Le marché vaudois du tourisme

Les cahiers de l’économie vaudoise

Automne 2006 05 Le marché vaudois du tourisme

06 En résumé

08 Historique

12 Marché suisse du tourisme

26 Les remontées mécaniques

29 Opportunités à développer

32 Marché du tourisme dans le canton de

59 Modes de financement

65 Perspectives pour le tourisme suisse et vaudois 67 Recommandations

70 Sources et liste des abréviations

73 Liens utiles

74 Liste des hôtels vaudois

 Une analyse sectorielle de l’hôtellerie, de la restauration et des remontées mécaniques vaudoises

Le marché vaudois du tourisme

Le tourisme, un élément indispensable du bien-être vaudois

Dans le cadre de sa mission de contribution au développement de l’économie vaudoise, la BCV a toujours été un partenaire actif de l’industrie cantonale du tourisme.

Près de 4% de son portefeuille crédits est consacré à la branche de l’hôtellerie et de la restauration. Elle est également très active dans le secteur des remontées mécaniques.

L’importance que la Banque donne à cette industrie dans sa politique d’affaires nous semble proportionnée à celle qu’elle a dans l’économie cantonale. Mais l’exercice de sa mission ne doit pas se limiter pour la BCV à un seul constat chiffré.

Dès lors, la Banque s’attache à connaître et à comprendre les différentes facettes de ces secteurs économiques, et tout particulièrement le marché vaudois du tourisme sur lequel elle est active.

L’industrie cantonale du tourisme, avec ses trois composantes principales que sont l’hôtellerie, la restauration et les remontées mécaniques, en est une d’autant plus symbolique que c’est certainement en terre vaudoise que le tourisme est né en Suisse.

Cette étude a donc pour ambition de mieux faire connaître aux Vaudoises et aux Vaudois une branche d’activité qui représente une part de leur bien-être, de la situer dans un contexte suisse, voire international, et de poser des questions sur la manière dont ses acteurs répondent aux questions qui se posent sur son avenir.

Les recommandations qui concluent la présente étude permettront d’alimenter le débat déjà riche sur le rôle du tourisme en terre vaudoise.

Lausanne, automne 2006

 1. En résumé

1.1 Au niveau suisse • L’hôtellerie et la restauration se caractérisent aussi par une forte sensibilité aux variations de cours du franc • Le tourisme suisse est historiquement fondé sur suisse, en raison de la forte proportion de clientèle l’exploitation littéraire et sportive du paysage étrangère, et par un manque de flexibilité face aux alpin. L’essor de ce secteur économique et de changements rapides des habitudes de consommation ses composantes principales, soit l’hôtellerie et la des touristes. restauration, a profité aussi des modes du thermalisme et de l’alpinisme ainsi que du développement, à la fin du • L’hôtellerie et la restauration ont depuis les années 70 19e siècle, des voies de communication. des marges bénéficiaires très faibles. Conjugué aux effets de la faiblesse du financement propre, cet état de fait • Dès 1945, l’essor de la structure hôtelière suisse a entraîne une dépendance extrême au financement été constant jusqu’au milieu des années 70. Depuis, externe, notamment bancaire, et dès lors handicape le nombre d’hôtels décline peu à peu. Cette baisse fortement les possibilités de développement de ces coïncide avec l’érosion régulière de la part de marché branches économiques. de la Suisse dans le tourisme international. A noter que le nombre de chambres diminue à un rythme • Très morcelé dans sa structure, le secteur du tourisme plus faible que celui des hôtels. On assiste donc à une fait preuve d’une forte résistance à l’innovation. De ce consolidation de la structure hôtelière en Suisse, la taille fait, il passe souvent à côté d’occasions de satisfaire des établissements ayant tendance à augmenter. les besoins des touristes, lesquels sont en évolution permanente, notamment en ce qui concerne la • Selon les sources, le tourisme compte entre 3 et 6,5% spécialisation des prestations. du PIB suisse. L’hôtellerie représente le tiers de cette valeur et la restauration environ 15%. Depuis plus d’une • Le secteur des remontées mécaniques, qui dizaine d’années, la part du tourisme au PIB stagne. permettent aux skieurs d’accéder aux pistes, est en Sachant que le PIB a progressé en moyenne de 2% par pleine restructuration. Pour faire face à d’énormes an pendant ce temps, ceci est le signe du déclin relatif besoins d’investissements pour le renouvellement du marché suisse du tourisme. de leurs infrastructures, notamment de transport et d’enneigement artificiel, les remontées mécaniques • Après avoir régulièrement diminué entre 1992 et doivent atteindre une taille critique suffisante. Pour 2002, les nuitées sont à nouveau en augmentation, cela, elles devront réallouer leur capital, se regrouper reflétant notamment les efforts des professionnels de la ou s’allier avec les acteurs étrangers qui arrivent sur le branche pour la promotion de la Suisse sur les marchés marché suisse. touristiques internationaux, notamment asiatiques et des pays d’Europe de l’Est.

• L’hôtellerie et la restauration sont caractérisées, en Suisse, par une extrême fragmentation de l’offre, qui se traduit par un nombre très important de petits établissements structurés en raisons individuelles. La taille réduite des établissements crée diverses problématiques, notamment celle de la taille critique nécessaire pour pouvoir supporter des coûts de personnel et de marchandises élevés.

 1.2 Au niveau vaudois • L’infrastructure touristique est, quantitativement et qualitativement, concentrée le long de l’Arc lémanique • Le tourisme est la troisième branche économique et dans les Alpes vaudoises, où les établissements y sont vaudoise, derrière celles du commerce et de l’industrie/ mieux équipés et plus rentables. artisanat. Il représente 7% du PIB cantonal et près de 9% des emplois; à lui seul et au niveau national, le • Hormis de notables exceptions dans les villes et tourisme vaudois génère sans doute un chiffre d’affaires les stations alpines, les hôtels vaudois ont une équivalent à plus de 10% de celui que cette branche faible capacité; ceci se traduit, notamment dans les représente en Suisse; à lui seul, ce poids justifierait que campagnes, par un taux d’occupation des hôtels les pouvoirs publics accordent plus d’importance à largement inférieur à la moyenne cantonale, amplifiant cette branche dans leur stratégie de promotion du ainsi les problèmes récurrents de rentabilité dans développement économique. l’hôtellerie.

• Une loi cadre, qui fixera les priorités stratégiques des • Dans la restauration, l’offre est pléthorique; autorités cantonales en matière de promotion du extrêmement morcelés, peu rentables et soumis à une développement de l’industrie touristique vaudoise, est forte pression concurrentielle, les établissements de en cours d’élaboration. Le projet de la Loi sur l’appui au cette branche peinent à résister aux changements des développement économique, qui englobe la question habitudes de consommation de leurs clients. du tourisme, a été mis en consultation au début octobre 2006. Sa discussion et son application sont • Dans les Alpes vaudoises, où l’économie touristique attendues avec impatience par les milieux professionnels, dépend fortement de la saison hivernale, les dix sociétés qui espèrent qu’elle dopera le tourisme cantonal. de remontées mécaniques locales, en concurrence avec les stations suisses (Berne et Valais) et françaises, • En baisse constante jusqu’à la fin des années 90, le se partagent un bassin de population limité; une seule nombre de nuitées hôtelières a tendance à se redresser; d’entre elles a atteint une taille critique lui permettant mais le manque d’une volonté affichée de promouvoir d’investir dans les équipements nécessaires pour assurer la culture et la mentalité touristique freine les efforts des sa pérennité. professionnels, qui cherchent à dynamiser le tourisme cantonal.

• Concentrée le long de l’Arc lémanique et dans les stations alpines, l’offre touristique vaudoise est morcelée en autant d’images qu’il existe de régions touristiques, chacune d’elles reflétant les particularismes locaux.

• Il n’y a pas de promotion d’une identité touristique vaudoise commune; les efforts se focalisent d’une part sur les stations des Alpes et d’autre part sur l’offre culturelle et en tourisme d’affaires, qui est concentrée dans l’Arc lémanique, au détriment de l’offre du reste du canton.

 Dans le canton de Vaud, comme en Suisse, la structure très morcelée de la branche du tourisme s’explique par le passé historique de cette industrie.

2. Historique

2.1 Le tourisme suisse relève du mythe Puis, dès le début des années 50, cette composante du tourisme connaîtra un regain d’intérêt qui conduisit De l’avis de divers auteurs,1 ce mythe aurait été créé par le diverses stations thermales à moderniser leurs poète bernois Albrecht von Haller. Vers 1730, il décrivit en 490 installations, à l’instar d’Yverdon-les-Bains ou de Lavey vers restés célèbres Les Alpes, ces montagnes qui allaient faire dans le canton de Vaud. le succès touristique du pays. • L’alpinisme Ce texte inspira Jean-Jacques Rousseau. A la fin du 18e siècle, ce L’âge d’or de l’alpinisme atteint son apogée durant la dernier situa ainsi sa Nouvelle Héloïse dans les Alpes vaudoises. seconde moitié du 19e siècle avec l’intérêt de voyageurs Il fit l’apologie de la région de Clarens et le succès de ce roman anglais pour les sommets alpins, guidés par des attira l’Europe littéraire sur les rives du lac Léman. montagnards faisant office de porteurs.

Parmi les visiteurs, un certain Lord Byron, poète anglais qui Il faudra peu de temps pour que les principaux rédigea vers 1830 The prisoner of Chillon. Lu dans le monde sommets soient vaincus : 15 ans à peine entre entier, ce texte suscita l’intérêt de ses admirateurs pour la l’ascension des Diablerets en 1850 et celle du Cervin en région de Montreux. 1865. Mais l’attrait pour ce sport et pour les paysages alpins attire de nombreux autres visiteurs, la plupart C’est ainsi que le tourisme serait né en Suisse ! Cependant, au- britanniques, pour lesquels de nouvelles formes delà du mythe, trois éléments fondamentaux expliquent son d’accueil doivent être créées. Ainsi, dès 1860, les hôtels développement : de montagne se multiplient.

• Le thermalisme Cette période est marquée par un intense Les premiers voyageurs en Suisse furent des « curistes ». développement pour des stations comme Grindelwald La Suisse est en effet constellée de sources thermales, (BE), Zermatt (VS), St-Moritz ou Pontresina (GR), ainsi déjà très prisées à l’époque pour soigner de nombreux que pour la région de Montreux. Ce sont dans ces troubles de la santé. Ainsi, les établissements de bains stations que des hôteliers entreprenants – les familles d’Yverdon-les-Bains datent au moins de 1660 ; les puits Seiler à Zermatt, Badrutt à St-Moritz ou Emery et de sa source thermale sulfureuse ont été creusés en 1680. Chessex à Montreux – jettent les bases du tourisme hivernal et édifient des palaces hôteliers de montagne Selon L’Histoire économique de la Suisse,2 les ou sur les bords des lacs alpins. établissements de cure thermale sont à l’origine de l’hôtellerie suisse moderne. Au milieu du 19e siècle, on Comme pour le thermalisme, la vogue pour l’alpinisme en comptait 350 en Suisse et les villes d’eaux étaient et ses effets très positifs sur le développement du les seules à offrir une capacité de logements suffisante. tourisme ont été brisés net par les deux guerres Il s’agissait le plus souvent d’auberges, établissements mondiales. Au retour des voyageurs, dans les années servant à nourrir et héberger gens et chevaux. Les hôtels, 50, les comportements en matière de vacances avaient dont le premier est historiquement situé à Thoune (BE) profondément évolué. vers 1308, verront leurs possibilités d’hébergement se multiplier beaucoup plus tard, essentiellement entre • Les voies de communication alpines 1814 et 1914. Durant cette dernière année, 22 millions En 1829, selon le catalogue de l’agence de voyages de nuitées seront enregistrées en Suisse.3 vaudoise Emery, il fallait 16 jours de calèche pour aller de Londres à Lausanne et il en coûtait 95 livres sterling • Malheureusement, le développement du thermalisme par personne. A peine un siècle plus tard, en 1903, en Suisse sera stoppé net par le 1er conflit mondial. le même voyage nécessitait 36 heures, en train et en  bateau, et coûtait environ 200 francs suisses de l’époque. Brève histoire du tourisme vaudois Lorsqu’Albrecht von Haller parcourait les routes vaudoises, d’Yverdon-les-Bains à Lausanne puis à Genève, le Pays de Vaud était peuplé de 110 000 à 115 000 habitants. Ses villes étaient modestes : Lausanne comptait, en 1764, 7000 habitants et Morges ou Yverdon-les-Bains à peine 2000. « La grande majorité des Vaudois habitait dans des bourgs ou des villages ».7

L’écrivain et voyageur français Jean-Baptiste Tavernier avait déjà comparé ce pays « aux restes du paradis terrestre » ! 8 Un constat dû sans doute à la relative douceur du climat. En fait, un paradis dont l’économie était alors essentiellement rurale : les céréales, l’élevage et la vigne occupaient trois Vaudois sur quatre, tandis que les mines de fer du Jura ou les Salines de Bex fournissaient encore quelques emplois.

Dès le 18e siècle et surtout pendant le 19e, c’est en partie grâce aux envolées littéraires de Jean-Jacques Rousseau, de Lord Byron ou encore du genevois Rodolphe Toepffer que les premiers touristes, suisses et étrangers, découvrirent le Pays de Vaud et l’hospitalité de ses habitants. Ainsi, en 1830, de jeunes admirateurs de Lord Byron, logeant chez une famille Mury-Monney à Clarens, furent enchantés de l’accueil, et « de retour à Londres, ils donnent l’adresse de ces gens charmants à d’autres amis… ».9

Comme ailleurs en Suisse, le tourisme, dans le canton de Vaud, prit son envol grâce à la vogue de l’alpinisme, à la mode naissante des sports d’hiver, à l’afflux de touristes étrangers, surtout anglais, et au développement du chemin de fer. Presque toutes les lignes, sur le plateau et en montagne, furent construites entre 1850 et 1900. La Compagnie générale de navigation sur le lac Léman, complétant cette offre, fut créée en 1873.

Avec la naissance des trains à crémaillère et l’esprit entrepreneur de deux fils d’aubergistes, Ami Chessex et Alexandre Emery, c’est aussi l’essor hôtelier de la Riviera lémanique. Le premier construit le Grand Hôtel de Territet en 1887, et le second le Montreux-Palace (450 lits) en 1906. Tous les autres grands hôtels de la région seront construits à cette « Belle Epoque », de même que les grandes infrastructures de transport ou encore le Casino (1881), notamment pour accueillir une clientèle britannique exigeante.

L’exemple de Montreux Selon les indications du site internet de Montreux Vevey Tourisme, deux hôtels ont ouvert leurs portes en 1835 à Montreux. Vers 1840, il y en avait quatre qui, avec les pensions de famille, offraient 250 lits. Vingt ans plus tard, un chemin de fer reliait le « Nice de la Suisse » aux villages voisins de Clarens, Glion, Territet ou Les Avants et, en 1860, on comptait 18 hôtels avec 810 lits. A la veille de la Première Guerre mondiale, Montreux comptait 85 hôtels avec 7525 lits, soit trois fois plus qu’aujourd’hui…

Dès la moitié du 19e siècle, les chemins de fer pénètrent 1863, offrit à 130 participants de visiter la Suisse en deux dans les coins les plus reculés du territoire helvétique. semaines, pour 680 francs suisses par personne. « Partout où ils vont, les hôtels poussent comme des champignons », observe Joseph Cernesson4 en relevant L’effet combiné de ces trois facteurs va permettre au tourisme, que l’on pouvait estimer, en 1880, le nombre de donc à hôtellerie et à la restauration suisses, de prendre touristes, en Suisse, à un million. leur envol. Selon Louis Farges,5 « le grand mérite des Suisses fut de comprendre que, pour accroître l’importance de En escaladant les montagnes avec les trains à crémaillère ce mouvement et assurer sa durée, il fallait renoncer à faire avant de les traverser, le chemin de fer a permis à une du voyage et du séjour un luxe coûteux, mais au contraire plus large catégorie de gens, moins sportifs mais tout aussi les rendre accessibles au plus grand nombre possible de fortunés, de découvrir les Alpes. Ainsi, le premier voyage personnes ». de masse fut organisé par un certain Thomas Cook qui, en  Graphique 1 : Evolution du nombre d’établissements hôteliers en Suisse Graphique 1 – Evolution du nombre d’établissements hôteliers en Suisse

10’000

8’000

6’000

4’000

2’000 : OFS :

0 Source 1934 1963 1970 1977 1984 1991 1998

Source : OFS

Graphique 2 : Evolution du nombre de chambres d’hôtels en Suisse Graphique 2 – Evolution du nombre de chambres d’hôtels en Suisse 160'000

155'000

150'000

145'000

140'000

135'000

130'000

125'000 : OFS :

120'000 Source 1961 1967 1973 1979 1985 1991 1997 2003

De la seconde moitié du 19e siècle à 1914, la Suisse devient A relever également les efforts au niveau de la promotion, la Mecque du tourisme. A la veille du premier conflit armé notamment les chemins de fer qui stimulent le tourisme en mondial, le nombre de touristes est estimé entre trois et cinq offrant des abonnements généraux et en combinant leurs millions par an, pour 22 millions de nuitées dans les quelque prestations avec celles des bateaux à vapeur et même des 7000 hôtels, qui leur proposent près de 200 000 lits. L’école voitures. hôtelière de Lausanne fonctionne depuis 1893 et la main- d’œuvre spécialisée essaime dans toute l’Europe, voire au-delà Au total, les capitaux placés à l’époque dans l’hôtellerie des mers.6 suisse devaient se monter à 600 millions de francs. Cet investissement, qui permettait d’occuper au moins 28 000 A cette époque, la prospérité de l’hôtellerie suisse tient à personnes, devait rapporter quelque 30 millions de bénéfice quelques facteurs essentiels : net à l’économie suisse. Si on y ajoute les profits induits sur les – les établissements sont excellemment situés; transports ainsi que sur les emplois créés, Louis Farges estime – ils sont propres; que « l’exploitation méthodique des voyageurs étrangers » – ils sont économiques : au début du 20e siècle, on peut rapportait alors à la Suisse au moins cent millions de francs et il résider dans des hôtels très convenables pour 4 à 6 situait le rendement des capitaux investis à au moins 5%. francs par jour; 10 – ils sont bien organisés. 2.2 Développement historique de la structures familiales ou par des entrepreneurs privés, explique structure hôtelière en Suisse la forme juridique actuelle des établissements hôteliers.

Selon le Dictionnaire historique de la Suisse,10 le secteur hôtelier Les données disponibles11 actuellement montrent que plus suisse connut un essor marqué après 1850. En 1887, un millier de six établissements hôteliers et de restauration sur dix sont d’établissements offraient 58 000 lits alors qu’en 1905, il y en des raisons individuelles, c’est-à-dire des entreprises en nom avait six fois plus (6041), proposant plus de 160 000 lits. personnel. Les sociétés anonymes représentent 14% du total, les sociétés à responsabilité limitée 13%, les sociétés en nom L’hôtellerie suisse fait face à sa première vraie crise entre 1914 collectif 7%, le restant (3%) des coopératives et autres formes. et 1918 : la défection de la clientèle étrangère plonge une hôtellerie de luxe avide de capitaux dans les chiffres rouges. Les Cette situation est confirmée par le fait que 82%12 des professionnels et les autorités vont tenter d’améliorer la situation établissements publics sont tenus en Suisse par leurs propriétaires avec diverses mesures, notamment par une politique contractuelle ou par des locataires travaillant pour leur propre compte. des prix et la fondation de la Société fiduciaire hôtelière. Entre les deux guerres, l’hôtellerie suisse progresse beaucoup Constat plus lentement : en 1939, 7202 hôtels offrent environ 185 000 lits, Le tourisme suisse s’est bâti sur l’exploitation littéraire et qui seront surtout occupés par la clientèle suisse et, pendant la sportive du paysage alpin. Le mythe veut que ce dernier Seconde Guerre mondiale, par des soldats étrangers internés. véhicule a consolidé les bases d’une industrie, qui a pris son Cette deuxième crise frappera durement le secteur : en 1950, envol sur les rives vaudoises du lac Léman dans la seconde on ne comptera plus que 6705 hôtels dans le pays et autant moitié du 19e siècle. Dans le canton de Vaud comme en de lits qu’au début du siècle (cf. graphiques 1 et 2, page 10). Suisse, l’essor de cette branche économique a été brisé par les deux guerres mondiales. Il a repris dans les années 50, L’industrie hôtelière helvétique aborde affaiblie la deuxième mais la structure très morcelée de l’industrie touristique moitié du 20e siècle. Handicapée par la force du franc suisse reste imprégnée du poids de ce passé. et les coûts élevés de construction, elle ne parvient pas à moderniser ses anciennes structures. A titre d’exemple, le 1. « La Suisse au tournant du siècle – Souvenirs du bon vieux temps », Editions Sélection du Reader’s Digest Dictionnaire historique de la Suisse indique qu’en 1970 2. « Histoire économique de la Suisse », Jean-François Bergier, Payot, 34% seulement des chambres d’hôtels en Suisse disposaient Lausanne, 1984 d’une salle de bains ou d’une douche privée. 3. « La Suisse au tournant du siècle – Souvenirs du bon vieux temps », Editions Sélection du Reader’s Digest 4. Auteur cité dans « Le voyage en Suisse », Claude Reichler et Roland Entre 1945 et 1975, le nombre des hôtels et des lits augmente Ruffieux, Robert Laffont, 1998 à nouveau fortement, respectivement +22% et +86,5%, grâce à 5. Consul de France à Bâle, Ouvrage sur l’industrie suisse du tourisme au début du 20e siècle la construction d’unités de plus gros volumes. Cette tendance 6. C’est le Valaisan César Ritz qui, par exemple, fonde en 1898 le premier s’inverse après la crise des années 1970, comme le montrent les hôtel éponyme à New York deux graphiques en page 10. Ainsi, pendant la période de 1970 7. « Histoire du Pays de Vaud », par Lucienne Hubler, Editions LEP, 1991 à 2000, l’évolution est clairement orientée à la baisse, tant en 8. « Le voyage en Suisse », par Claude Reichler et Roland Ruffieux, Robert Laffont, 1998 nombre d’établissements hôteliers que de chambres d’hôtels. 9. www.montreux-vevey.com 10. www.dhs.ch 11. GastroSuisse, « Reflets économiques de la branche 2006 », p.12 2.3 Evolution de la forme juridique des 12. GastroSuisse « Reflets économique de la branche 2006 » établissements hôteliers

Le poids du passé, notamment le fait que les hôtels et établissements de restauration en Suisse dérivent directement des auberges puis des premiers hôtels créés dans le cadre de 11 Le tourisme joue un rôle stratégique dans l’économie suisse, même si sa part directe au PIB stagne depuis plusieurs années.

3. Marché suisse du tourisme

Le tourisme, plus particulièrement l’hôtellerie et la restauration GraphiqueGraphique 3 : Evolution 3 – Evolution des arrivées des arrivées de touristes de ettouristes des recettes et des du recettes du tourisme international qui en sont les deux composantes essentielles, est un secteur tourisme international important de l’économie suisse. Malgré les avantages 900 réels pour cette branche, en termes d’environnement 800 et d’infrastructure dans notre pays, et alors que le taux 700 de croissance du tourisme s’est développé de manière 600 exponentielle ces dernières années au niveau mondial, la Suisse 500 ne parvient pas à suivre cette progression. En fait, depuis de 400 nombreuses années, la croissance du secteur du tourisme 300 Arrivées de touristes internationaux (millions) 200 Recettes du tourisme international suisse est faible, voire nulle. (milliards $EU) T : OM : 100

0 Source

3.1 Données globales 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 So urce: Organisation mondiale du tourisme (OMT)©

3.1.1 Contexte international GraphiqueGraphique 4 : Les 4 – perspectives Les perspectives de croissance de croissance du tourisme du mondialtourisme mondial Depuis 1970, les flux touristiques internationaux ont été multipliés par quatre. Au niveau mondial, le secteur du Chiffres réels Projections 1600 tourisme croît annuellement de 2,5 à 5%. En 2004, selon les 1,6 mrd derniers chiffres disponibles auprès de l’Organisation mondiale 1400 Asie du Sud du tourisme (OMT), son taux de croissance a même été de 1200 Moyen-Orient 11%, représentant un total de 763 millions de touristes. 1000 Afrique 1 mrd Asie de l’Est/ Pacifique 800 Amérique 694 mios Europe Les destinations de la zone Asie Pacifique et du continent millioms 600 américain ont profité en premier lieu de cette évolution. Ainsi, 400

T 200 : OM : le tourisme a progressé en 2004 de 28% en zone Asie Pacifique,

de 18% au Moyen-Orient, de 11% dans les Amériques, de 8% 0 Source 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 en Afrique, mais seulement de 5% en Europe.

Ce dernier continent est celui qui enregistre, ces dernières années, les plus faibles taux de croissance et les projections de GraphiqueGraphique 5 – 5La : La pa partrt de de la SuisseSuisse dans dans le tourismele tourisme européen euro baissepéen baisse l’OMT confirment cette tendance. Globalement, l’Europe voit diminuer ses parts de marché au tourisme international : de 140 60% en 1995 et actuellement de 55%, cette part devrait passer 130 Italie Espagne à environ 46% d’ici à 2020 selon les projections de l’OMT. 120 0 110 France 3.1.2 Evolution récente du tourisme en Suisse 100 ce: 1990=10 ce: 90 Indi 80 Même si elle est parfois qualifiée de pays fondateur du Autriche Suisse 70 tourisme, la Suisse occupe aujourd’hui une place qui peut T : OM :

60 susciter des commentaires. Ainsi, 0 Source

6 8 1 • notre pays était il y a quelques années dans le club des 1990 1991 1992 1993 1994 1995 199 1997 199 1999 2000 200 2002 2003 12 Source: OMT cinq principales destinations touristiques dans le monde avec le Canada, l’Italie et la France; en 2001, il était déjà 3.1.3 Importance du tourisme pour l’économie suisse descendu au rang de 11e destination devant la Grèce et le Portugal ; Les professionnels de l’industrie touristique suisse s’interrogent sur la lente érosion de leur secteur d’affaires qu’ils lisent dans • selon les statistiques de l’OMT, en 200513 la Suisse est les chiffres officiels. Leur inquiétude est d’autant plus justifiée à la 18e place des destinations touristiques en Europe que le tourisme est l’une des principales branches de avec 7,2 millions d’arrivées de touristes internationaux, l’économie suisse. 15 derrière la Croatie ; Selon les auteurs du Compte satellite du tourisme de la Suisse (TSA Suisse), le tourisme « exerce un impact important sur • alors que les recettes du tourisme international en l’emploi et la valeur ajoutée (…), il demeure un pilier essentiel Europe ont progressé de 15% entre 2003 et 2004, de l’économie de nombreuses régions. » la Suisse a suivi avec un rythme plus léger (+13%) ; • En 1998 et selon TSA Suisse16, le tourisme contribuait à pourtant, sa part au gâteau touristique international en raison de 3,4% au produit intérieur brut suisse (PIB). Pour Europe est restée identique (3,2%) : de ce fait, sa part de 14 une valeur ajoutée brute directe de CHF 12,9 milliards, marché s’est érodée ; ce secteur occupait la 6e place dans le classement des branches économiques, entre celle des communications • en 2005, les statistiques de l’Office fédéral de la (3,1%) et celle de l’industrie chimique et des assurances statistique (OFS) indiquent 7,2 millions d’arrivées de (2,9%). (cf. graphique 6, page 14). touristes internationaux en Suisse; ceci correspond certes à une hausse de 11% environ par rapport à • Toujours selon TSA Suisse, les deux secteurs réunis de 2003, mais cela positionne la Suisse, en termes de l’hôtellerie (y compris les logements de vacances) et fréquentation, au même niveau que celui qui avait été de la restauration, avec respectivement une part de atteint par la Croatie en 2003 (7,4 millions d’arrivées 31% et 14% à cette valeur totale, étaient les principales e de touristes internationaux et 13 place européenne ; composantes du tourisme, devant le secteur des transports (20%). • en valeur nominale, la part de marché de la Suisse dans le tourisme international au niveau européen est • En termes d’emplois, selon TSA Suisse, le tourisme en constant déclin depuis le début des années 90 (cf. représentait en 1998 5,2% de l’ensemble des emplois graphique 5, page 12). en équivalents plein temps (EPT) en Suisse, soit 165 000 personnes. Le tiers de ces emplois (34%) concerne Constat l’hébergement et 19% la restauration, quasiment à Dans l’absolu, la part de marché de la Suisse, au niveau égalité avec les transports (18%). tourisme international, est en constant déclin depuis le début des années 90. En réalité, il faut relativiser ce constat • L’organisation faîtière de la branche, Suisse Tourisme, car les méthodes de saisie des données varient d’un pays à signale17 qu’en 2001 la part du tourisme au PIB l’autre. Par exemple, en Suisse, seules sont comptabilisées les était de 5,4% pour des recettes totales de CHF 22,4 arrivées des hôtes dans les hôtels et établissements de cure. milliards et que la branche employait, directement En France, par contre, c’est à la frontière que ce décompte et indirectement, 300 000 EPT, autrement dit 9,5% est fait et en Autriche, on prend en considération tous les de l’ensemble de l’emploi du pays. Dans une autre moyens d’hébergement. Ces différentes méthodes posent de ses brochures18, la même organisation faîtière des problèmes de fiabilité dans la comparaison des données indique, sans citer d’année de référence, que quelque au niveau international. Dès lors, si en Suisse on mettait 31 milliards de francs sont dépensés chaque année l’accent sur l’évolution des mouvements touristiques à pour des prestations de services touristiques et que l’intérieur du pays, on constaterait une reprise effective du 8% de la population active travaille directement ou tourisme depuis 1996. indirectement dans ce secteur. 13 • Il n’existe encore aucune indication globale précise du Graphique 6 : Valeur ajoutée brute directement générée par le Graphique 6 tourisme – Valeur ( ajoutéeCHF millions, brute prix directement 1998) générée par poids financier du tourisme dans l’économie suisse le tourisme (CHF millious, prix 1998)

pour l’année 2005. Toutefois, des estimations publiées 5% par le département de recherche économique d’un 8% Hébergement 630 19 Restauration établissement bancaire indiquent que la valeur ajoutée 1010 31% Transport de voyageurs du tourisme suisse pour 2005 s’élèverait à quelque 10% 1350 4000 Agence de voyage, CHF 13,8 milliards, soit 3% du PIB, et que la branche office de tourisme 2% 240 représenterait 6,6% des emplois suisses. 1% 110 Activités culturelles 1140 9% Activités sportives 20 1830 et récréatives • Les premières estimations de l’OFS indiquent par 2590 Branches connexes 20% 14% au tourisme (sans ailleurs que les touristes étrangers ont dépensé en commerce de détail)

2005 CHF 13,7 milliards (+4,7% par rapport à 2004); Valeur ajoutée brute directement générée Commerce de détail Suisse A S

par le tourissme en Suisse: 12900 millions T : : ce montant concerne à 45% l’hébergement (hôtellerie de fr. (=3,4% du PIB) Branches non specifiques au tourisme et para-hôtellerie), et la restauration (25%), le solde Source représentant des dépenses accessoires. Source: TSA Suisse

Ces données parcellaires incitent à penser que l’importance économique du tourisme stagne réellement en Suisse Tableau1 : Evolution du nombre d’hôtels, de chambres et de lits à environ 3% du PIB (un taux qui correspond à la part Tableau 1 – Evolution du nombre d’hôtels, de chambres et de lits en Suisse en Suisse du tourisme dans les dépenses de la Confédération, des cantons et des communes pour l’économie publique 2000 2001 2002 2003 2004 2005 en 200321) et 5 à 6% de l’emploi alors que cette branche Hôtels 5 880 5 831 5 755 5 691 - 5 769 représente un poids réel dans de nombreuses économies Chambre 144 264 144 025 143 218 143 148 - 142 722 : OFS :

régionales (cf., pour le canton de Vaud, au paragraphe 6.1, Lits 264 495 264 759 263 449 263 024 - 274 035 Source page 32). Source : OFS

Le fait que l’étude TSA Suisse n’ait jamais été actualisée est regrettable. En effet, l’étude du consultant Rütter & Partner réalisée sur le tourisme vaudois (cf. paragraphe 6.1, page 32) Graphique 7 : Evolution récente de la taille des hôtels (1970 à 2003) note qu’à un apport direct au PIB suisse de 4% du tourisme, Graphique 7 – Evolution récente de la taille des hôtels (1970 à 2003) il faut ajouter des retombées indirectes à concurrence 275 000 de 2,5%. Selon ce consultant, la contribution totale du 260 000 tourisme au PIB suisse serait donc de 6,5%. 255 000

En tout état de cause, selon la Société Suisse de Crédit 9 000 Hôtelier (SCH), la Suisse ne peut pas profiter comme elle 7 000

le devrait de l’essor du tourisme mondial pour trois raisons H/OFS C : S : 22 au moins : 5 000 Source 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Nombre d’établissements recensés Nombre de lits recensés • retard prononcé dans les investissements qui, d’une Source: Office fédéral de la statistique part, empêche la progression économique d’un nombre non négligeable d’entreprises hôtelières et, d’autre part, favorise le déclin financier de certains ;

14 • capacités financières limitées des petites exploitations, Pour certains professionnels de la branche23, la définition de majoritaires en Suisse (cf. paragraphe 3.1.5, page 15); l’OFS d’un « hôtel » ou d’un « établissement de cure » est • défaut de professionnalisme dans la manière de sujette à caution. En effet, dans ses relevés officiels statistiques prospecter les marchés. sur l’hébergement touristique, l’OFS n’inclut pas les auberges de jeunesse ou certains types de nouveaux établissements Constat hôteliers. Par contre, l’OFS recense les chambres et les lits Le tourisme est une branche stratégique de l’économie d’hôtes. suisse. Sa part directe au PIB stagne cependant depuis plusieurs années aux alentours de 3%. Dans la mesure où un différent persiste quant à la définition de l’offre hôtelière, il est difficile de conclure avec certitude que le marché hôtelier suisse a offert 78 hôtels de plus à la clientèle 3.1.4 La problématique de la statistique entre 2003 et 2005.

