FIGURE 7 : LOCALISATION DES ZONES D’ETUDE

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1. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

TITRE I / A : LOCALISATION DU SITE ET Le département des Alpes-de-Haute-Provence (04) constitue l’un des six départements composant la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Frontalière avec l’Italie et située entre la vallée du Rhône et les montagnes PRESENTATION DES ZONES D’ETUDE Alpines, les Alpes-de-Haute-Provence présentent des paysages et des territoires riches et diversifiés, s’articulant autour de la et de ses affluents. Le projet d’aménagement d’un parc solaire sur la commune des Mées s’inscrit au centre du département, au sud- ouest de Digne-les-Bains, sur le plateau de Valensole.

FIGURE 8 : LE DEPARTEMENTDES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE EN REGION PACA La commune des Mées se positionne à l’aval de la confluence entre la Bléone et la Durance, en rive gauche de cette dernière, à 20 km de Digne-les-Bains (préfecture) et 36 km environ de . La zone d’étude immédiate est envisagée sur le plateau de Valensole surplombant la vallée de la Durance (rive gauche), au lieu-dit « Les Plaines de Haute Montagne », à 3 kilomètres à l’est du centre-ville des Mées et 4 km au sud du chef-lieu de .

Les Mées

Source : DREAL PACA

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2. ZONES D’ETUDES ET ECHELLES D’ANALYSE FIGURE 9 : ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Les zones d’études délimitent le champ d’investigation spatial pour l’analyse des enjeux environnementaux. Elles varient en fonction des thématiques à étudier, des composantes du terrain et des caractéristiques du projet. Trois zones d’études sont ainsi définies pour ce projet : - la zone d’étude immédiate, - la zone d’étude rapprochée, - la zone d’étude éloignée.

Ces zones d’études sont représentées sur la figure 7 et la figure 9. Chaque zone fait l’objet de la définition d’un périmètre qui est fonction de la thématique étudiée, reprenant les limites présentées dans le tableau suivant :

Zone d’étude Définition – Limites Composantes étudiées La zone d’étude immédiate correspondant aux parcelles cadastrales intégralement ou Zone d’étude La zone d’étude immédiate est commune à toutes les partiellement comprises dans le périmètre de Immédiate thématiques. maîtrise foncière (B 430, 432, 433, 434, 435, 438, 440, 453, 455, 462). Cette zone d’étude a été utilisée pour : la géologie Périmètre de 500 mètres de part et d’autre de la (Milieu physique), toutes les thématiques du Milieu zone d’étude immédiate humain, et du cadre et de la qualité de vie Plateau de Valensole Topographie (Milieu physique). Géologie, risque feu de forêt (Milieu physique). Activités Plateau de sylvicoles (Milieu humain). Contexte socio-économique, habitats, les activités économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…) Le canton des Mées (Milieu humain). Risques technologiques (Cadre et qualité de vie).

Zone d’étude Climat, risques naturels (Milieu physique). Contexte rapprochée (dépend socio-économique, habitats, les activités économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…), équipement et de la thématique La commune des Mées étudiée) réseaux, le tourisme (Milieu humain). Axes de communication, risques technologiques (Cadre et qualité de vie).

Principaux lieux de vie et axes de Zone d’étude immédiate communications proches du site (limite sud : Paysage, visibilités rapprochées (Contexte paysager et village de Puimichel, limite nord-ouest, village des patrimoine) Mées, limite est : la RD12). Auteurs : BLG Environnement Bassin versant du site de projet (Ressource en eau) Tableau des parcelles : 200 mètres de part et d’autre de la zone d’étude (Milieu naturel) Commune Section N° immédiate 430 Climat, topographie, géologie, risque naturel (Milieu 432 physique). 433 Contexte socio-économique, habitats, les activités 434 Département des Alpes-de-Haute-Provence (04). économiques (agricoles, sylvicoles, industrielles…), le 435 Les Mées B Zone d’étude tourisme (Milieu humain). Qualité de l’air, sécurité des 438 éloignée (dépend de usagers, risques technologiques (Cadre et qualité de 440 la thématique vie). 453 étudiée) Le plateau de Puimichel (limite sud : village Paysage, visibilités éloignées (Contexte paysager et d’ jusqu’à la ville de Château-Arnoux 455 patrimoine) 462 au nord-ouest et la vallée des Duyes au nord-est).

3,5 km de part et d’autre de la zone d’étude (Milieu naturel)

immédiate Juin 2013 Juin

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TITRE I / B : LE MILIEU PHYSIQUE

1. UN CLIMAT OPPORTUN POUR ACCUEILLIR UN PARC PHOTOVOLTAÏQUE

TITRE I / B : LE MILIEU PHYSIQUE 1.1. Les Alpes-de-Haute-Provence, un climat montagnard sous influences méditerranéennes

Les Alpes-de-Haute-Provence (04) présentent un climat méditerranéen à influence montagnarde, et inversement, évoluant en fonction du relief et de l’altitude. Trois types de climat se distinguent :  le climat méditerranéen (quart sud-ouest du département), se caractérisant par un été chaud et sec. Les précipitations sont relativement rares,  le climat montagnard, constituant un état de transition entre le climat méditerranéen et alpin. Ce climat est relativement pluvieux et est observable principalement sur les plateaux à l’est de la Durance,  le climat alpin (nord-est du département), se traduit quant à lui par de grands écarts de températures entre l’été et l’hiver, une pluviométrie importante et des précipitations nivales en hiver.

1.2. Le contexte climatique de la commune des Mées

Source : Données Météo – Station de Saint-Auban (04) – Statistiques sur la période 1981 – 2010 – Altitude de la station : 461 m NGF.

La zone d’étude immédiate, située sur le plateau de Valensole, présente un climat méditerranéen.

En l’absence de station météorologique complète sur la commune des Mées, les données exploitées ci-après sont issues de la station météorologique de Météo-France de Saint-Auban (04) pour la période statistique comprise entre 1981 et 2010. Située à moins de 7 km au nord de la zone d’étude immédiate, à 461 m d’altitude, cette station météorologique est considérée comme la plus représentative du contexte climatique local.

Le tableau ci-après synthétise les principales données de la station météorologique de Saint-Auban (04) :

CARACTERISTIQUES GENERALES STATION DE SAINT-AUBAN Température moyenne annuelle 12,9°C Pluviométrie moyenne annuelle 694,9 mm Nombre de jours de fortes gelées (T°< 0°C) 58,9 jours Nombre de jours de fortes gelées (T°< -5°C) 6,9 jours Nombre de jours de fortes gelées (T°< -10°C) 0,3 jours Durée d’insolation moyenne annuelle 2 775,4 heures Vitesse du vent moyennée sur 10 ans 3,5 m/s SYNTHESE DES DONNEES CLIMATIQUES – STATION METEO FRANCE DE SAINT-AUBAN

(Source : Météo France)

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1.2.1. Les températures 1.2.3. Les vents Source : Données Météo France – Station de Saint-Auban (04) – Statistiques sur la période 1981 – 2010. Le vent dominant sur le secteur des Mées est le Mistral, provenant du nord. Ce vent, froid et sec, est généralement Les températures moyennes sont relativement douces (comprise entre 4,3°C en moyenne au mois de janvier et faible sur le secteur (vitesse inférieur à 4,5 m/s) ou modéré (vitesse comprise entre 4,5 et 8 m/s) mais atteint 22,7°C au mois de juillet). quelquefois des vitesses de pointe supérieures à 8 m/s (rafales). Les températures sont inférieures à 0°C en moyenne 58,9 jours par an, principalement aux mois de décembre, janvier et février. En période estivale, les températures moyennes maximales tournent autour de 18,7 °C. Toutefois des pics à plus de 30°C sont possibles. Ces températures relativement douces sont dues au taux d’ensoleillement exceptionnel dont jouit la région. Le taux d’ensoleillement en moyenne de 2 775,4 h/an1 est largement supérieur à la moyenne nationale de 1 973 h/an. Le Mistral est un vent de couloir de nord et nord-ouest parcourant la vallée du Rhône, la Provence et le littoral méditerranéen. Il est le vent La commune des Mées dispose d’un gisement solaire supérieur à 1 760 KWh/m²/an2 et l’irradiation de la zone emblématique de la Provence d’étude est estimée à 1 929 KWh/m²/an3.

1.2.2. Les précipitations

La hauteur de précipitations moyennes de 694,9 mm par an est relativement basse. Les précipitations sont irrégulières sur l’année, deux périodes humides se distinguent : la plus importante du mois de septembre au mois de novembre (fin de l’été / automne) et une seconde plus faible en avril et en mai.

90

80 ROSE DES VENTS DE SAINT-AUBAN (1991-2010) (Source : Données Météo France – Station météorologique de Saint-Auban) 70 60 1.2.4. Les orages et les tempêtes Source : Météorage –commune des Mées- période 2002-2011 50 L’activité orageuse est définie par le niveau kéraunique (Nk) c’est-à-dire « le nombre de jours par an où l’on a 40 entendu gronder le tonnerre ». 30 Sur une période de 10 ans, la valeur moyenne annuelle d’orages sur la commune des Mées est de 18 jours. Cette valeur est supérieure à la moyenne nationale de 11,3 jours par an. 20 Le critère du nombre de jours d’orage ne caractérise pas l’importance des orages. En effet, un impact de foudre 10 Précipitations mensuelles mmen Précipitations isolé ou un orage violent seront comptabilisés de la même façon. La meilleure représentation de l’activité orageuse est la densité d’arcs (Da) qui est le nombre d’arcs de foudre au sol par km² et par an. Le réseau de détection de la 0 foudre utilisé par Météorage permet une mesure directe de cette grandeur. Janv Fevr Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept Oct Nov Dec La valeur moyenne de la densité d’arcs sur la commune des Mées, est de 3,07 arcs par an et par Km². Cette valeur EVOLUTION DE LA PLUVIOMETRIE SUR UN LA STATION METEOROLOGIQUE DE SAINT-AUBAN (Source : Météo France stations de Saint-Auban – Période 1990-2010) est supérieure à la moyenne nationale de 1,59 arcs/km²/an.

Au classement de la densité d’arcs au Km² par an, la commune des Mées fait partie des communes les plus De novembre à avril, en fonction des températures, il est possible d’observer des précipitations sous forme de neige exposées (1 913ème commune en France Métropolitaine). (9,2 jours de neige par an). Le mois de juillet est le plus sec de l’année.

1 Source : Météo France - Station de Lanas Syn - période 1991-2010 2 Source : carte ADEM

3 Source : Evaluation du rendement d’une central photovoltaïque-Rapport PV-293-1201-281_ Solargis/pvPlanner Juin 2013 Juin

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1.3. Les risques naturels liés au climat Source : Prim.net

Les risques naturels liés aux phénomènes orageux et tempêtes sont multiples. En effet, du fait de la pluralité de leurs effets (vents, pluies, foudres), les conséquences des tempêtes et orages sont fréquemment importantes, tant pour l'Homme que pour ses activités ou pour son environnement.  Les enjeux humains : il s'agit de personnes physiques directement ou indirectement exposées aux conséquences du phénomène, le risque pouvant aller de la blessure légère au décès. Les causes de décès ou de blessures les plus fréquentes sont notamment les impacts par des objets divers projetés par le vent, les chutes d'arbres (sur un véhicule, une habitation), les décès dus aux inondations ou aux glissements de terrains, et l’impact de la foudre (une dizaine par an en France), etc.  Les enjeux économiques : les destructions ou dommages portés aux édifices privés ou publics, aux infrastructures industrielles ou de transports, ainsi que l'interruption des trafics (routier, ferroviaire, aérien) peuvent se traduire par des coûts, des pertes ou des perturbations d'activités importantes. Par ailleurs, les réseaux d'eau, téléphoniques et électriques subissent à chaque tempête, à des degrés divers, des dommages à l'origine d'une paralysie temporaire de la vie économique (lignes coupées par la chute d’arbre ou touchée par la foudre).  Les enjeux environnementaux : parmi les atteintes portées à l'environnement (faune, flore, milieu terrestre et aquatique), on peut distinguer celles portées par effet direct des tempêtes (destruction de forêts par les vents, dommages résultant des inondations et des coulées de boues, etc.) et par les orages causant près de 7 % des départs de feu en France. Les phénomènes tempête et orage combinés à une végétation denses peuvent créer des incendies de forêt de grandes ampleurs. Ainsi, les manifestations orageuses parfois violentes en automne, et dans une moindre mesure au printemps, marquées par des épisodes de pluies abondantes, peuvent engendrer des risques naturels tels que les inondations, coulées de boue et incendies de forêt.

Au cours des 20 dernières années, la commune des Mées a connu 2 arrêtés de catastrophes naturelles liés aux inondations et coulées de boue : en octobre 1990 et en janvier 1994. A priori, aucun de ces arrêtés ne concerne la zone d’étude immédiate.

1.4. Synthèse du climat

Le climat de la zone d’étude est de type méditerranéen sous influence montagnarde avec des étés chauds, de longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux, un automne marqué par des épisodes orageux pouvant être violents et un hiver généralement doux. Enfin, la zone d’étude est sous influence du Mistral qui peut être violent mais permet un taux d’ensoleillement très élevé. Le climat conditionne en partie l’occupation des territoires et leur valorisation par l’homme, ainsi que le paysage, la faune et la flore. La préservation du climat constitue un enjeu majeur de notre siècle, d’échelon mondial.

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2. UN TERRITOIRE ENTRE MEDITERRANEE ET HAUTE MONTAGNE

2.1. La région PACA : un territoire extrêmement varié

FIGURE 10 : RELIEF DE LA REGION PACA La région Provence- Alpes-Côte-d’Azur (PACA) est encadrée à l’est par l’Italie et ses Alpes méridionales, à l’ouest par la vallée du Rhône et au sud par la mer méditerranée. Cette position lui confère un relief extrêmement varié (allant de 4 102 mètres à 0 mètre d’altitude). Zone d’étude

Dans sa partie centrale, la région PACA est globalement vallonnée avec des Préalpes impressionnantes. Les plateaux de Valensole, de Canjuers et d'Albion délimitent les Préalpes des collines centrales.

Source : site internet : http://vivre-en-provence.net/geographie.php

2.2. Les Alpes-de-Haute-Provence, un département au cœur de la région PACA

Limitrophe de l'Italie, le département des Alpes-de-Haute-Provence (04) est entouré par les départements des Alpes-Maritimes (06), du Var (83), du Vaucluse (84), de la Drôme (26) et des Hautes-Alpes (05). Il se caractérise par des paysages et des formes de reliefs très variés.

Il se distingue par un relief contrasté évoluant entre 257 mètres dans la plaine de la Durance en limite du Var et du département de Vaucluse et 3 412 mètres au sommet de l’Aiguille du Chambeyron dans la vallée de l’Ubaye. Le relief est fractionné en unités fonctionnelles par les cours d’eau et leurs vallées. La plus importante d’entre-elles

est celle de la Durance qui traverse le département du nord au sud.

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2.3. Le plateau de Valensole espace de transition entre la vallée de la Durance Le département des Alpes-de-Haute-Provence peut être divisé naturellement en trois grands secteurs et les Préalpes géographiques, déterminés aussi bien par leurs cohérences physiques que par leurs dynamiques humaines :

- les collines et plateaux de Haute Provence (ex : plateau de Valensole), au sud-ouest du département. Cet Le plateau de Valensole s’inscrit au sud-ouest de Digne-les-Bains, entre les vallées de la Durance à l'est, de la espace, séparé en deux par la Durance, présente un relief doux et façonné par les activités agricoles (oliveraies, Bléone au nord, des Gorges du Verdon et du lac de Sainte-Croix au sud. champs de lavandes), Il est traversé par la vallée de l', qui le sépare en deux parties dissymétriques. - les Préalpes, espace de « transition » caractérisé par des reliefs de moyenne montagne, de moyennes vallées

et de vallées encaissées. L’altitude moyenne y est d’environ 1 200 mètres, on y trouve de nombreux cours d’eau L’altimétrie du plateau de Valensole varie entre 380 mètres d’altitude environ dans la vallée de l’Asse, 830 mètres (le Sasse, la Bléone, la haute vallée de l’Asse, le moyen Verdon, etc.), d’altitude environ à son extrémité nord. - les montagnes alpines, au nord-est du département, où les reliefs (altitude moyenne d’environ 2 000 mètres)

sont plus accidentés et le climat humide et froid. Des crêtes marquées y séparent des vallées bien distinctes La partie nord du plateau de Valensole, d’une altitude moyenne de 800 mètres environ, est également appelée (Ubaye, Blanche, haute Bléone et haut Verdon). plateau de Puimichel. Son relief est régulièrement bombé d’amples courbes entaillées par une succession de ravins

peu profonds orientés nord-nord-est / sud-sud-est. Les ruisseaux convergent vers la vallée de la Rancune (torrent), FIGURE 11 : LES TROIS GRANDS SECTEURS GEOGRAPHIQUES DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE orientée est/ouest, qui incise le plateau.

Le chef-lieu des Mées s’est développé au pied du plateau de Puimichel dans la vallée de la Durance à 400 mètres d’altitude.

FIGURE 12 : LE PLATEAU DE VALENSOLE

Zone d’étude

Source : Agenda 21 des Alpes-de-Haute-Provence

Plateau de Valensole

Source : Géoportail

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2.4. La zone d’étude immédiate, un plateau vallonné La zone d’étude immédiate, localisée à l’extrémité nord-ouest du plateau de Puimichel, se caractérise par un relief vallonné.

FIGURE 13 : TOPOGRAPHIE AU NIVEAU DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE ET SES ABORDS PROCHES DEPRESSION AU SEIN DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE

Source : BLG Environnement, aout 2012

La topographie de la zone d’étude évolue en pente douce de 807 mètres NGF à 750 mètres NGF environ.

2.5. Synthèse du contexte topographique

La zone d’étude immédiate se localise sur le plateau de Puimichel surplombant le chef-lieu des Mées, aux terrains vallonnés. Le relief conditionne les usages passés et actuels du territoire, et structure les paysages. Sur la zone d’étude, le relief est un élément fort du territoire. A ce titre le niveau d’enjeu est considéré comme moyen.

Source : Solairedirect

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3. LA GEOLOGIQUE FIGURE 14 : GEOLOGIE DU DEPARTEMENT DES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 3.1. Le sous-sol des Alpes-de-Haute-Provence, un patrimoine protégé à préserver

3.1.1 Contexte réglementaire

En application de la loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 (art.L.242-1 et suivants du Code rural), les réserves naturelles sont des territoires classés lorsque la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux de gisements de minéraux et de fouilles et, en général, du milieu naturel présente une importance particulière ou qu'il convient de soustraire à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader.

Particulièrement riche en phénomènes géologiques divers, le département dispose d’une réserve naturelle géologique qui protégeant un territoire de 1 900 Km². Dix-huit sites ont été classés par décret où l’extraction et le Zone d’étude ramassage sont interdits.

Le patrimoine géologique présent au niveau de la zone d’étude immédiate ne fait l’objet d’aucune protection de type réserve géologique ou périmètre à préserver.

3.1.2 Les minéraux, une ressource rare

Les sites potentiels de production de matériaux de substitution aux alluvionnaires silico-calcaires issus des lits mineurs (utilisés pour la production de granulats à usages nobles) sont quasi inexistants. Ils sont représentés par des gisements alluvionnaires terrestres d’importance limitée, principalement dans les terrasses des vallées de la Durance, du Buëch et de l'Asse. Les formations naturelles renfermant des matériaux propices à la production de granulats ou de matériaux spécifiques, sont décrites et localisées de façon détaillée dans le Schéma Départementale des Carrières des Alpes- de-Haute-Provence.

La commune ne recense pas de carrière sur son territoire. Les sites d’extraction les plus proches sont situées à 8 km à l’ouest de la zone d’étude immédiate, sur la commune de Montfort au lieu-dit « Le grand Bois ».

La zone d’étude immédiate ne dispose pas de ressources minérales et ou géologiques stratégiques identifiées au Schéma Départemental des Carrières des Alpes-de-Haute-Provence.

3.2. Le plateau de Puimichel, territoire de poudingues DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence – La chaîne dite des « pénitents »

Le Plateau de Puimichel est constitué d’une épaisse couche de formation conglomératique (poudingues de Valensole) dépassant parfois le millier de mètres d’épaisseur. C’est en fait une succession de bancs de poudingues (galets cimentés), avec des intercalations de sables ou de grès et de limons.

Le plateau est le témoin de pluies diluviennes et de crues inimaginables. Il correspond à l’immense cône de déjection de tous les matériaux transportés par les eaux en furie. Ce vaste épandage de matériaux a été déposé par la Durance durant 10 millions d’années au cours de l’ère tertiaire. On retrouve dans ces galets toute la diversité des roches arrachés aux Alpes : granites et gneiss du massif du Pelvoux, roches vertes ligures, variolites du Drac,

grès d’, flyschs de l’Embrunnais…

A l’est du plateau, les épandages paléoduranciens se mêlent à ceux de la paléo-Asse, caractérisés par la présence

Source : Atlas des paysages des Alpes-de-Haute-Provence de rhyolite et d’andésite provenant du sud-est. Juin 2013 Juin

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Les vagues de froid intense des périodes de glaciation du Quaternaire ont contribué au polissage et aux finitions de l’ensemble. FIGURE 15 : CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE IMMMEDIATE

La chaîne dite des « pénitents », située au contact de la confluence Bléone-Durance, est constituée par un épais affleurement du poudingue du plateau de Valensole que l’érosion a façonné en une succession de « cônes » dont la forme évoque les cheminées de fées. Cet ensemble singulier s’étire sur environ 2,5 km et certains rochers atteignent 100 mètres de haut. La chaîne dite des « pénitents » est à l’origine de plusieurs légendes locales. Zone d’étude LA CHAINE DITE DES « PENITENTS » - COMMUNE DES MEES

Source : DIREN PACA - catalogue départemental des sites classés, Alpes-de-Haute-Provence – La chaîne dite des «pénitents»

3.3. Géologie au niveau de la zone d’étude immédiate Source : Notice explicative de la feuille à 1/50 000 n°943

La zone d’étude immédiate et ses abords proches sont caractérisés par l’unité « Conglomérats de Valensole » d'âge miopliocène. Ce faciès se compose essentiellement à l'est de la Durance (bassin de Digne-Valensole), par plus de 800 m de sédiments. Il désigne une formation fluviatile organisée d'une façon générale en séquences superposées d'ordre métrique à décamétrique : - conglomérats ravinant à la base (chenaux), - grès, Source : base de données INFOTERRE – BRGM - marnes. 3.4. Synthèse Une centaine de mètres de marnes rouges vifs (marnes rouges d'Ajonc (mpM)) est observée sur le plateau de Puimichel. Les marnes comportent quelques lentilles de brèches ou microconglomérats et des paléosols bruns. Les La nature géologique des sols conditionne la nature du couvert végétal et la sensibilité de la zone aux intempéries. galets sont issus principalement de la zone subalpine orientale. Dans la région de Puimichel, les marnes d'Ajonc Sur la zone d’étude des Mées, le poudingue de Valensole supporte une très faible épaisseur de terres et présente colmatent des paléomorphologies atteignant une vingtaine de mètres de profondeur, creusées dans les peu d’enjeux. conglomérats sous-jacents et localement encroûtées de dépôts calcaires. À l'Ouest de Puimichel la formation passe latéralement aux conglomérats paléoduranciens. Sont aussi observés sur la zone d’étude immédiate des conglomérats de Valensole indifférenciés subaffleurants (m-p). Ces matériaux éluviaux peu épais couvrent de vastes superficies en raison de la pente généralement faible

des versants.

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4. DES RISQUES NATURELS LIES A L’INTERACTION DE PLUSIEURS COMPARTIMENTS PHYSIQUES

4.1. La stabilité des terrains, interaction entre le relief et la géologie FIGURE 16 : ZONE DE SISMICITE DU TERRITOIRE METROPOLITAIN La stabilité des terrains dépend de la nature géologique des sols, mais également du relief dont de fortes pentes peuvent accentuer les désordres géotechniques. Les problèmes de stabilité des terrains peuvent avoir plusieurs origines : naturelle (séisme), structurelle (gonflement, retrait des argiles, mouvements de terrain de grandes ampleurs, chutes de blocs,…) ou liées aux activités humaines (effondrement de pan de talus, affaissement de remblais,…).

4.1.1. Le risque sismique

L’ensemble du territoire français fait l’objet d’un classement national relatif au risque sismique, par l’arrêté du 22 octobre 2010, définissant les mesures de préventions à mettre en œuvre lors de la construction de bâtiments et d’équipements.

Le territoire national est divisé en cinq zones de sismicité croissante : - zone 1 : zone de sismicité 1 (très faible), - zone 2 : zone de sismicité 2 (faible), - zone 3 : zone de sismicité 3 (modérée), - zone 4 : zone de sismicité 4 (moyenne), - zone 5 : zone de sismicité 5 (forte).

Le département des Alpes-de-Haute-Provence est classé en zone de sismicité moyenne (4) hormis une petite partie sud et l’extrémité nord-ouest du département, classé en zone de sismicité modérée (3). La commune des Mées est classée en zone de sismicité moyenne (4).

Un PPRn séisme a été approuvé en mars 2004 sur la commune des Mées, toutefois la zone d’étude immédiate n’est pas concernée par le PPRn séisme.

Source : www.primnet.fr 4.1.2. Le risque de mouvements / glissements de terrains au niveau de la zone d’étude

Le Dossier Départemental des Risques Majeurs des Alpes-de-Haute-Provence (DDRM) précise que le territoire

communal des Mées n’est pas vulnérable vis-à-vis du risque « mouvements de terrains ». Il s’agit d’une information

générale ne faisant pas l’objet d’un zonage cartographique précis.

Dans les documents d’archives de la commune des Mées, il n’est pas fait mention d’importantes chutes de blocs provenant des rochers surplombant le village (les pénitents). Néanmoins, une expertise réalisée par le DDAF en 1998 mentionne des chutes de pierres régulières au niveau de la rue du Rocher. Aucun autre mouvement de terrain n’a été mis en évidence sur la commune des Mées.

Au niveau de la zone d’étude, aucun mouvement de terrain (glissement de terrain ou chute de pierre) n’a été observé.

Un PPRn mouvements de terrains a été approuvé en mars 2004 sur la commune des Mées, toutefois la zone

d’étude immédiate n’est pas concernée par le PPRn. Juin 2013 Juin

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FIGURE 17 : CARTOGRAPHIE DE L’ALEA RETRAIT-GONFLEMENT DES ARGILES ET MOUVEMENT DE TERRAIN – ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE

4.1.3. L’aléa retrait gonflement des argiles au niveau de la zone d’étude

La commune des Mées présente un aléa moyen à fort lié au « retrait, gonflement des argiles » essentiellement localisé sur le plateau de Puimichel. Au niveau de la zone d’étude immédiate et ses abords proches, l’aléa « retrait, gonflement des argiles » est modéré.

4.1.4. Les risques de coulées de boues : interaction entre le relief, la nature des sols, les conditions climatiques et le couvert végétal

Les coulées de boues interviennent classiquement lors d’épisodes pluvieux violents. Ces phénomènes peuvent être accentués par la nature des sols (les sols meubles étant plus facilement mobilisables) et/ou le couvert végétal (un sol dénudé sera plus propice à la formation de coulées de boues qu’un sol tenu par une couverture végétale dense).

Au cours de ces 20 dernières années, la commune des Mées a connu 2 arrêtés de catastrophes naturelles liés aux inondations et coulées de boues : en janvier 1991 et en janvier 1994.

Au niveau de la zone d’étude, le risque de formation de coulées de boues est faible en l’absence de zones d’alimentation en matériaux.

