ALFRED DOBLIN ET LE ROMAN L’Adaptation De R.W
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3 Sommaire p. 9 PRÉFACE p. 11 L’HISTOIRE p. 12 LE PROJET BERLIN ALEXANDERPLATZ p. 16 BIOGRAPHIE DE R.W. FASSBINDER p. 20 ALFRED DÖBLIN ET LE ROMAN p. 24 L’ÉQUIPE ET LES ACTEURS p. 26 LA MUSIQUE DE PEER RABEN p. 28 13 ÉPISODES ET 1 ÉPILOGUE p. 32 FICHE ARTISTIQUE p. 33 FICHE TECHNIQUE 5 « Fassbinder a réussi là où [les autres] ont échoué, il a filmé de façon virtuose tout un roman. Mieux : il a réalisé un immense film, fidèle à un immense roman. » Susan Sontag « Si Fassbinder n'avait rien réalisé d'autre que Berlin Alexanderplatz, il appartiendrait au panthéon du cinéma. » Andrew Sarris, Village Voice Tournée pour la télévision entre 1979 et 1980, cette série en 14 épisodes (durée : 15h30), basée sur le célèbre roman d’Alfred Döblin, publié en 1929, décrit la vie des bas-fonds à Berlin aux jours sombres de la République de Weimar en suivant le destin de Franz Biberkopf. Berlin Alexanderplatz n'est pas simplement le film le plus ambitieux de R.W. Fassbinder : il constitue l'obsession d'une vie, celle du réalisateur face à l'œuvre de Döblin, et est considéré comme son plus grand film. 6 Die Sonne geht auf und unter, es kommen helle Tage, die Kinderwagen fahren auf der Strasse, wir schreiben Februar 1928. In den Februar hinein säuft Franz Biberkopf in seinem Widerwillen gegen die Welt, in seinem Verdruss. ‘ Er versäuft, was er hat, ihm ist egal, was wird. Er wollte anständig sein, aber da sind Schufte und reface Strolche und Lumpen, darum will Franz Biberkopf P nichts mehr sehen und hören von der Welt, « Ce fut un privilège pour moi de suivre dès 1976 les premières tentatives concrètes de Rainer pour und wenn er Penner wird, er versäuft den letzten réaliser cette production. J’ai appris à quel point le roman de Döblin, ses personnages et leur époque Pfennig von seinem Geld. lui étaient chers. Maintenant que la restauration est terminée, c’est comme si nous faisions l’expérience d’une symphonie de Mahler : nous traversons un univers dont il faut maîtriser toute la hauteur et profondeur imaginables. Je fus plus d’une fois au bord du désespoir, mais désormais on aperçoit la lumière au bout du tunnel. Grâce à des partenaires et associés innovants, nous avons Le soleil se lève, se couche, accompli une double mission : l’héritage cinématographique de RWF est à nouveau visible tel qu’il on a sorti les poussettes. l’avait imaginé, et nous avons préservé une part de l’héritage cinématographique mondial. Je ne peux Février 1928. qu’espérer que notre exemple crée un précédent. » Franz boit, par dégoût du monde, par dépit. Peu lui importe ce qui adviendra. Juliane Lorenz, monteuse de Berlin Alexanderplatz, Il voulait être honnête, présidente de la Fondation R.W. Fassbinder mais il y a des salauds, des voyous, aussi il renie le monde et boit, quitte à devenir clochard. Berlin Alexanderplatz, épisode 4 8 9 L’histoire ranz Biberkopf vient de sortir de la prison de Berlin-Tegel où il avait été emprisonné pour Fle meurtre de son amie Ida. Il commence alors une nouvelle vie, se jure de rester honnête. Il retrouve quelques amis et cherche un soutien auprès de ses différentes maîtresses. Dans son entourage, il y a Eva, son amie de toujours, Lina, une Polonaise rencontrée dans la brasserie où Franz est un habitué, et sa propriétaire, Madame Bast. Mais à Berlin dans les années 1927-28, la vie est rude et le travail rare. Il ne trouve pas sa place, et après la trahison d’un collègue, se réfugie dans l’alcool. Après une longue dépression, il retrouve le goût de se battre avec Reinhold, un type mystérieux qui le fascine. Malheureusement, Reinhold n’est pas toujours bien intentionné et va faire la ruine de Franz en le poussant à des actions illégales et lui prenant même Mieze, sa bien-aimée. Franz n’a alors plus rien à faire dans cette société. 11 LE PROJET BERLIN ALEXANDERPLATZ Un projet hors du commun a chaîne de télévision allemande WDR et R.W. Fassbinder avaient pour projet de réaliser ce film En 1983, Berlin Alexanderplatz fut ensuite programmé à New York pendant plusieurs mois et trouva Ldepuis 1976. En 1978, la Bavaria et la chaîne de télévision italienne RAI montent un budget de aussi des distributeurs en Europe. Mais le mouvement du Nouveau Cinéma allemand s’acheva avec 13 millions DM (6 millions d’euros) pour produire le film. Le tournage eut lieu entre juin 1979 et la mort de R.W. Fassbinder en 1982, au début de l’ère Helmut Kohl. Berlin Alexanderplatz fut alors avril 1980 à Berlin et dans les studios de la Bavaria à Munich. Le choix de tourner en 16 mm avait oublié et il n’y eut bientôt plus de copie disponible. Il s’agit donc d’une véritable redécouverte du