UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO ------oo0oo------oo0oooo0oooo0oo------
FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DÉPARTEMENT ÉCONOMIE aaaıbbb
3ème Cycle, DEA-Option " Économie publique et Environnement "
LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE FACE A LA PRODUCTION RIZICOLE. Cas du district d’ANDAPA, région SAVA
Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Études Approfondies
Présenté par :
RALAISABOTSY Volahanta Marie Irinah
Encadreur pédagogique : Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean Professeur en économie
Soutenu : le 04 mars 2016 UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO ------oo0oooo0oooo0oooo0oo------
FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DÉPARTEMENT ÉCONOMIE aaaıbbb
3ème Cycle, DEA-Option " Économie publique et Environnement "
LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE FACE A LA PRODUCTION RIZICOLE. Cas du district d’ANDAPA, région SAVA
Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Études Approfondies
Présenté par :
RALAISABOTSY Volahanta Marie Irinah
Encadreur pédagogique Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean Professeur en économie
Soutenu : le 04 mars 2016
SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX STATISTIQUES ...... ii LISTE DES FIGURES ...... ii LISTES DES GRAPHIQUES ...... ii LISTE DES SIGLES ET/OU ABRÉVIATIONS ...... iii REMERCIEMENTS ...... v INTRODUCTION ...... 1 REMIÈRE PARTIE : LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET LA PRODUCTION...... 4 CHAPITRE I : LA RELATION ENTRE LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET.....6 Section I : Débat théorique sur la croissance démographique et économique ...... 6 Section II : l’importance de l’agriculture selon les théories économiques...... 18 CHAPITRE II : ÉTUDE DE LA PRODUCTION RIZICOLE ...... 24 Section I : Généralités sur la filière riz dans les pays développés ...... 24 Section II : la production rizicole dans les pays en voie de développement...... 32 PARTIE II : LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET LA PRODUCTION RIZI...... 43 CHAPITRE I: ÉTAT DE LA POPULATION ET DE LA RIZICULTURE À ANDAPA...... 45 Section I : Présentation du district d’Andapa...... 45 Section II- La production rizicole appliquée par le modèle de NERLOVE...... 62 CHAPITRE II : MÉTHODE D’AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ RIZICOLE...... 66 Section I : Limitation des naissances ...... 66 Section II : Amélioration de production rizicole ...... 68 CONCLUSION ...... 80 BIBLIOGRAPHIE ...... 82 ANNEXES ...... 85 TABLE DES MATIÈRES ...... 90
I
LISTE DES TABLEAUX STATISTIQUES Tableau I : Classement des Pays producteurs du riz ...... 25 Tableau II: Situation de la production de paddy et de la population tous les cinq ans ...... 37 Tableau III:Niveau d’équipement des riziculteurs ...... 41 Tableau IV: application numérique ...... 48 Tableau V: résultat de la projection de la natalité ...... 48 Tableau VI: résultat de la projection de la mortalité ...... 49 Tableau VII: l’évolution du nombre totale de la population, de la naissance, et du décès ... 50 Tableau VIII: l’évolution de la population dans la commune urbaine d’Andapa ...... 51 Tableau IX: répartition de la population dans le district d’Andapa en 2013 ...... 52 Tableau X: Age moyen et répartition par tranche d’âge de la population active ...... 53 Tableau XI: l’hydrographie dans le district d’Andapa ...... 62 Tableau XII: Calendrier culturale ...... 63 Tableau XIII: les productions rizicoles en Tonne ...... 64 Tableau XIV: Nombre de touristes qui débarquent a Andapa...... 65 Tableau XV: Taux de déforestation dans les 17communes d’Andapa ...... 65 Tableau XVI: L’évolution de la pluviométrie des années 2007/2008...... 67 Tableau XVII: Taux de déforestation dans les parcs ...... 76 Tableau XVIII: comparaison de SRT et SRI ...... 82
LISTE DES FIGURES Figure 1: la croissance démographique influe la croissance économique ...... 13 Figure 2: La récapitulation de l’impact de la démographie sur l’éducation ...... 15
LISTES DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Représentation graphique de la population dans17 communes...... 46 Graphique 2 : courbe représentative de G, X, et T dans le district d’Andapa ...... 67
III
LISTE DES SIGLES ET/OU ABRÉVIATIONS AFD :Agence Française de Développement
BOA: Bank of Africa
BTM :Banky ny Tantsaha Mpamokatra
BVPI: Bassin Versant de Périmètre Irrigué
CHD: Centre hospitalière de District
CMS :Centre deMultiplication Semencière
CREAM :Centre de recherche, d’Étude et d’Appui à l’Analyse Économique à Madagascar
CSA:Centre de Service Agricole
CSB :Centre de Santé de Base
DIANA: Diego, Ambanja, Nosy be, Ambilobe
DIT :Division Internationale du Travail
DRDR : Direction Régionale de Développement Rural
DSM :Direction Statistique des Ménages
EDS : Enquête démographique et de la santé
EPM : Enquête périodique sur le Ménage
FAO: Food Agricultural Organization
FED: Fonds Européen de Développement
FOFIFA:Foibe Fikarohana momba ny Fambolena
INSTAT :Institut national de la statistique
OTIV :Ombi-Tahiry Ifampisamborana Vola
MAEP: Ministère de l’Agriculture de l’élevage et du Partenariat
OMD :Objectifs du Millénaire pourle Développement
ONG: Organisme Non Gouvernementale
ONU :Organisation des Nations Unies
PADR :Plan d'Action pour le Développement Rural
PIB : Produit Intérieur Brut
IV
PPA :Parité de Pouvoir d’Achat
PSE:Payement pour Services Environnementaux
RN :Route Nationale
SAED :Société Nationale d’Aménagement etd’exploitation
SATEC :Société d’Aide Technique et de Coopération SAVA :Sambava,Andapa, Vohemar, Antalaha
SOAMA :Société Andapa Mamokatra
SRA:Système de Riziculture Amélioré
SRI:Système de Riziculture Intensive
SRT:Système de Riziculture Traditionnelle
TAN:Taux d’Accroissement Naturel
TBM :Taux Brut de Mortalité
TBN: Taux Brut de Natalité
WWF:world wildlife Fund
V
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le fruit de la collaboration de plusieurs entités à qui nous voudrions témoigner toute notre reconnaissance.
Nous remercions Monsieur RAKOTO David, Doyen de la faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie et Monsieur REFENO Fanjava, chef de département d’Économie d’avoir facilité notre recherche en nous octroyant une assurance étudiante. Ce qui a ouvert les portes de nos collaborateurs.
Nous tenons particulièrement à adresser nos profonds remerciements Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean professeur en économie, notre encadreur pédagogique qui a dirigé ce travail. C’est notre véritable guide tout au long de cette recherche. Sans son dévouement et ses recommandations précieuses, nous n’arriverons pas au bout de ces tâches. Nous tenons aussi à exprimer notre gratitude à nos parents, trois frères, et amis pour leurs soutiens moral, matériel et financier. Sans eux, les moyens dont nous avons besoin auraient fait défaut ;ce qui nous risquerait de quitter le champ sans avoir terminé ce présent mémoire. Enfin, à toutes ces personnes de bonne volonté, nous réitérons nos vifs remerciements Merci à tous!
VI
INTRODUCTION
Madagascar se trouve dans la partie sud de l’Afrique et dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien. C’est l’un des pays les plus consommateurs du riz dans le monde avec une consommation moyenne annuelle par individu de 130kg, dont même les pays asiatiques producteurs du riz sont largement dépassés (57 kg la moyenne mondiale, 90 kg en Chine)1. Madagascar est un pays qui a une croissance démographique forte, elle compte actuellement environ 22millions d’habitants se répartissant dans 22 régions. Parmi lesquelles, la région SAVA qui a une population environ 805943,soit 5% du niveau national (source : MEI/CREAM Monographie 2009). Cette région est connue, depuis l’époque coloniale, sous le nom du triangle de la vanille. En fait, c’est une région qui a une potentielle économique, dont Sambava est une ville de coco, Andapa est le 3 èmegrenierà riz du Madagascar, Vohemar est la ville de l’élevage bovin, ainsi qu’Antalaha est la capitale de la vanille. La cuvette synclinale d’Andapa produit du rizpour les marchés locaux ainsi que sur ceux des trois autres districts de la région. Avant 1980, cette plaine est l’une des grands participants sur l’exportation du riz à Madagascar ; mais à partir decette époque, elle a été en perte de vitesse à cause de l’expiration du Barrage hydraulique de SOAMA. Parmi les202 450 ha de surface cultivable à Andapa, seuls 64 004 ha d’entre elles sont alors cultivées, et celles- cine produisent que 0,8 à 2 T/ha qui sont destinés principalement à la consommation.2 En outre, à cause de l’insuffisance du pole de travail dans cette région, Andapa devient une zone d’immigration des autres districts ainsi que les autres régions voisines comme DIANA et Analanjirofo. En conséquent, elle devient la deuxième ville à plus fort nombre de population après le chef lieu de la région Sambava. En 2000, il comptait 147 772 habitants avec une densité de 33hab/km2. Et, à nos jours, la densité de la population est autour de 63hab/km23. En plus de l’immigration, il y a aussi une forte natalité, dont à Andapa une femme met au monde en moyenne 4,5 enfants4, d’où, un accroissement si vite de la population. Face à cet accroissement rapide de la population, le faible rendement rizicole de la plaine d’Andapa n’arrive plus à satisfaire le marché local. Les ménages sont obligés d’acheter du riz importé surtout pendant la période de soudure, alourdissant leurs dépenses. En effet, la question principale de la recherche peut se formuler comme suit : « Dans quelle mesure la production rizicole peut-elle satisfaire les consommations alimentaires de la population à Andapa ? »
1 Source : classification mondiale du pays consommateur du riz selon FAO, consulté le 12 /08/15 à 8h 2 Source : la gazette de la grande Ile (conférence de presse de MIN Agri-BM : BVPI Andapa : relancer les productions rizicoles du Nord Est. Publié le Mardi 10/12/13 à 08 : 10) 3 Source : monographie de la région SAVA : CREAM 2013 4 Source : Idem
1
Cette expression de la problématique a permis d’énoncer le sujet de ce mémoire ayant comme titre : « la croissance démographique face à la production rizicole. Cas du district d’Andapa dans la région SAVA » La revue de la littérature, fait à partir de la théorie économique classique et les théoriciens modernes, aide mieux à analyser des points essentiels sur cette question principale, telle que l’évolution de la population. Banerjee et Duflo (2012) conclurent que, la pauvreté dans les Pays sous-développés, comme Madagascar, provient de la croissance démographique forte, et Robert Malthus(1798) a dit que « la surpopulation engendre la misère et la famine5 ». Mais, aussi, il peut être dans le cas contraire. Et, le physiocrate Karl Marx (1867), Esther Boserup(1965), et Jean Bodin (1576) ont soutenu que le bon nombre de la population est une force de plus pour la production en matière de main d’œuvre et d’ouvriers. Pour eux, la population est le moteur de la croissance. Robert Solow, en 1956, a déjà montré dans son modèle de la croissance équilibrée, où il a avancé que la stabilité de la croissance dépend du nombre de la population. L’étudedes facteurs de production est aussi très intéressante, à savoir : le travail(L), c’est- à –direle mode de travail ; le capital(K) dont : le terrain, le financement; ainsi que l’environnement (le climat et la température). Ces cofacteurs devraient être analysés pour qu’ils puissent produire à un taux de rendement acceptable ou bien maximal avec le minimum de risque ;sinon, il a besoin d’un autre facteur de production : le progrès technique (P). Donc, si ces deux points sont vérifiés, la présente recherche sera libérée du blocage. Dans ce cas, l’hypothèse s’annonce de la manière suivante : « la limitation de la naissance, conjuguée avec l’utilisation du progrès technique comme facteur de production, est nécessaire pour avoir une croissance économique en matière de production rizicole ».Le présent mémoire a comme objectif d’améliorer le rendement rizicole dans le district Andapa, afin d’assurer la sécurité alimentaire de la population, et d’accroitre les revenus des paysans qui sont sources de la richesse. Ce qui est l’intérêt de choisir ce thème, dans la mesure où il y a des facteurs qui bloquent la production rizicole dans le district d’Andapa, d’où cette filière fait appel à tous les acteurs pour sa mise en valeur. Ce travail est divisé en deux grandes parties, dont chacune comprend deux chapitres, et chaque chapitre comporte aussi deux sections. La première partie s’intitule la croissance démographique et la production rizicole. Et, la deuxième partie se réfère ala croissance démographique et la production rizicole proprement dite. Ce sujet va être abordé à l’aide des
5Théorie de Malthus sur le livre intitulé : essaie sur le principe de la population » à la page 45
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analyses des données quantitatives et qualitatives liées aux aspects socioéconomiques dans tous les chapitres de cette partie. Quant à la méthodologie, deux approches ont été adoptées : la revue de la littérature, les cours théoriques et l’enquête fait auprès des riziculteurs. Pour la revue de la littérature, plusieurs démarches ont été utilisées, telles que la fréquentation des bibliothèques, organismes gouvernementaux et organisations non gouvernementales, et les différents sites web disponibles par internet. Cette approche a permis l’élaboration des références bibliographique, sitographique et, facilite la partie théorique. Enfin, pour l’enquête, les descentes sur terrain ont été effectuées auprès des riziculteurs, à propos de la production du riz. Cette recherche a comme de limite, les données fiables et récentes qui font défauts.
