ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ------DEPARTEMENT AGROMANAGEMENT ------FORMATION DOCTORALE ------

« ANALYSE DES REALISATIONS DES ACTIVITES EN LUTTE ANTIACRIDIENNE ET DE LEURS IMPACTS SUR L`EVOLUTION DE LA SITUATION ACRIDIENNE : CAS DU CRIQUET MIGRATEUR MALAGASY DANS SON AIRE GREGARIGENE DU SUD DE AU COURS DE LA CAMPAGNE ANTIACRIDIENNE 2009-2010 »

par Augustin HERINDRANOVONA

Membres du Jury :

- Président : Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomicène - Rapporteur : Docteur HERIMANDIMBY Vestalys - Examinateurs : Professeur RAMANANARIVO Sylvain Professeur RAMANANARIVO Romaine

05 Décembre 2011

« J`empêcherai les insectes de détruire vos récoltes et de rendre vos vignes improductives, je vous le promets » Malachie 3 : 11.

Avant toute chose, je rends grâce à Dieu tout puissant de m`avoir donné force et santé pour mener à bout ces travaux et d`avoir mis sur mon chemin des personnes généreuses qui m`ont apportées leurs indispensables contributions.

REMERCIEMENTS

Je tiens à adresser mes vifs remerciements : - à l`Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques qui m`a autorisé à poursuivre la formation doctorale ; - au Département Agro-Management de l`ESSA, particulièrement Professeur Sylvain RAMANANARIVO, Chef de Département et Professeur Romaine RAMANANARIVO, Responsable de Formation Doctorale, qui m`ont aidé à relever ce défi qui m`est cher ; - au rapporteur, Docteur Vestalys HERIMANDIMBY, qui a dépensé connaissances, temps et énergie pour m`appuyer tout au long des travaux de recherches et de rédaction ; - aux Membres du jury ; - au Docteur Jaona Harilala ANDRIAMANIRAKA, qui, en tant qu`ami et enseignant, m`a prodigué conseils et recommandations au cours de ces travaux ; - au Centre National Antiacridien, particulièrement les premiers responsables du Département Technique de Betioky Sud, qui ont accepté de mettre à ma disposition les données nécessaires aux présents travaux ; - à toute ma famille, particulièrement ma femme et mes enfants, qui m`ont assuré leur amour et compréhension pendant la longue période de recherches et de rédaction ; - à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué aux présents travaux.

A tous, que Dieu vous récompense selon vos souhaits.

RESUME

Le Criquet migrateur malagasy constitue une menace permanente pour la production agricole dans le Sud de Madagascar en rémission et sur l`ensemble du pays en période d`invasion. Au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010, le Centre National Antiacridien a rapporté une recrudescence acridienne majeure dont les raisons doivent être identifiées et expliquées pour assurer une meilleure gestion des risques acridiens à Madagascar. Les objectifs des présents travaux sont d`analyser les réalisations des activités de base de l`avertissement acridien et de comprendre l`évolution de la situation acridienne sur la base de ces analyses, entre octobre 2009 et mai 2010. Les analyses ont montré que les activités de base n`ont pas été exécutées correctement et leurs résultats deviennent non fiables. L`évolution de la situation acridienne a été affectée par cette défaillance au niveau des activités de base ainsi que l`insuffisance des interventions antiacridiennes. Mots clés : Criquet migrateur malagasy, avertissement acridien, activités de base, interventions.

ABSTRACT

The Malagasy migratory locust constitutes a permanent threat for agricultural production in the South of Madagascar in the remission period and for the both country in invasion. During the locust campaign 2009-2010, the National Anti-locust Center reports a major upsurge for what, causes should be identified and explained to insure a better locust risk management in Madagascar. The objectives of the present work are to analyze the realizations of warning activities and to understand the evolution of the locust situation on the basis of these analyses, between October 2009 and May 2010. Analysis show that the warning activities were not done very well and theirs results not reliable. The evolution of the locust situation was affected by this failure of basic activities and the insufficiency of interventions against locusts. Keywords : malagasy migratory locust, locust warning, basic activities, interventions.

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

RESUME

LISTE DES ILLUSTRATIONS

INTRODUCTION

1. MATERIELS ET METHODES

1.1 MATERIELS

1.2 METHODES

2. RESULTATS

2.1 REALISATIONS DES ACTIVITES DE BASE

2.2 EVOLUTION DE LA SITUATION ACRIDIENNE

3. DISCUSSIONS

3.1 DISCUSSIONS

3.2 RECOMMANDATIONS

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

LISTE DES ILLUSTRATIONS Figure 1 : Enchainement des reproductions du Criquet migrateur malagasy Figure 2 : Aire Grégarigène du Criquet migrateur malagasy Tableau 1 : Les zones et postes antiacridiens de l`Aire Grégarigène Tableau 2 : Eléments du modèle de régression pour la situation acridienne Tableau 3 : Réalisations des relevés pluviométriques au cours de la campagne 2009-2010 Tableau 4 : Apparitions de la POP au cours de la campagne 2009-2010 Tableau 5 : Réalisations des prospections acridiennes au cours de la campagne 2009-2010 Tableau 6 : Densités équivalentes des criquets au cours de la campagne 2009-2010 Tableau 7 : Niveaux de grégarité des criquets au cours de la campagne 2009-2010 Tableau 8 : Niveaux de potentiel acridien au cours de la campagne 2009-2010 Tableau 9 : Analyse de corrélations entre les réalisations des prospections acridiennes et leurs résultats Tableau 10 : Analyse de corrélations entre les apparitions de la POP et les données acridiennes Tableau 11 : Analyse de corrélations entre les données acridiennes Tableau 12 : Infestations acridiennes au cours de la campagne 2009-2010 (en Ha) Tableau 13 : Interventions antiacridiennes au cours de la campagne 2009-2010 (en Ha) Tableau 14 : Taux d`interventions antiacridiennes au cours de la campagne 2009-2010 (en Ha) Tableau 15 : Analyse de corrélations entre les variables de la situation acridienne

LISTE DES ACRONYMES AG(T) : Aire Grégarigène (Transitoire) AD : Aire de Densation AMI : Aire de Multiplication Initiale ATM : Aire Transitoire de Multiplication CNA : Centre National Antiacridien GPS : Global Positionning System (Système de positionnement global par satellite) INF : Infestations acridiennes INT : Interventions antiacridiennes LMC : Locusta migratoria capito (Criquet migrateur malagasy) MTO : Relevés météorologiques / Pluviométriques PA : Poste Antiacridien POA : Potentiel acridien POP : Plage Optimale Pluviométrique PROS : Prospections acridiennes ZA : Zone Antiacridienne 1

INTRODUCTION

Depuis la nuit des temps, le Criquet constitue un des principaux ennemis des cultures les plus dangereux, comme en témoignent les différentes invasions généralisées ayant touché Madagascar au cours du siècle passé, avec plus de 55 années d`invasions en 120 ans (Duranton et al, 2009). La dernière invasion généralisée que nous avons vécue avait duré de 1997 à 2000, causée surtout par le Criquet migrateur malagasy.

Pour assurer la lutte contre le Criquet migrateur malgache, un réseau d`avertissement contre cette espèce acridienne a été mis en place dans son aire grégarigène du Sud de Madagascar et une amélioration de la conduite des interventions antiacridiennes entreprise, dans le cadre du système de lutte préventive antiacridienne. Le Centre National Antiacridien a mis en place ce système à partir de l`année 2005.

La problématique réside sur le fait que malgré la mise en œuvre de ce système de lutte préventive antiacridienne et le début d`opérationnalité du système d`avertissement qui en constitue la base, le Centre National Antiacridien, dans son bilan de fin de campagne, a fait état d`une recrudescence du Criquet migrateur au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010.

Plusieurs questions se posent alors :

- Les activités de base de l`avertissement acridien ont été-t-elles exécutées correctement au cours de la campagne et qu`en est-il de leurs résultats respectifs ?

- Quels sont les impacts de ces réalisations des activités de base sur l`évolution de la situation acridienne elle-même, en plus des interventions antiacridiennes ?

Il devient primordial de faire un diagnostic approfondi des activités, de leurs résultats ainsi que de la situation acridienne au cours de cette campagne.

L`objectif global est de comprendre la situation au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010 pour améliorer la gestion des risques acridiens à Madagascar dans le futur.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

- Analyser les réalisations des activités de base de l`avertissement acridien et leurs résultats dans l`Aire Grégarigène du Criquet migrateur malgache au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010.

- Analyser l`évolution de la situation acridienne en fonction des résultats de ces activités de base et des interventions antiacridiennes au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010. 2 Deux hypothèses sont alors à vérifier :

- Les activités de base de l`avertissement n`ont pas été exécutées correctement, au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010 et leurs résultats deviennent non fiables ;

- L`évolution de la situation acridienne est affectée par l`insuffisance des interventions et la mauvaise exécution des activités de base au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010.

Ces travaux devraient permettre d`aboutir aux résultats suivants :

o L`insuffisance des réalisations des activités de base de la lutte antiacridienne sera mise en exergue et la fiabilité de leurs résultats discutée.

o Les impacts de l`insuffisance des interventions et du problème d`exécution des activités de base de la lutte antiacridienne seront démontrés.

Le matériel choisi pour l`étude est le Criquet migrateur malgache et les données afférentes à son évolution dans son aire grégarigène du Sud de Madagascar entre octobre 2009 et mai 2010. L`approche méthodologique est de traiter statistiquement les réalisations des activités de surveillance et de lutte antiacridienne ainsi que les données techniques issues de ces activités pour vérifier leur cohérence.

Apres une explication des matériels et méthodes utilisées, les résultats concernant les réalisations des activités et les analyses des données techniques seront détaillés. Les analyses effectuées appellent à des discussions sur la cohérence des résultats obtenus, faisant remettre en cause la fiabilité des données traitées. Nous avancerons de ce fait plusieurs recommandations relatives à ces activités de base pour assurer une meilleure gestion de la lutte antiacridienne.

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1. MATERIELS ET METHODES

1.1 MATERIELS

1.1.1 Choix du sujet

1.1.1.1 Importance des criquets Les criquets constituent à la fois une menace pour l`économie et une fascination sociale.

La menace est surtout engendrée par les dégâts et ravages causés par les criquets sur les cultures. Quelques exemples de pertes sur récolte peuvent être cités : 167 000 tonnes de céréales en Ethiopie en 1958, 20 000 Tonnes de riz à Marovoay lors de l`invasion de 1939-1957 (ZEHRER, 2001).

