REPUBLIQUE DU PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

PLAN D’ACTION DE REINSTALLATION (PAR)

Elaboration d’un plan de restructuration des quartiers de -Sud traversés par l’autoroute -Diamniadio

Rapport final

INGESAHEL Septembre 2008 Direction générale : François LAURENT (urbaplan) et Mamadou SOME (ingesahel)

PAR et enquête socioéconomique : Papa Ameth KEITA, Moustapha DIALLO, Ismaïla DIEME (ingesahel) et Bryn WINISTOERFER (urbaplan)

Traitement statistique du PAR : Ibrahima SOW (ingesahel)

Autres responsables sectoriels : Equipements de proximité : Jean-Marc ROSSIGNOL

Eaux de ruissellement : Bécaye Sidy DIOP et Mbéguéré MBAYE (h20 engineering) Transports et mobilité : Martin STUCKI (transitec) Réseau viaire : Pape SY Pôle Waranka et Seven Up : Katleen VERCAUTEREN et Oliver REGAZZONI Régulation foncière : Alain DURAND-LASSERVE

Infographie : Gianni SCIAMANNA (urbaplan), Saadou DIALLO, Souleymane DIARRA et Moustapha SENE (ingesahel)

0626-D-Rapport PAR 260808.doc-FL

urbaplan-lausanne ingesahel-dakar h2o-dakar transitec-lausanne av. de montchoisi 21 13, rue de thiong / bp 6418 hann mariste lot m03 b / bp 26469 av des boveresses17 1006 lausanne suisse dakar sénégal dakar sénégal 1010 lausanne suisse t 021 619 90 90 f 021 619 90 99 t 821 89 12 f 821 89 12 t 832 00 81 t 021 652 55 55 f 021 652 32 22 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] INGESAHEL

Direction générale : François LAURENT (urbaplan) et Mamadou SOME (ingesahel)

PAR et enquête socioéconomique : Papa Ameth KEITA, Moustapha DIALLO, Ismaïla DIEME (ingesahel) et Bryn WINISTOERFER (urbaplan)

Traitement statistique du PAR : Ibrahima SOW (ingesahel)

Autres responsables sectoriels : Equipements de proximité : Jean-Marc ROSSIGNOL

Eaux de ruissellement : Bécaye Sidy DIOP et Mbéguéré MBAYE (h20 engineering) Transports et mobilité : Martin STUCKI (transitec) Réseau viaire : Pape SY Pôle Waranka et Seven Up : Katleen VERCAUTEREN et Oliver REGAZZONI Régulation foncière : Alain DURAND-LASSERVE

Infographie : Gianni SCIAMANNA (urbaplan), Saadou DIALLO, Souleymane DIARRA et Moustapha SENE (ingesahel)

0626-D-Rapport PAR 260808.doc-FL

urbaplan-lausanne ingesahel-dakar h2o-dakar transitec-lausanne av. de montchoisi 21 13, rue de thiong / bp 6418 hann mariste lot m03 b / bp 26469 av des boveresses17 1006 lausanne suisse dakar sénégal dakar sénégal 1010 lausanne suisse t 021 619 90 90 f 021 619 90 99 t 821 89 12 f 821 89 12 t 832 00 81 t 021 652 55 55 f 021 652 32 22 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] SOMMAIRE

SECTION A : PRESENTATION DU PROJET 1 1. Introduction 2 2. Investissements retenus dans le Programme de restructuration de PIS 5

SECTION B : ETUDE SOCIOECONOMIQUE 18 3. Caractéristiques générales 19 4. Caractéristiques spécifiques 23

SECTION C : CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE 29 5. Textes régissant le PAR 30 6. Concordance entre le cadre juridique national et les procédures de la Banque mondiale 32

SECTION D : PLAN DE COMPENSATION 33 7. Spécificités du PAR de Pikine irrégulier Sud 34 8. Zone de recasement retenue 36 9. Concessions impactées 37 10. Types d’indemnisation 39 11. Types de perte et mode de compensation 41 12. Perte de terre 42 13. Perte de bâtiments 49 14. Perte de logis 54 15. Perte de revenus pour propriétaires d’espaces loués 57 16. Perte temporaire de revenus 59 17. Cas particuliers 61

SECTION E : MISE EN ŒUVRE DU PLAN DE COMPENSATION 65 18. Procédures d’indemnisation 66 19. Montage institutionnel 70 20. Chronogramme de mise en œuvre 75

SECTION F : BUDGET 76 21. Budget pour la mise en œuvre du PAR 77

SECTION F : SUIVI-EVALUATION 80 22. Dispositif de Suivi et d’évaluation 81

ANNEXES 89 23. Annexe 1 : grille des coûts unitaires utilisés pour le calcul des impenses 90 24. Annexe 2 : Questionnaires utilisés dans le cadre du PAR 92 25. Annexe 3 : Mesures d’Information, de sensibilisation et d’organisation menées à PIS 93 26. Annexe 4 : méthodologie et moyens mobilisés pour estimer le montant des indemnisations 97 27. Annexe 5 : risques identifiés et recommandations 110

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 i LISTES DES TABLEAUX, PLANCHES ET PHOTOS

Liste des tableaux :

Tableau 1 : Nombre de concessions impactées selon le type d’infrastructures ...... 37 Tableau 2 : Indemnisation pour perte de terre des concessions impactées mais « pouvant rester » ...... 44 Tableau 3 : Indemnisations en nature et indemnisation en espèces...... 45 Tableau 4 : Nombre de propriétaires devant être réinstallés et taille initiale de la concession ...... 46 Tableau 5 : Indemnisation versée en espèces pour perte de terre aux PAP quittant ...... 47 Tableau 6 : Coût de délivrance des TF et DS pour les propriétaires allant être expropriés...... 48 Tableau 7 : Indemnisation pour perte de bâtiments des concessions « restant sur place »...... 52 Tableau 8 : Evaluation des pertes de bâtiment pour les concessions « devant quitter ») ...... 53 Tableau 9 : Indemnisation aux propriétaires pour perte de places d’affaire hors concession ...... 53 Tableau 10 : Propriétaires de places d’affaire hors concession...... 53 Tableau 11 : Indemnisation pour perte temporaire de logis des concessions « restant sur place »...... 55 Tableau 12 : Perte de logis : ménages locataires des concessions « pouvant rester » ...... 55 Tableau 13 : Perte de logis pour les ménages locataires des concessions « devant partir » ...... 56 Tableau 14 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires d’espaces d’habitation (pouvant rester) ...... 57 Tableau 15 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires d’espaces d’habitation (devant partir) ...... 58 Tableau 16 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires de place d’affaires (dans concession) ...... 58 Tableau 17 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires de place d’affaires (hors concession)...... 58 Tableau 18 : Indemnisation à l'exploitant pour perte de revenus de places d’affaire dans concession (quittant et restant)...... 60 Tableau 19 : Indemnisation à l'exploitant pour perte de revenus de places d’affaire hors concession ...... 60 Tableau 20 : Détail du budget nécessaire pour mettre en œuvre le PAR...... 79

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 ii Liste des planches :

Planche 1 : Réseau viaire retenu...... 7 Planche 2 : Dispositif de mise hors eau ...... 10 Planche 3 : Pôle de Waranka...... 13 Planche 4 : Pôle de Seven Up ...... 15 Planche 5 : Equipements de proximité ...... 17 Planche 6 : Communes d’arrondissement et quartiers de PIS...... 21 Planche 7 : Découpage de la zone de PIS en GIE ...... 94

Liste des figures :

Figure 1 : Répartition des concessions impactées selon la nature de l’investissement...... 38 Figure 2 : Répartition des concessions selon l’ampleur de l’impact occasionné...... 38

Liste des photos :

Photo 1 : Mise à jour du plan masse et vérification des limites de concessions...... 102 Photo 2 : Attribution et marquage du numéro de la concession...... 102 Photo 3 : Prise de la photo du propriétaire de la concession ...... 102 Photo 4 : Coordination du travail des différentes équipes d’enquête ....103 Photo 5 : Correction et actualisation des plans masse des concessions...... 103 Photo 6 : Vérification du contenu des questionnaires avant classement...... 103 Photo 7 : Remise des questionnaires complétés pour classement...... 104 Photo 8 : Permanence de Diaksao : propriétaires venant compléter leur questionnaire ...... 104 Photo 9 : Permanence de Diaksao : propriétaire venant se faire photographier, car absente lors du passage des équipes...... 104

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 iii SECTION A : PRESENTATION DU PROJET

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 1 1. INTRODUCTION

1.1 Contexte du programme de restructuration de Pikine Irrégulier Sud

Les Autorités sénégalaises ont décidé de réaliser une autoroute à péages entre Dakar et Diamnadio. Différents bailleurs de fonds ont donné leur accord pour accompagner le Gouvernement sénégalais dans la concrétisation de cette infrastructure de portée nationale. La réalisation de cette autoroute va nécessiter la libération d’une emprise d’au moins 60 mètres, parfois dans des secteurs fortement urbanisés. Le secteur le plus impacté est la zone de Pikine irrégulier Sud que l’autoroute couper en deux sur près de 5.000 ml.

Parmi les mesures de compensation, le Gouvernement a décidé d’entreprendre un programme de réhabilitation et de restructuration de la zone de Pikine Irrégulier Sud, visant le développement de ses infrastructures urbaines de base, son inclusion dans l’armature urbaine et la minimisation des impacts négatifs de la réalisation de l’autoroute.

L’APIX assure la maîtrise d’ouvrage déléguée tant du Projet de réalisation de l’autoroute que de la composante connexe « Restructuration de Pikine Irrégulier Sud ».

La zone prévue pour la restructuration est située entièrement dans la commune de Pikine et englobe cinq communes d’arrondissement : Guinaw rail Nord et Sud, Thiaroye Gare, Tivauane-Diack Sao et Diamaguène-Sicap MBao. Les limites physiques sont très fortement marquées : voie ferrée au nord et à l’est, route nationale au sud et forêt classée à l’ouest. A l’intérieur, l’écosystème est relativement homogène, de type « Niayes », caractérisé par une altitude basse, une succession de dunes et de zones dépressionnaires dans lesquelles la nappe phréatique demeure affleurante. L’occupation irrégulière est ancienne (depuis 1963) mais s’est accélérée depuis à la fin des années soixante et ne laisse globalement libre que les zones inondées.

Dans un contexte de poussée démographique continue, la demande croissante de terrains pour l’habitat, la spéculation foncière et l’absence de contrôle effectif de l’Etat ont rapidement conduit à une occupation largement irrégulière de cette zone : les terrains (titrés ou non titrés) ont été occupés, subdivisés et construits en dehors de toute procédure formelle. L’absence d’alignement et l’étroitesse des voies accentuent le manque global d’accessibilité au quartier. Le niveau général d’équipement est insuffisant et les densités d’occupation particulièrement élevées, ce qui a rendu jusqu’à présent les possibilités de développement et d’organisation internes particulièrement difficiles.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 2 1.2 Etude confiée au Groupement URBAPLAN-INGESAHEL

Le Groupement URBAPLAN-INGESAHEL a remporté l’appel d’offre lancé par l’APIX en décembre 2005 relatif à « Elaboration d’un Plan de restructuration des quartiers de Pikine Sud traversés par le Projet d’autoroute à péage Dakar- Diamniadio ». Le contrat de ce marché a été signé par les différentes parties prenantes entre avril et mai 2006 et les prestations techniques du Groupement ont démarré à partir de la fin du mois de juin 2006.

Cette étude comprend les tâches suivantes : Tâche 1 : Analyse des interventions passées et actuelles : appréciation des opérations initiées par le Gouvernement sénégalais en matière de restructuration et régularisation foncière et évaluation du dispositif mis en place (notamment la FDV et le FORREF)

Tache 2 : Actualisation de l’étude de faisabilité de la restructuration de Pikine irrégulier Sud : actualisation de l’étude de faisabilité commanditée par la GTZ et la KfW à la fin des année 90 et ayant servi de base technique au Programme de restructuration des quartiers spontanés de Pikine (PRQS-PIS)

Tâche 3 : Elaboration d’un Plan d’action réinstallation (PAR) : élaboration d’un PAR pour les personnes situées sur les emprises devant être libérées pour permettre la mise en oeuvre du plan de restructuration et allant être réinstallées sur un site d’accueil à Peulh.

Tâche 4 : Elaboration du document de projet de restructuration : élaboration d’un document de projet répondant aux critères des bailleurs de fonds.

Le présent PAR constitue le résultat de la Tâche 3 « Elaboration d’un Plan d’action réinstallation (PAR) ». Ce rapport PAR se complète de la remise d’une base de données informatisée comprenant l’ensemble des éléments nécessaires à l’identification des PAP et aux calculs des indemnités auxquelles elles ont droit. Enfin, le Groupement a remis un rapport d’annexes du PAR constitué de cinquante plans d’implantation des voies au 1 : 500 sur lesquels figurent toutes les concessions impactées.

Les cadres du Groupement URBPALAN-INGESAHEL ont également assisté l’APIX au cours de la mission d’évaluation menée par les bailleurs de fonds (BM, AFD et BAD) fin mars 2008 à Dakar et ont ainsi pu fournir à ces derniers toutes les précisions demandées.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 3 1.3 Investissements identifiés, montants disponibles et priorisation

Dans un premier temps, le Groupement URBAPLAN-INGESAHEL a été invité à identifier tous les investissements jugés pertinents sans se soucier de l’enveloppe financière qu’ils représentaient. Ce sont ainsi près de 60 milliards d’investissements qui ont été décrits, localisés et budgétisés.

Au début de l’année 2008, la Banque mondiale (BM) et l’Agence française de développement (AFD) ont annoncé qu’elles s’engageraient financièrement dans le programme de restructuration de PIS. Une enveloppe de 15 milliards de FCFA est donc réservée spécifiquement pour cette composante connexe, d’autres montants étant alloués pour l’aménagement de la zone de recasement.

Parallèlement, le Gouvernement du Sénégal s’est engagé à prendre en charge l’intégralité des coûts du PAR et à mobiliser 8 milliards pour le volet voirie de cette composante. L’enveloppe totale disponible pour financer les investissements de la restructuration s’élève ainsi à 23 milliards de FCFA.

Le présent PAR porte sur les impacts liés à la libération des emprises nécessaires à la réalisation de ces investissements. Ces investissements sont décrits au chapitre suivant.

1.4 Etudes de variantes

Afin de diminuer le nombre de PAP, les études ont analysé différentes variantes techniques. Ainsi, pour le réseau de voirie secondaire (décrit au point suivant), il a été finalement retenu des emprises pouvant varier entre 10 et 15 mètres. Cette souplesse a permis de réduire substantiellement le nombre de PAP initialement identifiés sur la base d’une emprise fixe de 15 mètres. Toujours pour diminuer le nombre de PAP, les équipements structurants et les équipements scolaires retenus sont localisés sur les rares terrains vides de construction de PIS (le plus souvent inondés).

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 4 2. INVESTISSEMENTS RETENUS DANS LE PROGRAMME DE RESTRUCTURATION DE PIS

Le présent PAR porte sur les emprises devant être libérées dans le cadre du Programme de restructuration de Pikine irrégulier Sud. Ce dernier se compose de différents volets : > Infrastructures et équipements structurantes : - réseau viaire - dispositif de mise hors eau - équipements structurants (pôle de Seven Up et pôle de Waranka) > Equipements de proximité : - équipements scolaires

Le PAR porte sur l’ensemble de ces volets, à l’exception du pôle de Waranka. Au moment des investigations de terrain du PAR (juin-août 2007), le financement de ce dernier n’était pas acquis. Cette incertitude ne permettait pas le lancement d’une opération aussi sensible que le calcul des impenses sur un marché. Les investissements du Programme sont décrits ci-dessous :

2.1 Réseau viaire

2.1.1 Préambule

Rappelons que le réseau viaire comprend trois niveaux : >pprimaire : vocation régionale, liaisons entre centres de l'agglomération urbaine dakaroise au sens large, >ssecondaire : vocation urbaine, réseau collecteur à l'intérieur des secteurs délimités par le réseau primaire (mailles), >ttertiaire structurant : vocation locale, réseau de desserte fine à l’intérieur des quartiers permettant l’accès domiciliaire.

2.1.2 Critères de priorisation du réseau viaire

Le programme de restructuration initial était trop ambitieux et dépassait les moyens financiers susceptibles d’être mobilisés. Un effort de priorisation a été consenti, sur la base des critères suivants : > retenir en priorité tous les tronçons prolongeant les cinq ouvrages de franchissements sur l’autoroute : ces tronçons permettent d’atténuer la césure constituée par l’autoroute et facilite les liaisons de part et d’autre de l’autoroute. > retenir en priorité les tronçons permettant de créer d’importantes dorsales au sein de PIS : les tronçons retenus permettent de créer de nouvelles voies d’importance au sein de la zone PIS susceptibles de la désenclaver. C’est le cas de la voie qui permettra d’aller directement de Pikine régulier nord au cœur du

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 5 Camp Thiaroye en traversant les deux CA de Guinaw Rails ou de la voie traversant Yeumbeul de part en part. >rretenir la voie primaire P1-P2 reliant l’échangeur de Thiaroye au Nord de Pikine et réaliser un franchissement en dénivelé des lignes PTB : il s’agit déjà du principal axe de cette partie de l’agglomération de Dakar et la construction de l’échangeur de Thiaroye et du nouveau complexe commercial justifient ces investissements. >rretenir en priorité les tronçons desservant les haltes du PTB : afin d’améliorer l’articulation entre modes de déplacement, tous les tronçons desservant les haltes du PTB sont considérés comme prioritaires.

Les voies dont la réalisation n’est pas soumise aux financements des bailleurs : >lles voies desservant des zones déjà loties (l’aménagement des voies au sein de Pikine Nord, au sein du Camp Thiaroye et aux abords de la cité Sicap Mbao) >lla majorité des tronçons du réseau tertiaire structurant : la libération de leur emprise constitue déjà une amélioration sensible.

2.1.3 Linéaires retenus

L’ensemble du réseau viaire retenu pour la zone de PIS représente un linéaire légèrement supérieur à 20 km. Il s’agit d’un effort très important, sans commune mesure avec les réalisations effectuées à ce jour dans la zone. La figure suivante présente l’ensemble des tronçons du réseau routier primaire, secondaire et tertiaire initialement identifié pour PIS, en faisant une distinction entre les tronçons existants, tronçons allant être réalisés dans le cadre du présent programme et tronçons identifiés mais finalement non-retenus en raison de contraintes budgétaires.

2.1.4 Montants des investissements

La réalisation du réseau viaire représente un investissement d’environ 15,4 milliards de FCFA

Réseau viaire Montants Réseau primaire 5.704.000.000 Réseau secondaire 9.711.000.000 Total 15.415.00.000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 6

2.2 Dispositif de mise hors eau

2.2.1 Situation actuelle

La stratégie retenue consiste à compléter les dispositifs de drainage au niveau de PIS mis en place ou prévus par l’AATR, le PCRPE ou l’ONAS. En effet, à l’intérieur de PIS, ces interventions intéressent exclusivement les parties ouest (bassin de rétention/infiltration et STAP Guinaw rails nord) et centre (STAP de la départementale 123, STAP de la route Gouygui et STAP du Km 14). La partie est de PIS n’enregistre aucune intervention visant à y réduire les inondations. Par ailleurs, la limite nord-est de PIS (Yeumbeul sud) comporte deux mares qui, pendant la saison pluvieuse, causent des inondations importantes. Il est proposé le traitement de ces deux points en même temps que la partie orientale de PIS. De même, il est impératif de protéger la partie de PIS située au sud de l’autoroute des eaux pluviales venant du nord de l’autoroute et qui seront évacuées par huit ouvrages hydrauliques.

2.2.2 Dispositif retenu

Ainsi, les travaux complémentaires que nous proposons sont constitués par : > la transformation des deux mares de Yeumbeul sud en deux bassins de rétention/infiltration (respectivement BR5 (Mare de Route de Boune) et BR4 (Mare de Thierno Ndiaye)) reliés gravitairement par un dalot de 1m x 1m ; > l’installation d’un bassin d’écrêtage 1500 m3 et d’une STAP au niveau de BR4 (Mare de Thierno Ndiaye), ainsi que la pose d’une conduite de refoulement en fonte reliant BR4 (Mare de Thierno Ndiaye) à BR1 (Mare de Sam Sam) ; > la transformation de la mare de Sam Sam, de celle située au sud de OH5 et de celle du Km 14, en bassins de rétention/infiltration (respectivement BR1 (Mare de Sam Sam), BR2 (Mare de Diamagene) et BR3 (Mare de Diaksao)) ; > l’installation d’un bassin d’écrêtage de 3000 m3 et d’une STAP au niveau de BR1 (Mare de Sam Sam), ainsi que la pose d’une conduite de refoulement en fonte reliant BR1 à OH5 ; > la mise en place de différents dalots reliant gravitairement certains points sensibles du nouveau dispositif de mise hors eau ;

La mare de Sam Sam représente la cause principale des inondations dans cette partie de PIS, du fait qu’en période pluvieuse, elle déborde et déverse son trop plein sur une surface de près de 1,5 km2 qui englobe même des zones situées au nord de la voie ferrée. Pour des raisons de topographie défavorable, il n’est pas possible d’assurer un écoulement gravitaire entre cette mare et les ouvrages

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 8 hydrauliques prévus sur l’autoroute Dakar-Diamniadio (OH5). Il est proposé de transformer cette mare en bassin de rétention/infiltration et d’installer un bassin d’écrêtement de 3000 m3 dont le trop plein sera évacué par pompage (deux pompes de 150 l/s chacune) vers OH5, puis, gravitairement vers BR2 (Mare de Diamagene) par un dalot.

BR2 est également une mare qui déborde en période pluvieuse. Il est proposé de l’aménager en bassin de rétention/infiltration et d’évacuer son trop-plein, de manière gravitaire, via un dalot, vers la mare du km 14 (BR3 (Mare de Diaksao)).

La mare du Km 14 est déjà reliée à un bassin d’écrêtement de 4000 m3 et à une STAP dotée de deux pompes de 278 l/s chacune. Il est proposé d’une part, de transformer cette mare en bassin de rétention/infiltration et d’autre part d’augmenter la capacité de pompage de la STAP du km 14, par l’installation de deux pompes supplémentaires de 200 l/s chacune.

Il est enfin proposé le drainage gravitaire, via des dalots, des eaux à l’aval des autres ouvrages hydrauliques de l’autoroute (OH1, OH2, OH3, OH4, OH5a, OH5b et OH5c).

La planche de la page suivante illustre le principe de fonctionnement du dispositif préconisé.

En raison de l’importance que revêt la mise hors eau pour une majorité de citadins de PIS, l’intégralité de la composante sera financée par le programme de restructuration de PIS. Cette enveloppe financière s’élève à près 3,5 milliards de FCFA.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 9

2.3 Equipements structurants

Le programme de restructuration comprend la réalisation de deux pôles structurants susceptibles d’insuffler un développement socioéconomique.