3
PREMIÈRE PARTIE : LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET LA
PRODUCTION RIZICOLE
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Les deux phénomènes, qui augmentent la population dans le monde sont : la forte natalité et la migration. Bien que tous les être humains souhaitent d’avoir d’enfants, il faut procéder lentement mais surement et d’une manière raisonnable. En général, La forte natalité se trouve dans les pays sous-développés à cause de l’insuffisance de loisirs, et la faiblesse de niveau d’éducation. Par contre, l’accroissement de la population, causé par la migration, se trouve dans les pays développés, c’est-à-dire les gens des pays pauvres s’immigrent dans les pays riches. L’une des raisons est la recherche du travail ainsi quel’ éducation dans les meilleures écoles. En outre, l’augmentation de la population doit être accompagnée, du même rythme, d’une montée de la production. Sinon, le pays souffre d’une insécurité alimentaire. Or, les pays, qui connaissent la croissance démographique la plus rapide, sont aussi souvent, ceux qui ne produisent pas assez de nourriture pour alimenter correctement leur population. La principale cause est, entre autres, l’insuffisance de surfaces cultivées à cause de l’accroissement des taux d’urbanisation, ou bien, par la disparition des forets vierges qui produisent de l’eau pour la culture. C’est la raison pour laquelle que, la croissance démographique joue un rôle important sur l’augmentation de la production agricole, dont, par exemple la riziculture. Comme la croissance de la production rizicole fait partie de l’accroissement de l’économie d’un Pays, dans le chapitre suivant la relation entre la croissance démographique et la croissance économique, va être décrite.
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CHAPITRE I : LA RELATION ENTRE LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET ÉCONOMIQUE
D’un seul coup d’œil, ce titre montre qu’il y a deux croissances, l’une est au niveau démographique et l’autre est sur le plan économique. La relation, entre ces deux domaines, a été depuis longtemps mise en lumière par de nombreux économistes, sans que la querelle, entre malthusiens et anti-malthusiens, soit définitivement tranchée. Le balancement de la pensée entre ces deux courants, parait, cependant, se stabiliser, et le regain d’intérêt pour l’ensemble de ces question s’observe en même temps, jusqu’ici réservées à des spécialistes. La thèse malthusienne est toujours crédible dans plusieurs pays, surtout dans les pays en voie de développement. Par contre, la thèse, qui contre ceci, est encouragée par les démographes.
Section I : Débat théorique sur la croissance démographique et économique
Beaucoup des théoriciens économistes classique et contemporain, à savoir, Ricardo (1817), Lucas (1988), Banerjee et Duflo (2012), ont développé la relation entre la croissance démographique et la croissance économique. Cette relation crée une polémique, car un grand nombre de la population freine la croissance économique, mais elle peut être un moteur de développement. Avant d’entrer dans toutes ces idées antagonistes, il s’avère important d’étudier le concept de la croissance démographique et la croissance économique.
I- Concepts de l’étude de la croissance démographique et économique
Ce volet donne simplement une certaine idée sur la définition de la croissance démographique et la croissance économique. Cette définition, tant descriptive soit-elle, elle aide a mieux comprendre ce qui va suivre.
1- La croissance démographique
Étymologiquement, la croissance démographique est l’ensemble des deux mots : la croissance et démographie. La croissance signifie augmentation, elle peut être d’une manière positive ou négative. Et, la démographie est l’ensemble des deux mots : démos et graphe. Démos est un mot grec qui signifie population, et le graphe signifie description. Selon le principe cartésien : « je pense donc je suis » ; ce qui sous-entend l’importance de l’être humain. Alors, la démographie est la description de la population ; elle peut être d’une manière quantitative, qualitative ainsi par le mouvement de la population dans un milieu (la natalité, la mortalité et la migration). Cette notion apparait, pour la première fois, en1855 dans l’ouvrage d’Achille Guillard intitulé : « Élément de la statistique humaine : démographie comparée ».
6
Cet auteur a défini le mot démographie par la connaissance mathématique de la population, de leurs états physique, intellectuel et moral. Par rassemblement de ces deux mots, la croissance démographique est la description de l’augmentation de la population qui se fait par natalité, ou mortalité ou par la migration. Cette croissance a un effet positif ou négatif sur le pays. Selon la CIA World factbook version du juillet 24, 2015, la croissance démographique est l’augmentation, au cours d’une période de temps, du nombre d’individus vivant dans une région ou un pays. Elle est le changement pour cent (taux de croissance), en moyenne annuelle dans la population, résultant d’un excédent (ou déficit) des naissances sur les décès, et le solde des migrants qui entrent et sortent d’un pays. Le taux de croissance mesure l’évolution de la population. Ce taux peut être positif ou négatif. S’il est positif, cela signifie que la population augmente ; si c’est le cas contraire, la population considérée est en risque ou le pays est menacé, entre autres, par, le vieillissement de la population en l’absence de solde migratoire positif. La croissance démographique rapide peut être vue comme une menace pour les pays en développement, car la richesse nationale n’arrive pas à suivre ce rythme.
2- La croissance économique
En général, la croissance désigne une augmentation ou une amélioration, sur le long terme, de la production d’une économie. La définition de Simon Kuznets6 va au-delà et affirme « qu'il y acroissance lorsque la montée du PIB est supérieure à l’accroissement de la population ». A court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance économique se définit comme étant un accroissement durable de sa dimension, accompagné de changements de structure et conduisant à l’amélioration du niveau de vie. Elle est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques, dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB), exprimé en dollar. Il est mesuré en volume ou à prix constants et offre une certaine mesure quantitative du volume de la production« Pour des raisons de comparaisons internationales, les économistes utilisent également la parité de pouvoir d'achat (PPA) qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat en question dans une monnaie de référence. Pour comparer la situation d'un pays à des époques différentes, il est aussi possible raisonner à monnaie constante.
6Prix Nobel de science économique en 1971
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En effet, le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique utilisé pour mesurer la production dans un pays donné. Il est défini, comme la valeur totale de la production de richesses (valeur des biens et services créés valeur des biens et services détruits ou transformés durant le processus de production) dans un pays donné au cours d'une année par les agents économiques résidant à l’intérieur du territoire national. C'est aussi la mesure du revenu provenant de la production dans un pays. Il s’agit parfois de production économique annuelle ou simplement de production. La question de la croissance économique est une préoccupation pour tout le gouvernement. Elle est nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi qu'à la croissance de ses besoins. Par le besoin, c’est de l'alimentation. Elle est un préalable à tout développement économique, et les politiques économiques en font un de leurs objectifs précis. Ainsi, cette croissance n'est rendue possible du moins pour ce qui concerne le territoire du Bumba - que par le secteur primaire, mieux par l'agriculture rurale. La notion de croissance économique est ainsi devenue une préoccupation pour les économistes, car au-delà de la satisfaction des besoins de la population, l'objectif de l'économie est aussi de connaître la phase de croissance et de développement économique. L'agriculture, en tant que secteur d'activité de l'économie, peut contribuer à la croissance de celle-ci. Dans la théorie économique, la contribution de l'agriculture à la croissance économique se fait selon plusieurs points de vue. Le caractère "primaire" des activités agricoles en fait souvent un secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais au-delà de la primarisation sectorielle du développement, d'autres auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour lui-même offre aussi des gages d'un véritable développement. Cette croissance économique a une liaison avec la pauvreté d’un pays. Elle peut diminuer la pauvreté, mais sans accompagner d’une diminution de l’inégalité de revenus. Elle peut également être le cas contraire. Le nouveau concept appelé croissance pro-pauvre va s’en suivre.
II- La croissance pro-pauvre En se référant à la croissance pro-pauvre, l’idée de base est simple : Croissance et réduction de la pauvreté paraissent indubitablement liées mais, à croissance égale, certains pays parviennent mieux que d'autres à réduire la pauvreté.7 Par exemple, le Ghana a vu, au
7 Source : la lettre des économistes de l’AFD(Agence Française de Développement) : la croissance pro-pauvre. N° 9- juin 2005
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cours des années 90, l'incidence de la pauvreté diminuée dans des proportions plus importantes que le Burkina Faso ou l'Inde, avec, pourtant, un taux de croissance annuel moyen plus faible. Deux approches prévalent actuellement sur la croissance pro-pauvre : • Selon la première, dite "relative", la croissance est pro-pauvre lorsque les plus pauvres bénéficient plus que les autres des fruits de la croissance. Elle doit donc se traduire par une réduction de l'inégalité des revenus en faveur des pauvres (Klasen 2003). • La seconde, dite "absolue", considère comme pro-pauvres une croissance qui est synonyme d’une réduction de l'incidence de la pauvreté. Cette approche est cohérente avec le premier des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés en 2000 à New York (objectif 1, cible 1 : réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour1), et le huitième objectif de développement durable (ODD) : « travail décent et croissance économique »8. Ces deux approches posent problème. Selon la première, les performances remarquables, en matière de réduction de la pauvreté en Chine ou au Vietnam, ne pourraient pas être qualifiées de croissance pro-pauvre. Elle conduit alors à un paradoxe : préférer une plus faible croissance (au motif de la priorité accordée à la réduction des inégalités) à une croissance plus forte, certes plus inégalitaire, mais où le revenu des pauvres augmenterait plus rapidement. La seconde approche amène, quant à elle, à considérer une croissance très inégalitaire comme pro-pauvres. Une telle définition de la croissance pro-pauvre tend donc à annuler toute spécificité par rapport à la croissance. De plus, l'utilisation de l'incidence de la pauvreté tend à focaliser l'attention sur les personnes se situant juste en-dessous du seuil de pauvreté. Un indicateur, commele taux de croissance du revenu des pauvres (Ravallion & Chen, 2003), peut paraître préférable. En pratique, la distinction, entre approches relative et absolue, est sans doute moins tranchée qu'il n'y paraît, puisque l'impact de la croissance sur la éduction de la pauvreté dépend du niveau de départ d'inégalité des revenus. De plus, l'objectif souhaitable n'est pastant celui d'un objectif absolu de réduction dés inégalités que celui, fort complexe, de promotion effective de l'égalité des chances (où même dans les pays développés d'énormes progrès restent àaccomplir).
8 Objectif des développements durable publié par, Helen Clark, Administrateur du PNUD, en janvier 2015, mise à jour le 15 octobre 2015 à 15h
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III- La relation entre la croissance démographique et économique d’âpres la théorie économique 1- Selon les classiques
Pour les classiques, ils ne parlent que de la croissance démographique forte qui ralentit la croissance économique. Selon Malthus dans son livre publié en 1798 « Essai sur le principe dela population », il dénonce que la surpopulation engendre la misère et la famine. La raison en est qu’il prédit que la population augmente de façon exponentielle ou géométrique (par exemple : 1, 2, 4, 8, 16, 32, etc.) tandis que les ressources croissent de façon arithmétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.)1. Il en conclut à l'inévitabilité de catastrophes démographiques, à moins d'empêcher la population de croître.
De même pour John Stuart Mill (1948, p.45), il a annoncé que « la croissance de la population bloque l’amélioration agricole et efface ses effets aussitôt qu’ils sont produits »;il s’agit de la croissance non soutenue.
La théorie démo-économique malthusienne et ses prolongements contemporains se situent, a priori, à la relation entre population et richesse dans un univers fini, dans lequel la progression de la population est positivement liée au niveau de vie et se heurte à la contrainte des ressources qu’elle contribue, elle-même, à exacerber. Le modèle malthusien et ses prolongements directs se concentraient sur la relation entre la population et les ressources naturelles et alimentaires, sous l’hypothèse de rendements marginaux décroissants de la progression démographique. Par contre, les modèles néo- malthusiens, intégrant les apports de la théorie macro-économique des années 50, replacèrent la relation dans le cadre d’un système dans lequel la croissance de la population exerce une pression négative directe sur l’accumulation, considérée alors comme le seul facteur de la progression des niveaux de vie.
Selon Éric Rougier9 (1958), la liaison dynamique, entre croissance démographique et accumulation du capital, est décrite par les analyses pionnières de Coale et Hoover (1958). Ils identifient, sur une double base théorique et empirique, une série d’effets démographiques
9 Éric Rougier (1958), dans la Croissance économique et croissance démographique : 35 ans de débat entre Orthodoxie et relativisme, document de travail n°33, à la page 4.
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négatifs sur les conditions de l’accumulation. L’effet de diversion détourne l’investissement d’emplois directement productifs vers des emplois non directement productifs. L’effet de dilution du capital (K) résulte arithmétiquement de la dynamique d’un rapport macroéconomique dont le dénominateur est la taille croissante de la population. L’effet de dépendance relie négativement la capacité d’épargne (S) d’un ménage ou de l’économie avec la part des inactifs par rapport à la population active. Simultanément, et sous l’influence des modèles de développement dualistes, certaines analyses insistaient alternativement sur les capacités d’absorption d’une force de travail qui suit le rythme de l’accroissement démographique. A cela s’ajoute les risques de paupérisation de masse liés au développement du cercle vicieux élargi entre la croissance rapide de la population, la pression sur l’accumulation, le chômage et le sous-emploi. Les ratios de dépendance importants sont impliqués par la forte démographie.