Aucun plan de prévention des risques inondation liées aux « inondations et coulées de boues » n’a été prescrit sur la commune des Mées.

Source : BRGM-novembre 2008

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4.2. Les feux de forêt : interaction entre le relief, la végétation, les conditions Les superficies parcourues par les incendies varient en fonction du contexte météorologique, du couvert végétal et climatiques et l’utilisation des sols du relief. Source : Prim.net- DDRM 04 FIGURE 19 : ALEA FEU DE FORETS DANS LES ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 4.2.1. Le risque incendie dans les Alpes-de-Haute-Provence

Dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, 91 % des départs de feux dont la cause est connue sont d’origine anthropique (causés par lʼhomme). La foudre, seule cause d’origine naturelle, ne concerne que 9 % des départs de feux. C’est en cela que le risque incendie de forêt se différencie des autres risques « naturels ». Dans le département, une grande partie des incendies sont dus aux travaux agricoles (30 %) et forestiers (12 %). L’imprudence des particuliers (16 %) ou les accidents (7,5 %) sont également des causes fréquentes, dont la plupart sont liées à l’emploi du feu (brûlage, barbecue), au jet de mégots de cigarettes ou aux dépôts d’ordures (autorisés ou sauvages)… Autres causes importantes : la malveillance et la pyromanie (mise à feu volontaire pour 22 % des causes identifiées), qui génèrent souvent les feux les plus grands et les plus virulents.

FIGURE 18 : ORIGINE DES FEUX DE FORETS EN ALPES DE HAUTE PROVENCE

9% 3,50% 30%

22% Involontaire - Travaux agricoles Involontaire - Travaux forestiers Imprudence - Particulier Zone d’étude 12% 7,50% Accident - Particulier

16%

Source : DDRM 04

Les Alpes-de-Haute-Provence comportent environ 343 000 ha de forêts, landes et garrigues, soit 49 % de la superficie du département. Certaines zones sont plus exposées que d’autres, en raison des espèces végétales, de la configuration des lieux ou d’une urbanisation importante située à proximité des zones forestières. Les espaces Source : DDRM 04 couverts par la forêt méditerranéenne (40 % de la superficie du département) sont particulièrement exposés. Bien que la sensibilité des espaces naturels au feu soit plus forte dans le sud-ouest du département, toutes les communes du département sont, à un degré ou à un autre, concernées par ce risque. En entraînant la disparition de la couverture végétale, les feux de forêt aggravent les phénomènes d’érosion et de ruissellement (coulées de boues). Les sols dénudés ne sont plus capables de supporter les crues ou de retenir les Les incendies constituent à ce jour le principal risque menaçant les forêts et les espaces naturels du département matériaux transportés par les torrents, d’où un risque supplémentaire pour les hommes et leurs biens. des Alpes-de-Haute-Provence. En effet, par le passé, plusieurs feux ont ravagé les massifs forestiers, les plus Toutefois, les incendies de forêts favorisent parfois l’ouverture de milieux et par conséquent leur richesse marquants étant les suivants : écologique. - 1982 : 1 950 ha brûlés dans le massif de Chamatte, à Saint-André-les-Alpes; - 2002 : 620 ha brûlés sur les communes de , Sainte-Tulle et Corbières ; - 2003 : 820 ha brûlés sur les communes d'Esparron, et Saint-Laurent-du-Verdon ; - 2005 : 2 458 ha brûlés sur les communes de Saint-Martin-de-Brôme, Manosque, d’Esparron-de-Verdon, Quinson et Saint-Martin-de-Brôme.

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4.2.2. Le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie des Alpes-de- FIGURE 21 : SURFACE BOISEE DU MASSIF DU PLATEAU D’ENTREVENNES Haute-Provence Source : Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie des Alpes-de-Haute-Provence –2006-2012

Le Plan Départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie (ou Schéma Départemental de Protection Contre l’Incendie – SDAFI) des Alpes-de-Haute-Provence a été élaboré en 2005 par les services de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt et L’Office National des Forêts (ONF). Ce plan définit dans les Alpes-de-Haute-Provence 17 massifs forestiers sur lesquels des actions spécifiques peuvent être engagées.

FIGURE 20 : RISQUE DE FEU DE FORET PAR MASSIF

Zone d’étude

Zone d’étude Plateau d’Entrevennes

Plateau de Valensole

Source : Plan départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie – 2006-2012

Le plateau de Puimichel présente globalement un aléa feu de forêt moyen à fort. La végétation est composée Source : Plan départemental de Protection des Forêts Contre l’Incendie – 2006-2012 majoritairement de chênes (sous forme de taillis ou de boisements lâches), et de landes. Quelques secteurs présentent une plus grande sensibilité à l’incendie. C’est le cas du flanc sud du massif où les formations résineuses (pins d’Alep surtout) alternent avec les chênaies vertes. C’est un peu moins vrai pour les autres zones de résineux 4.2.3. Le plateau de Puimichel, un territoire soumis à un risque incendie fort (pin sylvestres et pins noirs) situées dans la partie est.

Le plateau de Puimichel n’a subi que peu de grands incendies. Ceux-ci ont rarement dépassé la dizaine d’hectares La végétation du plateau d’Entrevennes (correspondant au plateau de Puimichel) se répartit sur les versants du sauf en mars 1986 entre les communes de Puimichel et des Mées. plateau (au nord, au sud et à l’ouest) mais également dans tous les vallons qui le morcellent. Les zones les plus L’activité agricole importante explique que l’on trouve une proportion significative de feux ayant pour origine ce type plates (vallées, fonds de vallons et parties planes du plateau) sont généralement occupées par l’agriculture. de travaux.

Les moyens de lutte semblent acceptables, bien qu’ils soient plus nombreux au nord et à l’ouest.

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4.2.4. Le risque incendie sur la zone d’étude

La zone d’étude est localisée sur les zones les plus planes du massif du plateau de Puimichel sur des surfaces essentiellement dédiées à l’agriculture. Il s’agit donc d’une zone moins vulnérable que les versants boisés. Le niveau d’enjeu est considéré comme moyen.

4.3. Synthèse des enjeux liés aux risques naturels

La zone d’étude se caractérise par un profil topographique légèrement accidenté et peu boisé. Les enjeux liés aux risques naturels portent sur l’aléa incendie (enjeux moyens).

FIGURE 22 : SYNTHESE DES RISQUES NATURELS SUR LA COMMUNE DES MEES

Zone d’étude

Source : DICRIM Les Mées

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5. CONCLUSION SUR LE MILIEU PHYSIQUE

La zone d’étude des Mées se situe au centre-ouest du département des Alpes-de-Haute-Provence, en rive gauche de la Durance au niveau de sa confluence avec la Bléone. Elle s’inscrit sur le plateau de Puimichel (partie septentrionale du plateau de Valensole). Sa situation méridionale se traduit par un climat méditerranéen se caractérisant par des évènements violents (intenses orages, un fort taux d’ensoleillement…). La zone d’étude s’étend sur un plateau de conglomérat de poudingues, peu favorable à la mise en place de boisements forestiers. Le plateau, peu boisé mais légèrement pentu par endroit (vallons), demeure vulnérable vis-à-vis du risque incendie. Enfin, la zone d’étude, comme toute la commune, est soumise à un aléa « sismique modéré ».

Thème Etat Initial Caractérisation des enjeux liés à la zone d’étude Hiérarchisation des enjeux

La zone d’étude présente un climat méditerranéen et montagnard avec des étés chauds, Le climat conditionne en partie l’occupation des territoires et leur de longues périodes sèches pouvant être interrompues par des épisodes orageux valorisation par l’homme, ainsi que le paysage, la faune et la flore. La Contexte climatique violents, et un hiver généralement doux. préservation du climat constitue un enjeu fort de notre siècle, d’échelon MOYEN De plus, la zone d’étude est fortement conditionnée par le Mistral parfois violent mais mondial. permettant un taux d’ensoleillement très élevé. Au niveau local cet enjeu est considéré comme moyen.

Le relief conditionne les usages passés et actuels du territoire, et Contexte topographique La zone d’étude immédiate se localise sur le plateau de Puimichel, surplombant le chef- structure les paysages existants. MOYEN lieu des Mées, aux terrains vallonnés légèrement entaillés par endroit. Sur la zone d’étude des Mées, le relief est un élément fort du territoire. A ce titre le niveau d’enjeu est considéré comme moyen. La zone d’étude immédiate et ses abords reposent sur des Conglomérats de Valensole d'âge miopliocène. La nature géologique des sols conditionne la nature du couvert végétal et la sensibilité Milieu physique de la zone aux intempéries. En l’absence de gisements minéraux stratégiques identifiés au sein de la zone d’étude et/ou périmètre de protection de la ressource minérale au Contexte géologique Sur la zone d’étude des Mées, le poudingue de Valensole supporte une très faible NUL à FAIBLE épaisseur de terres et présente peu d’enjeux. droit de la zone d’étude, le niveau d’enjeux relatifs à la préservation de la Le patrimoine géologique présent au niveau de la zone d’étude immédiate, rapprochée ressource géologique est considéré comme nul à faible. et éloignée ne fait l’objet d’aucune protection de type réserve géologique ou périmètre à préserver et ne dispose pas de ressource minérales et/ou géologiques stratégiques (identifiées au Schéma Départemental des Carrières) La zone d’étude, est concernée par : - l’aléa moyen retrait gonflement des argiles, Les risques naturels - l’aléa sismique moyen (4), La zone d’étude s’inscrit dans un espace rural (5 habitations dans un - l’aléa moyen incendie, rayon de 500 m) et est éloignée des principaux axes de communication. FAIBLE (hors inondation) à l’instar de la commune des Mées. Les enjeux liés aux risques naturels sont faibles. Toutefois, la zone d’étude est caractérisée par une topographie vallonnée relativement

peu boisée, limitant le risque incendie.

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TITRE I / C : DIAGNOSTIC HYDROGEOLOGIQUE ET HYDRAULIQUE

TITRE I / C : DIAGNOSTIC HYDROGEOLOGIQUE ET 1. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

HYDRAULIQUE 1.1. La moyenne Durance, un territoire aux multiples ressources en eaux FIGURE 23 : SITUATION DES AQUIFERES TERRITOIRE MOYENNE DURANCE souterraines Source : Agence de l’eau Rhône Méditerranée

La commune des Mées et le zone d’étude sont situées sur le territoire « moyenne Durance » riche en ressource souterraine. Les eaux souterraines du territoire moyenne Durance se répartissent comme suit : - alluvions des cours d'eau : nappes d'accompagnement de la Durance, de la Bléone et de l'Asse. Nappes à faible profondeur ; possibilités de pompage élevées, - calcaires fissurés : karst du Dévoluy et du système Fontaine de Vaucluse (Ventoux, Montagne de Lure), système de la Croix-Haute, Montagnes de Ceüse et de Saint-Genis. Ressources importantes souvent mal connues. Sources à débits variables, captages par forages délicats, - calcaires et calcaires marneux du Haut-Verdon : ressources non négligeables mais mal connues, - poudingues et conglomérats ; formation dite de Valensole : ressources contenues dans des lentilles perméables, vraisemblablement de faible à moyenne importance, - alternances de calcaires, marnes, argiles, grès parfois en couches plissées : ressources potentielles très divisées pouvant localement être non négligeables, - séries complexes et plissées de grès, marnes calcaires, argiles, schistes : nappes d'eau compartimentées exploitées gravitairement (captages de sources), - marnes (terres noires), - nappe captive dans les calcaires et dolomies du Jurassique de Valensole. Ressource inconnue, vraisemblablement d'intérêt limité sauf peut-être sur la bordure Sud.

La zone d’étude s’inscrit dans l’aquifère « poudingues et conglomérats ; formation dite de Valensole ». Le plateau de Valensole est pauvre en ressource en eau. Les niveaux aquifères sont difficilement accessibles du Zone d’étude fait de leur profondeur.

1.2. Masses d’eau souterraine définies au Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée 2010-2015 et objectifs de qualité

La zone d’étude est concernée par la masse d’eau souterraine affleurante à dominante sédimentaire : « Conglomérats du plateau de Valensole ». Cette masse d’eau, d’une superficie de 1 063 km², est codifiée au SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 sous le n°FRDG209 (Territoire : Durance, Crau et Camargue).

Source : Comité de Bassin RMC, Oct. 1995 Juin 2013 Juin

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1.3. L’eau souterraine, une ressource exploitée à préserver pour l’alimentation FIGURE 24 : MASSE D’EAU SOUTERRAINE : « CONGLOMERATS DU PLATEAU DE VALENSOLE » en eau potable des populations Source : ARS ; PLU des Mées

Captages AEP sur la commune des Mées Les habitants de la commune des Mées (sauf les dizaines d’habitants isolés sur le plateau de Puimichel) sont desservis en eau potable par les captages suivants : - puits « Les Vergers » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4000645), - puits « des Pourcelles » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4002137), - puits « Dabisse » (code SISEAUX de l'ouvrage: 4002051). Les puits des Vergers et Dabisse captent la masse d’eau souterraine affleurante n°FRDG302 « Alluvions de la Durance aval et de ses affluents ». Le captage des Pourcelles sollicite quant à lui un aquifère de terrasse alluviale.

Origine de l’eau potable sur le plateau de Puimichel Sur le plateau de Puimichel et dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude sont recensés 4 captages d’eau Zone d’étude potable : - source Saint Firmin (publique), - forage Saint-Firmin (public), - gite des Tremes (privé), - camping des Mathérons (privé). Tous ces captages se localisent sur la commune de Puimichel et sollicitent la masse d’eau souterraine « calcaire profonds jurassiques de Valensole » n° FRDG236 (eau souterraine de bonne qualité), excepté le captage du camping des Mathérons qui exploite la masse d’eau souterraine « Conglomérats du plateau de Valensole » n°FRDG209.

Contexte réglementaire

Seuls les forages et captages publics disposent de périmètres de protection dans lesquels certaines activités sont interdites afin de préserver la qualité de l'eau distribuée (Cf. carte page suivante).

1.4. Autres usages des eaux souterraines

Sur le plateau de Puimichel et dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude, un forage utilisé pour l’agroalimentaire a été identifié au lieu-dit les Provins (commune de Puimichel). Cette source n’est pas protégée par un périmètre de protection rapprochée ou éloignée.

Source : BRGM 2009

Au SDAGE Rhône-Méditerranée, cette masse d’eau est décrite comme présentant un bon état quantitatif et un mauvais état chimique, le paramètre déclassant étant le taux trop élevé de pesticides et dichlorobenzamides.

Les objectifs d’atteinte du bon état général de la masse d’eau « Conglomérats du plateau de Valensole » sont fixés à 2015, sur le plan quantitatif et à 2027 sur le plan chimique.

L’intérêt économique de cette ressource est limité.

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1.5. Zone d’étude immédiate des Mées

FIGURE 25 : CAPTAGES ET USAGES DES EAUX SOUTERRAINES – PLATEAU DE PUIMICHEL FORAGE AGRICOLE EN BORDURE EST DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE

Aucun captage d’eau potable n’a été identifié sur la zone d’étude immédiate.

Le périmètre de protection le plus proche se situe à 3,5 km au sud-est de la zone d’étude immédiate. Il s’agit du périmètre de protection éloignée de la Source de Saint-Firmin (commune de Puimichel).

En bordure est de la zone immédiate, à hauteur des 2 hangars agricoles, se localise un forage agricole. Celui-ci ne fait l’objet d’aucun périmètre de protection.

Source : BLG Environnement, août 2012

Zone d’étude

1.6. Synthèse des enjeux liés aux eaux souterraines

La zone d’étude s’inscrit dans un territoire dont la ressource en eau souterraine est peu valorisée pour l’alimentation en potable. Le niveau d’enjeu est considéré comme faible.

Source : ARS.

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2. CADRE REGLMENTAIRE DU CONTEXTE HYDRAULIQUE

La zone d’étude immédiate du projet de Solairedirect s’intègre dans le bassin versant de Durance et le sous bassin de la Rancure.

2.1. Directive Cadre sur l’Eau (DCE)

Au niveau Européen, une Directive Cadre Européenne sur l’eau a été adoptée en 2000 par le Parlement Européen et par le Conseil. Cette directive établit de nouvelles normes de qualité environnementale dans le domaine de l’eau et prévoit de nouvelles mesures spécifiques de contrôle de la pollution. L’objectif est de réduire progressivement la pollution due aux substances prioritaires et d’arrêter ou de supprimer progressivement les émissions, les rejets et les pertes de substances dangereuses prioritaires, ceci à l’horizon 2018.

La DCE a permis d’adapter les « plans de gestion » en vigueur en France pour qu’ils deviennent des SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux).

2.2. Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE)

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhône-Méditerranée en vigueur dans le département des Alpes de Hautes Provences a été approuvé fin 2009. Il fixe pour une période de 6 ans les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement pour un bon état des eaux d’ici 2015. Il constitue un acte réglementaire qui s’impose aux administrations, collectivités locales, établissements publics,…

Les objectifs environnementaux, pour le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée en 2015 : • 66 % des eaux superficielles en bon état écologique - Cours d’eau : 61 % - Plans d’eau : 82 % - Eaux côtières : 81 % - Eaux de transition (lagunes) : 47 % • 82 % des eaux souterraines en bon état écologique Ces objectifs doivent être atteints en 2015. Dans certains cas, l'objectif de bon état ne pourra être atteint en 2015 pour des raisons techniques ou économiques ; le délai est alors reporté à 2021 ou au plus tard à 2027.

Les 8 orientations fondamentales de ce SDAGE sont les suivantes : - Prévention : privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d'efficacité, - Non dégradation : concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques, - Vision sociale et économique : intégrer les dimensions sociale et économique dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux, - Gestion locale et aménagement du territoire : organiser la synergie des acteurs pour la mise en œuvre de véritables projets territoriaux de développement durable, - Pollutions : lutter contre les pollutions, en priorité les pollutions toxiques et la protection de la santé, - Milieux fonctionnels : préserver et développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques, - Partage de la ressource : atteindre et pérenniser l'équilibre quantitatif en améliorant le partage de

la ressource en eau et en anticipant l'avenir, - Gestion des inondations : gérer les risques d'inondation en tenant compte du fonctionnement

naturel des cours d'eau. Juin 2013 Juin

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FIGURE 26 : CONTEXTE HYDROGRAPHIQUE A L’ECHELLE DE LA ZONE D’ETUDE ELOIGNEE DU PROJET DES MEES

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Notons que le SDAGE préconise : « un développement progressif des énergies renouvelables de type solaire ou FIGURE 27 : L’ATLAS DES ZONES INONDABLES DE LA MOYENNE DURANCE éolien » au sein de son rapport d’évaluation environnementale, et plus particulièrement de son chapitre 5.1 correspondant aux « mesures envisagées pour éviter, réduire et, si possible compenser les conséquences dommageables du SDAGE sur l’environnement ». Le SDAGE fait de la puissance produite par énergie solaire et éolienne un indicateur de suivi des effets du SDAGE sur l’environnement (5.2).

2.3. Contrat de rivière

Le contrat de rivière « Val de Durance » a été signé en 2008, le Syndicat Mixte de la Vallée de la Durance (SMAVD) en est la structure porteuse. La commune des Mées adhère à ce syndicat.

Les objectifs de ce contrat se résument en 7 points :  Assurer la sécurité du dispositif de protection contre les inondations en cohérence avec l’occupation de la plaine ;  Accroître la qualité et la diversité des milieux naturels alluviaux et aquatiques ;  Protéger la ressource en eau de la nappe alluviale ;  Harmoniser le développement des usages de la rivière dans le respect des contraintes de sécurité vis à vis du fonctionnement des aménagements hydroélectriques ;  Restaurer et promouvoir le patrimoine lié à l’eau ;  Assurer une cohérence entre le fonctionnement prévisible de la Durance, les usages de la plaine, les objectifs de gestion de l’espace alluvial et les enjeux de protection ;  Engager la réflexion sur la gestion de l’eau de la Durance ;

2.4. Atlas des Zones Inondables (AZI)

L’Atlas des Zones Inondables de la moyenne Durance a été approuvé en 1996. La zone d’étude immédiate se situe à l’extérieur de la limite d’étude de l’AZI (Cf. figure suivante). 2.5. Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRi)

Le Plan de Prévention des Risques Inondations de la Durance a été approuvé en 2004. Le zonage, le rapport d’étude du PPRI et le règlement sont disponibles à la consultation en Mairie des Mées. La zone d’étude immédiate se situe dans la zone blanche du PPRi.

Selon le règlement du PPRi, les zones blanches correspondent à « des zones exposées aux risques d’inondations dus au ruissellement sur les versants ». Les constructions n’y sont pas interdites mais sont soumis à des règles :  « Les constructions ou aménagements nouveaux sur les coteaux dont la pente est supérieure à 5% devront être conçues pour ne pas aggraver le ruissellement de la parcelle par rapport à l’état initial, vers le réseau de drainage naturel ou le réseau artificiel, avec accord préalable du gestionnaire dans ce dernier cas (mise en place de puits perdus, de bassins d’orage pour les opérations collective…) »  « Sur les coteaux, le dispositif de drainage devra être adapté afin d’éviter la création de mouvement de terrain par engorgement des sols ».

2.6. Catastrophes naturelles

La commune des Mées a été mise à deux reprises en état de catastrophes naturelles, en 1990 et en 1994 pour

inondation et coulées de boue. Juin 2013 Juin

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3. DIAGNOSTIC HYDRAULIQUE

3.1. Contexte pluviométrique

Le climat Méditerranéen, sur la commune des Mées, se caractérise par des précipitations très irrégulièrement réparties dans le temps et fréquemment orageuse. La base de données de Météo France pluies extrêmes recense 10 journées climatologiques de plus de 100 mm dans un rayon de 15 km autour des Mées entre 1958 et 2011. On peut citer les Esterpades 102 mm en juin 2011, les Rouines 123 mm en juin 2010, en décembre 2005 111,3 mm, en octobre 2003 134 mm, la Treille en juillet 2001 146,5 mm…

3.2. Contexte hydrographique

Les eaux précipitant sur la zone d’étude immédiate s’écoulement en direction du Sud, par le truchement de combes, qui aboutissent au torrent de Puimichel. Ce torrent est un affluent de la Rancure. Le bassin versant de la Rancure s’intègre dans le bassin versant de la Durance. La base de données du Sandre et de l’IGN ne répertorient aucun cours d’eau pérenne ou intermittent sur le site. Les premiers cours d’eau cartographiés sont présents en aval de la zone d’étude immédiate et sont classés en tant que cours d’eau intermittents.

Les 3 bassins versants et leurs subdivisions sont orientés vers le Sud et qu’ils sont de forme allongés. Le tableau suivant répertorie les différents bassins versants ainsi que leurs surfaces (Cf. figure 22).

Bassin versant 1 Bassin versant 2 Bassin versant 3 Subdivision 1a 1b 2a 2b 2c 2d 2e 2f 2g Surface des subdivisions en 45 5 10 12,8 14,4 6,4 16,7 17,1 13 hectares Surface du bassin 50ha 90,4ha 61,2ha versant

3.3. Contexte hydrologique

3.3.1. Occupation du sol

Les versants se composent actuellement de terre arable où sont cultivées des lavandins, ainsi que des zones broussailleuses. Le couvert forestier est absent. Les fonds des combes sont recouverts de prairies assez denses, de champ de culture ou de broussailles.

3.3.2. Interception, rôle du couvert végétal

Le couvert végétal permet d’intercepter une partie des pluies incidentes, une portion des eaux ainsi interceptées ne touchera jamais le sol et sera directement évaporée dans l’atmosphère, réduisant d’autant les volumes d’eau disponibles pour le ruissellement et l’infiltration. L’autre partie sera restituée par égouttage ou ruissellement le long des troncs et des pousses. Ces précipitations différées permettent de ralentir la saturation des sols par infiltration et donc de ralentir l’apparition de ruissellement. Les dépressions de petite taille du terrain, en se remplissant d’eau (flaques) participent également au phénomène d’interception, mais celui-ci est limité en comparaison de

l’interception des broussailles et des prairies.

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FIGURE 28 : DELIMITATION DES BASSINS VERSANTS

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Le rôle de l’interception est d’autant plus effectif que la précipitation est de faible intensité. Lors des pluies plus conséquentes, le volume intercepté reste inchangé, voir peut diminuer lorsque les feuilles sont secouées par le FIGURE 29 : ANALYSE TOPOGRAPHIQUE vent. Il ne représente au final qu’une faible proportion du volume total précipité.

3.3.3. Evapo-transpiration

Elle correspond au transfert d’eau depuis le sol vers l’atmosphère par évaporation et par transpiration des plantes. Elle dépend principalement de l’importance du couvert végétal, de l’ensoleillement et du vent. De même que pour l’interception ce sont dans les prairies et dans les broussailles que l’évapo-transpiration est la plus effective.

3.3.4. Infiltration et ruissellement

Les précipitations s’infiltrent seulement dans les premiers horizons du sol. En effet le support lithologique, sous les horizons superficiels de la zone d’étude immédiate se compose de Marne rouge d’Ajonc peu perméables. En revanche, les premiers horizons du sol ont une épaisseur suffisante pour infiltrer une partie des précipitations jusqu’à saturation. L’indice de développement et de persistance des réseaux (IDPR) corrobore cette analyse en plaçant le site en infiltration faible.

Le ruissellement est le principal mode de transfert des eaux vers l’aval dans le cas des précipitations intenses. Il se développe lorsque les précipitations sont supérieures à la capacité d’infiltration des sols. Les eaux pluviales qui ne sont ni interceptées, ni infiltrées, suivent les lignes de plus grande pente en surface du terrain naturel, et aboutissent finalement au réseau hydrographique.

La culture de lavande laisse une grande partie du champ en sol nu. Les inter-rangées sont régulièrement labourées, une croute de battance peut se créer. Elle se forme sous l’action de la pluie intense sur la surface nue. Cette croute de battance limite l’infiltration en imperméabilisant le sol et augmente les phénomènes d’érosions par ruissellement. Les champs de lavandins ce compose de rangées de lavandes plantés en ligne parallèles qui débutent à l’amont du versant et se terminent en aval. Les eaux qui ruissellent sur les versants entre les inter-rangées ne rencontrent pas d’obstacles à leur cheminement, et ne sont pas ralentis.

Pour conclure, étant donné la faible capacité d’infiltration des sols, le couvert végétal (prairies et broussailles) joue un rôle important pour limiter le phénomène de ruissellement et d’érosion des sols et pour stabiliser les versants. Par contre les champs de lavandes contribuent à l’accentuer en limitant la rugosité du sol entre chaque rangée de lavandins.

3.4. Contexte topographique

La figure 29 a été obtenue en effectuant une analyse thématique des données topographiques transmises par Solairedirect sur la zone d’étude immédiate. Le fléchage indique le sens dans lequel s’écoulent les eaux pluviales en cas d’apparition des ruissellements. Un dénivelé de 54 mètres sépare le point le plus haut du site du point le plus bas. Les combes ont des pentes comprises entre 4,5 % et 12 %. La majorité de l’année les combes sont à secs, mais lors de précipitation intense, elles concentrent les écoulements provenant du versant et peuvent être le siège de ravinements et de dépôts.

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4. ANALYSE HYDRO-GEOMORPHOLOGIQUE

4.1. Analyse stéréoscopique des photographies aériennes

Les photographies aériennes stéréoscopiques sont acquises par avion lors de vols programmés le plus souvent par l’IGN. Chaque vol est communément désigné par le terme de « mission ». Les missions suivantes ont été obtenues auprès de l’Institut Géographique National.  Mission C3441-0011_1939-F3341-3442, à l’échelle 1/27 000, datant de 1939, 2 clichés  Mission CA00S01011, à l’échelle 1 :26 000, datant de 1999, 2 clichés Ces photographies ont été exploitées par stéréoscopie avant et après la visite de terrain afin de s’assurer de la cohérence des cartographies proposées.