2.3.1 Pôle économique de Waranka

Le pôle économique de Waranka, situé sur la limite des CA de Guinaw Rails Nord et Sud, abritera dans un périmètre restreint différents équipements à vocation commerciale. Plusieurs facteurs justifient ce choix : > Les CA de Guinaw Rails Nord et Sud sont celles qui présentent les conditions de vie les plus précaires et les niveaux d’équipements les plus faibles. > La concentration d’activités à vocation marchande dans un espace restreint permettra de créer une centralité fonctionnelle au sein de quartiers d’habitation peu polarisés et peu différenciés > Le site retenu sera en grande partie récupéré sur une zone inondable non construite. L’aménagement de ce pôle ne nécessitera que peu d’expropriations. > Le site retenu deviendra le grand carrefour du futur réseau principal au sein de la zone occidentale de PIS. > Ce pôle commercial apportera également une réponse à la démolition du marché Waranka résultant de libération des emprises du futur réseau viaire.

Les équipements allant être aménagés sont : > Nouveau «Marché Waranka» : Le bâtiment proposé pour remplacer le marché Waranka sera implanté à l’emplacement de l’actuel marché Djembé (qui sera lui entièrement rasé). Le bâtiment du nouveau « Marché Waranka » s’articule autour de deux cours, l’une dédiée à la vente de produits alimentaires qui permet l’installations d’étals et l’autre entourée de boutiques. Un étage sera également aménagé, ce qui portera la capacité de l’équipement à 170 boutiques et 500 étals. > Centre commercial : La démolition du marché Waranka suite à l’aménagement de la voie secondaire laisse une parcelle libre, entourée sur trois côtés de voies revêtues. Le plan d’aménagement envisage la construction sur cette parcelle d’un centre commercial en R+2.Ce centre abritera des activités relevant du secteur tertiaire moderne : mutuelles bancaires, salons de coiffure, agences de voyage, boutiques de vêtements, cyber-cafés, centre de duplication, … Un montage financier mobilisant des fonds privés sera privilégié.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 11 > Marché Artisanal : Le nouveau centre artisanal est destiné à accueillir les artistes et artisans du marché Djembé, qui sera rasé et sur l’emplacement duquel sera construit le nouveau marché Waranka. Sa capacité sera de plus de 180 boutiques. Les dysfonctionnements actuels du marché Djembé et les besoins énoncés par les artisans ont été pris en compte pour proposer une amélioration des conditions de travail au sein de ce nouveau centre artisanal. > Maison de l’outil : La maison de l’outil est un centre de formation aux métiers de l’artisanat. Il est composé d’un bâtiment avec des salles de classes, des bureaux et un hall d’exposition, et d’une cour donnant accès à des ateliers et des latrines/douches. L’école est en relation directe avec le centre artisanal, ce qui doit favoriser les échanges entre les apprentis et les artisans du marché. > Centre polyvalent : Le centre actuel sera amélioré, notamment en modifiant sa porte d’entrée. La cour est agrandie, ce qui permet de développer des activités extérieures au sein du centre polyvalent. Cette cour donnera également accès à un nouveau bâtiment accueillant une bibliothèque de quartier. > Gare routière : Le projet propose l’aménagement d’une gare routière pour les minibus (tatas) et les taxis urbains. Elle est dimensionnée pour une capacité de 2 lignes de minibus (6 véhicules) et 15 taxis urbains.

Ces équipements figurent sur la planche de la page suivante.

2.3.2 Coût du pôle de Waranka

Pôle économique de Waranka Montant

1 Nouveau Marché Waranka 225.029.000

2 Marché artisanal 273.484.000

3 Maison de l'outil pm

4 Gare routière 165.614.000

5 Centre commercial pm

6 Bibliothèque 16.650.000

Total Pôle de Waranka 680.777.000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 12

2.3.3 Pôle de Seven Up

L’un des principaux obstacles à la construction des équipements sportifs et culturels est la disponibilité de terrains pour les implanter. Plusieurs projets n’ont pas vu le jour pour la simple raison qu’aucune solution n’a pu être trouvée au problème foncier. Au niveau des activités sportives, le football est le sport le plus pratiqué, notamment parce qu’il est possible d’y jouer sur des terrains aménagés de manière très rudimentaire. A l’échelle de PIS, l’un des seuls espaces abritant des activités sportives est la « pointe de Seven UP » délimitée par le carrefour éponyme, la voie ferrée et la RN1. Plusieurs terrains de football informels y sont délimités à l’aide de pneumatiques et voient chaque jour des dizaines de jeunes y pratiquer leur sport préféré. Nous proposons de maintenir ces activités, mais en les insérant dans un cadre formel au travers de l’aménagement du pôle sportif de Seven Up (terrain de football, plate-forme multisports, arène de lutte, complexe sportif avec vestiaires et salle de réunion). De plus, comme les superficies libres de constructions sont importantes, nous proposons que le pôle de Seven Up abrite également une case des tout-petits, une école primaire, un CEM et un centre social comprenant une bibliothèque et une maison des femmes. Ce site présente néanmoins des contraintes, notamment en raison des emprises juridiques de la voie ferrée et de l’autoroute. Le pôle empiète sur ces emprises, mais aucun bâtiment n’y sera construit.

La planche de la page suivante présente ces aménagements.

2.3.4 Coûts des pôles structurants

Pôle Seven Up Hypothèse basse (BM-AFD)

1 Maison des tous-petits pm

2 Centre social 46.269.000

3 Ecoles primaires 294.000.000

4 CEM 225.750.000

5 Plate-forme multisports 2.100.000

6 Pôle sportif 142.917.000

Total Pôle de Seven Up 711.036.000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 14

2.4 Equipements de proximité

2.4.1 Préambule

Un gros effort a été consenti pour identifier des équipements et des infrastructures de proximité. Le choix et l’implantation de ces investissements résultent d’un processus participatif prévu par la législation sénégalaise. Ces concertations avec les GIE ont été menées au cours d’ateliers de planification participatifs qui ont permis d’identifier : > des tronçons du réseau de voirie tertiaire > des équipements de proximité dans les domaines scolaire et sanitaire de base, marchands, récréatifs et associatifs

Cependant, en raison de contraintes budgétaires, un très faible nombre d’équipements figure dans le programme que financeront la Banque mondiale et l’AFD. Ils figurent sur la planche de la page suivante.

2.4.2 Equipements retenus

Les équipements finalement retenus sont : > CA de Guinaw Rails Nord - Reconstruction école Darou Salam 2 - CEM > CA de Tivaouane Diack Sao - Ecole primaire 2 x 12 Cl. - CEM > CA de Diamaguène Sicap Mbao - Ecole primaire 12 Cl. - Rénovation:ext. écoile existante - CEM

2.4.3 Montants pour les équipements de proximité

Les équipements finalement retenus représentent une enveloppe de :

Construction et équipement des équipements : Total CA de Guinaw Rails Nord 458.850.000 CA de Tivaouane Diack Sao 577.500.000 CA de Diamaguène Sicap Mbao 613.200.000 Total 1.649.550.000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 16

SECTION B : ETUDE SOCIOECONOMIQUE

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 18 3. CARACTERISTIQUES GENERALES

Le présent chapitre rappelle les principaux enseignements tirés de l’enquête socio-économique de référence menée par URBAPLAN-INGESAHEL fin 2006. Ce document fournit une situation de référence à partir de laquelle il sera possible d’apprécier dans le futur les impacts résultant de la réalisation du programme de restructuration de PIS.

3.1 Contexte urbain et démographique

La zone d'étude de PIS englobe cinq communes d'arrondissement : Guinaw-Rails Nord et Sud, Thiaroye Gare, Tivaouane-Diack Sao et Diamaguène-Sicap-Mbao et couvre environ 860 ha. Elle est délimitée au Nord par la voie du PTB, au Sud par la RN1, à l’Est par la bretelle de Mbao et à l’Ouest par le carrefour Seven Up. Cette zone se situe à l’intérieur de la zone naturelle appelée Niayes, écosystème principalement caractérisé par une topographie relativement faible et une succession de dunes et de zones dépressionnaires dans lesquelles la nappe phréatique demeure plus ou moins affleurante à longueur d’année et dont l’occupation résidentielle génère des problèmes d’insalubrité et de pollution liés entre autres aux inondations. Débutée en 1963, l’occupation irrégulière de PIS a connu une progression rapide après 1968, en particulier pendant les années 1990, sous la pression conjuguée du mouvement d’exode rural, d’un taux d’accroissement naturel élevé et de déguerpissements opérés dans différents quartiers de Dakar. La zone d’étude compterait à ce jour environ 242.000 habitants. La densité d'occupation moyenne par parcelle est évaluée à 12,7 personnes et la densité moyenne s'élève à 280 hab./ha avec une pointe à près de 600 hab./ha pour Guinaw Rails Nord. L’ethnie Wolof est majoritaire dans un contexte où les différentes ethnies sénégalaises sont représentées dans leur ensemble.

3.2 Contexte foncier

Dans le contexte de poussée démographique, d'exode rural massif, de demande croissante de terrains pour l'habitat et de forte spéculation foncière, l'urbanisation de PIS s'est faite de manière non planifiée et largement anarchique. Les terrains ont été subdivisés, occupés et construits en dehors de toutes procédures formelles. L'absence d'alignement et l'étroitesse des voies accentuent la difficulté d'accessibilité. Le niveau d’équipements y est insuffisant et les densités d’occupation très élevées, ce qui rend toute possibilité de développement interne particulièrement complexe. Comme dans la plupart des zones occupées irrégulièrement, la situation foncière à PIS n'a globalement aucun rapport avec le

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 19 tissu urbain qui s’est progressivement développé, à l’exception des quelques lotissements légaux sur terrains privés. Des actions de deux natures ont été entreprises en matière de régularisation foncière dans le cadre du PRQS-PIS : > des procédures visant la mise à disposition du sol, > des procédures de régularisation et débouchant sur la production de titres individuels ou droits de superficie.

3.3 Contexte de l’accès aux réseaux d’infrastructure

De manière globale, la zone de PIS se caractérise par un réseau de voirie interne largement non structuré et dont l'accessibilité est très variable notamment durant la saison des pluies. Assez logiquement PIS se caractérise également par une large prédominance des déplacements pédestres, les transports en commun étant limités aux axes bordant de la zone de PIS.

L'adduction de PIS en eau potable se fait au travers d'un réseau géré par la Société National des eaux du Sénégal (SONES) et exploité par la Sénégalaise des Eaux (SDE). Ce réseau dessert une série de bornes fontaines dont le nombre diminue pendant que les branchements individuels se généralisent. La zone présente ainsi une situation globale assez satisfaisante en terme de branchements malgré quelques poches encore non desservies. Le réseau secondaire devrait par contre être renforcé pour répondre à la demande. Le tracé de l'autoroute nécessitera la modification des réseaux notamment primaires à plusieurs endroits.

Malgré la nature sablonneuse de son sol, la zone de PIS est régulièrement soumise à des inondations en raison de la proximité de la nappe phréatique qui affleure, notamment dans les dépressions. Le retour ces dernières années d'une pluviométrie normale et la réduction des prélèvements d'eau sur la nappe pour usage domestique ont entraîné des inondations importantes de zones qui se sont urbanisées de manière irrégulière provoquant de nombreux dégâts sur le bâti et les biens. L'absence de système efficace de gestion des eaux usées et eaux vannes ne fait qu'aggraver la situation sanitaire de la zone.

La desserte de PIS en électricité se fait au travers d'un réseau géré par la société nationale d'électricité du Sénégal (SENELEC). Le réseau BT couvre la majeure partie de la zone. Le taux de branchement des concessions a largement progressé ces dernières années pour atteindre un taux de 85%. La zone de PIS est en outre traversée par plusieurs lignes à haute tension. Ces lignes doivent normalement être implantée dans une emprise libre de toute construction ce qui n'est pas le cas sur une bonne partie du tracé de ces lignes dans la traversée de PIS.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 20

3.4 Contexte de l’accès aux équipements de base

Sur l'ensemble de la zone de PIS, le manque d'équipements sociaux est globalement important, que ce soit dans le domaine de l'éducation, de la santé, de la culture, des loisirs et du sport. Au niveau des écoles primaires publiques, les besoins minimaux étaient estimés en 1998 à 300 salles de classes supplémentaires. Un certain nombre de nouvelles classes publiques ont entre- temps été construites et le secteur privé s'est montré particulièrement dynamique mais les lacunes restent importantes et obligent l'administration à recourir au système du "double flux" afin de pouvoir accueillir tous les élèves. Dans le domaine de la santé, la zone bénéficie de l'implantation récente d'un hôpital à vocation régionale. Globalement le problème qui se pose aujourd'hui dans la zone de PIS tient surtout au manque d'espaces disponibles pour l'implantation d'équipements nouveaux, et en terme d'accessibilité (état et caractéristiques des voiries).

Conçu sur la base des propositions de l’étude de faisabilité du projet de 1998 (étude GITEC) le projet de restructuration de Pikine irrégulier Sud (PRQS-PIS) a été confié à la FDV. Ce projet a pour objectif la poursuite du processus de légalisation et de réhabilitation des quartiers irréguliers entrepris par l’Etat sénégalais au travers d'une réglementation du droit foncier et d'investissements d’infrastructures de base. Ce projet qui se trouve dans une phase de consolidation a bénéficié de l'appui technique et financier de la coopération allemande, laquelle se désengage progressivement depuis 2005. Le projet a permis la restructuration de la partie Nord-Est de PIS et a touché une population de 70.000 habitants. Les travaux sont à ce jour toujours en cours. Le programme de régularisation foncière se poursuit également. La réalisation de ce dernier est cependant beaucoup plus lente que prévue.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 22 4. CARACTERISTIQUES SPECIFIQUES

Toutes les données chiffrées présentées dans ce chapitre sont issues du rapport « Enquête socioéconomique de référence », URBAPLAN-INGESAHEL, octobre 2006. Cette enquête s’est déroulée au cours des mois de septembre et octobre 2006 et fait partie intégrante de la présente étude. L’enquête a touché 924 concessions et 1.379 ménages, échantillonage résultant du taux de sondage retenu (un vingtième ou 1/20).

4.1 Caractéristiques des concessions et des ménages de PIS

Les éléments qui caractérisent les chefs de concession : > Dans 87% des cas, le propriétaire de la concession en est le propriétaire unique. Cette donnée a facilité l’actualisation du programme de restructuration et l’élaboration du PAR destiné aux personnes expropriées, car il était plus aisé de traiter, pour chaque concession, avec un seul propriétaire plutôt qu’avec plusieurs. > Dans 80% des cas, la concession a été achetée par son propriétaire, les cas d’héritages ou de dons sont l’exception à PIS. > Environ 76% des propriétaires habitent dans la parcelle qu’ils possèdent. Il s’agit d’un constat très important, car il est plus facile d’aborder les enjeux de la restructuration et de la régularisation avec des propriétaires vivant au sein même de la zone qu’avec des propriétaires se contentant de louer leur bien immobilier. > La quasi-totalité (97%) des concessions sont construites et habitées. Il semblerait que les stratégies spéculatives ne débouchent pas sur un gel du foncier. > La grande majorité des propriétaires (86%) ne disposent pas de titres de propriétés (TF global ou individuel, permis d’occuper ou droit de superficie). L’intégration de la dimension « régularisation foncière » semble devoir s’imposer en complément à la « restructuration » de PIS

Concernant les chefs de ménage, retenons que : > Dans toutes les CA, les chefs de ménages sont à plus de 75% des hommes. Cependant, avec 25% des interviewés les femmes chefs de ménage ne sont pas des cas isolés. > Environ 40% des chefs de ménage sont des Wolofs > Plus de 95% des chefs de ménage sont de confession musulmane > Les 74% des chefs de ménage appartiennent à la tranche d’âge correspondant à la population active (20 à 60 ans). > Près de 50% des chefs de ménage enquêtés n’ont pas été scolarisés (il conviendra de ce fait de privilégier davantage la communication orale et imagée au détriment des supports écrits lors de la mise en œuvre de la restructuration).

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 23 > Environ 45% des chefs de ménage travaillent à leur compte, alors que seuls 25% sont des salariés (à temps plein ou partiel).

Concernant le statut d’occupation, soulignons que : > 44% des ménages sont propriétaires, 40% sont locataires et 16% sont des hébergés. La part importante des locataires est un élément dont a tenu compte le plan d’action de réinstallation (PAR). > Concernant les locataires, les cas de loyers supérieurs à 50.000 FCFA restent totalement exceptionnels à PIS. Ainsi 38% paient moins de 10.000 f CFA par mois, ce qui traduit les faibles ressources d’une grande partie des habitants de la zone d’étude. Les loyers les plus répandus se situent dans la fourchette allant de 10.000 F CFA à 50.000 F CFA par mois.

4.2 Caractéristiques des habitations, niveau d’équipement et accès aux services de base

Lel ogement et les impenses se caractérisent par : > La maison limitée au rez-de-chaussée en dur est le type de logement encore le plus répandu à PIS (92% des bâtiment). Les bâtiments à étages existent, mais restent rares. > A l’échelle de PIS, on compte en moyenne 1,5 impense par concession. Ce nombre est rigoureusement constant entre les différentes Communes d’arrondissement. > PIS est un quartier relativement ancien, puisque sur les réponses obtenues, il apparaît que la moitié des bâtiments ont été construits il y a plus de vingt ans, un quart il y a plus de 10 ans et seulement un quart au cours des dix dernières années.

Au niveau du raccordement aux infrastructures et de l’accès aux services sociaux de base, retenons que : > Plus de 80% des concessions disposent d’un branchement à l’eau potable. Ce résultat traduit la volonté du Gouvernement de permettre à chaque ménage d’accéder à l’eau potable, notamment au travers des branchements dits « sociaux ». De ce fait, l’alimentation en eau constituera une composante mineure du futur plan de restructuration de PIS, les besoins étant d’ores et déjà largement couverts.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 24 > La situation est encore plus satisfaisante en matière de branchements à l’électricité, puisque 86% des concessions sont raccordées. L’accès à l’électricité est donc très largement généralisé au sein de PIS, ce qui doit permettre aux ménages de vivre dans des conditions de confort minimales. Comme pour l’eau, la densification de la desserte en électricité ne sera pas un point majeur du futur plan de restructuration. > Environ 40% des concessions disposent d’une ligne téléphonique fixe, ce qui est tout à fait remarquable pour une zone d’habitat irrégulier. > Le premier équipement de confort est la télévision, puisque plus des deux tiers des ménages en possèdent un, ensuite vient le frigidaire avec 35% ménages. 10% des ménages disposent d’une voiture, ce qui correspond à un taux de motorisation d’environ 11 voitures pour 1000 habitants. > Taux de scolarisation : Partant du principe qu'environ 25% de la population est en âge de scolarité, il ressort des chiffres de l'enquête que le taux de scolarisation s'élèverait sur l'ensemble de PIS à 58% avec un pic de 72% pour la Commune de Thiaroye Gare ce qui s'explique par le nombre d'écoles primaires présentes sur cette Commune d’Arrondissement par rapport à sa population. > Taux de vaccination : La proportion de ménages dont tous les enfants sont vaccinés est très élevée, puisqu’elle avoisine les 90%. C’est un constat réjouissant et qui traduit les efforts consentis en matière de santé publique. > Maladies hydriques : Plus de 50% des familles de PIS sont confrontés à des problèmes de maladies hydriques.

4.3 Contraintes liées à la mobilité et aux inondations

Les pratiques des ménages en matière de déplacements sont : > Le taux de motorisation (nombre de véhicules en circulation pour 1'000 habitants) est d’environ de 11 véhicules/1000 habitants à PIS, contre 17 véhicules/1000 habitants pour la région de Dakar (selon les données du CETUD). Les ménages de PIS sont donc beaucoup plus faiblement motorisés que le reste des Dakarois. > La répartition géographique des liaisons domicile/travail des actifs résidant à PIS se caractérise par : - si une partie importante des actifs quittent PIS pour travailler, 45% d'entre eux en moyenne exercent un emploi dans la zone, ce qui dénote un certain dynamisme et contredit l'image de zone dortoir que l'on pourrait a priori prêter à PIS,

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 25 - un tiers des relations domicile/travail traverse l'emprise de la future autoroute et pourrait donc se voir directement affecté par les options d'aménagement qui seront prises. > Les parts modales des déplacements domicile/travail se caractérisent par : - le rôle crucial des transports publics par les cars rapides, qui comptent pour près de la moitié des déplacements pendulaires, - l'importance de la mobilité douce (presque exclusivement la marche à pied), qui concerne environ un quart de ces déplacements, - le rôle tout à fait congru que joue le train par rapport aux actifs de PIS. > Globalement les résultats de l’enquête révèlent le manque de performance des différents réseaux de transport, public notamment > Parmi les problèmes de mobilité cités systématiquement par plus de la moitié de la population de PIS, il convient de relever : - la congestion du réseau routier (65% à 75% des ménages s'en plaignent), - l'état de dégradation de la chaussée (y.c. inondations), - la cherté des déplacements en général.

Concernant les eaux pluviales et les inondations, relevons que : > Les Communes d’Arrondissement les moins affectées par les inondations sont Guinaw Rail Sud et Thiaroye Gare où moins de 50% des personnes enquêtées estiment être fortement gênées par les eaux de pluies à l’échelle du quartier. Par contre, ce taux dépasse 75% dans les CA de Guinaw Rail Nord, Tivaouane Diaksao et Diamaguène SICAP Mbao. Cela signifie qu’à l’échelle de PIS, trois- quarts des habitants sont gênés par les eaux de pluie. Il s’agit donc d’un problème majeur auquel le programme de restructuration apportera une réponse. > Concernant la gêne ressentie à l’échelle de la parcelle, plus de 50% des propriétaires de Guinaw Rail Sud et de Thiaroye Gare ne rencontrent aucun problème. Par contre, la situation est réellement préoccupante à Guinaw Rail Nord et à Tivaouane Diaksao, puisque plus de 40% des propriétaires sont fortement gênés par les eaux de pluie pendant la saison pluvieuse. > La durée pendant laquelle les propriétaires subissent les inondations varie en fonction des Communes d’Arrondissement. Ainsi 10% des enquêtés à Guinaw Rails Nord déclarent que les inondations durent toute l’année. Ils sont 5% dans le même cas de figure à Diamaguène SICAP Mbao. Ce sont les deux CA les plus affectées par les inondations, car 25% de leurs propriétaires estiment subir des inondations pendant près de la moitié de l’année.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 26 4.4 Besoins exprimés par les ménages de PIS

Par ordre de priorité, les cinq principaux équipements et services attendus par la population sont les suivants : 1. Un dispositif de mise hors eau : Il s’agit de la principale requête des ménages qui révèle l’importance de la gêne que font subir les inondations aux habitants de PIS 2. Un bon réseau de voirie : L’importance accordée à la question de la desserte et de l’accessibilité n’est pas une surprise, car l’enclavement des différents quartiers de PIS constitue une contrainte objective au développement de la zone 3. La desserte en électricité et l'éclairage public : Il est intéressant (i) de rapprocher ce besoin avec celui exprimé en terme de meilleure dispositif de sécurité/gardiennage qui vient en 5ème rang, (ii) de constater que ce besoin arrive en première place pour la CA de Guinaw Rails Sud et en seconde place pour la CA de Guinaw Rails Nord) 4. Le ramassage des ordures ménagères : Il convient de rappeler que le ramassage des ordures n’est ni un équipement, ni une infrastructure. Cependant, ce service urbain de base réunit un pourcentage si important dans les 5 CA, qu’on ne peut l’ignorer 5. La sécurité et le gardiennage : Cette préoccupation semble traduire un certain sentiment d’insécurité, notamment dans les CA de Guinaw Rails Sud et de Guinaw Rails Nord.

