Espagne : Information et énergie : les deux moteurs de la ville durable

L'information : un moyen et non une fin Dans l'imaginaire collectif, le concept de ville intelligente renvoie l'image d'une ville bourrée de capteurs et de dispositifs d'information. La présence de toutes ces nouvelles technologies d'information semble ainsi être l'essence même de ce qui va caractériser la ville de demain. Hors rien n'est plus réducteur que cette vision. Les dispositifs d'information sont au coeur de la ville intelligente mais leur présence ne transforme pas la ville perse. Les capteurs et dispositifs d'information ont pour but de rassembler un certain nombre de données afin de rendre la prise de décision plus efficace. Mais pour cela, encore faut-il mesurer les bons paramètres. Les nouvelles technologies doivent être ainsi bien pensées et utilisées afin de poser les bases de la ville intelligente. La technologie est juste une aide pour assurer une bonne gouvernance. Et, à ce titre, certaines questions se posent. Jusqu'à quel niveau d'information aller ? A quel coût ? Qui va être en charge de la collecte et de l'analyse de toutes ces informations ? La démocratisation de l'information et de son échange qui font qu'aujourd'hui plus de 9 milliards d'appareils sont reliés à internet permet d'imaginer la ville de demain comme un ordinateur ouvert. Il reste à créer pour relier les composants de cet ordinateur un système d'exploitation urbain qui permettrait d'assurer une bonne organisation de ces systèmes d'information et de tirer parti au mieux des données récoltées.

Si cette démocratisation de l'information grâce à internet et aux instruments qui y sont connectés est une des composantes de la ville durable, elle doit s'accompagner pour obtenir une smart city d'une démocratisation de la production d'énergie.

L'énergie : vers une démocratisation La démocratisation de l'énergie est ce qui devrait permettre, selon Jeremy Rifkin, , président de la Foundation on Economic Trends, de poser les bases d'un monde nouveau et d'une ville nouvelle. Pour le moment, les sources d'énergies sont contrôlées et non- accessibles directement par le citoyen (énergies fossiles, nucléaire). L'énergie "démocratique", c'est celle que l'on trouve dans son jardin (solaire, éolien, géothermie, valorisation des déchets...). Le développement de ces sources vient changer la donne.

Le problème est de pouvoir collecter et distribuer efficacement ces énergies au moment où par exemple chaque construction peut devenir une source d'énergie. Il faut un système intelligent faisant le lien entre les sources et les utilisateurs, permettant de gérer la production et la demande de manière flexible et intégrée. L'outil pour cela s'appelle la grille intelligente ou "smart grid". Elle serait l'équivalent pour l'énergie de ce qu'est le réseau internet pour l'information. Dans cette révolution énergétique, les villes ont un rôle central à jouer car elles deviennent les noeuds, les carrefours de ces échanges énergétiques sur la grille intelligente. La mise en place de cette smart grid est l'objet de financements importants de la part de l'Union Européenne (5 milliards d'euros dans les années à venir) [1].

La combinaison d'un réseau intelligent de l'information et d'un réseau intelligent de l'énergie forme la base de l'établissement de la ville de demain. Ces deux réseaux étant largement démocratisés, le citoyen-consommateur des services de la ville, mais aussi acteur de son développement, producteur d'énergie et d'information, reprend une place centrale dans la planification de la ville intelligente. Ces évolutions technologiques ne sont alors pas sans conséquences sur la manière avec laquelle les villes doivent être gérées. -- A lire également : Congrès Smart City Expo - Bilan global : qu'est ce qu'une Smart City ? http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68556.htm Congrès Smart City Expo - Contexte général : les pourquoi et les enjeux des Smart Cities http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68557.htm Congrès Smart City Expo - Gouvernance : un nouveau modèle pour la ville durable http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68559.htm Pour en savoir plus, contacts : [1] Le site internet des projets de smart grid en Europe : http://www.smartgridsprojects.eu/ Smart City Expo World Congress, Barcelone, 29/11 au 02/12/2011 - http://www.smartcityexpo.com/ Sources : ADIT : 68558

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Maroc : Les technologies relatives à l’énergie solaire ; État de l’art et opportunités de développement au Maroc

Institut Royal des Études Stratégiques (IRES), Séminaire, 16 décembre 2011

Dans le cadre de la dimension « croissance verte » relevant conjointement des programmes d’études « Compétitivité globale et positionnement du Maroc dans le système mondialisé » et « Changement climatique : impacts sur le Maroc et options d’adaptation globales », l’IRES a organisé le 16 décembre 2011 à 9h00, un séminaire sur le thème « Les technologies relatives à l’énergie solaire : état de l’art et opportunités de développement au Maroc ». Lors de cette manifestation, qui a réuni des experts et des praticiens œuvrant dans le domaine de l’énergie solaire, un état de l’art des différentes technologies solaires a été dressé dans l’objectif d’explorer les opportunités liées au déploiement de ces technologies tant au niveau des processus d’hybridation renouvelables que des applications industrielles. Le débat engagé lors du séminaire a mis en exergue l’importance du développement de la veille technologique et de l’émergence d’un réseau national d’expertise dans le domaine de l’énergie solaire pour accompagner la mise en œuvre du plan solaire marocain. En outre, une attention particulière a été accordée à la nécessité de réussir l’intégration industrielle des projets d’énergie solaire et au besoin de concilier la rentabilité économique et celle financière de ces projets, en tenant compte des externalités positives qu’ils sont en mesure d’induire (protection de l’environnement, synergies industrielles à travers les couplages intelligents…). http://www.ires.ma/spip.php?article1856&lang=fr

États-Unis : Obama et les entreprises du solaire : "je t'aime, moi non plus"

Quelle est l'opinion générale des entreprises américaines du secteur des technologies propres sur les conflits économiques de leur pays avec la Chine ayant trait à la production de panneaux solaires? Plusieurs conférences ont abordé le sujet à San Francisco durant la deuxième semaine de décembre [1] [2] et il ressort que les entreprises (industriels, start-ups, VC) ne sont globalement pas favorables à cette forme de "néo-protectionnisme". Dans un contexte extrêmement porteur où de nouvelles technologies (onduleurs, smart grids,...) arrivent à maturité, le faible prix actuel du module photovoltaïque est une opportunité forte pour la croissance de cette industrie toute entière et certains regrettent "qu'alors que l'Europe est encore en train de subventionner les panneaux solaires, les Etats-Unis sont sur le point de les taxer!" [3].

Les faits: un cas de litige sur le commerce de panneaux solaires

Le 19 octobre 2011, pendant l'un des principaux forums mondiaux sur l'énergie solaire qui se déroulait cette année au Texas, s'est tenue une conférence de presse à Washington D.C.: une coalition d'industriels du solaire américains fraîchement constituée, la CASM, annonçait qu'elle portait devant l'US International Trade Commission (ITC) une plainte contre les producteurs étrangers et leurs pratiques illégales "ayant causé l'élimination de milliers d'emplois en Arizona, en Californie, au Massachusetts, au Maryland, à New York et en Pennsylvanie" [4]. C'est essentiellement la Chine qui était visée car accusée de subventionner ses producteurs nationaux de modules photovoltaïques au silicium avec des aides dont ne peuvent bénéficier les étrangers [5].

Hormis la branche américaine de l'entreprise allemande SolarWorld, porte-parole de la CASM, les six autres membres fondateurs de la coalition sont restés anonymes. A la fin du mois de novembre 150 membres supplémentaires - qui déclarent employer 11.000 travailleurs - approuvaient la démarche de CASM [6].

La première étape de la procédure enclenchée par cette plainte était une étude de l'ITC dont les conclusions ont été annoncées le 2 décembre: un vote à l'unanimité au sein de la commission a estimé que les producteurs américains sont lésés par les pratiques de producteurs étrangers. Par la suite, l'administration des importations du Departement du Commerce (DoC) devra déterminer s'il y a eu "dumping" ou non, c'est-à-dire si les fournisseurs chinois vendent à un prix inférieur au coût réel de production. En cas de réponse affirmative, une taxe d'importation serait sans doute imposée sur les modules photovoltaïques chinois afin de rétablir un prix jugé plus équitable. Une première estimation a évalué cette taxe entre 50% et 250%. Enfin, si les conclusions du DoC indiquaient de surcroît que le gouvernement chinois a subventionné la fabrication des modules, la taxe pourrait être de 100% supplémentaire [7].

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Face à l'attaque, 14 producteurs chinois - féroces concurrents - se sont unifiés sous une même bannière pour protester. S'ils ne souhaitent pas être un catalyseur de la guerre économique, le consortium demande des contre-investigations afin d'évaluer les subventions octroyées par le gouvernement fédéral et les gouvernements locaux aux compagnies américaines. Les producteurs de poly-silicium comme Hemlock Semiconductor et MEMC sont particulièrement visés [8].

Solyndra: une affaire de politique intérieure à l'origine d'un conflit international?

Solyndra était un producteur de modules photovoltaïques de type "couches minces". Considéré comme innovant et potentiellement très rentable, Solyndra avait reçu la caution du gouvernement sur un emprunt de $535 millions de dollars. En septembre 2011, l'entreprise a fait faillite et la perte sèche d'argent public a fortement avivé les débats politiques sur le programme de subventions des énergies renouvelables engagé par l'administration Obama [9] [10], en pleine période des primaires pour les élections présidentielles de 2012. Les défenseurs du gouvernement font notamment valoir le fait que le prêt garanti a été décidé en 2009 lorsque les panneaux "silicium" était plus chers que les panneaux "couches minces", et que la chute drastique des prix a enlevé tout espoir au produit de Solyndra de devenir un jour compétitif. Aujourd'hui en effet, des modules photovoltaïques sont disponibles à $0,85/W -un prix que les scénarios les plus optimistes n'envisageaient pas avant 2015- et la grande majorité des producteurs du monde entier subissent des pertes; une situation indéniablement due à un fort accroissement de la production mondiale et particulièrement chinoise (parmi les 10 premières entreprises mondiales, 7 sont chinoises [11]).

Au cours de l'année 2011, la demande en modules polycristallin a été d'environ 11 à 13 GW alors que l'offre estimée "viable" se situerait plutôt autour de 26 GW, et la situation ne semble pas devoir s'améliorer en 2012 [12].

Ainsi, la banqueroute de Solyndra a-t-elle été associée fréquemment à la concurrence déloyale de la Chine et la plainte déposée en octobre sonne comme une riposte envers les panneaux solaires chinois inondant le marché. Le président Obama lui-même a déclaré dans une interview en novembre [13] "nous avons vu beaucoup de pratiques concurrentielles discutables de la part de la Chine dans le domaine des énergies propres, et j'ai été plus déterminé que les administrations précédentes à faire appliquer nos lois sur le commerce", confirmant la dimension politique de l'affaire.

Que disent les industriels?

Du point de vue de l'industrie néanmoins, cette banqueroute ne sonne pas comme une défaite des produits ou du marché américains et le "buzz" qui l'entoure est essentiellement vécu comme une politisation de l'affaire [9].

Eric Wesoff, éditeur en chef du magazine GreenTech Media, estime que le cas de Solyndra traduit simplement l'erreur des capital- risqueurs lorsqu'ils ont commencé à s'intéresser aux "technologies propres" au début des années 2000. Ils imaginaient que, grâce à leur expertise et leur argent, ils pourraient aisément répliquer le modèle de développement réussi des semi-conducteurs de l'informatique sur le secteur du photovoltaïque. Cet état d'esprit est perceptible lorsque l'on examine la composition du conseil d'administration de la société déchue: aucun professionnel de l'énergie et, à part le président-fondateur Chris Gronet [14], aucun scientifique mais des avocats et des capital-risqueurs [15].

Par ailleurs, Wesoff juge normal qu'il y ait des réussites et des échecs dans les prêts garantis par l'état car les "due diligences" (évaluations technologiques et économiques des entreprises) sont faites par des humains, et il souligne que même les investisseurs les plus agiles, comme Khosla [16], se trompent régulièrement. Il est probable, et ce n'est pas particulièrement inquiétant, que d'autres des 28 entreprises ayant bénéficié du programme 1705 de prêts garantis fassent faillite, les plus à risque étant d'après le journaliste et SoloPower. Notons que le journal GigaOm considère que le fabricant de wafers "1366" qui a reçu des subventions gouvernementales dans le cadre de la recherche sur les concepts avancés (ARPA-E [17]) et dans le cadre de l'initiative Sunshot [18] est également soumis aux conditions difficiles du marché [19].

Un capital-risqueur a de surcroît indiqué que l'erreur d'investir massivement dans une technologie sans avoir vu que les coûts de la technologie concurrente baisseraient drastiquement, a déjà été faite dans d'autres domaines -les écrans plats par exemple.

La politique de relance du gouvernement serait-elle obsolète?

La stabilité du programme de prêt du Department of Energy (DoE) ne paraît pas réellement ébranlée puisqu'une assurance de 15% était prévue dans le budget et que les dettes qui ne pourront être honorées par les entreprises aidées ne représentent aujourd'hui que 20% de cette somme [19]. Cependant, un participant aux tables rondes qui se sont tenues la semaine dernière a émis des réserves sur les choix du gouvernement et laissé entendre que certaines sociétés auraient pu mieux faire fructifier une telle aide du gouvernement, par exemple Zepsolar, Tygo Energy ou EnPhase qui avaient il y a quelques années de gros problèmes de financement sont aujourd'hui des entreprises florissantes; tandis que d'autres intervenants ont admis que le concept de prêts garantis était "devenu moins valide" et que la ligne directrice du gouvernement était devenue floue.

Plusieurs signes du désintérêt des entreprises pour le programme 1705 sont en effet tangibles ces derniers mois, certaines ayant même refusé une garantie de prêt qui leur avait accordée [20]. Kevin Gibson, directeur technique chez Solaria, a d'autre part pointé des incertitudes dans les conditions d'obtention de subventions dans le cadre de l'initiative fédérale "SunShot" (lire nos articles sur cette initiative [21] [22]). Particulièrement visée, une clause imposant que la production soit effectué aux Etats-Unis jusqu'à cinq ans après l'obtention de la subvention est apparue puis disparue au fil des mises à jour du programme. Une alerte précisant que les dirigeants devraient répondre de leur dettes a également été ajoutée. Solaria a depuis abandonné l'idée de faire une demande de subvention.

Il faut toutefois rappeler que le programme 1705 avait été lancé dans le cadre du plan de relance de 2009 alors qu'il était particulièrement difficile de lever des capitaux, et qu'il était conçu pour être temporaire. Si son prolongement n'est pas

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En conclusion, le secteur solaire reconnaît que "l'affaire Solyndra" est directement liée à la surproduction globale, mais à part les fabricants de modules personne ne se plaint de la situation du marché car elle est favorable aux projets de développement.

A qui le conflit commercial va-t-il réellement bénéficier?

Les intervenants des conférences sont même allés plus loin en dépeignant une situation idyllique: "nous sommes sur le point d'atteindre la parité réseau, des centaines de projets qui n'étaient pas viables et ne trouvaient pas de financement il y a deux ans le sont subitement devenus". Solaria raconte que quelques années auparavant il fallait se battre pour convaincre les investisseurs qu'il y aurait des clients pour les produits solaires, alors qu'aujourd'hui il y a un marché en forte croissance et des projets se développent dans des endroits que l'on n'imaginait pas dans le passé: l'Afrique du Sud, le Chili, le Pérou... Dans un monde où l'ont construit chaque année 4,7 TW de capacité de production d'électricité, le marché du solaire n'est encore qu'une goutte d'eau dans l'océan et les perspectives de développement sont fortes.

C'est pourquoi tous déploraient la plainte déposée en octobre, car elle peut freiner l'élan du marché, et cherchaient à démontrer son manque de légitimité en soulignant l'anonymat de ceux qui la portent. D'après Eric Wesoff, les six "autres" à part SolarWorld sont probablement de petits producteurs de modules. Si on ne connaît pas leur identité, on sait qu'ils ne comptent pas parmi leurs rangs les plus grosses entreprises du solaire comme SunPower, , Miasolé, CaliSolar, MEMC et Suniva [13]. D'après un développeur de projets, la plainte est tout simplement une action portée par une entreprise allemande qui n'a su être compétitive ni sur les prix ni sur la qualité et ne représente pas l'état d'esprit des entreprises américaines.

Surtout, les participants aux conférences ont déclaré ne pas réellement comprendre qui serait avantagé par une taxe douanière qui empêcherait la commercialisation de modules silicium à 80c$ dès l'année prochaine. A part quelques producteurs de modules en couches minces qui vont avoir un peu de marge et de temps pour monter en compétence et quelques producteurs de modules américains qui ne font pas fabriquer en Chine (par exemple First Solar qui a des usines aux Philippines), qui ne représentent qu'un faible nombre de société, personne n'en bénéficierait vraiment.

Enfin, de l'avis de tous les conflits internes sont toujours dommageables et il ne faut pas oublier que la "vraie" industrie concurrente du solaire est celle du charbon.

Une certaine "répartition des taches" entre la Chine et les Etats-Unis serait plus productive

A plusieurs reprises il a été rappelé que les Etats-Unis sont des exportateurs nets de produits photovoltaïques et que le point fort du pays est l'innovation. Or, le module est un seul élément de la chaîne de production solaire et il reste beaucoup d'opportunités d'innovation sur le reste de la chaine, notamment le "balance of system", l'implantation, le déploiement... Avec le développement de grandes centrales l'approche sur les coûts va devenir plus crédible et des bonnes pratiques vont se développer, ce qui est très important car le changement d'échelle des montants en jeu implique de crédibiliser la durabilité des systèmes. Par ailleurs, 50c$ sont aujourd'hui perdus dans l'inefficacité des procédures administratives aux Etats-Unis, soit environ 10% du coût total d'installation! Puisqu'il sera extrêmement ardu de trouver de nouveaux financements pour des usines de production de panneaux solaires, les entreprises américaines doivent se concentrer sur les segments sur lesquels elles peuvent apporter une forte valeur ajoutée. D'ailleurs, le nouvel engouement de la Silicon Valley est la création de startups positionnées sur des modèles d'affaire innovant pour installer des systèmes photovoltaïques, une activité moins capitalistique et jugée moins risquée. D'autres, à l'instar de Solaria, jouent sur la différenciation des produits: cette entreprise qui propose un système basse concentration désire avant tout réduire les immobilisations. D'après Kevin Gibson, il ne faut pas s'aventurer à concevoir des systèmes compliqués comme ceux de la très haute concentration (utilisant des cellules à multijonctions [24]).

Ainsi, de l'avis des intervenants, il n'est avantageux pour personne de chercher à produire les modules absolument aux Etats-Unis, ne serait-ce que parce que dans une économie globale il y aura toujours des pays qui proposeront des ouvriers aux salaires moins élevés. En revanche les chinois produisent aujourd'hui des cellules d'excellente qualité et sont experts dans la manière de réduire les coûts avec des méthodes intelligentes. Par exemple, de véritables pôles de production ont été mis en place et la fabrication du verre se fait sur le même site que celle des modules. Il est donc naturel que la production se fasse là-bas et les Etats-Unis devraient ménager leurs relations avec la Chine.

Car aujourd'hui, sans financement des capital-risqueurs et sans garanties de prêt du gouvernement fédéral, les entreprises américaines peinent à lever l'argent nécessaire pour leurs investissements, et une bonne alternative est souvent de trouver des partenaires puissants avec lesquels s'allier sous forme de "joint ventures" (JV)... et ces partenaires sont souvent des entreprises chinoises qui ont moins de difficultés à trouver des fonds [25] [26]. La récente plainte pourrait éloigner d'éventuels partenaires chinois souhaitant entrer sur le marché américain par le biais de ces JV, ce qui serait in fine un manque à gagner pour les américains.

Un investisseur a d'autre part fait remarquer que les entreprises du solaire sont globales et qu'il est difficile d'associer chacune à un pays donné. A titre d'exemple, les actions du producteur Suntech, d'origine chinoise, s'échangent notamment sur le New-York Stock Exchange [27], une bourse où beaucoup des actionnaires sont américains. L'entreprise Solarworld qui mène la CASM est-elle une entreprise allemande ou américaine? Par ailleurs, lors du plan de relance américain de nombreuses entreprises chinoises sont venues

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Enfin, les Etats-Unis représentent moins de 10% du marché global qui atteint 20 GW/an [28]. Si la Chine ne peut plus vendre à l'Amérique, cela ne la freinera pas réellement dans son élan. Ajoutons de plus que la Chine, après avoir instauré un tarif d'achat de l'électricité photovoltaïque en juillet [29], a très récemment relevé ses objectifs d'installations cumulées de 10 GW à 15 GW d'ici à 2015 et que son marché intérieur pour l'année 2011 va certainement dépasser ceux du Japon et des Etats-Unis [30].

"Designed in , made in China"

Historiquement, les décideurs de Washington D.C. et les entrepreneurs de la Silicon Valley ont toujours eu des positions assez éloignées. D'après un capital-risqueur, depuis cinq ans on observait un désir réciproque de communication et de compréhension, mais force est de constater aujourd'hui que ces deux mondes restent très différents. Par exemple, les politiques d'entreprises semblent déconnectées des enjeux politiques fédéraux et globaux, et les négociations sur le climat qui se sont déroulées à Durban n'ont pas réellement intéressé les entrepreneurs de la Silicon Valley. Au niveau national, si le gouvernement instaurait un prix du carbone les entreprises des technologies propres s'en réjouiraient, mais elles ne misent pas sur cette possibilité et ne l'incluent pas dans leur modèle d'affaire, les décisions politiques contenant une part d'incertitude et de risque qu'elles ne veulent pas assumer.

Finalement, il n'est pas surprenant d'entendre des points de vue très contrastés sur la guerre économique entre la Chine et les Etats- Unis. Alors que le gouvernement cherche à ré-industrialiser le pays avec une vision à long terme, les investisseurs et les entrepreneurs espèrent des temps de retour sur investissement de l'ordre de quelques années et se réjouissent naturellement de la vitalité de leur marché.

Dans la baie de San Francisco où le but ultime est l'innovation, le fameux slogan d'Apple "designed in California, made in China" apparait ainsi comme une réalité.

Sources : ADIT : 68574

Etats-Unis : Les nanosciences au cœur des technologies propres

L'université de Berkeley en Californie est à la pointe dans la recherche sur les technologies propres [1], et c'est ce qu'a pu constater récemment une délégation française de représentants de l'industrie solaire [2]. Cette excellence est avant tout le fruit de nombreuses années de recherche dans le développement de nanosciences. Ces dernières sont les fondations d'un certain nombre d'avancées importantes dans l'énergie, et cela prend toute sa valeur aujourd'hui dans le cadre d'initiatives locales (le programme CarbonCycle 2.0 du Berkeley Lab) et fédérales [3] liées aux défis du développement de sources d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique, de dépollution et de développement durable.

C'est ce constat qui amène aujourd'hui la Mission pour la science et la technologie à organiser un symposium à la croisée des nanosciences et des technologies propres. En partenariat avec l'Université de Berkeley et le Lawrence Berkeley National Lab, le Young Engineers and Scientists Symposium se propose de couvrir du 20 au 22 Mars 2012 un éventail de sujets liés aux nanosciences et aux technologies propres, et de permettre de développer des collaborations entre les chercheurs américains et français de ces domaines.

Quelles sont les grandes applications des nanotechnologies dans le domaine des technologies propres aujourd'hui?

Le stockage énergétique

La demande de nouvelles technologies de stockage se fait de plus en plus pressante. Le stockage est nécessaire à la fois pour permettre de nous déplacer dans des véhicules sans émissions et pour réussir à lisser les fluctuations de production des énergies renouvelables intermittentes. Cependant les spécificités techniques ne sont pas les mêmes pour les différentes applications : de la puissance, de la légèreté et de la compacité pour la première ; de la cyclabilité, des très bas coûts et des très grands volumes pour la seconde.

Les attentes dans les usages mobiles poussent donc à tirer profit des économies de masse et d'encombrement, ainsi que des nouveaux phénomènes physiques, que la matière nous offre à l'échelle du nanomètre.

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Des recherches récentes ont permis d'obtenir des résultats concernant l'impact de la cristallographie sur les propriétés d'une cellule électrolithique [4]. Quelle est l'influence des propriété d'interface sur le comportement des électrodes d'une batterie ? (Robert Kostecki, LBNL) Quelle morphologie est la plus propice à la stabilité de la cathode et donne les meilleures performances ? (Guoying Chen, LBNL) Quel est l'effet de substitutions d'anions ou de cations sur les caractéristiques électrochimiques des cathodes ? (A. Manthiram, U. Texas, Austin)

Par ailleurs de nouvelles idées de structures mécaniques nanométriques voient le jour : l'équipe de Yi Cui à Stanford a montré que le lithium peut être stocké dans des "forêts" de nanofils de silicium, sans que ces derniers ne se fracturent comme le feraient des cristallites ou un film mince. Pulickel Ajayan à Rice University a montré qu'une cellule de stockage d'énergie peut être fabriquée, qui consiste d'un seul nanofil. Un dernier exemple est la construction d'un sandwich de graphène et silicium par A. Dillon du NREL et S. Whittingham de SUNY Binghamton [5].

En plus des variations de structure ou de forme, changer les espèces atomiques constituantes permette de multiplier les possibilités. Des projets ont d'ailleurs simulé les propriétés de plus de 20.000 compositions chimiques possibles pour une cathode. La recherche a donc un nombre impressionnant de possibilités à explorer.

Le photovoltaïque

D'après Cédric Philibert de l'Agence Internationale de l'Energie, en 2060 la majeure partie de l'électricité mondiale pourrait provenir de l'énergie solaire [6]. Le photovoltaïque, une des différentes technologies solaires disponibles, connait aujourd'hui un fort développement. L'institut Prometheus soulignait dès 2005 [7] les bénéfices de l'utilisation des nanotechnologies et répertoriait les entités travaillant dans cette voie aux Etats-Unis. Les nanotechnologies rendent en effet imaginables de nouvelles pistes très prometteuses pour améliorer les rendements de conversion photovoltaïque [8] :

1) Exploiter le surplus d'énergie des paires électron-trous issues de la conversion de photons dont l'énergie est supérieure au "band gap" (ou largeur en énergie de la bande interdite) du matériau. Ceci pourrait augmenter la densité de courant ou la tension aux bornes de la cellule.

2) Introduire des niveaux d'énergies intermédiaires dans la bande interdite afin de capter des porteurs générés par les photons dont l'énergie est inférieure au band gap.

