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PIERRE D ASSY Airs et mélodies’

MENU Tracklist p.4 Français p.12 English p.22 Nederlands p.30 Deustch p.40 C D 1 Giacomo MEYERBEER (1791-1864) 1 « Voici donc les débris du monastère » – « Nonnes, qui reposez sous cette froide pierre3’14 », Scène et Évocation de Bertram, dans Robert le Diable (III, 7) Gramophone 3-32833, matrice 5857h ; Paris, 1908 [K138] [KBR Becko V/242/4Mus]

2 « Pour les couvents » – « Piff, paff, pouff », 3’08 Chanson huguenote de Marcel, dans Les huguenots (I, 3) Gramophone 3-32857, matrice 6232h ; Paris, 1908 [K182] [KBR Becko V/51/1Mus]

3 « Des troubles renaissants » – « Pour cette cause sainte », Conjuration, 4’11 dans Les huguenots (IV, 3), Saint-Bris avec la soprano MartheAKKERS B(Valentine), le baryton Émile B OUSSAGOL (Nevers) et chœur Gramophone 034032, matrice 885i ; Paris, 1908 [K273] [GC]

4 « Gloire au grand dieu vengeur ! », Bénédiction des poignards, 3’55 dans Les huguenots (IV, 5), Saint-Bris avec chœur Gramophone 032108, matrice 0865v ; Paris, 2 décembre 1908 [K182] [KBR Becko V/132/8Mus]

5 « En chasse », Chant du chasseurdans, Le pardon de Ploërmel (III, 1) 3’26 Gramophone 032113, matrice 08961/2v ; Paris, 10 février 1909 [K182] [KBR Becko V/10/4Mus]

6 « Adamastor, roi des vagues », Ballade de Néluskodans, L’Africaine (III, 2), avec chœur 3’34 Gramophone 032162, matrice 01073v ; Paris, 8 juin 1909 [K184] [KBR Becko V/16/2Mus]

7 « Brama ! Vichnou ! Shiva ! », Scène du Grand Brahmine,dans L’Africaine (IV, 3), avec chœur 3’23 Gramophone 032153, matrice 0926v ; Paris, 24 mars 1909 [K184] [KBR Becko V/131/2Mus]

Fromental HALÉVY (1799-1862) 8 « Vous qui du dieu vivant outragez la puissance », Anathème de Brogni,dans La juive (III, 2) 3’11 Gramophone 3-32814, matrice 5860h ; Paris, 1908 [K137] [KBR Becko V/242/4Mus]

Giuseppe VERDI (1813-1901)

9 « Et toi, Palerme », Air de Jean de Procida,dans Les vêpres siciliennes (II, 1), dir. AlfredOCK F 4’11 Gramophone 032104 ; matrice 0861v ; Paris, 30 novembre 1908 [K182] [KBR Becko V/132/5Mus]

Charles GOUNOD (1818-1893) 10 « Mais ce dieu que peut-il pour moi », Scène et Duo, 3’58 dans Faust (I, 1-2),ère 1 partie, Méphistophélès avec le ténor AntonioOCCA R (Faust) Gramophone 034024, matrice 832i ; Paris, 1908 [K272] [KBR Becko V/64/1Mus] 4 11 « À moi les plaisirs », Scène et Duo, 3’47 dans Faust (I, 1-2),e 2partie, Méphistophélès avec le ténor AntonioOCCA R (Faust) Gramophone 034025, matrice 833i ; Paris, 1908 [K272] [KBR Becko V/64/1Mus]

12 « Le veau d’or est toujours debout », Ronde de Méphistophélès, dans Faust (II, 3) 1’59 Gramophone 3-32812, matrice 5858h ; Paris, 1908 [K137] [KBR Becko V/242/2Mus]

13 « Seigneur, daignez permettre à votre humble servante », Scène de l’églisedans Faust, 3’49 (IV, 2 e tableau), re1 partie, Méphistophélès avec la soprano BertheUGUEZ A DE MONTALANT (Marguerite) et chœurs Gramophone 0304030, matrice 0844v ; Paris, 4 novembre 1908 [K273] [ULB Strouk E37]

14 « Quand du seigneur », Scène de l’égliseans, d Faust (IV, e2 tableau), e2 partie, 4’23 Méphistophélès avec la soprano BertheUGUEZ A DE MONTALANT (Marguerite) et chœurs Gramophone 0304031, matrice 0845 ; Paris, 4 novembre 1908 [K273] [KBR Becko V/163/1Mus]

15 « Vous qui faites l’endormie », Sérénade de Méphistophélès,dans Faust (IV, e3 tableau, 3) 2’52 Gramophone 3-32813, matrice 5859h ; Paris, 1908 [K137] [KBR Becko V/242/2Mus]

16 « Alerte, alerte, ou vous êtes perdus ! », Trio fidans nal, Faust (V, e4 tableau, 3), 2’58 Méphistophélès avec la soprano BertheUGUEZ A DE MONTALANT (Marguerite) et le ténor AntonioOCCA R (Faust) Gramophone 34208, matrice 64971/2h ; Paris, octobre 1908 [KBR Becko V/107/1Mus]

Ernest REYER (1823-1909) 17 « Au nom du roi Gunther », Scène de Hagen,dans Sigurd (III, 6), avec chœur 2’51 Gramophone 4-32032, matrice 14512u ; Paris, 26 mars 1909 [K145] [KBR Becko V/132/11Mus]

Jules MASSENET (1842-1912) 18 « Astres étincelants que l’infi ni promène », Air de Phanuel,dans Hérodiade (III,er 1 tableau, sc. 8) 3’38 Gramophone 032154 ; matrice 0932v ; Paris, 25 mars 1909 [K184] [KBR Becko V/131/2Mus]

19 « Aux troupes du sultan qui menaçaient Lahore » – « Promesse de mon avenir », 3’55 Récit et Arioso de Scindia,dans Le roi de Lahore (IV, 2) Gramophone 032081, matrice 831i ; Paris, 1908 [K181] [KBR Becko V/132/1Mus]

Émile PALADILHE (1844-1926)

20 « Pauvre martyr obscur », Air de Rysoor,dans Patrie ! (IV, 6), dir. AlfredOCK F 4’06 Gramophone 032109, matrice 0869v ; Paris, 7 décembre 1908 [K182] [KBR Becko V/132/5Mus]

TT : 71’35 5 C D 2 (1756-1791) 1 « Isis, c’est l’heure » [« O Isis und Osiris »], Air de Sarastro,dans La fl ûte enchantée (II, 1) 3’10 Gramophone 3-32851, matrice 6231h ; Paris, 1908 [K138] [KBR Becko V/51/1Mus]

Gioacchino ROSSINI (1792-1868) 2 « C’est d’abord rumeur légère », Air de la calomnie de Don Basilio,dans Le barbier de Séville (I, 8)3’55 Gramophone 032082, matrice 829i ; Paris, 1908 [K181] [KBR Becko V/132/7Mus]

Fromental HALÉVY (1799-1862) 3 « Voilà le sorcier », Chanson du chevrier Jacques Sincère,dans Le val d’Andorre (I, 4) 3’58 Gramophone 032114, matrice 0897v ; Paris, 10 février 1909 [K182] [KBR Becko V/10/4]

Adolphe ADAM (1803-1856) 4 « Il faut me céder ta maîtresse », Duodans, Le chalet (sc. 13),re 1partie, 3’27 Max, avec le ténor GeorgesÉGIS R (Daniel) Gramophone 034035, matrice 0847v ; Paris, 5 novembre 1908 [K273] [KBR Becko V/138/2Mus]

5 « Dans ce bois de sapin », Cantabile et Allegrodans, Le chalet (sc. 13),e partie,2 3’48 Max, avec le ténor GeorgesÉGIS R (Daniel) Gramophone 034037, matrice 0848v ; Paris, 5 novembre 1908 [K273] [KBR Becko V/138/2Mus]

Hector BERLIOZ (1803-1869) 6 Chanson de Brander et Fuguedans, La damnation de Faust (Deuxième partie), avec chœur 4’05 Gramophone 032155 ; matrice 0925v ; Paris, 24 mars 1909 [K184] [KBR Becko V/10/6Mus]

Ambroise THOMAS (1811-1896) 7 « Légères hirondelles », Duodans, Mignon (I, 8), 3’03 Lothario, avec la mezzo-soprano SuzanneROHLY B (Mignon), dir. AlfredOCK F Gramophone 34217, matrice 14154u ; Paris, 7 décembre 1908 [K265] [KBR Becko V/138/1Mus]

8 « As-tu souffert ? As-tu pleuré ? », Duodans, Mignon (II,e 2 tableau, 2), 3’05 Lothario, avec la mezzo-soprano SuzanneROHLY B (Mignon), dir. AlfredOCK F Gramophone 34218, matrice 14155u ; Paris, 7 décembre 1908 [K265] [KBR Becko V/138/1Mus]

Charles GOUNOD (1818-1893) 9 « Au bruit des lourds marteaux », Couplets de Vulcain,dans Philémon et Baucis (I, 4) 3’06 Gramophone 3-32932, matrice 14125u ; Paris, 30 novembre 1908 [K141] [GC]

6 10 « Si les fi lles d’Arles sont reines », Air d’Ourrias,dans Mireille (II, 6), dir. AlfredOCK F 3’48 Gramophone 032080, matrice 830i ; Paris, 1908 [K181] [KBR Becko V/132/1Mus]

11 « Voici le val d’enfer », Air d’Ourrias,dans Mireille (III, 1), avec chœur 3’49 Gramophone 032164, matrice 01076v ; Paris, 9 juin 1909 [K184] [KBR Becko V/166/1Mus]

12 « Allons jeunes gens », Air de Capulet,dans Roméo et Juliette (I, 1) 2’25 Gramophone 3-32858, matrice 6233h ; Paris, 1908 [K138] [ULB Strouk E37]

Victor MASSÉ (1822-1884) 13 « Margot, lève ton sabot », Chanson de Jean,dans Les noces de Jeannette (sc. 4), avec chœur 2’04 Gramophone 4-32052, matrice 14922u ; Paris, 5 juin 1909 [K145] [KBR Becko V/255/1Mus]

Georges BIZET (1838-1875)

14 « Votre toast », Air du toréador Escamillo,dans Carmen (II, 2), avec chœur, dir. AlfredOCK F 4’11 Gramophone 032107II, matrice 886i ; Paris, octobre 1908 [K182] [KBR Becko V/251/2Mus]

Henri de MONTOUR (1809-1893) 15 Le muletier de Castille. Cantabile 2’58 Gramophone 4-32031 ; matrice 14504u ; Paris, 25 mars 1909 [K145] [KBR Becko V/255/1 Mus]

Gustave NADAUD (1820-1893) 16 Le soldat de Marsala,Gramophone 4-32030, matrice 14498u ; Paris, 24 mars 1909 [K145] [GC] 3’29