4.5 Perception du projet autoroutier et du programme de restructuration par les chefs de concession

Cette enquête socioéconomique fait ressortir que : > Les propriétaires de concession sont globalement bien informés de l’existence du projet autoroutier, puisque les trois-quarts en connaissent le contenu et les objectifs. Cela a facilité le travail qui a ensuite été entrepris au sein des ateliers de planification participative. > Les principaux vecteurs d’information sont les voisins et les médias : plus de 50% des réponses à eux deux. > La perception du projet autoroutier semble excellente, puisque plus de 90% l’estime important (97%) et nécessaire (94%). Cependant, plus de la moitié des

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 27 chefs de concession évoquent tout de même une certaine inquiétude par rapport au projet, et ressentent une certaine insécurité par rapport à leur statut actuel. > Plus de 80% des enquêtés déclarent accepter une éventuelle réinstallation sur un site de recasement si leur parcelle devait faire l’objet d’une expropriation dans le cadre de l’actualisation du plan de restructuration.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 28 SECTION C : CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 29 5. TEXTES REGISSANT LE PAR

5.1 Cadre politique de réinstallation (CPR)

Les modalités de réalisation des segments du projet autoroutier Dakar-Diamnadio impliquant des bailleurs de fonds sont régies par un Cadre politique de réinstallation (CPR). Ce document fixe les grands principes devant guider la réinstallation involontaire des personnes affectées par le projet. Il constitue la référence conceptuelle et juridique du présent Plan d’action de réinstallation (PAR) élaboré pour la restructuration de Pikine irrégulier Sud.

Le CPR détaille le cadre législatif et réglementaire sénégalais et sa compatibilité avec les prescriptions de l’OP 4.12 de la Banque mondiale. Cette analyse ayant été faite dans le CPR, le présent PAR n’en fournit ci-dessous qu’un résumé succinct.

5.1.1 Régime foncier national

Le régime foncier au Sénégal est régi par plusieurs textes. Les plus importants de ces textes sont : > La loi n° 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national > La Loi n° 76-66 du 2 juillet 1976 portant Code du Domaine de l’Etat > Le Code civil et le décret du 26 juillet 1932 qui s’appliquent au domaine des particuliers. > Le Codes des Obligations civiles et Commerciales.

5.1.2 OP 4.12 de la Banque mondiale

Pour les opérations qu’elle finance et qui entraînent des déplacements involontaires de personnes, la Banque mondiale a édicté une politique opérationnelle (OP 4.12) régissant la gestion de ces situations. Les principales exigences de cette politique sont : > La réinstallation involontaire doit autant que possible être évitée ou minimisée, notamment en envisageant différentes variantes dans la conception du projet. > Lorsqu'il est impossible d'éviter la réinstallation, les actions de réinstallation doivent être conçues et mises en oeuvre comme étant des programmes de développement durable. Il convient de s’assurer que les personnes déplacées par le projet puissent également profiter des avantages de ce dernier. Les personnes déplacées doivent être consultées et doivent participer à la planification et à l'exécution des programmes de réinstallation. > Les personnes déplacées doivent être assistées dans leurs efforts pour améliorer leur niveau de vie, ou au moins pour le restaurer à son niveau d'avant le déplacement.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 30 Selon la politique OP 4.12, le plan de réinstallation ou le cadre de politique de réinstallation doivent comprendre des mesures permettant de s'assurer que les personnes déplacées ont été informées sur les différents possibilités et sur leurs droits à la réinstallation, qu’elles ont été effectivement consultées sur des options de réinstallation techniquement et économiquement réalisables et qu’elles peuvent choisir entre ces options, qu’elles bénéficient d'une indemnisation rapide et effective au coût de remplacement intégral, pour les biens perdus du fait du projet et que si un déplacement physique de population doit avoir lieu en raison de la mise en place du projet, le plan de réinstallation ou un cadre de politique de réinstallation doit nécessairement comprendre les mesures suivantes : > S’assurer que les personnes déplacées reçoivent une assistance (telle que des indemnités de déplacement) au cours du déplacement, > S’assurer qu'elles puissent bénéficier de maisons d'habitation, ou de terrains à usage d'habitation, ou de terrains agricoles, pour lesquels le potentiel de production et les avantages sont au moins équivalents aux avantages du site de départ.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 31 6. CONCORDANCE ENTRE LE CADRE JURIDIQUE NATIONAL ET LES PROCEDURES DE LA BANQUE MONDIALE

L’analyse faite par le CPR montre que la législation sénégalaise et l’OP.4.12 de la Banque mondiale convergent sur plusieurs points : éligibilité à une compensation, date limite d’éligibilité et type d’indemnisation. Les points où les divergences sont les plus marquées sont : forme de participation, occupation irrégulière, assistance spécifique aux groupes vulnérables, déménagement des PAP, réhabilitation économique, modalité de traitement des litiges et suivi et l’évaluation.

Le CPR propose de surmonter ces divergences de la manière suivante : > Le processus de réinstallation de la BM octroie une place important à la participation sur tout le processus. La législation sénégalaise exige une participation forte tout au long du processus de restructuration, notamment en exigeant la création de GIE. A certaines étapes de la réinstallation, le droit sénégalais ne l’empêche pas, mais ne l’exige pas explicitement Pour y remédier, l’APIX recrutera une structure d’intermédiation chargée de faciliter la participation tout au long de la mise en œuvre du projet et organisera des séances de conciliation en cas de litige. > La législation sénégalaise ne prévoit pas de mesures particulières pour les groupes vulnérables. Cependant, des discriminations positives pourront être retenues lors de la restructuration de PIS, notamment au profit des vieux, des femmes, des jeunes et des gens dans une situation financière précaire. > Concernant le règlement des litiges, la Banque mondiale privilégie, au nom du principe de proximité, l’implication des autorités locales. Cette disposition, bien que ne figurant pas explicitement dans la législation sénégalaise, n’est pas en contraction avec elle. > Sur certains points, la législation de la Banque mondiale est plus complète, notamment en ce qui concerne le suivi et évaluation, la réhabilitation économique, les compensations alternatives. La législation sénégalaise n’empêche pas que de telles dispositions figurent dans le présent PAR.

La présentation du présent PAR par l’APIX à la Banque Mondiale pour approbation traduit l’accord du Gouvernement sénégalais à adopter les prescriptions de la Banque mondiale dans le cadre du projet. En cas de différence entre la législation nationale et l’OP.4.12, c’est le standard supérieur qui est retenu.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 32 SECTION D : PLAN DE COMPENSATION

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 33 7. SPECIFICITES DU PAR DE PIKINE IRREGULIER SUD

7.1 PAR de l’autoroute et PAR de la restructuration de PIS

7.1.1 Similitudes entre les deux PAR

Le PAR du tronçon 3 de l’autoroute (établi par le bureau TECSULT) et le présent PAR de la restructuration de PIS sont tous les deux régis par les principes énoncés par un même Cadre de politique de réinstallation (CPR). Le CPR fournit le cadre général selon lequel seront gérés les déplacements involontaires et fournit les grands principes d’indemnisation qui seront appliqués aux propriétaires affectés par les différents volets du projet autoroutier.

7.1.2 Différences entre les deux PAR

Parmi les différences existant entre ces deux PAR, relevons : 1. Intégralité des propriétaires sommés de quitter leur concessions : Le PAR du tronçon autoroutier ne concerne que des propriétaires de concessions allant être intégralement expropriés pour permettre la libération de l’emprise technique de l’autoroute (au minimum 60 m d’emprise). Ils vont donc devoir quitter leur concession et seront de ce fait soit réinstallés (indemnisation en nature), soit indemnisés en espèces. De son côté, le PAR de la restructuration de PIS traite à la fois de concessions allant être intégralement expropriées et de concessions qui ne sont que partiellement affectées. Il s’agit d’une différence fondamentale, puisqu’elle nécessite de poser la question du seuil minimal en deçà duquel la concession est considérée comme n’étant plus « habitable ». 2. Niveau de détail des études techniques : Le PAR autoroutier porte sur une emprise à libérer définie à la suite d’études techniques détaillées (APD). Les limites de cette emprise ont même pu être implantées sur des photos aériennes récentes. Par contre, les différents équipements et infrastructures retenus dans le programme de restructuration de PIS n’ont fait l’objet que de simples APS. De plus, ces APS n’ont pas pu s’appuyer sur des études topographiques ou géotechniques. Malgré ces conditions, le Groupement URBAPLAN-INGESAHEL a été aussi rigoureux que possible lors de l’implantation des emprises des équipements et infrastructures retenues, notamment en implantant toutes les voies sur des plans au 1 : 500. Cependant, il ne peut être exclu qu’en phase APD, certaines modifications soient encore apportées à ces emprises, ce qui nécessitera alors également de reprendre quelques élément du présent PAR.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 34 7.2 Critères d’éligibilité

Tel que prévu dans le CPR, tous les « propriétaires » de concession affectés par la restructuration de PIS sont éligibles à l’indemnisation. Les « propriétaires » ne pouvant se prévaloir d’un titre légal (titre foncier, droit d’occuper ou bail), largement majoritaire dans la zone d’étude, bénéficieront également de compensations équitables. A travers l’octroi d’une parcelle sur la zone de recasement, tous les résidents de PIS impactés par le programme de restructuration de la zone accéderont à une sécurité foncière.

7.3 Date limite d’éligibilité

La restructuration de PIS n’a pas fait l’objet d’une image aérienne ou satellite récente et spécifique pouvant servir de situation de référence sur laquelle caler la date limite d’éligibilité. De ce fait, le présent PAR fixe la date limite d’éligibilité au moment où les investigations de terrain ont été menées par les différentes équipes d’enquête. Ces travaux se sont déroulés sur plusieurs mois (de juillet à décembre 2007), et la date d’éligibilité est spécifique à chaque concession, à savoir la date de passage de l’équipe d’enquête (et figurant sur le questionnaire).

7.4 Seuil d’habitabilité

Il a été retenu que toutes les parcelles disposant, après libération des emprises, d’une superficie minimale de 80 m2 étaient considérées comme « vivables ». En deçà de 80 m2, la concession n’est plus considérée comme « habitable » et son propriétaire se voit intégralement exproprié de son bien et est indemnisé en conséquence. Ce seuil de 80 m2 se justifie par trois facteurs : > Le code de l’urbanisme stipule que la taille minimale d’une parcelle est de 80 m2 (des lotissements tels que Diamalaye 2 à Yoff sont faits avec de tels lots). > La FDV utilise déjà cette taille minimale pour la restructuration de PIS (PRQS). > Une norme plus élevée (par ex : 100 m2) entraînerait le déplacement d’un nombre beaucoup plus élevé de propriétaires et renchérirait le coût du projet.

Le présent PAR intègre une distinction entre ménages « pouvant rester » et ménages « contraints de quitter leur concession ».

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 35 8. ZONE DE RECASEMENT RETENUE

8.1 Zone de recasement pour le projet autoroutier

Le programme de restructuration de Pikine irrégulier Sud se fait dans le cadre de la construction de l’autoroute Dakar-Diamnadio. Sur plus de cinq kilomètres, cette infrastructure nécessitera la libération d’un corridor technique d’au moins 60 mètres de large à travers la zone densément urbanisée de Pikine Irrégulier Sud. La libération de cette emprise autoroutière nécessitant la réinstallation d’environ 2300 ménages, un Plan d’action de réinstallation (PAR) a été réalisé entre 2006 et 2007. Les personnes affectées par la réalisation du tronçon 3 du projet autoroutier (PAP) se verront proposer une indemnisation/compensation en nature (parcelle et habitation) ou en espèces (argent). Pour ce projet, l’APIX est par conséquent en mesure de proposer des parcelles sur un site de recasement aux propriétaires souhaitant se faire indemniser en nature. De ce fait, le mandat du prestataire chargé de l’élaboration du PAR autoroutier comprend également une mission visant à proposer un plan d’aménagement de la future zone de recasement à Tivaouane Peul et les études techniques détaillées des aménagements et équipements qui y seront réalisés.

8.2 Implication de l’existence d’une zone de recasement pour le présent PAR

Le futur site de recasement de Tivaouane Peul, allant accueillir les ménages expropriés dans le cadre de la réalisation du tronçon 3 du projet autoroutier, accueillera également les PAP du programme de restructuration de PIS.

La zone prévue pour la réinstallation des populations affectées couvre une superficie de 165 ha au nord de Keur Massar et à l’ouest de Tivaouane Peul (…) À l’heure actuelle, ce secteur de la grande région de Dakar accueille plusieurs projets de réinstallation dont celui de la Fondation droit à la ville (FDV) qui se développe présentement comme une extension du tissu urbain de Keur Massar de même que le projet Jaxaay, localisé à quelques trois kilomètres au sud du site de l’APIX.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 36 9. CONCESSIONS IMPACTEES

9.1 Nombre de concessions impactées

Les enquêtes menées dans le cadre du présent PAR qu’environ 1.017 concessions seront impactées (PAP) par le programme prioritaire de restructuration de PIS. Le tableau ci-dessous ventile le nombre de concessions impactées selon la nature des travaux (i. réseau de gestion des eaux pluviales, ii. équipements scolaires iii. réseau routier principal et iv. Pôle structurant) et selon que les propriétaires « peuvent rester » ou « doivent quitter » leur concession.

Tableau 1 : Nombre de concessions impactées selon le type d’infrastructures

Concessions impactées Programme de restructuration Impactées Devant Total pouvant rester quitter Réseau de gestion des eaux pluviales Bassin de rétention 3 (BR3) 0 15 15 Bassin de rétention 4 (BR4) 0 42 42 Bassin de rétention 5 (BR5) 0 13 13 Sous-total 0 70 70 Equipements scolaires :

EE Darou Salam 3 (A01) 15 15 CEM Guinaw Rail Nord (A03) 17 17 EE Guinaw Rail Sud (B01) 33 EE Diamaguéne Sic. Mbao (E02) 13 13 EE Diamaguéne Sic. Mbao (E05) 77 CEM Diamaguéne Sic. Mbao (E06) 11 11 Sous-total 66 66 Réseau routier principal : Diamaguene Sicap Mbao 52 48 100 Guinaw Rail Nord 45 72 117 Guinaw Rail Sud 57 69 126 Pikine Est Thiaroye 44 12 56 Tivaouane Diacksao 98 100 198 Yeumbeul 183 96 279 Sous-total 479 397 876 Pôles structurants : Pôle de Seven Up1 55 Total 479 538 1017

1 Seul le pôle de Seven Up a fait l’objet d’investigations. Le pôle de Waranka requerra un PAR spécifique une fois la date de sa réalisation connue.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 37 9.2 Répartition des concessions impactées

Seuls les bassins BR3 (Mare de Diaksao), BR4 (Mare de Thierno Ndiaye) et BR5 (Mare de Route de Boune) sont traités par le PAR. Les bassins de rétention BR1 (Mare de Sam Sam) et BR2 (Mare de Diamagene) ne sont pas couverts, le premier (BR1) est déjà traité par la Fondation Droit à la Ville (FDV), alors que le second (BR2) est une Niayes (milieu naturel pour lequel aucun propriétaire ne doit être dédommagé). La figure ci-dessous met en évidence que le volet qui occasionne le plus d’impacts est la réalisation du réseau routier.

Figure 1 : Répartition des concessions impactées selon la nature de l’investissement

0,5% 6,9% 6,5%

Réseau de gestion des eaux pluviales

Equipements scolaires¬:

Réseau routier principal¬:

Pôles structurants¬:

86,1%

Figure 2 : Répartition des concessions selon l’ampleur de l’impact occasionné

Impactées pouvant rester

47% Devant quitter 53%

Les 47% des PAP devront effectivement « quitter » la zone de PIS, ce qui signifie qu’elles feront l’objet d’une expropriation intégrale (538 PAP sur un total de 1.017 concessions impactées).

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 38 10. TYPES D’INDEMNISATION

Le PAR du plan de restructuration de la zone de PIS prévoit différents types d’indemnisation pour compenser les impacts que les PAP auront à subir.

10.1 Indemnisations en nature

Les indemnisations en nature concernent les propriétaires qui doivent être réinstallés, la superficie restante de leur parcelle n’étant plus vivable (en deçà du seuil de 80 m2). Les PAP pouvant rester au sein de la zone de PIS bénéficieront quant à eux d’indemnisation en espèces pour les pertes subies. Deux formes d’indemnisation en nature sont prévues : >CCompensation en terre : Cette forme d’indemnisation consiste à remettre une parcelle de la zone de recasement en remplacement de la parcelle perdue au sein de PIS. Les deux parcelles devraient être de taille aussi similaire que possible (sans que cela ne devienne un facteur contraignant). >CCompensation en bâtiment : Le programme autoroutier construira des habitations sur la zone de recasement qui seront remises aux propriétaires devant être réinstallés en guise d’indemnisation. Les indemnisations en nature seront régies selon les mêmes règles que celles adoptées par le PAR du tronçon 3 de l’autoroute qui aura à eu préalablement à réinstaller près de 1700 PAP. Selon la version finale (janvier 2008) de ce PAR (pp. 73-74), « les bâtiments résidentiels types offerts en compensation seront exempts de recouvrement ou de tout autre type de finition. Ainsi, selon la valeur estimée de chaque bâtiment perdu, les PAP pourront sélectionner le type de bâtiment désiré en compensation. Si la valeur du bâtiment type s’avère inférieure à la valeur actuelle du bâtiment perdu, la différence sera remise en espèces aux PAP. Ce sera alors aux PAP d’aménager et de compléter leur maison à leur guise avec l’argent qui leur sera versé. Lors de l’étape des négociations, les PAP pourront accepter ou non l’offre de compensation. En fait, les PAP pourront choisir le type de bâtiment qu’elles préfèrent. Un exemple de choix possible pourrait être le suivant : le projet propose de remplacer un bâtiment qui a présentement quatre pièces avec le bâtiment type qui est composé de quatre pièces. Si la valeur du bâtiment type composé de quatre pièces est inférieure à la valeur du bâtiment perdu, la PAP a deux choix : 1) elle accepte le bâtiment type avec quatre pièces et reçoit la différence en espèces pour quelle puisse finir sa maison; ou 2) elle décide de choisir le bâtiment type avec cinq pièces si la valeur de celui-ci est en deçà de la valeur actuelle du bâtiment perdu et elle recevra un bâtiment sans finition de cinq pièces qu’elle devra finir à ses frais, si elle le désire ».

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 39 10.2 Indemnisations en espèces

Les compensations en espèces consistent à indemniser les PAP en monnaie locale. L’estimation des valeurs des biens affectés se fera au prix du marché à neuf, sans application de coefficients de détérioration. Tous les PAP partiellement affectés, et restant sur leur parcelle d’origine, bénéficieront d’indemnisations en espèces. Il en est de même pour les PAP bénéficiant d’un titre foncier qui seront indemnisés en espèces s’ils le demandent. L’appréciation de la valeur du bien d’origine (impenses) figure dans la base de données remise par URBAPLAN-INGESAHEL. Pour chaque PAP, cette base de données fournit un montant spécifique, résultant du travail de repérage et d’estimation mené au sein de la concession par des techniciens du bâtiment. La valeur monétaire de chacune des habitations construites sur la zone de recasement sera fournie par l’entreprise chargée de les construire. La comparaison entre ces deux valeurs sera effectuée par l’APIX et ne pourra souffrir de discussion.

10.3 Les mesures d’accompagnement

En plus des indemnisations en espèces ou en nature, les propriétaires, mais également les ménages locataires et les exploitants de places d’affaires affectées bénéficieront de différentes mesures d’accompagnement : contribution aux frais de déménagement, aide à la recherche d’un nouveau logis, compensation pour pertes de revenus ou accès au fonds d’urgence pour les groupes vulnérables.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 40 11. TYPES DE PERTE ET MODE DE COMPENSATION

11.1 Types de perte

Les types de perte qui seront indemnisées par le PAR sont : > Perte de terre - Perte de terre : concessions impactées mais « restant sur place » - Perte de terre : concessions impactées « devant quitter », indemnisation en nature ou en espèce, ainsi que coût de délivrance des TF et des DS > Perte de bâtiments - Perte de bâtiments : concessions impactées mais « restant sur place » - Perte de bâtiments : concessions impactées « devant quitter » : - en nature - en espèce - Perte de bâtiments : places d’affaire hors concession (cantines, kiosques, …) > Perte de logis - Perte de logis temporaires pour propriétaires « restant sur place » - Perte de logis pour les ménages locataires des concessions « pouvant rester » - Perte de logis pour les ménages locataires des concessions « devant partir » > Perte de revenus pour propriétaires d’espaces loués (bâtiment à vocation d’habitation ou à vocation commerciale) > Perte de revenus pour places d’affaire > Perte liée à des cas particuliers (ménages vulnérables, lieux de culte et mares allant servir de bassins de rétention).

11.2 Mode de compensation

Le tableau ci-dessous résumé de manière très succincte les différents modes de compensation décrit aux pages suivantes.

Impacts Compensation PAP devant quitter avec titre formel de Indemnisation en espèces ou en nature propriété (TF, DS ou bail) selon vœu du PAP Frais de délivrance du TF ou du DS budgétisé dans le projet (versé aux services du domaine pour l’indemnisation en nature et versé au PAP pour l’indemnisation en espèces) PAP devant quitter sans titre formel de Indemnisation en nature (parcelle et propriété (simple acte de vente notarié) habitation sur la zone de réinstallation) Frais de délivrance du DS à la charge du PAP PAP pouvant rester avec ou sans titre Indemnisation en espèces formel de propriété

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 41 12. PERTE DE TERRE

12.1 Principes retenus pour la perte de terre

Pour le calcul des pertes de terre, le PAR fait une distinction entre PAP « restant sur place » et PAP « devant quitter », ainsi qu’en fonction de la nature du droit de propriété dont peut se prévaloir le PAP pour sa parcelle. Deux catégories de « forme de propriété » sont considérées : > Titres formels : Titre foncier (TF) : droit réel, complet et intangible et autres statuts légaux : le droit de superficie (DS), le permis d’occuper ou le bail : formes légales reconnues par l’administration donnant un droit réel > Aucun titre légal : les actes de vente et autres papiers n’ayant aucune valeur légale du point de vue de l’administration.

En fonction des distinctions faites ci-dessus, le PAP sera indemnisé en nature ou en espèces.

12.1.1 Perte de terre : concessions impactées « restant sur place »

Pour ces PAP, l’indemnisation se fait en espèces et tient compte de la superficie exacte que perdra le PAP, calculée en m2 sur la base des relevés faits au sein de sa concession. Le taux d’indemnisation s’élève à 30.000 FCFA/ m2 dans toute la zone de PIS, taux qui correspond aux réalités du marché.

12.1.2 Perte de terre : concessions impactées « devant quitter »

Pour les PAP perdant la totalité de leur terre au sein de la zone de restructuration de PIS, le PAR fait une distinction en fonction de la « forme de propriété foncière » dont ils peuvent se prévaloir : > Titres formels : indemnisation en espèce ou en nature selon le vœu du PAP > Aucun titre formel : indemnisation en nature (attribution d’une parcelle sur la zone de réinstallation en remplacement de la parcelle devant être abandonnée au sein de Pikine irrégulier sud). Les frais pour la régularisation foncière (octroi d’un DS) sont à la charge du PAP.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 42 A. Indemnisation en espèces : Pour les PAP disposant d’un titre formel, l’indemnisation en espèces se fait en tenant compte : > de la superficie totale de la parcelle affectée (m2) > du taux d’indemnisation retenu (30.000 FCFA/m2).