Un récent article de Cleantech Republic mentionnait par exemple les recherches entreprises au Canada sur l'ingénierie spectrale et la photo-conversion à l'aide de nano-tubes [9]. Plus au sud, en Californie, le professeur Ali Javey de l'université de Berkeley a reçu en septembre 2011 le prix de l'innovation scientifique décernée par l'APEC (Asian-Pacific Economic Cooperation) [10] pour sa contribution aux avancées scientifiques sur l'énergie photovoltaïque. Son groupe de recherche étudie notamment la croissance sur des substrats en aluminium de réseaux de "nano-piliers" semi-conducteurs optiquement actifs en sulfure de cadmium, incorporés dans un film mince en tellurure de cadmium [11]. Un article publié en novembre détaille les avantages d'utiliser des structures en trois dimensions plutôt que des cellules planes, notamment l'optimisation de la collecte des porteurs de courant et l'atténuation de la contrainte de qualité sur les matériaux [12].

Du côté des entreprises et toujours en Californie, Nanosolar dépose des couches de Cuivre-Indium-Gallium-Selenium (CIGS) à l'aide de machines qui ressemblent aux presses typographiques. L' "encre" est ici composée de nanoparticules d'environ 100 nm de diamètre et a l'avantage de posséder de façon intrinsèque la stoechiométrie du matériau CIGS devant être déposé - ce dosage très exact représente la principale difficulté rencontrée par les procédés classiques d'impression du CIGS [13]. EDF EN, la filiale d'EDF dédiée au développement des énergies renouvelables, est depuis plusieurs années un "partenaire stratégique" de Nanosolar et l'installation de 6 MW de projets supplémentaires a été annoncée mi-novembre [14].

Sur la côte est des Etats-Unis Konarka, une société co-fondée par le prix Nobel Alan Heeger et dans laquelle a investit Total, travaille quant à elle sur des cellules photovoltaïques organiques utilisant un polymère inventé par le Dr. Heeger qui peut être déposé sur un substrat flexible [15]. Parmi les publications de l'entreprise, on trouve notamment des travaux sur la nanomorphologie et les modifications induites dans les hétérojonctions par le changement de l'élément (carbone ou silicium) utilisé comme "pont" dans les polymères [16].

La photosynthèse artificielle

En 2010, le DoE a attribué une bourse de $122 millions sur 5 ans pour la création du Joint Center for Artificial Photosynthesis (JCAP), sur les campus de Berkeley et Caltech [17]. L'objectif ambitieux de ce centre est de développer des solutions abordables de génération de carburants "solaires" - qui produisent des carburants à partir d'eau, de CO2 et de lumière - en utilisant des matériaux abondants, et de manière 10 fois plus efficace que les plantes.

Pour y arriver, JCAP doit surmonter de nombreux défis technologiques, qui vont de l'échelle nanométrique des composants jusqu'à l'échelle macroscopique du système intégré. L'approche envisagée suit 3 axes:

1) La découverte "accélérée": l'objectif est de multiplier le nombre de découvertes dans les matériaux abondants qui peuvent capturer et converir l'énergie lumineuse en carburants chimiques exploitables.

2) Le passage de la théorie à la pratique: assembler les différentes pièces du puzzle à l'échelle nanométrique (absorbeurs, catalyseurs, membranes) dans des unités de photosynthèse fonctionnelles, puis multiplier ces unités dans des systèmes de plus en plus grands, qui fonctionnent à température ambiante et pour de longues durées.

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3) Développement des techniques de tests qui permettent d'évaluer dans des temps records des millions de candidats pour les absorbeurs, catalyseurs, etc... de nouvelles évaluations des performances des éléments et des systèmes complets. Il sera aussi nécessaire de développer des nouveaux outils théoriques pour guider par la modélisation la découverte de matériaux innovants.

Les bioénergies

Le sujet des bioénergies est prédominant sur le campus de Berkeley avec la présence de deux centres de recherche très importants: l'Energy Biosciences Institute, et le Joint Bioenergy Institute [18]. Comment relier le sujet des bioénergies et des nanotechnologies? Certains outils en biologie synthétique peuvent s'apparenter aux nanotechnologies (lorsqu'on traite des capteurs biologiques pour réguler des voies métaboliques dans les plantes par exemple).

Même si le sujet des bioénergies semble un peu éloigné du champ d'application des nanotechnologies, des progrès récents se sont révélés cruciaux pour la synthèse bioénergétique microbienne et les nanotechnologies sont perçues comme une des clefs des agrocarburants de prochaine génération [19]. En effet les nanoparticules, les nanotubes, les nano?bres et les matériaux nanoporeux servent ef?cacement d'outils pour le traitement des matières premières, le génie génétique, les biocarburants ainsi que pour les systèmes bioélectrochimiques.

Ainsi, avec le développement des matériaux et des techniques, les nanomatériaux sont voués à faire partie intégrante du secteur des bioénergies, comme par exemple sur le sujet de la récolte efficace des biocarburants: en effet sur ce sujet la nature versatile des nanomatériaux a permis d'imaginer le développement de nouveaux matériaux absorbants et de membranes qui rendent la récolte des biocarburants plus facile et moins couteuse. Plus récemment ont été développées dans un laboratoire du DoE des nanoparticules capables de récupérer les huiles produites par des algues sans les dénaturer et les détruire. Ainsi ces particules réussissent à se glisser entre la membrane et la paroi des cellules et à récupérer l'huile dans leurs nanopores sans provoquer la mort cellulaire, ce qui peut avoir un impact important sur le développement durable de l'industrie des biofuels à base d'algues [20].

La thermoélectricité

Une grande partie de l'électricité dans le monde est produite par des cycles thermodynamiques qui convertissent la chaleur en énergie mécanique, puis en électricité. La plupart de cette chaleur n'est cependant pas convertie, mais perdue et dissipée dans l'environnement. Si une petite partie de cette chaleur perdue pouvait être convertie en électricité, l'impact sur la consommation énergétique mondiale serait énorme. Un grand nombre de procédés industriels sont par ailleurs générateurs de grandes pertes de chaleur, tout comme les moteurs thermiques de nos voitures.

Les matériaux thermoélectriques, qui ont la particularité de convertir la chaleur en électricité, pourraient être utilisés pour capturer cette chaleur perdue. D'après le site des Techniques de l'Ingénieur, un bon matériau thermoélectrique sera composé d'éléments chimiques à masse élevée, aura une mobilité forte des porteurs (éléments à fortes permittivités relatives: Sélénium, Tellure, Antimoine, semi-conducteur à gap indirect), et une conductivité thermique faible [21].

Ainsi, un onduleur ou un système de refroidissement pourraient utiliser des matériaux thermoélectriques pour améliorer leur efficacité. Cela pourrait également s'appliquer aux convertisseurs de courant, aux cellules solaires, etc... Néanmoins le principal problème de ces composants thermoélectriques est qu'ils sont généralement faits de matériaux rares et coûteux, ce qui rend l'offre commerciale peu attractive pour le moment.

Une équipe du Lawrence Berkeley National Laboratory, sous la houlette du Pr Peidong Yang [22], a récemment découvert que des nanofils de silicium rugueux pouvaient permettre de créer un matériau thermo-electrique avec de bonnes performances. Puisque pour le silicium une infrastructure de production a bas coût existe déjà, ce matériau pourrait être disponible à un prix relativement abordable.

Le silicium est un matériau peu thermoélectrique à température ambiante, mais dans le cas de ces nanofils de silicium, le diamètre nanométrique et la rugosité de la surface permettent de réduire la conductivité thermique sans réduire la conductivité électrique, même si le mécanisme n'est pas encore compris.

De plus, le procédé de fabrication de ces nanofils d'une taille bien spécifique ouvre la voie à des applications dans les moteurs de voiture, ou l'électricité produite pourrait servir à alimenter le système électrique du véhicule lui-même.

Cette technologie est la source des développements de la startup Alphabet Energy, primée lors de l'édition 2009 de la compétition de startups "Cleantech Open" [23].

L'efficacité énergétique dans l'électronique

Constatant la croissance rapide de la part de l'électricité utilisée pour les usages des technologies de l'information (centres de données), et le fait que les performances des circuits intégrés actuels connaissent de fortes limitations, la National Science Foundation (NSF) a décidé d'ouvrir un centre de recherche dédié à l'efficacité énergétique dans l'électronique [24]. Dirigé depuis l'université de Berkeley par l'emblématique Pr Eli Yablonovitch, ce centre a pour but de réduire l'énergie consommée par les transistors en s'approchant le plus possible des limites théoriques (limite de Landauer).

Les recherches se déclinent en 4 thèmes:

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1) Nanoélectronique: les transistors conventionnels nécessitent une tension de pilotage de l'ordre du volt, alors que les tensions gérées ne sont que de quelques millivolts. Réduire la tension de fonctionnement d'un transistor à quelques millivolts donnerait lieu à un gain de réduction de puissance d'un million. 2) Nanophotonique: utiliser la lumière plutôt que les électrons pour la communication nécessite moins d'énergie pour des longues connections. L'objectif est de réduire encore la consommation par fibre optique, qui est encore bien loin des limites théoriques. Il faut ainsi repenser les transmetteurs et les détecteurs. 3) Nanomécanique: il s'agit de développer des interrupteurs nanomécaniques avec de très faibles voltages, un des principaux défis étant la précision de la fabrication de ces mécanismes. 4) Nanomagnétisme: les nano-aimants devraient permettre de créer des interrupteurs logiques très peu gourmands en énergie.

Le centre s'efforcera de fournir aux différentes équipes des moyens de travailler de manière collaborative, grâce notamment à un effort de standardisation et d'intégration des circuits et nouveaux composants.

La séquestration géologique du carbone

Sur un tout autre sujet, les nanotechnologies pourraient être l'une des rares techniques permettant de vérifier si la séquestration géologique du carbone fonctionne. En effet, la meilleure façon de fixer et de sécuriser le CO2 est de l'attacher à un solide pour former un carbonate. Ce procédé thermodynamiquement stable est une solution long terme pour piéger le CO2, mais prend beaucoup de temps avec les méthodes classiques. Or, des chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory [25] ont réussi à produire des nanocristaux d'oxydes de magnésium qui permettraient d'accélérer cette fixation du CO2. Les cristaux influencent la vitesse de réaction, et le contrôle de leur taille et de leur surface de réaction permettrait d'accroître le taux de CO2 qui s'y fixe.

Plutôt que d'attendre des milliers d'années pour évaluer le procédé de séquestration tel qu'il est fait aux USA et en Europe, cette découverte permet de vérifier immédiatement s'il y a formation de carbonates et donc séquestration, ce qui permet d'évaluer d'une part l'espace de stockage nécessaire, et d'autre part le temps nécessaire à le faire.

La principale limitation de cette nouvelle technologie est qu'elle concentre à la fois les peurs associées à la séquestration du carbone à celles liées à l'utilisation de nanostructures dans l'environnement. Les agences de régulations telles que l'Environmental Protection Agency (EPA) devront donc fixer des réglementations dans les années à venir.

Par ailleurs d'autres équipes à Berkeley étudient de près la séquestration du CO2 à long terme: - au sein du Center for Nanoscale Control of Geologic CO2, un centre labélisé Energy Frontier Research Center par le Department of Energy, l'objectif est de combiner expérimentation et simulation pour comprendre et contrôler les aspects critiques de la séquestration géologique du CO2. - au sein de la Molecular Foundry - un programme financé par le DoE pour fournir du support aux chercheurs du monde entier dont les travaux peuvent contribuer à l'étude et au développement des nanosciences - des recherches sont menées sur des méthodes innovantes pour fixer le CO2. Par exemple, une nouvelle classe de polymères imitant les fonctionnalités de peptides et de protéines sont développés comme catalyseurs pour la minéralisation du CO2.

Un symposium Franco-Américain sur les nanosciences et les technologies propres

Forte du constat que de nombreux chercheurs de l'université de Berkeley et du Lawrence Berkeley National Laboratory travaillent sur des sujets de premier plan, la mission pour la science et la technologie a décidé d'organiser les 20, 21 et 22 Mars prochains en collaboration avec l'université de Berkeley un symposium sur les nanosciences et les technologies propres. Avec le support de la cellule nanosciences du CNRS et du Grenoble Innovation for Advanced New Technologies (GIANT), le Young Engineers and Scientists Symposium (YESS) vous propose de venir participer à des sessions sur les différentes thématiques identifiées plus haut.

Le but du symposium est de favoriser la rencontre des ingénieurs et chercheurs français et américains, juniors et seniors, à la croisée de ces différents sujets. http://www.yess2012.org Crédits : MS&T

Nous vous invitons à consulter le site web du symposium est à nous contacter si vous souhaitez y participer.

Pour en savoir plus, contacts : - Young Engineers and Scientists Symposium http://www.yess2012.org - Carbon Cycle 2.0 website http://carboncycle2.lbl.gov/ - Alphabet Energy Website http://alphabetenergy.com/ - NSF Center for Energy Efficient Electronics E3S Website http://www.e3s-center.org/

Sources : ADIT : 68575

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Allemagne : De nouvelles formations universitaires pour faire face à la transition énergétique à Ulm

Trois nouvelles filières d'études seront proposées à la rentrée prochaine à l'Université de sciences appliquées d'Ulm (Bade- Wurtemberg) dans les domaines des techniques de l'énergie et de l'économie de l'énergie. Selon l'école, il y a urgence à former dans ces domaines des personnes compétentes, experts techniques et cadres, pour faire face à la transition énergétique ayant lieu en Allemagne. Deux Licences et un Master viendront compléter l'offre de formation de l'Université d'Ulm, déjà orientée vers les questions d'énergies depuis 1991, également en partenariat avec la ville d'Ulm. Parallèlement à l'élargissement de son offre de formation, l'Université d'Ulm prévoit d'élargir ses locaux et prévoit d'ouvrir 730m2 d'ici 2014.

La Licence IEW en économie internationale de l'énergie vise principalement la gestion intelligente des ressources énergétiques avec une approche globale des questions d'énergies, alliant ainsi des enseignements en techniques de l'énergie avec informatique et microéconomie. Cette formation accessible à la rentrée 2012/2013 sera ouverte à 40 étudiants et comprendra un semestre à l'étranger dans une université partenaire. [1]

La Licence ES en techniques des systèmes énergétiques vise à former les étudiants à la gestion technique de l'énergie, depuis la préparation des ressources, des combustibles, jusqu'à l'exploitation des centrales, en passant par le photovoltaïque. L'approche du système énergétique se veut intégrée, pour permettre l'élaboration de solutions innovantes. A la rentrée 2012/2013, 35 places seront ouvertes. [2]

Le Master EE systèmes de l'énergie électrique et électromobilité vise à approfondir les connaissances fonctionnelles et techniques en termes de développement et d'utilisation des sources électrochimiques, d'amélioration de l'exploitation des réseaux électriques ainsi qu'en terme de déploiement des moteurs électriques. Il ouvrira dès le semestre d'été 2012. [3]

Pour en savoir plus, contacts : - [1] L'offre pour la Licence IEW n'a pas encore été publiée, si cette formation vous intéresse n'hésitez pas à consulter régulièrement la page d'offre de formations sur le site de l'Université d'Ulm : http://www.hs-ulm.de/tgb/Studium/ - [2] Licence ES : email : [email protected] - site : http://www.hs-ulm.de/es - [3] Master EE : email : [email protected] - site : http://www.hs-ulm.de/EE " Ein Studienpaket für die Energiewende", dépêche idw, communiqué de presse de l'Université d'Ulm - 12/12/2011 - http://idw-online.de/de/news455805

Sources : ADIT : 68658

Espagne : Gouvernance : un nouveau modèle pour la ville durable

La ville durable ou intelligente naît principalement du couplage entre un réseau d'information et un réseau d'énergie tous les deux démocratisés. L'implication poussée des citoyens-consommateurs dans ces deux réseaux entraîne une modification des formes de gouvernance de la ville. La ville intelligente devient alors tout d'abord la ville gérée de manière intelligente.

L'organisation de la ville autour de "l'urbanite"

La ville du XXème siècle a été pensée autour d'un élément central qui est la voiture. L'homme a été délaissé. La ville durable s'inscrit elle dans une nouvelle dimension dans laquelle l'homme occupe la place centrale. La ville intelligente de demain se définit donc comme celle qui lie le développement urbain au développement humain, qui ouvre un nouveau paradigme dans son organisation afin de placer au coeur de son développement "l'urbanite".

Ce terme employé par Ismael Fernandez, président d'ISOCARP, désigne un citoyen-consommateur qui vit dans un environnement urbain. La ville intelligente et durable se définit alors comme l'endroit dans lequel la technologie permet de comprendre l'urbanite afin de planifier le développement urbain. Pour Fernandez, c'est le mode de vie et la mobilité de l'urbanite qui doivent façonner la ville et non l'inverse.

Cette manière d'envisager la ville durable est celle aussi promue par Patrick Adiba d'ATOS pour qui la ville doit fournir des réponses aux préoccupations des habitants sur tous les domaines : consommation, transport, conditions de vie, sécurité... Cette modification de la conception des villes avec la volonté de replacer l'homme au centre des attentions et des préoccupations n'entraîne pas seulement une modification de la planification du tissu urbain. Elle est à l'origine d'une mutation des systèmes de gouvernance des villes.

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La nouvelle gouvernance, pilier fondamental de la ville durable

Pour organiser les villes de demain, les acteurs s'accordent sur un point : il faudra une gouvernance réinventée. Dans cette optique, les gouvernants doivent avoir comme but de développer une vision pour leur ville et se donner les moyens de la réaliser. Il n'existe pas un seul type de ville intelligente et durable de même que les villes actuelles sont très différentes en fonction de leur histoire. Comme le dit Diana Mendes du Global Institute AECOM, "le problème n'est pas de choisir un modèle unique et de l'imposer mais de faire en sorte que chaque modèle soit efficient".

Pour Mildred Warner de la Cornell University, l'accomplissement de cette mission de planification est au coeur de la mission des gouvernants. Ces derniers doivent avant tout coordonner les actions afin de mettre en place leur vision. Pour les différents éléments, ils peuvent faire appel à des partenariats public-privés qui ont donné lieu à ce qu'elle appelle la "contract city". Elle rappelle cependant que le fait de mettre le citoyen au coeur du processus de planification impose de recréer des liens démocratiques entre les gouvernants et les citoyens qui ne sont pas seulement des consommateurs de la ville et de ses services.

Cette vision est partagée par Abha Joshi Ghani de la Banque Mondiale. Pour elle, la gouvernance doit être basée sur des faits et des données, ce que permettent l'utilisation des systèmes d'information. A ce titre, ces systèmes doivent permettre de définir un nouveau modèle d'efficacité et de qualité de l'administration. Elle doit être aussi collaborative en assurant une ouverture et une transparence envers les citoyens qui sont avant tout des partenaires essentiels du développement de la ville avant d'être des consommateurs de ses services. Enfin, la gouvernance doit être équilibrée en répondant aux besoins des citoyens sur le long terme dans une optique durable. Des initiatives pour le développement des villes durables sont rassemblées sur le site Urban Knowledge [1].

Les actions aux échelles supérieures, nationale et supranationale, doivent avoir comme objectif d'aider les villes à développer cette nouvelle gouvernance. Les mesures prises doivent permettre de donner à leurs dirigeant les moyens de développer leurs visions.

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A lire également :

Congrès Smart City Expo - Bilan global : qu'est ce qu'une Smart City ? http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68556.htm Congrès Smart City Expo - Contexte général : les pourquoi et les enjeux des Smart Cities http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68557.htm Congrès Smart City Expo - Information et énergie : les deux moteurs de la ville durable http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68558.htm Pour en savoir plus, contacts : [1] Le site internet Urban Knowledge : http://www.urbanknowledge.org/ Smart City Expo World Congress, Barcelone, 29/11 au 02/12/2011 - http://www.smartcityexpo.com/

Sources : ADIT : 68559

États-Unis : L'électricité de demain révolutionnée par l'énergie solaire photovoltaïque ?

Présentation du QESST : Énergie Quantique et Technologie Solaire Durable

La demande en électricité ne cesse d'augmenter sur Terre, nécessitant la transformation du système de production d'électricité actuel vers un nouveau système durable et rentable. A ce jour, aucun matériel ni dispositif n'est capable de réaliser cette révolution. Le centre QESST est né de la volonté de relever ce défi, en se focalisant sur les possibilités prometteuses des technologies basées sur l'énergie solaire photovoltaïque.

Pourquoi le photovoltaïque ?

C'est depuis la crise du pétrole en 1970 que la nécessité de trouver des énergies alternatives à l'énergie fossile a pris son importance dans le monde. L'énergie photovoltaïque est une technologie relativement récente, dont la première application pratique date de 1950. A partir des années 1980s, la recherche sur les cellules solaires à base de silicium a permis d'augmenter l'efficacité des cellules, ce

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Le principe de base de l'énergie photovoltaïque est étonnant par son élégance et sa simplicité de fonctionnement : le soleil éclaire un cristal semi-conducteur, qui spontanément réagit en générant un courant électrique. Les cellules solaires permettent de récupérer ce courant : elles sont constituées d'une part, d'un matériau qui absorbe les rayons lumineux et génère des électrons via l'excitation par le rayonnement, et d'autre part d'un circuit électronique qui collecte les électrons ainsi excités. L'intérêt de cette technologie réside d'une part dans sa source d'énergie inépuisable, gratuite et accessible partout sur la planète : le soleil. Celui-ci délivre une puissance de 165.000 TW, largement suffisante pour fournir la puissance électrique de 16 TW que nous utilisons actuellement (et même la future puissance électrique d'usage prédite de 60 TW). D'autre part, son impact environnemental est très faible. En particulier, elle ne produit pas de gaz à effet de serre. Elle est aussi la seule technologie qui ne requiert aucun apport d'eau. Par comparaison, la production d'un MWh d'électricité via le nucléaire nécessite de plus de 2650 litres du précieux liquide.

Cependant, nombre de barrières restent à surmonter, notamment pour résoudre les problèmes de stockage et de distribution de l'électricité ainsi produite à grande échelle.

Le QESST en bref

Le QESST fait partie du nouveau "Engineering Research Center" (ERC), récemment créé par la "National Science Foundation (NSF) et le "U.S. Department of Energy" (DOE). Sa mission est entièrement dédiée à la recherche et au développement des technologies basées sur les progrès de l'énergie solaire photovoltaïque, avec l'ultime but de produire cette énergie à grande échelle et à prix abordable pour une utilisation domestique durable.

Plus de 40 entreprises, allant de la start-up jusqu'aux plus grandes industries qui se convertissent nouvellement dans le photovoltaïque, ainsi que des chercheurs de 11 universités différentes participent à ce programme. Le réseau est international et couvre tout le spectre industriel : des matériaux de base à la fabrication de semi-conducteurs, jusqu'à la production d'énergie photovoltaïque. Tout est mis en oeuvre pour accélérer le transfert des progrès de la recherche dans ce domaine vers la commercialisation. Un fort accent est mis sur l'entreprenariat et l'innovation ainsi que sur l'éducation. Le QESST veut établir une collaboration étroite entre les technologies photovoltaïques, la recherche et les efforts de développement, ces trois axes fonctionnant à ce jour de façon trop indépendante.

Trois objectifs transversaux

La stratégie adoptée par le QESST s'articule autour de trois objectifs liés entre eux par une forte interaction des travaux à effectuer : - Obtenir une excellente performance à moindre coût de l'énergie renouvelable en utilisant la science des matériaux. Cette dernière concerne en particulier l'étude des surfaces, des interfaces et défauts, la photonique, les processus de conversion d'énergie, les technologies de pointe de nano-fabrication et de caractérisation, et les nouveaux systèmes multifonctionnels de conversion d'énergie. - Permettre à l'industrie du photovoltaïque d'étendre davantage sa production en développant des technologies qui aideront la production à grande échelle des nouveaux appareils. - Introduire des technologies photovoltaïques facilement extensibles et efficaces pour contourner les prix et performances du marché et maintenir ainsi la compatibilité avec les techniques de fabrication du photovoltaïque.

Focus sur la contribution des travaux de recherche de l'Université de Houston

Alexandre (Alex) Freundlich, professeur de physique affilié au département de l'ingénierie électrique et informatique de l'Université de Houston, est un expert et pionnier dans le domaine des composants photovoltaïques à base d'architectures quantiques. Il est le fondateur et directeur du "Photovoltaics and Nanostructures Laboratory", ainsi que le directeur associé du "Center for Advanced Materials".

Les travaux de recherche menés par le laboratoire s'inscrivent dans la partie recherche fondamentale du projet du QESST, ainsi que sur les aspects techniques des matériaux utilisés. Ces travaux s'articulent autour de la conception et de la genèse de nouveaux composants solaires à base d'architecture quantique. Cette architecture particulière, qui fait intervenir des structures de faible dimension (à l'échelle nanométrique tels que des super-réseaux et des multi-puits quantiques) permet d'améliorer notablement l'absorption des photons et la collecte des porteurs générés dans le cristal. Ainsi un rendement de photo-conversion de 50%, associé à des couts énergétiques inférieurs à 10c/kwh pourraient être atteints, voire surpassés. Une version préliminaire de ces nouveaux matériaux de pointe, adoptée par des partenaires industriels de l'Université, a déjà permis d'atteindre un rendement de conversion supérieur à 40%.

Grâce à ces hauts rendements, le prix du watt solaire pourrait considérablement être réduit : les modules solaires pourraient ainsi voir leur superficie diminuée pour une même performance et des coûts de fabrications identiques.

A titre d'indication, aujourd'hui moins de 0.1% de l'énergie utilisée par le Texas provient de l'énergie solaire. Selon le DOE, si le coût d'installation d'un watt solaire diminuait jusqu'à moins d'un dollar, ce pourcentage atteindrait plus de 30% d'ici 2030.

Pour en savoir plus, contacts : - [1] Site du QESST : http://qesst.org/ - [2] Site pédagogique sur l'énergie solaire photovoltaïque : pveducation.org/pvcdrom - [3] Site du "Center for Advanced Material" de Houston : http://www.cam.uh.edu/ - Entretien avec Alex Freundlich, professeur de physique,

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 11 fondateur et directeur du laboratoire de Photovoltaïque et Nanostructures de l'Université de Houston. - Site du QESST : http://qesst.org/

Sources : ADIT : 68578

Espagne : Planification énergétique 2011-2020 pour l'Espagne

A la mi-novembre, le conseille des ministres a approuvé la Planification Energétique Indicative (PEI) qui dessine l'horizon énergétique pour 2020, ainsi que le Plan Energies renouvelables (PER) dont l'objectif est de proposer des mesures afin qu'au moins 20% de la consommation brute finale de l'Espagne en 2020 provienne de sources renouvelables.