Ange FLÉGIER (1846-1927) 17 Le cor,Gramophone, 3-32856, matrice 6230h ; Paris, 1908 [K138] [KBR Becko V/132/9Mus] 3’20

Robert PLANQUETTE (1848-1903) 18 Le régiment de Sambre et Meusesous, le pseudonyme deEAUFORT B , 3’55 avec la Musique de la Garde républicaine, Zonophone Z-082034, matrice 01108v ; Paris, 16 juin 1909 [K400] [KBR Becko V/139/1Mus]

Louis GANNE (1862-1923) 19 Marche lorrainesous, le pseudonyme deEAUFORT B , avec chœur 4’13 Gramophone 0232041, matrice 0933v ; Paris, 29 mars 1909 [KBR Becko V/139/1Mus]

Les lieux et dates d’enregistrement proviennent de l’ouvrage d’Alan Kelly TT : 66’53 (cité K, suivi du numéro de page). 7 Provenance des exemplaires numérisés : GC : coll. Georges Cardol KBR : coll. Yves Becko, Fondation Roi Baudouin, en dépôt à la section Musique de la Bibliothèque royale de Belgique ULB : Université libre de Bruxelles, Bibliothèque des Sciences humaines, Fonds Jacques et Hélène Strouk-Serba Références bibliographiques :

Conservatoire royal de Musique de Liège, Inventaire des archives du Conservatoire Royal de Musique de Liège / Georges Hansotte. Archives de l’État en Belgique BE-A0523_701514_705942_FRE – Le Mercure musical (La Revue musicale S.I.M.), 9 (15 avril 1913) – Theater Instituut Nederland (éd.), Annalen van de Opera-gezlschappen in Nederland, 1996, pp. 159-193 – C ARDOL (G.), Cent ans d’art lyrique à Verviers, Verviers, 1992 – C ONTINI (E.), Une ville et sa musique. Les Concerts du Conservatoire

royal de Liège de 1827 à 1914, Liège, 1990, p. 112 – ELLYK (A.), His Master’s Voice: the French catalogue. A complete numerical catalogue of French gramophone recording made from 1898 to 1929 in France and elsewhere by the Gramophone Company Ltd, Westport, 1990, pp. 137-138, 141, 145, 181-182, 184, 265, 272-273, 396, 400, 420 – K UTSCH (K. J.), Grosses Sängerlexicon (Dritte erweiterte

Aufl age), Berne-Munich, 1997, t. 1, p. 785 – S OPER (R. T.), Belgian Opera Houses and Singers,

Spartanburg, 1999, p. 396 – V UILLERMOZ (G.), Cent Ans d’opéra à Lyon. Le Centenaire du Grand-Théâtre

de Lyon (1831-1931), Lyon, 1932, pp. 43, 45, 94 – WOLFF (S.), L’Opéra au Palais Garnier (1873-1962), Metz, 1962, pp. 172 et 444

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Légendes des illustrations Couverture : Pierre d’Assy dans le rôle de Saint-Bris des Huguenots de Meyerbeer, à , Bruxelles, cliché Dupont-Emera, paru dans Théâtre et musique, avril 1906 (coll. privée) Notice :

1. Étiquette du disque Gramophone GC3-32858 : « Allons jeunes gens », air de Capulet dans Roméo et Juliette de Gounod, Bruxelles, ULB (coll. Jacques et Hélène Strouk) 2. Pierre d’Assy dans le rôle de Méphisto du Faust de Gounod, au théâtre de la Monnaie, photographie anonyme, détail (coll. privée) 3. Les Disciples de Grétry à Anvers en 1889, photographie anonyme, détail, Liège, Archives de la société chorale Les Disciples de Grétry 4. Tableau du personnel pour l’année théâtrale 1899 à 1900, Bruxelles, Leys, [1899], avec mention manuscrite des domiciles des membres de la troupe de la Monnaie (coll. Jacques Fievez) 5. Servais D ETILLEUX, Pierre d’Assy dans le rôle de Moorik de La Fiancée de la mer de Jan Blockx, à la Monnaie en 1902, dessin à l’encre sur papier calque (coll. Jacques Fievez) 6. Les Artistes de la saison 1901-1902, Bruxelles, Le Carnet mondain, [1901] (coll. Jacques Fievez) 7. Jeanne Paquot-d’Assy dans le rôle de Guenièvre du Roi Artus d’Ernest Chausson, lors de la création mondiale à la Monnaie, le 30 novembre 1903, costume de Fernand Khnopff, Bruxelles, cliché Klary n° 78 (coll. privée) 8. Pierre d’Assy dans le rôle de Moorik de La Fiancée de la mer de Jan Blockx en 1902, au théâtre de la Monnaie, Bruxelles, cliché Klary n° 25 (coll. privée) 9. Pierre d’Assy, dans le rôle de Méphisto du Faust de Gounod, au théâtre de la Monnaie, photographie anonyme (coll. privée)

10 10. Étiquette du disque Gramophone GC3-32851 : Air de Sarastro dans La Flûte enchantée de Mozart, Bruxelles, ULB (coll. Jacques et Hélène Strouk)

11. Pierre d’Assy dans le rôle de Saint-Bris des Huguenots de Meyerbeer, au théâtre de la Monnaie, dédicacée en 1907, Bruxelles, photographie Dupont-Emera (coll. privée)

12. Pierre d’Assy, théâtre de la Monnaie, saison 1900-1901, carte postale anonyme (coll. privée)

13. Étiquette du disque Gramophone GC-3-32932 : Couplets de Vulcain de Philémon et Baucis de Gounod, Bruxelles, ULB (coll. Jacques et Hélène Strouk)

Remerciements

La Bibliothèque royale de Belgique, Marie Cornaz, Patrick Lefèvre et Frédéric Lemmers ; la Bibliothèque de l’Université libre de Bruxelles, Muriel Baguet, Didier Devriese et Jean-Pierre Devroey ; Les amis de Grétry et Guy Delsupexhe ; Georges Cardol, Nicolas Chou, Olivier Ciccoli, Manuel Couvreur, Jacotte Fèvre, Jacques Fievez, Olga et Patrice Nicolas, Jean-Pierre Smyers, Christine Taillandier-Serba.

Production : Musique en Wallonie, ULg – quai Roosevelt 1B à 4000 Liège – Belgique (http://www.musiqueenwallonie.be) Coordination générale : Georges Cardol et Manuel Couvreur Numérisation / Restauration : Marc Doutrepont – Equus Graphisme / Lay out : Valérian Larose – Quidam

Réalisé avec le concours du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Service général des Arts de la scène – Service Musique) et le soutien de la Wallonie.

11 d’un véritable tempérament d’artiste ; il a véri- tablement transporté l’auditoire dans l’arioso PIERRE D ASSY du Roi de Lahore de Massenet et dans l’air ’ de Patrie de Paladilhe » (La Meuse, 7/03/1894). Basse (Liège, 1868 – Lyon, 1910) Le samedi 19 janvier 1895, en présence du Pierre-Joseph-Alphonse Bordet est né le 18prince Albert, il paraît à la salle des fêtes du août 1868 à Liège, dans une riche famille deConservatoire royal de Liège au concert de la bourgeoisie libérale. Son père, Jean-Pierrel’ Association des étudiants de médecine, dans Bordet, est négociant et distillateur d’alcools,les Szenen aus Goethes Faust de Schumann, « le genièvre vieux de la maison Bordet Dassy ».dans une traduction française de Romain Bus- Sa mère, Albertine Dassy, décède en 1887. sine : « Dans la scène terrifi ante de l’Église, M. A. Bordet faisait résonner les notes superbes de Très tôt, Alphonse Bordet développe son goûtson puissant organe et lançait, accablantes, pour le chant au sein de la réputée chorale lié-les malédictions du mauvais esprit, entrecou- geoise Les Disciples de Grétry, ainsi que l’attestepées des cris d’angoisse de la pécheresse une photographie du groupe à Anvers en 1889.poursuivie par l’infl exible Dies iræ, augmentant Il y travaille activement le solfège et le chantson effroi. Aussi, première et grande impression avec Joseph Delsemme (1855-1919), directeurà l’audition de cet émouvant ensemble » de la chorale, hautboïste et organiste, (La Meuse, 23/01/1895) ; « Il faut noter la belle profes- voix solidement timbrée de la basse M. Bordet seur au Conservatoire royal de Liège. En 1892, (Bösergeist). La scène de l’Église, avec Mlle Alphonse Bordet épouse Jeanne Libotte, fi lle Brun (Gretchen) a été, du reste, la meilleure de d’un fabricant d’armes. De cette union naîtra la partition comme caractère » (Marcel R en février 1896 un fi ls, à Olne, dans l’arrondisse- ment judiciaire de Verviers. EMY, Le Guide musical, n° 4, 27/01/1895). Il devait Une des premières prestations en qualité reprendre ce rôle le 3 mars 1907, lors du troi- de soliste a lieu lors d’un concert organisé par sième concert populaire donné à la Monnaie la Société Franklin : « M. Bordet possède une voix de basse superbe qu’il manie avec le briode Bruxelles, aux côtés de Claire Croiza (Mar- guerite) et Georges Petit (Faust). 12 2. Pierre d’Assy, dans le rôle de Méphisto du Faust de Gounod, au théâtre de la Monnaie

13 Le 1 er mars 1895, il chante lors d’un concert delyrique d’été au Théâtre de la Porte Saint- charité pour le Cercle musical des amateurs,Martin. Il y est repéré par Albert Vizentini, direc- à la Société libre d’émulation, toujours sousteur du Grand-Théâtre de Lyon, qui l’engage le nom de « M. A. Bordet, basse » (La Meuse,en qualité de seconde basse. Il débute, sous 27/02/1895). Il y est accompagné par Mau-son pseudonyme, dans Ruggiero de La Juive rice Jaspar, pianiste et compositeur liégeois,de Halévy, rôle « qui a permis à M. d’Assy, de professeur de solfège, puis d’harmonie aufaire apprécier une voix superbe dont profi te- Conservatoire royal de Liège. C’est un francront certainement les créations prochaines » succès : « Le superbe organe de M. A. Bordet a( Le Passe-temps, 24/10/1897). Il confi rme cette fait merveille par sa puissance et son étendue.bonne impression dans le Grand Brahmine C’est dans l’air de L’Africaine “Fille des rois”,de L’Africaine de Meyerbeer et Capulet de que l’on a d’abord acclamé M. Bordet, puisRoméo et Juliette de Gounod. Ensuite, il inter- dans les stances de Patrie, qui ont été bissées »prète le Héraut de Lohengrin de Wagner où (La Meuse, 5/03/1895). « sa voix sonore fait merveille » (Le Passe-temps, 28/10/1897) ; le Roi d’Aïda de Verdi, Abimelech de Samson et Dalila de Saint-Saëns, un chef La vocation lyrique d’Alphonse Bordet fi nit par ouvrier dans la création lyonnaise de La Reine l’emporter et à la fi n de l’année 1895, contre de Saba de Gounod avec Caroline Fierens l’avis de sa famille, il s’installe à Paris où il se per- et Jean-François Delmas (9/12/1897) ; il est un fectionne auprès de Jacques Bouhy (Pepinster, Ramon « très dramatique » (Le Passe-temps, 1848 – Paris, 1929) – créateur d’Escamillo de 26/12/1897) de Mireille de Gounod. Il paraît Carmen, fondateur puis directeur du Conserva- aussi dans le Grand prêtre du Sigurd de Reyer, toire de New-York – et étudie l’art dramatique ainsi que dans Les Huguenots, La Vivandière avec le ténor Jean-Baptiste-Théophile Valdejo. de Godard – où il présente un « comte superbe Selon Le Monde artiste (15/08/1897), il aurait d’allure et de bonne tenue » (Le Passe-temps, également compté parmi les élèves de Gabriel 13/03/1897) – et André Chénier de Giordano Gandubert. (création à Lyon le 4/04/1898). Particulièrement digne d’être signalée est sa participation à En 1896, il est engagé, selon toute vraisem-la première lyonnaise de La Flûte enchantée blance en qualité de choriste, pour la saisonde Mozart le 18 mars 1898, dans les rôles d’un