Les PAP disposant d’un titre formel et ayant choisi l’indemnisation en nature bénéficieront d’un TF directement de l’Etat à travers le Service des domaines car le PAP est supposé s’être déjà acquitté de tous les frais et avoir fait toutes les démarches. Les frais relatifs aux TF seront dégagés par le Projet et versés aux services des domaines. Les modalités de calcul de ces frais sont : - 1.000 FCFA/m2 (remarque : ce barème administratif est fixé par le décret n° 85 906 du 28 août 1985 et varie en fonction de la zone et du secteur dans lequel le terrain est situé. En raison des incertitudes, un barème plafond de 1.000 FCFA/m2 a été retenu pour définir le budget) - 15% de frais de mutation (en pourcentage de la valeur du terrain) - 1% de frais de conservation foncière (en pourcentage de la valeur du terrain) - 5.000 FCFA en droits fixes Sur la base de la taille moyenne des parcelles de PIS, cette indemnisation peut être estimée à 220.000 FCFA par parcelle.

B. Indemnisation en nature : L’indemnisation en nature concerne tout d’abord les PAP disposant d’un titre formel et souhaitant être indemnisés en nature. Deuxièmement, les PAP qui ne peuvent pas se prévaloir d’un titre formel seront également indemnisés en nature. L’indemnisation en nature pour perte de terre consiste à attribuer au PAP une parcelle sur la zone de réinstallation en remplacement de la parcelle qu’il devra abandonner au sein de PIS. Les terrains attribués sur la zone de réinstallation auront une taille aussi proche que possible de celle de la parcelle affectée dans PIS. Une concordance parfaite n’est cependant par possible.

Les PAP ayant un titre formel, recevront un titre formel de même nature dont les coûts de délivrance seront assumés par le projet.

Les PAP n’ayant pas de titre formel assumeront les frais liés à l’obtention du droit de superficie (DS), en cotisant comme les PAP restants, au niveau de leur GIE jusqu’à hauteur du montant nécessaire. Ce montant sera versé aux Domaines. Il s’élève à 1.000 FCFA/m2. Sur la base de la taille des parcelles allant être produites sur la zone de recasement, cela représente en moyenne environ 190.000 FCFA par parcelle.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 43 12.2 Montants calculés pour la perte de terre

Sur la base des principes énoncés ci-dessus, les montants à budgétiser sont :

12.2.1 Perte de terre : concessions impactées « restant sur place »

Il y a 479 concessions qui sont impactées mais qui disposent encore d’une parcelle d’au moins 80 m2 et qui peuvent de ce fait « rester sur place ». Ils seront indemnisés en espèces :

Tableau 2 : Indemnisation pour perte de terre des concessions impactées mais « pouvant rester »

Commune Nombre de concession Montant Diamaguene Sicap Mbao 52 103 568 100 Guinaw Rail Nord 45 100 594 200 Guinaw Rail Sud 57 121 209 900 Thiaroye 44 49 937 400 Tivaouane Diacksao 98 194 464 200 Yeumbeul 183 319 321 800 Total 479 889 095 600

Cela représente une indemnisation moyenne d’environ 1.850.000 FCFA par concession impactée.

12.2.2 Perte de terre : concessions impactées « devant quitter »

Les propriétaires des concessions, dont la superficie est inférieure à 80 m2 après la restructuration, doivent quitter la zone de restructuration.

Le traitement de leur cas varie selon le statut de leur terre : > ceux disposant de droits formels : - exigeant une indemnisation en espèce : ilsseront indemnisés en espèces - exigeant une indemnisation en nature (parcelle sur le site de recasement et titre équivalent) > ceux ne disposant pas de droits formels : seront indemnisés en nature (parcelle sur la zone de recasement).

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 44 Tableau 3 : Indemnisations en nature et indemnisation en espèces

Forme d’indemnisation Commune Espèce Nature Total Réseau de gestion des eaux pluviales : Bassin de rétention 3 (BR3) 15 15 Bassin de rétention 4 (BR4) 42 42 Bassin de rétention 5 (BR5) 13 13 Sous-total 0 55 70 Equipements scolaires : EE Darou Salam 3 (A01) 15 15 CEM Guinaw Rail Nord (A03) 17 17 EE Guinaw Rail Sud (B01) 3 3 EE Diamaguéne Sic. Mbao (E02) 13 13 EE Diamaguéne Sic. Mbao (E05) 7 7 CEM Diamaguéne Sic. Mbao (E06) 11 11 Sous-total 0 66 66 Réseau routier principal : Diamaguene Sicap Mbao 4 44 48 Guinaw Rail Nord 4 68 72 Guinaw Rail Sud 69 69 Pikine Est 0 0 Thiaroye 6 6 12 Tivaouane Diacksao 1 99 100 Yeumbeul 96 96 Sous-total 15 382 397 Pôles structurants : Pôle de Seven Up 5 5 Total 30 508 538

Les 15 PAP indemnisés en espèce sont les propriétaires de titres formels, qui sont impactés par le volet « réseau routier principal ». Les 15 PAP du bassin de rétention 3 (BR3 (Mare de Diaksao)) sont également indemnisés en espèces, car il s’agit de terrains à vocation agricole pour lesquels de nouveaux terrains ne peuvent être attribués sur la zone de réinstallation. Un seul PAP ayant un titre formel a émis le souhait d’être indemnisé en nature. Les PAP n’ayant pas de titre formel (507) sont indemnisés en nature.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 45 A. Perte de terre : indemnisation en nature

Tableau 4 : Nombre de propriétaires devant être réinstallés et taille initiale de la concession

Taille des parcelles pour les indemnisations Programme de en nature (m2) restructuration 60 à 175 à 275 à > 25000 Total 150 250 600 600 Réseau de gestion des eaux pluviales Bassin rétention 3 (BR3) 0 0 0 0 0 0 Bassin rétention 4 (BR4) 42 0 0 0 0 42 Bassin rétention 5 (BR5) 13 0 0 0 0 13 Sous-total 55 0 0 0 0 55 Equipements scolaires : EE Darou Salam 3 (A01) 15 0 0 0 0 15 CEM Guinaw Rail Nord (A03) 17 0 0 0 0 17 EE Guinaw Rail Sud (B01) 3 0 0 0 0 3 EE Diamaguéne S. Mbao (E02) 13 0 0 0 0 13 EE Diamaguéne S. Mbao (E05) 7 0 0 0 0 7 CEM Diamaguéne S. Mbao (E06) 11 0 0 0 0 11 Sous-total 66 0 0 0 0 66 Réseau routier principal Diamaguene Sicap Mbao 19 19 6 0 0 44 Guinaw Rail Nord 44 24 0 0 0 68 Guinaw Rail Sud 30 37 1 1 0 69 Thiaroye 6 0 0 0 0 6 Tivaouane Diacksao 54 41 4 0 0 99 Yeumbeul 51 36 9 0 0 96 Sous-total 204 157 20 1 0 382 Pôles structurants Pôle de Seven Up 1 3 0 0 1 5 Total 326 160 20 1 1 508

Il ressort que la zone de réinstallation aménagée par l’APIX devrait au minimum réserver 508 parcelles pour accueillir les ménages ayant décidé de privilégier une indemnisation en nature.

Les coûts d’acquisition et d’aménagement des terrains de la zone de réinstallation sont déjà pris en charge par d’autres volets du Projet autoroutier. Dans le présent PAR aucun montant n’est alloué à cette rubrique.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 46 B. Perte de terre : indemnisation en espèces L’indemnisation pour perte de terre versée en espèces est calculée dans tout Pikine irrégulier Sud avec un unique fixé à 30.000 FCFA/m2. Ce taux a été approuvé par les Autorités sénégalaises. La seule exception à ce taux unique de 30.000 FCFA/ m2 concerne les terrains du bassin de rétention 3 (BR3 - Mare de Diaksao), dont les propriétaires seront indemnisés au taux de 15.000 FCFA/m2 car il s’agit de terrains inondés ayant objectivement une valeur inférieure aux autres terrains (cela représente 15 parcelles pour une superficie totale de 21.205 m2).

Tableau 5 : Indemnisation versée en espèces pour perte de terre aux PAP quittant Indemnisation en espèces pour perte de terre Programme de restructuration Nombre de concession Montant (FCFA) Réseau de gestion des eaux B. de rétention 3 (BR3)2 15 318.075.000 B. de rétention 4 (BR4) 0 0 B. de rétention 5 (BR5) 0 0 Sous-total 15 318.075.000 Réseau routier principal Diamaguene Sicap Mbao 4 14.854.500 Guinaw Rail Nord 4 19.238.400 Guinaw Rail Sud Pikine Est Thiaroye 6 27.984.300 Tivaouane Diacksao 1 4.500.000 Yeumbeul Sous-total 15 66.577.200 Total 30 85.147.200

Des données du PAR, il ressort que la taille moyenne des parcelles expropriées par le volet « réseau routier principal » est de 150 m2 et que le montant moyen des indemnisations s’élève à environ 4.440.000 FCFA.

2 Ces bassins de rétention correspondantes aux mares suivantes : BR2 (Mare de Diamagene), BR3 (Mare de Diaksao) et BR4 (Mare de Thierno Ndiaye)

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 47 12.2.3 Montant à budgétiser pour la délivrance des futurs TF et DS

Pour chaque PAP « devant quitter » le présent PAR intègre les coûts de délivrance des titres fonciers (TF) et des droits de superficie (DS) : > Pour les PAP ayant des titres formels (TF, Permis d’occuper, DS)et souhaitant être indemnisés en espèces (15 PAP) : ils recevront l’équivalent des frais de délivrance d’un tel document par les services de l’Etat (220.000 FCFA) > Pour le PAP ayant un titre formel et qui souhaite être indemnisé en nature : il se verra octroyé une parcelle avec un titre foncier (TF), dont la délivrance sera financée par le projet. > Pour les PAP n’ayant aucun titres de propriété formel : ils sont indemnisés en nature avec l’octroi d’une parcelle sur la zone de réinstallation. Ces derniers devront prendre eux-mêmes en charge les coûts de délivrance des DS de leur parcelle. Le coût moyen de l’octroi d’un DS est évalué à environ 190.000 FCFA / parcelle). > Les PAP affectés par l’aménagement du bassin de rétention BR3 (Mare de Diaksao) ne sont pas concernés par cette indemnisation.

Tableau 6 : Coût de délivrance des TF et DS pour les propriétaires allant être expropriés

Forme d’indemnisation Commune Espèce Nature FCFA Réseau de gest. eaux pluviales : PAP 0 55 10.450.000 Equipements scolaires : PAP 0 66 12.540.000 Réseau routier principal : PAP 15 382 75.910.000 Pôles structurants : PAP 5 950.000 Total 15 508 99.850.000

Pris en charge par le projet 16 220.000 3.520.000 Pris en charge par les PAP 507 190.000 96.330.000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 48 13. PERTE DE BATIMENTS

13.1 Principes retenus pour la perte de bâtiments

13.1.1 Principes généraux

La perte de bâtiments comprend les éléments suivants : a) Les démolitions partielles ou totales des éléments bâtis implantés dans la concession (clôture, bâtiment d’habitation, bâtiment à vocation commerciale, cuisine, latrines, puits, réduits, …). L’indemnisation en nature ou en espèces est établie sur le principe d’un remplacement à neuf, sans application d’un taux de dépréciation. A cet effet, une grille de coûts unitaires des différents éléments bâtis a été actualisée (voir annexe 1). L’estimation des préjudices a été établie à partir d’un inventaire exhaustif des biens bâtis exécutés au sein de la concession par des équipes composées d’un technicien, d’un agent métreur et d’un aide métreur. Aucune différence n’est faite entre bâtiment à vocation d’habitation, bâtiment à vocation commerciale et bâtiment annexe (latrines, cuisines, …). Tous ces éléments sont intégrés dans le calcul des impenses. b) Les raccordements aux réseaux d’eau, d’électricité et de téléphone ont également été inventoriés et budgétisés dans les cas où ils seraient endommagés lors de la libération des emprises. c) Les arbres fruitiers et les arbres d’ombrage situés dans les concessions et allant être coupés lors de la libération des emprises ont également été inventoriés. Des indemnisations forfaitaires en fonction de l’essence arboricole seront versées à leur propriétaire. Ces derniers seront également autorisés à les couper pour en exploiter le bois à des fins personnelles. La grille d’indemnisation retenue est celle établie par la section dakaroise de la Direction Régionale du Développement Rural. d) Les frais de démolition ne sont pas intégrés dans les impenses, car les démolitions seront exécutées par les entreprises chargées par l’APIX de la réalisation des infrastructures et des équipements.

Quatre type de d’indemnisations pour perte de bâtiment sont distingués : > perte de bâtiment pour les concessions « pouvant rester » : indemnisation en espèces > perte de bâtiment pour les concessions « devant quitter » : - indemnisation en espèces à verser au propriétaire - indemnisation en nature par remise au propriétaire d’un bâtiment sur la zone de réinstallation > perte de bâtiment pour le cas particulier des bâtiments abritant des places d’affaire et ne se trouvant pas dans des concessions.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 49 13.1.2 Perte de bâtiments : concessions impactées mais restant sur place

Dans le cadre de la restructuration de PIS, ce sont 479 PAP qui restent sur place. Le propriétaire perçoit une indemnité en liquide correspondant au remplacement à neuf des biens affectés au prix du marché (sans application d’un taux de dépréciation).

13.1.3 Perte de bâtiments : concessions impactées « devant quitter »

Les propriétaires de parcelles devant être intégralement expropriés se distinguent à nouveau par leur statut foncier : > ceux disposant de droits formels : - la perte du bâti sera indemnisée en espèces suivant le vœu du PAP (15 cas) - la perte du bâti sera indemnisée en nature suivant le vœu du PAP (1 cas) > ceux ne disposant pas de droits formels : la perte du bâtiment sera compensée en nature (bâtiment sur la zone de recasement).

A. Indemnisation en espèces : Pour les PAP bénéficiant d’un titre formel, l’indemnisation pour perte de bâtiment se fera en espèce suivant le vœu du PAP. Elle sera calculée en prenant la valeur au prix du marché de l’ensemble des biens affectés, sans application d’un taux de dépréciation.

B. Indemnisation en nature : Les PAP ne disposant pas de titre formel (ainsi que le seul PAP ayant un titre formel et souhaitant être indemnisé en nature) seront indemnisés en nature par l’octroi d’une habitation sur la zone de recasement. Des habitations de tailles différentes seront construites sur cette zone aux fins de compensation. Les PAP devraient toutes retrouver une maison du même type que celle qu’elles occupaient sur le site d’origine. Si la PAP opte pour un logement d’un plus grand standing, elle devra verser au projet le surplus du coût de l’investissement. Si c’est l’inverse le projet lui remboursera en espèces la différence.

13.1.4 Perte de bâtiments : places d’affaires hors concession

Le calcul des impenses des places d’affaires situées au sein des concessions se fait comme le reste des bâtiments à usage d’habitation (calcul perte de bâti). Cependant, il existe également des places d’affaire situées hors des concessions, constituées de kiosques en zinc, de cantines, ... Bien que ne bénéficiant que de

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 50 permis d’occupation de la voie publique (OVP), leurs propriétaires ont consentis des investissements pour construire ces bâtiments. Les compensations de ces propriétaires de places d’affaire hors concession seront calculées de la manière suivante : > Si la surface bâtie est connue : 125.000 FCFA /m2 > Si la place d’affaire est de nature précaire (cantine, kiosque, …), les forfaits suivants sont appliqués : - cantine : 500.000 FCFA - kiosque : 200.000 FCFA - indéterminé : 200.000 FCFA - marché : les places d’affaire (toutes catégories confondues) situées au sein d’une enceinte de marché sont classées sous l’intitulé « marché ».

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 51 13.2 Montants calculés pour la perte de bâtiments

Les libérations d’emprises des volets « réseau de gestion des eaux », « équipements scolaires » et « pôle de Seven Up » concernent des terrains sans bâtiment et ne sont donc pas traités ci-dessous. L’ensemble des pertes de bâtiments concerne de ce fait les concessions impactées par le volet « réseau routier principal ».

13.2.1 Perte de bâtiments : concessions impactées mais restant sur place

Le montant des pertes de bâtiment des 479 « concessions restant sur place » s’élève à environ 2.253.000.000 FCFA, montant ventilé par commune dans le tableau ci-dessous.

Tableau 7 : Indemnisation pour perte de bâtiments des concessions « restant sur place »

Commune Concessions Montant total Montant moyen Diamaguene Sicap Mbao 52 330.648.702 6 358 629 Guinaw Rail Nord 45 194.054.849 4 312 330 Guinaw Rail Sud 57 241.639.263 4 239 285 Thiaroye 44 241.281.143 5 483 662 Tivaouane Diacksao 98 499.139.956 5 093 265 Yeumbeul 183 746.307.114 4 078 181 Total 479 2.253.071.027 4 703 697

13.2.2 Perte de bâtiments : concessions impactées « devant quitter »

Pour les PAP devant quitter, on distingue : > les PAP titulaire de TF souhaitant être indemnisés en espèces (15 PAP) et qui toucheront les impenses pour perte de bâtiment par le Programme de restructuration. > les propriétaires n’ayant pas de titres formels et celui ayant un titre formel et souhaité une indemnisation en nature se verront attribuer une nouvelle habitation dans la zone de réinstallation. Comme précisé plus haut, la différence entre le prix du bien d’origine et le prix de l’habitation donnée sur la zone de recasement sera soit supporté par le PAP (si le second est plus élevée que le premier), soit par le projet (dans le cas inverse). Le coût de construction de ces habitations sera supporté par d’autres volets du projet autoroutier

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 52 Tableau 8 : Evaluation des pertes de bâtiment pour les concessions « devant quitter »)

Commune Nb En espèces Nb En nature. Total Total DiamagueneSicap Mbao 4 27.883.769 44 286.332.682 48 314.216.397 Guinaw Rail Nord 4 46.768.390 68 381.994.990 72 428.763.380 Guinaw Rail Sud 0 0 69 500.323.915 69 500.323.915 Thiaroye 6 67.180.248 6 50.012.100 12 117.192.348 Tivaouane Diacksao 1 6.597.400 99 689.093.399 100 695.690.799 Yeumbeul 0 0 96 562.363.365 96 562.363.365 Total 15 148.429.607 382 2.470.120.451 397 2.618.550.204

13.2.3 Perte de bâtiments : places d’affaires hors concession

La dernière forme de compensation pour perte de bâtiment concerne les propriétaires de bâtiments servant de places d’affaire situées hors des concessions (les impenses des places d’affaire situées au sein des concessions ne sont pas l’objet d’un traitement distinct du reste des bâtiments situés dans la concession).

Tableau 9 : Indemnisation aux propriétaires pour perte de places d’affaire hors concession

Commune Cantine Bâtiment Dans marché Kiosque Indéterminé Total Diamaguene Sicap Mbao 500 000 200 000 200 000 900 000 Guinaw Rail Nord 1 500 000 6 900 000 35 100 000 1 200 000 1 500 000 46 200 000 Guinaw Rail Sud 500 000 800 000 200 000 1 500 000 Thiaroye 1 000 000 4 500 000 500 000 200 000 6 200 000 Tivaaouane Diacksao 32 000 000 2 500 000 2 500 000 1 800 000 38 800 000 Yeumbeul 500 000 1 000 000 800 000 400 000 2 700 000 Total 36 000 000 14 900 000 38 100 000 5 000 000 2 300 000 96 300 000

Les marchés au sein desquels des places d’affaire sont impactés sont : > CA Guinaw Rail Nord : marché Waranka > CA de Thiaroye : marché Thiaroye > CA de Tivaouane Diacksao : marché de Diamaguene

Tableau 10 : Propriétaires de places d’affaire hors concession

Commune Cantine Bâtiment Dans marché Kiosque Indéterminé Total Diamaguene Sicap Mbao 1113 Guinaw Rail Nord 37346252 Guinaw Rail Sud 1416 Thiaroye 2911 13 Tivaouane Diacksao 64 5 5 9 83 Yeumbeul 12 429

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 53 14. PERTE DE LOGIS

14.1 Principes retenus pour la perte de logis

14.1.1 Pertes temporaires de logis : ménages propriétaires

Pour les concessions partiellement affectées, les bâtiments ayant un usage d’habitation pourraient être impactés (car se trouvant sur l’emprise devant être libérée) et nécessiteront de ce fait des travaux de reconstruction. Durant la durée des travaux, les ménages qui y vivent devront louer provisoirement un logement ailleurs ou se faire héberger par des connaissances. Cette perte temporaire de logis ne concerne que les ménages propriétaires résidents. Cette indemnisation pour pertes temporaires de bâti couvrira une partie des coûts de location temporaire de remplacement, ainsi que les coûts de déménagement. Nous avons retenu un montant forfaitaire de 50.000 FCFA par ménage auquel s’ajoute un montant forfaitaire de 10.000 FCFA par membre du ménage. A titre d’exemple, cela représente une indemnisation de 120.000 FCFA pour un ménage de 7 personnes (50.000 + 7 X 10.000).

14.1.2 Perte de logis : ménages locataires

Le PAR fournit une triple indemnisation aux ménages locataires : > frais locatifs sur une période de 6 mois > aide à la recherche de logement > aide au déménagement

L’exemple ci-dessous présente le mode de calcul retenu par le PAR. Exemple d’indemnisation pour un ménage locataire payant actuellement 30.000 FCFA de loyer mensuel : > frais locatifs : Montant de la location actuellement payée x 6 mois (soit 6 x 30.000) : ...... 180.000 FCFA >aaide à la recherche de logement : cela correspond au frais de courtage que nous avons estimé à 1 mois du loyer actuel3, soit (1 x 30.000) : ...... 30.000 FCFA >aaide au déplacement et au réaménagement : un forfait par pièce est appliqué, avec un montant total ne pouvant dépasser 50.000 FCFA par ménage...... 50.000 FCFA >ttotal :...... 260.000 FCFA

3 Pour leurs prestations, les courtiers perçoivent généralement une commission correspondant à un mois de loyer du logement trouvé.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 54 14.2 Montants calculés pour la perte de logis

14.2.1 Perte de logis : propriétaire subissant une perte de logis temporaire

Pour les concessions partiellement affectées (et pouvant rester), il convient d’octroyer une indemnisation pour perte temporaire de bâti :

Tableau 11 : Indemnisation pour perte temporaire de logis des concessions « restant sur place »

Commune Concessions Indemnisation Diamaguene Sicap Mbao 52 11 850 000 Guinaw Rail Nord 45 14 420 000 Guinaw Rail Sud 57 12 200 000 Thiaroye 44 9 670 000 Tivaouane Diacksao 98 22 540 000 Yeumbeul 183 48 460 000 Total 479 119 140 000

Pour chaque concession, le nombre exact de membres du ménage est connu. De ce fait, les montants sont spécifiques à chaque concession (forfait de 50.000 par ménage + 10.000 par membre de ce dernier).