Le PEI estime qu'en 2020, la consommation énergétique de l'Espagne sera légèrement supérieure à la consommation actuelle et que le poids de l'électricité, du gaz et des renouvelables augmentera alors que celui des produits pétroliers devrait diminuer. Ces estimations prévoient donc une forte augmentation du poids des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique espagnol puisque leur contribution devrait passer de 13,2% en 2010 à 20,8% en 2020. L'éolien représentera le principal apport des sources renouvelables, suivi par les énergies issues de la biomasse, du biogaz et des résidus.

Grâce à cette montée en puissance des énergies renouvelables, ainsi qu'à l'amélioration prévue de 2% annuel de l'intensité énergétique, le pays devrait éviter l'émission de 171 millions de tonnes de CO2 sur la période 2010-2020. Le coût des 87 propositions d'actions du Plan Energies Renouvelables est estimé à 24,7 milliards d'euros tandis que les bénéfices directs et quantifiables sont évalués à 29 milliards d'euros. Parmi les bénéfices indirects attendus, on peut citer le développement rural, l'exportation de technologie et surtout la génération d'emplois.

Bien que 78% des objectifs de consommation d'énergies renouvelables du PER se réfèrent à l'utilisation de technologies mûres, le document inclut aussi une forte composante en R&D. Le plan analyse les priorités de chaque technologie et identifie les domaines où concentrer les efforts en R&D pour les années à venir. Ces domaines prennent notamment en compte les biocarburants de nouvelles générations, les nouveaux matériaux, les systèmes de stockage de l'énergie, les nouveaux systèmes de perforation pour la géothermie, les convertisseurs d'énergie des vagues ou encore les éoliennes marines. La récente création de l'Alliance pour la recherche et l'innovation énergétique ALINNE [1] (Alianza para la Investigación e Innovación Energéticas) sera un instrument capital pour répondre au défis de la R&D énergétique dans un cadre de collaboration stratégique entre les secteurs publiques et privés afin de permettre une meilleur utilisation des énergies renouvelables.

Les droits d'émission de CO2 pourraient rapporter plusieurs centaines de millions d'euros à l'Etat

La directive du Protocole de Kyoto obligera dès 2012 les entreprises des secteurs concernés à acquérir des droits d'émission de CO2, communément appelés " droits carbone ". L'Espagne pourra mettre en vente 10 millions de tonnes cette même année, et si le titre maintient son prix annoncé d'environ 12 euros par tonne, ce seraient potentiellement 120 millions d'euros qui iraient dans les caisses de l'Etat. La directive prévoit que les Etats ont entière liberté quant à l'utilisation de ces revenus, bien qu'elle recommande qu'au moins 50% soit destiné à une politique de lutte contre le changement climatique.

On peut néanmoins craindre que des pays durement touchés par la crise comme l'Espagne ne soient tentés d'alléger leur déficit public. Certaines entreprises ou partis politiques préconisent ainsi qu'une partie des revenus générés soit utilisée pour le financement des primes aux énergies renouvelables... ce qui revient à réduire le déficit tarifaire de l'électricité. En 2013 l'Espagne mettra sur le marché 100 millions de titres (chacun correspondant à une tonne de CO2), ce qui en termes de revenus pour l'Etat pourrait représenter plus d'un milliard et demi d'euros. Une manne considérable pour le nouveau gouvernement. -- [1] ALINNE : L'Alliance pour la recherche et l'innovation énergétique est un pacte national public-privé qui est né fin juin 2011 à l'initiative de la ministre Garmendia afin d'organiser une stratégie nationale en matière énergétique. ALINNE a pour missions d'avancer vers une gestion plus efficace de l'utilisation des ressources publiques ou privés consacrées à la R&D dans le domaine de l'énergie, promouvoir la collaboration entre secteurs privés et publics, identifier les niches du futur tant en recherche fondamentale qu'en développement technologique, favoriser la coordination et la participation aux initiatives internationales, stimuler et coordonner la participation espagnole à l'Alliance Européenne de Recherche en Energie (EERA).

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Parmi les membres du comité exécutif d'ALINNE, on trouve notamment Abengoa, Endesa, Acciona, Gamesa, Iberdrola, Gas Natural, Repsol, Red Electrica, l'université de Zaragoza, Green Power, Soliker, CRUE, Ciemat, CSIC, le ministère de l'industrie et celui de l'environnement http://www.ciemat.es/alinne-inicio - "Luz verde para el plan energias renovables", Plataforma Sinc, 11/11/2011 - "Les énergies renouvelables en Espagne", DENOS Laure et MOLENAT Guy, Ambassade de France en Espagne, Service pour la Science et la Technologie, 01/07/2011, 63 pages, téléchargez gratuitement ce document sur : http://www.bulletins- electroniques.com/rapports/smm11_021.htm - "El Estado ingresará en 2013 más de 1.500 millones por las subastas de CO2", Carmen Monforte / Bernardo de Miguel, Cinco Dias, 30/11/2011 - http://www.cincodias.com/articulo/empresas/estado-ingresara-2013-15/?

Sources : ADIT : 68562

Espagne : L'entreprise SENER primée pour sa contribution à la centrale solaire Gemasolar

Les prix European Business Awards récompensent quelques unes des meilleurs entreprises européennes en se basant sur trois principes fondamentaux : l'innovation, l'excellence et la stabilité. Suite à un processus de sélection qui a commencé en mai 2011 et auquel se sont présentées plus de 15.000 entreprises européennes, SENER ainsi que 24 autres entreprises espagnoles ont été présélectionnées comme représentantes du pays. Parmi les 110 entreprises présélectionnées pour prétendre au premier prix, seule une entreprise pour chacune des onze catégories a décroché le fameux Ruban d'Honneur. Le 22 novembre dernier, le Ruban de la catégorie Innovation a été remis à Barcelone au vice Président de SENER, Mr. Andrés Sendagorta.

Parmi toutes ces entreprises européennes, SENER a été choisie pour le projet Gemasolar que l'entreprise a menée de l'étape initiale de conception, en passant par la construction, jusqu'à la mise en marche et l'exploitation commerciale. Gemasolar est l'usine solaire commerciale la plus innovante du monde, il s'agit de la première usine solaire à concentration commerciale qui utilise un système de stockage thermique grâce à des sels fondus. Ce système de stockage de la chaleur permet à l'usine de continuer à fonctionner à plein régime pendant 15 heures en l'absence de soleil. Cette innovation rend cette énergie de sources renouvelables adaptable au besoin du réseau et indépendante de la météo.

Opérationnelle depuis mai 2011, il est prévu que la centrale fonctionne 6 450 heures, soit 270 jours par an. D'une puissance de 19,9 mégawatts, elle devrait produire 110GW/h par an, de quoi alimenter 27 500 foyers.

Le gouvernement espagnol soutien cette production innovante en payant le kilowattheure 10 à 20 centimes d'euros de plus que le prix du marché. Mais selon Santiago Arias, directeur technique de la centrale, d'ici une dizaine d'année Gemasolar sera compétitive. Cette installation qui a nécessité quelques 600.000 heures de recherche et développement permet d'éviter l'émission de 30.000 tonnes de dioxyde de carbone ainsi que l'importation de 2 millions d'euros de gaz par an.

Pour en savoir plus, contacts : Schéma de fonctionnement de la centrale solaire Gemasolar (en anglais): http://redirectix.bulletins-electroniques.com/1o8iI - "SENER gana el premio final European Business Award por Gemasolar", infoespacial.com, 23/11/2011 - En Andalousie, les conquistadors du soleil, Martine Valo, Le Monde, Edition spéciale Espagne du 19/11/2011

Sources : ADIT : 68563

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Irlande : Quel avenir pour les énergies marines en Irlande ?

Les avantages de l'Irlande en matière d'énergie renouvelable marine sont bien connus : le pays possède sans doute les meilleures ressources d'Europe, avec l'Ecosse, sur la côte ouest de l'île. Mais des points faibles existent qui doivent être dépassés. Alors que c'est sur cette côte ouest que l'on trouve les meilleures ressources, le réseau électrique irlandais devant permettre l'acheminement de l'électricité vers les régions les plus peuplées (à l'est) n'est pas suffisant pour permettre l'intégration de l'électricité ainsi générée au réseau national. Des simplifications de la réglementation et des incitations économiques sont par ailleurs attendues qui devraient permettre aux industriels de déposer les demandes de permis d'installer leurs dispositifs en pleine mer.

Ce secteur encore très jeune, mais au futur si prometteur, a été expliqué par Kenneth Doherty, directeur de la recherche d'Aquamarine Power, une entreprise promotrice d'une technologie de convertisseur d'énergie des vagues (énergie houlomotrice) lors d'une interview [1] menée à l'été 2011. Rappelons que cette entreprise, au départ irlando-écossaise, est aujourd'hui basée en Ecosse où elle développe son convertisseur d'énergie des vagues, "Oyster".

Cette interview est venue confirmer une étude menée par l'ambassade au printemps 2011 qui :

- faisait un état des lieux détaillé de la R&D irlandaise dans ce secteur et mettait en exergue des collaborations existantes avec la France. Outre les centres de recherche académiques à Galway, Cork, les équipes de recherche dans les universités de Dublin, le centre d'essais de Belmullet, de nombreuses entreprises de ces secteurs ont vu le jour en Irlande, comme Wavebob, Ocean Energy (pour l'énergie des vagues) ou Openhydro (pour l'énergie marémotrice). Parmi les partenaires étrangers citons EDF, DCNS, ou l'Ecole Centrale de Nantes.

- rappelait que de nombreux projets sont en cours pour impulser au secteur du renouvelable une dimension internationale, pour faire de l'Irlande un hub de ces énergies. Dans cette lignée, on retrouve les projets "Green IFSC", "An Tsli Ghlas", un projet initié il y a deux ans pour construire un centre financier mondial de l'industrie du renouvelable à Dublin, en attirant des entreprises de ces secteurs 'verts' à l'aide de mesures de soutien appropriées. Cette initiative a été lancée officiellement en novembre 2010 par le Commissaire Européen pour l'innovation, la recherche et la science.

Plus récemment la Commission Européenne a décidé de soutenir un projet de recherche collaboratif coordonné par le centre " Hydraulic and Maritime Research Centre " (HMRC) de University College Cork (UCC), qui sera doté de 9 M euros : il s'agit de permettre de tester des dispositifs de captation d'énergies essentiellement marines dans un réseau de 28 centres distribués au travers de 12 pays européens différents, dont la France, le Danemark, les Pays-Bas et le Portugal, en sus de l'Irlande (du Nord avec Queen's University Belfast et du sud). Les entreprises pourront avoir accès gratuitement à ces sites d'expérimentation, selon le degré de développement de leur produit.

Souligons enfin que le 4ème salon européen dédié aux énergies marines renouvelables (ICOE 2012) se tiendra à Dublin du 17 au 19 octobre 2012, après Bilbao en 2010 et Brest en 2008)

-- A lire également : Energies marines en Irlande : interview de Kenneth Doherty, directeur de la recherche d'Aquamarine Power http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68670.htm Pour en savoir plus, contacts : [1] Energies marines en Irlande : interview de Kenneth Doherty, directeur de la recherche d'Aquamarine Power : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68670.htm - "Les énergies renouvelables offshores, une opportunité à saisir en Irlande" - Laetitia de Cazenove - Ambassade de France en Irlande, Service pour la Science et la Technologie - 01/05/2011 - 42 pages - http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm11_018.htm - Interview : document audio de 40 minutes- avec retranscription et traduction, juin 2011 - "UCC to run euros9m wave energy" - Lorna Siggins - Irish Times - 01/12/2011 - trials http://redirectix.bulletins-electroniques.com/PzYr3

Sources : ADIT : 68669

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France : Microsystèmes : une source d'énergie à base de nanoparticules et d'ADN

Si l'idée d'associer de l'aluminium et de l'oxyde de cuivre pour produire de l'énergie n'est pas nouvelle, en revanche celle de recourir à des brins d'ADN pour les marier l'est. Rappelons que deux brins d'ADN complémentaires s'auto-assemblent sous la forme d'une double hélice et restent solidement collés. D'où l'idée des chercheurs toulousains du Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes (CNRS), en collaboration avec le Centre interuniversitaire de recherche et d'ingénierie des matériaux (Université de Toulouse 3/INP Toulouse/CNRS), d'utiliser ces propriétés "collantes" de l'ADN pour concevoir un matériau compact et solide qui s'enflamme spontanément une fois chauffé à 410°C.

Pour y parvenir, les chercheurs ont commencé par greffer séparément des brins d'ADN sur des billes nanoscopiques d'aluminium et d'oxyde de cuivre, puis ont mélangé ensemble les deux types de particules coiffées de brins d'ADN. Les brins complémentaires de chaque type de nanoparticules se sont alors liés, transformant ainsi la poudre d'aluminium et d'oxyde de cuivre originelle en ce matériau composite qui, outre une faible température d'initiation de combustion, offre aussi l'avantage d'une haute densité énergétique, semblable à celle de la nitroglycérine ce qui en fait un combustible de choix pour les nano-satellites. Rappelons que ce nouveau type de satellite de quelques kilos qui commencent à peupler l'espace ne peuvent être équipés d'un mode de propulsion conventionnel. Or quelques centaines de grammes de ce composite à base de nanoparticules et d'ADN à leur bord produiraient suffisamment d'énergie pour corriger leur trajectoire ou leur orientation. Sur Terre, les applications de ce composite sont nombreuses Il pourrait servir notamment de source d'énergie d'appoint pour des microsystèmes.

Pour en savoir plus, contacts : LAAS - Fabrice Séverac : tél. : +33 (0)5 61 33 63 60 - email : [email protected]

Source : ADIT : 68644

France : 1280 km en 24 heures à bord d'une voiture électrique : record du monde pour le CEA Liten

Du 25 au 26 octobre dernier, un véhicule électrique de type AX, équipé de batteries lithium ion à base de phosphate de fer, a parcouru 1 280 km en 24 heures, le CEA Liten établissant au passage un record du monde. Celui-ci fait suite au record du monde établi précédemment par trois étudiants hollandais qui, en avril 2011, avaient effectué 1 254 km sur autoroute avec un véhicule électrique de série, en alternant roulage et charges rapides. De leur côté, les membres de l'équipe spécialisée dans la conception de véhicules électriques qui sont parvenus à relever ce défi avec succès se sont relayés au volant du véhicule en alternant 1 h 25 de roulage autour de Grenoble, soit 105 à 115 km suivant la circulation, suivi d'une charge rapide de 38 minutes.

Ce véhicule disposait de 14 kWh d'énergie, fournis par deux packs de batteries réalisés au sein des différentes plates-formes dédiées du Liten qui, rappelons-le est le Laboratoire d'Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les nanomatériaux du CEA. Conçus à base de phosphate de fer, les accumulateurs qui équipent ce véhicule n'ont que peu de pertes thermiques, ce qui évite de refroidir les batteries. Aussi le poids du véhicule et de ces batteries n'est-il que de 900 kg, soit 400 à 500 kg de moins qu'un véhicule standard. Ainsi, au cours des 24 heures, la température maximale atteinte par la batterie a été de 52,5° C, la température maximale conseillée étant de 60° C.

Pour en savoir plus, contacts : CEA - Stéphane Laveissière : tél. : +33 (0)1 64 50 27 53 email : [email protected]

Source : ADIT : 68640

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Allemagne : Stimuler la recherche sur la biomasse au KIT avec Bioboost

Le projet européen Bioboost, encadré par l'Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT, Bade-Wurtemberg) démarrera au 1er janvier 2012. Ce projet vise à élargir les possibilités de récupération des déchets organiques pour la production d'énergie, notamment de biocarburants, complétant ainsi le projet "Bioliq" déjà lancé au KIT en 2010 [1].

Le projet Bioliq vise la démonstration de la chaine complète de production de biocarburants, des bottes de paille à la pompe à essence. Le projet Bioboost se concentre lui sur la matière première, la biomasse, afin d'améliorer l'efficience de toute la chaine. Il vise d'une part la production de nouvelles ressources de biomasse de deuxième génération, et d'autre part la comparaison de la rentabilité économique et des impacts environnementaux de chaque type de biomasse, qui constitue un type de ressource énergétique. Pour produire de nouvelles ressources, le projet devrait suivre plusieurs pistes. Il s'agira d'abord de densifier l'apport énergétique des ressources par compression, comme dans le projet Bioliq. Ainsi, les déchets organiques pourront être transformés par pyrolyse catalytique [2] ou carbonisation hydrothermale en huile ou en cokes. A ce stade, la production d'électricité et de chaleur à partir de ces matériaux énergétiques dits intermédiaires pourra être étudiée. Parallèlement, le projet Bioboost devrait permettre la fabrication de produits chimiques comme le méthanol, l'éthylène et le propylène, et même de matières plastiques, contribuant ainsi au développement de bioraffineries.

Sept industriels (dont trois PME) et six centres de recherches, issus de six pays européens participent au projet [3]. Celui-ci est financé à hauteur de 5,09 millions d'euros pour trois ans et demi.

-- [2] Un réacteur pilote de recherche sur la pyrolyse fonctionne au KIT depuis 2007. Il permet de transformer de la biomasse séchée en slurries, produits intermédiaires ayant une concentration énergétique 10 fois supérieure (comparable à celle du pétrole brut). [3] Les participants au projet : Allemagne : GRACE GMBH & CO KG, AVA-CO2-FORSCHUNG GMBH, SYNCOM FORSCHUNGS- UND ENTWICKLUNGSBERATUNG GMBH, ENBW ENERGIE BADEN-WURTTEMBERG AG, UNIVERSITE DE STUTTGART, Autriche : FH OO FORSCHUNGS & ENTWICKLUNGS GMBH, Finlande : NESTE OIL CORPORATION, Grèce : CENTRE FOR RESEARCH AND TECHNOLOGY HELLAS, CHIMAR HELLAS AE, Pays-Bas : DSM CHEMICAL TECHNOLOGY R & D BV, NEDERLANDSE ORGANISATIE VOOR TOEGEPAST NATUURWETENSCHAPPELIJK ONDERZOEK - TNO, Pologne : INSTYTUT UPRAWY NAWOZENIA I GLEBOZNAWSTWA, PANSTWOWY INSTYTUT BADAWCZY Pour en savoir plus, contacts : [1] Pour plus d'information sur le projet de recherche sur les biocarburants de deuxième génération "Bioliq" voir notre article : "Achèvement de l'installation pilote Bioliq du KIT", BE Allemagne 482 - 12/05/2010 - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/63334.htm - "BioBoost - Auftrieb für Energie aus Biomasse", dépêche idw, communiqué de presse du KIT - 15/12/2011 - http://idw-online.de/de/news456446 - "Biomass based energy intermediates boosting biofuel production (BIOBOOST)", registre des projets européens du 7ème programme cadre de recherche, Cordis - 12/12/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/egJ6w

Sources : ADIT : 68657

Allemagne : Le plus petit moteur à vapeur du monde

Des chercheurs de l'Université de Stuttgart et de l'Institut Max-Planck des systèmes intelligents de Stuttgart (Bade-Wurtemberg) ont développé un moteur thermique de type Stirling à l'échelle micrométrique. Ils ont pu observer et analyser son fonctionnement, et les résultats sont plutôt prometteurs. Même si celui-ci "hoquète" encore un peu, et ne peut donc pas être utilisé en l'état, il fonctionne aussi bien que son homologue de taille normale, créé il y a 200 ans par Robert Stirling.

L'élaboration de ce mini-moteur a nécessité un schéma de base différent du modèle macroscopique. "Nous avons réussi à réduire la taille des parties essentielles du moteur thermique (chambre à gaz et piston) à seulement quelques micromètres, avant de les assembler en un composant unique", explique Valentin Blickle, membre de l'équipe de recherche. Le gaz injecté n'est donc plus constitué d'un nombre important de molécules, mais d'une seule bille plastique de trois micromètres qui flotte sur l'eau. Les physiciens ont également remplacé le piston, qui se déplace régulièrement de haut en bas dans le cylindre, par un faisceau laser focal dont l'intensité varie périodiquement. De même, ils ont substitué le charbon du moteur à vapeur par un faisceau laser supplémentaire qui chauffe l'eau instantanément et permet de la refroidir immédiatement dès que le laser est coupé.

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En raison de leur température, les molécules d'eau sont constamment en collision avec la microparticule. Par ces collisions aléatoires, la particule de plastique échange de l'énergie avec son environnement dans le même ordre de grandeur que la micromachine convertit l'énergie en travail. Au grand étonnement des physiciens, l'efficacité s'est avérée identique à celle de son homologue macroscopique en pleine charge. "Ce constat n'était pas nécessairement attendu, car la machine est si petite que son mouvement pouvait être entravé par des processus microscopiques qui sont sans conséquences dans le monde macroscopique", indique Clemens Bechinger, professeur à l'Université de Stuttgart.

En effet, des problèmes peuvent parfois intervenir à cause de la différence des lois physiques entre l'échelle micrométrique et macrométrique. Malgré ces différences, certaines propriétés physiques restent étonnamment semblables sur les deux échelles, grande et petite. "Bien que notre machine ne fournisse encore aucun travail utile, il n'existe en principe pas d'obstacles thermodynamiques l'interdisant dans des dimensions réduites", conclut Clemens Bechinger.

Pour en savoir plus, contacts : Publication officielle dans la revue Nature physics : "Realization of a micrometre-sized stochastic heat engine" - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/jzgvK - "Die kleinste Dampfmaschine der Welt", communiqué de presse de l'institut Max-Planck - 11/12/2011 - http://www.mpg.de/4689368/Thermodynamik_mikroskopische_Dampfmaschine - "Le plus petit moteur thermique du monde", article de Enerzine.com - 13/12/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/h06KF

Sources : ADIT : 68660

Suède : Une nouvelle ferme éolienne en mer du Nord pour l'énergéticien suédois Vattenfall

L'énergéticien suédois, Vattenfall, prévoit de construire un parc éolien offshore, Sandbank 24, au large de l'île de Sylt en mer du Nord, ayant la capacité d'alimenter plus d'un demi-million de foyers allemands en électricité.

Vattenfall a récemment acheté la licence pour la future ferme éolienne auprès de la société allemande Sandbank Power GmbH & Co (pour un montant de 15 milliards de couronnes suédoises environ 1.5 million d'euros). Le permis a été accordé pour la mise en place de 96 turbines de 6 mégawatts (MW) chacune qui fourniront une puissance totale de 576 MW. La licence inclut la possibilité d'élargir le parc de 40 éoliennes supplémentaires.

La zone de construction se situe à 90 kilomètres à l'ouest de l'île allemande de Sylt - au voisinage d'un autre projet de la société Vattenfall déjà en cours, DanTysk, en partenariat avec la société communale Stadtwerke München GmbH (l'une des plus grandes sociétés du secteur de l'approvisionnement en énergie d'Allemagne). DanTysk représente un investissement de 10 milliards de couronnes suédoises et fournira l'électricité à plus de 300000 foyers allemands (avec une puissance de 400 MW). La construction de ce nouveau parc éolien commencera dès l'achèvement de la construction de l'ensemble du projet DanTysk (début 2014). Les deux fermes offshore seront exploitées par les installations éoliennes de Vattenfall au Danemark. L'acquisition de Sandbank 24 entre dans la stratégie de Vattenfall de développer un approvisionnement en électricité respectueux de l'environnement à partir de sources d'énergie renouvelables.

En dehors du marché éolien allemand, le Royaume-Uni représente le marché d'investissement le plus porteur pour Vattenfall, où un projet de parc éolien offshore en mer du Nord (en partenariat avec la société Scottish Power Renewables), East Anglia, est en cours avec une capacité de 7200 MW représentant les besoins annuels énergétiques de 5 millions de foyers. Vattenfall a prévu d'investir 26 milliards de couronnes suédoises dans l'énergie éolienne (en mer et sur terre) entre 2011 et 2015. La société suédoise Vattenfall est numéro un en Suède et numéro deux dans le monde dans le domaine de l'éolien offshore.

Pour en savoir plus, contacts : Anders Dahl, Responsable énergies renouvelables - [email protected] - Vattenfall, 25 novembre 2011, "Vattenfall plans yet another wind farm in the North sea", http://redirectix.bulletins-electroniques.com/CgxWO - Projet de parc éolien offshore East Anglia - http://www.eastangliawind.com/

Sources : ADIT : 68614

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 17

Suède : Le méthanol, carburant du futur ?

Grâce à l'énergie solaire, il serait possible de fabriquer du méthanol à partir de dioxyde de carbone qui pourrait ensuite être utilisé comme carburant pour l'automobile et l'aéronautique. Ce processus permettrait d'éviter le rejet du dioxyde de carbone dans l'atmosphère et ainsi de réduire l'impact sur le réchauffement climatique. La technologie existe déjà et une initiative de recherche nordique vient d'être lancée dont l'objectif est de rendre ce processus aussi bon marché que possible afin d'être utilisé à grande échelle.

Le projet de recherche "Nordic Initiative for Solar Fuel Development" (NISFD), financé par "Nordic Energy research", est un projet de quatre ans bénéficiant de 10 millions de couronnes norvégiennes. Il rassemble sept groupes de recherche et entreprises provenant des pays nordiques et est dirigé par le professeur Dinko Chakarov de l'Université de technologie de Chalmers, à Göteborg, en Suède.

La production de méthanol en utilisant l'énergie solaire présente plusieurs avantages en comparaison avec d'autres systèmes énergétiques dont notamment la facilité de stockage du méthanol contrairement à l'électricité. L'hydrogène figure en bonne place parmi les possibles carburants automobiles du futur mais les difficultés persistantes rencontrées pour mettre au point une infrastructure efficace ont découragé les équipes de recherche qui ont alors réorienté leur recherche.

Le processus mis en place consiste en deux étapes. La première est la division des molécules d'eau afin d'obtenir de l'hydrogène et de l'oxygène. La réaction de l'hydrogène avec le dioxyde de carbone par photocatalyse conduit à la formation de méthanol. Selon Dinko Chakarov, la plupart du dioxyde de carbone est aujourd'hui obtenu à partir de la combustion du charbon. Son objectif pour un futur proche est d'être en mesure de condenser le dioxyde de carbone de l'air ce qui ouvrirait la voie à un cycle complètement neutre en carbone. Il estime également que la production de méthanol à partir d'énergie solaire serait un processus cinquante fois plus efficace que la méthode faisant appel à la biomasse.