Le criquet a aussi sa place particulière dans la perception populaire et ancestrale malagasy, comme le témoigne les dizaines de proverbes locaux sur ce sujet (RASAMOEL, 1995).

Madagascar a connu plusieurs invasions acridiennes plus ou moins grave, d`une durée totale de 55 ans entre 1880 et 2000 (Annexe 1). Lors de la dernière invasion de 1997 à 2000, près de 4 millions d`hectares ont nécessité des interventions aériennes (DURANTON, 2001). Il a fallu plus de 3 années et près de 45 millions d`euros pour maitriser la situation (DURANTON et al., 2009).

1.1.1.2 Le criquet migrateur malagasy Madagascar fait face annuellement à deux principales espèces acridiennes ravageuses :

- Le Criquet migrateur malagasy, Locusta migratoria capito (Saussure, 1884)

- Le Criquet nomade, Nomadacris septemfasciata (Serville, 1838)

Des deux espèces, le Criquet migrateur malagasy est, de loin, la plus dangereuse. Cet insecte orthoptère de la famille des Acrididae (Annexe 2) a été la principale cause des invasions acridiennes successives à Madagascar.

Cette espèce acridienne est très dangereuse à cause de sa capacité à changer de phase (polymorphisme phasaire), passant de solitaire à grégaire, en passant par la phase transiens intermédiaire, et vice versa. Le Criquet migrateur change de phase à partir d`un seuil, nommé seuil de grégarisation, fixé environ à 2000 ailés par hectare pour le Criquet migrateur malgache (LAUNOIS, 1974 ; WINTREBERT, 1969). Cette grégarisation est aggravée par une grande capacité de reproduction, avec 4 à 5 générations par an, apparaissant généralement comme suit : 4

Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Juil Aou Sep Oct Nov Saison pluvieuse Saison sèche

R1 Larves Imagos R2 Larves Imagos R3 Larves Imagos R4 / Larves R5 Imagos Figure 1 : Enchaînement des reproductions annuelles du Criquet migrateur malagasy (Source : Duranton et al., 2009) Dans sa dynamique saisonnière, cette espèce acridienne recherche un optimal pluviométrique, dénommé couramment Plage Optimale Pluviométrique (POP) qui est de 50 à 150 mm de pluies mensuelles (DARNHOFFER&LAUNOIS, 1974).

1.1.2 Présentation de la zone d`étude

1.1.2.1 L`Aire Grégarigène du Criquet migrateur malagasy L`aire grégarigène regroupe l`ensemble des régions entre lesquelles se font des échanges réguliers de populations, aboutissant certaines années à des grégarisations primaires de grande ampleur et pouvant générer une invasion généralisée. Cette aire grégarigène (AG) renferme des localités où les conditions de grégarisation sont fréquemment réunies, devenant alors des foyers de grégarisation (ZOLOTAREVSKY, 1929 ; TETEFORT & WINTREBERT, 1963).

Pour le Criquet migrateur malagasy, l`AG se trouve dans le Sud et Sud Ouest de Madagascar, délimitée au Nord par le diagonal Ihosy – Manja. Une étude cartographique menée par l`ANAE en 2005 a mis à jour la superficie totale de l`AG, à environ 12 millions d`Hectares.

La figure 2 ci-après nous montre l`AG avec ses 3 sous-aires complémentaires, telles que définies par LAUNOIS en 1974 : l`Aire de Multiplication Initiale (AMI), l`Aire Transitoire de Multiplication (ATM) et l`Aire de Densation (AD). En 1996, une nouvelle aire supplémentaire, nommée Aire Grégarigène Transitoire (AGT) a été ajoutée pour permettre de mieux suivre le dynamique des populations acridiennes (DURANTON et al., 2009). 5

Figure 2 : L`Aire Grégarigène du Criquet migrateur malagasy

Cette aire grégarigène est caractérisée par un climat aride et subaride, avec une pluviométrie moyenne mensuelle ne dépassant pas généralement 250 mm par mois pendant seulement 2 à 5 mois de l`année.

1.1.2.2 Les Zones et Postes Antiacridiens

Dans la gestion de la lutte antiacridienne, l`Aire grégarigène a été subdivisée en zones antiacridiennes, supervisant à leur tour des postes antiacridiens. La subdivision actuelle en 6 zones antiacridiennes a été mise en place en 2005, dans le cadre du Projet de Lutte Préventive Antiacridienne. Ces zones sont chargées de superviser les 24 postes antiacridiens (PA) répartis dans l`ensemble de l`AG.

Tableau 1 : Zones et postes antiacridiens dans l`AG du Criquet migrateur malagasy ZONES ANTIACRIDIENNES POSTES ANTIACRIDIENS ZA BEFANDRIANA SUD SOAHAZO, ANKARAOBATO, MANJA ZA SAKARAHA MIARY, ANKILIVALO, BERENTY BETSILEO ZA EJEDA BETIOKY, BEAHITSE, BEOMBY, BEHELOKE ZA AMBOVOMBE MAROLINTA , BELOHA, TSIHOMBE, AMBOASARY, AMBOAHANGY ZA IHOSY IANAKAFY, , IHOSY, , RANOHIRA ZA AMPANIHY ANDROKA, FOTADREVO, TRANOROA , BEKILY (Source : CNA) 6

1.1.2.3 Les stations d`observations La collecte des données se fait au niveau des stations réparties dans l`ensemble de l`AG.

Les relevés pluviométriques sont faits quotidiennement sur 135 stations pluviométriques dont la majorité sont la propriété du CNA ; les autres appartenant à ses partenaires comme le SAP et la Météo Nationale. Ces stations pluviométriques sont implantées selon les biotopes acridiens et les microclimats locaux (Annexe 3).

Les stations fixes sont choisies en fonction des biotopes acridiens et de leur situation dans le réseau des voies privilégiées de déplacement des criquets (Annexe 4). Chaque PA assure par décade les prospections intensives acridiennes sur 6 stations fixes.

1.1.3 Notion de lutte antiacridienne

1.1.3.1 La lutte préventive antiacridienne La lutte contre les criquets est conduite par le Centre National Antiacridien (CNA) dont la Direction Nationale se trouve à Toliara et le Département Technique à Betioky Sud. Le choix stratégique est la lutte préventive antiacridienne, mise en place de 2005 à 2009 (CIRAD, 2009). Ce système comprend deux principaux éléments : o L`avertissement acridien qui consiste à suivre de près l`évolution de la situation acridienne et d`anticiper à temps les apparitions d`infestations ; o Les interventions acridiennes qui se basent sur les informations de l`avertissement pour organiser les traitements contre toute infestation acridienne.

1.1.3.2 Activités de base en lutte antiacridienne Les activités de base en matière de lutte antiacridienne sont constituées par les activités de collecte des données nécessaires à l`avertissement acridien. Il s`agit des relevés pluviométriques quotidiens et des prospections intensives acridiennes décadaires.

Les résultats de ces activités sont respectivement : o La pluviométrie mensuelle en mm, utilisée surtout à vérifier les apparitions ou non de Plage Optimale Pluviométrique (POP) ; o Les caractéristiques d`une population acridienne dans une localité donnée à un moment déterminé (stade, phase, densité) pour permettre de suivre les populations acridiennes.

1.1.3.3 Principaux facteurs déterminants d`une situation acridienne Les infestations acridiennes sont constituées par les superficies (en Hectare) qui sont occupées par une population acridienne donnée, ayant atteint la densité critique ou seuil de grégarisation. 7 Les infestations acridiennes sont obtenues à partir des actions de validation réalisées par les équipes d`interventions avant chaque traitement antiacridien. Les validations consistent à délimiter à l`aide de GPS les points périphériques des endroits contenant les infestations acridiennes pour obtenir la superficie réellement infestée et nécessitant des interventions.

1.1.3.4 Interventions antiacridiennes Les interventions acridiennes sont organisées à partir des éléments de validation. Les interventions antiacridiennes sont constituées par des applications d`insecticides chimiques (Annexe 5) contre des populations acridiennes groupées, définies comme étant des infestations acridiennes. Les interventions sont exécutées aussi bien par voie terrestre que par voie aérienne.

Les superficies traitées sont mesurées généralement à l`aide de GPS, de la même manière que les infestations. Mais des cas d`estimation des surfaces traitées a partir des produits consommés ont été aussi rapportés.

1.1.4 Les données techniques Pour la présente étude, le choix a été arrêté sur la campagne antiacridienne 2009-2010, pour la période d`octobre 2009 à mai 2010. Le choix de cette campagne réside sur le fait que, d`une part, elle constitue la première campagne où la majorité des PA est opérationnelle et d`autre part, elle représente une situation à risques pour la lutte antiacridienne à Madagascar.

Les données obtenues et exploitées sont les suivantes : - Les réalisations des relevés météorologiques, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 6) ; - Les réalisations des prospections intensives, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 7) ; - L`apparition ou non de la POP, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 8) ; - Les densités des populations du Criquet migrateur acridiennes, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 9) ; - Les phases des populations du Criquet migrateur acridiennes, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 10) ; - Les superficies infestées par les criquets, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 11) ; - Les superficies traitées, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (Annexe 12). Ces données sont celles du CNA, collectées à partir du terrain et gérées au niveau du Département Technique à Betioky Sud. Elles ont été extraites des bases de données du SIG-LMC et mises à disposition par les techniciens du Centre suivant les périodes demandées. 8

1.2 METHODES

1.2.1 Démarche commune Les travaux préparatoires comportent trois phases distinctes, communes aux deux hypothèses : - Phase exploratoire : bibliographie et entretiens avec les techniciens du CNA ; - Phase de collecte de données à partir de la base du CNA ; - Phase de prétraitement des données. La phase exploratoire a été conduite en particulier au niveau du CNA, à Toliara et Betioky Sud. Il s`agit de vérifier la bibliographie disponible et de discuter des informations collectées auprès des techniciens du Centre. La collecte de données proprement dite consiste à extraire de la base de données du Centre les éléments faisant objet de l`étude, sous forme de tableaux Excel.

Avant la phase d`analyse et traitement proprement dite, les données ont subi des prétraitements dont l`objet été de permettre une meilleure analyse :

o Sur les 24 postes antiacridiens constituant le réseau d`avertissement, 20 PA ont été choisis ; les 04 restants, opérationnels seulement en partie au cours de la campagne, n`ont pas été considérés (Tranoroa, Beomby, Marolinta, Amboahangy).

o Les données des infestations et des interventions sont cumulées mois par mois pour les PA ; ce cumul des superficies permet de représenter plus fidèlement la réalité sur terrain, compte tenu de la dynamique des populations acridiennes.

