3 Sommaire p. 9 PRÉFACE p. 11 L’HISTOIRE p. 12 LE PROJET BERLIN ALEXANDERPLATZ p. 16 BIOGRAPHIE DE R.W. FASSBINDER p. 20 ALFRED DÖBLIN ET LE ROMAN p. 24 L’ÉQUIPE ET LES ACTEURS p. 26 LA MUSIQUE DE PEER RABEN p. 28 13 ÉPISODES ET 1 ÉPILOGUE p. 32 FICHE ARTISTIQUE p. 33 FICHE TECHNIQUE

5 « Fassbinder a réussi là où [les autres] ont échoué, il a filmé de façon virtuose tout un roman. Mieux : il a réalisé un immense film, fidèle à un immense roman. » Susan Sontag

« Si Fassbinder n'avait rien réalisé d'autre que Berlin Alexanderplatz, il appartiendrait au panthéon du cinéma. » Andrew Sarris, Village Voice

Tournée pour la télévision entre 1979 et 1980, cette série en 14 épisodes (durée : 15h30), basée sur le célèbre roman d’Alfred Döblin, publié en 1929, décrit la vie des bas-fonds à Berlin aux jours sombres de la République de Weimar en suivant le destin de Franz Biberkopf. Berlin Alexanderplatz n'est pas simplement le film le plus ambitieux de R.W. Fassbinder : il constitue l'obsession d'une vie, celle du réalisateur face à l'œuvre de Döblin, et est considéré comme son plus grand film.

6 Die Sonne geht auf und unter, es kommen helle Tage, die Kinderwagen fahren auf der Strasse, wir schreiben Februar 1928. In den Februar hinein säuft Franz

Biberkopf in seinem Widerwillen gegen die Welt, in seinem Verdruss. ‘ Er versäuft, was er hat, ihm ist egal, was wird. Er wollte anständig sein, aber da sind Schufte und reface Strolche und Lumpen, darum will Franz Biberkopf P nichts mehr sehen und hören von der Welt, « Ce fut un privilège pour moi de suivre dès 1976 les premières tentatives concrètes de Rainer pour und wenn er Penner wird, er versäuft den letzten réaliser cette production. J’ai appris à quel point le roman de Döblin, ses personnages et leur époque Pfennig von seinem Geld. lui étaient chers. Maintenant que la restauration est terminée, c’est comme si nous faisions l’expérience d’une symphonie de Mahler : nous traversons un univers dont il faut maîtriser toute la hauteur et profondeur imaginables. Je fus plus d’une fois au bord du désespoir, mais désormais on aperçoit la lumière au bout du tunnel. Grâce à des partenaires et associés innovants, nous avons Le soleil se lève, se couche, accompli une double mission : l’héritage cinématographique de RWF est à nouveau visible tel qu’il on a sorti les poussettes. l’avait imaginé, et nous avons préservé une part de l’héritage cinématographique mondial. Je ne peux Février 1928. qu’espérer que notre exemple crée un précédent. » Franz boit, par dégoût du monde, par dépit. Peu lui importe ce qui adviendra. Juliane Lorenz, monteuse de Berlin Alexanderplatz, Il voulait être honnête, présidente de la Fondation R.W. Fassbinder mais il y a des salauds, des voyous, aussi il renie le monde et boit, quitte à devenir clochard.

Berlin Alexanderplatz, épisode 4

8 9 L’histoire ranz Biberkopf vient de sortir de la prison de Berlin-Tegel où il avait été emprisonné pour Fle meurtre de son amie Ida. Il commence alors une nouvelle vie, se jure de rester honnête. Il retrouve quelques amis et cherche un soutien auprès de ses différentes maîtresses. Dans son entourage, il y a Eva, son amie de toujours, Lina, une Polonaise rencontrée dans la brasserie où Franz est un habitué, et sa propriétaire, Madame Bast. Mais à Berlin dans les années 1927-28, la vie est rude et le travail rare. Il ne trouve pas sa place, et après la trahison d’un collègue, se réfugie dans l’alcool. Après une longue dépression, il retrouve le goût de se battre avec Reinhold, un type mystérieux qui le fascine. Malheureusement, Reinhold n’est pas toujours bien intentionné et va faire la ruine de Franz en le poussant à des actions illégales et lui prenant même Mieze, sa bien-aimée. Franz n’a alors plus rien à faire dans cette société.