Il y a un « trou » dans la statistique du tourisme en Suisse. Comme le montre, par exemple, le tableau 1 en page 14, La statistique à disposition met cependant en évidence il manque les données pour l’année 2004. Cette année-là en la forte fragmentation du marché suisse de l’hôtellerie en effet, pour des raisons d’économies budgétaires, l’OFS n’a pas petites entités économiques. Ce constat confirme celui de fait de relevés. Cette mesure avait certes été annoncée aux GastroSuisse sur la prédominance des établissements sous professionnels en temps voulu, mais ces derniers n’ont pas forme de raison individuelle (cf. paragraphe 2.3, page 11). pu organiser, au niveau des cantons, des collectes de données D’ailleurs, sur la base des données pour l’année 2005, la SCH statistiques qui puissent avoir une valeur scientifique. constatait que 39,6% des hôtels possédaient moins de 20 lits.24 A l’opposé, les 574 établissements ayant plus de 101 lits ne Suite aux protestations des milieux touristiques et sur la base représentaient que 9,7% du nombre d’hôtels. d’une Ordonnance fédérale imposant à la Confédération d’exécuter des relevés statistiques, ces derniers ont repris en Cette fragmentation est à l’origine de la vive concurrence 2005. Mais la question de la fiabilité des données statistiques entre les établissements de petite et moyenne tailles. Les est posée. En son absence, il est impossible aux professionnels conséquences, au niveau des prix, de cette concurrence de baser leur stratégie sur des données réelles. En effet, d’une péjorent la condition financière et donc la survie des part les statistiques sont lacunaires, et d’autre part elles sont établissements hôteliers de moindre taille. disponibles avec trop de retard ou encore récoltées sur des bases dissemblables. Cette situation entraîne un processus de concentration du marché hôtelier. Ceci se traduit notamment par Au niveau suisse, les professionnels et les observateurs sont l’augmentation de 23%, entre 1980 et 2003, du nombre ainsi privés d’un instrument de décision efficace pour pouvoir d’hôtels ayant entre 101 et 200 lits, et de 32%25 celui des hôtels investir dans le domaine du marketing prospectif. Cette de plus de 200 lits. Dans le même temps, le nombre des petits situation risque de durer : en effet, dans le cadre des accords hôtels (moins de 20 lits) a chuté de 44%, soit de 3859 à 2154 bilatéraux avec l’Union européenne, l’OFS devra livrer une unités. (cf. graphique 7, page 14). statistique sur le tourisme eurocompatible dès 2008. Un virage dont les spécialistes de l’OFS ne savent pas vraiment encore La SCH constate par ailleurs : « Il faut saluer cette évolution car comment ils vont l’aborder. le taux d’occupation des grandes exploitations est nettement supérieur et leur rentabilité donc plus forte. » En effet, les 3.1.5 Importance du secteur de l’hôtellerie établissements hôteliers de plus de 100 lits et au prix/nuitée supérieur à CHF 200 disposent de capacités supérieures en termes Selon les statistiques de l’OFS, il y avait, à fin 2005, 5769 hôtels de gestion, de marketing et de prospection principalement. et établissements de cure en Suisse représentant un total de En termes de chiffres d’affaires, GastroSuisse26 estime qu’en 142 722 chambres et 272 436 lits. 2005 l’hôtellerie à elle seule a représenté six des 15 CHF 22 milliards réalisés par la branche de l’hôtellerie/ Graphique 8 8: T –aux Taux d’occupation d’occupation selon selonla taille la de taille l’exploitation de l’exploitation restauration. Il n’existe cependant aucune donnée statistique précise pour étayer cette estimation. Cette dernière paraît en %

cependant plausible si elle est comparée au volume d’affaires 40 de l’hôtellerie calculé par l’étude TSA Suisse et qui était de CHF 7,4 milliards en 1998, pour une valeur ajoutée de 20 CHF 4 milliards. 0 11 à 20 A noter encore l’importance des effets indirects de l’hôtellerie 21 à 50 51 à 100 chambres chambres chambres chambres chambres jusqu’à 10 jusqu’à sur d’autres secteurs économiques, tels que ceux de la plus 101 et : OFS :

construction, de l’agriculture, des établissements bancaires et 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Source autres prestataires de services comme le commerce de détail. Source: Office fédéral de la statistique Dans l’étude TSA Suisse, ces effets induits sont valorisés à CHF 2,4 milliards pour l’année 1998, qui est sa référence, soit 19% de la valeur ajoutée directement générée par le tourisme. Graphique 9 – Evolution des chiffres d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration Graphique 9 : Evolution des chiffres d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration Taux d’occupation 8 8 Le taux d’occupation (TO) est le facteur le plus important 6 Hébergement 6 pour analyser le rendement des établissements hôteliers. En Hôtellerie et 4 restauration 4 2005, le TO moyen des chambres a été de 39,8% pour la Suisse, Restauration 2 2 d’un peu plus de 40% pour Vaud et la région lémanique ; les grandes villes (Genève et Zurich) ont eu un TO de plus de 54%27. 0 0 -2 -2 En termes de taux d’occupation, les centres urbains sont -4 -4 relativement puissants. Ils sont en effet principalement orientés -6 -6 -8 -8 : KOF : vers le tourisme d’affaires. Ils sont donc peu, voire pas touchés

par le caractère saisonnier du tourisme de loisirs, dont les -10 -10 Source I/00 I/01 I/02 II/02 I/03 I/04 I/05 effets se retrouvent dans un TO relativement plus faible sur II/00 III/00IV/00 II/01 III/01IV/01 III/02IV/02 II/03 III/03IV/03 II/04 III/04IV/04 II/05III/05IV/05 l’année. Dès lors, le TO dans les hôtels des centres urbains est Source: Centre de recherche conjoncturelles de l’EPF Zürich (CRC) relativement stable alors qu’il varie beaucoup dans les régions de vacances. Tableau 2 : Répartition des nuitées par origine de la clientèle (millions de nuitées) Par ailleurs, les établissements de taille importante enregistrent Tableau 2 – Répartition des nuitées par origine de la clientèle (millions de nuitées) un TO supérieur (moindre saisonnalité, meilleures capacités de gestion, intense prospection des marché) et donc, sans doute, 2001 2002 2003 2004 2005 Total des nuitées 33,6 33,2 31,2 - 32,9 une meilleure rentabilité due principalement aux économies Suisse 14 14,2 14,2 - 14,6 H

d’échelle et au coût de production d’une nuitée, ce dernier C Europe 14,3 12,2 12,9 - 12,8 : OFS/S : étant le critère final déterminant (cf. graphique 8 ci-contre). Reste du monde 5 4,6 4,1 - 5,5 Source Quant au seuil critique, les spécialistes de la branche estiment qu’il Source : OFS/SCH se situe en général à une capacité de 50 lits par hôtel. Cependant, ce critère peut être nettement supérieur dans les établissements qui ont fait des investissements importants; il peut être inférieur dans le cas d’exploitations familiales bien gérées. 16 Evolution récente de l’hôtellerie suisse et 2003, la situation s’est stabilisée en 2004. Aujourd’hui, la part Entre 1992 et 2002, l’hôtellerie suisse a perdu quelque 3,8 de la clientèle suisse représente 42 à 45% du total des nuitées millions de nuitées, soit 10,8% du total, pour arriver à 33 hôtelières (cf. tableau 2, page 16). millions de nuitées (2002). Elle a continué sur cette pente en 2003 et semble avoir stoppé la descente en 2004, même Alors que la demande intérieure demeure relativement si l’OFS ne peut confirmer cela, aucune donnée n’ayant été stable29, les Européens représentent aujourd’hui un peu moins relevée cette année-là. Avec 32,9 millions de nuitées en 2005, de 40% du nombre total de nuitées. De plus, une hausse l’année écoulée a été qualifiée d’excellente par la profession, sensible des nuitées d’hôtes extra-européens est observée marquant en effet une reprise de l’ordre de 3%. depuis quelques années.

Les tests conjoncturels du Centre de Recherches En termes de nationalités, après les Helvètes, les Allemands Conjoncturelles de l’Université de Zurich (KOF) indiquent restent les hôtes les plus nombreux dans notre pays avec aussi que le creux de la vague des secteurs de l’hébergement environ 5,6 millions de nuitées en 2005. Suivent très loin les et de la restauration aurait été dépassé en 2005 (cf. graphique Anglais, les Américains, les Français et les Italiens, avec entre un 9, page 16). et deux millions de nuitées par pays d’origine.

En effet en 2005, la situation dans l’hôtellerie et la restauration Certains observateurs estiment que la part importante s’est constamment améliorée en termes de chiffres d’affaires. du tourisme indigène reflète le déficit d’attractivité de la Orientés à la hausse dès la fin de l’année 2004, les taux de destination « Suisse » sur le plan international. Ils comparent croissance sont redevenus positifs dans le courant de l’année. la situation de la Suisse à celle de certains de nos voisins Les premières indications de l’OFS pour 2006 confirment cette (l’Autriche par exemple). Pourtant, chez ces voisins, la part tendance : à fin juin 2006, l’OFS indiquait une hausse globale du tourisme indigène est souvent tout aussi importante. En des nuitées hôtelières de 6,3% par rapport à la même période France, par exemple, elle représente plus de 60% des nuitées. de 2005. Et en Autriche, près d’une nuitée sur deux est réalisée par la clientèle allemande. Constat L’hôtellerie suisse est un secteur historiquement très La perte d’attractivité de la Suisse peut aussi être analysée fragmenté en petites entités qui reflètent la structure par rapport à la réalité d’une redistribution totale du trafic familiale de cette branche. Cette dernière est engagée touristique en Europe, induit notamment par le succès des depuis plusieurs années dans un processus de concentration, compagnies aériennes « low cost », qui permettent aux qui se traduit par une diminution du nombre d’hôtels alors touristes internationaux de choisir leurs destinations au dernier que le nombre de lits stagne. Corrélé à cette situation, moment, en fonction de la météorologie par exemple, et de le taux d’occupation des hôtels suisses est en moyenne rester moins longtemps dans un endroit. faible, sauf dans les centres urbains où il profite du tourisme d’affaires. En Suisse, le séjour moyen des touristes suisses et étrangers a donc diminué. Il est passé d’environ trois jours en 1991 à 2,3 jours à mi-2006. Mais le nombre de nuitées s’est stabilisé. 3.1.6 Clientèle hôtelière Pour les spécialistes, cela signifie qu’il y a autant, sinon plus de De 1975 à 2000, la proportion entre les clients suisses et clients qu’auparavant, mais qu’ils restent moins longtemps à étrangers était relativement constante. Cette proportion a chacun de leurs séjours. C’est un signe du succès des actions nettement fléchi ensuite. Le phénomène est plus marqué de promotions à l’étranger, car cela indique que les touristes depuis les années nonante, durant lesquelles le nombre de ont été séduits par la Suisse et qu’ils reviennent. nuitées d’hôtes étrangers, principalement constitué par les hôtes allemands, japonais et américains, s’est réduit de 20%28. En 2005, la nouvelle statistique de l’OFS a permis de Après la forte chute de la demande de l’étranger entre 2000 constater une augmentation de la clientèle anglaise, française 17 et espagnole. Les clients des « autres pays d’Europe », Tableau 3 : Répartition régionale des nuitées touristiques essentiellement de l’Europe de l’Est, ont aussi sensiblement Tableau 3 – Répartition régionale des nuitées touristiques augmenté (+58%). De même, la clientèle asiatique et plus Zones Hôtes suisses Hôtes étrangers particulièrement chinoise continentale a trouvé le chemin de Stations de montagne 50% 50% la Suisse (+76%). Cette embellie est le fruit des opérations de Zones de lac 45% 55% /OFS marketing lancées ces dernières années en direction de ces Grandes villes 24% 76% T : FS :

Autres zones 55% 45%

différents pays. Source Source : OFS/SCH Destinations Les destinations les plus prisées en Suisse sont les Grisons (17% des nuitées en 2005) et le Valais (13% des nuitées en 2005), qui ont les plus grandes capacités d’accueil, puis les villes de Lucerne, Zurich, Genève et Bâle ainsi que le canton de Vaud Tableau 4 : La structure financière dans l’hôtellerie suisse (7% des nuitées en 2005). Tableau 4 – La structure financière dans l’hôtellerie suisse

Un cinquième de toutes les chambres réservées en Suisse le Catégories d’hôtels ***** **** *** ** + * Produit Restauration 44,3% 46,3% 57,6% 70,9% sont dans les cinq grandes villes de Zurich, Bâle, Berne, Genève Produit Hébergement 49,4% 50,5% 41,0% 28,0% et Lausanne. La valeur ajoutée induite par le tourisme dans Produit autres prestations 6,4% 3,2% 7,3% 6,1% ces villes était estimée en 2000 à quelque CHF 7 milliards, soit en moyenne 5,5% du PIB de ces villes. Ainsi, à Lucerne, Charges de marchandises 15,8% 18, 4% 22,1% 26,0% le tourisme contribue à raison de 9% au PIB30. De plus et en Charges de personnel 40,1% 40,7% 36,6% 31,5% Charges financières et ce qui concerne les communes de destination, Zurich (7% immobilières 4,9% 9,5% 9,5% 9,7% des nuitées totales) et Genève (5%) précèdent Zermatt (VS), Nombre moyen de lits 234 101 60 45 Taux d’occupation des lits durant 51,8% 57,2% 48,6% 30,8% les jours d’ouverture 2004 hôtelier Benchmark H, qui représente à elle seule 4% des nuitées totales en 2005. C : S : e Durée moyenne du séjour Lausanne se situe en 8 position (2% des nuitées) et Montreux en jours 3,5 3,3 3,3 2,6 Source e à la 19 place avec 1% des nuitées suisses. Source : SCH, Benchmark hôtelier 2004

Dans notre pays, le tourisme urbain occupe donc une place de choix pour cette branche d’activité. La répartition des nuitées entre les hôtes suisses et les hôtes étrangers varie encore en fonction de la zone (cf. tableau 3 Graphique 10 : Evolution des journées skieurs en Suisse ci-contre) . Graphique 10 – Evolution des journées skieurs en Suisse

40'000'000 Pour l’année 2005, exercice pendant lequel le tourisme a 35'000'000 rebondi en Suisse, cette répartition n’a pas évolué. Le canton des Grisons représente à lui seul 17% des nuitées totales 30'000'000 devant le Valais (13% des nuitées) et la région zurichoise (12%). 25'000'000 Le canton de Vaud (région lémanique) arrive juste derrière 20'000'000

Genève avec 7% des nuitées. 15'000'000

10'000'000

Constat 5'000'000 : Laurent Vanat Laurent : Les cantons alpins des Grisons et du Valais ainsi que les grandes villes du pays sont les destinations les plus prisées 0 Source des touristes. 18 1989-901990-911991-921992-931993-941994-951995-961996-971997-981998-991999-002000-012001-022001-022002-032003-042004-05

Source : KOF 3.2 Les problèmes de l’hôtellerie suisse • TVA : ce facteur doit être relativisé car l’hôtellerie suisse et le secteur du tourisme en général bénéficient encore La stagnation du secteur hôtelier suisse est le résultat d’un cercle d’un taux privilégié. vicieux que connaissent beaucoup d’exploitations : diminution de la rentabilité, baisse constante des investissements et • Conditions de financement : les hôtels financent très augmentation de l’endettement. La conjonction de ces trois souvent leur activité avec des fonds étrangers ; selon la facteurs entraîne une baisse de la qualité dans les établissements SCH, le degré d’endettement des hôtels suisses est en 32 concernés qui, à son tour, génère une baisse de la fréquentation, moyenne de 81% pour les cinq étoiles et de 90% pour donc de la rentabilité, etc. les petits établissements et/ou ceux qui ont peu d’étoiles (une et deux étoiles) ; ces derniers sont aussi ceux dont A cela s’ajoutent d’autres facteurs. Parmi les principaux figurent la rentabilité peut être faible et par conséquent qui notamment les exigences croissantes de la clientèle en matière peuvent avoir un accès difficile au crédit pour financer de prestations, le rapport prix/prestation, l’intensification de leurs investissements. la concurrence, l’évolution des techniques et technologies de communication et l’augmentation de l’offre des chaînes Les coûts nationaux Les coûts sont l’élément le plus défavorable pour l’hôtellerie. hôtelières internationales. En effet, si les charges salariales peuvent atteindre, dans certains hôtels spécifiques, jusqu’à 45% des coûts totaux33 3.2.1 Problématiques structurelles externes dans l’hôtellerie restauration, les marchandises sont également une charge conséquente, de l’ordre de 27%. Globalement, les charges de personnel et de marchandises Les conditions cadres représentent donc près de 75% des revenus. Outre la notion de concurrence au niveau international, le tourisme doit aussi vivre avec des conditions cadres 34 Ce constat ressort également du « benchmark » hôtelier pénalisantes. de la SCH. Ainsi, selon le nombre d’étoiles des établissements, les charges de personnel évoluent entre 31% pour une • Niveau élevé des coûts : le prix des vacances à l’hôtel en et deux étoiles à 40% pour les cinq étoiles. Par contre, les Suisse dépasse d’environ 30 à 35% celui des pays voisins31 charges de marchandises sont inversement proportionnelles : en raison notamment de la cherté des produits ainsi elles représentent 26% des coûts pour les hôtels à une ou que du niveau plus élevé des salaires par rapport aux deux étoiles et 16% pour les établissements de luxe. destinations voisines. (cf. tableau 4, page 18).

• Réputation de cherté : par le passé, le taux de change Schématiquement, les hôtels qui génèrent un important souvent élevé du franc par rapport aux principales chiffre d’affaires affichent donc des coûts de marchandises devises étrangères a pénalisé les hôteliers suisses : moins élevés que les petites exploitations, alors que les Suisse Tourisme estime que le marché helvétique s’est frais de personnel y sont au contraire nettement plus ainsi renchéri de 10% entre 1999 et 2003; aujourd’hui, importants. Ainsi et de manière globale, les hôteliers peuvent le cours de l’euro s’est stabilisé par rapport au franc, difficilement agir sur leurs prix étant donné qu’ils n’ont ce qui favorise l’arrivée de touristes européens; cette qu’une très faible marge de manœuvre sur leurs charges. situation n’existe en revanche pas en ce qui concerne le dollar; cependant les variations du franc peuvent Cet état de fait s’aggrave encore face à la concurrence avoir un impact psychologique important car le prix internationale. En effet, les coûts de production de l’hôtellerie des prestations augmente rapidement et sans que leur suisse sont environ 30% supérieurs à ceux qui ont cours dans qualité ne change. les Etats européens ou d’outre-mer. Dès lors, comparés aux

19 charges supportées par les établissements hôteliers des pays 3.2.2 Problématiques structurelles propres à l’hôtellerie voisins, ces coûts sont bien trop élevés pour permettre à l’hôtellerie suisse de proposer des offres compétitives. La problématique des prix déjà évoquée ci-dessus (cf. paragraphe 3.2.1, page 19) génère aussi des problèmes L’évolution des habitudes de consommation touristique structurels lorsque le rapport qualité/prix est défavorable, Avec la globalisation des marchés, de nouvelles offres la gestion des coûts non optimale, le taux de capitalisation touristiques sont apparues. Par exemple, l’apparition de des établissements faible et la politique des amortissements compagnies aériennes « low cost » a contribué à modifier inadéquate. Du coup, la taille critique des établissements les habitudes des vacanciers, en leur permettant de décider devient un critère essentiel pour leur survie. au dernier moment de leurs destinations. Ainsi, le tourisme hivernal suisse est directement péjoré par des alternatives Taille critique apparues ces dernières années, telles que les vacances L’hôtellerie suisse est globalement structurée de manière balnéaires en hiver. assez « artisanale ». Autrement dit, les exploitations hôtelières sont en majorité de petite taille et sont la propriété d’une Ce phénomène se confirme par l’étude de la saisonnalité des personne ou d’une famille. Le capital propre est limité à nuitées au niveau suisse qui fait clairement apparaître, au fil cette dimension, alors qu’une ouverture à un capital propre des années, une baisse de la fréquentation des stations de ski externe, par l’intermédiaire d’une forme de partenariat, en hiver. En effet, cette diminution de fréquentation peut permettrait un développement différent. s’expliquer par le fait que les vacanciers préfèrent de plus en plus partager leurs loisirs hivernaux entre la montagne et des Les petites structures sont également pénalisées par le poids destinations plus exotiques. De ce fait, les séjours de ski sont des charges fixes liées aux immobilisations. Les économies de plus en plus courts (cf. graphique 10, page 18). d’échelle sont indispensables pour maîtriser au mieux les coûts fixes élevés des infrastructures et du personnel, Par ailleurs, selon les professionnels, une autre évolution permettant ainsi de générer des liquidités nécessaires des habitudes de consommation modifie la demande en aux investissements courants ainsi qu’à la réalisation 35 sports d’hiver : les gens skient certes plus intensément mais d’installations coûteuses mais attendues par la clientèle pendant moins de jours. Ils skient également de manière (spa ou wellness, par exemple), mais dont il n’existe aucune différente, c’est-à-dire à des heures plus tardives dans la preuve qu’elles permettent d’améliorer à terme la rentabilité journée, et dès lors, ils consomment moins sur les pistes. des établissements.

La dépendance climatique En comparant l’évolution de l’offre et de la demande en Pour le secteur hôtelier, tout particulièrement dans les fonction de la taille de l’exploitation, en 20 ans ce sont stations de ski, les nuitées générées par le tourisme hivernal les établissements offrant un maximum de 50 lits qui ont sont vitales. Cependant, la demande est directement fortement diminué, alors que le nombre d’hôtels d’une influencée par la garantie d’enneigement, et donc par les capacité de 50 à 100 lits est resté constant et celui de plus de conditions météorologiques. Or, avec l’évolution climatique 100 lits a augmenté. enregistrée ces dernières années, toute l’infrastructure des stations de montagne doit être reconsidérée. Dès lors, une capacité d’accueil minimale de 50 lits représente dans l’hôtellerie suisse une taille critique en deçà En effet, les investissements considérables consentis et/ou de laquelle les problèmes, notamment d’ordre financier, à consentir pour ces installations sont indispensables non risquent d’apparaître. Ainsi, le revenu par chambre calculé seulement pour des stations de moyenne altitude mais aussi par la SCH36 s’établit à respectivement CHF 43 et CHF 62 pour les stations de plus haute altitude, afin de garantir un pour les établissements de moins de 25 lits et ceux de moins enneigement minimal jusqu’à la station, et ce durant une de 50 lits, alors qu’il passe à CHF 86 dès cette limite passée période aussi longue que possible, notamment en équipant pour culminer à CHF 140 par chambre pour ceux qui ont 20 les stations avec des appareillages d’enneigement artificiel. plus de 200 lits. Quant à la relation entre le nombre de lits et de nuitées, part une augmentation de l’ouverture des nouveaux l’évolution est similaire. Cependant l’évolution positive est plus établissements mais, d’autre part, une hausse des fermetures conséquente encore en ce qui concerne les établissements de en raison des difficultés dans la gestion des établissements. plus de 100 lits37. Enfin, pour plus de 60% des chambres d’hôtel, Ceci tendrait à prouver l’erreur de cette démarche, la le prix de la nuitée se situe entre CHF 50 et 150. Dans la formation professionnelle favorisant en effet le succès dans catégorie supérieure de prix (> CHF 150), deux tiers des nuitées cette branche d’activité. Quoi qu’il en soit, depuis 2002, sont achetées par des touristes étrangers38. le solde entre les nouvelles inscriptions au Registre du commerce et les radiations ou les faillites de raisons sociales Surcapacité et concurrence dans l’hôtellerie et la restauration est constamment positif. Avec près de 6000 hôtels, il y a surcapacité en Suisse. Rapporté A titre d’exemple, en 2005, la croissance nette du nombre de au nombre d’habitants, cela représente un hôtel pour 1293 nouveaux établissements de restauration en Suisse a été Suisses. Cette offre est certes maximale pour pouvoir répondre de 502 unités et celle de nouveaux hôtels de 63 unités. à la clientèle et à des pics saisonniers, soit en hiver et en été lorsque la presque totalité des établissements sont ouverts. Il reste que les professionnels se sont vite aperçus Toutefois, la capacité d’accueil doit aussi être adaptée en d’une baisse alarmante de la qualité de la qualification fonction de la saisonnalité des nuitées, ce qui génère des professionnelle des nouveaux responsables des problèmes de coûts, surtout pour les établissements de établissements de la branche hôtellerie restauration. Ceci petite taille pour lesquels l’adaptation de l’offre aux variations est essentiellement valable dans la restauration, car les saisonnières n’est pas chose aisée. Ainsi, alors que le revenu hôteliers ont dans leur immense majorité fait une école annuel moyen par chambre des hôtels d’une et deux étoiles professionnelle. L’activisme de certains cantons au niveau 39 s’établit à CHF 41, il recule en été à CHF 30 . fédéral, notamment des cantons romands et en particulier du canton de Vaud, a alors été essentiel. Sous cette pression, La problématique de la surcapacité peut perdurer dans la les Chambres fédérales ont en effet maintenu l’exigence mesure où les exploitations qui font faillite sont souvent d’une formation en complément de la modification de la Loi rachetées à bas prix et rouvertes. Dans les deux cas, pour sur le marché intérieur, dans le cadre de la Loi fédérale sur les compenser les effets financiers, il faudrait augmenter les denrées alimentaires. prix des chambres. Mais ceci est impossible en raison de la concurrence entre les établissements, qui crée une pression Capacité d’innovation sur les prix, et de la qualité qui baisse dans les établissements Le marché touristique mondial, et donc suisse, a où aucun investissement n’est réalisé. Enfin, le phénomène profondément évolué. Selon différents intervenants de la surcapacité est exacerbé par la législation sur les au dernier Symposium International du Tourisme de patentes : en Suisse, il n’est pas nécessaire d’être au bénéfice Zermatt40, le tourisme est devenu un besoin de base des d’une formation spécialisée pour exploiter un hôtel étant donné la facilité de disposer d’une patente. consommateurs, dont les connaissances et l’expérience en la matière se sont améliorées : on compare et on devient Qualification professionnelle exigeant, tant en termes de prix que de prestations. De Ces dernières années, certains cantons (Zurich, Soleure, plus, le touriste devient volatil : il « zappe » d’un segment Valais) ont assoupli leurs réglementations relatives aux touristique à l’autre. Aujourd’hui, 80% de la clientèle établissements publics, principalement en n’exigeant plus de touristique est infidèle, a constaté l’un d’entre eux. Un certificat de capacité pour la gestion desdits établissements. comportement qui est de plus en plus facilité par un usage Il s’agissait d’essayer de relancer l’activité des secteurs de intensif des nouvelles technologies de communication, qui l’hôtellerie et de la restauration en favorisant la concurrence. permettent par exemple d’effectuer aujourd’hui plus de la moitié des réservations un mois seulement avant le séjour, 41 Selon les relevés de l’association Creditreform à St-Gall, on alors que cette proportion était de 5% il y a cinq ans . constate que cet assouplissement légal a entraîné d’une 21 La réponse à cette évolution des comportements devrait Le manque de spécialisation dans la qualité de l’accueil et de être l’innovation. Cette dernière permet de résister aux l’individualisation de l’offre dirige les touristes vers d’autres tendances à la globalisation de l’offre touristique et prestataires de services qui leur offrent cette alternative. hôtelière, d’anticiper les flux de nouveaux consommateurs, de pressentir l’impact de la découverte de nouvelles De fait, les hôtels suisses ont encore trop rarement une destinations ou celui de l’arrivée de nouveaux clients. Mais politique cohérente de marketing, tant au niveau des comme l’a déjà constaté en 2003 le président de la Direction établissements individuels que de manière collective. C’est de SCH, Andreas Deuber, « l’hôtellerie suisse n’a pas de ainsi qu’on peut analyser la récente « guerre des étoiles », qui 42 culture de l’innovation ». Une affirmation qui ne doit bien a eu lieu entre la Société suisse des hôteliers et GastroSuisse. sûr pas cacher les nombreuses exceptions, notamment dans l’hôtellerie de haut de gamme, secteur dans lequel 3.2.3 Situation financière l’innovation dans l’offre de produits et services est une condition de survie. Investissements Globalement, trop d’établissements hôteliers suisses En Suisse, où le marché est caractérisé par la multiplicité des ne parviennent pas à réaliser les marges nécessaires aux intervenants et une grande fragmentation de l’offre, il est investissements indispensables à l’amélioration de l’offre, et en effet très difficile de promouvoir l’esprit d’innovation.43 de facto à celle de leur rentabilité. Le corollaire d’un taux Ainsi, selon Andreas Deuber, 92% des hôtels suisses font leur d’occupation moyen des chambres et de charges élevées est marketing de manière autonome contre 35% aux Etats-Unis bien sûr une petite marge d’autofinancement. Finalement, la et 67% en Angleterre. Une piste de réflexion passe, selon des marge bénéficiaire moyenne (exprimée en pourcentage du intervenants au Symposium International du Tourisme de chiffre d’affaires et avant amortissements et provisions), ou Zermatt en janvier 2006, par la mise en réseau des stations et encore le cash-flow moyen qui en résulte, évolue entre 7 et 8% des hôtels. C’est aussi cette attitude qu’essaie actuellement 44 pour les catégories d’hôtels d’une à cinq étoiles. Dès lors, les de promouvoir parmi ses membres l’organisation faîtière professionnels du secteur hôtelier ont peu de moyens financiers Suisse Tourisme, estimant que « si les idées et concepts pour réaliser les investissements nécessaires au maintien de novateurs se combinent judicieusement au sein de réseaux leur compétitivité. Et le résultat final est, en moyenne lui aussi, et de coopérations, l’innovation pourra créer une plus-value toujours négatif quelle que soit la catégorie d’hôtels. nettement supérieure à celle d’autres branches ». En fonction de la catégorie d’hôtel, la situation peut Repenser la qualité de l’accueil cependant évoluer. Ainsi, à coup de millions, voire de dizaines Suisse Tourisme estime, sur la base d’une enquête de millions, le segment haut de gamme des hôtels avec représentative menée en 2002, que le niveau de satisfaction quatre et cinq étoiles parvient généralement à maintenir le des clients est élevé. Mais pour pouvoir résister à la volatilité niveau d’investissements nécessaires à l’amélioration de leur accrue de ces derniers, l’association faîtière juge aussi qu’il qualité d’accueil. Mais les hôtels de luxe historiques ont des « ne suffit plus d’être bon, il faut exceller ». coûts d’immobilisations excessivement élevés. Dès lors, les charges qui en découlent empêchent généralement ce genre Dans ce sens, des efforts pour améliorer les compétences, d’exploitation de générer une rentabilité croissante. la qualité du service et l’amabilité des spécialistes de l’hospitalité doivent être faits dans la durée. Ces efforts Enfin, les exploitations ayant un minimum d’étoiles, de petite doivent être globaux, c’est-à-dire tout au long de la chaîne taille ou « familiales » ne disposent pas, dans la majeure partie de valeur touristique, des premiers renseignements au check des cas, de fonds de réinvestissements suffisants. En effet, plus out du client, et être faits de façon concertée par tous les le nombre d’étoiles diminue, moins les capitaux sont réinvestis. intervenants de cette chaîne. La conséquence est directe sur le niveau de satisfaction de la clientèle, qui chute, et donc sur le taux d’occupation et le 22 Selon l’organisation faîtière, il y a aussi encore trop d’hôteliers revenu par chambre, qui s’établit en moyenne à CHF 41 pour qui cherchent à attirer toutes les sortes de clientèles à la fois. les établissements à une et deux étoiles. Constat établissements réalisent un chiffre d’affaires maximum de L’hôtellerie suisse ne doit pas seulement composer avec CHF 850 000. Mais plus d’un tiers d’entre eux sont encore loin des conditions cadres défavorables en termes de coûts et de ce montant : leur chiffre d’affaires ne dépasse en effet pas de conditions de financement. Elle doit aussi s’adapter aux CHF 350 000 (cf. graphique 11, page 24). Il n’est donc pas changements de comportements des touristes et supporter étonnant que ce soit les plus petits établissements qui les effets des modifications climatiques. De plus, cette enregistrent aussi les plus hauts taux de perte : selon Gastro- branche souffre de faiblesses propres en ce qui concerne sa Suisse, 73% des établissements réalisant des ventes jusqu’à structure très morcelée, un climat concurrentiel difficile, une CHF 550 000 sont déficitaires si l’on tient compte du salaire faible capacité d’innovation, une qualité de l’accueil parfois très modeste de l’entrepreneur-restaurateur ainsi que du coût déficiente et des difficultés récurrentes de financement. de l’intérêt du capital investi. Ce constat démontre la fragilité financière des entrepreneurs de cette branche économique.