Les chercheurs de l'Université technologique Chalmers travaillent notamment à créer un système photocatalytique sélectif pour le méthanol, mais aussi à améliorer les propriétés des matériaux qui captent la lumière solaire (en particulier pour une absorption plus efficace de la lumière et à partir d'une plus large portion du spectre lumineux).

Un workshop est prévu les 26 et 27 janvier 2012 à Chalmers pour officiellement lancer le projet.

Pour en savoir plus, contacts : Dinko Chakarov, Université technologique Chalmers, Institutionen för teknisk fysik - [email protected] Université technologique Chalmers, 12 décembre 2011, "Metanol ersätter vätgas som framtidens bränsle" - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/1lVHZ

Sources : ADIT : 68618

Suède : La glaciation de l'Antarctique il y a 34 millions d'années et le rôle du dioxyde de carbone

D'après les recherches paléo-climatologiques, le dioxyde de carbone (CO2) a joué un rôle important dans les différents changements climatiques que la Terre a connus. De nouveaux résultats, publiés dans la revue Science [1], montrent que la réduction de la concentration de CO2 a été un élément crucial dans le refroidissement global et la glaciation de l'Antarctique il y a environ 34 millions d'années.

Pour parvenir à ce résultat, une équipe internationale de chercheurs de différentes disciplines a reconstruit les concentrations de CO2 et le développement du climat de l'Océan Atlantique à l'Océan Austral durant la transition entre l'Eocène et l'Oligocène. L'université d'Uppsala a contribué à cette étude en effectuant des mesures sur les fossiles d'algues marines (coccolithophores). En effet, le CO2 est fondamental pour ces organismes et un lien existe entre les concentrations de CO2 et la taille des cellules de ces algues. Les espèces dotées de petites cellules sont plus à même de survivre dans un environnement pauvre en CO2.

La relation entre ce gaz à effet de serre, la glaciation et le niveau de la mer montre que le CO2 a joué un rôle primordial dans le changement climatique de cette période.

Cette étude a été soutenue par l'Université de Yale (département de géologie et de géophysique), la Fondation Nationale des Etats- Unis pour la Science (NSF), le Conseil de Recherche du Royaume Uni sur l'environnement naturel (NERC) et l'Académie Royale des sciences suédoise (KVA).

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 18

Pour en savoir plus, contacts : [1] Article de Science : www.sciencemag.org/content/334/6060/1261 Article de l'Université d'Uppsala - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/soKJ4

Sources : ADIT : 68619

Suède : L'énergie moléculaire enfin observée

Une collaboration entre des chercheurs français (synchrotron SOLEIL, Gif/sur/Yvette), suédois (Ecole royale polytechnique de Stockholm) et japonais (Institute for Molecular Science, Okazaki) a permis d'apporter des réponses fondamentales pour la science en caractérisant l'énergie qui lie les atomes au sein d'une molécule. Cela a été rendu possible grâce au développement d'une méthode faisant appel au rayonnement synchrotron.

L'explication à de nombreux phénomènes se trouve dans la compréhension des interactions qui existent entre les différents atomes constitutifs de la matière. Ces liaisons atomiques sont des liaisons chimiques qui caractérisent les propriétés des molécules et donc de la matière dans son ensemble (puisque constituée de molécules).

Une expérience a été mise au point sur la " ligne de lumière " PLEIADES du synchrotron SOLEIL (Source Optimisée de Lumière d'Energie Intermédiaire du LURE) qui a permis de faire " parler " les atomes. Les potentiels moléculaires des états "cachés" ont ainsi pu être visualisés. Ces informations n'avaient jamais pu être obtenues jusque là. Elles ont pu être extraites et isolées à l'aide d'une modélisation théorique de haut niveau.

Ces premiers résultats ont été obtenus sur la molécule d'azote N2 qui est l'une des molécules les plus simples connues à ce jour. Aujourd'hui, de nombreuses techniques d'analyse existent pour déterminer la composition atomique de la matière. La technique mise au point au synchrotron SOLEIL est la seule permettant d'accéder à des informations sur l'énergie liant les atomes entre eux. Les atomes sont excités avec des faisceaux de rayons X et la réponse de la molécule à cette excitation peut se présenter sous différentes formes que les scientifiques essayent autant que possible de détecter et mesurer : une vibration, l'émission d'énergie lumineuse, l'éjection d'électrons, etc. Ces réactions se produisent le plus souvent sur des échelles de temps tellement courtes que l'outil de mesure doit être extrêmement sensible et posséder une très haute résolution permettant de détecter deux réactions quasi-simultanées.

La compréhension de ces mécanismes d'interactions atomiques est primordiale au développement de techniques pour l'optimisation de l'utilisation des énergies renouvelables, la lutte contre le cancer ou les maladies infectieuses, le développement de nouveaux matériaux ou encore l'augmentation de la capacité de stockage de l'information numérique.

Ecole royale polytechnique de Stockholm, Suède, Faris Gel'mukhanov - [email protected] Synchrotron SOLEIL, France, Atalin Miron - [email protected]. - Ecole royale polytechnique de Stockholm, 5 décembre 2011, "Molekylernas energi har blivit synlig" - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/4a8bJ - Synchrotron SOLEIL, Communiqué de presse, 4 décembre 2011, "" Voir " l'énergie des molécules grâce à la lumière synchrotron" - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/9LUdA - Nature Physics (2011), doi:10.1038/nphys2159, "Imaging molecular potentials using ultrahigh-resolution resonant photoemission" - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/vFmn8

Sources : ADIT : 68621

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 19

Suède : Une nouvelle ferme éolienne en mer du Nord pour l'énergéticien suédois Vattenfall

L'énergéticien suédois, Vattenfall, prévoit de construire un parc éolien offshore, Sandbank 24, au large de l'île de Sylt en mer du Nord, ayant la capacité d'alimenter plus d'un demi-million de foyers allemands en électricité.

Vattenfall a récemment acheté la licence pour la future ferme éolienne auprès de la société allemande Sandbank Power GmbH & Co (pour un montant de 15 milliards de couronnes suédoises environ 1.5 million d'euros). Le permis a été accordé pour la mise en place de 96 turbines de 6 mégawatts (MW) chacune qui fourniront une puissance totale de 576 MW. La licence inclut la possibilité d'élargir le parc de 40 éoliennes supplémentaires.

La zone de construction se situe à 90 kilomètres à l'ouest de l'île allemande de Sylt - au voisinage d'un autre projet de la société Vattenfall déjà en cours, DanTysk, en partenariat avec la société communale Stadtwerke München GmbH (l'une des plus grandes sociétés du secteur de l'approvisionnement en énergie d'Allemagne). DanTysk représente un investissement de 10 milliards de couronnes suédoises et fournira l'électricité à plus de 300000 foyers allemands (avec une puissance de 400 MW). La construction de ce nouveau parc éolien commencera dès l'achèvement de la construction de l'ensemble du projet DanTysk (début 2014). Les deux fermes offshore seront exploitées par les installations éoliennes de Vattenfall au Danemark. L'acquisition de Sandbank 24 entre dans la stratégie de Vattenfall de développer un approvisionnement en électricité respectueux de l'environnement à partir de sources d'énergie renouvelables.

En dehors du marché éolien allemand, le Royaume-Uni représente le marché d'investissement le plus porteur pour Vattenfall, où un projet de parc éolien offshore en mer du Nord (en partenariat avec la société Scottish Power Renewables), East Anglia, est en cours avec une capacité de 7200 MW représentant les besoins annuels énergétiques de 5 millions de foyers. Vattenfall a prévu d'investir 26 milliards de couronnes suédoises dans l'énergie éolienne (en mer et sur terre) entre 2011 et 2015. La société suédoise Vattenfall est numéro un en Suède et numéro deux dans le monde dans le domaine de l'éolien offshore.

Pour en savoir plus, contacts : Anders Dahl, Responsable énergies renouvelables - [email protected] - Vattenfall, 25 novembre 2011, "Vattenfall plans yet another wind farm in the North sea", http://redirectix.bulletins-electroniques.com/CgxWO - Projet de parc éolien offshore East Anglia - http://www.eastangliawind.com/

Sources : ADIT : 68614

Autriche : Le Fonds pour le Climat agit en faveur de l'efficacité énergétique

Lancé en 2007, le Fonds pour le Climat et l'Energie (Klima- und Energiefonds) [1] a déjà soutenu environ cinq cents projets dans le cadre du programme "Neue Energien 2020" (Nouvelles énergies 2020), pour un montant de 138 millions d'euros. Parmi ces derniers, 127 ont trait à l'efficacité énergétique. Lors d'une conférence de presse, le Fonds a partagé les résultats de trois de ces projets.

Récupérer la chaleur produite

La production combinée de chaleur et d'énergie ouvre un important potentiel en termes d'amélioration du ratio entre énergie produite et énergie utile. Ainsi la chaleur résiduelle de la combustion de matières premières pour la production d'énergie peut être valorisée. La firme GE Jenbacher a développé en coopération avec l'Association de Recherche pour les Moteurs à Combustion et la Thermodynamique de Graz un moteur à gaz industriel qui récupère plus de 90% de l'énergie produite, grâce à cette récupération de la chaleur. Ce moteur est conçu pour l'exploitation de petites centrales locales, susceptibles d'épauler les énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque) en l'absence de vent ou de soleil.

Eclairage par LED

Infineon Autriche, filiale du groupe Siemens, travaille à la mise au point d'appareils d'éclairage économes en énergie, en collaboration avec Tridonic. Les LED sont vues comme l'avenir de l'éclairage car les lampes basées sur cette technologie ont une durée de vie bien plus élevée et une consommation d'énergie plus faible que les ampoules à incandescence. Le projet d'Infineon consiste à développer des lampes à LED avec une approche innovante, permettant de réduire de moitié la quantité de pièces utilisées

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 20 par rapport à des produits similaires. De ce projet est né un produit commercial, déjà vendu à plus de 3 millions d'exemplaires. L'objectif est désormais de rendre les lampes à LED encore moins onéreuses.

Optimisation de processus de production complexes

Voestalpine a étudié les possibilités d'amélioration de l'efficacité énergétique et de récupération de chaleur de son usine de Linz, en collaboration avec l'Institut de Thermodynamique et de Génie Thermique de l'Université de Technologie de Vienne. L'équipe du projet a ainsi pu identifier les économies potentielles dans des processus complexes de traitement de l'acier. A l'aide de simulations, les effets des changements ont pu être observés sur ordinateur sans interférer directement avec la production. Au cours des douze dernières années, Voestalpine a optimisé d'environ 13% ses dépenses totales d'énergie par tonne d'acier traité.

Pour en savoir plus, contacts : [1] [allemand] Site internet : http://www.klimafonds.gv.at/ [allemand] "Klimafonds gab 58 Mio. für Energieeffizienz-Projekte aus", APA, 24 novembre 2011

Sources : ADIT : 68587

Japon : Un renouveau des ensembles résidentiels verts au Japon

A la suite des événements de mars 2011, le Japon a vu dans nombre de ses villes des bâtiments "verts" (à savoir des bâtiments pourvus de système d'économie d'énergie) se construire. Depuis mars 2011, l'effet conjugué de la hausse du prix des energies fossiles et des coupures d'éléctricité a poussé les constructeurs immobiliers à édifier nombre des bâtiments économes en énergie.

Daikyo a ainsi commencé à construire à Tokyo, dans l'arrondissement d'Ota, en collaboration avec le fournisseur d'électricité Orix Electric Power Corp. une copropriété dotée d'un système collectif de réception d'électricité à haute tension (plutôt qu'à basse tension comme ça l'est habituellement). Ce système permet une réduction des coûts de 20%, de plus ce bâtiment sera équipée de panneaux photovoltaïques d'une puissance de 80 kW. L'installation combinée de ces deux systèmes permettra de réduire la facture d'électricité de chacun des 89 appartements de l'ordre de 24%.

Un système similaire de réception collective d'électricité à haute tension sera mis en place dans une copropriété du quartier de Nippori dans l'arrondissement d'Arakawa au nord de Tokyo. Ce bâtiment, construit par Nippon Steel City Produce Inc. en collaboration avec NTT Facilities Inc. est en outre doté d'un système hautement efficace de distribution d'eau chaude, permettant de réduire la facture de gaz de 13% pour chaque appartement.

Le prix du mètre carré sera de 557.000 Yens par mètre carré pour le premier ensemble et de 595.000 Yens par mètre carré pour le second, soit respectivement 5400 Euros et 5750 euros par mètre carré. Ces prix se situent dans une fourchette haute pour Tokyo, puisque le prix du mètre carré se situe aux alentours de 3000 Euros par mètre carré. La vente d'un appartement de 70 mètres carrés devrait se situer autour de 39 millions de yens, soit 386.000 euros. L'interêt est fort dans l'archipel pour ce type de résidence puisque 98 appartements sur 113 ont déjà été achetés.

Enfin, une collaboration entre Mitsubishi Jisho Residence Co. et Chuou Denryoku Co. va donner naissance à 4 copropriétés utilisant ce même système de réception d'électricité. Ils seront aussi équipés d'un dispositif de chauffage de l'eau par l'électricité provenant de panneaux solaires. La combinaison de ces dispositifs devrait diminuer le coût de l'électricité de 10% et celui du gaz de 12 à 15%.

Des ensembles résidentiels similaires vont être construits par Mitsui Residential Co. et Mitsui Fudosan Housing Service Co. à différents emplacements de la capitale nippone.

Article sur le site du Nikkei (Anglais) : http://e.nikkei.com/e/ac/tnks/Nni20111207D07HH277.htm

Sources : ADIT : 68547

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Japon ; Fukushima : La contamination des forêts atteint un niveau critique

Selon un avertissement provenant de Mr. Osamu Amano, de l'Agence Japonaise de l'Energie Atomique (Centre de développement des ressources humaines nucléaire de la préfecture de Fukushima), le niveau de contamination radioactive de césium 137 des forêts du sud de la préfecture de Fukushima atteint un niveau préoccupant. Si ce niveau avait baissé depuis juin 2011, il stagne depuis un mois.

C'est à la suite des pluies et la chute des feuilles que la radioactivité a augmenté dans les zones forestières. En effet, le césium présent dans les arbres a été absorbé par les racines des feuilles qui tombent durant l'automne, propageant ainsi la contamination radioactive au sol. Selon Mr. Osamu "Lorsque les feuilles commencent à tomber, il devient alors nécessaire de porter un masque en forêt".

Cette contamination affecte non seulement les forêts, mais aussi les zones urbaines via les eaux de ruissellement provenant des bois et montagnes. Ainsi selon des mesures effectuées par le professeur Tomoya Yamauchi (Ecole des Sciences Maritimes, Université de Kobe), la ville de Fukushima a aussi été atteinte : de 931.000 Bq/m2 en juin 2011, la dose relevée dans les gouttières du district de Watari est montée à 4 794.000 Bq/m2 en septembre 2011. Ce phénomène est accentué par le fait que la forêt est proche de la ville.

Ce même phénomène a été remarqué dans la ville côtière de Minamisoma (70 km de la ville de Fukushima), où les entreprises de construction locales ont remarqué la hausse de la radioactivité due aux eaux de ruissellement provenant des montagnes environnantes. En effet, dans différents districts de la ville les doses relevées étaient comprises entre 1,5 micro-Sv/h et 3 micro-Sv/h en novembre 2011 contre 2,4 micro-Sv/h à 4,5 micro-Sv/h en juin 2011. Ces taux de radioactivité ne sont pas si importants que cela, puisqu'ils restent de l'ordre de grandeur du rayonnement naturel, mais leur stabilité demeure un facteur préoccupant. [1]

Cependant, il est à noter qu'à certains endroits, et notamment à proximité d'écoles primaires, les taux de radioactivité atteignent 20 micro-Sv/h. Cette valeur est elle bien plus préoccupante, puisqu'elle est de l'ordre de grandeur des rayonnements dans les environnements naturels fortement radioactifs.

Pour en savoir plus, contacts : [1] http://redirectix.bulletins-electroniques.com/jt6El Sources : - Article sur le site du Nikkei (Japonais) : http://eco.nikkeibp.co.jp/article/report/20111202/110121/ - Article du Kobe Shimbun (Japonais) : http://www.kobe-np.co.jp/news/shakai/0004570146.shtml

Etats-Unis : La promotion de la cameline comme source de biocarburant : l'USDA s'engage pour établir une filière intégrée

Comme nous l'évoquions dans un précédent communiqué, le département de l'agriculture américain (USDA) s'est fixé comme priorité la création d'emplois au sein du milieu agricole ainsi que le soutien de l'économie rurale [1]. L'USDA vient de mettre en place un programme d'assurance pour la culture de la cameline; une nouvelle mesure qui fait partie des différentes initiatives mises en place pour atteindre les objectifs fixés par l'administration d'Obama, à savoir la création de nouvelles opportunités de revenus pour les exploitants agricoles, ainsi que le développement de la production de biocarburants à partir de biomasse.

Parmi ces sources de biomasse, la cameline est une plante oléagineuse dont on extrait l'huile, utilisée en industrie agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique, et le tourteau, réservé à l'alimentation du bétail ou encore transformé en engrais. Elle est étudiée aujourd'hui comme agro-carburant notamment pour le secteur aéronautique.

Le processus de transformation en biocarburant utilise le grain de la cameline qui est transformé par broyage en huile végétale préraffinée. Cette huile de cameline brute est ensuite raffinée en "carburant renouvelable hydrotraité pour avion", (HRJ). Le HRJ à base de cameline est avantageux par rapport au carburant classique à base de pétrole, car il permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu'à 80% et de faire baisser les émissions de dioxyde de soufre (SO2). De plus, il ne concurrence pas la production alimentaire, pouvant être cultivé en alternance avec le blé sur des terres marginales.

L'USDA met en place un programme d'assurance pour soutenir la culture de la cameline

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En novembre dernier, l'agence du management des risques de l'USDA a annoncé la création d'un nouveau programme pilote d'assurance pour la culture de la cameline et sa transformation en biocarburant.

A l'initiative de Great Plains Oil and Exploration, LLC, the Camelina Company et Crop Insurance Systems, Inc, ce programme d'assurance sera mis en place par l'USDA dans les états du Montana et du Dakota du Nord sur les cultures réalisées à partir de 2012. Le programme entre dans le plan Actual Production History (APH) qui est un programme d'assurance couvrant les pertes de rendement d'une exploitation agricole. Connu précédemment sous le nom de Multiple Peril Crop Insurance, l'APH effectue des versements lorsque le rendement réel est inférieur à une garantie de rendement établie lors de la signature du contrat [2].

Le contrat du nouveau programme signé avant la récolte de la cameline et liant l'exploitant à l'acheteur est composé en trois parties : - l'engagement de l'exploitant à fournir sa récolte ; - l'engagement de l'acheteur à acheter la récolte ; - la fixation du prix de base.

Une clause émanant du contrat protège les agriculteurs en cas de perte de leur récolte dû à des événements extérieurs tels que les incendies, les tremblements de terre ou encore les conditions climatiques. Le taux de couverture pour les exploitants avoisine les 65%, taux calculé par rapport à la moyenne des rendements des 4 dernières années de récolte.

Ce programme d'assurance vise à inciter les agriculteurs à cultiver de la cameline. Dans le cas où les rendements ne seraient pas atteints, en raison de circonstances extérieures, l'exploitant percevra une indemnisation compensatrice de l'Etat.

En parallèle, en juillet 2011, l'USDA a développé deux projets d'aide pour la culture de la cameline dans les états de la Californie, du Montana et de Washington, nommé Biomass Crop Assistance Program (BCAP). Ce programme incite les exploitants à cultiver de la cameline et à en transformer au moins 1/3 pour la fabrication de biocarburants [3].

Des travaux de recherche sur la cameline sont menés par l'ARS

L'Agricultural Research Service (ARS) conduit, depuis 2006, des travaux de recherche sur la culture de la cameline. Les résultats, dont ceux de Chengci Chen, professeur à l'université du Montana sur les systèmes de culture, montrent que la cameline peut être cultivée sur des terres peu productives ou en jachère. La cameline a l'avantage de se développer en 3 à 4 mois, et elle peut être cultivée avec d'autres céréales car son effet allélopathique permet d'éviter la croissance d'autres adventices dans les champs.

L'avantage stratégique pour les agriculteurs consiste en la génération de revenus supplémentaires de la surface cultivée par une culture à faibles niveaux d'intrants, tels que l'eau, dans la perspective de deux marchés d'utilisateurs finaux, l'huile pour le biocarburant et le tourteau pour le bétail.

En parallèle des accords avec les agriculteurs, l'USDA développe des partenariats avec les secteurs aéronautiques et navals

Depuis 2009, déjà la cameline a été utilisée lors de plusieurs essais. Ainsi, début 2009, un vol d'essai a été effectué avec un Boeing 747-300 de Japan Airlines. Un des moteurs était alimenté avec un mélange de kérosène et d'un agro-carburant à base de cameline, de jatropha et d'algues. Le 18 juin 2011, un biréacteur d'affaires Gulfstream G450 a réalisé le premier vol transatlantique, entre le New Jersey et le Bourget, avec du biocarburant produit à base de cameline. Deux jours plus tard, un 747-8 Freighter de Boeing a été le premier avion commercial à traverser l'Atlantique avec tous ses moteurs alimentés en biocarburant à base de cameline.

Le 16 septembre 2011, l'avion de guerre de brouillage électronique légendaire, le EA-6B Prowler appartenant à la Navy, a réalisé son vol inaugural au biocarburant, mélange de carburant d'aviation classique et d'huile de cameline [4]. Ces essais ont montré la potentialité de la cameline pour le développement de biocarburant pour le secteur aéronaval. Toute une série d'accords sont en cours de signature pour obtenir des débouchés viables au biocarburant à base de cameline.

L'USDA a conclu, en juillet 2010, un partenariat avec les sociétés Boeing Corp et Air Transportation Association pour le développement de biocarburants destinés à l'aviation. Ce partenariat a pour objectif d'accélérer la mise à disposition de biocarburants pour le secteur aéronautique aux Etats-Unis, d'augmenter la sécurité énergétique domestique, d'établir un réseau d'approvisionnement régional et de soutenir le développement rural [5].

Dans cette même dynamique, l'USDA et le département de la Navy (DoN) avaient signé, en janvier dernier, un accord de coopération destiné à développer des biocarburants pour le secteur militaire et l'aviation industrielle. En août dernier, l'USDA, le DoN et le département de l'Energie (DOE) ont annoncé la mise en place d'un partenariat pour investir, d'ici trois ans, 510 millions de dollars dans le développement du biocarburant à base de cameline.

Les perspectives à partir de 2012

Un vol d'essai avec du biocarburant à base de cameline, prévu au début de l'année 2012, sera réalisé avec un avion Bombardier Q400 appartenant à la Navy. Six partenaires travaillent actuellement sur ce projet afin d'optimiser la culture de la cameline, sa transformation en biocarburant ainsi que son adaptation sur les moteurs du Bombardier [6].

Ces avancés s'inscrivent dans un contexte général de promotion de l'utilisation de biocarburants. Ainsi, la Navy prévoit d'utiliser 1,7 million de litres de biocarburants à base de graisses animales et d'huiles végétales, mélangé à 50% avec du kérosène, pour sa flotte aéronavale.

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Par ailleurs, à partir de 2014, la société américaine Solazyme devrait fournir, selon la lettre d'intention signée entre les deux parties, 75 millions de litres de biocarburants par an à United Airlines, pour ses vols commerciaux.

Pour en savoir plus, contacts : - [1] Projet de loi sur les priorités agricoles pour l'année 2012 - 14/11/2011 - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68171.htm - [2] Proven Yields and Insurance Units for Crop Insurance - Iowa State University - Février 2011 - http://www.exnet.iastate.edu/Publications/FM1860.pdf - [3] Biomass Crop Assistance Program - Project Areas Number 8 Camelina Growers in California, Montana and Washington - USDA / FSA - Juillet 2011 - http://www.fsa.usda.gov/Internet/FSA_File/11_bcap_projectarea8.pdf - [4] Programme de recherche sur les biocarburants : l'Huile de Cameline - Brigitte Bornemann - 21/09/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/CmyUC - [5] "Farm to Fly" Partnership Formed between ATA, USDA, and Boeing - Commercial Aviation Alternative Fuels Initiative - http://www.caafi.org/news/News.aspx?id=68 - [6] De l'huile de caméline pour l'avion Bombardier Q400 - 22/07/2010 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ed454 - USDA Announces New Insurance Pilot Program for Biofuel-Friendly Oilseed Crop with Potential to Create Jobs, Stimulate Rural Economies – Michelle Bouchard - 30/11/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/QaKUM - USDA trialing camelina as rotation crop for winter wheat - Thomas Saidak - 11/02/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Vu2KP - ARS Researching Camelina as a New Biofuel Crop - Stephanie Yao - 13/04/2010 - http://www.ars.usda.gov/is/pr/2010/100413.htm - Secretary Vilsack Announces Biomass Production Projects to Promote Renewable Energy Development and Create Jobs in Rural America - Isabel Benemelis - 26/07/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ErzS0 - La Navy va incorporer du biocarburant dans sa flotte aéronavale - 13/12/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/sBmnz

Sources : ADIT : 68576

Allemagne : Nouvelle initiative de recherche pour "l'hydrogène du vent"

Le 7 décembre 2011, le DLR (Centre allemand de recherche aérospatiale) a lancé conjointement avec différents partenaires [1] de la recherche et de l'industrie une nouvelle initiative de recherche dénommée "Performing Energy - Bündnis für Windwasserstoff"(Créer l'énergie - Alliance pour l'hydrogène du vent).

La technologie "hydrogène du vent", aussi appelée "power to gas" [2] en Allemagne, consiste à utiliser les pics de production éolienne pour alimenter un système d'électrolyse permettant de produire de l'hydrogène. Selon les experts, cette technologie de stockage chimique de l'énergie représenterait le plus grand potentiel de stockage de l'énergie en Allemagne (loin devant le potentiel estimé des batteries de voitures électriques et des stations de pompage-turbinage). Après l'inauguration de la première centrale hybride à Prenzlau près de Berlin en octobre 2011 [3], le DLR et ses partenaires veulent pousser la démonstration à plus grande échelle et évaluer le potentiel technique et économique de l'hydrogène du vent, notamment par le développement de l'électrolyse polymère.