11 LE PROJET BERLIN ALEXANDERPLATZ

Un projet hors du commun

a chaîne de télévision allemande WDR et R.W. Fassbinder avaient pour projet de réaliser ce film En 1983, Berlin Alexanderplatz fut ensuite programmé à New York pendant plusieurs mois et trouva Ldepuis 1976. En 1978, la Bavaria et la chaîne de télévision italienne RAI montent un budget de aussi des distributeurs en Europe. Mais le mouvement du Nouveau Cinéma allemand s’acheva avec 13 millions DM (6 millions d’euros) pour produire le film. Le tournage eut lieu entre juin 1979 et la mort de R.W. Fassbinder en 1982, au début de l’ère Helmut Kohl. Berlin Alexanderplatz fut alors avril 1980 à Berlin et dans les studios de la Bavaria à . Le choix de tourner en 16 mm avait oublié et il n’y eut bientôt plus de copie disponible. Il s’agit donc d’une véritable redécouverte du film des raisons budgétaires, mais aussi pratiques : d’une part, les films pour la télévision étaient souvent aujourd’hui après restauration. tournés en 16 mm sans prévoir d’exploitation sur le long terme, d’autre part, personne ne pouvait « J’ai essayé de tourner le noir et blanc en couleurs. Fassbinder et moi aurions préféré tourner en anticiper l’ampleur du travail de Fassbinder et l’importance de ce film. Fassbinder décida quelques noir et blanc, mais on ne pouvait pas. À l’époque, ce n’était pas possible de coloriser numériquement jours avant le tournage de ne tourner qu’une seule prise par scène. S’il fallait une prise de complément après le tournage. Nous avons donc essayé de donner l’orientation originale du film par la lumière pour des raisons de montage, alors Juliane Lorenz devait choisir laquelle et la faire tourner. C’est dans et la couleur. » Xaver Schwarzenberger, cette configuration extrêmement souple que le film se tourna. Ainsi, tous les jours, l’équipe pouvait directeur de la photographie de Berlin Alexanderplatz visionner les rushes et poursuivre le travail.

Le film fut présenté au Festival de Venise en 1980, comme la première grande coproduction européenne pour un téléfilm. Il fut accueilli avec beaucoup d’admiration. En Allemagne, le film fut diffusé par la chaîne publique ARD à partir du 12 octobre 1980 et créa l’événement. Mais il suscita aussi des réactions controversées car la plupart des téléspectateurs avaient encore à cette époque-là un téléviseur en noir et blanc. Les contrastes sensibles ne pouvaient pas passer comme R.W. Fassbinder les avait conçus, d’autant plus que le transfert du film du 16 mm vers le support de la télévision ne pouvait pas conserver techniquement la luminosité particulière du film. R.W. Fassbinder et son chef-opérateur Xaver Schwarzenberger, qui a supervisé la restauration, étaient conscients d’avoir poussé loin le contraste entre des séquences très sombres et des reflets de lumière éclatants. Le film fut considéré comme trop sombre et programmé à un créneau plus tardif.

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‘ ‘ Une restauration sans precedent ès la première projection de Berlin Alexanderplatz au Festival de Venise, il apparut évident que Dcette œuvre serait considérée par la suite comme la plus grande réalisation de R.W. Fassbinder. Le premier but de la restauration a donc été de créer pour la première fois une copie fidèle aux choix esthétiques du réalisateur et à la qualité qu’il désirait mais n’avait pas obtenue, faute de moyens technologiques. De plus, Berlin Alexanderplatz est un élément extraordinaire de l’histoire cinématographique allemande. Ainsi, ce projet de restauration a également été motivé par la volonté d’établir de nouveaux standards technologiques dans ce domaine.

L’œuvre, tournée en 16 mm, a été restaurée numériquement et en haute définition (2K) par la Fondation et Bavaria Media GmbH. La restauration a été financée, entre autres, par le German Federal Cultural Foundation et dirigée par Juliane Lorenz, monteuse et présidente de la Fondation R.W. Fassbinder, sous la direction artistique du chef-opérateur Xaver Schwarzenberger. De cette restauration numérique en 2K avec une machine ARRISCAN, ont été tirés, pour la première fois un négatif 35 mm (via ARRI-LASER) et des copies neuves 35 mm, ainsi que des masters HD pour la télévision et les DVD.