14 Prêtre et d’un Homme armé, aux côté du Gustave Lagye : « Il y fut remarquable. Aussi Papageno de Jean Delvoye, baryton liégeois à Bruxelles on eut écho de la popularité et du lui aussi issu des Disciples de Grétry. Non succès de l’artiste. C’est à la suite d’une repré- seulement toutes ses prestations sont saluées sentation de Salammbô, à laquelle assista M. par la presse locale, mais la troupe entière est Stoumon, de passage à La Haye, que M. d’Assy qualifi ée de « troupe d’élite », « irréprochable », fut engagé à Bruxelles en qualité de première « qui ne mérite que des éloges » et qui doit basse-chantante » (La Meuse, 1/11/1899). « contenter les plus diffi ciles » (Le Passe-temps, 27/03/1898). À la Monnaie, il partage les rôles de basse avec Marcel Journet et Hippolyte Belhomme, Pour la saison 1898-99, il est engagé au puis en devient un des piliers jusqu’en 1906. Il y Koninklijke Fransche Opera (Théâtre royal débute dans le Roi d’Aïda et reprend plusieurs français) de La Haye, que dirigent alors Karel F. de ses rôles (Grand Brahmine, Ramon, Capulet, van Bijlevelt et A. Lefèvre, scène plus modeste Méphisto, Saint-Bris, Lothario, Nilakantha, le certes, mais où il paraît dans des rôles plus comte des Grieux, Oberthal, Rabo). Son réper- conséquents. Il débute le 1 toire s’augmente de plusieurs personnages er octobre 1899 dans nouveaux : Jupiter de Philémon et Baucis de Méphisto du Faust de Gounod, avec Lalla Gounod, Palémon de Thaïs, Remiggio puis Gar- Miranda. Il y reprend plusieurs rôles (Saint-Bris, rido de La Navarraise de Massenet, Gessler de Ramon, le Roi d’Aïda, Capulet), mais élargit son Guillaume Tell de Rossini, le Commandeur de répertoire : Escamillo de Carmen, Nilakantha Don Juan de Mozart, Frère Laurent de Roméo de Lakmé de Delibes, avec Lalla Miranda ; et Juliette de Gounod, Basile du Barbier de Lothario de Mignon de Thomas, le comte Ober- Séville de Rossini et Pygmalion de Galathée de thal du Prophète de Meyerbeer, Domingue de Massé. Paul et Virginie de Massé, Sulpice de La Fille du régiment de Donizetti, Narrhavas de Salammbô À la Monnaie, Pierre d’Assy participe éga- de Reyer, le comte des Grieux de Manon de lement à plusieurs créations locales : il incarne Massenet, le cardinal Campeggio de Henri successivement Vargas dans Thyl Uylenspiegel VIII de Blockx avec Jeanne Goulancourt, Georges de Saint-Saëns. Le 18 février 1898, il incarne un magnifi que Rabo dans Princesse d’auberge de Jan Blockx dans la version française de 15 3. Les Disciples de Grétry à Anvers en 1889

16 Imbart de La Tour, Hector Dufranne et Charles Siegfried et Hunding dans La Walkyrie. C’est Gilibert (18/01/1900) ; le Chiffonnier dans Louise dans ce dernier rôle qu’il débute à l’Opéra de de Charpentier avec Jane Dhasty, Claire Paris le 9 août 1907, aux côtés de Felia Litvinne Friché, Charles Dalmorès et Henry Seguin dans le rôle-titre. Il y chante ensuite Oberthal (8/02/1901) ; Moorik dans La Fiancée de la mer du Prophète, le Vieillard hébreu de Samson et de Blockx, dans la traduction de G. Lagye, Dalila, Marcel des Huguenots, le Landgrave avec Jeanne Paquot (18/10/1902). Aux côtés de Tannhäuser avec Géraldine Farrar et de Catherine Baux, Jeanne Maubourg et Léon Noircarmes de Patrie (1907). Le 15 décembre David, il est Don Pedro, lors de la création mon- 1907, lors de la création parisienne, à l’ancien diale de la version en deux actes de Pepita hippodrome de la rue Caulaincourt, puis le 17 Jimenez d’Albeniz, dans l’adaptation française décembre au Palais Garnier, il chante dans la de Maurice Kufferath (3/01/1905). Il chante tragédie lyrique Prométhée de Gabriel Fauré, le rôle de Pierre dans Martille, drame lyrique sous la direction du compositeur. Willy s’en fait d’Albert Dupuis, lors de sa création mondiale l’écho dans l’une de ses Lettres de l’ouvreuse : avec Jeanne Paquot d’Assy et Léon Lafi tte « Pendant la répétition générale, au moment (3/03/1905). Durant l’été 1903, il avait épousé où Héphaïstos-d’Assy lançait, le mieux du à Londres, en l’église anglicane de St Maryle- monde, une apostrophe volcanique en sol bone, la soprano dramatique Jeanne Paquot mineur (sauf erreur) : " Cœur altéré de justice (Bruxelles, 1878 – Ixelles, 1952), pensionnaire de et d’amour ", de Max a crié aux machinistes : la Monnaie depuis janvier 1901, et qui appa- " Mon échelle, bon Dieu ! mon échelle ! " avec raîtra à partir de la saison 1904-05 sous le nom l’accent pathétique d’un maître du… barreau » de Jeanne Paquot d’Assy. (Comœdia, 9/12/1907).

Dès 1901, d’Assy avait abordé le répertoire Durant sa première saison à Garnier, d’Assy wagnérien avec le Landgrave de Tannhäuser, s’était surtout vu confi er des rôles secondaires, le roi Marke de Tristan et Iseult (1902), et, dans au grand dam de Louis Vuillemin : « Il importe L’Or du Rhin (15/04/1903), il avait « été redou- d’insister particulièrement sur l’excellente table et sentimental à souhait dans le person- impression produite par M. d’Assy, dont la nage de Fasolt » (Octave M voix est fort belle. Souhaitons d’entendre plus souvent ce chanteur dans des rôles de

AUS, L’Art moderne, 12/04/1903). En 1905, il avait été Fafner dans 17 premier plan. Il y est tout à fait à son aise et n’a de Meyerbeer, où il chante avec le baryton que trop rarement l’occasion de le prouver » liégeois José Danse. En effet, la santé de Pierre (Comœdia, 20/10/1908). Durant la saison d’Assy décline inexorablement suite à une 1908-09, d’Assy se vit confi er des rôles plus insuffi sance rénale. Dans la nuit du 6 ou 7 mars, importants : il chanta Walter dans Guillaume une crise d’urémie l’emporte et son décès Tell, Frère Laurent dans Roméo et Juliette, le Roi est offi ciellement déclaré à cinq heures du dans Hamlet de Thomas avec Mary Garden, matin à son domicile lyonnais, au 11 rue de la Jeanne Paquot d’Assy et Maurice Renaud République, à deux pas du Grand-Théâtre. Ses (25/09/1908) ; Ramphis dans Aïda avec Agnès funérailles offi cielles ont lieu à Lyon : « Il y avait Borgo, Jenny Passama, Léonce Escalaïs et Jean foule, la bière disparaissait sous les couronnes Noté (21/12/1908). En province, d’Assy se pro- de fl eurs. Dans l’assistance, de nombreuses duisait dans ses premiers rôles. Ainsi, à Nantes, personnalités lyonnaises témoignèrent par son interprétation suscita un enthousiasme leur présence de l’estime en laquelle était si vif que la presse parisienne s’en fi t l’écho : tenu le brillant artiste enlevé brutalement dans « Le succès de la soirée fut pour M. d’Assy, qui l’apogée d’une si belle carrière. Avant que le composa le personnage de Méphisto d’une corps fût placé sur le char qui allait l’emporter façon très personnelle et se montra excellent à la gare, M. Jean Noté avait prononcé un chanteur. Il remporta un triomphe complet à discours ému. Après y avoir rappelé la carrière si la scène de l’église. J’ai rarement vu ce rôle belle et les nombreux mérites qui avaient classé tenu avec autant d’autorité » (Comœdia, Pierre d’Assy au premier rang, après avoir 17/02/1908). C’est à ce moment de sa carrière évoqué les succès de l’artiste, M. Jean Noté au que le label Gramophone le sollicita pour des nom de celui dont chacun pleure la perte, a enregistrements. dit au bon camarade disparu un dernier adieu. Puis le cortège, au milieu d’une double haie de Pour la saison 1909-10, le couple d’Assy est personnes massées devant le seuil et accom- engagé à Lyon par Henry Valcourt. Si le nom pagné d’une assistance très nombreuse, s’est de Jeanne Paquot d’Assy apparaît réguliè- directement rendu à la gare de Perrache rement dans les critiques, celui de son époux d’où le corps est parti le soir, à destination de n’est cité qu’à de rares occasions. Parmi Liège, pour son inhumation dans un caveau de celles-ci, la reprise en janvier 1910 de L’Africaine famille. Sur le quai de la gare, les amis que laisse

