DÉPARTEMENT DES LETTRES ET COMMUNICATIONS Faculté Des Lettres Et Sciences Humaines Université De Sherbrooke
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DÉPARTEMENT DES LETTRES ET COMMUNICATIONS Faculté des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke Traductions d’œuvres de Lee Maracle : l'art de la parole stó:lō envisagé sous l'angle de la voix, du contexte et du genre littéraire par CÉLINE PARENT Mémoire présenté en vue de l’obtention de la Maîtrise ès Arts en littérature canadienne comparée (cheminement en traduction littéraire et traductologie) Décembre 2018 COMPOSITION DU JURY Traductions d’œuvres de Lee Maracle : l'art de la parole stó:lō envisagé sous l'angle de la voix, du contexte et du genre littéraire CÉLINE PARENT Ce mémoire a été évalué par un jury composé des personnes suivantes : PATRICIA GODBOUT, directrice Lettres et communications, Université de Sherbrooke NICOLE CÔTÉ, examinatrice Lettres et communications, Université de Sherbrooke MARC ANDRÉ FORTIN, examinateur Lettres et communication, Université de Sherbrooke Décembre 2018 Résumé Ce mémoire a pour point de départ une volonté de proposer sept textes de l’auteure stó:lō Lee Maracle en traduction française : « Bertha »; « Goodbye, Snauq »; « War »; « Boy in the Archives »; « Oratory: Coming to Theory », « Toward a National Literature: "A Body of Writing" » et « Dancing my Way to Orality ». Des critères tels que la représentativité, l’aspect diachronique, ainsi que la pertinence au regard des notions de la voix, du contexte et du genre littéraire, ont guidé la constitution de ce corpus. Ces textes traitent de préoccupations et de thématiques liés à la restauration des récits traditionnels salish dans la contemporanéité et à la proclamation de l’autochtonéité à la face du monde. Les traductions proposées dans ce mémoire sont accompagnées de commentaires sur des aspects touchant à la production, à la réception et à la traduction des œuvres des littératures autochtones, en particulier la littérature ou « art de la parole » (word art) salish/stó:lō, selon l’expression mise de l’avant par Maracle, ainsi qu’au travail de décolonisation que cette dernière accomplit par l’écriture. Le travail de recherche ayant mené à la production du présent mémoire sert de creuset à une réflexion théorique et traductologique sur l’identité autochtone et sur l’appropriation, la langue et l’oralité, en plus de mettre en évidence l’importance que revêt la communauté dans les créations orales et écrites de Maracle. Abstract This M.A. thesis has, as its starting point, an intent to propose a French translation of selected texts by Stó:lō author Lee Maracle: ‘‘Bertha’’; ‘‘Goodbye, Snauq’’; ‘‘War’’; ‘‘Boy in the Archives’’; ‘‘Oratory: Coming to Theory’’; ‘‘Toward a National Literature: "A Body of Writing"’’; and ‘‘Dancing my Way to Orality’’. The selection of this corpus was based on criteria such as representativity and diachronicity, as well as relevance in regards to notions of voice, context and literary genre. Recurring themes and concerns in these texts relate to the restoration of salish/stó:lō traditional stories in contemporaneity and the affirmation of Indigeneity on the world stage. The translations presented here are accompanied by commentaries on the reception, the production and the translation of Indigenous literatures, and more specifically of Salish/Stó:lō literature or ‘‘word art’’, a term coined by Maracle, and on the work of decolonization she accomplishes through her feminist writing. The research work that led to the production of this M.A. thesis has provided a background for a theoretical reflection on translation and on the issues raised by appropriation and identity, language and orality; it has also highlighted the interweaving of writing and community in Maracle’s word art. i Table des matières Résumé – Abstract i Table des matières ii-iii Figure, tableaux et cartes iv Remerciements – Autorisations v INTRODUCTION 1 CHAPITRE 1. PENSER LA TRADUCTION DE LEE MARACLE 7 1.1 La traduction, zone de passage 1.2 Définitions CHAPITRE 2. REGARD SUR LES LITTÉRATURES AUTOCHTONES AU CANADA 19 2.1 Lee Maracle 2.2 État de la question : les littératures autochtones en traduction 2.3 Horizon de traduction CHAPITRE 3. QUATRE SAISONS DE LA THÉORIE AUTOCHTONE 31 3.1 Théorie littéraire autochtone 3.2 Théorie littéraire et traductologique non autochtone 3.3 Traductologie 3.4 « Different but the same » CHAPITRE 4. MÉTHODOLOGIES 39 4.1 Approches méthodologiques autochtones 4.2 Approche méthodologique et corpus de traduction LES TEXTES DU CORPUS DE TRADUCTION 42 CHAPITRE 5. LANGUE ET TRADUCTION 44 5.1 Hétérogénéité linguistique : le point sur la troisième langue 5.2 Le rapport à la langue anglaise chez Maracle 5.3 Les genres littéraires des créations orales et écrites chez les Salish 5.4 Les genres oraux et écrits chez Maracle : un double héritage 5.4.1 La