Bibliographie Géograpique Et Historique Du Boulonnais
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BIBLIOGRAPHIE GEOGRAPHIQUEET HISTORIQUE DU BOULONNAIS PAU E. DRAMARD Membredela SociétéacadémiquedeBoulugne»sur-Mer PARIS DUMOULIN A. AUBRY QuaidesAuigustins,13 RueDauphme,16 1868 DU BOULONNAIS BIBLlOpfRHIE INTRODUCTION DESTRAVAUXHISTORIQUESDONTLE BOULONNAISET LE PAYS RECONQUISONTÉTÉL'OBJET,ET DESSOURCESDEDOCUMENTS QUIY SONTRELATIFS. La Picardie, et sous cette dénomination il faut com- prendre le Boulonnais et les pays qui s'y rattachent, est, des provinces de l'ancienne France, une de celles qui fournissent la plus grande abondance de documents im- primés et manuscrits. Avant de présenter le catalogue détaillé de ceux qui peuvent se prêter à une classification méthodique, en ce qui concerne le Boulonnais et ses annexes, dont seulement il doit être question dans ce volume, il m'a paru indispensable de passer en revue l'ensemble des travaux assez nombreux dont l'histoire de ce pays a été l'objet; il m'a semblé surtout utile d'exami- ner l'organisation des différents dépôts publics et privés, de faire une reconnaissance sommaire des mille collec- tions auxquelles doit s'adresser, afin de réunir les maté- riaux qu'il aura plus tard à mettre en oeuvre, quiconque se propose de traiter un point de cette histoire. Cette étude est à la fois le préliminaire et le complément de ma Bibliographie, parce qu'elle fera mieux comprendre la nature des indications que celle-ci renferme, et qu'elle donnera le moyen de compléter tous les renseignements qui n'auraient pu que très-difficilement rentrer dans le cadre que j'ai dû lui assigner. § Ier HISTORIENSDUBOULONNAIS.—TRAVAUXETRECUEILSHISTORIQUES CONCERNANTLAPROVINCE Il n'appartient pas à mon sujet de présenter un tableau de la littérature historique appliquée au Boulonnais, en- core moins d'énumérer tous les écrivains dont les ouvrages peuvent intéresser à un point de vue quelconque cette province, ou qui ne s'y appliquent que partiellement. Je laisserai donc de côté, quant à présent, les écrits con- cernant soit la Morinie tout entière, soit toute la Picardie, sans même citer les anciennes chroniques, comme celles de Lambert d'Ardres, de Guillaume d'Andres, les Annales de Saint-Bertin, documents originaux, d'ailleurs du plus vif intérêt, qui seront, dans le cours de l'ouvrage, l'objet de mentions spéciales. Les détails consignés ici n'ayant d'autre but que d'offrir un aperçu général de la marche et des progrès suivis par l'étude de notre histoire, il me suffira de rappeler les noms de quelques-uns de nos histo- riographes. Il convient de citer, dans l'ordre chronologique, pour le Boulonnais : le jurisconsulte REGNARD,auteur d'un — 3 — Commentaire sur la coutume et de Recherches histo- riques, souvent citées par les modernes, sous le nom de Manuscrit de i658 ; — Jean SCOTTÉ,lieutenant particu- lier en la sénéchaussée, à qui l'on doit un Commentaire inédit sur la coutume, des Recherches sur les sénéchaux, gouverneurs et commandants pour le Roi dans le Bou- lenois, un Factum des privilèges, et qui nous a conservé le détail du Siège de Boulogne, en 1544, écrit en rimes par le poète Antoine MORIN,chroniqueur utile, dont M. Fr. Morand vient d'achever la publication, avec des notes historiques, grammaticales, etc. — Son fils, An- toine SCOTTÉDE VELINGHEM,personat de Bezinghem et d'Embry, auteur de la Description, en un curieux volume in-folio, de la ville de Boullogne et du pays et comté de Boulognois; — le bénédictin de l'abbaye de Samer, dom DUCROCQ,originaire de Desvres, qui a laissé des Recherches sur lepays des anciens Morins; — le père Michel LEQUIEN, dominicain, né à Boulogne, auteur de YAbrégé de l'his- toire de Boulogne et de ses comtes, imprimé dans le Grand Goutumier de Picardie, mais qui .avait entrepris de bien plus vastes recherches sur la Picardie et réuni des maté- riaux précieux; — le prêtre LUTO(1), curé de Boucres, puis de Saint-Inglevert (1701-1746), collaborateur de Lequien, et dont nous avons une Histoire de Boulogne, manuscrite, que de bons juges prétendent être l'oeuvre de Lequien lui-même (2); — l'huissier de l'Amirauté DUBUISSONou BUISSON(3), auteur des Antiquités du Bou- lonnois, ou Mémoires pour servir à l'histoire de la ville (1)V.sur Lutoet Lequien,Annéehist., p. 293et suiv. (2)M.Morandsembleavoirmiscettesolutionhorsdetoutediscussion. (3)V.surDubuisson.Annéehist., p. 26Get suiv. et du comté de Boulogne, in-folio, manuscrit. Esprit in- vestigateur et curieux, Dubuisson, avec des moyens de travail fort limités, était cependant parvenu à réunir des notes très-nombreuses et à préparer d'autres ouvrages utiles, depuis longtemps perdus en partie. — François- Louis DUQUESNEDECLOCHEVILLE,né en 1721, mort en 1765, après avoir réuni d'immenses matériaux pour l'histoire de son pays, que nul, au jugement de l'historien de Calais, — Lefèvre, n'était mieux que lui capable d'écrire. ABOT DEBAZINGIIEN,dit le Monétaire, conseiller commissaire en la cour des monnaies de Paris, auteur des Recherches sur les comtes de Boulogne, publiées en 1822; il