14.2.2 Perte de logis : ménages locataires des concessions « pouvant rester »

Les locataires allant perdre leur logis bénéficieront de la triple indemnisation décrite au point précédent.

Tableau 12 : Perte de logis : ménages locataires des concessions « pouvant rester »

Locations mensuelles Nbre ménages Montant des Commune moyennes locataires indemnités Diam. Sicap Mbao 14 954 94 9 839 500 Guinaw Rail Nord 12 259 87 7 465 500 Guinaw Rail Sud 16 337 174 19 899 000 Thiaroye 20 712 100 14 498 500 Tivaouane Diacksao 13 716 173 16 610 500 Yeumbeul 12 987 358 32 544 416 Total 14 613 986 100 857 416 Cette indemnisation sera versée à la fois aux locataires des concessions « devant quitter » qu’à ceux des concessions affectées mais « pouvant rester ».

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 55 Ce montant est une estimation « haute », car tous les ménages locataires ont été pris en compte pour arrêter le montant de cette indemnisation. Or, il n’est pas certain que tous les locataires seront affectés.

Tableau 13 : Perte de logis pour les ménages locataires des concessions « devant partir » Locations mensuelles Nbre ménages Montant des Commune moyennes locataires indemnités Diam. Sicap Mbao 14 484 89 9 023 500 Guinaw Rail Nord 12 190 123 10 496 000 Guinaw Rail Sud 15 042 141 14 846 458 Thiaroye 19 336 24 3 248 500 Tivaouane Diacksao 18 599 220 28 642 888 Yeumbeul 9 851 118 8 136 750 Total 14 864 715 74 394 096

Les indemnités pour « pertes de logis» s’élève à : > Propriétaires pour perte de logement temporaire : ...... 119 140 000 FCFA > Ménages locataires de concessions « pouvant rester » : .... 100 857 416 FCFA > Ménages locataires de concessions « devant partir » : ...... 74 394 096 FCFA > Total : ...... 294.391.512 FCFA

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 56 15. PERTE DE REVENUS POUR PROPRIETAIRES D’ESPACES LOUES

15.1 Principes retenus pour la perte temporaire de revenus pour propriétaires d’espaces loués

De nombreux propriétaires louent une partie de leur habitation à des tiers, ce qui peut constituer des sources de revenus non négligeables pour ces derniers. Si les travaux de libération des emprises empêchent le propriétaire de percevoir ses rentes locatives, il est normal qu’il soit indemnisé pour cela. Relevons, que cette situation concerne à la fois : > les concessions intégralement affectées (et devant quitter PIS) et les concessions partiellement affectées (mais dont l’espace loué est affecté). > les revenus locatifs de pièces à vocation d’habitation et ceux de pièces à vocation commerciale (place d’affaires au sein des concession).

Il existe également des places d’affaires situées hors des concessions et dont les propriétaires perdront leurs rentes locatives (cantines, kiosks, …).

Le PAR versera à ces propriétaires l’équivalent de 4 mois de loyer au titre de la perte temporaire de rente locative. Cette indemnisation est spécifique à chaque PAP, car les enquêtes de terrain ont relevé le montant de location spécifique à chaque PAP (critères figurant dans la base de données URBAPLAN-INGESAHEL).

15.2 Montants calculés pour la perte de revenus locatifs pour propriétaires d’espaces loués

Tableau 14 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires d’espaces d’habitation (pouvant rester)

Commune Nombre Montants Diamaguene Sicap Mbao 94 3 994 000 Guinaw Rail Nord 87 2 866 000 Guinaw Rail Sud 174 7 528 000 Thiaroye 100 6 142 000 Tivaouane Diacksao 173 6 406 000 Yeumbeul 358 12 253 952 Total 986 39 189 952

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 57 Tableau 15 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires d’espaces d’habitation (devant partir) Commune Nombre Montants Diamaguene Sicap Mbao 89 9 023 500 Guinaw Rail Nord 123 10 496 000 Guinaw Rail Sud 141 14 846 458 Thiaroye 24 3 248 500 Tivaouane Diacksao 220 28 642 888 Yeumbeul 118 8 136 750 Total 715 74 394 096

Tableau 16 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires de place d’affaires (dans concession) Commune Nombre Montants Diamaguene Sicap Mbao 27 1 056 000 Guinaw Rail Nord 10 734 000 Guinaw Rail Sud 28 1 456 000 Thiaroye 49 3 462 000 Tivaouane Diacksao 59 4 472 000 Yeumbeul 114 5 660 800 Total 287 16 840 800

Tableau 17 : Perte de revenus locatifs pour propriétaires de place d’affaires (hors concession) Cantine Dans bâtiment Dans marché Commune Nbre Montant Nbre Montant Nbre Montant Diamaguene Mbao 1 80 000 Guinaw Rail Nord 3 0 7 724 000 34 1 198 000 Gunaw Rail Sud 1 0 Thiaroye 2 100 000 9 550 000 1 100 000 Tiv. Diacksao 64 2 829 000 5 260 000 5 0 Yeumbeul 1 0 2 0 Total 72 3 009 000 23 1 534 000 40 1 298 000 Kiosque Indéterminé Total Commune Nbre Montant Nbre Montant Nbre Montant Diamaguene Mbao 1 0 1 0 3 80 000 Guinaw Rail Nord 6 0 2 24 000 52 1 946 000 Gunaw Rail Sud 4 0 1 0 6 0 Thiaroye 1 60 000 13 810 000 Tiv. Diacksao 9 130 000 83 3 219 000 Yeumbeul 4 20 000 2 40 000 9 60 000 Total 25 210 000 6 64 000 166 6 115 000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 58 16. PERTE TEMPORAIRE DE REVENUS

16.1 Principes retenus pour la perte temporaire de revenus (places d’affaire)

Différentes catégories d’opérateurs économiques de la zone de PIS seront affectés temporairement par les travaux de libération d’emprise. Nous avons distingués : > les places d’affaires situées au sein d’une concession > les places d’affaires situées hors concession (kiosks, étals,…)

Les places d’affaire située à l’intérieur de bâtiments touchés par la libération des emprises ont fait l’objet de fiche « bâtiment ». Les impenses de ces espaces commerciaux ont donc été évaluées et seront versées à leur propriétaire. Les opérateurs qui travaillent dans des places d’affaire situées à l’intérieur de bâtiments touchés par la libération (propriétaire ou locataire de l’espace) seront confrontés à différentes formes de pertes temporaires : > manque à gagner en raison de l’interruption de l’activité > manque à gagner en raison de la nécessité de fidéliser une nouvelle clientèle > les frais de déménagement, voire d’entreposage temporaire des stocks et matériels > les frais administratifs liés à l’implantation sur un nouveau site

Il en est de même des places d’affaire situées hors des concessions, qui prennent des formes très variables : du simple étal au kiosque en zinc. Ces exploitants bénéficient de permis d’occupation de la voie publique (OVP) et sont conscients que cette autorisation est temporaire et à tout moment révocable. Tous ces opérateurs ont été recensés dans le cadre du PAR. Par contre, ils n’ont pas fait l’objet d’une fiche « bâtiment », car ces équipements peuvent aisément être déplacés. Pour ces opérateurs, il s’agit davantage d’une aide au déménagement qu’une indemnisation pour perte de revenus, leur mobilité leur permettant de reprendre rapidement leurs activités.

Le mode de calcul de l’indemnisation est proportionnelle au chiffre d’affaire de l’opérateur, donnée recueillie lors des enquêtes et introduite dans la base de données informatisée du PAR. Les modalités de calcul pour ces indemnités sont : - CA < 500.000 FCFA/mois : mode de calcul : 250.000 + (3 x nombre salariés x salaire moyen) - 500.000 FCFA/mois < CA < 1.500.000 FCFA FCFA/mois : mode de calcul : 3 x (CA x 0,15) + (3 x nombre salariés x salaire moyen) - 1.500.000 FCFA/mois < CA < 6.000.000 FCFA/mois : mode de calcul : 3 x (CA x 0,1) + (3 x nombre salariés x salaire moyen) - CA > 6.000.000 FCFA/mois : mode de calcul : forfait 3.000.000 FCFA

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 59 16.2 Montants calculés pour la perte temporaire de revenus (places d’affaire)

Pour les places d’affaire nous ne faisons plus de distinction entre celles situées dans des concessions « devant quitter » ou « pouvant rester ». Bien que les mêmes barèmes soient appliqués nous avons fait une distinction entre places d’affaires situées dans les concessions et celles situées hors des concessions.

Tableau 18 : Indemnisation à l'exploitant pour perte de revenus de places d’affaire dans concession (quittant et restant)

Commune Places d’affaires dans concession « quittant » Places d’affaires dans concession « restant » Remarque : Nbre Montant Nbre Montant Ces montants sont calculés à partir des Diamaguene Sicap Mbao 21 16.695.000 27 1.056.000 principes énoncés au point précédent et sur la Guinaw Rail Nord 13 4.007.500 10 734.000 base données exactes relevées lors des Gunaw Rail Sud 14 2.187.500 28 1.456.000 enquêtes de terrain (critères figurant dans la Thiaroye 3 3.550.000 49 3.462.000 base de URBAPLAN-INGESAHEL Tivaouane Diacksao 20 21.812.500 59 4.472.000 Yeumbeul 17 6.833.500 114 5.660.800 Total 88 55.086.000 287 16.840.800

Tableau 19 : Indemnisation à l'exploitant pour perte de revenus de places d’affaire hors concession

Cantine Dans bâtiment Dans marché Kiosque Indéterminé Total Commune Nbre Montant Nbre Montant Nbre Montant Nbre Montant Nbre Montant Nbre Montant Diamaguene Sicap Mbao 1 250 000 1 250 000 1 250 000 3 750 000 Guinaw Rail Nord 3 945 000 7 3 870 000 34 16 123 500 6 2 578 000 2 500 000 52 24 016 500 Gunaw Rail Sud 1 315 000 4 1 450 000 1 250 000 6 2 015 000 Thiaroye 2 2 268 000 9 8 280 000 1 517 500 1 270 000 13 11 335 500 Tivaouane Diacksao 64 30 098 500 5 3 150 000 5 1 470 000 9 3 285 000 83 38 003 500 Yeumbeul 1 250 000 2 500 000 4 1 225 000 2 695 000 9 2 670 000 Total 72 34 126 500 23 15 800 000 40 18 111 000 25 9 058 000 6 1 695 000 166 78 790 500

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 60 17. CAS PARTICULIERS

17.1 Principes retenus pour les ménages vulnérables

Le PAR est élaboré dans une zone pauvre où la notion de « vulnérabilité » concerne un grand nombre de résidents. Les personnes considérées généralement comme vulnérables par les programmes impliquant des déplacements involontaires (personnes âgées, handicapées, femmes seules…) ne correspondent guère aux caractéristiques de la société sénégalaise. Socialement, la personne âgée ou handicapée est membre à part entière d’une famille. Quelque soit son handicap, la personne est pris en charge le mieux possible par sa famille. Lors des investigations de terrain menées dans le cadre du PAR, des cas d’extrême pauvreté ou de personnes malades et sans soutien ont été identifiés. Par exemple quand le seul membre subvenant aux besoins de la famille tombe malade, l’ensemble des membres de cette famille devient vulnérable (femmes et enfants). Il convient donc de fournir un appui spécifique à ces quelques cas particuliers.

Le PAR a établi une liste des ménages qui requiert un suivi particulier au cours des étapes ultérieures de mise en œuvre du PAR.

17.2 Montants calculés pour les ménages vulnérables

Le PAR stipule qu’en cas de besoin, les personnes vulnérables pourront bénéficier d’aides spécifiques. Parmi ces dernières, les personnes souffrant d’un handicap ont été recensées (cécité, surdité, mutisme, déficience mentale, paralysie des membres inférieurs ou supérieurs). Ce sont ainsi 285 cas qui ont été recensés (43 souffrant de déficience mentale, 18 de surdité, 53 de cécité, 22 de mutisme, 112 de paralysie des membres inférieurs et 37 de paralysie des membres supérieurs). Les zones les plus touchées sont celles considérées comme étant les plus pauvres de Pikine irrégulier sud (Guinaw Rail Sud, Guinaw Rail Nord et Yeumbeul). Cependant, la vulnérabilité ne se résume à la seule à une simple question de handicap. Cette aide ne fait pas l’objet d’une budgétisation spécifique, mais sera financée par le truchement de la rubrique « imprévus » du budget.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 61 17.3 Principes retenus pour les lieux de culte

Dans une zone où la majorité de la population est musulmane, le PAR a porté une attention particulière aux impacts que la libération des emprises aura sur les mosquées. Il convient de distinguer les mosquées de quartier et les mosquées du vendredi appelée « jumaa ». Elles n’assument pas la même fonction et n’ont pas la même importance. Elles jouent toutes un rôle important pour la communauté et leur éventuel déplacement suscite de fortes inquiétudes. Quatre moquées de quartier dans PIS seront affectées par la libération des emprises, plus précisément dans les CA de Guinaw Rails Nord et de Yeumbeul. Les mosquées relèvent chacune d’un comité de gestion qui est l’interlocuteur privilégié pour traiter des éventuels problèmes. Dans le cadre du PAR, des Imams et notables de la zone d’intervention se sont déplacés pour poser le problème de leur mosquée. A l’issue de ces concertations, il a été retenu : > Indemnisation en espèces pour les mosquées affectées mais pouvant continuer à jouer leur fonction sur le solde restant de la parcelle. Dans ce cas de figure, la mosquée est traitée comme n’importe quel bâtiment situé sur une concession impactée. La même grille de prix a été utilisée pour calculer les impenses. Les indemnisations en espèces seront versées au comité de gestion. > Indemnisation et fourniture d’un site de remplacement dans la zone pour la mosquée intégralement affectée. Une mosquée en cours de construction sera intégralement affectée et ne pourra être achevée sur son site actuel. L’édifice en cours de construction sera indemnisé et un site de remplacement à proximité sera attribué au comité de gestion afin d’y construire la future mosquée.

17.4 Montants calculés pour les lieux de culte

Le programme de restructuration entraînera la démolition de quatre mosquées. Leurs impenses ne font pas l’objet d’une budgétisation spécifique, car elles ont été traitées comme les autres concessions et ces montants figurent déjà dans les rubriques du PAR (perte de bâtiment).

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 62 17.5 Principes retenus pour les mares allant servir de bassin de rétention

Le dispositif de mise hors eau prévu dans le plan de restructuration utilisera certaines mares de PIS comme bassin de rétention. En effet, ces mares ont toujours joué déjà un rôle de réceptacle des eaux de ruissellement. Leur raccordement entre elles par des moyens mécaniques (drain à ciel ouvert ou conduite forcée) facilitera l’acheminement des surplus d’eaux stagnantes vers la mer. Sur le plan foncier, ces mares sont des concessions auxquelles les familles propriétaires sont fortement attachées. La gestion du problème posé par la récupération de ces espaces par le projet a donc fait l’objet de nombreuses démarches. Il a été possible de regrouper ces familles élargies et de leur expliquer les avantages apportés par le projet à l’ensemble de la communauté. Ainsi, il a été convenu que ces mares, jadis exploitées à des fins agricoles, ne pourraient plus avoir cette vocation et ne pourraient non plus servir d’espaces d’habitation.

17.6 Montants calculés pour les mares allant servir de bassin de rétention

Chaque bassin de rétention (BR) présente un cas particulier : > BR1 (mare de Sam Sam) : situé dans la CA de Diamagueune-Sicap Mbao ; espace pris en charge par un des programmes de la FDV > BR2 (Mare de Diamagene) : situé dans le quartier Nasroullah dans la CA de Diamagueune-Sicap Mbao aucun propriétaire identifié, car ce périmètre est une Niayes (milieu naturel que personne ne s’est approprié car inexploitable). > BR3 (Mare de Diaksao) : situé dans la CA de Diamagueune-Sicap Mbao. Propriétaires de parcelles à dédommager en espèces au coût de 15.000 FCFA/ m2 > BR4 (Mare de Thierno Ndiaye) et BR5 (Mare de Route de Boune) : situés dans la CA de Yeumbeul Nord. Les propriétaires recevront une parcelle sur la zone de recasement + 1 forfait de 1 million de FCFA

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 63 17.7 Récapitulation des indemnisations estimées

Indemnisation en espèces (FCFA) Indemnisation en Pris en charge 1. Indemnisations pour pertes privées Concessions Concessions nature par les PAP "quittant" "restants"

1.1 Indemnisation pour perte de terre :

En espèces 85.147.200 889.095.600 En nature 508 parcelles Cout Délivrance TF et DS 3.520.000 0 96.330.000 Sous-total 88.667.200 889.095.600 1.2 Indemnisation pour perte de bâtiments : Bâtiments 148.429.607 2.253.071.027 2.470.120.451 Places d'affaires hors concession 96.300.000 Sous-total 244.729.607 2.253.071.027 2.470.120.451 1.3 Pertes de logis pour ménages locataires :

Perte temporaire de bâtiments 0 119.140.000 Perte de logis 74.394.096 100.857.416 Sous-total 74.394.096 100.857.416 1.4 Perte temporaire de revenus espaces loués : Location d’habitats 74.394.096 39.189.952 Location de places d’affaires (dans concession) 3.532.000 16.840.800 Location de places d’affaires (hors concession) 6.115.000 Sous-total 77.926.096 62.145.752 1.5 Pertes de revenus pour places d’affaires : Dans concessions 55.086.000 16.840.800 Hors concessions : 78.790.500 Sous-total 133.876.500 16.840.800 Total 1 619.593.499 3.322.010.595 508 parcelles 96.330.000 Total 1 ("quittant" + "restant") arrondi 3.942.000.000 2.470.120.451 96.330.000

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 64 SECTION E : MISE EN ŒUVRE DU PLAN DE COMPENSATION

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 65 18. PROCEDURES D’INDEMNISATION

18.1 Démarches déjà entreprises par le Groupement URBAPLAN-INGESAHEL

Dans le cadre de son mandat, le Groupement a procédé sur le terrain aux tâches suivantes : > Information, sensibilisation et organisation des ménages de PIS : les démarches déjà entreprises sont décrites dans l’annexe 3 (p. 93) et seront complétées au courant du second semestre 2008 par un affichage public dans chaque commune d’arrondissement et dans chaque siège de GIE. Cet affichage, confié au cabinet INGESAHEL dans le cadre d’une commande spécifique, présentera les résultats du recensement des PAP : - Propriétaires de concession : numéro de concession, nom des propriétaires, superficie impactée - Locataires : numéro de concession, nom des locataires - Places d’affaire : numéro de la place d’affaire, nom de l’opérateur et nom du propriétaire (si différent). A ce stade du PAR, aucune information relative aux montants des indemnisations ne sera divulguée. >EEstimation des pertes et des indemnisations : ces démarches sont décrites dans l’annexe 4 (p. 97). Ces informations figurent dans une base de données, configurée de manière à pouvoir faire aisément des requêtes pour connaître l’identité d’un PAP et le montant de son indemnisation. Cet outil informatique, sera remis à l’APIX, et servira de source d’information pour le « Comité d’indemnisation ».

Une fois que le présent PAR aura obtenu l’approbation du Gouvernement du Sénégal et de la Banque Mondiale, il sera déposé par l’APIX dans les mairies de la zone du projet et distribué par la Banque Mondiale à travers son InfoShop.

18.2 Les autres préalables à réunir

18.2.1 Confirmer les emprises par les études détaillées (APD)

Si le calendrier de mise en œuvre du programme de restructuration permet de procéder aux études techniques (APD, DE et DAO) avant l’exécution du PAR, il est possible que les études APD (plus fines et s’appuyant sur des relevés topographiques) propose de légères modifications d’implantation des infrastructures et équipements. Ces modifications se répercuteront sur les limites

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 66 de l’emprise à libérer et nécessiteront de ce fait une reprise sommaire du PAR (modification des impenses).4

18.2.2 Valider la délimitation des emprises par le Cadastre

Une fois l’implantation de l’emprise des infrastructures et équipements validée sur le plan technique, le service du Cadastre procédera à sa délimitation officielle.

18.3 Négociation avec les PAP des compensations estimées

Cette étape consiste à présenter aux PAP, sur une base individuelle, les résultats de l’estimation des pertes qu’elles subissent et de déterminer d’un commun accord si cette estimation est acceptable pour le PAP. L’annonce du montant de compensation ou d’indemnisation pressenti doit être accompagnée d’une présentation des modalités de calcul afin que les personnes affectées puissent apprécier le niveau de l’indemnisation qui va leur être offerte. Dans le cas où les PAP n’accepteraient aucune des options offertes, elles seront informées des voies de recours qu’elles pourront emprunter. Ce travail de présentation et de négociation diffère en fonction de la forme juridique de la « propriété » dont peut se prévaloir le PAP : >PPour les détenteurs de titres : La négociation sera exécutée par la Commission de conciliation5, assistée par le bureau d’étude ayant procédé à l’évaluation des impenses et le GIE de la zone concernée. >PPour les autres « propriétaires » : Par l’APIX, assisté par le bureau d’étude ayant procédé à l’évaluation des impenses et le GIE de la zone concernée.

Une fois les compensations présentées et négociées, il est possible de passer à l’étape suivante, consistant à parapher un protocole d’accord.

4 Une reprise similaire a été nécessaire sur le tronçon autoroutier entre l’APS de TECSULT et l’APD de SCETAUROUTE 5 Selon le CPR, la Commission de conciliation se compose du Gouverneur de région ou de son représentant (Président); du représentant du service des Travaux Publics ou du service de l'agriculture ou les deux à la fois; du représentant du service des domaines; du représentant du conseil municipal (si l'immeuble est situé sur le territoire d'une commune); du représentant du conseil régional (si l'immeuble est situé hors d'un territoire communal). Cette commission est convoquée par la Direction des Domaines, qui en assure le secrétariat et rédige les procès-verbaux.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 67 18.4 Signature d’un protocole d’accord ou tentative de médiation

Si les négociations avec le PAP aboutissent, un protocole d’accord sera signé avec chacun d’entre eux (par la Commission de conciliation pour les propriétaires formels et par l’APIX pour les autres). Un membre du GIE dont relève le PAP sera présent pour s’assurer que le PAP signe ce document en connaissance de cause (difficultés liées à l’analphabétisme). Une copie du protocole sera conservée par les toutes les parties et la section correspondante de la fiche de suivi du PAP sera remplie et signée par le PAP.

Si les PAP ne sont pas satisfaits des modalités de compensation, ils peuvent s’adresser à l’APIX, au travers de leur GIE qui se fera leur porte-parole. L’UESLE fera tout son possible pour résoudre la plainte au niveau local dans les meilleurs délais et par une démarche à l’amiable. Si la plainte n’est pas résolue à ce niveau, le GIE aura recours à la Préfecture du Département concerné. Les questions litigieuses devront alors être référées au processus légal de règlement des litiges.

18.5 Paiement des indemnités

Lorsqu’un protocole d’accord est signé, le versement des indemnités/compensations sera exécuté avec diligence. En effet, toute indemnité devra être versée avant que le PAP ne perde possession des biens visés par le protocole ou qu’elle ait à déménager. Les flux financiers ne seront pas les mêmes en fonction de la nature de la propriété : > transiteraient par le Service des Domaines pour les fonds nécessaires pour indemniser les propriétaires formels, > transiteraient par l’APIX pour compenser les occupants informels.