Cette analyse a permis de définir  des zones de ruissellements concentrés au sein desquels les eaux pluviales se rassemblent pour contribuer à l’écoulement de crue ;  des axes de ruissellements secondaires des eaux, c’est-à-dire les chemins préférentiels empruntés par les eaux pluviales, pour rejoindre les zones de ruissellements ;  des ouvrages d’origine anthropiques tels que les déblais, remblais ou drainage, pouvant avoir un impact sur la circulation des eaux pluviales.

4.1.1. Principaux aménagements anthropiques

Les chemins autour du site sont principalement en déblais/remblais. Cependant, au droit des franchissements des combes les chemins sont au niveau du sol, cela ne provoque aucun impact majeur sur les écoulements.

Un fossé jouant le rôle de drainage anthropique est présent au sein d’une zone de ruissellement. Ce fossé se situe le long d’un tronçon légèrement plus encaissé que les autres portions des combes, et traduit les problématiques de ruissellement rencontrées par l’exploitant agricoles au droit de ce goulet d’étranglement (cf. figure 30). Le chemin qui borde ce drainage présente des traces de ravinements, ce qui prouve le sous- dimensionnement du fossé pour les crues fréquentes.

4.1.2. Fonctionnement des écoulements sur le site

Les bassins versants délimités précédemment, ont tous un réseau de drainage superficiel très marqué, qui s’explique par une faible capacité d’infiltration des sols et du support lithologique, les eaux s’écoulent principalement en surface et subsurface.

La zone d’étude immédiate est traversée dans le sens Nord/Sud par des combes caractérisées par des versants relativement pentus. Ces versants encadrent un fond de vallées en auge ou à fond plat, couvert par une végétation arbustive ou par des prairies. La transition entre le versant et le fond de vallée se fait de manière progressive en amont et plus franche en aval du site. Les chemins suivent en général cette zone de transition. Le fond des combes est constitué d’alluvions récentes ou anciennes déposées par les écoulements successifs. Ces combes sont des chenaux d’écoulements intermittents où se concentrent les eaux lors de précipitations.

Les ruissellements susceptibles de se présenter dans les combes seront diffus. Les ruissellements diffus sont des filets d’eau divaguant au sein d’une zone peu convexe ou faiblement inclinée ou des éléments tels que de la végétation basse dense sont la cause de la division des écoulements. Si le volume d’eau est important celui-ci recouvrera toute la surface, la vitesse d’écoulement dépendra de l’inclinaison du volume d’eau et de la rugosité du

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FIGURE 30 : CARTOGRAPHIE HYDRO-GEOMORPHOLOGIQUE

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5. ZONES HUMIDES

Pour conclure, les fonds de ravins sont densément enherbés et permettent de ralentir la vitesse des 5.1. Les zones humides dans les Alpes-de-Haute-Provence : des habitats écoulements et de réduire la migration de matériaux fins en aval des combes, limitant ainsi l’érosion des sols. rares à préserver En cas de précipitations intenses ces ravins vont rapidement concentrer toute les eaux précipitées sur les Source : rapport d’activités du CEN PACA - 2011

versants. En effet les versants bordant les ravins sont assez pentus, ce qui accentuera la vitesse Dans les Alpes-de-Haute-Provence le CEN2 PACA gère, en 2010, quatre sites représentant 232 hectares de zones d’écoulement. humides. Ces sites sont représentatifs de la diversité des milieux naturels présents sur le département : Les axes de ruissellements secondaires qui s’écoulent sur un sol nul, comme il est d’usage dans les inter- - le Marais de Château-Garnier (Thorame – Basse) de 14 ha ; rangées des champs de lavandes, favorisent la migration vers le bas de l’écoulement de particules fines, à - le lac-tourbière de Saint-Léger (commune de Montclar) de 6 ha ; l’origine de l’érosion des versants. Dans les champs de lavandes ce phénomène est peu visible, car les - la réserve naturelle régionale de Saint Maurin (commune de La Palud-sur-Verdon) de 27 ha ; rangées sont travaillées régulièrement mais en aval des champs au sein des écoulements un dépôt fin est - le vallon de terres pleines (communes de et ) de 185 ha. visible. Cette migration et cette incision des versants est accentuée par les pentes très inclinées.

La zone d’étude immédiate est éloignée des 4 zones humides recensées par le CEN PACA. La zone humide la plus proche étant la réserve naturelle régionale de Saint-Maurin située à plus de 30 km au sud.

5.2. La commune des Mées et la zone d’étude immédiate : entre milieux humides et territoires secs

Aucune zone humide n’est présente au sein de la zone d’étude immédiate, ces terrains étant relativement secs. La zone humide la plus proche de la zone d’étude immédiate est située à environ 4,5 km à l’ouest, sur le cours de la rivière de la Durance. Il s’agit de la seule zone humide identifiée sur le territoire de la commune des Mées « La Durance (de la Bléone au Verdon) ».

2 CEN PACA : Conservatoire des Espaces Naturels de la région PACA Juin 2013 Juin

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6. QUALITE DES EAUX ET OBJECTIFS DE QUALITE

6.1. Masses d’eau et objectifs de qualité

Le SDAGE Rhône Méditerranée 2010-2015 fixe les objectifs de qualité à atteindre pour chaque masse d’eau principale. La zone d’étude s’inscrit dans le bassin versant de la masse d’eau naturelle « l’Asse du seuil de Norante à la confluence avec la Durance » (code FRDR271), appartenant au sous bassin-versant « l’Asse » (code DU_13_03) – Territoire « Durance, Crau, Camargue ».

En 2009, l’état écologique des eaux de la rivière de « l’Asse du seuil de Norante à la confluence avec la Durance » est considéré comme médiocre et l’état chimique comme mauvais. L’atteinte du bon état écologique fait l’objet d’un report en 2021 en raison des difficultés techniques à améliorer les paramètres généraux (qualité physico-chimique) et de la flore aquatique. L’atteinte du bon état chimique fait l’objet d’un report en 2027 en raison des difficultés techniques à diminuer le taux de polluant dans les eaux de la rivière de l’Asse.

6.2. Qualité des eaux au niveau de la zone d’étude

Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate

6.3. Usages des eaux superficielles

Rejets d’origine domestique La commune des Mées dispose d’une station d’épuration : la STEP des Mées 2, d’une capacité nominale unitaire de 5 830 Equivalents Habitants, dont le milieu récepteur est la Durance. Des stations d’épuration des communes limitrophes (Puimichel, Castellet, Bras-d’Asse ou Saint Julien d’Asse) rejettent leurs effluents traités dans le cours du Rancure ou de l’Asse.

Au niveau de la zone d’étude immédiate, aucun rejet d’origine domestique n’a été constaté et/ou référencé, les habitations isolées disposant d’assainissement autonome.

Prélèvements Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate

Loisirs et sport d’eaux vives

Sans objet en l’absence de cours d’eau temporaire ou pérenne dans la zone d’étude immédiate

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FIGURE 31 : CARTOGRAPHIE DES ENJEUX DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE DES MEES

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7. SYNTHESE DE LA RESSOURCE EN EAU

La masse d’eau souterraine « calcaire profonds jurassiques de Valensole » (située à moins de 4 km de la zone d’étude immédiate) est largement sollicitée par des captages AEP ou autre. Toutefois, la zone d’étude ne faisant pas partie de la même masse d’eau, aucun captage ou forage AEP ni périmètre de protection n’a été identifié sur ces parcelles. Cette masse d’eau souterraine « conglomérat du plateau de Valensole » peu profonde est vulnérable vis-à-vis des pollutions d’origine agricole.

Thème Etat Initial Hiérarchisation des enjeux

Ressource en eau souterraine peu valorisée pour l’alimentation en potable. Eaux souterraines L’état chimique des eaux souterraines est mauvais. Moyen Pas de captage AEP ni périmètre de protection immédiat, rapprochée ou éloignée. Présence d’un forage privé ne faisant l’objet d’aucun périmètre de protection en bordure est de la zone d’étude.

L’absence de cours d’eau au sein de la zone d’étude, associée à un substratum de poudingues, conditionnent le développement d’une végétation sèche de type méditerranéen. La zone d’étude immédiate des Mées ne présente pas d’enjeux sur la majeure partie de son emprise. Les combes sont les zones à prendre le plus en considération, même si la plupart du temps aucun écoulement n’y transitera. L’occupation du sol joue un rôle majeur pour prévenir les ravinements, l’érosion et les dépôts. Les champs de lavandins sont propices aux ruissellements, alors que les prairies les réduisent. Les versants pentus sont colonisés par des broussailles qui stabilisent les pentes.

Thème État initial Hiérarchisation des enjeux Tronçon susceptible d’accueillir des écoulements concentrés rapide ou des débits importants. Des phénomènes d’érosion et de dépôts peuvent survenir. Très Fort

Diagnostic hydraulique Zones de ruissellement : écoulements diffus, hauteur d’eau moyenne, vitesse d’écoulement moyenne. Fort Et hydro- Zones de ruissellement avec emprise d’une largeur relativement importante et bassin versant drainé limité : vitesse d’écoulement faible, hauteur d’eau faible. Moyen géomorphologique Axe de ruissellement très marqué: concentration des écoulements sur une emprise limitée, vitesse moyenne, incision des versants très probable. Moyen Axe de ruissellement : concentration des écoulements sur une emprise limitée, vitesse moyenne. Faible

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TITRE 1 / D : LE MILIEU NATUREL

FIGURE 32 : OCCUPATION DU SOL TITRE 1 / D : LE MILIEU NATUREL

1. INTRODUCTION

1.1. Situation de la zone d’étude

La zone d’étude est localisée sur la commune des Mées dans le département des Alpes-de-Haute-Provence (04). La zone d’étude se situe à moins de 5 km de la Durance. Cette rivière et la vallée qu’elle emprunte, représentent un intérêt à différents niveau : corridor écologique, espace naturel riche, habitats d’espèces remarquables… La présence de nombreux périmètres d’inventaires et de protection sur la Durance confirme l’importance et la richesse de cette vallée (cf. Chapitre périmètres d’inventaires et de protection de la nature). La zone d’étude se situe toutefois dans un contexte différent de la vallée, sur un plateau culminant à 822 mètres, en grande partie occupé par des installations de panneaux photovoltaïques au sol. Située au sud de ce plateau, la zone d’étude est composée de plusieurs vallons parallèles orientés nord sud. S’échelonnent ainsi des zones naturelles (friches herbacées, buissonnantes à arbustives…) et des parcelles cultivées, généralement par la lavande. Les différents vallons constituent alors des continuités écologiques intéressantes entre le haut du plateau et la vallée au sud.

1.2. Occupation du sol

La zone pressentie pour le développement de ce projet correspond, selon Corine Land Cover, à une occupation du sol de deux types : « Landes et broussailles » et « Terres arables hors périmètre d’irrigation ». Sur le terrain, cela se traduit par l’alternance entre des parcelles agricoles et des zones naturelles, de type fourré : - Parcelles agricoles : principalement des champs de lavande, intercalées de quelques cultures céréalières, de type luzerne ; - Fourrés : composées de plusieurs strates (herbacée, buissonnante, arbustive et arborée), en bosquets ou linéaires. L’analyse plus complète des milieux naturels sur la zone d’étude est présentée dans l’expertise des habitats naturels, ci-après.

La Figure 32 présente l’occupation du sol du secteur selon la typologie Corine Land Cover.

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1.3. Boisements

1.3.1. Rappel de quelques éléments importants relatifs aux milieux forestiers

Sont présentés ci-dessous de manière synthétique les éléments importants à prendre en compte pour une meilleure compréhension des enjeux liés aux habitats naturels forestiers :

Spécificités écologiques et rôles fonctionnels des forêts Les forêts constituent, dans leurs faciès matures, une structure de végétation complexe et hétérogène (complexe spatio-temporel de phases pionnières, transitoires et terminales) en équilibre dynamique avec les fluctuations périodiques du milieu (variations climatiques, stress et contraintes). Elles correspondent donc à un état dynamique évolué. Par leurs caractéristiques originales, elles assurent des fonctions diverses et d’intérêt majeur qui sont résumées ci-dessous (source : CATTEAU et al. 2010) :  Fonction de production de biomasse animale et végétale ;  Fonctions écologiques et biologiques : elles constituent des zones refuges (fonction de protection du patrimoine biologique), un réservoir de la diversité biologique, le poumon vert de la planète (assimilation du dioxyde de carbone et rejet d’oxygène)… ;  Fonctions climatiques : elles régulent macro- et microclimats, constituent des puits de carbone (stabilisation de l’effet de serre)… ;  Fonctions de stabilisation, de protection et de constitution des sols : elles préservent de l’érosion, limitent le lessivage des sols et les glissements de terrain… ;  Fonctions économiques : production commerciale de bois… ;  Fonctions culturelles et paysagères ;  Fonctions récréatives ;  Etc.

1.3.2. Les milieux boisés à l’échelle des zones d’études immédiate et rapprochée

La zone d’étude s’inscrit dans un contexte valloné constitué de pentes et talwegs boisés entrecoupés de parcelles cultivées. Influencés par l’activité humaine plus ou moins ancienne (pâturage) ces vallons présentent des stades boisés plus ou moins avancés (se reporter aux paragraphes « Résultats », puis « Cartographie des habitats naturels et semi- naturels » pour davantage de détails). La pente du vallon central ainsi que le vallon remontant vers le nord sont principalement occupés par des fourrés arbustifs et buissonnants méditerranéens et ne constituent pas de véritables boisements. Seule la partie boisée située le long de la ligne centrale du talweg central est composée d’une forêt mésoméditerranéenne pionnière. Ce boisement est ainsi constitué d’arbres de type méditerranéen tels que l’Erable de Montpellier ou le Chêne vert. Il représente environ 1 ha de surface boisée soit 2% de la surface totale de la zone d’étude immédiate. Quelques bosquets de chênes parsèment également la zone d’étude immédiate, notamment sur sa partie est. Leur surface est cependant négligeable.

Il est important de noter la présence d’un large massif forestier surplombant la vallée de la Durance au nord de la zone d’étude. Il constitue un noyau de nature d’importance et présente un fort intérêt dans la fonctionnalité écologique du secteur. Il influe ainsi forcément les milieux directement adjacents tels que le plateau des Mées où se situe la zone d’étude.

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2. PERIMETRES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL

2.1. Rappel du contexte réglementaire

Le législateur a élaboré plusieurs outils de connaissance et de protection de l’environnement dont les périmètres réglementaires et d’inventaires qui sont exposés notamment dans le Code de l’Environnement. La désignation de ces périmètres s’appuie généralement sur la présence d’espèces ou d’habitats remarquables.

A proximité du site, dans un rayon de 5 kilomètres, deux périmètres de protection (une ZPS et une ZSC) et trois périmètres d’inventaires (deux ZNIEFF et une ZICO) sont présents : Les périmètres de protection  Zone de Protection Spéciale (ZPS) Les zones de protection spéciale (ZPS) sont créées en application de la directive européenne 009/147/CE (plus connue sous le nom directive « Oiseaux ») relative à la conservation des oiseaux sauvages. La détermination de ces zones de protection spéciale s’appuie sur l’inventaire scientifique des ZICO (zones importantes pour la conservation des oiseaux). Leur désignation, par présence d’espèces listées en annexe I, doit s’accompagner de mesures effectives de gestion et de protection pour répondre aux objectifs de conservation qui sont ceux de la Directive. Ces mesures peuvent être de type réglementaire ou contractuel et communiquées à l'Europe. Les ZPS font partie, avec les Zones Spéciales de Conservation (ZSC), du réseau européen Natura 2000.  Zone Spéciale de Conservation (ZSC) Créés en application de la directive européenne 92/43/CEE, plus communément appelée directive « Habitats ». La présence d’habitats listés en annexe I et d’espèces inscrites en annexe II de cette directive permet la désignation de sites. Un site "proposé" sera successivement une proposition de Site d'Importance Communautaire (pSIC), puis un SIC après désignation par la commission européenne et enfin une Zone Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du ministre chargé de l'Environnement. Les états membres disposent d’un délai de 6 ans pour convertir les SIC en droit national, sous le statut de ZSC. Les ZSC font partie, avec les Zones de Protection Spéciale (ZPS), du réseau européenNatura 2000. Les périmètres d’inventaires  Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) Ce type de périmètre est un inventaire du patrimoine naturel. Ces zones n’ont pas de valeur juridique mais ont un objectif scientifique et permet d’attester de la valeur écologique d’un territoire. On soulignera, en revanche, que l’absence de prise en compte de ces périmètres dans la conception des projets d’aménagements, peut avoir une répercussion juridique. On distingue 2 types de ZNIEFF : . Les ZNIEFF de type II, qui couvrent de grandes surfaces (vallées, massifs forestiers, plateaux, estuaires…) au fonctionnement écologique préservé ; . Les ZNIEFF de type I, qui présentent des surfaces plus limitées que les ZNIEFF de type II mais caractérisées par la présence d’espèces ou d’habitats remarquables.  Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) : Les zones importantes pour la conservation des oiseaux sont des sites qui ont été identifiés comme important pour certaines espèces d'oiseau (aires de reproduction, de mue, d'hivernage, zones de relais de migration) lors du programme d'inventaires scientifiques lancé par l'ONG Birdlife International. Si ces zones ne confèrent pas aux sites une protection réglementaire, elles servent toutefois à prendre en compte la

conservation des oiseaux lors des projets d'aménagement ou de gestion du territoire. En outre, après la désignation des ZICO, l'état doit lui adapter une Zone de Protection Spéciale (ZPS) c'est-à-dire une zone

où les mesures de protection du droit interne devront être appliquées. Juin 2013 Juin

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Le tableau ci-après présente les périmètres d’inventaires présents dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude 2.2. Situation par rapport aux périmètres à statut immédiate :

Le tableau suivant présente les périmètres de protection présents dans un rayon de 5 km autour de la zone d’étude PERIMETRES D’INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL immédiate : (RAYON DE 5 KM AUTOUR DU SITE D’ÉTUDE) Surface PERIMETRES DE PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL Type Libellé Numéro Descriptions et commentaires totale (RAYON DE 5 KM AUTOUR DE LA ZONE D’ÉTUDE) La ZNIEFF correspond au cours de la Durance et ses bras secondaires, iscles et Surface Type Libellé Numéro Descriptions et commentaires ripisylves. totale Régulièrement atteinte par les crues, la Durance présente une structure caractéristique La Durance est caractéristique des cours d’eau méditerranéens présentant des cours d’eau méditerranéens, caractérisée par sa diversité : granulométrie, une imbrication de milieux naturels plus ou moins humides et liés au cours végétation, habitats, structure (bras morts, iscles…)… d'eau. Elle concentre, sur un espace réduit, de nombreux habitats naturels Elle présente une importante richesse naturelle que ce soit au niveau de la d'intérêt communautaire à la fois marqués par les influences végétation que de la faune. Ainsi, plusieurs habitats d’intérêt communautaire sont méditerranéenne et montagnarde. présents. Citons notamment deux habitats déterminants : « les herbiers palustres et flottants d’étangs et plans d’eau à Utriculaires (Utricularia pl. sp.) (22.414) » et « les La Durance assure un rôle fonctionnel important pour la faune et la flore : petites mares permanentes, et les cladiaies (53.3) ». La ZNIEFF présente 3 plantes fonction de corridor (déplacement des espèces, tels que certains poissons protégées en PACA : l’Ophioglosse des marais (Ophioglossum vulgatum), petite migrateurs, chiroptères, insectes...), fonction de diversification (mélange fougère discrète des prairies humides, le Gaillet fausse-garance (Galium rubioides), d'espèces montagnardes et méditerranéennes) et fonction de refuge La moyenne rare espèce inscrite au Livre Rouge National des plantes menacées et dont on ne Durance, de (milieux naturels relictuels permettant la survie de nombreuses espèces). 15 954 connaît que deux stations en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et l’Utriculaire des SIC La Durance FR9301589 ZNIEFF l’aval de la La rivière est ainsi fréquentée par de nombreuses espèces, ponctuellement ha 04-100- étangs (Utricularia vulgaris). Concernant la faune, notons la présence du Castor de type retenue de d’Europe (Castor fiber), du Blongios nain (Ixobrychus minutus), de la Bondrée apivore 3 343 ha en migration ou annuellement pour la réalisation des différentes phases du 189 I l’escale à la (Pernis apivorus), de l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), du Busard des roseaux cycle biologique des espèces (reproduction, chasse, hibernation …). Sont confluence (Circus aeruginosus), nicheur possible, du Faucon hobereau (Falco subbuteo),… Les connus sur la Durance : de nombreuses espèces de chauves-souris parmi avec le Verdon invertébrés sont également bien représentés avec en particulier l’Agrion de Mercure les plus rares (Murin de Capaccini, Minioptère de Schreibers, Grand (Coenagrion mercuriale), l’Agrion bleu (Coenagrion caerulescens), le Sympétrum du Rhinolophe…), le Castor d’Europe, le Sonneur à ventre jaune, l’Alose, Piémont (Sympetrum pedemontanum), la Piéride de Duponchel (Leptidea duponcheli), l’Agrion de Mercure… la Proserpine (Zerynthia rumina)… La Durance est située à moins de 5 km de la zone d’étude. Lors de haltes De par son orientation nord-sud et sa position biogéographique à l’intérieur des Préalpes-de-Haute-Provence, le site est une voie importante de pénétration dans les migratoires, les espèces notamment les chiroptères peuvent fréquenter le Alpes et concentre un flux migratoire majeur pour l’avifaune. plateau où ils y trouveront des zones de chasse et de repos intéressantes. L’intérêt de cette ZNIEFF par rapport à la zone d’étude concernera essentiellement La Durance représente l’un des plus importants réservoirs d’oiseaux de son rôle d’axe de déplacement, les espèces migratrices utilisant les alentours du cours France. Ainsi, plus de 260 espèces d’oiseaux fréquentent la vallée de la d’eau lors des haltes migratoires. Les habitats sont en effet relativement différents et Durance. Cette diversité avifaunistique est expliquée par la présence d’une accueillent des espèces différentes. Seules les espèces non inféodées au milieu grande diversité d’habitats que ce soit au niveau des ripisylves, des humide pourront ainsi être trouvées au niveau de la zone d’étude. roselières ou des bancs de galets. Parmi elles, de nombreuses espèces Cette ZNIEFF est constituée du cours de la Bléone et de ses principaux affluents, remarquables sont représentées : Alouette lulu, Pie-grièche écorcheur, depuis le sommet du bassin versant jusqu’à sa confluence avec la Durance. Cette Percnoptère d’Egypte, Aigle de Bonelli, Aigle royal, Faucon pèlerin… zone est caractérisée par une grande variation altitudinale, s’étendant entre 400 m et Par ailleurs, le site présente un intérêt particulier dans la conservation de 2200 m d’altitude. plusieurs espèces d’intérêt communautaire : Blongios nain, Milan noir, 20 008 Ces cours d’eau ont formé d’importants lits où se sont développés de multiples ZPS La Durance FR9312003 Alouette calandre et Outarde cannepetière. habitats des bords de cours d’eau. Ainsi, une végétation spécialisée y est associée : ha plantes pionnières des bancs de sables et de graviers, saulaies, aulnaies… Parmi de A côté de son intérêt en termes d’habitat d’espèces, la Durance constitue un La Bléone et nombreuses plantes remarquables, une espèce déterminante y est présente : la important couloir de migration. De nombreuses espèces inféodées aux ses principaux Gentiane pneumonanthe (Gentiana pnuemonanthe). milieux humides parcourent ainsi le cours d’eau lors des passages affluents (les ZNIEFF Cette richesse d’habitats se traduit par l’accueil d’une faune très diversifiée. Ainsi, cette migratoires et profitent les berges et zones humides à proximité. Duyes, le 04-147- de type ZNIEFF accueille 29 espèces patrimoniales, dont 12 déterminantes. Parmi elles, le 2 673 ha Galèbre, le 100 La Durance est située à moins de 5 km de la zone d’étude. Lors de haltes II Castor d’Europe (Castor fiber) y est bien représenté ainsi que plusieurs espèces de Brès, le migratoires, les oiseaux peuvent fréquenter le plateau où ils y trouveront des chauves-souris chassant au niveau des ripisylves : Petit Rhinolophe (Rhinilophus Bouinenc) et hipposideros), Vespère de Savi (Hypsugo savii)... Concernant les oiseaux, de zones de chasse et de repos intéressantes. Ceci concernera essentiellement leurs ripisylves nombreuses espèces méridionales en limite de leur aire de répartition fréquentent ces les grands migrateurs tels les rapaces ou les grands voiliers (grues,…). cours d’eau et leurs ripisylves : Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Guêpier d’Europe (Merops apiaster)… Les invertébrés sont également bien représentés avec la présence d’espèces caractéristiques des milieux méditerranéens comme des milieux montagnards : l’Alexanor (Papilio alexanor), l’Apollon (Parnassius apollo), le Sablé

provençal (Agrodiaetus ripartii)…

Du point de vue fonctionnalité, le site permet le transit d’espèces entre la Provence et

l’intérieur des massifs des Alpes-de-Haute-Provence. Juin 2013 Juin

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PERIMETRES D’INVENTAIRES DU PATRIMOINE NATUREL (RAYON DE 5 KM AUTOUR DU SITE D’ÉTUDE) FIGURE 33 : PERIMETRE DE PROTECTION ET D’INVENTAIRE SUR LA ZONE D’ETUDE ELOIGNEE Surface Type Libellé Numéro Descriptions et commentaires totale La Bléone longe le plateau des Mées sur son côté nord. La zone d’étude présente des caractéristiques relativement similaires au bassin versant au travers de l’altitude et de la nature méditerranéenne des milieux. Seul le critère milieu humide diffère largement de la zone d’étude. Ainsi, seules les espèces non inféodées au milieu humide pourront être trouvées au niveau du plateau du Puimichel/Les Mées. Cette ZICO concerne essentiellement des milieux humides, en lien direct avec le cours de la Durance. La plupart des espèces qui y sont retrouvées sont ainsi inféodées aux milieux humides que ce soit des ripisylves, des prairires humides, des lacs, des marais… Ainsi, citons notamment le Héron pourpre (Ardea purpurea), le Milan noir (Milvus Moyenne migrans), le Busard cendré (Circus pygargus), le Balbuzard pêcheur (Pandion ZICO vallée de la 0212700 haliaetus), l’Outarde canepetière (Tetrax tetrax), la Sterne pierregarin (Sterna 11 300 ha Durance hirundo)… Au vu de l’absence de milieux humides, peu d’espèces de cette ZNIEFF seront retrouvées sur la zone d’étude. Seules quelques espèces en déplacement pourront fréquenter les abords de la zone d’étude immédiate pour la chasse ou lors des passages migratoires.

Au-delà de la zone d’étude éloignée de 5 kilomètres, plusieurs périmètres de protection sont à noter, notamment : - Le Parc Naturel Régional du Luberon, situé au sud-est de la zone d’étude et constitué de trois montagnes faunistiquement et floristiquement riches (le Luberon oriental, le Grand Luberon et le Petit Luberon) ; - Les Arrêtés Préfectoraux de Protection de la Nature « Affluent de la Bléone, Adous de Féraud et des Faisses » mis en place pour la protection de la Truite Fario ; - Le Périmètre de protection de la réserve naturelle géologique de Haute Provence, situé à l’ouest de la zone d’étude. Eloignés de la zone d’étude et/ou visant des domaines spécifiques, ces périmètres ne concernent pas directement les milieux naturels présents sur le plateau des Mées/Puimichel.