2- La théorie des rendements décroissants Ricardo (1817) et Malthus (1820) ont parlé de la théorie des rendements décroissants et se sont particulièrement focalisés sur la distribution des revenus des facteurs. Ces auteurs utilisent le travail (L), le capital (K) et la terre (T) comme facteurs de ressources. En sciences économiques, ces facteurs sont rares ou limités et toute augmentation forte de la population accroît le coût de production, car ils deviennent de plus en plus difficiles de cultiver la terre plus fertile, à cause de la diminution de superficie moyenne de terre cultivable. Ricardo a même souligné sur le rendement décroissant que « plus la population augmente plus les gens commencent à cultiver les terres moins fertiles », et ces dernières impliquent que la production alimentaire par terre diminue progressivement. C’est la notion de rendement décroissant. 3- Le capital humain et le rendement décroissant Comme tous les humains, les travailleurs et les employeurs ont besoin de se nourrir. Les ressources sont rares alors que la population ne cesse d’augmenter. Cet état de chose provoquera dans le monde agraire, à moyen et long termes, une situation de pénurie alimentaire, à cause des rendements décroissants signalés plus hauts par Ricardo et Malthus. II- Selon les physiocrates 1- L’idée de Karl Marx La thèse de Malthus est contredite par Karl Marx. Pour ce dernier, il est nécessaire que la population se marie légitimement pour avoir des ouvriers. De plus, il a expliqué « la misère ouvrière » dans son ouvrage intitulé « Le capital », publié en 1867 dans lequel il a souligné que si le nombre d’ouvriers diminue, le travail ne se réalise pas. Donc, la richesse est déterminée par le nombre de la population, à partir du travail par tête.
11
2- L’idée de Mirabeau Cet économiste est partisan de l’idée que la population stimule la croissance économique. Et, à noter que les idées de Malthus étaient dans l’air parmi les esprits cultivés, puisque le physiocrate Mirabeau (1749-1791) aurait déjà dit : « les hommes se multiplient comme le ratdans un grenier, s’ils ont les moyens de subsister ». 3- L’idée d’Esther Boserup Au contraire de l’idée de Malthus, Esther Boserup (1965) présente une analyse où la croissance démographique est un moteur de la modernisation et du développement économique. La population augmente, les ressources sont rares. Cette raréfaction des ressources pousse les populations à créer les innovations à base du machinisme, des engrais, etc. Cette thèse est soutenue par Esther Boserup dans son ouvrage intitulé « Évolution agraire et pression démographique ». 4- Selon Romer et Lucas10 Ces deux économistes ont remis en cause les idées de Malthus et Ricardo sur le principe de rendements décroissants. Ils ont exprimé que la population est une variable endogène. Elle constitue la force du travail sur laquelle, il faut investir dans le capital humain. Ce capital génère la productivité marginale croissante. Cette dernière provoque, à son tour, la croissance économique illimitée. III- Impacts de la croissance démographique sur la croissance économique
1- Impact positif En se référant à la croissance proseripienne d’Esther B.(1965), la croissance démographique est égale à la pression créatrice, La pression démographique entraîne un ajustement par innovation. La surpopulation influe sur la créativité des agents qui contribuent au développement économique. Dans ce cas, les agents poussent à introduire des innovations, afin de pouvoir produire avec des techniques. C’est le cas de la révolution industrielle de la Grande Bretagne au XVIIIe siècle. Selon Esther Boserup (1965), la croissance démographique est un moteur de la modernisation et donc du développement économique. D’ou, un fort accroissement démographique ne fait pas nécessairement baisser le niveau de la production par habitant, mais augmente le taux de croissance économique, surtout, si la fonction de production est un facteur substituable. En d’autres termes, en cas de substituabilité du capital et du travail, un arbitrage, entre le coût de la main-d’œuvre et du coût d’utilisation des machines, est possible. Ensuite, vu que le coût de
10 Source : article intitulé « on the mechanic of economic developpement” in journal of monetary economic, vol 73, number 2, 1988
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la main-d’œuvre est inférieurs au coût d’utilisation des machines, les producteurs embaucheront davantage des travailleurs, donc augmenteront l’effectif de leurs employés. Figure 1: Influence de la croissance démographique sur la croissance économique
Pression démographique
Accroissement des Déforestation Main d’œuvre abondante taux d’urbanisations
Progression du travail à la Diminution de Diminution de terrains chaine (économie d’échelle) l’enclavement d’une zone arables à cultiver
Accroissement du taux de Insuffisance de Pression créatrice : modernisation de production l’insécurité la culture : SRI, engrais, motoculteur
Augmentation de la Progrès du capital humain (recherche) : recette fiscale revolution industrielle
Croissance économique
Source : Conception de l’auteur, juillet 2015
D’après ce schéma, la croissance démographique faible réduira la qualité moyenne de la main-d’œuvre (Easterlin, 1988, p. 128), le taux d’accumulation du capital et le rythme de l’évaluation technique. L’accroissement de la population, accompagnée du renforcement du capital humain, entraîne la croissance du rendement, c’est le moteur de la croissance économique. En fait, quand le nombre de la population augmente, l’effectif de demandes s’accroît aussi .Cette augmentation numérique des demandeurs entraîne la multiplication de l’offre (quantité de production), par les entreprises, suivant le rythme de la hausse des consommateurs. La naissance des nombreuses filiales ou firmes apparait, par la suite, pour satisfaire les besoins dépopulations. La pluralité des firmes va augmenter la caisse de l’État par le paiement d’impôt (s’améliore, la croissance économique
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prospère ; cela influe, par la suite, sur le développement économique. A titre d’exemple, le cas du« capital santé »est plus convaincant. Plus la population augmente, plus le nombre des malades se multiplient. Cet accroissement dela population crée la hausse de l’Offre (soin de santé). Elle peut, en effet, conduire à un accroissement de la demande de soin médical. Par conséquent, le coût de santé, le budget familial et gouvernemental, consacré à la santé, est fortement élevé ; ce qui implique, conséquemment, l’accroissement du revenu des médecins ainsi que celui de la caisse de l’État. De ce fait, le « capital santé » devient productive ; c’est pourquoi, ce capitales un bien supérieur ; son élasticité est toujours supérieure à 1 (e > 1). 2- Impact négatif Plus, dans une société pauvre, il y a des personnes à charge, d’enfants à nourrir, à vêtir età instruire, moins il y a d’épargne disponible pour investir et amélioré, par là, le niveau de vie. à un tel état, l’accroissement accéléré de la population peut prendre des proportions catastrophiques. La croissance démographique rapide implique une augmentation du ratio de dépendance. Cela fait que l’État est dans l’obligation de consacrer plus de budgets à l’alimentation, au logement et à l’éducation de la population jeune, qui consomme les biens et les services (coûts de scolarité par exemple). Cette augmentation galopante de la population peut entraver le développement sous différents angles. a- Impact au niveau social Il s’avère intéressant de prendre comme exemple de l’impact négatif de la croissance démographique au niveau social, tel que le secteur éducation et sécurité publique, car ces deux secteurs sont parmi le moteur de développement. Autrement dit, il est impossible de développer un pays si les citoyens sont mal instruits ; ainsi, il est très difficile à développer un pays si les populations vivent dans l’insécurité ; ce qui existe le plus souvent dans les pays Africains comme Madagascar (vol des bœufs tout au long de l’année dans la partie Sud). a.1 : Cas de l’éducation L’accroissement de la population a un impact négatif sur l’éducation. Dans les pays sous-développés comme Madagascar, la proportion des individus économiquement actifs (15 à 64ans) est de l’ordre de 64%( source : INSTAT/DSM/EPM, 2010) ; les enfants de moins de 15 ans sont alors 33%. Ils ont le droit d’aller à l’école, et les éduquer est une obligation des parents. Or, le secteur éducation n’est pas gratuit, il faut s’investir (frais de scolarité). Cela est une contrainte pour les parents, car leurs revenus sont faibles (RNB/hab est 900 $ en 2011), ils n’arrivent plus satisfaire les besoins de leurs enfants en éducation. Par conséquent, les parents sont obligés d’arrêter la scolarisation de leurs enfants, d’où l’augmentation du taux
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d’analphabètes, et du travail des enfants mineurs. Il est ainsi préférable de récapituler dans un schéma, l’impact de la démographie sur l’éducation. Figure 2:Récapitulation de l’impact de la démographie sur l’éducation
Taux élevé de fécondité
Insuffisance des enseignants Augmentation des frais et infrastructures de scolarité
Faiblesse de soutiens Présence des multigrades Abandon scolaire très tôt parentaux
Taux croissant Élèves mal encadrés et d’absentéisme des élèves mal éduqués Faible taux des réussites aux examens
Source : Conception de l’auteur, juillet 2015
Ce schéma montre que la démographie a des impacts sur l’éducation. Il présente uncercle vicieux qui commence et qui se termine par une fécondation élevée. A Madagascar, une femme met au monde en moyenne, 5 à 6 enfants (source : INSTAT/rapport principal de l’EDS-IV Madagascar 2008- 2009). A cause de l’incapacité de la majorité des parents à payer une scolarisation longue de leurs enfants, trop nombreux par rapport à leur possibilité financière, les enfants quittent l’école très tôt, souvent à la fin du cycle primaire. Cet abandon avant l’heure favorise le mariage précoce, en particulier chez les jeunes filles. Et, ce mariage est à son tour, à l’origine du taux de fécondité élevé. a.2 : L’impact de la croissance démographique sur la sécurité publique La croissance démographique forte a un effet négatif sur la sécurité de la population. Plus la population augmente, plus l’insécurité publique, par l’exode rural et urbain, s’intensifie .L’augmentation de la population entraine la saturation de la circulation, car la densité de la population par rapport à la superficie est forte.
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Alors, cette augmentation de la population est due à l’immigration des gens qui cherchent du travail, ou l’amélioration du bien-être (santé, éducation), et par l’immigration des personnes œuvrant dans le métier de transport en ville de tout genre (Taxi ville, Bus, pousse-pousse, et Tuc-Tuc).Par conséquent, l’augmentation de ces moyens des transports, accentuée par les véhicules de transport des employés de certaines sociétés publiques ou privée qui saturent de plus en plus la circulation pendant les heures de pointes, rend la circulation urbaine progressivement difficile: les accidents de circulation dans la ville se multiplient. Cette saturation de la circulation favorise l’acte de banditisme des rues, notamment le pic poquet et vole en tout genre des objets légers(téléphone portable, bijou, portefeuille, sac à main, etc.) b- Impact sur l’économie L’emploi est le secteur clé du développement économique d’un pays. Si le taux de chômages faible, cela signifie que l’économie de ce pays est en expansion. En fait, l’augmentation constante de la population a de sérieuses répercussions sur les possibilités d’emploi. S’il arrive que la croissance démographique rapide s’accompagne normalement d’un accroissement proportionnel de la population active, cela sous-entend que le rythme de création d’emplois doit correspondre au rythme de multiplication de la population active. Mais au contraire, dans les pays sous- développés comme Madagascar, le taux d’augmentation de la population active dépasse la création d’emplois. Cela se traduit par le flambé rapide duaux de chômage. Autrement dit, le nombre de demandeurs d’emplois s’accroît plus vite que le nombre d’emplois existants .Et ,cette augmentation des demandeurs implique que le nombre de la main-d’œuvre est important. Par conséquent, l’employeur embauche cette main-d’œuvre à bas prix. Ainsi, l’augmentation de la population entraîne la diminution du revenu par tête.
c- Impact négatif de la croissance démographique sur l’environnement Avant tout, le concept environnement doit d'être défini. D'après Passet (1990), le terme d'environnement désigne « l'entour, c'est-à-dire un ensemble de choses et de phénomènes localisés dans l'espace ». Pour insister sur les interactions qui existent entre l'environnement et les activités économiques, Faucheux et Noël (1995) proposent de définir l'environnement comme « la sphère d'influence réciproque existant entre l' homme et son milieu extérieur ».
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Pour Weber et Bailly (1992), l'environnement se définit par des notions d'appropriation : il est « constitué de ce qui n'appartient à personne en particulier »11. La croissance démographique forte est l’une des origines de la dégradation de l’environnement terrestre. La désertification du sol, l’érosion et salinisation des sols, le réchauffement global et extinction d'espèces sont quelques conséquences massives du l’exploitation de l’homme sur l’environnement. Et, cela est à cause de la limitation des terres cultivables qui poussent les gens de chercher les terres plus fertiles pour cultiver, ou par l’insuffisance du pôle d’emploi dont la demande est très supérieure à l’offre à cause de la croissance démographique forte ; ce qui entraine une intense déforestation. Ainsi, le développement du capital humain (le progrès technique) a des effets négatifs sur l’environnement, car il entraine des pollutions. C’est dans le cas de l’industrialisation. En effet, Dans la «tragédie des communs», Hardin (1968) avance « qu'un monde fini ne peut supporter qu'une population finie : quand la population augmente, les biens, les ressources ou les produits alimentaires par habitant diminuent... jusqu'à atteindre zéro ».et cela peut augmenter le taux de mortalité. Le rapport Meadows et Halte à la croissance (1972) permet d’affirmer avec une quasi-certitude que, « au cas où aucun changement n’interviendrait dans le système actuel, l’expansion démographique et l’expansion économique s’arrêteraient au plus tard au cours du siècle prochain (avant l’an 2100,précise le rapport) »12. Mais qu’adviendrait-il si le stock des matières premières avait été sous-évalué ? Les auteurs du rapport sont formels : « c’est le niveau de la pollution qui serait la cause essentielle dell’arte de la croissance ». Le taux de mortalité monterait rapidement sous l’action conjointe des polluants et du manque de nourriture.