film des raisons budgétaires, mais aussi pratiques : d’une part, les films pour la télévision étaient souvent aujourd’hui après restauration. tournés en 16 mm sans prévoir d’exploitation sur le long terme, d’autre part, personne ne pouvait « J’ai essayé de tourner le noir et blanc en couleurs. Fassbinder et moi aurions préféré tourner en anticiper l’ampleur du travail de Fassbinder et l’importance de ce film. Fassbinder décida quelques noir et blanc, mais on ne pouvait pas. À l’époque, ce n’était pas possible de coloriser numériquement jours avant le tournage de ne tourner qu’une seule prise par scène. S’il fallait une prise de complément après le tournage. Nous avons donc essayé de donner l’orientation originale du film par la lumière pour des raisons de montage, alors Juliane Lorenz devait choisir laquelle et la faire tourner. C’est dans et la couleur. » Xaver Schwarzenberger, cette configuration extrêmement souple que le film se tourna. Ainsi, tous les jours, l’équipe pouvait directeur de la photographie de Berlin Alexanderplatz visionner les rushes et poursuivre le travail. Le film fut présenté au Festival de Venise en 1980, comme la première grande coproduction européenne pour un téléfilm. Il fut accueilli avec beaucoup d’admiration. En Allemagne, le film fut diffusé par la chaîne publique ARD à partir du 12 octobre 1980 et créa l’événement. Mais il suscita aussi des réactions controversées car la plupart des téléspectateurs avaient encore à cette époque-là un téléviseur en noir et blanc. Les contrastes sensibles ne pouvaient pas passer comme R.W. Fassbinder les avait conçus, d’autant plus que le transfert du film du 16 mm vers le support de la télévision ne pouvait pas conserver techniquement la luminosité particulière du film. R.W. Fassbinder et son chef-opérateur Xaver Schwarzenberger, qui a supervisé la restauration, étaient conscients d’avoir poussé loin le contraste entre des séquences très sombres et des reflets de lumière éclatants. Le film fut considéré comme trop sombre et programmé à un créneau plus tardif. 12 13 ‘ ‘ Une restauration sans precedent ès la première projection de Berlin Alexanderplatz au Festival de Venise, il apparut évident que Dcette œuvre serait considérée par la suite comme la plus grande réalisation de R.W. Fassbinder. Le premier but de la restauration a donc été de créer pour la première fois une copie fidèle aux choix esthétiques du réalisateur et à la qualité qu’il désirait mais n’avait pas obtenue, faute de moyens technologiques. De plus, Berlin Alexanderplatz est un élément extraordinaire de l’histoire cinématographique allemande. Ainsi, ce projet de restauration a également été motivé par la volonté d’établir de nouveaux standards technologiques dans ce domaine. L’œuvre, tournée en 16 mm, a été restaurée numériquement et en haute définition (2K) par la Fondation Rainer Werner Fassbinder et Bavaria Media GmbH. La restauration a été financée, entre autres, par le German Federal Cultural Foundation et dirigée par Juliane Lorenz, monteuse et présidente de la Fondation R.W. Fassbinder, sous la direction artistique du chef-opérateur Xaver Schwarzenberger. De cette restauration numérique en 2K avec une machine ARRISCAN, ont été tirés, pour la première fois un négatif 35 mm (via ARRI-LASER) et des copies neuves 35 mm, ainsi que des masters HD pour la télévision et les DVD. Avant restauration Après restauration 14 Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) Filmographie é à Munich en 1945, R.W. Fassbinder grandit seul avec sa mère dans l’Allemagne d’après- Le Clochard (Der Stadtstreicher), 1966 guerre. Bien que passionné de cinéma, il s’intéresse d’abord au théâtre et fonde sa propre Le Petit chaos (Das kleine Chaos), 1967 N L’Amour est plus froid que la mort (Liebe ist kälter als der Tod), 1969 compagnie, l’Anti Teater, après une première expérience infructueuse. C’est avec cette troupe qu’il Le Bouc (Katzelmacher), 1969 réalise ses deux premiers films en 1969. Dans les années 1970, il alterne frénétiquement les Les Dieux de la peste (Götter der Pest), 1969 productions pour le cinéma, le théâtre et la télévision. De 1978 à 1982, il tourne les films qui Pourquoi Monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? (Warum läuft Herr R. Amok ?), 1969 connaissent le plus grand succès : Le Mariage de Maria Braun en 1978, Lola, une femme allemande Rio das Mortes, 1970 en 1981 et Le Secret de Veronika Voss en 1982 qui obtient l’Ours d’or au festival de Berlin. Le Café (Das Kaffeehaus), 1970 Le Voyage à Niklashausen (Niklashauser Fart), 1970 Le Soldat américain (Der amerikanische Soldat), 1970 En l'espace de treize années, il est l'auteur d'une quarantaine de films pour la télévision et le cinéma.