. : Oui, je comprends. Mais il n’y a pas de secret. Ces conventions n’étaient pas secrètes par rapport aux habitants des communes concernées. Mais à un moment donné, nous avons eu besoin d’être un partenaire pour les communes. Nous ne voulions pas nous retrouver à cinq développeurs sur le même projet. Il ne s’agissait donc pas de cacher quelque chose aux citoyens, mais nous ne voulions pas que la concurrence soit au courant de ces discussions-là. Aujourd’hui, nous n’avons aucun problème à avoir une discussion ouverte. Nous allons d’ailleurs, au cours des prochains mois, installer des mâts de mesure et rendre publics les résultats que nous obtiendrons. Il est également clair que nous n’allons pas imposer des éoliennes dans des communes où la majorité des citoyens y serait opposée.

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./. Projet des collines de la Sonnaz, exécutifs mitigés

05.02.2021 / Nicole Rüttimann

L’un des parcs éoliens s’érigerait dans la région de La Sonnaz. Les communes concernées ne se prononcent pas.

Outre le projet de Vuisternens, d’autres parcs éoliens planifiés dans le canton font débat. Dont celui dit Les Collines de La Sonnaz, où il est envisagé d’ériger 6 à 8 éoliennes entre Belfaux, Courtepin, La Sonnaz et Misery- Courtion. A La Sonnaz, la position de l’exécutif est claire et ce dès la réception du plan directeur cantonal en 2017 : « Un non solide, martèle le syndic Christian Clément. L’exécutif actuel et futur s’engagera jusqu’au bout en ce sens, le seul nouveau conseiller adhérant à notre opinion. » La population, informée dès 2019, semble aussi opposée : une séance d’information fin 2019 de Groupe E Greenwatt mandatée par le canton a suscité des réactions. Des citoyens ont formé l’association Non au parc éolien Les Collines de La Sonnaz et exprimé leurs craintes. Le Conseil communal a lui écrit dès 2017 au Service de l’aménagement pour l’informer de sa « totale opposition », depuis réitérée. Et a envoyé une lettre aux autres communes concernées en 2018 pour tenter d’obtenir leur soutien, en vain. « L’exécutif, seul habilité à modifier le PAL, ne le fera pas. Nous partons du principe que l’on doit protéger nos citoyens. Or, il y a trop de doutes par rapport à des éléments tels que la santé ! »

Les exécutifs des autres communes sont plus partagés. A Belfaux ou à Misery-Courtion, ils semblent plutôt favorables, sans toutefois s’être positionnés. Misery-Courtion avait engagé des démarches à l’époque pour un projet éolien avec Ennova SA. « Au vu de cela, mais sous toutes réserves, je pense que le Conseil communal devrait aussi être favorable au projet actuel. Mais pour l’heure, rien n’est signé ni fixé », indique Jean-Pierre Martinetti, syndic. Il envisage une séance d’information dès que la commune aura davantage de détails, après avoir repris contact avec le promoteur. Le sujet ne semble pas pour l’heure au centre des préoccupations citoyennes : il n’a pas suscité de question lors de la dernière assemblée. « A voir s’il y aura davantage de réactions plus tard et lors de la mise à l’enquête. » Et d’ajouter : « Les gens ont tendance à être pour l’énergie renouvelable, du moment où elle n’est pas chez eux. »

Côté Belfaux, « l’exécutif n’a pas pris position », selon Rose-Marie Probst, syndique. Une information est prévue le 23 mars lors du Conseil général, en présence de Greenwatt. « Il s’agit de donner toutes les informations sur la situation telle qu’elle est », note-t-elle, relevant : « Une éolienne reste plus esthétique qu’une usine nucléaire, mais on a le droit de ne pas aimer. Ce thème sera un des défis pour les prochaines législatures. Mais il faudra du temps jusqu’à la fin des études et d’ici à la première mise à l’enquête. » Et de rappeler que selon Groupe E, le projet ne démarrerait qu’après l’adhésion des communes. A Courtepin, l’exécutif ne s’est pas encore concerté sur ce projet, selon le syndic Martin Moosmann.

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./. « L’impact » du parc éolien en vidéo 27.02.2021 Nicole Rüttimann

Le projet dit Les Collines de La Sonnaz prévoit d’ériger de 6 à 8 éoliennes entre Belfaux, Misery- Courtion, La Sonnaz et Courtepin, dont certaines dans la forêt. © Alain Wicht

Paysage Libre Suisse publie une vidéo illustrant « l’impact paysager » du parc de La Sonnaz. Groupe E réagit

La Sonnaz » Sur l’air du Pays de mon enfance s’ouvre une vue de la ville de Fribourg et en arrière-plan 8 éoliennes se profilant. La vidéo s’élève les montrant en forêt et près des habitations balayées par l’ombre, puis les flashs nocturnes des éoliennes. Réalisée par Paysage Libre Suisse, Fédération suisse pour une politique raisonnable de l’énergie et de l’aménagement du territoire, la vidéo veut montrer « l’impact paysager » du parc Les Collines de La Sonnaz, projet de 6 à 8 éoliennes érigées entre Belfaux, Courtepin, La Sonnaz et Misery-Courtion. Elle veut « informer sur la réalité d’une centrale dont les conséquences sont passées sous silence par le promoteur, mais qui va fortement toucher toute la région entre Fribourg, Payerne et Morat ».

« Au détriment des gens »

Olivier Bays, de l’association Non au parc éolien Les Collines de La Sonnaz, fait écho, relevant le sérieux et le réalisme de la vidéo (lire encadré). « Nous sommes tous pour la transition énergétique mais pas à n’importe quel prix, au détriment de la population ! C’est le but du film : montrer l’impact concret sur le cadre de vie. » Et d’énumérer les points qui devraient faire entendre raison au promoteur, l’induire à renoncer à un projet « essentiellement financier ». A commencer par le vent. Celui-ci est faible dans la région, moins de 5 m/s, « chiffres annoncés par le bureau d’ingénieurs mandaté par le canton lui-même et siégeant dans le bâtiment de Groupe E ». De plus, le site a été inscrit au Plan directeur cantonal sans mesures sur place. Et de noter que la Confédération ne juge pas de sa qualité, veillant surtout à ce qu’il ne crée pas de conflits avec ses propres intérêts.

« Nous sommes tous pour la transition énergétique mais pas à n’importe quel prix » Olivier Bays

Un vent faible implique le choix d’un rotor et de mâts de très grande envergure, en l’occurrence ici deux fois 130 m et six de 148 m, auquel s’ajoute l’hélice et la pale de 69 m. « Tout cela pour une production d’énergie insignifiante représentant 0,0005 fois la consommation d’électricité annuelle en Suisse. Et une éolienne chez nous économise très peu de CO2, la consommation finale de courant étant quasi décarbonée! La sortie du nucléaire ne passera jamais par les éoliennes, c’est une question d’ordre de grandeur. » L’autre point concerne l’arrêt des machines lié au passage d’oiseaux migrateurs ou aux projections de glace en hiver. « Leur système de dégivrage n’empêche pas des projections plus petites. Faudra-t-il interdire les chemins, alors que 7 des 8 éoliennes sont prévues en forêt sur un parcours Helsana ? » interroge Olivier Bays. Et même si Groupe E parvenait à réduire la taille des engins, flashes, ombres et autres nuisances perdureraient, les éoliennes étant parfois situées à 500 m des habitations.

Densité des habitations

« Le canton a une lourde responsabilité dans sa méthodologie : l’Office de l’environnement pose 12 critères pour ces parcs, mais un seul considère le facteur humain. Si la machine est à 500 m au moins, le site a tous les points. Il faudrait prendre en compte la densité des habitations comme l’ont fait les autres pays où elles sont au-delà d’un km. » Et d’évoquer les économies à réaliser en priorité, la modernisation de l’hydraulique ; et le potentiel solaire pour notre pays, plus efficace pour un impact visuel minime. Si Groupe E « attend le résultat d’une analyse en début de semaine prochaine » pour prendre position sur la vidéo, sa porte-parole Nathalie Salamin répond aux critiques : « Les opposants se basent sur un ressenti, non sur des faits scientifiquement avérés. Nous demandons juste de poursuivre nos analyses pour vérifier dans les faits si les prédispositions du site sont confirmées », des études qui, une fois achevées, permettront aussi de définir le nombre, l’emplacement et le gabarit des éoliennes. Mais d’assurer que « le potentiel de développement de l’énergie éolienne à Fribourg est considérable. Le canton fait partie, avec Vaud et Berne, des trois cantons les plus intéressants du pays en matière d’énergie éolienne. »

« Selon l’Office fédéral de l’énergie notamment, les vitesses moyennes des vents à 125 m du sol dans la région des Collines de La Sonnaz sont de 5,5 m/s, soit 19,8 km/h. Et la production attendue pour le parc est de 35 GWh/an. Un ménage type consomme 3000 kWh d’électricité par an. En 2019, les 37 machines installées en Suisse ont fourni de l’électricité à 36 500 ménages, selon Suisse-Eole. »

Seuils de bruit stricts

Par ailleurs, Nathalie Salamin livre une indication indirecte sur la taille des éoliennes : « Grâce à l’évolution technologique, avec une hauteur totale de 150 à 200 m, les nouveaux modèles sont en mesure d’utiliser des vents que les précédents ne pouvaient atteindre », il en faut donc moins pour produire autant, note-elle. Quant aux nuisances pour les riverains, la porte-parole assure que le périmètre d’exclusion répond aux conditions de l’Ordonnance sur la protection contre le bruit : « Les éoliennes doivent être peu audibles par les riverains. A leur pied, il est toujours possible de s’entretenir normalement sans hausser la voix. » Et les seuils de bruit sont plus stricts la nuit. Quant au risque de projections, il est minime. Au besoin, le système de chauffage est efficace, assure la porte-parole citant des parcs, dont celui du Jura, où il a fait ses preuves.

L’arrêt n’est envisagé que lors de conditions extrêmes, plus rares encore sur le Plateau qu’au Jura (1-2 jours par an). Quant aux volatiles, des études poussées permettront «de définir des mesures, tels que des algorithmes d’arrêt des éoliennes lors des migrations ». Mais de souligner se trouver au tout début d’un long processus, au terme duquel, après encore nombre d’études d’impact sur l’humain et l’environnement, le nombre d’éoliennes à installer sera connu et leur production. Selon Nathalie Salamin, « Groupe E ne bâtira un parc éolien qu’avec l’adhésion de la population », conscient de son impact sur la vie d’une région, mais « convaincu par la nécessité de l’éolien pour compléter le mix énergétique de notre canton ». L’approvisionnement électrique du canton est pour moitié assuré par du courant produit à l’extérieur du canton et de la Suisse, surtout en hiver, dont une partie provient de sources fossiles, d’où le rôle de « décarbonation » assuré par l’énergie éolienne, relève la porte-parole.

Une vidéo « fidèle » à la réalité Composées de survols virtuels 3D et de photomontages dynamiques, les images de Paysage Libre Suisse sont réalisées au moyen d’un logiciel conçu pour exploiter les géodonnées 3D de Swisstopo, expose Paysage Libre Suisse dans son communiqué. L’ensemble des indications des plans directeurs sont prises en compte. Les emplacements, l’altitude au sol de chaque machine et le choix du modèle d’éolienne « correspondent aux données des promoteurs ». Et la taille des rotors, les ombres portées, les balises nocturnes, l’emprise sur le paysage sont « fidèles à ce qui attend les habitants de la région concernée », certifie la fédération.

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Courrier des lecteurs

19.03.21

5 lettres

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./. Courtepin affirme n'avoir rien signé avec Groupe E

22.03.2021 / NM

Sept parcs éoliens – ici celui du Mont-Soleil dans le Jura bernois – sont en projet dans le canton de Fribourg, à un stade pour le moment peu avancé. © Charly Rappo

Dans un communiqué de presse, le Conseil communal de Courtepin assure ne pas avoir signé de lettre d’intention ou avoir noué une quelconque forme officielle de collaboration avec Groupe E Greenwatt concernant la construction d’éoliennes.

Ce communiqué de presse relève : « A la suite de différentes rumeurs sur les réseaux sociaux, en partie diffamatoires envers le Conseil Communal de Courtepin, celui-ci tient à préciser sa position concernant le parc éolien de La Sonnaz». Les autorités de la commune lacoise poursuivent : « Des années d’études devront être réalisées par le développeur. Ensuite, l’étape suivante consistera à prévoir une révision du plan d’aménagement des communes concernées par des sites potentiels d’éoliennes. Cette révision sera publique et pourra faire l’objet de remarques et oppositions. Cette étape est prévue au plus tôt d’ici 5 ans environ et sera accompagnée par des mesures de communications ».

Pour rappel, en fin d’année passée, une question adressée au Conseil d’Etat par les députés libéraux-radicaux Antoinette de Weck et Romain Collaud révélait l’existence d’une lettre d’intention confidentielle que Groupe E Greenwatt a signé avec plusieurs communes concernées par l’éventuelle construction de parcs éoliens. Selon les informations actuelles, trois communes ont signé ce document. En l’occurrence Le Flon, Vuisternens-devant- Romont et Villorsonnens.

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Courrier des lecteurs

25.03.21

3 lettres

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L’éolien dans l’arène politique

25.03.2021 / Nicole Rüttimann

Jacques Mauron, directeur général de Groupe E, a notamment fait le point sur les projets éoliens prévus dans le canton. Charly Rappo

Les élus belfagiens ont reçu mardi soir des représentants de Groupe E, de Greenwatt et de l’Etat de Fribourg

Belfaux » La tension était palpable mardi au Conseil général de Belfaux, tandis qu’une vingtaine de personnes s’installaient au fond de la salle. Un public inhabituel, et pour cause. Parmi les points au menu figurait un sujet potentiellement explosif : les parcs éoliens. Le chef du Service cantonal de l’énergie Serge Boschung, le directeur de Groupe E Jacques Mauron, et Léonie Berset de Greenwatt SA, ont fait l’état des lieux des sites retenus par le plan directeur cantonal pour accueillir ces parcs. Dont celui des Collines de la Sonnaz, qui prévoit l’installation de 6 à 8 éoliennes entre quatre communes parmi lesquelles se trouve Belfaux.

La présentation s’est déroulée sous l’œil de quelques membres de l’association Non au parc éolien Les collines de la Sonnaz. Des opposants qui n’ont pas pu intervenir. L’Exécutif belfagien a jugé que la séance n’était pas le lieu pour un débat, qui sera organisé plus tard, a promis la syndique Rose-Marie Probst. Elle a relevé le caractère « informatif et neutre » de la présentation, qui aurait dû avoir lieu plus tôt mais avait été repoussée pour cause de pandémie.