La carte ci-après présente les différents périmètres de protection et d’inventaires sur la zone d’étude éloignée.

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3. DIAGNOSTIC DES HABITATS NATURELS

3.1. Eléments généraux

La zone d’étude des Mées se situe à l’étage supraméditerranéen. Cet étage est empiriquement défini par la zone où la culture de l’Olivier devient impossible à cause du froid (gelées régulières l’hiver). Il correspond à la série de végétation du Chêne pubescent qui remplace celle du Chêne vert typique de l’étage mésoméditerranéen. Le Pin sylvestre se comporte en espèce colonisatrice (c’est le Pin d’Alep à l’étage mésoméditerranéen).

Comme le montre la carte « Données générales sur les milieux naturels, semi-naturels et artificiels » présentée ci- après, la zone d’étude immédiate s’insère dans un contexte fortement anthropisé. On constate en particulier la présence d’une importante superficie couverte par des parcs photovoltaïques déjà en fonctionnement. Le parcellaire agricole est également bien développé. La culture du Lavandin est majoritaire, suivie par celle du Sainfoin. Les milieux naturels et semi-naturels apparaissent moins développés. Ils ne s’observent plus qu’au niveau des pentes des vallons où la mise en culture est difficile. Ces espaces, en particulier les aphyllanthaies, peuvent encore ça et là être parcourus par le bétail. Ailleurs, ils sont en déprise. Les milieux agropastoraux, généralement dédiés au pâturage sur le plateau, sont également peu présents et s’observent à proximité des quelques habitations qui ponctuent le secteur ainsi qu’au niveau de certains fonds de vallon où se développent des prairies/pelouses steppiques.

A l’échelle des zones d’étude immédiate et rapprochée, les milieux ouverts et semi-ouverts sont donc majoritaires. Les espaces boisés sont rares. On note la présence d’une unique formation arborée pionnière au milieu de la zone d’étude immédiate. Celle-ci peut d’ores et déjà être identifiée comme porteuse d’enjeux à minima fonctionnels (se

reporter aux expertises « Faune » et « Fonctionnalités écologiques »).

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FIGURE 34 : DONNEES GENERALES SUR LES MILIEUX NATURELS, SEMI-NATURELS ET ARTIFICIELS

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Code Libellé de végétation Code Influence Intérêt Surface Surface CV* Phytosociologie Corine Statut 3.1.1. Les habitats naturels et semi-naturels (typologie ECOTER) N2000 anthropique patrimonial (ha) (%) Biotopes

Les communautés végétales identifiées à l’échelle de la zone d’étude rapprochée sont présentées de manière Autres cultures 18 - 82.2 - - H Nul à faible 0,0885 0,22 synthétique par surface décroissante dans le tableau ci-dessous : Helianthemo italici- Aphyllanthion Ourlet pelousaire monspeliensis Díez xérophile à Thym Faible à TABLEAU 1 : SYNOPTIQUE DES HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS DE LA ZONE D'ETUDE IMMEDIATE 3 Garretas, Fernández 34.7 - - F 0,0538 0,13 commun et Brome modéré González & Asensi 1999 Code érigé Libellé de végétation Code Influence Intérêt Surface Surface Poste typologique CV* Phytosociologie Corine Statut (typologie ECOTER) N2000 anthropique patrimonial (ha) (%) générique Biotopes Chemin et sentier 17 - 8 - - - Nul à faible 2,0681 5,03135 Culture de lavandin 14 - 82.2 - - H Nul à faible 19,4512 47,32 Helianthemo italici- Pelouse Habitation & jardin 16 - 86 - - - Nul à faible 0,2134 0,51917 Aphyllanthion supraméditerranéenne monspeliensis Díez calcicole, xérophile à Modéré à Parc photovoltaïque 15 - 86.3 - - H Nul à faible 0,1256 0,30556 2 Garretas, Fernández 34.72 - - F 5,2265 12,72 mésophile à fort González & Asensi 1998 *C.V. : Code de végétation issu de la typologie de terrain Aphyllanthe de Totaux 41,10 100,00 Poste typologique ECOTER Montpellier générique Culture de Sainfoin à 13 - 82.2 - - H Nul à faible 3,4775 8,46 La cartographie des habitats naturels et semi-naturels à l’échelle de la zone d’étude immédiate est donnée ci-après, feuilles de vesce suite à la carte des « Données générales sur les milieux naturels, semi-naturels et artificiels ». Deux cartes sont Ourlet pelousaire Brachypodion méso-xérophile à phoenicoidis Br.-Bl. ex proposées : la première présente les habitats naturels et semi-naturels dominants suivant la typologie de terrain Faible à mésophile à 4 Molinier 1934 34.36 - - F 2,2509 5,48 ECOTER, la seconde en regard de la typologie européenne EUR 27 (Natura 2000). modéré Brachypode de Poste typologique Phénicie générique Les communautés végétales relevant de la directive Habitats-Faune-Flore, présentant un intérêt patrimonial marqué Fourré mésophile et Berberidion vulgaris Br.- et/ou représentatives de la zone d’étude immédiate sont décrites de manière synthétique suite aux cartes par basophile à Rosiers, Bl. 1950 Faible à 6 31.81 - - M 2,0904 5,09 Prunier épineux et Poste typologique modéré surface décroissante. Les végétations ponctuelles, peu développées et présentant un intérêt patrimonial limité ne Aubépine à un style générique font pas l’objet d’une présentation. Berberidenion vulgaris Fourré Géhu, de Foucault & supraméditerranéen Delelis 1984 Modéré à basophile à Cerisier de 8 31.8123 - - F 1,4982 3,64 Groupement à Prunus fort Sainte Lucie et Érable mahaleb et Acer de Montpellier monspessulanum Fourré Berberidenion vulgaris supraméditerranéen Géhu, de Foucault & basophile à Genévrier Delelis 1983 Modéré à 7 31.8122 5210 IC F 1,3738 3,34 oxycèdre, Amélanchier Groupement à Juniperus fort et Cerisier de Sainte oxycedrus et Prunus Lucie mahaleb Berberidenion vulgaris Fourré Géhu, de Foucault & supraméditerranéen Faible à 5 Delelis 1983 32.62 - - F/M 1,0636 2,59 basophile à Genêt modéré Poste typologique cendrée générique Buxo sempervirentis- Forêt pionnière Quercenion pubescentis supraméditerranéenne (Zólyomi & Jakucs in Modéré à et basophile à Érable 9 Jakucs 1960) Rivas- 45.32 - - F 0,8957 2,18 fort de Montpellier et Martínez 1972 Chêne vert Poste typologique générique Jachères avec 11 - 87.1 - - M Nul à faible 0,7682 1,87 végétation spontanée

Terre Faible à 1 - 62.3 - - N 0,2474 0,60 rocailleuse/rocaille modéré

Verger 10 - 83.15 - - H Nul à faible 0,2115 0,51 Juin 2013 Juin

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FIGURE 35 : HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS DOMINANTS FIGURE 36 : HABITATS NATURELS ET SEMI-NATURELS – TYPOLOGIE NATURA 2000 EUR 27

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3.1.2. Habitats naturels et semi-naturels Natura 2000 3.1.3. Autres habitats naturels et semi-naturels

Typologie ECOTER Typologie ECOTER CV. 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie CV. 2 Pelouse supraméditerranéenne calcicole, xérophile à mésophile à Aphyllanthe de Montpellier Intérêt patrimonial : Modéré à fort Intérêt patrimonial : Modéré à fort 3,34 % du site 12,72 % du site Typologies européennes Typologies européennes Corine Biotope 31.8122 : Fruticées subméditerranéennes de Prunelliers et de Troènes Corine Biotope 34.72 : Steppes supra-méditerranéennes et prairies à Aphyllanthes Natura 2000 5210 : Matorrals arborescents à Juniperus spp. Cahier d’habitat : non pris en compte Non d’intérêt communautaire Intérêt communautaire Phytosociologie Phytosociologie Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis Díez Garretas, Fernández González & Asensi 1998 Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1983 Poste typologique générique Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb Ce poste typologique générique (qui intègre potentiellement plusieurs types élémentaires) se réfère à des pelouses basses fréquemment ouvertes, d’optimum supraméditerranéen, riches en hémicryptophytes et petites chamaephytes se développant en situations méso-xérophiles à mésophiles et oligotrophes, sur des sols riches en FOURRE SUPRAMEDITERRANEEN BASOPHILE A GENEVRIER OXYCEDRE, bases, fréquemment compacts et retenant bien l’humidité, marneux, calcaréo-marneux voire, dans certains cas, AMELANCHIER ET CERISIER DE SAINTE LUCIE. rocailleux. Les pelouses de l’Helianthemo italici - Aphyllanthion monspeliensis se caractérisent sur le site par la juxtaposition Il s’agit d’un fourré supraméditerranéen basophile de d’espèces pelousaires : recolonisation se développant en situation méso-  D’affinités méditerranéennes telles que la Germandrée polium (Teucrium polium), l’Aphyllanthe de xérophile à mésophile. Assez diversifié sur le plan floristique ce fourré se reconnait à la présence Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), le Thym commun (Thymus vulgaris), le Sainfoin couché conjuguée d’espèces : (Onobrychis supina), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), la Silène d’Italie (Silene italica), la Bugrane très menu (Ononis minutissima)… ;  Possédant une teinte méditerranéenne telles que le Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus) et le  Européennes à eurasiatiques telles que le Brome dressé (Bromus erectus), le Panicaut champêtre Chêne vert (Quercus ilex) et le Genêt cendrée (Eryngium campestre), la Petite Coronille (Coronilla minima), la Germandrée petit chêne (Teucrium (Genista cinerea) ; chamaedrys) et l’Avénule des prés (Avenula pratensis subsp. pratensis).  Européennes méridionales à médio-européennes telles que le Prunier mahaleb (Prunus mahaleb), La plupart des communautés rattachables à ce type d’habitat sont bien répandues à l’échelle de l’étage l’Amélanchier ovale (Amelanchier ovalis), le supraméditerranéen français, bien que la tendance soit à la baisse en raison de la déprise agricole en cours. Elles s’avèrent assez patrimoniales en raison du grand nombre d’espèces qu’elles abritent et de leur caractère Chèvrefeuille camérisier (Lonicera xylosteum) et le oligotrophe (la tendance est à l’eutrophisation des sols) et sub-naturel. Rosier agreste (Rosa agrestis). PELOUSE SUPRAMEDITERRANEENNE CALCICOLE, XEROPHILE A MESOPHILE A APHYLLANTHE DE MONTPELLIER

Photo prise sur site – ECOTER 2012

Ce fourré se développe en superposition des pelouses à Aphyllanthes de Montpellier, au niveau des secteurs en déprise. Il possède un intérêt patrimonial modéré à fort en raison du nombre important d’arbustes qui le constituent et de son caractère sub-naturel. En mosaïque avec les pelouses, ces fourrés constituent un habitat complexe et structuré qui offre des niches écologiques diversifiées. Le caractère supraméditerranéen accentue l’intérêt patrimonial de cette communauté en raison de sa stricte circonscription à cet étage de végétation qui occupe au

Faciès à Brome dressé d’une aphyllanthaie possédant un bon Aphyllanthaie en voie de fermeture, possédant un mauvais final une faible superficie à l’échelle nationale tout comme à celle du bassin méditerranéen. état de conservation. état de conservation.

Photos prises sur site – ECOTER 2012 Juin 2013 Juin

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caractère sub-naturel, de sa diversité floristique et de sa circonscription à l’étage supraméditerranéen. Il Typologie ECOTER possède également une structure interne plus complexe que les précédents (différenciation de sous-strates)  CV. 5 Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée et offre des niches écologiques diversifiées.  CV. 6 Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style FOURRES BASOPHILES DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE  CV. 7 Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie 1  CV. 8 Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier Intérêt patrimonial :  &  : Faible à modéré  &  : Modéré à fort  2,59 % du site  5,09 % du site  3,34% du site  3,64 % du site Typologies européennes Corine Biotope :  32.62 : Garrigues à Genista cinerea  31.81 : Fourrés médio-européens sur sol fertile & 31.8122 : Fruticées subméditerranéennes de Prunelliers et de Troènes Non d’intérêt communautaire Phytosociologie Berberidion vulgaris Br.-Bl. 1950 Berberidenion vulgaris Géhu, de Foucault & Delelis 1984  Poste typologique générique  Poste typologique générique Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée. Vue d’ensemble et vue rapprochée.  Groupement à Juniperus oxycedrus et Prunus mahaleb Photos prises sur site – ECOTER 2012  Groupement à Prunus mahaleb et Acer monspessulanum

Les groupements de fourré se développent sur la zone d’étude immédiate principalement au niveau des secteurs en déprise, au niveau des vallons et de leurs pentes. Quatre types ont été distingués dans la cartographie : Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée : Il s’agit d’un fourré dominé et structuré par le Genêt cendrée (Genista cinerea). Cette végétation offre une physionomie assez terne, de teinte grisâtre. Elle possède un caractère secondaire assez marqué et se développe suite à l’abandon du pâturage à l’endroit des pelouses supraméditerranéennes de l’Helianthemo italici-Aphyllanthion monspeliensis. A l’échelle de la France, ce type de fourré s’observe uniquement dans les Préalpes du sud où il demeure toutefois assez commun. Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style : Ce fourré possède un caractère secondaire marqué (davantage que le précédent) et ne semble pas

posséder d’espèces réellement différentielles (d’où la possibilité d’être en présence d’une communauté Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier. Vue d’ensemble et vue rapprochée. basale, c'est-à-dire réduite à un petit nombre de taxons à large amplitude socio-écologique). Ces fourrés se Photos prises sur site – ECOTER 2012 caractérisent sur la zone d’étude par la présence d’espèces euryèces (c'est-à-dire possédant une grande valence écologique) telles que le Rosier des chiens (Rosa canina), le Prunier épineux (Prunus spinosa) et l’Aubépine à un style (Crataegus monogyna). L’intérêt phytocénotique de ces fourrés est finalement assez faible en raison de leur non spécificité et de leur large distribution. Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie : Ce fourré d’intérêt communautaire a déjà été décrit plus haut dans ce rapport. Il présente un caractère sub- naturel et se développe en mosaïque avec les pelouses à Aphyllanthes de Montpellier. Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de Sainte Lucie et Érable de Montpellier : Il s’agit d’un fourré haut (supérieur à 2 mètres) qui s’inscrit dans la même série de végétation que le « Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie » auquel il fait suite en terme de dynamique. Il se développe au niveau des secteurs les plus anciennement en déprise et évolue en direction de la « Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et

Chêne vert (C.V. 9) ». Ce fourré possède un intérêt patrimonial qualifié de modéré à fort en raison de son Fourré mésophile et basophile à Rosiers, Prunier épineux et Aubépine à un style 1 Les communautés végétales en gris sont déjà décrites pour un autre habitat (du fait de leur caractère d’intérêt Photo prise sur site – ECOTER 2012

communautaire). Juin 2013 Juin

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Typologie ECOTER Typologie ECOTER CV. 4 Ourlet pelousaire méso-xérophile à mésophile à Brachypode de Phénicie CV. 9 Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert Intérêt patrimonial : Faible à modéré Intérêt patrimonial : Modéré à fort 5,48 % du site 2,18 % du site Typologies européennes Typologies européennes Corine Biotope 34.36 : Gazons à Brachypode de Phénicie Corine Biotope 45.32 : Forêts de Chênes verts supra-méditerranéennes Non d’intérêt communautaire Natura 2000 5210 : Matorrals arborescents à Juniperus spp. Cahier d’habitat : non pris en compte Phytosociologie Non d’intérêt communautaire Brachypodion phoenicoidis Br.-Bl. ex Molinier 1934 Phytosociologie Poste typologique générique Buxo sempervirentis-Quercenion pubescentis (Zólyomi & Jakucs in Jakucs 1960) Rivas-Martínez 1972 Poste typologique générique Il s’agit d’ourlets pelousaires herbacés se développant sur le site en situation basophile, méso-xérophile à mésophile, au niveau des secteurs les plus en déprise où ils apparaissent fréquemment en mosaïque avec des Il s’agit d’un boisement basophile au caractère pionnier marqué se développant en situation mésohydrique et formations arbustives en particulier, sur le site, avec le « Fourré supraméditerranéen basophile à Genêt cendrée mésotrophe. En terme de dynamique, cet habitat succède au « Fourré supraméditerranéen basophile à Cerisier de (CV. 5) ». Ces communautés se développent surtout suite à l’abandon des parcelles cultivées ou suite à des Sainte Lucie et Érable de Montpellier (C.V. 8) » qui lui-même succède au « Fourré supraméditerranéen basophile à incendies mais peuvent aussi se développer en lieu et place des pelouses à Aphyllanthe de Montpellier Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie ». précédemment décrites si celles-ci ne sont plus parcourues par le bétail. La strate arborée de cette forêt juvénile se caractérise par la présence concomitante du Chêne vert (Quercus ilex) Ces communautés se reconnaissent à la dominance du Brachypode de Phénicie (Brachypodium phoenicoides) qui et de l’Érable de Montpellier (Acer monspessulanum). La strate herbacée est structurée par la Mercuriale vivace confère à la physionomie de cet habitat une teinte terne, jaune paille au printemps, glauque en été. Le reste du (Mercurialis perennis) qui domine la physionomie, accompagnée de l’Hellébore fétide (Helleborus foetidus) et de cortège se compose d’espèces : l’Arabette glabre (Arabis glabra) qui demeurent plus discrètes. Cet habitat accueille (au niveau des lisières et à l’intérieur) une importante population de Violette de Jordan (Viola jordanii), espèce protégée en région  Typiques des pelouses du Brachypodion phoenicoidis telle que l’Euphorbe dentée (Euphorbia serrata) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994). Pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) ;

 Pelousaires de l’Helianthemo italici - Aphyllanthion monspeliensis (avec lesquelles elles peuvent entretenir Cette forêt a été cartographiée en un seul point, dans le vallon situé au centre de la zone d’étude immédiate où elle un lien dynamique) telles que l’Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), la Bugrane se développe dans les parties basses, au niveau de la ligne de talweg (le val). Elle présente un intérêt gluante (Ononis natrix) et le Dorycnium à cinq feuilles (Dorycnium pentaphyllum) ; phytocénotique modéré à fort pour les fonctions écologiques (assimilation du carbone, stabilisation et protection des sols…) et biologiques (zones de refuges pour la faune, réservoir de biodiversité…) qu’elle assure.  Pelousaires à large amplitude géographique comme la Germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys), l’Epiaire droit (Stachys recta) et la Saponaire faux basilic (Saponaria ocymoides). FORET PIONNIERE SUPRAMEDITERRANEENNE ET BASOPHILE A ÉRABLE DE MONTPELLIER ET CHENE VERT

Ce type de végétation possède un intérêt patrimonial limité en raison de l’absence, sur le site, d’espèces à statut de protection ou de rareté-menace et de leur fréquence élevée à l’échelle du bassin méditerranéen.

Vue d’ensemble. Physionomie de la strate herbacée.

Photos prise sur site – ECOTER 2012

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3.2. Enjeux concernant les habitats naturels FIGURE 37 : ENJEUX DES HABITATS NATURELS

La zone d’étude immédiate se caractérise par une faible diversité en INFLUENCE ANTHROPIQUE DES HABITATS habitat naturels et semi-naturels : cela concerne 8 postes Influence anthropique Surface (%) typologiques sur 17. Neuf postes typologiques se réfèrent à des milieux artificialisés. Ces derniers recouvrent plus de 50 % de la superficie de Haute 56,82 la zone d’étude immédiate, les milieux faiblement à modérément Faible 27,49 influencés par l’homme environ 34 %. Modérée 6,95 Faible/Modérée 2,59 Les habitats naturels et semi naturels possèdent un intérêt patrimonial modéré à fort. Cela ne concerne qu’une mineure partie de la zone Nul à presque nul 0,60 d’étude immédiate, la grande majorité, soit plus de 60 %, étant Non évalué 5,55 porteuse d’enjeux faibles à modérés. Total 100

L’enjeu phytocénotique principal se rattache à la préservation de INTERET PATRIMONIAL DES HABITATS l’unique formation boisée présente à l’échelle des zones d’étude Intérêt patrimonial Surface (%) immédiate et rapprochée. Il s’agit d’une « Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne Faible à modéré 63,29 vert » qui se développe au niveau de la ligne de talweg du vallon situé Modéré à fort 21,88 au centre de la zone d’étude immédiate. Cet habitat n’est pas rare et Nul à faible 14,83 possède intrinsèquement un intérêt patrimonial modéré à fort. Toutefois sa présence unique au sein d’un espace majoritairement ouvert, lui Total général 100 confère un rôle fonctionnel important, particulièrement pour la préservation de la trame verte locale. Ce boisement abrite de plus une importante population de Violette de Jordan (Viola jordanii), espèce protégée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) (cf. expertise floristique ci-après).

Un seul habitat naturel s’avère d’intérêt communautaire au titre de la directive « Habitats ». Il s’agit du « Fourré supraméditerranéen basophile à Genévrier oxycèdre, Amélanchier et Cerisier de Sainte Lucie » qui se rattache au code générique 5210 « Matorrals arborescents à Juniperus spp. ». Celui-ci se développe en superposition des pelouses à Aphyllanthes de Montpellier et n’occupe qu’un peu plus de 3 % de la zone d’étude immédiate. Ce fourré possède un intérêt patrimonial modéré à fort : habitat encore bien distribué à l’étage supraméditerranéen et n’abritant pas, sur le site, d’espèces à statut de protection et/ou de rareté-menace mais présentant un caractère sub-naturel et une flore arbustive diversifiée.

 Les enjeux phytocénotiques de la zone d’étude immédiate concerne la préservation, non pas d’habitats naturels et semi-naturels patrimoniaux, mais la préservation d’une nature ordinaire pouvant être qualifiée de relique à l’échelle de ce secteur du plateau de Valensole qui remplit des rôles fonctionnels essentiels en particulier pour la faune (se reporter aux expertises ad hoc).

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4. LA FLORE

4.1. Les consultations

La liste des espèces végétales (trachéophytes) répertoriées dans la base de données SILENE pour la commune de Les Mées s’élève à 607 taxons. Elle est donnée en annexe. Le niveau des connaissances sur cette commune peut être considéré comme excellent.

Une espèce protégée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) contenue dans cette liste et/ou connues des différentes ZNIEFF environnantes au site a été contactée sur la zone d’étude immédiate. Il s’agit de la Violette de Jordan (Viola jordanii).

Pour mémoire, les autres espèces à statut de protection et/ou de rareté-menace potentielles pour la zone d’étude mais non observées sont les suivantes :

TABLEAU 2 : ENJEUX FLORISTIQUES POTENTIELLES A ENJEUX

Livre Nom français Nom latin Protection.2 Habitats préférentiels 3 Sources rouge1

Violette de Jordan Viola jordani Régionale, Article I Boisements et ourlets basophiles Avis d’expert

Départementale, Sols acides et pauvres en éléments Fiche ZNIEFF Arnica des montagnes Arnica montana L. Article 3 nutritifs ; montagnarde 930020054 Annuelles commensales des Coquelicot douteux Papaver dubium L. Régionale, Article I SILENE Flore cultures acidophiles

Talus herbacées, prairies xérophiles Gagée des champs Gagea villosa Nationale, Article I Avis d’expert à mésophiles, friches Mégaphorbiaies planitiaires- Fiche ZNIEFF Gaillet fausse garance Galium rubioides Tome I Régionale, Article I collinéennes, eutrophiles, 930012698 médioeuropéennes Pelouses basophiles Cleistogenes serotina Molinie tardive Régionale, Article I médioeuropéennes occidentales, SILENE Flore (L.) Keng xérophiles, supraméditerranéennes Ophioglossum Prairies humides, oligotrophes, Fiche ZNIEFF Ophioglosse commun Régionale, Article I vulgatum L acides, sols pauvres et calcaires 930012698 1 LR I : Livre Rouge de la flore menacée de France. Tome I : Espèces prioritaires. 2 Protection : Nationale : Arrêté modifié du 20 janvier 1982 relatif à la liste des espèces végétales protégées sur l'ensemble du territoire ; Régionale : Arrêté du 9 mai 1994 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur 3 CATMINAT\Baseveg 4 Peu probable : probabilité très faible à nulle de présence ; Possible : probabilité faible de présence ; Probable : probabilité forte de présence ; Certaine :

observation de l’espèce sur le périmètre

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4.2. Inventaires de terrain Le tableau ci-après fournit des informations complémentaires quant à ces taxons :

Les expertises de terrain nous ont permis d’identifier 131 taxons à l’échelle de la zone d’étude immédiate. La liste TABLEAU 3 : TAXONS FLORISTIQUES A STATUT DE PROTECTION ET/OU DE RARETE-MENACE OBSERVES SUR LA ZONE complète est donnée en annexe. D’ETUDE IMMEDIATE Habitats dans Comme cela a déjà été précisé plus haut, une espèce protégée en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai lesquelles les 1994) a été contactée : la Violette de Jordan (Viola jordanii). Nom Nom Protection Statut espèces ont été 2 Intérêt 1 2 Justifications/Remarques Par ailleurs, une espèce rare possédant un fort intérêt patrimonial mais dépourvue de statut réglementaire de français scientifique réglementaire ZNIEFF2 observées sur la patrimonial zone d’étude protection a également été observée : l’Aristoloche pâle (Aristolochia pallida). immédiate Il s’agit d’une Violette méditerranéenne dont les principales stations se situent dans les départements du Var, des Alpes-Maritimes et au sud des Alpes-de-Haute-Provence. Elle est également présente en Rhône- Alpes, dans le sud de la Drôme où elle est Forêt pionnière très rare. Protection supraméditerranéenne Viola Cette espèce présente une affinité pour Violette de régionale et basophile à Érable jordanii Rem. l’étage supraméditerranéen où elle Fort Jordan PACA de Montpellier et Hanry s’observe principalement au sein des sous- Chêne vert et sa (A1) bois herbacés et ourlets de la chênaie lisière pubescente. Plus de 1000 pieds se développent sur la zone d’étude immédiate au sein d’un boisement pionnier basophile et mésophile à Erable de Montpellier et Chêne vert, à l’ouest du lieu-dit « Signoret ». Il s’agit d’une espèce plus rare que la précédente mais qui ne bénéficie d’aucune protection réglementaire. A l’instar de la Violette de Jordan, l’Aristoloche pâle présente une affinité pour Forêt pionnière l’étage supraméditerranéen. Elle peut supraméditerranéenne également s’observer au niveau des sous- Aristoloche Aristolochia et basophile à Érable - - bois herbacés et des ourlets de la chênaie Fort pâle pallida Willd. de Montpellier et pubescente mais aussi, en situation Chêne vert et sa héliophile au sein de certaines pelouses lisière méditerranéennes. Sur la zone d’étude immédiate, cette espèce s’observe en compagnie de la Violette de Jordan, essentiellement en lisière. 1Arrêté du 9 mai 1994 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur A1 : Article 1 = protection stricte. A2 : Article 2 = à l'exception des parcelles agricoles. 2DREAL PACA, CEEP, CBN de Porquerolles, CBN de Alpin de Gap, COM, LEML. L’actualisation de l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique. Rem. : Taxons remarquables Dét. : Taxons déterminants

La carte de localisation de ces espèces à l’échelle de la zone d’étude immédiate est donnée page suivante. Des cartes de répartition à différentes échelles ainsi que des planches photographiques sont ensuite proposées :  A l’échelle des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon (mailles de 10*10 km). Source : Base de données SILENE (http://flore.silene.eu) ;  A l’échelle de la région Rhône-Alpes (maille de 5*5 km)

Source : Base de données du Pôle d'information Flore et Habitats de Rhône-Alpes (http://www.pifh.fr)

 A l’échelle nationale (présence par département).