Trois projets de démonstration vont être développés en Brandebourg et en Schleswig-Holstein pour évaluer les points suivants : la production d'hydrogène à grande échelle, son stockage dans le réseau gazier et la re-production d'électricité, c'est-à-dire l'utilisation de l'hydrogène pour produire de l'électricité dans des turbines à gaz ou pour les piles à combustibles. Ceci implique la recherche de solutions de stockage de l'hydrogène dans des mines de sel. Le DLR participera aux trois projets, notamment pour travailler à l'amélioration des revêtements d'électrodes pour l'électrolyse alcaline (département de techniques thermodynamiques) ainsi qu'au développement des électrolyses polymères. Ces recherches devraient permettre de produire de l'hydrogène de manière constante malgré la fluctuation de la production d'origine éolienne ainsi que de baisser les coûts en évitant d'utiliser du titane coûteux pour les électrodes. Le Département "analyse de système" du DLR évaluera les choix stratégiques quant à la localisation des installations.

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-- [1] Les partenaires du projet "Performing Energy - Bündnis für Windwasserstoff" sont les suivants : l'Université technique de Brandebourg, l'Association de protection de l'environnement Deutsche Umwelthilfe e.V., l'Institut Fraunhofer des systèmes énergétiques solaires (ISE) de Fribourg et les entreprises ENERTRAG AG, GASAG Berliner Gaswerke AG, DBI Gas- und Umwelttechnik GmbH, hySOLUTIONS GmbH, Linde AG, NOW GmbH Nationale Organisation Wasserstoff- und Brennstoffzellentechnologie, Siemens AG - secteur industrie et secteur énergie, Total Deutschland GmbH, Vattenfall Europe Innovation GmbH ainsi que Vattenfall Europe Windkraft GmbH.

Il est à noter que trois d'entre eux sont aussi partenaires du projet de centrale hybride de Prenzlau [3], conduit par Enertrag: Vattenfall et Total.

Pour en savoir plus, contacts : - [2] Pour en savoir plus sur la production combinée d'électricité et de gaz voir : "E=CH4 : l'équation qui permet de stocker l'énergie" - BE Allemagne 529 - 10/06/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/uL8CR - [3] Voir notre article à ce sujet : "Inauguration de la centrale hybride de Prenzlau" - BE Allemagne 545 - 28/10/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/tTxzn - Prof. Johann-Dietrich Wörner, Président du comité directeur du DLR - tél. : +49 2203 601-4201 "Wasserstoff mit überschüssiger Windenergie produzieren", Communiqué de presse du DLR - 07/12/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/zZVso

Sources : ADIT : 68528

Allemagne : Toujours plus hautes ces éoliennes !

Le 30 novembre 2011, la société Energiequelle a commencé dans le Brandebourg l'installation d'une éolienne dernier modèle de Enercon GmbH, la E 126 : 200m de haut, des pâles de 130m et une capacité de 7,5 MW. Sa mise en service est prévue pour février 2012.

L'éolienne géante fait partie d'un projet global d'alimentation du circuit de vitesse de Lausitz (Brandebourg) par de l'énergie d'origine renouvelable. Des panneaux solaires photovoltaïques recouvrent les parkings pour les voitures des visiteurs, pouvant fournir près de 1000KWc avec un système de rechargement intégré pour les batteries des véhicules électriques. A côté se trouve une centrale biogaz d'une capacité thermique de 553 kW et électrique de 526 kW.

L'éolienne Enercon E 126 a également été installée en septembre 2011 à Altentreptow (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) pour une production combinée d'hydrogène en période de pic [1]. Enercon a d'autres commandes de géantes en prévision pour 2012 : deux en Autriche et 38 aux Pays-Bas dans le cadre du projet "Noordoostpolder ".

Pour en savoir plus, contacts : - [1] Pour en savoir plus sur la production combinée d'électricité et de gaz voir : "E=CH4 : l'équation qui permet de stocker l'énergie" - BE Allemagne 529 - 10/06/2011 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/c4YqG - Pour en savoir plus sur le projet d'alimentation énergétique d'origine renouvelable du circuit de vitesse de Lausitz (Brandebourg) (allemand) voir : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/H5kbt "Weltstärkstes Windkraftwerk entseht am Lausitzring", die Welt - 30/11/2011

Sources : ADIT : 68463

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Singapour : la "Smart-grid City" : le centre R&D d'A*STAR achevé

Le 1er Novembre 2011, l'Experimental Power Grid Center (EPGC) lié à l'Institute of Chemistry and Engineering Sciences d'A*STAR a pris ses quartiers dans son nouveau bâtiment localisé sur l'île de Jurong Island, le centre de commande du centre se situant dans le hub de Fusionopolis. Il s'agit d'un des plus grands centres mondiaux actuels consacrés à l'étude des réseaux de distribution électriques.

Ce centre a pour but de développer des solutions innovantes pour améliorer les réseaux électriques actuels en les rendant " intelligent ". Ces réseaux, par des technologies informatiques, pourront optimiser la production et la distribution actuelle d'électricité par mise en relation entre les producteurs et les consommateurs d'électricité. La vision à long terme est de permettre une économie d'énergie effective, de réduire les coûts, de sécuriser le réseau, et indirectement, de réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le dérèglement climatique actuel. Différents réseaux de distribution utilisant des énergies alternatives sont également à l'étude et intégrés au " smart grid " tels que des réseaux d'éoliennes ou des panneaux solaires interconnectés.

En Novembre 2009, l'Energy Market Authority (EMA), une agence gouvernementale singapourienne, a démarré un projet pilote à échelle nationale sur les smart-grids, l' " Intelligent Energy System (IES) " avec l'EPGC. Depuis, le centre continue de travailler sur ce sujet en collaboration rapprochée avec également d'autres agences singapouriennes gouvernementales tels que l'Economic Development Board, JTC Corporation et la National Environment Agency afin de pouvoir passer le plus rapidement possible du niveauR&D à celui de développement des " smarts grids " à l'échelle nationale.

De nombreuses entreprises ont déjà commencé à travailler avec l'EPGC telles que des entreprises locales (SP Powergrid) mais également des multinationales avec la participation de National Instruments (technologies de contrôle et de mesure avancées de réseaux électriques), Vestas (amélioration de la capacité de production d'énergie des éoliennes), et Rolls Royce (réseaux pour énergie marine),

Pour en savoir plus, contacts : - Site Internet de l'ICES et de l'EPGC : http://energy.a-star.edu.sg/ - Hub R&D de Fusionopolis : http://www.a-star.edu.sg/?tabid=860 - Article sur le projet pilote de l'EMA : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/msXqx A*STAR Press release : "A*STAR's Experimental Power Grid Centre to spur R&D collaborations for future energy and smart grid solutions" , novembre 2011 : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/99DW3

Sources : ADIT : 68423

Singapour : Projet innovant EDB/PUB : vers des panneaux solaires flottants

Singapour souhaite être identifié comme une plaque tournante en Asie du Sud Est pour le secteur de l'énergie photovoltaïque. La cérémonie du Solar Pioneer Award qui s'est déroulée durant l'annuel Singapore International Energy Week a ainsi récompensé cinq projets d'installations solaires à Singapour issus du secteur privé. D'autres installations devraient voir le jour dans les années qui viennent dont un particulièrement innovant qui concerne l'installation de panneaux solaires flottants (systèmes photovoltaïque à concentration solaire par miroirs) dans les réservoirs d'eau de Singapour. Singapour va ainsi construire son premier système de panneau solaire flottant- le premier de la sorte dans la région Asie Pacifique- au réservoir de Tengah dans la partie ouest de Singapour.

Actuellement, à Singapour, les panneaux solaires sont construits sur le toit des immeubles et comme ils demandent une grande quantité d'espace occupée afin de générer une quantité importante d'énergie, de nouvelles solutions ont besoin d'être apportées. Le but de ce projet pilote est donc d'étudier le potentiel d'utilisation des surfaces des réservoirs d'eau nombreux à Singapour (15 réservoirs d'eau de pluie) et ainsi de résoudre le problème d'espace libre, forcément réduit, dans l'ile-état de Singapour.

D'autres facteurs seront à l'étude tels que l'effet du refroidissement des panneaux solaires par l'eau environnante sur l'efficacité du système photovoltaïque, l'évaporation de l'eau des réservoirs réduite du fait de la présence des panneaux ainsi que sur la croissance d'algues. Les réservoirs dits " récréatifs " tels que le Mac Ritchie ne seront pas visés : uniquement seront à l'étude les réservoirs reculés de Singapour.

Mené par des agences gouvernementales tels que l'Economic Development Board (EDB) et l'agence nationale de l'eau (PUB), il s'agit donc d'un projet à fond public mais des financement privés pourraient s'ajouter prochainement avec notamment la participation de la compagnie allemande Phoenix Solar semblant très intéressé par ce projet. Ce projet innovant, possède un budget de 11 millions de dollars singapouriens c'est-à-dire 6.3 millions d'euros. Le système devrait être opérationnel d'ici 2013.

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Pour en savoir plus, contacts : Site Internet Solaris Synergy : http://www.solaris-synergy.com/ - Article publié sur Today Online 3 Novembre 2011: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/HdIdo - Article publié sur le site l'Express 8 Mars 2011: http://redirectix.bulletins-electroniques.com/KKLLc

Sources : ADIT : 68422

Italie : Venise : énergie propre grâce aux vagues de la mer et de la lagune

La municipalité de Venise, la ville de l'eau par excellence, est en train de mettre à l'essai un moyen d'utiliser le mouvement des vagues de la mer et de la lagune comme source d'énergie électrique propre, renouvelable et à faible coût. Gianfranco Bettin, conseiller municipal, a récemment présenté lors d'une conférence de presse tenue à Mestre, un projet révolutionnaire qui consiste à produire de l'énergie électrique en mettant à profit les vagues et les vaguelettes, plus petites mais plus fréquentes car induites par les embarcations qui transitent dans la lagune.

L'expérience, mise en place par la Commune de Venise à travers l'AGIRE (Agence Vénitienne pour l'Energie) consiste en l'installation de trois prototypes pour la production d'énergie à partir de vagues : un prototype a déjà été mis en place dans la lagune en août 2011, dans le canal de la Giudecca (dans le centre historique), alors que les deux autres seront installés en mer avant le printemps 2012, près de la plateforme du Cnr (Conseil National des Recherches) en face du Lido. Les trois systèmes s'appellent respectivement, "Mini GIANT", "GIANT" et "WEM", et ont été réalisés par deux entreprises italiennes qui les mettent à l'essai, à titre gratuit, en collaboration avec l'AGIRE.

Tous les prototypes sont constitués d'un flotteur et d'un générateur, qui exploite le principe d'Archimède (un corps immergé dans un fluide reçoit une poussée vers le haut équivalente au poids du liquide déplacé). En pratique, durant l'intervalle entre deux mouvements de vagues, le flotteur se déplace d'une hauteur maximum à un point zéro définit par le niveau de la mer, pour atteindre de nouveau le point le plus élevé. L'énergie contenue dans ce mouvement ondulatoire est transformée en énergie électrique propre et renouvelable en mesure d'alimenter des appareils et installations urbaines.

"Mini GIANT (Générateur Intégré Autonome Non Traditionnel) est déjà actif le long du canal de la Giudecca et a été réalisé exprès pour la ville de Venise", a souligné le conseiller municipal à l'environnement, "et permet de mettre à profit aussi bien les vagues induites par le mouvement des embarcations que les mouvements réfléchis par les rives des canaux". Il s'agit d'un système ingénieux capable, une fois à pleine capacité, de devenir un mini-réservoir d'énergie à usage domestique. Au contraire, en pleine mer, on testera bientôt le système GIANT, une espèce d'énorme "champignon" capable de produire et d'emmagasiner 12.000 KWh par an, et le système WEM (Wave Energy Module), plus grand et complexe que GIANT, mais en mesure de générer 35.000 KWh par an et ainsi, par exemple, couvrir tous les besoins énergétiques d'une crèche.

L'énergie produite grâce aux mouvements des vagues sera avant tout utilisée localement, pour l'éclairage des balises de la lagune et des embarcadères de trnsport en commun de la ville. Mais il est prévu que dans le futur, ce système puisse couvrir facilement la consommation énergétique des bâtiments publics et scolaires. La phase d'essaie durera environ une année, durant laquelle des données précieuses seront récoltées, ce qui permettra par la suite de perfectionner les dispositifs au fur et à mesure, de manière à les rendre le plus efficace possible. Une fois cette phase terminée, il sera alors possible de calculer la quantité d'énergie produite, et de ce fait, l'utiliser de la manière la plus adéquate possible.

Après les essais de ces trois prototypes conclus, le système pourra être mis en place dans toute la ville en fonction des différents besoins : maison privée, bâtiments publics, industrie. " Nous croyons énormément à ce nouveau système, qui nous permet de produire de l'énergie propre, pour l'instant unique au monde et jamais mis en place auparavant " a déclaré le conseiller municipal Gianfranco Bettin. Depuis toujours les vénitiens ont eu la capacité de s'adapter à la mer ainsi qu'adapter la mer à leurs propres exigences. Aujourd'hui, nous nous adaptons en mettant en place des politiques prônant l'économie d'énergie et le développement durable ".

Pour en savoir plus, contacts : Agenzia Veneziana Energia : http://www.veneziaenergia.it/ buonenotizie.it

Sources : ADIT : 68409

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Italie : Comment recycler les panneaux solaires en Italie ?

Où finissent nos panneaux solaires quand ils se cassent, ou tout simplement quand ils cessent de fonctionner ? En Allemagne, pour être recyclé dans l'unique centre équipé pour le faire. Il est désormais possible de les recycler également en Italie. L'initiative a été lancée par Ecolight, le consortium national pour la gestion des déchets électriques et électroniques. Du 9 au 12 novembre, Ecolight a présenté à Rimini un nouveau système intégré pour le retraitement des panneaux solaires.

Depuis 2006 le photovoltaïque Italien a augmenté de manières exponentielles. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2010 le nombre d'installations a augmenté de 205% en passant de 1402 il y a cinq ans à 84570 l'année dernière. Et cette augmentation est aussi valable pour la puissance installée : de 9,436 MW à plus de 2300 MW. Il y a aujourd'hui dans la péninsule 52 millions de panneaux solaires installés, soit plus ou moins un par habitant. Mais si le nombre de cellules photovoltaïques augmente, le nombre de panneaux, qui cessent de fonctionner après une vie moyenne de 20-25 ans et qu'il faut recycler, augmente aussi. Dans les dernières années seulement, il y a eu près de 50 mille panneaux solaires desinstallés. Jusqu'à présent, ils étaient envoyés en Allemagne, où se trouvait l'unique centre capable de gérer ces déchets, et de recycler les matières premières importantes comme le silicium, le verre et l'aluminium. Grace à Ecolight et avec la collaboration de SeVal Divisione Ecologia et du Centro Servizi Raee, l'Italie pourra recycler ces matières premières et éliminer les substances non réutilisables, dangereuses pour l'homme, comme le tellure de cadmium.

On parle du premier service réalisé entièrement sur le sol Italien, pour l'environnement et qui anticipe de fait, les prescriptions des normes, contenues dans le décret du 5 mai 2011, a déclaré le directeur du consortium, Giancarlo Dezio : " Penser à comment recycler les panneaux solaires est déjà une nécessité, si nous voulons éviter de devoir parler d'urgence dans les prochaines années ". http://www.galileonet.it/articles/4ea66fa272b7ab48c5000043

Sources : ADIT : 68408

Allemagne : Des éoliennes et après ?

En Allemagne, on parle beaucoup de "repowering" pour l'éolien terrestre. Il s'agit de remplacer plusieurs éoliennes anciennes par un nombre inférieur de nouvelles dans le but d'augmenter les rendements. En Saxe-Anhalt, des modèles des années 90 de type "WW750/52", de 74m de haut, sont actuellement remplacés par des "E-82" de 138m, pouvant produire jusqu'à quatre fois plus de courant électrique que les premières. Cette opération de repowering est soutenue par l'Etat allemand pour les éoliennes de plus de dix ans, ce qui a permis d'ouvrir un marché pour lequel certaines entreprises, comme "Deutschen Wind Technik AG" ou "psm Wind Service", se sont désormais spécialisées. Il reste qu'en 2020 ces "anciennes éoliennes" représenteront 20.000 tonnes de déchets (matériaux du rotor et des pâles). La plupart d'entre elles peuvent trouver une deuxième vie dans d'autres pays, en Europe de l'Est ou dans les Etats baltes par exemple. A mesure que la législation de ces pays évolue, cette pratique devient cependant difficile à mettre en oeuvre.

La nouvelle approche consiste à démanteler l'éolienne pour revaloriser chaque partie. Le béton et l'acier utilisés dans le mat sont facilement valorisables. En revanche, les pales ont une composition plus complexe qui rend leur recyclage difficile : de la fibre de verre issue de gaines de verre fixées avec de la résine. Leur dépôt en décharge étant désormais interdit, deux entreprises du Nord de l'Allemagne - Zajons et Holcim [1] - ont mis au point un procédé chimique permettant de les utiliser dans la fabrication de ciment. Les pales sont d'abord broyées puis enrichies pour servir de substitut aux matières premières dans la fabrication de ciment, traditionnellement du charbon ou du sable.

Le recyclage des éoliennes est une question nouvelle qui ne concerne actuellement que peu d'installations et dont le coût n'a pas encore réellement impacté les coûts d'investissement. Il pourrait cependant inquiéter demain les exploitants, car ils sont, comme en France, responsables de la remise en état des sites d'exploitation.

Pour en savoir plus, contacts : Sur le procédé breveté de recyclage des fibres de verres "compocycle" voir (en anglais) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/cc40U "Landschaft entspargeln", Süddeutsche Zeitung - 26-27/11/2011

Sources : ADIT : 68362

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Les pros du solaire préparent leur salon

Par Mustapha El Ahmadi

Lundi, 26 Décembre 2011 10:58

Annoncée il y a une année, les préparatifs pour la première édition du Salon de l’énergie solaire «Solaire expo» vont bon train pour que cet événement programmé du 9 au 12 février prochain à Marrakech. Suscitant un grand intérêt chez nombre de pays, à savoir le Maroc, pays organisateur, la Turquie, l’Espagne et la France, «Solaire expo» a choisi pour thème «une nécessité de renforcer l’engagement au solaire». Ce thème cadre d’ailleurs parfaitement avec la démarche adoptée par le royaume, à travers son engagement dans un programme énergétique. Ce qui revient à dire que ce Salon porte l’ambition de servir de plateforme pour l’énergie solaire en Afrique et dans le monde arabe. Il est conçu de manière à faire du Maroc, par rapport aux pays du Sud, un centre névralgique de la question de l’énergie solaire thermique.

Il s’agit en réalité d’un pari à forte valeur ajoutée pour les sociétés actuelles et futures. C’est ainsi que le Salon prend déjà pour cible les sociétés de production, les fabricants d’équipements, les installateurs, les bureaux d’études, les architectes, les institutions en charge du secteur l’énergie et de développement durable, les développeurs, les distributeurs, et les grossistes. Avec l’ambition, encore une fois, de renforcer la dynamique du secteur, le Salon s’est fixé déjà comme ambition de réussir la synergie des opérateurs du secteur, de faciliter les partenariats locaux et internationaux, de faire de l’évènement un pôle majeur de croissance, de valoriser l’offre marocaine, et de sensibiliser les opérateurs et consommateurs concernant l’économie d’énergie, la protection de l’environnement, la sécurité et le développement durable. «Solaire Expo» se propose donc de constituer un point de rencontre entre promoteurs et consommateurs locaux et étrangers, dans le but de développer des partenariats à forte valeur ajoutée. Nombre d’experts s’accordent à dire que le Maroc offre un ensoleillement d’excellente qualité, presque tout au long de l’année, ce qui constitue un atout naturel à forte valeur économique, qu’il convient d’exploiter, surtout devant la flambée effrénée des prix du pétrole. Ils estiment que l’énergie solaire constitue un passage obligatoire pour un Maroc émergent dans la mesure où elle permet une parfaite maîtrise des coûts dans le développement économique. Pour l’initiateur de ce Salon, Rachid Bouguern, «l’importance d’un tel Salon est de renforcer le discours par l’acte, en faisant prendre conscience aux acteurs (autorités et société civile) des conséquences de la flambée du pétrole, du tarissement, de la rationalisation des exploitations et productions pétrolières, mais aussi des questions de développement durable». À ses yeux, l’énergie solaire thermique est inépuisable et ses nombreux projets d’exploitation ont généré un large éventail de solutions, dont la grande partie reste méconnue du grand public et même du public ciblé. En conclusion, il convient de signaler qu’au-delà de la synergie qu’il peut garantir aux professionnels (nationaux et internationaux) du secteur, «Solaire Expo» permettra aussi de mettre en lumière différentes solutions, et d’offrir des produits et des services, tels que conçus et développés dans les 4 coins du monde. Le Salon permettra aussi d’engager la réflexion sur les enjeux réels, mais aussi sur les différentes solutions qui s’offrent comme garants d’un parfait recours à ces ressources énergétiques, avec une forte visibilité concernant l’avenir prometteur de ce secteur. http://www.lesechos.ma/business/16793-les-pro-du-solaire-preparent-leur-salon.html

Maroc : Plan d’Autosuffisance Énergétique

Le Ministère de l’Énergie et des Mines vient de dresser le bilan provisoire du plan en cours de réalisation élaboré par les autorités publiques pour faire face à la croissance continue de la consommation d’électricité, de 7% en moyenne par an entre 2002 et 2010.

La tendance à la hausse de la consommation d’électricité se poursuit cette année où elle a été de 7.9% sur les trois premiers trimestres. Le plan retenu par les pouvoirs publics comprend deux volets. Tout d’abord une maîtrise de la consommation qui passe par une meilleure utilisation de l’énergie électrique grâce à des audits énergétiques ainsi qu’une incitation de la population à l’utilisation de lampes basse consommation.

Ensuite vient un renforcement du parc énergétique. Ce dernier volet s’avère de première importance puisque, selon le Ministère de l’Énergie et des Mines, de 26 000 Gigawatts heures en 2010, la consommation d’électricité devrait passer à 52 000 en 2020 et à 95 000 en 2030. Dans le cadre de la stratégie énergétique nationale adoptée en 2009, le renforcement du parc électrique national se fera via trois plans d’action à court (2009-2012), moyen (2013-2019) et à long termes (2020-2030).

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Le bilan du Ministère de l’Énergie et des Mines révèle qu’entre 2009 et juin 2011, le plan d’action à court terme a permis l’installation dans le pays de 1084.5 Mégawatts supplémentaires, dont 16.6% sont produites par des énergies renouvelables, éolien, hydraulique, solaire et thermique. L’ensemble de ces réalisations a nécessité un investissement de plus de 1.4 milliards de dollars US. http://www.lemagazinedumanager.com/actualites/2716-maroc-plan-dautosuffisance-energetique.html

ENERGIE ELECTRIQUE : Le Maroc est le pays qui se porte le mieux dans la région

Publié le : 16 décembre 2011

Kacem Benhaddou DG d’Eaton Electric, leader dans les énergies électriques et hydrauliques, détaille, dans cet entretien, les fondamentaux du secteur électrique, son potentiel de croissance au Maroc et dans la région, avec un paramètre de taille, celui de la crise.

Quels sont vos principaux clients au Maroc ? Au Maroc, nous sommes spécialisés dans le domaine électrique et nos clients sont principalement ceux du tertiaire et de l’industriel : des banques, des opérateurs télécoms, de grandes administrations, des usines… Les grands donneurs d’ordres industriels comme l’OCP, l’ONEP, etc. Le secteur phare reste le tertiaire. Nous avons beaucoup de chantiers d’hôtels, immobiliers, de zone offshore, notamment. Le Maroc reste toutefois un pays peu industrialisé.

Et les particuliers ? Pas spécialement. Nous avons des produits que nous appelons «Entrée de gamme?» comme les multiprises ou les petits onduleurs de protection électrique destinés aux particuliers. Cela dit, ce segment représente une part marginale dans notre activité. Le système de «retail?» n’est d’ailleurs pas encore fort au Maroc. Nous avons récemment assisté à l’ouverture de la Fnac au Morroco Mall où on peut proposer quelques produits. Par contre, dans des pays comme l’Allemagne ou la France, Eaton est en mesure d’accompagner le secteur «?home?» des particuliers, avec des solutions spécifiques et adaptées.

Quels est votre produit phare et quelle part représente-t-il dans votre activité ? Historiquement, Eaton a été créée au Maroc en 2007, après le rachat des activités de MGE de Schneider. L’onduleur reste donc notre produit vedette au Maroc. Nous sommes leader du marché des onduleurs au Maroc. Nous avons plus de 50 % de part de marché et cela nous fait plaisir de continuer à commercialiser ce produit. Concernant sa part dans l’activité, je ne peux malheureusement pas vous donner le chiffre exact. Le chiffre d’affaires de Eaton est globalement consolidé d’une manière particulière, car d’autres entités Eaton en Europe et aux Etats Unis commercialisent leurs produits au Maroc. Mais si nous prenons le «?business onduleur?», nous avons pratiquement multiplié par 3 notre chiffre d’affaires en 4 ans.

Quels sont les canaux de distributions dont vous usez ? Pour le «business onduleurs?», nous passons par les distributeurs informatiques. Nous avons des grossistes informatiques partenaires qui assurent la distribution de nos produits. Nous passons également par la distribution électrique. Nous utilisons également un troisième canal qui est celui des gros installateurs et des installateurs. Ce sont des clients que nous accompagnons dans les chantiers pour toute la partie matériels électrique et onduleurs en général. Enfin, nous faisons du direct, c’est-à-dire que nous allons directement frapper chez le client final.

Comment estimez-vous la croissance du secteur ? Depuis pratiquement l’année 2000, nous maintenons une croissance à deux chiffres. Par contre, l’année 2011 est une année difficile. Il y a un ralentissement et un esprit d’attentisme. Nous nous sommes surtout battus pour garder nos parts de marché. Cela dit, il y a encore de la croissance. Le Maroc reste un pays qui n’est pas très équipé, il reste beaucoup à faire.

Quels sont les objectifs de croissance d’Eaton ? Le double. Nous avons toujours cet objectif : faire le double de la croissance du marché. Nous avons également l’objectif d’accéder à d’autres secteurs et à d’autres clients, avec bien évidemment de nouvelles solutions. C’est d’ailleurs pour cela que le catalogue de Eaton est immense. Il y existe un énorme potentiel sur le marché.

Quels sont les autres points forts avec lesquels vous comptez servir cet objectif ? L’équipe. C’est une question d’hommes. Les produits sont presque similaires chez tout le monde. Maintenant ce qui fait notre point fort, c’est comment nous commercialisons nos solutions, comment nous accompagnons nos clients et, enfin, le service après vente. Je pense que la qualité des recrutements et celle des équipes jouent un rôle déterminant dans la croissance d’Eaton au Maroc et dans la région.