Black-out pire que la crise

Les intervenants ont rappelé que la Suisse s’était engagée, avec la Stratégie énergétique 2050, à sortir du nucléaire. Ils ont assuré que seul un mix d’énergies renouvelables permettrait d’atteindre cet objectif, l’éolien étant la seule source capable de pallier le manque hivernal. Et Fribourg, figurant parmi les trois cantons les plus venteux du pays, a le devoir d’exploiter ce potentiel, a relevé Serge Boschung. « Le risque de pénurie ou black- out est le plus important des risques pour la population suisse, plus fort que celui d’une pandémie, avec une perte de 2 à 4 milliards par jour pour les milieux économiques », a-t-il relevé.

« Le risque de pénurie ou black-out est le plus important des risques pour la population suisse. » Serge Boschung

Cependant, rien ne se fera sans l’accord des communes, a rassuré Léonie Berset. Et il y aura plusieurs phases avant la réalisation éventuelle d’un projet d’ici à 2030. Dont des mesures de vents et une étude d’impact global intégrant tous les critères environnementaux et de protection de la population, qui permettront de déterminer hauteur et implantation exactes des machines. Et de préciser qu’un comité de pilotage sera créé avec des membres de l’exécutif des communes-sites intéressées. Ainsi qu’un groupe de suivi avec les communes alentour, et un avec des ONG environnementales.

Les conseillers généraux se sont chargés de porter la parole citoyenne. Solange Berset (ps) s’est ainsi interrogée sur les chances d’une adhésion populaire au projet au vu de « l’important dégât d’image » causé par l’affaire des conventions secrètes (La Liberté du 6 janvier). De son côté, Jean-Pierre Frésard (ps) s’est agacé : « On ne sait plus qui raconte quoi et avec quel niveau de vérité. Vous nous parlez d’études à faire, évoquez des chiffres deux fois plus bas. Or, d’après les opposants, le modèle à 140 m est déjà choisi. Nous prendrait-on pour des imbéciles ?» Et de s’interroger sur le modèle d’affaires ou le caractère obligatoire de l’engagement de la commune dès le comité de pilotage créé : sera-t-il encore possible de stopper si les résultats ne sont pas concluants ; quid d’une votation consultative ? « Nous y sommes ouverts, mais il est primordial d’obtenir le soutien préalable des communes pour les études », a indiqué Léonie Berset.

«Nous y sommes ouverts, mais il est primordial d’obtenir le soutien préalable des communes pour les études» Léonie Berset

Les intervenants ont expliqué que des mesures compensatoires pour la faune ou l’agriculture étaient prévues, ainsi qu’une indemnité pour les communes et propriétaires fonciers. Jacques Mauron a ensuite reconnu un « dégât d’image » induit par ses prédécesseurs, expliquant qu’il s’agissait alors au vu du coût des études, de s’assurer de ne pas être cinq développeurs à s’engager sur un même site. Il a souligné sa volonté d’ouvrir le débat et d’informer désormais en toute transparence.

« Débat muselé »

L’association Non au parc éolien Les collines de la Sonnaz, n’ayant pu présenter ses arguments en séance, a publié un communiqué la veille. Estimant que ce refus de l’accueillir « renforce la méfiance populaire envers un projet déjà opaque », elle y dénonce les agissements de Groupe E notamment. L’entreprise muselle le débat démocratique, juge-t-elle. Ce en imposant d’abord la confidentialité aux communes depuis 2019, ficelant dans l’intervalle des projets presque à l’insu des populations concernées. Quand les questions brûlantes seront abordées, « les communes auront perdu la main », des millions étant déjà engagés.

Et de relayer ses questions à l’adresse du Service de l’énergie et à Groupe E. L’association veut notamment connaître les scientifiques sur lesquels s’est basé le canton pour déterminer les distances minimales par rapport aux habitations. Elle se demande également pourquoi l’évaluation pessimiste des vents faite dans ce secteur et attestée par une étude de la société Ennova SA en 2016 a été passée sous silence. Elle estime que l’implantation d’aérogénérateurs de 200 m de haut dans ce secteur très peuplé et peu venté viole le principe de proportionnalité.

D’autres projets sont sur les rails

D’autres informations ont été délivrées, relatives aux projets de mise en valeur du bâtiment de l’administration communale et de rénovation de la salle communale. Pour le premier, cinq options ont été étudiées, de l’assainissement à la reconstruction avec création d’appartements, ou la vente. C’est la proposition de la société immobilière Anura et du bureau d’architecture Deillon Delley qui a été retenue, avec un parking souterrain et deux bâtiments, l’un consacré à l’habitat avec square, l’autre à l’administration, avec un café. Un appartement locatif créé au premier et les places de parc permettront de compenser l’achat d’une parcelle attenante, pour une valeur de 2 millions de francs, a précisé Deillon Delley. Le choix du promoteur a fait tiquer la conseillère générale Christiane Bapst (ps), incitant à « suivre de près les travaux, le promoteur ayant fait parler de lui ».

Quant au projet de la salle communale, il est prêt. Même si l’investissement a été reporté en raison des détournements de fonds dont est accusé l’ex-boursier (LL du 24 février). Il prévoit notamment la division de la salle en quatre zones et la création d’une cuisine. La salle, devisée à 600 000 francs, offrira 170 places.

La séance signait aussi la fin d’une législature « intense », marquée par l’affaire du boursier. La présidente du Conseil général Greetje Maertens (ps) a salué le courage, l’engagement et le travail de l’exécutif. Ce dernier a rendu hommage à ses sortants. Et salué, tout comme le parlement, les débats constructifs dans un esprit de solidarité.

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./. Combien de mâts exactement ? 30.03.2021 / Nicolas Maradan

Combien d’éoliennes – ici celles du parc du Mont-Soleil dans le Jura bernois – pourraient être érigées dans le canton de Fribourg ? La question reste ouverte. © Charly Rappo-archives

Le Conseil d’Etat a publié hier un rapport concernant la construction d’éoliennes

Les éoliennes n’en finissent pas d’alimenter le débat dans le canton de Fribourg. Pourtant, estime le député libéral-radical Jean-Daniel Schumacher (Bourguillon), les informations à ce sujet manquent encore. C’est pourquoi l’élu s’est fendu récemment d’une question adressée au Conseil d’Etat. Etalée sur sept pages, la réponse gouvernementale, rendue publique hier, n’apporte toutefois pas beaucoup d’éléments nouveaux.

Et pour cause, les projets n’en sont pour l’heure qu’à un stade embryonnaire. Le pouvoir cantonal précise d’ailleurs : « Des études complémentaires à celles effectuées jusqu’à ce jour devront être établies par les développeurs afin d’élaborer un rapport d’enquête préliminaire. Elles concerneront notamment les vitesses de vent, le bruit, les ombres portées, les chauves-souris, les oiseaux migrateurs, et permettront, le cas échéant, de préciser l’emplacement des machines, les accès ainsi que les raccordements nécessaires. »

Un point fait notamment discuter, à savoir le nombre de mâts qui pourraient être érigés. Pour rappel, sept périmètres ont été définis dans le canton de Fribourg, dont quatre avec le statut de coordination réglée. Or, le nombre d’éoliennes pouvant potentiellement être construites sur chaque site qui est mentionné dans le rapport dévoilé hier par le Conseil d’Etat n’est pas le même que celui qui avait été communiqué par le fournisseur d’énergie Groupe E l’automne dernier.

14 éoliennes sont imaginées par le canton dans le Massif du Gibloux

Par exemple, pour le projet du Massif du Gibloux, à cheval entre les communes de Villorsonnens, de Sorens, du Châtelard, de Grangettes et de Vuisternens-devant-Romont, le canton évoque 14 machines pour une production totale de 82 gigawattheures (GWh) par année. Groupe E, de son côté, parlait de 8 à 12 machines qui fourniraient 48 à 72 GWh par an. Autre exemple : le parc des Monts-de-Vuisternens, sur le territoire de Siviriez, Le Flon et Vuisternens-devant-Romont. Là, le gouvernement fait mention de 9 mâts produisant 47 GWh/an tandis que le fournisseur d’énergie ambitionne d’édifier 6 ou 7 machines pour 36 à 42 GWh/an.

Au début des travaux

Alors pourquoi ces différences ? Chef du Service de l’énergie du canton de Fribourg, Serge Boschung explique : « Les chiffres indiqués sont des projections entre un minimum et un maximum. Le minimum, fixé dans le Plan directeur cantonal, est de 6 machines. Le maximum, lui, dépendra de la position même des éoliennes dans le sens d’une optimisation, autant au niveau de la valorisation des vents que de l’utilisation de la surface. Il faut bien penser que beaucoup de choses ne sont pas encore définies, notamment le type de machine ou leur emplacement exact. Ces éléments-là devront être déterminés selon différentes analyses complémentaires qui permettront de voir si la bonne prédisposition des sites est confirmée ou pas. »

« Les chiffres indiqués sont des projections entre un minimum et un maximum. » Serge Boschung

De son côté, Groupe E confirme que les valeurs indiquées l’automne dernier sont toujours d’actualité. « Mais aujourd’hui, nous sommes encore au tout début des travaux. Nous devons donc nous baser sur des estimations. Ce sont les futures mesures, notamment les mesures de vent, qui nous permettront de définir plus précisément combien il y aura d’éoliennes et où elles se trouveront », explique Nathalie Salamin, porte-parole. Et le Conseil d’Etat de rappeler : « Les procédures en matière d’aménagement du territoire et de permis de construire seront bien entendu respectées. Sans cela, aucun projet ne pourra voir le jour. » Retour au début du document

Courrier des lecteurs

14.04.21

3 lettres

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Groupe E invite les communes à rejoindre le pilotage des projets éoliens

28.04.2021 SZ

La constitution des comités de pilotage marque le début d'un processus qui n'aboutira pas à la construction de parcs avant 2031, selon la planification évolutive de Groupe E Greenwatt. © Keystone/Valentin Flauraud (Photo prétexte)

Groupe E Greenwatt souhaite intégrer les communes-sites dans les comités de pilotage des projets, ainsi que les parties prenantes dans des groupes de travail sur le suivi et sur l'environnement. Un site internet dédié est en ligne.

Groupe E Greenwatt souhaite intégrer les communes-sites dans les comités de pilotage des projets, ainsi que les parties prenantes dans des groupes de travail sur le suivi et sur l’environnement. Un site internet dédié est en ligne.

Le développeur fribourgeois a fait parvenir mercredi un courrier aux 15 communes susceptibles d’accueillir une ou plusieurs éoliennes sur leur territoire. Il les invite à dépêcher un délégué du Conseil communal au sein du comité de pilotage du projet, délégué qui participera aux discussions lors des différentes étapes du projet. Cela va de la pose de mâts de mesures de vent aux questions administratives et financières, en passant par la mise sur pied des campagnes d’information, les études d’impact sur l’environnement, la construction du parc ou son raccordement au réseau. Ces comités seront en outre composés de représentants de Groupe E Greenwatt, des bureaux d’études, des éventuels partenaires et d’autres membres à définir.

Le comité de pilotage de chaque projet de parc s’appuiera sur deux groupes de travail, l’un dédié à l’information à la population et au suivi, l’autre aux questions environnementales et paysagères (impact sur la faune, la flore et la population). Les comités créeront ces groupes, composés de propriétaires fonciers, d’habitants ou d’associations de protection l’environnement et du paysage.

Le développeur met par ailleurs en ligne ce mercredi un site internet dédié aux projets éoliens, www.greenwatt.ch, qui servira de plateforme d’information. Des séances d’information à la population sont prévues cette année. L’ensemble de ces mesures vise à « renforcer » la position de Greenwatt comme « partenaire de confiance pour le canton de Fribourg dans sa transition énergétique », communiquait la société mercredi. Une transition à laquelle l’éolien doit contribuer, particulièrement en matière de production hivernale.

Ces mesures marquent le début d’un long processus que le développeur veut transparent. Le calendrier idéal présenté par Groupe E Greenwatt ne prévoit pas de mise à l’enquête de projet avant 2025, et aucune construction avant 2031.

Les communes invitées à participer aux comités de pilotage respectifs: Misery-Courtion, Belfaux, La Sonnaz et Courtepin (Collines de la Sonnaz); Billens-Hennens, Siviriez, Romont et Ursy (Côtes du Glaney); Sâles, Le Châtelard, Vuisternens-dt-Romont, Grangettes, Villorsonnens et Sorens (Massif du Gibloux); Siviriez, Le Flon et Vuisternens-dt-Romont (Monts de Vuisternens). Ce sont là les quatre projets qui ont reçu l’aval du canton et de la Confédération pour procéder à des études complémentaires – études qui définiront le nombre, le modèle et l’emplacement des éoliennes, le cas échéant. Trois autres projets (Schwyberg, Surpierre-Cheiry et Autour de l’Esserta) attendent le feu vert du canton et de la Confédération.

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./. Greenwatt veut jouer la transparence

Le développeur éolien mise sur l’information et sur des processus participatifs amorcés hier

29.04.2021 Stéphane Sanchez

Contre la levée de boucliers des derniers mois, Groupe E Greenwatt brandit la nécessité d’un approvisionnement diversifié. © Charly Rappo

Groupe E Greenwatt veut rétablir le contact avec les communes. Et aussi lever la défiance suscitée par les conventions secrètes qui ont tant défrayé la chronique. Comment? Par un processus « participatif, ouvert et transparent », présenté hier à la presse. Le développeur éolien espère intégrer des représentants des 15 communes concernées par les quatre premiers projets de parcs éoliens du canton – Monts-de-Vuisternens, Côtes du Glaney, Massif du Gibloux et Collines de La Sonnaz. Hier, au sortir des assermentations, il a fait parvenir un courrier à ces communes. Objectif: les inviter à déléguer un de leurs élus dans les comités de pilotage des projets.

La société espère avoir rencontré les nouveaux exécutifs communaux et constitué ces comités de pilotage d’ici à la fin juin. Ces comités, qui compteront aussi des représentants de Greenwatt, des bureaux d’études, des éventuels partenaires et d’autres membres à définir, ont de multiples buts: «Nous aider à développer les parcs, assurer que tous les intérêts des parties prenantes soient pris en compte, identifier les contraintes et les opportunités, mais aussi développer la conduite du projet et arbitrer les éventuels conflits», indiquait hier la chargée d’affaires pour l’éolien du groupe, Léonie Berset-Bongard, en relevant que les édiles sont les meilleurs connaisseurs du terrain.

Le délégué communal prendra part aux discussions relatives à chaque étape, de la pose de mâts de mesures de vent aux questions administratives et financières, en passant par la mise sur pied des campagnes d’information, les études d’impact ou la construction du parc.

Des groupes locaux

Ces comités de pilotage auront un but supplémentaire: permettre à Greenwatt de définir les membres de deux groupes de travail par parc, groupes qui devraient être constitués d’ici à l’automne.