Source : Tela Botanica (http://www.tela-botanica.org/page:eflore_bdtfx). Juin 2013 Juin

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CARTES DE REPARTITION DE VIOLA JORDANII HANRY FIGURE 38 : LOCALISATION DES ESPECES A STATUT DE PROTECTION ET/OU DE RARETE-MENACE

Echelle des régions Languedoc-Roussillon et de Provence-Echelle française. Alpes-Côte d’Azur.

Echelle de Rhône-Alpes.

CARTES DE REPARTITION D’ARISTOLOCHIA PALLIDA WILLD.

Echelle des régions Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Côte d’Azur Echelle française.

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VIOLA JORDANII HANRY ARISTOLOCHIA PALLIDA WILLD.

Détail de la fleur et vue de plein pied (photos prise le 26 avril 2012) En zone d’étude immédiate, Aristolochia pallida se développe principalement en lisière de la « Forêt pionnière supraméditerranéenne et basophile à Érable de Montpellier et Chêne vert », sur un substrat caillouteux (photos prise le 26 avril 2012) Photos prise sur site – ECOTER 2012

Station de Viola jordinii en sous bois. Elle se développe en mosaïque avec Mercurialis perennis.

Station de Viola jordinii en lisière (détail et vue d’ensemble) Photos prise sur site – ECOTER 2012

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4.3. Enjeux concernant la flore FIGURE 39 : ENJEUX DE LA FLORE  Deux taxons patrimoniaux porteurs d’enjeux forts de préservation ont donc été rencontrés sur la zone d’étude immédiate :

Violette de Jordan (Viola jordanii Hanry) Taxon protégé en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Arrêté du 9 mai 1994) présentant une répartition nationale centrée sur le Var, les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence et s’observant principalement à l’étage supraméditerranéen au niveau des sous-bois et lisières des chênaies pubescentes. Plus de 1000 individus ont pu être comptabilisés. Aristoloche pâle (Aristolochia pallida Willd.) Taxon plus rare que le précédent mais non protégé, inféodé au domaine méditerranéen où il s’observe essentiellement à l’étage supraméditerranéen. L’Aristoloche pâle présente une écologie affine de la violette de Jordan à la différence qu’elle peut également s’observer au niveau de certaines pelouses basophiles méditerranéennes. Les populations sont estimées à plus de 150 individus.

Ces deux espèces occupent le même secteur sur la zone d’étude immédiate. Elles ont été contactées au niveau de du boisement pionnier à Érable de Montpellier et Chêne vert » (et de ses lisières) qui occupe la ligne de talweg du vallon situé au centre de la zone d’étude immédiate.

 Le reste de la zone d’étude accueille des enjeux :  Faibles à modérés : ce sont les parcelles cultivées qui accueillent une flore assez diversifiée. Il faut rappeler ici que le plateau de Valensole est nationalement reconnu pour sa grande richesse en espèces messicoles, c'est-à-dire en espèces inféodées aux cultures. D’où l’enjeu noté faible à modéré sur ces parcelles de cultures.  Modérés à forts : ce sont les secteurs semi-naturels, ouverts à semi-ouverts où se développent les pelouses supraméditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier qui, si elles n’abritent pas d’espèces patrimoniales sur la zone étudiée, s’avèrent très diversifiées. La carte suivante présente les secteurs à enjeux concernant la flore sur la zone d’étude immédiate.

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5. OISEAUX

Lors des prospections, 54 espèces d’oiseaux ont été répertoriées sur la zone d’étude immédiate et sa périphérie. Ce chiffre traduit la remarquable richesse ornithologique de la zone d’étude et du secteur dans lequel elle se trouve. Le nombre d’espèces patrimoniales sélectionnées par leurs statuts de protection et de conservation est également important. La liste totale des espèces inventoriées est reportée en annexe avec leurs statuts de protection, de conservation et biologique (décliné par grands types d’habitats).

5.1. Description des cortèges d’oiseaux par cortèges et grands types

d’habitats naturels

5.1.1. Les espèces migratrices

Lors de l’inventaire, seuls des passages en fin de migration ont été réalisés, aucune affirmation ne peut donc être avancée quant à l’utilisation du site par les oiseaux migrateurs. Quelques tendances ont tout de même été relevées.

Plusieurs espèces ont été notées en migration au-dessus de la zone d’étude (Martinet noir, Bondrée apivore...). Aucun rassemblement particulier n’a été noté. La zone d’étude ne parâit pas constituer un site de halte migratoire d’importance.

5.1.2. Les espèces de passage (oiseaux en survol ou en chasse, non nicheurs sur le site d’étude) Les falaises environnantes (les Pénitents au nord de les Mées) et les versants rocheux des vallons affluents de la Durance abritent probablement le Hibou Grand-Duc (Bubo bubo). Les écoutes et prospections crépusculaires n’ont pas permis de contacter l’espèce. Elle reste potentielle en chasse sur le site d’étude. Plusieurs espèces ont été régulièrement notées en survol du site sans que celles-ci ne s’y reproduisent. Ces survols Lavandières : habitat naturel de type steppique, favorable à la Versant de vallon couvert de ligneux bas et piqueté d’arbres, peuvent être de simples transits mais sont le plus souvent des activités de chasse. C’est le cas pour les espèces Fauvette pitchou, au Pipit rousseline et zone de chasse pour abritant de nombreuses espèces : fauvettes, pouillots, suivantes : Circaète Jean-le-blanc, Faucon crécerelle, Hirondelle rustique, Busard cendré, Buse variable, Martinet les rapaces. turdidés… noir, Milan noir, Faucon pèlerin, etc.

5.1.3. Les espèces nicheuses (Nicheurs certains, probables ou possibles)

La particularité de la zone d’étude est de présenter des types assez contrastés d’habitats naturels : les parcelles ouvertes (lavande, friches et prairies) et les parties arbustives et arborescentes des vallons. Chaque habitat naturel abrite des cortèges particuliers d’oiseaux, dont certains sont inféodés à cet habitat et d’autres sont plus ubiquistes.  Les parcelles de Lavande : cet habitat confère à la zone d’étude une particularité écologique de type steppique car il présente une partie en terre nue et une partie en formation végétale sous-arbustive pérenne. Ces conditions sont favorables aux espèces d’oiseaux méridionales souvent patrimoniales comme le Pipit rousseline, la Fauvette pitchou, l’Alouette lulu, le Bruant ortolan, le Bruant proyer ainsi que la Perdrix rouge. L’habitat est un milieu de chasse apprécié par les espèces telles que le Circaète Jean-le- Sommet de vallon : végétation de lande sclérophylle éparse. Au-dessus de la bande d’arbustes : prairie pâturée. Blanc, la Buse variable, le Faucon crécerelle, le Busard cendré et les pies-grièches (3 espèces locales). Photo prise sur site – ECOTER 2012 L’Engoulevent et le Petit Duc scops ont également été notés en chasse nocturne au-dessus de cet habitat. Concernant l’Œdicnème criard, il a été recherché activement mais il semble que les parcelles ne soient pas

de taille suffisante pour l’installation de l’espèce sur la zone étudiée ;

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 Les vallons embroussaillés et boisés : les vallons constituent de probables parcours de bétail 5.1.4. Les espèces remarquables ou patrimoniales : abandonnés qui se sont embroussaillés puis pour partie boisés au fil du temps. Quelques ares de pentes sont encore recouverts de lambeaux de lande à Genêt cendré. Les versants de ces vallons thermophiles Parmi les 54 espèces d’oiseaux recensées sur le site et sa périphérie, 12 sont visées à l’Annexe I de la Directive abritent un cortège important de passereaux, recherchant un habitat arbustif dense. On rencontre ainsi les européenne « Oiseaux ». espèces suivantes : Fauvette à tête noire, Fauvette grisette, Fauvette Passerinette, Fauvette Orphée, Le tableau ci-dessous présente les espèces patrimoniales au niveau du site d’étude et sa périphérie.

Pouillot véloce et Pouillot de Bonelli, mésanges, pics, turdidés (merles et grives), colombidés (Pigeon ramier et Tourterelle des bois), etc. Plusieurs de ces espèces recherchent une végétation boisée pour TABLEAU 4 : LISTE DES OISEAUX OBSERVES SUR LES ZONES D’ETUDE IMMEDIATE ET RAPPROCHEE nicher et vont se nourrir dans les parcelles agricoles ouvertes limitrophes ; Protection Directive Liste rouge nationale Statut biologique sur Nom français Nom scientifique nationale1 oiseaux2 nicheurs3 le site  Les lisières de ces vallons sont riches du cortège des oiseaux de milieux ouverts recherchant des 1 observation d’un Nationale, Aigle royal Aquila chrysaetos Annexe I Vulnérable individu posé à perchoirs pour chasser ou chanter : bruants zizi et ortolan, Alouette lulu, pies grièches, etc. L’Engoulevent article 3 a régulièrement été noté, posé et en chasse au-dessus de cet habitat. Il n’a pas été possible de découvrir distance. Nationale, des indices de nidification certaine (l’espèce est très discrète et mimétique), mais cela reste probable dans Alouette lulu Lullula arborea Annexe I Préoccupation mineure Nicheur certain. article 3 ce contexte de mosaïque. Plusieurs espèces patrimoniales comme le Hibou moyen-duc et le Torcol Nationale, Migrateur et Nicheur Bondrée apivore Pernis apivorus Annexe I Préoccupation mineure fourmilier ont été recherchées dans ce vallon, sans résultat. article 3 possible à proximité. Nationale, Bruant ortolan Emberiza hortulana Annexe I Vulnérable Nicheur probable. article 3 Nationale, Nicheur probable à Busard cendré Circus pygargus Annexe I Vulnérable article 3 proximité. Circaète Jean-le- Nationale, Nicheur probable à Circaetus gallicus Annexe I Préoccupation mineure Blanc article 3 proximité. Caprimulgus Nationale, Engoulevent d'Europe Annexe I Préoccupation mineure Nicheur probable. europaeus article 3 Nicheur probable à Nationale, Faucon pèlerin Falco peregrinus Annexe I Préoccupation mineure proximité (falaise des article 3 Pénitents). Nationale, Fauvette pitchou Sylvia undata Annexe I Préoccupation mineure Nicheur probable. article 3 Pie-grièche à tête Nationale, Lanius senator - Quasi menacé Nicheur probable. rousse article 3 Nationale, Pie-grièche écorcheur Lanius collurio Annexe I Préoccupation mineure Nicheur certain. article 3 Pie-grièche Nationale, Lanius méridionale - Vulnérable Nicheur probable. méridionale article 3 Nationale, Pipit rousseline Anthus campestris Annexe I Préoccupation mineure Nicheur certain. article 3 De passage Nationale, Vautour fauve Gyps fulvus Préoccupation mineure (Trouvé électrocuté à article 3 Annexe I proximité). 1 : Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : Directive 2009/147/CE du parlement européen et du conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages 3 : UICN France, MNHN, LPO, SEOF & ONCFS, 2011. La Liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine

Pour les principales espèces d’intérêt patrimonial rencontrées sur le site ou dans sa périphérie, un rapide descriptif

est présenté ci-après.

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L’Alouette lulu (Lullula arborea) Le Busard cendré (Circus pygargus)

C'est une petite Alouette des zones ouvertes (pâtures thermophiles, cultures extensives, vignes, lavandières…) comportant des éléments sur lesquels l’oiseau se poste (haies, arbres ou buissons isolés, fils électriques…). Sur la zone d’étude, l’Alouette lulu se rencontre sur toutes les lisières. Elle niche au sol mais aime se percher pour émettre son chant. Sept couples ont été recensés sur le site et sa proche périphérie. Bien que localement elle puisse conserver des populations importantes, ses effectifs nationaux et européens sont en régression, comme beaucoup d’espèces des milieux prairiaux et agricoles.

Alouette lulu. Photo prise hors site – ECOTER 2012

Le Bruant ortolan (Emberiza hortulana)

Busard cendré mâle. Répartition régionale de l’espèce. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009

Lors de l’étude de la LPO (LPO 2004), une petite colonie de cette espèce a été découverte sur le plateau. Trois à 5 couples ont été recensés, ce qui représente près de 20 % de la population régionale de l’espèce. Ce noyau de population était le seul cas de couples regroupés en PACA. Depuis cette étude et la construction rapide d’unités photovoltaïques sur le plateau, cette population semble avoir fortement régressé. Un seul couple a été observé en 2012 à l’occasion de l’étude, survolant la partie nord-est du site d’étude. Les versants embroussaillés des vallons sont localement potentiellement favorable à la nidification du Busard cendré, bien que celle-ci n’ait pas été constatée. Les raisons pour que celle-ci n’ait pas lieu sur le site peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs :  Autres sites de nidifications plus favorables disponibles à proximité ;  Fluctuation interannuelle de la population avec absence de couple sur le site en 2012 ;  Hauteur arbustive trop élevée sur une part trop importante du vallon ne convenant pas ou plus à l’espèce ;  Présence trop importante d’un groupe de Sanglier sur le secteur (prédation au nid).

Alors que dans la partie nord de la France, Ce busard est un oiseau de plaine nichant dans les parcelles cultivées céréalières, son biotope de nidification dans le sud de la France est classiquement des végétations arbustives Bruant Ortolan. Répartition régionale de l’espèce. denses et basses difficilement pénétrables. Il y niche au sol. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Les versants en landes à Genêts des vallons du plateau sont favorables à sa nidification : une observation de nid datant de quelques années, sur le vallon au SW du site a été mentionnée par l’agriculteur exploitant sans que cette Ce bruant est en France majoritairement méridional. Il se rencontre dans les milieux ouverts agricoles extensifs et information ait pu être confirmée. les surfaces incendiées en cours de régénération. L’espèce n’est pas commune est reste sur le déclin du fait des Cependant, en 2012, aucun signe de nidification (directions de vols régulières, échanges de proies entre le mâle et bouleversements agricoles en cours depuis les dernières décennies. Sur le site et sa périphérie, 3 couples ont été la femelle, France.) n’a été noté sur le site et sa périphérie (hormis l’observation lointaine de harcèlement d’un Aigle recensés. Il affectionne les postes de chants sur les haies et les lisères et se nourrit dans les parcelles de lavande royal par une femelle dans le secteur du bourg de Puimichel). Le site représente cependant une zone de chasse ou les zones herbacées basses. régulière.

Les populations européennes de cette espèce sont en fort déclin depuis plusieurs décennies, en grande partie du

fait des évolutions néfastes des pratiques agricoles (pertes de biodiversité des espaces cultivées et pratiques

contraignantes pour l’avifaune nichant au sol (irrigation, ensilage…). Juin 2013 Juin

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Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) La Fauvette pitchou (Sylvia undata)

C’est un visiteur régulier de l’ensemble du site, en survol de chasse comme posé à l’affût sur les pylônes qui jalonnent le secteur (cf. photo). Il trouve dans les cultures de lavande et les prairies du secteur un certain nombre de reptiles qui l’amènent à fréquenter le secteur tout au long de la journée. La zone d’étude immédiate ne présente pas d’habitat de nidification propice à l’espèce (cet oiseau recherche de grands pins sur des pentes rocailleuses abruptes). Le couple observé est nicheur probable à proximité du site. Le Circaète Jean-le-Blanc est assez présent dans le sud de la France, et bien que ce ne soit pas une espèce en danger, son faible taux de reproduction fait de lui une Fauvette pitchou. Répartition régionale de l’espèce. Circaète Jean-le-blanc. espèce vulnérable. Source : http://fr.wikipedia.org Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 Photo prise sur site – ECOTER 2012 Cette petite fauvette a été contactée sur le rebord sud-ouest du site et dans le petit cirque de la Lèche (au sud du L'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) site), à chaque fois dans une parcelle de lavande. Elle est caractéristique des végétations de landes sclérophylles basses : maquis, garrigues basses, lavandières etc. L’espèce est nicheuse probable sur les bordures de la zone C’est un oiseau assez présent sur la zone d’étude. d’étude immédiate. Chasseur crépusculaire et nocturne, il a été observé et La région PACA abrite une part importante de la population française. Ses effectifs sont en déclin du fait de la perte entendu sur le site dans son ensemble (plusieurs oiseaux et la fragmentation de son habitat par l’urbanisation, les infrastructures de transport, l’intensification ou la déprise simultanés) et aux alentours. Il est nicheur probable sur la agricoles (disparition des landes ou leur boisement). zone d’étude immédiate. Il semblerait par ailleurs que des oiseaux montent depuis les versants boisés thermophiles La Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) au-dessus des Mées pour chasser sur les vallons du plateau, dont celui de la Colle, proche du site. Plusieurs oiseaux chanteurs ont ainsi été notés passant le petit col de l’Oratoire Saint-Antoine. L’Engoulevent d’Europe est crépusculaire et nocturne, il niche au sol. L’espèce est méridionale migratrice et insectivore. Elle est bien présente dans les boisements thermophiles du sud de la France dans différents types Engoulevent d’Europe. de boisements en mosaïque avec des zones ouvertes. Source : http://fr.wikipedia.org

Pie-grièche à tête rousse. Répartition régionale de l’espèce Photo prise hors site – ECOTER 2012 Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009

Cette pie-grièche, macro-insectivore, est une espèce des milieux ouverts, chauds et secs. Elle se rencontre également dans certains secteurs prairiaux bordés de haies. L’espèce a été contactée sur la lisière ouest de la zone d’étude immédiate et dans les versants embroussaillés du petit « cirque » constitué par la partie nord du vallon de la Colle (zone d’étude rapprochée). Elle est nicheuse probable. Le site d’étude comprend une petite partie de son territoire. Comme à l’échelle européenne, cette espèce est en déclin en France, avec des disparitions importantes parfois au niveau d’un département (exemple du Vaucluse (FLITTI, 2009)). Les effectifs en PACA restent peu élevés avec des

populations subsistant sous forme de noyaux de quelques de couples : la population régionale fluctue selon les années entre 40 et 80 couples (FLITTI, 2009). Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (commun à 4

des 5 espèces de Pie-grièche se reproduisant sur le territoire français). Juin 2013 Juin

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Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio)

La Pie-grièche écorcheur, également macro-insectivore, affectionne les milieux ouverts en mosaïques avec des zones buissonnantes. Elle peut se rencontrer en altitude jusqu’à plus de 2000m. L’espèce a été contactée sur la lisière ouest de la zone d’étude immédiate (dans les versants embroussaillés du petit « cirque » constitué par la partie nord du vallon de la Colle). Un deuxième couple est localisé dans la partie basse de ce vallon, au niveau d’une zone riche en massifs de ronciers. Elle est nicheuse certaine. La zone d’étude immédiate comprend une petite partie d’un des territoires des couples recensés. C’est la Pie-grièche la plus commune en France et en Bosquet arboré entouré de haies, friche, lavandes et truffière au nord du site : PACA (2500 à 13 000 couples) (FLITTI, 2009), mais ses site de nidification probable de la Pie-grièche méridionale populations sont en déclin du fait des bouleversements Photo prise sur site - ECOTER 2012 Pie-grièche écorcheur en nourrissage de ses jeunes des paysages et de l’agriculture (intensification, déprise, (transport de nourriture). urbanisation…). En Europe, l’espèce est limitée à la péninsule ibérique et aux zones méditerranéennes de la France où elle est en Photo prise sur site – ECOTER 2012 limite d’aire de répartition. Elle se rencontre dans un grand nombre de milieux différents mais toujours à végétation rase et clairsemée, comprenant des pelouses, des garrigues dégradées, parfois des vignobles, etc. Son nid est Pie-grièche méridionale (Lanius meridionale) situé dans des éléments arbustifs. La population connue sur le plateau sur le plateau des Mées/ Puimichel est de 3 à 4 couples (LPO, 2004). Sur le site, un oiseau a été noté à plusieurs reprises (secteur de bosquets au nord/nord-ouest de Signoret). Le territoire de chasse de ce couple probable s’étend sur tout le vallon entre Signoret et la Lèche comme le montrent deux observations : - un oiseau posé en poste de chasse sur la petite ligne électrique, au-dessus de La Lèche, - un oiseau remontant tout le vallon jusqu’au site de nidification supposé dans les bosquets nord du site d’étude. Selon la bibliographie (LEFRANC, 1993), un couple de Pie-grièche méridionale occupe un territoire de 10 à 30 ha, selon la quantité de nourriture disponible. Considérée comme vulnérable, cette Pie-grièche est une espèce rare et en déclin au niveau national, comme sur tous les départements de la région PACA. Ses effectifs en région PACA sont estimés à 250-450 couples, ce qui représente 25% de la population française (FLITTI, 2009).

Cette espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (commun à 4 des 5 espèces de Pies grièches se reproduisant sur le territoire français).

On notera le fait qu’il est rare en PACA d’observer les 3 espèces de pies-grièches sur un même site. La Pie-grièche méridionale. Répartition régionale de l’espèce. Photo prise sur site - ECOTER 2012 Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009 configuration de la zone d’étude, les habitats en présence et le climat local permettent ce voisinage qui s’avère rare au niveau régional (A. FLITTI – LPO PACA, comm. pers.).

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Le Pipit rousseline (Anthus campestris)  Le Milan noir (Milvus migrans) : l’espèce a été notée en passage sur la zone d’étude à moyenne altitude. Ce milan est très présent et nicheur dans la vallée de la Durance, à l’ouest du plateau. Il arrive que les thermiques qu’il emprunte sur les contreforts du plateau, l’entraînent à survoler le plateau. C’est une espèce relativement commune et qui est en expansion actuellement en France. Elle ne représente aucun enjeu particulier pour le site ;  Le Vautour fauve (Gyps fulvus) : un individu a été retrouvé mort au pied d’un pylône électrique sur la zone d’étude rapprochée (Yoan BRAUD, 17/04/2012). L’oiseau a probablement été électrocuté en passant entre 2 câbles (arc électrique) ou en voulant se poser. L’espèce ne représente cependant pas un enjeu pour le site. Il est probable qu’il s’agisse d’un individu isolé en dispersion.

On peut également citer quelques espèces présentes sur la zone d’étude immédiate et dans sa proche périphérie (espèces nicheuses probables), dont les statuts de conservation ne sont pas favorables à l’échelle nationale ou régionale :  La Linotte mélodieuse : espèce observée régulièrement sur le site ;  Le Petit Duc scops (chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ;  Le Bruant proyer (8 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ;  La Fauvette grisette (3 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée) ; Pipit rousseline. Répartition régionale de l’espèce. Photo prise sur site – ECOTER 2012 Source : Atlas des oiseaux nicheurs de PACA –LPO 2009  La Fauvette orphée (4 chanteurs en zone d’étude immédiate et en zone d’étude rapprochée).

Ce pipit méridional est inféodé aux milieux chauds et secs et aux végétations très ouvertes voire steppiques (pelouses sèches dégradées, jachères, zones sommitales, aérodromes, pâtures, gravières, lavandes…). Il est bien représenté sur la zone d’étude et sa périphérie, au niveau des parcelles de lavandes. Il niche au sol dans ces formations végétales particulières. Cette espèce est en régression au niveau européen. Il est présent dans tous les départements de PACA, mais il y subit également localement des baisses d’effectifs importantes.

Parmi les espèces patrimoniales citées dans le tableau précédent, quelques-unes n’ont été observées qu’à distance du site ou à une unique occasion. Elles ne représentent pas un enjeu important. Néanmoins, la zone d’étude immédiate peut constituer pour elles un territoire de chasse. Il s’agit des 5 espèces suivantes :  L’Aigle royal (Aquila chrysaetos) n’a été observé qu’une seule fois à grande distance du site, dans le secteur du village de Puimichel. L’oiseau posé sur un Pin était harcelé par une femelle de Busard cendré. Notés dans le secteur par la LPO (FLITTI, 2004 : un couple d’adultes a priori nicheur ainsi que des immatures), ce rapace n’a pas été observé sur le site d’étude proprement dit. La zone d’étude immédiate reste cependant un territoire de chasse potentiel pour l’espèce, en raison des proies habituelles présentes pour l’Aigle royal : lapins, lièvres, perdrix, geais, renards ;  La Bondrée apivore (Pernis apivorus) a été notée en migration prénuptiale à haute altitude au-dessus de la zone d’étude immédiate et dans le vallon de la Forêt Domaniale des Pénitents, au nord (2 adultes). Elle est nicheuse potentielle dans ce vallon dont le ruisseau est un affluent de la Durance. La zone d’étude est un territoire de chasse potentiel pour cette espèce se nourrissant de couvain d’abeilles et de guêpes sauvages ;  Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) : l’espèce n’a été observée qu’à une unique occasion, traversant la zone d’étude immédiate à moyenne altitude. Elle est connue pour être nicheuse dans les falaises des

Pénitents à côté du village des Mées (LPO, 2004). Le plateau des Mées/Puimichel est un territoire de

chasse pour ce faucon ; Juin 2013 Juin

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FIGURE 40 : EXPERTISE ORNITHOLOGIQUE : CARTES DES ESPECES PATRIMONIALES OBSERVEES SUR LE SITE ET SA PERIPHERIE

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L’Aigle de Bonelli est un rapace rare en France et fait l’objet de nombreux suivis et attentions depuis de Le cas de l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) : nombreuses années, notamment en Région PACA. Sa présence sur un secteur constitue un enjeu majeur. Bien que l’espèce soit connue sur plusieurs sites au sud de la zone d’étude (domaines vitaux à 10 km) et L’espèce n’a pas été observée sur la zone d’étude immédiate ni à proximité. Celle-ci est située à une dizaine que plusieurs de ses espèces proies soient présentes, aucune observation de cet Aigle n’a été réalisée sur de km de 3 des domaines vitaux identifiés en PACA pour l’espèce : la zone d’étude, ni par la LPO en 2004, ni par ECOTER en 2012. - Verdon ; - Gorges de trévans ; - .

L’utilisation de la zone d’étude par l’espèce comme zone de chasse reste toutefois possible, notamment en cas de nouvelle installation de couple dans le secteur.

Cette espèce est un rapace très rare en France classé « En danger » selon les critères de l’UICN. Du fait de sa grande rareté, plusieurs plans nationaux d’action se sont succédé afin de redonner une dynamique à cette population en déclin. L’une des actions phare de ce plan d’action est le maintien et la restauration de ses habitats (chapitre 11.3 du plan national de restauration 2005-2009). Ceci passe notamment par la prise en compte de l’Aigle de Bonelli dans les projets d’urbanisation et d’aménagements.

La carte suivante représente les domaines vitaux de l’Aigle de Bonelli en région PACA.

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5.2. Enjeux concernant les oiseaux FIGURE 41 : ENJEUX DES OISEAUX

La forte diversité d’oiseaux, 53 espèces, dont une quinzaine sont considérées comme patrimoniales constitue un enjeu fort sur la zone d’étude. Ces espèces patrimoniales sont les suivantes : Aigle royal, Alouette lulu, Bondrée apivore, Bruant ortolan, Busard cendré, Circaète Jean-le-Blanc, Engoulevent d'Europe, Faucon pèlerin, Fauvette pitchou, Pie-grièche à tête rousse, Pie-grièche écorcheur, Pie-grièche méridionale et Pipit rousseline. Espèces auxquelles on peut ajouter les espèces suivantes (enjeu moindre mais leur présence enrichit notablement les cortèges) : Linotte mélodieuse, Petit Duc scops, Bruant proyer, Fauvette grisette et Fauvette orphée.