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Quels sont les indicateurs sur lesquels vous vous basez pour établir les prévisions de croissance du marché ainsi que la vôtre ? D’abord les indicateurs locaux. Il s’agit essentiellement des prévisions de croissance et des projets annoncés par les ministères, mais aussi la loi de Finances 2012. Grâce à cela, nous avons une idée sur les budgets de l’Etat qui reste le plus grand donneur d’ordres dans le pays. Nous avons également des informations sur les projets suivis par quelques bureaux d’études sur beaucoup de chantiers pour le compte de grandes multinationales déjà présentes ou qui essaient de s’implanter au Maroc. Des chantiers qui représentent un gros potentiel. A partir de là, on construit les prévisions de croissance du marché et également la nôtre.

Avez-vous pris en considération les impacts de la crise ? Absolument, parce que nous commençons justement à être affectés. Par contre, pour l’année 2011, nous ne pouvions pas le faire, car les prévisions de l’année suivante sont établies entre octobre et novembre. Et si on prend la fin de l’année 2010, personne n’avait parié sur le Printemps arabe ou sur la crise européenne. Maintenant, s’agissant de l’année 2012, l’Europe aura pour priorité d’aider les pays en difficulté comme la Grèce ou l’Italie, mais certainement pas d’apporter du business et d’investir au Maroc. De plus, quand on voit ce qui s’est passé en Afrique du Nord (des banques et des bourses fermées, instabilité politique, etc.), c’est un grand coup pour le business dans la région.

Quels sont les pays où vous avez subi le plus grand impact ? L’Égypte, qui représentait le plus grand potentiel de la région. La Libye était au point mort, car toute l’activité liée au pétrole était en arrêt pendant des mois. Les Libyens n’achetaient plus rien. Ils n’achetaient, en contrebande, que les produits de première nécessité. La Tunisie, également, où les banques procèdent à des restrictions pour les paiements et pour faire sortir les devises. Tout cela a fortement affecté toute la manière de faire du business.

Avez-vous l’ambition de compenser ces pertes en allant dans des pays ou il n’y a pas de crise ? Effectivement, nous avons cette ambition. C’est d’ailleurs le principal avantage d’être une entreprise internationale. Dans la région, l’Égypte et la Tunisie démarrent, la Côté d’Ivoire aussi. Le Nigeria s’en sort plutôt bien grâce à son pétrole. Le Gabon représente un bon potentiel, avec notamment l’organisation de la Coupe d’Afrique. Et enfin, le Maroc, le pays qui se porte le mieux dans la région.

Salima Marzak http://www.lesoir-echos.com/energie-electrique-le-maroc-est-le-pays-qui-se-porte-le-mieux-dans-la-region/economie/36932/

Entretien avec Omar Bakri, expert en énergie

Énergie du futur : qu'en est-il des schistes bitumineux? Publié le : 14.12.2011 |

La stratégie énergétique nationale a pour objectif de sécuriser l'approvisionnement du pays en énergie. Parmi les ressources nationales, il y a les schistes bitumineux abondamment évoqués au Maroc dans les années 80 mais, qui contrairement au Brésil, en Chine, en Allemagne, en Russie ou en Jordanie, n'ont pas fait l'objet d'une stratégie d'exploitation… sans doute pour des questions financière et environnementale. Entretien avec le spécialiste Omar Bakri.

LE MATIN : On se souvient du plan de l'ex-ministre de l'Energie, Moussa Saadi, qui voulait lancer l'exploitation des schistes de Timahdit. Les schistes étaient alors présentés comme l'énergie du futur, lequel futur n'est pas encore là, 30 ans plus tard malgré la hausse du baril du pétrole ?

OMAR BAKRI : Le problème de l'énergie au Maroc est crucial et la facture pétrolière est là pour le rappeler. L'orientation vers les énergies renouvelables est certainement une bonne résolution, mais est-ce une raison pour renvoyer les schistes bitumineux aux calendes grecques ? C'est bien ce qui ressort à la lecture du site web de l'Onhym où les schistes bitumineux sont définis en tant qu'«énergie du futur». Le futur c'est bien, c'est commode, c'est loin et c'est vague…Effectivement, plus de trente-cinq ans se sont écoulés depuis le lancement du projet de schistes bitumineux. Pas moins de six ministres et quatre Directeurs généraux se sont succédé respectivement à la tête du ministère de l'Energie et des Mines et de l'Onhym (BRPM et ONAREP anciennement). L'investissement total dans les différents projets de schistes est estimé à cinquante millions de dollars, dont la moitié a été supportée par les partenaires de l'Onhym, notamment Shell qui a financé et réalisé l'étude de faisabilité pour la production d'huile à partir des schistes de Tarfaya.

Les schistes bitumineux sont une ressource nationale comme vous le soulignez. Quelle gestion en a été faite et pouvez-vous en évaluer les aspects technologiques, environnementaux et économiques liés à leur développement ? Au niveau législatif, il faut relever un déficit : ce sont bien les hydrocarbures contenus dans les schistes bitumineux qui sont visés par l'utilisation énergétique de cette ressource. Pourtant, le code des hydrocarbures qui intègre les dispositions d'ordre administratif, juridique et fiscal les exclut spécifiquement. Le manque de législation propre à cette activité fait défaut à la promotion des schistes bitumineux. L'Onhym en a compris la portée, l'a inscrite dans son programme, il y a quelques années déjà, mais les prémices d'un premier draft ne sont pas encore perceptibles.

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Avant ces procédures juridiques, il y a eu l'octroi d'un certain nombre de permis de recherche à Timahdit par exemple. Quels en sont les résultats ? L'octroi de permis de recherche à des sociétés pétrolières qu'on appelle prématurément partenaires n'est pas un succès en soi, cela se traduit parfois par l'immobilisation des ressources pendant plusieurs années, suivie du départ pur et simple du partenaire. Récemment, les cas de Petrobras et de Total qui occupaient les permis de Timahdit et une partie de ceux de Tarfaya sont édifiants. Les gisements de Timahdit et de Tarfaya sont amplement reconnus, suite à plusieurs campagnes d'exploration et d'études minières dont ils ont fait l'objet, notamment l'étude minière du gisement de Timahdit effectuée par Morrison Knüdson Inc. et l'étude minière du gisement de Tarfaya effectuée par Bechtel dans le cadre de l'étude de Shell. Ces études montrent que les ressources de ces deux gisements exploitables en surface sont relativement restreintes par rapport à la totalité des ressources (moins de 8% pour Timahdit et moins de 4% pour Tarfaya). Ces zones peuvent donc être couvertes par quelques permis seulement. Ces études montrent également que l'exploitation minière de ces ressources ne peut pas être morcelée et ne peut donc faire l'objet que d'une seule mine par gisement.

Mis à part cette option de permis de recherche, y a-t-il d'autres approches pour la gestion des ressources bitumineuses ? On peut retenir l'approche selon laquelle pour les gisements de Timahdit et de Tarfaya, il n'y a qu'un seul opérateur minier, agréé par le ministère de l'Energie et des Mines qui soit en charge d'exploiter toute la partie exploitable en surface d'un gisement donné et livrerait les schistes aux différents projets. L'attribution de permis miniers serait ainsi remplacée par un engagement de livraison des schistes durant toute la vie du projet. La procédure par appel à manifestation d'intérêt est également une option qu'il faut considérer. La procédure d'octroi de permis de recherche peut continuer à être appliquée pour les schistes exploitables in situ et pour les gisements non encore reconnus. Ce sont là des mesures qui, si elles sont adoptées, pourront être intégrées dans le code des schistes bitumineux.

Nous avons eu droit, durant ces dernières décennies, à de nombreuses études qui ont permis de créer une véritable base de données et des connaissances. Un mot sur ce chapitre des études ? Effectivement, de nombreux études et travaux ont été réalisés par l'Onhym (BRPM et ONAREP) anciennement sur les gisements de Timahdit et de Tarfaya incluant les aspects géologiques, miniers, caractérisation et propriétés, économiques et environnementaux et comprenant souvent des essais de pyrolyse, selon différents procédés pour l'étude de la production d'huile. Citons parmi celles-ci, l'étude de faisabilité effectuée par Shell pour la production de 53 800 bbl/j à partir des schistes bitumineux de Tarfaya et l'étude minière du gisement de Timahdit effectuée par Morrison Knüdson Inc. dans le cadre du premier volet du prêt accordé à la banque mondiale. Elles peuvent être considérées comme des études référence pour ces deux gisements. Le deuxième volet du prêt de la Banque mondiale a consisté à financer l'étude d'ingénierie et la construction d'une unité pilote du procédé dit T3. Ce projet n'a été bénéfique que pour la société américaine Sciences Application Inc. Laquelle a proposé ce procédé qui est devenu Marocain et qui porte le nom des trois principaux gisements (Tarfaya, Timahdit et Tanger). Le procédé qui n'a pas suivi, dans son développement, les étapes d'industrialisation nécessaires, s'est avéré inopérable.

Qu'en est-il de l'ONE qui est présenté comme un acteur important et des universités qui ont produit nombre de mémoires et de thèses sur le sujet ? L'ONE a, pour sa part, réalisé également de nombreux tests de combustion et d'étude de faisabilité. Cet organisme a lancé un appel à manifestation d'intérêt au mois de juillet 2009. Un consortium a bien été désigné pour l'étude et la construction d'une centrale électrique de 125 MW alimentée par les schistes bitumineux de Tarfaya, mais ce projet pêne à démarrer. Il y a lieu de noter que les organismes universitaires ont contribué grandement depuis le début des années quatre-vingt à l'étude des schistes bitumineux au Maroc bien trop souvent sans aucune subvention des organismes chargés de leur développement : Facultés des sciences des universités Cadi Ayyad, Hassan II, Mohammed V, Ibn Tofaïl, et des écoles d'ingénieurs EMI et ENIM. On le voit, un ensemble de connaissances très conséquent a été acquis, mais qu'il y a lieu de capitaliser. Il serait judicieux d'élaborer par exemple, à partir des données existantes, deux documents qui couvriraient les aspects géologiques, miniers et caractérisation des gisements de Timahdit et de Tarfaya. Ces documents serviraient grandement à la promotion des schistes bitumineux d'une part et montreraient clairement d'autre part l'apport de l'Onhym en termes d'études et de travaux accomplis et de connaissances acquises et à faire valoir dans les négociations et les accords à conclure avec les partenaires.

L'exploitation des schistes bitumineux reste limitée en fonction du coût financier, environnemental et technologique ? Concernant l'aspect technologique qui impacte les autres aspects, plusieurs procédés permettant d'exploiter les schistes in situ sont toujours en phase de développement aux Etats-Unis. Différentes techniques sont utilisées pour faire parvenir aux schistes l'énergie nécessaire afin d'en extraire l'huile : gaz chauds, gaz de pyrolyse, énergie électrique, pile à combustible, générateurs RF de micro- ondes. Au Maroc, la société San Leon, qui utilise le procédé IVE ?In Situ Vapor Extraction? de la société Mountain West Energy avance très bien dans son projet de schistes bitumineux de Tarfaya. Elle y a installé une unité pilote pour tester ce procédé qui consiste à injecter des gaz chauds dans les couches bitumineuses préalablement fracturées et pomper à la surface les vapeurs d'huile et les gaz produits au cours de la décomposition de la matière organique. Les procédés de surface comme les procédés brésiliens Petrosix, Estonien Galoter et Chinois Fushun sont toujours en fonctionnement, mais le procédé canadien ATP, testé à une capacité de 4 000 bbl dans le projet Stuart en Australie, a le vent en poupe. Fushun Mining Group qui produit annuellement 330 000 t d'huile de schistes a acheté et a fait fonctionner une unité ATP de 250 t/h pour traiter les particules fines rejetées par le procédé Fushun. Plus près de nous, la société jordanienne Karak International Oil, une filiale de la société Jeml ?Jordan Energy and Mining Limited?, va passer une commande de 3 unités de 500 t/h pour son projet de 15 000 bbl/j à Lajjun en Jordanie devant enter en production en 2016. En Estonie aussi qui produit 90% de ses besoins en énergie électrique à partir des schistes bitumineux, beaucoup de projets sont en train de se réaliser.

Vous avez beaucoup travaillé sur ce que l'on pourrait faire au Maroc. Quelles propositions pourriez-vous faire au prochain ministre de l'Energie ? Face à un contexte énergétique global incertain, le Maroc s'est engagé dans un programme ambitieux d'énergie renouvelable où la part du solaire atteindrait 2000 MW à l'horizon 2020.

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Dans le même contexte de diversification des sources d'énergie, nous recommandons de relancer le développement des schistes bitumineux qui restent la seule source d'énergie fossile disponible au Maroc et qui peut être utilisée aussi bien pour la production d'huile que pour la production d'énergie électrique. Le développement des schistes bitumineux a été programmé au-delà de 2020 dans le plan énergétique marocain sur la base de l'étude Mc Kinsey effectuée en 2008, mais pour être prêt en 2020, c'est tout de suite qu'il faut commencer. Le projet que nous proposons comporte une centrale électrique de 125 MW et d'unités de production de 12 000 bbl par jour et serait exécuté selon des étapes précises. Création d'une JV réunissant des opérateurs nationaux publics et privés des secteurs mines, énergie et pétrole, réalisation de l'étude de faisabilité détaillée du projet, levée des fonds nécessaires et conclure les accords de partenariat et enfin construction de centrales et production qui assureraient un taux de rentabilité intéressant. Il reste qu'au point de vue planning, l'étude de faisabilité prendrait deux années et si le projet est lancé dans l'immédiat, la première phase entrerait en production en 2017 et la seconde en 2020. Ce projet aura le mérite de mobiliser les opérateurs marocains autour d'un projet commun qui renseignerait aussi sur la position des schistes bitumineux par rapport aux autres sources d'énergie et permettrait surtout aux décideurs de prendre les bonnes décisions.

Par Propos recueillis par Farida Moha | LE MATIN http://www.lematin.ma/journal/Entretien-avec-Omar-Bakri-expert-en-energie_Energie-du-futur--qu-en-est-il-des-schistes- bitumineux/160080.html

Fès: Un monstre de technologie pour dépolluer l’Oued Sebou

22.000 m3 de béton, 1.500 tonnes d’acier, et 85.000 m3 de terre 62 ouvrages de génie civil, 2 filières de traitement, électricité à partir du biogaz… Plus d’un milliard de DH d’investissement, 60% des travaux déjà entamés

Une fois mise en service, la station comportera deux filières de traitement. Une pour l’eau et une autre pour les boues. La première regroupera des bassins de dégrillage, dessablage-déshuilage, décantation primaire, aération, décantation secondaire. La seconde fonctionnera avec des épaississeurs des boues primaires + flottateurs des boues secondaires, digestion, déshydratation, chaulage…

C’EST incontestablement le plus important projet d’infrastructure en cours de réalisation à Fès. La construction de la station d’épuration des eaux usées (Step) est un chantier gigantesque qui avance avec un bon rythme. Initié par la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Fès (Radeef), ce projet est situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Fès, dans la localité d’Aïn Kansara (Province de Moulay Yacoub). Ici, de gros engins envahissent plusieurs hectares. Entre terrassement, construction et installation de matériel, des milliers de journées de travail sont créés. «Près de 300 ouvriers s’y rendent quotidiennement. L’objectif est de réaliser une station, première du genre dans l’Afrique du nord, à même d’avoir des impacts positifs sur le moyen Sebou, la santé de la population, l’irrigation, l’abreuvage des animaux, les conditions de potabilisation de l’eau, les conditions socio- économiques de la population…», indique Mohamed Meziani, adjoint au directeur général de la Radeef, chef du département Step/environnement.

Sur place, le chantier bat son plein. «Le taux de réalisation a déjà atteint plus de 60%. Si les travaux de construction s’achèveront dans quelques semaines, la partie équipement prendra au moins six mois d’autant plus que plusieurs matériaux sont importés de l’étranger», est-il expliqué. Techniquement, le projet compte 62 ouvrages de génie civil comprenant, entre autres, des constructions de pompage, dégrillage fin, dessableurs, déshuileurs, décanteurs primaires, bassins biologiques, clarificateurs, venturis, recirculation/extraction des boues secondaires, épaississeurs de boues primaires, flottateurs de boues secondaires, bassins tampons avant digestion…etc. Et il y a aussi des bâtiments d’exploitation, technique, et électrique, en plus de l’aménagement d’ensemble (voirie, réseaux divers, aménagements paysagers…). C’est ce qui justifie d’ailleurs l’installation par Holcim Maroc d’une centrale de ciment au sein même du chantier. «Les travaux engagés nécessiteront pas moins de 22.000 m3 de béton, 1.500 tonnes d’acier, et 85.000 m3 de terre», explique le responsable du projet. Une fois mise en service, la station comportera deux filières de traitement. Une pour l’eau et une autre pour les boues. La première regroupera des bassins de dégrillage, dessablage-déshuilage, décantation primaire, aération, décantation secondaire. La seconde fonctionnera avec des épaississeurs des boues primaires + flottateurs des boues secondaires, digestion, déshydratation, chaulage… La Radeef a prévu également de doter cette station d’une unité de cogénération d’électricité à partir du biogaz récupéré des digesteurs anaérobiques. Notons que la mise en place de cette option s’inscrit dans le cadre d’un développement propre et dont le coût est estimé à 70 millions de DH. Ce qui permettra de réduire de façon significative l’émission de gaz à effet de serre (GES) en captant près de 15.000 m3/j de méthane pour produire environ 22 millions K Wh/an d’électricité, soit 50 à 70% des besoins de la station en énergie électrique.

En outre, la future station traitera l’ensemble des eaux usées permettant ainsi d’assurer leur rejet dans un milieu récepteur après un traitement compatible avec les exigences de l’environnement. Sa capacité de traitement est estimée à un débit de 120.000m³/jour. L’objectif est surtout d’améliorer les conditions sanitaires de la population, l’irrigation de l’agriculture, l’élevage des bovins et de préserver la nappe phréatique. Pour les initiateurs du projet, l’oued Sebou est actuellement, l’un des oueds les plus pollués à l’échelle nationale, avec des répercussions néfastes sur la santé, l’irrigation et la potabilisation de l’eau. Les rejets des eaux usées de Fès (~37 millions m³/an) participent à cette pollution à hauteur de 40%. Ainsi, la dépollution de l’oued Sebou est une priorité nationale qui passe impérativement par l’épuration des eaux usées de Fès. D’où, la nécessité d’une telle station. «Une fois construite, celle-ci

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 33 pourra être éligible au Mécanisme de développement propre (MDP) issu du Protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à effet de serre», rappelle Meziani. Et de poursuivre: «Ceci constitue une première à l’échelle mondiale». En tout cas, le chantier nécessitera 30 mois de travaux intenses. Représentant plus de 781 millions de DH d’investissement, sa réalisation se fera à hauteur de 440 millions grâce au prêt d’un consortium de banques marocaines regroupant BP, AWB et BMCE Bank.

A noter que le remboursement de ce prêt est étalé sur une période de 15 ans avec 3 ans de délai de grâce. Le taux d’intérêt s’élève à 5,5%. Le reste est pris en charge par un autofinancement de la Régie (161 millions de DH) et une subvention de l’Etat (180 millions de DH). La construction de la Step et son exploitation (300 millions de DH) sur 10 ans s’élèveront à plus d’un milliard de DH. Participe à la concrétisation de ce projet un groupement international composé des sociétés Golden State Environnement (Chine), Waterleau (Belgique), Sotradema (Maroc), et Eusebios & Filhos et Alberto Martins (Portugal). Notons que ce groupement dispose d’importantes références internationales et nationales dont la Step de Marrakech.

Critères et cahier des charges Selon le cahier des charges, le délai de livraison de la station ne devrait pas dépasser trente mois. Si l’on retient que les travaux avaient démarré en février 2010, la livraison se fera donc en août prochain. En ce qui concerne la qualification du soumissionnaire, le marché a été attribué à un groupement dont le chef de file est une entreprise spécialisée dans la réalisation et l’exploitation de stations de traitement des eaux usées par boues activées (ou procédé biologique similaire).

Dans le souci d’avoir une société capable de réaliser le chantier dans les règles de l’art, les dirigeants de la Radeef avaient fixé plusieurs critères de sélection des attributaires. L’un de ces critères mentionne que les soumissionnaires doivent avoir réalisé au moins un chiffre d’affaires annuel, au cours des 3 dernières années, pour des prestations analogues à celles qui font l’objet du projet de la Step, d’un montant équivalent au moins à 300 millions de DH. A la présentation d’une attestation de solvabilité (ou de capacité financière) de la part de la banque de l’entreprise, s’ajoute une expérience d’au moins 15 ans, dont doit faire preuve le directeur de projet. Donc, rien n’a été laissé au hasard pour assurer la réduction de la pollution des eaux du Sebou.

Youness SAAD ALAMI http://www.leconomiste.com/article/889936-fes-un-monstre-de-technologie-pour-depolluer-l-oued-sebou

Le Maroc confirme ses ambitions dans le biogaz

La première usine à Fès 75 millions de DH d’investissement Un mégawatt produit grâce au traitement des déchets

La décharge comprend une partie réservée à la conversion du biogaz émanant des déchets en énergie électrique propre qui servira pour l’éclairage public de la ville de Fès

LA ville de Fès est pionnière dans la gestion et le contrôle des déchets. Confié à la société américaine «Ecomed de gestion des déchets solides» depuis avril 2004, ce secteur promet une première en matière de développement durable. Ceci, grâce à l’installation d’une future usine de biogaz qui devrait en principe couvrir jusqu’à 30% des besoins en énergie électrique de la ville de Fès, et ce, dans 10 ans.

En attendant, les responsables de la décharge viennent tout juste d’implanter un générateur qui produira, via la récupération et le traitement du biogaz, un mégawatt de puissance électrique. «Les besoins de la décharge contrôlée sont estimés à 800 kilowatts. Nous étudions la possibilité d’injecter l’excédent d’environ 400 kilowatts dans le réseau électrique de la ville», indique le responsable d’Ecomed. Pour ce qui est de son marché à Fès, l’entreprise américaine assure la gestion déléguée de la décharge contrôlée dans le cadre d’un contrat de gestion déléguée de 10 ans avec le conseil communal. Le délégataire prévoit des investissements de l’ordre de 75 millions de DH. A ce jour, il a déjà déboursé 40 millions de DH dans les infrastructures et le matériel de pesage, d’enfouissement et de traitement. Située sur la route de Sidi Harazem, la décharge publique contrôlée de Fès s’étale sur une superficie de 110 ha et répond aux critères de «production propre» et de respect de l’environnement.

A 300 mètres de profondeur, il n’y a aucune nappe et le terrain est totalement imperméable. Il est composé d’une couche d’argile de plus de 30 mètres de profondeur évitant ainsi la pollution des eaux souterraines. Il n’y a pas de risque d’infiltration verticale des déchets liquides vers le sol. Le terrain est en outre loin des centres résidentiels et autres exploitations sensibles aux nuisances. Toutes les dispositions ont été prises pour préserver les composantes de l’environnement avec la mise en place de systèmes de drainage des lixiviats, et d’aménagement d’ouvrages de collecte et d’évacuation des eaux pluviales. Le premier réseau du système de collecte de biogaz a été posé à partir de 10 mètres de hauteur des déchets. Actuellement, une torchère fermée est placée en amont des conduites des lixiviats pour évacuer et brûler le biogaz qu’ils contiennent. En outre, la décharge comprend aussi une partie réservée à la conversion du biogaz émanant des déchets en énergie électrique propre qui servira pour l’éclairage public de la ville de Fès.

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L’énergie produite alimentera également la future station de traitement des lixiviats, dont la construction est annoncée pour bientôt et qui nécessitera pas moins de 8 millions de DH.

Pour ce qui est de la gestion des déchets, le délégataire assure la maîtrise de tous les effluents à 100%. «Les tuyaux en polyéthylène peuvent supporter une température de 90 °C et des lits de conduites permettent l’acheminement, le traitement et la récupération de la totalité des lixiviats et du biogaz qui sont les deux facteurs essentiels très polluants et très nauséabonds». De l’extérieur, une clôture et des arbres protègent et entourent l’ensemble de la décharge. De même, à l’intérieur, il n’y a pas de mauvaises odeurs, et pas d’insectes. Les déchets ne sont pas visibles. Alors que la décharge reçoit quotidiennement entre 750 et 1.000 tonnes d’ordures. Mais surtout pas de produits chimiques (hospitaliers) ou explosifs. Donc, dès son principal accès, un véritable tri s’impose.

In situ Sur le site, les travaux d’enfouissement des déchets au fond d’un bassin, et par couches de 3,5 mètres, ont lieu quotidiennement. La zone exploitée est couverte, en surface et sur les versants, par une couche de terre perméable de 15 cm, pour empêcher les envols notamment de sacs en plastique, le dégagement des odeurs, la prolifération des insectes et la formation de feu. «Depuis le démarrage (avril 2004) à aujourd’hui, nous en sommes à la 9e couche, soit à 34 mètres du fond de la décharge». Equipée en matériel approprié et d’une station-service, la décharge a une durée de vie de 35 ans au moins. Mais pour plus de précautions, elle abrite, en plus des bâtiments d’exploitation, un laboratoire de contrôle (analyse des lixiviats, de l’air ambiant et des biogaz) sans oublier une station météorologique pour tenir compte de la pluviométrie et des conditions climatiques du site, est-il indiqué.

Youness SAAD ALAMI http://www.leconomiste.com/article/889549-le-maroc-confirme-ses-ambitions-dans-le-biogaz

Afriquia réseaute son Gaz Par Amine Safa Lundi, 19 Décembre 2011 11:21

Afriquia Gaz lance une solution GPL (gaz de pétrole liquéfié) canalisé au Maroc. Première nationale dans son genre, cette offre s’adresse spécialement «aux projets d’envergure», étant donné l’étroitesse évidente des segments de distribution du gaz au Maroc. Une première aussi qui peut augurer, à bien des aspects stratégiques, le développement à venir de l’aménagement énergétique territorial national. «Le GPL en réseau canalisé est une solution pratique, moderne et écologique qui répond au confort, au respect de l’environnement et à la maîtrise des coûts» affirme Khalid Taif, directeur commercial d’Afriquia Gaz. S’il est de notoriété publique en effet que le GPL est une alternative écologique efficace, comparé à l’alimentation en fioul ou en électricité, du fait de ses faibles émissions attestées de CO2, la nouveauté résiderait donc dans son déploiement pratique et sa conception moderne. La praticité du procédé devrait être rendue possible par une application fonctionnelle et opérationnelle des moyens de distribution qui seront ainsi mis en œuvre. Explicitement, Afriquia Gaz, en retenant l’idée d’un stockage commun en gaz, compte vendre une solution de distribution simple en approvisionnement, économe en matière de gestion de l’espace, puisqu'appliquant un système en réseau, et plus sûre, compte tenu de la technologie intégrée aux processus de distribution. C’est particulièrement cet effort technologique qui confère au nouveau procédé adopté par Afriquia Gaz son caractère moderne indéniable sur le papier, et prometteur concrètement, quand on pense à la réussite de l’aménagement d’un centre commercial comme le Morocco Mall. Pour la mise en œuvre de l’alimentation en réseau par exemple, la société a choisi d’utiliser, pour l’application souterraine, le PE-HD (Polyethylene Hign Density), un matériau semi cristallin réputé pour sa «résistance élevée», comme pour «sa bonne rigidité».