L’un de ces groupes sera dédié à l’information et au suivi des projets. Il devrait réunir les propriétaires fonciers, les communes voisines du parc, des politiques, des habitants et des représentants des associations anti-éoliennes (deux ont été sollicitées), qui pourront « faire remonter leurs craintes ». L’autre groupe sera formé d’associations de protection de la nature et du paysage, et d’ONG. Il se consacrera aux questions environnementales.

« Je regrette »

Groupe E Greenwatt a également mis en ligne hier un site internet dédié à l’information sur les projets éoliens fribourgeois: www.greenwatt.ch. Des séances d’information à la population sont encore prévues, dans le respect des contraintes sanitaires. « On va être complètement transparent sur l’entier du processus. On ne va pas cacher des résultats de mesures ou d’études », souligne Jacques Mauron.

Et le directeur général de revenir sur les conventions confidentielles passées avec trois exécutifs: « Du côté de Greenwatt, il ne s’est jamais agi de cacher quoi que ce soit à la population. Simplement, dans cette phase où une concurrence était bien présente, on n’avait pas envie que les autres développeurs soient au courant de nos projets. Aujourd’hui, je regrette clairement qu’on ait nommé ces conventions strictement confidentielles. Je pense qu’elles auraient dû prévoir un moment, très rapidement, où la population aurait été informée. »

Seul dans la course

Cette concurrence n’existe plus. « Il n’y a plus que Greenwatt », explique le directeur général, en rappelant que cette filiale n’agit ni sur mandat ni sous le régime d’une concession, donc hors des marchés publics. « Les développeurs se sont concentrés sur certains parcs ou sur le résultat des procédures, typiquement le parc de Sainte-Croix (VD). D’autres étaient présents dans le canton, comme Ennova (filiale des Services industriels de Genève, ndlr), qui a décidé de ne pas investir mais de travailler comme bureau d’ingénieurs. » Ennova l’a fait pour le canton en 2015, puis pour Groupe E Greenwatt dès 2017.

« Les études représentent entre 2 et 4 millions de francs d’investissement par parc, avant qu’on puisse déterminer s’il vaut la peine de déposer une demande de permis de construire, sans garantie. La procédure dure 10 ans. Ce n’est pas le plus attractif des investissements », poursuit Jacque Mauron, qui se dit pourtant convaincu par l’éolien. « On est prêt à se lancer. »

Les éoliennes pour combler le déficit hivernal

Groupe E Greenwatt a foi en l’éolien, indispensable pour l’approvisionnement futur.

« Le canton de Fribourg a le troisième potentiel éolien du pays, aujourd’hui complètement inutilisé », constate Jacques Mauron. « Chaque jour qui passe sans éolienne est un jour où l’on continue à importer du pétrole, du charbon, du gaz sous forme d’électricité, où on pollue un peu plus, où on laisse à nos enfants un peu plus de CO2. »

Hier, le directeur général de Groupe E Greenwatt a redit sa foi dans l’éolien, durable, local, réversible et recyclable à 90%. Une foi étayée par les difficultés d’approvisionnement électrique qui se dessinent: « Nous sommes en situation de manque en hiver. On importe de la France et de l’Allemagne. La France, cet hiver, n’a pas été capable d’exporter. L’Allemagne va sortir du nucléaire en 2022 et du charbon en 2038. On peut s’attendre à ce qu’elle ne soit plus prête à exporter. »

Or, c’est justement en hiver que les éoliennes délivrent environ 65% de leur production annuelle. Les 10 000 installations photovoltaïques du groupe, elles, carburent beaucoup en été (18% de la production du groupe) et très peu l’hiver (seulement 1%). L’éolien entrerait ainsi dans « un mix essentiel pour l’approvisionnement », aux côtés du solaire et de l’hydroélectrique.

Et de rappeler que le canton vise une production éolienne de 160 GWh/an vers 2030 – soit «la production du lac de la Gruyère » ou 12% de la consommation fribourgeoise actuelle – et de 320 GWh/an pour le photovoltaïque (110 GWh aujourd’hui). L’hydroélectrique du groupe (1018 GWh en 2019) n’a qu’un faible potentiel de développement.

Mais ce potentiel éolien est-il fiable? On sait que le parc éolien du Nufenen n’a pas répondu aux attentes… « On parle d’un parc, alors que les onze autres parcs suisses produisent autant, voire plus que ce qui était prévu. On va tout faire pour ne pas se retrouver dans cette situation », répond Jacques Mauron.

Une récente décision vient en outre conforter Greenwatt: celle du Tribunal fédéral, qui a rejeté les recours des opposants au parc éolien de Sainte-Croix (VD). « Quand un parc est étudié correctement, quand les mesures compensatoires correspondent aux besoins, la décision est positive », commente Jacques Mauron. Il évoque aussi l’un des Länder allemands, la Sarre, deux fois plus peuplée que le canton et forte de 238 éoliennes. « Ça montre que construire des éoliennes en zone habitée est possible. » SZ

Dix ans de procédure en vue

Groupe E Greenwatt présentait hier son calendrier « idéal ». Le développeur pense lancer les campagnes de mesure de vent cette année, jusqu’en 2022. Autres volets à étudier en parallèle: le bruit, et les autres nuisances, ainsi que l’impact environnemental et ses compensations. Sans oublier les installations, la place de montage ou les accès.

« On pourra alors définir le gabarit des machines (6 au minimum par parc) et leur emplacement – forêt ou surface agricole », explique Léonie Berset-Bongard, chargée d’affaires pour l’éolien de Groupe E Greenwatt. Le cas échéant, la demande de mise en zone, via la commune et son plan d’aménagement local, serait faite en 2024. Sur ce point, Greenwatt est « favorable à une consultation » de la population, le choix de consulter relevant des conseils communaux. La mise à l’enquête du parc pourrait suivre en 2025, puis le traitement des oppositions jusqu’en 2030. Pas de construction avant 2031.

Greenwatt espère poser les éoliennes sur des terrains communaux, afin que la rémunération (une « indemnisation ») bénéficie à la collectivité. La mise à disposition des parcelles passerait alors par une décision des assemblées communales. SZ

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Nouvelle salve contre les éoliennes

04.05.2021 Stéphane Sanchez

Les prévisions indicatives doivent être confrontées à des tests in situ, relèvent des parties prenantes. © Charly Rappo-archives

Deux élus doutent de l’objectivité des prédictions de vent, qui appellent des tests sur le terrain

Etudes » Le plan directeur éolien fribourgeois est-il entaché « d’un vice fondamental »? Les députés Antoinette de Weck (plr, Fribourg) et André Schoenenweid (le Centre, Fribourg) estiment que oui. Tous deux mettent en cause « l’impartialité des études et des mesures de vent » à la base de ce plan. Motif: un représentant du développeur Groupe E Greenwatt, en l’occurrence l’ex-directeur Jean-Michel Bonvin, siégeait au conseil d’administration du bureau d’études chargé d’évaluer le potentiel éolien de la Glâne Sud, le bureau KohleNusbaumer SA (KN). L’« objectivité des données n’est pas garantie», estiment les deux élus dans une question au gouvernement.

L’Etat, y compris le Service de l’énergie, réserve la primeur de sa réponse au Grand Conseil. Mais le service en question exposait en mai 2017, dans son Etude pour la définition des sites éoliens, la manière dont les vitesses de vent ont été analysées. C’est Ennova qui a réalisé ce travail en 2016, sur mandat du canton,

Des calculs indicatifs

Dans cette étude, la société, qui n’était plus liée à aucun projet fribourgeois, note noir sur blanc qu’elle a utilisé « un certain nombre de données de vent réalisées dans le cadre de campagnes de mesures de vent sur le territoire cantonal ». Ces « jeux de données », examinés et filtrés, proviennent de sodars, de lidars, de pylône ou de mâts, bref, de relevés effectués aux quatre coins du canton, notamment au Châtelard, au Gibloux, à La Berra, à Remaufens ou au col de Belle Chaux. Ces données appartenaient à trois développeurs: Groupe E Greenwatt, Ennova et BKW.

Prises sur des périodes et des durées variables, elles ont été complétées par des mesures des stations de MétéoSuisse et des « données réanalysées de la Nasa issues de modèles » météorologiques. Des modèles de rugosité du terrain et de topographie ont aussi été intégrés à l’évaluation des sites – notamment le Massif du Gibloux, les Monts de Vuisternens, les Collines de la Sonnaz et les Côtes du Glaney.

Le bureau spécialisé a en outre comparé ses résultats à ceux de l’Atlas des vents de la Suisse, réalisé par Meteotest et publié par l’Office fédéral de l’énergie. Mais cette approche est perméable: l’Atlas intègre «des mesures accessibles au public (SwissMetNet, IMIS et réseaux des offices cantonaux), ainsi que des mesures de vent résultant de projets éoliens», indique Meteotest. Au reste, l’étude d’Ennova relativisait: le bureau estimait l’incertitude « à + ou –20% », de sorte que ses « résultats ne permettent pas aux porteurs des projets de se soustraire à des mesures in situ ». Groupe E Greenwatt a d’ailleurs annoncé la semaine passée que des mesures de vent seraient effectuées sur le terrain.

« Aucun intérêt » à tricher

Du côté de KN, on se défend de toute manipulation: « Nous n’avons aucun intérêt à exagérer les prévisions de vent. Nous nous discréditerions auprès de nos clients », réagit Oliver Kohle. Et le directeur d’ajouter que les prévisions établies par son bureau, notamment à Collonges, à Martigny, à Charrat et à Peuchapatte, se sont toutes révélées inférieures à la production réelle obtenue. « Et il y a toujours une vérification des données sur le terrain. C’est normal », relativise-t-il lui aussi.

« Nous n’avons aucun intérêt à exagérer les prévisions de vent. » Oliver Kohle

Quant à Groupe E Greenwatt, il confirme avoir mis les données de vent récoltées jusqu’à fin 2015 à disposition du canton. Il confirme aussi avoir donné plusieurs mandats à KN de fin 2011 à fin 2015 pour divers projets. «KN a par exemple développé les parcs existants du Peuchapatte, de Rhonéole et de Valéole, ce qui prouve que les données avancées sont fiables et vérifiables. »

Par contre, le développeur dément toute manipulation. Il relève qu’en tant qu’actionnaire minoritaire (14%) de KN, il «ne peut en aucun cas intervenir dans les activités opérationnelles » de ce bureau. « Groupe E Greenwatt n’a jamais fait modifier et ne fera jamais modifier des données liées à ses projets éoliens », note son porte-parole Yves-Laurent Blanc. « La falsification de données à l’avantage de Groupe E Greenwatt pourrait laisser apparaître à terme un défaut de rentabilité. Or, en cas de production inférieure aux mesures, le risque serait entièrement assumé par l’investisseur, Groupe E Greenwatt, qui n’a de ce fait aucun intérêt à travailler avec des données erronées. »

« J’ai des doutes sur les études que Greenwatt mènera à l’avenir sur le terrain. » Antoinette de Weck

Antoinette de Weck maintient toutefois que KN est « une société écran de Groupe E Greenwatt, qui a intérêt à dire qu’il y a du vent ». Et d’évoquer l’Atlas des vents, dont les estimations ont été revues à la baisse en 2019. « Le Tribunal fédéral a dit qu’une expertise privée est en général favorable à la thèse de son commanditaire. J’ai des doutes sur les études que Greenwatt mènera à l’avenir sur le terrain. » Avec André Schoenenweid, la députée suggère donc au Conseil d’Etat de retirer « le dossier des parcs éoliens » à Groupe E Greenwatt – même si le développeur n’agit pas sur mandat.

» L’Etude pour la définition des sites éoliens figure sur le site du Plan directeur cantonal.

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Comparaison de la production d’une éolienne par rapport à la centrale de Leibstadt

L’article de La Liberté du 4 mai 2020 « Nouvelle salve contre les éoliennes - Deux élus doutent de l’objectivité des prédictions de vent » m’a incité à faire quelques comparaisons concernant le parc de La Sonnaz. Les voici :

Principales éoliennes production 2020 Source https://wind-data.ch/wka/list.php?lng=fr Nom du site Nb machine Production en 2020 Par éolienne en MWh Charrat VS, Adonis 1 6'818'140 kWh 6818 Mt. Crosin 16 84'737'283 kWh 5296 Peuchapatte 3 15'537'763 kWh 5179 Martigny 1 5'077'822 kWh 5077 Collonges 1 4'633'189 kWh 4663 Haldenstein 1 4'541'000 kWh 4541 St. Brais 2 8'024'472 kWh 4012 Lutersarni 1 3'068'870 kWh 3068 Gries 4 5'769'647 kWh 1442 Gütsch 4 4'695'444 kWh 1174

Production évaluée pour les collines de La Sonnaz 33-43 GWh par an pour 6 à 8 machines https://www.oliviercurty.ch/fr/fribourg-est-pret-pour-les-eoliennes/ En admettant 33 GWh pour 6 machines on obtient 5500 MWh par an et par machine 43 GWh pour 8 machines on obtient 5375 MWh par an et par machine Une seule éolienne (Charrat) atteint ce niveau, dans une région dotée d’un potentiel éolien extraordinaire avec des vents réguliers ni trop forts, ni trop faibles. On a donc des doutes sur les prévisions de La Sonnaz. D’autant plus que ce ne serait pas la première fois que la production est loin derrière les prévisions. Les éoliennes de Gries (VS) en sont un excellent exemple. Mais on doit reconnaitre que Charrat est l’exemple opposé. Les prévisions annonçaient 6500MWh et la production moyenne se situe approximativement autour de 6700 … 6800.

Production de la centrale nucléaire de Leibstadt en 2019, 8'819'578 MWh https://www.swissnuclear.ch/fr/production-delectricite-nucleaire-2019-les-centrales-nucleaires-fournissent- plus-_content---1--43--475.html

En étant très optimiste c’est-à-dire en admettant 5550 MWh, par éolienne et par an, il faudrait 1600 éoliennes pour produire autant que Leibstadt (division de 8'819'578 par 5429). Ou 200 parc éolien grandeur La Sonnaz

Voir aussi Pourquoi faut-il vraiment reparler du nucléaire https://blogs.letemps.ch/christian-jacot-descombes/2020/09/06/pourquoi-il-faut-vraiment-reparler-du- nucleaire/ Charrat reste dans le vent http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/charrat%20reste%20dans%20le%20vent.pdf Vallorbe offre une victoire symbolique aux éoliennes http://www.aec-belfaux.ch/eoliennes/vallorbe%20offre%20une%20victoire%20symbolique%20aux%20eoliennes.pdf

07 mai 2021 / R.Andrey Retour au début du document

./. Un comité de pilotage embarrassant

07.05.2021 Stéphane Sanchez

Entrer ou ne pas entrer dans le comité de pilotage d’un parc éolien? Un geste qui comporte trop d’inconnues, aux yeux des édiles. © Keystone/photo prétexte

Invitées à participer au pilotage des projets éoliens, les communes se tâtent. Courtepin veut un vote

Eoliennes » Voulez-vous envoyer un délégué au comité de pilotage (CoPil) du projet de parc éolien situé sur votre territoire? Cette invitation de Groupe E Greenwatt (avec réponse à la mi-mai) suscite des réactions diverses au sein des conseils communaux concernés. Deux mots reviennent sur les lèvres des syndics: « prématuré » et « sensible ». « Ne pas faire partie du CoPil, c’est avancer à l’aveugle. Mais dire oui, c’est mettre le doigt dans l’engrenage», résume Jacques Dumas, syndic de Vuisternens-devant-Romont.