Plusieurs de ces espèces ont des statuts de conservation défavorables aux échelles nationale, régionale et locale. La zone d’étude immédiate constitue à la fois pour elles des sites de nidifications et des sites de chasse. La concentration des espèces traduit la qualité des milieux naturels dans un contexte thermoxérophile, recherché par de nombreuses espèces méridionales. On notera la différence de résultats (nombres de couples) entre cette étude et celle de la LPO (2004) : forte diminution. Des espèces rares et en déclin comme le Busard cendré et la Pie-grièche méridionale n’ont plus les mêmes effectifs, toutes proportions de surfaces d’études gardées. Ceci peut s’expliquer (mais reste à confirmer) par la perte récente pour ces espèces, de dizaines d’hectares d’habitats favorables dans le secteur (zone d’étude éloignée) au profit d’installations photovoltaïques. Comme il a été vu auparavant, la réunion de 3 espèces de pies grièches sur un même secteur est rare en PACA (en France également a fortiori). La Pie-grièche méridionale est cependant l’espèce la plus rare des 3 et la plus patrimoniale.

Les enjeux concernent donc à la fois les espèces et leurs milieux naturels :  Pour la partie est de la zone d’étude immédiate : secteurs de présence régulière de la Pie-grièche méridionale (zone de nidification probable) et zones de chasse aux alentours, l’enjeu est fort. Sur ces secteurs, il y a également un cumul de présence d’espèces patrimoniales de milieux ouverts : Alouette lulu, Bruant ortolan, Busard cendré, Circaète Jean-le-Blanc, Engoulevent d'Europe (en chasse), Pipit rousseline, Linotte mélodieuse, Petit Duc scops et Bruant proyer ;  Pour le versant ouest du vallon central, un important cortège d’oiseaux y niche (espèces « nicheur probable et nicheur certain ») : Tourterelle des bois, fauvettes (4 espèces), pouillots, mésanges, pics, Hypolaïs polyglotte, Rossignol philomèle, Pinson des arbres, Engoulevent d’Europe. De plus, les lisières ouest du vallon sont utilisées par de nombreuses espèces des milieux ouverts : l’enjeu est fort ;  Pour les autres versants embroussaillés voire boisés des vallons qui ponctuent la zone d’étude immédiate, un grand nombre de ces espèces sont également présentes dont l’Engoulevent d’Europe, mais les densités sont moindres : l’enjeu est modéré à fort ;  Pour les parcelles cultivées en lavande (partie ouest de la zone d’étude immédiate) : plusieurs espèces patrimoniales s’y observent en chasse et/ou y nichent : Fauvette pitchou, Pipit rousseline, Circaète Jean-le- Blanc, Busard cendré. Plusieurs autres espèces vivent et chassent sur les bordures (lisières) de cette culture : Alouette lulu, Bruant ortolan, Engoulevent d’Europe, etc. : l’enjeu est modéré à fort ;  Pour quelques zones buissonnantes denses ou arborées, hébergeant des espèces relativement communes : l’enjeu est faible à modéré.

La zone d’étude immédiate ne correspond pas à un secteur de halte migratoire printanière dans laquelle se concentrent beaucoup d’espèces.

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6. LES CHAUVES-SOURIS

Dix espèces ont été identifiées de façon certaine en activité sur la zone d’étude immédiate. Seul le Petit Rhinolophe a été retrouvé en gîte à proximité. Trois espèces sont inscrites en annexe II de la directive « Habitats, Faune, Flore ». Quatre espèces sont également possibles mais n’ont pas pu être déterminées de façon certaine du fait des limites de l’identification acoustique. Le tableau suivant présente succinctement ces espèces et leur statut.

TABLEAU 5 : STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE

Statut de présence dans

Directive 1 Liste rouge le département Nom français Nom scientifique Protection " Habitats Faune 3 nationale des Alpes de Gîte Flore "2 Haute Nocturne Provence4 Identification certaine Préoccupation Molosse de Cestoni Tadarida teniotis Nationale, article 2 Annexe IV Peu commune ● mineure Préoccupation Grand Murin Myotis myotis Nationale, article 2 Annexes II et IV Rare ● mineure Préoccupation Murin de Natterer Myotis nattereri Nationale, article 2 Annexe IV Commune ● mineure Noctule de Leisler Nyctalus leisleri Nationale, article 2 Annexe IV Quasi menacé Commune ● Préoccupation Oreillard gris Plecotus austriacus Nationale, article 2 Annexe IV Commune ● mineure Rhinolophus Préoccupation Petit Rhinolophe Nationale, article 2 Annexes II et IV Commune ● ● hipposideros mineure Préoccupation Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii Nationale, article 2 Annexe IV Commune ● mineure Préoccupation Pipistrelle pygmée Pipistrellus pygmaeus Nationale, article 2 Annexe IV Rare ● mineure Préoccupation Sérotine commune Eptesicus serotinus Nationale, article 2 Annexe IV Commune ● mineure Préoccupation Vespère de Savi Hypsugo savii Nationale, article 2 Annexe IV Commune ● mineure Identification incertaine Murin de Bechstein Myotis bechsteinii Nationale, article 2 Annexes II et IV Quasi menacé Très rare ● Préoccupation Murin de Brandt Myotis brandtii Nationale, article 2 Annexe IV Rare ● mineure Préoccupation Oreillard roux Plecotus auritus Nationale, article 2 Annexe IV Commune ● mineure Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale Nationale, article 2 Annexes II et IV Quasi menacé Très rare ● 1 : Arrêté du 15 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008 4 : ARTHUR L. et LEMAIRE M., 2009 - Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, 544 p.

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6.1. Prospection de gîtes GITES ACCUEILLANT DES CHIROPTERES SUR LES ZONES D’ETUDE RAPPROCHEE ET ELOIGNEE Parmi les 20 ouvrages et éléments visités, plusieurs sont fréquentés par les chiroptères. Ce sont à chaque fois des individus isolés, certainement en transit. Seul le Petit Rhinolophe a été observé. Aucune colonie symbolisant la reproduction de l’espèce n’a été localisée.

TABLEAU 6 : SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE CHIROPTERES LORS DE LA PROSPECTION DE GITES Type de gîte et nombre visité Observation 5 ponts - Petit Rhinolophe : 1 individu dans 2 ruines / Guano : cave de la ferme au lieu-dit « La 11 bâtiments Lèche » 4 cavités / grottes / galeries Petit Rhinolophe : 1 individu souterraines

Le Petit Rhinolophe a été observé à deux reprises dans des caves de maisons en ruine, dont une à environ 1 km de Galerie de captage, gîte de transit et potentiellement Petit Rhinolophe observé dans une galerie de captage la zone d’étude immédiate (ruines de Chamove). D’après le personnel de sécurité des installations photovoltaïques d’hivernage du Petit Rhinolophe. des eaux. (régulièrement présent sur le secteur), plusieurs individus y sont présents toute l’année. Ce gîte constitue certainement un gîte de transit et d’hibernation de l’espèce. Il en est de même pour d’anciens tunnels de captage, localisés un peu plus à l’ouest et accueillant également le Petit Rhinolophe.

Ruines accueillant un Petit Rhinolophe Photos prises sur site - ECOTER, 2012

La plupart des gîtes connus par le Groupe Chiroptère de Provence près de la zone d’étude n’accueillent plus de chauves-souris (cf. synthèse réalisée par le GCP, en annexe). La majorité d’entre eux sont en effet des ruines, réduites aujourd’hui à un tas de pierre et plus favorables aux chiroptères. Aucune chauve-souris n’a été observée dans le tunnel des Pénitents, cependant, des habitants de la commune de Les Mées affirment leur présence régulière, notamment en hiver. Ce gîte semble constituer un gîte d’hibernation et de transit occasionnel. Il en est de même pour la cave de la propriété de Mr BONNAFOUX (La Lèche), accueillant des chauves-souris jusqu’en 2011 (observation de vieux guano), mais ayant subi des travaux la rendant aujourd’hui inappropriée aux espèces. Aucune chauve-souris n’a été observée sous les ponts prospectés. Seul un d’entre eux (pont sur la Durance à Malijai) présente des interstices favorables à l’implantation des chauves-souris. Il est effectivement connu par le GCP pour abriter une colonie de Grand Murin (cf. synthèse réalisée par le GCP, en annexe).

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6.2. Inventaires acoustiques nocturnes FIGURE 42 : PROSPECTION DE GITES POUR L’INVENTAIRE DES CHIROPTERES Les inventaires menés sur les zones d’étude immédiate et rapprochée au cours des différentes sessions d’inventaires ont permis l’identification certaine de 10 espèces de chiroptères exploitant la zone d’étude au cours de leur phase d’activité nocturne, ce qui représente une diversité spécifique moyenne à forte. L’activité chiroptérologique sur la zone d’étude est quant à elle très faible à faible. La plupart des espèces contactées l’ont été une seule fois et concernaient des individus isolés en déplacement.

Espèces observées sur la zone d’étude immédiate :

STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE

Nom français Nom scientifique Présence sur la zone d’étude immédiate

Identification certaine Le Molosse de Cestoni a été contacté en trois endroits de la zone d’étude, à chaque fois au niveau de milieux ouverts (lavande, prairie). Les contacts isolés de type transit traduisent le passage occasionnel en déplacement de cette espèce dite de haut vol au-dessus de la zone d’étude (cette espèce est audible à plus de 100 mètres). Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Des falaises sont présentes non loin de la zone d’étude (pénitents), cette espèce rupicole les fréquente alors Molosse de Cestoni Tadarida teniotis probablement comme gîte (fissures dans les falaises, écailles rocheuses,…). Au vu de ses capacités de vol sur de longues distances, il est également possible que les individus contactés proviennent de secteurs rocheux plus éloignés Cette espèce ne semble pas utiliser les différents habitats de la zone d’étude mais se déplace seulement au- dessus du secteur. L’espèce a été contactée trois fois au niveau de lisières sur la zone d’étude immédiate et rapprochée. Ces contacts ponctuels en milieu de nuit correspondent à des individus isolés en déplacement. Ils suivent ainsi les lisières bien marquées (lisière du boisement au nord de la zone d’étude, lisière du vallon de l’ouest) pour se déplacer. Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Plusieurs gîtes de l’espèce sont connus par le Groupe Chiroptère de Provence sur un secteur de 10 Grand Murin Myotis myotis kilomètres autour de la zone d’étude. Par ailleurs, elle est connue en chasse sur la ripisylve de la Durance non loin de là. Cette espèce peut effectuer de nombreux kilomètres dans la nuit, les individus contactés utilisent alors les structures végétalisés de la zone d’étude pour se déplacer entre leurs gîtes et territoires de chasse. L’espèce utilise ponctuellement les éléments structurants de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer. Le Murin de Natterer a été contacté à plusieurs reprises se déplaçant le long des lisières des boisements et des vallons des zones d’étude immédiate et rapprochée. Elle utilise les structures du paysage pour se Murin de Natterer Myotis nattereri déplacer et probablement chasser. L’espèce utilise les éléments structurants de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer. L’espèce a été contactée ponctuellement sur la zone d’étude rapprochée. Les individus survolaient les milieux ouverts sans véritablement utiliser les différents éléments du paysage. Aucun comportement de Noctule de Leisler Nyctalus leisleri chasse n’a été relevé. Cette espèce ne semble pas utiliser les différents habitats de la zone d’étude mais se déplace seulement au-dessus du secteur. L’espèce a été contactée une seule fois de façon certaine au niveau du vallon centrale de la zone d’étude immédiate. Plusieurs contacts d’oreillard n’ont pu être déterminés précisément jusqu’à l’espèce mais correspondent certainement à l’Oreillard gris. Il utilise l’ensemble des vallons de la zone d’étude, principalement pour se déplacer. Un seul contact correspond à une activité de chasse, au niveau d’un milieu semi-ouvert au sein d’un vallon. Oreillard gris Plecotus austriacus L’espèce est connue du secteur par le GCP mais aucun gîte n’a été confirmé lors de la prospection de gîte. Des gîtes d’individus isolés restent cependant possibles dans les habitations et cabanes abandonnées des villages à proximité. L’espèce utilise les vallons arbustifs de la zone d’étude et ses alentours pour se déplacer et

ponctuellement pour chasser.

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STATUT DES ESPECES DE CHIROPTERES INVENTORIEES SUR LE SITE 6.3. Répartition de l’activité et des espèces observées suivant le type d’habitat

Nom français Nom scientifique Présence sur la zone d’étude immédiate naturel

Le Petit Rhinolophe a été contacté à plusieurs reprises sur les zones d’études immédiate et rapprochée. Quatre grands types de milieux peuvent être différenciés sur la zone d’étude immédiate : Cette espèce est relativement bien présente sur le secteur du plateau des Mées. Plusieurs gîtes sont ainsi - Les lisières : correspondant aux lisières des boisements, des vallons ainsi que les chemins ; connus aux alentours, dont certains ont été confirmés lors de la phase de prospection de gîte. Une petite colonie (reproduction non confirmée) fréquente ainsi une ruine à moins d’un kilomètre de la zone d’étude - Les milieux naturels semi-ouverts : correspondant principalement aux milieux présents au sein des immédiate. vallons (boisements arbustifs à arborés plus ou moins ouverts) ; Ce rhinolophe exploite un domaine vital relativement petit, s’éloignant peu de ses gîtes pour rejoindre ses territoires de chasse. La présence de nombreux gîtes potentiels ou avérés de l’espèce à proximité de la - Les milieux ouverts naturels : correspondant aux prairies et parties ouvertes des vallons ; Rhinolophus Petit Rhinolophe zone d’étude immédiate est en cohérence avec sa présence en activité sur les différents habitats du secteur. hipposideros - Les milieux ouverts cultivés : correspondant aux cultures de lavandes et céréalières. L’espèce utilise les éléments structurants de la zone d’étude pour se déplacer, en particulier les lisières des vallons et les chemins. Plusieurs individus ont notamment été contactés successivement se déplaçant le long du corridor prairial situé entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude. Cette L’activité enregistrée sur la zone d’étude immédiate est très faible à faible (entre 3 et 33 contacts par nuit pour ouverture est le seul lien à l’est entre le boisement au nord et le vallon continuant vers le sud. les détecteurs automatiques et un maximum de 2 contacts pour les points d’écoute de 10 minutes avec le détecteur Les vallons en particuliers, mais en général l’ensemble des lisières de la zone d’étude immédiate sont essentiels au déplacement de cette espèce, dont une population relativement importante manuel). En général, les espèces ont été contactées au niveau des lisières et des vallons de la zone d’étude. semble présente sur le plateau. C’est l’espèce la plus rencontrée sur la zone d’étude immédiate et ses alentours. Elle a en effet été Le tableau ci-après récapitule la présence des espèces sur l’ensemble des grands types de milieux de la zone contactée à plusieurs reprises au niveau des lisières et au sein des vallons de la zone d’étude. Elle utilise les d’étude immédiate. Les activités précisées sur les lignes du dessous ont été enregistrées avec les détecteurs Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii éléments structurant de la zone d’étude pour ses déplacements et ponctuellement la chasse. automatiques. Les lisières et vallons de la zone d’étude immédiate et ses alentours ont une importance pour le déplacement et la chasse de l’espèce. L’espèce a été contactée une seule fois se déplaçant le long du chemin en limite ouest de la zone d’étude PRESENCE DES ESPECES SUR LES DIFFERENTS TYPES DE MILIEUX DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Pipistrelle pygmée Pipistrellus pygmaeus immédiate. Aucun comportement de chasse n’a été relevé. Sa présence est donc occasionnelle. Milieu naturel Milieu ouvert Espèce Lisière Milieu ouvert cultivé L’espèce utilise occasionnellement les lisières de la zone d’étude immédiate pour se déplacer. semi-ouvert naturel L’espèce a été contactée de façon certaine en trois endroits, au niveau des vallons de la zone d’étude Molosse de Cestoni ● ● Sérotine commune Eptesicus serotinus immédiate. Les contacts de type transit traduisent le simple déplacement des individus. L’espèce utilise les vallons présents sur la zone d’étude immédiate pour se déplacer. Murin sp. ● ●

L’espèce a été régulièrement contactée sur l’ensemble de la zone d’étude immédiate, principalement au Vespère de Savi Hypsugo savii Sérotine commune / Noctule de Leisler ● ● ● niveau des lisières et des chemins/routes. Oreillard sp. ● ● ● Identification incertaine Cette espèce a été contactée de façon incertaine (identification ne permettant pas la distinction avec le Petit Rhinolophe ● ● ● Grand Murin ou le Murin de Brandt) au niveau des lisières, en particulier celle du vallon à l’est de la zone Pipistrelle de Kuhl ● ● ● ● Murin de Bechstein Myotis bechsteinii d’étude. Le boisement au nord constitue un territoire de vie favorable à l’espèce. L’espèce n’est cependant pas connue sur le secteur (10 km autour de la zone d’étude) par le GCP (cf. synthèse des connaissances, Pipistrelle pygmée ● en annexe) et est relativement rare en région PACA. Sa présence est donc peu probable. Vespère de Savi ● ● ● ● Plusieurs enregistrements correspondent à des murins indéterminés, dont le Murin de Brandt est possible. Ils correspondent à des individus se déplaçant le long des lisières du vallon de l’est de la zone d’étude. Activité moyenne 9 21 3 13.5 Murin de Brandt Myotis brandtii L’espèce est cependant relativement rare en région PACA et n’est pas connu du secteur. Sa présence sur le Activité maximale 17 33 3 23 plateau des Mées est donc peu probable. Quelques contacts du genre Plecotus n’ont pas pu être déterminés jusqu’à l’espèce du fait de leurs Nombre d’espèces >6 >3 >5 >7 similarités acoustiques. L’Oreillard roux n’a ainsi pas été identifié de façon certaine mais reste possible. Il est Oreillard roux Plecotus auritus cependant moins commun que l’Oreillard gris sur le secteur. Le graphique ci-après présente le nombre d’espèces contactées et la récurrence moyenne sur les points d’écoute Les Oreillards utilisent les lisières et les vallons de la zone d’étude immédiate et ses alentours. au détecteur manuel pour chaque grand type de milieu naturel. Comme précédemment la diversité spécifique est Quelques signaux de rhinolophes n’ont pas pu être associés au Petit Rhinolophe ou au Rhinolophe euryale. Bien que le Petit Rhinolophe soit plus probable du fait de sa forte présence sur le secteur, le Rhinolophe supérieure au niveau des lisières (attention, les activités moyennes et nombres d’espèces présentés dans le Rhinolophus Rhinolophe euryale euryale reste également possible. euryale tableau précédent correspondent aux données des détecteurs automatiques et non des détecteurs manuel L’espèce a été contactée entre deux parcs photovoltaïques, au niveau d’une ouverture reliant le boisement présentés dans le graphique ci-dessous, d’où certaines différences). du nord au vallon parcourant l’est de la zone d’étude.

Bien que plusieurs espèces du genre Myotis n’aient pas pu être identifiées de façon certaine, il est important de signaler la présence régulière de chauves-souris de ce groupe au niveau des lisières et vallons de la zone d’étude. Ces espèces, pour la plupart d’entre elles relativement rares en région PACA, utilisent habituellement les éléments structurants du paysage pour se déplacer. Leur présence sur la zone d’étude accentue davantage l’intérêt des vallons dans la fonctionnalité écologique du secteur.

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RECURRENCE MOYENNE ET NOMBRE D’ESPECES CONTACTEES SUR CHAQUE GRAND TYPE MILIEU NATUREL AU DETECTEUR MANUEL. Les lisières 6 L’activité enregistrée au niveau des lisières est très Récurrence moyenne (nombre de contacts faible, avec en moyenne 9 contacts par nuit, à l’image moyen en 10 minutes) de l’activité globale sur la zone d’étude. Au contraire, Nombre d'espèces la diversité spécifique est relativement élevée, avec 4 au moins 6 espèces. La Pipistrelle de Kuhl est la plus fréquente sur ces lisières puisqu’elle représente 45% des contacts. Le 0,5 Petit Rhinolophe a été essentiellement contacté au 0,0 0,4 1 niveau des lisières, confirmant l’habitude de l’espèce 0,7 à suivre de près les éléments structurant du paysage. Lisière PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES LISIERES DE LA Enfin, les murins sont bien représentés sur ces Milieu naturel semi- ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES milieux, ce qui est également en cohérence avec ouvert Milieu ouvert cultivé Photo prise sur site – ECOTER, 2012 Milieu ouvert l’écologie de ces espèce. naturel Les espèces longent les lisières pour se déplacer, relativement peu pour chasser. Elles utilisent l’ensemble des lisières de la zone d’étude (lisières Enfin, le graphique suivant présente l’activité enregistrée par chaque détecteur automatique, classés selon le grand des vallons, chemins, lisières de boisement,…), type de milieu naturel correspondant. essentiellement dans la direction nord-sud. L’utilisation des lisières est assez régulière au cours ACTIVITE ENREGISTREE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES PAR GRAND TYPE DE MILIEU NATUREL de la nuit, mais commence en générale très tôt dans 35 la nuit et finit très tard. Cela traduit la présence proche 30 de gîtes, les espèces suivant les lisières pour 25 rejoindre leur territoire de chasse. 20 Les lisières ont un fort intérêt dans le déplacement PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES LISIERES DE LA 15 des espèces. Elles ont ainsi une importance dans ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES. 10 la fonctionnalité écologique de la zone d’étude. 5

0

Les milieux naturels semi-ouverts

A l’image de la zone d’étude, l’activité enregistrée sur

M3CPT001

M3CPT003

M3CPT005 les milieux naturels semi-ouverts est relativement faible.

M3CPT007

M3CPT011

M3CPT012 M3CPT014

MeCPT003 Il en est de même pour la diversité spécifique avec

MeCPT007 Mecpt001 Lisière M3CPT002

MeCPT004 seulement 4 espèces contactées.

M3CPT004 M3CPT004

M3CPT008 M3CPT010 Milieu Milieu M3CPT013 Des espèces des milieux ouverts ou semi-ouvert naturel semi- ouvert Milieu ouvert naturel fréquentent principalement ces milieux naturels : ouvert cultivé Sérotine commune, Pipistrelle de Kuhl, Oreillard et Vespère de Savi essentiellement.

MILIEU NATUREL SEMI-OUVERT AU SEIN D’UN DES VALLONS DE LA ZONE D’ETUDE Ci-après une présentation succincte des différents grands types de milieux naturels de la zone d’étude immédiate et IMMEDIATE. CE MILIEU EST UTILISE POUR LE DEPLACEMENT ET LA CHASSE une évaluation de leur intérêt pour les chiroptères. Les graphiques présentent la répartition relative de chaque PONCTUELLE DE CERTAINES ESPECES. espèce pour chaque type de milieu naturel (base de données issue des détecteurs automatiques SM2BAT). Photo prise sur site – ECOTER, 2012

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Les espèces survolent essentiellement ces Les milieux naturels ouverts sont en général peu utilisés par les espèces, mis à part quelques espaces milieux, suivant le relief qui forme des continuités constituant des corridors ou situés non loin de lisières. nord-sud. Des comportements de chasse ont été notés occasionnellement, notamment pour les oreillards, chassant habituellement sur ces types Les milieux ouverts cultivés de milieux. L’activité et la diversité spécifique sont très faibles sur Les milieux naturels semi-ouverts sont ces milieux. Les rares contacts correspondent à des essentiellement fréquentés dans la première partie individus isolés en déplacement. de la nuit. Cela confirme leur utilisation ponctuelle Des espèces ubiquistes et communes ou dites de haut PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES MILIEUX pour la chasse et pour rejoindre les territoires de vol ont été contactées sur ces milieux, notamment la NATURELS SEMI-OUVERTS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES chasse en début de nuit. Pipistrelle de Kuhl. DETECTEURS AUTOMATIQUES. Les individus survolent ces milieux sont les utiliser Les milieux naturels semi-ouverts, occupant principalement les vallons de la zone d’étude, sont utilisés véritablement. ponctuellement pour la chasse et le déplacement d’espèces relativement ubiquistes. Les milieux ouverts cultivés de la zone d’étude immédiate sont très peu utilisés par les chiroptères. Cet espace constitue un corridor utilisé par toutes les espèces, même les plus inféodées aux éléments

structurants, malgré l’absence notable de strates Les cartes suivantes présentent les activités relevées sur les différents points d’écoute au détecteur manuel et arbustives et arborées. points d’échantillonnage aux détecteurs automatiques.

Les milieux naturels ouverts L’activité est également faible sur ces milieux, mais dépend de la nature du milieu ouvert. Elle est très faible sur les grands espaces, en particulier la prairie de fauche au nord de la zone d’étude immédiate (2 contacts par nuit), et un peu plus importante au niveau d’espaces plus restreints (21 et 23 contacts par nuit). La diversité spécifique rencontrée sur ces milieux est la plus importante avec 7 espèces. Une prairie se détache des autres par l’activité PRAIRIE AU NORD DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE, RELIANT LE BOISEMENT AU enregistrée mais également sa diversité spécifique NORD ET LE VALLON S’ETENDANT AU SUD-EST. Photo prise sur site – ECOTER, 2012 élevée. Localisée entre deux parcs photovoltaïques, elle constitue le lien entre le boisement au nord et le vallon longeant la zone d’étude sur son côté est vers le sud. Cet espace est emprunté par plusieurs espèces, dont certaines se déplaçant habituellement exclusivement le long des éléments structurants comme le Petit Rhinolophe (17% des contacts). Cette prairie constitue l’espace ouvert non aménagé le plus court reliant les structures végétales du nord et du sud. Elle est donc utilisée de préférence (à défaut de mieux) comme corridor de déplacement. Mis à part cet espace particulier, les milieux naturels PROPORTION DE CHAQUE ESPECE CONTACTEE AU NIVEAU DES MILIEUX ouverts de la zone d’étude immédiate sont NATURELS OUVERTS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE PAR LES DETECTEURS AUTOMATIQUES. fréquentés ponctuellement, principalement par des espèces des milieux ouverts ou ubiquistes : Pipistrelle de Kuhl, Vespère de Savi, Sérotine commune, Molosse de Cestoni.

L’activité est régulière au cours de la nuit, avec un léger pic en milieu de nuit, confirmant l’utilisation de

ces milieux pour le déplacement. Juin 2013 Juin

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FIGURE 43 : RESULTATS DE L’INVENTAIRE ACOUSTIQUE AU DETECTEUR MANUEL FIGURE 44 : RESULTATS DE L’INVENTAIRE ACOUSTIQUE AUX DETECTEURS AUTOMATIQUES

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6.4. Enjeux concernant les chiroptères FIGURE 45 : ENJEUX DES CHAUVES-SOURIS La zone d’étude immédiate est essentiellement utilisée pour le déplacement des chauves-souris. Très peu de comportements de chasse ont été notés et l’activité enregistrée est globalement très faible. La diversité spécifique est quant à elle moyenne. Des espèces aux écologies différentes sont présentes, qu’elles soient inféodées aux milieux fermés, aux lisières ou aux milieux ouverts. La forte présence du Petit Rhinolophe est notamment à relever. Cette espèce présente une petite population sur le plateau avec plusieurs gîtes à proximité de la zone d’étude. Les individus utilisent essentiellement les lisières de la zone d’étude pour se déplacer. Le petit Rhinolophe, comme les autres espèces, ne semblent pas chasser sur le secteur (ou très peu), des milieux étant plus favorables dans les vallées. Ce sont ainsi les structures de déplacement qui ressortent de cette analyse. Les milieux ouverts sont très faiblement fréquentés mis à part quelques éléments ponctuels jouant un rôle spécifique au sein du plateau. Les éléments suivant représentent un fort intérêt pour les chauves-souris :  Les différentes lisières de la zone d’étude (en particulier celles des vallons) : peu utilisées pour la chasse, elles sont empruntées pour le déplacement par plusieurs espèces dont certaines inféodées aux milieux fermés et éléments structurants (groupe des murins, des oreillards, des rhinolophes, des pipistrelles,…) ;  Les trois vallons présents sur la zone d’étude immédiate (vallon de l’ouest, vallon central et vallon de l’est) : par leur relief et les milieux naturels semi-ouverts dont ils sont constitués, ils sont suivis par plusieurs espèces, principalement des espèces des milieux ouverts et semi-ouverts (groupe des pipistrelles, Vespère de Savi, Molosse de Cestoni, Sérotine commune,…). Certaines espèces les utilisent également pour chasser comme l’Oreillard. Une attention particulière vise le vallon de l’est semblant le plus fonctionnel pour les chiroptères comme le montre le passage régulier du Petit Rhinolophe ;  La prairie ouverte localisée entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude : cette prairie crée le seul lien à l’est et le moins contraignant pour les espèces des milieux fermés (espace ouvert le plus court) entre le boisement au nord et les éléments végétalisés au sud (notamment les vallées). Il est emprunté par diverses espèces, dont certaines traversant rarement des milieux ouverts comme le Petit Rhinolophe. Les vallons traversant la zone d’étude immédiate sont des éléments essentiels à la fonctionnalité écologique du secteur. Ils ont un rôle essentiel pour le déplacement des chauves-souris entre les milieux naturels localisés au nord et au sud de la zone d’étude.