La performance technique est donc une composante essentielle, mais elle n’est pas la seule. En greffant à l’offre «la mise à disposition de compteurs individuels», la société table sur une visibilité de la consommation et de la facturation, garante d’une meilleure transparence et d’une relation client basée sur la confiance. C’est plutôt une bonne nouvelle, quand on pense aux énormes soucis récurrents afférents à la facturation des sources d’alimentation dans d’autres segments du marché. De fait, une gestion privée, bien que cantonnée pour le moment aux grands projets de l’alimentation en sources d’énergie, constitue une excellente opportunité pour expérimenter, au niveau national, de nouveaux procédés d’approvisionnement. Si l’expérience réussit, on peut espérer que celle- ci soit généralisée à l’avenir, étendue dans le cadre d’une gestion durable et efficace de la distribution urbaine de GPL. http://www.lesechos.ma/business/16608-afriquia-reseaute-son-gaz.html

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Energies renouvelables Une solution pour la crise Un défi économique majeur pour tous les pays, selon la Cnuced Energie solaire, éolienne, hydraulique et biomasse, les principaux créneaux

Le rapport de la Cnuced, publié le 29 novembre, atteste que les Etats doivent relever le défi économique et énergétique en mettant l’accent sur le développement des énergies renouvelables

Dans un contexte de crise internationale, tous les pays du monde sont concernés par des problèmes liés à l’énergie. En effet, plus de 20% de la population mondiale, soit près de 1,4 milliard de personnes, ont peu ou pas accès à l’électricité. Un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié le 29 novembre, atteste que les Etats doivent relever le défi économique et énergétique en mettant l’accent sur le développement des énergies renouvelables. Il s’agirait donc d’éviter une certaine pénurie en sources énergétiques, mais également de prendre du recul face aux problèmes du changement climatique. La publication de la Cnuced a été réalisée dans le cadre d’un débat sur la transition des pays en développement vers l’économie verte. Supachai Panitchpakdi, le secrétaire général de l’organisation onusienne, a déclaré que le potentiel des énergies renouvelables est considérable dans les pays en développement et qu’elles pouvaient permettre de combattre également la pauvreté. Les dirigeants de tous les Etats doivent ainsi miser sur l’énergie solaire, à travers notamment l’installation de panneaux photovoltaïques. Le Maroc a d’ailleurs déjà compris l’énorme enjeu économique derrière les énergies vertes en adoptant le Plan solaire marocain de la Masen. La stratégie devrait être payante puisque le Royaume compte, dans le futur, exporter de l’électricité vers l’Europe et vers l’Afrique. L’énergie éolienne est également très présente au nord du Maroc, de part les forts vents qui s’y trouvent. 69,5% des habitants de l’Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité. Sur les 1,4 milliard d'individus dans le monde non connectés à des réseaux d'électricité, une très grande majorité vit en milieu rural. En Asie du Sud seulement, ils sont 42% à vivre dans des zones reculées.

L’approvisionnement en énergie par les énergies renouvelables a augmenté rapidement depuis 2003. Il y a trois ans de cela, des énergies telles que l’hydroélectricité ne représentaient que 12,9% de la consommation énergétique à l’échelle mondiale. Un rapport de la Cnuced de 2009 soulignait déjà que les pays en développement produisaient environ la moitié de la capacité totale de production d'électricité par le biais des énergies vertes. Cette capacité a doublé dans les pays en développement en cinq ans.

Amine EL HASSOUNI

Le Maroc «biocarburera» aux algues

Par Safall FALL Jeudi, 15 Décembre 2011 11:40

Une filière locale de production et de commercialisation d’algocarburants, cela pourrait en effet bien se concrétiser dans les cinq prochaines années. C’est en tout cas l’ambition de la Moroccan foundation for Advanced Science, Innovation and Research (MAScIR), une plateforme publique de recherche et développement dans divers domaines, dont la biotechnologie. Une équipe de chercheurs, relevant de ce département, est en train de mener des travaux depuis un peu plus d’une année. Leur objectif : développer un processus économiquement viable pour la production de biocarburants de 3e génération, à partir des micro-algues. Une alternative très sérieuse aux hydrocarbures fossiles et qui est d’ailleurs déjà en cours de développement dans d’autres pays, notamment européens. Au Maroc, la MAScIR vient de livrer ses premiers résultats de recherche sur ce créneau, et s’est déjà engagée dans son développement. L’une des initiatives lancées porte d’ailleurs sur le «développement de formulations nutritionnelles, à base des produits de l’Office chérifien des phosphates, pour la culture massive de micro-algues». Ce projet devrait s’étaler sur les trois prochaines années, et devrait se réaliser en accord de partenariat avec l’OCP. Les phosphates font partie en effet des matières favorisant à la formation biologique des micro-algues. À terme, les retombées attendues de l’émergence et du développement d’une filière de ce type sur le marché, sont loin d’être négligeables. Elles vont de l’exploitation et la valorisation d’incommensurables ressources disponibles en micro-algues sur le littoral marocain et en phosphates et du potentiel d’emplois dans le cadre de cette exploitation, à l’atténuation - dans le long terme - de la facture énergétique du pays. «Il faut savoir que certaines micro-algues ont des teneurs élevées en lipides, ce qui permet d’envisager la production de biocarburant algal à grande échelle», poursuit-t-on auprès de la MAScIR.

Potentiel énorme

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De fait, pour en arriver à tout cela, les scientifiques de la cellule «Biotechnologie verte» de cette plateforme publique de recherche ont travaillé sur la base d’une algothèque constituée de souches possédant différents profils lipidiques. «Ils ont pu en retenir certaines qui présentent des capacités exceptionnelles (+50% de contenus lipidiques) et présagent des rendements très encourageants», projette la responsable de la communication. Les chercheurs de la MAScIR devront à présent améliorer le rendement de la souche en laboratoire, avant de passer à la validation en mode pilote - en grandeur nature, autrement dit - avec des quantités plus importantes. Au bout du programme de recherche, qui devrait durer près de 5 ans, ce projet devrait permettre d’obtenir une production industrielle de biocarburant.

Jeu d’éprouvettes «Ce résultat est le fruit d’un travail méthodique de longue haleine», explique Nadia Khomri, la chargée de communication de la structure. Le processus adopté par les chercheurs de la MAScIR, paraît pourtant simple dans les mots. Tout est parti de «l’isolement et de la caractérisation» de souches de micro-algues récupérées dans différentes zones géographiques, le long du littoral marocain. L’équipe a ensuite cultivé les micro-algues dans des conditions contrôlées, et la biomasse obtenue a fait l’objet d’une extraction chimique pour récupérer les lipides - ou matières huileuses - contenus dans les micro-algues. «Ces lipides ont ensuite été transformés en biodiesel par une réaction chimique nommée «transestérification», nous explique Khomri, qui avait la lourde tâche de vulgarisation des résultats de ce projet de recherche, purement scientifique. L’étape de l’expérimentation franchie, le plus grand défi sera d’en faire une véritable filière économique - fiable et viable - de production de carburant propre. Investisseurs intrépides de tous pays, voilà un nouveau créneau...

Conditions favorables à un «business» prometteur Le royaume est tout destiné à offrir le terrain favorable à l’émergence d’une filière industrielle de production d’algocarburant. Si tout est, pour le moment, au stade expérimental, le pays jouit d’un large ensoleillement et d’une importante longueur de littoral. Le potentiel exploitable sur ses 3.500 km de côte est d’une importante richesse phytoplanconique. A cela s’ajoute la proximité à la mer de grandes surfaces non agricoles, ainsi que la disponibilité de CO2 à pervers les émissions des centrales thermiques – dont la plupart sont en zone côtière - et de l’exploitation du phosphate. Par ailleurs, les micro-algues seraient à l’origine d’une bonne partie du pétrole existant aujourd’hui, selon plusieurs experts du domaine. Ce pétrole est issu de leur décomposition, à la suite d’un processus biologique naturel qui peut prendre des dizaines ou des centaines de millions d’années. « Sous certaines conditions bien déterminées, certaines espèces peuvent accumuler jusqu’à 50 à 80% de lipides», renseigne-t-on auprès de la MAScIR. Pour le moment, en termes de coûts de production, les premières estimations avancent que « le baril de pétrole bleu reviendrait aujourd’hui à 30 euros ». La production industrielle n’est toutefois pas encore bien développée dans le monde, pour comparer ce coût avec celui d’extraction du pétrole classique, qui nécessite généralement une logistique largement plus importante. http://www.lesechos.ma/les-cahiers-des-echos/16530-le-maroc-lbiocarburerar-aux-algues.html

Compétition euro-américaine pour le solaire maghrébin Par Moncef Mahroug

Le Maghreb –surtout la Tunisie, l’Algérie et le Maroc- ayant fait le choix de développer l’énergie solaire comme moyen de produire l’électricité, les grandes puissances –notamment l’Union européenne et les Etats-Unis– sont en train de se positionner pour remporter le maximum de projets qui vont être développés au cours des vingt prochaines années.

Les trois pays du Maghreb central –Maroc, Algérie, et Tunisie- ont mis le cap sur les énergies renouvelables en général et le solaire en particulier et entendent se doter, chacun, d’ici 2020. C’est pour cette raison que cette partie du monde fait l’objet d’une âpre bataille entre l’Europe et les Etats-Unis. Jusque-là plutôt effacés, les Américains tentent de rattraper le temps perdu. Continuant l’offensive lancée en 2010, la USTDA, (sponsor du MENA Power 2010 Forum au Caire auquel ont pris part des fournisseurs américains d’équipements et services pour la production d’électricité, et organisateur d’une mission aux Etats-Unis d’entrepreneurs égyptiens et marocains), a invité à la mi-novembre de hauts responsables publics et privés de programmes de développement de l’énergie solaire du Maroc -(Agence Marocaine pour l’Energie Solaire, Agence pour le Développement de l’Energie Renouvelable et l’Efficacité Energétique, la Compagnie d’Investissement dans l’Energie et CDG Capital Infrastructures et l’Agence Nationale pour le Transport et la Logistique)-, d’Algérie –(Algérie Nouvelle Energie, Cevital et Amimer Energie) et Tunisie –(Direction générale de l’Energie au ministère de l’Industrie et de la Technologie, Agence Nationale de Maîtrise de l’Energie, et Société Italo-tunisienne pour l’Exploration Pétrolière)- à prendre connaissance des technologies américaines solaires.

Début janvier 2012, ce sera au tour des Britanniques de tenter de se placer. C’est le United Kingdom Trade and Investment (UKTI), chargé de mener cette offensive, qui emmènera en Tunisie et en Algérie une mission d’hommes d’affaires du secteur des énergies

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 37 renouvelables. Ils ne seront pas en terrain complètement inconnu, car la Grande-Bretagne a établi des relations très étroites avec l’establishment tunisien du secteur de l’énergie, grâce à un dialogue qui se déroule depuis 2004 alternativement dans les deux pays.

Entre temps, les Allemands ont eu l’occasion de consolider leur avance en matière de coopération avec la Tunisie dans le domaine des énergies renouvelables. En effet, une mission d’entrepreneurs de ce secteur a pris part au premier forum économique tuniso- allemand (28-29 novembre 2011) puis aura des contacts avec des opérateurs locaux, à l’initiative de la Chambre de commerce tuniso- allemande, mandatée par le ministère allemand de l’Economie pour contribuer à la mise en œuvre d’un programme de promotion des énergies renouvelables en Tunisie.

D’ailleurs, c’est ce même département qui est en train d’aider la direction générale de l’Energie au ministère de l’Industrie et de la Technologie à élaborer une nouvelle stratégie énergétique basée principalement sur les énergies renouvelables en général et le solaire en particulier. Ce qui devrait attiser davantage l’appétit des entreprises européennes et américaines. http://www.webmanagercenter.com/management/article-113483-competition-euro-americaine-pour-le-solaire-maghrebin

L’Algérie veut s’inspirer du gaz pour placer de l’électricité verte à long terme en Europe

Günther Oettinger, Le commissaire européen à l’Energie

Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, et Günter Oettinger, commissaire européen exposeront leurs visions de l’avenir ce week-end à Bruxelles. Avec des attentes qui n’ont pas beaucoup changé sur le fond : sécurité de l’investissement d’un côté, sécurité de l’approvisionnement de l’autre. Mais qui, transition énergétique oblige, doivent inventer de nouvelles formes d’entente. L’Algérie souhaite transposer le modèle qui a permis l’émergence du gaz naturel, vers la production de l’électricité verte.

Le ministre algérien de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi, présentera le week-end prochain à Bruxelles les programmes de développement énergétiques de son pays lors d’une rencontre Algérie-UE sur « les énergies renouvelables et l’efficacité économique ». Lors de cette journée, il s'agira notamment pour la délégation algérienne de démontrer la capacité de l'Algérie de demeurer à moyen et long termes, un partenaire incontournable dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe, mais selon des modèles et des supports énergétiques qui vont évoluer dans les prochaines années. Le statut des contrats gaziers à long terme, l’aménagement effectif de la clause de destination, et la possibilité d’amener Sonatrach à aller plus loin dans le partage de la rente énergétique dans la distribution sur le marché européen, constituent la toile de fond classique de la requête algérienne. Les enjeux de cette toile de fond sont transférables vers les énergies renouvelables. Aujourd’hui il s’agit de sécuriser l’investissement et la commercialisation dans le Gaz naturel, demain dans l’électricité verte et son transport. Bruxelles attend plus de visibilité sur le plan d’investissement algérien et ses modes de financements, qui permettront de produire, les milliards de m3 et les Gigawatts additionnels qui viendront à la rencontre de la demande continentale au-delà de 2015. Le volet réglementaire, notamment au sujet de l’attractivité sur le domaine minier algérien, en berne depuis 6 ans, sera sans doute également évoqué, d’autant qu’Alger a laissé entrevoir du nouveau sur ce chapitre dans les prochains mois. L’Europe proposera également son expérience dans les économies d’énergies. Un front sur lequel l’Algérie est bon dernier au Maghreb. Les millions de TEP non gaspillées en consommation domestique seront autant de garanties supplémentaires de l’approvisionnement européen, d’où l’intérêt objectif de la Commission européenne à aider l’Algérie à améliorer son efficacité énergétique.

Après le gaz, l’émergence du solaire se précise.

Le dossier des énergies renouvelables est donc celui qui occupe de plus en plus de place dans les échanges exploratoire entre Alger et Bruxelles. En novembre à Oran, en marge du Conseil mondial de l'énergie, le ministre algérien de l'Energie avait insisté sur la volonté politique d’engager des «investissements lourds et à longs termes» dans l'énergie renouvelable. L'Algérie projette de produire 22.000 mégawatts à l'horizon 2030, dont 10.000 seraient destinés à l’UE. Evoquant auprès du quotidien El Watan le premier projet qui se fera en collaboration avec MASEN, l’Agence marocaine de l’énergie solaire, le directeur de la communication du consortium Desertec Industrial Initiative (DII) annonce que « d’autres projets de référence devraient être définis d’ici 2012, en Algérie, Tunisie et en Égypte». Certaines personnes proches du dossier avancent même la fin décembre pour la signature d’un accord entre le consortium né en Allemagne et l’Algérie. Le seuil de rentabilité de l’électricité solaire sera atteint, estiment une majorité d’experts, vers 2030. Il semble évident que l’UE va maintenir l’appel au gaz algérien car vers cet horizon de temps, l'UE importera près de 66 % de ses besoins énergétiques (Livre Vert de la Commission européenne). L'Algérie est actuellement le deuxième partenaire de l'UE en lui fournissant près de 25% de ses besoins en gaz, à égalité avec la Norvège mais bien moins que la Russie (40 %). Le

Adresse : Avenue Allal El Fassi, BP. 8027 Nations Unies, 10102 Rabat, MAROC Tél.: +212 5 37 77 86 77; e mail : [email protected] 38 rythme de croissance des fournitures algériennes vers l’Europe est moins cerné depuis la déprime du marché spot, et le report du projet de gazoduc Galsi vers la Sardaigne et l’Italie, récemment confirmé par le ministre Youcef Yousfi.

Le gaz de schiste en test de sincérité.

Il sera intéressant d’observer la position de la Commission de Bruxelles sur les projets relatifs au développement du gaz de schistes auquel semble tenir tout particulièrement le ministère algérien de l’énergie et des mines. Le suivisme qui a fait suite, en Europe, à l’enthousiasme nord américain pour cette nouvelle filière a vite été remplacé par une multiplication de moratoires s’appuyant sur le sacro-saint principe de précaution. La France n’a pas été épargnée, en 2011, par ce mouvement qui a eu comme conséquence la suspension de permis de recherche de Total. L’Algérie ne disposant pas du contre-pouvoir que constitue une société civile organisée et vigilante, cette filière risque de « prospérer » plus vite que souhaité dans une filière réputée aujourd’hui dangereuse pour les ressources hydriques et le vivant. Les compagnies pétrolières évincées du sous-sol européen pour le développement de gisements de gaz non conventionnel regardent avec insistance du côté de ce Sahara si prometteur en gaz de schiste selon la déclaration de Youcef Yousfi à Houston en 2010. L’Italienne ENI est déjà dans la place, d’autres compagnies se sont annoncées. La position de la Commission de Bruxelles sur ce choix du ministère algérien de l’énergie de développer une filière aujourd’hui clairement controversée pourrait se révéler un très bon indicateur sur la sincérité du partenariat proposé. http://www.maghrebemergent.com/energie/hydrocarbures/6730-lalgerie-veut-sinspirer-du-gaz-pour-placer-de-lelectricite-verte-a- long-terme-en-europe.html

Desertec, quand l’Europe rêve de l’énergie solaire des déserts méditerranéens

Par Thierry Noisette | 15 décembre 2011

Revue de web: soutenu par plusieurs grandes entreprises allemandes, le projet Desertec veut créer un grand réseau approvisionnant l’Europe en ENR, notamment solaire, venues de Méditerranée. Le soleil des pays dotés de larges étendues désertiques est une précieuse ressource, qui suscite l’intérêt depuis près d’un siècle, rappelle un grand article du Guardian.

Le quotidien britannique cite parmi les travaux en cours une centrale électrique hybride, au gaz naturel et au solaire thermique, dans laquelle 6.000 miroirs (chacun haut de six mètres) dans le désert près de la ville égyptienne de Beni Suef, contribueront bientôt au septième des 150 MW de capacité attendue de la centrale. Le Guardian présente le physicien allemand Gerhard Knies, qui après la catastrophe de Tchernobyl a étudié l’apport possible du solaire aux besoins en énergie de l’humanité. Sa conclusion en 1986: en six heures, les déserts du monde entier reçoivent plus d’énergie du soleil que n’en consomme l’humanité en toute une année. Aussi, capter même une toute petite partie de cette énergie permettrait d’abandonner les énergies fossiles et dangereuses. Une surface du Sahara grande comme le pays de Galles (soit 21.000 km2) alimenterait, en théorie, toute l’Europe.

Les travaux de Gerhard Knies ont abouti au projet Desertec, qui ambitionne d’ici 2050 de produire 15% de l’électricité consommée par l’Europe, via un grand réseau de parcs solaires et éoliens à travers la Méditerranée, connectant l’Europe continentale aux pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA en anglais) par des câbles à haute tension. Le coût total de ce projet est estimé à 400 milliards d’euros.

Siemens et E.ON parmi les soutiens de Desertec

Longtemps considéré comme utopique, relève le quotidien anglais, Desertec a obtenu ces deux dernières années le soutien de plusieurs très grandes entreprises allemandes, financières et industrielles, comme E.ON, Munich Re, Siemens et Deutsche Bank, qui ont constitué la Desertec Industrial Initiative (Dii). La décision allemande, après Fukushima, de sortir du nucléaire, et les chiffres inquiétants de l’AIE et d’autres organismes sur l’augmentation continue du CO2 dans l’atmosphère ont contribué à susciter l’intérêt pour Desertec. Sa première phase concrète sera la construction l’an prochain au Maroc d’une ferme solaire de 500 MW, près d’Ouarzazate. Ce projet installé sur 12 km carrés doit servir de pilote pour Desertec, avant une réplication dans d’autres pays méditerranéens.

Le Maroc prévoit de doubler sa consommation électrique

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Avec parmi les nombreux défis que pose le projet celui du désir des pays concernés de consommer eux-mêmes les nouvelles ressources: le Guardian cite un membre de l’Agence marocaine de l’énergie solaire, qui indique que d’ici 2020 le Maroc prévoit de doubler sa consommation d’électricité. Et si le pays dépend à 97% actuellement d’énergies étrangères, il compte à la fois aller vers l’autosuffisance et vers 42% d’électricité issue d’énergies renouvelables d’ici 202. Des projets à plus petite échelle existent aussi en matière d’exportation d’énergie renouvelable. Le 11 mai dernier, le ministre français de l’Industrie, Eric Besson, annonçait que la France et le Maroc lanceront la première expérimentation d’électricité solaire du sud vers le nord de la Méditerranée. Et la Grèce, dans la tourmente financière et politique, a des échanges soutenus avec l’Allemagne pour lui vendre son énergie solaire.

Source: C http://www.smartplanet.fr/smart-technology/desertec-quand-leurope-reve-de-lenergie-solaire-des-deserts-mediterraneens-9325/

Comment les déserts peuvent fournir le monde entier en énergie solaire

Est-ce que l’énergie dégagée par le soleil dans le désert peut remplacer les autres sources d’énergie? C’est ce que pense Gerhard Knies, un physicien allemand, qui en 1986 a été le premier à déterminer après la catastrophe de Tchernobyl combien d’énergie solaire serait suffisante pour satisfaire la demande mondiale d’électricité, selon le Guardian.

Il est ainsi parvenu à montrer qu’en six heures, l’ensemble des déserts dans le monde reçoivent plus d’énergie venant du soleil que les hommes n’en consomment pendant un an. Et une portion de la taille du Pays de Galles dans le Sahara pourrait par exemple fournir en électricité solaire l’Europe toute entière, explique le quotidien britannique.

Convaincu d’avoir trouvé l’alternative aux hydrocarbures, Gerhard Knies est ainsi à l’origine de «Desertec», une initiative qui vise à concevoir d’ici 2050 un vaste réseau de champs d’éoliennes et de panneaux solaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ces installations directement connectées à l’Europe grâce à des câbles à haute tension spécifiques devront être capables de générer 15% des besoins en électricité du Vieux continent. Le coût du projet est par ailleurs estimé à 400 milliards d’euros.

Gerhard Knies n'est pas le seul à comprendre que le climat est un atout au Moyen-Orient. Sur Slate, nous expliquions en avril 2011 que la catastrophe de Fukushima au Japon a aussi fait réagir les pays arabes, qui envisagent de plus de plus de passer à l'énergie solaire. En mars 2011, après une réunion d'experts à Abou Dhabi, il a été décidé que d'ici 2020 25% de l'énergie consommée dans l'émirat proviendrait de l'énergie solaire. De son côté le projet de Gerhard Knies est resté pendant longtemps une utopie de «rêveurs bien intentionnés» selon le Guardian. Mais en 2009, un consortium d’importantes entreprises comme Siemens et Deutsche Bank a formé la Desertec Industrial Initiative (Dii), dont le but est d'en réaliser la première étape, notamment en construisant un champ de panneaux solaires de 500MW au Maroc à partir de 2012.

Certains pensent, comme Daniel Ayuk Mbi Egbe, du Réseau africain pour l’énergie solaire, que cette initiative allemande est teintée de néo-colonialisme: «Beaucoup d’Africains sont sceptiques. Les Européens font des promesses mais à la fin de la journée, ils prennent leurs ingénieurs, leurs équipements, et ils repartent. C’est une nouvelle forme d’exploitation des ressources, exactement comme dans le passé.»

Autre problème. Qui va financer toutes ces coûteuses installations? La présence de banques allemandes dans le consortium suggère qu’elles vont investir en grande quantité. D’autres craignent qu’au final ce seront les contribuables européens qui vont assumer une grosse partie du fardeau. Or, comme le note Catherine Bernard sur Slate, les experts estiment que le coût de l’électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques reste encore élevé en Europe et varie entre 150 et 400 euros par Mwh. Mais avec de l'électricité produite au Maroc et acheminée en Europe, il faut encore ajouter les coûts de transport. En comparaison, le nucléaire ne coûte pour l’instant que de 30 à 120 euros en France, toujours selon Catherine Bernard. http://www.slate.fr/lien/47353/soleil-deserts-monde-electricite

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La R&D verte a son fond d’amorce

Par Safall FALL Dimanche, 04 Décembre 2011 21:46

C’est presque en catimini que la nouvelle est annoncée. Le ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement (MEMEE) vient d’allouer 250 millions de dirhams du Fonds de Développement Énergétique au financement de la recherche appliquée et technologique dans le secteur des énergies nouvelles, eplus précisemment dans l’énergie solaire. «Ce fonds est géré par l’Institut de recherche en énergie solaire et en énergies nouvelles (IRESEN), et sera réparti sur 10 appels à projet entre 2012 et 2016», nous indique Badr Ikken, le directeur de la structure. Le premier de ces appels à projet sera donc lancé dès janvier prochain. Il sera ouvert aux institutions de recherche et aux entreprises locales et étrangères qui souhaiteraient opérer des activités R&D sur le territoire national -exclusivement- dans les filières précitées. Autre critère tout aussi important, «les consortiums soumissionnaires devraient être composés d’au moins une institution de recherche marocaine et au moins une entreprise marocaine, pour être éligibles au fonds», poursuit Ikken. Et ce dernier d’ajouter au passage, qu’au 14 décembre prochain, «un atelier de travail avec les chercheurs et entreprises marocains sera tenu à Casablanca avec, comme objectif, la programmation des thématiques pour accompagner la stratégie nationale». Ces thématiques seront par la suite affinées et priorisées par le Conseil Scientifique et les opérateurs nationaux du secteur de l’énergie, et celles ciblées seront annoncées avant chaque appel à projet. Quant à l’objectif de cette initiative, il est bien affiché. «Nous souhaitons financer au moins 20 grands projets de recherche et de développement dans le secteur des énergies renouvelables et y soutenir la création de clusters d’innovation», renseigne Ikken.