La croissance rapide de la population crée un déséquilibre au niveau du marché du travail et entraîne la diminution du salaire minimum d’embauche, ce qui provoque la pauvreté. En ce qui concerne le PIB, la forte croissance de la population entraine la diminution de la surface cultivée par les agriculteurs et provoque la faible productivité agricole ; ce qui crée, à son tour, la carence ou la crise alimentaire. Cette situation, pousse à décrire l’importance de l’agriculture d’après les théories économiques.
11Source : extrait des definition utilisé dans une thèse locale intitulé « la relation entre la population et l’environnement en zone tropicale : controverses et questions scientifiques »à la page 18. 12 Source : rapport Meadows et Halte à la croissance 1972 à la page 232.
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Section II : l’importance de l’agriculture selon les théories économiques
La terre est devenue une richesse important depuis la physiocratie. C’est un capital, une source de revenus à ceux qui en possèdent beaucoup par les rentes versées par les locataires. Et, pourtant, la terre est une richesse rare. A toute chose égale, par ailleurs, ce qui est rare coûte chère. Cette section donne une certaine idée sur l’importance de l’agriculture d’après les auteurs économiques.
I- L’agriculture chez les physiocrates et les classiques 1- D’après les physiocrates La théorie physiocratique est celle de base qui met en évidence l’importance de l’agriculture dans le développement économique. Selon cette théorie «seule la terre qui est la source des richesses et qui crée de la valeur ; la terre est la mère de tous les biens»13.Cela veut dire que l’origine de la richesse est l’exploitation de la terre. Le développement provient de la mise en valeur de la terre ou de la production agricole. Pour le cas de Madagascar, cette théorie semble valable parce qu’il est vrai que ce pays est un pays agricole. De surcroît, l’existence des terres exploitables donne la possibilité pour Madagascar de se développer à partir de l’agriculture. Cela sous-entend que pour faire un essor, il faut mobiliser l’activité agricole. C’est pour cela que cette théorie a affirmé l’origine de la richesse dans la sphère productive (sphère agricole). Les physiocrates pensaient que c’est l’activité agricole qui crée la valeur. En d’autres termes, la valeur d’un bien réside dans la quantité de travail utilisée pour l’exploitation de la terre. C’est pourquoi, l’école physiocrate a classé comme stérile la classe qui ne participe pas aux activités agricoles parce qu’elle ne crée pas de valeur. Par conséquent, l’agriculture permet la création de valeur et des richesses : pour se développer, il faut passer par l’agriculture. Cette dernière tient donc une place importante dans l’économie.
2- Théorie de la division de travail chez les classiques En plus de la théorie physiocratique, la théorie classique de la division du travail affirme l’importance de l’agriculture dans le développement d’un pays. Cette théorie est prônée par les écoles classiques anglaises dont Adam Smith et David Ricardo en sont les précurseurs. Cette école accorde beaucoup d’importance à la division du travail et définit celle-ci de la manière suivante : «le processus de production est la combinaison de ses facteurs, constitués par la terre, le travail et le capital. Plus la spécialisation des tâches ou encore la division du
13Histoire de la pensée économique, édition Sirey, p. 64.
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travail est importante, plus les produits obtenus seront élevés»14. Sur le plan international, cette division est dénommée la Division Internationale du Travail (DIT). En plus, cette école a donné le principe de cette division du travail comme suit : «chaque pays doit se spécialiser dans la production des biens pour laquelle il possède un avantage comparatif»15. Cela signifie que la division du travail est déterminée par l’avantage comparatif d’un pays, c'est-à- dire sa compétence dans la production d’un bien. Autrement dit, un pays a un avantage comparatif dans la production d’un bien s’il est capable d’en produire plus par rapport aux autres. Donc, d’après cette théorie, chaque pays doit se spécialiser dans la production d’un bien pour lequel, il est le plus capable ou bien le plus compétent. En s’inspirant de cette théorie, force est de constater que Madagascar possède un avantage comparatif en se spécialisant dans l’agriculture dans ses échanges avec les autres pays. En effet, la grande île est un pays doté d’une population composée en majorité d’agriculteurs et il dispose de toutes les potentialités y afférentes : il s’agit, entre autres, du climat et des vastes superficies exploitables, soit toutes les conditions favorables à l’agriculture. De tout ce qui précède, cette dernière est prometteuse pour assurer le développement économique et social. Et, comme le riz est la culture dominante dans ce pays, concentrer tous les efforts à cette filière permet d’accroître la production nationale et, en conséquence, susceptible d’enclencher un développement progressif. 3- Les facteurs de production agricole d’après Solow Pour Solow, le capital, le travail, et le progrès technique jouent un rôle important sur la croissance agricole. Son modèle cherche à expliquer la relation entre le stock du capital, de la quantité de travail, le progrès technique et de la production au sein de l’économie. Cette dernière peut atteindre une position stationnaire sur long terme et cette situation d’équilibre est déterminée par le taux d’épargne, le progrès technique et la croissance démographique. Along terme, la croissance économique dépend du taux de croissance de la population, du taux d’épargne et cela selon les données du modèle de Solow qui sont liées au progrès technique. II- Le concept de la consommation et de la sécurité alimentaire 1- La consommation alimentaire La consommation, au sens économique du terme, c'est l'action d'utiliser ou de détruire, immédiatement ou progressivement, des biens et des services (un yaourt, un ordinateur), dans le but de satisfaire un besoin. Consommer un aliment par exemple, c'est le détruire pour
14 Adam Smith, Recherche sur la nature, 1776, p. 83. 15Adam Smith, Recherche sur la nature, 1776, p. 83.
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satisfaire le besoin de se nourrir. Consommer de l'information, c'est aussi en quelque sorte la détruire pour l'intégrer à son propre capital culturel. La consommation est donc motivée par les besoins qu’un individu cherche à les satisfaire, à l’aide d’un bien ou d’un service prévu à cet effet. L’autoconsommation était la forme principale de consommation. La consommation alimentaire représente la quantité d’aliments consommés par un individu donné. Le volume et la composition de cette consommation varie selon le revenu de l’individu (et du foyer dont il/elle est membre), du groupe de population dont il/elle fait partie (rural, urbain) ainsi que de facteurs sociaux et culturels déterminant la nature des aliments qu’il consomme. Ainsi, par exemple, au fur et àmesure que le revenu individuel augmente, les produits de consommation de nécessité (céréales, racines et tubercules) constituent une partie décroissante de la consommation, alors que les produits tels que la viande, le poisson, les fruits et les légumes, voient leur proportion augmentée. En fait, un produit pourrait être consommé après avoir passé par plusieurs stades(consommation initiale, consommation intermédiaire et consommation finale). Mais il y a aussi un produit qui peut être consommé directement sans avoir passé à la transformation. Pour une filière riz, elle ne secon somme pas directement (dansle stade de paddy) mais elle passe d’abord à la décortiqueuse pour la transformer en riz blanc ; et là,elle est apte à être consommée pour l’homme mais elle peut être transformée encore en farine ou en alcool, etc. La notion de besoin alimentaire est différente de sa consommation, qui recouvre deux dimensions, l’une quantitative (une nourriture suffisante) et l’autre qualitative (une nourriture saine et choisie). Les besoins alimentaires représentent la quantité d'énergie et de nutriments nécessaires à un individu donné, en bonne santé, pour se développer et mener unevie normale. Ces besoins sont en général exprimés sur une base quotidienne, etvarie selon la catégorie de personne (âge, poids, état physiologique – par exemple croissance, grossesse ou allaitement, et niveau d’activité). La question des besoins alimentaires se présente très inégalement dans le monde. Nombreux pays en voie de développement comme Madagascar souffrent encore de la famine à cause de l’insuffisance de production. Et, cette dernière est vérifiée dans la grande île oùle marché local est couvert des riz importés pendant toute l’année ; ce qui montre que la production nationale ne satisfait les demandes alimentaires des populations. Par contre, les pays industrialisés ont, plutôt, de leurs excès alimentaires. Malgré, ils sont en cours d’une risque de l’insécurité alimentaire si l’accroissement de la population deviendra fort par rapport à l’évolution de la production.
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2- La sécurité alimentaire En 2010,925 millions de personnes souffrent chroniquement de la faim dans le monde selon la FAO16. La faim demeure un grand problème pour l’humanité ; en particulier, pour le continent africain, c’est un phénomène complexe et aléatoire. Plusieurs définitions se sont succédées depuis l’apparition du concept « sécurité alimentaire » dans les années 1970. Mais parmi ces définitions, celle donnée lors du sommet mondial de l’alimentation est la plus communément acceptée aujourd’hui ; elle est également la plus complète, quoiqu’elle dénote dans sa formulation prudente une visée consensuelle qui nuit à sa précision. Ainsi ci-après quelques définitions qui sont considérées comme les plus importantes sur ce concept. a- Définition de la sécurité alimentaire lors de la conférence mondiale de l’alimentation de 1996 « La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûr et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine ». La Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale, lors du sommet mondial de l'alimentation de 1996, à l'invitation de l'ONU réaffirme le droit de chaque être humain d'être à l'abri de la faim et d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive : « Nous proclamons notre volonté politique et notre engagement commun et national de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous et de déployer un effort constant afin d'éradiquer la faim dans tous les pays et, dans l'immédiat, de réduire de moitié le nombre des personnes sous- alimentées d'ici à 2015 au plus tard. » b- Définition de la sécurité alimentaire donnée par la FAO 1996 La« sécurité alimentaire » est la situation caractérisée par le fait que toute la population a en tout temps un accès matériel et socio-économique garantira des aliments sans danger et nutritifs, en quantité suffisante pour couvrir les besoins physiologiques, répondant à ses préférences alimentaires, lui permettant une vie active et en bonne santé. « Le concept de sécurité alimentaire a été défini à nombreuses reprises par la communauté internationale et a considérablement évolué avec le temps. Une des évolutions les plus fondamentales a été le passage d’une conception initiale d’une sécurité alimentaire fondée sur la disponibilité fiable de nourriture à la notion contemporaine où elle est l’un des éléments
16 Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, République Française, Le partenariat mondial 2011
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s’insérant dans un contexte social complexe déterminant les moyens d’existence. Ce contexte social, et les rapports de forces existant entre divers groupes d’intérêts qui le constituent, est un facteur essentiel de la situation de sécurité alimentaire »17 c- Définition de la sécurité alimentaire selon la banque mondiale Pour la Banque Mondiale en 1986, la description de cette notion est plutôt simple : « c’est l’accès permanent de tous aux denrées alimentaires nécessaires pour mener une vie saine et active. ». En fait, le FEI (Food Energy Intake) a mentionné aussi sur la définition de la sécurité alimentaire dont leur méthode est basée sur l’énergie calorifique, le seuil d’équilibre standard de la consommation alimentaire par têtes 2100calories par jour. En dessous de ce point, il est possible de dire une insécurité alimentaire car, il est classé par le pauvre. D’après le projet secaline, le seuil standard est de 2133 cal/j/tête18. d- La distinction entre le concept « sécurité alimentaire » et les deux concepts « autosuffisance alimentaire » et « souveraineté alimentaire ». Souvent confondus dans l’esprit des gens avec l’« autosuffisance alimentaire » ou la «souveraineté alimentaire », il convient de procéder ici à quelques distinctions utiles. - L’autosuffisance alimentaire : L’autosuffisance alimentaire est la capacité de satisfaire tous les besoins alimentaires d’une population par la seule production nationale. La sécurité alimentaire est un concept plus vaste que l’autosuffisance, dans la mesure où elle inclut la possibilité de jouer sur les capacités d’importation d’un pays et non pas seulement sur la production nationale ; D’autre part, ils n’ont pas la même finalité : tandis que l’unique objectif de la sécurité alimentaire est de satisfaire, dans les meilleures conditions de production possibles, à l’ensemble des besoins alimentaires de la population, l’autosuffisance alimentaire place sur un plan au moins équivalent la recherche d’indépendance politique, ce qui tend à conférer à ce dernier une signification plus politique. Ce deuxième point est fonde la principale différence entre les deux concepts. - La souveraineté alimentaire : La souveraineté alimentaire est un concept développé et présenté pour la première fois par « Via Campesina » lors du Sommet de l’alimentation organisé par la FAO à Rome en 1996.
17E. Carr, Postmodern conceptualization, modernist applications: Rethinking the role of society in food security, Food Policy 31 (2006) 14-29 18Source : cour de l’Inégalité et pauvreté du DEA en économie de l’Université d’Antananarivo, encadré par Professeur Jean RAZAFINDRAVONONA, Année 2015.
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Il est présenté comme un « droit international de la population, de leurs États ou Unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis-à-vis des pays tiers. La Souveraineté Alimentaire inclue un véritable droit à l’alimentation et à la production alimentaire, ce qui signifie que toutes les populations ont droit à une alimentation saine, culturellement et nutritionnellement appropriée, ainsi qu’à des ressources de production alimentaire et à la capacité d’assurer leur survie et celle de leur société19» e- La sécurité alimentaire au niveau des ménages La sécurité alimentaire des ménages est une condition préalable à la suffisance et à l’équilibre des apports alimentaires des membres de la famille. Toutefois, les personnes n’accéderont vraiment à des niveaux satisfaisants de santé et de nutrition que si elles disposent des connaissances et aptitudes nécessaires pour cultiver, acheter, transformer, préparer, consommer et partager en famille des quantités suffisantes et variées d’aliments et de combinaisons alimentaires. Cela suppose un minimum de connaissances sur ce qui constitue une alimentation nutritive et sur la façon dont les consommateurs peuvent satisfaire leurs besoins nutritionnels à partir des ressources disponibles. Les habitudes alimentaires ou autres pratiques nutritionnelles indésirables - qui sont souvent fondées sur des connaissances insuffisantes, sur des traditions et des interdits, ou sur une compréhension erronée des relations entre alimentation et santé - peuvent avoir un effet nocif sur l’état nutritionnel. La croissance démographique joue un rôle important dans la croissance économique. Si la croissance démographique est très élevée par rapport à la croissance économique, le pays est menacé par une crise alimentaire ou la famine, car la production agricole n’arrive plus à satisfaire les besoin alimentaires des populations. Mais l’accroissement de la population va de pair avec de l’accroissement de l’économie est souhaité. L’agriculture est un secteur très important dans l’économie ainsi qu’au niveau du ménage. Et, cette agriculture en particulier la filière riz a une politique pour se développer et se différentie dans plusieurs Pays. Enfin, pour l’éclaircir, le chapitre suivant est explicite dans tous ce qui est autours de la production rizicole.