1.2.2 Démarche de vérification de la première hypothèse Hypothèse 1 : « Les activités de base de l`avertissement n`ont pas été exécutées correctement, au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010 et leurs résultats deviennent non fiables ».

Pour cette vérification, la démarche adoptée traite successivement les deux activités de base suivie d`une vérification de cohérence entre d`une part les deux activités et d`autres part les résultats des activités.

1.2.2.1 Relevés pluviométriques Les étapes de la démarche comprennent, pour chaque zone antiacridienne :

- Le calcul des réalisations des relevés pluviométriques (MTO) : nombre total des relevés effectués par l`ensemble des PA sur les stations pluviométriques dans la ZA concernée, ramené au nombre maximal possible en terme de relevés météorologiques pour la totalité de la zone ; 9 - L`établissement des apparitions de la POP : la POP est considérée réalisée dans la ZA lorsqu`elle l`est dans au moins une des stations au niveau des PA de cette zone, avec la valeur « 1 » donnée lorsque la POP est réalisée, et la valeur « 0 » lorsqu`elle ne l’est pas ; - Vérification de la corrélation entre les relevés pluviométriques et les apparitions de la POP par analyse de corrélation simple en utilisant XL Stat (Version 2007) ; la valeur de ρ détermine la valeur de la corrélation, avec : o ρ < 0,5 : corrélation faible ou inexistante o 0,5 < ρ < 0,8 : corrélation moyenne o ρ > 0,8 : corrélation forte

1.2.2.2 Prospections acridiennes Les étapes de la démarche comprennent :

- Le calcul des réalisations des prospections acridiennes (PROS) : c`est le nombre total des prospections acridiennes effectuées par les PA sur les stations fixes dans la ZA concernée, ramené au nombre maximal de prospections acridiennes pour l`ensemble de la zone ;

- L`établissement des résultats des prospections acridiennes :

o Densité et stade : une équivalence a été établie entre les densités des petites larves, celles des grandes larves et celles des imagos, selon la formule suivante (DURANTON et al., 2009) :

09 petites larves > 03 grandes larves > 01 imago La densité représente le nombre total d`individus recensés dans un hectare de surfaces alors que le stade est l`état phénologique de la population acridienne (petites ou grandes larves, imago). Avec la formule ci-dessus, la densité équivalente (DEN) de chacun des 20 PA ayant fait l`objet de l`étude, a été calculée ; la densité équivalente pour chaque zone, mois par mois, est ensuite obtenue en considérant la moyenne arithmétique des densités pour l`ensemble des postes constituant la zone.

o Niveau de grégarité : le niveau de grégarité (GRE) représente la phase dominante pour une population acridienne donnée ; il est obtenu à l`aide du diagramme utilisé par Andriamaroahina en 2005 (Annexe 13) en classifiant les populations acridiennes selon leur phase, partant des individus solitaires (niveau 1) aux individus fortement grégaires (niveau 5), en passant par toutes les combinaisons de phases intermédiaires ; le niveau de grégarité pour une zone donnée est obtenu en considérant le niveau de grégarité le plus élevé parmi les PA constituant cette zone. 10 o Potentiel acridien : le potentiel acridien (POA) représente le niveau de risque que pourrait représenter une population acridienne donnée à un moment précis de la campagne ; c`est la combinaison de la densité et du niveau de grégarité, suivant le tableau de corrélation établie par Andriamaroahina en 2005 (Annexe 14) ; le POA pour une zone donnée est obtenu donc en considérant la densité équivalente moyenne de la zone et le niveau de grégarité pour cette zone, calculé précédemment.

- La vérification de la corrélation entre les prospections acridiennes et ses résultats par analyse de corrélation simple en utilisant XL Stat (Version 2007) : o La réalisation des prospections acridiennes (PROS) et la densité des criquets (DEN) o La réalisation des prospections acridiennes (PROS) et le niveau de grégarité (GRE) o La réalisation des prospections acridiennes (PROS) et le niveau de potentiel acridien (POA) La valeur de ρ détermine la valeur de la corrélation, avec : o ρ < 0,5 : corrélation faible ou inexistante o 0,5 < ρ < 0,8 : corrélation moyenne o ρ > 0,8 : corrélation forte

1.2.2.3 Cohérence des réalisations des activités et des résultats La cohérence des réalisations de ces activités de base est obtenue en comparant la réalisation des relevés pluviométriques (MTO) à celle des prospections acridiennes (PROS), mois par mois et zone par zone. Le coefficient MTO/PROS doit avoisiner 1, c'est-à-dire que les réalisations des activités doivent être équivalentes.

En outre, la vérification de la fiabilité des résultats des activités de base passe par l’analyse de la corrélation entre :

o les apparitions de la POP et les données acridiennes (densités, niveau de la grégarité, potentiel acridien) : POP – DEN, POP – GRE et POP – POA.

o les données acridiennes elles-mêmes : DEN – GRE et DEN – POA.

1.2.3 Démarche de vérification de la deuxième hypothèse Hypothèse 2 : « L`évolution de la situation acridienne a été affectée par l`insuffisance des interventions et la qualité des données des activités de base au cours de la campagne antiacridienne 2009-2010 ».

Il s`agit ici de vérifier la dépendance de la situation acridienne pour une période donnée aux variables se rapportant aux interventions et aux résultats des activités de base. 11 Pour cette vérification, les étapes de la démarche sont les suivantes :

- Calcul des infestations acridiennes et des interventions antiacridiennes par ZA : o Infestations acridiennes (INF) : somme arithmétique des superficies infestées cumulées de l`ensemble des postes antiacridiens constituant la zone en question ; o Interventions antiacridiennes (INT) : somme arithmétique des superficies traitées cumulées de l`ensemble des postes antiacridiens constituant la zone en question. - Calcul, pour l`ensemble des zones, du taux moyen de multiplication d`une génération à la suivante en comparant les infestations provoquées par chaque génération entre elles : o Taux de multiplication entre la première génération du Criquet migrateur malagasy (R1) et la deuxième (R2) : infestations en février 2010 comparé aux infestations en décembre 2009 ; o Taux de multiplication entre la deuxième génération (R2) et la troisième (R3) : infestations en mai 2010 comparé aux infestations en février 2010. Le choix de l`ensemble des ZA s`explique par la possibilité de déplacement des populations acridiennes entre les zones d`une génération à une autre.

- Evaluation des taux d`interventions antiacridiennes (TIA) :

Pour chaque ZA, le taux d`interventions antiacridiennes (TIA) est obtenu par comparaison (en %) des interventions (INT) par rapport aux infestations (INF).

La valeur moyenne de TIA pour l`ensemble des zones, sera ensuite établie et comparée aux objectifs à atteindre en matière de lutte. Ces objectifs de lutte sont établis en fonction du taux de multiplication d`une génération à la suivante (Annexe 15).

Les interventions sont jugées insuffisantes dès lors que la valeur moyenne du TIA n`atteigne pas le pourcentage correspondant au taux de multiplication des criquets.

- Vérification des corrélations entre les variables (POP, POA et INF) par analyse de corrélation simple à l`aide de XL Stat (Version 2007).

La valeur de ρ détermine la valeur de la corrélation, avec : o ρ < 0,5 : corrélation faible ou inexistante o 0,5 < ρ < 0,8 : corrélation moyenne o ρ > 0,8 : corrélation forte

Dans le cas où une forte corrélation est constatée, un seul des variables corrélés sera utilisé pour la suite des analyses. 12 - Vérification de la dépendance de la situation acridienne (INF) aux résultats des activités de base de l`avertissement acridien ainsi que les interventions antiacridiennes, à l`aide d`un modèle de régression linéaire exprimé comme suit :

INF t+1 = f (POP t, POA t, INT t)

Le détail de ce modèle de régression est le suivant :

Tableau 2 : Eléments du modèle de régression pour la situation acridienne Variables Explications Unités Signes attendus

Variable dépendante :

INF t+1 infestations acridiennes du mois t+1 pour la zone Hectare Variables explicatives : Variable binaire : réalisations de la POP au cours du mois t pour la POP t - 0 : POP non réalisée Positif (+) zone - 1 : POP réalisée POA t potentiel acridien du mois t pour la zone Nombre entier 1 à 5 Positif (+) INT t interventions acridiennes (en Ha) du mois t Hectare Négatif (-)

1.2.4 Limites des travaux La présente méthode est limitée par : - la qualité des données disponibles au niveau du CNA à Betioky ; - le traitement des données issues d`une seule et même campagne antiacridienne ; Pour la qualité des données en lutte antiacridienne, deux facteurs sont à considérer : - la compétence et le sérieux des agents chargées de les collecter sur terrain ; - la fiabilité des transmissions par BLU à partir du terrain vers Betioky. L`existence de données copiées-collées provenant des PA n`est pas à écarter alors que les erreurs dues à la transmission BLU restent très faibles suite à l`utilisation de Code BLU pour épeler chaque mot ou chiffre difficile. Le traitement des données d`une seule et même campagne est limité par le fait qu`une campagne peut toujours constituer une exception en terme de manifestation acridienne.

1.2.5 Chronogramme Les présents travaux se sont déroulés de novembre 2010 à juillet 2011 selon le calendrier suivant :

Actions NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUL Bibliographie et webographie Collecte - prétraitement données Analyses et interprétations Rédaction et corrections 13 2. RESULTATS

2.1 REALISATIONS DES ACTIVITES DE BASE

2.1.1 Relevés météorologiques

2.1.1.1 Niveaux de réalisations Les réalisations des relevés pluviométriques au cours de la campagne 2009-2010 sont les suivantes :

Tableau 3 : Réalisations des relevés pluviométriques au cours de la campagne 2009-2010 (%) ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 100,0 81,8 100,0 100,0 90,9 90,9 100,0 100,0 Sakaraha 87,5 75,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Ejeda 100,0 100,0 88,9 100,0 90,3 55,6 100,0 77,8 Ambovombe 86,7 66,7 66,7 40,0 73,3 73,3 46,7 26,7 Ihosy 70,6 70,6 35,3 88,2 100,0 70,6 100,0 76,5 Ampanihy 90,0 93,0 77,4 80,0 66,4 72,3 93,0 77,4

Par rapport à l`objectif de 80%, la performance des zones est la suivante : - Befandriana Sud : 8 mois sur 8 ; - Sakaraha : 7 mois sur 8 ; - Ejeda : 6 mois sur 8 ; - Ampanihy : 4 mois sur 8 ; - Ihosy : 3 mois sur 8 ; - Ambovombe : 1 mois sur 8.

La réalisation maximale (100%) est atteinte plusieurs fois pour les trois premières zones alors que le minimum de 26,7% est observé à Ambovombe.