Par souci d’efficacité, le PAR propose de vérifier si un protocole d’accord ne peut pas être trouvé par la tutelle des Domaines pour que l’APIX gère l’ensemble des flux financiers. Les indemnités en espèces seront déposées dans des comptes bancaires personnels au nom de chaque bénéficiaire recensé. Comme les PAP disposant de comptes bancaires sont rares, l’APIX s’appuiera sur les mutuelles qui sont déjà opérationnelles dans la zone. Ainsi chaque PAP identifié percevra sa propre

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 68 compensation par le truchement d’un compte ouvert à son nom dans une mutuelle. Pour des questions de sécurité, il est préférable que les PAP bénéficient de l’ouverture d’un compte, plutôt qu’ils ne se « promènent » avec des sommes d’argents liquides importantes. Pour les indemnisations inférieures à deux millions, il conviendrait de privilégier la remise des chèques reconnus par les mutuelles de la place.

18.6 Mesures d’accompagnement

Le PAR prévoit la mise sur pied de deux mesures d’accompagnement : >MMise sur pied d’un groupe d’aide juridique chargé de défendre les droits des PAP : Ce groupe, constitué de quelques avocats spécialisés en expropriation, se tiendra à la disposition des GIE qui les solliciteront si un cas litigieux devait survenir avec l’un de ses PAP. Ils seront alors chargés d’apporter une réponse aux questions légales soulevées par les PAP et les conseilleront afin de leur permettre d’exercer leurs droits ou les représenteront devant le juge d’expropriation. > Campagne de sensibilisation relative à la gestion des indemnisations versées en espèces : Des préoccupations largement fondées portent sur la capacité des PAP à gérer rationnellement les importantes sommes versées au titre des indemnisations. Il est proposé de mener des campagnes de sensibilisation pour diminuer les risques, voire modifier en cours d’exécution du PAR les modes de paiement. >AAppui aux GIE pour les actions d'appui aux personnes vulnérables : Recrutement d’un organisme facilitateur (ONG, association, BET ou autres) chargé spécifiquement d’appuyer les GIE lors de la mise en œuvre des dispositions prévues au profit des personnes vulnérables. Un montant de 10 millions de FCFA a été budgétisé à cet effet dans le budget sous l’intitulé « Appui aux GIE pour les actions d'appui aux personnes vulnérables ». >OOuverture par l’APIX d’un bureau au sein même de la zone de Pikine irrégulier sud : Cette déconcentration de l’équipe de l’APIX rapprochera les PAP et les GIE de l’opérateur principal en charge de la mise en œuvre du PAR.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 69 19. MONTAGE INSTITUTIONNEL

19.1 Grille des responsabilités

Activité Responsable I. Campagne d’information Diffusion de l’information Phase étude : URBAPAN-INGESAHEL Phase opérationnelle : APIX- UESLE, GIE, Mairies d’arrondissement II. Acquisition des terrains Déclaration d’Utilité Publique Service de domaine Délimitation de l’emprise Cadastre Évaluation des occupations URBAPAN-INGESAHEL Estimation des indemnités URBAPAN-INGESAHEL Négociation des indemnités APIX-UESLE Commission de conciliation III. Compensation et paiement aux PAP Approbation et transfert de fonds APIX- UESLE Compensation aux PAP : - Titre foncier Service des domaines - Autres statuts Gouverneur de Dakar / APIX-UESLE Tenues des réunions de conciliation Gouverneur de Dakar / APIX-UESLE IV. Déplacement des installations et des personnes Prise de possession des terrains Service des domaines Assistance au déplacement APIX-UESLE Mesures d’accompagnement Communes d’arrondissement GIE ONG Directions Techniques Secteur privé V. Suivi Suivi de la mise en œuvre du PAR APIX-UESLE URBAPLAN-INGESAHEL (assistance technique) Évaluation de l’opération Auditeur externe

Aux pages suivantes ces points sont davantage détaillés pour certains des acteurs majeurs de la mise en œuvre du PAR.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 70 19.2 Détail des tâches des principaux acteurs

19.2.1 APIX - UESLE

Conformément aux recommandations de la mission d’évaluation conjointe de la Banque mondiale et de l’AFD, le PAR préconise que le dispositif chargé de mettre en œuvre le PAR du tronçon 3 de l’autoroute et le PAR de la restructuration de PIS soit un même et unique dispositif. Il a été retenu que l’APIX, en relation avec le gouverneur de Dakar, assurera le suivi de la libération de l’emprise de la zone de restructuration. Cet arrangement a été retenu, car il offre les meilleures garanties en vue d’une réalisation rapide du projet autoroutier. Ce schéma d’intervention se justifie pour les raisons suivantes : > APIX dispose d’un poids institutionnel suffisamment fort pour faire avancer un dossier aussi complexe et pour mobiliser les ressources financières de l’Etat nécessaires au versement des indemnités. > APIX procédera simultanément, ou aura procédé antérieurement à la libération de l’emprise de l’autoroute. En comparaison avec le projet autoroutier, la libération des emprises de PIS sera une opération qui ne requerra que peu d’efforts supplémentaires. Le personnel de l’APIX disposera donc déjà du savoir- faire requis et de la maîtrise des procédures imposées par la législation sénégalaise et les directives de la Banque mondiale > APIX, en intervenant simultanément sur les deux composantes, permettra de garantir des conditions de traitement qui tiennent compte des exigences réglementaires de l’opération concernée, même si les PAP appartiennent à la même zone géographique > APIX disposera de la meilleure connaissance de l’état d’avancement des travaux d’aménagement de la zone de réinstallation et maîtrisera la mieux les calendriers d’exécution des deux composantes connexes du projet autoroutier.

A cet effet, l’APIX a d’ores et déjà crée en son sein l’UESLE qui pilotera intégralement la mise en œuvre du PAR. Ces missions consisteront en : > Activités transversales : - mobiliser/contracter les différentes parties prenantes du processus : Préfecture, Mairie d’arrondissement, commission de conciliation, groupe opérationnel, service des domaines et GIE. - mobiliser les fonds de l’Etat allant financer les compensations/indemnisations - définir des manuels de procédure pour les différentes tâches menées lors de la réinstallation

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 71 - rendre compte à l’Etat, aux bailleurs de fonds et à la société civile de l’avancement du processus de libération des emprises et de réinstallation des personnes affectées par le projet. > Campagne d’information : - procéder aux compagnes d’information et à l’affichage des listes des PAP. > Acquisition des terrains : - suivre le recrutement du bureau d’étude chargé des études techniques détaillées (APD-DAO) des infrastructures et équipements du programme de restructuration de PIS et - procéder à l’actualisation du PAR rendue nécessaire par d’éventuels ajustements des emprises suite aux études APD - suivre l’exécution du bornage en relation avec les services de cadastre - négocier et signer les protocoles d’accord > Compensation et paiement aux PAP : - trouver des arrangements avec les caisses mutuelles de la place (pour ouvrir des comptes au nom des PAP ou pour pouvoir y retirer des chèques) - mobiliser le service des Domaines pour procéder au versement des indemnisations des PAP bénéficiant de titres formels - mobiliser le Gouverneur de Dakar pour procéder au versement des indemnisations des PAP ne bénéficiant pas de titres formels - mettre en œuvre la campagne de sensibilisation relative à la gestion des indemnisations versées en espèces - prendre les dispositions nécessaires pour la démolition des installations en relation avec le gouverneur de Dakar. > Déplacement des installations et personnes : - prendre les dispositions pour que les mesures d’accompagnement soient effectives - inviter le service des domaines à prendre possession des terrains - identifier, pour chaque PAP, le lot et l’habitation de la zone de recasement qui lui sera affecté - procéder à la comparaison entre la valeur de la compensation (impense) et celle de l’habitation remise, versement ou encaissement du différentiel - fixer l’échéance pour la libération de l’emprise et la date de réinstallation - prendre les dispositions pour faciliter le déplacement (assistance). > Suivi-évaluation - appliquer les mesures de suivi - recruter le prestataire chargé du suivi-évluation - capitaliser et diffuser les enseignements tirés du suivi-évaluation.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 72 19.2.2 Groupement d’intérêt économique (GIE)

Pour assurer une continuité avec l’important travail mené dans le cadre de l’élaboration du présent PAR, les acteurs ayant porté cette dynamique (GIE et Groupement URBAPLAN-INGESAHEL) soient impliqués dans la mise en œuvre du PAR. Les GIE seront les relais privilégiés des PAP pour toutes les opérations d’information, de mobilisation, de représentation et de négociation. Ces structures, prévues par la législation sénégalaise pour les opérations de restructuration, ont joué un rôle efficace au cours de l’ensemble de l’étude de faisabilité de la restructuration de PIS, particulièrement lors de la réalisation du présent PAR. Ces responsables ont une bonne connaissance du programme autoroutier et de sa composante restructuration. Ils maîtrisent également les principes d’indemnisation tel que décrits dans le PAR et bénéficient d’une légitimité locale certaine. Leurs contributions seront : > participer aux différentes séances d’information ou de concertation, puis diffuser, en tant que relais, les messages auprès des PAP membres de leur GIE > assumer un statut de porte-parole des PAP pour relayer leurs préoccupation et doléances auprès de l’UESLE > participer aux côtés des PAP aux présentations des résultats de l’estimation des pertes subies par ces dernières, faite sur une base individuelle, > conseiller les PAP lors des séances de conciliation (cas des PAP refusant de signer le protocole d’accord) > faciliter, suivre et contrôler le versement des indemnités > porter les activités destinées aux personnes vulnérables

19.2.3 Concepteur du PAR (Groupement URBAPLAN-INGESAHEL) :

Plusieurs cadres du Groupement URBAPLAN-INGESAHEL disposent d’une expérience de terrain et d’une maîtrise des enjeux du PAR de PIS qui seront utiles à l’APIX lors de la mise en œuvre du PAR. De ce fait, le PAR préconise que certains de ces collaborateurs se voient assigner une mission d’assistance technique auprès de l’APIX. Cette assistance technique portera sur : > Assistance à la coordination générale : - Proposer un système de coordination et d’articulation entre les actions des différents intervenants - Proposer un chronogramme détaillé de toute l’opération de réinstallation tenant compte des aspects techniques - Proposer un modèle pour les rapports mensuels et trimestriels d’avancement, et assister l’UESLE dans la production des premiers rapports.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 73 > Définition de procédures : - Assister l’UESLE dans l’établissement d’une procédure interne de gestion des compensations (ex : préparation de documents-types) - Proposer à l’UESLE un plan de gestion des données informatiques relatives aux ménages déplacés - Proposer un plan d’action et un chronogramme pour le déplacement et son encadrement, incluant les modalités de déménagement et de transport - Assister l’UESLE dans la mise en œuvre du plan de déplacement et dans la supervision du personnel d’encadrement de terrain chargé du déplacement.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 74 20. CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE

20.1 Incertitudes liées au chronogramme

Au stade actuel de nombreuses inconnues subsistent encore et ne permettent pas de présenter un chronogramme définitif. Les inconnues sont : > date de passage au board des différents bailleurs de fonds, conditionnant la disponibilité des fonds du Programme > date d’achèvement des APD devant confirmer les implantations définitives des emprises à libérer. > date d’achèvement des travaux de viabilisation de la zone de réinstallation et de construction des bâtiments (pour les compensations en nature) > volonté politique de mener de front la libération de l’emprise autoroutière et la mise en œuvre du programme de restructuration de Pikine irrégulier Sud

20.2 Durées indicatives des différentes tâches à exécuter

Les tâches ponctuelles devant être exécutées dans le cadre de la mise en œuvre du PAR auront les durées estimatives suivantes : > validation et diffusion du PAR version définitive : ...... 1 mois > recrutement et réalisation des études APD des infrastructures et équipements du programme de restructuration de PIS...... 12 mois > bornage : ...... 3 mois > déclaration d’utilité publique ...... 1 mois > négociation des indemnités avec les PAP : ...... 4 mois > contre-évaluation en cas de désaccord des PAP : ...... 2 mois > versement des indemnités en espèces aux PAP : ...... 2 mois > octroi des indemnités en nature (parcelle et habitation), avec assistance au déplacement et prise de possession :...... 4 mois > évaluation 1 de la mise en œuvre (6 mois après achèvement) :...... 2 mois > évaluation 2 de la mise en œuvre (36 mois après achèvement) :...... 2 mois

Les tâches transversales sont : > information, communication et sensibilisation : ...... en continu > appui et assistance...... en continu > suivi ...... en continu

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 75 SECTION F : BUDGET

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 76 21. BUDGET POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PAR

21.1 Types de coûts

Le budget pour la mise en œuvre du PAR à imputer à cette composante connexe du projet de réalisation de l’autoroute Dakar-Diamnadio s’élève à 5.094.300.000 FCFA. Les différentes rubriques de ce budget sont détaillées dans le tableau de la page suivante.

Ce budget résulte de l’application de différents principes compatibles avec l’OP 4.12 et avec les prescriptions de la législation sénégalaise : > indemnisation des biens affectés au prix du marché à neuf (sans coefficients de détérioration), > indemnisation équitable également au profit des propriétaires ne disposant pas de titres formels), …

Les indemnisations/compensations pour couvrir les pertes privées représentent la rubrique la plus importante du PAR avec 77% de l’enveloppe totale. Les différentes mesures de mise en œuvre et d’accompagnement décrites dans les chapitres précédents sont budgétisées. Elles représentent moins de 10% du budget total. Enfin, le PAR prévoit une réserve équivalent à 15% des indemnisation/compensation, pour protéger les personnes affectées contre l’inflation (tous les calculs sont établis en monnaie constante 2007). Cette réserve s’élève à 642.300.000 FCFA.

21.2 Sources de financement de la mise en œuvre du PAR

Les indemnisations pour pertes privées seront supportées par le budget de l’Etat sénégalais, alors que les mesures d’accompagnement et les coûts de mise en œuvre, d’assistance technique et de suivi-évaluation seront assumés par la Banque mondiale et l’AFD. Ce type de montage financier est habituel pour les programmes auxquels contribue financièrement la Banque mondiale.

Cependant, l’aménagement de la zone de recasement et la construction des habitations sur cette dernière seront financés par des contributions conjointes de la Banque mondiale et de l’AFD. Il s’agit par conséquent de contribution directe à la prise en charge de certaines des indemnisations en nature prévues par le présent PAR. Ce sont 508 parcelles de la zone de recasement qui doivent être prévues pour les PAP du programme de restructuration de PIS. Néanmoins ce chiffre est porté à 550 parcelles, en raison des incertitudes liées à une opération aussi complexe que celle de la restructuration de PIS. Certains besoins nouveaux

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 77 (libération de quelques emprises supplémentaires) peuvent survenir au cours de la mise en œuvre du programme. Il est indispensable que les Autorités sénégalaises, l’APIX en particulier, soient en mesure d’y faire face rapidement et aisément. L’existence d’un stock de parcelles de réserve est une mesure qui y contribue favorablement. De plus, les habitations qui leur seront octroyées sur cette zone représentent un coût estimatif de 2.470.120.000 FCFA.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 78 Tableau 20 : Détail du budget nécessaire pour mettre en œuvre le PAR

Indemnisation en espèces (FCFA) Indemnisation en Pris en charge 1. Indemnisations pour pertes privées Concessions Concessions nature par les PAP "quittant" "restants"

1.1 Indemnisation pour perte de terre :

En espèces 85.147.200 889.095.600 En nature 508 parcelles Cout Délivrance TF et DS 3.520.000 0 96.330.000 Sous-total 88.667.200 889.095.600 1.2 Indemnisation pour perte de bâtiments : Bâtiments 148.429.607 2.253.071.027 2.470.120.451 Places d'affaires hors concession 96.300.000 Sous-total 244.729.607 2.253.071.027 2.470.120.451 1.3 Pertes de logis pour ménages locataires :

Perte temporaire de bâtiments 0 119.140.000 Perte de logis 74.394.096 100.857.416 Sous-total 74.394.096 100.857.416 1.4 Perte temporaire de revenus espaces loués : Location d’habitats 74.394.096 39.189.952 Location de places d’affaires (dans concession) 3.532.000 16.840.800 Location de places d’affaires (hors concession) 6.115.000 Sous-total 77.926.096 62.145.752 1.5 Pertes de revenus pour places d’affaires : Dans concessions 55.086.000 16.840.800 Hors concessions : 78.790.500 Sous-total 133.876.500 16.840.800 Total 1 619.593.499 3.322.010.595 508 parcelles 96.330.000 Total 1 ("quittant" + "restant") arrondi 3.942.000.000 2.470.120.451 96.330.000

2. Mesures de mise en œuvre et d'accompagnement FCFA 2.1 Mesures des mise en œuvre : Ajustement du PAR à la lumière des APD 40.000.000 PAR du Pôle Waranka (études) 80.000.000 Diffusion des rapports et informations des PAP 20.000.000 Recrutement de l'agence intermédiaire 80.000.000 Appui aux GIE 20.000.000 Fonctionnement et formation de l'USE et de ses agents de terrain 120.000.000 Sous-total 360.000.000 2.2 Mesure d'accompagnement : Mise sur pied d'un groupe d'aide juridique défendant les PAP 30.000.000 Campagne de sensibilisation sur l'indemnisation en nature 20.000.000 Appui aux GIE pour les actions d'appui aux personnes vulnérables 10.000.000 Suivi-évaluation 90.000.000 Sous-total 150.000.000 Total 2 510.000.000

3. Provision pour inflation et imprévus Provision pour inflation (15% du Total 1, à savoir les indemnisations) 591.300.000 Provision pour imprévus (10% du Total 2) 51.000.000 Total 3 642.300.000

4. Grand Total 5.094.300.000

Remarque : Les éventuelles aides versées aux personnes vulnérables seront couvertes par la rubrique imprévus

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 79 SECTION F : SUIVI-EVALUATION

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 80 22. DISPOSITIF DE SUIVI ET D’EVALUATION

22.1 Objectifs et portées

Les fonctions de suivi et d’évaluation sont complémentaires, puisque la première vise à s’assurer que les actions préconisées sont mises en œuvre conformément à la programmation initiale, alors que la seconde doit vérifier si les résultats attendus sont atteints. Le suivi est généralement exécuté en interne, à savoir par l’entité chargée de la mise en oeuvre du PAR, alors que l’évaluation gagnerait à être externalisée (par exemple confiée à un évaluateur indépendant).

Globalement le dispositif de suivi-évaluation donne aux pouvoirs publics, aux bailleurs de fonds et à la société civile de meilleurs moyens de tirer les leçons de l’opération et d’affiner leurs méthodes d’intervention et de planification. Ce dispositif permet également la mise sur pied d’une politique d’information en documentant et diffusant les résultats obtenus.

22.2 Volets du PAR devant faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation

22.2.1 Volets couverts par le suivi

Le dispositif de suivi couvrira différentes dimensions du PAR : > Suivi du système de traitement des plaintes et conflits mis en place dans le cadre du PAR ; > Suivi des différents dispositifs d'assistance mis en oeuvre dans le cadre du PAR : Assistance au déménagement, assistance à la reconstruction des logements, assistance à la restauration des activités économiques, … > Suivi des volets techniques : vérification des travaux de viabilisation de la zone de recasement, de construction des équipements collectifs de proximité, ... > Suivi des personnes vulnérables identifiées dans le PAR ;

Conformément aux arrangements institutionnels arrêtés au cours de la mission d’évaluation de la Banque mondiale et de l’AFD (mars 2008), l’APIX sera chargée de la mission suivi-évaluation. A ce titre, elle aura la responsabilité de collecter les informations pour le suivi auprès des différentes structures de l’Etat impliquées dans les activités de réinstallation (DAT, Cadastre, mairies d’arrondissement, ONGs, etc.). L’APIX soumettra à la Banque Mondiale un rapport de suivi sur le déroulement de la mise en oeuvre du PAR selon une périodicité mensuelle.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 81 Les rapports de suivi incluront les sujets suivants : > le nombre d’indemnisations négociées; > le nombre de PAP indemnisées; > le nombre de nouvelles maisons prêtes et attribuées aux PAP; > le nombre de PAP réinstalées ; > le montant des fonds alloués pour les activités ou pour la compensation; > les résultats éventuels des plaintes et des réclamations; > les activités planifiées dans les prochains mois.

22.2.2 Volets couverts par l’évaluation

Pour l’évaluation, le dispositif devrait comprendre les dimensions suivantes : > évaluation générale de la conformité de l'exécution avec les objectifs et méthodes figurant dans le Plan d’action de réinstallation (PAR) ; > évaluation de la conformité de l'exécution avec la législation sénégalaise et la politique OP 4.12 de la Banque Mondiale ; > évaluation de la transparence et de l’équité des procédures mises en oeuvre pour les indemnisations et la réinstallation ; > évaluation de l'adéquation des indemnisations et des mesures de réinstallation par rapport aux pertes subies ; > évaluation de l 'impact du programme de réinstallation sur les revenus, les niveaux de vie, et les moyens d'existence, en particulier par rapport à l'exigence de l'OP 4.12 sur le maintien des niveaux de vie à leur niveau précédent ; > identification des actions à mener dans le cadre du suivi pour améliorer les impacts positifs du programme et annuler ou compenser les impacts négatifs éventuels.

Pour effectuer une évaluation, il convient de disposer d’une situation de référence. L’enquête socio-économique menée par le Groupement URBAPLAN-INGESAHEL pendant le 2ème semestre 2006 fournit la valeur initiale des indicateurs d’évaluation (cf. Rapport Etude socio-économique de référence, octobre 2006).

Une première évaluation sera faite quelques mois après l’achèvement de l’exécution du PAR et une seconde au bout de trois ans, une fois la situation des réinstallés consolidée. Ces deux évaluations devraient être menées selon une méthodologie similaire et en s’appuyant sur des indicateurs identiques.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 82 22.3 Mesures de suivi

Le PAR du programme de restructuration de PIS préconise des indicateurs pour le suivi de l’opération de réinstallation qui sont similaires à ceux du PAR du tronçon 3 de l’autoroute (cf. TECSULT, octobre 2007).

Les indicateurs suivant ont été rajoutés : > aux concessions allant être impactées, mais dont les propriétaires pourront garder leur bien > au nombre de titres fonciers et de droits de superficie délivrés aux PAP allant être réinstallés sur la zone de réinstallation > aux échéances auxquelles les titres fonciers et les droits de superficie des parcelles de la zone de réinstallation seront délivrés > au nombre de boutiques de rue concédées à des tiers sur les espaces libérés par les expropriations.