18 Pierre d’Assy ont longuement défi lé devant le Beaufort par le label Zonophone, alors sous- cercueil avant d’aller saluer le beau-frère du marque de Gramophone, avant que ce der- défunt venu représenter la famille et conduire nier label ne les réédite sous son étiquette verte le deuil » (La Meuse, 11/03/1910). Il est inhumé à bon marché. au cimetière de Robermont à Liège (64B/1-13). Le répertoire gravé par d’Assy est celui qu’il Malgré son décès prématuré, d’Assy laisse a chanté tant à la Monnaie qu’à Garnier. On un nombre signifi catif d’enregistrements : des note néanmoins quelques incursions dans un 48 faces qu’il a gravées, 45 semblent avoir répertoire plus rare (La Damnation de Faust été éditées. C’est sans doute en octobre 1908 de Berlioz ou Les Vêpres siciliennes de Verdi) et qu’il réalise ses premiers enregistrements : 13 dans un répertoire léger qu’il n’a pas interprété plages avec l’aide technique de William Sinkler sur scène (Le Chalet d’Adam, Lara de Maillart, Darby et 4 avec celle de Charles Scheuplein Le Val d’Andorre d’Halévy ou Les Noces de qui devait réaliser tous ses enregistrements Jeannette de Massé). À côté de mélodies à ultérieurs. Les sessions s’étalèrent jusqu’au succès, Gramophone lui a donné l’opportunité 12 juillet 1909. À côté des sessions en solo, il de graver quelques raretés comme Le Muletier participe à des séances où il ne grave qu’une de Castille de Montour ou Le Soldat de Marsala face ou deux, et où il est alors souvent par- de Nadaud. tenaire en duo ou en trio, avec les sopranos Berthe Auguez de Montalant et la Bruxelloise Georges CARDOL Marthe Bakkers, la contralto Suzanne Brohly, les ténors Antonio Rocca et Georges Régis – le seul à avoir été son partenaire à Garnier – et le baryton Émile Boussagol. Les sessions les plus importantes furent celles du 30 novembre au 7 décembre 1908 (8 faces), du 24 au 29 mars 1909 (9 faces) et du 3 au 8 juin 1909 (5 faces). Au printemps 1909, d’Assy accepte d’enregis- trer 5 faces du répertoire de musique militaire : elles seront publiées sous le pseudonyme de

19 4. Tableau du personnel pour l’année théâtrale 1899 à 1900, Bruxelles, Leys, [1899]

20 21 temperament; the audience was positively carried away by the arioso from Massenet’s Le Roi de Lahore and by the aria from Paladilhe’s PIERRE D ASSY Patrie.” On Saturday 19 January 1895, in the ’Bass (Liège, 1868 – Lyon, 1910) presence of Prince Albert of , he Pierre-Joseph-Alphonse Bordet was born appeared in the Conservatoire’s great hall on 18 August 1868 in Liège into an affl uent in a concert given by the medical students’ middle-class family of liberal views. His father, association in Schumann’s Scenes from Goe- Jean-Pierre Bordet, was a merchant and distiller the’s “Faust” in a French translation by Romain of alcohol, “Maison Bordet Dassy’s classic gin”. Bussine. La Meuse wrote on 23 January: “In His mother, Albertine Dassy, died in 1887. the dramatic scene in the cathedral Monsieur A. Bordet unleashed the superb tones of his powerful voice and hurled the imprecations of Alphonse Bordet developed his love of singing the Evil Spirit with terrifying effect, interspersed at a very early age in a renowned Liège choir by the anguished cries of the tormented sinner called “Les Disciples de Grétry”, seen in a as the implacable Dies irae, increases her tur- photograph taken in Antwerp in 1889. Here he moil. Thus this moving ensemble made its fi rst, applied himself to the study of musical theory great impression on its listeners.” And Marcel and singing with Joseph Delsemme (1855-1919), Rémy wrote in Le Guide musical no. 4 on 27 a professor at the Liège royal conservatoire January 1895: “The beautiful, fi rmly resonant who was also an oboist, organist and the choir’s voice of the bass, M. Bordet, as the “Böser musical director. In 1892 Alphonse Bordet Geist” is worthy of special note. The scene in the married Jeanne Libotte, daughter of an arms cathedral with Mlle Brun (Gretchen) was the manufacturer. A son was born to the couple in best in the whole score as regards characteri- Olne, in the administrative district of Verviers. sation.” Bordet returned to the role on 3 March 1907 in the third public concert given at La Monnaie, the opera house, with Claire One of his fi rst appearances as a soloist took Croiza as Gretchen and Georges Petit as Faust. place in a concert organised by the Société Franklin, reviewed in La Meuse on 7 March 1894: “Monsieur Bordet possesses a superb bass voice On 1 March 1895, still using the name of which he handles with the brio of a truly artistic “Monsieur A. Bordet, bass”, he sang at a charity

22 5. Servais DETILLEUX, Pierre d’Assy dans le rôle de Moorik de La Fiancée de la mer de Jan Blockx, à la Monnaie en 1902

4. Huberte Vecray dans le rôle de Marguerite (Faust, Gounod) 23 concert for the Cercle musical des amateurs, of Pierre d’Assy he appeared as Ruggiero in at the Société libre d’émulation. He was Halévy’s La Juive, a role that “gave M. d’Assy accompanied by Maurice Jaspar, a pianist the opportunity to display a superb voice which and composer from Liège who taught theory will doubtless be of value in certain forthcoming and harmony at the Conservatoire. It was a premieres” (Le Passe-Temps, 24/10/1897). He great success: “Monsieur A. Bordet’s fi ne voice confi rmed this favourable impression with impressed greatly with its power and range. He appearances as the High Priest of Brahma in was rapturously applauded in the aria “Fille des Meyerbeer’s L’Africaine and Capulet in Gou- rois” from L’Africaine and then in the ‘stances’ nod’s Roméo et Juliette. He went on to sing from Patrie, which were encored” (La Meuse, the Herald in Wagner’s Lohengrin, where “his 5/03/1895). sonorous voice was extremely effective” (Le Passe-Temps, 28/10/1897), the King in Verdi’s Aïda, Abimelech in Saint-Saëns’s Samson et Bordet pursued his operatic vocation and Dalila, and a Worker in the Lyon premiere of at the end of 1895, against the wishes of his Gounod’s La Reine de Saba with Caroline family, he settled in Paris, where he undertook Fierens and Jean-François Delmas (9/12/1897). further vocal training with Jacques Bouhy He also sang Maître Ramon in Gounod’s Mireille (Pepinster, 1848 – Paris, 1929; creator of the role (praised by Le Passe-Temps as “very dramatic” of Escamillo in Carmen and founding director of on 26/12/1897). He appeared as the Grand the New York Conservatoire), and also studied Prêtre in Reyer’s Sigurd, Marcel in Les Hugue- the art of operatic singing with the tenor Jean- nots, as an aristocratic count in Godard’s La Baptiste-Théophile Valdejo. Le Monde artiste Vivandière and in the Lyon premiere of Giorda- (15/08/1897) suggested that he may also have no’s Andrea Chénier on 4/04/1898. A highlight been a pupil of Gabriel Gandubert. in his career at this time was his appearance in Mozart’s Magic Flute on 18 March 1898 in It is likely that in 1896 he was engaged for the roles of a priest and an armed man, next the opera season as a member of the chorus to the Papageno of Jean Delvoye, a baritone at the Théâtre de la Porte Saint-Martin; there from Liège who had also been in “Les Disciples he was spotted by Albert Vizentini, director de Grétry”. Not only were all his performances of the Grand Théâtre, Lyon, and engaged as hailed by the local press; Le Passe-Temps a second bass. Under his new stage name praised the entire troupe as a “troupe d’élite”,

24 6. Les Artistes de la saison 1901-1902, Bruxelles, Le Carnet mondain, [1901]

25 “impeccable”, “deserving of nothing but plau- M. d’Assy was contracted in Brussels as a dits” and one “which should satisfy even the leading lyrical bass.” (1/11/1899) most discriminating” (27/03/1898). At La Monnaie he shared the bass roles with For the 1898/99 season he was engaged at Marcel Journet and Hippolyte Belhomme, in the Koninklijke Fransche Opera (French royal due course becoming a pillar of the company theatre) in The Hague, where the principal until 1906. Here he sang the King in Aida and conductors were Karel F. van Bijlevelt and A. took up several roles again: High Priest of Lefèvre. The theatre was more unassuming, and Brahma, Ramon, Capulet, Mephisto, Saint-Bris, here he was able to take some leading roles, Lothario, Nilakantha, Des Grieux, Oberthal starting on 1 October 1899 as Mephisto in Gou- and Rabo. He also added more new roles to nod’s Faust with Lalla Miranda. He reprised sev- his list: Jupiter (Gounod’s Philémon et Baucis), eral roles from earlier times (Saint-Bris, Ramon, Palémon (Thaïs), Remiggio and then Garrido the King in Aïda, Capulet) but extended his (Massenet’s La Navarraise), Gesler (Rossini’s repertoire with Escamillo (Carmen), Nilakantha Guillaume Tell), the Commendatore (Mozart’s (Delibes’s Lakmé) with Lalla Miranda, Lothario Don Giovanni), Frère Laurent in Gounod’s (Thomas’s Mignon), Count Oberthal (Mey- Roméo et Juliette, Don Basilio (Rossini’s Barbiere erbeer’s Le Prophète), Domingue (Massé’s di Siviglia) and Pygmalion (Massé’s Galathée). Paul et Virginie), Sulpice (Donizetti’s La Fille du Régiment), Narrhavas (Reyer’s Salammbô), At La Monnaie he was also able to take part Des Grieux (Massenet’s Manon), and Cardinal in several local premieres, singing the following Campeggio (Saint-Saëns’s Henry VIII). On 18 roles: Vargas in Blockx’s Thyl Ulenspiegel with February 1898 he was a magnifi cent Rabo Jeanne Goulancourt, Georges Imbart de La in Jan Blockx’s Herbergprinses in the French Tour, Hector Dufranne and Charles Gilibert version by Gustave Lagye. Of this occasion (18/01/1900); a Rag Picker in Charpentier’s La Meuse wrote: “He was remarkable here. Louise with Jane Dhasty, Claire Friché, Charles Brussels too heard tell of this artist’s popularity Dalmorès and Henry Seguin (8/02/1901); and success, and it was after a performance Moorik in Blockx’s Bruid der Zee in a translation of Salammbô, when M. Stoumon was in the by Lagye, with Jeanne Paquot (18/10/1902). audience on his way through The Hague, that Alongside Catherine Baux, Jeanne Maubourg

26 and Léon David, he sang Don Pedro in the world premiere of the two-act version of Albeniz’s Pepita Jimenez in the French adap- tation by Maurice Kufferath (3/01/1905). He sang Pierre in the world premiere of Martille, an opera by Albert Dupuis, with Jeanne Paquot d’Assy and Léon Lafi tte (3/03/1905). In the summer of 1903, in the Anglican church of St Marylebone, London, he had married the dramatic soprano Jeanne Paquot (Brussels 1878 - Ixelles 1952), a permanent member of the company at La Monnaie as from January 1901, who appeared from the 1904/5 season on as Jeanne Paquot d’Assy.