« Ne pas faire partie du CoPil, c’est avancer à l’aveugle. Mais dire oui, c’est mettre le doigt dans l’engrenage» Jacques Dumas

Du côté des Collines de la Sonnaz, Courtepin a trouvé un moyen de choisir son chemin: la commune consultera la population le 26 septembre prochain. L’exécutif s’en remettra au verdict des urnes, et n’entrera pas en matière avant, y compris sur la question de la délégation. « Le processus démocratique est primordial. Nous devons avoir l’avis de la population pour avancer ou pas. C’est pour cela que nous sommes restés neutres », explique Mario Wüthrich, conseiller communal responsable de l’aménagement. La question qui sera posée à la population n’est pas encore formulée.

A la Sonnaz aussi, le syndic proposera mardi à ses collègues de ne pas intégrer le CoPil et de consulter la population « le plus rapidement possible », « pour confirmer ou infirmer la position du conseil, en majorité défavorable aux éoliennes », indique le syndic Denis Grandgirard. Belfaux et Misery-Courtion n’ont pas encore statué sur l’invitation de Greenwatt, « beaucoup trop rapide » et « presque maladroite », juge Alexandre Ratzé, syndic de Misery-Courtion. « On ne va pas répondre avant juillet. »

Comité en question En Glâne, c’est l’expression « comité de pilotage » qui dérange en premier lieu: « Cela suppose la mise en place d’un parc, alors qu’on n’en est pas à ce stade. On trouve ça bizarre. On attend qu’ils fassent leurs études, et que la population puisse se prononcer sur des éléments concrets », note René Gobet, syndic de Siviriez. Même vision à Ursy: « Ce CoPil donne l’impression qu’un projet est lancé, ce qui apporte de l’eau au moulin des anti- éoliennes. Nous ferons une réponse de Normand: piloter, non; être informés, oui », explique Philippe Dubey, syndic d’Ursy.

Son homologue du Châtelard, David Fattebert, a mille questions: « On ne sait pas à quoi on s’engage en intégrant ce CoPil. Quelles sont ses compétences, son processus de décision? Qui sont ses membres? Et pourquoi un élu par commune? Pour nous, l’exécutif dans son entier doit avoir le même niveau d’information. A défaut, on va tomber dans un système de téléphone arabe. Il faut que tout soit discuté en direct et pas individuellement. Et il faut d’abord informer les exécutifs et la population sur les enjeux, le Plan directeur cantonal, les priorités. Ce doit être une démarche participative, avec les citoyens. »

Besoin de recul

A Villorsonnens, l’exécutif a été sollicité par Greenwatt et des opposants. « Nous n’avons rien décidé. On doit reprendre le dossier en main, faire une pesée d’intérêts, s’informer. C’est compliqué », confie le syndic Patrick Mayor. Sorens, de son côté, veut « connaître les tenants et les aboutissants », résume son syndic Damien Romanens, « pas pressé de répondre ». Sâles, qui a déjà vécu les turbulences générées par le débat sur l’éolien, n’est pas pressée non plus: « On va se renseigner, prendre du recul, et être transparents », note le syndic Nicolas Hassler. Pour l’heure, seul l’Exécutif de Grangettes indique qu’il «ne va certainement pas entrer en matière » sur cette invitation, selon le syndic Christophe Menétrey.

Et la population?

Romont ne s’est pas encore penché sur l’invitation de Greenwatt. Le Flon non plus, car l’exécutif, encore incomplet, ne s’est pas encore constitué. Mais Jean-Claude Bongard, syndic du Flon, s’interroge sur l’opportunité d’une consultation: « On ne connaît pas la position de l’ensemble de la population. Les opposants sont très visibles. Mais cinq membres de notre conseil ont été réélus avec plus de 65% des voix, alors qu’ils étaient notoirement favorables à une étude – je dis bien une étude. » Même interrogation à Vuisternens: « On ignore comment la population réagirait à l’envoi d’un délégué au CoPil. Organiser une assemblée extraordinaire? Oui, mais sur quel sujet précis? Et quelle valeur juridique aurait sa décision? » demande Jacques Dumas. Philippe Dubey, à Ursy, juge de son côté le sujet « émotionnel » et « pas assez concret pour un vote, à ce stade ».

Le préfet coordonne

Sensible aux tourments des communes, le préfet de la Glâne Willy Schorderet a quant à lui proposé ses bons offices. « Je vais prendre contact avec les communes pour voir s’il est possible d’organiser une rencontre.» A l’image de Billens-Hennens, qui songe à rencontrer Greenwatt et les opposants avant de se déterminer, le préfet souhaite réunir ces deux parties prenantes, ainsi que les services de l’Etat. « Il s’agit d’informer, d’être transparent et d’écouter la population. Prenons le temps de bien faire les choses. »

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Courrier des lecteurs

12.05.21

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« Enorme défi pour la Suisse »

12.05.2021 Sevan Pearson

Les barrages – ici celui de Zervreila – permettent aussi de stocker de l’électricité. © Keystone

L’essor de la mobilité électrique exige de nouvelles sources de production de courant

Energie » En 2020, 14,3% des nouvelles voitures mises en circulation étaient électriques ou hybrides en Suisse. Comment la production de courant helvétique pourra-t-elle accompagner un essor appelé à se poursuivre? Florian Brunner, directeur du département climat de la Fondation suisse de l’énergie, vient de publier une étude sur cette question.

Quel sera l’impact du développement de la mobilité électrique sur la demande de courant en Suisse? Florian Brunner: Dans notre étude, nous avons établi trois scénarios d’ici à 2040. Ils sont basés sur une conversion totale des voitures à propulsion électrique avec batterie. Le premier prévoit, selon les projections fédérales, une hausse du trafic, le deuxième une légère baisse (–10%) et le troisième une diminution plus marquée (–33%). Résultat: la demande en électricité augmenterait dans tous les cas, dans une fourchette de 16 à 33% selon les scénarios.

Comment alors concilier la sortie du nucléaire, qui contribue à hauteur de 35% de la production électrique suisse, et le développement de la mobilité électrique? C’est un énorme défi. Pour le moment, nous ne savons pas quand la dernière centrale nucléaire sera débranchée en Suisse. La nouvelle loi sur l’énergie, en cours de révision, inclura le principe de l’abandon de l’atome et celui de la protection du climat et du développement de la mobilité électrique. Il faudra donc investir massivement dans les énergies renouvelables.

« Il faudra donc investir massivement dans les énergies renouvelables. » Florian Brunner

Lesquelles? Toutes ne sont pas adaptées à la Suisse… C’est vrai. Mais le solaire a un grand potentiel d’expansion, que ce soit sur les toitures ou sur certains murs le long des axes routiers. L’énergie éolienne se heurte à davantage d’obstacles, notamment en raison des réticences d’une partie de la population. Quant à la géothermie, son potentiel est restreint. Ce qu’il manque à l’heure actuelle, ce sont des incitations financières pour investir dans les énergies renouvelables. Il est souvent plus avantageux de soutenir des projets dans ce domaine à l’étranger.

L’énergie solaire, les éoliennes et la géothermie pourraient ne pas suffire à augmenter sensiblement la production électrique suisse. Comment faire alors? Il faut diversifier notre stratégie. Notre pays dispose d’un grand potentiel d’énergie solaire et de nombreux barrages qui peuvent stocker l’énergie lors des surplus de production. De même, connectées à des panneaux solaires et placées dans les sous-sols des bâtiments, les batteries usagées des voitures électriques permettent de conserver le courant généré la journée. Au niveau de l’hydroélectricité, le potentiel est quasiment épuisé. Pour des raisons environnementales, il faut éviter de rehausser les barrages. Mais n’oublions pas non plus les économies d’énergie et la nécessaire réduction du trafic motorisé. Enfin, optimiser la production et la consommation d’électricité est possible grâce aux échanges avec les autres pays européens.

Entre 16% et 33% L’augmentation de la demande en électricité à l’horizon 2040, selon l’ampleur du parc de voitures électriques.

Justement, qu’en est-il de l’importation d’électricité? La Suisse n’a pas pour but d’être en permanence totalement autonome du point de vue électrique. Il peut ainsi être intéressant d’importer du courant d’origine éolienne lorsqu’il y a des surplus dans le nord de l’Allemagne ou de l’électricité générée par des panneaux solaires dans le sud de l’Europe. A l’inverse, la Suisse peut exporter du courant si elle produit davantage que ses besoins. Mais pour ces échanges, il faut des accords solides avec l’Union européenne.

Ne courons-nous pas le risque d’importer du courant d’origine nucléaire ou produit à partir de charbon? Effectivement, et c’est pourquoi la transition énergétique doit se faire à l’échelle de l’Europe. L’essor de la mobilité électrique est une chance pour le développement des énergies renouvelables. Il faut donc investir dès maintenant et de manière conséquente dans ce domaine.

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Paysage Libre appelle aux votes consultatifs 12.05.2021 Nicole Rüttimann

La section fribourgeoise de l’organisation demande aux communes de consulter la population sur l’éolien.

Paysage Libre Fribourg, faîtière des associations régionales défendant le paysage dans le canton, a tenu hier à Fribourg une conférence de presse s’inscrivant dans le contexte de la récente annonce de Groupe E: dans « une volonté de transparence », l’entreprise a convié les 15 communes sites à déléguer un conseiller pour intégrer les groupes de travail qui étudieront le développement de ces parcs.

Paysage Libre Fribourg y voit un piège. La commune admettrait ainsi tacitement que le projet peut se réaliser et les conseillers n’auraient plus qu’un rôle de faire-valoir, estime l’organisation.

Elle a appelé hier les communes à organiser des votes consultatifs. « L’aval de la population est une condition préalable absolument nécessaire avant le lancement de travaux d’investigation coûteux », a relevé la députée et vice-présidente de Paysage Libre Suisse, Antoinette de Weck.

Les intervenants ont énoncé les problèmes posés par ces éoliennes. Economiques d’une part, selon Charles Phillot, président de Sauvez les forêts du Gibloux: les machines étant livrées par une société allemande, une grande part de « l’énorme subventionnement direct » ira à l’étranger et il n’y aura pas de création d’emplois.

Et la règle de la rétribution à prix coûtant prévoit 20 ct. par kWh délivré au réseau, d’où l’intérêt pour le promoteur, s’offusque-t-il: « Pour Gibloux avec 14 éoliennes, elle s’élèverait à 16 millions, dont seuls 2 à 3% pour les communes! Et pour que les éoliennes produisent 7% de la consommation suisse en 2050 selon les objectifs de la Confédération, cela nécessiterait 715 machines pour un coût de 838 millions! »

Olivier Bays, de Non au parc éolien des collines de la Sonnaz, pointe, lui, une « distance aux habitations inacceptable de 300 à 500 m, contre 1 à 2 km à l’étranger, avec des nuisances sonores jour et nuit pour les riverains », et dénonce un respect seulement partiel de l’ordonnance liée, déjà obsolète. Et il faudrait couper les forêts pour faire de la place aux machines.

Le président de Paysage Libre Fribourg Dieter Meyer relève que l’énergie éolienne, dont la production est irrégulière et faible car dépendante du vent, ne pourra compenser la fermeture des centrales nucléaires. Le réseau international est bon, et il faut maintenir selon lui les importations d’électricité; notamment du courant éolien d’Allemagne où 30 000 éoliennes ont été posées, le pays étant plus venteux et moins exigu que la Suisse. Les jours venteux, l’Allemagne sera heureuse d’évacuer les excédents d’énergie, et la Suisse, de la stocker à bas prix. Alors qu’installer des machines en Suisse ne garantirait pas l’autarcie ni ne comblerait le vide en hiver.

Les intervenants proposent des alternatives entre autres avec l’énergie solaire, jugeant son potentiel sous- exploité. Et notent que, selon l’Office fédéral de l’énergie, seuls 4% des importations d’électricité provenaient de sources fossiles en 2020.

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./. L’éolien occupe le nouveau législatif (de Belfaux) 15.05.2021 Nicole Rüttimann

La commune temporise sur la question du parc des Collines de La Sonnaz.

Le Conseil général de Belfaux s’est constitué mardi soir en séance. Deux femmes sont à sa tête pour 2021: Marianne Aebischer, du groupe PDC-Belfaux Futuro, à la présidence; et Véronique Rebetez, du PS-PCS et Ouverture, à la vice-présidence. Elles, ainsi que les membres du bureau pour 2021-2026, des diverses commissions et les représentants pour l’Agglomération fribourgeoise, ont été élues tacitement.

Dans les divers, la syndique a abordé le sujet éolien, en particulier le parc dit des Collines de La Sonnaz, prévu entre Belfaux, Misery-Courtion, La Sonnaz et Courtepin. Elle a présenté la position de l’Exécutif belfagien.

Belfaux demande en premier lieu davantage de temps pour se prononcer sur la proposition de Groupe E, soit que chacune des communes-sites délègue un conseiller communal pour intégrer le comité de pilotage sur les parcs. La commune souhaiterait également que les quatre localités concernées par le projet des Collines de La Sonnaz en discutent, et étudient la possibilité d’organiser ensemble un vote consultatif. Cela impliquerait que Courtepin et La Sonnaz, qui ont fixé respectivement les dates des 26 septembre et 30 juin à cet effet, acceptent de reporter le vote au début 2022. La Sonnaz organisera un tel scrutin à la suite du dépôt d’une pétition signée par 276 citoyens de la commune, a expliqué mercredi à La Liberté par téléphone le syndic Denis Grandgirard.

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Groupe E refile le bébé aux communes

19.05.2021 François Mauron

Le canton vise une production éolienne de 160 GWh/an à l’horizon 2030, soit 12% de la consommation fribourgeoise actuelle. © Keystone

Groupe E Greenwatt remet la planification des projets éoliens fribourgeois aux mains des communes

Chat échaudé craint l’eau froide. Las d’être la cible d’un flot d’invectives dans « un débat extrêmement émotionnel », Groupe E Greenwatt change de stratégie dans le dossier éolien fribourgeois. Après avoir favorisé une « approche proactive durant plusieurs années », la société spécialisée dans les énergies renouvelables laisse désormais aux communes l’initiative de planifier le développement des projets dans ce domaine bien spécifique, en coordination avec les autorités étatiques et en application du Plan directeur cantonal.