Clusters «green» à la clé

L’idée est effectivement de renforcer l’efficience de la recherche appliquée et technologique et de développer l’innovation dans le secteur des énergies nouvelles. «Ce programme devrait également encourager le réseautage entre le monde de la recherche et l’industrie au Maroc», selon le directeur de l’IRESEN. Une connexion longtemps recherchée, et sur laquelle devrait reposer la réussite de l’intégration industrielle recherchée à travers les projets énergétiques lancés au Maroc. «La création d’une filière locale de l’énergie solaire, représentant tous les acteurs de la chaîne de valeur, de la conception à la maintenance, s’inscrit dans cette même visée», déclarait pour sa part, Ahmed Squalli, le président de l’Association marocaine des industries solaires et éoliennes (AMISOLE), en marge du salon spécialisé des énergies renouvelables, Ener Event. «Il est primordial de capitaliser sur les dynamiques impulsées par les programmes nationaux lancés dans le solaire et l’éolien, pour développer l’expertise et l’industrie dans le secteur des énergies renouvelables», soutient Ikken. Par ailleurs, l'IRESEN ne sera pas le seul acteur dans cette dynamique. Le Maroc bénéficie également du support d'instituts financières internationales. C'est le cas notamment de la Banque africaine de développement (BAD). Pour le compte de l'année 2011, celle-ci a ainsi approuvé une opération dans le secteur des énergies renouvelables, incluant un prêt concessionnel de quelques 125 millions de dollars américain, qui a été approuvé, en novembre 2011, par le Comité exécutif du Fonds pour les technologies propre (FTP). La R&D devrait y occuper une part respectable. Pour rappel, le secteur éolien projette, dans le scénario d’une intégration industrielle minimale, la création de 2.023 emplois supplémentaires (982 liés aux installations annuelles et 1.041 liés à l’exploitation), à l’horizon 2025. Ce chiffre passerait à quelque 7.437 emplois (respectivement 5.723 et 1.714), selon une récente étude menée par le cabinet Eco Efficience et commandée par le MEMEE sur les besoins en compétences des secteurs de production d’énergie verte.

Du concret dès 2012… Au-delà de la gestion de ce fonds qui sera lancé dans un peu moins de deux mois, plusieurs autres initiatives concrètes devraient voir le jour dès le début de l’année prochaine au niveau de l’IRESEN. La première porte sur les projets ATLAcôtes, déjà en cours de réalisation, pour une finalisation prévue en juin 2012. L'objectif est de développer un logiciel sur la base d´un modèle d´évaluation d´images satellitaires pour cartographier le gisement éolien des zones côtières marocaines (on shore et offshore). Ce système devrait également permettre une classification des zones côtières marocaines, ainsi que le développement de l´expertise dans l´évaluation des images satellitaires pour la modélisation des cartes du vent. À cela devrait aussi s’ajouter, en janvier 2012, la création d’un laboratoire photovoltaïque (PV) de couche mince à multiples jonctions en silicium. L’idée, ici, est de développer l´expertise dans le domaine de la photovoltaïque couche mince, le soutien du développement d´une industrie PV couche mince sur le marché local et sur toute la chaîne de valeur. L'Agence du développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE) et la KOICA, l’agence coréenne de coopération internationale, seront parmi les partenaires de ces projets. Par ailleurs, l’IRESEN vient de mettre en ligne un portail des énergies renouvelables (energy-science.org), l’idée étant d’offrir aux chercheurs, aux étudiants et aux professionnels une plateforme d´informations et de partage de données sur les énergies renouvelables. http://www.lesechos.ma/economie/16172-la-rad-verte-a-son-fond-damorce-.html

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Maroc - Le chantier du projet solaire Desertec démarrera en 2012

Le projet géant Desertec de centrales solaires en Afrique et au Moyen-Orient va démarrer dès 2012 au Maroc, soit trois ans plus tôt que prévu, a annoncé samedi la société DII qui chapeaute l’initiative, dans le journal Süddeutsche Zeitung. Le chantier qui vise à construire un site d’une capacité de 500 mégawatts, soit la moitié d’une centrale nucléaire moderne, selon le journal, doit démarrer l’an prochain sur une surface de 12 km2 pour un coût de 2 milliards d’euros. DII s’était jusqu’alors fixé comme objectif d’avoir défini d’ici fin 2012 les grandes lignes de Desertec : emplacement des installations, financement, répartition approximative entre solaire et éolien. Le démarrage du projet initialement prévu pour 2015 intervient plus tôt que prévu et selon la technique, de l’électricité circulera en 2014, au plus tard en 2016, a réaffirmé le chef du projet Ernst Rauch, cité par le quotidien de Munich. Les principaux initiateurs du projet lancé en 2009 sont allemands, parmi eux le réassureur Munich Re, les groupes d’énergie EON et RWE ou encore Deutsche Bank. Ils ont été rejoints au fur et à mesure par d’autres partenaires, y compris l’an dernier par les italiens Enel et Terna, le français Saint-Gobain ou encore l’espagnol Red Electrica. (AFP) http://france-moyenorient.com/spip.php?article6874

Très salée, la facture énergétique Par Younes A.TANTAOUI Jeudi, 01 Décembre 2011

Ceux qui espéraient un allégement de la facture énergétique pour limiter le déficit de la balance commerciale sont loin de voir le salut. Les dernières données disponibles auprès du ministère de l’Énergie confirment en effet un sérieux alourdissement de la facture de l'énergie, au moins jusqu’à fin septembre dernier. Celle-ci représente désormais 25,8% de la facture nationale alors qu’à la même période en 2010, elle ne représentait que 22,7%, après avoir enregistré un alourdissement de 37,9%. Bien évidement, la facture du pétrole brut y contribue largement. Ce poste, qui pèse à lui seul plus du tiers de la facture énergétique, a connu en effet une hausse de 25% pour s’établir à plus de 23 milliards de DH. Pourtant, en termes de quantité, le Maroc a importé 5,1% de pétrole brut en moins sur les neuf premiers de l’année, comparativement à la même période de 2010. C’est dire l’impact de l’évolution du cours de l’or noir sur la balance commerciale du royaume. Cela donne plus de pertinence à la promesse faite par le PJD, parti victorieux aux dernières élections, de militer pour la mise en place d’une politique d’anticipation des cours des matières premières.

Le même constat est à relever au niveau du gasoil-fuel, lequel a bondi de 68,5% pour atteindre 24 milliards de DH. Il y a là de quoi relancer la question de laccélération de la mise en place d’une stratégie gazière pour remplacer le fuel chez les industriels, comme cela est prôné par la Fédération de l’énergie (voir www.lesechos.ma). En attendant, il faut dire que l’activité de raffinage, dont se charge principalement la Samir, a été globalement bien orientée sur la période. En effet, le ministère de l’Énergie et des mines annonce l’entrée en raffinage de 5,18 millions de tonnes de matière première énergétique, soit 8,7% de plus qu’à fin 2010.

Cela aura ainsi permis la production de 71% de fuel en plus et de 20,5% de plus de propane. En même temps, l’activité de raffinage a alimenté les stations services du royaume par 21% d’essence de plus qu'en 2010 et 13,2% de plus de gasoil. À ce niveau, force est de constater que la consommation de gasoil, plus pollueur, reste largement supérieure à celle du «super», puisque la tutelle comptabilise à fin septembre la vente de 3,19 millions de tonnes de gasoil contre seulement 389.229 tonnes pour le super.

Par ailleurs, il y a lieu de souligner la nette augmentation des besoins énergétiques du royaume, comme l’illustre la hausse de 7,9% de l’énergie nette appelée constatée par l’ONE. En tout, le Maroc aura consommé 21.575 GWH, dont les trois quarts sont issus de source thermique. Néanmoins, l’énergie éolienne commence a prendre du rythme et affiche sur les neuf premiers mois de 2011 une hausse de 3,4%. Une bonne note est également à mettre à l’actif de l’ONE, qui a réduit de 5,9% la quantité de charbon consommé pour produire de l’électricité, au profit du gasoil, le fuel et surtout le gaz naturel, dont l’utilisation devient de plus en plus importante. http://www.lesechos.ma/economie/16120-tres-salee-la-facture-energetique.html

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Desertec promet à l’Afrique du Nord «un avenir extrêmement brillant»

(Agence Ecofin) - Desertec prend forme. Ce 9 décembre, le consortium Desertec Industrial Initiative (DII) et la compagnie algérienne Sonelgaz ont signé à Bruxelles un accord de coopération. Le 24 novembre, DII signait un accord avec Medgrid, projet d'initiative française de réseau électrique sub-méditerranéen.

Quelques jours plus tôt, DII a également conclu des partenariats au Maroc avec l'agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN), et en Tunisie avec Les Energies Renouvelables, filiale de la compagnie nationale de l'électricité et du gaz. L’accord signé vendredi dernier avec Sonelgaz porte sur des échanges d'expertise technique, sur une convergence des actions en vue de développer le marché et sur la promotion de coopérations industrielles.

Selon Paul van Son (photo), le PDG de DII, les premiers contacts avec l’Algérie, il y a deux ans, n’avaient pas abouti : « Le ministre de l'Energie de l'époque n'était pas très convaincu par Desertec, il était d'avis que l'Algérie n'avait pas besoin d'énergie solaire de par ses énormes réserves de pétrole et de gaz. » a-t-il déclaré à Europolitique, saluant la nouvelle dynamique mise en place par son successeur Youcef Yousfi : « Dans le courant 2011, nous avons eu une réunion avec le ministre qui a salué notre expérience, nos liens industriels et notre vision générale du développement. Mais il a aussi dit : gardez à l'esprit que l'Algérie veut développer son énergie pour son propre avenir. C'est dans l'esprit de Desertec : nous voulons instaurer une coopération pour accélérer le processus qui amènera l'Algérie à être en mesure d'exporter de l'énergie et de l'électricité en Europe.» Suite à cette salve d’accords qui offrent au projet Desertec une perspective de développement rapide, Paul van Son a exprimé son optimisme pour la rive sud de la Méditerranée : « Les déserts d'Afrique du Nord et du Proche-Orient sont intrinsèquement les réservoirs d'énergie du monde. Si leurs pays parviennent à organiser l'exploitation d'énergie en partenariat avec le monde industrialisé et les clients potentiels à long terme, ils auront un avenir extrêmement brillant ». http://www.agenceecofin.com/energies-renouvelables/1112-2491-desertec-promet-a-l-afrique-du-nord-un-avenir-extremement- brillant

Le Sahara va nous fournir de l’énergie

01. décembre 2011 Laszlo Molnar | Le Matin

La construction d’une immense centrale solaire thermique va commencer dans le désert. Vingt autres devront voir le jour entre le Maghreb et le Moyen-Orient d’ici à 10 ans. http://www.lematin.ch/actu/monde/le-sahara-va-nous-fournir-de-l-energie-2011-12-01

Un projet pharaonique a été lancé mercredi. La Banque mondiale a accepté de prêter 271 millions de francs pour la construction de la centrale solaire thermique de Ouarzazate, dans le sud du Maroc. Avec une capacité de 500 millions de watts (MW), ces turbines à vapeur alimentées par des capteurs solaires qui couvriront 12 km 2 formeront la plus grande centrale du genre.

Cet ensemble high-tech va être érigé par le consortium Desertec, composé d’entreprises privées, dont la multinationale suisse ABB. Le transport de l’électricité vers l’Europe sera réalisé à l’aide de câbles à haute tension que des firmes françaises vont poser sous la mer dans le détroit de Gibraltar.

«Entreprise néocolonialiste» La centrale marocaine, qui devrait être opérationnelle dans deux ans et coûtera au total 2,3 milliards de francs, est un des projets phares de l’Union pour la Méditerranée. Le projet repose sur le principe que chaque kilomètre carré de désert reçoit annuellement une énergie solaire équivalente à 1,5 million de barils de pétrole.

Pour mieux imaginer ce que ce chiffre représente, Desertec indique que la consommation annuelle énergétique de l’humanité, toutes sources confondues, représente ce que le soleil fournit en 6 heures aux étendues désertiques. Il serait donc possible d’alimenter à partir de centrales solaires thermiques tous les pays du monde en énergie propre et inépuisable en couvrant moins de 0,3% de la surface des déserts de sable de la planète.

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Le lancement de ce projet, principalement soutenu par l’Allemagne qui a renoncé après la catastrophe de Fukushima à l’énergie nucléaire, a toutefois été difficile. «Certains pays arabes ont été rebutés, car ils avaient le sentiment que l’Europe s’engageait dans une entreprise néocolonialiste de pillage de leurs ressources», confie une source proche des négociations.

Mais finalement ces nations ont été convaincues car la vingtaine de centrales solaires de 500 MW chacune qui seront construites à terme dans les différents déserts d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient couvriront également leurs besoins en énergie.

Au total le réseau de centrales devrait atteindre une capacité de production d’énergie solaire de 2000 MW d’ici à 2020. Et d’environ 100 000 MW – correspondant à la production de 100 réacteurs nucléaires de la dernière génération – à l’horizon 2050. Cette quantité devrait suffire pour alimenter 15% de la consommation de l’Europe. Le coût du programme est estimé à 500 milliards de francs, soit 80 milliards pour les lignes de transmission électriques sous-marines et 420 milliards pour les centrales

Energies Renouvelables Desertec : l’Algérie dans la boucle

Par Zegreenweb.com vendredi 16 décembre 2011 18:46 Le consortium allemand DII (Desertec Industrial Initiative) et la compagnie Sonelgaz ont signé un accord la semaine dernière en vue du déploiement du projet Desertec en Algérie.

Un peu plus d'un mois après l'annonce par le consortium allemand DII (Desertec Industrial Initiative) (NDLR : qui regroupe le réassureur Munich Re, la Deutsche Bank et les électriciens E.ON et RWE) du lancement dès l'an prochain au Maroc du faramineux projet Desertec, c'est au tour de l'Algérie d'entrer dans la danse. DII et la compagnie algérienne Sonelgaz ont en effet signé un accord de coopération la semaine dernière à Bruxelles (Belgique).

Celui-ci porte sur des échanges d'expertises techniques, sur la promotion de partenariats industriels et sur une convergence des actions à mener en vue de développer le marché. Il fait par ailleurs suite à d'autres alliances conclues dans un passé récent avec MedGrid (projet d'initiative française de réseau électrique sud-saharien) et Les Énergies Renouvelables, filiale de la compagnie tunisienne du gaz et de l'électricité, et consacre la participation du pays à ce dessein qui, rappelons-le, pourrait s'étendre jusqu'à la Syrie et l'Arabie Saoudite afin de fournir 15 % des besoins en électricité du Vieux Continent d'ici 2050. Évalué à quatre cents milliards d'euros au total (!), déjà appuyé par les pouvoirs publics allemands et l'Observatoire méditerranéen de l'Énergie (OME), à la fois solaire et éolien, il doit en outre générer une économie annuelle de trois millions sept cent mille tonnes de CO2 et par là-même servir concomitamment la lutte contre le réchauffement climatique, qui augure de bouleversements profonds dans le Maghreb.

Vu d'un mauvais oeil par certaines associations de protection de l'environnement pour qui il s'apparente à une forme de « néo- colonialisme vert », il est au contraire synonyme d'un « avenir extrêmement brillant » pour les pays d'Afrique du Nord concernés - la Libye devrait être le prochain sur la liste, sans doute lorsque sa situation politique sera stabilisée - aux dires du PDG de DII Paul Van Son.

« Courant 2011, nous avons eu une réunion avec le ministre (algérien de l'Énergie) Youcef Yousfi, qui a salué notre expérience, nos liens industriels et notre vision générale du développement. Mais il a aussi dit : gardez à l'esprit que l'Algérie veut développer son énergie pour son propre avenir. C'est dans l'esprit de Desertec : nous voulons instaurer une coopération pour accélérer le processus qui amènera l'Algérie à être en mesure d'exporter de l'énergie et de l'électricité en Europe », a-t-il également relaté, rappelant que « les déserts d'Afrique du Nord et du Proche-Orient sont intrinsèquement les réservoirs d'énergie du monde ».

L'Algérie - qui a aussi donné son accord à l'exploitation des gaz de schiste sur son territoire, lequel en abriterait plus de mille milliards de mètres cube - paraît en avoir désormais bien conscience, elle qui, on l'a évoqué, projette de produire 40 % de son électricité à partir de sources renouvelables à l'horizon 2030, s'est déjà engagée à investir pour ce faire quinze milliards d'euros pour la période 2011-2021 et a inauguré cet été dans la région saharienne de Hassi R'Mel le tout premier complexe électrique hybride du pays. Celui-ci est même le tout premier du monde à combiner une matrice de miroirs paraboliques et une centrale à turbines à gaz.

Encore largement tributaire de son gaz naturel, le pays est cependant engagé sur la voie de la transition énergétique. L'entente scellée la semaine dernière en est une preuve supplémentaire.

Crédits photos : flickr - Daniel Lobo / Doug Wertman http://energie.lexpansion.com/energies-renouvelables/desertec-l-algerie-dans-la-boucle_a-33-6861.html#xtor=RSS-115

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Fès: Des projets environnementaux à coup de milliards

Station d’épuration, usine de biogaz, ville verte… les projets La ville veut se positionner sur le développement durable

En matière d’assainissement, la ville est en train de se doter d’une station d’épuration des eaux usées (Step). Le projet qui prend forme est aujourd’hui à plus de 70% de sa réalisation. Située à 12 kilomètres de la ville, dans la localité d’Aïn Kansara, la station est en chantier depuis plus de deux ans.

LES projets environnementaux foisonnent à Fès. D’abord en matière d’assainissement, la ville est en train de se doter d’une station d’épuration des eaux usées (Step). Le projet qui prend forme est aujourd’hui à plus de 70% de sa réalisation. Située à 12 kilomètres de la ville, dans la localité d’Aïn Kansara, la station est en chantier depuis plus de deux ans. Les travaux de l’ensemble du projet devraient durer 30 mois. Selon les responsables de la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Fès (Radeef), initiatrice du projet, «une fois réalisée, la future station réduira de 80% la pollution dans une zone de 6 millions d’habitants résidant sur les deux rives du Sebou. En effet, cette station pourra être éligible au Mécanisme de développement propre (MDP) issu du Protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à effet de serre. Ce qui constitue une première à l’échelle mondiale. D’un investissement de 781 millions de DH (cf. www.leconomiste.com), cette station comportera une unité de récupération et de valorisation du biogaz. Celle-ci servira à la production de l’énergie électrique. De même, la ville s’investit dans la réalisation d’un projet d’une usine de biogaz sur la route Fès à la localité de Sidi Harazem. Située plus précisément au sein de la décharge publique, la future usine sera la première du genre au Maroc. Elle transformera le biogaz en énergie renouvelable.

D’une durée de vie de plusieurs décennies (4 au moins), selon l’extension et l’évolution que connaîtra la ville, la décharge est entourée de fossés de protection contre les eaux de ruissellement externes qui sont déviées et évacuées en aval de la décharge, sans aucun risque de pollution, pour continuer à couler comme par le passé à travers le talweg naturel. Les eaux internes de la décharge sont retenues dans un bassin dimensionné pour éviter tout débordement. Rappelons que c’est dans ce sens qu’un avenant a été signé avec le conseil communal de la ville de Fès pour la valorisation du biogaz en vue de la production de l’énergie bioélectrique. Les installations de soutirage du biogaz et l’usine modulaire bioélectrique sont maintenant prévues. Une petite usine de transformation est déjà opérationnelle. Elle couvre les besoins de la décharge en énergie. Pour ce qui est de la grande usine, si le projet est retenu par le prochain gouvernement, la ville va être pionnière dans ce domaine. La future usine de traitement pourrait assurer, à terme, jusqu’à 30% des besoins en électricité de toute la ville de Fès. De quoi encourager son installation. Notons que la ville dépense annuellement plus de 30 millions de DH rien que pour l’éclairage public. Si elle veut se positionner sur le créneau de l’énergie propre, elle devrait constituer également un observatoire régional de l’environnement et du développement durable (OREDD), un comité régional des études d’impact sur l’environnement, et un observatoire régional de développement de la veille territoriale. La création de l’observatoire régional de santé et la consolidation des programmes sanitaires, le contrôle et l’exploitation des carrières, la surveillance et le suivi de la qualité des ressources en eaux, et l’application de la règle du pollueur-payeur.

.sont autant de projets qui devraient figurer sur la table des élus en 2012. En attendant, le Conseil communal aura déjà livré un parc d’oiseaux et un jardin botanique. En cours de finalisation, ce dernier projet se veut comme un véritable poumon pour toute la population. Situé au quartier Oued Fès, le site de ce projet, s’étalant sur 15ha, accueille des plantations de toutes sortes (fleurs, arbres…). Il est doté de fontaines et de cours d’eaux. Question de rappeler la vocation d’Oued Fès d’antan alors qu’on l’appelait Oued El Jawahir. Ainsi, le jardin botanique présente une grande variété de plantes locales. Ces espaces verts devraient participer à l’amélioration de la qualité de l’air. Un lac artificiel figure également au programme de 2012 et sera aménagé à côté du parc d’oiseaux. En tout cas, il semble que c’est bien parti pour Fès. A terme, la Ville construira un zoo qui pourra regrouper toutes les espèces animales. Ce qui donnera aux visiteurs marocains et étrangers d’autres points de repères. Bref, ce sont là les premiers projets de «Fès, la ville verte de 250 hectares». A ce niveau, des projets d’une valeur de 6 milliards de DH (environ) sont en cours de réalisation dont notamment la future zone touristique d’Oued Fès, initiée par Medz. Le but étant de créer plus d’espaces verts pour la population. La réalisation de ces deux projets nécessitera pas moins de 60 millions de DH», est-il indiqué.

Première expérience Rappelons que Fès s’est dotée très tôt (2004) d’un centre de traitement des déchets ménagers. Il est aménagé, exploité et géré dans l’esprit du respect des normes internationales en matière de protection de l’environnement dans le cadre d’une convention passée entre la commune urbaine de Fès et le groupement Edgeboro International Inc – Ecomed. Sur place, la collecte du lixivia se fait minutieusement afin de lutter contre les odeurs nauséabondes. Un comité de contrôle et de suivi (composé notamment de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou, de l’Onep et de la Radeef) assure le contrôle des travaux d’aménagement, d’exploitation et de gestion ainsi que des mesures prises en matière de protection de l’environnement.

De notre correspondant, Youness SAAD ALAMI http://www.leconomiste.com/article/889369-fes-des-projets-environnementaux-coup-de-milliards

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Importations : La facture pétrolière en hausse de 25% Publié le : 18.12.2011

Les achats des produits énergétiques représentent à eux seuls un quart du total des importations du pays au cours des onze premiers mois de cette année.

Le pétrole continue à mener la vie dure aux pays importateurs, dont le Maroc. En fait, le coût des achats des produits pétroliers à l'étranger est toujours aussi élevé, se posant comme une équation difficile à résoudre. La nouvelle équipe au gouvernement en cours de constitution sait donc à quoi s'en tenir concernant cet approvisionnement qui pèse très lourd dans le budget de l'Etat, via la caisse de compensation. D'après les premières déclarations d'un membre du PJD qui est pressenti au département des Finances, il s'avère que la réforme de cette caisse, qui engloutit des dizaines de milliards pour subventionner les carburants et certains produits de première nécessité, est une des grandes priorités. De même, on a lancé l'idée des contrats à long terme avec des pays fournisseurs du Royaume en pétrole brut pour se prémunir contre la forte volatilité des prix sur le marché international.

En attendant, l'on ne peut que subir la flambée des cours de ce produit. Les derniers chiffres disponibles à ce sujet montrent bien cette difficulté qu'éprouve le pays à faire face à l'approvisionnement en produits pétroliers. En fait, d'après les derniers indicateurs fournis par l'Office des changes, les achats des produits énergétiques ont représenté à eux seuls un quart du total des importations du pays au cours des onze premiers mois de cette année. Ces achats se sont élevés à plus de 81,5 milliards de DH, en hausse de près de 20% par rapport à la même période de l'année dernière. Ainsi, les importations du pétrole brut ont progressé de plus de 25%, atteignant près de 28 milliards de DH, malgré leur baisse en volume, avec près de -5%. Cette hausse en valeur est due au renchérissement de près de 32% du prix moyen de la tonne importée. De même, on note une nette augmentation des achats des gas oils et fuel oils (près de 61%), du gaz de pétrole et autres hydrocarbures (près de 26%), de l'énergie électrique (près de 31%)…

Il est à noter que les dépenses de compensation (dont la plus grosse part est destinée à la subvention des produits pétroliers) ont atteint 37,3 milliards de DH de janvier à septembre dernier, en progression de plus de 86%, sous l'effet de la flambée des cours internationaux des matières premières, notamment le pétrole. Pour toute l'année, cette enveloppe devra tourner autour de 45 milliards de DH, selon les estimations. Et la situation n'est près de s'améliorer. En fait, malgré une conjoncture économique internationale difficile, marquée par un ralentissement de la demande sur ce produit, les prix du pétrole arrivent à se maintenir à un niveau élevé. Ce maintien est dû notamment à l'intervention de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui vise à empêcher une baisse des prix. Cette intervention est venue notamment après une chute des prix du pétrole de plus de 5% au milieu de la semaine dernière, tombant en dessous de 95 dollars, sous l'effet de la forte remontée du dollar et, dans une moindre mesure, par la révision à la hausse des prévisions de l'Opep. Ce cartel a ainsi repris les choses en main le jour même, en fixant un plafond de production totale proche du niveau actuel, soit 30 millions de barils par jour (mbj). Objectif : soutenir les prix élevés du baril dans un contexte économique incertain pour les maintenir au-dessus de 100 dollars le baril. Cette décision est justifiée par les prévisions qui font état d'une baisse de la demande énergétique mondiale pour 2012, sur fond du net ralentissement de la croissance économique. http://www.lematin.ma/journal/Importations_La-facture-petroliere-en-hausse-de-25-pourcent/160209.html

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