Avant restauration Après restauration

14 Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) Filmographie é à Munich en 1945, R.W. Fassbinder grandit seul avec sa mère dans l’Allemagne d’après- Le Clochard (Der Stadtstreicher), 1966 guerre. Bien que passionné de cinéma, il s’intéresse d’abord au théâtre et fonde sa propre Le Petit chaos (Das kleine Chaos), 1967 N L’Amour est plus froid que la mort (Liebe ist kälter als der Tod), 1969 compagnie, l’Anti Teater, après une première expérience infructueuse. C’est avec cette troupe qu’il Le Bouc (Katzelmacher), 1969 réalise ses deux premiers films en 1969. Dans les années 1970, il alterne frénétiquement les Les Dieux de la peste (Götter der Pest), 1969 productions pour le cinéma, le théâtre et la télévision. De 1978 à 1982, il tourne les films qui Pourquoi Monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? (Warum läuft Herr R. Amok ?), 1969 connaissent le plus grand succès : Le Mariage de Maria Braun en 1978, Lola, une femme allemande Rio das Mortes, 1970 en 1981 et Le Secret de Veronika Voss en 1982 qui obtient l’Ours d’or au festival de Berlin. Le Café (Das Kaffeehaus), 1970 Le Voyage à Niklashausen (Niklashauser Fart), 1970 Le Soldat américain (Der amerikanische Soldat), 1970 En l'espace de treize années, il est l'auteur d'une quarantaine de films pour la télévision et le cinéma. Prenez garde à la sainte putain (Warnung vor einer heiligen Nutte), 1970 Inspirée par l’œuvre de Douglas Sirk, sa production explore essentiellement tous les aspects du Pionniers à Ingolstadt (Pioniere in Ingolstadt), 1970 mélodrame imprégné de l’Allemagne post-hitlérienne et américanisée des années 1950. Il demeure l’un Le Marchand des quatre saisons (Händler der vier Jahreszeiten), 1971 des plus grands réalisateurs allemands et sa disparition est souvent assimilée à la fin du Nouveau Les Larmes amères de Petra von Kant (Die bitteren Tränen der Petra von Kant), 1972 Cinéma allemand. Gibier de passage (Wildwechsel), 1972 Huit heures ne font pas un jour (Acht Stunden sind kein Tag), 1972 Liberté à Brème (Bremer Freiheit), 1972 En 1980, il adapte Berlin Alexanderplatz pour la télévision, une oeuvre hors normes qui apparaît déjà Le Monde sur un fil (Welt am Draht), 1973 comme l’aboutissement de sa carrière. Martha, 1973 Tous les autres s’appellent Ali (Angst essen Seele auf), 1973 Effi Briest (Fontane Effi Briest), 1974 Le Droit du plus fort (Faustrecht der Freiheit), 1974 Comme un oiseau sur un fil (Wie ein Vogel auf dem Draht), 1974 Maman Küsters s’en va au ciel (Mutter Küsters’ Fahrt zum Himmel), 1975 Peur de la peur (Angst vor der Angst), 1975 Je veux seulement qu’on m’aime (Ich will doch nur, dass ihr mich liebt), 1975 Le Rôti de Satan (Satansbraten), 1976 Roulette chinoise (Chinesisches Roulette), 1976 La Femme du chef de gare (Bolwieser), 1976 Femmes à New York (Frauen in New York), 1977 Despair (Despair – Eine Reise ins Licht), 1977 L’Allemagne en automne (Deutschland im Herbst), 1977 Le Mariage de Maria Braun (Die Ehe der Maria Braun), 1978 L’Année des treize Lunes (In einem Jahr mit 13 Monden), 1978 La Troisième génération (Die dritte Generation), 1979 Berlin Alexanderplatz, 1979-1980 Lili Marleen, 1980 Lola, une femme allemande (Lola), 1981 16 Théâtre en transe (Theater in Trance), 1981 17 Le Secret de Veronika Voss (Die Sehnsucht der Veronika Voss), 1981 QUERELLE, 1982