Ce dernier, pour mémoire, prévoit sept projets de parc éolien dans le canton, dont quatre ont obtenu l’aval de la Confédération : le Massif du Gibloux, les Collines de la Sonnaz, la Côte du Glaney et les Monts-de-Vuisternens. Quinze communes sont concernées. Il y a trois semaines, Greenwatt leur a envoyé un courrier pour annoncer la création de comités de pilotage et inviter chaque exécutif à y nommer un délégué pour faire entendre leur voix. Ceux-ci sont désormais caducs.

Votes consultatifs

« A ce jour, deux communes, Vuisternens-devant-Romont et Courtepin, ont répondu par la négative. Cinq autres ont demandé un délai supplémentaire, tandis que les huit restantes n’ont pas encore répondu », souligne Jacques Mauron, directeur général de Groupe E. Dans quatre entités communales, dont les deux citées ci-dessus, les exécutifs ont prévu d’organiser un vote consultatif sur le principe de créer une zone dévolue aux éoliennes. Ces scrutins devraient avoir lieu à Vuisternens-devant-Romont le 28 juin, à La Sonnaz le 1er juillet, à Courtepin le 26 septembre et à Belfaux au début de l’année prochaine.

Visiblement fatigué de ces atermoiements, Groupe E Greenwatt, qui jouait jusqu’alors un rôle moteur dans l’avancement des différents dossiers, transmet donc le témoin aux communes. « Dans le canton de Fribourg, selon la loi, c’est à elles qu’incombe la tâche de planifier l’aménagement de parcs éoliens. Lorsqu’elles souhaiteront entamer cette démarche, nous nous tiendrons naturellement à disposition pour les accompagner », note Jacques Mauron.

En parallèle, l’entreprise fribourgeoise « continuera à informer la population sur la raison d’être de l’énergie éolienne », par exemple dans le cadre d’actions de communication. Elle souhaite ainsi « apaiser un débat devenu davantage émotionnel que rationnel » et favoriser une discussion de fond sur la nécessité d’exploiter cette source d’énergie renouvelable et locale.

C’est que le temps presse. Selon Jacques Mauron, l’énergie éolienne vise à contribuer à la sécurité d’approvisionnement de la Suisse en hiver, lorsque la demande en électricité augmente. « La production d’énergie hydraulique, thermique et photovoltaïque doit alors être complétée par du courant électrique importé, issu notamment du nucléaire et du charbon. L’éolien permettra de diminuer la dépendance du pays vis-à-vis de l’étranger et de consommer une énergie locale et respectueuse de l’environnement », assène-t-il. Et de poursuivre sa démonstration. Les éoliennes produisent les deux tiers de leur électricité grâce aux vents hivernaux, plus fréquents et plus forts. Elles complètent « idéalement » l’hydraulique et le solaire, davantage productifs en été. Ainsi, les 10’000 installations photovoltaïques du groupe fournissent 18% de sa production durant la belle saison et seulement 1% en hiver.

Pour mémoire, le canton vise une production éolienne de 160 GWh/an à l’horizon 2030 – soit la production du lac de la Gruyère ou 12% de la consommation fribourgeoise actuelle – et de 320 GWh/an pour le photovoltaïque (110 GWh aujourd’hui). L’hydroélectrique du groupe (1018 GWh en 2019) n’a qu’un faible potentiel de développement.

Actif à Neuchâtel

Dans l’optique d’atteindre cet objectif, le Conseil d’Etat ne devrait-il pas s’engager davantage ? « Il a fixé les règles par le biais du Plan directeur cantonal. C’est à tous les niveaux (Confédération, canton, communes) que les autorités doivent s’impliquer », répond Jacques Mauron. Mais les communes peuvent-elles réellement porter des dossiers de cette importance, comme le stipule la loi ? « Ce n’est pas à Groupe E de définir le cadre législatif », coupe-t-il.

« Fribourg a dix ans de retard dans l’éolien » Jacques Mauron

A l’entendre, il est illusoire de compter sur les importations étrangères pour combler le déficit de production helvétique. Pour la première fois, la France n’a pas exporté de courant cet hiver. Et l’Allemagne, qui sortira du nucléaire en 2022 et du charbon en 2038, va probablement devoir garder pour ses besoins propres son importante production éolienne. « Aujourd’hui, déjà, elle limite ses exportations en raison de problèmes de transport », indique Jacques Mauron.

A noter, enfin, que Greenwatt poursuit le développement de ses parcs éoliens dans le canton de Neuchâtel, dont l’un, en tout cas, est en bonne voie. A part à Genève, où l’exiguïté du territoire et la proximité de l’aéroport sont une entrave, tous les cantons romands nourrissent des projets. « Par rapport à ses voisins, Fribourg est clairement le dernier dans ce domaine. Il a dix ans de retard par rapport aux autres », conclut-il.

Les opposants sont satisfaits

Les communes prennent acte de la décision de Groupe E, laquelle suscite des réactions.

Les communes concernées par les projets éoliens prennent acte de la nouvelle stratégie de Groupe E Greenwatt dans ce dossier. « C’est une décision qui va dans le bon sens. Groupe E doit cesser d’imposer un rythme qui n’est pas forcément celui de la politique. Cela enlèvera beaucoup de pression », note David Fattebert, syndic du Châtelard. Son homologue de Vuisternens-devant-Romont Jacques Dumas indique pour sa part que le vote consultatif prévu le 28 juin dans sa commune est maintenu. « Nous voulons savoir comment la population se positionne par rapport à cette problématique. »

Quant aux communes touchées par le projet des Collines de la Sonnaz, elles ont prévu une rencontre le 1er juin. « Il faudra voir comment nous poursuivons », fait remarquer Muriel Frésard, syndique de Belfaux. Notamment en ce qui concerne la tenue des scrutins consultatifs.

« La société Greenwatt seule n’aurait de toute façon jamais pu réaliser un parc éolien sans le soutien des communes et de leur population » Olivier Curty

Selon le conseiller d’Etat Olivier Curty, chargé du dossier, «la société Greenwatt seule n’aurait de toute façon jamais pu réaliser un parc éolien sans le soutien des communes et de leur population. Car une mise à l’enquête est nécessaire pour la modification du Plan d’aménagement local ». Selon lui, le canton avait l’obligation de réaliser sa planification éolienne selon les directives fédérales. Mais il n’est pas un « promoteur » et « l’électricité reste avant tout un produit commercial ».

Dans un communiqué, la faîtière des opposants à l’énergie éolienne Paysage libre Fribourg se dit satisfaite que Groupe E ait « entendu les critiques émises par notre association face à sa politique commerciale agressive et peu transparente envers les communes ». Enfin, le Centre prend acte « avec satisfaction » de la décision de l’entreprise.

Commentaire

Oser anticiper l’avenir

C’est bien connu : on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Groupe E l’a finalement compris. Face au tollé suscité par ses desseins éoliens, l’entreprise fait volte-face. Plutôt que d’être un moteur du développement des projets en pays fribourgeois, elle abandonne cette tâche aux communes, tout en promettant de leur prêter assistance si nécessaire. Une façon habile de placer les collectivités locales face à leurs responsabilités, mais qui va encore retarder l’avancement de dossiers déjà bien enlisés.

Or quoi qu’en disent les opposants à l’éolien, il y a urgence. Pour mettre en œuvre la transition énergétique approuvée par le peuple en 2017, il faudra développer la production indigène d’énergie renouvelable. Car il est hautement illusoire de compter sur d’hypothétiques importations d’électricité pour assouvir l’augmentation de la consommation, inéluctable malgré les économies d’énergie. Dans ce contexte, la production éolienne tombe sous le sens. Elle permet en effet de pallier les manques hivernaux de l’hydraulique et du solaire.

En 1943, en des temps pourtant très sombres, le Conseil d’Etat n’a pas hésité à lancer la construction du barrage de Rossens, dont l’impact sur le paysage est bien plus important qu’un parc éolien. Cet exemple prouve qu’il faut oser anticiper l’avenir plutôt que d’avancer à reculons. Aux autorités politiques actuelles de s’en inspirer. Il y va de l’intérêt des générations futures.

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Communiqué de presse 19.05.21

Groupe E Greenwatt remet la planification des projets éoliens fribourgeois aux mains des communes

· Après avoir favorisé une approche proactive durant plusieurs années, Groupe E Greenwatt laisse désormais aux communes l’initiative de planifier le développement éolien dans le canton de Fribourg, en coordination avec les autorités cantonales et en application du plan directeur cantonal. · La société se tient à disposition pour accompagner celles qui souhaitent poursuivre les projets de parcs sur leur territoire. Elle continuera pour sa part à informer la population sur l’importance de l’énergie éolienne pour la sécurité d’approvisionnement en électricité en hiver. · Groupe E Greenwatt et ses partenaires poursuivent en parallèle le développement des projets éoliens dans le canton de Neuchâtel.

Le 27 avril 2021, Groupe E Greenwatt a envoyé un courrier aux communes concernées par l’un des quatre projets de parc éolien en coordination réglée, à savoir Massif du Gibloux, Collines de la Sonnaz, Côte du Glaney et Monts de Vuisternens. La société y annonçait la création de comités de pilotage et invitait chaque exécutif à nommer un·e délégué·e afin de faire entendre la voix des autorités et de la population, et jouer ainsi un rôle actif dans leur transition énergétique.

A ce jour, la plupart des communes ont demandé un délai de réflexion supplémentaire; Groupe E Greenwatt prend acte de cette volonté et adapte son approche du développement éolien dans le canton de Fribourg. Approchant jusqu’alors les communes de manière proactive, la société laisse désormais aux communes qui le souhaitent l’initiative de planifier le développement éolien sur leur territoire, en coordination avec les autorités cantonales et en application du plan directeur cantonal. Lorsqu’elles souhaiteront entamer cette démarche, Groupe E Greenwatt se tiendra naturellement à leur disposition pour les accompagner.

En parallèle à cela, Groupe E Greenwatt continuera à informer la population sur la raison d’être de l’énergie éolienne, par le site www.greenwatt.ch et sa page Facebook, ou dans le cadre d’actions de communication, notamment lorsque des communes, des citoyens ou des parties prenantes souhaiteront bénéficier de son savoir- faire dans le domaine. La société souhaite ainsi apaiser un débat devenu davantage émotionnel que rationnel et favoriser un débat de fond sur la nécessité d’exploiter cette source d’énergie renouvelable et locale.

Essentiel pour combler le manque d’électricité en hiver

L’énergie éolienne vise à contribuer à la sécurité d’approvisionnement de la Suisse en hiver, lorsque la demande en électricité augmente. La production d’énergie hydraulique, thermique et photovoltaïque doit alors être complétée par du courant électrique importé de l'étranger, issu notamment du nucléaire et du charbon. L’éolien permettra de diminuer la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger et de consommer une énergie locale et respectueuse de l'environnement.

Les éoliennes produisent les 2/3 de leur électricité grâce aux vents hivernaux, plus fréquents et plus forts. Elles complètent idéalement l’hydraulique et le solaire, davantage productifs en été. Toutes ces sources forment ainsi un mix énergétique durable, exempt de CO2 et essentiel pour l’approvisionnement en électricité du pays. https://greenwatt.ch https://www.groupe-e.ch/fr/groupe-e-greenwatt-remet-la-planification-des-projets-eoliens-fribourgeois-aux-mains-des-communes https://www.facebook.com/GroupeEGreenwattSA

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./. Un rôle dans un scénario variable 24.05.2021 Stéphane Sanchez

Les éoliennes de Mont Crosin, au-dessus de Saint-Imier (BE), sont réparties sur une crête de 4 kilomètres. © Keystone

L’Etat confirme que les communes-sites ont un rôle déterminant pour la planification éolienne

La pale est désormais dans le camp des communes. A elles de décider de l’avenir des parcs éoliens potentiels planifiés par le canton et jusqu’ici promus par Groupe E Greenwatt. Mais jusqu’à quel point l’Etat est-il prêt à laisser la concrétisation de son plan directeur éolien entre les mains des législatifs communaux? Quels sont les enjeux? Réponses avec le conseiller d’Etat Olivier Curty, directeur de l’Economie, de l’emploi et, aussi, des énergies.

A-t-on un sérieux besoin des éoliennes? Olivier Curty: L’enjeu, c’est la sécurité d’approvisionnement, une question nationale et pas seulement cantonale. Le manque croissant de productions indigènes d’électricité renouvelable en hiver est problématique. Les importations pour compenser ce manque ne sont plus sûres, car les pays alentour connaissent les mêmes difficultés. C’est là que les éoliennes ont un rôle à jouer: produire massivement du courant d’hiver renouvelable.

Un rôle de figurant? ou un rôle principal? L’éolien est une variable de l’équation. Il y a aussi l’hydraulique, important mais limité. Nous appuyons fortement l’essor du photovoltaïque, qui est assez fulgurant: si on arrive à en produire davantage en hiver, par exemple, il faudra moins d’éolien. J’espère aussi que le turbinage entre Schiffenen et Morat jouera un rôle. Je pense encore à la biomasse (dont le bois) ou à la géothermie profonde. Le poids de ces variables, qui dépend aussi des progrès technologiques, est difficile à estimer et évolue. Mais à ce stade, aucune variable n’est prioritaire et l’éolien ne peut pas être exclu.

« Nous avançons pas à pas, comme dans toute stratégie » Olivier Curty

Quel est désormais le rôle de l’Etat en matière d’éolien? Le Conseil d’Etat avait l’obligation fédérale d’inscrire dans son Plan directeur cantonal les zones dotées d’un potentiel éolien, sur la base de critères établis – on ne les a pas inventés. Il l’a fait en toute transparence et le résultat de ce processus a été mis en consultation publique.

Nous avons expliqué la part de l’éolien défini comme prioritaire au niveau national, de même que les tenants et aboutissants de ce processus, lors de différentes présentations dans les communes ou à la presse. Le canton n’a plus vraiment de rôle à jouer, si ce n’est d’informer (lire ci-dessous). Comme nous l’avons toujours dit, l’étape actuelle se joue entre les communes et un développeur potentiel.

Pourquoi tout repose-t-il sur les communes-sites? Après tout, l’approvisionnement concerne tous les citoyens… Au XXIe siècle, on ne peut clairement pas imposer un parc aux communes qui ne le souhaitent pas. D’autant plus que la réalisation passe par la modification du plan d’aménagement local, qui est de la compétence communale. C’est un incontournable et Greenwatt n’aurait rien pu faire seule. Ce que j’espère, c’est que lorsque les Conseils communaux auront trouvé leur rythme, ils s’intéresseront à cette problématique de la transition énergétique et mettront le débat sur l’éolien à l’agenda.