3.3 Les problèmes de la restauration suisse A près de 60%, le chiffre d’affaires des établissements de restauration est réalisé avec les prestations de cuisine. Dans Selon les dernières indications de GastroSuisse, la branche la catégorie des boissons, le vin (13%), l’eau minérale (10%), de la restauration a réalisé un chiffre d’affaires de le café et le thé (10%) et la bière (7%) constituent la plus CHF 16 milliards en 2005. Ce chiffre se divise entre les grande partie des ventes. repas (CHF 11 milliards) et les boissons (CHF 5 milliards). Ce résultat dissimule un recul des affaires dans de nombreux 3.3.2 Coûts et rentabilité établissements, baisse qui a été compensée partiellement par l’augmentation du nombre d’établissements. En 2005 Comme dans l’hôtellerie, les coûts de personnel (45% du en effet, la croissance nette du nombre d’établissements chiffre d’affaires) et des marchandises (28%) sont les deux de restauration a été de 502 unités. postes les plus importants de la gestion d’un restaurant. Les charges financières sont également importantes (14%) dans Globalement, la branche de la restauration souffre de la mesure où les fonds empruntés sont souvent majoritaires problèmes identiques à ceux de l’hôtellerie, un secteur dans la structure de financement d’une telle entreprise. Une auquel elle est étroitement liée. Elle a en plus des problèmes fois les frais d’exploitation déduits, le bénéfice d’exploitation est qui lui sont spécifiques. en moyenne à peine supérieur à 1% (cf. graphique 12, page 24).

3.3.1 Taille des établissements et volume d’affaires Un examen de l’évolution des coûts à long terme montre que la part des charges de personnel a tendance à augmenter alors Plus des deux tiers des établissements publics disposent que celle des frais de marchandise diminue progressivement 45 d’un maximum de 100 places assises. Dès lors, les petits pour se situer nettement sous les 30% du chiffre d’affaires. et moyens établissements sont aussi majoritaires dans ce Les charges financières et les frais généraux ayant tendance à secteur. rester stables, le bénéfice d’exploitation recule donc. En 2001, il représentait 2,1% des ventes; en 2005, 1,2%. Cet état de fait a un impact direct sur le volume d’affaires qu’ils réalisent : GastroSuisse estime que le chiffre d’affaires moyen, par place et par jour, est de CHF 24,80. Un 3.3.3 Offre et demande de prestations établissement public restant ouvert en moyenne 250 jours, son chiffre d’affaires moyen est de CHF 620 000. S’il reste Les restaurateurs suisses sont plutôt traditionnels. ouvert 300 jours par an, le chiffre monte à CHF 745 000. Actuellement, près de la moitié de l’offre culinaire concerne les « spécialités bourgeoises » et les spécialités suisses. Globalement cependant, et en raison de l’extrême Or, selon GastroSuisse, « se démarquer au moyen d’une fragmentation du marché, GastroSuisse estime que 75% des spécialisation est devenu un must absolu ». Pourtant, les 23 spécialités culinaires (poissons, cuisine végétarienne, etc.) Graphique 11 : Chiffre d’affaires annuel dans la restauration restent minoritaires, pour ne pas parler des spécialités Graphique 11 – Chiffre (% des d’affaires établissements) annuel dans la restauration (% des établissements) géographiques dans lesquelles les cuisines italiennes ou françaises dominent toujours. jusqu’à 350 000 32% de 350 001 à 550 000 22%

Il faut noter aussi l’importance relative que prennent les de 550 001 à 850 000 16%

prestations du style « Livraisons à domicile/Gastroshop/ de 850 001 à 1100 000 11%

Vente à l’emporter » et la restauration rapide, qui de 1100 001 à 1500 000 7% correspondent à des changements en profondeur dans les de 1500 001 à 2000 000 4% comportements des consommateurs quant aux habitudes : GastroSuisse : plus de 2000 000 8%

de restauration. En effet, les critères fondamentaux du mode Source d’alimentation choisi sont, dans ce cas, le prix avantageux, la 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% rapidité, la santé et le plaisir. Source: GastroSuisse

Dès lors, quand il ne mange plus chez lui, notamment pendant les pauses de midi, le consommateur a tendance à Graphique 12 – Structure des coûts par niveau de chiffre d’affaires (% des établissements) Graphique 12 : Structure des coûts par niveau de chiffre d’affaires choisir une solution « discount » qui lui permet de manger (% des établissements) rapidement et à bon marché. A l’inverse, quand il mange

chez lui, le consommateur va privilégier une alimentation 100 % saine et qui lui procure du plaisir.46 12,7 % 11,2 % 13,0 % 80 % 13,1 % 11,8 % 12,5 % Selon le président de GastroVaud, Frédéric Haenni,47 les 60 % 28,6 % 27,3 % restaurateurs doivent prendre note de ce que les pauses de 33,1 % travail sont plus restreintes à midi et que l’américanisation des modes de vie fait que « les travailleurs mangent 40 % différemment : aujourd’hui, nombreux sont les employés de toutes les couches sociales qui ont modifié leur 20 % 40,3 % 46,6 % 45,4 % comportement et n’hésitent plus à manger sur leur lieu de 0 % +0,8% +1,8% +1,8% travail, voire à prendre leur lunch dans la rue ». –5 % jusqu’à 550 entre 551 et 1100 1101 et plus Chiffres d’affaires en milliers de francs Concrètement, alors que le repas du soir à la maison gagne en importance, cette évolution a un impact direct sur la Frais généraux d’exploitation Coûts de personnel, salaire de Charges financières et d’immobilisation l’entrepreneur compris : GastroSuisse :

santé économique des restaurateurs traditionnels, dont Coûts de marchandises Gain (+) Perte(–) 2005 Source le volume d’activité a fortement baissé. Parallèlement, Source : GastroSuisse par contre, les lieux de consommation rapide, dits « convenience », ont gagné en popularité.

Ce changement d’attitude commence à se refléter dans les statistiques. En 2005, de nouveaux types d’établissements sont apparus dans le sondage annuel de GastroSuisse : les services de livraison à domicile et catering, les « take-away » et les « fast-food » représentent 6% de l’offre, soit autant que les pizzerias.

24 3.3.4 Taux d’alcoolémie et tabagisme 13. Organisation mondiale du tourisme 14. « Faits saillants du tourisme – Edition 2005 », Organisation mondiale du tourisme 15. « Compte satellite du tourisme de la Suisse », par Gabrielle Antille Gaillard, Heinz • Taux d’alcoolémie Rütter et Adrian Berwert, étude sur mandat de l’OFS et du seco, 2003 Au 1er janvier 2005 est entrée en vigueur la réduction à 16. Les données de cette étude n’ont pas été actualisées depuis lors. Elles le seront en 0,5‰ du taux limite d’alcoolémie au volant. 2007 sur la base des données récoltées en 2005 17. « L’économie touristique suisse, Etat des lieux et perspectives », mars 2003 18. « Le tourisme en Suisse a de l’avenir – Réflexions sur l’action et l’orientation de Selon GastroSuisse, depuis cette date plus de six Suisse Tourisme », Suisse Tourisme, disponible sur le site www.MySwitzerland.com établissements de restauration sur dix ont subi 19. « UBS Outlook 1/2006 », Analyses conjoncturelles, Suisse, 1er trimestre 2006, janvier 2006 une diminution de leur chiffre d’affaires. L’ampleur 20. « La balance touristique de la Suisse en 2005 », communiqué de l’OFS, 29 juin 2006 de cette dernière est variable. Ainsi, le sondage 21. EconomieSuisse, dossier politique No 2, 23 janvier 2006 annuel de l’association met en évidence que 4% des 22. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004 (page 9) 23. Entretiens des auteurs avec MM. Philippe Thuner, président d’Hôtellerie Vaudoise, établissements ont vu leurs ventes diminuer de plus de et Charles André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du canton de Vaud 30% alors que près d’un restaurateur sur deux enregistre 24. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005 un recul inférieur à 10%. 25. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004 26. GastroSuisse, Reflet économique de la branche 2006, page 7 27. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005 • Interdiction de fumer 28. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2003 Plusieurs initiatives cantonales ont été lancées pour 29. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004, p.11 interdire partiellement, voire complètement de fumer 30. Urbanen Tourismus Schweiz, Secrétariat d’Etat à l’économie, Berne, 2001 dans les cafés et les restaurants. 31. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2003 32. Le degré d’endettement est défini comme le rapport des capitaux étrangers au total du bilan; Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004 Cette tendance posera à terme un problème aigu aux 33. GastroSuisse, Reflet économique de la branche 2005, page 23 SCH, dans Le tourisme suisse en chiffres 2004, p.13 petits établissements disposant d’une seule salle, très 34. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004 nombreux en Suisse, car ils ne pourront pas offrir un 35. Entretien avec Charles-André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du endroit réservé aux fumeurs. canton de Vaud 36. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004 37. Coopérations hôtelières, Marcus Frey, Société Suisse de Crédit Hôtelier, Certains observateurs estiment que d’ici à 2008 déjà Zurich, 2004 60% à 70% des établissements suisses auront aménagé 38. Le tourisme suisse en chiffres 2004, Berne, juillet 2004, p.12 39. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004 des locaux ou des tranches horaires pour les non- 40. 8e Symposium International du Tourisme, Zermatt, janvier 2006 fumeurs, respectivement pour les fumeurs, mais que 41. « Le tourisme suisse doit être plus inventif », Le Temps, 31 janvier 2006 sans mesure d’accompagnement, on pourrait assister à 42. « Finanzierung im Tourismus – Innovationen sind gefragt », Dr. A. Deuber, SCH, des fermetures massives. Celles-ci ne manqueront pas allocution lors du Tourism Professional Meeting de Sierre, juin 2003 43. « L’économie touristique suisse, état des lieux et perspectives », Suisse d’engendrer des situations difficiles pour de nombreux Tourisme, 2003 exploitants et leurs familles.48 44. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Hôtel Benchmark SCH 2004 ; selon la SCH, le cash-flow moyen est de 7,7% pour les hôtels de 1 et 2 étoiles, de 7,6% pour ceux de 3 étoiles, de 6,7% pour les 4 étoiles et de 8,2% pour les 5 étoiles Constat 45. « Reflet économique de la branche 2006 », GastroSuisse La restauration suisse souffre des mêmes maux que 46. « Reflet économique de la branche 2006 », GastroSuisse l’hôtellerie : morcellement de l’offre, concurrence effrénée 47. Entretien des auteurs avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud 48. Entretien des auteurs avec Frédéric Haenni, 29 mars 2006 et problèmes aigus de rentabilité des établissements. A cela s’ajoutent les effets des changements rapides dans les modes de consommation et, à court terme, dans l’application de modifications légales en ce qui concerne le taux d’alcoolémie et l’interdiction de fumer dans les établissements publics.

25 Le secteur des remontées mécaniques doit être redimensionné pour faire face à de gros besoins en investissements d’infrastructure, nécessaires pour attirer des clients.

4. LES REMONTéES MéCANIQUES

Dans une économie touristique fortement dépendante de Ainsi, au Tyrol, un milliard d’euros a été investi entre 1996 la saison hivernale, le secteur des entreprises des remontées et 2001. En France, les investissements consentis sur 10 ans mécaniques est vital. Au-delà du simple transport de ont généré une augmentation du chiffre d’affaires de l’ordre touristes sur les lieux de sports d’hiver, ce sont en effet de 250%, alors que le chiffre d’affaires pour la Suisse stagne ces entreprises qui assurent l’entretien des pistes de ski. depuis plusieurs années. Pour l’année 2004, douze entreprises Les quelque 650 entreprises de la branche,49 regroupant suisses ont remplacé quatorze installations pour un total quelque 2400 installations, sont donc la colonne vertébrale de CHF 90 millions, alors qu’en Autriche 52 installations de l’économie touristique dans les régions de montagne, étaient remplacées et sept nouvelles implantées pour un dépendantes du tourisme. investissement global de EUR 552 millions.50

4.1 Importance économique des remontées 4.2 Evolution récente de la branche mécaniques Ces dernières années, la branche des remontées mécaniques La part de la valeur ajoutée brute directe du secteur des a montré deux tendances : remontées mécaniques à l’économie touristique s’élève en Suisse à CHF 380 millions, soit 3% du domaine des transports • Consolidation du secteur de passagers, qui compte lui-même pour 20% dans le Depuis 1990, le nombre d’installations de transport est poste tourisme (cf. graphique 6, page 14). En ajoutant à ce en recul constant. La tendance est au remplacement montant les effets induits, la valeur ajoutée brute annuelle des téléskis par des installations à mouvement des remontées mécaniques suisses s’élève au moins à continu (télésièges débrayables) plus rapides et dont CHF 2 milliards. la capacité de transport est plus importante. De plus, les entreprises de remontées mécaniques ont aussi Depuis plus de dix ans, le chiffre d’affaires des remontées tendance à consolider leurs activités en fusionnant mécaniques suisses diminue. Ainsi, il est passé de CHF 927 pour devenir plus importantes et plus performantes. millions pour la saison 2002-2003 à CHF 712 millions pour Ce phénomène de consolidation est accéléré par les la saison 2005-2006, s’inscrivant nettement sous la moyenne problèmes récurrents de financement des entreprises des cinq dernières années (CHF 725 millions) et en baisse de de remontées mécaniques. 2% par rapport à la saison précédente. • Enneigement mécanique Ce chiffre d’affaires est réalisé en majorité dans les Grisons Il existe environ 7400 kilomètres de pistes de ski en (22%) et en Valais (26%). La Suisse romande (y compris Suisse, dont un tiers n’est pas enneigé artificiellement. le Valais) représente 41% des affaires des remontées Pour les deux tiers qui le sont, la proportion réelle du mécaniques, les Alpes vaudoises et fribourgeoises comptant kilométrage de pistes qui sont enneigées artificiellement pour 10%. Les ventes sont directement en rapport avec varie fortement d’une entreprise de remontées l’offre, qui est concentrée dans les mêmes régions (Grisons mécaniques à l’autre. En fait, selon Remontées 20%; Valais 29%). Mécaniques Suisses, seuls 10% des entreprises réalisent un enneigement artificiel complet, ce qui correspond L’évolution des remontées mécaniques en Suisse est à plus de 30% du kilométrage total des pistes. préoccupante car, outre le fait qu’elles sont l’épine dorsale du tourisme hivernal, dans une perspective internationale, En d’autres termes, globalement les remontées les pays limitrophes (France, Italie et Autriche) ont procédé, mécaniques suisses sont largement à la traîne de leurs ces dernières années, à des investissements massifs dans les consoeurs autrichiennes, qui enneigent mécaniquement secteurs des remontées mécaniques et de l’enneigement quatre pistes sur dix, même des italiennes (21% des pistes). 26 mécanique. Cet écart, dû à un manque d’investissement dans le Globalement donc, seuls 8% des entreprises de remontées matériel adéquat ces dernières années et aux démêlés mécaniques n’ont absolument aucun problème de rentabilité.52 avec les organisations écologistes qui freinent les projets, Or, la rentabilité des entreprises de remontées mécaniques est d’autant plus préoccupant que les changements est vitale car : climatiques en cours vont modifier les limites moyennes d’enneigement et, pour les stations les plus élevées, • le potentiel d’investissement doit être rapidement modifier le permafrost51 (soit la profondeur du sol augmenté pour pouvoir assurer un renouvellement gelé en permanence). correct des équipements de transport : ces vingt dernières années, en Suisse, une trentaine d’installations Or, sans neige, pas de skieurs et donc pas de touristes par an ont été renouvelées alors qu’il aurait fallu le faire 53 hivernaux. Ces derniers, plus mobiles et adeptes de pour près d’une centaine ; le renouvellement du parc séjours en montagne plus courts, décidant aussi plus est essentiel pour conserver la clientèle ; rapidement d’aller ou non en montagne faire du ski, veulent disposer de conditions idéales. Celles-ci • la proportion de capitaux étrangers devrait rapidement n’existent pas toujours si les conditions d’enneigement baisser pour que les entreprises, en cours de naturelles et artificielles ne sont pas conjuguées. consolidation et parfois engagées dans des procédures d’ouverture de leur capital au public, restent attractives ; cependant, le taux moyen d’endettement est de 67% 4.3 Rentabilité des fonds propres alors que les investisseurs réclament un maximum de 60% ; Les remontées mécaniques réalisent 84% de leur chiffre d’affaires en hiver (décembre à mars). Si les conditions • pour des raisons de sécurité et de qualité, les météorologiques et d’enneigement ne sont pas optimales, investissements ne peuvent pas être reportés sine die ; leur équilibre financier est menacé. C’est aussi pendant ce or, les besoins globaux d’investissement se chiffrent en laps de temps limité que les installations doivent réaliser le moyenne à CHF 250 millions, ce qui est à peine le cash- maximum de leur cash-flow pour pouvoir financer leurs flow de la branche.54 opérations et, surtout, leurs investissements.

La branche estime ainsi que, pour qu’une entreprise soit dans 4.4 Défis à relever une santé financière « satisfaisante », cela nécessite : Pour la branche des remontées mécaniques, les défis à relever • un cash-flow de plus de 20% du chiffre d’affaires : ces prochaines années sont étroitement liés aux problèmes 65% des entreprises suisses respectent ce critère; structurels de la branche du tourisme dans son ensemble.

• un cash-flow supérieur à 5% du total du bilan : Il s’agit ainsi de : 80% des entreprises respectent cette exigence; • Redéfinir l’allocation du capital • un taux d’autofinancement supérieur à 40% des fonds Actuellement, les remontées mécaniques sont propres : 58% des entreprises respectent cette exigence ; fortement dépendantes du soutien financier des pouvoirs publics (cantons, communes et bourgeoisies), • des charges de personnel inférieures à 35% des recettes : qui détiennent près du quart des fonds propres (dans 38% des entreprises respectent ce critère. les Alpes vaudoises et fribourgeoises, cette proportion est de 45%) et sont notoirement confrontés à de lourds problèmes financiers. 27 • Faire face aux besoins en investissements 49. Remontées mécaniques en Suisse, faits et chiffres 2004, Remontées Mécaniques Suisses (RMS) Ces besoins ont été estimés, par les RMS (Remontées 50. Remontées mécaniques – Panorama et tendances 2004, Laurent Vanat, www. Mécaniques Suisses), à CHF 1,4 milliard entre 2005 et vanat.ch 2009, dont près de la moitié pour des installations de 51. « Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ? », Remontées Mécaniques Suisses, 2003 remplacement. Or, les exigences des grandes banques 52. « Facteurs de succès, modèles d’affaires et de financement pour l’industrie de et des banques cantonales, qui assurent 68% de l’apport remontées mécaniques en mutation », Thomas Bieger & Christian Laesser, en fonds étrangers, sont toujours plus strictes. Université de Saint-Gall, Octobre 2005 53. « Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ? », Remontées Mécaniques Suisses, 2003 • Affronter le besoin d’une consolidation accrue 54. « Les remontées mécaniques en Suisse, quel avenir ? », Remontées Mécaniques Suisses, 2003 des entreprises Afin d’obtenir des économies d’échelle et améliorer leur cash-flow, les remontées mécaniques doivent accélérer leur processus de consolidation verticale (avec d’autres secteurs de l’industrie touristique) et horizontale (avec d’autres entreprises de remontées mécaniques) ; la forme juridique prise par ces mouvements de consolidation devrait aussi permettre de trouver des sources de financement alternatives, notamment sur les marchés des capitaux.

• Se mesurer aux concurrents étrangers Depuis quelques années, de puissants acteurs étrangers sont devenus actifs en Suisse; ainsi, les groupes français Compagnie des Alpes (CDA) et Transmontagne ont acquis des participations dans le capital des sociétés exploitant de célèbres stations suisses ; la CDA, qui exploite près de 600 installations de remontées mécaniques en Europe, est ainsi présente à Saas-Fee, Verbier et Aletsch Riederalp ; Transmontagne s’est implantée à Nendaz par le biais d’une de ses filiales.

Constat Les remontées mécaniques sont l’épine dorsale du tourisme hivernal en Suisse. Elles permettent aux skieurs d’accéder aux pistes. Faisant face à des problèmes récurrents de rentabilité, ce secteur est en pleine consolidation. Il cherche en effet à se redimensionner pour pouvoir répondre à de gros besoins d’investissements. Les remontées mécaniques doivent en effet renouveler leurs infrastructures pour pouvoir attirer des clients et faire face au besoin croissant en enneigement mécanique.

28 Le tourisme d’affaires est une des spécialisations les plus profitables pour le tourisme suisse.

5. Opportunités à développer

56 La demande de la clientèle touristique a fortement changé proposition », USP) impose un prix plus élevé sur le marché, ces dernières années et elle continue d’évoluer rapidement. et donc, à terme, une amélioration de la rentabilité si les Le secteur du tourisme, plus particulièrement les petites capacités de gestion sont aussi adaptées. exploitations hôtelières et de restauration, doit procéder à de profondes modifications structurelles pour être concurrentiel Partant du principe que la gestion des coûts est appliquée de en termes de rapport entre le prix et l’attrait des prestations manière rigoureuse, une amélioration de la rentabilité n’est offertes. En effet, les établissements de catégorie moyenne possible que si la demande s’accroît. Celle-ci résulte, dès lors, ou les installations insuffisamment entretenues, sans d’une offre plus attractive, générée par des investissements spécialisation ni charme particulier sont voués à disparaître. de fonds, auxquels s’ajoute, dans le meilleur des cas, une caractéristique spécifique. Pour augmenter la capacité bénéficiaire et garantir à long terme la rentabilité des entreprises, il est possible d’agir en Aujourd’hui encore, trop peu d’hôtels se sont démarqués augmentant la performance (hausse de l’utilisation des par une spécialisation. Ainsi, parmi ceux qui sont affiliés à services, accroissement de la propension à dépenser) et/ou Hôtellerie Suisse, seuls 13% sont des hôtels dits « Séminaire » en diminuant les frais fixes et les coûts variables, ce qui aura et 5% des « Bike Hotels » (clientèle jeunes randonneurs). un effet immédiat sur la productivité.55 Quant aux autres établissements affichant une spécificité, ils ne représentaient, en 2003, que 2 ou 3% du marché.57 La Mais très souvent, les capacités d’investissement sont si situation est identique dans la branche de la restauration réduites et la concurrence est si forte que les exploitations (cf. paragraphe 3.3.3, page 23). n’ont pas de marge de manœuvre pour aller dans ce sens. De manière générale, les exploitations hôtelières et les Or, lorsqu’il y a un fléchissement de la demande hôtelière, établissements publics de restauration doivent : cela concerne moins les établissements hôteliers qui se sont spécialisés. • se concentrer sur les compétences qui leur confèrent des avantages concurrentiels évidents ; De plus, la durée de séjour est en constante diminution, au profit d’une augmentation du nombre de séjours par • développer des partenariats pour créer des offres plus année. Ainsi, l’évolution des mentalités, mise en parallèle globales. avec la forte mobilité actuelle et l’amélioration des liaisons routières et ferroviaires, a permis à certaines destinations de Il s’agit non seulement d’attirer plus d’hôtes dans notre pays, se rapprocher des centres urbains et de développer un type et ce de manière coordonnée, mais également de prolonger d’offre très apprécié. leur séjour dans les établissements hôteliers et à terme de fidéliser durablement la clientèle. Dans le secteur de la restauration, on assiste également à un changement des habitudes, à une « américanisation » des comportements, qui devrait inciter les professionnels à 5.1 Adaptation de l’offre s’orienter vers de meilleures niches d’activité.

5.1.1 Spécialisation 5.1.2 Partenariat - Offre globale

Les petites exploitations hôtelières, de par leur taille, ne Le partenariat permet d’exploiter le potentiel de limitation peuvent pas réaliser des économies d’échelle. Elles doivent des coûts ou d’augmentation du chiffre d’affaires des donc se démarquer de leurs concurrents en ciblant leur entreprises qui décident d’y adhérer, sans pour autant que clientèle et en affirmant leur spécificité. Dans l’absolu, une celles-ci ne perdent leur identité. prestation unique par sa particularité (« unique selling 29 Le développement de synergies peut se faire tant au En Suisse, on estime seulement entre 8 à 10% le nombre niveau de la gestion commune des capacités de plusieurs de chambres sous le contrôle de chaînes hôtelières, exploitants du même secteur que des acteurs de secteurs alors que la proportion en Europe est de 20% environ divers, mais d’une même région, voire de régions différentes et aux Etats-Unis de 80%.59 En tenant compte aussi (société de participation nationale ou internationale). de la restauration, la situation est encore pire : selon GastroSuisse, seuls 3% des établissements publics Cependant, de telles collaborations, pour être réellement appartiennent à une chaîne ou à une organisation efficaces, impliquent une mise en commun de capitaux professionnelle. ainsi que des rapports de propriété et des compétences clairement définis (fusion, holding) et non une simple • Instruments de marketing coopération qui serait inefficiente en cas de situation La promotion est encore trop souvent organisée problématique. par région, voire localement. Il s’agit aujourd’hui de professionnaliser les instruments de marketing et de Une collaboration peut se présenter sous plusieurs formes : communication en regroupant l’offre sous une entité touristique globale. Ainsi, cette offre est améliorée, • Offre globale les canaux de distribution optimisés, la visibilité des La génération d’une offre globale implique la établissements hôteliers sur le marché international est collaboration d’entreprises de différents secteurs liés augmentée et la demande est accrue. au tourisme (hôtels, restaurants, magasins de sport, installations sportives, remontées mécaniques, etc.). Les Une centrale de réservation, qui est prioritairement grandes destinations doivent proposer un large éventail un instrument de commercialisation des capacités d’offres attendu par la clientèle. La plus-value provient hôtelières, peut être aussi utilisée comme un outil de de la diversité des activités proposées. marketing si les données qu’elle permet de récolter sont classées et analysées. En Suisse, les offices de tourisme se Ainsi, dans les régions alpines souffrant d’un problème sont bien équipés ces dernières années en centrales de de taux d’occupation, divers prestataires d’une même réservation. destination peuvent œuvrer en commun pour prolonger le séjour des hôtes et proposer des offres Le canton de Vaud a même été un pionnier en la attrayantes en dehors de la saison principale. matière avec le système « Tomas », qui intègre aussi la demande pour les cantons de Genève, Valais et Enfin, dans les zones de montagne, les sociétés de Neuchâtel et qui permet de gérer les capacités en remontées mécaniques sont le principal moteur des para-hôtellerie. destinations. Elles sont donc vouées à mieux organiser les interactions potentielles entre divers partenaires • Innovation - Créativité touristiques (intégration horizontale focalisée sur le Il s’agit de développer des concepts qui permettent tourisme de vacances ou le tourisme journalier).58 d’agir directement sur l’augmentation des recettes. La capacité d’hébergement étant l’un des facteurs • Economie d’échelle prépondérants dans la création de valeur touristique, Les économies d’échelle générées sont un facteur de sa hausse génère une augmentation du chiffre d’affaires succès essentiel tant au niveau des entreprises que des pour l’ensemble de la destination. destinations. Ainsi l’exploitation hôtelière qui réalise des économies d’échelle diminue ses coûts moyens par une L’objectif est donc de mettre en place des mesures augmentation de la productivité. Ces économies peuvent innovantes qui encouragent, par exemple, les propriétaires notamment être recherchées par la participation à des non résidents à louer davantage leurs appartements, ce 30 chaînes hôtelières et/ou de restauration. qui contribuera à terme à cette amélioration. 5.2 Développement du tourisme d’affaires Graphique 13 : Tendance à long terme pour les leaders du tourisme de congrès Graphique 13 – Tendance à long terme pour les leaders du tourisme de congrès

Une bonne manière d’estimer l’importance du tourisme 1400 d’affaires pour la Suisse consiste à examiner les données Belgium 1200 Germany UK statistiques de l’Union des Associations Internationales Italy 1000 France (UIA), qui fédère les organisations internationales non USA 800 gouvernementales et tient à jour, au niveau mondial, la Netherlands Australia liste de toutes les conférences, congrès et séminaires d’une 600 Spain Annual meetings Annual durée minimum de trois jours et réunissant au moins 300 400 participants, dont 40% d’internationaux. 200 UIA : :

0 Source Selon ces statistiques, la Suisse se trouvait, en 2005, à la 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 196 196 196 196 196 197 197 197 197 197 198 198 198 198 198 199 199 199 199 199 200 neuvième place mondiale (septième place en 2004) en Source : UIA termes de destination pour le tourisme de congrès, avec une part de marché de 3% (3,3% en 2004) sur le plan mondial. Dans la mesure où le chiffre d’affaires mondial de la branche du tourisme de congrès est estimé à 102 milliards de dollars, Constat cette place permettrait à la Suisse d’engranger un volume Pour améliorer à long terme sa rentabilité, le tourisme d’affaires d’environ 337 millions de dollars, soit environ doit miser sur une spécialisation de l’offre et stimuler les CHF 500 millions par an. Selon une autre source,60 le partenariats entre ses différents acteurs pour offrir des tourisme d’affaires représente 5,5% des nuitées en Suisse produits globaux et innovants à leur clientèle. Au regard et rapporte quelque CHF 560 millions par an. de son importance sur le marché mondial du tourisme, la Suisse doit favoriser le tourisme d’affaires, qui est une de ses Cependant, à long terme, comme le montrent les statistiques spécialisations les plus profitables actuellement. de l’UIA (cf. graphique 13 ci-contre), la part de marché de la Suisse a tendance à rester stable, autour de 3 - 4% du marché 55. UBS Outlook, Destinations touristiques et sociétés de transport – les défis, Zurich, 2004, p.11 mondial. Sa place serait même menacée par la forte montée 56. „ Erfolgsfaktoren im alpinen Tourismus “, seco, Berne en puissance de pays de destination comme l’Australie et la 57. Analyse de la Société Suisse de Crédit Hôtelier réalisée pour la Banque Chine ou Hong-Kong, l’Asie étant la partie du monde avec le Cantonale Vaudoise 58. « Facteurs de succès, modèles d’affaires et de financement pour l’industrie de vent en poupe pour le tourisme d’affaires. remontées mécaniques en mutation », Thomas Bieger & Christian Laesser, Université de Saint-Gall, Octobre 2005 En ce qui concerne les principales villes de destination pour 59. Coopérations hôtelières, Marcus Frey, Zurich, 2004, p.2 le tourisme de congrès, la seule ville suisse citée est Genève, 60. PME Magazine, mai 2006 61. UIA, International Meeting Statistics for the year 2005, Août 2006 où se sont tenus 161 congrès, conférences et séminaires à caractère international en 2005.61 Il s’agit de 1,8% de tous les meetings qui se sont tenus dans le monde cette année- là. La ville du bout du Léman est quasiment à égalité avec Barcelone et s’est faite distancer par Singapour (2% des meetings) qu’elle dépassait encore en 2004.