L`objectif de 80% est atteint 29 fois sur les 48 possibles.

2.1.1.2 Plage Optimale Pluviométrique Au cours de la campagne 2009-2010, la POP est apparue comme suit :

Tableau 4 : Apparition de la POP au cours de la campagne 2009-2010 ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 0 1 1 1 1 1 0 1 Sakaraha 0 1 0 1 1 1 0 1 Ejeda 0 0 1 1 1 1 0 1 Ambovombe 0 0 0 0 0 1 0 0 Ihosy 1 1 1 1 1 1 0 1 Ampanihy 0 1 1 0 1 1 0 1 14

Ce qui montre une différence notable entre les différentes zones, du nord au sud : - Ihosy : POP réalisée 7 mois sur 8, - Befandriana Sud : POP 6 mois sur 8, - Sakaraha : POP 5 mois sur 8, - Ejeda et Ampanihy : POP 4 mois sur 8, - Ambovombe seulement une POP pour toute la campagne. Le mois de Mars est très arrosé (POP pour l`ensemble des 6 zones) au contraire d`Avril qui est très sec (aucune POP pour l`ensemble des zones).

2.1.1.3 Corrélations MTO – POP La valeur ρ de la corrélation entre MTO et POP est égale à 0,04, largement inferieur à 0,5. Ainsi, aucune corrélation n`est constatée statistiquement entre les réalisations des relevés pluviométriques et les apparitions de la Plage Optimale Pluviométrique.

2.1.2 Prospections acridiennes

2.1.2.1 Niveaux de réalisations Les réalisations des prospections intensives acridiennes au cours de la campagne 2009-2010 sont les suivantes :

Tableau 5 : Réalisations des prospections acridiennes au cours de la campagne 2009-2010 (%) ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 40,7 62,9 33,3 88,9 22,2 55,6 77,8 44,4 Sakaraha 55,6 100,0 33,3 77,8 77,8 55,6 11,1 55,6 Ejeda 55,6 100,0 55,6 77,8 94,4 77,8 44,4 55,6 Ambovombe 94,4 85,2 64,8 66,7 100,0 100,0 98,2 44,4 Ihosy 53,3 80,0 26,7 80,0 46,7 93,3 66,7 87,8 Ampanihy 77,8 77,8 44,4 77,8 100,0 88,9 87,0 66,7

L`objectif de 80% de prospections acridiennes a été atteint 15 fois sur les 48 possibles dont : - Ambovombe : 5 fois sur 8, dont 2 fois avec la valeur maximale de 100% ; - Ihosy : 4 fois sur 8 ; - Ampanihy : 3 fois sur 8 ; - Ejeda : 2 fois sur 8 ; - Befandriana et Sakaraha : 1 fois sur 8.

Les plus faibles réalisations ont été enregistrées à Sakaraha (11,1%). Si l`objectif est dépassé pour 4 zones en novembre, aucune zone ne l`a atteint en décembre.

2.1.2.2 Densités Les niveaux densitaires au cours de la campagne 2009-2010 sont présentés par le tableau suivant : 15 Tableau 6 : Densités équivalentes des criquets au cours de la campagne 2009-2010 (criquets/Ha) ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 163,3 153,3 450,0 466,7 866,7 2 906,7 4 800,0 2 766,7 Sakaraha 163,3 146,7 623,3 2 483,3 4 693,3 7 126,7 2 123,3 1 360,0 Ejeda 16,7 140,0 873,3 653,3 1 450,0 2 360,0 1 413,3 1 280,0 Ambovombe 15,0 33,3 121,7 218,3 118,3 535,0 836,7 666,7 Ihosy 322,0 459,0 620,0 484,0 338,0 325,0 520,0 1 044,0 Ampanihy 76,7 143,3 1 270,0 2 020,0 746,7 706,7 316,7 966,7

La zone de Sakaraha a enregistré les densités les plus élevées, suivie de la Zone de Befandriana.

En se référant au seuil de grégarité, la situation est la suivante : - Sakaraha : seuil dépassé de janvier à avril ; - Befandriana : seuil dépassé de mars à mai ; - Ejeda : seuil dépassé en mars ; - Ampanihy : seuil dépassé en janvier ; - Ambovombe et Ihosy : aucun dépassement du seuil tout au long de la campagne.

2.1.2.3 Niveau de grégarité

Le niveau de grégarité enregistré est donné ci-après :

Tableau 7 : Niveaux de grégarité des criquets au cours de la campagne 2009-2010 (unité) ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 3 4 4 4 4 4 4 4 Sakaraha 1 3 3 3 4 4 5 5 Ejeda 1 2 3 3 3 3 4 4 Ambovombe 1 1 2 2 3 3 3 3 Ihosy 2 3 3 4 3 3 3 4 Ampanihy 2 2 3 3 2 2 3 4

Suivant l`évolution de la densité, les niveaux de grégarité se présentent comme suit :

- Sakaraha : grégarité maximale pendant en Avril et Mai ;

- Befandriana sud : grégarité relativement élevée, de novembre à mai ;

- Ejeda : grégarité relativement élevée, d`avril à mai

- Ihosy : grégarité moyenne à élevée ;

- Ambovombe : grégarité faible à moyenne.

2.1.2.4 Potentiel acridien Le niveau de potentiel acridien est présenté dans le tableau suivant : 16

Tableau 8 : Niveaux de potentiel acridien au cours de la campagne 2009-2010 (unité)

ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 2 2 2 2 3 4 4 4 Sakaraha 2 2 3 3 4 4 5 5 Ejeda 1 2 3 3 3 3 3 3 Ambovombe 1 1 2 2 2 3 3 3 Ihosy 2 2 3 2 2 2 3 3 Ampanihy 2 2 3 3 3 3 3 3

L`evolution du niveau de potentiel acridien suit globalement celle des densités et de la grégarité : - Sakaraha : potentiel très élevé en avril et mai ; - Befandriana Sud : potentiel relativement élevé de mars à mai ; - Ejeda et Ampanihy : potentiel moyen de décembre à mai ; - Ihosy : potentiel faible à moyen.

2.1.2.5 Vérification des corrélations entre prospections acridiennes et ses résultats L`analyse statistique de corrélation simple entre les prospections acridiennes (PROS) et leurs résultats donne la synthèse suivante :

Tableau 9 : Analyse de corrélations entre les réalisations des prospections acridiennes et leurs résultats Résultats ρ (PROS) DEN - 0,29 GRE - 0,32 POA 0,15 Les valeurs de ρ sont tous inferieurs à 0,5. Ainsi, aucune corrélation n`existe entre : - les réalisations des prospections acridiennes et les densités des criquets ; - les réalisations des prospections acridiennes et le niveau de grégarité des criquets ; - les réalisations des prospections acridiennes et le niveau de potentiel acridien. 17

2.1.3 Cohérence des réalisations des activités et des résultats

2.1.3.1 Cohérence entre les réalisations des activités de base Les valeurs moyennes du coefficient MTO / PROS sont les suivantes : - Befandriana : 2,14 - Sakaraha : 2,56 - Ejeda : 1,38 - Ambovombe : 0,73 - Ihosy : 1,24 - Ampanihy : 1,10.

Les cas de Befandriana et Sakaraha méritent d`être soulevés avec un coefficient très élevé, marquant ainsi une forte prépondérance des réalisations des relevés pluviométriques par rapport à celles des prospections acridiennes. Pour les autres zones, le coefficient reste relativement acceptable.

2.1.3.2 Cohérence entre les résultats des activités de base Concernant les résultats des activités, l`analyse de corrélation entre les apparitions de la POP et les données acridiennes se présente comme suit :

Tableau 10 : Analyse des corrélations entre les apparitions de la POP et les données acridiennes ρ (POP) DEN 0,19 GRE 0,38 POA 0,15

Les valeurs de ρ sont toutes inférieures à 0,5. Ainsi, selon cette analyse statistique, aucune corrélation n`existe entre les apparitions de la POP et les données résultant des prospections acridiennes.

2.1.3.3 Cohérence entre les données acridiennes L`analyse de corrélation entre les données acridiennes elles-mêmes est la suivante :

Tableau 11 : Analyse des corrélations entre les données acridiennes ρ (DEN) ρ (GRE) GRE 0,48 1,00 POA 0,67 0,71

18

Suivant ces résultats statistiques : - DEN – GRE (ρ = 0,48) : une faible corrélation existe entre les densités et le niveau de grégarité ; - DEN – POA ( ρ = 0,67) : une corrélation moyenne existe entre les densités et le niveau de potentiel acridien ; - GRE – POA ( ρ = 0,71) : une corrélation moyenne existe entre le niveau de grégarité et le niveau de potentiel acridien.

2.2 EVOLUTION DE LA SITUATION ACRIDIENNE

2.2.1 Infestations acridiennes Au cours de la période considérée, les infestations acridiennes cumulées (en Hectares) sont données par le tableau suivant :

Tableau 12 : Infestations acridiennes cumulées au cours de la campagne 2009-2010 (en Ha) ZA Octobre Novembre Decembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 3,0 3,0 3,0 2 738,0 14 172,0 32 539,0 53 739,0 55 504,0 Sakaraha 3,0 3,0 11,0 1 385,0 9 126,0 20 195,0 34 850,0 47 307,0 Ejeda 3,0 3,0 3,0 1 638,0 5 653,0 12 503,0 20 878,0 23 683,0 Ambovombe 6,0 81,0 81,0 81,0 141,0 201,0 601,0 608,0 Ihosy 370,0 1 482,0 2 767,0 2 767,0 2 767,0 2 909,0 3 549,0 5 527,0 Ampanihy 3,0 4,0 79,0 1 469,0 3 909,0 5 634,0 7 744,0 9 644,0

Les infestations suivent l`évolution des populations acridiennes : Befandriana Sud et Sakaraha sont les zones les plus infestées, représentant à eux deux plus du deux-tiers des infestations totales. La zone d`Ambovombe reste la plus calme avec seulement 600 Ha d`infestations en 8 mois.

Pour l`ensemble des zones, à l`exception d`Ihosy, les infestations ont augmenté en flèche à partir du mois de janvier, avec une nette augmentation de mois en mois jusqu`en mai.

