Poétique Des Possibles Par Des Œuvres Littéraires D'auteures Innues Dans Le Discours Social Québécois
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Poétique des possibles par des œuvres littéraires d'auteures innues dans le discours social québécois Mémoire Céline De Laissardière Maîtrise en anthropologie - avec mémoire Maître ès arts (M.A.) Québec, Canada © Céline De Laissardiere, 2020 — UNIVERSITÉ LAVAL — Poétique des possibles par des œuvres littéraires d’auteures innues dans le discours social québécois Céline de Laissardière Maîtrise en anthropologie - avec mémoire Maître ès arts (M.A.) Sous la direction de Martin Hébert RÉSUMÉ Cette recherche porte sur la production d’un discours singulier, saisi dans le champ littéraire d’auteures autochtones au Québec, dans la compréhension de dynamiques de création et de reconnaissance de nouveaux imaginaires. Le point de départ de cette recherche est l’étude de la formation et de la consolidation d’un discours qui se veut singulier dans l’interaction avec les autres discours en présence — soulevant des questions de rapports de pouvoir. L’analyse discursive vise ainsi à faire valoir certaines des lignes de force du discours de la relation au territoire produit par la nation innue dans le discours social québécois, analysé au travers d’œuvres de quatre écrivaines innues Marie-Andrée Gill, Naomi Fontaine, Natasha Kanapé Fontaine et Joséphine Bacon. Le registre de l’intime, révélé au cours du terrain auprès de la poétesse Marie-Andrée Gill, a composé un second corpus d’analyse. Il est alors question d’un déplacement de regard de l’objet d’étude dans le dévoilement du processus créatif qui s’articule dans une compréhension du soi pour tendre vers le commun. L’analyse transdiscursive avance finalement l’idée d’une position littéraire nommée poétique des possibles, qui se comprend comme un changement de paradigme et qui se caractérise par une approche décoloniale. Mots-clés : littérature; autochtone; Innu; analyse discursive; relation au territoire; poétique des possibles; décolonisation; Marie-Andrée Gill; Natasha Kanapé Fontaine; Joséphine Bacon; Naomi Fontaine. !ii ABSTRACT This study delves into the production of singular discourse in the literary field of First Nations women writers in Quebec, in understanding the dynamics of creation and recognition of new imaginaries. The starting point of this research is the formation and consolidation of a singular discourse in interaction with other discourses — raising power relations issues. The discursive analysis focus on the discourse of the relationship to the territory produced by the Innu nation in Quebec social discourse, analyzed through the works of four Innu authors Marie-Andrée Gill, Naomi Fontaine, Natasha Kanapé Fontaine, and Joséphine Bacon. The register of intimacy, revealed during the fieldwork with the poetess Marie-Andrée Gill, shifted the focus of this study. This second corpus of analysis laid the groundwork for an enquire into the creative process that is articulated in an understanding of the self to tend towards the common. Lastly, the transdiscursive analysis advances the idea of a singular literary position named poetics of possibilities, a paradigm shift, which is characterized by an approach of decolonization. Keywords : Literature; First Nations; Innu; Discursive Analysis; Relationship to the Territory; Poetics of Possibilities; Decolonization; Marie-Andrée Gill; Natasha Kanapé Fontaine; Joséphine Bacon; Naomi Fontaine. !iii Table des matières RÉSUMÉ ii ABSTRACT iii LISTE DES TABLEAUX vii REMERCIEMENTS viii INTRODUCTION 1 CHAPITRE I Les idées politiques autochtones à travers les créations littéraires et le discours social 7 Introduction 7 1.1 Pour une analyse discursive des pensées politiques 9 1.1.1 Qu’est-ce qu’un discours? 10 1.1.2 Communautés discursives 11 1.1.3 Champ discursif, « intertextualité » et « interdiscursivité » 13 1.2 Le discours social comme champ de lutte de sens 15 1.2.1 Le discours social ou hégémonie des discours 16 1.2.2 Les discours environnementaux comme champ de lutte de sens 18 1.2.3 Précisions sur le modèle conceptuel 20 1.3 Poésie et politique 21 1.3.1 Poièsis : le geste politique 22 1.3.2 Art et politique chez Rancière 23 1.3.3 Bourdieu et le champ littéraire 26 1.4 Autre perspective : Édouard Glissant et la poétique de la Relation 29 1.4.1 Poétique de la Relation 31 1.4.2 La poétique de la Relation et la littérature 33 Synthèse du cadre théorique 36 CHAPITRE II Légitimité discursive : de la construction des discours historiques quant au territoire à la reconnaissance d’un champ littéraire 38 Introduction 38 2.1 Les Innuat au Québec 38 2.1.1 Discours historiques et légitimité politique 39 !iv 2.1.2 Relations au territoire 43 2.2 Productions littéraires 45 2.2.1 Littérature autochtone francophone au Québec 46 2.2.2 Une littérature « autochtone » ? 