19Forum des ONG, La souveraineté alimentaire, un droit pour tous, Rome 2001
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CHAPITRE II : ÉTUDE DE LA PRODUCTION RIZICOLE
Le riz est l’une de céréales le plus consommé dans le monde. Historiquement, il a comme origine l’Asie, et c’est pourquoi donc ce continent prend toujours sa place jusqu’à nos jours sur la production du riz dans le monde. Les pays développés pratiquent la culture du riz suivant le rythme de l’évolution de la technologie ; par contre, plusieurs pays, surtout ceux qui sont en voies de développement ont des faiblesses au niveau de la production à cause de l’insuffisance des moyens de production. Ces états de chose affectent beaucoup le taux de production locale jusqu’au niveau international. La section suivante est réservée à la production du riz dans les pays développés.
Section I : Généralités sur la filière riz dans les pays développés
Autres que le secteur industriel, les pays développés participent aussi à la production rizicole. Leurs cultures sont des grandes tailles avec une méthode intensive dont les produits sont destinés au marché international. Mais avant d’entrer dans les détails, il est très important d’aborder d’abord la production rizicole à l’échelle internationale.
I- La production du riz au niveau mondial
20Les estimations de la FAO, concernant la production mondiale de céréales en 2014, ont été relevées de 14 millions de tonnes et s'établissent désormais à 2 512 millions de tonnes (riz compris, en équivalent riz usiné). À ce niveau, la production mondiale de céréales serait encore inférieure de 0,5 pour cent (13 millions de tonnes) à la récolte record de l'année dernière. La récente révision à la hausse a principalement concerné le blé, dont la production devrait atteindre 716,5 millions de tonnes, soit un niveau pratiquement inchangé par rapport à la récolte record de 2013. Le relèvement des prévisions, relatives à la production de blé, est dû aux récoltes plus abondantes que prévu en Chine, en Fédération de Russie, en Ukraine et aux États-Unis. Par rapport à 2013, la production de blé a augmenté de façon significative en Argentine, au Brésil, en Chine, dans l'UE, en Inde et en Fédération de Russie, et cette hausse a compensé les baisses enregistrées en Australie, aux États-Unis et, surtout, au Canada, où les dernières prévisions officielles indiquent une réduction de près de 10 millions de tonnes (26 pour cent). Au niveau mondial, la production du riz est basée sur celle des pays émergents. L’Asie est le plus dominant, puis l’Amérique et l’Afrique.
20 Source : FAO publié le 22/07/15sur un site intitulé : http://www.lasyntheseonline.fr/matieres_premieres_-_la_synthese_on_line/cultures_vivrieres_
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Selon le classement mondial du 2013 de la FAO, l’Afrique ne se trouve pas dans le Top 10, mais seulement les pays de l’Asie y figurent. Le tableau ci- après, montre le classement mondial du riz.
Tableau I : Classement des Pays producteurs du riz
production 2013 en rang Pays Tonne 1 china, Mailand 203 250 2 India 159 200 3 Indonesia 71 279 4 Bangladesh 51 500 5 Vietnam 44 070 6 Thaïlande 38 787 7 Myanmar 28 000 8 Philippines 18 439 9 Brasil 11 758 10 Japan 10 758 11 Pakistan 9 800 12 Cambodia 9 340 13 USA 8 613 14 Égypte 6 750 15 Republic of Korea 5 633 16 Nigeria 4 700 17 Nepal 4 504 18 Sri Lanka 4 475 19 Madagascar 3 610 Lan People's Democritic 20 Républic 3 300 21 Peru 3 050 22 R. Democratic of Korea 2 902 23 Malaysia 2 622 24 Iran 2 540 25 colombia 2 434 26 Mali 2 213 27 Guinéa 2 053 28 Tanzania 1 880 29 cote d'ivoire 1 874 30 china, taiwan province 1 725 Source : FAO 2014 Ce tableau montre que la production du riz dans le monde est dominée par les Pays d’Asie du Sud- Est. A 14 eme rang se trouvent les Pays Africains ,et au 19emerang se situe Madagascar. Qui est le 3 ème producteur du riz en Afrique après l’Égypte et le Nigeria.
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La dominance de l’Asie du Sud-est peut être expliquée par le phénomène naturel comme le climat, qui est favorable à la culture, ou par l’abondance du terrain cultivable, ainsi que, par leur méthode de production. Par contre, au plus profond sur cette explication, les deux premiers cas : le climat et le l’abondance de surface, ne sont pas valables en Chine et au Japon. Bien sûr, la Chine a un climat tropical humide qui est favorable à la plantation, mais seuls 10% des terres sont arables. Ainsi, au Japon, ce pays souffre d’un aléa naturel comme le tsunami et le tremblement de terre et ayant une surface un peu rétrécie .Malgré tout, ces deux pays dominent le monde entier en matière de la production du riz. Cela signifie même qu’un pays à une opportunité de se produire, il n’atteint plus le but s’il n’exploite pas ses atouts en utilisant la méthode de culture moderne, c'est-à-dire le progrès technique. Alors, ce n’est pas l’abondance de terre qui compte sur la culture mais la capabilité d’utiliser la technique de production. En effet, ce tableau, pousse aussi d’analyser un peu sur le cas de Bangladesh. Ce Pays est le 4 ème producteur du riz mondial. Par contre il est le Pays le plus pauvre dans le monde. Cela signifie que les agriculteurs Bangladais travaillent plus mais leur politique générale de l’économie est assez faible ; et, ce cas est pareil pour Madagascar.
II- La production du riz en Asie
D’une manière générale, l’agriculture de ces pays s’est développée grâce à la modernisation. Dans cette partie l’essor de la production rizicole en Chine et en Indonésie va être abordé. 1- Cas de la Chine a- Historique L'agriculture chinoise est l'une des plus anciennes du monde. Elle s'est épanouie dans l'ouest du pays, en profitant de sols localement très riches (épaisses couches de lœss), mais elle a aussi été responsable d'une déforestation qui date d'il y a environ 8 000 ans et qui a été une cause importante d'érosion, dégradation et de perte de sols. Depuis 5 000 ans, le riz domine l'activité rurale de la Chine et constitue l'aliment de base de la majorité de ses habitants, elle s'étend sur environ 25 % de la superficie cultivée. La majorité du riz est cultivée dans les régions au sud du Huai He, dans la vallée du Yangtse, le delta de la rivière des Perles, et dans les provinces du Yunnan, du Guizhou, et du Sichuan. Entre le VIIIe et le XIIIe siècle, l’économie chinoise a connu une transformation radicale, avec un déplacement de son centre de gravité vers le sud. Au VIIIe siècle, les trois quarts de la population vivaient dans le nord du pays, où les principales cultures étaient le blé
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et le millet. A la fin du XIIIe siècle, les trois-quarts des habitants vivaient au sud du fleuve Yang-tsé Kiang, où ils produisaient du riz. Cette région était auparavant marécageuse et peu peuplée, mais, avec l’irrigation et l’apparition des variétés précoces, elle offrait un terrain idéal pour le développement massif de la riziculture. Entre le milieu des années 1970 et la fin des années 1990, l'ouverture économique a conduit dans un premier temps à une hausse des importations, mais aussi, assez rapidement, à une amélioration des rendements qui ont conduit finalement à une relative autosuffisance alimentaire. C’est l’agriculture qui a ouvert le bal de la libéralisation de l’économie chinoise et a donc précédé le secteur industriel dans sa métamorphose. Grâce à un concept inédit – L’Économie Socialiste de Marché – la Chine, après la mort de Mao Zedong en 1976 et la confirmation du pouvoir de Deng Xiaoping, a progressivement ouvert et libéralisé son économie, commençant par l’agriculture. Cette première phase d’ouverture a dans un premier temps favorisé les importations de blé.
b- Les régions agricoles de la chine21 Traditionnellement, la Chine est un pays céréalier. La dissymétrie Est-Ouest s’observe, en termes géographiques et culturels La Chine intérieure est marquée par plusieurs contraintes liées à la disposition des reliefs et des climats. Les provinces occidentales souffrent de l'aridité ou de la sécheresse (bassins intérieurs, désert de Gobi, Désert du Taklamakan). Les montagnes (Himalaya, Tian Shan, Qilian Shan...) ou les plateaux de hautes altitudes (Tibet) réduisent considérablement les potentialités agricoles. Ces régions sont exploitées pour leur bois. Les pentes peuvent être aménagées en terrasses. Elle produit surtout du blé, du maïs et du sorgho .La Grande Plaine du Nord représente l'une des régions agricoles les plus étendues du pays. La Chine du Changjiang produit du blé, riz, pêche et aquaculture. Dans la partie sud qu’on trouve du riz soit trois récolte par an. Bien que la production agricole de la Chine soit la plus importante du monde, seulement 15 % environ de sa superficie peuvent être cultivées. Les terres arables de la Chine représente 10 % du total des terres arables dans le monde mais supporte plus de 20 % de la population mondiale. Sur ces 1,4 million de kilomètres carrés de terres arables, 525.800 kilomètres carrés sont irrigués. 200 millions de ménages se partage ces terres agricoles avec une parcelle moyenne par ménage d'un peu plus de 0,65 hectares.
21Source : FAO publié le 22/07/15 sur un site intitulé : http://www.lasyntheseonline.fr/matieres_premieres_-_la_synthese_on_line/cultures_vivrieres_
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L’agriculture en Chine est un secteur économique important ; elle emploierait plus de300 millions d'agriculteurs. La Chine occupe le premier rang de la production agricole, notamment de céréales, produisant essentiellement du riz, du blé, des pommes de terre, etc, dont aujourd’hui, il dispose 15 % dans son produit intérieur brut et assure 40 % de l'ensemble des emplois. En outre, elle dispose seulement de dix pour cent de la superficie cultivable mondiale et doit nourrir 22 % de la population mondiale. L'agriculture chinoise est également handicapée par son morcellement, avec 200 millions de foyers exploitant chacun, en moyenne, une superficie de 65 ares. De plus, du fait de l’urbanisation croissante, de la pollution et de la désertification, on estime que la surface cultivable diminue d’environ 2 500 km² par an. Pourtant, entre 1990 et 2003, la production agricole a augmenté de 90 %. Alors, en Chine, même qu’il y unea des problèmes de l’environnement et la surface cultivable, la production augmente toujours. Cela veut dire que,la politique agricole de la Chine est excellente c- L’essor de l’agriculture chinoise
Il y a deux phases plus remarquables sur l’excès de l’agriculture chinoise : - Premièrement, la reforme agricole de Deng Xianping22 . Les réformes menées par Deng Xiaoping ont libéralisé l’agriculture en Chine, comme le reste de l’économie. La principale mesure est l’introduction du système de responsabilité des terres. La collectivité confie des champs à des agriculteurs pour une période donnée. En échange de la jouissance de ces terres, chaque agriculteur doit fournir une production minimale et la vendre à l’État pour un prix fixe. L’agriculteur peut ensuite vendre le surplus de production sur le marché libre. La possibilité de gain, grâce à la vente de ce surplus, a incité les agriculteurs à faire des efforts de productivité. La libéralisation de l’agriculture a permis une croissance rapide de la production agricole. L’amélioration de la productivité de la terre autorisait des peuplements plus denses et réduisait le coût des transports. Elle permettait aussi d’accroître la proportion de la production agricole qui pouvait être commercialisée et de libérer des bras pour développer l’artisanat, en particulier le filage et le tissage du coton, qui fournissait des vêtements plus confortables, plus faciles à laver et plus sains. Les analystes s’accordent à penser que les changements intervenus dans les lieux de production et la gamme des produits ont permis d’améliorer le niveau de vie des Chinois. C’est aussi grâce à ces changements que la population a pu doubler
- Deuxièmement, la modernisation de la production.
22 DengXIANGPING est un président chinois en1970
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Il est difficile de mettre en culture de nouveaux terroirs, tant que les contraintes naturelles semblent importantes. L'agriculture chinoise se modernise et se mécanise (motoculteurs, tracteurs) pour augmenter les rendements, mais la structure sociale et productive demeure celle d'un pays du tiers-monde. Pékin aménage de nouveaux périmètres irrigués par une politique de grands travaux (barrage des Trois Gorges sur le Yangzi Jiang). L'augmentation de la productivité passe également par l'utilisation d'engrais chimiques et par les OGM : les surfaces cultivées en OGM ont fortement augmenté (150 000 hectares à la fin des années 1990 ; 3,3 millions d'hectares en 2005). 23« La Chine en particulier, depuis près de 20 ans, affiche une croissance économique qui se situe aux alentours de 10 % par an, à peine érodée par la crise de 2008. Entre le début de l’ouverture économique à la fin des années 1970 et 2011, le Produit Intérieur Brut a été multiplié par près de quarante. Cette croissance est essentiellement tirée par les investissements et les exportations : la Chine est aujourd'hui la première exportatrice mondiale, avec un montant d’exportations de 1 726 milliards $ en 2011Cette croissance fulgurante a des revers. Elle a entraîné des bouleversements dans les modes de consommation, notamment alimentaires, qui posent la question de la capacité qu’aura la Chine de nourrir environ 1,5 milliards d’habitants en 2030.