.. ALFRED DOBLIN ET LE ROMAN L’adaptation de R.W. Fassbinder .. .W. Fassbinder s’est intéressé très tôt au roman de Döblin pour une adaptation au cinéma avec Alfred Doblin (1878-1957) Rle projet d’en faire un film d’une grande ampleur. En 1931, Phil Jutzi, l’un des principaux représentants du cinéma social post-expressionniste, réalise une première adaptation. Près de 60 ans édecin de profession et issu d’une famille bourgeoise juive, Alfred Döblin a collaboré à divers après, R.W. Fassbinder reprend l’idée de concrétiser ce projet d’une façon tout à fait personnelle. Il journaux, autant littéraires que politiques, dès 1910, avant de publier son premier livre, M connaît le film de Jutzi, ainsi que ses autres films (il avait d’ailleurs repris le sujet de L’ Enfer des pauvres, L’Assassinat d’une renoncule, en 1913. Son existence, personnelle comme littéraire, fut grandement film de 1929 pour son film Maman Küsters s’en va au ciel), mais souhaite aller au-delà d’une simple marquée par l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe dans son ensemble. En effet, de son expérience adaptation. des violences de la révolution allemande en 1918-1919, il tire le roman Novembre 1918. Puis, à l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, Döblin et sa famille fuient en Suisse et en France, avant de « Il y a vingt ans environ, atteint par une puberté presque meurtrière, j’ai rencontré, au cours de mon s’exiler aux Etats-Unis en 1940. En 1941, lui et sa femme se convertissent au catholicisme, une voyage absolument non académique, extrêmement personnel et assujetti seulement à mes associations décision majeure qui inspire l’écriture de l’œuvre hautement mystique Aetheria. Il rentre d’exil dès les plus personnelles, à travers la littérature mondiale, le roman d’Alfred Döblin Berlin Alexanderplatz. octobre 1945 pour s’installer en France. J’ai trouvé un des contacts les plus excitants et les plus captivants avec une œuvre d’art, ma vie même se serait déroulée autrement, qu’elle ne s’est déroulée avec le Berlin Alexanderplatz de Döblin dans la tête, Berlin Alexanderplatz, publié en 1929, demeure incontestablement son œuvre la plus connue. dans la chair, dans le corps en totalité et dans l’âme. » R.W. Fassbinder

« Si la place de Clichy rayonne en ce moment dans mon imaginaire, c’est parce que je viens de lire Berlin Alexanderplatz, de Döblin. Ce roman ressemble à une opération chirurgicale et sentimentale magnifiquement réussie. Je ne connais rien dans notre littérature que l’on puisse comparer à cet ouvrage, si ce n’est le livre de L.- F. Céline : Voyage au bout de la nuit, qui, lui aussi, fait la somme d’une rue, d’une place, d’un système de rues, de maisons et d’hommes afin de créer une forme lyrique étroitement liée à l’actualité. »

Préface de Pierre Mac Orlan, Éditions Gallimard

© Éditions Gallimard 20 21

La famille Fassbinder au complet

erlin Alexanderplatz fut l’occasion extraordinaire pour R.W. Fassbinder de réunir ses acteurs B préférés et ses collaborateurs habituels. Ainsi, on retrouve tous ses acteurs dans ce film, notamment Günter Lamprecht (Franz Biberkopf), Barbara Sukowa (Mieze), Hanna Schygulla (Eva) et Gottfried John (Reinhold). Ses proches collaborateurs apparaissent aussi dans des petits rôles : Peer Raben est un chef d'orchestre, Juliane Lorenz est une assistante sociale, Werner Schroeter est Sarug, Harry Baer, habituellement acteur, joue Richard et travaille aux côtés de R.W. Fassbinder qui, lui-même, prête sa voix au narrateur. JULIANE LORENZ UDO KIER