Les tableaux ci-dessous présentent chaque mesure selon les angles suivants : > mesure de suivi > responsable > indicateur > périodicité > objectif de performance.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – septembre 2008 83 22.3.1 Mesures de suivi du PAR à entreprendre avant le déplacement des PAP / avant la libération des emprises

Composante Mesure de suivi Responsable Indicateur Périodicité Objectif de performance

Information et Vérifier que la diffusion de l’information UESLE et GIE Nombre de séances de validation du PAR Avant le début Une ou deux séances de diffusion et consultation auprès des PAP et les procédures de auprès des PAP des travaux de validation du PAR consultation sont effectuées en accord avec Nombre et types de séances Avant le début Au moins 2 séances d’information les principes présentés dans le PAR d’information à l’intention des PAP des travaux dans chaque aire géographique des effectuées dans les aires géographiques différents GIE des différents GIE

Qualité et niveau de Vérifier si l’aménagement des sites d’accueil UESLE et GIEAvancement des travaux sur le site Suivi mensuel de Le site d’accueil est aménagé avant vie est terminé avant de déplacer les populations d’accueil l’avancement l’arrivée des PAP S’assurer que les mesures de compensation et Compensations versées aux PAP et dates Suivi continu Les compensations sont versées d’indemnisation sont effectuées en accord de versement, en comparaison avec les avant le déplacement ou les pertes à avec les principes présentés dans le PAR compensations budgétisées l’ensemble des PAP Tous les PAP ont été compensés et indemnisés à leur satisfaction

Équité entre les S’assurer que les femmes recevront des UESLE et GIECompensations versées aux femmes Suivi continu Les compensations sont versées genres indemnisations justes et adéquates tel que affectées par le projet et dates de avant le déplacement ou les pertes proposé dans le PAR versement, en comparaison avec les Aucune plainte de femmes compensations budgétisées Toutes les femmes affectées par le projet ont été compensées et indemnisées à leur satisfaction

Organisation Vérifier l’efficacité des mesures prises pour USE Nombre de séances d’information-Suivi continuAucune plainte liée au manque administrative et atténuer les risques de tensions sociales participation et autres mesures prises d’information sociale causées par le manque d’information et de pour informer les PAP et autorités Aucun déficit en appui technique et communication locales matériel Vérifier si l’appui technique et matériel aux Nombre de plaintes relatives au manque Suivi continu S’il y a des plaintes, atteindre un autorités locales a été offert d’information taux de résolution de 100% Appui technique et matériel offert aux Suivi continu autorités locales

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 84 Composante Mesure de suivi Responsable Indicateur Périodicité Objectif de performance

Occupation du sol S’assurer que les mesures de compensation et UESLE et GIE Compensations versées pour les pertes Suivi continu Aucune plainte provenant des PAP d’indemnisation prévues pour les pertes de de terrain en comparaison avec les avant les travaux subissant une perte de terrain terrain sont effectuées en accord avec les compensations budgétisées pour ces Tous les PAP concernés ont été principes présentés dans le PAR types de pertes indemnisés et compensés à leur Nombre de plaintes provenant des PAP satisfaction subissant une perte foncière

Concessions, S’assurer que les mesures de compensation et UESLE et GIE Compensations versées pour les pertes Suivi continu Aucune plainte provenant des PAP bâtiments et d’indemnisation prévues pour les pertes de de concessions, bâtiments et avant les travaux subissant une perte de concession, équipements concessions, bâtiments et équipements sont équipements en comparaison avec les bâtiment ou équipement effectuées en accord avec les principes compensations budgétisées pour ces Tous les PAP concernés ont été présentés dans le PAR types de pertes indemnisés et compensés à leur Nombre de plaintes provenant des PAP satisfaction subissant une de ces pertes

Activités des S’assurer que les mesures de compensation et UESLE et GIE Compensations versées pour ces pertes Suivi continu Aucune plainte provenant des PAP entreprises et d’indemnisation prévues pour les pertes de revenus en comparaison avec les avant les travaux entrepreneurs ou commerçants commerçants temporaires de revenus sont effectuées en compensations budgétisées pour ces Tous les PAP, entrepreneurs ou accord avec les principes présentés dans le types de pertes commerçants, ont été indemnisés et PAR Nombre de plaintes provenant des PAP compensés à leur satisfaction

Infrastructures et Vérifier à ce que les plans d’aménagement UESLE et GIE Nombre et types d’infrastructures et Suivi continu Plans d’aménagement élaborés en services tiennent compte des besoins en services remplacés ou améliorés sur le avant les travaux tenant compte des besoins en infrastructures et services des PAP et de ceux site d’accueil en comparaison avec les infrastructures et services du PAR prévus en compensation par le PAR prévisions du PAR et de l’APS du Plan Toutes les collectivités ayant perdu d’aménagement S’assurer d’avoir reconstruit les infrastructures accès à des infrastructures et et services avant le déplacement des Plans d’aménagement élaborés en tenant Avant les travaux services ont été compensées en populations compte du PAR et des besoins en nature à leur satisfaction infrastructures et services des PAP Les PAP ne sont pas déplacées sans Avancement des travaux sur le site Suivi mensuel de que les infrastructures et services d’accueil l’avancement dont elles ont besoin soient en place sur le site d’accueil Aucune plainte provenant des populations relative au manque de desserte des infrastructures et services

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 85 22.3.2 Mesures de suivi du PAR à entreprendre durant le déplacement et la réinstallation des PAP

Composante Mesure de suivi Responsable Indicateur Périodicité Objectif de performance

Qualité et niveau de S’assurer que les modalités et indemnités de UESLE et GIE Appui technique et financier offert aux Suivi continu Tous les PAP devant déménager ont vie déménagement sont effectuées en accord avec PAP en comparaison avec les modalités durant le été déplacés et réinstallés à leur les principes présentés dans le PAR et indemnités budgétisées pour le déménagement satisfaction déménagement

Sécurité des biens et Vérifier l’efficacité des mesures prises afin de UESLE et GIE Nombre d’accidents routiers durant le Suivi continu Aucun accident routier n’est des personnes réduire les risques routiers lors du déplacement durant le enregistré durant le déplacement déplacement et de la réinstallation des PAP déménagement Nombre de vols et bris durant le Aucune plainte reliée à la sécurité pour tous les trois Vérifier l’efficacité des mesures prises pour déplacement des biens et des personnes n’est éviter les vols et bris durant le déplacement et enregistrée Nombre de plaintes effectuées par les la réinstallation des biens des PAP personnes déplacées reliées au vol ou au S’il y a des plaintes, atteindre un bris de biens taux de résolution de 100%

Équité entre les Éviter l’augmentation de la charge de travail UESLE et GIE Nombre de plaintes reliées à Suivi mensuel de Aucune plainte des femmes genres des femmes lors du déplacement et de la l’augmentation de la charge de travail l’avancement réinstallation des femmes lors du déplacement et de la réinstallation

Habitat S’assurer que les conditions d’habitat des PAP UESLE et GIE Nombre de nouvelles maisons habitées Suivi continu 100% des PAP devant être se sont maintenues ou améliorées avec la par les PAP sur le site d’accueil en déplacées sont réinstallées dans une réinstallation camparaison avec le nombre de maisons nouvelle maison à déplacer Le taux de raccordement des Nombre de maisons raccordées à l’eau, Suivi continu maisons à l’eau, l’électricité et au l’électricité et au téléphone en téléphone sur le site d’accueil est comparaison avec les taux de égal ou supérieur à celui du site raccordement sur les sites d’origine d’origine Plaintes des PAP relatives à leur habitat Suivi continu + Aucune plainte des PAP relatives à sur le site d’accueil séances de leurs conditions d’habitat mensuelles sur le S’il y a des plaintes, atteindre un site afin de taux de résolution de 100% recueillir les problèmes d’habitat

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 86 Composante Mesure de suivi Responsable Indicateur Périodicité Objectif de performance

Activités S’assurer que la durée du déplacement et de UESLE et GIE Durée du déplacement et de la Suivi continu Durée du déplacement et de la économiques la réinstallation des PAP ne dépasse pas celle réinstallation en comparaison avec celle durant le réinstallation est d’environ une estimée par le PAR estimée par le PAR déménagement semaine

Infrastructures et Veiller à ce que des ressources humaines Ministères Nombre et type de personnel affecté aux Un ratio personnel/infrastructure services soient disponibles en quantité suffisante pour nationaux diverses infrastructures de services des répondant aux normes nationales les écoles, postes de santé et autres concernés, sites d’accueil Un entretien régulier est effectué et infrastructures de services sur le site d’accueil USE Niveau d’entretien des infrastructures et Suivi annuel aucune dégradation anormale des Vérifier que les infrastructures et services des services infrastructures et services n’est sites d’accueil sont entretenus régulièrement notée Plaintes provenant de la population quant au manque de personnel ou Aucune plainte sur le manque de d’entretien des infrastructures et services personnel ou le manque d’entretien sur le site d’accueil des infrastructures et services

Régularisation S’assurer que tous les PAP obtiennent un titre USE Nombre de titres de propriété délivrés en Suivi au moment Tous les PAP se voient octroyer un foncière de propriété (TF ou DS) au moment de leur comparaison du nombre de PAP de la titre de propriété réinstallation sur la zone d’accueil réinstallée réinstallation

Régularisation S’assurer que la durée du déplacement et de USE Durée nécessaire pour la délivrance des Suivi continu Tous les PAP se voient octroyer un foncière la réinstallation des PAP ne dépasse pas celle titres de propriétés par rapport à celle durant le titre de propriété au moment de leur estimée par le PAR estimée par le PAR déménagement réinstallation

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 87 22.3.3 Mesures de suivi du PAR après le déplacement et la réinstallation

Composante Mesure de suivi Responsable Indicateur Périodicité Objectif de performance

Qualité et niveau de S’assurer que la qualité de vie des PAP ne se USE Niveau et types de revenu des PAP Suivi après 3 ans Le niveau de revenu des PAP vie soit pas détériorée depuis la réinstallation réinstallées réinstallées est égal ou supérieur à Expert leur revenu avant déplacement extérieur Plaintes des PAP relatives au niveau de Suivi continu vie sur le site d’accueil Aucune plainte relative à la qualité ou au niveau de vie sur le site Aide d’urgence offerte aux PAP Suivi continu d’accueil vulnérables Utilisation du poste des imprévus du Problèmes vécus par les PAP réinstallées Séance de budget pour fournir l’appui lorsque consultation nécessaire annuelle

Activités S’assurer que les revenus des PAP USE Plaintes des PAP relatives à leurs suivi continu Aucune plainte économiques (entrepreneurs, commerçants, agriculteurs, activités économiques et revenus sur le Expert S’il y a des plaintes, avoir un taux de etc.) soient égaux ou supérieurs à ceux site d’accueil / extérieur résolution de 100% qu’elles connaissaient avant leur réinstallation Une séance de consultation trimestrielle Une séance de consultation est tenue au cours de la première année tenue trimestriellement puis puis une séance de consultation annuellement dans le site d’accueil annuelle dans chaque site d’accueil

Redressement des Suivi à long terme des indemnisations USE Nombre d’indemnisations négociées en suivi continu et 100% des indemnisations sont torts comparaison avec le nombre rapports négociées à l’amiable Expert d’indemnisations à verser mensuels extérieur Aucune plainte reliée à des Nombre de plaintes reliées aux suivi continu indemnités indemnités et compensations S’il y a des plaintes, avoir un taux de enregistrées résolution à l’amiable de 100% Nombre de plaintes résolues suivi continu Aucun litige porté devant la justice Durée moyenne nécessaire pour la suivi continu résolution des plaintes Nombre de litiges portés en justice suivi continu

Valorisation des S’assurer que les autorités communales USE Nombre de boutiques de rue concédées Annuel et bilan Eviter que les espaces libérés hors espaces libérés par utilisent rationnellement les espaces libérées à des tiers sur les espaces libères par les après trois ans de l’emprise routière ne soient Expert expropriation lors des expropriations (le solde des parcelles expropriations. utilisés à des fins ne servant pas les extérieur démolies n’étant pas situé sur l’emprise intérêts de la Commune.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 88 ANNEXES

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 89 23. ANNEXE 1 : GRILLE DES COUTS UNITAIRES UTILISES POUR LE CALCUL DES IMPENSES

TYPE QUANTITE COÛT BRANCHEMENT DES BÂTIMENTS Branchement Eau unité 120.000 Branchement en électricité unité 140.000 Branchement téléphone unité 35.000

FONDATION Béton m3 115.000 Ciment (briques) m3 8.000 Bois m3 230.000

SOL ciment (revêtement) au m2 5.500 Carreau (prix moyen) au m2 12.000 Parquet, bois (prix moyen) au m2 Marbre (prix moyen) au m2 Moquette (prix moyen) au m2 2.000 MURS Ciment (brique) m2 5.250 Bois m2 1.500 Banco m2 5.250 Béton m2 115.000 Peinture pour intérieur au m2 1.100 Peinture pour l'extérieur au m2 700 Papier peint au m2 4.500 Carreau au m2 16.500 Marbre (finition intérieure) au ml pour une hauteur de 2m Ciment (finition) au m2 8.000 Tyrolien (béton tyrolien) au ml pour une hauteur de 2m 20.000 Coquile de ciment blanc au m2 25.000 TOITURE Plâtre au m2 12.500 Contreplaqué au m2 5.000 Ciment (finition) au m2 3.000 Ciment (étanchéité) au m2 10.500 Fibro - ciment au m2 13.000 Dalle au m2 12.000 Bac alu-zinc au m2 4.500 Bac autoportant au m2 Liteau au m2 Tuile au m2 Tôle au m2 Goudron (étanchéité) au m2 23.000 Paxalu au m2 6.500 Tôle au m2 Carreau (étanchéité) au m2 16.500

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 90 TYPE QUANTITE COÛT

ESCALIER Escalier intérieur unité 190.000 Escalier extérieur unité 190.000

EQUIPEMENTS Evier (cuisine) unité 65.000 Lavabo (cuisine) unité 72.500 Toilettes anglaises unité 85.000 Toilettes turques unité 35.000 Douche de base unité 48.000 Douche cimentée unité 186.000 Bidet unité 70.000 Baignoire unité 185.000

PORTES Persiennes en bois unité 52.500 Persiennes en métal unité 80.000 Fer forgé unité 75.000 Bois plein unité 105.000 Grille en bois unité 45.000 Grille métallique unité 70.000 Métal unité 70.500 Aluminium unité 127.500 Bois vitré unité 112.500 Tôle ondulée (zinc) unité 27.000 Isoplane unité 45.000 Rideau métallique unité 180.000

FENÊTRES Persiennes en bois unité 42.500 Persiennes en métal unité 48.000 Stores unité 50.000 Vitrées unité 83.000 Volets unité 42.500 Grille en bois unité 40.000 Grille en métal unité 25.000 Grille en aluminium unité 110.000 Tôle ondulée (zinc) unité 16.000 Nacco unité 35.000

BALCON Béton m2 85.000 Maçonnerie m2 8.500 Bois unité Avec grille unité Aluminium unité Carrelage (finition) m2 16.500 Marbre (finition) unité

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 91 24. ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRES UTILISES DANS LE CADRE DU PAR

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 92 25. ANNEXE 3 : MESURES D’INFORMATION, DE SENSIBILISATION ET D’ORGANISATION MENEES A PIS

25.1 Démarches entreprises depuis le démarrage de l’étude

Le Groupement URBAPLAN-INGESAHEL est non seulement chargé du présent PAR, mais aussi de l’ensemble de l’étude de faisabilité de la restructuration de Pikine irrégulier sud (PIS). Rappelons que deux principes fondamentaux régissent les opérations de restructuration et régulation foncière au Sénégal, à savoir la structuration et la participation des populations concernées. Selon la législation sénégalaise, ces principes de structuration et de participation se concrétisent par l’organisation des populations en Groupement d’intérêt économique (GIE), forme juridique formelle de groupement retenue par le législateur dans les décrets 91-595 et 91-748. Ces structures deviennent ensuite un acteur central du processus de restructuration, tant en phase conceptuelle qu’opérationnelle. Pour ces raisons, le Groupement s’est conformé au décret et a organisé les populations pour la constitution de différents Groupements dans les cinq communes d’arrondissement de PIS. Cette démarche a démarré par des réunions d’information visant à expliquer les transformations qui seront opérées au sein de PIS dans le cadre de la réalisation de l’autoroute à péage. Dans un premier temps, ce sont des rencontres avec les différents leaders d’opinion de la zone (maires d’arrondissement, délégués de quartier, notables civils et religieux et représentants des OCB locales). A l’issue de ces concertations, ces interlocuteurs ont relayé une information « fiable » (relative aux phases et aux objectifs poursuivis par l’étude, à l’approche retenue et aux principes de restructuration et de réinstallation) au sein des quartiers, afin d’éviter les dérapages inutiles au cours des réunions de quartier. Les réunions qui ont ensuite été organisées ont été publiques et élargies à l’ensemble des habitants désireux d’y participer. Elles ont eu un large écho et nombreux furent les participants venus pour comprendre le projet et obtenir des réponses à leurs questions. Plusieurs réunions de quartier ont été organisées dans les communes d’arrondissement, leur nombre variant selon la taille de chaque CA. Dans l’impossibilité d’organiser une réunion dans chaque quartier (Diamaguène en compte 74), les communes ont été subdivisées en neuf « zones d’influence » au sein desquelles les populations ont été organisées en un GIE. Ce découpage figure dans la planche de la page suivante. Chaque zone compte désormais un GIE dont les membres ont été démocratiquement élus après un processus d’information et de sensibilisation mené par le Groupement. Le profil du délégué devant représenter la population et son rôle exact dans la suite du processus ont été discutés par les populations.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 93 République du Sénégal LEGENDE : Présidence de la République Limite des GIE crées GIE 8 Numéro des GIE crées LIMITES DES QUARTIERS ET SAM SAM 2 Nom des quartiers AIRES D’INFLUENCE DES GIE

Limite des arrondissements Limite des quartiers ELABORATION D’UN PLAN DE

Limite des GIE existants à fédérer RESTRUCTURATION DES QUARTIERS DE PIKINE IRREGULIER SUD FED 1 Numéro des fédérations des GIE

NGÉSAHEL

SANTA YALLA 2 FED 2 SAM SAM 2 FED 3 SAM SAM 1 FASS MBAO AINOUMADI SAM SAM 3 MEDINA FASS MBAO SAM SAM HAMDALLAH 1 FASS 2

HAMDALLAH 4 DIMAT HAMDALLAH 2 ET 3

GIE 1 CITE BARAQUE FED 1 NASROULAH 3 NASROU LAHI 2 GIE3

CAMP DE THIAROYE DAROU MARNANE GIE 9 CITE NASROULAH 1 LEGION DE GENDARMERIE LA ROCHETTE D'INTERVENTION DAROU SALAM 2 GRAND THIAROYE 1 GIE 8 DICK SAO 2 MEDINE MARENE 2 SANGOMAR SAM 1 DIACK SAO 1 GRAND THIAROYE 2 GRAND THIAROYE 3 MEDINA GIE 2 SICAP MBAO MOUNAWARA 2 SANTA YALLA 1 SAM 2 MEDINA MOUNAWARA 1 DAROU SALAM SANTA YALLA 2 WAKHI NANN 2 LANSAR GIE 4 DAROU MARNANE1 DAROU DAROU RAKHMANE MARNANE 5 DIAMEGENE GIE 5 SANTA YALLA 2 BIS GIE 7 TIVAOUANE 2 TIVAOUANE 1 WAKHI NANN 1 WAKHI NANN 3 DAROU MARNANE 2 GIE 6

DAROU MARNANE4

Novembre 2006 0 200 500 1‘000m 0626-011106-FL-gs Les membres des bureaux des GIE ont participé à des ateliers de planification participative au cours desquels les problèmes ont été diagnostiqués, les atouts et faiblesses de la zone analysés, les priorités pour l’amélioration du cadre de vie définies et les attentes vis-à-vis du programme de restructuration exprimées. En tout ce sont quatre ateliers de planification participative qui ont été organisés dans les CA de Guinaw Rails nord, de Guinaw Rails sud, de Tivaouane Diacksao et Diamagène Sicap Mbao. Seule la CA de Thiaroye Gare n’a pas tenu d’atelier de planification, car cette démarche a déjà été menée par la Fondation droit à la ville (FDV), qui y intervient actuellement. Les programmes de restructuration issus de ces ateliers comprennent les équipements et infrastructures de proximité et reflètent les préoccupations des habitants. A cette occasion les principes d’indemnisation et de réinstallation allant régir la restructuration de Pikine irrégulier Sud ont également été présentés et discutés. Les ateliers se sont tenus aux dates suivantes : > Guinaw Rail Nord: 17-18 mars 2007 > Guinaw Rail Sud: 27-28 avril 2007 > Diamaguene Sicap Mbao: 22-23 juin 2007 > Tivaouane Diacksao: 06-07 juillet 2007

25.2 Information, sensibilisation et communication spécifiques au PAR

De ce qui précède, il apparaît que le Groupement bénéficiait déjà d’une bonne connaissance de la zone, notamment de sa structuration sociale, et pouvait s’appuyer sur des structures relais (les GIE) pour présenter les enjeux, démarches et résultats attendus du plan d’action de réinstallation (PAR). Lors de la préparation, puis de l’exécution des enquêtes de terrain, les GIE se sont donc fortement impliqués. Ils ont permis de rassurer les propriétaires qui n’auraient pas forcément vu d’un bon œil que des techniciens viennent apposer des numéros à la peinture sur leur concession, les prendre en photo et évaluer les impenses de leurs habitations.

D’autres canaux d’information ont été utilisés lors du PAR : > Autorités religieuses. Il a été demandé aux Imams dans leurs « khoutbas » du vendredi d’aborder largement les démarches menées dans le cadre du PAR et d’inviter les populations à se rapprocher de nos bases pour obtenir des compléments d’informations.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 95 > Radio communautaire « Rail Bi » : La radio communautaire, sur invitation des animateurs a aussi été utilisée pour l’information des populations sur les objectifs du PAR et l’approche qui sera utilisée pour sa mise en oeuvre, puisque l’expert du groupement chargé de la coordination du PAR a participé à deux émissions consacrées au programme de restructuration et à l’exécution du PAR. >CCommunes : La commune, à travers les délégués de quartier, a été un interlocuteur privilégié du Groupement pour diffuser de l’information, identifier et choisir les délégués de quartiers lors de la constitution des GIE.

Enfin, au cours des enquêtes du PAR des permanences ont été ouvertes auprès desquelles la population pouvait obtenir des précisions quant à l’opération en cours, présenter ses doléances ou venir compléter les fiches d’enquêtes. Les propriétaires qui n’auraient pas été présents au moment du passage des enquêteurs pouvaient également venir se faire photographier et compléter/vérifier les informations recueillies au sein de sa cours pendant son absence.

Ces ateliers se sont tenus

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 96 26. ANNEXE 4 : METHODOLOGIE ET MOYENS MOBILISES POUR ESTIMER LE MONTANT DES INDEMNISATIONS

26.1 Objectifs poursuivis par les investigations de terrain

Le plan d’action de réinstallation (PAR) se donne comme ambition de garantir à toutes les personnes affectées par le programme de restructuration de PIS – perdant une partie de leurs biens ou devant quitter leur milieu de vie – un traitement équitable et transparent. De manière synthétique, les investigations de terrain menées dans le cadre du PAR doivent permettre : > d’identifier et de vérifier la légitimité des propriétaires des concessions affectées par la libération des emprises > de recenser les locataires actuels allant être affectés par des démolitions d’immeubles > d’inventorier, pour chaque propriétaire, tous leurs biens fonciers et immobiliers allant être affectés par la libération des emprises > d’identifier toutes les places d’affaires affectées par le programme et d’estimer le manque à gagner pour leurs gérants > de recenser les habitants particulièrement vulnérables.

Dans les points suivants nous décrivons la méthodologie adoptée par le Groupement pour atteindre ces objectifs.

