HAL Introduction Nogent Versio
Pour citer Emmanuel Bellanger « Introduction », in Emmanuel Bellanger et Julia Moro, Histoire d’une banlieue résidentielle – XIXe-XXe siècles – Nogent-sur-Marne, cité modèle, Paris, La Découverte, coll. Carré, 2016, 224 p., p. 11-25. Introduction La ville de Nogent-sur-Marne est souvent décrite sous les traits d’une cité résidentielle et bourgeoise1. Elle n’a pas expérimenté l’urbanisation dite « sauvage » des années 19602. Les grands ensembles et les bidonvilles sont restés aux portes de la commune et sa démographie n’a pas connu l’envolée des villes-champignons environnantes qui ont vu, à l’image de Champigny ou de Fontenay-sous-Bois, leur population multiplier par deux ou trois en l’espace de deux à trois décennies. Si sous la Révolution française, Nogent n’est encore qu’un « gros village attardé au milieu des vignes et des terres labourables à l’orée du bois de Vincennes3 », sous le Second Empire, sa morphologie change. Le village est devenu une petite ville. L’arrivée du chemin de fer et l’essor des tramWays ont rapproché Nogent de Paris. Ce réseau est, en effet, un formidable levier d’expansion. Il va nourrir le goût des Parisiens pour la villégiature et accélérer la transformation de villages en banlieue résidentielle4. À Nogent, les données des recensements traduisent cet élan : la commune compte 1 496 habitants en 1836, 12 972 en 18865. Toute une région au voisinage de la Marne et du bois de Vincennes s’est urbanisée avec la sortie de terre de nouveaux lotissements. Au début du XXe siècle, le député socialiste de la circonscription de Nogent, Albert Thomas, promis à une belle carrière ministérielle et internationale, est le témoin de cette reconversion6 : « C’en est fait maintenant des petites communes villageoises ! Une à une, les terres se bâtissent.
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