GÜNTER LAMPRECHT HANNA SCHYGULLA FRANZ BIBERKOPF EVA BRIGITTE MIRA KARIN BAAL MME BAST MINNA

GOTTFRIED JOHN BARBARA SUKOWA REINHOLD MIEZE ANNEMARIE DÜRINGER ELISABETH TRISSENAAR 24 CILLY LINA 25 Wir singen, Mutter der Mann mit dem Koks ist da, halt doch die Schnauze das weiß ich ja. La Musique de Peer Raben Ich hab kein Geld, du hast kein Geld, eer Raben a composé la musique de plus de 25 films de Fassbinder entre 1969 et 1982. Ils se wer hat den Mann mit dem Koks bestellt? P sont connus à Munich et viennent tous les deux du théâtre. Peer Raben décrit le ton général de Mutter der Mann mit dem Koks ist da, Berlin Alexanderplatz comme « une musique qui est belle et qui transmet en même temps une halt doch die Schnauze das weiß ich ja. rupture. » Pour Fassbinder qui aimait beaucoup de musiques différentes et venues d’ailleurs, Peer Raben a créé un style en faisant des collages et des superpositions entre musique principale et Im Süden kann man umsonst musique off, entre citations et créations. sich einen Sonnenstich holen, « Faire des films avec Fassbinder, c’est comme jouer de la musique ensemble… pour lui, la musique doch in Berlin braucht man Kohlen für die Kohlen, ja für die Kohlen". était comme un avant-goût qui introduisait les spectateurs dans son monde d’images. » Peer Raben Maman, voilà l'homme Au Sud, avec le charbon. le coup de soleil est gratuit, Boucle-la, je le sais. mais à Berlin, J'ai pas d'argent, il faut de l'oseille t'as pas d'argent, pour le charbon. qui a fait venir Oui, pour le charbon. le livreur de charbon ? Berlin Alexanderplatz, épisode 2

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‘ ‘ ‘ Une serie en 13 episodes et un epilogue de Rainer Werner Fassbinder

Épisode I : Le châtiment va commencer Épisode V : Une faucheuse avec le pouvoir du bon Dieu (Die Strafe beginnt) 81 mn (Ein Schnitter mit der Gewalt vom lieben Gott) 59 mn Berlin, 1928. Franz Biberkopf est libéré de la prison de Tegel, où il a purgé une peine de quatre ans Eva, une ancienne amie devenue prostituée de luxe, ramène Franz à la vie. Il se remet sur pied et pour le meurtre de son amie Ida. Le retour à la vie normale est difficile. Il retrouve sa chambre chez trouve une raison de vivre avec la bande de Pums, un type qui fait des affaires. Il rencontre aussi Madame Bast et jure de mener désormais une vie honnête. Il rencontre Lina, une Polonaise qui Reinhold, un grand type dégingandé, qui lui envoie ses maîtresses pour s’en débarrasser. Franz est promet de l’aider. fasciné par ce personnage fragile et mystérieux.

Épisode II : Comment faut-il vivre quand on ne veut pas mourir ? Épisode VI : Un amour, ça coûte toujours beaucoup (Wie soll man leben, wenn man nicht sterben will) 59 mn (Eine Liebe, das kostet immer viel) 59 mn La vie est rude à Berlin. Franz essaie plusieurs emplois, tous précaires et pas toujours légaux. Il essaie Franz en a assez de ce défilement de femmes perdues dans sa vie. Un peu par hasard, il prend part à de vendre des livres érotiques, mais sa maîtresse, Lina, menace de le quitter. Alors, il vend un journal une action organisée par le mafieux Pums et perd un bras. Il a brisé sa promesse de rester un homme nazi et doit arborer la croix gammée, ce qui lui attire des ennuis de ses anciens amis sympathisants honnête. Franz se rend compte que Reinhold est en partie responsable mais ne veut l’admettre, car il communistes. aime Reinhold comme un frère.

Épisode III : Un coup de marteau sur la tête peut blesser l’âme Épisode VII : Remarque : On peut toujours renier un serment (Ein Hammer auf den Kopf kann die Seele verletzen) 59 mn (Merke : einen Schwur kann man amputieren) 59 mn Lina a alors l’idée de contacter Otto, un ami de son père, débrouillard. Lui-même au chômage, il Eva et son protecteur Herbert s’occupent de Franz, devenu handicapé. Ils veulent aussi venger leur vivote du commerce des lacets de chaussures. Franz s’associe à son activité jusqu’au jour où il tombe ami. Franz refuse, car il préfère tourner la page. Il se projette dans l’avenir grâce à sa rencontre avec sous le charme d’une veuve qui revoit en lui son mari. Il raconte l’histoire à Otto, qui le trahit sans Willy, très politisé. regret. Franz se sent désemparé et plaque tout, Lina, sa chambre, sa vie. Épisode VIII : Le soleil chauffe la peau, la brûle parfois Épisode IV : Une poignée d’hommes dans la profondeur du silence (Die Sonne wärmt die Haut, die sie manchmal verbrennt) 59 mn (Eine Handvoll Menschen in der Tiefe der Stille) 59 mn Franz veut maintenant oublier sa promesse. Cela soulage sa conscience. C’est alors qu’il fait la Franz se retrouve livré à ses démons et se réfugie dans l’alcool. Il ne veut plus voir personne et observe rencontre de Mieze, une jolie jeune fille toute menue dont il tombe amoureux. Il prend peur en la nature humaine se déchaîner autour de lui. L’injustice de la société le rend de plus en plus amer. découvrant une lettre enflammée qu’un amant adresse à Mieze.