31 Pesant 7 % du PIB cantonal, le tourisme est une branche vitale pour certaines régions ; mais, globalement, sa chaîne de qualité pourrait être améliorée.

6. marché du tourisme dans le canton de Vaud

Avec Jean-Jacques Rousseau et Lord Byron, le pays de que la part des dépenses directes des touristes dans le Vaud est sans nul doute la région où est né le tourisme canton de Vaud (CHF 3 milliards selon le consultant en Suisse. Après un développement très similaire à celui Rütter & Partner) représenterait environ 10% du chiffre constaté dans le reste de la Suisse, grâce notamment au d’affaires du tourisme au niveau national. thermalisme, à l’alpinisme et au développement des voies de communication, le tourisme est aujourd’hui essentiel, Dès lors, tant au niveau national qu’au plan cantonal, le directement et indirectement, pour l’économie vaudoise. tourisme est une branche essentielle de l’économie.

Selon une étude qui fait référence62 et prend appui sur les données statistiques de 2002, l’influence du tourisme peut 6.1 Contribution du tourisme à être résumée en trois chiffres : l’économie vaudoise

• CHF 4,56 milliards : chiffre d’affaires total du tourisme De la même manière que le tourisme suisse peut être dans le canton, dont la plus grande partie (CHF 3 milliards) subdivisé selon les différentes régions du pays, l’importance est réalisée par les dépenses directes des touristes. du tourisme vaudois a été différenciée par le consultant Rütter & Partner selon cinq régions (cf. graphique 14, • 7,2% : part de la valeur ajoutée brute de l’industrie 63 touristique au PIB cantonal tel qu’il a été calculé par le page 33) dont l’attractivité est différente . consultant Rütter & Partner pour 2002 ; cette proportion représente un montant de CHF 2,3 milliards, soit environ • L’Arc lémanique, qui va de la Versoix à Villeneuve, CHF 35 000 par habitant, enfants compris. est essentiellement une région touristique citadine, représentant 72% du chiffre d’affaires du tourisme • 8,6% : proportion des emplois dans le canton que le vaudois (soit CHF 3,3 milliards) ; cette région vit tourisme représente en équivalent plein temps (EPT), essentiellement du tourisme d’affaires. En termes soit 22 510 EPT. d’emplois, le tourisme pèse globalement, c’est-à-dire directement et indirectement, dans cette région 71% Ainsi, le tourisme est la troisième branche d’activité des emplois touristiques du canton. économique dans le canton derrière les secteurs de l’industrie, l’artisanat et du commerce, tant en termes de • Les Alpes, région qui regroupe toutes les stations alpines valeur ajoutée que d’emploi. En effet, selon le consultant, vaudoises et le Chablais, représentent 15% du chiffre l’industrie et l’artisanat représentent 13,3% de la valeur d’affaires touristique cantonal (CHF 700 millions) et 16% ajoutée brute et le commerce 13,1%. Le secteur de la des emplois touristiques. construction arrive derrière le tourisme avec 4,9% de la valeur ajoutée brute cantonale. En termes d’EPT, l’industrie • La région des Lacs de Neuchâtel et Morat, avec la ville et l’artisanat pèsent 14,5% au niveau cantonal, le commerce d’Yverdon-les-Bains et le Vully, pèse 6% dans le chiffre 17% et la construction 7,3%. d’affaires touristique (CHF 270 millions) et 6% des emplois de la branche touristique. Globalement, la part relative du tourisme au PIB vaudois est supérieure à celle que représente cette branche au niveau suisse. Dans le canton de Vaud, le tourisme pèse en effet • La Campagne, soit le Gros-de-Vaud et la Broye, 7,2% du PIB cantonal alors qu’il ne pèse « que » 6,5% du PIB représente 4% du chiffre d’affaires (et 5% des emplois national. touristiques) avec un montant de CHF 190 millions.

Faute de données statistiques récentes et fiables, il est difficile • Le Jura, avec essentiellement la Vallée de Joux, représente de dire ce que signifie exactement le tourisme vaudois au CHF 110 millions de chiffre d’affaires et 2% du total 32 niveau national. On peut cependant émettre l’hypothèse vaudois ainsi que des emplois touristiques du canton. Graphique 14 : Les régions touristiques dans le canton de Vaud Graphique 14 – Les régions touristiques dans le canton de Vaud

Arc lémanique Alpes Campagne Avenches Jura Lacs Lacs Neuchatel et Moret Neuchatel Ste-Croix/ Payerne Les Rasses Grandson et Moret Yverdon- Orbe les Baains Vallorbe Lucens Romainmotier Moudon Jura La Sarraz Echallens Campagne Le Sentier Oron

Morges Lausanne St-Prex Rougemont St-Cergue Vevey Rossinière Chateua Arc lémanique d’Ox Montreux Les Mosses Villeneuve Alpes Les Diablerets Aigle Leysin Villars Gryon Bex : Rütter & Partner & Rütter : Genève 10 Km Source

On peut encore évaluer l’importance de la contribution du 6.2 Contribution à la valeur ajoutée tourisme à l’économie cantonale en la comparant à ce que brute (VAB) cette branche représente dans les autres régions suisses. Le graphique 15 en page 34 est à cet égard instructif : Le chiffre d’affaires directement généré par les entreprises liées au tourisme dans le canton de Vaud est de l’ordre de • au niveau national, la part du tourisme au PIB national CHF 3 milliards, ce qui représente une valeur ajoutée brute est près d’un point de pourcentage moins grande que d’environ CHF 1,4 milliard (4,4% du PIB vaudois). celle de cette industrie dans le PIB cantonal ; Cette valeur ajoutée brute se répartit de la manière suivante, • au niveau des cantons, seuls les cantons de Berne, de en fonction des principaux secteurs liés au tourisme : Nidwald et du Valais ont une industrie touristique plus importante en proportion du PIB ; • 28% pour l’hébergement, soit 20% pour les établissements hôteliers et 8% pour les chalets et • en ce qui concerne les régions, l’importance des Alpes appartements de type résidence secondaire ; vaudoises pour Vaud est presque identique à celle du Haut-Valais pour le Valais ou de l’Oberland bernois • 25% pour les autres services ; pour Berne. • 17% pour les autres prestataires de services touristiques et les activités récréatives ; 33 • 15% pour le commerce en général, dont le commerce Graphique 15 : Poids relatif du tourisme dans les PIB (%) Graphique 15 – Poids relatif du tourisme dans les PIB (%) de détail ;

Bâle-Campagne 1.30.7 2.0 (appot total) • 9% pour la restauration ; Campagne (VD) 1.51.5 3.0 Jura bernois 2.0 2.2 4.2 Mittelland bernois 2.4 2.4 4.8 • 5% pour l’industrie, l’artisanat et les secteurs divers ; Jura (VD) 3.6 1.6 5.2 Ville de Berne 2.7 2.7 5.4 • 1% pour les remontées mécaniques. Suisse 4.0 2.5 6.5 Arc lémanique (VD) 4.0 2.6 6.6 Apport direct au PIB Canton de Vaud 4.4 2.8 7.2 Apport indirect au PIB Lacs de Neuchâtel La contribution des différents secteurs économiques, à et Morat (VD) 4.3 3.3 7.6 Canton de Berne 4.6 3.7 8.3 quelques exceptions près, est sensiblement identique d’une Nidwald 7.1 4.0 11.2 région à l’autre. Région NW/Engelberg 11.4 5.2 16.6 Bas-central 11.8 6.2 18.0 Valais central 14.4 8.7 23.1 Ainsi, dans toutes les régions, le secteur de l’hébergement Canton du Valais 16.2 9.2 25.4 a un ratio élevé (20%). La restauration est également un Oberland bernoiois 16.4 10.2 26.6

Alpes (VD) 19.8 9.5 29.4 Partner & Rütter : important pilier du tourisme, mais varie d’une région à l’autre Haut-Valais 22.7 12.7 35.4 Source (8% à 18%). Alors que les remontées mécaniques concernent 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% essentiellement la région Alpes, les activités culturelles et sportives sont indépendantes de la région. Le secteur du Source : Rütter & Partner commerce, prépondérant dans la région Arc lémanique, illustre l’importance du tourisme de consommation (shopping). Les autres services très représentés dans Graphique 16 16 : Evolution – Evolution du nombre des nuitées de nuitées hôtelières hôtelières dans dans le le canton de Vaud (1934 – 2002) l’Arc lémanique et les Alpes sont le reflet des nombreux canton de Vaud

établissements scolaires privés, des cliniques et des banques. 4'000'000 3'500'000 La contribution directe et indirecte du tourisme au produit 3'000'000 intérieur brut (PIB) dans le canton de Vaud met en évidence 2'500'000 l’importance que revêt le tourisme pour la région Alpes. 2'000'000

Dans cette dernière, un franc sur trois de la valeur ajoutée 1'500'000

brute est généré par des activités liées au tourisme, ce qui 1'000'000 : OFS : représente une contribution totale au revenu régional de 500'000 29,4% ou de CHF 373 millions. Source 1934 1945 1950 1955 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002

Constat Source : OFC Le centre de gravité du tourisme vaudois oscille entre un Arc lémanique, très important notamment en termes de tourisme d’affaires, et la région des Alpes, essentielle en ce Tableau 5 : Evolution de la taxe cantonale de séjour (CHF millions) qui concerne le tourisme de loisirs. Dans cette deuxième Tableau 5 – Evolution de la taxe cantonale de séjour (CHF millions) région, le tourisme y est devenu une source prioritaire d’emplois. Ailleurs dans le canton, c’est-à-dire dans la région 2001 2002 2003 2004 2005 T : SEL :

Montant 4,2 4,5 3,9 4,2 4

des Lacs, le Jura et la campagne vaudoise, cette branche Source est plus marginale tant en termes de chiffre d’affaires Source : SELT que d’emplois.

34 6.3 Evolution des nuitées - Analyse En effet, d’une part, les professionnels constatent qu’il manque environ 20% des établissements hôteliers Après un pic dans les années 70, les nuitées hôtelières dans la liste sur laquelle se base l’OFS65. D’autre part, ont constamment régressé dans le canton de Vaud même s’il ne s’agit pas d’une donnée exhaustive et (cf. graphique 16, page 34) jusqu’en 1996, année au cours donc pertinente pour rendre compte du mouvement de laquelle elles ont repris une certaine croissance. touristique, il faut remarquer que le produit de la taxe cantonale de séjour et de tourisme semble être à Cette évolution peut bien sûr s’expliquer par la stagnation nouveau à la hausse (cf. tableau 5, page 34)66. du secteur hôtelier dans notre pays et la part en déclin de la Suisse au marché touristique mondial et européen Concrètement, et selon les relevés de l’Office du (cf. paragraphe 3.1.2, page 12). D’autres raisons existent, tourisme du canton de Vaud, les nuitées hôtelières dans au niveau des conditions cadres régnant en Suisse ou au le canton ont en fait stagné entre 2003 et 2005, passant niveau des structures mêmes de l’hôtellerie/restauration de 2,42 millions en 2003 à 2,43 millions en 2005 (+0,4%)67. (taille critique, surcapacité, professionnalisme, problèmes de financement, etc.) Or, le fait de disposer de statistiques fiables au niveau du canton comme du pays est essentiel pour les Mais les professionnels vaudois de la branche évoquent aussi professionnels et les autorités pour pouvoir analyser des raisons spécifiquement cantonales, voire locales, qui sont rapidement une situation, développer des stratégies et notamment les suivantes : des politiques et en évaluer les impacts.

• Problème statistique • Déficit d’identité cantonale Au niveau vaudois, comme au niveau suisse, les Dans le contexte d’une concurrence effrénée entre les responsables de la branche ne sont pas d’accord avec destinations touristiques dans le monde entier, l’identité l’OFS quant à la définition des établissements hôteliers touristique permet au client une différenciation claire qui sont englobés pour établir la statistique des nuitées de la destination. hôtelières. Actuellement, comme le reconnaît le Conseil d’Etat En 2003, selon les explications officielles, un changement vaudois68, par la diversité de son offre touristique et la de base statistique de l’OFS pour l’hôtellerie a entraîné taille relativement faible des divers segments, l’identité l’absence de toute donnée cantonale pour l’année 2004. touristique du canton de Vaud est complexe et floue et En fait, l’absence de données statistiques pour l’année n’offre pas les caractéristiques pour devenir une marque 2004 est consécutive à l’application de mesures de touristique. Dans ce sens, il faudrait plutôt considérer restriction budgétaire à l’OFS. Les offices de tourisme le canton de Vaud comme un support des différentes régionaux, les cantons et les organisations faîtières du marques du canton. En clair, comme un outil destiné tourisme ont certes essayé de compenser ce manque, à soutenir les différentes destinations touristiques mais leurs données statistiques pour 2004 n’ont pas un cantonales. caractère scientifique suffisant pour être utilisées.

Ainsi, la distinction entre « Une région, 4 mondes, 1000 Dès 2005, la situation en matière de récolte des données aventures »69 vise toutes sortes de clientèles sans en statistiques sur le tourisme a été normalisée. Pour cette cibler aucune. De même, le fait de proposer à la clientèle année-là, les données recueillies par l’OFS établissent plusieurs listes d’hôtels est symptomatique d’un certain une baisse des nuitées hôtelières de 1,9% pour le canton manque de cohésion. par rapport à 200364. Mais les statistiques publiées

restent contestées par les professionnels de la région. 35 • Qualité et culture touristique thématiques marketing sont communes au canton et à Les clients des hôtels vaudois, qui choisissent le canton ses régions, il s’agit plutôt pour l’OTV d’agir en soutien comme destination touristique, veulent pouvoir résider aux différentes marques touristiques du canton. dans des établissements d’un niveau de qualité au moins égal à ce dont ils disposent chez eux. Dans ce contexte, on peut se demander pourquoi il ne peut pas y avoir de but commun au canton et à Ils sont donc très sensibles à certains critères qui ne ses régions touristiques, respectivement aux stations, les satisfont pas (bruit, manque d’isolation, odeurs, pour promouvoir leur image. Car, les initiatives prises manque d’hygiène ou d’espace, vétusté du mobilier et au niveau cantonal comme au niveau régional sont des équipements, etc.) Ces critères se réfèrent tous à la certes louables et portent des fruits en termes de notion de qualité, c’est-à-dire à l’adéquation de la chaîne nuitées, mais elles paraissent désordonnées et surtout des prestations, des offres et des valeurs touristiques, non coordonnées. Mais poser cette question, c’est aux attentes des clients. aussi poser celle des spécificités locales, qui sont particulièrement vivaces, notamment dans les Alpes Suisse Tourisme a certes mis en place des standards vaudoises. de qualité, comme le Label Qualité, mais trop peu d’établissements hôteliers ou de prestataires de services Au niveau des stations et des régions touristiques, touristiques vaudois se sont engagés à le respecter : à fin il n’existe ainsi pas de véritables études de marché 2005, seuls 68 d’entre eux (14% des labellisés suisses) qui permettraient d’identifier clairement les clients étaient originaires du canton. Sur ce nombre, 20 hôtels du tourisme vaudois et donc de créer une véritable seulement étaient concernés par cette distinction. stratégie marketing au niveau local.

Selon les professionnels de l’hôtellerie vaudoise, ce relatif En ce qui concerne l’action de l’Etat, ce manque de désintérêt pour le Label Qualité de Suisse Tourisme dynamisme se retrouve notamment dans une absence vient essentiellement de la volonté de ne pas multiplier de coordination entre les politiques d’aménagement du les messages sur ce thème à l’attention de la clientèle. territoire et de l’espace, d’équipement des destinations Par ailleurs, ils invoquent le fait que 93% des chambres touristiques et d’accompagnement de la diversification d’hôtels vaudois sont « étoilées », car elles dépendent de l’offre touristique. d’Hôtellerie Vaudoise, affiliée à Hôtellerie Suisse, qui distribue sa propre marque de qualité, l’étoile70. Ainsi, le nouveau Plan directeur cantonal ambitionne de « valoriser de manière coordonnée le grand La qualité est étroitement liée à la notion de formation tourisme international et le tourisme local hors des professionnelle et à l’importance de la culture sites renommés »73 . En pratique, ceci reviendra sans touristique. Or, comme le soulignent les professionnels doute à perpétuer les usages actuels qui bloquent toute de la branche71 et les autorités72, cette culture n’est initiative visant à promouvoir une image identitaire même pas enseignée à l’école tandis qu’un cursus cantonale du tourisme vaudois. adéquat des formateurs fait encore défaut. A noter que cette réalité est paradoxale pour une région qui héberge une des principales écoles hôtelières du monde. 6.3.1 Impact de l’évolution des nuitées sur les régions

• Freins au dynamisme des professionnels Dans le canton de Vaud, l’importance de l’Arc lémanique Il n’y a pas d’identité ni de marque touristique vaudoise et des Alpes prend toute sa signification lors de l’examen unique. Au niveau du canton, la stratégie de marketing de l’évolution des nuitées dans ces deux régions. La lente consiste à postuler que l’offre est très segmentée érosion des nuitées touristiques depuis 1970 concerne aussi entre les Alpes, le lac avec l’axe Nyon – Montreux et le canton de Vaud et la région lémanique (cf. graphiques 16, 36 le reste du canton. Dès lors, même si la stratégie et les page 34, et 17, page 37). Graphique 17 : Evolution du nombre de nuitées par région 6.4 Profil de la clientèle touristique dans le (1970 – 2003) canton de Vaud Graphique 17 – Evolution du nombre de nuitées par région (1970 – 2003)

6 6.4.1 Fréquence saisonnière de la clientèle

4 Sur les quelque 18,5 millions de fréquences74 de visiteurs

en millions en enregistrées par le canton de Vaud pendant l’été 2002 2 H/OFS C

: S : et l’hiver 2002/03, 62% des hôtes (11,5 millions) l’ont été

0 Source pendant la saison d’été contre 7 millions de visiteurs en hiver.

Grison Suisse Tessin Valais Suisse Cependant et concernant la région des Alpes, c’est la saison Oberlandbernois centrale orientale Vaud etlémanique région hivernale qui affiche le taux le plus élevé de fréquentation (55%).

1970 1980 1990 2000 2002 2003 6.4.2 Différentes catégories d’hébergement

Une part importante des hôtes hébergés dans le canton loge dans un établissement hôtelier. Ceci représente, en La situation peut être plus aisément maîtrisée dans l’Arc chiffres réels, 28% ou 2,5 millions de nuitées pour la période lémanique, où le tourisme est certes important mais ne considérée par l’étude Rütter & Partner, soit la saison représente qu’une partie d’une économie diversifiée (6,6% 2002/2003. Pour la région Arc lémanique, la fréquence est du PIB cantonal et 8,2% des emplois). Par contre, ceci n’est de 36% (1,7 million de nuitées) et pour les Alpes 25% plus vrai pour la région des Alpes, le second centre de gravité (600 000 nuitées). Or, les hôtes hébergés dans des touristique du canton, où 30% de l’économie et des emplois établissements hôteliers dépensent quotidiennement locaux sont tributaires du tourisme. jusqu’à cinq fois plus que les touristes logés en chalets ou appartements de vacances. Pour l’économie touristique vaudoise, un touriste résidant dans un hôtel est donc très Or, la vitalité du tourisme dans cette région de moyenne rentable : il dépense près de trois fois plus (CHF 218 francs montagne dépend de facteurs largement exogènes, donc par jour et par touriste) qu’un hôte hébergé en appartement difficilement maîtrisables par les professionnels locaux, ou en chalet (CHF 75). comme l’évolution du comportement des touristes, la modification du climat ou encore la dépendance des sources bancaires de financement des infrastructures. 6.4.3 Le tourisme d’affaires Cette importance des facteurs exogènes est encore plus évidente lors de l’analyse de la contribution du tourisme à Le tourisme d’affaires a une incidence prépondérante sur le la valeur ajoutée brute cantonale en fonction des secteurs montant des dépenses quotidiennes. En effet, dans la région économiques qui lui sont liés. Lausanne/Montreux/Vevey la plus concernée par cette forme de tourisme, les dépenses moyennes quotidiennes de Constat la clientèle d’affaires (CHF 282 par personne) représentent presque le double du montant consacré par les autres hôtes L’analyse de l’évolution de l’érosion des nuitées hôtelières est (CHF 144). difficile en raison du manque d’une base statistique fiable. Cependant, un déficit d’identité touristique cantonale et des Quand on affine l’analyse, on s’aperçoit que la fréquence lacunes réelles dans la promotion de la culture du tourisme des touristes d’affaires75 se monte à 7,7 millions dans cette cantonal expliquent certainement que le dynamisme des région, soit 72% des fréquences de l’Arc lémanique ou 40% professionnels de la branche pour améliorer cette situation de celles du canton de Vaud. L’agglomération lausannoise soit freiné. est la grande gagnante : elle enregistre quelque 4,6 millions de 37 fréquences, dont 29% composés de touristes d’affaires Graphique 18 : Demande comparée du tourisme d’affaires et de loisirs dans la région Lausanne/Montreux/Vevey (1,3 million), alors que la région Montreux-Vevey totalise Graphique 18 – Demande comparée du tourisme d’affaires et de loisirs dans la région Lausanne/Montreux/Vevey 3,1 millions de fréquences, dont 13% de touristes d’affaires Lausanne/Montreux-Vevey (0,4 million). 889 mio CHF

Au final, la part du tourisme d’affaires représente 22% 32% 284 mio des hôtes de la région Lausanne/Vevey/Montreux et est Tourisme d’affaires 605 mio essentiellement concentrée sur Lausanne. Pas étonnant donc 68% Autres hôtes que le tourisme soit considéré comme la principale activité économique dans la capitale cantonale. Montreux-Vevey Montreux-Vevey 344 mio CHF 344 mio CHF 26% Pour cette région, la part du tourisme d’affaires représente 88 mio 36% 196 mio 76 256 mio 32%, soit CHF 284 millions, de la demande touristique brute 350 mio 74% 64% : Rütter & Partner & Rütter : du canton de Vaud. Et ce montant concerne pour les trois

quarts (CHF 213 millions) l’hôtellerie et la restauration Source Source : Rütter & Partner (cf. graphique 18 ci-contre). GraphiqueGraphique 19 – Dépenses 19 :des Dépenses hôtes touristiques des hôtes danstouristiques la région dans Lausanne-Montreux-Vevey la région Dès lors, le tourisme d’affaires est un segment d’activité vital Lausanne-Montreux-Vevey pour l’hôtellerie de l’Arc lémanique. Ainsi à Lausanne, 65% des hôtes hébergés en établissements hôteliers sont des CHF 500 488 touristes d’affaires, essentiellement dans des établissements 478 450 Tourisme d’affaires quatre et cinq étoiles, et la proportion est de 47% pour 400 Autres hôtes Montreux/Vevey. 350 291 309 300 282 254 250 214 223 208 194 6.4.4 Tourisme et activités culturelles et sportives 200 176 150 144 100 L’interdépendance qui lie le tourisme aux prestations 72 61 : Rütter & Partner & Rütter : 50 culturelles et sportives est un cercle vertueux. En effet, les 0 Source prestations culturelles et sportives proposées génèrent Hôtel 1+2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles Hôtes Excursion- hébergés nistes une intensification de la demande auprès des prestataires touristiques et les dépenses des visiteurs permettent à leur tour l’amélioration du chiffre d’affaires des prestataires Graphique 20 : Le chiffre d’affaires des activités Sourcerécréatives, : Rütter culturelles& Partner d’offres sportives et culturelles. Graphique 20 et –sportives Le chiffre dans d’affaires le canton des de Vaud activités récréatives, culturelles et sportives dans le canton de Vaud

Le chiffre d’affaires dans le Près d’un tiers de la demande touristique du canton est 3% 1% 4% canton de Vaud: 445 mio CHF 4% 13 6 imputable à des visiteurs qui fréquentent des manifestations 16 culturelles et/ou sportives, engendrant une demande globale 17 de CHF 484 millions ainsi que plus de 3500 EPT directs. En Arc lémanique 2002, ce sont 5,7 millions de personnes qui ont assisté à une manifestation sportive ou culturelle. Parmi ceux-ci, 61% Alpes (3,5 millions) étaient des hôtes, dont 45% (2,6 millions) des 393 mio CHF Campagne 77 excursionnistes . Lac Neuchâtel et Moret

Jura : Rütter & Partner & Rütter : 38 88% Source Quant à l’offre, les activités culturelles et sportives repré- général dans le canton, l’OTV met au point des offres sentent un chiffre d’affaires de l’ordre de CHF 445 millions au thématiques et des produits dits « interdestinations ». niveau cantonal. Avec une part de 88% (CHF 393 millions), Il cherche aussi à collaborer activement avec d’autres l’offre de l’Arc lémanique contribue de loin le plus au chiffre organisations vaudoises ou romandes. d’affaires des activités récréatives, culturelles et sportives (cf. graphique 20, page 38). L’OTV est structuré de manière à développer plus activement les domaines du marketing touristique A titre d’exemple, selon une étude de l’Unité d’enseignement (développement de l’offre et des produits touristiques, et de recherche en tourisme de l’Université de Lausanne, le promotion du tourisme de loisirs, d’affaires et de bien-être, festival de jazz de Montreux génère entre 50 000 et 60 000 des projets pour renforcer ses structures et préparer des nuitées et un chiffre d’affaires direct et indirect d’environ actions spécifiques). Un strict contrôle des coûts permet CHF 20 millions. d’investir plus de 85% d’un budget de CHF 7-8 millions dans les actions purement touristiques et dans la promotion des Autre exemple, les championnats du monde de triathlon destinations en Suisse et à l’étranger, la plupart du temps en au début septembre 2006 ont généré pour la seule ville collaboration étroite avec les offices du tourisme genevois de Lausanne 9000 nuitées pour environ 3000 athlètes et valaisan. et touristes attirés par la manifestation. Sur trois jours, cela représente environ 3% du nombre total de nuitées De leur côté, les offices du tourisme régionaux et locaux enregistrées dans les 61 hôtels de l’agglomération lausannoise ont pour mission de stimuler le tourisme de proximité. entre janvier et mai 2006. Notamment, ils accueillent et informent les touristes de passage, collaborent avec les offices régionaux voisins, Constat participent à l’organisation de manifestations majeures ou Pour l’économie touristique vaudoise, les hôtes hébergés encore assurent le contact entre les milieux touristiques et en hôtels et les touristes d’affaires sont particulièrement les autorités ainsi que la population. rentables. Les premiers dépensent environ trois fois plus qu’un touriste hébergé en chalet. Les seconds sont La communication entre l’OTV et les offices régionaux particulièrement appréciés dans les villes de Lausanne, Vevey et locaux se fait essentiellement au travers de contacts et Montreux où ils représentent une part déterminante permanents et des conférences quadri-annuelles entre des nuitées hôtelières et des revenus dans la restauration. l’OTV et les responsables des six offices régionaux les plus importants (Lausanne, Montreux-Vevey, Alpes vaudoises, Nyon, Yverdon-les-Bains et le Nord vaudois). C’est lors 6.5 Organisation et rôle des offices de tourisme de ces réunions que sont prises les décisions stratégiques, sachant que les deux régions des Alpes et de l’Arc lémanique Le canton de Vaud/Région du Léman est l’une des 13 comptent pour 87% du chiffre d’affaires touristique grandes régions touristiques de la Suisse, selon le découpage du canton79. adopté par l’organisation faîtière de la branche, Suisse Tourisme. Cette région est pilotée par l’Office du tourisme Force est de constater qu’il existe une très grande disparité du canton de Vaud (OTV), qui fait office d’interface entre les offices régionaux des grandes agglomérations entre Suisse Tourisme et la vingtaine d’offices régionaux (Lausanne et Montreux) ou de la région des Alpes et ceux ou locaux78, dont six sont considérés comme étant des destinations touristiques plus modestes, où les capacités prépondérants. d’accueil sont parfois faibles, voire inexistantes. Ainsi, l’office du tourisme de Vallorbe traite la demande d’environ 200 000 L’OTV a conçu une plateforme de marketing destinée à excursionnistes par an, soit autant qu’au Musée Olympique, attirer et à orienter un maximum de touristes en direction sans pour autant avoir la capacité d’hébergement hôtelier de des destinations finales. Pour développer le tourisme en la ville de Lausanne à disposition. 39 Dans un souci de simplification des structures, de clarification On remarque immédiatement, et sans surprise, que : des tâches et de meilleure coordination, le projet de nouvelle Loi sur l’appui au développement économique du canton, • les deux régions touristiques de Lausanne mis en consultation en octobre 2006, prévoit que l’OTV Agglomération et Montreux/Vevey monopolisent sera chargé de créer au sein de sa structure un conseil de l’offre hôtelière : 133 (37%) des 361 hôtels du canton développement de l’offre touristique. Si cette loi est acceptée, y sont domiciliés; dans ces deux régions, les villes de l’OTV aura une plus grande marge de manœuvre stratégique Lausanne, Montreux et Vevey monopolisent l’offre avec et opérationnelle. 70 hôtels (53% de l’offre en hôtels) ;

Constat • l’autre grand bloc hôtelier vaudois est constitué par les L’Office du tourisme vaudois a pour objectif de développer hôtels des stations alpines : 73 hôtels, soit 20% de l’offre le tourisme dans le canton en présentant une offre cantonale ; thématique intéressante pour une clientèle nationale et internationale. Mais ce sont les offices régionaux qui ont • un troisième pôle s’étend de Nyon à Lausanne, le long pour mission de développer le tourisme de proximité. du lac, avec 64 établissements (18%) répartis dans les régions touristiques de Nyon/St-Cergue, Rolle & environs et Morges & environs ; 6.6 L’hôtellerie vaudoise • le solde, soit moins d’une centaine d’établissements, se Selon les sources consultées et la période de l’année, qui peut répartit dans les régions dites de « campagne », dans le expliquer que certains hôtels sont ou non fermés, les données Jura et dans le nord du canton avec un pôle à Yverdon- sur l’offre hôtelière vaudoise varient. les-Bains : 18 hôtels ou 5% de l’offre.