50 Synthèse de la mise en contexte 53 CHAPITRE III Faire émerger un discours postulé singulier : question de recherche, propositions méthodologiques et réflexions éthiques 55 3.1 Question de recherche 55 3.2 Méthodologie 56 3.2.1 Techniques de collecte de données 59 3.2.1.1 Corpus littéraire 59 3.2.1.2 Ethnographie « expérientielle » 62 3.2.1.3 Discussions informelles et journal de terrain 64 3.2.2 Stratégie et techniques d’analyse 67 3.2.3 Considérations éthiques 69 CHAPITRE IV Lignes de force de discours sur les rapports au territoire 73 Introduction 73 4.1 « Là où je Suis » 73 4.1.1 Nutshimit, ma liberté 74 4.1.2 S’appartenir 77 4.1.3 (Se) (re)nommer 80 4.2 Cosmogonie 87 4.2.1 Assi 88 4.2.2 Les guides ancestraux 89 4.2.3 Savoirs ancestraux 91 4.3 « Femme-territoire » 95 4.3.1 « LA TERRE MERDE » 96 4.3.2 Gardiennes 98 Synthèse de l’analyse des œuvres 104 CHAPITRE V Dialogue avec l’auteure Marie-Andrée Gill : déplacer le regard, ou ce que le processus créatif révèle de l’œuvre 106 Introduction 106 !v 5.1 Poésie archéologique 107 5.1.1 La poésie ou le médium du langage de l’intériorité 107 5.1.2 Démarche : du singulier au collectif 110 5.2 « Occuper le territoire de la langue » 113 5.2.1 Identités : manger les images, en dessiner d’autres 113 5.2.2 « Le vertige ordinaire du visage qu’on porte » 115 Synthèse de la rencontre avec M.-A. Gill 118 CHAPITRE VI Analyse générale : discours d’une poétique des possibles 119 Introduction 119 6.1 Formation et consolidation d’un discours singulier 123 6.1.1 (Ré)appropriation des discours 123 6.2.2 Enjeux de la poétique de la Relation dans le corpus littéraire 126 6.2 Poétique des possibles 132 6.2.1 Une posture littéraire singulière 132 6.2.2 …à l’ordre de la décolonisation 136 Ouverture : et si on « décloisonnait » les lectures? 140 CONCLUSION 142 MÉDIAGRAPHIE 146 ANNEXE 157 Annexe I : Présentation des œuvres 158 !vi LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Exemple du tableau formé par l’analyse littéraire et discursive du corpus…...68 Tableau 2: Grille d’analyse discursive faisant référence à l’être (au devenir soi).……….87 Tableau 3: Grille d’analyse discursive faisant référence à la cosmogonie……………… 95 Tableau 4: Grille d’analyse discursive faisant référence à la survivance……………… .104 !vii REMERCIEMENTS Cette aventure que furent la recherche et l’écriture de ce mémoire fut retentissante, non sans détour, sans pauses et sans remous. Elle m’a suivie du Québec jusqu’en France, au Brésil puis en République Démocratique du Congo. J’ai pris le temps de mûrir mon sujet, de m’inspirer des personnes que j’ai rencontrées et celles qui m’accompagnent, des lieux que j’ai fréquentés, des réalités qui m’ont entourée. Je suis immensément reconnaissante de chaque moment, de chaque discussion qui, de près ou de loin, a servi de terreau aux réflexions que porte ce mémoire. À chacune et chacun de vous, merci. Merci également à mon directeur de recherche, Martin Hébert, non seulement pour les échanges riches en apprentissages, ainsi que les conseils et les recommandations qui sont toujours arrivés à point dans les moments flous, mais aussi, et surtout, de m’avoir fait confiance. Je tiens aussi à remercier, plus spécifiquement, certaines personnes chères à mon cheminement: À Stéphanie Boulais et François-Xavier Cyr, marraine et parrain de cœur, pour avoir insufflé, aux moments les plus vaporeux de mon terrain, la persévérance dans mes voiles. À Marie-Andrée, pour la force créatrice. Pour la simplicité et les moments vrais, pour les méditations et les sensibilités. À Lucas, ami précieux, pour les discussions, les partages, les remises en question; pour l’écoute et le réconfort. À Simon, car depuis le début, tu crois en moi. !viii À Katherine et Luc, famille d’adoption, de toujours m’accueillir comme vous savez si bien le faire, avec toute la générosité du monde, et la tendresse et les rires qui viennent avec. C’est avec beaucoup de gratitude que je me tourne vers mes parents sans qui je n’aurai pas pu poursuivre mes études et être là où je me tiens aujourd’hui, à l’horizon ouvert de mes possibles. Merci infiniment de me soutenir sur le chemin de mon épanouissement. Enfin, à toi Felipe, pour les nouveaux univers dont tu as enchanté ma vie. Merci profondément d’être à mes côtés, qu’importe les aléas, avec l’allégresse qui t’est spécialement tienne et ton art du relativisme qui m’apprend tant sur le monde et moi-même. !ix INTRODUCTION1 La poésie est ce qui évoque, ce qui rallie, ce qui façonne, ce qui transforme; ce qui nous amène à nous et aux mondes (par la lecture) par le détour d’autrui (celui de l’écriture). L’anthropologie est une aventure similaire. La poésie et l’anthropologie, et de manière plus large la littérature et les sciences sociales, ont en commun de s’efforcer de déconstruire et de (re)construire les réalités.