Ces augmentations des infestations sont dues surtout à l`apparition des nouvelles générations :

- entre décembre 2009 (R1) et février 2010 (R2), les infestations ont augmenté de l`ordre de 12 fois ;

- entre février (R2) et mai 2010 (R3), cette augmentation est encore de l`ordre de 4 fois. 19

2.2.2 Interventions antiacridiennes Les réalisations des interventions antiacridiennes sont comme suit :

Tableau 13 : Interventions antiacridiennes cumulées au cours de la campagne 2009-2010 (en Ha) ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 3,0 3,0 3,0 993,0 8 692,0 22 462,0 37 069,0 38 718,0 Sakaraha 3,0 3,0 11,0 605,0 6 680,0 14 827,0 26 140,0 37 785,0 Ejeda 3,0 3,0 3,0 331,0 1 666,0 5 836,0 12 655,0 15 379,0 Ambovombe 6,0 78,0 78,0 78,0 78,0 138,0 506,0 513,0 Ihosy 290,0 1 203,0 2 216,0 2 216,0 2 216,0 2 358,0 2 928,0 4 568,0 Ampanihy 3,0 4,0 76,0 606,0 2 555,0 4 275,0 5 563,0 7 389,0

Comme pour les infestations, les zones de Befandriana Sud et Sakaraha ont concentré les efforts de lutte, suivies ensuite par Ejeda puis Ampanihy et Ihosy. Les interventions sont restées faibles dans la zone d`Ambovombe.

La comparaison des interventions aux infestations donne les taux d`interventions, représentés ci- après par zone antiacridienne :

Tableau 14 : Taux d`interventions antiacridiennes au cours de la campagne 2009-2010 (en %) ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 100.0 100.0 100.0 36.3 61.3 69.0 67.0 69.8 Sakaraha 100.0 100.0 100.0 43.7 73.2 73.4 75.0 79.9 Ejeda 100.0 100.0 100.0 20.2 29.5 46.7 60.6 64.9 Ambovombe 100.0 96.3 96.3 96.3 55.3 68.7 84.2 84.4 Ihosy 78.4 81.2 80.1 80.1 80.1 81.1 82.5 82.7 Ampanihy 100.0 100.0 96.2 41.3 65.4 75.9 71.8 76.6 MOYENNE 79.4 82.1 81.1 47.9 61.2 67.4 69.9 73.3

Une diminution du taux d`intervention est observée pour la majorité des zones antiacridiennes en janvier, suivie d`une reprise à partir du mois suivant. Cette diminution est fortement visible pour Ejeda, Befandriana, Ampanihy et Sakaraha.

En considérant les taux de multiplication des infestations d`une génération à une autre, les résultats des interventions se présentent comme suit : - Décembre 2009 : 81,1% - Février 2010 : 61,2%. 20

2.2.3 Principaux facteurs déterminants de la situation acridienne

2.2.3.1 Corrélation entre les variables explicatives La vérification de la corrélation entre les variables explicatives de la situation acridienne précède cette étape :

Tableau 15 : Analyse de corrélation entre les variables de la situation acridienne POP POA INT POP 1,00 POA 0,15 1,00 INT - 0,09 0,69 1,00

Cette analyse statistique montre les résultats suivants : - POP – POA (ρ = 0,15) : aucune relation n`existe entre les apparitions de la POP et les niveaux de potentiel acridien ; - POP – INF ( ρ = - 0,09) : aucune relation n`existe entre les apparitions de la POP et les interventions antiacridiennes ; - POA – INF ( ρ = 0,69) : une corrélation moyenne est constatée entre les niveaux de potentiel acridien et les interventions antiacridiennes.

Compte tenu qu`aucune corrélation forte n`est observée entre les variables dépendantes, ces derniers sont tous considérés pour la suite de l`analyse statistique.

2.2.3.2 Modèle de régression linéaire de la situation acridienne Le modèle consiste à vérifier la dépendance de la situation acridienne à un mois donné par rapport aux variables POP, POA et INT du mois précédent.

L`analyse pour le modèle de régression linéaire donne le résultat suivant (Annexe 15) :

-17 INF t+1 = 0,12 POP t + 0,11 POA t + 0,88INT t + 1,30.10 (0,02) (0,10) (1,18.10 -15 ) (1)

Les résultats statistiques donnent une valeur de R2 = 0,91 : le modèle explique à 91% la variation des infestations acridiennes. En outre, la valeur de la probabilité associée au test de Fisher est de 1,27.10 -20 < 0,05 : le modèle est significatif, c`est à dire que la variation des infestations acridiennes pour un mois donné est expliquée par les variations de POP, POA et INT du mois précédent. 21

3. DISCUSSIONS

3.1 DISCUSSIONS

3.1.1 Niveaux de réalisation des activités de base En considérant l`objectif fixé par le CNA pour ses activités de base, à 80%, les réalisations en matière de relevés pluviométriques paraissent élevées.

Deux zones antiacridiennes se distinguent : Befandriana Sud et Sakaraha, ayant toutes les deux atteint plusieurs fois l`objectif avec la valeur maximale de 100%. L`atteinte de cette valeur maximale veut dire que les relevés pluviométriques sont réalisés tous les jours, sans aucune interruption au cours du mois, dans toutes les stations pluviométriques de tous les postes antiacridiennes de la zone en question. Ce qui parait une performance exceptionnelle au vu des réalités pratiques.

Parallèlement, les réalisations en matière de prospections acridiennes restent insuffisantes avec une atteinte de l`objectif de 15 fois seulement pour 48 possibles. Deux zones, Befandriana et Sakaraha se distinguent par la faiblesse de leurs réalisations, avec l`atteinte de l`objectif un seul mois de la campagne.

La situation des réalisations des activités dans ces deux zones est donc problématique : alors que les réalisations en matière de relevés pluviométriques sont maximales, celles des prospections acridiennes sont minimales. Le coefficient MTO / PROS pour ces deux zones, dépassant 2, confirme encore ce décalage de réalisations.

Ce grand décalage entre les réalisations des deux activités de base pour ces zones antiacridiennes prêtent à discussions en sachant que ces activités sont mises en œuvre par les mêmes personnes à une fréquence quotidienne pour les relevés pluviométriques et à une fréquence décadaire pour les prospections acridiennes.

Cette incohérence entre les deux réalisations, en particulier pour Befandriana et Sakaraha, résulte soit d`une surestimation des relevés pluviométriques soit d`une sous-estimation des prospections acridiennes. Or, les prospections acridiennes pourront être contrôlées ultérieurement à travers la situation acridienne et les agents n`ayant aucune raison de sous-estimer leurs réalisations dans ce sens. Le doute se pose ainsi sur les réalisations des relevés pluviométriques dont l`effectivité est difficilement vérifiable à posteriori. Il se peut que les réalisations aient été surestimées. 22

A ce stade donc, nous pouvons dire que :

- Les réalisations en matière de prospections acridiennes ont été insuffisantes,

- Les réalisations en matière de relevés pluviométriques ont pu être surestimées mais l`ampleur de cette surestimation reste à définir.

3.1.2 Fiabilité des résultats Même si l`analyse statistique a montré qu`aucune relation ne lie directement les activités et leurs résultats respectifs, des discussions restent de mise.

En effet, le doute sur les réalisations en matière de relevés pluviométriques se répercute sur la qualité des données pluviométriques qui servent à déterminer les apparitions ou non de la POP. Ce qui pose un problème de fiabilité des apparitions de la POP. Les zones les plus mises en cause dans cette incohérence des activités de base sont Sakaraha et Befandriana alors que ces zones comptent aussi des apparitions relativement élevées de POP.

Parallèlement, l`insuffisance des prospections acridiennes remet aussi en cause la qualité des données acridiennes. Or, toutes les données acridiennes - incluant densités, grégarité et potentiel acridien – concordent pour montrer un niveau de risques acridiens élevé pour les zones de Befandriana et Sakaraha alors que ces zones enregistrent les plus faibles réalisations en matière de prospections acridiennes.

En outre, les réponses obtenues par les analyses de corrélations entre les différents résultats des activités de base paraissent douteuses :

- d`une part, absence de corrélation entre les apparitions de la POP et les données acridiennes (densités, grégarité, potentiel acridien),

- d`autre part, absence de corrélation forte entre les données acridiennes (densités, grégarité, potentiel acridien).

Or, DARNHOFFER & LAUNOIS ont démontré en 1974 que le Criquet migrateur malgache recherche toujours sa Plage Optimale Pluviométrique. C`est cette recherche de zone favorable à leur développement qui entraine le regroupement (augmentation de la densité) ou la dispersion (diminution de la densité) des populations acridiennes. Le regroupement entraîne à son tour le changement de phase (évolution de la grégarité). De même, ANDRIAMAROAHINA en 2005 a établi le potentiel acridien à partir des densités et de la grégarité, à travers son tableau de corrélation.

Par rapport à ces études antérieures, les résultats obtenus au cours de la présente étude restent incohérents. 23 Les résultats des activités de base sont non fiables, particulièrement pour les zones de Befandriana et Sakaraha qui sont déjà les plus mises en cause pour la qualité des données pluviométriques.

3.1.3 Niveaux d’interventions antiacridiennes Les niveaux d`interventions antiacridiennes restent faibles à moyens, avec une lutte concentrée dans les zones les plus infestées, à savoir Befandriana Sud et Sakaraha.

Les taux de multiplication des criquets sont respectivement de 12 (R2/R1) et de 4 (R3/R2). Selon DURANTON et al. en 2009, les pourcentages d`interventions à atteindre pour arriver à contrôler les populations parentales, devraient être comme suit : - R2 (Décembre 2009 à Février 2010) : au moins 92%, - R3 (Février à Mai 2010) : au moins 75%.

Or, nos résultats ont donné les taux d`interventions suivants : - Décembre 2009 : 47,9% a 81,1%, - Février 2010 : 67,4% a 73,3%.

Pour toute la période nécessitant des interventions, le taux en reste très insuffisant pour maitriser la situation acridienne.

En verifiant les infestations non traitées en décembre 2009 et en février 2010 (Annexe 16), l`évolution de la situation acridienne est mise en exergue :

- Fin de la première génération R1 (Décembre 2009) : reliquats à Ihosy (500Ha), densités et niveau de grégarité moyens : situation contrôlable ;

- Fin de la deuxième génération R2 (Février 2010) : reliquats croissants à Befandriana, Sakaraha et Ejeda (13 800 Ha), densités et niveau de grégarité croissantes : situation de plus en plus difficile ;

- Fin de la troisième génération R3 (Mai 2010) : reliquats très importants à Befandriana, Sakaraha et Ejeda (38 000 Ha), densités et niveau de grégarité élevés : situation de recrudescence.

La situation se complique à partir du mois de février, en particulier pour Befandriana, Sakaraha et Ejeda où les densités commencent à s`accroitre et le niveau de grégarité déjà élevé. Les reliquats non traités deviennent alors de plus en plus importants, confirmant la difficulté de la situation acridienne dans ces zones.