Selon l’Office fédéral de la statistique, il y avait ainsi 377 Cette polarisation est encore plus évidente quand on examine établissements hôteliers et de cure à fin juin 2006. Pour la répartition des lits d’hôtel selon les régions touristiques (cf. sa part, le décompte du Service cantonal de recherche et graphique 22, page 41) : d’information statistiques (Scris) et de l’Office du tourisme vaudois (OTV), ainsi que les recherches de la BCV, font état • la moitié des lits du canton (51%) se trouve dans les d’un total de 361 établissements à la mi-année 2006, dont 330 régions de Lausanne Agglomération et Montreux/ étaient en exploitation à la même époque. Vevey ; les villes de Lausanne, Montreux et Vevey représentent à elles seules plus de 70% des chambres et Ces 361 établissements représentent 9892 chambres et 18 963 des lits de ces régions ; lits. Ramené à la population résidente, ceci représente un hôtel pour 1803 Vaudois, une chambre d’hôtel pour 65 habitants et • les régions de montagne concentrent près du quart des un lit pour 34 Vaudois. lits (4315 lits, 23%) ;

A titre de comparaison, l’infrastructure hôtelière vaudoise • la région de Nyon/St-Cergue, située dans la zone représente 6% des établissements suisses, 7% des chambres et d’attraction de Genève, représente 7% des lits du autant des lits d’hôtels suisses. Quant aux ratios, ils sont de un canton. hôtel pour 1293 Suisses, une chambre pour 52 Helvètes et un lit pour 27 habitants. A ce niveau-là et en termes de chiffres, Ces trois ensembles représentent donc 81% de l’offre en l’hôtellerie vaudoise est tout à fait dans la moyenne nationale. lits hôteliers. Les zones de campagne, le nord du canton (à L’offre hôtelière vaudoise peut encore être analysée en l’exception d’Yverdon-les-Bains) et le Jura restent à la traîne fonction de la répartition de l’offre dans le canton (cf. alors même que ces zones regroupent encore le tiers des 40 graphique 21, page 4180). établissements. Graphique 21 : Répartition des hôtels dans le canton selon les régions touristiques Répartition des hôtels dans le canton selon les régions touristiques

Aigle et environs Montreux/Vevey et environs Avenches et environs Nyon/St-Cergues et environs Chateau d’Oex et env. Orbe et environs Echallens et environs Payerne et environs La Sarraz et environs Rolle et environs Lausanne agglomération Romainmotier et env. Lavey - Bex Rougement Les Diablerets St Croix et environs Les Mosses Vallée de Joux Leysin Vallorbe et environs Morges et environs Villars - Gryon Moudon - Oron Yverdon-les-Bains et environs

1– 10 hôtels

11– 20 hôtels

21– 40 hôtels

> 41 hôtels V C : B :

Source

Graphique 22 : Répartition des hôtels selon le nombre de lits Répartition des hôtels dans le canton selon le nombre de lits

Aigle et environs Montreux/Vevey et environs Avenches et environs Nyon/St-Cergues et environs Chateau d’Oex et env. Orbe et environs Echallens et environs Payerne et environs La Sarraz et environs Rolle et environs Lausanne agglomération Romainmotier et env. Lavey - Bex Rougement Les Diablerets St Croix et environs Les Mosses Vallée de Joux Leysin Vallorbe et environs Morges et environs Villars - Gryon Moudon - Oron Yverdon-les-Bains et environs

1 - 50 lits

51 - 200 lits

201 - 500 lits

501 - 1000 lits V

> 1001 lits C : B :

Source: Recherches BCV Source

41 Tableau 6 - Taux d’occupation des hôtels vaudois par région touristique (janvier – mai 2006) Source : Scris

En conséquence, dans l’ensemble du Jura vaudois, en Tableau 6 : Taux d’occupation des hôtels vaudois par région campagne et dans le nord vaudois, l’offre est pléthorique. De touristique (janvier – mai 2006)

plus, celle-ci est constituée d’hôtels de petite, voire très petite Taux d’occupation (en %) Lits Chambre capacité. Cet ensemble regroupe 78 hôtels (2210 lits), ce qui 1. Aigle et environs 23,0% 23,7% représente une moyenne de 28 lits par hôtel. Sans Yverdon- 2. Avenches et environs 13,4% 19,1% les-Bains, où on trouve 80% des chambres et des lits d’hôtels 3. Château-d'Oex et environs 22,9% 25,0% de la région touristique d’Yverdon-les-Bains et environs, la 4. Echallens et environs 17,9% 23,8% proportion chute à 23 lits par établissement. 5. La Sarraz et environs 11,8% 21,1% 6. Lausanne agglomération 42,4% 57,9% Par contre, dans les régions de Lausanne Agglomération et 7. Lavey-Bex 38,2% 43,6% Montreux/Vevey, la proportion est de 72 lits par hôtel, et dans celle des stations alpines vaudoises de 65 lits par 8. Les Diablerets 47,1% 54,5% unité hôtelière. 9. Les Mosses 20,8% 24,5% 10. Leysin 42,2% 36,9% Or, il est admis que le seuil critique pour un hôtel se situe à 50 11. Morges et environs 31,2% 41,4% lits par établissement. De plus, selon les dernières statistiques 12. Moudon et environs 23,8% 26,4% de fréquentation des hôtels vaudois, ce sont les établissements 13. Montreux-Vevey et environs 34,0% 42,0% des régions de campagne qui ont le taux d’occupation le plus 14. Nyon/St-Cergue et environs 33,2% 41,7% faible (cf. le tableau 6 ci-contre). On peut donc en déduire que 15. Orbe et environs 8,3% 10,8% ces derniers ont sans doute aussi les plus grands problèmes 16. Oron et env. n.a n.a de rentabilité.. 17. Payerne et environs 12,6% 15,5% 18. Rolle et environs 21,7% 26,3% Constat 19. Romainmôtier et environs 6,5% 5,9% La répartition géographique de l’offre hôtelière est très 20. Rougemont et environs 35,9% 39,0% polarisée sur la région Lausanne - Montreux et dans 21. Ste-Croix et environs 23,9% 29,8% les stations alpines. Dans le reste du canton, l’offre est 22. Vallée de Joux 11,9% 18,2% pléthorique et les établissements sont également les plus 23. Vallorbe et environs 13,2% 18,0% petits en termes de capacité. 24. Villars-Gryon 62,0% 72,9% 25. Yverdon-les-Bains et environs 22,6% 31,6% : Scris :

Total 36,9% 46,4% Source 6.7 Rentabilité des établissements hôteliers vaudois Tableau 7- Répartition des hôtels vaudois selon la capacité en chambres Tableau 7 : Répartition des hôtels vaudois selonSource la capacité : BCV/SCH en Le taux d’occupation des hôtels est un des éléments chambres déterminant de leur rentabilité. En effet, un hôtel est un Nombre d’hôtels Taux d’occupation investissement lourd bloqué à très long terme (plus de 20 ans) dans le canton (moyenne qui doit être rentabilisé par le flux des visiteurs alors que les de Vaud SCH 1998 - 2005) jusqu’à 10 chambres 144 14,7% cycles conjoncturels touristiques sont de plus en plus courts 11 à 20 chambres 83 24,5% (2 à 5 ans). 21 à 50 chambres 82 34,1% H 51 à 100 chambres 32 41,6% C V/S L’an passé, le taux d’occupation (TO) des chambres d’hôtels C : B : Plus de 100 chambres 19 45,2%

vaudois a été de 46,5%, par rapport à une moyenne suisse Source

42 légèrement supérieure (47%). En moyenne cependant et qui sont applicables au canton de Vaud selon les indications depuis 1991, ce TO évoluait dans le canton de Vaud plutôt de GastroVaud. Elles se présentent dans le graphique 23, vers 40%. page 44 qui montre que, par franc de chiffre d’affaires, il ne reste en moyenne à l’hôtelier « rentable » qu’un centime Ce TO est en général influencé par plusieurs facteurs : pour financer ses investissements futurs. D’où l’intérêt évident d’avoir un taux d’occupation élevé. • la durée moyenne de séjour, tant des hôtes suisses qu’étrangers, qui a tendance à rester à un niveau bas Mais la répartition des frais fixes évolue aussi selon la catégorie de 2,8 à 2,9 jours ; des hôtels. Selon la Fédération suisse du tourisme et la SCH83, cette répartition en Suisse est décrite dans le tableau 8, page 44 . • la taille et la catégorie de prix des établissements ; selon 81 la SCH , les taux d’occupation les plus élevés en Suisse Cette image est d’ailleurs compatible avec les données de sont enregistrés dans les hôtels de plus de 100 chambres GastroSuisse, qui sont applicables au canton de Vaud, (45,2% en moyenne) alors que ceux qui ont moins comme le montre le graphique 24, page 44. de 50 chambres enregistrent des taux d’occupation inférieurs à 40%. Les hôtels ayant moins de 10 chambres Là encore, on remarque que la capacité bénéficiaire des hôtels ont ainsi en moyenne des taux d’occupation de 13,2%. est extrêmement faible. Pour pouvoir l’améliorer, il faudrait agir sur le TO des établissements. Mais en moyenne, celui des Or, dans le canton de Vaud, la situation dans ce domaine est hôtels vaudois devrait à peine permettre de générer les profits représentée dans le tableau 7, page 42 . suffisant à couvrir les frais fixes et de marchandises.

Ce tableau montre que le parc hôtelier vaudois est de En fait, au vu de la structure des hôtels vaudois, notamment en petite dimension. Quatre hôtels sur dix ont moins de dix termes de capacité, on peut émettre l’hypothèse selon laquelle chambres. Le parc total est constitué d’établissements ayant leurs TO ne permettent manifestement pas d’assurer les en moyenne entre 27 et 30 chambres, c’est-à-dire avec un taux investissements nécessaires à la pérennité des établissements. d’occupation qui ne devrait pas dépasser les 35%, à en croire la statistique des taux d’occupation compilée par la SCH. De plus, Ainsi, la plupart d’entre eux sont certainement engagés dans les petits établissements vaudois sont surtout localisés dans les un cercle vicieux, qui les conduit irrémédiablement dans une régions de campagne (cf. graphique 22, page 41), c’est-à-dire là impasse financière : leur taux d’occupation trop faible les où les taux d’occupation sont les plus faibles. empêche de générer les profits nécessaires à financer des On peut donc certainement émettre l’hypothèse que c’est investissements, qui serviraient à améliorer ce taux et ainsi aussi dans les campagnes qu’on trouve les établissements de suite… ayant les plus faibles taux d’occupation, et donc la rentabilité la plus problématique. Cette évolution est d’autant plus inquiétante que, comme partout en Suisse, les hôtels vaudois affichent une proportion En effet, des taux d’occupation trop bas ne permettent de fonds étrangers empruntés très importante, respectivement pas d’assurer un développement durable de l’exploitation. de fonds propres très faible. Selon la Fédération suisse du 84 Car, dans l’hôtellerie, les frais fixes sont élevés toute l’année. tourisme , qui se fonde sur des données récoltées en 2001, Il s’agit essentiellement des charges de personnel, des charges la proportion de fonds propres par rapport au total du bilan d’exploitation et des charges financières issues du coût des serait en effet de 14%. fonds empruntés. Dans le canton de Vaud, un sondage d’Hôtellerie Vaudoise85 Pour avoir une idée de la structure des coûts d’un hôtel montre par ailleurs une moyenne de fonds propres de 47%, vaudois, on peut examiner les données de GastroSuisse82, avec des écarts allant de 54% pour les palaces à 8,7% pour les 43 hôtels de campagne. Mais les auteurs de cette étude ont aussi Graphique 23 : Structure des coûts d’un hôtel vaudois Graphique 23 - Structure des coûts d’un hôtel vaudois constaté que : Franc de chiffre d’affaires (moyenne de tous les hôtels ayant participé au sondage en 2005) • un hôtel vaudois sur trois ne peut pas amortir sa dette ;

Coûts de personnel, salaire 45.3% de l’entrepreneur compris • un hôtel sur cinq ne peut pas payer ses intérêts Coûts de marchandises 25.6% hypothécaires ; Charges financières 14.3% et d’immobilisation

• un hôtel sur cinq ne peut pas faire les amortissements Frais généraux d’exploitation 13.7%

comptables usuels. GastroSuisse : Bénéfice 1.1% Source A propos de l’hôtellerie des régions de montagne, ils ajoutent 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

même que « dans les Alpes vaudoises, deux hôtels sur trois ne Source : GastroConsult SA/ GastroSuisse peuvent pas rembourser leur dette et qu’un hôtel sur deux ne peut pas payer ses intérêts hypothécaires ».

Actuellement, l’hôtellerie vaudoise profite certainement du Tableau 8: Répartition des charges en proportion du chiffre d’affaires bas niveau historique des taux d’intérêt et de l’embellie sur Tableau 8 – Répartition des charges en proportion du chiffre d’affaires par catégorie d’hôtels par catégorie d’hôtels Source : FST & SCH le marché du tourisme, qui améliore conjoncturellement les

taux d’occupation. Mais la faible productivité, les coûts élevés Catégorie d’hôtels **** **** *** ** + * du capital et des investissements qui laminent les comptes Charges de personnel 44,6% 41,2% 37,3% 29,9% H C /S

d’exploitation, ainsi que la lourdeur des charges de personnel Charges d’exploitation 16,8% 15,6% 13,4% 13,2% T : FS :

sont autant d’épées de Damoclès suspendues en permanence Charges financières 6,6% 9% 8,4% 8,5% sur la pérennité financière des établissements hôteliers. Source

De plus, à l’instar des autres secteurs de l’économie qui font appel à des établissements bancaires, les hôteliers sont soumis Graphique 24 - Structure des coûts d’un hôtel vaudois selon le chiffre d’affaires à un système des taux d’intérêt pondérés en fonction du Graphique 24 : Structure des coûts d’un hôtel vaudois selon le chiffre risque que les banques ont mis en place dans la perspective de d’affaires l’entrée en vigueur des Accords de Bâle II. 100 % 13,7 % 14.1 % 13,6 %

Aussi, pour les établissements dont la notation est 80 % 13,6 % 13.3 % 14.7 % défavorable, la prime de risque qui en résulte est un problème 60 % 28,4 % 24,2 % supplémentaire. Les hôtels concernés sont en général de petite 27.2 % et moyenne capacités. Ce sont ceux-là même qui, dans le canton de Vaud, présentent la rentabilité la plus faible et sont 40 % les plus nombreux dans les régions de campagne. 20 % 43,2 % 41.2 % 46.6 % Constat 0 % +2,3% +3,0% +0,9% Quatre hôtels sur dix ont une capacité insuffisante, qui les –5 % empêche d’atteindre un taux d’occupation satisfaisant pour jusqu’à 550 entre 551 et 1100 1101 et plus Chiffres d’affaires en milliers de francs générer une rentabilité permettant de faire face aux besoins H Frais généraux d’exploitation Coûts de personnel, salaire C /S

en investissements nécessaires pour assurer leur pérennité T Charges financières et d’immobilisation de l’entrepreneur compris : FS :

qualitative. Coûts de marchandises Gain (+) Perte(–) 2005 44 Source Source : GastroSuisse 6.8 La problématique de la qualité • d’un manque de compréhension de l’importance du tourisme pour les Vaudois ; Comme le souligne la SCH dans son dernier rapport d’activité86, les établissements hôteliers qui tirent le mieux • d’une offre hôtelière située en grande partie dans le leur épingle du jeu sont ceux qui ont assimilé le fait que moyen de gamme ; « l’hôtel de demain ne sera pas une série de chambres dans un bâtiment, mais une proposition de solution à un • d’un retard général dans l’investissement et dans les problème ». infrastructures lourdes, ce qui renforce la perception de destination chère. En d’autres termes, au niveau vaudois comme sur le plan suisse, le défi pour l’hôtellerie réside dans la façon dont les Ces lacunes dans la « chaîne de qualité » hôtelière ne sont hôtels répondent à la question de la qualité de leur produit. pas seulement conceptuelles. Elles peuvent être directe- ment perçues par la clientèle. Ainsi, sur le site internet de Dans son rapport87 sur la politique de développement l’OTV, qui est certainement la porte d’entrée la plus naturelle économique, le gouvernement vaudois estime que cette d’un touriste désirant venir dans le canton, il y a certes plu- qualité doit être un des principes directeurs étayant sa sieurs façons de sélectionner un hôtel : vision d’une stratégie de développement du tourisme à long terme. Mais qu’est-ce que la qualité dans le tourisme • utilisation d’un des cinq liens différents menant à autant et donc dans l’hôtellerie ? de listes d’hôtels selon leur appartenance à un groupe- ment (Hôtellerie Vaudoise, Hôtellerie Suisse, etc.) ; Le gouvernement vaudois la définit ainsi. C’est • sélection de la destination désirée sur une carte • l’adéquation de la chaîne des prestations, des offres et interactive du canton ; des valeurs aux attentes des clients ; • choix dans « l’intégralité de l’offre hôtelière ». • l’adéquation avec la formation professionnelle et la culture touristique de la population ; Mais pour celui qui n’est pas familier du site ni des subtilités que ces distinctions dissimulent, cela signifie qu’il faudra • l’attitude pour améliorer la perception du rapport cliquer au moins trois fois avant de pouvoir commencer qualité/prix. une recherche. Il n’est pas certain que, d’un strict point de vue ergonomique, cela soit optimal pour choisir un Or, le constat fait par le Conseil du Tourisme du canton hôtel vaudois. A cela s’ajoute le fait (ignoré par le touriste de Vaud (CdT) et l’OTV dans un rapport88 au Conseil internaute) que le site de l’OTV sert avant tout à diriger d’Etat établit une « absence de contrôle de qualité sur les clients potentiels sur les sites internet des offices du une chaîne de production touristique très peu intégrée ». tourisme régionaux qui sont, eux, habilités à offrir une Ainsi, de la même façon qu’il y a une chaîne du froid dans prestation de proximité . l’alimentation, il y aurait une « chaîne de qualité » dans le tourisme vaudois dont l’hôtellerie serait un maillon essen- tiel présentant, au plan vaudois, des lacunes. Il n’y a pas de centrale de réservation commune pour tous les hôtels vaudois; sur le site de l’OTV, on peut Certaines ont été identifiées par le CdT et l’OTV. Il s’agit, certes réserver en ligne dans la plupart des destinations par exemple : touristiques du canton, mais uniquement sur la base des cinq listes d’hôtels susmentionnées, ce qui élimine • d’un manque de sensibilité au tourisme dans la d’emblée toute possibilité de choisir parmi les hôtels af- population ; filiés, par exemple, à GastroVaud . 45 Tableau 9 – Nombre d’hôtels avec des sites Internet selon le nombre de chambres Suisse Tourisme et la Fédération suisse du tourisme, en Tableau 9 : Nombre d’hôtels avec des sites internet selon le nombre partenariat avec d’autres organisations faîtières, ont lancé de chambres en 1997 le programme « Label de Qualité » : pour les clients Nombre d’hôtels % des hôtels qui connaissent cette distinction, la garantie existe que les avec un site ayant un site Hôtels ayant … internet internet entreprises titulaires de ces diplômes se sont penchées sur moins de 10 chambres 52 36% leurs services et les ont analysés; or, sur les 68 diplômés vau- de 11 à 20 chambres 57 69% dois détenteurs actuellement du Label de Qualité, seuls 22 de 21 à 50 chambres 67 82% sont des hôtels, ce qui représente à peine 6% du parc hôtelier 27 84%

de 51 à 100 chambres V C : B : vaudois; pour expliquer cette faible proportion, les hôteliers plus de 100 chambres 21 100%

arguent du fait qu’ils ont le système des étoiles, s’ils font partie Source de la Société suisse pour l’hôtellerie (SSH). Source : BCV

Or, l’étoile est une façon quasi universelle pour un touriste d’estimer la qualité d’un hôtel ; dans le canton de Vaud, qui montre l’intérêt de la branche pour ce média ; chacun environ 170 établissements sur 360 sont affiliés à la SSH et de ces sites fait une description succincte des avantages de sont donc étoilés; ceci ne signifie absolument pas que les l’établissement concerné et est, sauf exception, équipé d’une hôtels non étoilés aient une qualité problématique; pourtant, possibilité de réservation ; mais la répartition dans le canton seuls les établissements ayant une étoile sont sur une liste des hôtels ayant un site réserve quelques surprises (cf. graphi- en ligne sur le site internet de l’OTV ; dès lors, le touriste non que 26 ci-contre) : seuls en effet les hôtels des régions alpines averti sera incité à aller vers ces hôtels, dont la répartition semblent avoir mesuré l’intérêt de disposer d’un accès inter- dans le canton est très inégale (cf. graphique 25, page 47) ; net direct ; à noter que la proportion d’hôtels disposant de sites internet propres en fonction du nombre de chambres Seuls les hôtels affiliés à Hôtellerie Vaudoise bénéficient laisse penser que les établissements de petite et moyenne d’une description qualitative minimale; pour les autres hôtels capacités ont trouvé dans ce média un moyen de se faire vaudois, cela est laissé à l’appréciation des établissements eux- mieux connaître (cf. tableau 9 ci-dessus) ; mêmes par le biais des offices régionaux du tourisme, des sites internet individuels et, parfois, des sites internet des communes Force est de constater que relativement peu d’hôtels vaudois où les hôtels sont domiciliés; seul le touriste patient et ont une capacité suffisante pour accueillir des cars de aventureux peut ainsi découvrir des « perles » hôtelières touristes (au minimum 30 chambres pour pouvoir héberger vaudoises qui ne figurent sur aucune liste officielle. les occupants d’un car), et les établissements qui ont cette capacité sont pour la plupart répartis le long du lac et dans Très peu d’hôtels vaudois montrent officiellement qu’ils sont les régions alpines (cf. graphique 27, page 48) ; ceci renforce affiliés à une chaîne hôtelière nationale ou internationale, qui certainement l’attrait de l’offre hôtelière le long du lac et dans donne en général accès à un système de réservation fiable : les stations ; les professionnels des agences de voyage doivent selon le décompte de la BCV, c’est le cas de 52 d’entre eux, en tenir compte et « évitent » les établissements qui n’ont soit 14% du parc hôtelier cantonal, qui sont presque tous pas assez de capacité, renforçant ainsi les facteurs qui péjorent concentrés entre Lausanne et Montreux ainsi que dans les leur rentabilité. stations alpines ; or, à l’endroit de la clientèle notamment étrangère, une telle affiliation est un gage de qualité. En termes de prix, l’ensemble des hôtels vaudois se situe

plutôt dans une fourchette supérieure; sur la base d’un prix A une époque où les touristes choisissent de plus en plus par personne et par nuit, plus de 60% des chambres coûtent rapidement et à courte échéance leur destination et leurs lieux de villégiature, l’usage d’internet se généralise pour ceux plus de 100 francs; par comparaison, la proportion est de 50% d’entre eux qui veulent chercher un hôtel sur le web; certes, en moyenne suisse (cf. tableau 10, page 49) ; cette différence 46 62% des hôtels vaudois (227) ont un site internet propre, ce provient de ce que la plus grande partie des chambres des Graphique 25 : Répartition des hôtels étoilés dans le canton Repartition des hôtels étoiles dans le canton

Aigle et environs Montreux/Vevey et environs Avenches et environs Nyon/St-Cergues et environs 2 Chateau d’Oex et env. Orbe et environs Echallens et environs Payerne et environs La Sarraz et environs Rolle et environs Lausanne agglomération Romainmotier et env. 2 Lavey - Bex Rougement Les Diablerets St Croix et environs Les Mosses Vallée de Joux Leysin Vallorbe et environs 11 Morges et environs Villars - Gryon Moudon - Oron Yverdon-les-Bains et environs 1

6 43 3 3 2 41 15 6 3 9 5 10 Nombre d’hôtels 7 étoilés V C : B : 5 Source

Graphique 26 : Proportion d’hôtels ayant un site internet Proportion d’hôtels ayant un site internet (%)

Aigle et environs Montreux/Vevey et environs Avenches et environs Nyon/St-Cergues et environs Chateau d’Oex et env. Orbe et environs Echallens et environs Payerne et environs La Sarraz et environs Rolle et environs Lausanne agglomération Romainmotier et env. Lavey - Bex Rougement Les Diablerets St Croix et environs Les Mosses Vallée de Joux Leysin Vallorbe et environs Morges et environs Villars - Gryon Moudon - Oron Yverdon-les-Bains et environs

1-25% 26% - 50%

51% - 75% V

76% - 100% C : B :

Source 47 Graphique 27 : Capacité d’accueil en % des hôtels de la région pouvant accueillir au moins un carCapacite de touristes d’accueil (au minimum - % des hotels 30 chambres/hôtel) de la region pouvant accueillir aumoins un car de touristes (au minimum 30 chambres/hôtel)

Aigle et environs Montreux/Vevey et environs Avenches et environs Nyon/St-Cergues et environs Chateau d’Oex et env. Orbe et environs Echallens et environs Payerne et environs La Sarraz et environs Rolle et environs Lausanne agglomération Romainmotier et env. Lavey - Bex Rougement Les Diablerets St Croix et environs Les Mosses Vallée de Joux Leysin Vallorbe et environs Morges et environs Villars - Gryon Moudon - Oron Yverdon-les-Bains et environs

1 – 20%

21– 50%

51– 75% V C : B :

Source

hôtels vaudois se situe dans l’axe Lausanne-Vevey / Montreux, 6.9 Environnement légal où sont aussi situés les établissements qualitativement les plus chers (cf. graphique 28, page 49) ; en effet, dans les autres Le Conseil d’Etat prépare la révision de la Loi cantonale sur le régions touristiques, notamment dans celles de campagne tourisme afin de la mettre en adéquation avec l’évolution du ou du nord du canton, la proportion de chambres d’hôtels à tourisme aux niveaux mondial et suisse, notamment avec des prix élevés est relativement plus faible (cf. graphique 29, page adaptations au niveau de la Confédération. 49) ; ce dernier élément explique sans doute aussi pourquoi les hôtels dans cette région ne sont certainement pas rentables. Un premier projet de révision, qui prévoyait notamment une nouvelle taxe de tourisme, le soutien étatique à la mise Constat sur pied de manifestations génératrices de nuitées et un Dans l’hôtellerie, l’importance de la chaîne de qualité observatoire de l’activité économique touristique, a été des prestations est admise conceptuellement par tous, refusé par les milieux concernés. Un nouveau projet, basé y compris les autorités chargées du développement sur des principes directeurs stratégiques relatifs notamment à l’identité touristique, à l’économie touristique, à la qualité touristique. Mais des lacunes concrètes, facilement des prestations, aux partenaires institutionnels et aux pôles corrigibles, peuvent induire le touriste en erreur et lui d’actions touristiques (loisirs, affaires et congrès) doit être faire « zapper » la destination vaudoise. soumis par le Conseil d’Etat au Grand Conseil en 2007.

48 Tableau 10 - Prix des chambres d’hôtels (comparaison CH-VD) Tableau 10 : Prix des chambres d’hôtels (comparaison CH-VD) Dans le cadre du projet de nouvelle Loi sur l’appui au développement économique du canton de Vaud, mis en consultation début octobre 2006, plusieurs mesures sont Gamme de prix par chambre/ Suisse Canton de Vaud personne/nuit (% d’hôtels) (% d’hôtels) prévues pour « répondre aux attentes d’une économie jusqu’à CHF 50 14% 6% touristique confrontée à une concurrence internationale de CHF 51 à CHF 100 36% 32% acharnée et à une demande de plus en plus volatile ». Ces V C de CHF 101 à CHF 150 25% 27% mesures visent essentiellement à simplifier la gouvernance des : OFS; B OFS; :

plus de CHF 151 25% 35% structures faîtières de l’industrie du tourisme pour favoriser Source Source : OFS; BCV une réelle coordination entre la demande et l’offre touristiques. Graphique 28 - Répartition des chambres par gamme de prix – Axe Nyon/Montreux Ainsi, il est prévu : Graphique 28 : RépartitionRépartition des des chambres chambres par pargammes gammes de prix de – prix Axe Nyon/MontreuxAxe Nyon (par -personne/par Montreux nuit) (par personne/par nuit) • l’abrogation de la Loi du 11 février 1970 sur le tourisme ; 1600

1400 jusqu’à 50 francs • le transfert total du produit et de l’administration de la de 51 à 100 francs taxe cantonale de séjour aux communes ; 1200 de 101 à 150 francs 1000 dès 151 francs • la suppression du Fonds d’équipement touristique 800 (FET), dont le volume de subvention annuelle de CHF 21 millions serait transféré dans une rubrique 600 « d’aides à fonds perdus » de l’Etat ; 400

200 V • la suppression du Conseil du tourisme en tant C : B : qu’organe indépendant ; 0 Source Nyon Rolle Morges Lausanne Montreux • le renforcement du rôle de l’OTV ; Graph 29 Source : BCV Graphique 29 : Répartition des chambres par gammes de prix – • la création, pour les communes qui le souhaitent, d’une Répartition des chambres par gammes de prix taxe spécifique pour les résidences secondaires ; CampagneCampagne vaudoise (par vaudoise personne/par nuit) (par personne/par nuit) 60 • l’abandon définitif, au niveau cantonal, du projet d’une

jusqu’à 50 francs taxe sur le tourisme, les communes qui le souhaitent 50 de 51 à 100 francs pouvant encore l’introduire sur une base locale ; 40 de 101 à 150 francs dès 151 francs 30 la création, pour les communes qui le souhaitent, d’une taxe pour la promotion et le développement du com- 20 merce de détail, dont le produit est destiné à financer les 10 animations urbaines. V C : B :

0 Source

Orbe hôtels Vallorbe Moudon Romainmôtier Echallens & env.La Sarraz & env. 49 6.10 La para-hôtellerie dans d’accueil de 523 lits (16% de la capacité suisse). Il n’existe le canton de Vaud encore aucune statistique officielle quant au nombre de nuitées dans le canton. Les prix de cette forme d’hébergement La para-hôtellerie regroupe les maisons et appartements s’étalent entre 35 et 180 francs, par personne et par nuit, selon de vacances, les chambres privées, les immeubles avec le nombre d’étoiles (de 2 à 5) de chaque B&B. appartements à louer, les terrains de camping, les auberges de jeunesse et l’hébergement collectif (par exemple, les cabanes Géographiquement, les B&B vaudois sont répartis de la du Club Alpin Suisse). Au niveau national, l’OFS détermine manière suivante : le nombre de nuitées au moyen d’estimations, un relevé exhaustif n’étant établi que pour certains cantons (Berne, Obwald, Grisons, Tessin et Valais). Globalement cependant, Tableau 11 : Répartition et capacité totale des B&B dans le canton la statistique reste très lacunaire, la dernière étude importante Tableau 11de -Vaud Répartition par région et capacité totale des B&B dans le canton de Vaud par région de ce domaine remontant à 2003. Région Nombre de B&B Nombre de lits Chalets, villas et appartements de vacances Aigle 4 23 Selon la liste publiée sur le site www.region-du-leman.ch Avenches 3 15 de l’Office du tourisme vaudois, 52 communes du canton Château d’Oex 1 6 proposent une solution de ce type, avec une offre de un à plusieurs appartements ou chalets de vacances que les Echallens - - touristes peuvent louer. La Sarraz 3 12

Lausanne 7 36 Pour 2002, dernière année pour laquelle on dispose d’une statistique officielle, cette forme d’hébergement a enregistré Lavey-Bex 4 16 288 505 nuitées, en forte hausse par rapport aux années Diablerets 1 20 précédentes (45% par rapport à l’année précédente, qui se Les Mosses 1 9 situait dans la moyenne des quatre années antérieures). La Leysin 5 56 majorité des nuitées de ce genre a été enregistré dans les stations des Alpes (68%), la région du Jura représentant 22% Morges 7 23 de ces nuitées, la région du Léman 9% et celle du Plateau (1%) Moudon-Oron 7 30 venant loin derrière. La clientèle de ce type d’hébergement est Montreux-Vevey 19 107 relativement bien répartie entre les hôtes suisses (47%) et ceux d’origine étrangère (53%), ce qui est à l’inverse de la moyenne Nyon – St-Cergue 11 44 nationale (57% de Suisses contre 43% d’étrangers pour la Orbe 1 6 même année). Payerne 1 6 Rolle 3 10 Bed & Breakfast (B&B) Cette forme de para-hôtellerie, chère aux Britanniques, peut Romainmôtier 1 5 être classée dans la catégorie précédente. Elle séduit de plus Rougemont - - en plus les Suisses et les Vaudois en particulier. Importée en Ste-Croix - - 1994, la formule a essaimé et compte aujourd’hui 548 adeptes, Vallée de Joux - - totalisant 3313 lits d’hôtes. Vallorbe - - Dans le canton de Vaud, l’association dénombre 93 membres Villars-Gryon 3 26 : www.bnb.ch : (17% des adhérents suisses) représentant une capacité 50 Yverdon-les-Bains 11 73 Source Terrains de camping Sur la base du décompte de l’OFS, les campings de la région Selon l’OFS, il existe actuellement 23 terrains de camping dans lémanique (Vaud)89 ont enregistré en 2005 un total de 351 596 le canton de Vaud. Ils représentent une offre de 5566 places nuitées (12,9% du total suisse). Ces établissements font donc de tentes et caravanes, soit 13% de la capacité totale suisse, partie des plus fréquentés en Suisse derrière ceux du Tessin dont 2408 places pour les hôtes de passage. Cette forme (28,7% des nuitées en campings), de l’Oberland bernois (14,9%) d’hébergement touristique se caractérise donc, dans le canton et du Valais (14,6%). Ce nombre de nuitées n’a pas vraiment de Vaud, par une majorité de places offertes aux locataires évolué depuis 2002 (350 973 nuitées) et semble relativement permanents (57% de l’offre dans le canton contre 45% au stable par rapport à la fréquentation des années précédentes, niveau suisse). qui évolue autour de ce chiffre depuis la fin des années 90. En ce qui concerne l’origine des campeurs, elle se répartit au profit En fait, le site www.camping-romandie.ch et les recherches de des Suisses (70%) par rapport aux étrangers (30%), alors que la BCV dénombrent beaucoup plus de campings que l’OFS. Il la moyenne pour les hôtes d’origine suisse est plus proche des y a en effet dans le canton 48 sites, qui se répartissent, avec une 60% au niveau national. prédilection pour le long du Léman, les Alpes et le Jura comme indiqué dans le graphique 30 ci-dessous:

Graphique 30 : Répartition des campings dans le canton Repartition des campings dans le canton

Aigle et environs Montreux/Vevey et environs Avenches et environs Nyon/St-Cergues et environs 3 Chateau d’Oex et env. Orbe et environs Echallens et environs Payerne et environs La Sarraz et environs Rolle et environs Lausanne agglomération Romainmotier et env. 2 Lavey - Bex Rougement Les Diablerets St Croix et environs 1 Les Mosses Vallée de Joux 6 Leysin Vallorbe et environs Morges et environs Villars - Gryon 2 Moudon - Oron Yverdon-les-Bains et environs 1

1 1 1 2

3 3 2 1 8 4 2 V C 1 1

3 1 Nombre de 1 campings : www.romandie-camping.ch, B www.romandie-camping.ch, :

Source: Recherches BCV Source 51 Auberges de jeunesse 6.11 Evolution récente de l’activité hôtelière Cinq des 61 auberges de jeunesse suisses sont situées sur le territoire vaudois. Elles totalisent 613 lits et sont situées à : L’évolution positive des nuitées hôtelières en 2005 se confirme en 2006. A fin juin 2006 et par rapport à la même période de • Avenches 76 lits 2005, selon les statistiques de l’OFS, la progression des nuitées • Château-d’Oex 50 lits dans le canton de Vaud était de 4,9%, inférieure à la moyenne • Ste-Croix 63 lits suisse (5,7%). Selon les dernières observations de Conjoncture • Montreux/Territet 112 lits Vaudoise90, le nombre des nuitées aurait même progressé de • Lausanne 312 lits. 6,7% à fin juin.