La Chine est le pays le plus peuplé au monde et le 3èmepays le plus vaste de la planète, mais avec une surface en terre arable limitée. Sa population a plus que doublé depuis 1950, passant de 544 millions à 1,35 milliards en 2012. La Chine doit donc nourrir près du cinquième de la population mondiale mais dispose de moins de 10 % des terres arables dans le monde (les terres arables ne représentent environ que 12 % de la superficie de la Chine ». Bien qu’il soit impossible de dire aujourd’hui s’il s’agit d’une réelle tendance de fond, les importations de céréales (blé, maïs, orge, riz) en Chine ont triplé lors de la dernière campagne passant d’environ 4 Mt en 2010/11 à 12 Mt en 2011/12. Officiellement, le gouvernement chinois maintient son objectif de 95 % d’autosuffisance en céréales, mais il n’est pas certain qu’il puisse le tenir. Cependant, les niveaux d’importation restent pour l’instant modestes et les stocks officiels de céréales de cette fin d’année 2012 sont extrêmement conséquents : 115 Mt totale de grain, dont 54 Mt de blé, 60 Mt de maïs auxquelles s’ajoute un stock de riz de 45 Mt. Ceci tend à prouver que le choix d’importation des autorités est bien un choix, c'est-à-dire que de manière délibérée, le gouvernement préfère importer et continuer
23 Source : document intitulé « l’économie chinoise. Une perspective historique », écrit par AGUS Maddison, à la page 75
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d’encourager la constitution de stocks importants en vue de garantir la sécurité de l’alimentation de sa population en cas de gros problème de production. 2- Cas de l’Indonésie
L’Indonésie est le 15ème pays le plus vaste du monde, mais le 4 ème pays le Pays le plus peuplé avec 217 000 000d’habitants en 201324. C’est un Pays de l’Asie du Sud Est qui est le 3ème rang des pays producteurs du riz avec 71279 T, selon la classification de Fao en 2013. Cette région est reconnue pour ses performances sur le plan agricole. «Avec une exploitation sur seulement 18 % du sol contre 60 % occupés parla forêt»25, le succès du secteur agricole, plus précisément celui de la riziculture a été obtenu à l’aide d’une modernisation efficace. Tout d’abord, il y a eu un développement de l’irrigation à partir des rivières et des fleuves grâce à la construction d’ouvrages de retenue, des prises d’eau et des canaux de distribution depuis les hautes pentes vers le bas fond afin de faciliter l’écoulement de l’eau. La bonne maitrise de l’eau se présente dans cette région par une période d’utilisation bien définie de l’eau. Ensuite, l’utilisation d’engrais et la sélection des semences ont contribué au succès. En effet, on assiste à une amélioration du rendement, tel qu’on a pu atteindre actuellement de 4 à 8 t à l’ha avec deux récoltes annuelles. Il faut aussi noter l’utilisation des pépinières avant le repiquage. Par ailleurs, la faiblesse de l’exploitation forestière a favorisé le succès de la région car une déforestation excessive peut entraîner une diminution du rendement. En effet, grâce à cette modernisation, la production indonésienne passe de 15 millions à 50 millions de tonnes de 1975 à la période actuelle. A titre d’exemple, en Sumatra: le rendement est de 4,5 t / ha pour la riziculture.
III- La production du riz en Amérique du sud (Cas du Brésil)
Le Brésil, situé en zone intertropicale, est le 5ème plus grand pays du monde, couvrant plus de 8500000km2. Sa population a fortement augmenté : elle est passée de 17 millions en 1960, et le Brésil est aujourd’hui peuplé de 176 millions d’habitants26. L’agriculture est le premier moteur du développement économique du Brésil, et aujourd’hui il est devenu un grand producteur des denrées agricole. Brésil est la 5ème puissance mondiale de la production du riz,
24Source : document intitulé : « géographie :quelques classement du pays du monde selon certains critère », auteur : PIQUET (2006), 2p 25 Source : ouvrage intitulé « l’économie Chinoise. Une perspective historique », auteur : ANGUS Maddison 26 Source : article écrit par Sylvain CHABE-FERRET intitulée nourrir les hommes. Étude du cas de Brésil, à la page 58
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mais ce qui étonne beaucoup sur ce point que, 23millions de Brésiliens souffrent encore de la faim27. Dans les parties Nord et Nord- Est du Brésil, sont des régions où la population occupe la production agricole. Mais elles sont largement tournées vers l’autoconsommation, et peu intégrés aux circuits commerciaux. A l’Ouest, c'est-à-dire dans l’Amazon, les agriculteurs se sédentarisent et là où les productions agricoles amazoniennes peuvent ainsi plus facilement acheminées vers les ports brésiliens et exportées. Comme les autres pays développés, le Brésil pratique aussi de la modernisation agricole. Celle-ci se fait à partir de l’augmentation de l’irrigation des surfaces cultivées. L’augmentation de l’irrigation a déjà commencé depuis 1990 dans le Nordeste, région semi- aride du Brésil et elle a quadruplé au bout de 10 ans, c'est-à-dire en l’an 2000. Et ces infrastructures ne cessent de s’améliorer jusqu’à l’heure actuelle. Ces aménagements des territoires agricoles sont parmi les programmes nationaux d’irrigation du gouvernement Brésil. C’est ce qui veut dire, il y a une intervention forte du gouvernement brésilien dans le secteur agricole et il est aussi dans l’axe prioritaire de la politique du développement national de l’État. Le mouvement de transformation de la surface irriguée aussi s’accompagne d’une technique d’irrigation pour s’adapter au besoin de leur culture. La méthode de culture au Brésil est sous deux formes : l’une est la culture moderne, intensive et productive. Sa production est destinée au monde entier avec un taux de production assez élevée, soit plus de 6T/ha28. Cette agriculture est très proche de celle des grandes régions agricoles des pays développés, notamment en Asie, Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest. L’autre méthode est l’agriculture extensive, peu productive. Sa production est destinée à l’autoconsommation mais elle ne suffit pas à nourrir correctement toute la population brésilienne. Cette agriculture est caractéristique de celle des pays du sud les plus pauvres du monde. En bref, la présence de terre arable, de l’environnement favorable ainsi des bon nombre d’ouvriers ne suffisent pas d’avoir le meilleur rendement rizicole. Pourtant, il faut avoir des innovations sur l’agriculture comme le machinisme, l’engrais et méthode de culture intensive. Les pays développés dominent le monde sur l’exportation de la céréale dont le riz. Mais la moitié de la production agricole dans le monde vient des pays en voie de développement qui abritent beaucoup des consommateurs de riz et surtout en Afrique.
27 Article écrit par Sylvain CHABE-FERRET intitulée nourrir les hommes. Étude du cas de Brésil, à la page 58 28 Idem,à la page 66
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Dans la section suivante, la production du riz dans les pays en voie de développement va être décrite.
Section II :la production rizicole dans les pays en voie de développement
La moitié de la production mondiale du riz vient des pays en voie de développement. Cela signifie que le riz est parmi la céréale la plus consommée dans les pays en voie de développement. I- Cas de l’Égypte
L’Égypte est le premier producteur du riz en Afrique et le quatorzième rang au niveau mondial. Elle est située au Moyen-Orient. La riziculture a, selon toute vraisemblance, été introduite en Égypte au cours du VIIe siècle après Jésus Christ. A l'heure actuelle, la riziculture n'occupe que la partie inférieure de la Vallée du Nil. Du fait de l'intrusion de l'eau de mer, près de 25 à 30 % des sols de la partie inférieure de la Vallée du Nil sont affectés à des degrés divers par le phénomène de la salinité. Dans ces régions, la riziculture contribue au lessivage du sel qui se trouve dans les couches superficielles du sol, permettant ainsi de reconquérir ces sols et de les rendre de nouveau arables. La majorité des variétés de riz plantées sont des Japonica. Le rayonnement solaire élevé, les longues journées et les nuits fraîches, qui caractérisent la période de mai à septembre, favorisent un rendement en riz élevé. En fait, le rendement en riz égyptien est l'un des plus élevés au monde (9,1 tonnes à l'hectare en 2001)29. Du fait des ressources en eau limitées, le gouvernement égyptien a entrepris de restreindre la culture du riz. Cependant cette dernière ne cesse de se développer en raison des profits substantiels associés à la riziculture, et l'Égypte est aujourd'hui l’un des exportateurs du riz de premier plan. La consommation de riz, par tête d'habitant en 2000, était de 58,6 kg de riz cargo et assurait 410 calories et 7,9 g de protéines par personne par jour30. Un bon nombre de mets au riz ont été perfectionnés par les Égyptiens. L’agriculture en Égypte dépend beaucoup du fleuve de NIL, mais cette dernière cour d’un risque pour l’agriculture égyptienne, car ce n’est pas celui même qui l’a besoin, mais il y a encore d’autres pays Africains comme le Soudan, et l’Éthiopie nécessitant aussi une plus la consommation d’eau. L’ennui est que ces trois pays puisent leur eau dans le Nil. Alors, les terres agricoles de l’Égypte sont menacées pour ces ressources en eau.