vision de la poésie, du récit et de l’oratoire chez Maracle 5.4.2 Double héritage et taxonomie des genres 5.5 Difficultés de traduction 5.5.1 Traduction du terme « oratory » 5.5.2 Temps du discours dans les récits-nouvelles ii CHAPITRE 6. PRÉSENTATION DES TEXTES À PARTIR D’ÉLÉMENTS DU PARATEXTE 56 6.1 Récits-nouvelles 56 6.1.1 Bertha 6.1.2 Goodbye, Snauq 6.2 Récit-poèmes 64 6.2.1 « War » 6.2.2 « Boy in the Archives » 6.3 Oratoires-essais 73 6.3.1 Oratory: Coming to Theory 6.3.2 Toward a National Literature 6.3.3 Dancing My Way to Orality Conclusion 84 LES TEXTES DU CORPUS EN TRADUCTION 85 Bertha 86 Adieu, Snauq précédé de Note de l’auteure 101 Guerre 122 Le garçon dans les archives 125 Oratoire, la théorie en question 128 Vers une littérature nationale : « un corpus d’écriture » 136 Danser sur mon chemin d’oralité 158 Œuvres du corpus 173 Œuvres du corpus – Autres éditions 174 Bibliographie générale – Lee Maracle 175 Bibliographie générale 179 iii Figure, tableaux et cartes Figure 3.1 Diagramme : quatre approches dans la littérature et la critique autochtone 191 Tableau 5.1 Événements contextuels - nouvelle Goodbye, Snauq 192 Tableau 5.2 Éléments biographiques - nouvelle Goodbye, Snauq 195 Tableau 5.3 Liste de mots en langues autochtones 197 Cartes de Snauq 198 5.1 « Before the White Man Came » 5.2 False Creek (Snauq) et Burrard Inlet 5.3 A Tracing of Vancouver and West Vancouver Indian Names iv Remerciements et autorisations Je tiens à remercier ma directrice, Patricia Godbout, pour l’enthousiasme avec lequel elle a accueilli ce projet, pour sa disponibilité et pour l’appui qu’elle m’a apporté à chaque étape de la production du présent mémoire. Je me sens privilégiée d’avoir été accompagnée dans ce parcours par une directrice dotée d’une telle expertise dans les champs de recherche de la traduction littéraire et de la traductologie. Je veux aussi témoigner ma reconnaissance à Nicole Côté et à Marc André Fortin pour avoir accepté d’évaluer ce mémoire. Merci à vous trois pour les pistes de recherche que vous m’avez données dans le cadre des séminaires du programme de maîtrise et pour le regard critique que vous avez porté sur mon travail. Je veux aussi remercier les membres du personnel enseignant du programme de baccalauréat en traduction professionnelle de l’UdeS, en particulier Shirley Fortier pour son dynamisme et sa compétence et Héloïse Duhaime pour sa créativité. J’adresse mes plus sincères remerciements à l’auteure, Lee Maracle, pour la confiance qu’elle m’a témoignée en m’accordant la permission de traduire un corpus de ses textes en français et d’inclure ces traductions dans mon mémoire de maîtrise. C’est à mes yeux un réel privilège. Je remercie également NeWest Press pour l’autorisation de traduire et reproduire les trois « oratories » tirés de Memory Serves: Oratories. Enfin, merci à mon conjoint pour son soutien indéfectible et à mes deux grandes filles, qui m’ont précédé dans la voie des études supérieures. Elles sont ma fierté et mon inspiration. Merci également aux membres de ma famille et à mes amies pour leurs encouragements. v Behind her stood the truth of infinite grandmothers ahead of her marched the truth of infinite progeny. Legions who cannot forsake Ka-Nata.1 Lee Maracle INTRODUCTION L’empire colonial écrit sa propre version de l’histoire, et c’est très souvent cette version qui est enseignée dans les établissements scolaires des territoires qu’il a envahis. La perte du territoire a imposé aux Autochtones2 de l’Île de la Tortue une coupure avec leur histoire et leur identité, comme si les cent cinquante ans d’histoire du Canada avaient plus d’importance que les quinze mille ans qui ont précédé la création de la Confédération canadienne (Maracle 2017c, 29). L’émergence de la poésie écrite et de plusieurs genres en prose qui puisent aux récits traditionnels n’a été possible que grâce à la détermination d’aînées et d’aînés ayant le souci de les transmettre aux générations suivantes. Malgré l’entreprise d’assimilation opérée par l’État en raison de l’institutionnalisation des pensionnats autochtones, certains enfants ont eu la possibilité et le privilège de se voir confier par les aînés de leur nation des parcelles des savoirs traditionnels. Les œuvres littéraires autochtones s’inscrivent dans la foulée d’une tradition de créations orales dont l’origine se perd dans la nuit des temps, mais sont ancrées dans le contexte dont leurs auteures et auteurs ont hérité. Dans le sillage du mouvement de la contre-culture et de la lutte pour les droits civiques qui a ébranlé la société américaine au cours de la décennie 1960, des 1 « Ka-Nata », Bent Box, p. 111. Mot huron-iroquois signifiant village, lieu. 2 L’article 35 de la Constitution canadienne reconnaît comme Autochtones les Premières Nations, les Métis et les Inuits. 1 voix autochtones ont commencé à se faire entendre plus au nord, sur ce continent.