En 2005, selon les dernières statistiques de l’OFS, les auberges Par région touristique dans le canton, la progression des de jeunesse vaudoises ont enregistré 85 901 nuitées, soit 10% nuitées a cependant été très diverse, comme le montrent des de la fréquentation suisse, pour des séjours d’une durée de 2,3 données partielles fournies par le Scris. Cette diversité confirme jours en moyenne. Cette fréquentation peut être comparée le poids de l’axe hôtelier lémanique et la faiblesse des régions à la moyenne des nuitées en auberge de jeunesse pendant de la campagne vaudoise. Conjoncture Vaudoise note ainsi les années 1998–2002 (98 700 nuitées par an en moyenne), que, à fin juin 2006, les nuitées ont particulièrement progressé 2003 ayant été une année exceptionnelle avec plus de 134 000 à Lausanne (+5,6%), Montreux et Vevey (+12,2%), Yverdon- nuitées. les-Bains (+8,3%) ou encore à Morges (+13,3%). Ce regain serait essentiellement dû à un afflux de touristes étrangers. Hébergement collectif Pour mémoire, on peut aussi signaler qu’outre les nombreuses Cette constatation permet donc de conclure que l’évolution cabanes et refuges que les communes mettent à disposition récente réjouissante de l’activité hôtelière vaudoise est à sur leur territoire le Club Alpin Suisse exploite deux cabanes en imputer au tourisme d’affaires et de congrès. D’ailleurs, comme altitude d’une capacité de 115 lits (Plan Névé et Diablerets). le souligne aussi Conjoncture Vaudoise, la fréquentation touristique dans les zones de montagne n’a pas été aussi Constat soutenue. Du coup, l’évolution des chiffres d’affaires reste très La para-hôtellerie s’est développée de manière réjouissante mesurée (cf. graphique 31, page 53). ces dernières années dans le canton de Vaud. Pour les régions de campagne, le nord du canton et le Jura, l’héberge- Constat ment sous forme de chambres d’hôtes (formule B&B) La reprise de la conjoncture touristique, amorcée en 2005, pourrait être une formule alternative intéressante à se confirme au premier semestre 2006. Mais cette embellie l’hôtellerie classique. En effet, les contraintes qualitatives profite essentiellement aux établissements des villes. sévères qui entourent l’adhésion à l’association Bed & Breakfast Switzerland peuvent certes limiter le nombre de postulants, mais elles créent aussi chez le client un sentiment qualitatif certain.

52 Graphique 31 – Evolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie vaudoise Graphique 31 : Evolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie vaudoise 6.12 La restauration vaudoise

Chiffre d'affaires A fin 2005, près de 4000 licences au sens de la Loi sur 100 les auberges et les débits de boissons (LADB) avaient

Vaud été accordées dans le canton de Vaud, soit plus d’une 50 pour 150 habitants91. Ce nombre représentait environ 2500 établissements dits « traditionnels », c’est-à-dire de 0 restauration classique, ce à quoi il faudrait ajouter les traiteurs, les établissements d’agritourisme et les licences spéciales. -50 Selon GastroVaud, les changements dans les habitudes de Suisse consommation, l’américanisation des comportements de la onjoncture Vaudoise onjoncture C : :

Evolution sur 12 mois clientèle (cf. aussi paragraphe 3.3.3, page 23) et l’introduction -100 Source 2002 2003 2004 2005 2006 en 2003 de la nouvelle Loi sur les auberges et les débits de boissons ont entraîné une augmentation de l’offre et donc de Source : Conjoncture Vaudoise la concurrence.

Globalement, le nombre d’établissements de restauration TableauTableau 12 12 – Evolution: Evolution des des membres membres de GastroVaud de GastroVaud semble cependant être relativement stable depuis plusieurs années. En effet, l’effectif des membres de l’association faîtière Effectifs 2001 2002 2003 2004 2005 de la profession dans le canton, GastroVaud, a peu évolué ces Vaud 1509 1524 1558 1592 1574 dernières années (cf. tableau 12 ci-contre). Entre 2001 et 2005, Suisse 20 039 20 186 20 314 20 530 20 873 la progression a été de 4,3% au niveau cantonal, c’est-à-dire Source : GastroSuisse, rapport annuel 2005 annuel rapport GastroSuisse, : Source totalement en phase avec la progression des membres de

Source : GastroSuisse, rapport annuel 2005 GastroSuisse.

Par ailleurs, la branche est sujette à un taux de mutation extrêmement élevé. Dans le canton de Vaud, il s’élève à 40%92, la moitié des licences changeant également de mains une à plusieurs fois par an. En ce qui concerne le nombre d’ouvertures et de fermetures d’établissements, il correspond à environ 10% du total au niveau suisse. C’est-à-dire pour l’année 2005 à environ 280 ouvertures de nouveaux débits pour environ 230 radiations et faillites.

53 Répartition dans le canton certainement à la stricte limite de leur seuil de rentabilité, voire Selon les données de la Police cantonale du commerce, au en dessous. D’ailleurs, selon les indications de GastroVaud, 41% 20 juin 2006 3838 licences d’établissements et d’exploitation des exploitations de restauration (environ 750 établissements) avaient été accordées par le canton dans 302 communes versent une masse salariale annuelle correspondant à une (79% du total). En éliminant les licences d’exploitation de rémunération totale inférieure à CHF 50 000 par emploi. Ce « débits de boissons alcoolisées à l’emporter » (881), qui qui devrait correspondre à un chiffre d’affaires annuel par sont en fait des épiceries ou des établissements de la grande établissement d’à peine plus de CHF 100 00094. Toujours distribution, et les traiteurs (45), on dénombre actuellement selon GastroVaud, on peut estimer que le salaire annuel de dans le canton de Vaud : l’exploitant d’un petit établissement de restauration vaudois est en fait le bénéfice annuel, soit un montant très modeste ! • 1531 cafés-restaurants • 186 bar à café ou cafés-bars • 301 buvettes Tableau 13 : Répartition des licences d’exploitation et d’établissements • 263 tea-rooms dans le canton • 377 hôtels avec restauration. Tableau 13 – Répartition des licences d’exploitation et d’établissements dans le canton Districts Cafés- Bars à café Buvettes Tea-rooms Hôtels avec restaurants restauration La répartition de ces établissements par districts (cf. tableau Aigle 140 20 27 18 80 13 ci-contre) permet de constater que les districts où Aubonne 22 1 3 3 8 se trouvent la capitale cantonale et les grandes cités du Avenches 34 1 3 2 11 Cossonay 40 6 10 2 9 canton sont logiquement aussi ceux où l’on retrouve le plus Echallens 29 4 20 3 8 d’établissements de restauration. Avec 463 cafés-restaurants, Grandson 41 5 11 5 14 la ville de Lausanne atteint même un ratio d’un café-restaurant La Vallée 11 2 4 3 10 pour environ 250 habitants (tous âges confondus), ce qui pose Lausanne 463 59 75 99 50 certainement un problème de rentabilité, ne serait-ce qu’en Lavaux 53 4 10 8 16 raison de la faiblesse de la clientèle potentielle au regard de Morges 113 8 28 21 20 la forte concurrence. Moudon 32 6 4 4 4 Nyon 114 7 22 19 34

Orbe 50 8 15 9 10 Par ailleurs, la répartition de ces établissements suit également Oron 22 2 7 3 3 celle des grandes régions touristiques du canton (région Payerne 51 8 12 6 9 lémanique, stations alpines). Pays-d’Enhaut 20 1 7 - 19 Rolle 35 4 6 6 5 Rentabilité des établissements de restauration Vevey 170 21 19 26 53 Yverdon-les-Bains 91 19 18 22 14

La restauration vaudoise fait souvent l’objet des titres commerce du cantonale : Police Source louangeurs de la presse, en référence à tel ou tel grand TOTAL 1 531 186 301 259 377 cuisinier. Pourtant, au-delà des quelques établissements Source: Police cantonale du commerce dont la réputation ou la spécialisation permet de garantir une certaine fréquentation, et donc un chiffre d’affaires et une rentabilité, la restauration vaudoise est constituée en majeure partie de petites exploitations. Selon GastroVaud, « 800 établissements traditionnels réalisent un chiffre d’affaires inférieur à CHF 300 000 par année »93.

Un tiers des établissements de restauration vaudois, essentiellement des bistrots de quartier et de campagne 54 souvent gérés par une seule personne, fonctionnent donc Dans ces conditions de faible rentabilité, les changements dans aurait contribué à faire baisser la consommation d’eau les habitudes de consommation (voir paragraphe 3.3.3, page 23), minérale, selon le rapport annuel 2005 d’une grande notamment leur américanisation (réduction de la pause entreprise de production d’eau minérale du canton. déjeuner de midi et repas pris par exemple dans la rue), posent de vrais problèmes à ces établissements. Même s’il est prévisible que la baisse s’atténue avec le temps, ses effets vont perdurer. En effet, si les clients Une solution pour améliorer leur rentabilité pourrait être, sortent moins en raison de cette prescription, cela comme le suggère le président de GastroVaud, de moduler signifie qu’ils consomment également moins dans les les horaires d’ouverture en fonction du public : « L’exploitant restaurants. devra planifier très sérieusement les horaires d’engagement de ses collaborateurs, car il n’est plus possible de laisser un • Fumée établissement ouvert le matin pour réaliser quelques dizaines Tant au niveau national que cantonal, plusieurs de francs en caisse quand l’on sait que l’heure d’engagement initiatives politiques réclament une interdiction générale d’un employé de service revient à CHF 30 à 35. Un emploi de fumer dans les établissements de restauration. Dans d’appoint pour le conjoint peut également faciliter 95 le canton, une initiative constitutionnelle a été lancée, l’exploitation » . visant à interdire la fumée dans tous les lieux publics, ouverts ou fermés. Cette action complète une autre Une autre solution serait de démarrer et de gérer un initiative, déposée au Grand Conseil, visant à proscrire la établissement dans la restauration de manière à se passer de fumée dans les seuls cafés-restaurants. l’utilisation, relativement courante, du crédit fournisseur. En effet, ce mode de financement représente jusqu’à 30 et 40% Si elle était appliquée, une telle mesure poserait un du chiffre d’affaires en général et, surtout, il lie durablement problème de survie à tous les établissements qui ne l’exploitant à un seul fournisseur. Se passer de cette solution disposent que d’une seule salle, principalement en permet de faire jouer la concurrence et de négocier les prix campagne. et la qualité des produits. Selon GastroVaud, la tendance est effectivement aujourd’hui à une diminution des crédits fournisseurs, ces derniers étant plus restrictifs et les associations Pour sensibiliser ses membres à la problématique, professionnelles militant contre cette pratique. GastroVaud a lancé une campagne de labellisation qui visait à offrir à la clientèle le choix et la transparence Impact du taux d’alcoolémie à 0,5‰ et interdiction au niveau des établissements. Dans le canton, 400 de fumer exploitations se sont prononcées, soit 16% des La réduction à 0,5‰ du taux d’alcoolémie au volant, le 1er établissements traditionnels : janvier 2005, ainsi que les campagnes de sensibilisation à la fumée du tabac dans les établissements publics sont deux • 43% ont choisi de rester accessibles à tous ; éléments essentiels dans les habitudes de changement de • 41% ont choisi d’offrir des salles non-fumeurs ; consommation. • 9% ont choisi d’être totalement non-fumeurs ; • 7% ont choisi d’avoir des horaires non-fumeurs. • Taux d’alcoolémie Tous les établissements de restauration ont accusé En tout état de cause, l’introduction d’une interdiction le coup de cette mesure, spécialement dans les de fumer dans les établissements de restauration campagnes où l’infrastructure en transports publics est devrait être assortie de mesures d’accompagnement, moins performante qu’en ville. notamment en termes de délai de mise en œuvre, pour ne pas assister à des fermetures massives, surtout en Globalement et sur l’année 2005, la baisse de milieu rural où ces établissements ont par ailleurs un fréquentation et de consommation peut être estimée rôle social évident de lieux de rencontre appréciés par entre 10 et 15%. Par ailleurs, cette même mesure les différentes couches sociales. 55 Graphique 32 – Evolution des chiffres d’affaires dans Evolution des affaires Graphiquela restauration 32 : Evolution au des 2è chiffres trimestre d’affaires 2006 dans la restauration au Depuis plusieurs années, les chiffres d’affaires dans la 2e trimestre 2006 restauration vaudoise sont sous le point d’équilibre Chiffre d'affaires 100 (cf. graphique 32 ci-contre). Cet état de fait est dû autant aux problèmes structurels de ce secteur qu’à la conjoncture, qui est restée morose ces dernières années. 50

Cependant, les derniers tests conjoncturels montrent que 0 tant le secteur boisson que celui de la restauration voient leurs Suisse

affaires se redresser. Cette reprise est certes moins dynamique -50

que dans l’hôtellerie, mais elle est conforme à la moyenne Vaudoise onjoncture Vaud C suisse. Evolution sur 12 mois -100 : Source 2002 2003 2004 2005 2006 Constat Extrêmement morcelée et sujette à une faible rentabilité par établissement, la restauration vaudoise reste très fragile et ne peut donc pas profiter correctement de l’embellie TTableauableau 14 14 – : Les sociétés sociétés de de remontées remontées mécaniques mécaniques des Alpes des vaudoisesAlpes vaudoises conjoncturelle actuelle. Sociétés Commune Télé Villars-Gryon S.A. Ollon et Gryon

Meilleret-Les Diablerets-Vers l’Eglise S.A. Ormont-Dessus 6.13 Le rôle des associations faîtières Télécabine Les Diablerets - Isenau S.A. Ormont-Dessus Remontées mécaniques Les Mosses/La Lécherette S.A. Ormont-Dessous Les hôtels vaudois sont regroupés au sein de deux associations Source : BCV faîtières : Hôtellerie Vaudoise, la section cantonale d’Hôtellerie Remontées mécaniques Les Dorchaux, Les Mosses Ormont-Dessous Suisse, qui affirme regrouper 93% des chambres d’hôtels Télé Leysin S.A. Leysin du canton dans ses neuf sections, et GastroVaud affiliée à Téléphérique-Rougemont-Videmanette S.A. Rougemont GastroSuisse, qui regroupe la plupart des autres établissements Télé Château-d’Oex S.A. Château-d’Oex Téléski ays-La Forclaz Ormont-Dessous hôteliers ainsi que les cafés-restaurants. GastroVaud est V C Gstaad 3000 S.A. Gsteig et Ormont- constitué de 23 sections régionales représentant 1670 Dessus membres, soit 70% des établissements conventionnels de la B : Source restauration.

Ces associations faîtières ont un rôle de représentation et de défense de leurs membres à un niveau national, auprès de leurs associations faîtières, mais aussi auprès des instances politiques et administratives du canton. Elles sont ainsi les interlocuteurs privilégiés des autorités cantonales. De plus, comme certains de leurs dirigeants remplissent également des mandats politiques, cela leur permet de s’exprimer lors de débats d’envergure cantonale ou nationale.

C’est, par exemple, le cas du président de GastroVaud par son engagement intense en faveur du maintien d’une formation professionnelle des futurs cafetiers-restaurateurs et par ses 56 positions tranchées à propos de la suppression de la fumée 2002. Ce résultat illustre la pléthore d’installations par domaine dans les lieux publics, qui ont été particulièrement remarquées. skiable. La dispersion en de petites installations empêche de Les associations faîtières ont également un rôle important parvenir à une taille critique. De facto, la mise en place d’un dans la formation des apprentis de la branche ainsi que dans plan marketing efficient (évalué à CHF 2 millions par an pour la formation permanente de leurs membres. Coopérant pouvoir se positionner sur le marché européen), voire le étroitement au niveau cantonal, elles se sont cependant remplacement des installations dans un avenir proche sont illustrées récemment, au niveau de leurs instances dirigeantes, ainsi rendus difficiles. par leurs démêlés juridiques concernant le système de classement. GastroSuisse a en effet été contraint par une De plus, les installations d’enneigement artificiel font encore instance juridique zurichoise d’adopter un autre système que défaut dans les stations des Alpes vaudoises et/ou ne sont celui des « étoiles ». installées que ponctuellement. Toutes les stations sont donc en train de s’équiper. En effet, la garantie de l’enneigement Constat doit être assurée, car elle est vitale pour la survie de stations Les associations faîtières de l’hôtellerie et de la restauration toutes situées dans des zones d’altitude menacées à terme par limitent au domaine de la formation une coopération qui le phénomène du réchauffement climatique. Pourtant, il faut pourrait leur permettre, si elle était plus vaste, de mieux préciser que les installations d’enneigement sont coûteuses jouer leur rôle de lobbyiste face aux autorités. non seulement en termes d’investissements (CHF 1 million/ km), mais aussi en termes d’exploitation annuelle (KCHF 50 à 70/km ; KCHF 100 à 120/km, intérêts et amortissements 6.14 Les remontées mécaniques compris).

L’économie régionale des Alpes vaudoises dépend fortement Pour être viable, une entreprise du secteur des remontées du tourisme, puisque 80% du chiffre d’affaires y sont réalisés en mécaniques doit réaliser un chiffre d’affaires de CHF 5 millions hiver. De plus, vu que les deux tiers des activités touristiques minimum. Dans le canton de Vaud, seul Télé-Villars-Gryon hivernales nécessitent les remontées mécaniques, ce secteur S.A. remplit cette condition. Au terme de la saison 2004/2005, est bel et bien le moteur du tourisme et, de facto, de cette société avait ainsi réalisé un chiffre d’affaires de montagne. CHF 11,5 millions, permettant de dégager une marge brute d’autofinancement suffisante pour supporter d’investir dans de Les Alpes vaudoises comptent dix sociétés de remontées nouveaux projets. A titre de comparaison, le chiffre d’affaires mécaniques (cf. tableau 14, page 56), représentant 93 de TéléVerbier en Valais est de l’ordre de CHF 40 millions (avec installations, qui génèrent un chiffre d’affaires de l’ordre de 30 000 lits dans la station, dont moins de 10 000 à louer) et CHF 33 millions. A cela s’ajoute Gstaad 3000 SA (ex-Glacier de Val d’Isère de CHF 55 millions (avec 27 000 lits dont 18 000 3000) dont la particularité est que le domaine skiable s’étend sur trois cantons (Vaud, Berne et Valais). La structure globale à louer). est donc compliquée et la concurrence vive. En termes de concurrence, les stations des Alpes vaudoises se Rares sont les sociétés qui parviennent au ratio de CHF 1 partagent un bassin de population de 1,2 million d’habitants million de chiffre d’affaires par installation, recommandé par et sont en concurrence directe avec des stations françaises et les établissements financiers. Par « installation », les spécialistes suisses. Dans une perspective suisse seulement, la principale entendent un équipement (par exemple, un téléski ou un des stations vaudoises, Villars-Gryon, est en 14e position sur le téléphérique) permettant de transporter les usagers d’un point marché entre Champéry (VS) et Engelberg (NW), avec à peine 96 à un autre. Selon le rapport de Peter Furger sur l’avenir des 400 000 journées skieurs . L’autre station qui apparaît dans les remontées mécaniques dans les Alpes vaudoises, les sociétés statistiques est Leysin (en 32e position derrière Saas Grund) de remontées mécaniques y exploitaient 93 installations en avec moins de 200 000 journées skieurs. 57 En termes d’investissements à venir, les données publiées par 80. Les graphiques 21, 22, 25, 26, 27 et 30 sont basés sur les régions touristiques vaudoises telles que définies par le Scris (cf. aussi tableau 6, page 42) Remontées Mécaniques Suisses mettent en évidence qu’avec 81. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005, page 19 ; les professionnels un montant prévu de CHF 51 millions entre 2005 et 2009, les vaudois de l’hôtellerie remarquent que les données de la SCH doivent être régions des Alpes vaudoises et fribourgeoises ne pèsent que appliquées avec prudence à la réalité vaudoise, cette société ayant peu de clients dans le canton 4% de l’enveloppe prévue de CHF 1,4 milliard au niveau suisse. 82. Reflets économiques de la branche, GastroSuisse, page 23 83. Le tourisme suisse en chiffres – 2005, page 18 Dans le canton de Vaud, outre un investissement de la station 84. Le tourisme suisse en chiffres – 2005, FST, page 20 de Gstaad-Rougemont d’un montant de CHF 9 millions pour 85. Etude d’Hôtellerie Vaudoise réalisée à l’occasion de la révision de la Loi sur le tourisme, juin 2003 moderniser une de ses installations en 2005, plusieurs projets 86. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2005, page 23 de modernisation des équipements sont en cours ou en 87. Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement discussion. Mais les responsables des sociétés de remontées économique, SELT, 2006, page 35 mécaniques des stations de montagne notent que les 88. Rapport sur les axes stratégiques du tourisme vaudois, CdT et OTV, février 2006 89. Le canton de Genève ne comptant que deux terrains de camping selon l’OFS, la initiatives sont souvent freinées par la lourdeur des procédures statistique de leurs nuitées est intégrée dans celle de la région lémanique (Vaud) administratives. pour des raisons de confidentialité des données 90. Conjoncture Vaudoise, Hôtellerie Restauration, Deuxième trimestre 2006 Constat 91. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud 92. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud, et proportion Une seule des neuf sociétés de remontées mécaniques confirmée par la Police cantonale du commerce vaudoises dépasse le volume de chiffre d’affaires suffisant 93. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud pour permettre de financer normalement les investis- 94. Selon Frédéric Haenni, les frais de personnel correspondent en moyenne à 45 - 48% du chiffre d’affaires réalisé dans la restauration sements nécessaires à garantir leur pérennité à long terme. 95. Entretien avec Frédéric Haenni, président de GastroVaud 96. « Remontées mécaniques, Panorama annuel 2005 », Laurent Vanat, mars 2006 62. « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & Partner, novembre 2004 63. « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & Partner, novembre 2004 64. « Statistique de l’hébergement touristique au cours de l’année 2005 », OFS, communiqué de presse du 20 mars 2006 65. Entretien avec Philippe Thuner, président d’Hôtellerie Vaudoise 66. Entretien avec Philippe Sordet, chef de service, SELT 67. Office du tourisme du canton de Vaud 68. « Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement économique », chapitre 5, page 37, avril 2006 69. Slogan touristique pour la Région Léman de Suisse Tourisme 70. Entretien avec Philippe Thuner, président d’Hôtellerie Vaudoise 71. Entretien avec Charles André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du canton de Vaud 72. « Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement économique », chapitre 5, page 35, avril 2006 73. Plan directeur cantonal, Volume 1 Orientations stratégiques, 5 octobre 2005, page 44 74. Le visiteur est un hôte hébergé au moins une nuit ou un excursionniste d’un jour 75. La fréquence de visiteurs est égale aux excursionnistes (visiteurs d’un jour) + les hôtes (hébergés au moins une nuit) 76. Demande touristique brute = fréquences des visiteurs x dépenses journalières 77. « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », Rütter & Partner, novembre 2004 78. Ces offices sont situés à Ste-Croix, Yverdon-les-Bains, Vallorbe, Rolle, Nyon, St-Cergue, Payerne, Vallée de Joux, Montreux, Villars, Gryon, Les Diablerets, Morges, Les Mosses, Rougemont, Avenches, Lausanne, Leysin, Château-d’Oex, Vevey 79. Entretien avec Charles-André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du 58 canton de Vaud La branche touristique, en particulier l’hôtellerie, souffre d’une lacune de financement en fonds propres évaluée entre 25 et 30 %.

7. Modes de financement

Si l’attractivité de l’hôtellerie suisse fait défaut pour la clientèle, La SCH est une société coopérative de droit public98, il en est de même pour le capital. La notion de rentabilité par gérée comme une entreprise indépendante, qui met en rapport au risque étant peu attractive, le volume annuel des œuvre la conception de la Confédération en matière investissements (fonds propres, bancaires et SCH), depuis les d’encouragement à l’hôtellerie. En 2003 et conformément années 1998, a diminué de plus de deux tiers. aux engagements pris dans le cadre de la révision de la Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement, Pour les établissements hôteliers, le taux d’avance des banques la Confédération lui a accordé un prêt supplémentaire sans se situe entre 50 et 60%. La dotation en capital propre intérêt de CHF 60 millions (prévu initialement CHF 100 représente 15% en moyenne. Dès lors, il en résulte une lacune millions) pour stimuler les adaptations structurelles nécessaires de financement en fonds propres évaluée entre 25 à 30%. Pour au renouvellement du secteur hôtelier. Dans ce cadre, la SCH combler le manque de financement, différentes possibilités ne procède plus par la méthode du cautionnement, mais sont envisageables. octroie des prêts de rang postérieur, garantis par hypothèque.

Ainsi, la SCH est habilitée à reprendre des prêts bancaires 7.1 Niveau fédéral existants (qui devront satisfaire aux conditions d’un nouvel engagement), mais toujours en tant que partenaire financier Le secteur du tourisme contribue de manière importante complémentaire. Ceci implique l’apport d’un capital étranger au produit intérieur brut. Cependant, les conditions cadres principal et des capitaux propres en suffisance. La durée du auxquelles il est soumis ne lui permettent pas de suivre le financement est d’au maximum 20 ans et la politique de taux de croissance de la branche au niveau international. Dès crédit appliquée limite la part de financement de la SCH au lors, le moyen d’action privilégié par la Confédération pour maximum à 25% de la valeur des actifs immobilisés. l’encouragement à l’hôtellerie est l’augmentation de la capacité financière des exploitations ainsi que leur viabilité à long terme. Dès 2004, la Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de Ces nouvelles mesures sont mises en œuvre principalement l’hébergement99, comme nouvelle base légale de la SCH, a par la Société Suisse de Crédit Hôtelier, sous forme de permis une réorientation de l’encouragement de l’hôtellerie cofinancement d’investissements. suisse. Ceci s’est concrétisé par une augmentation du volume des investissements et une diminution des cautionnements 100 7.1.1 Société Suisse de Crédit Hôtelier par rapport aux années précédentes .

La politique suivie par la Confédération dans le domaine En 2005, le niveau général des taux d’intérêt étant resté à un du tourisme tend à rendre l’hôtellerie suisse plus apte à se bas niveau, la SCH a pu maintenir un taux d’intérêt moyen mesurer à la concurrence internationale en agissant tant sur de 4,5% pour les financements hôteliers consentis. En 2005, le l’amélioration des compétences professionnelles que sur un volume des nouveaux engagements de la SCH a cependant soutien à l’investissement. baissé pour se situer à CHF 129,8 millions, dont CHF 104 millions de prêts et le solde en cautionnements. En septembre 2002, la Confédération a réorienté sa politique touristique au travers de nouvelles mesures d’encouragement L’évolution du volume des fonds investis annuellement dans à l’hôtellerie97, afin d’améliorer la structure et la qualité de l’offre l’hôtellerie sur la période 1998 à 2005 met cependant en touristique et de rendre ainsi l’hôtellerie suisse concurrentielle évidence à la fois : au niveau international. Cet objectif se concrétise par l’encouragement à l’innovation et à la collaboration, à • Une baisse très significative du niveau des fonds propres l’amélioration des compétences professionnelles et au soutien des hôtels concernés (- 85,5%). Les fonds propres à l’investissement hôtelier. Dans ce dernier domaine, la alloués sont très bas en comparaison avec d’autres Confédération agit principalement par l’intermédiaire de la secteurs économiques, bien qu’une amélioration Société Suisse de Crédit Hôtelier (SCH). ait été constatée : 10,4% des fonds propres par 59 rapport au capital en 1998 et 14% en 2001101. Le taux TTableauableau 15 15 – : LeLe taux taux d’endettement d’endettement dans dans l’hôtellerie l’hôtellerie en 2003 en 2003 d’autofinancement, respectivement d’endettement,

varie cependant considérablement en fonction du type Catégorie d’hôtels ***** **** *** ** + * T H/FS d’exploitation102 (cf. tableau 15 ci-contre) . Taux d’autofinancement 19,3% 8,8% 8,3% 7,0% C

Taux d’endettement 80,7% 91,2% 91,7% 93,0% S Source: • Une baisse conséquente des fonds bancaires (-47,5%), Source : SCH/FST qui est cependant caractérisée par une reprise des investissements en 2004 (+40% par rapport à l’année Tableau 16 – Evolution du volume des investissements dans l’hôtellerie précédente). Tableau 16 : Evolution du volume des investissements dans l’hôtellerie • Une évolution des investissements SCH allant dans le Fonds même sens que celle des investissements bancaires Propre Banques SCH Total SCH en % (cf. tableau 16 ci-contre), c’est-à-dire en diminuant. 1998 72,7 97,4 24,2 194,3 12,5 1999 26,5 102,2 18,4 147,1 12,5 Si les crédits sont accordés de manière prépondérante 2000 13,8 14,8 5,9 34,5 17,1 à la rénovation d’hôtels (2005 : 34% ; 2004 : 70,2% ; 2003 : 2001 40,5 49,5 9,5 99,5 9,5

47,2%), l’achat d’établissements hôteliers a fortement baissé 2002 61,6 28,4 8,8 98,8 8,9 (2005 : 25% ; 2004 : 12% ; 2003 : 35,2%) et la construction 2003 13,2 36,5 7,1 56,8 12,5 d’établissements hôteliers n’a pas été soutenue en 2004 2004 10,5 51,1 11,8 73,4 16,1 H (2005 : 19,5% ; 2003 : 17,6%), alors que des fonds affectés à des C 2005 12,3 23,8 14,4 50,5 28,5 consolidations, à hauteur de plus de CHF 2 millions en 2004 et S Source: de CHF 3 millions en 2005 (2005 : 21,5% ; 2004 : 17,7%), ont été investis103. Source : SCH

Le système de notation utilisé lors de l’analyse des nouvelles demandes de financement et la gestion des crédits en cours ont été modifiés pour définir plus précisément le risque de financement. La Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement (art. 7) impose, en effet, à la SCH de fixer ses taux d’intérêt de manière à couvrir ses charges d’administration, de risque et de refinancement.

En ce qui concerne la répartition géographique de l’activité financière de la SCH, une part importante revient au canton de Berne, où des projets importants ont été financés. La part de la Suisse romande (NE, FR, VD, GE) reste maigre et même inférieure à ce qui a été octroyé au canton du Valais (cf. graphique 33, page 61).