Le canton peut-il se contenter de votes de principe? Le Plan directeur cantonal ne fait qu’identifier des périmètres éoliens à valider. Il ne garantit rien de la réalisation de ces parcs, encore moins un éventuel positionnement des machines à l’intérieur de ce périmètre, parfois vaste. Pour cela, il faudrait de nombreuses études in situ. A ce stade, on ne peut donc pas voter sur la base d’études et d’éléments précis, en effet. Mais un vote de principe reste possible. On pourrait d’ailleurs aboutir à un vote positif, faire les études et réaliser que le parc n’est pas faisable. Mais évidemment, si l’assemblée est défavorable, il n’y aura pas d’études. Raison pour laquelle Greenwatt a fait juste en laissant l’initiative aux communes.

Le canton est donc prêt à faire le deuil des parcs planifiés? Il y a des fiches qui figurent depuis des décennies dans le Plan directeur cantonal et qui ne se sont jamais réalisées. L’Etat n’a pas à agir en promoteur et l’électricité reste un produit commercial. Mais je ne pars pas de l’idée que toutes les communes feront des votes consultatifs auprès de leur législatif et que tous diront non. Certains exécutifs communaux consulteront peut-être leur commission de l’énergie ou l’assemblée, mais seulement en vue de prendre un premier contact avec un développeur (pas forcément Greenwatt) et de dialoguer. Certaines vont peut-être renoncer, d’autres consulter sur la base d’un projet plus ou moins abouti, ou proposer des études. Tout reste très spéculatif.

Le canton peut-il renoncer à tous les parcs? Nous avons calculé que 4 parcs suffiraient à atteindre l’objectif de notre stratégie énergétique de 160 GWh par an – un objectif largement en dessous de celui fixé au canton par la Confédération (250 à 600 GWh). Encore une fois, ce nombre de parcs doit être mis en relation avec l’évolution des autres sources d’énergie, de la technologie, de l’ouverture du marché, de la stratégie réseau, de la consommation.

« Nous avons calculé que 4 parcs suffiraient à atteindre l’objectif de notre stratégie énergétique » Olivier Curty

Vous seriez donc prêt à revoir le volet éolien du Plan directeur cantonal… Ce plan a été validé en 2020 par le Conseil fédéral, après avoir été scruté dans les moindres détails par les offices fédéraux concernés. Il est certes évolutif, mais il faudrait probablement l’introduction de nouvelles dispositions ou des justifications importantes pour qu’il soit remis en question si tôt.

Et la transition énergétique reste un impératif. Peut-on y parvenir sans l’éolien? Si ce n’est pas possible, quelle est l’alternative? Centrale à gaz, poursuite du nucléaire? La Suisse devra-t-elle revoir ses ambitions énergétiques et climatiques? Aujourd’hui, on ne peut pas trancher et cela dépasse la compétence d’un directeur cantonal de l’énergie. Mais je note que la crise de l’approvisionnement est le scénario de crise le plus probable, selon la Confédération. L’Office fédéral de la protection de la population mettra d’ailleurs sur pied vers la fin de l’année un exercice de black-out dans les cantons de Fribourg et de Neuchâtel.

Composante « à prendre en considération »

Pour le conseiller d’Etat, tout ce qui peut aider à sortir des énergies fossiles doit être examiné.

Sur la dernière photographie officielle du Conseil d’Etat, Olivier Curty tient dans le creux de la main un planton dont la silhouette ressemble furieusement à une éolienne. « C’est un choix du graphiste, qui symbolise de cette façon la transition énergétique en général, soit l’un des 17 objectifs de l’agenda 2030 pour le développement durable », esquive le directeur de l’Economie et de l’emploi, qui se dit « engagé sur la voie du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique », mais se défend d’une adhésion inconditionnelle à l’éolien. « Tout ce qui peut nous aider à sortir de notre dépendance aux énergies fossiles doit être pris en considération et examiné. A cet égard, l’énergie éolienne, parce qu’elle est renouvelable et indigène, est une composante intéressante de la stratégie fédérale plébiscitée par le peuple. »

Passé les turbulences de ces derniers mois, le conseiller d’Etat l’avoue: « On savait que le sujet était délicat, mais cela a pris une ampleur que nous n’avions pas prévue. » Olivier Curty, qui espère le retour «de la sérénité » du débat après le virage stratégique opéré par Groupe E Greenwatt, en a-t-il assez fait? « Mon chef de service a informé et je n’ai pas été personnellement sollicité par les communes. On peut toujours faire plus. Mais il faut aussi admettre que les contraintes sanitaires ne nous ont pas permis d’aller à la rencontre de la population. Et le rythme de Groupe E Greenwatt était élevé, trop rapide pour les communes et peut-être aussi pour le canton. Mais nous restons à disposition pour en parler. » Retour au début du document Greenwatt et La Sonnaz en bisbille

17.06.2021

Stéphane Sanchez

Selon la commune de La Sonnaz, Groupe E Greenwatt « s’immisce à nouveau dans les affaires communales » concernant l’éolien. © Keystone/photo prétexte

Les deux parties divergent en matière d’accès aux documents. Le préfet parle de « malentendu »

La Sonnaz » Turbulences entre le Conseil communal de La Sonnaz et Groupe E Greenwatt, sur fond de transparence. La société dit vouloir « soutenir les communes dans des démarches de médiation » en cours, « dans un souci de transparence », mais sans « commettre d’infraction à la loi sur la protection des données ». La démarche hérisse La Sonnaz: « Cette entreprise s’immisce à nouveau dans les affaires communales », alors qu’elle annonçait « laisser la main aux communes », s’insurgeait hier l’Exécutif de La Sonnaz dans un communiqué, documents à l’appui.

On y apprend que Groupe E Greenwatt a écrit à la commune le 11 mai et le 10 juin. Motif: « Certains exécutifs reçoivent de nombreuses demandes d’accès au dossier éolien en référence à la loi sur l’information et l’accès aux documents », lit-on dans ces courriers, transmis par la commune. Or, relève Greenwatt, ces documents peuvent contenir « des secrets d’affaires ou des données personnelles susceptibles d’être protégées ». La société dit agir « en tant que tiers intéressé » et souhaite « faire valoir » sa position dans d’éventuelles séances de médiation. Elle dit aussi agir « dans un souci de protection de nos collaboratrices et collaborateurs impliqués dans le dossier éolien ».

Du coup, Greenwatt souhaite recevoir «la liste des documents que vous comptez transmettre s’ils impliquent Groupe E ». « Nous pourrons ainsi vous faire part de notre position avant que vous ne décidiez de la transmission des documents », note l’entreprise. Quels secrets sont visés? Contactée par La Liberté, la société évoque des données « relatives à des particuliers: adresse e-mail, numéros de téléphone ou de parcelles ». A l’inverse, elle se dit prête à « fournir des documents manquants ».

La Sonnaz s’insurge

La commune ne l’entend pas ainsi. Le 25 mai, elle répond: « Nous ne sommes pas le village d’une république bananière qui reçoit ses ordres d’une entreprise privée. » Le refus est catégorique: « Contrairement à Groupe E Greenwatt, nous avons toujours prôné la transparence dans ce dossier si sensible » et « nous transmettrons tous les documents qui nous seront demandés, n’en déplaise à Groupe E Greenwatt. Seule la préposée cantonale à la transparence pourrait émettre son veto, voire la préfecture. »

« Nous n’avons que des informations générales » Denis Grandgirard

« Choquée », et présumant « un égarement » de l’exécutif, Greenwatt répond le 10 juin en niant toute volonté d’immixtion. L’entreprise précise qu’elle a adressé la même requête à toutes les communes concernées par le dossier éolien. Elle indique à La Sonnaz qu’elle portera cette correspondance « à la connaissance du préfet de la Sarine », « afin de rétablir le respect mutuel qui doit prévaloir » et regrette que « le débat ne puisse avoir lieu dans un climat serein ».

« Fluidifier l’échange »

Qu’en dit la préposée à la transparence? Martine Stoffel ne se prononce pas sur le dossier particulier. « La règle générale prévoit que les documents officiels sont en principe publics. Ils doivent donc tous être transmis. Mais il y a des exceptions: un tiers concerné, entreprise ou particulier, peut s’opposer à l’accès, invoquer le secret des affaires ou la protection des données. Lorsqu’un organe public reçoit une demande d’accès à un document, il doit évaluer s’il y a un intérêt privé prépondérant en jeu et consulter le tiers intéressé, avant de se déterminer sur l’accès. » C’est après décision qu’une médiation peut être tentée ou une autre voie juridique empruntée.

La préfecture, elle, n’interviendrait qu’au cas où la décision de l’organe public serait encore contestée après médiation. Bref, au stade actuel, tout repose sur le dialogue. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Préfecture de la Sarine a eu des « contacts informels avec les uns et les autres: pour contribuer à fluidifier l’échange », dit le préfet Carl-Alex Ridoré.

Un « malentendu »

« J’ai bon espoir qu’ils trouvent une manière d’avancer, tout en allant vers la transparence », poursuit le magistrat. « Il faut faire les vérifications usuelles, et le tiers doit être consulté. Ce qui n’est pas public ne sera pas transmis ou sera caviardé. Cette loi sort de ce que les administrations utilisent ordinairement. Cela peut expliquer le malentendu de départ. »

Denis Grandgirard, syndic de La Sonnaz, assure comprendre « cette préoccupation pour les données privées. Mais nous n’avons que des informations générales. Je ne vois pas pourquoi on devrait les soumettre à Greenwatt. Pour moi, il n’y a pas de problème », estime l’édile, ébahi à l’idée que la commune ait été accusée « d’empêcher un débat serein ».

Greenwatt n’ira pas à La Sonnaz

La commune de La Sonnaz dément par ailleurs un courriel adressé mardi au Conseil d’Etat, aux députés et aux préfectures des districts concernés par les éoliennes. Selon ce mail, Groupe E Greenwatt participera à l’assemblée extraordinaire de La Sonnaz, le 1er juillet prochain. « Groupe E Greenwatt comme les opposants ont été invités à donner un argumentaire, mais pas à participer », souligne le syndic Denis Grandgirard. L’entreprise confirme: « Il s’agit d’une erreur », regrette-t-elle dans un communiqué transmis hier, où elle « présente ses excuses ». La société assure qu’elle « n’a à aucun moment cherché à imposer sa présence à l’assemblée communale et réaffirme sa volonté de respecter pleinement les choix communaux ». SZ

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./. Un jour pour consulter la population de trois communes 25.06.2021 Nicole Rüttimann

Trois des quatre communes concernées par le projet éolien des Collines de La Sonnaz se sont concertées pour organiser un vote consultatif le même jour, soit le 28 novembre, ou le 13 février 2022. Courtepin devrait ainsi annuler son vote consultatif prévu le 26 septembre prochain - la décision finale revient à son exécutif. Quant à La Sonnaz, elle fera bande à part.

C’est l’information délivrée lors du Conseil général de Belfaux mardi soir, par le conseiller communal Diego Frieden. Pour rappel, lors d’une précédente séance du parlement local, Belfaux avait proposé aux quatre communes concernées par le projet, soit elle-même, La Sonnaz, Courtepin et Misery-Courtion, de fixer une date commune pour consulter leur population (LL du 15 mai).

Cela se fera donc, mais sans La Sonnaz qui a décidé de ne pas se rallier au processus: elle maintient ainsi l’assemblée communale extraordinaire qu’elle a fixée au 1er juillet pour que ses citoyens puissent se prononcer. Si le Législatif belfagien dit comprendre cette décision, il déplore cependant « de perdre l’occasion de faire front uni », selon Diego Frieden. Et d’évoquer un processus « transparent et démocratique ».

L’idée pour les trois communes restantes, dont les exécutifs se sont réunis à deux reprises, est aussi de se coordonner pour organiser des séances d’informations dans chaque localité, ainsi que des débats contradictoires, selon le syndic de Misery-Courtion, Alexandre Ratzé. Celui-ci s’exprimait en marge de l’assemblée communale de lundi, où le sujet a été évoqué dans les divers. « A l’heure du vote, les citoyens pourront ainsi se prononcer en toute connaissance de cause, tous ayant le même niveau d’information »

Communiqué de presse des communes de Belfaux, Courtepin et Misery-Courtion concernant la coordination intercommunale sur le projet éolien

Les communes de Belfaux, Courtepin, La Sonnaz, et Misery-Courtion sont concernées par le projet éolien « Les Collines de la Sonnaz » du promoteur Groupe E Greewatt. Suite au retrait de ce dernier du projet (communication du 18 mai dernier), la balle est dans le camp des communes. En effet, la zone retenue reste définie comme potentiel site d’un parc éolien dans le plan directeur cantonal (PDCant) déjà approuvé.

Prenant notre responsabilité au sérieux, et voulant agir ensemble face à ce projet dont l’impact serait majeur pour toute notre région, nous avons décidé de coordonner nos démarches vis-à-vis de la population, de l’Etat, et des partisans et des opposant-e-s à ce projet ou à sa continuation sous une autre forme. À cette fin, un groupe de travail a été constitué avec une délégation de 2 personnes de chaque Conseil communal.

Nous avons donc convenu d’organiser le même jour un vote consultatif des citoyen-ne-s, coïncidant avec un jour de votation fédérale et/ou cantonale, qui doit avoir lieu en automne 2021 ou au printemps 2022. Concrètement, les deux dates envisagées sont dimanche 28 novembre 2021 ou dimanche 13 février 2022. Toutefois, compte tenu de sa propre décision d’organiser à ce sujet une assemblée extraordinaire jeudi 1er juillet 2021, la commune de La Sonnaz ne souhaite pas participer à ce processus commun. Les communes participantes respectent cette décision, mais la regrettent, puisque le vote consultatif le même jour constitue la seule possibilité démocratique qui puisse être appliquée dans l’ensemble des quatre communes, en tenant compte de leurs institutions respectives (assemblée communale ou conseil général).

Le vote consultatif doit permettre à la population des trois communes concernées de s’exprimer sur la suite à donner au processus lié aux projets éoliens. La ou les questions qui figureront sur le bulletin de vote seront déterminées par les trois communes ensemble, en tenant également compte des obligations légales, notamment liées aux zones de potentiel éolien du PDCant. De plus, un cadre clair permettant l’information de la population, et la participation des partisan-e-s et opposant-e-s sera fixé, afin que le vote se déroule dans de bonnes conditions. À cette fin nous organiserons des séances d’information avec débat contradictoire. Maintenant, nous demandons la retenue nécessaire de part et d’autre concernant ce sujet jusqu’à la tenue du vote consultatif. Nous voulons que nos communes retrouvent la sérénité et le calme. Nous invitons la population et toutes les personnes, qu’elles soient favorables ou contraires au projet éolien, à s’informer en utilisant tous les moyens qui seront mis à disposition, afin de décider en connaissance de cause.