Les effets de l`insuffisance des interventions s’y font donc sentir plus durement par rapport aux autres zones. 24 3.1.4 Evolution de la situation acridienne L`évolution générale des infestations suit celle des autres données acridiennes et confirme les informations données par le niveau du potentiel acridien : les zones antiacridiennes de Befandriana Sud et Sakaraha sont encore les plus infestées.

L`analyse statistique a montré que le modèle est significatif et les infestations acridiennes à venir dépendent en grande partie des variables POP, POA et INT.

Mais le modèle lui-même mérite d`être testé avec les données des campagnes antiacridiennes antérieures pour voir son applicabilité.

Toutefois, nous avons vu que :

- Les apparitions de la POP sont non fiables ;

- Les niveaux de potentiel acridien sont aussi non fiables ;

- Les interventions antiacridiennes sont insuffisantes.

Par ailleurs, le signe attendu du variable INF étant négatif (les infestations devront diminuer suite à de fortes interventions et vice versa), l`obtention de signe positif pour les interventions dans notre modèle pose un problème. La réponse est à chercher soit au niveau de l`expression du modèle lui- même, soit au niveau de la fiabilité des données utilisées.

En effet, même la fiabilité des valeurs des infestations et des interventions peut être discutée. Pressés de procéder aux interventions antiacridiennes, les agents de terrain font hâtivement parfois la validation des surfaces infestées et ajustent les données avec les surfaces réellement traitées. Mais le problème est que souvent, les surfaces traitées sont estimées à partir des quantités de produits épandues.

Dans tous les cas, la situation acridienne pour la période considérée, peut ne pas refléter la situation réelle sur terrain car elle dépend à la fois de données non fiables et insuffisantes. 25

3.2 RECOMMANDATIONS Les problèmes soulevés précédemment donnent un aperçu des risques et de la complexité de la lutte antiacridienne, donc de la nécessité de mener cette lutte de la manière la plus professionnelle possible. Partant de ces constats, des recommandations sont de mises pour apporter des contributions dans la mise en œuvre d`une lutte préventive antiacridienne efficace.

3.2.1 Avertissement acridien

3.2.1.1 Améliorer la collecte des données La pluviométrie constitue une des données de base nécessaires à l`avertissement acridien et elle doit être fiable. Cette fiabilité est obtenue en contrôlant l`ensemble du processus de collecte, de transmission et de traitement des données y afférentes. Les responsables de postes antiacridiens, chargés de la collecte sur terrain, doivent être sensibilisés pour enregistrer les réalités du terrain, telles qu`elles se sont déroulées et non simuler une pluviométrie théorique.

A la différence des relevés pluviométriques, la fiabilité des données acridiennes proviennent cette fois de l`insuffisance des prospections. La tendance des agents de terrain est de prioriser surtout les interventions antiacridiennes, délaissant ainsi la prévention, en particulier lorsque les infestations deviennent de plus en plus importantes. L`organisation sur terrain doit être faite de façon à toujours prioriser les prospections acridiennes intensives par les responsables de poste antiacridien, en leur donnant les moyens logistiques suffisants pour atteindre leur objectif d`assurer au moins 80% des prospections intensives décadaires dans leurs stations d`observations.

3.2.1.2 Vérifier systématiquement la fiabilité des données Avant le traitement des données proprement dit, il est important que les techniciens de Betioky Sud procèdent systématiquement aux vérifications suivantes :

- Quantité des données à traiter : un seuil d`acceptation doit être fixé, au-dessous duquel les données seront rejetées suite à une marge d`erreur trop importante ;

- Qualité des données : un contrôle systématique doit être fait pour déceler les données incohérentes qui par la suite, seront écartées.

Les agents de terrain seront tenu systématiquement au courant de l`existence des données rejetées (insuffisantes ou incohérentes) pour mieux les sensibiliser sur l`importance de leur rôle en tant que cheville ouvrière de la lutte antiacridienne.

Les recherches doivent être poussées afin de fixer ce seuil quantitatif d`acceptation et trouver ce système de contrôle de cohérence des données. 26

3.2.1.3 Informer périodiquement sur l`évolution des risques acridiens La lutte antiacridienne est une gestion des risques et il est indispensable que le public et les décideurs soient tenus au courant de l`évolution de la lutte.

Pour ce faire, la fiabilité des données et des résultats de leur traitement doit être assurée avant toute chose. Le système de bulletin mensuel acridien adopté par le CNA doit être amélioré tant sur le contenu que sur la fréquence de parution.

En outre, des informations médiatisées sont à faire à destination du public au moins tous les trois mois.

3.2.2 Interventions antiacridiennes

3.2.2.1 Améliorer la détermination des surfaces réelles infestées ou traitées sur terrain Les améliorations à apporter sur la collecte de données concernent aussi les interventions antiacridiennes, aussi bien la détermination des surfaces infestées que de celles traitées.

La détermination des surfaces infestées ou traitées doit se faire systématiquement par GPS, en délimitant au moins 4 coins de chaque parcelle. Pour ce faire, les agents de terrain sont à équiper d`appareil GPS, avec un apprentissage soutenu pour l`utilisation de cette technologie.

3.2.2.2 Augmenter l`efficacité des stratégies d`interventions Intervenir le plus tôt possible constitue une garantie d`efficacité de la stratégie de lutte. Pour ce faire, la détection précoce de toute manifestation acridienne et de tout début d`infestations est primordiale. Les agents de terrain doivent s`assurer que les prospections acridiennes soient faites périodiquement, d`une manière responsable et professionnelle.

Ensuite, pour tout traitement antiacridien, le taux d`interventions actuellement insuffisant est à augmenter. Ce faible taux peut résulter de plusieurs causes qu`il faudrait pallier : capacité et compétence humaines, organisation des ressources, …

Pour le facteur humain, deux aspects sont à voir :

- le renforcement de capacité technique a travers des formations – recyclages périodiques

- le renforcement des suivis et des contrôles pour prévenir toute mauvaise exécution.

La disponibilité des moyens logistiques constitue toujours un facteur limitant de la lutte antiacridienne depuis longtemps, avec des moyens insuffisants ou mal repartis. Un renforcement de la capacité matérielle du CNA est à envisager à court terme, avec un plan de maintenance approprié. Dans cette gestion des ressources, les efforts doivent être portés plus vers les zones à fortes infestations, présentant des risques acridiens plus élevés. 27

3.2.2.3 Vérifier systématiquement les résultats et impacts des interventions Pendant les moments forts de la campagne, l`objectif est d`arriver à traiter le maximum d`infestations et souvent, les vérifications de l`efficacité et des impacts environnementaux des traitements sont négligées.

Or, le suivi d`efficacité devrait permettre d`évaluer la stratégie de lutte et orienter quand aux prochaines interventions. De même, sans suivis d`impacts, l`atteinte des traitements sur la faune non cible reste inconnue.

Les suivis après traitement sont impératifs, non seulement pour évaluer l`efficacité de la lutte mais aussi pour vérifier les impacts sur les non cibles.

3.2.3 Gestion des risques acridiens

3.2.3.1 Renforcer l`opérationnalité du système de lutte préventive antiacridienne Parler de l`opérationnalité du système de lutte préventive antiacridienne sous-entend la mise à disposition des ressources nécessaires au bon fonctionnement du système. Cette mise a disposition est d`autant plus importante que le maitre-mot de la lutte antiacridienne est la rapidité de réponse d`interventions après chaque manifestation acridienne.

Les ressources les plus importantes qui doivent être mises à disposition de l`organisation de lutte antiacridienne sont :

- Les ressources humaines : effectif, compétence technique, motivation

- Les ressources matérielles : disponibilité à temps, organisation, maintenance, …

- Les ressources financières : budget de fonctionnement, fonds d`urgence

3.2.3.2 Maitriser les enjeux de la lutte antiacridienne La lutte antiacridienne revêt une particularité suite a se divers enjeux : économique, sociopolitique, technique, environnementale,…

Principalement, les points suivants méritent d`être considérés pour une vision à long terme de la lutte antiacridienne a Madagascar :

- La protection de l`environnement

- La participation des paysans, premiers bénéficiaires de la lutte

- La sécurisation alimentaire et le suivi des dégâts acridiens

- La gestion des informations rurales 28 L’Environnement est un des facteurs les plus déterminants de la pérennité de la lutte antiacridienne. Trois principaux éléments relatifs à l’environnement sont à tenir en compte :

- La limitation des impacts des interventions antiacridiennes par application des dispositions du Cahier des Charges Environnementales ;

- Le projet actuel d`extension des aires protégées, en particulier dans l`AG du sud de Madagascar, qui va limiter l`accès des intervenants aux foyers de grégarisation des criquets ;

- La gestion des changements du milieu et des pressions anthropiques en adoptant une approche plus intégrée de la lutte antiacridienne, avec des actions à mener au niveau des populations locales, en dehors des activités purement opérationnelles.

La participation paysanne, à travers les Brigades de Lutte Antiacridienne, doit être renforcée et soutenue afin de permettre aux paysans de prendre la responsabilité qui est a leur niveau pour contribuer plus efficacement dans la lutte, au lieu de s`habituer en l`Etat-providence ou en assistanat.

Pour la sécurisation alimentaire, les efforts doivent se porter sur la recherche et la mise en place d`un dispositif d`évaluation des dégâts causés par les criquets ainsi que les effets socioéconomiques sur les récoltes et la disponibilité alimentaire, en particulier dans le sud.

Enfin, la lutte antiacridienne s`opère dans un contexte multifactoriel et il est important de considérer les autres éléments du développement rural. Avec son système d`information qui commence à être opérationnel, la lutte antiacridienne sera à renforcer pour servir de relais aussi pour un système d`informations rurales plus intégré.

3.2.3.3 Etablir un plan de contingence antiacridien La lutte antiacridienne est une stratégie à long terme et nécessite une planification adaptée. Sans plan de contingence, chaque manifestation acridienne hors programmation habituelle entraine une organisation particulière et des appels ponctuels à l`aide dont les résultats restent aléatoires.

Mettre en place un plan de contingence pour la gestion des risques acridiens permet de :

- Caractériser une situation acridienne donnée et mettre en place la strategie de lutte capable de contrôler les manifestations acridiennes le plus rapidement possible ;

- Mobiliser les fonds nécessaires à chaque niveau de risques, à travers des procédures adaptées à une situation d`urgence acridienne, à partir des sources préalablement identifiées.