In 1901 he embarked on the Wagnerian repertoire with the Landgrave in Tannhäuser, King Mark in Tristan und Isolde (1902), and in Das Rheingold (15/04/1903) he was “ideally impres- sive and affecting in the character of Fasolt” (Octave Maus in a review in L’Art moderne). In 1905 he sang Fafner in Siegfried and Hunding in Die Walküre, and it was in this role that he made his debut at the Paris Opera on 9 August 1907 with Felia Litvinne. In Paris he then sang Ober- thal in Le Prophète, the Old Hebrew in Samson et Dalila, Marcel in Les Huguenots, the Land- grave in Tannhäuser with Geraldine Farrar, and Noircarmes in Patrie (1907). On 15 December that year he also sang in the Paris premiere of Gabriel Fauré’s Prométhée, conducted by the

7. Jeanne Paquot-d’Assy dans le rôle de Guenièvre du Roi Artus d’Ernest Chausson, lors de la création mondiale à la Monnaie, le 30 novembre 1903, costume de Fernand Khnopff 27 composer, fi rst at the former hippodrome in Rue point in his career that the Gramophone label Caulaincourt and then (on 17 December) at invited him to make recordings with them. the Palais Garnier. For the 1909/10 season the d’Assy couple During his fi rst season at the Garnier, d’Assy was engaged at Lyon by Henry Valcourt, was mainly given minor roles, to the dis- though Jeanne’s name appeared more fre- pleasure of Louis Vuillemin, who said: “We quently in reviews than that of her husband. should emphasize the excellent impression He is mentioned in the January 1910 revival of given by Monsieur d’Assy, who has such a Meyerbeer’s L’Africaine, where he sang with beautiful voice. It is to be hoped we shall the Liège baritone José Danse. Sadly, Pierre hear this singer more often in major roles. He is d’Assy’s health was rapidly declining as a result quite at his ease in them and has all too little of kidney failure and in the night of 6/7 March chance to prove it.” (Comœdia, 20/10/1908). he suffered an acute crisis of uremia and was offi cially declared dead at 5 a.m. at his Lyon He was in fact given more important roles in home, 11 rue de la République, a short distance the following season: Walter in Guillaume Tell, from the Grand-Théâtre. His offi cial funeral, Frère Laurent in Roméo et Juliette, the King in which took place in Lyon, was described in Ambroise Thomas’s Hamlet with Mary Garden, La Meuse on 11/03/1910: “There was a large Jeanne Paquot d’Assy and Maurice Renaud crowd and the bier was completely covered (25/09/1908); Ramfi s in Aïda with Agnès Borgo, by fl oral wreaths. Amongst those attending Jenny Passama, Léonce Escalaïs and Jean were several Lyonnais personalities showing Noté (21/12/1908). In the provinces, d’Assy by their presence the esteem in which this bril- appeared in leading roles; at Nantes his per- liant artist was held, brutally taken away at the formance was reported in the Parisian press: height of his stellar career. Before the body “The main success of the evening was that of was placed on the hearse to go to the station. M. d’Assy, who interpreted the character of M. Jean Noté gave an emotional speech; after Mephisto in a very personal way and showed recalling the fi ne career and numerous merits himself to be an excellent singer. He brought that had elevated Pierre d’Assy to the top rank, off a major triumph in the cathedral scene. and having recalled the singer’s successes, I have rarely seen this role performed with more M. Jean Noté, in the name of all those authority.” (Comœdia, 17/02/1908) It was at this mourning his loss, bade a fi nal farewell to their

28 deceased comrade. Then the cortège, passingtant sessions were those of 30 November to 7 through a double row of people gatheredDecember 1908 (8 sides), 24 to 29 March 1909 round the church door, and accompanied(9 sides) and 3 to 8 June (5 sides). In spring 1909 by a large crowd, made its way directly to thed’Assy agreed to record fi ve sides of music from Gare de Perrache, from where the body wasthe military repertoire, later published under taken in the evening to Liège for burial in athe pseudonym of Beaufort for the Zonophone family vault. On the station platform a slow pro-label, at the time a subsidiary of Gramophone, cession of Pierre d’Assy’s friends fi led past thebefore the latter re-issued them at bargain coffi n before greeting his brother-in-law, whoprices on their green label. had come to represent the family and conduct the obsequies.” Pierre d’Assy was laid to rest in The repertoire recorded by d’Assy was the the Robermont cemetery in Liège. one he had sung as much at La Monnaie as at Garnier, but there were a few incursions into a Despite his premature death, d’Assy left aless usual repertoire, such as Berlioz’s La Dam- signifi cant number of recordings: it appearsnation de Faust or Verdi’s I Vespri siciliani, and that he made 48 recordings, 45 of which wereinto lighter works which he never performed released. His fi rst recording sessions probablyon stage: Adam’s Le Chalet, Maillart’s Lara, took place in October 1908: 13 tracks with theHalévy’s Le Val d’Andorre and de Massé’s Les technical assistance of William Sinkler DarbyNoces de Jeannette. Alongside well-known old and four with that of Charles Scheuplein, whofavourites, Gramophone gave him the oppor- took over the organisation all his later record-tunity to record pieces from a handful of rarities ings. These sessions went on until 12 July 1909.including Montour’s Le Muletier de Castille and Not only did he make solo recordings; he tookNadaud’s Le Soldat de Marsala. part in sessions where he was only involved in one or two sides, and where he was part of a Georges CARDOL duo or trio, with the sopranos Berthe Auguez de Montalant, the Brussels singer Marthe Bak- kers, the contralto Suzanne Bruhly or the tenors Antonio Rocca and Georges Régis – the only Translation : Celia SKRINE one to have partnered him at the Garnier – and the baritone Émile Boussagol. The most impor-

29 Franklin georganiseerd is: “M. Bordet heeft een prachtige basstem waarmee hij met het brio PIERRE D ASSY van een ware artiest speelt; In het arioso in de ’ Roi de Lahore van Massenet en in de aria van Bas (Luik, 1868 – Lyon, 1910) Patrie van Paladilhe” heeft hij het publiek in Pierre-Joseph-Alphonse Bordet wordt op verrukking gebracht (La Meuse, 7/03/1894). 18 augustus 1868 in een rijke familie van de Op zaterdag 19 januari 1895 verschijnt hij in liberale bourgeoisie in Luik geboren. Zijn vader, gezelschap van Prins Albert in de feestzaal van Jean-Pierre Bordet, is distillateur en handelaar in het Koninklijk Conservatorium van Luik, op het alcohol, “de oude jenever van het huis Bordet concert van de Association des étudiants de Dassy”. Zijn moeder, Albertine Dassy, overlijdt in médecine, in de Szenen aus Goethes Faust van 1887. Schumann, in een Franse vertaling van Romain Bussine: “In de angstaanjagende scène van de Alphonse Bordet toont al op heel jonge Kerk, liet M. A. Bordet sublieme klanken uit zijn leeftijd zijn voorkeur voor de zangkunst in een krachtige, welluidende stem weerklinken, terwijl bekend Luiks koor Les Disciples de Grétry, zoals hij de verpletterende verdoemenissen van de het door een in 1889 in Antwerpen genomen duivel liet horen. Deze verdoemenissen werden groepsfoto wordt bevestigd. Hij studeert er onderbroken door angstkreten van de zon- heel intensief solfège en zang met Joseph dares die achtervolgd werd door het onverbid- Delsemme (1855-1919), de directeur van delijke Dies iræ, waardoor de verschrikking nog het koor, maar die ook hoboïst, organist en groter werd. Het beluisteren van dit ontroe- professor aan het Koninklijk Conservatorium rende ensemble heeft aldus een eerste en zeer van Luik is. In 1892 trouwt Alphonse Bordet met grote indruk gemaakt” (La Meuse, 23/01/1895); Jeanne Libotte, de dochter van een wapen- “De mooie basstem met het krachtige timbre fabrikant. Uit dit huwelijk wordt in februari 1896 van M. Bordet (Bösergeist) moet hier opgemerkt in Olne, in het gerechtelijk arrondissement van worden. De scène van de Kerk met juffrouw Verviers, een zoon geboren. Brun (Gretchen) was trouwens, als karakter, de beste van de hele partituur” (Marcel Remy, Een van zijn eerste prestaties als solist vindt Le Guide musical, n° 4, 27/01/1895). Hij zou plaats tijdens een concert dat door de Société deze rol op 3 maart 1907 tijdens het derde

30 8. Pierre d’Assy dans le rôle de Moorik de La Fiancée de la mer de Jan Blockx en 1902, au théâtre de la Monnaie

31 populaire concert in de Muntschouwburg van Baptiste-Théophile Valdejo operakunst bestu- Brussel, samen met Claire Croiza (Marguerite) et deren. Volgens Le Monde artiste (15/08/1897) Georges Petit (Faust) opnieuw interpreteren. zou hij eveneens één van de leerlingen van Gabriel Gandubert geweest zijn. Op 1 maart 1895 zingt hij tijdens een lief- dadigheidsconcert voor de ”Cercle musical In 1896 wordt hij zeer waarschijnlijk voor des amateurs” in de Société libre d’émulation, het lyrische zomerseizoen van het Théâtre en nog steeds onder de naam van “M. A. de la Porte Saint-Martin als koorzanger in Bordet, bas” (La Meuse, 27/02/1895). Hij wordt dienst genomen. Hij wordt daar opgemerkt daar begeleid door Maurice Jaspar, een pianist door Albert Vizentini, de directeur van het en componist uit Luik, die solfège en vervolgens Grand-Théâtre de Lyon, die hem in dienst harmonie onderwijst op het Koninklijk Conser- neemt als tweede bas. Hij debuteert onder zijn vatorium van Luik. Hij heeft hier veel succes: pseudoniem, in de rol van Ruggiero in La Juive “De prachtige stem van M. A. Bordet heeft ons van Halévy; een rol “die aan M. d’Assy de verrukt door zijn kracht en zijn enorme tessitura gelegenheid gegeven heeft zijn prachtige stem Eerst heeft men M.A. Bordet in de aria “Fille des te doen waarderen waarvan de volgende rois“ uit L’Africaine kunnen bewonderen en toe- creaties zeker nog profi jt zullen hebben” (Le juichen en vervolgens in de stanza’s uit Patrie, Passe-temps, 24/10/1897). Hij bevestigt deze die werden gebisseerd” (La Meuse, 5/03/1895). goede indruk in de rol van de Grand Brahmine in L’Africaine van Meyerbeer en in Capulet in Roméo et Juliette van Gounod. Vervolgens zal De lyrische roeping van Alphonse Bordet wint hij de Heraut in Lohengrin van Wagner inter- het ten slotte en op het einde van 1895 vestigt preteren waarin “zijn krachtige stem wonderen hij zich, tegen het advies van zijn familie, in doet” (Le Passe-temps, 28/10/1897); of de Parijs waar hij zich bij Jacques Bouhy (Pepinster, Koning in Aïda van Verdi, Abimelech in Samson 1848 – Parijs, 1929) zal specialiseren en perfectio- et Dalila van Saint-Saëns, een arbeiderschef in neren. Bouhy is de schepper van Escamillo de creatie in Lyon van La Reine de Saba van van Carmen, oprichter en vervolgens direc- Gounod met Caroline Fierens en Jean-François teur van het Conservatorium van New York. Delmas (9/12/1897). Hij is ook een “zeer drama- Alphonse Bordet zal verder met de tenor Jean- tische” Ramon (Le Passe-temps, 26/12/1897) in