Dans tous les cas, chaque commune est libre de décider pour elle-même, et peut à tout moment se retirer du processus, comme La Sonnaz l’a déjà fait. D’autre part, l’autonomie des autorités des communes respectives est garantie, ainsi que le droit de communiquer séparément. Belfaux, 28.06.2021

Retour au début du document ./. Tornade sur les éoliennes

03.07.2021

Nicole Rüttimann

Les citoyens étaient réunis à Forum Fribourg (Granges-Paccot) dans le cadre d’une assemblée extraordinaire. © Alain Wicht

Les citoyens de La Sonnaz, réunis jeudi à Forum Fribourg, ont refusé à 99% le parc éolien

Les éoliennes se sont littéralement pris un vent jeudi soir, à Forum Fribourg, où les citoyens de La Sonnaz s’étaient réunis en assemblée extraordinaire: à 99,25%, soit 265 non, 4 abstentions et 2 petits oui, ceux-ci ont refusé d’entrer en matière sur la création du parc éolien prévu entre Belfaux, Misery-Courtion, La Sonnaz et Courtepin. Ou plus exactement sur la question ainsi posée: « Etes-vous favorable au développement d’un parc éolien des Collines de La Sonnaz de 8 à 10 machines d’environ 200 m de hauteur, dont 2 à 3 installées sur le territoire de notre commune? »

Le score, qualifié de « soviétique » par le syndic Denis Grandgirard, a été réalisé à main levée, le bulletin secret n’ayant pas été demandé. L’exécutif avait au préalable présenté ses arguments, écho notamment de la faîtière des opposants, l’association Paysage libre et de celle de Non au parc éolien Les Collines de la Sonnaz. Schémas et vidéo à l’appui (LL, 27.02), il a évoqué la perte de valeur immobilière, le paysage dénaturé ou les nuisances induites sur la santé par des éoliennes trop proches des maisons. S’il s’attendait à un refus, le syndic a confié avoir été surpris par son ampleur, et ravi de la fréquentation: une participation exceptionnelle, en regard des précédentes assemblées, où un maximum d’une septantaine de citoyens était présent, sur les 900 habitants ayant le droit de vote communal. Il a salué ainsi le clair soutien apporté à l’exécutif, qui avait fait part de son opposition au projet dès 2017 lors de la présentation du plan directeur cantonal, et il « continuera ainsi à s’opposer vertement à l’installation d’éoliennes sur son territoire ».

Le combat continue

Car le combat n’est pas terminé, a expliqué le syndic en réponse à la question d’un citoyen de Formangueires. Car, oui, ce vote a bien un poids politique important: il signifie que les 2 à 3 éoliennes prévues sur le territoire de La Sonnaz ne seront pas construites. Par ce message, la commune devrait inciter les autres concernées, soit Belfaux, Courtepin et Misery-Courtion, à refuser elles aussi le projet et ainsi l’enterrer.

La décision tombera le 28 novembre ou le 13 février, selon le jour commun choisi par ces communes pour réaliser ce vote consultatif (LL du 25.06). Mais « une épée de Damoclès » reste suspendue au-dessus de la tête des habitants de La Sonnaz, liée au plan directeur cantonal: si d’ici une dizaine d’années, le PAL de la commune est rouvert et les zones éoliennes n’ont pas été supprimées du plan directeur cantonal entre-deux, elles pourraient y être inscrites « de force », a exposé le syndic. Et d’appeler les citoyens, aux élections de novembre prochain, à réfléchir et accorder leur vote à des gens opposés à ces parcs.

Certes, mais l’exécutif a-t-il un réel projet écologique allant dans le sens de la Stratégie énergétique 2050? a lancé un citoyen de La Corbaz. Un refus des éoliennes n’est pas un refus de ce projet, a répliqué le syndic, assurant que « le photovoltaïque pourrait remplir largement le rôle des éoliennes » et que la commission des énergies de La Sonnaz allait étudier comment favoriser son développement, et présenter des propositions à l’assemblée de décembre. Le mouvement est déjà lancé, avec la pose de panneaux sur le toit de l’école, a-t-il été relevé.

Quant à la question d’un citoyen de Cormagens s’interrogeant sur l’absence du promoteur à l’assemblée, le Conseil communal n’a pas caché que la décision de n’inviter ni opposants ni promoteur était de son fait. « Ce, ayant assisté aux débats lundi à Vuisternens-devant-Romont (voir LL du 30.6, ndlr) tournant presque au show alors que chacun avait déjà son opinion », a noté le syndic. Mais de préciser que les citoyens de La Sonnaz ont reçu avant l’assemblée par écrit les arguments des deux parties et sont déjà tous informés, notamment avec les débats lancés depuis un an.

Absente en substance, l’association Non au parc éolien, comptait cependant un représentant dans les rangs, en la personne d’Olivier Bays, qui a apporté diverses précisions en réponse aux questions sur la faiblesse du vent, la proximité des habitations ou la dimension des machines. Et celui-ci de lâcher en fin d’assemblée: « Il me semble qu’après le score de Vuisternens, et celui de ce soir, le Conseil d’Etat doit comprendre que cette planification n’est pas acceptable dans les faits. »

Le point de vue de Yann Arthus-Bertrand

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Courrier des lecteurs

02.07.2021

2 lettres

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./. L’objectivité des études remise en question 08.07.2021 Marc-Roland Zoellig

Eolien » Le Conseil d’Etat fribourgeois affirme qu’il ignorait qu’un des bureaux d’ingénieurs chargés d’évaluer le potentiel éolien du Sud fribourgeois était administré par le directeur de Groupe E Greenwatt.

Une partie des données utilisées par l’Etat de Fribourg pour élaborer son Plan directeur cantonal éolien provient de relevés effectués par un bureau d’ingénieurs très proche de Groupe E Greenwatt. Deux directeurs de cette dernière société, qui fait la promotion des parcs éoliens dans la région, se sont ainsi succédé au conseil d’administration dudit bureau, lequel est par ailleurs mandaté par Greenwatt pour l’essentiel de ses projets, en particulier en terre fribourgeoise.

De quoi susciter la perplexité des députés Antoinette de Weck (plr, Fribourg) et André Schoenenweid (centre, Fribourg), qui ont interpellé le Conseil d’Etat au sujet du manque d’objectivité supposé des données ainsi récoltées - celles-ci ont contribué à ce que sept sites potentiellement intéressants pour l’implantation d’éoliennes soient inclus dans le Plan directeur cantonal. Dans sa réponse, le gouvernement assure qu’il était informé du fait que le bureau d’ingénieurs mis en cause collaborait avec Groupe E Greenwatt. Mais qu’il ignorait, tout comme le Service cantonal de l’énergie, que la direction de cette dernière société était représentée au sein de son conseil d’administration. Cela dit, toutes les informations concernant les données utilisées pour l’étude comparative des vitesses de vent ont été rendues publiques en toute transparence en 2017, ajoute le Conseil d’Etat.

Le groupe de travail chargé de l’élaboration du Plan directeur cantonal éolien, composé de plusieurs services de l’Etat appuyés par différents bureaux spécialisés, s’est ainsi fondé sur des données « provenant de différents acteurs du développement éolien présents à un moment donné sur le canton de Fribourg ». Dont Groupe E Greenwatt. Mais les valeurs de vent retenues sont estimatives et devront être confirmées ultérieurement, précise le gouvernement cantonal, qui «ne relève aucun vice de forme sur la méthode appliquée ».

Aucun mandat n’a été attribué à Groupe E Greenwatt SA, ni à aucune autre entité, pour la réalisation des parcs éoliens dans le canton, ajoute le Conseil d’Etat. Le Plan directeur cantonal se contente de fixer les périmètres dans lesquels existe un potentiel de développement de l’énergie éolienne. Sur cette base, le canton n’entend pas imposer quoi que ce soit. « Il préfère laisser la possibilité aux communes, aux populations concernées et aux développeurs intéressés de se déterminer sur la concrétisation, ou non, des projets dans leur région respective », conclut le gouvernement.

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Courrier des lecteurs

09.07.2021

3 lettres

Dans cet article, j’aurais pu ajouter que les prévisions de l’éolienne de Charrat sont exemplaires. La production n’a jamais été en dessous des prévisions. R.Andrey

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./. L’île de l’hydrogène vert

14.07.2021

Thomas Schnee, Berlin

Jörg Singer, maire de l'île de 1300 habitants, a pu réaménager sa ville grâce aux revenus générés.

L’île Heligoland en mer Baltique accueille un projet innovant d’éoliennes produisant de l’hydrogène

Comment Heligoland, minuscule île de la mer du Nord ancrée à 48 km des côtes allemandes, a-t-elle bien pu se hisser parmi les précurseurs de la transition énergétique allemande? Jörg Singer, maire de l’île et président de l’association de promotion de la production en mer d’hydrogène Aqua Ventus, est intarissable. « Au XIXe siècle, les insulaires étaient pêcheurs ou pilotes de bateau sur l’estuaire de l’Elbe. Ils ont aussi été contrebandiers ou militaires. Et dans les années 1970-1980, ils ont surtout vécu du tourisme et des duty free, puisque l’île est une zone hors taxes. Quand j’étais ado, il y avait presque 3000 habitants contre 1300 aujourd’hui. Et trois discothèques… ».

Mais malgré ses produits hors taxes, sa falaise qui abrite des colonies de fous de Bassan et quelques belles plages de sable blanc, ce micro-archipel formé de deux îles qui s’étalent sur à peine 4,2 km2, n’a pas résisté à l’impitoyable concurrence des plages méditerranéennes ou thaïlandaises. « Quand j’ai été élu en 2011, le déficit annuel d’Heligoland tournait autour des 5 millions d’euros. Les revenus s’étaient effondrés et il fallait couvrir les frais de fonctionnement, comme l’évacuation des ordures sur le continent ou les coûteuses livraisons de fuel pour le chauffage », précise M. Singer.

Reconversion obligée L’île s’est donc reconvertie dans l’énergie. En 2000, il y a eu la sortie du nucléaire et la promotion des énergies renouvelables, amorcées par le premier gouvernement de Gerhard Schröder (1998-2002) et confirmées en 2011 par celui d’Angela Merkel. « Aqua Ventus, le premier parc commercial allemand d’éolien en mer a démarré en 2010. Il est situé à 30 km au nord de l’île qui est naturellement devenue sa base de soutien. Deux autres parcs se sont construits dans la foulée », détaille le maire, lui- même ingénieur de formation et ancien chef d’entreprise.

Quatre cents ouvriers et techniciens ont réveillé l’île qui a aménagé une zone de 10’000 m2 pour les entrepôts et ateliers de maintenance de l’éolien offshore. « Il a fallu se battre pour que les entreprises n’achètent pas le terrain mais le loue ou pour que le trafic des bateaux et hélicoptères de maintenance reste dans des limites qui respectent l’activité touristique et la nature. Heligoland est en effet entouré d’un parc naturel et accueille un institut de recherches océanographiques », précise fièrement l’édile.

Aujourd’hui, le beau temps est revenu puisque les revenus annuels issus de l’éolien sont passés d’environ 1 million d’euros il y a 10 ans, à 15 millions d’euros aujourd’hui. Ce qui a permis à la commune d’investir dans une magnifique piscine d’eau de mer ou de rénover entièrement le bassin principal du port et la « promenade » attenante. « Surtout, nous sommes prêts nous associer au nouveau défi énergétique qui se présente, celui de la production d’hydrogène vert! » Ce qu’évoque M. Singer est actuellement sur toutes les lèvres à Berlin. L’Allemagne est en effet placée face au défi suivant. Pour atteindre les objectifs de neutralité climatique fixés dans l’accord de Paris (2015), le pays abandonnera le nucléaire en 2022 et le charbon en 2038. Un système de taxation des émissions de CO2 a par ailleurs été introduit. Pour éviter une explosion des prix de l’énergie et assurer l’approvisionnement des ménages, des transports et de l’économie, le pays est donc forcé d’augmenter massivement sa production électricité verte, c’est-à-dire basée sur les énergies renouvelables.

Les besoins sous-évalués

Mardi dernier, le ministre de l’Economie Peter Altmaier a reconnu que le gouvernement avait sous-évalué les besoins électriques du pays. Ceux-ci devraient atteindre 665 térawattheures en 2030, soit une hausse de 15% par rapport aux précédentes estimations publiées en mars 2020. Dans le transport, le seul programme de prime à l’achat de voitures électriques ou hybrides devrait ainsi porter de 7 à 14 millions le nombre de ces véhicules sur les routes allemandes à la fin de la décennie.

La production d’hydrogène a aujourd’hui le vent en poupe car elle permet de transformer l’électricité en un produit stable et transportable qui peut être ultérieurement utilisé pour produire à nouveau de l’électricité

Pour l’éolien en mer, les objectifs sont de passer de 7,7 gigawatts (GW) de puissance actuellement installée (1500 éoliennes offshore), à au moins 40 GW en 2040. « Tout ceci fait de l’hydrogène, une des solutions d’avenir sur laquelle le gouvernement a décidé d’investir 9 milliards d’euros de subventions dans un premier temps », commente Jörg Singer. Lequel évoque avec enthousiasme son nouveau projet, l’association « Aqua Ventus », un groupement de 64 partenaires industriels et institutionnels, prêts à produire de l’hydrogène en mer d’ici à 2025.

La production d’hydrogène a aujourd’hui le vent en poupe car elle permet de transformer l’électricité en un produit stable et transportable qui peut être ultérieurement utilisé pour produire à nouveau de l’électricité. En clair, c’est un vrai vecteur de stockage de l’électricité, adapté aux aléas des énergies renouvelables qui ne peuvent être produites que quand le vent souffle ou quand le soleil brille.

Pour la transition

Bien sûr, comme le rappelle Claudia Kemfert, spécialiste des questions d’énergie pour l’Institut berlinois de recherches économiques (DIW), l’hydrogène n’est pas la panacée. Dans bien des cas, «il sera plus économique de livrer le courant électrique directement et d’installer des panneaux solaires sur toute nouvelle construction. Mais l’hydrogène vert sera particulièrement important pour la transition énergétique dans l’industrie, notamment pour la production d’acier ou dans l’industrie lourde », explique-t-elle.

Dans un premier temps, M. Singer et ses associés, dont l’électricien RWE et l’équipementier Siemens, ont prévu l’installation en mer d’une unité d’électrolyse, afin de transformer sur place le courant en hydrogène qui sera amené par pipeline jusqu’à Heligoland. La production doit démarrer en 2025. Et jusqu’en 2030, cet hydrogène sera transporté sur le continent par bateau. « Au-delà, le transport sera pris en charge par un nouveau pipeline, – c’est le projet Aqua Ductus –, qui pourra transporter à terre près d’un million de tonnes par an ».