29 Source : FAO rice market monitor, disponible sur le site web :www.fao.org/ag/irc/© FAO, 2004 consulté le 5 Aout 2015 à 11h 30 Source : www.fao.org/ag/irc/ consulté le 5Aout 2015 à 11h15
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Le flux de l’exportation rizicole de l’Égypte est dans tout le moyen orient et l’Afrique de l’Ouest. Le Maroc est la première destination du riz Égyptien. Dans l’année dernière, il exporte 4 600 tonnes au Maroc31. Au-delà du problème d’eau, se pose celui de la réduction de l’approvisionnement alimentaire dans les pays africains. Les gouvernements, eux, voient ces achats et ces locations de terres comme une aubaine. Davantage d’argent à mettre dans les caisses de l’État (et dans leurs proches). Mais elles accentuent aussi et surtout la famine. Et, les agriculteurs, en colère, sont expulsés des terres de leurs ancêtres pour qu’elles soient revendues aux étrangers. Les plaines fertiles du continent africain attisent la convoitise des pays étrangers. A ce sujet, le Soudan et l’Éthiopie sont les destinations privilégiées de l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud, la Chine et l’Inde où ces pays font l’acquisition de terres pour la production de blé, de riz et de maïs pour ensuite les exporter chez eux. « La Corée du Sud, qui importe 70% de ses céréales, et l’un des plus gros exploitants agricoles au Soudan. Il a acquis 688 000 hectares dans le pays pour produire du blé. En Éthiopie, c’est l’Arabie Saoudite qui y trouve son compte. Une entreprise saoudienne a loué une terre de 10 000 hectares, avec la possibilité de l’étendre à 300 000, pour cultiver du riz. L’Inde y loue plusieurs milliers d’hectares pour la production de son maïs, de son riz et autres cultures »32. II- Cas du Sénégal
« Le Sénégal couvre une superficie de 196.722 km² et se situe en grande partie dans la zone sahelo-soudanienne au climat de type semi-aride tropical. Seulement, 2% des superficies sont consacrées aux cultures irriguées, développées principalement dans la vallée du Fleuve Sénégal. Le pays est subdivisé sur la base des caractéristiques climatiques, édaphiques et floristiques en six grandes zones agro-géographiques. Il existe : la zone du fleuve Sénégal, la zone des Niayes, la zone du Bassin arachidier, la zone sylvo-pastorale, la zone de la Casamance et la zone du Centre-Est et Sud-est »33. Le riz est l'aliment de base des Sénégalais. La consommation de riz par tête d'habitant au cours de l'année 2000 s'est élevée à 115 kg de riz cargo, ce qui a assuré 750 calories et 21 g de protéines par personne par jour34. En dépit d'un accroissement récent et appréciable de la
31www.fao.org/ag/irc/ consulté le 5Aout 2015 à 11h15 32 Source www.fao.org/ag/irc/ consulté le 24/07/2015 33 Source : article intitulée : « Laproduction du riz au Sénégal et les enjeux de l’OMC à Hong Kong », Intervention de Saliou Sarr (ROPPA) au séminaire de Bruxelles des 16-17 novembre 2005. 34 Idem
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riziculture locale, le Sénégal doit importer de grandes quantités de riz afin de faire face à la demande. Les habitants des rives de la rivière Casamance au sud ont un savoir-faire remarquable en matière de culture de riz de mangrove. Dans la partie Nord de la Vallée du fleuve Sénégal, la culture du riz se fait uniquement sous forme de rizières irriguées. La campagne de riz principale de ce pays se situe entre juin-juillet et octobre-décembre. La campagne hors-saison qui a lieu surtout dans la Vallée, s'étend de février-mars à juin-juillet. Des variétés améliorées d'Indica ont été introduites afin d'être cultivées dans l'ensemble de la région. La production nationale de riz paddy au Sénégal est aux environs de 250.000 tonnes (vallée du Fleuve du Sénégal : 225.000 tonnes et reste du Sénégal : 25.000 tonnes) avec des rendements moyens dans la vallée de 5,7 tonnes par hectare. Après une période de croissance, la production stagne depuis 2000. Le potentiel d’irrigation se situe autour des 500.000 hectares : 300.000 ha pour les superficies en maîtrise totale et partielle, 120.000 ha pour les cultures de décrue et 80.000 ha pour les superficies en bas-fonds et mangroves. La production de riz du Sénégal est de l’ordre de 0,04 % du total mondial. Cette production nationale sénégalaise représente seulement à peu près 22% des besoins nationaux. Dans ce cas, le Sénégal doit importer le riz. Aussi la majeure partie de l’approvisionnement de riz au Sénégal provient-elle du marché international, qui est en fait un marché résiduel, de compensation des excédents et des déficits nationaux. Les importations s’élèvent à plus de 700.000 tonnes/an. Et la plus part du riz importer au Sénégal vient de l’Asie (Thaïlande, Vietnam etc)35. « Au niveau macro-économique, il est à noter que le riz représente 10% du chiffre d’affaires agricole (soit 25 milliards de francs CFA) et 2,5% du PIB. La structure des prix est la suivante : - prix à la ferme : 90.000 FCFA/tonne de riz paddy ; - prix consommateur final (zone Dakar) = 200.000F/T/riz blanc ; - part revenant au fermier = ((90.000 – 53.000) / 0,65) / 200.000 = 56.923/200.000 = 28% »36 Au niveau du système de production, au Sénégal, il est largement dominé par les exploitations de petites tailles de type familial. Il existe deux principaux types de riziculture au Sénégal :
35Article intitulée : « Laproduction du riz au Sénégal et les enjeux de l’OMC à Hong Kong », Intervention de Saliou Sarr (ROPPA) au séminaire de Bruxelles des 16-17 novembre 2005. 36 Idem
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1- la riziculture traditionnelle ou pluviale de bas-fond ou de plateau dans les régions méridionales de Fatick, Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou
Dans les bas-fonds, la riziculture se pratique de manière encore traditionnelle, à une petite échelle le long des vallées inondables. C’est une activité d’autosuffisance pratiquée en général par les femmes depuis toujours. Dans ce système, le travail est encore manuel sur de petites surfaces, sans engrais ni matériels végétales améliorés ; et les rendements restent encore très faibles. Toutes les opérations de récoltes et post récoltes sont manuels, du fauchage de la panicule, au décorticage au mortier, mais le produit est de bonne qualité et est apprécié par les populations. « Dans le Sud, la région de Kolda dispose d’un potentiel de 50000 hectares de terres cultivables en riz pluvial dont 16000 ha réparties dans différentes vallées. La région de Sédhiou dispose d‘un potentiel de 56 000 ha de terres riz cultivables en culture pluviale dont 36 000 ha dans différentes vallées, et 20 000 ha sur le plateau. Enfin, dans la région de Ziguinchor, le potentiel rizicole est de 116 000 ha. La riziculture se pratique généralement à une petite échelle le long des vallées inondables et de manière encore essentiellement traditionnelle »37. 2- la riziculture irriguée dans la Vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin de l’Anambé « La culture du riz irrigué pose moins de problèmes parce qu’elle s’effectue dans des endroits aménagés avec une maîtrise plus ou moins de l’irrigation. Dans la Vallée, les producteurs ont maîtrisé les techniques de production, grâce à la SAED (Société Nationale Aménagement et exploitation du fleuve Sénégal, des Vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé) qui a mené une vulgarisation à outrance. A l’aide des aménagements communautaires faits par la SAED, aucun producteur ne peut avoir son schéma d’exploitation. La notion d’exploitation n’existe pas. Au début, la culture du riz était vivrière maintenant elle est commerciale. L’exploitation n’est pas une unité de production et de sol ce qui fait que les privés cherchent des terres de cultures dans tous les aménagements qui sont équidistants de plusieurs kilomètres, ce qui rend difficile la gestion de toutes les parcelles de production. Les surfaces mises en valeur et exploitées tournent autour de 60 000 hectares sur des potentialités de 240 000 hectares et dans le Bassin de l’Anambé avec 4180 ha aménagés sur un potentiel de 12 000 ha). En zone irriguée, notamment dans la région du Fleuve Sénégal, les variétés à cycle court (90- 110 jours) sont utilisées à la fois pour la saison hivernale et la contre saison (ex. la variété Sahel 108), et les variétés à cycle moyen (110 à 120 jours) telles que Sahel 201, Sahel 202, IR
37 Source : Aperçu du développement rizicole au Sénégal, à la page 6. Document écrit par FAO en collaboration avec le bureau sous-régional dans l’Afrique de l’Ouest
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1529 et Jaya sont essentiellement utilisées pour la saison hivernale. Le rendement moyen en riziculture irriguée est de 5,0-6,0 t/ha avec des pics de 8,0-9,0 t/ha »38. III- Cas de Madagascar
Madagascar est un pays agricole de climat tropical humide dans toutes ses régions sauf la partie Sud qui a un climat secoù les plantes sont rares. La présence des quatre grandes plaines les plus productives a comme un avantage pour Madagascar sur la production du riz. A savoir : la plaine de l’Alaotra à l’Est, la plaine de marovoay à l’Ouest, le betsimitatatra dans la haute terre et la plaine d’Ankaibé à Andapa dans le Nord- Est. Ces quatre plaines sont les plus reconnues et ont une riziculture irriguée. L’Alaotra produit le marché local et le capital. Son riz appelé Makalioka et le riz de luxe « vary lava », est la première qualité dans toute l’ile. Ainsi, il est très compétitif au niveau du commerce international. En fait, le riz Malgache est parmi de meilleures qualités dans le monde. Ce riz est d’origine chinoise et de Malaisie appelé riz cantonné. Les nouvelles techniques de production, relayées par ces différentes structures, souvent basées sur une meilleure maîtrise d'eau (irrigation et drainage) et l'utilisation d'engrais chimiques, intéressaient finalement peu de paysans à cause d'une insuffisance de l'encadrement. La plupart du riz produit à Madagascar est destinée à la consommation domestique. Sur toute la production de paddy d’environ quatre millions de tonne, seul le quart ou le tiers est écoulé sur le marché.(Source : Draft pour Discussion le 10 juillet 2014). Madagascar est le plus grand producteur de riz de l’Afrique subsaharienne, mais il lui faut encore en importer pour satisfaire les besoins de la consommation nationale. Ces trois dernières années, la consommation moyenne annuelle de riz était de 2,5 millions de tonnes par an, où 150000 à 300000 tonnes était du riz importé. Il existe, cependant, une forte disparité entre les régions. Par exemple, pour la région de Marovoay, 67% des récoltes de riz se situent entreles mois de juillet et septembre - vary jeby, tandis que dans la régiondu Lac Alaotra, plus de 91% sont récoltés entre avril et juin –varyvakiambiaty. Dans certaines régions, le caractère photopériodique des principales variétés cultivées amène à un regroupement des travaux de récolte dans un laps de temps relativement restreint. Dans la plupartdes cas, les exploitants se rabattent sur l'utilisation de la main-d’œuvre agricole temporaire, ayant même recours à des importation sen provenance d'autres régions. Tel est le cas du grand périmètre irrigué de la région du Lac Alaotra, où la variété la plus cultivée, le
38Source : Aperçu du développement rizicole au Sénégal, à la page 6. Document écrit par FAO en collaboration avec le bureau sous-régional dans l’Afrique de l’Ouest
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Makalioka 34, est une variété photopériodique. Il est à noter que la variété« Tsipala »,qui est une des variétés les plus courantes à Madagascar, est aussi photopériodique.
1- Analyse du volume de la production
Il est important de voir ensemble la production de riz qui est l'alimentation de base de la population malgache et l'effectif de cette dernière. Étant à la fois producteur5 et consommateur potentiel, il faut analyser ensemble le mouvement de la production et de la population afin d'avoir une idée sur l'effectif de la population par rapport à la quantité de production de paddy ou encore un aperçu sur l'évolution de la quantité de riz consommée par la population malgache. Par la faute des données disponibles, cette étude se limite, seulement l’évolution de la production du paddy et de la population entre 1990 à 2010. Tableau II:Situation de la production de paddy et de la population tous les cinq ans (1990-2010) année Paddy (T) Riz blanc(T) Population Production//hab (hab) (kg/hab) 1990 2 400 000 1600080 11443000 140 1995 2450000 1633415 12990000 126 2000 2480470 1653729 15085000 110 2005 3392460 2261753 17382000 130 2010 5932500 3915450 21926221 Source : Service des statistiques agricoles, MAEP annuaire 2010
Ce tableau montre que, la production de paddy de 1990 à 2000 augmente d’une façon très faible. Sa croissance tournée autour de 2% en moyenne par an. Par contre, durant ces années, l’évolution de la population augmente de façon croissante. A partir de 2000, la production de paddy s’est améliorée, et il y a une augmentation un peu élevée. La production par habitant est de 130kg/hab en 2005. Mais d’une autre coté, la population augmente toujours avec une proportion moyenne de 2,7% par an. En fait, il n'y a pas de progression permanente de la production rizicole face à la continuité de l’accroissement de la population. Au contraire, la croissance de la production était au plus bas entre 1990 et 2003 avec un taux moyen annuel de la production de paddy de 1,2%. En général, la production rizicole ne s'est nettement améliorée qu'à partir de 2003, elle atteint le seuil de 2.800.000T soit une hausse de 7,52% par rapport à 200239. Depuis, la croissance
39Chiffre enregistré par les DRDR des 22 régions
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annuelle est toujours positive et allant jusqu'à 6.295.564 t en 2009. Cette croissance est due aux conditions climatiques favorables et aux impacts des programmes et actions entreprises par le Gouvernement dont le Plan d'Action pour le Développement Rural (PADR), les divers projets de développement, le développement de la recherche, la facilitation de l'accès au crédit, l'opération engrais, l'opération petits matériels agricoles, les mesures d'exemption fiscale au matériel et équipement agricole. L'effectif de la population évolue avec une croissance régulière et que la variation de la production par habitant résulte de l'augmentation ou de la diminution de la production totale annuelle. En bref, l'évolution de la production rizicole et de la population à partir de 1990 se présente comme suit : la production augmente moins vite que la population. Ceci s'explique par une forte croissance démographique par rapport à une faible productivité. La différence entre les deux montrent qu'avec cette allure, la croissance de la production n'arrivera pas à suivre celle l'effectif de la population et en conséquence la production ne pourra plus assurer le besoin en riz de la population.
2- Le mode des techniques rizicoles
Les techniques rizicoles touchent le mode de culture et les intrants. Leur diffusion nécessite des moyens considérables. a- Les techniques L'OPR, conçue par des experts français de la SATEC (Société d’Aide Technique et de Coopération)40, a généralisé le repiquage en ligne sur les Hautes Terres malgaches. L'amélioration du rendement était due à l'introduction d'un certain nombre d'innovations techniques dans la riziculture à savoir la fertilisation d'une pépinière avec de l'engrais chimique, le raccourcissement de la durée de pépinière (limitée à 30-35 jours) et la maîtrise de l'irrigation et du drainage. Ce projet, dont l'action de vulgarisation était surtout porté sur l'utilisation d'engrais chimiques, aurait permis une augmentation de la production rizicole de près de 700 000tonnes entre 1962 et 1970. Ainsi, un système de crédit rural a été établi exprès en vue de faciliter l'achat de fertilisants chimiques par les paysans. Ceci touche essentiellement les Hautes Terres d'Antananarivo et Fianarantsoa. Dans les années 50, l’Institut de Recherches Agronomiques s’est installé à Madagascar êta produit de nombreuses variétés de riz, puis lui a succédé le FOFIFA. Mis en place vers 1974suite à la nationalisation de la recherche agricole, le Centre National de Recherche
40SATEC (Institut de Recherches Agronomiques Tropicales /110 rue de L’Université-Paris 7è), (Guérin M., 1967
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Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) continue de coopérer avec les institutions de recherches internationales tout au long des années 1980. Conformément à la tendance mondiale, le centre privilégie les recherches semencières en s'occupant surtout de la recherche de nouvelles variétés de riz, de l’amélioration des variétés locales ainsi que de nouvelles variétés performantes et des nouvelles techniques de culture. Celles ci sont renforcées par l'opérationnalisation des Centres démultiplication Semencière (CMS) et la mise en place d'un Service de Production de Semences etde Matériel Végétal41. b- L'influence des aides internationales Les aides internationales jouent un rôle majeur dans la diffusion des nouvelles techniques. Des organismes de développement et de recherche de plus en plus dépendants délaie internationale se sont multipliés rapidement en ayant poursuivi leurs objectifs fort différents les uns aux autres. Cette dépendance suscite les conditions imposées par des bailleurs de fonds. Soumis à la baisse de financements publics, ils doivent réinventer de nouvelles technologies qui puissent financer leurs activités, soit par la vente de produits et de savoir-faire(consultance), soit par la conception de nouveaux projets de recherche- développement. De ce fait, pour pouvoir développer leurs activités en bénéficiant des appuis financiers, les petites ONGs des années 1980 se sont associées à celles reconnues sur le plan international. Ces consortiums servent parfois d'ancrage institutionnel pour les organismes internationaux désireux d'opérer à Madagascar en leur évitant de lourdes procédures administratives. c- le financement national A Madagascar, quelques microcrédits et micro finances donnent des crédits agricoles. Ce sont, entre autres, l’OTIV, SIPEM, BNI, ainsi que la BTM qui est devenu BOA actuellement. Ces institutions offrent des crédits agricoles aux agriculteurs. En outre, plusieurs agriculteurs n’ont pas d’accès ou ont peur d’entrer sur la micro finance. Ce cas est rencontré dans tous les ruraux. La raison en est le manque de l’éducation, l’absence de l’information, et l’enclavement de la zone. d- Cas de l'engrais Depuis le début de la Révolution Verte vers 1960, la consommation d'engrais minéraux dans le monde s'est considérablement accrue, notamment dans les pays asiatiques, nord- américains et européens. En conséquence, des grandes sociétés productrices d'engrais minéraux se sont apparues sur la scène internationale en imposant progressivement leurs lois au marché. L'engrais est devenu un produit stratégique pour l'agriculture mondiale, toute recherche de
41Goletti, F. & al., 1998
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productivité ne peut se faire sans lui et que la productivité est même proportionnelle à la dose de cet engrais. À Madagascar, les chercheurs et les ONGs en quête d'appuis financiers devraient orienter leurs recherches autour de ce contexte. Il devient alors plus facile d'introduire de nouvelles innovations avec l'utilisation de l'engrais minéral et des semences améliorées. Le repiquage en ligne, depuis que l'OPR est adoptée, il faut faciliter l'achat des engrais et semences par les paysans ; voire même les en donner gratuitement dans un premier temps. Ceci est devenu la nouvelle mission des projets de développement agricoles dépendants de l'aide. e- Cas de semence Concernant la semence, la variété locale traditionnelle a été toujours caractérisée parles Établissements de recherche internationaux comme le FOFIFA, le CSA etc. mais dans la plus part de temps, les riziculteurs Malgaches font des routines sur la semence utilisée. Ils n’y a pas des variétés de semence. Dans la partie, Nord- Est, dans la région SAVA et Analanjirofo, le riz pluvial se pratique sur les fraiches de collines, appelé Tavy ou « jinja » ; la semence utilisée est le riz appelé « Mamoriaka Tananarivo » qui est le riz très durant de 5mois. Le riz est planté le mois de décembre, et récolté après le mois de Mars.