32 van Gounod met Lalla Miranda. Hij vertolkt Mireille van Gounod. Hij verschijnt ook in de rol opnieuw verschillende rollen (Saint-Bris, Ramon, van de Hogepriester in Sigurd van Reyer en ook de Koning in Aïda, Capulet), maar breidt zijn in Les Huguenots, La Vivandière van Godard repertoire uit: hij vertolkt Escamillo in Carmen, – waarin hij een “graaf uitbeeldt met een Nilakantha in Lakmé van Delibes, samen met prachtige allure en een stem die tot het einde Lalla Miranda; Lothario in Mignon van Thomas, niet verzwakt” (Le Passe-temps, 13/03/1897) – Graaf Oberthal in Prophète van Meyerbeer, en in André Chénier van Giordano (een cre- Domingue in Paul et Virginie van Massé, atie in Lyon op 4/04/1898). Zijn deelname op Sulpice in La Fille du régiment van Donizetti, 18 maart 1898 aan de première in Lyon in La Narrhavas in Salammbô van Reyer, Graaf des Flûte enchantée van Mozart, verdiend in het Grieux in Manon van Massenet, de rol van bijzonder vermeld te worden. We zien hem in graaf Campeggio in Henri de rol van respectievelijk een Priester et een VIII van Saint-Saëns. Gewapende Man, naast Papageno vertolkt Op 18 februari 1898 speelt hij een prachtige door Jean Delvoye, de bariton uit Luik die net Rabo in Herbergprinses van Jan Blockx in de als hij voortkomt uit de Disciples de Grétry. Zijn Franse versie van Gustave Lagye: “Hij was er prestaties worden niet alleen door de lokale fantastisch in. In Brussel had men horen spreken pers geroemd, maar de hele troep wordt van zijn populariteit en zijn succes als artiest. als een “elite troep”, en “smetteloos goed” Na een voorstelling van Salammbô, die door beschouwd, “die slechts loftuitingen verdient” M. Stoumon werd bijgewoond die op dat en die “het meest veeleisende en moeilijkste moment in Den Haag was, werd M. d’Assy in publiek tevreden kan stellen” (Le Passe-temps, Brussel aangenomen als eerste baszanger” (La 27/03/1898). Meuse, 1/11/1899).

Voor het seizoen 1898-99 is hij in dienst van de In de Muntschouwburg deelt hij zijn rollen Koninklijke Fransche Opera (Théâtre royal fran- als bas met Marcel Journet en Hippolyte Bel- çais) van Den Haag die op dat moment door homme en vervolgens wordt hij er tot en met Karel F. van Bijlevelt en A. Lefèvre wordt geleid, 1906 één van de spillen. Hij debuteert er in de een kleinere scène weliswaar, maar waar hij in rol van de Koning in Aïda en vertolkt opnieuw belangrijkere rollen verschijnt. Hij debuteert op verschillende van zijn rollen (Grand Brahmine, 1 oktober 1899 in de rol van Mephisto in Faust Ramon, Capulet, Méphisto, Saint-Bris, Lothario,

33 9. Pierre d’Assy, dans le rôle de Méphisto du Faust de Gounod, au théâtre de la Monnaie

34 Nilakantha, Graaf des Grieux, Oberthal, Rabo). Paquot d’Assy en Léon Lafi tte te horen zijn Zijn repertoire wordt met verschillende nieuwe (3/03/1905). In de zomer 1903 was hij in Londen personages uitgebreid: Jupiter in Philémon in de anglicaanse kerk St Marylebone met et Baucis van Gounod, Palémon in Thaïs, de dramatische sopraan Jeanne Paquot Remiggio en daarna Garrido in La Navarraise getrouwd (Brussel, 1878 – Elsene, 1952) die van Massenet, Gessler in Guillaume Tell van vanaf het seizoen 1904-5 als interne aan de Rossini, de Commandeur in Don Giovanni Muntschouwburg verbonden was en die vanaf van Mozart, Frère Laurent in Roméo et Juliette dat seizoen onder de naam Jeanne Paquot van Gounod, Basile in Il Barbiere di Siviglia van d’Assy verschijnt. Rossini en Pygmalion in Galathée van Massé. Vanaf 1901 was d’Assy begonnen het In de Muntschouwburg neemt Pierre d’Assy Wagneriaanse repertoire te zingen met de eveneens aan verschillende lokale creaties volgende rollen: die van de Landgraaf in Tann- deel: hij vertolkt er successievelijk Vargas in häuser, koning Mark in Tristan und Isolde (1902). Thijl Uilenspiegel van Blockx met Jeanne Gou- In Rheingold (15/04/1903) “was hij in de rol van lancourt, Georges Imbart de La Tour, Hector Fasolt zo ontzettend geducht en buitengewoon Dufranne en Charles Gilibert (18/01/1900); en sentimenteel geweest” (Octave Maus, de Voddenraper in Louise van Charpentier L’Art moderne, 12/04/1903). In 1905 had hij in samen met Jane Dhasty, Claire Friché, Charles Siegfried de rol van Fafner gespeeld en die van Dalmorès en Henry Seguin (8/02/1901); Hunding in Die Walküre. In deze laatste rol kent Moorik in Bruid der Zee van Blockx, in de hij op 9 augustus 1907 zijn debuut in de Opéra franse vertaling van G. Lagye, met Jeanne de Paris, naast Felia Litvinne in de hoofdrol. Paquot (18/10/1902). Naast Catherine Baux, Daarna zingt hij er Oberthal van de Prophète, Jeanne Maubourg en Léon David is hij Don de Hebreeuwse Grijsaard in Samson et Dalila, Pedro tijdens een wereldcreatie in de versie in Marcel in de Huguenots, de Landgraaf in Tann- twee aktes in Pepita Jimenez van Albeniz, in häuser met Géraldine Farrar en Noircarmes de Franse adaptatie van Maurice Kufferath in Patrie (1907). Op 15 december 1907, eerst (3/01/1905). Hij zingt er de rol van Pierre in tijdens de creatie in Parijs in het oude hippo- Martille, een lyrisch drama van Albert Dupuis, droom in de rue de Caulaincourt en daarna op tijdens een wereldcreatie waar ook Jeanne 17 december in het Palais Garnier, zingt hij in de

35 lyrische tragedie Prométhée van Gabriel Fauré, scène van de kerk; Deze rol werd zelden met onder de leiding van de componist. zoveel autoriteit en gezag vertolkt” (Comœdia, 17/02/1908). Op dat moment van zijn carrière vroeg het label Gramophone hem opnames te Tijdens zijn eerste seizoen bij Garnier had maken. d’Assy vooral secondaire rollen toegewezen gekregen, tot grote spijt en ergernis van Louis Vuillemin: “We moeten hier heel bijzonder de Voor het seizoen 1909-10 werkt het echtpaar nadruk leggen op de uitzonderlijke indruk die d’Assy in Lyon voor Henry Valcourt. De naam M. d’Assy gemaakt heeft, wiens stem echt van Jeanne Paquot d’Assy verschijnt zeer regel- heel mooi is. Laten we hopen dat we deze matig in de kritieken, maar die van haar echt- zanger vaker in hoofdrollen zullen horen. Hij is genoot wordt slechts heel zelden geciteerd. er volkomen op zijn gemak en hij heeft jammer Zo lezen we dat hij in januari 1910 opnieuw in genoeg niet vaak genoeg de gelegenheid L’Africaine van Meyerbeer optreedt, samen om het te bewijzen” (Comœdia, 20/10/1908). met de Luikse bariton José Danse. Dit komt Tijdens het seizoen 1908-9 krijgt d’Assy belang- omdat de gezondheid van Pierre d’Assy rijkere rollen te spelen: hij zingt dan Walter die lijdt aan nierinsuffi ciëntie, onherroepelijk in Guillaume Tell, Broeder Laurent in Roméo achteruitgaat. In de nacht van 6 of 7 maart, et Juliette, de Koning in Hamlet van Thomas sterft hij na een aanval van uremie en zijn samen met Mary Garden, Jeanne Paquot overlijden is offi cieel om vijf uur ‘s morgens in d’Assy en Maurice Renaud (25/09/1908) ; Ram- zijn woning te Lyon, 11 rue de la République, phis in Aida met Agnès Borgo, Jenny Passama, vlak bij het Grand-Théâtre aangekondigd. Zijn Léonce Escalaïs en Jean Noté (21/12/1908). In staatsbegrafenis heeft in Lyon plaats: “Er was de provincie speelde d’Assy zijn eerste rollen. een grote menigte, de kist verdween onder In Nantes bijvoorbeeld wekte zijn interpretatie de bloemenkransen. In het publiek waren er zoveel enthousiasme op dat de Parijse pers talrijke personaliteiten uit Lyon die door hun het eveneens vermeldde: “Het succes van de aanwezigheid van de waardering getuigden avond was voor M. d’Assy, die op zeer persoon- die ze voor de briljante artiest hadden, die lijke wijze het personage van Mefi sto weergaf zo plotseling op het toppunt van zo’n mooie en die zich een uitmuntende zanger toonde. carrière uit het leven weggerukt was. Voordat Hij beleefde een echte en absolute triomf in de de kist op de praalwagen geplaatst werd die

36 37 hem naar het station zou voeren, had Jean schijnlijk in oktober 1908 zijn eerste opnamen: Noté een ontroerende rede gehouden. Nadat 13 tracks met de technische hulp van William hij aan de prachtige carrière en de talrijke Sinkler Darby en 4 met de hulp van Charles verdiensten van Pierre d’Assy had herinnerd, Scheuplein die al de volgende opnamen zou die hem tot aan de top hadden gebracht en verwezenlijken. De opnamezittingen duren tot nadat hij het succes van de artiest in herin- 12 juli 1909. Naast de opnamen als solist, neemt nering had gebracht, heeft Jean Noté, aan hij ook deel aan de opnamen waarbij hij maar de artiest wiens verlies door iedereen wordt één of twee kanten laat persen of waar hij vaak betreurd, aan zijn overleden goede kameraad partner is in een duo of trio met de sopranen een laatste vaarwel toegezegd. Daarna heeft Berthe Auguez de Montalant en de Brusselse de lijkstoet tussen een dubbele haag van Marthe Bakkers, de contra-alto Suzanne Brohly, personen die samengedromd waren voor de tenoren Antonio Rocca en Georges Régis – de ingang en begeleid door een zeer talrijke de enige die zijn partner bij Garnier is geweest – menigte, zich rechtstreeks naar het station van en de bariton Émile Boussagol. De belangrijkste Perrache begeven, vanwaar de overledene opnamenperiodes waren die van 30 november die avond naar Luik is vertrokken, voor een tot 7 december 1908 (8 plaatkanten), van 24 begrafenis in het familiegraf. Op het perron tot 29 maart 1909 (9 plaatkanten) en van 3 tot van het station hebben de vrienden die Pierre 8 juni 1909 (5 plaatkanten). In het voorjaar van d’Assy achterlaat, lange tijd langs zijn kist gede- 1909 aanvaardt d’Assy 5 plaatkanten uit het fi leerd alvorens de zwager van de overledene repertoire van de militaire muziek op te nemen: te gaan groeten, die de familie is komen ze zullen door het label Zonophone onder het vertegen=woordigen en de rouwceremonie pseudoniem Beaufort worden uitgegeven, is komen leiden” (La Meuse, 11/03/1910). Hij is dat in die tijd het submerk van Gramophone begraven in het kerkhof van Robermont in Luik was, voordat dit laatste label deze opnamen (64B/1-13). opnieuw zal uitgeven onder het goedkope groene etiket. Ondanks het feit dat hij voorbarig gestorven is, laat d’Assy heel wat opnamen na: van de Het repertoire dat d’Assy op de plaat opge- 48 plaatkanten die hij heeft laten persen, zijn er nomen heeft, is precies dat wat hij zo vaak in 45 opnieuw uitgegeven. Hij maakt zeer waar- de Muntschouwburg en bij Garnier gezongen