60 Graphique 33 : Répartition régionale des fonds de la SCH en 2005

Graphique 33 – Répartition régionale des fonds de la SCH en 2005

Chiffres en millions de CHF / part proportionnelle au volume octroyé

0

2,3

5,7 1,1 3,6

0

1,7 H C : S :

Source Source : SCH

7.1.2 Secrétariat d’Etat à l’économie (seco) Deux de ses moyens d’action sont l’Arrêté fédéral et l’Ordonnance encourageant l’innovation et la coopération Dans le cadre de la promotion de la place économique suisse, dans le domaine du tourisme, qui sont entrés en vigueur le seco est responsable de la politique du tourisme aux niveaux le 01.02.1998. Le projet Innotour (cf. paragraphe 7.1.3, national et international. Il assume aussi la conduite stratégique page 62) en découle directement. de l’encouragement du tourisme de la Confédération et fait office de centre de compétence de la Confédération en Le seco effectue aussi des études et des recherches dans le matière de tourisme. domaine touristique. Il publie notamment :

Dans ce cadre, le seco : • des prévisions touristiques, deux fois par année, en collaboration avec la société de prévisions économiques bâloise BAK ; • prépare et met en oeuvre le rapport du Conseil fédéral sur la politique du tourisme de la Confédération, en • un rapport de benchmarking international en veillant notamment à créer des conditions cadres collaboration avec BAK ; optimales pour le tourisme suisse (p. ex. taux spécial de TVA pour le secteur de l’hébergement) ; • le compte satellite « Tourisme » dans les comptes nationaux, avec l’Office fédéral de la statistique (OFS), • est chargé de concrétiser la conception suisse du depuis 2001. tourisme pour une organisation du territoire respectueuse de l’environnement dans le domaine du tourisme. Pour promouvoir les efforts accomplis pour le tourisme et

en collaboration avec la Fédération suisse du tourisme et 61 « Hotel+Tourismus », le seco attribue aussi depuis sept ans un • Préalpes sans frontières : ce projet présente un produit prix du tourisme suisse, le « Milestone »104. touristique nouveau pour la moyenne montagne vaudoise et fribourgeoise; c’est un produit bilingue (f/d) conçu, organisé, promu et suivi sous la forme d’un 7.1.3 Le projet Innotour réseau reliant deux douzaines de chalets d’alpage entre le lac Léman (Riviera vaudoise) et le lac Noir (canton Le projet Innotour est un programme du seco destiné à de Fribourg), et permettant au visiteur de se déplacer améliorer la structure et la qualité de l’offre dans le domaine de site en site à la recherche d’authenticité en y touristique. De 1998 à 2007 et en deux tranches successives dotées de CHF 37 millions par le Parlement fédéral, 104 projets bénéficiant d’un accueil particulier. Ce projet contribue auront été soutenus par la Confédération. au maintien du patrimoine alpestre par une mise en valeur touristique douce des ressources de la moyenne Ces projets ont pour particularité de concerner une offre qui montagne. s’adresse à l’ensemble du pays, d’être financés à 50% par leurs initiateurs, d’être en cours ou de commencer dans les six mois • Lake Geneva & Matterhorn Region : création d’une à dater de l’octroi d’une aide, de contribuer à apporter une plateforme touristique avec des données complètes solution à des besoins urgents et de démontrer un avantage et actuelles (logements, prestations complémentaires, quantifiable. transports, billets, etc.), qui seront mises à disposition de différents canaux de distribution. Les projets doivent apporter une amélioration de l’offre dans cinq domaines clés du tourisme : 7.2 Niveau cantonal • Les nouveaux produits et canaux de distribution. • L’amélioration des prestations existantes. Dans le canton de Vaud, c’est le Service de l’économie et • La création de nouvelles structures d’organisation. du tourisme (SELT) du Département de l’économie qui est • La formation et le perfectionnement. responsable de la définition et du suivi de la politique d’appui • La recherche et le développement. à l’économie touristique. Pour cela, il travaille en étroite collaboration avec l’Office du tourisme du canton de Vaud En ce qui concerne le canton de Vaud, entre 1998 et le 31 (OTV), auquel le canton a délégué la promotion touristique, janvier 2006, quatre projets ont été soutenus : et par ce biais avec les offices régionaux du tourisme (cf. paragraphe 6.5, page 39). • Paysage en poésie : projet interdisciplinaire pour éveiller l’intérêt des touristes dans le Chablais vaudois et le Le SELT travaille aussi avec le Conseil du tourisme, qui est un Pays-d’Enhaut avec un nouveau produit, « Les Jardins collège d’experts assurant l’analyse des dossiers transmis par artistiques » ; ce projet, qui a débuté en 2004, a été la Commission du secteur hôtelier vaudois et les associations financé par la Confédération à hauteur de CHF 300 000 régionales. Dans le cadre du projet de Loi sur l’appui au pour un budget total de CHF 1,57 million, dont développement économique, mis en consultation en octobre CHF 420 000 apportés par les partenaires du projet; 2006, il est prévu de supprimer le Conseil du tourisme. l’impact estimé est de 40 000 à 45 000 visiteurs chaque été et environ 5000 nuitées supplémentaires dans les La mission du SELT est de faciliter le financement d’installations stations des Alpes vaudoises. touristiques et de coordonner les organismes en charge de la promotion touristique. Ses prestations se font : • Deskline Lausanne (aujourd’hui, système Tomas) : introduction d’un système de réservation et d’information avec raccordement aux systèmes de 62 distribution cantonaux et nationaux. Tableau 17 : Les effets de la LIM et de la LDR dans le canton de Vaud • aux projets touristiques, par le Fonds d’équipement Tableau 17 –( LesCHF effets millions) de la LIM et de la LDR dans le canton de Vaud (CHF millions) touristique (FET), qui permet d’accorder des aides à l’investissement sous la forme de prêts sans intérêts et 2002 2003 2004 2005 de contribution à fonds perdus ;

Prêts LIM et LDR 14,1 7,2 11,8 18,6 T Investissements générés 90,1 17,1 70,4 74 Source: SEL Source: Source : SELT • aux hôtels, par une aide directe non remboursable permettant de diminuer la charge d’intérêts bancaires.

Pour financer d’autres projets de nature touristique, le SELT dispose aussi de la Loi fédérale du 21 mars 1997 sur l’aide aux Graphique 34 : Répartition des engagements du FET en 2005 investissements dans les régions de montagne (LIM) ainsi que par secteur de la Loi cantonale sur le développement régional (LDR). Graphique 34 – Répartition des engagements du FET en 2005 par secteur D’une manière générale, le SELT peut certes intervenir pour Enseignement mécanique influencer les conditions cadres de la branche du tourisme Transport touristique, vaudois, mais cet organisme cantonal ne peut que fédérer les 46 % rem. mécanique Equipements sportifs tendances. Il manque encore de vrais moyens d’intervention Ski de fond qui permettraient de mieux positionner le tourisme vaudois en Musées et salle de spectacle Suisse et d’influencer la politique de la qualité 105 42 % 5 % Site naturels del’hébergement . 5 % 1 % T 7.2.1 Aide publique (LIM et LDR)

1 % SEL Source:

Source : SELT Dans le canton de Vaud, la LIM peut s’appliquer principalement aux communes de quatre régions (le Nord vaudois, le Pays-d’Enhaut, la Vallée de Joux et le district d’Aigle). Elle est souvent combinée à la Loi cantonale sur le développement régional (LDR), qui permet de concentrer l’aide étatique sur des projets d’intérêt régional avec un impact direct sur le développement économique et la création de valeur ajoutée (cf. tableau 17 ci-contre).

A titre d’exemple de projets à caractère touristique, on peut citer, pour l’année 2005, l’aide accordée aux équipements d’enneigement artificiel à Leysin (Chablais), le soutien à la reconstruction du télésiège de liaison entre les domaines skiables du Saanenland et de Rougemont (Pays-d’Enhaut) ou encore la création de la Maison des Terroirs à Grandson (Nord vaudois).

7.2.2 Fonds d’équipement touristique (FET)

Le FET est alimenté à raison de 50% par des subventions cantonales et à 50% par la taxe cantonale de séjour (en 63 moyenne, CHF 2,7 millions par an). Il est accordé pour des 97. Entrée en vigueur le 15.12.2003 de la Loi fédérale sur l’encouragement du secteur de l’hébergement, qui remplace la Loi fédérale sur l’encouragement du projets d’importance cantonales, sous forme de prêts sans crédit à l’hôtellerie et aux stations de villégiature (LCH du 01.07.1996) intérêt ou subventions à fonds perdus. Depuis 1971, le FET s’est 98. Le capital social mixte, composé de 54 397 parts sociales d’une valeur nominale engagé à hauteur de CHF 93 millions, pour des projets devisés de CHF 500, est détenu principalement par la Confédération (22,1%, soit CHF 6 millions), UBS SA (10,1%), Hotela (7,4%), Banque Cantonale Bernoise (6,9%), globalement à CHF 509 millions. Plus de la moitié (57%) de Credit Suisse (6,5%). SCH Rapport annuel 2004 ces projets concernaient les transports touristiques et les 99. Entrée en vigueur le 15.12.2003 remontées mécaniques et 17% les équipements sportifs. 100. Outre le financement, la SCH a développé des activités connexes à l’investissement, à savoir le conseil, l’étude de faisabilité et l’expertise immobilière 101. Le tourisme suisse en chiffres 2004, Berne, juillet 2006 Les fonds du FET sont alloués à hauteur de 40% maximum, 102. Le tourisme suisse en chiffres 2005, Berne, juillet 2006 dans les zones de montagne, sur des projets de remontées 103. Société Suisse de Crédit Hôtelier, Rapport annuel 2004 p.22 mécaniques d’intérêt cantonal, dans les stations générant des 104. Ce prix a été attribué en 2005 à Charles-André Ramseier, directeur de l’Office du tourisme du canton de Vaud dans la catégorie « Ensemble de l’œuvre nuitées. Dès lors, il n’est pas octroyé pour le financement de d’une vie » 106 petites installations de remontées mécaniques d’intérêt local . 105. Entretien avec Philippe Sordet, chef du SELT Géographiquement, les engagements du FET depuis 1971 ont 106. « L’avenir des remontées mécaniques des Alpes vaudoises, Service de cependant concerné à 75% la région des Alpes et Préalpes et, l’économie et du tourisme du Département de l’économie du canton de Vaud, Peter Furger, Lausanne, 2002, §3 p.7 à 12%, celle des rives du Léman. Les engagements du FET dans 107. Exposé des motifs et projet de loi sur l’appui au développement économique, le Jura (7% des engagements), dans la campagne vaudoise Octobre 2006 (1%) et sur les rives des lacs de Neuchâtel et Morat (5%) sont restés marginaux107.

Les engagements du FET varient fortement d’une année à l’autre. En 2005 (cf. graphique 34, page 63), ils se chiffraient à CHF 8,5 millions et ont permis le démarrage de projets pour un montant total de CHF 25 millions. En comparaison, en 2002 ces prêts avaient été de CHF 2,7 millions seulement, auxquels il fallait ajouter des financements à fonds perdus pour CHF 1,2 million.

64 8. Perspectives pour le tourisme suisse et vaudois

8.1 Au niveau suisse contexte du projet de loi sur l’appui au développement économique, doivent permettre aux acteurs de cette Après le creux de la vague entre 2001 et 2004, le tourisme et branche d’agir de concert pour la promouvoir et la l’hôtellerie, aux niveaux suisse et vaudois, vivent à nouveau développer; une période faste. Avec de bonnes saisons hivernales et la remontée rapide des nuitées hôtelières, sous l’influence de la • au niveau étatique, si le principe d’un nouvel clientèle suisse restée forte consommatrice de loisirs et aussi environnement légal est acquis, il reste urgent de d’une nouvelle clientèle étrangère, venue des pays de l’Est et considérer la défense et la promotion du tourisme d’Asie, les professionnels de ces secteurs voient à nouveau d’une manière concrète, si ce n’est d’une façon aussi l’avenir en rose. La restauration, où règne une forte surcapacité dynamique qu’en ce qui concerne le développement de l’offre, reste quelque peu à la traîne. Ce secteur est par économique exogène (implantation d’entreprises ailleurs sous la forte influence des modifications dans les étrangères), dont il n’est pas sûr que le résultat habitudes de consommation et des tendances légales vers une corresponde à 7% du PIB cantonal ; interdiction de fumer dans les établissements publics. • au niveau économique, le choix d’axes identitaires Pour le tourisme suisse et pour sa composante vaudoise, clairs (le savoir, le sport et la santé) et une ambition outre le seul bémol que peut constituer l’évolution des prix qualitative réelle devraient permettre de poursuivre du pétrole et ses effets sur le coût des transports, le contexte la restructuration de la branche, en incitant les économique actuel reste favorable : établissements et les structures touristiques qui le peuvent à une plus grande spécialisation selon les désirs • croissance : les taux de progression des économies de la clientèle ; mondiale et suisse restent élevés ; • au niveau financier, une priorité absolue doit être • monnaie : le taux de change du franc contre les autres donnée au redressement des finances de tous les devises, notamment contre le dollar, reste stable. établissements dans l’hôtellerie et la restauration vaudoises qui affichent des faiblesses financières; cela Pour la saison d’été, l’institut BAK et le seco tablent sur passe sans doute par des fermetures d’établissements, une poursuite de la tendance positive pour le tourisme, mais aussi par des réorientations de l’offre ou de notamment dans l’arc alpin et dans les grandes villes, ce qui plus grandes spécialisations, voire des modifications devrait avoir une influence favorable pour le tourisme vaudois. profondes dans le management de certains Cette estimation semble être confirmée par les résultats établissements ou dans leur actionnariat ; statistiques de l’OFS. • au niveau marketing, les bonnes perspectives du tourisme vaudois sont occultées par une dispersion des 8.2 Au niveau vaudois efforts selon les prérogatives régionales, voire locales; vu d’une perspective suisse, le canton de Vaud est Pour le tourisme, l’hôtellerie et la restauration vaudois, peut-être une « quantité de marques » qu’il s’agit de 108 l’embellie conjoncturelle devrait permettre l’ouverture d’une promouvoir, comme le suggère le directeur de l’OTV ; fenêtre d’opportunités pour opérer quelques restructurations mais, vu de l’étranger, promouvoir le canton de Vaud, en profondeur dans ce secteur : voire la région lémanique revient à faire entendre une voix parmi une multitude d’autres voix suisses • au niveau légal, la période actuelle devrait permettre (cf. graphique 35, page 66). à la politique et aux professionnels de discuter sereinement des nouveaux textes légaux qui, dans le • au niveau structurel, le canton de Vaud gagnerait à défendre « sa » marque de manière unifiée et 65 Graphique 35 : La multitude des marques touristiques suisses Graphique 35 – La multitude des marques touristiques suisses ourismus T ienstleistungen und und ienstleistungen D nstitut für Öffentliche Öffentliche für nstitut I ni SG/ ni U Source : : Source

coordonnée, en lui accordant la priorité avant de chercher à faire connaître, en ordre dispersé, toutes les sous-marques régionales ;

• au niveau de la communication, le tourisme, l’hôtellerie et la restauration vaudois doivent collaborer et se coordonner pour parler au client d’une seule voix et lui proposer des « paquets » touristiques répondant aux nouvelles tendances de la consommation touristique et pouvant être adaptés rapidement aux évolutions des modes.

108. Assemblée générale de l’OTV, Charles-André Ramseier, 29 juin 2006, Ste-Croix

66 9. Recommandations

La BCV a toujours été engagée dans le tourisme, l’hôtellerie et toujours fait par le passé, à accompagner les entreprises qui la restauration vaudois. Cet engagement relève de l’exercice de créent de la valeur dans ces domaines si ces dernières sont, sa mission de contribution au développement de toutes les de leur côté, prêtes à respecter certaines conditions de base branches de l’économie cantonale. Dans ce cadre, la Banque permettant d’assurer une relation saine à long terme. observe depuis de nombreuses années l’évolution de ce secteur, essentiel pour l’économie cantonale dont il représente 1. Environnement institutionnel de l’industrie touristique 7% de la valeur ajoutée brute. vaudoise Il y a dix ans, à l’occasion d’une analyse interne de l’hôtellerie • Culture : D’une certaine manière, c’est dans le canton et de la restauration, les responsables de la BCV avaient déjà de Vaud que le tourisme est né en Suisse. Or, c’est formulé quelques questions fondamentales : en terre vaudoise qu’il existe sans doute le moins de culture touristique en Suisse. Pour que les Vaudoises et • N’y a-t-il pas un trop grand nombre d’établissements ? les Vaudois puissent mieux « vivre » le tourisme qui les fait vivre, il est urgent de créer les structures adéquates • Des restaurants et des hôtels ne devront-ils pas fermer – par exemple au niveau scolaire et dans les communes – leurs portes ? pour propager la culture touristique suisse et cantonale. • N’est-il pas possible d’anticiper le risque crédit en • Développement : L’industrie touristique pèse, déterminant des normes standard au niveau des coûts directement et indirectement, 7% de la valeur du PIB et du financement ? cantonal. La promotion de son développement par les autorités devrait faire l’objet d’un soin particulier, • Quelles sont les perspectives et l’avenir de cette branche notamment de la part des instances de promotion d’activité à court et moyen termes ? économique pour lesquelles il apparaît que ce secteur est le parent pauvre des efforts budgétaires. Si la troisième question a trouvé une réponse avec les exigences découlant des normes des Accords de Bâle II, Ainsi, il ne faut pas seulement « intégrer » l’économie qui sont aujourd’hui appliquées par la plupart des grandes touristique dans les politiques cantonales, banques universelles et par la BCV en particulier, les trois autres régionales et communales. Il faut surtout, pour restent d’actualité, au niveau national comme sur le plan que son développement soit pris au sérieux par cantonal. tous les partenaires, créer une instance propre au développement touristique, qui soit chargée d’en La BCV compte un peu moins de 1000 clients dans les secteurs appliquer les principes directeurs déjà définis par le de l’hôtellerie, de la restauration et des remontées mécaniques. Conseil d’Etat et qui soit dotée de moyens financiers Environ 4% du volume de ses crédits sont attribués à des corrects, permettant notamment de stimuler la entreprises ou à des professionnels de ces branches. Or, la collaboration entre la SCH, les établissements bancaires Banque doit constater que la branche du tourisme, dont ces et les entreprises de la branche. établissements sont les principales composantes, souffre de faiblesses structurelles et financières récurrentes, dont l’embellie Le projet de Loi sur l’appui au développement conjoncturelle actuelle a tendance à masquer les effets. économique, mis en consultation en octobre 2006, amorce une démarche dans ce sens en donnant plus de C’est dans ce contexte que la BCV estime utile de formuler poids à l’OTV. certaines recommandations aux autorités cantonales et aux professionnels de la branche touristique du canton par le biais de la présente étude. Parallèlement, la Banque réitère sa volonté d’assumer sa mission en restant prête, comme elle l’a 67 • Structures : Les rôles de l’Office du tourisme du cantons touristiques devrait être formalisé et les canton de Vaud (OTV) et du Conseil du tourisme moyens nécessaires rapidement fournis. devraient être renforcés. Ces instances pourraient, par exemple, être le noyau dur d’un « Office du • Connaissance qualitative du marché : Les études de développement du tourisme vaudois », qui se chargerait marché sur l’offre et la demande touristiques vaudoises non seulement de coordonner son essor économique sont rares et/ou réalisées en ordre dispersé. Les acteurs dans toutes les régions du canton, mais aussi de (hôtellerie, restauration et remontées mécaniques) mieux organiser les actions des offices régionaux et de devraient initier un partenariat pour, en collaboration poursuivre le rôle actuel de l’OTV, notamment sur les avec le Scris et l’Unité d’enseignement et de recherche marchés étrangers et dans les autres cantons. A l’état en tourisme de l’Université de Lausanne, réaliser de projet, la nouvelle Loi sur l’appui au développement régulièrement des enquêtes de référence, permettant économique va dans ce sens. aux responsables de cette branche de mieux orienter leurs politiques. • Financement : Pour accroître la valeur ajoutée du tourisme dans le canton, tout au moins pour la • Politique régionale : Actuellement, tous les efforts maintenir à son niveau actuel et préserver les emplois concernent le tourisme citadin, le long du lac de cette branche, il serait souhaitable de trouver des Léman, et celui des Alpes vaudoises. L’infrastructure sources de financement complétant la poignée de et le développement touristique dans les régions millions du produit de la taxe de séjour. Prenant en périphériques (Jura et Nord vaudois) et en campagne compte l’importance économique et politique du sont laissés en friche. Or, face à des défis financiers et tourisme, notamment dans les régions de montagne, légaux, l’abandon progressif des hôtels et restaurants et le rôle qui lui est réservé dans le cadre du plan de campagne risque de créer un vide dans certaines directeur cantonal pour le développement de ces communes, source de problèmes sociaux. régions, un nouvel environnement légal sur le tourisme devrait prévoir la création de moyens financiers plus Mais, s’il est évident que l’équipement touristique conséquents, notamment sur le plan des aides à classique aura du mal à y perdurer, notamment l’investissement. en raison de problèmes trop aigus de rentabilité, des formes alternatives (tourisme à la ferme, Bed 2. Marché touristique vaudois & Breakfast, etc.) pourraient et devraient y être formellement soutenues, par exemple par un éventuel • Statistiques : La connaissance statistique du Office de développement du tourisme vaudois. Ces tourisme, notamment des secteurs de l’hôtellerie, de la formes alternatives sont en effet particulièrement restauration et des remontées mécaniques, est plus que adaptées pour pouvoir supporter, dans ces régions, lacunaire. Or, celle-ci est essentielle à la conception puis les variations de la demande. à l’application de stratégies de développement, tant aux niveaux cantonal, régional, communal qu’aux niveaux • Remontées mécaniques : Une partie de l’avenir sectoriels. d’une région touristique entière, les Alpes vaudoises, repose sur la capacité d’une dizaine de sociétés de Pour améliorer cette connaissance statistique, remontées mécaniques à générer les moyens financiers quantitativement et qualitativement, et parce que suffisants pour assurer le maintien et le renouvellement l’OFS n’est plus vraiment disposé à remplir cette d’infrastructures permettant de garantir la qualité de fonction pour des raisons budgétaires, un partenariat leurs prestations. actif du Service cantonal de recherche et d’information statistiques (Scris) avec les acteurs de la branche, les Pour ne pas un jour être contraintes de passer sous 68 autorités communales et cantonales et les autres le contrôle d’acteurs économiques extérieurs au canton ou étrangers, ces sociétés devraient s’engager de fonds propres disponibles devrait être exigé pour rapidement sur la voie d’un partenariat régional, voire accorder un crédit à un établissement de cette branche. sur celle d’une fusion de leurs activités. Cette exigence devrait être couplée à celle de la fixation Dans un premier temps, la création d’offres touristiques d’une capacité d’épargne pour les indépendants complètes, c’est-à-dire englobant toutes les prestations qui veulent se lancer sur ce marché et à de fortes de toutes les stations des Alpes vaudoises, et disponibles restrictions quant à l’utilisation du capital de sur internet, pourrait être une façon de dépasser les prévoyance pour les anciens salariés qui veulent devenir clivages régionaux. restaurateurs ou hôteliers.

3. Problématique financière

• Analyse : Les établissements hôteliers, de la restauration et des remontées mécaniques sont aux prises avec des problèmes récurrents de rentabilité, dus notamment à leur faible dotation en fonds propres. Pour résoudre à terme ces problèmes et pouvoir continuer à répondre aux demandes de crédits qu’ils formulent, ces établissements devraient soumettre leur situation à un organisme d’analyse neutre dont la structure pourrait s’inspirer de celle de Prométerre, dans le domaine agricole.

• Demandes de crédit : Dans le contexte d’un cadre minimal fixé par le législateur, les établissements bancaires et les organisations faîtières du tourisme devraient agir en partenariat pour faire respecter des conditions minimales à remplir pour que les établissements et entreprises actives dans le tourisme puissent déposer des demandes de crédit.

Ces conditions minimales devraient concerner les domaines suivants : situation, moyens d’accès et infrastructures de communication à disposition des établissements demandeurs ; existence de business plan; existence d’études de marché et de faisabilité pour les nouveaux projets ; existence ou mise en place de structures (même simplifiées) de contrôle de la comptabilité et de la gestion.

• Fonds propres : Actuellement, le niveau des fonds propres des établissements actifs dans le tourisme est souvent proche de 15%. Comme dans le cas d’un prêt hypothécaire à un particulier, un niveau minimal 69

10. Sources et liste des abréviations

10.1 Sources • Hôtel Benchmark 2004, SGH • « Prévisions pour le tourisme suisse », BAK et seco, • « La Suisse au tournant du siècle – Souvenir du bon mai 2006 vieux temps », Editions Sélection du Reader’s Digest • Dictionnaire Historique de la Suisse, Berne • « Histoire économique de la Suisse », Jean-François • « L’impact du Montreux Jazz Festival 2002 sur Bergier, Payot, 1984 Montreux et la région », Unité d’enseignement et de • « Le voyage en Suisse », Claude Reichler & Roland recherche en tourisme de l’Université de Lausanne, Ruffieux, Robert Laffont, 1998 Novembre 2002 • « Histoire du Pays de Vaud », Lucienne Hubler, Editions • Entretien des auteurs avec MM. Charles André LEP, 1991 Ramseier, directeur de l’OTV, Philippe Thuner, président • « Reflets économiques de la branche », Editions 2004, d’ Hôtellerie Vaudoise, Frédéric Haenni, président de 2005 et 2006, GastroSuisse GastroVaud et Philippe Sordet, chef de service du SELT. • « Faits saillants du tourisme – Edition 2005 », Organisation mondiale du tourisme 10.2 Liste des abréviations • « Compte satellite du tourisme de la Suisse », Gabrielle Antille, Heinz Rütter et Adrian Berwert, seco B&B Bed and Breakfast • Rapports annuels 2004 et 2005, Société Suisse de Crédit Conseil du Tourisme du canton de Vaud Hôtelier CdT EPT Emploi équivalent plein temps • « Le tourisme en Suisse a de l’avenir », Suisse Tourisme FET Fonds d’équipement touristique • « Le tourisme suisse en chiffres », éditions 2004 et 2005, Fédération suisse du tourisme KOF Centre conjoncturel de l’Université de Zurich • « Remontées mécaniques en Suisse – Faits et chiffres LADB Loi sur les auberges et les débits de boissons 2004 », Remontées Mécaniques Suisses LDR Loi sur le développement régional • « Erfolgsfaktoren im alpinen Tourismus », seco, Berne LIM Loi sur l’aide aux investissements en région • « L’importance du tourisme pour l’économie vaudoise », de montagne Rütter & partner, 2004 OFS Office fédéral de la statistique • « Facteurs de succès, modèles d’affaires et de OMT Organisation Mondiale du Tourisme financement pour l’industrie des remontées OTV Office du tourisme du canton de Vaud mécaniques en mutation », Thomas Bigler & Christian RMS Remontées Mécaniques Suisses Laesser, Université de Saint-Gall SCH Société Suisse de Crédit Hôtelier • Rapport du Conseil d’Etat au Grand Conseil sur la politique de développement économique, 2006 SECO Secrétariat d’Etat à l’économie • Publications trimestrielles de Conjoncture Vaudoise SELT Service de l’économie, du logement et du tourisme • Communiqués de presse de l’Office fédéral de la SSH Société suisse pour l’hôtellerie statistique sur les nuitées touristiques TO Taux d’occupation • « L’avenir des remontées mécaniques des Alpes TSA Compte satellite du tourisme vaudoises », Peter Furger, 2002 UIA Union des Associations Internationales • Infotellerie Vaudoise, Newsletter d’Hôtellerie Vaudoise VAB Valeur ajoutée brute • Rapport d’activité 2005, SELT 70 10.3 Liste des graphiques et tableaux

Graphiques page 1. Evolution du nombre d’établissements hôteliers en Suisse 10 2. Evolution du nombre de chambres d’hôtels en Suisse 10 3. Evolution des arrivées de touristes et des recettes du tourisme international 12 4. Les perspectives de croissance du tourisme mondial 12 5. La part de la Suisse dans le tourisme européen baisse 12 6. Valeur ajoutée brute directement générée par le tourisme 14 7. Evolution récente de la taille des hôtels 14 8. Taux d’occupation selon la taille et l’exploitation 16 9. Evolution des chiffres d’affaires 16 10. Evolution des journées skieurs en Suisse 18 11. Chiffre d’affaire annuel dans la restauration 24 12. Structure des coûts par niveau de chiffre d’affaires 24 13. Tendance à long terme pour les leaders du tourisme de congrès 31 14. Les régions touristiques dans le canton de Vaud 33 15. Poids relatif du tourisme dans les PIB 34 16. Evolution du nombre de nuitées hôtelières dans le canton de Vaud 34 17. Evolution du nombre de nuitées par région 37 18. Demande comparée du tourisme d’affaires et de loisirs 38 19. Dépense des hôtes touristiques dans la région Lausanne-Montreux 38 20. Le chiffre d’affaires des activités récréatives, culturelles et sportives 38 21. Répartition des hôtels dans le canton 41 22. Répartition des hôtels selon le nombre de lits 41 23. Structure des coûts d’un hôtel vaudois 44 24. Structure des coûts d’un hôtel vaudois selon le chiffre d’affaires 44 25. Répartition des hôtels étoilés dans le canton 47 26. Proportion d’hôtels ayant un site internet 47 27. Capacité d’accueil des hôtels vaudois 48 28. Répartition des chambres par gammes de prix – Axe Nyon/Montreux 49 71 29. Répartition des chambres par gammes de prix – Campagne vaudoise 49 30. Répartition des campings dans le canton 51 31. Evolution du chiffre d’affaires dans l’hôtellerie vaudoise 53 32. Evolution des chiffres d’affaires dans la restauration 56 33. Répartition régionale des fonds de la SCH 61 34. Répartition des engagements du FET en 2005 63 35. La multitude des marques touristiques suisses 66

Tableaux page 1. Evolution du nombre d’hôtels, de chambres et de lits en Suisse 14 2. Répartition des nuitées par origine de la clientèle 16 3. Répartition régionale des nuitées 18 4. La structure financière dans l’hôtellerie suisse 18 5. Evolution de la taxe cantonale de séjour 34 6. Taux d’occupation des hôtels par région touristique 42 7. Répartition des hôtels selon la capacité en chambres 42 8. Répartition des charges selon le chiffre d’affaires par catégorie d’hôtels 44 9. Nombre d’hôtels ayant des sites internet 46 10. Prix des chambres d’hôtels 49 11. Répartition des B&B dans le canton de Vaud 50 12. Evolution des membres de GastroVaud 53 13 Répartition des licences d’exploitation dans le canton de Vaud 54 14. Les sociétés de remontées mécaniques des Alpes vaudoises 56 15. Le taux d’endettement dans l’hôtellerie 60 16. Evolution du volume des investissements dans l’hôtellerie 60 17. Les effets de la LIM et de la LDR dans le canton 63

72 11. Liens utiles

11.1 Organisations liées au tourisme Télé Leysin www.teleleysin.ch

Office du tourisme du canton de Vaud Téleski Les Thays www.region-du-leman.ch www.forclaz.ch Hôtellerie Vaudoise Gstaad 3000 SA www.hotellerievaudoise.ch www.glacier3000.ch GastroVaud www.gastrovaud.ch 11.3 Diverses adresses Auberges de jeunesse suisses www.youthhostel.ch Service de l’économie, du logement et du tourisme Remontées mécaniques suisses www.selt.vd.ch www.seilbahnen.org Conjoncture Vaudoise Bed & Breakfast Switzerland www.conjoncturevaudoise.ch www.bnb.ch Forschungsinstitut für Freizeit und Tourismus Fédération suisse du tourisme www.cx.unibe.ch/fif www.swisstourfed.ch Service cantonal de recherche et d’information statistiques Société Suisse de Crédit Hôtelier (SCRIS) www.sgh.ch www.scris.vd.ch Suisse Tourisme BCV www.MySwitzerland.com www.bcv.ch Campings de Romandie Office fédéral de la statistique www.camping-romandie.ch www.statistique.admin.ch Innovation Tourism Laurent Vanat, consultant www.inno-tour.ch www.vanat.ch Organisation Mondiale du Tourisme Institut für öffentliche Dienstleistungen und Tourismus www.unwto.org www.idt.unisg.ch Secrétariat d’Etat à l’économie www.seco.admin.ch 11.2 Sites particuliers Unité d’enseignement et de recherche en tourisme Hôtels Vaudois www.hec.unil.ch/uert Voir la Liste des hôtels vaudois (chapitre 12, page 74) Dictionnaire historique suisse www.dhs.ch Remontées mécaniques Villars – Gryon www.tele-villars-gryon.ch Meilleret, Les Diablerets www.diablerets.ch 73 12. Liste des hôtels vaudois

SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Aigle et Environs 6 69 107 Aigle 59 87 Motel Le Barbaro o 23 20 n n 0 na 90 60 du Nord n 19 38 n 0 hoteldunord.ch 140 115 des Messageries n 10 14 n n 0 na 90 50 Le Suisse n 7 15 n n 0 na 110 80 Plans-sur-Bex, Les 5 10 Pont-de-Nant n 5 10 n n 0 na 90 45 Yvorne 5 10 La Couronne n 5 10 n n 0 na 100 60 Avenches et Environs 7 109 240 Avenches 68 137 Au Forgeron n 13 24 n n 0 na 90 60 de l’Union n 4 10 n n 0 na 110 60 de la Couronne o 12 24 n n 3 lacouronne.ch 160 110 Lacotel n 39 79 o Swissrooms; Velotel 3 tiscover.ch/lacotel 105 85 Cudrefin 19 59 Auberge de la Sauge n 12 42 n n 0 na 120 85 de Ville n 7 17 n n 0 na 120 60 Faoug 22 44 du Cerf n 22 44 n n 0 na 100 50 Château d’Oex et Environs 15 259 506 Château d’Oex 229 441 Beau-Séjour n 42 57 o n 0 na 130 65 Buffet de la Gare n 7 14 n n 1 buffet-doex.ch 70 40 Perce-Neige n 11 34 n n 0 perce-neige.net 70 35 La Poste n 13 24 n n 1 rosaly.ch 94 54 La Rocaille n 12 24 n n 0 na 160 90 Le Vieux Chalet n 18 45 n n 0 na 90 45 Gourmet o 21 44 n Minotel 3 gourmet-hotelermitage. 160 100 ch Bon Accueil o 18 32 n Swiss Historic Hotel 0 lebonaccueil.ch 160 115 Les Bouquetins o 10 20 n n 1 na 110 60 Roc et Neige o 55 108 o n 0 rocetneige.ch 165 85 74 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) de Ville n 12 24 n n 3 na 160 100 Florissant n 10 15 n n 2 na 90 40 Etivaz, L’ 15 30 du Chamois n 15 30 n n 0 hotel-suisse.ch/chamois 80 50 Rossinière 15 35 Elite n 10 20 n n 0 na 180 65 de Ville n 5 15 n n 0 na 110 50 Echallens et Environs 4 28 58 Bercher 4 8 de la Gare n 4 8 n n 0 na 100 50 Echallens 5 11 Auberge du Cheval-Blanc n 5 11 n n 0 na 120 80 Villars-le-Terroir 14 28 Motel Beauregard n 14 28 n n 0 na 108 88 Vuarrens 5 11 du Lion-d’Or n 5 11 n n 0 na 75 40 La Sarraz et Environs 6 43 79 Eclépens 9 17 Auberge communale “A n 9 17 n n 0 na 140 100 l’Ecusson Vaudois” Mex 5 8 Auberge au Mai n 5 8 n n 0 aubergeaumai.ch 80 40 Mont-la-Ville 5 10 Auberge du Mollendruz n 5 10 n n 0 na 88 35 Pompaples 8 14 Au Milieu du Monde n 8 14 n n 0 na 80 45 Sarraz, La 16 30 de la Croix-Blanche n 11 20 n n 0 hotelcroixblanche.ch 140 80 O Sole Mio n 5 10 n n 0 o-sole-mio.org 140 80 Lausanne Agglomération 65 3039 5476 Belmont s/Lausanne 10 22 de Belmont n 10 22 n n 3 hotelbelmont.ch 140 90 Bussigny 171 342 Novotel o 98 196 o Accor 3 novotel.com 105 105 75 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Formule 1 o 73 146 o Accor 1 hotelformule1.com 62 62 Cheseaux 32 60 Galion’s n 21 40 n n 0 na 140 100 de la Gare n 11 20 n n 0 na 110 75 Crissier 132 259 Acacia Beausite n 19 29 n n 0 na 110 60 Ibis o 113 230 o n 2 hotelibis.com 111 80 Cugy 10 22 Motel des Pins n 10 22 n n 0 na 80 60 Cully 79 155 Comfort InterEurope o 57 110 o Comfort and Quality 3 hotelintereurope.ch 170 100 Au Major-Davel o 13 27 n n 0 hotelaumajordavel.ch 160 110 Auberge du Raisin o 9 18 n relais&chateaux 0 relaischateaux.ch/raisin 350 280 Echandens 10 19 Pont de la Venoge o 10 19 n n 2 na 95 80 Ecublens 26 54 Le Parc o 26 54 n n 3 leparc.ch 120 120 Epalinges 42 79 de l’Union o 42 79 o n 3 hotel-union.ch 125 98 Croix-sur-Lutry, La 4 6 La Croix Chez Alfredo n 4 6 n n 0 na 120 85 Lausanne 2338 4122 Le Chalet n 9 15 n n 0 na 93 55 Excelsior n 50 100 o n 0 na 140 90 Relais de Vidy n 10 10 n n 0 na 50 25 Beau-Rivage Palace o 169 322 o Club Grand Hotel 5 brp.ch 470 410 &Swiss Deluxe Hotels Lausanne Palace o 150 262 o Swiss Deluxe Hotel 5 lausanne-palace.com 490 390 Agora o 80 177 o Fassbind Hotels 4 fassbindhotels.com 190 155 Alpha-Palmiers o 187 370 o Fassbind Hotels 4 fassbindhotels.com 195 160 Angleterre o 75 150 o n 4 angleterre-residence.ch 345 265 Continental o 116 174 o Swiss Quality Hotels 4 manzprivacyhotels.ch 295 200 Nash Carlton o 44 88 o n 4 meliacarlton.solmedia. 240 200 com 76 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) BestWestern Mirabeau o 73 127 o Best western 4 mirabeau.ch 240 180 Moevenpick o 265 355 o Moevenpick Hotels 4 moevenpick-lausanne. 340 285 com de la Paix o 109 198 o n 4 hoteldelapaix.net 400 300 Royal-Savoy o 107 170 o n 4 royal-savoy.ch 295 245 Victoria o 55 85 o n 4 hotelvictoria.ch 280 175 AlaGare o 45 85 o Minotel 3 alagare.com 160 120 Albatros Navigation o 28 41 o n 3 albatros-navigation 136 104 Aulac o 84 150 o CDM Hotels et 3 aulac.ch 190 140 Restaurants Bellerive o 35 62 o Swiss Budgets Hotels 3 hotelbellerive.ch 160 125 Le Château d’Ouchy o 38 72 o n 3 château-douchy.com 180 160 City o 51 120 o Fassbind Hotels 3 Fassbindhotels.com 160 125 Crystal o 40 80 o Minotel 3 crystal-lausanne.ch 177 134 Elite o 33 55 o n 3 elite-lausanne.ch 175 135 Tulip Inn o 59 112 o Golden Tulip 3 tulipinnlausanne.ch 170 140 Jan o 45 80 o n 3 hoteljan.ch 145 105 du Port o 22 38 n n 3 hotel-du-port.ch 180 150 Regina o 30 53 o Swiss Budgets Hotels 3 hotel-regina.ch 158 118 des Voyageurs o 33 66 o n 3 voyageurs.ch 160 120 Auberge du Chalet-à- o 13 24 n n 2 chaletagobet.ch 178 105 Gobet La Croisée o 12 24 n VCH 2 hotellacroisee.ch 165 145 de l’Ours o 20 36 n n 2 na 150 110 Rex o 26 46 n n 2 rexhotel.ch 140 100 de la Forêt o 20 30 n n 1 na 130 95 Jeunotel o 118 150 o Swiss Budgets Hotels 0 jeunehotel.ch 106 89 du Marché n 25 40 n n 1 hoteldumarche-lausanne. 120 90 ch du Raisin o 7 15 n n 0 na na na Lausanne Guesthouse & o 25 80 n n 0 lausanne-guesthouse.ch 88 81 Backpaper les Chevreuils o 30 60 o n 0 chevreuils.ch 230 158 Mont-sur-Lausanne, Le 14 22 Le Central n 14 22 n n 0 na 100 62 77 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Lutry 33 55 Le Rivage o 33 55 o n 3 hotelrivagelutry.ch 170 120 Paudex 24 48 du Château n 24 48 n n 0 na 140 80 Prilly 10 14 Auberge de la Fleur- n 10 14 n n 0 na 70 35 de-Lys Renens 13 17 des Epis d’Or n 13 17 n n 0 na 50 35 Romanel-sur-Lausanne 18 38 Auberge de la Charrue n 4 10 n n 0 hotels-suisse.ch/auberge- 140 90 la-charrue A La Chotte o 14 28 n n 3 na 145 105 St-Sulpice 65 144 Bellevue-Terrasse n 11 20 n n 0 na 100 73 Pré Fleuri o 17 36 n n 3 pre-fleuri.ch 170 135 Motel des Pierrettes o 22 42 n n 2 na 150 110 Hostellerie du o 15 26 n n 0 debarcadere.ch 197 160 Debarcadère Savigny 8 18 des Alpes n 8 18 n n 0 na 150 85 Lavey-Bex 7 167 288 Bex 81 146 de la Fontaine n 9 21 n n 0 na 90 55 de Ville n 5 11 n n 0 na 70 45 Le Cèdre o 41 82 o n 4 hotel-cedre.ch 170 150 Le St-Christophe o 10 24 n n 2 le-st-christophe.ch 130 90 A la Grappe d’Or o 16 8 n n 0 na Lavey-les-Bains 74 107 Grand Hôtel des Bains o 74 107 o n 3 lavey-les-bains.ch 260 150 Lavey-Village 12 35 Les Fortifications n 12 35 n n 3 na 80

Les Diablerets 15 402 1 095

Diablerets, Les 385 1 040 Eurotel Victoria o 101 220 o Eurotel 4 eurotel-victoria.ch 200 135 78 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) des Diablerets o 59 125 o n 4 hoteldesdiablerets.ch 210 94 Le Chamois n 50 120 o n 3 hotelchamois.ch 84 104 Les Sources o 48 96 o n 3 hotel-les-sources.ch 138 50 Les Diablotins o 60 190 o n 1 diablotins.ch 84 50 Le Madrier n 6 16 n B&B 0 lemadrier.ch 100 60 La Gentiane o 22 50 n n 0 lagentiane.ch 100 70 Auberge de la Poste n 11 25 n n 0 aubergedelapotse.ch 140 60 Restaurant d’Isenau n dortoir 62 n n 0 isenau.ch - 45 les Lilas n 11 20 n n 0 hotelleslilas.ch 120 50 Mon Abri n dortoir 60 n n 0 monabri.ch 90 45 Auberge de l’Ours n 6 35 n n 0 aubergedelours.ch 140 80 Mon Séjour n 11 21 n n 0 hotel-mon-sejour.ch 100 50 Vers-L’Eglise 17 55 Auberge de l’Ours n 6 34 n n 0 aubergedelours.ch 140 80 Mon Séjour n 11 21 n n 0 hotel-mon-sejour.com 100 60 Les Mosses 7 113 262 Comballaz, La 4 12 Auberge de la Poste n 4 12 n n 0 na 100 80 Sépey, Le 6 12 du Cerf n 6 12 n n 0 lecerf.ch 100 60 Les Mosses 98 228 Le Relais Alpin o 47 90 o n 3 relaisalpin.ch 120 60 Les Fontaines o 25 50 n n 3 relaisalpin.ch 67 67 du Chaussy n 12 24 n n 0 hotellechaussy.ch 85 55 Easy La Sapinière o 14 64 n n 2 relaisalpin.ch 67 67 Lécherette La 5 10 Restoski o 5 10 n n 0 na 95 90 Leysin 12 436 933 Leysin 436 933 Classic Hôtel o 115 230 o n 4 classic-hotel.ch 210 135 Central Résidence o 86 200 o n 3 central-residence.ch 150 90 Parc Hôtel n 42 87 o n 3 leysin-parc.ch 210 135 Le Grand Chalet o 30 60 o n 3 grand-chalet.ch 130 78 Au Bel-Air o 12 45 n n 2 aubelair.ch 120 80 79 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Mont-Riant o 18 36 n n 2 mont-riant.ch 130 72 Les Orchidées o 14 27 n n 2 leysin.ch/orchidées 140 70 du Soleil o 45 120 o n 2 hoteldusoleil.ch 75 95 La Paix o 29 17 n Swiss Budget Hotels 0 hotelapaix.ch 58 68 Hiking Sheep o 8 36 n n 0 na na La Tour d’AÏ o 16 45 n n 2 hoteltourdai.ch 120 70 La Primevère n 21 30 n Swiss Budget Hotels 0 na 90 45 Morges et Environs 19 289 564 Apples 10 25 Auberge de la Couronne n 5 14 n n 0 couronne-apples.ch 160 200 de Commune n 5 11 n n 0 na 90 55 Ballens 9 17 Communal n 9 17 n n 0 na 86 48 Colombier 3 8 Auberge communale n 3 8 n n 0 na 100 50 Etoy-Buchillon 42 84 Motel Lunika n 18 36 n n 0 lunika.ch 120 90 Auberge communale n 10 20 n n 0 auberge-etoy.org 150 100 Motel des Pêchers n 14 28 n n 0 na 83 63 Lavigny 3 6 La Croix-Blanche n 3 6 n n 0 la-croix-blanche.ch 100 70 Montricher 16 27 des Deux Sapins n 6 11 n n 0 na 84 48 du Jura Garni n 10 16 n n 0 na 80 45 Morges 168 322 La Fleur du Lac o 30 56 o Swiss International 4 fleur-du-lac.ch 278 168 Hotels de la Nouvelle Couronne o 31 62 o Hôtels et 3 hotelcouronnesmorges.ch 158 108 Patrimoines du Mont -Blanc Au Lac o 45 78 o Best Western 3 hotel-mont-blanc.ch 180 160 La Longeraie o 48 96 o n 3 lalongeraie.ch 200 150 de Savoie o 14 30 n n 0 hotelsavoie.ch 150 97 Préverenges 29 57 Auberge du Chasseur o 12 23 n n 3 na 130 100 80 de la Plage o 9 18 n n 0 hotel-laplage.ch 160 128 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Auberge de l’Etoile n 8 16 n n 0 na 90 50 Vufflens-le-Château 9 18 L’Ermitage n 9 18 n Relais & Chateaux 0 ravet.ch 400 360 Moudon - Oron 7 71 133 Lucens 15 30 de la Gare n 6 12 n n 0 hoteldelagarelucens.ch 135 95 de la Couronne n 9 18 n n 0 na 138 87 Moudon 24 40 Auberge de la Douane n 3 5 n n 0 na 80 40 de la Gare n 18 30 n n 0 hotel-restaurant.ch 140 75 Relais de Bressonaz n 3 5 n n 0 na 70 35 Palézieux-Gare 7 10 de la Gare n 7 10 n n 0 na 80 40 Servion 25 53 Motel des Fleurs SA n 25 53 n n 0 hotels-suisse.ch/motel- 120 90 des-fleurs Montreux-Vevey et 68 2400 4299 Environs Blonay 38 70 Buffet de la Gare n 4 9 n n 0 na 80 60 Les Sapins o 14 20 n n 0 les-sapins.ch 160 90 du Signal o 4 8 n n 0 na 130 70 Bahyse o 13 24 n n 3 hotelbahyse.ch 181 143 des Pléïades n 3 9 n n 0 na 98 59 Caux 14 28 Buffet de la Gare n 6 12 n n 0 buffetcaux.com 120 80 Hostellerie de Caux o 8 16 n n 0 hostelleri-caux.ch 160 100 Chexbres 70 126 Restaurant du Nord n 3 4 n n 0 na 90 70 Préalpina o 50 90 o n 4 prealpina.ch 120 110 Cécil o 17 32 n Minotel 0 hotelcecil.ch 135 90 Clarens 16 25 Buffet de la Gare n 9 11 n n 0 na 66 80 Ermitage o 7 14 n n 0 ermitage-montreux.com 250 180 Corseaux 12 24 81 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) de Châtonneyre o 12 24 n n 3 chatonneyre.ch 180 85 Corsier-sur-Vevey 10 16 de la Place n 10 16 n n 0 hotel-de-la-place.ch 150 80 Epesses 2 4 de la Crochettaz o 2 4 n n 0 na 170 115 Fenil-sur-Corsier 2 4 de Fenil n 2 4 n n 0 na 80 60 Glion sur Montreux 156 277 Victoria o 50 80 o Selection Suisse 4 4 victoria-glion.ch 250 160 des Alpes Vaudoises n 48 88 o n 3 hotel-alps.ch 120 80 Le Parc Righi n 58 109 o n 4 na 235 165 Jongny 62 92 du Léman n 62 92 o n 0 coopbildungszentrum. 110 140 ch/jongny Les Avants/Montreux 24 46 de Sonloup o 19 36 n n 2 sonloup.com 130 90 Helioda o 5 10 n n 0 na 115 66 Mont-Pélerin 83 113 Le Mirador Kempinski o 74 95 o Swiss Deluxe Hotels 5 mirador.ch 380 280 Hostellerie Chez Chibrac o 9 18 n n 0 chezchibrac.ch 140 115 Montreux 1368 2419 Pension Wilhelm n 13 27 n n 0 na 100 60 Le Montreux-Palace o 235 405 o Swiss Deluxe Hotels 5 montreux-palace.com 510 380 Royal Plaza o 146 198 o n 5 royalplaza.ch 305 255 Eden Palace au Lac o 100 200 o n 4 edenmontreux.ch 240 210 Eurotel Riviera o 152 270 o Best Western 4 eurotelriviera.ch 220 170 Golf Hôtel o 75 142 o Swiss Quality Hotel 4 montreux.ch/golf-hotel 280 190 Grand Hôtel Excelsior o 59 97 o n 4 hotelexcelsiormontreux. 290 190 Biotonus com Grand Hôtel Suisse o 140 255 o n 4 suisse-majestic.ch 280 200 Majestic Villa Toscane o 45 70 o Swiss Quality Hotel 4 villatoscane.ch 200 140 Résidence Bristol SA o 20 44 n n 4 hotel-bristol-montreux.ch 220 155 Bon-Port o 29 59 n n 3 na 130 90 De Chailly o 32 60 o n 3 montreux.ch/chailly 130 90 82 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Helvétie o 60 100 o n 3 montreux.ch/helvetie 150 110 Splendid o 24 46 n n 3 hotel-splendid.ch 160 110 Masson ssa o 30 60 n n 3 hotelmasson.ch 150 100 Auberge des Planches n 36 72 o n 3 na 140 85 Elite Montreux o 23 35 n n 2 montreux.ch/elite 110 70 La Rouvenaz o 6 12 n n 2 montreux.ch/rouvenaz- 160 110 hotel Du Pont o 10 19 n n 1 na 130 70 Villa Germaine o 10 24 n n 1 montreux.ch/villa- 105 70 germaine Parc et Lac o 30 53 o n 0 montreux.ch/parc-et-lac 130 90 Bon-Accueil o 39 78 o n 0 na 190 130 Hostellerie du Lac o 8 17 n n 0 montreux.ch/hostellerie- 150 na du-lac Miramonte n 46 76 o n 0 miramonte.ch 220 120 Puidoux-Gare 70 118 Signal de Chexbres o 70 118 o Relais du Silence 4 hotelsignal.ch 190 105 Rennaz 20 50 Motel de Rennaz n 20 50 n n 0 na 110 70 Rivaz 13 21 Auberge de Rivaz o 13 21 n n 1 montreux.ch/auberge-rivaz 120 60 St-Légier sur Vevey 6 12 Auberge communale o 6 12 n n 0 na 150 80 Vevey 280 542 Des Trois Couronnes o 55 85 o n 5 hoteltroiscouronnes.ch 380 295 du Lac o 50 100 o Best Western 4 bestwestern.ch/ 280 220 dulacvevey Astra Hôtel Pavillon o 93 160 o Swiss International 4 astra-hotel.ch 190 170 Vevey Hotels de Famille o 21 45 n Minotel 3 hotelfamille.ch 150 93 des Négociants o 23 46 n n 2 hotelnegociants.ch 130 85 Hostellerie de Genève o 10 16 n n 2 hotelgeneve.ch 180 110 Riviera Lodge o 12 60 n n 0 rivieralodge.ch 80 27 Motel des Quatre Vents n 16 30 n n 2 na 130 80 Villeneuve 85 175 de l’Aigle n 10 25 n n 0 delaigle.ch 88 52 83 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) la Romantica n 12 22 n n 0 romantica-villeneuve.ch 100 60 du Nord n 8 11 n n 0 na 80 40 Les Marines o 23 45 o n 4 les-marines.com 240 170 du Port o 21 45 o Swiss Budget Hotels 3 duport.ch 168 110 Au Soleil o 11 27 n n 2 montreux.ch/soleil- 135 85 villeneuve Tour de Peilz, La 69 137 Hostellerie Bon Rivage o 50 100 o n 3 bon-rivage.ch 180 140 de la Vieille Tour n 19 37 o n 3 vieilletour.ch 140 100

Nyon - St-Cergue 33 680 1 286 Arzier 15 24 Auberge de l’Union n 8 15 n n 0 na 90 55 Bel Horizon o 7 9 n n 2 na 120 90 2 5 Auberge de la Couronne n 2 5 n n 0 na 120 80 5 11 Ecu Vaudois n 5 11 n n 0 ecu-vaudois.ch 180 100 Bogis-Bossey 62 124 Auberge communale n 2 4 n n 0 auberge-bogis-bossey.ch 198 120 Château de Bossey n 60 120 o n 0 na 119 Chavannes-de-Bogis 185 346 Relais de Chavannes n 5 10 n n 0 na 100 65 Chavannes-de-Bogis o 180 336 o Best Western 3 hotel-chavannes.ch 160 120 Chéserex 8 16 Château de Bonmont o 8 16 n n 4 bonmont.com 290 240 16 30 Auberge de la Réunion o 16 30 n n 3 auberge-coinsins.ch 150 120 19 36 Motel Le Léman n 9 18 n n 0 motel-le-leman.ch 115 65 Hostellerie Guillaume-Tell o 10 18 n n 2 guillaume--tell.ch 130 70 31 62 du Lac o 19 40 n Swiss International 4 hoteldulac.ch 225 170 Hotels d’Orange o 12 22 n n 2 na 120 80 84 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) 7 14 Auberge communale n 7 14 n n 0 na 78 Aux Balances 17 30 Auberge de l’Etoile n 17 30 n n 0 auberge-de-duillier.ch 150 65 Gland 11 20 Plage n 11 20 n n 0 hoteldelaplage.info 120 80 22 38 Le Petit Moulin n 22 38 n n 0 lepetitmoulin.ch 140 70 La Cure 10 17 Arbez Franco-Suisse n 10 17 n n 2 hotelarbez.fr.st 184 77 4 8 Auberge de l’Etoile n 4 8 n n 0 na 92 Le Vaud 6 9 Auberge La Charrue n 6 9 n n 0 la-charrue.ch 120 80 8 15 de la Couronne n 8 15 n n 0 na 70 43 Nyon 187 353 Beau-Rivage o 50 100 o n 4 hotel-beau-rivage-nyon.ch 260 200 Real o 30 70 o n 4 hotelrealnyon.ch 260 200 des Alpes o 53 92 o Best Western 3 bestwestern.ch/desalpes 180 150 Ambassador o 20 26 n n 3 hotel-ambassador-nyon. 190 180 ch de l’Ange o 14 28 n n 2 ladolce.ch 130 100 Hostellerie XVIe Siècle o 20 37 n n 2 16eme.com 175 118 45 85 Auberge Communale n 6 13 n n 0 na 100 60 La Barcarolle o 39 72 o Private Selection 4 labarcarolle.ch 290 220 Hotels St-Cergue 14 31 La Poste n 8 22 n n 0 st-cergue/Poste/poste.htm 117 66 du Point-du-Jour n 6 9 n n 0 na 120 70 Tannay 6 12 Auberge communale Au n 6 12 n n 0 79 79 Lion d’Or 85 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Orbe et Environs 4 58 116 Baulmes 6 14 L’Auberge n 6 14 n n 0 lauberge.ch 180 90 Orbe 47 92 du Chasseur n 10 18 n n 0 na 125 80 Des Mosaïques o 37 74 o n 3 hotel-des-mosaiques.ch 175 110 Rances 5 10 Ecusson Vaudois n 5 10 n n 0 na 100 50 Payerne et Environs 8 85 157 Corcelles-près-Payerne 4 9 Auberge de la Couronne n 4 9 n n 0 na 120 70 Granges-Marnand 11 21 du Pont n 5 10 n n 0 na 40 de la Gare n 6 11 n n 0 na Henniez 11 20 Le Relais de la Cigogne n 11 20 n n 0 restaurant-lacigogne.com 80 50 Payerne 52 94 de la Croix-Blanche n 12 22 n n 0 hotel-croix-blanche.ch 115 70 de la Gare - La Suite n 35 62 o n 0 hoteldelagare.ch 120 55 P’tit Gibus n 5 10 n n 0 na 130 70 Vers-Chez-Perrin 7 13 Auberge de Vers-chez- n 7 13 n n 0 auberge-verschezperrin.ch 160 100 Perrin Rolle et Environs 12 155 318

Aubonne 17 38 du Commerce n 10 22 n n 0 na 150 80 du Lion-d’Or n 7 16 n n 0 hotelduliondor.ch 140 90 Bière 14 26 des Trois Sapins n 14 26 n n 0 na 110 70 8 16 Au Village n 8 16 n n 0 na 200 140 4 11 de l’Union n 4 11 n n 0 union-bursins.ch 100 70

86 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) 5 10 Auberge de Dully n 5 10 n n 0 aubergedully.ch 150 80 Gimel 13 29 de l’Union n 13 29 n n 2 na 120 80 9 18 Auberge communale à n 9 18 n n 0 na 160 100 l’Union Rolle 79 158 Rivesrolle o 60 120 o n 4 na 275 225 Gay-Rivage n 9 18 n n 0 na 130 70 Hostellerie du Château n 10 20 n n 0 na 210 160 St-George 6 12 Au Cavalier n 6 12 n n 0 na 120 75 Romainmôtier et Environs 4 23 46 Romainmôtier 15 31 Au Lieutenant Baillival o 6 15 n n 0 romainmotier. 140 80 ch/~baillival/ St.-Romain o 9 16 n n 0 na 120 80 Vaulion 8 15 Chalet La Breguettaz n 3 6 n n 0 na 90 70 des Trois-Cœurs n 5 9 n n 0 trois-cœurs.ch 110 60 Rougemont 3 68 131 Rougemont 68 131 Rougemont o 42 82 o Swiss International 4 hotel-rougemeont.ch 150 100 Hotels de Commune o 11 22 n n 3 na 150 80 Valrose o 15 27 n n 3 valrose.ch 138 115 Ste-Croix et Environs 5 97 200 Rasses, Les 52 124 Grand-Hôtel o 42 90 o Club Grand Hotel 3 grandhotelrasses.ch 168 105 du Chasseron n 4 14 n n 0 chasseron.ch 108 60 Coucou & Beausite n 6 20 n n 0 le-coucou.ch 92 52 Ste-Croix 45 76 Les Fleurettes n 17 24 n n 0 fleurettes.ch 100 40 de France o 28 52 n n 3 hotel-defrance.ch 130 85 87 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Vallée de Joux 12 168 375 L’Abbaye 14 27 Hôtel de ville o 14 27 n n 3 hotelabbaye.ch 125 85 Bioux, les 10 22 des Trois-Suisses o 10 22 n n 2 na 120 90 Brassus, Le 69 174 des Horlogers o 27 62 n n 4 hotel-horlogers.ch 170 150 de la Lande n 26 46 n n 0 hotellalande.com 135 105 du Marchairuz * n 6 61 n n 0 hotel-marchairuz.ch 76 36 du Pont o 10 5 n n 0 na Charbonnières, Les 13 30 du Cygne n 13 30 n n 0 hotel-du-cygne.ch 80 50 Lieu, Le 6 9 de Ville n 6 9 n n 0 na 90 50 Orient, L’ 9 14 de La Poste n 9 14 n n 0 na 80 40 Pont, Le 20 40 de la Truite o 20 40 n n 3 hoteltruite.com 120 60 Sentier, Le 27 59 de Ville o 12 25 n n 2 hotels-suisse.ch/ 120 80 hoteldeville Bellevue Le Rocheray o 15 34 n n 3 rocheray.ch 140 85 Vallorbe et Environs 3 33 117 Ballaigues 5 7 de la Croix d’Or n 5 7 n n 0 na 86 43 Vallorbe 28 110 Auberge Pour Tous n 13 75 n n 0 aubergepourtous.ch Motel des Jurats n 15 35 n n 0 na 76 60

Villars-Gryon 21 636 1 388 Gryon 34 90 Bois-Gentil n 10 15 n n 0 na 104 52 Buffet de la Gare n 2 4 n n 0 na 100 55 des Chaux n 6 21 n n 0 les-chaux.com 140 70 Refuge Giacomini n 9 26 n n 0 anzeindaz.com 66 33 88 Refuge de Solalex n 1 2 n n 0 na 96 16 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) La Crémaillère o 6 12 n n 0 na 90 45 Villars-Chesières 26 55 du Cerf n 26 55 n n 0 na 45

Villars-sur-Ollon 576 1 243 du Lac de Bretaye n 10 59 n n 0 bretaye.ch 110 55 Grand Hôtel du Parc o 60 100 o n 5 parcvillars.ch 310 160 Le Bristol o 110 120 o n 4 bristol-villars.ch 170 120 Victoria o 166 315 o n 4 eurotel-victoria.ch 210 110 Du Golf & Marie-Louise o 69 130 o n 4 hotel-golf.ch 180 95 La Renardière o 22 40 n n 4 larenardière.ch 220 160 Villars Palace n 218 o Club Méditerranée 4 clubmed.ch Alpe Fleurie o 20 35 n n 3 alpe-fleurie.ch 140 80 Ecureuil o 27 54 n n 3 hotel-ecureuil.ch 136 85 Sunstar Elite n 60 100 o n 3 sunstar.ch 200 100 Les Papillons n 11 19 n n 1 na 90 40 Pension La Maison n 8 25 n n 0 na 45 du Lac des Chavonnes n 3 10 n n 0 na 45 Suisse n 10 18 n n 0 na 45 Yverdon-les-Bains et 18 464 789 Environs Concise 14 26 des Bateaux n 8 16 n n 0 na 120 70 du Lac et Gare n 6 10 n n 0 holaga.ch 130 70 Essert-Pittet 8 11 Orchidée n 8 11 n n 0 na 80 50 Grandson 18 29 Hôtel du Lac n 18 29 n n 0 hoteldulacgrandson.ch 120 70 Tuileries-de-Grandson, Les 4 6 Auberge du Cheval blanc n 4 6 n n 0 na 100 80 Mathod 7 14 Le Bras d’Or o 7 14 n n 1 hotel-lebrasdor.ch 90 65 Onnens 10 25 Bellevue o 10 25 n Minotel 3 bellevueonnens.ch 130 90 Pomy 17 31 La Maison Blanche o 17 31 n n 2 la-maison-blanche.ch 130 90 89 SSH Chambres Lits Car de Chaîne Etoiles Site internet Prix Prix (o/n) touristes chambre chambre double simple Nombre (1) (2) (3) d’hôtels (CHF) (CHF) Yverdon-les-Bains 372 621 de l’Ange n 22 35 n n 0 na 90 45 Industriel n 3 3 n n 0 na 150 80 Grand Hôtel des Bains o 120 170 o Swiss International 4 grandhotelyverdon.ch 280 200 Hotels La Prairie o 36 70 o n 4 hoteldelaprairie.ch 255 175 du Théâtre o 24 35 n n 3 hotelyverdon.ch 180 115 Expo Hôtel o 100 180 o n 2 na 75 60 du Lac o 13 21 n n 2 hoteldulacyverdon.ch 140 80 L’Ecusson Vaudois o 9 17 n n 2 ecussonvaudois.ch 150 100 Des Bains o 45 90 o n 2 moteldesbains.ch 140 90 Yvonand 14 26 de La Gare o 14 26 n Swiss Budget Hotel 2 hotel-de-la-gare.ch 120 85

TOTAL 361 9 892 18 963

Explications :

– o : oui – n : non – na : inexistant

1. capacité d’accueil d’un car de touristes 2. affiliation à une chaîne hôtelière 3. existence d’un site internet propre,

Récolte des données effectuée en juin-juillet 2006

90 BCV Adresse de la rédaction : Rédaction : Abonnements : Automne 2006 BCV Observatoire de l’économie vaudoise (BCV) Prenez contact avec votre conseiller BCV. Place Saint-François 14 Corinne Filippi (BCV) Case postale 300 Paul Coudret (BCV) 1001 Lausanne E-mail : [email protected] Crédits photos : Internet : www.bcv.ch Office du tourisme Vaud : p. 4, 26, 29, 59, 65 OTV, Marc-André Guex : p. 6, 32 OTV, Yves Burdet : p. 12 Gettyimages : p. 1, 70 Régis Colombo/www.diapo.ch : p. 8, 74

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