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7. AUTRES MAMMIFERES

7.1. Etat des connaissances avant expertise

Peu de données faunistiques concernant les mammifères sont disponibles pour le lieu du projet. Le site www.faune-paca.org rend compte de la connaissance de 12 espèces sur la commune de LES MEES et d’aucune espèce sur la commune voisine de PUIMICHEL.

Les espèces mentionnées sur Les Mées sont les suivantes : Blaireau européen (Meles meles), Castor d'Eurasie (Castor fiber), Chamois (Rupicapra rupicapra), Chevreuil européen (Capreolus capreolus), Ecureuil roux (Sciurus vulgaris), Fouine (Martes foina), Hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus), Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), Lièvre d'Europe (Lepus europaeus), Ragondin (Myocastor coypus), Renard roux (Vulpes vulpes), Sanglier (Sus scrofa).

Les aires d’études ne sont pas concernées par les espèces aquatiques (Loutre et Ragondin).

7.2. Liste des mammifères recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée

Les mammifères sont généralement notés grâce à leurs indices de présences (traces, crottes, latrines, restes de proies ou de repas, nids, terriers, etc.). Les photos prises au piège photographiques ajoutent des informations intéressantes. Le tableau suivant récapitule les 6 espèces de mammifères recensées sur la zone d’études immédiate.

TABLEAU 7 : LISTE DES MAMMIFERES OBSERVES SUR LES ZONES D’ETUDES IMMEDIATE ET RAPPROCHEE

Directive Liste rouge Nom français Nom commun Protection1 « Habitats Indices de présence nationale3 »2 Blaireau Préoccupation Meles meles - - Latrines. européen mineure Préoccupation Observations, traces et crottes, Renard roux Vulpes vulpes - - mineure photos. Chevreuil Préoccupation Observations, traces et crottes, Capreola capreola - - européen mineure photos. Préoccupation Observations, traces et crottes, Lièvre d’Europe Lepus europaeus - - mineure photos. Oryctolagus Préoccupation Observations, traces et crottes, Lapin de garenne - - cuniculus mineure photos. Préoccupation Observations, traces et crottes, Sanglier Sus scrofa - - mineure photos. 1 : Arrêté du 15 septembre 2012 modifiant l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008

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RESULTATS DE LA SESSION DE PIEGEAGE PHOTOGRAPHIQUE SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE FIGURE 46 : EXPERTISE MAMMALOGIQUE : LOCALISATION DES ESPECES ET DE LEURS INDICES DE PRESENCE

Sanglier. Lapin de garenne.

Chevrette (femelle de chevreuil). Blaireau européen.

Lièvre d’Europe. Renard roux. Photo prise sur site – ECOTER 2012

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dense des vallons et vont en bonne partie se nourrir dans les espaces ouverts alentours. Les vallons et leurs Le Blaireau europpéen est un animal furtif et discret ; les observations sont le plus souvent nocturnes ou lisières jouent également un rôle important de corridor biologique pour les mammifères : plusieurs observations ont crépusculaires. En revanche, de jour il est possible de repérer ses traces, ses voies et surtout ses latrines : sortes confirmé que le Renard roux, le Chevreuil européen et le Sanglier se déplacent souvent en longeant les lisières de de trous creusés dans le sol ou l’animal revient régulièrement. L’animal a ici seulement été noté par l’intermédiaire vallons. d’une de ses latrines. Il est probable qu’un village (terme utilisé pour un réseau de terrier de l’espèce) soit creusé dans un des vallons mais il n’a pas été découvert. Les prairies : qu’elles soient pâturées ou fauchées, elles sont le lieu de prédilection du Lièvre d’Europe. Le Lapin de garenne vient également s’y nourrir mais à distance mesurée des lisières et bosquets « de repli ». Le Renard Le Renard roux est une espèce dont les indices de présence sont réguliers sur la zone d’études immédiate : roux traverse ces étendues pour venir « muloter ». Pour être utilisées par le lièvre et le lapin, les prairies doivent crottes et traces principalement. Il a été noté à tous les pièges photographiques et plusieurs observations de jour être de taille suffisante (1 à plusieurs ha), de sorte que ces espèces aient une vision large de leur environnement et comme de nuit ont été réalisées. ne se mettent pas en danger vis-à-vis d’un prédateur potentiel (Renard roux, aigles…).

Le Chevreuil européen est présent sur la zone d’études immédiate malgré des indices de présence peu réguliers : Ces habitats sont illustrés ci-dessous. couches, crottes, aboiements d’alerte et traces sur les pistes. La zone d’étude immédiate est moyennement favorable avec des zones ouvertes herbacées servant de zones de gagnages (nourrissage nocturnes ou HABITATS D’INTERET POUR LES MAMMIFERES SUR LA ZONE D’ETUDES IMMEDIATE crépusculaires) et des zones arbustives denses utilisées comme abris. Le facteur limitant pour l’espèce est le faible nombre de points d’eau sur la zone d’étude immédiate, élément indispensable à l’espèce pour son maintien dans cet environnement méditerranéen xérothermophile.

Le Lapin de garenne est assez présent sur plusieurs lisières, venant se nourrir dans les prairies et installant ses garennes en retrait des lisières dans les vallons embroussaillés.

Le Lièvre d’Europe est très présent. Il exploite a priori toutes les parties ouvertes ou semi-ouvertes de la zone d’étude immédiate. Les observations et les photographies ont été régulières.

Enfin, le Sanglier est une espèce assez présente dont les traces sont régulières sur la zone d’étude immédiate L’espèce trouve dans les versants de vallons embroussaillés un habitat idéal pour se cacher la journée et il prospecte les zones ouvertes cultivées (lavandes et prairies) la nuit. Un groupe observé comptait une dizaine

d’individus, comprenant plusieurs tranches d’âges Parcelle cultivée de lavande. Vallons aux versants embroussaillés.

Plusieurs autres espèces de mammifères sont potentielles sur le secteur : La Fouine (Martes foina) et la Belette (Mustela nivalis), mais aucun indice de présence ni observation n’a permis de valider leur présence. Parmi les espèces protégées, la Genette commune (Genetta genetta) (en provenance des versants nord et ouest du plateau, rocheux et boisés) et le Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) sont potentiels sur la zone d’étude immédiate. En revanche, les habitats ne sont pas favorables à l’Ecureuil roux (Sciurus vulgaris), pour qui il manque de grandes surfaces boisées. L’espèce a été observée dans les pinèdes sur la route d’accès au plateau depuis le village des Mées.

Aucun site de reproduction de mammifères carnivores (Renard roux, Blaireau européen…) n’a été découvert. Il est probable que les zones les plus denses et impénétrables des vallons hébergent des terriers.

7.3. Les habitats utilisés par les mammifères sur la zone d’étude immédiate Prairies en bordures de parcs photovoltaïques. Culture fourragère. Les parcelles de lavandes : l’espèce la plus souvent observée dans cet habitat est le Lièvre d’Europe. Il y trouve Photos prises sur site – ECOTER 2012 des zones de cachettes à l’abri des rangées de pieds de lavandes ainsi que, çà et là, un couvert herbacé pour assurer ses repas. Le Renard roux arpente régulièrement les rangs de lavande à la recherche de micromammifères. Enfin, le Sanglier vient fouger régulièrement dans les allées des premiers rangs de lavande, proches des lisières, à la recherche de vers, de racines et de bulbes.

Les versants embroussaillés et boisés des vallons : Dans le contexte agricole et industriel (parcs photovoltaïques) local, les vallons jouent un rôle très important de milieux de gagnage pour une grande partie des

espèces de mammifères rencontrées : mis à part le Lièvre, elles s’abritent et se reproduisent dans la végétation Juin 2013 Juin

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7.4. Enjeux concernant les mammifères (hors chiroptères) FIGURE 47 : ENJEUX DES MAMMIFERES

Sur le plateau, les éléments structurants de la végétation, habitats de vie et de reproduction des mammifères revêtent une importance déterminante pour la survie et la pérennité pour un grand nombre d’individus. En effet, un territoire et ses fonctionnalités est un élément essentiel pour ces espèces pour qui la perte de territoire induit un déplacement et une mise en danger certaine. - Pour l’ensemble des vallons, identifiés comme corridors biologiques, et comme zones refuge pour plusieurs espèces de mammifères : l’enjeu est modéré à fort ; - Pour les pistes et chemins, régulièrement utilisés par les mammifères pour se déplacer et marquer leurs territoires, l’enjeu est modéré à fort ; - Pour les parcelles ouvertes, en lavandes et en prairies, espaces principalement utilisées par les lagomorphes et occasionnellement par les autres espèces : l’enjeu est faible à modéré.

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8. REPTILES

8.1. Reptiles recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée

En 2012, nos prospections ont permis l’observation de 6 espèces (hors certaines fuites de serpents non identifiés mais que l’on peut probablement attribuer à la Couleuvre de Montpellier).Toutes sont protégées au niveau national :

REPTILES OBSERVES SUR ET AUX ABORDS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Espèces Directive ZNIEFF Nom français Nom scientifique Protection1 Liste rouge nationale3 « Habitats »2 Déterminante s4 Protection Lézard vert Lacerta bilineata nationale - Préoccupation mineure - Article 3 Protection Lézard des Podarcis muralis nationale - Préoccupation mineure - murailles Article 2 Protection Orvet fragile Anguis fragilis nationale - Préoccupation mineure - Article 3

Coronelle girondine Protection Coronella girondica nationale - Préoccupation mineure - A proximité Article 3

Couleuvre à collier Protection Natrix natrix nationale - Préoccupation mineure - A proximité Article 2- Protection Vipère aspic Vipera aspis nationale - Préoccupation mineure - Article 4 Serpents - - - - - (Fuites) 1 : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) 3 : UICN, 2008 4 : Inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur : ZNIEFF 2 ème génération – Edition 2004 – Notice de présentation – ANNEXE 1

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Le Lézard vert et, dans une moindre mesure le Lézard des murailles sont deux espèces très communes pour le L’Orvet fragile n’a été observé qu’à deux reprises. La discrétion de cette espèce permet d’envisager sa présence secteur. Elles présentent des effectifs a priori important au regard des observations réalisées. sur l’ensemble des pentes en pelouses plutôt ouvertes. Il sera présent sur les secteurs au couvert plutôt herbacé, présentant en mosaïque des buissons et fourrés denses. L’espèce est relativement commune sur ce secteur. LE LEZARD VERT L’ORVET FRAGILE

Le Lézard vert est omniprésent, en particulier au niveau Milieux typiquement favorable au Lézard vert, présentant des lisières bien fournies en végétation. des mosaïque de végétation rases et de fourrés épineux. L’Orvet, une espèce discrète et difficile à observer lorsque Milieux herbacés à flanc de coteaux favorables à l’Orvet. Photo prise sur site, ECOTER 2012 Photo prise sur site, ECOTER 2012 les refuges à soulever sont rares.

Si les deux espèces affectionnent les écotones (interfaces entre les milieux ouverts et fermés), le Lézard vert PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012 PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012 recherche des milieux plus riches et denses en végétation. Sa taille lui permet effectivement de s’y déplacer plus aisément. Il recherche donc des zones de pelouses assez denses, à proximité d’une lisière boisée ou de fourrés. Parmi les serpents, deux espèces observées sont particulièrement discrètes. Il s’agit de la Coronelle girondine (une Les pentes des thalwegs, qui présentent des mosaïques de pelouses et fourrés épineux sont particulièrement observation dans un thalweg à proximité de la zone d’étude immédiate, à l’ouest) et la Vipère aspic (3 observations intéressantes pour l’espèce, notamment les secteurs qui donnent sur un milieu plus ouvert (notion de lisière). en zone d’étude immédiate). Le Lézard des murailles préfèrera quant à lui les lisières avec les champs, les dépôts de bois (en particulier près du hangar du thalweg ouest) et les zones tondues et lisières du nord du thalweg ouest qui présentent des milieux plus Ces deux espèces recherchent le même type de milieux : des végétations plutôt herbacées, bien exposées, à ouverts, plus minéraux et bien exposés au soleil. proximité de ronciers et autres fourrés buissonnants. Les pentes des thalwegs offrent donc des milieux très propices à leur développement. LE LEZARD DES MURAILLES Les observations sont rares mais la discrétion de ces deux espèces permet d’envisager la présence de plusieurs autres individus pour chacune d’elles. LA VIPERE ASPIC

Le Lézard des murailles est également bien représenté. Il Secteurs à la végétation plus rase comme les lisières recherchera des milieux bien exposés, peu végétalisés. particulièrement appréciés du Lézard des murailles. La Vipère aspic est aussi très mimétique et bouge en Tas de blocs de pierres et haies à proximité, favorables à la PHOTO PRISE SUR SITE -ECOTER 2012 PHOTO PRISE SUR SITE - ECOTER 2012 général peu à l’approche de l’observateur. Vipère aspic.

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FIGURE 48 : LOCALISATION DES OBSERVATIONS DE REPTILES

La Vipère aspic devient rare vers le sud de la France. Le Vipère aspic en insolation sous les herbes. secteur semble présenter une belle station. Photo prise sur site - ECOTER 2012

Soulignons que pour la Coronelle girondine, la proche limite nord de son aire de répartition est également une hypothèse à retenir concernant la rareté des observations.

LA CORONELLE GIRONDINE

La Coronelle girondine peut rester immobile même à Végétation herbacée en pente bien exposé, favorable à la quelques centimètres d’un observateur, misant sur son Coronelle girondine. camouflage. PHOTO PRISE SUR SITE, ECOTER 2012

L’ensemble des espèces observées sur la zone d’étude immédiate et aux abords constitue un cortège plutôt riche au regard des milieux présents et de la surface prospectée. Si toutes les espèces n’ont pas été observées sur l’ensemble des milieux favorables, les continuités, l’homogénéité de ces milieux et le fait que ces espèces soient discrètes, autorisent à envisager leur présence sur l’ensemble des milieux naturels (pelouses, zones de buissons et fourrés, prairies, haies, etc.).

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8.2. Enjeux concernant les reptiles FIGURE 49 : ENJEUX DES REPTILES

Les milieux favorables aux reptiles sont limités aux espaces naturels. En effet, les zones de cultures ne présentent quasiment aucun intérêt. La présence localisée de quelques lézards et serpents y est possible mais globalement ce sont bien les thalwegs et les coteaux qui accumulent le maximum d’enjeux.

Ces « lambeaux » d’espaces naturels présentent en effet toutes les qualités pour l’accueil d’une riche faune reptilienne. En effet, les mosaïques de milieux, comprenant pelouses, buissons épineux, fourrés divers, tas de bois, fagots, etc. constituent des milieux recherchés pour ces animaux répondant aux trois besoins vitaux : des zones d’insolation, des secteurs de refuges et des secteurs d’alimentation. Ces espèces peuvent se contenter de structures linéaires mais il est essentiels que celles-ci présentent à la fois des espaces ouverts bien exposés et des refuges.

En revanche, les reptiles ont une capacité de déplacement relativement faible, en particulier en milieux totalement ouverts (lenteur des déplacements sur de longues distances, risque d’écrasement et risque de prédation accrus). Les continuités entre les différents thalwegs sont donc essentielles au maintien des populations.

En termes d’espèces, la Coronelle girondine et la Vipère aspic présentent un enjeu important pour le secteur, en particulier eu égard à leur aire de répartition naturelle. Toutes les deux ont besoin de milieux plutôt ouverts à faiblement fermés pour se maintenir. La fermeture naturelle des milieux sur les pentes, en l’absence d’intervention humaine (pâturage, intervention mécanique, etc.), est donc une menace à moyen terme.

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9. AMPHIBIENS

9.1. Amphibiens recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée

Au total, 4 espèces d’amphibiens ont pu être observées. Nous rappelons ici la limite de la méthode (cf. tableau ci- AMPHIBIENS OBSERVES SUR ET AUX ABORDS DE LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE contre). Directive Espèces

« Habitats ZNIEFF Nom français Nom scientifique Protection1 Liste rouge nationale3 »2 Déterminante Les quatre espèces observées sont toutes communes sauf le Pélodyte ponctué qui se situe en limite d’aire de s4 répartition le long de la vallée de la Durance (l’espèce se limitant préférentiellement aux secteurs de basse altitude). Cette observation est donc intéressante. Protection LE PELODYTE PONCTUE Crapaud commun Bufo bufo nationale - Préoccupation mineure - Article 3 Protection Alyte accoucheur Alytes obstetricans nationale - Préoccupation mineure - Article 2 Protection Espèce Pélodyte ponctué Pélodytes punctatus nationale - Préoccupation mineure remarquable Article 3 Grenouille verte Protection (Non identifiée à Pelophylax sp - nationale - - - l’espèce) - 1 : Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection Le Pélodyte ponctué est un amphibien discret, souvent Sources et suintements 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore difficile à repérer, mais dont le chant, assez faible, est Des sources et suintements s’écoulent dans le thalweg situé à sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou encore directive Habitats) aisément reconnaissable. l’ouest de la zone d’étude et sont recueillis dans des 3 : UICN, 2008 Photo prise sur site - ECOTER 2012 dépressions au niveau du hameau de la Lèche. Elles 4 : Inventaire du Patrimoine Naturel de Provence-Alpes-Côte d’Azur : ZNIEFF 2 ème génération – Edition 2004 – Notice de présentation – permettent l’installation du Pélodyte ponctué. ANNEXE 1 Le Pélodyte ponctué recherche des zones humides de faibles profondeurs, en général avec une végétation herbacée assez fournie où il a pour habitude de se cacher pour chanter. Il peut également se satisfaire de fossés, bassins et autres carrières. L’espèce est en effet à classer parmi les pionnières et on le retrouvera rapidement dans les milieux humides créés par l’homme. Les milieux favorables sont assez rares sur la zone d’étude immédiate et aux environs et les rares observations laissent à penser que la population de l’espèce présente de faibles effectifs. Cette observation sur le plateau est donc particulièrement intéressante. Les pointages GPS montrent une utilisation préférentielle des fonds de thalwegs de type prairiaux (typique pour l’espèce), et ce tout autour de la zone d’étude immédiate. Cette organisation renforce l’hypothèse de corridors importants pour les amphibiens en fond de vallon et l’utilité des pentes boisées qui peuvent constituer des espaces de refuge hivernaux ou estivaux.

Les autres espèces sont communes pour le département mais leur présence sur le plateau est à remarquer du fait des rares points d’eau et de l’enjeu de corridors entre ces points d’eau. Le Crapaud commun et l’Alyte accoucheur sont deux espèces communes dans les environs. Le Crapaud

accoucheur reste toutefois en quasi limite sud-est de son aire de répartition.

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LE CRAPAUD COMMUN FIGURE 50 : LOCALISATION DES OBSERVATIONS D’AMPHIBIENS

La Crapaud commun a été observé ponctuellement, en Les thalwegs et pentes boisées constituent des milieux particulier sur les chemins, ce qui constitue des important pour l’hivernage des Crapauds communs qui observations typiques pour cette espèce. peuvent faire plusieurs kilomètres entre la pièce d’eau de reproduction et le refuge d’hiver. Photo prise sur site - ECOTER 2012

Ces deux crapauds affectionnent les environs des hameaux, présentant des bassins ou fossés où ils se reproduisent ou déposent leurs têtards. Les observations sont ponctuelles et les populations sont probablement de petites tailles. Toutefois, on rappellera que le Crapaud commun peut parcourir plusieurs kilomètres entre la pièce d’eau de reproduction et les bois d’hivernage. Les zones boisées des pentes et talus bordant la zone d’étude immédiate sont donc importants pour cette espèce. Concernant l’Alyte accoucheur, il a été entendu et vu sur le hameau de la Lèche, sur une partie du talus menant au Guillot et au mas de Signoret. Là encore la continuité se fait au niveau des points d’eau et semble suivre la topographie.

L’ALYTE ACCOUCHEUR

Zones de suintements, en particulier sur les talus peu L’alyte accoucheur, un petit crapaud discret mais au chant végétalisés et les abords des bâtiments (notamment avec fluté aisément reconnaissable. des vieux murs de pierres) favorables à l’Alyte. Photo prise sur site, ECOTER 2012

Enfin, les grenouilles vertes (Pelophylax sp.) observées sont également bien représentées en vallée de la Durance. La différenciation des espèces est complexe et n’a pas été réalisée ici. La répartition des espèces et hydrides n’est par ailleurs pas très documentée sur le secteur. Ces espèces recherchent en priorité des mares et fossés aux eaux

relativement profondes et plutôt végétalisées.

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9.2. Enjeux concernant les amphibiens FIGURE 51 : ENJEUX DES AMPHIBIENS

Les observations d’amphibiens concernent essentiellement le sud du secteur étudié et sont toutes situées en dehors de la zone d’étude immédiate. Elles concernent de rares observations et la majorité a été faite au niveau et aux abords de bassins des hameaux de la Lèche, de Guillot et de Signoret.

La présence de quelques observations le long des fonds de thalweg et sur les pistes montre l’enjeu de continuité nord-sud même si, en l’état des observations, il reste difficile d’en apprécier l’enjeu avec précision.

En effet, les amphibiens ont un besoin essentiel d’eau ou – a minima – d’humidité dans leurs déplacements pour éviter la dessiccation. Les migrations nord sud imposent donc le maintien des continuités hydrauliques et des pièces d’eau même de petites tailles, ou a minima d’espaces ombragés, frais et humides.

La présence du Pélodyte ponctué sur le plateau est une observation a priori intéressante (en l’absence de transmission de données de la part du référent de l’atlas régional). La population ne semble pas très importante mais la présence régulière de l’espèce renforce l’intérêt de préserver les fonds de vallons et pentes en milieux naturels (à noter : il est possible que les observations eues été plus nombreuses en année présentant un printemps

plus pluvieux).

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10. LES INSECTES

Une liste de 193 espèces a été dressée, comprenant notamment 114 lépidoptères (57 rhopalocères et 57 hétérocères) et 40 orthoptères (voir liste totale en annexe). Ce résultat dénote une richesse entomologique assez élevée compte tenu de la pression d’observation (effort porté en priorité sur les espèces protégées) et de la prépondérance des milieux agricoles au sein de la zone d’étude. Ces derniers ont fourni relativement peu d’espèces, contrairement aux habitats de pelouses et de landes qui se sont avérés particulièrement riches. L’entomofaune des habitats forestiers a été peu appréhendée, seulement par piégeages ponctuels estivaux (visant le Grand Capricorne).

Les cortèges recensés comprennent des espèces principalement sub-méditerranéennes typiques des formations ouvertes du type pelouses sur substrat alluvionnaire. On peut toutefois noter la présence d’espèces d’affinité méditerranéenne marquée, telle que la Cigale des garrigues Tibicina garricola ou la Pyrale Udea numeralis.

10.1. Les insectes recensés sur les zones d’études immédiate et rapprochée

10.1.1. Insectes protégés

Les prospections réalisées en 2012 ont permis d’inventorier 5 espèces protégées dans la zone d’étude, toutes dans la zone d’étude immédiate. TABLEAU 8 : ESPECES PROTEGEES PRESENTES SUR LA ZONE D’ETUDE

Effort de prospection Bilan sur la Nom Directive Potentialités d’accueil Nom français Protection1 Observations réalisées sur la présence / absence de scientifique « Habitats »2 sur la zone d’étude zone d’étude l’espèce

Recherche des imagos, puis des Présence avérée au sein Présence de plantes- œufs et chenilles. Observation de la zone d’étude hôtes (Aristolochia d’effectifs significatifs (environ 20 Zerynthia Nationale, immédiate Diane Annexe IV pallida, A. pistolochia) adultes et 50 chenilles) et dont les polyxena article 2 dans les fonds de vallon sites de reproduction sont assez Population significative, et et sur certains versants. circonscrits (1 ha répartis en 5 très isolée selon les secteurs). connaissances disponibles. Recherche des imagos puis des Présence de plantes- œufs et chenilles. Observation Présence avérée au sein Zerynthia Nationale, hôtes (Aristolochia d’effectifs significatifs (environ 30 de la zone d’étude Proserpine - rumina article 3 pistolochia) sur certains chenilles) et dont les sites de immédiate versants. reproduction sont très circonscrits Population significative (0,3 ha répartis en 2 secteurs). Plantes-hôtes (Prunus Présence avérée au sein Laineuse du Eriogaster Nationale, Annexes II et spinosa & Crataegus) Recherche de nids de chenilles de la zone d’étude prunellier catax article 2 IV présents sur tous les en mars-avril-mai immédiate versants embuissonnés. Population significative Présence avérée dans la Habitats favorables bien zone d’étude immédiate et Recherche des juvéniles et représentés sur la ZEI la zone d’étude Magicienne Nationale, adultes. Observation de 2 adultes Saga pedo Annexe IV et la ZER (pelouses rapprochée. dentelée article 2 (1 dans le PI, 1 dans la zone ouvertes ou faiblement d’étude rapprochée). Population significative embuissonnées). dans la ZER, semblant moins importante dans le PI Habitats favorables (Chênes pubescents et Recherche à vue des adultes et Présence avérée dans les Grand Cerambyx Nationale, verts) bien représentés, des sorties de galeries larvaires. zones d’étude immédiate Annexe II, IV Capricorne cerdo article 2 quoique souvent limité Piégeages attractifs. 10 individus et rapprochée. par le diamètre souvent observés dont 4 sur la ZEI. Population significative assez faible des arbres.

1 : Arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des insectes protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. 2 : La Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que des espèces de faune (biologie) et de la flore sauvages, plus généralement appelée directive Habitats Faune Flore (ou

encore directive Habitats) Juin 2013 Juin

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L’état de conservation de ces espèces est détaillé ci-dessous : INSECTES PROTEGES OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE

- la Diane (Zerynthia polyxena) Cette espèce n’avait encore jamais été répertoriée dans le secteur entre Durance, Verdon et Bléone. Les prospections réalisées autour de la zone d’étude immédiate (notamment jusqu’à 2km vers le sud) semblent indiquer que la population de La Colle / Haute Montagne est très isolée, ce qui renforce l’enjeu de conservation qu’elle représente localement (enjeu fort). L’espèce exploite ici deux aristoloches : principalement Aristolochia pallida, mais également Aristolochia pistolochia. La population d’Aristolochia pallida présente des effectifs relativement faibles, dilués dans des fonds de vallons en cours de fermeture. Elle a ainsi été observée dans des secteurs récemment débroussaillés (notamment à fins cynégétiques), sur les lisières de haies ou dans des secteurs d’agglomérats de galets (naturels ou non) limitant l’installation d’une végétation dense. Son état de conservation est préoccupant. Aristolochia pistolochia présente quant à elle des effectifs à densités plus importantes, mais très localisés sur deux secteurs de pelouses pentues, actuellement en cours de fermeture (celle de la colle par les épineux, celle de la Haute Montagne par les genêts). La population de Diane présentait en 2012 des effectifs assez importants, mais est globalement dans un état de conservation préoccupant. Chenilles de Diane (Zerynthia polyxena) se nourrissant de Chenille de Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) sur feuilles d’Aristoloche pistoloche. une branchette d’Aubépine. - la Proserpine (Zerynthia rumina) Cette espèce était déjà connue sur le plateau de Puimichel (Frapa, 2011). Etant liée seulement à l’Aristolochia pistolochia, la Proserpine est a fortiori dans un état de conservation localement au moins aussi préoccupant que la Diane (cf-supra).