38 heeft. We merken echter ook enkele uitzonde- ringen en andere opnamen in een zeldzamer repertoire op (La Damnation de Faust van Berlioz of Les Vêpres siciliennes van Verdi) en in een lichter repertoire dat hij niet op de planken vertolkt heeft (Le Chalet van Adam, Lara van Maillart, Le Val d’Andorre van Halévy of Les Noces de Jeannette van Massé). Naast deze populaire melodieën die veel succes hadden, heeft Gramophone hem de gelegenheid gegeven enkele uitzonderlijk zeldzame stukken te zingen, zoals Le Muletier de Castille van Mon- tour of Le Soldat de Marsala van Nadaud.

Georges CARDOL

Vertaling: Henny-Annie BIJLEVELD

39 nisierten Konzertes statt: „M. Bordet ist mit einer ausgezeichneten Bassstimme ausgestattet, die PIERRE D ASSY er mit dem Flair eines echten Künstlertempe- ’ ramentes beherrscht. Er hat das Publikum im Arioso aus Der König von Lahore von Massenet Pierre-Joseph-Alphonse Bordet wurde am 18. und in der Arie Patrie aus Paladilhe regelrecht in August 1868 in Lüttich geboren, und zwar in seinen Bann gezogen“ (La Meuse, 7/03/1894). einer reichen Familie der liberalen Bourgeoisie. Am Samstag, dem 19. Januar 1895, trat er in Sein Vater, Jean-Pierre Bordet, war Großhändler Anwesenheit von Prinz Albert im Festsaal des und Destillateur, „le genièvre vieux de la maison Königlichen Konservatoriums von Lüttich anläss- Bordet Dassy“ [der alte Genever aus dem lich des Konzertes der Association des étudiants Hause Bordet Dassy]. Seine Mutter, Albertine de médecine in den Szenen aus Goethes Dassy, verstarb 1887. Faust von Schumann, in einer französischen Übersetzung von Romain Bussine, auf: „In der Alphonse Bordets Vorliebe für den Gesang fürchterlichen Kirchenszene ließ M. A. Bordet entwickelte sich bereits sehr früh innerhalb des die wunderschönen Noten aus seinem starken renommierten Lütticher Chores Les Disciples Organ erklingen und bürdete er den bösen de Grétry, wie ein Foto bezeugt, das 1889 in Geistern Flüche auf, die von Angstschreien der Antwerpen von der Gruppe geschossen wurde. Sünderin unterbrochen werden, die zu ihrem Joseph Delsemme (1855-1919), Chordirigent, Schrecken vom unerbittlichen Dies iræ verfolgt Oboist, Organist und gleichzeitig Lehrer am wird. Auch dieses rührende Ensemble hinterließ Königlichen Konservatorium von Lüttich erteilte einen guten ersten Eindruck während“ (La ihm Notenlehre und Gesang. Im Jahre 1892 Meuse, 23/01/1895). „Die schöne, solide und heiratete Alphonse Bordet Jeanne Libotte, die klangvolle Stimme des Bassisten M. Bordet Tochter eines Waffenhändlers. Aus dieser Ver- (Bösergeist) ist zu beachten. Die Kirchenszene bindung ging im Februar 1896 in Olne (Teil des mit Fräulein Brun (Gretchen) war, was den Gerichtsbezirks Verviers) ein Sohn hervor. Charakter angeht, übrigens die am besten dar- gebotene“ (Marcel Remy, Le Guide musical, Einer der ersten Auftritte als Solist fand n° 4, 27/01/1895). Am 3. März 1907 interpretierte während eines durch die Société Franklin orga- er diese Rolle an der Seite von Claire Croiza

40 11. Pierre d’Assy dans le rôle de Saint-Bris des Huguenots de Meyerbeer, au théâtre de la Monnaie, dédicacée en 1907

41 (Gretchen) und Georges Petit (Faust) aufs phile Valdejo widmete er sich der Schauspiel- Neue, und zwar während des dritten öffentli- kunst. Laut Le Monde artiste (15/08/1897) soll er chen Konzertes, das im Brüsseler Opernhaus La ebenfalls einer der Schüler Gabriel Ganduberts Monnaie stattfand. gewesen sein.

Am 1. März 1895 sang er während eines Im Jahre 1896 wurde er -höchstwahrscheinlich Wohltätigskeitskonzertes für den Cercle musical als Chorsänger- für die sommerliche Opern- des amateurs bei der Société libre d’émulation saison am Théâtre de la Porte Saint-Martin immer noch unter dem Namen „M. A. Bordet, eingestellt. Dort lenkte er die Aufmerksamkeit Bassist“ (La Meuse, 27/02/1895). Maurice Albert Vizentinis, des Direktors vom Grand- Jaspar, Pianist und Lütticher Komponist, Théâtre de Lyon, auf sich, der ihn als zweiten Musikdozent und später auch Pädagoge im Bassisten verpfl ichtete. Unter seinem Pseu- Bereich der Harmonielehre am Conservatoire donym machte er sein Debüt in der Rolle des royal de Liège, begleitete ihn. Dies war ein ein- Ruggiero in Die Jüdin von Halévy, eine Rolle, deutiger Erfolg: „Das atemberaubende Organ „die es Herrn d’Assy ermöglicht hat, seine M. A. Bordets wirkt durch seine Kraft und seinen ausgezeichnete Stimme, von der die nächsten Umfang. In der Arie ‘Fille des rois’ aus Die Afrika- Aufführungen ebenfalls profi tieren werden, nerin wurde M. Bordet erstmals bejubelt, später zum Besten zu bringen.“ (Le Passe-temps, auch in den Stanzen von Patrie, die wiederholt 24/10/1897). In der Rolle des Oberpriesters der Brahmanen in Die Afrikanerin von Meyerbeer wurden“ (La Meuse, 5/03/1895). und des Capulets in Romeo und Julia von Gounod bestätigte er diesen guten Eindruck. Alphonse Bordets lyrische Berufung nahm Später stellte er den Heerrufer des Königs in Ende 1895 zu. Gegen den Willen seiner Familie Wagners Lohengrin dar, in dem „seine klan- ließ er sich Ende 1895 in Paris nieder, wo er sich gvolle Stimme Wunder wirkt“ (Le Passe-temps, bei Jacques Bouhy (Pepinster, 1848 – Paris, 28/10/1897). Die Rollen des Königs in Aida 1929), Erstdarsteller Escamillos in Carmen, von Verdi, des Abimelech in Samson und Begründer und später Direktor am Konser- Dalila von Saint-Saëns, eines Arbeiters in der vatorium von New York, weiterentwickelte. Lyoner Uraufführung der Königin von Saba von Gemeinsam mit dem Tenor Jean-Baptiste-Théo- Gounod, gemeinsam mit Caroline Fierens und

42 doch bat ihm die Gelegenheit, größere Rollen darzustellen. Am 1. Oktober 1899 debütierte Jean-François Delmas (9/12/1897), folgten. er mit dem Mephisto in der Oper Faust von Ebenfalls erwies er sich als „sehr dramatischer“ Gounod, zusammen mit Lalla Miranda. Dort (Le Passe-temps, 26/12/1897) Ramon in Mireille stellte er auch einige seiner früheren Rollen von Gounod. Zudem trat er als Hohepriester in (Saint-Bris, Ramon, den König in Aida, Capulet) Sigurd von Reyer sowie in Die Hugenotten, La dar, sein Repertoire wurde jedoch auch erwei- Vivandière von Godard auf. In letzterer stellt tert: Escamillo in Carmen, Nilakantha in Lakmé er einen „gut aussehenden Grafen mit guten von Delibes, zusammen mit Lalla Miranda ; Manieren“ (Le Passe-temps, 13/03/1897) dar. Lothario in Mignon von Thomas, Graf Oberthal Schließlich war er auch in Andrea Chénier von in Der Prophet von Meyerbeer, Domingue Giordano (Uraufführung in Lyon am 04/04/1898) in Paul et Virginie von Massé, Sulpice in Die zu sehen. Besonders erwähnenswert ist seine Regimentstochter von Donizetti, Narrhavas Teilnahme an der Uraufführung der Zauber- in Salammbô von Reyer, Graf des Grieux in fl öte von Mozart am 18. März 1898 in Lyon, in Manon von Massenet, Kardinal Campeggio in den Rollen eines Priesters und eines bewaff- Henry neten Mannes, an der Seite des Papageno darstellenden Jean Delvoye, eines Lütticher VIII von Saint-Saëns. Am 18. Februar 1898 Barytons, der ebenfalls Mitglied der Disciples verkörperte er auf wunderbare Weise Rabo in de Grétry gewesen war. Nicht nur seine Leis- der französischen Version von Herbergprinses tungen wurden von der Lokalpresse bejubelt: aus der Feder von Jan Blockx, welche Gustave Die gesamte Truppe wurde als „Elitetruppe“, Lagye zugeschrieben werden kann: „Er war „einwandfrei“, „Lob verdienend“ und als eine bemerkenswert. Auch in Brüssel kam es den Gruppe, die wohl „die Schwierigsten zufrieden Leuten zu Ohren, dass dieser Künstler beliebt stellt“ (Le Passe-temps, 27/03/1898, deutsche und sehr erfolgreich sei. Nach einer Darstellung Übesetzung), bezeichnet. des Salammbô, der Herr Stoumon, der auf der Durchreise war, in Den Haag beiwohnte, stellte er Herrn d’Assy in Brüssel als ersten Bassbaryton Für die Saison 1898-99 verpfl ichtete ihn das ein“ (La Meuse, 1/11/1899). Königliche Französische Theater (Koninklijke Fransche Opera) von Den Haag, das damals von Karel F. van Bijlevelt und A. Lefèvre dirigiert Im Brüsseler Opernhaus La Monnaie teilte wurde. Diese Bühne war zwar bescheidener, er seine Bassrollen mit Marcel Journet und

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Hippolyte Belhomme, um daraufhin bis 1906 einer der Leistungsträger zu werden. Sein Debüt gab er dort in der Rolle des Königs von Aida. Er spielte mehrere seiner Rollen wieder (den Oberpriester der Brahmanen, Ramon, Capulet, Mephisto, Saint-Bris, Lothario, Nila- kantha, Graf des Grieux, Oberthal, Rabo). Sein Repertoire wurde abermals um ein paar neue Rollen erweitert: Jupiter in Philémon et Baucis von Gounod, Palémon in Thaïs, Remiggio und Garrido in La Navarraise von Massenet, Gessler in Wilhelm Tell von Rossini, der Komtur in Don Giovanni von Mozart, Pater Lorenzo in Romeo und Julia von Gounod, Basilio aus Der Barbier von Sevilla von Rossini und Pygmalion aus Gala- thée von Massé.