f- Infrastructures - Équipements et type d'intrants
Outre la politique et le problème de financement, d’autres facteurs nuisent directement le succès de l’exploitation rizicole. - Infrastructures La plupart des zones rizicoles sont enclavées. Le prix du riz élevé est essentiellement causé par le mauvais réseau routier qui a une incidence sur le coût de transport. Les marchandises en milieu rural peuvent être transportées de plusieurs manières : à dos d’homme, en charrette, en véhicule motorisé. Le coût de transport du kilo de riz (et d’ailleurs de tout autre produit agricole) en véhicule motorisé varie de 2Ar à 86,76Ar /kg /km22 selon les régions et l’état de la route. Les moyens de rangement approprié du riz sont inexistants, les paysans sont alors forcés de vendre une partie de leur production immédiatement après la récolte au moment où les prix du riz sont au plus bas. L’absence d’aménagement hydro-agricole et l’état défectueux des infrastructures existantes touchent la plupart des rizicultures malagasy. Ceux-ci entrainent la sécheresse aigüe de certaines rizières au début de la période culturale. Lorsque la pluviométrie tarde à venir, cette situation, provoque des difficultés sur le drainage et les rizières restent en permanence sous une hauteur d’eau importante tout au long du cycle.
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- Équipements42 Le niveau d'équipement des riziculteurs malgaches dont le tableau ci-après inventorie, est très limité. Les tracteurs et motoculteurs ne sont utilisés que dans la région du Lac Alaotra et du Nord-Ouest et ne concernent dans ces zones qu’une infime minorité de riziculteurs (respectivement 2,5% et 0,6%). Dans tout Madagascar, il existe actuellement 698 motoculteurs et 550 tracteurs. La bêche constitue le principal instrument de labour devant la charrue. Les reliefs très variés de Madagascar se prêtent plus facilement à la culture attelée qu’à la mécanisation (terrains pentus, petites superficies) qui ne concerne qu’une minorité d’exploitants (0,1 à 0,2% dans l’ensemble du pays). Les 613.596 houes rotatives, sont utilisées par moins de 15% des riziculteurs dont 38% se trouvent sur les Hauts Plateaux et 17% à l’Alaotra. Tableau III:Niveau d’équipement des riziculteurs
Type des matériels utilisés Quantité en % Tracteur avec accessoires 0,2 Motoculteur avec accessoires 0,1 Herse à bœufs 28,8 charrette 26,4 Charrue à bœufs 33,0 pulvérisateur 3,5 sarcleuse 14,4 Angady/ pelle/pioche 97,3 Faucille/ coupe 92,0 Source : Enquête FA0/UPDR 99 -Type d'intrants En ce qui concerne les intrants, ils sont surtout constitués par des engrais minéraux pour fertiliser les terres, des semences sélectionnées et des produits phytosanitaires tels que les herbicides. Une moyenne de 10 kilos à l’hectare (source : EPM/INSTAT 2004) est observée pour l’engrais chimique ; les moyennes les plus élevés se trouvent sur les Hauts Plateaux et au Lac Alaotra. Certains groupes de chercheurs trouvent que l'engrais constitue un obstacle aux activités rizicoles. Les freins à l’utilisation d’engrais minéraux sont : le manque de trésorerie, le prix élevé des intrants agricoles et la disponibilité limitée de ces produits sur le marché local, la réticence des paysans. Les cultivateurs se contentent alors de fertilisation organique.
42Source : Enquête sur les marchés ruraux _ INSTAT 2004
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Malgré la disponibilité des intrants dans certaines zones rurales, leur prix reste élevé pour les paysans qui dans la plupart du temps n’ont pas de budget affecté à la saison suivante de culture. Souvent, les marchés ruraux ne sont pas approvisionnés en intrants agricoles. Il y a des cas où les cultivateurs parcourent jusqu’à plus de 300 km pour acheter des intrants. L’exploitation rizicole à Madagascar est caractérisée par des politiques échouées, rares sont les stratégies élaborées permettant d’atteindre les objectifs préconisés. Cette situation est aggravée par les lacunes des conditions matérielles (des petits matériels à traction animale, mis à part l’angady) et des infrastructures.
D’une manière générale, l’exploitation rizicole est essentiellement équipée de petits matériels et encore en nombre réduit. La vétusté des infrastructures hydro-agricoles comme les barrages et canaux d’irrigation, constitue des handicaps pour les riziculteurs. En plus de l’inexistence des silos et l’absence des marchés ruraux, les infrastructures routières manquent aux paysans productifs .Mais le problème ne reste pas là, d’autres facteurs tels que la stagnation de la superficie et de la productivité rizicole, ainsi que la structure au niveau de la commercialisation et du prix de la production affectent également l’exploitation. Des paramètres, comme l’insuffisance alimentaire face à la croissance démographique élevée et le problème environnemental, ne font qu’alourdirent les facteurs suscités lesquels rendent impossible le succès de la filière riz. Ce qui introduit à la partie suivante.
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PARTIE II : LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE ET LA
PRODUCTION RIZICOLE PROPREMENT DITE
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La croissance démographique et la croissance économique sont les deux grandeurs qui jouent des rôles importants sur l’économie d’un Pays. Pour que l’économie soit dans le meilleur, il faut que cette croissance économique soit supérieure à l’accroissement démographique. A Madagascar, une grande part de son économie est occupée par le secteur rizicole. Ce dernier est omniprésent dans la quasi- totalité des régions de cette ile. Soit par exemple, la région SAVA, par le district d’Andapa, il est connu en riziculture malgré sa vocation dans la culture d’exportation comme la vanille. Alors, dans cette partie, le domaine étudié est particulièrement la croissance démographique et la production rizicole à Andapa. Et, dans ce cas, il vaut mieux commencer par la présentation de district en évoquant brièvement le milieu physique et le milieu humain dans le premier chapitre.
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CHAPITRE I:ÉTAT DE LA POPULATION ET DE LA RIZICULTURE À ANDAPA
Ce chapitre évoque la monographie d’Andapa, tout en mettant l’accent sur la dynamique de la population et le mode de la production rizicole, Ainsi, elle nous a montré une application du modèle de NERLOVE sur cette production rizicole est plus raisonnable.
Section I : Présentation du district d’Andapa Cette section décrit généralement le district d’Andapa par rapport à ses milieux géographique, démographique et économique. La partie ci-après discute en premier cette contrée dans un domaine multisectoriel. I- la dynamique de la population Andapa est un district qui se trouve dans la région SAVA, dans l’ex-province d’Antsiranana. A l’Est est le district de Bealanana de la région SOFIA et à l’Ouest le district d’Antalaha. Cet un district qui se situe de 1600 km de la capitale en prenant le RN 6 puis la route secondaire RN5a d’ambilobe à Vohemar et la RN3 de Vohemar à Andapa. Du point de vue géomorphologique, elle est juxtaposée des formes variées : volcanique, quartzique et cristalline. Andapa est le grenier à riz de la région SAVA et DIANA, et il est classé le troisième producteur du riz à Madagascar après Alaotra Mangoro et Marovoay. En fait, contrairement à celle autres districts, la culture du riz, qui est la nourriture de base des malgaches, n'est pas seulement une activité vivrière à Andapa, mais elle constitue une véritable activité professionnelle et unesource de revenus au même titre que la vanille. En cas d'insuffisance de production dans les autres zones de la région, c'est Andapa qui comble le manque en assurant un approvisionnement permanent. Sur le climat, Andapa a un climat de type tropical chaud et humide qui est caractérisé par deux saisons : • saison chaude qui va d’Octobre en Avril, avec une température moyenne de 25°C et caractérisée par des pluies abondantes. • Saison plus fraiche, de mois de Mai en Septembre, la température va jusqu’à 18°C à cause de sa situation géographique en altitude plus élevée (300m), et elle est accompagnée d’une pluie fine. A cause de cette climat plus frais, la production de vanille et fruits, surtout le litchi, accuse un retard de quelques semaines en général par rapport aux autres districts de la région SAVA.
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1- Effectif de la population Le district d'Andapa comprend au total dix-sept communes, dont Andapa-ville est la seule commune urbaine et a une superficie totale de 4 444 km² pour 147 772 habitants en 2001 avec une densité démographique 33hab par km2. Graphique 1 : Représentation graphique de la population dans17 communes
Ambalamanasy II Ambodiangezoka Ambodimanga 7 565 6 152 5 747 Andapa 24 211 Andrakata 19 928 6 314 26 673 Andranomena 8 463 Anjialava Be Ankiaka Be Nord 27 618 6 893 11 976 Anoviara 15 401 3 418 Antsahamena 10 667 Bealampona
8 253 5 528 4 038 Belaoka Marovato Betsakotsako Andranotsara Doany Marovato
Source : Monographie de la région SAVA, 2001 Ce graphique montre que la répartition de la population d’Andapa est assez proportionnelle entre les 19 communes de district. Le chef lieu de district, la commune urbaine d’Andapa est la plus peuplée avec 18,69% de la population totale, puis la commune rurale d’Ambodiangezoka qui est 18,05%. La raison de ce surpeuplement est que dans ces deux communes se trouve les Lycées dans le district d’Andapa, et aussi ces deux districts ont des routes praticables sont au long de l’année. En outre, la commune rurale d’Antsahamena est la plus moins peuplée dans ce district, elle représente 2,31 %. Ce phénomène s’explique par l’enclavement de cette zone. Antsahamena n’a pas de route apte à être traversée par la voiture. Tout le monde doit marcher à pied pendant 2jours partant d’Andapa ville s’il veut aller à Antsahamena. Et, cette commune dispose d’un climat assez différent à celui d’Andapa. Ce climat est du tropical chaud et sec pendant toute l’année ; ce qui n’est pas favorable par la culture.
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2- La croissance démographique d’Andapa Il est important de souligner qu’en l’absence du recensement officiel national (depuisl’année 1993), les chiffres présentés dans le tableau qui suit proviennent des résultats de nos projections personnelles. En partant par l’équation du bilan démographique : Pt = P0 + No,t – Do,t + Io,t –Eo,t Pt : population à la période calculée (année t) P0 : population initiale N0,t : nombre de naissances durant la période entre 0 et t D0,t : nombre de décès durant la période entre 0 et t I0,t : nombre migrants arrivés durant la période entre 0 et t E0,t : nombre migrants partis durant la période entre 0 et t Ici les données disponibles sont : les populations totales, le nombre de naissance, et des mortalités ente 1999 et 2000 selon la projection de l’INSTAT. Donc, pour voir le nombre des populations dans les années suivantes, il faut faire la projection du nombre de naissance et le nombre de mortalité. Mais, il est impossible de calculer ou faire la projection sur la migration, car il n’y a pas des données disponibles sur ce mouvement depuis 1999 à Andapa. Le service migratoire et les documents sur la monographie de la région SAVA confirment qu’Andapa est un lieu de l’immigration dans la région, mais, les chiffres ne sont pas indiqués, alors, dans le calcul, il est plus logique de considérer que le solde migratoire est nul (Io,t – Eo,t = 0). a- La projection du nombre de naissances pour la période décennale43. Méthode : Extrapolation linéaire du nombre de naissances. Données disponibles : Nombre annuel de naissance en 1999 -2000 L’hypothèse est comme suit : C’est une variable indépendante qui indique la quantité de temps (année) :La variable dépendante, c’est le nombre de naissances Problème : : estimer les paramètres « » et « »d’une équation linéaire