- la Laineuse du prunellier (Eriogaster catax) Malgré le bon niveau de connaissance de l’entomofaune du plateau de Puimichel (Frapa, 2011 & études d’impacts des parcs adjacents), cette espèce n’y avait jamais été répertoriée. Pourtant, malgré l’année très peu favorable à l’observation de cette espèce (forte mortalité due au printemps précoce puis froid et pluvieux), nous avons observé des chenilles à 9 reprises. Ces effectifs relativement élevés et l’abondance locale de plantes-hôtes (prunelliers et aubépines) dans des secteurs à dynamiques variées (pelouses plus ou moins embuissonnées, à dynamique plus ou moins rapide) permettent de penser que la population locale présente un état de conservation favorable à court La Magicienne dentelée (Saga pedo), à l’affût des insectes terme (et dépendant de l’entretien de l’ouverture des coteaux à long terme). Il est par ailleurs évident que cette La Proserpine. espèce a localement déjà perdu une part importante de son territoire vital, sur les secteurs désormais occupés par venant butiner le lavandin. Photos prises sur site – INSECTA, 2012 les parcs photovoltaïques adjacents au présent projet. Par ailleurs, 4 espèces protégées jugées initialement potentielles ont été recherchées en particulier, sans résultat : - la Magicienne dentelée (Saga pedo) Cette espèce est assez rare en moyenne Durance. Malgré des prospections ciblées dès le printemps avec les TABLEAU 9 : ESPECES PROTEGEES POTENTIELLES SUR LA ZONE D’ETUDE juvéniles, seulement deux individus adultes ont été observés, l’un dans une pelouse piquetée de buissons, Effort de prospection Bilan sur la Nom Nom Protectio Directive Potentialités d’accueil clématites et lavandins (ancien champ), l’autre dans une pelouse à composition majoritairement graminéenne Observations réalisées présence / absence de français scientifique n1 « Habitats »2 sur la zone d’étude (versant pâturé). En 2012, les effectifs présentaient à l’évidence des densités très faibles, ce qui, cumulé à la sur le site d’étude l’espèce discrétion caractéristique de l’espèce, n’a pas permis de cartographier précisément le territoire occupé. Il est Milieux très peu favorables, la plante cependant probable qu’elle présente un état de conservation plutôt défavorable (habitats fractionnés par les cultures Recherche des imagos en hôte principale de lavandin et les parcs photovoltaïques existants). Damier de la Euphydryas Nationale, Annexes II et période de vol et des (Cephalaria leucantha) Absente. succise aurinia article 3 IV chenilles. Aucune est absente, et les observation. - Le Grand Capricorne (Cerambyx cerdo) autres dipsacacées Cette espèce est probablement assez commune sur le plateau de Puimichel. Sur la zone d’étude, les gros chênes assez rares. qu’elle exploite prioritairement sont relativement rares. Cependant, les prospections ont permis d’observer 10 Présence de sa plante- individus adultes, ce qui démontre la présence d’une population vigoureuse, probablement renforcée par des hôte (Dorycnium Zygaena pentaphyllum.) en Recherche des imagos en apports provenant d’importantes populations adjacentes (notamment celles en rebord de plateau). Le Grand Zygène Nationale, rhadamanth - effectifs très faibles, et a période de vol. Aucune Absente cendrée article 3 Capricorne présente localement un état de conservation moyen, limité par la présence d’arbres favorables. us priori seulement dans la observation. zone d’étude

rapprochée. Juin 2013 Juin

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Effort de prospection Bilan sur la La présence de ces espèces témoigne de la qualité et de la diversité des habitats de la zone d’étude. Nom Nom Protectio Directive Potentialités d’accueil Observations réalisées présence / absence de français scientifique n1 « Habitats »2 sur la zone d’étude sur le site d’étude l’espèce INSECTES SANS STATUT REGLEMENTAIRE MAIS A FORT ENJEU DE CONSERVATION OBSERVES SUR LA ZONE D’ETUDE IMMEDIATE Deux chasses de nuit Habitats favorables bien (crépuscule à l’aube) en représentés sur les mai, avec à chaque fois zones d’étude Ecaille Phragmatobi Nationale, un poste lumineux dans la Absente ou présente en - immédiate et funèbre a luctifera article 3 zone d’étude immédiateI effectifs faibles. rapprochée (pelouses et un autre dans la zone ouvertes ou faiblement d’étude rapprochée. embuissonnées). Aucune observation. Un seul arbre à cavité Inspection des gros Osmoderma Nationale, Annexes II et répertorié, assez peu chênes. Pique-Prune Absente. eremita article 2 IV favorable (très large Aucune observation ouverture vers le ciel). d’indice de présence.

Un mâle d’Ecaille rose (Eucharia festiva). Le Longicorne (Cortodera humeralis). 10.1.2. Insectes sans statut réglementaire, mais à fort enjeu de conservation

Sept espèces assez rares en France ou en région PACA ont été observées sur la zone d’étude immédiate : - La Cigale des garrigues (Tibicina garricola), il s’agit d’une espèce nouvelle pour le département des Alpes-de-Haute-Provence, généralement liée aux sols rocailleux, apparemment localisée sur la zone d’étude au rebord du plateau vers l’oratoire Saint-Antoine, et au bord de la piste menant à Puimichel ; - L’Ecaille rose (Eucharia festiva), espèce déterminante pour la désignation des ZNIEFF en PACA, qui vit préférentiellement dans les pelouses rocailleuses ou alluvionnaires, - L'Hespérie de la ballote (Carcharodus baeticus), espèce déterminante pour la désignation des ZNIEFF en PACA, classée vulnérable sur la liste rouge nationale, inféodée aux pelouses à Marrube (Marrubium vulgare), - Le Longicorne (Cortodera humeralis), espèce peu commune en France dont les larves se nourrissent principalement dans le bois des chênes ; Mâle du Grillon tintinnabulant (Eugryllodes pipiens), Le Ptérophore (Merrifieldia spilodactyla), dont les chenilles - La Cétoine (Gnorimus octopunctatus), espèce peu commune en France dont les larves vivent généralement élytres relevés, en cours de stridulation. se nourrissent de feuilles de Marrube. dans les cavités de feuillus ; Photos prises sur site – INSECTA, 2012 - Le Ptérophore (Merrifieldia spilodactyla) (papillon microhétérocère), espèce peu commune en France dont les chenilles se nourrissent exclusivement des feuilles de marrubes ; Les cartes suivantes localisent les espèces protégées et à fort enjeux de conservation sur les zones d’étude - Le Grillon tintinnabulant (Eugryllodes pipiens), espèce remarquable pour la désignation des ZNIEFF en immédiate et rapprochée.

PACA, fréquentant les pelouses rocailleuses subméditerranéennes.

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FIGURE 52 : ENJEUX ENTOMOLOGIQUES : ESPECES PROTEGEES (MAGICIENNE DENTELEE, LAINEUSE DU PRUNELLIER, FIGURE 53 : ENJEUX ENTOMOLOGIQUES : ESPECES PROTEGEES (DIANE ET GRAND CAPRICORNE) PROSERPINE)

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10.2. Enjeux concernant les insectes FIGURE 54 : ENJEUX DES INSECTES

Les 5 espèces protégées sont présentes tant dans la zone d’étude immédiate que dans la zone d’étude rapprochée.

Au sein de la zone d’étude immédiate, les habitats concernés par ces espèces protégées sont d’une part des fonds de vallon semi-boisés (Diane), et d’autre part des coteaux (versants) ouverts (Proserpine, Magicienne dentelée), en cours de fermeture (Laineuse du prunellier) ou boisés (Grand Capricorne).

Les habitats de culture de lavandin n’accueillent aucune de ces espèces protégées.

La présence de 7 autres insectes d’intérêt patrimonial (dont 3 remarquables ou déterminants pour la désignation des ZNIEFF) renforce l’enjeu entomologique des coteaux ouverts, embroussaillés ou forestiers de la zone d’étude immédiate.

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FIGURE 55 : FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES A PETITE ECHELLE (SUR UN LARGE TERRITOIRE) 11. FONCTIONNALITE ECOLOGIQUE ET TRAME VERTE ET BLEUE LOCALE

11.1. De l’occupation du sol aux fonctionnalités écologiques d’un territoire

11.1.1. La situation à petite échelle (sur un large territoire)

Le plateau des Mées est situé à proximité d’un corridor d’intérêt supra régional qui suit la vallée de la Durance dans l’axe nord-sud. L’intérêt écologique de ce corridor est notamment souligné par de nombreuses Zones Naturelles d’Intérêt Reconnu (cf. chapitre sur les Périmètres de protection et d’inventaires pour le patrimoine naturel). Bien que la zone du projet ne se situe pas au sein de cette vallée, les milieux présents autour du site d’étude peuvent constituer une voie de passage pour la migration de la faune volante, de repli ou de chasse. Des migrations ont en effet été observées au cours d’expertises ornithologiques dans le cadre d’une étude d’impact d’un projet de parc éolien sur le plateau des Mées (FLITTI, 2004). Les oiseaux empruntaient alors une trajectoire de vol « directe », ne suivant pas les méandres de la Durance, mais plutôt une direction linéaire d’orientation sud-ouest nord-est au-dessus du plateau.

De part et d’autre de ce corridor de déplacement sont situés plusieurs massifs forestiers plus ou moins boisés qui constituent une trame verte pour de nombreuses espèces. . A l’ouest, la Montagne de Lure est connue pour son fort intérêt écologique, tant au niveau de la flore que de la faune ; . A l’est, le plateau de Valensole est constitué de mosaïques de milieux semi-naturels semi-ouverts et de parcelles agricoles. Il est bordé sur son pourtour nord-ouest d’un grand massif boisé, longeant les vallées de la Durance et de la Bléone. Il délimite au nord et à l’ouest le plateau des Mées (ou Plateau de Puimichel), qui s’étend jusqu’à la vallée de l’Asse située à près de 14 km au sud.

11.1.2. Les fonctionnalités écologiques proches du projet (zones d’étude éloignée, rapprochée et immédiate)

Le plateau des Mées (plateau de Puimichel, ou la Haute Montagne) est bordé de deux grandes zones naturelles à semi-naturelles situées au nord-ouest et au sud-est de la zone d’étude immédiate, et que l’on pourra identifier comme des « cœurs de nature ». Il s’agit de zones privilégiées dans lesquelles le degré d’influence anthropique intrinsèque est relativement faible. Ces zones naturelles (à semi-naturelles) sont donc restées peu impactées par l’activité humaine, permettant aux habitats d’évoluer de manière quasi-naturelle. Elles possèdent alors les conditions indispensables au maintien et au fonctionnement d’une biodiversité locale. On les appelle également des « réservoirs de biodiversité » pour les espèces affiliées à ce type d’habitat. Ils constituent des sources à partir desquelles des individus d’espèces présentes se dispersent, et/ou des espaces rassemblant des milieux de grand intérêt biologique.

. Au nord-ouest, il s’agit d’un massif forestier (la Basse Montagne) s’étendant sur tout le relief en arc de cercle qui débute à près de 15 km au sud sur la commune d’ et qui traverse la commune de Les Mées au nord-ouest, pour aller dépasser celle de Malijai à près de 6km au nord-est. Ce massif forestier est parsemé de vallons plus ou moins larges et profonds, ainsi que de quelques routes, mais constitue un ensemble écologique globalement fonctionnel et sans ruptures ; . Au sud-est, une vaste zone semi-naturelle semi-ouverte s’étend sur plusieurs kilomètres en direction du sud et de l’est depuis le sud du plateau. Ce grand ensemble écologique présente des structures paysagères variées. On y retrouve des vallons boisés, ainsi que des grandes zones de milieux semi- ouverts au degré d’ouverture variable, certaines étant d’anciennes zones pastorales. Il est par ailleurs ponctué de zones agricoles et pastorales toujours en activité, représentées par des champs cultivés (lavande notamment) ainsi que des terrains dédiés au pâturage (brebis et vaches principalement).

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FIGURE 56 : FONCTIONNALITES ECOLOGIQUES : OCCUPATION PRECISE DU SOL, HAUTEUR DE VEGETATION ET DEGRE DE FERMETURE

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Ces deux grandes zones naturelles constituent des réservoirs de biodiversité à l’échelle locale, l’un pour des espèces d’affinité forestière, l’autre pour des espèces recherchant des mosaïques de milieux semi-ouverts. Entre CONTRASTE ENTRE LES ESPACES OCCUPES PAR LES PARCS PHOTOVOLTAÏQUES AU NORD ET LES MILIEUX NATURELS PRESENTS PLUS AU SUD-EST les deux, l’occupation du sol est majoritairement agricole, mais cet usage a peu à peu laissé place depuis quelques années au développement de projets photovoltaïques au sol. Le contexte y est en effet favorable : forte exposition au soleil, présence de vent permettant de refroidir plus efficacement les surfaces des panneaux, et zone relativement peu influencée par le relief. La destruction des habitats naturels préexistants par le défrichement, ainsi que la présence de barrières autour des parcs photovoltaïques déjà en exploitation, créent une discontinuité entre les 2 zones nord et sud, au moins pour certaines espèces. Celle-ci est par ailleurs renforcée par l’entretien de la végétation imposé par ce nouvel usage des terres, mais également par la création de chemins d’accès, et par la fréquentation augmentée sur le site.

Les zones d’intérêt écologique que constituent les vallons aux milieux semi-ouverts plus ou moins boisés se révèlent être d’une importance cruciale dans la fonctionnalité écologique locale. Ils sont en effet le lieu de vie et de refuge de nombreuses espèces de faune et flore, et s’avèrent être des continuités écologiques importantes orientées nord-sud. Ces vallons semi-boisés constituent ainsi la liaison indispensable à toute une communauté d’espèces animales et végétales pour relier les deux grands réservoirs de biodiversité précédemment décrits, à savoir le massif forestier au nord-ouest, et la zone semi-naturelle semi-ouverte au sud-est. Certains de ces vallons n’ont cependant pas de continuité directe avec la zone forestière au nord. En effet, ils débouchent pour Partie nord du plateau occupée par des parcs Vallon arbustif de l’ouest du site d’étude : continuité la plupart sur des terres agricoles, ou bien directement sur les parcs photovoltaïques qui ont été installés. Ces photovoltaïques et créant une coupure de certaines nord-sud rejoignant le réservoir de biodiversité de type continuités nord-sud. milieux semi-ouverts au sud. ruptures de continuité constituent parfois un point d’arrêt pour la dispersion de la faune et la flore sur l’axe nord-sud. Photo prise sur site – ECOTER 2012

Au sein de la zone d’étude rapprochée, l’un de ces vallons est en particulier à souligner. Il s’agit du vallon boisé Bien qu’ils soient relativement rares sur le secteur, il est également important de noter la présence de milieux situé dans la moitié ouest de la zone d’étude immédiate, orienté nord-sud. Bien qu’il débouche dorénavant sur un aquatiques sporadiques au sein de la zone d’étude rapprochée. Le point d’eau retrouvé au plus près du projet se parc photovoltaïque au nord, il permet une continuité prolongée entre les réservoirs de biodiversité nord et sud. situe au sud de la zone d’étude rapprochée. Il s’agit d’une petite mare (< 2m²) qui s’est créée grâce à un L’intérêt du vallon situé à l’est a également été souligné avec l’inventaire chiroptérologique. Il s’avère en effet que écoulement issu d’un bassin privé retrouvé quelques mètres plus haut, proche des habitations. Un autre bassin est des espèces évitant habituellement la traversée des milieux ouverts (Petit Rhinolophe notamment), empruntent rencontré à l’est de la zone d’étude immédiate, servant de réservoir d’eau pour l’agriculture locale. l’ouverture située entre deux parcs photovoltaïques au nord-est afin de relier le boisement au nord et le vallon à l’est Représentés par des bassins et des mares permanentes et temporaires, ces points d’eau très localisés constituent de la zone d’étude immédiate. Cette prairie constitue le plus court espace ouvert au niveau de la zone d’étude entre des habitats aquatiques favorables au développement ou au déplacement des espèces inféodées à ces milieux le boisement du nord et les vallons et autres éléments naturels au sud des parcs photovoltaïques. (amphibiens, flore, insectes,…). Par ailleurs, ils sont probablement utilisés par d’autres espèces pour s’abreuver (mammifères terrestres et volants, oiseaux, …). Ces rares points d’eau ne forment pas de véritable réseau, ce La cartographie synthétique des fonctionnalités et continuités écologiques montre un état significativement différent qui les rend d’autant plus important pour permettre par exemple à la faune sauvage de s’abreuver. entre : La carte suivante présente les éléments repérés lors de l’étude des fonctionnalités écologiques à l’échelle du projet - La partie nord du plateau, où sont installés les panneaux photovoltaïques : de rares continuités (zones d’étude éloignée, rapprochée et immédiate), à savoir : écologiques y sont retrouvées, issues de rétrécissements des espaces naturels ou agricoles orientés - Les types de milieux ; nord/sud (qui conduisent par ailleurs à la rareté des espaces et refuges naturels) ; - La hauteur de végétation ; - La partie du plateau restée non exploitée par ce type de projet, plus au sud-est : des espaces de - Le degré de fermeture du milieu. déprise agricole y sont rencontrés au niveau des pentes, et des parcelles agricoles sur les plateaux et

dans certains vallons.

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11.2. Enjeux des fonctionnalités écologiques FIGURE 57 : SYNTHESE DES FONCTIONNALITE ET CONTRAINTES ECOLOGIQUES En termes de fonctionnalités écologiques, trois enjeux majeurs ressortent à proximité de la zone d’étude immédiate :

 La présence de vallons boisés au sein de la zone d’étude immédiate, et de part et d’autre de celle-ci. Véritables corridors écologiques d’orientation nord-sud, ils participent à une jonction entre les deux grandes zones naturelles et semi-naturelles présentes de part et d’autre de la zone d’étude immédiate. On retrouve au nord un réservoir de biodiversité de type forestier, et au sud un réservoir de biodiversité de type semi-ouvert. A leur rôle de corridor, s’ajoute une fonction de refuge, ces vallons étant constitués de milieux hébergeant à eux seuls une biodiversité propre. C’est particulièrement le cas du vallon boisé situé dans la moitié ouest de la zone d’étude immédiate.

 L’existence de nombreuses continuités écologiques affaiblies. Il s’agit de couloirs de déplacements qui pourraient renforcer le lien entre les réservoirs de biodiversité nord et sud. Toutefois, dans l’état actuel des milieux, ces continuités demeurent faiblement fonctionnelles. Pour la plupart, elles sont constituées par des milieux ouverts, principalement des espaces agricoles (zones actuellement cultivées ou en déprise agricole depuis trop peu de temps pour être redevenues suffisamment boisées). Ces milieux ouverts présentent une perméabilité écologique inférieure, et seront évitées par la faune lors de déplacements, qui préfère longer des milieux présentant un bon couvert végétal.

 Enfin, la présence de points de ruptures de continuités. Il s’agit de lieux où s’arrêtent ou se rétrécissent de manière notable des continuités écologiques existantes ou potentielles. Concrètement, il peut s’agir de zones urbanisées (parkings, voies d’accès), ou de parcs photovoltaïques déjà en exploitation qui sont installés à proximité immédiate de continuités écologiques. C’est notamment le cas au nord du vallon boisé situé dans la partie ouest de la zone d’étude immédiate. Ce vallon débouche ainsi sur un parc photovoltaïque. Bien que des observations aient révélé que certains animaux passent sous les grillages pour traverser le parc solaire à cet endroit, il constitue une rupture dans la continuité nord-sud que représente le vallon. C’est également le cas pour la prairie située entre deux parcs photovoltaïques au nord-est de la zone d’étude immédiate. Elle crée une rupture de continuité entre le vallon parcourant l’est de la zone d’étude et le boisement au nord. Les espèces voulant relier les deux éléments naturels sont contraintes de traverser cet espace ouvert.

La carte suivante montre la synthèse des fonctionnalités et des continuités écologiques du site, issue de l’analyse

des cartographies précédentes.

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12. CONCLUSION DU DIAGNOSTIC NATURALISTE

12.1. Synthèse des principaux enjeux écologiques sur la zone d’étude immédiate

Le tableau suivant présente une synthèse des enjeux par thématique d’étude à l’échelle de la zone d’étude immédiate. Il reprend les informations importantes (enjeux modérés à forts et enjeux forts ou inférieurs par défaut) contenues dans chacune d’elle : Niveau de Enjeu sensibilité Localisation de l’enjeu Habitats, espèces et habitats d’espèces, Portée réglementaire écologique structures, nature ordinaire Habitats naturels Habitat naturel et semi-naturel constituant une nature ordinaire pouvant être qualifiée de relique à l’échelle de ce secteur du plateau de Valensole Modéré à fort Vallon central Natura 2000 et qui remplit des rôles fonctionnels essentiels. Habitat naturel d’intérêt communautaire. Flore Présence de populations importantes d’une plante protégée au niveau régional (Violette de Jordan Viola jordanii) et d’une plante rare en France Fort Ligne de thalweg du vallon central R (Aristoloche pâle Aristolochia pallidad.). Secteurs semi-naturels, ouverts à semi-ouverts où se développent des pelouses supraméditerranéennes à Aphyllanthe de Montpellier et abritant Modéré à fort Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate - une flore très diversifiée. Faible à modéré Espaces cultivés de la zone d’étude. - Parcelles cultivées accueillant une flore assez diversifiée. Oiseaux Milieux ouverts d’intérêt pour de nombreux oiseaux patrimoniaux : R - Secteurs de présence régulière de la Pie-grièche méridionale (zone de nidification probable) ; Fort Ensemble de cultures de lavande à l’est de la zone d’étude immédiate - Zone de chasse du Busard cendré. N2000 A ces deux espèces s’ajoute un cumul de présence d’espèces patrimoniales de milieux ouverts : Alouette lulu, Bruant ortolan, Circaète Jean-le- Blanc, Engoulevent d'Europe (en chasse), Pipit rousseline, Linotte mélodieuse, Petit Duc scops et Bruant proyer. R Nidification d’un important cortège d’oiseaux: Tourterelle des bois, fauvettes, pouillots, mésanges, pics, Hypolaïs polyglotte, Rossignol Philomèle, Fort Versant ouest du vallon central N2000 Pinson des arbres, Engoulevent d’Europe. Autres versants embroussaillés voire boisés des vallons de la zone R Modéré à fort Présence d’un riche cortège d’oiseaux, dont l’Engoulevent d’Europe. d’étude immédiate N2000 R Territoire de chasse et de nidification de plusieurs espèces patrimoniales : Fauvette pitchou, Pipit rousseline, Circaète Jean-le-blanc, Bruant Modéré à fort Parcelles cultivées de lavande à l’ouest de la zone d’étude immédiate N2000 proyer,…. Chiroptères Fort R L’ensemble des vallons, principalement au niveau des lisières, sont utilisés pour le déplacement de nombreuses espèces de chauves-souris. Ils Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate ont un rôle essentiel dans la fonctionnalité écologique relative à ces espèces. Le vallon à l’est est particulièrement utilisé par le Petit Rhinolophe, Modéré à fort N2000 bien représenté sur le secteur. R Faible à modéré Autres habitats hors vallons Milieux exploités occasionnellement pour le déplacement des chauves-souris. N2000 Mammifères (hors chiroptères) Fort Vallon central - Corridor de déplacement d’importance et zone de refuge pour plusieurs espèces de mammifères (Sanglier, Renard roux, Lièvre d’Europe…). Modéré à fort Ensemble des autres vallons de la zone d’étude immédiate - Corridor de déplacement et zone de refuge pour plusieurs espèces de mammifères.

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Niveau de Enjeu sensibilité Localisation de l’enjeu Habitats, espèces et habitats d’espèces, Portée réglementaire écologique structures, nature ordinaire Reptiles Fort Lieu de vie de nombreux reptiles et présentant des caractéristiques optimales pour ces espèces : présence de zones d’insolation, de secteurs de Talwegs et coteaux des vallons de la zone d’étude immédiate R Modéré à fort refuges et de secteurs d’alimentation. Faible à modéré Buissons et haies éparses R Lieux de refuge de plusieurs reptiles, liaison entre les différents vallons. Amphibiens Faible à modéré Fond de talweg du vallon central (R) Continuité nord-sud essentielle au déplacement des amphibiens du secteur et possible zone d’hivernage. Faible à modéré Ensemble des vallons de la zone d’étude immédiate (R) Continuité nord-sud permettant le déplacement des amphibiens du secteur. Insectes Fort Fonds de vallon semi-boisés R Présence et reproduction de la Diane. Coteaux (versants) ouverts, en cours de fermeture ou boisés des Présence et reproduction de la Proserpine. Présence ponctuelle de la Magicienne dentelée. Présence et reproduction de la Laineuse du Fort R différents vallons de la zone d’étude immédiate. prunellier. Présence et reproduction du Grand Capricorne. Présence et reproduction de 7 autres espèces patrimoniales. Présence ponctuelle des espèces protégées et patrimoniales. Zones adjacentes aux territoires de présence de ces espèces et permettant leur Modéré à fort Végétations herbacées et buissons en liaison avec les vallons R dispersion.

La carte ci-après offre une représentation synthétique et géographique des niveaux d’enjeux à l’échelle de la zone d’étude immédiate. Pour cela, le niveau d’enjeu pour chaque polygone a été qualifié par thématique d’étude (voir les cartes ci- avant de synthèse des enjeux par groupe).

En termes de méthode, à chaque classe d’enjeux est attribuée une note pondérée (l’écart entre chaque niveau d’enjeux ne suit pas une progression linéaire) sur laquelle repose un calcul qui permet, in fine, d’attribuer à chaque polygone une note globale qui synthétise le niveau d’enjeux de toutes les expertises. 5 classes ont été définies :  Classe synthétique « Nul à faible » : Toutes les thématiques additionnées présentent des niveaux « Nul à faible » ;  Classe synthétique « Faible à modéré » : Au moins deux thématiques présentent des niveaux « Faible à modéré » ;  Classe synthétique « Modéré à fort » : Au moins deux thématiques présentent des niveaux « Modéré » ou au moins une thématique présente un enjeu « Fort » ;  Classe synthétique « Fort » : Au moins deux thématiques présentent un niveau « Fort » ;  Classe synthétique « Majeur » : Au moins une thématique présente un niveau « Majeur » ou au moins 5 thématiques présentent un enjeu « Fort ».

Ce document fait la synthèse des niveaux d’enjeux pour 8 expertises différentes (les enjeux fonctionnels n’étant pas intégrés à cette carte). Il est ainsi possible d’observer un « lissage » sur certains enjeux spécifiques à une expertise donnée qui, de manière isolée, ont pu être jugés plus importants. Pour résoudre en partie ce biais, une analyse thématique supplémentaire se superpose aux niveaux d’enjeux synthétiques. Les pointillés rouges visualisent ainsi la présence d’un enjeu fort pour une thématique lorsque l’enjeu global est inférieur à ce niveau fort.

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FIGURE 58 : SYNTHESE DES ENJEUX

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