- Rassurer les partenaires sur une gestion rationnelle et réellement préventive de la lutte antiacridienne à Madagascar. 29

CONCLUSION

Au terme des travaux, les constats suivants sont faits :

- Pour les activités de base : les données issues des relevés pluviométriques, dont les réalisations paraissent avoir été surestimées, sont incohérentes alors que les prospections acridiennes sont insuffisantes ;

- Pour la situation acridienne : l`évolution de la situation est affectée par les résultats de ces activités de base ainsi que l`insuffisance des interventions, en particulier dans les zones à fortes infestations telles que Befandriana et Sakaraha.

Partant de ces constats, nous pouvons conclure que les activités de base n`ont pas été exécutées correctement et que la situation acridienne telle qu`elle est rapportée par le Centre National Antiacridien à la fin de la campagne 2009-2010 peut ne pas refléter fidèlement la réalité. Cette méconnaissance de la réalité peut être plus grave surtout au vu de l`importance des infestations au cours de la campagne étudiée.

Pour améliorer la situation, quelques recommandations sont avancées :

o Renforcement du contrôle d`exécution des activités de base, à savoir les relevés pluviométriques et les prospections acridiennes, pour s`assurer que les objectifs quantitatifs soient atteints et que la qualité des résultats soient fiables ;

o Analyse périodique de l`évolution de la situation acridienne pour déceler les problèmes de cohérence de données collectées ;

o Renforcement des interventions antiacridiennes pour atteindre les minimas requis en fonction de la situation et inverser ainsi la dynamique de grégarisation des populations de criquet.

La grande technicité de la lutte antiacridienne appelle à des analyses et recherches permanentes sur les activités et la situation acridienne. Ces analyses et recherches doivent viser à assurer que le système de lutte préventive antiacridienne mis en place soit réellement techniquement efficace, écologiquement acceptable, financièrement soutenable, et socio-économiquement rentable.

Pour ce faire, en tant qu`activité de gestion de risques, la lutte antiacridienne se doit d`avoir son plan de contingence qui doit prévoir les différents niveaux de risques, les stratégies et moyens pour y faire face ainsi que les modalités de financement. En l`état actuel des choses, d`importants travaux de recherches et de conception restent à mener pour aboutir à un tel plan qui devrait être l`outil de travail indispensable au Centre Antiacridien malagasy. 30

BIBLIOGRAPHIE

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1. Historique des invasions acridiennes à Madagascar 32

2. Le Criquet migrateur malagasy 32

3. Les stations pluviometriques 33

4. Les stations d`observations acridiennes 33

5. Les insecticides utilisés en lutte antiacridienne à Madagascar (de 2005 à 2010) 34

6. Nombre de relevés météorologiques, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 34

7. Nombre de prospections intensives, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 35

8. L`apparition de la POP, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 36

9. Les densités des populations du Criquet migrateur, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 37

10. Les phases des populations du Criquet migrateur, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 38

11. Les surfaces infestées, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 39

12. Les surfaces traitées, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 40

13. Diagramme d`établissement du niveau de grégarité des populations du Criquet migrateur 40

14. Tableau de correlation pour l`établissement du potentiel acridien 41

15. Analyse par régression lineaire de la situation acridienne 41

16. Reliquats de surfaces non traitées après interventions, par ZA, d`octobre 2009 à mai 2010 42

32

Annexe 1 : Historique des invasions acridiennes à Madagascar

Annexe 2 : Le Criquet migrateur malagasy

Bandes larvaires du Criquet migrateur malagasy Essaim du Criquet migrateur malagasy

Imago solitaire du Criquet migrateur malagasy Imago grégaire du Criquet migrateur malagasy

Larve solitaire du Criquet migrateur malagasy Larve grégaire du Criquet migrateur malagasy

33

Annexe 3 : Les stations pluviométriques (Source : CNA / CIRAD, 2008)

Annexe 4 : Les stations acridiennes (Source : CNA / CIRAD, 2008)

34

Annexe 5 : Les insecticides utilisés en lutte antiacridienne à Madagascar (de 2005 à 2010) Matieres actives Noms commerciaux courants Chlorpyriphos-ethyl Avi-klorpyriphos 240ULV Deltamethrine Decis 17,5ULV Deltanex 17,5UL Deltaplan 17,5UL Diflubenzuron Difuse 60UL Dimilin ODC45 Imidaclopride Confidor 10UL Fenitrothion + Esfenvalerate Sumicombi Alpha L25 Chlorpyriphos-ethyl + Cypermethrine Chlorcypex 134ULV Chlorcyrine 134ULV Nurelle D Malathion + Cypermethrine Supermala 265UL Propoxur Unden 3DP Fenitrothion Sumithion 5PP (Source : CNA / DT / SIA)

Annexe 6 : Nombre de relevés météorologiques, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 ZA PA Nb stations Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Befandriana 1 Manja 3 93 90 93 93 84 93 90 93 Sud 2 Soahazo 5 155 90 155 155 112 124 150 155 3 Ankaraobato 3 93 90 93 93 84 93 90 93 Sakaraha 4 Miary 3 93 90 93 93 84 93 90 93 5 Ankilivalo 2 62 60 62 62 56 62 60 62 6 Berenty Betsileo 3 62 30 93 93 84 93 90 93 Ejeda 7 Betioky-Sud 4 124 120 124 124 112 31 120 124 8 Beahitse 1 31 30 31 31 28 31 30 31 9 Beheloke 4 124 120 93 124 112 93 120 62 Ambovombe 10 Beloha 3 62 60 62 62 56 62 60 31 11 Tsihombe 7 217 120 124 31 140 186 60 31 12 Amboasary 5 124 120 124 93 112 93 90 62 Ihosy 13 Betroka 6 93 90 31 155 168 124 180 124 14 Jangany 2 31 30 31 62 56 31 60 31 15 Ihosy 4 93 90 62 93 112 62 120 93 16 Ranohira 4 124 120 62 124 112 124 120 124 17 Ianakafy 1 31 30 0 31 28 31 30 31 Ampanihy 18 Androka 3 93 90 93 31 84 93 90 62 19 Fotadrevo 4 124 120 124 124 112 124 120 93 20 Bekily 3 62 30 31 31 28 62 30 31 (Source : CNA / DT / SAS)

35

Annexe 7 : Nombre de prospections intensives, par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 ZA PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Objectif par PA (06 par décade) 18 18 18 18 18 18 18 18 Befandriana 1 Manja 0 0 0 12 6 12 6 0 Sud 2 Soahazo 10 16 6 18 6 12 18 12 3 Ankaraobato 12 18 12 18 0 6 18 12 Sakaraha 4 Miary 6 18 12 18 18 18 6 12 5 Ankilivalo 12 18 6 12 12 6 0 0 6 Berenty Betsileo 12 18 0 12 12 6 0 18 Ejeda 7 Betioky-Sud 12 18 12 18 15 6 6 12 8 Beahitse 12 18 0 12 18 18 0 0 9 Beheloke 6 18 18 12 18 18 18 18 Ambovombe 10 Beloha 18 18 18 12 18 18 18 12 11 Tsihombe 15 12 5 12 18 18 17 12 12 Amboasary 18 16 12 12 18 18 18 0 Ihosy 13 Betroka 6 12 0 18 6 12 18 18 14 Jangany 0 18 6 18 12 18 0 12 15 Ihosy 18 18 6 18 6 18 12 18 16 Ranohira 18 12 12 18 18 18 12 13 17 Ianakafy 6 12 0 0 0 18 18 18 Ampanihy 18 Androka 18 18 12 18 18 12 17 18 19 Fotadrevo 6 12 0 12 18 18 18 6 20 Bekily 18 12 12 12 18 18 12 12 (Source : CNA / DT / SAS) 36

Annexe 8 : L`apparition de la POP, par poste antiacridien, d`octobre 2009 à mai 2010 ZA PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Befandriana 1 Manja 0 1 0 1 1 1 0 1 Sud 2 Soahazo 0 0 1 0 1 1 0 0 3 Ankaraobato 0 0 1 0 1 1 0 0 Sakaraha 4 Miary 0 0 0 1 1 1 0 1 5 Ankilivalo 0 0 0 1 1 1 0 0 6 Berenty Betsileo 0 1 0 1 1 1 0 1 Ejeda 7 Betioky-Sud 0 0 0 1 1 1 0 1 8 Beahitse 0 0 0 0 1 1 0 1 9 Beheloke 0 0 1 0 0 1 0 1 Ambovombe 10 Beloha 0 0 0 0 0 0 0 0 11 Tsihombe 0 0 0 0 0 1 0 0 12 Amboasary 0 0 0 0 0 1 0 0 Ihosy 13 Betroka 0 1 0 1 1 1 0 0 14 Jangany 1 1 1 1 0 0 0 1 15 Ihosy 0 0 0 1 0 1 0 1 16 Ranohira 0 1 1 1 0 1 0 0 17 Ianakafy 0 1 1 1 0 0 0 1 Ampanihy 18 Androka 0 0 0 0 0 1 0 1 19 Fotadrevo 0 0 1 0 1 1 0 0 20 Bekily 0 1 1 0 0 1 0 0 (Source : CNA / DT / SAS)

37

Annexe 9 : Les densités des populations du Criquet migrateur par poste antiacridien, d`octobre 2009 à mai 2010 (en densité équivalente par hectare) ZA PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Befandriana 1 Manja 140 180 240 200 1 000 2 750 2 130 500 Sud 2 Soahazo 290 200 1 010 900 600 3 270 10 600 5 300 3 Ankaraobato 60 80 100 300 1 000 2 700 1 670 2 500 Sakaraha 4 Miary 60 80 90 5 200 8 000 16 700 2 870 1 800 5 Ankilivalo 180 110 1400 650 3 420 2 300 2 500 2 000 6 Berenty Betsileo 250 250 380 1 600 2 660 2 380 1 000 280 Ejeda 7 Betioky-Sud 10 140 1 200 970 3 200 3 570 1 740 610 8 Beahitse 10 200 1300 700 1 000 3 080 2 000 2 300 9 Beheloke 30 80 120 290 150 430 500 930 Ambovombe 10 Beloha 0 0 55 100 50 730 750 250 11 Tsihombe 30 60 110 135 200 575 570 250 12 Amboasary 15 40 200 420 105 300 1 190 1 500 Ihosy 13 Betroka 590 750 640 350 200 120 740 2 790 14 Jangany 100 530 560 250 350 450 500 780 15 Ihosy 310 280 250 260 200 150 260 350 16 Ranohira 260 255 910 1 260 720 760 610 530 17 Ianakafy 350 480 740 300 220 145 490 770 Ampanihy 18 Androka 80 100 70 180 250 450 190 170 19 Fotadrevo 70 130 3 010 4 520 740 470 420 230 20 Bekily 80 200 730 1 360 1 250 1 200 340 2 500 (Source : CNA / DT / SAS) 38