Im Brüsseler Opernhaus La Monnaie nahm Pierre d’Assy ebenfalls an mehreren Darstel- lungen auf lokaler Ebene teil: Er stellte nachei- nander mit Jeanne Goulancourt, Georges Imbart de La Tour, Hector Dufranne und Charles Gilibert (18/01/1900) Vargas in Thyl Ulenspiegel von Blockx dar. Zusammen mit Jane Dhasty, Claire Friché, Charles Dalmorès und Henry Seguin stellte er den Lumpensammler in Louise von Charpentier (8/02/1901) dar, sowie zusammen mit Jeanne Paquot Moorik in Bruid der Zee von Blockx (18/10/1902), in einer Übersetzung von G. Lagye, dar. An der Seite

45 46 von Catherine Baux, Jeanne Maubourg und Prophet, den alten Hebräer in Samson und Léon David war er Don Pedro, und zwar sowohl Dalila, Marcel in Die Hugenotten, den Land- während der Weltpremiere der Version in zwei grafen aus Tannhäuser mit Géraldine Farrar und Akten von Pepita Jimenez von Albeniz als Noircarmes in Patrie (1907). Am 15. Dezember auch in der französischen Bearbeitung von 1907, während der Pariser Aufführung im ehe- Maurice Kufferath (3/01/1905). Während der maligen Hippodrom der rue Caulaincourt sowie Weltpremiere (3/03/1905) von Martille, einem am 17. Dezember im Palais Garnier sang er in lyrischen Drama von Albert Dupuis in dem der ‘Tragédie lyrique’ Prometheus von Gabriel auch Jeanne Paquot d’Assy und Léon Lafi tte Fauré unter der Leitung des Komponisten selbst. dabei waren, sang er die Rolle des Pierre. Im Sommer des Jahres 1903 heiratete er in London, Während seiner ersten Saison im Palais Garnier genauer gesagt in der anglikanischen Kirche bekam d’Assy zum größten Leidwesen von St Marylebone die Koloratursopranin Jeanne Louis Vuillemin hauptsächlich Nebenrollen: „Wir Paquot (Brüssel, 1878 – Ixelles, 1952), seit Januar möchten den ausgezeichneten Eindruck, den 1901 „Bewohnerin“ des Brüsseler Opernhauses Herrn d’Assy hinterlassen hat, unterstreichen. La Monnaie. Ab der Saison 1904 sollte sie unter Dessen Stimme ist sehr schön. Wir würden dem Namen Jeanne Paquot d’Assy auftreten. diesen Sänger gerne öfters in den Hauptrollen hören. Er fühlt sich darin wohl, bekommt jedoch Ab 1901 schnitt d’Assy das Wagnerische nur selten die Gelegenheit, dies zu beweisen“ Repertoire an: Den Landgrafen aus Tannhäuser, (Comœdia, 20/10/1908). Während der Saison König Marke aus Tristan und Isolde (1902) und 1908-9 bekam d’Assy größere Rollen: Walter in in Das Rheingold (15.04.1903) „war er nach Wilhelm Tell, Pater Lorenzo in Romeo und Julia, Wunsch furchterregend und sentimental den König in Hamlet von Thomas, zusammen als Fasolt“ (Octave Maus, L’Art moderne, mit Mary Garden, Jeanne Paquot d’Assy und 12/04/1903). Im Jahre 1905 stellte er Fafner Maurice Renaud (25/09/1908); Ramphis in Aida, in Siegfried und Hunding in Die Walküre dar. zusammen mit Agnès Borgo, Jenny Passama, Letztere Rolle übernahm er auch am 9. August Léonce Escalaïs und Jean Noté (21/12/1908). In 1907 bei seinem Debüt an der Oper von Paris, der Provinz stellte d’Assy seine ersten Rollen dar. und zwar an der Seite von Felia Litvinne in der In Nantes zum Beispiel bekam seine Darstellung Titelrolle. Dort sang er ebenfalls Oberthal in Der so viel Beifall, dass die Pariser Presse darauf

47 aufmerksam wurde: „Der Erfolg des Abends Anwesenheit von der Geringschätzung für gebührte Herrn d’Assy, der Mephisto auf eine den brillanten Künstler, dem das Leben auf sehr persönliche Weise darstellte und sich als so brutale Weise auf dem Höhepunkt seiner exzellenter Sänger auswies. Seinen größten Karriere entrissen wurde. Bevor die Leiche auf Triumph kannte er in der Kirchenszene. Selten den Wagen transportiert wurde, der ihn zum habe ich jemanden gesehen, der in dieser Bahnhof fahren sollte, hielt Herr Jean Noté Rolle so viel Autorität ausstrahlt“ (Comœdia, eine rührende Rede. Nachdem er die schöne 17/02/1908). Zu diesem Zeitpunkt seiner Karriere Karriere und die zahlreichen Verdienste d’Assys verpfl ichtete ihn das Plattenlabel Gramophone Revue passieren ließ, dank deren Pierre d’Assy für einige Aufnahmen. an der ersten Stelle vorrückte und nachdem er dessen Erfolg in Erinnerung gerufen hatte, sagte Herr Jean Noté dem guten Kameraden, Für die Saison 1909-10 verpfl ichtete Henry der ihn verlassen hatte, im Namen desjenigen, Valcourt das d’Assy-Paar in Lyon. Während der der betrauert wurde, ein letztes Adieu. Danach Name von Jeanne Paquot d’Assy regelmäßig setze sich der Trauerzug in Gang. Die zahlreich in den Rezensionen erschien, wurde der Name erschienenen Leute standen in 2 Reihen Spalier. ihres Gatten nur selten erwähnt. So beispiels- Ziel war der Bahnhof gare de Perrache von wo weise während der Wiederholung von Die aus die Leiche abends nach Lüttich gefahren Afrikanerin von Meyerbeer, in der er mit dem wurde, wo er in einer Familiengruft bestattet Lütticher Baryton José Danse zusammen singt. werden sollte. Am Bahnsteig grüßten die hinter- Dies ist wohl darauf zurückzuführen, dass die bliebenen Freunde Pierre d’Assys dessen Sarg, Gesundheit Pierre d’Assys sich aufgrund eines bevor sie dem Schwager des Verstorbenen, Nierenversagens unaufhaltsam verschlechterte. der die Familie repräsentierte, ihr Beileid auss- In der Nacht vom 6. oder 7. März verstarb er prachen“ (La Meuse, 11/03/1910). Er wurde an einer Urämie. Um fünf Uhr morgens wurde im Friedhof von Robermont (Lüttich) bestattet er an seinem Wohnsitz in Lyon, in der rue de la (64B/1-13). République (unweit des Grand-Théâtre), für tot erklärt. Seine offi zielle Bestattung fand in Lyon statt: „Es waren viele Leute da, das Bier Trotz seines frühzeitigen Todes hinter- verschwand unter den Blumenkränzen. Viele lässt d’Assy eine bedeutende Anzahl an Persönlichkeiten aus Lyon zeugten durch ihre Aufnahmen: Von den 48 Aufnahmen scheinen

48 45 herausgegeben worden zu sein. Seine Das durch d’Assy aufgenommene Repertoire ersten Aufnahmen sind wohl auf Oktober 1908entspricht dem Repertoire, das er sowohl im zurückzuführen: 13 Spuren mit der technischenBrüsseler Opernhaus La Monnaie als im Palais Hilfe von William Sinkler Darby und 4 mit HilfeGarnier zum Besten brachte. Doch gibt es von Charles Scheuplein, der für die Durchfüh-einige ‚Eindringlinge‘ aus einem seltenerem Repertoire (Fausts Verdämmnis von Berlioz rung all seiner späteren Aufnahmen zuständig oder Die sizilianische Vesper von Verdi) und war. Die Sitzungen dauerten bis zum 12. Juli aus einem leichteren Repertoire, welches er 1909. Neben den Solo-Einheiten gab es auchnicht auf der Bühne interpretiert hat (Le Chalet Sitzungen, während deren nur ein oder zweivon Adam, Lara von Maillart, Le Val d’Andorre Spuren aufgenommen wurden und wobei ervon Halévy oder Les Noces de Jeannette von meistens der Partner eines Duos oder Trios mitMassé). Gramophone gab ihm die Möglichkeit, den Sopranistinnen Berthe Auguez de Monta-neben erfolgreichen Melodien auch manche lant und der Brüsselerin Marthe Bakkers, demRaritäten, beispielsweise Le Muletier de Castille Kontraalt Suzanne Brohly, den Tenören Antoniovon Montour oder Le Soldat de Marsala von Rocca und Georges Régis – der einzige, der imNadaud, aufzunehmen. Palais Garnier sein Partner war – und mit dem Baryton Émile Boussagol war. Die wichtigsten Georges CARDOL Sitzungen fanden vom 30. November bis zum 7. Dezember 1908 (8 Seiten), vom 24. bis zum 29. März 1909 (9 Seiten) und vom 3. bis zum 8. Juni Übersetzung: Magali BOEMER 1909 (5 Seiten) statt. Im Frühjahr des Jahres 1909 akzeptierte d’Assy die Aufnahme von 5 Seiten aus dem Militärmusikrepertoire: diese wurden unter dem Pseudonym de Beaufort durch das Plattenlabel Zonophone, damals Untermarke von Gramophone, aufgenommen, bevor letzteres sie unter seinem grünen, billigen Etikett neu herausgab.

49 DÉJÀ PARUS : Dans la même collection

Fernand FANIARD, ténor Lucienne DELVAUX, mezzo-soprano et contralto Mélodies – Airs d’opéras Airs – Mélodies – Oratorios Enregistrements historiques Enregistrements historiques 1951-1966

+8%(57( 9(&5$< Louis RICHARD, baryton Huberte6RSUDQR VECRAY, soprano Airs – Mélodies Airs d’opéra Enregistrements historiques 1922-1936 Enregistrements$LUVG§RSpUD historiques 1950-1958

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