26.2 Etape 1 : Démarches préparatoires et identification des propriétaires de concessions

Au cours de l’étape 1 les démarches suivantes ont été entreprises : > lancer une campagne d’information et de sensibilisation s’appuyant sur différents relais locaux : imams, maires, notabilités, GIE, … > définir une logique de numérotation des concessions > sillonner toutes les voies retenues > entrer dans chaque cour pour : - déterminer les limites de la concession - saisir cette occasion pour rappeler les objectifs du projet et préciser les prochaines étapes du PAR. - marquer à la peinture le numéro de la concession sur la façade et marquer une lettre sur chaque bâtiment pour son identification dans la concession. - relever le nom et les coordonnées du propriétaire - prendre en photo le propriétaire devant sa concession (s’il est présent)

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 97 Cette étape a fait l’objet d’un pré-test pour préciser la méthodologie et estimer le temps nécessaire pour achever le travail. Ce pré-test a également été l’occasion de former les agents impliqués. Relevons que ces derniers font tous partie des effectifs avec lesquels INGESAHEL a l’habitude de collaborer sur des opérations de ce type. Les trois photos de la page 102 illustre les différentes actions menées dans le cadre de l’étape 1.

A l’exception de quelques petites tensions, globalement assez vite circonscrites, le travail de terrain s’est déroulé dans un climat relativement serein vu les enjeux abordés. Cela peut s’expliquer tant par : > les mesures d’information prises préalablement > la légitimité locale dont jouit le Groupement suite aux ateliers de planification participative, > la présence continue des coordonnateurs du PAR dans la zone d’intervention (MM Keita, Dieme et Winistroerfer). Pour mémoire, le Groupement dispose d’un local au sein du siège de la CA de Guinaw Rail Nord depuis 2006, qui a servi de base opérationnelle pour le PAR (voir chapitre suivant)

L’étape 1 du PAR a mis en évidence que le projet autoroutier est globalement bien compris et que la restructuration est une opération urbaine attendue par la population. Les inquiétudes les plus vives émanent des commerçants susceptibles d’être affectés par la restructuration du pôle économique de Waranka.

De manière synthétique, les résultats obtenus à l’issue de cette étape sont : > estimation précise du nombre de concessions impactées > marquage de toutes les concessions impactées > listing avec noms et coordonnées de tous les propriétaires > base de données avec les photos d’une majorité de propriétaires (base de données complétée au cours de l’étape 2) > population mieux informée des démarches en cours

L’étape 1 a également permis de cerner avec précision le nombre de concessions impactées par le programme de restructuration de niveau 1. Ce chiffre s’élève à 1800 concessions, soit 800 concessions de plus que le nombre figurant dans le contrat du Groupement (nombre plafonné à 1000 concessions). L’étape 1 a donc permis au Groupement de soumettre à l’APIX une demande d’avenant chiffrée, clairement documentée et argumentée.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 98 Relevons enfin que la cellule de l’APIX chargée de la communication a été invitée à couvrir le travail entrepris par le Groupement dans le cadre du PAR. Elle a ainsi suivi et filmé pendant une demi-journée l’équipe dans ses différentes démarches.

Logique de numérotation :

La numérotation des concessions comprend trois chiffres qui permettent de localiser rapidement les concessions impactées. La logique de numérotation est la suivante : >11er chiffre : fait référence à la Commune d’arrondissement : - CA Guinaw Rail Nord, Guinaw Rail Sud et Pikine Est : numéro 1 - CA Thiaroye gare : numéro 2 - CA Tivaouane Diaksao : numéro 3 - CA Diamaguene Sicap Mbao : numéro 4 - CA Yembeul: numéro 5 >22ème chiffre : fait référence à l’infrastructure pour laquelle l’emprise doit être libérée (le numéro 3 ci-dessus fait référence au Tronçon 3). >33ème chiffre : fait référence à la concession concernée.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 99 26.3 Etape 2 : Enquête de terrain et inventaire des biens affectés

L’étape 2 consiste a recueillir l’ensemble des informations nécessaires à la confection du PAR. La collecte de ces informations s’est faite au travers de quatre questionnaires, qui ont été administrés à l’occasion de cette étape 2. Il s’agit de : > Questionnaire concession > Questionnaire ménage > Questionnaire places d’affaire > Questionnaire bâtiment

Ces quatre questionnaires figurent en annexe. L’élaboration et la finalisation de ces questionnaires se sont faites de manière progressive et itérative. Les pré-tests ont permis de premiers affinages, suivis de l’intégration des observations formulées par l’APIX. La validation définitive des questionnaires par l’APIX a finalement permis le lancement de l’étape 2.

Comme détaillé au chapitre suivant, le travail de terrain est exécuté par deux équipes distinctes : >EEquipes d’enquêteurs : ces équipes passent de concession en concession et sont chargées de renseigner les questionnaires « concession », « ménage » et « places d’affaires ». Le responsable de chaque équipe est également chargé de prendre en photo les propriétaires, pour lesquels cela n’a pas encore été fait. >EEquipes de techniciens : ces équipes sont chargées d’affiner le plan masse de la concession, de faire l’inventaire et le chiffrage de toutes les constructions situées dans l’emprise allant devoir être libérée. Elles sont également à même de se prononcer sur la pertinence de maintenir la concession sur le solde du terrain disponible.

Ces équipes sont structurées et placées sous la responsabilité d’un chef d’équipe. Ce dernier est chargé de procéder à une première vérification du contenu et de l’exhaustivité des questionnaires produits par son équipe. Ces vérifications faites, les questionnaires sont remis aux coordonnateurs du PAR qui les vérifient puis les classent au niveau de la base opérationnelle de Guinaw Rail (voir point suivant).

Lorsque les propriétaires ne sont pas présents au moment du passage des enquêteurs, ils reçoivent une convocation les invitant à se rendre à une permanence tenue par l’équipe du PAR. Lors de cet entretien les questionnaires sont complétés (questions engageant le propriétaire), une photo de ce dernier peut

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 100 encore être prise au niveau de la permanence, si cela n’a pas pu se faire sur le terrain. L’ouverture de telles permanences est apparue nécessaire au cours du pré- test et s’est avéré être une excellente disposition. Une permanence sera ouverte dans chaque commune d’arrondissement au fur et à mesure de l’avancement du travail. Les six photos des pages 103 et 104 illustrent les démarches effectuées.

26.4 Etape 3 : Traitement de l’information recueillie

L’information recueillie a été traitée et valorisée de différentes manières : >SSaisie des questionnaires : Le groupement a pris le parti d’achever le travail de terrain avant de procéder à la saisie des questionnaires dans une base de données informatisée. L’objectif était de procéder à toutes les vérifications nécessaires sur les fiches papier originelles, de les compléter le cas échéant, avant de les saisir sur une base de données. La base de données a été élaborée en Visual basic sur Excel, et différents paramétrages ont été confectionnés permettant d’adresser différentes requêtes. Il s’agit d’un outil extrêmement précieux pour la phase de mise en œuvre du PAR. >BBase de données photos : Les prises de photos menées au cours de l’étape 1 ont été complétées lors de l’étape 2. Les photos ont été déchargées sur ordinateur, renommée avec le numéro de la concession et classée par voie. Une vérification a été faite pour s’assurer qu’il existe une photo pour toutes les concessions et que le propriétaire y est aisément reconnaissable. Un lien relie la base de données et la base de photos, afin qu’il soit possible de visualiser la photo lorsqu’on consulte la fiche d’un propriétaire. >FFonds de plan actualisé : Pour chaque concession, un plan masse a été actualisé rendant compte des différents éléments bâtis, des limites des concessions et de l’emprise à libérer. Ce travail minutieux et important permet de visualiser la situation de chacun des propriétaires. Ce plan est également visualisable lorsqu’on consulte la fiche du propriétaire. >PPlan au 1 :500 des tronçons : Pour chacun des tronçons, un plan au 1 : 500 a été confectionnés mettant en évidence l’emprise de la voie à libérer, la bande roulante et l’ensemble des plans masse des concessions impactées (avec leurs côtes et leurs mensurations). De plus, les concessions devant être réinstallées figurent en couleur, afin de les identifier immédiatement. Ces documents seront extrêmement précieux pour la mise en œuvre du PAR.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 101

26.5 Moyens logistiques mobilisés

Afin de mener à bien les opérations de terrain liées au PAR, le Groupement a pris de nombreuses dispositions d’ordre logistique :

26.5.1 Installation d’une cellule opérationnelle à Guinaw Rails Nord

Afin d’être au cœur de la zone couverte par le PAR, le Groupement a décidé de mettre sur pied une cellule opérationnelle dans la Commune de Guinaw Rails. Cette disposition visait à offrir à l’ensemble de l’équipe de terrain une proximité géographique avec l’équipe en charge de la coordination des opérations. Les caractéristiques de cette cellule étaient : > Personnel : - Un coordonnateur - Un coordonnateur adjoint - Deux dessinateurs CAO/DAO - Une secrétaire - Trois chauffeurs > Rôles et responsabilités : - Coordonnateur : Il était chargé de la coordination générale du travail de terrain (gestion du personnel, collecte, contrôle, classement, …) - Coordonnateur adjoint : Il était chargé d’assister le coordonnateur dans toutes ses tâches. - Dessinateurs CAO/DAO : Ils étaient chargés du dessin, du report et des corrections sur Autocad. Ils assuraient le tirage des plans pour les techniciens et équipes d’enquête et s’occupent de l’archivage de tous les dossiers techniques. - Secrétaire : Elle était chargée de la réception et de l’orientation de la population venue s’informer. Elle assistait le coordonnateur et son adjoint dans leurs tâches quotidiennes. Elle participait activement à la gestion et au classement des dossiers. > Moyens matériels : - Mobilier de bureau (mobilier et meubles de rangement) - Ordinateurs grandes capacités, imprimantes - Matériels techniques de dessin - Matériel technique de dessin - Matériel de bureau

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 105 26.5.2 Ouverture de bureaux permanents

En plus de la cellule opérationnelle, il est apparu nécessaire d’ouvrir des permanences au sein des différentes zones couvertes par le PAR. Ces bureaux visaient à accueillir les propriétaires qui n’étaient pas présent à leur domicile lors du passage des enquêteurs sur le terrain. Les moyens mobilisés se caractérisaient par : > Personnel : - deux agents enquêteur/photographes au siège de Guinaw rails Nord - deux agents enquêteur/photographes à Diamaguène Scap Mbao - trois agents enquêteur/photographes à Yeumbeul > Rôles et responsabilités : Ils sont chargés de sensibiliser, d’orienter, d’enquêter et de photographier les propriétaires que les équipes mobiles n’ont pu rencontrer (propriétaires non résidents, absents ou indisponibles) > Moyens matériels : - appareils photos numériques - outils d’enquêtes (questionnaires) - accessoires de bureau

26.5.3 Equipes mobiles de terrain

Les équipes mobiles de terrain se composent de : > Personnel : - un superviseur - un agent enquêteur/photographe chargé de l’information et la sensibilisation - quatre agents enquêteurs - quatre techniciens supérieurs en bâtiment - quatre agents métreurs - quatre agents aide métreurs > Rôles et responsabilités : - Superviseur : Le superviseur conduit les équipes mobiles, distribue les tâches, règle les problèmes mineurs sur le terrain ou en réfère au coordonnateur et contrôle et corrige les questionnaires - Agent enquêteur/photographe chargé de l’information et la sensibilisation : Il précède toujours l’équipe d’enquête. Il est chargé de sensibiliser le propriétaire sur le travail à faire dans sa propriété, de l’informer des enjeux du projet, avant de le photographier.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 106 - Quatre agents enquêteurs : Ils sont chargés des enquêtes auprès des ménages et propriétaires. - Quatre techniciens supérieurs en bâtiment : Ils sont chargés de tout le travail de mesure et d’évaluation de la partie bâtie des concessions se trouvant dans une emprise à libérer (bâtiments, murs, équipements de cuisine, toilettes ou douche etc.). Chaque technicien supérieur est aidé dans son travail par un métreur et un aide métreur. - Quatre agents métreurs : Ils assistent le technicien supérieur dans son travail et sont chargés principalement des mesures. - Quatre agents aide métreurs : Ils assistent le métreur dans ses tâches. > Moyens matériels : - appareils photos numériques - outils d’enquêtes (questionnaires) - bombonnes de peinture - accessoires de bureau - matériels de mesure - accessoires de dessin technique

26.5.4 Mise en place d’une cellule de saisie

> Personnel : - un informaticien responsable de la cellule - un superviseur - huit agents de saisie > Rôles et responsabilités : - Informaticien responsable de la cellule : Il est responsable de tout le travail informatique depuis la conception des formats des questionnaires et masques de saisie, du contrôle des opérations de saisie, du contrôle, des corrections, du classement, … - Superviseur : Il assiste le responsable informatique dans toutes ses tâches - Agents de saisie : Ils sont chargés de la saisie des données > Moyens matériels : - Ordinateurs (PC) - Ordinateurs portables - Meubles de rangement

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 107 26.6 Enseignements et difficultés rencontrées sur le terrain

Avec un certain recul, de nombreux enseignements peuvent être tirés de l’important travail de terrain mené pendant près de quatre mois. Parmi les principales difficultés rencontrées relevons : >RRelations conflictuelles entre administrations communales et population : Au sein de PIS, les administrations communales entretiennent des relations plus que tendues avec la population et certains opérateurs économiques. Les échanges houleux avec les opérateurs du marché Waranka illustrent ce climat fort tendu. Comme nous avons toujours cherché à impliquer les autorités communales, acteurs déterminants à plusieurs titres, nous avons parfois été confronté à un climat de défiance vis-à-vis du projet de restructuration. La démarche participative adoptée par le Groupement a offert de nombreuses tribunes parfois utilisées par les participants pour exprimer des rancoeurs passées ou pour lancer des propagandes politiciennes. Cette contrainte n’est pas spécifique à la zone de PIS, mais se retrouve fréquemment lors d’approches participatives en milieu urbain. >RRéaction de certains propriétaires vis-à-vis des enquêteurs : L’ignorance et l’incompréhension de certains propriétaires sont à l’origine de certains des dérapages auxquels ont été confrontés les équipes de terrain (menaces verbales, agressions, menaces avec arme à feu, prières dans les mosquées visant à jeter le mauvais sort aux agents,…). Ce climat de méfiance a obligé le coordonnateur du PAR à multiplier les visites de terrain et les entretiens avec ces interlocuteurs pour les convaincre de la pertinence du projet et du caractère transparent et équitable du PAR. >CCrainte de voir cette étude rangée dans les tiroirs : Malgré l’implication et la détermination des membres du Groupement et les garanties données par l’APIX et les autorités locales, une majorité des propriétaires habitant PIS doute foncièrement que le programme de restructuration de PIS se concrétise un jour. Cette zone a toujours été délaissée par les pouvoirs publics et ses habitants doutent qu’il en soit autrement à l’avenir. Cette réticence est plus fortement exprimée dans les CA de Guinaw Rail Nord et Sud, où la population est particulièrement échaudée par les études antérieures restées lettre morte (étude SENAGROSOL sur financement PNUD). >DDifficulté d’accès à certains secteurs de PIS : La zone de PIS connaît de graves problèmes d’inondation depuis quelques années. Certains secteurs ont été abandonnés par leurs habitants et sont très difficiles d’accès en raison des eaux stagnantes. Le PAR ayant été exécuté en saison des pluies ces contraintes ont été exacerbées. Malgré les différentes dispositions prises par le Groupement

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 108 (fourniture de bottes, de gants, de désinfectants, …) les enquêteurs ne sont pas parvenus à pénétrer dans toutes les maisons abandonnées pour y calculer les impenses. L’état de délabrement avancé de certains bâtiments a également menacé l’intégrité physique des enquêteurs. >DDifficulté à formuler des réponses : Les propriétaires ont parfois peiné à fournir des réponses. Cela s’explique par différents facteurs. Il faut tout d’abord reconnaître que certains enjeux méritent réflexion et qu’il est difficile de se positionner à « brûle pour point » sur des enjeux aussi important que la forme préférée d’indemnisation (soit en nature par la réinstallation, soit en espèces). De plus, les propriétaires trouvent généralement la zone de réinstallation très éloignée, mais craignent d’opter pour l’indemnisation en espèces en raison de la difficulté de trouver une habitation décente. >AAbsence de certains propriétaires : Les équipes d’enquête n’ont fréquemment pas pu rencontrer le propriétaire au moment de leur passage dans le quartier. Les motifs de ces absences sont nombreux : propriétaires travaillant la journée à Dakar ou propriétaires n’habitant pas la concession (Dakar, régions ou étranger). Cette situation a rendu plus difficile le travail des enquêteurs, car seul le propriétaire était en mesure de fournir certaines des réponses. L’ouverture des permanences a en grande partie permis de résorber cette contrainte. >LL’identification des propriétaires de terrains nus : L’identification de ces propriétaires a parfois été difficile à mener. Les enquêteurs se sont appuyés sur les chefs de quartier ou sur certains notables reconnus pour leur connaissance de la zone et leur honorabilité afin d’identifier les propriétaires de terrains nus. >LLa tentation d’abuser les enquêteurs : Certains ménages ont parfois cherché à induire les enquêteurs en erreur afin de retirer un plus grand profit du PAR. Parmi les stratégies inventoriées relevons : -LL’identification des locataires : le risque d’être « envahis » par des locataires fictifs cherchant à bénéficier d’indemnisation a obligé les enquêteurs à une grande vigilance et à rester fort évasifs quant aux formes d’indemnisation envisagées pour cette catégorie de résidants. -DDivision des concessions : La tendance au niveau de certaines familles à vouloir partager une parcelle en deux ou trois afin d’être indemnisées plusieurs fois a été à l’origine de heurts entre agents et ménages résidants.

Ces difficultés sont évoquées non pas pour remettre en cause la validité des résultats obtenus, mais pour rendre compte des efforts ayant été consentis par les équipes de terrain pour assurer un travail de qualité.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 109 27. ANNEXE 5 : RISQUES IDENTIFIES ET RECOMMANDATIONS

Les auteurs du PAR ont jugé pertinents d’informer l’APIX des risques potentiels identifiés au cours de l’élaboration du présent PAR et de formuler différentes recommandations à son attention. Ces risques potentiels sont : > lenteurs dans la mise en œuvre de la Composante « Restructuration » > lenteurs administratives > retards dans l’aménagement de la zone de recasement > implication de nouveaux acteurs > déontologie des différents acteurs du processus

27.1 Lenteurs dans la mise en œuvre de la Composante « Restructuration »

> Risques identifiés : Les enquêtes de terrain relatives au PAR on été menées mi-2007 et ont permis de recueillir des informations dont la fiabilité n’est pas pérenne. Les risques qui en découlent sont : -DDéception et rejet de la part des bénéficiaires : Les populations se sont appropriées le projet et attendent désormais sa concrétisation. D’éventuels retards dans sa mise en œuvre entraînera une lassitude des bénéficiaires pouvant entraîner différentes stratégies de blocage. Rappelons que les habitants de PIS ont déjà participé à l’élaboration de programmes n’ayant jamais vu le jour et en éprouvent encore une rancœur certaine (programme PNUD à Guinaw Rails). -FFiabilité des données : Dans une zone en pleine mutation, les données recueillies lors du PAR, notamment relatives à l’identité des ménages propriétaire comme locataire, évoluent très vite. De ce fait, les données du PAR ne peuvent rester longtemps valables. Il en est de même de l’estimation des impenses, puisque malgré les mises en garde du Groupement, certains propriétaires continuent à améliorer leur cadre bâti. D’autre part, les coûts du secteur BTP ne cessent de renchérir.

De ce qui précède, plus le programme de restructuration tardera à voir le jour, plus la mise en œuvre du PAR fera l’objet de contestations.

> Recommandations formulées : L’APIX doit tout mettre en œuvre pour exécuter le PAR (libérer les emprises et réinstaller

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 110 27.2 Lenteurs administratives

> Risques identifiés : Le CPR et la législation sénégalaise préconisent que différentes étapes de l’exécution du PAR soient assumées par certaines administrations. Il s’agit particulièrement de : - la délivrance par les Domaines de titres fonciers (TF) et de droits de superficie (DS) pour les PAP allant obtenir une parcelle sur la zone de recasement - le versement par les Domaines des indemnisations aux PAP ayant un titre foncier et souhaitant être indemnisés en espèces. Il n’est pas certain que ces administrations soient en mesure d’agir avec diligence dans leurs conditions de travail actuelles.

> Recommandations formulées : L’APIX devrait fournir des dotations complémentaires à ces administrations pour leur permettre d’absorber ces surplus (ponctuels mais importants) de travail. Afin de garantir la mobilisation de tous les acteurs administratifs, le PAR devrait stipuler que les titres fonciers et droits de superficie soient délivrés avant le déménagement. Concernant les versements, nous recommandons à l’APIX de signer une convention avec les Domaines pour pouvoir verser elle-même les indemnisations pour les PAP bénéficiant de titres fonciers et souhaitant l’indemnisation en espèces. Ces cas sont très minoritaires et gagneraient à être traité comme le plus grand nombre (PAP ne bénéficiant pas de titre formel).

27.3 Retards dans l’aménagement de la zone de recasement

> Risques identifiés : L’aménagement et l’équipement de la zone de recasement, ainsi que la construction du gros œuvre des habitations allant être données aux PAP, nécessitent des travaux d’envergure. Ils nécessiteront un temps de réalisation incompressible et seront attribués aux entreprises selon les procédures des bailleurs de fonds (BM et AFD), elles aussi incompressibles. Or, le CPR stipule que ces aménagements et constructions doivent être achevés pour pouvoir entamer la réinstallation des PAP.

PAR de la restructuration de PIS : rapport final – août 2008 111 > Recommandations formulées : L’APIX doit lancer dans les meilleurs délais les procédures d’adjudication des travaux et prévoir de lourdes pénalités de retard pour les travaux qui ne seraient pas réalisés dans les délais contractuels.

27.4 Implication de nouveaux acteurs

Au cours de l’exécution de l’actualisation de l’étude de faisabilité pour la restructuration de PIS et de son PAR, le Groupement a : - ouvert une antenne au sein de la zone de PIS pour créer un lien de proximité avec les différents acteurs et bénéficiaires locaux - été amené à recourir à une démarche participative : information, sensibilisation, organisation et appui des ménages de la zone - tissé des liens de confiance avec les autorités locales (décentralisées, coutumières et religieuses), les responsables de GIE, les structures de la société civile et les PAP. - acquis une connaissance de la zone et une maîtrise des contenus et contraintes des actions allant devoir être menées dans le cadre du PAR. De ce fait, pour éviter une cassure dans le processus en cours, l’implication future de nouveaux acteurs ne devrait pouvoir se faire sans l’appui du Groupement.

27.5 Déontologie des différents acteurs du processus

> Risques identifiés : Enfin, ne perdons pas de vue que l’exécution du PAR est une opération qui générera des flux financiers de plusieurs milliards de FCFA, qui verra l’attribution de centaines de parcelles, au profit de bénéficiaires peu instruits et guère au fait de leurs droits. Il s’agit donc d’un contexte favorisant les tentations les plus diverses …

> Recommandations formulées : L’APIX gagnera à s’appuyer sur des manuels de procédure aussi précis que possible, à imposer un contrôle rigoureux de sorte que tous les ayants droit bénéficient pleinement de ce qui leur revient.

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