a laissé un Journal "manuscrit de l'histoire de Boulogne, mis à profit par l'historien de Boulogne, Bertrand. Pour le Calaisis, les écrivains que l'on peut appeler, comme les précédents, les pionniers de l'histoire, ceux qui ont réuni avec plus ou moins de bonheur les maté- riaux que nous utilisons aujourd'hui, sont aussi dans l'ordre chronologique : Georges LAPOSTRE, à qui l'on doit un volume imprimé, ayant pour titre . Calais port Iccien et ses antiquités ; — Marin BAILLEUL, curé de Sangatte, auteur d'une volumineuse chronique écrite de 1620 à 1639, intitulée : Antiquités et choses plus remarquables de la ville de Calais, comtés de Guines, Sangatte, Marck, Oye et pays reconquis, dans laquelle beaucoup de crédu- lité n'a pu parvenir à étouffer le sens historique ; — Pierre ANQUIER,notaire, garde-notes héréditaire du Roy en la ville de Calais, qui a laissé un Commentaire manuscrit sur les coutumes du Calaisis, et un Journal historique, du 11 avril 1633 au 2 janvier 1644, que le bibliothécaire de Calais, M. de Rheims, n'a pas dédaigné de publier par extraits, sous le titre RËphémérides locales, dans VIn- dustriel Calaisien ; — PIGAULTDELÉPINOY,ancien maïeur de Calais, père du romancier Pigault-Lebrun, qui n'a pas laissé moins de cinq volumes in-folio de Mémoires histo- riques, dont s'est enrichie la Bibliothèque de sa ville natale, grâce à la libéralité de M. Pigault-Maubaillarcq, l'un de ses enfants. Je ne cite point ici, parce que tout le monde les connaît, les Annales de Calais, de BERNARD;YHistoire de Calais et du Calaisis, de LEFEVRE,prêtre de la Doctrine chré- tienne, etc. Pourquoi faut-il qu'après cette énumération nous ayons à regretter la perte de beaucoup d'ouvrages, qu'à raison de leur disparition, nous sommes portés à considérer comme très-précieux, mais qui, une fois découverts, ne se trouveraient peut-être plus être que des livres fort ordi- naires? « Turpin de Saint-Pol (Mss. n° 771, p. 214, Bibl. Saint-Omer) cite les Chroniques à la main du P. Endricq de Saint-Omer. Qu'est devenu le manuscrit du P. Ange Endricq, concernant le Portus ltiusl... Les trouvailles les plus importantes seraient assurément les compléments de nos plus fameux historiens : mais où dénicher le qua- trième volume de la Flandria illustrata de Sanderus; la partie inédite des Annales d'Oudegherst ; le deuxième volume de Monllinot; le quatrième de Malbrancq? » (Du- faitelle, Puits artés. passim.) Ajoutons-y YHistoire de l'abbaye de S amer, de D. Wiart, oeuvre capitale pour le Boulonnais, que l'on retrouvera peut-être quelque jour sur les rayons de la Bibliothèque Impériale, avec nombre d'autres pièces d'une célèbre collection dont il est temps de nous occuper. Tels étaient, à quelques omissions sans importance près, les travaux dont l'histoire de notre pays avait été — 6 — l'objet, lorsque fut entreprise une oeuvre de premier ordre, à laquelle dom GRENIERa attaché son nom, et qui fournit encore aujourd'hui le fonds de documents le plus important qui existe sur la Picardie. Cette province fut l'une de celles dont les moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur s'étaient proposé d'écrire l'histoire (1). A notre éternel regret, cette histoire n'a pas pu être achevée, comme bien d'autres commencées par la savante compagnie, dont les efforts se sont brisés contre un écueil fatal à bien des travaux de ce genre, la pénurie financière ; mais si nous n'avons pas eu la bonne fortune que le projet fût suivi d'une exécution complète, il est toutefois resté au pays, pour témoigner des recherches immenses accomplies par D. Grenier et ses collaborateurs, une quantité considé- rable de matériaux réunis et transcrits par leurs soins, aujourd'hui sans doute un peu en désordre, mais qui n'attendent plus, pour être classés et mis en oeuvre, que le dévouement et le courage de quelque laborieux et savant continuateur des regrettables religieux. Les études préparatoires, qui avaient pour objet de recueillir tous les documents relatifs à l'histoire et à la géographie du Boulonnais, avaient été commencées, dès 1738, par dom Mongé, auquel succédèrent, après sa mort arrivée en 1749, dom Caffiaux et dom Pardessus, nom- més historiographes de la Picardie. Mais ce ne fut qu'en (I)Plusieursreligieuxavaientdonnél'exempledes vastes travaux historiquessur les provinces.Désireusede généralisercetteoeuvre,la congrégation,dansunede sesdiètesgénéralestenueen 1738,formula le projetd'établirdesacadémiesdansdifférentsmonastèresde l'ordre, pourtravaillerauxhistoiresdesprincipalesprovincesdeFrance,et une circulairedu P. généralfut immédiatementadresséepourcetobjet. 1763 que ces travaux furent sérieusement abordés. A cette époque, dom Grenier, religieux de l'abbaye de Corbie, dont le nom, cher aux savants presque à l'égal de celui des D. Yayssette et des D. Félibien, est désormais insépa- rable de l'histoire même de la Picardie, en reçut la direc- tion avec le titre d'historiographe qu'avaient eu ses pré- décesseurs, et celui d'archiviste du Roi pour la Picardie (1); ils furent dès lors poursuivis avec une infatigable persé- vérance.