Annexe 10 : Les phases (niveaux de grégarité) des populations du Criquet migrateur par poste antiacridien, d`octobre 2009 à mai 2010 ZA PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Befandriana 1 Manja 3 3 3 4 4 4 4 3 Sud 2 Soahazo 3 4 4 4 4 4 4 4 3 Ankaraobato 1 1 3 3 3 4 2 3 Sakaraha 4 Miary 1 3 3 3 4 4 5 5 5 Ankilivalo 1 2 3 3 3 4 5 4 6 Berenty Betsileo 1 1 1 2 2 2 2 3 Ejeda 7 Betioky-Sud 1 2 3 3 3 3 4 4 8 Beahitse 1 1 3 3 3 3 3 3 9 Beheloke 1 1 1 3 3 4 4 4 Ambovombe 10 Beloha 1 1 1 1 1 3 3 3 11 Tsihombe 1 1 2 2 1 1 1 3 12 Amboasary 1 1 1 1 3 3 3 3 Ihosy 13 Betroka 1 3 3 1 3 1 3 3 14 Jangany 1 3 1 1 2 3 3 4 15 Ihosy 2 2 2 3 3 2 1 4 16 Ranohira 2 3 3 4 3 3 3 4 17 Ianakafy 3 4 4 3 2 2 2 3 Ampanihy 18 Androka 2 2 2 2 2 3 3 2 19 Fotadrevo 1 1 3 3 2 2 3 4 20 Bekily 1 1 3 2 2 3 2 2 (Source : CNA / DT / SAS)

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Annexe 11 : Les surfaces infestées cumulées par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (en Hectare) ZA PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Befandriana 1 Manja 1 1 1 2 311 7 368 19 853 27 363 28 188 Sud 2 Soahazo 1 1 1 316 5 718 10 570 21 640 22 490 3 Ankaraobato 1 1 1 111 1 086 2 116 4 736 4 826 Sakaraha 4 Miary 1 1 1 1 375 8 226 12 451 16 136 18 946 5 Ankilivalo 1 1 9 9 859 7 293 16 403 23 699 6 Berenty Betsileo 1 1 1 1 41 451 2 311 4 662 Ejeda 7 Betioky-Sud 1 1 1 536 1 311 2 181 4 266 4 456 8 Beahitse 1 1 1 1 101 4 201 10 181 16 471 19 021 9 Beheloke 1 1 1 1 141 141 141 206 Ambovombe 10 Beloha 1 1 1 1 1 1 1 1 11 Tsihombe 1 1 1 1 61 61 61 61 12 Amboasary 4 79 79 79 79 139 539 546 Ihosy 13 Betroka 181 275 305 305 305 447 447 600 14 Jangany 65 115 265 265 265 265 265 265 15 Ihosy 1 1 136 136 136 136 136 416 16 Ranohira 11 14 29 29 29 29 669 2 184 17 Ianakafy 112 1 077 2 032 2 032 2 032 2 032 2 032 2 062 Ampanihy 18 Androka 1 1 1 1 1 1 211 361 19 Fotadrevo 1 2 77 1 464 3 904 5 624 6 674 6 674 20 Bekily 1 1 1 4 4 9 859 2 609 (Source : CNA / DT / SAS)

40

Annexe 12 : Les surfaces traitées cumulées par PA, d`octobre 2009 à mai 2010 (en Hectare) ZA PA Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Befandriana 1 Manja 1 1 1 766 5 364 13 503 20 734 21 559 Sud 2 Soahazo 1 1 1 191 2 494 7 115 12 232 13 056 3 Ankaraobato 1 1 1 36 834 1 844 4 103 4 103 Sakaraha 4 Miary 1 1 1 595 6 440 10 300 12 883 15 512 5 Ankilivalo 1 1 9 9 239 4 143 12 005 19 061 6 Berenty Betsileo 1 1 1 1 1 384 1 252 3 212 Ejeda 7 Betioky-Sud 1 1 1 204 649 1 513 2 590 2 699 8 Beahitse 1 1 1 126 1 016 4 322 10 064 12 614 9 Beheloke 1 1 1 1 1 1 1 66 Ambovombe 10 Beloha 1 1 1 1 1 1 1 1 11 Tsihombe 1 1 1 1 1 1 1 1 12 Amboasary 4 76 76 76 76 136 504 511 Ihosy 13 Betroka 176 266 296 296 296 438 438 588 14 Jangany 65 85 206 206 206 206 206 206 15 Ihosy 1 1 141 141 141 141 141 330 16 Ranohira 11 14 31 31 31 31 601 1 882 17 Ianakafy 37 837 1 542 1 542 1 542 1 542 1 542 1 562 Ampanihy 18 Androka 1 1 1 1 1 1 61 204 19 Fotadrevo 1 2 74 601 2 550 4 267 5 315 5 315 20 Bekily 1 1 1 4 4 7 187 1 870 (Source : CNA / DT / SIA) Annexe 13 : Etablissement du niveau de gregarité des populations du Criquet migrateur

Niveaux de grégarité : 1 : niveau de grégarité faible, avec des populations solitaires à 100% ;

2 : niveau de grégarité faible à moyen, avec 01 à 10% de populations transiens ; 3 : niveau de grégarité moyen, comportant trois sous-niveaux : - 3a : 50 à 80% de solitaires, 20 à 50% de transiens ; - 3b : 50 à 85% de solitaires, 15 à 50% de transiens ; - 3c : 50 à 90% de solitaires, 10 à 50% de transiens 4 : niveau de grégarité moyen à élevé, comportant trois sous-niveaux : - 4a : 20 à 50% de solitaires, 50 à 80% de transiens ;

- 4b : 30 à 50% de solitaires, 50 à 70% de transiens ; Figure 2 : Niveau de grégarité- 4c : 40 des à 50% populations de solitaires, acridiennes 50 à 60% de transiens ;

5 : niveau de grégarité élevé, comportant trois sous-niveaux :

- 5a : 0 à 20% de solitaires, 70 à 80% de transiens, 01 à 50% de grégaires ;

- 5b : 05 à 30% de solitaires, 60 à 70% de transiens, 01 à 50% de grégaires ; - 5c : 10 à 40% de solitaires, 50 à 60% de transiens, 01 à 50% de grégaires 6 : niveau de grégarité très élevé, avec plus 50% de grégaires.

(Source : Andriamaroahina) 41 Annexe 14 : Tableau de correlation pour établissement du potentiel acridien Niveau de Classe de densités équivalentes en imagos par hectare grégarité 0 1 à 10 11 à 100 101 à 500 501 à 1500 1501 à 2500 2501 à 10000 Sup à 10001 1 0 1 1 2 2 3 3 3 2 0 1 2 2 3 3 3 3 3 0 2 2 2 3 3 3 4 4 0 2 2 2 3 3 4 4 5 0 2 2 3 3 3 4 5 6 0 2 2 3 3 3 4 5 (Source : Andriamaroahina)

Annexe 15 : Analyse par régression lineaire de la situation acridienne Statistiques de la régression Coefficient de détermination multiple R 0.96 Coefficient de détermination R 2 0.92 Coefficient de détermination R 2 ajusté 0.91 Erreur-type 0.30 Observations 42

ANALYSE DE VARIANCE Degré de Somme des carrés Moyenne des carrés F Valeur critique de F liberté Régression 3 37,61 12,54 140,68 1,27.10 -20 Résidus 38 3,39 0,09 Total 41 41

Limite inférieure Limite supérieure Erreur- Coefficients Statistique t Probabilité pour seuil de pour seuil de type confiance = 95% confiance = 95% Constante -1,30.10 -17 0.05 2.82.10 -16 0,11 -0.09 0.09 POP (t) 0,12 0.05 2.50 0,02 0.02 0.22 POA (t) 0,11 0.07 1.66 0,10 -0.02 0.25 INT (t) 0,88 0.07 13.09 1,18.10 -15 0.74 1.01

42

Annexe 16 : Re liquats de surfaces non traités après interventions, par ZA, d`octobre 2009 à mai 2010 (en Hectare) ZA Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai Befandriana Sud 0 0 0 1 745 5 480 10 077 16 670 16 786 Sakaraha 0 0 0 780 2 446 5 368 8 710 9 522 Ejeda 0 0 0 1 307 3 987 6 667 8 223 8 304 Ambovombe 0 3 3 3 63 63 95 95 Ihosy 80 279 551 551 551 551 621 959 Ampanihy 0 0 3 863 1 354 1 359 2 181 2 255 (Source : CNA / DT / SIA) 43

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 1

1. MATERIELS ET METHODES ...... 3

1.1 MATERIELS...... 3

1.1.1 Choix du sujet ...... 3

1.1.2 Présentation de la zone d`étude ...... 4

1.1.3 Notion de lutte antiacridienne ...... 6

1.1.4 Les données techniques ...... 7

1.2 METHODES ...... 8

1.2.1 Démarche commune ...... 8

1.2.2 Démarche de vérification de la première hypothèse ...... 8

1.2.3 Démarche de vérification de la deuxième hypothèse ...... 10

1.2.4 Limites des travaux ...... 12

1.2.5 Chronogramme...... 12

2. RESULTATS ...... 13

2.1 REALISATIONS DES ACTIVITES DE BASE ...... 13

2.1.1 Relevés météorologiques ...... 13

2.1.2 Prospections acridiennes ...... 14

2.1.3 Cohérence des réalisations des activités et des résultats ...... 17 44

2.2 EVOLUTION DE LA SITUATION ACRIDIENNE ...... 18

2.2.1 Infestations acridiennes ...... 18

2.2.2 Interventions antiacridiennes ...... 19

2.2.3 Principaux facteurs déterminants de la situation acridienne ...... 20

3. DISCUSSIONS...... 21

3.1 DISCUSSIONS ...... 21

3.1.1 Niveaux de réalisations des activités de base...... 21

3.1.2 Fiabilité des résultats ...... 22

3.1.3 Niveaux d’interventions antiacridiennes ...... 23

3.1.4 Evolution de la situation acridienne ...... 24

3.2 RECOMMANDATIONS ...... 25

3.2.1 Avertissement acridien ...... 25

3.2.2 Interventions antiacridiennes ...... 26

3.2.3 Gestion des risques acridiens ...... 27

CONCLUSION ...... 29

BIBLIOGRAPHIE ...... 30

ANNEXES ...... 31

TABLE DES MATIERES ...... 43