28 29 Épisode IX : À propos de mille lieues qui séparent le grand nombre du petit nombre Épisode XII : Le serpent dans l’âme du serpent (Von den Ewigkeiten zwischen den Vielen und den Wenigen) 59 mn (Die Schlange in der Seele der Schlange) 59 mn Eva essaie de calmer les angoisses de Franz. Mieze est une fille sérieuse et si elle se prostitue pour lui, Mieze pardonne à Franz son accès de violence. Elle reste auprès de lui, même s’il a tenté d’atteindre il devrait comprendre combien elle l’aime. Franz part la rejoindre dans son quartier, un bouquet de à sa vie. Mais le destin continue de s’acharner : Reinhold, qui courait après Mieze depuis un moment, fleurs à la main. Il est si touché de la voir ainsi au soleil qu’il pense qu’elle n’est là que pour lui et que a préparé un plan diabolique. Mieze, trop confiante, se retrouve alors seule dans la forêt déserte et se leur amour le rend fort. Il reprend contact avec Reinhold et ils s’intéressent tous les deux à la laisse presque séduire avant d’être assassinée. politique. Épisode XIII : L’extérieur et l’intérieur et le secret de la peur devant le secret Épisode X : La solitude fait naître les fissures de la folie même dans les murs (Das Äussere und das Innere und das Geheimnis der Angst vor dem Geheimnis) 59 mn (Einsamkeit reisst auch in Mauern Risse des Irrsinns) 59 mn Franz est accablé. La seule personne en qui il avait confiance et qu’il aimait sincèrement l’a quitté. Mieze veut maintenant un enfant de Franz. Mais comme elle ne peut enfanter, elle pense à Eva qui Elle lui avait appris que, dans ce monde, on ne pouvait faire confiance à personne et que l’amour pourrait être la mère. Mieze est devenue très indépendante. Elle veut partir trois jours avec un client n’existait pas. Mieze est introuvable. Lorsque Franz apprend qu’elle a été assassinée, il lui vient qui part en vacances. L’argent ira à Franz de toute façon. Franz a des doutes. Il ne peut pas passer presque un rire : au moins, elle ne l’a pas trahi. trois jours sans Mieze. Il pense qu’il n’est plus bon à rien, si les autres sont toujours affairés à organiser sa vie sans l’en informer. Épilogue – Rainer Werner Fassbinder : mon rêve du rêve de Franz Biberkopf (Epilog – Rainer Werner Fassbinder : Mein Traum vom Traum des Franz Biberkopf) 111 mn Épisode XI : Savoir, c’est pouvoir et le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt Franz est à l’asile psychiatrique. Il voulait redevenir honnête, mais comment est-ce possible dans (Wissen ist Macht und Morgenstund hat Gold im Mund) 59 mn ce monde ? Maintenant qu’il n’a plus de vie à vivre, il rêve d’une autre vie. Mais il se voit dans ses Franz se sent inutile. Il veut gagner à nouveau de l’argent et rejoint la bande de Pums. Il trouve enfin rêves comme un homme arrogant, irresponsable, insolent mais aussi lâche et plein de faiblesses. sa place. Mais, un jour où il cache Reinhold sous son lit pour lui montrer quelle jolie vie il a avec Comment porter toute la culpabilité de la société sur ses épaules ? À la fin de sa vie, un nouveau Mieze, celle-ci lui annonce qu’elle est éprise d’un autre homme. Elle ne veut pas le quitter, car elle lui Biberkopf peut naître, un Biberkopf brisé, mais enfin homme sans histoire. appartient. De rage, Franz manque de la tuer.