« Le tout sera effectué via une procédure dite LOHC, qui permet de mélanger l’hydrogène à des huiles spéciales, le tout sans avoir besoin de le mettre sous pression, ce qui peut être dangereux », explique le maire qui précise qu’un partenariat est en cours de négociation avec cinq grands ports régionaux. Ceux-ci, associés à l’ensemble des industries locales et à la marine marchande, attendent avec impatience l’arrivée du nouveau courant vert venu de la mer. Un plan européen historique

L’Union européenne a détaillé hier les mesures qu’elle compte prendre pour réduire les émissions de CO₂.

Le plan « historique » pour décarboner l’économie, présenté hier par la Commission européenne, devrait en décoiffer plus d’un. L’objectif que s’est fixé Bruxelles pour 2030 est de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre de l’UE par rapport à 1990. Pour atteindre cet objectif ambitieux, la Commission a prévu des mesures spectaculaires qu’elle a présentées sous la forme de douze textes. Ceux-ci seront soumis à discussion aux Etats membres pendant au moins un an.

Le secteur des transports et de la mobilité n’est pas épargné avec le très symbolique arrêt de la vente des voitures à essence et diesel dès 2035, la mise en place de bornes de chargement électrique tous les 60 km ou encore la taxation du kérosène à partir de 2023 pour les vols au sein de l’UE.

Mais c’est la question de la taxation du CO2 et du marché du carbone européen (ETS) qui sont véritablement au centre du plan. Jusqu’ici, les entreprises des secteurs les plus polluants (40% des émissions des 27), soumis à une taxe carbone, se voyaient offrir des quotas d’émissions gratuits qu’elles pouvaient acheter ou revendre selon leurs besoins. Bruxelles veut progressivement supprimer ces quotas gratuits d’ici à 2036 et soumettre graduellement, à partir de 2026, certaines importations (acier, ciment, électricité…) à ce système de taxation.

L’idée est d’éliminer toute concurrence étrangère « déloyale » et de dissuader les délocalisations. Par ailleurs, il est question de créer un 2e marché carbone dès 2026, par exemple pour les transports maritime et routier, ainsi que le chauffage des bâtiments. Ce dernier point est controversé car la facture risque de peser lourd sur les ménages modestes. Pour amortir une mesure qui pourrait conduire à une grogne massive, la Commission promet un fonds compensatoire évalué à 70 milliards d’euros sur dix ans pour contrer la précarité énergétique.

« L’Europe est le tout premier continent à présenter une architecture verte complète: nous avons l’objectif, et désormais la feuille de route pour l’atteindre », a estimé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, lors de la conférence de presse de présentation. Il reste à espérer que le débat des mois à venir ne débouchera pas sur des blocages insolubles ou des compromis indignes. TS

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Adonis /Charrat bat des records! Charrat, le 1er février 2017

L’éolienne installée à Charrat (VS) a dépassé les 7 millions de kWh l’an dernier. Jamais encore la machine connue sous le nom d’Adonis, en fonction depuis l’été 2012, n’avait atteint une telle production. Un résultat record lié à des conditions météo favorables.

Lors de son implantation à Charrat, en août 2012, on tablait sur une production annuelle de 6,5 millions de kWh. Après quatre années complètes de fonctionnement, l’éolienne Adonis a largement répondu aux attentes placées en elle, puisqu’elle a régulièrement produit entre 6,5 et 6,8 kWh par an.

Elle a même fait mieux en 2016, franchissant pour la première fois la barre des 7 millions de kWh! C’est-à-dire suffisamment d’énergie pour couvrir la moitié des besoins totaux de la commune de Charrat, ménages, industries et domaine public confondus.

Un automne particulièrement venteux

« Nous espérions atteindre un tel résultat, qui se situe dans la fourchette haute de ce qu’Adonis peut fournir », explique Paul-Alain Clivaz, responsable des énergies renouvelables au sein du Groupe SEIC-Télédis. Hormis la puissance et la disponibilité de la machine elle-même, les conditions météorologiques constituent évidemment un paramètre essentiel pour ce type de production d’énergie. « Les régimes de vent ont été particulièrement favorables l’année passée, avec notamment une période automnale très ventée. »

Projet de parc éolien en cours d’analyse

Le plan d’aménagement détaillé (PAD) de Charrat prévoit l’installation de deux nouvelles éoliennes à proximité d’Adonis. Plébiscité en juin 2016 par plus de 65% de la population charrataine, le projet permettra de porter la production à quelque 20 millions de kWh.

Le dossier est actuellement en cours d’évaluation par les services cantonaux, indique ValEole, la société porteuse du projet, propriété pour moitié des communes de Charrat et environs (Fully, Saxon, Martigny, Riddes, Saillon) et pour moitié des sociétés électriques locales. Après cette opération susceptible de prendre du temps – les différents aspects environnementaux et juridiques sont examinés – il appartiendra au Conseil d’Etat de procéder à l’homologation du parc.

Adonis en quelques chiffres

48,5 m longueur d’une pale 21 T poids d’une pale 8012 m2 surface balayée par l’hélice (env. 1 terrain de football) 3 MW puissance nominal (3000 kW) 9 Km/h vitesse de vent nécessaire au démarrage 47 Km/h vitesse de vent à partir de laquelle elle fonctionne à pleine puissance

Informations complémentaires

Paul-Alain Clivaz Dpt Energies renouvelables SEIC-Télédis [email protected] 027 763 14 10 / 079 277 36 79 Mille éoliennes suisses

31.07.2017 Pascal Fleury

Les fournisseurs helvétiques produisent à l’étranger plus d’électricité avec le vent que deux Mühleberg

Energie » C’est l’arbre qui cache la forêt! Alors que la Suisse ne compte que 37 éoliennes et a toutes les peines à accroître un parc éolien qui ne fournit pour l’instant que 0,2% de la consommation d’électricité totale du pays, les fournisseurs suisses d’énergie détiennent déjà, entièrement ou sous forme de participations, environ mille éoliennes en Europe!

Ces installations sont réparties entre huit pays. Elles se trouvent principalement en Allemagne, avec plus de 810 mégawatts « suisses » installés, en Italie (plus de 560 MW) et en France (plus de 480 MW), mais aussi plus modestement en Espagne, en Bulgarie, en Suède, en Norvège et au Portugal.

Deux fois Mühleberg

Les investissements suisses dans l’énergie du vent à l’étranger contribuent à la production d’environ 5000 gigawatts/heure (GWh) par an, selon un rapport d’Energie Zukunft Schweiz de 2016. Autrement dit, quasiment au double de la production annuelle moyenne de la centrale nucléaire de Mühleberg. C’est bien davantage que les objectifs de production éolienne indigène (4200 GWh) visés par la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération.

Et la tendance n’est pas près de s’essouffler. Au début du mois de juillet, par exemple, le groupe bernois BKW a encore annoncé l’élargissement de son portefeuille éolien avec l’acquisition d’un projet de 15 éoliennes à Marker, au sud-est de la Norvège, qui seront connectées au réseau à la fin 2018. A terme, ce parc géré par Proxima Scandinavia – une filiale de BKW – permettra d’alimenter en électricité plus de 13 000 ménages de la région (193 GWh/an).

Le groupe BKW possède déjà 183 éoliennes opérationnelles en Allemagne, en France et en Italie. Il en construit 21 autres en France, détient des participations dans 105 éoliennes en activité dans plusieurs pays et participe au parc norvégien Fosen Vind, le plus grand projet éolien terrestre d’Europe, avec 278 éoliennes. « Notre présence dans différents pays nous permet d’avoir un portefeuille diversifié du point de vue géographique comme régulatoire », explique Sabrina Schellenberg, porte-parole du leader suisse pour l’exploitation de centrales éoliennes en Suisse et à l’étranger.

La production de courant écologique donne aussi à BKW la possibilité de vendre des certificats verts sur le marché international. Pour rappel, en Suisse, BKW est l’actionnaire majoritaire de Juvent, la société qui gère la plus grande centrale éolienne de Suisse au Mont-Crosin et au Mont-Soleil (16 éoliennes, 37 MW). BKW prévoit aussi la construction de sept autres éoliennes à Tramelan, dans le Jura bernois.

« Investisseur de l’année »

Le groupe Alpiq, qui exploite les trois turbines du parc du Peuchapatte (Jura), hautes de 108 mètres, est aussi bien présent à l’étranger, avec 154 turbines dans six parcs en Italie, France et Bulgarie. Dans ce dernier pays, près de Kazanlak, à 200 km à l’est de la capitale Sofia, l’entreprise a investi 80 millions d’euros en 2012 pour la réalisation du parc éolien Vetrocom, qui compte aujourd’hui 29 éoliennes (73 MW). «Alpiq a été nommé investisseur de l’année par le Ministère de l’économie bulgare pour ce parc éolien», confie avec fierté Sabine Labonte, attachée de presse du groupe à Olten.

Même enthousiasme du côté d’Axpo, à Baden. La holding argovienne, qui compte des parcs éoliens terrestres et en mer (offshore) pour une puissance totale de 400 MW, soit plus que la puissance nominale de Mühleberg, vient de mettre en fonction trois nouveaux parcs éoliens en France, et trois autres suivront d’ici à la fin de l’année, au travers de sa filiale Volkswind. « Si Axpo s’engage à l’étranger, c’est surtout parce qu’on y trouve des sites avec de bonnes conditions de vent et que les procédures d’approbation sont moins compliquées », explique son représentant, Ueli Walther, qui souligne la forte valeur ajoutée de ce secteur en plein boom. Selon une récente étude de Bloomberg New Energy Finance, d’ici à 2040, l’éolien bénéficiera de 3300 milliards de dollars et sa puissance sera multipliée par quatre. Dans le même laps de temps, les coûts de l’éolien devraient baisser de 47%.

Faciliter la transition

« Ces investissements à l’étranger sont une bonne chose pour l’acquisition d’expérience et de compétences en Suisse. Cela d’autant plus que l’exploitation de l’énergie du vent sera déterminante dans le futur mix énergétique européen et suisse. Pareil engagement peut aussi faciliter la transition entre l’actuel approvisionnement nucléaire et une fourniture d’électricité qui devra être à 100% renouvelable en 2050 », commente Lionel Perret, responsable du Centre Info Romandie de Suisse Eole.

Les éoliennes « suisses » à l’étranger n’offrent cependant pas la sécurité d’approvisionnement visée par la stratégie énergétique de la Confédération, tempère Lionel Perret. « Des parcs éoliens seront indispensables en Suisse pour obtenir un fort apport énergétique en hiver », souligne-t-il, précisant que l’énergie éolienne est parfaitement complémentaire à la production solaire en matière de réseau électrique. Le potentiel existe, assure-t-il: « Dans notre pays, les conditions de vent sont parfois même meilleures que celles des parcs faisant l’objet d’investissements suisses à l’étranger! »

Vision globale européenne

L’un des problèmes de l’énergie éolienne, c’est sa dépendance aux conditions de vent. Pour limiter les fluctuations de production, des chercheurs prônent une meilleure collaboration internationale.

« Quelle que soit la situation météorologique, il y a toujours quelque part du vent en Europe et donc un potentiel pour l’énergie éolienne. » Fort de ce constat, l’Institut pour les sciences du climat et de l’atmosphère à l’Eth- Zurich et l’Imperial College London ont cherché des solutions pour limiter les fortes fluctuations de production des parcs éoliens en Europe. Leurs résultats, publiés à la mi-juillet, révèlent qu’une meilleure collaboration entre les pays européens, au-delà des stratégies énergétiques nationales, permettrait de limiter grandement les variations de production électriques et les risques d’instabilité de réseaux. Concrètement, il s’agit surtout de mieux coordonner la planification des sites d’implantation des éoliennes en tenant compte des régimes météorologiques.

Observant une tendance à la concentration des parcs éoliens dans le nord de l’Europe, les chercheurs encouragent l’installation de parcs dans les Balkans, en Grèce ou encore dans l’ouest méditerranéen. Dans le sud européen, les vents peuvent être puissants, tandis qu’une haute pression impose un calme plat sur la mer du Nord. Et vice versa.

« Cette étude souligne le rôle central de l’énergie éolienne à l’échelle européenne dans le futur. Elle montre l’intérêt de développer une vision européenne en complément des visions nationales », observe Lionel Perret, de Suisse Eole. Pour lui, les investissements consentis à l’étranger par les fournisseurs suisses d’électricité prennent déjà en compte cette diversité météorologique européenne. « C’est dans cet esprit que nous balançons notre portefeuille éolien géographiquement entre la Norvège et l’Italie », confirme Sabrina Schellenberg, de BKW.

Environ mille éoliennes en Europe détenues par des fournisseurs suisses

31 juillet 2017 Jvia

Le parc éolien de Fresnoy Brancourt, en Picardie, est propriété du groupe bernois BKW. [BKW]

Alors que la Suisse ne compte que 37 éoliennes, les fournisseurs d'énergie helvétiques en détiennent environ mille en Europe. Leur production électrique correspond à deux fois celle de Mühleberg.

Le parc éolien suisse ne fournit pour l’instant que 0,2% de la consommation d'électricité totale du pays, rapporte La Liberté.

En revanche, les fournisseurs et investisseurs helvétiques détiennent environ mille éoliennes dans huit pays d'Europe, principalement en Allemagne, en Italie et en France.

Celles-ci contribuent à produire environ 5000 gigawatts/heure (GWh) par an, soit presque le double de la production annuelle de la centrale nucléaire de Mühleberg. Ce chiffre dépasse les objectifs de production éolienne indigène de la stratégie énergétique de la Confédération (4200 GWh).

Faciliter la transition

Or, ces éoliennes n’offrent pas la sécurité d’approvisionnement visée par la stratégie énergétique, nuance Lionel Perret, responsable chez Suisse Eole.

Il estime néanmoins qu'investir à l'étranger permet "l'acquisition d'expérience et de compétences en Suisse", mais aussi de "faciliter la transition" vers une fourniture électrique "qui devra être à 100% renouvelable en 2050".

Investissements récents en France et en Norvège

L'acquisition d'installations éoliennes en Europe par des fournisseurs et investisseurs suisses se poursuit.

Le groupe vaudois Romande Energie a annoncé lundi l'acquisition d'un parc éolien en Bretagne, à Pluzunet, dans le département français des Côtes-d'Armor. Il comprend trois éoliennes, pour une puissance de 6 mégawatts et une production annuelle de près de 10,7 millions de kilowattheures, soit l'équivalent de la consommation annuelle moyenne de près de 3000 ménages.

Début juillet, le groupe bernois BKW avait aussi annoncé l'acquisition pour 2018 d'un projet de 15 éoliennes à Marker, au sud-est de la Norvège. Retour au début du document Arc-en-ciel Belfaux

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