30 31 Fiche technique Fiche artistique Günter LAMPRECHT FRANZ BIBERKOPF ANNÉE DE PRODUCTION 1979/80 Hanna SCHYGULLA EVA RÉALISATION Rainer Werner FASSBINDER Barbara SUKOWA MIEZE SCÉNARIO Rainer Werner FASSBINDER, d’après le roman d'Alfred DÖBLIN Gottfried JOHN REINHOLD COLLABORATION ARTISTIQUE Harry BAER Franz BUCHRIESER MECK DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE Xaver SCHWARZENBERGER Claus HOLM MAX, LE PATRON DE LA BRASSERIE MUSIQUE Peer RABEN Brigitte MIRA MME BAST MONTAGE Juliane LORENZ, Franz WALSCH Roger FRITZ HERBERT DÉCORS Helmut GASSNER, Werner ACHMANN, Ivan DESNY PUMS Jürgen HENZE Elisabeth TRISSENAAR LINA COSTUMES Barbara BAUM Helen VITA FRÄNZE PRODUCTION Bavaria Atelier / RAI, pour WDR Annemarie DÜRINGER CILLY FORMAT 16 mm pour l’œuvre d’origine 35 mm pour Berlin Alexanderplatz Remasterisé Barbara VALENTIN IDA

La Restauration Irm HERMANN TRUDE

DIRECTEUR ARTISTIQUE Xaver SCHWARZENBERGER Liselotte PEMPEIT MME PUMS

PRODUCTEUR EXÉCUTIF Dieter MINX Karin BAAL MINNA

PRODUCTRICE Juliane LORENZ Margit CARSTENSEN LA SECRÉTAIRE DE L’AVOCAT / L’ANGE TERAH

UNE COLLABORATION CinePostproduction, ARRI, Bavaria Media Helmut GRIEM L’ANGE SARUG et La Fondation Rainer Werner Fassbinder

AVEC LE SOUTIEN DE Distributeur : German Federal Cultural Foundation, Filmstiftung Nordrhein-Westfalen, Filmförderungsanstalt, CARLOTTA FILMS Medienboard Berlin-Brandenburg, FilmFernsehFonds Bayern, German Films 8 bd Montmartre - 75009 Paris Tél : 01 42 24 10 86 - Fax : 01 42 24 16 78 32 AVEC LA COLLABORATION DE WWW.CARLOTTAFILMS.COM 33 MoMA – The Museum of Modern Art et La Fondation Rainer Werner Fassbinder

BERLIN ALEXANDERPLATZ REMASTERED © 2006 BAVARIA MEDIA GmbH, Tous droits réservés. Conception graphique © 2007 DarkStar. © 2007 CARLOTTA FILMS, Tous droits réservés. Es braust ein Ruf wie Donnerhall, wie Schwertgeklirr und Wogenprall. Ich hatt einen Kameraden, einen bessern gibt es nicht. Die Trommel schlug zum Streite, er ging an meiner Seite im gleichen Schritt und Tritt. Im gleichen Schritt und Tritt. Eine Kugel kam geflogen, gilt sie mir, oder gilt sie Dir; sie hat ihn weggerissen, er liegt zu meinen Füßen, als wär's ein Stück von mir. Als wär's ein Stück von mir. Will dir die Hand noch reichen, derweil ich eben lad. Kann dir die Hand nicht geben, bleib du im ewigen Leben mein guter Kamerad, mein guter Kamerad... Es braust ein Ruf wie Donnerhall, wie Schwertgeklirr und Wogenprall. Einen besseren findest du nicht. Zum Rhein, zum deutschen Rhein, wir alle wollen Hüter sein. Lieb Vaterland, magst ruhig sein, lieb Vaterland, magst ruhig sein. Fest steht und treu die Wacht, die Wacht am Rhein, fest steht und treu die Wacht, die Wacht am Rhein.

Un appel retentit, semblable au tonnerre, au cliquetis des épées, au choc des ondes. Le tambour appelait au combat, il marchait à mes côtés, du même pas Une balle vint à siffler, est-elle pour moi, est-elle pour toi ? Elle l'a déchiré, il gît à mes pieds, comme si c'était un peu moi... il veut encore me tendre la main, alors que j'étais en train de charger. Je ne peux te donner la main, va vers la vie éternelle, mon bon camarade... Un appel retentit, semblable au tonnerre, au cliquetis des épées, au choc des ondes. Le Rhin nous appelle, le Rhin allemand. Nous voulons tous en être les gardiens. Chère patrie, sois rassurée, chère patrie, sois rassurée. La garde est résistante et fidèle, la garde du Rhin, la garde est résistante et fidèle, la garde du Rhin.

Berlin Alexanderplatz, épisode 2 34